I–L’Occident dans une tendance de déchéance irréversible et incurable
Tout diagnostic fait, le ‘’syndrome de Gilles de La Tourette‘’ semble avoir atteint certains responsables des pays occidentaux (c’est d’ailleurs en Amérique du Nord et en Europe où la prévalence de cette maladie est de très loin plus élevée que dans les autres régions du monde). Parfois abrégé sous le sigle SGT, il est un trouble neurologique caractérisé par des tics moteurs et vocaux. Ce syndrome a d’abord été considéré comme une maladie neuropsychiatrique rare et associé à la production de mots obscènes (coprolalie), un symptôme qui n’est toutefois présent que dans une minorité de cas. L’association avec une dépression nerveuse, un trouble de panique, un trouble de déficit de l’attention (avec ou sans hyperactivité), un trouble de phobie, un trouble obsessionnel compulsif ou un trouble somatoforme (caractérisé par de multiples plaintes physiques persistantes qui sont associées à des pensées excessives et inadaptées) est fréquente chez maints dirigeants passés et actuels. Les médias font régulièrement état de la ‘’face sombre‘’ de certains hommes politiques : la mégalomanie de Donald Trump qualifié de psychopathe, personnalité narcissique ou histrionique, les comportements va-t-en-guerre et sans raison aucune de Georges Bush en Irak. Nicolas Sarkozy qui est le cerveau de l’intervention en Libye et de la mort du colonel Kadhafi (qu’il a lâchement et honteusement trahi), puis de l’éviction en Côte d’Ivoire du président Laurent Gbagbo par la force française Licorne (ces interventions françaises ont toutes deux laissé des traces dans les consciences populaires, et les africains ne pardonneront jamais cela à la France), Barack Obama en Syrie,…des cas de légèreté sexuelle (Sarkozy ; par ailleurs ambitieux dominant et narcissique compensatoire et François Hollande, qui n’est jamais arrivé à fonder un foyer légitime), des harcèlements sexuels (l’incorrigible Dominique Strauss Kahn ou Denis Beaupin, le responsable EELV accusé de harcèlement sexuel, aux paraphilies (le fétichisme de George Tron, qui massait les pieds de ses collaboratrices), des homo sexuels avérés (Le premier responsable luxembourgeois, SE le Premier Ministre, Monsieur ou Madame Xavier Bettel ; lui (elle) et son (sa) partenaire savent qui est quoi !), l’exhibitionnisme de Robert Rochefort, viceprésident du MODEM, qui a avoué s’être masturbé dans une grande surface, les abus d’alcool dans les soirées (le Premier Ministre anglais sortant, Boris Johnson vient de faire les frais), certains à l’instar du vieux Biden, frappés d’amnésie et d’incohérence (il tient des discours de menaces de sanctions économiques contre Nicolas Maduro du Venezuela et les Ayatollahs d’Iran et dès le lendemain du déclenchement de la guerre russoukrainienne, il leur envoie des délégations pour négocier l’approvisionnement en hydrocarbures… le ‘’pauvre‘’ ne se rappelle certainement pas de ses propos antérieurs !) et certaines virées extra conjugales dans les boîtes de nuit (Emmanuel Macron dans la mythique boite de nuit ‘’Shrine‘’ à Lagos au Nigeria en juillet 2018, et la semaine passée, où loin de sa septuagénaire Brigitte, il est allé mouiller la chemise dans un night-club de Cotonou). A ce sujet d’ailleurs, le 28 juillet 2022, le journal en ligne français d’extrême droite ‘’Riposte Laïque‘’ sous la plume de Marquis de Dreslincourt, écrivait … je cite : ‘’Pendant que la France brûle, Macron fait le pitre en Afrique à nos frais ! Il n’y a pas que nos forêts qui brûlent cet été, il y a aussi les prix de l’énergie et des denrées alimentaires ; quant à nos centresvilles, nous assistons à une flambée d’agressions. Face à ces brasiers, les français vont-ils enfin regarder la réalité en face ? Marquis de Dreslincourt de poursuivre : ‘’Ensuite, il est allé partager certainement la farine de l’amitié avec Yannick Noah, l’exilé fiscal, et il semble que sur la photo, les deux larrons soient bien chargés. Pensez, Macron fait le pitre en dansant le ndombolo. Quel message veut-il donner à ses hôtes africains ? ‘’Venez chez nous, c’est open bar, chaud, chaud ?‘’…. Macron, personnage infernal, indigne et irresponsable ! Que faut-il de plus pour éveiller les français ? Attendre de crever de faim ? ‘’…. Fin de citation. Le Président François Mitterrand en son temps assurait ‘’Le pouvoir est une drogue qui rend fou quiconque y goûte‘’ ; et c’est aussi la question que se posait Pascal de Sutter dans son livre ‘’Ces fous qui nous gouvernent’’ paru en 2007. Cet ouvrage explorait l’état de santé physique et psychique des gouvernants et les répercussions sur la gouvernance et la géopolitique mondiales. Nassir Ghaemi, psychiatre américain et professeur au Tufts medical Center à Boston estime pour sa part, que les troubles psychologiques peuvent même servir les hommes de pouvoir dans les périodes de crise. Dans son livre ‘’Une folie de première classe‘’ paru en 2011, il écrit : “Lorsque les temps sont bons et que le vaisseau de l’État n’a besoin que d’aller de l’avant, les gens sains d’esprit sont de bons leaders politiques. Mais en cas de crise et de tumulte, ceux qui sont anormaux mentalement, deviennent les plus grands leaders de la planète.” Quoiqu’il en soit, en cette période très tumultueuse du 21ème siècle, ils sont nombreux les responsables politiques des pays qui prétendent diriger le monde à souffrir de troubles psychiques, de volte-face, de déclarations incohérentes et de mensonges. Dans tous les cas, ces malades mentaux (ce n’est pas du tout méchant de le dire) et ces gays (ou LGBT, il parait qu’il faut les appeler ainsi), ont investi tous les gros postes de décision en Amérique, en Europe de l’Ouest, à l’Union Européenne, etc... Comment donc allonsnous continuer à subir le diktat d’hommes sans repère naturel, moral, social et humain ? Pour ne prendre que deux (2) cas ; en France, le Conseil constitutionnel a validé, le 23 avril 2013, dans les conditions prévues à l’article 61, 2e alinéa, de la Constitution, de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels. Aux États-Unis, la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, a légalisé, le 26 juin 2015, le mariage gay au niveau national. Cette abjection de la part des deux ‘’démocraties‘’ qui se veulent les plus avancées du monde et qui n’hésitent jamais à s’ériger en donneurs de leçons de démocratie et de droit de l’homme. Nulle part sur la terre des hommes, un argument soutenant l’homosexualité ne se justifie moralement au point de prétendre que la liberté, les droits de l’homme et la démocratie, permettent à l’homme d’aimer qui il veut ; cela est archi faux, immoral et obscène. Aujourd’hui, dans le monde occidental, la sexualité est devenue une exigence de ‘’bonne gouvernance‘’ et de ‘’démocratie‘’, et la tendance vers sa globalisation à travers l’aide publique au développement (derrière laquelle nos pays courent sans cesse) fait son petit bonhomme de chemin. Cela n’est nullement surprenant, tant sont très fréquents les cas de dérives morales : d’inceste (l’exemple d’une vieille dame plus âgée que son fiston de mari de près d’un quart de siècle !), de pédophilie et même de zoophilie (situation dans laquelle un animal est l’objet de désir sexuel d’un homme), etc … qui font très souvent ‘’la une‘’ des médias. Un monde où les Hommes redeviennent en dessous du règne animal et où l’Être humain se trouve bafoué dans sa qualité et sa dignité de personne humaine ! Comme si, ce faisant, les valeurs et les cultures américano-européennes se réduisaient à l’acceptation ou non de l’homosexualité et de toutes ces perversions. Nous assistons quant à nous, à des campagnes malsaines et idéologiquement orientées, au point où, même l’aide budgétaire, le financement des investissements de plusieurs pays occidentaux sont désormais (sans que cela ne soit écrit formellement) conditionnés par une certaine tolérance de telles dépravations. C’est cela qu’on veut imposer aux africains ; cette Afrique où, même les animaux (les chiens, les ânes,…) observent une certaine pudeur dans leurs comportements sexuels. Cette attitude, est non seulement platement vouée à l’échec (les courants majoritaires de l’islam, du christianisme, et des valeurs ancestrales africaines ne se plieront au grand jamais sur cette question), mais elle révèle aussi un nouveau militantisme, avec des relents de lutte anti-impérialiste, antiprésence militaire française, anti- FCFA,… C’est justement, cette perte de terrain qui fait l’objet de néo-missions ‘’civilisatrices‘’ en cours aujourd’hui en Afrique, avec malheureusement des messages et des attitudes totalement déplacés et à l’antidote des objectifs recherchés.
II– Les infructueuses balades africaines de Emmanuel Macron
En 2017, cinq (5) jours seulement après son investiture, c’est au son du clairon qu’Emmanuel Macron a fait ses premiers pas de Président de la République en Afrique sur la base militaire française de Gao, au Mali, afin soi-disant de soutenir les sentinelles de l’opération Barkhane. Dans sa fougue juvénile, Emmanuel Macron entendait ‘’reprogrammer le logiciel’’ de la politique française à l’égard du continent (là où tous les présidents français depuis le Général De Gaulle jusqu’à date ont échoué), changer d’approche et inverser les regards. Il décide entre autres de prendre à bras-le-corps les questions mémorielles afin de tenter de refermer des cicatrices encore béantes – Rwanda, Algérie, colonisation, françafrique,… et créer une nouvelle dynamique en s’appuyant sur des acteurs autres que les chefs incrustés au pouvoir depuis des décennies. Il essaie de révolutionner en composant avec la jeunesse (équipe africaine de l’Elysée), quelques mercenaires africains de la plume et des organisations de la société civiles. Malgré les malheureux épisodes de rencontres avec la jeunesse africaine (le 28 novembre 2017, Emmanuel Macron se rend à l’Université de Ouagadougou, en présence du président de l’époque, Roch Marc Christian Kaboré pour rencontrer la jeunesse estudiantine burkinabé et le 8 octobre 2021, le 28e sommet Afrique France à Montpellier en France), ces rencontres ont donné le total contraire de ce que M. Macron attendait de la jeunesse africaine. A Ouagadougou, le chef d’Etat français a même saisit l’occasion pour lancer aux étudiants burkinabé : “Je suis d’une génération qui ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire”. Malgré tout, le néocolonialisme français reste confronté sur le continent africain à une remise en cause sans précédent depuis son installation au moment des indépendances. Du Sénégal au Tchad, en passant par le Mali, le Burkina Faso et le Niger des manifestations populaires contre la présence des troupes françaises se multiplient depuis 2015. Et face cette montée du ‘’sentiment anti-français’’, en janvier 2020, M. Macron, irrespectueux et fort d’une arrogance coloniale, convoqua illico presto les cinq (5) chefs d’Etat d’alors du G5 du Sahel pour un sommet en partie destiné à désavouer la montée de ‘’sentiment anti-français’’ dans leurs pays respectifs. Ces cinq (5) malheureux sexa/septuagénaires de chefs d’Etat se sont précipité à Pau (dans le sud de la France) pour ‘’implorer le pardon‘’ d’un mineur ‘’homologue‘’ chef d’Etat. En 2022, soit cinq (5) ans plus tard, la donne a fondamentalement changé et l’impérialisme français de vivre les pires moments de son histoire, non pas seulement au Mali, mais dans toute l’Afrique dite ‘’francophone‘’. Les autorités françaises constatent amèrement qu’il y a un nouvel éveil de conscience en Afrique sub-saharienne et que les choses ne seront plus comme avant. Les anciennes méthodes estudiantines de dénonciation de l’impérialisme français (tracts, mouvements de grèves,…) changent et ce sont aujourd’hui les manifestations de rue (plus mobilisatrices, donc plus dangereuses pour la France et ses alliés africains) qui prennent le relais avec des slogans jadis tabous : ‘’La France …dehors’’, ‘’A bas le FCFA’’, ‘’Mort à la Françafrique’’, ‘’Mettons fin aux honteux accords de coopération avec la France impérialiste et néo-colonialiste’’,…. Aussi, les relations avec le Mali certes, mais potentiellement avec le Burkina Faso et la Guinée Conakry (avec des risques de contagions possibles à d’autres pays) se sont considérablement dégradées ces derniers mois. Même les pays non francophones de la CEDEAO sont profondément ulcérés par l’ingérence de la France dans la politique monétaire de la région, bloquant de fait l’émergence d’un ECO indépendant et souverain (Rappelons les manifestations anti-système néocolonial français au Nigeria et récemment en Afrique du Sud). Croyant remédier à tous les problèmes que la France rencontre désormais en Afrique, du 25 au 28 juillet 2022, Emmanuel Macron avait choisi le Cameroun, le Bénin et la Guinée Bissau pour sa première tournée africaine depuis le début de son second mandat présidentiel. Il importait donc pour lui de renforcer les liens avec ces pays, notamment par le biais sécuritaire?: le Cameroun, situé dans le bassin du lac Tchad et en proie aux incursions de Boko Haram, le Bénin aujourd’hui dans la ligne de mire des groupes djihadistes et la Guinée-Bissau, devenue un partenaire important de la France ; le président Umaro Sissoco Embaló étant le nouveau président de la Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). À l’évidence, après l’échec de l’opération ‘’Barkhane‘’ et de la politique française engagée dans la région, Emmanuel Macron entend marquer sans quiproquo la poursuite de son engagement, mais ‘’dans une démarche de renouvellement de la relation de la France avec le continent africain‘’, comme l’a souligné l’Élysée. Sur fond du conflit russo-ukrainien (ou plutôt russo-occidental), l’agriculture, l’énergie (hydrocarbures), et la sécurité ont ponctué ce déplacement qui fit la part belle aux sociétés civiles, à la jeunesse (Macron était à sa rencontre dans les boîtes de nuit) et à la diaspora (visite au domicile de son ‘’compatriote‘’ Yannick Noah au Cameroun). Du Cameroun à la Guinée- Bissau en passant par le Bénin, le président français pensait, en quatre (4) jours, faire oublier l’échec de sa politique en Afrique et se présenter en rempart contre sa ‘’bête noire‘’, la Russie de Vladimir Poutine. Ponctué de maladresses, les rencontres de Macron n’ont nullement répondu à ses attentes. A Yaoundé, en ouvrant un nouveau chapitre mémoriel après l’Algérie et le Rwanda, le président Macron proposa la création d’une commission indépendante qui ferait la lumière sur la décolonisation au Cameroun grâce à la mise à disposition des archives françaises. Les camerounais n’ont pas la mémoire courte et ne pardonneront jamais aux assassins de leurs dignes fils, Ruben Um Nyobé, Félix Moumié, Ernest Ouandié, Osendé Afana,… Du reste, sur le plan économique, la situation de la France n’est guère reluisante au Cameroun ; les entreprises françaises ne pèsent plus qu’environ 10% de l’économie camerounaise, contre 40%, il y a 30 ans. Sur le plan géopolitique, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Biya, Macron, maladroitement et de façon insolente, dénonça ‘’l’hypocrisie‘’ des pays africains dans le conflit russo-ukrainien (suite à l’abstention de 17 pays africains dont le Cameroun, pour condamner l’invasion russe de l’Ukraine aux Nations Unies), suscitant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Le Président français croit encore naïvement au soutien inconditionnel des africains à l’occasion de toutes les dérives des occidentaux dans le monde.
III- Le voleur qui crie au voleur !
Mais pour le président français, l’étape de Cotonou était aussi pour “rénover” ses partenariats militaires sur le continent afin de se maintenir dans la compétition stratégique exacerbée qui s’y joue entre puissances, la Russie en tête. Que Emmanuel Macron vienne mettre les africains en garde contre «l’impérialisme» russe ! Cela a fait sourire tout homme SERIEUX ! Mais qu’est-ce que l’impérialisme ? ‘’L’impérialisme désigne un processus de contrôle ou de domination d’une entité sur d’autres populations ou territoires. Il est lié à la notion d’Empire, forme d’organisation politique née dans l’Antiquité. Historiquement, l’impérialisme désigne notamment la politique d’expansion militaire des États européens à travers la conquête coloniale‘’. Dans son sens marxiste, l’impérialisme – soit le partage du monde entre grandes puissances– guide les relations internationales. Reliant expansion territoriale et système de production économique, Lénine fait de l’impérialisme le stade suprême du capitalisme. Qui, mieux que la France remplit ces conditions ? Il est clair que la France est l’incarnation de l’impérialisme international. C’est la seule puissance à avoir en ce 21e siècle, des colonies négro-africaines dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique et des néo-colonies en Afrique. Macron, est-il ‘’malade‘’ au point d’oublier tous ces faits ? En quoi, moi africain puis-je accuser la Russie d’impérialisme et de néo-colonialisme ? Qui a pillé et continue à piller nos ressources extractives, agricoles, monétaires depuis plus d’un siècle : la France ou la Russie ? Soyons sérieux et responsable ! En effet, à l’escale du Bénin (en terre africaine), le président français se permet de dénoncer des soi-disant impérialisme et colonialisme russes ! Une déclaration qui, 60 ans après les Indépendances, paraît très culottée. Sur fond de dénonciation ‘’impérialiste‘’ de la Russie, le ‘’cauchemar‘’ et qui empêche Macron et Jean-Yves Le Drian (l’incarnation, au même titre que Jacques Foccart, du néocolonialisme français) de dormir, est le groupe russe Wagner. C’est curieux que les français soient frappé d’une incurable amnésie ! La France officielle est-elle en mesure d’ouvrir les épais dossiers de ses propres et multiples recours à des mercenaires divers et variés pour accomplir les sales besognes dont l’histoire, peu glorieuse, de la Françafrique est pleine ? Quand les autorités françaises répètent à l’envi que les gouvernements malien et centrafricain recourent aux ‘’mercenaires‘’ du groupe russe Wagner, il est difficile de ne pas y voir une tentative de décrédibilisation de ces pays. Même au sein de l’opinion publique peu au fait de l’histoire des relations internationales, le mot ‘’mercenaire‘’ a une connotation très négative : il évoque des individus sans foi, ni loi, prêts à semer chaos, destruction et mort sur commande. Et, c’est le cas flagrant de ces barbouzes français au service de l’Elysée, qui ont tristement fait leur ‘’célébrité‘’ dans le mercenariat international et écrit de leur sang des chapitres complets de l’histoire du néo-colonialisme français : Bob Denard, Roger Faulques, ‘’Loulou‘’ Martin, Roger Bruni, François-Xavier Sidos, Jean-Marie Dessalles, Paul Barril, les réseaux Foccart, les réseaux Pasqua (qui sont dans des affaires obscures de tous genres), etc... De fait, tous les présidents de la Ve République ont laissé faire, sinon provoqué des opérations mercenaires : le général de Gaulle puis Georges Pompidou, au Zaïre (Katanga), au Nigeria (Biafra), en Birmanie, M. Valéry Giscard d’Estaing, aux Comores et au Bénin, François Mitterrand, au Tchad, au Gabon, en Angola, au Mozambique. Sous Jacques Chirac, plusieurs opérations ont été ‘’tolérées‘’ : encore au Zaïre (1997), Congo Brazzaville (1997-1998, 2000), Rwanda (1994), Côte d’Ivoire (2000, 2002), Bosnie-Herzégovine, Croatie, Serbie,…. Triste tableau pour un pays qui se dit, respectueux des droits de l’homme ! Il est très regrettable que la crédibilité du gouvernement français lui-même ne soit pas remise en question lorsqu’il dénonce le recours supposé d’un État tiers aux ‘’mercenaires‘’. Les français, dont le pays dispose d’une des plus grandes industries de mercenariat du monde, doivent avoir un peu de retenue, quand quelqu’un d’autre évoque ce sujet. Donc, arrêtez de nous distraire… sur les prétendus ‘’mercenaires‘’ de Wagner au Mali ; ces russes qui perturbent votre plan machiavélique de recolonisation et d’une nouvelle balkanisation de l’Afrique (échec des sécessions au Katanga et au Biafra, il y’a un demi-siècle et aujourd’hui, l’Azawad,…) en mettant en déroute les terroristes qui sèment la mort et la désolation au Mali et en Centrafrique.
IV- La France n’a qu’à s’en prendre à elle-même
En réalité, la ‘’débâcle‘’ française en Afrique a commencé dans les années 80- 90. Le rôle de ‘’gendarme de l’Afrique‘’ dont se targuait la France dans le cadre de la guerre froide est devenu caduc, et de nombreuses puissances (États-Unis, ex-Union Soviétique, Chine,..) se sont engouffrés dans le pré carré français. Outre ces puissances, se sont invité sur le terrain africain de confrontation des puissances étrangères, les pays émergeants (Turquie, Inde, …et dans une moindre mesure, certains pays du Golfe). La France somnolant sur ses lauriers pensait gaillardement que ses parts de marché, le FCFA, les accords d’exploitation de ressources extractives stratégiques, la coopération militaire (ce sont aujourd’hui, 21 accords de coopération militaire et 11 accords de défense ou accords de partenariat de défense avec certains pays africains),… sont des acquis irréversibles. Mais la période exceptionnelle de quasimonopole de la France dans ses anciennes colonies d’Afrique appartient bel et bien au passé ; pour preuve, la part de commerce relative de la France sur le continent de chuter de 15 à 7,5% entre 2000 et 2020 contre 27% pour la Chine. Les autres pays émergents, tels l’Inde et la Turquie, taillent des croupières à la France dans son ancienne chasse gardée. Parmi ses propres partenaires européens, l’Allemagne a détrôné la France en 2018 comme premier fournisseur européen de l’Afrique, sans parler de l’Espagne et de l’Italie. En très bon stratège, l’ex-Union Soviétique a formé (depuis les années 60) de milliers d’étudiants africains dans les universités et instituts soviétiques et dans des domaines stratégiques (pétrole, nucléaire, défense,…), ce que la France n’a pas daigné faire (après plus de 50 ans d’exploitation d’uranium, et les recherches pétrolières entamées par des sociétés pétrolières françaises en 1948, la France, n’a, par égoïsme, formé aucun technicien, ni ingénieur nigérien dans les secteurs du nucléaire et du pétrole). Rappelons que c’est au cours des années 1950-1960 que des universitaires, des pétroliers et des miniers français ont effectué les premières études de surface en prélude aux recherches pétrolières dans notre pays. N’en déplaise à la France, ces milliers de cadres africains formés en ex-Union Soviétique sont aujourd’hui les ambassadeurs de la Russie en Afrique, et c’est la raison de la haine viscérale de l’Elysée vis-à-vis des dirigeants actuels maliens. En matière d’infrastructures, il a fallu le 15 février 2022 pour que la France érige un minable et ridicule édifice à Niamey, dénommé ‘’Maison de l’Uranium’’ (pour un coût de près de 10 milliards FCFA) et la route dite de l’uranium dans un état de dégradation pitoyable. Ce qui intéresse la France, c’est le transport jusqu’au port de Cotonou de l’uranate avec les camions nigériens (à leur risque). Cette scandaleuse situation du Niger est valable pour tous les pays africains dits ‘’francophones‘’ ; et même la République Populaire de Chine arrivée tardivement a fait mieux que la France. La France n’a qu’à s’en prendre à elle-même. Jeu des alliances oblige, les ennemis désignés pour les pays de l’OTAN et la France (plus par jalousie) sont la Russie, d’un point de vue militaire, et la Chine, pour le domaine commercial. Et c’est justement ce qui trouble le sommeil et hante Macron et les français et cette erreur fatale ne peut plus être corrigée par la France. La France est la seule puissance occidentale qui est l’objet de tant de haine et de rejet en Afrique… ça ne leur suffit pas pour se faire un petit examen de conscience ! Poutine disait en substance ‘’Libérez les africains, la France va tomber d’elle-même, on n’a pas besoin de lui mener une guerre militaire‘’ ; Paris (tel un nourrisson accroché au biberon) qui a longtemps vécu et continue à vivre de ses prébendes coloniales est incapable de se ‘’sevrer‘’ d’elle-même.
Depuis la chute du Mur de Berlin et l’éclatement du bloc communiste et de l’Union Soviétique, les européens pensant à une victoire éternelle sur le système soviétique…. ont passé des décennies à dormir. Et pendant que les occidentaux dorment, Dieu lui ne dort jamais ! et le Tout Puissant ‘’Tovarish‘’ Vladimir Vladimirovich Poutine de profiter de ce profond sommeil des américains et des européens pour se mettre en ordre de bataille pour un Nouvel Ordre Economico, Militaro et Energétique Mondial… qu’il va inéluctablement gagner.
(Publié le 22 mars 2014) « La langue française est plus parlée à l’Union Africaine qu’à l’Union Européenne ». Cette affirmation est du président Hollande dont le pays a créé cette langue.
M. le Chef de la mission EUCAP SAHEL Niger, comment peut-on présenter EUCAP Sahel Niger, autrement dit quelle est la genèse de la mission ?
L’Union Européenne a adopté une stratégie pour le Sahel en 2011, axée sur la sécurité et le développement. Cette stratégie a été discutée par les Etats de la région et sur la base de cela, une mission a été lancée en 2012 dans le cadre de la politique sécurité-défense commune de l’Union Européenne. Dans le cadre de cette politique, qui a quelques axes prioritaires et dans le cadre de cette stratégie, 4 domaines sont ciblés, à savoir la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le crime organisé transnational, la favorisation des activités pour les jeunes dans la région afin de lutter contre la radicalisation, et à partir de 2015, la problématique de la migration irrégulière et les crimes associés. C’est dans ce cadre que la mission a été lancée en 2012, avec un mandat non-exécutif, pour assister les autorités à mettre en place une approche intégrée, cohérente, qui respecte les droits de l’homme et qui permettra de lutter contre le terrorisme et le crime organisé.
C’est essentiellement dans ces deux domaines que la mission veut assister et aider ses partenaires nigériens.
Quelle est la contribution d’EUCAP Sahel Niger dans la formation et le soutien aux Forces de Défense et de Sécurité ?
La formation est effectivement l’un des 3 piliers que sont le conseil, la formation et les projets, donc l’équipement. Dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la lutte contre la migration irrégulière, 12.000 personnes, qui viennent surtout de la Police Nationale, de la Gendarmerie Nationale et de la Garde Nationale, ont été formées. On a aussi des activités avec les ministères de tutelle, avec par exemple l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et avec les magistrats, parce qu’un de nos objectifs est de renforcer la chaine pénale. On forme donc les officiers de police judiciaire mais aussi les magistrats. On travaille aussi avec la société civile, plus particulièrement dans le rapprochement des forces de l’ordre auprès de la population, domaine où la société civile est très importante. On les forme surtout dans les techniques d’investigations, la collecte de renseignements, les faux documents, la gestion des frontières, les droits de l’homme, la drogue, le trafic des armes et la gestion des crises. On a aussi formé la Police Technique Scientifique
Dans une démarche patriotique sans précédent, les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali se sont unis pour exprimer avec une détermination indéfectible leur indignation face aux sanctions perçues comme "illégales, illégitimes et inhumaines" infligées au peuple et aux autorités nigériens. Le 31 juillet 2023, une déclaration conjointe, émanant du Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Porte-parole du Gouvernement du Burkina Faso, ainsi que du Ministre d'État, Ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement du Mali, a souligné leur engagement solennel envers la fraternité africaine et leur soutien inconditionnel au Niger, nation sœur qui a courageusement pris les rênes de son propre destin et a réaffirmé sa souveraineté face à l'Histoire.
Avec un fort sentiment de fierté panafricaine, les gouvernements de transition ont dénoncé avec véhémence la persistance de certaines organisations régionales à imposer des sanctions qui ne font qu'aggraver la souffrance des populations et porter atteinte aux fondements mêmes du panafricanisme. Dans une position inébranlable, ils ont catégoriquement refusé de se soumettre à ces mesures punitives, résolument aux côtés du peuple et des autorités nigériens.
De manière sans équivoque, les gouvernements de transition ont adressé un avertissement clair à quiconque envisageait une intervention militaire au Niger, avertissant que toute telle action serait interprétée comme une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali. Dans un acte de solidarité sans faille, ils se sont engagés à soutenir le peuple frère du Niger en prenant des mesures de légitime défense en cas de menace militaire.
Évoquant les conséquences désastreuses de l'intervention unilatérale de l'OTAN en Libye, qui a entraîné des bouleversements au sein de la région et favorisé l'essor du terrorisme au Sahel et en Afrique de l'Ouest, les gouvernements de transition ont souligné avec prudence les dangers potentiels d'une intervention militaire au Niger qui pourrait plonger toute la région dans le chaos.
Profondément indignés par l'inégalité de traitement entre les appels en faveur d'une intervention militaire et le manque d'aide concrète aux États et aux peuples victimes du terrorisme depuis de nombreuses années, ils ont exhorté les forces vives à se mobiliser en soutien au peuple nigérien, témoignant ainsi de leur dévouement indéfectible envers le panafricanisme.
Dans un élan patriotique qui transcende les frontières, les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali ont clôturé leur déclaration en invoquant les bénédictions divines sur l'Afrique et sur chacun de ses fils et filles. Unissant leurs voix dans un hymne à la solidarité africaine, ils ont réaffirmé leur engagement résolu à préserver l'unité et la dignité du continent et à se tenir aux côtés du Niger dans cette période critique de son histoire.
Nigérien né en Côte d’Ivoire, c’est avec émoi que j’ai vu plusieurs scènes et actes barbares d’hier. C’est aussi avec la plus grande énergie que je les condamne. En effet, ces scènes d’hier ne définissent pas qui nous sommes comme peuples. J’ai une pensée spéciale pour toutes les victimes de ces actes et je souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Petit, j’ai appris l’Abidjanaise, j’ai ressassé «Pays de l’hospitalité », « La patrie de la vraie fraternité », et j’ai retenu du père de l’indépendance feu Félix Houphouët Boigny que « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement ». Plus grand, j’ai appris la Nigérienne qui décrit un peuple ouvert sur le continent et sur le monde « Rajeunisse le cœur de ce vieux continent ! » et « Comme le cri d'un peuple équitable et vaillant ». Le père des indépendances, feu Diori Hamani, fut d’ailleurs un champion de cette intégration africaine.
Pour avoir vécu dans ces deux peuples, je sais que ce qui nous unit dépasse de loin ce qui nous sépare. Aussi tout en demandant que toute la lumière soit faite et que les responsabilités soient situées, je nous appelle tous à cultiver la paix, à faire preuve de tolérance, et à travailler pour le développement harmonieux et le bien-être de nos peuples.
Je finis donc avec des propos de feu Félix Houphouët-Boigny sur le dialogue tenu à Abidjan le 28 Février 1971, longtemps avant ma naissance:
{xtypo_quote}"Nous sommes tous solidaires du même destin, du destin de l’Afrique et si nous pouvons mener de front la lutte pour la paix à l’intérieur de nos pays, la paix entre nos pays, la paix entre nos pays et le reste du monde, alors nous aurons servi l’Afrique." Source: Fondation FHB{/xtypo_quote}
Le 26 Mai 2017 le Président de la République Issoufou Mahamadou signait un décret (Décret N°2017-459/PRN/MAE/C/IA/NE) portant publication au Journal Officiel de la République du Niger de l’Accord de Crédit n°5954-NE d’un montant de treize millions sept cent mille DTS (13.700.000 DTS) relatif au financement de la première phase du Projet d’Appui à la Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAA0) signé le 13 Mars 2017 à Niamey (République du Niger) entre la République du Niger et l’Association Internationale pour le Développement (IDA).
Seulement voilà, l’Accord publié au J.O n’est pas le document authentique tel qu’il a été paraphé entre l’État du Niger et l’IDA. Selon une source digne de foi, l’accord de financement ratifié par l’Assemblée Nationale a été trituré en catimini et publié au Journal Officiel.
Primo, on peut constater que l’entête du document publié au Journal Officiel du Niger est carrément celle de l’Accord signé entre « la République du Bénin et l’Association IDA » mais greffé à celui que le Niger a approuvé avec la même institution financière multilatérale. Voir les facs simulés.
Secundo, des acronymes comme « MALF, INRAB et UGP » n’existent pas au point A-3) de l’annexe 2 intitulée «Exécution du Projet» dudit Accord dans l’accord de crédit 5954-NE. Voir facs simulés.
Le recrutement de plus de trois cent quatre vingt (380) préposés de douane, en 2018, dévoile aujourd’hui les magouilles et les faux documents utilisés pour accéder à ce concours de recrutement. En 2018, selon une enquête menée par des journalistes, le recrutement des préposés de douane, véritable magouille, a été organisé dans sous fond d’utilisation des faux diplômes et pièces d’Etat civil. Cela avec la bénédiction de certains hauts responsables de la douane et autres agents qui auraient utilisé leur d’accointance avec les organisateurs du concours pour faire admettre leurs enfants et autres neveux. L’enquête a révélé des graves irrégularités, des manoeuvres frauduleuses et des pratiques de favoritisme. Des responsables chargés de l’organisation du concours de recrutement auraient fait admettre des enfants avec des faux diplômes et de fausses pièces d’Etat civil. Pour couvrir leur forfaiture, ils auraient fait disparaitre les archives et les documents relatifs à l’organisation du concours. Selon l’enquête, aujourd’hui, la direction générale de Douanes ne disposerait d’aucun document sur ce concours. Les relevés des notes, le procès verbal et la liste des admis par ordre de mérite auraient été dissimulés. De telle sorte qu’elle se trouve dans une situation qui porte, gravement, atteinte l’image de marque de la douane nationale. Un préjudice causé par des hauts gradés et autres agents avec la complicité de certaines autorités. Lesquels semblent faire de la Douane nationale une affaire de famille dont seuls les membres ont droit d’y accéder.
Malgré cette situation déplorable et scandaleuse, le ministre des Finances a présidé, le mercredi 24 novembre 2021, la cérémonie de la sortie, des 380 préposés de douane. Une cérémonie qui a connu plusieurs reports, après trois ans de formation à Kollo.
Les présumés organisateurs de ce scandale sont promus à des postes de responsabilités pour diriger des directions régionales de Douane pour certains et d’autres se la coulent douce dans des structures syndicales.
Le Directeur général de Douanes est interpellé sur la question. Il se doit de sortir pour éclairer l’opinion et engager des poursuites judiciaires contre tous les agents des douanes soupçonnés d’être impliqués dans le scandale. En tout cas, le rapport de l’enquête a révélé les noms des responsables douaniers présumés impliqués dans le scandale. Cette affaire ternit davantage l’image de la Douane. Une image qu’il faut donc essayer de soigner pour la prospérité. Le ministre des Finances Ahmed Jidoud et le Directeur général de Douanes Abdallah Harouna doivent briser le silence et prendre des mesures adéquates pour mettre fin à ce genre de pratiques. Selon des sources proches de la Présidence, la HALCIA aurait été instruite pour investiguer sur ce cas de fraude et favoritisme inégalé Nous y reviendrons !
Dans notre livraison de la semaine dernière, nous évoquions, dans une enquête menée que nous poursuivons, une affaire de saisie d’une quantité importante de cigarettes non homologuées à Dosso. Au regard de l’importance de la saisie d’une valeur de trois milliards, cette fraude de cigarettes introduites sans doute par des complicités internes dans le pays est très préoccupante. L’on apprend d’ailleurs que l’opération n’est pas nouvelle. Cela fait bien un moment où ceux qui s’y adonnent mènent impunément leur activité criminelle, certains de pouvoir brouiller des pistes pour ne jamais être découverts. D’ailleurs, quand deux ministres de la République peuvent se déplacer pour voir la marchandise saisie et stockée au magasin de l’OPVN de Dosso, c’est que l’opération est suffisamment grave pour un pays qui prétend combattre la contrebande. Des questions se posent car l’affaire est entourée de tant d’énigmes auxquelles l’on ne peut trouver de réponses. D’abord, se demande-ton, qui a pu informer les ministres qui ont alors jugé utile de faire le déplacement de Dosso ? Il est en effet important de savoir le canal par lequel l’information a fuité pour arriver au niveau du gouvernement qui a dépêché deux de ses membres pour aller constater les faits qu’on leur a rapportés. Surtout, voudra-ton savoir, qui a pu mettre la puce à l’oreille du Ministre du commerce qui, seul, est habileté, à délivrer, si tant qu’il s’agit de produits destinés à la réexportation, le document qui peut l’autoriser ? Mais plus intrigant est le fait que, arrivé sur place et découvrant la quantité saisie, l’on ne peut présenter, même à visage voilé, le convoyeur de la cargaison de cigarettes. Qui donc se cache derrière cette marchandise d’une aussi grande valeur ? Pourquoi, les autorités parlent-elles peu de cet aspect de l’affaire ? Veut-on cacher une part de vérité sur ce dossier aux Nigériens, et pour quel intérêt ? Qui a donc intérêt à protéger la ou les personne(s) qui mènerai[en]t l’opération et à ce que l’on apprend, depuis un certain temps ? Selon des sources, ces derniers ne seraient pas à leur première opération et c’est sans doute après avoir profité d’une telle transaction frauduleuse qui leur apporte gros que l’entreprise a monté jusqu’à ce qu’elle puisse, pour cette nième opération, mobiliser tant de quantités de cigarettes pour un coût ahurissant de 3 milliards.
Mais, des sources crédibles disent que les identités de ceux qui sont soupçonnés dans cette affaire seraient en train d’être connues. Les douaniers soupçonnés sont-ils de la hiérarchie ou de seconde zone ? Pourquoi, ne veut-on pas qu’on les découvre ? Qui veut donc les protéger et pourquoi ? On se demande d’ailleurs pourquoi la Douane nationale ne s’est pas exprimée sur le sujet, observant un silence qui surprend autour d’une affaire aussi grave.
On se demande aussi, pourquoi l’autorité nationale n’a pas appelé à investiguer sur l’affaire. Veut-on aider à protéger des malfrats ?
Cette affaire est un dossier sur lequel il faut investiguer pour en savoir davantage afin de porter l’information à l’opinion nationale.
Le ministre du commerce qui connait parfaitement l’affaire Uraniumgate doit connaitre, apparemment, les contours de cette affaire de cigarettes. L’affaire de cigarettes est une affaire dans laquelle on risque de trouver un « T4». C’est pourquoi elle doit être nécessairement élucidée.
Pour tenter d’enfumer l’opinion et se tirer d’affaire, des douaniers présumés impliqués dans ce vaste trafic de cigarettes auraient fait appel à un ‘’mercenaire’’ pour inonder les réseaux sociaux avec des contrevérités sur l’affaire. En accusant le ministère du Commerce d’acte illégal pour avoir saisi et interposé les quantités de cigarettes prohibées de marque ORIS dans les magasins de l’OPVN de Dosso. Une fraude qui, selon certaines sources, se faisait depuis longtemps avec la complicité de certains hauts gradés de la Douane. Fraude à laquelle le ministère du Commerce, à travers cette saisine, a décidé de mettre un terme.
Information sur l’opération, la société et le transitaire
Ce sont sept (7) conteneurs qui, dit-on, seraient destinés à la réexportation. Un premier aurait pu arriver au bureau de Douane de Konni. Mais à la grande surprise, le conteneur aurait été reversé, selon des sources policières, dans des mini-camions localement appelés « Dogan Baro ». Pour quelle destination ? Pour l’heure, on ne saurait répondre à cette question. Sur les sept conteneurs, ce sont cinq qui sont saisis à Dosso par des agents du ministère du Commerce. Acte dont, contrairement à ce que l’ancien colonel de Douane pense, il faut saluer le sens élevé de patriotisme des auteurs. Le 7e conteneur serait toujours en territoire béninois. Dans cette affaire, il est utile de savoir que le propriétaire des conteneurs n’aurait pas de licence de réexportation. Ses documents seraient expirés depuis quelque temps. La société qui réexporterait les cigarettes s’appelle Aventus Niger SARL qui appartiendrait à un certain Bougma Ousseini détenteur d’un passeport diplomatique burkinabé. La société Aventus Niger travaille avec une maison de transit du nom de RATCO transit sise à la place Toumo de Niamey.
Des réunions pour tenter de dénouer la situation
Aussitôt après l’éclatement de l’affaire et la saisie des quantités de cigarettes sans documents légaux pour la réexportation, une rencontre aurait réuni les ministres desFinances et du commerce en présence des techniciens des deux ministères. Réunion qui aurait tourné au fiasco et fait éclater la mésentente entre les responsables douaniers et les cadres du ministère du Commerce. Après cette réunion avortée, une autre aurait regroupé le 27 juin 2023 uniquement des cadres de la Douane et du Commerce. À cette réunion, les discussions auraient tourné autour de l’interprétation des textes. Une situation dans laquelle les responsables de la Douane à la réunion se seraient embourbés. Et selon des sources douanières, le Directeur général n’aurait pas assisté à la seconde réunion. Il aurait été en déplacement en Belgique. À ce niveau, on est en droit de se demander s’il n’aurait pas eu l’occasion de rencontrer le président de la République qui était en France au même moment et échanger avec lui sur la question.
L’identité du mercenaire envoyé sur les réseaux sociaux
Le ‘’Wagner’’ envoyé sur les réseaux sociaux pour tenter de jeter un discrédit sur le journal ne serait qu’un ancien colonel de Douane tombé depuis sa sortie de prison en disgrâce. Par des artifices superflus et mensongers, il tente de défendre,à travers son écrit, les douaniers soupçonnés d’être en lien avec cette affaire fumeuse de fraude de cigarettes. Alors que, sans le savoir, avec sa prise de position sur les réseaux sociaux, il aurait permis de dissiper des doutes. Colonel Moumouni, c’est son nom, est un grand habitué de karanbani (quelqu’un qui rentre dans ce qui ne le regarde pas).On se rappelle qu’en 2015, selon un rapport d’enquête de la Gendarmerie, c’est lui, après un entretien avec le Directeur général de Douane de l’époque, Issaka Assoumane, qui aurait dit à celui-ci de ne pas voyager avec le chef de l’État dans l’avion présidentiel pour aller à la fête tournante de 18 décembre. Et Issaka Assoumane informa le ministre des Finances, Sidibé Saidou, qui informa à son tour le chef de l’État Issoufou Mahamadou. Pensant saisir le bon bout, Issoufou Mahamadou, dans son message à la nation du 18 décembre, annonça qu’un complot contre les institutions de la République aurait été démantelé. Par la suite, plusieurs officiers de l’Armée, de la Douane et des cadres du parti Lumana de Hama Amadou ont été arrêtés et jetés en prison. Des officiers et hommes politiques qui ont fini par être disculpés par la justice suite à une ordonnance de non-lieu rendue par le juge en charge du dossier.Aprèscet épisode douloureux, l’homme a fait valoir ses droits à la retraite. Aujourd’hui, il envahit les réseaux sociaux pour devenir un mercenaire spécialiste de fakes news.
Depuis quelques temps, les points de vente sauvages d’essence ont pris une ampleur inquiétante sur presque toute l’étendue du territoire national. Une enquête des journalistes d’investigation a permis de découvrir le danger que constitue la vente anarchique d’essence au niveau des ‘’ essenceries mobiles ‘’ et ceux qui seraient à l’origine de cette fraude à grande échelle.
L’enquête a, également, permis de découvrir le prix du litre d’essence au niveau de ces essenceries mobiles, des prix qui varient selon les régions.
A Niamey, le litre est vendu à 500 Fcfa sur tous les points de vente dans les différents quartiers. Dans la ville de Dosso, le litre est vendu à 325 voire 350 FCFA. A Bolbol, sur la RN1, le litre est vendu à 300F. Du reste, le prix du litre baisse entre Niamey et Zinder. Pendant ce temps le litre est vendu à 510 F à la pompe. L’enquête révèle que le réseau serait alimenté en grande partie par le reversement. Autrement dit, c’est de l’essence sortie de la SORAZ destinée à servir des pays de la sousrégion (Nigéria, Burkina et le Mali) qui est retournée au Niger à travers des artifices frauduleux.
Qui sont derrière ce réseau frauduleux ?
Selon l’enquête réalisée, derrière ce réseau mafieux, des yeux sont braqués sur deux opérateurs économiques, (un nigérian et un nigérien résidant à Maradi), un député nigérien en exercice et un ancien ministre. Ils seraient soupçonnés d’être derrière la fraude. Et les propriétaires des stations par terre seraient de toutes les catégories sociales.
Cette fraude d’hydrocarbures foisonne, aujourd’hui, dans toutes les villes du Niger. Au vu et au su des nouvelles autorités qui semblent rester marbres face au fléau. Selon une source proche de la police, des limiers seraient mis sur les trousses des fraudeurs et leurs complices. Cette fraude des hydrocarbures constitue une véritable gangrène pour l’économie nigérienne qui accuse au surplus un manque à gagner considérable, en termes de recettes internes.
La semaine dernière, la contrebande de cigarettes était à son paroxysme avec la saisie de plus de 6000 cartons de marque ORIS à Dosso. En réalité, selon des sources crédibles, la fraude massive de cigarettes a pris une proportion inquiétante depuis quelques temps. Cette saisie à Dosso ne serait que la face visible l’iceberg. Le stratagème utilisé par les fraudeurs et leurs complices tapis à la douane, pour faire écouler le produit dans le pays, serait d’indiquer aux services douaniers que le produit est destiné à la réexportation. En semblant d’ignorer que la réglementation en vigueur sur la question de réexportation de certains produits dont la cigarette exige une autorisation. Ainsi, l’opération de Dosso serait la découverte, au grand jour, d’une pratique qui est perpétrée depuis longtemps. On se rappelle que, le samedi 1er janvier 2022, une équipe de la douane dit avoir escorté un véhicule de marque Corolla transportant des cigarettes sur Ayorou (région de Tillabéri). Alors qu’en réalité le véhicule qui transportait la cigarette qui est de marque ARIYENA serait une fourgonnette.
Mais qui est derrière cette fraude ?
La question taraude les esprits et les Nigériens sont surpris que, présentant la marchandise prohibée que l’on a saisie à Dosso, l’on ne présenta jamais les trafiquants, ceux dont c’est la marchandise, sachant qu’elle ne peut rentrer au Niger sans un convoyeur. Et selon nos sources, la fraude concernerait des hauts gradés de la douane qui s’adonnaient au trafic de cigarettes depuis des années, avant que, pour cette dernière opération qui échoue, l’affaire foire par la découverte de la cargaison de cigarettes que la délégation ministérielle allait voir. D’ailleurs, l’on parle depuis quelques temps d’une autre marque – BON, c’est son nom – qui se vend à Agadez et à Niamey où on peut l’acheter à 700f ou 1000f voire, en certains endroits, à 500Fcfa.
L’on se demande, à juste titre, comment dans ces conditions, alors que l’Etat décidait depuis la loi de Finances 2023 de passer à la taxation supérieure de la cigarette, sans doute pour décourager sa consommation dans le pays, si ce n’est la fraude, l’on peut trouver à si bon marché de telles cigarettes ?
C’est ainsi que pour brouiller des pistes qui peuvent conduire à des milieux dont le rôle est justement de combattre de telles pratiques, l’on fait entendre que la quantité saisie serait destinée à la réexportation qui, elle, est régie par un règlement qui en fait une prérogative du Ministre du commerce qui, seul, peut délivrer un document pour une telle transaction. Or, s’il avait produit un tel document pour cette marchandise, sans doute qu’il ne se rendrait pas à Dosso.
Questions ?
Pourquoi donc, l’on ne peut voir personne derrière une telle affaire qui concerne quand même quelques trois milliards et ce n’est pas peu ? Et surtout, pourquoi les douaniers suspectés d’avoir des liens avec cette quantité saisie n’ont pas été inquiétés ? On apprend d’ailleurs, selon d’autres sources, que lorsque le Ministre des Finances aurait demandé des explications à la Direction Générale de la douane, des voix auraient minimisé l’affaire, faisant croire que ce n’est que de l’enfumage alors même qu’il s’agit d’une affaire grave.
La quantité de cigarette saisie est actuellement entreposée à Dosso, dans les magasins de l’OPVN. Mais l’affaire est loin d’être suffisamment éclaircie. Il y a à poursuivre les enquêtes pour porter à l’opinion nationale les auteurs de cette fraude qui, en plus de causer du tort à la mobilisation des ressources internes pour laquelle le fisc et la douane se mobilisent, convoient un produit dangereux pour la santé des hommes et surtout des jeunes dans le pays. Cette affaire ne doit donc pas rester là où on voudrait l’étouffer. Il est donc d’une nécessité que le Président de la République ordonne une enquête autour de cette affaire.
Ce denier temps, le Niger est confronté aux graves problèmes d’insécurité routière et n’a toujours pas les moyens nécessaires pour lutter contre la fréquence d’accidents de la route observée ses derniers jours sur les différents axes routiers du pays. Chaque levée du soleil, on signale aux autorités compétentes des cas d’accidents routiers pour la plupart, attribuables aux compagnies de transport voyageurs. Malheureusement, ces accidents routiers mortels sont dus à de multiples facteurs. On peut citer entre autres, l’excès de vitesse ; la dégradation continue du réseau routier et les mauvaises conditions de vie et de travail des agents des compagnies de transport en particulier les chauffeurs. Pire que cela puisse être, les principales victimes d’accidents routiers de ces derniers jours, sont essentiellement composées des femmes et des enfants. Les autorités compétentes à qui incombe la responsabilité ne font toujours pas preuve de préoccupation car jusqu’ici, aucune compagnie de transport voyageur n’a été sanctionnée pour ses multiples mortels accidents de la route.
Ces compagnies de transport sont tellement puissantes au point où la recrudescence d’accident routier n’a jamais fait l’objet d’un conseil des ministres malgré les vies humaines perdues innocemment, à plus forte raison, observer un deuil national en leur mémoire. Et les accidents routiers se répètent sous l’impuissance du gouvernement et les acteurs de la société civile. Les médias qui doivent dénoncer cet état de fait ne le font pas également par peur de nuire à leur convention commerciale. Ce qui est de nos jours vérifiable car les compagnies de transports, sont les principaux pourvoyeurs de publicité aux médias privés de la place, toute chose qui rend quotidiennement difficile le traitement d’un sujet typique. Pourtant, ces compagnies de transport, peuvent éviter ces cas d’accidents, si le gouvernement décide et accepte de se ranger du côté de la réalité et de l’objectivité. Surtout, qu’au Niger et en matière de transport voyageur, beaucoup d’expériences sont à capitalisées. La preuve est que, l’ancienne compagnie de transport (SNTN) avait intelligemment offert au public ce même service pendant des années sans enregistrer de cas fréquents d’accidents, et d’ailleurs, au temps où la technologie de l’information et de la communication, était d’un très bas niveau. Les chauffeurs des bus SNTN étaient sans commune mesure, des gens prudents et expérimentés âgés de 35 ans ou plus, mais aussi et surtout, très bien rémunérés. Chaque bus de la SNTN, est mis à la disposition de deux (2) à trois(3) conducteurs par axe routier. Les conditions de vie et de travail des agents de la SNTN étaient réunies avec des horaires de travail espacées qui surmontent le mauvais état de la route. Ce n’est pas tout. Les passagers de la SNTN étaient des gens consciencieux, patients, c’est-à-dire, non pressés pour partir et où pour arriver à destination. Malheureusement, ils sont nombreux les passagers des compagnies de transport actuel, qui, sans le savoir, incitent les jeunes conducteurs des bus à une course inadmissible devant Dieu et les hommes, dont le but, est d’arriver très tôt à destination. Ce qui fait que les courses, opposent non seulement les bus d’une même compagnie de transport, mais également, à ceux des autres compagnies. Une situation cumulée au mauvais état de la route et aux conditions de vie et de travail, voilà en substance, les causes profondes des cas d’accidents graves de circulation que le pays enregistre ce dernier temps.
Il revient donc au gouvernement de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour davantage sauver des vies, avant qu’il ne soit trop tard, car, si la SNTN a été un exemple dans le transport voyageur durant plusieurs années, alors il n’y a pas de raisons valables qui puissent empêché les compagnies de transport du moment, à se conformer à cette étique, bien que, ces compagnies de transport, sont très puissantes et intouchables. Elles savent contourner au moyen corruptif certaines décisions administratives. On se rappelle encore de cette décision de l’ancien ministre d’état, de transport monsieur Omar Hamidou Ladan Tchana au temps du président Issoufou Mahamadou, qui, à l’époque des faits, suspendait temporairement une des compagnies de transport de la place, compte tenu des multiples accidents routiers qu’elle enregistre. Quarante-huit heures seulement après la décision du ministre Thiana et ses collaborateurs, la compagnie de transport concernée a reçu miraculeusement l’autorisation de reprendre ses activités, sans l’avis du ministre concerné. Depuis lors, ce département ministériel ne faisait plus la fierté des nigériens. Tout le monde a connu la suite notamment après la démission courageuse du ministre Omar Hamidou Ladan Tchiana et l’installation des nouvelles autorités à la tête du ministère de transport pour enfin et regrettablement, fournir au peuple nigérien, le pire de tout ce qu’il a vécu, avec notamment, les questions fâcheuses de permis biométrique, et la mise au tiroir des conclusions de l’investigation de la HALCIA, sur la passation dudit marché qui viole notre loi fondamentale. Aujourd’hui encore, aucune mesure n’a été prise et les auteurs et coauteurs de ce crime vaquent normalement à leurs préoccupations. Toute chose qui donne raison à l’ancien ministre de transport monsieur Omar Hamidou Ladan Tchiana qui a préféré la dignité et l’intégrité dans son travail. Or, tout le monde sait que l’absence de sanctions de nature à dissuader les désobéissants a beaucoup contribué à cette situation déplorable. L’intérêt de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, semble être au-dessus de celui du peuple pour dire que, la solution à cet épineux problème d’accidents routiers mortels qui endeuille gratuitement nos familles, n’est visiblement pas pour demain, surtout quand on sait que l’affaire d’impression du permis biométrique objet de toutes les polémiques, est consommée à jamais. « Kaitcho ! ». Salifou Hachimou
Madame Mariama Gamatié, Présidente du Front de l’0pposition Indépendante (FOI) Front de l’0pposition Indépendante (FOI) appel à manifestation pour le dimanche 04 février 2018 à 8h à la place Toumo d'un sit-in pour :
Montrer notre indignation et notre rejet contre l'installation des bases militaires étrangères ;
Marquer notre désapprobation contre la loi de finance 2018 ;
Protester Contre le code électoral et la CENI ;
Protester Contre la liquidation du système éducatif Nigérien;
Protester Contre la mauvaise gestion des ressources économiques et la corruption endémique ;
Protester Contre la liquidation des libertés individuelles fondamentales garanties par notre constitution (droit d'association, droit d'expression) ;
Exiger la réduction du train de vie du gouvernement ;
Soutenir nos valeureuses Forces de défense et de sécurité (FDS).
{xtypo_quote}SOYONS NOMBREUX A CE GRAND RENDEZ-VOUS HISTORIQUE{/xtypo_quote}
Après les déboires connus par les 15 délégués du personnel de la China National Petroleum Corporation (CNPC) de Niamey et N’gourti en ayant fait l’objet de licenciement en décembre 2016, et les 6 délégués de Zinder ayant écopé d’un blâme, pour avoir organisé un sit-in à la devanture de leur direction, c’est le tour des agents du service commercial de Air-France de connaitre le même genre de mésaventure.
Pour le cas des délégués de la CNPC, on se rappelle que le Conseil d’Etat avait annulé la décision de leur licenciement (puisque illégale) et ordonné leur réintégration. Mais la CNPC a refusé en toute impunité d’exécuter la décision de la plus haute autorité en matière administrative, et ce jusqu’à ce jour.
Aujourd’hui, c’est la Délégation locale de Air-France Niger qui prend le relai, pour outrepasser les avis conformes et recommandations de l’Inspection du Travail de la Région de Niamey.
De quoi s’agit-il ?
La compagne Air-France qui traverse des difficultés suite à la crise sanitaire de la pandémie covid 19, avait obtenu un sacrifice de ses agents à travers la signature d’un protocole d’accord le 2 décembre 2021, dans lequel Air-France et ses agents convenaient du gel des augmentations générales et individuelles (hors ancienneté) pour tous les agents pour l’année 2022 afin de permettre à l’entreprise de maintenir ses engagements financiers. Mais quelques deux mois après, Air-France balaye d’un revers de main ce protocole pour initier une réorganisation de ses activités. Et dans cette lancée, Air-France propose d’abord une réduction collective de salaire, ce que refuse l’Inspection du Travail. Ensuite, Air-France envisage de procéder tout simplement à un licenciement pour motif économique, pour contracter avec une structure étrangère de sous-traitance appelée GSA (General Sales Agent). Pour cela, la Délégation locale de Air-France sollicite avant tout l’éclairage de l’Inspection du Travail au cours d’une réunion. La Confédération Nationale des Travailleurs (CNT), centrale d’affiliation du syndicat des agents d’Air-France qui a été sollicitée par le personnel pour assister à cette réunion avec la Direction a été toute simplement interdite d’accès à la salle. Et, les responsables de cette compagnie refusèrent tout dialogue, malgré la correspondance du Ministre de l’Emploi dans laquelle il invitait l’entreprise à respecter les conventions 87 et, 98 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) dans ses relations avec les travailleurs.
Après cette réunion, Air-France sollicite par correspondance, l’avis technique de l’Inspection du Travail sur le licenciement économique projeté, ainsi que l’autorisation de licencier une déléguée du personnel.
L’Inspectrice du Travail répond qu’en l’espèce, il s’agit plutôt de la modification de la situation de l’employeur régie par les articles 97 et suivant du code du travail (qui prévoient dans ce cas le maintien des contrats de travail des agents avec le nouvel employeur).
Et, l’Inspectrice du Travail tout en refusant d’autoriser le licenciement d’une déléguée du personnel, a précisé clairement à cette occasion, que la procédure de ce licenciement déroge au droit en vigueur au Niger, et a exhorté Air-France au respect de la législation sociale nigérienne.
Sans tenir compte de ces avis conformes et recommandations de l’Inspectrice du Travail, Air-France de façon unilatérale, soumet à un cabinet notarial des protocoles de départ volontaire et, impose aux employés la signature desdits protocoles avec un délai imparti pour cela.
L’inspectrice du Travail intervient à nouveau, pour notifier à Air-France que les conditions de départ volontaire ou négocié sont arrêtées d’un commun accord entre les parties, conformément à l’article 86 alinéa 2 du Code du Travail, et non imposées aux travailleurs. L’inspectrice profita aussi, pour demander à la délégation de cette compagnie de respecter les travailleurs qui lui ont rapporté avoir été traités ‘’d’imbéciles’’, juste pour avoir refusé de signer ces protocoles.
S’entêtant dans sa logique d’outrepasser les décisions de l’Inspection du Travail, Air-France procède malgré tout, au licenciement pour motif économique, à travers une notification adressée aux concernés le 03 mai 2022.
La tentative de l’Inspection du Travail s’étant avérée vaine pour faire respecter le Code du Travail nigérien et, les efforts du Ministre de l’Emploi vains pour assoir un climat dialogue entre Air-France et son personnel, le dossier est actuellement transmis au gouvernement par la Confédération Nigérienne du Travail, pour l’imprégner du climat social qui règne entre Air-France et ses agents, mais aussi, des violations répétées du droit en vigueur au Niger par cette compagnie.
De toute évidence, il y a lieu de reconnaitre qu’au regard du comportement de Air-France, qui consiste à braver la législation sociale nationale et les conventions de l’OIT que le Niger a ratifiées, les pouvoirs publics se doivent le plus vite possible, rappeler à l’ordre cette compagnie multinationale. Sinon à ce rythme, cette affaire risque de conduire à l’interpellation du Niger devant les instances habilitées du BIT, et ternir par conséquent l’image du pays à cause d’une entreprise, dont la plus-value n’est guère considérable pour l’économie nationale.
Mieux ! Le gouvernement saisi du dossier doit s’imposer sans faiblesse et affirmer sa souveraineté en faisant respecter sa législation tant par les entreprises nationales que les multinationales. Cela permettra d’éviter qu’à l’avenir, d’autres entreprises ne suivent le pas de la CNPC et d’Air-France, qui sans aucun respect pour les travailleurs nigériens, veulent impunément fouler au pied les textes de la République. (Affaire à suivre)
Dix-sept civils ont été tués mardi dans deux villages maliens proches de la frontière avec le Niger, ont annoncé mercredi dans un communiqué deux groupes armés du nord du Mali, le Groupe d'auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia) et le Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA).
Les deux groupes ne donnent aucune indication sur les circonstances de cette tuerie, ni sur leurs auteurs.
Ils avaient accusé des djihadistes d'avoir tué, les 26 et 27 avril, au moins 43 personnes de la communauté Idaksahak dans la zone frontalière entre le Mali et le Niger.
Dans leur communiqué, ils ont appelé les organisations des droits de l'Homme ainsi que toutes les autorités compétentes à "diligenter une enquête" pour situer les responsabilités de "ces massacres de civils".
Les plus hautes autorités du Niger avec à leur tête le Président de la République, Chef de l’Etat, SE Mohamed Bazoum ont rendu un dernier hommage au Pr Sanoussi Samuila décédé le 10 mai 2023 en France. C’était hier 18 mai au Palais de la Présidence de la République au cours d’une cérémonie chargée d’émotion qui a regroupé autour du Chef de l’Etat plusieurs personnalités dont l’ancien Président de la République M Mahamane Ousmane, le président de l’Assemblée nationale M Seini Oumarou, le Premier ministre, Chef du gouvernement M Ouhoumoudou Mahamadou, le Haut représentant du Président de la République M. Famakoye Gado, les présidents des institutions, les membres du gouvernement, les députés, la famille du défunt, le révérend Kimso Boureima ainsi que les collègues, amis et proches.
Peu après la mise en place du corps par les éléments des sapeurs-pompiers, le doyen de la Faculté des Sciences de la Santé (FSS), Pr Sani Rachid a rappelé le parcours académique et professionnel du défunt. C’est ainsi qu’il rappelé que Pr Sanoussi est né le 13 Janvier 1965 à Gouré (Zinder). Il a fait ses études primaires et secondaires à l’école Birni puis au CEG 1 de Zinder avant de fréquenter le Lycée Amadou Kouran Daga de 1981 à1984 où il a obtenu le Bac D avec mention. Il entra à la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université Abdou Moumouni où il a soutenu sa thèse en avril 1992.
Pr Sani Rachid a retracé sommairement le parcours professionnel de l’illustre disparu. Le défunt est admis à l’Université de Strasbourg pour la spécialisation en neurochirurgie où il a obtenu son diplôme inter universitaire de radiologie oto neuro ophtalmologie en 1996, puis le diplôme neuro anatomie, l’attestation de faisant fonction chef de clinique assistant et l’attestation de formation spécialisée approfondie de neurochirurgie toujours dans ladite l’université de Strasbourg. Pr Sanoussi a été recruté comme assistant à la Faculté de médecine en Janvier 1998. Il a eu le grade de maitre-assistant du CAMES en Juillet 2008, puis Professeur titulaire du CAMES en Juillet 2014 ensuite membre de la Cellule assurance qualité et membre du Conseil scientifique de l’UAM de Niamey.
Le doyen de la Faculté des Sciences de la Santé a ajouté qu’à la Faculté des sciences de la santé, l’homme était chef du département de Chirurgie et des spécialités chirurgicales, puis coordonnateur des enseignements de la 5ème année d’étude médicales de 2002 à2017 ensuite formateur de six premiers neurochirurgiens au Niger sortis en septembre 2022. «Cet éminent professeur a été membres du Conseil technique spécialisé du CAMES de 2014 à 2020, membre du jury de neurochirurgie au concours d’Agrégation du CAMES notamment du concours de Libreville en 2018 puis celui de Brazzaville en 2020», a-t-il fait savoir.
Evoquant de son passage au Ministère en charge de la Santé, Pr Sani Rachid a rappelé que son défunt collègue a occupé le poste du président du Comité d’éthique de 2017 jusqu’à sa mort. Il fut également Chef service de neurochirurgie depuis 1999. Il a à son actif plus de 100 publications dans les revues nationales, régionales et internationales, encadreur de plus de 100 thèses et mémoires et Reviewer dans plusieurs revues nationales, régionales et internationales. Pr Sanoussi Samuila est titulaire du Brevet de la valve de Niamey pour le traitement de l’hydrocéphalie. Il était aussi Secrétaire général de la Société Nigérienne de Chirurgie, président de la Société de neurochirurgie africaine et membre de la Fédération mondiale de la Neurochirurgie.
Peu après, ce fut autour de la famille du défunt d’exprimer sa reconnaissance au Président de la République pour cette marque de considération depuis son hospitalisation. Une considération qui s’est traduite par l’organisation d’une telle cérémonie en son honneur. Après l’oraison funèbre, les prières ont été dites par le révérend Kimso Boureima.
Peu avant de prendre congé, le Chef de l’Etat accompagné de l’ancien Président de la République Mahamane Ousmane, du président de l’Assemblée nationale, du Premier ministre, du Haut représentant du Président de la République a salué la mémoire du défunt avant de présenter ses condoléances à la famille. Notons que l’inhumation est prévue à Zinder.
Selon des informations qui nous sont parvenues font état d’un remaniement imminent du gouvernement dans quelques semaines voire quelques jours. Par ces moments un peu coincés, surtout au niveau de ces soi-disant leaders, aucun d’entre eux ne veut pas rester loin du gâteau. Il faut bien sûr des gagnants et des perdants dans chaque chose.
Parmi les perdants, il semblerait que le nom du ministre d’Etat Monsieur Bazoum Mohamed figure en première ligne, surtout, c’est pour dire adieu à un poste ministériel au sein d’un gouvernement quelconque. Si nous nous référons toujours à ces informations, le fils ou le futur dauphin du Président Issoufou Mahamadou, Mr Sani Issoufou Mahamadou dit Abba fera son entrée dans ce gouvernement auprès de son père pour une bonne préparation politique de sa personne pour être le futur leader du parti rose, peut-être le candidat des prochaines élections présidentielles de 2021. Ce qui veut dire tout simplement si toutes ces informations s’avèrent justes, il y aura de l’électricité dans air au sein du principal parti au pouvoir, et ensuite de cette mouvance. Car, déjà sur ce projet de révision de certains articles de la Constitution, il y a beaucoup de divergences au sein de cette majorité parlementaire elle-même. Selon une autre source, il semblerait qu’une trentaine de députés du PNDS-Tarayya ont juré qu’ils vont voter contre ce projet de révision de loi fondamentale.
Depuis leur arrivée en territoire nigérien, des soldats tchadiens, en mission dans le cadre de la lutte contre le terrorisme pour le compte de G-5 Sahel, se mettent à violer la morale sociale et les droits humains. Ils s'arrosent des droits sur les femmes et les biens d'autrui pour satisfaire leurs fantasmes. Ils foulent aux pieds la morale pour déséquilibrer les sociétés. A Téra dans la région de Tillabéry, ils se croient en territoire conquis et de non droit. Ils se saoulent, menacent, pillent et violent les femmes. Ils sont sans aucune moralité, pire que les terroristes qu'ils sont sensés combattre. Ce crime abominable se passe dans la région sans qu'aucune autorité nationale réagisse pour y mettre fin. Seules les associations des droits de l'homme, la presse privée et les lanceurs d'alerte sur les réseaux sociaux en font échos. Elle considère (l'autorité) cette violation des droits de l'homme comme étant un épiphénomène qui ne nécessite aucune réaction. Mais, quand c'est un opposant ou un citoyen lambda qui donne son avis sur la gestion de la cité, ne serait-ce que sur les réseaux sociaux, les autorités se seraient précipitées pour le rechercher même dans une botte de foin pour le faire arrêter. C'est dans cette situation d'injustice sociale et de non droit que le Niger, notre pays, se trouve depuis l'arrivée de la bande des socialistes au pouvoir. Un Niger meurtri par les comportements peu responsables de ses dirigeants. De 2011 à ce jour, les libertés publiques sont bafouées et les biens de l'Etat spoliés par la classe dirigeante. C'est, peut être, cette honteuse situation dans laquelle se trouve le pays qui a donné droit à certains soldats tchadiens de vouloir heurter la morale de notre société. Laboukoye
À la tête de la présidence du G20 pour un an, l'Allemagne ne ménage pas ses efforts pour investir de nouveaux pans économiques sur le continent africain. Sur le terrain, force est de constater que des réformes structurelles s'imposent pour mettre les dirigeants et les populations dans le même tempo. Déjà en mars, lors d'un sommet du G20 Finances à Baden-Baden, les pays les plus puissants du monde ont convié les cinq pays-phares que sont la Côte d'Ivoire, le Maroc, le Sénégal, le Rwanda et la Tunisie à se joindre à eux pour mettre sur pied un nouveau partenariat baptisé « partenariat avec l'Afrique ». Objectif : démultiplier les investissements privés en Afrique. En tournée à l'automne 2016 au Mali et au Niger, pays de transit pour nombre de migrants, et en Éthiopie, où siège l'Union africaine, dont le président en exercice, le Guinéen Alpha Condé sera aussi reçu lundi à la chancellerie, Angela Merkel avait affirmé que « le bien-être de l'Afrique [était] dans l'intérêt de l'Allemagne ». État des lieux.
Pourquoi le G20 est-il préoccupé par l'investissement privé en Afrique ?
Alors que, sur le continent, on ne compte plus les plans visant à multiplier les initiatives dans le privé, le G20 veut faire la différence en mettant l'accent sur la concrétisation des projets, pays par pays. La population africaine connaît une croissance rapide : d'ici à 2050, environ 2,5 milliards de personnes vivront sur le continent, soit près de deux fois plus que maintenant. D'ici à 2030, environ 440 millions de personnes chercheront du travail. L'économie africaine doit croître si elle veut accueillir ce boom. Cependant, dans de nombreux pays, les conditions existantes rendent cela difficile à réaliser si les choses ne changent pas. Seulement 130 milliards de dollars (115 millions d'euros) par an suffiraient à étendre l'infrastructure africaine – une somme équivalant à peu près au montant total de l'aide publique pour le continent.
« Compact avec l'Afrique », quelle approche ? Selon le gouvernement allemand, le « Compact avec l'Afrique » s'emploiera à accroître les investissements durables du secteur privé, ainsi qu'à améliorer les infrastructures et à lutter contre le chômage. Pour ce faire, un certain nombre de pays africains s'associeraient avec le G20, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement pour négocier un plan d'action spécifique pour chaque État. Les pays s'engageraient alors à mettre en œuvre des réformes pour augmenter leur potentiel d'investissement, tandis que leurs partenaires internationaux offriraient une expertise technique et aideraient les investisseurs dans la région.
Quels sont les pays concernés ? Jusqu'à présent, l'initiative a suscité un grand intérêt parmi de nombreux pays africains. La Côte d'Ivoire, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie ont exprimé un intérêt particulier par des lettres adressées au ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, et leurs gouvernements ont été invités à envoyer des délégations à la réunion du G20 à Baden-Baden. Ils ont présenté des déclarations d'intention claires qui serviront de base à la mise en place de pactes d'investissement dans les prochains mois. Ces cinq pays, le C-5, constitueront le premier groupe de pays compacts. « Le Compact avec l'Afrique » est ouvert à tous les pays africains qui souhaitent améliorer leur cadre d'investissement privé sur une base durable.
Quels sont les enjeux pour les partenaires financiers africains ? Pour la Banque africaine de développement, principal partenaire financier africain à l'initiative du plan, il s'agit de diversifier les sources de financement pour l'Afrique. En effet, l'institution connaît des difficultés à mobiliser les ressources financières auprès des partenaires traditionnels. La banque entend donc diversifier ses partenaires et aller chercher les fonds à l'extérieur du continent, d'où aussi une certaine volonté d'organiser ses assemblées annuelles dans les pays émergents devenus des partenaires prioritaires, comme l'Inde lors des assemblées à Ahmedabad. L'an prochain, la BAD se rapprochera d'un autre partenaire-clé : la Corée du Sud. Dans le rapport produit conjointement avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, la BAD propose une batterie d'instruments et de mesures visant à améliorer les cadres macroéconomiques, commerciaux et de financement afin de stimuler l'investissement dans le cadre du « Compact avec l'Afrique ».
Les prochaines étapes ? Après les réunions des ministres des Finances du G20 et des gouverneurs des banques centrales à Washington, les 20 et 21 avril 2017, et en marge du Forum économique mondial sur l'Afrique à Durban, en Afrique du Sud, du 3 au 5 mai 2017. Une conférence internationale sur le « Partenariat Afrique G20 – Investir dans un avenir commun » se tient à Berlin les 12 et 13 juin 2017.
Y a-t-il des risques ? L'une des conditions préalables au « Compact avec l'Afrique » est que les pays africains participants mettront en œuvre leurs promesses de réforme. Pour cette raison, les investisseurs évitent actuellement les États qui sont politiquement instables, ou où la corruption est courante. On ne sait pas trop exactement combien d'investisseurs le projet attirera. L'intérêt des entreprises allemandes en Afrique reste faible.
Que disent les experts ? Friederike Röder, directrice France de l'ONG ONE et directrice internationale pour le G20, déclare : « Ce dividende démographique n'est pas un phénomène automatique. Il nécessite un changement de paradigme dans la relation entre les pays les plus industrialisés et les pays africains. Il est urgent que les pays du G20 et d'Afrique s'associent pour faire de la croissance démographique du continent africain le moteur de la croissance économique et sociale mondiale. » L'organisation poursuit dans son nouveau rapport pour l'Afrique que « l'Allemagne a certes pris la bonne décision en mettant l'Afrique à l'agenda de son G20, mais le partenariat qu'elle propose se concentre pour l'instant sur le développement des investissements privés dans quelques pays africains, déjà économiquement robustes (le Maroc, la Tunisie, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Rwanda), dans le cadre de "Compacts". » Or, « si le G20 se limite aux propositions actuellement sur la table, il ratera le coche de ce boom démographique avec les conséquences que cela pourra avoir. Seuls des investissements publics substantiels et bien ciblés en amont dans l'éducation, l'emploi et l'émancipation de toute la jeunesse africaine permettront de s'assurer que les nouvelles générations ne se retrouvent pas démunies une fois sur le marché de l'emploi », poursuit Friederike Röder.
Que pensent les Africains ? En principe, beaucoup pensent que le « Compact avec l'Afrique » est une bonne idée. Cependant, ils font attention à ce que le programme ne soit pas appliqué à l'ensemble du continent, car il ne fonctionnera pas correctement dans les pays dits en crise. Ils veulent également que l'investissement profite directement à la population, en encourageant des salaires équitables et en respectant les normes environnementales. En outre, les organisations de développement demandent depuis longtemps que les relations commerciales entre l'Afrique et l'Europe fonctionnent de manière plus équitable. Viviane Forson
Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Niger) vient d'annoncer qu'une première mission avait été lancée au Mali. L'objectif est toujours d'atteindre la pleine capacité de cette force antiterroriste de 5 000 hommes au mois de mars. Si les Etats-Unis se sont engagés à financer la force à hauteur de 60 millions de dollars, les questions du financement et du mandat restent centrales et non résolues. Notre invité Afrique ce matin est Ihrahim Yacouba, le ministre des Affaires étrangères du Niger. Il répond aux questions de Xavier Besson.
RFI: Vous revenez de Washington. Les Etats-Unis disent vouloir donner 60 millions de dollars pour le financement de la force G5 Sahel. Selon vous, est-ce que c’est un engagement qui est satisfaisant ?
Ibrahim Yacouba: D’abord c’est très important puisque vous savez qu’on revient de loin sur cette force. Au début, lorsque nous l’avions créée, il n’y avait pas beaucoup de partenaires qui y croyaient. Il n’y avait pas beaucoup d’engagement de la part de certains pays. En ce qui concerne les Etats-Unis, c’est donc une étape importante.
D’abord, il s’agit de la plus importante contribution annoncée jusqu’ici puisque ce que nous avons, pour le moment, c’est la contribution des pays concernés eux-mêmes qui est de 50 millions d’euros, puis celle de l’Union européenne, de la France et du Danemark. Je note que cette contribution des Etats Unis est un appui considérable et un premier engagement. Au fur et à mesure que nous aurons avancé et que peut-être nous aurons donné la preuve de notre pleine efficacité de la mise en œuvre de cette opération, d’autres engagements suivront.
Mais est-ce qu’il ne faudrait pas aussi que les Etats-Unis s’engagent à soutenir le G5 Sahel devant les Nations unies pour que la force obtienne un mandat qui soit le plus solide possible ?
Plusieurs chefs d'État du G5 Sahel n'avaient pas prévu de se rendre à New-York pour l'Assemblée générale des Nations unies. Ils feront finalement le voyage pour assister à une réunion de haut niveau sur la mise en place de leur force conjointe. Explications.
Après leur dernier sommet le 2 juillet, à Bamako, les chefs d’État du G5 Sahel se retrouveront lundi 18 septembre, à New-York, pour participer à une réunion de haut niveau sur leur projet de force conjointe en compagnie de leur homologue français Emmanuel Macron, d’Antonio Gutteres, le secrétaire général de l’ONU, d’Alpha Condé, le président en exercice de l’Union africaine (UA), et de Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE).
Ces derniers jours, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’a pas ménagé sa peine pour convaincre ses pairs de participer à cette réunion – et éviter un couac diplomatique à New-York alors qu’il est président en exercice du G5 Sahel.
Après avoir reçu son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz le 11 septembre à Bamako, le président malien a entamé le lendemain matin une tournée de 48 heures, qui l’a mené à N’Djamena, Niamey et Ouagadougou. « Agacement » face au manque de soutien financier de l’ONU
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Massaoudou Hassoumi, est-il vraiment l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ? Un sondage au sein de l’opinion nationale et même internationale fera certainement ressortir qu’il n’a rien d’un diplomate parce qu’il n’a aucune qualité pour occuper un tel poste stratégique. Sa récente gaffe monumentale pour ne pas dire ‘’hérésie diplomatique’’, il l’a étalée à la face du monde à l’occasion de la visite de travail des deux ministres français des Affaires extérieures et celui des Armées, vendredi 15 juillet dernier. Visite au cours de laquelle l’état de la coopération entre la France et notre pays a été passé au peigne fin avec un accent particulier sur la question sécuritaire, notamment la lutte contre le terrorisme au Sahel dans laquelle la France est militairement impliquée depuis 2012 avec l’intervention de son opération Serval au Mali pour stopper la progression fulgurante des troupes Djihadistes en direction de Bamako. Depuis lors, l’opération Serval s’est muée en force Barkhane pour tenter de restaurer l’intégrité du territoire malien dont le nord est déjà littéralement occupé par des groupes terroristes et des factions armées irrédentistes. En plus d’une décennie d’interventions de Barkhane sur le sol malien, la situation n’a pas changé ; la capacité de nuisance des forces obscurantistes n’a pas baissé d’un iota depuis le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), qui a favorisé l’implantation des groupes terroristes sur le sol malien, à celui d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) renversé par une junte militaire dirigée par le Colonel Assimi Goïta, farouchement combattu par la France sans succès. De guerre lasse, la France a décidé du retrait de sa force au Mali au motif que celui-ci a décidé de composer avec les mercenaires de la société paramilitaire russe ‘’Wagner’’ pour lutter contre le terrorisme. Un sacrilège qui ne saurait être toléré aux yeux de la France. La suite, tout le monde la connaît. Les pressions multiformes de la France et des organisations supranationales n’ont pas permis de faire courber l’échine à la junte malienne qui a le soutien de sa population. C’est dans ce contexte que les deux ministres français ont séjourné dans notre pays pour parler de lutte contre le terroriste d’où d’ailleurs le rappel des faits que nous avions exposés. A l’occasion de cette visite des deux ministres français, Hassoumi Massaoudou s’est érigé en avocat défenseur acharné de la France, en s’attaquant avec une hargne déconcertante Mali et particulièrement contre ses autorités incarnées par la junte militaire au pouvoir qu’il a taxées de tous les qualificatifs sur un ton méprisant et arrogant. ‘’Si le G5 Sahel n’a pas fonctionné depuis sa création, c’est par la faute du Mali, épicentre la crise sécuritaire au Sahel’’ ; ‘’c’est le Mali qui a décidé de ne plus parler à personne’’ ; ‘’le ministre français des Armées a dit que le gouvernement de fait du Mali n’a pas voulu leur parler’’ ; ‘’les conditions politiques ne sont pas aussi réunies parce qu’ils travaillent avec des mercenaires’’ ; ‘’mais nous ne désespérons pas de voir le Mali revenir, de sortir de cette situation que les autorités ont choisie pour le peuple malien et je pense contre les intérêts du peuple malien’’. Voici quelques extraits du discours de Massaoudou devant ses ‘’amis et homologues français’’ lors de la conférence de presse. Comme on peut aisément le constater, ce sévère réquisitoire formulé par Massaoudou à l’encontre du Mali et ses autorités frise gravement la réserve et la bienséance diplomatique. Le Mali a-t-il cessé d’être un pays souverain pour que le ministre des Affaires étrangères d’un pays frère et voisin (le nôtre) se permette de vilipender sans retenue ses autorités parce qu’elles ont décidé de rompre avec la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ? Les maliens ne sont-ils pas suffisamment matures pour se choisir leur propre voie, celle notamment de leur émancipation totale vis-à-vis de l’ancienne puissance colonisatrice ?
En quoi cette option qu’ils ont librement choisie est-elle si répréhensible pour faire perdre les pédales à nos autorités ? La réponse n’est pas à chercher loin, elle s’explique tout simplement par l’inféodation aveugle de ces dernières vis-à-vis de la France, qui est en perte de terrain dans ses anciennes colonies.
Le Niger est la dernière citadelle forte de la France en Afrique actuellement. Cette propension immodérée de Massaoudou et du président Bazoum lui-même à se défouler systématiquement sur le Mali, chaque fois qu’ils en ont l’occasion, parce que le pays est dirigé par une junte militaire hostile à toute forme de diktat, ne reflète pas la position de l’écrasante majorité des Nigériens. Les maliens le savent et ne les ratent pas aussi à chaque fois qu’ils se permettent ces excès. Comme l’atteste cette réplique de Cheick Oumar Keïta suite à l’intervention hasardeuse et irrespectueuse de Hassoumi Massaoudou vis-à-vis de leur pays. Keïta n’est pas allé du dos de la cuillère pour le traiter de tous les noms d’oiseaux, le qualifiant carrément ‘’de ministre des Affaires étrangères voyou’’ dans un poste diffusé sur les réseaux sociaux. ‘’Depuis quand un ministre des Affaires étrangères peut tenir un tel langage, depuis quand un ministre Affaires étrangères peut accuser un pays sans apporter les preuves matérielles de ses allégations ?’’, a martelé Keïta. ‘’Donc c’est le Mali qui a décidé de ne plus parler à personne, le Mali est un pays paria, le Mali ne veut plus parler à personne, ne veut plus collaborer avec personne, mais qui est voyou ici ? Est-ce que c’est Goïta qui insulte ou le ministre indélicat, incompétent et maladroit ?’’, at- il enfoncé. Le ministre Massaoudou Hassoumi ne dira pas qu’il est injustement insulté par Cheick Oumar Keïta ; il l’a cherché et il l’a amplement mérité de la part de Keïta.
Gouvernorat de Maradi, un départ sans gloire de Zakari Oumarou », c’est le titre d’un article du journal virtuel « Le Souffle de Maradi », diffusé le jeudi 7 octobre 2021 sur les réseaux sociaux, à quelques heures de la tenue d’une cérémonie dite d’au revoir à l’honneur de l’ancien gouverneur Zakari Oumarou, limogé en plein conseil des ministres. Un article qui a occasionné la garde à vue de notre confrère Mahaman Lawali dit El Kaougé, quelques heures seulement après une contrattaque du contenu dudit article par un autre confrère. Il faut d’abord rappeler que Mahaman Lawali dit El Kaougé, était l’ancien chargé en communication de l’ex gouverneur. Les deux compagnons d’hier s’étaient séparés en chien et chat, suite à un malentendu qui ne dit pas son nom. Dans son article, le confrère El Kaougé Mahaman Lawali disait je cite, « Si ailleurs les Gouverneurs partants croulent sous les hommages, à Maradi par contre le départ du « prince de Konni », ne suscite aucune émotion particulière. Et pour cause, son départ était très attendu, en tout cas, unanimement salué dans toutes les fadas de Maradi et particulièrement sur les réseaux sociaux, où la moindre évocation de son nom suscite des commentaires désagréables. Dans son entourage immédiat du gouvernorat, l’on est pressé de tourner sa page. Car l’homme est perçu ici comme « un mange seul », concentrant tous les avantages pour lui et ne laissant aucune ouverture à ses collaborateurs. En 5 ans de gouvernance, il n’a même pas laissé un ordinateur au Gouvernorat », fin de citation. Pendant ce temps le second confrère ayant contrattaqué ces écrits d’Elkaougé mentionnait également je cite, « Dans mes lectures, un pur hasard m’a fait tomber sur un article du journal Le souffle de Maradi. J’y ai perçu juste une immaturité littéraire digne d’un amateur qui n’arrive pas à digérer le refus de nos responsables politiques de cautionner certaines bêtises (les faits sont connus, les conséquences aussi). Le passage qui m’a fait le plus sourire est celui où il disait sans honte que “le gouverneur mangeait seul”. Ma question : il mangeait quoi seul ? C’est quand même une question gloutonne qui trahit si vertement les motivations qui liaient l’auteur à son ancien poste. Son article n’est alors qu’une malheureuse tentative de détourner les regards sur lui au détriment de la cérémonie de remerciements et de reconnaissance qu’organise #Maradi à l’honneur du Gouverneur sortant ; cérémonie, qui succède à une suite d’intarissables éloges à l’endroit de celui qu’il peine à vouloir salir. Comme quoi le plus grand aveugle est celui qui refuse de voir sous le handicap de la haine et de la vengeance », fin de citation. Se sentant blessé dans son âme, l’ancien gouverneur a préféré porté plainte contre notre confrère Elkaougé Mahaman, et depuis lors, il est gardé à vue au niveau de la Police judiciaire de Maradi, ou il subit des interrogations diverses, notamment, sur injonctions pures et simples de cet ancien gouverneur. Après la visite de certains confrères locaux au niveau de la Police judiciaire, l’on connait désormais un peu plus, sur les griefs qui lui sont reprochés. Il s’agit principalement pour l’instant, de l’atteinte à l’intégrité morale de l’ancien gouverneur Zakari Oumarou, son ancien collaborateur. Ces faits sont pour le moins surprenants. Car, en tant que responsable sortant de la région, l’ancien gouverneur Zakari Oumarou, n’aurait dû pas user de son ancienne posture, pour attrister les médias et les journalistes en particulier notre confrère El Kaougé dans l’exercice de son métier, Même s’il est difficile de se conformer souvent à certaines conclusions d’un conseil des ministres qui osent mettre à l’écart d’un système politique plusieurs responsables des régions du pays, ce n’est pas un honneur pour un ancien gouverneur de placer un pauvre père de famille en garde à vue, en occurrence, un homme des médias, presque, onze (11) ans, après la signature de la Déclaration de laTable de la Montagne le 30 novembre 2011, qui appelle et interpelle le pouvoir sur la nécessité de disposer d’une presse libre et indépendante, mais aussi et surtout, dans un contexte marqué par l’abolition du délit de presse dans le pays. Ces dispositions, sont indispensables pour notre progrès politique, social, économique et culturel. Ces faits, ramènent indiscutablement, trente (30) ans en arrière, les efforts consentis pour le rayonnement d’une presse libre et indépendante au Niger. La place d’un journaliste en occurrence Mahaman Lawali El Kaougé, n’est pas à la Police judiciaire. Il doit regagner sa famille, quoi qu’on lui reproche, puisque, les textes qui régissent la profession de journaliste, sont clairs et précis, notamment les dispositions de l’article 67 de l’ordonnance n°035 de 2010, qui empêchent au juge, de décerner un mandat de dépôt contre les journalistes en exercice, de l’arrêté ou de le séquestré. C’est pour dire que, l’ancien gouverneur de Maradi, n’est pas obligé de passer par un procureur pour se donner raison et exposer en dangers, la famille du confrère. Un simple droit de réponse, suffisait logiquement pour résoudre le problème, en toute simplicité et se conformer aux textes qui régissent l’exercice de la presse dans le pays. C’est très dommage, que ces faits soient produits, quelques heures seulement, après son limogeage, pourtant, diversement apprécié par les populations de Maradi, allez-y comprendre de vous-même, malgré les différentes spéculations autour du sujet. Mais, ce n’est pas pour la première fois, que l’ancien gouverneur s’en prend, gratuitement aux médias, et aux journalistes locaux, pour leur vision et opinion personnelle. Il avait réservé le même sort à un autre confrère de la Radio Anfani il y a quelques mois seulement. Mais ce qui choque le plus, c’est qu’à chaque fois qu’un confrère à des difficultés avec un responsable de l’administration notamment dans l’exercice de sa profession, certains confrères au lieu de lui venir en aide, cherchent à l’approfondir dans le trou pour des raisons qui leur sont propres. Ce qui n’est pas bien pour la corporation qui fait déjà l’objet de vives critiques sur son manque de professionnalisme dans la collecte, le traitement et la diffusion d’une information crédible. Ce comportement met à rudes épreuves la confraternité et démontre que les organisations socioprofessionnelles des médias, ont un grand rôle à jouer aujourd’hui et demain, pour l’avenir même de la profession. C’est pour dire, que cette énième interpellation des journalistes de l’intérieur du pays dans l’exercice de leur profession, est un véritable recul de la liberté de la presse au Niger, et nécessite l’union des journalistes et des organes de presse, malgré, le différend qui les oppose, notamment, pour une presse libre et indépendante. Salifou Hachimou
C’est le désespoir, la perception d’un sombre avenir, le chômage, la pauvreté, le mal vivre, la mauvaise gouvernance, le pillage des ressources par des pays tiers et par multinationales voraces, la corruption, la concentration des richesses entre les mains de quelques personnes, qui ont fait partir Mamoudou Gassama d’Afrique et de son pays natal : le Mali.
Pendant trois ans, suant, souffrant, risquant sa vie dans le désert du Sahara, dans la mer Méditerranée, il allait à la recherche d’une vie meilleure. Et, quand il arriva à destination à Paris, logé dans un foyer où il dormait à même le sol, au pied du lit de son frère qui l’avait précédé, il découvrit que la France n’était pas l’Eldorado dont il avait rêvé.
Il aurait pu s’arrêter au Burkina Faso ou au Niger pays qu’il a traversés. Mais qu’aurait-il fait dans ces pays où les jeunes sont logés à la même enseigne que de ceux du Mali qu’il avait quitté? Il aurait pu s’établir en Libye pour gagner sa vie, mais là, il était considéré comme une marchandise, comme un esclave. En Libye, il a été battu comme un nègre, humilié, emprisonné. Il est reparti, il a bravé la mort sur la mer, dans des bateaux de fortune. La mort l’a épargné.
Sans papier, vivotant dans une situation irrégulière, son sort n’aurait pas été différent de celui peu enviable des milliers de sans-papiers qui vivent dans la clandestinité dans la patrie des droits de l’Homme, si un concours de circonstances ne l’avait pas hissé aux premiers rangs. Mais il a fallu que lui-même se hisse sur quatre étages pour sauver une jeune enfant d’une mort certaine.
Gassama obtint en 30 secondes ce que trois années de labeur ne lui ont pas donné. Le voilà, timide, modeste sur les plateaux de télévision, dans les médias, vedette étonnée, impressionnée par l’intérêt soudain créé autour de sa personne, et de l’exploit qu’il avait réalisé.
Il entre dans la cour des grands, il est reçu à l’Élysée, il reçoit un coup de fil de la présidence de la République du Mali. Il est pris entre les chefs dont il est un peu la victime collatérale. Le grand chef de la France qui domine le Mali, et le chef du Mali qui a prêté allégeance au chef français. Le second chef emboîtant le pas du premier, a fait dit-on, une offre peu alléchante à Mamoudou.
Mamoudou Gassama est honoré, décoré, devient héros, il sera naturalisé, aura un travail pour gagner sa vie. Son exploit et les récompenses reçues divisent l’opinion. En France, un courant xénophobe banalise son exploit, et pense que les récompenses sont indues. En Afrique, dans son pays d’origine et ailleurs, les opinions sont diverses. D’aucuns saluent son exploit et se sentent honorés à travers Gassama. D’autres s’indignent, et considèrent (confondant identité et nationalité) comme une trahison le fait qu’il ait accepté la naturalisation. Il y a aussi ceux qui, retournant la situation et usant de dérision, considèrent que c’est plutôt la petite française qui a sauvé l’agile Gassama.
Loin du brouhaha, des opinions favorables ou hostiles, Mamoudou Gassama a signé son contrat avec les pompiers. Il aura une vie plus décente, il pourra aider sa famille au Mali. Il ne serait pas parti, n’aurait pas laissé derrière lui sa famille, si son pays, son continent offraient du travail et des conditions d’existence décentes aux jeunes.
Gassama veut vivre ses jeunes années. Il ne veut pas les perdre dans l’oisiveté. De manière fortuite, de meilleures conditions d’existence se sont offertes à lui. D’aucuns, pour des considérations qui sont les leurs, veulent que le jeune Gassama, au nom de son africanité refuse les récompenses, en particulier la nationalité française. Ils souhaitent que Gassana renonce à vivre une vie meilleure, et qu’il continue de végéter dans la misère. Mais la décision ne leur appartient pas, elle appartient à Mamoudou Gassama. Le cas Gassama est un livre ouvert dans lequel on peut lire la nature humaine.
On verra dans l’acte de Gassama, les valeurs qui ont pour nom : compassion, abnégation, ces valeurs qui poussent l’Africain à aller sans calcul vers son prochain, à voler à son secours. Mais son prochain le tient dans la clandestinité, le fait sans-papier en France et ailleurs en Europe. Son prochain le fait esclave en Libye et ailleurs dans le monde arabe. Mais cette compassion m’a paru souvent plus agissante à l’endroit des non-Africains qu’à l’endroit des Africains. Il se passe un drame en Europe, en Asie, la compassion des Africains bouillonne. Il se passe un drame en Afrique, la compassion des Africains est tiède.
Le cas Gassama est belle histoire d’immigration, mais l’immigration a une face plus laide que l’exploit de Gassama ne peut occulter. Sur la route de l’immigration, il y a des morts, des corps qui gisent dans les sables du Sahara, des cadavres rejetés par la mer, il y a les centres de rétention, les prisons, l’esclavage, la déshumanisation. Il y a un négoce sur les immigrants : ce ne sont pas les migrants eux-mêmes qui sont vendus ou achetés, mais leur mobilité, leur libre circulation.
Gassama a survécu à tous ces maux. Il a été choisi par la France. Il a été choisi à cause de ses qualités morales et physiques. Gassama est de ce point de vue, le produit d’une immigration choisie. Cela rappelle les temps où l’Afrique était un vivier humain au sein duquel on puisait les meilleurs qui faisaient le voyage sans retour vers l’Europe et l’Amérique.
L’Afrique en raison de l’explosion de sa démographie redevient un vivier humain et le restera pendant longtemps. L’Europe et l’Amérique qui vieillissent – et probablement l’Asie – auront besoin de l’Afrique. L’Afrique a besoin de sa jeunesse, mais elle ne pourra pas empêcher aux jeunes de partir. À l’oisiveté et à la pauvreté, à l’humiliation dans la misère, beaucoup ont prouvé qu’ils préféraient la mort.
Avant Mamoudou Gassama, il y a eu Lassana Bathily. Combien de jeunes immigrants connaitront le même parcours que ces deux Maliens? Abandonnés par leurs pays, négligés par le continent, combien d’hommes, de femmes et d’enfants arriveront à destination? Et, s’ils arrivent, combien connaitront la vie dont ils ont rêvé?
Ils partiront quand-même, au péril de leurs vies. Ils partiront malgré les remontrances de ceux qui sont partis avec eux. Ils partiront malgré les discours de leurs dirigeants affirmant la création de milliers d’emplois. Ils partiront malgré les taux de croissance que les dirigeants prêtent aux économies de leurs pays. Ils partiront malgré les satisfécits décernés par le FMI et Banque mondiale.
Ils partent pour vivre et pour faire vivre leurs familles restées en Afrique. Ils croient qu’ils veulent, mais c’est la contrainte qui détermine leur volonté. Ils croient qu’ils choisissent, mais c’est le sort qui les choisit.
Le festival des grillades a eu lieu le weekend dernier à Niamey. Il est à sa troisième édition cette année. A cette occasion, la promotrice Sadia Maiga Souley a, en prélude à ce rendez-vous de la gastronomie, animé une conférence de presse dans les locaux de l’hôtel les rôniers. Devant les partenaires qui ont bien voulu l’accompagner dans cette initiative, elle a décliné les grands axes et donné quelques détails de ce festival gastronomique et culturel.
Pendant ce festival qui s’est déroulé le 18 et 19 septembre dernier, c’est environ vingt (26) stands qui sont programmés pour les expositions grillades et cinq (5) stands réservés aux partenaires pour la promotion des services et produits. Selon la promotrice du festival, le Niger est reconnu pour la qualité de sa viande. «L’organisation d’un tel festival ne peut donc que nous réconforter dans cette position. Depuis toute petite, j’aime bien la cuisine, notamment les viandes grillées, tout ce qui est en rapport avec la grillade», a-t-elle déclaré. Et pour cette édition, a précisé Sadia Maiga Souley, les meilleures grillades de viande de mouton et ou de bœuf, de volaille et du poisson, sont au rendez-vous.
Pour donner un éclat particulier à cette édition, les organisateurs y ont apporté des nouvelles touches. «De la première édition à cette troisième édition, nous cherchons l’excellence, et nous avions amélioré beaucoup d’aspects. Nous avions apporté des innovations au cours de ce festival», a expliqué la promotrice. Comme programmes, elle a annoncé que les artistes locaux bien connus du public nigérien seront également présents pour accompagner les gourmets. Il s’agit de Mali Yaro, Bebi Ahmed, Filo la Diva, Barakina et les DJ de la place pour mettre de l’ambiance. Les jeux concours, la danse, les baby foot étaient aussi au rendez-vous.
Le représentant de la Fédération des Organisations Patronales du Tourisme et de l’Hôtellerie du Niger (FOPATH) M. Madougou Ibrahim a salué l’initiative et a réitéré la disponibilité de sa structure à accompagner toute action tendant à promouvoir l’hôtellerie, le tourisme et la culture au Niger. Et de façon successive, les représentants de la Bagri, de Airtel, de Canal + ont pris la parole pour inviter les populations à prendre d’assaut les stands des grillades et aussi et surtout pour découvrir les stands de leurs différents produits et services qu’ils proposent à des tarifs promotionnels ainsi que les nouveautés au niveau de leurs services et produits.
Le Général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed est le nouveau chef d’état-major de l’armée nigérienne. Sa nomination a été décidée par le gouvernement réuni en conseil des ministres ce vendredi 5 janvier 2018. Il vient ainsi de succéder au Général d’Armée Seyni Garba, admis à faire valoir ses droits à la retraite. Qui est donc le nouveau ‘’numéro un’’ de l’Armée nigérienne ? Éléments de réponse dans cette note d’actuniger.com
Le Général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed succède donc au Général d’Armée Seyni Garba dont il était jusque-là l’adjoint à l’Etat-major général des Forces armées nigériennes (FAN). Agé de 60 ans, de nature calme et posé, cet officier bien connu dans les rangs a fait ses études primaires et secondaires à Agadez, le lycée à Niamey et les études universitaires à Dakar au Sénégal. Il intégra l’armée en 1979 et fréquenta la célèbre Académie militaire d’Antsirabe à Madagascar, l’Ecole d’application d’infanterie de Montpellier en France où il a également suivi des Cours de Capitaine. Par la suite, il a suivi les Cours d’Etat-major au Pakistan et l’Ecole de guerre en Belgique.
Sur le terrain, le Général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed a servi au sein de plusieurs unités et compagnies militaires du Niger notamment à Ngourti, à Agadez et à Niamey comme commandant de peloton, de compagnie et puis Commandant de zone (ComZone d’Agadez). Un temps, chef de bureau à l’Etat-major avant d’être nommé adjoint au chef d’Etat-major des Armées (CEMA) par Mahamadou Issoufou, l’officier supérieur a également occupé, en détachement, plusieurs postes politique et administratif.
Mon Général, vous êtes le directeur du Centre National d’Etudes Stratégiques et de Sécurité (CNESS). Veuillez nous présenter cette structure, nouvelle au Niger, et qu’on a l’habitude de voir que dans les pays développés ?
Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’opportunité que vous me donner de parler du CNESS. D’emblée, je dirai que le CNESS est un outil d’aide à la décision, autrement dit un ‘’think tank’’ au service de l’Etat et de ses institutions. Effectivement, c’est surtout dans les pays occidentaux qu’on entend souvent parler de ce genre de structure autonome ou étatique.
Les think tanks sont tellement nécessaires et importants pour la vie publique des Etats, qu’ils font l’objet d’observation et d’évaluations rigoureuses. A titre d’exemple, l’Université de Pennsylvanie dispose d’un index qui classifie les Think tanks du monde entier en fonction de leurs catégories, leurs pertinences, leur importance, leurs domaines d’intervention, leur efficacité etc. C’est pour vous dire que ce type d’outil est essentiel pour la construction d’un Etat moderne.
10 novembre 2023 - 10 novembre 1987. Cela fait aujourd’hui 36 ans que le président général Seyni Kountché nous quittait, allant répondre à son créateur, le créateur de tous les êtres et de l’univers, sans tambours ni trompettes, après 13 ans de règne glorieux marqué par le rayonnement du nom du Niger dans le concert des nations.
Animé d’un esprit nationaliste teigneux pour ne pas dire simplement maladif, le défunt président Kountché a consacré sa vie, son temps et son énergie durant tout son règne pour donner une image positive de notre pays et à défendre ses intérêts sur l’échiquier international. Le bon exemple doit être donné par le chef afin que ses sujets s’en inspirent dans leurs rapports avec l’Etat, dit le dicton.
Kountché a su incarner jusqu’à son dernier souffle ce principe cardinal tout dirigeant véritablement soucieux du développement de son pays, en s’imposant personnellement une rigueur morbide dans le travail et en montrant à ses compatriotes son détachement total, son aversion vis à vis de l’accumulation illégale de fortune sur le dos de l’Etat au détriment des populations qui paient les impôts et triment dur pour assurer leur pitance quotidienne. Et quiconque osait commettre des malversations sur les deniers et les biens publics était châtié avec la plus grande fermeté pour que cela serve d’exemple aux autres agents de l’Etat, qu’il soit un cadre ou un simple agent subalterne.
Voilà 36 ans qu’il nous a quitté mais chaque année, la date anniversaire de sa disparition donne lieu à des cérémonies de recueillement et de lecture du Saint Coran pour le repos de l’âme de l’illustre disparu par sa famille et ses proches parents, mais aussi des témoignages sur sa vie et ses innombrables réalisations à la tête de l’Etat.
Ceux avec qui il a étroitement travaillé comme ceux qui ont connu son règne sont tous unanimes à reconnaître en lui un grand homme d’Etat, un patriote hors pair, qui a su mettre les intérêts du pays et la protection des biens publics au-dessus de tout. Du fait de sa rigueur dans le travail et dans l’application des sanctions contre quiconque s’aventurerait à enfreindre à la loi, à semer les germes de la division au sein des populations ou à compromettre les intérêts du pays, les pseudos-intellectuels de l’époque se sont évertués à le présenter à tort comme un ‘’dictateur implacable’’. Une entreprise de dénigrement de son règne qui a connu son apogée à l’occasion de la Conférence nationale souveraine (CNS) au cours de laquelle les acteurs politiques en herbe auréolés pompeusement du titre de démocrates se sont déployés à faire le réquisitoire de son régime et celui de son successeur, le regretté président Ali Saibou, mus par le seul désir de ternir leur image et effacer les pages de leur passage au pouvoir de la mémoire des Nigériens. Dans cette entreprise, des animateurs du régime prédateur qui a été renversé le 26 juillet 2023 par l’armée sont allés jusqu’à exiger et obtenir le changement de son nom que porte le stade qu’il a fait construire grâce à la coopération sino-nigérienne.
Mais plus grave encore, la fameuse Commission de règlement de comptes dénommée ‘’Crimes et abus’’ est allée jusqu’à faire le déplacement du village natal de Kountché pour profaner son tombeau, dans l’espoir de trouver des milliards de francs et autres biens précieux subtilisés des caisses de l’Etat et cachés dedans.
Peine perdue ! La profanation de la tombe a été infructueuse. Un sacrilège qui montrait déjà le visage hideux de la nouvelle classe politique qui allaient s’accaparer plus tard des brides du pouvoir. Pour être plus précis, des animateurs du régime corrompu, prédateur, comploteur et dictateur du PNDS Tarayya, chassé du pouvoir par l’armée depuis le 26 juillet 2023, après plus de 12 ans de gestion désastreuse du pays.
Parmi les témoignages des personnalités politiques avec qui Kountché a étroitement collaboré, nous nous contenteront seulement de faire cas de celui du président Hama Amadou, autorité morale du Moden Fa Lumana qui nous parait le plus édifiant en matière de présentation du regretté chef de l’Etat. Voici ce que dit Hama de Kountché : ‘’Le président Kountché, en lui-même, est une valeur. Il a été un homme intègre, d’une intégrité sans comparaison avec toute la classe politique d’aujourd’hui et même au-delà de la classe politique’’. Selon lui, Kountché ‘’a été d’une loyauté permanente envers les intérêts du Niger. Il n’était pas soumis aux influences nocives de ceux qui pratiquent le néocolonialisme ; il a été juste dans la récompense comme dans le châtiment. Il ne frappe que ceux qui ont réellement commis une faute, c’est pour dire qu’il ne règle pas de comptes personnels. Tout celui qui a le malheur de vouloir créer une situation qui peut être dommageable pour le Niger, il ne l’a pas épargné’’, déplorant que cette manière de faire soit perçue par beaucoup de gens ‘’comme une dictature’’.
‘’Non ! Il défendait les intérêts du Niger. Et qui qu’elle soit la personne, il ne l’épargnait pas en raison de liens même de parenté qu’il peut avoir avec l’un ou l’autre. Encore moins de liens beaucoup plus obscurs que l’on peut attribuer à ça (…) C’est un homme dont le leadership a façonné sur une longue période la vie du Niger, la vie et le comportement des Nigériens. Rien que sa personne en elle-même est une valeur’’, a-t-il martelé. Les Nigériens ne pourront jamais l’oublier à cause de ces valeurs qu’il a su incarner et promouvoir jusqu’à son dernier souffle. Ceux qui ont tenté d’effacer les pages de son règne de l’histoire politique du Niger sont les vendus et traitres à la nation que les Nigériens ont découvert à la faveur du coup d’Etat du 26 juillet 2023.
(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 30 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs. {xtypo_quote} ''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché. {/xtypo_quote}
Et il le laisse apparaître dans presque tous ses discours. "Les sujets que j'aborde les uns après les autres sont tous d'un intérêt national certain", confiait Seyni Kountché dans le discours- bilan qu'il prononçait le 15 avril 1979. La consolidation de l'unité nationale était l'un des sujets les plus marquants du discours de Seyni Kountché. "Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent", disait-il dans un de ses multiples messages à la Nation. Pour défendre les valeurs d'unité nationale, il ne tergiversait pas sur les mots pour se faire entendre de vive voix. "Et là, je m'adresse aux Nigériens dont la nigérienneté est encore verte, qui vivent dans la petitesse et les bas instincts, et qui ne veulent voir et connaître du Niger que leur ethnie, leur région, leurs intérêts sordides et égoïstes. S'il le faut, nous édicterons à leur encontre des sanctions terribles...", rappelait-il dans son message à la Nation lors du 2ème anniversaire de la prise du pouvoir (15 avril 1976).
L'autosuffisance alimentaire est aussi un sujet majeur dans le discours du Président du C.M.S : "Aucun Nigérien ne mourra de faim, même si nous devons consacrer à cela la totalité de notre budget !", avait juré Seyni Kountché, un jour de février 1976, de retour d'une tournée à l'intérieur du pays. Kountché ne lésinait pas non plus quand il s'agit de remettre l'Administration sur les rails: "Nous ne tolérerons plus l'affairisme trop marqué qu'affichent ostensiblement certains agents de l'Etat, et qui les pousse à passer le plus clair de leur temps plus souvent dans les milieux d'affaires que dans leurs bureaux ", avait-il prévenu. II y a aussi la Jeunesse qui fait partie de ses grandes préoccupations. "Nous n'aurons pas de raison d'être à la tête de ce pays si nous ne préparons pas l'avenir à cette jeunesse qui monte", assurait-il lors d'une conférence de presse (15 avril 1975). Jugeant inacceptable le sort réservé à la jeunesse nigérienne ''négligée et sous employée", Seyni Kountché avait estimé qu'il faille normaliser les choses. Ce qu’il avait tenté de faire à sa façon à travers les structures de la Samaria. L'Homme du 15 avril 1974 s'était distingué aussi par l'amour et les ambitions qu'il nourrissait pour son pays. La dessus, il disait que
{xtypo_quote}''Le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux...". Ce sont là quelques mots phares qui nous éclairent assez sur l'Homme, ses préoccupations et ses ambitions. {/xtypo_quote}
Assane Soumana
10 Novembre 2017 Publié le 09 Novembre 2007 Source: Sahel Dimanche
Feu Général Seyni Kountché(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 31 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.
{xtypo_quote}''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.{/xtypo_quote}
Feu Général Seyni Kountché(Publié le 10 novembre 2007-version mise à jour) Au moment où le Niger commémore le 32 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.
''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.
Et il le laisse apparaître dans presque tous ses discours. "Les sujets que j'aborde les uns après les autres sont tous d'un intérêt national certain", confiait Seyni Kountché dans le discours- bilan qu'il prononçait le 15 avril 1979. La consolidation de l'unité nationale était l'un des sujets les plus marquants du discours de Seyni Kountché. "Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent", disait-il dans un de ses multiples messages à la Nation. Pour défendre les valeurs d'unité nationale, il ne tergiversait pas sur les mots pour se faire entendre de vive voix. "Et là, je m'adresse aux Nigériens dont la nigérienneté est encore verte, qui vivent dans la petitesse et les bas instincts, et qui ne veulent voir et connaître du Niger que leur ethnie, leur région, leurs intérêts sordides et égoïstes. S'il le faut, nous édicterons à leur encontre des sanctions terribles...", rappelait-il dans son message à la Nation lors du 2ème anniversaire de la prise du pouvoir (15 avril 1976).
L'autosuffisance alimentaire est aussi un sujet majeur dans le discours du Président du C.M.S : "Aucun Nigérien ne mourra de faim, même si nous devons consacrer à cela la totalité de notre budget !", avait juré Seyni Kountché, un jour de février 1976, de retour d'une tournée à l'intérieur du pays. Kountché ne lésinait pas non plus quand il s'agit de remettre l'Administration sur les rails: "Nous ne tolérerons plus l'affairisme trop marqué qu'affichent ostensiblement certains agents de l'Etat, et qui les pousse à passer le plus clair de leur temps plus souvent dans les milieux d'affaires que dans leurs bureaux ", avait-il prévenu. II y a aussi la Jeunesse qui fait partie de ses grandes préoccupations. "Nous n'aurons pas de raison d'être à la tête de ce pays si nous ne préparons pas l'avenir à cette jeunesse qui monte", assurait-il lors d'une conférence de presse (15 avril 1975). Jugeant inacceptable le sort réservé à la jeunesse nigérienne ''négligée et sous employée", Seyni Kountché avait estimé qu'il faille normaliser les choses. Ce qu’il avait tenté de faire à sa façon à travers les structures de la Samaria. L'Homme du 15 avril 1974 s'était distingué aussi par l'amour et les ambitions qu'il nourrissait pour son pays. La dessus, il disait que
''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux...". Ce sont là quelques mots phares qui nous éclairent assez sur l'Homme, ses préoccupations et ses ambitions.
Général Seyni Kountché : 13 ans d'actions !
Assane Soumana
10 Novembre 2007 Publié le 09 Novembre 2007 Source: Sahel Dimanche
(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 33 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.
{xtypo_quote}''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.{/xtypo_quote}
Et il le laisse apparaître dans presque tous ses discours. "Les sujets que j'aborde les uns après les autres sont tous d'un intérêt national certain", confiait Seyni Kountché dans le discours- bilan qu'il prononçait le 15 avril 1979. La consolidation de l'unité nationale était l'un des sujets les plus marquants du discours de Seyni Kountché. "Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent", disait-il dans un de ses multiples messages à la Nation. Pour défendre les valeurs d'unité nationale, il ne tergiversait pas sur les mots pour se faire entendre de vive voix. "Et là, je m'adresse aux Nigériens dont la nigérienneté est encore verte, qui vivent dans la petitesse et les bas instincts, et qui ne veulent voir et connaître du Niger que leur ethnie, leur région, leurs intérêts sordides et égoïstes. S'il le faut, nous édicterons à leur encontre des sanctions terribles...", rappelait-il dans son message à la Nation lors du 2ème anniversaire de la prise du pouvoir (15 avril 1976).
L'autosuffisance alimentaire est aussi un sujet majeur dans le discours du Président du C.M.S : "Aucun Nigérien ne mourra de faim, même si nous devons consacrer à cela la totalité de notre budget !", avait juré Seyni Kountché, un jour de février 1976, de retour d'une tournée à l'intérieur du pays. Kountché ne lésinait pas non plus quand il s'agit de remettre l'Administration sur les rails: "Nous ne tolérerons plus l'affairisme trop marqué qu'affichent ostensiblement certains agents de l'Etat, et qui les pousse à passer le plus clair de leur temps plus souvent dans les milieux d'affaires que dans leurs bureaux ", avait-il prévenu. II y a aussi la Jeunesse qui fait partie de ses grandes préoccupations. "Nous n'aurons pas de raison d'être à la tête de ce pays si nous ne préparons pas l'avenir à cette jeunesse qui monte", assurait-il lors d'une conférence de presse (15 avril 1975). Jugeant inacceptable le sort réservé à la jeunesse nigérienne ''négligée et sous employée", Seyni Kountché avait estimé qu'il faille normaliser les choses. Ce qu’il avait tenté de faire à sa façon à travers les structures de la Samaria. L'Homme du 15 avril 1974 s'était distingué aussi par l'amour et les ambitions qu'il nourrissait pour son pays. La dessus, il disait que
''Le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux...". Ce sont là quelques mots phares qui nous éclairent assez sur l'Homme, ses préoccupations et ses ambitions.
Assane Soumana
10 Novembre 2017 Publié le 09 Novembre 2007 Source: Sahel Dimanche
Feu Général Seyni Kountché(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 34 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.
{xtypo_quote}''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.{/xtypo_quote}
Feu Général Seyni Kountché(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 35 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.
{xtypo_quote}''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.{/xtypo_quote}
Feu Général Seyni Kountché(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 35 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.
{xtypo_quote}''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.{/xtypo_quote}
Feu Général Seyni Kountché(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 36 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.
{xtypo_quote}''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.{/xtypo_quote}
De toute évidence le président Bazoum a commencé à mettre de l’eau dans son vin, à rétropédaler sans en donner l’air, concernant les internats pour filles. Lors de sa campagne électorale et aussi récemment que lors de sa visite à Kellé en Août 2021, il avait affirmé et réaffirmé que les internats pour filles devaient concerner, à terme, « toutes les régions du Niger ». Toutes les filles nigériennes scolarisées au secondaire seraient « logées, nourries, vêtues » et éduquées aux frais de l’État. L’intention était donc de généraliser les internats car si l’intention n’était pas de généraliser les internats à toutes les filles, on ne voit pas pourquoi certaines en bénéficieraient et pas d’autres et sur quels critères établir une telle discrimination d’ailleurs déjà actée pour les garçons.
Aujourd’hui, sans doute confronté aux formidables obstacles que cela aurait présentés, le président Bazoum revient très clairement sur cette intention de généraliser les internats. Voici ce qu’il dit:
« C’est pourquoi, s’agissant de la scolarisation et du maintien des filles à l’école jusqu’à la fin du collège, l’Etat construira et assurera le fonctionnement, sur ressources propres, mais aussi avec les moyens qu’il mobilisera auprès de ses Partenaires Techniques et Financiers, autant d’internats pour jeunes filles et aussi rapidement que possible ». « II faudra bien sûr couvrir d’abord les zones de chaque région où la scolarisation des jeunes filles est faible, les distances vers les collèges d’enseignement secondaire longues, les abandons en cours de scolarisation plus fréquents etc. en un mot là où les besoins sont les plus pressants ». Il ne s’agit donc plus de généraliser les internats à toutes les régions et encore moins à toutes les filles scolarisées au secondaire. Il s’agit maintenant de construire AUTANT D’INTERNATS QUE POSSIBLE mais toujours pour les filles et pour les filles seulement. Ce qui présente aussi d’autres problèmes car rien ne justifie que les garçons parcourent de longues distances ou se contentent d’être hébergés chez un logeur où ils seront maltraités alors que les filles seraient internées. Il y a ici une discrimination selon le genre évidente.
Dans un article écrit il y a quelques mois, j’avais expliqué pourquoi il y a de sérieuses raisons de douter de cette politique éducative et aujourd’hui le rétropédalage du Président me renforce dans mes convictions. Je pense même qu’en réalité le président Bazoum est en train de préparer psychologiquement les gens à l’abandon de cette promesse électorale démagogique semblable aux fontaines de lait du fameux politicien africain. D’ici quelques années on n’en parlera plus, sauf peut-être pour les élèves nomades mais (et je l’espère) pour les deux sexes.
L’humilité et la sagesse commandent qu’on dise la vérité aux Nigériens au lieu de traîner inutilement un boulet moral, politique et économique. L’argument de l’amélioration des performances des élèves ne tient pas la route car on ne voit pas pourquoi il faudrait améliorer les performances des filles et pas celles des garçons. La vraie raison, comme j’ai eu à le dire, est de peser sur la croissance démographique or, même de ce point de vue, les internats sont une fausse solution et surtout une solution inopportune. Il suffit en effet de seulement poursuivre les efforts de scolarisation des filles et le taux de mariages précoces, aussi bien que le taux de croissance démographique vont baisser comme cela a été le cas partout ailleurs; ce à quoi nous avons déjà commencé à assister du reste avec la contribution d’autres facteurs tels que l’accroissement du taux d’urbanisation. Il faut donc généraliser les collèges et lycées de proximité comme cela s’est fait partout ailleurs dans le monde. Nous n’avons pas besoin de créer des internats partout. Si les filles ont des collèges et lycées à côté de chez elles, voire dans leurs villages (autant que possible, tout comme elles y ont déjà des écoles primaires), pourquoi créer des internats ? Cela ne se justifierait peut-être que pour quelques milliers d’élèves nomades isolés. Nous ne sommes plus dans les années 60 ou 70 où seuls quelques milliers d’élèves tout au plus étaient concernées. Dans notre pays, la population générale et la population scolarisée augmentent rapidement et il sera impossible de tenir le rythme si on veut « interner » toutes les filles scolarisées au secondaire. Un simple calcul permet de s’en rendre rapidement compte.
Par exemple, au cours de l’année scolaire 2018-2019, il y avait 315.279 filles inscrites au secondaire au Niger. Dans l’idéal, cela veut dire que toutes ces filles devraient bénéficier de l’internat. Supposons qu’une fille en internat ne coûte à l’État nigérien que 2.000 francs par jour (je donne ce chiffre à titre indicatif, mais il est certainement plus élevé pour diverses raisons). 315.279 filles à raison de 2.000 francs par élève et par jour, cela fait des dépenses de l’ordre de 628.558.000 francs CFA par jour, soit un total annuel de près de 170 milliards de francs sur neuf mois. Or, le total du budget de l’éducation pour l’année 2022, qui concerne un effectif de filles inscrites au secondaire supérieur à celui de 2019, s’élève à 357.385.454.699 francs. Les dépenses pour l’internat, même arrêtées à un peu moins de 170 milliards de francs, correspondraient donc à près de 50% du total du budget de l’éducation nationale. Notons que ces chiffres sont déjà largement dépassés aujourd’hui en 2021 car entre-temps le nombre d’élèves a augmenté. L’État est-il prêt à consacrer près de 50% l’ensemble du budget de l’éducation nationale rien qu’aux internats ? J’espère qu’il nous sera permis d’en douter.
D’ailleurs, ce n’est pas tout. Les effectifs des filles au secondaire augmentent chaque année et entre 2014-2015 et 2018-2019 par exemple, ces effectifs sont passés de 219.754 filles au secondaire a 315.279, soit une augmentation de près de 100.000 élèves sur 5 ans. Si l’on extrapole sur la base de ces chiffres, on peut donc estimer que 5 ans après 2019, nous nous retrouverons avec plus de 415.000 filles au secondaire, ce qui correspondrait à des dépenses annuelles de plus de 224 milliards de francs. Le budget de l’éducation nationale pourra-t-il suivre l’augmentation constante des effectifs de filles au secondaire, même à supposer par exemple que seule la moitié des filles seront « internées » ?
D’après un article daté du 31 aout 2021 et rédigé à l’occasion de la visite du président Bazoum à Kellé, nous aurons une centaine d’internats en début 2022. Juste une centaine d’internats, en extrapolant sur la base de l’effectif des filles de Kellé (144), cela fait 14.400 filles « internées » en 2022, soit des dépenses journalières de 28.800.000 francs ou 7.776.000.000 de francs annuels juste sur la base de 2.000 francs par élève et par jour. Le journaliste conclut son article en disant : « on le sait, la confiance se gagne quand les promesses se tiennent, dit-on ». Ces promesses seront-elles tenues au vu de ces chiffres dans un pays confronté à de terribles défis tels que la corruption généralisée, la pauvreté endémique, l’insécurité, etc. ?
Il y a quelques mois, les habitants du groupement peulh de Bangui (il s'agit principalement de femmes, d'enfants et de personnes âgées) avaient été violement pris à partie par d'autres habitants de leur voisinage immédiat. Les assaillants du jour semblaient n'obéir qu'à une seule consigne : " Tuer tous les peulhs et mettre le feu à leurs habitations ", ainsi qu'ils le scandaient à très haute voix lors de leur forfait. C'est ainsi que les assaillants du jour qui avaient selon plusieurs témoignages tenus une réunion préalable, ont investi le groupement peulh pour tuer et mettre le feu aux maisons lorsque ceux qui y habitaient avaient réussi à se barricader. Il en avait été ainsi pour toute la famille du douanier à la retraite Moussa Ibrahim. Et lorsque les assaillants s'en étaient violement pris à cette paisible famille, ils n'avaient trouvé sur place que des enfants dont l'âge varie entre 6 et 13 ans en compagnie d'une vieille dame de 67 ans. Un membre de cette famille s'est interposé et il fut égorgé par les assaillants. Lorsque les rescapés ont pu se barricader, certains assaillants, de criminels en puissance se sont transportés sur le toit de la maison pour y mettre du feu. Mais nous notons qu'ils s'y sont employés à la manière de professionnels en vidant des bidons d'essence par-dessus le toit de la maison et en utilisant aussi des tiges de mil pour répandre le feu. Dans de telles conditions, comment peut-on échapper à la mort et surtout lorsque vous n'êtes qu'un enfant ? Et même les vieilles personnes, de quel moyen dispose-t-elles pour échapper à un si grand supplice : Mourir sous l'effet des flammes sans avoir la moindre issue de secours ! Les curieux assaillants avaient été clairement identifiés par certains rescapés. Mais ce qui pouvait paraitre pour curieux ou anormal était l'attitude de deux responsables régionaux :
L’Afrique ne sait pas sa valeur, disons qu’elle ne sait pas combien elle est importante par les richesses immenses dont le Ciel l’a doté. Elle ne sait pas ce qu’elle a comme potentialités immenses pour lesquelles, depuis qu’elle rencontrait le monde blanc, elle ne connut que malheurs et travestissement de son honneur. Pendant des siècles l’Afrique a été humiliée, brutalisée, et elle avait courbé l’échine, quand même pouvant aider l’autre dans ses épreuves, notamment dans ses différentes guerres, mais elle ne put se défendre, se faire respecter, par elle-même. Pendant de longues décennies, malgré que ses Etats aient accédé à la souveraineté internationale, l’Afrique a continué à avoir cette marche forcée et forcenée avec le monde blanc colonisateur, ne pouvant toujours pas décider pour elle-même, par elle-même, condamnée à requérir l’aval de l’ancien tuteur colonial qui continue toujours de se servir d’elle, influençant et contrôlant le marché internationale pour décider des prix de ses ressources, et exerçant un contrôle politique qui dénie aux Etats leur indépendance, allant souvent jusqu’à leur imposer des dirigeants et des politiques à mettre en oeuvre.
Une conjoncture historique favorable….
Mais l’Europe n’a pas tenu compte du lent mûrissement des consciences africaines et avait eu tort de croire qu’elle pouvait continuer à manipuler le continent et ses dirigeants. En soixante années d’indépendance, l’Afrique a donc mûri et les nouvelles générations qui portent ses rêves, par le regard neuf qu’elles portent sur les vieilles relations léonines devenus caduques, perdaient les complexes des aînés, développant un nouveau discours de la responsabilité et de la maturité. Mais c’est surtout la France qui souffrira des mutations qui s’opèrent sur le continent, elle qui, contrairement aux autres Etats européens venus en Afrique, n’avait jamais desserré l’étau contre ses anciennes colonies, continuant à avoir ce complexe de supériorité par lequel, elle voudrait croire qu’elle a un devoir naturel de commander l’Afrique, de décider à sa place. Une telle politique a fini par exaspérer une jeunesse africaine qui n’en voulait plus de cette attitude méprisante d’une France arrogante, incapable de se détacher d’une certaine appréciation racialisée de ses rapports avec le continent. Et depuis, avec des réseaux sociaux qui se sont rapidement développés, un certain discours nouveau s’est développé contre la France qui est incapable d’analyser sereinement cette appréciation nouvelle qui porte un regard décomplexé sur sa position dans la géopolitique mondiale. De manière peu pertinente, elle a fait croire que l’arrivée de la Russie sur le continent, expliquerait – comme si les Nègres sont dénués de bon sens – ce qu’elle appelle le nouveau narratif construit, selon ses supputations, par la Russie qui voudrait la dénigrer et la discréditer auprès des Africains vers lesquels elle venait vendre son image et proposer ses partenariats. Or, cette lecture décalée n’aide pas la France dans la compréhension de ce qui fait bouger les lignes dans l’acception que les Africains ont désormais de sa relation avec le continent.
L’autre conjoncture historique qui profite à l’Afrique est cette guerre en cours en Ukraine qui va certainement redessiner la carte du monde. Ceux qui ont cru qu’ils sont les plus forts pour imposer leur loi au monde entier, pourraient, à terme se rendre compte qu’ils sont tout aussi vulnérable qu’un autre et que les forces en présence dans le monde pourrait aujourd’hui s’équilibrer par le fait que, personne, quelle que soit la puissance dont il se targue, ne peut gagner une guerre et surtout parce que chacun sait qu’il aura dans une telle aventure plus à perdre qu’à gagner. Cette logique vient de ce que les moyens technologiques imposent une hiérarchisation technologique militaire peu traçable : on ne sait plus qui est le plus fort quand tous, dans le secret de leurs recherches ont conçu et développé de nouvelles armes qu’ils ne mettent pas sur le marché de l’armement. Ainsi, dans cette guerre où chacun a peur de l’autre malgré certains discours guerriers que l’on peut entendre ici et là, les uns et les autres ayant conscience de ce qu’aller dans une guerre aujourd’hui pourrait exposer le monde à de graves dangers que les deux dernières guerres mondiales n’auraient pas fait courir à l’humanité, savent aussi être raisonnables. On voit bien que tous se méfient, même comptant sur une Amérique qui serait le gendarme du monde sur lequel l’Europe compte, d’aller dans une guerre ouverte avec Poutine, redoutant que le pire ne puisse advenir surtout quand on sait que dans cette guerre, usant de ses armes, Poutine, n’a pas encore montré toutes ses forces, parce que certaines de ses armes, n’ont pas encore été utilisées, attendant sans doute que l’autre monde le défie, et lui déclare la guerre, pour enfin s’en servir à terroriser le monde occidental à qui il veut faire la leçon. D’ailleurs, sur les médias français, on peut lire ces prudences d’analystes avertis qui peuvent dire qu’il y a de gros risques à s’aventurer dans un conflit qui risque d’être mondial et ravageur pour l’humanité. Sur ce plan, la guerre de la Russie, apparait pour certains comme une guerre des pauvres qui pourraient trouver là le moyen de s’affranchir de l’ancien monde et reconfigurer les rapports entre les blocs et entre les nations du monde.
L’image que l’on a de la France sur le continent ne fait pas de la bonne publicité pour le pays d’Emmanuel Macron. La faute est sienne surtout quand on sait que, contre ses annonces, il ne put ʺdéfrançafricaniserʺ, ainsi qu’il le promettait, les relations avec le continent qu’il reconnaissait lui-même inconvenantes à l’époque. Au contraire, le paternalisme s’est renforcé et les Africains avaient fini par en être sidérés. Mais peut-être que la France a compris que sa lecture est erronée et qu’il fallait « changer de logiciel » comme le président français, Emmanuel Macron lui-même le dit ces derniers jours. En tout cas, depuis quelques jours l’on apprend que la France est en train de concevoir une nouvelle stratégie de son partenariat militaire avec l’Afrique, promettant de repenser sa présence militaire depuis que l’on parle d’après Barkhane.
En vérité, tout le monde a compris que l’Afrique, par les richesses immenses dont regorge son sous-sol, est aujourd’hui au coeur des convoitises du monde et de tous les complots. Il est dommage que l’Afrique ne sache pas qu’elle est riche, que l’avenir du monde, en partie, dépend de ce que ses richesses peuvent modifier la marche du monde, et impacter sa modernité prochaine. Bien de technologies dépendront de la disponibilité de bien de ressources pour lesquelles, depuis quelques années, déstabilisée au moyen d’un terrorisme téléguidé, des puissances l’ont investie, lui proposant leurs services militaires, alors qu’en vérité, l’objectif visé et de trôner sur ces richesses, et donc revenir pour encore exploiter l’Afrique pour ne lui laisser après que des terres invivables et de la misère. Le Sahel surtout est riche de ces ressources et notamment de ces métaux précieux et rares. Ces richesses lui valent ces malheurs de ces dernières années. C’est sans doute pourquoi, dans un panel sur France 24 Cyril Payen dit que « L’Afrique est centrale », c’est-à-dire qu’elle est aujourd’hui au centre de bien de convoitises et ce à un moment où la France, par son égo, voudrait la garder à elle seule alors même qu’elle ne sait pas prendre soin de cette Afrique qui ne garde d’elle que de mauvais souvenirs. L’Afrique veut diversifier ses partenaires et à travers des clauses qui fassent une part belle à ses intérêts. Cyril Payen ajoutera d’ailleurs, pour justifier ce nouvel intérêt pour l’Afrique qu’ « Il y a beaucoup de monde en Afrique » et la France ne peut qu’avoir tort d’en vouloir à la seule Russie quand beaucoup d’autres, plus discrètement, vivent leur nouvel amour avec l’Afrique, pour les mêmes ressources visées mais avec des partenariats moins léonins.
On pense d’ailleurs que cette situation place la France dans un désarroi qui l’empêche d’avoir de la lucidité dans le regard qu’elle porte sur le continent. Le rapprochement calculé avec l’Algérie, les doux yeux faits aux autorités nigériennes, le coaching de Ouattara, la nomination d’Itté au Niger qui semble être pour la diplomatie française un désastre, le renvoi de Jean Yves le Drian n’auront rien arrangé au sort de la France car cette Afrique, c’est une nouvelle jeunesse qui rêve gros pour le continent, récusant les servilités assumées par des aînés qui ont trop peur d’assumer la souveraineté de nos Etats. On apprend d’ailleurs que le président français, du 1er au 5 mars, entreprendra une tournée africaine qui le conduira en Afrique centrale, précisément au Gabon, en Angola, au Congo et en République Démocratique du Congo. Va-t-il pour empêcher que le syndrome malien ne se propage sur cet autre espace ? Peut-il oublier que le Gabon d’Ali Bongo, avait déjà mis son clignotant, partant vers un Commonwealth plus respectueux des relations d’Etat à Etat. Pourra-t-il reconquérir un Gabon qui s’est éloigné de la France depuis des années et qui a appris à douter de la France et de ses franchises en partenariat ?
La France, va-t-elle perdre l’Afrique C’est le plus grand drame qui risque d’arriver à la France. Et elle l’aura bien mérité elle qui a refusé d’écouter les peuples pour n’avoir de conversation qu’avec des dirigeants peu en phase avec les peuples. Les peuples sont déjà loin dans leurs choix et ce d’autant qu’ils ont compris les enjeux de leur nouvelle libération. Leurs ressources doivent leur profiter au lieu de rester à n’être que des consommateurs, un marché potentiel pour l’économie occidentale, pour son industrie. Comment peut-on comprendre qu’une Afrique ne sache même pas traiter son eau pour la vendre et n’avoir de solution que d’inviter des sociétés étrangères à venir exploiter leur eau ? L’Afrique, devrait-elle être si nulle à ce point, et ce après plus de soixante ans d’indépendance pour ne même pas savoir vendre de l’eau ? L’Afrique revient donc et elle a compris que l’heure est venue pour elle de se repenser, de se regarder, de croire en elle-même. Tout le monde a compris que face à tant de convoitises, l’Afrique doit apprendre à avoir confiance en elle-même. Qui ne sait pas que si le Niger par exemple est bien géré, dans les dix prochaines années, ce pays sera un pays merveilleux qui étonnera la terre entière ? Bien de responsables de la Banque Mondiale le savent mais ils n’osent pas le dire car cette institution, telle qu’elle est conçue, ne vient pas nous aider à aller de l’avant mais à trouver les moyens de renforcer notre dépendance. Les Nigériens, et sa jeunesse surtout, doivent se lever, et défendre leur avenir sinon, ils n’en auront plus. C’est d’un impératif historique qu’il s’agit. Si on leur prend leurs dernières ressources, c’en est fini pour eux !
Je vous aurais épargné ce débat si depuis un certain temps, le monde ne vit pas toutes ces turbulences qui dérangent notre quotidien et qui ne devraient nullement nous concerner si, nous n’étions pas sur la même planète . J’avais en effet commencé une série de contributions sur les démarches et étapes qui ont abouti à la mise en place de l’OUA le 25 Mai 1963 et à l’UA en 2002 à Durban . J’avais en mémoire également un hommage à rendre à nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité qui se battent courageusement sur tout le Continent Africain pour nos protéger de ces criminels , assassins et bandits de grands chemins Mais , sans les oublier, j’ai cru devoir décrire la situation délétère que les Arabes, les Emirats du Golfe et la Turquie nous font vivre . Dans une guerre des ondes qu’il nous auraient sincèrement épargnée , mais qui nous inquiète . Une bagarre qui nous rappelle d’autres, celle de 1973 , la guerre éclair qui avait été déclenchée par Israël , l’Etat Hébreu contre ses voisins Arabes dont il écrasera les Armées et les mettra en déroute . Récupérant du coup le Golan, des nombreuses terres des Arabes , forçant ces derniers à abdiquer . Nous nous rappelons d’un certain Général MOSHE DAYAN dont l’hélicoptère avait atterri sur des toits arabes et autre Général SHARON . Les Etats africains dont le Niger, notre pays , avaient rompu leurs relations diplomatiques avec Israël , par solidarité avec nos frères arabes alors que la Côte d’Ivoire l’un des membres du Conseil de l’Entente, avait maintenu ses relations avec l’Etat juif . D’autres Etats africains les conserveront encore de nos jours Des pays qui tirent profit dans le domaine agricole et de la Sécurité , Israël étant spécialiste dans ces deux domaines Depuis, l’Etat juif a ainsi annexé ces territoires conquis par les armes et qu’il garde faisant fi de tous les actes de l’ONU et du Conseil de Sécurité qui condamnent cette illégale occupation.
Au moment où j’écris cette troisième partie de ma réflexion sur le processus qui a conduit à la naissance de l’OUA le 25 Mai 1963 à Addis Abéba en Ethiopie jusqu’à l’UA en 2002 à Durban, se tient le 29 è Sommet des d’Etats membres à Addis Abéba . Coïncidence ou hasard de calendrier ? Non pas du tout parce que ce Sommet faisait partie justement du cahier de charges des dirigeants africains présents du 3 au 4 Juillet 2017 à Addis Abéba au siège de l’Organisation Panafricaine. Pour en débattre sûrement de la survie de notre organisation Continentale qui peine à réaliser ses objectifs depuis 1963 soit 54 ans après sa mise en place . Est ce une simple édition comme les autres Sommets où les décisions restent dans les dossiers au fond des tiroirs pour attendre encore la prochaine rencontre dans 6 mois ou même un an ? Selon le calendrier prescrit justement par la Commission de l’UA , gardienne de ces résolutions issues des divers Sommets . Des Sommets , des Conférences et des Rencontres qui finalement n’apportent rien à notre chère Afrique dont les peuples subissent les conséquences de nos erreurs et de notre manque d’offensive . On se rencontre toujours , avant et après 1963 sans jamais avoir qualitativement changé le visage de notre berceau , l’ Afrique qui attend tout de nous . A juste raison ! Que de Sommets, que de palabres, que des résolutions mais de peu de décisions traduites sur le terrain C’est tout comme si nous nous complaisons et nous nous plaisons dans ces postures qui usent notre existence et nous éloignent hélas de notre développement .
Dans notre précédente livraison, nous évoquions les tentatives de regroupements et les tractations ou les tentatives de la Diaspora africaine en Europe qui ont abouti à la mise en place de l’OUA le 25 Mai 1963 à Adis Abéba en Ethiopie . Enfin, nous continuons cette série pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants , les efforts et d’ailleurs des sacrifices consentis par les pères fondateurs . J’ai donc pensé que cette contribution pourrait aider à mieux saisir la portée historique et la courageuse idée qui ont amené nos précurseurs à construire l’Afrique à travers le Panafricanisme . Nous nous sommes arrêtés à l’année 1921 qui fut celle qui avait vu la naissance des Mouvements antiracistes aux Etats Unis d’Amérique à l’endroit des noirs .Nous continuons notre contribution toujours tirée de nos travaux universitaires et de notre livre « De l’Organisation de l’Unité Africaine OUA à l’Union Africaine UA S’Unir pour Construire » Contribution à l’Unification d’un Continent.
Après plusieurs autres affaires de mauvaise gestion des deniers publics, l’on se rappelle en juillet 2021, plusieurs fonctionnaires ont été écroués, à Niamey, pour leur implication présumée dans une affaire de détournement de près de huit (8) milliards de francs CFA du Trésor public. Cette affaire intervenait après celle, l’année dernière, concernant du matériel militaire non livré et des surfacturations dans le secteur de la défense pour un montant de 32,6 milliards de francs CFA. Toutes ces affaires sont toujours pendantes devant la justice. Le principal auteur de ce détournement serait déjà en prison depuis mai dernier. Il est accusé d’avoir fait sortir ces huit milliards de francs CFA entre 2017 et 2021 grâce à de « fausses lettres d'autorisation de paiement ».
Mi-juillet 2021, le président Mohamed Bazoum révélait avoir diligenté une inspection au Trésor pour enquêter sur ces détournements de fonds, qui ciblait ‘‘un agent du service des transports de la présidence de la République’’. Et ce rapport a mis au jour une chaîne de complicités présumées impliquant des hauts responsables du Trésor, des hommes politiques et des ministres, toujours selon la presse locale. Voilà que cette affaire n’a même pas connu son épilogue, qu’un autre scandale financier éclabousse la Banque agricole du Niger (BAGRI). Ainsi, il y a quelques mois, après un contrôle au niveau de cette banque, les inspecteurs de la CENTIF ont découvert d’importants détournements de fonds au sein de la Banque agricole du Niger. En effet, tout est parti d'un contrôle de routine durant lequel les inspecteurs de la cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) ont mis en évidence des mouvements suspects d'importants fonds. L'institution spécialisée dans le démantèlement des trafics en matière financière à constater que plusieurs milliards de francs CFA étaient logés sur le compte d'un agent subalterne de la banque. Plus surprenant encore, plusieurs centaines de milliers de francs CFA ont été retrouvés sur le compte du planton de la banque. En poursuivant ses investigations, la Centif s'est rendu compte que plus de quatre (4) milliards de francs CFA ont été soustraits des caisses de la Banque agricole. Très vite, le dossier a été transmis au tribunal de grande instance de Niamey. Le doyen des juges a interpellé six personnes, parmi lesquelles quatre cadres supérieurs de la banque, dont le directeur général et le directeur de la comptabilité. Un juge du pôle économique et judiciaire a ensuite été saisi et a placé les accusés sous mandat de dépôt. Ce détournement de plusieurs milliards de francs CFA à la Bagri, qui bat déjà des ailes, a été très commenté sur les réseaux sociaux et met la Bagri, une institution déjà fragilisée et dont la mission est d'aider le monde rural à travers des crédits agricole, dans une très mauvaise posture. Selon le responsable du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB), un réseau d’ONG qui milite pour plus de transparence, M. Ali Idrissa, cette ‘‘nouvelle affaire témoigne de la mauvaise gouvernance de l’ancien régime’’ de l’ancien Président Issoufou Mahamadou. Il ajoute que, « Cela met en lumière la gouvernance de l'ancien régime, notamment de l'ancien président. Que les fonctionnaires de l'Etat puissent mettre la main sur 8 milliards de francs CFA, alors que l'école publique est à terre tout comme le système sanitaire, c'est extrêmement grave et cela prouve qu'il y a un malaise profond au Niger. » « C'est ce que nous avions toujours dénoncé, la gestion mafieuse de ce régime. Ce qui nous surprend, c'est que toutes ces personnalités citées ne sont pas inquiétées. Elles continuent à vaquer à leurs occupations, comme par le passé. Aujourd'hui, c'est le menu fretin seulement qui est inquiété. Ce sont seulement des cadres subalternes du ministère et du Trésor qui sont inquiétés. Pour nous, il faut aller jusqu'au bout. Tous ceux qui peuvent être impliqués dans cette affaire doivent répondre devant la justice nigérienne », estime-t-il.
Il a, aujourd’hui, un an et deux mois à la tête de l’État. Un temps suffisant pour rassurer ses compatriotes. Mais, Bazoum Mohamed a d’énormes peines à convaincre qu’il est plutôt un bon parti pour le Niger. « Le président fait du sur-place », note un observateur. Depuis qu’il a prêté serment, il fait beaucoup de discours, incapable d’avancer sur les chantiers qu’il a présentés comme étant son cheval de bataille. Pour de nombreux Nigériens, l’homme est dans la logique du « consolider pour avancer ». Il ne fait que tourner en rond, sans autre projet que d’inaugurer les chrysanthèmes. En un peu plus d’un an, il n’affiche aucune perspective en termes de projets, l’insécurité prend du terrain, la corruption et le gangstérisme d’État s’amplifient, sur fond d’impunité pour les auteurs, l’injustice est de plus en plus prononcée, divisant les Nigériens en deux catégories qui se regardent en chiens de faïence. Jusqu’à quand ? Le Président, lui, se contente du minimum en payant les salaires, chaque mois, à termes échus et à faire des actions de saupoudrage sans lendemain. Entre temps, le pays continue sa descente aux enfers. Les événements de cambriolage survenus récemment à la société nigérienne de pétrole (Sonidep), en plein audit, est un pas de plus vers une situation ingérable du pays. Aujourd’hui, le pays est totalement bloqué. Personne ne croit aux capacités, et peut-être même à la volonté, du Président Bazoum à apporter des réponses appropriées aux problèmes, lancinants, auxquels le pays est confronté. Tout est urgent et prioritaire si bien que le gouvernement semble totalement dépassé. « Ce gouvernement, on ne le sent qu’à travers les comptes-rendus hebdomadaires de ses réunions », indique un observateur. Au sein de l’opinion, la perception est catastrophique. Les Nigériens ont l’impression que chacun lutte pour sa chapelle, cherchant, comme il peut, à remplir sa besace avec les ressources de l’État à sa portée. Lorsque le scandale éclate, les auteurs se contentent de faire profil bas, le temps que les médias et les réseaux sociaux arrêtent d’en parler parce que focalisés sur de nouveaux dossiers. Bazoum Mohamed, lui, ne semble pas être perturbé outre mesure par les scandales financiers qui s’amplifient. Il s’est terré dans un silence qui le discrédite davantage. Son inertie est si prononcée que des voix de plus en plus nombreuses n’hésitent pas à l’accuser d’incapacité à diriger le pays. « C’est un laisseraller total », regrette un cadre d’un parti politique allié qui ajoute que le pays va à vau-l’eau et que, si rien n’est fait pour redresser la barre, il y a des risques que cela ne conduise à une situation ingérable.
Le Président Bazoum serait-il incapable d’assumer ses responsabilités de président de la République, chef de l’État ? La question est l’objet de débat jusque dans les cercles de certains partis alliés au Pnds. Pour un proche collaborateur du président d’un de ces partis, ils avaient des appréhensions quant aux capacités de l’intéressé à faire face à la situation, mais ils n’ont jamais imaginé qu’il allait se planter aussi vite que ça. Outre que tout va de mal en pis, les Nigériens ont la nette impression que le pays est dirigé par deux présidents, compliquant davantage une gestion déjà catastrophique des affaires de l’État. Pourquoi, si tel est leur jugement, restent-ils dans une alliance politique qui «tue» le Niger ? Le Président Bazoum va-t-il démissionner pour incapacité ? Rien n’est moins sûr. « À partir du moment que luimême admet son impuissance, il doit en tirer forcément les conséquences », indique un leader politique d’un parti politique qui a requis l’anonymat. S’il est dans la logique du slogan « consolider pour avancer », il n’y a pas lieu d’envisager une telle éventualité. Il n’y a, donc, pas de solution en vue à la descente aux enfers. La corruption va continuer à gangrener le pays, les clans mafieux vont de plus en plus oser, peut-être en tuant ceux qui les gênent au lieu de se limiter à cambrioler des bureaux, le terrorisme va continuer à prospérer, mettant des pans entiers du territoire hors de contrôle des Forces de défense et de sécurité tandis que les gouvernants vont continuer à proclamer leur intention et leur volonté d’y faire face. Dans le rétroviseur, que d’intentions, formulées et répétées à l’ envi !
L’héritage d’Issoufou Mahamadou ? Un désastre sécuritaire, financier, économique, social et politique que le Président Bazoum porte sur ses frêles épaules, sans autre perspective que de promettre indéfiniment des solutions que les Nigériens attendent, en vain.
Après son beau discours d’investiture, celui qui a succédé à Issoufou Mahamadou semble être sans boussole. Après son annonce fracassante de mener une lutte sans merci à la corruption qui a gangrené le pays sous Issoufou Mahamadou, Bazoum Mohamed a vite capitulé face à la résistance et aux intimidations de ses partisans, compromis dans de nombreux dossiers de malversations financières. Ses tentatives de fouiller dans les sales dossiers de ses camarades du parti ont été mal perçues et combattues avec hargne. Le Président Bazoum a immédiatement pris la mesure de la colère en face. Il change alors de fusil d’épaule en optant pour la tranquillité et le statuquo. Pourquoi ne pas se contenter de gérer l’héritage de son prédécesseur, sans trop se casser la tête ? L’héritage de son prédécesseur ? Un désastre sécuritaire, financier, économique, social et politique qu’il porte sur ses frêles épaules, sans autre perspective que de promettre indéfiniment des solutions que les Nigériens attendent, en vain.
Face aux leaders des organisations de la société civile qu’il a rencontrés à deux reprises, à son initiative, le Président Bazoum ne s’est pas gêné pour admettre son impuissance face à la corruption. Un aveu qui a émoussé l’ardeur des acteurs de la société civile qui s’étaient fondés sur le discours tonitruant de Bazoum Mohamed, le 2 avril 2021, pour croire à une fin prochaine des réseaux mafieux qui ont pris le pays en otage. Une belle illusion qui s’est envolée, les faits, à travers l’affaire Ibou Karadjé, notamment, ayant confirmé les propos du président.
Un président-otage ? C’est un peu hasardeux de voir les choses sous cet angle. Bazoum Mohamed est un acteur-clé du régime. Il n’a pas succédé à Issoufou Mahamadou sur un coup de dés. Il s’est hissé là où il est, essentiellement, par acquis de confiance de son prédécesseur qu’il saurait veiller sur la confrérie mieux que n’importe quel autre des prétendants roses. Il a d’ailleurs rassuré dès sa campagne électorale, déclarant qu’il va «consolider pour avancer», histoire de dire qu’il ferait exactement les choses comme Issoufou Mahamadou l’a fait et qu’il suivrait ses pas. Il le confirmera lors de son investiture, en rendant un bel hommage à celui à qui il doit, pour l’essentiel, ce destin fabuleux hors de ses rêves les plus fous.
Sur le plan sécuritaire, principale préoccupation des Nigériens, le Président Bazoum continue à faire des discours et des visites de terrain pour rassurer les populations qu’elles peuvent compter sur l’État pour retrouver leurs terres, abandonnées sous la menace et les massacres perpétrés par les terroristes. À ce jour, ce sont des milliers de personnes qui ont été chassées de leurs villages dans la région de Tillabéry. Des milliers de personnes à qui Bazoum Mohamed a récemment demandé de retourner chez eux. L’Etat, dit-il, veillera à leur sécurité. « Bazoum Mohamed est en train de les envoyer à l’abattoir », dit en substance Omar Hamidou Tchiana. Quant à la question de la corruption, à la base de tous les autres problèmes, il n’ y a à se leurrer, le Président a depuis longtemps abdiqué.
Au Niger, les hommes politiques, par leurs inconstances, leurs paroles sans cesse reniées, par leurs retournements de vestes qui ont réduit, dans l’imaginaire du Nigérien, la politique à un jeu de fausseté, au mensonge, faisant croire que l’on ne saurait avoir de droiture et d’honneur à suivre, à défendre et à revendiquer en politique et qu’on peut, pour tout, tout s’autoriser, l’essentiel étant de parvenir à ses fins. C’est triste et c’est faux. En politique, l’on a, quoi qu’on dise, des valeurs à défendre, des lignes à suivre, des convictions à porter et celles- ci ne doivent pas être à géométrie variable. Voilà tout le problème de chez nous : les hommes politiques pensent que l’on ne défend que son intérêt, jamais un idéal, une conviction, des principes de vie et de politique, notamment dans une politique qui se veut un art noble dans lequel, seuls les hommes dignes peuvent alors se hasarder.
Ils sont méconnaissables, les nôtres dans le champ politique, aujourd’hui d’une couleur, un autre jour d’une autre. Sur 80%, l’on ne peut compter sur aucun ; l’écrasante majorité étant comme dirait l’autre, des girouettes, tournant au gré des vents. Lors de ses travaux en séance plénière de la première session ordinaire, au titre de l’année 2023, ayant débuté depuis des semaines, le samedi dernier, ainsi qu’il est de coutume à l’hémicycle, des ministres ont été interpellés sur des questions d’actualité. Dieu faisant bien les choses, parmi les deux ministres invités par la représentation nationale, il y avait un qui avait un certain discours à l’opposition d’où il opéra la spectaculaire gymnastique qui le fit atterrir à la Renaissance, partant dit-on, pour s’en excuser auprès de l’Opposition désertée, parce que des militants auraient trop faim, et que pour ce, il appelait sans cesse à faire le grand virage du déshonneur. Et comme dirait un Nigériens lambda, Dieu a fini par le rattraper pour les pauvres citoyens qu’il bluffait en d’autres temps avec ses paroles mielleuses. Aujourd’hui qu’il a la responsabilité de régler l’épineux problème d’électricité auquel les Nigériens font face, l’on découvre son impuissance, comme pouvait l’avouer avant lui le DG de la Nigelec qui, à bout d’idées pour régler les problèmes de la Nigelec, presque dépassé, informait les Nigériens qu’il n’y a que Dieu, wallaï, pour régler le problème, poussant à s’interroger sur les compétences qui lui ont valu de diriger cette prestigieuse société importante pour l’économie nationale et pour la sécurité du pays.
C’est dans un Tweet que le Président Omar Hamidou dit Ladan Tchiana, tout en exprimant sa « solidarité aux habitants de Niamey plongés dans le noir depuis des jours » à la suite de coupures intempestives, s’en prenait au régime des socialistes dont il plaint « l’échec général des politiques sécuritaire, éducative, économique et sociale du PNDS-Tarayya qui plonge le Niger dans l’abîme ». Mais le faisant, il envoie un pic gentil pour un des compagnons de lutte de l’opposition qui a passé de l’autre côté, rappelant les discours qu’il avait, il n’y a pas si longtemps à l’encontre de ses anciens-nouveaux amis. Ibrahim Yacoubou, peut-il ne pas douter que ces propos rappelés sont bien les siens ? Dieu a voulu qu’il soit là où il peut régler les problèmes d’énergies qui se posent aujourd’hui avec acuité aux Nigériens mais l’on ne peut, face à la réalité, que plaindre son impuissance, l’homme n’ayant aucun moyen de montrer qu’il est à la bonne place pour les convaincre de sa capacité à relever les défis énergétiques. C’est donc opportunément que l’on peut relire ces propos qu’il tenait en d’autres temps où le « guerrier » avait des convictions et une parole trop blessante : « Au Niger, 60 ans après l’indépendance, s’il y a un domaine qui résume en lui seul le manque de vision stratégique, l’incompétence, la faillite, l’incurie, les éléphants blancs, le mépris des citoyens, l’impunité de super-dirigeants intouchables, c’est bien celui de l’électricité ». Répondant à une question que lui posait le député Khoumaini Daoud sur le problème de l’accès à l’électricité au Niger, l’ancien syndicaliste et ancien militant du SNAD, le Ministre d’Etat, ministre de l’Energie et des Energies Renouvelables, M. Ibrahim Yacoubou, qui avait à répondre d’une telle question n’avait pas convaincu. Il était même difficile de reconnaitre l’homme qui avait ces discours forts et poignants, souvent percutants. Il sombrait dans le doute. Quand le ventre commande à la tête, il est difficile de rester soi-même. Alors que l’on ne peut rien entendre de ce qui s’entreprend pour améliorer l’accès des Nigériens à l’électricité et notamment ceux des campagnes, il vient gaver les Nigériens de projets incertains, disant à qui veut l’entendre que : « Nous visons dans cette stratégie de faire en sorte que 80 % de Nigériens d’ici 10 ans puissent avoir accès à l’électricité. Aujourd’hui, nous sommes à peu près à 20% et dans le monde rural, où vit 80 % de la population, nous sommes à moins de 5% ». Il ne maitrise plus le temps, car dans dix ans, il se peut que ce ne soit plus ses alliés et lui-même qui soient au pouvoir. C’est à l’échéance du mandat du président qu’il faut fixer un objectif que les Nigériens pourront apprécier. Depuis combien de temps – peutêtre depuis que Pierre Foumakoye Gado restait à l’Energie – que l’on n’a plus revu ces cérémonies où le ministre allait actionner les installations pour annoncer officiellement qu’une localité est désormais électrifiée. Peut-on d’ailleurs amener de l’électricité dans des zones où sévit l’insécurité ? Et ça le ministre de l’Energie ne le dit pas. Peut-il être plus sincère à dire qu’il y a aussi, malgré le soutien de la Banque Mondiale, d’autres paramètres qui rendent compliquée l’électrification de certaines zones du pays ? Et d’ailleurs à quoi bon augmenter le nombre de consommateurs quand l’effort pour augmenter la production ne suit pas ? L’on sait pourtant que le Niger dispose de techniciens et autres ingénieurs respectables qui peuvent aider, si tant est qu’on peut les écouter, à régler le problème. Notre politique énergétique, c’est à nous en tant que peuple souverain, qu’il revient de la définir et de la décider. Les autres ne peuvent pas la décider pour nous. Peut-on d’ailleurs aujourd’hui dire aux Nigériens quelle politique énergétique le régime poursuit pour croire qu’il en fait un défi pour une économie et un niveau de vie qui en dépendent fortement ? Mais alors que fait-on de nos cadres ? Quelle garantie peut-on avoir chez le ministre qui n’est même pas sûr de rester là, au même poste, quand il affirme aussi vaguement qu’ « Avec les projets que nous avons en cours avec la Nigelec, nous serons capables dans quelques années de réaliser, à court terme, au moins l’électrification de plus de 2.000 localités dans notre pays. Le Président de la République nous a instruit, de mettre en place une sorte de programme spécial, à partir du critère démographique ». Tout est imprécis : « dans quelques années », « à court terme », … Pendant que le président de la République est presque à la moitié de son mandat, quels actes sont posés pour convaincre que le régime est dans une telle démarche ? Rien. Car parler de l’électricité et de son accessibilité, c’est aussi parler de son coût insupportable pour l’économie et les ménages nigériens dont il réduit drastiquement le pouvoir d’achat et ce depuis la loi de finances sous Issoufou que les Nigériens décriaient sans être entendus et ce alors même que des princes mêmes du système en souffraient.
L’âge de cet jeune ministre pouvait lui permettre de comprendre qu’il n’avait pas à être pressé pour miser sur une renouvellement générationnel de la classe politique qui s’amorce et que rien ne peut empêcher, quand beaucoup d’autres, depuis quelques années, ont tiré leur révérence. Il avait à travailler sur ses convictions, à sa stabilité idéologique et comportemental pour que les Nigériens croient en lui et partagent ses idées. Mais là, ne s’est-il pas ruiné une carrière qui s’annonçait brillante et prometteuse ? En politique, il faut savoir jouer avec le temps et les conjonctures. Mais c’est tant pis !
L’autre question d’actualité posée au ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi posé par le député Boulou Mamadou, a porté sur les dispositions envisagées pour mettre à l’abri les populations des communes de Diffa, de Gueskerou, de Bosso, de Chetimari, de Toumour, quand on sait que la saison des pluies s’installe progressivement et que la Komadougou Yobé pourrait, comme l’année passée, déborder. La réponse du ministre est d’autant inquiétante qu’au lieu de compter sur les efforts de l’Etat, une fois encore, comme dans d’autres situations, le Niger ne compte que sur l’Extérieur capricieux dont il n’a pas la maitrise de la libération des fonds qu’il pourrait promettre. D’ailleurs, ces fonds sont directement gérés par ses ONG, l’Etat ne voyant que des voitures qui circulent dans le pays, soulevant de la poussière, n’ayant aucune maitrise de leurs activités. Voici donc la réponse que le ministre donne aux députés : « Dans le mois de mai, nous avons pris des dispositions avec l’ensemble des partenaires pour nous réunir chaque lundi pour examiner la situation de la semaine précédente et de prendre des mesures pour apporter des réponses aux populations. Donc, nous avons un plan triennal de gestion des inondations qui est actuellement en cours. Il s’élève à 44 milliards de francs CFA dans lequel le gouvernement du Niger contribuera à 40 % et les partenaires techniques et financiers à hauteur de 60 %. Présentement, le HCR est en train de construire près de 294 maisons en matériaux locaux plus résistant dans plusieurs villages, pour que les populations puissent, de leur propre chef, construire à partir de ces prototypes qui réduiront les dégâts en cas d’inondation ». Le ministre M. Laouan Magagi, peut-il donner la garantie que les fonds de l’Etat au moins sont disponibles et immédiatement décaissables dès que surviendra une inondation ? Mais que fait-on des autres parties du pays, notamment ces grandes villes comme Maradi et Niamey qui souffrent depuis quelques années, presque à chaque saison des pluies, d’inondations ? Que fait-on des zones riveraines du fleuve ? Un Etat, dit-on, est prévoyant.
Bref, aucune des paroles n’est rassurante. Quand la Sirba débordait, remplissant le fleuve de sable et d’eau rouge, que n’avaient pas promis les socialistes ? Un barrage pour contenir les eaux pour les utiliser à d’autres fins. Mais depuis qu’ils bluffaient les Nigériens de cette promesse, qu’ont-ils fait ? Ils ont oublié. Jusqu’à ce que les mêmes drames reviennent. C’est ça, le socialisme au pays d’Issoufou Mahamadou.
L’histoire des relations entre le Président Bazoum et certains de ses camarades de parti continue de déteindre gravement sur la gouvernance générale du pays. Tout président de la République qu’il est, Bazoum Mohamed continue de faire profil bas devant des camarades du parti menés, de main de fer par l’ancien président, Issoufou Mahamadou. Leur opposition à Bazoum Mohamed s’est d’abord traduite par une farouche bataille contre la lutte contre la corruption qu’ils ont gagnée sans coup férir.
Puis, progressivement, et rapidement, cette opposition à la lutte contre la corruption s’est muée en une sorte de lutte larvée contre un homme. Bazoum Mohamed n’est pas moins vu comme rebelle que comme président de la République. La musique, selon le contexte, n’est pas bien sûr la même. Lorsqu’ils parlent en public, c’est pour se présenter bien sûr comme des défenseurs acharnés. Dans les coulisses, on le voue aux gémonies et complote pour le fragiliser.
Ce jeu pervers a continué jusqu’en août dernier où, comme l’année précédente, Issoufou Mahamadou a pris, lui aussi, des vacances annuelles, vers la fin de la troisième décade. Là-bas, les masques sont finalement tombés. Ce qui a été vu et entendu au cours de ce séjour, d’à peine une semaine, ne peut qu’alimenter le climat délétère déjà existant. Tout le monde a compris que le sort du Président Bazoum, sans doute scellé depuis longtemps, est désormais entré dans une phase d’exécution. L’agenda est acté et les propos tenus, les vidéos savamment distillées sur les réseaux sociaux, les chansons diffusées, tout tend à montrer que plus rien ne sera comme avant.
Le renouvellement des instances du Pnds Tarayya, actuellement en cours en prélude au congrès de décembre prochain, est, selon des sources crédibles, le début du rouleau compresseur. Comme dans le système politique chinois, avec le parti communiste, le Pnds Tarayya est pratiquement un parti-État. Pour contrôler le pouvoir actuel il faut avoir la haute main sur son appareil dirigeant. L’aile Issoufou s’attelle à gagner ce combat, déterminée à faire payer à Bazoum Mohamed ce que certains de ses membres considèrent comme une ingratitude de sa part. Zakari Oumarou, l’ancien gouverneur, a bien laissé entendre que celui qui trahit Dan illéla [Ndlr : Issoufou Mahamadou] le regrettera.
Bazoum Mohamed n’a pourtant que quelques 17 mois au pouvoir. Défié en permanence dans l’exercice de ses pouvoirs, Bazoum Mohamed a constamment dégagé en touche, histoire d’éviter le clash. S’il ne recule pas, il esquive les attaques, banalise les actes provocateurs. Son souci, c’est d’être irresponsabilisé dans la dégradation des relations entre son prédécesseur et lui. Il a fait si profil bas qu’au sein de l’opinion nationale, des voix se sont régulièrement élevées pour estimer qu’il y a deux présidents au Niger : l’un, plus virtuel que réel, lui et l’autre, plus réel que virtuel, Issoufou Mahamadou. Jusqu’à quand cela va-t-il perdurer ? Pourtant, son prédécesseur, dont le projet est désormais connu de tous, ne semble pas s’arrêter en si bon chemin. Les intentions de son camp politique sont claires de l’eau de roche. Bazoum Mohamed, selon toute vraisemblance, ne doit pas faire un second mandat. Quelque part, on en a assez de le supporter, l’accusant de s’être écarté du sillon tracé par Issoufou Mahamadou.
S’il fait profil bas au point d’être tourné en ridicule, Bazoum Mohamed n’est toutefois pas dénué d’atouts considérables. Il est le président de la République, investi de pouvoirs constitutionnels dont il n’a pas encore songé à user. Son prédécesseur l’aurait fait sans hésitation. Ailleurs, sous d’autres cieux, le président en titre a tout de suite fait comprendre à l’autre qu’il est le chef de l’État et qu’il ne peut y avoir deux capitaines dans un même bateau.
Certaines réalisations forcent l’admiration. Surtout quand elles sont là pour rappeler à ceux qui excellent à faire de mauvais choix que les actions méritent d’être mûrement réfléchies avant d’être exécutées. La parenthèse s’ouvre ici sur certains ratés qui ont émaillé la gestion de la 7ème République. Comme on le sait, notre pays vit des moments difficiles du fait de la crise financière qui sévit un peu partout dans le monde. Cette crise se durcit de plus en plus du fait de la sécheresse financière qui mine les caisses de l’Etat ; une crise qui aurait pour principale raison (entres autres) le gaspillage incontrôlé de l’argent pendant le premier mandat dans des options souvent inutiles ou qui pourraient encore attendre. En effet, au lieu de s’attaquer aux priorités, le gouvernement a vite fait de faire le choix d’investir dans les grands chantiers. Certes, certaines réalisations en matière d’infrastructures routières notamment sont pérennes et à très long terme. Cependant, elles présentent le désavantage d’être trop onéreuses par rapport à certaines exigences de la gestion du quotidien des citoyens. Faisons juste le constat qu’aujourd’hui tous les fronts sociaux sont en ébullition dans le pays. Il n’y a pas un secteur qui ne souffre pas de revendications de ses travailleurs. Des secteurs clés comme l’éducation, la santé, l’agriculture… connaissent des situations de débrayage comme cela ne s’est jamais passé dans notre pays. Et partout, les préoccupations restent les mêmes : le désengagement de l’Etat quant au respect des clauses qu’il a librement arrêtées avec les travailleurs dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Le refrain quotidien, tout le monde le connait : l’Etat n’a pas les moyens de subvenir aux demandes des syndicalistes.
L’article intitulé « Conseil de la Commune de Dakoro : Les conseillers à couteaux tirés avec le préfet » paru dans notre publication « La Nation », n°156 du mercredi 8 novembre 2017 n’a pas manqué de suscité une réaction contraire. Dans les lignes qui suivent, la réponse du berger à la bergère.
Dans une déclaration rendue le 29 octobre 2017 certains conseillers de la commune urbaine de Dakoro reprochaient au Préfet Djaffarou Ibrahim de refuser de convoquer une session extraordinaire du conseil de Dakoro en vue de l’élection d’un nouveau maire après la motion de défiance qui a emporté le 1er maire le 6 juillet 2017. Par la même occasion ces mêmes conseillers lançaient un appel à l’endroit des responsables de tutelle, notamment le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation, des Affaires Coutumières et Religieuses pour faire rétablir selon eux la légalité et la justice sociale dans la commune urbaine de Dakoro.
Une Inspection d’Etat de la gestion de la société Niger-Poste est en cours depuis plusieurs semaines a-t-on appris de source digne de foi. Cette inspection fait suite à un article publié il y a de cela quelques mois par un confrère de la place relativement à la gestion du paiement des pécules des contractuels par Niger- Poste depuis des années, depuis pratiquement la bancarisation des pécules des contractuels.
Le problème soulevé par le confrère se pose en termes d’écarts entre les montants décaissés par le Trésor national et mis à la disposition de Niger-Poste pour le paiement des pécules des contractuels à l’échelle nationale. Les écarts se chiffrent à plusieurs dizaines de millions de francs de restant par mois qui doivent logiquement être reversés au Trésor national. Plus intrigant encore, c’est que d’un mois à l’autre, le montant global des pécules et la somme affectée par région et par localité varient légèrement en hausse ou en baisse. Sur une seule année, le cumul des écarts rapporté par le confrère dépasse le milliard de francs. Comme si les contractuels sont en perpétuelle mobilité. Surtout, il n’y a pas que ce volet dans le cadre de l’inspection en cours de la gestion de la société. Il y a aussi la mauvaise gestion du centre EMS (selon un rapport d’audit interne) révélée par un autre confrère de la place dans plusieurs de ces publications qui continu de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Selon notre source, le Président de la République Bazoum Mohamed, qui a fait de la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics son cheval de bataille, vise à voir clair dans toutes ces affaires. Ça veut dire qu’il y a anguille sous roche. Les instigations se poursuivent encore et seront sanctionnées par un rapport dans les jours et les semaines à venir. Et ceux qui ont détourné doivent répondre de leurs actes sans complaisance, quel que soit sa coloration politique.
D’ailleurs, le Président de la République Bazoum Mohamed ne disait-il pas, dans son discours d’investiture, que «quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa base, sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive en son encontre ». Mais d’ores et déjà, l’on apprend que ce sont plusieurs centaines de millions qui auraient été dilapidés à Niger- Poste. C’est dire que le Directeur Général de Niger-Poste est actuellement sur des braises ardentes. C’est le moins qu’on puisse dire lorsqu’on apprend que le DG aurait aussi interdit de voyage, ayant voulu faire un déplacement à l’extérieur du pays pour fêter avec sa famille. Il lui faut attendre la fin de l’enquête pour avoir cette possibilité.
La lutte contre la délinquance économique et financière entamée par les autorités militaires de transition, constitue un véritable moyen de lutte contre la pauvreté et encourage des investissements conséquents au profit des populations. La délinquance économique et financière porte sérieusement atteinte à nos valeurs et traditions. Elle est sévèrement punie selon le code pénal nigérien. Malheureusement, depuis plus de douze ans, des malhonnêtes agents de l’état, adeptes de la tromperie et du vol, le plus souvent par biais de manoeuvres fourbes, utilisent les fonds publics à des fins personnelles ou familiales pour atteindre leurs buts au détriment de l’objectif commun. Ils cumulent à la fois plusieurs responsabilités dans des services différents et disposent des réponses appropriées appropriées à toutes vos questions. C’est le cas précis de monsieur Mohamed Ben Mabrouk, le frère de l’ancienne première dame Hadiza Bazoum. Ce dernier est à la fois, député national, Président du Conseil d’Administration (PCA) de la China National Petrolium Corporation (CNPC) Niger petroleum S.A, Conseiller à la présidence de la République et pilotait la direction technique de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Cette accumulation de poste l’avait à un moment opposé à son beaufrère, l’ancien président Bazoum Mohamed qui l’a qualifié d’inefficace et improductive. En tout cas, jusqu’au 26 juillet 2023, les deux (2) personnalités ne s’adressaient plus la parole, puisque Mohamed Ben Mabrouk ne l’entendait pas de cette oreille, alors que pour des questions de déontologie et de résultats probants, certaines professions sont totalement interdites de cumul d’emploi. Ce personnage, est un cas particulier d’impunité qui ne devait pas échapper à la Commission de Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (COLDEFF).
De sa participation à la gestion des affaires courantes de la SORAZ, il s’est d’abord créé un réseau de mafia très bien organisée qui fait sortir frauduleusement trois (3) citernes à la fin de chaque mois en parfaite complicité avec son Staff pour une destination inconnue, soit au total, trente-six (36) citernes par an. Une énorme perte pour l’état du Niger. A la CNSS, son jeu consistait à l’utilisation des fonds publics pour des manoeuvres sournoises dans le domaine de l’habitat avant de faire perdre plus de trois (3) milliards de francs CFA à l’état, précise notre source, sans tenir compte du recrutement fictif des gens qui lui sont poches de part et d’autres, pour émerger en leurs noms à la fin de chaque mois. Cet acte qui va au-delà du crime économique, nécessite un traitement exceptionnel de la COLDEFF, pour l’honneur et pour notre histoire. Ce délinquant financier personnage ajoute notre source, est responsable de la mise à l’écart de plusieurs gouverneurs du régime déchu.
Inondations, sécheresse, épidémies, invasions acridiennes, des conflits intercommunautaires, etc. Ce sont là, entre autres, des catastrophes naturelles devenues récurrentes au Niger, exerçant un impact significatif sur les performances macroéconomiques de notre pays. Cette année particulièrement, les catastrophes sont devenues l'objet d'une grande préoccupation pour les populations touchées, ainsi que pour les autorités. En effet, avec les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Niger, plusieurs localités du pays ont été victimes d'inondation, aussi bien dans les centres urbains que dans le milieu rural avec des maisons et des champs envahis par les eaux de ruissellement. La situation des catastrophes liées à la saison pluvieuse a atteint une telle gravité que les autorités, à travers le Ministère en charge de l'Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, ont décidé récemment de doter notre pays d'une Politique nationale de l'Action humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, avant la fin de l'année en cours. Déjà, a assuré le Ministre en charge de la question M. Laouan Magagi, un comité composé des acteurs humanitaires, des services techniques de l'Etat, avec l'appui des partenaires techniques et financiers, a été chargé de l'élaboration de cette politique qui sera un outil approprié pour atténuer les souffrances des victimes et les dommages sur l'économie nationale.
Depuis le mercredi 16 août 2017, on connaît le nouveau patron de la capitale du Niger. Le promu s’appelle Moctar Mamoudou, jusque-là Haut-Commissaire à ‘’Niamey Nyalla’’. Qu’est-ce qui attend le nouveau locataire de l’Hôtel de Ville, sis place du Petit Marché ?
L’attente fut de courte durée pour trouver ‘’l’oiseau rare’’ à la tête de la capitale après la révocation du Maire central, Assane Seydou. Il y avait de quoi donner, très tôt, suite à la dissolution du Conseil de ville de Niamey et ses démembrements dont le mandat prorogé par « n » fois arrive à expiration le 16 août 2017 à minuit. Pour le précieux et harassant poste, le Ministre d’Etat, Bazoum Mohamed, en charge des collectivités territoriales a porté son choix sur Moctar Mamoudou, jusque-là Haut-Commissaire à ‘’Niamey Nyalla’’. Ce n’est donc pas un néophyte des questions d’hygiène et d’assainissement qui est chargé de faire la ‘’toilette’’ de la Capitale. Mieux, c’est à un fin-connaisseur de la ville de Niamey et ses problèmes que le sort des ordures et de la saleté de la première agglomération du Niger a été confié.
La proximité de Gaya, dans la région de Dosso, le Nigeria et le Bénin, fait- elle de cette ville un no man’s land ? Pour que des responsables se comportent comme ils veulent au mépris des lois et de la culture de la cohésion sociale. La mise en place du bureau de la commune risque, si on n’y prend garde, d’avoir des conséquences fâcheuses. Il y a quelques semaines, après plusieurs reports et des décisions de justice, le préfet du département a procédé à la mise en place du maire et de ses adjoints. Le maire a été élu, dit-on, avec neuf voix sur dix-huit conseillers que compte la commune urbaine de la capitale du Dendi. La majorité simple dans un vote, c’est la moitié plus un. De toute évidence, les reports étaient faits pour trouver le moyen d’élire le candidat de l’ANDP, le parti du préfet. Et c’est par une terrible alchimie que le chef de l’exécutif de Gaya est parvenu à ses fins. En se substituant au pouvoir judiciaire.
Le vendredi 28 avril 2017, le Président de la République a rencontré les maires du Niger. Entre autres sujets évoqués, la gestion très désastreuse de certaines communes. La prorogation des mandats des conseils municipaux n’est pas un chèque en blanc. Le Président de la République l’a fait comprendre récemment aux différents responsables des entités décentralisées. C’était, le 28 avril 2017, à l’occasion de la 6ème édition des journées des communes du Niger tenue au Palais des Congrès de Niamey. « Il y a beaucoup de maires qui doivent de l’argent à l’OPVN (Office des Produits Vivriers du Niger) et je les exhorte à prendre des dispositions pour payer cet argent », a laissé entendre le Chef de l’Etat. Selon plusieurs observateurs, ces propos valent un avertissement. Aussi, prédisent-ils, les prochains jours seront mouvementés pour l’Opération Maiboula. D’après une source bien informée, un rapport d’inspection mené à l’entame de la seconde mandature du Président de la République accablerait la gestion de nombreux maires. Parmi les « affaires scabreuses » des maires, on parle de détournements de fonds liés à l’opération vente à prix modérés des céréales, la dilapidation des recettes municipales collectées sur les marchés relevant de leurs compétences administratives et bien d’autres griefs. Il y a plus d’un an de cela, la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels Agricoles (CAIMA) sommait plusieurs communes de s’acquitter d’importantes sommes d’argent relatives à l’acquisition sur prêt des tracteurs qu’elle a mis à leur disposition. Aux dernières nouvelles, de nombreuses communes restent devoir une partie ou même la totalité des frais y afférentes à la CAIMA, elle aussi talonnée par son fournisseur.
La proportion du plastique dans les déchets solides produits dans la ville de Niamey évolue de façon exponentielle. Et cela d’année en année. D’après les données recueillies auprès du service Hygiène Assainissement de la mairie centrale, la quantité de déchets produits par une seule personne à Niamey uniquement est estimée à 0.75Kg/jour soit, près de 1000 tonnes de déchets par jour. Le décor plastifié qu’affiche la ville est d’autant plus inquiétant lorsqu’on sait que ces sachets plastiques, jetés par centaines des milliers dans la ville quotidiennement, mettent des années (environ 400 ans selon l’organisation «Save 4 Planet» avant de se dégrader dans la nature.
Certes, très pratiques, moins couteux et du fait de leur forte disponibilité, les emballages plastiques sont utilisés de manière abusive. Pour le moindre achat d’un morceau de savon, d’un biscuit et autres produits manufacturés pourtant déjà emballés, certains exigent un sachet qui, en l’espace de quelques minutes parfois, est jeté pour se retrouver dans la nature, flânant au gré du vent. Il suffit de faire un tour dans les quartiers, au niveau des marchés, sur certaines grandes artères et aux alentours des écoles pour se rendre à l’évidence. Les emballages plastiques sont la forme la plus courante de déchets que l’on retrouve dans la ville. Ils se propagent partout causant ainsi des conséquences désastreuses sur l’environnement, notre environnement immédiat, mais aussi pour les générations futures à qui nous avons le devoir de laisser un cadre de vie agréable, du fait de leur résistance et leur non biodégradabilité.
Pour mieux appréhender la question, nous sommes allés à la rencontre des services compétents, en l’occurrence le directeur du cadre de vie et de la gestion des déchets à la Direction générale de l’environnement et du développement durable. Nous avons rencontré le Colonel Coulibaly Adamou. Il assure que les sachets plastiques, une fois devenus déchets après usage, constituent une source durable de pollution. «Parce que le plastique est un produit synthétique constitué d’éléments chimiques dont l’incinération ou la combustion peut avoir de graves conséquences sur la nature», précise ce spécialiste.
Toutefois avant de s’appesantir sur ces conséquences, le Colonel Coulibaly Adamou a précisé que le sachet en tant qu’emballage ne constitue pas un danger, c’est plutôt, a-t-il dit, l’action de l’homme qui le rend dangereux. Ainsi, c’est la non prise de conscience individuelle et collective de la population en matière d’assainissement et d’amélioration du cadre de vie qui rend le sachet plastique dangereux. En effet, n’étant pas biodégradables, ils s’accumulent chaque jour davantage contribuant ainsi à leur prolifération. Il suffit d’un petit coup de vent pour qu’ils soient emportés sur des moins ou plus longues distances. Ils se retrouvent dans les rues, dans les caniveaux, accrochés aux arbres et aux alentours des murs ou tout autre support. «Cela a des conséquences désastreuses pour l’environnement, pour les ruminants et même l’homme», a fait savoir le spécialiste en gestion des déchets.
Avec une durée de vie estimée à 200 voire 400 ans, le sachet plastique peut, en plus de causer une dégradation de l’environnement et du cadre de vie des populations, rendre les terres impropres à l’agriculture et à l’élevage. Aussi, il est la cause de la pollution des eaux et peut accentuer la survenue d’inondations en cas de fortes pluies en bouchant les caniveaux, empêchant le passage des eaux, l’infiltration
Par exemple, le spécialiste en gestion des déchets a indiqué que d’un point de vue environnemental, les impacts existent d’abord sur le plan visuel puisque finalement tous les milieux sont concernés. La vue est ainsi constamment encombrée par les sachets plastiques. Ils provoquent également l’encombrement des réseaux et ouvrages empêchant ainsi la population de bénéficier d’infrastructures existantes et contribuant à accroître sa précarité. «Cela nuit à l’image du pays notamment ici à Niamey où il existe de nombreuses rues goudronnées», a regretté le directeur du cadre de vie et de la gestion de vie, avec des conséquences sur les animaux également.
‘’38% des gros ruminants et 11% des petits ruminants possédaient des sachets plastiques dans leur panse’’
Parlant des nuisances dues aux déchets plastiques sur le plan économique, le Colonel Coulibaly Adamou a affirmé qu’elles se situent essentiellement au niveau du bétail et dans une moindre mesure sur les cultures maraîchères. En effet, l’élevage, qui constitue une activité économique très importante au Niger, peut être sensiblement moins performant du fait de l’ingestion des sachets plastiques par les animaux. Cela peut non seulement provoquer la mort prématurée de l’animal mais surtout induire une croissance moindre du fait de l’obstruction de son estomac. Les plastiques que les animaux ingèrent ne se digèrent pas, ne se décomposent pas mais restent dans la panse constituant ce que l’on appelle le bézoard, responsable de certaines pathologies pouvant conduire à la mort de l’animal.
Il a fait savoir qu’une enquête spécifique au niveau des abattoirs des différents centres considérés a permis de constater que 38% des gros ruminants et 11% des petits ruminants possédaient des sachets plastiques dans leur panse, avec des pourcentages plus importants en zone urbaine.
Les déchets plastiques récupérés dans la panse de certains animaux abattus à l’abattoir de Niamey sont exposés dans un enclos de la direction du colonel Coulibaly. Selon lui, la comparaison des poids des matières plastiques montre que les bovins consomment plus de déchets plastiques que les petits ruminants. «La présence de matière plastique dans les bézoards des ruminants peut expliquer non seulement l’ampleur de l’utilisation des emballages plastiques dans nos habitudes de consommation, leur dissémination autour de nous mais aussi les mauvaises pratiques en matière de gestion des déchets», a affirmé, avec un sentiment de déception et un ton de désolation, le Colonel Coulibaly Adamou.
Outre les impacts sur l’environnement et sur le plan économique, le Colonel Coulibaly Adamou a ajouté que la prolifération du sachet plastique peut également avoir des conséquences sanitaires en engendrant un encombrement du réseau d’évacuation des eaux pluviales. «A cause de l’obstruction engendrée par la présence de déchets sachets plastiques dans les caniveaux des bords de rue, les eaux usées ainsi que les eaux de pluies ne peuvent pas s’écouler correctement. Cela peut ainsi provoquer des débordements particulièrement désagréables avec la prolifération des vecteurs de maladies (mouches, moustiques…), en plus l’obstruction des caniveaux et voies publiques provoquant éventuellement des inondations ; le dégagement des mauvaises odeurs ; la menace sur la santé humaine et animale», a expliqué le spécialiste en gestion de déchets.
De ces explications, on note également comme conséquence sanitaire, la contamination lors de l’incinération à l’air libre des déchets plastiques. «La combustion des sachets plastiques couramment pratiquée au niveau des décharges mais également dans les concessions pour allumer les foyers peut générer des émanations des substances nuisibles à la santé pour les personnes qui les respirent de façon rapprochée et répétée. Cela provoque l’irritation des yeux et des voies respiratoires sur le champ, voire des troubles du système nerveux si l’exposition a été importante», a prévenu le directeur du cadre de vie et de la gestion des déchets. En outre, «cette combustion peut également provoquer des maladies cardiovasculaires, respiratoires, des cancers et du fait de la bioaccumulation, c’est toute la chaine alimentaire qui se retrouve touchée et au final l’être humain par voie directe ou indirecte», précise le Colonel Coulibaly Adamou.
Il faut noter aussi que lorsque les ordures traînent pendant longtemps dans un endroit, cela entraîne d’autres réactions chimiques telles que la fermentation anaérobique dans laquelle les plastiques jouent un rôle déterminant, qui produit le méthane, un gaz à effet de serre. Ces pollutions, a confié le directeur du cadre de vie et de la gestion des déchets, ont une durée de vie qui peut s’étendre sur 20 ans et menacent sérieusement la santé publique.
La présence de sachets dans la terre des cultures est une situation qui empêche la bonne infiltration de l’eau jusqu’aux racines des plantes. Toutefois, il faut aussi considérer que ces mêmes sachets peuvent également retenir l’eau à proximité des racines et alors rendre l’irrigation plus efficace, ce qui amène à relativiser cet impact.
Si la prolifération des sachets plastiques dans la ville de Niamey est une réalité préoccupante, l’absence de mesures efficaces ou la non-application desdites mesures constitue également une source de préoccupation. Et pour cause, depuis bientôt dix ans, le Niger s’est doté d’une loi sur le plastique. On se rappelle en effet qu’en 2014, la loi N°2014-63 portant interdiction de la production, de l’importation et de la commercialisation, de l’utilisation et stockage des sachets et des emballages en plastique souple à basse densité a été adoptée le 5 Novembre 2014. L’objectif étant bien sûr de contrer la prolifération des sachets plastiques au Niger. Malheureusement, neuf (9) ans après l’adoption de cette loi, l’importation et la commercialisation du sachet plastique connaissent plus que jamais un véritable essor, prennent une proportion jamais égalée.
Une situation qui cause un sérieux problème de gestion des déchets ménagers et plus particulièrement des sachets plastiques dans les villes et même dans les zones rurales du pays. Les déchets plastiques pullulent partout, n’ont jamais eu droit de cité comme ces derniers temps où plus aucun contrôle ne semble être exercé sur l’importation, la commercialisation, l’utilisation du plastique. Pendant ce temps, les hommes et les animaux continuent à payer le prix d’une certaine incurie environnementale de la part des autorités chargées d’appliquer, ne serait-ce que partiellement, les dispositions de la loi N°2014-63 du 5 novembre 2014. Cette loi stipule clairement et sans ambages en son article 1er qu’«il est interdit de produire, de commercialiser, d’utiliser et de stocker, sur toute l’étendue du territoire de la République du Niger, les sachets et emballages en plastiques souples à basse densité». A l’épreuve des faits qui sont «têtus», cette loi semble n’avoir jamais existé. Alors question ; y’a-t-il au Niger «un cartel du plastique» tapi à l’ombre pour empêcher l’application d’une loi pourtant régulièrement adoptée par la représentation nationale?
Un message d’une ambassade occidentale à Niamey qui circule sur les réseaux sociaux dit qu’ « il n’est pas exclu que des groupes terroristes cherchent à profiter de cette période de fête pour commettre des actions violentes ». C’est le type normal de courrier qu’envoient les ambassades aux ressortissants de leurs pays et à leur groupe d’intérêt quand elles ont des renseignements à propos. Il est tout à fait normal de tenir informées et préparées les personnes dont on a la responsabilité dans un contexte aussi tendu que le nôtre actuellement. Si certaines localités du Sahel sont épargnées par les attaques des « terroristes », il demeure qu’aucun lieu n’est totalement à l’abri d’une tentative d’assaut. A cet effet, on est en droit de s’étonner du peu d’initiative des services publics compétents à former la population sur les comportements et attitudes appropriés en face d’événements violents comme ceux que des villes comme Bamako, Ouagadougou, Abidjan, Diffa, Ndjamena etc ont connu.
Il est devenu la norme que des ONG’s et autres institutions de coopération s’approprient des responsabilités de l’Etat, « aident » l’Etat (pour ne pas dire comblent le vide laissé par l’Etat), en délivrant (ou en contribuant à la délivrance) des services essentiels aux populations, avec satisfaction dans bien des cas ; au point où, certains services sont quasi totalement financés par des organisations et pays amis…le financement des points d’eau moderne, l’alphabétisation, la recherche, les infrastructures importantes, les secours d’urgence etc en sont des exemples. Ce n’est pas le cas pour la sécurité. La sécurité publique est une chasse gardée, un monopole de l’Etat, avec pour priorité la défense de l’intégrité de notre pays, la protection des personnes et des biens par les forces de défense et de sécurité. Ce ne sont pas des missions à déléguer, (sauf accord exceptionnel, normalement). Les Ministères publics en charge de la défense et en charge de la sécurité publique se concentrent donc essentiellement à protéger les frontières du Niger et des nigériens. Une immense mission qui mérite toutes les éloges et tous les honneurs. Il se trouve que la gestion de la sécurité a une autre dimension toute aussi essentielle : la réaction des civils avant, pendant et après l’incident. Malgré toutes les mesures de prévention, malgré les armes, les renseignements, les drones, etc, il arrive quand-même que l’incident arrive. Ce sont les exemples d’attaques de cibles civiles (en milieu rural surtout) comme militaires (en milieu urbain et semi-urbain surtout) que nous subissons de plus en plus. Dans la gestion de la sécurité, ce qui fait souvent la différence dans le bilan final, c’est le niveau de préparation de la population (réaction individuelle d’information d l’autorité, d’hibernation en cas de déclenchement des hostilités, d’adoption de profil bas, de mise à couvert, etc…) et des services de prise en charge (évacuation d’urgence, hôpitaux, personnel de santé, mobilisation de volontaires spécialisés etc).
Le 2 avril 2021 a sonné le glas pour Pierre Foumakoye Gado qui a régné par procuration sur le pétrole nigérien. Une procuration d’Issoufou Mahamadou qui a dû, face à l’intransigeance du Président Bazoum Mohamed, lâcher son homme-lige. En compensation, et pour diviser la poire en deux, Bazoum accepte qu’il soit remplacé par Sani Issoufou dit Abba. Selon une source politique crédible, la bataille a été rude et c’est pratiquement au bout de plusieurs heures de chamailleries que l’ancien président et son successeur ont pu accorder leurs violons. Pour le nouveau président, tout sauf Pierre Foumakoye Gado. S’il a obtenu gain de cause, il n’est toutefois pas sorti de l’auberge puisque c’est à un autre Pierre Foumakoye Gado que revient la gestion du pétrole nigérien. Abba Issoufou n’est autre que le fils de l’ancien président dont la préoccupation est de garder la haute main sur la gestion du pétrole qu’il ne compte ni partager ni laisser à un oeil indiscret. Il en a fait son pré-carré, interdit à tout homme étranger à la famille.
Dès les tout premiers barils, l’ancien président a secrètement négocié, à l’insu de l’Assemblée nationale, un prêt de 1000 milliards auprès d’Eximbank de Chine, hypothéquant ainsi plusieurs années de production pétrolière.
Du début de l’exploitation du pétrole nigérien, en 2011, à ce jour, personne, à l’exception notable des membres du clan, ne sait grand-chose de la manne pétrolière.Seule certitude, dès les tout premiers barils, l’ancien président a secrètement négocié, à l’insu de l’Assemblée nationale, un prêt de 1000 milliards auprès d’Eximbank de Chine, hypothéquant ainsi plusieurs années de production pétrolière. Où sont passés ces 1000 milliards de francs CFA ?
C’est l’opacité totale. L’utilisation de cette manne est des plus incertaines. Le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent. L’école n’a pas été réformée et/ou modernisée, les Nigériens manquent d’eau potable jusque dans les centres urbains, y compris à Niamey, la capitale. L’armée manque d’armes, d’appareils et d’équipements adéquats. Quant à la santé, des hôpitaux ont, certes, été construits, mais dans le cadre de conventions particulières, notamment avec la Chine pour l’hôpital de référence de Niamey ou par le partenariat public-privé.
Le secteur, il faut le dire, est en plein boom et le contrôler confère à l’ancien président une marge de manoeuvre considérable.
L’ancien président a, donc, réussi, à préserver sa chasse gardée. Pour nombre de Nigériens, Abba Issoufou est là pour veiller sur les petits secrets malodorants de ce portefeuille stratégique qui échappe au contrôle de l’Etat. Le secteur, il faut le dire, est en plein boom et le contrôler confère à l’ancien président une marge de manoeuvre considérable. La production, selon les prévisions d’exploitation, connaîtra bientôt un bond prodigieux. De 20 000 barils/jour, le Niger passerait en fin avril 2021 ¯ l’échéance a été repoussée depuis lors ¯ à 120 000 barils/jour. Une rente multipliée par 6 qui ouvre de nouvelles perspectives d’enrichissement pour ceux qui, depuis 10 ans, gèrent le pétrole nigérien comme une entreprise familiale.
Géré par une sorte de trinité, le pétrole nigérien est, selon des sources concordantes, au centre de nombreuses interrogations. Véritable boule de gomme dont seuls quelques initiés agrégés autour de l’ancien président connaissent les secrets et les jardins qu’il arrose, le pétrole nigérien fait assurément l’objet d’une gestion opaque. Si les Nigériens s’interrogent sur l’usage et la destination réels des fonds générés par le pétrole, notamment les 1000 milliards d’Eximbank de Chine, Issoufou Mahamadou, Pierre Foumakoye Gado et Abba Issoufou, eux, s’interrogent sur les moyens à déployer pour conserver l’inviolabilité de ce dossier. Pierre Foumakoye Gado, le régent sortant, a montré, dès les premières années de gestion, des signes extérieurs de richesse.
Selon un grand commis du secteur ayant requis l’anonymat, Bazoum lui-même ne connaît pas grand-chose de ce dossier sulfureux du pétrole.
S’il est, d’un point de vue strictement financier, le plus grand scandale de l’ère Issoufou, le pétrole n’a curieusement pas fait l’objet d’audit à ce jour. La loi, tout comme le devoir d’informer sur l’usage fait des ressources et fonds publics, sont bafoués au dernier degré. Personne ne s’en soucie, pas même le Président Bazoum qui a pourtant promis une autre gouvernance économique proscrivant la corruption et les infractions assimilées. D’ailleurs, note un grand commis du secteur ayant requis l’anonymat, Bazoum lui-même ne connaît pas grandchose de ce dossier sulfureux du pétrole.
Après l’euphorie, les Nigériens sont à la désillusion. Leurs rêves, fous, se sont envolés, emportés dans les comptes bancaires et ambitions personnels qui se sont appropriés le pétrole. Comme l’essence du Nigéria, objet de fraudes massives qui occasionnent des pertes financières énormes au géant du sud, celle de Soraz a pris visiblement les mêmes chemins tortueux. Vendue dans la rue, au vu et au su de tout le monde, dans des conditions obscures que personne ne peut s’expliquer, le pétrole nigérien n’est plus évoqué que pour exprimer le regret de constater que le Niger n’a pu échapper au syndrome de la corruption qui a ruiné bon nombre d’Etats. La vente frauduleuse d’essence, qui a prospéré, couvre aujourd’hui toutes les régions, y compris Niamey qui en était jusqu’ici épargnée et où les tenants de ces essenceries mobiles ont dû, pour s’imposer et imposer leur commerce illégal, livrer un bras de fer contre l’Etat. Un bras de fer qu’ils n’ont pas, à notre grande surprise, perdu. Les étals de bouteilles se constatent aujourd’hui dans tous les coins de rue de la capitale, développant, parallèlement au trafic légal, un circuit de commercialisation informel qui tuera à terme, le commerce légal. Il semble que ce sont essentiellement des porteurs de tenue abusant de leurs attributs qui s’adonnent, impunément, à ce trafic de carburant.
De l’avis de sources politiques multiples, la gestion orthodoxe du pétrole, ce n’est pas demain, la veille. En tout cas, pas sous Bazoum Mohamed, le premier garant du bicéphalisme du pouvoir nigérien.
À côté de ce trafic devant lequel la douane, elle-même, a fait profil bas, il y a celui des gros bonnets, des particuliers étrangers coalisés à des nationaux qui achètent l’essence de Soraz dans une perspective d’exportation, mais qui la reverseraient sur le territoire nigérien après un détour trompeur au Nigéria, au Mali ou au Burkina. Des privilégiés VIP qui ont font leurs manoeuvres, presque au vu et au su de la police, de la douane et de la gendarmerie impuissantes. La raison des particuliers est, ici, plus forte que la raison d’État. Le Président Bazoum, que l’on accuse à tort ou à raison de nourrir le peuple nigérien d’intentions et de professions de foi, est de plus en plus interpellé pour apporter un peu plus de cran dans la lutte contre la corruption. Une lutte qui ne peut faire l’économie de la transparence et de la reddition des comptes des acteurs commis à la gestion des affaires publiques.
Entre-temps, le pétrole du père, du fils et de «saint- Pierre» va continuer à alimenter des comptes bancaires logés dans les paradis fiscaux.
Si le pétrole, la principale source de revenus du Niger est exempte de tout contrôle, il faut bien croire qu’il y a un État dans un État, un gouvernement fantoche qui fait figure d’ornement et un gouvernement de vérité qui est dans l’ombre mais qui tire les ficelles du pouvoir et gère à sa guise les ressources publiques. Et de l’avis de sources politiques multiples, la gestion orthodoxe du pétrole, ce n’est pas demain, la veille. En tout cas, pas sous Bazoum Mohamed, le premier garant du bicéphalisme du pouvoir nigérien. Entre-temps, le pétrole du père, du fils et de «saint-Pierre» va continuer à alimenter des comptes bancaires logés dans les paradis fiscaux. Bazoum a-t-il peur de faire auditer le secteur du pétrole ?
Le Niger, depuis 2011 qu’arrivaient au pouvoir les socialistes nigériens, devenait un pays producteur, exportateur et raffineur de pétrole, donnant ainsi de gros rêves aux Nigériens qui crurent à nouvel avenir, à des lendemains heureux, radieux. La manne avait nourri bien d’espoirs dans le pays et l’on a cru qu’au moins deux problèmes allaient trouver des solutions, soutenus par les ressources de l’or noir : l’école et la sécurité alimentaire, et peut-être la sécurité tout court. Mais voilà que dix ans après, le Niger vit comme s’il n’exploite pas du pétrole, vivant comme avant, sans rien, sans que rien de change dans la vie des Nigériens, dans la même galère. Au contraire, le pétrole tel qu’il est géré leur cause plus de problèmes qu’il n’en résolve, car mal géré, voilà curieusement que les socialistes – vraiment des socialistes ! – leur demandent de l’acheter plus cher que lorsque, sans débouchés avec la mer, le pays l’important de loin, souvent même du Venezuela. Aussi, pour avoir fait des choix peu raisonnés d’un point de vue économique et stratégique, ils ont d’une part compromis la production nationale, avec de nombreux secteurs qui sont impactés par les prix du carburant et depuis des semaines celui du gasoil qui ont une incidence sur les transports et donc sur tout ce qui est de la consommation et de la mobilité. Cette situation comme il fallait s’y attendre ne peut donner d’autres choix aux acteurs du secteur des transports que de reconsidérer leurs tarifs ; hausse qui ne peut qu’être répercutée sur les prix des produits de consommation courante. Il faut reconnaitre que cela ne peut que réduire drastiquement le pouvoir d’achat des Nigériens qu’une montée en flèche incontrôlée des prix sur les marchés complique et affecte la qualité de vie des Nigériens. Tout le contraire de ce qui se voit ailleurs où, lorsqu’on exploite des ressources de ce genre, l’on ne peut que voir la qualité de vie des populations changer, des investissements énormes consenties par l’Etat. N’est-ce pas qu’en rendant les prix des hydrocarbures et du gaz peu abordables pour les populations, l’on rendra moins compétitives les petites unités de production du pays, l’on ne peut encourager les cultures irriguées, et l’on ne peut aider à la protection de l’environnement quand le gaz devenu onéreux et peu disponibles par ses ruptures intempestives ne servira plus la consommation des ménages en énergie ; ménages qui sont appelés pourtant, progressivement, à abandonner l’usage du bois.
En vérité, le pétrole nigérien n’est que géré dans le flou total et depuis plus de dix ans, aucun bilan n’en est produit pour informer les Nigériens de sa gestion afin d’apprécier ce qu’il apporte à l’économie nationale et aux mutations sociétales. On sait seulement que par calcul, la gestion du pétrole a été confiée au départ à l’ami et « Grand frère », puis, presque pour en faire une affaire de famille, au Fils catapulté à ce « poste héréditaire » et juteux sans doute, et certainement pour plusieurs raisons que les Nigériens ne pouvaient pas ne pas soupçonner. On apprendra même de la part de nos gestionnaires socialistes qu’il faut que les Nigériens achètent plus cher leur pétrole que ne peut l’acheter l’extérieur qui vient s’en approvisionner chez nous. Une histoire de cordonnier mal chaussé… En français facile, cela veut dire que le pétrole nigérien doit plus profiter à l’extérieur qu’aux enfants du pays. Terrible socialisme ! Qui pouvait croire avec les gros discours d’une époque qu’on lui connaissait, que ce PNDS-là, pouvait avoir de telles idées qui trahissent ses options doctrinaires, ses combats et ses convictions d’une époque qu’il semble aujourd’hui renier ?
La gestion est d’autant patrimoniale que l’ont sait que depuis des années, les autorités nigériennes gèrent des relations difficiles avec leurs partenaires chinois, peu fiers de la gestion de leur partenaire la SONIDEP devenue une vache à lait pour le clan. Ne pouvant voir de traçabilité dans la gestion du pétrole, souvent ils se sont opposés à certaines pratiques non sans provoquer le courroux d’Issoufou qui pouvait même expulser un des responsables Chinois. Aujourd’hui encore, par le Fils, l’on peut voir revenir les mêmes tensions dans les relations entre les deux partenaires. Alors que fondamentalement, le problème qui se pose, est d’abord un problème de gestion à régler, et qu’il est le premier à régler, c’est sur une « nigérisation » que le nouveau ministre veut distraire les Nigériens, et faire oublier les problèmes cruciaux de gestion que l’on dénonce dans le secteur et pour lesquels le nouveau DG de la SONIDEP tenait à avoir plus de clarté. Mais il semble être contrarié dans cette démarche. Avant d’aller à cette option, il faut d’abord dire aux Nigériens comment leur pétrole est géré et surtout où vont les ressources du pétrole. Peut-on dire aux Nigériens ce qui s’est passé à la SONIDEP pendant les dix dernières années, sous la gouvernance d’Issoufou ? Les populations voudront le savoir avant toute autre chose et notamment par rapport aux recrutements partisans qui ont fait exploser le personnel avec des hommes et des femmes – issus du sérail – et qui, pour la plupart, ne répondent pas aux profils exigibles. C’est sans doute un premier aspect de l’audit que les Nigériens attendent des autorités du pays au lieu d’aller sur ces aspects qui ne visent qu’à s’attirer quelques sympathies de la part des Nigériens qui peuvent, par un patriotisme opportuniste manipulé, être sensible à ce discours stratégique de « nigérisation ». L’autre aspect de l’audit, forcément, est financier pour savoir comment les fonds générés par l’exploitation du pétrole sont gérés. Il semble d’ailleurs que la horde d’enfants gâtés envoyés là pour profiter de ce que ce sont les « Pères » qui sont aux commandes ne fait que jouer avec le pétrole, avec ces fantaisies de « tontine » de bons d’essence » dont on a souvent parlé dans le pays.
On apprenait par Africa Intelligence à travers cet article, « Le ministre du pétrole Abba poursuit son bras de fer avec les Chinois de CNPC » que le ministre nigérien du pétrole, fils de l’ancien président de la République, joue au grand héros national, en défendant une « nigérisation » qui, pour beaucoup d’observateurs, et nous l’avons dit plus haut, n’est pas pour le moment la préoccupation majeure qui se pose dans le secteur.
Ce qu’il y a d’urgent à élucider c’est la gestion qui en est faite ! Et on apprend par le même journal en ligne qu’ « Habituée à davantage de clémence durant l’ère Issoufou – [le Père] –, China National Petroleum Corporation [CNPC] est aujourd’hui malmenée par Mahamane Sani Mahamadou, dit “Abba”, le puissant ministre chargé des hydrocarbures. Ce dernier reste inflexible sur la question de la “nigérienisation” des postes dans le secteur ». Mais quel sens peut-on donner à cette option du ministre ? Pourquoi peutil être contre les choix du Père ?
Faut-il vraiment croire qu’il le ferait sous les injonctions du président de la République, Bazoum Mohamed ? Intrigant quand certains peuvent croire qu’il répond plus du Père que de l’Ami du Père…
Pour les analystes avertis, ce comportement de la part du ministre ne viserait d’une part qu’à séduire l’opinion nationale auprès duquel il voudrait paraitre comme celui-là qui aime le Niger et les Nigériens pour vouloir que les responsables du secteur soient prioritairement des Nigériens. Le Choix, dans le principe, n’est pas condamnable mais qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cela ? L’on sait que ce n’est pas l’efficacité qui est visé dans le secteur par cette « option patriotique », ni même la transparence et la rigueur dans la gestion du pétrole mais un moyen de caser une clientèle politique qui pourrait ne pas avoir les compétences requises pour assumer un certain nombre de responsabilités dans le secteur ; toutes choses pour lesquelles les Chinois ont de bonnes raisons de douter car il ne faut pas oublier que cela fait quand même plus de dix ans qu’ils travaillent avec leurs partenaires Nigériens et c’est suffisant pour savoir qui ils sont ! Combien de jeunes ayant fait de bonnes études dans le secteur du pétrole, et qui, parce qu’ils ne sont du bon côté, chôment ou font autre chose que ce pourquoi, souvent aux frais de l’Etat, ils avaient fait avec brio des études en pétrochimie ou autres ? Comme toujours, dans cette volonté camouflée, l’on ne chercherait que le moyen de caser d’autres, non pour une efficacité mais pour profiter comme d’autres et s’enrichir. Le clan reste toujours aux aguets pour prendre d’assaut tout ce qui sent le fric, l’odeur de l’or…noir.
Sur tout un autre plan, certains soupçonnent que ce qui est recherché dans une telle démarche serait de dégoûter les Chinois de ce partenariat afin qu’ils boudent le secteur et s’en aillent pour donner le prétexte aux autorités nigériennes de renégocier le secteur avec un nouveau partenaire qui pourrait peut-être la France contestée aujourd’hui dans tous les secteurs. L’on se demande d’ailleurs si le « Petit » le fait vraiment pour Bazoum Mohamed ou pour un autre agenda caché ? On ne tardera pas à le savoir.
L’auditorium de l’immeuble CNSS a servi de cadre, le vendredi 18 mars dernier, a une session d’échange entre la ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative Mme Daoura Hadizatou Kafougou et les principaux responsables de la gestion des ressources humaines des ministères et institutions de l’Etat. Ces échanges ont porté sur la problématique de la gestion efficace et rationnelle des ressources humaines de l’Etat. L’objectif est de formuler les attentes de chaque groupe envers l’autre, mais aussi de proposer des solutions innovantes et non-onéreuses à même de contribuer à booster le développement du pays.
A l’ouverture des échanges, la ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative a rappelé la législation en vigueur au Niger en matière de gestion des ressources humaines et a exhorté les principaux responsables à exercer leur travail «dans la limite des compétences délégués aux autorités administratives concernées sur certains actes d’administration et de gestion courante de la carrière des agents de la fonction publique». L’appropriation des textes de base par les directeurs et responsables de la gestion des ressources humaines de l’Etat, a-t-elle insisté, est indispensable dans l’amélioration de la qualité de la gestion technique de la fonction publique.
Pour Mme Daoura Hadizatou Kafougou, la faible connaissance et le faible niveau d’application des dispositions statutaires régissant la carrière des agents de la fonction publique, l’absence d’un texte déterminant les missions types des directeurs des ressources humaines des ministères et institutions et fixant les profils des directeurs, de même que le suivi peu régulier de la carrière des agents de l’État et l’indiscipline de certains agents, sont actuellement quelques-uns des défis qui entravent la gestion des ressources humaines de l’Etat. Elle a également cité, dans le même registre, le non-respect des heures légales de travail, le retard et l’absentéisme de certains agents, le manque d’engagement personnel et de rigueur dans le travail.
A la suite de la ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, les participants aux échanges ont, à l’unanimité, reconnu la nécessité de renouer avec les valeurs fondamentales de la fonction publique que sont le respect des textes, le respect de l’intérêt général et le sens du service public, la discipline à tout-égard, le goût du travail bien fait et de la rationalité. Les échanges ont permis d’aller en profondeur dans la compréhension des problèmes actuels que connaît le secteur et de définir le renforcement des capacités des responsables chargés de la gestion des ressources humaines de l’Etat, comme étant le pilier principal pour atteindre les objectifs voulus. Le renforcement des capacités des différents responsables passe par l’organisation de séances de formations périodiques et ciblées sur la gestion des ressources humaines de l’Etat.
La ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative a reconnu, avec ses techniciens, que la formation est incontournable mais à rejeter dans l’immédiat, toute idée de dépenser des sommes colossales pour former un ou deux responsables des ressources humaines à l’extérieur seulement. «Honnêtement je pense que, même ici au Niger, il y a des ressources humaines de qualité qui peuvent valablement vous former surplace», a fait savoir à la ministre Hadizatou Kafougou qui a demandé par ailleurs aux responsables des ressources humaines de l’Etat de privilégier la formation par leurs pairs au sein des ministères et des institutions publiques.
Présent à la rencontre, le Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat, M. Amadou Saley Oumarou, s’est réjoui de la création de ce cadre de dialogue avec les responsables de la gestion des ressources humaines de l’Etat, tout en assurant de la disponibilité ici même au Niger, de la documentation adéquate et de ressources humaines qualifiées pour conduire surplace les formations visant le renforcement des capacités des cadres. Il a énuméré les actions menées par le ministère de la Fonction publique, avec l'accompagnement du HCME, pour permettre de vulgariser les principaux textes relatifs à la gestion des ressources humaines de l'Etat au Niger. «En plus de la publication du manuel sur l’employé et sa carrière, la fonction publique a eu à faire l'accueil, il y a 10 ans de cela, des nouveaux fonctionnaires pour leur expliquer le processus qu'ils venaient d'intégrer. L'objectif était que chaque ministère ou institution de l'Etat puisse prendre le relais pour accueillir les nouveaux agents, leur expliquer tout ce qu'ils devraient apprendre pour mieux connaitre l'institution et être productifs», a rappelé M. Amadou Saley Oumarou.
Véritable pièce indéboulonnable du puzzle mis en place par le régent qui a régné de main de fer sur le Niger pendant 10 ans, Pierre Foumakoye Gado était perçu depuis le début comme une sorte de faire-valoir, un homme agissant par procuration au nom d’Issoufou Mahamadou. En s’assurant de placer à la tête de l’Etat un homme totalement dévoué et prêt à tout pour accéder à la magistrature suprême, Issoufou voulait sans doute continuer à garder la haute main sur le pétrole, la manne devenant, à l’orée de 2021, encore plus intéressante. De 20 000 barils par jour, le Niger, selon les prévisions d’exploitation, passerait en fin avril 2021, à 120 000 barils par jour. Une rente multipliée par 6 qui ouvre de nouvelles perspectives d’enrichissement pour ceux qui, depuis 10 ans, ont mis les ressources du pays sous coupe réglée. Issoufou Mahamadou, manifestement, n’entendait laisser à personne l’opportunité de…
Pas même à Bazoum Mohamed, son protégé et partenaire politique. Le tout premier gouvernement formé par celui-ci l’a confirmé. Au poste stratégique du Pétrole, c’est le fils d’Issoufou, Sani Issoufou dit Abba, qui se fait nommer.
Auréolé de nouveaux pouvoirs que n’avait pas Pierre Foumakoye Gado, le rejeton de l’ancien président aurait également à gérer les énergies renouvelables.
Un vaste éventail de pouvoirs qui permet à la famille Issoufou de garder la main sur les secteurs porteurs et générateurs de flux d’argent considérables.
Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus. Après, donc, la décennie passée au cours de laquelle les Nigériens se demandent ce que sont devenues les ressources tirées de l’exploitation pétrolière, c’est une nouvelle phase, tout autant opaque, qui va s’ouvrir. Pour la plupart, les Nigériens estiment d’ailleurs que Issoufou, en imposant son fils à ce poste, entend garder secrets les micmacs éventuels qui ont marqué la gestion du pétrole. Très tôt, le gouvernement Issoufou a contracté auprès d’Eximbank de Chine, un prêt de 1000 milliards de francs CFA. Un prêt de 1000 milliards révélé par Hama Amadou mais contesté dans son montant avec véhémence par le pouvoir avant que Brigi Rafini, le Premier ministre, ne reconnaisse officiellement, probablement sous la pression de la Chine, que ledit montant était bel et bien exact. On apprendra par la suite qu’en contractant ce prêt de 1000 milliards, Issoufou Mahamadou qui n’a jamais requis l’avis de l’Assemblée nationale, a hypothéqué des années de production pétrolière. Où sont passés ces 1000 milliards de francs CFA ? C’est l’opacité totale. L’utilisation de cette manne est des plus incertaines. Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus. Des immeubles de grand standing poussent aux quatre coins de Niamey, voire du Niger. La fête tournante du 18 décembre est devenue l’occasion et le créneau d’investir, à pas feutrés, dans l’immobilier.
Peut-être qu’après le père, avec les 1000 milliards d’Eximbank de Chine, le fils aussi contractera son prêt.
Celui qu’on appelle, à Niamey, Abba Issoufou, est le nouveau maître d’ouvrage désigné par le véritable maître d’oeuvre qu’est Issoufou Mahamadou. Un nouveau maître d’ouvrage qui va se charger de veiller sur les intérêts du petit cercle qui gère le pétrole nigérien. S’il est là pour garder la main familiale sur les petits secrets malodorants de ce portefeuille, Abba est là également pour permettre à la famille de garder sous son contrôle ce secteur dont la production connaîtra bientôt, si les échéances annoncées sont respectées, un bond prodigieux. Le pétrole nigérien est, donc, géré de père en fils. Peut-être qu’après le père, le fils aussi contractera son prêt. Les perspectives de passage de 20 000 barils par jour à 120 000 barils annoncées de longue date le lui permettent. L’hypothèse n’est pas exclue. Bazoum Mohamed, le tout nouveau régent, pourrait en avoir besoin. Ferré comme il l’est dans un gouvernement aux fondations issoufiennes, Bazoum Mohamed ne peut refuser ce qui lui sera présenté comme une aubaine à saisir.
En a-t-il d’ailleurs le choix ?
Ouhoumoudou Mahamadou au poste de Premier ministre, Abba au Pétrole Bazoum Mohamed dispose de peu de marges de manoeuvre pour s’émanciper de son mentor. Selon une source politique proche du pouvoir, « il n’en a ni la possibilité, ni la prétention, son pouvoir dépendant entièrement de celui qui l’a créé ».
Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie. En contrôlant le portefeuille du pétrole, désormais doté de 120 000 barils par jour et l’exportation rendue possible grâce au pipeline en cours de réalisation, la famille Issoufou détient toujours les clés du pouvoir, même après le départ du père.
L’argent, dit-on, est le nerf de la guerre. Le pétrole nigérien va en fournir abondamment à partir de ce mois d’avril 2021. Issoufou Mahamadou, qui tient à ne pas s’éloigner afin d’avoir un oeil sur tout, sera pour le pouvoir en place une sorte de pôle de décision informel mais déterminant. En conservant par personnes interposées (Abba et Ouhoumoudou) le contrôle de la Primature et du Pétrole, le surprenant récipiendaire du prix Mo Ibrahim, qui s’est établi non loin de la présidence de la République, toujours sous bonne protection de sa Garde présidentielle, crée une sorte de bicéphalisme à la tête de l’Etat. Il risque même de faire de l’ombre à Bazoum Mohamed qui a pleinement connaissance de ses limites objectives. Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie.
Hier, Pierre Foumakoye Gado, aujourd’hui Sani Issoufou, le pétrole est en train de devenir une tragédie pour le peuple nigérien.
Malgré les immenses ressources qu’il a pu générer, notamment les 1000 milliards d’Eximbank, l’école manque cruellement de classes, d’amphithéâtres et d’autres infrastructures et matériels, la santé est de plus en plus marchande, l’eau potable est plus que jamais hypothétique, l’armée manque d’armes, d’appareils et d’équipements adéquats, etc. Une tragédie qui va être accentuée, Bazoum ayant rassuré Issoufou et ses autres partenaires que ce sera la continuité.
Pierre Foumakoye Gado, l’homme-lige d’Issoufou Mahamadou a finalement quitté le poste qu’il occupait depuis le début de l’exploitation du pétrole nigérien, en 2011. Véritable pièce indéboulonnable du puzzle mis en place par le régent qui a régné de main de fer sur le Niger pendant 10ans, Pierre Foumakoye Gado était perçu depuis le début comme une sorte de faire-valoir, un homme agissant par procuration au nom d’Issoufou Mahamadou. En s’assurant de placer à la tête de l’Etat un homme totalement dévoué et prêt à tout pour accéder à la magistrature suprême, Issoufou voulait sans doute continuer à garder la haute main sur le pétrole, la manne devenant, à l’orée de 2021, encore plus intéressante. De 20 000 barils par jour, le Niger, selon les prévisions d’exploitation, passerait en fin avril 2021, à 120 000 barils par jour. Une rente multipliée par 6 qui ouvre de nouvelles perspectives d’enrichissement pour ceux qui, depuis 10 ans, ont mis les ressources du pays sous coupe réglée. Issoufou Mahamadou, manifestement, n’entendait laisser à personne l’opportunité de…
Pas même à Bazoum Mohamed, son protégé et partenaire politique. Le tout premier gouvernement formé par celui-ci l’a confirmé. Au poste stratégique du Pétrole, c’est le fils d’Issoufou, Sani Issoufou dit Abba, qui se fait nommer.
Auréolé de nouveaux pouvoirs que n’avait pas Pierre Foumakoye Gado, le rejeton de l’ancien président aurait également à gérer les énergies renouvelables.
Un vaste éventail de pouvoirs qui permet à la famille Issoufou de garder la main sur les secteurs porteurs et générateurs de flux d’argent considérables.
Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus.
Après, donc, la décennie passée au cours de laquelle les Nigériens se demandent ce que sont devenues les ressources tirées de l’exploitation pétrolière, c’est une nouvelle phase, tout autant opaque, qui va s’ouvrir. Pour la plupart, les Nigériens estiment d’ailleurs que Issoufou, en imposant son fils à ce poste, entend garder secrets les micmacs éventuels qui ont marqué la gestion du pétrole. Très tôt, le gouvernement Issoufou a contracté auprès d’Eximbank de Chine, un prêt de 1000 milliards de francs CFA. Un prêt de 1000 milliards révélé par Hama Amadou mais contesté dans son montant avec véhémence par le pouvoir avant que Brigi Rafini, le Premier ministre, ne reconnaisse officiellement, probablement sous la pression de la Chine, que ledit montant était bel et bien exact. On apprendra par la suite qu’en contractant ce prêt de 1000 milliards, Issoufou Mahamadou qui n’a jamais requis l’avis de l’Assemblée nationale, a hypothéqué des années de production pétrolière. Où sont passés ces 1000 milliards de francs CFA ? C’est l’opacité totale. L’utilisation de cette manne est des plus incertaines. Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus. Des immeubles de grand standing poussent aux quatre coins de Niamey, voire du Niger. La fête tournante du 18 décembre est devenue l’occasion et le créneau d’investir, à pas feutrés, dans l’immobilier.
Peut-être qu’après le père, avec les 1000 milliards d’Eximbank de Chine, le fils aussi contractera son prêt.
Celui qu’on appelle, à Niamey, Abba Issoufou, est le nouveau maître d’ouvrage désigné par le véritable maître d’oeuvre qu’est Issoufou Mahamadou. Un nouveau maître d’ouvrage qui va se charger de veiller sur les intérêts du petit cercle qui gère le pétrole nigérien. S’il est là pour garder la main familiale sur les petits secrets malodorants de ce portefeuille, Abba est là également pour permettre à la famille de garder sous son contrôle ce secteur dont la production connaîtra bientôt, si les échéances annoncées sont respectées, un bond prodigieux. Le pétrole nigérien est, donc, géré de père en fils. Peut-être qu’après le père, le fils aussi contractera son prêt. Les perspectives de passage de 20 000 barils par jour à 120 000 barils annoncées de longue date le lui permettent. L’hypothèse n’est pas exclue. Bazoum Mohamed, le tout nouveau régent, pourrait en avoir besoin.
Ferré comme il l’est dans un gouvernement aux fondations issoufiennes, Bazoum Mohamed ne peut refuser ce qui lui sera présenté comme une aubaine à saisir. En a-t-il d’ailleurs le choix ? O u h o u m o u d o u Mahamadou au poste de Premier ministre, Abba au Pétrole et aux énergies renouvelables, Alkache Alhada à l’Intérieur, Hassoumi Massoudou aux Affaires étrangères et à la Coopération, Bazoum Mohamed dispose de peu de marges de manoeuvre pour s’émanciper de son mentor. Selon une source politique proche du pouvoir, « il n’en a ni la possibilité, ni la prétention, son pouvoir dépendant entièrement de celui qui l’a créé ».
Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie.
En contrôlant le portefeuille du pétrole, désormais doté de 120 000 barils par jour et l’exportation rendue possible grâce au pipeline en cours de réalisation, la famille Issoufou détient toujours les clés du pouvoir, même après le départ du père. L’argent, dit-on, est le nerf de la guerre. Le pétrole nigérien va en fournir abondamment à partir de ce mois d’avril 2021. Issoufou Mahamadou, qui tient à ne pas s’éloigner afin d’avoir un oeil sur tout, sera pour le pouvoir en place une sorte de pôle de décision informel mais déterminant.
En conservant par personnes interposées (Abba et Ouhoumoudou) le contrôle de la Primature et du Pétrole, le surprenant récipiendaire du prix Mo Ibrahim, qui s’est établi non loin de la présidence de la République, toujours sous bonne protection de sa Garde présidentielle, crée une sorte de bicéphalisme à la tête de l’Etat. Il risque même de faire de l’ombre à Bazoum Mohamed qui a pleinement connaissance de ses limites objectives. Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie.
Hier, Pierre Foumakoye Gado, aujourd’hui Sani Issoufou, le pétrole est en train de devenir une tragédie pour le peuple nigérien.
Malgré les immenses ressources qu’il a pu générer, notamment les 1000 milliards d’Eximbank, l’école manque cruellement de classes, d’amphithéâtres et d’autres infrastructures et matériels, la santé est de plus en plus marchande, l’eau potable est plus que jamais hypothétique, l’armée manque d’armes, d’appareils et d’équipements adéquats, etc. Une tragédie qui va être accentuée, Bazoum ayant rassuré Issoufou et ses autres partenaires que ce sera la continuité.
Finalement, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est devenue une société qui multiplie les scandales financiers. Les scandales financiers se succèdent, chaque jour, les uns plus graves que les autres. Des scandales dans lesquels des milliards de FCFA sont pompés par des responsables véreux de la société. Après les trois (3) milliards détournés dans le cadre de la mise en place d’un schéma directeur informatique, avec la complicité d’une société burkinabé dénommée A2SYS, aujourd’hui, il est question d’une autre affaire rocambolesque de plus de six (6) milliards de FCFA. Les responsables de la CNSS auraient procédé à un dépôt à terme (DAT) de plus six milliards dans les caisses d’ASUSU S.A. Un placement jugé irrégulier, car, depuis le 3 mai 2018, ASUSU est en administration provisoire, donc géré de manière provisoire, en violation des règles du système bancaire. Etant dans une situation critique de gestion, la société ASUSU échappe aujourd’hui à certaines exigences de la commission bancaire de l’UEMOA. Malgré les réticences exprimées par des agents de la CNSS, surtout que le siège d’ASUSU aurait été hypothéqué, les responsables auraient passé outre pour faire le DAT. Avec la situation critique que traverse ASUSU, les responsables de la CNSS aurait fait une demande de dégel de plus d’un (1) milliard de FCFA. Et l’affaire aurait généré des bénéfices profitables à certains responsables de la CNSS. Des bénéfices qui auraient permis l’achat de deux véhicules au profit de l’ancien directeur général et la comptable de la Caisse. Lesquels véhicules seraient de marque HUNDAI achetés à la société automobile IMO. Il semble, également, que le dépôt à terme (DAT) aurait permis à un ancien responsable de la CNSS de s’offrir un appartement à Dubaï aux Emirats arabes unis. Ce grand scandale financier, parmi tant d’autres, aurait mis au rouge les livres comptables de la Caisse nationale de sécurité sociale. Au point où la Caisse peine aujourd’hui à relever certains défis cruciaux. Pour parer aux difficultés que rencontre la CNSS dans sa gestion financière, des voix s’élèvent pour réclamer le recouvrement des sommes détournées et la mise en vente des bâtiments et autres immobiliers acquis sans l’autorisation du Conseil d’administration. Elles (les voix) en appellent au Président de la République d’avoir une hauteur de vue et de se départir de certaines considérations politiques et subjectives pour sauver la CNSS. Surtout que cette affaire de dépôt à terme (DAT) fait observer une jurisprudence au Niger. Hier seulement la justice a fait arrêter un ministre en fonction pour avoir fait un DAT lorsqu’il était Directeur général d’une société de la place. On est en droit donc, avec affaire de la CNSS, de se demander si les nigériens sont soumis aux mêmes lois. Pourrait- on déduire que la justice nigérienne est une justice changeante et à plusieurs variables ? A suivre !
Plus de dix jours après sa prestation de serment, le président de la République Mohamed Bazoum n’arrive toujours pas à administrer la preuve aux Nigériens qu’ils ont un nouveau Président à la tête de leur pays. L’homme semble agir sous l’ombre de son prédécesseur Issoufou Mahamadou, aussi bien dans ses discours que dans les actes qu’il pose. La semaine dernière, dans sa toute première participation à une conférence de haut niveau portant sur les questions des changements climatiques et de la Covid-19, Mohamed Bazoum a consacré une bonne partie de son discours à faire les éloges de Issoufou Mahamadou. C’est surtout à travers la composition du nouveau gouvernement que les Nigériens ont senti une véritable mainmise de l’ancien président de la République dans la gestion du pouvoir. Bien des personnalités réputées proches de l’ancien président de la République ont été nommées dans le premier gouvernement de Mohamed Bazoum et à des postes stratégiques. Il est vrai qu’Issoufou Mahamadou a pesé de tout son poids pour faire de Mohamed Bazoum son successeur. Aucun observateur ne peut contester cela, encore moins Mohamed Bazoum lui-même qui n’est pas prêt d’oublier tous les obstacles qu’il a affrontés avant de s’asseoir sur le fauteuil présidentiel. Mais pour autant, est-ce que le nouveau président peut continuer à laisser son prédécesseur influencer sa gestion du pouvoir, au risque de ne pas pouvoir mettre en oeuvre le programme dont il se dit porteur ? Bien d’analystes croient dur comme fer que tôt ou tard Mohamed Bazoum finira par s’émanciper de son ancien mentor. Le pouvoir ayant ses propres réalités, il se trouvera devant une situation où il ne pourra plus appliquer à la lettre les conseils ou consignes de son prédécesseur. C’est peut-être même des conseillers qui lui chuchoteront à l’oreille que c’est désormais lui le président de la République et qu’il n’a pas à consulter quelqu’un pour prendre ses décisions. Les exemples sont nombreux en Afrique où des présidents de la République que leurs prédécesseurs ont aidé à arriver au pouvoir, sans l’espoir de surveiller leur gestion, ont fini par acquérir leur indépendance avec le temps et sous la pression de certains de leurs conseillers. Il y a même des pays où les anciens présidents ont été surpris de constater que ceuxlà qu’ils ont aidés à accéder au pouvoir ont écarté leurs proches de la gestion du pouvoir et ont même engagé des poursuites judiciaires contre eux par rapport à des affaires de mauvaise gestion. Au Niger même on connaît l’histoire de cet ancien premier ministre, dont le prédécesseur disait être le tuteur politique et l’artisan de la nomination au poste de premier ministre, qui a fini par se retourner contre lui, y compris en lui arrachant la présidence de leur parti. Il est possible que pour le cas de Mohamed Bazoum et de son prédécesseur la lune de miel dure longtemps, le temps pour le nouveau président de mieux s’installer sur le fauteuil et de maîtriser la contestation dont fait l’objet son élection de la part de l’opposition. Mais il finira par réclamer la plénitude de l’exercice de son pouvoir un jour.
A l’occasion de la session extraordinaire du Secrétariat général du Parti des Peuples Africains- Côte d’Ivoire, en abrégé (PPA-CI), tenue ce lundi 17 octobre 2022 au Palais de la Culture d’Abidjan- Treichville, l’ancien président Laurent Gbagbo a dispensé une belle leçon de démocratie très riche en enseignements qui doit normalement faire méditer de nombreux chefs d’Etat subsahariens. En l’occurrence tous ceux d’entre eux qui ne supportent pas la contradiction, la critique de leur mode de gestion du pouvoir et qui pensent que la solution consiste à envoyer les opposants et les acteurs de la société civiles en prison pour avoir la paix et régner tranquillement. La solution, c’est d’étouffer systématiquement toute voix dissidente dans le pays. ‘’La prison n’est pas une réponse politique à un problème politique posé’’, a déclaré Gbagbo. L’ancien président ivoirien qui a été débarqué du pouvoir par la force avec le concours de la France au profit de son homme lige Alassane Dramane Ouattara. Pour avoir été livré immédiatement à la Cour pénale internationale (CPI) et embastillé pendant près d’une dizaine d’années là-bas avant d’être acquitté à l’issue de son procès, Gbagbo sait de quoi il parle, sait mieux que quiconque les profondes meurtrissures que provoque l’injustice sur la personne qui l’a subie et audelà, au sein d’une société humaine. Gbagbo a parfaitement raison, la prison n’est pas la réponse à la contradiction ; elle contribue plutôt à l’exacerber dans une démocratie. En fin orateur politique, l’ancien président ivoirien n’a manqué de faire des allusions se rapportant à des régimes dits démocratiques de la sous-région ouest africaine et d’ailleurs qui excellent dans le refus catégorie de la contradiction et briment leurs opposants pour cela. S’il n’a pas explicitement indexé notre pays parmi les exemples qu’il a cités, se limitant uniquement aux cas du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée Conakry où le refus de la contradiction a finalement débouché sur l’intrusion de l’armée dans l’arène politique, il n’en demeure pas moins vrai cet état d’esprit prévaut aussi chez nous depuis l’avènement du PNDS au pouvoir en 2011. Tout le temps qu’ils étaient dans l’opposition, les camarades roses avaient dissimulé leur vrai visage hideux aux Nigériens pour leur refléter celui de démocrates profondément imbus des règles et principes du système politique. Ils défendaient bec et ongles en tout temps et en tout lieu le respect des libertés collectives et individuelles, le débat d’idées contradictoire, abhorraient l’injustice sous toutes ses formes et d’où qu’elle provienne, prônaient la lutte contre les détournements publics, la corruption et l’impunité, etc. Bref, ils se faisaient passer pour les chantres de la bonne gouvernance démocratique. Depuis 2011 qu’ils ont finalement pu accéder au pouvoir à la faveur d’une transition militaire qui leur a déroulé le tapis rouge du palais. Ils ont fait de toutes ces pratiques néfastes qu’ils dénonçaient, des valeurs, leur principale boussole de gestion de l’Etat. Plus grave encore en pire et à visage découvert. Jamais notre pays n’a connu, de son indépendance à ce jour un régime aussi sadique et imperturbable dans une entreprise de démantèlement systématique des fondements même de l’édifice démocratique et la prédation des deniers publics.
Le projet de société dévastateur du PNDS
Les Tarayyistes se sont farouchement battus, usant de tous les moyens illégaux pour accéder au pouvoir qu’ils comptent conserver pendant longtemps à tout prix. Une ambition dont ils ne s’en cachent pas d’ailleurs puisqu’ils le martèlent à chaque fois que l’occasion se présente eux. La stratégie qu’ils ont entrepris de déployer pour y parvenir est connue de tous les Nigériens sincères qui assistent impuissants à sa mise en oeuvre. Comment pourrait-il en être autrement quand ils se cachent derrière l’institution judiciaire qui leur sert de bouclier pour conduire tranquillement tranquillement leur opération de mise à sac de l’édifice démocratique. Ça a d’abord commencé par le concasse des partis d’opposition à travers des manoeuvres de récupération de leurs appareils de direction, le président Mamane Ousmane en sait mieux que quiconque quelque chose dans l’affaire pour avoir été la première victime de l’opération avec le CDS Rahama. D’autres formations politiques et non des moindres comme le Moden Fa Lumana, le MNSD Nassara, ont suivi mais la tentative n’a pas prospéré avec ces derniers même s’ils ont été fortement ébranlés à l’issue de l’épreuve. Les Tarayyistes, dans leur ambition morbide d’être le seul coq qui chante dans la basse-cour, n’ont même pas épargné leurs alliés qui tentent de lever la tête. Comme si cela ne suffisait, ils ont parallèlement engagé une cabale acharnée contre les cadres des partis d’opposition et particulièrement ceux de Lumana qui refusent de courber l’échine, de se taire et les laisser faire à leur guise. Pas eux seulement d’ailleurs, puisque cette cabale a aussi fait des ravages au sein de l’armée et de la société civile. Sur la base souvent de faux dossiers montés spécialement contre eux, ils sont nombreux les cadres et simples militants de l’opposition ainsi que les leaders de la société civile et les officiers supérieurs, subalternes et hommes de rangs des FDS à séjourner en prison au cours de la décennie de règne Issoufou Mahamadou. Grâce notamment à une mise à contribution très active de l’appareil judiciaire dont l’indépendance vis-à-vis des autres pouvoirs constitutionnels est soumise à rude épreuve par le régime des renaissants.
L’Assemblée nationale est transformée en une simple caisse de résonnance ; c’est la loi de l’arithmétique qui y prévaut dans le cadre de l’adoption des projets de lois. L’opposition politique n’est plus que l’ombre d’elle-même, ses leaders anesthésiés par la crainte d’aller en prison en élevant la voix ou en initiant des manifs pacifiques de rue pour dénoncer la malgouvernance des camarades. La frange de la société civile encore un peu éveillée, qui tente de briser le silence, est entravée dans ses initiatives. Et c’est hélas dans ce contexte qu’on nous parle de mise en place d’institutions démocratiques fortes et solides pour mettre à l’abri notre processus de toute tentative de remise en cause. Quand aucune des institutions républicaines n’est en mesure de dire non à l’Exécutif, peut-on parler d’institutions fortes dans une démocratie ? Assurément non ! La seule en mesure de le faire, c’est le Comité exécutif national (CEN) du PNDS, une association privée, qui est capable de contrarier le président Bazoum par rapport à son noble ambition d’assainissement de la gestion de l’Etat. Pour sûr, ce dernier est aujourd’hui sérieusement entravé par ses camarades dans sa volonté de lutter contre la corruption et l’impunité, le détournement des deniers publics et même la dépolitisation de l’administration et le recours à la compétence pour redresser la barque navire qui tangue. Et qui risque de sombrer si l’on n’y prend garde. Toute paralysie qui dure risque d’entrainer la mort inéluctable de la victime. La situation du Niger aujourd’hui n’est pas très loin de cet état au regard de la stagnation totale de la machine dans laquelle les camarades ont installé le pays.
L’insécurité et les affaires lucratives qui ont entouré cette nébuleuse ont sans doute coûté plus cher à l’État que ne le savent les Nigériens. Sur la base de nouvelles informations financières sur la question, c’est une véritable hécatombe. Les montants mis en cause dans le scandale financier qui a secoué le ministère de la Défense nationale et choqué l’opinion nationale nigérienne sont probablement loin du gouffre financier occasionné par la gestion de la sécurité. Un vrai tonneau des Danaïdes ! Une aubaine surtout pour ceux qui, sans état d’âme, ont vu en cette situation dramatique une occasion inespérée de s’enrichir. La gestion lucrative de l’insécurité, dénoncée tambours battants par les Nigériens, est un dossier qui risque de scandaliser encore plus les Nigériens le jour où le voile qui l’entoure sera complètement soulevé. Selon des documents confidentiels dont le Courrier a obtenu copies, le flux d’argent pomau Trésor national pour la sécurité dépasse tout entendement. Sortis au rythme d’une semaine, voire selon une périodicité de quatre jours, les montants varient de 300 millions, le plus faible, à un milliard de francs CFA. Sur une période de 24 jours examinée, les montants sortis atteignent la somme de 4 141 484 096 FCFA, soit une moyenne de 690 247 349 FCFA tous les quatre jours ou de 172 561 837 FCFA par jour. Des montants qui frisent la démence dans un pays où, pratiquement chaque jour, des soldats meurent par faute de matériels matériels de guerre adéquats et que des personnes civiles sont massacrées, terrorisées, chassées de leurs villages, sur fond d’actes pyromanes visant leurs greniers.
Malgré les milliards inscrits au budget national au titre du ministère de la Défense nationale, l’armée nigérienne manque cruellement d’armements indiqués pour faire face aux attaques armées récurrentes.
Si 4 141 484 096 FCFA sont sortis en l’espace de moins d’un mois en 2015, on ne peut que s’interroger sur les montants qui ont été sortis au titre de la sécurité entre 2017 et 2019, les années de braise. Années de braise, mais également d’affaires lucratives. C’est la période des détournements massifs au ministère de la Défense nationale. Ministre de la Défense au cours de cette période, Kalla Moutari, a été sévèrement épinglé par un article du journal Le Républicain, pourtant très proche du Pnds Tarayya. Kalla était notamment accusé de passer le plus clair de son temps à recevoir des commerçants et à privilégier une distribution de marchés d’acquisition de véhicules 4X4 propices à de fortes commissions que de s’atteler à l’essentiel.
Les faits, clairement établis par le rapport d’audit du ministère de la Défense sur la période 2017- 2019 ont révélé la face la plus hideuse de ce scandale. Malgré les milliards inscrits au budget national au titre du ministère de la Défense nationale, l’armée nigérienne manque cruellement d’armements indiqués pour faire face aux attaques armées récurrentes. Non seulement, elle ne disposait pas d’appareils de surveillance appropriés, d’hélicoptères et d’avions de combat en nombre conséquent, mais ceux qui existent étaient soit en panne, soit cloués au sol pour des raisons sur lesquelles le gouvernement ne s’est jamais expliqué. Ce sont des appareils acquis sous Mamadou Tanja et qui servent plus le décor. Pas plus. Pire, on a fourni aux Forces armées nationales (Fan) des armes et des munitions défectueuses. Les conséquences sur la propagation de l’insécurité sont incalculables. À croire que l’on a sciemment crée les conditions d’une dégradation de la situation.
Le rapport d’audit n’a révélé, selon ces sources crédibles, que la face immergée de l’Iceberg
Selon des personnes ressources au fait de l’hémorragie financière provoquée avec l’alibi de l’insécurité qui a servi plus à enrichir des individus qu’à équiper les Forces armées nationales, les dégâts sont beaucoup plus énormes que ceux qui ont été mis en exergue jusqu’ici. Le rapport d’audit n’a révélé, selon ces sources crédibles, que la face immergée de l’Iceberg. Par delà les centaines de morts, les pertes matérielles et l’hécatombe sur l’économie locale, on s’interroge particulièrement sur l’étendue des fonds publics et/ou aides financières détournés. Seule certitude, c’est que les autorités nigériennes ont toujours évoqué 10%, 15% et 20% du budget total de l’État affecté à la question sécuritaire. Or, si l’on s’en tient à la moyenne de ces taux avancés par les voix les plus officielles, soit 15%, ce n’est pas moins de 120 milliards de francs CFA qui ont été annuellement consacrés à la sécurité.
120 milliards de francs CFA par an à la sécurité ! Pourtant, de 2014 à 2019, les Nigériens ne se souviennent pas avoir vu un seul hélicoptère, avion de combat, drones de surveillance ou armés qui aient été acquis par les Forces armées nationales qui ont continué à enregistrer les morts, le plus souvent dans des embuscades par faute de moyens de surveillance et de couverture aériennes. En attendant que les commandes que le Président Bazoum a annoncées — des commandes qui couvrent drones, avions et hélicoptères de combat entre autres — arrivent, le Niger vit des heures sombres et les Nigériens, civils et militaires, meurent sous les balles ennemies.
Comme vous le savez, le Niger est confronté, ces derniers jours, à de grandes difficultés sur le plan énergétique, aussi bien en matière d’électricité que d’hydrocarbures, principalement le composant gasoil. En témoignent les longues files d’attente dans les quelques rares stations-services de la capitale et les interruptions intempestives de la fourniture en énergie électrique en cette période exceptionnelle de forte canicule où le mercure tutoie des sommets records, y compris dans le monde. Les causes de cette crise énergétique sont multiples et variées et sont la résultante d’une chaotique politique énergétique menée dans le pays, ces dernières années, difficiles à traiter dans le cadre étroit d’un article de presse. Ici, ce qui nous intéressera, c’est justement la façon désastreuse avec laquelle la question pétrolière a été traitée par le régime décadent de la renaissance d’Issoufou Mahamadou, durant une décennie et qui aura été un échec retentissant sur toute la ligne, en dépit d’énormes sommes investies dans le domaine pour rien, sauf à être capturées par la grosse mafia rose nichée dans toutes les sphères de l’Etat. L’actuel régime, celui de Mohamed Bazoum, n’est que l’exécuteur testamentaire des dernières volontés du ‘’grand baron rose’’, j’ai nommé Issoufou Mahamadou, dont le nom n’est jamais étranger à tout ce qui se passe aujourd’hui au Niger. Mais, pour mieux cerner les tenants et aboutissants de ce chaos énergétique actuel, il serait judicieux de faire un flash-back dans le passé pour découvrir toute la trame de la tragédie nationale en matière énergétique.
Le pétrole de la mafia rose : Entre clientélisme politique et pratiques mafieuses !
A lui seul, le pétrole nigérien, sous l’ère du régime de la renaissance, pourrait constituer le scandale du siècle au Niger, loin devant le fameux ‘’uranium gate’’d’un montant de plus de 200 milliards perpétré en entre 2011 et 2012, qui avait, à l’époque, provoqué un profond émoi au sein de l’opinion publique nationale et internationale. Jamais, la lumière ne sera faite sur ce gros scandale, noyé dans le principe général de l’impunité érigé en règle d’or de gouvernance par Issoufou Mahamadou et sa bande. Mais, ce scandale paraît bien minuscule au regard de celui qui aura émaillé la gestion de la production pétrolière pendant plus d’une décennie, dont l’impact sur le développement économique et social du pays demeure extrêmement risible pour ne pas dire nul. Pour mener cette entreprise mafieuse autour de la gestion de la question pétrolière, un ministère spécial avait été créé, dénommé Ministère du pétrole, suite à l’éclatement du Ministère des mines et de l’énergie, comme si le pétrole n’était pas une source d’énergie ! En réalité, l’idée n’était pas si mauvaise dans l’esprit de la mafia rose, car elle permettait à celle-ci de faire mains basses sur cette manne pétrolière en concédant le Ministère des mines et de l’énergie à quelques alliés politiques, dont notamment le Lumana/FA, entre 2011 et 2013, puis à l’ANDP/Zaman Lahiya par la suite. Et à la création, qui à la tête de ce ministère, si ce n’est un fidèle parmi les fidèles, Foumakoye Gado, et qui aujourd’hui l’occupe, si ce n’est encore le ‘’fiston de papa’’, Mahamane Sani Issoufou ? Vous comprendrez aisément que le Ministère du pétrole ne soit pas alors n’importe quel ministère, puisque c’est la chasse gardée de qui vous savez, suivez mon regard ! Ainsi, durant dix ans, ce fut l’opacité totale qui avait régné sur la gestion de l’or noir nigérien, entre le CNPC, producteur du brut, la SORAZ, pour le raffinage et la SONIDEP,pour la commercialisation. Pourtant, lorsqu’ils étaient à l’opposition, les Roses du Tarayya ne cessaient de railler le régime de Mamadou Tandja pour ce projet pétrolifère auquel ils ne croyaient guère et dont ils disaient, méchamment, qu’il ne déboucherait que sur de l’eau… Mais, cela n’avait point gêné Issoufou Mahamadou d’inaugurer, en grandes pompes, la raffinerie SORAZ, en 2011, qu’il estimait d’ailleurs surévaluée par les Chinois lors de la conclusion de la convention de partenariat entre l’Etat du Niger et l’empire du milieu. Toutefois, une fois au pouvoir, il avait vite abandonné cette considération pour se mettre dans le jeu chinois, après un voyage au pays de Mao, avec à la clé une baisse du taux concessionnel initial et un rééchelonnement des différés de payement. Pendant toute cette période, personne, en dehors des Chinois et de la mafia, ne pouvait savoir avec exactitude les quantités réelles de barils de pétrole produites au Niger, car les 20.000 barils officiellement annoncés pour le raffinage étaient simplement du pipo, et quant au brut, il était plus que le secret du sexe des anges. Durant tout le premier quinquennat d’Issoufou Mahamadou, la SONIDEP, dirigée à l’époque par Ousmane Idi Ango, aujourd’hui banni du parti rose, avait l’exclusivité de l’export du pétrole raffiné, et par conséquent, cela générait d’importantes ressources financières, en principe, pour l’Etat du Niger. Cependant, les arriérés de paiement à la SORAZ ne faisaient que s’accumuler au détriment de la société chinoise qui réclamait de plus en plus le respect scrupuleux par la SONIDEP des délais contractuels de paiement. Et devant l’incurie de la SONIDEP face au non-respect de ces échéances contractuelles, la SORAZ avait fini par exiger et obtenir 50% de l’export. Et même là, la situation ne s’était guère améliorée, dans la mesure où la mauvaise gestion de la SONIDEP allait de mal en pis. Et quant aux Chinois, s’apercevant sans doute du manque de sérieux de la part des autorités nigériennes, ils se mirent, à leur tour, à faire ce qu’ils voulaient, à octroyer aux employés chinois un traitement salarial disproportionné et autres privilèges, face à une main d’oeuvre locale réduite à l’état de prolétariat digne d’un roman d‘Emile Zola, sans aucun plan de carrière et en violation flagrante du Code de travail. Tenez, même en cas de grève du personnel nigérien, la production ne peut pas s’en ressentir, puisque l’essentiel du travail de raffinage est effectué par les techniciens chinois, et de surcroît, tous les appareils de production ont des notices rédigées uniquement en chinois, pas un seul mot en anglais, a fortiori en français ! C’est très certainement ce explique, aujourd’hui, la position dominante chinoise à la SORAZ, grandement favorisée par la complicité rose tissée par Issoufou Mahamadou et sa bande. Vous l’aurez sans doute remarqué, toute une mafia s’est constituée autour de cette exploitation pétrolière qui a vu des stations-services appartenant à des proches du régime pousser, à tout bout du pays, comme des champignons, en violation flagrante des règles et énormes de sécurité exigées en la matière. Aujourd’hui, face à la pénurie de gasoil, seules les stations-services appartenant aux proches du régime disposent encore dans leurs cuves du précieux liquide, ce qui y provoque de grosses bousculades de la part d’une clientèle désemparée.
Bazoum impuissant à rectifier le tir ?
Face à la crise du gasoil, dont les répercussions sont incalculables en termes économiques et sécuritaires (les gros porteurs de marchandises, les autobus de transport-voyageur et autres engins de terrain, ainsi que la plupart des véhicules des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) carburant au gasoil), le Gouvernement du Niger, via le Ministre du pétrole, a tenté, dans la plus grande précipitation, de trouver des boucs émissaires en la personne de deux cadres chinois de la SORAZ, respectivement le Directeur-adjoint de la production et le responsable de vente de cette société, sommés de quitter le territoire en quarante-huit heures ! Que l’on ne laisse guère abuser par cette mesurette, certes courageuse dans la forme, mais insignifiante dans le fond, qui n’était pas de l’initiative du Ministre du pétrole lui-même, mais provenant très certainement du président Bazoum en personne ! En réalité, le mal semble plus profond que ne le laisse apparaître la décision d’expulser ces deux pauvres responsables chinois, et quid de la Direction Générale de la SORAZ elle-même, de la SONIDEP chargée de la distribution des produits pétroliers, du Ministère du pétrole dans ce désastre national ou de tout ce puissant lobby national gravitant autour du pétrole ? Pourquoi ne pas demander un audit général sur les dix années passées autour de l’exploitation pétrolière afin de voir l’étendue des dégâts perpétrés par Issoufou Mahamadou et sa bande ? Le fait d’insister pour placer son fiston à la tête de ce ministère ne présumerait-il pas, en fin de compte, de l’intention de la part d’Issoufou Mahamadou de cacher quelque chose d’horrible qui se serait passé dans ce département ministériel, pendant une décennie entière ?Voilà, en fait, le gros défi que devrait relever le président Bazoum, si réellement, il était fermement décidé à trouver une solution juste et durable à la gestion du pétrole nigérien, et non se contenter juste de ces actions d’éclat qui apparaissent, au demeurant, comme de simples coups d’épée dans l’eau !
Des milliers de nos patriotes se sont rassemblés en ce samedi du 2 septembre 2023, avec une ferveur inébranlable, devant la majestueuse base aérienne de Niamey,(Rond-point Escadrille). Leur cri puissant résonnait dans les cieux, unissant leurs voix pour une cause sacrée : l'exigence catégorique du départ des forces françaises, ces 1500 soldats étrangers qui occupent notre sol sacré du Niger.
À l'aube de cette journée historique, de braves manifestants, animés par un amour profond pour la patrie, ont rejoint des compatriotes qui avaient vaillamment passé la nuit du vendredi 1er septembre devant les portes de la base militaire française de Niamey. Ils ont répondu à l'appel vibrant du mouvement M62, qui avait proclamé un sit-in de trois jours, une démonstration d'unité nationale sans précédent.
Les pancartes brandies fièrement par ces défenseurs intrépides de notre terre natale, hommes et femmes de tous âges, étaient ornées de messages vibrants, tels que "Le Niger appartient aux Nigériens", "Vive le Niger, Abas la France", ou encore "La France Dégage". Ces mots étaient porteurs de la flamme ardente de la patrie, accompagnés par les sons des vuvuzelas et autres instruments de notre culture ancestrale.
Dans l'après-midi, d'autres patriotes venus de tous les coins de Niamey ont rejoint la marée humaine déjà sur place. Les artères principales de la ville, tels que l'axe allant du Rond-point de l'aéroport jusqu'au Rond-point de la 6ème, ainsi que celui du Rond-point Escadrille jusqu'au Rond-point de la police secours, furent bloqués pendant de nombreuses heures, témoignant de la détermination sans faille de ces nos valeureux compatriotes. Il convient de rappeler que les nouvelles autorités du Niger ont, avec une bravoure sans pareille, dénoncé, le 3 août dernier, les accords de défense qui liaient le Niger à la France. Cette déclaration historique a marqué un tournant dans l'histoire de notre pays, où l'indépendance et la souveraineté nationale sont désormais célébrées avec une fierté inégalée.
En ce jour mémorable, le peuple nigérien tout entier se dresse d'un même élan, le cœur battant d'un amour indomptable pour notre terre, clamant d'une seule voix : "Le Niger est nôtre, pour toujours et à jamais !" Vive le Niger ! Nigerdiaspora
La région de Zinder vient d'être frappée par une triste nouvelle à savoir la mort de Elh Mai Kosso Mai Moussa. Il est décédé dans la nuit du vendredi 5 au jeudi 6 avril 2017 aux environs de 22h. Il est mort subitement. Car selon Ari Bako Mai Moussa (un des membres de sa famille) il revenait d'une mission de sensibilisation des populations de son canton sur la paix, la sécurité et le développement lorsque la mort l'a surpris.
Elh Mai Kosso Mai Moussa est mort à l'âge de 70 ans. Il a régné pendant 20ans. Il laisse derrière lui deux femmes 17 enfants et une population inconsolable. La mise en terre de son corps a eu lieu dans son palais ce jeudi 6avril à 11h. C'était en présence du gouverneur de la région de Zinder Issa Moussa à la tête d'une forte délégation, du préfet de Gouré Sani Nassarou ainsi que de nombreuses personnes venues des quatre coins du département de Gouré. De son vivant El Mai Kosso Mai Moussa jouissait de l'estime de tous. Que son âme repose en paix, Amen.
D’ou tient Foumakoye Gado cette fortune avec laquelle, partout, depuis quelques temps, il exhibe tant d’argent alors que l’on connait l’homme, avant avril 2011 où, Oh, Dieu, il pouvait être l’un des plus humbles de la terre, n’ayant rien à montrer à la terre qui ferait de lui le « bourgeois » qui donne ces airs arrogants et vantards. Qu’at- il fait, sinon que d’être ministre comme beaucoup d’autres, pour avoir tant d’argent ?
Foumakoye ne serait-il pas un cas suspect d’enrichissement illicite ?
Qu’est ce que l’enrichissement illicite ?
L’enrichissement illicite est l’augmentation substantielle du patrimoine d’un agent public que celui- ci ne peut pas raisonnablement justifier par rapport à ses revenus légitimes. Du reste, l’enrichissement illicite est l’acquisition d’une fortune inexpliquée. Il est une infraction à caractère économique qui est punie par la loi au Niger. La loi nigérienne dit que tout fonctionnaire de l’Etat, qui n’a pas hérité d’une richesse, ou contracté une dette auprès d’une banque et ou bénéficie d’un legs ou d’un don et qui vit au dessus de ses moyens, sans qu’il ne puisse justifier cela, lorsqu’il est reconnu coupable et que les preuves sont là. Autant dire que, dans le contexte des mécanismes de recouvrement d’avoirs, les lois sur l’enrichissement illicite se singularisent particulièrement, dans la mesure où elles n’assujettissent pas le prononcé d’une sanction judiciaire à la présentation préalable de preuves sur une activité criminelle sous-jacente ou distincte. Les tribunaux doivent simplement avoir l’assurance que l’enrichissement illicite a bel et bien eu lieu.
En l’espèce Foumakoye Gado ne serait- il pas coupable d’enrichissement illicite ?
Après des années de traversée de désert, l’homme serait subitement devenu richesse avec l’arrivée de son parti au pouvoir et sa nomination au gouvernement en 2011. En tout cas, il aurait su se faire construire, selon certaines sources, une richesse dynastique. Preuve de sa richesse, les réseaux sociaux et les médias avaient relayé l’achat par Foumakoye de trois (3) véhicules, grosses cylindrées, en raison de 98 millions de FCFA par véhicule à partir de Dubaï. Dans la meme période, il aurait, également, payé des véhicules à toutes les fédérations régionales de son parti. Foumakoye serait aussi un grand propriétaire terrien avec des hectares de terre et des jardins à Toulwaré (route Torodi) et à Dosso. Les immeubles, on n’en parle pas. Ils poussent comme des champignons à Dosso et à Niamey.
On apprend même qu’à Dosso, l’homme serait en train de se faire construire un bâtiment de la démesure à coté d’une pharmacie qu’il ne saurait justifier par ses revenus légaux. Il faut que la Justice, investigue sur ces fortunes qui existent aussi en termes d’immeubles qu’on voit ici et là qu’aucun politicien normal, aucun commis de l’Etat, même faisant de la politique, ne peut justifier par son salaire et ses avantages.
En tout cas, l’homme serait riche et on sait de quoi il aurait usé pour récupérer le parti au nom de l’ami sans doute qui a toute sa confiance. On voit surtout ce qu’il dépense dans sa région natale, et notamment dans la zone de Dogondoutchi où, malaimé certainement, il n’a aucun ancrage, et pour cela il n’a aucune chance de trouver sa place dans l’électorat sans avoir cet appât. Et l’on se demande depuis des années si le pétrole profite plus à des individus, pour ne pas dire à des familles, au moins deux, pour que certains, sortis de nulle part, extériorisent tant de signes d’opulence ? Le nouveau président du PNDS, ainsi que se le demandait une lanceuse d’alerte, a-t-il une usine de production de riz, des rizières aussi, pour profiter du Ramadan et faire étalage d’une telle générosité qui n’a aucune portée religieuse si ce n’est de penser s’en servir à détourner le parti d’un autre – suivez mon regard – pour qu’il ne lui profite pas à gouverner mieux et de travailler ainsi à la mise en oeuvre d’un agenda que tout le monde savait que le clan Issoufou caressait depuis qu’il se rendait compte qu’il perdait le pouvoir et qu’il lui fallait trouver les moyens de le reconquérir.
La mauvaise gestion du pays et du pétrole nigérien dont semble s’accaparer un clan, sinon une famille pour ne pas dire deux, est aujourd’hui une réalité que tous les Nigériens dénoncent. Ce pays ne peut plus être géré comme le bien d’un clan. Sinon comment comprendre qu’après l’ami du père, le Niger ou le PNDS ne puisse avoir personne d’autre pour gérer le pétrole que le Fils ? Quelle gestion les deux amis, dont la complicité est forte, veulent-ils imposer au Niger et aux Nigériens, pour que les biens du pays profitent à eux seuls et à leurs clans ?
L’argent facile…
Usant de détournements des deniers publics sans pareil depuis soixante ans d’indépendance, un certain entourage de l’ancien président s’est vachement enrichi aux moyens de surfacturations, de pots de vin – les prestataires de l’Etat en savent quelque chose – plaçant aussi à des postes stratégiques des hommes et des femmes du sérail qui ont tous à justifier aujourd’hui leurs fortunes et leurs patrimoines immobiliers immenses. Ces immeubles qui appartiennent à des hommes et à des femmes, souvent des épouses et des fils gâtés, doivent être mis en lumière pour qu’on connaisse les acquéreurs et pour que ces derniers justifient leur acquisition légale. N’est-ce pas un délit que d’exhiber ce que l’on ne peut pas justifier ? Le délit d’apparence, n’est-il donc pas connu de notre droit national ?
Le Niger est ce pays qui intrigue depuis que, mentant sur les valeurs que le socialisme prône, le PNDS réussit à dribbler les Nigériens pour s’emparer du pouvoir, faisant croire qu’il pouvait être le meilleur des partis politiques de l’échiquier. On ne vit alors rien de ce que ses leaders prêchaient à l’opposition. Et il y en avait qui étaient d’autant séduits par ce discours « frelaté » qu’ils partirent soutenir, tellement ils croyaient au socialisme qu’on leur vantait. Au contact de la réalité, il n’y a plus que ceux qui ont profité du wassosso qui ne peuvent pas oser élever la voix pour dire combien la gestion du pays sous Issoufou avait été chaotique les dix dernières années. En lieu et place de bâtisseurs, les nigériens n’ont vu que des démolisseurs : les socialistes Tarayyaristes ont démoli la nation et l’économie, la cohésion nationale et la démocratie. On n’avait jamais pensé qu’un socialisme puisse faire preuve de tant de démesure. Pourtant, on a vu ces hommes, dès les premières années de leur gestion de l’Etat, verser dans l’extravagance, dans l’ostentation. C’est d’abord un siège somptueux qui jure avec la misère de ses membres qui venaient tous du peuple. Puis, il y a des fortunes que personne, ou presque, ne pouvait avoir en banque pour justifier une telle ostentation. Qui parmi eux, avant d’arriver au pouvoir, pouvait avoir les deux cent millions en banque pour s’autoriser une telle démesure qui jure avec le socialisme ? Peut-être aussi, faut-il comprendre pourquoi, quittant le pouvoir et quand Bazoum ne peut plus laisser le même homme trôner au ministère du pétrole, l’ancien président réussit à placer son fils, un peu, imaginent les Nigériens, pour protéger les « oeufs pourris » du père qui cédait sa place, non sans avoir coaché le Fils pour gérer comme lui, se disent bien d’observateurs.
De la nécessité d’auditer la gestion du pétrole…
Ni Foumakoye Gado, ni Issoufou Mahamadou, avant de venir au pouvoir en 2011, n’avaient 200 millions pour exhiber aujourd’hui ces fortunes que rien ne peut justifier dans les fonctions qu’ils ont occupées. Ils avaient été des commis de l’Etat dont on connait tous les revenus légaux, traçables, et jamais ils ne peuvent s’en servir à faire croire que leur surprenante fortune vient de là. Pour le premier, cela est d’autant nécessaire que pendant tout le règne d’Issoufou, il n’a gardé que le même poste, devenu la chasse-gardée du clan qu’on n’entend laisser à personne.
Pour revenir à ces voitures, grosses cylindrées, au moins trois, que l’homme avait commandées pour son confort, révélation qui, à l’époque, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il y a pourtant dans ce que l’on rapportait de ces acquisitions, des choses pas trop catholiques et pour lesquelles, l’intéressé devrait donner des explications au contribuable nigérien. Son salaire de ministre peut-il permettre tout ça ? Sans doute que non, et les Nigériens attendent que la gestion du pétrole du Niger, et de son ministère, soit inspectée et que des résultats d’un tel audit soit portés à la connaissance de l’opinion nationale et internationale pour que des partenaires, s’ils ne sont pas complices et bénéficiaires de la mauvaise gestion du pays, déterminent mieux les conditions de leurs aides. Les Nigériens ne peuvent plus accepter que, de la même manière que leur uranium et que leur or ne leur avaient rien apporté, le pétrole soit géré dans la même logique, surtout quand, aiguisant des appétits, l’on s’apprête à quintupler la production et que toujours, le Fils – au nom de qui ? – en assure la gestion dans un territoire qui n’est pas une royauté, une monarchie. C’est un besoin historique surtout qu’en le produisant et le raffinant dans le pays, les Nigériens ne voient aucun soulagement que ce pétrole leur apporte depuis plus d’une décennie qu’on l’exploite. Et on se demande toujours s’il y a des choses à cacher dans cette gestion pour que personne d’autre n’y soit si ce n’est « l’Enfant » auquel, on peut faire confiance pour protéger la gestion de l’ami de Papa ?
Du riz Tarayya pour qui ?
Les réseaux sociaux, depuis la fin de la semaine dernière, avaient partagé ces images de ces fameux sacs de riz avec ces inscriptions qui portent le nom de parti, et destinés, certainement, à la veille du Ramadan, aux militants du parti. Ceux qui ont initié cette opération de charme, peuvent- ils croire parce qu’ils peuvent corrompre quelques consciences, qu’ils peuvent aussi corrompre Dieu, et croire qu’ils ne puissent pas distinguer ce qui se fait au nom de la foi politique et ce qui se fait au nom de la foi tout court ? L’origine de ce riz ne peut qu’être douteuse. Quand on voit un logo qui est planqué sur le sac et qui ne saurait être celui du parti, l’on pourrait croire là à un autre détournement. Si tel est le cas, ainsi que l’insinue une bloggeuse nigérienne, alors c’est trop grave. Comment un parti politique, peutil détourner des vivres envoyés pour des populations en trafiquant et détournant les inscriptions qui peuvent préciser le donateur et ajouter le nom du parti comme si le PNDS serait dans l’Importexport pour avoir son label qui donnait de la visibilité à son commerce ?
Le Procureur de la République, a du travail ici en s’autosaisissant de cette affaire, pour tirer au clair cette démarche d’un président de parti que le vertigo risque de perdre à un moment où l’on crie partout dans le pays contre l’impunité et que lui peut se croire si proche de l’ascension. S’il s’avère que c’est de l’aide détournée, alors le cas est trop grave et Bazoum Mohamed ne peut rater une telle occasion pour demander des comptes à l’acteur principal de ce trafic et à ses complices.
De l’indécence politique….
Gouverne-t-on pour un clan ou pour un pays ? Faut-il croire que profitant du mois de Ramadan que les fidèles nigériens s’apprêtent à accueillir, le PNDS ne trouve mieux qu’à proposer ces sacs de riz à l’effigie du parti, proposés à la vulnérabilité des populations qu’ils ont affamées, si ce n’est par l’abandon, au moins en certains endroit du pays, par les affres du terrorisme ?
Le PNDS ne peut-il donc croire ne pas pouvoir assujettir les Nigériens qu’en se servant de leur vulnérabilité, de leur misère ? Quel socialisme immonde !
Il est clair que cet homme, en se révélant de cette trempe, ne saurait incarner le leadership dont un parti socialiste a besoin pour se battre pour un peuple et pour sa dignité. Peut-il entendre l’indignation que le partage de ces fameux sacs de riz a provoquée chez les Nigériens à travers les réseaux sociaux ?
La semaine dernière, les représentants de divers pays d’Afrique étaient à Niamey pour les besoins de la 60ème réunion de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). Une gigantesque rencontre qu’il n’est « pas donné à n’importe quel pays d’accueillir » à en croire le ministre nigérien de la Justice Marou Amadou qui annonçait l’évènement à la presse. Puis, c’est le président de la République lui-même qui a donné le coup d’envoi des travaux de cette réunion régionale qui rassemblent quelques 600 participants. C’est dire combien le ministre Marou avait raison sur l’importance de cet évènement qui a transformé Niamey en capitale des droits de l’Hommes. Et c’est ce moment précis, que le ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed a choisi pour violer la Constitution, brimer les libertés collectives et piétiner les droits de l’Homme devant des témoins venus de toute l’Afrique. En interdisant tardivement une manifestation pacifique de la société civile et en dispersant – au moyen de la force publique – des manifestants mal informés, le ministre de l’Intérieur porte un coup dur à la démocratie. On ne peut mieux faire pour humilier le régime du Président Issoufou qui s’est autoproclamé chantre des droits humains devant les délégués. Du sabotage ? Difficile à dire. En revanche, l’on sait que le parti au pouvoir est traversé par des courants claniques aggravés par l’ambiguïté de la position du chef de l’État quant à sa propre succession. Quoi qu’il en soit, devant de grands témoins, la Renaissance a violé les dispositions de l’article 32 de la Constitution du 25 novembre 2010 :
Décidément le lion de Tesker est en train de ratisser très large, et cela parmi les plus incrédules qui ont contesté sa candidature. Partout à Niamey et même les échos à travers le pays rapportent que le nouveau Président se démarque très nettement des pratiques corruptives et népotistes que le gouvernement de l’ex Président Issoufou Mahamadou a distillées dix ans durant dans le pays. Le son qui a sonné le glas a été non seulement son discours dans lequel il a clairement précisé qu’il ne ferait de cadeau à personne, de quelque famille qu’il soit, mais aussi la mise en oeuvre immédiate de ses dires. Le premier gros bonnet tombé est ce jeune incrédule de Karadjé qui a bataillé fort pour chercher à se nicher à la tête de la Communauté Urbaine de Niamey. Heureusement pour Niamey car, on allait avoir un véritable faussaire comme président. Quelle infraction pourrait équivaloir l’utilisation frauduleuse de cachet ? Un délit énorme que l’on appelle usurpation d’identité et faux et usage de faux. Ce petit Ibou a très certainement des mois ou même des années à purger en prison.
Ceci dit, l’arrestation de ce petit Ibou corrobore bien la volonté sans faille du Président Bazoum de ne reculer devant aucun obstacle pour asseoir la bonne gouvernance et sanctionner les faussaires. Car, une autre information, ce petit serait le protégé patenté d’une des dames du Président Issoufou Mahamadou. Selon des sources pas très discutables, cette ex grande dame aurait fait des pieds et des mains pour courtcircuiter le processus judiciaire engagé contre le petit. Mal lui en a pris car le président Bazoum passe actuellement outre les injonctions même de son mentor à plus forte raison elle. Toujours la bonne dame aurait usé de ses liens avec la grande dame actuelle pour influencer l’homme de Tesker. Là aussi elle avait été surprise que le nouveau président ne soit pas de ces hommes qui ne portent pas le pantalon chez lui. Bref, il a carrément exigé que la justice fasse son travail.
Comme on le voit, le président Mohamed Bazoum ne rechigne pas à ramer à contre-courant des voeux et désidérata de son mentor. Voilà en grande partie ce qui fait la motivation de ses détracteurs à changer de vision et de position par rapport à lui. Car, en vérité, les uns et les autres sont en train de s’apercevoir qu’en réalité, l’ancien président Issoufou Mahamadou est un mal incarné, un mal qui a sévi sur le Niger pendant une dizaine d’années. Que de détournements ! Que de pratiques corruptives et népotistes. Que de complots ayant opposé des frères au premier degré et mis en branle des formations politiques légendaires. Comme on le voit, le mal que le Président Issoufou a causé au Niger va rester inoubliable et jamais les nigériens ne sauront le lui pardonner. La preuve est cette descente qu’il a osé effectuer dans un quartier de la communauté urbaine de Niamey. Il a été carrément hué et chassé avec des jets de pierres. Très paradoxale pour un homme dont une certaine presse présente comme un messie, un champion de la lutte antiterroriste dans la région. Même sur ce terrain, c’est à ignorer comment les choses s’étaient réellement passées. En effet, tout était parti de la gestion des réfugiés nigérians dans la région de Diffa. Des rumeurs ont fait courir que parmi eux, il existait des terroristes de Boko Haram qui s’y repliaient et repartaient au front. Sans même attendre les résultats de l’enquête diligentée par le HCR, le Président Issoufou Mahamadou a surgi à la place de la concertation pour crier haut et fort que le Niger serait le tombeau de Boko Haram ! Voilà la phrase qui est à l’origine de toutes ces attaques sur notre pays. Avant cet événement, Shékau et ses troupes ignoraient carrément le Niger qu’ils considéraient même comme un pays ami. Il n’y avait alors aucune menace réelle sur le pays, malgré la présence de plusieurs autres fronts dans la sous-région. La réalité était que l’ex Président ignorait que ces fronts sont solidaires, même s’il y a quelques divergences qui les opposent ; mais dans l’action, ils sont les mêmes et agissent par solidarité et complémentarité dans les actes. C’était à partir de ce jour que Boko Haram et les autres fronts avaient décidé ouvertement de s’attaquer au Niger. Le chef du front Shékau lui-même avait déploré cette gaffe de Mahamadou Issoufou avant de jurer qu’il s’attaquerait désormais au Niger.Ce qui fut fait et, aujourd’hui, il n’y a aucun coin du Niger qui serait à l’abri des actes terroristes.
Pour cette gaffe, pour cette provocation inutile qui nous a attiré les affres des terroristes, notamment Boko Haram, l’ex président Issoufou devrait normalement rendre compte. Dans les pays qui se respectent, la justice se saisit systématiquement de ce genre de dossier. On peut l’espérer aujourd’hui au Niger avec un président engagé à asseoir une popularité saine, bâtie sur des actes de redressement et de justice. La nourriture la plus utile pour l’homme est l’équité, la droiture. On peut dormir tranquillement même quand on a le ventre vide. Mais on plongera dans l’insomnie tant qu’on est victime d’une injustice. Dans la gestion de cette guerre imposée à nous, l’ancien président Issoufou Mahamadou devrait aussi répondre des actes criminels posés par les détourneurs de deniers publics au ministère de la Défense nationale. Comme on le sait, la plupart des entrepreneurs faussaires qui ont trempé dans cette magouille sont très proches de la famille présidentielle et de certains caciques. Avec ristournes ou pas, des dignitaires du régime de Mahamadou Issoufou ont proposé des gens qui ont brillé par le faux et usage de faux pour détourner les fonds destinés à nos Forces de Défense et de Sécurité. Ce sont des actes criminels et ils doivent être réparés et punis conformément aux dispositions de loi. Le président Mohamed Bazoum ne manquera pas de s’attaquer à ce dossier et, c’est réellement à ce niveau qu’il serait question de famille. Quand le président Bazoum a évoqué ce mot, beaucoup n’en prenaient pas la vraie mesure, la vraie signification. Aujourd’hui, les gens ont clairement compris. Et, il le fera même si la famille Pnds-Tarayya va s’éclater. D’ailleurs, ils ont fait éclater plein de familles, politiques ou sociales. Comme quoi, «qui règne pas les armes périra par les armes».
Suite aux événements consécutifs à la tuerie du 9 février 1990, le destin du Niger bascula, précipité par la morosité économique ambiante de l’époque qui a fini par pousser tous les groupes sociaux à se mettre dans la rue, exigeant du pain et de la démocratie. Les peuples alors naïfs avaient cru que partir à une conférence nationale avec des acteurs qui prêchaient la justice et les libertés pouvait aider à sortir le pays de ses temps durs. Pendant une époque, le peuple avait été abreuvé de ces discours populistes, brillants de promesses et d’éthique politique auxquelles en vérité, ceux qui portaient un tel discours, ne croyaient pas. Il est vrai que la démocratie nigérienne, depuis la décennie 90 qu’on la mettait en chantier a connu tant de soubresauts pour lesquels l’on ne peut que douter de la capacité de notre élite, de nos intellectuels sortis souvent de grandes écoles, à savoir gérer un Etat et surtout à être capables de se comporter en hommes d’Etat pouvant agir pour l’intérêt supérieur de la nation. Peut-être qu’avec le recul, les Nigériens pourraient comprendre pourquoi, pour aller à la conférence nationale, les dirigeants du pays, avec à leur tête le Général Ali Saibou, tout en ne contrariant pas le cours irréversible de l’histoire, a refusé que certains amateurs viennent jouer avec l’Etat, et imposer leur vision dans la conduite des affaires de l’Etat, sans qu’ils ne sachent trop ce que cela coûte d’avoir certaines légèretés dans la gestion d’un pays.
Depuis l’AFC, quand ceux qui brillaient tant pour diriger le pays eurent la chance historique d’accéder au pouvoir, les Nigériens durent vite se rendre compte qu’ils n’ont aucune compétence pour présider aux destinées d’un peuple, obnubilés par des désirs de vengeance qui ne pouvaient leurs permettre d’appréhender la politique avec lucidité, tenus par un besoin malveillant de règlement de compte qui a fini par les empêcher d’avancer ; aveuglés et égarés par des haines irascibles. Un a un, jusqu’à la 7ème République, les Nigériens eurent la (mal) chance de voir chacun de ses harangueurs de foules à l’oeuvre pour ne découvrir en chacun que de minables architectes qui ont, par leurs incompétences, poussé le Niger dans un cycle infernal d’un éternel recommencement, où, faisant et défaisant, les républiques, en l’espace de trois décennies, le pays qui allait en démocratie avec une troisième république en 90 est aujourd’hui à la septième.
Aujourd’hui, après avoir apprécié le maçon au pied du mur, les Nigériens réalisent amèrement que le PNDS n’est ni un parti de Gauche ni cette association politique mue par cette prétendue volonté de gouverner autrement, ou disons mieux que ce que le Niger a jusqu’ici connu avant que les camarades n’accèdent au pouvoir. Son leader, affublé de son sobriquet bien peu flatteur de Zaki quand on considère la dimension prédatrice de son symbole bestial, n’a rien à tirer de la métaphorisation. Ils se rendent donc compte qu’il n’y a rien à espérer de ces hommes et de ces femmes dont la propension à la brillance – car trop portés sur le matériel – ne peut que les détourner de desseins nobles que l’on doit avoir à diriger les hommes et à construire leur avenir.
Après trente années de démocratie, sinon de processus démocratique, par le dévoiement des principes républicains à la suite des socialistes qui ont su stratégiquement tromper sur leur nature politique hybride, le Niger, alors que beaucoup de pays font de grands progrès, se révèle aujourd’hui comme une république bananière qui trouvera tout son prototype robotique dans la construction caricaturée de la fameuse république de notre compatriote, le Gondwana de Mamane. Plus rien, après plus de dix années de ravages socialistes, ne reste de notre république et de notre démocratie qui puissent nous redonner nos fiertés d’antan. Pourtant, en faisant son entrée dans la démocratie, le Niger a posé les jalons de sa démocratie sur des fondations solides dont la pierre angulaire, à chaque fois, reste le consensus fort sur l’ensemble des règles du jeu démocratique avec une classe politique capable de compromis, toujours en ces temps-là, dans un esprit conciliant qui préserve la cohésion nationale, la paix sociale et un climat politique apaisé. Les Nigériens savaient alors mettre en synergie leurs efforts pour bâtir une nation alors fière de ses différences, capable de tirer le meilleur profit de ses contradictions.
Le pays que le PNDS rend aux Nigériens après ses dix années de gouvernance sous Issoufou est un pays à terre ayant perdu bien de ses valeurs et de ses atouts. Cela fait longtemps que certains observateurs alertent sur les dérives de leur gouvernance. Mais faite de vanité, la Renaissance a cru que parce qu’elle garde le pouvoir, elle ne peut et ne doit écouter personne, estimant qu’elle peut dorénavant agir comme bon lui semble, dans le mépris des autres composantes de la nation. Pourtant, qui ne sait pas que ce sont de telles surdités qui ont conduit bien de pays où les dirigeants avaient les mêmes certitudes de leur puissance et surtout les mêmes folies pour se croire invulnérables, élus par l’Eternel pour gouverner les hommes indéfiniment. Et le constat de cette destruction massive par le parti socialiste de notre société et de notre démocratie va au-delà de ce que l’on peut imaginer. Au lieu de faire disparaitre certaines tares de notre société, il les a amplifiées, sophistiquant la pratique du mal notamment des détournements des deniers publics. Tout ce que les Nigériens ont décrié et qui a permis à certains groupes d’intérêts de justifier la tenue d’une conférence nationale qui devra permettre d’aller discuter, sans tabou, de tous les problèmes du pays, de les aborder avec courage, mais sans passion. Les Nigériens avaient cru à un tel discours et croyaient franchement que c’était pour partir sur de nouvelles bases. Chiche. Ce n’était qu’un complot contre l’histoire pour assouvir des ambitions de quelques individus, pétris de vengeances et de rancunes, croyant alors qu’il ne reste qu’un tel moyen pour arriver au pouvoir.
Gouverner, le difficile métier des Renaissants
En vérité tout le monde se sera rendu compte que les socialistes sont incapables de gouverner un Etat normal. Nous l’avons déjà dit, ils n’ont de l’Etat que le profit que l’on peut tirer de ses rentes et de ses faveurs. Ils sont incapables d’élévation pour comprendre que la responsabilité de gouvernants impose de se comporter autrement en pensant plus les autres que soi. Jamais un régime au Niger n’a confondu l’Etat au clan et à la famille si ce n’est ces prétendus socialistes qui, découvrant le pouvoir et ses ors, n’ont fait que la promotion du clan, nommant filles et fils de la lignée socialiste, épouses et frères, sans aucune pudeur politique ou morale. Les nigériens ne l’avaient connue, une telle perception tronquée de l’Etat. C’est ainsi que tous ceux qu’on nommait n’avaient d’objectif que de profiter de leurs positions pour amasser plus d’argent et plus vite, plus de confort, plus d’immeubles et plus d’épouses. Une telle option les a amenés à tout politiser, jusqu’à l’armée, et souvent jusqu’au poste minable de gardien. On comprend que dans une telle république l’on ne fasse que la promotion de la médiocrité et de l’impunité. Mais ce n’est pas tout.
Le PNDS a cultivé dans notre société les identitarismes et les tares jusqu’ici proscrites
Aujourd’hui, alors que les Nigériens pensaient pouvoir consolider leur unité, voilà que les socialistes, incapables d’avoir des plateformes politiques viables qu’ils peuvent défendre auprès du peuple, ne font que la promotion des particularismes tant par le choix des hommes que par celui des politiques et des investissements consentis. Qui n’a pas vu la gestion régionale, ou disons régionaliste des fêtes tournantes mais aussi des problèmes sécuritaires qui se sont posés dans certaines parties du pays ?
Cette situation a ainsi conduit les socialistes à ne rien comprendre de ce qu’il est important de cultiver dans une démocratie des valeurs, de les enraciner. Il n’est donc pas étonnant, depuis que ce PNDS est arrivé, de voir se développer la corruption à grande échelle qui enrichit le patronat socialiste. Les injustices et les passe-droits n’ont atteint un seuil aussi culminant que sous le règne des camarades. Aujourd’hui, combien de cadres, même pour des postes rigoureusement techniques, sont mis au chômage, ne pouvant servir le pays, simplement parce qu’ils sont d’un camp ou d’un clan ? Aussi, que peut-on avoir de droit dans ce pays sans graisser la patte à ceux qui, dans le système, peuvent prendre des décisions ? Qui peut, même lorsqu’il est le meilleur des prestataires, avoir accès à un marché public et même s’il fait la meilleure offre sans être du sérail d’un certain clan du parti au pouvoir ? Qui n’a pas entendu parler de tous ces marchés accordés par entente directe comme nous le relevions au ministère de l’Enseignement supérieur il y a quelques semaines ? La Renaissance est une histoire de pagaille et d’injustices qui met les lois de la République entre parenthèses pour gouverner selon les humeurs et les intérêts mesquins.
Tant de problèmes dans notre société doivent faire réfléchir car, sans s’en rendre compte, nous filons vers des explosions inévitables. Mis dos au mur, un jour viendra où ce peuple que certains peuvent croire assez couard, par un réflexe de dignité, devra, pour une question de vie ou de mort, affronter son destin et faire face courageusement aux loups. La bombe sociale et politique couve, potentiellement explosive par le moindre prétexte qu’on lui donnera. Cette affaire de mariage homosexuel qui se susurre depuis quelques jours, attisant de nouvelles colères, et ces émeutes de la faim qu’augure cette flambée incontrôlée des prix sur les marchés, risqueront de hâter la descente aux enfers où l’insouciance politique des hommes risque de conduire à l’irréparable.
Il est pour cela important d’une part, de créer les conditions qui permettent au trop-plein d’énergie des batteries des colères sociales de se décharger par la respiration que permettent les libertés démocratiques confisquées dans le pays depuis que les socialistes ne peuvent accepter que les Nigériens manifestent pour faire entendre leurs malaises. A étouffer les colères, l’on finit par asphyxier la démocratie pour ne laisser d’autres alternatives que la révolte dévastatrice et ingérable. L’autre moyen de détendre un climat politique et social incertain est de retourner à un forum national pour parler sans détour de tous les problèmes du Niger et notamment de ceux que le PNDS, en une décennie, a créés dans le pays pour éloigner le Nigérien de son frère Nigérien, de les faire porter des haines inutiles les uns contre les autres, et de faire croire qu’il y a des Nigériens bien et d’autres qu’il faut bannir. Ces malaises, dans la nation, sont profonds et il urge de désamorcer la bombe avant qu’elle n’explose. Il est important que les Nigériens trouvent un cadre pour se parler franchement et admettre la réalité des malaises car il faut, comme d’autres l’ont posé à la conférence nationale souveraine, que nous fassions ou pas le choix de vivre ensemble, en nation qui assume ses différences, capable d’accepter ses minorités et de les valoriser. Les Nigériens ne doivent plus avoir ces lieux communs pour apprécier leur vivre ensemble qui a pourtant pris un grand coup, appréciant vaguement, mais se mentant sans doute, que le pays va bien et s’entend bien, arguant mensongèrement que le « Niger est un et indivisible » quand les actes que nous posons, pourraient ne pas convaincre sur un tel idéal de vie.
Il y a trop de problèmes et il est temps de crever l’abcès et cette génération qui a fait le choix de trahir notre choix historique de vivre ensemble en nation, devra répondre car, en portant un certain discours, elle est en train de tromper la jeunesse sur des idées qui n’ont plus, en notre temps, de sens.
Demain, il faut que les Nigériens se parlent et se disent des vérités. Il y va de la santé de notre société qui ne peut plus se contenter d’hypocrisies alors que tout le monde sait que ça va mal. Il faut donc arrêter de jouer avec notre destin. Le contexte régional est une alerte qu’il faut prendre au sérieux et lire avec attention.
La fin du contrat d’affermage de la société des eaux a donné l’occasion à une meute enragée de s’en prendre à Omar Hamidou dit Ladan Tchana. Toutes les insultes étaient permises. Il n’est certes pas un ange mais il a le mérite ou le malheur d’être l’unique voix audible de l’opposition politique. Par ses tweets dévastateurs, il empêche le sommeil de certaines personnes. Dans une démocratie, il est dans son rôle. Que cela irrite certains, c’est aussi dans l’ordre normal des choses. En l’espèce, et de surcroît en démocratie, la contradiction, arguments contre arguments, est la règle. Point d’insultes d’autant qu’un adversaire politique n’est pas un ennemi. La virulence et la grossièreté des insultes laissent penser qu’il ne s’agit pas seulement d’adversité politique. Surtout si l’on considère que certains des camarades socialistes sont passés maîtres dans l’art de l’enfumage. Dans cette affaire, le crime de Ladan est d’avoir osé prendre quelques actions de la société des eaux au moment de la libéralisation du secteur. Au moment où beaucoup tiraient le diable par la queue avec un salaire de fonctionnaire. Lui, n’a pas choisi de naître avec une cuillère en or dans la bouche. Il a hérité d’une fortune conséquente d’un père connu pour ses oeuvres caritatives, son humilité alors même que certains d’entre nous n’héritaient que des noms et d’autres même pas. Pour autant, il n’a pas succombé à la facilité. Il a étudié, s’est formé et s’est cultivé. Il a choisi sa voie tout en ne perdant pas de vue l’humilité. Il s’est forgé un caractère, un nom et s’est toujours battu pour ses convictions. Qui mieux que lui pour cristalliser autant de haine de la part de personnes qui ont toute leur vie ruminé le complexe d’avoir, durant toute leur jeunesse, vécu avec le strict minimum. Depuis toujours, ces personnes ont entrepris de se venger de la société. L’enfumage a été la principale arme. Scolaires, elles ont été très actives dans les organisations. Elles ont mis en avant le socialisme. Arrivées au pouvoir, leur premier et principal objectif, elles sont devenues de vulgaires capitalistes qui n’ont en tête que l’accumulation primitive des capitaux. Tout est bon pour se faire du blé. La preuve en a été faite au cours des dix années de pouvoir du président Issoufou. Des marchés, des éléphants blancs à forte teneur de retro commissions. Aujourd’hui encore la gestion de la rente pétrolière est détenue par quelques familles qui sont actionnaires dans les sociétés exploitants les ressources minières du pays et dans l’immobilier. N’entre pas dans ce cercle fermé qui veut. On pourrait être parrainé par l’actuel locataire du palais présidentiel, on n’y entre pas. Le pouvoir politique a été utilisé pour s’enrichir comme Crésus. En laissant un héritage conséquent à sa progéniture, on s’est vengé de la vie. La cabale contre Ladan est conforme à tout point de vue à la stratégie. En reprenant les quelques actions qu’il a acquis, on fait d’une pierre deux coups. Il y a la satisfaction d’avoir enquiquiné quelqu’un avec des référents et le compte en banque augmente. En laissant un héritage à la progéniture, on se venge de la vie, de la société. Dans ce domaine de la gouvernance, à la lumière de ce qui se passe, on peut faire un parallèle avec un Hadith de notre bien aimé Prophète (PSL) qui parle des Ruwaybida : des individus insignifiants, vils qui parlent de la chose publique. Il y est dit : « viendra de années trompeuses sur les gens, où on croira le menteur et on va soupçonnera la personne honnête. » Même dans le domaine profane on parle de ces temps : le temps de l’ineptocratie. ‘’Un système dans lequel les gens le moins capables de gouverner sont élus par des gens les moins capables de gagner leur vie tandis que les gens qui sont productifs se voient voler le résultat de leur production pour entretenir des gens incapables de faire quoi ce soit.’’ Ces insultes contre Ladan sont la preuve de la reconnaissance. On se rappelle que Ladan a quitté son parti politique pour la renaissance. Beaucoup d’autres ont subi le même sort. Hama Amadou, Abdou Labo. Il faut enfin dire que le président du parti AMEEN Amine est victime, dans cette affaire, de la rancune. Selon bien de sources, son départ du gouvernement ferait suite à des propos qu’il aurait à un président de la sous-région. Lors d’un sommet à Niamey. Ce dernier aurait purement et simplement rendu compte à Issoufou qui fera partir son allié du gouvernement.
D’après les différents rapports annuels de l’organisation internationale qui lutte contre la corruption au plan mondial, Transparency International ainsi que les autres institutions autorisées, la corruption s’est convenablement installée dans toute la chaine de gestion des affaires publiques au Niger plus précisément de 2010 à aujourd’hui. A titre d’exemple, dans le classement de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de 2019, le Niger a enregistré la note de 32 sur 100 se classant ainsi au 120ème rang parmi les 180 pays concernés, soit, le 59ème pays dans lequel la corruption se porte à merveille.
La corruption est observée selon ce rapport dans toute la chaine de gestion des affaires publics, cela veut-dire qu’aucun secteur vital n’est épargné malgré l’existence de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALCIA). Doté d’une Stratégie Nationale et d’un Plan d’Actions de Lutte contre la Corruption depuis 2012 et qui tournent autour d’un ensemble de réponses structurées et articulées ciblant les différentes formes de corruption. Le gouvernement actuel éprouve d’énormes difficultés pour enraciner durablement la culture de la recevabilité, de la transparence mais également de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques, en témoigne le rapport général 2021 de la Cour des Comptes.
Ce qu’il faut retenir de ce rapport particulier qui n’est pas loin des autres, notamment des autres, c’est que le Niger est sérieusement confronté à un niveau élevé de corruption, toute chose, qui nuit aux valeurs du système de gouvernance administrative et politique, modifiant négativement notre socle de développement économique et social. Les tensions sociales et politiques auxquelles le pays fait face, sont la résultante de la persistance du fléau de la corruption.
Même dans le rapport de 2018, le Niger occupait le 114ème rang avec une note de 34 points sur 100. Tous ces différents et inquiétants rapports, soulignent que le Niger n’a pas connu d’amélioration dans la lutte contre la corruption malgré les promesses faites. La gouvernance actuelle du pays le plus pauvre de la planète, est caractérisée par de multiples scandales financiers. La grande corruption généralisée au Niger est notre principale source du sous-développement. La petite corruption est aussi pratiquée dans tous les domaines ou services. Aujourd’hui, tout s’obtient le plus simplement vite possible, par la corruption dans l’administration publique tout comme dans le secteur privé. Ce qui est inquiétant c’est que certains nigériens commencent à légitimer les questions de pot de vin dans leur conscience, surtout en politique. Il faut donc, donner à la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALCIA) toute l’autorité afin de contrôler les actions des autorités. Sinon, comment créer une institution de lutte contre la corruption et ne pas lui donner le plein pouvoir d’agir partout où le besoin se fait sentir ? Mais il peut aussi songer à la mise en place d’une cellule indépendante composée des agents secrets et rattachée à la HALCIA qui peuvent accéder à tous les documents publics y compris ceux de la Présidence de la République, de la Primature entre autres. D’ailleurs, l’ONG Transparence International indique dans ses différents rapports que pour réduire la corruption généralisée dans les pays concernés par son enquête et principalement au Niger, le gouvernement doit impérativement procéder à un contrôle de financement politique pour éviter un excès d’agent et l’influence politique ; s’attaquer au traitement préférentiel pour garantir que les budgets et les services publics ne sont pas motivés par des relations personnelles ou orientés vers des intérêts particuliers ou encore, de gérer les conflits d’intérêts et aborder les portes tourmentes, entre autres.
Les philosophes grecs antiques ont enseigné une science merveilleuse appelée l’Ethique, qui peut utilement soigner la mal gouvernance en Afrique, si nos dirigeants s’en inspirent. Nous inclinons à croire, que l’éthique grecque peut être bonne à penser pour les politeiai (constitutions) africaines. Mais qu’est alors l’éthique ? Pour Alain Badiou, le mot éthique est un terme que nous retrouvons dans la Grèce, chez le Stagirite (Aristote) dans l’Ethique à Nicomaque par exemple. Ethique concerne « la recherche d’une manière, d’une bonne manière d’être », ou « la sagesse de l’action » (Ibid.). Mais si nous remontons à l’ancienne tripartition de la philosophie propre aux écoles hellénistiques, l’Ethique correspond à la troisième partie de la philosophie après la logique et la physique. Elle est donc celle qui ordonne l’existence pratique à la représentation du Bien. Aujourd’hui on peut dire que l’éthique est devenue une notion transversale que nous retrouvons également dans les domaines des droits de l’homme, dans les situations technico-scientifiques (Ethique du vivant, bio-Ethique), les situations sociales (éthique de l’être ensemble), les situations médiatiques (Ethique de la communication) etc.
Au regard de l’ampleur de la gestion calamiteuse des Etats africains, une intrication entre respect des droits de l’homme et bonne gouvernance doit s’imposer nécessairement comme règle absolue de gestion du pouvoir. Les dirigeants doivent cesser de réduire le citoyen africain en sujet abstrait, et lui reconnaître (admettre) dorénavant son statut de sujet raisonnable, qui possède des droits (droits de survivre, de n’être pas maltraité, de disposer de libertés, etc.) que toute constitution doit promouvoir, protéger et rendre effectifs. L’Ethique envisagée sous cet angle consiste à se préoccuper de ces droits et libertés (d’opinions, d’expression, de désignation démocratique des gouvernants), à les faire respecter. Toutefois, l’implementation d’une Ethique politique en Afrique qui tiendra compte de l’effectivité des droits de l’homme, passera nécessaire par une transformation de l’égoïsme de nos dirigeants pour une katalepsis (une saisie) de l’existence des autres : c’est-à-dire de ce peuple qui vit mal, et qui a besoin de l’exercice d’une justice comme équité, qui s’appuiera sur les nobles valeurs de la démocratie et du respect des droits des citoyens universellement consacrés par la déclaration universelle des droits de l’homme. C’est véritablement tout un travail de refonte de la mentalité de nos gouvernants qui est posée. Il s’agira par des discours, par des textes tels des « épitomés » (résumés de doctrine) de leur réapprendre à gouverner dans le sens du bien et de l’utile.
Bazoum, est-il élu pour servir la fondation d’Issoufou ? Pourquoi Issoufou veut-il s’en servir à distraire Bazoum, en l’arrachant à ses obligations républicaines, pour le pousser dans des actions privées qui sont plus de l’ordre du folklore ? Comment comprendre qu’à chaque fois que la fondation mène une activité, c’est à lui qu’on demande de parrainer l’événement, confirmant l’attelage décrié par lequel les Nigériens se plaignent depuis plus de deux ans d’une gouvernance à deux. Estce donc, pour l’ex-président, une stratégie pour capter des fonds étrangers lorsqu’il réussit à associer son successeur à ses actions privées qu’on voudrait présenter comme des oeuvres de bienfaisance ? Pourquoi, veut-il aujourd’hui donner cette image de lui, quand au pouvoir, il ne put jamais se préoccuper des conditions très difficiles dans lesquelles végètent ses compatriotes ? La fondation, peut-elle dès lors apparaitre comme une stratégie de levée de fonds pour toujours servir les appétits voraces d’un clan dont l’argent a fini par ruiner la conscience politique ?
Le rôle d’un président de la République ne peut donc, pour aucune raison, être réduit à parrainer les actions d’un quelconque individu, fut-il, un ancien président. Si celui-ci a ses réseaux, il n’a qu’à les utiliser pour convaincre ses partenaires, sur la base de projets pertinents, à le soutenir à mettre en oeuvre ses ambitions. Comment, celui qui n’a pas été capable, au nom d’ambitions écologiques, d’appliquer sa propre loi qu’il créait pour interdire l’usage du sac plastique, peut-il aujourd’hui, hors du pouvoir, se battre pour la « muraille verte » ? Pour certains analystes, la vérité est qu’il s’agit d’un domaine dans lequel certains partenaires, souvent ‘’trop naïfs’’, parce que très sensibles à un tel sujet, seraient prêts à ouvrir leur bourse, pour soutenir des projets écologiques bancables. L’homme qui n’a aucune compétence dans le domaine pourrait donc avoir ciblé un tel domaine plus pour une certaine raison que pour préserver l’environnement. Pendant dix ans qu’il est resté au pouvoir, qu’a-t-il fait de semblable pour convaincre sur ses choix écologiques ? Dans la capitale, à la place des arbres, l’on n’a vu pousser que des hôtels qui servent plus les mondanités d’une nouvelle bourgeoisie à col blanc avide de bonne vie. Ailleurs, l’on ne peut rien voir. Le fleuve se meurt et l’environnement se dégrade de jour en jour.
Quand on voit l’homme, courir ici et là, pour construire des classes et des hôpitaux, l’on est en droit de s’interroger sur la provenance des fonds qui servent ses projets. L’argent que mobilise la FIM, vient-il des minutes de discussions et donc de l’uraniumgate ou, vient-il de la gestion opaque du pétrole nigérien confiée à l’ami puis au fils, faisant ainsi de cette ressource nationale un patrimoine privé car, après plus de dix ans d’exploitation, les Nigériens ne doivent rien savoir de sa gestion, callée pour le moment de père en fils pour n’en laisser rien transparaitre. Ou bien faut-il encore croire que c’est l’argent détourné – combien de scandales a-t-on évoqués sous Issoufou – qui pourrait servir de source de financement à cette fondation qui a quand même le devoir de justifier ses sources, entendu que le pouvoir, en principe, n’enrichit pas. Aucun ancien président du Niger, et même d’ailleurs, si ce ne sont des dirigeants qui avaient leurs entreprises et qui étaient aussi dans des professions libérales, ne s’est donné ces fantaisies parce qu’il serait devenu vachement riche après avoir exercé le pouvoir d’Etat.
Mais, où la FIM gagne-t-elle de l’argent ?
Pour une association aux sources de financement somme toute douteuses, en tout cas peu traçables, il y a à faire très attention pour ne pas avoir à mettre une main dans la boue. Ainsi, pour ne pas, par une complicité tacite, avoir des responsabilités dans la gestion de la fameuse fondation, Bazoum Mohamed, parce que ses fonctions ne l’y obligent pas, doit se démarquer d’activités privées en cessant de parrainer ladite fondation. Il n’a donc pas été élu pour travailler pour une ONG et pour sa visibilité qui pourrait d’ailleurs, politiquement, se retourner contre lui, à l’orée des prochaines échéances. Chacun ne travaillant que pour son image.
Il faut rappeler que Bazoum Mohamed avait été appelé, dans le cadre des activités de la FIM, une première fois, par rapport à un événement lié à l’insécurité qu’Issoufou Mahamadou n’a pourtant pas pu combattre, la laissant en héritage à son successeur aujourd’hui submergé dans le marécage terroriste nonobstant le volontarisme dont il a fait montre depuis qu’il accédait au pouvoir le 2 avril 2021. Une autre fois, c’était dans le cadre du prix controversé MO Ibrahim, et au cours de cette semaine, le lundi 5 juin 2023, dans le cadre de la construction de la muraille verte.
Voilà des questions graves qui doivent interpeller les partenaires du pays
Certaines organisations internationales, et notamment Transparancy International, doivent s’intéresser aux actions que mène la FIM afin de s’assurer de la régularité des sources de financement dont elle bénéficie. Quand on sait qu’à certains moments, certains partenaires attiraient l’attention des autorités nigériennes sur leurs proximités avec certains milieux de narcotrafiquants. Le fait qu’il se soit enrichi à une telle échelle et surtout que sa gestion soit marquée par tant de scandales, l’on ne peut que s’interroger sur les actions que mène la fondation pour comprendre si elle ne sert pas à blanchir de l’argent sale. La question est pertinente et l’on pourrait s’attendre de voir quelques autres révélations sur la vie de la FIM de la part d’un homme qui ne peut expliquer sa fortune par sa seule fonction de président de la République, quand d’autres avant lui, et en des moments plus heureux, sortaient plus humbles du pouvoir, sans s’enrichir de manière particulière.
Issoufou Mahamadou qui est un commis comme un autre, en venant à la politique, n’est pas un homme riche. Sa dernière maison et les images qu’on peut avoir de l’homme à une certaine date peuvent bien le témoigner. Mais voilà qu’à la faveur du pouvoir qu’il découvre en 2011, il redécouvre une nouvelle santé, affiche, même pour le socialiste qu’il est, des allures de bourgeois, vivant dans l’ostentation et l’extravagance qui trahit ses convictions doctrinaires. Venant du peuple duquel il s’est éloigné et, ce, depuis qu’il quitta officiellement le pouvoir, il avait manqué d’humilité et voulait briller sur tout pour s’entendre loué sans arrêt. Aussi, avait-il mis en place une fondation qui vient confirmer sa nouvelle stature de nouveau bourgeois qui a, peutêtre, de l’argent, à ne plus savoir quoi en faire. En tout cas, après ses maigres millions qu’il déclarait à son entrée en fonction, on, le découvre à sa sortie du pouvoir milliardaire, selon ses propres déclarations. La vie est belle….
La politique surtout.
Au Niger, il n’y a rien qui enrichit comme la politique. Pendant que les populations meurent de faim, acculées à la misère crasse, les princes, eux, se la coulent douce, affichant des rondeurs et faisant pousser des ventres et des châteaux, des villas cossus et de nouveaux rêves. Pendant ce temps, le pays est lui classé dernier de la terre, avec une école et un système de santé à terre. Le socialisme est même incapable d’assurer ce qui est de l’ordre du social, comme, pendant plus de dix ans, il aura montré qu’il ne peut triompher du terrorisme qui est venu compliquer une vie qui est déjà l’enfer.
Gouvernance : Le président Issoufou perd des soutiens de taille De notoriété publique, le parti au pouvoir, PNDS-Tarayya, est dit parti des " intellectuels " ou encore parti des " enseignants ". Ce qui n'était pas faux. Aujourd'hui, avec la gouvernance désastreuse des six dernières années, c'est surtout avec cette couche sociale que le régime socialiste a maille à partir. Déjà, qu'avec les enseignants du primaire et du secondaire, les ponts sont coupés depuis belle lurette, ceux du supérieur entrent également dans la danse.
Longtemps restés muets sur les drames sociopolitiques et économiques imposés au pays et à son peuple par une gouvernance catastrophique, le Syndicat national des enseignants chercheurs du supérieur (SNECS) a brisé la glace face à la répression des scolaires et étudiants qu'il qualifie de " sauvage " et de " barbare " avant de prendre le contrepied du gouvernement en déclarant la mort d'un étudiant et réclamant l'ouverture d'une information judiciaire.
Jérôme Cahuzac était le ministre délégué au Budget du gouvernement français de 2012 à 2013. Il était accusé de fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale pour avoir menti dans sa déclaration des biens en dissimulant une partie de sa richesse dans des comptes à l’étranger. Au Niger, dans le gouvernement d’Ouhoumoudou Mahamadou, il semble que nous avons notre Cahuzac. Des Nigériens s’interrogent, de plus en plus, sur l’exactitude de la déclaration des biens du ministre de la Défense nationale. Du reste, des langues se délient pour parler de sa participation dans les actions d’une société aéronautique de la place et de l’achat de plusieurs maisons dans son quartier sis rond point Wadata. Une de ces maisons aurait été achetée à environ quatrevingt (80) millions de FCFA. Aujourd’hui, les gens spéculent et parlent de violation de la Constitution par le Cahuzac nigérien. La Constitution de la 7ème République stipule en son article 79 que : « Toute déclaration des biens inexacte ou mensongère expose son auteur à des poursuites du chef de faux conformément aux dispositions du Code pénal». Ce qui pousse des nigériens à demander à la Cour des comptes une relecture de la déclaration des biens du ministre de la Défense. En tout cas, ils (nigériens) semblent déterminés à demander au ministre de se justifier.
Le Niger traverse les moments les plus incertains de son histoire. En dix années de brutalités socialistes, Issoufou Mahamadou en a fait une poudrière, dressant partout des ruines : l’économie, l’école, la démocratie, la sécurité, la cohésion nationale, l’intégrité du territoire sont, toutes en ruine. Mais l’homme, ivre de grandeur, voudrait qu’on chante ce désastre de son règne pour faire croire qu’il serait le dirigeant le plus brillant de la terre, en tout celui que le Niger n’ait jamais connu. On sait avec quelle haine, mettant à ses trousses une presse à gage, l’homme s’est employé, en vain, à détruire l’image et la carrière de Hama Amadou, l’homme qui lui fit pourtant le bien de découvrir les ors du pouvoir en 2011 alors qu’il désespérait de sa carrière. Sa campagne de diabolisation mêlée de harcèlements judiciaires, ayant conduit, dans des conditions les plus rocambolesques, sa déchéance civique grotesque qui le prive injustement de compétitions électorales, lorsque par un jeu électoral sain, l’on a la conviction qu’on ne peut le battre. Quoi qu’on ait dit, l’homme n’aura jamais été le diable pour lequel on s’évertuait à le faire passer. Ainsi, a défaut de sa propre personne, et refusant de conduire son pays à des situations dramatiques vers lesquelles les intolérances et les extrémismes de ses adversaires poussaient le pays, il fit le choix raisonné, à la surprise générale, de soutenir un homme politique dont l’étoile politique était en berne. Et à la surprise générale, l’homme que l’on a cru définitivement éteint, renaissait de ses cendres, disputant dignement le fauteuil présidentiel à des hommes qui pouvaient user autant d’argent que de pouvoir, pour finalement choisir le braquage du scrutin pour s’en tirer à « mauvais compte ».
Mais depuis plus d’un an, Issoufou Mahamadou a quitté le pouvoir, laissant derrière lui un pays qui va mal. Et Bazoum pouvait comprendre qu’en jouant à la complicité avec son successeur et avec ses rancunes, jamais, il ne pourra avoir de bilan, jamais il ne pourra sortir le pays du gouffre dans lequel le plongeait le socialisme contrefait d’Issoufou. Hama Amadou n’a jamais rien aimé que son pays et toujours, il a mis en avant de tout le Niger, disant, pour croire à son destin, qu’il ne peut le forcer quand il ne peut le contrarier si celui-ci devrait le porter aux sommets auxquels il aspire. Aujourd’hui, les Nigériens ont fini par reconnaitre sa place, comprenant qu’il n’a été victime que de jalousies politiques déraisonnées, de haines irascibles, de méchancetés gratuites. Tous s’accordent à reconnaitre sa place dans la démocratie et notamment pour sauver un pays qui va à vau-l’eau. L’ancien président, Ibrahim Baré Mainassara, pouvait dire à une époque où il cherchait son assise politique que s’il a Hama Amadou, il ne pouvait avoir de personne, quand, peut-on s’en rappeler, Kountché fit de lui, de l’énarque son homme de main. Aussi, Feu Issoufou Bachar, tout adversaire qu’il était, pouvait s’en départir, pour reconnaitre, quelques temps avant son décès que Hama n’est que la bête noire d’une classe politique ne sait pas se faire confiance pour croire en elle-même, se battant à le jalouser à tort quand, fait-il remarquer, il reste le meilleur de tous, ne voyant même pas un deuxième s’il fallait classer les hommes de l’écurie politique.
Aujourd’hui, c’est au sein du pouvoir et notamment de la presse acquise au nouveau système que l’on voit des hommes, hier pourtant très critiques à l’égard de l’autorité morale du Moden Fa Lumana, détesté sans raison et sans façon, qui reconnaissent sa valeur, et le rôle important que son parti peut faire à stabiliser le pays, à ramener la paix et surtout à ressouder un peuple gravement divisé par le socialisme de contrebande qu’Issoufou portait au Niger. Ces lucidités nouvelles, sont-elles, le fait d’un mea-culpa, d’un réveil tardif de consciences égarées, portées par la méchanceté ?
Le Niger, lui, ne demande pas mieux. Il faut espérer que le nouveau pouvoir tienne le bon bout de ses ambitions pour le pays et que les faucons ne triomphent pas pour le dévier de sa nouvelle trajectoire.
Depuis quelques jours, dans le pays, l’on entend parler ici et là, après les premières faveurs de luxe indécent faites aux anciens présidents. Ils leur accordent jusqu’au cabinet et à la serviette, disons jusqu’à des avantages faramineux. Puis, la Renaissance acte III est passée à une autre étape, avec une loi qui engraisse les députés, incapables d’être solidaires d’un peuple qu’ils sont censés représenter et qui tire le diable par la queue, faisant face à la rudesse de la vie qu’une cherté incontrôlée aggrave chaque jour davantage. Sur le dos du peuple misérable, les députés voudraient faire pousser des ventres et des vanités, s’éloignant ainsi d’un peuple, abandonné à la misère et au désespoir. Alors que ce débat n’est pas tranché, dépitant le peuple coléreux, l’on apprend une autre mesure similaire qui voudra donner les mêmes privilèges aux anciens premiers ministres quand rien ne se fait contre la cherté ambiante, contre la paupérisation croissante des populations, contre l’insécurité urbaine, dans une société qui se perd quand son élite ne rêve que d’opulence et ce à un moment où les masses laborieuses restent dans l’oubli des pouvoirs publics. Pourtant depuis des années que pour des travailleurs miséreux les syndicats demandent un fonds d’aide à la retraite, le pouvoir rechigne, ne pouvant accéder à une telle demande somme soute sociale.
Le Niger de cette époque peut-il être en phase avec de tels choix qui relèvent plus de la fantaisie que de la rationalité et de la morale politique ? Peut-on croire qu’un socialisme puisse ainsi se comporter surtout quand, il y a une semaine, on apprend qu’il voudrait renoncer à l’aide sociale accordée à des enfants de pauvres qui étudient dans les universités publiques pour restituer ces faveurs à des anciens présidents, anciens premiers ministres et à des députés ?
Le Niger a besoin que la richesse du pays soit bien répartie entre les enfants du pays, non placée dans la gibecière gloutonne de princes insatiables. Le peuple, lui, face à la distribution de rentes entre princes, attend et il est misérable dans les champs infertiles et sur les routes incertaines, sans avenir. Encore que les moments difficiles qui sont les nôtres ne peuvent justifier de telles ostentations…
Bazoum Mohamed, le nouveau président sorti d’élections controversées, dirige le pays depuis quatre mois. Certains de ces gestes, faits d’élégance et de hauteur, avaient charmé au point où, presque de partout dans le pays, l’homme est applaudi mais non sans que cela n’hérisse certains milieux de son parti, agacés par tant de fleurs que des Nigériens, y compris des adversaires, peuvent lui jeter, ne pouvant comprendre que leur champion, appartenant désormais à l’Histoire, n’ait pas eu les mêmes lauriers. On ne récolte que ce qu’on a semé…
Bazoum Mohamed depuis tant de semaines, a fait rêver les Nigériens d’une gouvernance différente et meilleure, mais connaissant l’homme et ses complicités avec celui qui est parti – mais presque sans être parti – certains observateurs doutaient déjà de sa parole. Peut-être, n’ont-ils pas tort. Mais le peuple charmé commence à déchanter.
Sortir de la torpeur…
Depuis des jours que la bourrasque de l’offensive de charme du nouveau magistrat est passée, les Nigériens se froissent les yeux, regardent plus lucidement la conduite des affaires publiques et notamment d’une certaine volonté annoncée de lutter contre l’impunité pour rendre justice au peuple dont les biens, d’une manière jamais égalée dans l’histoire, ont été spoliés par des socialistes pour lesquels le pouvoir, à défaut d’avoir boutique pour faire des affaires, est devenu un raccourcis pour s’enrichir. Ainsi, le Niger devenait une vache laitière aux mains des camarades, avides d’argent et de prestige.
Comment une camarilla voleuse, peut-elle, pour son seul confort et pour celui du clan, faire main basse sur tout un pays géré comme un bien hérité, sur les deniers publics, rentrant au trésor national comme dans la caverne d’Ali Baba, pour puiser à leur guise et remplir leurs gibecières gloutonnes insatiables. Est-il moral que, se servant du pouvoir, l’on veuille arracher tous les domaines, qu’ils soient privés ou du domaine de l’Etat pour étendre l’empire de ceux qui ont pillé le pays dans l’espoir de s’imposer politique par leur puissance économique récente et douteuse. Et les Nigériens se demandent bien à qui peuvent appartenir tant de ces immeubles, de ces espaces vastes clôturés, ces hôtels qui fleurissent dans la capitale. Pour les Nigériens, il est important qu’ils mettent des visages sur tous ces « patrimoines sans visages » qui surprennent et offusquent dans un pays où la pauvreté est endémique, dans un pays classé dernier pendant dix années de gouvernance socialiste. Des socialistes se sont ainsi enrichis en ruinant l’Etat, en appauvrissant le pays. Ce vaste crime, peut-il être protégé pour laisser impunis ceux qui ont joué avec les deniers publics. Peut-on par exemple communier avec une armée sans lui rendre justice? Est-il moral que par la politique, des hommes et des femmes s’enrichissent avec tant d’ostentation ? Bazoum Mohamed, peut-il, même après avoir dit au campus devant les étudiants, et pour des raisons électorales afin de plaire au camp qui le soutient, continuer à dire que le crime serait soutenable, et que le MDN-Gate n’aurait pas les proportions qu’on lui prête. Peut-on, même pour l’aspect moral de ce crime, quand des familles, n’ont pas encore fini de pleurer leurs enfants, quand des épouses et des enfants ne voient plus le doux sourire du mari et du père, tenir de tels propos qui blessent les consciences endeuillées ? La réconciliation avec l’armée, se fera avec cette justice attendue de ce dossier emblématique qui a heurté l’ensemble des Nigériens. Peut-il se souvenir que son camarade, le sage Katambé, alors ministre de la Défense, en révélant la monstruosité du crime, a failli avoir des larmes, tant le crime était ignoble, indéfendable ?
Non, c’est trop, c’est exagéré et tous les Nigériens épris de justice ne peuvent accepter que tant de fautes restent impunies. On ne peut que rappeler opportunément, les propos du ministre de l’Enseignement supérieur, Phd. Mamoudou Djibo qui, fier des dispositions prises pour sécuriser la session en cours du baccalauréat, pouvait, non sans orgueil, dire qu’ils veulent mettre fin aux fraudes aux examens pour ne pas produire des « voleurs ». Le problème du Niger du point de vue de la morale sociale et politique est un chantier immense qui requiert de l’abnégation et de la volonté politique réelle.
Une lutte vaste…
Cette lutte, pour ne pas créer des voleurs comme le dit le ministre, va au-delà de l’école même si l’école reste le creuset où doivent être inculquées les valeurs que nous voulons que nos enfants portent. Comment peut-on assainir l’école quand ceux qui gouvernent ne peuvent procéder par la pédagogie de l’exemple en promouvant, sur le champ politique la bonne gouvernance et les valeurs qui nous distinguent ? Ceux qui volent des élections, trafiquent des urnes, volent une victoire, vole l’argent public, peuvent-ils convaincre qu’ils ont conscience du mal de telles pratiques pour le pays et pour sa réputation, et pouvoir pousser à s’en débarrasser ? Lorsque le voleur est vanté, envié et adulé, lorsqu’il fait étalage et ostentation de sa fortune pour s’en flatter, lorsqu’on ne peut plus punir la faute dans un pays, peut-on justifier qu’il est pertinent de combattre ces vices qui s’enracinent dans nos moeurs par la faute d’un socialisme avarié ? Il est franchement temps que nous nous regardions pour voir à quel nous sommes devenus si laids à devenir méconnaissables. Plus aucune valeur, dans le pays, n’est à sa place. Lorsque le voleur est adulé, lorsque le méchant est loué, lorsque tout le monde ne cherche que la facilité pour parvenir, pouvons-nous avoir raison de dire que nous voulons combattre ces maux qui gangrènent notre société ? Aujourd’hui tout le monde veut voler parce qu’on a appris à tous pendant dix années que c’est ça le pouvoir : profiter autant qu’on le peut. Et l’on a créé des envieux. Personne ne peut plus se souvenir que le pouvoir c’est le sacrifice, le don de soi. C’est surtout et plus simplement servir.
Il y a urgence à agir pour arrêter la descente aux enfers. Ce pays mérite mieux que ce que le socialisme lui fait vivre. Tant qu’on ne sanctionnera pas, l’impunité va continuer à prospérer, et les vices avec. Mais alors pourquoi la renaissance acte III qui donnait pourtant des gages, hésite-t-elle à agir ? Faut-il croire qu’en laissant tant ces hommes et femmes qui ont mal gouverné ou qui ont volé, aller devant le juge, le système sur lequel s’est construit son pouvoir pourrait s’effondrer et qu’il n’aurait aucun intérêt à combattre le vol, la concussion, le pillage, les détournements alors même qu’à chaque intervention, il ne cesse de rappeler sa volonté de se dresser contre tant de fléau ? C’est sans doute un chantage auquel il ne pourra pas résista tant la peur de perdre le pouvoir est forte. Le nouveau magistrat veut plaire en même temps à son camp et aux autres Nigériens qui l’appellent à gouverner différemment. Or, ces deux tendances ne sont pas conciliables. Forcément, il n’y a que deux choix à faire : où, ainsi qu’il le prétend, il donne les coudées franches à la Justice du pays pour faire la lumière sur tous les crimes ou il cède aux pressions de son camp et le pays retombe dans les mêmes tensions. Et depuis des jours, l’on se demande si la parole donnée pourrait encore être fiable.
Bluffeur… ?
Certains observateurs l’ont déjà dit : les actes posés par Bazoum Mohamed ne relèvent que d’une offensive de charme pour se faire quelque place au sein d’une opinion nationale qu’un débat a poussé à douter de sa « présidentialité » et peut-être comme le dit l’Opposition dans sa dernière déclaration, pour tenter de légitimer un pouvoir en sursis qui cherche à retrouver le peuple. On comprend que même lorsqu’elle est restée peu bavarde, cette opposition se méfie de ce pouvoir et de ses gestes d’apaisement qui ne l’ont d’ailleurs pas concernée jusqu’ici, toute chose qui laisse croire, que l’homme qui vient et celui qui est parti, ne devraient pas être très différents, en tout selon certains observateurs, dans leur conception du pouvoir et surtout de la relation politique qu’ils doivent avoir avec leurs adversaires politiques ?
Il ne faut pas rêver…
Toutes les transformations que l’on a connues dans l’histoire ne se sont pas faites dans la facilité ; elles se sont faites dans la douleur. Il a fallu aux peuples de consentir le sacrifice, de se débarrasser de leurs peurs pour affronter leur destin. Or, l’on a comme l’impression qu’au Niger, par nos lâchetés, et nos hypocrisies, nous n’avons jamais pu être capables de prendre notre destin en main. Et les Nigériens attendent toujours le messie, si ce n’est le grand justicier qui, par la force de ses bras et par son courage, devrait venir le délivrer. Aussi, tant que nous n’aurons pas le courage d’affronter nos montres qui s’appelle ethnicisme, régionalisme, clanisme, tribalisme, la propension à la facilité, nous ne pourrions jamais conjurer le malheur qui nous frappe, car le messie, comme Godot, ne viendra jamais. Comptons sur nous-mêmes, sur notre capacité à nous battre, à être plus responsables face à l’histoire qui s’écrit plus avec des larmes, de la sueur, du sang, qu’avec de l’encre. Au Niger, nous avons appris à contourner nos problèmes, à manquer de courage pour les affronter et nous nous enlisons par nos hypocrisies pour ne pas reconnaitre la réalité des maux qui nous assaillent. Relevons la tête et soyons dignes de nous-mêmes. Bazoum ne doit pas faire trop attention aux faucons qui l’entourent et qui tentent de le prendre en otage. Son contrat devrait être avec les Nigériens, non avec une clique de bandits d’Etat. S’il tient à réussir…
Toutes les sociétés qui ont avancé ont eu le courage d’affronter leur destin, et de se battre, sacrifiant, leur sang, leur sueur, souvent leur vie. Tôt ou tard, les Nigériens finiront par comprendre qu’ils n’auront pas d’autres choix que la lutte.
Or, un peuple qui refuse de se battre, n’a pas de raison de se plaindre de son sort. Il l’aura mérité. Car parlant de messie, il n’y en a pas et il ne viendra jamais.
Cinq mois après son investiture, le 2 avril 2021, Bazoum Mohamed peine toujours à s'affirmer à la tête de l'État. Son combat contre la corruption, axe stratégique qu'il s'est choisi pour gagner rapidement le coeur des Nigériens, a du plomb dans l'aile. Beaucoup d'affaires, corroborées par des rapports d'inspection, sont sur son bureau, sans perspective d'être enrôlés par la justice.
Pire, son image de président de la République, chef de l'État, est sérieusement écornée depuis le début de la troisième décade du mois d'août lorsque l'ancien président, Issoufou Mahamadou, a aussi décidé de prendre des vacances, chez lui, à Dan Dadji. Une occasion qu'il a saisie pour faire étalage de son pouvoir, resté intact, en déployant les mêmes moyens militaires dont il est coutumier lors de ses déplacements. Ce fait, selon les Nigériens, attestent de l'existence au sommet de l'État d'un bicéphalisme du pouvoir qui inquiète au plus haut point. En fin de compte, on se demande bien, entre Issoufou et Bazoum, qui dirige réellement le Niger ?
Il a suffi de peu pour que Bazoum Mohamed passe de la perception à la réalité. Dans les tout premières semaines, voire les tout premiers mois, il a fait rêver ses compatriotes qui, convaincus par les contenus de ses discours ou assez naïfs pour oublier les conditions dans lesquelles l’homme est arrivé au pouvoir, ont pensé que le Président Bazoum allait amorcer un tournant majeur dans la gouvernance. Il a annoncé vouloir respecter plein de principes et de valeurs à telle enseigne qu’on a oublié qu’il a été “enfanté” par Issoufou Mahamadou et un régime aux antipodes de la démocratie, de la justice et des droits … Sans parler du développement exponentiel du trafic de drogue et d’armes, de l’insécurité qui a coûté la vie à des milliers de Nigériens en 11 ans. Le rêve n’a pas duré longtemps. La réalité, tenace, semble l’avoir rattrapé en peu de temps. Ayant joué aux apprentis sorciers, Bazoum Mohamed s’est rapidement rendu compte de ses limites objectives. La lutte contre la corruption dont il a fait son cheval de bataille a été la première épreuve qui l’a émoussé. À peine annoncée, elle est étouffée, puis tournée en dérision par son camp politique qui redoutait ce combat.
La plupart des ténors du régime sont impliqués dans des scandales financiers et la lutte contre la corruption ne peut que les inquiéter quant aux intentions de Bazoum Mohamed. De fait, ils ont pleinement raison. Qu’est-ce que Bazoum Mohamed avait derrière la tête pour vouloir engager une lutte contre la corruption. Bref, il a suffi de l’affaire Ibou Karadjé pour les apparatchiks du régime remettent Bazoum Mohamed à sa place. Les inspections, diligentées à son initiative, ont connu un fiasco. Tantôt ce sont les rapports qui sont jetés dans les tiroirs, sans suite attendue, tantôt ce sont les missions d’inspection qui sont confrontées à la résistance rebelle des mis en cause. Selon nos sources, mis au courant des blocages constatés, le Président Bazoum n’a pas réagi à la hauteur des attentes.
Dans tout ce qu’il a promis de faire, le Président Bazoum n’a connu que des échecs. Des échecs si bien retentissants que presque personne ne le croit capable de quoi que ce soit de bon. Après deux rencontres tenues à son initiative avec les organisations de la société civile, c’est la rupture totale. Ses engagements, pris avec solennité, ont été douchés dans “l’hiver” du régime, hostile à cette tendance à la détente chez Bazoum Mohamed. Des mesures énergiques sont mises en place pour le contrer. Et les mesures visant à ramener le tout nouveau président sur terre sont mises en oeuvre tandis que l’ancien président, Issoufou Mahamadou, reprend du poil de la bête. Il a entrepris, lui aussi, de jouer sa partition. Il sort alors de son bois. À Accra, à Oslo, à Paris, à Alger, Issoufou Mahamadou va jouer la carte de l’ancien en mesure de refaire surface. À l’intérieur du pays, c’est lui qui détient les cartes du pouvoir, sa main étant toujours sur les manettes du système. À l’extérieur, il est adulé et considéré comme un homme qui n’a pas encore dit son dernier mot au point où les Nigériens se demandent s’ils ne sont pas dans un cas Poutine- Medvedev, en Russie.
La montée en puissance de l’ancien président ne s’illustre pas uniquement dans les chrysanthèmes. Elle est également incarnée dans la résurgence d’anciennes pratiques politiques que les Nigériens ont cru, un moment, enterrées avec Bazoum Mohamed. Les libertés publiques sont toujours étouffées, l’impunité est de mise pour les soutiens du régime et les interpellations d’opposants politiques et d’acteurs de la société civile continuent de plus belle.
Depuis plus d’une semaine, de nouvelles têtes sont tombées dans l’escarcelle de la police politique, accusées, paraît-il, de tentative de coup d’État. « Bazoum Mohamed a manifestement perdu la main au profit de son mentor et prédécesseur », dit un allié politique à Bazoum Mohamed. Selon lui, c’est la fin de la récréation et le réveil sera dur pour les Nigériens. Les commentaires vont bon train. Pour les Nigériens, c’est Issoufou Mahamadou qui gouverne réellement. C’est lui qui détient les pouvoirs qui fondent la solidité du régime.
À quelques encablures de ses 12 premiers mois à la tête de l’État, Bazoum Mohamed, investi président de la République le 2 avril 2021, a déjà perdu la manche. Les Nigériens ne le voient pas capable de remonter la pente, tant ceux qui l’ont fréquenté et qui ont cru en sa volonté de changer les choses en sont aujourd’hui pour leurs frais. Issoufou Mahamadou et la logique implacable du régime lui ont imposé le respect strict de la doctrine qui l’a amené au pouvoir. Chose désormais faite puisque le chef de l’État est rentré depuis lors dans les rangs.
Le premier président de la Cour des comptes du Niger, M. Oumarou Narey, a livré hier matin au siège de ladite Cour la synthèse de son Rapport général public de l’année 2021. Dans cette présentation, la Cour note une faible application des recommandations lors des contrôles antérieurs et relève plusieurs disfonctionnements dans la tenue des comptes publics dans son rapport 2021. La présentation de la synthèse du rapport s’est déroulée en présence de plusieurs acteurs de la société civile spécialisée dans le contrôle des dépenses publiques.
Le Rapport général public 2021 est présenté en deux parties. La première, comme l’a expliqué le premier président de la Cour des comptes, M. Oumarou Narey, concerne le suivi des recommandations formulées par ladite Cour lors de ces contrôles antérieurs en vue « de s'assurer des suites à elle réservées par les responsables des entités contrôlées ». La deuxième partie, la plus étoffée, porte elle sur les résultats des contrôles effectués au titre de l'année 2021. C’est ainsi que dans le cadre du suivi des recommandations, la Cour, a indiqué M.Oumarou Narey, a noté une faible application de celles-ci par les différentes administrations et entités contrôlées, particulièrement en ce qui concerne les opérations de l'Etat où le taux de mise en œuvre effectif n'est que de 46,27%.
Dans le cadre des contrôles effectués en 2021, la Cour a relevé la persistance des disfonctionnements au sein des entités contrôlées, notamment le non-respect et la non application des textes en vigueur, ainsi que des cas de mauvaises gestions par rapport à l'exécution des dépenses de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics à caractère industriel et commercial, sociétés d'Etat et des partis politiques. « La Cour a aussi relevé la gestion non performante des projets et programmes de développement qui ont fait l'objet de contrôle, ainsi que la prise en considération de la pandémie de COVID-19 caractérisée comme un cas de force majeure qui a malheureusement ouvert les portes à toutes sortes de violations des dispositions des codes de passation des marchés publics et des délégations de service », a expliqué le premier président de la Cour des comptes.
Pour mettre fin aux mauvaises pratiques ainsi relevées, la Cour a formulé des recommandations qui feront l'objet, selon ses responsables, d'un suivi régulier, de même qu’elle annonce avoir déféré au parquet général certains cas susceptibles de constituer des fautes de gestion. « La Cour a enfin prononcé des délais et des sursis à décharge à l'encontre des comptables publics, ainsi que des amendes à l'encontre des ordonnateurs jugés coupables de faute de gestion dans le cadre de la discipline budgétaire et financière », a ajouté M. oumarou Narey, premier président de la Cour des comptes.
La cérémonie de présentation du rapport général public 2021 a pour objectif de satisfaire une obligation légale contenue dans l’article 149 de la loi régissant la Cour des comptes.
Depuis quelques jours, les Nigériens ont les échos de plus en plus persistants d’une prochaine création de sénat au Niger pour pouvoir contenter un homme qu’on n’a pas su caser parce que, devrait-on soupçonner, son calibre, sa trempe, ne pouvait plus autoriser qu’on le gratifie seulement d’un poste de ministre quand, pour celui de premier ministre, le PNDS, consent à le conserver, et quel PNDS, allez savoir ! Et depuis, pour comprendre les motivations profondes d’un tel projet, les débats s’enflamment sur les réseaux sociaux, faits d’indignation et d’incompréhension. Et les Nigériens n’ont pas tort de s’offusquer d’une telle fantaisie pour un pays qui a mieux à faire, confronté à moult défis, à moult urgences.
Mais interrogeons d’abord le contexte…
Comment peut-on croire à la pertinence de la création d’un sénat au Niger dans le contexte qui est le nôtre ? Quelle urgence la commanderait ?
Faut-il, pour plaire à un homme, à ses humeurs, aller à une telle fantaisie institutionnellement et politiquement inopportune, et financièrement insupportable ? Comment le comprendre quand déjà d’autres institutions qui existent ne convainquent pas, perçues comme inutiles et budgétivores ?
A quoi sert la médiature ? A quoi sert le CESOC ? Et il y en a d’autres certainement comme cette structure concurrente à la Ville de Niamey créée pour « loger » Moctar Mamoudou dont le métier, caricaturalement, se résume à faire de la récup de tronc d’arbres pour aménager des espaces urbains transformés en lieux de loisir. La Ville, ne peut-elle pas faire ça ? Ces genres de doublons comme ce que font les 3N au ministère de l’agriculture, n’ont d’intérêt qu’à créer des espaces de confort pour le bonheur de la clientèle politique oisive et inutile. En vérité, un sénat n’est pas une urgence pour le Niger et il est immoral, dans un pays dernier, d’aller à cette fantaisie, encore une fois, juste pour un homme, et ce à un moment où le pays traverse des moments difficiles. Le sénat, peut-il régler le problème de l’insécurité, de l’école, de la famine qui arrive ou qui est là ? C’est ça les vraies urgences et le sénat n’y peut rien. Laissez- nous tranquille avec votre histoire farfelue de sénat qui fait saliver tant d’hommes et de femmes à caser et qui peuvent déjà avoir la promesse de leur nouvel relogement.
Même l’assemblée nationale, institutionnellement justifiée dans l’architecture démocratique, et constitutionnelle peine à prouver aux yeux des Nigériens son importance quand elle ne peut pas faire les débats d’intérêt national dans un esprit de responsabilité, toujours versée dans la dialectique partisane. Ce pays a-t-il tellement de l’argent à ne pas savoir quoi en faire pour aller dans ces fantaisies qui peuvent montrer tout le mépris que des gens peuvent avoir pour les problèmes du pays, pour les attentes du peuple ? C’est à juste titre que certains voient derrière cette initiative l’ancien président qui, quoi qu’on dise, devrait avoir sa main encombrante dans la gestion actuelle. On sait d’ailleurs que nombre de ceux qui soutiennent, notamment Albadé Abouba, Salah Habi Salissou, Seini Oumarou, Algabit, et dernièrement Ibrahim Yacoubou sont tous les hommes qu’Issoufou, personnellement, jouant de son influence, pourrait avoir amené dans leur camp. Pour la dernière prise, dont on sait toutes les contradictions qu’elle a avec Bazoum, l’on se demande pour quelle précaution, peut-il vouloir de cette autre addition superfétatoire quand on sait la majorité confortable trafiquée qu’il s’est arrangée à se donner pour gouverner seul ? Mais cette ambition qui est de l’ordre de la démesure a été trahie par la réalité du terrain qui montre qu’aucun parti, dans l’architecture actuelle, ne peut prétendre avoir les moyens de gouverner seul. Comment avoir tant de députés dans une élection et ne pas pouvoir passer dès le premier tour et même quand on est forcé à aller à un deuxième tour, cela ne peut se faire qu’avec une courte tête qui plus, est contestée ? Tout le monde a compris la triche ! Que cache donc cette reconquête de partis nouveaux pour renforcer un camp supposé déjà très fort ? Quel autre plan doit-il préparer pour le Niger et pour les Nigériens ? Est-ce franchement pour la création du Sénat qu’on chercherait plus de voix de béni-oui-oui ou pour un autre projet plus compromettant pour le pays à savoir l’installation des bases étrangères dans le pays dont l’autorisation sera mise en discussion à l’assemblée nationale pour théâtraliser une concertation nationale à l’issue de laquelle, sera fondé le reploiement qui devra ainsi être légitimé et acté. Les Nigériens le découvriront. Ils n’auront pas de raisons de se taire face à ce qui est grave et qui risque de nous arriver. Ouvrons les yeux !
La création d’un sénat dans un tel contexte ne peut donc se justifier. On ne peut d’ailleurs pas comprendre que lorsqu’ailleurs, au Sénégal notamment, l’on s’en dispense au vu des changes qu’il impose pour alléger la démocratie et les caisses de l’Etat, que le Niger, pourtant dernier, pousse les fantaisies pour créer de nouvelles dépenses que rien ne peut justifier sinon que les vanités de dirigeants qui veulent encombrer notre démocratie d’une institution de trop qui, même ailleurs, dans les démocraties avancées, n’est qu’une fantaisie bourgeoise de nations qui peuvent s’offrir le luxe d’une deuxième chambre. La Côte D’Ivoire est bien plus riche et depuis des jours, Alassane Dramane Ouattara travaille, après la démission du gouvernement, à former une équipe resserrée pour réduire les dépenses de l’Etat et nous on cherche à en dépenser plus. Et alors pourquoi, nous, nous devrons en créer ? Parce que l’Allemagne promet de l’argent pour faciliter l’installation de ses soldats sur notre sol, parce qu’on deviendrait les chouchous de l’Europe envahissante et conquérante ? Faisons attention. Travaillons d’abord à avoir des assemblées nationales responsables où ne siègent pas que des députés godillots avant d’aspirer à un tel niveau de démocratie. Un sénat c’est de l’ornement pour la démocratie or un pauvre n’a que faire d’or quand son combat reste d’abord pour la survie. Vivons donc notre modeste démocratie qu’il faut travailler à approfondir, à enraciner, à parfaire.
Il n’est que compréhensible d’entendre toutes ces voix indignées qui sortent depuis des jours, exprimant leur désaccord par rapport à un tel projet visiblement voulu pour un homme, non pour la démocratie. Seini Oumarou ayant été président de la première chambre, Albadé ne saurait se contenter de moins qu’une telle position dans l’architecture du nouveau pouvoir, pour vouloir qu’on lui taille une à l’image de son ancien frère-ennemi avec lequel il avait disputé le MNSD ?
Des voix indignées…
Les Nigériens sont nombreux à se prononcer sur la création inutile d’un sénat au Niger. Que peut-on avoir à faire avec des sénateurs qui ne peuvent qu’être oisifs mais sans doute grassement payés quand, les députés, pendant trois décennies d’expérience démocratique, peuvent ne pas toujours comprendre ce que la démocratie attend d’eux, ce que le peuple exige d’eux à savoir une représentation nationale qui veut qu’ils agissent au nom du peuple qui a fait confiance pour contrôler en son nom la gouvernance de la cité, et porter une parole à travers laquelle le peuple se reconnaitrait. Que viendra donc faire un sénateur si ce n’est de « bouffer » inutilement notre argent alors qu’on peut mieux s’en servir à régler la multitude de problèmes que nous avons.
On a, ces derniers jours, entendu des acteurs de la société civile s’exprimer sur le sujet et tous ne disent que leur réprobation vis-à-vis du projet de sénat qui n’a objectivement rien à apporter au pays et à sa démocratie. Le budget que l’on consacrera à une telle institutionfantôme peut-il ne pas servir à d’autres fins ? Ne peuton pas s’en servir à construire des classes pour ces enfants, leurs enseignantes et leurs enseignants qui travaillent dans la poussière, dans le vent et la poussière, dans la canicule et l’inconfort des paillottes quand, dans le pire des cas, des enfants ne sont pas simplement calcinés dans des incendies qui y a dont provoqués ? Peut-on avoir cet argent pour les désirs de grandeur de certains hommes quand, notre armée est encore la cible de la violence terroristes, demande plus de moyen pour nous protéger et se protéger ? Est-il normal et moral de « jeter » cet argent, quand, les services de santé attendent encore des moyens pour mieux soigner des populations condamnées à l’automédication parce que les services de santé publics sont devenus inaccessibles pour eux avec une privatisation qui ne dit pas son nom ? Comment peuton tant manquer de pudeur à faire droit aux folies de grandeur d’hommes, quand dans la capitale après des échangeurs qui ne régulent pas la circulation, l’on ne peut comprendre la leçon pour doter la ville de voies praticables qui rendraient les quartiers accessibles, et donner à boire et à voir avec l’électrification tous ces nouveaux quartiers qui manquent de tous ? Dans un tel pays dont on ne peut pas finir de dresser le tableau noir, un sénat, peut-il être une urgence, une nécessité ?
D’ailleurs, au nom de quoi, Bazoum Mohamed le ferait ? A-t-il promis cela aux électeurs nigériens dans sa campagne ? Non, il ne l’a pas dit et un autre ne l’a pas dit car tous savaient que cela n’était pas un besoin pour le Niger qui, plus, n’a d’ailleurs pas d’argent, à se permettre ces prodigalités ruineuses qui ne servent que les vanités d’une classe politique qui ne pense plus qu’à elle seule, jamais à l’intérêt général.
Mais alors si Bazoum ne l’a pas promis, qui pouvait travailler de manière souterraine à lui imposer l’imprévu dans son programme et dans le budget ?
Et plus que jamais, cette question revient : le Niger at- il un autre président audelà de Bazoum Mohamed que l’on a dit élu ? A-t-il alors intérêt à se laisser manipuler pour des agendas dont il pourrait ignorer les secrets ?
Pour le Niger, il n’y a pas à tergiverser : il faut étouffer ce projet insensé de création d’un sénat inutile pour le pays. Les problèmes du pays sont ailleurs. Et c’est là qu’il faut aller et non agir pour résoudre des problèmes qui n’existent pas. C’est de la responsabilité politique qu’il s’agit. C’est tout.
Bazoum est à l’épreuve de son indépendance. De sa liberté de décision dans un pouvoir sui serait le sien.
Pendant quatre mois, Bazoum Mohamed est à la tête du Niger, évoluant sur un terrain marécageux où ses amis ne semblent pas vouloir lui faciliter la tâche. Depuis quatre mois donc, l’homme marche, tente d’imprimer sa marque mais contrarié par un clan qui sait qu’il a mal géré et qui voudrait se servir de lui pour ne pas répondre de ses actes. Bazoum, il faut le dire, vient à un moment où, le pays va mal : au plan sécuritaire avec une violence terroriste qui prend de l’ampleur, au plan économique avec des caisses vidées qu’il trouve en héritage et un chapelet de scandales qu’on voudrait qu’il couvre, au plan social avec un pays gravement divisé avec en toile de fond le réveil des réflexes identitaires que les réseaux sociaux ont exacerbés, et au plan politique, avec une victoire contestée, et un champ politique marqué par de graves dissensions qui couvent aujourd’hui encore. Les défis, ainsi qu’on peut les voir, sont immenses pour un homme qui arrive presque sans moyens, peut-être aussi tragiquement, sans le pouvoir de son pouvoir. Il a pourtant conscience de la délicatesse de son pouvoir pour comprendre après seulement quelques semaines, qu’au lieu de « consolider et avancer », l’urgence lui commande plutôt de « rassembler et d’avancer », choix qui, comme il fallait s’y attendre, avait irrité certains milieux de son camp qui n’ont pas attendu longtemps pour arrêter ce qu’ils peuvent considérer comme une dérive de la gouvernance du Philosophe. Il a compris qu’il lui est est difficile de reconstruire et « d’avancer » avec des hommes et des femmes qui n’ont appris qu’à voler, qu’à détourner, et à ne rien respecter des convenances et des textes de la République. Comment avancer quand ses collaborateurs sont souvent des gens sales, des hommes et des femmes qui se sont compromis dans des affaires graves, quand de graves soupçons pèsent sur ses collaborateurs ? Là est tout le drame que vit aujourd’hui l’homme qui préside aux destinées du pays et qui, pris en tenaille dans son pouvoir par sa volonté de rentrer dans l’histoire, de gouverner dans l’intérêt des Nigériens et un lobby que dirige son prédécesseur, décidé à assurer à la pègre qui l’a entouré pendant dix années de saccage et de pillage une impunité contre laquelle pourtant, dès les premières heures de son entrée en fonction, Bazoum dit se battre sans faiblesse, chacun devant désormais répondre de ses actes sans compter sur personne. Verbe, c’est vrai car, plusieurs mois après, les Nigériens attendent de voir des actes qui peuvent convaincre de la volonté politique exprimée. Le seul cas d’Ibou Karadjé qui, au regard de son ampleur et de ses implications, pourrait faire effondrer le système Issoufou peine à avoir une suite véritable car les hommes cités sont bien connus et formant aujourd’hui encore, le sérail du nouveau président qui sait bien qu’il doit s’en méfier car ces femmes qui crient sur tous les toits qu’il n’est président que par leur volonté, pourraient être capables du pire pour s’imposer, peuvent avertir des analystes avertis. D’ailleurs, le PNDS n’aurait- il plus d’hommes et de femmes valables pour que les mêmes sur lesquels pèsent de graves soupçons, soient encore et toujours aux affaires pour ne pas avoir à répondre de leurs actes ? Pourtant, on le sait, après chaque passation, il faut qu’on ait un état des lieux auquel tout bon démocrate ne saurait se soustraire. Si Issoufou semble ne pas le vouloir, c’est qu’il a conscience des gaffes commises autour de lui lorsqu’il pouvait assurer aux siens une certaine impunité. Dans toutes les bonnes démocraties, les choses ne peuvent que se passer ainsi et on se demande pourquoi Issoufou voudrait s’y soustraire lui a fait croire au monde entier qu’il aura gouverné mieux le Niger. Que peut-il craindre s’il a la conviction d’avoir bien gouverné, bien géré ? Il se trouve malheureusement que les fais ne militent pas en sa faveur : et lui et certains ténors qui l’ont accompagné, tout socialistes qu’ils seraient, trônent aujourd’hui sur des fortunes immenses qu’ils ne peuvent justifier car elles ne sont même pas justifiables par le seul fait d’avoir occupé des responsabilités politiques. Avant eux, personne dans le pays ne se serait tant enrichis. Tout le monde le sait. Ils le savent aussi. Et on comprend, de ce fait, leurs appréhensions, les mêmes pour lesquelles, ils peuvent trafiquer des résultats électoraux dans certaines régions au moyen de falsifications de PV, de bourrages d’urnes et d’utilisation d’armes à feux pour intimider des agents électoraux ce, afin de s’imposer. On sait surtout qu’ils ne l’ont pas fait pour Bazoum et beaux yeux que nombre d’entre eux avaient même contesté comme candidat, mais pour assurer leurs arrières.
Face aux multiples défis qui attendent et pour lesquels il ne peut perdre encore trop de temps car à la fin, les Nigériens devront juger de ce qu’aura été sa gouvernance, Bazoum, depuis quelques jours, sans doute après que son ami ait défié son pouvoir en allant faire son one man show à Tahoua, devrait se demander, comment peut-il sortir de cet étouffement, de cette volonté de prendre en otage son pouvoir pour l’empêcher de gouverner au mieux de ses convictions ?
Pour certains observateurs, Issoufou se trompe d’époque et d’objet car les hommes peuvent tout partager, sauf le pouvoir. Pour ceux-là, Bazoum ne peut plus longtemps supporter ces caprices et ces télescopages qui le défient comme pour montrer qu’il ne tient pas la réalité du pouvoir et que celui-ci, malgré le départ de l’autre du pouvoir, reste encore entre les mains de celui qu’on pourrait considérer comme étant son bienfaiteur. Pourtant, ceux qui savent lire entre les lignes, pour donner sens à certains faits, peuvent comprendre que la lune de miel entre les deux hommes, malgré les prudences mesurées de François Soudan de Jeune Afrique, ne peut durer longtemps car, comme l’a dit un panéliste sur une des télévisions privées de la place, l’homme n’est pas du genre à se laisser manipuler pour lui dénier toute personnalité. D’ailleurs, pour certains observateurs, Bazoum Mohamed, après plus trente années de compagnonnage et d’amitiés, pourrait être celui qui a le mieux compris Issoufou pour avoir le « mot de passe » par lequel, il est facile de prendre l’homme. Il a en, d’autant intelligemment usé qu’il a réussi à se faire coopter par l’homme avec lequel, pourtant, en certains moments, il avait de graves divergences ayant commencé à naître, notamment autour de la création du parti et de celui qui pouvait réclamer sa paternité. Bazoum est quand même connu pour être cet homme trop franc qui avait peu de soin pour ses discours publics et pouvait tout dire pour frustrer des adversaires, pour faire mal à un autre, comme pour plaire à dessein à l’ami et comme s’il ne devrait pas avoir d’ambitions politiques sérieuses pour rester dans cette posture qui soigne peu son image de futur présidentiable. Il savait peut-être que c’était la seule façon pour lui de rester dans les bonnes grâces de son ami avec lequel, nous le rappelions tantôt, il avait eu étouffement, de cette volonté de prendre en otage son pouvoir pour l’empêcher de gouverner au mieux de ses convictions ?
Pour certains observateurs, Issoufou se trompe d’époque et d’objet car les hommes peuvent tout partager, sauf le pouvoir. Pour ceux-là, Bazoum ne peut plus longtemps supporter ces caprices et ces télescopages qui le défient comme pour montrer qu’il ne tient pas la réalité du pouvoir et que celui-ci, malgré le départ de l’autre du pouvoir, reste encore entre les mains de celui qu’on pourrait considérer comme étant son bienfaiteur. Pourtant, ceux qui savent lire entre les lignes, pour donner sens à certains faits, peuvent comprendre que la lune de miel entre les deux hommes, malgré les prudences mesurées de François Soudan de Jeune Afrique, ne peut durer longtemps car, comme l’a dit un panéliste sur une des télévisions privées de la place, l’homme n’est pas du genre à se laisser manipuler pour lui dénier toute personnalité. D’ailleurs, pour certains observateurs, Bazoum Mohamed, après plus trente années de compagnonnage et d’amitiés, pourrait être celui qui a le mieux compris Issoufou pour avoir le « mot de passe » par lequel, il est facile de prendre l’homme. Il a en, d’autant intelligemment usé qu’il a réussi à se faire coopter par l’homme avec lequel, pourtant, en certains moments, il avait de graves divergences ayant commencé à naître, notamment autour de la création du parti et de celui qui pouvait réclamer sa paternité. Bazoum est quand même connu pour être cet homme trop franc qui avait peu de soin pour ses discours publics et pouvait tout dire pour frustrer des adversaires, pour faire mal à un autre, comme pour plaire à dessein à l’ami et comme s’il ne devrait pas avoir d’ambitions politiques sérieuses pour rester dans cette posture qui soigne peu son image de futur présidentiable. Il savait peut-être que c’était la seule façon pour lui de rester dans les bonnes grâces de son ami avec lequel, nous le rappelions tantôt, il avait eu quelques brouilles. On comprend donc que pour un temps, il soit obligé d’avoir ces gentillesses pour son ami, le temps d’avoir un contrôle total de son pouvoir comme l’a, du reste fait, au Congo, Félix Tshisekedi, qui, ayant compris qu’il ne peut pas plus longtemps s’accommoder de l’influence nocive de son prédécesseur, a joué à renverser la majorité à sa faveur pour gouverner plus librement. Quoi qu’il fasse, Bazoum Mohamed finira par comprendre qu’il ne peut, lui aussi, avoir de choix que celui-là pour voler de ses propres ailes et s’affranchir d’un pouvoir dont il ne jouit du duplicata, la copie conforme et originale restant dans les mains de celui qui a prétendu qu’il lui a passé la main pour assoir la première alternance pacifique dans le pays. Tout le monde aura compris qu’en réalité Issoufou ne voulait pas quitter le pouvoir et il l’a du reste dit à Tahoua, lorsqu’il peut dire en langue devant ses fans qu’il a la nostalgie du pouvoir comme pour faire entendre qu’il ne s’en est pas éloigné et que peut-être, jouant de scénarii plausibles, peut-être, rêve-t-il d’un come-back ?
Il est certain que le Niger ne peut trouver son chemin avec de tels télescopages au sein du pouvoir qui, nous l’avons dit, ne peut être partagé par deux hommes, entendu que l’autre, dans le principe, n’est plus aux affaires pour se prévaloir de quelques autorités pour croire qu’il peut toujours déterminer le nouveau pouvoir pour qu’il ne répondre qu’à ses désirs et aux désirs de son clans, non aux désirs de Nigériens qui attendent que leur vie change et surtout que leur pays soit géré dans le respect des normes et des valeurs qui fondent la démocratie et l’Etat de droit.
Le duel silencieux auquel se livrent à distance les deux hommes même si l’on apprend qu’ils se rencontrent et qu’ils se parlent, finira par éclater. Ce qu’on a vu à Tahoua avec les propos peu politiques tenus par le sortant, pleins de mépris et d’arrogance, en sont un signe. Bazoum ne peut pas protéger tant de voleurs et de détourneurs patentés. En ne leur arrachant pas ce qu’ils ont pris à l’Etat, il est clair que lui ne pourra pas avoir les moyens pour gouverner, pour faire des réalisations et surtout pour rassurer des partenaires qui attendent que la vie publique soit assainie. Des familles ne peuvent pas s’en aller avec la fortune du pays pour croire qu’ainsi, ils peuvent durablement s’imposer aux Nigériens.
Ses choix d’envoyer vers le peuple des signes de décrispation ne doivent pas être que politiciens ; ils doivent être commandés par un réel désir de changer et de gouverner autrement le Niger qui ne peut émerger si les mêmes tares doivent être propagées et protégées.
On ne peut pas gouverner par un autre et le nouveau président finira par s’en rendre compte pour décider de s’affranchir du tutorat qu’on veut lui imposer pour ne servir que d’instrument aux mains d’un autre. Il doit sortir de ce carcan pour gouverner par ses seules convictions et pour le faire, tant dans le pays que dans son parti, il ne manquera pas de Nigériens responsables pour l’aider dans sa nouvelle politique de refondation du Niger qui a réellement besoin de renaitre. La renaissance actée par son prédécesseur n’aura conduit qu’à la mort lente du Niger, dépourvu de son unité, de ses valeurs fondatrices de rigueur et de sérieux au travail, de fraternité et de solidarité, de tolérance et d’engagement. La trêve qu’on peut voir sur le champ politique ne s’explique que par l’espoir de ce virage que le nouveau président semble vouloir amorcer. Mais s’il se plie aux désidératas de son ami qui ne pense qu’à protéger une famille, un clan, il va sans dire que face à lui, demain et toujours, il aura à faire face aux même adversité, toute chose dont n’a pas besoin de pays aujourd’hui trop fragile. Pour ce pays qui va mal, l’on ne saurait s’accommoder de ses insouciances qui peuvent à terme conduire loin le pays, en tout cas jusqu’à sa perte. Les défis sont immenses et on ne peut continuer à se jouer d’un pays. D’un peuple surtout.
De sources dignes de foi, le gouvernement du Premier ministre Briji rafini connaîtra un autre nouveau remaniement ministériel normalement annoncé pour janvier 2018. Mieux ou plus profond de que celui intervenu il y a de cela quelques jours, il consacrera le départ de son poste de Premier ministre le sieur Briji Rafini qui selon toute vraisemblance sera remplacé par tout au plus un cacique ou grand ponte du PNDS-Tareyya ; Les ministres leaders de formations alliées membres de l’équipe gouvernementale seront pour certains évincés et les autres jugés plus utiles resteront. Mais au titre de changement majeur, l’on annonce le départ de Hassoumi Massaoudou du département de l’économie et des Finances pour une maison qu’il connait déjà, le ministère de l’intérieur notamment. Mais la plus grande surprise résidera à n’en point douter du retour aux affaires d’un ex-allié d’avec lequel le Guri aurait déjà fumé le calumet de la paix (ainsi que le confirme un dernier séjour très discret de l’intéressé à Niamey), l’ancien ministre d’Etat Amadou Boubacar Cissé. Le président de l’UDR-Tabbat étant pressenti comme un homme de métier, un spécialiste de grand calibre pour résoudre tous les problèmes d’avec les donateurs et autres institutions monétaires internationales traditionnels du pays. Cissé, aurait consenti et donné sa parole puisque libre de tout engagement depuis quelques temps et a eu le temps de faire table rase d’avec les petits détails qu’il reprochait jusque-là au régime du Président Issoufou Mahamadou. Bref, entre Cissé et ceux du Guri, l’on se parle et se regarde désormais en face. Il prendra alors la place laissée vacante par Hassoumi Massaoudou et déroulera sa science pour faire avancer plusieurs grands dossiers du Niger dans les pipelines des institutions internationales. Le même futur remaniement consacrera la cooptation de personnalités du genre « seconds couteaux » du PNDS-Tareyya, qui eux aussi participeront à l’aventure « La Renaissance Acte2 ».
La promotion de l’égalité hommes et femmes dans le secteur des médias au Niger a connu entre 2021 et le début de l’année 2023 une percée fulgurante. Et pour cause, deux femmes du «quatrième pouvoir» accèdent aux postes de Directrices générales au niveau des deux plus grands organes de presse du pays en l’occurrence la Radio et Télévision du Niger (RTN) dirigée par Mme Toudou Mariama Issaka et l’Office National d’Edition et de Presse (ONEP) dirigé par Rabiba Aboubacar Bouzou. Journalistes de formation, ces deux femmes battantes sont toutes des «produits» de l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) devenu aujourd’hui l’Ecole Supérieure des Sciences de la Communication et de Media (ESCOM). C’est dire que le choix porté par les autorités actuelles sur ces deux femmes pour diriger les deux entreprises publiques de presse est une avancée fort significative.
A l’occasion de la célébration de la fête nationale de la femme nigérienne, ces deux jeunes dames nous plongent dans leur captivant et inspirant parcours professionnel sans pourtant oublier les défis que leur impose cette lourde et exaltante responsabilité qui pèse désormais sur leurs épaules. Elles scrutent aussi avec minutie les perspectives qui s’offrent à elles pour l’essor de l’entreprise de presse relevant chacune de sa sphère de responsabilité.
«C’est aux femmes de se battre, de saisir toutes les opportunités. Le travail n’a pas de genre», Mme Toudou Mariama Issaka, Directrice Générale de la RTN
Forte de vingt-cinq ans d’expériences dans le domaine des medias, Mme Toudou Mariama Issaka, journaliste de profession a été promue en janvier 2023 à la tête de la Radio et télévision du Niger (RTN), la plus grande structure audiovisuelle de l’Etat. Cette femme qui était journaliste reporter, présentatrice du journal télévisé de 20h30, a séjourné dans tous les grands compartiments de l’institution. C’est avec aisance et pragmatisme, que cette femme des grands défis revient sur ses responsabilités au sein de cette chaine nationale.
A l’instar des jeunes de son âge, Mme Toudou Mariama Issaka a bien voulu s’inscrire à l’Université de Niamey après l’obtention du baccalauréat pour poursuivre ses études au département de Sociologie, mais cette option de départ fut vite déviée lorsqu’ un jour elle causa avec une de ses cousines qui réussit à la convaincre de faire du journalisme. Aussitôt, elle commença à suivre les programmes de la radio et à s’intéresser particulièrement au domaine. Elle chercha des informations concernant la formation avant de s’inscrire à l’IFTIC. Après l’obtention de son diplôme, elle a commencé sa carrière de journaliste-reporter en 1997 dans un media privé, Anfani, avant d’atterrir à l’ORTN avec le titre de collaboratrice en août 1997. Elle travailla au niveau de la deuxième chaine nationale qui venait d’être créée TAL TV jusqu’en septembre 2001 où elle a été recrutée en tant que journaliste-reporter. De là, elle fut affectée à la station régionale de Zinder en 2002. Le séjour dans cette région n’a duré qu’un an. Elle revient à Niamey plus précisément au niveau de la télévision pour être présentatrice du journal télévisé jusqu’en 2010 où elle a été mise à la disposition du service commercial, bien qu’elle n’a pas reçu de formation en marketing. Les motivations ayant guidé ses supérieurs hiérarchiques étaient de booster ce service en affectant des journalistes qui sont connus pour une meilleure prise en charge des clients. Selon eux, un visage bien connu peut faire prospérer les choses et améliorer le service. Deux ans après, le service a été érigé en direction commerciale et c’est tout naturellement qu’elle s’est vu confier cette direction, nouvellement créée où elle séjourna pendant dix ans. En 2019 Mme Mariama retourna pour une seconde fois à Tal tv mais en tant que Directrice de cette chaine jusqu’en janvier 2023 où elle a été nommée au poste de Directrice Générale de la RTN.
«Je suis consciente du défi à relever et compte sur le concours du personnel de la RTN déjà qualifié afin d’atteindre l’objectif visé. Etre professionnel, c’est apprendre, découvrir et bénéficier de l’expérience des ainés qui ont réussi et celle du personnel » dit-elle.
Des projets engagés en faveur de l’amélioration de la grille des programmes
Inspirée par une vision merveilleuse du monde numérique en ce 21ème siècle, la DG veut rendre visible leurs activités, pas seulement à la radio et ou à la télé mais également sur les medias sociaux. Oui, dans un souci grandissant de qualité, mais aussi d’innovation, la RTN compte avoir des programmes évolutifs adaptés à cette ère du numérique. D’ores et déjà, un comité a été mis en place et s’attèle pour être plus présent sur les réseaux sociaux. Des programmes qui comportent des informations sur la politique, l’économie, la société, les magazines de développement, de santé, des tranches d’animations sur la jeunesse, le sport et la culture. «Nous sommes là et nous nous attelons chaque fois que cela est possible à améliorer la qualité de nos services pour répondre aux attentes des téléspectateurs et auditeurs. Nous avons plusieurs idées de reformes axées sur la digitalisation. Bien que datant de moins d’une dizaine d’années, la presse en ligne est en plein essor avec l’incursion à grands pas des réseaux sociaux dans la sphère de l’information. Beaucoup de sites sont sur Facebook, le réseau social le plus utilisé. Il faut que la RTN soit très présente sur les réseaux pour donner plus de visibilités aux informations dynamiques et crédibles», confie Mme Toudou.
L’ORTN est scindé en deux, la RTN ne diffuse plus, elle produit. «C’est pour cela que nous tendons vers l’opérationnalisation d’un changement radical, où la TNT nous impose d’avoir des notions en informatique. Il faut avoir une formation de base et d’autres notions comme le traitement, le montage, envoyer et être diffusé. Bref, c’est une métamorphose, il faut qu’on s’adapte pour évoluer ensemble avec les autres, ce sont des paramètres dont on doit tenir compte. Nous faisons un travail de communication de masse, il faut marquer une présence partout sur la radio, la télé et aussi et surtout sur les réseaux sociaux», explique la DG de la RTN. La révision des grilles est obligatoire pour pouvoir s’adapter au temps. Le comité dédié à ce travail a été mis en place par le ministre de la Communication avec un rapport bien ficelé. Faire des reformes avec la création des chaines. «Nous avons acquis du matériel de pointe, de dernière technologie, mais nous avons juste besoin de formation pour une exploitation rationnelle de ces équipements», a-t-elle fait savoir.
Une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation
Concilier la vie de famille et la vie professionnelle, est bien aisée selon la DG de la RTN. «La femme doit pouvoir travailler partout, il faut juste savoir gérer. Nous gérons tous ensemble, donc le problème ne se pose pas», assure-t-elle. Pour Mme Toudou, la journée nationale de la femme nigérienne est une grande opportunité pour la nigérienne, d’avoir cette journée qui lui est spécialement dédiée. Cette journée est une occasion de réfléchir, d’échanger, de se mobiliser en faveur de la lutte pour les droits des femmes. «Chaque année, les femmes doivent faire le point de ce qui a été fait et ce qui reste à faire sur la question de la place des femmes dans la société. La réussite a dépassé le cap du genre, du sexe, le Niger a évolué, on se donne la vie qu’on veut, on peut vivre sa propre vie», estime la DG de la RTN.
A travers la loi sur le quota, l’Etat du Niger a pris le genre en compte dans tout ce qui est projets et programmes. «C’est aux femmes de se battre, de saisir toutes les opportunités. Le travail n’a pas de genre, nous sommes dans un pays qui a de l’avenir, qui crée ses opportunités. Nous devons nous fixer des objectifs et chercher à les atteindre», soutient Mme Toudou qui souhaite que la jeune génération aille plus loin que celle d’aujourd’hui dans tous les domaines. «Le seul secret dans la vie, c’est d’avoir confiance en soi. Quand vous êtes engagés, personne ne peut vous casser en mille morceaux. L’objectif c’est de se construire, de faire sa carrière, de tracer et de suivre son propre chemin», explique la DG de la RTN. Elle invite les jeunes filles à suivre leurs rêves. «Quand on veut, on peut, mais il faut savoir apprendre, faire du bon travail. Quand vous faites du bon travail, vous le faites pour vous-même parce que c’est le travail qui va faire la différence. Les relations peuvent certes aider, la politique peut aider, seuls le travail et la persévérance payent» a relevé Mme Toudou Mariama Issaka. «A mes sœurs qui veulent embrasser la carrière de journaliste, je leur dirai tout simplement, rien n’est impossible, tant qu’on a la vie, on peut tout faire, tout envisager, une chose essentielle c’est d’avoir de l’audace», a-t-elle conseillé.
Apparu, il y a quelques temps, comme un épiphénomène au sein du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), le mouvement ‘’Hamzari’’, fondé par le frère aîné de l’actuel Ministre des Finances, Ahamat Jidoud, est en train de s’amplifier, au point d’inquiéter les caciques du parti rose. Faut-il le rappeler, ce mouvement se revendique d’un soutien au président Mohamed Bazoum contre la caporalisation de l’appareil du parti par les partisans de l’ex-président de la République, Issoufou Mahamadou. Au début discret, le mouvement a depuis lors pris de l’ampleur avec des meetings populaires organisés par son initiateur, El hadji Amadou Jidoud, sur les terres même du bastion électoral du PNDSTarayya, à savoir Tahoua. Même si, pour le moment, les télévisions ne sont pas présentes pour filmer ces meetings, les images en circulent sur les réseaux sociaux de la place.
Alors, la question que se posent les observateurs de la vie politique nationale est la suivante : doit-on prendre au sérieux le mouvement ‘’Hamzari’’, ou bien, au contraire, ne s’agirait-il là que d’une simple brise passagère estivale, une banale mauvaise humeur d’un militant frustré dont le PNDS-Tarayya est habitué depuis des années ? De tous les partis politiques majeurs nigériens nés de la revendication démocratique de la décennie 90, le PNDS-Tarayya est sans doute le seul qui peut se targuer, aujourd’hui, d’être resté uni et soudé, pendant que les autres formations politiques de sa génération (CDS Rahama, ANDP-Zaman Lahiya, MNSD-Nassara) étaient gagnées par le virus divisionniste au sein de leurs rangs. Non pas que le parti fondé par Issoufou Mahamadou et ses anciens camarades du lycée fût immunisé contre un tel virus, mais parce qu’il avait réussi, très tôt en faisant preuve de beaucoup de résilience et d’imagination créatrice pour booster hors de ses rangs tous les éléments perturbateurs susceptibles d’affecter l’unité et la discipline du parti. C’était déjà le cas avec Aji Kirgam, membre fondateur du parti, ayant été même le candidat proposé par ce parti au poste de Premier Ministre de la Transition post- Conférence Nationale de juillet 1991, qui avait tenté de remettre en cause le leadership d’un certain Issoufou Mahamadou, au lendemain de la déclaration du PNDS annonçant son retrait de l’Alliance des Forces du Changement (AFC), en septembre. La dissidence ainsi créée tourna vite court, car l’auteur avait été exclu du parti. C’était également le cas des Saïdou Sabo, Maître Souley Oumarou, Bagalam et consorts, qui avaient, à leur tour, essayé de remettre en cause la discipline de fer du parti rose, au milieu des années 2000. Là aussi, ce fut échec et mat pour ces frondeurs qui finiront par être exclus du parti.
En voilà pour la petite histoire des tentatives d’assauts contre la cohésion du parti rose qui seront, hélas, restées vaines ! Mais, en ce qui concerne le mouvement ‘’Hamzari’’, il a la particularité de se réclamer de l’obédience du président Bazoum qu’il dit aider dans la réalisation de son programme politique. C’est peutêtre cet aspect des choses qui lui éviterait le même sort qu’avaient connus les autres tentatives de dissidence du passé, c’est-à-dire l’exclusion. Mais, la question que l’on serait tenté de se poser pourrait être celle-ci : pourquoi le président Bazoum laisse silencieux face aux actes et paroles du promoteur de ‘’Hamzari’’ ? Le président Mohamed Bazoum cautionnerait- il, par ce mutisme bruyant, les faits et gestes de Amadou Jidoud ‘’le frondeur’’ ? Pourquoi ne le rappellerait-il pas à l’ordre, si tant était qu’il le désapprouvait ?
Certains caciques du PNDS-Tarayya ne sont guère dupes face à cette situation et en concluent à une possible caution présidentielle. Ainsi, serait née une guerre larvée au sein du parti rose. Les deux camps seraient en train de fourbir leurs armées pour l’hallali final. Peut-être que le temps serait venu pour le PNDSTarayya de goûter à son tour la sauce de l’éclatement que ses adversaires politiques ont longtemps attendu. C’est une loi de la nature, connue sous le nom de l’entropie, formulée en physique thermodynamique par le génial physicien allemand du 19e siècle, Rudolf Clausius, qui signifie, en termes plus prosaïques, que tout corps finira par l’autodestruction. Ainsi, les empires naissent, prospèrent, atteignent leur apogée et finissent par décliner pour disparaître. Il en est de même pour les partis politiques. Après plus d’une décennie de règne sans partage, écrasant littéralement la vie politique nationale, le PNDS-Tarayya n’a plus, aujourd’hui, manifestement, d’adversaire à sa taille. Son seul adversaire est peutêtre le PNDS lui-même, selon une fable bien connue du monstre n’ayant plus rien à se mettre sous sa dent, qui se voit contraint de dévorer sa propre progéniture pour survivre. Et après quoi, sans proie, il mourra de sa belle mort !
Le nouveau ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, M. Mahamadou Laoualy Dan Dano, a rencontré hier matin, les principaux responsables de son département ministériel et ceux des structures sous-tutelle. A l’issue de cette première rencontre, il a assuré ses collaborateurs de son engagement à mettre en œuvre les reformes nécessaires au bon fonctionnement du ministère et des structures rattachées. Il a également exhorté les cadres à être rigoureux et innovants dans leur travail afin de mieux s’adapter aux contraintes de modernité du monde actuel.
Dans son allocution introductive, le ministre Laoualy Dan Dano a rappelé que la mission assignée au ministère de la Communication est primordiale et transversale et exige de l’investissement personnel de chacun des cadres et des directeurs généraux dans leurs domaines de responsabilité respectifs. Dans cette optique, il dit attendre de ses collaborateurs «des résultats tangibles, basés sur des règles de travail axées sur la confiance réciproque et les principes de la redevabilité et la reddition des comptes».
La promotion de l’innovation et de l’amour du travail seront au centre de son action ministérielle, a également fait savoir le ministre de la Communication. D’où sa volonté de travailler à l’établissement «de cahiers de charges et de fiches d’obligation de résultats assortis d’indicateurs de performance précis, conformément aux principes de la gestion axée sur les résultats». Cette recherche de l’excellence sera accompagnée, explique-t-il, d’un renforcement des capacités des services et des agents en vue d’améliorer la gouvernance administrative et financière. «Je sais que cela passe nécessairement par certaines conditions à réunir, reconnait M. Laoualy Dan Dano, mais je m’engage à faire en sorte qu’il en soit ainsi, dans la limite, bien évidemment, des moyens disponibles de l’Etat. Nous ferons cependant les plaidoyers nécessaires en direction non seulement de l’Etat lui-même mais aussi des partenaires pour nous accompagner davantage», a-t-il ajouté.
Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions s’est aussi insurgé contre «le manque d’initiative de la part des agents, l’oisiveté, l’absence d’amour de la patrie et du travail bien fait» qui constituent, selon lui, quelques-unes des difficultés que rencontre l’administration dans l’accomplissement de sa mission. «Ces tares, faut-il le déplorer, constituent des contre-valeurs de notre société et le Programme de Renaissance Acte III du Président Mohamed Bazoum entend y remédier afin de faire du Niger un pays émergent», a-t-il souligné.
A tour de rôle, les principaux responsables des structures sous-tutelles ont exposé les difficultés de leurs services. Le ministre Laoualy Dan Dano a reconnu que certaines situations sont plus urgentes et plus graves que d’autres et a invité les responsables à des séances de dialogues pour trouver des solutions idoines car, a-t-il estimé, c’est par le travail que les structures sous-tutelle peuvent atteindre leurs objectifs financiers. Pour renforcer l’implication des services et engager leurs responsabilités, il est prévu par le ministre et son équipe que chaque structure contribue activement à l’élaboration de son cahier de charges.
L’autre souhait du ministre Laoualy Dan Dano est d’amener les medias publics à jouer pleinement leur rôle éducatif afin de raviver la flamme patriotique et d’être les gardiens des valeurs traditionnelles du Niger. Pour y parvenir, il propose un réaménagement du programme des medias communautaires, les plus proches des réalités des populations locales, et qui peuvent
informer et sensibiliser efficacement les communautés. Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions a enfin demandé aux medias publics de s’adapter aux contraintes actuelles tout en réaffirmant à l’ensemble des responsables des structures sous-tutelle, son engagement personnel à mener un intense plaidoyer en leur faveur au plus haut sommet de l’Etat.
Le 2 avril 2021, lorsque Bazoum Mohamed a prêté serment, sur le Saint Coran, de respecter et de faire respecter la Constitution, il était sans doute emporté par l’euphorie pour évaluer la complexité de sa mission. Il venait d’hériter d’un État économiquement exsangue, politiquement étranglé et dynamité au plan sécuritaire. Un pays surtout englué dans une corruption endémique où des individus, parfaitement identifiés, sont impliqués dans des détournements de plusieurs milliards de francs CFA mais qui sont protégés au sommet de l’État si bien que le phénomène est devenu le jeu favori des gouvernants. Les scandales ne se comptent plus et il serait sans doute hasardeux de vouloir évaluer ce que cela a coûté à l’État. Bazoum Mohamed, qui a certainement pris la mesure des enjeux pour le Niger, a bien promis, déjà dans son discours d’investiture, de mener une lutte sans merci contre la corruption, mais a vite abdiqué face à la férocité du combat qui lui a été opposé par les siens.
Aujourd’hui confronté à d’extrêmes difficultés financières, le pays faisant face à une multitude d’échéances de dettes qui plombent ses capacités d’investissement, le Niger de Bazoum Mohamed semble condamné à vivre dans un développement exponentiel de la dette publique. Si elle n’est pas aussi élevée que celle d’autres pays de la sous-région, elle est toutefois assez alarmante au regard des ressources disponibles. Une situation à terme asphyxiante, les secteurs sociaux de base étant en train de péricliter. L’éducation, l’eau et la santé sont devenues problématiques. De récentes images d’une visite du ministre de l’Enseignement professionnel dans un des centres de formation ont été virales sur les réseaux sociaux, les apprenants étant sous un hangar mal famé. L’argent public va ailleurs, dans des comptes bancaires de gouvernants qui ne soucient guère du sort des populations.
Au plan sociopolitique, Bazoum Mohamed a hérité d’un pays profondément divisé entre un peuple qui peut se permettre tous les délits et crimes dans l’impunité totale et un autre, exposé à tous les risques et susceptible de se retrouver en prison pour un oui ou pour un non. En 11 ans, l’opposition n’a jamais gagné le moindre contentieux. Les divergences internes au sein des partis politiques d’opposition finissent inéluctablement par une crise entretenue grâce à des coups de pouce d’une certaine justice dont la mission est de soutenir l’aile qui fait le jeu du pouvoir. La fracture est énorme. Bazoum Mohamed, un acteur-clé du régime, en sait plus que n’importe qui.
Quant à la question sécuritaire, il n’y a pas lieu de faire un grand commentaire. En quelques années, le Niger a perdu des milliers d’enfants, civils et militaires et de larges pans de son territoire sont sous soumis à la loi de la terreur des terroristes. Ils y prennent la dime, tuent les hommes, incendient les greniers et emportent les troupeaux. S’il a visiblement échoué à mener la lutte contre la corruption, le Président Bazoum Mohamed a, en revanche, marqué des points, récemment, sur le registre sécuritaire. Il a décidé de doter les forces armées nationales de moyens de guerre modernes, engagement qu’il a récemment matérialisé au cours d’un séjour en Turquie auprès de qui l’État nigérien a déjà passé commande d’avions et d’hélicoptères de combat, de drones de reconnaissance, de véhicules blindés, etc.
Cette option du Président Bazoum au plan sécuritaire marque-t-elle un tournant décisif dans sa gouvernance ? Certains le pensent, indiquant que si tel est le cas, il doit rapidement passer à la vitesse supérieure en remettant au goût du jour la lutte, entravée, contre la corruption. S’il gagne ce combat, il aura les clés de toutes les autres chapes de plomb, notamment la crise politique qu’il lui faut nécessairement désamorcer. En un mot, indique un observateur averti, le Président Bazoum n’a pas d’autre alternative que de faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de son mentor et prédécesseur. L’enjeu, ditil, c’est le Niger. Cependant, le président nigérien, qui revendique sans cesse sa fidélité à Issoufou Mahamadou, serait-il capable d’un tel sursaut ? Rien n’est moins sûr.
Depuis toujours, l’on connaissait Bazoum Mohamed peu fin en communication car à chaque fois qu’il ose une parole publique, il ne finit jamais sa prestation sans une gaffe. Et cela, avant même qu’il ne soit président, si bien que certains craignaient pour lui d’autres bourdes dans cet autre rôle qui pourrait lui nuire, ne pouvant s’empêcher d’autres bavures verbales qui ne peuvent s’accommoder de son nouveau statut de père de la nation, appelé à rassembler, en tout cas à être ce président de toutes les Nigériennes et de tous les Nigériens auquel, finalement, à défaut de la volonté des Nigériens, un destin, Dieu et Issoufou l’auraient destiné. Avant d’arriver au pouvoir pour assumer la responsabilité suprême, il avait, surtout vis-à-vis de ses adversaires et de la société civile, un discours belliciste, vexatoire qui ne pouvait l’aider à se rapprocher d’une catégorie de Nigériens qu’il savait marginaliser au point de faire croire que la responsabilité de Chef d’Etat, a priori, ne lui sied pas. Mais, il finit avec un certain style par surprendre car depuis qu’il est gère la cité en tant que président, le climat politique s’est quelque peu apaisé, agressant moins des adversaires pour lesquels il ne pouvait plus avoir ces discours provocateurs d’une époque pour mettre un peu de l’élégance dans sa conduite politique au point de faire taire une opposition désormais incapable d’harmoniser ses positions, perdue dans ses divergences et ses contradictions.
Cependant, sur un plan, et notamment de la parole publique, l’homme semble rester le même qu’on a connu jusqu’ici, presque incapable de raffiner sa parole, de lui donner toujours la noblesse que lui confèrent ses nouvelles responsabilités d’homme d’Etat. Comme président de la République, Bazoum Mohamed ne put jamais changer dans ses discours. C’est à croire que ceux qui en ont le contrôle ne peuvent pas l’aider à mieux réussir cet autre aspect important de présiderà la destinée des humains.
Il y a déjà quelques semaines, l’on se rappelle de cette bourde où, parlant des terroristes, il dit avoir pris langue avec certains qu’il reçoit au palais et même à consentir à libérer certains pour espérer régler le problème sécuritaire par une telle gentillesse refusée à des adversaires politiques qui se battent non plus avec des armes comme ses interlocuteurs préférés mais avec les moyens constitutionnels que la démocratie leur offre tant sur l’espace civique que politique. L’annonce fracassante avait alors profondément choqué l’opinion. A l’époque, après la gaffe, quelques hommes étaient sortis pour venir faire une « lecture expliquée » de son texte pour lui donner un sens moins polémique, hélas, sans convaincre de la réorientation sémantique qu’on tentait de donner à une parole pourtant trop claire. Après cette communication ratée on avait cru que la leçon a été bien tirée pour éviter de tomber dans les mêmes erreurs qui, souvent en politique, ne pardonnent pas.
L’adversaire de Bazoum, est souvent, hélas, la parole de Bazoum lui-même. Le 13 mai dernier, journée nationale de la femme nigérienne, au Centre de Conférence Mahamat Gandhi, profitant de la commémoration de la journée, Bazoum Mohamed s’offre l’occasion d’aller palabrer devant les femmes en fête, un exercice qu’il semble affectionner, philosophie oblige. Le tribun, l’ancien syndicaliste et enseignant pouvait alors faire recours à ses talents d’harangueur des foules pour exposer sa connaissance qui déborde du domaine de la philosophie pour aller défier d’autres dans leur domaine de compétence que personne ne pourrait leur dénier et faire croire qu’il a une meilleure maitrise de leur science, notamment pour mieux savoir expliquer plus qu’eux le Coran. Il n’avait pas fini déjà que les réseaux sociaux se sont emparés de sa parole prétentieuse pour la disséquer, et dans bien de cas, la délégitimer, la contester, par la seule rigueur religieuse, non par un regard philosophique tronqué que l’on peut, par des fantaisies, déformer, détourner à des fins politiques inavouées.
Tout le monde pouvait d’ailleurs avoir compris que le but visé par cette communication est le contrôle des naissances pour lequel, un certain discours qu’on peut entendre sur les médias internationaux, prétend que le Niger, du moins la femme nigérienne, commettrait le crime de faire trop d’enfants plus que toute autre femme au monde. Pourtant, plutôt qu’une Nigérienne, c’est une Malienne qui accouche de nonuplés ! Qui pouvait être plus fertile ? On ne sait d’ailleurs pas pourquoi ce débat revient quand, vers la fin du règne d’Issoufou Mahamadou, on entendait un discours de satisfécit, comme pour montrer les prouesses du régime d’Issoufou Mahamadou, à rabaisser la fécondité coupable de la femme nigérienne, pour faire croire que les femmes nigériennes, depuis quelques temps, feraient moins d’enfants au grand plaisir d’Emmanuel Macron qui s’en préoccupe tant. Tout le monde pouvait avoir compris qu’il s’agit, comme c’est le cas pour l’école, de produire, sinon de fabriquer, des statistiques pour faire plaisir à des partenaires qui pouvaient ainsi croire, naïvement, que les politiques qu’ils téléguident chez nous, porteraient des fruits et qu’il y a à faire des efforts à soutenir des gouvernants bons élèves. La communication, cette autre fois, a encore échoué avec la polémique qu’elle a suscitée et qui continue de s’enflammer. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour s’en rendre compte d’ailleurs, car le lendemain, d’autres étaient invités sur les médias d’Etat à venir recadrer le message présidentiel, arguant encore que les Nigériens n’auraient pas bien compris ce que voulait dire le président pourtant enseignant et philosophe. Mais dans les efforts de clarification, l’on n’a entendu rien de ce qui rassure sur le message et même lorsque ce sont des marabouts qui devraient être chargés de l’exercice. On a compris qu’ils ne voulaient pas gêner le président et il leur manquait les arguments pertinents pour sauver le soldat du naufrage communicationnel. Ceux-là peuvent d’ailleurs réaliser que leur rôle de sapeurs-pompiers ne leur réussit car, malgré leurs efforts d’explication, les Nigériens sont restés sceptiques, continuant à polémiquer sur le sujet. Cette nième bourde, vient informer sur un certain nombre de choses : Un président ne devrait pas dire ça ! L’expression nous vient de l’échiquier politique français avec François Hollande qui peut, dans un livre-entretien fleuve, dire toute sa pensée sur les "sans dents", l’immigration, les footballeurs, Notre Dame des Landes, non sans aller au-delà de ce que son rôle pouvait lui permettre d’aborder dans une parole publique. Il y livre donc des réflexions très personnelles, exactement comme Bazoum Mohamed, sur des sujets qui concernent son mandat. Les journalistes Gérard Davet et Fabrice L’homme, par un questionnement rigoureux, révèlent une partie presque inconnue du personnage dans ce livre choc au titre évocateur : Un président ne devrait pas dire ça. Chez nous au Niger, l’on est aussi tenté de tenir le même propos vis-à-vis du président qui se hasarde sur des sujets qui ne sont pas du tout de ses compétences. Et il faut croire qu’il gagnerait mieux à aller dans les sujets qui sont les siens qu’à prétendre être cet érudit capable de tout embrasser. Nous sommes dans une république où chacun doit jouer son rôle, et où on doit laisser à chacun le droit et le devoir de jouer dans l’espace de ses compétences. Le président doit faire ce qu’il doit faire et les autres, ce qui est de leurs de leurs rôles. Dans une société hiérarchisée personne ne doit aller dans le champ de l’autre. C’est une question de division et de responsabilité.
Un président ne doit pas trop parler.
Aussi faut-il d’abord souligner que la parole présidentielle doit se faire rare pour être un événement, car lorsqu’un président parle beaucoup, sa parole devient trop ordinaire pour amener les peuples à s’en lasser, souvent même à s’en dégoûter. Lorsqu’un président décide de parler, c’est qu’un événement le commande, il parle opportunément lorsque des sujets graves ou importants l’en dissuadent, ou à l’occasion d’événements commémoratifs qui requirent, par les traditions républicaines, qu’il parle à ses concitoyens.
De même, avant de s’inviter sur un sujet qui n’est pas de l’ordre de ses compétences, un président ne saurait prendre le risque d’improviser et pourrait alors requérir l’expertise de ses conseillers du domaine pour éviter des désagréments de l’ordre de ce qu’il provoque à chaque fois qu’il envisage une sortie médiatique au point de pousser d’autres à venir recadrer à chaque fois ses messages. C’est dire que la communication présidentielle a intérêt à mieux être gérée pour éviter de grignoter une image déjà peu lice dans l’opinion. Autant il doit s’efforcer d’être moins bavard, autant il doit comprendre que le régime semi-présidentiel met à sa disposition un collaborateur-fusible – le premier ministre – pour jouer sur des terrains glissants qui peuvent, lorsqu’il doit s’en charger lui-même, lui porter préjudice. Le risque, à la longue, est de conforter une certaine image de lui chez les Nigériens qui peuvent alors croire qu’il ne pourra jamais changer pour améliorer sa communication, tout philosophe qu’il est. On aime le chef poète, pas le bavard. ISAK
Le Niger, depuis plus de dix ans aujourd’hui, ne vit qu’au rythme de scandales les uns plus rocambolesques que les autres. Le pays n’a jamais su que ses socialistes pouvaient être capables de tant de telles prédations. Alors que le socialisme vrai enseigne l’humilité, eux pouvaient avoir de l’arrogance, voire de l’extravagance. Ils étaient « Lions » – Zaki – mais l’on n’avait su que c’est dans la prédation carnassière, non pour être cet homme autant de poigne que de coeur, capable d’avoir des mains fermes pour châtier chaque fois que de besoin, et aimer sans renoncement l’Homme. Il se trouve malheureusement que le patronat socialiste ne pouvait, hélas, gouverner que dans l’impunité, dans le mal, laissant son entourage miné par la corruption et les détournements les plus hilarants que l’on ne peut pas soupçonner dans un pays normal. Et c’est du fils au père que l’empire des Roses est atteint de la nouvelle peste, perpétuant le crime de génération en génération ainsi qu’on peut voir les fils héritiers se donner souvent, quand ils n’occupent pas des postes de responsabilité, les mêmes relents bourgeois, avides de mondanité et de bonne vie pour « voler » dans le grenier à argent de Papa, afin de s’offrir une vie d’enfants gâtés, pétri de l’arrogance héritée des pères devenus riches.
Cela fait des années que l’on parle de crimes économiques, de scandales, d’affaires qui défraient la chronique, mais aucune de ces affaires, à la hauteur de la faute, n’a connu un traitement judiciaire qui peut faire payer aux présumés coupables, après la tenue de procès équitables, leurs fautes. On n’avait pas fini de parler du premier vaste crime qui avait le plus alerter l’opinion à savoir le MDN-Gate qu’un autre, dans le même ministère, vient choquer l’opinion. Avec ce jeune que l’ancien ministre Kalla Moutari recommandait pour tout marché dans le domaine, lui reconnaissant des compétences que ni son parcours professionnel – s’il en a – ni ses études ne peuvent pourtant pas justifier pour rendre crédible la fameuse lettre qui avait circulé sur les réseaux sociaux, « l’enfant » dont des adultes sans foi peuvent abuser de l’innocence et de la naïveté pour se cacher derrière son nom pour commettre les crimes dont ils ne veule nt pas répondre. Mais depuis qu’il quitta son poste « juteux » de ministre de la Défense pour se « réfugier » à l’Assemblée Nationale, se couvrant de l’immunité parlementaire, l’homme est devenu très loquace, ne ratant aucune occasion pour intervenir sur les médias. On sait que l’homme, depuis quelques temps, est devenu anxieux, au tempérament versatile, ne supportant plus la moindre critique sur la gestion qui fut la sienne à la tête de ce ministère et pour laquelle, un journal proche de leur régime – Le Républicain de Feu Mamane Abou pour ne pas le citer – fit des révélations croustillantes, sans que jamais le débat ne s’estompe et sans que l’on ne cesse de parler de lui et de sa gestion. C’en était de trop au point où, il y a quelques jours, presque agacé, l’homme sortait de ses réserves pour proférer quelques menaces par lesquelles, il dit voir l’aveugle et qu’il pourrait le toucher pour qu’il sache qu’on le voit. Le langage est d’autant soigneusement voilé que tous les observateurs pouvaient voir, un mur qui commence à se fissurer dans l’empire, corroborant la guerre des clans et des groupes d’intérêts qui forment le parti. Mais affrontant par un tel message un clan de sa majorité qui semble vouloir le sacrifier, Kalla Moutari, ne peut manquer de hargne à faire face à ses détracteurs qu’il peut voir à visages découverts quand les autres, de son camp, peuvent se croire invisibles, pour les menacer à chaque fois de les trainer devant les tribunaux en portant plainte contre eux pour diffamation. Le fait-il parce qu’il se croit innocent ou parce qu’il pourrait compter sur les complicités d’une justice, misant sur l’impunité à laquelle, sous Issoufou toute la gent socialiste pouvait avoir droit ? Peut-il alors savoir que les époques ne sont pas les mêmes et qu’un temps peut avoir changé ? Les hommes aussi ?
Il n’empêche qu’on continue de parler du MDN-Gate et l’on n’arrête toujours pas de parler de l’homme, et de ce qu’il fit à la tête du ministère de la Défense au point de risquer une dépression. Il n’en peut plus et le voilà qui explose, surveillant les réseaux sociaux pour réagir à chaque post pour réfuter des allégations faites à son encontre ou même, dans certains cas, pour menacer de porter plainte contre ceux qui lui chercheraient noise et voudraient le trainer dans la boue. Il n’a peut-être pas tort mais si tant est qu’il est sûr de son innocence, sans doute qu’il trouvera mieux à s’innocenter ailleurs, notamment devant un juge que là, sur cet espace virtuel public qu’est Internet qui n’a que l’avantage de poser les problèmes sans jamais les résoudre.
Le dernier round se passa entre lui et l’annonceur d’alerte qu’est devenu Bana Ibrahim, indépendamment de son rôle d’opposant au régime et de militant d’un parti qui gêne sur l’échiquier. Son dernier post fait l’annonce fracassante d’un autre scandale qui concerne des fonds italiens dont on ignore – et les Italiens aussi ignorent – la destination. Mais Bana Ibrahim, fort de ses sources dit connaitre un peu trop sur l’affaire et peut encore indexer l’ancien ministre qui ne s’empêcher de monter sur ses grands chevaux, disant à qui veut l’entendre que « depuis quelques jours, Monsieur Bana Ibrahim [l’] accuse ouvertement, fermement et répétitivement d’avoir détourné un fonds italien. [il prétend même, se plaint Kalla] qu’[il aurait] même utilisé ces fonds pour payer une caution, la caution d’un ami. Je ne sais d’où, [s’indigne-t-il] Monsieur Bana tire son assurance. [Et il conclut,] je démens ferme ».
Ici, contrairement à ses habitudes, l’ancien ministre de la Défense se contente seulement de « démentir », sans proférer aucune menace. En effet, quand il dit « je ne sais d’où Monsieur Bana tire son assurance », disons ses certitudes, l’on peut comprendre à quel point certaines précisions pourraient le troubler car ne pouvant jamais comprendre que ce qui se serait passé en cercle restreint – si c’en est le cas – puisse être sorti de la discrétion pour vouloir lui faire porter le crime, avec des indices déconcertants ? De ce point de vue, sans doute qu’il pourrait avoir raison d’en vouloir à certains milieux du pouvoir qui voudraient peut-être le sacrifier sur l’autel de l’impunité que Bazoum a des difficultés à mener, effrayé de démolir le socle fragile de l’empire qu’il garde par procuration. C’est terrible !
Très vite d’ailleurs, comme si tout cela devrait être minutieusement synchronisé, un autre acteur de la société civile, Issa Garba, s’invite dans le débat sur la toile, mettant presque au défi, le député Kalla à aller à la confrontation. Ainsi dira-t-il, « Kalla Moutari Maï Twitte, tu te reproches quoi pour ne pas porter plainte comme d’habitude ? Le Rapport MDN est clair, les fonds italiens ont été virés dans un compte privé. Tu répondras de tes actes. Bana ! Je suis avec toi », tranche-t-il. Après ces déclarations chocs l’on pourrait croire que ces acteurs de la société civile ont des sources bien fiables pour oser de telles accusations. Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques jours, un journal de la place faisait entendre que des partenaires ne seraient plus d’accord à ce que leurs fonds soient dilapidés et volés impunément, et appelleraient, pour continuer à aider, à avoir un autre regard sur les fonds consentis par leurs contribuables vis-à-vis desquels ils sont redevables pour ne plus accepter qu’un autre se serve de leurs fonds à des fins personnelles. Troublante affaire, s’il en est une pour le sieur Kalla qui a désormais de sérieuses raisons de s’inquiéter.
Ce sont ainsi les passes d’armes de la semaine dernière sur les réseaux sociaux entre l’ancien ministre-député du parti au pouvoir et certains acteurs de la société civile qui semblent ne lui donner aucun répit. Mais, alors que les couloirs sombres de la virtualité ne semblent pas suffire à le mettre hors de soupçons, il fit enfin le choix éclairé d’éviter les médias pour se défendre et l’homme ne bavarda plus, attendant peut-être d’avoir l’opportunité de montrer « l’aveugle » dont il parlait pour montrer que le grand manipulateur de toutes ces manoeuvres pourrait être là où on le croirait moins. En attendant qu’il le touche pour que tous puissent le voir, il peut repenser une nouvelle stratégie communicationnelle…
Cette sortie de l’ancien ministre ne dissuade pas pour autant la société civile qui ne lâche pas du lest. Et peut-être que Monsieur Kalla Moutari n’en doute plus, pouvant saisir désormais le caractère sérieux des griefs de ceux qui le poursuivent aujourd’hui jusque dans son dernier retranchement, criant, impuissant à s’innocenter.
Et à Bana Ibrahim, après la sortie de celui qui avait visiblement intérêt à se taire, de rétorquer avec ces mots encore plus durs : « Malgré le vote des modifications de la loi sur la cybercriminalité, (que taillait bien Issoufou pour traquer ses détracteurs) la diffamation est réprimée dans notre pays. Si quelqu’un estime être diffamé, [il] peut toujours saisir la justice et les débats, les preuves (y compris testimoniale) seront discutés devant le juge. Ou bien alors je peux donner détails, date, jour, montant, celui qui a récupéré l’argent à l’intendance, l’OPJ qui a reçu les fonds, etc… ». C’est accablant et l’homme, sait apparemment de quoi il parle même s’il peut être de ceux qui n’ont plus peur de la prison sous la Renaissance depuis, que sous le règne des Roses, il peut avoir connu la galère des geôles du régime.
Bana n’en démord pas et tient l’os : même s’il faut aller à la confrontation, ou devant le juge ou devant les médias. Mais il va sans dire que Kalla Moutari ne va pas jusqu’à prendre de tels risques. Et on peut entendre, de ses tréfonds, un séisme qui se réveille, secouant le vieil empire rose en déclin… Comme quoi, le mal rattrape toujours… Waz-Za
Alors qu’il avait de bonnes intentions à marquer son passage à la tête de l’Etat, Mohamed Bazoum n’a pas trop de chance d’être le capitaine de son navire, le vrai maître de son pouvoir. Son parti trop envahissant et dont le contrôle lui échappe désormais et depuis le dernier congrès, joue au trouble- fête, le gênant énormément dans la conduite des affaires de l’Etat, dans la décision et dans l’action au point de lui faire perdre les pédales, ne sachant plus ce qu’il a à faire.
Il y a avait déjà un an, au premier anniversaire de sa prise de pouvoir, conscient du rôle de saboteurs des siens, il ne voulut pas dresser un bilan, car pour parler de bilan, il savait qu’il n’en y avait pas. Humble, il pouvait s’en contenter en silence. Pour sa fierté, il voulut donc se contenter d’un gros silence sur sa gestion d’une année du pays. Peutêtre aussi parce qu’il sait les grands dossiers et les défis majeurs sur lesquels ses compatriotes l’attendent et pour lesquels, il fit des promesses plusieurs fois réitérées. Mais très vite, sans qu’il ne s’en rende compte, noyé dans les tourbillons des voyages et des ors du pouvoir qu’il découvre, deux années sont passées vite, parlant trop, et agissant très peu. Alors qu’arrive la date du deuxième anniversaire, il peut comprendre à mi parcours du mandat, qu’il ne peut pas ne pas avoir de bilan à présenter pour rassurer les nigériens de ce qu’il est en train de faire au profit du pays, de ce que les choses bougent, de ce que quelque chose change dans la vie des citoyens aujourd’hui désorientés par la misère et l’insécurité.
Les services avaient été ameutés pour concocter un bilan qu’on présentera comme trophée à la gloire de Bazoum et de son bienfaiteur Issoufou Mahamadou qui avait promis de l’accompagner comme si son successeur ne devrait rien savoir faire de lui-même notamment pour gérer un Etat. Et on sait qu’il l’a d’autant plus suivi dans son pouvoir que les Nigériens avaient eu cette impression que leur pays est gouverné à deux ou même, pour d’autres, qu’Issoufou se servirait d’un amimanipulable pour se donner un troisième mandat par procuration, lui négociant des entrées faciles à l’Elysée, à l’Union Européenne, au Nigeria, et sans doute ailleurs aussi. Le bilan, c’est aussi cette gémellarité appliquée au pouvoir avec un autre qui joue au doublon inutile, anormal, et à l’embouteillage dérangeant au sommet de l’Etat où, en principe, l’on n’a qu’un seul fauteuil pour un seul occupant. Bazoum, en deux années de tentative d’émancipation, ne put jamais s’émanciper de tutorat et du coaching d’Issoufou car l’homme, contrairement à ce que l’on veut faire croire, est loin de l’exemplarité qu’on s’efforce de lui donner. Mais les Nigériens peuvent se réjouir qu’au moins, l’ancien président ait pu comprendre combien sa présence gêne et déplait profondément aux Nigériens. Car l’ayant bien compris, depuis quelques mois, l’homme se fait plus discret, vivant presque une certaine prison que les Nigériens lui imposent car ne pouvant plus se mêler du peuple. On sait qu’il ne peut s’éloigner dans les faits d’un homme qu’il lui faut surveiller pour que des dossiers redoutés – et il y en ait beaucoup – n’explosent pas, dossiers dont la déflagration pourrait atteindre les portes de sa maison. De ce point de vue, l’attitude d’Issoufou vis-à-vis de Bazoum, apparaît comme venant d’un certain instinct de survie que lui dicte la conscience de son mal fait contre la nation, contre la démocratie, contre la République, contre les valeurs qui fondent la gestion d’un Etat moderne. Là aussi, deux années de gâchis…
Le bilan de l’école est une catastrophe. Alors qu’il y avait mis toutes ses forces, y a consacré tant de discours et de rencontres, aujourd’hui, l’on peut se rendre compte de ce que rien ne bouge là. Aujourd’hui, si ce n’est ces chantiers de construction de classes qui sont en cours, le ministère n’a pas de bilan à présenter dans le domaine. Ces prétendues formations données souvent à des enseignants ne changent rien aux pratiques de classe et ne rendent pas pour autant meilleurs les enseignants. Ces formation-attrape-perdiems ne servent qu’à dépenser de l’argent et faire croire que le ministère serait dans la démarche voulue par Bazoum pour transformer l’école et surtout – c’est ça le grand problème de ce ministère et de tant d’autres – pour capter quelques sous. Il y a pire : en effet, beaucoup d’autres sont envoyés en formation à l’extérieur, quelquefois en voyages d’études et on peut se rendre compte que cela n’a aucun impact sur la gouvernance scolaire, encore moins sur la qualité des enseignements.
Les derniers événements pour mettre l’Education Nationale sur la sellette, confirment bien cette triste réalité. Il y a trop de magouilles et c’est comme si les hommes venaient pour le trahir non pour l’aider à réussir. Il n’a qu’à regarder lui-même le désastre : comme quoi on n’est jamais trahi que par les siens !
Le Projet LIRE qui a été conçu juste pour ouvrir quelques boulevards par lesquels certains qui se sont pré-positionnés dans le système pour s’enrichir, n’existe que pour le confort de certains agents triés au volet, se pavanant dans des missions, réunions et voyages inutiles. Il y a quelques jours, à Niamey, le Projet finançait une formation au profit d’encadreurs pédagogiques, mais comme il s’agit là de la race marginalisée des enseignants – pas les grands commis de la portion centrale, on ne leur donne même pas les frais de taxi, pas même le déjeuner sur place, alors qu’ils sont censés rester suivre la formation pendant au moins cinq ou six jours, du matin jusqu’à seize heures ! Peut-on faire ça à son frère ? Certaines régions, apprenait- on, auraient même boycotté la formation car dans une telle conception où le ministère fait preuve d’un grand égoïsme, il est évident que les enseignants, faits de conscience, ne peuvent pas accepter d’être utilisés pour permettre à d’autres de piocher des fonds qui ne servent pas l’institution mais des individus. Au Projet LIRE, peut-on entendre des gens se plaindre, disant qu’un tel, le seul important à décider d’y aller et d’avoir des activités financées, aura envahi tout l’espace. Et l’on se demande si le ministre lui-même sait trop sur ce qui se fait là, au nom de l’école ? On comprend donc pourquoi, certains depuis plus d’une décennie, et pour d’autres un peu moins, peuvent rester là, à ne rien faire qu’à courir après des TDR, à «fomenter» des occasions pour se faire des sous, oubliant ce que l’école a à faire de mieux pour les enfants du pays.
Bref, ça ne va pas dans ce ministère et Bazoum Mohamed finira par le savoir, mais sans doute alors qu’il sera trop tard pour lui. On pourrait même dire, sans se tromper, que le Projet LIRE est conçu pour des individus non pour l’Etat du Niger, non pour l’école qui ne sert que de prétexte. Il est donc aujourd’hui urgent, de renégocier ce projet pour qu’il profite véritablement à l’école. Il faut être vigilant, car on le sait, dans la tête de ceux qui profitent, ce n’est pas des bilans qu’on veut, mais des preuves comptables d’activités menées ou non, et pour lesquelles l’on ne juge d’aucune pertinence pour un système en crise.
Il va sans dire que le cas de l’Education, grave certes, n’est qu’un cas isolé parmi tant d’autres. De façon générale, l’on est tous unanime à reconnaître que l’administration, par les pratiques malsaines qui s’y sont développées – exclusion et clanisme, et allez regarder LIRE ! – avec des agents et des services qui ne servent à rien, mis en marge, l’on a fini par démotiver les travailleurs. L’administration est aujourd’hui gérée à la tête du client et il arrive même que des prérogatives soient usurpées pour laisser un autre les assumer, non pour l’efficacité mais pour des visées “prébendières”. Les dernières révélations sur la gestion du MEN en disent long. L’administration est ainsi devenue paresseuse, inactive, “clanisée”. On n’avance pas comme ça dans un pays. Deux années de gâchis et de médiocrité.
Sur le plan de l’assainissement qui devrait débarrasser l’administration de certaines pratiques, il n’y a pas d’actes majeurs posés par le régime. Quelques agents des impôts, de l’Education, de la douane, incarcérés pour des broutilles, ne trompent pas sur le vrai chantier de la lutte contre la corruption qui est d’abord et depuis douze ans, un fléau politique qui met en cause d’abord la gent politique dont la ration alimentaire, pardon corruptive, est chiffrée au bas mot à des milliards dans tous les dossiers. Sur ce point, Bazoum a encore à convaincre car, tous les Nigériens savent que les plus gros voleurs n’ont toujours pas été inquiétés, et il le sait, du reste. On n’a ni oublié les vieux dossiers, encore moins ceux que son système, faute d’efficacité contre le mal, est en train de générer et que la presse et les réseaux sociaux révèlent tous les jours à travers notamment le travail d’activistes qui rendent de gros services à la nation et à la démocratie.
Mais il y a un point sur lequel, l’on ne peut pas reconnaître, même avec un bilan aussi mitigé qui montre hélas, que l’homme est à bout de ce qu’il peut faire dans le domaine. En effet, sur le plan de la sécurité, le Président Bazoum a mené de manière volontariste, des actions pour endiguer le mal. Courageusement même. Du recrutement d’agents et à la dotation des FDS en logistiques et en armes, Bazoum aura tout fait pour vaincre le mal, mais deux ans après, on se rend compte, que ce n’était pas suffisant et que l’insécurité est prégnante, de jour en jour, plus menaçante sur presque tout le pays. Le problème, est-il le choix des hommes ? Alors que la France n’y peut rien même quand elle reste, après avoir été chassée ailleurs, au Niger, ne pouvant sécuriser le pays pendant qu’elle y a désormais l’essentiel de ses troupes et de ses moyens. Il est temps de penser la stratégie de lutte, de savoir avec qui la mener. On la réussira mieux avec des voisions qui sont touchées par le même mal qu’avec cette France de laquelle l’on doute depuis quelques temps et qui, de toute façon, n’a pas de frontière avec nous pour en comprendre mieux la menace. Les nouveaux discours d’Emmanuel Macron, n’y feront rien d’ailleurs.
Le tableau, comme on peut s’en rendre compte, des deux années de gestion de Bazoum, est bien tristement noir. Il est urgent pour lui de regarder autour de lui et parmi ses amis : ça sent le complot ! Ses amis voudront-il le condamner à échouer à tout prix ? Et pour quel agenda ? Allez savoir…
Il n’a pas fallu longtemps et beaucoup de chemin pour que les partisans de Bazoum Mohamed se rendent compte qu’il s’est fait avoir. Ambitions aveugles ou calculs machiavéliques de la part d’un homme qui a déclaré, à la télévision, que « plus comploteur que lui, tu meurs » ? Depuis son investiture, le 2 avril 2021, Bazoum est pratiquement pris dans une sorte de tournis qu’il doit à la propension de son mentor et prédécesseur de lui imposer une sorte de bicéphalisme au sommet du pouvoir. Issoufou Mahamadou, au nom des services qu’il a rendus à Bazoum dans la quête du pouvoir, ne compte pas, visiblement, le laisser gouverner à sa guise. Il veut le tenir sous son influence afin que les Nigériens, qui applaudissent son départ, sachent qu’il n’est jamais parti. Sans être le président en fonction, il entend toutefois montrer qu’il est le véritable détenteur du pouvoir et que Bazoum gouverne par procuration. Premier acte, il quitte la fonction, mais part avec une bonne partie de la Garde présidentielle. Dans sa nouvelle résidence comme dans sa villa privée sise à proximité du stade Kountché, les hommes de Tchiani, lourdement armés, sont là. Pourtant, la famille Issoufou n’habite plus dans cette seconde maison depuis son élection, en 2011. À moins qu’il y fasse un tour nocturne, de temps à autre. C’est, donc, toujours la Garde présidentielle qui continue à assurer la sécurité de l’ancien président et ce n’est pas, loin s’en faut, le pire pour Bazoum.
Bazoum Mohamed a-t-il été obligé d’accepter les conditions d’Issoufou Mahamadou pour accéder au pouvoir ?
Tout, selon des sources internes au Pnds, s’est passé lors de ce voyage d’Issoufou Mahamadou à Paris ; un séjour d’une semaine au cours duquel, entre le premier et le second tour de l’élection présidentielle, Bazoum Mohamed l’a rejoint dans la capitale française. Là, les choses auraient été clarifiées entre le mentor et son protégé. Bazoum Mohamed a-t-il été obligé d’accepter les conditions d’Issoufou Mahamadou pour accéder au pouvoir ? Dans les milieux du Pnds, il se susurre que le partage du pouvoir, après le retrait d’Issoufou, a été au centre du séjour des deux hommes en France. Quoi qu’il en soit, Bazoum Mohamed est aujourd’hui pris dans un piège dont il aura du mal à sortir. Sa volonté de remettre en cause nombre de pratiques entretenues par son prédécesseur va nécessairement croiser l’opposition tenace de celui à qui il dit devoir tout dans son discours d’investiture. Une quadrature du cercle qui va l’étouffer au plus haut point, les prémices d’une impossibilité pour lui de gouverner apparaissant déjà au grand jour.
Issoufou Mahamadou, le véritable commandant de la Garde présidentielle sous Bazoum Mohamed
Les velléités d’émancipation de Bazoum Mohamed vis-àvis de son mentor ne sont que des chimères entretenues par des partisans qui ont du mal à admettre ce qu’ils entendent dire à propos de Bazoum. Avec une pointe de mépris, des Nigériens soutiennent que le nouveau locataire du Palais présidentiel est un «kama mini», c’est-à-dire un simple fairevaloir. Pris en sandwich entre Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, que l’on dit être pratiquement le frère d’Issoufou, Abba Issoufou, le fils de l’ancien président et un certain nombre d’obligés de son prédécesseur, Bazoum Mohamed aura du mal, pour ne pas dire qu’il sera incapable, de se défaire du piège dans lequel il s’est laisser tomber. Selon des sources politiques crédibles, les divergences apparaissent déjà au grand jour. Issoufou Mahamadou se fait trop présent et sa volonté de régenter le magistère de Bazoum Mohamed est manifeste. Le fils au Pétrole et aux Energies renouvelables, Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, Alkache Alhada à l’Intérieur, Hassoumi Massoudou aux Affaires étrangères et à la Coopération, Alkassoum Indatou à la Défense nationale, ce qui est appelé dans les cercles du Pnds, le quota d’Issoufou Mahamadou, constitue un maillage infaillible du pouvoir. Et à moins d’un miracle, il est impossible pour Bazoum de faire le poids face à cette machine issoufienne. Les fers dans lesquels il s’est fait enchaîner sont durs à casser. Outre l’occupation, par des hommes-liges ou pleins de ressentiments vis-à-vis de Bazoum, de postes stratégiques au sein de l’appareil d’Etat, la Garde présidentielle reste bien issoufienne. Le général Tchiani, tout comme le général Boulama, sont de fidèles officiers restés loyaux à Issoufou durant une décennie. Ce qui fait dire à certains que c’est désormais Issoufou Mahamadou, le véritable commandant de la Garde présidentielle, celui qui veille sur la sécurité de Bazoum Mohamed et de son pouvoir.
La configuration de la majorité parlementaire ne milite pas en faveur de Bazoum Mohamed qui devrait craindre, dit-on, de susciter le mécontentement de son mentor.
La Garde présidentielle ne traduit pas, à elle seule, le malaise du nouveau pouvoir incarné par Bazoum. À l’Assemblée nationale aussi, c’est Issoufou Mahamadou, selon des sources politiques crédibles, qui tient les ficelles du pouvoir. Il commande et c’est fait. La configuration du parlement ne milite pas en faveur de Bazoum Mohamed qui devrait craindre, dit-on, de susciter le mécontentement de son mentor. « S’il désobéit à Issoufou, renseigne une source parlementaire qui a requis l’anonymat, eux le descendraient sans état d’âme et c’est vite fait ». Bazoum, ajoute- t-il, n’a pas de pouvoir et il le sait parfaitement. Il ne peut que faire ce que Issoufou lui suggère de faire. Mal parti dans la course à l’élection présidentielle avec cette histoire de pièces d’état-civil frauduleuses, Bazoum sait d’où il vient. Il sait surtout que pour survivre là où il est là, il est obligé de subir, de tout supporter lorsque ça vient d’Issoufou. Une réalité étouffante pour un homme si fier de son courage politique.
Après la formation du gouvernement, il ne reste plus rien à Bazoum. Ce sont bien les hommes d’Issoufou, à la tête des départements ministériels stratégiques, qui vont proposer d’autres hommes pour une nomination aux postes déterminants à la Défense, à l’Intérieur, aux Affaires étrangères, au Cabinet du Premier ministre, au Pétrole et aux Energies renouvelables. Et ce sera sans doute autour d’Issoufou Mahamadou que se feront les conciliabules et les propositions de nomination. Une perspective non réjouissante pour les partisans de Bazoum, malheureusement sans grande influence au sein du Pnds. Les observateurs sont unanimes : soit Bazoum fait sa traversée de la mer, seul ; soit, il se noie.
Que se passe-t-il réellement au sommet de l’État ? Entre léthargie et tâtonnement, le pilotage à vue imprimé à la marche de l’État par Issoufou Mahamadou se révèle indestructible. Porté au pouvoir grâce aux bons offices d’Issoufou, Bazoum est perçu, jusque dans les rangs du Pnds-Tarayya dont il n’a toujours pas démissionné, comme un sous-fifre de ce dernier, une sorte d’otage qui a, certes, des velléités de pouvoir, mais qui reste bien prisonnier du carcan issoufien. D’ailleurs, une source interne au Pnds ayant requis l’anonymat a confié au Courrier que si Bazoum n’a pas encore démissionné de la présidence du Pnds, c’est parce qu’il ne compte pas laisser la place vacante à Issoufou qui attendrait sa démission pour mettre à nouveau le grappin sur le parti et ses structures. Depuis presque deux mois qu’il est installé dans les fonctions de président de la République, Bazoum Mohamed n’a pas cru devoir prendre congé du Pnds. La confidence de notre source a quelque chose de troublant. Pourquoi, alors que la Constitution lui en fait obligation, Bazoum reste toujours accroché à cette fonction partisane ?
Ça sent le roussi entre les deux hommes. La méfiance s’est très vite installée entre eux et la question de la garde présidentielle en est, rapportet- on, au centre de tout. Les tendances de gouvernance affichées par Bazoum Mohamed ne seraient pas particulièrement bien vues du côté d’Issoufou Mahamadou. Depuis qu’il a été investi, le protégé n’a pas arrêté de poser des actes qui discréditent davantage le mentor aux yeux des Nigériens. Certes, il ne s’agit pas d’actes majeurs portant sur des enjeux importants. Cependant, ils ont, chacun, une valeur symbolique qui a permis à Bazoum d’engranger la sympathie d’une partie de l’opinion nationale qui constate et se réjouit publiquement de ce décalage entre la gouvernance des deux hommes.
Bazoum suscite malgré tout chez ses compatriotes l’espoir d’une gouvernance nouvelle
Dans le camp d’Issoufou, les gestes de bonne volonté de Bazoum Mohamed en direction de ses compatriotes sont nettement perçus comme étant autant de petits coups inamicaux de la part de Bazoum Mohamed. D’abord, il allège considérablement le dispositif sécuritaire lorsqu’il se déplace ; une mesure qui a énormément plu aux Nigériens qui ont vite fait de le relever. Depuis l’arrivée de Bazoum, ils ont oublié ces tracasseries et blocages de la circulation routière par le fait de la garde présidentielle. Des tracasseries et blocages qui frappaient, sans distinction, travailleurs allant au service, étudiants et élèves allant à l’école, hommes d’affaires, malades en instance d’évacuation, et même les morts, bloqués souvent dans l’antre de la morgue nationale en attendant le passage du cortège présidentiel. Puis, cette présence presque obligée pour ministres et hauts responsables d’institutions à l’aéroport pour assister au départ du chef de l’État pour l’étranger. Et comme Issoufou voyageait à un rythme effarant, les Nigériens étaient presque étouffés au quotidien. Il n’y jamais deux sans trois, dit-on. Bazoum, probablement par le biais de ses partisans branchés sur les réseaux sociaux apprend de ses actes. Il lui revient régulièrement l’écho de ce que ses compatriotes pensent de plus en plus de lui. Mais, surtout de l’espoir d’une autre gouvernance qu’il suscite malgré tout.
Ce qui laissait Issoufou Mahamadou de marbre a ébranlé Bazoum Mohamed qui a réagi à la hauteur des attentes de ses compatriotes.
Cette percée de Bazoum Mohamed au sein d’une opinion publique qui ne lui était pas pourtant acquise est assez notable pour ne pas sauter comme un cheveu dans la soupe. Partisans et adversaires politiques, acteurs de la société civile et journalistes, s’accordent à dire que les premiers actes posés par Bazoum Mohamed tendent plutôt à traduire une rupture d’avec la gouvernance issoufienne. S’il est encore attendu sur les dossiers sensibles de grands scandales financiers de l’Etat pour convaincre les plus sceptiques, Bazoum a toutefois donné un gage de sa volonté profonde de changement. Il est pleinement conscient qu’il ne peut survivre et prospérer dans une logique de continuité. Les témoignages se multiplient en sa faveur, enterrant davantage l’homme qui lui a tenu la main mais dont les Nigériens ne veulent plus entendre parler. Récemment, à la faveur de la tragédie de l’Anzourou, ce qui laissait Issoufou Mahamadou de marbre a ébranlé Bazoum Mohamed qui a réagi à la hauteur des attentes de ses compatriotes. D’abord, il a, à la grande surprise et satisfaction des Nigériens, accepté, pratiquement au pied levé, une audience d’une délégation de la diaspora de l’Anzourou pour l’écouter sur ses préoccupations et attentes. Une réaction d’un chef d’Etat qui entend rester en harmonie avec son peuple et qui est très éloignée des pratiques issoufiennes. Son prédécesseur n’a-t-il pas l’habitude de prendre l’avion pour se rendre à l’étranger, y compris pour assister à des festivités alors que le Niger venait de subir une attaque terroriste des plus meurtrières ?
Le retour des populations de l’Anzourou est un acte de gouvernance majeur qui traduit la volonté de rupture de Bazoum.
Bazoum Mohamed, assurément, est dans une logique de rupture. Sur la question de l’Anzourou, il ne s’est pas du tout contenté de recevoir la délégation des ressortissants, mais il a pris bonne note de leurs attentes et promis fermement que tous ceux qui le voudraient retourneraient dans les plus brefs délais chez eux. Chose promise, chose due, des camions, bus et autres véhicules ont acheminé, dans les 72 heures suivantes, les déplacés de l’Anzourou dans leurs villages. Sous bonne escorte militaire et un dispositif de sécurité mis en place pour rassurer les populations. C’était inconcevable sous Issoufou qui vivait à des millions d’années-lumière de ses compatriotes. C’est bien plus qu’un coup médiatique. C’est un acte de gouvernance majeur qui traduit la volonté de rupture de Bazoum. Cependant, il ne dispose pas de marge de manoeuvre suffisante pour ramer à son rythme. Issoufou Mahamadou est, de l’avis de proches de Bazoum, une sorte de sable dans l’huile de moteur de celui-ci. Soit, il le fait extraire, soit, son moteur va se gripper plus vite qu’il ne faut.
Bazoum Mohamed est-il l’élève dévoué qu’on raconte dans les cercles du pouvoir ?
C’est la dialectique du nouveau pouvoir à Niamey. Ce n’est ni l’opposition, ni la société civile, encore moins les centrales syndicales, enterrées depuis 10 ans sous Issoufou, qui dérange et gêne. Tout s’est désormais déplacé à l’intérieur du pouvoir, concentrant ainsi tous les germes d’implosion politique. Le duo Issoufou- Bazoum est explosif. La personnalité politique d’Issoufou, dit-on, n’admet pas une autre lumière que la sienne. Bazoum le sait mieux que quiconque. S’il a été assez élégant pour lui tresser des lauriers lors de son investiture, Bazoum sait toutefois que son prédécesseur ne supporte pas d’être relégué au second rang. Les vieux réflexes ne meurent pas si vite, ne s’oublient pas si vite lorsqu’on a été président de la République durant une décennie entière et qu’on a l’intention de ne pas s’éloigner de la gestion des affaires publiques. Selon un collaborateur proche de Seïni Oumarou, jusqu’à preuve du contraire, Bazoum Mohamed n’a pas les prétentions qu’on lui prête devant Issoufou. Selon lui, si, officiellement, Bazoum se présente comme le chef de l’État, dans un cadre privé et face à Issoufou, il fait forcément profil bas et se comporte en élève dévoué devant son maître. Une situation de plus en plus insoutenable pour Bazoum qui a besoin de s’affirmer comme seul commandant à bord.
Les perspectives dans cette adversité s’annoncent des plus difficiles. Si Bazoum est pressé de convaincre ses compatriotes que malgré tout, il peut s’avérer meilleur que celui qui n’a pas connu les problèmes d’actes d’état-civil auxquels il a été confronté, Issoufou, lui, ne peut trouver de satisfaction que dans l’embourbement de son protégé. Selon des avis éclairés, il mettrait par conséquent tout en oeuvre pour qu’il échoue et que les Nigériens comprennent que rien, absolument rien, n’a changé.
Le Président Bazoum Mohamed serait actuellement entre le marteau et l’enclume. L’argent est de plus en plus difficile à trouver et malgré les restrictions et les mesures de rigueur qu’il a imposées dans les dépenses publiques, notamment au niveau du Trésor public, l’État est de plus en plus confronté à des situations embarrassantes. Les promesses qu’il a faites au peuple nigérien, le 2 avril 2021, sont en train de tourner au cauchemar. Les investissements promis dans le secteur de l’éducation en vue de redresser ce secteur social de base malmené durant les 10 ans de son prédécesseur ne sont pas près de voir le jour. Pour cause, le gouvernement, par souci de ne pas étaler son échec, continue de miser sur le paiement régulier des salaires et autres charges qui ont l’avantage d’entretenir une impression de réussites, laissant en rade les secteurs sociaux de base qui périclitent. Les images désolantes de salles de cours en paillottes jusqu’à l’université, notamment dans la région natale du Président Bazoum, sont incontestablement la preuve de l’échec des 10 ans d’Issoufou Mahamadou. Un héritage lourd à porter que Bazoum Mohamed, au nom d’une solidarité clanique, a décidé d’assumer et de traîner tels des boulets.
Ayant été investi le 2 avril, Bazoum Mohamed, selon des sources crédibles, a trouvé une situation budgétaire déjà critique. La lutte contre la corruption qu’il a pompeusement annoncée devait lui permettre d’arrondir les angles, en renflouant les caisses de l’État de ce qui y a été soutiré. Ce ne sont pas les dossiers de malversations financières qui manquent. Mais, le tout nouveau président n’avait pas vraisemblablement mesuré ses forces et ses marges de manoeuvre avant d’annoncer le combat qu’il comptait livrer. Manifestement, il se frottait à plus fort que lui. À peine s’est-il aventuré sur ce terrain qu’il s’est vu opposer des obstacles de toutes sortes. Des obstacles intelligents, mais aussi des contestations et des empêchements ouvertement assumés. Très vite, le président s’est résolu à reconnaître en lui-même que c’est un combat perdu à l’avance et qu’il faut abandonner à temps. Le Pour les Nigériens, le Président Bazoum a abdiqué. Ils ont tiré un trait sur la question dès la première épreuve. L’affaire Ibou Karadjé a été un coup dur pour le Président Bazoum qui a dû avaler sa fierté en se pliant devant l’épilogue concocté par les bonnets roses cités dans le dossier.
Le Président Bazoum, a, donc, connu un échec retentissant dans sa lutte contre la corruption. Autant dire qu’il a étalé son impuissance face à ce dossier auquel les Nigériens ne sont pas les seuls sensibles. Les partenaires du Niger en attendaient aussi quelque chose, certains d’entre eux ayant vu leurs aides et concours détournés à des fins personnelles. La déception est totale. Selon toute vraisemblance, le Président Bazoum a fait le choix, douloureux pour le Niger, de chercher à séduire et à convaincre les partenaires, à contracter de nouveaux prêts, quitte à crever le plafond de la dette publique et à hypothéquer davantage les investissements dans les secteurs sociaux de base déjà mal en point. Ce qui a été détourné est considéré comme pertes et profits.
Les difficultés financières auxquelles l’État est confronté vont, si la logique de la gouvernance qui a cours depuis 11 ans, perdure, s’accentuer. Les partenaires du Niger, qui ne semblent pas offusqués par la corruption, presque endémique, vont continuer à soutenir et à alimenter cette corruption en injectant des fonds supplémentaires dans l’économie nationale, sans se préoccuper de leur sort ou vont-ils finalement changer de fusil d’épaule ? Selon des informations recueillies auprès de sources proches du ministère des Finances, le gouvernement a de plus en plus de mal à faire suivre les partenaires. Bazoum Mohamed, qui n’arrive ni à récupérer l’argent de l’État volé ni à convaincre les partenaires extérieurs, se retrouve finalement entre le marteau et l’enclume.
On se souvient que le PNDS, pendant les premières années de sa création, se vantait d’incarner l’intelligentsia et surtout de trouver son ancrage dans le milieu scolaire qui nourrirait ses bases et animerait ses instances dirigeantes. Il fut ainsi un temps où le PNDS se réclamait d’être un parti des enseignants et s’en vantait avec fierté. Il courtisait alors les syndicats enseignants, poussait ses pions à prendre leur direction, prétextant des choix doctrinaires, il prétendait être si proche du peuple et du prolétariat dont il serait issu car tous ses leaders viennent de la populace. Mais depuis, beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts. Et le PNDS, parti socialiste disait-on, s’est profondément métamorphosé. Il n’est plus définissable idéologiquement. Les relents bourgeois de ses dirigeants, avaient fini par produire sous les tropiques, un socialisme bourgeois qui se sert du pouvoir d’État, par la prédation, comme un moyen d’enrichissement à la vitesse de l’éclair. Lorsqu’en France un socialiste, s’en voudrait d’aligner des appartements luxueux, les nôtres s’en vantent dans une ostentation et un exhibitionnisme qui frisent l’insolence.
Personne ne pouvait donc a priori croire qu’avec le PNDS au pouvoir, l’école allait connaitre la pire des déchéances, le coup fatal qui allait assommer à une école déjà mal en point. En vérité, il ne connait pas l’école, à fortiori ses problèmes pour savoir faire le diagnostic le plus pertinent possible afin de poser la remédiation qui s’impose. Les hommes et les femmes qui formaient ce pôle politique, disaient avoir conscience de ce que l’école aura joué dans leur ascension, dans la promotion d’enfants qui viennent, pour la plupart, des rangs des humbles d’une société pourtant hiérarchisée sur des critères sociologiques fondés sur l’ascendance. Qui pouvait alors croire que ceux qui devaient être les plus reconnaissants vis-à- vis de l’école, puissent devenir les plus ingrats, pire, ses fossoyeurs impitoyables qui, depuis cinq ans, ne font que creuser la tombe d’un système que la démocratie a précipité dans le gouffre. L’école, celle-là qui a toujours marché et a permis d’assoir l’égalité dans la société – l’école publique – et qui est celle des pauvres, est aujourd’hui dans un piteux état, abandonnée par un État harcelé par ses multiples défis, et désormais peu crédible aux yeux des populations qui n’y envoient leurs enfants que parce qu’ils n’ont pas le moyen du privé. Il suffit de voir comment l’école privée a connu un développement vertigineux, poussant souvent même ceux qui n’ont pas les moyens à s’y hasarder et souvent, pour une formation dont la qualité ne rassure pourtant pas toujours. Personne, si ce ne sont leurs amis politiques, n’a fait autant souffrir l’enseignant que le camarade socialiste. Et les enseignants s’en souviendront pour longtemps. Alors que le président dans l’interview qu’il accordait à un journaliste des médias publics, rappelait non sans fierté le nombre discutable d’emplois que son régime aura offert, les Nigériens savaient aussi, qu’il en a chassé plusieurs autres – des milliers – qui travaillait depuis de longues années dans le système après un test controversé sans compter, les jeunes recrutés, puis révoqués sous le fallacieux prétexte d’un mauvais concours que son gouvernement a organisé, et d’autres compressés des sociétés minières d’Areva, aujourd’hui Orano. Gazés, matraqués, les enseignants ont connu les pires traitements, quand ils ne sont pas simplement humiliés, traînés dans la boue ces derniers temps par un régime qui semble n’avoir aucun respect pour ces prolétaires dont le rôle si difficile, noble et important, n’a jamais été apprécié à sa juste valeur. Même avec la réalité du problème que l’on soulève, il y avait une autre façon de traiter ces hommes et ces femmes braves car, parmi eux, au moins, l’on peut être sûr qu’ils ne peuvent pas tous être mauvais et il y avait donc à préserver l’honneur de ces autres dignes qu’on ne doit pas sacrifiés au nom d’éléments, produits de la démocratie, à qui il y a, il va sans dire, des choses à reprocher, des hommes et des femmes cyniquement mis au pilori. Les enseignants n’ont jamais vécu d’angoisse que sous ce régime qui s’y identifiait pourtant il y a quelques années avant de devenir ces bourgeois compradors qui ne peuvent plus se reconnaître à travers cette classe qu’ils considèrent avec dédain et mépris. Combien sont-ils en effet ces enseignants qui ont connu des nuits et des jours difficiles, passés si souvent entre larmes et regrets ? Comme ces infortunés que le régime a déguerpis, poussés au chômage et à l’errance, beaucoup de ces hommes et de ces femmes, vivent la désolation, se cherchant des chemins, perdus et désemparés.
{xtypo_quote}Pour l’école, les Nigériens doivent être debout.. {/xtypo_quote}
Du primaire au supérieur, l’école va mal, comme frappée elle aussi d’une malédiction. Il n’y a plus dans le pays que l’impunité du clan et le mépris à l’endroit d’un peuple qui marchent.
L’Université est en crise depuis bientôt deux mois et par les extrémismes des uns et des autres, la situation ne fait que se dégrader chaque jour davantage au point d’entraîner dans l’instabilité le secondaire qui est aussi à l’arrêt depuis des jours. Quand les uns parlent d’autorité, pour ne pas dire d’autoritarisme, les autres ragaillardis par leur bon droit, parlent de « la lutte continue ! ». Alors que le problème était entre le SNECS et les étudiants, c’est par un accord ridicule entre le gouvernement et le SNECS par lequel le ministre de l’enseignement supérieur se réjouissait d’un dénouement heureux de la crise, dénouement qui ne touchait pourtant pas au vrai problème qui se posait. En se contentant de cet artifice, le gouvernement n’aura pas fait preuve de responsabilité et l’interpellation du ministre de tutelle par la représentation nationale aura montré que la solution envisagée n’était pas la bonne. On aura alors compris que ceux qui prétendaient avoir des solutions aux problèmes nigériens n’ont fait que les aggraver, nous éloignant de solutions pérennes.
Jusqu’où irons-nous dans l’égarement ?
L’école nigérienne est vraiment malade et l’on ne voit aucune solution profiler à l’horizon car l’on refuse de faire le vrai débat. Depuis que l’USN et le politique sont rentrés dans le jeu dangereux du copinage et de la connivence, la première se faisant entretenir dans un confort aliénant et le second se faisant escroquer en jouant sur ses peurs, les relations sont marquées du sceau de l’inceste, jetant le discrédit sur tous. Peut-être s’en est-on rendu compte et l’on alors voulu profiter d’une mise en scène, pour régler des comptes et notamment à l’UENUM qu’on n’arrivait pas à dompter, qu’on n’arrivait pas à mettre sous ses bottes. Et l’on ne peut que regretter, une insouciance des parents qui regardent cette situation pourrir, observant une école qui s’enlise dans le chaos. Les enfants des pauvres, qu’ils soient d’un niveau ou d’un autre, du primaire au supérieur, n’ont plus d’école sinon que celle-là qui forment des hommes qui n’apprennent plus, passant tout leur temps à lutter, à se battre dans la rue, sinon à rester à la maison à ne rien faire.
Mais peut-être, faut-il espérer voir les choses évoluer avec l’assemblée nationale qui offre ses bons offices à faciliter un rapprochement entre les différents protagonistes et rendre possible le dialogue entre des parties qui doivent chacune surmonter ses égos pour mettre, ainsi qu’on le dit, de l’eau dans leur vin corsé par une radicalité et un extrémisme ravageur. L’école doit être tenue à l’écart de nos combines et de nos chamailleries somme toute enfantines.
L’histoire peut tout tolérer mais pas à jouer avec l’école, donc avec la jeunesse et l’avenir de toute une nation. Plus que jamais, les états généraux de l’éducation s’imposent pour que par une concertation nationale, l’on puisse arriver à un consensus national autour des questions de l’enseignement au Niger. La situation gravissime de notre école qui ne semble pas déranger outre mesure les différents acteurs du système mérite pourtant aujourd’hui une trêve pour offrir aux enfants du pays une formation de qualité qui allie rigueur et compétence, probité et fierté nationale, toutes choses que nous avons perdues de nos jours.
C’est d’autant plus une urgence qu’après sept années de gestion chaotique, le socialisme a détruit toutes les valeurs qui fondaient notre identité. Le socialisme, chez nous a commis trop de crimes : les commerçants et le déguerpissement, les partis politiques et le concassage, les leaders politiques et les harcèlements et autres complots, l’économie et les scandales politico-financiers à grandes échelle qui ont éclaboussé les ténors du régime, ... Mais, plus qu’un autre, ce sont l’école et l’enseignant qui se souviendront pendant longtemps de ses cynismes...
A-t-on coutume de dire que le mensonge a beau courir, il finira toujours par être rattrapé par la vérité ! Pour notre part, nous dirions que les apparences restent les apparences, seule la réalité tangible imposera sa dure loi sur le cours des événements. Aujourd’hui, après une année de son investiture présidentielle, Mohamed Bazoum ne semble pas encore avoir trouvé ses marques, s’il les avait jamais réellement recherchées, écartelé entre son engagement de mener la haute mission dont il a été investi et sa dette morale envers son mentor politique, Issoufou Mahamadou, auquel il doit beaucoup pour son élection à la magistrature suprême du Niger. De son aveu même, il confessait n’avoir jamais rêvé, un seul jour de sa vie, de conquérir la présidence de la république pour un tas de raisons que tout le monde semblait savoir, à commencer dans sa famille politique, le PNDS-Tarayya, où il était loin de faire l’unanimité au sein du bureau politique du parti. Au fond de lui-même, il était pleinement conscient de ses limites subjectives et objectives dans la conquête du graal suprême, et ne se faisait, d’ailleurs, d’illusions à ce sujet. Mais, la Providence, maîtresse absolue de la destinée humaine, a fait son oeuvre, écrasant ainsi toutes les pesanteurs humaines pour forger une destinée présidentielle à Mohamed Bazoum. Quant au héros de cette tragi-comédie nigérienne, curieusement, ce n’est pas l’enfant de Tesker lui-même, mais bien celui de Dandadji, à quelques 500 kilomètres de là, Issoufou Mahamadou. En effet, contre vents et marées, contraint par la Constitution de quitter le pouvoir après deux (2) mandats, Issoufou Mahamadou, se rendra l’unique artisan du destin présidentiel de Bazoum, en lui balisant tout le terrain allant de l’investiture du parti rose, en passant par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) avec un fichier électoral biaisé, pour finir à la Cour Constitutionnelle pour, dans un premier temps, la validation de la candidature du poulain d’Issoufou, ensuite, dans un second acte, pour la proclamation définitive des résultats de la parodie électorale du 21 février 2021. Comme, on le voit, ce n’était nullement dans le souci de consacrer, pour la première fois de l’Histoire, une alternance démocratique au pouvoir au Niger que le président sortant, Issoufou Mahamadou, avait oeuvré, mais bien manoeuvré afin d’assurer ses arrières politiques après sa gestion politique désastreuse durant une décennie. En dépit de ses professions de foi par le passé, notamment son pompeux slogan de ‘’la force des arguments et non l’argument de la force’’, Issoufou Mahamadou était loin d’être cet homme politique pondéré, exemplaire en termes de probité morale, de démocrate sincère et de dirigeant désintéressé des clinquants de la mondanité, et qui s’était révélé à la pratique du pouvoir comme un chef de clan, exactement comme dans la Camorra sicilienne ou napolitaine. Une fois au pouvoir, il avait renié toutes les valeurs et tous les principaux auxquels il prétendait se référer, lorsqu’il quémandait les suffrages du peuple nigérien, en se drapant de vertus d’homme juste, droit, intègre, patriote et surtout républicain. Sous les lambris de la république, il but le calice de l’imposture politique suprême jusqu’à la lie, en inaugurant une gouvernance politique profondément désastreuse pour le pays avec des niveaux de corruption, de détournements de deniers publics et de dénis de justice jamais atteints auparavant. En dépit de l’immense concours financier de la communauté internationale durant les deux (2) quinquennats de son règne, souvent au prix d’endettement public inconsidéré, le régime de la renaissance du Niger n’aura été que celui de ses obsèques, car, aucun des grands projets structurants de développement (Barrage de Kandadji, chemin de fer, routes nationales, modernisation de l’agriculture, défense et sécurité) n’avait été mené à sa réalisation concrète. La plupart de cette importante manne financière avaient l’objet d’une captation prédatrice par la grande mafia d’Etat installée entre les centres décisionnels du pouvoir et certains milieux d’affaires proches du régime. La conséquence majeure et directe, c’est que d’individus se sont bâti de fortunes colossales sur le dos de l’Etat au moyen du système de rapines instauré par la gouvernance rose, pendant que les finances publiques se trouvent dans une situation catastrophique qui s’accompagne d’une paupérisation rampante des couches sociales moyennes et pauvres. C’est au regard de tout ce sombre tableau qu’Issoufou Mahamadou ne pouvait assurer une véritable alternance politique qui eût semblé risqué pour lui et sa suite pour la succession qu’ils auraient laissée en cas de victoire du clan de l’opposition. C’est pour cette seule et unique raison qu’Issoufou Mahamadou s’était échiné à porter Bazoum au pouvoir, une candidature fragile dont il serait le garant attitré dans une sorte de régence républicaine, le seul gage pour lui de s’assurer un avenir tranquille après le pouvoir.
Aujourd’hui, Mohamed Bazoum payerait chèrement cette dette contractée auprès de son ancien mentor politique, car, sa marge de manoeuvre politique s’encadrerait dans le périmètre circonscrit des volontés de l’ex-président, qui reste toujours trop influent sur l’appareil du parti rose ainsi que sur les instances décisionnelles du pouvoir. De toutes parts, Bazoum serait environné de la grosse machine administrative et politique héritée du régime sortant et l’empêcherait de décider à sa guise. Parfois, il lui arriverait de manifester quelques velléités d’indépendance, comme celle, par exemple, de faire venir au gouvernement un certain Ibrahim Yacoubou de Kinshi kassa. Et la cerise sur le gâteau, le fait d’arracher des attributions du fiston Abba pour les remettre au président de Kinshi Kassa, celui-là même qui ne cessait de pourfendre la gestion politique d’Issoufou Mahamadou ! D’après certaines indiscrétions, l’Ex aurait mal digéré cette décision de Bazoum et préparerait, à cet effet, le plat de la vengeance.
Du côté des alliés, Mohamed Bazoum ne trouverait guère de satisfaction, l’absence d’un pouvoir solide et unifié dans sa source y étant sans doute pour beaucoup. Chacun de ces ministres alliés s’occuperait plus de ses propres intérêts et ceux de sa formation politique d’abord, avant ceux du Niger. En effet, ils savent tous que cette coalition politique, faite de bric-à-brac, ne serait fondée sur aucune nécessité de construire le Niger, mais bien sur la seule idée de partager le gâteau entre alliés électoraux ! Mieux, certains de ces alliés se projetteraient même dans d’agendas politiques futurs, soit à moyen terme, soit à longue échéance pour 2026. Il en serait ainsi du récent rapprochement entre le MPR Jamhuriya d’Abouba Albadé et le MPN Kinshi Kassa d’Ibrahima Yacoubou, qui, pour selon certains analystes, est un prélude pour une alliance politique pour 2026.
Voilà, de façon succincte, les raisons de la solitude de Bazoum au pouvoir, qui s’y ennuie profondément faute de liberté de manoeuvrer à sa guise, et pour se défouler, de temps à autres, la Journée de la Femme du 13 mai, ou à l’occasion de l’inauguration des chrysanthèmes, il pourrait se transformer en Maître de Cérémonie (MC) pour tenir en haleine son auditoire avec des formules à l’emporte-pièce dont seul le ‘’bazoumisme’’ semble avoir le secret ! C’est-à-dire le verbiage creux et les formules et tournures de style grandiloquentes propres aux salons littéraires et philosophiques ! Avant tout, ne serait-il pas plus excellent dans la rhétorique sophistique propre à la philosophie dont il est le produit intellectuel que dans l’art de gouverner qui serait d’une autre essence ? « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde ; il s’agit maintenant de le transformer », écrivait Karl Max dans ‘’Thèse sur Feuerbach’’ ! Mohamed Bazoum devra-t-il se sentir visé par cette critique marxiste ? Sans doute oui…
L’on se dirige, bientôt, vers ce que l’on appelle, couramment, la fin de l’état de grâce, c’est-à-dire toute cette période que l’on accorde au nouvel élu pour chercher et trouver ses marques dans ses nouvelles fonctions, le temps nécessaire de maîtriser quelques ficelles, disons-nous, de la gestion du pouvoir. Il s’agit-là d’une simple question de bon sens, car, il n’est guère logique de demander des résultats à un nouveau venu dans un poste quelconque ! Cependant, ce délai de grâce n’est pas perpétuel et prend définitivement fin lorsqu’il s’est écoulé suffisamment de temps pour le nouvel entrant de disposer de tous les leviers du pouvoir pour gouverner à sa guise. On estime, généralement, ce temps de sursis accordé au nouvel entrant, entre un et six mois d’exercice du pouvoir. Investi le 02 avril 2021, Bazoum entame ainsi le sixième mois de sa présidence. L’on peut, à juste titre, estimer qu’il est temps de porter, ne-serait-ce qu’un début de commencement, un jugement sur l’action actuelle du président Bazoum à la tête de l’Etat. Après un départ canon et tambours battants, il s’est offert, dans la dernière moitié du mois d’août, de douces et paisibles vacances dans son Tesker natal, au milieu des siens et de ses chameaux. Il aurait souhaité ce petit repos, peut-être pour se ressourcer, retrouver son second souffle après ce départ tonitruant, et sans doute, au regard du rythme infernal qu’il voulut imprimer à son action présidentielle. En effet, dès le lendemain de son investiture, il voulut aller vite, très vite, une façon de marquer les esprits, peut-être. Il voulait avant tout laver un affront qui lui tenait tant à coeurs, qui lui avait été fait avant et pendant la campagne électorale passée, celui de n’être pas apte à la fonction présidentielle, d’être un simple faire-valoir d’Issoufou Mahamadou. Il voulut à tout prix démentir cela, en inaugurant déjà une nouvelle façon de diriger en rupture totale avec le règne sortant, par la simplicité du style de gouvernance et par la volonté affichée de rétablir la justice sociale dans le pays, en s’attaquant à la corruption et aux détournements de deniers publics. Ces actes publics salvateurs, attendus des Nigériens de longue date, le président Bazoum a commencé à les poser dans les premiers mois de sa présidence. C’est d’abord l’affaire Ibou Karadjé et ses multiples rebondissements qui en ont annoncé les couleurs. Ce fut ensuite une série d’actes concrets, allant de l’annulation de certains contrats de marchés publics passés sous l’ancien régime, aux arrestations pour fraudes aux examens scolaires. Alors, il n’en fallait pas plus, pour les uns et les autres de s’emballer trop vite, de croire naïvement que tous les cadavres cachés dans les placards du régime de la renaissance du Niger seraient ainsi rouvert en vue de leur autopsie pour y découvrir les coupables et leurs complices ! L’on se disait que l’on tenait, par-là, le bon bout pour en finir, une fois pour toutes, avec toute cette mal-gouvernance du régime ‘’vampiriste’’ d’Issoufou Mahamadou ! Enfin, le glaive de la justice sociale, longtemps suspendu à l’impunité généralisée durant ces dernières années, était sur le point de s’abattre sur tous ces criminels en cols blancs qui ont pillé et volé les deniers publics, s’écriait-on ! Partout, on applaudissait et saluait la venue de cette main justicière pour rendre aux Nigériens leurs biens volés et spoliés par cette caste dirigeante dénommée ‘’renaissance du Niger’’ !
Hélas, plus le temps passait, plus l’on avait l’impression que les choses commençaient à se tasser, que tout rentrait, finalement, dans ‘’l’ordre normal’’, la guerre de Troie que l’on nous avait promise n’aurait point lieu ! La fameuse affaire Ibou Karadjé, qui avait suscité tant d’espoirs chez beaucoup de nos concitoyens, s’enlise judiciairement, aujourd’hui, faute pour la justice de pouvoir atteindre des personnes-clé dans le dossier, car encore bien nichées dans les hautes sphères du pouvoir actuel. On ne parlerait même pas, à ce propos, d’autres dossiers tout aussi explosifs, qui sont également sur le point d’être refermés, alors que des faits d’irrégularités y étaient clairement avérés. C’est notamment le cas des trois milliards et demi de DAT (Dépôt A Terme) que la SOPAMIN avait effectués auprès d’un établissement de microfinance privé de la place. L’Administrateur de la SOPAMIN au moment des faits est l’actuel Ministre de la Communication. D’après certaines sources, les ramifications politiques du dossier constitueraient des obstacles insurmontables pour son traitement judiciaire total, tout comme celui d’Ibou Karadjé où c’est encore pire avec l’actuel Chef du Gouvernement, Dircab du PR à l’époque des faits ; ou encre l’actuel Ministre des Finances, Ministre du Budget au moment des faits, et l’actuelle Ministre des Mines, Dircaba à l’époque des faits. Comme on le voit, l’affaire Ibou Karadjé, un dossier de la Présidence, était une affaire à haute teneur en explosifs politiques qui risquerait, si elle devait être traitée en toute indépendance de la justice, d’éclabousser pas mal de monde de l’ancien règne, et non des moindres, parmi l’entourage de l’ex-président de la république. Dix (10) ans de règne, ce n’est pas rien et Dieu seul sait le nombre de casseroles salies durant cette période, et donc difficiles, très difficiles pour le successeur désigné de les porter à la vaisselle, sans courir quelque risque de commettre un parricide à la manière d’un Brutus, fils adoptif de Jules César, qui n’hésita pas à poignarder ce dernier afin de sauver la république romaine de la dictature impériale ! C’est exactement dans la même posture que se trouve, aujourd’hui, le président Bazoum, face au célèbre dilemme cornélien : vaincre ou périr. En effet, écartelé entre sa volonté d’aller jusqu’au bout de son engagement présidentiel de rétablir la justice sociale au Niger, et l’obligation morale envers son prédécesseur et mentor politique Issoufou Mahamadou, Mohamed Bazoum ne disposerait guère d’un troisième choix, et devra, tôt ou tard, opter pour l’un des deux choix. Choix cornélien, diriez-vous ! S’il décidait de renoncer au nettoyage des écuries d’Augias, car susceptible d’ébranler la gestion de son ancien mentor politique, dont il reste redevable, à beaucoup d’égards, dans son accession à la magistrature suprême, il s’aliénerait ainsi tout ce capital de sympathies populaires que l’entame de sa présidence aura suscité auprès de bon nombre de nos concitoyens. N’oublions jamais que le président Bazoum est une pure création artificielle des manoeuvres sournoises d’un calculateur politique consommé comme Issoufou Mahamadou, qui, à défaut de consacrer une véritable alternance démocratique au Niger, n’en aura pas moins usé de beaucoup d’ingéniosité politique pour imposer à la tête du pays une sorte de ‘’régent’’ afin de garder, toujours, la main sur la gestion des affaires publiques, après son départ officiel du pouvoir ! Dans ces conditions, comment serait-il possible pour le président Bazoum de faire le procès équitable de la gestion de son ancien mentor politique, dont il a gardé intacte jusqu’à la garde prétorienne, comme pour lui témoigner d’une fidélité insoupçonnable ? L’argent ayant servi à la campagne de Bazoum, ainsi que les résultats trop controversés de Tahoua ayant assommé le second tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021, n’étaient-ils pas d’Issoufou Mahamadou lui-même, et non de Bazoum ? On sait aussi que le Présidium du parti rose n’était guère favorable à la candidature de l’enfant de Tesker, mais avait été contraint et forcé d’avaler la décision de Zaki de faire de Bazoum son dauphin politique, cela dusse-t-il passer par le sacrifice d’un certain Hassoumi Massaoudou plus apte à cette fonction !
Récemment encore, face aux velléités d’affranchissement affichées par le poulain présidentiel, le ‘’Boss’’ s’était rendu dans son Tahoua natal pour rameuter les troupes auxquelles il avait rappelé que si Bazoum était devenu président de la république, c’étaient grâce à leurs ‘’suffrages’’. En fait, le message subliminal s’adressait, directement, au président Bazoum, comme pour lui dire de faire attention… en regardant toujours le bout de sa hache lorsqu’il déciderait de couper le ‘’bois mort’’ !
Cependant, si le président Bazoum représentait, véritablement, le glaive de la justice divine, s’il était ce messie que tout le peuple nigérien attendait de toutes ses forces et de toute son espérance, il ne devrait et ne pourrait renoncer à cette mission salvatrice pour le Niger de rétablir la justice sociale, de mettre fin à l’impunité érigée en règle de gouvernance, de combattre la corruption et les détournements de deniers, bref de redonner aux Nigériens de nouveaux espoirs de vie meilleure. Dans ce cas, tout comme Brutus, il n’aurait d’autre choix que de ‘’tuer’’ le père pour asseoir son règne sur des fondements solides durables, c’est-à-dire le respect strict de son serment coranique de bien diriger le Niger en tous lieux et en toutes circonstances, et de ne privilégier que les seuls intérêts supérieurs de la nation. Tout autre choix le conduirait au reniement de son serment confessionnel et créditerait pleinement l’idée d’une régence, et non d’une présidence véritable au Niger. Quelle terrible désillusion pour ceux tous qui avaient cru, naïvement, que Mohamed Bazoum serait l’hirondelle annonciatrice du printemps au Niger !