Incertitudes sur le processus électoral : Issoufou, Salou, Hama et Bazoum ont-ils dit leurs derniers mots ?
Les élections générales de fin de mandat se précisent davantage. Dans cinq jours, précisément le 13 décembre 2020, doivent avoir lieu les élections municipales et régionales. Mais, c’est l’incertitude totale. Alors que la campagne électorale est ouverte depuis le 2 décembre, la commission électorale n’a pas mis à la disposition des partis politiques, groupements de partis et candidats indépendants, les spécimens de bulletins avec lesquels ils battent campagne. C’est la première fois que cela arrive. La Ceni est manifestement prise à la gorge avec cette date du 13 qui lui a été imposée par le Président Issoufou Mahamadou. Par faute de mise à disposition des logos et autres caractéristiques nécessaires pour l’impression des bulletins, les imprimeurs retenus n’ont pu commencer le travail que le vendredi 4 décembre. Il leur est demandé de finir la production des bulletins dans un délai de six jours. Un engagement qui ne pourrait être tenu du fait du volume et de la complexité de la tâche, note un imprimeur de la place. Selon des sources crédibles, certains imprimeurs auraient carrément décliné l’offre qu’ils disent ne pas être en mesure d’honorer dans un délai aussi comprimé. Quoi qu’il en soit, même avec le délai de six jours, on se trouverait à l’avantveille de la date du scrutin. Le 10 décembre, serait-il possible pour la Ceni de mettre en place les bulletins dans les 25 798 en deux jours ? Le Niger fait tout de même 1 267 000 km2.
La Ceni qui n’a pas mesuré l’ampleur et la complexité du travail à faire dans la production des bulletins
Outre cette incertitude sur les préparatifs techniques des élections locales, eu égard au retard immense de la Ceni qui n’a pas, selon une source, mesuré l’ampleur et la complexité du travail à faire, précisément en ce qui concerne la production des bulletins de vote, c’est l’expectative totale du côté de la classe politique nigérienne. Un semblant de clarté entoure la tenue des élections. E fait, tout le monde s’interroge sur la tournure que risque de prendre ce processus électoral insolite à plus d’un titre. Issoufou, Salou, Hama et Bazoum ont-ils dit leurs derniers mots ? Rien n’est moins sûr. On ignore pourquoi, mais les Nigériens s’attendent à un retournement de situation brusque. La note de mission de la Cedeao est assez illustrative de ce climat politique particulièrement tendu. La méfiance est toujours de rigueur, note-t-elle, ce qui est forcément préjudiciable à la tenu d’élections apaisées. Mais ? la Cedeao est a mauvaise presse auprès des Nigériens. Au lieu de s’investir depuis longtemps à conjurer ce mauvais d’élections contestées, source d’une crise qui pourrait coûter cher au Niger, la Cedeao a attendu le tournant décisif pour venir en appeler les parties au calme et à la retenue. Autrement dit, elle demande à l’opposition d’aller gentiment se faire guillotiner sans broncher.
Au regard du conflit qui pourrait naître entre le Président Issoufou, Bazoum et Djibo Salou, il n’y a pas mieux que d’attendre l’épilogue d’une perspective politique qui se présente de plus en plus avec beaucoup de certitude.
Il règne sur le Niger un climat politique délétère et tout le monde s’en inquiète. Les Nigériens ont l’impression qu’on leur enlève, à la fois leur souveraineté à choisir leurs dirigeants à travers des élections transparentes, et leur liberté à contester toute manipulation visant à leur imposant des gouvernants. Hama Amadou, le chef de file de l’opposition est éliminé de la course à l’élection présidentielle, mais son parti reste sans doute le plus fort de l’échiquier politique national. Il n’a, donc, pas dit son dernier mot. Il peut, dans le pire des cas, être le faiseur de roi, exactement comme en 2011. En plus, son parti devrait en principe progresser aux législatives pour gagner plus de sièges qu’en 2016. Il est par conséquent incontournable. En outre, au regard du conflit qui pourrait naître entre le Président Issoufou, Bazoum et Djibo Salou, il n’y a pas mieux que d’attendre l’épilogue d’une perspective politique qui se présente de plus en plus avec beaucoup de certitude. Hama Amadou est, donc, plus que jamais debout, dans une posture presque convoitée par beaucoup d’autres leaders politiques.
Issoufou Mahamadou pourrait-il, en fin de compte, détruire Bazoum pour favoriser une convergence d’intérêts autour de Salou entre le Pjp Doubara et le Pnds, sans candidat ?
Chef de la junte militaire qui a fait tomber feu Mamadou Tanja en 2010, Djibo Salou a déposé la vareuse militaire pour s’engager en politique. Il a créé pour cela un parti politique, le Pjp Doubara au titre duquel il est, aujourd’hui, candidat à l’élection présidentielle. Selon une révélation faite par Hama Amadou, l’intéressé est lié à Issoufou Mahamadou par un deal. Ce dernier devrait lui retourner l’ascenseur en fin de second et dernier mandat. Est-ce ce deal qui a motivé Djibo Salou à quitter l’armée pour devenir un chef de parti politique ? On attend de voir. Pour le moment, l’intéressé ne fait pas partie des foudres de guerre de la scène politique. Et on s’interroge sur ce qui semble faire son assurance. Il bat campagne mais il n’y a que ses proches qui lui voient la moindre chance de réaliser son rêve de reconquérir le fauteuil présidentiel par les urnes. Une vraie chimère, Bazoum étant là d’abord pour lui enlever tout espoir. Malgré tout, des observateurs estiment que Salou n’a pas encore dit son dernier mot. Issoufou Mahamadou pourrait-il, en fin de compte, détruire Bazoum pour favoriser une convergence d’intérêts autour de Salou entre le Pjp Doubara et le Pnds, sans candidat ? Les Nigériens attendent, là aussi, de voir la fin du feuilleton avant d’avoir une opinion définitive.
Bazoum est sur des braises ardentes
Bazoum, lui, a officiellement les faveurs du pouvoir. Président et candidat du Pnds Tarayya, il a été adoubé par le Président Issoufou qui l’a imposé aux instances de son parti. Il est présenté par une certaine presse internationale comme étant le favori de cette course présidentielle. Mais il a été récemment rattrapé par une affaire de faux documents d’état-civil, des candidats aux législatives l’ayant attaqué en justice pour faux et usage de faux portant sur son acte de naissance et son certificat de nationalité. Et du jour au lendemain, celui qui est perçu comme le prétendant le plus sérieux est devenu un homme sur la tête duquel il y a une épée de Damoclès. Il continue de battre campagne – hier encore, il était à Maradi – mais il vit, selon des sources crédibles, un drame intérieur. Il est habité par l’anxiété et la peur d’être, malgré tout, recalé pour ses pièces d’état-civil. Une autre plainte est en cours d’examen devant la Cour constitutionnelle et le verdict est attendu, en principe, aujourd’hui. C’est dire que Bazoum est sur des braises ardentes. S’il passe, à nouveau, cet écueil important, Bazoum va malgré tout concentrer sur sa personne la rancoeur d’une très grande partie de la population nigérienne, persuadée que l’intéressé jouit d’une complicité malsaine au sommet de l’État. Bazoum n’est pas encore, par conséquent, hors de course.
Les Nigériens ont l’impression qu’il veut rouler tout le monde dans la farine.
Quant à Issoufou Mahamadou, les Nigériens ont l’impression qu’il veut rouler tout le monde dans la farine. C’est tout de même bizarre qu’il n’est pas parvenu à convaincre ses compatriotes qu’il s’en irait au soir du 2 avril 2021 en passant le témoin à un autre démocratiquement élu. D’abord, le processus électoral est bancal et n’offre pas les assurances d’élections démocratiques. Ensuite, les Nigériens doutent profondément de la volonté d’Issoufou de quitter le pouvoir comme il l’a annoncé si souvent. Ce doute, qui a toujours existé, s’est amplifié davantage ces derniers temps et son refus de parrainer le dialogue national comme souhaité par l’opposition n’est pas étrangère à cette persistance du doute qui entoure les propos du Président Issoufou. Et plus les échéances approchent, plus ce doute grossit, nourri régulièrement par des rumeurs malsaines colportées de bouche à oreille.
Pour le moment, Bazoum est toujours dans la course et il est le candidat désigné par Issoufou Mahamadou. Le Niger, assurément, fait face à une équation à plusieurs inconnues. Et personne ne sait de quoi demain sera fait.
Doudou Amadou
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Incident aux alentours de l’UAM : Lorsque la bavure coïncide avec le manque de professionnalisme et le destin
Il y a quelques jours de cela, un homme armé aurait été abattu par les éléments de la gendarmerie en poste non loin de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. On aurait appris que la victime en question est un officier de la police nationale, un encadreur qui se trouverait en fonction à N’dunga. On ne sait réellement pas le motif de la bavure qui a lieu ce jour-là. Mais, tout de même apprend-on, ce monsieur ne méritait pas le sort lui étant réservé car, selon nos sources, il tentait de se protéger contre une foule d’étudiants qui voulaient sa peau ; chose qui le conduisit à dégainer son arme mais sans pour autant tirer. En retour, ces mêmes étudiants au cours du déroulement de la scène apprend-on, le traitait de terroriste pendant qu’il se dirigeait vers les éléments du détachement de la gendarmerie en question. Et ces derniers toujours selon nos sources n’ont pas hésité à lui tirer dessus. A raison ou à tort, au vu de la façon dont s’est présentée la scène, l’on pourrait dire que les étudiants ont fait ici probablement preuve de brutalité et d’incompréhension. Quant au gendarme qui aurait tiré, nous pouvons sans risque de nous tromper qu’il a fait preuve de manque de professionnalisme car il aurait pu simplement l’inapter surtout pour une question d’investigation. Bref, ce monsieur a eu la gâchette facile. En ce qui concerne la victime, elle aurait elle aussi du fait preuve de dialogue car la force n’a jamais résolu les problèmes, au contraire, elle les a toujours dramatisé. Ainsi dit, s’il n’avait pas fait recours à son arme, les choses auraient pu s’arranger. C’est le lieu de lancer un appel à nos autorités compétentes en vue de réfléchir au phénomène du port d’arme. Car bien vrai, les porteurs sont tenus d’être munis d’une arme pour leur sécurité notamment la police à qui ce privilège a été donné démesurément. Mais en réalité, ce n’est pas à n’importe qui qu’il faut remettre une arme ; surtout avec cette jeunesse qui ne sait pas ses idées à la glace. Ce qui sous-entend qu’il faudrait au préalable miser pleinement sur l’enquête de moralité de la personne avant de songer à lui donner la possibilité de porter une arme. Et, même les civils ne sont pas exemptés par cette mesure si appliquée est-elle. Car, on aurait appris que de nos jours, avoir le permis de porter une arme au Niger est devenu comme chercher à avoir un passeport. L’argent à lui seul suffit. Si cette hypothèse s’avère, alors il est important de dire que le laxisme de nos autorités n’est plus à démontrer à ce niveau. Puisque nous aurions appris que certaines personnes notamment les civils, à qui l’on octroie ses armes s’en servent à d’autres fins et non pour garantir leur sécurité. Alors non seulement la prudence est de mise mais il serrait impératif pour nos autorités de revoir les critères relatifs à la mesure du port de l’arme. En somme, pour le policier qui fut sauvagement tué, quelle justice peut-elle espérer s’établir ici du moment où la victime n’est plus. Et pourtant sans elle, difficile de remonter à la réalité. Quand la bavure coïncide avec le manque de professionnalisme et le destin, c’est en somme ce que ça donne comme résultat.
Amadou. I
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Incident lors d’une conférence tenue par l’ambassadeur de France au Niger
M. Sylvain Itté, est Ambassadeur de France au Niger depuis le 28 septembre 2022. Il a pour mission, a-t-on compris, entre autres, de redresser les torts faits à la France, de corriger une certaine image de la France dans le pays, avec la montée d’un certain sentiment anti-français au Sahel. La mission de l’ambassadeur, à l’entendre lors d’une rencontre avec la presse nationale qu’il a organisé juste après la présentation de ses lettres de créance, est également de déconstruire un certain discours qu’on entend de plus au Sahel sur la France et sur sa politique sur le continent, amplifié sur les réseaux sociaux.
C’est probablement cette démarche nouvelle qui l’a conduit ce matin à l’université de Niamey où il partait à la rencontre de la jeunesse estudiantine pour tenir une conférence, avec comme modérateur, l’activiste de la société civile nigérienne, et altermondialiste Moussa Tchangari. A cette rencontre participaient également des acteurs de la société civile, anciens cadres du mouvement estudiantin nigérien.
La voix contradictoire de la société civile portée par Maikoul Zodi, a fini par faire monter la tension, au point où le diplomate français, a fini par abandonner le débat, allant jusqu’à proférer contre Zodi, apprend-on, des « propos discourtois ». La conférence pour laquelle les jeunes présents exprimaient tant d’intérêt finit donc dans la confusion.
Nous y reviendrons.
Aïssa Altiné
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Incivisme fiscal : Un redressement fiscal de plus de 70 milliards FCFA à un député de la majorité
Connu dans l’agroalimentaire, l’exportation d’or (à travers une société) et le transfert d’argent, le député national serait en conflit avec les services des Impôts. Selon des sources crédibles, il semble devoir aux Impôts plus de soixante dix (70) milliards de FCFA. Aujourd’hui, ce montant jugé excessif qui fait grincer les dents des responsables du parti sous la bannière duquel le député est élu. Du reste, les responsables menaceraient même de ne plus suivre les consignes de la majorité jusqu’à ce que la situation soit réglée. Pour eux, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Alors, pourquoi pas des cadeaux fiscaux à leur camarade, comme le gouvernement du Niger a l’habitude de le faire à des opérateurs de téléphonie. Surtout que, le gouvernement offre des licences d’impunité aux prédateurs de deniers publics militants du PNDS. 70 milliards de FCFA, c’est un trésor qui pourrait servir à construire des salles de classe, des salles de soin et des points d’eau dans un Etat comme le Niger dans lequel les secteurs sociaux de base qui manquent cruellement de tout. Et également à doter notre armée en cette période où les terroristes et autres criminels écument des zones entières de notre pays. A suivre !
A.S
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Incorporation des 53 officiers de Douane : A quoi jouent les autorités de tutelle ?
Après une formation militaire bien accomplie, les 53 jeunes nigériens admis au concours d’entrée à la Douane attendent toujours leur intégration dans le corps. Malgré les décisions de justice qui ordonnent à l’Etat du Niger de prendre les mesures nécessaires pour leur incorporation dans le corps . En clair, mettre les 53 jeunes officiers dans leurs droits. Mais les décisions du Conseil d’Etat semblent tombées dans l’oreille de sourd. Car, apparemment, le ministère des Finances et la Direction générale des Douanes se seraient lancés dans une logique de résistance face à des décisions de justice. Une sorte de rébellion contre l’autorité de la chose jugée. Une situation qui est en train de faire du Niger un Etat voyou. Un Etat dans lequel des autorités refusent d’obtempérer aux décisions de justice. Cela, malgré l’instruction donnée par le Président de la République de les faire appliquer. Au surplus, Le ministère de finances, la direction générale de Douane et le syndicat national des agents de douane semblent être dans une complicité contre les 53 jeunes officiers et leurs décisions de justice.
Se moquent-ils de l’autorité du Chef de l’Etat ?
En tout cas, c’est l’impression qu’ils donnent dans la résolution de ce problème qui n’a fait que trop durer. Leur refus d’exécuter les décisions rendues par le Conseil d’Etat semble mettre en relief la faiblesse de la justice dans le dossier. Vivement que le magistrat suprême puisse taper du poing sur la table pour faire respecter les décisions de justice. En tout état de cause, sans la force de la loi, c’est le règne du désordre.
A.S
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Inde/ Kumbh Mela 2019 : Des délégués venus de plusieurs horizons assistent à l’évènement
Les représentants de plusieurs pays séjournent depuis lundi dernier à New Delhi en Inde. Ils vont assister à un des plus grands évènements culturels qu’organise tous les douze ans l’Inde ce grand pays de culture. Ensemble, ils vont célébrer aujourd’hui vendredi 22 février Khumbh Mela 2019. Cette manifestation se tient au nord de ce pays à Allahabad, plus précisément à Prajagrag où on verra l’immersion dans le fleuve de plusieurs fidèles qui, selon eux, les nettoiera ainsi que leurs ascendants sur 88 générations de tous leurs péchés. Kumbh Mela est un des plus grands pèlerinages du monde entier.
A travers l’organisation de cette activité aussi bien culturelle que sociale, l’Inde veut prouver que le monde entier peut s’unir par le biais de la culture. Selon des sources officielles (Times of India) le budget alloué à cette grande rencontre religieuse et spirituelle est estimée à 42,4milliards de roupies soit 537 millions d’Euros financé par l’Etat d’Uttar Fradesh et l’Etat Fédéral.
Jetant un regard rétrospectif sur les efforts très importants déployés par l’Inde à nos Etats sur le chemin du développement, M Saleh Moumine de nationalité Djiboutienne est très bien intégré, parle bien hindi, et a trouvé dans cette communauté sa famille, dit-il. Il précise qu’« aujourd’hui, le processus de démocratisation est très poussé en Afrique et les populations africaines aspirent davantage à la bonne gouvernance tant politique qu’économique. Et partout on prône le développement, l’intégration, et l’Inde en tant que grand partenaire de l’Afrique fournit d’importants efforts dans ce sens. Nos relations sont bonnes pour une bonne coopération sud-sud. On ne pourra pas se développer sans se connaitre,et c’est dans ce sens que je salue cette initiative d’inviter tous les pays du monde entier à se retrouver et à découvrir les merveilles culturelles de ce pays. C’est une idée géniale qui vient au grand moment, au moment où l’inde s’intéresse plus à nos Etats, il a construit et continue de construire des grands chantiers de développement dans plusieurs secteurs dans nos pays africains. L’Inde investit pleinement dans l’encadrement et la formation des jeunes cadres et apporte son expertise dans plusieurs activités notamment commerciales et entrepreneuriales. Aucun pays ne peut se développer seul, il faut qu’il y’ait une synergie d’actions, une unification des efforts » M. Saleh formule les vœux de voir l’nde renforcer davantage cette coopération en créant des infrastructures, en construisant des Universités, des instituts de formations et surtout aider nos commerçants, nos hommes d’affaires dans leurs activités…
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Indice d’ouverture des visas en Afrique : les Africains ont circulé plus librement en 2016 selon la BAD
Une meilleure amélioration en matière de voyages des Africains sur le continent, d’après les résultats de la seconde édition de l’indice d’ouverture de visas en Afrique lancé le 19 par la Banque africaine de Développement (BAD) – en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et le Forum économique mondial (FEM) – , en prélude aux Assemblées annelles de la Banque qui se tient en Inde.
Après un premier indice 2016 qui montrait à quel point l’Afrique demeurait largement fermée aux voyageurs africains du fait de l’exigence des visas, l’indice 2017 montre aujourd’hui une plus grande liberté de circulation des Africains sur le continent.
Une liberté qui trouve toute son explication dans la dans plusieurs pays africains depuis l’année dernière.
{xtypo_quote}Nos dirigeants doivent abattre les murs qui séparent l'Afrique de l'Est, l'Afrique centrale, l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest. Nous avons besoin d'un marché plus ouvert et plus large.{/xtypo_quote}
L’Indice classe le niveau d’ouverture des pays africains en fonction des exigences imposées aux citoyens africains pour obtenir un visa d’entrée dans un pays africain donné.
Le rapport fait un classement des pays qui facilitent les déplacements des ressortissants d’autres pays africains et les mesures prises à cet effet. Il indique par ailleurs si les citoyens africains sont autorisés à entrer dans les pays sans visa, s’ils peuvent obtenir le visa à l’arrivée ou s’ils doivent avoir le visa avant de voyager.
Le Ghana, classé 6e, a le plus progressé dans l’ouverture de ses frontières aux voyageurs africains, gagnant ainsi 16 places par rapport à 2015. Le Sénégal, classé 15e en 2016, intègre également le top 20 des pays les plus ouverts, gagnant ainsi 9 places par rapport à 2015. Quant à la Tunisie, elle gagne 13 places comparée à 2015. Les Seychelles dominent de nouveau le classement et restent le seul pays à offrir une entrée sans visa pour tous les africains.
Nette amélioration par rapport à 2016; plusieurs défis à relever
Les Africains ont pu voyager plus librement à travers le continent en 2016 car le niveau d’ouverture des pays africains s’est amélioré par rapport à 2015. (En moyenne, les Africains avaient besoin d’un visa pour se rendre dans 55 % des autres pays africains, pouvaient obtenir un visa à leur arrivée dans seulement 25 % des autres pays et n’avaeint pas besoin de visa pour se rendre dans à peine 20 % des autres pays du continent).
Il reste tout de même à relever de nombreux défis pour améliorer d’avantage les voyages à travers l’Afrique : la seconde édition de l’Indice d’ouverture des visas en Afrique met en évidence les différences régionales qui persistent en termes d’ouverture sur les visas.
En guise d’exemple, 75 % des 20 pays les plus ouverts se trouvent en Afrique de l’Est et de l’Ouest, 20% sont en Afrique Australe. La Mauritanie est le seul pays d’Afrique du Nord classé et aucun d’Afrique centrale figure parmi les 20 premiers. “J’ai besoin de 38 visas pour me déplacer en Afrique”, a déclaré Aliko Dangote, président du Groupe Dangote.
“Nos dirigeants doivent abattre les murs qui séparent l’Afrique de l’Est, l’Afrique centrale, l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Nous avons besoin d’un marché plus ouvert et plus large”, a d’ailleurs affirmé Akinwumi A. Adesina, Président du Groupe de la Banque africaine de développement, aujourd’hui détenteur d’un passeport africain. ‘‘Symbole de l’intégration du continent, en 2016’‘.
Le challenge reste grand, notamment sur le maintien de cette tendance d’‘‘annulation de visa’‘ et la mise en œuvre de la décision de l’Union africaine sur l’émission des visas à l’arrivée par tous les pays africains à tous les citoyens africains.
Armelle Nga avec AFDB.ORG
20 mai 2017
Source : http://fr.africanews.com/
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- Catégorie : Economie
Industrie pétrolière : L’Afrique peut-elle défier l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et la Russie au cas où son pétrole est stratégiquement exploité ?
Après la très attendue méga-raffinerie de Aliko Dangoté au Nigeria, l’Egypte a quelque peu bousculé l’actualité pétrolière de la semaine dernière en annonçant le 28 Avril 2021 dernier, la construction prochaine d’un complexe pétrochimique de 7,5 milliards de dollars. L’objectif du projet étant de produire quatre (4) millions de tonnes de produits pétrochimiques par an, permettre la création de 3000 emplois et à l’Egypte de devenir exportateur. Une autre initiative qui devrait donner des idées dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Le Monde d’Aujourd’hui en parle avec M. Mahaman Laouan Gaya, ancien Ministre et ancien Secrétaire Général de l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO).
Le Monde d’Aujourd’hui : L’Egypte vient de lancer à Ain Sokhna, dans la zone économique du Canal de Suez, le projet de construction du plus grand complexe pétrochimique d’Afrique. Que représente ce projet en termes d’avancée pour un pays africain comme l’Egypte ?
Mahaman Laouan Gaya : Je me réjouis pleinement de ce projet que je considère comme un signal extrêmement positif pour tout pays qui aspire à une relative indépendance économique. Depuis la période qui a précédé les indépendances jusqu’à date, les pays africains ont beaucoup plus tendance à exporter leurs matières premières à l’état brut, qu’il s’agisse des ressources extractives (minerais, hydrocarbures,...), des ressources agricoles ou animales. Celles-ci sont transformées dans les pays développés en produits finis et reviennent excessivement chères sur les marchés africains. L’essentiel de la valeur ajoutée reste donc l’apanage de ces pays-là. Le fait que l’Egypte décide de greffer un complexe pétrochimique sur la chaîne de valeurs de son industrie pétrolière est une initiative à saluer parce que la valeur ajoutée reste dans son intégralité sur place. Il faut savoir que dans l’industrie des hydrocarbures, un complexe pétrochimique signifie des milliers et des milliers de produits qui peuvent à leur tour permettre de fabriquer de nombreux autres produits dont on a besoin ici en Afrique.
Ces installations permettront en effet, de fabriquer une gamme de produits de la synthèse pétrochimique dont le polyéthylène (matière plastique), le polypropylène (utilisé dans la fabrication de certaines pièces automobiles, d’emballages alimentaires, de tissus d’ameublement ou de vêtements), le polyester (fortement plébiscité dans l’industrie textile), le carburant de soute (utilisé dans les grands navires commerciaux), les engrais, etc... Si tout cela est massivement fabriqué sur place, l’Egypte n’aura plus besoin d’importer et mieux sera même amenée à en exporter vers d’autres pays. C’est dire que la valeur ajoutée en termes financiers, les emplois, la promotion du contenu local et le transfert de technologie et de connaissance dont bénéficiera l’Egypte sont considérables.
Le Monde d’Aujourd’hui : Mais avec ce méga projet industriel, l’Egypte vise plus les marchés de l’Est de la Méditerranée que le reste de l’Afrique...
Mahaman Laouan Gaya : On peut comprendre cela en ce sens que chaque pays mise sur un avantage comparatif. Au regard de sa position géographique, l’Egypte a en effet, beaucoup plus tendance et à même plus intérêt à commercer avec les pays de la Méditerranée orientale (dont certains pays de l’Afrique du Nord), de l’Europe du sud et du Moyen-Orient. C’est le facteur géographique qui l’impose. Il faut en plus considérer la qualité du trafic en Afrique. Aujourd’hui, pour aller de Niamey à Johannesburg, on est parfois obligé de passer par l’Europe, Doha ou Dubaï. C’est long, pénible et très cher. Le constat est que le trafic des échanges intra-africains est très insuffisant, ce qui grève son coût. Mais s’il existe des fréquences régulières entre l’Egypte et le reste du continent, s’il y a de la régularité dans les échanges à travers le transport ferroviaire, maritime et aérien, les coûts de transport vont considérablement baisser et cela permettra d’écouler plus aisément en Afrique subsaharienne des produits fabriqués en Egypte et inversement. Le désenclavement interne de l’Afrique, on en parle quand même. Je pense qu’avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui est en train de naitre, les pays africains pourront mettre de côté leur égoïsme individuel pour favoriser l’intégration de leurs économies, afin que nous puissions tirer de grands profits du voisinage que la nature a créé entre nous.
Le Monde d’Aujourd’hui : Justement, nous avons souvenance que la ZLECAf a été lancée ici même à Niamey le 7 Juillet 2019. Quelle place, selon vous, les hydrocarbures africains et particulièrement le pétrole peuvent-ils avoir dans ce vaste espace économique ?
Mahaman Laouan Gaya : La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui était un rêve des Pères Fondateurs de l’OUA, visait à organiser une vaste Union Africaine avec un volet économique dans lequel il était question d’une libre circulation et d’échange des marchandises, des services, des personnes, et des capitaux. A priori, nous ne pouvons que saluer cette initiative dont l’objectif est de créer le plus vaste marché commun au monde qui sera de nature à permettre une meilleure intégration des économies des pays africains. Mais regardons la réalité en face, pour ce qui concerne le ‘’Volet du pétrole africain’’. Il est unanimement re reconnu qu’en l’état actuel des choses, le commerce international se fait presque sans l’Afrique, puisque ne participant qu’à hauteur de 2%... et dont l’essentiel est le commerce du pétrole brut africain. Le commerce mondial représente en termes de marchandises échangées une valeur de 6300 milliards de dollars et les hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) y pèsent pour plus de 25%. Alors, quand vous faites un petit survol de la géopolitique pétrolière mondiale, l’on constate que le développement de l’industrie des hydrocarbures de schiste en Amérique annonce clairement le déclin des réserves de pétrole et de gaz dites conventionnelles, les réserves des grands pays producteurs (Russie, Moyen-Orient) sont également de plus en plus en déplétion, ce qui n’est pas le cas de l’Afrique qui a commencé l’exploitation de son pétrole dans les années 60. Un tiers (1/3) des découvertes d’hydrocarbures de ces vingt (20) dernières années dans le monde l’ont été en Afrique. Cela prouve à suffisance la place stratégique du continent en tant que nouveau point chaud de l’exploration mondiale et cela de consolider sa position en tant que frontière pétrolière et gazière mondiale la plus attractive. Les réserves pétrolières sont donc là en abondance, et il n’y a l’ombre d’aucun doute que le potentiel en hydrocarbures africain peut rivaliser demain avec celui de n’importe quelle autre région du monde. Cela m’amène très souvent à affirmer que si l’Afrique devait être considérée comme un seul producteur et que son potentiel stratégiquement exploité, il est certain que notre continent défiera l’Arabie Saoudite, la Russie et les États-Unis. Aujourd’hui, l’Afrique représente 13 à 14% de la production mondiale, presque autant pour les réserves (et beaucoup de zones offshore et on-shore du continent sont sous-exploitées ou pas encore explorées), mais le continent ne participe qu’à peine à 3 ou 4% de la consommation mondiale de pétrole, et là aussi, une bonne partie de produits pétroliers que nous consommons est paradoxalement importée d’Europe (l’Europe qui ne produit pratiquement plus de pétrole brut !). C’est en cela que le projet du complexe pétrochimique égyptien de Ain Sokhna est à saluer et doit servir d’exemple aux pays africains qui ont le souci de la diversification et de l’émergence économiques. Le commerce intra africain de pétrole est, il faut l’avouer quasiment nul, hormis une très faible quantité de produits raffinés, commercialisée entre pays voisins. Le potentiel en hydrocarbures (pétrole, gaz, charbon) africain peut très largement subvenir au besoin énergétique des 1,2 milliard d’habitants du continent et c’est dommage que cette réalité soit passée inaperçue lors des multiples discussions sur l’élaboration des textes de la ZLECAf. Et alors que les hydrocarbures constituent 25% à 30% du commerce mondial, on ne peut pas imaginer un seul instant un projet d’une zone de libre-échange commercial de quelque région du monde qu’elle soit, et ignorer royalement le pétrole. Au niveau de la ZLECAf, on se rend compte que le pétrole est le grand oublié. Ce qui est inadmissible ! Pour que nous puissions atteindre les objectifs que s’est fixé l’Afrique dans ce cadre, il y a des choses à revoir ; on ne peut pas créer un marché commun de cette envergure et faire fi du pétrole, qui est quand même considéré comme le plat de résistance du commerce international. Au demeurant, l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO), est dans la perspective d’entreprendre avec l’Association des Raffineurs et Distributeurs Africains (ARA) une étude sur la création d’un marché physique africain du pétrole brut et des produits pétroliers ; et j’ose bien espérer qu’après la mise en place de ce marché physique, l’on puisse migrer plus tard vers sa financiarisation. On peut bel et bien concevoir une bourse de valeurs pétrolières en Afrique, comme c’est le cas dans certaines régions du monde et procéder à la cotation d’un pétrole africain de référence. Je rappelle que le pétrole brut du Golfe de Guinée est de qualité supérieure au Brent et au WTI (les deux pétroles de référence mondiale). Vous convenez qu’avec un potentiel pétrolier aussi important, un marché de plus d’un milliard de consommateurs et une bonne organisation, l’Afrique peut faire face aux aléas des approvisionnements en hydrocarbures et aux ‘’caprices’’ du marché pétrolier international. Voilà en somme une très belle occasion (à rattraper) de se pencher sur ce que je peux appeler la ‘’ZLECAf, volet Pétrole’’ qui peut être un appendice du marché africain des matières premières extractives. Je rappelle par ailleurs, qu’au-delà du pétrole, l’Afrique détient les troisquarts (3/4) des réserves des matières premières de la planète. Cela n’est pas à négliger et encore moins à ignorer dans le cadre de la construction d’un marché commun régional ou continental.
Le Monde d’Aujourd’hui : Vous évoquez là un problème de coordination entre les organisations intergouvernementales africaines et l’Union Africaine ?
Mahaman Laouan Gaya : Je ne saurai donner les raisons exactes de ce pourquoi, mais votre question pose le sempiternelle problème de gouvernance des institutions d’intégration africaines. Aujourd’hui, force est de constater qu’il y a des enjeux globaux qui demandent une réponse globale, une synergie d’action, une mutualisation des efforts pour plus d’efficacité dans la gestion de tous les secteurs (surtout celui de l’énergie) et pour ce faire il faut absolument éviter la dispersion. Rappelez-vous qu’au lendemain de la création de l’OUA, il a été pensé que pour procéder à une intégration générale du continent, il faut créer des organisations régionales qui doivent commencer par intégrer les politiques et économies des Etats se retrouvant dans une zone particulière. C’est ainsi que l’Afrique fut divisée en cinq (5) régions géographiques (les cinq Communautés Economiques Régionales - CER), suivies d’une prolifération d’organisations sous-régionales et régionales sectorielles. Avec cette multiplicité d’organisations poursuivant pour l’essentiel les mêmes buts et constituées des mêmes Etats, le processus d’intégration est resté buté à des sérieuses difficultés. C’est le cas du secteur de l’énergie, où l’on retrouve au niveau du continent des dizaines d’organisations avec les mêmes pays membres, les mêmes missions et objectifs, sans liens organiques entre elles, et qui n’ont malheureusement sur le terrain aucune activité autres que les interminables réunions et conférences. Ailleurs, pour plus d’efficacité, les occidentaux ont créé une seule et unique organisation du secteur de l’énergie, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et les latino-américains, l’Organisation Latino-Américaine de Développement de l’Energie (OLADE). Là, on a à faire à un seul et unique partenaire pour tout un continent,.. et ça marche mieux. En 2019 à Malabo en Guinée Equatoriale, le Conseil des Ministres des Pays Membres de l’APPO a dans une Résolution demandé au Secrétariat de l’APPO, ensemble avec l’Algérie, d’approcher la Commission de l’Union Africaine pour une fusion de l’APPO avec la Commission Africaine de l’Energie (AFREC). Le processus a quand même entre-temps été lancé. Mais, ça fait déjà deux ans et ça traîne encore ; et je pense personnellement que si cela se réalisait, l’on pourra profiter pour fédérer tout ce pléthore d’organisations et en faire une plus puissante, plus opérationnelle et plus efficace regroupant tous les sous-secteurs de l’énergie (hydrocarbures, énergies renouvelables, électricité, énergie nucléaire, biomasse, valorisation des déchets urbains, efficacité énergétique,…). Pour compléter une de vos précédentes questions, étant donné que l’entrée en vigueur de la ZLECAf est pour l’instant théorique, parce qu’il faut encore du temps et de longs rounds de négociations - avant que les droits de douane entre tous les pays africains ne soient réellement supprimés, la volonté politique pourrait permettre la prise en compte du ‘’Volet Pétrole’’ ou mieux ‘’Volet Energie’’ dans ce processus.
Le Monde d’Aujourd’hui : L’UNION Africaine a pourtant beaucoup oeuvré pour une coordination des politiques africaines dans les secteurs extractif et énergétique ?
Mahaman Laouan Gaya : C’est indéniable le gigantesque travail qui a été abattu depuis des années par les instances de l’Union Africaine et ceux de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique. Mais à quoi ont abouti toutes ces réunions, études et multiples Déclarations (que je ne manquerai pas de saluer la pertinence) ? J’ai trouvé dans les archives de l’APPO les résultats de nombreuses réunions tenues depuis des dizaines d’années, sur la coordination des politiques africaines de pétrole, avec des plans d’action intelligemment élaborés… mais, nulle part, je n’ai trouvé un début de mise en oeuvre de ces plans d’action. Il y a quelques années (en 2009), l’Union Africaine a élaboré la Vision Minière Africaine (VMA) qui est un cadre d’orientation qui vise l’utilisation stratégique par l’Afrique de ses ressources minières pour assurer son développement inclusif reposant sur une assise large. Cet excellent cadre d’orientation visant à transformer le secteur extractif de l’Afrique en faveur de son développement durable pêche par son inertie, un manque d’empressement dans sa mise en oeuvre et une absence de notoriété auprès de toutes les parties prenantes. Des dispositions doivent être prises pour pallier cette situation. Pour le cas particulier des ressources stratégiques comme le pétrole, la coordination et le respect de nos politiques nécessitent une volonté politique, mais surtout un grand courage pour se soustraire de l’emprise du capitalisme pétrolier international.
Mais je garde l’espoir qu’avec l’engouement suscité par le lancement de la ‘’phase opérationnelle’’ de la ZLECAf (l’ensemble des pays africains ont adhérés aux décisions prises à Niamey en Juillet 2019). La volonté politique de nos dirigeants prévaudrait dans le sens d’une rationalisation de nos institutions d’intégration économique, d’une harmonisation de toutes les politiques sectorielles, préalables pour abonder conséquemment vers des marchés sectoriels (finances, assurances, pétrole, énergie électrique, transport aérien, etc…), des marchés régionaux (des cinq CER) et enfin un marché unique continental.
Propos recueillis par Arouna Yacouba
Source : Le Monde d'Aujourd'hui
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Inédit de Boubou Hama (1) / « Les enseignements de mon action politique » : Par Farmo Moumouni
Feu Boubou HamaPar son œuvre, l’homme vainc la mort, il vit dans la mémoire des vivants. Boubou Hama, de son vivant, par son œuvre immense et protéiforme, avait déjà préparé son séjour dans la mémoire de ceux – au Niger, en Afrique, et de par le monde – qu’il a quittés en 1982. Mais à cette date fatidique, son œuvre n’était pas terminée, des manuscrits inédits traînaient dans la négligence et l’ignorance en des endroits divers.
En 1993, alors qu’ils étaient sur le point d’être détruits, je réussis à sauver ses carnets de prison : « L’itinéraire de l’homme et du militant » que je publiais à Montréal, aux éditions Hurtubise. À cette ouvre posthume, vient s’ajouter une autre : « Les enseignements de mon action politique », un manuscrit découvert par Ibrahim, mon frère cadet, au fond d’une malle. Ce texte – contrairement aux habitudes de l’auteur – n’a pas été daté de sa main. Il a été certainement produit entre 1975 et 1982, mais le lieu de sa production reste incertain. À Agadez comme « L’itinéraire de l’homme et du militant » ou à Niamey? Je ne saurai le dire.
Le sort de tout texte est d’être lu. « Les enseignements de mon action politique » de Boubou Hama, attendait d’être lu depuis plusieurs décennies. Son heure est arrivé.
Voici donc pour lecture le premier fragment du texte de Boubou Hama. Je sortais de l’école normale William Ponty au mois de juin 1929. Je prenais mon service d’instituteur auxiliaire du cadre secondaire de l’AOF le 11 septembre 1929. Je rencontrai la réalité du métier avec 95 élèves, tous nouvellement recrutés et entassés dans une seule classe sur de bancs de fortune. C’était comme cela et non autrement. On n’avait pas le droit de se plaindre, car c’était faire montre d’esprit sénégalais, c’est à dire, preuve de mauvais esprit. La règle du milieu prévalut, je m’y conformai. Je me tus. Je me débrouillai. Je travaillai tant et si bien qu’à la fin de l’année scolaire je parvins à faire passer à la classe supérieure, le cours préparatoire deuxième année, 65 élèves sur 95 initialement recrutés. Je les suivis sans grande perte au cours élémentaire première année, puis à la deuxième année de cours qui préparait les élèves au cours moyen qui comportait lui aussi, deux classes, la dernière préparant les élèves au certificat d’études primaires indigènes. En plus de mon travail déjà harassant j’étais, de fait, astreint, à d’autres corvées, car il manquait de cadres indigènes, particulièrement au Niger où, provenant de la Haute Volta , je me trouvais être le premier instituteur originaire du pays parmi les huit que comptait la Colonie. Le logement était sommaire. Au début, une case ronde au toit de chaume. Le sol, non battu, était du sable fin, gîte préféré des puces. Le lit, en bois, lui aussi, était un repaire pour les punaises. Mais, j’étais célibataire et je consacrai le plus clair de mon temps : - au cours du soir pour les adultes fonctionnaires ou pas qui voulaient améliorer leurs connaissances ;
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Infrastructures : Des investissements importants et des progrès substantiels pour équiper le pays
La construction d’infrastructures est l’une des actions phares à laquelle s’est attelé le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de renaissance Acte III. Les infrastructures sont d’autant plus nécessaires pour un pays aussi vaste que le Niger où l’accès à certains services demeure encore contraignant dans certaines zones. Et c’est dans cette optique que le gouvernement met en œuvre un vaste programme d’infrastructures dans les domaines aussi sensibles que la santé, l’hydraulique, les transports, l’énergie et les télécommunications. Le rapport sur la performance de l’action gouvernementale 2022 élaboré par la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG) fait ressortir des progrès significatifs dans la continuité avec les programmes de Renaissance Actes I et II.
Ces progrès sont perceptibles aussi bien sur le moyen terme que sur le très court terme. A titre illustratif, le taux de couverture sanitaire est passé de 52,68% en 2020 à 54,47% en 2022. Ce bond s’explique entre autres par la construction de 18 nouveaux Centres de santé intégrés (CSI) et la transformation de 78 cases de santé en CSI.
Dans le domaine de l’hydraulique, des ouvrages ont été construits ou réhabilités pour améliorer l’accès à l’eau potable pour tous. Entre 2020 et 2022, ces réalisations se composent de 187 mini-AEP multi-villages, 175 mini-AEP simples, 464 postes d’eau autonomes, 273 forages équipés de pompe à motricité humaine et 52 puits cimentés villageois. Au total, environ 222.500 ménages ruraux ont eu accès à l’eau grâce aux nouvelles constructions et 30.000 grâce aux réhabilitations. Le taux de couverture géographique et d’accès théorique ont respectivement progressé de 1,1 et 2 points de pourcentage par rapport à 2020.
680,01 km de routes bitumées ont été réalisées dont 375,51km de nouvelles constructions
Dans le domaine des transports, le rapport de la CAPEG relève que 680,01 km de routes bitumées ont été réalisés dont 375,51km construits et 304,5 km réhabilités. A cela il faut ajouter la construction et ou la réhabilitation de 945,335 km de routes rurales ainsi que la réhabilitation de trois (3) aéroports et l’entretien de 453,8 km de routes bitumées et de 173 ouvrages d’assainissement. En conséquence de ces efforts du gouvernement, le volume du fret est passé de 8.354 tonnes en 2020 à 11.889 en 2022, soit un accroissement de 42%.
Les travaux de construction des routes bitumées concernent essentiellement les tronçons Arlit – Assamaka ; Diffa-Nguigmi-Frontière du Tchad ; Mayahi – Tessaoua-Frontière du Nigéria, Yaya – Dangona, Dogondoutchi – Dogon Kiriya – Bagaroua – Tébéram ; Bolbol – Tibiri – Koré Mairoua ; Loga-Dogondoutchi ; Filingué-Tahoua et Malbaza – Dabnou.
Les tronçons Zinder-Tanout, « Dosso-Bella II », « Bella II-Gaya-Frontière du Bénin », « Bella II- Sabon Gari » et «Gaya-Kamba- Frontière du Nigéria » ont été réhabilités et d’ores et déjà réceptionnés. D’autres travaux de réhabilitation se poursuivent notamment sur les axes Tahoua – Arlit et Dogondoutchi – Konni – Tsernaoua. Les tronçons concernés par la réalisation des routes rurales comprennent notamment Bonkoukou-Kourfey ; Egawane-Tchintabaraden ; Egawane-Tassara ; Tahoua-Taza ; Ingal-Tchinta ; Tchintabaraden-Tillia ; Koloma-Toro ; Assarou-Tabotaki-Dan Ala ; et Ingal-Aggogh-Egawane.
303 nouvelles localités électrifiées en 2020
En matière d’énergie, deux (2) centrales thermiques au pétrole brut de capacités respectives de 89 MW et de 22MW ont été réalisés à Niamey et à Zinder. De même, des centrales solaires sont en cours de réalisation à Niamey (30 MW) et à Agadez (19 MW). Dans le cadre du renforcement du réseau de distribution, l’on note la construction de 4.366,85 km de ligne Basse Tension, 825 km de ligne Moyenne Tension et l’installation de 461 postes de distribution. Ces réalisations d’infrastructures de production et de transport ont permis d’augmenter substantiellement la puissance installée, ont permis l’électrification de 303 nouvelles localités et le raccordement à l’électricité de 169.402 nouveaux abonnés au réseau électrique.
Ainsi le cumul des nouvelles localités électrifiées est passé 938 en 2020 ; à 1.059 en 2021 pour atteindre 1.235 en 2022. Le taux d’accès à l’électricité est passé de 14,7% en 2020 à 17,98% en 2021 et à 18,75% en 2022, soit une progression de 4,05 points de pourcentage en 2020 et 2022.
Pour faire la promotion des énergies vertes, 83 plateformes multifonctionnelles ont été installées, 234.300 kits GPL ont été vulgarisés et 311 pompes solaires installées auxquels il faut ajouter la sensibilisation de 30.400 ménages sur l’utilisation du gaz GPL. Ainsi, en vue d’encourager la substitution au bois de chauffe, 73.013,27 tonnes du GPL et 2.176 tonnes du charbon carbonisé ont été vendues sur la période 2020-2022.
Sur le même registre, 20 localités ont été électrifiées par des centrales autonomes solaires, 65 centres de santé intégrés et 6 centres de loisir ont été électrifiées à travers le solaire. En outre, les installations d’éclairage public solaire des villes de Dosso et de Birni N’Konni ont été réhabilitées. Enfin, 303.960 ménages ont bénéficié de la distribution des kits individuels dans le cadre de la pré-électrification des villages.

Dans le domaine des télécommunications et de la poste, le rapport de la CAPEG note une progression significative des indicateurs. Ainsi, le taux de couverture nationale a progressé de 2,8 points de pourcentage pour s’établir à 93,6% en 2022 les menaces sécuritaires sur les installations causant la destruction de 146 sites. De même, le linéaire de fibre optique posé est passé de 3.847 km en 2020 à 4.671 km en 2022 dans le cadre de la mise en place du backbone national. En 2022, environ 824 km de fibre optique et 73 centres numériques ont été installés. De même, 33 points de contacts (centres communautaires) et un centre de stockage des équipements informatiques, de traitement et de distribution des données (Data center) et des nouveaux services postaux ont été créés et la création des villages intelligents se poursuit. Ces avancées ont contribué à l’évolution du taux de pénétration global des TIC qui est passé de 52,9% en 2020 à 58% en 2022. Le taux d’accès à l’internet, il a progressé de 2,78 points de pourcentage pour s’établir à 33% en 2022.
57 bâtiments administratifs ont été construits et/ou réhabilités
Dans le domaine du développement urbain et de l’habitat, plusieurs programmes de construction des logements sociaux ont démarré avec 50 logements au site de Bangoula dans le cadre du Partenariat Public-Privé et 134 autres logements dont les travaux sont à 86% d’exécution. De même, un total de 100.831 parcelles a été produit au niveau des collectivités territoriales sur la période 2021-2022. A cela, il faut ajouter, les travaux de réalisation d’un lotissement de 20 hectares à Bangoula par la SONUCI, la construction des voies latéritiques et l’adduction d’eau potable du lotissement Route Ouallam et l’électrification du lotissement SONUCI Dosso. Aussi, pour renforcer la réserve foncière de l’Etat, des terrains d’une superficie cumulée de 813 ha ont été acquis principalement à Niamey.
Par ailleurs, dans le but de renforcer les capacités de l’Administration publique, 57 bâtiments administratifs ont été construits et/ou réhabilités. Les programmes de modernisation des villes a permis la réalisation et/ou la rénovation d’importantes infrastructures socio-économiques et sportives à Diffa ainsi que la construction du marché central de Tahoua. 30,72 km de voiries urbaines ont été réalisés dans les villes de Niamey, Maradi, Zinder et Diffa et 8.829 ml de réseaux de drainage des eaux de pluies ont été construits, principalement à Niamey.
Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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Infrastructures : Des réalisations accomplies et de nouvelles perspectives
L’analyse des actions posées dans le domaine des infrastructures routières révèle que les efforts faits ont permis d’améliorer sensiblement les indicateurs d’effet du domaine. Ainsi la densité routière est passée de 11,23 km/km2 en 2020 à 11,29 km/km2 en 2021 traduisant une légère progression du réseau. L’indice d’accessibilité rurale est passé de 37,2% en 2020 à 37,5% en 2021. Cela traduit qu’environ 62,5% de la population rurale n’a pas encore accès à une route praticable toute l’année dans un rayon de 2 kilomètres. Les défis sont donc encore grands en matière de désenclavement des zones rurales.
Il faut dire que les réalisations dans le domaine des infrastructures de transports se rapportent aux travaux de construction ou de réhabilitation des routes. Au total, 145,95 km de routes bitumées ont été construits et 122,7 km de routes bitumées réhabilités. De plus, 338,665 km de routes rurales et 73 km de routes en terre moderne ont été construits. Les travaux de construction des routes bitumées ont concerné notamment les tronçons Loga-Dogondoutchi, Diffa-N’Guigmi-Frontière du Tchad, Gabou-Ayorou, Filingué-Tahoua, Yaya-Dangona et Arlit-Assamaka-Frontière Algérie.
Pour ce qui est des réhabilitations, la route Zinder-Tanout a été achevée et les travaux se poursuivent sur la route Dogondoutchi–Birni N’Konni–Tsernaoua et les tronçons « Dosso-Bella II », « Bella II-Gaya-Frontière du Bénin », « Bella II- Sabon Gari » et « Gaya-Frontière Nigéria-Kamba ». De plus, 20,46 km de voiries urbaines sont réalisés sur la voie d’accès à l’Hôpital Général de Référence de Niamey et dans les villes de Maradi, Zinder et Diffa. La construction de la route en terre moderne concerne l’axe Margou-Falmeye-Gaya.
Dans le secteur de l’éducation, concernant la scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école, en plus des actions de sensibilisation des communautés, un internat a été construit à Kéllé, et un autre à Moujia (région de Tahoua). D’autres internats sont en cours de réalisation à Dantchandou (région de Tillaberi) et à Zoumbou (région de Dosso).
Au niveau de l’enseignement supérieur, les capacités d’accueil ont été renforcées. Il s’agit de la réhabilitation de 2 amphithéâtres de 1.000 places au profit des Facultés des Sciences Juridiques et Politiques et des Sciences de la Santé de l’Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey. En plus de la réhabilitation de l’Amphithéâtre Bazoum à l’université de Zinder, les universités de Diffa et Tahoua ont bénéficié, chacune de la construction d’un amphithéâtre de 500 places. Le Chef de l’Etat a d’ailleurs récemment procédé à l’inauguration d’un amphithéâtre de 1000 places et d’un autre dit «Tentes Marocaines».
Il a aussi inauguré le réseau hotspot de connexion Wi-Fi à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, et a posé la première pierre pour la construction d’une tente-amphithéâtre d’une capacité de deux mille (2000) places. Il s’agit à travers ces investissements de doter l’UAM d’infrastructures de qualité pour le développement de l’enseignement supérieur.
Ces différents investissements à l’université Abdou Moumouni de Niamey s’inscrivent dans le cadre de la concrétisation de l’engagement pris par le Chef de l’Etat à l’occasion de son investiture le 2 avril 2021. Ils traduisent ainsi clairement sa volonté et son ambition de continuer à apporter des réponses concrètes et durables à la modernisation de l’enseignement supérieur. Les infrastructures ainsi inaugurées font partie d’un vaste programme initié par le Chef de l’Etat, qui à terme permettra de doter l’UAM d’un nouveau campus qui sera édifié sur une superficie de 200 hectares.
Les infrastructures qui seront réalisées comprendront notamment deux amphithéâtres de 2000 places, un amphithéâtre de 1000 places, un amphithéâtre de 500 places et deux dortoirs de 600 places chacun. Il y a également la construction d’un restaurant de 500 couverts avec annexes et un Laboratoire équipé qui viendront compléter les dotations de cet ensemble destiné au confort et à la vie sociale des étudiants.
Ces travaux de la première phase s’élèvent à un cout total de 31,8 Milliards de FCFA qui seront exécutés pour une durée de 24 mois. La 2ème phase du programme concernera les universités de Maradi, Tahoua et Zinder et couvrira toutes les autres universités pour pallier les besoins de la population estudiantine en constante progression. Les infrastructures d’accueil en cours d’exécution comprennent la construction et l’équipement de 2 blocs de 2 salles de cours de 250 places dans les universités de Maradi et de Tahoua et la construction des tentes marocaines de 1.000 places dans les universités de Maradi, Tahoua, Zinder et Niamey et de 300 places dans les universités d’Agadez, de Diffa, de Dosso et de Tillabéri, totalisant 6.200 places supplémentaires.
Par ailleurs, 1.950 tables amphithéâtres ont été acquises pour 3 facultés de l’UAM. Le renforcement des capacités a également bénéficié à la promotion de la recherche. Il s’agit principalement de la construction d’un laboratoire de biodiversité à l’université de Maradi et de 3 laboratoires de chimie au profit des universités d’Agadez, de Maradi et de Niamey. A cela s’ajoute l’ouverture d’un laboratoire polyvalent de travaux pratiques et de recherche à l’université d’Agadez et d’un laboratoire d’agro écologie à l’université de Tillabéry. Concernant le cadre de vie et l’habitat, les résultats sont relatifs à la réalisation d’infrastructures et la promotion de l’habitat. Les travaux de construction et de réhabilitation ont concerné 16 bâtiments administratifs à l’échelle nationale.
De même, l’exécution du programme Diffa N’Glaa a permis la modernisation de la ville de Diffa avec d’importantes infrastructures socio-économiques et sportives réalisées ou rénovées. Il faut également noter la réalisation de 8.523 ml de réseaux de drainage des eaux de pluies et la construction du marché central de Tahoua. S’agissant de la promotion de l’habitat, un lotissement de 20 hectares a été réalisé sur le site de Bangoula. A cela s’ajoute la production de 75.193 parcelles dans le cadre des lotissements communaux et l’acquisition de 663 ha pour la constitution des réserves foncières à Niamey.

De plus, 8 kilomètres de voirie et 4 mini adductions d’eau potable (AEP) équipées en panneaux solaires ont été réalisés en vue de viabiliser le site de Yawaré. Ce même site a bénéficié du démarrage d’un programme de construction d’une tranche de 50 logements socio-économiques sur 500 prévus. De même, 2 AEP ont été réalisées et des voies latéritiques en cours de construction dans le cadre de la viabilisation du lotissement Route Ouallam. Enfin, 10 nouvelles villas à la cité 2 de renaissance de Dosso sont réalisées par la SONUCI. Par ailleurs, en lien avec la modernisation du cadastre, 3.000 mappes et 75 plans d’assemblages à l’échelle de 1/5000e de tous les grands centres ont été produits.
Par Oumarou Moussa(onep)
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Infrastructures : La rénovation de l’aéroport international de Niamey commencera dans deux semaines
Dans deux semaines, les travaux de rénovation de l’aéroport International de Niamey rentreront dans la phase opérationnelle. L’annonce a été faite le jeudi 3 mai dernier par le Directeur général de l’Agence UA 19, M. Mohamed Saïdil Moctar. La maquette de la nouvelle infrastructure, ainsi que celle d’un Hôtel présidentiel 5 Etoiles, prévu également à Niamey, ont été déjà Présentées le même jour au Président de la République, Issoufou Mahamadou par une délégation de l’entreprise Turque SUMMA, en charge des travaux. C’était au cours d’une audience que le Chef de l’Etat a accordée à cette délégation en présence du DG de l’Agence UA 19.
Ces travaux de construction entrent dans le cadre des préparatifs de la 33éme Conférence au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA) prévue en 2019 dans la capitale nigérienne.
l s’agit là d’un dossier de grande envergure pour le Niger. L’audience par son importance a enregistré la présence du Premier ministre Brigi Rafini, du Ministre des Transports, Karidjo Mahamadou, du Ministre- Directeur Général de l’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence de l’Union Africaine (UA Niger 2019) Mohamed Saïdil Moctar et du Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile-Niger (ANAC-Niger), M Ayaha Ahmed.
En répondant aux questions des journalistes à la sortie de cette rencontre, M. Mohamed Saïdil Moctar a indiqué que le Chef de l’Etat s’est montré satisfait et confiant quant à la qualité du travail qui lui a été présenté mais aussi sur « l’engagement de la Société turque à respecter le délai ».
Le Ministre-conseiller à la Président de la République a aussi ajouté que le gouvernement s’engage à accorder toutes les facilités nécessaires à l’entreprise SUMMA et ceci, dans le respect des textes en vigueur, pour l’aider à livrer les infrastructures dans le délai imparti. Il a également fait savoir que le Président Issoufou Mahamadou a donné des instructions au niveau de tous les Ministères pour que les services concernés entament le déménagement des espaces ciblés pour les chantiers.
‘‘La cérémonie de la pose de la première pierre pour l’Hôtel Présidentiel ainsi que le lancement des travaux de la rénovation de l’Aéroport aura lieu dans deux semaines’’ a-t-il annoncé.
Parlant de la construction de l’Hôtel présidentiel, le premier responsable de l’agence UA 19 a indiqué que la société SUMMA s’est engagée à finaliser les travaux en avril 2019 et à faire la cérémonie officielle d’opérationnalisation en Mai 2019.
« Nous n’avons aucune inquiétude par rapport au respect du délai », a-t-il laissé entendre.
Le cout global de la construction de l’Hôtel est estimé à environ 42 millions d’Euros financé à 100% par la société turque.
Donnant des explications techniques sur le nouvel l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey, le Directeur de l’ANAC- Niger, M. Ayaha Ahmed dira qu’en plus de la rénovation de l’ancien terminal, il y aura la construction d’un nouveau terminal, une très grande extension des parkings avions, une voie de circulation, un nouveau terminal pour les frets, des parkings présidentiels, un pavillon présidentiel et bien d’autres travaux connexes.
Pour le ministre des Transports, M Karidjo Mahamadou, c’est une fierté pour toute la Nation nigérienne que de voir, dans 18 mois, l’Aéroport International Diori Hamani changer de visage.
Pour rappel, la convention de rénovation de cet aéroport, unique pour la capitale nigérienneetleplusgrandpourlepays, a été signée, le mardi 6 mars dernier, entre l’Etat du Niger, représenté par le Ministre des Transports et de l’aviation civile, M. Karidjo Mahamadou, et M. Selim Bora, Président de la société SUMMA.
L’objectif de cette rénovation, a dit le Ministre des Transports à cette occasion, est qu’à l’horizon 2019, cet aéroport soit capable d’accueillir les hôtes de marque de la 33ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine.
Mahamane Sabo Bachir
08 avril 2018
Source : La Nation
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Infrastructures : Le "Pont Général Seyni Kountché" sera ouvert à la circulation d’ici le 15 février 2021, annonce la China Harbour Engineering Company
Prévus pour prendre fin le 10 décembre 2020, les travaux de construction du 3ème pont de Niamey sur le fleuve Niger, dénommé "Pont Général Seyni Kountché", sont presque à leur fin. Pour rappel, la pose de la première pierre a été effectuée par le Président de la République Issoufou Mahamadou, en décembre 2017. La réception de cette infrastructure financée par la Chine, a été plusieurs fois reportée pour diverses raisons. Selon les explications données par des techniciens chinois, les travaux étaient à un taux d’exécution de plus de 90% à la date du 22 janvier 2021.
Les raisons du ralentissement des travaux sont notamment liées au blocage de commande de ciment utilisé spécialement dans la construction de ce pont, au personnel retenu en Chine à cause de la pandémie du coronavirus et au retard par rapport à la question des indemnisations des populations impactées par la construction dudit pont, dont les travaux préparatoires et les dédommagements des impactés sont pris en charge par l’Etat nigérien. «Il y a eu la démobilisation de l’ensemble du personnel nigérien sur le terrain et aussi le blocage des experts chinois compte tenu de la fermeture des frontières», a expliqué Bachir Abba, Directeur des routes rurales au Ministère de l’Equipement, avant d’annoncer que le nouveau planning de l’entreprise a permis la reprise du chantier et rassure de l’exécution entière des travaux dans les délais prévus.
«Maintenant tout est rentré dans l’ordre notamment avec l’appui des Autorités Nigériennes, les travaux ont repris. Nous sommes actuellement à un taux d’exécution des travaux de plus de 90%, pour une ouverture à la circulation et aux usagers d’ici le 15 février 2021. Nous y avons importé la technologie chinoise pour sa réalisation», déclare Hen Lei, Ingénieur en Chef, qui indique qu’il s’agit d’un des plus grands projets chinois d’infrastructures au Niger. Quant à l’ouvrier Hassane Oumarou, il se réjouit du fait qu’ils sont payés à temps et travaillent en parfaite entente et collaboration avec les Chinois, en dépit du problème de langue. «Nous suivons les instructions que nous exécutons sans problème. Nous sommes payés à temps et la collaboration avec les Chinois se passe sans entrave. Nous sommes fiers de contribuer à la construction d’une telle infrastructure dans notre pays», ajoute l’ouvrier.
Voies d’accès comprises, le "Pont Général Seyni Kountché’’, Comprendra 3,6 kms de route de deux fois deux voies à double sens de circulation, dont 1 km pour le pont lui-même et 126 mètres pour le pont de branche, avec un terre-plein central planté d’arbres et des lampadaires installés sur les trottoirs aménagés de chaque côté. Les travaux ont coûté plus de 50 milliards FCFA. Ce troisième pont à Niamey, permettra donc de relier les quartiers ouest de la capitale, de fluidifier ainsi la circulation en centre-ville sur les deux autres points de franchissement du fleuve et d’offrir une nouvelle possibilité d’itinéraire pour les usagers des corridors vers le Burkina Faso et le Mali. Découlant de la volonté des Autorités de la 7ème République, au premier rang desquelles, le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, une fois achevée, ce pont améliorera les conditions de vie et de travail des populations des zones concernées, notamment celles de Lamordé à la rive droite et celles de Goudel et de Lossa-Goungou, à la rive gauche, en assurant leur désenclavement.
Notons que, les investissements publics et privés de la Chine au Niger ont considérablement augmenté ces dernières années, avec une trentaine d’entreprises présentes dans les domaines du BTP et des infrastructures (transports, télécoms, eau et assainissement, énergie), de la santé (l’Hôpital général de référence de Niamey, inauguré en 2016) ou de l’hôtellerie, avec par exemple le Soluxe Hotel, ouvert en 2015 à Niamey par China Soluxe International (CSI, filiale de China Huayou Group Corporation), également présent dans le catering, grâce à la maison mère, China National Petroleum Corporation (CNPC). Cette dernière exploite le pétrole produit depuis 2011 à Agadem et traité par la société de raffinage de Zinder (Soraz), à capitaux sino-nigériens.
Mahamadou Diallo
25 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Infrastructures de modernisation de la ville de Diffa: Les chantiers phares pour l’événement sont complètement achevés
L’un des axes majeurs du programme de renaissance repose sur la modernisation de nos villes à travers la construction des infrastructions d’accueil et la réhabilitation de plusieurs services publics afin de transformer progressivement le visage des villes. Depuis lors, nos chefs-lieux des régions ont accueilli tour à tour les festivités commémoratives de la fête du 18 décembre. Après Dosso en 2014 ; Maradi en 2015 ; Agadez en 2016 ; Tahoua en 2017 ; Zinder en 2018 ; Tillabéry en 2019, l’honneur revient à Diffa d’organiser cette fête d’envergure nationale en décembre 2021 après le report de 2020 dû à l’avènement de la pandémie à coronavirus et l’insécurité ambiante. Aujourd’hui, la ville de Diffa connait un véritable changement du point de vue infrastructure d’accueil. Quasiment tous les chantiers concourant à ce que la fête soit belle, sont terminés sous la supervision du ministère de l’Urbanisme et du Logement à travers sa direction régionale.
SSelon le directeur régional de l’Urbanisme et du Logement M. Soumana Boukari, ce sont au total une trentaine de chantiers qui sont confiés à la supervision, au contrôle et l’expertise du ministère de l’Urbanisme. Sur la trentaine de ces chantiers initiés pour la fête tournante du 18 décembre ou Diffa N’glaa, seuls quatre ou cinq ne sont pas achevés à la date du 29 novembre 2021. Ainsi, tous les chantiers dont les marchés sont passés par le ministère de l’Urbanisme et du Logement ont fait l’objet d’un suivi régulier sur le terrain. S’agissant de la tribune officielle qui est le chantier stratégique pour l’événement, les travaux sont terminés il y a de cela quelques mois. Cette infrastructure est quasiment prête. Il y a aussi la construction d’une nouvelle case de passage présidentielle au niveau de la résidence du gouverneur. Ce chantier est exécuté à 100% et équipé. La case de passage présidentielle est accompagnée d’une salle de banquet pour abriter les réunions et les conférences. Ici encore, le visiteur ne peut pas ne pas contempler le joyau architectural prêt à accueillir l’événement tant attendu. Dans la cour de la case présidentielle, un jet d’eau a été aussi réalisé pour agrémenter cet endroit symbolique. L’architecte n’a point oublié les hangars pour le stationnement des véhicules. Quant à la réhabilitation de l’ancienne case de passage présidentielle, elle est aussi achevée. En ce qui concerne le volet culturel, l’emblématique point de rencontre et d’échanges des artistes, en l’occurrence la maison des jeunes et de la Culture de Diffa baptisée “Modou Manama Baloumi” a été réhabilitée. Ce sont la rénovation des installations culturelles telles le podium, les gradins etc. ; la construction d’une grande salle de conférence de 350 places et un bloc administratif qui ont changé le visage de la maison des jeunes et de la culture. A cela s’ajoute l’aménagement de la devanture de la maison des jeunes et de la culture en cours d’exécution. A l’aéroport, les chantiers réalisés sont entre autres, la construction du salon présidentiel, la construction d’une nouvelle aérogare et la construction des deux postes de sécurité ou guérites. Les travaux de ces infrastructures aéroportuaires sont achevés.
Par rapport à la réhabilitation du stade régional qui comporte plusieurs lots, c’est surtout la réalisation de la pelouse confiée à l’armée qui attire plus d’un visiteur. En outre, à l’Université de Diffa, un amphithéâtre de 600 places a été réalisé et équipé avec toutes les commodités requises. A cela vient se greffer la construction partielle du mûr de clôture de l’Université de Diffa. Quant au chantier du nouveau portique d’entrée à Diffa, les travaux sont exécutés. Il ne reste plus qu’à conformer la dimension de la célèbre statue de Chétima Ganga de Mainé Soroa sur sa monture.
Le chantier du monument des martyrs situé non loin de l’ancienne tribune officielle à côté de la mairie est visible. Il va contribuer à embellir la capitale du Manga. Une partie de ce monument est en béton et une autre en métal. Par ailleurs, il faut noter la construction d’un rond point en face de la gendarmerie dont les travaux sont quasiment terminés, la construction d’une salle de presse à l’ORTN, la case de passage, une guérite et la réhabilitation des bureaux, du logement et du mur de clôture. En plus, il faut ajouter la réhabilitation de la case de passage de la Direction Régionale de la Santé Publique, la construction du mur de clôture de la banque de sang, la réhabilitation des locaux du tribunal de grande instance de Diffa, la construction des hangars d’ateliers au village artisanale, la construction d’un bâtiment VIP à l’hôpital régional de Diffa, la construction d’un bâtiment de banque de sang, la réhabilitation de la résidence du Secrétaire Général du gouvernorat de Diffa.
La cité du 18 décembre 2021 ou Diffa N’glaa
A la cité du 18 décembre 2021, il est prévu la construction de plusieurs villas pour accueillir les invités de cette fête qui s’annonce belle au regard du report de 2020, toute chose qui a permis aux entreprises de réaliser les infrastructures modernes et urbanistiques dans les règles de l’art. Au total, ce sont 49 villas qui seront construites dans la cité du 18 décembre 2021. Sur les 49 villas, une trentaine est déjà disponible pour la fête du 18 décembre 2021. Pendant ce temps, les chantiers appartenant à des particuliers grouillent. Les ouvriers s’affairent pour la réalisation de ces infrastructures. Il y a aussi quatre (4) sociétés d’Etat qui ont construit chacune une villa. Ces villas duplex sont régulièrement suivies par la direction régionale de l’Urbanisme. Ce sont des villas de type R+1. Il s’agit de l’ARCEP, Niger Telecom, la NIGELEC et la SONIDEP. Par ailleurs, il existe aussi des villas qui sont conjointement gérées par le comité d’organisation de Diffa N’glaa et la direction régionale de l’Urbanisme. Tous ces investissements confiés au ministère de l’Urbanisme et du Logement ont coûté près de neuf (9) milliards de FCFA. Les délais d’exécution initiaux de ces différents chantiers varient entre 4 à 6 mois. Cependant, avec le report, ces délais ont été dépassés pour certains chantiers qui n’étaient pas achevés l’année passée.
Hassane Daouda(onep),Envoyé Spécial
17 décembre 2021
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Infrastructures inachevées dans le cadre de Dosso Sogha : grogne de la population
La population de la cité des Djermakoye n’est pas contente. Elle déplore le sort des infrastructures réalisées ou programmées dans le cadre de Dosso Sogha.
La proclamation de la République est célébrée, chaque année, de façon tournante dans les régions du Niger. Pour chaque célébration, l’Etat débloque des milliards en l’honneur de la région phare.
Apres son accession au pouvoir, le Président de la république Issoufou Mahamadou a poursuivi cette initiative louable du Président Mamadou Tandja.
Ainsi, d’importants moyens auraient été mobilisés pour l’organisation de la fête tournante du 18 décembre à Dosso en 2014. Au lancement des travaux, le 30 mai 2014, le Premier Ministre Brigi Rafini a déclaré que le gouvernement a pour ambition de donner aux capitales régionales une image de modernité et de développement.
Par la même occasion, le Président du comité interministériel d’organisation Albadé Abouba a pour sa part promis que tous les travaux seront exécutés avant la date butoir du 18 décembre 2014.
Ce grand projet devra notamment offrir à Dosso 15 km de route, 200 logements, ainsi que la réhabilitation des édifices publics dont, entre autres, l’arène de lutte traditionnelle, la Maison de la Culture, le Stade Régional, le Sultanat de Dosso et bien d’autres.
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Infrastructures publiques dans la région de Maradi : De Madarounfa à Guidan Roumdji, les fortes pluies de 2020 ont endommagé plusieurs infrastructures routières et Hydrauliques
L’hivernage 2020 restera gravé pour longtemps dans la mémoire des maradawa. Pour cause, les fortes précipitations enregistrées cette année ont endommagé les infrastructures de la capitale économique du Niger. Une fois encore, le département de Guidan Roumdji est durement touché. Le pont stratégique de Bakassomouba menace de céder alors qu’à Tibiri Gobir, c’est la construction du pont qui enjambe le Goulbi qui a pris du retard à cause de l’inondation du site. A Madaroumfa, la grande voie qui va jusqu’à la frontière du Nigeria en passant par Gabi a pris un sérieux coup, obligeant l’entreprise en charge de sa construction de retravailler les flancs avant la réception de l’ouvrage par le Gouvernement. Malgré ces problèmes, les chantiers ont repris avec plus d’engouement.
Le pont de Bakassomouba a une importance stratégique aussi bien sur le plan de la sécurité que de l’économie du département de Guidan Roumdji. Il a été construit en deux étapes (en 1998 et 2000) sur les longueurs respectives de 84,40 x 9 mètres linéaires et 13 x 9 mètres linéaires. Cette infrastructure de développement réalisée sur le Goulbi Maradi totalise 11 travées, disposées de façon à assurer un écoulement des eaux. Le pont permet de relier le chef-lieu de département à la commune rurale de Guidan Sori, gros producteurs de pastèques et autres fruits et légumes. Au plus fort des inondations d’août 2020, le pont a été submergé par les eaux, avec un blocage du passage pendant plus de 4 semaines successives.
Avec l’ensablement du Goulbi, les eaux ont endommagé la structure du pont de Bakassomouba et ont creusé une profonde tranchée à la rive gauche du Goulbi. Les flancs de l’infrastructure ont disparu à certains endroits, laissant le remblai à la merci de l’érosion. Dans l’urgence, les maires des communes de Guidan Roumdji et de Guidan Sori se sont concertés pour trouver une solution, ne serait-ce que provisoire, au problème de la traversée. Ils ont apporté les ressources nécessaires pour colmater dans un premier temps la tranchée à l'aide de sacs de sable. Ils ont ensuite sollicité l’aide de l'entreprise Ould en charge de la construction de la route Guidan Roumdji- Tiadi (dans la commune urbaine de Tibiri) pour fournir de la latérite et stabiliser provisoirement la structure du pont.
Si rien n'est fait avant la prochaine saison des pluies, confie le préfet de Guidan Roundji, le pont risque de céder et il faudra contourner par Maradi pour passer d’une rive à l'autre du Goulbi. Il rappelle le rôle que joue cette infrastructure dans le dispositif départemental de sécurité. «Sans ce pont, la sécurité ne sera pas assurée car il n’existe pas de moyen pour traverser directement le Goulbi. La seule alternative est de passer par Maradi, rejoindre Madaroumfa et passer par son pont. Ce qui est très long et très couteux», explique M. Sahabi Assoumane.
Le préfet de Guidan Roumdji, affirme aussi que sur le plan économique l’isolement de la commune rurale de Guidan Sori qu’engendrerait un possible effondrement du pont aura une répercussion sur l’approvisionnement en fruits et légumes, surtout la pastèque que la commune achemine vers de grandes villes comme Niamey. Durant la période d’impraticabilité du pont de Bakassomouba, rappelle le Préfet «le marché même de Guidan Roumdji a subi un coup énorme car la population qui vient de la rive gauche semble être majoritaire. Le marché était clairsemé pendant au moins 4 semaines». Il organise un plaidoyer pour que ce pont soit réhabilité avant la prochaine saison des pluies.
La construction du Pont de Tibiri Gobir ralentie par la forte pluviométrie
Une histoire tragique se cache derrière la construction du Pont de Tibiri qui est en chantier pour la première fois. Une histoire qui rappelle celle du célèbre pont d’Akashi au Japon. En effet, le 11 juillet 2019 une pirogue surchargée a chaviré lors de la traversée du Goulbi qui connaissait déjà une crue exceptionnelle. La tragédie qui consterna le pays avait fait une dizaine de morts, des habitants qui se rendaient dans leurs champs situés au-delà du cours d’eau pour travailler. L’accident de juillet 2019 n’était que le dernier d’une longue liste qui endeuilla fréquemment la population locale. Pendant les saisons pluvieuses, le Goulbi coupe les populations de leurs champs, les obligeant à utiliser des pirogues traditionnelles pour faire la jonction avec leurs parcelles de cultures.
L’espoir renait à Tibiri du fait la réalisation d’un pont sur le Goulbi avec plusieurs traversées. Les travaux étaient à un stade avancé lorsque ce cours d’eau a débordé pour inonder plusieurs sites des travaux. «Pour le moment, à part le pont, les travaux concernent la clôture de l’école publique, première école primaire de Tibiri. Il y’a aussi l’aménagement des voies d’accès car avant c’était tout un calvaire pour les emprunter, surtout en fin de saison d’hivernage», précise Adamou Tsalha, notre guide.
Malgré le mécontentement de certains résidents dont les habitations sont fissurées où effondrées à cause des travaux de terrassement liés à la construction du pont, les habitants de la commune rurale de Tibiri Gobir voient d’un bon œil la réalisation de cette infrastructure qui fait face au sultanat et apporte un plus à l’embellissement du secteur. Depuis la fin des pluies, l’entreprise a accéléré le rythme de travail pour pouvoir le livrer bien avant le début de la prochaine saison pluvieuse.
La Route Madaroumfa-Gabi impactée sur 1,2 km
Le tronçon de route Maradi-Gabi fait partie d’un projet plus vaste d’infrastructures routières dans la région de Maradi. Il est financé par la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et l’Etat du Niger à hauteur de plus de 28 milliards de francs CFA pour la construction de 106 kms de routes sur les tronçons Maradi-Madaroumfa, Madaroumfa-Jibia (au Nigeria) et Madaroumfa-Douhoun Bara (au Nigeria aussi). Ce projet de route ambitionne de booster le commerce entre la communauté urbaine de Maradi et le département de Madaroumfa d’une part, et entre la région de Maradi et deux régions du Nigeria voisin. Avant même sa finition, ce projet a tenu sa promesse en favorisant une accélération du commerce intra et extra régional.
Alors même que la construction de l’ensemble des tronçons de routes du projet est arrivée à terme et que l’entreprise en charge s’affairait à mettre à jour la signalisation, de fortes pluies inattendues se sont abattues sur la zone au cours de l’hivernage 2020. Le seuil de retenue d’eau construit par un programme de promotion de l’agriculture familiale dans le secteur de Gabi s’est rempli et a déversé le surplus dans la vallée de Tajayé, créant ainsi une nouvelle trajectoire aux eaux de ruissellement. Les dégâts qui en résultèrent sont énormes sur le tronçon Madaroumfa-Gabi, dégradé sur 1,2 km. Le côté aval de la route a été littéralement emporté par les torrents, ainsi qu’une partie du revêtement et des assises de la route.
Aussitôt, l’entreprise en charge de mener le projet a repris les travaux pour reconstruire les assises endommagées et reprendre le revêtement avec la réception officielle qui interviendra bientôt. Cependant, précise le directeur départemental de l’Equipement à Madaroumfa, M. Zabeirou Gagara, l’entreprise a porté plainte devant les tribunaux de Niamey car elle s’est sentie lésée par la construction de la retenue d’eau. «Le seuil était plein, l’eau a débordé et a changé d’itinéraire. Au lieu de passer par le grand pont comme prévu par les calculs techniques, l’eau est passée par un autre chemin avant de toucher la route et causer des dégâts», a-t-il expliqué.
Les travaux de construction de cette route ont été lancés en 2013 par le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou. Cette infrastructure routière a déjà boosté l’économie de la zone, en la reliant directement aux régions de Katsina et de Zanfara au Nigeria.
Souleymane Yahaya, Envoyé Spécial(onep)
10 novembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Infrastructures routières : Le Chef de l’État inaugure la route Madaoua-Bouza-Keita-Tamaské et lance les travaux d’aménagement et de bitumage des routes Tamaské-Tahoua et Tamaské –Mararaba
Le Président de la République, Chef de l’État, SE. Issoufou Mahamadou a présidé, le 20 février dernier à Tamaské dans la Région de Tahoua à 600 km au nord-est de la capitale Niamey, la cérémonie d’inauguration officielle de la route Madaoua-Bouza-Keita-Tamaské, longue de 140 km. Cette cérémonie était couplée au lancement des travaux d’aménagement et de bitumage des deux routes : Tamaské-Tahoua (35 km) et Tamaské-Mararaba (30 km).
Cette double cérémonie confirme l’intérêt que porte le Président de la République au désenclavement interne et à l’amélioration des conditions de vie des Nigériens, a dit le ministre de l’Equipement par intérim, M. Ahmat Jidoud. Les travaux de la route Madaoua-Bouza-Keita-Tamaské ont été lancés le 4 février 2015 par le Chef de l’État. Le montant du projet qui s’élève à 13,7 milliards FCFA est cofinancé par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD 92,86%) et l’État du Niger (7,4%). D’après le ministre de l’Equipement par intérim, ces travaux comprennent la réalisation de 140 km de route bitumée bicouche ; la construction de 2 ouvrages de franchissement à Bouza ; la réalisation de 10 km de voiries dans les communes de Madaoua, de Bouza, de Keita et de Tamaské ; la réalisation d’un CSI de type 2 à Bouza ; la réalisation de 3000 ml de murs de clôture des infrastructures scolaires et sanitaires à Bouza, Guidan Fako, Toumboulana et Tamaské ; la construction de 2 postes de péage à Madaoua et à Keita. Dans le volet des mesures environnementales de ce projet, 2000 unités d’arbres d’alignement ont été aussi plantés.
Quant aux travaux d’aménagement et de bitumage des routes Tamaské-Tahoua (35 km) et Tamaské-Mararaba (30 km), le projet est financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) à hauteur de 23,6 milliards de francs CFA. «C’est un des projets phares de la Stratégie Nationale des transports pour la période 2011-2025 et qui va contribuer au renforcement et à la préservation du patrimoine routier national avec le bitumage de 65 km linéaire de route», a souligné le ministre de l’Equipement par intérim.
Outre la réalisation d’une route bitumée moderne, des infrastructures socioéconomiques connexes vont être mises à la disposition des populations. Il s’agit entre autres de l’éclairage solaire, des forages, des hangars de marché, des magasins de stockage, de salles de classe, des dispensaires et des latrines. De plus, a ajouté le ministre Ahmat Jidoud, les femmes et les jeunes vont bénéficier d’activités de renforcement de capacités économiques afin de réduire leur vulnérabilité et renforcer leur résilience face aux chocs de diverse ssources.
Ces différentes infrastructures, a souligné le ministre Jidoud, vont contribuer à réduire les coûts des transports, améliorer la compétitivité des opérateurs économiques et des entreprises locales dans le contexte de l’opérationnalisation de la Zlecaf. Soulignant que ‘’la route du développement passe par le développement de la route’’ le ministre de l’Equipement par intérim a eu ses mots à l’adresse du Chef de l’État : «Monsieur le Président de la République, vous pouvez en être fier, vous avez jeté les bases structurelles de l’émergence de notre économie à travers la mise en œuvre du programme de Renaissance».
Pour sa part, le Représentant Résident de la BAD au Niger, M. Nouridine Kane Dia a félicité le Président de la République pour sa grande vision qui fait du développement des infrastructures un axe majeur de son programme de Renaissance. «Grace à cet important programme d’investissement dans les infrastructures, le Niger a été, au cours de la décennie écoulée, l’une des économies les plus dynamiques du continent, malgré un environnement difficile», a affirmé M. Nouridine Kane Dia qui devait ajouter que la détermination du Chef de l’État fait de lui une référence sur le continent. M. Nouridine Kane Dia a également réaffirmé la volonté de la BAD à accompagner le Niger en annonçant des perspectives prometteuses de renforcement des interventions de l’Institution dans le secteur des infrastructures par l’augmentation notables des financements.
Quant au Secrétaire Général du Gouvernorat de Tahoua, M. Ibrahim Miko, il s’est réjoui de la tenue de ces deux événements qu’il qualifie d’une inestimable importance dans la vie des communautés bénéficiaires. En effet, ces infrastructures constituent une bouffée d’oxygène et contribueront à booster, de façon significative l’économie, de la région. «Ce sont des conditions de vie des populations qui se trouveraient améliorées, un axe prioritaire du programme de Renaissance du Président de la République, Chef de l’État», a-t-il soutenu.
Enfin, notons que cette cérémonie s’est déroulée en présence notamment des présidents des Institutions de la République, des députés nationaux, des membres du Gouvernement et ceux du corps diplomatique accrédité au Niger, des représentants des Organisations internationales, des autorités administratives, coutumières et religieuses, ainsi que des populations de la région de Tahoua.
Oumar Issoufou, envoyé spécial
23 février 2021
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Infrastructures routières : Le Chef du gouvernement procède à l’inauguration officielle de la route Dosso-Bella
Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a procédé hier à Dosso à l’inauguration officielle de la route Dosso-Bella 2, longue de 83 kilomètres. Les travaux de réhabilitation de la Route nationale 7 (RN7), d’un montant de 32.337.376.670 FCFA, ont été financés par les États Unis d’Amérique à travers le Millennium Challenge Corporation. Ce dernier injecte aussi 735.087.816 FCFA pour financer les travaux d’entretien par niveaux de services de Dosso à Gaya et 120.084.000 FCFA pour des travaux d’urgence. Soit un coût global de 33.192.432.894 FCFA.
Après la coupure du ruban, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, s’est félicité de la réhabilitation de cette route qui, va permettre un développement économique assez important. C’est par ce tronçon, a-t-il souligné, que passent la plupart des marchandises à destination du Niger et également du Niger à destination de l’extérieur. La réhabilitation de la route Dosso Bella 2 permet ainsi de booster les échanges commerciaux. «Nous allons également procéder à la reconstruction du tronçon Niamey-Dosso de façon à permettre une circulation fluide de Niamey jusqu’à Gaya, mais aussi dans le cadre du programme compact régional, il sera également procédé à la réhabilitation du tronçon béninois», a relevé M. Ouhoumoudou Mahamadou. Dans l’ensemble, s’est-il réjoui, Niamey-Cotonou «sera un axe facile d’accès dans la mesure. Il facilitera ainsi le développement économique et social de nos deux pays».
Pour le ministre de l’Equipement, M. Gado Sabo Moctar, l’inauguration de la Route Dosso-Bella 2 traduit l’engagement du Président de la République, Chef de l’Etat, à travers son Programme de Renaissance acte III, de doter le pays d’infrastructures de transport de qualité en vue de son développement économique et social. «C’est le lieu pour moi de louer le dynamisme de la coopération entre notre pays et les Etats Unis d’Amérique pour l`appui soutenu et multiforme sans cesse croissant que les Etats Unis apportent à notre pays dans ses efforts de développement, dont l’illustration est le financement de ce projet», a-t-il poursuivi.
M. Gado Sabo Moctar a estimé que les actions d’assistance technique des Etats Unis à travers le MCA-Niger dans le secteur des transports ont permis de matérialiser les réformes engagées avec la création des différentes structures en charge de la gestion et de la maintenance du réseau routier. Toutes ces actions du MCA–Niger, a-t-il dit, s’inscrivent dans le cadre du Programme Indicatif National (PIN) avec un complément régional et dont l’objectif global est de désenclaver les régions affectées par l’insécurité et le risque de conflits.
Le ministre Gado Sabo Moctar, la réalisation de ces travaux financés par les Etats Unis d’Amérique revêt une importance capitale sur le plan socio-économique pour les populations des localités desservies et pour l’ensemble du pays. «La RN7 favorisera notamment les échanges commerciaux sur le corridor Niger-Bénin qui concentre l’essentiel des importations et exportations de notre pays. Cette route contribue aussi au désenclavement des zones de production agro-pastorales, à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base et au renforcement de la sécurité intérieure», a-t-il précisé. Il a déclaré que «les ressources octroyées par le biais du Millennium Challenge Corporation constituent des dons bénéfiques pour une économie comme la nôtre» et a remercié les Etats Unis pour leur soutien.
Le Gouverneur de la région de Dosso, a rappelé que la mobilité est la condition préalable au développement et les routes sont nécessaires pour désenclaver les villages, les villes ou bien les pays, mais aussi pour faciliter l’accès des habitants aux services sociaux et redynamiser l’économie locale et nationale. M. Albachir Aboubacar a rassuré le Gouvernement et les partenaires américains, du ferme engagement du gouvernorat de Dosso de renforcer la sensibilisation en vue de contribuer à la préservation des infrastructures routières réalisées dans sa région. «Je voudrai profiter de cette tribune pour présenter, au nom des vaillantes populations de Dosso, nos sincères remerciements aux autorités de la 7ème République et au partenaire pour ces appuis multiformes qui vont sans nul doute contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations», a-t-il dit.
«C’est un plaisir pour moi d’être avec vous pour célébrer une nouvelle réalisation du gouvernement américain au Niger. Je suis content que nous puissions officiellement inaugurer la Route nationale 7 que le Millenium challenge corporation a rénové….», a déclaré M. Ronald Perkel, Chargé d’affaires par intérim de l’ambassade des Etats Unis au Niger. Il a ajouté que cet investissement aidera de nombreux agriculteurs à acheminer leurs marchandises vers les grands marchés, à accroitre leurs revenus et à réduire la pauvreté à travers la croissance économique. Au vu de l’importance de la coopération avec le Niger, M. Alford Cameron, Vice-président du département des opérations compact du MCC a fait le déplacement au Niger pour assister à l’inauguration du tronçon Dosso-Bella 2 de la RN7.
Souleymane Yahaya (ONEP), Envoyé Spécial
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Infrastructures scolaires : Lancement de la construction de 2.331 classes en modèles alternatif et classique sur l’étendue du territoire
Le volet qualité de l’apprentissage de la politique éducative des autorités nigériennes entre dans sa phase opérationnelle avec le lancement officiel de la construction de 2.331 classes en modèles alternatif et classique. La matérialisation de ce grand chantier éducatif permettra au système éducatif nigérien d’améliorer substantiellement la qualité de l’apprentissage à travers la mise à disposition de cette institution de la République (l’Ecole) des infrastructures adéquates. C’est le ministre de l’Education Nationale, Pr Ibrahim Natatou qui a procédé le samedi 5 novembre 2022, à l’école Valimo de Niamey, au lancement de l’ambitieux projet gouvernemental de construction de classes dans l’ensemble des huit régions du pays.
La cérémonie a réuni, en plus des cadres du secteur de l’éducation, les autorités régionales et communales de Niamey. A terme, 2055 classes en modèle alternatif et 276 autres en modèle classique seront construites pour booster les capacités d’accueil des établissements et améliorer le rendement académique.
Lors de la cérémonie, le ministre de l’Education nationale a déclaré que le lancement de la construction des 2.331 clases est «le point de départ» du programme de développement des infrastructures scolaires, conformément à la vision du Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Mohamed Bazoum. «Au vu de cet engagement exceptionnel de l’Etat et de la forte mobilisation de la solidarité nationale autour de ce programme, j’ai l’intime conviction que, le pari de résorption de toutes les classes paillottes sera gagné dans un proche avenir», a-t-il déclaré.
Le ministre Natatou Ibrahim a rappelé que, l’Etat du Niger, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, ambitionne de construire 36.000 salles de classe à l’horizon 2026 pour rompre définitivement avec les classes en paillotte. Il a aussi cité la construction, sur instruction du Chef de l’Etat, d’internats pour jeunes filles, et la création de collèges de proximité et de centres de regroupement d’écoles. Selon le ministre de l’Education Nationale, tout cela «montre, à suffisance, l’importance que, revêt le secteur éducatif auprès des plus hautes autorités du Niger.
M. Natatou Ibrahim a demandé aux responsables des entreprises et des bureaux de contrôle en charge de la construction des 2.331 salles de classe, de remplir, sans complaisance, leurs cahiers de charges. «Le respect des normes de qualité des infrastructures et équipements et surtout le respect des délais convenus pour leur livraison seront les principaux critères d’appréciation de vos prestations», a-t-il souligné, avant d’inviter les collectivités locales et la communauté éducative à s’approprier le suivi et l’entretien des infrastructures qui seront construites.
Auparavant, le président du Conseil de ville de Niamey, M. Oumarou Moumouni Dogari, a salué cette action du gouvernement qui fait bénéficier la capitale du Niger de la construction de 690 classes. «Cette action salvatrice cadre très bien avec l’option de la Ville de Niamey consistant à éradiquer les classes paillottes avec l’appui du Gouvernement sur un intervalle de trois ans. La ville de Niamey a du coup positionné un milliard de francs CFA sur son compte pour cette opération», a-t-il révélé, tout en soulignant la vision commune du gouvernement et de la Ville de Niamey à mettre fin, dans un proche avenir, aux classes paillottes dans les établissements publics d’enseignement.
La construction des 2.331 salles de classe est financée sur le budget national du pays. Les régions de Niamey, Maradi et Zinder bénéficieront respectivement de la construction de 690, 372 et 306 salles de classe, suivies par Tahoua, Dosso et Tillabéri avec, dans l’ordre, 276, 255 et 231 salles de classe. Diffa, qui vient juste après Agadez et ses 102 salles de classe, ferme la boucle avec la construction de 99 salles de classe. Le Ministère de l’Education Nationale estime le besoin moyen de salles de classe à 2.500 nouvelles infrastructures par an.
Soulemane Yahaya(onep)
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Infrastructures universitaires au Niger : Inauguration du campus universitaire des jeunes filles du roi Abdallah de Niamey
Infrastructures universitaires au Niger : Inauguration du campus universitaire des jeunes filles du roi Abdallah de Niamey
Le président de la République, chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, a procédé le Lundi 29 mars 2021, à l’inauguration de l’Université islamique du roi Abdallah. Situé en face de l’hôpital de référence de Niamey, ce complexe universitaire, est principalement consacré aux jeunes filles de plusieurs pays africains francophones et membres de l’OCI. D’un coût total d’environ 35 milliards de francs CFA, cette infrastructure a été rendue possible grâce à un financement du défunt Roi Abdullah Bin Abdul Aziz Al Saud, provennant du fonds Waqf Fael Khair (Waqf de bienfaisance) dont il a confié la gestion à la Banque Islamique de Développement(BID)
Le complexe universitaire en question, est un projet Waqf financé à hauteur de 70 millions de dollars US par le Fonds Fael Khair du regretté roi Abdullah Bin Abdul Aziz Al Saud de l’Arabie Saoudite, et géré par la Banque Islamique de Développement. Il servira de cadre pour l’éducation scientifique et technologique de la jeune fille dans le respect des préceptes de la religion, couvre une superficie de 11 hectares et comprend 31 bâtiments. Ainsi, on dénombre à côté du bloc administratif, 5 facultés pouvant accueillir 2500 étudiantes, 5 blocs-dortoirs pouvant contenir 1258 étudiantes, un amphithéâtre de 500 places, un centre de recherche, une bibliothèque, une clinique, un centre de formation, une résidence-directeur, une mosquée, un réfectoire de 500 couverts, un entrepôt, une station d’épuration des eaux usées, 5 centrales électriques de capacité totale de 10 000 kilowatts et un château d’eau.
Une cérémonie d’inauguration du campus universitaire, s’est déroulée sous la présidence du président de la République, Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, en présence du président de l’Assemblée Nationale Seyni Oumarou, du premier ministre Brigi Rafini, du Secrétaire Général de l’OCI Dr Youssef Ahmed, du président du groupe de Banque Islamique BID Dr Bandar Hajar.
L’on notait également la présence, des représentants du corps diplomatique, des organisations internationales accréditées au Niger, des universitaires. Celle également de la Directrice Générale de la Haute Autorité du Waqf au Niger, Khadijah Diallo et de plusieurs autres invités de marques.
Dans son discours, le président du groupe de la banque islamique pour le développement Bandar M. H. Hajjar s’est également réjoui de cette inauguration. Il précise que « le projet s’inscrit dans le cadre des efforts du Royaume d’Arabie Saoudite pour aider les communautés musulmanes établies dans d’autres pays dans leurs développements socioéconomiques et la formation des ressources humaines capable de mener la marche du développement ».
Le Ministre de l’Enseignement Supérieur, M. Amadou Sarkin Rafi Souley, a aussi pris la parole a cette occasion pour présenter ce complexe, qui constitue selon lui, la première phase d’un projet novateur, « la seconde phase comporte un centre commercial, un logement des enseignants, une crèche ainsi que des espaces de salles de sport. Le financement total de cette seconde phase, estimé à 15 millions de dollars, reste à mobiliser ». Le campus universitaire islamique des jeunes filles accueillera des étudiantes des pays africains francophones membres de l’OCI. C’est une œuvre qui vient s’ajouter aux bâtiments immobiliers acquis sous forme de Waqf. Œuvre importante et imposante, ce campus rentre dans le repertoire architectural de la ville de Niamey et cadre parfaitement au programme de la modernisation des villes du président de la République a ajouté le ministre Sarkin Rafi Souley.
Dans un point de presse qu’il a tenu à l’occasion, le président de la République, Issoufou Mahamadou, a indiqué que ce grand projet de campus universitaire dédié aux étudiantes, contribue à la réalisation de la transition démographique, « Dans l’objectif du développement du capital humain, la jeune fille occupe une place particulière. Cette université essentiellement consacrée aux jeunes filles va dans le sens de la réalisation de la transition démographique. Car pour réaliser cet objectif, il faut maintenir les jeunes filles à l’école le plus longtemps possible pour mettre fin aux mariages et grossesses précoces qui alimentent la croissance démographique. Il faut attacher à la question de la matrice de la croissance démographique, la même importance que celui accordé à la croissance économique pour permettre l’émergence d’une classe moyenne forte au Niger ».
Selon le président de la République, en effet, « ces deux objectifs permettront ensemble de réduire la pauvreté et d’avoir une forte classe moyenne qui va soutenir la croissance de l’économie et la stabilité politique et économique du pays ».
En marge de cette cérémonie, le Président de la République Issoufou Mahamadou a décoré 5 dignitaires ayant rendu possible la construction de ces infrastructures. Il s’agit du Feu Roi Abdallah Bin Abdul Aziz, ancien Roi du Royaume d’Arabie Saoudite, élevé à titre posthume au grade de Grand-croix de l’Ordre National du Niger ; du Président du Groupe de la Banque Islamique de Développement Dr Bandar Hajjar, élevé à la dignité de Grand-croix de l’Ordre National du Niger, ou encore l’ancien Président de la BID, Ahmed Mohamed Ali a aussi été élevé par le Président de la République à la dignité de Grand Officier dans l’Ordre National du Niger.
Après la coupure du ruban et le dévoilement de la plaque inaugurale par le président de la République, le Secrétaire général de l’OCI et le président du groupe de la BID, la cérémonie a pris fin par une visite guidée des lieux.
Mariama Sadagari
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Ingall : Déjà dans la fièvre de la Cure salée
La Cure salée, fête annuelle des éleveurs débutera officiellement ce vendredi à Ingall, localité située à 160 km à l’ouest d’Agadez et à quelque 875 km au Nord-est de la capitale Niamey. Si le lancement des festivités est prévu pour cet après-midi par le Premier ministre, Chef du gouvernent Brigi Rafini, les principaux acteurs que sont les éleveurs et toutes les populations de cette localité n’ont pas attendu ce lancement officiel. Le site Hadiza Awi Alher qui accueille chaque année ce grand rendez vous des éleveurs nigériens et même ceux venant d’autres pays de la sous région, est en ébullition. Arrivé hier matin aux environs de 9h30mn à Ingall, le ministre délégué chargé de l’Elevage, M. Mohamed Boucha a visité les quatre sites où campent les chameliers avant de rejoindre le principal site de la fête.
La ville d’Ingall grouille elle même d’activités. Des délégations arrivent de tous les environs. Pourtant, l’avant veille de l’événement, Ingall végétait encore dans un calme apaisant. Sur le site Hadiza Awi Alher, les différents acteurs s’activent déjà à la tâche. Les équipes chargées de l’implantation des maisons d’hôtes (tentes) procèdent aux derniers réglages, l’intégralité des tentes étant déjà installée. Il en va de même pour les techniciens de la Sonichar qui assurent la fourniture d’électricité sur le site. Du côté du quartier réservé aux commerçants et restaurateurs privés, c’est déjà l’effervescence. Au même moment, les délégations continuent de venir sur le site, qui à dos de chameau ou d’ânes, à moto, en charrettes ou en véhicules.
Du côté de la mairie et de la préfecture, c’est le service minimum étant donné que les principaux chefs sont mobilisés. Entre des va-et-vient sur Agadez ou sur le site de la cure salée, le préfet d’Ingall, M. Albachir Boubacar a peu de temps. Dans une brève interview, ponctuée de coup de fils incessants et de sollicitations diverses, le préfet d’Ingall assure que tout est fin prêt pour accueillir les hôtes. “Toutes les dispositions ont été prises, que ce soit en ce qui concerne la restauration, l’hébergement, la fantasia. Toutes les commissions sont à pied d’œuvre pour que la Cure salée 2018 soit une réussite”, assure M. Albachir Boubacar appelant les populations à la sérénité. “Dans ce genre d’événement, on oublie souvent que c’est une fête des éleveurs. Ils sont actuellement là, ces éleveurs dans les pleines de l’Irazher, il faut que cette fête se déroule dans un climat de sérénité, de cordialité et de sécurité. Il faut que ces éleveurs se sentent bien dans cette fête”, ajoute le préfet d’Ingall.
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Ingénierie du réservoir pétrolier, IBRA Hadiza : une ressource sûre pour notre pays !
MOUMOUNI IBRA Hadiza, est né le 15 mai 1988 à Balleyara. Après avoir effectuée ses études primaires et secondaires à Balleyara, elle a rejoint le Lycée Sonni Ali Ber de Niamey où elle a obtenu son Bac D en 2010. Alors, Hadiza quitte son pays (le Niger) pour la Chine pour poursuivre ses études dans la branche de Génie Pétrolier à la China University of Géoscience de Wuhan pour une durée de 5 ans.
En effet pendant ces cinq ans d’études, elle avait bénéficié d’une formation d’un an en langue chinoise (le mandarin), langue qu’elle parle couramment aujourd’hui, et quatre ans de formation générale en Gé- nie pétrolier. A la dernière année, Hadiza a eu la chance de travailler sur un sujet très important qu’est celui de la description et de l’évaluation d’un réservoir pétrolier, une des raisons qui l’avait poussé à partir plus loin dans ses études ‘’.
Après la Chine, Hadiza a mis le cap sur la France pour se spécialiser en ingénierie du réservoir pétrolier à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour pour une durée de deux ans. La jeune femme portait en elle une volonté farouche et une détermination sans faille pour exceller dans ce domaine qui paraît complexe et inhabituel pour une femme surtout nigérienne. C’est ce qui lui a valu aujourd’hui d’être la première femme Nigérienne spécialisée dans l’ingénierie du réservoir pétrolier.
En effet, la formation en Master spécialisé en ingénierie du réservoir pétrolier permet d’acquérir de solides compétences opérationnelles et techniques pour analyser et évaluer les réserves pétrolières du soussol, concevoir et assurer la mise en œuvre de leur production et enfin participer à la gestion des puits de production pendant la production. Il faut noter que cette filière si importante de l’industrie pétrolière, le ‘’Reservoir Engineering’’, est un métier qui a pris et continue de prendre de l’ampleur durant ces dernières décennies et cela est lié à son impact important sur la production tout en jouant sur le coût et le taux de récupération. Il faut souligner aussi le rôle important que joue l’ingénieur du réservoir dans l’industrie pétrolière. Ce dernier se charge de l’un des challenges fondamentaux de l’industrie du pétrole et du gaz qui est l’optimisation de la production des champs pétroliers et gaziers qui sont en cours d’exploration et d’exploitation.’’
Dans le cadre de son projet de fin de spécialisation, Hadiza a été au Nigeria, pays le plus peuple de l’Afrique et très riche en pétrole. La jeune ingénieure nigérienne a été accueillie au sein de La Compagnie Nationale Nigériane la NNPC où elle avait effectué une recherche de 6 mois sur le Niger Delta (Nigeria).
C’était une expérience très fructueuse sur le plan personnel et professionnel. Ce stage de perfectionnement a été réalisé au département de réservoir et de production de NPDC (Nigeria Petroleum DevelopmentCompany Limited) á Benin City, Edo stade, filiale de la Nigeria National Petroleum Corporation (NNPC). Au cours de ce stage, Ibrah Hadiza a réalisé une étude intitulée « Development concept selection for a retrograde condensat réservoir in Niger Delta » c’est-à-dire « sélection d’un concept de développement pour un réservoir de condensat rétrograde dans le Niger Delta ». Cette étude a été l’occasion pour la jeune dame de s’initier au basin de Niger Delta.
Après son séjour au Nigeria, Hadiza rejoint pendant quelques mois les équipes de la CNPC-Niger Petroleum où elle a pu dé- couvrir les différents aspects de l’exploitation du pétrole au Niger, surtout l’absence de femme dans ce domaine.
Au fait, avant sa soutenance, elle a travaillé avec une équipe technique de la CNPCNiger Petroleum (la compagnie mère qui exploite le pétrole Nigérien) dans le cadre d’un stage de 5 mois avec pour thème « L’optimisation des paramètres de production et la prédiction de la production ». Cependant, c’était une chance pour elle de participer dans les recherches techniques de l’optimisation de la production de l’un des blocs Pétroliers d’Agadem.
Après sa soutenance de master spécialisé en France, la jeune ingénieure nigérienne a pris l’engagement de revenir dans son pays natal pour pouvoir apporter sa contribution dans le développement de son pays et surtout dans le secteur pétrolier. Après 9 mois de séjour au pays, bien que le Niger soit aujourd’hui producteur du pétrole, Hadiza demeure encore au chômage par manque de poste dans son domaine d’ingénierie. Aujourd’hui, à travers l’association NIWO (Niger’sWomen in Oil and Gas) dont elle est la fondatrice et en même temps la présidente, Hadiza est indubitablement engagée dans le combat pour l’émancipation de la femme et pour la création d’un leadership féminin dans le secteur pétrolier.
Elle se réjouit surtout de rester dans son cher pays le Niger afin de pouvoir s’investir et de partager ses connaissances avec les autres. Après tant d’années d’études à l’étranger, certains jeunes ont tendance à penser qu’il faut rester à l’extérieur plus précisément le pays dans lequel ils ont obtenu leur diplôme. Ils sont hantés par l’idée selon laquelle au Niger, il y’a toujours un manque d’emploi, l’absence de compétitivité, le refus des responsables de certains secteurs à faciliter l’insertion des jeunes cerveaux, pour ne citer que ceux-là…. A titre d’exemple, dans la filière de l’ingénierie du réservoir pétrolier, ils sont actuellement quatre (4) nigériens à détenir cette spécialisation dans la filière dont trois (3) hommes qui sont à l’extérieur du pays, et Ibrah Hadiza, la seule femme parmi eux et la seule à avoir pris son courage à deux mains pour revenir au bercail. La seule chose qu’elle condamne, c’est le fait qu’elle était certaine et convaincue qu’en tant que jeune et surtout avec un certain « background » qualifié, elle sera toujours utile pour son cher pays. Hélas, il faut être sur le terrain pour affronter et appréhender la réalité des choses. Du côté moral, Hadiza n’en démord pas, et ce quelques soit les circonstances. Il est nécessaire de garder la barre haute !
En toute humilité, Hadiza lance un appel à la jeunesse nigérienne, qui regorge autant de compétences qualifiées mais confrontée au problème de chômage de garder l’espoir d’un jour meilleur !
Par ailleurs, les questions de l’émancipation de la femme et de la scolarisation de la jeune fille lui tiennent particulièrement à cœur. C’est d’ailleurs l’un des objectifs principaux ayant conduits à la mise en place de NIWO. Une structure dont les actions s’inscrivent justement dans le cadre de l’émancipation de la femme, notamment l’apport des intellectuelles à prendre conscience de leur rôle et de leurs responsabilités afin d’être un moteur du développement économique et social du Niger. Ainsi, elle appelle toutes les femmes et toutes les bonnes volontés à rejoindre NIWO et à soutenir ce projet, car pour réussir, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice, et ce sans exception !
Ali MOUNKAILA
12 février 2018
Source : Le Monde d'Aujourd'hui
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Ingérences étrangères dans les élections présidentielles au Niger : L'Algérie s'invite-t- elle au profit du candidat Mohamed Bazoum ?
Des élections présidentielles au Niger n'ont jamais été autant exportées que les présentes. Comme quoi avec le PNDS il faut s'attendre à tout. L'extérieur s'invite au scrutin présidentiel et cela de manière ouverte, avec des partis pris inadmissibles, comme ceux de certains médias internationaux. Beaucoup d'encre a déjà coulé sur l'intrusion intempestive de la France, de manière presque officielle, avec les récentes déclarations de son ministre des affaires étrangères, et aussi des pays comme le Qatar et l'Arabie Saoudite. Sans parler du passage d'un grand allié de Mahamadou Issoufou, Mangal, venu démarcher ouvertement des leaders politiques pour soutenir la candidature contestée de Mohamed Bazoum. Comme si cela ne suffit pas, l'on apprend par une dépêche d'Algérie Part, en date du 7 janvier 2021, que notre voisin du nord, l'Algérie, s'inviterait également dans le scrutin présidentiel nigérien, au profit du candidat du pouvoir, à travers le Général-Major Mohamed- Bouzit alias Youcef, chef de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE). Ainsi, selon la dépêche, le patron du renseignement algérien espère redorer son blason à travers cette intrusion, après avoir connu plusieurs échecs en matière de renseignement. Un coup fourré que plusieurs hauts responsables algériens désapprouveraient d'ailleurs, et ce ouvertement. Il s'agit pour lui d'influencer les élections au Niger en proposant un " deal au candidat Bazoum ". " Mohamed Bazoum a été contacté au cours du mois de décembre 2020 par des émissaires du patron du renseignement algérien. Le général Youcef pensait formuler une offre alléchante au politique nigérien dans sa conquête du pouvoir : un financement de deux millions en contrepartie d'un futur alignement diplomatique sur les positions de l'Algérie dans le dossier du Sahara Occidental et de la Lybie ", lit-on entre les lignes.
En termes clairs, il a été demandé au candidat Bazoum, s'il est élu, la reconnaissance du Sahara Occidental que l'Algérie soutient contre le Maroc, et même les Etats- Unis qui reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental depuis 1975. Selon toujours la dépêche, Bazoum aurait accepté la main tendue en termes de soutien financier qui aurait été acheminé dans un avion militaire algérien le 25 décembre 2020. Mais il aurait refusé certaines conditions (lesquelles ?), selon la même source. Aussi bien en Algérie qu'au Niger, cette ingérence fait grincer des dents. Et pour cause. Par ce deal, le Niger risque d'être pris en sandwich, car par le biais du Sahara occidental, notre pays entre dans le tourbillon d'une guéguerre diplomatique entre le Maroc et l'Algérie. Le Maroc revendique sa souveraineté sur ce territoire, et l'Algérie soutien le Sahara occidental. Il est intéressant de souligner que le Niger a toujours observé une équidistance relativement à ce conflit de souveraineté. Ce qui lui a permis de rester en bons termes avec le Maroc et l'Algérie. Il est convenable d'entretenir de très bonnes relations avec les pays voisins, et tous les autres Etats du monde. En respectant leur souveraineté tout en faisant respecter la souveraineté de notre pays. Il est inadmissible que des puissances étrangères tentent d'influencer si ouvertement, sans s'en cacher, nos élections. Ailleurs, le candidat qui s'acoquine avec l'extérieur en période électorale, tombe immédiatement sous le coup d'intelligence avec une puissance étrangère. Au Niger également la loi prévoit de telles dispositions. Car celui qui finance votre campagne vous dicte ses conditions. Plus grave encore si ce financement provient de l'extérieur, car c'est la souveraineté du pays qui sera aliénée.
Bisso
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Initiative “Zéro classe paillote à Niamey” : Les partenaires financiers et les acteurs de l’éducation s’engagent !
A l’issue de la table ronde sur l’initiative « Zéro classe paillote à Niamey » les différents acteurs et partenaires de l’école nigérienne présents ont chacun en ce qui le concerne salué cette démarche puis ils se sont engagés à accompagner le gouvernement du Niger dans l’atteinte de cet objectif qui vise à éradiquer définitivement les classes en paillote dans la capitale.
Selon le président de l’Association nationale des Parents d’Elèves et Etudiants, M. Wissilimane Ransarantano, ce projet ‘’Zéro classe paillote à Niamey ‘’, est une initiative salutaire et louable à l’endroit de l’éducation nationale en général et particulièrement à l’endroit de nos enfants qui sont souvent victimes d’incendie.
« Cette initiative du député Maire de la ville de Niamey, nous l’encourageons en tant que structure de l’association des parents d’élèves parce qu’elle nous permet aujourd’hui de comprendre qu’il y a quelque part au niveau des autorités des gens qui pensent à l’éducation. Et quand l’Etat pense à l’éducation ça veut dire qu’il peut faire quelque chose », a-t-il souligné.
Par ailleurs, M. Wissilimane Ransarantano s’est réjoui d’entendre de bonnes annonces de construction des classes au cours de cette table ronde. « Nous, en tant que structure de parents d’élèves nous allons accompagner cette initiative que ça soit physiquement ; matériellement et financièrement à travers nos structures dans les écoles de la région de Niamey », a-t-il assuré.
Le Président de l’Association nationale des Parents d’Elèves et Etudiants a indiqué que chaque année, la structure cotise pour la construction des classes en paillotte. « Avec cette initiative, cette année, nous allons changer de stratégie pour que ce financement de ces classes en paillotte aille directement dans ce projet de Zéro classe en paillotte afin que nos enfants soient dans les meilleures conditions de travail », a-t-il précisé.
M.Wissilimane Ransarantano a ajouté que depuis le lancement de ce projet, la région de Niamey à travers la structure régionale des parents d’élèves est impliquée dans cette organisation. « Nous allons nous mettre pour suivre de près la construction de ces classes. Nous allons mettre en place le système de veille partout où l’Etat va commencer à faire cette construction, afin que les travaux se fassent bien », a-t-il affirmé.
De son côté, le directeur régional de l’éducation nationale de Niamey, M. Mahaman Boukar Kolimi a expliqué que la région dispose de 73 71 classes dont 1929 qui sont en paillotes. « Nous venons de faire l’état de lieu pour présenter à l’assistance afin que les uns et autres prennent conscience de cette problématique des classes paillotes et aussi réfléchissent pour donner les propositions qu’il faut pour éradiquer ces classes d’ici 2024 », a-t-il dit.
« Nous avons eu plusieurs personnes qui ont annoncé des contributions. Nous pensons qu’au cours de nos débats, les gens vont apporter des contributions et des idées qui consistent à finir définitivement avec les questions de classe en paillotte dans la capitale », a-t-il ajouté. Leur rôle premier, dit-il, est de sensibiliser la population, en particulier les parents d’élèves à s’approprier l’école afin qu’ils puissent apporter leur contribution à son bon fonctionnement.
Pour l’acteur de la société civile, M. Soumaila Kangaye Koba, cette table ronde a été une réussite parce qu’il y a eu des partenaires notamment des operateurs économiques, les compagnies téléphoniques, les banques qui se sont déjà prononcés par rapport à ce projet. « Vraiment nous pouvons dire que c’est déjà un pas qui vient d’être fait parce que l’éducation c’est un problème qui concerne tout le monde et un pays ne peut pas se développer sans l’éducation. Cette initiative ne peut qu’être salutaire, surtout quand nous allons voir qu’à Niamey, il n’y aura plus de classe en paillotte et je pense que c’est le souhait de tout le monde», a-t-il affirmé.
Pour sa part, l’ambassadeur de l’Union Européenne, Denisa-Elena Ionete, a indiqué que les partenaires techniques financiers travaillent étroitement avec le gouvernement dans la mise en œuvre du plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation qui est le document de base de planification des activités de reforme dans le domaine de l’éducation. « Cette initiative montre la volonté de mobiliser et d’engager des partenaire au sens plus large au-delà du partenariat traditionnel de bailleurs dans le domaine de l’éducation. Nous encourageons les autorités locales à faire un remplacement graduel ciblé sur la base des facteurs bien déterminés et de planification globale et d’une bonne coordination des initiatives. En attendant le remplacement de toutes les classes en paillote, il faut garder à l’esprit la sécurité des élèves qui devrait être aussi la priorité en mettant en place les normes de sécurité dans toutes les écoles », a-t-elle déclaré.
Yacine Hassane(onep)
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Initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables : Cap sur l’opérationnalisation en 2018
Avec l’appui de tous les chefs d’État et de gouvernement africains, l’initiative a été lancée lors de la COP21 à Paris en 2015. Initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables : Cap sur l’opérationnalisation en 2018
Née de l’ambition des chefs d’Etats africain pour accélérer, intensifier et exploiter l’énorme potentiel du continent en matière de sources d’énergie renouvelables, l’Initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables (Iaer), passera en 2018 de la phase d’établissement à une phase de pleine opérationnalisation.
Avec l’appui de tous les chefs d’État et de gouvernement africains, l’initiative a été lancée lors de la COP21 à Paris en 2015. Son objectif est de permettre à l’Afrique « de passer rapidement à des systèmes énergétiques modernes, renouvelables, intelligents et capables à la fois de soutenir l’industrie et d’atteindre les personnes qui n’ont actuellement pas un accès adéquat aux services énergétiques modernes ». Ainsi, les membres veulent atteindre au moins 10 GW de capacité de production nouvelles et supplémentaires d’énergie renouvelable d’ici 2020, et un accès universel à l’énergie d’au moins 300 GW d’ici 2030.
Le renforcement de l’Unité indépendante de mise œuvre (Idu) et le recrutement formel de son responsable ; la poursuite de la cartographie et de l’évaluation des initiatives et activités existantes en Afrique ; l’organisation de cinq réunions régionales (Afrique du Nord, Afrique de l’Est, Afrique de l’Ouest, Afrique du centre et Afrique du Sud) impliquant les gouvernements et les parties prenantes dans les 54 pays africains, visant à consolider l’Iaer au niveau national, identifier les opportunités, supprimer les barrières et renforcer la collaboration entre les pays. Ce sont entre autres les objectifs à atteindre pour le premier semestre 2018.
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Inondation à Diffa : Courir au secours de populations menacées
Du fait du rétrécissement du lit du lac-Tchad consécutif aux crises écologiques, depuis 2013, l’on assiste à des inondations qui viennent troubler, en plus des assauts répétés du groupe terroriste, Boko Haram, la quiétude des populations riveraines. Comme en octobre 2019, cet espace semi-désertique de la région, du fait des crues régulières de la rivière de la Komadougou Yobé, fait aujourd’hui face à une nouvelle inondation qui préoccupe les pouvoirs publics. Alimentangt le lac Tchad la Komadougou Yobé sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigéria sur quelques 150km, parcourant environ 320 km avant de se jeter dans le lac.
Crise humanitaire
Il y a quelques jours, à la suite d’une visite à Bagara, l'échelle de crues a atteint 5 m 61, conduisant à des situations alarmantes. Pour mieux comprendre l’ampleur de la situation, il faut comparer les seuils de 2021 qui variaient entre 393 cm et 499 cm et ceux de 2022 qui sont passés de 417 à 555 cm, dépassant largement la côte d’alerte qui est de 449 cm. Aujourd’hui, on compte quelques 10 347 personnes affectées, soit 1768 ménages affectés, recasés dans les quartiers Festival, Diffa Koura, Charé et les villages de Bagara, Lada et Koulo Koura Gana. Le 10 octobre dernier, l’on annonçait quelques 925 maisons/et cases effondrées.
Face la progression redoutée qui pourrait davantage exposer les populations aux attaques imprévisibles de Boko Haram et contraindre les populations à quitter leurs habitations, il faut agir vite pour sécuriser les populations surprises par les eaux en les hébergeant dans des sites plus décents.
Aïssa Altiné, https://nigerdiaspora.net/
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Inondations : Importante contribution de l’APBEF-Niger aux populations sinistrées
L’Association Professionnelle des Banques et des Etablissements Financiers du Niger (APBEF-Niger) a répondu à l’appel du gouvernement pour soutenir les victimes des inondation en apportant sa contribution d’une somme de 150.670.0000 de FCFA dont un chèque de 124.500.000 de FCFA ainsi que des contributions qui ont été déjà faites en nature par la BIN à hauteur de 5.270.000 de FCFA, ORABANK pour 5.900.000 de FCFA et une donation en nature de la BOA à hauteur de 15.500.000 de FCFA.
En réceptionnant le chèque des mains du vice-président de l’APBEF-N, M. Mossi Maman Lawal, le ministre Délégué au Budget, M. Ahmat Jidoud s’est félicité de la contribution de cette association APBEF-N qui va permettre d’accompagner les efforts de l’Etat en vue d’atténuer la souffrance des populations sinistrées des inondations. Il a rappelé que l’APBEF-N a dans le cadre de la gestion de la pandémie de la COVID-19 apporté un appui considérable.
Pour sa part, le ministre de l’Action Humanitaire de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi a noté que les inondations ont occasionné d’énormes pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Il a précisé qu’à la date d’hier ce sont 71 personnes qui ont perdu la vie, 521.000 personnes sinistrées sur l’ensemble du territoire national. Il a aussi rappelé que la région de Maradi est la plus touchée avec plus de 153.000 personnes sinistrées, tandis que la région de Niamey vient en quatrième position avec 61.000 personnes sinistrées. En outre, il a rassuré que le gouvernement est à pied d’œuvre pour apporter des réponses adéquates aux besoins des populations touchées.
Notons que le vice-président de l’APBEF-N a présenté la contribution des banques et établissements financiers. Il s’agit de 25 millions de la SONIBANK, BAGRI, 20 millions, BIA 10 millions, BANE 10 millions, BIN 10 millions FCFA, BOA, 10 millions FCFA, BSIC 10 millions FCFA, ECOBANK 10 millions FCFA, BHN 5 millions FCFA, CBAO 3 millions FCFA, BRM un million FCFA, BCN un million FCFA, CORIS BANK 500.000FCFA, SAHFI 3 millions FCFA, AL IZZA Transfert d’argent 2 millions FCFA, BNIF AFUA 2 millions FCFA, et NITA 2 millions FCFA.
Laouali Souleymane(onep)
22 septembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Inondations : le fleuve Niger réclame son lit
Vraisemblablement, les jours prochains ne seront pas de tout repos pour le gouvernement, principalement pour le ministère en charge de la gestion des catastrophes et les autorités régionales et communales de Niamey. En tout cas, le fleuve Niger ne cache pas ses légitimes intentions de réclamer ce qui lui appartient : son lit.
En 2012, alors que l’on ne l’attendait pas dans une aussi grande colère, il est arrivé engloutissant maisons, rizières et jardins potagers sur son passage, débordant même de son lit. Trop tard pour limiter les dégâts, la montée du niveau du fleuve Niger avait alors atteint le pic de 618 cm, c’est-à-dire l’alerte rouge. En cette année 2017, techniciens et experts veillent au grain et les autorités préparent la riposte. En guise d’informations, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, certainement en lien avec les services de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) vient de publier les niveaux de montée des eaux du fleuve aux dates du 10 septembre et du 11 septembre 2017 qui se présentent comme suit : matin et soir du dimanche, respectivement, les niveaux 593 cm et 594 cm et matin du lundi, 595 cm. Comme quoi, on est déjà dans le seuil orange, alors même que la montée se poursuit et le ciel est loin d’avoir livré sa dernière goutte d’eau. « Cette année, le fleuve va incontestablement déborder.
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Inondations dans la région de Diffa : Le Premier ministre annonce des mesures d’urgence et à moyen terme pour endiguer la situation
Le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a effectué, le samedi 22 octobre 2022, une visite de travail dans la région de Diffa. En compagnie d’une forte délégation comprenant des membres du gouvernement et de son cabinet ainsi des députés au titre de la dite région, le Chef du gouvernement est allé constater de lui-même les effets de la montée des eaux de la Komadougou Yobé dans cette zone. En effet, depuis plusieurs jours, la commune urbaine de Diffa et les villages environnants riverains de ce cours d’eau subissent des inondations exceptionnelles, jamais vécues à certains endroits, selon plusieurs témoignages. Et le moins qu’on puisse dire est que la situation est critique. C’est pourquoi, le Chef du gouvernement a tenuune réunion à huis clos avec les différents acteurs concernés. De même, M. Ouhoumoudou Mahamadou a annoncé une batterie de mesures urgentes décidées pour alléger les souffrances des sinistrés et celles à moyen terme qu’entend prendre le gouvernement pour faire face à cette situation.
C’est aux environs de 9h 30 mn que le C130 des Forces Armées Nigériennes (FAN) s’est posé sur le tarmac de l’aéroport Mamadou Tandja de Diffa. A sa descente de l’avion, le Premier ministre a été accueilli au pied de la passerelle par le gouverneur de la région de Diffa, M. Issa Lémine. Il a ensuite reçu les honneurs militaires que lui rendait un détachement des FAN avant de saluer les officiels présents à l’accueil. Le cortège s’est aussitôt rendu à la résidence présidentielle pour une réunion de briefing sur le programme de la visite. Commence alors une journée marathon pour le Chef du gouvernement et la délégation qui l’accompagne, une journée ponctuée de visites, d’échanges avec les techniciens, les autorités administratives et coutumières ainsi qu’avec les populations affectées par ce sinistre sur différents sites.
Le quartier Sabon Carré dans la commune urbaine de Diffa a constitué la première étape. Ce quartier est l’un des plus affecté par la furie de la Komadougou. Arrivé sur les lieux aux environs 11h30mn, le Premier ministre a reçu un accueil chaleureux des populations de cette zone. Bien qu’affectées par le sinistre, elles ont su tirer du fond de leur être, la force de montrer au Chef du gouvernement le soulagement que procure sa venue sur les lieux, à leurs côtés dans ces moments difficiles.
Une digue relativement haute protège le restant du quartier en face d’une grande voie. De l’autre côté de cette digue s’étend, à perte de vue, un champ de ruines de maisons en banco et en semi dur. On y aperçoit également la première digue érigée avec des sacs de sable mais qui n’a pas pu arrêter la montée et la progression des eaux. Sur un tableau monté sur un chevalet, un agent de la Protection civile, explique au Premier ministre, images à l’appui, l’évolution du sinistre. Après ces explications et quelques mots de réconfort et d’encouragement aux femmes et aux jeunes rassemblés, le Premier ministre a mis le cap sur le village de Kangouri à une dizaine de kilomètres sur la route de N’Guigmi.
Kangouri : la Komadougou aux portes du village, du jamais vu

Déjà à la sortie de la ville de Diffa, un bras de la Komadougou est visible à droite du goudron juste en face de la compagnie militaire. Une digue en terre est érigée qui, pour l’instant bloque les eaux. Juste à quelques centaines de mètres, le dépôt de la Sonidep qui est pour l’instant épargné.
Au niveau village de Kangouri, c’est la même situation. Toutefois, à la sortie du village, les eaux ont déjà enjambé le goudron et avance vers les maisons. Là aussi, une digue a été érigée d’urgence pour stopper la progression des eaux. Ce qui, pour l’instant, marche. D’après, les témoignages de certains habitants de Kangouri, les eaux de la Komadougou ne sont jamais arrivées jusqu’au niveau de leur village. Ce qui justifie, la crainte de certains d’entre eux, car les eaux se font de plus en plus menaçantes sur ce village. Au milieu de cette ambiance d’inquiétude, de jeunes et des adolescents s’adonnent à cœur joie, à la baignade et surtout à la pêche. En effet, les eaux ont emmené avec elles du poisson aussi.
Toutefois, au-delà de ce village, l’eau est déjà passée du côté nord du goudron. Selon, un conducteur, les usagers sont souvent obligés de faire un long détour pour éviter les eaux au niveau de la partie submergée de la chaussée. «Au début, c’était une petite distance.Mais aujourd’hui, on peut faire 5 à 15 km pour contourner les eaux. Et ça ne fait qu’avancer chaque jour», confie-t-il.
S’exprimant au niveau du village de Kangouri, le Premier ministre, s’est réjoui des dispositions prises par les autorités locales et les services techniques avec l’appui des entrepreneurs locaux pour contrer la progression des eaux vers les zones habitées. «Ici à Kangouri l’eau est bloquée par la barrière construite», a déclaré M. Ouhoumoudou Mahamadou.

Site d’accueil des populations de Lada : Un spectacle de désolation
Le site d’accueil des sinistrés de Lada a constitué la dernière étape des visites effectuées le samedi 22 octobre dernier. On y accède par une piste située à droite du goudron juste après le dépôt de la Sonidep. Pour rappel, le village de Lada a été totalement englouti par les eaux. L’évacuation a débuté, selon les témoignages recueillis sur place, dans la nuit du mercredi au jeudi 20 octobre. A la date du 22 octobre, 1036 ménages de ce village, soit 5783 personnes, sont affectés par le sinistre. 559 maisons se sont déjà effondrées.
Arrivé sur le site réservé à accueillir les sinistrés, le Premier ministre a trouvé un spectacle de désolation. Des populations ‘’parquées’’ à l’ombre des arbres à travers les champs de cultures, ou abrité dans des abris de fortune construits avec des matériaux précaires, juste pour avoir un peu d’ombre et d’intimité. Des bagages jonchent le sol un peu partout sans grand ordre. Un peu plus loin, des barges de fortune construites avec des bidons ou de tonneaux, continuent à faire des aller-retour au village de Lada pour évacuer les bagages que les sinistrés ont pu récupérer suite à cette évacuation dans l’urgence.
Fait remarqué et remarquable dans cette situation de chaos, c’est la présence des Forces de défense et de sécurité, pas seulement pour la sécurité des personnes et des biens mais aussi et surtout pour des soins. En effet, au moment même de cette visite, le Chef du gouvernement a trouvé, des médecins et agents de santé militaires, en pleine activité offrant des consultations et des soins aux femmes et aux enfants dont certains sont blessés lors de l’évacuation et d’autres traumatisés par les événements. Placé à l’ombre d’un acacia egyptiaca, ce centre de soins d’urgence, semble être très fréquenté au vu de l’affluence trouvée sur place. Le Premier ministre a félicité et encouragé les agents du service de santé des armées.
Comme sur les autres sites visités, le Chef du gouvernement a échangé avec les populations et leurs leaders. Tous ont témoigné positivement sur le rôle joué par les forces de défense et de sécurité pour sortir les populations du traquenard de la Komadougou. En effet, beaucoup d’habitants de ce village englouti ont eu leur salut grâce aux FDS qui, se sont mobilisées et ont mis leurs moyens notamment des pirogues motorisées pour évacuer un grand nombre de personnes et leurs biens. Ce que confirme un témoin. «Les militaires nous ont beaucoup aidés, ils ont beaucoup fait pour nous. Nous les remercions infiniment. Aussitôt après nous avoir évacués, les FDS nous ont offert des vivres. Ils nous ont donné 68 sacs», confie Aboubacar Malam Bini, un leader communautaire.
Le Chef du gouvernement a pour sa part assuré ces populations sinistrées que le gouvernement prendra les dispositions qu’il faut pour les mettre dans de meilleures conditions.
Réunion de synthèse à Diffa : Le Premier ministre annonce une batterie de mesures pour faire face à la situation
De retour à Diffa, le Chef du gouvernement a tenu une réunion de synthèse à la résidence présidentielle avec les responsables des différents services concernés ainsi que les représentants de la communauté humanitaire présente sur place. Au cours de cette réunion, une situation exhaustive a été faite au Chef du gouvernement qui, a donné des fermes instructions pour que la situation des sinistrés soit totalement prise en charge par les différents services avec l’accompagnement des partenaires au développement et ceux humanitaires.D’ores déjà, des débuts de solutions ont été initiés par les autorités locales et avec l’accompagnement de certaines bonnes volontés.
Ainsi des mesures d’urgence sont prises en ce qui concerne les populations déjà déplacées, cela en accord avec les humanitaires qui sont déjà sur le terrain. Ainsi la premier action a consiste, selon le Chef du gouvernement, à identifier et à aménager des sites pour accueillir les populations, à réaliser des adductions d’eau potable ainsi que les questions d’assainissement qui concernent ces sites mais également aborder la question des vivres et des non vivres. «Des vivres et des moyens sont déjà mis à leur disposition et disponibles ici à Diffa grâce à notre département solidarité au niveau de la Primature et au niveau du ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes», a déclaré M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Au titre toujours des urgences, le Chef du gouvernement a évoqué la question de la protection de la ville de Diffa pour laquelle, il faut faire des digues. «Pour l’instant, les travaux sont en cours pour réaliser des digues de sable avec les bonnes volontés et les entrepreneurs locaux qui apportent un appui inestimable grâce aussi l’appui que le gouvernement leur a accordé», a-t-il précisé.
Mais à côté de ces mesures d’urgence, le Premier ministre a souligné la nécessité d’envisager des mesures à moyen terme. «Il faut envisager la possibilité de réaliser des ouvrages sur la goudron de la RN1 pour permettre aux eaux de passer à ces endroits précis. Puisque c’est devenu une situation répétitive», a-t-il estimé. Dans le même ordre d’idée, la ville de Diffa a besoin d’une véritable digue. «Nous allons réaliser, dans le cadre des projets, une digue de protection. De manière générale, nous allons passer en revue le cours de la Komadougou puisqu’il y a une nouvelle évolution de ce cours d’eau. Ceci nous permettra de voir les mesures à prendre depuis Mainé Soroa jusqu’à Bosso», a annoncé le Chef du gouvernement.
Ces mesures doivent aussi concerner la production agricole. «Il faut se rendre compte que les zones situées au sud de la RN1 pourraient ne pas être propices à la production agricole pluviale. C’est pourquoi nous allons encourager la production irriguée et en contre saison. De même, puisque l’épandage de l’eau va au-delà du goudron, des aménagements hydro agricoles seront réalisés pour que les populations puissent s’adonner à l’agriculture au Nord du goudron», a précisé M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a tenu à féliciter et remercier les populations de Diffa pour la solidarité dont elles ont fait montre vis-à-vis des sinistrés des villages voisins. Le Chef du gouvernement a également félicité la Protection civile et les FDS pour la promptitude avec laquelle elles ont secouru les populations notamment celles de Lada. Il a enfin félicité la mairie pour avoir identifié le site de relogement de toutes les personnes qui sont affectées et l’ensemble de la communauté humanitaire qui est aux côtés des autorités dans la gestion de cette crise.
La situation en chiffres
Selon la situation présentée par les services compétents, cette montée des eaux de la Komadougou Yobé a, à la date du 22 octobre, affecté 2.331 ménages, soit 14.952 personnes. D’importants dégâts matériels ont été également enregistrés avec l’effondrement de 2.138 maisons et de 247 cases, sans compter les cultures et ou les récoltes endommagées.
Pour rappel, la catastrophe a commencé depuis le 03 octobre où les quartiers Festival, Bagara, Charré et Diffa Koura ont commencé à être inondés. Le phénomène s’est accentué le 19 octobre sur les mêmes quartiers et sur le village de Lada en périphérie de Diffa.
Outre, ces dégâts matériels et l’impact psychologique sur une population déjà affectée par la crise sécuritaire, cette montée des eaux de la Komadougou fait craindre pour certains acteurs, les risques de conflits agriculteurs éleveurs. En effet, d’après certaines confidences, les agriculteurs coupés de leurs champs par les eaux ne peuvent plus y accéder alors qu’ils n’ont pas encore fini les récoltes. Profitant de cette situation, certains éleveurs ont commencé à mettre leurs troupeaux dans les champs. C’est pourquoi, cet état de fait doit faire parti des réflexions sur les mesures à y déployer.
A noter enfin que le Premier ministre était accompagné dans ce déplacement par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, le ministre de l’Urbanisme et du Logement assurant l’intérim de celui de l’Equipement, le ministre l’Aménagement du Territoire et du Développement communautaire, la ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, le Directeur de cabinet du Premier ministre ainsi que plusieurs députés au titre de la région.
Siradji Sanda, (onep) Envoyé spécial à Diffa
Source : http://www.lesahel.org
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Inondations sur l’ensemble du territoire national : Plus de 77.000 sinistrés et environ 41 décès enregistrés
En cette saison pluvieuse en cours, le Niger a enregistré des pluies diluviennes sur l’ensemble du territoire national. Si le mois d’Août habituellement très pluvieux n’est pas en train de faillir à sa réputation, en cette fin de deuxième décade, celui de Juillet 2017 a été exceptionnel en termes de précipitations enregistrées. Cette excellente pluviométrie souhaitée par les Nigériens n’est pas sans conséquences sur la vie des populations.
Des pertes en vies humaines, des maisons effondrées, des dégâts matériels se chiffrant à plusieurs millions de francs CFA et même des localités coupées en deux, suite à des effondrements de ponts ou à des routes coupées par des mares ou rivières. Le bilan national provisoire des intempéries sur l’échelle du territoire, établi par la direction de la protection civile est le suivant : Agadez, 594 personnes sinistrées dont 1 mort ; Diffa 142 sinistrés dont 1 mort ; Dosso 20.354 sinistrés dont 2 morts ; Maradi, 22.988 sinistrés dont 7 morts ; Niamey, 8.222 sinistrés dont 16 morts ; Tahoua, 442 sinistrés dont 3 morts ; Tillabery, 9.501 sinistrés dont 3 morts ; et Zinder 3.934 sinistrés dont 8 morts. Au regard des chiffres ci-dessus donnés, c’est la capitale du Niger qui paie la plus grosse facture en termes de pertes en vies humaines. Pour la capitale du Niger, tout comme la plupart des autres villes du pays, ces inondations s’expliquent en grande partie par l’insuffisance ou carrément l’absence d’infrastructures permettant l’écoulement des eaux de ruissellement, l’occupation des sites inappropriés aux constructions, le manque d’investissements des autorités communales dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement et par-dessus tout, le manque de civisme des populations . « Vous constaterez que chaque année, c’est le même refrain aux mêmes endroits », ainsi s’est exprimé au micro du journal
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Insécurité : Diffa endure encore le deuil que lui impose Boko Haram
Depuis quelques mois, non sans s’en féliciter, l’on a assisté à une accalmie dans la région de Diffa qui avait connu les heures les plus sombres des activités terroristes menées par le groupe nigérian, Boko Haram, qui profite de la proximité géographique avec ses espaces d’influences pour y semer la terreur. Mais l’on savait malgré tout que la paix reste précaire, fragile, même si, rassurées par la paix relative, les populations déplacées retournaient dans leurs villages. Il y a quelques jours, très remonté contre la reprise des attaques contre les populations, le Gouverneur de la région, Issa Lémine, partait en visite dans une localité attaquée pour exprimer toute sa préoccupation en même temps que sa compassion vis-à-vis des populations affectées. C’est alors que ces douleurs ne se sont pas dissipées que l’on apprend, une nouvelle attaque à Toumour avec un bilan tragique de quelques 11 pères de famille tués le soir du mardi 20 septembre 2022, sur les berges de la Komadougou, à une dizaine de kilomètres au Sud de Toumour, provoquant un choc au sein des populations.
Le Préfet du département de Bosso, M. Arimi Chétima, face à l’urgence, n’a pas attendu longtemps et s’y est rendu, tôt, dès le lendemain matin, le mercredi 21 septembre, accompagné des Honorables chefs de canton de Bosso et celui du Groupement peulh de Toumour pour assister à l’enterrement des onze victimes de la barbarie de Boko Haram. Il s’agissait aussi, par ce déplacement, d’aller s’enquérir de la situation, de réconforter les populations brutalisées, de leur présenter ses condoléances et celles, tout aussi émues, des plus hautes autorités du pays touchées profondément par cette autre épreuve
Aussi, pour finir, le Préfet rassurait les populations à qui il demande une vigilance accrue que l’Etat veillera à faire face au défi et à leur assurer la sécurité qui leur permettra de revivre plus en paix, dans la prospérité de leurs activités économiques.
C’est un autre drame immense national qui vient de se passer avec, indique-t-on, quelques 69 orphelins que laissent derrière eux, les 11 victimes de cette nième ignoble barbarie.
Hamani Garba
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Insécurité : Sauver la région de Tillabéry
Depuis que les forces russes ont commencé à frapper les djihadistes au Mali, le Nord de ce pays est en train d’envoyer des vagues de terroristes tant au Burkina qu’au Niger. En effet de plusieurs sources concordantes, on a appris que les soldats russes ont réalisé des prouesses que jamais les français n’ont enregistrées depuis leur très longue présence au Mali à travers deux opérations tonitruantes. Sans atermoiement ni fébrilité, comme les Français, les Russes ont commencé à frapper très fort les djihadistes du Nord du Mali ; au point où on parle déjà de la libération très prochaine de cette région que les djihadistes ont transformée en un bastion acquis grâce à la complicité tacite des soldats français. Ainsi, menacés dans leur repaire patenté, les djihadistes sont en train de fuir le Nord Mali. Leurs directions, le Burkina et le Niger.
C’est dans ce contexte scabreux que nos autorités ont annoncé leur décision d’accueillir les réfugiés du Mali ! Étonnant ou imprudent ? Certes le Président Bazoum Mohamed a témoigné de compassion et de bonne foi en acceptant d’héberger les réfugiés maliens. Et, ce sont des vagues qui seraient entrées au Niger, notamment dans le département de Tillabéry, aux confins de la zone des trois frontières (Burkina- Mali-Niger). Certes, nous sommes solidaires de notre Président. Cependant, apprenons à retenir et même à appliquer les enseignements de l’Histoire, surtout si elle est très récente. Souvenez-vous de la manière dont nous avons amené Boko Haram dans la région de Diffa. C’est bien par l’intermédiaire des réfugiés du Nigéria que certains combattants de Boko Haram sont arrivés dans la région de Diffa. Que voulez-vous ? Quelle différence y at- il entre un djihadiste de Boko Haram et un pur habitant de la région de Diffa ? On peut se poser la même question sur les réfugiés ou djihadistes venant du Mali ou du Burkina et les habitants de la région de Tillabéry. Ce sont pratiquement des populations qui ont les mêmes habitudes tant alimentaires, vestimentaires que coutumières. Ils s’habillent de la même façon, ils ont les mêmes traits physiques, ils parlent les mêmes langues et dialectes, bref, rien ne peut les distinguer véritablement. A la rigueur, on peut dans leurs comportements déceler des troubles psychologiques liés à l’une ou l’autre des situations. Un simple réfugié ayant fui la guerre n’a pas le même degré de déstabilisation qu’un mercenaire djihadiste. Néanmoins, ce sont des différences difficiles à saisir, notamment par des populations déjà traumatisées par des attaques sporadiques et meurtrières C’est dire que la décision prise d’accueillir les réfugiés du Burkina ou du Mali risque de nous coûter très chère. D’ores et déjà, en moins de deux mois, les attaques les plus sanglantes sont enregistrées dans la région. En effet, après avoir carrément pris en otage l’axe Niamey- Burkina qui passe par Torodi, Makalondi et Kantchari, les djihadistes s’en prennent à présent à l’axe Téra-Dori. La dernière des attaques vient d’emporter de manière effroyable une dizaine de gardes nationaux et des gendarmes, calcinés après des tirs de roquettes sur leur convoi. Cet acte dénote non seulement la proximité des djihadistes des populations mais aussi une présence relativement catastrophique. Voyez à quelle distance on peut lancer des roquettes, que ce soit sur les épaules ou d’un point fixe d’un engin. Voyez la grandeur de telles armes et artifices ! Dire que des individus peuvent circuler allègrement avec de tels engins de morts jusqu’au bord d’une route officielle, cela dénote d’une prise de risque énorme. Ceci dit, les djihadistes sont non seulement nombreux mais aussi très présents dans tous nos villages et hameaux, dans toutes nos villes, dans tous les recoins de notre paysage et environnement. Aujourd’hui, sortir à sept kilomètres de Niamey, ou même moins, serait une prise de risque énorme. Qui sait si ces individus ne sont même pas présents à Niamey ? En tout cas, l’efficacité du contrôle de la police a permis de mettre la main sur deux djihadistes présumés venus acheter des motos en plein centre de Niamey. Comment sont-ils rentrés ? Où ont-ils séjourné ? Quels sont leurs liens parentaux, amicaux ou d’action ici à Niamey ? Toutes ces questions ne sauraient trouver de réponse concrète et cela corrobore nos appréhensions sur le fait que ces individus ont les mêmes pratiques et habitudes que les gens du terroir. Circuler avec les photos des deux suspects à Niamey et repérer combien de personnes sont habillées de la même façon qu’eux.
Ceci dit, le danger est réellement présent, très proche et même tapis au sein de la population. Nous n’avons nullement besoin d’en rajouter en achetant un autre par l’intermédiaire des réfugiés que nous accueillons sur notre sol. Il y a certes des clauses tant bilatérales qu’internationales que défendent plusieurs institutions et organismes des Nations Unis et de la coopération internationale. Le premier cité dans ce cas est le Haut-commissariat aux Réfugiés qui veille au grain sur toutes les questions d’admission et de traitement des réfugiés. Cependant,ces gens doivent savoir que nous avons une histoire et une expérience inébranlable sur cette question. Nous ne saurions commettre l’erreur qui a prévalu à Diffa ou avec le Mali qui a accueilli sur son sol les réfugiés libyens qui ont fini par diviser leur territoire. Nous respectons tous les accords qu’il faut, cependant nous ne saurions ouvrir les bras au danger. Du reste, même avec la constitution des camps de réfugiés, l’Histoire a démontré que les fuites et infiltrations sont monnaie courante dans ces situations. En effet, certains camps de réfugiés sont régulièrement fréquentés souvent nuitamment pas des djihadistes. Que voulez-vous ? Certains ont des liens de parenté directs avec les réfugiés. Que feriez-vous de quelqu’un qui vous présente un certificat de mariage et qui est venu rejoindre son épouse au camp ? Que feriez-vous d’un parent qui vous présente une carte de famille composée des gens qui sont dans le camp ? La situation est très difficile à maîtriser de façon effective. Pour l’heure, ces zones sont en état d’urgence et on doit le faire comprendre à qui de droit. Aucune personne étrangère n’a le droit d’être admise dans cette zone. Aucun nouveau camp ne doit être implanté. Aucune personne ne doit rentrer dans le pays à partir de cette zone des trois frontières même si elle est handicapée des pieds et des mains. C’est une question de temps. Les choses,les visites, les voyages, les va-etvient reprendront dès que la situation aurait été maîtrisée. C’est le genre de décision que nos autorités doivent prendre de façon courageuse. Au vu des attaques sanglantes et ignobles que nous enregistrons ces derniers temps dans la région de Tillabéry, il y a lieu de serrer les coudes et de ne tergiverser sur aucune décision qui peut alléger ou mettre fin à la souffrance de nos frères. C’est toute une région du Niger qui est aujourd’hui inactive ; toutes les écoles du département de Téra sont fermées ; rien ne circule; les commerces à travers les marchés hebdomadaires sont suspendus. A cela il faut ajouter une saison pluvieuse des plus catastrophiques. Du reste, ces populations n’ont jamais eu la quiétude nécessaire pour mener à bien leurs activités agricoles ; si ce ne sont des camps entiers brûlés ou détruits par les djihadistes.
Pour cette région de Tillabéry, un sursaut national s’impose. En effet, la solidarité doit se manifester à tous les niveaux en faveur des populations de cette région. Un plan national doit être mûrement réfléchi afin de sauver tous les secteurs de vie de cette région. La communauté tant nationale qu’internationale doit se mobiliser pour arrêter la descente aux enfers des populations. Il faut agir vite, très vite car petit à petit, les djihadistes s’y installent chaque jour que Dieu fait.
Kailo
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Insécurité / Responsabilité politique : Bazoum doit-il s’encombrer d’un gouvernement inefficace ?
L’insécurité dont a hérité Bazoum Mohamed et pour laquelle il fait montre d’un volontarisme inouï, loin de disparaitre, est en train de se développer, s’étendant à d’autres espaces du territoire, et se rapprochant peu à peu et tragiquement de la capitale. La situation est grave quand, simultanément, les hordes de bandits qui écument le Sahel, désormais, n’épargnent personne : civils comme militaires. Pendant qu’on menace et qu’on pourchasse et chasse les populations locales, contraintes d’abandonner leurs terres, le gouvernement revient, après les tragédies, pour appeler les populations à retourner, promettant d’assurer leur sécurité. Alors qu’on pourrait se demander pourquoi il ne le fait pas avant que ne surviennent les drames, aujourd’hui, les populations, elles, de plus en plus dubitatives, commencent à ne croire plus à la capacité de ce gouvernement à ramener la paix, à vaincre le terrorisme, à rassurer les populations nigériennes. En vérité, Bazoum Mohamed a beau avoir la volonté nécessaire, il reste qu’il compose avec des gens dont les centres d’intérêt pourraient être ailleurs, non dans cette préoccupation présidentielle somme toute forte, mais contrariée à l’intérieur même du système. Pour avoir occupé le poste de ministre de l’Intérieur, les Nigériens avaient cru qu’à un tel niveau de la gestion du territoire, Bazoum Mohamed, plus qu’un autre, pouvait avoir une claire compréhension du problème sécuritaire, de maîtriser les différents leviers, et surtout les différents acteurs qu’il met en jeu. Mais après deux ans bientôt, force est de constater que son train ne démarre pas, qu’il peine à maitriser sa stratégie anti-terroriste, décevant des Nigériens angoissés et interrogateurs, voire sceptiques.
Pour bien d’analystes, si le régime peine, malgré une si grande volonté, à faire face à la menace et à la contenir pour qu’elle n’avance plus, c’est que quelques raisons objectives pourraient l’expliquer. La première est de voir en cette guerre imposée, pour des arrivistes une opportunité à saisir afin de s’enrichir, détournant et volant des milliards. Et la pratique s’est d’autant ancrée dans la gouvernance que l’armée en a payé les pots cassés, notamment quand au lieu d’investir les fonds consentis pour l’effort de guerre, des individus s’en étaient servi à des fins personnelles pour leur confort, poussant une armée mal équipée et des jeunes soldats peu formés et sans aucune expérience de la guerre, à aller se faire massacrer souvent la centaine à la pelle. On se rappelle que sous Issoufou, alors qu’on dit aux Nigériens que des milliards sont investis dans la guerre, les militaires au front se plaignaient de manquer de moyens quand souvent leurs primes de guerres ne sont pas détournées par une hiérarchie bourgeoise, insouciante, avide de brillance.
L’autre raison qui peut expliquer les contre-performances de l’armée se trouvent dans la gouvernance même de l’institution militaire. Pendant dix ans, cherchant à renverser la hiérarchie sur des considérations partisanes et subjectives qui ont conduit depuis dix ans à cultiver la médiocrité au sein des FDS, surtout quand dans de nombreux cas, l’on n’a pas l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Il ne peut en être autrement quand l’institution comme c’est du reste le cas de toute l’administration, souvent jusqu’à l’autorité coutumière, depuis plus de dix ans, est fortement politisée. Aussi, dans le but de créer et d’imposer une nouvelle hiérarchie, en dix années de gouvernance, le système Issoufou a passé son temps à accuser des soldats et des officiers craints, d’atteinte à la sureté de l’Etat. L’obsession du coup d’Etat est d’autant forte que chaque année avait son annonce fracassante de coup déjoué avec toujours des militaires et des civils arrêtés, sans jamais bénéficier de procès équitables. La récurrence des accusations a fini par instaurer une certaine psychose au sein de l’armée si bien qu’elle n’avait plus le moral pour être dans l’état d’aller se battre, la conscience tranquille. Comment peut-on tout le temps voir en l’armée une armée putschiste, subversive, l’accablant et la persécutant pour anéantir ses membres les plus valeureux et vouloir qu’une telle armée continuellement séquestrée soit efficace ? Là est le plus grand problème et ce qu’on n’ose pas dire aux Nigériens et quels sont, à cause d’un tel climat qui hante l’armée, les déserteurs et les démissionnaires qui craignaient que ce qui est arrivé à d’autres ne leur arrive, parce qu’ils ne vont ni dans les activités politiques souterraines du parti au pouvoir ou parce qu’ils ne courtisent pas les responsables politiques en vue, sont restés rigoureusement militaires dans les limites de la neutralité que leur impose leur métier de soldats exclusivement au service de la République. Au lieu de faire corps autour des FDS, le système que mettait en place l’ancien président Issoufou, n’a fait que persécuter une certaine hiérarchie de l’armée. Une telle gestion de la grande muette, comme il fallait s’y attendre, a fini par affaiblir l’armée, notamment quand dans certains cas, les hommes de rang envoyés au front ne croient à aucune qualité militaire de ceux qui sont choisis pour les conduire sur le champ de bataille.
La conséquence, on la vit aujourd’hui, avec souvent, des interventions spectaculaires de terroristes dans certaines zones où l’on a l’impression qu’aucune force ne s’oppose à eux, venant perpétrer leur barbarisme, et s’en retourner sans aucune action de représailles. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à s’interroger sur le manque de réactivité de nos soldats car, pour beaucoup d’observateurs, les terroristes trouvent des lieux désertés qu’ils détruisent et incendient avant de s’en aller penauds. Après, on peut aller sur les lieux, dresser un bilan, peu crédibles dans bien de cas, et annoncer qu’un ratissage se poursuit, avec des forces mises à la trousse des assaillants invisibles. Une telle situation peut-elle continuer ? On ne peut pas comprendre l’attitude des Nigériens face à une telle situation qui prend de l’ampleur, avec toujours des bilans macabres qui sont donnés après des attaques de terroristes. Juste pour pleurer un peu et vite oublier. Comme tétanisés et résignés, les Nigériens observent, passifs et silencieux, le mal les envahir, sans rien dire du drame auquel est soumis leur pays. La menace est donc réelle et pressante et il y a à en prendre conscience pour comprendre que l’on ne peut pas continuer à regarder la situation se dégrader jusqu’au pire. Pour certains, elle l’est déjà quand dans certaines régions, notamment celle de Tillabéri, presque chaque semaine qui passe voit d’autres écoles qui ferment, ne pouvant ouvrir à cause justement de ce phénomène d’insécurité et l’intimidation des terroristes.
Bazoum, peut-il avoir l’humilité de reconnaitre que sa solution n’est pas suffisante et qu’il lui faut aujourd’hui changer de fusil d’épaule ? Peut-il continuer à se fier à une équipe qui ne gagne pas ? D’ailleurs, il ne peut pas s’attendre à mieux quand on sait que ceux qui ont plongé le pays dans cette situation, sont les mêmes avec lesquels il travaille pour vouloir remonter la pente. Ceux-là peuvent-ils être les bonnes personnes pour vaincre le mal ? Il est urgent – et il s’agit même de la survie de l’Etat et de la démocratie – d’avoir un autre regard sur le problème. De Bazoum à Issoufou, toutes les voies ont été prospectées vainement pour venir à bout du terrorisme. Maintenant, il reste une seule voix, celle de la grandeur et de la magnanimité : écouter sur un tel problème crucial, en transcendant les clivages et les contradictions, l’ensemble des Nigériens pour reconquérir le territoire et y ramener la paix. C’est un besoin vital de notre époque troublée. Si Bazoum ne le fait pas, demain, face à l’Histoire et au Peuple pour lequel il jurait de travailler à son bonheur, il sera comptable, et rendra compte. Il y a des moments pendant lesquels on ne joue plus.
Mairiga
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INSÉCURITÉ / Tillabéri : à quand la fin de l’enfer ?
L’insécurité dans la région de Tillabéri est préoccupante. S’il est vrai que l’on voit un activisme de la part du président de la République pour juguler la crise sécurité sur l’ensemble du territoire avec ses différents déplacements dans les différentes parties du pays affectées, il reste que malgré tant d’efforts, tant de volontarisme affiché, l’insécurité ne fait que s’étendre, affectant presque toute la région où, juste aux portes de la capitale, la menace s’est amplifiée ces dernières semaines.
C’est pendant que l’on apprend que l’armée aligne les victoires que d’autres mauvaises nouvelles sont diffusées sur les réseaux sociaux devenus aujourd’hui des sources d’informations incontournables. Au moment où, officiellement, certaines informations, pour ne pas contrarier le discours politique ambiant très optimiste qui parle plutôt d’une amélioration sensible de la situation, que sont diffusées des nouvelles pour rassurer l’opinion, étouffant à dessein les violences et les tragédies qui remplissent les cauchemars de populations qui ont appris à vivre avec l’enfer du terrorisme depuis des années maintenant.
En apprenant hier lundi seulement l’assassinat du chef de village de Doumba, un village à la lisière de la ville de Téra, à quelle 10 kilomètres, l’on ne peut que s’inquiéter davantage d’une situation que le pouvoir peine à maitriser. C’est d’autant inquiétant et préoccupant que, comme la dernière fois où c’était à quelques vingt kilomètres de la capitale que les terroristes opéraient, tuant un gendarme, l’on se demande où se trouve alors la base française installée à l’aéroport de Niamey, avec ses drones et ses avions, incapable d’agir pour convaincre de la nécessité de sa présence sur notre sol ? N’a-t-on pas dès lors des raisons de douter d’elle, de sa mission au Sahel ?
Jusqu’à quand, peut-on, dans cette région, regarder se détruire un espace avec des populations contraintes à l’exil et à l’errance, perdant le contrôle d’un espace sur lequel, depuis de longues décennies, elles ont appris à vivre et à rêver ? Quand on voit les complexités du problème, face à un régime qui manque de stratégies, l’on ne peut que s’effrayer que la solution ne puisse jamais venir de ceux qui gouvernent aujourd’hui le pays. En effet, après leur solution miracle d’un forum régional sur l’insécurité et la cohésion sociale, tenu dans la capitale du fleuve, l’on ne peut rien entendre de ce que les organisateurs pourraient donner aux Nigériens, comme bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de leurs recommandations-miracles annoncées en fanfare à Tillabéri.
Quelques mois après la fameuse rencontre, la région ne fait que s’enliser. Il y a à craindre davantage avec ces populations, quand on sait qu’avec la saison des pluies, tout l’environnement va se régénérer avec des cours d’eau qui vont se remplir, rendant difficile la mobilité dans ces parties affectées, et offrant, en même temps, des abris aux terroristes et à leurs semblables, pour mieux planifier leurs actions terroristes.
Les fils et les filles de la région, sortant du format voulu par le pouvoir lors de la dernière rencontre que nous évoquons plus haut, doivent enfin se regarder et se parler : c’est une question de survie pour eux !
Aïssa Altiné
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Insécurité / Visite du président à Torodi et Makalondi : Que le populisme ne détourne pas du réalisme !
Le Niger, depuis une décennie, souffre d’une insécurité qui a éprouvé les populations, et impacté leurs activités, leur mobilité aussi, et l’économie régionale. La région de Diffa avait été la première partie du pays, du fait de la proximité de Boko Haram dont elle était proche géographiquement, à être touchée et pendant des années douloureuses, la région a été perturbée dans sa quiétude séculaire avec des hommes tués, des villages pillés et incendiés, et par la fin, abandonnés. Ce fut l’enfer. Et Diffa s’en souviendra longtemps. Le Niger aussi.
Mais peu à peu, la station se stabilise dans la région, même si la paix qui y règne aujourd’hui reste précaire, ne pouvant pas permettre de crier au triomphalisme car tout peut, à tout moment basculer dans la zone, où pour autant, la nébuleuse n’est pas totalement éteinte. Dans certaines autres régions du pays, notamment Tahoua, Agadez, Maradi, Dosso, l’on note quelques foyers d’agression qui montrent que c’est, en réalité, tout le pays qui est menacé. Mais, depuis plus de quatre ans, plus qu’une autre région, c’est celle de Tillabéri qui est de loin la plus affectée, tant par la récurrence des agressions que par la géographie des attaques qui s’y perpétuent. Et, il n’y a aucun département de la région qui soit épargnée si bien que l’Etat d’urgence s’y est décrété partout sur le territoire régional même si les départements ne sont pas affectés au même degré. Du Zarmaganda, à la zone d’Ayorou, en passant par le Gorouol, Téra, Gothèye, Torodi et Say, la psychose s’est d’autant renforcée que les populations, sommées de partir par injonction de ceux qui seraient des terroristes, avaient été obligées de partir pour se mettre à l’abri, loin de leurs terres et de leurs maisons, loin de leurs rêves et de leurs espoirs. Les derniers déplacements ont lieu dans les départements de Gothèye et de Torodi avec de nombreuses familles, sinon de nombreux villages qui ont tout abandonné pour s’exiler à l’intérieur de leur département, laissant tout derrière eux.
Qui n’a pas entendu, par les médias privés et les réseaux sociaux le cri de coeur de ces populations que rien ne rassure à rester alors que venait une des saisons les plus productives, la saison pluvieuse qui leur permet, malgré les aléas climatiques, de produire une part importante de leur subsistance. C’est des hommes, des femmes et des enfants désemparés, errant, qui ne savent plus où mettre de la tête, tant ils ne peuvent plus voir près d’eux l’Etat-protecteur. L’instinct de survie les poussait à partir, à se protéger de cette horde de tueurs dont on ne comprend rien à sa guerre. Ont-ils des revendications religieuses ou politiques ? Personne ne le sait : ils tuent. Sans discernement. C’est le Niger que le PNDS, en onze années de gouvernance, a produit et pourtant, il en reste encore, à les chanter, à les porter, à les adorer ? Peut-on être si masochiste ? Terrible peuple du Niger… Mais les consciences, même lentement, sont en train de mûrir.
Dans la région de Tillabéri, les fronts sont nombreux et personne ne saurait dire, quand tout cela finira. L’on se demande même si la président Bazoum, malgré tout le volontarisme dont il fait montre, a aujourd’hui une maitrise de la situation. L’on ne peut qu’avoir pitié de l’homme à se débattre dans le piège où le poussait son prédécesseur qui pouvait avoir la ruse de le sacrifier. Ses drones commandés, peuvent-ils aider à remonter la pente dans un pays qui se perd peu à peu aux mains d’un socialisme incapable ? Le pays, depuis la colonisation, n’a jamais connu des telles tragédies et on veut qu’on célèbre Issoufou comme le plus grand héros, lui qui n’a pas su protéger le peuple du Niger !
Le vendredi dernier, comme il le fit à son entrée en fonction pour montrer à quel point la situation sécuritaire le préoccupe, Bazoum Mohamed s’est rendu à Torodi pour rencontrer les populations déplacées, abandonnées aux intempéries de cette saison de pluies commençante dans laquelle ils manquent de tout, jusqu’aux abris. Et dire qu’il y a des enfants, de vieilles personnes dans le désordre humain !
Il n’y a pourtant pas longtemps qu’Antonio Guterres, le Secrétaire Général des Nations-Unies quittait le Niger, prenant la mesure de toute la situation humanitaire et sécuritaire qui se vit dans le pays, repartant le coeur gros de douleur pour dire qu’il fera un plaidoyer en faveur de populations nigériennes durement éprouvées par le terrorisme ambiant. Et c’est après lui, que la situation s’est davantage aggravée, avec d’autres villages nombreux qui ont dû quitter pour s’exiler. OCHA alertait d’ailleurs sur la situation préoccupante dans la région. Mais à Niamey on dort bien et tranquille si bien qu’on ne peut imaginer le calvaire que vivent d’autres Nigériens dont le malheur peut, peut-être, encore servir à enrichir d’autres individus sans scrupule.
Quand il va avec une armada de soldats qui prennent d’assaut toute la brousse de Torodi pour le protéger, lui et sa délégation, c’est qu’il sait bien que cette zone, potentiellement, est dangereuse et pourrait ainsi comprendre, le courage de ces populations, qui ne savent plus où partir, rester à quelques encablures de la zone de violence, ne voulant pas trop s’éloigner de leurs terres dont elles ont peur que quelqu’un ne veuille les occuper, on ne sait pour quelle exploitation. Issoufou Mahamadou, en dix années, n’eut jamais un tel courage, tant pour aller sur le front pour rencontrer les soldats afin de leur remonter le moral, ou pour aller rencontrer des populations que les affres de l’insécurité ont contraintes à partir loin de chez elles. Comment ne pas saluer le geste humain, et sans doute aussi humaniste, de cet autre socialiste, qui peut se déplacer, dans la conscience du désarroi des populations, pour aller à la rencontre des déplacés internes afin de leur apporter un réconfort moral dans la situation qu’ils traversent ? Le seul fait pour ces populations de voir devant elles celui qui se réclame président du pays, est un symbole fort car après tout, avant un autre, c’est lui qui incarne l’Etat.
Mais Bazoum est-il allé pour seulement parler ?
Depuis plus d’un an que Bazoum préside aux destinées du pays, l’on n’a entendu que des paroles, de bonnes paroles, les actes mettant encore du temps à se faire voir. Dans l’Anzourou, face au même problème des déplacés, il avait la même parole pour demander aux populations de repartir, faisant entendre qu’il a pris les mesures nécessaires pour leur assurer la sécurité. Cette première expérience, amères pour celles-là, ne lui donne pas trop de chance pour se faire entendre de populations qui ont appris à douter et notamment de sa « bonne » parole avec laquelle il est allé les abreuver ce vendredi saint. C’est pourquoi, quand il dit qu’il est « […] venu pour donner le coup d’envoi » du retour des déplacés, l’on ne saurait lire là, « les conditions de sécurité » qu’il dit avoir créées pour inviter les populations à repartir. Il y a bien plus à faire pour convaincre que la situation est sous contrôle et que l’armée quadrille la zone de manière visible de manière à les rassurer que des soldats protecteurs sont là, armés, vaillants et avec un moral fort pour faire face à la situation.
Les populations ont besoin de vivre, pas de vivres, même si elles peuvent se féliciter de toute l’aide matérielle qui leur a été apportée pour leur permettre de vivre un peu plus dignement. Bazoum entendra d’ailleurs, la méfiance de populations sceptiques quant à sa parole prêchée quand, celles-ci disent avoir souvent informé de la mobilité de groupes terroristes sans qu’elles ne voient de réactions pour les anéantir. Les populations qui savent toute la douleur de l’exil, disent vouloir retourner chez elles, mais pas à n’importe quel prix. Pour le moment, rien ne les convainc à partir et elles restent vigilantes, méfiantes. Et devant l’hôte, les populations ne se sont pas cachées pour le lui dire. C’est pourquoi elles diront que les vivrez reçus, c’est bien, mais pas suffisant à dissuader à repartir car elles ont plus besoin de retourner dans leurs villages pour travailler et pour apprendre à rire et à vivre, pour croire à la vie. Mais cela n’est possible que si, les autorités créent les conditions d’un retour en toute sécurité et pour toujours. Et Bazoum a beau être confiant quant à l’expertise de la hiérarchie de l’armée, les populations, elles, ne peuvent juger que sur pièce, hésitant à partir sans preuves que la donne a changé sur le terrain.
Il est donc important que Bazoum ait agi pour régler un problème national non par populisme pour faire plaisir à des militants de son camp qui, pour être de la région, pourraient grincer des dents, par rapport à une gestion de l’insécurité qui peine à donner des résultats dans la région. Sait-on combien sont-ils ces hommes qui, le soutenant, aujourd’hui du fait de l’insécurité, ne peuvent se rendre chez eux, et vivent avec la peur que demain, les leurs ne viennent les assaillir dans la ville alors même qu’ils n’ont ni l’espace ni les moyens d’accueillir la foule d’infortunés que l’insécurité pourrait pousser à leur porte ? Il a donc besoin plus de réalisme que de populisme pour gérer cette épineuse question qui pourrait s’aggraver avec la saison des pluies où, les pluies aidant, tout l’écosystème va se régénérer pour offrir à ces terroristes des bosquets-nids, touffus, pour se cacher et agir plus sournoisement contre les populations, dont certaines dans cette saison, par familles, s’installent et s’isolent dans les champs, quelquefois très loin des villages pour plusieurs mois. Il y a donc de quoi douter. C’est pourquoi, c’est peut-être aussi le temps pour lui de demander à ceux qui l’ont conseillé de tenir les assises du forum de Tillabéri, les résultats dudit forum sur la paix et la cohésion sociale car plusieurs semaines après la fameuse rencontre, la situation ne fait que se dégrader ainsi que le rapporte OCHA dans une de ses dernières notes. On va de mal en pis. Le socialisme est incapable.
Il n’y a plus qu’une seule vérité : le pays va mal et il urge de rassembler.
Par Waz-Za
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Insécurité à Diffa : Deux kamikazes explosés
Le mercredi 28 dernier, la nuit aux environs de 22 heures, au moment où les populations du camp de Kabaléwa s’assoupissaient, deux femmes kamikazes, portant des charges explosives, ont fait sauter leurs engins explosifs. Le bilan est de 4 personnes mortes, les deux kamikazes et deux refugiés, un homme et une femme, et 11personnes ont été blessées, qui ont eu les premiers soins à la case de santé de kabaléwa. C’est la première fois qu’un camp de refugié a été attaque surtout par cette action isolée des kamikases.
La région de diffa a connu au début de la guerre contre Boko Haram des cas de kamikases qui ont frappé la ville de Diffa où 3 kamikazes hommes qui étaient entrés dans la ville, sous une pluie fine. Deux ont pu activer leurs charges tuant un agent de force de défense et de sécurité et 3 civils ; le troisième abattu avant de déclencher sa charge.
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Insécurité à Niamey : ‘’Wiza’’ six cent (600) millions peuvent circuler comme ça à Niamey ?
Six cent millions de FCFA !!! C’est la faramineuse somme que des braqueurs auraient soutirée suite à l’attaque d’un véhicule transportant des liquidités des Etablissements Houdou Younoussa. Nouveau visage de Niamey ou dégringolade des bonnes moeurs consécutive à l’évolution ? L’un dans l’autre, populations et autorités ont désormais du fil à retordre. Chaque développement, chaque évolution traîne avec elle ses propres travers. Ainsi de la ville de Niamey qui a connu en moins d’une vingtaine d’années des changements qui prennent petit à petit l’allure de véritables bouleversements. Tenez ! Il y a encore une dizaine d’années, qui aurait pensé ou imaginé qu’un braquage pourrait se produire en plein centre de Niamey ? Pourtant cela s’est produit en cette matinée de lundi 04 Octobre aux alentours du petit marché de Niamey, le centre-ville qui prend de plus en plus l’allure d’un complexe des affaires. Des individus armés auraient donc arrêté une fourgonnette de Houdou Younoussa et délesté les passagers de la rondelette somme d’argent qu’ils transportaient. Vrai ou faux ? Cette affaire scabreuse soulève plusieurs interrogations quant à la manière dont la ville se métamorphose, avec elle ses habitants. Où est passé le nigérien pacifique ? Où sont passés le calme et la tranquillité légendaires de cette modeste ville en plein épanouissement ?
Dans tous les cas, nous voulons du développement et nous sommes en train de l’enregistrer petit à petit. Il reste que tant les autorités que les habitants doivent garder à l’esprit cette maxime qui dit que tout changement génère aussi des bouleversements. Il revient donc à tous de prendre et de poser les garde-fous nécessaires pour prévenir et contenir les dérapages inhérents tant aux nouvelles situations qu’au nouvel état d’esprit. D’ores et déjà, on doit garder à l’esprit que l’insécurité urbaine reste la toute première conséquence du développement. Elle est le plus souvent consécutive à l’écart de développement observé entre les citoyens où certains sont excessivement riches pendant que d’autres végètent dans un dénuement indescriptible. Ainsi, la poudre sulfureuse que les plus nantis jettent aux yeux des démunis reste l’une des causes principales de l’insécurité urbaine. Cette situation caractéristique du sous-développement s’observe dans presque toutes les capitales de la sous-région. Elle est source de révolte chez les démunis, gagnés pour la plupart par l’oisiveté, le chômage et le désespoir. Observez bien les visages des jeunes que vous croisez sur les grandes artères de la ville, surtout aux alentours des grands commerces. Les yeux rougis par les stupéfiants, le visage et les cheveux en forme de nid d’oiseau ravagés par une cirrhose précoce, les lèvres noircies et la bouche par l’abus du tabac, les yeux pétillants d’avidité, ces jeunes pour la plupart sont prêts à sauter sur la première occasion pour perpétrer un rapt. Le vol sous forme de rapt a pris des proportions de plus en plus inquiétantes à Niamey. Et, avec la prolifération des motos chinoises, le phénomène devient très alarmant. Il ne se passe pas une journée où l’on n’enregistre pas des vols à l’arrachée. Ils opèrent généralement à deux, le conducteur et l’arracheur à l’arrière. Même dans le cas où des poursuites sont engagées, aucun résultat plausible n’est enregistré. Ils conduisent à tombeau ouvert et connaissent toutes les ramifications des quartiers. Le plus souvent après une ou deux ruelles, ils disparaissent carrément avec la complicité de leurs pairs attendant dans certaines maisons. Ce sont les avatars des errements d’une politique de la jeunesse qui n’a jamais existé. En effet, bien que conscients du taux élevé de jeunes victimes de déperdition scolaire ou de la non scolarisation, les autorités n’ont pratiquement pris aucune mesure d’absorption de ce potentiel énorme de candidats au désoeuvrement. Quand on y ajoute le nombre d’exodants issus des villages environnants ou même des autres régions, le flux des jeunes enclins à la violence devient très inquiétant. Nous avons mis trop les yeux pendant longtemps à observer le phénomène sans pour autant prendre des mesures parallèles. Aujourd’hui le résultat est là : des rapts en plein centre-ville sur des carrefours bondés de monde. Les alentours de la capitale sont aussi devenus des endroits dangereux, surtout la nuit. Et, avec le déguerpissement des commerces par le président Issoufou Mahamadou, certaines artères sont devenues tellement désertes que les emprunter à partir d’une certaine heure est devenue suicidaire. Que dire de certains endroits de regroupement des jeunes qui viennent d’ailleurs d’être fermés par les autorités ?
Outre les facteurs précités qui expliquent la propension de l’insécurité à Niamey, il y a la prostitution et les autres avatars de la délinquance qui minent la jeunesse. Il s’agit notamment de la consommation des stupéfiants et le commerce du sexe qui représente aussi des activités dangereuses qui poussent à la violence. Aujourd’hui, il est devenu facile pour les jeunes néaméens de se procurer des stupéfiants à moindre frais. Avec moins de 500 francs, ils accèdent à des comprimés qui font perdre la tête. Une fois dans un état second, plus rien ne leur fait peur. Ils peuvent tout oser, sans crainte d’être pris. Voilà une des raisons qui expliquent ce braquage en plein air et pendant la journée à un endroit bondé de monde. Qu’Allah nous vienne en aide.
Ceci dit, cette action, même si elle n’aurait pas profité aux assaillants, doit interpeller tous : populations et autorités. Nous devons comprendre que ce développement que nous sommes en train de construire génère aussi des comportements pas du tout orthodoxes. ? De plus, le niveau de déséquilibre entre les couches sociales exacerbe les frustrations et crée un genre de personnes qui peuvent passer par tous les moyens pour se faire justice. La lutte contre les précarités doit être au centre de nos préoccupations. Les personnes nanties comme Houdou Younoussa doivent aussi participer aux efforts de sécurisation de notre ville. Dans tous les cas, la leçon est là.
Arouna Y. Mallam
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Insécurité à Tillabéri : Le nouveau far-West ?
La violence terrorisme, depuis des jours, prend de l’ampleur dans la région de Tillabéri. Faut-il croire que le nouveau pouvoir est impuissants face au regain d’intensité de la violence ? Le président, depuis des jours, vit des jours difficiles, un début de mandat aux allures infernales, et les choses n’ont pas l’air de s’arranger pour lui. Peut-il d’ailleurs être fier de l’héritage que lui laisse Issoufou, son compagnon politique qui l’a aidé, par les moyens que l’on sait, à accéder au pouvoir dans un contexte fait de contestations et d’irréconciliables contradictions.
Lourd héritage…
Bazoum Mohamed a hérité d’une gouvernance désastreuse, d’un pays gravement divisé, d’une économie saccagée, exsangue, d’une administration vandalisée et paresseuse, d’une unité nationale fragilisée, d’une nation menacée dans son existence. D’abord, en arrivant au pouvoir, par la boulimie insatiable d’Issoufou et de son sérail, il ne trouve que des caisses vidées, des comptes raflés, des budgets consommés avant terme. Comment gouverner quand on n’a pas les moyens de sa politique et que tout est urgence dans le pays ? Avec quelle sérénité peut-on diriger un pays quand tous les jours, on tue ? Il va sans dire que dans de telles conditions, imposer une conduite à l’homme qu’on a dépourvu de tout moyen, c’est le condamner à échouer à tenir ses engagements vis-à-vis du peuple. Et cette question tragique est pertinente : le PNDS, souhaite-t-il vraiment que Bazoum réussisse ? Pire, alors qu’en 2011 quand il prenait le pouvoir, le Niger n’était attaqué de nulle part, voilà qu’après dix ans, le pays qu’il laisse à son successeur est menacée de toute part : Diffa, Maradi, Tahoua, Tillabéri, et, à Agadez où une manifestation pacifique qui devrait être organisée par la société civile locale a été interdite avec pour motif, des problèmes d’insécurité. Pour tout dire, il n’y a pas une seule partie du pays qui soit aujourd’hui sûre. On peut aller à Kouré à quelques encablures de la capitale, tuer et rentrer penaud quelque part dans Niamey. Il y a quelques jours, c’est en pleine ville, et en plein jour, qu’un braquage a été perpétré, et les gangs qui ont emporté le butin courent toujours, introuvable.
« L’enquête se poursuit ». On est habitué à la vieille chanson… Après dix années de priorité pour l’école dans le programme d’Issoufou, les enfants qui entraient à l’école à son arrivée au pouvoir, au BEPC de cette année qui consacre la fin de son règne, ont le taux d’échec le plus retentissant de l’histoire de l’école nigérienne. Le produit de sa politique éducative. Qui dit mieux ? Voici la grande réussite du grand socialiste. Voici le résultat pour lequel, on s’échine à le présenter au monde et à l’Histoire comme la star politique de la planète, le plus incomparable, adulé par la France, heureuse sans doute des services qu’il lui a rendus en dix années de larbinisme cocasse. Bazoum, a eu la malchance de succéder à son ami. Comme le Niger, et la région de Tillabéri, il est comme disent les Ivoiriens, « dans drap ». Rien ne marche dans le pays : le Niger est en panne. Son école, son économie, son armée, son administration aussi. Même l’opposition est en panne. Même les syndicats. Même la société civile. Le football est en panne. Même le soleil. Même le vent. Tout le monde s’est rangé, gagné peut-être par la fatalité, attendant que nos prières mal faites, lorsque nous manquons de foi, nous sauvent. Dieu ne regarde plus ce pays ?
Mais alors qui peut aider Bazoum à sortir de l’impasse ?
L’entourage de l’ancien président ne pourra rien. Son combat ce n’est pas le Niger, mais il est d’assurer ses arrières, de se servir du pouvoir de celui qu’il estime avoir installé pour son job afin de continuer à bénéficier de la même impunité et être intouchable. Comment ne pas s’inquiéter pour ce pays, quand, détourné de ses intentions somme toute bienveillantes, Bazoum s’embourbe dans l’inertie, bloqué à ne pas pouvoir démarrer pour « avancer », se contentant de timides nominations complaisantes qui ne sauraient donner des chances à avoir des résultats pour les promesses faites aux Nigériens. On ne peut que rappeler opportunément les propos graves du Président de Kiishin Kasa, lors d’un débat à l’assemblée nationale, où comme beaucoup de Nigériens, il ne peut voir dans ce qui se fait aujourd’hui, aucune perspective pour le pays et sa nouvelle renaissance. C’était dans l’indignation qu’il se demandait « Comment est-ce que des petits commis détournent des milliards dans le pays le plus pauvre de la planète », et peut-on ajouter, qu’un tel pays puisse enrichir son président plus que ne peuvent le faire des pays aux économies plus enviables ? De quel socialisme peut donc se flatter Issoufou Mahamadou, pour expliquer aux Nigériens et à l’International socialiste, les milliards qu’il dit avoir eus et engrangés en dix années de gestion de la plus fragile des économies du monde ? Diori Hamani, Seyni Kountché, Ali Chaibou, Mahamane Ousmane, Ibrahim Baré Mainassara, Wanké, Tandja Mamadou, Salou Djibo avant lui, n’ont jamais accumulé des milliards, sans qu’ils ne se proclament pour autant socialistes. Ils aiment le pays et ils étaient humbles à vivre leur vie sobre. Pourquoi, depuis dix ans, l’on ne parle plus que de milliards même en termes de vol, et de détournement ? Bazoum a franchement du pain sur la planche car, il ne faut pas se leurrer, tôt ou tard, ceux qui dorment avec les milliards volés au peuple, finiront par rendre compte : l’histoire, forcément, reste à écrire. Les voleurs n’échapperont pas. El Béchir du Soudan, Ben Ali, Alpha Condé, IBK, en savent quelque chose. Un jour on est le chasseur, un jour on est la biche », aimait dire, Feu Bonkano. Mais il y a encore pire.
La poudrière de l’Ouest du pays…
Tillabéri est en passe de devenir le Far-West nigérien. Seul les armes parlent dans cette partie du pays. Alors que les populations sont angoissées par une campagne agricole décevante, redoutant la pire insécurité alimentaire, voilà que la violence terroriste redouble d’intensité, avec son cortège de morts parmi les populations civiles et les FDS. En quelque cinq jours c’est près de la centaine que l’on compte et la psychose devient prégnante dans les villages des zones attaquées. Et les populations disent ne rien comprendre de ce qui leur arrive. Partout, l’on n’entend que des colères, de l’indignation, de l’incompréhension. On sentait cela arriver. Et Ibrahim Yacoubou alertait devant la représentation nationale. Aussi dira-t-il, « Je n’ai pas entendu prendre la mesure de la grave situation sécuritaire de notre pays, je n’ai pas entendu que le Niger a perdu une grande partie de son territoire » déplorant au passage « qu’il y a des zones où ce sont les terroristes qui font la loi, c’est eux qui prélèvent l’impôt » et « dans des zones où personne ne peut aller ». C’est cela le résultat de dix années de socialisme sous Issoufou. Les Nigériens ne sauraient l’applaudir n’en déplaise à Kassoum Moctar, le laudateur officiel de Zaki. Les Nigériens ne peuvent pas célébrer ce qui est faux. Et ils n’entendent pas les éloges intéressés de Macron. Aujourd’hui, avec ce que l’on voit sur le terrain, il y a à s’inquiéter vraiment.
Les populations sur le front de guerre…
La constitution informelle de milices de guerre ; d’auto-défense, peut-elle être le signe de la déliquescence de l’Etat et de l’armée que les socialistes, depuis 2011, quand ils arrivaient au pouvoir, s’étaient engagés à déstructurer au-delà de la valeur militaire qui devrait, seule, servir de critère à la promotion des hommes ? En tout cas, les populations ont pris leur destin en main, pour se défendre au prix de leur vie. Pour une République normale, avouons que c’est la solution extrême. Et sans doute qu’il aurait fallu ne pas en arriver là. Des hommes trahis dans leur combat noble, en allant traquer les bandits, avaient été poussés dans une embuscade et le bilan est effroyable. Mais ils sont morts dignes, l’arme à la main. La tragédie, peut-on l’entendre, n’a pas émoussé les ardeurs guerrières, et on peut entendre qu’une jeunesse est désormais galvanisée pour aller au front, n’écoutant plus un Etat dont ils ont l’impression qu’il n’existe plus autour d’eux. Lorsqu’un homme, sans être militaire, peut s’engager à aller au front, sachant qu’il peut ne pas survivre à ses audaces, c’est que la situation doit être suffisamment grave et sérieuse pour ne pas avoir d’autres choix.
Mais il y a à faire attention…
Déjà, aller au front suppose qu’on a des armes. Et ceux qui sont partis, et peut-être qui partiront demain, un autre jour, devront s’armer. S’ils en trouvent alors qu‘ils ne sont pas dans l’armée, il y a problème. L’Etat, peut-il gérer cette situation ? Il y a d’autant plus à s’en inquiéter que cela veut dire que les armes circulent et que n’importe qui pourrait s’en procurer. A la longue, si l’on ne fait pas attention, avec les relents communautaires des crises qu’on a en broderie autour de la question terroriste, l’on risque d’aller à des situations ingérables, trop qu’extrêmes. A terme, la région sera le « bordel au carré » que décrit l’enfant-héros d’Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma.
L’Etat doit donc rapidement prendre ses responsabilités.
Il est vrai que le déplacement, presque sur le chaud de Bazoum Mohamed sur les lieux de drame pour apporter réconfort aux populations de Banibangou est à saluer car, jamais, en dix ans de gouvernance, son prédécesseur n’a eu un tel courage, oublieux de ses responsabilités de Chef suprême des armées. Le symbole est assez fort mais il doit vite décider de ce qu’il devra faire : gérer le pays en tant que Bazoum, un homme que d’aucuns disent intègre et pertinemment socialiste ou gouverner comme l’avatar de l’autre, pour souffrir de ne pas avancer et finalement, pour réveiller les colères qui couvent. Le calme précaire ne doit pas tromper. C’est un fait.
Par Waz-Za
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Insécurité à Tillabéri / Recrudescence de la violence terroriste : une situation qui doit pousser de la lamentation à la responsabilité
Cela fait des années que dans la région de Tillabéri, plus rien ne va. Insidieusement, sous l’œil passif et indifférent des uns et des autres, l’insécurité s’est étendue sur tout le territoire régional, contrariant la mobilité et l’activité économique, les rêves et les espoirs torpillés de tout un peuple que la politique a méthodiquement divisé pour ne lui laisser que les réseaux sociaux comme espace de défouloir pour s’indigner et se lamenter, pour se plaindre et insulter. Depuis quelques années, des chefs traditionnels que les terroristes accusent de composer avec les autorités régulières dont ils relèvent, les accablant de leur donner des informations sur leurs mouvements, avaient été sauvagement tués, si bien que, beaucoup de chefs, à l’époque, avaient été contraints de quitter leurs villages, et pour les plus audacieux d’y rester quand même mais sans jamais passer la nuit dans leur famille.
La semaine dernière, à Banibangou, à Méhanna, dans le village de Wabon, à Boura, dans le secteur du site d’orpaillage de Komabangou, les « bandits » sont revenus tuer, semer la terreur, voler et piller et s’en aller, penauds, laissant derrière eux des populations qui pleurent, indignées et sans défense et qui se demandent chaque jour, chaque soir, à quel autre drame vont-elles être confrontées. On ne voit ni les drones, ni les avions de chasse, ni les blindés… Rien.
Ça ne va pas. Et on l’a trop dit. On fait semblant dans le pays que tout va bien alors que rien ne va. Doit-on continuer à se lamenter, à pleurnicher surtout quand on ne peut voir personne d’autre venir pour soulager, pour protéger, pour consoler ? L’heure est venue de poser avec courage le problème. Il y a eu trop de larmes, trop de deuil, trop de tombes souvent mal fermées. Et ça suffit comme ça !
Doit-on continuer à regarder, peureusement, tous les chefs mourir, toutes les populations s’éteindre silencieusement ? Sans rien dire ? Sans se lever ?
Parce que les peuples ont droit à la vie, ils doivent sortir de ces passivités dangereuses, et prendre leur destin en main. Pour devenir plus responsables. Et ceux qui gouvernent doivent comprendre que l’un de leur contrat avec le peuple c’est de leur assurer la sécurité. Après plus de dix ans s’ils ne peuvent pas, ils doivent changer de discours. Peut-être, rendre courageusement le tablier. Le peuple est mort. Pardon, le peuple se meurt…
Et Barkhane s’installe, inutilement.
Hamani Garba
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Insécurité à Tillabéri Rive droite du fleuve : Quand les terroristes gagnent du terrain
La région de Tillabéri, depuis des années, est en proie à une insécurité grandissante. C’est alors que les gouvernants affichent un optimisme débordant que l’on voit pourtant le phénomène prendre de l’ampleur, poussant des populations désemparées à ne plus croire à un certain discours officiel qui fait croire que la « situation serait sous contrôle » et qu’il n’y aurait aucun terroriste implanté sur le territoire national. Il ne se passe presque pas une journée sans que dans la région de Tillabéri, l’on n’annonce que des hommes armés seraient aperçus dans tette ou telle contrée de la région, terrorisant des villages qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ainsi, l’on a vu passer les cauchemars de Chinégodar, d’Inatès, de Banibangou, les déplacements et les retours des populations, des enlèvements de troupeaux, des tueries de paisibles citoyens et d’assassinats de chefs coutumier, et depuis l’arrivée de Bazoum Moahmed un gros discours confiant qui, après un an d’exercice, ne change presque rien à la situation, laissant aux lèvres des hommes le goût amer des rêves pieux inachevés.
Presque désabusé et désorienté, ne sachant plus sur quel palier agir, le régime des socialistes, vacille sur le dossier, improvisant des solutions inconvenantes, du moins sur la durée. Et depuis des jours, alors qu’au Mali mis en quarantaine grâce aux intransigeances aussi de Niamey qui aurait dû être solidaire avec ce pays voisin, l’on note une nette amélioration, avec une accalmie qui revient, rassurant des populations qui sortent peu à peu de la torpeur et de la psychose de l’insécurité, ici, chez nous, les choses vont de mal en pis. Et depuis, c’est le Niger qui prend faits et causes pour l’occupation militaire étrangère alors même que la situation semble se dégrader, notamment dans la région de Tillabéri où l’on observe une débande dans plusieurs communes désormais acculées à la fuite pour se préserver. Ce qui arrive au Niger, diront les méchantes langues, nous l’aurions mérité. Comment ne pas le croire quand, depuis le début des attaques, l’on appelait à un, réveil et à un sursaut du peuple, pour agir alors qu’il était encore temps, mais tenus par nos divisions inoculées dans le corps social par des socialistes machiavéliques qui n’ont pas fini de dérouler tout leur agenda, l’on a fait croire que le combat se faisait pour un homme, et ainsi, l’on a éloigné bien de personnes de cette lutte pourtant vitale pour la nation menacée dans son intégrité. Aujourd’hui, l’on y est là où l’on redoutait de se retrouver : personne, qu’ils soient du pouvoir ou non, ne peut aujourd’hui aller chez lui, le coeur net, et même lorsqu’il prend le risque d’y aller quand même, il ne peut oser y passer une nuit de peur de rencontrer les nouveaux maîtres des lieux qui imposent impôts, confisque le cheptel, brûlent des greniers, s’en vont avec d’autres hommes, tuent et brûlent. Les routes, le jour comme la nuit, ne sont plus sûres. On vit la peur au ventre. On vit sans vivre. Et c’est cela qui nous est arrivé dans le pays. Et nous sommes là, réduits à ne plus être des hommes capables de se battre, de prendre en main leur destin, pour n’être que des hommes qui ne savent plus que se plaindre, à attendre la félicité de Dieu, gavés de fatalisme.
Aussi, malgré, tout le monde continue de se taire, quand une région entière du pays passe insidieusement dans les mains de bandits qui lui imposent leurs lois iniques, les chassent de leurs terres pour les occuper, on ne sait pour combien, de temps. Mais, on apprend toujours, ainsi que pouvait le dire la dernière fois le ministre de l’Intérieur devant la représentation nationale que les soldats triomphent alors même qu’au même moment, des populations se plaignent qu’ils ne soient pas toujours là pour les protéger et même quand, apprend-on, des mouvements suspects leur sont communiqués, peut-être pas par des voix autorisées mais certainement par des populations apeurées qui surveillent tous les bruits et mouvements suspects dans leurs environnement de vie devenu chaotique.
Après un an de discours et de promesses infinies, la paix n’est toujours pas là dans la région, l’héritage de ce bordel au carré que lui laisse Issoufou devenant de jour en jour insoutenable pour le nouveau magistrat qui semble naviguer à vue, n’ayant aucune lumière sur un problème qui échappe même au « sécurocrate » qu’il fut lorsqu’il gardait le ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique. Compte-t-il encore sur la France et sur les drones interdits d’Erdoğan ? Les Etats-majors des pays de la CEDEAO réunis il y a quelques jours au Ghana, peuvent-ils croire à cette solution pleine de risques pour la stabilité de notre sous-région ? Faisons attentions à nos choix stratégiques !
Pourtant, il n’y a pas longtemps que se tenaient les assises du forum de Tillabéri sur la paix et la cohésion sociale, organisées en grande fanfare par des hommes qui ont cru que des palabres dans le confort du pouvoir pouvaient aider à surmonter la crise sécuritaire de plus en plus problématique et croissante. Plusieurs semaines après la foire de la paix dans la capitale du fleuve, le problème reste entier, et l’on ne pouvait se réjouir que de la libération marchandée de Cheick Ali de Djoubourga. Le reste, sans changement… Et la région rumine ses douleurs, ses filles et fils devant être plus jamais divisés sur une conduite à tenir pour survivre à cette crise.
C’est dans un tel contexte que l’on apprend le regain d’activisme des groupes armés qui écument la région, notamment sur toute la rive droite du fleuve, qui va de Méhanna au parc du W. Dans cette partie de la région, devenue presque un no man’s land, c’est presque la débandade quand, sommés de quitter pour libérer les lieux, les populations abandonnées à elles-mêmes n’aient d’autres choix que de s’exécuter, de partir pour éviter le pire pour leur vie. Ce qui est ici inquiétant est d’apprendre que ces hors-la-loi peuvent désormais opérer non pas dans les villages frontaliers plus accessibles et à partir desquels il est plus facile de se replier sur un territoire voisin, mais d’aller plus en profondeur, et d’agir souvent dans des communes, un peu loin des frontières. En effet, lorsque Gothèye et Dargol devraient être dans le collimateur des terroristes qui pourraient profiter d’une frontière naturelle – le fleuve – qui rend toute intervention terrestre de renfort un peu compliquée quand il faut contourner par des ponts qui compliquent l’opération, il y a de quoi prendre au sérieux le défi.
Il y a déjà des semaines que l’on apprend que des terroristes auraient intimé à des villages de quitter, promettant de les décimer s’ils les retrouvaient sur place à une prochaine visite à l’improviste. Après avoir donné l’alerte pour espérer une ceinture de sécurité qui ne peut se mettre en place, les populations n’ont pas de choix que de partir et de chercher refuge dans les agglomérations plus proches. « C’est là où, finalement, après que certains aient brillé pour lui, le pouvoir des socialistes nous conduit », peut-on entendre se plaindre bien de populations sous le choc de ce qui leur arrive.
Sans compter ce qui, ayant d’autres soutiens ailleurs sont partis au Bénin, au Togo, au Ghana, en côte d’Ivoire pour vivre aux côtés de parents qui leur offrent l’accueil de la solidarité dans l’épreuve qu’ils traversent, ils sont aujourd’hui nombreux qui sont partis de leurs villages pour s’agglutiner autour de grandes bourgades aux allures rurales qui ne peuvent pourtant pas leur donner un cadre de vie convenable. On apprend par exemple, selon certaines sources que dans le seul département de Gothèye, l’on compterait au 12 mai 2022, à Bandio quelques 207 ménages (1367 personnes), à Garbougna 2010 ménages (1387 personnes), à Dargol 235 ménages (1698 personnes), à Larba Birno 11 ménages (74 personnes), à Garbey Kourou 37 ménages (177 personnes) soit un total de 903 ménages (4.703 personnes). Or, en compte dans le département de Torodi, de Banibangou, de Bankilaré, de Téra. Et l’exode continue !
Que peuvent dire ce régime et ceux qui le soutiennent à de telles populations qui ne savent plus où elles vivent, condamnées à l’exil et à l’errance ? La menace, comme on le voit, ne fait qu’avancer, renforçant la psychose de populations qui doutent chaque jour davantage de la capacité du gouvernement à assurer leur protection pour ne leur laisser de choix que la fuite quand l’option de l’auto-défense à un moment encouragé a été vitre abandonnée pour éviter de tomber et de sombrer dans la chienlit et le chaos.
Agir vite…
Cette partie du pays est en passe de s’embrasser et de devenir un espace de non-droit, presque abandonné au terrorisme pour devenir une poudrière désolée où l’on ne verrait plus d’hommes et d’activités humaines économiques. Tant que l’insécurité devrait sévir sur les parties frontalières l’on pourrait croire à une insécurité résiduelle mais lorsque cela devrait continuer plus à l’intérieur où l’on se demanderait où pourraient-ils bien se cacher ces prétendus terroristes pour agir à leur guise sans être inquiétés, venant par colonnes de motos appuyées souvent des véhicules 4 X 4, il y a prendre désormais au sérieux la menace.
Un mauvais signal vient pour l’armée à un moment aussi crucial…
Continuité oblige, comme le fit en son temps, Issoufou Mahamadou, l’on ne finit pas d’accuser l’armée à travers des officiers de comploter et profiter ainsi pour leur régler des comptes. C’est ainsi qu’avec scepticisme les Nigériens apprennent, après plus d’un an qu’on annonçait un coup d’Etat à la veille de l’entrée en fonction de Bazoum Mohamed, que des militaires qui seraient impliqués sans le projet, sont radiés de l’armée. Pourquoi, si tant est qu’on est sûr de sa chose, avoir attendu tant de mois, pour prendre une telle décision ? En tout cas cette annonce pour l’armée est un mauvais signal quand, par de telles accusations qui n’en finissent pas depuis onze ans, en son sein, à dessein, l’on sème la psychose du complot, pour ne plus leur donner le moral à la lutte. Par ces accusations qui n’en finissent pas, l’on leur brise le moral et notamment quand ce sont des officiers de valeur qui sont visés par de telles mesures presque quadrillées ? Faut-il dès lors craindre que de nombreux soldats démissionnent de crainte d’être visés par de telles mesures qui, pour bon nombre d’observateurs, ne visent qu’à écarter de l’armée et de ses sphères de décision et d’opération que des soldats qui gênent, parce que distants du champ politique pour se cantonner à leur seul rôle de soldats ; choix qui ne rassure pas des socialistes qui ont pourtant usé de complots pour être là où ils sont. Ces actes, s’ils devraient continuer au-delà d’Issoufou, à terme, ne peuvent que pousser le pays à des situations compliquées, faites de vendetta. La peur du complot ne doit pas conduire à des abus. Le régime, peut-il croire, qu’il crée les conditions pour que son armée soit forte ? Une armée, rappelons-le ne combat pas qu’avec des moyens, mais aussi et surtout avec un moral.
Aujourd’hui ceux qui ont tenu le forum, doivent faire le bilan à mi-parcours de l’application de leurs recommandations pour juger de ce qu’ils ont conçu comme réponses à la situation, est pertinent, efficace ou pas pour rassurer les populations. D’ailleurs, leur forum, sous ce format était-il si nécessaire ?
La région est dans «drap» comme disent les Ivoiriens. Il faut encore penser d’autres solutions urgentes.
Le temps passe et la menace avance à grands pas.
Waz-Za
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Insécurité armée à Tillabéri : Face à l’hécatombe, la stratégie de lutte doit être revue
Nul ne sait dans quelle circonstance précise la mort va l’arracher un jour de l’affection des siens et c’est en cela qu’elle reste un événement choquant pour les proches et connaissances du défunt. Ces 21 passagers du bus de la compagnie de transports STM à destination de Niamey via Téra parmi lesquels certains ont embarqué à Ouaga et d’autres au niveau du poste de police de contrôle frontalier de Pételkoli, allaient renoncer au voyage s’ils savaient que c’est le dernier qui les attendait sur l’axe routier. Parmi ceux-ci les deux agents de police comptabilisés parmi les victimes de l’attaque meurtrière perpétrée par des assaillants lourdement armés en véhicules et à motos. Lesquels assaillants n’ont pas fait de quartier. Ils ont fait descendre les passagers du bus, selon une source locale, pour procéder à une vérification de leur identité, avant de les abattre à bout portant et incendier le bus ainsi qu’un camion remorque transportant des fruits et légumes à destination de Niamey. La barbarie s’est déroulée vers de 13 heures à une dizaine de km de Pételkoli. Et comme d’habitude, malgré le temps que cela a dû prendre, les assaillants sont parvenus à s’évanouir dans la nature après leur forfait. Outre les 21 morts, l’attaque armée a aussi causé 7 blessés dont 4 cas jugés graves qui ont été évacués à Niamey pour recevoir les soins d’urgence. Le ministre de l’Intérieur et son homologue de la Santé ont fait le déplacement de l’hôpital où sont internés les blessés évacués pour s’enquérir de leurs conditions de prise en charge sanitaire et leur apporter un réconfort moral en leur octroyant des enveloppes. Cette énième attaque barbare est, pour une rare fois, mis sur le compte des bandits armés. D’habitude, le qualificatif utilisé renvoie aux groupes Jihadistes et terroristes qui opèrent dans cette zone ouest de notre pays dont le contrôle tend visiblement à échapper aux autorités, malgré sa forte militarisation ces dernières années. En témoignent les attaques récurrentes contre des patrouilles militaires, des voyageurs qui empruntent les axes routiers menant au Burkina Faso et les paisibles habitants des gros villages. Plus grave dans ce massacre gratuit, c’est ce recours sauvage aux engins explosifs improvisés (EEI) par les bandits [c’est le mot qui sied le mieux pour le désigner] pour perpétrer leur forfaiture. D’où viennent-ils exactement ? Pendant longtemps, sinon depuis que l’insécurité s’est installée pour prendre racine dans cette région de Tillabéri, les attaques qui y surviennent sont systématiquement attribuées à des groupes Jihadistes lourdement armés en provenance du Mali. Ils viennent généralement à motos et en voitures et parviennent chaque fois à se volatiliser dans la nature après avoir commis leurs crimes. C’est peut-être vrai au début, mais avec l’extension progressive de la crise à toute les contrées de la région, il faut désormais admettre que nombre d’attaques enregistrées ces derniers temps, surtout dans les zones de Téra et Torodi, sont probablement perpétrées par des gens qui ne viennent pas d’ailleurs. Tout laisse croire aujourd’hui qu’ils vivent au sein des populations locales en parfaite symbiose. Ils contrôlent les faits et gestes dans les villages pour s’en prendre aux habitants qui tentent de collaborer avec l’armée, surveillent les mouvements au niveau des positions militaires implantées dans la région et posent leurs engins de mort sur les axes bitumés et pistes rurales en toute discrétion.
Revoir la stratégie de lutte
Si les terroristes présumés ont opté pour ce mode opératoire à savoir la pose de mines qui fait beaucoup plus de dégâts quand un véhicule roule dessus, c’est parce qu’il comporte moins de risques pour eux, contrairement aux attaques des positions militaires. C’est avec ce genre d’individus, ces criminels qui n’ont aucune revendication, qui prennent simplement plaisir à ôter des vies humaines avec une cruauté indicible, que le président Bazoum a affirmé chercher à ‘’négocier’’ dans sa quête de paix durable dans le pays, à l’occasion de la conférence des cadres qu’il animée en février dernier. Comme on le sait, ces propos du président Bazoum, qui a clamé avoir même fait libérer certains chefs Jihadistes qu’il a par la suite reçus au Palais de la présidence, ont retentit comme une insulte dans l’oreille des Nigériens. La tentative de correction de cette bourde présidentielle par certains de ses ministres et conseillers a aussi lamentablement échoué. En lieu et place de l’effet escompté, elle a plutôt définitivement convaincu les plus sceptiques des Nigériens que le président Bazoum et son gouvernement naviguent à vue dans leur gestion de la crise sécuritaire. Son récent déplacement en Turquie pour passer personnellement des commandes d’armes de guerre (avions de chasse, drones, chars, etc.) vise à mieux combattre les mêmes groupes armés non étatiques avec qui il dit chercher à négocier. Allez comprendre quelque chose dans cette démarche ! Cet arsenal de guerre dont Bazoum veut doter notre pays servira à quoi face à des assoiffés de sang qui vivent à visage découvert avec les paisibles populations, qui craignent de les dénoncer par peur des représailles ? Que peuvent des avions de chasse ou des chars contre des mines discrètement posées pour provoquer des dégâts de grande ampleur ? Il faut changer de stratégie pour espérer gagner rapidement cette sale guerre. Et cela passe inévitablement par des actions de ratissage surpris de tous les villages et hameaux suspects des zones où surviennent régulièrement les attaques meurtrières dues aux mines. En procédant de la sorte, les résultats seront certainement plus probants.
Tawèye
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Insécurité au Niger : Issoufou Mahamadou laisse un Niger déchiré par l'insécurité
Le Business lucratif de certains Nigériens, tapis au sommet de l'Etat, n'est pas prêt de s'estomper. La page de massacres de soldats mal équipés et/ou équipés d'armes et munitions défectueuses est manifestement fermée par ceux qui tirent les ficelles de ce business au profit d'une nouvelle page, tout autant tragique pour le Niger. C'est celle d'exécutions sommaires de citoyens. En l'espace d'une semaine, ce sont plus de 200 citoyens nigériens qui ont été exécutés. Sans que cela fasse frémir, pour le moins du monde, le chef de l'Etat qui, à chacune de ces tragédies (à Banibangou et à Tillia), ne s'est pas gêné de prendre l'avion pour aller à l'étranger. Dans le premier cas, il est allé à Abuja pour livrer, à domicile, une médaille qu'il dit avoir décerné au président nigérian, Mohamed Buhari. Dans le second cas, il s'est envolé pour Abidjan, on ne sait encore pourquoi. Ces actes, posés sans état d'âme par Issoufou Mahamadou ne peuvent être interprétés que comme un mépris aux populations nigériennes qui, si l'on s'en tient à son comportement, peuvent mourir par centaines. Ce n'est pas sa préoccupation. Sa préoccupation, c'est lorsqu'un Français trouve la mort. En France ou au Niger, c'est pareil. Les Nigériens l'ont ainsi vu aller en France se recueillir sur les corps de cinq soldats français morts. Dans son pays, il n'a jamais montré autant de compassion et de solidarité.
Issoufou Mahamadou va bientôt s'en aller, laissant le Niger déchiré par l'insécurité et l'impunité pour les auteurs, co-auteurs et complices des détournements des fonds dédiées à l'armement des Forces armées nationales.
Laboukoye
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Insécurité au Niger / La seule solution : mettre fin aux alliances empoisonnées !
Depuis un certain temps, la menace terroriste ne fait que s’accroitre malgré que dans certaines informations venant notamment de nos autorités et de certains medias propagandistes, on peut lire et entendre que tout va bien au plan sécuritaire ici au Niger. En effet, ils nous font croire à travers ces informations que ces temps-ci, l’accalmie est de retour et que cette situation se traduirait par la montée en puissance de nos Forces de Défense et de sécurité dans la longue lutte qu’ils mènent contre les forces du Mal. Or, il n’en est absolument rien. D’ailleurs, face à un tel scénario, point besoin de gaspiller d’énergies pour se justifier ; puisque la réalité en témoigne. Il n’est plus un secret pour personne qu’en cette année 2023 le délogement des populations et les tueries exercées par ces forces du mal sur ces dernières ne font que prendre de l’ampleur. Rien que la semaine dernière, les habitants d’une localité du département de Téra appelé Teguè. En témoignent également, les points qui ont été relevés dans la déclaration des ressortissants des communes du Gorouol et Bankilaré relative à ladite insécurité qui prévaut et l’assassinat sauvage du Chef du village de Firgoune dans le département d’Ayorou. Aussi faudrait-il révéler que même nos Forces de Défense et de Sécurité en ont de plus en plus mare de cette situation qui face à laquelle si on ne prend garde, risque de faire déborder la goutte d’eau du vase. Cela n’est pas notre souhait et non plus le leur mais, il faut retenir qu’à l’impossible nul n’est tenu. C’est le constat qui se dégage à travers le moral de ses troupes qui en réalité depuis un certain temps ne fait que baisser non du fait, de leur incapacité à vaincre le terrorisme mais justement pour avoir compris, que cette situation d’insécurité qui s’impose à nous, nous a été imposée et justement par la complicité des uns et des autres. Il est aussi important de noter que ces FDS ne sont pas les seules mélancoliques face à cette situation si inquiétante qui inquiète davantage le peuple encore plus mélancolique pour être sans défense et pour avoir été conscient qu’il est laissé pour compte. Si non, comment admettre que ces forces du mal continuent de faire déplacer nos populations en dépit de la présence de l’armée Française aussi puissante qu’elle se proclame et qui prétend être là pour nous libérer du terrorisme. Or, la réalité est tout autre ; disons plutôt qu’elle est présente sur notre sol pour nous abolir. C’est d’ailleurs, ce qu’ont compris les peuples maliens et burkinabés pour avoir pris les choses en main en ce qui concerne la destinée de leur pays. ‘’Il faut les chasser ! ‘’ Car, la France n’a pas d’amis et ne ferait encore moins le copinage avec ses ‘’anciennes colonies’’ qu’elles continuent de tenir en mamelles puisqu’il n’est plus un secret pour les africains que leur continent notamment la zone des trois frontières est incontestablement, le poumon économique de la France et même des autres puissances qui ne cachent plus leur convoitise pour les pays saliens où prévaut actuellement le terrorisme. Autrement dit, ‘’sans nous, la France n’est rien’’ ! D’une autre façon, nous sommes la vache laitière de la France et ne sommes sérieusement pas prêts à l’être avec les autres puissances. En réalité, pour ne pas arriver à ce stade, nos autorités se doivent de se dresser contre toute politique à même de nous conduire à cette ruine. Et cela ne saurait avoir lieu sans affirmer notre indépendance et surtout notre capacité à être autonome de la France. De ce fait, elles doivent s’inspirer des leçons de morales que les maliens et les burkinabés ont eu à donner à Macron et sa troupe. D’ailleurs, depuis que ces deux pays se sont réveillés, les forces du mal qui se trouveraient sur leur sol sont entrain de plier bagages parce que tout simplement leur protecteur n’est plus présent. Alors, elles n’ont qu’un seul choix : chercher refuge au Niger notamment dans la région de Tillabéri. C’est justement pourquoi, ces temps-ci, les attaques terroristes de ce côté ne font que prendre de l’ampleur. Il suffirait alors juste à nos autorités d’emboiter le pas à ces deux pays révolutionnaires où heureusement il existe encore des hommes intègres, pour définitivement éradiquer ce phénomène d’insécurité entretenue sur nos sols. Elles doivent oser car, seuls les Hommes Forts et grands d’esprits osent et oseraient oser face à certaines situations. Le pragmatisme et l’ère de la révolte s’impose. C’est d’ailleurs le moment opportun car, si elles se lancent dans cette démarche, bien même qu’elles ont endolori le peuple, sans nul doute elles bénéficieront inévitablement du soutien du peuple meurtri qui n’attend que cette décision si délicate mais qui vaut la peine d’être prise. Et Mieux vaut tard que jamais a-t-on coutume de dire.
Amadou. I
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Insécurité au Sahel : Issoufou, le problème pour la solution
La situation sécuritaire au Sahel est des plus préoccupante. Elle dégénère au point aujourd’hui d’alerter les pays frontaliers et de la côte de plus en plus inquiets quant à la dégradation future presque inévitable de l’insécurité avec déjà le Benin qui fait face à ses premières attaques qui doivent beaucoup préoccuper dans le pays de Patrice Talon. La situation est d’autant préoccupante que depuis près de dix ans que des forces étrangères sont venues en appui aux armées nationales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ambiant au Sahel, rien de semble changer, du moins positivement, et l’on assiste presque impuissant, à une dégradation continue de la situation avec des armées éprouvées et des populations vivant l’abandon d’un Etat désormais défaillant, vivant les affres de l’insécurité avec ses corollaires de déplacements forcés, d’écoles fermées, de famines terribles programmées.
Cette situation a ramené au goût du jour, la pertinence de la présence militaire étrangère qui, nonobstant ses moyens immenses que l’on dit hyper-performants et ses soldats d’élite, ne peut rien changer à la donne, laissant les forces terroristes occuper du terrain, harcelant désormais les populations civiles acculée à l’exil lorsqu’il est désormais devenu impossible de vivre là, si souvent, les terroristes ne les somment de quitter les lieux pour libérer l’espace, on ne sait pour quel autre agenda. Pour certains analystes, face à une situation qui dégénère, avec au quotidien, des attaques perpétrées ici et là sur de paisibles citoyens, dans les villages et sur les routes, quel peut être le moyen le plus efficace pour anéantir la menace au Sahel avec aujourd’hui, des pays tentés de nouer de nouvelles alliances militaires avec de nouveaux partenaires, alliances qui ne sont pas du goût de Paris et qui fâchent Emmanuel Macron qui continue de regarder l’Afrique comme une île de la France, comme des colonies surtout qui ne sauront s’émanciper de son influence.
On sait qu’Issoufou pendant longtemps, sans être jamais écouté appelait de tous ses voeux que l’intervention militaire au Sahel soit placée sous le chapitre 7 des Nations-Unies, une manière de donner une légitimité internationale à l’occupation militaire sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, sachant bien que quand même ces troupes internationales sont bien là depuis des années, elles ne peuvent rassurer et donner des résultats tangibles sur le terrain de la guerre où ne se verse que le sang de Sahéliens désespérés. Que pourrait cacher cet entêtement de l’ex-président nigérien à vouloir coûte que coûte offrir son pays à l’impérialisme occidental, choix qui montre bien qu’il n’a aucune solution pour le problème pour vouloir sous-traiter notre sécurité, parcelle inviolable de notre souveraineté qu’il peut lui, tout socialiste qu’il est, « vendre » à la puissance impérialiste. Il est désormais admis, pour nombre d’africains et de Sahéliens en particulier qu’il y a à compter plus sur soi que sur ces armées étrangères sournoises pour espérer trouver une solution définitive au problème. C’est ainsi qu’une vague d’indignation s’était manifestée dans les peuples du Sahel, un sentiment de déception que l’on a souvent abusivement appelé « sentiment anti-français » quand le problème est moins avec les Français mais plus avec une politique française très en déphasage avec nos réalités et nos besoins. Lorsque la France peut croire qu’elle connait mieux que nous nos problèmes pour vouloir les régler à notre place et à sa manière et souvent avec des partenaires sahéliens qui n’ont aucun ancrage dans les peuples, il est clair qu’elle ne peut qu’échouer et le drame n’est pas tant d’échouer mais de ne pas avoir le courage de reconnaitre ses erreurs, et de changer de paradigmes. En persistant dans l’erreur, la situation ne peut que se complexifier pour échapper, si l’on n’y fait pas attention, à tout contrôle. La France doit enfin ouvrir les yeux.
Une première erreur grossière…
Pourquoi venant au Niger, Antonio Guterres, rend cette visite à un ancien président quant pourtant, dans le pays, il n’est pas le seul ancien président en vie pour mériter cette faveur qui en dit long sur la complexité du regard étriqué que porte la géopolitique internationale sur la problème du Sahel, regard qui, on s’en doute, sert un agenda qu’on l’on finira par découvrir hélas quand il sera tard, lorsque, de manière plus visionnaire et responsable, les peuples, ne se décideront pas à prendre en main leur destin de peuples libérés qu’on revient recoloniser. Peut-il d’ailleurs savoir à quel point le privilège de cette visite qui serait pour les Nigériens imméritée pourrait avoir choqué une large opinion dans le pays car elle vient presque corroborer l’idée selon laquelle, le Niger aurait deux présidents, et surtout qu’en réalité, Issoufou ne serait jamais parti du pouvoir et qu’il ne se sert que de ce qui serait son avatar pour continuer à régner sur le pays. Déjà, sur un tel point, Guterres ne pouvait pas rassurer les Nigériens qui voient en lui, un autre qui vient légitimer ce bicéphalisme proscrit sinon que de continuer à imposer à un peuple, un homme qui reste, quoiqu’on dise, le plus impopulaire, celui qu’il aura le plus rejeté. Mais alors, s’il croit que si Issoufou est si indispensable et si fort, pourquoi ne lui avoir pas laissé sa place surtout quand on sait qu’à un moment, sortant du pouvoir après ses deux mandats, il brillait d’occuper cette place prestigieuse à l’international ? N’est-ce pas la meilleure reconnaissance que la Communauté Internationale aurait pu lui faire ? Peut-il aussi comprendre qu’en ignorant Salou Djibo et Mahamane Ousmane, autres anciens présidents, il a choisi de marcher sur les douloureuses plaies d’un pays et accentuer davantage les malaises qui s’y renforcent ? Mais ce n’est pas tout.
Désigné – le mot est sans doute le plus juste – Issoufou Mahamadou comme président du « Panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel », Antonio Guterres fait pour le Sahel autant que pour les Nations-Unies le pire des choix. Et sur un tel autre choix sui met à nu le sentimentalisme des Occidentaux sur les choix des hommes qui n’obéit à aucun critère de compétence si ce n’est leurs accointances et leurs relations incestueuses, l’on ne peut que douter encore davantage de l’engagement tardif de Guterres au Sahel. Au Niger, en vérité, Issoufou n’est pas le messie qu’on veut faire croire. Il n’y avait qu’à écouter le peuple.
D’abord parce que pour les Nigériens, l’homme reste celui qui, n’ayant pas été capable de protéger leurs frontières et de leur assurer leur sécurité alors qu’il héritait d’un pays qui allait bien en 2011 quand il prenait les commandes du pays, a laissé la situation se dégrader alors même qu’il se donnait de faux muscles d’un Rambo tropical. Dix ans après, quand il le rend à un autre dans des conditions assez troubles, c’est un pays dont des pans entiers du territoire sont ravagés par le terrorisme qu’on voit avec des défis sécuritaires immenses pour lesquels, légitimement, les Nigériens rêvaient de changement et votaient, justement, une alternance qu’il finit par braquer pour remettre le pouvoir à celui qu’il imposa d’abord à son parti puis au Niger à la suite d’élections tropicalisées, pour se protéger de sa mal gouvernance, de loin la plus désastreuse de l’Histoire du pays. Il ne faut donc pas oublier qu’Issoufou reste celui qui aura mal gouverné le Niger comme aucun dirigeant ne l’aura fait et que pour une telle raison, sensément, l’on ne saurait attendre de meilleures solutions de sa part. En tout cas pour un tel problème pour lequel il est aussi un problème.
Sur le plan de la sécurité, c’est avec lui qu’elle est venue et qu’elle s’est aggravée. Pour les Nigériens, il n’a aucune réponse à cela, et donc aucune expertise avérée pour protéger le pays et prétendre trouver la meilleure réponse pour le Sahel. L’homme n’a que des discours qui plaisent à certains milieux occidentaux mais, au-delà de cela, l’on ne saurait rien attendre de lui. Son système s’est d’ailleurs employé à s’enrichir en se servant de la guerre qu’à conforter une armée dans sa mission. Il aura remis le pays en l’état où on le lui a donné à son entrée en fonction, les Nigériens auront cru qu’il aura été capable de les protéger. Mais avec ce que les populations et les FDS ont vécu, pendant huit ans, personne ne peut croire à sa prétendue expertise dans le domaine de la sécurité.
Quant au développement – un autre volet du haut panel – quand on tient compte de la prédation exercée sur les deniers publics en son temps, personne ne peut à cet autre niveau croire qu’il puisse être capable du meilleur. Les plus gros scandales n’ont été commis et connus, depuis plus de soixante ans d’indépendance que sous son règne de dix années de pillage et de vol. N’est-ce pas lui d’ailleurs qui a, en dix années de socialisme, maintenu le pays dernier de la planète ? Et allez demander à Mahamane Ousmane, pourquoi, en dix ans, sous Issoufou, le Niger est resté continuellement dernier ! Issoufou qui n’a pas pu développer son pays ne peut donc pas aider le Sahel à se développer. C’est une question de bon sens, Messieurs des Nations-Unies ! Issoufou, le problème…
D’abord pour les Nigériens, sans que jamais Boko Haram, ne s’intéresse au Niger, c’est lui qui, dans ses envolées lyriques et belliqueuses incontrôlées, poussa la nébuleuse à s’intéresser au Niger qu’elle finit par viser et par détruire sur sa zone du pourtour du lac-Tchad devenu alors invivable pour les populations qui finirent par déserter les lieux. Puis, laissant des gens voler à l’armée ses budgets pour s’enrichir, à Tillabéri et dans certaines parties de Tahoua, ce fut l’hécatombe. Et depuis des années, plus de six cents écoles sont fermées dans la seule région de Tillabéri, rendant compte de la gravité de la situation sécuritaire qu’il laisse en héritage au Philosophe. Cet homme qui continue à user de son influence auprès de « son » nouveau président pour empêcher que ceux qui ont « bouffé » l’argent de l’armée ne rende compte au peuple, et que Guterres vient choisir comme solution au problème, est loin de faire l’unanimité. Personne, ici ou ailleurs, ne le croit. Parce que l’homme n’est pas la bonne personne pour une telle mission, mais aussi parce qu’il ne saurait faire l’unanimité même au Sahel où l’homme pourrait manquer d’entrée. Au Mali, au Burkina, en Guinée, sans doute qu’il ne jouirait pas d’une bonne presse pour jouer le rôle pour lequel, les nations-Unies, viennent l’imposer comme solution alors qu’il en est aussi et surtout un problème.
Beaucoup de Nigériens, pour une raison ou pour une autre, n’avaient pas aimé Bazoum Mohamed comme président, mais la vérité est qu’ils peuvent mieux s’entendre atour de lui qu’ils ne le puissent autour d’Issoufou Mahamadou. On comprend donc que ce choix de Guterres dérange et inquiète les Nigériens et les sahéliens sur ce que devra être la suite du terrorisme au Sahel, ont de bonnes raisons de s’inquiéter.
Avec l’homme de Guterres, le Sahel est encore parti pour se perdre. Mais on peut encore compter sur les peuples et leurs sociétés civiles pour enfin relever la tête ? Pour notre dignité. Et pour l’Histoire.
Pr Waz-Za
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Insécurité au Sahel : La France peut-elle changer ?
L’aventure sahélienne de la France a fini par détruire sur le continent l’image du pays d’Emmanuel Macron. Le rejet de la France n’a jamais été aussi fort qu’en cette période où, presque à l’unisson, des voix se sont élevées, pour marquer leur désapprobation avec une certaine politique française. Mais, au lieu de lire le problème avec sérénité en se remettant en cause, la France est allée cherchée ailleurs des boucs émissaires qu’elle accuse d’être à la base de ses déboires, notamment de tout ce qui lui arrive sur le continent. Mais alors que la presse, sans détour, ne se lasse pas d’étaler les raisons objectives qui justifient ce nouveau regard que les Africains ne cessent de porter sur la France, celle-ci ne peut toujours pas aborder le problème de son rejet de manière sereine. La France pouvait même croire que les pays dans lesquels des coups d’Etat étaient intervenus seraient des Etats récalcitrants qui la défient et qui chercheraient à contaminer d’autres pays pour aller dans la même démarche rebelle. Emmanuel Macron, pour se maintenir sur le continent, quand le Mali, la Guinée, le Burkina Faso se détachent d’elle, faisant le choix de nouveaux partenariats, s’appuie sur le Niger, se servant des autorités Nigériennes à qui elle pourrait avoir garanti une « assurancevie-politique » pour leur imposer par gratitude la conduite servile dont elles font montre depuis plus de dix ans aujourd’hui.
Après avoir vainement accablé la Russie d’être à l’origine de la campagne de dénigrement à son encontre, la France, depuis quelques jours, semble avoir compris qu’elle se trompait sur ses lectures et qu’elle devrait changer de lunettes pour mieux comprendre son problème. C’est ainsi que le Président français, il y a quelques jours, entreprit une tournée en Afrique centrale où il se rendit dans plusieurs pays. Là, aussi bien, en face de ses homologues, notamment au Congo, comme face à des citoyens africains rencontrés, il peut entendre et comprendre que le ras-le-bol est général sur le continent. Son discours la veille, avant d’entamer cette visite, ne permettait d’ailleurs pas aux Africains d’adoucir leur rhétorique contre la France. Dans ses discours, la France, à travers son président, promet de nouvelles relations et surtout de savoir mieux écouter les partenaires africains, sans la condescendance empreinte de paternalisme d’une époque qui a fini par agacer les peuples du continent.
La dernière tournée sur le continent et le discours de la veille ne permirent pas de croire que la France puisse être capable de changer, et partout, l’on ne fait que continuer à douter du discours français. Peut-être que Macron, lui-même l’a compris, car après tant d’efforts pour soigner l’image de la France, il se voit en devoir de continuer à parler pour s’expliquer et se faire entendre.
On voit, après cet activisme en Afrique centrale, un autre ballet au Niger d’une mission militaire envoyée dans le pays pour rencontrer les autorités nigériennes, politiques et militaires, afin de faire le point sur la coopération militaire entre les deux pays. Mais, l’on se demande si cette visite de haut niveau peut suffire à rassurer le Niger que c’est une nouvelle France qui arrive chez elle.
En vérité, c’est la France elle-même qui impose cette attitude méfiante à son égard. Pour rétablir, sinon créer, la confiance entre elle et les Nigériens – peut-être même avec les autorités nigériennes – la France, plus que de miser sur les discours, doit désormais poser des actes qui rassurent qu’elle est sur un nouveau logiciel qui lui permet de civiliser son rapport avec nous. Dans les jours à venir, elle sera suivie dans les actes qu’elle posera et surtout sur les bilans que l’on enregistrera sur le front de guerre. Il est évident que si la menace ne recule pas malgré sa présence militaire dans le pays, les Nigériens continueront à poser le même problème, et même à demander qu’elle quitte le pays.
Mairiga
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Insécurité au site des réfugiés maliens à Ayerou : 2 véhicules du personnel humanitaire volés
Ce vendredi 28 avril 2017, vers 10 heures, une attaque a eu lieu au site de réfugiés maliens situés à 3 kilomètres de la ville d’Ayerou. Quatre (4) individus non identifiés armés des fusils modernes ont tiré en l’air pour effrayer les habitants du site avant de menacer deux chauffeurs dont ils se sont emparés des deux (2) véhicules 4x4 tout terrain des ONG intervenant dans le site.
Les assaillants ont laissé dans leur fuite, 4 motos sur lesquelles ils étaient venus. Selon certaines sources, ces individus ont passé la nuit dans le site en complicité avec certains réfugiés, L’instauration de l’état d’urgence dans le département d Ayerou n’a pas empêché aux bandits armés de commettre leur forfait à quelques kilomètres de la ville. Rappelons que depuis la dernière attaque, survenue dans le même site de réfugiés, les forces de défenses et de sécurité l’ont abandonné.
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Insécurité dans la région de Tillabéri : Bazoum Mohamed abandonne tout et se rend à Bani Bangou
Le Président Bazoum Mohamed a effectué le samedi 6 novembre 2021, une visite de travail à Bani Bangou, région de Tillabéri, après les attaques meurtrières, successives des groupes armés terroristes. Bazoum Mohamed abandonne tout pour témoigner la compassion et la solidarité de la Nation aux populations de Banibangou victimes des attaques lâches et barbares des groupes armés terroristes ayant occasionné la mort de soixante-neuf (69) personnes de la région, parmi lesquelles, se trouve le Maire de cette commune. S’adressant aux populations, Bazoum Mohamed a dit, je cite, « Je comprends que vous ne soyez pas satisfaits de notre rendement, de nos performances. Si vous pensez que pouvez assurer votre défense c’est légitime mais celui qui doit assurer votre défense et sur lequel vous devez compter c’est l’Etat. Nous avons déployé des forces, mais l’espace est vaste et les sollicitions sont nombreuses. Les terroristes utilisent des motos, ils sont rapides, ils sont lâches, ils viennent dans les villages isolés. Surtout, il faut éviter que cela dégrade la relation entre les communautés, nous sommes des frères. Je voudrais que vous comptiez sur l’armée, c’est leur travail d’assurer votre sécurité», fin de citation. Aussi, des mesures alimentaires ont été annoncées par Bazoum Mohamed, afin de permettre aux populations de Banibangou, de préparer déjà la saison prochaine en toute quiétude. D’autres préoccupations soumises également au chef de l’Etat comme l’accès à l’eau potable, ont connus de réponses positives de la délégation présidentielle. Depuis 2012, début de l’insécurité dans cette région historique du pays, c’est pour la première fois que les populations de Banibangou victimes de plusieurs attaques, reçoivent un président sur leur sol. Très réconfortées, les populations de Banibangou ont très vite retrouvé le moral, en attendant la concrétisation des actions promises par le président Bazoum Mohamed, qui probablement prendront du temps, compte tenu de la situation économique du pays.
SH
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Insécurité dans la région de Tillabéri : Bazoum Mohamed est-il réellement le Chef Suprême des Armées ?
Selon des observateurs de la scène politique, cette question mérite d’être posée. Car les nigériens dans leur ensemble ont entendu, le 2 avril 2021, date de la prestation de serment, le président Mohamed Bazoum dire dans son discours d’investiture que la sécurité, la santé et l’école seront ses priorités. Or qu’est-ce que l’on constate, aujourd’hui sur le plan sécuritaire dans la région de Tillabéri ? Presque tous les deux (2) jours on ne fait que compter le nombre DE MORT dans cette partie Ouest du Niger. Sinon comment comprendre qu’on dise que les forces armées ne peuvent pas réagir, il faut attendre que des ordres ou instructions viennent de Niamey.. Les terroristes ou les bandits armés font leur sale boulot sur les pauvres populations dans une région en état d’urgence. Selon une autre source non vérifiée, nous apprenons que le président Bazoum Mohamed aurait rencontré le chef des opérations militaires de France le vendredi 14 mai dernier au palais de la Présidence pour lui signifier que si toutefois cette dernière ne veut rien faire, il prendra toutes ses responsabilités surtout dans la région de Tillabéri. C’est qui est sûr jusqu’à présent l’on ne sent pas le vrai pouvoir du nouveau président en tant que chef suprême des armées. Les Nigériens attendent de voir le vrai pouvoir du président Mohamed Bazoum.
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Insécurité galopante « région de Tillabéri » : Les populations décident de s’organiser et de se protéger
Depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir en 2011, grâce au soutien du parti Lumana pour une Fédération Africaine de l’ancien président de l’Assemblée Nationale monsieur Hama Amadou, la région de Tillabéri est malheureusement la zone la plus durement frappée par l’insécurité et le banditisme de grand chemin qui affecte sérieusement la vie des populations. Conséquences, les populations sont acculées du jour au lendemain à la psychose, au repli et abandonnent le plus souvent, tout derrière elles : maisons ; terres, rêves et histoire. En tout cas, personne n’avait vu venir cette situation déplorable qui endure et endeuille à la fois, des paisibles familles habituées à vivre en harmonie, en toute symbiose par le passé. Faits marquants, il ne se passe une semaine, sans que des terroristes attaquent des villages dans la région de Tillabéri à bord curieusement des motos malgré l’état d’urgence décrété dans toute la zone qui interdisait la circulation des motos. Jusqu’à preuve de contraire, les populations de la zone attendent des réponses claires et précises sur les motivations qui guident et orientent les bandits armés dans cette forfaiture. Sinon, pourquoi tuer gratuitement des gens, bruler leurs maisons ; arracher leur bétail et les imposer à payer de la zakat dans un pays dit de droit ? Depuis 2011, c’est un fait réel, les régions de Diffa et de Tillabéri ne vivent plus de leur amour et ambiance à cause des attaques répétitives soldées chaque fois par des pertes en vies humaines sous l’impuissance totale du régime et des autorités qui ne savent pas encore quoi faire pour ramener la paix et la quiétude dans ces régions du pays et la situation ne fait que se détériorée au vue des violences enregistrées ce dernier temps dans certains villages de la région de Tillabéri. Les mesures contraignantes du gouvernement qui astreignent les libertés des populations ont mis à rudes épreuves l’économie de la région de Tillabéri.
C’est ainsi que l’inefficacité de la réponse du gouvernement actuel notamment pour faire face à cette menace grandissante, a fait l’objet d’une réunion d’urgence du comité Union Tillaberi pour la Paix, la Sécurité et la Cohésion Sociale dans les locaux de la maison de la culture Djado Sékou de Niamey le week-end dernier. Aux termes de cette réunion d’urgence qui a regroupé les ressortissants de la région de Tillabéri en particulier les femmes et les enfants, les participants ont décidé de prendre leur responsabilité en s’organisant désormais pour se protéger eux même contre les forces du mal, à l’image de certains pays de la sous-région secoués aussi par les questions d’insécurité. Les populations victimes, ne croient plus à cette guère de mots du gouvernement en lieu et place du terrain. Ces populations, ne constatent aucun changement et à chaque fois qu’il y a eu attaque, le gouvernement ne procède qu’à des redéploiements des militaires dans la zone. Le lendemain de l’attaque, il envoie ensuite quelques personnalités pour exprimer sa compassion aux rescapés, et c’est tout. Pourtant, les populations connaissent bien là où se trouvent les bandits armés et informent régulièrement les autorités locales mais sans succès. Mais de quel honneur peut se vanter un gouvernement absent et incapable de protéger les populations alors même qu’il a l’obligation de leur assurer la sécurité de jour comme de nuit ? Ne fuyions pas le vrai débat sécuritaire.
Salifou Hachimou
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Insécurité grandissante : Des têtes doivent tomber !
Diffa, Tahoua, Tllabéri, les attaques terroristes s’intensifient et se déplacent un peu partout sur le territoire national. La dernière en date a provoqué la mort de 4 de nos gendarmes à Wanzarbé, région de Tillabéri. Elle intervient 2 semaines après celle de Tiloua ayant causé le décès prématuré d’une dizaine de nos vaillants militaires. Ces assauts, les uns aussi meurtriers que les autres suscitent moult émois mais surtout interrogations dans la conscience collective. Dans la plus part des cas, ceux qui viennent nous agresser repartent tranquillement comme ils étaient venus et c’est bien plus tard que le gouvernement nous informe que des « opérations de ratissage sont en cours » mais les résultats de ces « ratissages » ne sont jamais connus. L’on s’étonne également que ces attaques durent souvent des heures et à quelques kilomètres seulement de la capitale mais sans que les renforts ne puissent arriver à temps pour sauver nos soldats et détruire l’ennemi. A l’exemple de l’attaque du département de Ouallam, situé à quelques 80 km de Niamey mais que les assaillants ont pu cette fois encore s’échapper. Que vaut une distance de moins de 100 km pour un hélicoptère de combat ou un avion de guerre ? Pourtant ….
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Insécurité grandissante : Le marathon de Bazoum submergé des défis
L’insécurité au Niger, et notamment dans la région de Tillabéri prend une ampleur qui déborde de l’entendement. Pourtant, le président Bazoum fait montrer d’un volontarisme et d’un activisme qui montrent à suffisance à quel point la question le préoccupe et qu’il voudrait en finir. Depuis qu’il est au pouvoir, il y a un peu plus d’une année maintenant, l’homme n’arrête pas de se rendre dans les régions touchées par le phénomène, tenant un discours qui le rapproche du peuple, mais, le problème semble le dépasser. Alors que l’on avait cru que son passage à la tête du ministère de l’Intérieur lui donnait plus de chance à comprendre mieux le problème pour savoir mieux l’aborder, voilà que l’on découvre son impuissance à y faire face même s’il est très tôt de tirer un bilan et de le juger sur un sujet aussi grave qui met en question la survie même de l’Etat. C’est au moment où ils appellent les populations déplacées à regagner leurs villages que les forces terroristes gagnent du terrain, continuant à semer la terreur dans la région de Tillabéri, comme si cette région, serait au coeur d’enjeux inavoués qui peuvent justifier qu’elle soit la cible de ceux qui s’y installent peu à peu, chassant les habitants de leurs terroirs, et donnant ainsi à douter de la capacité de l’Etat à s’affirmer, à traduire son autorité sur tout le territoire. Tillabéri, Tahoua, Diffa et récemment Agadez sont les différentes étapes du marathon sécuritaire du président-philosophe que la conscience du problème sécuritaire a poussé à cet engagement physique et politique qui le ruine depuis des mois. Et pas même des négociations directes de la présidence avec certains terroristes ne semblent régler le problème. Il y a deux ou trois jours seulement, le poste de police à l’entrée de Torodi subissait une autre attaque. Cette situation donne à s’inquiéter davantage même si, d’un certain point de vue, une accalmie générale trompeuse peut faire croire qu’il y a quelque répit.
Quand on sait que les régions de Dosso et de Maradi, sont aussi quelquefois harcelées, l’on ne peut que s’inquiéter de ce qui arrive à ce pays. En vérité, le Niger ne s’est jamais aussi mal porté que ces dix dernières années où, par les attitudes belliqueuses de socialistes roublards et bagarreurs tout en demeurant le maillon faible de la lutte contre le terrorisme sous Issoufou, le pays a été poussé à faire face à une guerre qui le détournaient de ses défis de développement. C’est en se servant de cette urgence, que le régime peut avoir le prétexte de grossir les budgets de la Défense, pas pour la montée en puissance de l’armée afin de l’aider à faire face à la situation ainsi qu’on l’aura aimé mais pour trouver les moyens d’enrichir le clan, quitte à donner aux soldats des armes peu fiables et exposer les soldats à tous les dangers et à tout l’enfer qu’ils ont connu à Inates, à Chinagoder, à N’Galewa, à Banibangou, etc.
A Tillabéri, malgré le forum sur la sécurité et la cohésion sociale, la violence devient incontrôlable
Face à une population qui râle, le régime organisait en grande pompe un forum sur la sécurité et la cohésion sociale dans la petite ville de Tillabéri. A l’époque, par son forma, des observateurs avaient critiqué l’initiative qui ne signifiait rien d’autre que de dire aux populations que le gouvernement se soucie de leur situation en organisant une telle rencontre qui reste dans le fait rien qu’un folklore politique mais l’on savait qu’au-delà de cela, les palabres de Tillabéri, ne pouvaient pas suffire à régler le problème. La preuve est que depuis que l’on y est sorti avec la panoplie de recommandations annoncées comme un sésame magique, les attaques se sont multipliées dans la région, avec, en sus, des populations contraintes à se déplacer face à la barbarie des criminels qui prennent en sandwich toute la région, jetant leurs tentacules sur les périphéries de la capitale angoissée. Aujourd’hui, dans la région, les populations sont d’autant sceptiques qu’elles ne voient pas venir de solutions du côté du pouvoir qui en fait trop dans la parole que dans l’action. Ces populations doivent-elles s’organiser pour mieux se défendre, ainsi qu’une fois, au début de sa prise de pouvoir, Bazoum disait, avant de se raviser plus tard, qu’il n’est que normal que les populations, par leurs propres moyens, occupent la place vide que l’Etat aura laissé chez elles ? La question est délicate, grave même, car il s’agit de la survie de populations de plus en plus désemparées qui ne savent plus à quel saint se vouer, mais condamnées à s’organiser pour défendre leurs terres et leurs vies, pour sortir du cauchemar et réapprendre à espérer.
Même forum à Agadez et pour quels résultats et pour quelles inquiétudes nouvelles…
On a compris que Bazoum Mohamed sait qu’il y a urgence à agir de ce côté pour que la situation ne dégénère pas au point de laisser toute cette vaste région échapper au contrôle de l’Etat. Il s’agit d’abord d’une grande étendue désertique traversée de part en part par plusieurs réseaux de malfaiteurs et de criminels, de trafiquants qui ont aidé, depuis des années à développer la criminalité dans la région. Il ne faut pas oublier que la région a également connu des rebellions qui avaient gravement impacté la paix dans la région. Or, en dix ans de gouvernance, alors qu’il pouvait composer avec certains milieux et souvent douteux de la région, le régime « socialiste » du PNDS, ne s’est jamais cru redevable vis-à-vis de cette région importante du pays, négligée d’ailleurs à outrance au point où les fils et les filles de la région peuvent se croire grugés, lorsque, pour les investissements consentis, Issoufou Mahamadou et son système pouvaient marginaliser la région, ne lui faisant la chance d’aucun investissement porteur, et laissant même la route de l’uranium qu’ils trouvaient dans un état déjà piteux, et en sortant du pouvoir, en avril 2021, dans un état de dégradation avancée. Au même moment, dans sa région, les voies goudronnées pullulent, souvent sans aucun intérêt économique, juste par des fantaisies socialistes de la part d’un homme gravement complexé...
Et pour faire plaisir à une Europe à laquelle ils tenaient à plaire, le Niger, sous le même Issoufou, valida une loi importée criminalisant la migration. Mais fier de ce que cette décision qu’aucun autre pays africain ne pouvait comprendre et adopter, surtout quand telle contrarie des lois régionales et communautaires, Niamey, par cupidité, pouvait être heureux d’être, dans le bénéfice de cette audace, le premier et unique client africain aux guichet de l’Union Européenne pour prendre les ristournes de sa soumission. Ainsi, beaucoup d’hommes de la région d’Agadez, pour exercer dans quelques filières attachées à la migration – restauration, hébergement dans des ghettos, transports – avaient été arrêtés et incarcérés du fait de cette loi inique, laissant ainsi de vives colères se fermenter dans la population. Beaucoup d’ex-combattants des anciennes rebellions convertis dans ces nouveaux métiers « prohibés » sur injonction de l’Union Européenne, se retrouvèrent ainsi en prison alors qu’on ne leur a pas appris, après le maquis, à s’insérer dans le tissu économique de la région, si ce n’est cette opportunité qu’ils exploitent pour survivre. Pourtant, les populations de cette région avaient courageusement fait le choix responsable de choisir pour leur pays la paix et pouvaient même refuser de répondre à l’appel de bien de groupes qui écument la région sahélienne, et notamment du Mali, pour dire qu’elles ont fait le choix du développement et de la paix pour leur pays et pour leur région, et qu’elles n’ont que faire de ces comportements somme toute défaitistes et nuisibles à la paix. Mais ce socialisme aveuglé d’argent, ne pouvait pas comprendre ces pertinences, s’évertuant à chercher de l’argent, incapable d’entendre et de comprendre les colères des peuples. C’est à croire que le PNDS de cette époque-là, ne sait pas ce qu’il veut pour le pays.
Comme on le voit, en allant à Agadez, Bazoum Mohamed sait bien, pourquoi ce voyage est nécessaire pour lui et pour le pays face aux urgences nationales. Si jamais ce vaste désert entrait dans la cadence pour tomber aussi dans la violence, pour un Etat aussi fragile harcelé de tous les côtés de ses frontières, elle pouvait vite s’affaisser quand on sait que cette autre large frontière connait déjà des seigneurs habitués aux différentes formes de trafics qui la brutalisent. C’est donc en sapeur-pompier, connaissant la menace réelle, que le président s’y rend, presque pour « quémander » la participation volontaire des populations pour aider à assoir la paix dans la région, à comprendre l’importance des jeunes dans une époque aussi incertaine.
En vérité, il n’a pas tort. Dans son intervention, il donne l’impression d’en savoir trop sur le sujet et notamment par rapport à des acteurs qui pourraient être intéressés par ce jeu. Il sait donc que la menace est réelle et appelle à taire ces velléités qui pourraient causer tant de torts au pays et à la région. Il peut même être assez lucide à comprendre qu’en toile de fond du problème, il y a des problèmes de gouvernance, toutes choses vraies pour tout le pays, en tout pour beaucoup d’autres régions. Or, le premier défi à relever pour aider la paix, c’est de gouverner bien et juste, de ramener dans le pays la bonne gouvernance afin de mettre les citoyens en confiance, de les mettre au même pied d’égalité, en gouvernant dans la justice. Or, ce pari, tant qu’il voudra plaire à un clan de son système, il ne pourra jamais le réussir, et devra, partout, dans le pays, faire face à des colères, malheureusement aussi, à des forces incontrôlables. De colères, il y en a beaucoup dans le pays, il le sait du reste.
Le dialogue qu’il a, de façon isolée, décidé d’avoir avec les terroristes, il doit le poser dans tout le pays, avec tous les acteurs qui se battent à visages découverts au nom de la démocratie et qui, pour ce fait, ont refusé la voie des armes pour se faire entendre dans cette démocratie traumatisée. Le pays vit sur des rancunes tenaces. La renaissance acte III ne peut pas se passer de dialogue comme l’a fait Issoufou pour amplifier les colères dans le pays en lui laissant la bombe sur laquelle, son pouvoir est aujourd’hui assis. Mais c’est à lui de choisir.
Par Waz-Za
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Insécurité urbaine : Les agressions continuent malgré les efforts de la police dans le démantèlement des réseaux criminels
L’insécurité est l’une des caractéristiques des grandes villes, dit-on. Si cela peut se justifier dans certaines villes développées, ou du fait de la démographie, les citoyens sont parfois laissés à la merci des délinquants, tel n’est pas le cas de la capitale du Niger avec son peu de monde.
Niamey jadis paisible et, même citée parmi les villes les plus paisibles du monde vient de prendre le chemin de la criminalité avec une vitesse inquiétante. En effet, il y a lieu de s’inquiéter lorsque les bonnes dames ne peuvent plus circuler avec leurs sacs sur l’épaule, le portable en main, ou lorsque le citoyen ne peut plus sortir d’une banque ou d’une agence de transfert d’argent le cœur tranquille. A tout moment et en tous lieux, l’on peut se faire agresser avec des armes à feu.
Pourtant, la police nationale présente régulièrement les résultats de ses opérations de démantèlement des réseaux criminels. Mais cela ne semble point dissuader les candidats aux vols à l’arrachée et vols avec homicide.
Toutes choses qui justifient l’inopportunité des choix stratégiques de sécurisation des personnes et de leurs biens. Et il appartient aux autorités politiques qui ont en charge la protection des citoyens et leurs biens de corriger cela, en mettant en œuvre des mécanismes efficaces pour prévenir toute cette insécurité.
Vivement que des mesures urgentes soient prises surtout quand on sait que, ce sont les citoyens honnêtes et ordinaires qui sont toujours exposés à ce genre d’agressions. Les personnalités politiques ou nanties sont physiquement épargnées car disposant d’une bonne protection, même si leurs fonds peuvent faire l’objet de vol savamment organisés.
Qu’à cela ne tienne ! Il importe pour tous les citoyens, de développer les bons réflexes de dénoncer tous les comportements suspects dont ils auront connaissance, mais aussi aux pouvoirs publics de prendre ces alertes en considération pour agir à temps et mettre hors état de nuire, les délinquants individuels et les associations des malfaiteurs.
Oumarou Mahamadou
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Insécurité urbaine à Niamey : Deux personnes blessées et des biens emportés dans un braquage à main armée en plein jour
Les habitants du quartier Bokoki ont assisté, hier, en pleine journée, à un braquage à main armée dans une concession. En effet, les riverains de la zone ont été surpris par des crépitements d’arme à feu dans une maison non loin du Collège Lako. C’est un homme d’affaire dont la principale activité est la commercialisation de l’or qui a été braqué. Ce qui, au moment des faits, a créé de panique provoquant débandade et sauve-qui-peut dans le quartier.
Quelques minutes après, le calme semble revenir après l’arrivée des services de sécurité alertés. Sur place, à l’intérieur de la maison, c’est le silence total. Assis, à même le sol, visage baissé, mains sur la tête, les agents, les proches parents et les amis de la victime du braquage (Elhadji Issa), manquent de mots pour exprimer leur peine.
Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?
Selon des témoignages recueillis sur les lieux, c’est aux environs de 11 heures qu’une femme en hidjab et deux hommes en boubou sont venus vendre de l’or. Après une trentaine de minutes, pendant qu’ils étaient avec l’acheteur dans son bureau, des hommes armés font irruption dans la maison. Aussitôt après l’arrivée du 2ème groupe, les trois premiers arrivants ont également dégainés leurs armes, preuve qu’ils sont des complices. Ils étaient à bord de deux véhicules, et personne ne connait leur nombre exact. Visage masqué, parlant l’anglais, selon un témoin, les assaillants ont commencé par couper les caméras de surveillance de l’intérieur de la maison. Ensuite, ils se sont mis à tirer en l’air et sur le mur pour empêcher tous mouvements.
Les impacts des balles sont visibles sur les murs à l’intérieur de la maison et plusieurs dizaines de douille de cartouches jonchent encore le sol. Pendant une vingtaine de minutes, les braqueurs ont semé la terreur dans la maison. Après avoir maitrisé les personnes se trouvant à l’intérieur, une partie des braqueurs fait irruption dans le bureau de l’Elhadji Issa qui était avec les clients complices. Ils ont ramassé tout ce qu’ils ont trouvé, or et argent. Après leur forfaiture, les braqueurs ont repris leur chemin et se sont volatilisés avec leur butin.
Deux personnes ont été blessées, dans ce braquage. L’une d’entre elles a été touchée par une balle à la cuisse, une autre a été frappée à la poitrine avec une arme, tandis que Elhadji Issa le propriétaire de la maison s’est vu subtiliser une fortune (de l’or brut et de la liquidité). Fort heureusement, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée contrairement aux premières informations ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Pour l’instant, la valeur des biens emportés reste inconnue. Elle sera déterminée par les résultats de l’enquête de la police judiciaire dont les agents étaient venus sur les lieux aussitôt alertés. Les blessés ont été évacués dans les structures sanitaires pour y êtres soignés.
C’est pour la deuxième fois, après le braquage du véhicule transportant de l’argent appartenant à Elhadji Oudou Inoussa un autre commerçant de Niamey, qu’un tel acte se produit en pleine journée dans la capitale. Malgré les efforts des autorités et des Forces de défense et de sécurité, l’insécurité urbaine prend malheureusement de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Niamey. Au regard de cette situation la population est appelée à redoubler de vigilance et à collaborer avec les FDS pour une meilleure prise en charge de la question.
Ali Maman(onep)
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Insécurité urbaine à Niamey : La ceinture verte, en passe de devenir un refuge pour les malfrats
Le constat est amer. La ceinture verte de Niamey devient de plus en plus infréquentable pour les citoyens de la capitale. Pour être plus exact, il faut dire que depuis quelque temps, cette immense étendue verte de Niamey est redevenue dangereuse. Du moins dans sa partie frontalière avec les quartiers Bassora, et Niamey 2000. En effet, des attaques à main armée contre de paisibles citoyens sont régulièrement enregistrées dans cet espace vert transformé par les malfrats en un véritable refuge de voyous de tout acabit.
Vendredi dernier, un jeune habitant du quartier Niamey 2000, qui se déplaçait tranquillement sur sa moto, a été violemment pris à partie par une bande d’agresseurs armés. Après l’avoir mortellement blessé à la machette, ils se sont évanouis dans la nature avec sa moto qu’ils ont lâchement emportée comme un butin de guerre. Le meurtre de ce jeune homme vient rappeler celui d’un jeune enseignant tué sur les mêmes lieux et dans les mêmes circonstances alors qu’il était à quelques heures seulement de convoler en justes noces. Un crime odieux qui a plongé la ville de Niamey dans un profond émoi. Et là aussi le seul mobile apparent était la moto sur laquelle il roulait.
Usant du même modus operandi, les assassins ont emporté la moto du jeune homme après l’avoir froidement défenestré. Le décompte macabre en ces lieux est loin d’être exhaustif. Car selon plusieurs témoignages des riverains de la ceinture verte, des citoyens à moto ou même en voiture font souvent l’objet d’agression des bandits. Cette cascade d’agressions armées est surtout perceptible pendant la saison des pluies. On se rappelle qu’il ya quelques années de cela, au temps fort de l’insécurité dans la zone, il a été intimé l’ordre aux propriétaires terriens de s’abstenir de semer du mil dans la ceinture verte pour éviter qu’elle ne devienne un repère de malfaiteurs.
Cette consigne a été suivie en partie, et une accalmie s’y est installée. Mais cette année, on observe une reprise totale des attaques à main armée et des crimes qui en découlent, dans la ceinture verte. Le nombre de personnes tuées ces trois derniers mois en ces lieux, illustre à suffisance la gravité de la situation : il règne un climat de grande insécurité dans la ceinture verte. Une insécurité qui endeuillent des familles et qui crée un sentiment de peur au sein de la population de ces quartiers environnants. Cela rappelle d’ailleurs la sombre période du quartier Golf de Niamey. Blotti dans la ceinture verte, le quartier Golf s’est révélé être un véritable gite pour voyous opérant dans la capitale. En effet, il ne se passait pas de jour où on n’enregistre pas des forfaits allant de la simple agression physique, au vol de moto, ou de véhicule, ou au crime crapuleux.
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Insécurité/Éducation : Quand les enfants retrouvent les chemins de l’école et le sourire
Depuis quelque temps, des enfants de la région de Tillabéri ne vont plus à l’école, avec des enseignants contraints de déserter et de fermer les classes et de s’en aller loin, conséquence de l’insécurité qui y règne. Les écoles, dans la région, sont devenues de plus en plus silencieuse : pas de cloche, pas de voix d’enseignants, pas de cris d’écoliers dans les cours naguère animées. Des écoles désertées …
Le gouvernement, s’en est préoccupé et le ministère de l’Education Nationale, en a alors fait un axe majeur de son action pour donner les mêmes chances à des enfants que la situation sécuritaire a privés d’éducation.
Et depuis quelques jours, ces enfants, ne peuvent plus continuer à errer avec des familles que l’insécurité a perdues sur les chemins. A Ouallam, un grand centre de regroupement vient d’être ouvert, pour accueillir les enfants déplacés afin de leur permettre de reprendre et de poursuivre leur scolarité. Enseignants et élèves s’y retrouvent enfin, heureux de renouer avec les chemins oubliés de l’école qui doit aider ces enfants à ne pas se perdre, à se reconstruire et à construire leur avenir.
Sortant de l'insécurité du fait des terroristes, les enfants de cette zone revenaient alors à la vie et à l’école.
Et depuis quelques jours, on voit des enfants, avec un nouveau sourire frais aux lèvres.
Boubé Boureima G.
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Insécurité/Initiative d’Accra : Les africains doivent compter sur eux-même
Voici des années que la Sahel est confronté à une insécurité grandissante qui a servi d’alibi à des forces étrangères d’investir tout son espace, venant, disent-elles, pour combattre le terrorisme, mais sans avoir de résultats, luttant depuis huit ans contre les forces du mal, sans résultats tangibles au point où les populations s’en sont offusquées pour demander le départ pur et simple des troupes étrangères inefficaces. Mais un tel discours ne pouvait pas plaire à la France qui, au lieu de l’écouter et de l’entendre, en a vu un sentiment anti-français qui ne se justifie que par les manipulations d’autres partenaires et notamment de la Russie, accusant pour se faire bonne conscience et s’éloigner d’une bonne compréhension du problème, du malaise sahélien, et de sa solution, portant la faute sur les réseaux sociaux qui seraient pour elle, eux aussi, manipulés, pour détruire son image et révolter les populations. Dans cette veine elle s’en prenait à Nathalie Yamb, à Kemi Séba et au Niger à Maikoul Zodi. Des boucs émissaires tout trouvés. A tort. On ne peut pas comprendre que ce pays qui se targue d’être un donneur de leçons en matière de démocratie et de droits humains, fière de son Histoire et de l’héritage des siècles des Lumières, se comporte ainsi, incapable d’avoir une lecture lucide de la dégradation de sa relation avec le continent. Et les Africains ne comprenaient pas pourquoi, quand un peuple dit ne pas vouloir de quelqu’un, celui-ci insiste à s’imposer à lui comme s’il pouvait plus s’inquiéter pour lui que le peuple lui-même.
A travers tout le Sahel, les peuples ont crié leur ras-le-bol, exprimant leur ressentiment vis-à-vis de cette France qui tient encore et toujours l’Afrique par ses crocs féroces de prédateur impénitent.
Le hic étant que les populations auront beau crier leur désamour pour la France, leurs autorités qui lui sont soumises pour travailler plus pour elle que pour leurs peuples, ne peuvent rien entendre de leur détresse et de leur besoin de se libérer.
L’on sait pourtant qu’ils sont nombreux, pour ne pas dire tous, à reconnaitre que les peuples avaient raison d’exiger une autre approche pour affronter la menace terroriste qu’on ne peut forcément vaincre qu’avec une expertise extérieure douteuse mais de bien avec des compétences militaires nationales formées, elles aussi, dans bien de cas, dans les mêmes grandes écoles militaires du monde.
Des dirigeants-sous-préfets de la France
Pour notre fierté, aucun des présidents ne peut oser porter le discours affranchi et décomplexé de son peuple en face d’Emmanuel Macron, et joue aux complexés, cherchant à plaire plus à la tutelle française qu’aux peuples. Mais on peut le comprendre quand pour bon nombre d’entre eux, ils ne sont arrivés au pouvoir ou ne se sont maintenus au pouvoir que par la seule volonté de cette même France dont, ils ne peuvent, sensément, par gratitude sans doute, contrarier le discours. Pourtant, ils savent, tous, qu’ils ne peuvent avoir de chance de s’en sortir de ce phénomène de l’insécurité en continuant à sous-traiter la sécurité de leur espace avec des partenaires impérialistes qui n’en ont aucune volonté, trouvant le moyen de se nourrir dans le chaos qu’ils peuvent créer chez nous.
L’initiative d’Accra, une perche à saisir ?
Quand on voit ce qui se passe au mali, et depuis quelques jours au Burkina, et au Niger même si ici le mouvement est quelque peu circonscrit, l’on ne peut que comprendre le caractère irréversible de la marche du continent, sinon, du Sahel, vers sa maturité pour décider pour elle-même et par elle-même.
Fin de barkhane, qu’y a-t-il à faire que de s’organiser entre Etats africains ?
C’est la France qui donne aux pays de la sous-région, la chance de se réorganiser pour prendre en charge leur sécurité, par leurs hommes et par leurs propres moyens. On ne peut, a priori, que s’en féliciter quand, enfin, les Africains peuvent comprendre que leur sécurité relève exclusivement de leurs responsabilité car partie intégrante de leur souveraineté inviolable qu’ils ne peuvent céder à un autre. On peut lire sur le site de la D.W.com, un article intitulé « Une task force ouest-africaine contre le djihadisme » qui précise que « Cette force, composée de 10.000 hommes, sera basée à Tamalé, au Ghana. Elle comprendra un volet renseignement à Ouagadougou, pour lutter contre le terrorisme ». Le nombre de pays qui se mettent ensemble pour un tel objet, ne pouvant plus compter sur les forces occidentales, montre la prise de conscience chez les Africains de ce que leur sécurité est d’abord leur problème avant d’être celui d’un autre et notamment de l’Europe qui s’en sert comme prétexte pour repousser ses frontières jusqu’en Afrique où elle vient déployer ses forces, prétendant se protéger dès le continent de la menace djihadiste. Ainsi, on apprend du site que, sans trop attendre, « Les chefs d’Etat et de gouvernement des États membres de l’Initiative d’Accra, regroupant le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Ghana, le Mali et le Togo, […] annon[çaient] mercredi (23.11.2022), dans la capitale ghanéenne, l’opérationnalisation d’une Force nationale multinationale dans un délai d’un mois ».
La situation est d’autant préoccupante dans la zone qu’on ne saurait perdre le temps. Avant que la France humiliée et rejetée ne parte, il faut se mettre en rang pour éviter des surprises en occupant l’espace avec ses propres soldats et sa propre logistique. C’est ce que les Etats ouest-africains sont en train de faire et ils n’ont pas tort d’avoir cette vigilance.
Entre autres stratégies à maitriser, il y a les renseignements que l’Initiative d’Accra a décidé de partager entre les États et entre les armées.
Mais il faut reconnaitre qu’il s’agit d’un projet ambitieux qui, au regard de l’envergure de ses options, demande des moyens colossaux dont on se demande si les États ont vraiment la possibilité de les couvrir. En tout cas l’on apprend que « Pour rendre fonctionnelle la force anti-terroriste, l’Initiative d‘Accra a besoin d’environ 550 millions de dollars américains et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, s’est dite disposée à contribuer à la mobilisation de ce fonds ». Pour le reste, les Etats-parties, peuvent-ils être prêts à mettre la main à la poche pour compléter le budget ainsi décidé ? C’est le choix qu’impose le sens de la responsabilité car il ne sert à rien de dire qu’on n’a pas besoin d’un autre, et lui demander en même les moyens de ses initiatives. Le temps est venu de se prendre en charge en consentant les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des ses populations
Le temps du réveil est enfin arrivé.
ISAK
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Insolite au sommet de l’État : Rivalité entre le président d’une fondation et le président de la République
Le conflit sourd qui oppose l’ancien et le nouveau président de la République n’a pas attendu longtemps pour éclore. Les vacances présidentielles de Mohamed Bazoum ont été l’occasion pour les Nigériens de constater une insolite rivalité au sommet de l’État. Une rivalité d’autant plus insolite qu’elle a lieu entre un ancien président, Issoufou Mahamadou, qui ne veut manifestement rien lâcher, et son successeur à la tête de l’État, Mohamed Bazoum, qui entend s’affirmer avec un autre mode de gouvernance. Ce sont deux visions antagonistes du Niger qui s’affrontent. La première, faite de corruption, de détournements de deniers et biens publics, de violations répétées et délibérées des lois, de rupture d’égalité des citoyens devant la loi, bref d’une malgouvernance aux antipodes des attentes des Nigériens que l’inspirateur ne veut pas voir remise en cause. Et la seconde, qui se veut plus ou moins rectificatrice, en phase avec les préoccupations des citoyens et qui a pour épicentre la lutte contre la corruption. En un mot, Bazoum Mohamed ne s’accorde pas, c’est peu dire, avec Issoufou Mahamadou sur cette question qui risque de mettre à nu son rôle dans tous ces scandales financiers décriés par les Nigériens. L’affaire Ibou Karadjé qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, n’est que la face visible de l’Iceberg. Si l’ancien président y est déjà atteint à travers deux de ses proches et son directeur de Cabinet, dont les noms sont cités dans le dossier, il reste que le malaise est encore plus profond. Selon des sources politiques généralement crédibles, sur toutes les questions de gouvernance, Bazoum Mohamed bute contre la volonté de son prédécesseur de lui dicter une conduite. Quelque chose que le président actuel n’admet pas.
Sous le couvert de la fondation qu’il a créée et dont sont membres uniquement les gros bonnets du Pnds Tarayya, il se fait accueillir en grandes pompes, tient un meeting et reçoit à longueur de journées durant son séjour. Autant, sinon plus que le président en fonction.
Je n’ai aucune intention de m’éloigner de la gestion des affaires publiques, a averti en substance Issoufou Mahamadou qui s’est confié à un journal français. « Je serai là pour donner des conseils et dire des vérités à Bazoum », a-t-il conclu. Un message clair dont on commence à voir la quintessence depuis la mi-août où le Président a pris ses vacances et a établi ses quartiers à Tesker, chez lui. À peine une semaine après son départ de Niamey, Issoufou Mahamadou et ses proches font le parallèle à Dan daji, à Tahoua. Sous le couvert de la fondation qu’il a créée et dont sont membres uniquement les gros bonnets du Pnds Tarayya, il se fait accueillir en grandes pompes, tient un meeting et reçoit à longueur de journées durant son séjour. Autant, sinon plus que le président en fonction. De nombreuses personnalités ont ainsi fait le déplacement de Dan daji, y compris le haut représentant du chef de l’État, Pierre Foumakoye Gado ainsi que Sani Issoufou dit Abba, le fils de l’ancien président et non moins ministre du Pétrole et des Energies renouvelables. Il en est de même des bailleurs de fonds du parti qui sont allés à Dan daji, soit de leur initiative, soit à la demande expresse d’Issoufou qui semble s’être retiré dans son village pour des consultations diverses. La forme et l’allure de son séjour autant que les motivations qui l’ont sous-tendu ont donné l’impression qu’il s’agit plus d’un come-back politique que d’une activité de la fondation Issoufou Mahamadou. La Fim, un parapluie politique ? C’est probable. À l’accueil d’Issoufou à Tahoua, tout a été mis en oeuvre pour le laisser entendre. Des banderoles ont été brandies et sur l’une, on lit distinctement « Épouses des Forces de défense et de sécurité ».
À Tahoua plus qu’ailleurs au Niger, Issoufou Mahamadou a entretenu le sentiment d’être le véritable chef de l’État.
Les Nigériens ont l’impression d’avoir deux présidents à la tête de l’État. Pour aller chez lui, à Tesker, Bazoum Mohamed n’a pas utilisé autant de moyens et de ressources militaires pour sa protection qu’Issoufou Mahamadou, censé être régi par les mêmes dispositions constitutionnelles que tous les anciens chefs d’État. Des moyens et des ressources militaires provenant de la garde présidentielle qui ont convaincu les plus sceptiques sur le fait que l’ancien président a voulu, par ce fait, administrer la preuve qu’il reste et demeure l’épicentre du pouvoir à Niamey. Il a certainement réussi son coup. Et à Tahoua plus qu’ailleurs au Niger, il a entretenu le sentiment d’être le véritable chef de l’État. Il n’y a pas d’ailleurs que la démonstration de force militaire pour s’en convaincre. Issoufou n’a laissé négligé aucun détail pour y arriver. Outre qu’il a fait déployer l’armada militaire dont il est coutumier, l’ancien président a aussi parlé. Lors du meeting qu’il animé, Issoufou a clairement indiqué aux militants qui étaient venus l’écouter que lorsqu’ils auraient fini de balayer, ce sont eux qui s’en réjouiraient. Un propos qui sort sans doute du cadre de la fondation et son auditoire semble l’avoir parfaitement compris.
Bazoum Mohamed a accordé des privilèges immenses à son prédécesseur. En violation des lois, des usages politiques et du bon sens.
Ce bicéphalisme au sommet de l’État entre le président de la République en fonction qui entend gouverner selon son libre arbitre et son prédécesseur qui s’accroche à un pouvoir qui n’est plus le sien est assez inquiétant pour ne pas être relevé. « Finalement, on se demande qui dirige le Niger », a posté un internaute, visiblement dépité de constater l’audace et le mépris de l’ancien président vis-à-vis de son successeur qui lui a accordé des privilèges immenses. En violation des lois, des usages politiques et du bon sens. Bazoum Mohamed, selon de nombreux avis, récolte le fruit de ses propres inconséquences. La reconnaissance, qu’il entend observer vis-à-vis de son prédécesseur et bienfaiteur a dépassé les limites du tolérable et du gérable. Salou Djibo n’a pas bénéficié des mêmes faveurs, indiscutablement exagérées et il faut s’attendre à un étouffement progressif de Bazoum Mohamed, complètement désarmé face à celui qui est désormais comme son challenger. Avec la fin de ses vacances, le Président Bazoum revient à Niamey plus que jamais submergé de problèmes. Son amour-propre est blessé, sa dignité, bafouée et son pouvoir, fondamentalement remis en cause.
Doudou Amadou
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Inspection d’Etat dans la chaîne de dépense : Un vaste réseau de détournement de deniers publics pourrait être démasqué
Depuis le déclenchement de l’affaire dite de ‘’Ibou Karadjé ‘’, une inspection d’Etat serait encours à la présidence de la République, au ministère des Finances et au Trésor national. Une inspection qui, selon une source proche du ministère des finances, serait en train de débusquer des fonctionnaires ripoux avec des mines de malversations financières. Selon notre source, dans le cadre de l’enquête, douze (12) agents du Trésor auraient été suspendus de leur fonction. Au ministère des finances, tous les agents à la retraite auraient été rappelés pour le besoin de l’enquête. D’ores et déjà, il susurre, dans ce ministère, qu’une pile de faux documents provenant de la Présidence aurait été découverte. Des documents qui auraient des liens avec les services transports, la comptabilité et la sécurité de la Présidence.
Selon une autre source proche de la Présidence, l’affaire ‘’Ibou Karadjé ‘’ ne serait que la face visible de l’iceberg, voire du saupoudrage. Car, selon elle, beaucoup d’autres fonctionnaires de la Présidence se seraient également enrichis sur le dos des pauvres contribuables nigériens. L’affairisme aurait atteint son paroxysme dans cette institution. Une situation qui pourrait amener les inspecteurs à abandonner l’enquête. Au risque de faire mouiller des personnes insoupçonnées. Pour cause, selon toujours notre source, la présidence était une véritable caverne d’Ali Baba pour certains hauts commis de l’Etat. Un endroit dans lequel l’argent circulait beaucoup et dangereusement. Le ‘’HARAKA’’ était en valeur absolue.
A en croire notre source, des responsables de certains services se sucraient à leur guise. Parmi eux, beaucoup auraient construit des maisons dans tous les coins et recoins de Niamey. Ils seraient devenus riches à la vitesse de la lumière. Notre source nous renseigne, également, sur une affaire de plus d’un milliard qui aurait été réglée avec une dulcinée de la capitale et une autre aussi rocambolesque qui concernerait des ristournes rétrocédées par une compagnie internationale de transports aériens. La même source révèle aussi, qu’il ya quelque temps, un faux dossier de près de 500 millions de FCFA aurait été détecté par une direction du ministère des finances. Selon elle (la source), la Présidence aurait été une galerie d’affaires pour certains agents de l’Etat. De ces présumés ripoux, indique notre source, certains seraient toujours à leurs postes à la Présidence et les autres plus chanceux auraient été nommés à des postes encore plus juteux de l’Etat.
C’est pourquoi, pour certains d’observateurs, les différentes inspections engagées ne pourraient être que du cinéma pour détourner l’opinion de cette affaire d’insécurité qui endeuille chaque jour le pays. Surtout que l’enquête risque d’éclabousser des gros bonnets du système. Mais pour d’autres observateurs, Bazoum Mohamed chercherait à se détacher des mauvaises pratiques du temps de son prédécesseur. Pourra-t-il y arriver ? Telle est la question.
A.S
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Inspection Générale d’Etat : La HALCIA sur les traces de 6 ministres du gouvernement d’Ouhoumoudou
Selon des sources bien informées, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) serait sur les traces de six ministres, tous membres du gouvernement de Ouhoumoudou. Ils auraient, d’après le rapport de l’Inspection Générale d’Etat dans les différents services, commis des malversations. Ils étaient alors directeurs généraux des sociétés d’Etat ou responsables des institutions. C’est encore la preuve que durant les deux mandats du président Issoufou, les prédateurs, sûrs de l’impunité, de la protection des mentors, ont saigné le pays. Nul besoin d’être un économiste pour comprendre le rang du Niger en terme de développement durant ces dix dernières années.
A l’heure actuelle pourrait-on faire rendre gorge ces hommes au cas où leur culpabilité aurait été établie ? C’est une nécessité d’autant que le pays doit d’abord faire face au payement de certaines créances arrivées à échéance. Pour avoir de nouvelles ressources, il va falloir éponger. En poursuivant les délinquants économiques, non seulement ont remet l’Etat dans ses droits, avec des ressources, mais on encourage des créanciers à effacer les dettes du pays. Ainsi, le financement du programme du président, décliné récemment par le Premier ministre devant les représentants du peuple, ne sera pas un casse-tête. C’est aussi impératif d’autant que lors de la cérémonie de prestation de serment, le président Bazoum n’a laissé aucun doute sur ses intentions dans ce domaine de lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics. Il a clairement mis les points sur les i, ni son appartenance politique, religieuse, sociale ou ethnique ne peuvent sauver les responsables reconnus coupables de malversation ou détournement de deniers publics. Il y aura certainement des difficultés. Surtout liées à la qualité et les relations des mis en causes.
Pour la procédure, il va falloir lever l’immunité de ces ministres. Les amis, parents et partisans pourront-ils le faire. Pas d'évidence. L’expérience récente de la dernière législature est là pour interpeller tous ceux qui croient à l’assainissement. Il a été impossible de lever l’immunité d’un député suspecté d’être mêlé au trafic de drogue. Cela semble être très difficile pour nos députés parmi lesquelles il y a beaucoup d’anciens responsables ayant géré et susceptibles d’avoir commis des malversations.
Affaire à suivre…
A.I
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Inspections à l'ARTP et Niger Télécoms : Où se trouvent les rapports d'inspection ?
Les deux mandats d'Issoufou Mahamadou ont été jalonnés de scandales divers. Ceux qui sont liés à l'argent public sont d'une gravité jamais égalée. Les tout nouveaux acteurs politiques pré et post-conférence nationale ayant passé leur temps à donner des leçons de gouvernance, à fustiger le retard incompréhensible du Niger, en matière de développement selon eux, sont les auteurs de ces détournements qui ont mis le Niger à genoux. Des détournements à l'image des 15 000 tonnes d'aide alimentaire du Pakistan détournées au port de Cotonou ; du prêt de 1000 milliards d'Eximbank de Chine dont on ne sait quelle direction ont-ils pris ; de l'uraniumgate dans lequel le Niger a perdu quelques 200 milliards, détournés au profit d'individus bien connus ; du contentieux avec Africard qui a finalement coûté au Niger la bagatelle somme de six milliards, sans aucune contrepartie de travail ; de la dilapidation des biens de la Soraz estimés à plus de six milliards ; des milliards de l'armée détournés dont on ne connaît pas le montant exact mais qui a coûté la vie à des centaines de morts civiles et militaires. Un champ de ruines total puisque, en plus des morts, l'état des secteurs sociaux de base est désastreux.
L'affaire Ibou Karadjé est loin de ravir la vedette aux scandales dont les rapports dorment dans les tiroirs des premiers responsables de l'État. Selon des sources dont on ne saurait douter de la crédibilité, les rapports d'inspection de Niger Télécoms ou de l'Agence de régulation des télécommunications et de la poste (Artp), actuelle Agence de régulation de la communication et des postes (Arcep) ou Bety's home que dirige de main de fer la dame Bety Aïchatou, entre autres, révèlent des choses encore pires que ce qui est connu de l'affaire qui défraie actuellement la chronique. Ce sont, de l'avis de nos sources, plusieurs dizaines de milliards qui ont pris des destinations inconnues, à l'occasion de transactions financières douteuses ou de travaux non-inscrits dans le champ de compétences des institutions indiquées. Pour le cas de l'Artp, notamment, les dépenses engagées dans le cadre de Tahoua Sakola sont particulièrement visées.
Le Président Bazoum, qui a bien reçu copies de ces rapports d'inspection, est bien placé pour savoir la gravité de ces scandales ébruités par la presse et sur lesquels la justice a tant à dire. L'hésitation à mettre en branle le volet judiciaire de ces dossiers traduirait- elle une capitulation du Président Bazoum qui a promis au peuple nigérien une lutte sans merci contre la corruption ?
Les acteurs de la société civile, à qui il a promis le même engagement et sollicité un soutien conséquent, attendent d'être convaincus sur la question. Ils ont cru en l'homme, confie un d'entre eux, et attendent de voir pour juger.
Laboukoye
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Installation anarchique de certains commerces à Niamey : Le phénomène persiste malgré la présence du service compétent
Dans un de ses récents communiqués, le Conseil de ville de Niamey a eu l’honneur de rappeler à nouveau à ses concitoyens que l’utilisation des terre-pleins centraux de toutes les voiries y compris le Boulevard Tanimoune est strictement interdit pour : arrêt et stationnement ; apprentissage de conduite ; vente de véhicules ; franchissement par tout engin ; installation de panneaux publicitaires et commerce de tout genre et tout autre activité. En conséquence de quoi, rappelle ledit communiqué, des opérations de police seront menées sans délai pour une application stricte des textes en vigueur. Mais en réalité, jusqu’ici les mesures prises par ledit conseil peinent à se matérialiser, en témoigne le constat qui se dégage.
Cette décision faut-il le rappeler, vient à point nommé surtout, dans un contexte où le nigérien peine à comprendre que là ou s’arrête sa liberté commence celle des autres. Ce n’est plus un secret pour personne, que la ville de Niamey connait surtout ces temps-ci une installation anarchique galopante de certains commerces sur ses différentes artères. Ce phénomène a été même décrié et un temps soit peu, avait eu une solution temporaire sous la bannière d’Issoufou Mahamadou mais, aujourd’hui qu’en est-il ? Bien même que la solution engagée sous Issoufou n’était pas objective, raison pour laquelle elle n’a pas été appréciée dans l’ensemble. Cette installation anarchique n’est pas sans conséquences du moment où elle met en danger la vie des uns et des autres. Vous conviendrez que le fait par exemple d’étaler les marchandises jusqu’au trottoir censé être emprunté par les piétons ne peut qu’exposer les mêmes piétons aux dangers de la route car, ceux-ci sont tenus du fait de n’avoir pas le choix de marcher en pleine route là où les véhicules sont censés circuler or, au préalable la voie des piétons et des autres usagers de la route est bel et bien séparée. Au départ, nous avons cru que le fait de mettre fin à de telles dérives ne allait s’appliquer et à tous sans exception. Mais malheureusement, jusqu’ici elle peine à prendre forme. Et pour quelle raison ? Les autorités communales ont certainement la réponse. Nous rappelons aussi, que cette mesure ainsi que toutes celles édictées par le Conseil de ville de Niamey étaient appliquées, elles auraient fluidifié la circulation et réduit considérablement les accidents de la route qui sont majoritairement occasionnés par certaines dérives de nos populations. En somme, il ne s’agit pas simplement de déloger ces revendeurs évoluant dans l’informel mais il s’agit de leur trouver le bon endroit, là où ils exerceront sans pour autant causer du tort.
Amadou. I
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Installation de bases militaires étrangères au Niger : Après les USA, la France, l'Allemagne, maintenant l'Italie
Le Niger est en proie, depuis plusieurs années maintenant, à des attaques terroristes, comme les autres pays du sahel. Il est devenu aussi l 'objet de convoitise des grandes puissances. La cause ? Tout d'abord son emplacement ou sa situation géographique. En effet le pays est au centre des foyers de tension dans le sahel, situé à l'est de la Lybie et l'Ouest du Mali, il constitue un carrefour pour le trafique des armes et autres stupéfiants illicites. En suite l'engagement de son président dans la lutte contre le terrorisme, lequel lui a d'ailleurs valu le prix Mandela de la paix et aussi de nombreuses autres distinctions dans le monde dont la dernière en date est son invitation au sommet du G7, réunissant les 7 pays les plus puissants du monde, qui s'est tenu du 27 au 28 mai 2017 en Italie. Enfin nous pouvons parler de recolonisation du Sahel, qui passe par le contrôle de la zone désertique. Revenons sur le second point, concernant l'engagement du président Issoufou Mahamadou, rappelons que sous son règne, Paris à prépositionné depuis 2014 des drones à Niamey et dispose aussi d'une base avancée à Madama (nord-est du Niger), à 200km de la Libye, zone stratégique pour les groupes terroristes et les trafiquants de drogue.
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Installation de l’ancien président nigérien à Dakar : Issoufou Mahamadou a-t-il fui son pays ou contraint d’y partir ?
L’information, donnée par confidentiel Afrique, fait le buzz sur les réseaux sociaux. L’ancien président nigérien s’est récemment installé à Dakar, au Sénégal ; pour y passer le reste de sa vie. Un départ impromptu du Niger, préparé et effectué dans la plus grande discrétion. Et ce n’est qu’avec le voyage du Président Bazoum à Paris, effectué en vol commercial, que les Nigériens ont appris que l’ancien président a aussi quitté le Niger. Bien avant son successeur à la tête de l’Etat. Les Nigériens n’ont toutefois pas su le motif véritable de son voyage, encore moins sa destination. La surprise des Nigériens est, donc, totale en apprenant que l’ancien président s’est installé à Dakar pour y vivre le restant de ses jours. Une option qui a surpris plus d’un à l’étranger, l’ancien président ayant régulièrement prétendu, depuis 10 ans, qu’il a rendu d’énormes services à son peuple pour ne pas jouir d’une retraite parmi les siens. La fierté, ce serait de se promener dans les rues de Niamey, libéré de ses charges et heureux de faire quelques poignées de main chaleureuses, échanger un brin avec des citoyens reconnaissants, voire, de poser avec ceux qui le désirent. Un air de liberté et d’heurs dont Issoufou Mahamadou ne pourra profiter. Mais, pourquoi a-t-il quitté le Niger pour le Sénégal ?
La décennie vécue sous Issoufou a été plutôt pour les Nigériens un cauchemar politique, économique et social
Le destin serait-il en train de jouer un vilain tour à Issoufou Mahamadou ? Selon une certaine presse internationale, notamment les médias français, l’homme serait un président modèle qui mériterait d’être célébré par ses compatriotes. Une croyance entretenue à coups de décorations, de médailles et de prix divers dont le plus important est sans aucun doute le prix Mo Ibrahim. Une consécration internationale qui ne repose, cependant, sur aucun fondement crédible pour les Nigériens. Hold-up électoral, remise en cause des libertés publiques, détournements massifs des deniers et biens publics, corruption, trafic de drogue et d’armes, emprisonnements politiques, la décennie vécue sous Issoufou a été plutôt pour les Nigériens un cauchemar politique, économique et social. Il a tout détruit : école, santé, économie, cohésion sociale, démocratie, justice…, rien, absolument rien, n’a résisté à ses pratiques aux antipodes de la bonne gouvernance.
Issoufou Mahamadou n’a jamais fait la moindre allusion à une retraite en dehors du Niger où il a d’ailleurs construit de véritables palaces, à Illéla, mais surtout à Niamey
A-t-il fui son pays ou contraint d’y partir ? Le débat est en cours au Niger où l’on se demande ce qui a bien pu motiver ce départ précipité du Niger. Rien ne présageait ce départ du Niger. Issoufou Mahamadou n’a jamais fait la moindre allusion à une retraite en dehors du Niger où il a d’ailleurs construit de véritables palaces, à Illéla, mais surtout à Niamey. Récemment, lors d’un entretien accordé à un journaliste français, l’intéressé déclarait qu’il était hors de question pour lui de s’éloigner de la gestion des affaires publiques et qu’il serait là pour donner des conseils et dire des vérités à Bazoum Mohamed. « Son échec est le mien », a-t-il conclu. Pour les Nigériens, l’affaire est claire : Issoufou Mahamadou ne compte pas laisser son successeur gouverner à sa guise. Une perspective d’autant plus certaine que le gouvernement actuel est truffé d’hommes de confiance totalement acquis à l’ancien locataire du palais présidentiel.
Bazoum Mohamed, par de petits actes et propos, commence à inquiéter l’ancien président et tous ceux qui trainent des casseroles bruyantes.
À Niamey, il n’y a deux hypothèses. Pour les Nigériens, Issoufou Mahamadou a fui le Niger par peur d’être prochainement inquiété par la justice et de nourrir la jurisprudence des cas Abdoulaziz en Mauritanie et Zuma en Afrique du Sud. Bazoum Mohamed, par de petits actes et propos, commence à inquiéter l’ancien président et tous ceux qui trainent des casseroles bruyantes. La déclaration du Cen/pnds, rendue publique, le dimanche 11 juillet 2021, est symptomatique de cet état d’esprit. En rappelant, à l’attention de Bazoum, évidemment, la promesse faite lors de son investiture, les oligarques du parti rose entendent mettre les points sur les i. « Le programme électoral que j’ai soumis au peuple nigérien, sur la base duquel j’ai été élu le 21 février 2021, s’inscrit dans la continuité du travail remarquable accompli par le Président Issoufou Mahamadou. Il en consolidera les acquis en les approfondissant et il apportera les améliorations partout où cela s’avèrera nécessaire », ontils rappelé. Une mise au point qui a toutefois été enrobée dans une dialectique flatteuse pour le chef de l’Etat actuel.
Selon une source politique crédible, Issoufou a été contraint d’accepter cette retraite qui lui fait plus mal que tout
Issoufou Mahamadou, c’est bien possible, a été contraint de quitter son pays pour laisser le président actuel libre de gouverner comme il l’entend. Et n’en déplaise à ceux qui ont des inquiétudes à se faire dans le cadre de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, l’hypothèse d’une injonction des maîtres de conscience d’Issoufou Mahamadou est plus que probable. Selon une source politique crédible, Issoufou a été contraint d’accepter cette retraite qui lui fait plus mal que tout. Désormais, Bazoum Mohamed a théoriquement les coudées franches pour mener à bien sa croisade contre la corruption. Pour les partisans d’Issoufou, ce n’est qu’un éloignement virtuel. L’ancien président sera plus présent à Niamey qu’à Dakar où n’y vivra que son corps. Histoire de dire que tout son esprit sera tourné vers Niamey où il tentera des coups tordus pour se venger de son successeur. Quant à ses partisans, la prison est bien plus proche d’eux qu’ils ne le pensent, a prédit un observateur proche des milieux du pouvoir.
YAOU
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Installation de la CENI : la Majorité au pouvoir dribble l’Opposition
Les autorités de la 7ème République sont décidées à conduire le processus électoral en vue des échéances de 2021 dans les délais appropriés. En illustre l’installation officielle de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
La non-désignation des représentants de l’Opposition politique au sein de la nouvelle CENI ne tardera pas la poursuite du processus électoral au Niger. Ainsi en ont décidé les autorités de la 7ème République. En effet, le vendredi 3 novembre dernier, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, Bazoum Mohamed a procédé à l’installation officielle de la nouvelle CENI. L’événement s’est déroulé en présence de plusieurs membres du gouvernement, des députés nationaux et des partenaires au développement du Niger. La première mission de l’institution dirigée par l’avocat Issaka Sounna secondé par M. Amada Aladoua est de mettre en place une direction de l’informatique en vue de l’élaboration du fichier électoral biométrique à même de garantir la fiabilité des prochaines élections. Le Ministre d’Etat ne doute point de la capacité de Maître Sounna et ses collaborateurs à relever le défi d’élections transparentes auquel le Président de la République, Issoufou Mahamadou tient énormément. Au regard de son expérience. Président de la CENI en 1999, l’avocat Issaka Sounna avait conduit à son temps le processus électoral à l’issue duquel Tandja Mahamadou a été porté à la Présidence de la République.
Retenons, La CENI dans sa configuration actuelle comptera 13 membres. Actuellement, 9 de ses membres sont connus. En dehors de son Président et de son Vice-président triés sur plusieurs candidats et désignés après avoir obtenu un quitus de la classe politique réuni au sein du CNDP (Conseil National de Dialogue Politique), les 7 autres membres sont issus des partis politiques, de la société civile et de l’administration publique.
Oumarou Kané
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Installation de la force française Barkhane et de Takuba au Niger : Une décision impopulaire et contreproductive pour le Niger
Chassée du Mali au nom de son échec et du doute profond qui entoure la véritable nature de sa présence au Sahel, l’armée française, sous le couvert de la lutte antiterroriste, va s’installer au Niger, aux portes du pays de Modibo Keïta. La primeur de l’information a été donnée par le Président français, Emmanuel Macron, avant que les autorités nigériennes, par les voix de Hassoumi Massoudou et de Bazoum Mohamed, ne confirment la nouvelle. Au Niger, cela a fait l’effet d’une bombe. Le Niger, la poubelle » ; « Le Mali balaie, le Niger prend, quelle tristesse ! » ; « Niger Té Furku ». Les appréciations, multiples et violentes, indiquent tout le fossé qui existe entre les autorités nigériennes, totalement acquises à la politique française au Sahel, et les populations nigériennes, massivement alignées sur la position des dirigeants maliens, engagés dans une lutte pour la souveraineté de leur pays. Déjà installées de façon illégale sur le sol nigérien, l’armée française va être, avec Barkahne, davantage présente au Niger avec des forces et du matériel encore plus importants que ce qui suscite déjà la colère des Nigériens.
Le Président Bazoum a, donc, décidé d’accueillir les forces militaires françaises chassées du Mali, prenant à contrepied l’opinion qu’il avait dégagée face à des journalistes français de France 24, en juillet 2021. Il déclarait en l’occurrence que le Niger n’avait pas besoin de la présence de plus de soldats français sur son sol, mais plutôt d’encadrement et d’assistance technique, notamment en matière de surveillance et de contrôle aériens.
Une installation illégale qui ne profite peut-être qu’aux autorités nigériennes
Installées dans le déni de la Constitution, les forces armées étrangères, celle de la France en particulier, poursuivent leur action qui, dénoncent les Nigériens, n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Le Niger, pour la France, est une sorte de territoire conquis. Par-delà les préjugés néocolonialistes qui ont toujours corrompu les rapports entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest, il y a sans aucun doute l’alignement, sans conditions, des autorités nigériennes sur les positions et intérêts français. Au Niger, mais également dans le vaste Sahel. Qu’il s’agisse du Niger ou du Mali ou d’ailleurs, les prises de position des autorités nigériennes n’ont rien à envier à celles de la France. Selon un observateur, pourtant proche des milieux du Pnds Tarayya, c’est certainement déplorable de constater un tel alignement des autorités nigériennes sur les intérêts français. Lorsqu’un Hassoumi Massoudou ou même Bazoum Mohamed et avant lui, Issoufou Mahamadou, parle à propos de la politique française au Niger et au Sahel, point besoin d’écouter un Jean- Yves Le Drian ou Florence Parly, L’Elysée a certainement les meilleurs ambassadeurs africains qu’elle ait jamais eus. A qui profite l’installation de Barkhane et de Tabuka au Niger ? Pour les Nigériens, ce n’est ni au Niger, ni au Mali. La réponse est dans certains cas carrément tranchée du genre « ça profite aux groupes terroristes, à la France et sans doute peut-être aux autorités nigériennes ».
La décision du Président Bazoum Mohamed suscite la colère au Niger
Au Niger, ça bouillonne au sein de l’opinion nationale. Et contrairement aux prétentions de Hassoumi Massoudou, le ministre des Affaires étrangères nigérien, un vote par l’Assemblée nationale ne peut trancher le sujet. Au parlement, Hassoumi Massoudou est persuadé que la majorité parlementaire fera les choses exactement comme ils s’y attendent. Cependant, il sait que dans leur majorité écrasante, les Nigériens sont contre la présence des bases militaires étrangères sur leur sol. Ceux qui ne sont pas instruits et qui n’appréhendent pas assez bien l’enjeu, sont tout au moins confrontés à la réalité d’une occupation militaire étrangère qui leur interdit certaines de leurs contrées. Les Nigériens sont révoltés et certains, comme Moussa Tchangari, leader d’Alternative Espace Citoyen, ne s’en cache pas. Dans une post en réaction à l’annonce du transfert de la force française Barkhane au Niger, Tchangari a déclaré ceci : « À Paris, le président Bazoum s’est planté un couteau dans le ventre, à la grande satisfaction de Macron. En acceptant le redéploiement de Barkhane et Takuba au Niger, il a pris un risque politique majeur ; et s’il n’y prend garde, cette décision, clairement impopulaire, pourrait entraîner sa chute ». Une réaction qui n’est pas isolée et qui montre à quel point les Nigériens sont remontés contre le Président Bazoum. La plupart des acteurs s’expriment sous l’anonymat, de peur de représailles.
Outre le fait que les Nigériens ne veulent pas, précisément, de la présence militaire française dans leur pays, ils sont particulièrement excédés de savoir que leur territoire va être utilisé comme base militaire arrière pour la France contre le Mali, un pays voisin et frère. Le risque de voir les relations entre les deux se détériorer davantage. Le Mali ne manquerait sans doute pas d’indexer le Niger comme complice d’actions de déstabilisation. Car, selon des sources bien informées, la pègre connue au Mali, notamment dans la zone de Kidal, va amorcer, elle aussi, un mouvement de repli stratégique vers le nord Tillabéry, une zone dans laquelle elle se sentira plus en sécurité. Quoi qu’il en soit, le Niger est mal barré et ce n’est pas le souci de ceux qui ont décidé de servir la France et ses intérêts.
Doudou Amadou
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Installation des bases militaires françaises au Niger : Ne faut-il pas craindre que la France ne s’appuie sur le Niger pour déstabiliser le Mali ?
Depuis quelques mois, l’on apprend que toute la horde de soldats français, déclarée persona non grata au Mali et au Burkina Faso, pourrait avoir pour point de chute le Niger qui ouvre à la France, avec une bienveillance étonnante teintée d’une servilité humiliante, ses frontières pour venir déposer dans le pays ses armes et ses hommes, sa logistique et son agenda. Pourquoi, alors qu’elle est rejetée, la France, coûte que coûte, tient à rester, voulant faire croire qu’elle nous aime plus que nous ne nous aimons ? L’Afrique entière ne comprenait pas cette attitude de Niamey pour se faire presque la poubelle de ce que les autres, sur le continent, pouvait refuser. Qu’est-ce vaut cette docilité, de la part de nos autorités, à la France ?
Attention aux relations de bon voisinage…
Il y avait pourtant des raisons de s’inquiéter qu’en offrant son territoire à la France et notamment à la laisser se positionner sur les frontières que le Niger partage justement avec le Mali, notamment dans les zones de Ouallam et d’Inates, il y avait à prendre le risque de paraitre comme le complice d’une France qui voudrait se servir de notre territoire pour soutenir les forces qui se battent contre l’Etat malien et finir ainsi par déstabiliser le Mali et affaiblir un voisin dont la désagrégation ne peut qu’avoir des répercussions graves sur notre propre stabilité. Si une telle option venait à se concrétiser, il va sans dire que le Mali considérera la position nigérienne dans le conflit qui l’oppose à la France et aux terroristes comme une attitude belliciste, une agression même de la part du Niger. Or, une telle escalade ne pourra que rajouter à la tension déjà persistante dans les relations avec le voisin malien qui ne peut tolérer que le Niger, au-delà de ses discours désobligeants, ose cet autre pas, s’allie avec un autre pour vouloir le détruire.
Le Niger ne doit pas servir de base arrière à la France pour « rendre son coup » à un voisin, le Mali pour lequel, on l’a compris, elle garde quelques rancunes. Le Niger a intérêt à préserver ses relations de bon voisinage avec les pays qui l’entourent. Quelles que puissent être ses soumissions à la France, il ne peut et ne doit comploter pour détruire un voisin, la vérité étant que le pays vit plus avec ces voisins qu’avec la France qui ne partage aucune frontière avec le Niger. Restons lucides.
A.S
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Installation des membres du Comité National Ad ‘hoc chargé de la préparation et du suivi des négociations de la Zone de Libre-échange Continentale : Accroître l’autosuffisance économique et favoriser un développement endogène et auto-entretenu
Le ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, M. Sadou Seydou, a présidé hier, dans la salle de réunion de son département ministériel, la cérémonie d’installation des membres du Comité National Ad ’hoc chargé de la préparation et du suivi des négociations de la Zone de Libre-échange Continentale.
Les missions assignées audit comité sont entre autres de mettre en place des sous-comités correspondant aux groupes techniques de travail définis par l'Union Africaine ; identifier les intérêts et les préoccupations de notre pays pendant ce processus de négociation ; faire des recommandations au Gouvernement face aux enjeux et défis liés à la zone de libre-échange continentale (ZLEC); définir les positions nationales de négociation et élaborer des rapports périodiques sur les négociations au niveau de l'Union Africaine.
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Installation des membres du Conseil d’administration du Fonds d’Appui à la Justice (FAJ) : Le ministre de la Justice exhorte les membres du Conseil d’administration du à la réussite de leur mission
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Ikta Abdoulaye Mohamed a procédé hier matin au sein dudit Ministère, à l’installation officielle des membres du Conseil d’administration du Fonds d’Appui à la Justice (FAJ) suivie de l’ouverture de la première session ordinaire dudit Conseil. La cérémonie s’est déroulée en présence des acteurs concernés.
Lors de cette installation, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Ikta Abdoulaye Mohamed a demandé aux membres du Conseil d’administration du Fonds d’Appui à la Justice toute la diligence et l’accompagnement indispensable pour que le nouveau bébé qui vient de naitre puisse grandir rapidement pour faire face aux différents défis. «Ces derniers sont les nôtres car tous les secteurs de la justice ont les yeux braqués sur cet organe dont la mission est de mobiliser les fonds, exécuter les investissements au niveau des juridictions et des établissements pénitentiaires au grand bonheur de notre justice », a-t-il déclaré.
Rappelant la mission des membres du FAJ, le ministre de la Justice a souligné l’importance des dossiers qu’ils auront à discuter. «Les dossiers qui vous ont été transmis sont les fruits d’une réflexion intense, inspirée des exemples d’autres structures similaires ; ils serviront de base à la réflexion. Je sais que tout début est difficile, mais je ne doute point de vos qualités, que les défis seront relevés plus vite que prévu», a-t-il assuré.
Pour le ministre de la Justice, la direction de FAJ, n’a pas droit au répit. «Il vous revient de mettre en place une véritable stratégie d’offensive diplomatique pour puiser du fonds de nos partenaires le nécessaire pour faire face à votre mission». Créé le 16 octobre 2020, le FAJ est un fonds essentiellement destiné au financement de la construction, de la réhabilitation et de l’équipement des juridictions et des établissements pénitentiaires ainsi qu’à l’assistance juridique et judiciaire. La création et l’opérationnalisation de ce fonds est une réponse adaptée et innovante pour accroitre les moyens d’intervention de la justice dans le but d’en améliorer l’accessibilité et l’efficience et asseoir un véritable Etat de droit au Niger.
Mamane Abdoulaye(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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Installation du Comité National de Recensement : Dr Abdou Rabiou appelle les membres à œuvrer pour la réussite du 5ème RGPH
Le ministre du Plan, Dr Abdou Rabiou a procédé le mardi 27 juin 2023 à l’installation officielle des membres du Comité National du 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat. Organe d’orientation et de suivi de la mise en œuvre de décisions définies par le Gouvernement pour la réalisation optimale du 5ème RGPH, ce comité dispose des démembrements régionaux, départementaux et communaux qui regroupent les principaux acteurs de la réussite du recensement. Il est composé de 45 membres et présidé par le Secrétaire général du Ministère du Plan, M. Sadou Bakoye.
Le 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat s’inscrit, selon le ministre du Plan, dans la cadre du programme décennal de recensement des Nations Unies. Il s’inscrit aussi et surtout dans les priorités du Programme de Renaissance acte3 du Président Mohamed Bazoum qui a prévu pour la période 2021-2026 de produire des statistiques désagrégées de qualité, de façon régulière à travers l’INS. Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat fait également partie des piliers de la Stratégie nationale de développement des statistiques (SNDS) 2022-2026 qui vise à répondre au besoin de données de qualité nécessaires pour le suivi et l’évaluation du Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2022-2026 ainsi que des politiques, programmes et projets de développement.
D’après le ministre Abdou Rabiou, le Comité National de Recensement est chargé de valider la méthodologie et les différents outils du 5ème RGPH notamment les questionnaires et manuels ; d’examiner et approuver les programmes de travail présentés par le bureau central de recensement ; de veiller au respect du calendrier général du recensement ; de faire le plaidoyer pour la mobilisation efficiente des ressources nécessaires à l’organisation optimale dudit recensement ; d’examiner et valider le rapport d’analyse des résultats ainsi que le produit de ce recensement notamment, les cartes thématiques, les monographies régionales et le répertoire national des localités.
«Ce 5ème recensement général de la population est la plus importante et la plus coûteuse opération statistique organisée dans notre pays. En plus de son envergure, il se distingue des recensements précédents car, il doit faire face aux défis technologiques et sécuritaires dans certaines localités du Niger», a relevé le ministre du Plan. C’est pourquoi une cellule de veille sécuritaire en soutien au bureau central de recensement a été créée. Il s’agit à travers la création de cette cellule, d’instituer au niveau national un mécanisme de coordination sécuritaire autour de l’organisation de ce 5ème recensement avec un dispositif et un maillage territorial adéquat par des points focaux régionaux, départementaux et communaux. «La mise en place de ce mécanisme constitue un impératif incontournable car, il permettra d’établir une meilleure coordination et une meilleure collaboration entre les FDS et les comités régionaux, départementaux et communaux», a précisé M Abdou Rabiou. Il a en outre invité les membres du comité à œuvrer inlassablement aux côtés du bureau central de recensement pour assurer la réussite de l’opération. Ceci passe entre autres par la mobilisation effective des ressources nécessaires à l’organisation optimale dudit recensement et l’utilisation efficiente de ces ressources, le traitement intelligent de litiges territoriaux dans certaines localités. A cela, il faut ajouter le renforcement de la communication de proximité à travers les chefs traditionnels et les leaders religieux en utilisant efficacement toutes les opportunités offertes par les regroupements réguliers ou ponctuels à travers les activités culturelles, les marchés et même les lieux de culte. La synchronisation des agendas et la mutualisation des ressources avec le recensement général de l’agriculture, du cheptel et de l’environnement ; l’application du principe de l’exhaustivité du dénombrement font aussi partie des conditions pour la réussite de cette opération.
Aïchatou Hamma Wakasso (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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Installation du Conseil Consultatif National de Politique Fiscale : Poursuite des réformes engagées pour une fiscalité de développement
Le ministre des Finances, Dr Ahmat Jidoud a présidé hier matin à Niamey, la cérémonie officielle d’installation du comité ad hoc de politique fiscale. Il s’agit à travers cette rencontre de parvenir à mettre en place une règlementation fiscale, simple, transparente, incitative et équitable pour tous et surtout adaptée aux réalités économiques de notre pays.
Lors de la cérémonie, le ministre des Finances a souligné que la création de ce comité s’inscrit dans le processus de refonte et de simplification de la règlementation fiscale initié depuis fin 2021. Afin d’atteindre cet objectif, a-t-il ajouté, le Ministère des Finances s’est engagé à améliorer le système fiscal à travers une reprise de la législation et la modernisation de l’administration fiscale pour concrétiser la vision des autorités de la 7ème République en vue d’aller d’une fiscalité centrée sur la mobilisation des ressources à une fiscalité de développement, c’est-à-dire qui fait la promotion des actions de développement.
«C’est dire que le souci de simplification de la législation, d’élargissement de l’assiette fiscale et de soutien au secteur privé doivent constituer le fer de lance de cette réforme d’envergure de refonte du système fiscal du pays», a dit le ministre des Finances.
Dans le cadre de cette réforme profonde et structurelle, a ajouté M. Ahmat Jidoud, le Niger bénéficie du soutien et de l’appui de ses partenaires en l’occurrence le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale et l’Union Européenne. «La fiscalité de développement à laquelle aspire notre pays, a-t-il dit, doit être le fruit d’un travail inclusif, profond et de longue haleine qui associe l’ensemble de tous les acteurs et en particulier les acteurs du secteur privé notamment les contribuables ou les clients de l’administration fiscale». C’est de cette volonté qu’est née la décision politique de la mise en place du conseil consultatif national de politique fiscale qui regroupe en son sein des représentants du secteur privé et des administrations publiques.
D’après le ministre Jidoud, ce comité aura essentiellement pour mission de formuler des recommandations, des avis et des propositions en matière de politique fiscale aux autorités du pays pour que les impôts et procédures qui seront issus de cette réforme ambitieuse bénéficient de l’adhésion de tous les acteurs de la fiscalité et au-delà, de toutes les Nigériennes et de tous les Nigériens.
Le ministre des Finances, a enfin saisi cette occasion pour lancer un appel à tous les acteurs de la fiscalité en général et aux membres du conseil consultatif national ad hoc de politique fiscale en particulier pour que les propositions soient fondées sur des principes de neutralité, de certitude, de simplicité, d’efficacité, d’équité et de flexibilité, afin d’une part, de favoriser davantage le développement du secteur privé et d’autre part, de garantir la mobilisation des ressources en particulier les recettes internes.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)
Source : http://lesahel.org/
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Installation progressive de la saison de pluie : Quelles mesures pour faire face aux inondations?
La saison de pluie s’installe progressivement sur l’ensemble du territoire national. Tout comme les précédentes prévisions météorologiques, celles de 2022 annoncent de fortes précipitations un peu partout dans le pays surtout dans les régions du fleuve selon les services compétents. Autrement dit, il faut s’attendre aux conséquences liées aux inondations à l’intérieur tout comme à Niamey et principalement au niveau des localités riveraines du fleuve. Dans ces zones, les riverains sont confrontés chaque année aux phénomènes d’inondations sans que des mesures concrètes soient prises pour donner la chance à ces populations de vivre dignement. En tout cas, les services concernés indiquent clairement que les prévisions saisonnières de cette année sont similaires à celles de 2021 qui ont rappelez-vous, détruit des infrastructures et causer la mort de plusieurs personnes. Ainsi, dans un contexte ou la réduction des risques incombent à tout un chacun et particulièrement au gouvernement, il va falloir prendre urgemment des mesures surtout quand on sait que pendant la saison des pluies, presque toutes les voies de la capitale sont impraticables. Pour ce faire, la ville de Niamey peut déjà songer à des opérations de déguerpissement des populations qui refusent depuis la nuit des temps, de quitter leur lieu d’habitation pour rejoindre le nouveau site que leurs propose le gouvernement. C’est pourtant dans leur intérêt et celui de nous autres soucieux de leur avenir. S’il s’agit d’un déguerpissement temporaire, ces populations peuvent regagner après leurs habitations. Dans le cas contraire, le gouvernement à travers la ville de Niamey doit impérativement déclaré les différentes zones et chantiers inondables en des zones et chantiers purement d'intérêt public. Si cette option est maintenue, le gouvernement doit dans un bref délai, procédé au dédommagement des personnes victimes de cette opération de déguerpissement. Cette solution est non seulement durable mais elle permettra de résoudre le problème à jamais. C’est peut être ça la meilleure solution car toutes les initiatives antérieures ont montré leur limite. C’est le cas notamment du PGRC DU, un projet conçu pour gérer les catastrophes et autres risques liés à notre développement. Souvenons nous encore, du projet de désensablement du lit du fleuve ou encore, celui dédié à la construction des digues toujours dans le lit du fleuve aujourd’hui totalement dégradée, toute chose qui inquiète davantage les populations. La seconde alternative, repose essentiellement sur l’interdiction formelle de toute construction d’habitation en faveur du banco notamment dans les zones cibles. Mais là également, l’état est appelé à mettre la main dans sa poche. De ce fait, il doit indiscutablement subventionné à la fois les coups du ciment, du bois et du fer destinés à la construction. Ces mesures même si elles ne convinrent pas le reste des techniciens du domaine, peuvent faire l’objet d’essai, car c’est en essayant que des solutions surgissent tout d’un coup.
Sanda
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- Catégorie : Société
Institut Pratique de Santé Publique (IPSP) et Institut Africain de Technologie (IAT) : un leadership reconnu et magnifié hors du pays
Le samedi 19 novembre 2022, à l’Hôtel Marriot, sur les Champs Elysées à Paris où se tenait la cérémonie organisée par la Diaspora africaine, deux grandes écoles nigériennes du secteur privé, l’IPSP et l’IAT en l’occurrence, étaient sur le grand podium pour la remise du trophée du Grand Prix des leaders Africains du développement (GPLAD, 2022).
Pour la première grande école, l’IPSP, l’on sait qu’elle est pionnière dans le secteur privé de la formation en santé, avec aujourd’hui un parcours sans faute, une épopée glorieuse qui lui a valu la renommée que l’on sait et qui a conduit près de 16 nationalités à s’y référer pour venir s’y faire former. Quant à l’IAT, l’Institut Africain de Technologie, avec son magnifique parcours de 24 ans, il s’est imposé comme première grande école de formation post-bac dans différentes filières qui en a fait une école de référence qui accueille, au-delà d’inscrits à titre privé, des étudiants officiels que l’Etat confie à l’Institut pour des formations qui se font souvent à l’étranger et qui ne sont pas assurées par les établissements publics d’enseignement supérieur.
Le Niger, à travers ces deux écoles, avait brillé dans le ciel parisien, célébrant l’excellence nigérienne d’entrepreneurs émérites de la formation professionnelle dans le pays. C’est leur sérieux, leur expérience développée et avérée dans le secteur qui leur a valu la distinction et la crédibilité qui honorent leur parcours et qui leur valent aujourd’hui la renommée internationale couronnée à Paris, par la Diaspora africaine.
À l’occasion de la cérémonie de remise des trophées, M. Abdoulaye Sanda Maiga, Président Directeur Général de l’IPSP, à travers l’Institut dont il est le fondateur, et M. Hamidou Hamadou, Fondateur et Directeur Général de l’IAT, ont reçu à l’Hôtel Marriot, sur les boulevards des Champs Elysées les distinctions qui couronnent leur leadership, et au-delà, le sérieux nigérien. Du reste, ces deux instituts, ont toujours été primés à l’international, notamment en Afrique, en Europe et en Amérique mais aussi au Niger où leur mérite est reconnu depuis qu’ils recevaient leurs premières accréditations de grandes écoles et universités publiques et privées.
L’excellence nigérienne, déborde de nos frontières, brillant de son soleil, dans le splendide ciel des gloires africaines. Et c’est le Niger qui gagne !
Aïssa Altiné (Nigerdiaspora)

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- Catégorie : Education
Insuffisance de la fourniture électrique au Niger : Le courant ne passe pas et le directeur général, Khalid, reste indétrônable !
Visiblement, le cas insolite de l’actuel Directeur Général de la Société Nigérienne d’Electricité (NIGELEC), Allassane Khalid, en poste depuis une douzaine d’années (depuis 2011), est un cas sui generis dans l’occupation des fonctions managériales au Niger ! Même les mandats électifs sont limités dans le temps ! Mais, pour le cas spécifique du DG Khalid, l’on ne trouve plus dans le champ du rationnel, du tolérable, mais bien dans le mépris affiché par le régime de la renaissance à l’endroit même de tous ses cadres compétents qu’il aura fini de frustrer en maintenant à ce poste une personne qui avouait son incapacité à rendre la fourniture en énergique électrique continue sur tout le réseau national, lors d’une sortie médiatique qui ne sera pas restée comme à mettre à son actif. On était dans une vie antérieure, plus précisément sous la renaissance Acte I et II d’Issoufou Mahamadou, lorsque le DG de la NIGELEC s’était laissé à cette fatalité divine, en déclarant que « Même un pays comme l’Allemagne ne peut régler les difficultés actuelles du Niger en matière de fourniture électrique » ! Quel aveu d’incapacité, quant on sait en tout et pour tout les besoins actuels du Niger dans ce domaine, qui ne sont pas hors de portée du pays, pourvu qu’il existe une volonté politique au plus haut sommet de l’Etat, et non ces sempiternelles solutions de replâtrage d’une vision court-termiste des choses. Voyez-vous, la question énergétique, dans son ensemble, est un enjeu national qui nécessite une conception et un plan d’exécution qui dépassent largement les compétences directionnelles d’un DG inamovible, devenu le symptôme d’une gouvernance sans gouvernail, sans cap. En réalité, tout ce que pourrait retenir un tel personnage à ce poste, ce serait certainement le côté vache laitière d’une société qui génère quand plus de deux (200) milliards de marchés publics ou contrats publics, par an. Ces marchés sont extrêmement juteux et servent souvent à enrichir un clan politique donné. Lui-même le DG Khalid n’en est pas malheureux, en voyant, par exemple, le château construit sur ses terres natales (Bonkoukou) où un certain Issoufou Mahamadou, candidat du PNDS/Tarayya, avait séjourné, à l’occasion d’un passage vers Fillingué. Comme on le voit, Allassane Khalid, celui que l’on surnomme le ‘’Toro’’ de la NIGELEC est indéboulonnable, malgré la persistance des problèmes rencontrés par sa Boîte. Son cas personnel dépasse même les mandats présidentiels pour aller défier, peut-être, la temporalité !
Triste Niger contemporain victime d’une conception rentière de la politique !
Aliou Badara
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- Catégorie : Société
Insuffisance des espaces sportifs dans les quartiers de Niamey
Avec une population estimée à plus d’un million et demi d’habitants, la ville de Niamey, capitale de Niger, connait un rapide développement urbain. La ville a considérablement grandi, donnant naissance à plusieurs quartiers périphériques. Aujourd’hui, la ville fait face à un sérieux problème d’aménagement. Si dans la conception de tous ces quartiers, tous les espaces sociaux, notamment ceux de loisirs et de sports, ont été prévus, ce n’est pas le cas pour leur aménagement. En effet, on se rend aisement à l’évidence que les espaces réservés pour les loisirs et les sports ont tous simplement disparu : ont-ils été morcelés ou vendus ? La question reste posées. Ce qui est sûr, il est difficile de trouver des lieux de sports et de loisirs dans tous les quartiers de la ville de Niamey. Aujourd’hui, se distraire, les jeunes et les enfants utilisent des terrains improvisés voire inapropriés notamment les rues et les cours de certaines écoles. Mais pour donner un cadre de rencontres aux jeunes, des parcs publics et privés ont été créés.
Exposés à des risques énormes les jeunes et les enfants de certains quartiers périphériques de Niamey, faute d’alternative, transforment la rue en terrain de sport ou pour d’autres jeux et loisirs bien que «la rue n’est pas un lieu de jeux pour enfant et pour les jeunes. Nous avons bien voulu avoir des espaces sécurisés où chaque après-midi les jeunes du quartier peuvent se retrouver pour se distraire, jouer et/ou suivre les autres jouer. Malheureusement, tout a été morcelé. La conséquence c’est nous les jeunes qui la subissons», déplore le jeune Abdoulaye Issoufou du quartier Gaweye dans la commune 5 de Niamey.
Certains jeunes se contentent des cours d’écoles pour s’offrir, chaque après-midi, des cadres pour jouer au football. Le cas le plus illustratif c’est au niveau de la grande rue entre les écoles Gawaye 1 et 2 et dans l’enceinte de ces écoles où chaque après-midi, les jeunes et les enfants du quartier, partagent le peu d’espace disponible.
Cette problématique d’insuffisance voire de manque d’espace pour jeux dans les quartiers affecte aujourd’hui les écoles. La Cour du CES rive droite 1 et 2 (ex CEG 9), servait autrefois de cadre pour les jeunes de Gawaye, de Banga Bana et de Karadjé, pour les jeux. En effet, plusieurs types de sports se pratiquaient par les jeunes notamment les arts martiaux, le football, le handball, le volleyball et le basketball. Aujourd’hui, cet espace est très restreint pour suffire à tout ce beau monde.
Ce problème d’espace de jeux affecte aussi les établissements scolaires dans le cadre des activités d’Education physique et sportive (EPS). Des terrains scolaires occupés par quelques élèves auparavant, sont partagés aujourd’hui par plusieurs écoles. C’est le cas toujours du CES Rive droite dont le terrain sert aujourd’hui de terrain d’EPS pour les deux CES rive droite 1 et 2, école Nodou, école Aimé-César, école Mossi et plusieurs autres établissements proches. C’est aussi le cas du terrain musulman de Niamey que plusieurs établissements utilisent pour les activités d’EPS.
Dans certains quartiers, les jeunes attendent la nuit pour jouer dans la rue afin d’éviter les risques d’accident de circulation. Le dimanche dernier, aux environs de 22h, nous avons suivi un groupe de jeunes au quartier Gawaye. Un de ces jeunes explique pourquoi ils choisissent cette heure pour jouer au football. «Les soirs les terrains des écoles sont pleins. Il y’a beaucoup de risque quand tous on se retrouve pour jouer. On a connu plusieurs cas d’incident entre les jeunes à cause de l’espace, parc que il y’a des lieux que certains considèrent comme leur propriété et que personne d’autre ne doit utiliser. C’est pourquoi, pour éviter trop de problèmes entre nous jeunes, mais aussi pour éviter les risques d’accidents, parce que la journée il y’a de la circulation, nous avons préféré jouer la nuit sur la rue. Nous profitons de la lumière des lampadaires pour jouer», a expliqué le jeune Souleymane.
Pour répondre à cette préoccupation, la Ville de Niamey en collaboration avec certains partenaires a, dans le cadre du programme Niamey N’yala, construit des terrains modernes à plusieurs endroits de la ville. C’est le cas des terrains de maracana au rond-point des martyrs et à la rive droite le long du mur de l’AGRIMET, bien sécurisés qui ont été construits. Mais là aussi, le problème d’accès à ces infrastructures par les jeunes se pose. Certes ces espaces ont été aménagés pour le public mais l’accès est payant. Ce qui ne donne pas la possibilité à ces jeunes de profiter de telles infrastructures. «Le mieux pour nous c’est d’aménager des complexes et autres espaces publics dans les quartiers. Il faut donner plus d’occasion à ces jeunes pour la distraction et le loisir. La rue n’est pas un lieu de sport, quel qu’en soit le moment. Mais nous sommes contraints de l’utiliser parce que nous n’avons pas d’autres solutions», a ajouté le jeune Souleymane.
En ce qui concerne le loisir, il faut aussi reconnaitre les efforts fournis par la ville et certaines personnes pour avoir construit des parcs publics aux profits des jeunes. Les parcs sont des espaces qui offrent aux jeunes, surtout les enfants des cadres agréables pour jouer, s’adonner aux sports et aux autres activités de détente. A Niamey, il existe divers espaces dédiés aux loisirs dont entre autres le Parc d’agrément de Koira Kano, le Parc d’agrément de Cité Fayçal, le Parc d’agrément du Nouveau marché, le Parc de l’Amitié Nigéro-Turque , le Jardin public de la Présidence, le Place Monteil, la Place Col Anatoub, le Parc du Rond-point Rive droite, la place de l’ancien petit marché, etc.
Ali Maman
21 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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- Catégorie : Sport
Intégration régionale : La CEDEAO se penche à Niamey sur 2 textes importants pour le futur de l’institution et de ses pays membres
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) organise, depuis hier matin à Niamey, un atelier régional sur l’élaboration de sa stratégie régionale d’hydrogène vert, ainsi que ses plans d’actions 2023-2030 et 2031-2050. La cérémonie officielle d’ouverture des travaux de l’atelier régional a été présidée par M. Balla Mahaman Rabiou, Secrétaire Général du ministère de l’Energie et des énergies renouvelables.
Pour le SG du ministère de l’Energie et des énergies renouvelables, cette initiative qui intervient 2 semaines après l’adoption de la politique régionale d’hydrogène vert, augure de belles perspectives pour la région Ouest africaine. M. Balla Maman Rabiou devait par la suite souligner que le Niger dispose d’un fort potentiel en énergies renouvelables très favorable au développement et à la promotion de l’hydrogène vert. « Les différents acteurs du domaine au niveau national restent à votre disposition pour partager leurs expériences » a-t-il dit aux participants. Le Secrétaire général du ministère de l’Energie et des énergies renouvelables a convié les participants à la 8ème édition du Forum sur l’Energie Durable de la CEDEAO (ESEF 2023) qui aura lieu du 12 au 13 Octobre 2023 à Praia au Cap Vert sur le thème « Renforcer l’énergie durable dans la région de la CEDEAO ». Il a précisé que ce forum sera placé sous le signe de la promotion de l’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest. M. Balla Mahaman Rabiou a également invité les participants à la conférence internationale sur l’Energie Solaire (CIES-Niamey 2023), un autre événement prévu en début Octobre 2023.
L’ouverture de ces travaux a également servi de cadre pour le directeur du centre régional des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la CEDEAO, M. Sempore Francis, et au coordonnateur du projet énergies renouvelables et hydrogène vert, Dr. Korgo Bruno, de souligner l’importance de l’hydrogène vert pour les pays de la CEDEAO. On note que la politique de la CEDEAO vise à atteindre une production régionale d’au moins 0,5 million de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2030 et d’au moins 10 millions de tonnes d’ici 2050. Pour l’objectif à court terme de 0,5 million de tonnes, près de 4 à 5 GW de capacité d’électrolyse sont nécessaires avec un besoin d’investissement cumulé de 3 à 5 milliards de Dollars US, avec des revenus annuels attendus de près de 1,25 milliards de dollars US d’ici 2030.
L’hydrogène vert est reconnu comme une source d’énergie capable de dé-carboniser les secteurs de l’industrie, des transports, de l’agriculture et de l’électricité. C’est pourquoi il a fait l’objet d’un intérêt croissant de la part de la communauté internationale au cours des dernières années. La demande mondiale d’hydrogène vert est en plein essor et de nombreux pays ont mis en place des politiques et des stratégies spécifiques pour la production et l’utilisation massive d’hydrogène propre dans les décennies à venir. Le potentiel d’énergies renouvelables de la CEDEAO est suffisant pour une production compétitive d’hydrogène vert dans le monde. On estime que, dans le scénario le plus optimiste, la région peut produire environ 35 % du potentiel total de production d’hydrogène à un coût inférieur à 1,5 USD par kg d’hydrogène au cours des prochaines années.
En mars 2023, les ministres de l’énergie de la CEDEAO ont adopté le Cadre stratégique et politique de l’hydrogène vert de la CEDEAO qui vise à exploiter le potentiel et à positionner la région comme l’un des producteurs et fournisseurs les plus compétitifs d’hydrogène vert et de ses dérivés, tout en tenant compte de la croissance socio-économique et du développement durable de tous les États membres. L’adoption du règlement relatif au cadre stratégique et politique de la CEDEAO en matière d’hydrogène vert devrait figurer à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil des ministres de la CEDEAO. Pour traduire cette politique en actions concrètes au niveau régional et dans les pays membres, une stratégie régionale et des plans d’actions connexes sont en cours d’élaboration.
Rahila Tagou (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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- Catégorie : Politique
Interdiction d'exportation de céréales de base au Niger : Le ministère du commerce protège le marché national
Dans un communiqué officiel publié le 21 juillet 2023, le Ministère nigérien du commerce a annoncé une décision majeure visant à préserver l'approvisionnement régulier du marché national. En effet, certaines céréales de base, dont le mil, le riz paddy et le riz blanchi, seront désormais interdites à l'exportation jusqu'à nouvel ordre.
Cette mesure drastique vise à garantir la disponibilité adéquate de ces céréales essentielles sur le marché intérieur, face à la demande croissante et aux défis logistiques. Le Ministère du Commerce a souligné l'importance de préserver la stabilité de l'approvisionnement alimentaire interne, pour répondre aux besoins des citoyens nigériens.
Pour faire respecter cette interdiction, les autorités ont conféré des pouvoirs spéciaux aux agents du Ministère du Commerce, des douanes, ainsi qu'aux forces de défense et de sécurité. Tous ces acteurs sont désormais habilités à constater et à réprimer toute infraction aux dispositions de cet arrêté, conformément aux lois en vigueur.
Le communiqué officiel a également abrogé toutes les dispositions antérieures qui pourraient être en contradiction avec cette mesure cruciale pour la sécurité alimentaire du pays. Dans un souci de mise en œuvre efficace, les Secrétaires Généraux des Ministères du Commerce, des Finances, de l'Intérieur et de la Décentralisation, ainsi que de la Défense Nationale, ont été chargés individuellement de superviser et d'appliquer cet arrêté.
Cette décision gouvernementale, bien que radicale, témoigne de l'engagement du Niger à protéger son marché national en période de défis alimentaires. Alors que le pays continue de faire face à des enjeux logistiques et économiques, cette interdiction d'exportation de céréales de base est perçue comme une mesure essentielle pour préserver la sécurité alimentaire et le bien-être de la population.
(Nigerdiaspora)
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- Catégorie : Economie
Interdiction d’un meeting d’accueil à Malbaza : Ousmane Idi Ango, traité déjà comme un opposant par ses amis du PNDS
Pour le retour au bercail d’Ousmane Idi Ango, récemment démissionnaire du Pnds Tarayya, ses partisans ont eu l’idée d’organiser un grand meeting d’accueil et de soutien au stade municipal de Malbaza, aujourd’hui, mercredi 2 septembre 2020. Une occasion qui, selon des sources crédibles, devrait être saisie pour demander à toutes les structures Pnds de la région de Tahoua de récuser la candidature de Mohamed Bazoum. Mal leur en a pris. Dans une lettre datée du 1er septembre 2020 et adressée aux initiateurs de la manifestation, avec ampliations au Gouverneur de Tahoua, à la Préfecture de Malbaza, à la police, à la Garde nationale et à la Gendarmerie locales, le maire de Malbaza, qui a pourtant donné son accord le 31 août 2020, a informé le Comité d’accueil de l’interdiction formelle de la manifestation. Pire, selon des sources crédibles, son accueil n’est autorisé que pour deux véhicules. Pas plus. Ousmane Idi Ango est-il considéré déjà comme un opposant par la direction du Pnds Tarayya et traité comme tel ?
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Interdiction de Kabou-Kabou et les Adedeta par le conseil de ville : bon ou mauvaise pour la population de Niamey ?
Parmi les décisions prises tout récemment par le Président du Conseil de ville de Niamey, une d’entre elles a largement attiré notre attention. Il s’agit notamment de l’interdiction de certains engins de transport des personnes, en l’occurrence les taimotos Kabou-Kabou et les Adedeta (Taximotos aussi mais d’un autre style venu de l’Inde).
Certes cette décision tombée sans sommation va faire beaucoup de malheureux. Il s’agit notamment des pères de famille qui entretiennent leur progéniture avec le fruit de ces activités. Au fait le chômage d’un père de famille est toujours lourd de conséquences. Surtout en ces temps où les parents ont en charge la scolarité de leurs enfants avec des prix que l’état a eu du mal à réviser à la baisse. Que dire des autres charges qui confèrent toute sa responsabilité à un chef de famille. Gageons que les femmes reconnues arrogantes en ce genre de situation ne remuent le couteau dans la plaie pour provoquer des malentendus et des remous au sein des foyers. Outre ces conséquences pour lesquelles rien n’ été prévu comme mesures d’accompagnement, la décision du président du Conseil de ville de Niamey nous parait tout à fait légitime et même salutaire tant pour les autorités que pour les citoyens.
Pour bien mesurer les bien-fondés de ces décisions, il faut connaitre ou s’informer sur les villes où ces genres de moyens de transport sont à l’oeuvre. Que ce soient à Dosso, Maradi, Konni, Zinder, Agadez…, ces moyens de transports sont partie- prenante de toute formes de vols, de crimes ou de toutes autres situations désobligeantes. Que dire de la prostitution que se développe à grande échelle avec des Adedeta devenus des cases de passe. Bien couverts avec des rideaux chatoyants, les Adedeta que vous retrouvés souvent garés à un coin discret ne sont guère innocents. Il s’agit pour la pratique de deux amoureux volages ou clandestins qui se livrent au libertinage sans aucune décence.
Pour les motos Kabou-Kabou, ils ont fait monter d’un cran l’insécurité dans les villes. Les premières victimes en régions sont les jeunes enseignantes qui font la navette entre leur lieu de service et la ville où elles habitent. Plusieurs d’entre elles ont été tout simplement dépouillées ou victimes d’abus sexuels par des « in kabou-kabou ».
A toutes ces tares, il faut ajouter la mauvaise conduite. En effet la plupart des personnes qui les conduisent officient sans permis de conduire. On les voit conduire à des vitesses vertigineuses dans des artères les plus réduites des cités. Ces motos peuvent surgir à tout moment, à tout instant, de n’importe où. Ces engins sont aujourd’hui la cause de graves accidents.
Ceci dit, il faut saluer à sa juste valeur la décision d’Oumarou Dogari. Gageons que les uns et les autres comprennent son bienfondé et qu’ils s’y plient.
Adam
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- Catégorie : Société
Interdiction de la manifestation de la société civile à Niamey : La manoeuvre inintelligente des Guristes

La manifestation projetée par les organisations de la société civile n’a finalement pas eu lieu hier dimanche à Niamey. Elle a été interdite par les tenants du pouvoir. Cette interdite s’est faite au moyen d’une manoeuvre dépourvue de toute intelligence.
Quelques heures avant de signer l’arrêté interdisant la manifestation de la société civile, le président du Conseil de la Ville de Niamey, Oumarou Moumouni Dogari, devenu désormais l’homme à tout faire du pouvoir pour s’accrocher à son fauteuil, a signé un autre arrêté interdisant une manifestation que le principal parti au pouvoir s’apprêtait à organiser pour célébrer son anniversaire. Tout le monde a vite compris la manoeuvre car sans l’aval des responsables du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (Pnds- Tarayya), visiblement apeurés par ce qui se passe dans certains pays de la sous-région, lui Oumarou Moumouni Dogari, militant de leur bête noire qu’est le Mouvement démocratique pour une fédération (MODEN-FA/ LUMANA-AFRICA), n’osera jamais – même avec du piment dans les yeux – d’apposer sa signature sous un arrêté interdisant leur manifestation. Nombreux sont les Nigériens qui ont éclaté de rire en voyant cet arrêté du Maire de Niamey interdisant la manifestation du Pnds-Tarayya. Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est à coeur joie que les militants du même Pnds-Tarayya ont partagé le document sur les réseaux sociaux, comme on cherchait à démontrer à la communauté internationale que même une manifestation du parti au pouvoir a été interdite à plus forte raison celle de la société civile. Avec les interdictions répétitives des manifestations, les guristes au pouvoir donnent une autre preuve aux Nigériens et au monde entier qu’ils sont tout le contraire de ce qu’ils disaient être quand ils étaient à l’opposition. Alors qu’ils se faisaient passés comme les plus attachés au respect de la démocratie, leur séjour au pouvoir a démontré que même les régimes militaires que le Niger a connus n’ont pas malmené les principes élémentaires comme ils l’ont fait depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir en 2011. En plus d’embrigader toutes les institutions républicaines, ils se sont investis à briser les partis politiques de l’opposition, les organisations syndicales et de la société civile, ainsi que les médias de la presse privée. Alors qu’ils ont toujours critiqué l’organisation des élections organisées par les précédents régimes, allant jusqu’à qualifier celles de 1996 et 1997 de «hold-up» électoral et nier toute légitimité aux institutions qui en étaient issues, eux ont organisé des élections que les Nigériens et les observateurs internationaux honnêtes s’accordent à considérer comme les plus manipulées de l’histoire électorale du Niger, avec le maintien en prison d’un candidat qualifié au second tour de la présidentielle en 2016 et des scores à la soviétique pour le candidat du pouvoir en 2021. Alors qu’ils se faisaient passer comme les plus intègres et les moins intéressés par l’argent parmi les acteurs politiques nigériens, quand ils étaient dans l’opposition, les guristes ont donné la preuve, au cours de leur séjour au pouvoir, qu’ils sont très liés à l’argent et à l’accumulation des richesses. Beaucoup parmi eux sont devenus des multimillionnaires ou même des multimillionnaires, souvent à travers des malversations, de la corruption des détournements des deniers publics. Presque tous les sondages et les toutes les études menés par des organisations nationales ou in ternationales ont démontré que la corruption n’a jamais atteint un seuil inquiétant que ces dix dernières années où le Pnds-Tarayya gère le pays. Des trafics de drogues et de tous genres se sont développés, faisant du Niger un des pays où la drogue circule de manière régulière. Alors qu’ils accusaient leurs prédécesseurs d’être des simples «valets locaux de l’impérialisme», les guristes au pouvoir se sont révélés être les meilleurs amis des pays occidentaux à qui ils ont grandement ouvert les frontières du pays pour venir y installer des bases militaires et dresser des barrières aux jeunes migrants africains. C’est sous le régime du Pnds-Tarayya qu’un ministre de la République du Niger peut ignorer les principes élémentaires de la diplomatie et de la souveraineté pour s’attaquer ouvertement aux dirigeants d’un pays voisin pour faire plaisir à la France colonisatrice.
Salifou Hamidou
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Interdiction de la manifestation du M62 : Les faucons du régime reprennent le dessus sur les colombes !
C’est dans l’air du temps, ces organisations de la société civile qui essaiment, aujourd’hui, en Afrique subsaharienne, anti-occidentales et anti-impérialistes à mort, qui rêvent de l’avènement d’un ordre international plus juste et plus égalitaire. Dans certains pays de la région, elles ont largement ouvert la voie à la remise en cause de l’ordre constitutionnel qu’ils trouvaient illégitime et miné par la corruption généralisée et le clientélisme politique. C’était déjà le cas de l’organisation de la société civile malienne, dénommée Mouvement (M5), ayant constitué de prélude à l’irruption de l’Armée sur la scène politique nationale de ce pays. Pareil au ‘’Pays des hommes intègres’’, le Burkina-Faso, avec le renversement du régime politique démocratiquement installé de Jean-Marc Christian Kabore ! En fait, ces mouvements civils trouvent leur terrain de prédilection dans la géopolitique mondiale, pour ne pas dire le chaos géopolitique actuel de la planète, dominé par de multiples enjeux et défis, à la fois sécuritaires, stratégiques, économiques, sociaux, environnementaux ou autres. Ces organisations de la société civile de ces pays, aux équilibres géostratégiques et économiques très fragiles, profitent largement de ces situations de désordre mondial pour tenter d’influer sur le cours des choses dans leurs pays respectifs. Au Niger, de nos jours, après les mouvements ‘’Sauvons le Niger’’, ‘’Débout Niger’’, ‘’ONG Gandin Beyra’’ ou autres, un nouveau rassemblement citoyen est apparu, appelé ‘’Mouvement 62’’, né à la veille de la commémoration du soixante-deuxième anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Niger, afin de protester contre le redéploiement de la Force Barkhane au Niger après son départ du Mali. Pour l’instant, l’on n’en sait pas grand-chose sur ce mouvement, à part la sensibilité patriotique et la fibre nationaliste qui sous-tendent son action, qui le fait passer pour un mouvement révolutionnaire, insurrectionnel, parfois. En moins de trois mois d’existence, il aura réussi l’exploit d’arracher l’autorisation de la seule manifestation citoyenne pacifique depuis près d’une décennie, au Niger. En effet, curieusement, on ne sait quelle mouche aurait piqué le régime de la renaissance Acte III pour autoriser une manifestation publique, de la part d’un pouvoir politique qui s’origine d’un système politique profondément liberticide installé par Issoufou Mahamadou et son clan politique ? Il est vrai, Mohamed Bazoum est, quelque fois, imprévisible et c’est justement c’est ce côté qui inquiète le plus la galaxie ‘’Guri’’. Pourquoi diable avait-il donné le feu vert à cette manif du M 62, dans un moment pareil, dans un contexte particulier de vives tensions nationales, régionales, continentales et internationales ? Pire, de New York où ilse trouvait au moment de la manif, à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle des Nations-Unies, il s’était réfugié, comme d’habitude, dans son déni des réalités. Sinon, il fallait seulement être, soit un aveugle, soit porter des lunettes en bois, soit, être simplement de mauvaise foi lamentable pour déclarer que ladite manif n’avait drainé que quelques individus, au mépris, sans doute des images vraies des télévisions privées présentes sur place !
Par contre, dans l’opinion publique nationale, cette sortie citoyenne avait été bien accueillie, car, elle devrait préfigurer de meilleurs lendemains pour le droit de manifestation dans le pays. Cette autorisation devait signifier, pour les uns et pour les autres, un virage, un tournant important pour la liberté d’expression au Niger, mise à rude épreuve par le régime de la renaissance en ses Acte I et II. Cependant, il n’était rien de tout cela, c’était tout simplement, probablement, un moment d’égarement pour Bazoum que les faucons du régime, à savoir Issoufou Mahamadou et ses affidés, ont vite rattrapé en réussissant à contraindre et à forcer le régime de Bazoum à revenir à la ligne dure du parti rose en matière de gestion des libertés publiques comme le droit de manifestation. Comme on le sait, la doctrine du PNDS/Tarayya dans ce domaine est simple, c’est l’interdiction de la manifestation sur la base de motifs fallacieux et ridicules, au mieux des cas ; au pire des cas, c’est la répression sauvage qui s’abattra sur les récalcitrants qui refuseraient d’obtempérer aux décisions administratives et judiciaires prises dans ce sens. Pour comprendre la frilosité actuelle du parti rose face aux manifestations pacifiques, il faudrait admettre le proverbe Djerma qui enseigne que « l’assassin n’aime point le couteau », car il en connaît, certainement, le grand danger. En effet, Issoufou Mahamadou et ses partisans furent les plus grands manifestants politiques de l’Histoire du Niger contemporain, car, à l’origine, c’était un parti contestataire, agitateur, animé de revanchards pseudo-intellectuels qui prétendaient défendre des valeurs de Gauche, d’une gauche progressiste, mais qui, en réalité, n’étaient que d’imposteurs politiques que leur exercice du pouvoir aura permis de mettre au grand jour.
Le PNDS/Tarayya aura été de toutes les périodes troubles de l’histoire politique du Niger de ces trente dernières années. Que ce soit dans la revendication de la Conférence Nationale de juillet 91, ou avant, du combat pour le multipartisme, en avril 90 ; que ce soit pendant la période de la première transition politique de septembre 91 ; ou encore pendant la Troisième, la Quatrième, la Cinquième et la Sixième République, à toutes ces époques, le parti rose aura été un acteur de premier plan dans la survenance des événements politiques ayant marqué la vie de la nation nigérienne. La composition sociologique de ce parti lui conférait un avantage stratégique sur les autres formations politiques de la même époque, à savoir une discipline de fer et une grande capacité à s’adapter à toute nouvelle situation. Sans base populaire, au départ, formé seulement d’une partie de la couche lettrée du pays (enseignants, infirmiers, enseignants du supérieur), le PNDS/Tarayya n’avait guère réussi à convaincre les grands commis de l’Etat, c’est-à-dire ceux qui étaient en charge de la gestion politique et administrative du pays, qui étaient restés, plutôt, pour la plupart d’entre eux, fidèles au MNSD/Nassara, l’ancien parti-Etat. Aujourd’hui, la pratique du pouvoir aura démenti le vieux mythe de ‘’parti du illimi’’ (parti de l’intelligence) que l’on attribuait au parti d’Issoufou Mahamadou et de ses camarades, car jamais la médiocrité n’avait connu pareille promotion. Le Niger de la renaissance n’a que foutre des compétences, l’essentiel étant seulement d’être des siens, de partager les mêmes égarements politiques et de rester unis et solidaires même devant l’injustice.
Le PNDS/Tarayya sait donc, pertinemment, ce qu’il fait, en interdisant, systématiquement, les manifestations publiques pacifiques, le chemin alambiqué par lequel il était passé, naguère, pour conquérir le pouvoir suprême. Même quand la situation sociopolitique de la sous/région ne connaissait pas une telle fragilité, le régime de la renaissance ne s’était pas hasardé à autoriser ce genre de manifestation publique, car chez les ‘’Guriste’’, c’est le principe du risque zéro qui est de règle. Pourquoi, alors, ferait-il ce qu’il avait toujours refusé de faire ou de ne faire seulement qu’à sa façon ? Ce serait, sans doute, suicidaire pour lui, conscient de son impopularité actuelle et craignant l’effet boule de neige des situations politiques prévalant dans certains pays voisins, car, en règle générale, les peuples suivent le même destin, mais chacun à son rythme sans doute ! Les faucons du régime de la renaissance reprennent, progressivement, le dessus sur les colombes du parti, peut-être trop naïves et angéliques pour croire que l’on peut faire du neuf avec du vieux. Quelle incrédulité politique ! Ils réinvestissent ainsi, petit à petit, tous les terrains desquels l’on avait pensé les chasser. « Chasser le naturel, il revient toujours au galop’’, professe un proverbe français, car c’est dans l’ADN même du PNDS/Tarayya de ne pas être un fervent adepte de la liberté de manifestation, puisque son dessein ultime réside dans le maintien du peuple dans l’obscurantisme le plus total afin de se livrer à son dada favori de dictature politique. C’est très regrettable de la part d’un parti politique qui prétendait avoir grandi dans la libre expression démocratique dont, il est, hélas, le premier fossoyeur !
Omarou Moustapha
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Interdiction de toute forme de violence dans le domaine universitaire : Un arrêté rectoral sujet à polémiques
Le 16 mars 2018, le Recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey a pris un arrêté portant interdiction de toute forme de violence dans le domaine universitaire. Au sein de l’opinion, cet arrêté est vivement critiqué.
Ce n’est pas tant l’intitulé de l’arrêté qui fait l’objet de vives critiques. « On ne peut pas ne pas saluer toute formule pouvant mettre fin à la violence dans le domaine universitaire », apprécie un syndicaliste qui dit avoir applaudi l’intitulé de l’arrêté rectoral du 16 mars 2018, mais, poursuit-il, « certaines dispositions sont liberticides ». Aussi, souhaite-t-il que le Recteur mette de l’eau dans son vin. En effet, ils sont nombreux à critiquer les dispositions de l’article 3 de l’arrêté. Que disent exactement lesdites dispositions ? L’article 3 dispose : « Encourt une sanction disciplinaire, tout individu ou groupe d’individus qui organise des réunions, rencontres, assemblées ou tout autre regroupement sans. autorisation écrite et préalable au chef d’établissement ou de service ». Fautil entendre par là que l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey (l’UENUN) ne peut organiser ses assemblées générales à la place Amadou Boubacar sans autorisation ? La cité universitaire relève de la compétence de quel chef de service de l’Université ? Du responsable du Centre National des Œuvres Universitaires, disent les uns, tandis que pour les autres, la mythique place Amadou Boubacar, qui abrite la plus part des assemblées générales de l’UEN, ne peut être concernée par la mesure. L’un dans l’autre, estime-t-on les dispositions de l’article 3 vont à l’encontre des dispositions de la Constitution qui garantit la liberté de manifester. A ce sujet les débats font rage. Les pour et les contre se télescopent. Car si la Constitution garantit la liberté de manifester, cette liberté est encadrée par les textes, rétorque-t-on.
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Interdiction de vente d’essence dans la région de Tillabéry
Par message radio n°223 du 22 décembre 2021, le gouverneur de la région de Tillabéry instruit les préfets dès réception du message de procéder à la fermeture immédiate des stations de services d’essence de certaines localités. Une décision intervenue dans une période dite de contre saison. Période dans laquelle, l’irrigation ne pourrait se faire sans pompage d’eau avec des motos pompes. Cela veut dire que, la fermeture des stations d’essence constitue un coup dur pour les producteurs qui, à travers les cultures de contre saison, cherchent à surmonter le déficit alimentaire suite à la mauvaise campagne agricole. Aujourd’hui, l’interdiction de la vente d’essence dans certaines zones de la région de Tillabéry vient compliquer la situation aux producteurs qui voient leur espoir s’envoler. Sans perspective, ils assistent impuissamment à l’installation d’une sécheresse causée par la décision du gouverneur. Du reste, toutes les cultures irriguées sont en train, aujourd’hui, de flétrir faute de carburant pour l’arrosage. La situation est déplorable dans beaucoup de zones de la région de Tillabéry. Des milliers d’hectares de cultures sont menacés. Une situation qui s’ajoute à la famine qui menace dans la région de Tillabéry avec la campagne agricole qui n’a pas répondu aux attentes des populations. Avec cette situation, une catastrophe alimentaire s’annonce dans la région de Tillabéry. C’est pourquoi, des élus locaux des zones menacées se mobilisent pour demander aux autorités compétentes d’alléger la mesure pour que les cultures puissent être sauvées. Ils en appellent aux sens de responsabilité des plus hautes autorités pour éviter le pire dans certaines zones de Tillabéry. Beaucoup de producteurs se trouvent dans une détresse totale au risque de se résigner. En plus de l’insécurité qui endeuille et fait déplacer les populations, l’interdiction de vente d’essence du fait de cette insécurité plonge davantage les populations dans une détresse totale. Vivement alors que des réflexions soient menées avant que le pire ne s’installe. On peut assurer la sécurité des citoyens sans les affamer.
A.S
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Interdiction systématique des manifestations de la société civile et refus de ne rien céder à l’opposition : Issoufou se met tous les Nigériens sur le dos et fait échouer son candidat aux présidentielles avant même le 27 décembre 2020...
Dans le déni de démocratie et la persécution que les partis d’Opposition et souvent des alliés ont subis, des Nigériens n’avaient de choix que de se battre et ils avaient connu la répression barbare, la prison, la stigmatisation, le bannissement. Qui ne peut pas se rappeler ces moments de grandes tensions politiques faits d’une rare violence policière qui s’abattait sur les opposants, les journalistes, les acteurs de la société civile ? Mais, ils n’abandonnèrent pas, ils ne fléchirent pas, et dans la souffrance de la persécution, ils luttèrent, dignes.
Pendant des moments après ces empoignades, l’accalmie revint, précaire, non sans être le signe d’une paix des coeurs, car pour longtemps, ces coeurs devraient être remplis de venin, de haine, les uns pour les autres. On se rappelle d’ailleurs qu’une jeunesse était engagée, furieuse pour se battre, mais les leaders pacifistes, pouvaient contenir tant de colères débordantes, demandant aux uns et aux autres de se surpasser pour donner des chances à la paix. Malheureusement pour le pays, les socialistes se montrent inflexibles à refuser d’aller dans l’élan de paix pour civiliser des relations politiques qui se durcissent.
Aujourd’hui encore, la situation ne semble guère évoluer, elle se tasse, pire elle se complexifie ne donnant plus d’autres choix à la lutte pour espérer sortir de l’enlisement par le rapport de force. Cheminant vers les dernières élections qui marquent le règne de sa Majesté Impériale, l’Empereur Issoufou II, le pays est à la croisée des chemins, ne sachant pas jusqu’où peuvent le conduire les surdités d’un système qui est prêt à assumer le pire pour se maintenir au pouvoir. Que n’avait-on pas décrié dans le pays ? Tous les secteurs vont mal à l’exception de l’hôtellerie qui pouvait voir trôner dans un espace conçu pour les privilégiés, quelques structures hôtelières qui se dressent comme l’étendard d’une mafia qui s’incruste dans un pays qui prend les allures d’un paradis fiscal pour une pègre que la Renaissance a secrétée, par la concussion, dans notre démocratie. Dans le pays, deux discours antagoniques se télescopent, l’un décrivant un Niger bienheureux, fait de dorures et de pépites de bonheur invisibles, et un autre présentant un Niger malade, grabataire, malade de sa démocratie détruite, de son économie saccagée, de sa cohésion délabrée, de son école à terre, de son système de santé malade, de sa sécurité violée, de ses fiertés confisquées. Dans cette dialectique, dénicher la vérité, la réalité du pays, par quelques indices qui ne trompent pas, n’est pourtant pas aussi difficile. Le socialisme nous avait gavés de promesses, de promesses tenues invisibles, de discours creux. Quand on peut attendre de sa part, au lieu de ces discours vaniteux, pour répondre aux attentes des Nigériens qui se résument en un simple fait : gouverner bien le pays dans la justice et la vérité, que de la roublardise, rien que de l’autosatisfaction, rien que de l’auto-éloge. Pourtant, pour venir au pouvoir, le socialisme n’a rien promis d’autre que de gouverner autrement, disons de gérer mieux que les autres qui l’ont précédé depuis cinquante ans à la tête du pays. Des Nigériens avaient cru et ils avaient osé faire confiance. Aujourd’hui, de ces Nigériens naïfs, ils sont nombreux à vivre le remord d’un choix imprudent. Ils libéraient le Lion de sa cage de l’opposition pour les dévorer. Quelquefois, dans la vie, l’on est responsable de ses propres malheurs.
Dans le pays, partout, en ville comme en campagne, les populations vivent les affres de l’insouciance de ce régime. Et jamais l’Etat ne s’est éloigné des populations que sous ce socialisme vantard. Comment comprendre que l’homme qui prétendait avoir parcouru tous les villages nigériens, une fois au pouvoir, se terre dans son bunker, s’effrayant de son peuple qui l’aura voté, peut-on l’entendre à l’issue des élections de 2016, à plus de 92% ? Comment peut-on craindre un tel peuple, le repoussant même lors des rares sorties vers le peuple, refusant de prendre quelques bains de foule pour célébrer un score à la soviétique qui l’aurait porté au pouvoir, pour croiser ce peuple, pour communier avec lui, le temps de mains qui se serrent. On ne peut donc pas comprendre qu’un président si brillamment élu soit habité par la paranoïa et on le voit qui se cache derrière les armes, comme s’il pouvait être normal de craindre un peuple si amoureux de son chef. L’homme du peuple peut se reprocher quelque chose pour avoir si peur du peuple ?
Il n’est donc pas vrai que le pays serait l’eldorado que décrivent les socialistes avec un exotisme exubérant. Pour s’en effrayer tant, ils savent qu’il va mal. Ils savent qu’ils l’ont mis dans le pétrin. Et c’est dans toute la société que cela se ressent. Dans les campagnes les populations sont ligotées, réduites dans leurs mouvements face à une insécurité que le régime ne réussit pas à juguler même après s’être servi de gros milliards qui ont plutôt servi la gloutonnerie et l’égoïsme de ses enfants, non l’armée et la nation. De même, les paysans ont été oubliés dans la mise en oeuvre des politiques publiques, et l’on peut croire que mieux qu’ailleurs c’est dans les villages nigériens que l’on juge mal le socialisme et sa gestion. Contrairement à ce qu’un programme aurait pu changer dans la vie des Nigériens ; les 3N, qui devraient sauver le pays pour vaincre définitivement la faim et accéder enfin à l’autosuffisance alimentaire s’il avait être un instrument de redéfinition de l’agriculture dans le pays, non un instrument de propagande, n’a fini qu’à servir le populisme farfelu d’un socialisme de contrebande. Ce concept allait – et Hama Amadou alors président de l’Assemblée nationale avait prévenu sur les risques d’une exploitation politicienne du programme –se servant plutôt de ses résultats virtuels qu’on ventait, faire dire par ses concepteurs tout le bien qu’il fit au pays et justifier une description idyllique du pays comme s’il devenait un autre dans lequel il n’y a plus de famine, et dans lequel – on l’a souvent entendu – personne ne migre parce que le Niger serait un pays de cocagne, un pays qui répondrait désormais aux préoccupations des populations. La ville aussi au Niger, sous la Renaissance, est devenue comme chez Alioun Fantouré, Porte-Océane, une ville fantôme, désespérée, faite d’incertitude et d’ambiance morose. Prise d’assaut par une horde de mendiants qui désertaient les campagnes désolées, elle offre à ses carrefours toute la misère qui l’habite. On ne vit plus dans la ville ; on survit. La jeunesse est désemparée, manquant de tout : d’un enseignement de qualité comme de la perspective d’un travail décent, au point où la criminalité, le vol, le banditisme, la débauche prennent des proportions inquiétantes au point de semer une certaine psychose dans la ville. Les rares jeunes qui savaient se battre, souvent au soleil pour gagner leur pitance et aider les siens ont été déguerpis parce que la nouvelle bourgeoisie socialiste ne supporte plus de vivre avec eux dans la ville, et comme les mendiants qu’ils chassaient, ces autres indésirables devraient comprendre qu’ils sont aussi persona non grata dans la villelumière des Renaissants. Ainsi, par les brutalités du système l’on a tué le petit commerce dans le souci, prétend-on, du béton que l’on veut ériger dans la ville pour tromper par leur dimension nos misères. On détruisait alors les hommes et le commerce pour faire vivre les dalles et le béton, les couleurs et les artifices dans la ville pour le plaisir des touristes. Mais il n’a pas que ces aspects qui témoignent d’un mal-être généralisé.
Au plan politique, les choses ne sont guère reluisantes. Là, peut-on dire, c’est encore pire. A l’approche d’élections cruciales pour le pays, la crise est on ne peut plus des plus profondes. Bien d’observateurs de la scène politique nigérienne ont de bonnes raisons de s’inquiéter pour le pays avec ces positions tranchées, irréconciliables, avec un dialogue devenu impossible entre acteurs politiques qui sont arrivés à se détester d’une haine viscérale, indescriptible. Plus on s’approche des élections, plus la situation se complique et l’on ne peut voir aucune lueur dans le ciel triste d’un pays qui tangue, pour une fois encore, pris en otage par les intransigeances de socialistes qui ne peuvent céder au compromis qui préserve la nation. Dans une telle situation tout le monde a compris qu’il n’y a plus d’autres choix que la lutte, que le sacrifice, un devoir sur lequel pouvait conseiller les opposants, le candidat Bazoum qui pouvait croire que parce qu’il est au pouvoir, il pourrait tout se permettre pour faire ce qu’il veut et imposer ses choix aux Nigériens.
L’opposition disait être décidée à aller à la lutte puisqu’il ne lui reste plus que ce choix et de l’assumer. Des fronts furent créés annonçant une volonté de se battre, mais tous se bâtirent peu quand on sait pourtant la hargne des militantes et des militants à se battre, à se défendre pour prendre la place qui leur revient dans le pays. Cela fait longtemps d’ailleurs, que pour faire face à cette situation, dans l’imminence des élections, d’un côté avec les syndicats, la société civile et les partis politiques qui se créaient un front, et de l’autre, les partis de l’opposition qui créaient un autre, les deux pour le même combat. Mais après plusieurs semaines, ce ne sont que des déclarations desquelles les militants se seraient lassés que l’on peut entendre, et au-delà l’on ne vit rien si ce n’est la première coalition qui, depuis des semaines, lutte à manifester sans que l’autorisation ne lui soit accordée. Mais pourquoi donc les partis politiques, mettentils tant de temps à sortir pour manifester, pour imposer une conduite, pour s’imposer ? Cette situation de léthargie peut-elle durer encore longtemps quand on sait l’impatience des militantes à battre le pavé pour qu’on puisse les respecter dans le pays, et surtout quand la montre joue contre tous ?
Le peuple arrive…
Ce silence précaire peut tromper sur la gravité de la situation que vit le pays et il va sans dire que l’Opposition se prépare, et avec elle aujourd’hui la société civile et les syndicats engagés dans le combat de la liberté et de la justice, de la démocratie et de l’Etat de droit. Depuis quelques jours, ces groupes organisés mènent un travail de terrain pour mobiliser les troupes, galvaniser les Nigériens à comprendre que pour leur dignité et leur fierté de peuple libre, ils n’ont plus qu’à se mettre débout et à se battre. Les socialistes ont fait trop de mal et au lieu du repentir pour espérer le pardon du peuple, ils persistent dans le mal, voulant encore avoir les moyens d’opprimer le peuple. Sur quoi peuvent-ils d’ailleurs compter pour croire qu’ils peuvent plus longtemps maintenir le peuple dans cet état d’asservissement, d’abêtissement aussi ?
Il faut reconnaitre que l’Opposition et la société civile profitent d’une société qui est favorable à leurs combats : la réalité des malaises. Il ne leur est plus difficile de gagner l’adhésion des populations meurtries pendant dix années de navigation à vue, d’insouciance, d’exclusion, et de gestion patrimoniale de l’Etat. Jamais les Nigériens ne se sont sentis si étrangers dans leur propre pays si ce n’est sous la gouvernance des socialistes. Ces différentes tournées d’opposants à l’intérieur du pays et cette campagne de sensibilisation initiée dans la capitale rencontrent des populations attentives, prêtes pour l’ultime combat, des populations trépidantes qui piaffent d’impatience, impétueux à aller dans le combat de l’honneur pour libérer le pays des grises de prédateurs qui le tiennent en otage, s’agrippant à ses os quand ils ont fini de dévorer sa chair.
Donner la preuve que ce peuple est un peuple organisé, combatif…
Le peuple du Niger n’est certainement pas le plus lâche de la terre, pour vivre dans le masochisme les souffrances qu’un système inique lui impose, allant jusqu’à lui dénier ses droits constitutionnels. Hier, il avait combattu, surmontant des situations difficiles, qui laissent à l’histoire le beau souvenir de la magnificence de ses combats. Aujourd’hui, le peuple est encore interpellé par l’histoire pour s’assumer face à un pouvoir qui est décidé à lui confisquer ses libertés pour lui interdire de manifester, et d’exister dans la démocratie. Après des déclarations de manifestation dûment déposées, plusieurs fois, on leur a imposé l’implacable et mécanique réponse incompréhensible : interdiction de manifester. Et la justice ne vient pas au secours pour sauver un droit menacé dans ce curieux Etat de droit. Faut-il dès lors croire qu’une certaine justice a choisi son camp dans le déni de droit qui oppose les nigériens à leurs autorités ?
Y’en a marre…
C’est des colères que l’on peut attendre partout. Jusqu’à quand peut-on continuer à interdire toute manifestation dans le pays ? Mais on le comprend, ceux qui gouvernent savent désormais qu’ils n’ont plus de côte dans le peuple. Depuis des mois l’on ne peut plus entendre cette expression selon laquelle, «ceux qui s’agitent ne sont qu’un minorité». Sans doute qu’on doit avoir pris conscience de la force de cette «minorité» et qu’il y a à craindre ses fureurs pour lui empêcher de manifester. La preuve est désormais donnée qu’il n’y a plus de justice comme l’a insinué Moussa Tchangari, sorti dépité de la justice ce lundi. Désormais, il n’y a plus de choix pour les Nigériens, au-delà des structures qui portent leurs combats, que de briser les chaines pour se libérer sans attendre une faveur pour lutter. Ce qui se passe n’est que normal car celui que vous voulez combattre, par lui-même, gentiment, ne vous donnera jamais l’autorisation de le battre. L’acteur de la société civile pouvait d’ailleurs dire, dans l’inspiration des paroles prophétiques de Bob Marley qu’il rappelait si opportunément, qu’un droit s’arrache, il ne se donne pas. On peut ainsi l’entendre, entonner la belle et guerrière chanson reggae : «Get up, stand up. Stand up for your rights».
Les Nigériens doivent donc s’organiser en appelant toutes les forces, syndicales, politiques et de la société civile à former un large front pour libérer le pays. Il n’y pas d’autres choix, et déjà pour le Niger et pour sa survie, une des coalitions, appelait la dernière fois, les forces de défense à ne plus obéir à un ordre manifestement illégal. Le ton est donné et le pays glisse gravement dans des turbulences inouïes. Les Nigériens peuvent désormais savoir à quel type de dirigeants ils ont affaire. S’ils l’ont compris, ils l’auront bien compris. S’ils ne l’ont pas compris, ils n’auront demain, que les regrets de leurs imprudences. Et à chacun de s’assumer pour vivre la nouvelle ère d’asservissement qui pourrait s’ouvrir pour leur plus grand malheur.
Gobandi
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Interdictions d’exportation de céréales au Bénin et au Burkina : Le Niger, la principale victime
L’après Covid, la sortie de la pandémie, ne risquerait-il pas d’être plus compliqué que la maladie ? Le principal enseignement à tirer est, en dépit d’importants et bénéfiques progrès de ces derniers siècles, l’impréparation de l’humanité à assurer sa survie. Il aura fallu l’apparition d’un virus, responsable d’une maladie qu’un scientifique de renom a traité de ‘’grippette’’, pour que la panique s’empare du monde. Les grands et puissants de cette planète, si prompts à montrer les muscles, à mettre leur argent et leur intelligence à fabriquer des armes de destruction massive, se sentiront désemparés. A tel point que les grands principes de ce vingt unième siècles sont rapidement mis de côté. Les regroupements communautaires, avec les critères de convergence, la solidarité, sincère ou feinte, sont disloqués. Le repli sur soi, aussi bien au niveau des Etats qu’au niveau individuel, est de plus en plus de retour. Les confinements, les couvre-feu, les fermetures de frontières, chacun, chaque pays y va des ses moyens pour endiguer la maladie. C’est chacun pour soi.
Tout naturellement, ce momentané repli sur soi entraîne le développement du protectionnisme au mépris des textes communautaires volontairement souscrits par les différents Etats. Il y a quelques semaines, la République du Bénin interdisait l’exportation du mais, du gari et de l’igname. Si aucun document écrit des autorités de ce pays n’est pas trouvable, à la frontière la décision est mise en oeuvre. A Malanville, ville béninoise frontalière du Niger, même quelques mesures de maïs sont saisies et les contrevenants seraient généralement amandés. La décision des autorités béninoises ferait suite à la flambée des prix des produits de première nécessité. Et participerait à l’atténuation de l’inflation. Mesure de rétorsion ou simple imitation ?
On se rappelle que le Burkina Faso aussi avait décidé le premier janvier 2021 de suspendre la délivrance des autorisations spéciales d’exportation du mil, du mais, du sorgho et du niébé. Le ministère du Commerce du Burkina a tenu à rappeler cette décision le 7 juillet dernier. Ainsi, les deux plus importantes voies d’approvisionnement du Niger sont fermées. La période de soudure sera dure principalement pour les populations frontalières des deux pays.
Pourtant les pays de la sous région sont membres de plusieurs regroupements communautaires qui prônent la libre circulation des biens et des personnes. Plus encore, les produits ‘’made in’’ ces pays ne sont, à l’exportation, que sujets au Tarif Extérieur Commun (TEC). Ces décisions, certes souveraines, sont aux antipodes des celles prises au niveau communautaire. Elles donnent raison à ceux qui considèrent que nos regroupements régionaux ne sont autres que des syndicats de chefs d’Etats prompts uniquement à défendre leurs camarades.
Modibo
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Interdictions systématiques des manifestations de la société civile : Le Cadre de concertation et d'action citoyenne s'attaque désormais à la racine du mal

"Tout fonctionnaire de la ville et/ou de l'État qui pose un acte manifestement illégal devra désormais répondre individuellement devant un juge répressif ". Les acteurs de la société civile ont décidé de ne pas se contenter de poursuivre l'État ou la ville de Niamey, des entités contre lesquelles ils peuvent, certes, remporter des succès judiciaires devant les tribunaux, mais sans grande conséquence pour la consolidation de l'état de droit, les fonctionnaires supposés agir pour le compte de l'État, mais qui, en réalité, servent des desseins politiciens, pouvant renouveler des actes similaires sans aucune crainte. C'est pour attaquer le mal à la racine que les acteurs de la société civile, sous la férule de leurs conseils, ont décidé de porter désormais plainte contre les fonctionnaires de l'État et/ ou de la société civile qui apposeraient leurs signatures sur des documents d'interdiction des manifestations de la société ; Une plainte au pénal a été déjà déposée contre tout signataire d'actes d'interdiction anticonstitutionnelle, non pas devant le Procureur de la République ou devant une juge d'instruction, mais directement à l'audience du 20 octobre prochain pour que, désormais, les auteurs de violations des droits de l'homme et des libertés publiques répondent directement de leurs indélicatesses. " Lorsque quelqu'un pose un acte, il faut qu'il l'assume pénalement. Il faut qu'on apprenne à chacun à assumer sa responsabilité devant l'histoire et ça ne peut être que par la loi ", a déclaré Maitre Boudal Effred Mouloul, un des avocats du Cadre de concertation et d'action citoyenne (Ccac) de la société civile. Une belle initiative de nature à renforcer l'état de droit et à promouvoir les libertés publiques.
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Interdit d’accès dans les locaux du Ministère des Affaires Etrangères : L’ancien SG du SYNADIC porte plainte
Sur ordre illégale du SG du Ministère des Affaires Etrangères M. Ibrahim Sani Abani, l’accès aux locaux du ministère a été refusé à Ali Issoufou, ancien Secrétaire Général du Syndicat national de l’administration diplomatique et consulaire (SYNADIC/NA), le lundi 26 novembre dernier. Cette décision serait la suite logique d’un acharnement à l’encontre d’Ali Issoufou. Lassé par les agissements inadmissibles du SG du ministère dans un Etat de droit, Ali Issoufou a porté l’affaire devant les tribunaux. Il vient de déposer une plainte au niveau du bureau du Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance Hors classe de Niamey. Affaire à suivre ! (Ci-dessous une copie de la plainte)
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Internats pour filles : une fausse et coûteuse solution à un problème réel (les mariages précoces) - Par Gado Alzouma
Dans les pays africains, les solutions proposées pour le développement ne répondent pas aux attentes des populations concernées, mais répondent d’abord et avant tout aux attentes des dirigeants occidentaux. Ce sont les préoccupations des occidentaux envers nos pays qui sont érigées en préoccupations principales pour nous. Il en est ainsi de cette question de « mariages précoces ».
On sait que Bazoum, entre autres promesses, se propose d’instaurer partout des « internats pour filles » et de créer ainsi les conditions de leur réussite scolaire. En dehors même du caractère probablement démagogique de cette promesse (vu le coût financier excessif que cela entraînerait à long terme), certains observateurs n’ont pas manqué de s’étonner que les internats soient exclusivement réservés aux filles sans qu’on nous explique pourquoi elles seraient prioritaires sur les garçons alors que ces deux groupes de scolaires vivent le même calvaire, notamment dans les zones rurales où l’Etat a totalement démissionné en ce qui concerne la prise en charge des jeunes envoyés dans les chefs-lieux de départements pour poursuivre leurs études secondaires. Souvent totalement abandonnés par leur famille et ceux qu’elles ont désignés pour les accueillir, ils décrochent au bout de quelques mois ou de quelques années, incapables de suivre les cours le ventre creux et confrontés à de multiples autres problèmes. Quant aux jeunes filles, elles sont souvent retirées de l’école par leurs parents pour être mariées à un âge précoce. C’est pour corriger toutes ces inégalités qui touchent principalement les jeunes filles rurales et améliorer leurs performances scolaires qu’on dit vouloir instaurer des internats. Toutefois, la vraie raison pour l’instauration des internats est ailleurs.
Certes, il existe des inégalités sérieuses de genre au Niger (y compris dans le domaine de l’éducation) et ceci explique en grande partie le retard que nous accusons en matière de développement humain, mais il est clair que cette initiative ne vise pas à corriger ces inégalités-là. Cette initiative a un autre objectif et c’est Bazoum lui-même qui nous le dit : «…j’assurerai en particulier l’éducation des jeunes filles, en créant progressivement dans nos communes des internats où elles seront logées, nourries et blanchies. Je créerai donc les conditions pour les maintenir longtemps à l’école et les mettre ainsi à l’abri du mariage précoce et de ses effets sur le plan de la santé de la reproduction. Une fille qui va à l’école jusqu’à l’âge de 18 ans, c’est une fille préservée de 3 grossesses en moins, c’est une fille qui aura appris à être autonome et à prendre soin d’elle-même». Donc, de l’aveu même de Bazoum, la création des internats répond à un seul objectif : le maintien des jeunes filles à l’école jusqu’à l’âge de 18 ans en vue de les préserver des « mariages précoces ». Ce n’est ni l’équité, ni la réussite scolaire des jeunes filles qui intéressent ses promoteurs. Il s’agit d’abord et avant tout de confiner les jeunes filles pour qu’elles échappent à l’influence et aux décisions de leurs familles et de les maintenir le plus longtemps possible à l’école afin qu’elles ne puissent se marier avant un âge tardif. Le non-dit ici est donc la question démographique et de ce point de vue, ces idées leur sont dictées par leurs maîtres occidentaux: il faut stopper la croissance démographique dans notre pays et pour cela, il n’y a pas de meilleur moyen que de retarder l’âge au premier mariage, spécialement des filles.
Cette politique n'est donc pas dictée par des impératifs éducatifs (telle que l’amélioration des performances scolaires des élèves nigériens par exemple). Elle est dictée par les préoccupations démographiques des occidentaux envers nos pays. Il leur importe peu que les jeunes filles réussissent à l’école ou non... pourvu qu'elles ne se marient pas!!! C'est pourquoi elles seules sont concernées et pas les garçons, alors que les problèmes auxquels la jeunesse scolaire rurale est confrontée affectent les deux genres dans leur ensemble et de façon similaire.
Ces idées ne viennent pas de Bazoum, bien sûr. Elles ont été pensées par les officines néomalthusiennes (des think tanks et des ONGs internationales notoirement connues pour leurs obsessions antinatalistes telles que par exemple l’International Planned Parenthood Federation, Girls Not Brides, la Fondation Bill et Melinda Gates, etc.) qui initient et promeuvent ces politiques (sinon les imposent) à nos dirigeants qui ensuite répètent comme des perroquets les formules inventées à cet effet, tout en se donnant des airs intelligents et originaux. En même temps aussi, pour eux, répéter ces idées partout où ils vont, c'est donner des gages de servilité aux maîtres occidentaux.
Pour aboutir à leurs objectifs, les dirigeants français ne se gênent plus pour vouloir nous imposer des politiques sociales visant à régenter notre vie privée, convaincus qu’ils sont qu’ils savent mieux que nous ce qui est bon pour nous et que si nous ne voulons pas calquer nos modèles familiaux sur les leurs, c’est parce que nous sommes attardés sur la voie de la « civilisation » comme l’affirmait Sarkozy lors de son discours de Dakar. La propension à vilipender les Africains pour n’être pas « entrés dans l’histoire » n’est d’ailleurs pas propre aux dirigeants occidentaux. Nos propres dirigeants croient qu’il existe un modèle civilisationnel et des attributs sociaux de la modernité auxquels nos sociétés devraient aspirer pour être, en quelque sorte, dans les normes. Les cultures, les croyances et les comportements sociaux étant différents d’une société à l’autre, ils se représentent ce qui se passe en Occident comme étant la norme, le canon ou le standard à partir duquel il faut calibrer et juger des autres cultures. Tout écart par rapport à la norme occidentale (notamment en matière de traditions matrimoniales et de comportements reproductifs) est jugé par eux comme une manifestation d’inculture, de « retard », voire de «sauvagerie ». C’est pourquoi il n’est pas rare de les voir reprendre à leur compte les expressions méprisantes et insultantes par lesquelles les racistes européens jugent des problèmes de natalité et de fécondité dans nos pays : « Ils font trop d’enfants » ; « Ils se reproduisent comme des lapins », etc.
Certes, les problèmes relatifs aux mariages précoces sont réels et nous devons leur trouver des solutions mais ces solutions ne doivent pas être simplistes et expéditives du genre : « Gardons-les le plus longtemps possible à l’école pour qu’elles ne se marient pas». Les internats pour les filles et seulement les filles, sont une solution fausse et coûteuse. En voici les raisons :
- D’abord ce n’est parce que nous aurons confiné les filles dans des internats que nous empêcherons les parents de les marier quand ils le voudront. On ne voit pas ce que les internats changeront de ce point de vue. Des études anthropologiques récentes ont d’ailleurs montré que l’une des raisons pour lesquelles les parents marient leurs filles à un âge « précoce » est la crainte qu’elles ne tombent enceintes hors mariage ou ne trouvent tout simplement pas à se marier à un âge plus avancé car les filles sont confrontées a un problème que les garçons n’ont pas : dans nos sociétés (et peut-être même ailleurs), plus elles avancent en âge, moins elles ont de chances de se marier. Il est sûr et certain que chez nous, peu de parents nigériens souhaiteraient le célibat définitif à leur fille.
- Si l’objectif ultime du développement des infrastructures scolaires dans nos pays est par exemple d’avoir des écoles secondaires de proximité, très proches du lieu de résidence des élèves et si possible dans chaque village suffisamment peuplé comme c’est presque déjà le cas pour les écoles primaires, alors l’utilité des internats ne s’explique plus à long terme. Il suffit de développer, comme je le propose ci-dessous, des établissements secondaires de proximité pour faire face à l’isolement auquel ils sont confrontés lorsqu’ils doivent quitter leurs familles.
- Il est très peu probable que l’Etat puisse soutenir le coût des internats à long terme puisque l’augmentation de la population scolaire supposerait leur création continuelle. Les internats pèseront d’un poids excessif sur l’ensemble du budget de l’éducation nationale, au détriment des nombreux autres secteurs (aussi bien de de l’éducation que du développement national en général). On peut donc parier que d’ici quelques années cette politique des internats s’arrêtera faute de moyens. Cela aura été un gâchis énorme (en temps et en argent) comme il en existe de nombreux autres dans l’histoire de notre développement. Je pense donc que c’est une initiative démagogique prise sur un coup de tête et qui n’aura aucune pérennité.
Je pense aussi qu’il existe des solutions alternatives aux mariages précoces ; solutions beaucoup moins coûteuses et plus efficaces.
- L’argent utilisé pour les internats pourrait être affecté à développer partout des écoles secondaires de proximité qui rendront superflue leur création, car le coût de la création et du maintien annuel d’élèves internées est de beaucoup plus élevé que celui de la création d’un collège ou d’un lycée de proximité. La création d’un collège ou d’un lycée a un coût à peu près fixe alors que l’internat a un coût variable qui aura tendance à augmenter au cours des années, jusqu’à devenir insupportable pour les finances publiques, du fait de l’augmentation de la population scolaire féminine mais aussi de l’inflation et de bien d’autres problèmes.
- A mon avis, les mariages précoces des filles scolarisées s’expliquent en partie par l’inscription tardive des élèves à l’école dans notre pays. Dans les zones rurales en particulier, les élèves sont inscrits à l’école à l’âge de 6 ou 7 ans. Ce qui veut dire que les filles ne sont pas très avancées (elles ne seraient alors qu’en 4eme) dans les études quand elles atteignent l’âge de 13 ou 15 ans, l’âge auquel les parents commencent à songer à les marier. S’en suivent 5 années au cours desquelles elles courent le risque d’être mariées à tout moment avant le bac (qu’elles n’atteignent que vers 20 ans). Si ces élèves étaient inscrites à l’école à 5 ans, à l’âge de 15 ans elles auraient déjà leur BEPC et seraient en seconde avec seulement deux ans pour finir leurs études secondaires. Or il n’y a aucune raison que les élèves français fassent en moyenne leur bac à 16, 17 ou 18 ans tandis que les élèves nigériens font leur bac en moyenne à 20, 21, voire 22 ans ou plus. Il faut abaisser l’âge de la scolarisation pour écourter les années et éliminer une bonne partie des risques de mariage précoce.
- La baisse de la scolarisation à cinq ans permettra de résoudre en partie le problème des mariages précoces car à 15 ou 16 ans, les filles seraient déjà en seconde ou en première et donc seule une proportion relativement faible d’une cohorte de 15 à 18 ans sera mariée alors qu’une proportion plus élevée le sera dans une génération inscrite à l’école à 7 ans car cela veut dire que les membres de cette génération auront atteint la classe de quatrième à l’âge de 15 ans et la terminale à 20 ans, soit un intervalle long de 3 à 4 ans au cours duquel une plus grande proportion serait mariée que dans un intervalle de 2 ans seulement (15 ans en seconde et 18 ans en terminale). On a donc théoriquement moins de mariages précoces dans le premier scénario que dans le second.
- Par ailleurs, la baisse de la scolarisation à cinq ans entrainerait une entrée plus précoce dans la vie active vu que, du fait des nombreuses années blanches, des redoublements, du manque d’emploi, etc., les jeunes (surtout ceux qui sont d’origine rurale et qui sont ceux qui sont le groupe plus affecté par ce phénomène), n’accèdent au premier emploi que vers l’âge de 30 ans (au mieux) ou même l’âge de 40 ans ou plus. C’est là l’une des conséquences des inégalités scolaires dans nos pays car les enfants des fonctionnaires, grands commerçants et personnalités importantes commencent leur carrière professionnelle beaucoup plus tôt en moyenne que les enfants des classes populaires et rurales.
- Enfin, bien qu’on insiste lourdement sur les mariages précoces dans notre pays, il faut remarquer que les filles des villes se marient plus tardivement (vers l’âge de 17 ans et plus) que celles des zones rurales et que cet âge tend à s’élever au fil des années. Comme l’urbanisation et le niveau de scolarisation des femmes tendent à augmenter, l’âge au premier mariage tend aussi à s’élever : ce qui veut dire que ce n’est pas un phénomène fixe qu’il faut mettre sur le compte de prétendues « mentalités débridées » des Africains, mais un phénomène pour ainsi dire « naturellement » soumis au changement. Internats des filles ou pas, l’âge au premier mariage des filles continuera à s’élever si ces deux facteurs (urbanisation et taux de scolarisation féminine) continuent aussi à s’élever. Il faut donc laisser tout simplement le temps faire son œuvre en généralisant la scolarisation au lieu de se lancer dans des aventures dispendieuses et sans lendemain.
Gado Alzouma, Professeur titulaire des universités
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Interpellation de Cheik Nouhou : Nécessité d’abandonner les charges (vidéo)
Cheik Nouhou est un grand érudit attaché aux valeurs islamiques. Il est surtout connu à Dosso pour son franc-parler et ses prêches qui exhortent la culture de la vérité et des valeurs islamiques. Des morales enseignées par le Prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui). Pour dire que, les prêches de Cheik Nouhou sont écoutés par les Nigériens épris de justice et attachés à la sincérité et à la droiture. C’est pourquoi, dans beaucoup de cas, ses prêches sont perçus par les tenants du pouvoir de Niamey et leurs thuriféraires comme étant des critiques contre leur régime. Ce qui lui vaut, depuis quelques temps, hargne et conspiration contre sa personne. Pour rappel, en 2019, Cheik Nouhou a été victime d’une attaque à main armée à son domicile. Une attaque dans laquelle un des ses fils a trouvé la mort. Suite à cette attaque, une enquête a été ouverte. Enquête qui avait attribué l’attaque à un groupe de voleurs qui perpétraient leurs forfaitures entre le Nigeria et le Niger. Aujourd’hui, l’interpellation de Cheik Nouhou pour ses paroles maraboutiques semble lever un coin de voile sur l’attaque de son domicile. En tout cas, c’est l’opinion qui est répandue à Dosso et dans les milieux des analystes politiques. En tout état de cause, l’interpellation d’un marabout pour ses paroles est un grand recul pour la démocratie et l’Etat de droit. C’est un acte qui heurte les valeurs de justice et la culture de la vérité. Du reste, le Prophète Mohamed, (Paix et Salut sur lui), n’a-t-il pas enseigné aux croyants de dire la vérité même si elle est amère ?
La vérité, elle est crue et amère. Elle reste aussi immuable. Il est aussi évident que c’est l’étincelle qui provoque l’incendie. Aux autorités donc d’abandonner les charges contre les deux marabouts. Elles doivent, surtout, abandonner la fanfaronnade politique pour s’atteler à la reconstruction de la cohésion sociale. Une cohésion fortement ébréchée par le régime d’Issoufou Mahamadou. L’homme qui est à l’origine de toutes les frustrations au Niger.
Le Niger étant devenu un pays très fragile, il est donc d’une utilité absolue pour les autorités actuelles de ne pas se lancer dans les sillages de « Charlie ».
Ecouter la pêche qui a value à Cheik Nouhou une interpellation.(Zerma)
Alpha
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Interpellation du ministre de l’Agriculture sur la campagne agricole 2022 à l’Assemblée nationale : Dr. Alambedji Abba Issa développe aux parlementaires les dispositions prises par le gouvernement
Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2022 de l’Assemblée nationale se poursuivent à l’hémicycle Place de la Concertation. Au cours de la plénière d’hier, réservée au contrôle de l’action gouvernementale, les parlementaires ont interpellé le ministre de l’Agriculture, Dr. Alambedji Abba Issa relativement aux dispositions prises par le gouvernement en matière d’appui à la production pour la campagne agricole 2022, qui s’installe progressivement. Le ministre de l’Agriculture est allé répondre aux questions posées par les députés Maman Rabiou Maïna et Sani Sanoussi. La séance plénière a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, M. Seini Oumarou en présence du commissaire du gouvernement, M. Mahamadou Lawaly Dan Dano, ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions.
Les députés auteurs de l’interpellation ont posé au total, treize (13) questions pertinentes au commissaire du gouvernement sur les dispositions prises en matière d’appui à la production. Rappelant que la campagne agricole de 2021 n’a pas répondu aux attentes des producteurs sur tous les plans alors que le gouvernement s’est fixé comme objectif d’accroître les productions avec les moyens appropriés, les parlementaires ont cherché à savoir davantage sur la question de l’engrais, des semences, des équipements, les besoins globaux de la campagne agricole 2022.
En réponse aux préoccupations des parlementaires, le ministre de l’Agriculture a tout d’abord dit que, la sécurité alimentaire au Niger est fortement tributaire des cultures pluviales qui assurent plus de 96% de la production céréalière. Cette base alimentaire constituée par les cultures des céréales est particulièrement fragile à cause des effets de plus en plus néfastes du changement climatique sur les récoltes.
C’est ainsi que la campagne agricole pluviale 2021 s’est soldée par une production céréalière de 3.497.696 tonnes, soit une baisse de 37% par rapport à l’année 2020 et 39% par rapport à la moyenne des productions des 5 dernières années. Cette piètre performance est liée à une pluviométrie mal répartie dans le temps et l’espace. Selon Dr. Alambedji Abba Issa, la production disponible à la consommation de toutes les céréales (mil, sorgho, mais. fonio et riz) de la campagne 2021 a été établie à 2.946.231 tonnes et les besoins de consommation de la population de toutes ces céréales, estimés à 4.950.711 tonnes. Le bilan céréalier qui en a résulté s’est soldé par un important déficit de 2.004.480 tonnes, soit environ 40% des besoins de la population. Ainsi, à l’issue de la campagne précédente, au total 6.430 villages avec une population de 8.762 358 habitants, ont produit moins de 50% de leurs besoins céréaliers annuels.
Face à ce déficit céréalier important, «le gouvernement a élaboré et mis en œuvre un plan d’urgence s’étalant jusqu’au 15 mars 2022, faisant partie intégrante du plan de soutien annuel 2021/2022. Dans le cadre du plan d’urgence 11,4 milliards furent alloués à la production agricole irriguée. Ce plan a été exécuté à un niveau d’environ 64%. De même, il était prévu 8,3 milliards de F CFA de semences et de pesticides dans le plan de soutien. Il a été réalisé 12,3 milliards de ces intrants, soit 148% des prévisions. En prenant en compte les activités imprévues sur les cultures irriguées, les réalisations s’élèveront à 25,5 milliards, soit 305% des prévisions initiales», a expliqué le ministre de l’Agriculture.
Dr. Alambedji Abba Issa devait ensuite annoncer que, pour la campagne agricole pluviale 2022 qui est en train de s’installer, le gouvernement a fourni des efforts encore plus importants pour permettre à la population rurale de tirer meilleure partie de la saison pluviale à venir. En effet, a-t-il poursuivi, l’objectif du programme de cultures pluviales 2022 est de porter les productions céréalières sous pluie (mil, sorgho, riz, mais et fonio) de 3,4 millions de tonnes on 2021 à 6,3 millions de tonnes en 2022, soit une augmentation de la production de 85% par rapport à 2021. En ce qui concerne les cultures de rente, il est visé une croissance de 30% par rapport à 2021, portant la production à 3.332.830 tonnes. «Le montant de fonds alloués à ce programme s’élève à 20.786.043.155 F CFA contre 11.620.391.000 F CFA en 2021, soit une augmentation de 79%. Ce montant est totalement acquis dont 15.824.619.177 F CFA, soit 76 %, couvert par le Budget National», a annoncé le ministre de l’Agriculture.
Dr. Alambedji Abba Issa a donné des explications détaillées sur l’approvisionnement d’engrais au Niger. Après toutes les péripéties a-t-il indiqué, un fonds commun des engrais (FCE) permettant une bonne gestion des fonds alloués par l’Etat et ses partenaires a été créé. L’objet de ce fonds est de définir un mécanisme permettant de centraliser et d’assurer la gestion de l’ensemble des contributions financières de l’Etat et des bailleurs de fonds destinés au secteur des engrais. «Durant la campagne 2022, mon département mettra en œuvre ce système dans le cadre de la subvention des engrais qui seront mis à la disposition des ménages vulnérables», a assuré le ministre de l’Agriculture.
En ce qui concerne les semences, elles sont disponibles en variétés améliorées auprès de producteurs semenciers et consignées dans l’annuaire 2022 de disponibilité de semences produites en 2021 et le report de 2020. Il ressort de cet annuaire une production de 7676,90 tonnes de semences en 2021 et un report de 3244, 90 tonnes produites en 2020. En 2022 la disponibilité totale en semences de variétés améliorées toutes catégories confondues (production 2021 et reports de 2020) est ainsi de 10 921,81 tonnes. «Pour la campagne agricole pluviale 2022, les quantités de semences de variétés améliorées disponibles dans le pays, se chiffrent à 10 921,81 tonnes. Les semences de variétés améliorées, tout comme les engrais, sont destinées aux producteurs déclarés très vulnérables des communes bénéficiaires du plan de soutien. Ces bénéficiaires sont dans des villages agricoles déclarés déficitaires à plus de 50% à l’évaluation des résultats de la campagne agricole pluviale 2021. La distribution des semences se fait au niveau des communes sur la base d’une quantité de 15 kg/ménage, composée de 10kg de céréales et 5kg de légumineuses», a-t-il expliqué.
Enfin le ministre de l’Agriculture a indiqué que le gouvernement a élaboré depuis 2020 une Stratégie et le Plan National d’Adaptation face aux Changements Climatiques dans le secteur Agricole SPN2A 2020-2035. Ce dispositif a pour finalité un développement agricole durable et intelligent face au climat, assurant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations nigériennes dans un contexte de changements climatiques.
Seini Seydou Zakaria(onep)
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Interpellation du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’innovation à l’Assemblée nationale : M. Yahouza Sadissou fait un diagnostic édifiant de la situation des Universités publiques du Niger
Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2019 de l’Assemblée nationale se poursuivent à l’hémicycle de ladite institution. Au cours de la plénière du samedi dernier, les parlementaires ont interpellé le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche de l’Innovation, sur la crise qui secoue les Universités publiques née des différents mouvements de grève observés par le Syndicat National des Enseignants Chercheurs et Chercheurs du Supérieur (SNECS). Dans son intervention, le ministre Yahouza Sadissou a expliqué aux parlementaires les causes de la crise et les issues qu’il faut entrevoir pour résoudre tous les problèmes. La séance plénière a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, SE Ousseini Tinni, en présence du commissaire du gouvernement, M. Barkaï Issouf, ministre chargé des Relations avec les Institution.
Questions des députés, Lamido Moumouni, Laouali Mallam Moussa, Boulou Mamadou et Amina Balla Kalto à Monsieur le ministre l’Enseignement Supérieur, de la Recherche de l’innovation
«Objet : Interpellation sur la crise récurrente dans les Universités Publiques du Niger
Monsieur le Ministre,
Aujourd’hui, la crise qui secoue les universités publiques née des différents mouvements de grève observés par le SNECS a atteint son point de culminant avec près de 90 jours de grève. Alors que les cours avaient bien démarré avec une bonne disposition d’esprit des parties (enseignants-chercheurs et des autorités de la 7ème République), à bannir à jamais les retards dans l’enseignement supérieur, des difficultés mettant en cause le calme jusque-là observé, surgissent.
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Interpellation du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement à l’Assemblée nationale : M. Adamou Mahaman expose aux députés la situation de la fourniture d’eau potable au Niger
Dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, les députés nationaux en travaux de séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2022 de l’Assemblée nationale, ont interpellé samedi 18 juin 2022 le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Adamou Mahaman. Il est allé répondre aux préoccupations du parlementaire, M. Kalla Moutari sur la question vitale, de l’eau potable de consommation au Niger et particulièrement, des villes de Maradi et de Zinder. Le ministre en charge de l’Hydraulique a largement exposé à la représentation nationale, la situation de la fourniture d’eau potable dans les villes et campagnes du Niger. La séance plénière a été présidée par le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, M. Kalla Ankouraou.
Le ministre en charge de l’Hydraulique, M. Adamou Mahaman a, avec une attention particulière envers les parlementaires, répondu à une quinzaine de questions posées par le député auteur de l’interpellation sur les besoins en eau potable au Niger, la fiabilité des données statistiques, la réalité du programme d’accroissement de la production d’eau à Maradi, les études du problème d’eau de Zinder, les interventions de partenaires stratégiques du Ministère, la gestion de l’eau par la SEEN et la SPEN ainsi que les dispositions prises par le gouvernement pour garantir de l’eau pour tous au Niger.
En réponse aux préoccupations posées par le député Kalla Moutari, le ministre Adamou Mahaman a tout d’abord rappelé la réforme du sous-secteur de l’hydraulique urbaine depuis l’an 2000 qui a abouti à la transformation de la Société Nationale des Eaux (SNE) en Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN) résultant de la loi 2000-12 du 14 Août 2000 reprise par les lettres de politique sectorielle de l’hydraulique urbaine approuvée en 2001 et en 2011 par le gouvernement qui a défini les options et orientations qu’il compte prendre. Selon le ministre, il s’agit de la mise en œuvre de la réforme du sous-secteur de l’hydraulique par la création de la SPEN ; l’engagement de l’Etat à assurer l’équilibre financier du sous-secteur en procédant régulièrement à des révisions tarifaires ; la réduction des consommations d’eau des administrations et le paiement régulier et à bonne date des factures d’eau des administrations.
L’objectif général de la réforme, « vise, à travers un partenariat public privé, à créer une structure autonome, financièrement viable, capable d’assurer l’alimentation en eau potable à moindre coût, en quantité suffisante et en qualité acceptable des populations des centres urbains et semi urbains, en particulier celles à faibles revenus », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Hydraulique, a ajouté que l’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement constituent une des priorités pour le Niger. C’est conscient de ces enjeux que le Niger s’est engagé depuis 2016 pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durables (ODD6) pour accélérer les progrès pour un accès universel à l’eau potable, l’hygiène et à l’assainissement à l’horizon 2030. Pour donner suite à ces engagements, a-t-il continué, le Niger a élaboré et adopté en mai 2017, le Programme Sectorielle Eau, Hygiène et Assainissement (PROSEHA) 2016- 2030 et le Plan d’Action National de Gestion Intégré des Ressources en Eau (PANGIRE).
Après cinq (5) ans de mise en œuvre, pour relever ce défi, et répondre aux attentes des populations nigériennes, particulièrement celles vivant en milieu rural, le Programme de Renaissance Acte 3 du Président de la République ambitionne de donner un coup d’accélérateur en améliorant l’ensemble des indicateurs d’accès à l’eau potable et l’assainissement.
En hydraulique villageoise, l’accès à l’eau potable sur l’ensemble du territoire national atteindra une couverture géographique de 95% et à un taux d’accès de 55% par la réalisation de 35 000 équivalents points d’eau modernes supplémentaires et la réhabilitation de 5 000 équivalents points d’eau, et la réduction des disparités inter et intra régionales dans l’accès à l’eau et même à l’assainissement.
Pour ce qui est de l’hydraulique pastorale, les points d’eau seront renforcés avec la réalisation de 4 500 équivalents points d’eau (éqPEM) nouveaux et la réhabilitation de 500 autres, composés des puits pastoraux et stations de pompage pastorales. L’hydraulique urbaine atteindra un taux de desserte de 100% dans les 55 centres du périmètre concédé avec la réalisation de 460 000 branchements particuliers ; 10 000 bornes fontaines publiques ; optimisation des centres concédés à la SPEN et l’extension du périmètre concédé. « Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a décidé de rehausser le financement du secteur de 3% en moyenne à 7% du budget d’investissements de l’Etat », a indiqué le ministre Adamou Mahaman.
En ce qui concerne la situation de Maradi et Zinder, le ministre a donné d’amples explications appuyées par des statistiques et des perspectives heureuses ont été annoncées pour juguler le problème d’eau dans les deux régions et toutes les zones en difficulté d’eau potable au Niger. Il a aussi édifié les parlementaires sur le partenariat qui existe entre l’Agence Musulmane d’Afrique qui est une ONG caritative réalisant des postes d’eau autonome au profit des populations des régions de Zinder et Maradi, mais qui ne respecte pas les lois et règlements du pays. Le Ministère du développement Communautaire est en train de prendre des dispositions à cet effet.
Seini Seydou Zakaria(onep)
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Interpellation du PM à l’Assemblée Nationale : Ouhoumoudou mis en difficulté par le député Ladan Tchiana
L’interpellation du Premier ministre par le député de l’opposition, Omar Hamidou Tchiana, ce samedi 15 avril 2023, a permis aux Nigériens de découvrir un autre pan caché de la conception de l’Etat par le régime de la Renaissance. De tout temps, depuis pratiquement 2011, les Renaissants ont imposé aux Nigériens une gestion exclusive, sans partage, du pouvoir ne faisant qu’à leur tête. ‘’C’est notre pouvoir, nous le gérons comme bon nous semble et nous ne sommes même pas tenus de vous de rendre compte de ce que nous faisons’’. C’est de façon résumé comme ça que raisonne le gotha du PNDS-Tarayya, une perception de la gestion de l’Etat partagée par les militants à la base du parti. Cette réaction du Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, à l’occasion de son interpellation du 15 avril dernier montre à quel point que les dirigeants PNDS ont peu de considération vis-à-vis des citoyens en général et particulièrement les Nigériens qui ne sont pas de leur bord politique. Ils méprisent les autres.
De quoi s’agit-il ? Dans sa réponse aux préoccupations soulevées par le député Ladan Tchiana, le PM Ouhoumoudou Mahamadou a laissé entendre péremptoirement que ce n’est pas une obligation pour le gouvernement de communiquer sur les marchés publics débattus en Conseil des ministres. Qu’ils ne sont pas tenus de le faire, ils le font juste par volontarisme. Ce qui n’est pas du tout vrai et dénote la mauvaise foi des Renaissants. C’est la loi qui oblige la publication des marchés publics au sein bien par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) que par le gouvernement pour ce qui concerne les marchés publics dont le montant s’établit à 300 millions de francs CFA et plus aujourd’hui alors que le seuil initial était 500 millions jusqu’à une période récente. Il ne s’agit donc pas d’une faveur qui est faite aux citoyens, ils ont le droit de savoir comment leurs impôts sont dépensés. Ceci étant dit, Le député Tchiana a interpellé le PM Ouhoumoudou sur ‘’le bilan calamiteux de deux ans de pouvoir usurpé et sur la transparence des marchés publics’’. Depuis un certain temps en effet, les marchés publics qui sont communiqués en Conseil des ministres sont tronqués d’un certain nombre d’informations dont le montant du marché, le nom de l’entreprise adjudicataire, le mode de passation du marché, le délai d’exécution, etc. Pourquoi subitement ces informations qui permettent aux citoyens d’apprécier la pertinence des marchés sont-elles occultées ?
A quoi rime cette manoeuvre qui vise à cultiver l’opacité dans la gestion des affaires publiques ? C’est répondant à ces questions que le PM a laissé entendre que le gouvernement n’est pas tenu de communiquer sur les marchés. Ce qui est totalement faux ! Mais Ouhoumoudou a aussi mis à profit la tribune pour chercher à montrer que l’économie nigérienne se porte en très bonne santé. ‘’Cette année, la progression s’est soldée par un taux de croissance de 11,5%, il n’y a aucun pays de l’UEMOA qui a atteint un tel taux de croissance. Également, il n’y a pratiquement aucun pays aucun pays africain qui a atteint un tel taux de croissance.
Nous sommes donc le champion de la croissance économique’’, a déclaré Ouhoumoudou. Une affirmation qui n’a pas manqué de relancer le débat récurrent sur le rapport entre taux de croissance et amélioration des conditions de vie des Nigériens. Pour sûr ce taux de croissance exceptionnelle ne se reflète pas dans le niveau de vie des populations à la base, lequel niveau ne fait que se dégrader depuis l’avènement du régime de la Renaissance.
La pauvreté n’a fait que gagner du terrain ces dernières contrairement aux dires du PM.
Il n’y a rien de vrai dans ce qu’Ouhoumoudou Mahamadou a raconté devant les députés. Et voici les commentaires du député Ladan sur les réponses fournies par le PM. ‘’En réponse à ma question sur les marchés publics, le PM a affirmé que les ministres faisaient les communications conformément aux textes mais que le communiqué du conseil des ministres (CDM) ne mentionnait pas les montants et les attributaires des marchés contrairement aux usages.
Ensuite, contrairement aux affirmations du PM, les communications des marchés publics en CDM ne sont pas sa volonté mais prévues par les arrêtés n°107/ PM/ARMP du 01 août 2019 et N°018/PM/ARCOP du 28 janvier 2023.
Par ailleurs, l’alinéa 2 de l’article 119 du code des marchés publics fait l’obligation de publier un avis d’attribution définitive dans les 15 jours calendaires de l’entrée en vigueur du marché. Dès lors, on se demande pourquoi le communiqué du CDM n’est pas fidèle à ses délibérations. Si comme l’affirme le PM, les communications sur les marchés publics ne sont pas faites à l’endroit du peuple mais uniquement pour le CDM, pourquoi alors toutes ces années durant les comptes-rendus des CDM en faisaient cas ?
Alors pour quelle raison Mohamed Bazoum et son Premier ministre cachent-ils les montants et les noms des attributaires des marchés publics au peuple auquel pourtant appartient cet argent. Enfin, que cachentils d’autres aux Nigériens? ’’
Tawèye
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Interpellation du président de l’opposition : La dictature du PNDS-Tarayya se renforce
Nous venons d’apprendre l’interpellation tôt ce lundi matin d’Amadou Ali Djibo dit Max, président du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République (FRDD), le regroupement de l’opposition politique. Pour l’instant, aucun motif officiel n’est donné par les voies autorisées sur son interpellation à la Police judiciaire. Mais selon son entourage, il lui serait reproché des propos qu’il aurait tenu samedi dernier lors de la célébration du 8e anniversaire du principal parti de l’opposition, le MODEN FA Lumana de Hama Amadou. Les mêmes sources indiquent que le président du FRDDR serait accusé d’avoir appelé les citoyens à se mobiliser pour renverser le régime du président Issoufou. Si ça se trouve, l’on retombe dans le terrain de prédilection de la Renaissance à savoir : « la subversion, l’atteinte à la sûreté de l’Etat, tentative d’assassinat du président de la République » ou encore « les relents putschistes », une expression si chère à l’ancien ministre de l’Intérieur Hassoumi Massoudou.
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Interpellation, à l’Assemblée nationale, du ministre de l’Education Nationale : Pr. Ibrahim Natatou répond à la question de prise en charge des écoliers et des enseignants obligés de fuir les zones d’insécurité
Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2022 de l’Assemblée nationale se poursuivent à l’hémicycle Place de la concertation. Au cours de la plénière d’hier, réservée au contrôle de l’action gouvernementale, les députés nationaux ont interpellé le ministre de l’Education Nationale, Pr. Ibrahim Natatou sur les dispositions prises par le gouvernement pour prendre en charge les écoliers et les enseignants obligés de fuir les zones d’insécurité notamment la construction des centres de regroupements sécurisés. Le ministre de l’Education est allé répondre aux questions posées par le député Idi Ango Ousmane. La séance plénière a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, M. Seini Oumarou en présence du commissaire du gouvernement, M. Mahamadou Lawaly Dan Dano, ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions.
Au total, c’est une série de douze (12) questions que le député auteur de l’interpellation a posées au commissaire du gouvernement sur les dispositions prises par le gouvernement pour garantir l’école aux écoliers et enseignants des zones d’insécurité du Niger. Le député a ainsi voulu en savoir un peu plus sur le nombre d’écoles fermées, les élèves et enseignants touchés, la localisation des victimes, le nombre des centres de regroupement, le rattrapage des cours, le programme de travail du Ministère avec les ONG et humanitaires intervenant dans le secteur etc.
En réponse à l’interpellation du député national, le ministre Ibrahim Natatou s’est d’abord réjoui de l’opportunité qui lui est offerte de se présenter devant la représentation nationale pour répondre aux préoccupations qui sont les siennes et au-delà, celles de ses concitoyens. Selon le ministre, l’éducation est une priorité du programme de renaissance acte 3 de SE. Bazoum Mohamed, Président de la République, Chef de l’Etat, qui avait dit lors de son investiture qu’il fera de l’éducation un domaine dont il s’occupera personnellement autant qu’il s’occupera de la sécurité.
L’insécurité que vit le Niger a des conséquences et leurs impacts ont suscité une crise à l’école. En effet, pour les deux premières questions, les statistiques en matière d’urgence varient d’une période à une autre. C’est ainsi que, selon la dernière situation compilée par les services centraux de l’Education Nationale à partir des données remontées des régions, en date du 05 mai 2022, sur 22. 997 écoles, 791 écoles sont fermées dans les quatre régions affectées par l’insécurité (soit 3,44%). Ces écoles fermées comprennent 759 établissements primaires et 32 établissements d’enseignement secondaire général. «L’ensemble des écoles fermées totalisent 68.306 élèves, dont 33.089 filles, soit 48,44%. Ils se répartissent par région : Tillaberi avec 62.562 élèves dont 30.568 filles, soit 48,86 % ; Tahoua avec 3.511 élèves dont 1.432 filles, soit 40,78 % ; Diffa avec 1.768 élèves dont 883 filles, soit 49,94% et Maradi avec 465 élèves dont 206 filles, soit 44,30%», a précisé Prof Natatou. S’agissant des enseignants touchés sur les 4 régions, ils sont estimés à environ 2 430. «Ces enseignants sont immédiatement redéployés dans les écoles d’accueil de la région et dans des centres de regroupement» a déclaré le ministre de l’Education Nationale.
En outre, selon la synthèse des rapports de missions terrain des directions régionales, datant du 05 juin 2022, il a été enregistré 47.347 élèves déplacés ou réfugiés internes dont 21.995 filles soit 46,45%. Quant aux conditions de vie actuelle des victimes, le ministre a précisé qu’il existe trois
catégories d’enfants victimes d’insécurité. Ainsi, les enfants qui se sont déplacés avec leurs parents sont accueillis dans des centres de regroupement, où ils y sont réinscrits en tant qu’enfants déplacés internes. Ceux-là vivent avec leurs parents et dans les conditions mises en place par l’Etat et les organisations caritatives. Quant à la deuxième catégorie, il s’agit des enfants qui ont intégré des écoles voisines à leurs villages et qui vivent avec leurs parents ou des tuteurs. La troisième catégorie concerne les enfants dont l’école est fermée mais qui sont restés dans leur village avec leurs parents. «Cette catégorie d’enfants est malheureusement en rupture totale d’apprentissage. Toutefois, mon département ministériel, en relation avec les partenaires techniques et financiers, a déjà commencé le processus de leur prise en charge, à travers des programmes d’enseignement à distance (école par les radios communautaires, la radiotélévision nationale, la digitalisation des contenus d’apprentissage encadré…). En résumé, la plupart des enfants victimes de l’insécurité vivent auprès de leurs parents ou de leurs tuteurs. Il a été prévu environ 130 centres de regroupement dont la plupart sont réalisés et opérationnels», a rassuré le ministre de l’Education Nationale.
Des mesures prises pour endiguer la déperdition scolaire
Le gouvernement est en train de prendre des mesures contre la déperdition et le retard de la scolarisation des jeunes écoliers enrôlés dans des écoles d’accueil. A ce niveau le ministre a souligné que seuls les centres de regroupement de la région de Tillaberi, ont démarré leurs activités pédagogiques en février 2022, soit 4 mois de retard par rapport au calendrier scolaire. Mais, il va sans dire que compte tenu de ce retard, un certain nombre de mesures sont envisagées pour permettre aux élèves de ces centres d’achever leurs activités d’enseignement/apprentissage.
Toutefois une réinsertion sociale des enfants et de leurs parents ayant abandonné leurs villages pour cause d’insécurité était prévue. Selon le ministre de l’Education Nationale, les questions relatives à la réinsertion sociale des victimes de l’insécurité, à l’anticipation du retour à une vie normale dans ces zones et aux répercutions socio-économiques et sécuritaires éventuelles, dépassent les compétences du seul Ministère de l’Education Nationale. «La contribution de mon département ministériel dans ce travail intersectoriel consiste par exemple à créer trois cent soixante-cinq (365) centres d’éducation non formelle pour prendre en charge 12.745 enfants non scolarisés ou déscolarisés dans les zones d’insécurité et d’autres programmes d’anticipation sont envisagés pour un retour à une vie normale des écoles de ces zones en proie à l’insécurité», a expliqué Prof Ibrahim Natatou.
Possibilité de rattrapage du retard de scolarisation
A ce niveau le ministre de l’Education nationale a expliqué que plusieurs mesures sont prises pour obtenir l’engagement de tous les acteurs notamment les élèves, les parents, les communautés, les partenaires techniques et financiers, les partenaires sociaux, les leaders religieux, les chefs traditionnels, les municipalités etc. pour assurer une continuité pédagogique à tous les enfants dans les zones d’insécurité et pour multiplier la sensibilisation des élèves et leurs parents. Il y a également la création des centres d’éducation non formelle qui permettront à certains élèves affectés de bénéficier d’une seconde chance en poursuivant leur scolarité au niveau de l’éducation nationale ou à la formation professionnelle par le biais des centres de formation aux métiers (CFM).
Font également partie de cette panoplie de mesures : la mise en œuvre des programmes d’urgence axés sur les notions fondamentales à acquérir par les apprenants ; l’organisation des cours de remédiation ; la mise en œuvre des techniques innovantes d’accompagnement pédagogique des élèves (tutorat, mentorat…) la digitalisation des contenus essentiels dans les disciplines fondamentales pour promouvoir les activités extrascolaires à travers l’auto apprentissage et l’enseignement à distance et assurer un suivi régulier de toutes les activités d’enseignement/apprentissage par les encadreurs pédagogiques.
Mesures d’accompagnement de l’enrôlement des enfants déplacés internes dans les écoles
Selon le ministre Natatou, il est tout à fait évident que dans le cadre de la prise en charge pédagogique des enfants de provenances différentes, des stratégies particulières soient mises en œuvre, comme c’est le cas dans les centres de regroupements évoqués. En ce qui concerne la gestion des urgences, elle constitue une donne avec laquelle, il faut désormais composer au regard des chocs sécuritaires et climatiques récurrents. «A cet effet, une division a été créée au sein de mon département pour prendre en charge la question. Nous rappelons qu’en matière de gestion des urgences, trois étapes importantes sont à observer à savoir la préparation, la réponse et le retour à la normalité», a soutenu le ministre de l’Education nationale.
Pr. Ibrahim Natatou a enfin dit que, l’éducation en situation d’urgence est un défi à relever. «Mon département ministériel s’est outillé pour l’affronter à travers l’adoption d’un plan prévisionnel de gestion des catastrophes assorti de feuilles routes régionales. La mise en œuvre de ce plan prévisionnel requiert le soutien de notre représentation nationale pour que des ressources conséquentes soient mobilisées», a-t-il conclu.
Notons enfin que les travaux en séance plénière reprennent ce mercredi, 15 juin 2022 à partir de 9h avec ordre du jour, examen et vote de deux projets de loi.
Seini Seydou Zakaria(onep)
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Intervention de Sanoussi Tambari Jackou à l’anniversaire du MPR-Jamahoriya : Et si STJ dévoile le scénario des élections présidentielles de 2021 ?
La semaine dernière, à l’occasion de la cérémonie marquant le deuxième anniversaire du Mouvement patriotique pour la République (MPR-Jamahoriya), le président du Parti nigérien pour l’autogestion (PNA-AL OUMMA) et MinistreConseiller à la Présidence de la République Sanoussi Tambari Jackou a fait une annonce qui focalise depuis l’attention de nombreux analystes. Si certains considèrent qu’il ne s’agit que d’une simple «provocation» de la part de cet homme politique connu pour son art d’amuser l’atmosphère politique, d’autres craignent que Sanoussi Tambari Jackou ne soit déjà en train d’annoncer le scénario des élections présidentielles de 2021.
S’exprimant à la tribune de la cérémonie du deuxième anniversaire du parti MPR-Jamahoriya du Ministre d’Etat Albadé Abouba, Sanoussi Tambari Jackou a publiquement soutenu l’idée que annoncé que le président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) Mohamed Bazoum sera le futur Président de la République, avec comme Premier ministre Albadé Abouba. Si cette annonce ne venait pas de lui Sanoussi Tambari Jackou, beaucoup d’observateurs l’auraient considérée comme un simple souhait que n’importe quel citoyen pourrait formuler. Mais comme elle vient d’un acteur politique clé de la trame de STJ, de surcroît Ministre-Conseiller à la Présidence de la Ré- publique, elle a très vite intéressé les analystes qui ne cessent de l’examiner sous toutes ses formes. Pour certains d’entre eux, il s’agit, une fois encore, d’une ces «provocations» que sait faire Sanoussi Tambari Jackou pour amuser l’atmosphère politique, lorsque cette dernière est crispée comme elle l’est depuis quelques mois. Mais pour d’autres, le schéma dessiné par le Ministre-Conseiller peut bien refléter ce qui pourrait se passer à l’issue des élections présidentielles de 2021.
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Intervention du président de la Commission Électorale Nationale Indépendante sur l’affichage et la gestion du contentieux de la liste électorale biométrique provisoire des nigériens de l’extérieur.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, la CENI a démarré l’élaboration de la liste électorale des Nigériens de la diaspora le 15 octobre 2022. L’établissement de cette liste passe nécessairement par l’enrôlement physique des citoyens remplissant les conditions de la loi, le traitement biométrique des données ainsi recueillies, la gestion du contentieux de la liste provisoire issue des données recueillies, avant l'adoption de la mouture finale de cette liste électorale biométrique.
La CENI a noté avec bonheur le bon déroulement de la première étape. Elle s’en félicite et remercie à nouveau tous ceux qui, administration publique, personnes physiques, publiques ou privées ont accompagné le processus. Je pense en particulier aux Nigériens de l’extérieur, aux autorités diplomatiques, aux membres et conseils des nigériens de la diaspora, aux partis politiques et associations de la diaspora, aux médias publics et privés dans les quinze (15) pays concernés, dont je rappelle ici la liste : Algérie, Benin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, République Fédérale du Nigeria, Royaume du Maroc, Sénégal, Tchad, Togo pour l’Afrique, la Belgique et la France pour l’Europe ainsi que les États-Unis d’Amérique.
Depuis lundi 6 février 2023, nos équipes ont commencé le travail sur le terrain et les rapports qui nous parviennent quotidiennement sont rassurants quant à la bonne conduite de cette étape. L’affichage et la gestion du contentieux de la liste électorale biométrique provisoire est une phase importante de la finalisation de la liste électorale définitive des nigériens de la 9ème région communément appelée diaspora.
Le mode opératoire retenu est le même que celui qui a conduit à la production du Fichier Électoral Biométrique (FEB) des Nigériens de l’intérieur. L’exercice sera conduit pendant 14 jours.
Les commissions administratives installées au niveau des ambassades et/ou postes consulaires ont recruté et mis en place des agents transcripteurs.
L’opération qui se déroule au niveau de 215 Centres d’enrôlement et de vote (CEV) mobilise 213 transcripteurs. Les superviseurs administratifs de la CENI en mission, assistent les 16 Commissions Administratives (CA), qui assurent le bon déroulement des opérations sur le terrain.
Mesdames et Messieurs,
Dans le cadre de l’affichage et de la gestion du contentieux de la liste provisoire en cours :
- Tout citoyen inscrit peut vérifier sur les listes disponibles ou affichées dans les centres d’enrôlement et de vote (CEV) si ses données personnelles et nominatives (Nom, Prénom, Profession, date et lieu de naissance etc…) y figurent avec exactitude et en demander la correction en cas d’erreur constatée ;
- Tout citoyen omis de la liste électorale peut présenter une réclamation à la commission administrative dont il relève à condition de produire son récépissé d’inscription.
- Tout citoyen inscrit sur la liste électorale provisoire peut réclamer la radiation d’une autre personne indument inscrite sur cette liste, à charge pour lui d’apporter les preuves de son affirmation.
Pour l’ensemble de ces recours (omission, radiation, rectification), des imprimés préétablis sont disponibles auprès des commissions administratives des ambassades et/ou postes consulaires et des agents installés dans chaque CEV.
Les réclamations des citoyens en rectification, en inscription et en radiation sont formulées jusqu’au dernier jour de l’affichage devant les commissions administratives. L’examen des réclamations doit intervenir dans meilleurs délais.
Si ces réclamations sont avérées fondées et justes, la CENI intègre les corrections nécessaires au fichier électoral biométrique.
C’est seulement après ces étapes que la liste définitive sera établie et les cartes d’électeurs distribuées avant l’organisation de l’élection des députés de la diaspora dans les meilleurs délais possibles.
Mesdames et Messieurs,
La sensibilité et l’importance de cet exercice nécessitent une mobilisation de toutes les personnes et de toutes les énergies.
La participation et la bonne collaboration des acteurs majeurs, à savoir les partis politiques, les organisations de la société civile, les leaders d’opinion et les médias sont indispensables au succès de l’opération envisagée. La détermination de l’administration centrale de la CENI complétée et soutenue par les ministères de l’intérieur, des affaires étrangères et des finances ainsi que les partenaires techniques et financiers que nous remercions bien vivement, assurera une atteinte objective des résultats escomptés.
Mesdames et Messieurs,
La CENI compte sur votre engagement, votre bonne collaboration et votre participation active dans la mobilisation, la sensibilisation et le partage des bonnes informations en tant qu’acteurs incontournables de la démocratie.
Cette contribution nous la souhaitons professionnelle et responsable afin de déboucher sur une liste électorale biométrique aboutie, sécurisée et fiable.
Je réitère à vous tous mes sincères remerciements au nom de la Commission Électorale Nationale Indépendante pour votre mobilisation et votre participation active.
Je vous remercie
Source : https://ceniniger.org/
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Intervention du Président de la République lors de la conférence des cadres : Le Président Mohamed Bazoum fait un large tour d’horizon sur les réalités historiques et actuelles du défi sécuritaire au Niger et au Sahel
A l’entame de son message, le Chef de l’Etat a tenu à faire un aperçu historique sur la gestion de la situation sécuritaire au Niger, cela depuis pratiquement les indépendances jusqu’à nos jours. Il a cet effet rappelé que, de 1964 (année de la tentative de rébellion par le parti Sawaba) jusqu’en 1990, il n’ya pratiquement pas eu usage des armes, et l’armée nigérienne n’avait pas été mobilisée contre des individus identifiés comme étant ennemis du pays, parce que remettant en cause la stabilité de l’Etat et des institutions. Les années 60,70, 80 et 90 étaient celles du Rally Paris-Dakar et du Tourisme dans le désert.
«A partir des années 90, les choses ont commencé à changer progressivement» a rappelé le Président de la République, en faisant allusion aux différents mouvements de rébellion touareg et toubou (FARS, FLA, FDR, MNJ en 2007) que le pays a connus dans ses parties nord et Est. Toutefois, ces mouvements avaient des revendications (politiques, sociales, etc.) qui ont été gérées dans le cadre du dialogue entre Nigériens. Le Chef de l’Etat a ensuite rappelé les actions de gouvernance mises en œuvre et qui mettent à l’aise tout nos compatriotes et qui ne donnent le sentiment à aucun d’entre eux qu’il n’est pas intégré par la République dans le cadre des mécanismes républicains de l’intégration des citoyens. «Je veux que nos citoyens sachent que cela a été un moment important sur lequel nous avons pu édifier des institutions qui sont restées solides et c’est leur solidité qui explique que nous ayons tenu», a-t-il ajouté.
«Mais nous avons basculé dans la violence et par la suite carrément dans la guerre à partir de 2011 à la suite des événements survenus en Libye qui ont débouché sur la chute du régime du Colonel Kadhafi. Cette épreuve n’était pas prévisible pour nous. Nous n’étions pas davantage préparés. Nous en avons été surpris», a rappelé le Président Mohamed Bazoum.
Cette situation coïncidait avec la fin des élections au Niger et l’investiture du Président Issoufou, le 7 avril 2011. L’un des premières choses dont le régime Issoufou s’est occupé dans le cadre de la mission qui lui était confiée était cette situation et ses conséquences prévisibles. «Depuis ce jour, j’ai été à toutes les réunions régulières, hebdomadaires du Conseil national de sécurité qui réunit un certain nombre de responsables politiques et militaires pour réfléchir à cette situation et y répondre de façon adéquate. Cela me fait bientôt conséquent 11 années, y compris certains de mes camarades, de présence assidue à cette instance d’évaluation de ce que nous faisons, mais aussi de réflexion sur ce que nous avons à faire», a déclaré le Chef de l’Etat. «S’il ya une question sur laquelle je suis bien informé, c’est bien cette question de sécurité», a-t-il précisé. «Nous avons un adversaire dont le mode d'opération n'est pas celui des armées, mais qui ont des équipements militaires comme jamais une force rebelle n'en avait disposé. Les terroristes auxquels nous avons à faire ne sont pas comme les rebelles que nous avions connus. Ils ont des RPG, des M80, ils ont des armes du niveau de ce que nos militaires ont. Ensuite, ils pillent nos éleveurs et nos paysans. Ils ont des gens qui viennent d'Irak, de Syrie et de Libye, qui ont de l'argent et qui les soutiennent. Eux, ils se soutiennent de partout de part le monde, mais nous, nous ne pouvons nous priver du soutien de nos partenaires. Cela n'a pas de sens», a ajouté le Président Bazoum.
Du contexte sécuritaire régional
A la suite de l’effrontément du régime libyen de Mohamar Kaddhafi, tout l’arsenal libyen s’est répandu dans le Sahel. Consécutivement à cela, les 2/3 du territoire du Mali échappent à l’expression de la souveraineté de l’Etat depuis 2012, ce malgré la grande mobilisation de la communauté internationale à travers la MUNISMA; l’opération Serval devenue par la suite Barkhane et l’arrivée de Takuba par la suite. «Le terrorisme s’est développé au centre du Mali et s’est répandu sur les territoires voisins du Burkina Faso et du Niger pour devenir un phénomène totalement sahélien», a expliqué le Chef de l’Etat.
A l’Est, le Niger a enregistré la première attaque de Boko Haram le 2 février 2015 sur la ville de Bosso. «Et depuis ce jour, nous gérons cette situation. Depuis 2014-2015, nous avons assisté aux incursions des groupes terroristes de l’Etat Islamique dans grand Sahel», a déclaré le Chef de l’Etat, tout en citant, entre autres attaques, celles de la prison civile de Ouallam, dans les départements de Banibangou et d’Abala en 2016 dans la partie ouest du pays. A cela s’ajoutent l’insécurité due au banditisme armé le long de la frontière avec le Nigeria au niveau des régions de Maradi, Tahoua et Dosso à partir de 2018. Ce phénomène se traduit par le kidnapping des citoyens, la demande de rançon et le vol de bétail. Ces bandits profitent des forêts situées de part et d’autre de la frontière au niveau des Etats fédérés de Sokoto, Zanfara, Katsina.
Puis à partir de 2019, le front de la Katiba de Macina, dont la matrice est justement le centre du Mali, s’est étendu pour contaminer les régions Nord et Est du Burkina Faso et a fait incursion dans la région de Torodi avant de se métastaser pour contaminer Téra, Bankilaré, Goroual, Tamou et Say.
Plus au nord, il y a la frontière de la Libye où l’Etat est absent. Ce qui, selon le président Bazoum, constitue une grande plateforme sur laquelle évoluent des organisations criminelles qui prospèrent dans le trafic des armes qui se déversent sur les foyers de violence du Sahel, mais aussi où prospèrent les trafics de drogues, de carburant et de toutes ces choses qui peuvent provenir d’un pays riche comme la Libye. Le Chef de l’Etat a déploré l’absence de postes militaires à la frontière avec le Mali et avec la Libye. Il a ainsi souligné l’effort incommensurable fait par le Niger pour préserver son territoire malgré les contraintes évidentes. «Nous sommes un pays dont l’économie a les mêmes caractéristiques que le Mali et le Burkina Faso. Nous sommes même un plus pauvre qu’eux lorsqu’on compare nos budgets respectifs. Le Burkina Faso fait 278.000 Km2, tandis que le Niger fait 1.000.000 Km2 de plus», a-t-il déclaré.
Alors que le phénomène vient d’affecter le Burkina Faso seulement dans les années 2016, mais surtout en 2018, aujourd’hui, on en compte 1.650.000 personnes déplacées du fait de la violence dans ce pays.
La politique sécuritaire et la lutte contre le terrorisme
Dans ce contexte, le gouvernement a décidé d’accroitre les capacités des Forces de Défense et de sécurité. «Nous avons décidé une politique de montée en puissance qui a consisté à accroitre les effectifs. Quand nous sommes venus, nous avons des effectifs bien déterminés. Et notre volonté, c’est atteindre 50.000 soldats d’ici 2025. Nous sommes à 30.000 soldats aujourd’hui alors qu’à notre arrivée nous avions un effectifs de 11.000 soldats», a relevé le Président Bazoum. Cette augmentation des effectifs s’accompagne également d’une politique d’équipement (fusils, matériels roulants, avions, hélicoptères, drones, etc.). Il ya aussi le projet de recrutement de 400 ingénieurs pour le compte de l'armée de l'air.
En plus de cela, le gouvernement a développé le concept d’opérations. «Aujourd’hui nous avons plusieurs opérations qui engagent en permanence près de 12.000 personnels dans les différentes zones affectées par l’insécurité», a souligné le Président Bazoum, citant entre autres opérations en cours ‘’Almahaou’’, ‘’Niya’’, ‘’Damissa’’, ‘’Yarti’’, ‘’Fassa’’, ‘’Chara’’, ‘’Farawttan Bouchia’’. «Nous avons fait une prime mensuelle de 90.000 F à quiconque se trouve dans des opérations comme celle de Diffa ou celle de Almahaou», a ajouté le Chef de l’Etat qui relève la pénibilité de ces opérations qui se déroulent dans des zones difficiles d’accès.
Le Président Bazoum a par la même occasion réaffirmé sa confiance aux Forces de défense et de sécurité. «Si je suis allé à Baraoua, c’est parce que je sais que je ne cours aucune forme de risque, que j’ai des Forces qui me protègent. Et c’est ma confiance dans ces Forces qui permet d’aller à Baraoua. Je peux aller plus loin que Baraoua», a-t-il confié.
Le Chef de l’Etat a relevé que, sous les régimes antérieurs, on avait créé une institution dans un contexte où il n’y avait pas eu de guerre, d’épreuve et d’ennemis. «Mais il y a eu une armée qui a été constituée sur des bases solides. C’est en cela que je rends hommage à ceux qui ont animé ces institutions en l’occurrence la Police; la Gendarmerie et la Garde à l’époque. Ils nous ont légué des vraies institutions sur l’esprit desquelles aujourd’hui nous reposons et grâce auxquelles, justement parce que ce sont des institutions qui fonctionnement selon la rationalité requise, nous faisons face à l’adversité, maintenant que nous avons eu notre épreuve», a-t-il expliqué, tout en se réjouissant que nos soldats sont devenus performants. «Et le résultat, c’est que nous contrôlons notre pays», a dit le Président de la République.
Le Chef de l’Etat a par ailleurs annoncé un programme de 200 milliards de FCFA pour l’équipement de l’armée de l'air. «Je vais bientôt me rendre en Turquie où je vais visiter les usines qui fabriquent nos drones et nos avions de guerre. Mais tout cela peut ne pas être suffisant. Et c'est pourquoi peut se poser pour nous la question des alliances avec d'autres partenaires».
Il s’est réjoui de l’évolution positive de la situation dans la région de Diffa. «La situation s'améliore à Diffa. Par le passé, on avait chaque année à pareil moment des incursions qui nous faisaient beaucoup de débat. Cette année, il n'y en a pas eu. Il ya certes des enlèvements, mais c'est du banditisme. Et j'irai à Diffa. Nous avons formé 500 Gardes recrutés sur place il y a de cela deux ans. Présentement, nous avons 500 autres qui sont formés. Nous allons avec tous les ministères concernés, le Chef d'Etat major et le Haut commandant de la Garde Nationale du Niger où nous allons faire des choses millimétrées pour améliorer la sécurité dans tous nos villages. Nous allons nous occuper de Diffa avec nos propres forces. Nous tenons le bon bout à Diffa», a-t-il confié
Les partenariats stratégiques en matière de lutte contre le terrorisme
Bien que le Niger ait une armée équipée et solide, le contexte sécuritaire régional et global nécessite des partenariats pour faire face aux défis complexes qui se présentent. «Nous avons noué de partenariat avec des pays amis qui nous ont assuré une bonne formation de nos soldats. Sur le conseil des responsables de nos Forces de défense et de sécurité, nous avons privilégié la formation des Forces Spéciales», a dit, à ce propos le Chef de l’Etat. C’est ainsi que des Belges, des Français, des Canadiens, des Italiens et des Américains ont formé sur place les soldats nigériens. «Nous avonsdisposé, grâce à l’assistance de nos partenaires dans le cadre des formations de nos Forces spéciales, des équipements et d’infrastructures que nous n’aurions jamais pu avoir et qui ont par conséquent considérablement amélioré les capacités de nos armées, tant et si bien qu’elles sont capables de tenir nos pays», a relevé le Président Bazoum. Dans le même ordre d’idée, les USA ont réparé le C130 des FAN. Ils ont donné deux autres Niger. Ces appuis multiples ont renforcé les capacités opérationnelles des FDS.
Malgré tout, la menace terroriste est toujours présente et elle s'accroit même. «Quelles que soient les performances de notre armée, quelle que soit la rigueur de sa discipline, si dans un pays voisin les choses n'évoluent pas bien, et comme les terroristes eux ils sont transnationaux, cela a un impact sur nous et nous met sous une très forte pression», explique le Chef de l’Etat. Il a ensuite relevé la nature de l’ennemi et son mode opératoire qui n’a rien à voir avec la guerre frontale, classique. «Nous avons un ennemi qui est très rapide, qui circule à moto. Nous avons un ennemi qui ne nous combat pas forcement frontalement, qui passe dans un village, qui intimide les villageois, qui les humilient et qui leur arrache des dimes, qui les obligent à lui payer des taxes. Nous avons un ennemi qui est cruel, qui peut venir décimer tout un village, cibler des personnes, piller des boutiques, bruler des écoles, saboter des antennes de téléphonie mobile. De tout cela, nous devons répondre, nous devons faire en sorte qu’aucun Nigérien ne subisse l'humiliation, ne soit pressuré, ne voit son bétail être volé et conduit au Mali. C'est mon devoir à moi de faire en sorte que tout cela cesse. C'est moi qui ai le plus mal quand, dans l'Anzourou ou dans le Tondikiwindi, ou dans la région d'Abala, des bandits viennent maltraiter des hommes devant leurs femmes, les intimider, les extorquer. C'est notre devoir d'y répondre», souligné le Président de la République.
A propos de la souveraineté nationale…
C’est pourquoi, le Chef de l’Etat dit ne pas comprendre, les reproches faits au gouvernement de coopérer avec des partenaires, notamment occidentaux, qui aident le pays dans la lutte contre le terrorisme. Le Président a, à cet effet relevé l’incohérence de l’argument de la souveraineté évoqué par ceux qui formulent ces reproches. «Je voudrais que vous sachiez que les 40% de notre budget sont assurés par des concours extérieurs en provenance de ces pays occidentaux. L'Union Européenne nous fait un appui budgétaire annuel systématiquement ces dernières années de 100 millions d'euros, c'est à dire 65,5 milliards de francs CFA», a-t-il souligné.
Il a ensuite énuméré certains gros investissements réalisés dans le cadre des Fonds Européens de Développement (FED), notamment les nombreuses routes dont a bénéficié le Niger dans le cadre de ce programme. «Notre souveraineté, dans le contexte de notre situation économique, et ce n’est pas propre à nous seulement, c'est propre à tous les pays pauvres africains et extra-africains, est très relative», estime le Chef de l’Etat.
Sur la base des données statistiques, le Chef de l’Etat a battu en brèche les arguments selon lesquels les matières premières seraient les fondements l’intérêt des pays occidentaux pour nos pays. «En 1962, le secteur primaire, c'est à dire agriculture et élevage occupait 21% de l’économie des pays occidentaux. Le secteur secondaire (les industries, les grandes industries) représentait 37% et le secteur tertiaire ou des services représentait 42%. Mais aujourd'hui, le secteur tertiaire, c'est 76%, le secteur primaire, c'est 2% et le secteur secondaire c'est 20%. Aujourd'hui, l'économie s'est totalement financiarisée et s'est digitalisée. Les hommes les plus riches sont les jeunes gens-là qui sortent des universités américaines. Ils sont devenus riches parce qu'ils sont des ingénieurs intelligents, ils ont créé Apple, Microsoft, Facebook, Amazone, Ali Baba en Chine, etc. L'économie, la richesse, s'est totalement déconnectée de la production matérielle», a souligné le Président Bazoum.
Un hommage à la coopération dans la lutte contre le terrorisme
Le Chef de l’Etat a ensuite souligné que lorsque Serval était venue au Mali en 2013, ce n’était pas pour les matières premières, mais plutôt pour stopper les colonnes terroristes qui marchaient sur Bamako. Par la suite, il ya eu Barkhane et EUTM (European Union Training Mission) qui a formé 40.000 soldats, dont ils ont équipé une bonne partie. Ces forces ont fait ce qu’elles peuvent faire. «Mais il revient à nos Etats, à nous, de faire en sorte que, une fois que avons été assistés, nous nous passions de cette assistance. Quand j'entends les africains dire que les européens sont restés 9 ans ils n'ont pas mis fin au terrorisme, j'en suis vraiment déçu et triste. Mais qu'est-ce que nous nous avons fait pour mettre fin au terrorisme, nous les africains? Est-ce que nous ne restons pas dans un rapport de complexe vis-à-vis des occidentaux qui eux peuvent tout faire et nous rien du tout? Non! On doit se départir de cette mentalité», a relevé le Président Bazoum.
Il a ensuite qualifié d’excellents les résultats de Barkhane au Mali, soulignant que Serval a tué 600 terroristes et Barkhane 2.223 terroristes, dont des chefs comme Moktar Ben Moktar, Abu Walid Al Saharaoui, Abdul Malik Drougdel, etc.. «Je ne peux pas être malhonnête, mes frères, pour dire que les gens qui ont ces résultats là ils n'ont rien fait. Parce que je n'ai jamais imaginé que leur vocation était d'éradiquer le terrorisme», a-t-il déclaré. «Le terrorisme n'est pas éradiquable. Ce n'est pas à eux d'éradiquer le terrorisme, c'est à nous de faire le travail. Eux ils viennent en appui de ce que nous faisons. Ce n'est pas à eux de faire le travail à notre place», a précisé le Chef de l’Etat.
Sur les modalités des futurs accords de coopération
«J’ai eu à dire devant le Président Macron, et ça se relève comme étant une contradiction de ma part, que nous n'avons pas besoin de troupe au sol. Je le pense,nous n'avons pas besoin de force au sol. J'ai mes militaires, j'ai mes FDS. Mais j'ai besoin de leur concours à eux (les Européens) et ça ne peut pas être par satellite. Il faut qu'ils soient au sol eux aussi, mais une composante au sol réduite avec des capacités aériennes», a expliqué le Président Bazoum.
Pour le Chef de l’Etat, la coopération dans la lutte contre le terroriste est plus que nécessaire, à la fois pour nos pays et pour l’Europe. D’où d’ailleurs la formule de la force Takuba. Il souligne que l’Europe, plus que les Etats Unis, la Chine ou la Russie, a intérêt que la situation se stabilise dans nos pays. «Pourquoi c'est l'Europe qui intervient au Sahel et non les Etats Unis, la Chine ou les autres?C'est parce que l'Europe considère que nous sommes voisins. Et que si le terroriste prospère au Sahel, nos économies seront détruites et cette violence peut se transporter chez eux. Mais la destruction de nos économies va aussi pousser beaucoup d'Africains à migrer vers l'Europe parce que c'est tout simplement la porte de sortie. C'est pourquoi les Européens considèrent que les problèmes de l'Afrique sont à certains égards leurs problèmes à eux et qu'il fallait qu'ils nous aident. C'est ce qu'ils font dans le cadre de ces opérations. C'est pourquoi on a, dans cette force Takuba, des Estoniens, des Tchèques, des Danois, des Italiens, etc. des gens qui parfois ne connaissent même pas l'Afrique mais qui sont mobilisés pour venir aider les pays africains à se stabiliser», a relevé le Président Bazoum.
Toutefois précise le Chef de l’Etat, les termes de cette coopération doivent être définis d’un commun accord. «Nous avons besoin d'eux, pas pour qu'ils nous règlent les problèmes mais pour qu'ils nous aident. Si demain on conclut un accord, ça va être un appui technique qui va être conclu, dans ses aspects opérationnels par des militaires. Nos militaires vont dire ce qu'ils veulent.J'ai donné mon accord pour dire que si vous acceptez de venir, c'est moi qui formule la demande. Vous serez à Ouallam, à Ayorou, à Bankilaré», a déclaré le Président Bazoum. Il a ensuite indiqué que, le mercredi 23 février,Barkhane a frappé des terroristes à Boulkagou au nord-ouest de Samira. Elle a tué un chef terroriste un certain Abdoulwahab. «Ce sont les gens qui mettent des mines anti-personnelles. Quel est le Nigérien à qui cela fait-il mal lorsqu'on tue 9 terroristes dont des artificiers qui fabriquent des engins explosifs improvisés avec lesquels ils tuent nos soldats», s’est-il interrogé.
Face à ce type d’ennemis dont la caractéristique est justement de ne pas s'en prendre forcement à l’armée mais aux populations, le Chef de l’Etat a souligné que le Niger n’a pas les moyens de garder tous les villages malgré tous ses efforts. «Si j'avais assez d'argent j'aurai acheté plus d'hélicoptères, j'aurai enrôlé plus d'hommes, je les aurai entrainé dans des académies où ils seraient encore plus performants. Mais ce n'est pas ça l'idéal de la réalité. Ma réalité est déterminée par mes moyens limités. Si à côté de mes 12.000 militaires en opération, je peux placer 400 à 600 ou 700 européens qui ont des hélicoptères, qui vont travailler avec eux, c'est ça l'esprit de Takuba. Au Mali, ils travaillent avec les FAMa et c'est ça aussi l'esprit de Barkhane parce que eux-mêmes ont fait leur évaluation et ils ont compris que ce n'est pas bien qu'ils soient à part et qu'ils agissent seuls. Ce n'est pas bien perçu et ce n'est même pas bien efficace», a-t-il expliqué.
Le dialogue, une voie à ne pas négliger dans la lutte contre la radicalisation et le terrorisme
Dans cette lutte contre le terrorisme, le Chef de l’Etat ne lésine sur aucun moyen. «Mon devoir de Chef d'Etat, c'est d'assurer la quiétude à mes compatriotes où qu'ils soient. Et ceux qui m'aident pour mon économie, s'ils peuvent m'aider pour alléger le fardeau à nos militaires, eux ils ne disent pas non. Ce sont des compatriotes qui sont qui à New York, qui à Abidjan, qui en France, qui en Belgique qui, sur les réseaux sociaux intoxiquent l'opinion. Mais, ils n'ont aucune responsabilité. Si quelqu'un meurt, ils sont tranquilles, mais moi je ne suis pas tranquille. J'ai juré dans cette même salle sur le Saint Coran que je ferai de mon mieux et c'est ça mon mieux», a-t-il souligné.
C’est dans cette optique le Chef de l’Etat dit mobiliser des émissaires pour rencontrer certains acteurs de l’insécurité et terrorisme. «Je me suis dit que ces jeunes gens là qui sont dans le terrorisme qu'est-ce qu'ils veulent? Je les connaissais déjà à travers les fiches de renseignement. J'ai donc décidé de les aborder. J'ai cherché les parents biologiques de chacun d'entre eux. Ils sont neuf (9) chefs terroristes à qui j'ai envoyé des émissaires. Je leur ai envoyé des émissaires qu'ils ont rencontrés à Birni Kebbi. J'ai parlé avec certains, j'ai reçu d'autres. Je suis en train de leur expliquer que ce qu'ils font n'est pas bien. J'ai libéré d'autres de Koutoukalé dont on m'a conseillé de libérer lors des réunions du Conseil national de sécurité», a-t-il souligné. Le résultat est là parce qu'on ressent une légère accalmie. «Je ne désespère pas. Si ça marche c'est bien. Mais je me suis dit que je ne dois pas laisser nos enfants égarés sans que je tente quelque chose et sans que je leur parle le langage auquel ils doivent pouvoir être sensibles. Je ne ménage aucun moyen», a ajouté le Président Bazoum.
«Nous n’avons aucune relation de soumission avec qui que ce soit»
Il ensuite exprimé son intention d’utiliser tout ce qui peut l'aider à ramener la paix dans le pays et à alléger le fardeau sous lequel ploient les militaires. «Et je vais l'utiliser sans complexe. Je n'ai aucun complexe. Je suis dans un rapport totalement décomplexé avec qui que ce soit», a-t-il déclaré. Les Français et tous les autres sont des alliés « mais je travaille pour la souveraineté de mon pays parce que la première des souverainetés c'est d'assurer la paix à nos citoyens», a-t-il.
Le Président Bazoum s’est dit prêt à travailler avec tous ceux qui peuvent aider le Niger dans la lutte contre le terrorisme à travers la formation, l’équipement ou l’appui aux FDS. «Et donc je suis prêt si, aujourd'hui, les Russes nous disent qu'ils veulent nous former des forces spéciales. Mais je n'ai pas les moyens de louer une société de sécurité privée parce qu'il semble que ses services coûtent 10.000 dollars le mois le soldat. Et donc pour 1000 soldats, cela fera à peu près sept (7) milliards de FCFA par mois. Mais si j'ai 7 milliards, je les mettrais pour acheter des hélicoptères à mes militaires».
Par rapport à la situation au Mali, le Chef de l’Etat a déclaré le gouvernement n’a rien contre le Mali. «Nous ne sommes pas contre le Mali. Pourquoi nous serions contre le Mali? Nous sommes contre un régime, tout comme le Président Alpha Omar Konaré avait exigé que nous soyons renvoyés de l'OIF en 1996 quand le Président Baré avait fait son coup d'Etat. Nous avons été victimes de ces mesures de la CEDEAO lorsque le président Tandja avait fait son ''Tazartché''. Lorsque le général Salou Djibo a fait son coup d'Etat, ça a été la même chose. Dès que les autorités maliennes auront accepté de faire une transition comme la CEDEAO le veut, ces mesures vont être levées», », a-t-il déclaré.
La responsabilité du gouvernement sera engagée devant l’Assemblée nationale
Face au procès qu’on fait au gouvernement par rapport à un éventuel reploiement de Takuba et de Barkhane au Niger, le Chef de l’Etat a décidé de suivre la voie constitutionnelle. «On ne sait pas ce qui va se passer au Mali quand Barkhane et Takuba vont se retirer. Si nous avons des alliés qui vont nous aider, on va leur demander de venir. Ils seront avec nous, ils vont opérer avec nos forces. Ce sont des discussions techniques qui auront lieux avec nos militaires. J'ai pris cet engagement. C'est ma prérogative constitutionnellement reconnue. Mais les gens nous font ce procès, soit disant que le peuple souverain n'est pas d'accord. On nous faisait depuis longtemps ce procès que nous signons des accords sans informer l'Assemblée nationale. Nous lisons notre constitution. S'il y avait une seule disposition que nous aurions violée en nous comportant comme ça, on aurait pu mettre ça en évidence et engager le recours qu'il faut puisque il y a une Cour constitutionnelle pour arbitrer. Les articles 168 et 169 de la Constitution nous font obligation de soumettre à l'Assemblée nationale pour donner l'autorisation de la promulgation d'une loi lorsqu'on signe un accord de défense ou un traité de paix. Ce que nous avons fait jusqu'alors, ce n'est pas des accords de défense, c'est des arrangements juridiques sur les statuts des personnels. C'est des accords de coopérations qui n'ont pas vocation à passer devant l'Assemblée nationale et être adoptés sous les espèces d'une loi. Mais cette fois ci, comme on nous intente un grand procès comme ça. Nous nous sommes dit qu'on va régler le problème en le soumettant à l'Assemblée nationale qui est la représentation du peuple. Il n'y a pas d'autres mécanismes. C'est à dire que nous sommes obligés d'engager la responsabilité du gouvernement, c'est-à-dire que nous prenons même des risques. C'est la seule façon qui existe parce qu'il y a tellement d'enjeux autour de cette question», a-t-il expliqué.
Le Niger n’a pas de leçons de démocratie à recevoir. «Notre peuple est représenté par l'Assemblée nationale et on va demander à l'Assemblée nationale si elle est d'accord avec les arrangements que nous allons faire quand des partenaires à nous seront disponibles pour venir nous aider dans la guerre que nous menons contre le terrorisme», a ajouté le Chef de l’Etat.
«Dans le contexte actuel, ceux pensent et disent que si nous acceptons qu'on nous aide c'est que nous sommes des ''vendus'', se trompent tout simplement. Nous ne sommes pas et ne seront jamais des vendus. Nous avons une histoire de lutte, de combat, d'engagement politique sous-tendu par une éthique qui n'a jamais été prise en défaut. C'est très clair et je suis sans complexe», a conclu le Présdent Bazoum qui demande à toute la population de prier le pays.
Siradji Sanda, Hassane Daouda et Souleymane Yahaya(Onep)
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Intervention du Président de la République, lors du Débat Général de la 74ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies : «Le monde doit s’engager dans une coopération gagnant-gagnant et non dans des relations à somme nulle comme le prou
Le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, a prononcé, hier mardi 24 septembre 2019, dans l’après-midi, (aux environs 22 heures, heure de Niamey) un important discours devant la 74ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies dont le Débat Général a été officiellement ouvert dans la matinée sous la présidence de M. Tijjani Muhammad -Bande, Représentant Permanent du Nigeria auprès des Nations Unies. La Session s’est ouverte en présence notamment des Chefs d’Etat et de Gouvernement réunis au Siège de l’Organisation pour débattre de questions d’ordre mondial.
Dans son discours, le Chef de l’Etat a rappelé que, le 7 juin dernier, ‘’les Etats membres ont massivement soutenu la candidature du Niger portée par l’Afrique au siège de membre non permanent du Conseil de sécurité », avant de leur .exprimer ses « très vifs et sincères remerciements» pour cette marque de confiance et d’estime à l’endroit du Niger.
SEM Issoufou Mahamadou a assuré les Etats membres que « le Niger assumera cette charge avec engagement et conviction pour contribuer à la recherche de solutions aux différents défis auxquels la communauté internationale est confrontée. »
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Intervention du, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur au Sommet du groupe des 77 + la Chine à La Havane (CUBA) : « Le peuple nigérien a décidé de sortir d’une coopération déséquilibrée », a déclaré M. Yaou Bak
Du 15 au 16 septembre dernier, s’est tenu à La Havane, en République de Cuba, le Sommet du Groupe des 77+la Chine. La délégation nigérienne à ce forum a été conduite par le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, M. Yaou Bakary Sangaré. Le sommet a pour thème “Les enjeux actuels du développement : rôle de la science, de la technologie et de l’innovation”. Dans son intervention à la tribune de cette rencontre, le ministre en charge des Affaires Etrangères et de la Coopération a, après avoir exprimé la solidarité du Niger aux peuples de Cuba, mais aussi du Maroc et la Libye, expliqué la situation qui prévaut actuellement au Niger. M. Yaou Bakary Sangaré a, réitéré la détermination du peuple nigérien sous la houlette du Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP) présidé par le général de brigade Abdourahamane Tiani, Chef de l’Etat, à mener la refondation du pays. « Le peuple a décidé de sortir d’une coopération déséquilibrée », a-t-il déclaré. (Lire ci-dessous l’intervention du ministre Yaou Bakary Sangaré)
«— Excellence Monsieur Miguel DÍAZ-Canel Bermùdez, Président de la République du Cuba et Président du Groupe des 77+ la Chine;
— Monsieur le Secrétaire Général de l’ONU;
— Excellences Messieurs et Mesdames les Chefs d’Etat et de Gouvernement;
— Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation;
— Mesdames, Messieurs ;
C’est un honneur pour moi, Monsieur le Président, de vous adresser les salutations de SEM le Général de Brigade Abdourahamane Tchiani, Président du Conseil National de Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat du Niger.
Pour ma part, je vous félicite pour votre remarquable présidence du Groupe des 77 + la Chine, et la convocation de cet important Sommet, à un moment où l’écrasante majorité des membres de notre Groupe, déjà éprouvés par la dernière pandémie de Covid 19, subit les conséquences désastreuses d’un ordre mondial depuis trop longtemps déséquilibré.
Avant de continuer il est un devoir de présenter, au nom du Gouvernement et du Peuple nigériens, les condoléances les plus attristées aux gouvernements et peuples frères du Maroc et de la Libye.
Excellence Monsieur le Président,
Le thème que Votre Excellence a bien voulu donner à cette rencontre, à savoir “les enjeux actuels du développement : rôle de la science, de la technologie et de l’innovation”, relève d’une vision parfaitement avertie du développement de notre temps. Aujourd’hui, il est incontestable que les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont incontournables pour l’atteinte des objectifs du développement durable.
À cet égard, nous souscrivons à toutes les initiatives visant à faire de la science, la technologie et l’innovation un instrument de développement, la proposition de déclarer le 16 septembre comme Journée de la science, de la technologie et de l’Innovation dans le Sud et celle de demander au Secrétaire Général de l’ONU d’organiser un événement de haut niveau sur la Science, la Technologie et l’Innovation en marge de la 80eme Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Ces initiatives aideront très certainement à réduire les inégalités et les injustices de l’ordre mondial contemporain, qui continuent à mériter notre attention.
Monsieur le Président,
Les mesures coercitives imposées à des Nations souveraines et indépendantes constituent une dimension de ces injustices exercées par des puissances sur nos pays.
Le Peuple de Cuba qui nous accueille aujourd’hui, et qui vit depuis plus de 60 ans les conséquences d’un embargo économique est l’exemple le plus éloquent que nous voudrions prendre sur cette question. Le Niger, par ma voix tient ici à réitérer au Cuba toute sa solidarité et son soutien, ainsi que sa condamnation de cet embargo, et appelle à sa levée immédiate.
Mesdames et messieurs,
Je voudrais avec votre permission Monsieur le Président, expliquer ce qui se passe chez moi au Sahel central. Nous subissons depuis la déstabilisation provoquée de la Libye en 2011, une profusion tout autant provoquée d’armes de guerre, de groupes terroristes, et de la criminalité transnationale organisée, qui ont entre autres conduit à l’action de sauvegarde de la Patrie, entreprise par les forces de défense et de sécurité du Niger le 26 juillet 2023.
Cette phase de refondation de notre pays, bute cependant sur l’incompréhension de nos Organisations sous régionales, manipulées, pour faire échec à notre sursaut de patriotisme.
Ainsi, des sanctions non conventionnées et jusque-là inédites dans notre espace d’intégration régionale, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), assorties de menaces de recours à la force contre mon pays pour, soi-disant rétablir la démocratie, nous ont été imposées depuis le 30 juillet 2023.
Dans les instances internationales, y compris l’ONU, des pressions sont en train d’être exercées pour isoler le Niger sur la scène internationale pour la simple raison que son peuple a décidé de sortir d’une coopération déséquilibrée.
Pour ceux qui doutent encore de notre capacité de nous émanciper de cette relation qui nous traite avec tant de mépris, nous les assurons que c’est fini. C’est à présent notre tour, non pas que mettre fin à ce déséquilibre. Notre mission est beaucoup plus importante. Regardez comme aujourd’hui, les pays des trois frontières sont devenus la clef de l’actualité internationale.
En cette période de basculement, les pays des trois frontières ont un rôle important à jouer avec leurs abondantes matières premières avérées.
Et le CNSP est déterminé à créer les conditions de ce grand projet qui aura besoin de beaucoup de science, de technologie et d’innovation.
Nous invitons tous les investisseurs, à venir au Sahel pour partager avec nous ces perspectives prometteuses.
Enfin, ma délégation exprime, au nom du Gouvernement et du Peuple nigériens, toute sa gratitude et ses remerciements au Gouvernement et au Peuple cubains pour l’accueil et l’hospitalité légendaires dont elle a été l’objet depuis son arrivée à La Havane.
Je vous remercie ».
Source : https://www.lesahel.org
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Intervention Président de la République à la Journée Nationale de la femme : «La croissance démographique pèse considérablement sur la prospérité, le bien-être, la production de la richesse et l’épanouissement social des citoyens», déclare SE. Mohamed B.
«Mon propos ne portera pas essentiellement sur le thème de votre journée, qui est un thème pertinent, nécessaire et incontournable même, pour la simple raison que le vendredi 25 novembre, dans cette même salle, j’ai eu à animer une conférence sur le thème de la sécurité et de la convivialité entre nos communautés, parce que j'avais eu le sentiment, incompressible à l'époque, qu'il fallait que j'intervienne sur ces thèmes en réunissant, tous les responsables, des régions de Dosso, de Tahoua et de Tillabéri. Mon propos avait été tellement relayé par les médias qu'il me semble que je peux aujourd'hui, ne pas devoir parler une fois encore sur ce même thème. Puisque j'ai cette rare occasion de m'adresser à ce parterre de femmes du Niger, représentées ici, je vais en profiter pour parler d'autres problèmes, tout aussi lancinants que ceux relatifs à la sécurité.
Mon propos va surtout consister à parler de la grave question de la démographie dans notre pays. Et c'est avec les femmes qu'il est plus pertinent que nous en parlions. D'emblée, je voudrais vous dire que mon propos ne sera pas un propos convenu, parce que si nous devions ressasser toujours les mêmes choses, nous ne nous en sortirons pas. Le Niger est confronté à un vrai problème démographique et la question sécuritaire est là pour le démontrer. Ce problème démographique est un grand handicap, pour notre développement. J’ai l’habitude de dire que la croissance démographique du Niger est très forte et n'est comparable, aujourd'hui, à celle d’aucun autre pays au monde, à par le nord du Nigeria, qui nous ressemble dans ses mœurs, ses us et ses pratiques sociales.
Cette question-là est à la base de la déficience de notre système éducatif et cela tout en étant une manifestation, d'un rapport de cause à effet, totalement imbriqué, entre forte croissance démographique et déficience du système éducatif. Qu'est qui est la cause de l'autre, qu'est-ce-qui est la conséquence de l'autre, c'est difficile à dire. Ces deux questions sont totalement confondues et inextricables. C'est exactement et véritablement la problématique de l'œuf et de la poule.
Je dis que nous devons mettre l'accent sur l'éducation, faire le pari, que nous développions notre système éducatif, pour que nous créons les conditions minimum de l'évolution de l'économie de notre pays et de notre société. Quand j'ai une occasion, comme celle d'aujourd'hui, je dois saisir cette chance, pour parler de cette question tout en considérant que quand j'en parle, j'évoque aussi ce que nous avons à faire, pour que nous puissions disposer d'un système éducatif efficient. J'ai l'habitude de dire à mes compatriotes que la compétition entre les nations se réduit à une compétition entre leurs systèmes éducatifs. La problématique de la démographie, de la population, est un paramètre important dans les conditions d'efficience du système éducatif.
Je m'en vais, à présent vous livrer quelques statistiques et cela pour que nous comprenions mieux ce à quoi nous sommes tenus et ce à quoi nous avons à faire. En 1960, les statistiques de l'époque, qui étaient valables pour tous les pays, indiquent que le Niger était peuplé de 3 millions 300 mille habitants, je vais faire des comparaisons avec des pays, qui nous sont très proches, qui ont les mêmes caractéristiques sociales, les mêmes conditions économiques, pour montrer l'évolution de chacun de nos pays et voir en quoi, aujourd'hui, nous nous avons plus de difficultés, comparativement à ces pays-là. Ainsi, en 1960, le Sénégal était aussi peuplé de 3 millions 200 habitants, une population égale à celle du Niger mais inférieure à celle du Mali, qui était de 5 millions 264 mille habitants, inférieure à celle du Burkina, qui comptait 4 millions 850 mille habitants. Le Bénin avait une population estimée à 2 millions 432 mille habitants.
En 1970, nous sommes passés à 4 millions 511 mille habitants, le Sénégal 4 millions 200 mille, le Mali cinq millions 900, le Burkina Faso cinq millions 600 et le Benin comptait 2 millions 900 mille. En 1980, le Niger enregistrait 5 millions 900, le Sénégal 5 millions 500, le Mali 7 millions, le Burkina 6 millions 800 mille et le Bénin 3 millions 717 mille habitants. En 1990, Nous étions à 8 millions de Nigériens, le Sénégal 7 millions 500 mille habitants, le Mali 8 millions 450 mille, donc nous avons atteint le Mali, mais aussi le Burkina, qui comptait 8 millions 811 mille, nous avons presque doublé le Bénin, qui a 4 millions 900 mille. En 2000, nous sommes 11 millions 300 mille habitants, le Benin 6 millions 800 mille, le Burkina 11 millions 600 mille, le Mali 10 millions 900 mille, qui se trouve être dépassé par le Niger, en terme d'habitants, le Sénégal 9 millions 700 mille, que le Niger a dépassé avec presque 2 millions d'habitants de différence.
En 2010, au Niger, nous sommes 16 millions 464 mille habitants, le Sénégal enregistre 12 millions 678 mille habitants, d'où une différence de 4 millions avec ce pays. Le Mali avait 15 millions, nous le dépassons et nous dépassons le Burkina aussi avec ses 15 millions 500 mille. Nous étions en passe de doubler le Bénin avec ses 9 millions 199 mille habitants. En 2020, au Niger nous sommes 24 millions 207 mille habitants, le Sénégal 16 millions, il y a donc un écart de 4 millions d'habitants entre nous. Nous avons doublé le Bénin qui compte 12 millions, alors qu'il y avait à peine 1 millions d'habitants de différence entre nos deux pays en 1960. Le Burkina a presque 21 millions et le Mali 20 millions 200 mille habitants.
Voyez-vous, ces chiffres indiquent que, même si nous disposions des mêmes capacités à produire des richesses, la part qui revient aux citoyens nigériens s'amenuise à mesure que nous avançons, comparés à ces pays. Par conséquent, les citoyens nigériens deviennent ainsi plus pauvres, que ceux de ces différents pays, du fait de leurs croissances échevelées, même si ils ont relativement des mœurs et structures économiques semblables. Si on prend l'exemple de la Mauritanie, qui est un pays musulman comme le Niger, en 1960, sa population était estimée à 850 mille, pour passer à 1 millions 147 mille dix ans plus tard, en 1980, ils ont passé à 1 millions 500 mille en 1990 et en 2020, les habitants mauritaniens sont estimés à 4 millions 600 mille. Si on se réfère au taux de croissance démographique, au Niger entre 1955-1960, il est estimé à 2,74%, à 2,84% dix ans plus tard, pour atteindre 3,82% en 2020 comme taux moyen de croissance démographique. Dans certaines régions, les chiffres sont encore plus élevés. Il y a donc beaucoup de disparités en fonction des régions. Si nous poursuivons la comparaison, pour être complet, le Bénin enregistre, en 2020, un taux de croissance démographique de 2,73 %, le Mali 2,99%, le Burkina 2,87%, la Mauritanie 2,78%, le Nigeria 2,59%, le Sénégal 2,77%, l'Algérie 1,98%, l'Egypte 2,03%, la Libye 1,36%, le Maroc 1,26%, le Soudan 2,39%, la Tunisie 1,1%.
Par rapport à l'indice synthétique de fécondité (ISF), ou nombre moyen d'enfants par femme, en 2012, le Niger avait 7,6 enfants par femme en âge de procréer, alors que cet indice était de 7,1 enfants en 2006. Personnellement, je me fie plus aux indices qui me semblent plus pertinents. L'analyse par région montre que dans des régions comme Maradi et Zinder, ces indices sont plus élevés et leurs évolutions sont beaucoup plus fortes. Ces indices sont passés, de 2006 à 2012, de 8 à 8,4 enfants par femme en âge de procréer à Maradi et de 7 à 8,5 pour Zinder. Selon ces données, toujours au niveau régional, 52% des adolescentes qui vivent dans la région de Zinder ont déjà eu, au moins un enfant (sans qu’elles ne soient forcement mariées), contre 15% dans la ville de Niamey. 77 % de filles nigériennes sont mariées avant l'âge de 18 ans et 28% sont mariée avant l'âge de 15 ans.
Ces chiffres illustrent la situation que nous vivons et qui doivent nous interpeller. Cela fait longtemps qu'on parle de planning familial au Niger. Le premier centre de ce planning a été créé en 1985. Le président Kountché disait d'ailleurs à cet effet: «Excusez-moi mes sœurs, vous pondez trop !». C'était une métaphore, de la poule qui pond tous les jours, qu'il a utilisé pour montrer l'excès de procréation. L'on se rappelle aussi qu'en 1984, le Président Kountché s'était adressé aux Nigériens à partir de Matamèye (région de Zinder). C'était la Déclaration de Matamèye et ce n'était pas un hasard. Ce n'est pas aussi un hasard que tous les mendiants qui créent le désordre aussi bien dans les rues et les villes d'Algérie, de Dakar, d'Accra, d'Abidjan, relèvent du département de Kantché, (ancien département de Matamèye), d'où le Président Kountché avait lancé son appel. En effet, il savait qu'il a y un problème réel qui se pose et des difficultés à disposer des moyens de subsistance dans un système de production basé fondamentalement sur l'agriculture qui ne s'est pas modernisée et où la génération des enfants se fait et se perpétue à un rythme aussi élevé.
Alors, vous qui êtes mobilisés pour la cause de la femme, je voudrais que nous interprétions et analysions convenablement ces statistiques alarmantes. Cela, pour que nous comprenions que nous avons à faire à une situation difficile, et dont nous ne devions pas nous accommoder parce qu'il n'y a pas de fatalité à ce que ça soit ainsi. En 1960, le PIB du Sénégal était estimé à 1 milliard de dollars, le nombre d'habitants lui était de 3 millions 207 mille, si on divise le PIB par le nombre d'habitants, on a 313 dollars par habitant. Aujourd'hui, le PIB du Sénégal est de 24 milliards 910 millions de dollars, alors qu'en 2020, le nombre d'habitants est de 16 millions 744 mille, après division on constate que le PIB par habitant s'élève à 1.487 dollars. Au Niger, par contre (au moment où le Sénégal a un PIB de 313 dollars par habitant), en 1960, avait 133 dollars par habitant. Aujourd'hui, nous enregistrons un PIB de 13 milliards 680 millions de dollars, pour une population de 24 millions d'habitants, toute division faite, nous avons 565 dollars par tête d'habitants. Il y a donc une différence, entre un citoyen nigérien et un sénégalais de presque 1.000 dollars. La différence de cent et quelques dollars est montée jusqu'à 1.000 dollars. Si avec nos 13 milliards 680 millions de dollars, de 2020, nous comptons le même nombre d'habitants que le Sénégal, c'est-à-dire 16 millions de personnes, au lieu des 24 millions que nous avons, nous aurions, alors, eu un PIB, par tête d'habitants de près de 1.000 dollars.
C'est pour expliquer que, le phénomène de la croissance démographique pèse considérablement sur la prospérité, sur le bien-être, sur la vie au quotidien et aussi sur la production de la richesse, ainsi que sur l'épanouissement social de citoyens. Les Nigériens sont meurtris à chaque fois que les statistiques de l'IDH sur le Niger sont publiées. Ces chiffres sont exploités contre le gouvernement, comme si l'IDH est la traduction de la politique gouvernementale, alors que l'IDH ne fait que donner qu'une photocopie de la réalité sur quelque chose de bien fondamentale que la politique, qu'elle soit bonne ou mauvaise, qui pourrait être entreprise par le gouvernement actuellement en place. Le calcul de cet IDH se fait, actuellement, sur la base de trois paramètres qui comportent des critères et portant une certaine forme d'arbitraire. Le premier, c'est le Revenu National Brut par tête d'habitant, qui est au Niger de 565 dollars, le 2ème c'est l'espérance de vie, qui est de 61 ans et le 3ème c'est le taux de croissance. Si nous sommes meurtris quand on donne ces chiffres et si nous en souffrons, nous ne devons pas rester les bras croisés à ruminer notre amertume. Nous devons plutôt agir. C'est justement pour pousser les gens à réfléchir et à agir que nous disions et répétions tous ces propos et ces statistiques. Car, il n y a pas de fatalité !
La problématique démographique est un paramètre important dans les conditions d'efficience du système éducatif
Et le calcul de l’IDH, s’est plus en plus affiné. Aujourd’hui, il repose sur trois (3) paramètres, demain il peut changer. C’est après tout une convention qui, malheureusement porte une certaine part d’arbitraire dans les critères et paramètres qui sont retenus mais aussi dans les coefficients qui peuvent être affectés de façon plus au moins égale à tel ou tel paramètre. Ainsi, le 1er paramètre, c'est le Revenu National Brut par tête d'habitant. A ces 565 dollars de RNB par habitant, le Niger n’est pas le dernier, ni l’avant dernier. Il est au dessus d’un certain nombre de pays malheureusement tous africains. Le 2ème paramètre c’est l’espérance de vie. Les Nigériens ont en moyenne une espérance de vie de 61 ans. Nous sommes le 2ème pays de l’UEMOA et peut-être de la CEDEAO après le Sénégal. Nous avons une espérance de vie de loin supérieure à celle de bien de pays africains. Donc la question n’est pas à ce niveau. Elle est ailleurs, elle est dans le système éducatif. Et c'est là où le coefficient est plus élevé parce qu'on considère que le développement humain, c'est le développement du capital humain c'est à dire la somme d'intelligence qu'on met dans la tête des citoyens, la somme de connaissances qu'on leur met dans la tête. Et ces connaissances sont acquises à l'école et elles consistent en quoi? Au nombre moyen d'année moyen de scolarisation pour tous les citoyens âgés de plus de 25 ans. On calcule pour chaque pays, le nombre d'année passée à l'école pour les plus de 25 ans. Au Niger, les chiffres de ces dernières années indiquent que les Nigériens qui ont plus de 25 ans sont restés en moyenne 2 années à l'école. Il y en a qui ne sont pas du tout allés et ils sont très nombreux. C'est presque entre 30 et 40% de la population. D'autres sont comme nous, ils sont allés à l'école jusqu'à l'université, d'autres encore ont passé 10, 15 ans à l'école. Mais qu'on fait la moyenne, le nombre d'années passées à l'école pour les plus de 25 ans au Niger est de 2 ans. En Afrique au sud du Sahara, la moyenne est de 10 ans.
C'est dire que le Niger a eu un système éducatif où le taux de scolarisation est très faible. Ce qui fait que nous avons beaucoup de personnes de plus de 25 ans qui n'ont jamais été à l'école et nombreux sont ceux qui ont décroché très tôt. C'est dire qu'à chaque fois qu'on fait le calcul de l'IDH, tant que ces gens sont vivants, ils vont tirer les statistiques du Niger vers le bas. Ça ne changera pas quelles que soient les performances de notre économie et tant que le calcul de l'IDH accordera de l'importance à la scolarisation de ceux qui ont plus de 25.
Le deuxième critère c'est le nombre d'années moyen de scolarisation attendu pour ceuxqui entrent à l'école aujourd'hui. Ce qui est grave, c'est que quand un enfant va à l'école aujourd'hui, la moyenne des années qu'il passera à l'école, c'est 5 ans alors qu'en Afrique au sud du Sahara, la moyenne est de 10 ans. Au bout de 5 ans les enfants nigériens qui vont à l'école décrochent généralement.
La scolarisation des filles et leur maintien à l’école comme début de solution au problème
Dans la région de Zinder, il y a quelques années, en classe de 6ème on renvoie 45% des enfants de l'école publique. Et dans les autres régions, c'est un peu en dessous de cela Maradi 40%. Comme vous le voyez, nous n'offrons pas de chance à beaucoup d'enfants d'aller à l'école et quand ils sont allés, nous avons un système tel qu’il ne les maintient pas. C'est ce qui donne cette situation lorsqu'elle est traduite dans les chiffres de l'IDH. Nous ne devons pas accepter cette situation pour notre pays.
C'est nous devons mettre l'accent sur l'amélioration de notre système éducatif. Dans ce sens, un certain nombre de réformes sont en train d'être faites pour que la qualité du système s'améliore en produisant des enseignants de bonne qualité. L'un des problèmes que nous avons identifiés et qui est à la base des déperditions scolaires et du décrochage massif des enfants c'est que même si ils sont à l'école, ils n'apprennent pas beaucoup, sinon ils n'apprennent rien. Avec le système de passage automatique au primaire on les garde. Mais on les garde en vérité davantage pour la forme et pour les statistiques.
Et donc lorsqu'ils viennent au collège où le système change parce qu'on est plus dans un régime de passage automatique, les enfants sont renvoyés en masse à partir de la classe de 6ème. C'est une boucherie. Et plus ils avancent, plus on de déchet et ça fait que pour qu'un enfant qui est entré à l'école, il y a 10 ans parviennent en classe de 3ème, il y a un tamis qui n'aura permis le passage de quelques rares enfants qui admettent pour certains d'entre eux au BEPC. Ceux qui n'admettent pas sont aussi exclus du système éducatif et de toute possibilité de formation qui peut destiner à un emploi quelconque.Ce qui fait qu'une bonne partie de notre jeunesse n'est pas préparée à des activités productrices de richesses. Et c'est pourquoi, mesdames, femmes du Niger, il nous faut nous mobiliser, et je compte sur vous, pour que nous ayons un autre système éducatif.
Il y a donc quelque chose qui mérite d'être souligné. En 1960, le taux de croissance démographique était de 2,74%, dix ans après, il était de 2,80%, dix après, il était de 2,88%, et à partir de 2000, il a basculé pour passer à 3,55%. En 2000, nous étions 11 millions, en 2020 nous étions 24 millions. Mais entre 1960 et 1970, 1980, nous étions 3.300.000. Sur les deux décennies on n'a pas doublé puisque nous étions 5.900.000. Nous n'avons pas doublé sur les décennies ainsi citées parce qu'à l'époque, il y avait une forte prévalence de maladies des enfants qui tuaient beaucoup d'enfants. Nous étions dans une situation de croissance quasi naturelle.
Mais, avec la découverte des antibiotiques des vaccins et de tous les médicaments dont nous avons profité à cause de la promotion de notre politique sanitaire, la population a doublé en 18 ans. Nous sommes sur cette tendance. De 2000 à 2020, notre population a plus que doubler. Si on analyse les statistiques, on voit que nous doublons notre population tous les 18 ans. Il n'y a aucun autre pays qui est dans cette tendance. Quand vous prenez le Burkina Faso était à 11 millions, il a aujourd'hui 20 millions d'habitants ; le Mali est passé de 10 millions à 20 millions sur la même période. Le Mali nous ressemble mais le Niger a plus que doublé en 20 ans. Le Sénégal qui est un pays qui s'est modernisé entre temps avait 9,7 millions, il en compte aujourd'hui 16 millions. Comme on le constate, le Sénégal a amorcé la transition démographique, il est sur une autre tendance, celle de la maîtrise de la natalité. Il est dans une situation où il peut assurer une bonne éducation à ses enfants et où il peut produire plus de richesses. Et c'est quand on est allé à l'école qu'on peut créer des richesses. C'est pourquoi, il faut préparer les élèves à être des ingénieurs qui vont produire des richesses. Mais comment vous le pouvez si chaque année, vous avez des cohortes d'enfants que vous ne pouvez pas scolariser.
Une des solutions que j'envisage et sur laquelle j'insiste auprès de nos partenaires pour que nous soyons soutenus, c'est d'assurer une bonne éducation aux femmes en créant des internats pour les jeunes filles dans les collèges ruraux. Parce que sur les 45% des enfants renvoyés du collège, 70% sont des filles, cela parce que pour les filles il se pose, plus que pour les garçons, les problèmes de tuteurs. Les parents ont des difficultés à concevoir que leurs filles adolescentes de 12 à 14 ans soient loin de chez eux quel que soit le confort du cadre de son accueil dans le village d'à côté. Et, il y a une tendance chez les parents d'enlever les enfants filles de l'école et de les donner en mariage. C'est ça qui explique les chiffres de Zinder dont j'avais parlé précédemment. Et donc, l'une des actions sur laquelle nous devons mettre l'accent c'est d'assurer au maximum de nos enfants de rester à l'école longtemps. Pourquoi, je commence par les filles? J'aurais bien voulu commencer par tout le monde, mais je commence par les filles en me disant que c'est pour équilibrer. En effet, quand on regarde les statistiques on se rend compte que ce sont les filles qui sont le plus victimes des renvois et des décrochages. Il faut donc être juste vis-à-vis des femmes. Et il faut créer des internats pour elles. Le jour où nous aurons assez de ressources, nous créerons partout les internats au regard de la configuration de notre pays où il faut des regroupements pour plusieurs villages un seul collège. Pour l'instant, n'ayant les capacités pour ouvrir des internats pour les enfants du Niger, nous faisons l'option d'assurer cette scolarité pour le maximum de filles que nous le pourrons. J'ai créé des internats, je me bats pour que nous ayons davantage de ressources. Je le ferai sur le budget national. Cette année, nous avons prévu plusieurs milliards de FCFA pour construire des internats sur nos fonds propres. Nous le ferons davantage dans les années suivantes; nous emprunterons de l'argent auprès de nos partenaires pour construire des internats pour les filles. Cette année, j'ai créé un internat à Kellé qui abrite déjà 250 jeunes filles, mais l'année prochaine plusieurs centaines vont encore venir et l'internat de Kellé ne sera pas suffisant, il nous faut en construire un autre. Vous voyez le cauchemar de cette croissance échevelée. Chaque année, on a des contingents très nombreux. Il n'y a aucun pays qui est dans cette situation aujourd'hui. En général, les pays qui se sont stabilisés sont ceux qui ont des écoles qui accueillent chaque année le même nombre d'enfants. Mais au Niger, compte de tenu du nombre important d'enfants qui vient chaque année, quels que soient nos efforts, nous n'atteindrons pas cet équilibre. C'est pourquoi, je me propose de remplacer les 36.000 classes en paillotes par des classes en matériaux définitifs. Je suis en discussion avec des partenaires pour ça.
Peut-être que j’aurais les ressources pour le faire. Mais une fois que je l’aurai fait, ces écoles seront insuffisantes très vite. Il n’y a pas de pays comme ça au monde, qui sont confrontés à cette situation. Dans tous les pays dont la démographie a été stabilisée, le nombre de classes suffisent pour le nombre des élèves chaque année. Un jour, je discutais avec celui qui était notre consul honoraire au Danemark, c’est une anecdote que j’aime raconter. Il me disait quand il était venu la première fois ici en 1973, le Niger avait la même population que le Damenark, soit 5 millions d’habitants. Le Danemark a toujours 5 millions d’habitants, tandis que le Niger compte 24 millions d’habitants. Vous voyez la différence. Cela veut dire que les efforts que nous avons à faire chaque année pour faire face aux impératifs de notre école, ont été multipliés par cinq (5) par rapport au Danemark. Ces efforts sont aussi valables pour les domaines de l’eau, de la santé etc.
‘’Le phénomène de la polygamie irresponsable est notre fléau et notre société doit générer des capacités en plus des solutions à travers l’éducation’’
Et pourquoi, nous avons une situation si singulière ? C’est parce que nous avons des mœurs auxquelles nous n’avons pas voulu toucher même si elles nous conduisent vers des situations impossibles. Pourquoi vous avez tant des jeunes qui sont dans le terrorisme et dans le banditisme ? C’est parce qu’ils ne sont pas à l’école ; c’est parce qu’ils n’ont pas de quoi vivre. Moi, qui plus que quiconque revois les rapports faisant état du nombre de terroristes qui circulent à Alambare ; Ouro Djéladjo ; Boni ; Mamassé, je se pose la question de savoir d’où ils sortent comme ça ? C’est parce que nous les avons générés très nombreux et en même temps, l’économie n’a pas suivi. Vous n’avez pas autant des jeunes béninois ; togolais ou ivoiriens que vous avez des Nigériens dans ces pays, à plus forte raison au Nigéria. C’est-à-dire que notre trop plein de jeunes, nous avons tendance à les exporter chez les autres. Vous pensez que cela va être acceptable aussi longtemps?
Non, il aura un jour, tout comme ils se plaignent des mendiants nigériens, ils vont se plaindre des travailleurs nigériens. Nous devons voir loin parce que c’est cela aussi gouverner. Mais non de rester à l’instant actuel. Gouverner, ce n’est pas une affaire seulement des gouvernants; c’est une affaire de toute la société. Parce que je connais plusieurs personnes qui n’ont pas un revenu; qui vivent au jour le jour, mais qui ont plusieurs femmes et des enfants. Et vous voyez là où cette aberration nous a conduits. C’est qu’à un moment donné, un homme épouse une femme et lui dit d’aller mendier en Algérie; au Sénégal. Est-ce que c’est une bonne façon de traiter une femme ? Et faire des enfants que vous n’avez pas de possibilité d’éduquer ? Est-ce que nous devons observer cela et laisser la situation comme telle ?
Moi, je dis que la solution à long terme, c’est l’éducation. Il faut améliorer notre système éducatif pour que nos enfants y acquièrent des connaissances et des aptitudes à des formations qui vont leur donner des emplois parce qu’ils vont créer eux-mêmes les emplois. Nous allons mettre l’accent sur l’enseignement technique et la formation professionnelle. Nous sommes en train de chercher notre voie pour l’amélioration de ce système là. Nous allons améliorer la qualité de notre système d’éducation générale. Nous allons améliorer les capacités de notre système universitaire en mettant beaucoup de ressources et travailler avec toute l’intelligence qu’il faut et avec toute la rigueur et la conscience qu’il faut parce que nous pensons que nous ne sommes pas les derniers. Mais quand est-ce que les écoles vont donner des résultats avec ces réformes que nous allons faire, même quand elles sont bien inspirées, intelligentes et pertinentes? Quand est-ce que nous disposerons de 40.000 Ingénieurs ; 50.000. 100.000 Ingénieurs par ce que d’ici 2050, nous serons le deuxième pays le plus peuple de l’Afrique de l’ouest après le Nigéria que nous n’allons pas atteindre parce nos frères du nord Nigeria ont les mêmes comportements que nous. Sinon, on aurait pu atteindre le Nigéria. La population des Etats du Sud du Nigeria ne s’est pas accrue. Mais le Nord du Nigéria est surpeuplé et pauvre comme le Niger tandis que le Sud est instruit, éduqué et riche.
Et nous, notre trop plein déjà non éduqué dont nous ne savons quoi fait, ils ont tendance à aller dans les autres pays. Mais pour combien de temps. Il faut que nous ayons conscience de cela. Et c’est maintenant que nous devons envisager les remèdes. Par conséquent, la société doit avoir des mécanismes pour empêcher les comportements nuisibles. Quand quelqu’un qui n’a rien vient vous dire je vais me marier donnez-moi de l’argent et neuf mois plus tard, il revient pour annoncer qu’il a eu un enfant et qu’il veut de l’aide pour organiser le baptême. Est-ce que cela est sérieux ? Comment lutter contre cela ? Je ne dis pas que la polygamie est quelque chose à interdire, mais une certaine polygamie est une mauvaise chose. Et vous pensez qu’on ne doit pas en parler. Moi, ma responsabilité, c’est d’en parler. Je prends le risque de le dire et je l’assume parce que ceux qui nous combattent, disent que c’est notre religion qui nous l’a dit, c’est faux.
Si on le réfère au Coran, il est très clair dans la sourate ‘’Alnissaye’’ dit «épousez ce qui vous plaira entre les femmes par deux; trois ou quatre. Mais si vous craignez de n’être pas juste, alors seulement une». C’est plus le sur moyens d’échapper à la partialité. Est-ce que cette sourate du Coran prescrit comme la polygamie une obligation ? Non, elle ne la prescrit pas. Et si on a peur de Dieu comme moi, elle l’a proscrit. Quel est le sens de mon propos ? Mon propos consiste à dire que quand un homme pauvre marie plusieurs femmes et fait plusieurs enfants qu’il n’a pas les capacités d’instruire, de bien nourrir, si vous lui dites que son comportement n’est pas bien. Il vous dit que c’est Dieu qui a dit de faire ça. Est-ce que la sourate que je viens de lire l’autorise ? Non parce que le Coran exige des parents qu’ils éduquent leurs enfants ; qu’ils s’occupent de leurs femmes d’abord. Je connais beaucoup des gens qui ne s’occupent pas de leurs femmes et leurs enfants (le manger et le vêtir). Ils les marient et ils les laissent. Cela nous crée le désordre que nous vivons aujourd’hui.
C’est pourquoi, madame la ministre et vous les femmes, il faut que nous ayons un comportement responsable. Il n’est pas interdit de faire plusieurs femmes, mais seulement les hommes qui sont capables d’entretenir plusieurs femmes et enfants sont autorisés à faire plusieurs femmes. Mais ceux qui n’ont pas les possibilités de le faire, on doit les sensibiliser pour leur dire que notre comportement a fait de notre pays le dernier. Et si nous continuons la même chose, nous serons toujours derniers et nous aurons des difficultés à vivre parce que le Niger est certes vaste. Mais en vérité, les ¾ du pays ne sont pas habitables parce que c’est une zone désertique. Quel est l’aménagement du territoire que nous pouvons faire qui pourra nous contenir ? Il n’y a pas. Gouverner, c’est prévoir. Nous devons faire ce qu’on appelle la prospective pour voir comment nous serons dans 100 ans et avoir les comportements qui conviennent avec les défis qui se posent devant nous. La démographie est un vrai problème. Si la Mauritanie ; le Maroc ; l’Algérie ; l’Arabie Saoudite ; le Mali ; le Burkina ; le Sénégal ont un comportement qui les met à l’abri des risques auxquels nous, nous sommes exposés demain, en quoi, nous serions plus musulmans qu’eux pour considérer que nous sommes des musulmans. Nous ne sommes pas plus musulmans que les Mauritaniens. Je puis vous le dire parce que ce sont les Mauritaniens qui ont diffusé l’Islam dans toute l’Afrique. Les premiers marabouts que j’ai vu chez moi à Tesker et à N’gourti étaient des mauritaniens. Si eux, ils ont un taux de croissance de 2%. Comment est-ce qu’on peut dire que nous, nous sommes plus savants qu’eux et que nous devons faire des taux de croissance de 4%.
Je pense que le phénomène de la polygamie irresponsable est notre fléau et notre société doit générer des capacités en plus des solutions à travers l’éducation, de faire en sorte que nous sensibilisions nos compatriotes et qu’ils aient un comportement responsable. Nous devons donner l’exemple. Nous qui avons eu la chance de comprendre tout cela. C’est pourquoi, l’autre jour, j’ai dit à mes membres que tant que vous êtes dans mon gouvernement, il vous est interdit de prendre une femme supplémentaire. Le ministre qui veut prendre une femme supplémentaire peut quitter le gouvernement. Mais tant qu’il est dans le gouvernement, il lui sera interdit de prendre une femme supplémentaire. Je le dis pour provoquer le débat; pour interpeller les gens. Si vous êtes au gouvernement et que vous avez deux ou trois femmes, il n’y a pas de problème. Mais si vous voulez en ajouter, vous quittez le gouvernement et vous prenez votre femme.
Monsieur le président de l’Assemblée Nationale, je voudrais que les députés prennent aussi un tel engagement pour que nos compatriotes nous écoutent et nous entendent. Nous devons avoir un comportement de modèle pour que les gens soient interpellés.
(Script : ONEP)
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Intervention, lundi dernier, du Président de la République à la Conférence internationale sur «Développement Durable et Dette Soutenable» à Dakar : «L’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières, elle doit être productrice de prod
Intervention, lundi dernier, du Président de la République à la Conférence internationale sur «Développement Durable et Dette Soutenable» à Dakar : «L’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières, elle doit être productrice de produits finis, de produits industriels», déclare SEM. Issoufou Mahamadou
Le lundi 2 décembre 2019, à Dakar (Sénégal), les dirigeants africains, dont le Président de la République SEM Issoufou Mahamadou, ont apporté leurs contributions en réagissant aux importantes et pertinentes questions soulevées lors des discours à l’ouverture de la Conférence Internationale sur « Développement Durable et Dette Soutenable : Trouver le Juste Equilibre »
C’est ainsi que, dans une« très riche contribution », SEM Issoufou Mahamadou aévoqué l’Agenda 2063 que l’Afrique est en train de réaliser notamment ses plans et projets dont le Plan 2013-2023 de Développement de l’Afrique et la ZLECAf entrée récemment en vigueur.
Une des préoccupations de l’Afrique, c’est de transformer ses matières premières, c’est l’industrialisation. L’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières. Elle doit être productrice de produits finis, de produits industriels, a dit le Chef de l’Etat.
L’industrialisation permettra au continent d’avoir davantage de ressources, de créer des emplois pour les jeunes, de transformer l’actif démographique en dividende économique, a-t-il expliqué.« Nous avons une vision, nous savons où nous allons. Il faut maintenant trouver les moyens notamment les ressources financières de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés », a-t-il indiqué.
Le Président de la République a, à cet effet, souligné la nécessité de continuer à mobiliser les ressources internes et les ressources externes notamment les investissements directs étrangers.« Nous faisons beaucoup d’efforts en matière de climat des affaires pour attirer les investissements directs étrangers dans nos pays », a-t-il ajouté, rappelant que le Niger fait partie des pays réformateurs en matière de climat des affaires.Il faut continuer dans cette voie afin que davantage d’investissements directs étrangers puissent venir dans les pays africains, a-t-il poursuivi.
Le Chef de l’Etat a par ailleurs dit qu’il faut repenser la manière d’utiliser l’aide publique au développement.
Compte tenu des risques des investissements en Afrique, il a avancé quelques pistes, en s’interrogeant. Ne peut-on pas mettre en place des ressources pour garantir les investissements en Afrique ? Ne peut-on pas imaginer que l’aide publique au développement puisse servir de levier, de garantie pour attirer davantage les investissements directs étrangers dans nos pays ?
Il faut réfléchir sur les solutions innovantes. Il faut repenser la gouvernance économique mondiale, a affirmé SEM Issoufou Mahamadou.
Evoquant les questions relatives au développent, à l’investissement, le Chef de l’Etat a souligné que les seules ressources internes ne suffisent pas. Il faut la dette, a-t-il soutenu.
Pour faire face aux chocs (sécuritaire, climatique, de la baisse des prix des matières premières), il a fallu s’endetter, a-t-il rappelé.
Et pour investir, il faut mobiliser des ressources internes et s’endetter. Mais, a-t-il insisté, il faut que la dette soit soutenable, entre autres.
AbdourahmaneAlilou AP /PRN
04 décembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/
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