L’air du temps : Inondations : la solution…béton !
La saison des pluies s’installe et avance lentement dans notre pays, suscitant l’espoir pour les uns et l’inquiétude pour les autres : espoir partagé et mille fois soupiré de jouir des avantages d’une campagne fructueuse avec une bonne production agricole, et angoisse de subir les effets dévastateurs des pluies torrentielles pouvant occasionner des inondations, avec leur cortège de morts et des dégâts matériels.
D’ores et déjà, les images du déluge provenant des régions de Diffa, de Zinder et de Maradi ayant envahi les réseaux sociaux, en début de semaine, sont là pour justifier et corroborer ce sentiment de crainte qui, finalement, domine l’espoir de goûter aux bonheurs d’une saison pluvieuse apaisée et féconde. Les images du déluge qui s’est abattu sur certaines localités, comme par exemple la commune de Hamdara sise non loin de Zinder, où il a été enregistré 262 mm de pluie, sont simplement affolantes ! Il y a bien de quoi, quand on mesure l’ampleur des dégâts occasionnés avec cinq pertes en vie humaine, un grand nombre de bétail emporté, et 379 maisons effondrées pour 2.442 sinistrés.
Les dégâts matériels sont encore plus préoccupants quand ils touchent les infrastructures routières. Et les mêmes causes provoquant les mêmes effets, cette année encore, plusieurs tronçons de route habituellement connus pour leur vulnérabilité aux pluies sont déjà impraticables. C’est notamment le cas du ‘’piège’’ de Tomboballeye, non loin de Margou, où la Nationale N°1 est coupée par un grand lac, obligeant les usagers à emprunter la voie latéritique de contournement allant de Margou à Koddo, en passant par N’Gonga et Harikanassou et Kannaré. Un véritable parcours de combattant ! Et dire que nous ne sommes pas encore entrés dans la phase critique de la saison se situant tout au long du mois d’août !
Cette situation relance, une fois de plus, le sempiternel débat sur l’insuffisance, voire la non fiabilité, de nos infrastructures routières et des ouvrages conçus pour l’assainissement dans presque toutes les villes du Niger. Mais, pour ne pas retomber dans le verbiage creux sur cette lancinante question, prenons juste le raccourci pour dire qu’il est temps d’agir en prenant, et de façon frontale, le taureau par les cornes. La solution est bien connue, c’est celle du gravier et du béton ! Car, il faut doter nos routes et nos villes d’infrastructures : beaucoup d’infrastructures bien conçues et bien faites ! Car le changement climatique et ses effets insoupçonnés ne sont pas des vains mots, mais désormais des faits, en termes de dégâts et de victimes.
D’où la nécessité impérieuse d’élaborer un vaste programme de réalisation d’ouvrages d’assainissement dans nos villes et de protection de nos routes. Car, comme dirait l’autre, face aux déchainements de Dame nature, il faut s’adapter ou…périr !
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Jeûne caniculaire…
Cette année, le jeûne du Ramadan n’a vraiment rien d’une sinécure pour les fidèles musulmans. En effet, il intervient de bout en bout au mois d’avril, période particulière où quand l’on parle de chaleur, ça n’a rien d’une sordide histoire de….poisson d’avril ! Sachant que nous n’en sommes qu’à la première décade, ce ne serait pas trop méchant de dire que ça promet de chauffer et que ‘’nous n’avons rien vu encore !... ‘’
Il est vrai qu’en tant que sahéliens, nous sommes habitués à endurer les incandescences du soleil, cependant l’équation devient plus compliquée quand il s’agit de gérer le jeûne et les effluves de la chaleur. Une situation qui oblige nombre de fidèles à une vie de grabat en restant campés dans leur maison, voire au fond de leur lit, et toute la journée durant. D’aucuns en font trop en ne sortant à découvert que, tard l’après-midi, lorsque le soleil aura rangé ses armes, à quelques minutes de l’appel du muezzin annonçant la rupture du jeûne. On en trouve même qui, parceque n’ayant pas froid aux yeux, aux heures de pic de chaleur ne se gênent pas pour s’asperger le corps d’eau fraiche, des pieds à la tête, histoire de se refroidir le …radiateur !
Plus chanceux sont ceux qui peuvent se prémunir contre la chaleur en s’offrant le luxe de se prélasser sous l’air frais épanché par l’humidificateur ou du ventilateur. Pour les plus nantis, le jeûne s’observe dans l’atmosphère paradisiaque des salons ou les bureaux climatisés. Un immense plaisir certes, mais qui ne sera que de courte durée, car à la fin du mois, quand la société en charge de la fourniture de l’énergie présentera la lourde facture à payer, ce sera à leur tour de transpirer à grosses gouttes.
Toujours est-il qu’il faut aussi compter avec les aléas des coupures intempestives du courant, un autre calvaire qui vient aggraver la situation déjà bien compliquée des jeûneurs. Acculés jusque dans leur dernier retranchement, les suppliciés de la canicule ne savent plus où donner de la tête. Presque toutes les activités économiques tournent au ralenti. Car, seuls quelques rares jeûneurs audacieux se hasardent à braver les hostilités du soleil en restant toujours actifs à leur poste de travail au bureau, dans les ateliers, sur les chantiers, etc.
Ceci expliquant cela, il est aisé de comprendre pourquoi à certaines heures de la journée, les rues de Niamey sont quasiment desertes, chacun ayant réussi à se terrer dans un abri plus ou moins commode, en attendant que le soleil ne se décide de mettre fin aux hostilités, puis de lever le camp.
Ainsi va le mois du Ramadan chez nous au Niger, comme dans tous les autres pays de la bande sahélo-saharienne. Soupçon de rupture d’égalité entre, nous, jeûneurs des ‘’pays de chaleur’’ et nos frères et cousins des pays côtiers qui observent le ramadan sous la pluie et le beau temps. Devant de telles disparités, l’on est en droit d’espérer que le jour ‘’J’’ des grandes rétributions de tels détails seront pris en compte pour rétablir la barre de l’équité…
Assane Soumana (onep)
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L’air du temps : L’épopée fantastique de nos anciennes gloires… (vidéo)
Les deux défaites concédées par le Mena national face aux Fennecs d’Algérie, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022, continuent de dominer le débat dans les fadas et les cercles des supporters du Mena, sur fond de grincements de dents et d’écœurement. Tout semble dire que les Nigériens, sans doute jaloux de l’honneur et de l’image du pays, n’arrivent plus à ingurgiter l’amère ‘’pilule’’ d’une défaite vexante.
Pour les plus anciens, cette situation a immanquablement réveillé les vieux souvenirs des confrontations ayant opposé le Mena aux Fennecs, en 1981 où, au match aller joué à Constantine, Lakhdar Belloumi et ses co-équipiers s’étaient imposés face à Diagoundi et ses camarades au score de 4-0. A l’époque, cette défaite du Mena avait été ressentie comme une atteinte à la dignité du Niger. Aussi, dans un sursaut de patriotisme béat, le peuple nigérien s’est levé en bloc derrière le Mena pour attendre les Fennecs au match retour, sur les installations de l’actuel Stade municipal de Niamey. Les plus hautes autorités du pays étaient à la manœuvre pour mobiliser le public et pousser le Mena à la victoire. Dans la foulée, le slogan phare ‘’Impossible n’est pas Nigérien’’ a été lancé.
Les anciens se rappellent encore des péripéties qui avaient entouré ce match historique joué à Niamey, le 1er mai 1981. Ce jour-là, tout Niamey était sur pied, tandis que des délégations avaient afflué de tous les coins du Niger profond. Et, avant midi déjà, le stade de Niamey bourdonnait dans tous ses compartiments, allant jusqu’à refouler du monde. Ceux qui n’avaient pas pu effectuer le déplacement s’étaient agglutinés autour des postes radio pour suivre la retransmission en direct du match.
Et le résultat, on l’a vu : ce match-là, les Diagoundi, Mamane Ali dit Atcha, Maikano, Lawan Didi, Tahirou Daouda, Navajo, Adamou Zibo, Pélé, Adjovi Bernard et tous les autres, l’avaient joué, plutôt avec le cœur qu’avec les pieds ; et ils l’avaient gagné, donnant ainsi une immense fierté au peuple nigérien. Comme le chantait Feu Mamane Garba, dans l’épopée qu’il a dédiée à ce match, le virevoltant attaquant algérien, Lakhdar Belloumi, et ses amis n’avaient rien compris de ce match. Diagoundi et les siens avaient remporté la partie au score de 1-0, prouvant ainsi que ‘’Impossible n’est pas Nigérien’’. Tout comme l’ont fait, dans d’autres disciplines sportives, des grandes gloires comme Abdou Djibo (véritable légende du cyclisme nigérien) et des grosses pointures de l’athlétisme tels que Seydou Hangadoubo, Inni Aboubacar, Ramatoulaye Moumouni, etc.
Et la leçon qu’il faut retenir de ces épopées grandioses de nos joueurs et athlètes de l’époque, c’est de dire que le secret de la victoire réside dans l’amour de la patrie, une passion doublée du don de soi, une combativité à la limite de la rage de vaincre, le tout avec pour seule motivation : celle d’honorer l’image de son pays ! «Pour réaliser de grands succès dans le sport, il faut d’abord avoir l’amour de son pays, il faut être jaloux de l’image de son pays et tacher de l’honorer, avec la rage de vaincre au cœur», disait le Champion Abdou Djibo, dans une interview qu’il a accordée dans le Sahel Dimanche du 18 Août 2017. Tout est dit, et c’est là un message fort à l’adresse de nos jeunes sportifs engagés dans les compétions internationales, pour nous prouver à leur tour qu’impossible n’est vraiment pas nigérien.
Assane Soumana
Le regretté chanteur Maman Garba vantant les mérites des joueurs du Mena National de l'époque.
15 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : L’épopée fantastique de nos anciennes gloires… (vidéo)
(Article publié le 15 octobre 2021) Les deux défaites concédées par le Mena national face aux Fennecs d’Algérie, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022, continuent de dominer le débat dans les fadas et les cercles des supporters du Mena, sur fond de grincements de dents et d’écœurement. Tout semble dire que les Nigériens, sans doute jaloux de l’honneur et de l’image du pays, n’arrivent plus à ingurgiter l’amère ‘’pilule’’ d’une défaite vexante.
Pour les plus anciens, cette situation a immanquablement réveillé les vieux souvenirs des confrontations ayant opposé le Mena aux Fennecs, en 1981 où, au match aller joué à Constantine, Lakhdar Belloumi et ses co-équipiers s’étaient imposés face à Diagoundi et ses camarades au score de 4-0. A l’époque, cette défaite du Mena avait été ressentie comme une atteinte à la dignité du Niger. Aussi, dans un sursaut de patriotisme béat, le peuple nigérien s’est levé en bloc derrière le Mena pour attendre les Fennecs au match retour, sur les installations de l’actuel Stade municipal de Niamey. Les plus hautes autorités du pays étaient à la manœuvre pour mobiliser le public et pousser le Mena à la victoire. Dans la foulée, le slogan phare ‘’Impossible n’est pas Nigérien’’ a été lancé.
Les anciens se rappellent encore des péripéties qui avaient entouré ce match historique joué à Niamey, le 1er mai 1981. Ce jour-là, tout Niamey était sur pied, tandis que des délégations avaient afflué de tous les coins du Niger profond. Et, avant midi déjà, le stade de Niamey bourdonnait dans tous ses compartiments, allant jusqu’à refouler du monde. Ceux qui n’avaient pas pu effectuer le déplacement s’étaient agglutinés autour des postes radio pour suivre la retransmission en direct du match.
Et le résultat, on l’a vu : ce match-là, les Diagoundi, Mamane Ali dit Atcha, Maikano, Lawan Didi, Tahirou Daouda, Navajo, Adamou Zibo, Pélé, Adjovi Bernard et tous les autres, l’avaient joué, plutôt avec le cœur qu’avec les pieds ; et ils l’avaient gagné, donnant ainsi une immense fierté au peuple nigérien. Comme le chantait Feu Mamane Garba, dans l’épopée qu’il a dédiée à ce match, le virevoltant attaquant algérien, Lakhdar Belloumi, et ses amis n’avaient rien compris de ce match. Diagoundi et les siens avaient remporté la partie au score de 1-0, prouvant ainsi que ‘’Impossible n’est pas Nigérien’’. Tout comme l’ont fait, dans d’autres disciplines sportives, des grandes gloires comme Abdou Djibo (véritable légende du cyclisme nigérien) et des grosses pointures de l’athlétisme tels que Seydou Hangadoubo, Inni Aboubacar, Ramatoulaye Moumouni, etc.
Et la leçon qu’il faut retenir de ces épopées grandioses de nos joueurs et athlètes de l’époque, c’est de dire que le secret de la victoire réside dans l’amour de la patrie, une passion doublée du don de soi, une combativité à la limite de la rage de vaincre, le tout avec pour seule motivation : celle d’honorer l’image de son pays ! «Pour réaliser de grands succès dans le sport, il faut d’abord avoir l’amour de son pays, il faut être jaloux de l’image de son pays et tacher de l’honorer, avec la rage de vaincre au cœur», disait le Champion Abdou Djibo, dans une interview qu’il a accordée dans le Sahel Dimanche du 18 Août 2017. Tout est dit, et c’est là un message fort à l’adresse de nos jeunes sportifs engagés dans les compétions internationales, pour nous prouver à leur tour qu’impossible n’est vraiment pas nigérien.
Assane Soumana
Le regretté chanteur Maman Garba vantant les mérites des joueurs du Mena National de l'époque.
15 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : L’import-export c’est bien, mais l’investissement c’est mieux !
Chaque jour, les média audiovisuels nigériens nous bombardent de publicités de toute sorte sur des produits tout aussi variés, en grande partie importés. Des bouillons de cuisine (communément appelés arômes) au riz en passant par le lait, la mayonnaise, le thé, les jus, les pâtes alimentaires, etc. Certains ‘’grands opérateurs’’ économiques vont jusqu’au Vietnam, au Cambdoge et que sais-je encore pour commander des produits importés estampillés du nom de leurs boutiques (que certains publicitaires appellent pompeusement entreprises ou ‘’kampani’’).
Si le climat ne s’y prête pas pour la production de certains produits importés à coups de milliards de FCFA chaque année, cela n’est pas le cas pour le riz. Sur ce plan, l’aberration est tout simplement flagrante pour notre pays : Tenez bien. Le Niger a importé 526.000 tonnes de riz, pour un coût global de plus de 150 milliards de FCFA (256,34 millions de dollars) en 2019. Or, le pays a un potentiel en terres irrigables estimé à 10.942.560 ha (Ministère de l’Agriculture, novembre 2021).
Cette situation doit nous interpeller tous. Au-delà de l’Etat, les opérateurs économiques aussi. En continuant à importer massivement des produits alimentaires, nous contribuons à maintenir le pays dans le statut ‘’d’éternel consommateur’’. L’import-export ne peut pas solutionner le problème de sécurité alimentaire et d’emploi auquel le pays est régulièrement, pour ne pas dire constamment, confronté.
Par contre l’investissement dans l’agriculture contribuera à la création de chaines de valeurs profitables à une multitude d’acteurs : main-d’œuvre qualifiée, ouvriers agricoles, transformateurs et industriels en agro-alimentaire, acteurs de la commercialisation, de l’énergie, etc. Cela est d’autant plus vrai, quand on sait que l’agriculture occupe au moins 77% des ménages dont 96 d’entre eux vivent en zones rurales.
La volonté de changer cette situation existe au niveau de l’Etat. En effet, le gouvernement ambitionne, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de l’Initiative 3N, de mettre fin à l’importation massive du riz à l’horizon 2023. L’atteinte de cet objectif nécessitera l’aménagement de 50.000 hectares de terres en 2023 pour produire 500 à 600 milles tonnes de riz par an.
Mais il faut se convaincre que la volonté, à elle seule, ne suffira pas. L’Etat aura besoin de l’accompagnement du secteur privé nigérien. S’il en a été possible dans des secteurs comme les transports, pourquoi il n’en serait pas autant pour l’agriculture tout aussi, sinon plus vitale que les transports.
Siradji Sanda(onep)
Source : http://lesahel.org/
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L’air du temps : L’organisation du Hadj, un business avant tout
Le pèlerinage à la Mecque est certes un acte hautement religieux pour tout musulman. Au Niger où la population est à plus de 99% musulmane, l’organisation de ce rite revêt un caractère particulier notamment pour les pouvoirs publics. Cependant, cette activité n’en demeure pas moins une affaire commerciale, un véritable business où prospèrent de nombreux acteurs, malheureusement au détriment souvent des pèlerins qui injectent parfois toutes leurs économies pour se rendre en Terre Sainte d’Arabie.
Par le passé, les conditions de transport, d’hébergement et d’encadrement avaient fait couler beaucoup d’encre et de salive où les différents acteurs s’accusaient mutuellement et se rejetaient la responsabilité de tel ou tel manquement. Des manquements qui se résument au retard dans l’acheminement des pèlerins en Arabie Saoudite et leur rapatriement au pays après le Hadj, un encadrement souvent défaillant en terre sainte, des conditions de séjour difficiles, etc. A la fin, ce sont toujours les pèlerins qui en sortaient perdants mais aussi les pouvoirs publics qui se voient obligés d’intervenir pour sauver ce qui peut l’être.
Avec le contexte international actuel marqué notamment par l’avènement du Covid et la réduction des quotas lors du hadj précédent, de nombreux pèlerins qui se sont pourtant acquittés de leurs frais, n’ont pas pu effectuer ce rite.
De tous ces impairs, le gouvernement n’en veut plus et il a tenu à le notifier aux différents acteurs. C’est le sens du Forum national sur l’organisation du Hadj et de la Oumra organisé par le cabinet du Premier ministre du 30 au 31 janvier dernier à Niamey. A cette occasion, le Chef du gouvernement a, sans ambages, annoncé les attentes du gouvernement. Ce forum n’est pas ‘’une foire d’empoignes pour défendre des intérêts corporatistes’’. Il s’agit plutôt d’une occasion de ‘’diagnostiquer sans complaisance les causes des manquements pour proposer des solutions adéquates’’.
Et notre pays y a intérêt au regard du quota à lui accordé cette année par l’Arabie Saoudite, soit 15.891 pèlerins contre un peu plus de 7.000 le hadj précédent. A travers ce forum, le gouvernement a tenu, très tôt, à prévenir et à mettre les différents acteurs devant leurs responsabilités, y compris l’organisme public en charge de l’organisation de ce rite (le COHO).
Aussi, si le Hadj est un rite, il l’est plus pour les pèlerins. Son organisation est avant tout un business pour les autres acteurs comme les agences de pèlerinage, les compagnies aériennes, etc. A ce titre, ils ont l’obligation de respecter leur part d’engagements vis-à-vis des pèlerins et leur fournir des services aux standards internationaux.
Siradji Sanda(onep)
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L’air du temps : La guerre, c’est aussi la Com !
Dans toute guerre, la communication joue un rôle prépondérant. Lors de la seconde guerre mondiale, Hilter ne s’était pas contenté de déployer toute une armada de chars et de bombardiers contre ses ennemis, il avait aussi créé un département à part entière en charge de la propagande de guerre, et cette dernière fut aussi dévastatrice que les armes. Aujourd’hui encore, regardez ce qui se passe avec la crise ukrainienne. Depuis le déclenchement des hostilités, la Russie et l’Ukraine ont surtout misé gros sur leur ‘’arsenal’’ médiatique. On a même l’impression que la bataille est beaucoup plus rude et intense sur les écrans des télévisions et dans certains journaux occidentaux, que sur le théâtre même des opérations. Par médias interposés, les deux camps se livrent une guerre communicationnelle sans merci.
A force de voir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le ministre russe des Affaires Etrangères, Sergueï Lavrov, se repandre quotidiennement à travers les médias, le monde entier les connait. Profitant allègrement du large espace que lui réservent les médias, le président Zelensky (dont certains trouvent déjà qu’il parle trop) est devenu un phénomène médiatique mondial. Pour dresser le monde entier contre son ennemi juré, il ne fait pas dans la dentelle. On connait la fameuse formule par laquelle il accusait Poutine d’avoir ‘’craché au visage de l’ONU’’. L’image est forte, mais c’est de bonne guerre !…
Chez nous aussi, nous sommes en guerre contre les terroristes. Mais, dans cette guerre sanglante qui nous est imposée par les groupes terroristes, tout porte à dire que le volet communication est plutôt négligé, surtout par l’opinion publique. En revanche, du côté des terroristes, se développe une propagande tendant à amener les populations à rallier leur sombre cause, notamment en donnant à leurs sinistres actions une connotation plutôt religieuse, avec des séances de prêche dans des villages, la perception de la dime et autres pratiques dignes du pire brigandage. C’est aussi dans l’optique de leur propagande qu’ils inondent triomphalement les réseaux sociaux de vidéos de leurs assauts contre certaines localités.
Aujourd’hui, plus que jamais, l’opinion nationale doit comprendre que la guerre psychologique qui se joue sur le terrain de la communication et de la propagande, est aussi déterminante que le fracas des armes. Malheureusement, par simple insouciance ou par ignorance, nous apportons de l’eau au moulin de la propagande terroriste. C’est exactement ce que nous faisons à travers certaines déclarations et autres prises de position qui frisent l’apologie du terrorisme, quand nous partageons des messages émanant des groupes terroristes, quand nous faisons le buzz avec des photos et des vidéos véhiculant des scènes de leurs atrocités contre des soldats et même des paisibles citoyens sans défense, etc. Et tout cela, au mépris des valeurs d’humanisme, de la dignité des victimes et du respect dû à leur mémoire. Arrêtons tout ça, et améliorons notre communication.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : La guerre, sur les champs de bataille médiatique…
Information, désinformation, propagande, mensonge, guerre d'influence, censure, manipulation… Bienvenue sur le front médiatique ! Toute guerre, il est vrai, se double aussi d'une bataille pour contrôler l'opinion publique. Une réalité qui fait du monde des médias un autre champ de bataille. C’est le cas, depuis quelques jours, dans cette guerre opposant la Russie et l’Ukraine couverte, 24 heures sur 24, par les médias, notamment européens. Mais difficilement, et souvent, au mépris des règles du métier basées sur le professionnalisme à toute épreuve et le respect du principe de l’objectivité.
Et les observateurs avertis ont pu mesurer le degré d’engagement dans les ‘’combats’’ de nombre d’hommes de médias mobilisés sur le terrain, mais surtout sur les plateaux des chaines de télévision. Aussi bien des envoyés spéciaux, censés donner des informations fraiches et précises sur les réalités des faits, que certains experts et spécialistes invités pour expliquer et éclaircir les faits majeurs, glissent et s’embourbent dans la pure (voire, pire !) propagande, à travers des prises de position à ciel ouvert.
Mais il faut comprendre que, dans un tel contexte dominé par l’atmosphère torride de l’escalade de la colère, le travail est forcément plus difficile pour tous les journalistes qui naviguent désormais en eaux troubles. En vérité, c’est une lourde chape de plomb qui s’abat sur ceux-là qui, parce que investis de la mission d’informer, sont des potentiels influenceurs de l’opinion publique. A partir de là, les médias ne sauraient guère échapper au piège du ‘’pour quel camp tu roules ?’’.
De ce fait, aussi bien en Russie que dans le camp d’en face, en Ukraine et en Europe, le travail des hommes de médias n’a plus rien d’une sinécure, car la moindre voix discordante appelle une réaction, voire la répression. En Russie, le tout puissant régulateur des médias, le Roskomnadzor, érigé pour la circonstance en un vrai “ministère de la Vérité’’, n’a pas tardé à interdire l’utilisation de mots tels que “guerre”, “attaque” ou “invasion”, par les médias dans la couverture du conflit. Dans la même foulée, l'accès à la chaîne de télévision en ligne ‘’Dojd ‘’ et à la radio ‘’Echo de Moscou’’, toutes deux indépendantes, a été carrément bloqué.
Idem du côté européen où les fondements de la liberté et de la libre expression ont pris quelques coups de… fissures ! La chaine télévision RT France a aussitôt fait les frais après avoir ouvert ses micros à un invité qui estimait que ‘’la provocation vient de l’OTAN et de l’armée ukrainienne », et à un autre qui a renvoyé la faute aux Etats-Unis qu’il accuse de tout faire pour ‘’empêcher un partenariat fiable avec la Russie’’. Il n’en a pas fallu plus pour que RT France, ainsi que plusieurs autres médias indexés comme étant d’obédience pro-russe, soient et totalement réduits au silence.
Toujours est-il que, comme l’a souligné Pr. Arnaud Mercier de l'Université Paul Verlaine de Metz, à propos des liens entre les guerres et les médias, c’est à prendre ou à laisser: soit les médias sont engagés dans les conflits comme cible, et on fait la guerre aux médias, soit ils sont engagés comme auxiliaires, et on fait la guerre grâce aux médias.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : La justice à l’école de l’expérience professionnelle
Quelque chose de proprement inédit, mais assurément utile, s’est déroulé la semaine dernière en Belgique. En effet, le week-end, 55 magistrats volontaires ont séjourné dans une prison de la banlieue de Bruxelles pour, pourrait-on dire, ‘’goûter’’ un tant soi peu aux réalités de la privation de liberté. La nouvelle a été accueillie avec un réel intérêt par les observateurs. Non pas parce que quelques esprits cyniques pourraient se réjouir de voir des porteurs de robe ‘’jetés au gnouf’’, mais simplement par le fait que l’idée d’expérimenter la vie des détenus par des juges est porteuse d’une grande sagesse. En effet, les intéressés sont ceux-là mêmes qui, par leurs verdicts, ont la délicate mission de décider du sort des accusés pour en faire des prisonniers ou des hommes libres.
Aussi, pour mieux expérimenter la privation de liberté, les ‘’seigneurs des tribunaux’’, ont été traités comme de véritables prisonniers pour deux jours. Comme des vrais prisonniers, en plus de suivre à la lettre les ordres et les instructions du personnel pénitentiaire, les magistrats étaient assujettis aux mêmes corvées que les détenus à la cuisine et à la blanchisserie, sans compter qu’il leur était interdit l’usage du téléphone et que les lumières sont éteintes dès 22 heures.
Selon le ministre belge de la Justice cette démarche s’inscrit dans un souci d’insuffler une dynamique de rigueur et de sérieux dans les décisions de justice en faisant en sorte que les juges puissent trancher en toute responsabilité, mais en ayant une idée claire de la portée de leurs verdicts et de leurs conséquences pour les prévenus. Il est vrai, a-t-il dit que les magistrats savent comment se passent les choses dans une prison, ‘’mais en faire l’expérience par eux-mêmes leur donne une occasion unique qui pourra les aider à prononcer des peines en toute connaissance de cause’’. En un mot, faire de ces juges des bons juges !
Chez nous au Niger, comme partout ailleurs, une telle expérience serait, à coup sûr, une bonne école pour tous ces magistrats qui, quotidiennement, sont appelés à décider du sort des accusés qui défilent devant les tribunaux. Et c’est un secret de polichinelle de dire que pour certains juges, déposer directement et facilement un prévenu à ‘’Darado’’ relève d’un simple acte de routine. Mais mon propos n’est pas de dire que chez nous aussi des magistrats doivent goûter aux rudes réalités d’une vraie vie de ‘’bagnard’’…Moi je n’ai pas dit ça dey !!!
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : La natalité responsable
Le 26 avril 2023, les habitants du quartier Cité militaire étaient sous le choc. Une mère de 57 ans et sa fille de 19 ans ont été froidement tuées par deux jeunes voleurs juste pour leur prendre un téléphone portable de marque ‘’Itel’’ selon le récit de la Police judiciaire qui, a heureusement mis la main sur ces criminels le 30 avril.
Que la police ait réussi à arrêter rapidement ces individus est déjà bien. C’est une prouesse que nous devons tous reconnaître à notre Police nationale. Et elle en fait beaucoup. Cependant, nous ne devons pas nous contenter de cela et fermer les yeux sur le péril qui se développe chaque jour davantage.
En effet, les deux criminels interpellés sont âgés de 21 et 23 ans. Des jeunes qui, à cet âge devrait être sur le banc de l’école, au Lycée, dans une école professionnelle ou même à l’Université. Cette situation nous interpelle tous quant à la responsabilité des parents, de la société et bien évidemment des pouvoirs publics.
Et il suffit de regarder de plus près, certains faits quotidiens pour se faire une idée de ce que risque d’être, l’avenir de notre société. Le phénomène qui crève les yeux, c’est celui des cohortes d’enfants à base âge qui se trouvent dans les rues de la capitale à mendier pour certains, à vagabonder pour d’autres et à exercer de petites activités sans grands lendemains pour d’autres encore. C’est à se demander où sont les parents de tous ces enfants qui déambulent dans les rues souvent jusqu’à des heures indues.
Irrémédiablement, nous sommes en face d’une situation de fuite de responsabilité des parents. Face au développement du phénomène des enfants dans la rue, notre société ne doit, ni ne peut, faire économie du débat sur la natalité responsable. Ni nos us et coutumes, ni nos religions ne cautionnent que nous ‘’fassions des enfants’’ et les laisser trainer dans les rues à la merci de toutes les tentations et de tous les dangers. Et, c’est faire la politique de l’Autruche que de continuer à laisser se développer une situation qui met en péril tout l’ordre social.
En effet, ce sont ces enfants que nous regardons dans les rues qui, souvent par manque de perspectives d’une vie meilleure, cèdent à la tentation d’intégrer les gangs et se retrouvent à exercer des activités illégales. C’est ainsi que se développent la criminalité, les problèmes de mœurs et même des activités terroristes, qui servent d’exutoire pour ces frustrés de la société.
Au-delà des familles, les pouvoirs publics doivent prendre très au sérieux, cette situation. Il y’a plus d’une décennie de cela, l’ancien Président français Jacques Chirac en visite au Niger avait qualifié la problématique de la jeunesse nigérienne de ‘’bombe à retardement’’. L’histoire semble lui donner raison. Mais, comme dit le dicton, il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Siradji Sanda(onep)
Source : http://lesahel.org/
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L’air du temps : La sécurité des aliments en question !
Le mois béni de Ramadan est une période de forte demande en produits de consommation courante. Une opportunité que les opérateurs économiques notamment les importateurs saisissent pour faire rentrer au pays, de très grosses quantités de produits alimentaires. Ce qui, en soi, est salutaire, quand on considère la situation géographique du Niger qui, est un pays enclavé dont le port le plus proche est à plus de 1000 km de ses frontières d’une part.
D’autre part, le pays est presque structurellement déficitaire en matière de production alimentaire, obligé ainsi d’importer l’essentiel des produits alimentaires pour nourrir sa population. A titre illustratif, le pays a importé quelque 526.000 tonnes de riz en 2019 pour un coût global d’environ 150 milliards de FCFA ou 256,34 millions USD. Mais, une Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR 2021-2030) a été adoptée en décembre 2022 avec pour ambition d’inverser cette tendance.
Pour revenir à notre sujet, il faut observer que nos marchés sont actuellement inondés de ces produits importés dont certains ne portent aucune indication sur l’origine, la provenance, la manufacture, la composition, etc. Or, ce sont ces informations qui permettent aux consommateurs de s’assurer de la qualité des produits qu’ils consomment. Tout se passe comme s’il suffisait de présenter un produit dans un emballage pour qu’il puisse entrer dans notre pays.
Cette situation doit attirer l’attention des services chargés du contrôle de la qualité et de la sécurité des produits alimentaires. Autrement, c’est à un autre risque que les populations seront confrontées, celui sanitaire. Pour un pays, qui s’appuie beaucoup sur les importations pour avoir accès aux produits alimentaires, le contrôle de la qualité et de la sécurité des aliments doit être d’une exigence immanquable. Mais, la qualité très relative pour ne pas dire douteuse de certains produits alimentaires en vente sur nos marchés suppose que beaucoup d’efforts restent encore à faire dans ce domaine en attendant, le second palier de la solution au problème qui se trouve dans le développement de la production nationale.
Et ce n’est pas les potentialités, ni les compétences qui manquent. Notre pays en regorge tant. Qu’il s’agisse du riz, du sucre, de conserves, de solutions ou d’autres aliments, le potentiel existe. Il suffit juste que les opérateurs économiques qui déboursent des milliards pour importer des produits de qualité souvent relative, se convertissent en investisseurs dans l’agriculture et la transformation. C’est ainsi qu’on réduira la fuite d’énormes capitaux, qu’on créera plus d’emplois dans l’agriculture et qu’on sortira notre pays de statut d’éternel consommateur.
Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Le ‘‘Riz du Niger’’, tout aussi cher !
Avec les sanctions iniques, inhumaines et illégales imposées par la CEDEAO et l’UEMOA à notre pays, les prix de certaines denrées importées notamment le riz ont connu une hausse significative. Une hausse compréhensible que les différents acteurs (Etat, importateurs et organisations de consommateurs) essaient de juguler dans le dialogue.
Ces efforts ont valu à l’Etat de consentir des abattements fiscaux sur le riz importé qui pourraient se chiffrer à de dizaines de milliards de francs CFA. Cela dans le but d’amener les commerçants à vendre le sac de riz ordinaire de 25 kg au moins entre 14.000 et 14.500 F y compris au niveau des détaillants. Ce qui, malheureusement, n’est pas toujours respecté.
Non seulement incapables de respecter ces prix convenus avec l’autorité publique, ces commerçants véreux ont, ces derniers temps, jeté leur dévolu sur le riz du Niger pour davantage enfoncer les consommateurs finaux. Tenez bien, le sac de 25 kg du riz 33 produit par les riziculteurs nigériens, transformé par la société publique Riz du Niger, se vend aussi chez les commerçants entre 14.000 et 15.000 F voire un peu plus. Le même prix que celui pratiqué sur le riz importé. Pourtant, il est connu qu’au niveau de l’usine et des points de vente habituels du Riz du Niger, les consommateurs avaient l’habitude de l’acheter au prix conventionné, fixé par l’Etat de 11.500 FCFA, le sac de 25 kg.
Alors question. Qu’est-ce-qui a changé du point de vue de la règlementation pour que ce riz local nous soit vendu au même prix que celui importé ? A notre connaissance, rien. Le prix de cession de la tonne à l’usine n’a pas changé, du moins officiellement.
Du reste, tout le monde savait, avant cette crise que ces opérateurs économiques véreux ne voulaient même pas commercialiser le riz du Niger, préférant toujours importer certains riz de basse et mauvaise qualité qui leur reviennent moins chers tout en leur procurant des marges bénéficiaires qui frôlent l’illicite.
Ce qui est regrettable, c’est qu’au niveau des points de vente traditionnels, le produit (riz du Niger) n’est plus disponible. Et pourtant ! C’est comme si ces commerçants aux dents de charognards raflent toute la production pour la revendre à ces prix totalement illégaux.
C’est pourquoi, il est plus qu’urgent pour les pouvoirs publics de revoir cette situation, de protéger les consommateurs et d’alléger leurs souffrances en préservant le riz du Niger de toute spéculation de ces commerçants sans foi ni loi qui profitent de la détresse des chefs de familles pour se remplir les poches.
Cela doit s’arrêter ! Le riz du Niger, c’est notre riz. Il n’a traversé aucun océan, aucune mer, ni aucune frontière, il est produit, la sueur au front, par nos vaillants producteurs. Alors, pourquoi accepter le diktat des commerçants qui ne pensent qu’à eux, qu’à se remplir les poches ? Si tous ces gros importateurs avaient, un seul instant, accepté d’investir dans la riziculture, le pays n’aurait pas subi cette crise d’une part. Au contraire, ils auraient contribué à lutter contre le chômage endémique dans les zones rurales, à l’autosuffisance alimentaire de leur pays qui leur a pourtant tout donné tout en engrangeant des bénéfices d’autre part.
Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Le casse-tête des uniformes de mariage
Une tenue, la veille, pour le ‘’patin kauyawa’’, et le jour ‘’J’’, un bazin brillant et craquant pour les cérémonies de la fatiya, une autre tenue pour le grand gala du foyandi, encore une autre pour l’accompagnement de la jeune mariée, et enfin une tenue spéciale pour le cocktail… Vous avez déjà deviné : ça parle des uniformes des réjouissances de mariage à Niamey ! Un véritable casse-tête décrié par tous, mais entretenu et perpétué par les femmes qui sont pourtant les premières à en souffrir, aussi bien dans leur âme et que dans leur sacoche.
Aujourd’hui à Niamey, les choses sont telles que, mine de rien, il faudra pour les proches et les amies d’une jeune mariée, au moins quatre uniformes pour célébrer le mariage. C’est dire à quel point, en cette période de vacances où les mariages sont légion, l’hémorragie financière est à son comble pour les femmes et pour tous ceux qui sont appelés à les épauler face à l’impératif des charges liées aux uniformes. Toute une panoplie de dépenses inutiles à supporter absolument, et à n’en point finir, qui grèvent gravement les budgets des gens !
Voilà pourquoi la pratique de l’uniforme est devenue de nos jours une source réelle de stress pour nos sœurs, mais également de discorde entre elles, leurs amies et leurs bien-aimés. Il est indéniable que l’uniforme figure parmi les premières causes des incompréhensions qui surgissent au sein des plus beaux couples d’amoureux, voire dans certains foyers. Car, les hommes ont beau vouloir ‘’assurer’’, ils finiront par crier leur ras-le-bol face aux interminables sollicitations liées à l’achat des uniformes. Entre les filles et leurs petits copains, ça commence par des petits jeux de ping-pong pour dégénérer en refus catégorique de donner l’argent de l’uniforme, installant ainsi un climat de malaise ou de séparation entre des ‘’âmes sœurs’’.
Les effets sont encore plus dévastateurs entre les femmes elles-mêmes. Combien de belles amitiés entre des jeunes mariées et leurs camarades ont été assombries par le seul fait que le jour de leur mariage, telle amie, sœur ou cousine n’a pas pu se procurer du précieux uniforme requis ? Dans certains cas, la pression est si forte que, faute d’avoir l’uniforme, certaines préfèrent tout simplement ne pas assister au mariage. Une autre source de mésentente !
Pour éviter de tels écueils, certaines filles sont prêtes à mettre la main dans un trou de serpent pour se procurer l’indispensable uniforme. D’autres n’ont pas d’autre choix que de s’endetter, au risque de paraitre comme des vraies ‘’dargantés’’ aux yeux des vendeurs auprès desquels les impayés de dette se sont accumulés. Tout cela fait beaucoup de malaise et de tourments, mais pour nos sœurs, c’est avant tout une question d’honneur personnel…
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Le civisme fiscal : plus qu’une option une nécessité !
Chaque innovation suscite des résistances souvent justifiées, parfois décalées pour ne pas dire incongrues. Il en est de la facture certifiée. En effet, depuis son institution, des acteurs montent au créneau pour débiter des arguments peu convaincants contre cette mesure qui, au fond n’est qu’une question de justice fiscale. En effet, la facture certifiée ne vise ni plus ni moins qu’à demander à des acteurs économiques qui, pendant des décennies ont encaissé de l’argent sous forme de TVA qu’ils auraient dû reverser au Trésor public, mais qui ne l’ont jamais fait.
Dans cette catégorie d’acteurs économiques figurent de nombreux commerçants qui brassent chaque jour des dizaines de millions opérant dans le circuit informel qui, ne profite qu’à eux seuls. Pourtant ce sont ces mêmes acteurs qui n’hésitent pas à critiquer l’insuffisance ou l’inefficacité des services sociaux publics (éducation, santé, transports, éclairage public, service d’eau potable, etc.).
Ces frondeurs du civisme fiscal trouvent malheureusement des soutiens dans les rangs de certains acteurs qui sont sensés les rappeler à l’ordre et leur expliquer le bien-fondé du civisme fiscal. On y trouve dans ces soutiens, pêle-mêle, des acteurs politiques, la société civile, et même des fonctionnaires.
Or s’il y a des acteurs qui doivent sensibiliser les autres sur la nécessité de payer l’impôt, c’est bien les agents publics non pas parce qu’ils ont des salaires, mais parce qu’eux en paient régulièrement. Qu’il soit planton ou avocat, manœuvre ou infirmier, enseignant ou médecin, gendarme ou policier, militaire ou forestier, l’agent public paie à la source l’impôt qu’il doit à l’Etat. De même, les industriels, les professions libérales et tous ceux qui évoluent dans le formel le font. Pourquoi, il ne serait pas ainsi pour les autres contribuables ?
Au fond, c’est avec ces différents impôts collectés que l’Etat sera à mesure de satisfaire les multiples préoccupations des citoyens. C’est pourquoi, la migration des activités économiques vers le formel s’impose pour permettre à l’Etat, d’accroître la mobilisation des ressources internes afin d’augmenter ses capacités d’investissement et réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur. La facture certifiée est un début de cette marche vers le formel. Plus qu’une option, le civisme fiscal est une nécessité.
Siradji Sanda(onep)
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L’air du temps : Le cousinage à ses plus beaux jours
«Si mes cousins continuent de m’embêter pour cette histoire de Zarma terroristes, je jure que je vais vider Issa Béri pour le déverser dans la vallée fossile de la Tarka ! ». Telle fut la réaction du Général Mahamadou Abou Tarka en réponse aux récriminations sans fin de ses cousins Zarma-Songhoy, suite au tollé soulevé par une insidieuse manipulation faite de l’extrait du discours qu’il a prononcé, le week-end dernier lors d’un forum à Ouallam, et tendant à lui faire dire que ses cousins sont des terroristes. Vite dit, bien dit !
La réplique est venue de Professeur Moumouni Farmo, depuis le Canada : « Dans Issa Béri, il y a Harakoye Dikko, la Peulh, mère des Tourou de toutes les ethnies : Mahama Sourgou, le Targui, Tchiray, Mala, le Songhay, Dongo, le Bella, Manda, le Haoussa, Musé, le Gourmantché, Farambarou Koda, de Ménaka, pour ne citer que ceux-là. Ils n'accepteront pas que Tarka prive leur mère de sa demeure. Et puis, dans Issa Béri, il y a d'autres gardiens des lieux qui effraient : bagña, l'hippopotame, et karey-tchi, le crocodile », prévient Pr Farmo, sur sa page Facebook.
A son tour, et toujours en réponse au cousin Touareg, un autre ‘’petit chef songhoy’’, Moumouni Hamidou, connu comme étant un invétéré ‘’égratigneur’’ de cousins, renchérit en écrivant sur sa page : « Merci cousin de nous redonner le sourire et de rappeler aux Nigériens l'importance (du cousinage), cet acquis capital que nous ont légué nos coutumes pour la régulation des tensions sociales. Nous sommes tous des cousins les uns des autres !».
Le thé et la viande de bouc (dont raffolent les cousins Touareg) ont fait leurs effets : l’incident est clos ! Et le rire et la raillerie prirent aussitôt le dessus sur la colère, estompant ainsi la bourrasque des protestations. Oui, le Niger c’est ça ! Le dynamisme et la puissance du brassage entre les différents groupes ethnolinguistiques sont tels que tout le pays n’est plus qu’une seule et même famille.
Le Général Abou Tarka le sait bien, et en bon stratège, le ‘’buveur de lait de chamelle’’ a su réguler la tension à sa façon en menaçant de vider carrément les eaux du Issa Béri (le fleuve Niger) pour les répandre plus loin, dans la vallée de la Tarka. Pour les cousins des rives du Djoliba, patentés ‘’mangeurs de Kiéraou’’, la menace est sérieuse ! Car, on se demande bien comment un certain Hamido, qui a passé toute sa vie à ramer sur sa pirogue allant d’un bout à l’autre du fleuve pour pêcher des poissons et couper du ‘’bourgou’’, pourrait survivre à une telle punition. A moins de nouer un nouveau pacte de solidarité avec les cousins du Zarmaganda et se reconvertir en ‘’mangeur de criquet’’. Sinon se contenter des silures des eaux boueuses de la Sirba, du Gorouol et du Goroubi, à défaut des succulents poissons frais charriés par le fleuve. Résilience oblige…
Voilà une histoire qui vient remettre à l’ordre du jour toute l’importance, voire la nécessité, de relancer les manifestations de la Semaine de la parenté à plaisanterie, un rendez-vous du fou-rire et de la raillerie entre cousins, attendu de tous leurs vœux par les Nigériens.
Assane Soumana
15 janvier 2021
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L’air du temps : Le drift, et encore ces bolides sans plaque !
On avait cru qu’avec la décision prise, en février 2020, par le président de la Délégation Spéciale de la Ville de Niamey, visant à interdire la pratique du drift sur toute l’étendue du territoire de la Communauté urbaine de Niamey, les parties de drift allaient définitivement tomber dans les oubliettes à Niamey. En effet, cette retentissante mesure, qui faisait suite à un accident malheureux ayant ému tout Niamey pour avoir causé la mort tragique de deux collégiens à la devanture de leur établissement, avait été vivement saluée par les habitants de la ville qui n’en pouvaient plus de voir tant d’accidents et de morts causés par ces véhicules ‘’furieux’’.
Mais, espérer qu’il aurait suffi d’une simple décision pour mettre fin à une telle pratique, c’est mal connaître les jeunes d’aujourd’hui. Non seulement, ça continue de ‘’drifter’’ dans les rues de tous les quartiers de Niamey, mais aussi ce ‘’jeu de la mort’’ continue de faire de nouveaux adeptes dans les milieux des jeunes. La nouvelle trouvaille, c’est de se procurer une marque de véhicule rompue à la tâche : la ‘’Merco’’ pour les uns, le ‘’Benz’’ pour les autres ! Vous avez sans doute remarqué, ces derniers temps, la valse infernale de ces ‘’monstres’’ lancés comme des fusées, en pleine circulation, dans un tonitruant concert de vrombissements de moteur et de pétarades.
Si vous avez déjà rencontré ces bolides en plein rodéo, c’est que vous avez pu constater que, pour la plupart des cas, elles roulent sans plaque d’immatriculation, surtout les week-ends. Et ce n’est pas par pur hasard ! Il semble que ça fait partie des dernières trouvailles des jeunes endimanchés, décidés à faire le maximum de fracas dans la circulation sans être jamais inquiétés par la police en cas de refus d’obtempérer. Et si ce n’était encore que cela…Mais le pire, c’est que la véritable motivation de ces jeunes circulant au volant de ces véhicules sans plaque d’immatriculation, c’est qu’en cas d’accident (même mortel !), ils ont la possibilité de fuir et de disparaitre dans la nature. Car, la voiture ne portant aucun numéro d’identification, c’est ni vu ni connu…
Au regard de toutes ces réalités qui se traduisent par un climat d’insécurité permanente qui plane dans les rues de la ville, les autorités municipales doivent trouver les moyens d’empêcher la pratique du drift sur no voies publiques. Par exemple, des opérateurs privés pourront créer des espaces spéciaux payants où les amoureux de ce sport de glisse pourront exercer leurs talents et faire monter leur taux d’adrénaline, sans effrayer, blesser ni tuer personne !
Assane Soumana(onep)
11 juin 2021
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L’air du temps : Le fonds de la dignité
Le 12 octobre dernier, les autorités nigériennes ont mis en place un fonds dit Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie. Une initiative louable et responsable. Qui, en dehors des Nigériens eux-mêmes, doit lutter pour préserver la dignité de leur pays que des ennemis internes et externes tentent par tous les moyens de trainer dans la boue ? En effet, les sanctions prises par les organisations communautaires et les manigances de certaines puissances ne visent, ni plus ni moins qu’à affaiblir l’Etat du Niger, à affamer les populations et à réduire le pays dans une sorte d’esclavage moderne.
C’est dire que le fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie est le prix à payer pour assouvir notre soif d’indépendance, garantir notre liberté. C’est un fonds pour la dignité du peuple nigérien. Et il n’y a aucune honte à le mettre en place. Du reste, la mobilisation des ressources auprès des citoyens pour accompagner les efforts de l’Etat jalonnent l’histoire de nombreux pays. Au Liban, en Israël, en Egypte et même ici tout près de chez nous au Mali, la contribution des citoyens à l’effort de l’Etat est connue. Du reste, de nombreuses études ont montré que les transferts des citoyens de la diaspora dépassent de loin les fameuses aides au développement tant chantées par certains donateurs.
Mais l’illustration la plus achevée de l’importance de la solidarité nationale nous a été administrée en 2015 par l’Egypte. En effet, pour financer les travaux du nouveau canal de Suez, une souscription nationale a été ouverte à travers laquelle les Egyptiens vivant au pays ont contribué à hauteur de 100 Livres (environ 10 euro) et ceux vivant à l’extérieur 100 dollars. En moins de six (6) jours, plus de 60 milliards de Livres ont été mobilisés. Et c’est avec cette souscription nationale que le pays a financé lesdits travaux à hauteur de huit (8) milliards de dollars.
Il est temps que nous prenions conscience que personne ne fera notre bonheur à notre place et personne ne financera notre développement. C’est pourquoi, nous devons resserrer nos rangs pour faire face aux défis qui sont les nôtres dans la solidarité. Et comme dit l’adage : L’Etat, c’est chacun de nous et nous tous réunis. Si les comptes de l’Etat du Niger sont injustement bloqués, il appartient à tous les Nigériens de contribuer à trouver une solution idoine pour que les services publics puissent continuer à fonctionner.
Mais au-delà des contributions ponctuelles, il est opportun de réfléchir sur des mécanismes plus formels à l’image de la souscription nationale pour financer des grands projets structurants, indispensables pour l’essor de notre économie. C’est ainsi seulement que nous serons plus libres de nos choix de politiques de développement, d’exercer notre souveraineté sur nos ressources naturelles, de nous prémunir contre les chantages et toute sorte de velléités afin d’obtenir des retombées plus avantageuses pour les populations.
Siradji Sanda (ONEP)
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L’air du temps : Le fric pour tout, et à tous prix…
Que n’a-t-on pas encore dit de la force et des attraits de l’argent ? Pour certains, c’est l’argent qui fait le bonheur. D’aucuns clament : le fric, c’est chic ! Toujours est-il que la réalité crève les yeux. Et elle nous miroite à quel point, de nos jours, le pouvoir de l’argent pèse de tout son poids sur la balance pour corrompre les esprits, en nous entrainant vers une défaite totale des valeurs sociales jadis dominées par la confiance mutuelle, la fraternité et surtout la solidarité.
Et voilà que, de nos jours, à cause de l’influence de l’argent, le moindre service rendu au prochain est monnayé, et se paie rubis sur ongle. Vous envoyez un enfant vous acheter quelque chose chez le boutiquier du coin, le chérubin vous rétorquera que ‘’ça consomme du carburant’’, autrement il faudra payer pour. Vous sollicitez un coup de main d’un groupe de jeunes gens pour pousser votre vieille guimbarde de voiture qui refuse de démarrer, ils vous parleront en terme clair de ‘’contrat’’ pour le prix de la poussée, etc.
De simple moyen d’échanges commerciaux, l’argent est devenu, par ces temps qui courent, une véritable fin en soi. C’est, on peut dire, la chose la plus convoitée. Tant et si bien que ces coupures de papiers à l’odeur forte et ces petites pièces rondes sont en passe d’empester la vie sur terre. Désormais, c’est l’argent qui régule les liens de parenté, d’amitié, et même l’atmosphère du foyer conjugal. C’est encore l’argent qui détermine le rang social, qui vous donne droit aux honneurs, et qui sert de clé pour vous ouvrir toutes les portes. Toutes choses qui expliquent pourquoi tout le monde se trouve lancé dans une ruée vers la fortune.
Aujourd’hui, il y en a (et ils sont nombreux !) qui ne reculent plus devant les obstacles et les moyens de se faire de l’argent, beaucoup d’argent ! Et l’enjeu, quand on arrive à en amasser à profusion, c’est de pouvoir le mettre à l’abri des regards envieux et des ‘’brouteurs’’ pour lesquels l’escroquerie est devenue un corps de métier à part entière. Ce qui est une autre paire de manches…Car, ceci expliquant cela, à la ‘’boulimie financière’’ des uns, est venue se greffer l’audace des escrocs et autres malfrats boutonneux tapis dans l’ombre, devenus As dans l’art de vous extorquer votre ‘’chère’’ fortune.
Le hic avec le fric, c’est qu’il mine gravement des rapports sociaux. Aussi, à cause de cette forte tentation que l’argent exerce sur les hommes, il n’est plus question de faire confiance à autrui. Car il y a toujours des ‘’malins’’ qui, une fois la somme en poche, n’hésiteront pas à te la ‘’carotter’’ avant de se fondre dans la nature.
Devant cette dérive corruptrice que le fameux billet de banque exerce sur le monde des humains, on est tenté de regretter les temps immémoriaux du système de troc, et du fameux cauri, où les démons du ‘’fric à tous prix’’ n’étaient pas encore là pour empester les rapports entre frères et sœurs, maris et femmes, cousins et cousines, amis et amies, et même entre pères et fils.
Assane Soumana(onep)
24 septembre 2021
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L’air du temps : Le froid et son cortège de calvaires
Ces derniers temps, le mercure commence à descendre en répandant un froid glacial qui vous inonde le corps. En vrais Sahéliens qui sont habitués à vivre tout le reste de l’année sous 45° C à l’ombre, il y a bien de quoi se lamenter. La situation est vraiment rude le matin, surtout pour les élèves et les travailleurs qui doivent se réveiller très tôt pour faire la toilette avant de prendre le chemin de l’école pour les premiers, et du service pour les seconds.
La situation est surtout critique la nuit où, à 22 heures déjà, les rues sont quasiment désertes même au cœur de la capitale. Même les quelques rares noctambules qui circulent encore sont transits de froid. Aussi, on est littéralement ‘’givré’’ devant l’image de tous ces petits anges grelotant de froid sur le chemin de l’école, avec souvent pour seule protection la légère tenue scolaire.
Il n’empêche que les plaintes et les jérémiades viennent surtout des adultes et des plus vieux. Ceux-là mêmes qui s’entourent de tous les soins pour se prémunir contre les intempéries. Ainsi, pour certains d’entre eux, c’est l’occasion de dépoussiérer et d’enfiler la veste restée rangée, presque tout le reste de l’année, dans les armoires de l’oubli, pour se pavaner en ville aux allures de ‘’L’homme de Bordeaux’’, en allusion au fameux personnage de la pièce de la Troupe Yazi Dogo se distinguant par son style costume-cravate, même en pleine canicule. En tout cas, pour se prémunir contre le froid, tout passe : blouson, écharpe, bonnet, turban et autres vêtements lourds. Il n’empêche que, pour beaucoup de gens, les dégâts occasionnés par le froid restent immuables : toussotements sans fin, larmoiements, lèvres desséchées et fendillées, peau rugueuse, pieds lézardés, et une frimousse de… poisson frit !
Et c’est ces instants de calvaire que choisissent les indésirables rôdeurs de nuit pour troubler le sommeil des paisibles citoyens transis de froid. Ainsi, profitant des nuits glaciales où les rues sont quasiment désertes, les malfrats de tout acabit s’adonnent à leur sport favori qui consiste à se lever au milieu de la nuit pour escalader les murs, sauter les verrous des portes des habitations et déménager littéralement les biens des gens. Chaleur sahélienne, tu nous manques déjà !.
Assane Soumana(Onep)
28 janvier 2022
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L’air du temps : Le hic avec le fric…
Qui a déjà dit que le fric, c’est chic ? De nos jours, avec tous les effets néfastes de l’emprise du goût prononcé pour l’argent sur les rapports entre les gens, on peut bien en douter. Dans la vie quotidienne des citadins, le pouvoir de l’argent a pris une telle ampleur qu’il a corrompu presque toutes les valeurs sociales. En effet, le moindre service rendu au prochain se paie, rubis sur ongle, en pièces ou en billets de banque. Même les plus petits enfants n’en sont pas épargnés. Aussi, vous envoyez un enfant vous acheter quelque chose chez le boutiquier d’à côté, le chérubin trouvera le moyen de vous le faire payer. Et certains ne se gêneront pas pour vous rétorquer : ‘’tana chan may..’’, autrement dit ‘’ça consomme du carburant’’, comme pour dire que l’énergie fournie doit être compensée. Vous sollicitez un groupe de gamins en train de jouer pour vous donner un coup de main pour pousser votre vieille guimbarde qui refuse de démarrer, ils te colleront une facture dans le genre ‘’vous nous payez combien ?’’.
De simple moyen d’échanges commerciaux, l’argent est devenu, par ces temps qui courent, une véritable fin en soi. C’est, on peut dire, la chose la plus convoitée. Tant et si bien que ces coupures de papiers à l’odeur forte et ces petites pièces rondes sont en passe de ruiner les rapports humains. Désormais, c’est l’argent qui régule les liens de parenté, d’amitié, et même l’atmosphère du foyer conjugal. C’est encore l’argent qui détermine le rang social, qui vous donne droit aux honneurs, et qui sert de clé pour vous ouvrir toutes les portes. Et voilà pourquoi tout le monde se lance, dans un moment d’ensemble, dans une sordide ruée vers la fortune.
Le hic avec le fric, c’est que son irrésistible tentation sur les hommes se traduit par un bouleversement total de nos valeurs sociales essentielles, en l’occurrence la solidarité et la générosité qui caractérisaient nos sociétés ancestrales. Ainsi, il y en a qui ne reculent plus, et ils sont nombreux, devant les moyens de se faire beaucoup d’argent ! Et quand on arrive à en amasser à profusion, il faut trouver les moyens de le mettre à l’abri du regard et de la convoitise des envieux. Ce qui est une autre paire de manches…Car, ceci expliquant cela, à la ‘’boulimie financière’’ des uns, est venue se greffer l’audace des escrocs et autres malfrats de tous genres tapis dans l’ombre, prompts à vous dépouiller de votre fortune.
Aussi, à cause de cette forte emprise que l’argent exerce sur les hommes, la confiance n’est plus de ce monde. Devant toute cette force corruptrice que le fameux billet de banque exerce sur l’humanité, on peut regretter les temps immémoriaux du fameux cauris africain ou même du troc qui avaient caractérisé toute la noblesse des échanges commerciaux.
Assane Soumana
05 mars 2021
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L’air du temps : Le mimétisme suicidaire
Les cérémonies des mariages et baptêmes deviennent de plus en plus dépensières, particulièrement à Niamey. Cette propension à faire étalage de sa richesse pour d’autres et à montrer qu’on est capable pour d’autres, se développe dans un mimétisme ‘’mortel’’ pour certains.
En effet, outre les dépenses traditionnelles nécessaires, le ménage qui organise un mariage ou un baptême, doit aussi et surtout satisfaire les desirata d’une opinion sociale largement partagée. Ce qui consiste à nourrir pratiquement tout le quartier en plus de ses invités. Ainsi, le petit déjeuner et le déjeuner de toute une horde d’opportunistes sont assurés par le ménage hôte. Et le menu est pour le moins costaud pour ne pas dire ruineux financièrement: Soupe de viande au pain ou aux galettes au petit déjeuner ; le traditionnel ‘’kopto’’ et ‘’dambou’’, yaourt et brochettes pour le gouter et le ‘’souroundou’’ (tchebouguène nigérien) garni et jus au déjeuner. Qu’importe ses moyens ! Ne pas le faire sera assimilé à une honte familiale dont certaines langues fourchues feront leur chou-gras dans les conversations au quartier.
Ce qui pousse les ménages à se saigner jusqu’à l’extrême (en s’endettant souvent) pour ‘’être à la hauteur’’. Si pour le mariage, le ménage a le plus souvent l’appui de la famille, des amis, il n’en est pas toujours ainsi pour le baptême où le chef de ménage supporte tout.
Ce mimétisme s’avère ‘’suicidaire’’ d’abord du point de vue financier pour les ménages qui se retrouvent à gérer des dettes aussitôt après la cérémonie.
L’autre impact négatif de ce mimétisme, c’est qu’il dilue toutes les spécificités propres aux communautés relativement à ces événements qui sont régis par des codes biens. Ce qui ne permet pas aux jeunes générations de connaître les codes qui régissent l’organisation des mariages et des baptêmes selon les communautés. C’est donc un pan de notre culture qui s’en va, dilué dans un mimétisme phagocytant.
D’ailleurs, face aux dérives dépensières enregistrées certaines autorités locales ont essayé de limiter la casse en imposant des seuils dans certains aspects comme la dot, malheureusement en vain. Dans cette tendance collective à se conformer à l’autre, de ressembler par l’apparence, au milieu environnant, il revient à chacun de s’imposer une conduite, de rester soi-même. Car comme le dit l’adage : on peut mentir à tout le monde, sauf à soi-même.
Siradji Sanda(onep)
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L’air du temps : Le monde du transport urbain ‘’virussé’’ par des taximen-gangsters
Vous avez sans doute écouté ce message vocal émanant d’un responsable syndical du secteur des taxis qui a jugé utile de tirer sur la sonnette d’alarme pour prévenir les usagers des taxis sur l’existence de faux-taxis qui circulent à Niamey. Comme il l’explique dans son message, de nos jours à Niamey, ce n‘est pas tout véhicule portant les insignes et la tête de taxi qui es forcément un taxi. Autrement dit, le monde du transport urbain, notamment le secteur des taxis, est ‘’virussé’’
C’est dire que désormais, on ne sait plus comment faire pour éviter de tomber dans la nasse des bandits en embuscade dans presque toutes les rues de la capitale. Tu fais tes courses à pied, tu es à la merci de tous ces ‘’hiboux lugubres’’ tapis dans l’ombre, prompts à te sauter dessus pour te dépouiller de tes biens sous la menace d’un couteau ou d’un coupe-coupe. Et si tu te résous à emprunter un taxi dans l’espoir de prévenir tout danger, tu peux très facilement te retrouver dans le traquenard d’un de ces taximen indélicats qui usera de mille et une astuces pour te voler ton fric ou quelques biens précieux, voire t’agresser rudement. On parle même de femmes portées disparues après avoir emprunter un de ces taxis.
S’il est vrai que ces faux taximen n’épargnent personne, il n’en n’est pas moins vrai que tous les indices sont là pour prouver qu’ils semblent avoir surtout jeté leur dévolu sur les proies faciles que sont les femmes. En plus de subtiliser leur pochette généralement bourrée d’argent et avec des Smartphones de prestige, les taximen-gangsters usent de mille subterfuges pour leur voler d’autres biens, n’épargnant même plus les condiments et autres denrées alimentaires. On évoque le cas d’un taximan ayant réussi à berner des dames revenant du marché avec des grosses tasses remplies de condiments et poulets destinés aux mets de réjouissances d’un mariage. Après leur descente du taxi, le temps d’ouvrir la banquette arrière, filou a mis les gaz pour fuir avec toute la cargaison. Un autre moins chanceux a fui avec des bassines remplies de dambou et de copto, sans doute en croyant qu’il s’agissait de viande et de condiments.
Que dire, sinon que le milieu des taxis a été infiltré par une nouvelle race de faux taximen qui excellent dans le vol à la tire, voire dans le brigandage pur et dur. Aujourd’hui, dans cette immense jungle du transport urbain se cachent des taxis dangereux qui pullulent dans les rues de la capitale. Un phénomène qui, en toute évidence, peut porter atteinte à la crédibilité des taximen.
Ecœurés par ce état de fait, certains conducteurs de taxi ont jugé utile de sensibilise les usagers sur le profil, mais surtout les comportements qui caractérisent ces ‘’faux taximen’’ qui ‘’gâtent le nom’’ de leur corporation. Estimant que les vrais et bons conducteurs de taxi ne doivent pas payer les pots cassés de cette crise de confiance naissante entre eux et leurs clients, ils conseillent aux usagers d’éviter de prendre des taxis ne portant pas de numéro de portière (ou l’insigne de tête de taxi) ainsi que ceux ne disposant pas de poignets permettant d’ouvrir les portières de l’intérieur. Il est aussi déconseillé de prendre un taxi en solitaire à certaines heures ou pour aller dans certains coins isolés de la ville. De même, il est conseillé aux clients d’avoir le reflexe de prendre le numéro de portière ou carrément l’immatriculation du taxi.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Le plan, enfin dévoilé, de l’impérialisme !
La déstabilisation. Le mot est lâché par un expert français sur une chaîne de télévision connue pour sa propagande contre les trois pays du Sahel décidés à reprendre en main leur destin commun. Comme nous l’avons prévenu précédemment, la France ne quittera pas le Niger et le Sahel sans rien tenter.
Fort heureusement, c’est ce plan caché (du moins jusqu’au 25 septembre dernier) qu’un des experts est venu étaler sur un plateau de télévision. Comme on le dit ici ‘’Dieu ne dort pas’’. En bon croyants, nous savons que Dieu est avec les justes. Dieu est avec le Niger parce que le peuple nigérien mène un combat légitime pour sa dignité et pour la souveraineté de son pays.
Du reste, les tentatives de déstabilisation ont commencé avec les recours réguliers à la ‘’rhétorique ethnique’’ dans les discours des officiels français. Cette stratégie n’ayant pas fait effet sur les Nigériens, plus que jamais unis derrière le CNSP et déterminés à recouvrer la souveraineté de leur pays, l’impérialisme a décidé de passer à la phase supérieure : ‘’des actions clandestines de déstabilisation’’ selon cet expert français, ancien agent de la DGDSE.
Même si le citoyen lambda ne connaît pas pour l’instant, le contenu exact de ce concept, nous sommes tous avertis pour redoubler de vigilance et renforcer la cohésion et l’union sacrée autour des autorités et des Forces de défense et de sécurité. Cette déclaration pour le moins incompréhensible, en plus d’être idiote, cache mal la haine et le désarroi que suscite, chez l’ancien colonisateur, l’option prise par notre pays. Elle nous alerte aussi sur jusqu’où l’ancienne puissance est prête à aller pour laver l’affront essuyé au Sahel.
Mais, ce plan désormais dévoilé, traduit aussi au grand jour la politique de la terre brûlée que compte utiliser l’impérialisme. Cette déclaration finit aussi de convaincre ce qui, hier encore, ont une relative certitude quant aux vraies raisons de la présence militaire française dans nos pays et conforte ceux qui, dès au départ, n’ont jamais cru à l’argument avancé de la lutte contre le terrorisme.
L’un dans l’autre, ces déclarations doivent être prises très au sérieux, pas seulement par les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) mais aussi par tous les partenaires sincères de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Elles doivent aussi, alerter toutes les organisations régionales d’intégration et les pays membres sur le péril que fait peser un tel plan sur notre sous-région. En effet, selon plusieurs observateurs de la scène régionale, ce plan de déstabilisation initialement conçu pour les trois ‘’pays rebelles’’ (Burkina Faso, Mali et Niger) ne se limitera pas, si il est concrétisé, aux seuls pays sus mentionnés. C’est toute la région ouest africaine qui en payera le frais, tout comme les pays du Sahel sont en train de payer le prix fort de la déstabilisation de la Libye par les mêmes acteurs et pour les mêmes raisons inavouées.
N’est-ce pas là une occasion rêvée, pour la Cedeao, d’activer sa fameuse force en attente !?
Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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L’air du temps : Le printemps de ‘’l’infox’’
Ces derniers temps, il est aisé de constater que la ‘’toile’’ nigérienne est inondée d’une masse d’informations les unes plus fantaisistes que les autres. Sous formes de textes, d’audios et d’images, ces fausses informations sont accessibles à tout le monde. Ces ‘’infox’’ véhiculées souvent à dessein visent (sinon peuvent contribuer) à créer le doute ou la psychose dans l’esprit des Nigériens à un moment où le pays a, plus que jamais, besoin d’unité.
Malheureusement, ceux qui partagent ces fake news le font sans aucune retenue foulant souvent aux pieds, toutes les valeurs qui fondent l’unité, la solidarité et le vivre ensemble des populations. Des valeurs qui, ont de tout temps, permis à notre nation de surmonter toutes les épreuves.
C’est donc le lieu d’appeler au sens de responsabilité des uns et des autres pour préserver l’essentiel : le Niger. C’est ce que nous avons en commun et que nous ne trouverons nulle part ailleurs.
La population en général et les jeunes en particulier, se doivent d’éviter de partager ces fausses informations qui peuvent compromettre la quiétude sociale. Après tout, la paix et la quiétude sociale conditionnent tout, y compris l’activisme, la liberté d’expression et d’association, etc. D’où la nécessité pour tous les citoyens d’éviter de contribuer à faire prospérer ce printemps de l’infox.
Par la même occasion, nous devons éviter tout acte de violence, tant il est bien possible d’exprimer ses opinions, de défendre ses idées sans y recourir. C’est ce que nous enseignent les combats historiques menés par des pionniers comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Mahatma Gandhi. A ce propose, ayons toujours à l’esprit cette citation de Martin Luther King pour qui « La non-violence est la réponse aux cruciales questions politiques et morales de notre temps ».
Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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L’air du temps : Le Prix Dan Gourmou, tel qu’on l’adorait…
Les lampions de la 11ème édition du festival de la musique moderne nigérienne, dénommé du Prix Dan Gourmou, se sont éteints à Tahoua. Au cours des quatre nuits de compétitions, la capitale de l’Ader a vibré aux rythmes servis par les artistes venus des différentes régions du pays.
Le Prix Dan Gourmou, faut-il le rappeler, est toute une institution, avec une histoire riche faite de moments de haute résonnance et de basse tonalité. Pour ceux qui s’en souviennent encore, le Prix Dan Gourmou, du nom de ce grand artiste de l’Ader, auteur de ‘’Mougoun magani’’, une chanson phare aux airs langoureux du violon, ayant marqué la génération ‘’années 80’’. Evénement musical très attendu par les mélomanes, parce que dédiée à la valorisation de la musique moderne nigérienne, le Prix Dan Gourmou était assurément le plus grand podium ouvert aux artistes nationaux pour faire valoir leurs talents.
La première édition, tenue en 1986 au CCOG de Niamey, a révélé au grand public les talents de l’orchestre ‘’Super Kassey’’ de Niamey, avec l’étoile montante de l’époque, le chanteur Moussa Poussy. Et depuis lors, ce festival musical a permis de chauffer les scènes au CCOG de Niamey et au niveau de nos différentes maisons de la culture. Retransmises en direct sur les antennes de la télévision nationale, les compétitions du Dan Gourmou tenaient en haleine presque tout le pays, avec des prestations de haute facture servies par les groupes musicaux.
Dans les tribunes bondées de public, ça bougeait trop, notamment avec le fameux Groupe choc qui veillait aux grains pour entretenir une ambiance plutôt bon-enfant. Composé des jeunes mélomanes s’étant imposés comme des censeurs incontournables, le groupe choc maniait la carotte et le bâton. Tantôt il soulevait des tonnerres d’ovations pour encourager les ‘’bons artistes’’, tantôt il lançait des cris et des coups de sifflet pour bouder ou tourner en dérision les auteurs des piètres prestations. Et tout cela faisait partie de la fête !
Et voilà comment, au fil des années, le Prix Dan Gourmou était devenu une véritable pépinière de jeunes talents de la musique moderne nigérienne. Aujourd’hui, le devoir de mémoire nous amène à rappeler certains grands noms (dont la plupart ne sont plus de ce monde) qui doivent leur consécration au festival musical du Prix Dan Gourmou, à savoir Moussa Poussy, Saadou Bori, Fati Mariko, Jhon Sofakoley, Adams Junior, Sani Aboussa de Super Haské, le soliste Moussa Toukkou, King Noma, etc.
La reprise, quoique quelque peu timide, de cette manifestation musicale, après une longue léthargie, témoigne d’une volonté des autorités de tutelle de renouer avec la promotion de la musique nigérienne. Pour le bonheur de nos jeunes artistes et des mélomanes, le Prix Dan Gourmou mérite d’être revivifié pour renouer avec sa splendeur d’antan. Cela pourrait éviter à notre jeunesse de se contenter de tous ces sons excentriques et importés !
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Le prix de l’indiscipline…
Deux motos complètement encastrées l’une dans l’autre, les deux couchées sur le flan en plein milieu de la route. C’est le spectacle qui s’offrait à la curiosité des passants, mercredi dernier aux environs de 18 heures, sur la voie principale venant du quartier Mécadiesel vers la Mosquée des Grandes Prières. La particularité de ce télescopage entre les deux engins, ce n’est pas le fait que l’un soit un de ces tricycles qui hantent les rues de la capitale, et l’autre un de ces gros ‘’deux roues’’. Non, la bizarrerie, c’est plutôt la scène du sinistre. En effet, nul n’arrive à expliquer comment les deux engins ont fait pour s’accrocher à cet endroit où ils ne sont jamais censés se croiser. Car, tout semble dire que le tricycle a surgi de nulle part (peut-être de l’autre voie du sens inverse) pour venir ‘’dégommer’’ le pauvre motocycliste roulant sur l’autre route parallèle. Mais-enfin, en matière d’accident spectaculaire, plus rien d’insolite à Niamey où on aura déjà tout vu…
Il est vrai qu’avec l’explosion des deux-roues à Niamey, auxquels sont venus s’ajouter ces intrépides tricycles qui roulent à tombeau ouvert et à tue-tête dans nos rues, on peut s’attendre à tout. A vrai dire, quand les Niaméens se plaignaient de l’imprudence des taximen, ils ne s’imaginaient pas encore que ces ‘’voiturettes’’ à trois roues allaient venir tout chambouler dans la circulation au sein de la capitale. Aujourd’hui, elles sont là et les frayeurs aussi. Avec ces motos tractant un char trottinant, le décor est tout planté pour assister à des écorchures en série. Parce que, bien que présentant toutes les caractéristiques d’une voiture, ces tricycles sont conduits comme des simples motos par des jeunes gens accrochés aux guidons qui ignorent les règles élémentaires de la circulation routière.
Et s’il faut ajouter à cela l’imprudence de certains automobilistes et motocyclistes, il est d’une évidence que le danger guette à chaque coin de rue. Mais nous persistons à dire que tout ceci est évitable, pour peu que chaque usager veuille faire preuve, un tant soit peu, de discipline. Est-il encore besoin de rappeler aux usagers de la route, que la mesure la plus sûre, c’est de rester en vie et de préserver celle des autres ? Hélas, cela ne semble pas être bien compris par certains compatriotes qui, une fois au volant d’une voiture ou au guidon d’une moto, se laissent aller à tous les excès dans une dangereuse alliance de l’excès de vitesse et de la violation des règles. Prudence, zéro !… Tout cela pour finir la course, souvent sur un lit d’hôpital, si ce n’est pas à la morgue ! Aussi, c’est le cas de rappeler le proverbe qui dit : ‘’rien ne sert de courir, il faut partir à point’’.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Le prix de l’insalubrité
La saison des pluies s’annonce avec déjà des pluies enregistrées çà et là à travers tout le pays y compris à Niamey. Or, il est connu de tous que cette saison est la période propice au paludisme parce que les eaux usées ou stagnantes ainsi que les ordures entassées constituent un gîte idéal pour l’éclosion des moustiques, vecteurs de cette terrible maladie qui tue plus que n’importe quelle autre pathologie au Niger.
C’est dire que le combat contre cette maladie passe d’abord par l’assainissement de notre environnement immédiat. Et cela n’incombe ni à l’Etat, ni à la mairie seulement mais à chacun de nous. Du reste depuis plusieurs mois la ville de Niamey a procédé à l’enlèvement de grosses quantités d’ordures qui, à certains endroits, ont formé de véritables montagnes de déchets comme c’est le cas du site du marché Dolé.
Ensuite, le Ministère de la Santé publique, de la Population et des Affaires Sociales a renoué cette année avec la lutte anti-larvaire. C’est ainsi qu’une campagne de pulvérisation d’insecticides est engagée dans la capitale en vue du traitement des caniveaux et autres endroits pouvant servir de sites d’éclosion des moustiques.
Cependant, il faut se rendre à l’évidence que les seules actions des pouvoirs publics ne suffiront pas. Même si les espaces publics et la ville sont traités, les résultats ne seront pas à la hauteur si à l’intérieur et à la devanture des concessions l’on continue à laisser des ordures et autres eaux usées ou stagnantes. Les moustiques continueront à se reproduire avec une plus grande proximité avec leur cible et donc une facilité à transmettre le paludisme. D’où la responsabilité de chacun à contribuer à cette lutte contre le paludisme.
Le réflexe de la propreté est peu développé chez la grande majorité de nos concitoyens. En effet, jeter des ordures n’importe où est un acte banal qui ne préoccupe presque personne. C’est pourquoi, il n’est pas superflu pour les autorités municipales notamment de tenter d’autres stratégies et moyens de lutte contre l’insalubrité, y compris la répression.
Sur ce point, l’obligation du port de casque et de la ceinture de sécurité est un exemple. En effet, depuis que des amendes sont infligées pour défaut de port de casque ou de ceinture de sécurité, beaucoup de conducteurs et d’usagers de la route se conforment. Ce qui a eu pour conséquence positive la réduction significative des cas de traumatismes graves en cas d’accident de circulation. Pourtant, beaucoup se sont pliés à cette exigence de port de casque ou de ceinture de sécurité, non pas par peur des traumatismes mais juste pour éviter de payer l’amende.
C’est dans ce sens qu’une amende pour déversement volontaire d’ordures sur la voie publique pourrait contribuer à discipliner les gens et les amener à adopter des comportements plus responsables en termes de salubrité publique. Cela est d’autant plus envisageable que l’écrasantes majorité des habitants de la capitale ne paient pas, sinon rarement, la fameuse taxe de voirie. La seule astuce trouvée par les communes pour l’avoir a consisté à exiger cette taxe lorsque le citoyen part demander un papier d’état civil dans les commissariats de police et les services municipaux ou à l’occasion de certaines transactions lucratives. L’insalubrité doit avoir un prix.
Siradji Sanda (ONEP)
Source : http://lesahel.org/
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L’air du temps : Le temps du sucre du ramadan
A quelques jours de l’avènement du mois béni du Ramadan, tous les chemins mènent aux magasins de vente de sucre. Comme de coutume, ce produit est un ingrédient au rendez-vous sur la table du jeûneur, aux heures de la rupture du jeûne. Quotidiennement, le précieux petit carreau blanc sera sollicité pour accompagner la bouillie, les jus, les thés, les tisanes et autres cocktails agrémentant la table du jeûneur, à l’heure de la rupture. Tout ceci fait que, actuellement, le sucre passe pour être le produit le plus recherché, revendiqué, souvent carrément…quémandé !
En effet, au nom d’une certaine pratique désormais largement répandue et fortement enracinée dans la vie des Nigériens, les plus nantis se voient en devoir de distribuer du sucre, à coups de cartons et de tonnes, à ceux qui ne disposent pas d’assez de moyens pour s’en procurer. Dans un élan de générosité volontaire (ou obligatoire), chacun tente d’honorer ses engagements, à la hauteur de ses moyens. Une situation qui, en toute évidence, met le précieux carreau à la douceur intense au centre d’une forte spéculation sur le marché local.
Dans ce mouvement de distribution de sucre à grande échelle, les cartons circulent dans tous les sens. Par unité ou par cargaison entière, ils vont du gendre à la belle famille, du fiancé aux parents de la bien-aimée, d’un ami à un autre, du patron aux fidèles collaborateurs, du service vers les agents, mais aussi du plus nanti vers les parents, amis et connaissances. La chaine de solidarité fonctionne à plein régime ! Et dans un cas, comme dans l’autre, le cadeau de sucre est un geste qui permet de consolider les acquis relationnels. Preuve d’amour, reconnaissance de fidélité, ou simple opération de charme ?
Quoi qu’il soit, l’enjeu est de taille. Aussi, entre les filles désireuses d’obtenir le geste tant attendu du bien-aimé, et les garçons, qui tentent à tous prix d’esquiver le coup (le coût !) du sucre, les manœuvres prennent souvent le ton du cruel jeu du chat et de la souris. Dans certains cas, le verdict est sans appel : envoyer le sucre à la belle famille ou disparaître à jamais !...
Assane Soumana
09 avril 2021
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L’air du temps : Leçons d’une erreur malencontreuse
Il est des erreurs et des expériences douloureuses dont on sort finalement grandi pour peu qu’on sache bien les gérer et en tirer les meilleures leçons. C’est le cas des récents incidents malheureux survenus en Côte d’Ivoire où il a suffi d’un simple fake-news pour semer le chaos et la désolation dans les rues d’Abobo, Yopougon et autres quartiers d’Abidjan avec la traque des ressortissants nigériens.
Aujourd’hui, on peut se réjouir de constater que l’incident est clos, et de la plus belle manière ! S’inspirant du proverbe disant que ‘’l'expérience s'achète chèrement, mais c'est la seule école qui puisse instruire les sots’’, les deux parties ont sagement privilégié la voie du pardon, tandis que l’auteure du fake-news de la discorde, elle, a été sévèrement punie par la loi en écopant de 5 ans de prison ferme avec une amende de 2 millions de FCFA. Une bonne leçon pour tous ceux qui seront tentés de semer le désordre et la zizanie dans la cité à coups de fake-news sur les réseaux sociaux !...
Mieux encore, ces incidents tragiques ont finalement été un véritable ‘’réactif’’ pour ressouder davantage les liens de fraternité entre ivoiriens et nigériens. Ainsi, les deux parties se sont excusées, puis elles se sont retrouvées à travers des plaisantes et copieuses ‘’parties de garba’’ pour sceller le retour de la paix et de la cohésion. Autrement dit, «excusez la fille qui, par manque d'expérience, a brisé son canari », comme dit un proverbe Baoulé.
A bien d’égards, cette expérience douloureuse est tout de même porteuse de bonnes leçons. Parce qu’il est aisé de parier que, désormais, tous ceux qui, à l’image de cette infortunée ivoirienne, seront animés par l’envie démoniaque de manipuler l’opinion en balançant des fausses informations via les réseaux sociaux remueront au moins deux fois la langue dans leur bouche avant de lancer leurs messages malsains. Et si malgré tout, il s’en trouvera quelques aventureux pour le faire, les autres usagers qui écouteront leurs messages, eux, s’empêcheront d’agir à la va-vite avant de vérifier les informations véhiculées. Autrement dit, le mensonge et la zizanie ne passeront plus !...
Assane Soumana(onep)
28 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Les affaires des uns et les tourments des autres
A deux jours de la fin du mois de Ramadan, tous les regards sont concentrés sur les impératifs liés aux préparatifs de la fête de l’Aïd el-fitr. Les signes du branle-bas des préparatifs sont déjà perceptibles sur les places des différents marchés de la capitale où les clients commencent déjà à donner le ton de l’intensité de l’affluence. Dans cette phase décisive des turbulences des préparatifs, les chefs de famille les plus… impactés ! Ces derniers sont en effet appelés une fois de plus à assumer toutes leurs responsabilités du père-de famille exemplaire, c’est-à-dire ce laborieux et infatigable ‘’pourvoyeur de fonds’’.
Devant l’absolue obligation qui leur incombe de fournir les frais des préparatifs de la fête, un grand nombre de pères de famille ne disposant pas encore des moyens requis ne savent plus où donner de la tête. Et là, le devoir se pose en termes d’impératif catégorique : fournir au plus vite et sans compter les frais pour l’achat des habits des enfants et de Madame, avant que les mines ne commencent à se crisper et que les premières étincelles n’éclatent pour gâcher l’atmosphère au sein des foyers. D’où l’obligation pour certains ‘’maïdjida’’ de recourir à tous les moyens pour se doter des fonds nécessaires, tantôt par l’endettement, tantôt par l’arnaque et autres actes répréhensibles.
Synonymes de stress et de déboires pour les uns, les préparatifs de la fête de Ramadan constituent en revanche une véritable aubaine pour les autres. C’est le cas des commerçants exerçant dans la vente des effets vestimentaires, de la volaille et des condiments, ainsi que les gérants des ateliers de couture et ceux des salons de coiffure. Déjà, en cette veille de fête, l’ambiance est tout aussi affairée qu’électrique du côté des tailleurs. Et bientôt, elle gagnera davantage en tension avec les faux rendez-vous suivis du tollé des menaces, des plaintes et des jérémiades des clientes, donc certaines finissent par régler les comptes avec les ‘’mauvais tailleurs’’ à coups de plaintes et d’injures. Mais rien de tout cela ne saurait constituer un mobile valable pour gâcher l’atmosphère de cette fête toujours célébrée dans la joie et l’allégresse par les fidèles musulmans, qui peuvent désormais renouer avec l’immense béatitude d’un retour à la vie normale.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Les candidats, seuls face à leur destin
Depuis mercredi dernier, les candidats aux examens du Baccalauréat, session 2021, se creusent les méninges en affrontant les différentes épreuves. Autrement dit, l’heure de vérité a sonné. Il se trouve que, cette année, ce face-à-face avec les épreuves se présente à eux dans un contexte particulier dominé par le ferme engagement des autorités de tutelle à jouer la carte de la crédibilité et de l’équité des examens. Aussi, en plus des dispositions pratiques prises par les responsables en charge de l’organisation pour faire en sorte que ces sessions ne soient entachées d’aucune irrégularité, la Haute Autorité à la Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), pour sa part, veille aux grains en déployant sur le terrain toute une armada d’agents ayant pour mission de garder un œil acéré et omniprésent sur tout le processus, jusqu’à la proclamation des résultats.
Pour instaurer et maintenir la rigueur dans le contrôle, tout le monde est d’accord ! Cependant, il ne faudrait pas perdre aussi l’autre côté de la chose pouvant apparaitre comme un revers de la médaille. En effet, le danger qu’on pourrait craindre, c’est que toute cette pression sur les candidats et de leurs examinateurs (surveillants et correcteurs des épreuves) ne se traduise pas par d’autres effets insoupçonnés, préjudiciables aux candidats. Par exemple, on n’est pas sans savoir que même pour certains candidats (même les brillants !), cette atmosphère ambiante de solennité pesante, à travers le va-et-vient intempestif de l’autorité que représentent ces ‘’hommes en gilet’’, peut-être source de panique, donc d’un échec annoncé.
Idem pour les correcteurs qui, devant toute cette pression, pourraient sombrer dans une irrésistible crainte d’être fichés comme étant des insidieux ‘’distributeurs’’ de notes gracieuses. Pour ces derniers, plutôt soucieux de ne être soupçonnés ou accusés d’un quelconque ‘’délit de complaisance’’, la tentation est forte d’en rajouter à la rigueur en serrant trop la…note ! L’enjeu étant de s’en laver les mains, certains seraient tentés de coincer les candidats. Ce sont là des aléas qui pourraient piper le jeu au détriment des candidats. Il faudrait donc en tenir compte en veillant aussi sur la crédibilité de certaines notes trop sévères.
Mais enfin, pour ceux des candidats qui se sont bien préparés l’échéance en trimant jour et nuit sur leurs livres et cahiers, cette atmosphère surchauffée de rigueur apparait comme un gage de réussite. Ce qui n’est pas tout à fait le cas de ceux qui, comme la cigale, ont passé toute l’année à chanter, à danser et à parlementer au sein des ‘’fadas’’, loin des livres et des cahiers. Ces derniers, une fois devant les épreuves, se retrouvent seuls face à leur destin. Car le fameux ‘’tuyau’’ sur lequel certains candidats pouvaient compter à une certaine époque, ne sera plus d’aucun secours pour eux. Le temps de la fraude est révolu, et désormais les postulants au précieux parchemin ne doivent plus compter que sur ce qu’ils ont enregistré et sauvegardé dans leur propre... ‘’disque dur’’.
Bonne chance à tous les candidats !
Assane Soumana(onep)
06 août 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Les coups d’Etat au cas par cas !
Le coup d’Etat du Gabon est différent de celui du Niger. C’est la formule magique qu’on essaie de nous faire avaler, dans la droite ligne des contradictions de la politique africaine de la France. Une position dans laquelle semble embarquée l’Union Européenne dont un haut responsable a soutenu que les coups d’Etat doivent être traités au cas par cas. C’est dire qu’il y a des bons et des mauvais coups d’Etat. C’est dire que les principes sont à géométrie valable. Et, donc il est légitime de penser qu’il y a la vraie démocratie et les démocraties de façade, tropicalisées dont la seule légitimité tient à l’amitié que développent les grandes puissances avec les dirigeants, on ne sait pour quel prix !
Pour revenir au traitement au cas par cas des coups d’Etat, il faut dire dans la logique de ceux qui défendent incongruité, le bon coup d’Etat est celui qui préserve leurs intérêts dans le pays concerné comme c’est le cas actuellement au Gabon. Une situation où il n’y a aucun changement de perspective relativement aux rapports établis depuis des décennies entre la France et le Gabon où un homme lige remplace un président élu qui a perdu le soutien de la France à la suite de ses prises de position qui menacent les intérêts français au Gabon. En effet, Ali Bongo a fait adhérer le Gabon au Common Wealth et a engagé une diversification de ses partenariats avec notamment la présence de la Chine et le rapprochement avec la Russie. Un sacrilège dans le giron français.
En somme, un coup d’Etat est bon pourvu qu’il assure la continuité du système France-Afrique mis en place pour continuer à siphonner les ressources des pays et maintenir les populations dans la misère la plus crasse. Ce qui est à l’opposé du cas nigérien où les militaires qui ont déposé l’ancien régime, forts du soutien du peuple, ont décidé de rompre avec les rapports fondés sur la servitude. Les cas gabonais et nigérien mettent à nu l’hypocrisie la plus achevée qui entoure les relations franco africaines. Une situation qui doit interpeller la CEDEAO et tous les va-t’en guerre qui, par naïveté ou par hypocrisie, veulent attaquer le Niger.
Dans tous les cas, le coup d’Etat au Niger s’inscrit dans une double, mais totale rupture : Rupture entre le peuple nigérien et des élites politiques aux attitudes serviles vis-à-vis des puissances étrangères d’une part ; rupture des rapports de maitre à esclave entre la France et le Niger d’autre part. La mobilisation chaque jour grandissante des Nigériens de tous les âges et de tous les milieux pour dire non à la politique française au Niger traduit cette aspiration à la souveraineté, à l’indépendance totale et à l’établissement de rapport d’égal à égal entre le Niger et tous ses partenaires y compris la France.
L’orgueil et à la limite l’arrogance des autorités françaises ne changeront rien à la détermination du peuple nigérien, décidé à prendre son destin en main. Du reste, c’est cet aveuglement face à l’évidence qui a poussé à l’isolement de la France en Europe, mais aussi à l’attitude raisonnable des USA. En effet, même s’ils ont pris des sanctions économiques, les pays européens ont refusé d’adhérer à l’idée d’une intervention militaire au Niger. Ils semblent ainsi tirer les leçons du fiasco des opérations Serval et Barkhane au Mali. Un échec auquel, la France a astucieusement associé, en plus de ses alliés traditionnels, les Européens à travers la fameuse opération Takuba qui, a mobilisé des troupes estoniennes, bulgares, polonaises, etc., bref des pays qui n’ont aucune connaissance des réalités du Sahel et de la géopolitique de cette région.
Ce traitement au cas par cas des coups d’Etat, est une insulte à l’intelligence des Africains et particulièrement des Chefs d’Etat de la CEDEAO. Dans tous les cas, comme aimait à le rappeler feu Sanoussi Tambari Jackou ‘’La roue de l’histoire tourne inexorablement et personne ne peut l’arrêter’’. Et l’histoire retiendra que le peuple nigérien a décidé de prendre son destin, de redéfinir ses relations.
Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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L’air du temps : Les municipalités doivent ‘’faire le ménage’’
Chassez le naturel, il revient au galop ! Décidément à Niamey, le phénomène de l’encombrement des rues est une équation insoluble. Tel le criminel qui, selon le célèbre adage, revient toujours sur les lieux du crime, les commerçants détaillants et autres ambulants traineurs de charrettes bondées de marchandises reviennent toujours sur les bordures des routes où ils viennent d’être chassés, quelques jours ou mois auparavant. Mille fois déguerpis, mille fois de retour, et c’est toujours ainsi ! Après la vaste opération de déguerpissement de 2016, conduite avec fracas et détermination par le Gouverneur de la région, de concert avec les autorités de la ville de Niamey, tout le monde était prêt à parier que le problème était définitivement résolu… A l’évidence, ce n’était qu’une illusion.
Le cas le plus irritant, c’est la situation qui règne aux abords du Grand Marché : un cafouillis indescriptible ! Tant et si bien qu’aujourd’hui, même pour les piétons, circuler aux alentours de ce centre commercial relève d’un pari difficile, en tout cas un véritable parcours du combattant. Pour les automobilistes et les conducteurs d’engins à deux roues, l’épreuve est tout aussi ardue que risquée. En effet, il faut rouler au régime ‘’go slow’’ tout au long du parcours, et cela dans un climat d’insécurité ambiante. Car, le risque est toujours là d’être pris pour cible par les loubards aux yeux de hibou qui guettent, allant souvent jusqu’à avoir l’audace d’ouvrir les portières des véhicules pour chaparder les sacs des dames, les téléphones ou autres objets précieux avant de se fondre dans la foule, sans que personne n’ose crier gare.
On se rappelle pourtant que, à maintes reprises, ces endroits ont été dégagés de tous ces commerces et étalages encombrants. La dernière en date, c’était en 2020 avec l’ouverture de la voie express où le Maire central de la Ville de l’époque a dû monter sur ces grands chevaux pour dégager de façon musclée, ‘’faire le ménage’’ autour du Grand Marché où la circulation était littéralement paralysée.
S’y ajoute également l’indélicatesse de certains automobilistes qui garent n’importe où et n’importe comment, sans se soucier de libérer le passage aux autres. Voilà pourquoi, beaucoup de conducteurs boudent carrément les environs du Grand Marché, préférant prendre le grand détour, pourvu que cela les éloigne de l’impasse où ils pourraient mettre, mine de rien, 20 à 30 mn pour franchir les 200 mètres des tronçons encombrés. Une situation qui ne va pas pour favoriser les commerçants eux-mêmes, sachant que pour échapper au calvaire qui règne en ces lieux beaucoup de clients préfèrent se tourner vers d’autres centres commerciaux plus accessibles pour y faire leurs emplettes.
Une fois de plus, les autorités de la Ville de Niamey sont interpelées face à leurs responsabilités de mettre fin à cette anarchie persistante qui règne aux alentours de nos marchés. Pour cela, il faut agir au plus vite et avec toute la rigueur qui s’impose. Car, la loi des incorrigibles ‘’encombreurs’’ ne passera pas ! A tout prix, par eux-mêmes ou par la force de la loi, ils doivent dégager le planché.
Assane Soumana
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Les prix grimpent et le marché s’affole…
Chahut sur fond de grincements de dents sur les places des marchés. Les clients n’en peuvent plus de voir les prix de presque toutes les denrées s’emballer, brusquement et en roues libres, sans aucune amorce de freinage. Dire que nous n’en sommes même pas encore au seuil du ’’grand tournant’’ du mois béni du Ramadan où les commerçants sont déjà en embuscade pour attendre la clientèle, avec la ferme détermination de dresser la barre des prix au plus haut niveau.
Comme on le sait, aussi curieux que cela puisse paraître, le Ramadan rime généralement avec surenchère et flambée des prix des produits de première nécessité. Aussi, comme dirait l’autre, ‘’on n’a encore rien vu !’’. Car, au rythme où vont les choses, il est facile de deviner qu’avec la montée de la demande des denrées de grande consommation sur les marchés tout au long du mois de Ramadan, les prix de ces produits sont bien partis pour atteindre le bout du plafond, et tout le marché s’affolera.
Surtout que ce ne sont pas aujourd’hui les prétextes qui manquent. D’abord il y a le contexte actuel dominé par les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine se traduisant par un dérèglement total du marché mondial avec une tendance à la hausse des prix mondiaux, déjà très élevés, des produits agricoles. En plus du risque de pénurie, sinon de la flambée des prix du blé et des autres céréales, placés en plein cœur de cette géopolitique perturbée, les coûts des huiles végétales et des produits laitiers, déjà en forte augmentation, finiront par exploser. Et par effet d’entrainement, ceux de tous les autres produits exploseront à leur tour.
Et l’occasion faisant le larron, nos spéculateurs invétérés, passés maîtres dans l’art d’exploiter le prétexte d’une moindre situation de crise, se tournent déjà les pouces. Pour justifier leur boulimie du profit, des commerçants tenant boutique au marché de Katako vous invoqueront sans gêne les répercussions de la guerre en Ukraine pour justifier la hausse des prix du manioc et autres légumes en provenance des périmètres maraichers de Balleyara. De même, ne soyez pas surpris d’assister à une nette envolée des prix des produits locaux, dont les condiments (sésame, soumbala, tiguadégué, huile d’arachide, piment etc.), les légumes et les fruits, et même le fameux ‘’copto’’ à base de feuilles de moringa, tous très prisés par les jeûneurs. Et on vous dira, encore et toujours, que c’est à cause de la guerre en Ukraine !…
Le contexte, en tout cas, est favorable à toutes les dérives haussières. A moins que les autorités compétentes en la matière et les associations intervenant dans le domaine de la défense des droits des consommateurs ne prennent l’initiative d’anticiper pour se faire entendre, de vives et retentissantes voix, on va droit dans le mur…. de la surenchère !
Assane Soumana(Onep)
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L’air du temps : Les producteurs pris dans les griffes des spéculateurs véreux
En cette période de sortie d’une campagne agricole quelque peu frileuse, partout au Niger, l’heure est à la mobilisation générale sur les périmètres maraichers et dans les jardins. Aussi, le voyageur qui parcourt le pays ne manquera pas de saluer l’enthousiasme des bras valides déployés sur les périmètres et de s’émerveiller devant la beauté du paysage verdoyant dessiné par les feuillages des plantes dans les jardins et du luxuriant tapis végétal meublant le sol, par endroits, avec des plants de salade, pomme de terre, pastèque, chou, tomate, oignon, etc.
Ceci pour dire que, de nos jours, s’il y a un domaine où le Niger est en passe de relever le défi, c’est sans doute sur le terrain de la production agricole. En effet, pendant des décennies, l’Etat s’activait à faire booster la productivité agricole en incitant les agriculteurs à produire au maximum afin d’inonder le marché de toutes sortes de produits et denrées agricoles.
Aujourd’hui, nous-y voilà ! Ou en tout cas presque… L’appel pour le retour vers la terre semble avoir été bien entendu, et les Nigériens qui ont désormais compris que ‘’la terre ne ment jamais’’ se sont tournés, en force et massivement, vers le jardinage et la pratique des cultures maraichères. Tant et si bien que de nos jours, pour trouver un lopin de terre emblavé pour y ériger un jardin, il vous faudra être dans la faveur des propriétaires terriens, sinon débourser de gros sous. Sur le plan de l’accroissement de la production, le résultat se passe de tout commentaire. D’aucuns parlent même de surproduction…
Mais il y a encore problème ! Car, il se trouve malheureusement que les producteurs n’arrivent pas tirer le meilleur profit des retombées de leur labeur. D’abord, sur toute la chaine de production, ils doivent crouler sous le marteau des ‘’intermédiaires’’ qui plombent les circuits normaux de commercialisation des intrants agricoles, d’une part en leur empêchant d’accéder directement aux aides et aux facilités accordées par l’Etat et les partenaires, d’autre part en montant la surenchère, avec souvent des pénuries provoquées, comme c’est le cas actuellement avec les semences de pomme de terre et les engrais devenus inaccessibles pour les producteurs moyens. Ensuite, au niveau de la filière de commercialisation des produits maraichers, les spéculateurs véreux aux dents longues inondent le terrain pour imposer des prix dérisoires aux producteurs ruraux. Les choses sont telles qu’en fin de compte, les vrais bénéficiaires ce ne sont pas les vrais producteurs ayant retroussé leurs manches pour trimer dans les jardins et sur les périmètres, mais plutôt les spéculateurs ‘’masu son banza’’ qui, eux, s’en mettent plein les poches !
Franchement, pour aller de l’avant dans le combat pour l’autosuffisance alimentaire, l’Etat et ses services compétents doivent mettre fin à cette injustice faite aux producteurs en les remettant dans leur rôle de vrais bénéficiaires. Comme dit le proverbe Zarma, ‘’ima tchéka doungouro ra, ama yandi fa’’…
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Mariages ‘’validés’’ pour divorces en cascades
Les statistiques de l’Association Islamique du Niger, sont formelles : 3088 cas de divorces prononcés rien que pour l’année 2021 qui vient de s’écouler ! Selon les propres appréciations des responsables de cette institution compétente pour trancher en matière religieuse sur les litiges conjugaux, ces chiffres, qui dépassent de loin ceux enregistrés au cours des années antérieures, sont assurément alarmants. Et dire que nous sommes dans l’ère des mariages ‘’validés’’…
En effet, vous avez sans doute remarqué en parcourant les réseaux sociaux, ce foisonnement de photos et vidéos montrant des jeunes mariés pompeusement partagées sur les statuts et frappées de la mention ‘’Vivement le jour ‘’J’’ ou encore ‘’Mariage validé’’. Mais derrière ces effets d’annonce se cache un autre phénomène crucial, à savoir celui des mariages éphémères. Vous n’avez sans doute jamais vu un statut, une photo ou une vidéo affichant au grand jour la mention ‘’Divorce validé’’, mais au fond, c’est l’arbre qui cache la forêt.
Car, la réalité est que, dans la plupart des cas, ces mariages célébrés tambours battants et à coups d’images et de slogans servis à travers les réseaux sociaux, ne jouissent guère des avantages des multiples bénédictions et des vœux de joie et de durabilité du ménage dont sont couverts les jeunes mariés. En effet, beaucoup de ces liaisons ne survivent pas aux premières bourrasques inhérentes à toute vie de foyer. Et nous voilà dans l’ère des liaisons de plus en plus éphémères. Comme si un malin génie s’amusait à défaire les nœuds sacrés, pourtant solidement scellés devant un parterre d’oulémas et de témoins, la quasi-majorité des mariages célébrés avec ardeur et à grands frais, ne franchit même pas le cap de la première année de vie conjugale. Aussi, de façon quasi-quotidienne, nous assistons au départ d’une jeune mariée, conduite au domicile de son ‘’heureux élu’’ dans la clameur du cortège et des klaxons, pour la voir revenir quelques mois seulement après, se pavanant dans le quartier, sans gène ni regret.
Vouant carrément aux oubliettes les mille et un conseils de culture de la patience et de la tolérance mutuelle, proférés par les sages, à l’occasion de leur mariage, beaucoup de jeunes couples n’en font qu’à leur tête. Si ce n’est pas Monsieur qui fait volte-face en étalant au grand jour tous ses défauts cachés, c’est Madame qui commence à faire des siennes en haussant le ton ou en multipliant les fugues et les impairs. Ainsi, de bisbilles en bagarres, la ‘’amaria’’ se résout à plier bagages pour rejoindre la maison parentale. Retour à la case de départ…
Désormais libre et hors de toute contrainte des parents, la voilà qui rejoint aussitôt certaines divorcées qui parcourent les coins chauds de la ville.
Assane Soumana(Onep)
14 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Moins de décès maternels dans nos maternités
Il y a quelques années, de nombreuses familles ont vécu, en silence, ce drame : le décès d’une femme à l’occasion d’un accouchement. En effet, nous avons tous été affectés à des degrés différents, par le décès d’une mère, d’une sœur, d’une épouse, d’une amie, d’une voisine des suites d’enfantements.
Fort heureusement, le Niger a trouvé le chemin et le bout du tunnel est perceptible. En effet, le 6 juin dernier, l’ONG américaine Health Development International (HDI) a décerné au Président Mohamed Bazoum, le Trophée de Leadership pour son engagement et ses efforts dans la mise en œuvre de l’Initiative nationale de réduction de la mortalité maternelle par hémorragie post-partum.
Cette initiative qui a adopté l’administration d’une thérapie au misoprostol, un produit qui, selon les techniciens, permet d’arrêter les hémorragies, et utilisé auparavant dans la prise en charge des femmes atteintes de fistules. Cette expérience s’est avérée concluante car, en 2 ans, cette initiative a permis de réduire de 50 % le nombre de décès maternels à la suite des accouchements selon les statistiques du Ministère de la Santé publique. Et en 5 ans, le nombre de décès maternel a été réduit de 70%.
C’est une très bonne nouvelle qui doit réjouir tous les citoyens, non pas pour la distinction faite au Chef de l’Etat, mais parce que c’est un problème très sérieux et connu dans le pays qui a trouvé un début de solution et une voie très prometteuse pour sa prise en charge.
Il reste à répliquer cette initiative et d’en maintenir la dynamique pour qu’à un horizon très proche, notre pays puisse réduire significativement ces tristes statistiques sur la mortalité maternelle.
Et pour cela, la tâche n’incombe pas uniquement aux agents et services de santé. C’est une œuvre commune à laquelle toute la communauté doit contribuer. Cela passe d’abord par le respect par les couples des conseils-consignes que doit respecter une femme enceinte en particulier les consultations prénatales régulières, mais aussi le planning familial.
Cette question ne concerne pas que les femmes, elle doit d’ailleurs plus préoccuper les maris qui, en cas de situation malheureuse, se retrouvent seuls avec les enfants privés de leur mère. Une situation que personne ne souhaite vivre. C’est pourquoi, il est fondamental de mettre l’accent sur la prévention.
Siradji Sanda (ONEP)
Source : http://lesahel.org/
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L’air du temps : Naufrage de nos bonnes mœurs
Finalement, on ne sait plus à quel saint se vouer pour sauver nos valeurs sociales et les vertus de la morale du naufrage de l’utilisation abusive de tous ces nouveaux outils technologiques. Aujourd’hui, les smartphones et les réseaux sociaux qui les inondent sont dans toutes les mains, même les plus malveillantes. Une véritable source de problèmes et de soucis pour nombre d’usagers et pour la société. Ensemble réunis, les smartphones, l’internet et les réseaux sociaux constituent une arme d’auto-destruction pour les uns, voire un cocktail explosif pour toute la société.
L’exemple de ces 13 jeunes filles et de ce jeune homme de Maradi, qui domine actuellement la chronique, est proprement triste. Il a simplement suffi, pour ces jeunes gens, de disposer d’appareils Android et de quelques mégas de connexion pour qu’ils franchissent les limites de l’imbuvable. L’idée a fait tilt dans leur tête, et un groupe WhatsApp a tout de suite été créé pour diffuser et échanger des vidéos et autres images à caractère purement pornographique dont certaines mettant directement en scène les membres dudit groupe. Sans doute grisés par les fortes sensations que leur procurait ce vilain jeu, le complices du ‘’Groupe des 14’’ (appelons les ainsi !) n’ont guère mesuré la gravité de leurs actes, aussi immoraux soient-ils. Pire, ne s’étant jamais doutés du risque de la fuite, qui était pourtant inévitable, ces jeunes gens se sont livrés à cet ‘’amusement’’ malsain jusqu’au jour où le ciel leur tomba rudement sur la tête.
Et le pot-au-rose a été dévoilé grâce à une des filles qui, meurtrie par la fuite d’une de ses vidéos, n’hésita pas à porter l’affaire devant le juge. Ce dernier, après avoir pris connaissance des activités sordides du groupe, n’a pas voulu rester impassible. Aussi, il engagea une procédure de poursuite contre tous les 14 membres dudit groupe pour diffusion de données par voie électronique de nature à porter atteinte à la dignité des concernés eux-mêmes et à troubler l’ordre public, un délit sévèrement puni par la loi sur la cybercriminalité. Et hier, jeudi 20 octobre 2022, le verdict du tribunal tomba tel un couperet : trois années d’emprisonnement fermes pour l’ensemble des prévenus, une amende d’un (1) million FCFA pour chacune des 13 filles et de 3 millions FCFA pour le garçon dans le rôle du ‘’cerveau’’ du groupe. Quel gâchis pour ces jeunes à la fleur de l’âge qui ont complètement ruiné leur vie en cédant à la tentation du démon.
Ce cas assurément pathétique, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il était entendu que l’introduction de toutes ces merveilles technologiques dans notre vie quotidienne et les dérives inhérentes à leur utilisation abusive n’iraient pas sans provoquer un chambardement total des valeurs socio-culturelles chères à notre société. Et voilà nos bonnes mœurs prises dans les tourbillons d’un profond naufrage… De quoi rappeler à notre mémoire la fameuse unité de la Police des mœurs qui, à une certaine époque, a su imposer la discipline au sein de notre jeunesse !
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Niamey, ville accueillante et plaisante
Intense ballet diplomatique en perspective à Niamey. En effet, au cours de ce mois de novembre le Niger s’apprête à accueillir une série d’évènements de portée continentale. Déjà, en prélude aux deux sommets extraordinaires des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine et de la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique, les vols en destination de Niamey ont commencé à afficher le plein de passagers avec l’arrivée des experts et de certains membres des délégations venant de tous les pays d’Afrique. Une soixantaine de réunions avec les experts et les décideurs, plus de 3.000 participants attendus dont une cinquantaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement africains ! Avec une telle affluence, il ne serait pas trop de dire Niamey peut se prévaloir, tout au long de ces événements, du titre de capitale de l’Afrique.
Tout est parti de la réussite éclatante de l’organisation, en Juillet 2019, de la conférence de l’Union Africaine. Exaltées par ce succès unanimement salué par les participants, les autorités de l’époque ont décidé de capitaliser cette merveilleuse expérience en créant l’Agence Nationale de l’Economie des Conférences (ANEC) avec pour mission essentielle de travailler à faire du Niger un véritable hub des conférences et des événements internationaux. L’idée, c’est de développer une économie des conférences pour ‘’vendre’’ la destination Niger au reste du monde.
Trois ans après, en dépit de la longue léthargie imposée par les restrictions liées à la pandémie de la COVID-19 ayant plombé presque toutes les activités sur terre, on peut dire que le Niger ne s’est pas laissé distraire et le pari pris de faire du Niger une destination de choix est en train de prendre forme.
Il nous revient tous de nous inscrire dans cette dynamique pour accompagner ces efforts entrepris en vue de faire rayonner notre pays sur la scène internationale. Dans cette perspective, les habitants de la capitale ont fort mieux à faire. Ils ont la lourde charge de veiller au maintien de la propreté de la vitrine de notre pays qu’est la capitale, pour en faire une ville qui brille de mille et un charmes.
De même, les Nigériens doivent ouvrir leur cœur pour accueillir nos hôtes, tous des frères africains, dans la pure tradition de l’hospitalité africaine. Il s’agira de leur prouver, une fois de plus et le plus naturellement possible, que chez nous au Niger, le visiteur est une bénédiction qu’on reçoit avec sourire et courtoisie. En un mot, donner à nos hôtes envie de rester, sinon faire en sorte qu’ils repartent avec de bons souvenirs de notre pays.
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Notre rapport à la salubrité
Le Nigérien aime les cérémonies. Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer ce qui se passe à l’occasion des baptêmes et des mariages. Que d’efforts fournis pour embellir et aménager les espaces. Seulement, voilà ! ces efforts sont vains puisque le lendemain des festivités, ces espaces tant nettoyés et embellis ne sont plus reconnaissables. Résidus alimentaires, sachets, emballages et autres bouteilles en plastique y sont laissés, souvent pour une longue période pour ne pas dire définitivement. Une telle situation nous interroge sur notre rapport à la salubrité.
Pourtant, il est aisé d’entendre les jérémiades des uns et des autres accusant et acculant les services municipaux de laxisme. Mais comment peut-il en être autrement si à notre niveau individuel nous sommes incapables d’assainir notre environnement immédiat.
Qu’il s’agisse des alentours des maisons ou des services publics, la problématique de la salubrité se pose avec acuité. Il n’est pas rare de trouver des dépôts d’ordures qui se sont formés au fil du temps dans et ou aux alentours d’institutions publiques. L’un des exemples les plus patents nous est quotidiennement assené à la Place Anoutab, cet espace bien aménagé avec connexion internet gratuite où se retrouvent, chaque soir, les jeunes de la capitale pour leurs loisirs. Mais chaque matin, l’endroit est méconnaissable avec des ordures qui jonchent le sol malgré la présence des bacs à ordures installés à divers endroits.
En ces temps de mobilisation sociale pour la conquête de la souveraineté, il serait aussi pertinent d’adjoindre l’éducation à la citoyenneté responsable, la sensibilisation sur des pratiques nocives à l’environnement.
S’il est évident que nous sommes dans un processus de refondation de la République et de ses institutions, il est tout aussi nécessaire de travailler à obtenir des citoyens nouveaux, plus conscients et soucieux de leur responsabilité vis-à-vis de la communauté. Cela parce que les institutions reflètent aussi souvent la somme de nos attitudes et comportements individuels et collectifs. En somme, si nous aspirons à vivre dans un environnement sain, il est indispensable de revoir notre rapport à la salubrité. Il ne se sert à rien de blâmer les pouvoirs publics si à leur niveau, les citoyens ne font rien pour aider à prendre en charge une problématique quelconque.
Siradji Sanda (ONEP)
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L’air du temps : Parcours du combattant pour les parents d’élèves
Depuis quelques jours, l’on peut observer une ambiance de branle-bas général autour des librairies, des stands de vente de sacs et autres fournitures scolaires, ainsi que des écoles. Quoi de plus normal ? Nous sommes à la veille de la rentrée des classes. L’affluence est surtout apparente au niveau des établissements privés où les parents se bousculent aux portions pour chercher à caser leurs progénitures.
Dans certains établissements, sans doute pour monter la surenchère, on vous dira que les classes convoitées ont déjà fait le plein des effectifs. Il faudra alors pour les parents engager d’abord des négociations, prier et supplier s’il faut afin d’obtenir l’accord de principe. Ensuite on peut aborder la question la plus cruciale, celle se rapportant aux charges à supporter : il y a d’abord les frais d’inscription, les frais de la tenue scolaire, les lots de fournitures à acheter, et le ‘’plat de résistance’’ qui est le versement des frais scolaires !
Et c’est loin d’être terminé. Car, il y a aussi les exigences des enfants qui aspirent à vivre en toute beauté ces instants de retrouvailles avec les amis. Et pour ça aussi, il faut encore mettre la main à la poche : habits, chaussures, sacs et autres gadgets, tous de bonne qualité ! Dans certains cas, l’achat des moyens de locomotion (vélo, moto et même voiture) s’imposent aux parents ne pouvant pas assurer, pour des raisons de contrainte ou par simple convenance, la rude corvée du transport des élèves à l’école. Pour les plus nantis, l’achat d’une moto ou d’une voiture pour faciliter le trajet qui mène à l’école à leur progéniture relève du simple goût du prestige.
Avec tout ce cortège de dépenses, vous comprenez bien que, ces derniers temps, l’atmosphère est chargée de pesanteurs pour les pères de famille pris dans les tourbillons des dépenses liées aux préparatifs de la rentrée scolaire. Et, la particularité de ces dépenses, c’est qu’elles sont diverses, coûteuses, incompressibles et doivent être payées en cash et sans délai. Assurément, un motif réel de stress pour les pères et mères de famille dont les revenus sont limités. Pour ces derniers, la rentrée des classes s’apparente à une épreuve du parcours du combattant, voire une sorte d’examen de passage…
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Profession ‘’Partageurs’’
Le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’accessibilité des smartphones et autres applications ont permis l’avènement des réseaux sociaux. Ainsi, des personnes ayant des intérêts communs se constituent en groupes pour communiquer entre elles, développer leurs affaires, partager des expériences, renforcer les liens familiaux ou professionnels, etc.
Cependant, au lieu de servir d’espaces d’échange d’informations utiles, les groupes de réseaux sociaux servent de plateformes où des manipulateurs de tout acabit, des escrocs et autres cybercriminels règnent en maîtres.
Profitant du faible niveau de culture numérique et même celui d’alphabétisation de nos concitoyens, ces gourous des réseaux sociaux balancent toute sorte d’information sous formes d’audio, de texte, d’image et ou de vidéo qui n’ont en commun que la manipulation.
Ils sont, en cela, aidés par des partageurs invétérés qui, dans les groupes de réseaux sociaux raffolent des buzz et partagent, sans aucune retenue, ni aucun reflex critique, toute sorte d’information qui tombe dans leurs boites électroniques. Ces partageurs ‘’professionnels’’ ne prennent souvent pas le temps de lire le contenu des publications qu’ils partagent et se retrouvent ainsi surpris lorsqu’une personne plus avertie leur notifie certains écarts contenues dans leurs partages.
En agissant ainsi, ces personnes s’exposent, sans le savoir, aux sanctions prévues dans la loi sur la cybercriminalité au Niger, qui répriment à la fois ceux qui produisent les contenus (illicites et ou illégaux) mais aussi ceux qui les partagent.
Comme quoi, avant de partager tout contenu numérique, il est préférable de prendre la précaution de le lire pour au moins en être imprégné d’une part.
D’autre part, les institutions, structures et autres acteurs intervenant dans le secteur des TIC doivent aussi intensifier la sensibilisation pour relever le niveau de culture numérique de la population. C’est ainsi qu’on contribuera à réduire, les risques de propagation des fakenews et autres contenus préjudiciables à la paix, à l’ordre public et à la cohésion sociale dans le contexte sécuritaire déjà compliqué de notre région.
Siradji Sanda(onep)
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L’air du temps : Quand les FAN passent à l’offensive…
Il fait un sale temps pour les groupes terroristes qui espéraient pouvoir imposer par la terreur, et impunément, leur autorité sur les paisibles populations nigériennes. En effet, les nouvelles fraichement venues du front ouest, dans la zone du Liptako Gourma, sont bonnes et elles témoignent du fait que la peur a changé de camp. Car après avoir répandu la terreur sur des civils innocents et sans défense, c’est leur tour de goûter à l’amère saveur de la peur et de la souffrance.
Les premiers résultats des vastes opérations militaires de ratissage en cours dans la région de Tillabéri, depuis le 16 mai dernier, sont là pour attester de l’intensité de la puissance de feu qui continue de s’abattre sur ceux-là qui pensaient détenir le monopole de la violence. Avec 65 groupes terroristes armés « neutralisés », 163 motos et 11 bases de regroupement détruites, 12 plots logistiques réduits en cendres, les semeurs de troubles ont appris à leur dépens que, dans un combat en face-à-face, notre valeureuse armée nigérienne ‘’n’est pas camarade de quelqu’un’’. En effet, ce bilan est assez éloquent pour nous donner une idée assez précise du fâcheux revers, sur fond de débâcle généralisée, subi par les forces du mal.
Au même moment, dans la région de Diffa, à l’extrême Est du pays, les troupes engagées dans l’opération ‘’Lake Sanity’’ faisaient des ravages dans les rangs de Boko Haram. C’est ainsi que, ripostant à un assaut lancé contre elles par une centaine de terroristes sur les îles du Lac Tchad, dans la nuit du 24 au 25 mai dernier, nos forces de défense et de sécurité ont littéralement laminé l’ennemi, avec une quarantaine d’assaillants neutralisés et d’importants matériels de guerre récupérés.
Que dire, sinon qu’après toutes ces attaques perpétrées par les groupes terroristes contre les populations civiles, avec des assassinats ciblés, des intimidations, et des vols de bétail, allant jusqu’à pousser la population à déserter certains villages, il était tout à fait prévisible que ces opérations de ratissage menées par les FAN sur tous les fronts prennent l’allure de véritables expéditions punitives.
Surtout que le Président de la République, écœuré par les souffrances endurées par les populations de la zone du seul fait des agissements ignobles de ces ‘’robocops sans cervelle’’, a décidé d’adopter le langage de la fermeté quant à la nécessité de créer toutes les conditions pour un retour rapide des personnes déplacées dans leurs terres d’attache. Mission presque accomplie ! Car, sur les différents théâtres d’opération, nos braves soldats ont une fois de plus prouvé que les paisibles citoyens peuvent toujours compter sur eux pour nettoyer la racaille et restaurer la paix et la quiétude sociale partout au Niger, où le besoin se fera sentir.
Et, avec les drones Bayraktar TB-2 dont vient de se doter le Niger, on peut dire que l’horizon s’obscurcit davantage pour les groupes terroristes. Ces deniers, pour éviter d’essuyer la frappes foudroyantes de ces redoutables engins furtifs qui ‘’crachent le feu’’ depuis le ciel, n’auront pas d’autre choix que déserter le sol nigérien, ou de rester planqués. Dans un cas comme l’autre, leurs capacités de nuisance seront bientôt anéanties, au grand bonheur des populations nigériennes qui ne demandent qu’à vivre en paix.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Redorer le blason terni de l’identité nigérienne
Il était clairement entendu qu’après toute la bourrasque de désapprobation et d’indignation soulevée, ces derniers jours, par les images mettant en scène des communautés entières de Nigériens faisant carrière dans la pratique de mendicité au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Arabie Saoudite et dans bien d’autres pays voisins et lointains, les choses ne sauraient rester telles, sans mesures adéquates.
C’est ainsi que, mercredi dernier, le Premier ministre a procédé à l’installation d’un comité interministériel de pilotage et d’un Comité technique, avec pour mission d’œuvrer pour le rapatriement des Nigériens expulsés de l’étranger, et de mener une lutte sans merci contre le phénomène de la mendicité au Niger. Il était temps, vraiment grand temps! Car, c’est l’image de notre cher pays qui est mise à rude épreuve avec ces colonies estampillées du sceau de ‘’mendiants nigériens’’ qui assaillent les rues des capitales africaines, voir au-delà, jusque dans les Emirats.
La question que beaucoup d’observateurs se posent, c’est de savoir comment et avec quels moyens des gens qui se disent si pauvres et démunis, arrivent-ils à traverser les frontières et les océans pour se retrouver à l’autre bout du monde, avec pour seule vocation d’y exercer la mendicité. A priori, tout cela requiert beaucoup d’argent… Mais c’est sans compter les actions nocives de tous ces réseaux agissant dans l’ombre, avec pour principal ‘’job’’ le trafic et l’acheminement de contingents de mendiants en direction des autres pays. Pour eux donc, la mendicité sort carrément du cadre vertueux de la bienfaisance et de la solidarité pour prendre la forme d’un business à part entière.
Il est vrai que, dans une société comme la nôtre où l’islam commande les valeurs de l’humanisme et de la générosité, la pratique de la mendicité. Pourtant, même si l’islam incite le croyant à être généreux et solidaire envers son prochain, il n’en est pas moins vrai qu’il proscrit la mendicité prise comme un métier à part entière.
Hélas !, en exportant toute cette prétendue ‘’misère’’ dans d’autres pays pour en faire un véritable fonds de commerce et de gain facile, c’est toute l’image de notre pays qui s’en trouve ternie. Aujourd’hui, en Algérie, Libye, Nigeria, Côte d’Ivoire, Gabon, et autres pays, les rues sont jonchées de ceux-là qu’on appelle plus sous l’appellation de ‘’mendiants nigériens’’.
Aujourd’hui, plus que jamais, il y a nécessité de prouver aux promoteurs de ces réseaux mafieux, ainsi qu’à tous ces compatriotes, bras-valides, qui ont décidé de prospérer à travers la politique de la main tendue au détriment de l’image de notre pays, que la dignité du Niger n’est pas à vendre. A l’heure où beaucoup de personnes victimes de réels handicaps ont su prouver qu’on peut bien gagner son pain dignement à la sueur de son front, tous ces gaillards jouant aux faux mendiants doivent être réorientés vers les sentiers battus de l’ardeur au travail, et redorer ainsi le blason tant terni de l’identité nigérienne. Car disait l’écrivain ivoirien « le travail, même s'il n'arrive pas à sortir l'homme de la misère, lui garantit sa dignité ».
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Respect et considération pour nos Maîtres !
Décidément les problèmes qui assaillent l’école nigérienne sont loin d’être cernés. Au moment où le débat sur l’accablante question de la baisse générale du niveau dans les différents cycles d’enseignement n’en finit pas de faire couler de la salive, alors que les autorités en place tentent de circonscrire le phénomène de la prolifération des classes en paillote en vue d’améliorer les conditions d’étude pour les élèves, à l’heure où le système de l’Internat est en train d’être au profit des jeunes filles pour leur permettre de poursuivre leur cursus scolaire dans des conditions favorables, voilà encore que la violence et la terreur commencent à s’installer confortablement dans nos écoles.
Le meurtre odieux d’un enseignant tenant une classe de CM2 par un de ses élèves, lundi dernier dans une localité du département de Bouza en est une parfaite illustration. Et c’est à juste titre si cet acte infâme continue encore d’émouvoir toute l’opinion nationale. L’épreuve est surtout imbuvable pour les plus anciens ayant été formés à la ‘’vielle école’’. A l’époque, un tel acte relevait du registre des événements inimaginables, voire impossibles. A cette époque-là, les règles de la discipline et du respect dû à ‘’Monsieur’’ s’imposaient à tous : aux élèves, à leurs parents et à toute la communauté. D’abord, pour les salutations de l’élève à l’adresse du maître, il était d’usage de s’arrêter net, de croiser les bras et de bien articuler : ‘’Bonjour Monsieur !’’. Et partout où il passe dans le village, l’enseignant, dans son noble métier de ‘’donneur du savoir’’ inspirait le respect et considération de tout le monde.
Du reste, à cette époque-là où la pratique du châtiment corporel fonctionnait à plein régime, la peur (s’il devait y en avoir à l’école) s’observait en sens unique : celle de l’élève à l’égard du Maître ! Et elle était si vivace qu’un élève, aussi doué à l’école soit-il, n’osait affronter le regard de son maître sans frémir de frayeur. Même dans la rue, on faisait tout pour éviter de le rencontrer sous peine de se prendre une retentissante sous les yeux des passants. C’était le temps où, après la Dictée ou l’épreuve du Problème, un élève pouvait rentrer à la maison en larmes, le corps couvert des boursouflures causées par les traces de la ‘’méchante chicotte’’, sans que le père, la mère ou quiconque ose hausser la voix pour sermonner le maître. Même au niveau Collège, les rares cas d’indiscipline se limitaient à quelques petits larcins pour amuser la galerie, quitte à s’en excuser après.
Et c’est à ce prix-là que presque tous ces hauts cadres et autres grands commis de l’Etat, ainsi que ces autorités placées à la tête de nos institutions, ont été formés. Et tous ces ‘’Grands Messieurs’’ doivent leur réussite à l’enseignant qui les a formés, éduqués et formatés pour faire d’eux ce qu’ils sont devenus aujourd’hui.
Mais de nos jours, au regard de toutes dérives qu’on observe dans nos écoles, le respect et la peur qu’inspirait le Maître se sont estompés. Pire, dans certains cas de la peur, il semble qu’elle est en passe de changer de camp. Quand un élève va jusqu’à avoir l’outrecuidance de porter la main sur son maître, on ne peut plus parler d’école, de discipline et de réussite scolaire. La violence contre les enseignants, c’est assurément un signe annonciateur de l’effondrement total du système éducatif. Aussi, la discipline et la sécurité doivent être restaurées, au plus vite et très strictement, dans nos écoles.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Respect et honneur à la mémoire des victimes du terrorisme !
Dans cette guerre asymétrique que le Niger livre contre les groupes terroristes, l’arsenal de communication, autant que le fracas des armes, joue un rôle décisif dans ce que sera l’issue des combats. Malheureusement, certains compatriotes semblent ignorer cela. Nous en voulons pour preuve l’insouciance, voire la mégarde, avec laquelle ces derniers aiment se répandre sur les réseaux sociaux pour parler de certains aspects de la question sécuritaire. En effet, à écouter certains compatriotes, on pourrait croire qu’ils militent plus pour la cause de ceux-là qui nous agressent en tirant à l’aveuglette, et yamo-yamo, sur tout ce qui bouge. Intentionnellement ou malencontreusement, ils apportent, par certains faits et gestes, plus de l’eau au moulin de la propagande des terroristes qu’à celui de la juste cause du Niger et de son peuple qui se battent pour la justice, la paix et la sécurité.
Les récents événements malheureux survenus à Waraou, dans la région de Tillabéri, où un détachement de la gendarmerie nationale en mission de sécurisation de la zone a été pris pour cible par une horde de terroristes, nous replongent dans le vif du débat sur la guerre de communication. Par exemple, sur le bilan de cette attaque, on a vu le gouvernement, qui est la voix la plus autorisée, donner les chiffres de huit (8) gendarmes tombés sur le champ d’honneur et 33 autres blessés. Cela n’a pas empêché à certains insouciants d’avancer des chiffres encore plus alarmants, allant souvent jusqu’à esquisser le film du déroulement des combats. Comme si on pouvait ce triste décompte relevait d’un simple !… On a même vu des images qui attestent de la cruauté des combats circulant sur les réseaux sociaux. Dans certains cas, certains ne se gênent même pas pour publier ou partager les images des atrocités, notamment à travers les corps des victimes.
Ce n’est pas, comme peuvent le penser d’aucuns, un refus délibéré de voir la réalité dans toute son horreur, mais ce sont les règles de la morale et de l’éthique qui nous invitent à la retenue. Aussi, même si nous d’aventure, il nous arrivait de manquer de patriotisme, les valeurs d’humanisme sont encore là pour nous inspirer une bonne dose de soutien et de compassion vis-à-vis des victimes et de leurs familles. Ce qui nous forcerait inéluctablement à nous plier au respect scrupuleux dû à la mémoire des victimes dans cette guerre qui nous est imposée par des individus sans foi ni loi.
S’agissant précisément de nos vaillants soldats engagés sur tous les fronts, ceux-là qui acceptent courageusement d’affronter la mort pour sauver nos vies, il y a lieu de rappeler à tous les Nigériens le devoir impérieux qui leur incombe de respecter et honorer la mémoire de ces dignes fils du pays qui, en vrais martyrs, ont accepté de consentir jusqu’au sacrifice suprême en se battant pour la cause noble : celle de garder le piédestal de la Nation nigérienne toujours débout, et de veiller sur la sécurité de leurs compatriotes !
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Rétroviseur sur notre passé glorieux
Où sont donc passées toute la force et la puissance de nos valeurs authentiques africaines fondées sur le culte de la bravoure et du patriotisme, elles-mêmes tirant souvent leurs sources de l’intarissable ‘’science africaine’’ faite de mystères et de mysticisme ? Avec tous les traumatismes et les angoisses qui absorbent nos esprits face aux atrocités des attaques terroristes à travers nos pays du Sahel, cette question est plus que jamais dans…l’air du temps.
Aujourd’hui, nombreux sont les observateurs qui se retournent vers le passé pour interroger l’histoire, notre histoire à nous ! Et le rétroviseur de l’histoire, fidèlement, nous renverra les reflets de ce qui nous étions vraiment, d’où nous, et de ce que nous sommes.
A nous, Nigériens, le rétroviseur fera défiler le film de la valeureuse armée Haoussa du Damagaram qui, en 1898, s’opposa farouchement à l’avancée de la colonne expéditionnaire, après avoir exterminé la mission Cazemajou ; de ces guerriers Songhaïs, descendants d’Askia Mohamed, qui se sont courageusement soulevés, en 1906, contre des postes français aux bords du fleuve Niger ; de ces cavaliers Djerma conduits par le féroce Issa Korombé qui anéantirent les prétentions des guerriers toucouleurs tentant de se tailler un empire en plein Niger ; de ces chameliers Kel-Gress, ces troupes de Fihroun, de Kaoucen et de Tegama, qui infligèrent de rudes défaites aux colonisateurs, les obligeant à replier dans un Fort; de ces vaillantes populations Toubou du Manga qui ne firent jamais allégeance aux forces d’occupation, etc.
Aux cousins et amis du Mali, le rétroviseur leur rappellera qu’ils sont les authentiques et dignes descendants de toute une génération de grandes figures guerrières de la trempe de Da Monzon Diarra de Ségou, de Soundiata Keita, de Sonni Ali Ber, du téméraire Bakari Dian Koné, de Soumaoro Kanté, grand sorcier roi de Sosso, de Silâmaka Ardo, vaillant guerrier peulh de Macina, etc.
A nos frères du Burkina Faso, descendants de Yennenga, mère mythique du peuple mossi et du puissant roi et magicien Moro Naba Kouda, le rétroviseur projettera quelques épisodes de la révolte des ancêtres du pays Lobi et du Sahel qui mirent à mal l’administration coloniale ; de la révolte qui, en 1915-1916, embrasa tout l’ouest du pays Bobo jusqu’à Koudougou et Bamako, ainsi que du soulèvement de ces habitants de douze villages de la boucle de la Volta qui, en 1915, prirent les armes contre le pouvoir colonial en jurant de ne les déposer qu’après son départ définitif, etc..
Nous n’étions pas là pour voir et grandir de ces hauts faits, mais les historiens et leurs livres nous les ont enseignés. Aussi, en ces moments cruciaux de crise sécuritaire, il nous revient de nous ressourcer dans ce passé glorieux, mais parfois douloureux, à travers lequel nos ancêtres ont fait l’essentiel en nous léguant de belles leçons de courage pour faire face à l’ennemi, qui qu’il soit et d’où qu’il vienne.
Assane Soumana(onep)
02 juillet 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Revisiter notre histoire et décoloniser les esprits
Dans le contexte actuel de lutte de libération menée par le peuple nigérien (et même ailleurs dans le Sahel notamment au Mali et Burkina Faso), il se trouve encore des esprits qui pensent que nos pays ne peuvent pas s’en sortir sans la puissance colonisatrice. Très malheureusement, ces esprits défaitistes se recrutent aussi bien au sein des élites politiques que de l’intelligencia. ‘’Des intello tarés’’ qui continuent à penser que le Niger et l’Afrique doivent renoncer à leur souveraineté et à leur dignité et se contenter de subir et de suivre les plans et les voies conçus pour eux.
C’est cette posture qui amène ces pseudos ‘’intello-politiciens’’ à croire que la démocratie à l’occidentale est une fin en soi, l’unique système politique qui vaille, ignorant ainsi la riche histoire de nos empires glorieux et florissants. Des systèmes politiques que nos aïeux ont conçus et mis en œuvre au travers des célèbres empires du Mali, du Kanem-Bornou, de Sokoto, du Damagaram, de l’Aïr, du Songhai, du Ghana pour ne citer que ceux-là. Des systèmes politiques sous lesquels nos aïeux vivaient mieux que nous.
Ce conditionnement intellectuel se perçoit aussi dans le secteur économique où des économistes formatés sont incapables de réfléchir sur une sortie du système néocolonial du Francs CFA et du pillage systémique de nos ressources minières. Pourtant avant la fameuse Zone franc, le Sahel était aussi une zone de prospérité économique ainsi que nous le rappellent les écrits d’éminents historiens africains comme André Salifou, Djibo Hamani notamment en ce qui concerne le commerce caravanier. Ces systèmes économiques étaient viables et ont permis de renforcer la solidarité et créer une prospérité commune entre les zones sahariennes et celles situées au sud du Sahara. Au même moment, se sont développés des centres intellectuels de renom comme Tombouctou, Sokoto, Agadez, etc.
Cette visite de notre histoire démontre à suffisance le besoin pour le Niger et l’Afrique d’avoir une nouvelle classe intellectuelle, capable de proposer de nouvelles voies de sortie pour nos pays, des voies autres que celles déjà tracées pour nous. Il faut pour cela décoloniser les esprits pour avoir des intellectuels à même de positionner le continent dans un monde multipolaire, des élites capables de tracer les sillons de partenariats équitables, respectueux de notre souveraineté et de notre dignité avec toutes les nations y compris, les puissances colonisatrices.
Malheureusement, ce sont ces esprits formatés qui apportent de l’eau au moulin du néocolonialisme qui cherche à s’incruster au Niger y compris en cherchant même à vouloir agresser militairement notre pays. Fort heureusement, chaque jour qui passe, le peuple nigérien engrange des victoires sur le chemin de la conquête de sa souveraineté. Et n’en déplaise aux oiseaux de malheur, il n’y aura pas ‘’une opération turquoise’’ pour le Niger.
Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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L’air du temps : Sacrifice et festin pour tous…
La Tabaski est venue, puis elle est passée laissant derrière elle une traînée d’effluve de viande sautée, mais aussi de lassitude pour les pères de famille qui ont dû vider le fonds de leur ‘’gibecière’’ pour faire face aux dépenses liées à la fête. En effet, pour en arriver là, ces derniers ont dû se soumettre à un tout un lot de sacrifices pour s’offrir un bon…sacrifice d’Abraham ! Il leur a d’abord fallu débourser les fonds nécessaires aux préparatifs de la fête, en termes de frais d’achat d’habits de fête et autres ingrédients entrant dans le cadre de l’assaisonnement du repas de fête et de la grillade du méchoui. Mais, en vérité, comparée à la dépense essentielle qui est l’achat du mouton de tabaski, tous ces frais ne relèvent que de simples détails.
Il se trouve que, cette année, la fête du mouton s’est présentée aux fidèles, en l’occurrence les salariés, à une date quelque peu alambiquée. En effet, à la date du 20 juillet, nous sommes très loin des salaires de fin juin, et à quelques encablures de l’échéance des salaires du mois en cours. Il a fallu donc pour beaucoup adopter le système D (D, comme débrouillardise !..) pour faire face à tout le cortège de dépenses incompressibles liées à la fête. Mais les vendeurs de moutons, eux, n’en ont que cure ! Ils ont persisté et signé en maintenant la pression de la surenchère, tant ils étaient sûrs que, bon an mal an, les pères de famille allaient ‘’sortir l’argent’’. Même s’il leur faudra plonger la main dans un trou abritant un… cobra royal en furie !
Il en fut ainsi et, en fin de compte, chacun a pu se doter du précieux animal au prix de ses moyens. Avant tout, parlant du sacrifice d’Abraham, il est clairement écrit que ‘’les œuvres ne valent que par l’intention qui les motive’’. Aussi, les gens ont désormais compris que la Tabaski n’a rien d’une compétition où il faut faire étalage de sa fortune en exhibant aux yeux des voisins tout un troupeau de gros et beaux béliers, encore moins une occasion pour constituer une réserve de viande sautée en vue de jouer au goinfre, des semaines ou le mois durant.
Et finalement la fête fut belle. Car, force est de constater que le jour de la fête, les rues de Niamey étaient gaies, avec en toile de fond des foyers de grillade de moutons bien dodus en broches dans toutes les rues et ruelles, avec les effluves des méchouis se répandant dans tous les quartiers. Mais enfin, quelle aubaine pour les enfants qui, eux, ont trouvé là une bonne occasion de se régaler ! Tout au long de la journée de la fête, on les a vus se démenant dans tous les sens autour du bûcher, brochette de viande dans une main, bouteille de jus de fruit dans l’autre. Les morceaux de viande de premier choix aussitôt grillés, aussitôt engloutis, on passe au méchoui. Et le lendemain matin, place à la distribution de la viande aux parents, amis, voisins, aux mendiants faisant le porte-à-porte, le gros sac en bandoulière à la quête de la viande grillée. En un mot, la fête de tabaski, c’est festin pour tous !...
Assane Soumana
23 juillet 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Saisir le vrai sens d’une élection
Après les péripéties ayant marqué la campagne pour le 2ème tour de la Présidentielle, avec en toile de fond les meetings, les déclarations enflammées et autres empoignades verbales animées et entretenues par les boutefeux qui ont joué, toute la campagne durant, à empester l’atmosphère sur les réseaux sociaux, les électeurs nigériens iront aux urnes, dimanche prochain, pour départager les deux challengers engagés dans la course au siège présidentiel.
Au terme donc de cette campagne tumultueuse, l’heure est venue de ranger de côté les chicanes et les rancœurs pour laisser le peuple faire son devoir de départager les deux candidats. Ainsi, dimanche prochain, quand les bureaux de vote s’ouvriront devant les longues files d’électeurs, chacun doit se départir de tout acte ou comportement qui rompent avec les règles sacro-saintes d’une élection. Pour ce faire, il faudra saisir le vrai sens d’une élection, à savoir faire confiance au peuple souverain en le laissant faire son choix, dans la quiétude et en toute liberté. Il faut surtout savoir et accepter que, dans une élection, il y a forcément un perdant et un gagnant. Vouloir nier ou refuser cette évidence, c’est agir à contre-courant des règles et principes purement démocratiques.
Voilà pourquoi, à partir de là, il nous revient le devoir de reléguer aux oubliettes toutes les contradictions et les fâcheries ayant dominé la campagne électorale pour laisser les électeurs exercer leur devoir citoyen en votant dans le calme et la sérénité. Il est vrai que cette élection toute particulière, le défi pour les deux camps est tellement de taille qu’on peut craindre que l’enjeu ne tue le jeu: celui de la démocratie! Mais, une fois de plus, nous pouvons compter sur le peuple nigérien qui, parce que profondément imbibé des valeurs de fraternité, de paix et de solidarité, saura éviter de tomber dans le piège des troubles post-électoraux.
Pour relever le défi d’une élection apaisée, tous les acteurs politiques, des responsables jusqu’aux militants de base, sont appelés à privilégier les valeurs de la tolérance et du fair-play. Aussi, quelle qu’en soit la circonstance, préservons la paix et comportons-nous en citoyens modèles ! En effet, la paix, c’est assurément notre bien le plus précieux ; et une fois qu’on la perd, on finira par tout perdre : la sécurité, la richesse, la dignité, tout !...
Assane Soumana
19 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Saison des pluies et du palu ...
En ce stade de la saison d’hivernage, le supplice des populations nigériennes, ce n’est pas seulement le calvaire lié aux inondations et autres intempéries, mais c’est aussi et surtout les misères des attaques des nuées de moustiques qui envahissent la cité en y disséminant la maladie du paludisme. Ces derniers temps, le paludisme est sur toutes les lèvres. Et il suffit de faire un tour au niveau de nos centres de santé pour mesurerer l’ampleur du désastre. Presque tous nos dispensaires, cliniques et hôpitaux ne désemplissent point de patients fébriles, grelottant d’accès de fièvre aiguë.
Au moins là, l’ennemi public est bien connu et identifié: le fameux anophèle, cette femelle ‘’sorcière’’ du moustique ! Insaisissable et agaçant, ce petit insecte quasi-invisible constitue en lui seul un véritable problème de santé publique en Afrique. En plus du fait que ses piqûres sont douloureuses, l’anophèle dissémine un peu partout des agents pathogènes susceptibles de développer le paludisme ou malaria, ainsi que d’autres maladies bactériennes comme la fièvre jaune. Avec tous ces effets nuisibles, il ne serait pas de trop de classer sa redoutable trompe au répertoire des ‘’armes non conventionnelles de destruction massive’’.
Dire que le Programme de lutte contre le Paludisme a voulu anticiper sur la saison en mettant à disposition des moustiquaires pour les femmes enceintes et des médicaments dans des formations sanitaires pour faciliter la prise en charge des cas simples et sévères, ainsi qu’à travers des actions de sensibilisation. Aussi, ayant mesuré la gravité de la situation à Niamey, les autorités de la ville s’apprêtent à engager une vaste opération ‘’musclée’’ de démoustication pour débarrasser les quartiers de la capitale de la menace de cette bestiole tueuse !
Mais, le combat est loin d’être gagné d’avance. En effet, on constate que, ces dernières années, les moustiques ont sournoisement développé des moyens de résistance aux médicaments, jadis très efficaces dans le traitement du paludisme. Désormais, il faut s’armer d’autres médicaments de pointe, de nouveaux protocoles de traitement et surtout se mettre sous sérum, de longues journées durant, pour guérir du paludisme qui tend à devenir une maladie endémique.
La résistance s’étend aussi aux insecticides sur lesquels nous comptons gagner le combat. C’est comme si, au fil des années, les moustiques ont élaboré des ‘’stratégies’’ pour contourner les moyens de prévention développé par l’homme pour se préserver contre eux et la maladie qu’ils propagent. Ainsi, quand vous les bombardez à coups d’insecticide, ils trouvent les moyens d’en neutraliser les effets. Et si vous vous barricadez derrière les filets de votre moustiquaire ou sous le ventilateur, il y a toujours parmi eux de fins stratèges pour vous atteindre, en volant à rase-motte ou en rampant sur le drap. Des actes dignes de banditisme de grands chemins!...
Assane Soumana(onep)
27 août 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Sale temps pour les terroristes
Ces derniers jours, les échos qui nous parviennent des différents fronts de la lutte contre le terrorisme sont tout aussi bons que réconfortants. En effet, depuis quelques jours, les armées du Niger, du Burkina Faso, et du Mali, soutenues par des forces alliées de la France et du Tchad, ont déclenché une traque sans trêve ni répit contre les pseudo-djihadistes qui écument la zone dite des ‘’trois frontières’’.
En effet, du côté nigérien, suite aux attaques perpétrées contre les populations de l’Anzourou qui n’ont pas eu d’autre choix que de déserter la zone avant d’être reconduites dans leurs terres d’attache par des contingents de l’armée, il ne fait plus bon vivre pour les terroristes. Car, déterminée à assurer la protection des civils, l’armée s’est déployée dans toute la contrée, abattant l’ennemi de la main implacable de la revanche.
Pourchassés, les ténébreux ‘’tueurs à moto’’ qui, il y a quelque jours encore, semaient la mort et la désolation en tirant sur des civils dans la région de Tillabéri, ont dû abandonner dans leur fuite, femmes, enfants, armes et motos pour se fondre dans la nature. Des dizaines de motos ont été brûlées et un impressionnant arsenal de guerre a été saisi. Traqués de tous les côtés, les assoiffés de sang subissent le triste sort d’une hyène devenue aveugle au milieu de la jungle !...
Car, de l’autre côté de la frontière, les forces burkinabè déployées dans la zone les attendent de pied ferme. En effet, depuis la lâche et tragique attaque de Solhan ayant fait près de 140 civils morts, l’armée burkinabè s’est lancée aux trousses des assaillants, la rage de vaincre au ventre. Les opérations systématiques de bouclage et de fouille ont permis de tuer une dizaine de terroristes, de saisir des armes et de détruire des véhicules et des motos appartenant aux terroristes.
Du côté de la frontière malienne, le terrain est encore parsemé d’embûches pour les ‘’motards fous’’. Les armées maliennes, nigériennes et les forces alliées veillent efficacement aux grains. Le mardi 15 juin, lors d’un accrochage avec un détachement de l’armée nigérienne opérant en collaboration avec les français, plus d’une dizaine de terroristes ont été neutralisés. Quelques jours auparavant, coup sur coup, un cadre » du groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) a été arrêté, tandis qu’un autre cadre d’Aqmi au Mali, celui-là même qui s’est rendu coupable du rapt et de l’assassinat de deux journalistes de RFI en 2013, tombait sous les balles de l’armée française.
De l’autre côté, à l’extrême est du Niger, les Forces Armées Nigériennes alignent des victoires foudroyantes contre les barbares de Borko Haram, au grand soulagement des populations du Manga qui ont vu des chasseurs et des hélicoptères balayer le ciel pour cracher le feu sur des combattants de Boko Haram venus attaquer la localité de Diffa. Traqués comme des lapins et encerclés de tous les côtés, l’heure a sonné pour les terroristes de payer de leur vie le prix de leur incurie.
Assane Soumana(onep)
18 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Sauver notre jeunesse de l’emprise de la drogue
Ces derniers temps les forces de défense et de sécurité sont sur les dents à Niamey ! Elles semblent décidées à sévir contre les auteurs d’actes de banditisme, tout en ayant un œil pétillant sur les réseaux de vente des produits stupéfiants qui constituent un danger réel pour notre population, en l’occurrence pour les plus jeunes. En témoigne le déploiement remarquable des patrouilles dans certaines zones de Niamey. Ce n’est un secret pour personne, de nos jours, la drogue fait de graves ravages dans cette grande frange de notre population qu’est la jeunesse dans nos villes et villages ! Un tel phénomène, vous-en convenez, mérite une grande attention. Les drogues, ça ruine l’âme et met l’esprit en orbite sur une mystérieuse planète : l’univers de la folie et de la violence gratuite.
La réalité est là, à force de se shooter avec toutes sortes de drogues, nombre de nos jeunes à la fleur de l’âge ne sont plus que des épaves humaines ambulantes. Dans certains quartiers de Niamey, les signes de ce phénomène sont perceptibles à tout bout de champ, avec des jeunes complètement ‘’givrés’’ qui jonchent les rues.
Vivant en marge de la société, ces derniers se shootent à la paille (une autre appellation du chanvre indien dans le milieu des accros). Ça, c’est pour les plus défoncés…S’y ajoute aussi la grande masse des consommateurs de l’ombre. Et de nos jours, en plus des gares et des places des marchés, la consommation de la drogue n’épargne plus les milieux scolaires où des jeunes arrivent (on ne sait comment) à s’approvisionner en produits stupéfiants. Et, l’effet du mimétisme faisant le sale boulot, de plus en plus de jeunes scolaires se laissent entrainer dans la consommation de la drogue. D’où d’ailleurs cette montée fulgurante des crimes et autres actes de violence observée, ces dernières années, dans nos centres urbains.
La situation est encore pire dans nos villages et hameaux. Là, chanvre indien, Tramol et autres comprimés aux noms assez évocateurs, tout passe !… Consommés quotidiennement à coups de plaquettes entières, ces produits disposent aujourd’hui de leur petit monde de consommateurs invétérés et, finalement,… de dérèglés ! Il semble même que, dans nos villages, ces drogues sont en passe de devenir le véritable ‘’ carburant’’ pour les paysans pour affronter les rudes travaux champêtres. Même les femmes ne sont pas épargnées par le fléau. Comme pour être sur la même longueur d’onde que les hommes pétillants de force face à la hilaire et à la daba, elles aussi se ‘’carburent’’ aux comprimés pour expédier les pénibles travaux ménagers.
Voilà un domaine dans lequel les autorités compétentes doivent redoubler d’efforts pour arrêter cette descente aux enfers des jeunes. Il y va du sort de notre société toute entière qui n’a pas besoin de se ‘’zombiser’’ au fil des années.
Assane Soumana(onep)
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- Catégorie : L'air du temps
L’air du temps : Scènes de vie au pays de la curiosité…
Des scènes de vie portant la marque de l’insolite, vous-en avez déjà vu beaucoup en parcourant les rues de la capitale, sans peut-être prêter l’attention qu’il fallait pour satisfaire votre curiosité. Pourtant, c’est tout dont en raffolent les Niaméens. En effet, le plus banal accident de la circulation ou autre sinistre, une altercation entre deux gaillards, hey, même une simple dispute entre deux passants, attire son lot de curieux émerveillés. Et, en peu de temps qu’il n’en faut, les passants et les riverains accourent de tous les côtés, toutes affaires cessantes, pour dresser une haie humaine remuante tout autour de la scène. Pas plus tard que la semaine dernière, pareille scène s’est imposée à notre constat sur la route Niamey Nyala, après qu’un automobiliste ait renversé un pauvre motocycliste.
Comme une nuée d’abeilles, les riverains ne voulant pas se faire raconter l’histoire ont très vite accouru pour encercler le pauvre accidenté. Etalé au milieu de la foule dressée comme un mur compact, l’homme était visiblement au bord de l’asphyxie. Et vous devinez bien pourquoi… Il se trouve, en effet, qu’avec toutes ces larges narines déployées pour humer l’air, lui, le pauvre supplicié gisant au sol n’en pouvait aspirer que très peu d’oxygène. Mais ces curieux, eux, n’en ont cure de cette mesure élémentaire du secourisme qui conseille de dégager plus d’espace pour permettre à l’accidenté de mieux respirer.
Une scène de vie, cette fois-ci plus plaisante, mais assez révélatrice de l’ardeur du phénomène. C’était un samedi après-midi, sur le terre-plein du boulevard Tanimoune appelé aussi ‘’Les Cent mètres’’. Notre attention fut captivée par l’enthousiasme d’une foule d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards, qui se bousculent autour d’une scène. Un coup d’œil furtif au milieu du cercle, et voilà l’objet de la curiosité débordante : un charmeur de serpents avec au poing un cobra noir qu’il brandit au milieu de la foule ! Le cobra cracheur, visiblement en furie, est bien à point pour propulser son venin !…Mais, les spectateurs n’y prennent aucune garde. Une confiance inspirée par la jactance de la vedette du jour qui, comme tout bon charlatan, sait se faire respecter. Ainsi, il débite pompeusement des formules magiques, puis propose à la foule une poudre qu’il sortit de sa besace en promettant, au nom de Dieu, que tout celui qui l’aura consommée deviendra invulnérable aux morsures d’un serpent…
Des scènes de vie courantes dans les rues de la capitale, et qui nous édifient sur le fait que la curiosité est une des ‘’denrées’’ les plus vendables à Niamey.
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Solidaires… dans l’injustice
A la suite des événements du 26 juillet 2023, de nombreux pays européens ont, dans le feu de l’action, suspendu leurs coopérations avec notre pays. Et s’inscrivant dans la logique des organisations régionales (Cedeao et Uemoa), elles-mêmes manipulées par une puissance étrangère bien connue, ces pays membres de l’Union Européenne ont suspendu tous les projets et aides aux populations nigériennes.
S’il est de leur droit de condamner ce qu’ils qualifient de remise en cause de l’ordre constitutionnel, il est aussi du droit du Niger et de son peuple de s’opposer à une remise en cause de sa souveraineté et surtout d’arrêter une dérive qui risque de compromettre son existence en tant qu’Etat.
Il est tout simplement surprenant qu’en Ukraine, les pays européens fassent bloc derrière l’Ukraine qui dit défendre son intégrité et qu’au Niger, ces mêmes pays soutiennent, d’une manière ou d’une autre, la France qui s’adonnait à un ‘’jeu trouble’’ dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et bafoue toutes les règles du droit international (en particulier la Convention de Vienne).
Face à une telle attitude, nous sommes en droit de nous poser un certain nombre de questions notamment celles de savoir si la qualité de relations entre l’UE, ses pays membres et le Niger est intimement liée à l’état de la coopération entre le Niger et la France. Doit-on comprendre que ces pays pris individuellement ne peuvent pas avoir une coopération avec le Niger qui ne soit pas soumise aux exigences de la France ?
Pourtant, il est clair que le Niger n’a aucun problème avec tous ces pays européens avec lesquels il entretient d’excellentes relations de coopération parce que justement ces pays ne s’ingèrent pas dans ses affaires intérieures et ne se montrent pas arrogants à son égard. Mieux, en s’inscrivant dans la logique voulue par la France, ces pays européens ne renvoient pas l’ascenseur au Niger qui, depuis plusieurs années, a joué le rôle de régulateur des flux migratoires vers l’Europe via le Maghreb souvent au détriment de ses propres intérêts.
Dans tous les cas, il est tout aussi clair que dans ce monde multipolaire, le Niger n’a pas besoin de quémander. Le pays peut s’en sortir s’il arrive à avoir des partenaires sincères et transparents, respectueux de sa souveraineté, de ses choix politiques et de développement.
C’est pourquoi, le vieux continent doit intégrer la réalité présente selon laquelle, l’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle des années 60, ni même des années 90. Les pays européens ont tout intérêt à reconsidérer leurs politiques africaines. Faute de quoi, ils perdront inexorablement ‘’la bataille’’ dans la recherche de place en Afrique, reconnue unanimement comme le continent de l’avenir pour ses richesses du sous-sol et pour sa population, la plus jeune au monde.
Pour cela, il va falloir éviter la politique de l’autruche face à des situations d’injustice à l’image de ces sanctions inhumaines et des manœuvres néocoloniales visant à asphyxier le Niger qui ne cherche qu’à exercer sa souveraineté et à décider de ce qui est bien pour son peuple. Fort heureusement quelques pays européens ont commencé à prendre leur courage à deux mains pour maintenir leurs aides humanitaires au profit des populations nigériennes. Mais le plus troublant dans cette situation, c’est qu’au lieu d’aider le Niger à se sortir de cette situation, les organisations sous régionales sont transformées en instruments de répression pour punir tout un peuple.
Siradji Sanda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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L’air du temps : Sous l’emprise du virtuel…
On me reprochera peut-être de vouloir vivre au passé. Mais, avec les nouvelles technologies, les choses vont tellement vite qu’elles ont littéralement ‘’virussé’’ et transformé notre système traditionnel du vivre-ensemble. A titre illustratif, prenons le cas de la chaleur des rapports humains qui étaient très vivaces au sein des sociétés africaines. On se rendait visite à domicile, on passait des heures à parlementer, on fraternisait, bref, il y avait du contact.
Vous vous rappelez sans doute de cette époque où les amis se rencardaient à la place publique, dans les fadas, et autres cercles de causerie pour s’amuser, échanger, se taquiner, rigoler, bref, se distraire ! Cette vieille tradition, qui s’était beaucoup illustrée à travers notamment les groupes d’amis qui pullulaient dans les quartiers, au sein de nos villes et villages, avait tout pour plaire et faire le bonheur des jeunes filles et garçons.
C’était le temps des petits clubs d’amitié (ou d’affinité) entre jeunes filles et garçons qui entretenaient une ambiance particulière dans les quartiers. Il y avait aussi le dada des ‘’ghettos’’ très animés, avec la théière qui bouillonne en permanence, le boucan de la musique servie à fond la caisse, les longues parties de jeu de belote, le tout agrémenté de discussions interminables au ton tantôt plaisant, tantôt orageux, etc. Ces clubs de loisirs étaient des cadres propices pour donner aux jeunes des espaces de plein épanouissement. Mais tout ça, c’était une époque…
De nos jours, ces temps sont révolus. L’internet et les réseaux sociaux ont déjà fini de tourner la page des rapports humains directs et chaleureux. Leur apparition a gravement impacté les modes de vie au sein de notre communauté. Aujourd’hui, même quand, d’aventure, il arrive à des amis de se retrouver en groupe au sein de la fada, il leur manquera toujours cette chaleur humaine tant recherchée.
En effet, que constate-t-on ? Dans les fadas et autres cercles de causerie des jeunes, voire même des adultes, vous verrez certes des gens assis ensemble, mais en réalité aucun d’entre eux n’est réellement pas là. Vous constaterez plutôt que c’est le silence absolu, chacun étant accroché à son smartphone pour échanger avec d’autres interlocuteurs se trouvant à mille lieues de là. Pour d’autres, c’est le moment idéal pour visionner des vidéos ou écouter toute une litanie de messages vocaux alignés dans les différents groupes WhatsApp. D’autres encore préfèrent sacrifier ces instants censés être de retrouvailles entre camarades pour engager des discussions avec d’autres personnes se trouvant aux quatre coins du monde, mais réunies par le biais de la petite ‘’boîte magique’’ au sein des tumultueux groupes WhatsApp. Conséquence, les rencontres entre amis dégénèrent en de véritables rendez-vous ratés.
Que dire, sinon que les nouvelles technologies et les réseaux sociaux ont déjà gravement démoli les rapports humains, tels qu’on les appréciait par le passé. Et cette brèche béante, qui a gravement altéré notre tissu social, fait que désormais, nous sommes ensemble, mais séparément…
Assane Soumana(onep)
12 février 2021
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L’air du temps : Sus à la ‘’punition’’ énergétique de l’Afrique !
Depuis quelques jours, à chaque coupure du courant électrique qui vient nous plonger dans l’obscurité totale, avec son lot de souffrances et d’angoisse, je ne peux m’empêcher de me rappeler la célèbre boutade lancée par le Président Mohamed Bazoum, le 14 juin dernier depuis Abidjan, lors de la 8ème édition de l’Africa CEO Forum. En effet, parlant de la mesure visant à interdire tout financement en faveur de l’exploitation des énergies fossiles, il a clairement que cela relève d’une véritable ‘’punition’’ faite à l’encontre des pays d’Afrique par les grandes nations. Tonnerre d’applaudissements dans la salle ! Puis cette réplique du Président Macky Sall du Sénégal : ‘’il est inconcevable que ceux qui ont exploité pendant plus d’un siècle le pétrole et ses dérivés, empêchent les pays africains de valoriser leurs ressources naturelles’’.
Même s’ils sont tenus par des Chefs d’Etat, ces propos ne sont pas assez forts pour décrire la flagrance de l’injustice faite aux enfants d’Afrique. Pour avoir voyagé aux quatre coins du monde, notamment dans les grandes villes modernes d’Europe, d’Asie et d’Amérique, je mesure la portée réelle de cette injustice décriée par nos deux hommes d’Etat. Dans ces villes-là, les rues, les immeubles, les centres d’attractions et même les faubourgs brillent merveilleusement de lumière et de mille artifices. La seule question qui vous vient tout de suite à l’esprit, c’est de savoir d’où tirent-ils tant d’énergie pour alimenter ces mégalopoles. Mieux, dans ces pays de la bombance, on ignore le calvaire des coupures intempestives et des délestages. Quelques minutes de coupure du courant s’apparenteraient au ‘’scandale du siècle’’ dont les médias se feront le devoir de barrer la ‘’Une’’ en grand titre. Les new-yorkais se souviennent encore de la ‘’grande panne’’ de courant survenue les 13 et 14 juillet 1977, plongeant cette ville américaine dans le noir. Un épiphénomène, pour nous autres qui vivons un tel scénario au quotidien !
Comble de paradoxe, ce sont ces mêmes pays ayant fondé leur révolution industrielle par une exploitation outrancière du charbon et autres énergies fossiles qui décident aujourd’hui de nous interdire de jouir des énormes potentialités dont regorgent nos pays pour nous engager sur la voie du développement.
Franchement, aujourd’hui, à l’heure où le Niger, tout comme les autres pays d’Afrique, accuse un besoin réel de plus d’énergie pour propulser la machine de son développement économique, mettre ses enfants à l’abri du clavaire des coupures intempestives, d’étendre le réseau électrique dans les villes et les villages, il y a matière à réfléchir sur cette fameuse mesure visant à bloquer toute source d’investissement dans le domaine des énergies fossiles. Nous disposons, à foison, de charbon à Anou Ararène, à Salkadamna et sans doute dans d’autres contrées de notre pays, et il serait juste de rendre justice aux enfants par l’exploitation de ce potentiel inépuisable. Nous ne parlons même pas d’énergie nucléaire tirée de notre uranium, dont on nous dédie les compétences et le droit d’en jouir nous aussi ! Ce qui est à démontrer…
Mais, à vrai dire, notre problème de déficit énergétique est plus préoccupant que les considérations d’ordre environnemental servant de prétexte aux ‘’Maîtres du monde’’ pour plomber la machine de notre développement. Donc, énergies renouvelables oui, mais énergies fossiles aussi !
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps : Tabaski est là…
On connaît tous le fameux dicton qui dit : ‘’laisse mouton courir, tabaski viendra’’. Cette maxime fait plutôt allusion au fait que le mouton est l’animal le plus prisé pour le sacrifice d’Abraham. D’où l’aphorisme ‘’la fête du mouton’’, pour insinuer que c’est le jour où ‘’on fait la fête’’ au mouton. Pris dans ce sens-là, on peut par extension dire que c’est aussi la ‘’fête des acheteurs’’, en l’occurrence les pères de famille, qui se retrouvent pris aux piloris de l’obligation de se procurer du précieux animal. En effet, pour ces derniers, les préparatifs de la fête de l’Aïd El-kébir sont généralement synonymes d’angoisse et de toutes sortes de pénitences. Une fois de plus interpelés sur leurs devoirs impérieux, ils doivent relever le défi de trouver les moyens de s’acheter, ne serait-ce qu’un mouton. A tous prix, même s’il leur faudra enfoncer la main dans un trou habité par un… cobra royal ! Aussi, certains n’hésitent pas à ‘’manager’’, même au mépris de la morale et des principes de l’islam.
La situation est d’autant plus compliquée que, en règle générale, la loi du marché joue presque toujours à l’avantage des vendeurs, par l’entremise des spéculations véreux et aux dents longues qui jouent à plomber les prix au plus haut niveau de la barre. Heureux, comme larrons en foire, vendeurs et spéculateurs ‘’dilans’’ trouvent là une opportunité de rêve pour s’en mettre plein la poche. Une autre fête dans la fête !...
Les clients, eux, doivent se retrousser les manches davantage pour consentir plus de sacrifices. Car, au-delà de l’acte purement religieux, il leur faut aussi amener à la maison un mouton (sinon des moutons) à la hauteur des attentes de madame et des enfants, c’est-à-dire des béliers gros, gras et suffisants par le nombre.
S’y ajoutent également les frais liés à l’achat de toute la panoplie d’accessoires intervenant dans la chaine de préparation du méchoui : couteaux, coupe-coupe, broches, bois de chauffe, charbon, ustensiles, épices, etc. Et même après avoir réalisé la prouesse de réunir tout ça, l’équation est loin d’être totalement résolue. Car l’autre paire de manches reste de pouvoir garder le mouton loin des regards vipérins des sinueux voleurs de mouton, très actifs en cette période. Un véritable parcours du combattant !...
Et ce n’est que le jour ‘’J’’, après moult épreuves, que l’angoisse et le brouhaha des préparatifs et le stress arrivent à s’estomper. Après la prière et le geste proprement dit du sacrifice, à savoir l’immolation de l’animal, l’atmosphère commence à se décanter. Exit le stress, place à la gourmandise ! Pour les voraces et friands de viande tendre, l’occasion est belle pour festoyer. Aussitôt l’animal dépecé, certains se jettent sur les ‘’morceaux choisis’’ pour préparer des brochettes. Aussitôt grillée, la viande est engloutie ! Et, c’est la fête pour tous…
Assane Soumana
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L’air du temps : Telle une foire aux insultes…
Finalement, l’accalmie (du moins son semblant) qui a régné après la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle n’aura été que d’une très courte durée. Avec l’ouverture de la campagne pour le second tour de la présidentielle les vieux démons de la controverse ont commencé à se manifester. Et, depuis mercredi dernier, avec les déclarations annonçant les alliances en faveur de l’un ou l’autre des deux candidats, l’atmosphère s’est littéralement embrasée avec des messages incendiaires distillés sur les réseaux sociaux.
L’intolérance est à son comble surtout sur WhatsApp et Facebook où les débats sont de plus en plus enflammés. Le moindre ‘’vocal’’ ou post en faveur d’un candidat soulève des répliques et des réactions épidermiques de la part de supporters du candidat d’en face, avec à la clé des salves d’injures et autres critiques acerbes à l’encontre de l’auteur même du post et de leader politique qu’il défend. C’est comme si certains concitoyens se sont trouvés une nouvelle vocation ‘’d’insulteurs publics’’ invétérés. Ces derniers qui semblent avoir érigé le langage de l’injure comme seul mode d’expression, déballent tout de suite leur dictionnaire de ‘’gros mots’’ pour proférer vertement et publiquement des insultes à l’encontre d’autres personnes, pour peu qu’elles ne soient pas en phase avec elles sur un sujet donné.
Et il est déplorable de constater que cet infâme phénomène, qui jusque-là se limitait aux plus jeunes, s’est désormais étendu à certains adultes politiquement engagés. Tandis que les uns se répandent dans les groupes WhatsApp pour ‘’régler leurs comptes’’ aux adversaires politiques à coups de messages vocaux, les autres investissent les groupes Facebook pour bafouer l’honneur de certains acteurs politiques en postant des photos, vidéos ou messages, les uns plus grossiers et blessants que les autres.
Les choses sont telles que, aujourd’hui, plus personne n’est à l’abri de la virulence des diatribes. Ainsi au grès des humeurs des uns et de la déception des autres, des personnalités publiques, des leaders politiques, des chefs traditionnels, des leaders religieux, et autres Nigériens Lamda sont violemment vilipendés et humiliés sans la moindre retenue.
La question, c’est quel héritage voudrions-nous laisser aux générations à venir en termes d’éducation ? L’éducation qui allie l’arrogance et le reniement du respect dû aux autres et surtout plus aux ainés ? Celle qui promeut l’intolérance, l’impudence, bref, l’animosité les uns à l’égard des autres ? Nous estimons que non ! D’où l’impérieuse nécessité de baisser le ton des débats, tout en raffinant notre langage.
Etant entendu et bien compris que nous ne sommes pas obligés d’avoir tous la même opinion sur tout, chacun se doit de faire l’effort de tolérer celle des autres, quitte à défendre nos avis et visions avec des idées et des arguments soutenus, et non pas par des insultes crues et béotiennes.
Assane Soumana(onep)
05 février 2021
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L’air du temps : Toujours plus de civisme !
Question : finalement, quel est le facteur fondamental pour booster le développement d’un pays ? Si vous avez pensé, tout de go, au volume des richesses dont regorge son sous-sol ou toutes autres ressources monnayables rubis sur ongle, vous n’y êtes pas ! Car, tous ces atouts sont loin d’être suffisants pour supporter à eux seuls le poids de la locomotive de l’émergence d’un pays. Il faut toujours cette base essentielle qu’est l’attachement aux valeurs et au sens du civisme de tous les citoyens qui y vivent.
Le civisme, comme on peut le définir, est l’affirmation individuelle d’une certaine conscience politique qui place les obligations et les égards vis-à-vis de son pays, de ses lois et de ses valeurs, au-dessus de toute chose. Etre civique (ou patriote), c’est être soucieux, en toute circonstance, de faire valoir l’intérêt général sur les intérêts personnels.
Le civisme consiste à avoir, à titre individuel, une claire conscience de ses devoirs envers la société, et à respecter et à faire respecter les lois et les règles en vigueur. C’est dire qu’aucun pays, ni même aucune cité, ne saurait se passer du sens élevé de civisme de chacun de ses citoyens pour générer son harmonie et se développer. Le respect de son pays, des autres qui y vivent, ainsi que de la ‘’chose publique’, telle est la règle d’or de la bonne citoyenneté. Ainsi compris, le civisme s’impose comme étant cette essence dont doit s’alimenter toute nation animée par des ambitions de grandeur pour forger et consolider son avenir.
Partant de cette définition qui place le civisme sur le toit des vertus socio-politiques de l’éthique, on peut déduire que le sort d’une nation repose lourdement sur les épaules de ses citoyens invités à toujours plus de civisme. Et le journaliste et essayiste français Hervé Edwy Plenel, nous édifie davantage sur la question dans son ouvrage titré ‘’Le droit de savoir’’ : « Le civisme (…) requiert solidarité et responsabilité. Si le civisme s’étiole, la démocratie s’étiole. La non-participation à la vie de la cité, en dépit du caractère démocratique des institutions, détermine un dépérissement démocratique », précise-t-il.
Autrement dit, quand vous êtes toujours plus enclins à réclamer vos droits, sans jamais vous soucier d’honorer vos devoirs vis-à-vis du pays et de ses institutions, vous reniez les valeurs démocratiques pour préconiser le désordre et l’anarchie. Quand, par une simple saute d’humeur, vous vous déchainez pour démolir les infrastructures et autres biens publics ou privés, vous déconstruisez les chantiers du développement. C’est dans ce sens que le grand Nelson Mandela disait que « la liberté sans le civisme, la liberté sans la capacité de vivre en paix, n’est absolument pas la vraie liberté ! ».
Toutes choses qui attestent de l’impérieuse nécessité d’accentuer la formation civique du citoyen nigérien, ne serait-ce qu’en l’incluant dans le programme scolaire. La jeune génération en a véritablement besoin !
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps : Toutes ces tragédies barbares et absurdes…
Mais enfin, que veulent-ils, ces barbares qui tuent sans logique ni discernement ! Qui sont-ils, sont-ils vraiment de la race des humains, sont-ils réellement comme nous des descendants d’Adam et d’Eve ? Des questions, parmi tant d’autres que se pose l’opinion générale !… Et ces interrogations trouvent tout leur sens au regard du degré des violences à la limite de la sauvagerie, mais aussi de l’absurdité, qui entourent ces attaques terroristes aveugles perpétrées, ces derniers temps, au Niger et chez nos voisins, au Burkina Faso et au Mali.
Les récents événements qui dominent l’actualité sur le front sécuritaire attestent de la gravité de la situation dans la zone dite des ‘’trois frontières’’. Ainsi, le lundi 16 août 2021, 37 citoyens civils (hommes, femmes, enfants et vieillards) du village de Darey Dey, dans la zone de Banibangou (région de Tillabéri), ont été froidement abattus et quatre (4) autres ont été blessés, alors que ces victimes vaquaient paisiblement à leurs occupations quotidiennes de travaux champêtres. C’est d’ailleurs la deuxième attaque du genre perpétrée contre les habitants de ce même village en moins d’un mois, la première ayant fait une dizaine de morts. Et à chaque fois, les assaillants ont lâchement fui pour se fondre dans la nature, sans le moindre remords, mais les mains souillées de sang d’innocents !…
Quelques jours auparavant, le dimanche 08 août 2021, au Mali, ce sont plus de 50 civils qui ont été tués dans des attaques simultanées contre trois villages, dans la région de Gao. De l’autre côté de la frontière, au Burkina Faso, l’ombre de la mort a encore plané, mercredi dernier, dans la localité de Gorgadji (province du Soum) dans la région où 47 personnes, dont 30 civils, 14 soldats et trois Volontaires pour la Défense de la Patrie, ont été tués. Mais là, le crime n’est pas resté totalement impuni car 58 terroristes y ont laissé leur peau et de nombreux autres ont été blessés avant que la ‘’meute de lycaons’’, ne prenne la fuite.
Absurdité et ignominie, quand ces colonnes de ‘’motards de la mort’’ armés jusqu’aux dents prennent délibérément pour cible des populations civiles innocentes, désarmées et sans défense ! Sauvagerie et folie, quand ces lugubres hommes en armes tapis dans la verdure vont jusqu’à surprendre des paisibles paysans dans leurs champs et tirer sur eux sans sommation jusqu’à ce que mort s’en suive, à l’heure où ces derniers trimaient pour arracher à la terre de maigres produits de leur subsistance !
Finalement, même la lancinante question qui revient sur toutes les lèvres, celle de savoir ce que veulent les terroristes reste sans réponse. Car en plus du fait que ces gens n’ont rien revendiqué à personne, ils agissent royalement en contre-courant de la cause et des principes sacro-saints de l’Islam qu’ils prétendent vouloir défendre. Car, nulle part, l’Islam, cette religion de paix et de tolérance, n’a recommandé ou sacré la mise à mort d’une personne par une autre, qui plus est, des musulmans innocents.
Assane Soumana(onep)
20 août 2021
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L’air du temps : Un cocktail de mystères et de sensationnel
Une fois de plus, les amateurs d’histoires tout aussi mystérieuses que rocambolesques sont bien servis ! Depuis quelques jours, un message vocal illustré par une photo montrant une dame vêtue d’habits excentriques et aux cheveux ébouriffés circule sur les réseaux sociaux, attirant l’attention du public sur la présence, dans nos murs, d’une vieille femme à l’allure d’une méchante sorcière qui ‘’souffle’’ les enfants des gens en les faisant….disparaitre ! Comme l’explique l’auteur du vocal, l’astuce de la ‘’vieille’’, c’est de demander aux enfants rencontrés dans la rue de lui prendre son baluchon posé à même le sol, et qu’une fois au contact du mystérieux colis, l’enfant disparait carrément dans la nature ! On parle déjà de deux enfants littéralement ‘’volatilisés’’ au quartier Yantala, à Niamey. Comme si, quelque part, l’on voulait jouer à se faire peur !…
Encore une histoire à forte teneur de sensationnel à se mettre sous la langue et qui vient nous replonger dans l’univers absolu de l’irrationnel. Du déjà entendu !… N’a-t-on pas déjà parlé, en 2008, d’une ‘’pluie de viande’’ s’étant subitement déclenchée dans un hameau, aux environs du village de Inatès, pour consoler les larmes d’un orphélin privé de viande par une marâtre sans vergogne ? A l’époque, l’histoire avait pris une telle ampleur que certains médias en avaient fait largement échos sans jamais permettre de lever le mystère, les témoignages recueillis ici et là n’ayant rien de précis et car, toutes les révélations étant conjuguées au conditionnel. Aujourd’hui encore, même le nom de la localité où se seraient déroulés les faits reste un mystère, l’identité du village en question n’ayant jamais été nommément donnée.
Une autre année, c’est dans ces mêmes conditions qu’une autre histoire non moins brumeuse a éclaté à Ayorou où certains ont cru avoir aperçu un monstrueux animal qui ne faisait des hippopotames qu’une simple bouchée. Le monstre était décrit comme un gigantesque dinosaure plus féroce que le Tyrannosaure qui rappelle un scénario digne de ‘’Jurassic Park’’, le film de Steven Spielberg. Toutes vérifications faites, il n’en était vraiment rien !
Pour revenir à la croustillante histoire de l’étrange femme au baluchon, il y a lieu de déduire que, même s’il est vrai que « les voies du seigneur sont impénétrables’’, nous sommes face à un autre scénario purement chimérique, juste bon pour inspirer un réalisateur de film d’horreur en panne d’idée. Car, les faits sont d’une telle gravité que, s’ils étaient vrais et réels, les autorités compétentes auraient déjà vite fait de se saisir de l’affaire pour lancer l’alerte et peut-être même fermer les écoles, le temps que la ‘’vieille maléfique’’ soit mise hors d’état de nuire.
Mais-enfin, on doit positiver et tâcher de voir le bon côté de la chose, car une telle histoire peut servir d’épouvantail pour amener nos enfants à se méfier de tout individu douteux qu’ils viendraient à rencontrer dans les couloirs du quartier ou sur les chemins de l’école. Le même genre de tactique que celle du fameux animal imaginaire ‘’mangeur d’enfant’’ appelé ‘’Goutou’’, jadis, invoqué pour faire taire un enfant qui pleure au fond de la nuit. Pour simuler le cri effroyable du ‘’Goutou’’, quelqu’un se mettait derrière la maison pour frotter une spatule (baguette en bois) contre une calebasse renversée à l’aide de la cendre, et cela produit un bruit strident et lugubre qui vous ferait dresser les cheveux sur la tête. Et le tour est joué !…
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Un lynchage médiatique en règle
Depuis les événements du 26 juillet 2023, les médias occidentaux en particulier français s’adonnent à un lynchage médiatique en règle contre le Niger. Pour ce faire, des nombreux experts et autres personnes qui se réclament spécialistes du Niger et du Sahel se relaient sur les plateaux des chaines de télévision, se livrant à des analyses souvent les plus décalées de la réalité, les unes plus sensationnelles et passionnées que les autres.
C’est le cas lors d’un de ces décryptages au cours duquel un expert a balancé que l’armée nigérienne compte tant d’hommes tandis que celle du Nigeria en dispose tant de fois plus, essayant ainsi de montrer la possibilité de l’intervention militaire de la CEDEAO qu’ils appellent de tous leurs vœux contre le Niger. Ce qui est pourtant totalement faux. Soit. Mais cet analyste en géostratégie devrait aussi connaître que dans une guerre, ce n’est pas seulement les effectifs et l’armement qui comptent. Sinon, l’armée nigériane aurait dû arriver à bout de Boko Haram ou même des bandits armées qui écument la zone frontalière nord de ce pays avec le Niger. Plus proche de l’Europe, si cette analyse était pertinente, la Russie aurait pu arriver à soumettre l’Ukraine.
C’est dire que la raison pour laquelle on se bat compte aussi, pour beaucoup d’ailleurs. Comme les Ukrainiens, les Nigériens se battent aussi pour leur dignité, pour le respect de la souveraineté et de l’intégrité de leur pays.
Ce lynchage médiatique des médias hexagonaux ne visent ni plus ni moins qu’à influencer et à dresser davantage l’opinion internationale contre le Niger, en particulier celle des USA. Ce qui, de toute évidence, peut se comprendre, parce que sans l’aval des USA, aucun pays ni organisation ne saurait s’aventurer dans une intervention militaire hasardeuse et, de toutes les façons, sans lendemains au Niger.
Certains vont jusqu’à annoncer que les autorités nigériennes ont fermé toutes les voies du dialogue alors que les missions de bons offices se poursuivent aussi bien en coulisses que par les voies les plus officielles.
Ce lynchage médiatique traduit la déception de certains milieux occidentaux face à l’abandon de la logique guerrière et au retour à la raison au niveau de certains pays de la CEDEAO et même des USA et de beaucoup d’autres pays influents comme l’Algérie qui disent privilégier le dialogue pour trouver une solution à la situation au Niger. Et, c’est le vœu de la grande majorité des Nigériens et des peuples de la CEDEAO qui n’ont pas besoin d’une nouvelle guerre importée et par procuration sur leur espace commun.
Vivement que la raison prime sur la passion, la haine et la logique guerrière pour le bien et l’intérêt du peuple nigérien et des peuples de l’espace CEDEAO. Pour ce faire, les Nigériens doivent prendre avec des pincettes, ce racontent ces ‘’nouveaux médias mille collines’’.
Siradji Sanda (ONEP)
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L’air du temps : Un refuge contre la canicule !!!
En ce mois béni de ramadan qui coïncide avec la période des grandes chaleurs, les jeûneurs ne savent plus à quel saint se vouer pour se protéger de la canicule. Ceux qui se battent au quotidien pour assurer la popote font recours aux stratégies aussi variées qu’insolites. Certains se parent de chapeau traditionnel en fibre, d’autres utilisent des serviettes trempées à l’eau pendant que d’autres encore arrosent, à longueur de journée, les endroits où ils crèchent.
Les plus nantis se terrent chez eux sous l’air conditionné, les humidificateurs ou la ventilation quitte à recevoir une facture salée en ces temps de conjoncture. A côté de ces deux catégories, il y a une troisième catégorie, celle constituée des fonctionnaires et autres agents publics qui trouvent refuge dans les services. Ainsi, pendant ce mois béni, les bureaux ne désemplissent pas ; ils sont pratiquement transformés en salles de repos où les climatiseurs tournent à fond et sans discontinuer durant toute la journée. Il arrive même que certains ne soient pas éteints après la descente. Une chose qu’on n’oserait pas faire chez soi. Mais au service, il est fréquent de faire face à ce genre de situation, puisque dit-on, c’est l’Etat qui paie !
En réalité certains ne viennent pas pour travailler, mais juste pour trouver un refuge contre la canicule qui dicte sa loi ailleurs. Pourtant, l’une des prescriptions de la religion est d’éviter le gaspillage mais aussi de respecter le bien public.
Au demeurant, cette présence relativement assidue, des agents au bureau tranche d’avec la réalité qu’on connaît dans beaucoup de services aux autres périodes de l’année où les bureaux sont désertés à la moindre occasion laissant les usagers sans interlocuteurs.
Osons espérer que cette assiduité dans les bureaux survive à la période de ramadan et la canicule qui l’accompagne. Après tout, ce mois est une période d’introspection, de repentance et de bonne résolution à opérer un changement qualitatif dans ce que l’on fait. L’amélioration du travail pour lequel nous sommes payés pour rendre des services aux citoyens doit aussi faire partie de ces résolutions.
Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps : Vigilance, Ceinture verte de Niamey !
Décidément rien, ni aucune mesure, aussi draconienne soit-elle, ne peut estomper les feux de la convoitise des lotisseurs privés sur les terres sacrées de la Ceinture Verte de Niamey. Après le durcissement de ton des autorités compétentes ces dernières années, appuyé par une véritable levée de bouclier des acteurs de la société civile engagés dans la protection de l’environnement pour sauver cet immense espace boisé de la boulimie dévorante des vendeurs de parcelles, on était en bon droit de croire que la menace est définitivement levée. Surtout quand on sait que la loi du 8 juin 2004 portant Régime Forestier au Niger et le décret du 9 juillet 2004 portant Protection des Espaces Verts et des Ceintures Vertes souligne clairement que ‘’toute occupation de la Ceinture Verte qui ne fait pas l'objet de déclassement reste et demeure illégale’’. Hélas, ce n’est pas le cas !...
Car, si presque toutes les âmes qui vivent à Niamey savent et s’accordent à reconnaitre que cette Ceinture Verte est un patrimoine commun inviolable, ce parc forestier péri-urbain, les lotisseurs véreux aux dents longues, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Et aujourd’hui encore, force est de constater qu’il existe des velléités de poursuivre sournoisement l’œuvre de morcellement de grandes portions de cet espace protégé.
Quotidiennement, on peut repérer les va-et-vient de gens qui rôdent dans ces environs avec de potentiels clients. Mais le grand jeu se passe plutôt dans la pénombre de la nuit où, après le passage des géomètres, des gaillards déploient leurs muscles pour creuser, piquer les bornes qu’ils prennent le soin d’enfouir en les couvrant de sable. Idem pour la vente et la présentation des parcelles qui, dans la plupart des cas, se font nuitamment. C’est dire à quel point la menace est encore là, et réelle !
C’est le cas peut-être de rappeler, une fois de plus, toute l’histoire ayant conduit à la germination de la Ceinture Verte de Niamey à tous ceux-là qui rêvent ‘’d’assassiner’’ cette belle végétation pour y ériger un vaste champ de béton. Ce clairvoyant projet environnemental remonte au lendemain de l’indépendance, où les autorités de l’époque soucieuses de promouvoir les boisements urbains pour protéger nos villes, avaient décidé de la création de cette bande verte péri-urbaine large d’un (1) km et longue d'environ 25 km. La constitution de cet espace artificiellement boisé de 2331,35 hectares a nécessité un investissement de plus de trois milliards de FCFA, mobilisé par l'Etat et ses partenaires parmi lesquels l’USAID), le PNUD et la Banque Mondiale à travers l'Agence Internationale pour le Développement (IDA).
Au regard de l’enjeu que pose la préservation de ce riche patrimoine contre la rapacité des impénitents ‘’marchands de terre’’, les services compétents de l’Etat ainsi que les acteurs engagés en faveur de la protection de l’environnement doivent redoubler de vigilance pour déjouer toute manœuvre visant à lotir, ne serait-ce qu’un seul mètre carré de cet espace vert.
Assane Soumana
26 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps / Changements climatiques : agir ou périr
La tempête Harvey qui souffle aux Etats-Unis en rasant le Texas, avant de couper littéralement Houston du reste du monde ; des incendies violents qui dévastent d’immenses superficies de forêts dans le sudest de la France ; l'ouragan Irma qui balaie les iles de SaintBarthélémy et SaintMartin laissant derrière lui un vaste champ de ruines, et qui poursuit sa route en étendant sa menace jusqu’à Cuba et en Floride aux USA, etc. Et, tout près de nous, des inondations et des glissements de terrain ont récemment endeuillé la Sierra Léone avec près de 500 morts, et une tempête violente qui fait neuf personnes tuées en Mauritanie.
Avec cette série noire de phénomènes météorologiques exceptionnellement furieux, et son cortège d’inondations, de désastres et de morts, l’on est bien en droit de craindre que la nature n’ait décidé de jouer la carte de la perte de l’humanité. Mais une chose est sûre ; les effets des changements climatiques sont déjà à nos portes. Les prévisionnistes des questions climatiques ne se sont pas trompés en annonçant à l’humanité que des bouleversements inhérents aux conséquences des variations climatiques ne sont pas là pour faciliter la vie sur terre. De nos, jours, tous les ingrédients de l’effet ‘’boule de neige’’ se traduisant par la fréquence des incendies de forêts et des inondations, s’affichent inexorablement pour nous convaincre de la gravité du phénomène. C’est pourquoi nous disons qu’au regard du développement rapide des changements observés ici et là, il y a une absolue urgence à agir. Il s’agira, comme le conseillent les spécialistes, de développer au plus vite des stratégies afin de ne pas courir à la catastrophe. Car, avec les effets climatiques, la règle est claire et c’est à prendre ou à laisser: l’humanité doit se conformer aux règles, ou s’apprêter à disparaître sous peu dans les décombres de l’histoire des phénomènes naturels.
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L’air du temps / Ramadan : absolution et pondération !
Le mois béni du Ramadan, ça change vraiment la vie. Nul besoin d’un baromètre pour mesurer le niveau de ralentissement du train de la vie, dans nos villes et villages, dont la locomotive qui tourne généralement en plein régime et dans une atmosphère de surchauffe, semble avoir pris un sacré coup de froid avec le démarrage du jeûne du ramadan. Exit les turbulences habituelles de la vie citadine et autres fantaisies des jeunes, place à la ferveur religieuse et à l’absolution !...
Depuis quelques jours, l’air est à la morosité dans les bistrots, et autres lieux de loisirs et de grand regroupement. En effet, désertés par les habitués, et même les plus irréductibles bons-viveurs frappés du label ‘’Dan Douniya’’, ces coins connus comme étant les plus chauds et bruyants de la ville se sont bizarrement ‘’refroidis’’, se morfondant dans un spleen profond et une solitude inouïe. A certaines heures critiques de la journée, les rares cercles de rencontre et de causerie ou ‘’fadas’’ qui accueillent encore quelques habitués, eux-mêmes commencent à se vider, sinon à baigner dans une atmosphère de dissipation du débat. Il faut dire qu’avec la chaleur qui assèche les gorges pour y insuffler la soif et la faim, ils ne sont pas nombreux les jeûneurs qui supportent trop la parlotte. D’ailleurs, aux instants cruciaux de la journée, il y en a même que le ‘’trop-parler’’ irrite, et ils n’hésitent pas à vous le faire savoir sur un ton de mise en garde à peine voilée en lançant : ‘’Hé, nanfa ! Aï si ba sanni !’’, ou alors ‘’kaweye, bani son magana !...’’. Comme quoi, pour parler comme nos cousins ivoiriens, ‘’Ramadan n’est pas camarade de quelqu’un…’’.
Autrement dit, le mois du ramadan, c’est le temps des grandes métamorphoses comportementales. Les premiers signes de mutation sont surtout perceptibles au niveau des mosquées où on assiste à une remarquable ruée des fidèles aux heures de prière. Ainsi, ces lieux de culte, dont la plupart restaient clairsemées presque toute l’année durant, renouent avec l’affluence des fidèles, le temps du mois du ramadan. Tant et si bien que, pour être sûr de se frayer une place dans la mosquée du quartier, il faudra alors se lever plus tôt que d’habitude.
Dans le zèle et la précipitation, certains ‘’nouveaux-venus’’ assaillent les fidèles les plus assidus en ces lieux de culte, allant jusqu’à les reléguer aux seconds rangs. Instants de grande ferveur religieuse, le mois béni du Ramadan a ceci de particulier qu’il constitue un immense moment de paix, d’apaisement et de solidarité. Et cela s’explique ! Car, ne l’oublions pas, tout au long de ce mois, pas un seul sombre génie ou démon qui bouge ! Tous ces semeurs de discorde et de zizanie, mus par la seule motivation de conduire la race humaine vers les chemins sans issue, resteront solidement ligotés, immobilisés et mis hors d’état de nuire. Voilà pourquoi, en dépit des longues journées de peine et de privation, le mois du ramadan porte en lui tous les charmes et attraits de ce long fleuve tranquille dont l’humanité a toujours rêvé.
Assane Soumana(onep)
Publié le 15 avril 2022
Source : http://www.lesahel.org
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L’air du temps / Ramadan : absolution et pondération !
Le mois béni du Ramadan, ça change vraiment la vie. Nul besoin d’un baromètre pour mesurer le niveau de ralentissement du train de la vie, dans nos villes et villages, dont la locomotive qui tourne généralement en plein régime et dans une atmosphère de surchauffe, semble avoir pris un sacré coup de froid depuis le 2 avril dernier, avec le démarrage du jeûne du ramadan. Exit les turbulences habituelles de la vie citadine et autres fantaisies des jeunes, place à la ferveur religieuse et à l’absolution !...
Depuis quelques jours, l’air est à la morosité dans les bistrots, et autres lieux de loisirs et de grand regroupement. En effet, désertés par les habitués, et même les plus irréductibles bons-viveurs frappés du label ‘’Dan Douniya’’, ces coins connus comme étant les plus chauds et bruyants de la ville se sont bizarrement ‘’refroidis’’, se morfondant dans un spleen profond et une solitude inouïe. A certaines heures critiques de la journée, les rares cercles de rencontre et de causerie ou ‘’fadas’’ qui accueillent encore quelques habitués, eux-mêmes commencent à se vider, sinon à baigner dans une atmosphère de dissipation du débat. Il faut dire qu’avec la chaleur qui assèche les gorges pour y insuffler la soif et la faim, ils ne sont pas nombreux les jeûneurs qui supportent trop la parlotte. D’ailleurs, aux instants cruciaux de la journée, il y en a même que le ‘’trop-parler’’ irrite, et ils n’hésitent pas à vous le faire savoir sur un ton de mise en garde à peine voilée en lançant : ‘’Hé, nanfa ! Aï si ba sanni !’’, ou alors ‘’kaweye, bani son magana !...’’. Comme quoi, pour parler comme nos cousins ivoiriens, ‘’Ramadan n’est pas camarade de quelqu’un…’’.
Autrement dit, le mois du ramadan, c’est le temps des grandes métamorphoses comportementales. Les premiers signes de mutation sont surtout perceptibles au niveau des mosquées où on assiste à une remarquable ruée des fidèles aux heures de prière. Ainsi, ces lieux de culte, dont la plupart restaient clairsemées presque toute l’année durant, renouent avec l’affluence des fidèles, le temps du mois du ramadan. Tant et si bien que, pour être sûr de se frayer une place dans la mosquée du quartier, il faudra alors se lever plus tôt que d’habitude.
Dans le zèle et la précipitation, certains ‘’nouveaux-venus’’ assaillent les fidèles les plus assidus en ces lieux de culte, allant jusqu’à les reléguer aux seconds rangs. Instants de grande ferveur religieuse, le mois béni du Ramadan a ceci de particulier qu’il constitue un immense moment de paix, d’apaisement et de solidarité. Et cela s’explique ! Car, ne l’oublions pas, tout au long de ce mois, pas un seul sombre génie ou démon qui bouge ! Tous ces semeurs de discorde et de zizanie, mus par la seule motivation de conduire la race humaine vers les chemins sans issue, resteront solidement ligotés, immobilisés et mis hors d’état de nuire. Voilà pourquoi, en dépit des longues journées de peine et de privation, le mois du ramadan porte en lui tous les charmes et attraits de ce long fleuve tranquille dont l’humanité a toujours rêvé.
Assane Soumana(onep)
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L’air du temps Ramadan : le temps des métamorphoses (Publié le 28 août 2009)
Vous l'avez sans doute déjà remarqué : en ce mois béni du Ramadan, beaucoup de choses ont changé dans notre environnement immédiat. En effet, la ferveur religieuse aidant, c'est toute une vie nouvelle qui s'offre à nous durant tout le mois du Ramadan. Observez un peu le spectacle autour de vous et vous noterez des signes révélateurs des mutations comportementales des uns et des autres. Les premiers signes apparaissent aux heures de prière où on observe une ruée des fidèles vers les mosquées. Ainsi, ces lieux de culte, dont la plupart restent clairsemés pendant presque tout le reste de l'année, sont pris d'assaut par des vagues de prieurs pressés. Pour être sûr de se frayer une place au sein de la mosquée du quartier, alors il faudra désormais se lever tôt. Il se passe en effet qu'en cette période de grande dévotion, on ne distingue plus les prieurs assidus de ceux-là qui ne fréquentent les mosquées qu'au gré des circonstances. Ignorant que l'habit ne fait pas le moine, ces ''nouveaux venus'' des maisons de Dieu, arborent boubou, gandoura et bonnet comme pour faire sensation. Ensuite on se précipite pour prendre place dans les premières rangées des fidèles, reléguant ainsi, les habitués des lieux, derrière, sinon carrément à l'extérieur de la mosquée. Face à la démesure de certains fidèles en herbe, les vrais ''rats'' de mosquée n'ont d'autre choix que de garder patience jusqu'à la fin du Ramadan.
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L’air du temps: Il y a chaleur dans chaleur !...
Le mois du Ramadan tire inexorablement vers sa fin. Aussi, au moment où l’on amorce la dernière semaine du mois béni, l’heure n’est plus au temps où on peut passer des heures à n’écouter que sa soif ou à se lamenter de la virulence de la chaleur. Car, en fait, à ce stade-là, il y a encore chaleur dans chaleur !… Il se trouve que nous sommes déjà entrés dans une phase très critique pour les pères de famille déroutés par la surchauffe des dépenses liées aux préparatifs de la fête de l’Aïd el-fitr.
Une autre aubaine pour les commerçants ! C’est surtout le cas pour ceux d’entre eux qui excellent dans la vente des effets vestimentaires, de condiments, et de volaille, pour qui ces derniers instants qui précédent la fête tant attendue correspond à une période de traite. Aussi, la joie affichée par les spéculateurs aux dents longues n’a d’égale que la désolation des clients éberlués par la boulimie financière des commerçants.
Aubaine également pour les voleurs et autres amateurs de rapine qui trouvent là l’occasion de reprendre du service sur ces marchés bondés de clients. Ne dit-on pas que l’occasion fait le larron ? Mais la grande curiosité à ce niveau, c’est l’avènement des femmes voleuses dont le mode opératoire consiste généralement à camoufler les objets volés dans leur hidjab, cet habit de connotation plutôt religieuses. Le phénomène est tel que, sur les places de nos marchés, certaines dames en hidjab constituent une véritable terreur noire pour les vendeurs d’objets précieux. Nous en voulons pour preuve toutes ces vidéos circulant sur les réseaux sociaux qui montrent des actes de vol perpétrés par des femmes voilées. Une des plus célèbres, c’est cette vidéo filmée dans une boutique de vente de bazin au Grand marché de Niamey, qui met en scène une jeune dame couverte de hidjab ayant réussi à soutirer subtilement le sac d’une cliente avant de se fondre dans la nature. Le feuilleton s’est poursuivi dès le lendemain, avec l’épisode de la capture de la jeune dame qui, à en juger par certains de ses propos, opère au sein d’un réseau piloté par une ‘’cheffe de gang’’ masquée sous la peau d’une sainte nitouche.
Le climat est tout aussi tendu dans les ateliers de couture, de coiffure et des tresseuses. L’ambiance tantôt affairée, tantôt délétère, avec des clients qui menacent, d’autres qui se plaignent sans cesse.
Assane Soumana(onep)
07 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’air du temps/Petit Marché de Niamey : Nostalgie, quand tu nous tiens !
Plan de reconstruction du petit marché abandonné -Source : La NationLe lancement des travaux de réaménagement de l’ancien site du Petit Marché vient encore réveiller en nous l’inextinguible nostalgie de ce célèbre centre commercial qui portait en lui toute la vivacité de l’ambiance de la ville de Niamey. On se rappelle en effet que, jusqu’en 2012, le Petit Marché, plus connu sous la dénomination de ‘’Habou Ganda’’ était le principal centre d’affluence, mais aussi d’attraction pour les habitants de la capitale. Il en fut ainsi jusqu’à la date fatidique de la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 avril 2012, où les flammes d’une rare intensité ont littéralement réduit en cendres tout le marché, décimant avec lui les condiments de tous genres et d’autres marchandises ainsi que d’importantes sommes d’argent.
Puis un long Set cruel silence tomba sur les lieux, plongeant les riverains dans une profonde solitude, disons un spleen pesant. Une situation intenable pour nous autres, dont les bureaux sont carrément adossés, et qui, durant de longues années, étions habitués à vivre au quotidien.
Du coup, quand à certains moments, depuis la fenêtre du bureau qui surplombe la place du marché, nous scrutons l’horizon, immanquablement, le film de l’animation qui caractérisait le légendaire ‘’Habou Ganda’’se remet à tourner dans la tête.Ainsi, voit-on défiler ces commerçants, clients, étalagistes et autres colporteurs qui fourmillent dans les compartiments du marché à longueur de journées. On revoit ces badauds qui allaient et qui revenaient dans les allées et les abords du marché, toujours à l’affût pour subtiliser à un client indiscret, son sac ou quelques objets mal tenus ; ces vendeurs ambulants poussant brouettes ou autres véhicules à bras, qui encombraient tous les abords du marché ; ces vendeurs de pharmacopée traditionnelle criant à tue-tête les vertus de leurs produits au moyen de hauts parleurs crachant des sons généralement inaudibles ; cette longue file de véhicules qui négociaient un passage sur la ruelle longeant le marché ; ces couleurs de légumes et de fruits tropicaux qui jonchaient les étals tout aux abords du marché. Bref, les images de tous les ingrédients constitutifs de tout le charme et la splendeur du Petit marché.
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L’ambassadeur Silvain Itté chez Mahamane Ousmane : Rappel du besoin d’opposition en démocratie
La semaine dernière, par sa propre initiative, l’ambassadeur de France, Silvain Itté, multipliant les contacts depuis son arrivée au Niger, s’était rendu chez l’ancien président de la République et ancien candidat qui avait affronté Bazoum Mohamed à la dernière présidentielle. Ce déplacement du diplomate français avait surpris bien de Nigériens qui s’interrogent sur les motivations de ce déplacement surtout quand on sait que, depuis 2013 que le régime malmenait les opposants, les journalistes et les acteurs de la société civile, la France, l’Union Européenne et bien d’autres partenaires extérieurs, et même certains organisations sous-régionales et continentales, ne s’en étaient jamais préoccupés, laissant le régime d’alors traquer et emprisonner, brutaliser et violer les lois de la République.
Cette initiative, signe-t-elle un nouveau regard de la France dans le cas nigérien que des complicités françaises d’une époque ont aggravé et exacerbé au point de pousser le pays dans des situations explosives que des sagesses à l’opposition ont permis de contenir, d’étouffer, évitant le pire à un pays gravement divisé. Certains analystes peuvent-ils avoir raison de croire que cette visite de l’ambassadeur français pourrait être le signe de l’amorce d’un nouveau virage dans la compréhension du malaise nigérien soif d’une démocratie réelle.
Tobo Altiné (Nigerdiaspora)
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L’ancien Maire de Karma jeté en prison : Le ministre Omar Hamidou Tchiana de nouveau humilié par ses alliés du PNDS-TARAYYA
Selon des sources dignes de foi, l’ancien maire de la commune rurale de Karma Abass Diallo a été arrêté et jeté en prison en début de cette semaine. Il serait, selon ces sources, entre la prison de Tillabéry et celle de Kollo. C’est l’un des trois maires du parti Alliance des mouvements pour l’émergence du Niger (AMEN-AMIN) à avoir été limogé par le gouvernement pour mauvaise gestion. Dans une déclaration publiée le 10 août dernier, le parti AMEN-AMIN, dirigé par l’actuel ministre d’État chargé des transports, Omar Hamidou Tchiana dit Ladan, avait accusé un parti de la majorité – visiblement le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) du président Issoufou Mahamadou – de vouloir nuire ces militants. Dans la foulée, le ministre Tchiana et ses amis ont même adressé une mise en garde à ce parti de la majorité qu’ils n’ont toutefois pas eu le courage de nommer. On pensait que cette mise en garde était entendue et comprise par qui de droit et qu’au moins pour un certain moment les militants du parti AMEN-AMIN n’allaient plus inquiéter. Mais avec l’arrestation annoncée de l’ancien maire de Kollo, c’est comme si le PNDS-TARAYYA a choisi, une nouvelle fois, de n’accorder aucune importance au ministre d’État Omar Hamidou Tchiana et à son parti, à qui il semble dire : «Allez vous plaindre où vous voulez…».
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L’ancien Président de l'Assemblée nationale et Chef de file de l’opposition, Hama Amadou se rend à la justice
L'ancien Président de l'Assemblée nationale du Niger, Hama Amadou en tant que Homme d'État est rentré au pays natal en connaissance de cause.
Il connaît bien la procédure judiciaire qui l'attend, c'est pourquoi il s'est présenté de lui-même au juge.
Il est actuellement à la prison civile de Flingué . Il a lancé un vibrant appel, au calme, à la sérénité, à tous ses militants et sympathisants.
Nous souhaitons que tous les acteurs politiques restent dans cette disposition d'esprit, pour un dialogue politique national franc et constructif afin de parvenir à un consensus national acceptable par tous pour l'organisation des élections générales, inclusives, démocratiques, transparentes et crédibles, dans la cohésion sociale et l'unité nationale.
Issoufou Boubacar Kado MAGAGI
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L’apport des jeunes dans l’émergence d’une Nation… : Par SAMI Youssoufou
La jeunesse constitue de nos jours l’un des principaux piliers dans la vie d’une Nation. Elle constitue également le socle, la pierre angulaire sur lequel forcément doit s’adosser un pouvoir public pour la mise en œuvre de tout programme de développement économique et social.
Pour atteindre ce point de développement, un nouveau terme a fait son apparition. Il s’agit du concept « d’émergence ». Ce dernier fût apparu dans les années 1980 avec le développement des marchés boursiers dans les pays en développement. Le premier à utiliser le terme « marchés émergents » en 1981 est Antoine van Agtmael, économiste néerlandais à la Société Financière Internationale, pour parler « de pays en développement offrant des opportunités pour les investisseurs »
Ainsi, un pays émergent, ou économie émergente est un pays dont le produit intérieur brut (PIB) par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connait une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques et sociales convergent vers ceux des pays développés avec une ouverture économique au reste du monde, des transformations structurelles et institutionnelles de grande ampleur et un fort potentiel de croissance. Donc d’une manière générale que le cadrage macro-économique, le budget et la balance de paiement soient dans un bon tempo.
Révolu donc le temps où la jeunesse fut considérée comme étant le ventre mou, le maillon faible durant toutes les précédentes phases de planification qu’a connu notre nation. Ainsi, la jeunesse était en marge durant tous les trois temps fort de la trajectoire économique de notre pays.
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L’armée malienne doit être soutenue en vue de sauver le Sahel d'une déstabilisation programmée : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
Certains esprits accusent l'armée malienne de ne pas pouvoir bouter hors de son pays, les Djihadistes et autres cessionistes , mais elle est toujours prompte aux coups d'Etat.
C'est vraiment une vision très courte, étriquée de la situation au Mali.
Comment le régime de IBK a été débarqué par l'armée malienne ?
Tout est parti d'une mauvaise gouvernance reconnue par la communauté internationale.
Près de trente-deux députés ont été déclarés frauduleusement gagnants des élections législatives par la cour constitutionnelle démissionnaire, qui avait reconnu à son temps sa faute.
Des allocations des ressources financières destinées aux achats d’armes pour faire face aux Djihadistes et aux autres cessionistes , avaient été détournées .
Un mouvement de la société civile composé des partis politiques, des syndicats, des acteurs de la société civile, avait organisé des manifestations des rues pour exiger le départ du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.
Les forces de défense et de sécurité avaient tiré sur les manifestants civils, plus de cinquante morts enregistrés.
L’armée malienne avait décidé de prendre ses responsabilités pour éviter au pays un chaos.
L’armée malienne avait mis fin au régime de IBK, sans effusion de sang, la constitution est maintenue, une nouvelle cour constitutionnelle également, avait été instituée.
Suite à la démission du IBK, l’armée s'était donnée trois ans pour assainir la situation.
La France avait exercé des pressions pour que la période de la transition démocratique soit écourtée à dix-huit mois, avec comme civil ou un ancien militaire à la tête de la transition, et un civil premier ministre, chef du gouvernement.
Les militaires maliens avaient accepté de faire la concession, avaient accédé à la demande de la CEDEAO.
Les militaires maliens ont constaté par la suite que les cessionistes et les Djihadistes, étaient plus armés que l'armée régulière malienne, chaque fois, en conseil des ministres qu'ils initient un projet de contrat afin d'équiper conséquemment les forces armées maliennes, ils se trouvaient bloqués par le président de la transition et son premier ministre.
En fins stratèges, ils ont passé outre, ils ont ficelé un projet de commande d'armements militaires pour inverser l'équilibre de force avec les Djihadistes et les autres mouvements des rébellions, lourdement armés par une puissance ex colonisatrice.
Le président de la transition à l'occasion d'un sommet France- Afrique, en France, a dévoilé le secret défense du Mali à la France.
De retour au Mali, il a procédé à un large remaniement du gouvernement sans consulter les militaires en violant ainsi la charte de la transition.
En réalité cette troisième crise a été provoquée par le président de la transition qui a agit contre les intérêts du Mali.
Ce qui devrait arriver arrivait.
Le Colonel Assimi Goïta et ses compagnons d’armes, en concertation avec la société civile ont pris leurs responsabilités pour sauver le Mali, et le reste de la sous-région du SAHEL de la déstabilisation savamment organisée avec la complicité de certains chefs d'Etat africains, chevaux de troie d'une puissance excolonisatrice.
Une analyse critique sérieuse de la situation du Mali est plus que nécessaire avant de prendre une position opportuniste.
C'est un grand enjeu qui se dessine au SAHEL.
La France n'a pas d'amis, le général De Gaulle l'avait dit, elle n'a que des intérêts à défendre.
Si le Mali tombe dans la déstabilisation telle que dessinée par certains stratèges d'une puissance ex colonisatrice, tout le reste du Sahel suivra.
Ce qui s'est passé au Tchad avec la disparition du Maréchal du TCHAD Idriss DEBY ITNO, procède du même scénario.
La junte militaire malienne pour le moment cherche à s'armer et changer d'alliance, pour bouter les terroristes et autres cessionistes hors de son territoire.
Les militaires maliens savent ce qu'ils font, ils ont besoin du soutien indéfectible de toute l'Afrique pour mettre en échec ce sinistre projet de la balkanisation du Sahel.
Faisons donc très attention aux jugements hâtifs sur la junte militaire malienne.
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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L’armée malienne récupère Kidal : C’est fait, sans l’Armée française
Le 14 novembre 2023, l’Armée malienne est entrée à Kidal. Et cela après le départ, exigé par les colonels de Bamako, de l’Armée française, les militaires de Barkhane et la MINUSMA, la mission de stabilisation des Nations Unies. Cette opération a été de bout en bout initiée et conduite par les militaires maliens. Preuve que les dirigeants militaires de Bamako ne sont pas des officiers qui ont préféré les salons et les privilèges du pouvoir politique au lieu du terrain comme le disait le président nigérien déchu, Bazoum Mohamed. Preuve aussi que les armées du Sahel ne sont pas moins fortes que les terroristes et leurs alliés les rebelles. Preuve enfin que les dirigeants actuels du Mali sont des patriotes. N’en déplaise à l’ancien ministre des Affaires étrangères du Niger, Massaoudou Hassoumi, et les avocats du régime déchu qui ont passé le plus clair de leur temps à qualifier les dirigeants du pays de Soundjata Keita de populistes. Cette prise de Kidal est un coup dur pour l’agenda des Français. Très tôt, dans la perspective des indépendances, des lobbies ont caressé le voeu de la création un Etat blanc au Sahara. La deuxième guerre mondiale qui a dévasté la France mettra en veilleuse cette tentative. La reconstruction étant le principal objectif. Il y avait aussi l’Algérie qui constituait un épouvantail. Des rebellions ont été suscitées et financées avec pour objectif la création d’un Etat pour un groupe ethnique. Elles ont toutes fini par des accords de paix avec essentiellement le parrainage de l’Algérie qui voyait d’un mauvais oeil la création d’un Etat dont les habitants sont de la même identité que les Berbères algériens qui ont des velléités séparatistes. Et depuis ce projet de création de l’Etat du Sahara fut abandonnée. Il a fallu l’agression et le démembrement de la Libye pour l’idée refasse surface. On savait que le guide libyen entretenait une légion armée composé essentiellement de Touaregs. La France proposera à cette légion d’abandonner Kadhafi et de retourner au Mali pour qu’il y soit créé l’Etat de l’Azawad faisant ainsi un enfant dans le dos du président Amadou Toumani Touré qui ne refusait à l’ancienne métropole. Les séparatistes seront armés et financés pour s’emparer d’une partie importante du territoire malien. Ils seront supplantés par les islamistes. Devant les développements inattendus, la France décide d’intervenir. En 2013, les Djihadistes sont chassés de presque toutes villes du nord. L’Armée malienne y fait son entrée sauf à Kidal. L’Armée française empêche les FAMA d’entrer à Kidal où se sont retrouvés tous les combattants des mouvements séparatistes. La ville est administrée par ces mouvements qui sont aidés par les militaires français. A tous points de vue, Kidal ressemble à l’embryon de la capitale d’un Etat. Avec la bénédiction de la France et sous le parrainage de l’Algérie, des accords ont été signés. Des accords qui donnent l’impression de prendre en charge une partie des Maliens au détriment du plus grand nombre. Les nègres doivent travailler pour prendre certains en charge. Le contribuable malien devait fournir les moyens pour la dotation en infrastructures d’une zone qui à terme réclamera son indépendance. Des accords pour donner le temps aux séparatistes de se préparer. Comme ce fut le cas des accords entre l’Ukraine et la Russie qui a simplement pour objectif de donner le temps à l’Ukraine de se préparer pour la guerre contre la Russie. C’est l’ancienne Chancelière allemande qui l’a dit. La reconquête de Kidal par l’Armée malienne est aussi capitale dans la lutte contre le terrorisme. Base arrière des terroristes, Kidal est aussi un marché où est vendu le bétail enlevé dans tout le Sahel. Cette ville est aussi le lieu de tous les trafics qui financent les groupes armés qui écument la zone. Cette prise de Kidal est enfin un clap de fin pour l’agenda des Français qui ont fini par se découvrir avec la sortie du ministre de la Défense Français qui dit que du Mali naîtront l’Azawad et le Macina. Le Mali devrait être la Yougoslavie du Sahel.
Modibo
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L’arrestation de Ali Idrissa et des autres acteurs de la société civile : Une réaction de la population et de la communauté internationale pour la libération de nos vaillants compatriotes est plus qu'urgente
Ce n’est pas la première fois que le régime tente de museler les acteurs de la société civile. Le 20 mai 2017 déjà, une interpellation de Ali Idrissa a été opérée mais quelques heures après sous la pression, il a été libéré. Aujourd’hui, pris de panique face au mécontentement général, le pouvoir décide de jouer son va-tout en arrêtant collectivement et sans mandat judiciaire les acteurs de la société civile pour montrer ses muscles. Au lieu d’écouter l’opinion et de se mettre à la table de négociation comme d’autres régimes l’ont fait, avant eux, le pouvoir se radicalise en espérant tenir au silence, pour les années à venir, le peuple nigérien.
Et l’arrestation de Ali Idrissa et des autres acteurs de la société civile, suivies de simulacres d’auditions judiciaires et de déportations, ne font qu’attester des dérives autocratiques d’une frange de la majorité au pouvoir. Faudrait-il le rappeler, Ali Idrissa et les autres acteurs de la société civile déportés, ont été de tous les combats pour la démocratie et les droits des plus faibles au Niger. En 2005 déjà, ils étaient au front pour empêcher la mise en œuvre de mesures impopulaires contre les populations du Niger. Le gouvernement a reculé de peur d’un embrasement social.
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L’arrivée de Mohamed Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance, pire...
L’arrivée de Mohamed Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance. Pire, par-delà les discours qui pourraient vite se révéler lassants et embêtants, il n’y a eu aucun changement dans la politique gouvernementale...
À l’allure où les choses se passent, si Bazoum ne fait pas attention, il risque fort d’inaugurer un magistère d’une rare médiocrité. Si son prédécesseur a fait le choix, clair, de gouverner dans le mépris de ses concitoyens et l’insouciance vis-à-vis de leurs préoccupations, Bazoum Mohamed a plutôt entamé son affaire avec moins de froid dans ses relations avec ses compatriotes. La différence est notable, mais pour certains militants du Pnds et autres opportunistes, le fait de relever cette différence s’inscrit dans une volonté de manipulation. Il ne s’agirait, ni plus ni moins que de chercher à opposer Bazoum à Issoufou, et donc, à semer les graines de la division au sein des camarades. Ah ! C’est vraiment lamentable de voir les choses de façon si simpliste.
Bazoum Mohamed, et c’est certainement loin d’être une simple vue de l’esprit, est différent de Mahamadou Issoufou. C’est certain, il n’a pas la même perception des rapports humains, politiques, que Issoufou. Il n’a pas, non plus, les mêmes rapports avec les détournements des deniers publics, la corruption et les infractions assimilées. Cependant, il faut savoir raison garder et se souvenir du personnage de Bazoum dans le système issoufien, particulièrement sa position et son opinion sur le scandale du ministère de la Défense. En un mot, il faut éviter de tirer des conclusions hâtives.
Si l’actuel président présente des aspects encourageants qui motivent à lui accorder le bénéfice du doute quant à ses desseins réels, il ne peut toutefois tirer en longueur le délai de grâce dont il bénéficie. Au nom, essentiellement, de ses premiers pas, jugés sans pareil avec les caractéristiques de la gouvernance issoufienne. Si ses premiers pas sonnent comme une remise en cause de son prédécesseur et de ses façons de faire, la suite pourrait être plus compliquée pour Bazoum. Est-il réellement en mesure de lutter contre la corruption ? Il faut en douter, disent certains tandis que d’autres estiment qu’il a fait suffisamment montre d’indices probants.
Au regard de leur impatience à voir la fin de ce système de corruption et de détournements des deniers publics qui a ruiné le Niger, les Nigériens n’accorderont pas un an ou même six mois pour juger de la sincérité de Bazzoum Mohamed. Ils veulent un résultat dans les plus brefs délais. Et si Bazoum traîne les pieds, la sentence est toute connue : c’est parce qu’il n’est pas lui-même clean. L’arrivée de Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance. Pire, par-delà les discours du Président Bazoum qui pourraient vite se révéler lassants et embêtants, il n’y a eu aucun changement dans la politique gouvernementale.
La lutte contre la corruption n’a pas encore apporté quelque chose en termes de reddition de comptes et de recouvrements des montants détournés, la politique sociale n’a pas changé, l’ergonomie du budget national étant toujours celle de la loi de finances 2018, le pétrole reste l’affaire de Mahamadou Issoufou, les auteurs, coauteurs et complices de l’affaire de la Défense dorment sur leurs milliards détournés, etc. Bazoum, jusqu’ici, s’est contenté de passer quelques petits coups de pinceau, sans prendre, ne serait-ce que le moindre engagement par rapport aux grands enjeux.
Bazoum Mohamed, jusqu’à preuve du contraire, a réussi à éveiller l’espoir chez ses compatriotes. Mais, pour quelqu’un qui a dit et répété sa volonté de mener une lutte sans merci contre la corruption, il reste bien engourdi face aux grands dossiers. Il y en a tellement qu’il n’a que l’embarras du choix. Outre le dossier de la lutte contre la corruption, Bazoum Mohamed doit, pour convaincre et avancer, procéder à une redistribution des ressources budgétaires suivant les orientations naturelles d’un socialiste. Il doit faire revisiter la loi de finances et ramener au goût du jour certaines choses chères aux populations, notamment la non-imposition de certaines catégories de produits importés. Si Bazoum garde le statuquo sur ces questions de très grande importance, c’est qu’il compte assurément garantir la continuité.
BONKANO
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L’art culinaire traditionnel au Niger : Un patrimoine culturel à sauvegarder et valoriser
Le ‘’Tchoukoubouss’’, le ‘’Brabuskou’’ ; le ‘’Kurbakurba’’, la pâte de mil ; le ‘’Mottolbali’’ ; le Surundu-Karasu ; le ‘’sori’’ ; le ‘’tukudi’’ ; le ‘’fankkasu’’ ; le ‘’kopto’’ ; la ‘’sauce fakou’’ ; le ‘’malkou’’ ; le ‘’Taguilguilé’’ le ‘’Touyo’’ ; l’Alkaki, ; le Kilichi, etc. sont des mets locaux qui caractérisent l’identité culinaire nigérienne. Ces éléments traditionnels issus d’une gamme importante de l’art culinaire nigérien prouvent à suffisance combien le patrimoine culturel immatériel nigérien est riche. Malgré la modernisation et les mutations socio-culturelles, des nigériens utilisent les connaissances et pratiques, les savoir-faire liés à la tradition pour se nourrir quotidiennement avec une alimentation 100% nigérienne. Ainsi, il appartient au nigériens de créer les conditions nécessaires dans un esprit patriotique de sauvegarder et valoriser les arts culinaires qui constituent en partie intégrante notre identité.
A Niamey, certains restaurants privilégient les mets traditionnels. C’est le cas aux restaurants Karasu, Foyer Aliya, Seret Africain, etc. Dans ces restaurants, la gastronomie nigérienne constitue le menu quotidien. Au-delà de la création de l’emploi pour la jeunesse et la participation au développement économique du pays, ces restaurants font la fierté du Niger en termes de sauvegarde du patrimoine culturel.
Situé en plein centre-ville (en face du Stade Général Seyni Kountché) de Niamey, le restaurant ‘‘Karasu’’, créé en 2020 par Hadjia Halima Mamane, propose des mets nigériens à toutes les heures de la journée. Selon M. Abdouramane Assoumane, travailleur à Karasu, leur restaurant est typiquement nigérien avec une vision qui consiste à promouvoir la culture nigérienne. « Nous voulons ce restaurant comme une identité pour l’art culinaire nigérien. Nous avons fait en sorte que ce restaurant puisse refléter toutes les régions du Niger. Nous avons fait en sorte qu’on puisse refléter l’identité culinaire de toutes les communautés du pays, avec des mets de toutes les localités du Niger », explique M. Abdouramane Assoumane. « Nous présentons ainsi toutes les spécialités nigériennes aux clients. Nous essayons de valoriser la gastronomie nigérienne. Tout celui qui a envie de manger des plats nigériens peut en trouver celui qui lui convient », assure-t-il.
L’art culinaire, une identité
Mme Rakiyatou Boubacar prépare régulièrement des mets traditionnels. Chez elle, la pâte de farine du mille, kourba-kourba occupe une place importante. « J’aime beaucoup les plats traditionnels. Surtout ceux qui se préparent à base du mil. Nous avons beaucoup de facilité pour la préparation de ce genre de plat. Nous avons besoin juste d’une quarantaine de minute pour le processus de préparation. C’est un plat très prisé pour son caractère typique et moins coûteux », soutient Mme Rakiyatou Boubacar. « Quand c’est bien préparé, ce plat n’envie rien aux autres mets, surtout quand il est accompagné d’une bonne sauce traditionnelle. De nos jours, beaucoup de femmes ont de la peine à préparer ces genres de plat à cause de leurs exigences. Mais les gens aiment ces plats traditionnels», témoigne Mme Boubacar.
Pour la promotrice du restaurant Secret Africain, situé au quartier Dangao, les plats traditionnels dans leur originalité sont peu présents dans les restaurants à Niamey, d’où son choix de faire la cuisine nigérienne à base des produits locaux. Ces plats sont faits à base de céréales mil, maïs, riz, salades et sauces colorées avec des légumes de saison. Sans oublier le couscous mélangé avec des feuilles de Moringa, appelé communément« dembou ». Cette dame a le secret de la cuisine nigérienne. « Pour la préparation de ces bons mets, il me faut tout un ensemble de techniques de préparation d’aliments en vue de garder leur originalité », explique la promotrice du restaurant Secret Africain.
Elle regrette le manque de soutien voir l’abandon de la part des autorités pour ce secteur. Selon elle, les autorités doivent soutenir le secteur de la culture en général et l’art culinaire en particulier afin de favoriser la transmission de génération en génération. Si l’art culinaire traditionnel est valorisé, précise-t-elle, c’est la population qui en bénéficie.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)
Lire aussi >>> Traditions culinaires : Les recettes de nos grands-mères signent leur retour dans les assiettes
Les jeunes nigériens découvrent de plus en plus avec bonheur une amélioration significative dans leurs assiettes. Et pour cause, avec la valorisation des produits locaux par les femmes, les plus jeunes se délectent enfin de saveurs authentiques qui appartiennent au riche patrimoine culinaire du Niger. La transformation des aliments et condiments entrant dans la préparation de ces mets de grand-mère a certes joué un rôle dans cette promotion surprise, mais c’est surtout l’engouement des classes les plus nanties de la société et l’ouverture de plusieurs restaurants de haut standing qui a encouragé le développement et à la modernisation du registre culinaire traditionnel au Niger. Mais cela doit se faire sans impact sur le goût et les produits utilisés dans le code culinaire traditionnel.
Pour démontrer l’importance de la transformation agro- alimentaire dans le développement de la tradition culinaire au Niger, Mme Fatouma Moussa, présidente du groupement Himma qui œuvre pour la promotion des mets traditionnels au Niger, rappelle les étapes que les femmes devaient accomplir, seulement quel-ques décennies auparavant, pour nourrir leurs familles. « Avant, dit-elle, la femme doit se lever de bonne heure, prendre les épis de mil dans le grenier, les mettre dans un mortier ou les battre à la main avec un bâton pour séparer les graines de l’épi, le vanner, le décortiquer pour enlever le son des graines, vanner encore, le moudre, tamiser et ré-tamiser la farine obtenue avant de préparer son "touwo", un plat traditionnel qui est une purée de céréales très dure après la cuisson ».
La présidente du groupement Himma, se réjouit que tout soit devenu « plus simple et pratique » avec la transformation agroalimentaire et l’utilisation du gaz butane dans de nombreux foyers, y compris dans des zones rurales.
Mme Fatouma Moussa, une des premières figures pionnières du secteur, précise que la transformation des aliments par les femmes a réellement commencé avec l'organisation des femmes en groupements par le projet « Mata Masu Dubara ». Grace à cet encadrement, les femmes ont pu réfléchir sur les difficultés qu'elles rencontraient quotidiennement et qui les empêchaient de préparer de bons plats traditionnels pour leurs familles. « La valorisation de la transformation des produits alimentaires et des condiments a énormément facilité la cuisson des plats traditionnels », se réjouit-elle tout en se félicitant de l’achat des produits transformés par des personnalités et par des personnes relativement riches. « C'est aujourd'hui ces genres de personnes qui sont friandes de nos produits locaux transformés qui rentrent dans la fabrication des mets traditionnels, surtout les hommes », dit-elle.
La transformation agroalimentaire et la disponibilité des produits tout au long de l’année sur les différents marchés des villes à travers le pays a aussi permis d’intéresser des restaurants de grand standing. D’où l’ouverture de plusieurs établissements qui ne servent que des mets traditionnels typiquement nigériens ou qui en font le principal fond de leur commerce. Ces établissements participent également, le plus souvent, à la distribution des produits transformés chez leurs clients. « Combinée à l’organisation de concours culinaires, la transformation a permis de redorer le blason de la cuisine traditionnelle nigérienne. Il y'a encore peu de temps, beaucoup de jeune filles Nigériennes ne savaient pas faire des sauces de "Tabbaneyze" et de "Tori". Maintenant grâce aux concours, elles apprennent que ces mets de nos grands-mères peuvent aussi rivaliser valablement dans des compétitions de gastronomie », a indiqué la présidente du groupe Himma.
Pour les femmes transformatrices, l’avenir est prometteur et dans peu de temps l'art culinaire traditionnel arrivera à prendre le dessus sur les autres types de mets, surtout les mets gras et riches qui nous viennent des pays côtiers. « Cet optimisme est dû au fait que de plus en plus de personnes prennent conscience que les exhausteurs d'arômes artificiels peuvent provoquer beaucoup de maladies et se rabattent sur les équivalents traditionnels et naturels, soutient Mme Fatouma Moussa. Nous pensons donc que la multiplication des maladies liées aux habitudes alimentaires va contraindre la population à se tourner vers les mets traditionnels ». Elle fait savoir que l’initiation de plus en plus de Nigériennes et de Nigériens à la cuisson des mets traditionnels « peut être d'un grand apport pour la santé publique des populations locales ». Elle lance donc un appel urgent aux jeunes pour qu'ils se détournent de la consommation excessive d'huile, de piment et de purée de tomate concentrée industrielle.
Mme Fatouma Moussa demande également aux jeunes filles de se rapprocher de leurs mères pour apprendre la préparation des mets traditionnels car aujourd'hui « nous voyons beaucoup de chefs de familles qui sont réduits à acheter les mets traditionnels dans la rue parce que leurs femmes ne savent pas les préparer ». Il est important à ses yeux que l’ensemble des femmes nigériennes soient à mesure de cuisiner les plats traditionnels. « Nous lançons un appel à toutes les femmes de répondre quand on vient leur demander de soutenir la valorisation de nos mets traditionnels », conclut-elle.
Souleymane Yahaya(onep)
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L’audio qui demande un tazartche rose, un jeu de cache-cache au sein du PNDS ?
L’on ne peut connaitre et apprécier les hommes que lorsqu’ils changent de position. Dans l’inconfort, ils ont toujours prétendu qu’ils pouvaient être capables du meilleur, prêchant les bonnes manières et proscrivant les mauvaises. Mais dès lors qu’ils changent de position, ils oublient leurs professions de foi, tombant comme par malédiction dans les mêmes travers, cultivant et propageant les mêmes tares. Trompant sur des intentions, on les découvre souvent pires. Comme il en a été ainsi avec les socialistes, grands défenseurs de la démocratie et de la bonne gouvernance devant l’Eternel ! C’est avec eux que les Nigériens ont le plus connu la prison, la Police Judiciaire, l’exclusion, des manifestations férocement réprimées dans le sang, des manifestations interdites, bref tout le mal qu’on peut faire à la démocratie et qu’ils avaient décrié alors qu’ils étaient des opposants intraitables et intrépides. En vérité, ils ne croyaient pas à ce qu’ils disaient.
Des promesses déjà oubliées ?
On se rappelle que pour calmer le jeu dans un pays qu’une élection controversée prédestinait à des turbulences dangereuses, le président Issoufou rassurait, comme Tandja l’avait aussi fait en faisant ce conte de la table desservie, qu’il s’en ira après son deuxième mandat pas très catholique, faut-il le rappeler. Mais les Nigériens avaient écouté l’annonce sans y croire. Le socialisme est berneur. Et pour cause, c’était quand même le même qui disait, à la veille des élections de 2016 qu’une élection truquée, tropicalisée serait son échec personnel et s’en plain. drait de rester au pouvoir par un tel moyen. Bluff. On sait la suite : c’est ce qu’il a fini par avoir, sans en souffrir, s’en félicitant d’ailleurs quand, dans la précipitation, il s’était activé à organiser son investiture mais sans réussir à donner à l’événement sa brillantine. C’est dans cette situation qu’un vocal diffusé par les réseaux sociaux et qui serait venu de Zinder où pour avoir fait le constat du travail d’hercule qu’Issoufou Mahamadou aurait réalisé au grand bonheur des Nigériens, appelait le président à rempiler pour un troisième mandat. Est-ce le scénario à la Tazartché qui commence ? La seule différence pouvant être que les nouveaux scénaristes du nouveau film, ont pensé qu’il faut se réveiller plus tôt et ne pas attendre le dernier moment pour tâter le terrain. On se rappellent qu’avant que Tandja n’y prenne goût c’est d’abord des groupes qui lui avaient passés – s’ils n’étaient pas instrumentalisés – l’appétit de la continuation avant qu’il ne sorte des bois pour annoncer qu’il ne peut pas ne pas répondre à l’appel paternaliste du peuple souverain. Le film changera de nom mais il est construit sur le même scénario. Mais alors, comme Tandja, Issoufou, peut-il oublié sa parole de partir en 2021 ?
Des signes qui ne trompent pas
L’on sait le culte de la personnalité qui entoure le personnage pour ses obligés qui n’arrêtent de le louer et de le présenter comme un incomparable. Quel temps n’avaiton pas passé à présenter sur la télévision nationale devenue une télévision de propagande pour magnifier l’homme en exhibant des réalisations « pharaoniques » comme ce dernier échangeur « qu’on aura jamais vu et qui aurait radicalement changé la physionomie de la capitale. De telles manières de présenter un homme qui est pourtant en passe de partir dans moins de trois ans, ne peuvent avoir que des mobiles cachés. Et on voit le sacrement sortir des nues : le messie doit revenir….
Aussi, depuis qu’un fils, pour la première fois dans l’histoire politique du pays, sans pudeur, est mêlé à la gestion du pouvoir, intégrant le cabinet de la présidence, des observateurs ont vu un signe d’une oligarchie naissante dans une démocratie abâtardie.
Le fait même qu’il n’y ait pas de réaction officielle, pourrait corroborer la thèse du désir du troisième mandat surtout que des partenaires ne seraient plus regardants par rapport à ces « petits principes » d’autant Merkel et Poutine peuvent, sans problème de conscience, se donner un quatrième mandant. Et puis, en Afrique même, cela semble être dans l’air du temps. Le Cameroun, le Tchad et le Gabon l’ont réussi. Kabila fils et Eyadema fils sont dans la résistance, pour tirer aussi leur jackpot. Alors qui est fou ? Le pouvoir est doux, dey ! Et ce n’est pas une première dame qui dira le contraire.
La bombe est donc lâchée. Si ailleurs des gens ont osé le même jeu dangereux avec plus ou moins de succès quand on sait que ces pays sont au bord de l’implosion, peut-on croire qu’au Niger, Issoufou pourra réussir, là où Tandja qui a en plus un passé militaire solide, a dramatiquement échoué. Wait and see.
Les mêmes mises en scène
Des jeunes de Zinder, peut-être instrumentalisés aussi, communiquent au président cette envie de s’incruster au pouvoir surtout que, comme avec l’autre, les mêmes courtisans zélés desquels Dame Bazèye, valeureuse et intègre, l’appelait à se méfier un 7 avril 2011, pourrait lui faire comprendre qu’il n’y a aujourd’hui sur l’échiquier aucun homme d’envergure, autre que lui, le grand protecteur, à qui on pourrait confier le pays en 2021 pour ne pas l’exposer à tous les dangers. Dans la pénurie supposée d’hommes valables, c’est sauver un pays et se sacrifier pour un peuple en mal de leaders que d’accepter alors de rester et surtout pour « parachever des chantiers d’envergure pour le pays ». Comment d’ailleurs – pour te communiquer mon ironie lecteur – peut-on accepter qu’un pays se débarrasse au nom de convenances constitutionnelles alors absurdes d’un aussi grand bâtisseur hors pair ? Puis, les laudateurs, devront investir les médias pour dire tout le bien de l’homme, tout ce qu’il a fait d’exceptionnel et de gigantesque pour le pays. Peut-être même pourra-t-il compter sur un Ben Omar qui a une grande expérience en la matière pour vanter même sans guitare les hauts faits du régime qui se limiterait à la seule personne du messie. L’on sait que les socialistes n’ont jamais reculé en face de leurs projets. Et ils foncent toujours en kamikazes téméraires. S’ils se terrent, laissant, un autre audio répondre, pour démentir la première, disant même ne pas reconnaitre des militants, alors il y a anguille sous roche.
Les socialistes sont venus tout tenter depuis qu’ils auraient conquis et annexé le Niger
Que n’avaient-ils pas essayé et tenté dans ce pays ? Ils ont emprisonné des hommes que des partenaires avaient félicités pour leur gestion qu’une enquête de gendarmerie a également innocentée, ils avaient emprisonné des leaders de la société civile, sans jamais écouter aucune des voix qui appellent à leur libération. Que ne peuvent-ils pas tenter encore dans le pays car pour eux, les Nigériens semblent être ce peuple moutonnier, incapable de se battre et de se défendre.
Après tout, pourquoi ne pas caresser ce rêve qui est passé à la tête de beaucoup d’autres Africains puisque surtout, l’on a essayé le hold-up du 20 mars 2016 et l’on l’a réussi, même si c’était sans art ? La chose est d’autant plus tentante et jouable qu’en amont on a eu l’intelligence de se tailler des textes électoraux sur mesure et d’installer une CENI marionnette dans laquelle, l’on a pris soin, de n’avoir que des hommes acquis à la cause du système. Les alliés sont écartés. Et les opposants, par le jeu mesquin du nombre n’y serviront que de faire-valoir. Kiishin Kassa, n’a pas tort de demander dès aujourd’hui de proclamer les résultats de 2021 qui sont d’ores et déjà connues.
Sans doute que depuis que ce vocal est tombé du ciel, le sieur Bazoum a commencé à douter. Ces autoroutes qu’on semble construire qui conduisent à la présidence en 2021, ce n’est pas pour ses beaux yeux. Si l’on garde encore Albadé et Seini, frustrant d’autres petits alliés pour les pousser à la porte, c’est sans doute pour déblayer le terrain car ces deux forces à l’opposition pourraient gâcher l’aventure annoncée. Tous les Nigériens commencent à voir clair. Et la raison principale, tout le monde la connait : ces hommes ont trop gaffé et ils ont peur de répondre de leurs actes. Qu’un autre vienne, ne fait pas leur affaire. Il faut à tout prix rester au pouvoir pour assurer des arrières. L’instinct de conservation oblige.
Les Nigériens accepteront-il la combine ?
Ce n’est pas si certain car, le Niger reste le Niger. On voit déjà des hommes et des femmes de dignité se désolidariser de la gestion des Renaissants, regagnant peu à peu les forces en lutte contre un système qui vise à aristocratiser le pouvoir au Niger. C’est d’ailleurs une insulte que de vouloir faire croire à un peuple qu’il n’a qu’un seul homme valable alors même qu’on le sait, personne, fut-il un messie imaginaire, ne peut être indispensable au pays. Des hommes ont passé et le Niger demeure. D’autres passeront, le Niger demeurera !
Le parti n’a pas osé piper mot de cet appel sournois
Le parti de Bazoum est-il dans le doute ? Commence-t-il à avoir peur ? C’est sans doute parce qu’une telle intention si elle couve dans certains milieux du pouvoir, risque à terme de faire exploser le parti présidentiel et corrélativement l’alliance au pouvoir qui pourrait commencer à comprendre qu’il ne doit pas se battre pour un jeu de cache-cache au sein du PNDS ? un homme mais pour un pays et des principes. Certains, depuis longtemps, sans doute les plus avisés de la lecture du champ politique nigérien, avaient rassuré que Bazoum, héritier naturel du parti – peut-être pas naturel – pour briguer la magistrature suprême en portant les couleurs du parti rose, n’avait aucune chance d’avoir ce couronnement. Pour mettre les chances de son côté, ayant sans doute compris qu’il pouvait être roulé dans la farine, il s’était résolu à se faire le grand boxeur du régime, tapant sur tout ce qui bouge à l’opposition, dans les médias et dans la société civile. Il mettait alors ses « muscles » que lui donnait l’Intérieur au service de son régime, marchant sur tout ce qui résiste pour anéantir toute contestation et rassurer ainsi le Boss de son utilité à la stabilité de son règne et peutêtre pouvoir compter sur le devoir de gratitude de celui qu’il servait tout en détruisant son image de présidentiable qu’il aurait pu mieux soigner. Il a conscience qu’il y a beaucoup de pavés sur sa route. Peut-être même que dans la perspective du Tazartché rose, il aura compris qu’un intrus, pourrait aussi lui jouer de sales tours quand, le Lion fatigué du pouvoir et qui voudrait quelque repos mériter, pourrait être ensuite tenté par le désir de passer la main à un héritier biologique, à un fils qui est resté dans les arcanes du pouvoir pour regarder comment un père a pu « commander » les Nigériens même quand ils semblent ne pas vouloir de sa gestion.
Bref, cet audio est une alerte. Il revient aux Nigériens de décider. L’oligarchie ou la démocratie ? Un adage du terroir avertit que c’est dès le temps des conquêtes que l’on évite de tomber dans la servilité. Au peuple de décider !
AI
13 juin 2018
Publié le 28 mai 2018
Source : Le Canard en Furie
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L’avenir a besoin de la Cour Constitutionnelle au Niger : Par Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour

La Cour Constitutionnelle du Niger vient de rendre un arrêt de rejet n. 10/CC/ME en date du 08 décembre 2020 en décidant comme étant mal fondée la requête d’un candidat à l’élection présidentielle, laquelle requête tendait à déclarer principalement l’inéligibilité du candidat du Parti majoritaire au Pouvoir.
Cet arrêt intervient à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle dans une ambiance peu commode pour l’image du pays. En effet, de l’analyse dudit arrêt, ressort un constat basé sur le mimétisme juridique et sur l’exercice flexible du pouvoir juridictionnel de la Cour Constitutionnelle.
1. Le Mimétisme juridique de la Cour Constitutionnelle
Le Mimétisme se traduit par l’appréciation sélective des faits et des actes de la procédure et enfin par la dévolution du pouvoir d’investigation.
A. L’appréciation sélective des faits et des actes de procédure par la Cour Constitutionnelle
La Cour a fait état dans son premier considérant en la forme de l’arrêt que la requête a été enregistrée le 02 décembre 2020 sur le numéro 36 à son greffe. Elle ajoute dans le premier motif au fond que le dossier de la procédure de sa saisine a été porté à sa connaissance dans la soirée du 04 décembre 2020. Qu’en tenant compte de cette date et des investigations menées en son siège et en dehors de celui-ci, la Cour s’est trouvée dans l’impossibilité matérielle de rendre son arrêt dans les délais impartis de quarante heures pour traiter les réclamations portant sur l’éligibilité d’un candidat.
Partant de ce raisonnement, on constate la différence que fait la Cour entre la date de l’enregistrement d’une requête à son greffe et la prise de la connaissance du dossier de la procédure. Il faut noter que cette différence est superflue, car c’est par l’enregistrement ou le dépôt d’une requête au greffe que la Cour est saisie de tout le contentieux.
L’article 22 du règlement intérieur fait obligation au Greffier en Chef de transmettre aussitôt toute requête qu’il a enregistrée au Président de la Cour Constitutionnelle.[i] Nul ne peut douter des diligences de rigueur du Greffe, surtout pour une affaire concernant la candidature à l’élection présidentielle.
La Cour fait état du mémoire en défense du représentant du candidat du Parti majoritaire au pouvoir en date du 03 décembre 2020. Cette précision implique la connaissance de la requête et la réplique par ledit représentant avant même la Cour. La curiosité procédurale est de comprendre la logique de porter la requête en question à la connaissance de la partie défenderesse par la Cour Constitutionnelle avant que cette dernière ne soit elle-même au courant du contenu du dossier de la procédure. Il y a lieu de noter la diligence exemplaire de la partie défenderesse tant par son mémoire en défense qu’aux éléments de réponses donnés à la Cour sur sa demande.
B. La dévolution du pouvoir d’investigation de la Cour Constitutionnelle
Il est du devoir de la Cour de mener des investigations sérieuses pour asseoir sa conviction dans une situation douteuse et de pleine de contradiction. Elle peut également déléguer cette mission à un de ses membres ou à toute autre personne compétente.
La Cour a rappelé que le requérant a en vain fait envoyé une sommation de dire au Tribunal de Grande Instance de Diffa pour s’assurer de la conformité de l’acte produit dans ses registres par le ministère d’huissier de justice dont procès-verbal est dressé et versé dans son dossier.
Elle puise ces éléments dans les pièces jointes à la requête, objet de sa saisine.
On constate dans les considérants 5 et 6 de l’arrêt que la Cour a délégué souverainement son pouvoir d’investigation au Président du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Diffa pour vérifier si le certificat de nationalité inscrit sur le registre de 1985 a bien été délivré au candidat du Parti majoritaire au Pouvoir. Les recherches effectuées par le TGI de diffa sont revenues infructueuses au motif que ses registres les plus récents sont de 2002, 2003, 2004 et 2005 et sont sur des cahiers de 200 pages.
Le TGI de Diffa ne justifie pas l’absence des registres antérieurs à 2002. Y a-t-il eu, vol, incendie, destruction des registres par Boko Haram ? Est-ce que les différentes missions d’inspection des juridictions par le Ministère de la Justice n’ont rien constaté au niveau du TGI de Diffa ? Pourquoi l’état de la tenue des registres est resté sans aucune mesure de reconstitution ?
Outre les recherches dans ses archives de 2016, la Cour Constitutionnelle a également demandé à la partie défenderesse des explications sur la discordance des numéros et la production de l’acte original ou à défaut la photocopie légalisée.
La partie défenderesse a mis en relief son ignorance et l’absence de souvenance sur la discordance des numéros. Toutefois une copie légalisée sans numéro a été produite dans le dossier de la Cour. Cette dernière s’est repliée sur la variation des numéros des deux certificats de nationalité dont la faute n’est pas imputable à l’intéressé pour fonder entre autres sa décision.
Une candidature à l’élection présidentielle a une importance, on ne peut plus importante, pour que la constitution du dossier ne soit pas prise à la légère.
Il est bien curieux de constater des variations et des discordances dans les éléments constitutifs du dossier pour un candidat habitué des élections depuis la 3e République et disposant non seulement d’un secrétariat aux élections, d’une direction de campagne mais aussi d’un Conseil, faisant partie des ténors du Barreau du Niger. La Cour n’a pas fait preuve de rigueur d’analyse et d’investigation approfondie en se limitant aux informations apparentes du TGI de Diffa et des pièces du dossier. D’où l’exercice flexible de son pouvoir juridictionnel.
2. L’exercice flexible du pouvoir juridictionnel par la Cour Constitutionnelle
Il est important de relever le conservatisme juridique des circonstances pour envisager des réformes de la Cour constitutionnelle.
A. Le Conservatisme juridique des circonstances de la Cour Constitutionnelle
La défense du candidat du Parti majoritaire au pouvoir invoque la caducité du certificat de notoriété de son client au motif qu’il a juste servi pour les besoins de scolarité et de bourses.
La Cour a passé sous silence ce moyen de défense au lieu de chercher à discuter sa pertinence argumentaire car le certificat de notoriété n’a pas une fonction circonstancielle. La photocopie légalisée du certificat de nationalité sans numéro dans le dossier n’a pas également suscité des questionnements dans l’exercice du pouvoir souverain décisionnel de la Cour constitutionnelle. De tout cela, la Cour déduit que rien n’est imputable à la partie défenderesse. Or il est bien connu que tout citoyen dispose d’un droit de rectification de ses actes d’état civil et surtout pour une candidature à l’élection présidentielle.
La rectification permet de corriger les erreurs sur un acte d’état civil et par là assurer l’inscrutabilité de l’éligibilité de la personne concernée. Il existe une procédure au sein de la Cour pour corriger des erreurs matérielles sur ses propres arrêts.
Une telle attention du législateur prouve suffisamment l’intérêt du droit à la rectification des actes personnels ou publics.
L’actif jurisprudentiel démontre quelques hésitations de libération et de création de la Cour constitutionnelle pour des affaires hautement politiques. Pour y remédier, des réformes s’imposent tant sur le plan de la composition que sur le fonctionnement de la Cour.
B. Les réformes du cadre juridique de la Cour constitutionnelle
Les excellentes conditions de travail sous l’épée du serment confessionnel doit assurer la plénitude et l’exercice effectif de toutes les prérogatives constitutionnelles de la Cour.
Cependant, on peut noter le caractère peu glorieux dans la manifestation de sa totale indépendance vis-à-vis de la classe politique et des attentes populaires.
C’est pourquoi, l’article 121 de la Constitution en vigueur concernant la proposition des deux représentants par le Président de la République et du Bureau de l’assemblée nationale doit être revu. Le texte indique la proposition des personnalités par les deux plus grands hauts responsables du pays sans préciser l’autorité ou le comité ad hoc appelé à entériner leur proposition.
Ce serait plus subtil d’y penser à un comité de sélection surtout que tous les candidats à la Cour sont appelés à produire un dossier comportant notamment un curriculum vitae qui permet de juger de leurs qualifications et expériences professionnelles accompagné de tous les documents probants ; un extrait du casier judiciaire ; un certificat de nationalité nigérienne.
Aussi est-il fondamental de revoir le nombre des membres de la Cour et la limitation à une seule procuration par conseiller lors de l’élection du Président et du Vice-Président.
En effet, comme le tirage au sort s'effectue en présence des sept (07) membres de la Cour, sauf cas de force majeure dûment constatée au procès-verbal, il est donc possible d’exiger la présence effective de tous les conseillers. L’article 7 du règlement intérieur sur le point du nombre de procuration par membre de la Cour doit être reformé. Il se pourrait que les deux représentants du Président de la République et du bureau de l’Assemblée nationale puissent disposer de deux procurations chacun pour déjà dégager une majorité de 4 sur 7.
Sept membres composent la Cour Constitutionnelle d’où la nécessité d’élargir le nombre de sept à neuf. L’arrêt commenté a relevé des tâches lourdes et énormes de la Cour au point où, elle se met en situation de ne pas respecter des délais légaux et impératifs.
Deux représentants proposés par le Chef de fil de l’Opposition politique et de l’Association nationale des municipalités du Niger sont à ajouter pour mieux respecter la logique démocratique. Le Chef de fil de l’Opposition politique a un statut particulier et déférant en droit positif, il est donc pertinent qu’il soit représenté.
Les municipalités sont le pivot de la démocratie locale et leur représentation pourra répondre à l’équilibre institutionnel. Retenons que la politique n’est pas une religion et le Droit non plus. Mais lorsque la politique rentre sur la scène judiciaire, le Droit sort par la petite porte. D’où, il est aussi important de retirer le serment confessionnel aux membres de la Cour Constitutionnelle. Son instauration par la classe politique d’après la 3e République relevait plus de la politique politicienne pour justifier l’absence de confiance aux responsables des organes républicains.
Cette question a été largement traitée dans la précédente publication sur les élections d’adieu au Niger mais aussi dans une revue du syndicat autonome des Magistrats du Niger sous la 5e République au premier mandat du défunt père de la Nation, le regretté Tandja Mamadou (Paix à l’âme de l’illustre disparu).
[i] Règlement intérieur de la Cour Constitutionnelle sur son site internet en date du 10 décembre 2020.
Par Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour
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L’Avenir du Niger : par M. Mahoumoudane AGHALI
« En commencant ces lignes je tiens à souhaiter aux Nigeriens une heureuse année 2018.Que les souffrances de chacun restent derrière nous »
En regardant à travers le monde, l’on se rend compte que la corruption et les trafics en tous genres, se déroulent beaucoup plus dans les pays à faible revenu par habitant que dans les pays développés. C’est pratiquement un système quasi officiel instauré à tous les niveaux de la société en Afrique.
Essayons de comprendre pourquoi ce fléau a pris tant d’ampleur dans ces pays sous développés. Il se pratique certes en Occident et en Asie, mais se limite à des affaires ponctuelles politico-économiques qui souvent, sont sanctionnées par la justice, quelque soit le rang social des concernés et ne touche ni l’administration, ni la société civile. Pourtant, en Afrique, tout le monde est corruptible. Du ministre au Juge, du journaliste au syndicaliste, du policier au douanier, du maire au gouverneur, du député au conseiller, du tablier au chauffeur du bus…en résumé, tous les habitants sans exception.
Qu’est-ce qui est responsable du déclenchement de cet incivisme ?
Chacun pour soi et son clan ?
On ne peut pas accuser la pauvreté individuelle car ceux qui sont riches s’y adonnent pour des montants plus élevés, plus que les pauvres.
On ne peut dire que c’est par manque de nationalisme, car au Niger par exemple, on est très attaché à sa région et par voie de conséquence à son pays.
Plusieurs pays, sous d’autres cieux, ont émergé uniquement par le travail, le travail véritable. L’exemple du Japon qui importe toutes les matières premières mais a développé une industrie de renommée mondiale et la Chine est plein d’enseignement.
Finalement alors, le meilleur moyen de combattre la corruption, n’est autre que le développement, fruit d’un travail sincère, motivé par le patriotisme et non le profit individuel. Il faut que le Niger détourne ses regards de l’extérieur en quete du gratuit ( qui n’en est pas un ). Il dispose d’assez de ressources naturelles pour se sortir du cycle infernal de la précarité des couches sociales vulnérables.
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- Catégorie : Société
L’avertissement du MNSD Nassara
Peu habitué aux tons durs, le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) de Seini Oumarou n’est pas allé cette fois de mains mortes pour répliquer au harcèlement dont il s’est dit victime. Cette sortie du parti de l’ancien Président Tandja vaut un avertissement !
« C’est pour la quatrième fois qu’une personnalité politique de la place se répand sur les médias pour s’en prendre au MNSD-NASSARA et à son Président. On se souviendra que peu après la décision du Bureau Politique National de rejoindre la majorité au pouvoir, le même personnage s’est invité sur les plateaux d’une certaine presse, pour accuser le Président du Parti de ‘‘corruption’’ sans jamais en apporter la moindre preuve ». Ainsi débute le communiqué de presse du MNSD Nassara, en date du 23 mai 2017. Qui est cette personnalité politique qui passe tout son temps à harceler Seini Oumarou et les siens ? De l’avis de nombreux observateurs, le profil du « diffamateur » ressemble beaucoup à Tamboura Issoufou du MNSD Nassara. Si cette information venait à se conformer, ce serait donc une affaire interne au « Grand baobab », le sieur Tamboura se réclamant toujours du parti de Seini Oumarou.
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- Catégorie : Politique
L’avocat français Bernard Vatier peine à défendre Salou Souleymane
Ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris et membre fondateur de la Fondation Chirac, l'avocat Bernard Vatier (cabinet Vatier & Associés) a toutes les peines du monde à assurer la défense de son client, Salou Souleymane, Ancien commandant de bord du Mont Baguezam, l’avion présidentiel sous les régimes Ibrahim maïnassara Baré et mamadou Tandja, ce général de division aérienne a été arrêté, en 2015 à Niamey, après avoir été accusé d'une "tentative de coup d'Etat" sur le président Mahamadou Issoufou. Il est détenu à la prison de Kollo, à une vingtaine de kms de la capitale nigérienne.
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- Catégorie : Politique
L’école Doctorale de DPHU Pôle de l’IAT Niger enfin lancée
Avec plus de 2500 élèves et étudiants en effectifs, voilà plusieurs années que l’Institut Africain de Technologie (IAT) caresse le rêve d’avoir un 3ème cycle, et cela, après avoir reçu à intégrer presque toutes ses filières au CAMES. Un rêve devenu réalité, depuis ce samedi 19 septembre 2020, avec l’ouverture officielle de l’école Doctorale de DPHU Pôle de l’IAT à Niamey au Niger. Une cérémonie placée sous le thème « Approche philosophique de la question du développement pour l’Afrique ».
La cérémonie de lancement officielle s’est déroulée dans l’amphithéâtre Abdou Moumouni Dioffo de l’institut, en présence du secrétaire général adjoint du ministère des enseignements supérieur, de la recherche et de l’innovation, du secrétaire général du gouvernorat de Niamey, du président de conseil scientifique de l’IAT, du professeur ALBERT B. Kalonga, recteur de DPHU Delaware USA ; du professeur Isaie NZEYIMANA, directeur des études à l’université partenaire de DPHU au Rwanda ; de Docteur Issa COMPAORE, président fondateur de l’IST de Ouagadougou au Burkina Faso et partenaire de DPHU Pôle de l’IAT et de plusieurs autres invités de marque, dont étudiants et corps professoral de l’Institut Africain de Technologie, qui ont massivement fait le déplacement pour magnifier
l’importance de cette cérémonie.
L’IAT, depuis sa création, vise un certains nombres d’objectifs dont, entre autres, contribuer au développement de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, contribuer à l’élévation du niveau culturel et scientifique de la population ainsi qu’à l’appropriation des technologies ou encore former des ressources humaines de qualité pour contribuer au développement du Niger et de l’Afrique conformément aux standards universitaires. C’est pourquoi, selon le président fondateur de l’IAT, pour atteindre ou réaliser ces objectifs, il faut mettre en application le système LMD qui demande nécessairement un cadre académique supérieur performant et qui réponde aux besoins d’une haute administration professionnelle et technologique ouvrant en même temps la voie à la recherche. Toute chose qui nécessite des enseignants de rang A qui soient du domaine technique et professionnel pour encadrer les travaux de recherche des étudiants.
Ce partenariat que l’Institut Africain de Technologie vient de signer avec DPHU du Rwanda partenaire de DPHU de DELWARE aux USA pour ouvrir un pôle de troisième cycle pour la formation doctorale arrive pour pallier le manque d’enseignants techniques et professionnels de rang A, a ajouté le Président fondateur de l’IAT. L’université Distant Production House, DPHU partenaire clés de l’IAT, par la voie de son recteur, a été présentée. Selon le recteur de l’université DPHU, ce partenariat entre l’IAT et DPHU est axé sur la formation des cadres supérieurs dans le domaine de l’école. En d’autres termes, grâce à ce partenariat, ils vont former les docteurs en thèse en commençant par les Masters professionnels. DPHU travaille avec 34 partenaires à travers le monde, dont les ¾ sont des Etablissements publics.
Pour le Professeur Albert B. KALONGA, de féliciter et encourager le Pôle doctoral de l’IAT pour avoir choisi de s’organiser dans un premier temps en deux pôles de formation, à savoir le pôle des sciences techniques et professionnelles et celui des Sciences industrielles appliquées. « Par cet acte de naissance, le DPHU Pôle de l’IAT vient confirmer ses droits d’ainesse dans l’espace académique nigérien », a ajouté le recteur de DPHU.
Procédant au lancement officielle du pôle DPHU de l’IAT, le secrétaire général du ministère des enseignements supérieur, de la recherche et de l’Innovation, a tout d’abord, salué et félicité l’arrivée de ce nouveau né dans le paysage académique nigérien.
« Nous nous félicitons aujourd’hui pour ce pas franchi dans la concrétisation de la réforme de l’enseignement supérieur. Seulement nous serons encore plus heureux le jour où nous allons féliciter les premiers produits made in Niger au titre de PhD », a indiqué Elh. Moussa Saley. Avant de paraphraser Neil Armstrong qui, en marchant sur la lune, a dit : « c’est un petit pas pour l’homme, mais un pas de géant pour l’humanité », pour dire que l’aventure du fondateur de l’IAT « est un petit pas dans l’espace académique du Niger, mais un pas de géant pour tout le pays ».
L’Institut Africain de Technologie-IAT Niger s’appuie sur un enseignement d’excellence avec une équipe pédagogique de qualité. L’établissement place aussi la professionnalisation au coeur de son projet dans le but de former de futurs professionnels compétents, responsables et opérationnels. Avec une infrastructure permettant non seulement de respecter les normes du système LMD mais aussi l’organisation et la gestion de l’école doctorale déléguée. L’Institut Africain de Technologie IAT garde toujours, et cela depuis 2014, le 1er rang au BTS d’Etat.
Il dispose actuellement de 13 Licences et 9 Masters professionnels dont 6 Licences et 4 masters accrédités au CAMES. Pour cette année 2020, l’IAT a soumis 2 masters et 2 licences pour accréditation, ce qui ouvre la possibilité pour ce grand géant de l’enseignement professionnel et technique du Niger, la possibilité d’être un membre affilié au CAMES.
« L’IAT Niger, un pôle d’excellence et de qualité ».
Moussa Dodo
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L’école nigérienne dans l’impasse : Les enseignants sur le qui-vive
Après l’enseignant de Baban Katami qui a été poignardé par son élève, c’est le tour de la directrice de l’école Zaria 1 de Maradi (Et de son personnel ?) qui aurait été tabassée par des parents d’élèves. A Tahoua à l’école BOA, un voyou s’est introduit dans la cour de l’école, menaçant de poignarder une enseignante. Il aurait poignardé un élève dans sa tentative de fuite. A Niamey, dans une école dont nous tairons le nom, une enseignante a demandé à un élève de sortir de la classe. Le garnement lui a répondu en ces termes : «Est-ce que c’est la classe de ton père ?».
Cette vague de violence qui s’abat sur le monde enseignant est en train de semer la panique et de vives réactions de colère chez les acteurs de ce secteur à tous les niveaux. Une question reste suspendue sur toutes les lèvres, surtout chez ceux qui ont connu une école calme et rangée où la discipline prévalait en toutes circonstances : pourquoi cette violence sur les enseignants ? Question qui vaut son peson d’or car, il y a un temps, le maître d’école était considéré comme un surhomme, surtout en milieu rural où on le consultait pour toute affaire. Il lisait et écrivait les correspondances des villageois, ce qui lui conférait un statut au-dessus de toute la population, même les autorités coutumières qui le consultaient pour la gestion des affaires courantes comme le règlement des conflits champêtres et même des divorces. On lui donnait gratuitement un champ, on l’ensemençait, on le labourait et on lui ramenait la récolte chez lui. A l’occasion des fêtes, il recevait volailles, graisse et beurre d’animaux, lait et bien d’autres cadeaux. Ainsi, à la taille des services rendus, l’enseignant était entièrement pris en charge par la communauté au sein de laquelle il sert. L’enseignant était vraiment le chouchou de la société. Et aujourd’hui, avec un tel statut, personne ne peut comprendre qu’une telle personne puisse faire l’objet d’une quelconque menace, de surcroît une atteinte à son intégrité physique. Ce qui est d’autant plus incompréhensible est que cette menace n’émane de personne d’autre que les tous premiers bénéficiaires de ses services : les élèves et leurs parents. Ce phénomène, certes nouveau, vient augmenter aux autres problèmes structuraux qui minent le système éducatif nigérien. Pour le jeune criminel de Baban Katami, la cause était franchement banale : un simple rappel à l’ordre de cet élève pour son habillement extravagant. Car, il est bien clair et précis dans le règlement intérieur scolaire, il est exigé des élèves et même des enseignants «une tenue décente à l’école». De plus en tant qu’éducateur responsable, l’enseignant s’est senti le devoir de ramener son élève à la raison afin de lui faire apprendre les bonnes manières. Il a alors carrément renvoyé l’élève chez lui en lui demandant de se débarrasser des chaînettes qu’il a accrochées à son cou et à ses poignets. Rentré en pleurant chez lui, l’élève s’est plaint auprès de son père. Ce dernier, président du COGES et surtout en parent responsable, a arraché les artifices, les a mis en morceau avant de renvoyer l’enfant à l’école. L’enfant est donc retourné à l’école, non pas étudier mais pour poignarder à mort son enseignant. A ce niveau, quelle que soit l’issue de l’enquête, on ne peut que condamner cet enfant qui a mis fin à la vie de son maître d’école.
A Maradi à l’école Zaria, une jeune fille est entrée en intruse dans cet établissement. Le premier responsable, la Directrice, s’est donc senti en devoir de rappeler cette fille à l’ordre. Elle s’est adressée à la fille en ces termes : «ké yarouban watché» ; littéralement tu es la fille de qui ? En Haoussa une telle approche est considérée le plus souvent comme un affront, à la limite une insulte, malgré le contexte de Maradi qui reste une région où prévaut ce genre d’expressions. La fille s’est alors sentie offensée et elle a répondu : «Je suis la fille de ton père» ; ce qui représente une autre grossièreté, peutêtre même plus poignante que la première. La directrice s’est alors acharnée sur la jeune fille et lui a infligée une correction en terme de bastonnade. La fille est rentrée chez elle et, quelques minutes après, une vague irritée composée de parents d’élèves du quartier a fait irruption dans l’école. Le personnel enseignant, y compris la directrice a été copieusement tabassé par les parents d’élèves. Voilà les faits.
Occultons pour ce cas toutes les poursuites engagées par les syndicats du secteur éducatif de Maradi ou même au niveau national. Disons juste que les cas d’agression des enseignants deviennent de plus en plus fréquents et il urge de trouver des issues heureuses pour les protéger dans l’exercice de leur fonction. D’ores et déjà, il y a lieu de décider et d’adopter immédiatement une indemnité de risques pour ce personnel.Si l’enseignant peut-être agressé jusqu’à perdre sa vie dans l’exercice de sa fonction, nous ne trouvons rien de plus légitime que de lui octroyer une indemnité de risque. Au même titre que dans les zones sous état d’urgence où la vie des agents de sécurité est mise en danger, celle des enseignants aussi ne tient désormais qu’à un bout de fil. Toutes les situations précitées pourraient très bien conduire au désastre qui a eu lieu à Baban Katami. Soit. Comme on le voit, ce phénomène d’agression des enseignants a plusieurs ramifications qui sont presque toutes d’ordres structurels. Et, ce serait une gageure que de vouloir traiter objectivement de cette question dans ce papier. Néanmoins, nous nous pencherons sur un aspect qui nous paraît essentiel et sur lequel les gens se dérobent. Il s’agit principalement de la responsabilité des enseignants dans la survenance de ce genre de situations de violences à l’école. On dit chez nous que : «Quand on suit les traces du voleur, il faut aussi suivre celles du suiveur du voleur». A plusieurs niveaux et dans beaucoup de situations, les enseignants sont responsables de certaines situations malheureuses. Pour le cas de la Directrice de l’école Zaria 1, reconnaissons qu’elle a été imprudente de proférer en premier une insulte à la jeune fille. Elle connait bien son milieu et elle sait que ce genre de garnements sont prolixes en insultes. Si vous voulez faire l’expérience, provoquez une dispute entre vous et une petite vendeuse de cola à l’Auto gare de Maradi ; vous en sortirez dépouillé de toutes vos valeurs. De plus, nous connaissons bien ceux que nous désignons par «les enfants d’aujourd’hui» ; ils n’ont même pas de respect à leurs parents à plus forte raison un autre. Encore, nous connaissons bien les parents d’aujourd’hui qui, minés par plusieurs soucis, n’arrivent pas à transmettre de vraies valeurs éducatives à leurs enfants ; ils restent cependant réfractaires à tout rappel à l’ordre adressé à leurs enfants par une autre personne ; au contraire de ce qui se passait avant où même loin de ses parents, l’enfant est contrôlé et corrigé par son environnement immédiat ou lointain. Ceci dit, la Directrice a prêté le flanc en lançant cette insulte. En principe, l’enseignant a plusieurs ressources pédagogiques et morales pour prendre en charge ce genre de situation. Le seul hic à ce niveau est à se demander est-ce que nos enseignants de l’époque ont suffisamment de formation pour répondre à de telles situations ? Certainement non, car beaucoup sont recrutés sur le tas par l’intermédiaire de la contractualisation. Plus de 90% de nos enseignants atterrissent sur le tas sans avoir subi aucun encadrement pédagogique. De plus, ces enseignants sont tellement versés dans la gestion du quotidien qu’ils ne pensent même à des activités de renforcement de leurs capacités. Ils se trouvent beaucoup plus d’intérêt à pratiquer des cours de maison pour joindre les deux bouts. Ceci fait qu’un grand nombre reste dans le tâtonnement pédagogique avec un enseignement au rabais. Ils restent à l’affût, hésitant et craignant une question ou une observation impertinente d’une élève caïd et cultivé. Ils sont constamment sous tension et à la moindre incartade d’un enfant, ils réagissent violemment tant physiquement que verbalement. Dans un tel contexte, convenez avec moi que le châtiment corporel serait une aubaine et une voie par laquelle l’enseignant se défoulerait sans retenue sur l’enfant. Bon vent les dégâts. Cet excès de violence que manifestent les enseignants sur les élèves est source de plusieurs dérèglements. En effet, violence et frustrations ne peuvent que produire des conséquences désastreuses. L’actualité internationale reste suspendue à ce drame aux Etats-Unis où un enfant à provoquer la mort de dix-neuf (19) personnes dont sa grand-mère. Motif ; il a été frustré pour avoir été nargué par son entourage sur son état de bégaiement.
Pour finir, l’appel à lancer s’adresse à tous les acteurs du monde scolaire. En effet notre système éducatif est en crise sur pratiquement toutes ses composantes. Pour les enseignants, ils doivent cerner et corriger toutes les situations et les comportements susceptibles de leur attirer la foudre des élèves et de leurs parents. N’oublions pas aussi la pression de l’encadrement pédagogique avec des conseillers et des inspecteurs zélés qui n’ont pas encore compris que leur rôle est celui de collaborer efficacement avec les enseignants pour les aider à peaufiner leurs pratiques pédagogiques. Certains restent toujours à la période néocoloniale où les encadreurs usaient de tyrannie sur les enseignants. Tous les partenaires de l’Ecole, l’Etat en premier, doivent comprendre que l’enseignant ne saurait réussir son travail s’il est sous une quelconque pression. Que Dieu fasse en sorte que chacun remplisse ses prérogatives de façon efficace pour que nos enseignants puissent exercer convenablement leur métier sans crainte aucune.
Amadou Madougou
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L’école nigérienne dans la tourmente : Menaces sur la rentrée scolaire
L’école nigérienne dans la tourmente Menaces sur la rentrée scolaire L’Etat a déjà peiné à boucler l’année scolaire et académique 2016-2017. Une année beaucoup perturbée par des grèves continues et de nombreuses suspensions académiques, résultat d’un bras de fer, d’une part, entre le gouvernement et les scolaires ; d’autre part, entre le gouvernement et les enseignants. Enseignants et scolaires ont continuellement accusé le gouvernement de manquer à ses obligations et de ne pas tenir ses engagements. A l’université de Niamey, les évènements sanglants du 10 avril 2017 et la mort de l’étudiant MallahBagalé ont été le summum de ce bras de ferentre le gouvernement les scolaires ; Quant aux enseignants, des milliers d’entre eux risquent d’être rayés des effectifs des contractuels de l’éducation à la suite de l’évaluation plus que controversée initiée par le ministre de l’Enseignement primaire, Daouda Mamadou Marthe. Ce sont, au plan national, plus de 6000 enseignants qui auraient eu entre 0 et 3/20 qui seraient remerciés. Une procédure qui aurait déjà commencé à Zinder, dans l’est du pays, où des lettres de résiliation de contrats seraient déjà en train de pleuvoir par centaines. Cette situation, qui vient aggraver la situation de l’école nigérienne, déjà mal en point, est assez explosive à plus d’un titre. Car, l’évaluation, aussi surréaliste que désastreuse,a été faite en violation flagrante des lois, notamment le statut général de la Fonction publique nigérienne. Il y a par conséquent de graves menaces sur l’école nigérienne et la rentrée scolaire 2017-2018 est fortement compromise. Elle est si compromise, en l’état actuel des choses que des cadres de l’éducation ne cachent pas leur inquiétude pour l’école. De nombreuses écoles vont nécessairement demeurées fermées à la rentrée d’octobre 2017.
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L’école renaissante : par Ibricheick
A l’évidence les autorités actuelles de l’école, ont décidé de prendre le taureau par les cornes et de trouver une solution à la baisse constante du niveau scolaire constatée depuis de nombreuses années. La campagne d’évaluation au niveau national des enseignants devrait, dès la prochaine rentrée scolaire, donner des signes tangibles d’amélioration de l’apprentissage des enfants.
Le Niger est un des rares pays africains à avoir pris la dégradation de l’enseignement à bras le corps. A tout le moins, à avoir pris des mesures qui tout en étant draconiennes ne demeurent pas moins salutaires. Et tous ces démagogues populistes qui en son temps avaient crié au scandale de « licenciements abusifs et massifs », seront les premiers à s’attribuer demain les mérites d’un système scolaire revivifié.
Il était temps, vraiment temps qu’on en finisse avec les incessantes jérémiades qui n’avaient jusqu’là eu pour effet, que de mettre en exergue l’impuissance des responsables de l’école à affronter de face, un problème dont chacun appréhendait la mise en œuvre de la solution.
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L’éducation dans la campagne présidentielle, sa place dans le développement et la bonne gouvernance en islam : Par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’éducation à Zinder
Les candidats à l’élection présidentielle, invités par l’UENUN à la place AB, exposent leur programme et discutent avec la commission thé-débat composé de «spécialistes étudiants» des différents secteurs de développement. L’éducation tient une place de choix dans les discussions et cette initiative est vraiment à saluer, car autrement, ce sujet d’intérêt public très sensible ne serait pas vraiment présent dans cette campagne.
Ces échanges inédits avec les « paroles dites » ou les engagements prononcés, devant un grand public, serviront de preuves sur lesquels sera apprécié le vainqueur au moment opportun. Ces rencontres de portée pédagogique indéniable, montrent la maturité des étudiants et l’intérêt qu’ils portent à leurs études et constituent en outre des pratiques de consolidation de la démocratie au Niger. Tous les candidats à l’élection présidentielle considèrent, à juste titre d’ailleurs, l’éducation comme un sujet essentiel et sont conscients des difficultés du système éducatif. Ils proposent des mesures généreuses, qui vont garantir la réussite de tous, avec des bonnes paroles pour séduire les étudiants. Tous conviennent également du fait que l’école doit représenter une part très importante du budget public. Beaucoup disent également qu’ils sont issus de familles pauvres et que l’école qui a pour tâche principale de former le citoyen, a constitué le levier de leur ascension sociale.
Est-ce que l’école est encore ce lieu de formation qui offre à chacun sa chance ? Est-ce que l’école est encore un grand ascenseur social pour tous les nigériens ?
L’école nigérienne est malade depuis au moins trois décennies, mais il faut aussi dire que des efforts louables ont été accomplis dans l’enseignement primaire et dans l’enseignement professionnel et technique, ces deux dernières décennies avec des progrès comparables à ceux des pays francophones de la sous-région.
Cependant, l’écart reste important concernant l’alphabétisation et l’enseignement général secondaire et moyen où le Niger a des taux de scolarisation nettement plus faibles. Il en est de même du nombre d’étudiants où le retard est très considérable, malgré l’ouverture de plusieurs universités publiques et privées.
Le rôle de l’éducation, qu’on le veuille ou pas, demeurera, jusqu'à la fin des temps, primordial et indissociable du progrès social et humain. Aussi, c’est la situation de dégradation dans laquelle se trouve l’Education dans notre pays qui explique la place peu enviable occupée par le Niger depuis de nombreuses années, dans le classement de l’indice de développement humain.
Le programme des nations unies pour le développement (PNUD) affirme qu’aucun pays ne peut prétendre au développement sans avoir atteint au minimum un taux de scolarisation de 70% et celui d’alphabétisation de 40%. Ainsi dit, le lien entre éducation et développement d’un pays n’est plus à démontrer. Une maxime attribuée à Lao Tseu, un sage de la Chine ancienne vient bien à propos en affirmant : «Donnez à un homme un poisson, et il aura à manger pour une journée ; apprenez à un homme à pêcher, et il aura à manger toute sa vie».
Investir dans l’éducation, c’est déjà, lutter contre la pauvreté, les inégalités et jeter les bases d’une croissance économique solide par la formation du capital humain.
Le lien entre développement et éducation est évident. Il faut donc investir davantage dans le système éducatif pour améliorer le classement du Niger dans le concert des nations.
Pour remettre le système éducatif nigérien sur les rails, il faut d’urgence considérer les trois niveaux suivants :
- Réhabiliter le cadre de concertation des structures consultatives en matière d’éducation
Est-il besoin de rappeler que l’éducation commence en famille, avant de se poursuivre à l’école avec de nombreux partenaires notamment l’Etat, les enseignants, diverses associations et organisations, des bailleurs de fonds pour ne citer que ceux-là. L’éducation n’est pas seulement «la chose de l'Etat», elle intéresse tout le monde, toutes les composantes de la société.
L’école républicaine et démocratique nécessite un cadre de concertation permanent et périodique, regroupant l’ensemble des partenaires, du niveau communal au niveau national. Le décret n° 2003-195/MEB1/A/MESSRT du 24 JUILLET 2003, instituant les structures consultatives en matière d’éducation est mis en veilleuse (voir l’article La paralysie des organes consultatifs en matière d’éducation et la relance de l’école républicaine au Niger dans Tamtam info du 26 octobre 2018). Il n’est point besoin d’être un expert pour reconnaître que l’école est l’avenir de la société et l’existence d’un cadre permanent de concertation de tous les protagonistes est indispensable pour prendre des mesures consensuelles d’orientation, de gestion et d’encadrement d’un système éducatif égalitaire et efficace.
- Accroitre le Budget alloué aux ministères en charge de l’éducation et créer un fonds national d’appui à l’Education
Tous les secteurs sociaux-économiques de développement (santé, hydraulique, environnement, énergie, communications, grandes infrastructures, etc.) nécessitent des investissements colossaux et constituent des priorités nationales. Mais, la défense de l’intégrité nationale, la lutte contre le terrorisme et l’éducation nationale viennent largement au premier plan. Aucun secteur ne doit être négligé, mais l’éducation, socle du développement, qui forme et fournit le personnel à tous les autres secteurs, nécessite au moins le quart du budget national. L’Etat ne pourrait prendre en charge toutes les dépenses relatives à l’éducation, et il faut donc trouver des sources de financement complémentaires à travers la coopération bilatérale et multilatérale. Il faut que l’Etat mobilise efficacement l’aide des grandes organisations internationales partenaires de l’Education et des pays amis. L’Etat doit également sans tarder mettre en place un fonds national d’appui à l’Education qui serait financé par des taxes sur toutes les grandes entreprises, des contributions volontaires, des dons et legs de personnes physiques ou morales.
- Former et retenir des enseignants de qualité
Le corps enseignant, la ressource la plus significative et la plus précieuse de tout système éducatif. L’idée que tout diplômé peut être un bon enseignant est un mythe qui doit être abandonné. Il faut mettre fin à la contractualisation et revaloriser la profession enseignante en améliorant la rémunération, le recrutement, la carrière et les conditions de travail des enseignants. Les moniteurs d’antan enseignaient nettement mieux que les instituteurs d’aujourd’hui, formés durant deux ans après l’obtention du BEPC, dans les écoles normales. Pour former de bons enseignants du primaire, il faut désormais rehausser le profil d’entrée dans les écoles normales en prenant des bacheliers ou tout au moins des élèves disposant du BEPC et justifiant du niveau de la classe de terminale.
On le sait, les fruits de l’investissement dans le domaine de l’éducation sont certains mais ils ne sont pas visibles rapidement. Il est très difficile d’évaluer rapidement les effets des mesures mises en œuvre et il faut aussi laisser le temps aux dispositifs de s’installer et éviter les multiples reformes budgétivores, non pertinentes qui perturbent le système éducatif.
En revenant au sujet des élections, il faut noter que la justice, la droiture et l’honnêteté sont les caractéristiques de la bonne gouvernance en islam. Il y a 1400 ans, le Calife Omar Ibn El Khattab, compagnon du prophète, réputé pour sa clairvoyance avait adressé une lettre à Abou-Moussa-al-Achari, lui recommandant quelques conseils dans l’exercice de sa fonction de gouverneur et de juge. Cette lettre dans laquelle on retrouve des principes de droit moderne actuel, est devenue un modèle de justice et de bonne gouvernance pour de nombreux états.
« La justice est une obligation sans équivoque et une voie à suivre. Sois perspicace lorsqu’une affaire t’est soumise, car il ne sert à rien de dire la vérité sans la mettre en application. Sois impartial vis-à-vis des gens dans ton assise et ton regard afin que le noble n’espère pas de toi une conduite injuste et que le faible ne désespère pas de ton équité. La preuve incombe à l’accusateur et le serment à celui qui nie. Le compromis entre les gens est permis sauf un compromis qui rend licite ce qui est interdit ou illicite ce qui est permis. Qu’une sentence que tu as émise auparavant ne t’empêche pas de revenir à la vérité, si après un examen de conscience tu te rends de la vérité, car rien ne peut remettre en question la vérité et sache que revenir vers la vérité est mieux que de persister dans l’erreur. Essaye de comprendre ce qui résonne dans ton cœur lorsqu’il n’y a ni verset ni hadith à ce sujet, détermine les cas semblables et procède par analogie, puis choisit ce qui plait le plus à ALLAH et est plus proche de la vérité d’après ton appréciation. Accorde un délai à quiconque réclame un droit absent pour qu’il en apporte la preuve. S’il l’apporte, il prend son dû, sinon tu fais appliquer la loi… Evite le malaise, l’angoisse et le préjudice que tu peux causer aux parties dans des endroits de vérité auxquels ALLAH accorde la récompense et l’agrément, car celui dont le fond du cœur est en harmonie avec ALLAH, ALLAH arrangera ce qu’il y a entre lui et les gens. Que la paix soit sur toi. »
Il faut souhaiter des élections transparentes, crédibles et un climat post électoral apaisé.
Par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’éducation à Zinder
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- Catégorie : Idées et opinions
L’éducation en Afrique, un objet d’étude mal identifié par la recherche française
L’éducation dans les pays du Sud suscite de plus en plus d’intérêt auprès des chercheurs français, mais ce champ d’étude manque encore de visibilité.
Depuis le Forum mondial de Dakar sur l’éducation pour tous (EPT), en 2000, une mobilisation internationale sans précédent a eu lieu en faveur de l’éducation en direction des pays les plus en retard, pour la plupart en Afrique subsaharienne. Considérés comme un droit et un moteur du développement, l’accès, la qualité et le financement de l’éducation posent encore un très grand nombre de questions, sur lesquelles la recherche est amenée à travailler pour envisager l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) en 2030.
La production de connaissances sur l’éducation dans les pays en développement s’est donc considérablement accrue dans les dernières décennies et de nombreux espaces consacrés à la recherche ont vu le jour dans le monde. Commanditée par l’Agence française de développement (AFD, partenaire du Monde Afrique), une récente étude réalisée par un collectif de chercheurs de l’Association pour la recherche sur l’éducation et les savoirs (ARES) apporte des éléments de réponses inédits sur la production scientifique française au travers des thèses, des offres de formation de niveau master, des publications académiques des chercheurs et des programmes de recherche dans ce champ de l’éducation.
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- Catégorie : Economie
L’effectivité de l’accès à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples par les individus et les ONG : Par Abdourahamane Oumarou Ly
Le domaine des droits de l’homme au cours de l’année 2021 a été marqué par la déclaration d’acceptation de la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples par l’Etat du Niger. En effet, le 28 octobre 2021, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération a souscrit à l’engagement procédural de l’article 34 (6) du Protocole de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Que renferme cette disposition (I) et quelles en sont ses implications (II) ?
- L’article 34 (6) du Protocole de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Il résulte de la disposition de l’article 34 (6) du Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples portant création d’une Cour africaine des droits de l’homme et des peuples que :
« À tout moment à partir de la ratification du présent Protocole, l’Etat doit faire une déclaration acceptant la compétence de la Cour pour recevoir les requêtes énoncées à l’article 5(3) du présent Protocole. La Cour ne reçoit aucune requête en application de l’article 5(3) intéressant un Etat partie qui n’a pas fait une telle déclaration. »
Le Niger fait désormais partie des huit Etats avec le Burkina Faso, la Gambie, le Ghana, la Guinée Bissau, le Malawi, le Mali et la Tunisie ayant déposé la déclaration de l’article 34 (6), dans un contexte où on note une certaine tendance au retrait des déclarations déjà souscrites. Entre 2016 et 2020, quatre États parties au Protocole ont retiré leurs déclarations, à savoir le Rwanda (2016), la Tanzanie (2019), le Bénin (2020) et la Côte d'Ivoire (2020).
Il y a lieu de signaler que le Niger a ratifié la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples depuis le 17 mai 2004 et a déposé l’instrument de ratification le 26 juin de la même année.
- Les implications de la déclaration de l’article 34 (6).
La déclaration est une condition à l’examen des requêtes émanant des individus et des ONG ayant le statut d’observateur auprès de la Commission africaine devant la Cour africaine. A travers la déclaration, l’Etat du Niger consent à être traduit par les individus et les ONG. La déclaration s’ajoute aux autres conditions générales de l’article 56 de la Charte africaine, afin que les requêtes émanant des individus et des ONG soient recevables.
La levée du verrou procédural de l’article 34 (6) constitue une avancée judiciaire en ce sens qu’elle offre une solution supplémentaire pour l’accès au prétoire aux victimes pour les violations des droits de l’homme commises par les pouvoirs publics. La Cour de justice de la CEDEAO étant déjà compétente, et d’ailleurs largement sollicitée, pour statuer notamment sur les violations de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Abdourahamane Oumarou Ly, contributeur web
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- Catégorie : Société
L’élection présidentielle 2020-2021, une élection singulière… : Par Dr Elisabeth Sherif
« Les élections de tous les risques » ! C’est ainsi que beaucoup d’observateurs de la scène politique nigérienne, qualifient les élections de 2020-2021. D’autres diront, sans risques de se tromper, que ce sont des élections plutôt singulières. Chaque élection est, bien entendu, singulière. Mais ces élections organisées à la fin des deux mandats du Président Issoufou Mahamadou, présentent des particularités notoires sur toutes les étapes du processus, qu’il importe de souligner.
En effet, les élections 2020-2021 battent le record de la plus longue et profonde tension pré-électorale enregistrée dans le pays. Ce dernier traversant une saisissante interruption d’un dialogue politique serein depuis, précisément, 2013. Une situation, qui n’a pas été favorable à l’adoption des règles électorales consensuelles.
Et pour la première fois, dans l’histoire du processus électoral nigérien post-conférence national, les élections sont organisées, sous la base d’un code électoral qui n’a pas fait l’objet d’unanimité et avec des instances d’organisation et de validation des scrutins largement contestées par une partie non négligeable de la classe politique. Ce qui justifierait la crainte partagée par une partie des observateurs du jeu politique nigérien et de l’opinion publique, quant aux probabilités non négligeables d’une escalade de la tension, en cas de contentieux électoral.
Et c’est aussi pour la première fois que le chef de file de l’opposition n’a pas pu participer à la course présidentielle. Ennuis judiciaires pour certains. Disqualification stratégique du candidat gênant pour d’autres. Un fait, qui n’est tout de même pas indissociable du nombre record de candidatures enregistrées.
En effet, il y avait eu au total 8 candidats à la présidentielle de 1993, 5 en 1996, 7 en 1999, 6 en 2004, 10 en 2011, 15 en 2016 et…30 en 2020. Une bonne partie de ces candidatures, ont d’une certaine manière été encouragées, en partie pour galvauder la dimension inclusive de l’élection présidentielle. L’enjeu étant de combler et masquer le vide qu’occasionnerait l’absence du candidat de la 2ème force politique de la compétition. L’exploration des résultats du premier tour dans les 266 communes du pays, permet de constater que seulement quelques-uns de ces candidats inconnus du grand public, ont réussi à être sur le podium dans un nombre très limité de communes.
D’autre part, les élections de 2020-2021 comportent une dimension inédite, du point de vue technique également, avec l’introduction du vote biométrique, qui a nécessité une opération d’enrôlement des électeurs, dans les 8 régions du pays. Et l’établissement de ces nouvelles listes électorales, expliquerait en partie la hausse du taux de participation observé. L’hypertrophie liée à l’insuffisante réactualisation des listes électorales, faisant partie des causes majeures de l’abstention, qui représente une des principales caractéristiques du processus électoral nigérien.
En effet, le taux de participation de 69,68% enregistré lors de ce premier tour, tranche avec les taux observés lors des premiers tours antérieurs, aussi bien pour les 33% de 1993, 44% de 1999, 48% de 2004 et 52% de 2011, qui ont été presque unanimement acceptés par la classe politique, que pour les 66,04% de 1996 et les 62,82% de 2016, qui ont fait l’objet de significatives contestations. Cependant, l’examen des résultats dans les 266 communes, révèle une remarquable disparité du taux de participation entre les communes dans lesquelles le PNDS est arrivé en tête et celles qui ont été remportées par le RDR.
On peut à cet égard constater que les communes ayant eu des taux participation situés entre 70 et 99,99 % représentent près de 66% du nombre total des communes dans lesquelles le PNDS est arrivé en tête, alors qu’elles ne représentent que 32% du nombre des communes remportées par le RDR. D’où l’hypothèse de la dimension, pour le moins, troublante, des résultats observés dans les communes où le candidat du PNDS était arrivé en tête, qui a déjà été avancée par certains observateurs de la scène politique.
En dehors de la dimension singulière du taux de participation, le premier tour de 2020 présente aussi une autre particularité liée aux résultats et leur probable impact sur l’issue finale de la compétition. Celui-ci ayant consacré, à en croire les résultats officiellement publiés, la désuétude du schema 2 - 1 qui caractérisait le jeu électoral nigérien depuis 1999, dans toutes les élections dont les résultats n’ont pas fait l’objet de contestations.
Dans la configuration du schéma 2-1, l’issue finale se jouait entre les trois partis politiques qui se sont imposés au premier tour, avec le parti arrivé en 3ème position jouant le rôle du faiseur du roi. Conformément à ce schéma, le parti CDS-Rahama, à l’époque dirigé par l’ancien Président de la 3ème République et actuel candidat de l’alternance, avait été la force d’appoint du MNSD-Nassara, tout au long de la 5ème République. Et le parti MODEN-FA détermina l’issue de la compétition de 2011 en faveur du PNDS.
Visiblement, avec ses 39,30%, le parti au pouvoir semble devoir compter sur l’appui non seulement du 3ème parti, mais aussi du parti arrivé en 4ème position, pour s’imposer au second tour. Aussi, d’un point de vue strictement arithmétique et au regard de la tradition du respect des consignes de votes globalement observée jusque-là, le soutien déclaré du MNSD et du MPR, avec leurs scores respectifs de 8,95% et 7,07%, donne au candidat de la continuité une confortable avance sur son challenger.
Mais le report de voix sera-t-il aussi significatif que lors des élections antérieures ? Autrement dit, le candidat de la continuité, pourra t-il entrer en possession d’une partie substantielle des voix exprimées en faveur de ses alliés au 1er tour ? La question se pose, non seulement parce que cette élection cumule des faits inédits, mais aussi et surtout à cause de quelques éléments qu’il importe de souligner.
Tout d’abord, derrière ce pourcentage de 16,02 % que représentent les principaux alliés de la continuité, se trouvent aussi des électeurs qui ont publiquement exprimé leurs désaccords sur le ralliement de leurs leaders au candidat de la continuité. Un ralliement qualifié d’incohérent pour les modérés, d’égoïste et cupide pour les radicaux, au regard de toutes les critiques formulées, et démarches effectuées, par ces alliés contre le bilan du parti au pouvoir et son candidat.
Bien entendu, ce n’est pas la première fois que l’on assiste à des revirements spectaculaires entre les deux tours d’une élection présidentielle au Niger. Mais contrairement à ce qui a été observé en 2004 et 2011, les décisions des instances dirigeantes sont publiquement désavouées. Et la défiance n’a jamais été aussi médiatisée, ni atteint un niveau aussi palpable. Un état de fait qui n’est pas, par ailleurs étranger à la manière dont la question de l’éligibilité du candidat du pouvoir en place avait été gérée et tranchée par les autorités compétentes en la matière.
Il importe surtout de constater que ces contestations sont portées par des jeunes, qui constituent une frange importante du corps électoral, et qui ont par conséquent la capacité numérique et mobilisatrice, à même de déjouer les pronostics exclusivement fondés sur les chiffres du 1er tour.
D’autre part, la dimension surréaliste des résultats du 1er tour dans certaines communes du pays, soulignée par des observateurs de la scène politique, n’est pas complètement absurde. Les partisans de l’alternance ont, à cet égard, la possibilité de faire bouger considérablement les lignes établies par les différents scores du 1er tour, à travers la mise en place d’un dispositif efficace de suivi des opérations électorales sur toute l’étendue du territoire.
On dénombre par exemple près de 79 communes où le PNDS est arrivé en tête et qui ont des taux de participation se situant dans les 70%, 27 communes avec des taux se trouvant entre 80-89% et 10 communes dont les électeurs auraient participé à hauteur de plus 90 %, et jusqu’à 99,99, dans le cas de Tamaya.
Le contrôle des opérations de vote dans ces communes et dans toutes les autres communes du pays d’ailleurs, ne doit pas être délaissé aux partis politiques seulement et à la CENI. C’est une œuvre qui doit être unanimement perçue comme un devoir collectif, dont l’accomplissement permettrait de garantir la légitimité des résultats et de maximiser les conditions permettant de préserver la paix dans ce pays.
Aussi, tous les citoyens épris de paix et soucieux du développement économique du pays, ont encore quelques jours, pour redoubler d’efforts en vue d’écarter tous les risques d’irrégularité du scrutin, de violence, mais aussi de recentrer les débats sur les questions de fond, portant sur les préoccupations existentielles des populations. Et ceci dans le but de faire de cette élection présidentielle, une élection véritablement inédite, du point de vue de la qualité et de la légitimité du personnel politique qui en sera issu, ainsi que sa capacité à changer les conditions de vie des populations durablement éprouvées ces dernières années.
Vivement...
Par Dr Elisabeth Sherif
Source : https://www.facebook.com/Elisabeth_Sherif
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- Catégorie : Politique
L’émergence économique de l’Afrique passe par l’innovation (Alpha Condé)
L’Afrique a besoin d’être "plus innovante, plus productive et plus compétitive" pour réussir l’émergence de son économie, a affirmé mardi à Abidjan le président guinéen Alpha Condé, à l’ouverture d’une conférence internationale.
"L’Afrique a amélioré ses résultats économiques et sociaux entre 2000 et 2015 en enregistrant une croissance réelle de son produit intérieur brut global de plus de 5% par an", a déclaré M. Condé, président en exercice de l’Union africaine (UA).
Toutefois, selon lui, "cette performance est très en deçà de celle des pays émergents d’Asie. Car elle ne s’est pas encore traduite par une transformation structurelle des économies africaines qui presque dans leur totalité restent des producteurs exportateurs de matières premières et de produits de base qui ne contiennent qu’une faible part de la valeur ajoutée des chaines de valeur dans le monde".
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- Catégorie : Economie
L’Emir de Kano chez Tandja
En visite officielle de travail au Niger dans le cadre de la conférence sur le thème ‘’Islam et modernisation sociale : expérience de l’Emirat de Kano (Nigéria), l’Emir de Kano Son Altesse Sanusi Lamido Sanusi II a rendu une visite de courtoisie à l’ancien Président Tandja Mamadou. Agé aujourd’hui de 80 ans, l’ancien Président Mamadou Tandja a reçu l’Emir et sa délégation à sa résidence située sur la route de Dosso. C’est un président quelque peu épuisé par le poids de l’âge qui s’affiche sur des photos passées en boucle sur les réseaux sociaux. Tandja Mamadou dont on parle peu dans les médias savoure une retraite méritée après avoir servi le Niger avec dévouement en qualité de militaire, de cadre de commandement, d’administrateur puis de Président de la République. Les chefs traditionnelles particulièrement ceux du Nigéria vouent au Président Tandja un respect digne de sa personnalité.
Aussi, l’Emir de Kano a également profité de son séjour au Niger pour rendre visite au Sultan de Dosso Djermakoye Seydou Maidanda, Président de l’Association des Chefs traditionnels du Niger, et le Khalife Moussa Aboubacar Kiota. Auparavant, il a été reçu en audience par le Président de la République Issoufou Mahamadou.
Il faut souligner que l’Emir Sanusi Lamido Sanusi II est une personnalité de haut rang au Nigéria. Il a été choisi pour succéder à son grand oncle Ado Bayero en tant qu’Emir en 2014. Il est le 14ième Emir de Kano et Chef de l’Ordre des Tujaniya, poste qui est historiquement la deuxième position musulmane la plus importante au Nigeria après le Sultan de Sokoto qui est le Chef de l’Ordre Soufi Qadriyya.
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- Catégorie : Société
L’encens ‘’Touraren Wouta’’ ou ‘’Dougou’’ : Mariama Abdou livre le secret du produit
L’encens, communément appelé ‘’touraren wouta’’ en haoussa ou ‘’Dougou’’ en Djerma est un produit très apprécié et utilisé par les femmes nigériennes, particulièrement chez les kanouri. C’est un ingrédient précieux pour la femme, il embaume l’environnement dans lequel il est utilisé. Mme Maï Mariama âgée d’une soixantaine d’année connaît les secrets de ce produit. Enseignante à la retraite au quartier Niamey 2000 (cité Salou Djibo), elle est dans la fabrication et la vente de l’encens depuis plus de 20 ans.
Dès l’entrée de la maison de Mme Maï Mariama, le visiteur en découvre la passion de cette courageuse et dynamique femme pour son métier. En effet, il y est exposé un peu les différents types de bois utilisés pour la fabrication du ‘’Touraren Wouta’’. Il s’agit de Al ’out, sandale, Jiji, tafartché, Abba Malan, gagab, drousse, farcé, sable de Médine et dollars, pour ne citer que ceux-là.
Parlant de la provenance de ces bois, Mme Maï Mariama confie qu’ils viennent de Doubaï, du Nigeria, du Tchad, du Soudan, de l’Ethiopie etc. «Ici au Niger, précisément à Niamey, on les trouve notamment au marché de Wadata, au grand marché et aux alentours de l’ex petit marché», a-t-elle fait savoir. Le processus de la préparation de tous ces bois se fait selon Mme Maï Mariama de la même manière. Il suffit juste de mélanger le bois d’encens avec de l’eau de Cologne (de son choix) dans un seau et le laisser fermer pendant une semaine voire dix (10) jours. On y ajoute ensuite les parfums concentrés tels que : Sandal, Paris, Rexonas, Lexus, Nada, Aba rai dadi, kafin kafin, Royal bouquet, Altes, Sarkin touraré, Maina, Kafi rose, Mai bounsourou.
«Et pour rendre l’odeur beaucoup plus agréable on ajoute le Jawi (transformer en poudre accompagné un peu d’eau de Cologne, placé sur le feu doux pendant 2 à 5 minutes pour obtenir une solution unique. On y ajoute ensuite les parfums concentrés et les poudres de Musk de Mountaqa, de Farcé rouge et noir, et Firgamé. On ferme ensuite le produit et qu’on laisse mijoter pendant 24h. C’est comme cela qu’on obtient de l’encens de bonne qualité avec une senteur très agréable», explique Mme Maï Mariama qui se dit fière de pratiquer cette activité. «Grâce à ce métier j’ai effectué le pèlerinage à la Mecque et j’ai construit ma propre maison», se réjouit-elle.
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- Catégorie : Société
L’encens ou ‘’Toura Ran Houta’’ : La tradition des femmes Kanuris
Au Niger, la femme kanuri est bien reconnue pour son talent de séductrice. Elle a une bonne senteur qui lui est propre grâce au ‘’Toura Ran Houta’’ un mélange de différents parfums. Chacune d’elle conserve sa recette de façon jalouse. Elle sait prendre soin de son foyer et de son mari
L’encens ''Toura Ran Houta'' qui veut dire parfum du feu en langue Haoussa au Niger, est comme le sel dans la sauce, il donne un ''gout à la vie du couple'', et, est très utilisé au Niger. Fait à base de résidus de différents arbres, c’est un mix de plusieurs parfums traditionnels qui consiste à crée une senteur spéciale et parfois très envoutante. Sandale, kindikaye, Tarfich…. sont entre autres des noms qu’on lui attribue.
Les femmes rivalisent pour créer le meilleur encens à base de bois de santal, de musc et de divers parfums. Pour beaucoup de femmes nigériennes, l’encens est comparable aux parfums de meilleure marques notamment ’Yves Saint Laurent, Channel ou encore de Paco Rabane.
Les femmes de l’ethnie Kanuri de la région de Diffa située au Sud Est nigérien, à plus de mille kilomètres de la capitale Niamey sont connues pour apporter une attention particulière et rigoureuse à l’hygiène. Elles se démarquent des autres ethnies par leur façon de s’entretenir et d’entretenir leurs foyers en s’appuyant de cet élément indispensable dans la tenue d’un foyer. Il embaume la chambre, rafraichit l’atmosphère et crée un climat propice à la romance.
Pour samra, comptable dans une société minière du Niger, une ressortissante de N’guigmi, « tant l’encens a de la valeur chez nous, il est inséré dans le panier de la jeune mariée, également dans la trousse de séduction des femmes mariées. Il est digne d’une exploitation à une très grande échelle dans la sous-région, mais bien souvent cette idée n’a pas encore germé dans nos esprits ou encore n’a pas porté ses fruits ». Ces produits, beaucoup d’hommes ne l’apprécient point dans leurs chambres, ils pensent que c’est pour les ensorceler ; pour les retenir à la maison grâce à des vertus aphrodisiaques délivrées à travers la fumée. Une collègue à Samra soutient que son mari n’en veut guère prétextant que cela lui provoque de l’asthme, je reconnais ces vertus, mais je ne l’utilise pas à la maison.
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L’ennemi de Bazoum : Le PNDS-Tarayya
La conquête et la gestion du pouvoir d’Etat sont des objectifs que vise tout parti politique. Une fois le candidat du parti élu aux plus hautes fonctions de l’Etat, il devient président de tous ses concitoyens. Tout ce que le parti peut faire c’est de l’accompagner pour réaliser le programme du candidat pour le bonheur de ses concitoyens. Pour le PNDSTarayya, c’est plutôt tout pour les militants du parti, tout pour le parti. Rien pour les autres nigériens. Quant à l’intérêt général, basta ! Les intérêts stratégiques et vitaux du pays sont réduits aux seuls intérêts du clan et des membres de la galaxie rose. Ou, à tout le moins, les intérêts du parti prévalent sur ceux du Niger, les intérêts des militants roses sur les droits des autres nigériens. Le Niger étant comme un terrain conquis, tout doit leur revenir. A eux et à eux seuls. Même ce à quoi ils n’ont pas droit. C’est ce qui explique les multiples scandales de détournements de deniers publics dans lesquels ils sont chaque jour empêtrés. Eximbank de Chine, le don de riz pakistanais, l’uraniumgate, le scandale du ministère de la défense, etc. C’est également la corruption généralisée qui plombe le pays depuis 2011, parce que les règles cardinales de gestion et d’attribution des marchés, entre autres, sont bafouées. Le Niger est en effet un pays réputé corrompu ces dernières années. Très corrompu même. Un rapport du Fonds monétaire international a conclu, en aout 2019, que « la corruption est répandue et enracinée au Niger ». De 2011 à aujourd’hui, le Niger est régulièrement classé dernier en termes d’IDH, malgré ses multiples richesses et potentialités : pétrole, uranium, or, bétail...Ce sont justement ces fléaux que Bazoum Mohamed, arrivé au pouvoir dans les conditions qu’on sait, a décidé de combattre, à la satisfaction de l’écrasante majorité des nigériens, même ceux qui ne l’ont pas soutenu. Lors de son discours, le 2 avril 2021, il disait : « Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays. Elle constitue par ailleurs une grave source de discrédit pour un régime et comme telle, elle est un grand facteur d’insécurité ». Après avoir souligné que « Quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa base, sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son égard ». Depuis plus rien. Même le dernier scandale du ministère de la défense, où des milliards destinés à la lutte contre le terrorisme et pour la défense de l’intégrité territoriale ont pris une destination autre, a été royalement ignoré et étouffé. Malgré que tous les protagonistes, civils et militaires, sont connus de tous. Le parti feraitil alors de la résistance en les protégeant ? Apparemment oui. L’on sait que tous ceux qui sont impliqués dans tous ses scandales financiers qui ont jalonné ces deux dernières décennies sont, dans leur grande majorité, du parti rose.
Au-delà du parti qui ferait ombrage à Bazoum, il y a également son prédécesseur, son ami et camarade, qui ne lui facilite pas la tâche. Celui-ci se comporte en président encore en exercice, avec tout le protocole d’Etat qui sied. Les récentes vacances de Mahamadou Issoufou dans son village natal, avec tambours et trompettes, des membres du gouvernement et autres officiels, des communiqués officiels invitant à son accueil, font penser aux nigériens que la réalité se trouve ailleurs. Le centre de gravité du pouvoir n’est pas au palais présidentiel. Tout sauf dans les mains de Bazoum Mohamed qui, assurément, se sentirait à l’étroit. Il est vrai que chacun a le droit de prendre des congés, même les chômeurs. Mais, à quoi les nigériens assistent dépassent l’entendement. Les nigériens ont même eu droit à des menaces du genre « Malheur à qui trahira Mahamadou Issoufou ». Un avertissement qui, en vérité, ne semble pas s’adresser à tous les nigériens, mais à quelqu’un de précis. Quelqu’un qui serait lié à Issoufou et le parti par un contrat. Serait-ce Bazoum qui serait visé ? En tout cas, ce n’est pas l’opposition et la société civile qui sont visées. Dans ce cas, les ennemis de Bazoum ne se trouveraient pas ailleurs que dans son parti. Toujours est-il qu’il y a manifestement des choses qui échappent aux nigériens et qu’ils n’arrivent pas à cerner, mais qui révèlent une guerre de clan des plus féroces. Surtout en cette veille du congrès du PNDS. La guerre des clans sera d’autant plus féroce que chaque groupe voudra contrôler l’appareil du parti pour se positionner, et surtout pour défendre les positions et les avantages acquis, en s’accaparant des appareils et institutions de l’Etat. En attendant, les défis qui assaillent le Niger ainsi que les préoccupations existentielles des nigériens vont devoir attendre. Pendant ce temps des zones du pays sont occupées par les groupes armés qui tuent, brûlent, exigent des impôts et des taxes auprès de populations suffisamment paupérisées dont ils chassent les récalcitrants de leurs terres. Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des citoyens s’amenuise alors que les prix des biens de consommation, en premier les produits de première nécessité, grimpent en flèche. Pourtant, la Constitution de la République du Niger contraint le président de la République à se mettre au-dessus de la mêlée et d’oeuvrer dans l’intérêt de tous ses concitoyens avec tous les moyens légaux que lui offre l’Etat. Et à être…juste.
Un parti politique ou un groupuscule d’individus ne peuvent pas se substituer à l’Etat. Notre pays traverse actuellement moult difficultés. Mais ce sont justement les épreuves qui appellent de grandes décisions fortes et courageuses, voire difficiles. Les hommes sont la somme des décisions, bonnes ou mauvaises qu’ils prennent. L’homme est l’ensemble de ses actes, dira le philosophe. A Bazoum de choisir entre satisfaire les caprices et les désidératas des militants de son parti ou d’oeuvrer résolument pour l’ensemble des nigériens, comme du reste il s’y est lui-même engagé. Et comme l’y contraint la loi fondamentale. A ce stade et dans les conditions actuelles, peut-il même avoir les mains libres pour espérer briguer un second mandat ? A moins que tout cela ne soit qu’un cirque, une comédie qui viserait à amuser la galerie et divertir les nigériens.
Bisso
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L’ère de l’inquisition : Par Dr Farmo Moumouni
La Nigérienneté en son fief : le Niger, tient décidemment la vedette. Elle supplante l’économie, l’éducation et la justice qui peinent. On l’évoque plus souvent que la cohésion sociale, l’unité nationale et le développement qu’elle revendique.
Je me serais tu si on faisait bon usage de la nigérienneté. J’aurais fait l’économie de cet écrit si on l’évoquait pour souder le corps social. Je n’aurais rien eu à redire si on invoquait la nigérienneté pour renforcer le patriotisme, et si elle était mise au service du pays dont elle est l’émanation.
Mais voici qu’on s’en sert pour avilir son prochain et pour le disqualifier. On accuse, on récrimine. On s’immisce dans la vie privée, on perquisitionne dans notre intimité, on scrute notre généalogie. Plus personne n’est à l’abri de l’inquisition, y compris nos ancêtres morts.
Un tribunal est en passe d’être érigé. Chacun de nous pourrait comparaitre avec son ascendance et sa maisonnée.
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L’étrange destin de Baré

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L’exégèse d'un discours : Par Moussa Tchangari
Trois (3) jours après la fameuse conférence des cadres du Président Bazoum, les "communiquants gouvernementaux" continuent de se relayer sur les médias pour clarifier les positions exprimées par ce dernier; indiquant ainsi, sans que cela n'échappe à n'importe quel observateur averti, que le Chef n'a pas bien parlé sur certains sujets, ou qu'il aurait dû se taire tout simplement sur d'autres. Les propos présidentiels, qui ont suscité incompréhension et indignation des uns, sont nombreux ; mais, c'est seulement l'histoire de la libération de personnes arrêtées pour des liens supposés, voire même avérés, avec les groupes armés, qui a été au centre de la "com" du porte-parole officiel du gouvernement.
Pourtant, le plus préoccupant dans le discours du Président du vendredi dernier, c'est d'abord l'insistance avec laquelle il a défendu le bilan de l'opération française Barkhane au Sahel; car, si le Chef de l'Etat persiste à croire que cette opération a été un succès, sur la seule base du nombre de chefs et éléments des groupes armés tués par les militaires français, même les quelques partisans de leur redéploiement au Niger devraient être franchement inquiets et se poser au moins cette question : peut-on s'attendre à ce que les autorités nigériennes, qui persistent et signent que Barkhane et Takuba ne sont pas en échec, posent des conditions idoines, ne serait-ce que sur le plan de la simple efficacité, à leur redéploiement annoncé au Niger ?
Au regard des propos tenus par le Président Bazoum, le vendredi dernier, il est permis de douter; et ce, même s'il a affirmé que ce redéploiement fera l'objet de discussions, on l'espère au moins sérieuses, avec les pays concernés. Le doute est permis d'abord, parce que le discours du président indique clairement qu'il se pose en demandeur face à la France et aux pays engagés dans Takuba qui, pourtant, sont à la recherche d'un point de chute après leur départ forcé du Mali. Ensuite, parce que pour lui, la France et ses alliés européens et nord-américains n'ont pas d'arrières-pensées ou d'intérêts hégémoniques au Sahel, et agissent dans le cadre strict de la lutte contre le terrorisme. Enfin, parce qu'il est allé jusqu'à affirmer que la souveraineté nationale, dans le contexte d'aujourd'hui de nos pays, n'a presque pas de sens pour lui (c'est une interprétation) ; avant d'ajouter que nos matières premières ne font également l'objet d'aucune convoitise de la part des puissances avec lesquelles il entend sceller une alliance.
Aujourd'hui, s'il faut encore débattre et clarifier les positions exprimées le vendredi dernier par le Président Bazoum, on ne peut s'attarder exclusivement sur la question de la libération des personnes soupçonnées de lien avec les groupes armés; car, sur ce sujet au moins, on peut concéder, même si on peut toujours s'interroger sur l'opportunité même de l'annonce, que le mobile invoqué, celui d'engager une démarche de négociation avec les concernés, est, à certains égards, noble. Le vrai problème qui, à notre humble avis, mérite de retenir l'attention des Nigérien(ne)s, c'est d'abord le refus d'admettre que Barkhane et Takuba ne peuvent pas justifier d'un bilan reluisant et que leur présence au Sahel ne représente, en aucune façon, une menace pour la souveraineté des pays. Le vrai problème, c'est la posture dans laquelle le président Bazoum semble s'installer face à des puissances pour lesquelles disposer leurs forces en divers points stratégiques du monde est d'abord un enjeu d'hégémonie.
Sur ces questions, le Président Bazoum a intérêt, non pas à clarifier, puisque sa position est claire déjà; mais, à la reconsidérer tout simplement, parce qu'elle n'est pas juste. Les événements récents, notamment la guerre en Ukraine, montrent clairement que la question des alliances militaires est un enjeu politique et géostratégique important. Le parlement nigérien, qui aura à discuter de cette question dans les semaines ou les mois à venir, doit également en être conscient; car, il serait catastrophique et lourd de conséquences que les représentants du peuple abordent la question du redéploiement de Barkhane et de Takuba, en perdant de vue d'une part que l'internationalisation d'un conflit, marquée par la présence des forces étrangères, comporte toujours des risques; et d'autre part, que la solution à une crise sécuritaire de cette ampleur ne peut être exclusivement militaire, même avec l'appui de forces extérieures au dessus de tout soupçon (ce qui est loin d'être le cas de la coalition conduite par la France).
Par Moussa Tchangari
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