Niger Diaspora Archives

Enseignement supérieur : Le forcing de la renaissance

Enseignement supérieur : Le forcing de la renaissanceLa Renaissance est une excellente coiffeuse : elle a coiffé un à un, acteurs politiques et sociaux, souvent avec la bénédiction de certains qui avaient joué le jeu pour aider à brimer un autre, heureux de s’en satisfaire au nom de leurs antagonismes, de rendre service à un ami politique dangereux, et espérant ainsi rentrer dans ses grâces. Abdou Labo, Ladan Tchana et le SNECS luimême, ne diront pas le contraire. Cela fait deux mois que le syndicat des enseignants chercheurs mène une grève perlée pour défendre des acquis, défendables à tout point de vue, pour lesquels son combat est légitime et bien compris de la majorité des Nigériens. Mais pour ces jeux troubles dans un passé récent, il y en a qui ne peuvent le comprendre dans ces nouvelles luttes, somme toute justifiées, contre son allié d’hier : il l’aura voulu, il l’aura cherché et pour les plus méchants de ceux-là, il l’aura amplement mérité. Dans la vie, il faut savoir défendre le vrai et le juste, sans regarder des visages, sans considérer des relations. Par éthique et objectivité intellectuelle.

Pour autant, le SNECS ne fait que défendre une valeur des temps modernes, la démocratie dont l’université se veut être le creuset pour en donner le meilleur modèle à une société qui peine à s’en accommoder, sans oublier aussi que c’est là que se forme l’élite intellectuelle du pays, pouvant aspirer, un autre jour, à des ambitions et des rôles politiques à assumer dans la République. L’Université est un grand laboratoire. Voilà qui légitime son combat et l’on ne peut que comprendre son intransigeance car en restant mordicus à cette position, ce n’est pas que l’université qu’il défend, mais des valeurs, la démocratie, un acquis aussi. Peut-être qu’il ne reste plus que cette force debout dans la nation, et qu’en la mettant à genoux elle aussi, le systèmene pourra plus rien respecter, plus personne, et il avancera, brutalisant les procédures et les hommes : son autoroute est ouverte pour tout oser enfin. Les Nigériens doivent faire attention à ce qui leur arrive sans qu’ils n’en prennent la mesure. Ils payeront pour leurs combines et pour leurs lâchetés !

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Catégorie : Education
Publication : 26 avril 2019

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Enseignement supérieur : Niger Télécoms offre à l’Université Abdou Moumouni un Cyber Café avec connexion haut débit et rénove certaines infrastructures

Enseignement supérieur : Niger Télécoms offre à l’Université Abdou Moumouni un Cyber Café avec connexion haut débit et rénove certaines infrastructuresNiger Télécoms vient d’offrir à l’Université Abdou-Moumouni de Niamey un Cyber Café doté de 25 ordinaires avec connexion haut début gratuite de 20 mégas et une imprimante laser en couleur. La Nigérienne des Télécommunications a aussi installé des bornes wifi gratuites de 50 mégas et rénové le foyer Doka Noma ainsi que la Place Amadou Aboubacar. Cette action citoyenne au profit de l’enseignement supérieur vise à aider les étudiants dans les travaux de recherche afin qu’ils soient au diapason du Système Licence-Master-Doctorat (LMD). Elle s’inscrit également dans la continuité du soutien aux Universités Publiques en termes d’amélioration de leurs conditions de vie. La réception du cyber café suivie de la visite des infrastructures rénovées s’est déroulée le vendredi 7 Janvier dernier en présence du Directeur général du Niger Télécoms, M. Abdou Harouna, des responsables de l’Université et ceux des étudiants.

A travers ses actions citoyennes, Niger-Télécoms continue de toucher les différentes couches de notre pays comme en témoigne ce geste à l’endroit des étudiants de l’Université Abdou-Moumouni. Cela démontre une fois de plus la volonté de cette société publique d’accompagner les efforts gouvernement dans le secteur de l’enseignement surtout en termes de besoins de recherche. Au cours de cette cérémonie, le Directeur général du Niger Télécoms, a expliqué que cet appui s’inscrit dans la droite ligne du cahier de charges de cette société nationale et cela conformément aux vœux des plus hautes autorités du pays. M. Abdou Harouna a assuré que Niger Télécoms ne ménagera aucun effort pour atteindre cet objectif notamment celui de l’amélioration des conditions de vie des étudiants.

«Il y a cela presque deux ans, nous avons visité cette auguste Université. Au cours dudit déplacement, nous avons relevé un certain nombre de difficultés auxquelles nous avons jugé nécessaire d’apporter de réponses adéquates», a-t-il rappelé. Cette action, «est donc une réponse à ces préoccupations», a déclaré le DG de Niger Télécoms. M. Abdou Harouna a rassuré les bénéficiaires que la société Niger-Télécoms poursuivra cette action comme elle a l’habitude de le faire au niveau des autres Universités du pays.

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Catégorie : Education
Publication : 9 février 2020

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Enseignement Supérieur : Université de Niamey, après 50 ans, doit être repensée

L’Université de Niamey, créée dans les années 1970, vient de fêter ses cinquante(50) ans d’existence. Un demi-siècle d’existence fêté dans la sobriété. A cette occasion, le président Bazoum Mohamed a fait le déplacement pour inaugurer un amphithéâtre appelé ‘tente marocaine’ à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Occasion qu’il a saisie pour parler un franc langage devant les responsables académiques et les enseignants et chercheurs de l’Université. Devant la communauté universitaire, Bazoum Mohamed n’a pas passé par le dos de la cuillère pour dénoncer la situation de déliquescence dans laquelle se trouve l’Université, aujourd’hui 50 ans après sa création. Une situation déplorable provoquée par le comportement du corps enseignant.

Pour Bazoum Mohamed, il est regrettable de constater que l’Université traine toujours à être aux diapasons des autres Universités de l’Afrique. Cela malgré les moyens que l’Etat débloque pour son développement. Pour le Chef de l’Etat, le comportement de certains enseignants reste déplorable. Des enseignants qui ont peu de souci pour le développement de l’enseignement supérieur et s’adonnent à d’autres pratiques indignes d’un universitaire. Des comportements qui provoquent des équilibres dans l’enseignement avec des années académiques stagnantes. Courir derrière des petits intérêts cupides, tel est le sport favori de certains parmi eux. Une situation qui, selon lui, ne fait que retarder le développement de la recherche et de la science au Niger. Cette amère vérité,le Président de la République l’a dite. Parce qu’il aurait été informé qu’à l’Université de Niamey des enseignants s’adonnent beaucoup plus au commerce qu’à l’enseignement. Selon une source de la Présidence, à l’université de Niamey, il semble que des enseignants auraient versé dans la restauration et la vente de « pure water » (l’eau fraiche) dans les facultés. D’autres auraient préféré la vente des matériaux de construction. Des activités opposées à l’enseignement et à la recherche scientifique. C’est une des raisons, explique une source, pour laquelle le président Bazoum Mohamed a tenu son langage avec dédain devant la communauté universitaire.


Pour lui, c’est lamentable que des universitaires s’adonnent à la vente de ‘’ tuwo, de hariyeno’’ et du ciment. Le Niger ne pourrait rien attendre de cette catégorie d’enseignants.

Norbert

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Catégorie : Politique
Publication : 9 avril 2022

Ensemble vers l'unité africaine : 60 ans après la naissance de l'Organisation de l'Unité Africaine, l'appel à l'action pour le développement du continent"

Le 25 mai 1963 marquait un tournant historique pour l'Afrique, alors que naissait l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Cette initiative audacieuse visait à promouvoir l'unité et la solidarité entre les nations africaines, dans le but de faire face aux défis communs et de favoriser le développement du continent.

Près de six décennies plus tard, l'urgence d'une unité africaine solide et efficace est plus que jamais cruciale. L'Afrique est confrontée à de nombreux défis et pour surmonter ces obstacles, il est impératif que les Africains se rassemblent, mettent en commun leurs ressources et travaillent de concert pour trouver des solutions durables.

Dans cette quête d'unité, un appel vibrant est lancé à la jeunesse africaine. La jeunesse représente l'avenir du continent et détient un pouvoir immense pour façonner son destin. Il est essentiel que les jeunes Africains se mobilisent et s'engagent activement dans la construction d'une Afrique unie et prospère. Ils doivent prendre conscience de leur potentiel et de leur rôle crucial dans le développement de leur pays et du continent dans son ensemble.

Pour atteindre cet objectif, il est judicieux de s'inspirer de l'exemple de l'Union Européenne (UE), qui a réussi à surmonter des siècles de divisions et de rivalités pour établir une union politique et économique solide. L'UE a démontré que l'unité pouvait conduire à une prospérité partagée, à une stabilité accrue et à une voix commune sur la scène internationale. L'Afrique peut tirer des leçons précieuses de cette expérience et adapter les meilleures pratiques à sa réalité continentale.

Parmi les solutions envisageables pour renforcer l'unité africaine, on peut envisager une intégration économique accrue, avec la création de marchés régionaux dynamiques et la promotion du commerce intra-africain. Les initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) constituent un pas dans la bonne direction. Il est également essentiel d'investir dans l'éducation et la formation des jeunes, afin de leur donner les compétences nécessaires pour contribuer activement au développement de leurs communautés et de leur continent.

Enfin, il est crucial de renforcer les mécanismes de gouvernance et de démocratie en Afrique. Des institutions solides, transparentes et responsables sont essentielles pour favoriser la confiance mutuelle et la coopération entre les pays africains. Les dirigeants africains doivent œuvrer ensemble pour promouvoir la bonne gouvernance, la primauté du droit et la protection des droits de l'homme.

En ce 25 mai, anniversaire de la naissance de l'OUA, rappelons-nous l'importance vitale de l'unité africaine. L'avenir de l'Afrique repose sur la volonté et l'engagement de tous les Africains à travailler ensemble pour surmonter les défis qui se dressent devant nous. Il est temps de passer à l'action et de faire preuve d'une véritable solidarité continentale.

La réalisation de l'unité africaine ne sera pas sans difficultés. Les différences culturelles, les intérêts nationaux divergents et les problèmes historiques complexes peuvent rendre le processus complexe. Cependant, il est essentiel de surmonter ces obstacles pour le bien-être et la prospérité de tous les Africains.

Il est impératif que les dirigeants africains renouvellent leur engagement en faveur de l'unité et de l'intégration continentales. Ils doivent mettre de côté les rivalités politiques et les différences idéologiques pour travailler ensemble au service du bien commun. L'unité africaine ne peut être réalisée que par des actions concrètes et une volonté politique forte.

En outre, il est nécessaire de promouvoir la participation active de la société civile, des organisations non gouvernementales et du secteur privé dans le processus d'intégration africaine. Ces acteurs peuvent apporter des idées novatrices, des ressources et une expertise précieuse pour soutenir les efforts d'unité et de développement du continent.

L'Union Africaine, successeur de l'OUA, joue un rôle central dans la promotion de l'unité africaine. Elle doit renforcer ses mécanismes institutionnels, favoriser le dialogue entre les États membres et coordonner les efforts de développement continental. L'Union Africaine doit être un catalyseur de l'unité, unissant les nations africaines autour d'une vision commune et d'objectifs partagés.

Enfin, les partenariats avec d'autres régions et organisations internationales peuvent également contribuer à renforcer l'unité africaine. L'établissement de relations mutuellement bénéfiques avec des blocs régionaux tels que l'Union Européenne, ainsi qu'avec d'autres puissances mondiales, peut favoriser les échanges économiques, les transferts de connaissances et l'émergence de nouvelles opportunités pour l'Afrique.

En conclusion, l'unité africaine est essentielle pour relever les défis auxquels le continent est confronté et pour réaliser son plein potentiel. À l'occasion de cet anniversaire de l'OUA, rappelons-nous que l'unité est la clé du développement de l'Afrique. Les appels à la jeunesse pour une mobilisation continentale doivent être entendus, les solutions pour unir les Africains doivent être explorées, et l'exemple de l'Union Européenne peut nous inspirer dans notre quête commune d'une Afrique unie, prospère et résiliente.

Boubé Guédé (Nigerdiaspora)

 
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Catégorie : Actualité africaine et internationale
Publication : 28 mai 2023

Entente Issoufou/AREVA : Brader l’uranium du Niger en contrepartie du soutien de la France au hold-up électoral de 2016 ?

Entente Issoufou/AREVA Brader l'uranium du Niger en contrepartie du soutien de la France au hold-up électoral de 2016 ?L’histoire est trop récente pour être oubliée. Le Directeur de cabinet du président de la République Hassoumi Massoudou avait mené, on se rappelle, des négociations secrètes avec le directoire d’AREVA en France. Malgré sa présence dans l’Hexagone, le ministre des Mines Omar Hamidou Ladan dit Tchiana a été soigneusement tenu à l’écart des discutions portant pourtant, sur son secteur de prédilection : l’uranium. En son temps, cette affaire avait suscité beaucoup d’émois et de polémiques. Pourquoi, c’est le directeur de cabinet du Président Issoufou qui négocie directement avec AREVA en lieu et place du ministre des Mines ? Se demandait-on. Désormais, un coin de voile est levé sur cette interrogation ….

C’est un Accord de partenariat stratégique (APS) que le gouvernement nigérien avait choisi de signer en mai 2014 avec la multinationale française AREVA au lieu d’un contrat du genre habituel qui court sur dix ans. Plus tard, le Niger a annoncé avoir signé un accord « normal » avec sa partenaire. Malgré les exigences de la société civile notamment du ROTAB, Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire – Publiez ce que vous payez –le gouvernement s’est refusé de publier ledit accord, préférant verser dans le dilatoire.

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Catégorie : Politique
Publication : 21 juin 2017

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Entrave à la liberté de presse Ali Soumana, déporté à la prison civile de Filingué

Ali Soumana Nous venons d'apprendre de sources proches du dossier, que le promoteur du journal Le Courrier, Ali Soumana, par ailleurs membre de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), est sur le point d’être transféré à la prison civile de Filingué, à un peu moins de 200 Km de la capitale, Niamey. Interpellé à la police judiciaire (PJ) le jeudi 29 juin 2017, le journaliste a été placé en garde à vue en fin de journée du lundi 3 juillet dernier, après son audition. Cette interpellation fait suite à la publication, dans la parution de la même semaine, d’un « réquisitoire introductif » du procureur de la République dans l’affaire Africard où celui- ci ordonnait l’arrestation d’un juge du tribunal arbitral de l’OHADA ainsi que Dany Chaccour, le PDG de la société Africard. Une société avec laquelle l’Etat nigérien est en contentieux judiciaire devant les tribunaux internationaux et qui a procédé à la saisie de nombre de biens immobiliers et financiers du Niger. On peut citer entre autres des immeubles aux Etats-Unis et en France, des fonds détenus par Areva, et des comptes bancaires, notamment à BNP Paribas,

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Catégorie : Politique
Publication : 14 juillet 2017

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Entre Bazoum et Issoufou qui dirige le Niger ?

C'est cette question que les Nigériens de tous bords politiques se posent depuis le 2 avril 2021. Cela d'autant plus que, dans la réalité de l'exercice du pouvoir, Bazoum Mohamed ne détient toujours pas le bon bout. Toutes ses décisions semblent être influencées par Issoufou Mouhamadou. Dans la composition du gouvernement, l'ancien président s'est fait octroyer les postes de Premier ministre et du ministre du pétrole, à travers Ouhoumoudou Mouhamadou et son fils Abba. Il est également logé dans une maison de l'Etat, aménagée pour son confort et gardée par des agents de sécurité rapprochée et la garde présidentielle. En tout cas, un véhicule de la garde présidentielle est toujours garé sous un hangar en face de la maison qu'il habite, sise au conseil de l'entente. La garde présidentielle est une sécurité spécifique au chef de l'Etat. C'est pourquoi, certains analystes estiment que c'est Issoufou Mahamadou qui serait toujours au centre de toutes les décisions au Niger.

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Catégorie : Politique
Publication : 22 mai 2021

Entre continuité et rectification : Bazoum Mohamed renie le bilan d’Issoufou Mahamadou

Désormais, ce n’est plus des murmures de bois, c’est officiel. Ce n’est plus « Consolider et avancer », mais plutôt « Rassembler et avancer ». C’est le journal gouvernemental qui le fait savoir dans une production consacrée aux 100 premiers jours de Bazoum Mohamed à la tête de l’Etat. Une mutation chargée de sens dans un contexte politique où le tout Niamey bruit des rumeurs insistantes sur la volonté du locataire actuel du palais présidentiel de changer de paradigmes de gouvernance. Avec cette rectification de son slogan central de campagne, c’est à une véritable remise en cause du bilan de son prédécesseur que Bazoum Mohamed procède.

Au bout de 100 jours, peut-on dire, c’est le grand revirement. Alors qu’il a promis, sûrement sans y croire, la continuité, Bazoum Mohamed vient de confirmer le break attendu de ses compatriotes qui en ont perçu les signes dès le départ. Dans ce nouvel slogan « Rassembler pour avancer », il y a non seulement une part de reniement de la logique qui a prévalu sous Issoufou, mais aussi une volonté de s’en détourner. Bazoum est conscient que la gouvernance d’Issoufou est une catastrophe. Sur tous les plans. Il n’y a, donc, aucun intérêt à le revendiquer. Et s’il ne le dit pas, c’est simplement pour une raison essentielle. Il est comptable de la gestion des 10 années d’Issoufou. Que gagnerait-il à faire du bruit alors que les actes parlent pour lui ?

Il a changé de positionnement. Il y a de fortes chances qu’il décide aussi de s’attaquer au douloureux problème des deniers et biens publics détournés. Le slogan collé à sa gouvernance le laisse entendre. Bazoum est certainement conscient qu’il lui sera impossible de rassembler sans faire droit aux préoccupations des Nigériens. Or, la préoccupation essentielle des Nigériens est liée à une lutte sans merci contre la corruption et les infractions assimilées. Une promesse ferme de Bazoum Mohamed qui tarde à prendre forme. Les auteurs de corruption et de détournements de deniers publics pullulent comme têtards dans un étang, libres et même provocateurs sur les bords. Bazoum Mohamed a 95% de chances de faire taire les critiques et rejets contre sa personne en tant que président de la République. Mais, il pourrait bien perdre le pari. Le défi qu’il doit relever n’est pas simple. Il n’est, certes, pas hors de sa portée. Cependant, il lui faut une belle dose de courage et de pugnacité pour réussir. Donner le feu vert aux poursuites judiciaires attendues des Nigériens n’est pas un acte extraordinaire qui lui est demandé. Il est le magistrat suprême et, à ce titre, garant de la justice et de la préservation des deniers et biens publics.

Contesté comme candidat pour ses pièces d’état-civil, Bazoum Mohamed veut apparemment faire la preuve que l’origine ne fait pas le bon serviteur. Son challenge, c’est de montrer à ses compatriotes qu’il pourrait être un bien meilleur parti que son prédécesseur.

Dès ses premiers pas, Bazoum Mohamed a donné l’impression qu’il ne s’accommodait beaucoup du bilan de son prédécesseur. Un bilan pour le moins embarrassant pour quelqu’un qui a l’ambition de faire démentir les faits récents. Contesté comme candidat pour ses pièces d’état-civil, Bazoum Mohamed veut apparemment faire la preuve que l’origine ne fait pas le bon serviteur. Son challenge, c’est de montrer à ses compatriotes qu’il pourrait être un bien meilleur parti que son prédécesseur. Un challenge nettement à sa portée, Issoufou Mahamadou ayant particulièrement fait enfoncer le Niger dans les abîmes, aussi bien sur le plan démocratique, qu’économique et social. Bazoum Mohamed l’a fort bien compris. Il ne lui suffira que de peu de choses pour faire la différence. Et, sans trop de bruits, il a commencé à poser des actes sans grande importance pour les questions qui taraudent l’esprit des Nigériens, mais sûrement appréciés de ses compatriotes qui n’ont pas tardé à percevoir la volonté de décalage par rapport à ce qui a prévalu durant 10 ans.

La comparaison entre les deux hommes irrite au plus haut point les dignitaires du Pnds

Les petits changements apportés dans les déplacements du président, ses rapports avec les couches socioprofessionnelles, son engagement pour la sécurité et le retour des populations déplacées..., Bazoum Mohamed n’a pas mis beaucoup de temps et d’énergie à enterrer Issoufou Mahamadou. En un temps record, l’ancien président est détesté plus que jamais. La comparaison entre l’ancien et le nouveau locataire du palais présidentiel est vite devenue le sujet principal du débat public. Cette comparaison, qui irrite au plus haut point les dignitaires du Pnds, est pourtant inévitable. Les deux hommes n’ont pas les mêmes rapports avec les deniers publics. Tout comme ils n’ont certainement ni la même approche des rapports sociaux ni du rôle de président de la République, tel que le commande la Constitution.

Un pari extrêmement difficile à tenir pour Bazoum Mohamed

En attendant de voir le contenu réel de ce nouvel slogan, réaliste pour Bazoum Mohamed, les Nigériens devisent sur l’attitude convenable à privilégier vis-à-vis du nouveau pouvoir. Si certains estiment qu’il faut nécessairement être vigilant et ne pas accorder à Bazoum Mohamed un chèque blanc, d’autres pensent qu’il est essentiel de lui accorder le temps qu’il faut pour mieux apprécier ses desseins. Un débat qui va contraindre le Président Bazoum à prendre des résolutions fermes par rapport aux grands dossiers de scandales financiers. Sa marge de manœuvre est, donc, particulièrement réduite, les conséquences de nouvelles affaires pouvant, à tout moment, l’éclabousser et ruiner le deal qu’il essaie de faire accepter à ses compatriotes. Un deal de confiance trop fragile pour ne pas agir vite selon les desiderata des Nigériens.

Laboukoye

 

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Catégorie : Politique
Publication : 17 juillet 2021

Entre la France et l'Algérie : le Niger / Par Dr Farmo Moumouni


L'image qu'on aimerait garder de l'Algérie est celle de cette ancienne colonie farouche conquérante de son indépendance et protectrice intraitable de sa souveraineté.
C'est l'image de noblesse que l'Algérie projetait depuis sa guerre de libération, c'est cette image qu'elle donnait depuis les Accords d'Évian, c'est encore cette image qu'elle a conservé dans ses rapports, parfois véhéments avec la France.
C'est d'ailleurs dans de telles circonstances, que le président algérien, Tebboune, réaffirmant la souveraineté de son pays face aux prétentions de son homologue français, écorne la souveraineté du Niger.
C'est au nom de la présence naturelle de l'Algérie en Afrique que le président algérien dispute l'influence de la France sur le continent.
L'Algérie tient à sa souveraineté. À preuve le fait seul que la France parle à sa place, l'irrite, énormément :



l'Algérie ne va pas s'impliquer militairement au Mali, et même si nous le decidions, quand la déclaration émane du président français nous ne le ferons pas


L'Algérie puissance régionale, entend exercer son influence, chez elle, en Afrique, même dans le pré carré africain de la France.
Si au Mali, Tebboune n'entend point envoyer « les fils du peuple pour se sacrifier » au Niger, il revendique un droit de préséance et d'ingérence.
« Nous étions les premiers à envoyer une mise en garde à la rue à Niamey qui refuse l'élection de Bazoum »

Ainsi donc, quittant les rues d'Alger où les Algériens vendredissent (manifestations du vendredi) contre lui, il s'adresse par-delà le Sahara à la rue, à Niamey.
Quelle est le sens de la mise en garde à la rue de Niamey ? Est-ce un conseil, un avertissement, un condamnation des violences, de la contestation de l'élection ou les deux à la fois ?

D'ores et déjà on peut répliquer qu'à supposer que les Nigériens élisent le diable - ce qui n'est pas le cas - il n'est point de la compétence du président d'un pays autre de se prononcer sur le choix du peuple nigérien. C'est une question de souveraineté.

Or, l'Algérie ne badine pas avec la sienne. Elle n'aime qu'on touche à sa souveraineté. Elle en connaît le coût. C'est pour elle que l'Algérie a pris les armes de 1954 à 1962. Elle sait combien elle est chère.

Que l'Algérie donc s'avise de ne point faire au Niger ce qu'elle n'aime pas que la France lui fasse.

Farmo M.

06 mars 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD

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Catégorie : Idées et opinions
Publication : 6 mars 2021

Entre zèle et manque de réalisme de la part de Tinubu, le nouveau Président en exercice La CEDEAO

 (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), depuis quelques années qu’elle s’éloignait de ses principes directeurs, et des peuples, était tombée en panne, devenant, sous la férule de quelques Etats francophones qui, en invitant leurs maîtres blancs dans le financement de l’organisation, une pauvre chose qui a fini par dégoûter les peuples de l’espace. Ceux-ci, ne peuvent donc plus croire en elle, n’y voyant qu’un instrument au service de ses leaders qui l’ont réduite en un syndicat pour se serrer les coudes, notamment lorsque, par leur mal gouvernance, un membre du « syndicat » venait à rentrer en difficulté avec son peuple. On savait que l’organisation sous-régionale, au moment où elle était sous le leadership du Nigéria, nourrissait de grandes ambitions et réussissait à fédérer tous les peuples de l’espace qui y voyaient le cadre de leur émancipation politique, économique et culturelle. Hélas, la mainmise des Francophones, qui ne peuvent marcher sans leurs « maîtres », a fini par placer l’organisation sous tutorat impérialiste Qui peut dire combien elle a souffert depuis qu’elle s’est souvent retrouvée sous la direction de Chefs d’Etat francophones et qui, le plus souvent, gouvernent mal, ne respectent aucun des principes que la communauté s’est fixés comme objectifs à atteindre et à suivre afin de reconstruire l’identité politique d’un espace qui a la chance de réunir, quand même, des peuples de deux histoires coloniales différentes : française et anglaise. Mais, voilà que depuis le dernier sommet se tenait en Guinée Bissau, la direction de la CEDEAO revenait au Nigéria, et à son tout nouveau président élu démocratiquement – pas à la manière francophone – donnant à espérer qu’enfin, les conditions peuvent être réunies pour que la CEDEAO renoue avec ses valeurs, dirige avec principe la communauté en imprimant le leadership qu’on lui a toujours reconnu. Dès lors, avant toute chose, n’est-il pas opportun de refonder la CEDEAO et surtout de mettre au goût du jour ses textes, notamment ceux qui ont un rapport avec la gestion de la démocratie et les droits civils dans les pays de son espace ? Au même moment, sans doute, faudra-t-il qu’elle reconsidère ses sources de fonctionnement pour avoir un regard souverain sur son fonctionnement et sur ses décisions ? N’est-il pas intéressant à ce niveau d’envisager des mesures coercitives pour que les Etats membres s’acquittent honorablement de leurs cotisations et participent pleinement au financement de l’organisation ? Comment peut-on avoir la maitrise de sa politique et de ses orientations, de sa liberté de choisir et de décider, quand c’est un autre qui doit assurer le financement de l’organisation ? Il y a donc des choix à faire et à assumer. En se réunissant la semaine dernière, le dimanche 09 juillet 2023, la CEDEAO donnait à espérer un nouveau souffle dans la vie de la CEDEAO avec Bola Tinubu qui succédait à Umaro Sissoco Embalo à la tête de l’organisation ouest-africaine. Quelques signes pouvaient conforter cette espérance quand, on ne peut voir un grand enthousiasme autour de la cérémonie de sa prise de fonction et surtout quand, jusqu’ici, l’homme est resté chez lui pour s’occuper des affaires de son pays, non sans envisager des mesures qui peuvent gêner des économies autour du Nigéria. Pour le moment, aucun pays de l’espace n’a reçu sa visite et on peut croire que l’homme pouvait être capable de prendre ses distances vis-à-vis d’une certaine façon d’entrevoir les relations au sein de la communauté et entre Etats voisins. Après que, misant sur ses vieilles rigueurs, l’on avait cru que la CEDEAO, avec Buhari, puisse insuffler une dynamique nouvelle à la démocratie dans l’espace CEDEAO, l’on avait été déçu de le voir se complaire dans le copinage, marchant avec des hommes d’Etat comme le Nigérien Issoufou Mahamadou , incapable désormais d’être ce grand homme d’Etat qu’il avait été en d’autres temps, ruinant son image et sa réputation. Faut-il croire que l’homme qui lui succède puisse être capable du meilleur tant pour le Nigéria, son économie et sa sécurité que pour la CEDEAO dont il assure depuis des jours la présidence ? On ne peut y répondre qu’en analysant ses premiers discours à la suite de son sacre à la tête de la CEDEAO. Un discours peu traçable… L’on peut se réjouir que ses mots fassent référence à la démocratie pour croire qu’il puisse en faire une préoccupation de son mandat dans sa gouvernance de l’organisation communautaire. Sans doute, a-t-il pu comprendre le malheur de nombre de pays membres de la CEDEAO où l’on voit se développer des crises politiques et institutionnelles. Peut-il avoir compris que le mal de ces espaces en crise vient de la qualité piètre des démocraties et surtout de la gestion des élections ? L’on ne peut, de ses points de vue, que se réjouir de ce qu’il ait pu considérer la démocratie comme la « meilleure forme de gouvernement », bien qu’elle soit « très difficile à gérer », notamment par une élite qui, en réalité, n’a rien de démocrate dans son comportement, si ce n’est dans un certain discours trompeur, démagogique. Certains de ses propos peuvent d’ailleurs rassurer sur ce sujet. En effet, parlant de cette bonne démocratie, il dira : « Nous en avons besoin pour être un exemple pour le reste de l’Afrique et du monde ». Mais, on peut regretter qu’il ne se fonde que sur un regard parcellaire sur le problème notamment quand, sans analyse, il ne voit et ne condamne que des coups d’Etat qui ne sont pourtant que la conséquence de la mauvaise gestion de la démocratie et des élections. Les peuples ne demandent rien que le respect des principes qui fondent la démocratie et la tenue d’élections transparentes, inclusives et libres.

Plaindre une vision étriquée de la démocratie chez le nouveau patron de la CEDEAO Quand, s’exprimant sur la récurrence des coups d’Etat, sans s’interroger sur les causes pour ne juger que les conséquences, le nouveau président de la CEDEAO est dans une mauvaise lecture de nos problèmes en Afrique de l’Ouest et il n’est pas évident que son présidence soit la bonne pour une CEDEAO en crise qui risque même, si elle continue à s’en tenir à une telle lecture étriquée, par se disloquer. Certains signes d’effritement sont visibles et, puisset- elle être puissante, la CEDEAO ne peut contraindre un Etat à en faire partie dès lors que par rapport à sa gestion, un pays peut ne peut pas se reconnaitre en elle, et ne pas se sentir concerné et engagé dans ses décisions. Ils sont nombreux les pays qui boudent l’organisation telle qu’elle fonctionne, manipulée pour n’être qu’un vil instrument au service de la force impériale. Comment donc comprendre Tinubu quand il dit : « Nous ne permettrons pas qu’il y ait coup d’État après coup d’État en Afrique de l’Ouest. Peut-il en avoir les moyens quand son pays, même première puissance d’Afrique, il peut savoir que son pays a mieux à faire, lui, ne peut, depuis plus d’une décennie, vaincre Boko Haram ? De quelle force peut-il se targuer d’aller attaquer un autre pays, soit disant qu’il y va pour rétablir l’ordre constitutionnel et surtout quand, dans le cas, le peuple se met debout pour soutenir des putschistes ?

Déjà, Omar Alieu Touray, président de la commission de la Cedeao, semble se distancer d’une telle posture belliqueuse qui ne peut qu’aggraver des situations déjà difficiles au lieu de les calmer. En effet, lui plus réaliste, exhorte les juntes de ces pays à respecter leurs engagements et les délais annoncés pour un retour à une vie civile, même si le seul fait que le pouvoir soit détenu par des civils n’en donne aucun gage de stabilité, surtout quand on sait qu’on est arrivé là, justement, par leurs manquements graves à la démocratie et aux droits.

Bola Tinubu a d’autant intérêt à revoir sa lecture sur le problème qu’il ne semble pas être sur la même longueur d’onde avec l’UEMOA. Il ne peut pas gagner l’option militaire face aux coups d’Etat si l’intention n’est de venir massacrer un peuple. Ce que doit faire la CEDEAO, c’est d’obliger ses « syndiqués » à revenir aux normes démocratiques, à gouverner mieux économiquement et à organiser des élections acceptables pour tous dans ses Etats membres. C’est le seul moyen, et le seul vraiment, pour éviter des coups d’Etat qui ne sont qu’une solution ultime quand les gouvernants sont têtus à entendre les colères des peuples.

On gouverne pour les peuples, non pour un individu. Et l’on ne peut soutenir un dirigeant dans ses dérives.

C’est un fait.

Mairiga

 

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Catégorie : Politique
Publication : 30 juillet 2023

Entrée de Kishin Kassa à la majorité au pouvoir : Un casse-tête chinois pour le Pnds Tarayya

Le ralliement d’Ibrahim Yacoubou et de son parti au pouvoir est, dans la forme, achevée. Outre la décision des instances du parti, intervenue la semaine passée, les députés de Kishin Kassa ont lu, hier, une déclaration à l’hémicycle pour consacrer la mutation du parti qui est désormais un membre de la majorité à part entière. Cependant, dans le fond, les choses ne sont pas encore jouées. Ibrahim Yacoubou, selon des sources politiques dignes de foi, aura une place au gouvernement. Probablement le ministère de l’Hydraulique, rapporte-ton. C’est loin de tout ce qui a pu être distillé. Le Mpr Kishin Kassa, malgré ses six sièges à l’Assemblée nationale, aura ainsi, selon ces mêmes sources, un poste ministériel réservé à son président et d’autres postes de nomination qui ne sont pas, pour le moment, déterminés.

Les négociations se poursuivent, corsées par l’approche adoptée par Ibrahim Yacoubou. Il est entré par la porte du Mpr Jamhuriya d’Albadé Abouba et toujours, selon les mêmes sources politiques, Kishin Kassa n’est pas un acteur plein. C’est Albadé, le parrain, qui négocie avec le Pnds Tarayya dont certains ténors n’ont pas vu d’un bon oeil l’arrivée impromptue d’Ibrahim Yacoubou aux côtés du parti rose. Il y a de quoi. La formation du gouvernement interviendra probablement au cours de la semaine en cours. Les autres réglages induits par le nouveau positionnement politique du Mpn Kishin interviendront au fur et à mesure que des possibilités de nomination seront offertes. Il faut, pour ce faire, sacrifier certains militants et ce n’est pas toujours facile. Les postes convoités sont souvent détenus par des têtes intouchables et dans les rangs du Pnds, ce sont les familles dirigeantes qui ont cet apanage. Ceux qui sont dans la logique du père, de la mère et du fils à des postes de préférence dans la haute sphère de l’État ne se laisseront pas faire. Pas plus, d’ailleurs, que ceux qui estiment qu’ils ont peu de choses pour qu’on le leur enlève.

Chacun, rapporte une de nos sources, lutte pour sa chapelle et les points de vue convergents sont d’autant plus rares que Kishin Kassa, par l’intermédiation de Jamhuriya, veut préserver une certaine image. Déjà, des sections entières ont fait défection et cela s’annonce mal pour le parti. Les élections locales partielles et les élections législatives au sein de la diaspora sont désormais vues avec inquiétude par le parti d’Ibrahim Yacoubou. Au sein de la diaspora, notamment, la décision d’aller au pouvoir a coûté cher au parti qui a d’ores et déjà enregistré la démission collective des bureaux de France et de Belgique.

L’opposition de l’arrivée d’Ibrahim Yacoubou est diversement appréciée au Pnds. Parmi ceux qui sont contre, il y a notamment Foumakoye Gado, l’ancien ministre du Pétrole sous Issoufou Mahamadou. C’est de bonne guerre, l’intéressé n’ayant pas particulièrement une idée généreuse de l’homme à qui on leur demandait de faire un peu de place. En août 2015, lorsqu’il a été exclu du Pnds Tarayya pour absence de loyauté et indiscipline caractérisée, Ibrahim Yacoubou, à l’époque directeur de Cabinet adjoint du Président Issoufou, était sur le point de bousculer les dogmes établis chez les socialistes nigériens. Foumakoye Gado, le président régional du Pnds de Dosso, s’était senti en danger politique, tant l’actuel président de Kishin Kassa était décidé à le détrôner. Une première étape qui allait sans doute lui servir de tremplin pour atteindre les sommets visés. Il fut arrêté net, d’autres ténors ayant, par solidarité avec Foumakoye, compris que ce jeune requin ne s’arrêterait pas en si bon chemin si jamais on le laissait dévorer le vieux stratège du Pnds.

YAOU

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Catégorie : Politique
Publication : 24 avril 2022

Entrée du Maroc à la CEDEAO : Le Royaume chérifien franchit la première étape

Cedeao Maroc Le 51ème sommet de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu le 4 juin à Monrovia (Liberia) a consacré la désignation, par les dirigeants de l’organisation, du Président togolais Faure Gnassingbé en qualité du président en exercice, succédant ainsi à la libérienne Ellen Johnson Sirleaf pour un mandat d’un an, conformément au principe de présidence tournante en vigueur. Mais l’une des décisions les plus importantes de ce sommet est incontestablement l’accord de principe, de la demande d’adhésion du Royaume du Maroc donné par les chefs d’Etat et de gouvernement à Rabat.

Le Royaume chérifien est désormais accepté pour être pays membre à part entière de la CEDEAO. Il franchit ainsi une première étape, la plus importante surtout, que d’aucuns qualifient «d’étape politique » pour intégrer ce regroupement sous régional cohérent constitué de 15 Etats. La demande du Maroc remonte au mois de février 2017 lorsqu’il a saisi la présidente en exercice de la CEDEAO d’alors, la libérienne Ellen Johnson Sirleaf, faisant part de sa volonté d’intégrer cette organisation sous régionale et en être membre. La demande du Maroc, bénéficiant déjà du statut de pays observateur qui entretient des liens forts et multidimensionnels avec les États membres, a recueilli un soutien général de la part des dirigeants lors du 51ème sommet.

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Catégorie : Economie
Publication : 6 juin 2017

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Entrée politique Lumana Niamey : Hama Amadou, seul commandant à bord du bateau

Rentrée politique Lumana Niamey Hama Amadou, seul commandant à bord du bateau LumanaPromesse tenue : la force politique, grandeur nature ! La Coordination régionale MODEN FA Lumana africa Niamey a réussi avec éclat sa rentrée politique ce dimanche 24 septembre 2017 à l'arène de lutte traditionnelle. Ils étaient des milliers de militants et sympathisants à, littéralement envahir, l'arène de Niamey pour dire " Oui " au MODEN FA et ses dirigeants. Le Bureau politique national y était au grand complet à l'exception du président Hama Amadou exilé en France. Son absence n'était, somme toute, que physique parce qu'il reste dans le cœur des lumanistes et leurs responsables politique. D'ailleurs, la vision, la conviction et la ligne directrice tracée par Hama Amadou sont, ici, comme la boussole pour le marin. Son esprit plane sur l'arène, ses mots résonnent encore dans la tête et la bouche des militants et sympathisants parmi lesquels, le président de la Coordination Lumana Niamey Soumana Sanda : " il y a une vérité indéniable qui caractérise l'existence de notre parti et illustré par notre leader, SE Hama AMADOU en ces termes et, je cite : notre parti, vous le savez, est né dans la difficulté et l'épreuve. Il n'y a donc rien de surprenant à ce qu'il grandisse dans les contraintes multiples que la malveillance et la haine de nos adversaires de toujours placent aujourd'hui sur son chemin. Par conséquent, nous nous devons de considérer les méchantes manœuvres de ceux- ci avec le flegme de l'homme que rien ne saurait émouvoir, et cela reste possible aussi longtemps que nous nous imposerons de demeurer ensemble, unis et solidaires!
Taisons en tout état de cause, les conflits qui peuvent nous fragiliser à l'interne, pour partager la même résolution et le même engagement consistant à faire face, dans l'honneur et la dignité, aux agressions politiques d'un régime aussi querelleur que méchant, afin de lui imposer l'alternance qu'il appréhende avec effroi ... "

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Catégorie : Politique
Publication : 30 septembre 2017

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Entreprenariat féminin : Mme Mounira Karki, un exemple dans le domaine

Mounira est la promotrice de la marque dénommée ‘’La Reines des Senteurs’’, une jeune entreprise qui évolue dans le domaine de la production exclusive d’encens, de parfums et cosmétiques. La jeune dame dispose de son local au quartier Nouveau marché derrière le CEG 2 de Niamey où elle exerce cette activité génératrice de revenus depuis maintenant 6 années. Forte de l’expérience qu’elle tient de sa mère, Mounira a ouvert une entreprise qui fait désormais la fierté du Niger à travers l’exportation de ses produits hors de nos frontières. Depuis son enfance, elle nourrissait la vocation d’être une femme indépendante en fondant sa propre entreprise.

La richesse du Niger c’est cette variété de cultures partagées dans une parfaite harmonie. Ce sont des valeurs transmises de génération en génération. La conservation et la valorisation de ces mœurs peuvent éventuellement palier le chômage à travers la création de multiples emplois. Parmi cette panoplie de cultures qui existent au Niger, Mme Mounira a choisi de s’investir dans la production de l’encens. Une production qu’elle a modernisée puis adaptée aux exigences de l’heure. En effet, l’encens est cette matière aromatique conçue à partir des morceaux debois et du parfum. Ainsi, après l’obtention de son baccalauréat, Mme Mounira Karki n’a ménagé ni son temps  encore moins son énergie pour s’investir pleinement dans l’entreprenariat. Dès son jeune âge, Mounira voulait s’autonomiser à travers  l’entreprenariat. Une ambition conditionnée par la passion.

«J’assistais ma maman qui jadis faisait de l’encens de tout genre. Ainsi, j’étais à la fois impressionnée et attirée par cette activité. Au fil des années, j’avais emboité les pas à ma maman», a-t-elle confié. Agée maintenant de 24 ans, Mounira s’était très tôt lancée dans l’entreprenariat alors qu’elle n’avait à l’époque que 18 ans. Après l’obtention d’un diplôme de technicienne supérieure BTS d’Etat en Management, elle quitta l’école pour se consacrer à son entreprise.

La jeune dame a rappelé qu’à ses débuts, elle pratiquait cette activité sans être imprégnée des enjeux relatifs à l’entreprenariat. Néanmoins elle a bénéficié d’une formation approfondie dans le domaine. Dès lors, elle prit les choses avec beaucoup de sérieux en formalisant son cadre d’activités. L’objectif visé par la jeune promotrice est la vulgarisation puis la valorisation de cette culture nigérienne à travers la transformation de certains produits en encens, principale activité de sa boite. Pour la production de ses articles, Mounira se dote du matériel qu’elle achète sur place. Les tarifs des produits sont fluctuants entre 2000 FCFA et 100.000 FCFA selon la demande et la qualité convoitée par la clientèle. Exceptée la vente locale des produits, Mounira exporte ses produits à l’échelle sous régionale, régionale voire même internationale.

Comme dans toute autre activité génératrice de revenus, Mounira rencontre quelques difficultés notamment la rude concurrence. Selon la jeune entrepreneure, «les  jeunes perçoivent mal l’entreprenariat, relativement au  manque d’innovation. La plupart des jeunes se contentent à chaque fois de copier telle ou telle personne sans songer à améliorer ou du moins à innover», déplore Mme Mounira. La jeune dame envisage de conjuguer ses efforts avec toutes les autres  femmes qui font de l’encens afin d’améliorer leurs champs d’action et porter ainsi haut le flambeau du Niger.

Bangaré Mamane Sani

 08 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

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Catégorie : Economie
Publication : 8 octobre 2020

Entretien : Quand Ouhoumoudou sort des bois et de ses timidités

En fin de semaine dernière, le premier ministre qu’un PNDS a imposé au nouveau magistrat, connu pour être un homme réservé, assez taciturne, peu bavard, très discret, poussé par les sujets de l’actualité pour lesquels, pour sa proximité avec les centres de décision de l’ancien régime et pour les rôles qui étaient les siens, a fini par sortir des bois pour dire sa « vérité » car à tort ou à raison, il a été accablé par la rumeur, de s’être sali dans bien d’affaires sulfureuses qui éclaboussent aujourd’hui, le système mis en place par l’homme qui lui voulait tant de biens et qui peut, après ses premières gaffes en tant que ministres des finances pour lesquelles, l’opinion a fini par avoir sa tête, le recruter, pour lui trouver une place sous son ombre dans son cabinet, comme bras droit, travaillant dans auprès de lui, sans doute pour être au parfum de tout ce qui se trame autour du pouvoir, devenu, quand on regarde le cercle qui le forme, une affaire de famille et de clan.

Une nouvelle affaire sous leur gestion, alors qu’il est propulsé premier ministre de la République du Niger depuis quelques six mois, est depuis des semaines sur la sellette pour perturber son sommeil pendant qu’il est porté au sommet de ses rêves pour occuper une place dans laquelle on ne l’a pas vu venir, et ce à un moment où il semble être au faîte de sa gloire. L’affaire Ibou Karadjé – puisqu’il faut la nommer – depuis des jours fait grand bruit, dérange certains milieux de l’ancien régimes qui, sans doute agacé par le tollé général de débats qui n’en finissent pas, affichent un profil bas, perdant depuis peu, les arrogances qu’ils ont à narguer les Nigériens. Dans cette affaire, se fondant sur des révélations croustillantes pour la presse de l’acteur principal du crime, Ibou Karadjé en l’occurrence que certaines presses prétendent tenir en exclusivité de la part de sources fiables et concordantes, l’on apprend que le prisonnie devenu encombrant pour le nouveau régime, accablerait l’ex-DIRCAB d’Issoufou Mahamadou, aujourd’hui premier ministre par la grâce de qui vous savez. De la PJ à la prison civile de Say, jusqu’à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, l’on aura tout appris, et notamment un certain nombre de personnalités de premier plan de l’ancien régime qui se seraient compromises dans le crime. La semaine dernière, un journal de la place croit d’ailleurs détenir la liste de ceux qui ont bénéficié des largesses de l’homme hier adulé pour ses hauts faits de conquête de l’électorat de Niamey, entreprise dans laquelle il n’a pas prospéré, incapable de faire bouger la représentativité de son parti dans la capitale, malgré peut-être, la gentillesse qui lui avait été faite, de se servir de fonds publics indument engrangés pour mener l’offensive et la conquête de Niamey, le bastion qu’Issoufou souffrait de ne pas avoir.

Ouhoumoudou Mahamadou, pour certainement taire les rumeurs persistantes de son implication dans l’affaire, a cru bon d’oser la dernière sortie médiatique, pour s’inviter sur le plateau de Télé Sahel, l’organe d’Etat, afin, peut-on l’imaginer, de se blanchir de ces rumeurs, de ces accusations agaçantes. L’homme a donc parlé et dans tout ce qu’il a pu aborder comme sujets, seuls deux semblent intéresser les Nigériens, du moins, les réseaux sociaux. Tous les autres sujets qu’il a abordés ne sont considérés par les Nigériens que du blabla car les problèmes du pays sont si profonds que le peuple attend plus que des mots, plus que des discours, des actions, surtout lorsqu’ils ne touchent pas aux vraies plaies du pays.

Du premier sujet…

Comme il fallait s’y attendre, l’homme ne pouvait pas ne pas parler de l’ancien chef du service transport de la présidence, le sieur Ibou Karadjé qu’il ne peut pas ne pas connaitre quand on sait que par le poste qu’il a occupé, il reste un acteur qui travaille sous son autorité et dont il ne peut pas ne savoir le train de vie qu’il mène depuis des années et que rien, ni ses revenus légaux ni les privilèges liés à ses fonctions, ne peuvent justifier. Qui n’a pas entendu parler de cet homme, au coeur de son empire au quartier Karadjé, jouant à la nouvelle vedette du quartier ? Si des gens avaient été responsables, sans doute que le train de vie qu’il mène là allait les tiquer pour investiguer sur la provenance douteuse de ses revenus colossaux, mais on s’est, à dessein sans doute, tu pour le laisser faire. L’homme jouait avec de l’argent et tout le monde, à Niamey le savait. Mais tout le monde a également compris qu’il bénéficiait des complaisances du système de l’époque pour s’autoriser ces extravagances, cette vaste prodigalité ruineuse qu’aucune fortune normale ne peut justifier et supporter. Tout le monde avait compris que l’homme était en mission et que pour avoir échoué son job, il devrait payer. Là est, pour beaucoup d’observateurs le sens du drame que vit le veinard qui pouvait entrer dans les bonnes grâces des Guristes qui se servaient de ses audaces et de son immaturité politique, caché derrière lui pour croire qu’on ne pouvait pas les voir dans le système de prédation qu’ils mettaient soigneusement en place. Pourquoi avoir laissé faire ? N’est-ce parce que l’on sait d’où lui vient cette fortune et surtout pourquoi il pouvait tant s’investir et investir dans le quartier : reprendre Niamey à l’opposition, tout au moins, la rive droite, objet de convoitise politiques depuis des années. Hélas, son hameçon ne prit pas. Ce que les populations voulaient va au-delà du matériel et de l’argent : elles veulent, pour leur dignité, qu’elles soient respectées, qu’on leur reconnaisse leur place dans la cité. Et elles étaient prêtes à tout perdre pour ça, mais jamais leur dignité.

Les Nigériens ont bien entendu les noms qui sont cités dans le dossier et le premier ministre doit se rassurer qu’une sortie médiatique ne saurait pour autant l’en disculper, en tout cas jusqu’au niveau où se trouve le dossier aujourd’hui. Par la communication qu’il a faite, on comprend qu’il s’en éloigne, prenant soigneusement ses distance avec le prisonnier, le qualifiant désormais d’« individu qui [aurait] imité des signatures, fabriqué de faux cachets pour faire des opérations au niveau des finances ». C’est vrai, c’est une vaste escroquerie sur laquelle, des zones d’ombre planent encore. Ouhoumoudou a donc parlé et on peut croire que les autres sujets abordés qui n’ont d’ailleurs pas convaincu et intéressé les Nigériens ne servent que d’alibis pour s’expliquer sur un sujet dans lequel, pour avoir été un des responsables et hommes de confiance d’Issoufou, l’on le suspecte d’avoir une main complice dans cette scandaleuse affaire. La messe est ainsi dite, car par cette déclaration, l’on peut croire que l’homme a perdu sa sérénité et que profitant de sa position, il pourrait croire que par son démenti, sa part de vérité pouvait élucider l’énigme et lui éviter une place dans le dossier judiciaire. Loin s’en faut. Parler à la radio et à la télé, ne peut donc pas le tirer d’affaires. La meilleure tribune pour se défendre, il le sait, ce n’est pas sur un plateau de télé, mais plutôt devant un juge, à la barre. Cet activiste blogueur n’a peut-être pas tort de dire qu’« il a raté une bonne occasion de se taire » à propos d’un sujet qui est en instruction. Son appréciation du dossier qui n’est qu’une dangereuse interférence politique et une simplification du problème  n’a convaincu aucun Nigérien car s’il était possible pour tous, de venir donner sa version sur un plateau de télé, on conviendrait que personne n’ira devant un juge, a fortiori en prison. C’est au juge, en fonction de la déposition de l’acteur principal du « polar » de savoir qui interroger et sur quel aspect l’interroger afin de faire la lumière sur l’affaire. L’affaire, pour ainsi dire, n’est qu’à ses débuts avec toutes les tentatives d’étouffement qui semblent n’avoir pas prospéré surtout lorsque, le faisant, des gens pourraient avoir demandé à cet Ibou qui n’est qu’un instrument, d’accepter de payer seul pour tous et notamment pour la gent politique dont le rôle n’est pourtant pas à négliger et ainsi protéger toute la pègre qui foisonnait au coeur du pouvoir d’Issoufou. La communication du premier ministre, comme on peut le voir, ne peut éteindre le débat sur le sujet. Il n’y ajoute que flou surtout lorsque, l’on s’en souvient, le syndicat du trésor sortait aussi pour dénoncer la partialité du traitement du dossier, refusant que ses seuls militants dont on s’est servi de la soumission pour opérer le crime soient les seuls à payer dans le vaste « braquage » du trésor national.

D’un prétendu rapprochement entre le PNDS et le Moden Fa Lumana

A ce niveau il y a à faire quelques mises au point. D’abord, il faut faire cette nuance entre le PNDS et Bazoum Mohamed pour comprendre que le rapprochement que certains milieux du PNDS redoutent, pourrait ne pas dépendre que des deux partis, et pourrait alors plus dépendre d’un homme, de celui qui détient le pouvoir aujourd’hui n’en déplaise à certains suppôts de l’ancien président, et de Hama Amadou et que même si cela devrait arriver, ce ne sera contre personne, pas même contre ce PNDS, mais seulement pour le Niger qui a aujourd’hui besoin de paix et de stabilité. Du reste, dans beaucoup de pays, c’est cette sagesse qui prédomine notamment dans la sous-région où par les crises qui se tassent, bien de gouvernements étaient revenus à de meilleurs sentiments pour travailler à apaiser et à réconcilier. Mais il faut reconnaitre que l’homme a quand même fait preuve de tact pour ne pas aborder le sujet avec les mêmes arrogances avec lesquelles certains de son camp, dès lors qu’il s’agit du Moden Fa Lumana et de Hama Amadou, ont habitué les Nigériens. Aussi, doit-il comprendre que même premier ministre de Bazoum Mohamed, il ne saurait être son homme de confiance pour avoir toute la quintessence de la gouvernance qu’il ambitionne pour le Niger car il le sait naturellement plus dévoué à l’autre qu’à lui. Pour cette raison, sans doute que Bazoum pourrait, dans ce mariage forcé avec ce camp qui ne répond que d’Issoufou et qui l’avait bien combattu, avoir mille raisons, de se méfier de lui pour ne pas le mettre au secret de toute son action. En tant que philosophe, il sait bien qu’il doit plus craindre l’adversité interne que celle, toute naturelle, que lui impose sur l’échiquier des choix idéologiques assumés et divergents. Ouhoumoudou le sait pour ne pas trop se hasarder sur le sujet pour ne pas apprécier avec trop de subjectivité ce qu’il appelle une « rumeur ». Aussi s’en tient-il au propos tout aussi trop politiques du Secrétaire Général du parti de Hama Amadou qui informait l’opinion, à travers une interview dans un quotidien privé, que son parti ne se cache pas pour nouer des alliances et que s’il devrait le faire, c’est à visage découvert qu’il le fera.

Il est clair que personne n’a tort d’avoir ces prudences pour aborder une question aussi sensible, et hautement politique dans un Niger si divisé. Cependant, tous savent bien que la politique est un jeu de subtilité qui ne se fait pas toujours, et pour des raisons que tout le monde peut comprendre, à ciel ouvert, l’action souterraine prenant souvent le dessous. Mais le temps, ne tardera pas à dévoiler des secrets, notamment ce qu’on appelle dans le jargon politique, des secrets d’Etat. Et ça, ça ne va pas toujours, et tout de suite, tout le monde le sait aussi, sur un plateau de télé.
C’est ça la vérité. C’est ça la politique.

ISAK

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Catégorie : Politique
Publication : 3 octobre 2021

Entretien avec Abdel Malik AboubaKari Koudizé, media officer à la CAN-2021 : «Pour mon jeune âge, le plus important c'est d'apprendre, de continuer à apprendre. »

La phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Cameroun 2021 a été lancée le Dimanche 9 janvier 2022 à Yaoundé. Dans son dispositif organisationnel, la Confédération Africaine de Football (CAF) a mis en place plusieurs structures et services de gestions de cette compétition. La communication et l’information occupent une place de choix dans ce dispositif. C’est pourquoi des responsables en charge des médias ont été installés pour chacune des poules en vue de mieux gérer l’aspect communication et information en lien avec les médias. Ainsi, notre compatriote, Abdel Malik Aboubakari Koudizé, journaliste professionnel, spécialisé sur le sport, notamment le football, a été désigné Media Officer pour s’occuper de ce volet au profit de la poule A, composée du Cameroun, Burkina Faso, l’Ethiopie et Cap-vert. Ce jeune compatriote de 25 ans aura pour tâche essentiellement, de conduire et de superviser les opérations médias dans le nouveau stade d’Olembé. Dans cet entretien Abdel Malik, nous parle de son parcours et se dit fier de représenter le Niger à ce rendez-vous continental.

Pouvez-vous nous expliquer le processus ayant abouti à votre désignation, en qualité de média officer, par la CAF ?

Je vous transmets mes meilleurs vœux pour la nouvelle année qui démarre. En toute humilité, je dirai que c'est une suite logique. Je suis à ma sixième année d'expérience dans le domaine journalistique. Guidé par la passion, j'ai pu couvrir quelques-uns des plus grands événements sportifs avec notamment une Coupe du Monde U17 en 2017, deux (2) éditions de la Coupe d’Afrique des Nations en 2017 et 2019, deux (2) saisons de UEFA Champion’s League et de Championnat de France aux côtés du Paris Saint-Germain et évidemment une belle expérience avec les 8ème Jeux de la Francophonie à Abidjan en 2017. Avec la CAF, ma première désignation est arrivée en mars 2021 pour la CAN U17 et aussi à la 42ème Assemblée générale de l'institution tenue au Maroc. J'ai donc eu l'opportunité de préparer la première conférence de presse du président nouvellement élu. Cette désignation pour la CAN Total Energies, Cameroun 2021 ouvre le bal pour la nouvelle année et je la mets sous le compte de l'apprentissage qui ne finit jamais.

Quelles sont vos activités dans l'accompagnement de cette mission ?

Je suis en charge des opérations médias du groupe A dans le nouveau stade d'Olembé. Ma mission consiste donc à superviser et coordonner les activités médiatiques dans ce stade qui a accueilli la cérémonie d'ouverture et sera le théâtre de la grande finale de cette CAN le 6 février prochain.

Qu'est-ce qu'une telle promotion apporte pour un pays comme le Niger ?

C'est déjà une première ! C'est la première fois qu'un Nigérien est désigné pour mener cette opération avec l'instance faîtière du football continental. Pour mon jeune âge, le plus important c'est d'apprendre, de continuer à apprendre. C'est donc une expérience avec beaucoup de choses à apprendre et que je partagerai par la suite avec mes confrères nigériens et surtout les jeunes journalistes sportifs en herbe. Je serai moi très heureux dans les prochaines années de compter par dizaines les jeunes compatriotes dans les instances sportives. Tout y va de la volonté, de l'abnégation et surtout de l'ambition de chacun. Et je pense qu'il y a énormément de talents journalistiques qu'il va falloir bien orienter, guider et encadrer.

Quelles sont vos attentes vis-à-vis des Nigériens en général et de vos confrères en particulier ?

Pas véritablement une attente, mais c'est plutôt un souhait de voir mes confrères et mes compatriotes sur le devant de la scène. Je ne suis peut-être pas le meilleur du domaine et je m'en voudrais de le réclamer avec toute la qualité qu'il y a dans la presse nigérienne. C'est surtout d'oser, de croire en nous, en nos capacités, de sortir de sentiers battus pour porter haut notre pays au-delà de nos frontières. Dans le métier que nous avons choisi d'exercer on doit être prêt à faire face aux doutes et à s’ouvrir pour mieux comprendre l’autre. La quête de soi est à mon sens illimité dans le temps et dans l’espace.

Journaliste, professionnalisé dans le sport, pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?

Pour le parcours, il est assez particulier je l'avoue ! Je suis né d'un père journaliste qui m'a à coup sûr transmis cette fibre et cette passion. J'ai grandi en apprenant à beaucoup lire et écrire, à manier un magnétophone, à me mettre devant une caméra... et surtout à taper un ballon, donc c'est de là que ça vient ! Je me suis aussi formé à ce métier en y passant mes diplômes. Je m'apprête aujourd'hui pour ma rentrée doctorale en science de l'information et de la communication. Professionnellement, j'ai fait mes débuts au groupe de presse Liptako en 2015 avant de rejoindre la FENIFOOT un an après. En 2018, je démarre une belle aventure avec l'Organisation Internationale de la Francophonie en qualité d'assistant communication des Jeux de la Francophonie. Pour la prochaine édition en août 2022 en RD Congo, je suis coopté par le Comité International des Jeux de la Francophonie comme Expert Média et Digital.

Propos recueillis par Ali Maman(Onep)

13 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

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Catégorie : Interview
Publication : 13 janvier 2022

Entretien avec Abdoulaye Mar Dieye, Directeur du Bureau régional pour l'Afrique au PNUD : L'Afrique de plus en plus au centre de l'économie mondiale

Abdoulaye Mar Dieye AfriqueLa deuxième Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique (CIEA) s'est tenue en mars 2017 à Abidjan (Côte d'Ivoire). Depuis la première conférence en 2015 - époque de forte croissance économique sur le continent -, les espoirs de progrès économiques se sont estompés en raison de l'effondrement des cours des matières premières, de la volatilité des marchés financiers mondiaux et du ralentissement de la croissance mondiale. Avant de quitter New York pour assister à la deuxième édition de la CIEA, organisée conjointement par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Sous- Secrétaire général de l'ONU et Directeur du Bureau régional pour l'Afrique au PNUD Abdoulaye Mar Dieye a accordé à Kingsley Ighobor d'Afrique Renouveau un entretien qui a porté sur les perspectives de développement économique en Afrique et les défis à surmonter à cet égard.

Afrique Renouveau : Pourquoi avoir organisé la Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique ?
M. Dieye : En 2015, lors de la première conférence à Abidjan, le PIB de l'Afrique affichait depuis 15 ans une croissance de près de 5 % . En 2000, The Economist avait qualifié l'Afrique de " continent sans espoir ". Dix ans plus tard, en guise d'excuse, il consacrait sa une à " L'essor africain ". À l'époque, les [indicateurs économiques] étaient en train de changer s'agissant du taux de croissance, de la réduction de la pauvreté et du développement humain. J'ai discuté avec le Président ivoirien Alassane Ouattara et nous avons convenu de capitaliser sur le nouvel es prit émergent et d'organiser une conférence pour étudier la réalité du récit. Comment consolider et maintenir cette trajectoire émergente ? C'est la raison d'être de la conférence.


Compte tenu du contexte économique adverse, principalement dû à l'effondrement des cours des matières premières, pouvez-vous encore dire que l'Afrique est émergente ?
Oui. L'analyse révèle qu'un tiers de la croissance de 5 % a été déclenché par la classe moyenne émergente et un tiers par une meilleure gouvernance économique et politique. Seul un tiers s'explique par la hausse des cours des matières premières. Le taux de croissance moyen, de 2000 à 2015, était de 5 % en ce qui concerne le PIB réel. Il se situe aujourd'hui entre 2 et 3 %. Ne vous laissez pas duper par la tyrannie des moyennes. Certains pays ont encore une croissance de plus de 5 % : l'Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie, la Côte d'Ivoire et l'Ouganda, par exemple. Certains ont été gravement touchés par la baisse des cours des matières premières, surtout les producteurs de pétrole, comme le Nigéria, le Gabon, la Guinée équatoriale et l'Angola. Ce sont ceux dont le taux de croissance a considérablement ralenti, en particulier la Guinée équatoriale. Les pays en conflit, comme le Soudan du Sud et la République centrafricaine, ont également contribué à ce ralentissement de la croissance économique continentale. Certains pays cependant, continuent sur la voie de l'émergence. La Côte d'Ivoire enregistre une croissance à deux chiffres ou presque. Le Rwanda et le Sénégal affichent une croissance de plus de 6 %.

Comment parvenir à l'équilibre lorsque des pays dont les taux de croissance diffèrent discutent d'enjeux économiques communs ?
Ils ont certains points communs. Même des pays comme l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, qui ont des taux de croissance élevés, identifient encore des domaines où investir davantage pour soutenir la croissance.

Comme ?
Les transformations économiques structurelles. Par exemple, la chaîne de valeur du cacao est retenue à hauteur de 15 % en moyenne sur le continent, avec 85 % en dehors. Il est impossible de soutenir le développement en suivant cette voie. Alors, comment améliorer la transformation des matières premières dans le pays avant l'exportation ? Et la transformation structurelle passe par l'augmentation de la productivité.

De nombreuses conférences ont lieu sur le continent. Les critiques les qualifient d'ateliers de discussion . En quoi celle-ci est-elle différente ?
À Abidjan [en 2015], nous avons voulu tester le modèle que nous proposions : un état de développement qui permet de changer le modèle de production et de consommation, mais qui a aussi une incidence sur le développement humain. Nous avons fait quelques calculs d'élasticité. Le modèle, que j'appelle Abidjan 1,cherche à appliquer un état de développement avec une plus grande marge budgétaire pour stimuler le développement et s'appuyer sur des ressources internes, au lieu de l'aide publique au développement. Il est impossible de soutenir un parcours de développement sans consommer la production locale, sans développer la valeur retenue en interne et sans une croissance qui affecte le développement humain. Il faut une coopération régionale, car nos économies sont extrêmement étroites. À plus long terme, il faut un dialogue inclusif.

Croyez-vous en ce que certains experts appellent " protectionnisme sophistiqué ", qui consiste fondamentalement à formuler des politiques protégeant les industries locales ?
Je ne pense pas. Le protectionnisme fait partie du passé. Je crois au patriotisme économique, ce qui est totalement différent.


Comment faire du patriotisme économique si les consommateurs préfèrent les produits importés ?
Le patriotisme économique devrait commencer avec le gouvernement. Le fait que certains ministères africains importent du mobilier d'Allemagne, de France ou du Royaume-Uni me laisse perplexe. Nous devons utiliser nos entreprises locales.

Où le patriotisme économique a-t-il fonctionné ?

Le Nigéria et le Kenya ont des politiques de préférence locale, tant pour l'achat de biens que pour la priorité accordée à l'entrepreneuriat local.

Comment peut-il y avoir des niveaux accrus de coopération régionale quand le commerce intraafricain se chiffre à 11 % à peine ?
Certaines régions s'en sortent mieux que d'autres, comme la CEDEAO [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest]. La SADC [Communauté de développement de l'Afrique australe] se porte mieux ces derniers temps. Il y a des obstacles à surmonter, notamment au niveau de l'infrastructure. Le marché est en plein essor entre le Ghana et le Togo en Afrique de l'Ouest, même si la facilitation des échanges n'est pas là. Les gens souhaitent l'intégration, mais les États et les gouvernements sont à la traîne. Là où le climat de paix et de sécurité est meilleur, les gens font du commerce et collaborent entre eux davantage que dans les zones d'insécurité, comme dans la région d'Afrique centrale.

L'Afrique a-t-elle suffisamment de ressources internes à mobiliser pour le développement ? Si oui, lesquelles ?
Absolument ! La plupart des économies en développement de l'Afrique étaient auparavant financées par l'aide publique au développement. Aujourd'hui, même les envois de fonds sont supérieurs à cette aide. Cette dernière en Afrique est inférieure à 60 milliards de dollars par an et les envois de fonds ont grimpé pour passer de 62 à 65 milliards de dollars. Une étude du groupe de l'ancien Président sud-africain Thabo Mbeki [le groupe de haut niveau de l'Union africaine sur les flux financiers illicites en provenance d'Afrique] fait apparaître que le continent perd chaque année entre 50 et 60 milliards de dollars à cause des flux financiers illicites. C'est 3 % du PIB de perdu. Si nous renforçons la bonne gouvernance et réprimons plus fermement la corruption, nous conserverons cette somme.

Selon les experts, les Africaines sont touchées de façon disproportionnée par le manque d'inclusion financière. Y a-t-il une solution ?
Notre dernier Rapport sur le développement humain en Afrique révèle qu'en n'incluant pas les femmes dans le processus de développement, l'Afrique a perdu chaque année 95 milliards de dollars en moyenne, avec un sommet de 104 milliards en 2014. Ceci représente 6 % du PIB. Le paradoxe, c'est que nos banques ont de l'argent que nous n'utilisons pas. Le PNUD et la BAD préconisent aux pays d'investir dans les femmes pour traiter ce syndrome d'exclusion, qui est une erreur du point de vue économique. Investir dans les femmes permet de doubler facilement les taux de croissance du PIB et d'améliorer le bien-être de la société dans son ensemble.


Il y a un thème socioculturel sous-jacent, notamment celui des barrières associées au patriarcat. Comment les briser ?
Une politique économique ne peut fonctionner qu'avec une bonne économie politique. Et vous avez raison de dire qu'en Afrique certaines normes culturelles entravent le développement des femmes. Dans certains pays, les femmes ne peuvent pas accéder aux terres ni en posséder pour les utiliser comme garanties de prêts. Nous devons donc collaborer avec les notables locaux, la société civile et d'autres pour briser ces barrières culturelles.

Existe-t-il un pays où l'autonomisation des femmes a conduit au développement économique ?
Les Seychelles, le Rwanda et le Sénégal en sont un exemple. Dans ces pays, le développement économique connaît une bonne progression.

Quelle est votre vision de l'économie africaine?
Le centre de gravité économique mondial se déplace lentement mais sûrement vers l'Afrique. Des pays comme la Chine, l'Inde et la Turquie ont le sentiment que l'avenir du monde se joue en Afrique et que c'est là que la rentabilité des investissements est la plus élevée. Je gage que si nous parvenons à faire face à l'insécurité dans le Sahel, dans la région des Grands Lacs et dans la corne de l'Afrique, l'Afrique sera le nouvel eldorado.
23 juillet 2017
Source : La Nation

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Catégorie : Economie
Publication : 23 juillet 2017

Entretien avec Amadou Djibo Ali dit Max « Nous sommes douze partis politiques mais douze déterminés. Il n’y a pas ce que le pouvoir ne fait pas pour arracher une brique à travers les douze, ça ne se fait pas, il n’y arrive pas. Nous sommes là, nous mourro

Entretien avec Amadou Djibo Ali dit Max « Nous sommes douze partis politiques mais douze déterminés. Il n’y a pas ce que le pouvoir ne fait pas pour arracher une brique à travers les douze, ça ne se fait pas, il n’y arrive pas. Nous sommes là, nous mourrons de faim mais nous mourrons dignement. »Rappel historique …
« il vous souviendra qu’avant les élections 2015-2016, l’opposition politique a, à maintes reprises, écrit et demandé au Premier ministre, Président du CNDP (ndlr, Conseil national de dialogue politique), une réunion du CNDP sur plusieurs questions et cela, plusieurs fois (…) A aucun moment il n’a été fait droit à notre requête. Pire, le président de la République lui-même et le ministre de l’Intérieur de l’époque, ont eu, à travers les médias internationaux, à dire qu’il n’y aura pas de CNDP. Tout cela présageait, bien évidemment, du hold-up électoral. En ce moment, ceci n’était pas perçu mais le temps a fait le reste. »

« Après les élections de 2010-2011, plusieurs décisions avaient été prises par la classe politique dans son ensemble dont celle de faire un fichier biomé- trique. A la date d’aujourd’hui, il n’y a pas de fichier biométrique au Niger. »

La nécessité d’une CENI indépendante …
« il vous souviendra qu’au sortir de la conférence nationale, personne n’avait confiance en l’autre. Et dans les grandes démocraties, vous savez, les élections sont organisées par le ministère de l’Intérieur. Comme nous n’avions pas confiance les uns aux autres, nous avions décidé qu’il faut une CENI neutre pour organiser des élections neutres et transparentes auxquelles tout le monde adhérerait. Voilà l’origine de la création des CENI. A la date d’aujourd’hui, cette confiance n’existe toujours pas. »

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Catégorie : Interview
Publication : 21 octobre 2017

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Entretien avec Bazoum Mohamed (Vidéo)

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Catégorie : Vidéos
Publication : 29 novembre 2020

Entretien avec Dr Siradji Chaiyabou, Expert et Consultant en Economie et Gestion des entreprises : « Les Nigériens doivent désormais compter sur leur propre force dans le cadre de la relance économique à travers le développement à la base »

« Les Nigériens doivent désormais compter sur leur propre force dans le cadre de la relance économique à travers le développement à la base »

 

Très vite après les évènements du 26 juillet dernier et la reprise en main effective de sa propre destinée par le peuple souverain, certaines organisations régionales, sous la pression d’une puissance étrangère au continent, imposent des sanctions tous azimuts contre le Niger et son peuple. Contre toute attente, l’économie nigérienne montre une résilience satisfaisante face à ces actions hostiles qui ont pour but d’affamer les populations. Pour comprendre la résilience du pays et de son peuple, l’hebdomadaire Sahel Dimanche s’est entretenu avec Dr Siradji Chaiyabou, expert et consultant en économie et gestion des entreprises. Il est également coach en création et gestion des entreprises et membre de l’Union des consultants indépendants du Niger. Dr Siradji Chaiyabou est l’actuel Directeur Géneral de l’Institut IFAC et Président de l’association nigérienne des centres, écoles et instituts professionnels et techniques (ANCEIPT).

Docteur, depuis plus de trois mois, le Niger fait face à une série de sanctions adoptées par la CEDEAO, l’UEMOA et certains de ses alliés occidentaux. Comment s’organise aujourd’hui l’économie nigérienne ?

Ces sanctions prises par la CEDEAO, l’UEMOA et certains pays occidentaux sont d’ordre économique et financier. C’est une façon d’étouffer le Niger pays de l’Afrique de l’ouest à économie fragile suite à un coup d’Etat justifié et la prise de pouvoir par les militaires. Il me plait de rappeler l’objectif de la création de la CEDEAO, ainsi que de sa mission. Ainsi la CEDEAO aspire à promouvoir la coopération et l’intégration économique entre les pays membres. Partant de ce principe elle vise, à long terme, la création d’une fédération des Etats de l’Afrique de l’ouest avec un parlement, une cour de justice, un Secrétariat exécutif et un conseil économique et culturel. Dans cette perspective, les membres doivent accepter la suppression des droits et taxes à l’importation et à l’exportation, l’élimination des restrictions sur le commerce intracommunautaire, la mise en place progressive d’un tarif douanier et d’une libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, l’harmonisation des politiques économiques, industrielles, agricoles, monétaires, et celles concernant les infrastructures. Elle a mission principale de promouvoir l’intégration économique notamment dans le domaine de l’industrie, le transport, les télécommunications, l’énergie, l’agriculture, les ressources naturelles, le commerce ainsi que les questions monétaires et financières, etc.

Sur le plan sécuritaire, de sa création en mai 1975, la CEDEAO a connu plusieurs dysfonctionnements, dont des cas de transition démocratique difficile en Guinée 2009 et en côte d’ivoire 2010, l’apparition de groupes terroristes qui constituent aux 21ème siècle la première menace sécuritaire de la région. Aussi, lorsqu’en 2012, différents groupes armés ont pris le contrôle du nord Mali, on a assisté à une réponse très lente de la part des Etats membres. Néanmoins un élan de solidarité a vu le jour. Ainsi des pays comme le Niger et le Tchad se sont battus aux côtés de l’armée malienne et de la France. Enfin, pour le cas du Nigéria, nous pouvons dire qu’aucune réponse militaire commune n’a été mise en place contre l’insurrection djihadiste du mouvement Boko Haram de 2009.

Paradoxalement nous assistons à un embargo sur les transactions commerciales que subit le Niger par certains pays de la CEDEAO et les avoirs du Niger se trouvant à la BCEAO sont gelés. Cela a provoqué une crise financière, une inflation sur le prix des produits de première nécessité et la rareté même de ces produits avec l’épuisement des stocks d’approvisionnement chez les grossistes. Face à cette situation notre première arme c’est le sacrifice que doit consentir tous les Nigériens dans la consommation des produits nationaux et le calcul des couts d’opportunité sur la consommation des autres produits venant de l’étranger, et à la recherche d’une solution pérenne afin d’assurer notre liberté et notre indépendance vis-à-vis de certaines menaces étrangères. Alors, le pays s’active, par la volonté de ses dignes patriotes, à trouver des solutions dans le domaine énergétique, tout en développant certaines activités agricoles et la production du riz du Niger, la recherche des nouveaux partenaires pour mener à bien la vente de nos ressources naturelles ainsi que pour d’autres transactions entre nos agents économiques résidents et non-résidents. 

Quels sont les perspectives pour le pays au vu des actions de réorganisation entreprises pour aboutir à une gestion saine de la chose publique et des entreprises publiques et privées ? 

Les perspectives sont de plusieurs ordres. Tout d’abord, il faut amener les Nigériens à une prise de conscience dans la mise en œuvre d’un système de création de richesse par la production nationale et la valorisation de nos ressources naturelles, ainsi que la gestion rigoureuse de nos entreprises publiques et privées. Le Niger doit développer des partenariats gagnants -gagnants à travers la diversification des partenaires. Il y’a lieu également de mettre en avant une politique protectionniste sur certaines productions locales afin d’encourager la consommation locale et de garantir l’indépendance économique.

Pour vous, quel(s) model(s) de gestion doit intégrer le pays et ses entreprises pour capitaliser l’expérience actuelle ?

Le Niger doit adopter un mode de gestion basé sur la planification des activités économiques. De façon spécifique, un changement de paradigme s’impose pour la production et la commercialisation des produits agricoles. Les Nigériens doivent désormais compter sur leur propre force dans le cadre de la relance économique à travers le développement à la base tout en évitant de se focaliser sur toute aide budgétaire sous contrainte. 

Les nouvelles autorités ont créé un Fonds de solidarité chargé de mieux coordonner les contributions des populations en faveur des secteurs de la défense, de la sécurité, ainsi que de la réinstallation des déplacés internes. Ce Fonds « souverain » peut-il être présenté comme un exemple d’autofinancement du développement au Niger ?

A l’image des autres pays qui sont dans la même situation, comme le Mali et le Burkina, le fonds de solidarité peut être une solution car il doit servir d’un fonds d’aide, de solidarité envers les FDS, pour la relance des activités économiques et également pour le fonctionnement du budget de l’Etat et la création des revenus à certaines couches sociales défavorisées. Avec ce fonds, on peut soutenir le pouvoir d’achat de beaucoup de Nigériens issus de ces ménages de FDS tombées sur le champ d’honneur afin d’assurer les dépenses de souveraineté. Le fonds de solidarité vient en contribution pour renforcer la sécurité : il peut servir non seulement à entretenir nos forces de défense et de sécurité mais également à l’achat d’armements sophistiqués pour combattre sans grandes difficultés les ennemis du Niger.  

Quelle peut être la contribution des experts et consultants indépendants nationaux dans la sauvegarde de la souveraineté du pays ?

La contribution des experts nigériens et consultants indépendants nationaux doit  tout d’abord se faire sentir dans le cadre des réflexions à mener sur comment trouver des fonds d’investissement et la création des richesses à partir de nos propres matières premières. Ils doivent contribuer à rentabiliser la production agricole pour une production importante aboutissant à une économie d’échelle. Les experts et consultants indépendants doivent également penser à une contribution financière afin de participer à l’aide sociale à l’endroit de certaines couches vulnérables.

Quelle leçon faut-il tirer de l’expérience de la situation actuelle particulière sur le plan de l’approvisionnement du pays ?

Nous pouvons dire que cette situation peut être considérée comme un effet d’expérience et même d’apprentissage pour que dorénavant on assiste à un approvisionnement important en produits de première nécessité et la constitution d’un stock de sécurité abondant. Les Nigériens doivent cesser de croire à l’amitié de certains pays de la CEDEAO, mais également avec certains pays occidentaux, comme la France qui vient de nous prouver son fameux discours de tous les jours : la France n’a pas d’ami mais n’a que des intérêts.

Propos recueillis par Souleymane Yahaya (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org/ 

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Catégorie : Interview
Publication : 7 novembre 2023

Entretien avec Elhadj Moustapha Kadri Sarkin Abzin, Président de la Confédération de la filière oignon de Tahoua et Président de l’Observatoire régional de l’oignon en Afrique de l’Ouest et du Centre

Vous êtes l’un des principaux leaders de la filière oignon au Niger et en Afrique. Quelle est votre vision pour l’oignon à cette ère d’industrialisation de l’Afrique?

Ça fait longtemps que nous cherchons à industrialiser la production de l’oignon, son stockage, et aussi sa transformation et sa commercialisation. Si nous voulons réellement développer la filière oignon, surtout l’oignon violet de Galmi qui est Nigérien, il faut passer à une mise à l’échelle de tout ce que je viens de citer. Toutes les étapes doivent être renforcées, y compris la production d’oignons de qualités supérieures et respectueuse de l’environnement.

Quels sont les grands producteurs d’oignons en Afrique de l’Ouest et du Centre ?

Les plus grands producteurs d’oignon de la région de l’AOC, c’est-à-dire de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, sont incontestablement le Niger et le Nigeria. Ces deux pays sont une référence dans le secteur. En plus du Niger et du Nigeria, le Ghana, le Tchad et le Cameroun sont aussi des producteurs d’oignon.

Par rapport au violet de Galmi qui a déjà pris une avance sur les autres types d’oignons, quels sont les projets qui permettront au Niger, dans le cadre de la ZLECAF, de conquérir le continent et au-delà, le monde ?

La libre circulation des personnes et des biens doit être effective sur l’ensemble du continent, en partant notamment de son application par les sous-régions en priorité. Il faut que nous ayons la libre circulation de l’oignon et des acteurs de la filière oignon partout où le besoin s’impose. Car, c’est cela la base du développement du secteur même de l’oignon dans sa globalité.

Avec la nouvelle stratégie de soutien à la filière oignon au Niger, vous pouvez transporter sur l’ensemble du territoire l’oignon du Niger, donc le violet de Galmi inclus, sans débourser le moindre franc. Alors même que dans un passé récent, pour ramener l’oignon à Niamey à partir des villes de Galmi, Madaoua, Tamaské et Keita, il fallait débourser jusqu’à 200.000f CFA. Le gouvernement aide le développement de la filière oignon en nous octroyant le bon d’enlèvement. C’est l’occasion pour nous de le remercier pour cet effort.

«Le gouvernement aide le développement de la filière oignon en nous octroyant le bon d’enlèvement»

Malheureusement, de l’autre côté, après la frontière du Niger, pour traverser le Burkina Faso, il nous faut débourser plus de 200.000f CFA. Quand vous amenez l’oignon du Niger, produit au Niger, au Ghana, il vous faut payer plus de 400.000f par camion et quand vous l’amenez en Côte D’ivoire, il vous faut débourser, en faux frais, 450.000f, toujours par camion. C’est pour cela que nous insistons sur cette liberté de circulation. Comme le Niger a facilité la libre circulation de l’oignon et des acteurs de la filière, il revient aux autres Etats de nous faciliter la tâche. Parce que, il n’est pas question de payer toute cette enveloppe-là pour faire traverser un camion d’un pays à un autre a un moment où nous parlons d’inclusion et de marché commun. Les choses se passent comme si on n’est pas dans la CEDEAO alors que nous sommes dans l’espace commun et que notre produit, produit au Niger, doit pouvoir circuler librement.

Nous attendons donc à ce que, avec la mise en œuvre de la ZLECAF, la libre circulation de l’oignon soit effective. Apres la circulation, il va falloir s’attaquer à la transformation pour maximiser sur la valeur ajoutée. Et enfin, Il faut veiller à  l’industrialisation. Le Niger a de l’expérience dans la filière oignon. On maitrise la production, le stockage, la commercialisation, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’exportation. Nous savons transformer l’oignon en lanière, semoule, poudre, et même en biscuits et chocolat.

Et quelle valeur ajoutée de la poudre d’oignon ?

La poudre d’oignon est un levier sûr sur lequel le Niger peut compter pour lancer véritablement l’industrialisation de sa filière oignon, tirée par la renommée internationale du violet de Galmi. Actuellement, nous produisons en moyenne 1,4 millions de tonnes d’oignons. Si nous transformons cette quantité en poudre, on n’aura que 140.000 tonnes de poudre d’oignon. Cela ne représente même pas un dixième des besoins de Nestlé à lui seul. Alors même qu’on a Nestlé, Unilever, et bien d’autres gros clients qui seront ravis de se procurer notre poudre d’oignon.

Il nous appartient, nous Nigériens, en tant que propriétaires légitimes du violet de Galmi, d’être les principaux fournisseurs de poudre d’oignon dans cette variété. Ce débouché qui est à portée de main, permettra de rendre quasi inexistantes les pertes après récolte, de réduire le temps de stockage et booster la production d’oignon et surtout, de développer une main d’œuvre qualifiée dans la transformation industrielle de l’oignon. Nous demandons au gouvernement et ses partenaires de nous appuyer à organiser cette industrialisation afin de nous permettre de produire et de transformer notre oignon tout en respectant les normes de qualité que la Nestlé nous demande.

Est-il souhaitable que le Niger déploie une offensive diplomatique en faveur de l’oignon nigérien, tout comme il l’a fait avec succès dans le cadre de la ZLECAF ?

Oui, il s’agit de cela. C’est ce que nous recherchons et toute notre offensive tourne autour de cela. Il fallait mettre tout l’effort que le pays peut déployer, de la même manière qu’il l’a fait pour la ZLECAF, en faveur de l’industrialisation de la filière oignon dans laquelle nous sommes leader en Afrique. Il faut que le Niger fasse en sorte que notre produit phare, le violet de Galmi, soit vraiment exporté dans le monde entier. Le violet de Galmi est recherché à travers le monde entier à cause de sa saveur de ses vertus authentiques.

L’appui du gouvernement à la filière est-il donc concret ?

Le gouvernement nous a aidé à nous structurer. On a des coopératives et des unions de coopératives au niveau des communes, des fédérations au niveau des départements et des bureaux régionaux. On a aussi un bureau national au Niger et on preside au destin du bureau de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette structuration-là, sans l’appui du gouvernement nous ne pouvons pas l’avoir. Mais, nous disons que ce n’est pas suffisant. Il faut nous aider à nous former et à nous équiper. Nous former par exemple dans les normes de qualité. Nous équiper avec des petits équipements. Vous avez vu tout ce que les femmes font au Niger. Elles transforment l’oignon en poudre et pour transformer l’oignon en poudre il y’a des équipements qui sont faciles d’utilisation et qui peuvent couper l’oignon, le sécher et l’écraser pour le transformer en poudre.

Souleymane Yahaya (ONEP)

Source : http://lesahel.org/

 

 
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Catégorie : Politique
Publication : 16 juin 2023

Entretien avec Kalla Ankouraou, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur sur les nouvelles réformes de l’Union Africaine

Entretien avec Kalla Ankouraou, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur sur les nouvelles réformes de l’Union Africaine M. Kalla Ankouraou, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur  Monsieur le ministre vous avez accompagné le Chef de l’Etat au 11ème Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernements des pays membres de l’Union Africaine tenu du 17 au 18 novembre dernier à Addis-Abéba en Ethiopie. Pouvez-nous tirer un bilan sur ce sommet qui a traité des révisions de ses réformes institutionnelles?

Merci de m’avoir offert l’occasion de parler des réformes de l’Union Africaine qui a fait couler beaucoup d’ancre et de salive. Je dois rappeler que cette réforme a été décidée au 27ème sommet de Kigali 2017 où le Président du Rwanda, Paul Kagamé, Président en exercice de l’institution a été chargé avec un certain nombre de Chefs d’Etat pour conduire le travail. Il a été champion tout comme, le Président Issoufou Mahamadou a été désigné, Champion de la Zone de libre échange continentale (ZLECAf). Auparavant, il faut rappeler que, depuis 2016, ils ont mis en place plusieurs comités de réflexion qui ont soumis des rapports pertinents à toutes les instances de l’Union Africaine. A la conférence de Nouakchott on devrait se prononcer sur l’ensemble de ces questions, malheureusement, l’ordre du jour était si chargé qu’on n’a pu consacrer beaucoup de temps à la question. Finalement la conférence des Chefs d’Etat avait       décidé de la tenue d’une conférence extraordinaire qui ne discuterait que des réformes. C’est pourquoi, on a retenu d’organiser un sommet extraordinaire qui doit plancher sur les propositions qui ont été faites jusqu’à présent en ce qui concerne la restructuration.

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Catégorie : Interview
Publication : 22 novembre 2018

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Entretien avec l’ambassadeur de la République de Türkiye au Niger : « C’est notre principe... il faut laisser le peuple nigérien prendre ses décisions. Il faut le respecter », dixit SEM Özgür Çinar

Excellence, la République de Türkiye célèbre ce dimanche 29 octobre 2023, le centenaire de sa création. Dans quel état d’esprit abordez-vous cette célébration historique ?

Si je prends l’histoire de la Türkiye, c’est très long. Pour cela je vais quand même limiter à l’histoire de la République comme c’est notre sujet, le centenaire. L’année 1923 est la date à laquelle la Türkiye a repris son indépendance après une période de guerre, y compris la première guerre mondiale, contre différents pays. La Türkiye a repris ainsi son destin, son indépendance, grâce au fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, et ses compagnons. A l’époque, c’était des moments très difficiles parce que c’était une période de guerre qui a duré 10 ans. Quand la République de Türkiye est fondée, la population en Turquie ne dépassait pas 15 millions. Le pays était dans de grandes difficultés économiquement et socialement. Il n’y avait pas assez d’écoles et de centres de santé. C’est dans ces conditions que la Türkiye a commencé à établir toutes ces institutions républicaines et a entamé une période de développement très forte.

Sans rentrer dans les détails, je peux vous dire que cela a été une importante avancée dans notre histoire, et aussi dans l’histoire mondiale car, ce n’est pas si souvent qu’on voit un pays réussir sa transformation. Déjà pendant ces périodes, pendant le déclin de l’empire ottoman et même avant cela, la Turquie avait des relations avec le continent africain, à partir de l’Afrique du Nord jusqu’aux pays du Sahel, avec les peuples qui vivent ici. Nous avons de tout temps été liés, d’abord par la religion, et ensuite par des échanges commerciaux qui étaient importants, grâce notamment aux caravanes Nord-Sud qui partaient des ports de Libye et d’Algérie, à l’époque de l’empire ottoman, et qui ont tissé des relations avec ces régions dont la République du Niger d’aujourd’hui. On peut donc dire que la relation qui lie les Républiques de Turkiye et du Niger, bien qu’ayant connu différentes périodes de difficultés au cours de l’histoire, date de très longtemps. Heureusement, on s’est retrouvé dans les années 2000, ce qui a abouti à l’ouverture de notre ambassade au Niger en 2012. Nous considérons cet aboutissement comme étant des retrouvailles entre nous.

En 11 ans de coopération bilatérale nouvelle quel bilan peut-on tirer ?

En 11 ans, nous pouvons apprécier des investissements positifs dans le cadre de notre coopération, bien qu’ils puissent être améliorés du fait de notre connaissance et de notre compréhension des besoins du Niger. Comme je viens de le dire plus haut, à la période de la fondation de la République turque, nous faisons face aux mêmes difficultés que le Niger traverse actuellement. Nous savons donc par expérience que la réponse à toutes ces difficultés réside dans le développement. Pour aboutir au développement du Niger, la Türkiye a la volonté de l’accompagner en amenant sa contribution à travers des investissements et des partages d’expériences et de savoir-faire.

L’ambassadeur de Türkiye avec notre reporter

‘’Le Niger n’a pas besoin d’une relation fondée sur l’aide’’

Pour nous, le Niger n’a pas besoin d’une relation d’aide. Il a juste besoin d’un accompagnement sincère pour augmenter ses capacités existantes dans les différents domaines. C’est cela notre politique envers les pays africains, une politique qui est basée sur une relation gagnant-gagnant. Tous les modèles d’investissement de la Türkiye qui sont réalisés jusqu’aujourd’hui au Niger, se font dans le respect de ce modèle. C’est ce qui explique pourquoi tous nos projets d’investissement se font en partenariat avec le Niger et les Nigériens. Nous amenons donc notre savoir-faire, notre expérience, nos investisseurs publics ou privés, et tout ce beau monde travaille ici, au Niger. Tous les projets turcs sont réalisés via des intermédiaires nigériens, que ce soit des institutions officielles ou bien des acteurs nigériens du secteur privé. C’est un modèle réussi de partenariat.

Je peux donner quelques exemples de réussite. Comme vous le savez on a, par l’intermédiaire de l’Etat turc, une coopération officielle qui a permis la construction de l’hôpital de l’amitié et des écoles Maarif, ainsi que la mise en œuvre de tous les projets de la Tika. On essaye de privilégier surtout les projets de développement et dans tous ces modèles, dans tous ces exemples, il y a des points communs : nous avons une coopération surplace, bien définie, et qui marche bien chaque année. De notre côté, on gagne de l’expérience, mais aussi nous constatons que la partie nigérienne aussi gagne de l’expérience. Surtout dans les dernières années, on a développé différents types de coopérations et on les a diversifiés.

Vous avez parlé de l’existence d’un fort potentiel de développement au Niger ; qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

D’abord, le Niger a un potentiel pour la production agricole, ce qui est important pour soutenir la forte croissance démographique que connait le pays. Nous croyons que le Niger a non seulement une capacité d’autosuffisance pour lui-même, mais aussi pour la région. Nous avons déjà commencé des études pour la production agricole, le potentiel d’irrigation, etc. On a fait des études, des travaux de forages dans quelques régions au Niger et on a pu confirmer l’existence de ces capacités, du terrain, et il y a aussi de l’eau. Il suffit juste d’investir dans le développement du secteur agro-alimentaire pour augmenter la production. C’est l’un des piliers que nous privilégions car, avec l’accroissement démographique, il faut trouver des moyens pour nourrir toute la population. En plus, le Niger a des capacités de production d’énergie électrique. Les technologies actuelles permettent d’utiliser sans risque des centrales thermiques électriques. La Türkiye contribue actuellement dans ce secteur à travers une société turque. Dans le futur, les centrales thermiques peuvent être une réponse efficace pour couvrir et atteindre l’autosuffisance et l’autonomie en électricité. C’est ce qui est important à nos yeux.

Le Niger peut donc attirer, selon vous, des investissements venant de l’extérieur ?

Et une fois qu’on a de bons résultats, au niveau de la production agricole et de la production d’électricité, cela va bien sûr amener une atmosphère très positive et attractive pour tous types d’investissements. Tout le monde le dit, ce n’est pas moi seul ; le Niger possède des ressources souterraines importantes. Mais pour pouvoir réellement bénéficier des retombées économiques de ces ressources, nous voyons le Niger se développer, réussir ses infrastructures et devenir dans la région fort, dominant même. C’est avec cette idée qu’on approche le Niger.  C’est vrai qu’il y a une conjoncture qui n’est pas facile ni pour le Niger, ni pour les pays de la région. Mais nous fondons beaucoup d’espoirs sur le Niger parce qu’on sait que cette mauvaise passe sera bientôt surmontée avec succès. La Türkiye avait des problèmes de sécurité, mais cela ne l’a pas empêché de se développer tout en combattant le terrorisme. Il faut donc régler les problèmes sécuritaires pour atteindre le développement.

‘’Nous voulons être un partenaire pour les solutions que le Niger va trouver de lui-même’’

La Türkiye est-elle prête à se tenir aux côtés du Niger dans sa lutte contre le terrorisme ?

Notre politique est très claire : nous maintenons notre soutien au Niger dans le contexte de son combat contre les groupes terroristes. En lien avec ce que vous venez de demander, la coopération militaire avec le ministère de la Défense nationale se poursuit, surtout à travers la livraison d’équipements militaires. Et, on va poursuivre cela grâce notamment au dialogue permanent que nous avons avec les autorités nigériennes. Il faut souligner ici que les avions que le Niger s’est fait fournir sont les premiers exemplaires qui sont exportés. Après la Türkiye, c’est le Niger qui a commencé à les utiliser. Pourquoi ? C’est parce que la Türkiye est d’accord et toujours prête, à partager son plus haut niveau de technologie dans l’industrie de la défense. On ne limite pas nos échanges et surtout, on travaille pour augmenter les capacités de nos partenaires, pas seulement au niveau de l’équipement militaire. Pour ces aéronefs, par exemple, il y a eu des formations de pilotes nigériens en Türkiye et qui volent avec ses avions. Mais mieux encore, des techniciens sont formés ici au Niger pour se perfectionner dans la maintenance de ses appareils.

En même temps que ces avions volent avec des pilotes nigériens, des techniciens nigériens se perfectionnent au sol pour assurer leur maintenance. Sans cette boucle complète, ça ne serait pas un modèle durable de relation. L’essentiel c’est que le Niger et les Nigériens apprennent et appliquent. Cela participe à notre souhait de développement économique pour le Niger. Nous ne cesserons jamais de le dire : pour atteindre le développement, il faut d’abord résoudre le problème du terrorisme, lui apporter une réponse adéquate. Nous écoutons le peuple nigérien, plus de 25 millions de Nigériens, et nos choix politiques cadrent toujours avec leurs aspirations. Pas autre chose.

On va continuer à travailler dans tous les domaines. Comme vous le savez, la Türkiye n’a pas arrêté ses investissements et son travail dans les différents domaines où on intervient au Niger. De même, on n’a pas expatrié les citoyens turcs du Niger. Tout le monde est là, tout le monde continue à travailler parce qu’il faut atteindre les résultats prévus. Notre coopération avec le Niger avance bien et on ne peut pas l’arrêter à cause de tel ou tel motif. Il y a 25 millions de personnes au Niger avant le 26 juillet et les 25 millions de personnes sont toujours là, avec des besoins. Nous écoutons les Nigériens, nous évaluons les besoins et nous étudions les possibilités qu’ils nous présentent, simplement parce que nous voulons être un partenaire pour les solutions que le Niger va trouver de lui-même.

La Türkiye était l’un des premiers pays, sinon le seul pays au lendemain du coup d’Etat à avoir demandé de ne pas suspendre la coopération technique qui bénéficiait aux populations. Avec l’éloignement d’une guerre de la CEDEAO contre le Niger, les autres pays s’alignent finalement sur votre vision. On peut dire qu’en l’espace de 2-3 mois, l’histoire vous donne raison ?

Notre Président de la République a déclaré à différentes reprises qu’une intervention militaire au Niger va créer davantage d’autres problèmes, pas seulement au Niger, mais aussi au niveau régional. Nous savions qu’une intervention militaire n’était pas une réponse adéquate sur ce qui s’est passé. Dans l’histoire, il y a plusieurs exemples de coups d’Etat, de transitions différentes. On peut en tirer des leçons bien sûr mais, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est de maintenir la stabilité, la sécurité et bien sûr travailler pour le bien-être des populations. S’il y a une intervention militaire, qui peut garantir tout ça? La guerre n’est donc jamais une solution. Il faut chercher des moyens de dialogue, des réponses, ainsi que des solutions diplomatiques. C’est notre principe pour dire qu’il faut quand même laisser le peuple nigérien prendre ses décisions. Il faut le respecter.

Justement, quel message vous avez à l’endroit du CNSP et aussi du peuple nigérien en ces moments difficiles ?

Le message c’est de dire que je suis ici en tant qu’ambassadeur d’un pays ami et frère et notre souhait est que le peuple nigérien, le CNSP, le Gouvernement nigérien réussissent en ces moments difficiles. De notre côté, nous allons les écouter et voir ce qu’on peut faire pour le pays sans mettre des conditions. On ne va pas peut-être limiter ici seulement notre soutien parce que la Türkiye a une capacité diplomatique et économique à l’échelle mondiale. Nous allons chercher à soutenir le Niger dans les relations internationales. Il faut qu’on ait de la patience. Avec la patience, avec détermination, sans arrières pensées, nous essayons de voir les choses dans un contexte réaliste, et avec pragmatisme.

Propos recueillis par Souleymane Yahaya (ONEP)

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Catégorie : Politique
Publication : 30 octobre 2023

Entretien avec le cinéaste Djingarey A. Maïga à l’occasion de l’avant-première de son 10ème long métrage "La femme noire du village" : A 81 ans sa passion pour le cinema reste intacte

« Après  mon huitième film, j’arrête  », avait dit Djingarey Abdoulaye Maïga, en 2016 à la sortie de son long métrage "Cerveau noir". Mais dira-t-il, touché par l’histoire des filles albinos, la stigmatisation dont elles font l’objet dans la société, Djingarey Maïga en a fait le sujet de "Un coin du ciel noir",  son 9ème long métrage de fiction sorti en 2018, auquel il enchaine "La femme noire du village" également un long métrage de 120 minutes, qu’il vient de terminer et dans lequel la femme joue aussi le rôle central. Dans cet entretien Djingarey Abdoulaye Maïga revient sur sa longue et riche carrière, évoque le sujet du film "La femme noire du village" ainsi que les difficultés auxquelles sont confrontés les cinéastes au Niger.

Vous venez de terminer votre 10ème long métrage dont l’avant première a eu lieu le 5 septembre dernier ; où trouvez-vous la motivation et les ressources pour continuer à sortir des films, vu les conditions dans lesquels les artistes travaillent au Niger?

C’est vraiment une très bonne question, parce que c’est difficile d’être motivé dans les conditions dans lesquelles nous sommes aujourd’hui dans notre pays. Nous avons beaucoup de problèmes qui nous empêchent de nous mettre pleinement au travail, de nous mobiliser pour faire un film. D’ailleurs, en 2016, quand j’ai fait mon film, "Cerveau noir", je me suis dit que j’arrête, puisqu’étant fatigué de faire des films, sans moyens. J’avais donc décidé d’arrêter. Je l’ai dit à tout le monde, avec ce huitième film là  j’arrête ! Mais après j’ai réalisé un autre film, "Un coin du ciel noir" et aujourd’hui je viens de terminer mon dixième long métrage. 

Je dirai que c’est une question de passion. Comme j’ai eu à le dire plusieurs fois, depuis mon jeune âge, je ne voulais faire que du cinéma. Quand j’ai quitté l’armée en 1960 à partir de Maradi, tout ce que je faisais c’est lire dans les rares journaux que je trouvais, les informations sur le cinéma. De retour à Niamey, j’ai travaillé temporairement dans une usine avant d’être employé à l’Institut de Recherche en Sciences Humaines(IRSH)  /CELTHO. Je consacrais tout mon temps à étudier le cinéma à ma façon. Et en 1964 j’ai lu dans un journal que des français allaient venir tourner un film à Niamey. Dès leur arrivée je suis allé les voir et tout de suite la dame qui était la productrice a décidé de me faire jouer un petit rôle. Plus tard, à tout hasard, avec un ami français, à la cinémathèque de Paris je suis tombé sur le film là dans lequel j’ai joué pour la première fois. C’était l’une des plus belles surprises de ma vie ! Bref, les circonstances de la vie ont fait que j’ai travaillé aux cotés de Moustapha Alassane à l’IRSH, avec l’aide de feu Djoulde Laya.

Et je me suis donc lancé dans la réalisation avec un documentaire fiction, "le Ballon" 35 mn sorti 1971. Ce qui m’a permis à l’époque d’avoir un peu de moyens et j’ai commencé l’écriture de mon premier long métrage de fiction, « L’Etoile noire »  sorti en 1973. Mais je dois dire que s’il n’y avait pas Djouldé Laya à l’époque, je n’aurai pas pu progresser dans le cinéma, car il m’a beaucoup aidé, ainsi que quelques bonnes volontés qui m’ont appuyé au CELTHO, à la télévision scolaire. J’ai fait ce long rappel pour expliquer que le cinéma est ma passion  depuis ma jeunesse; on fait un film avec la tête et le cœur. J’ai vécu beaucoup de situations dans ma carrière, des gens m’ont joué de sales tours, mais tout cela ne m’a pas découragé ; je suis resté assidu et persévérant dans mon travail, c’est cela ma force, c’est ce qui fait que j’arrive à faire toujours des films. 

Qu’est ce qui justifie le rôle central de la femme dans l’ensemble de votre oeuvre cinématographique ? 

Je réfléchi toujours sur un sujet avant de l’écrire. Pour ce qui est de ce dernier film que je viens de finir, "La femme noire du village", tout est parti d’une idée qui m’est venue en voyant une belle femme qui est ce qu’on appelle communément « bonne » ou   travailleuse domestique. J’ai posé alors la question à mon épouse, lui disant : si l’homme chez qui cette dame travaille décide de la marier qu’est ce qui va se passer ? Mon épouse m’a répondu : mais, ce genre de cas est déjà arrivé ! Et elle m’a rapporté quelques histoires ; j‘ai ainsi décidé d’écrire mon scénario, que j’ai enrichi avec ses contributions, et celles d’autres personnes. C’est un peu comme ça pour les sujets de mes autres films comme "Aube noire". Mais pour la place de la femme dans mes films, c’est la réalité qui l’impose, car aujourd’hui ou hier, la femme est liée à tout ce que l’homme fait, même si elle est aussi celle qui perd, ou souffre dans cette interaction. On le voit dans "La femme noire du village" avec cette dame qui fuit la violence conjugale chez son mari au village pour se réfugier en ville où elle sera d’abord « bonne » avant de devenir l’épouse du patron, mais en endurant d’autres épreuves. 

Cependant, ce n’est pas parce que je choisis délibérément de défendre la femme dans mes films.  Je donne peut être l’occasion aux femmes de s’affirmer, se défendre, même si  je constate que chez nous elles ne sont pas très cinéphiles ; elles ne se disent pas : ce cinéaste là fait des films pour nous, il faut le féliciter, ou l’encourager…je crois qu’il y a un problème de culture du cinéma, de motivation, de regard critique sur les films. 

Vous assurez vous-même la production de vos films; pourquoi vous ne  travaillez pas avec des producteurs professionnels ?

Les gens pensent que je ne veux pas de producteur !  Je me suis fait avoir par tous les producteurs que j’ai approchés, en Afrique et au-delà, j’ai même dû porter plainte contre certains. J’ai été victime d’escroquerie, de gens qui n’honorent pas leurs engagements. Ici au Niger, je vais vers les institutions, mais rien ne vient d’elles. Dans ce dernier film, il n’y a pas la participation de ces institutions sur lesquelles les cinéastes doivent compter. Pour les producteurs, on n’en a pas vraiment ici, mais il y a des gens qui promettent et qui ne tiennent pas parole, j’en ai vu beaucoup.

Vous arrivez quand même à sortir vos films…

 En réalité, moi, mon seul « producteur », ces dernières années c’est le président Mahamadou Issoufou ; avant qu’il ne soit au pouvoir, je ne connais pas un autre président qui m’a soutenu. Il m’a vraiment aidé. J’ai aussi quelques personnes qui m’encouragent et je travaille avec des jeunes qui me font confiance. Concernant la diffusion, pour ce nouveau film, j’ai des contacts avec la salle Canal Olympiya de Niamey. Il y aura des diffusions et peut être que le film sera dans d’autres salles.

En tant que doyen des cinéastes nigériens comment appréciez-vous aujourd’hui la situation du cinéma dans le pays, et quels genres de rapports avez-vous avec les jeunes qui sont dans ce domaine ?

Il faut dire que la situation n’est pas du tout bonne ; actuellement les cinéastes sont confrontés à de multiples difficultés et ne savent sur quelle structure compter. Personnellement je me base sur mes relations. Pour les jeunes, c’est à eux de venir vers moi ; et je travaille avec eux. On apprend les uns des autres, et ces jeunes ont aujourd’hui plus d’opportunités avec les outils et moyens techniques modernes qui facilitent le travail.  

 Entretien réalisé par Souley Moutari(onep)

15 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

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Catégorie : Interview
Publication : 15 septembre 2020

Entretien avec le Commissaire Général de Police Kaka Abdoulaye, inspecteur général de service de sécurité : «La sécurité ne sera plus seulement une affaire de spécialistes traditionnels mais plutôt l’affaire de toutes les composantes de la société»

Le Niger dispose désormais d’une Stratégie Nationale de Sécurité Intérieure (SNSI) qui, vise à faire de notre pays un espace de paix, de sécurité et de stabilité favorable au développement durable. Pour élucider et décortiquer cette stratégie nous avons échangé avec le Commissaire Général de Police Kaka Abdoulaye, inspecteur général de services de sécurité en mission à Tillabéri dans le cadre de la vulgarisation de la SNSI. Dans cet entretien, le commissaire général Kaka Abdoulaye évoque l’intérêt d’une telle stratégie dans un contexte marqué par l’insécurité grandissante ainsi que le rôle des différents acteurs.

Commissaire Kaka, vous êtes à pieds d’œuvre pour dévoiler les contenus des Stratégies Nationales de Sécurité Intérieure. Pourquoi ces stratégies ?

La stratégie nationale de sécurité intérieure est le cadre de référence général en matière de sécurité au Niger. Elle couvre tous les domaines de sécurité de manière générale. Elle a trois axes notamment l’adaptation des forces de sécurité intérieure aux nouvelles menaces, la consolidation des forces de sécurité intérieure et les relations de confiance entre les forces de sécurité et les populations.

Quelles sont les différentes activités prévues dans le cadre de la mise en œuvre de ces stratégies ?

Chacune des stratégies a, ce qu’on appelle, des plans d’actions. Ces plans d’actions sont déclinés en programmes et les programmes en actions avec des budgets pour pouvoir faire face à la situation. Le troisième axe que j’ai tantôt évoqué est si important, qu’il a été spécialement développé. En effet, les relations de confiance avec les populations, c’est-à-dire la stratégie nationale de la sécurité de proximité fait partie de la stratégie nationale de sécurité intérieure. Ainsi, mais compte tenu du fait qu’il s’agit d’une matière spéciale qui en fait une police locale, une police de proximité elle a été érigée elle-même comme une stratégie spéciale. La stratégie nationale de sécurité de proximité est, en d’autres termes, une stratégie de sécurité contextualisée adaptée au contexte de nos régions. Ce qui veut dire que chaque région aura son propre plan qui est adapté à ses réalités. D’une région à une autre, d’une commune à une autre, les plans ne seront pas les mêmes. Cette stratégie va nous éviter de travailler dans des généralités.

Quels sont les acteurs pour la mise en œuvre de ces stratégies?

Les acteurs c’est pratiquement tous les principaux responsables des Forces de Défense et de Sécurité, toutes les forces que ça soit de défense ou intérieures sont prises en compte. Il y a aussi les autorités administratives et politiques, les gouverneurs, les préfets, les maires, les responsables communautaires, les chefs traditionnels, les associations des jeunes, des femmes et des commerçants, les chefs religieux de toute obédience, les acteurs de la la société civile.

Dans quelle condition ces stratégies ont-elles été élaborées ?

C’est une méthode inclusive et participative.On n’a oublié personne. Tous les principaux acteurs dans une localité donnée sont pris en compte. C’est une nouvelle méthode qui est la coproduction de la sécurité.Désormais, la sécurité ne sera plus seulement une affaire de spécialistes traditionnels mais plutôt l’affaire de toute la population, de toutes les composantes de la société.

Mon commissaire, concrètement quel est l’intérêt de ces stratégies pour notre pays ?

L’intérêt c’est que désormais on a un document unique de référence en matière de sécurité. D’abord pour la SNSI, elle constitue cette fois-ci un cadre unique de référence. Chaque responsable en faisant sa programmation doit se référer à ce document unique. D’autre part, si nos partenaires extérieurs viennent, nous allons leur dire de se référer à ce cadre de référence alors qu’avant, ce n’était pas comme ça. Cette fois-ci on a une stratégie unique, précise pour tous les Nigériens. Le plus important est que cette stratégie a été érigée en loi, c’est-à-dire que tous les gouvernements qui vont se succéder vont se référer à ce document jusqu’à 2035. Cela va nous éviter d’aller de gauche à droite. Maintenant on a une vision claire et cohérente, une ligne bien tracée dans cette matière-là. Désormais, on n’aura pas besoin d’aller dans des éternels recommencements.

Quels sont les facteurs qui dégradent la situation sécuritaire dans notre pays ?

Nous avons identifié 11 menaces importantes qui dégradent la situation sécuritaire de notre pays. La menace numéro 1 et la plus importante qui plane sur notre pays c’est le terrorisme. Il y a aussi la criminalité transnationale organisée, c’est-à-dire les trafics du carburant, de drogue, de cigarettes, d’êtres humains, etc. Toutes les différentes formes de trafics sont des menaces pour notre sécurité, car ce sont ces activités qui alimentent le terrorisme ;  c’est avec ces trafics que le terrorisme arrive à s’autofinancer. Il y a aussi les nouvelles menaces telles que la cybercriminalité, les menaces traditionnelles telles que les accidents de la route qui tuent énormément. Au-delà de ces menaces nous avons ce qu’on appelle les vulnérabilités, c’est-à-dire des faiblesses que nous avons.Parmi ces faiblesses, il y a l’immensité du territoire. Quand vous prenez la frontière avec l’Algérie, il n’y a qu’un seul poste de police à Asmaka. Quand vous prenez la frontière avec le Tchad vous n’avez qu’un ou deux postes. C’est extrêmement insuffisant pour contrôler le maillage et c’est ce vide-là qui est utilisé par l’ennemi. Il y a que 20% du territoire qui est dansement peuplé. Sinon les 80% sont désertiques. Il y a peu de population et les terroristes utilisent justement ces endroits vides pour pouvoir prospérer. Il y a aussi l’insuffisance des Forces de Défense et de Sécurité, parce que le ratio universel c’est un soldat pour 100 personnes. Au Niger, nous sommes à un soldat pour 600 personnes. Donc nous sommes très loin du ratio.

La SNSI propose-t-elle des solutions à toutes ces menaces et vulnérabilités évoquées ?

En effet! Cette stratégie a tout pris en compte. C’est pourquoi on va développer un maillage stratégique. Nous allons essayer d’occuper davantage le terrain. Ainsi, le Gouvernement s’est engagé à doubler dans les 5 ans à venir les effectifs des Forces de Défense et de Sécurité pour améliorer le maillage et aussi pour rapprocher la justice des justiciables. On va créer des nouveaux commissariats, de nouvelles brigades, de nouvelles unités, etc. Il y aura également beaucoup de tribunaux. Il faut que l’administration soit proche de la population, les services de base en matière de la sécurité vont être rapprochés des populations. Concernant les accidents de la route, nous allons faire en sorte que les infrastructures routières soient améliorées mais également travailler sur les comportements des Nigériens au volant.

Qu’est-ce qui est attendu des populations et des acteurs de mise en œuvre de ces stratégies ?

Nous plaidons pour le changement des mentalités sur les questions de sécurité et en général sur les comportements citoyens. D’abord, il faut que les autorités traditionnelles que sont les responsables des forces de défense et de sécurité puissent se rapprocher davantage des populations, parce que sans la population toutes les missions seront vaines. Il faut que les autorités locales fassent le nécessaire pour s’intégrer au comité de base et que les communautés de base à leur tour changent de comportement vis-à-vis de ces autorités. Nous sommes tous citoyens et frères. Les agents de forces de défense et de sécurité ne sont pas des gens venus d’ailleurs. Par conséquent ils sont là pour travailler au profit des populations. C’est dans ces deux sens-là qu’il doit y avoir un changement de mentalité. Il ne s’agit pas seulement de réclamer ses droits mais il faut accepter de faire face à ses obligations. Nous demandons un changement de comportement à tous les niveaux. Il faudrait que les citoyens s’approprient de ces différents textes.

Réalisé par Abdoul-Aziz Ibrahim, ONEP Tillabéri

Source : http://www.lesahel.org

 
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Catégorie : Interview
Publication : 15 mars 2023

Entretien avec le Directeur Général du Patrimoine Culturel, des Arts et de l’Economie Culturelle sur la question de biens culturels au Niger

 Entretien avec le Directeur Général du Patrimoine Culturel, des Arts et de l’Economie Culturelle sur la question de biens culturels au Niger

Depuis 2017, le processus de restitution des biens culturels africains se trouvant en France notamment, est en marche avec la volonté exprimée dans ce sens par le président français Emmanuel Macron. A ce sujet, un rapport publié en 2018, par l’universitaire sénégalais Felwine SARR et son homologue de la France Bénédicte SAVOY, fait état de dizaines de milliers d’objets d’art d’Afrique subsaharienne dans les collections publiques françaises. Statuettes, bijoux, masques, peintures et même 518 volumes à la Bibliothèque nationale. Ces biens culturels se sont retrouvés en France comme butins des conquêtes coloniales ; legs de "particuliers", héritages de familles des colons, suite à des missions ethnographiques  ou des achats pas toujours légaux sur le marché de l’art.

Le vote d’une loi par l'Assemblée nationale française le 6 octobre 2020, sur la restitution avec transfert de propriété de biens culturels au Sénégal et au Benin constitue un palier important dans la concrétisation de cette volonté exprimée de part et d’autre.

En ce qui concerne le Niger, cette question est abordée dans cet entretien avec le Directeur Général du Patrimoine Culturel, des Arts et de l’Economie Culturelle, M. Danladi Adamou. Sont évoqués, entre autres, la quantité des biens concernés, la démarche en vue de leur restitution; la question de la conservation des objets qui seront restitués et  en général du patrimoine matériel et immatériel du Niger. 

Le processus de restitution par l’Occident des biens culturels aux pays africains est en cours. Pour ce qui est du Niger quels sont, M. le Directeur Général, les biens qui constituent le patrimoine concerné par cette restitution ? Et dans quels pays occidentaux se trouvent ces objets ?

Le processus de restitution des biens culturels africains dans leurs pays d’origine a été véritablement déclenché depuis l’annonce le 28 novembre 2017 à Ouagadougou, du Président de la République française, Emmanuel Macron, de s’investir pour la restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain gardé en France. Dans cette perspective, deux experts M. Felwine SARR, Professeur à l’époque à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis (Sénégal) et la française Mme Bénédicte SAVOY, Professeure d’histoire de l’art à la Technische Universität de Berlin (Allemagne) ont été commis pour évaluer les biens culturels africains gardés en France dont le rapport transmis le 23 novembre 2018 fait état de 66.980 biens culturels identifiés dans les institutions muséales françaises et particulièrement au Musée de Quai Branly. Dans ce rapport, le Niger compte 1.615 objets de divers types couvrant la période de 1884 à nos jours. Ces données concernent pour le moment les biens référés uniquement en France en attendant de poursuivre l’identification dans les autres pays occidentaux.


{xtypo_quote} «Le Ministère en charge de la Culture envisage la mise en place d’une commission spécialisée pour la communication et le travail technique et scientifique pour un retour réussi des biens culturels nigériens détenus en France et ailleurs», annonce M. Danladi Adamou{/xtypo_quote}


Est-ce que le Niger a manifesté la volonté de récupérer ses biens qui sont dans les pays occidentaux ?

La 54ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue le 22 décembre 2018 à Abuja au Nigéria, a adopté une Déclaration de Politique sur le retour des biens culturels africains dans leurs pays d’origine. Cela prouve que le Niger est engagé et partie prenante dans cette dynamique africaine de restitution des biens culturels. Aussi, notre pays participe à tous les échanges sur la question en témoigne sa participation en 2019 à l’atelier des directeurs généraux du patrimoine et à la réunion des ministres de la Culture de l’espace CEDEAO en vue d’élaborer et adopter le plan stratégique à mettre en œuvre concernant le retour, la conservation et la valorisation des biens culturels qui seront restitués.

Quelles sont alors les démarches effectuées par les autorités nigériennes en vue du rapatriement du patrimoine en question ?

Le Niger respecte et contribue à la mise en œuvre des décisions prises au plan africain ou communautaire concernant le retour des biens culturels dans leurs pays d’origine. Il faut noter aussi, le renforcement du cadre juridique amorcé par notre pays à travers le processus engagé d’adhésion à la Convention d’UNIDROIT de 1995 concernant les biens culturels volés ou illicitement exportés. C’est un instrument normatif efficace qui facilite les cas de restitution de biens culturels. En outre, le Ministère en charge de la Culture envisage la mise en place d’une commission spécialisée pour la communication et le travail technique et scientifique pour un retour réussi des biens culturels nigériens détenus en France et ailleurs.

Est-ce que le Niger dispose d’un cadre adéquat pour conserver ses biens culturels qui se trouvent dans les musées et d’autres institutions des pays occidentaux ?

Le Niger est doté d’institutions de conservation et de recherche notamment les musées, les centres de documentation et d’autres structures de production et diffusion qui jouent un grand rôle dans la conservation du patrimoine culturel. Mais, pour disposer d’un cadre approprié devant accueillir, mieux conserver et gérer de manière durable les biens culturels qui seront restitués, des mesures doivent être prises pour renforcer les capacités techniques des institutions muséales ou assimilées et identifier à cet effet des ressources humaines.

Comment se fait actuellement la conservation et la valorisation du patrimoine matériel, immatériel  qui se trouve sur le territoire national ?

Au Niger, la conservation et la valorisation des biens matériels et immatériels se passent dans des conditions difficiles liées principalement à l’insuffisance des moyens et du personnel qualifié, mais aussi à l’absence de système performant de documentation des biens identifiés. Aujourd’hui, la priorité principale est de développer les inventaires systématiques du patrimoine culturel dans une approche participative et de créer une base de données afin d’assurer durablement la sauvegarde et faciliter l’exploitation des ressources patrimoniales matérielles et immatérielles à des fins de recherche, d’éducation et de production.

Entretien réalisé par Souley Moutari(onep)

19 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/

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Catégorie : Interview
Publication : 19 mai 2021

Entretien avec le maire de la Commune urbaine de Mainé Soroa : «Il y a vraiment une accalmie sur le plan sécuritaire dans toute la commune urbaine de Mainé Soroa» déclare M. Koukouma Gasso

Monsieur le maire, dans la mise en œuvre du programme de renaissance, d’importantes réalisations ont été faites dans quasiment toutes les collectivités territoriales du Niger, quelles sont concrètement les actions menées dans votre entité administrative ?

Beaucoup de choses ont été faites. Sur le plan environnemental, plusieurs centaines d’hectares ont été traités ou fixés. En effet, les champs de culture ou les cuvettes qui étaient jadis menacés ont pu être stabilisés pour que la population s’adonne aux travaux agricole. Il y a des cuvettes qui ont été aménagées avec des installations de maitrise de l’eau de sorte que les producteurs se retrouvent. C’était des cuvettes abandonnées, il y a de cela 30 ans. En ce qui concerne le volet élevage, la commune de Mainé Soroa dispose de plusieurs installations d’aliments bétail. Nous avons aussi bénéficié de la construction des cases de santé vétérinaires qui n’existaient pas dans le temps et qui sont actuellement fonctionnelles. Ce sont des dispositifs extrêmement importants pour la commune dans la mesure où ils contribuent à l’amélioration de la santé animale. Par ailleurs, sur le plan sanitaire, la commune urbaine de Mainé Soroa qui, par le passé ne disposait que trois ou quatre centre de santé intégré, est désormais dotée d’une quinzaine de CSI. Beaucoup de cases de santé ont été transformées en CSI dans le seul but d’améliorer la santé des populations.

Il y a eu aussi beaucoup d’activités d’assistance en l’occurrence les activités génératrices de revenus qui ont été vulgarisées à l’échelle de la commune urbaine de Mainé Soroa. Faute d’avoir le nombre de jeunes et femmes ayant bénéficié de cette assistance, nous disons simplement qu’une bonne partie de cette frange de la population exerce des activités pour sa propre autonomisation. Dans certains cas, ce sont de kits d’animaux qu’on distribue surtout aux femmes pour leur permettre d’être autonomes. S’agissant de la sécurité alimentaire, il faut reconnaitre que l’Etat procède chaque année à la mise à disposition des populations de céréales à prix modérés. Ceci pour permettre aux populations d’avoir accès aux céréales à prix minutieusement étudiés. Sur le plan hydraulique, les efforts du gouvernement ont permis la réalisation de plusieurs stations de pompage (Postes autonomes d’eau; pompes à motricité humaine etc.) dans plus d’une cinquantaine de villages. En perspective, il ya d’autres réalisations qui viendront étoffer l’existant.

Par rapport aux infrastructures routières, Mainé Soroa a bénéficié de cinq (5) km de voirie urbaine et 2000 m d’extension du réseau eau et électricité en 2020. Il ya aussi la réalisation en cours de la route Mainé Soroa Guédam. En ce qui concerne l’éducation, la commune urbaine de Mainé Soroa a bénéficié de la construction de beaucoup de classes en matériaux définitifs. Auparavant, nos salles étaient pour l’essentiel des paillottes ou en banco. Bref, sur les dix (10) ans de mise en œuvre du programme de renaissance, la commune urbaine de Mainé Soroa a bénéficié d’importantes réalisations. 

Il y a quelques années, l’Etat central a décidé de transférer aux communes quatre domaines de compétences en l’occurrence, la santé, l’éducation, l’hydraulique et l’environnement, comment assumez vous sur le terrain cette nouvelle responsabilité ?

Le transfert n’a pas été accompagné des ressources. Malgré tout, dans la commune urbaine de Mainé Soroa, nous faisons la politique de nos moyens en inscrivant tous les domaines de compétence dans le budget communal. Par exemple, sur le plan éducatif, avec la redevance pétrolière, nous avons injecté près de 20 millions de FCFA au titre de la commune urbaine de Mainé Soroa. Pour les autres secteurs, nous avons prévu d’injecter des ressources financières dans la mesure du possible. On ne saurait pour l’instant se prononcer sur l’effectivité de ce transfert de compétence sur le terrain au regard des ressources limitées des collectivités territoriales de manière générale et particulièrement pour ce qui est de la commune urbaine de Mainé Soroa. Certes, il y a eu le transfert, mais la mise en œuvre est vraiment timide sur le terrain en raison de manque d’accompagnement adéquat.

Les ressources de nos communes ne peuvent pas couvrir l’ensemble des activités programmées dans le cadre du Plan de Développement Communal (PDC). Néanmoins, pour chacun de ces domaines, la commune prévoit un montant dans le programme annuel d’investissement. Tout ce que nous faisons est l’émanation du plan de développement communal. Rien ne se fait au hasard. Aujourd’hui, les projets qui interviennent dans les communes s’appuient toujours sur le plan de développement communal. A Mainé Soroa, nous avons beaucoup de projets qui se retrouvent dans le plan de développement communal. Ce dernier a été élaboré en 2019. La validation finale de notre PDC n’a même pas eu lieu parce que chaque partenaire veut qu’on prenne en compte ses axes prioritaires d’intervention. Il y a des partenaires qui ont décidé de nous aider pour organiser une table ronde autour de notre plan de développement communal pour réorienter nos objectifs. Le PDC est un outil de référence en manière de développement communal. Il est étalé sur cinq (5) ans.

Toute la région de Diffa a fortement souffert de l’insécurité résultant des agressions de la secte terroriste Boko Haram, comment se présente la situation sécuritaire dans votre commune ?

Depuis 2015 avec l’avènement de Boko Haram, la commune urbaine de Mainé Soroa n’a pas connu les mêmes exactions que les autres communes sœurs de l’Est. Certes il y a eu quelques exécutions sommaires jusqu’à deux ou trois fois. Ce sont des exécutions de règlement de compte entre les enfants du même terroir. Lorsqu’un jeune du même terroir sollicite son collègue qui décline l’offre. Celui-ci s’expose à l’assassinat. Nous avons enregistré quelques cas d’enlèvements contre rançons. Mais par la suite, nous avons démantelé le réseau des petits voyous armés. On peut dire que la sécurité est revenue. Il y a de cela plus d’un mois que la zone de la Komadougou dite zone rouge appartenant à la commune urbaine de Mainé Soroa, on organise des séances de lutte traditionnelle entre les enfants nigériens et nigérians. L’organisation de cette lutte traditionnelle a permis à certaines populations de retourner exploiter les champs et les jardins qu’ils ont abandonnés. Il y a vraiment une accalmie sur le plan sécuritaire dans toute la commune urbaine de Mainé Soroa. Maintenant, l’insécurité à laquelle nous assistons est résiduelle. Il s’agit de petits voleurs armés et quelques fois le conflit entre agriculteurs et éleveurs.

Est-ce que la commune urbaine de Mainé Soroa accueille des déplacés internes et ou des refugiés ?

Oui, aujourd’hui, la commune urbaine de Mainé Soroa accueille 6000 refugiés et déplacés internes et retournés. Ce chiffre est fluctuant. Ceux qui sont déplacés se trouvent le long du goudron sur la route en allant à Diffa. Il y a des déplacés internes qui ont été enregistrés. Ils viennent de la zone de Toumour. Ils sont au nombre de 2700 personnes. Le flux ne s’est pas arrêté. La prise en charge est assurée par le Haut Commissariat aux Refugiés (HCR) et quelques ONG qui gèrent les urgences telles que l’eau ; l’abri, les kits de non vivres etc.

L’un des défis majeurs des collectivités territoriales du Niger réside dans la difficulté de celles-ci à mobiliser les recettes fiscales, est-ce le cas dans votre commune et que faites-vous pour améliorer l’assiette fiscale ?

L’amélioration de l’assiette fiscale a été beaucoup plus sentie et au niveau de recouvrement des taxes et impôts après que les communes ont été dotées de la Police Municipale. Le recrutement de cette force au niveau des collectivités territoriales s’inscrit dans le cadre du rehaussement des recettes fiscales de la municipalité. Cette police n’est certes pas armée, mais elle est une force de dissuasion pour contribuer à rehausser les recettes fiscales. Nous avons commercé à sensibiliser les chefs des tribus et chefs des villages pour collecter les impôts auprès de leurs administrés et amener à la mairie. Certains d’entre eux ont compris la nécessité de restituer les impôts et de les reverser à la mairie. C’est avec ces ressources que nous accompagnons les projets et les ONG d’investissement qui souhaitent aider les populations. Sur les cinq (5) dernières années, nous n’avons même pas recouvré 15% des taxes. Ce taux de recouvrement n’est guère reluisant. Mais nous continuons à sensibiliser les populations  pour qu’elles se ressaisissent. D’ores et déjà, nous avons organisé une réunion autour du préfet pour élaborer les rôles parce qu’on nous reproche d’avoir retardé ces rôles-là. L’expérience nous a montré que lorsqu’on confie à chacun son rôle juste après les récoltes, les taxes peuvent être recouvrées sans problème.

Réalisé par Hassane Daouda, Envoyé spécial

25 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

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Catégorie : Interview
Publication : 24 février 2021

Entretien avec le Préfet de Balleyara : «Le département de Balleyara est en train de subir les effets secondaires de la crise sécuritaire avec un flux massif des déplacés internes...», déclare M. Hamidou Djibo

Monsieur le Préfet, le département de Balleyara continue d’accueillir un flux massif des refugiés internes venant principalement des zones sous la menace terroriste en l’occurrence le département de Banibangou ; comment s’effectuent la prise en charge et la gestion des sites d’accueil de ces populations en quête de stabilité ?

La situation sécuritaire est aujourd’hui une question préoccupante dans notre pays. Mais je tiens quand même à vous remercier pour l’occasion que vous me donnez pour parler d’un sujet très important qu’est la situation des déplacés internes. Effectivement, le département de Balleyara est en train de subir les effets secondaires de la crise sécuritaire avec un flux massif des déplacés internes

venant de nos voisins de Banibangou surtout. Le nombre de déplacés internes ne fait que s’accroitre. En effet, ce nombre n’était qu’à un moment de 2272 ménages. Mais, à la date du 25 avril 2022, le nombre de déplacés internes avoisine 4000 ménages. Ce qui est vraiment énorme en matière de prise en charge et de gestion. C’est justement la raison pour laquelle nous  nous sommes organisés de matière à ce que nous puissions nous déplacer chaque 10 jours pour aller directement sur le site s’enquérir des conditions de vie de ces déplacés internes et recueillir leurs besoins dans la perspective d’y répondre de façon adéquate. Ainsi, dans le cadre la prise en charge et la gestion, nous remercions beaucoup les partenaires pour l’accompagnement.

Au regard du nombre de déplacés internes à gérer à l’échelle du pays, il serait difficile pour l’Etat seul de répondre à tous les besoins sans l’aide des partenaires. L’Etat fait de son mieux dans la gestion des déplacés internes de Balleyara. Pour ce qui nous concerne, nous nous acquittons autant que possible la responsabilité qui nous a été confiée par les autorités du Niger. Les témoignages  des uns et des autres sont là pour le confirmer. En effet, à la suite des témoignages satisfaisants rapportés par certains déplacés au Préfet du département de Banibangou, celui-ci a effectué le déplacement de Balleyara, précisément le 7 mars 2022, pour nous féliciter par rapport à l’effort que nous sommes en train de faire dans le cadre de la prise en charge des déplacés internes de son entité administrative. Nous étions ensemble sur le site des déplacés internes. Devant le Préfet de Banibangou, les déplacés ont réitéré les mêmes témoignages. Avec le directeur départemental de l’Education Nationale, nous avons créé les conditions pour que les enfants de ces déplacés internes puissent aller à l’école. Au début, nous les avions versés dans les écoles de Balleyara.

Maintenant, nous avons trouvé un site pour les enfants des déplacés internes. Nous n’avons pas la prétention de leur fournir tous les besoins, mais plutôt ce qui est de notre possible dans la mesure où notre souhait, avec l’effort réalisé par l’Etat du Niger, c’est qu’ils retournent au bercail. Sur le plan sanitaire, les déplacés internes de Balleyara sont suivis à travers les partenaires qui viennent pour un séjour de trois (3) mois avant de repartir. C’est vraiment une sorte de dispensaire mobile. S’agissant d’accès à l’eau potable, l’hygiène et assainissement, le site dispose d’un système d’adduction d’eau potable et des latrines ainsi que des petits jardins pour les besoins nutritionnels.

La position géographique de Balleyara lui confère un atout indéniable, celui d’être une plaque tournante en matière des échanges commerciaux où la fraude des hydrocarbures et la consommation des stupéfiants sont des phénomènes récurrents, qu’est-ce qui est fait pour inverser la tendance ?

Effectivement, la situation géographique de Balleyara fait que notre entité administrative est un carrefour d’échanges commerciaux, de brassage de toutes les ethnies. Par rapport au trafic de carburants, grâce au Projet d’Appui au Renforcement de l’Administration Territoriale (PARAT) de la Haute Autorité pour la Consolidation de la Paix, nous avons eu un financement qui nous a permis d’aller sur le terrain pour sensibiliser les populations par  rapport aux conséquences de cette fraude de carburant. Balleyara est ouverte vers le Nord, notamment Banibangou et Ouallam, il faut alors empêcher que le carburant passe par Balleyara pour aller atterrir dans les mains des terroristes. C’est ce que l’Etat du Niger est en train de combattre à tout prix, parce que s’ils ne sont pas ravitaillés en carburant, le mouvement ne leur sera pas facile. Et dans le cadre de cette lutte, le gouverneur de la Région de Tillabéri a pris le problème à bras le corps. C’est dans cette optique le 14 février 2022, le conseil  régional de sécurité a été délocalisé à Balleyara où nous avons invité tous les partenaires traditionnels pour mener des réflexions approfondies sur la situation sécuritaire de façon générale et singulièrement sur le thème du conseil qui est «comment lutter efficacement contre la fraude de carburant». Après toutes les réflexions, des pistes de solutions ont été dégagées. C’est ainsi que de cette date à aujourd’hui, nous avons pu saisir 1115 bidons de 25 L, soit un total de 27875L d’essence, ce qui n’est pas négligeable dans le cadre de la lutte. En plus, nous avons aussi saisi une dizaine de véhicules garés sans compter ceux qui sont détruits.  Cet effort a été rendu possible grâce au travail formidable mené par les Forces de défense et de sécurité, auquel s’ajoute la bonne collaboration de la population.

Le département de Balleyara est une  zone à fort potentiel en matière des ressources en eaux souterraines, quelles sont les activités phares des habitants en lien avec l’exploitation cette opportunité ?

Le département de Balleyara est une zone fertile. Il suffit juste de creuser un trou d’une profondeur de 3 à 4 mètres pour que l’eau jaillisse. Il suffit seulement d’avoir la volonté. Et la population de Balleyara a cette volonté de produire. La preuve, lorsqu’on fait un tour au niveau du village, vous allez voir à perte de vue des champs de chou ; moringa ; tomate ; melon ; bref tout ce qui est produit maraîcher. On peut même dire que Balleyara est en train de nourrir une partie de Niamey. Ce qui a amené les différents services techniques d’aller vers la formalisation de toutes ces activités pour que les vaillantes populations engagées dans la production maraîchère puissent tirer le maximum de profit. Ce sont surtout les femmes qui sont très actives dans la production maraîchère. C’est pourquoi, dans le cadre de l’organisation de ce travail, elles ont été mises en groupements féminins pour dégager des espaces qu’il faut mettre en valeur. Les partenaires sont venus par la suite pour les appuyer avec la clôture de ces espaces de production et le soutien en matériels. Parmi les partenaires, on retient surtout le Projet d’Appui  à l’Agriculture Sensible aux Risques  Climatiques (PASEC) qui a investi entre 2018 à aujourd’hui, environ 300 millions de FCFA. Les femmes de Balleyara produisent et forment une chaine de commercialisation pour pouvoir vendre. Certaines parmi elles s’intéressent même à la transformation pour éviter les pertes liées au caractère périssable des produits maraîchers. L’un dans l’autre, tout est sous contrôle au grand bénéfice de ces vaillantes femmes productrices.

Comme dans plusieurs localités du pays, la problématique de la scolarisation de la jeune fille est une réalité, comment se présente la situation dans le département de Balleyara à l’heure où la politique éducative des autorités encourage vivement  à s’occuper de cette question ?

Effectivement, les autorités de la 7ème République notamment le Président de la République fait de l’éducation de la jeune fille l’une de ses priorités fondamentales au cours de ce quinquennat. Nous ne pouvons pas rester en marge de cette priorité du Président de la République parce que nous sommes le représentant de l’Etat. C’est ainsi qu’aux premiers jours de notre prise de fonctions, nous avions initié une série de missions de sensibilisation auprès des acteurs concernés par la question éducative. Le département de Balleyara étant subdivisé en quatre secteurs pédagogiques, notre approche a consisté à commencer par les regroupements de tous les directeurs d’école et des CEG par secteur. Chaque secteur a reçu la visite des autorités départementales pour uniquement échanger sur le système éducatif avec les responsables des établissements. Ces derniers nous ont donnés toutes les informations nécessaires par rapport à leurs services. Les effectifs des élèves qui nous ont été communiqués montrent que le nombre de filles à l’école connait d’année en année une augmentation significative.Lors des échanges, nous avions voulu savoir qu’est-ce qui entrave la bonne marche de la scolarisation de la jeune fille ? La réponse à cette question était que les jeunes filles sont beaucoup plus utilisées dans les activités maraîchères au détriment de l’éducation. Les jeunes filles sont aussi mises à profit par les parents dans le cadre de la commercialisation des produits maraîchers. Ensemble avec les responsables de l’école, nous avons pris des décisions pour agir envers les parents d’élèves afin que ces pratiques soient définitivement derrière nous  et que la fille aille régulièrement à l’école. Lorsqu’une fille est émancipée, c’est toute la société qui gagne. Je crois que les parents d’élèves sont en train de le comprendre. Nous avons aussi relevé dans les échanges l’absentéisme criard des enseignants. Là nous avons clairement dit aux responsables d’établissement que nous ne sommes pas preneurs  de ce comportement qui frise la morale. Cela ne doit pas continuer tant que je suis préfet de Balleyara. Nous nous sommes entendus que toute absence doit faire l’objet d’une demande préalablement écrite par l’intéressé suivant la procédure légale des textes en vigueur. Une seule heure perdue dans l’enseignement a des répercussions sur l’apprentissage. Nous devons créer les conditions pour que les efforts de l’état dans le domaine éducatif soient couronnés des résultats satisfaisants. Depuis ces rencontres d’échanges, le département de Balleyara s’est remis sur les rails dans le domaine de l’éducation. Aucun enseignant ne se hasarde d’abandonner son poste pendant des jours sans une autorisation dument signée et acceptée par la hiérarchie.

Les femmes de Tagazar sont actives dans le domaine de la production maraîchère, quels sont les types d’accompagnement qui leur sont apportés pour les encourager dans leurs  efforts pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle ?

Au regard des efforts fournis par la femme productrice du département de Balleyara, elle a été formée à travers les groupements et associations. Ces structures ont été appuyées  par les partenaires au développement tout simplement parce que les activités dans lesquelles évoluent ces femmes permettent à ces dernières de s’autonomiser et participer de façon active aux efforts de développement de notre pays.Ces groupements féminins sont aussi soutenus par l’Etat à travers la mise à leur disposition des intrants agricoles dans le cadre de l’Initiative 3N. S’agissant de la disponibilité de l’engrais pour accroitre la production maraichère, on peut dire que l’Etat est en train de mettre en œuvre une politique qui permet aux producteurs et productrices d’avoir accès à l’engrais au moment opportun pour booster la production à l’échelle nationale et lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Hassane Daouda(onep), Envoyé Spécial

 
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Catégorie : Politique
Publication : 29 juin 2022

Entretien avec le président Ladan Tchana sur la politique nationale et internationale

«Selon les informations à notre disposition, il y a plus de mille (1000) conseillers à l’Assemblée nationale, le Mnsd-Nassara 500 conseillers, 300 pour le Pnds-Tarayya et le reste entre les partis de la mouvance au pourvoir. Si nous prenons un salaire moyen de 300.000 Fcfa multipliés par mille ça nous fait 300 millions/mois et si nous le ramenons à l’année, ça fait 3,600 milliards de Fcfa. Combien de classes on peut construire en matériel définitif pour éviter que nos enfants meurent dans les classes en paillote»

Si vous devez peindre la situation du Niger, quelle couleur mettriez-vous ?

Omar Hamidou Tchana dit Ladan : le tableau ne peut être que noir. Depuis que le président Mohamed Bazoum a usurpé le pouvoir, le pays est complètement à genou. On a plus de valeur, plus de repère. Chacun fait ce qu’il veut dans ce pays, il n’y a plus d’autorité, le pays n’est pas tenu, donc le tableau du Niger est complètement noir. Bazoum est président de la République depuis bientôt on va dix mois, diriez-vous donc qu’il ne porte pas très bien le boubou ? Ça c’est vous qui dites qu’il est président de la République. Vous savez nous, nous ne reconnaissons pas comme président de la République, les chiffres sont là, le président Mamane Ousmane a gagné, mais ses amis ont utilisé les institutions de l’Etat pour usurper le pouvoir. Mais nous continuons à nous battre, il y a eu le procès récemment de la Cour de Justice de la CEDEAO qui a mis son délibéré pour le 31 mai et nous continuons à espérer. Nous sommes sereins, parce que nous avons les vrais chiffres, nous savons ce qui a été fait. Les nigériens ont voté massivement Mamane Ousmane, parce qu’ils en avaient assez de la politique mise en oeuvre par le Pnds-Tarayya.

Vous savez que l’épilogue de la CEDEAO ne va rien changer ?

Peut-être, mais nous sommes déterminés. Vous savez on a l’habitude de dire partout où il y a la volonté, il y a toujours un chemin. Nous ne laissons pas Bazoum usurper le pouvoir. Donc vous ne l’appelez pas président de la République ?

Puisque le président n’est jamais été élu.

Officiellement il a été déclaré gagnant par la Cour Constitutionnelle ?

Par sa Cour Constitutionnelle.

Monsieur le président parlons maintenant de sécurité, ou d’insécurité c’est selon. On va dire que le Niger prend l’eau de toute part depuis temps, les plaies sont béantes partout, à l’exception de Zinder qui est relativement épargnée. Donc cette question de sécurité ou d’insécurité, qu’est ce que le régime n’a pas vu ou bien il refusait de voir selon vous ?

Cela traduit les origines même du Pnds, ce qui les intéresse c’est juste d’arriver au pouvoir, pas le bonheur des nigériens. Il y a peu de solutions. On aurait pu prendre le devant pour éviter aux nigériens de souffrir de l’insécurité, mais ce qui les intéressait ce n’est PAS la sécurité des nigériens, mais plutôt l’économie de la guerre. On a vu ce qui est advenue de l’affaire du ministère de la Défense nationale et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Le Pnds- Tarayya est incapable d’assurer la sécurité des nigériens depuis quelques temps.

Le pays souffert beaucoup, vous avez une pensée pour la population ?

Bien sûr pas seulement pour la population de Tillabéri, mais tous les nigériens qui soufrent. Il y a environ cent mille (100.000) enfants qui ne vont pas à l’école, il y a les classes qui sont fermées. Dans le Sahel il y a près de 23 millions de personnes qui sont dans une situation alimentaire difficile, il y a environ 3,500 millions déplacés. C’est l’échec même de la politique socialiste. Quand vous regardez ces trois (3) pays qui souffrent le plus de l’insécurité sont le Mali, dirigé le RPM du feu Ibrahim Boubacar Keïta, le Burkina Faso où le MPP du Jean Marc Christian Kaboré était aux affaires et le Niger de Mohamed Bazoum du Pnds- Tarayya, qui sont tous des partis membres de l’International socialisme. Le socialisme a vécu et porte ses valeurs ne fait qu’exacerbé la situation.

Vous avez déclaré que c’est la fin de la solidarité ouest-africaine ?

Mais bien sûr ça a commencé avec Laurent GBAGBO qui après avoir été battu, a refusé de rendre le pourvoir, puis leur ami Ibrahim Boubacar Keïta, ensuite Alpha Condé et le quatrième Rock Marck du Burkina et Bazoum Mohamed.

Monsieur le président à la crise sécuritaire s’est greffé le trafic de tout genre : de personnes, de la drogue, de carburant, d’armes, de l’or, de médicaments. Comment vous vous allez expliquer la vitesse et la permanence avec laquelle le Niger est devenu un couloir de passage de choix pour les trafiquants. Comment est-ce qu’on en est arrivé là ?

Vous savez les fleurs et les plantes ne poussent que sur une terre fertile. C’est parce qu’ils ont des amis dans les plus hautes sphères de l’Etat. Voila la raison. Aujourd’hui on sait qui ces trafiquants soupent ; on sait avec qui ils vont en voyage ; on sait avec qui ils passent les vacances vacances. Ce sont leurs amis du Pnds. Qu’on ne cherche pas ailleurs. Jamais le Niger n’a été aussi impliqué dans tous ces types de trafics et c’est ça la conséquence de l’insécurité.

Donc c’est parti pour durer ?

Bien sûr. Tant qu’on laissera le Pnds au pouvoir, jamais ces gens ne voudront résorber cette crise. Ils en profitent. Ils profitent de l’économie de la guerre. Qui fournit les armes ? Ce sont les militants du Pnds, nous savons que ce ne sont pas les militants de Lumana. ils sont tous des militants du Pnds-Tarayya. C’est pas pourquoi ni le Pnds, ni le président Bazoum n’ont pas la capacité de résoudre certains de leurs problèmes, les plus simples, les plus basiques.

Selon les experts l’ampleur de la fraude aux hydrocarbures devient persistante, on sait la proximité avec le Nigeria voisin, la hausse du prix à la pompe. Que diriezvous par rapport à ça.

Il y a deux phénomènes : le premier les raisons de la fraude, c’est le reversement. Le carburant qui est prévu pour être exporté, en hors taxe, est revendu à leurs amis du Pnds-Tarayya qui le revendent sur le marché, c’est ça le problème. Qu’on ne cherche pas à casser le sucre sur le dos du Nigeria.

La deuxième raison est que le Niger est producteur de pétrole, ils continuent à vendre ça à la pompe plus chère. Il est inadmissible qu’on paye le litre à 540F/L. Nous devons faire des efforts, parce qu’avant tout c’est le pétrole du Niger. Mais savez quand un gouvernement socialiste augmente le prix du pain, on ne peut pas attendre quelque chose de lui.

Monsieur le président, le Niger vit dans sa vie la plus chère. Les prix des denrées, des produits de première nécessité ne font qu’augmenter au quotidien. Que dites-vous par rapport à tous ça ?

Comment je le disais tantôt, la baguette de pain se vend aujourd’hui à 225, 250 voir 300 FCFA en certains endroits de la ville. De toute façon eux ça ne leur coûtent rien, eux et leurs amis.

Est-ce que c’est la faute du Niger, ce n’est pas une inflation mondiale ?

Vous qui êtes un journaliste, avec l’expérience, le terrain ou la parcelle qui se vendait, 3 à 4 millions, est acheté par ces gens à 10 millions. La maison qui se vendait à 30 à 40 millions, qui aujourd’hui est achetée à 70, 80 voir même à 100 millions parce qu’ils ont de l’argent et cet argent provient d’un système mafieux.

Mais justement à un moment vous faisiez partie de ce système. Qu’en est-il exactement ?

Oui tout à fait. Attention, je faisais parti d’un gouvernement pas du système. Il faut que les gens le comprennent, que ça soit bien clair : je faisait parti d’un gouvernement pendant presque sept (7) ans, parce que mon parti le Lumana, dont j’étais le Secrétaire général a aidé le Pnds à venir au pouvoir et c’est dans ce cas que je suis devenu ministre. D’ailleurs j’entends sur les réseaux sociaux certains de leurs militants qui leur reprochent cela. On peut bien sûr faire partie d’un système dont on n’est pas d’accord avec lui. Et tout récemment il y a un scandale à l’Assemblée nationale.

Monsieur le président on va parler de notre organisation, on va parler de l’Opposition. Le Niger semble être malheureusement l’un des rares pays au monde où l’opposition constitue un frein, un obstacle à la vie démocratique. Que pouvez-vous dire à cela ?

Non, je ne pense que ça soit le cas. C’est le pouvoir en place qui nous l’empêche, vous savez l’opposition essaie de se battre face à un pouvoir usurpé qui fait de la dictature aujourd’hui. C’est vrai que l’arrestation du président Hama Amadou nous a affaibli et ébranlé certains de ses militants, mais nous sommes en train de nous organiser, parce que justement Mohamed Bazoum et ses amis usent des moyens de l’Etat pour acheter des gens, intimider les opposants à travers la police, la gendarmerie et la garde nationale. Dans tout ça il y a la justice qui est utilisée par le pouvoir pour les déporter. Aujourd’hui, comme dans toutes les oppositions il y a deux catégories, dont la première que j’appellerais des résignés, les adeptes de la Fathia ou bien ceux qui sont décrispés qui participent nuitamment à réunions avec le régime et la journée ils sont parmi nous : la 2e c’est ceux qui sont qui déterminés pour qu’il ait un changement dans le mode de gouvernance de notre pays. Parce qu’il n’est plus question aujourd’hui pour laisser le Niger, si riche, tombé encore dans plus bas.

Les nigériens sont entrain de vous indexer de complices par rapport à cette mauvaise gestion du pays. Que répondiez-vous M. le président ?

C’est la méthode du Pnds-Tarayya, enfermé les opposants avec leurs épouses, avec leurs enfants, vous imaginez un peu ce que c’est. Comment est-ce qu’on traque le président Hama Amadou, est-ce que c’est ça la politique ? Bien sûr non !

Le président Issoufou Mahamadou est un homme politique beaucoup plus habile.

Ce n’est pas lui qui tirait les ficelles Mahamadou Issoufou ?

C’est Bazoum qui a plus besoin de Mahamadou.

Vous savez moi et mon parti on combat ces genres de méthodes, vous sommes des républicains.

C’est le choix de Mahamane Ousmane après la proclamation des résultats, soit descendre dans la rue, ou aller devant les juridictions compétentes, il a choisi d’aller devant les juridictions compétentes de la CEDEAO.

Pour cette question de Lumana, je pense qu’il faut la poser à Lumana qui peut bien répondre à ça.

Par rapport à ce pléthore de conseillers au cabinet du président de l’Assemblée nationale, dont certains sont de l’opposition. Où en est-on ?

Selon les informations à notre disposition, il y a plus de mille (1000) conseillers à l’Assemblée nationale, le Mnsd-Nassara 500 conseillers, 300 pour le Pnds-Tarayya et le reste entre les partis de la mouvance au pourvoir. Si nous prenons un salaire moyen de 300.000 Fcfa multipliés par mille ça nous fait 300 millions/ mois et si nous le ramenons à l’année, ça fait 3,600 milliards de Fcfa. Combien de classes on peut construire en matériel définitif pour éviter que nos enfants meurent dans les classes en paillote ; combien de puits ou de forages on peut creuser pour donner de l’eau à boire à nos compatriotes et les animaux ; combien de cases de santé on peut construire pour soigner les nigériens ; combien de recrues pour les forces de défense et de sécurité pour juguler l’insécurité. Je pense ce qui se fait à l’Assemblée est une faute politique. je dois d’ailleurs interpeller pour lui dire un mot au président de l’Assemblée nationale pour qui j’ai de l’estime pour lui dire que c’est sa responsabilité. Il doit se rappeler de ce qui s’est passé en France à la Mairie de Paris où Alain Jupé a payé, c’est ce qui est en train de se passer en France avec François dans le cadre des emplois fictifs. C’est sous leur responsabilité politique que ces emplois fictifs sont créés, et ça constitue un frein à la loi pénale. Je vais demander d’ailleurs à l’Assemblée nationale de donner la liste du personnel pour que les nigériens sachent exactement ce qui se passe au sein de l’Assemblée nationale. Il n’est que question d’être complices à un détournement des biens publics, l’article 41 est claire, les biens publics sont sacrés. Chaque personne à l’obligation de les préserver et les protéger, pour nous cette question est inadmissible. On na reproduit ce qui se passe à la présidence de la République dont la masse salariale est de 5 milliards de nos francs, c’était ce qui se passait à la primature, donc on dénonce le gouvernement de Bazoum comment il gaspille les deniers publics du Niger.

Interview de Niger 24, Scriptée par Arouna Yacouba

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Catégorie : Interview
Publication : 20 février 2022

Entretien avec M. Djibo Bagna, président de la plate forme paysanne du Niger sur la campagne agricole au Niger

Entretien avec le président de la plate forme paysanne du Niger sur la campagne agricole au NigerLa campagne agricole s’installe progressivement sur l’ensemble du territoire. Comment se présente la situation actuellement ?
La campagne s’installe progressivement sur l’ensemble des huit régions du Niger, mais à des degrés différents. Il y a des régions qui ont semé à hauteur de 80 à 90%. Cependant, il y a des poches comme par exemple dans la région de Tillabéry. Cette situation est due à l’insécurité notamment aux attaques qui ont causé la perte des semis. Donc, les populations sont obligées de les reprendre. Aussi, des vents très violents ont emporté les semis dans certaines localités. Les échanges que j’ai eus avec les responsables régionaux, ont révélé que dans certains endroits, les gens ont mêmes fini les premiers cerclages. Ils sont en train de tendre vers le deuxième cerclage. Cette situation se retrouve dans toutes les régions du Niger. Mais, dans la partie sud du pays, il y a quelques avancées. En termes d’observation, certaines localités ont enregistré des pluies depuis le mois d’avril. On a également observé des sécheresses. Ce qui nous amène à nous référer aux évaluations faites par l’AGRIMET, qui a annoncé qu’il est probable qu’on enregistre 50 jours de sécheresse. La dernière fois quand j’ai échangé avec un certain nombre de producteurs, ils disent qu’ils ont enregistré des sécheresses de 34 voire 38 jours. On est dans cette fourchette. Dans d’autres localités on enregistre une abondance des pluies dues aux effets du changement climatique. Un autre phénomène qu’il convient de souligner est que ces fortes pluies entrainent l’érosion qui commence à avancer avec des dégâts au niveau des sites maraichers et des aménagements hydro agricoles. Dans la zone de N’Dounga par exemple, deux digues ont cédé, emportant les animaux, sans compter les pertes en vie humaine enregistrée sur l’ensemble du territoire National. Toutes ces choses sont liées au changement climatique. On observe des pluies de 200 mm, c’est normal que les maisons en banco cèdent. On doit s’organiser pour voir comment affronter ce phénomène.

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Catégorie : Interview
Publication : 30 juin 2017

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Entretien avec M. GALLO BADAGE Chafiou, le Président de l’Amicale des Nigériens étudiant et stagiaires au Sénégal (AMINESS)

GALLO BADAGE ChafiouM. GALLO BADAGE Chafiou, le Président de l’Amicale des Nigériens étudiant et stagiaires au Sénégal (AMINESS)Bonjour Mr le président de l’AMINESS pourriez-vous nous faire une petite introduction sur vous et de l’AMINESS ?

Bonjour, Je réponds au nom de GALLO BADAGE Chafiou, le Président de l’Amicale des Nigériens étudiant et stagiaires au Sénégal AMINESS. Je suis diplômé d’un Master 2 en Audit et contrôle de Gestion au CESAG. Je suis un jeune leader qui aime impacter positivement son environnement.

L’Amicale des Nigériens Etudiants et Stagiaires au Sénégal, (AMINESS), qui a aujourd’hui plus de dix (10) ans d’existence, a pour objet de défendre les intérêts matériels et moraux de tous les étudiants et stagiaires nigériens au Sénégal. Ainsi, elle mène les actions suivantes :

  • Promotion de la culture nigérienne sur tout le territoire sénégalais ;
  • Promotion de l’excellence entre ses membres ;
  • Organisation des séances d’informations pour les nouveaux et potentiels membres au Niger ;
  • Recherche de partenariat pour son meilleur positionnement ;
  • Mise en œuvre des projets communautaires, à travers des concours de meilleurs projets ;
  • Promotion de l’entreprenariat et des jeunes talents.
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Catégorie : Interview
Publication : 17 octobre 2018

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Entretien avec M. Mahaman Laouan Gaya, Expert International sur les questions pétrolières et énergétiques et Conseiller du Président du CNSP

  « Il faut d’abord reconnaître que l’histoire des recherches pétrolières et minières a toujours été engluée dans une sorte de huis clos, particulièrement dans les pays du Sud »

 

Monsieur le ministre, le Niger est un pays riche en ressources minières et pétrolières, malheureusement, les retombées ne semblent pas avoir eu un impact significatif sur l’économie du pays et surtout sur le niveau de vie des populations. Quelles explications à donner à cet état de fait ?

Mahaman Laouan Gaya : Notre pays, et au-delà les pays de la zone sahélienne dite des ‘’trois frontières‘’, sont connus pour être une des régions les plus pauvres au monde, malgré leurs abondantes richesses du sous-sol. L’extrême pauvreté dont souffre notre pays ne reflète nullement la rareté des ressources extractives (ressources minières et énergétiques), puisqu’à l’état virtuel, le Niger dispose d’un potentiel considérable en ressources minérales diverses, en énergies fossiles (hydrocarbures, uranium) et renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, géothermie, biomasse…et même déchets urbains). Le Niger, à l’instar des autres pays africains, souffre du ‘’paradoxe de l’abondance‘’, à savoir que l’abondance de ces ressources ne s’est pas traduite en niveaux équivalents en matière de prospérité et de développement économique et social. Sans trop nous lamenter sur notre sort, il faut dire que l’Afrique et le Niger avec, ont toujours été victimes d’un modèle économique dit ‘’d’esclavage colonial‘’ qui nous a maintenu depuis près d’un siècle dans un système économique mortifère obligeant nos pays à produire des matières premières (extractives, agricoles, animales,…) et à les exporter à l’état brut vers la métropole et pour nous vendre en retour les produits finis. Malheureusement et chose encore plus choquante, ceux qui étaient supposés relever le défi du sous-développement de notre pays, non seulement englués dans une scandaleuse gouvernance politique et économique, étaient dans une maladive position de dépendance vis-à-vis de leur maître néo-colonisateur. L’on s’est d’ailleurs très souvent poser la question de savoir pourquoi et comment certains pays riches en ressources minières et pétrolières tirent profit de leurs dotations et d’autres non ? En effet, soutenons-nous que si certains pays tirent une rente de leurs ressources et d’autres pas, c’est parce que dans la dernière catégorie (particulièrement ceux des pays ‘’francophones‘’), les dirigeants font preuve d’un déficit criard de démocratie, d’un leadership ‘’obscur‘’, d’une gloutonnerie manifeste sur les ressources pétrolières et d’une gouvernance foncièrement médiocre. A un moment du développement de l’industrie pétrolière de notre pays, nous nous sommes même posé la question de savoir si les hydrocarbures et la démocratie font bon ménage. En d’autres termes, alors que notre pays chemine vers l’exportation de son pétrole brut, on observe que la gouvernance démocratique recule, l’opacité dans la gestion de la manne pétrolière est manifeste, se généralise le phénomène de corruption et d’impunité et une dangereuse tendance à la monarchisation de la République. Seuls, les ‘’ayants-droits‘’ et leurs familles peuvent se prévaloir des retombées de la rente pétrolière ; le pays et ses laborieuses populations totalement exclus. De ces genres de régimes dits ‘’démocratiques‘’ issus pour l’essentiel des fameuses conférences nationales souveraines des années 90, et qui clament à tue-tête l’instauration d’une ‘’démocratie pétrolière‘’, naissent (à l’image des ‘’Fake news‘’) ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui les ‘’Fake democratic States‘’ ou les ‘’Faux Etats démocratiques‘’. Par la grâce d’Allah (SWA), en réponse aux multiples prières de nos populations durement meurtries, cette périlleuse aventure a rapidement été stoppée un 26 Juillet 2023.

Comme vous y faites allusion ci-haut, comment expliquez-vous le potentiel en ressources minières et pétrolières exceptionnellement très abondant et diversifié dans notre pays ?

Mahaman Laouan Gaya : Le Niger dispose d’importantes potentialités dans les domaines minier et pétrolier qui sont en cours d’exploration et d’exploitation. Les travaux de recherches minières entrepris par l’Etat et ses partenaires bilatéraux et multilatéraux ont conduit à la mise en évidence de nombreux indices minéraux et d’hydrocarbures. Au total, ce sont quelques 279 indices minéraux qui ont été répertoriés et où on y trouve de l’uranium, de l’or, de l’étain, du plomb, du zinc, du platinium, du lithium, du titane, du fer, du vanadium, du chrome, du cobalt, du gypse, du calcaire, du phosphate, du sel, du charbon, du pétrole, etc…. Certains ont été évalués (fer, phosphate, sel, etc…), et d’autres mis en exploitation ou en voie de l’être (uranium, charbon, or, calcaire, gypse, étain,…). Par ailleurs, le Niger, dont le territoire est constitué à plus de 90% de bassins sédimentaires (Les bassins sédimentaires sont des réceptacles des gisements d’hydrocarbures gazeux, liquides et solides), ‘’coincé‘’ géographiquement et géologiquement entre l’Algérie, la Libye et le Nigéria (tous ‘’millionnaires‘’ en termes d’exploitation et d’exportation d’hydrocarbures et exportant de 1,7 million à 2,3 millions de barils de pétrole par jour), il est certain, que tôt ou tard, notre pays connaitra inch’Allah, le même miracle pétrolier qu’eux.

‘’Il faut l’adhésion patriotique de tous les Nigériens pour éviter à notre pays le contrôle de nos ressources extractives par quelque pays que soit’’

De grosses et très agréables surprises, particulièrement dans le bassin des Ullimenden à cheval entre la partie Ouest du Niger, l’Est du Mali, le Nord du Burkina Faso et le Sud algérien ne sont pas à exclure. En effet, cette zone dite des ‘’trois frontières‘’ (que les experts pétroliers appellent aussi le ‘’Koweït du Sahel‘’… au vu de son probable potentiel pétrolier et gazier) détiendrait un inestimable potentiel pétrolier, en ressources minières et énergétiques stratégiques (uranium, cobalt, lithium, hydrogène,…) et autres ressources hydrauliques (nous avons l’un des plus grands potentiels en eaux souterraines du monde et d’après les scientifiques, la guerre du siècle prochain sera sur les ressources en eau). L’on ‘’soupçonne‘’ aussi cette zone des ‘’trois frontières‘’ de regorger d’abondantes réserves d’hydrogène naturel (le Mali détient pour l’instant les seuls gisements actifs au monde). Les puissances étrangères (grosses consommatrices d’hydrocarbures et de minerais stratégiques) et détentrices des plus hautes technologies en sont très conscientes. Aujourd’hui leurs états-majors industriels disposent de laboratoires équipés d’énormes simulateurs ultramodernes leur permettant d’explorer virtuellement les entrailles de la terre dans nos propres pays. Ainsi, à partir des laboratoires (situés dans des lieux ultra protégés de leurs pays), leurs ingénieurs plongent dans un monde sous terrain d’ordinaire invisible, naviguant à travers des couches de grès et de calcaire jusqu’à tomber sur des formations rocheuses contenant des hydrocarbures ou des substances minérales stratégiques. Ils peuvent ainsi directement à partir de Houston, Paris ou Beijing ‘’dépister‘’ des formations pétrolifères et minérales de nos pays. Ce type de procédés ultrasophistiqués leur confèrent un énorme gain de productivité, d’informations et de connaissance de notre propre sous-sol. C’est grâce donc à ces technologies qu’ont été révélées les énormes potentialités en ressources extractives stratégiques de la zone dite des ‘’trois frontières‘’ dans le Sahel et au-delà sur l’ensemble du territoire nigérien. Les interminables conflits armés qui durent depuis quelques trois décennies et l’occupation par les forces armées étrangères (occidentales) de cette zone, ne sont nullement l’effet d’un hasard. La perte (à jamais inch’Allah) de contrôle des pays de cette zone et la récente création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) constituent une retentissante gifle (pire que la débâcle en 1954 à Dien Bien Phu) assenée à la France.

Justement, nous sommes actuellement dans un processus de refondation de la République et de reconquête de notre souveraineté. Quelle attitude doit-on avoir pour que le pays tire de meilleurs avantages de l’exploitation de ses ressources extractives ?

Mahaman Laouan Gaya : Il faut d’abord reconnaître que l’histoire des recherches pétrolières et minières a toujours été engluée dans une sorte de huis clos, particulièrement dans les pays du Sud. A ce niveau, il est clair que beaucoup de nos Etats sont très loin de disposer d’un minimum d’information crédible sur leur potentiel en ressources extractives. Ce sont les sociétés étrangères qui détiennent toutes les informations secrètes sur les gisements miniers et pétroliers à partir des études géologiques, géophysiques et géochimiques entreprises souvent depuis l’époque coloniale. Disposant seules de moyens financiers et techniques colossaux pour établir des estimations fiables, elles ne s’en cachent pas pour tricher sur le traitement et l’interprétation des données géo-scientifiques, la sous-estimation de la qualité et des réserves d’uranium, d’autres minerais stratégiques, du pétrole, de la production et la surestimation du cost-oil (coûts d’investissement et coûts de production), des grosses triches à l’embarquement des pétroliers et à l’exportation du pétrole brut… En scrutant l’interview du Président du CNSP, SE le Général Abdourahamane Tiani du 10 décembre passé, relativement à votre question, deux points ont retenu mon attention. Je le cite : ‘’Le Niger ne bénéficie pratiquement pas des ressources de son sous-sol, parce qu’il n’a pas été initié une politique qui lui permette de maîtriser l’exploitation de ses ressources‘’, et plus loin, dans son dernier mot, il disait ‘’Le Niger a été spolié avant les indépendances, et il a continué à être spolié après les indépendances. Il est facile de constater le degré de spoliation dont nous avons été victimes à travers les accords que nous avons progressivement dénoncés, et que nous continuerons inch’Allah à dénoncer pour le bien de notre peuple. Et cela, que personne n’en doute‘’. Dès cet instant, j’estime que les dés sont jetés pour la reconquête de la souveraineté et le contrôle de nos richesses extractives, pour le bien être de notre pays. A cela, il faut faire appel à l’adhésion patriotique de tous les Nigériens, éviter à notre pays le contrôle de nos ressources extractives par quelque pays que soit ou de retomber dans les affres de la ‘’malédiction des ressources naturelles‘’. 

Les sanctions de la CEDEAO, en particulier la coupure de la fourniture d’électricité par le Nigeria, a mis en lumière les déficits de la politique énergétique de notre pays. Quelles doivent être désormais les priorités dans ce contexte de refondation de la République ?

Mahaman Laouan Gaya : Près de soixante (60) ans après notre indépendance, l’énergie apparaît comme un enjeu stratégique majeur du développement de notre pays ; et pourtant, il est reconnu de tous que le ciel, le sol et le sous-sol du Niger regorgent d’abondantes ressources énergétiques fossiles et celles d’origines renouvelables comme je le mentionnais ci-haut. Mais le paradoxe, c’est que malgré cette abondance en ressources énergétiques, le niveau de consommation annuelle énergétique du citoyen nigérien est le plus faible du monde, avec une efficacité énergétique des plus faibles. Le Niger est actuellement dans la frange des pays (africains) où la consommation énergétique par tête d’habitant est de l’ordre de 0,3 tep en (tonnes équivalent pétrole) par an, contre près de 7,8 tep par an pour un américain, 4 tep par an pour un européen et 2,6 tep pour les pays émergents (Singapour, Malaisie, Corée,…). Il ne fait aujourd’hui aucun doute que l’énergie moderne est un puissant vecteur de développement à la fois économique et social, comme l’a d’ailleurs toujours démontré la corrélation entre la consommation énergétique et la croissance du PIB. Un véritable développement économique suppose de l’énergie en grande quantité issue des grands complexes (raffinerie-pétrochimie, des barrages hydro-électriques ou des centrales nucléaires). Si nous voulons connaître une croissance économique durable et éviter de sombrer dans un délabrement économique et social fatale, nous devons dans le cadre de la refondation de la République à venir, devoir relever les défis énergétiques essentiels pour notre survie. De manière simplifiée, ces défis consistent, d’une part, à assurer les besoins des Nigériens en une énergie moderne (disponibilité permanente de l’électricité et des produits pétroliers), abondante, à moindre coût (à la portée de tous les Nigériens), soucieuse des impacts environnementaux et, d’autre part, veiller à une bonne gouvernance de nos ressources énergétiques. L’abondance de ces ressources ne fait aucun doute, et si elles étaient auparavant judicieusement utilisées, notre pays n’aurait pas connu l’inhumaine coupure de la fourniture d’électricité par le Nigeria que je qualifie d’insulte à notre égard. Rappelons que la France et le Nigéria sont les deux pays sur la ligne de front pour étouffer économiquement, financièrement et énergétiquement le Niger, et mieux attaquer militairement notre population.

Monsieur le ministre, quelles leçons pourrons-nous tirer de plus de cinquante années d’exploitation de notre uranium ?

Mahaman Laouan Gaya : Au-delà de l’exploitation depuis plus d’un demi-siècle de nos ressources uranifères, c’est la sécurité d’approvisionnement énergétique de notre pays qui doit nous interpeller. En amont, voilà un pays (la France) qui a de façon éhontée pillé à un prix ridicule nos ressources uranifères pour assurer sa propre sécurité énergétique. Principal producteur mondial d’uranium, le Niger est paradoxalement l’un des pays les moins éclairés du continent africain et du monde. Il est inadmissible qu’après plus de 50 ans d’exploitation d’uranium et son traitement jusqu’à l’obtention de l’uranate, nous ne soyons pas en mesure de poursuivre son enrichissement pour un usage pacifique ; la production d’énergie électrique. Dans le cadre de son programme électro-nucléaire, avec l’accompagnement de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), le Niger est en Afrique l’un des pays les plus avancé et a d’ailleurs le meilleur avantage comparatif parmi les pays africains candidats pour la construction d’une centrale nucléaire. L’agence fédérale russe de l’énergie atomique, Rosatom a signé récemment des mémorandums d’entente pour la construction de centrales nucléaires au Burkina-Faso et au Mali. J’ose espérer que dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une centrale nucléaire qui prendrait en compte les besoins en électricité des trois pays pourrait être construite au Niger, parce que disposant d’un plus grand avantage comparatif. Notons que l’énergie nucléaire est l’une des sources de production d’électricité les moins polluantes au monde, et de plus, elle est bon marché, ce qui devrait permettre aux pays bénéficiaires de s’industrialiser plus rapidement.

Propos recueillis par Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

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Catégorie : Politique
Publication : 18 décembre 2023

Entretien avec M. Mahaman Sani ABDOULAYE, Directeur Général de la Compagnie Minière d’Akouta (COMINAK) sur l’avancement des travaux de réaménagement du site

La COMINAK a fermé la mine souterraine d’Akouta le 31 mars dernier et a entamé le démantèlement de ses installations, Monsieur le Directeur Général, 8 mois après cette fermeture, où en êtes-vous ? Qu’est ce qui a été fait ?

Conformément à la décision du Conseil d’Administration de COMINAK du mercredi 23 octobre 2019 d’arrêt des activités d’exploitation pour le 31 mars 2021, la mine souterraine a été arrêtée après le tir abattage intervenu, le jeudi 25 mars 2021 et l’usine, le 20 avril avec l’enfûtage du lot 21-019. Dès lors COMINAK a entamé la phase projet de réaménagement de son site et ce conformément au document de référence que constitue l’Avant-Projet Détaillé (communément appellé APD) du Réaménagement du Site (RdS).

Rappelons-le, l’objectif poursuivi est de restituer en fin de travaux un site sûr, sain, non polluant, dans le respect des normes nationales et des recommandations internationales, soutenir ses salariés et les sous-traitants dans le plan de reconversion et agir pour une transition sociétale pérenne, durable et utile pour les populations. Ces travaux sont prévus durer 10 à 12 ans soit entre 120 et 150 mois calendaires et comprennent le réaménagement de la mine (les travaux miniers souterrains, les trous d’aération et la descenderie), le démantèlement de toutes les installations industrielles de surface dont l’Usine et ses annexes, la protection radiologique de la verse à résidus ainsi que son reprofilage afin de garantir sa stabilité sur le long terme et le réaménagement des différents bassins de production.

Aujourd’hui, nous sommes à un peu moins de huit (8) mois calendaires après l’arrêt de la mine souterraine. Au 4 mai déjà, toutes les installations des travaux miniers souterrains ont été mises en sécurité, toutes les capacités ont été vidangées de leurs huiles ou hydrocarbures et ces  huiles ou hydrocarbures ont été récupérés et remontés en surface, tous les transformateurs électriques employés au fond sont remontés en surface au jour, les trois quarts des engins miniers (41) ont été remontés au jour, les quelques engins restés au fond (23 machines vétustes et qui ne peuvent pas être décontaminées) ont été vidangés et leurs batteries récupérées et remontées au jour.

Actuellement et depuis 6 mois nous travaillons pour boucher les deux accès à la mine que sont les deux descenderies, des galeries de 1 300 mètres inclinées avec une pente de 20%. C’est un travail complexe qui nécessite beaucoup de technicité et d’expertise, dans un espace de travail réduit et inhabituel. Nous espérons finaliser ce travail d’ici les trois prochains mois soit en février 2022.

Une partie des bâtiments industriels est d’ores et déjà réaménagée. L’Usine quant à elle est prête pour son démantèlement qui démarrera d’ici la fin de ce mois de novembre. Elle a été vidangée entièrement, nettoyée et mise en sécurité.

Est-ce que les travaux de réaménagement du site se font dans les normes notamment le respect de l’environnement ?

Sur l’aspect environnemental, les équipes travaillent depuis près de 5 ans sur le plan d’actions techniques de réaménagement en vue d’assurer la remise en état sûre et saine de la mine, conformément à la réglementation nigérienne et aux standards internationaux.

Pour la surveillance environnementale nous disposons aujourd’hui d’une douzaine de stations de surveillance atmosphérique et d’un réseau de près de 150 puits et piézomètres de surveillance hydrogéologique tout autour du site.

{xtypo_quote}“Une gouvernance multipartite robuste et inclusive mise en place entre la société, les représentants de l’Etat et de la société civile pour garantir le bon déroulement du projet”{/xtypo_quote}

La surveillance environnementale sera poursuivie à la fin des travaux de réaménagement pendant une période d’au moins 5 ans renouvelable à l’issue de laquelle un bilan de ces résultats sera effectué et une décision prise par l’administration. Je rapelle au passage que Cominak est certifiée ISO 14001, et cela depuis 2002, ce qui est un gage de la qualité de notre approche en termes d’organisation et de respect de l’environnement.

Est-ce que les mesures d’accompagnement des travailleurs promises à la fermeture du site sont respectées? Pouvez-vous nous faire le point ?

L’effectif de COMINAK à la fermeture était de 614 agents statutaires et environs 800 sous-traitants.

COMINAK a mis en place pour ses salariés dans le cadre du plan social, outre le dispositif conventionnel, légal et réglementaire, des mesures complémentaires d’assurance santé, de formation et de reclassement interne et externe. Le dispositif de reclassement est opérationnel depuis novembre 2020 à travers une cellule de reclassement. Ce dispositif a déjà permis quelques 50 mobilités internes au sein du groupe Orano (au Niger mais également à l’étranger) ainsi que des reclassements auprès de sociétés présentes au Niger à la recherche de profils expérimentés et formés : comme les secteurs du BTP ou du pétrole.

Au cours des vingt dernières années, COMINAK a consacré près de 3,6 milliards de CFCFA à la formation. Les salariés de COMINAK ont de multiples compétences dans les domaines du bâtiment et des travaux publics, de l’électricité, de la mécanique, ou encore de la maintenance industrielle ; compétences qui ont été développées tout au long de leurs carrières chez COMINAK grâce notamment au programme ambitieux de formation et de mentorat. Ces compétences sont un levier clé pour un reclassement réussi de nos salariés.

Par ailleurs, depuis juin 2020, COMINAK a mis en place des actions de formation spécifiques en soutien au reclassement au profit de ses salariés comme des sous-traitants : informatique, conduite engins et permis de conduire B, C, D et E.

Concernant les sous-traitants, COMINAK a apporté une contribution de fin de chantier aux salariés de la sous-traitance. Le montant de cette contribution (plus de 323 millions F CFA) est à hauteur des droits légaux de licenciement dus par leurs employeurs. Cette contribution de fin de chantier est exclusivement réservée aux employés des entreprises en contrat effectif avec COMINAK et présents au sein de leurs effectifs, en CDI au 31 décembre 2020. 

COMINAK a lancé en décembre 2020 un programme de soutien à l’entreprenariat ouvert à ses salariés mais également à ses sous-traitants ainsi qu’aux habitants des départements d’Arlit et Iférouane.   20 % des dossiers des projets d’entreprenariat retenus dans le cadre du programme (56 dossiers retenus) ont été soumis par les sous-traitants de la COMINAK.

Qu’est-ce que COMINAK a entrepris localement au niveau sociétal pour atténuer l’impact de la fermeture ?

COMINAK avait, pour ses besoins, construit un hôpital qu’elle a fait fonctionner depuis 1978. Ce besoin va disparaître, COMINAK a donc proposé à l’Etat de lui céder cet hôpital à titre grâcieux. Cette cession de l’hôpital au Ministère de la Santé Publique est en cours et prendra plusieurs années.

COMINAK, toujours pour ses besoins, a construit une cité complète avec ses infrastructures, pour que tous ses employés puissent y être logés. Comme pour l’hôpital, ce besoin va disparaître, il a été proposé de transférer à titre gracieux cette cité à l’Etat.

Pour ce faire, COMINAK prendra en charge :

  • le remplacement du réseau VRD existant à la demande des autorités communales, la construction de fosses septiques pour un montant de près de 400 millions F CFA. Ce marché est entièrement dédié aux entreprises locales ; le réseau électrique est cédé à la NIGELEC ;  la cession à la SEEN du réseau d’eau potable ; la démolition des logements vétustes présentant un danger.

Dans le cadre du fonctionnement normal, la plupart des anciens contrats locaux ont été soit reconduits tels quels, soit révisés. Ces contrats concernent exclusivement des entreprises locales (gardiennage, entretien véhicules, entretien pistes, laverie, pompiers, nettoyage, etc.) et représenteront près de 2 milliards F CFA en 2022. A fin octobre, plus de 340 sous-traitants sont encore employés par COMINAK.

Dans le cadre du projet entreprenariat nous serons bientôt en phase de mise en œuvre des 56 projets retenus, la cession de puits aux maraîchers d’Akokan est en cours. Dans le cadre de l’appui à l’éducation à travers le programme de bourses d’études, les cinq (5) lauréats 2021 viennent d’effectuer leur rentrée scolaire et académique.

A cette date, sur les sept (7) nouveaux contrats signés et spécifiquement liés aux travaux RdS et représentant près de sept (7) milliards de FCFA, six (6) concernent directement des entreprises nigériennes. Nous nous sommes fortement engagés pour atteindre un taux de main d’œuvre locale de 90% en heures travaillées.

Dans le cadre du volet sociétal du RdS, un budget de 4 milliards F CFA est prévu pour l’aide à la reconversion économique dont principalement l’industrie maraîchère.

La société civile d’Arlit estime que certains points relatifs au réaménagement du site ne respectent pas les engagements pris par la compagnie lors de sa fermeture. Quelles réponses apportez-vous à cette société civile ?

Sur Arlit les organisations de la société civile sont centrées autour de deux groupements : la Coordination de la Société Civile d’Arlit (CSC) et SYNERGIE. Je rappelle que la CSC est membre du Comité Local de Suivi Technique du RdS. Dans une déclaration rendue publique le 23 octobre, la coordination de la société civile d’Arlit a interpellé la Ministre des Mines, COMINAK et Orano. Parmi les sujets abordés et concernant directement COMINAK, il y’en a deux sur lesquels je souhaite apporter ici l’éclairage suivant : le financement du projet et la verse à résidus.

S’agissant du financement, le budget RdS annoncé lors de l’APD qui est de l’ordre 95 milliards de F CFA est une estimation du coût à terminaison du projet sur toute sa durée de vie près de 20 ans. Les travaux seront financés en partie par un fonds constitué du stock d’uranium que COMINAK a constitué à cette fin il y a plusieurs années (entre 15 et 17 milliards F CFA à terme), le reste sera financé par les actionnaires. L’actionnaire historique OURD, qui s’est retiré de l’actionnariat début 2021, a versé sa contribution de (19, 8 milliards) lors de la cession de ses actions à Orano. Chacun des trois actionnaires actuels s’engage à assumer sa responsabilité au titre du passif de COMINAK comme suit : ENUSA (10%), SOPAMIN (31%) et Orano Mining (59%).

S’agissant de la verse à résidus, celle-ci fait partie des principaux sujets auxquels le projet RdS porte une attention particulière.

Le stockage des résidus miniers et des déchets de démantèlement en stockage en surface est une pratique classique dans l’industrie minière 

Les objectifs des travaux de réaménagement sont de garantir la sécurité de la verse par son reprofilage et une protection radiologique sur le long terme par une couverture multicouches constituées de matériaux localement présents afin d’éviter la multiplication des sites de stockage des déchets. Les produits de démantèlement de l’usine seront également stockés avec des résidus sur une aire dédiée.

Les travaux de test de l’efficacité de la couverture ont été menés depuis plusieurs années et ont démontré que la radioactivité dans les environs de la verse ne dépasse pas la limite règlementaire pour les populations, i.e. 1 mSv par an en dose ajoutée par rapport à l’exposition naturelle – limite règlementée par d’Etat du Niger et identique dans les juridictions les plus strictes à travers le Monde, en incluant la France ou le Canada par exemple.

Les choix techniques ont été validées par les autorités nigériennes compétentes qui ont suivi les travaux des essais. La mise en œuvre des travaux de réaménagement de la verse s’échelonnera de 2023 à 2027. Nous nous préparons actuellement à réaliser une quatrième planche d’essai pour simuler les travaux de reprofilage et de recouvrement en conditions réelles afin de les optimiser.

Qui contrôle le réaménagement du site afin d’être certain que les travaux se font dans les règles ?

Une gouvernance multipartite robuste et inclusive a été mise en place entre la société, les représentants de l’état et de la société civile pour garantir le bon déroulement du projet.

Le Comité d’Orientation est une instance gouvernementale de haut niveau mise en place pour accompagner le projet de Réaménagement du Site de COMINAK. Dans le cadre de son travail, le Comité d’Orientation anime des ateliers où sont conviées diverses parties prenantes.

Un appel à la tierce expertise indépendante est fait régulèrent afin de conforter des décisions prises par des différentes instances dans le domaine technique, social et sociétal.

À la demande des actionnaires de COMINAK, un expert indépendant a réalisé un audit de l’APD avant sa finalisation.

Les différentes instances de l’État du Niger, notamment les services techniques des Ministères ainsi que les différents Comités mis en place par l’État dans le cadre de ce Projet RDS jouent un rôle de validation et d’alerte sur les écarts éventuels à la règlementation en même temps qu’elles enrichissent les hypothèses retenues.

Au niveau local, le Comité local de Suivi, présidé par le Préfet d’Arlit (président) et par le Maire d’Arlit (vice-président), est composé des représentants des différents ministères, mais aussi de la société civile (Synergie et Coordination de la Société Civile), chefs traditionnels, associations. Il se réunit à minima une fois par mois avec des sous-comités : technique, social, sociétal.

En interne, le Directeur Général supervise l’ensemble des activités de la COMINAK aussi bien celles du Projet de réaménagement que celles des autres directions en appui au Projet. Il est responsable de la Compagnie devant son Conseil d’Administration et devant l’Administration du Niger.

L’équipe en charge du projet réaménagement est composée du personnel du site ayant une formation technique ainsi que des experts en réaménagement et en gestion de projet du groupe Orano.

Pour confirmer le respect des normes internationales de l’ICMM (International Council on Minings and Metals), une analyse des écarts entre le guide de réaménagement de l’ICMM réunissant les meilleures pratiques du secteur et le projet de réaménagement de COMINAK a été menée en octobre 2019. Cette analyse a permis de définir des axes d’améliorations dans la mise en œuvre et le suivi du projet de réaménagement.

Quelles sont les prochaines étapes du réaménagement et quelle est la part réservée aux entreprises locales?

Je le disais au début de cette interview, le programme des travaux RdS est étalé sur douze ans hors période surveillance environnementale qui elle sera de cinq à dix ans. Sur le reste de 2021 et l’année 2022 les travaux concerneront essentiellement les travaux miniers souterrains, le bouchage des gros trous (cheminées d’aération), l’usine et la verse (planche d’essai).

S’agissant des travaux miniers souterrains, nous nous organisons pour finaliser dans les prochains trois mois les travaux de bouchage des deux descenderies.

Les travaux de démolition de l’Usine démarreront d’ici la fin de ce mois de novembre. Ces travaux sont regroupés en deux lots (lots 1 & 2 Usine) et seront menés chacun par un groupement d’entreprises nigérienne et française. Une centaine de personnes seront mobilisées pour ces deux lots dont majoritairement du personnel nigérien. Seul une demi-douzaine de personnel expatrié sera mobilisée pour la conduite des engins de démolition.

Juste après la démolition de l’usine d’ici les six prochains mois, nous entamerons la démolition des massifs en génie civil et autres bâtiments industriels (lot 3 Usine) qui est aussi un lot significatif en termes de volume de travaux. Ce lot n’est pas encore attribué.

Vers la mi-2022, juste à la fin des travaux lots 1 & 2 Usine et au démarrage du lot 3 Usine, nous entamerons le reprofilage de la verse à résidus ainsi que son recouvrement. Ce lot verse reste le plus important en volume de travaux et budget. Il s’agira de reprofiler une surface 120 hectares et de la recouvrir avec des matériaux.

Propos recueillis par Seini Seydou Zakaria

 

 

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Catégorie : Interview
Publication : 20 novembre 2021

Entretien avec M. Moustapha Kadi Oumani, président du CODDAE : «Notre pays doit s’orienter vers une énergie de substitution, ce qui lui permettrait sans doute de porter son choix sur le nucléaire civil»

La mise en œuvre  du programme électronucléaire du Niger (PEN) est conduite par la Haute Autorité à l’Energie Atomique(HANEA). Dans cette interview, le président du Collectif des Organisation de Défense du Droit à l’Energie (CODDAE) revient sur les contraintes et les challenges d’une centrale nucléaire au Niger, mais aussi sur la prise de décision découlant de la réalisation d’un tel complexe industriel.

M. le président, l’énergie est une question prioritaire pour notre pays et le monde entier. Quelle est votre appréciation par rapport à l’engagement du Niger dans un Programme électronucléaire ?

J’apporte tout de suite une précision importante. Il s’agit ici du nucléaire civil ! Je pèse mes mots, compte tenu du contenu anxiogène, inné au mot «nucléaire». Etablissons ensuite la situation énergétique du Niger. Voici des faits remarquables et simples : le Niger est le pays africain qui consomme le moins d’énergie par habitant et paradoxalement, il dispose plus de 269.000 tonnes d’uranium et occupe le 4ème rang des producteurs mondiaux d’uranium. Vous remarquerez que notre pays produit du pétrole depuis le 28 novembre 2011, néanmoins, nous demeurons un petit producteur, et de toute façon c’est une énergie qui coûte encore chère ; en plus, les fluctuations mondiales des prix du pétrole créent un désordre qu’un pays aux ressources limitées comme le nôtre ne peut que subir.

Au rythme actuel, pour permettre au Niger d’atteindre un taux d’électrification d’au moins 80% en 2035, il est obligé de changer de stratégie. Notre pays doit s’orienter vers une énergie de substitution, ce qui lui permettrait sans doute de porter son choix sur le nucléaire civil. Dans cette perspective, il a lancé, le 16 mars 2011, son programme électronucléaire (PEN), qui est un vrai levier de croissance et qui répond aux nouveaux enjeux techniques et sociétaux. Dans ce contexte, le Niger coopère étroitement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette coopération est le résultat d’une politique cohérente et réaliste. D’ailleurs, l’AIEA a fixé des objectifs à nos dirigeants. A la lumière des résultats très encourageants, le PEN suscite beaucoup d’admiration et de visibilité. En 2018, une équipe d’experts est arrivée à Niamey, afin d’examiner l’état d’avancement de l’infrastructure. Il s’agit de l’examen intégré de l’infrastructure nucléaire (INIR). Cette première mission reposait sur l’approche par étapes de l’AIEA, qui s’articule autour de 19 questions et se découpe en 3 phases et 3 étapes. Elle permet aux représentants des États membres de l’AIEA d’engager des débats approfondis avec des experts internationaux sur les expériences engrangées et sur les meilleures pratiques appliquées dans différents pays. L’équipe INIR avait observé que le gouvernement était fermement résolu à mettre en place l’infrastructure nucléaire. Dans ce cadre, le Niger a créé le Comité d’orientations stratégiques pour le programme électronucléaire et le Comité technique national pour le programme électronucléaire, placés sous la tutelle de la HANEA. Ces deux Comités forment l’organisme d’application du Programme d’énergie nucléaire (NEPIO). Ceci a permis à l’équipe INIR d’obtenir des informations complémentaires sur les 19 dossiers, accompagnés de la documentation nécessaire à la mise en œuvre de l’infrastructure électronucléaire. Des recommandations et préconisations qui ont montré l’intérêt de notre pays avec des étapes bien réfléchies, sont sorties de ces études. L’exécution du programme permet à notre pays d’acquérir un savoir-faire et une maîtrise des technologies diversifiées dans le domaine du nucléaire civil. Il s’agit d’un choix harmonieux et déterminé par des facteurs internes et externes, qui suscitent de grands espoirs dans sa mise en œuvre. Sa complexité tient à la géopolitique et aux intérêts protégés de certains pays du nord. L’ambition du Niger consiste à produire de l’énergie sur la base de ses besoins de consommation sans pour autant contribuer au réchauffement climatique et donc, en réduisant au maximum l’émission des gaz à effet de serre. Pour cela, une communication efficace est établie entre les différents intervenants et principalement avec la société civile. Actuellement, celle-ci travaille en étroite collaboration avec la HANEA et l’ARSN. Cependant, cette mission nécessite la création d’une synergie d’actions plus poussée et d’un consensus à l’échelle nationale pour sa réussite. Une fois que cette condition aurait été atteinte, le gouvernement doit mettre à la disposition de la HANEA et à l’ARSN des locaux supplémentaires et des ressources humaines en quantité et de qualité, car le site qui doit accueillir la centrale nucléaire est déjà proposé et dans les meilleures conditions la pose de la première pierre est prévue en 2025.

Dans une période comme celle que nous traversons, selon vous en quoi le secteur de l’énergie nucléaire civile, est-il important pour le Niger et l’Afrique de l’ouest ?

L’importance de l’énergie nucléaire civile n’est plus à démontrer. Ces 50 dernières années les technologies ont beaucoup changé. Le premier facteur déterminant est que le nucléaire a un atout exceptionnel pour tout développement économique et social. Néanmoins, toutes les énergies ont des avantages et des inconvénients. En faisant objectivement la part des choses, on se rend compte que pour le Niger, le choix du nucléaire peut procurer aux consommateurs une électricité à moindre coût, saine et sans émission du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Le défaut de l’énergie nucléaire, est singulièrement le transport et le stockage des combustibles usés qui sont nocifs pour l’environnement, ainsi que pour la santé de la population, à cause de leurs substances radioactives qui sont aujourd’hui maîtrisables grâce aux nouvelles méthodes d’exploitation. En revanche, vu les dégâts considérables dus aux énergies fossiles par le fait de la pollution et du gaz à effet de serre, le Niger a les moyens de minimiser le risque d’accident. Cependant, la réalisation d’une centrale nucléaire est un processus lent qui nécessite un investissement pouvant engendrer un coût particulièrement élevé, le plus souvent insupportable par les ressources propres de l’Etat. Mais, grâce à son excellent rendement, dès sa mise en service, la centrale nucléaire permettra un retour rapide à l’investissement et un gain considérable en termes de taux d’accès et de couverture à l’électricité. Toutefois, la mise en œuvre du PEN est une question sensible que notre pays aborde en toute confiance et en toute transparence vis-à-vis de l’AIEA, en concertation avec la HANEA et l’ARSN. C’est pour dire que ledit programme est géré par le gouvernement avec une ferme conviction. La prétention de notre pays à disposer d’une centrale nucléaire civile et d’intégrer les grands pays disposant de cette énergie est parfaitement légitime et à sa portée. N’a-t-on pas coutume de dire, «la vie est une question de choix, soit on se lève en prenant son destin en main, soit on reste spectateur de la réussite des autres».

Comme vous dites, il est important de créer la confiance et la transparence dans le processus. Quelles actions comptez-vous mener pour convaincre du bien-fondé de ce choix historique et patriotique ?

Je trouve cohérent de mobiliser les acteurs qui comptent dans le pays, dont les ONGs, en concertation avec la HANEA et l’ARSN, deux institutions qui ont fait d’énormes progrès et qui ont démontré jusqu’à ce jour un savoir-faire remarquable en matière de gestion des différentes activités nucléaires. Il y a certes une offensive de certains pays et certaines institutions internationales qui cherchent à minimiser la décision de notre pays, classé pourtant 4ème producteur mondial de l’uranium. C’est pourquoi, les responsables du pays doivent avancer avec assurance et en toute lucidité dans la réalisation de cet important projet pour le Niger et l’Afrique de l’ouest, conformément à leurs bonnes intentions et à l’option du mix énergétique. L’Assemblée nationale et le Conseil économique, social et culturel (CESOC), peuvent se saisir de la question pour renforcer la détermination de l’Etat sur la base d’une information complète recueillie après audition de toutes les parties prenantes. Ensuite, ces institutions de la République doivent plaider pour que le choix du gouvernement, soit définitivement respecté et exécuté dans les délais prévus. Pour atteindre ce grand défi, il faut appeler à plus de mobilisation des leaders d’opinion, car le Programme électronucléaire, fait une place de choix aux acteurs de la société civile, plutôt que de susciter à tort l’hostilité des citoyens. C’est en ce sens que la réalisation du PEN permettra de tester la clairvoyance et la prévoyance des Nigériens. En d’autres termes, il faut avoir de la hauteur et du recul nécessaire pour aboutir à cet objectif.

Des incidents récents ont démontré que les centrales nucléaires présentaient des dangers. Que proposez-vous afin qu’au Niger les gens ne soient pas contre l’utilisation de l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité ?

Effectivement, dans certains pays très avancés, les centrales nucléaires suscitent de la controverse. Des farouches écologistes pensent qu’elles sont trop audacieuses, tandis que d’autres groupes croient plutôt qu’il s’agit d’une solution de rechange sûre et propre aux autres modes de production de l’électricité. Croyez-vous que les mesures de sécurité et de sûreté nécessaires n’aient pas été prises dès le départ dans les pays où les accidents nucléaires se sont produits ? Atténuer les risques des accidents nucléaires, suppose que les gens reconnaissent que l’énergie nucléaire représente le meilleur moyen pour produire de l’électricité que les pays africains, dont le Niger, ont tant besoin. Il faut admettre que lors de la conception d’une centrale nucléaire, les dangers potentiels liés à la manipulation et au traitement chimique des éléments combustibles irradiés, font au préalable l’objet d’examens bien réfléchis et approfondis. Naturellement, certains débats sur les risques d’accident provoquent la méfiance et l’inquiétude des populations, mais lorsque les avantages nucléaires leur sont expliqués, leur adhésion s’accroit. Les études effectuées conduisent à la mise en place de dispositifs appropriés, qui permettent d’affirmer, en toute objectivité, que les travailleurs, les populations et l’environnement sont parfaitement protégés. C’est pourquoi, le gouvernement a tout intérêt de maintenir à un niveau plus élevé la confiance des populations et des partenaires, en même temps adopter des mesures renforçant leur efficacité. En revanche, si le Niger n’avait pas lancé ce programme, il aurait passé cinquante ans, soit dans des coupures d’électricité récurrentes, soit dans des pénuries énormes d’électricité, soit confronté à des investissements qui accroîtraient sa dépendance en électricité vis-à-vis du Nigeria. En conséquence, il faut établir de véritables perspectives, et défier toutes les idées préconçues. L’énergie nucléaire est une source sûre, non polluante, tournée vers l’avenir et, pour le cas du Niger, ne servira nullement à la fabrication d’armes nucléaires. C’est pour toutes ces raisons que la tâche de chacun de nous, réside dans sa contribution méthodique minime soit-elle à cet effort national de finalisation du PEN dans les meilleures conditions. Comme tout le monde le sait, le risque zéro n’existe dans aucun domaine humain. Nous avons une population très jeune et donc des besoins énormes pour les former et les encadrer en vue de produire une économie performante et dynamique. Comment réussir ce pari existentiel sans une énergie bon marché ? En tant qu’acteur de la société civile au plan national et international, je pense que le nucléaire civil est un choix intelligent et responsable, car comme on dit, «quand on veut aller au bain, on ne va pas au moulin.»

Propos recueillis par  Oumarou Moussa

Source : http://lesahel.org/

 
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Catégorie : Interview
Publication : 9 mai 2023

Entretien avec M. Zada Mahamadou, ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions : « Le bilan des 100 jours, en ce qui concerne notre secteur, peut être qualifié d’appréciable, même s’il reste encore à faire »

Monsieur le Ministre, le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Mohamed Bazoum célèbre, ce 12 juillet 2021, ses 100 premiers jours à la tête de notre pays. Quel bilan d’étape peut-on faire au niveau de votre département ministériel ?

A l’entame de notre mission, nous avons, comme c’est la règle, pris contact avec tous les responsables et les autres catégories de personnel de l’administration centrale et des différentes structures sous tutelle. Ces rencontres nous ont permis de faire le point sur les missions assignées aux uns et aux autres et de dégager des axes d’orientation, conformément aux domaines prioritaires retenus au titre de notre département, dans le cadre du Programme de Renaissance 3 du Président de la République, S.E. Mohamed Bazoum, programme duquel découle la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Gouvernement.

Ces domaines, faut-il le rappeler, sont relatifs à la liberté de la presse à travers l’amélioration de l’environnement professionnel et juridique du secteur des médias ; à la modernisation des organes de presse publics ; à la suppression des zones d’ombre TV/Radio et à la finalisation de l’installation de la TNT ; sans oublier la couverture en infrastructures et services d’information du territoire national.

Comme vous pouvez le constater, le chantier est vaste. Des actions ont certes été entreprises ces dernières années mais nous nous attachons à les poursuivre et à les parachever. L’un dans l’autre, le bilan des 100 jours, en ce qui concerne notre secteur, peut être qualifié d’appréciable, même s’il reste encore à faire.

Monsieur le Ministre, comment se porte la presse nigérienne ?

La presse nigérienne se porte bien, on peut le dire sans risque de se tromper. En effet, comme vous le savez, les délits par voie de presse ont été dépénalisés et notre pays est un des  premiers, au plus haut sommet, à signer la Déclaration de la Table de la Montagne. Au titre du classement annuel établi par Reporters Sans Frontières (RSF), nous avons, ces dix dernières années, accompli des progrès substantiels puisque nous sommes passés  du 139 è rang mondial en 2009 au 59ème rang en 2021. Nous avons même surclassé certains pays qui étaient pourtant cités en exemple dans ce domaine. Pour consolider les acquis et poursuivre sur cette lancée, nous allons renforcer les capacités  des hommes des médias aux plans de l’éthique et de la déontologie car, vous le savez, c’est précisément à ce niveau que le bât blesse chez certains de vos confrères.  Enfin, nous travaillons à finaliser les conditions nécessaires à la signature, dans les plus brefs délais, de la Convention collective de la presse.

Monsieur le ministre, parlez-nous de la TNT. Où en sommes-nous ?

Dans la perspective du lancement officiel de la diffusion en TNT, une Equipe projet chargée de la finalisation du projet TNT en cours, est à pied d’œuvre pour l’évaluation ; elle est chargée de faire l’état des lieux du processus d’installation des équipements de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) et du parachèvement des installations prévues à cet effet.

En ce qui concerne les studios de production radio et TV (ORTN) à Niamey, leur installation est presque achevée. Tous les studios et toutes les régies de la Voix du Sahel sont opérationnels ; il reste deux (02) studios et régies à installer à la Maison de la télévision. Au niveau des Stations régionales, l’installation a démarré par Tillabéry et Dosso.  La mise en place des nouveaux centres TNT, elle, a débuté par Makalondi et suit son cours.

L’appropriation de la technologie liée au car dix (10) caméras haute définition (HD) par les agents de l’ORTN est également en cours à travers des séances de formation. Quant à la formation sur le Multiplex à capacité extensible (Décodeur TNT Niger qui héberge actuellement une quinzaine de chaines publiques et privées) sis au PK 5 Lazaret, à Niamey, elle  a été bouclée.

La fin de la diffusion analogique est envisagée dans les meilleurs délais et nos équipes, à travers notamment l’Agence Nigérienne de Diffusion (AND), travaillent d’arrache-pied à l’atteinte de cet objectif essentiel qui nous permettra d’aboutir à la finalisation de la TNT.

Par Assane Soumana(onep)

12 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/

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Catégorie : Interview
Publication : 12 juillet 2021

Entretien avec Madame Ramatou Hama, directrice du Complexe Scolaire Communautaire Decroly:«Le système des écoles Decroly répond parfaitement à la prise de conscience des parents quant à leur implication dans la gestion et le fonctionnement de l'école

Résultat de recherche d'images pour "Ramatou Hama"Madame la directrice, les écoles Decroly représentent une nouvelle conception de l'école publique. Pouvez-vous nous présenter le Complexe Scolaire Communautaire Decroly que vous dirigez et nous faire la genèse de sa création ?
Tout récemment, en début de ce mois de décembre, notre école a reçu la visite de la Première Dame Hadjia Aïssata Issoufou. Et ce fut pour nous une occasion idéale de faire découvrir aux uns et aux autres l'école Decroly, une initiative très appréciée dans notre pays. Pour en revenir à la genèse de la création de cette école, je vous informe qu'en 1991, j'étais directrice de l'Ecole Primaire de l'Amitié à Niamey. En 2005, j'ai eu la chance de bénéficier d'une bourse de la Coopération Belge pour un stage pratique de trois mois en Belgique, à l'école Decroly de Bruxelles. C'est donc précisément à l'issue de ce stage que j'ai eu l'idée, combien lumineuse, de créer une école Decroly une fois de retour dans mon pays, afin de mettre en pratique certains principes pédagogiques que j'ai acquis lors de mon stage. J'étais convaincue que cela sera possible. C'est ainsi qu'en 2007, au cours d'un colloque international sur ''les méthodes actives dans l'enseignement aujourd'hui'', organisé à l'occasion du centenaire de l'Ecole Decroly de Bruxelles, j'ai présenté les résultats de cette importante expérimentation.

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Catégorie : Interview
Publication : 12 février 2017

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Entretien avec Mahamane Hamissou Moumouni, président du PJD Hakika : ‘’La CEDEAO est un machin aux mains des Français’’

Le journal Monde d’Aujourd’hui ouvre ses colonnes à Mahamane Hamissou Moumouni, président du PJD Hakika. Il a principalement été question des sanctions de la CEDAO contre le Mali, de la lutte contre le terrorisme et l’impunité...

La CEDEAO vient d’imposer des sanctions au Mali. Pensez-vous qu’elles sont justifiées ?

Ces sanctions n’ont aucun sens d’autant qu’elles touchent directement le peuple et beaucoup moins les dirigeants. Dans un espace qui cherche l’intégration des peuples et l’harmonisation des économies, il est inadmissible d’isoler un peuple frère. En plus, il est à se demander d’où sortent les textes et les prérogatives qui ont permis aux chefs d’Etats de la CEDEAO de prendre de telles sanctions. Ils n’ont aucune compétence. C’est carrément du « banditisme ». Ils ont profitent de leur position pour terroriser le peuple malien. Seulement la mise en oeuvre de ces sanctions sera difficile.

Vous estimez que ces sanctions ne vont pas prospérer ?

Evidemment ! Elles ne peuvent même pas être mise en oeuvre. Vous remarquerez que trois pays frontaliers avec le Mali se sont rapidement désolidarisés de ces décisions. Il s’agit de l’Algérie, de la Mauritanie qui ne sont pas membres de la CEDEAO et de la Guinée Conakry pourtant membre de cette organisation. Ce qui est marrant dans le comportement et surtout dans l’attitude des dirigeants est qu’ils mettent en avant la défense de la démocratie. Pourtant nombre d’entre eux n’ont pas de référence, de logiciel démocratique. Certains parmi eux sont arrivés au pouvoir par le tripatouillage des Constitution, la fraude électorale, d’autres n’ont jamais gagné les élections. Ils sont vraiment disqualifiés pour donner des leçons de démocratie aux militaires Maliens surtout que ces derniers ont le soutien de leur peuple. Et le soutien du peuple malien est uniquement consécutif à des préoccupations réelles : l’insécurité, l’impunité. Il est convaincu que seuls les militaires sont en mesure d’y mettre fin. Et déjà l’Armée malienne commence à sortir la tête de l’eau et à engranger des victoires. Les terroristes sont en entrain de fuir vers le Niger et le Burkina.

Alors pourquoi nos chefs d’Etats prennent-ils de telles décisions ? Pensez-vous, comme le disent certains observateurs, qu’ils au service de la France ?

Evidemment ! Rappelez-vous que la ministre française des Armées a dit, avant la réunion des chefs d’Etats de la CEDEAO, que le Mali sera sanctionné. Et l’organisation sous régionale est allée dans ce sens. Comme le disait un président français à propos de l’ONU, la CEDEAO est devenu un machin aux mains des Français. C’est écoeurant, nos dirigeants sont manipulés. En sachant que la France doit en grande partie sa puissance à l’Afrique, il est normal qu’elle s’accroche. Sinon comment comprendre l’entêtement de vouloir rester dans des pays qui ne veulent pas de votre aide. Le Mali ne demande rien d’autre que la diversification de sa coopération économique et militaire. La France n’en veut pas. Il va falloir punir le Mali pour prévenir la contagion. Et on met à contribution la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies. Si pour cette dernière organisation c’est un camouflet, même en Europe, il y a de voix dissonantes. L’Italie ne suit pas aveuglément et considère d’ailleurs que la politique française est à l’origine de certains problèmes que vivent les pays de l’Europe. En empêchant le développement des pays africains, la France contribuerait grandement à la crise migratoire que connaît, avec plus d’acuité, l’Italie. Qu’est ce qui se passe ? La France considère que les ressources du sous-sol africain constituent des réserves. Les pays ne peuvent les exploiter qu’en respectant le timing voulu par ce pays. Aujourd’hui l’uranium nigérien permet à a France de disposer de l’énergie à suffisance alors que les ménages nigériens n’en disposent pas. C’est pourquoi la France muselle toute velléité d’émancipation des pays africains. Vous verrez qu’elle fera tout pour y demeurer. Elle utilisera tous les moyens à sa disposition. Il suffit d’écouter la presse pour se faire une idée. Moi, je n’écoute plus France 24 et RFI quand j’ai compris c’est des médias au service de la politique étrangère française.

Des médias conçus principalement pour l’Afrique ?

Essentiellement pour l’Afrique. En France, ils sont peu écoutés. Les politiques français ne s’y intéressent pas. La visibilité pour un homme politique français c’est TF1. Et ça, nos dirigeants africains ne l’ont pas compris. Ces médias ont été créés pour caporaliser les africains. Tous ceux qui voyagent en France savent que ces médias n’y sont pas écoutés. Ils sont même méconnus. Se sont des organes de propagande. France 24 a été créée par Jacques Chirac. Des dirigeants africains ayant compris la nécessité de produire l’information ont, longtemps avant, créé la Radio Africa No 1. on a laissé mourir cette radio et nos dirigeants d’aujourd’hui sont incapables de concevoir des organes d’information indépendants.

Monsieur le président, revenons au Niger. Depuis la prestation du président Bazoum, on a l’impression que dans le domaine de la gouvernance, on fait du sur place.

C’est l’impression que vous vous avez. Je vous comprends. Moi, je retiens que le président Bazoum, lors de son investiture, a fait un discours remarquable, extraordinaire. Deux points sont à retenir : la sécurité et l’impunité. Très malheureusement sur le plan sécuritaire, la situation ne fait que se dégrader. La menace est aujourd’hui aux portes de Niamey. Le Mali qui était, dans cette partie des trois frontières, considéré comme le maillon le plus faible est entrain de se ressaisir. Il engrange des victoires. L’Etat est entrain de marquer sa présence sur tout le territoire avec l’aide de ses nouveaux partenaires. De ce fait, les terroristes fuient le Mali pour le Niger et le Burkina. Aujourd’hui, les populations nigériennes des zone de conflit ne savent plus à quel saint se vouer. Elles n’arrivent plus à produire pour se nourrir, leurs enfants ne vont plus à l’école. L’Etat est complètement absent sur certaines parties du territoire. Et cela est du à la coopération avec la France. Je suis que si aujourd’hui le président Bazoum, socialiste qu’il est, révolutionnaire qu’il est, réoriente son amitié vers la Russie et la Chine, les données vont changer et c’est serait mieux. Les gens doivent comprendre que quelque soit celui qui gagnera les élections en France, ce sera toujours la même chose. Et cela que soit un candidat de la gauche radicale, la gauche modérée, socialiste, de la droite libérale ou de l’extrême droite.

Même si c’est Eric Zemmour ?

Avec lui, c’est clair. Il est contre l’immigration. Je suis d’accord avec lui. De la même façon que nous disons que la France a envahi notre pays, il a le droit de dire que son pays aussi est envahi. Je suis nationaliste. La présence de la France au Niger me dérange. J’estime que la France, dans la lutte contre le terrorisme, n’est pas très claire. Avec tous les moyens technologiques, on ne peut pas me prouver que les troupes françaises ne voient pas les terroristes.

C’est la question sécuritaire. Et celle de l’impunité ?

C’est là où la situation est plus grave. En entendant le discours d’investiture, j’étais persuadé, sûr et certain, que le président Bazoum allait faire ce qu’il a dit. Mais aujourd’hui, à la suite de comptes rendus, parus dans vos journaux, de la rencontre avec la société civile, je suis convaincu qu’il ne peut pas faire l’assainissement. On ne peut développer un pays avec l’impunité. Vous avez vu que récemment l’AJE, partie civile dans l’affaire du ministère de la Défense, s’est désistée. C’est très grave. Après avoir minoré les montants, l’Etat se désengage. Alors même que c’est un consortium international de journalistes qui a ébruité l’affaire.

Propos recueillis par Oumarou Modibo

 

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Catégorie : Politique
Publication : 2 février 2022

Entretien avec Maître ADAMOU Bachirou : « notre système judiciaire, (…) est devenu, à l’épreuve de la pratique, une machine à écrouer...

Adamou BachirouAMADOU ADAMOU Bachirou est diplômé de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) du Niger. Il poursuit ses études en France où il est Doctorant en droit public à Faculté de droit de Toulon et est attaché de recherche au Centre de Droit et politique Comparé - CDPC Jean-Claude Escarras, Université de Toulon. Notre compatriote est auteur du livre « Niger, examen de conscience » publié il y a quelques mois déjà. Les domaines d’intervention Maître Bachir comme on l’appelle sur les réseaux sociaux sont : Droit constitutionnel, Droit international, droit européen, droit de l'Union européenne, Droit communautaire CEDEAO. C’est donc à un éminent juriste que L’Éclosion a tendu son micro pour tenter de comprendre les tenants et aboutissants des derniers développements de l’actualité juridique dans notre pays, notamment, la révision de la Constitution, le rejet du Code électoral par le Juge constitutionnel entre autres. C’est un entretien dépassionné et purement technique que nous vous invitons à lire ….

L’Éclosion : la conséquence de l'arrêt 03 du 30 juin de la cour constitutionnelle est le rejet du code électoral or c'est sur celui-ci que le président de la République s'est basé, peut-on croire, pour annuler l'élection législative partielle de Maradi. Juridiquement, quel est le sort de ce décret présidentiel ?

AMADOU ADAMOU Bachirou : l’analyse de l’arrêt de la Cour constitutionnelle est porteuse de trois enseignements quant à la place du droit dans la régulation de la vie sociale et politique au Niger. Le constituant a donné une nette prévalence à la Cour constitutionnelle pour contrôler avant leur promulgation, la conformité des lois organiques à la Constitution, ce, en vertu des articles 126 et 131 alinéa 1 de la Constitution du 25 novembre 2010. Ce contrôle préventif que l’on appelle ordinairement contrôle a priori concerne aussi les traités avant leur ratification et le règlement de l’Assemblée nationale. C’est donc tout naturellement que la nouvelle loi organique portant modification du code électoral fasse l’objet de contrôle de conformité à la Constitution dans sa version consolidée.

{xtypo_quote}« notre système judiciaire, (…) est devenu, à l’épreuve de la pratique, une machine à écrouer. Présentée aujourd'hui comme la règle et non l’exception, la détention préventive semble être devenue le moyen juridique par lequel, on tord le cou à l’État de droit en jetant en pâture l’un des fondements indispensables à son effectivité, en l’occurrence le principe de la présomption d'innocence. » Maître ADAMOU Bachirou{/xtypo_quote}

Le premier enseignement, et il est important, est que la saisine de la Cour constitutionnelle par le premier ministre prouve l’état d’avancement de la démocratie nigérienne et la place que le gouvernement a entendu accorder au droit dans la régulation de la vie sociale et politique. Il y'a quelques années, qui aurait été véritablement intéressé par des telles questions si ce ne sont les acteurs politiques eux-mêmes et accessoirement les universitaires et chercheurs pour les besoins de leurs analyses. Aujourd'hui le droit est devenu un instrument incontournable de régulation de notre vie sociale. Nos gestes quotidiens sont empreints de droit et ne laissent qu’une place marginale à d’autres considérations au point que tout acte de gouvernement, toute action politique ou tout fait quelconque, même isolé, qui impliquerait une personnalité publique, lorsqu’il est jugé contraire à la norme établie, provoque l’émoi populaire et parfois l’indignation.

À cet égard, la suprématie accordée au droit s’en est trouvée confortée par le juge constitutionnel dont l’action s’étend en réalité, outre le champ juridique, sur tout le champ politique. Le droit apparaît à cet effet comme l’outil de légitimation de toute action politique. L’exemple de l’arrêt de 2009 est à cet égard illustratif. En effet l’avis de la Cour constitutionnelle et plus tard l’arrêt rendu par cette dernière pour déclarer d’abord l’inconstitutionnalité du projet de révision de la constitution entrepris par le chef de l’État qui voulait, au crépuscule de son deuxième quinquennat, s’accorder un « bonus » et ensuite annuler le décret portant convocation du corps électoral pour un référendum jugé non conforme, a servi de levier à la contestation politique et sociale. Ainsi, le droit à servi de base à la contestation qui a suivi jusqu’à la fin de règne de Monsieur Tandja. On voit que dés lors, les Nigériens sont très attachés à la primauté du droit et notamment, à la légalité constitutionnelle. Ils mettent ainsi à contribution le juge constitutionnel dont la mission apparaît comme la plus importante de notre vie démocratique. C’est en ce sens que son indépendance est considérée comme une des conditions nécessaires de la réalisation de la démocratie.

Deuxième enseignement, et ce n’est pas une surprise, c’est la déclaration de non-conformité de certaines dispositions de la loi organique portant adoption du nouveau code électoral à certaines dispositions constitutionnelles notamment les nouveaux articles issus de la loi de révision constitutionnelle adoptée dernièrement par la même Assemblée nationale. Il permet de s’interroger non sans un certain étonnement, sur la nature des dispositions constitutionnelles qui ont servi de fondements à l’adoption de la nouvelle loi portant code électoral au Niger. Tout porte à croire que l’Assemblée nationale, a expressément ignorer les nouvelles dispositions constitutionnelles qu’elle venait d’adopter quelques jours plutôt.

En effet, la lecture de l'arrêt de la Cour constitutionnelle révèle une méconnaissance des dispositions issues de la Constitution révisée. C’est dire que, les députés ne semblent pas avoir la maîtrise des dispositions constitutionnelles qu’ils avaient eux-mêmes adoptées. Mais cette situation n’est pas surprenante puisqu’elle semble conforter la thèse selon laquelle l’Assemblée nationale au Niger, est une chambre d’enregistrement de la volonté du gouvernement dont elle ne contrôle point l’action mais entérine simplement les décisions. Cela est d’autant plus vrai qu’au Niger la loi n’est véritablement pas l’œuvre des parlementaires mais l’émanation d’un projet gouvernemental dont l’Assemblée se contente simplement de voter. Pourtant, s’il est vrai que l'initiative de la loi appartient au gouvernement (à travers l’adoption d’un projet de loi) et à l’Assemblée nationale (à travers la proposition de loi), force est de reconnaître qu’au Niger, seul le gouvernement fait la loi.

Cette situation est regrettable, lorsqu’on sait que, le propre d’une démocratie parlementaire c’est l’importance qu’elle accorde à la fonction parlementaire. Le député, représentant de la nation, est censé, par l’action législative, traduire concrètement l’opinion générale du peuple dont il est le représentant. Il est dès lors, inconcevable que durant une législature de cinq (5) ans, chaque député n’ait pu être à l’initiative d’une loi. Il est tout de même curieux que le gouvernement soit, dans un système de démocratie parlementaire, le seul initiateur des lois. Ce qui est encore plus frappant, c’est que dans notre pays, la plupart des parlementaires ignore presque tout de leur rôle, de leur fonction et de leur mission. Il n’est donc pas étonnant que l’Assemblée nationale soit confondue au gouvernement si bien que les deux pouvoirs sont à beaucoup d'égards cumulatifs. En témoigne notamment l’absence quasi-générale dans notre droit positif, des lois adoptées par l’initiative parlementaire.

C’est donc à leur décharge, car à l'évidence, la nouveauté de la procédure et l’absence d’encadrement par l’assistance, font que des telles procédures législatives soient empreintes de plusieurs contrariétés dont l’examen préalable de la Cour constitutionnelle, par le mécanisme du contrôle a priori, permet de relever. C’est en ce sens que l’article 8 de la loi organique, excluant de l’inscription sur la liste électorale, des personnes « en état de contumace » a été opposée à l’article 20 de la Constitution relative à la présomption d'innocence. Quant aux autres articles déclarées contraires à certaines dispositions de la Constitution, ils ont été adoptés sans tenir compte des exigences constitutionnelles notamment celles issues de la Constitution révisée.

Le troisième enseignement à la lecture de l’arrêt de la Cour constitutionnelle, a trait à la portée de la décision de la juridiction constitutionnelle. Dans les motifs de sa décision, la Cour a affirmé que « toutes les dispositions de la loi soumise à contrôle déclarées non conformes à la Constitution ne sont pas séparables du reste du texte ». En conséquence, cette Déclaration d'inconstitutionnalité neutralise la portée de la loi qui ne peut être promulguée. Par voie de conséquence le nouveau code électoral ne peut prospérer.

Ce qui me permet de répondre à votre question, ou du moins au deuxième volet de la question relative à l'élection législative partielle de Maradi.

Je ne crois pas comme vous, il est d’ailleurs inconcevable, de soutenir que le Chef de l’État s’est fondé sur le nouveau code électoral pour reporter l’élection législative partielle à une date ultérieure. Si, l’annulation intervenue, en dépit de l’exigence constitutionnelle peut-être discutable, elle ne permet pas de soutenir que la loi organique portant code électoral dont les effets viennent d’être neutralisés pour non-conformité à la Constitution, a servi de fondement la décision reportant l’élection législative partielle de Maradi.

Ce qu’il convient de rechercher c’est plutôt le caractère régulier ou non du décret du Chef de l’État qui annule l’élection législative partielle, en dépit de l’exigence de délai prescrit aux alinéas 4 et 5 de l’article 85 de la loi organique 2014-04 du 15 avril 2014 portant régime électoral des membres de l’Assemblée nationale qui disposent respectivement que : « s’agissant d’un député suppléant en exercice, il est pourvu au siège vacant par élection partielle » ; « dans ce cas, le collège électoral est convoqué dans les deux (2) mois qui suivent la constatation de la vacance ». La Cour constitutionnelle l’a par ailleurs rappelé dans son arrêt n°002/CC/ME du 7 mars 2017 qui marque le point de départ du délai de deux (2) mois puisque constatant la vacance du siège de député pour lequel l’élection partielle est requise. Dès lors, l’exécutif, à travers le Chef de l’État, est tenu d’organiser cette élection au plus tard à la date fatidique du 7 mai 2017. Après cette date, aucune annulation du décret convoquant le corps électoral ne peut être décidée sans approbation préalable de la Cour constitutionnelle, seul juge électoral.

Il est donc curieux qu’un décret, fut-il, pris en Conseil des ministres, puisse se substituer au juge constitutionnel, par ailleurs juge électoral, pour décider unilatéralement de l’annulation du décret de convocation du corps électoral, pourtant pris en conformité à l’arrêt n°002 rendu par la Cour constitutionnelle le 7 mars 2017. En conséquence, ce décret d’annulation ne résistera pas à la confrontation des dispositions de l’article 85 la loi organique du 15 avril 2014 portant régime électoral des membres de l’Assemblée nationale.

Nous pouvons, au regard de ce qui précède, affirmer sans risque de nous tromper, qu’il y'a bien là un empiètement du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire. À travers ce décret, l’exécutif s’est substitué au judiciaire pour se dérober de ses obligations, en ce sens que le Conseil des ministres s’est érigé en une instance suprême vraisemblablement supérieure à la Cour constitutionnelle, pour décider, sans requérir l’avis pourtant obligatoire du juge constitutionnel, de l’annulation du décret convoquant le collège électoral et dont la conséquence a été le report à une date inconnue, de l’organisation de l’élection législative partielle. Or, en vertu de la loi organique actuellement en vigueur, en l’occurrence la loi n°2014-04 portant régime électoral des membres de l’Assemblée nationale, le nombre des députés siégeant à l’Assemblée nationale est portée à 171. Ce qui n’est pas le cas aujourd'hui jusqu’à ce que le siège vacant soit pourvu. Il y'a là évidemment un vide institutionnel que le décret du chef de l’État a eu le mérite de créer, nonobstant les exigences jurisprudentielles et législatives.

Est-ce que la convocation du corps électoral suppose forcément la tenue d'élection, je veux dire qu’en convoquant le collège électoral suite à un arrêt de la Cour constitutionnelle est-ce que le président de la République aura déjà respecté ledit arrêt malgré l'annulation qui s’en est suivie ?

 Jusqu’à preuve du contraire, c’est la loi organique 2014-04 du 15 avril 2014 portant régime électoral des membres de l’Assemblée nationale qui est d’application. Et conformément aux dispositions de l’article 85 de cette loi, le collège électoral doit être convoqué dans un délai de deux (2) mois dont le point de départ est la date de constatation de la vacance du siège pour lequel l’élection est requise, en l’espèce à partir du 7 mars 2017 date de la notification de l’arrêt constatant la vacance par la Cour constitutionnelle. En conséquence, la convocation du collège électoral dont l’ultime objectif est l’organisation du scrutin est une exigence juridique à laquelle l’exécutif ne pourrait déroger. L’obligation tirée de l’article 85 de la loi organique précitée s’étend de la convocation du collège électoral jusqu’à la proclamation des résultats. Ce qui suppose implicitement la tenue d’un scrutin libre et secret dans des conditions régulières telles que définies aux articles 84, 85 et 86 de la Constitution.

La seule convocation du collège électoral ne saurait suffire à satisfaire aux exigences posées par l’article 85 de la loi portant régime des élections des membres de l’Assemblée nationale telles que rappelées par l’arrêt n°002/CC/ME rendu par la Cour constitutionnelle le 7 mars 2017. Il fallait, pour être en conformité avec l’esprit de la loi, que le processus soit conduit jusqu’à son terme, c’est-à-dire que la Cour constitutionnelle puisse recevoir d’abord les déclarations de candidatures, examiner leur régularité, ensuite se prononcer sur leur validité, examiner aussi les éventuels contentieux qui pourront naître de cette élection et enfin proclamer les résultats définitifs de l’élection.

Il y'a eu en réalité un début d'exécution de l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Mais par cette décision d’annulation, le décret convoquant le collège électoral pour l’élection partielle est devenu sans objet. Et pourtant, rien ne saurait justifier cela. L’exécutif semble vraisemblablement se complaire dans ce détournement de pouvoirs, en dépit de l’autorité de chose juge attachée aux arrêts de la Cour constitutionnelle. En effet, même si la raison qui a présidé au report du scrutin partiel pourrait être fondé et compréhensible, il n’appartient pas à l’exécutif (qui ne saurait l’ignorer) d’en décider d’un tel report, mais au juge électoral qui n'est en l’espèce, autre que le juge constitutionnel. En l’espèce, dans l’arrêt n°002/CC/ME du 7 mars 2017, il est demandé à l’exécutif de convoquer non seulement le collège électoral et plus encore, de rendre possible et réalisable, le processus électoral jusqu'à son terme.

En tout état de cause, cette décision en dépit de son caractère liberticide, porte en elle les germes d’une atteinte aux exigences constitutionnelles en ce qu’elle crée un vide institutionnel dont le fondement se situe entre l’article 84 de la constitution et la loi organique n°2014-04 du 15 avril 2014 portant régime électoral des membres de l’Assemblée nationale. Plus encore, cette décision a mis hors-jeu le juge constitutionnel qui est pourtant l’acteur central du processus électoral en matière d’élection législative comme c’est le cas en matière d'élections présidentielle et référendaire. C’est cette absence du juge constitutionnel dans le processus ayant conduit à un report du scrutin, qui est juridiquement critiquable.

Une nouvelle révision de la constitution serait-elle encore nécessaire pour rendre conforme le code électoral à la loi fondamentale ? Si oui, n'y a-t-il pas un risque de banalisation de la loi fondamentale ?

Pour paraphraser un de mes maîtres à penser, le Professeur Dominique ROUSSEAU, il importe de rappeler qu’une Constitution, n'est pas un texte ordinaire ; c'est la Loi des lois, l'acte solennel par lequel une société déclare les principes qui la fondent, qui la rassemblent et qui l'organisent. Ce texte-là ne peut être changé aussi facilement qu'une loi ordinaire ; il faut une procédure particulière, plus solennelle, plus exigeante, qui corresponde à la qualité de l'acte à modifier ; il faut distinguer le pouvoir de faire les lois du pouvoir de réviser la Loi. Comme la plupart des Constitutions, la Constitution nigérienne opère cette distinction en réservant un titre spécial à la révision constitutionnelle – le titre XII, comportant trois (3) articles : 173. 174 et 175. Mais ce n’est pas l’objet de votre question ici qui porte plus sur l’appréciation de la révision que sur la procédure elle-même.

Dans la hiérarchie des normes, la Constitution se place au sommet. C’est tout le sens du contrôle de constitutionnalité institué dans notre système, de sorte que la loi votée par les représentants de la nation, ne saurait traduire véritablement l’expression de la volonté générale que lorsqu’elle est jugée conforme à la Constitution, expression directe du peuple souverain. Il n’appartient donc pas à la Constitution de se conformer à une loi, mais l’inverse. En l’espèce, c’est le code électoral qui doit, pour son entrée en vigueur, faire l’objet de modifications afin d’être conforme à la Constitution. En revanche, dans le cadre de la ratification des traités internationaux, le constituant a prévu à l’article 170 de la Constitution, un contrôle de conformité des traités à celle-ci. Ainsi, « si la Cour constitutionnelle [...], a déclaré qu’un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l’autorisation de le ratifier ne peut intervenir qu’après révision de la Constitution ». C’est le seul cas et c’est un principe général en droit international, où la Constitution peut faire l’objet de modification pour se conformer à un engagement international.

Donc, il n’y a rien d’anormal qu’une Constitution fasse l’objet de révision, dès lors qu’elle obéit aux règles et limites fixées par le constituant. Ce qu’il faut retenir c’est que comme le soutient a juste raison une partie de la doctrine, « Toute Constitution prévoit toujours que ses dispositions peuvent être modifiées, complétées ou supprimées. Aussi fiers soient-ils de leur œuvre, les constituants restent assez sages pour savoir que leur travail n'est jamais parfait, que l'usage du texte peut faire apparaître des difficultés inédites ou imprévisibles au moment de sa conception, ou encore que la marche du temps et l'évolution de la société peuvent susciter de nouvelles exigences constitutionnelles. Cette sagesse, au demeurant, se nourrit d'une philosophie politique, celle qui fait de la nation souveraine l'origine de tout et qui postule, en conséquence, sa totale et permanente liberté : la nation n'est pas faite par la Constitution, c'est elle qui fait la Constitution et reste constamment maître de son contenu ». C’est conscient de cette situation que le constituant Nigérien de 2010 à consacré dans le texte constitutionnel un mécanisme de révision. C’est ce que la doctrine a appelé le principe de mutabilité de la Constitution. C’est en vertu de ce principe que l’article 28 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 24 juin 1793 dispose : « un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures ».

Le rythme de la révision de la Constitution, dès lors qu’il respecte la procédure établie, ne peut être objet à controverse. Après tout, c’est le constituant qui, dans une absolue liberté que l’on ne peut lui dénier, avait institué un tel mécanisme. Il n’y a donc pas, en ce sens, de risque de « banalisation de la Constitution », pour reprendre votre expression. La banalisation ne peut intervenir que lorsque le pouvoir exécutif peut, sans risque, empiéter sur les domaines réservés du pouvoir judiciaire ou législatif.

Est-ce que l'article 20 de la constitution est révisable au regard de la liberté qu’il consacre?

L’article 20 de la Constitution consacre un principe démocratique majeur : celui de la présomption d’innocence. Il dispose en effet que : « Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité́ ait été́ légalement établie au cours d'un procès public durant lequel toutes les garanties nécessaires à sa libre défense lui auront été́ assurées.

Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où̀ elles ont été́ commises, ne constituaient pas une infraction d'après le droit national. De même, il ne peut être infligé de peines plus fortes que celles qui étaient applicables au moment où̀ l'infraction a été́ commise ».

C’est un principe incontournable, une exigence démocratique ; il est l’un des piliers de l’État de droit. On le retrouve dans presque tous les instruments juridiques de protection des droits de l’homme. Il constitue un rempart contre l’arbitraire. C’est pourquoi, ce principe est indispensable dans une démocratie si bien que l’on ne peut imaginer une Constitution qui n’en consacre la substance. Il serait donc inimaginable qu’une procédure de révision constitutionnelle puisse remettre en cause les dispositions de cet article tant celles-ci se posent avec une force démocratique évidente.

Au demeurant, connaissant les velléités de certains hommes politiques à entreprendre comme nous l’avions déjà connu en 2009, des procédures de révision constitutionnelle pour conforter leur statut, le constituant de 2010 a préféré prendre des « garde-fous » en fixant des limites à la révision constitutionnelle. C’est ainsi qu’il interdit d’engager ou de poursuivre une procédure de révision « lorsqu'il est porté atteinte à l’intégrité du territoire », à « la forme républicaine de l’État, le multipartisme, le principe de la séparation de l’État et de la religion ». Ce qui signifie le respect des principes et valeurs de la démocratie et de l’État de droit. Mais les limites n’ont pas seulement porté sur ces valeurs. L’article 175 de la Constitution limite également le mandat du Président de la République à deux (2) quinquennats et interdit toute modification des alinéas 1 et 2 de l’article 47 qui le consacre. Il en est de même de l’article 185 de la Constitution qui accorde l’immunité aux auteurs, coauteurs et complices du coup d’État du 18 avril 2010. Ce dernier nous paraît juridiquement discutable et ouvre d’ailleurs la voie à une profonde réflexion à une prochaine occasion.

L’article 175 n’interdisant pas, parmi les limites qu’il pose, une révision de l’article 20 de la Constitution, le pouvoir constituant peut parfaitement le réviser, le modifier voire le supprimer. C’est pourquoi, en raison de la force éminemment démocratique qu’il consacre, le principe de la présomption d'innocence doit bénéficier d’une clause d’éternité afin d’en garantir sa pérennité. Cela est d’autant plus nécessaire que si l’on se rapporte à la période récente de notre histoire démocratique, la tentation est toujours présente chez certains acteurs politiques de contourner, par un habillage juridique à géométrie variable, les règles établies. Ainsi en-est-il par exemple des différentes arrestations arbitraires que l’on enregistre ces derniers temps au nom de la bien-pensance. Combien sont-ils les citoyens qui ont été arbitrairement détenus dans des conditions parfois inhumaines et dont les détentions se sont révélées par la suite sans objet ? N’est-ce pas là un coup porté au principe de la présomption d’innocence ? Combien sont-ils les justiciables qui, sans qu’une décision ne soit rendue à leur encontre, sont déjà présentés à la société comme des coupables parfaits, au point que le principe de la présomption d'innocence consacré à l’article 20 de la Constitution semble laisser place à la présomption de culpabilité. Notre système judiciaire, parce qu’il ne prend pas en compte ce principe essentiel, ce droit fondamental, est devenue, à l’épreuve de la pratique, une machine à écrouer. Présentée aujourd'hui comme la règle et non l’exception, la détention préventive semble être devenue le moyen juridique par lequel, on tord le cou à l’État de droit en jetant en pâture l’un des fondements indispensables à son effectivité, en l’occurrence le principe de la présomption d'innocence.

Pourtant, ce principe tel qu’il est établie dans notre Constitution, à l’instar de plusieurs constitutions des États qui se réclament du modèle de la démocratie libérale, est considéré comme une liberté intangible, définitivement acquise. Au regard des atteintes récurrentes que l’on observe, on est en droit de se demander si au Niger, ce principe pourra connaître des jours meilleurs. L’objectif démocratique qui sous-temps la consécration de cet article, peut, à notre avis, être atteint dans un cadre juridique solide. C’est pourquoi, nous gageons que le pouvoir judiciaire prêtera main forte à la réalisation de cet objectif et permettre ainsi l’émergence d’un véritable État de droit.

Je voudrais profiter de votre tribune pour souhaiter une paix durable dans notre pays et à appeler par la même occasion mes concitoyens à un esprit de tolérance et un sens de responsabilité dans le débat démocratique. Nous devrons mettre notre intelligence au service du développement de notre pays, c’est à mon avis, la seule façon de participer à l’œuvre de construction nationale.

Merci !

Maître Bachir Amadou

21 juillet 2017
Source : L'Eclosion

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Catégorie : Interview
Publication : 21 juillet 2017

Entretien avec Malam Barka, enseignant, artiste musicien et écrivain

Malam Barka Malam BarkaEntretien avec Malam Barka Malam Barka, vous êtes enseignant et en même temps artiste musicien et écrivain. Alors selon vous, qu'est ce qui est à la base de la baisse de l'usage du français dans notre pays ?

Pour moi, la régression, comme le français s'enseigne à l'école, la cause il faut la chercher du côté de l'école. Le niveau des enseignants surtout a beaucoup baissé. Qui dit niveau des enseignants dit aussi la formation des formateurs, c'est-à-dire au niveau des écoles normales on n'a pas une bonne formation. Si l'enseignant n'a pas reçu une bonne formation au niveau de l'école normale, il va de soi que ça soit un mauvais enseignant qui parle mal le français. Une autre raison, ce qu'aujourd'hui l'enseignant ne lit plus. Alors qu'en pédagogie au cours normal, la première règle qu'on vous enseigne est la lecture qui est une discipline clé. C'est-à-dire, c'est à partir de la lecture qu'on ouvre le savoir. Mais aussi à partir de la lecture on parle bien le français. De l'autre côté la formation professionnelle fait qu'on apprend la grammaire, l'orthographe, la conjugaison, les syntaxes etc. particulièrement la concordance des temps, c'est une discipline un peu difficile aujourd'hui. Vous voyez actuellement comment les gens parlent. Les temps, c'est hier, aujourd'hui et demain. Donc hier c'est le passé, aujourd'hui c'est le présent et demain le futur. La tâche ici c'est comment concorder ces trois temps dans la parole ; c'est qui est très important. L'enseignant qui est mal formé, il a d'abord ce problème là de concordance de temps et il a aussi le problème de transmettre ces connaissances là aux enfants. Et d'enfant en enfant vous voyez ce que cela fait ? On a une école qui produit des élèves qui parlent mal le français. Et quelqu'un qui parle bien le français c'est celui là qui lit beaucoup. Et quand on ne lit pas, je ne vois pas comment on peut bien parler le français.

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Catégorie : Interview
Publication : 10 juillet 2017

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Entretien avec Mme Gozé Maimouna Gazibo, Directrice générale de l'Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et le Trafic Illicite de Migrants (ANLTP/TIM) :

Gazibo Maimouna InterviewL’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et le Trafic Illicite de Migrants (ANLTP/TIM) travaille depuis 2012 pour promouvoir et protéger les droits de l’homme au Niger. Quelles sont les avancées que vous avez réalisées depuis votre installation?

Depuis 2012, le Niger s’est penché sur les questions de la traite de personne et du trafic illicite de migrants. Le Ministère de la Justice, après l’adoption de l’ordonnance 2010-086 relative à la lutte contre la traite des personnes et ses deux décrets d’application, avait initié une vaste campagne de sensibilisation à travers la diffusion sur les ondes télé et radio d’un sketch sur les différentes formes de traite des personnes rencontrées dans notre pays. L’ANLTP s’y est mise en organisant, de façon informelle, la commémoration d’une journée de mobilisation contre la traite des personnes chaque 28 septembre.

En 2015, le gouvernement a finalement institué par le décret n°2015-182/PRN/MJ du 10 avril 2015, la journée du 28 septembre comme journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes. Au cours de cette journée, des activités de sensibilisation et d’échange sont organisées autour des problématiques qui font souvent l’objet de tabou dans notre société. Des conférences-débats publiques sont animées dans les Universités (Niamey, Tahoua et Zinder) et les grandes écoles à Niamey.

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Catégorie : Interview
Publication : 13 juillet 2017

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Entretien avec Mme Mamadoumi Ariram Chetima Krilama, lauréate du 1er Prix Leadership Féminin « Femmes Engagées » : « Notre ambition est de participer efficacement et collectivement aux actions de développement de notre région et de notre pays »

 Entretien avec Mme Mamadoumi Ariram Chetima Krilama, lauréate du 1er Prix Leadership Féminin « Femmes Engagées » : « Notre ambition est de participer efficacement et collectivement aux actions de développement de notre région et de notre pays »De retour de Niamey où elle a reçu le trophée qu’elle a gagné à l’issue de Concours Voix de la Paix (V2P) organisé par Equal Access et l’USAID, Mme Mamadoumi Ariram Chetima Krilama a été reçue par le gouverneur de Diffa. Dans cet entretien, la lauréate venue du Manga nous parle de son groupement féminin, de ses ambitions et de ce que doivent faire les femmes pour porter leurs voix sur tous les sujets qui concernent la vie de leurs communautés.

Comment vous vous êtes préparé pour remporter ce Trophée ?
Franchement parlant, je ne m’attendais pas à un trophée car j’ai été interviewée sur ma personne, le fonctionnement de mon groupement féminin qui a été crée en 2015 et qui enregistre une cinquantaine de membres. A travers mon interview, j’ai clairement expliqué les actions que nous avons réaliser avec des moyens modestes mais avec une grande détermination de nos membres.

Quel appel lancer-vous à vos sœurs de la Région pour participer à ces genres de concours ?
Je demande aux femmes de faire preuve de courage et de patience pour participer, à travers les différentes structures organisées, aux actions de développement et de promotion de la femme. J’invite particulièrement mes sœurs du Manga à s’engager résolument dans les groupements féminins afin de chercher à gagner le leadership et pouvoir jouer pleinement leurs rôles de gestionnaires de foyers. Les femmes doivent s’organiser à créer un cadre d’échanges à travers un réseau des groupements féminins.

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Catégorie : Interview
Publication : 18 octobre 2017

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Entretien avec Oumarou Hamidou Tchana :‘’ Pour nous, au AMEN AMEEN, il n’est pas question de reconnaître un président dont nous avons les preuves qu’il a usurpé le pouvoir.’’

Dans le cadre de son émission phare, l’Entretien, la télévision Niger 24 a rencontré le vendredi neuf avril dernier Oumarou Hamidou Tchiana, président du parti Alliance des Mouvements pour l’Emergence du Niger. Pour cet entretien qui devait traiter de la première année de gouvernance de Bazoum Mohamed, la télévision Niger 24 était accompagnée par la télévision Anfani et les journaux le Canard en furie et le Monde d’aujourd’hui. Nous livrons à nos lecteur une première parti de l’interview. La seconde partie paraîtra dans le Monde d’aujourd’hui. Dans ce morceau choisi, Ladan parle non pas de premier anniversaire de Bazoum au pouvoir mais de premier anniversaire du hold-up électoral. Il parle aussi de sa vision pour les trois secteurs : l’éducation, l’agriculture et la sécurité.

Mohamed Bazoum vient de fêter ses douze premiers mois à la tête du pays. Globalement qu’est ce que vous gardez de cette présidence ?

Il faut plutôt parler du premier anniversaire du hold-up électoral du PNDS- Tarayya qui a instrumentalisé les institutions de l’Etat pour usurper le pouvoir au profit de Mohamed Bazoum. Ils ont abîmé notre démocratie. Toutes les institutions sont sous coupe réglée, les libertés publiques sont bafouées : figurez que depuis 2018, il n’y a eu aucune manifestation, la police est transformée en Gestapo pour épier, arrêter les opposants, les militaires, les acteurs de la société civile. Notre école est à genou : dans les paillotes, les enfants sont assis à même le sol sur des jute, les enseignants n’ont pas de craie et les conseillers pédagogiques sont sans moyen de déplacement. L’hôpital est à bout de souffle et tient debout que grâce à l’altruisme de agents de santé. Le plus grave réside dans l’incapacité du régime à juguler l’insécurité. Qui menace même l’existence de la nation. En un an, Mohamed Bazoum a consolidé la mal gouvernance et la corruption et a avancé dans l’insécurité et l’injustice

Monsieur le président, le fiasco dont vous parlez n’a-t-il pas, quelque part, pour cause l’opposition qui continue à pourrir la présidence de Bazoum avec ce dossier à la Cour de justice de la CEDEAO qui est comme une épée de Damoclès ?

O n dit que nul chemin n’est aussi mauvais que celui qui conduit au gibet. Nous avons fait le choix légaliste d’utiliser les institutions sous régionales parce que les nationales ont échoué. Mais cela a une limite. On ne peut pas laisser le peuple dans l’expectative. A un moment, il va falloir que nous prenions nos responsabilités. Le deadline étant fixé au 31 mai, le jour où la CEDEAO va se prononcer. Ce jour là ou on s’organise pour libérer le peuple ou on se soumet

Qu’allez vous faire au soir du verdict ? Qu’il soit en votre faveur ou non.

Quelque soit la décision, nous devons prendre nos responsabilités. Nous l’avons dit urbi et orbi, Mohamed Bazoum et son parti ont usurpé le pouvoir. A l’annonce du verdict, il y a deux possibilités : on se dédit ou on passe à l’action. Pour nous, au AMEN AMEEN, il n’est pas question de reconnaître un président dont nous avons les preuves qu’il a usurpé le pouvoir.

Quand vous dites à AMEN AMEEN, les autres partis de l’opposition ne vont-ils pas suivre ?

Je suis le président de AMEN AMEEN, je ne peux qu’engager mon parti. Chacun s’engagera selon les décisions prises par les appareils politiques de chaque parti.

Vous doutez de vos amis ?

Non, il n’y a aucun doute. Nous sommes ensembles mais moi, je ne peux qu’engager mon parti. Je ne peux pas me prononcer pour un autre parti.

Le président Bazoum a fait de l’éducation un axe majeur de sa politique. Vous êtes député, vous votez les lois et principalement la loi budgétaire. En tenant compte des inscriptions pour ce secteur, est ce qu’il est possible de pourvoir aux salaires, aux infrastructures, à la formation, aux équipements et aux fournitures ?

Le budget pour l’éducation s’élève cette année à un peu plus de 260 milliards. Pour répondre à votre question, franchement non. Dans notre vision, il faut un plan Marshall pour les trois domaines clés : l’éducation, l’agriculture et la sécurité. Ils sont importants pour notre pays. Nous devons trouver des financements sur le marché international. Entre trois ou cinq mille milliards. Des enfants ne peuvent pas raisonnablement apprendre quand ils sont quatre à cinq sur une table ou carrément assis au sol. Nous devons investir dans les infrastructures, dans la formation, les équipements et les fournitures. Nous devons former nos enfants et les occuper. Quatre vingt pour de notre population vit de l’agriculture. Si nous devons lutter contre les famines à répétition, les phénomènes de la mendicité, nous devons investir beaucoup d’argent et de savoir pour moderniser et mécaniser notre agriculture. Si nous formons nos enfants, nous occupons nos populations, nous aurons résolu pour une part importante le problème sécuritaire. Nos enfants et nos compatriotes ne se retrouveront pas dans les bras des terroristes.

Modibo

 

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Catégorie : Politique
Publication : 24 avril 2022

Entretien avec Seini Oumarou, haut représentant du président nigérien : « Si j’avais Hama Amadou au téléphone… »

Entretien avec Seini Oumarou, haut représentant du président nigérien « Si j’avais Hama Amadou au téléphone… » Figure importante du paysage politique nigérien, Seini Oumarou, président du MNSD Nassara (le parti de l’ancien président Mahamadou Tandja), est aujourd’hui le haut représentant du président de la République du Niger, et ce après son ralliement à la majorité présidentielle à l’issue de la présidentielle de 2016. Dans cette interview réalisée par correspondance, l’ancien opposant parle de sa cohabitation avec le parti présidentiel, de la menace terroriste dans la sous-région, de son ancien allié Hama Amadou aujourd’hui en exil en France.

 Vous êtes aujourd’hui le haut représentant du chef de l’Etat nigérien. En quoi consiste cette fonction ? Est-ce une vice-présidence  qui ne dit pas son nom ?

 Ce n’est pas un poste de vice-président, et d’ailleurs, les missions, telles que définies dans le décret du 18 octobre 2016,   le précisent bien. Le HRPR est chargé, entre autres, de l’exécution des missions de Représentation du président de la République tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national ; de la conduite et de la gestion de projets à caractère politique, économique et/ou social à lui confiés par le chef de l’Etat.

 Troisième force politique du pays, votre parti, le MNSD NASSARA a préféré rallier la majorité présidentielle en 2016. Qu’est-ce qui a motivé ce choix que certains de vos compatriotes jugent avant tout « alimentaire »?

Les motivations sont déclinées dans la déclaration officielle du Bureau politique national, rendue publique le 13 août 2016 et que nous résumons ainsi :

  • Il s’agit d’abord de la question sécuritaire : Il n’est un secret pour personne, qu’au-delà du Niger, c’est toute la sous-région qui est l’objet d’attaques de tous genres. Le Niger est particulièrement menacé de tous les côtés par des forces terroristes, à l’Est par le groupe Boko Haram, au Nord et à l’Ouest par des éléments djihadistes. Le dernier enlèvement de trente neuf de nos concitoyens (Ndlr….) prouve à suffisance que la question sécuritaire est une réalité qui mérite l’attention de tout le peuple nigérien. Face donc à toutes ces agressions qui, si on n’y prend garde, risquent de déstabiliser l’Etat et ses institutions, nous avons jugé utile de converger vers une union sacrée, c’est-à-dire l’union de toutes les forces vives de la nation. Car pour nous, il ne peut y avoir de démocratie sans Etat. Or, avec ces attaques qui, d’ailleurs, se généralisent de plus en plus dans la sous-région, c’est l’existence même de l’Etat qui pourrait être menacée.
  • Ensuite, il y a la question de la stabilité politique et institutionnelle du pays. Cette situation est en lien avec la première, c'est-à-dire la question sécuritaire. Devons-nous passer tout notre temps à faire une guéguerre entre partis politiques ou entre alliances de partis politiques, alors même que l’Etat fait face à de telles menaces ? Quel pays envisageons-nous de laisser aux générations futures si à travers nos guéguerres interminables nous contribuons à la fragilisation des institutions et du tissu social ? Je pense qu’il faut un dépassement de soi pour passer à l’essentiel, c’est-à- dire, ce que nous avons en commun de plus cher, c’est-à-dire Le Niger. C’est pourquoi, fort de notre expérience de plusieurs années de gestion du pouvoir d’Etat et de l’envergure de notre parti sur l’échiquier politique national, nous avons pensé que nous pouvions contribuer à la création d’un climat social et politique apaisé sans pour autant renier nos propres convictions. En somme, pour nous, la sécurité de la nation et la stabilité institutionnelle sont des conditions essentielles pour la consolidation de l’Etat de droit et la promotion économique et sociale de notre pays.

 Salif Diallo, le président de l’Assemblée nationale burkinabè, grand ami du président Mahamadou Issoufou, a-t-il joué un rôle dans votre passage au camp du pouvoir actuel  ainsi qu’on l’a entendu ?

 Plusieurs personnalités ont voulu que nous nous rallions au PNDS dès la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle. Mais n’oublions pas que nous avions signé un protocole d’accord entre les partis de l’opposition dans le cadre de la Coalition pour l’Alternance 2016 (COPA 2016). Ce protocole d’accord stipulait que parmi nous, le candidat qui viendrait au second tour doit être soutenu par les autres candidats. Le MNSD NASSARA est un parti qui a toujours respecté ses engagements, donc nous avons tenu à respecter la parole donnée. Soulignons que les accords de la COPA sont électoraux, qui pouvaient continuer si l’un de nous avait été élu, malheureusement, cela n’a pas été le cas. C’est dire qu’après les élections, chacun était libre de ses engagements. Et c’est donc en toute souveraineté, sans aucune pression, interne ou externe, que notre bureau politique national a décidé de se rallier à la majorité présidentielle.

 Au cours d’une interview qu’il nous avait accordée juste après sa réélection, le président Issoufou disait qu’en démocratie on n’est pas obligé d’avoir une opposition. Etes-vous de cet avis ?

 Nous pensons que l’essence même de la démocratie c’est une majorité qui gouverne et une opposition qui contrôle l’action gouvernementale. Mais la question qu’il faut se poser est celle de savoir si dans nos pays africains, nous percevons bien notre rôle d’opposant quand nous sommes à l’opposition ? Est-ce que l’opposition doit toujours s’activer pour juste s’opposer et détruire même les fondements de l’Etat ? Je pense que le président Issoufou veut parler de cette opposition nihiliste. C'est-à-dire celle-là qui estime que, si ce n’est pas moi, ce n’est personne d’autre. Et c’est ce comportement que semble refléter les agissements de tous les acteurs politiques que nous sommes. Je suis persuadé qu’ayant été opposant pendant de longues années, le président Issoufou ne peut pas envisager la suppression ou la disparition d’une institution aménagée par la Constitution et la loi. Il nous faut tous, majorité et opposition, repenser nos manières de faire pour ne pas mettre en cause les fondements de la démocratie.

 Aujourd’hui, le régime auquel vous appartenez essuie des critiques tous azimuts, pointant du doigt sa gestion et des tentatives de musellement de la presse. Quelle analyse en faites-vous ?

 Le comportement de l’opposition et de la société civile est une manifestation tangible de la vivacité de la démocratie nigérienne. Elles sont dans leur rôle de contrôle de l’action gouvernementale dans le cadre de la veille citoyenne. Leurs critiques, si elles sont faites dans un esprit constructif, doivent contribuer à interpeller les gouvernants afin de corriger les insuffisances. Mais si elles sont faites dans un esprit de critique, c’est-à-dire sans raison objective, cela pourrait contribuer à la désarticulation même des fondements de l’Etat. Nous avons tous été, les uns et les autres, aussi bien au pouvoir, qu’à l’opposition. Nous savons que la loi a organisé le rôle de chacun des deux pôles, opposition comme majorité. C’est dire que ce que nous devons faire, nous devons le faire conformément à la loi. Et, surtout qu’au Niger nous avons eu la chance d’avoir créé un cadre de dialogue politique : Le Conseil national de dialogue politique (CNDP). Les acteurs politiques doivent donc accepter de privilégier le dialogue. Je pense qu’après les marches, les déclarations, les communiqués de presse, il faut penser nécessairement à s’asseoir, échanger de manière consensuelle et veiller à la mise en œuvre du consensus obtenu.

Vous arrive-t-il dans ce ménage avec Tarraya d’avoir envie de claquer la porte parce que vous serviriez juste de faire valoir?

 Nos rapports avec le PNDS ont été déterminés à travers un protocole d’accord qui tourne essentiellement sur la gestion du pouvoir d’Etat pour le bien commun. Dans une entente mutuelle, nous faisons en sorte que ce protocole soit respecté et cela passe nécessairement par des rencontres au niveau des organes dirigeants. S’il y a des problèmes, ce qui ne peut manquer, nous en discuterons entre alliés et trouverons nécessairement des solutions en vue d’une bonne collaboration.

 Hama Amadou, l’un de vos anciens alliés, est aujourd’hui en exil en France. Etes-vous en contact avec lui ?

 Nous n’avons aucun contact avec Hama sur le plan politique.

Que lui diriez-vous si vous l’aviez au téléphone ou en face de vous ?

 Je lui dirais tout simplement, en tant que croyant, d’accepter avec sérénité et courage ce qui lui arrive. Cela fait partie de la vie de tout homme.

Pensez-vous que monsieur Hama Amadou devrait rentrer et faire face à la justice ?

 Je ne voudrais pas faire des commentaires sur la vie d’un leader politique, surtout si cela est en rapport avec la justice. Mais une chose est sûre, une situation d’exil est toujours dure, pour vous-même, pour votre famille et tous ceux qui vous sont chers. Chacun a sa façon de résoudre les problèmes auxquels il est confronté dans la vie. Il ne me revient pas de dicter à qui que ce soit la conduite à tenir face à tel ou tel problème.

 Votre mariage avec le parti au pouvoir, continuera-t-il après 2021 ? Autrement dit serez-vous candidat à la prochaine présidentielle ?

 La question de ma candidature et des rapports de mon parti avec les autres partis n’est pas une question personnelle. Le moment venu, ce sont les structures habilitées qui décideront qui sera le candidat et comment se feront les alliances. Mais, je puis vous assurer que nous veillerons à ce que tout se fasse dans l’intérêt du Niger et du parti.

Entretien réalisé par Arnaud Ouédraogo

Observateur Paalga (Burkina Faso)

15 août 2017
Source : La Nation

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Catégorie : Interview
Publication : 15 août 2017

Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France avec Mahamadou Issoufou, ancien président de la République du Niger

Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est entretenue aujourd’hui avec M. Mahamadou Issoufou, ancien président de la République du Niger.

Alors que M. Mahamadou Issoufou s’est vu confier par le secrétaire général des Nations unies et le président de la commission de l’Union africaine une mission d’évaluation sur la situation au Sahel, l’entretien a permis d’aborder les principaux enjeux auxquels la région est aujourd’hui confrontée, en particulier les questions de sécurité et de protection des civils, notamment au Mali, et de gouvernance et de renforcement de l’État. La situation au Burkina Faso a également été évoquée, dans le contexte de la récente nomination de M. Mahamadou Issoufou comme médiateur de la CEDEAO pour ce pays.

L’entretien a aussi été l’occasion d’aborder le sujet de la Grande muraille verte avec M. Mahamadou Issoufou, en sa qualité de champion de l’initiative.

Source : https://www.diplomatie.gouv.fr/

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Catégorie : Politique
Publication : 9 juin 2022

Entretien de Mohamed Bazoum dans l’émission de la chaîne mondiale d'information pour l'Afrique, Africa 24 (vidéo)

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Catégorie : Vidéos
Publication : 29 janvier 2021

Entretien des infrastructures urbaines à Niamey : Des préoccupations concernant la réhabilitation et l’extension du réseau d’éclairage public

Les grandes villes du Niger ont bénéficié ces dernières années d’importants programmes d’infrastructures. A Niamey, ces dix dernières années, des projets d’aménagement et de bitumage ont été mis en œuvre. Des dizaines de kilomètres de voirie avec un système d’éclairage public ; trois échangeurs ; la voie Express ; le troisième pont sur le fleuve Niger, des monuments au niveau des différents ronds-points, figurent au nombre des réalisations faites. Autant d’investissements qui ont contribué considérablement à faciliter la mobilité tout en donnant un visage plus moderne à Niamey. Sauf que peu de temps après leur inauguration, certaines de ces infrastructures réalisées à grands frais, souffrent d’un problème d’entretien et de maintenance.

On peut énumérer parmi les travaux de voirie dont a bénéficié dernièrement Niamey, le Boulevard Tanimoune qui fait une rocade autour de Niamey en longeant la ligne Haute Tension ; la Rue FK 160 ou Avenue Foulan Koira, ou l’Avenue Lazaret-Bani Fandou, l’Avenue des ambassades qui continue sur les quartiers Goudel, Boubon, etc.

L’aménagement de ces voies a beaucoup facilité le trafic. Par exemple, on peut en quelques minutes joindre Goudel à l’Aéroport en empruntant l’axe qui fait une rocade en longeant la ligne Haute Tension.

Un autre bienfait de ces travaux réalisés, c’est l’éclairage public. Que c’était beau les lampadaires qui illuminaient sur des kilomètres ces nouvelles voies. Malheureusement concernant l’éclairage, on ne peut en parler qu’en déplorant l’état de fait actuel. En effet, une grande partie de ce dispositif ne fonctionne plus. Pourtant, ces lampadaires devraient fonctionner même en cas de panne du réseau de distribution de l’électricité puisqu’ils sont alimentés par un dispositif solaire.

Cette situation qui préoccupe plus d’un citoyen, a déjà fait l’objet d’un dossier de reportage dans le Sahel Dimanche N°2017 avec un constat concernant les zones sombres sur le boulevard Tanimoune. La situation est beaucoup plus préoccupante sur l’Avenue Foulan Koira, récemment baptisée du nom du Président Muhammadu Buhari. Les seules lumières visibles la nuit sur cette voie qui va du boulevard Tanimoune à la route de Ouallam à côté de la compagnie des Sapeurs-Pompiers, sont celles des boutiques et autres commerces.

Relativement à ces préoccupations, le Directeur de l’éclairage public de la Ville de Niamey, M. Doudou Mamoudou, affirmait qu’en plus de la réhabilitation du réseau existant, il y’a pour leurs services la perspective de réalisation des extensions. Cela, afin de bien éclairer Niamey, car reconnaissait-il, la ville est partiellement éclairée. Aussi, rappelait-il un contrat datant de 2017 entre la société Nigérienne d’électricité (Nigelec) et la Ville de Niamey confère à la société l’exécution de tous les travaux nécessaires à la réhabilitation des installations d’éclairage de la ville de Niamey. En retour la Ville de Niamey paie un montant forfaitaire de 5 millions de franc CFA par mois pour tous travaux à travers la taxe spécifique prélevée sur les factures d’électricité des citoyens.

Ce que confirmait le Directeur régional de la Nigelec Niamey, M. Ibrahim Abdoul-Aziz, notant que l’état de l’éclairage public n’est pas reluisant, car la ville n’est couverte qu’à environ 20%. Toutefois, relevait-il, tout le réseau solaire est géré par la Ville de Niamey selon la convention.

Voilà qui est un peu clair concernant les raisons des zones sombres sur les rues et avenues de Niamey dont maintenant moins de 20% sont éclairées si on tient compte des lampadaires qui ne fonctionnent plus. Les solutions tardent aussi bien concernant la maintenance mais aussi l’extension du réseau d’éclairage public. Si
des problèmes d’entretien et de réhabilitation persistent, les habitants des nouvelles zones d’habitation de Niamey peuvent-ils espérer l’extension du réseau d’éclairage public à fortiori d’autres services tels que les voies d’accès et l’assainissement ?

 Souley Moutari(onep)
Source : http://lesahel.org/

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Catégorie : Politique
Publication : 12 janvier 2023

Entretien entre le Médiateur de la République et le Directeur général de la Nigelec : Prendre le pouls réel des défis et des mesures engagées relativement à la fourniture électrique

Alassane Halid Mediateur DelestagesLe Médiateur de la République, Maître Ali Sirfi Maïga, a reçu vendredi dernier en audience, le Directeur général de la Nigelec, qui était accompagné de ses collaborateurs. Il s’est agi à travers cette rencontre de  prendre le pouls réel des défis et des mesures engagées par Nigelec quant à la fourniture électrique, dont les longues coupures de ces jours temps engendrent une désolation dans le quotidien des populations.

A sa sortie d’audience, le Directeur général de la Nigelec, M. Alassane Halid, a rappelé que la nouvelle centrale électrique de Gorou Banda devant appuyer la Nigelec dans la fourniture d’électricité a été inaugurée le 2 Avril.  Actuellement, le rendement de ladite centrale est accompagné de coupures et de fluctuations. «La centrale de Gorou Banda est une nouvelle structure. En ce sens, il demeure logique qu’on est encore dans le processus d’appropriation et de familiarisation de son fonctionnement. Il s’agira ensuite d’optimiser et d’améliorer quotidiennement son rendement. Au courant de cette semaine, il y a eu de longues coupures dont celle du dimanche 30 avril qui a été très particulière », a expliqué M. Alassane Halid.

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Catégorie : Politique
Publication : 7 mai 2017

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Entretien exclusif accordé par le Président de la République, SEM. Mohamed Bazoum, aux journaux français « L’Obs » et « La Croix », : “Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’

Dans un entretien exclusif accordé, à Niamey, à « L’Obs » et à « La Croix », le Président de la République, Mohamed Bazoum, acte la fin de la force conjointe du G5 Sahel, dont le Mali vient d’annoncer son retrait. Alors que les députés nigériens ont largement voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire pour combattre les djihadistes au Sahel, le Chef d’Etat, au pouvoir depuis un an, appelle à un engagement massif et plus résolu de la France et des Européens l’Europe.

La junte au pouvoir au Mali a annoncé quitter le G5 Sahel. Cette force conjointe antiterroriste est désormais réduite à quatre pays: la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso, où le président Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par un coup d’Etat fin janvier. Où en est le G5 Sahel?

Mohamed Bazoum : Le G5 Sahel est décédé. Depuis le second coup d’Etat au Mali [en mai 2021, neuf mois après le premier], Bamako est dans une fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme. Le départ de la France du Mali, alors qu’elle est un partenaire majeur, nous empêche désormais de coordonner nos actions. L’isolement du Mali en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour la sous-région.

En revanche, c’est une bonne nouvelle pour l’organisation Etat islamique, surtout dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.

Notre frontière avec le Mali est aujourd’hui sous la coupe de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Bamako n’a pas investi les postes militaires avancés à notre frontière. Si ce pays était dans une situation normale, nous aurions été en mesure de développer notre coopération avec « Barkhane » et la force européenne « Takuba » [quelque 800 militaires chargés d’accompagner et de former les soldats maliens]. Le rapport de force aurait été différent avec les organisations terroristes.

Vous avez dit assumer une relation « sans complexe » avec la France sur le terrain de la lutte antiterroriste. Qu’attendez-vous d’Emmanuel Macron ?

J’attends qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, j’attends la même chose de l’Europe. Avec la guerre en Ukraine, nous avons constaté que les Occidentaux ont beaucoup d’argent et qu’ils ont la possibilité d’en mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays. Le terrorisme est un fléau tout aussi dangereux que ce qui se passe en Ukraine en ce moment. Nous pouvons avoir un autre destin économique, ce qui serait un grand facteur d’équilibre international surtout pour les Européens dont l’Afrique et le Sahel sont très proches.

Quels moyens supplémentaires attendez-vous ?

Une présence de « Barkhane » plus conséquente, des règles d’engagements différentes et plus d’équipements pour nos armées. Les Occidentaux en opération prennent trop de précaution, ce qui rend la réussite de leurs actions difficile. Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes.

Quel est le rôle du Niger dans la réorganisation des forces « Barkhane » et « Takuba » ?

Nous n’aurons pas un rôle plus important que celui que nous avons eu jusqu’à présent. Nous avons indiqué que des forces étrangères pourraient se positionner à la frontière du Mali et du Burkina. Nous attendons qu’elles y soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagements efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme.

Si la présence française est plus conséquente, ne craignez-vous pas que cela nourrisse le « sentiment antifrançais » dans les pays du Sahel ?

Sur les réseaux sociaux, le sentiment antifrançais ne peut pas s’étendre davantage. Tout l’espace possible pour exprimer la haine de la France est occupé en raison du travail remarquable des officines mobilisées derrière ce courant. Mais, sur le terrain, les populations du Niger comme du Burkina et du Mali n’ont pas ce problème. Elles ne demandent qu’une chose: que la présence des Occidentaux contribue à lutter efficacement contre les terroristes. La France et nos partenaires doivent mettre un point d’honneur à avoir des résultats. Ils sont là à la demande des gouvernements qui ont, pour la plupart, une légitimité démocratique.

Vous prenez cependant un risque politique important en accueillant l’armée française en raison du rejet que suscite cette présence militaire en Afrique.

Il n’y a pas eu de soldats français sur notre sol depuis 1974. Il a fallu l’engagement de « Barkhane » [en 2014] au Sahel pour accueillir une base militaire aérienne projetée à l’aéroport de Niamey. Dans la lutte antiterroriste, nous sommes ouverts à tous nos partenaires, y compris français. Ils viennent dans le contexte de nos difficultés actuelles. Nous avons des bases terroristes à moins de 250 kilomètres à la frontière avec le Mali, et à moins de 100 kilomètres à la frontière avec le Burkina Faso. Il n’y a sans doute pas une capitale au monde qui ne soit sous une telle menace. Du moins, en Afrique. Nous avons, par conséquent, une conscience singulière de la nécessité de la combattre, avec tous les moyens qui ne compromettent pas les intérêts de notre pays. La population attend de son gouvernement qu’il crée les conditions pour lui assurer la sécurité, tout simplement. Le reste est une affaire de scrupules que nous n’avons pas, car nous n’avons pas de complexes.

Quelles erreurs – commises au Mali – les Français ne doivent-ils pas renouveler au Niger ?

Au Mali, ce n’était pas la mission de « Barkhane » de réduire totalement le terrorisme. C’était celle de l’armée malienne. Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, le bilan n’était pas en demi-teinte. Si on considère que c’est aux « Blancs » de tout faire à notre place, on peut avoir cette impression. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes. Mais je serai exigeant, lorsque seront déployées ces troupes, quant à la nécessité que nous réussissions. Nous faisons un pari risqué car nos adversaires ont dénigré ce que nous voulons faire ensemble. Nous ne devons pas leur donner raison.

L’enquête diligentée par Paris sur les événements de Téra, où trois Nigériens ont été tués en novembre 2021 lors d’une manifestation contre le passage d’un convoi militaire français, vous satisfait-elle ?

Non. L’enquête française a consisté à dire que l’armée française avait procédé à des sommations avec des armes létales et que ces sommations n’avaient pas vocation à tuer. Elle a considéré que les militaires n’avaient pas tué. Or nos forces de l’ordre ne sont pas intervenues.

Vous avez conduit une enquête de votre côté. Quelles ont été ses conclusions ?

Elle a conclu que ce sont probablement les moyens létaux utilisés par l’armée française à des fins de sommation qui ont eu pour effet d’atteindre un certain nombre de manifestants et tué trois d’entre eux, des enfants. Si la France a une part de responsabilité, le Niger aussi. Nous avions engagé des forces pour maintenir l’ordre et elles n’ont pas été efficaces. Les Français ont dû se dégager eux-mêmes, ils ont dû utiliser des moyens létaux qui ont pu provoquer la mort. J’ai pris des sanctions contre les responsables de la gendarmerie, contre le ministre de l’Intérieur, car je considère qu’il suffisait d’avoir un petit dispositif de maintien de l’ordre pour que les choses se passent comme d’habitude, dans le calme.

Cela étant dit, les familles attendent d’être indemnisées. Nous allons le faire, c’est notre responsabilité. Nous allons, avec la France, trouver une formule pour mettre en place des compensations auprès des familles des victimes.

Si la société russe de mercenaires Wagner vous propose ses services, les accepterez-vous ?

Je ne veux pas insulter mon armée, c’est pourquoi je ne louerai pas les services d’Européens pour qu’ils viennent faire la guerre à notre place. Et puis, ce que fait Wagner au Mali, si c’est avéré, est très inquiétant.

Sur le plan intérieur, les observateurs constatent qu’il y a une réduction de l’espace démocratique au Niger.

C’est faux ! Aucun observateur ne dit cela. Peut-être l’avez-vous constaté, mais je ne pense pas qu’il y ait eu un seul observateur qui vous ait dit que depuis que je suis au pouvoir il y a eu une restriction de l’espace de liberté. Ce n’est pas vrai. Depuis que je suis là, j’ai entretenu personnellement une relation avec les journalistes et la société civile. Je viens de changer une loi pour élargir l’espace de liberté.

Pourtant, la loi sur la cybercriminalité est présentée par de nombreuses organisations internationales comme un instrument de répression des voix dissidentes. Quant à la liberté de manifester, elle semble limitée.

Justement, j’ai demandé à la société civile quelles étaient, dans la loi sur la cybercriminalité, les règles de nature à réduire la volonté de s’exprimer librement. Elles ont été indiquées, et je les ai changées. Désormais, lorsqu’on a diffamé ou injurié un individu, on ne va plus en prison. J’ai dépénalisé les délits de presse. Il n’est plus difficile non plus, désormais, de manifester. Je vous l’assure. J’ai discuté avec des membres de la société civile, ils sont libres de marcher. Et vous pouvez leur transmettre cette information.

Quel est l’impact de la guerre en Ukraine sur le Niger ?

La guerre en Ukraine n’aura pas beaucoup d’impact. Nous ne sommes pas de grands consommateurs de blé. Mais, évidemment, il y a une inflation sur la farine de blé avec laquelle nous faisons le pain consommé par une proportion minime de la population. La mondialisation ne se traduit pas partout de la même façon. Même le Covid-19 a eu moins d’impact chez nous. Nous en avons ressenti les méfaits cette année après l’inflation sur le fret maritime avec la Chine et avec des pays d’où nous importons le riz, comme le Pakistan, le Vietnam, ou l’huile végétale, comme la Malaisie. Nous ne sommes pas très intégrés dans l’économie internationale. En revanche, nous sommes confrontés aux mauvais résultats agricoles en raison de la faible saison des pluies en 2021, ce qui a eu pour effet une inflation sur les denrées que nous consommons le plus : le mil, le maïs et le sorgho. Nous sommes dans la phase la plus critique de cette situation.

Que faut-il mettre en place ?

Nous avons essayé avec nos propres capacités d’acheter des céréales et de les écouler sur le marché à des prix réduits. Nous procédons aussi à une distribution gratuite des vivres pendant la période de soudure.

Certaines ONG craignent une réorientation de l’aide aux pays les plus vulnérables en direction de l’Ukraine. Avez-vous constaté une diminution de la part de l’aide au développement consacrée au Niger ?

Je crains qu’on ait tout donné à l’Ukraine et que l’année prochaine il n’y ait plus rien pour nous. Mais ce ne sont pas des montants comparables. Ce que nous recevons est dérisoire comparé à ce qu’on est en train d’annoncer pour l’Ukraine. Si demain, ceux qui peuvent aider l’Ukraine nous disent qu’une partie qu’il nous réserve part vers l’Ukraine, c’est qu’ils sont plus cyniques que ce que nous aurions pu imaginer.
ONEP

 
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Catégorie : Politique
Publication : 20 mai 2022

Entretien exclusif du journal Le Courrier avec monsieur Amadou Djoudout, membre de HAMZARI : « Hamzari est sur la bonne voie et rien ni personne ne saurait, Insha’Allah, arrêter notre élan »

Le Courrier. Il y a quelques mois, les Nigériens ont entendu parler d’un mouvement politique dénommé HAMZARI. Existe-t-il réellement une organisation de ce nom ?

Amadou Djoudout : Hamzari existe bel et bien, malgré la désinformation et les tentatives de discrédit venues, on sait d’où, qui font état de son avortement. Hamzari est non seulement là, mais ses membres sont plus que jamais convaincus de son bien-fondé. Ils travaillent d’ailleurs d’arrachepied pour porter dans les plus brefs délais Hamzari sur les fonts baptismaux.

Question : HAMZARI est-elle un parti politique non encore connu ou une association puisque ses textes restent encore inconnus des Nigériens ?

Réponse : Hamzari est un mouvement qui finira par assurer un rôle politique. Car, la plupart de ses animateurs sont des hommes et femmes politiques. Et si aujourd’hui, il ne l’est pas encore, c’est parce que nous sommes dans une phase d’élaboration des textes à soumettre pour l’agrément d’exercice. Tant que cette étape n’est pas franchie, nous n’avons pas le droit d’agir. Vous n’êtes pas sans savoir que la première des choses à respecter, c’est la loi. Je voudrais rassurer nos compatriotes qui attendent impatiemment de voir Hamzari sortir au grand jour que nous sommes sur la bonne voie et que rien ni personne ne saurait arrêter, Insha’Allah, notre élan.

Question : HAMZARI mène-telle quel combat pour quel objectif ?

Réponse : Hamzari mènera un combat politique. C’est un mouvement de soutien d’actions citoyennes d’où qu’elles viennent et quelque soit son porteur. Le Niger a payé un lourd tribut des inconséquences des hommes politiques et même de notre part entant que Citoyens. L’objectif du mouvement est d’amener les citoyens à savoir et pouvoir décider ensemble, de soutenir des actions loyales et rejeter les actes négatifs de tout bord ou acteur politique.

Question : En décembre 2022, le Pnds Tarayya a tenu son 8e congrès ordinaire. HAMZARI y a-t-elle trouvé ce qu’il vise en termes d’objectifs politiques ou a-t-elle plutôt été convaincue de poursuivre le combat pour lequel il a vu le jour ?

Réponse : En temps opportun, nous apporterons la ou les réponses à cette question. Question : Pourquoi les initiateurs de HAMZARI agissent-ils jusqu’à présent dans la clandestinité ?

Réponse : Hamzari n’est pas en clandestinité mais en gestation. Quand tout sera prêt, vous saurez de quoi et de qui il s’agit. Mais pour le moment, étant respectueux du cadre légal, nous restons à l’ombre jusqu’à ce que nous terminions les formalités administratives.

Question : HAMZARI a-t-elle la caution du Président Bazoum ?

Réponse : Hamzari a la caution de tous ceux qui, pendant trente (30) ans, ont vécu dans leur chaire les affres de la politique politicienne et qui, au fil du temps, ont constaté à quel point ils ont été abusés et trompés par des individus aux idéaux frelatés.

Question : Les Nigériens s’interrogent :pourquoi HAMZARI alors que le Président Bazoum dispose du Pnds Tarayya et de quelques alliés de poids tels que le Mnsd Nassara et le Mpr Jamhuriya ?

Réponse : Si Hamzari soutient le Président Bazoum, c’est et ce sera parce qu’il prône des actions louables pour le Niger et cela mérite d’être soutenu. Il est grand temps que les Nigériennes et les Nigériens se démarquent de cette situation que tout le monde dénonce et condamne et qui fait croire que le Président Bazoum est un otage aux mains de cercles vicieux d’hommes politiques sans foi ni loi qui ne mettent que leurs petits intérêts égoïstes en avant. Il faut que les Nigériennes et les Nigériens travaillent à le libérer de cette situation préjudiciable à l’intérêt général, entretenue par des hommes politiques qui, entre l’idéal qu’ils prônent et les actes qu’ils posent, il existe la mer à boire. Aujourd’hui, soutenir le Président Bazoum, c’est tout simplement aider le Niger à sortir des difficultés dans lesquelles il est plongé. Il faut que les Nigériens comprennent que le Président Bazoum, quelles que soient par ailleurs sa volonté et sa détermination, ne saurait changer les choses tout seul. Il faut que tous ceux qui pensent ou croient qu’il veut bien faire pour le Niger sortent de leur torpeur pour le soutenir afin qu’il arrive à réaliser son rêve d’un Niger décomplexé de certaines pratiques de gouvernance. Un Niger dans lequel le citoyen n’aura pas besoin de s’identifier à un clan ou à une personne quelconque pour être respecté et servi.

Interview réalisée par Ali Soumana

 

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Catégorie : Interview
Publication : 18 mars 2023

Entretien/Akinwumi Adesina : « C’est l’Afrique qui devrait nourrir le monde, pas l’inverse »

Akinwumi ADESINA AfricanLe directeur de la Banque africaine de développement mise sur l’agriculture et rappelle que le continent possède 65 % des terres arables non exploitées dans le monde.
L’agriculture, c’est son domaine de prédilection. « C’est de là que je viens », aime souvent à préciser Akinwumi Adesina, 57 ans. En cet après-midi pluvieux à Abidjan (Côte d’Ivoire), au siège de la Banque africaine de développement (BAD) qu’il dirige depuis bientôt deux ans, l’ex-ministre nigérian de l’agriculture est aux anges. La nouvelle n’est pas encore officielle, mais il vient de remporter le World Food Prize 2017, le prix mondial de l’alimentation (doté de 250 000 dollars, environ 223 000 euros), considéré parfois comme l’équivalent du prix Nobel dans le domaine.

« C’est un grand honneur, dit-il. Mais le plus important, c’est ce qu’il reste encore à faire, mettre fin à la faim en Afrique. Il n’y a plus de temps à perdre. » Son bilan agricole, parfois critiqué, sa vision du développement en Afrique, ses objectifs, Akinwumi Adesina aime à les détailler, à les chiffrer. Et il pourrait le faire pendant des heures, si l’un de ses assistants n’ouvrait pas frénétiquement la porte de cette salle de réunion où il reçoit Le Monde Afrique, pour lui rappeler que le temps, justement, file. Entretien.

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Catégorie : Economie
Publication : 27 juin 2017

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Entretien/cas de discrimination à la FSEJ : Une mère porte plainte contre l’université de Niamey

Elisabeth Sherif 002Renvoyée de l’université à cause de la maladie de sa fille, Dr Shérif se confie au Monde d’Aujourd’hui : « Chaque enfant de ce pays doit avoir la possibilité d’accéder aux soins de qualité, indépendamment du statut socio-professionnel de ses parents. Et aucune mère ne mérite de perdre son emploi à cause de la gravité de l’état de santé de son enfant. »
Le Monde d’aujourd’hui : Dr Shérif, bonsoir !
Dr Chérif :
bonsoir Monsieur Yéro et merci de m’avoir reçue.

Alors, Dr, comment vous présenteriez-vous à nos lecteurs ?
Je m’appelle Elisabeth SHERIF. Née de parents nigériens, originaires de la région de Maradi et tous les deux issus du clan aristocratique du sultanatdu Gobir. Après des études primaires et secondaires dans la ville de Maradi, j’ai été orientée au Nigéria après le BAC, où j’ai fait mon premier cycle universitaire, au Département de Science Politique de l’université d’Ibadan. J’ai effectué le second Cycle en France,auCentre d’Étude d’Afrique Noire de l’Institut d’Études politiques de Bordeaux, où j’ai obtenu un DEA en Relations Internationales. Après l’obtention d’un Doctorat en Science politique à l’École doctorale de Science Politique de Bordeaux, avec la mention très honorable et les félicitations du Jury, j’ai été recrutée, en 2009, à la Faculté des Sciences Économiques et Juridiques (FSEJ) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, en tant qu’enseignante-chercheuse, contractuelle. Et j’y étais jusqu’en 2012, date de mon exclusion du Département de Droit de ladite Faculté. 

Très brillant dois-je reconnaître ! Mais dites-nous, vous parlez d’exclusion. Qu’est-ce à dire ? Comment peut-on exclure une enseignante-chercheuse de l’Université, malgré l’insuffisance numérique d’enseignant-chercheurs compétents tant déplorée et décriée ? Que s’est-il donc passé ?
Au fait, en mars 2011, une leucémie avait été diagnostiquée à mon enfant, alors âgée d’un an. Elle a presque aussitôt été évacuée à Paris. Suite à cela, le Département m’avait demandé  de faire un choix entre les soins de mon enfant et mon poste. En l’absence d’un centre d’oncologie pédiatrique à Niamey et l’équipe médicale de ma fille jugeant notre retour à Niamey inopportun, j’ai donc opté pour les soins de la petite.

Ce qu’il faudrait retenir c’est qu’à l’époque déjà, les cours étaient programmés à la FSEJ. La faveur que j’avais sollicitée alors auprès du Département, c’était d’avoir une programmation qui prendrait en compte l’agenda du protocole des soins de la petite. C’est-à-dire, poursuivre les soins à Paris, venir dispenser mes cours et repartir. J’avais donc cru que le même Département qui a permis à certains de ses membres d’exercer des fonctions politico-administratives tout en assurant leurs cours, pouvait aussi m’accorder la possibilité d’accomplir mon devoir de mère envers mon enfant dans son combat, tout en m’acquittant de mes obligations académiques.

Et cela ne vous a donc pas été accordé ?
C’est peu dire. Ce fut même beaucoup plus que cela. Dans la mesure où, les membres du Département, avec qui j’estime n’avoir eu que de rapports de respect, avant le diagnostic et l’hospitalisation de ma fille, ont finalement estimé que j’avais tenus des propos irrespectueux à l’encontre du Chef de Département lors de l’entretien que j’avais eu avec lui le 16 mai 2012. Et partant de cela, ils lui ont donné le pouvoir de décider, à sa guise, du renouvellement ou non de mon contrat.

Que s’est-il donc passé au cours de cet entretien ?
Au fait, la première hospitalisation de ma fille a duré du 6 avril 2011 jusqu’au mois de Janvier 2012 soit neuf mois. Tout au long de cette période, j’ai tenu à garder le contact avec le Département à travers l’organisation de mes examens, avec l’aide de quelques collègues, l’envoi de mes notes et des nouvelles sur l’évolution des soins de la petite. Mais le Chef de Département de l’époque, pour des raisons que j’ignore, n’a jamais voulu répondre aux courriers que je lui adressais ; y compris ceux que j’avais envoyés à la fin de l’hospitalisation de mon enfant, faisant part au Département de ma disponibilité à reprendre les cours du second semestre que je n’ai pas pu dispenser à cause de l’hospitalisation et même à prendre un peu plus de cours sur mon cahier de charges. En dépit de cela, il a tout de même, le 19 avril 2012, soulevé, au Conseil de Département, la question de ce qu’il a présenté comme étant mon absence prolongée. Les membres du Conseil lui ont par la suite demandé de prendre contact avec moi, pour clarifier la situation. Ce qu’il n’a pas fait. Et ce n’est que près d’un mois après, lorsque j’étais venue donner le seul cours auquel on m’avait finalement cantonnée, je l’avais croisé, strictement par hasard, à proximité de son bureau. Il me fit savoir qu’il voulait me voir.

Une fois dans son bureau, il m’a signifié que le Département l’avait mandaté, pour me « rappeler à l’ordre ». L’expression « rappel à l’ordre » m’a paru inappropriée, et je l’ai ouvertement fait savoir. Ceci d’autant qu’en dehors du fait que je n’avais tout de même pas « acheté » le diagnostic de la maladie, j’étais assidue au Département avant l’hospitalisation de ma fille et participais aux activités organisées par celui-ci. Il m’était arrivé d’appeler pour prévenir d’un éventuel retard ou de venir aux réunions pédagogiques un cathéter (ndlr, instrument de perfusion intraveineuse) à la main. Et jamais mes cours et mes notes n’ont été la  cause du blocage des délibérations ou de clôture de la session académique de la Faculté.

C’est donc à la suite du compte rendu de cet entretien qu’il a fait au Conseil de Département du 4 juin 2012, que les membres dudit Conseil, ont décidé de lui octroyer les pleins pouvoirs sur la question du renouvellement de mon contrat.

Les membres dudit conseil, ont-ils cherché à connaitre votre version des faits avant de prendre cette décision ?
Absolument pas. Personne ne m’a posé des questions sur les propos que j’ai tenus lors de cet entretien. Et je ne connais pas non plus les propos qui m’ont été attribués. J’imagine cependant, qu’ils devaient être suffisamment graves, au point d’amener des membres d’un Département de Droit, à occulter le principe du contradictoire qu’ils enseignent à leurs étudiants, et de donner à une personne la possibilité d’être juge et partie en même temps. Sans compter que cette manière de faire n’est indiquée nulle part dans les textes régissant la procédure du recrutement ou du renouvellement d’un contrat dans les universités publiques nigériennes.

Toujours est-il que, à l’expiration du contrat, le Chef de Département a donné au Doyen de la Faculté, un avis défavorable à la demande de renouvellement de mon contrat. Et le conseil du Département du 31 décembre 2012 a entériné sa volonté.

Qu’avez-vous fait après cette sorte de « radiation » pour emprunter le langage militaire ?
Au moment des faits, tout ce que je pouvais faire c’était d’écrire au Département et à la Faculté. Et d’ailleurs, dans le courrier que j’ai adressé au Doyen de la Faculté, en réaction à l’avis défavorable formulé par le Chef de Département et avec ampliation, à titre d’information, au Recteur de l’Université et au SG du SNECS,  j’ai suggéré à ce que le dossier médical de ma fille soit soumis au conseil de santé de l’Université. Et ceci, afin qu’il tranche sur les allégations de mon refus délibéré d’obéir aux injonctions de la présence effective intimées par le Département.

J’ai également suggéré le déclenchement d’une procédure disciplinaire à mon encontre, concernant les propos irrespectueux que j’aurais tenus. Et j’avais même souligné que si à l’issue de cette procédure, il s’est avéré que j’avais effectivement manqué du respect au Chef de Département, je serais prête, conformément à l’éducation que j’ai reçue, à lui demander pardon. Mais cela, aussi, n’a pas été fait.

Somme toute, même si ma culpabilité avait été prouvée à l’issue de ces deux procédures, les textes de l’Université, aux termes de l’article 12, prévoient des sanctions plutôt progressives, comprenant une dizaine d’étapes, allant de l’avertissement à la révocation. J’ai ainsi écopé, de prime à bord, de la sanction maximale. Mais je ne pouvais rien faire d’autre qu’envoyer des courriers, auxquels on ne répondait strictement pas. L’état de santé de ma fille devenant de plus en plus préoccupant.

Aujourd’hui, vous où en êtes ?
R : Ma fille a été rappelée à Dieu le 25 avril 2016 …

Allahou Akbar ! Nos condoléances … humaines …
Merci !Et dès le mois de juin 2016, j’ai commencé à entreprendre des démarches au niveau de la Faculté, en vue de reprendre mon poste. Mais les choses se sont avérées beaucoup plus difficiles que je ne le croyais. Ceci d’autant que je dois reprendre la procédure du recrutement à zéro. Et ce, même avec l’appel d’offre d’un poste de politologue contractuel lancé par la FSEJ dans le courant du mois de mai 2016, et après avoir fait part aux autorités de la Faculté de mon souhait de faire partie du Département de Science Politique qui vient d’être créé.

Reprendre la procédure de recrutement à zéro ?
En effet. C’est-à-dire, non seulement les pièces que j’avais fournies en 2009 seront réexaminées au niveau du Département et de la Faculté, mais aussi, elles seront soumises par la suite au Conseil Scientifique de l’Université. Une étape qui n’existait pas lors de mon recrutement en 2009.  Mais cette étape ne m’effraie pas. À la limite, tout ce que le Conseil Scientifique pourrait faire, serait de rejeter le dossier. Et les raisons, scientifiques, qu’il aurait alors avancées, seraient pour moi des défis à relever à l’avenir.  Ce qui est plutôt déplorable, c’est le fait de constater que même après le rappel à Dieu de ma fille, les membres du Département de Droit et les autorités de la FSEJ à leur tête, persistent à croire que la décision qu’ils avaient prise à notre encontre en 2012 était des plus normales et appropriées. 

C’est incroyable ! Maintenant, que comptez-vous faire pour rentrer dans vos droits ?
Dans le courant du mois de Décembre 2016, j’ai sollicité les conseils d’un Avocat. Ce dernier a émis l’idée de poursuivre les démarches en vue de trouver une solution à l’amiable, au lieu de déclencher la procédure judiciaire. Mais face à la persistance du blocage, nous avons finalement déposé une requête auprès d’une instance compétente, le vendredi  5 mai 2017. Parallèlement, j’ai adressé une autre requête au SNECS, l’invitant à se prononcer, au moins, sur le dossier. J’envisage également de recourir à d’autres actions légales.

Cela me parait très important parce que, figurez-vous qu’en 2012, je m’étais retrouvée, du jour au lendemain, sans emploi, avec une enfant nécessitant une prise en charge médicale à la fois lourde et coûteuse.  Par la grâce de Dieu, son Papa avait un emploi permettant d’assumer sa prise en charge médicale. Mais essayez un peu d’imaginer, dans les mêmes circonstances, le sort d’une famille n’ayant pas la possibilité de prendre en charge les soins de son enfant par d’autres moyens.  Par la grâce de Dieu également, la profession que j’exerçais, me permettait, en dépit de mon exclusion, de continuer à mener, plus ou moins, un train de vie professionnel, à travers des écrits, à l’image de l’ouvrage qu’il m’a été donné de publier aux éditions  l’Harmattan(« Élections et Participation politique au Niger. Le cas de Maradi. Contribution à l’analyse électorale en Afrique, 446 pages).  S’improviser journaliste à travers des articles de presse que des journaux comme le vôtre publient ; offrir des services de consultante, etc. Mais les parents d’un (e) enfant n’ayant pas eu la chance d’avoir une profession adaptable aux circonstances, auraient été injustement contraints au chômage systématique, en plus du drame de la maladie, la douleur de la perte de l’enfant et le besoin de subvenir aux besoins du reste de la fratrie dans certains cas. D’où vraiment l’importance de sensibiliser le public sur la nécessité de protéger à l’avenir des familles contre les abus administratifs de ce genre, à travers l’adoption d’une loi ou le renforcement de celles qui existent déjà en la matière.

Chaque enfant de ce pays doit avoir la possibilité d’accéder aux soins de qualité, indépendamment du statut socio-professionnel de ses parents. Et aucune mère ne mérite de perdre son emploi à cause de la gravité de l’état de santé de son enfant.

Dr SHERIF, intenté un procès à un Département de Droit, n’est-ce pas une mission périlleuse voire même impossible ?
Le Département de Droit de la FSEJ est en effet l’un des greniers du recrutement d’universitaires aux hautes fonctions administratives, politiques et judiciaires. Et qu’à ce titre, il est composé d’anciens ministres, de ministres en activités, d’ « éminents défenseurs des droits de l’homme », des conseillers dans les hautes sphères de l’État et des personnes siégeant ou ayant siégé dans les plus hautes juridictions de ce pays. Mais au-dessus de toutes ces illustres personnalités et les ramifications de leurs réseaux de pouvoirs et  d’influence, se trouve un Dieu, en qui j’ai pleinement confiance. Et c’est pour cela que je refuse de céder à la fatalité.

Non seulement j’irai, malgré moi en procès. Mais aussi, s’il nous arrive de le remporter et qu’il y ait des retombées financières, l’intégralité de la somme sera orientée vers des œuvres caritatives, et nous pensons particulièrement au centre d’oncologie pédiatrique de Niamey. Une partie sera aussi, symboliquement, versé  à l’Université, en guise de soutien pour les frais que ses autorités auraient à débloquer pour payer des avocats, juste pour se dresser en faced’une femme, une mère dont lecrime aurait été de faire le choix de lutter pour la survie de son enfant. Comme je l’ai souligné ailleurs, il me serait possible de faire cela, car l’Avocat qui a bien voulu plaidé notre cause, nous a affirmé qu’il le ferait gratuitement, car il lui serait impossible de toucher de l’argent pour la défense d’un tel dossier. En même temps, je n’exclus pas du tout l’éventualité du retrait de la requête, au cas où les autorités de l’université acceptent enfin de se pencher sur ce dossier, avec la ferme volonté de débloquer la situation.

C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler, que c’est nullement une procédure que je déclenche contre des individus, mais contre des pratiques, qui ne méritent pas d’avoir droit de cité dans nos sociétés et encore moins dans une institution universitaire.

Et pour notre part, Le Monde d’aujourd’hui, nous faisons à nos lecteurs la promesse de les informer sur chaque détail de cette affaire. Pour terminer, Dr SHERIF, que nous diriez-vous en termes de conclusions ?
Ce sont des mots de remerciements, à l’endroit de tous ceux qui n’ont jamais cessé de croire que mon exclusion de la FSEJ en 2012 n’était pas la décision la plus appropriée, tant sur le plan humain, professionnel que juridique, et qui ne cessent de m’épauler à travers leur présence, soutien, conseils, contacts et expertise. Que Dieu vous bénisse tous.

Dr Sherif, merci !

 Entretien réalisé par : Ibrahim YERO

11 mai 2017 
Source : Le Monde d'Aujourd'hui

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Catégorie : Interview
Publication : 11 mai 2017

Environnement

ENVIRONNEMENT


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Catégorie : politique-niger
Publication : 10 septembre 2020

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Environnement : Il faut sauver le fleuve Niger !

Le fleuve Niger ou encore « le Djoliba » qui fait notre fierté au Niger et à travers toute l’Afrique occidentale, nous arrose sans cesse tout au long de l’année, non seulement de ses eaux, mais aussi de tous ses autres bienfaits dont les énormes retombées constituent pour tous ses riverains d’importantes sources de revenus et de bonheur.

Du Fouta-Djalon en haute Guinée d’où il prend sa source, à son embouchure au Nigéria où il se jette en mer, le fleuve Niger traverse notre pays sur plus de cinq cents kilomètres où nos vaillantes populations s’adonnent à divers activités dans divers secteurs de développement ; donc chacun y trouve son compte en contribuant à l’essor socio-économique de son pays.

Toutes ces activités socio-économiques de base concourent au bien-être des populations riveraines et du cheptel de nos pays respectifs. Au Niger, depuis les lendemains des indépendances, les dirigeants d’alors avaient initié une multitude d’actions d’aménagement hydro-agricole dont la riziculture a pris une place importante afin d’aboutir à l’autosuffisance alimentaire de nos laborieuses populations. Ainsi, les autres ré- gimes qui se sont succédés ont aussi adopté des politiques semblables en ré- organisant les exploitants en coopératives sous la supervision de l’ONAHA dont ces en sont fiers.

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Catégorie : Environnement
Publication : 17 février 2018

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Equilibrisme politique : les béquilles fragiles de Seini Oumarou

Communication : Equilibrisme politique : les béquilles fragiles de Seini Oumarou Evitant la presse nigérienne, Seini Oumarou, on ne sait sous les conseils de quel communicateur à ses services, est allé parler avec l’Observateur Palga du Burkina, oubliant que ces journalistes, autant que ceux du Niger, savent bien ce qui se fait et se trame dans notre pays. Peut-être ne veut-il pas que les Nigériens prennent connaissance de ses analyses. Celui que le journal Burkinabé désigne ironiquement « Haut Représentant du président de la République » veut faire peau neuve, en jouant à l’innocent, au grand patriote. Il faut observer qu’il s’agit d’une interview non à chaud comme on dit, face à face, mais par correspondance, ce qui signifie que le texte, du moins la ré- daction pourrait ne pas être son œuvre et qu’une main jugée experte dans le domaine, pourrait avoir aidé à mieux répondre et notamment à éviter de tomber dans certains pièges qui nuirait à l’image du « Haut représentant » qui ne repré- sente pas, du moins jusqu’ici. L’on se demande d’ailleurs, s’il a bien pu percevoir, le caractère agressif de cette première question qui lui demande : « En quoi consiste cette fonction ? » (Entendre ici la fonction de HRPR, un machin local sans aucune consistance). Mais il rassure son interlocuteur invisible qu’il a des missions bien définies par le décret du 18 octobre 2016 et quand on considère la date, on voit bien qu’il s’agit d’une « fabrication locale », un truc taillé sur mesure pour acheter sa voix, ses critiques que l’on sait acerbes contre le régime qu’il sert depuis peu, non pas que par du travail, mais par ses silences et ses gentillesses nouvelles pour Issoufou et pour sa gestion. Et parce qu’il parle de mission, peut-il d’ailleurs un jour, animer un point de presse pour faire aux Nigériens dont il profite des deniers à ce poste fantôme, le bilan de son action de Haute représentant du président de la République (HRPR) ?

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Catégorie : Politique
Publication : 17 août 2017

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Erasmusdays 2019 : L’Europe appuie les étudiants et les Universités du Niger

iL'évènement est ouvert à un public large et s’adressera, au-delà des enseignants-chercheurs aux étudiants. L'objectif de cette rencontre est d'informer les bénéficiaires potentiels afin qu'ils puissent préparer au mieux leurs candidatures et leurs projets. En plus de cette conférence, l'ORTN diffusera les journées du 10 et du 12 des spots radio et TV sur ERASMUS + au Niger.
La question de la jeunesse et de l'appui à la mobilité est une question importante pour l'Union européenne et la Coopération Française. Ce sont en effet les étudiants d'aujourd'hui qui construiront le Niger de demain.

Description du programme ERASMUS +
Depuis 2014, Erasmus+ soutient des actions dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport à travers deux types d'actions :

  • Une première action qui soutient la mobilité dans les domaines de l'éducation, de la formation et de la jeunesse et vise à procurer aux participants et aux organisations concernées des avantages durables.
  • Une seconde action permettant aux organisations de différents pays participants de coopérer, d’élaborer, de partager et d’échanger les meilleures pratiques et les approches innovantes dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la jeunesse.

La plupart de ces financements sont mobilisés par des porteurs de projets dans le cadre de partenariats avec des établissements européens qui répondent à des appels à proposition financés par le programme ERASMUS +.

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Catégorie : Education
Publication : 9 octobre 2019

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Esclavage en Libye : le Niger convoque l'ambassadeur de Libye

Ibrahim Yacoubou Ambassadeur Libye Niger IBRAHIM Yacouba‏ @Ibrahimayacoub 17 nov.  J'ai reçu l'Ambassadeur de #Libya  au #Niger pour lui faire part de l'indignation du @PresidenceNiger @IssoufouMhm sur la vente de migrants africains en #Libye.Tout doit être mis en oeuvre pour faire cesser cette ignominie et en sanctionner les auteurs. IIbrahim Yacoubou Ambassadeur Libye Niger IBRAHIM Yacouba‏ @Ibrahimayacoub 17 nov. J'ai reçu l'Ambassadeur de #Libya au #Niger pour lui faire part de l'indignation du @PresidenceNiger @IssoufouMhm sur la vente de migrants africains en #Libye.Tout doit être mis en oeuvre pour faire cesser cette ignominie et en sanctionner les auteurs. M. Ibrahim Yacoubou a ajouté, sur son compte Twitter, avoir notifié au diplomate libyen que "tout doit être mis en oeuvre pour faire cesser cette ignominie" dont les "auteurs" doivent être "sanctionnés".

Le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui s'était déjà "indigné" jeudi de la vente aux enchères de migrants-esclaves en Libye, a demandé à ce que le sujet soit mis à l'ordre du jour du sommet entre l'Union Africaine et l'Union Européenne prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan.

"La vente aux enchères de migrants comme esclaves en Libye m'indigne profondément. J'en appelle aux autorités libyennes et aux organisations internationales, afin que tout soit mis en oeuvre pour que cesse cette pratique d'un autre âge, que nous croyions à jamais révolue", s'est insurgé le président nigérien.

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Catégorie : Diplomatie
Publication : 20 novembre 2017

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Esclavagisme en Libye : l’Europe, les Présidents Issoufou Mahamadou, Idriss Deby Itno et les autorités libyennes ne sont-ils pas en partie responsables ?

Esclavagisme en Libye L’Europe, les Présidents Issoufou Mahamadou, Idriss Deby Itno et les autorités libyennes ne sont-ils pas en partie responsables ?Selon des sources dignes de foi, le Président Issoufou Mahamadou fait semblant de fustiger et de condamner la vente des migrants africains en terre libyenne. Pourtant, le Niger fait partie des trois pays qui auraient reçu de l’argent des bailleurs de fonds européens. Ce serait pour cette raison que le Président Mahamadou Issoufou s’est pré- cipité pour fustiger et condamner cette pratique libyenne envers les noirs africains, allant jusqu’à demander à la Cour pénale internationale de se saisir de ce dossier, mais sans une condamnation ferme comme certains pays de la sous région l’ont fait. Le Burkina Faso et le Mali, par exemple, ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs. D’après notre source, il y a environ 2000 Nigériens, sinon plus, qui souffrent énormément en ce moment en Libye. Quant à la Côte d’Ivoire, au Cameroun et d’autres pays africains, ils ont envoyé des avions pour rapatrier leurs ressortissants.

La question que beaucoup d’observateurs se pose est de savoir pourquoi le Niger a-t-il rappelé l’ambassadeur du Niger au Qatar alors qu’il ne l’a pas fait pour le cas de la Libye, pourtant plus grave ?
Pourquoi se contenter d’un simple communiqué laconique du gouvernement nigérien au lieu d’une sanction ?

02 décembre 2017
Source : Le Canard en Furie

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Catégorie : Société
Publication : 2 décembre 2017

Escroquerie financière au sein de la Banque agricole du Niger : la police poursuit ses investigations

La police continue à enquêter sur le vaste réseau d'escroquerie financière découvert la semaine dernière par la Cellule nationale d'investigations financières (Centif) au sein de la Banque agricole du Niger (Bagri). Suite à cette découverte, plusieurs cadres et employés de la banque ont été interpellés et placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire. Selon les informations disponibles, même un planton de la banque est impliqué dans cette affaire. Le montant du détournement s'élève à entre 4 et 5 milliards de francs CFA, une somme qui pourrait encore évoluer au cours de l'enquête préliminaire. Comment une telle escroquerie a-t-elle pu être perpétrée sans être découverte plus tôt? Il semble que cela nécessitait un réseau bien organisé et la participation de nombreux individus au sein de la banque. Cette opération a probablement été mise en place sur plusieurs années, compte tenu de l'ampleur du détournement. La Banque agricole du Niger, créée avec des fonds publics sous le règne du regretté président Mamadou Tandja dans le but de promouvoir le développement rural, a rapidement évolué vers le secteur commercial et offert les mêmes types de services que les banques commerciales. Malheureusement, la gestion de la Bagri a été critiquée par l'opinion publique lorsqu'elle a commencé à connaître des difficultés. Lorsque la banque a véritablement commencé à battre de l'aile, son premier Directeur général, Rabiou Abdou, a été transféré à la nouvelle banque de l'Habitat, également publique. Il y a passé un court laps de temps avant de se lancer en politique. Lorsqu'il s'agit d'une institution bancaire étatique, les critères de recrutement et de promotion du personnel sont souvent différents de ceux des banques privées. Il est donc important de s'assurer que les individus choisis pour diriger et gérer ces institutions sont compétents et intègres, afin d'éviter des scandales financiers de cette nature.
Aïssa Altiné 

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Catégorie : Economie
Publication : 6 janvier 2023

Et le temps qui passe : par Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO

Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO

Une  année qui passe et  que nous avons déjà effacée  sauf en gardant  de nos mémoires  quelques souvenirs  qui naviguent encore  Des passages qui  se sont logés dans  nos cœurs .Nous sommes  là  dans  une nouvelle, une autre  qui  doit nous conduire  normalement  à une autre dans 365 joursUne compilation de tant de secondes, de minutes, d’heures et de jours  La planète  tourne et l’humanité évolue à travers  une métamorphose :  naissances et décès  pleurs et rires , échecs et réussites , paix et guerres  ect… Des bouleversements qui nous conduisent  vers  des  changements climatiques  qui inquiètent  et qui nous  font peur  Mais  restons là pour dire sans nous résigner que  le destin ou le sort y guettent en permanence notre existence ,  Ainsi  va le monde . J ai commencé à rédiger ce texte l’année dernière en 2017 le 31 Décembre à  23 h  et   voilà  que je  le termine en 2018 , un an après . Ainsi va le monde. C’est donc ma première contribution  disons réflexion  depuis que 2017 a été enterrée. Quel chemin  allons nous dire ?Oui quel chemin avons-nous parcouru depuis hier soir ?   En effet le monde est un champ de successions disons un chassé croisé  de bien de choses qui plaisent et qui fâchent. La roue tourne  dans tous les sens  et comme une boule de Loto . Mais, le temps c’est aussi  un bilan  plus qu’un jeu  de  hasard  , loin des combinaisons  et  des calculs  parfois ridicules C’est la réalité du  vécu sur une  trajectoire  individuelle  ou  collective  Certains diront  une boussole et d’autres  l’addition  des actes et actions humaines Bref , quoi qu’on dise  c’est notre séjour ici bas ,  calculé  en  tranches.

QUE RETENIR DE L’ANNEE 2017 ?
Les évènements que nous avons vécus en  2017 sont si nombreux, presque incalculables . Nous devons les sérier pour ne retenir que ceux qui nous aident à aller ensemble vers de beaux rivages  Ceux qui nous invitent à  créer une  synergie globale pour atteindre notre développement entamé depuis plus d’un demi siècle . Nos vœux formulés en cette année nouvelle portent tous sur le retour à la paix, à l’accalmie , à la tranquillité, , à  la  prospérité, à la santé, a la longévité à la réussite enfin au bonheur tout simplement  . Mais , comment pourrons nous atteindre ce bonheur qui nous file entre les doigts si  , nous ne  nous acceptons  pas, nous ne nous écoutons pas, nous ne nous  tolérons pas ou ne tentons pas de nous asseoir  autour d’une table , à défaut d’un arbre à palabres . Pour nous regarder les yeux dans les yeux  et avoir le courage de nous interpeller, les uns les autres.  Notre avenir en dépend   si nous pensons à cette brave  jeunesse qui se retourne les pouces et paye inutilement de sa  vie si elle n’est pas  abandonnée sur les trottoirs  des villes où elle bat  le pavé dans  de nombreuses revendications légitimes, terminant son  parcours parfois dans des  cellules des postes de police. Nous avons la responsabilité de nous  tourner aussi  vers cette femme rurale qui peine et croule sous le poids  des canaris d’eau, puisée à des dizaines de kilomètres pour effectuer  sa cuisine ,la lessive, consommer et boire .Une eau boueuse , sale des mares ,nids  de toutes les maladies  Souvent incurables là où les soins sont parfois sélectifs et où se soigner devient un casse tête chinois  parce que les ressources financières sont  presque inexistantes  . L’école qui doit relayer l’éducation familiale n’existe que loin, très loin  des  populations concernées Résultat ce sont les populations et leurs enfants qui trinquent alors qu’elles s’acquittent de leurs impôts et diverses taxes imposées . Finalement où allons nous ?    Nous pensons  que s’il  est vrai que nos Etats ont hérité d’une situation  difficile où tout était à faire , il n’en demeure pas non plus que nous devrions mieux faire Surtout si nous retenons que nous avons connu des ruptures  qui ont détruit tout ce que nous avons accompli comme  efforts  Résultat  l’éternel recommence qui perdure  encore même si ici où  là ,nous avons réussi dans quelques domaines .  Souvent refusant de nous remettre en cause  en faisant endosser ces échecs à d’autres .Nous avons en Afrique hérité d’un continent pourtant vierge , riche en tout  aussi bien en ressources naturelles qu’humaines .Mais , le mal pourrait aussi venir de notre refus de nous unir pour protéger et partager nos richesses  communes en  donnant une priorité à  la protection de nos frontières  Tout en construisant notre continent Comme l’Europe qui s’est constituée dans un espace commun viable . Et  pourtant  depuis le 25 Mai  1963 en Ethiopie  à  Addis  Abéba  est née la plus grande Organisation  Panafricaine  l’ OUA  et qui  rassemblait 32  Etats Aujourd’hui au nombre de 54  . Et dont la feuille de route était très claire : construire nos Etats et notre continent en protégeant nos frontières et assurer la Sécurité de nos peuples et de leurs biens. Nous sommes  hélas bien loin  de tous ces bons vœux que contiennent la Charte de cette Unité ou Union Africaine étoffée  par  des nombreuses résolutions. La monnaie  , objet de  toute souveraineté  nationale n’a toujours pas vu le jour et tous les dirigeants africains qui en eu l’ idée sont sous la terre tués par des bombes et des armes criminelles, chez eux dans leur lit Les  peuples  eux sous des  déluges de bombes sans l’avoir mérité  Les autres ceux qui ont la chance ont été extirpés de leur lit aussi et envoyés sans ménagement dans des  geôles, hors du continent dans cette fameuse Cour Pénale Internationale CPI  lls sont  accusés de crime contre l’Humanité  Cette drôle de formule insensée et qui ne s’adresse qu’aux noirs d’Afrique . Sans procès ils égrainent des jours et  en se demandant que sont ils venus chercher dans cette galère ? Mais, curieusement les vrais criminels  continuent de défier l Humanité en nous narguant  depuis leur tour d’Ivoire  ou de Babelle .  D’où ils gèrent  ce monde à leur guise et ont même  le toupet  de  nous envoyer  des tonnes des  poubelles  dans des bateaux  déversées  sur nos terres en  polluant  notre espace vital. Nous sommes ainsi asphyxiés  et  condamnés à  souffrir et  à consommer notre misère  pour mourir à    petit feu   anesthésiés dans le silence. Pendant ce temps le dernier prisonnier du  Tribunal  Pénal International    TPI  s’est  suicidé en plein tribunal lors de son procès   Du coup on a pensé que ce Tribunal a atteint ses objectifs et qu’il doit être fermé Alors qu’attend- on pour fermer sa sœur jumelle  la CPI  qui n’est qu’un gouffre  à finances ?   Voilà, entre autres les  réalités auxquelles  nous avons été confrontés . Cependant au milieu de tous  ces problèmes nous avons ,  heureusement  des actes positifs qui ont été posés .

ET POURTANT  L ESPOIR EST PERMIS     
En effet, malgré et en dépit de tout , le tableau n’est pas totalement sombre, heureusement

Nous pouvons citer quelques  domaines qui nous redonnent l’espoir 
AU NIGER  Je commencerai par  le domaine  littéraire  où nous avons enregistré de grandes signatures  d’auteurs nigériens  qui ont  traité des thèmes relatifs  à notre pays Ces livres sont à recommander  à tous les nigériens  ,  africains  et au-delà  . Un jeune écrivain  qui avait dès son jeune  âge  été hospitalisé  au Maroc  grâce au  soutien  de l’Etat  Nigérien , a recouvré entièrement sa santé  II   a écrit  un livre «  les Estampilles  »  pour raconter ce qu’il a vécu et  encourager tous ceux  auraient contacté comme lui la même  maladie  . Edité à   Paris    Je tiens personnellement à rendre hommage et à encourager ce jeune qui a  donné l’exemple d’un citoyen  qui  est venu ajouter son nom à la grande liste de grands écrivains de notre pays . Félicitations et bonne chance à  Mr MOUBARAK  Abdou  Ibrahim qui poursuit ses études  à l’Université de Tahoua  au Niger  . Et comme disait le Professeur de Napoléon BONAPARTE  parlant de ce dernier   «  Ira loin si les circonstances le favorisent . Et  souhaitant cela à notre  Poulain nigérien .

 Le   deuxième livre  est  celui d’une plume nigérienne,  un auteur bien connu et qui vient de nous doter d’un deuxième livre :L’itinéraire d’un combat  qui retrace les moments de sa longue lutte syndicale au niveau de la Société Civile Nigérienne depuis la Conférence Nationale Souveraine tenue au Niger en 1991. Acteur de cette rencontre  de la famille nigérienne  , il se rangera du côté de ceux qui  voulaient bâtir un Niger reposant sur des Institutions démocratiques  . II  réussira  son pari puisqu’il continuera à mener un courageux combat sur tous les fronts Ce qui aussi permis à notre pays d’entrer dans une hère de multipartisme et le  pluralisme syndical II  est le Président d’un organe des droits de l’Homme  et est l’un des citoyens décorés de la plus haut distinction nationale.  II s’agit de Mustapha KADI  OUMANI , actuel Directeur de Cabinet du Médiateur de la République du Niger  II vient d’écrire un livre  comme je l’annonçais plus haut à  Harmattan à Paris, il  y un mois Une œuvre qu’il est conseillé de lire   Afin de mieux et bien connaître l’homme  son combat et le Niger, de l’Indépendance , à nos jours .  

Le  troisième auteur  que je connais pas est un intellectuel qui s’inscrit dans la lignée des citoyens qui honorent la littérature et son pays Mr Abdrahamane Oumarou LY   vient de faire éditer à l Harmattan, un bon livre dans la série Politique Editions Politiques Africaines  dont le contenu porte sur nos Etats africains avec en filigrane la Démocratie et les Droits de l’Homme . Le titre  est  le suivant : Partis Politiques, Démocratie et  Etat de droit en Afrique, l’exemple du Niger Voilà sans démagogie et avec  lucidité ce que nous livre l’auteur et nous donne un aperçu du vécu et la conception  que nous nous en  faisons en Afrique  A disposer sur les étagères de nos bibliothèques Courage et félicitations quand on sait qu’écrire est une gymnastique  très  difficile    Un livre est une grande richesse dans une Société qui se développe et qui veut  disposer d’une lumière pour  comprendre davantage la vie.

Toujours nous retiendrons ce geste noble, patriotique , républicain  et d’une très  grande prouesse que viennent de réaliser dans le domaine politique , trois grands hommes le 28 Décembre , il y a moins d’une semaine au  Niger à Dosso . En effet c’est cette belle Cité des Djermakoye  que   les leaders de trois formations politiques  Mrs  Ibrahima YACOUBA,  Président du  MPN  KISHIN KASSA ,  Akoli DAOUEL   Président  du PUND SALAMA , Adamou GARBA Président du  RSV – NI’ IMA  avaient choisie pour fusionner ces partis. Trois partis politiques qui vont dans le sens des aspirations du peuple nigérien C’est sans doute un acte de  courage et qui invite à l’unité , au raffermissement et à consolidation des acquis démocratiques et à  un élan de . Retenons que  ce geste est aux antipodes du nomadisme et du débauchage politiques  jusque là utilisés comme mode de fusion C’est sans doute une invite à une plus large union dans un pays ou dans un continent qui a connu tant de divisions. Bonne route

Toujours au Niger il y a lieu de saluer l’initiative de la Diaspora Nigérienne de France  qui de réaliser  une action   le 16 Décembre à Paris en mettant en place la dernière structure qui devrai vient  enfin aboutir à la création d’un Haut Conseil des Nigériens de l’Extérieur au niveau National  Ceci est également à mettre   à l actif de la Diaspora et des responsables de leur mission diplomatique à Paris.

Notre pays a été malheureusement endeuillé par la disparition  de plusieurs de ses dignes fils et grands serviteurs de l’Etat  dont l’illustre Moussa   MOUMOUNI DJERAKOYE Colonel  et Président du CESOC il y a quelques  mois  à Paris  ainsi que plusieurs  de nos confrères journalistes à savoir Amada BACHAR,  Hima Adamou  DAMADA, Abdoua KANTA, Joseph ALLAKEYE,  Mahomed FIMA auxquels  je rends un hommage mérité pour avoir servi dignement leur pays Mes condoléances à  toutes  leurs  respectives  familles  Que la terre leur soit légère  et que la Nation  leur soit reconnaissante Nos pensées vont également  à  nos  braves FDS et plusieurs  civils morts dans la défense  de notre pays  Que leur  sacrifice  trouve  un écho toujours  au près de l Etat   Condoléance  à toutes ces familles  pour avoir personnellement perdu deux  jeunes beaux frères d’intervalle .

ENFIN SUR LE CONTINENT AFRICAIN   
Sur le continent  Africain beaucoup de pays ont effectivement connu de changements notoires.  

Certains  méritent d’être cités et  ils peuvent donner de leçons  au niveau de la gestion du  pouvoir  ici ou là . En   dehors des élections qui se sont tenues au Libéria à qui nous souhaitons bonne route pour une alternance crédible et démocratique, noue pensons aussi au Zimbabwé où   les nouvelles Autorités ont su éviter une guerre civile au pays  pour avoir manœuvré et négocié avec   tact , le départ du vieux dinosaure Robert MUGABE ; Mais  par contre, nous déplorons l’intransigeance  des dirigeants du Togo et de la RDC à vouloir se maintenir coûte que coûte en refusant le dialogue Ce qui n ‘augure pas des lendemains meilleurs   ni  enchanteurs  .  L’ espoir se dessine du  côté du Mali où le Président IBK a fait appel à son  frère  l’ancien  Président ATT,  débarqué par un  coup d’Etat Militaire L’autre  évènement positif est la décision du Président du Faso qui tient à amnistier les auteurs des troubles en dehors de ceux qui ont le sang sur les mains Enfin le Burundi où le Président va amnistier des détenus ou des citoyens , au cas par cas .  Voilà des causes nobles et qui pourrons mettre  fin à des tentions et violences inutiles quand  on sait qu’un pays a forcément  besoin des bras de tous ces fils  pour construire ensemble  Je noterai ici le courage politique  du Président du Faso  qui compte mettre en place une sorte de structure  de Réconciliation Nationale  pour créer une  tribune de pardon et de confiance entre les citoyens  Même si toutes ces idées ne sont que des paroles reste que si chacun et chaque partie y mettent de la bonne volonté, les choses vont sans doute s’améliorer Parce que nous sommes  sérieusement menacés de toutes part Sur le plan sécuritaire  et sur le plan économique disons  financier par la corruption devenue une gangrène qu’il faut combattre sur le même pied d’égalité comme la pauvreté et la dégradation de notre environnement Or, tout est prioritaire et si nous ne nous tendons pas la main ,nous payerons sans aucun doute  ces erreurs . Gageons  seulement  que le bon sens l’emporte sur nos  comportements souvent en décalage  avec la réalité  Je vais terminer mon papier en souhaitant bonne année et  en rendant un hommage  à l’Administrateur du site Nigerdiaspora M. Boubacar Guédé  et sa dynamique équipe pour services rendus à nous tous  Pendant que j’ai encore le bic je tiens à   dire  bonne année et  toute notre gratitude à notre frère Son Excellence  l’Ambassadeur  et Représentant Permanent du Niger à l’UNESCO et Ancien Ministre de la Culture du  Niger  Mr Inoussa OUSSEINI . Pour ces  contributions  écrites qui nous  enseignent l’histoire de notre pays , le Niger   Bonne année 2018  à  tous  .

Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO  
Politologue, Fondateur et Directeur de Publication du Journal Nigérien La Liberté, Ecrivain

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Catégorie : Société
Publication : 3 janvier 2018

Et le temps qui passe / 2018 – 2019, que retenir ? : Par Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO

Et le temps qui passe / 2018 – 2019, que retenir ? : Dr Abdoulaye HASSANE DIALLOL'année 2018 tire à sa fin dans moins de 48h. Comme toutes les autres années elle aura traversé sa trajectoire, disons en dents de scie, avec des ombres et des lumières. Elle passera le témoin à sa nouvelle sœur qui nous drivera également pendant 365 jours ou 366 jours, selon le calendrier grégorien. Je vais tenter de prospecter cette trajectoire pour comprendre ce qui a beaucoup plus marqué notre pays, le Niger avant de jeter un coup d’œil rétrospectif sur le continent africain. Bien sûr des évènements douloureux mais qu'alternent des moments de joie et de rires ont émaillé cette année aussi.

NOTRE PAYS LE NIGER

Je commence par présenter les condoléances à nos parents et à tous ceux qui sont au Niger et qui ont perdu un époux, un papa, un frère, un oncle parmi nos valeureux FDS et qui ont été lâchement assassinés par ces criminels sans foi ni loi, cette nouvelle race de fous. Qu'Allah les accueille et les bénisse dans son paradis éternel. Amine. Que nos prières et nos pensées les accompagnent sincèrement et quotidiennement à leur dernière demeure. Amine. Que tous ceux et celles qui ont été fauchés par une balle perdue, soient pris en charge au paradis. Amine. Notre pays a connu et subit à tort, un   drame qu'il ne mérite pas et qui nous impose un autre mode de vie : méfiance, manque de solidarité, des habitudes nouvelles, contraires à nos mœurs. Nous avons souffert et souffrons chaque jour à l'idée que l'un ou l'une d'entre nous va mourir dans la rue ou au front , rayant de la vie un citoyen ou une citoyenne. Une vie de moins sur les 21 933 241 de nigériens qui peuplent notre territoire. Faisant une perte si l'on compte les malades ou les affamés qui s'accrochent à leur souffle, en attendant que le Tout Puissant les rappelle à Lui. Depuis le piètre bombardement de la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, nos frontières, malgré la vigilance de nos Forces de Défense et de Sécurité, sont violées par ces assassins et criminels en Puissance. Et qui viennent semer le désordre, la peur, la haine et la mort, là où ils n'ont pas de raison d'être. Je dédie mes pensées et toujours mes prières à tous ces anonymes qui ont eu une existence écourtée pou une raison ou une autre. Je reformule mes condoléances aux familles de tous mes collègues journalistes qui; comme des combattants se sont sacrifiés sur le champ d'Honneur en accomplissant leur difficile mais noble devoir, celui d’informer. Hommage à ces soldats sans peur et sans reproche, toujours au service de la République et du Peuple nigérien. Notre jeunesse fer de lance de notre développement qui paye les frais des politiques parfois inconséquentes de leurs dirigeants qui les amènent également à abandonner tout pour se lancer dans cette folle aventure, à la recherche de l'introuvable. On les appelle migrants alors qu'ils achèvent parfois leur trajectoire au bord des mers ou dans des forêts. II en est de même pour cette mère de l’Humanité qui avec quelques enfants prennent la route des pays du Nord, pensant retrouver une quiétude qui leur faisait défaut chez eux. Alors que sa vie et celle de ses rejetons sont menacées au risque d'un voyage sans retour. Une illusion qu'elle partage parfois même avec le mari qui croit également à l'Eldorado imaginaire. II y a beaucoup de nos compatriotes qui délirent à tort ou à raison lorsque leurs droits sont bafoués par des principes de corruptions, des passes droits des intimidations et de trafics d'influences en tous genres.

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Catégorie : Société
Publication : 29 décembre 2018

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Et si la Constitution de la VIIème République était rétablie ? : Abdourahamane Oumarou LY

Par définition, la rupture de processus démocratique, par le biais de coup d’état, suppose le recours à de moyens non constitutionnels, utilisant la force. L’illégalité et l’inconstitutionnalité du phénomène ne signifient pas subséquemment déni du droit, force de loi hors de la loi. Avec la suspension de l’ordre constitutionnel, ses auteurs s’efforcent de rassurer avant d’instaurer un nouveau cadre juridique de référence, même embryonnaire. Aussi, est-il affirmé, généralement, dès la première déclaration, l’attachement aux engagements internationaux régulièrement souscrits (voir communiqué No.1 du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie) ; s’ensuit l’élaboration d’un Acte fondamental ou Charte de la transition (voir Ordonnance No 2023-02 du 28 juillet 2023 portant organisation des pouvoirs publics en période de transition).

Les nouvelles tendances observées ne se limitent pas à combler le vide constitutionnel par un texte spécifique à la transition ; bien plus, on assiste à un rétablissement de la Constitution en vigueur après suspension ou dissolution (cas du Burkina et du Mali). Tout est mis en œuvre afin de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain car toute Constitution, aussi décriée soit elle, consacre des droits et libertés fondamentaux et définit les modalités de leur protection.

La Charte précitée, dispose clairement en son article 22 qu’elle a une valeur constitutionnelle ; elle se situe par conséquent au même niveau que la Constitution de la VIIème République. Dans ces conditions, pourquoi ne pas faire coexister les deux, et par conséquent envisager la réhabilitation de ladite Constitution (I) et la compléter par la Charte (II).

 

  • La réhabilitation de la Constitution de la VIIème République

 

Elle comporte des avantages indéniables :

  • Le principal :  

Consiste à éviter l’éternel recommencement à travers le juridisme sourcilleux et consacrer du temps à l’essentiel, à savoir les grandes orientations du développement économique et social. On constate que la plupart des institutions figurant dans la Charte de transition revient sous d’autres appellations (exemple des différentes Cours) ; il n’est donc pas évident que les ordonnances en voie d’adoption portant sur leurs missions et fonctionnement changent fondamentalement de ceux des juridictions dissoutes. Tout comme lors de la nomination, les magistrats actuellement en poste, compte tenu de leurs expérience et ancienneté seront dans leur écrasante majorité, les seuls à pourvoir y siéger.

Aussi, les plus hautes juridictions garderaient elles leur dénomination inchangée (Cour des comptes, Conseil d’État, Cour de cassation, Cour constitutionnelle). Cette dernière juridiction étant décriée, à tort ou à raison, sa composition serait soumise à discussion, même si par ailleurs les enjeux en période de transition demeurent moindres. 

Dans le même ordre d’idées, des institutions, comme le Conseil supérieur de la communication et la Commission nationale des droits humains, resteraient intactes. Le rôle de cette dernière en période de transition s’avère particulièrement cruciale. 

Il ne serait donc pas nécessaire de créer de nouvelles institutions sous les cendres de celles dissoutes juste pour la forme.

  • Les autres avantages : 
  • Comme, il a été dit précédemment, c’est d’abord la garantie de la panoplie des droits et libertés reconnus aux citoyens par la Constitution de la VIIème République.
  • La poursuite sans encombre du processus de décentralisation.

Ce point, extrêmement important, est de nature à rassurer les partenaires lesquels préféreraient continuer à travailler avec les élus locaux plutôt que les administrateurs délégués à la tête des communes. A cet égard, les collectivités décentralisées seraient conservées, et les autorités déconcentrées (préfets et gouverneurs) continueraient à exercer le contrôle de conformité en veillant à l’orthodoxie financière, administrative et foncière.

Un message radio du ministre de l’Intérieur en date du 18 août 2023 abonde dans le sens du maintien des organes des collectivités, pour l’instant.

Force est de reconnaître que la Constitution réhabilitée de la VIIème République serait incompatible, à bien des égards, avec un contexte de transition ; c’est pourquoi, elle devrait être complétée et modifiée par la Charte. 

 

  • La Charte de la transition

 

Après passage en revue la Constitution rétablie, la Charte de la transition contiendrait des dispositions, qui expurgeraient les institutions superflues (par exemple Haut représentant du président de la République), d’une part, énonceraient les grands principes, prévoiraient les institutions nouvelles, les rapports entre elles, d’autre part, notamment :

  • Le président du CNSP, chef de l’Etat ;
  • Le Conseil consultatif ou Assemblée législative de transition ;
  • La durée de la transition ;
  • La prestation de serment du chef de l’Etat ;
  • La présentation de la Déclaration de politique générale (ou ce qui en tient lieu) du premier ministre devant le conseil de transition ou le CNSP ;
  • La primauté de la Charte sur la Constitution, en cas de contrariété entre les deux. 

La question inévitable à se poser : pourquoi continuer encore à maintenir des personnels politiques en poste alors que le contexte a changé ? La réponse est toute simple : le risque n’est pas plus grand, pour les communes par exemple, que de nommer des nouveaux administrateurs délégués, sans expérience en matière de décentralisation, contrairement aux maires actuels, qui ont beaucoup capitalisé dans le domaine. Et puis, l’argument principal a trait au leadership. Selon une phrase attribuée au président Jacques Chirac, un « chef, c’est fait pour cheffer ». Si les nouveaux dirigeants donnent l’impulsion et montrent bien le chemin, la mauvaise gouvernance serait circonscrite. La peur du gendarme provoquerait une sorte d’autorégulation de toutes les activités menées.

En conclusion, la dimension peccamineuse du coup d’état n’empêche pas de saisir au mieux le droit, pour agir vite, au lieu de faire table rase de tout l’ordre ancien et le ramener sous une autre forme, presqu’à l’identique. N’est-ce pas là un élément de concession dans le cadre d’un dialogue avec les partenaires ?

Abdourahamane Oumarou LY

Contribution web.

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Catégorie : Politique
Publication : 23 août 2023

Etablissements d’enseignement privés au Niger : La collusion pour rançonner des parents d’élèves

Etablissements d’enseignement privés au Niger  La collusion pour rançonner des parents d’élèvesNotre article intitulé « Vacation dans les établissements privés : Une nouvelle règlementation qui soulève l’ire des enseignants du public » paru dans notre publication « La Nation, n°105 » a suscité beaucoup de réactions (positives bien évidemment) notamment sur les réseaux sociaux au point d’en inspirer un autre. Dans les lignes qui vont suivre, le même thème, à savoir l’enseignement privé au Niger mais sur une autre dimension, celle des frais de scolarité.

D’entrée de jeu, précisons que cet article nous a été inspiré par la réaction d’un internaute en réaction au précédent ci-dessus mentionné avec comme problématique : l’augmentation, chaque année des frais de scolarité, au gré des fondateurs et autres responsables des établissements privés.

Le sujet a été déjà évoqué récemment précisément dans un article publié dans le quotidien gouvernemental « Le Sahel » sous le titre « Analyse sur l’éducation : où va l’école nigérienne ? » sous la plume de Noufou Insa, macro économiste, Coordonnateur de la Cellule d’Analyse et de Prospective en Développement (CAPED). Abordant la question de l’enseignement privé notamment le point relatif aux frais de scolarité dans les établissements privés, Mr Noufou Insa écrit : «… le processus de privatisation de l'éducation au Niger devrait s'accompagner d'une régulation publique efficace, veillant entre autres au respect des programmes scolaires, à la qualification des enseignants et aux dérives liées à des écoles entièrement tournées vers le profit. Des récentes études ont démontré qu'entre 1990 et 2014, les frais de scolarité annuelle d'un élève au collège sont passés en moyenne selon les écoles de quatre-vingt mille (80 000) à trois cent soixante mille (360 000) FCFA, soit une croissance de plus de 350% en 24 ans. »

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Catégorie : Education
Publication : 30 août 2017

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Etat de la nation face à la violence terroriste Le ‘’pouvoirisme’’ jubilatoire incommode de Bazoum

Le Niger vit des heures difficiles. Certaines parties du pays, notamment dans la région de Tillabéri, sont presque tombées dans les mains des terroristes, rendant du coup caduc le discours selon lequel, les terroristes n’auraient pas pris place dans le pays pour en contrôler des parties. Ils viennent dans les marchés au vu et au su de tout le monde, font leurs affaires quand ils ne violentent pas les habitants et retournent dans leur tanière. Des écoles sont fermées, les enseignants, les élèves et souvent les familles sont partis, signant ainsi l’absence de l’Etat autour de ces entités abandonnées. On ne reconnaît plus le Niger. Pire, on ne reconnaît plus les Nigériens, plus que jamais fatalistes à croire que par des prières seules, Dieu pouvait les aimer seuls, pour les épargner de ces drames qu’ils vivent pourtant au quotidien et qui font de leurs terres désertées, des coins d’enfer que ne peuvent détecter la géolocalisation pour intervenir chaque fois que de besoin et surtout quand, par les médias sociaux, l’opinion est régulièrement informée «d’attaques en cours», ici ou là.

Une certaine accalmie qui pouvait être la trêve accordée au nouveau pouvoir pour faire libérer certains de ses leaders qui croupissent dans les geôles du régime et avec lesquels, apprend-on plus tard, Bazoum Mohamed prenait langue, dialoguait, avait trompé le nouveau pouvoir sur ce qu’il considérait comme des succès rapides sur la nébuleuse. En effet, depuis quelques jours, tout revient avec force : les tueries, les trafics d’armes et de drogues découverts. Rien ne va plus dans le pays. Nous sommes dans une jungle. Mais tant que la capitale pouvait être épargnée, l’on fait semblant dans le pays ne rien entendre, de ne rien voir. La dernière semaine a été particulièrement sanglante avec des véhicules interceptés et brûlés, des voyageurs tués cyniquement. Faut-il désormais avoir peur de voyager, notamment entre le Burkina et le Niger ? En tout cas une des compagnies qui en était victime la semaine dernière, a annoncé qu’elle arrête ses activités sur cet axe. Et l’étau se resserre contre nous. Et nous nous taisons tous. Par lâcheté. C’est dans la même semaine que revenait le président nigérien d’un voyage d’affaire qui l’a conduit en Turquie pour rendre visite aux marchands d’armes de ce pays faire des choix, sous les conseils avisés de spécialistes du domaine qui l’accompagnaient dans cette missioncharme. Sitôt revenu du shoping, sans s’accorder un repos mérité, le lendemain, il partit à l’école normale de Niamey pour un exerce qu’il affectionne, – son métier d’enseignant oblige – le discours, la logorrhée verbale fastidieuse de la part d’un président attendu mieux sur l’action que sur le verbe oiseux, rébarbatif. Il parla beaucoup ce jour devant un public conquis et il fit entendre tout ce qu’il veut comme bien pour l’école nigérienne. On avait écouté mais on aimait plus les actes que des paroles. Mais, lui préfère les paroles. Peut-être qu’il n’a que des paroles pour les Nigériens et pour leur école. On voit d’ailleurs à quel point il se sent à l’aise dans cet exercice pour lequel, si tant est qu’il est élu, les Nigériens ne l’aurait pas fait roi. Le peuple, lui, préfère du pragmatisme. Du concret. Un an déjà perdu à spéculer, à bavarder, à parler, les actions mettant du temps à venir. Peutêtre qu’elles ne viendront jamais. L’homme, poussé dans un piège, apprend-on, manque de tout : de compétences et surtout d’argent frais. On a tout raclé avant qu’il ne s’installe dans le désert qu’on lui a confectionné pour y siéger comme roi-protecteur du souverain congédié.

Devant ceux qu’on invitait pour son show, le président jubilait d’avoir des ambitions pour l’école, donnant l’impression de connaître bien le sujet, et sans doute, parce qu’il viendrait de là. Alors que des drames s’abattaient sur le pays, les Nigériens ne pouvaient que déplorer l’inconvenance de cette activité qui n’a d’intérêt que de ressasser les mêmes rengaines, les mêmes professions de foi, souvent les mêmes utopies. Chez le Philosophe-président, l’on peut lire une fougue du pouvoir qui contraste avec le climat d’un pays marqué par la violence et le deuil. Et c’est d’autant choquant que parlant de l’école, il ne puisse profiter de cette tribune, pour évoquer les larmes que des Nigériens avaient encore sur leurs visages amaigris par le désespoir et l’appréhension face à l’incertitude des lendemains. A Méhana, Téra, Pételkoli, dans l’Anzourou, dans la région de Diffa, la violence refait surface avec des enlèvements et la barbarie des tueries. Le pays va mal. Il va très mal.

Et c’est sérieux.

Il y a franchement à prendre au sérieux le problème. Faire semblant que tout va bien, dans un tel contexte, est un crime. Il y a urgence à s’arrêter un moment et à se regarder, à regarder de près la situation. Tout se détériore et tout semble s’écrouler sous les pieds d’un président qui a un devoir de résultat pour croire que la bonne parole et les belles intentions peuvent le dédouaner des critiques de ses concitoyens.

Faire croire qu’on veut instaurer un dialogue et faire courir la rumeur selon laquelle d’autres Nigériens pourraient rejoindre la mangeoire, c’est de l’hypocrisie, de la fuite de responsabilité car le problème du Niger n’est pas de faire manger avec le système d’autres Nigériens qui en avaient été systématiquement éloignés, mais de trouver une réponse urgente, nécessaire et sincère pour refonder la cohésion nationale, toute chose qui ne peut être possible que lorsque, taisant les rancoeurs, les Nigériens accepterons de se parler, de se pardonner. Or, en l’état actuel des choses, on en est loin, très loin : tellement nous avons appris à nous détester. Avoir ce qu’on appelle les grands partis pour occuper les bouches qui parlent et qui trouvent enfin à manger n’est pas une solution, fut-il lorsque ce sont les plus grands partis qui seraient invités à renoncer à leur combat et à s’agripper autour du régal socialiste. La question est profonde : il s’agit de ne pas trahir les aspirations d’un peuple. Quelques individus qui trouveront à manger avec «l’ennemi» ne régleront pas le problème, mais peut-être qu’ils règleront leurs problèmes.

Bazoum Mohamed doit revenir les pieds sur terre pour que le confort des voyages et du palais ne lui fasse pas oublier la terrible vie qui se vit dans le pays. Les Nigériens s’impatientent de ne voir venir aucun changement. La logique de la continuité, et notamment de la prédominance du mal, triomphe sur tout. Bazoum est l’otage de son système. Il doit lui plaire, et à ses risques et périls, lui être soumis pour espérer survivre à son élection controversée. Le pouvoir est terrible…

Aucune politique ne peut être possible tant que la sécurité ne revient pas, tant que la paix ne reviendra pas et c’est d’autant inquiétant que les Nigériens l’ont entendu dire que «le terrorisme n’est pas éradiquable». Est-ce donc à dire qu’avec lui, l’on saurait s’attendre à mieux du point de voir de notre sécurité commune ? Aujourd’hui, le seul combat qui vaille pour ce pays menacé dans son intégrité est celui de la sécurité. Il nous faut posséder notre pays, et booster hors du pays ces hors la loi, ces hommes qui tuent sans discernement, car des populations, en tout cas dans la région de Tillabéri, ne croient plus ; elles ne croient plus à la capacité de l’Etat de les protéger, à leur donner espoir, l’espoir que tout changera. On apprend sur les réseaux sociaux que les terroristes se mêlent des populations, apprennent à cohabiter avec elles, et cela n’est pas un signe rassurant, ni pour faciliter le combat contre le terrorisme, ni même pour l’Etat de reprendre là sa place quand de nouveaux seigneurs arrivent pour lui ravir sa place, semant la terreur et la désolation.

La situation est critique et Bazoum doit enfin ouvrir les yeux. Le peuple du Niger ne peut pas vivre de rumeurs, de rumeur de paix et de victoire, de rumeur de dialogue et de ralliements de grands partis. Le Niger a bien plus besoin que de cela. Il a besoin de tous ses enfants et que personne, pour l’essentiel de ce que l’urgence des moments impose, ne soit laissé sur les bords de la route. On ne trompe pas l’histoire et il passe non pas selon les convenances et les choix des mortels, selon ce qu’ils pourraient dessiner et prévoir mais selon des forces incontrôlables qui finissent par triompher sur les événements. La philosophie de l’Histoire nous l’apprend, et mieux qu’un autre, c’est Bazoum lui-même qui le sait. Sans doute que lui croit à la philosophie.

C’est pourquoi, tant que ce n’est pas pour du sérieux, il ne sert à rien d’appeler d’autres à venir mettre la main à la gamelle pour trahir un peuple et son combat. La profondeur du malaise nigérien commande chez chaque Nigérien de se surpasser, de s’élever, de vouloir le bien, pas que pour lui, mais pour le pays qui risque de s’effondrer, par nos appétits immodérés et nos extrémismes. Chacun doit refuser de s’inscrire dans la combine, dans le complot contre le peuple et ses intérêts. Dans la lâcheté surtout.

Doubara, le parti de Salou Djibo, l’a compris et pour mettre fin aux supputations des grands géomanciens politiques, il coupe court au débat par un communiqué rendu public : Doubara, indépendamment du candidat qu’il a soutenu, a fait un choix pour le Niger et seulement pour le Niger et il l’assume. Un homme, et un vrai, a besoin de défendre, audelà de ce qu’on met dans une bouche insatiable, une dignité, un honneur. Il est dommage que dans notre démocratie, la politique ait rendu tout vénal ; tout ayant un prix, son prix.

Doubara, a donc fait le choix de la dignité. Et cela manque de nos jours sur la planète de la politique dans ce pays qu’on appelle le Niger et qui semble avoir oublié les valeurs qui sous-tendent le socle de sa fondation.

Regarder le Niger. Et le Niger seulement. C’est désormais, le seul mot d’ordre qui vaille.

AI

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Catégorie : Politique
Publication : 26 mars 2022

Etat des lieux : Urgence de mettre en place une commission d’enquête sur les crimes économiques commis par le régime déchu

En venant au pouvoir, les socialistes avaient un programme qui était autre que celui qu’ils défendaient devant le peuple. Ils voulaient amasser le plus rapidement possible de l’argent car pour eux, forts du pouvoir de l’argent, ils pourront à loisir malmener le peuple nigérien, le conduire là où ils veulent. Aussi, s’étaient-il investis, corps et âme, à détourner et voler, à gogo. Les deux premières années déjà de leur gestion mafieuse, on apprenait par une chancellerie de la place qu’ils réussirent à fabriquer quelques 16 milliardaires auxquels viendront s’ajouter d’autres et notamment le Fils prodige qui a aussi trouvé le moyen de s’embourgeoiser, se déclarant à son tour milliardaire sans avoir trop travaillé dans sa vie, sans doute parce que papa, sous l’ombre duquel il a travaillé, est président. Une telle situation est inacceptable dans un Etat de droit. Mais les Nigériens auront beau dénoncer, la machine mise en route n’entend rien, et poursuit à commettre les dégâts, rassurée d’une impunité éternelle. Mais vint le coup d’Etat le 26 juillet 2023, bouleversant tous les rêves et tous les projets de socialistes qui, dans leurs desseins, se voyaient au pouvoir, au moins pour quarante ans ! Dieu ne pouvait pas être dans leur agenda. On les comprend. Et le pauvre Nigérien crie : « Dieu ne dort pas », remerciant sans arrêt le Général Tchiani et le CNSP perçus partout dans le pays comme de grands libérateurs.

D’ailleurs, entre autres raisons que donnait le CNSP pour justifier son irruption sur l’arène politique, on note en plus de la question sécuritaire, les problèmes de gestion que la gouvernance des Renaissants a révélés depuis avril 2011 qu’ils prenaient les commandes du pays. A cette fin, le peuple attend des nouvelles autorités du pays, aujourd’hui largement soutenues par les Nigériens, qu’ils engagent une lutte sans merci contre un banditisme d’Etat qui a fauché l’Etat, mis en ruine les finances publiques, et ce depuis 2016 que l’ancien premier ministre, Brigi Rafini, se confiant à une délégation venue de l’intérieur du pays, avouait que le pays est en faillite. La raison, on le sait, ce n’est ni une récession internationale, ni la Covid 19 devenue dans un certain discours politique la cause de tous les malheurs, mais bien la voracité de dirigeants cupides, avides de brillance et de bonne vie. A la suite de son discours consécutif à sa prise de pouvoir, le CNSP, par la voix de son président, également Chef de l’Etat, le Général Abdourhamane Tchiani, dessinait les contours d’un contrat moral avec le peuple du Niger qui n’a pas hésité, car soif de justice, à lui apporter tout son soutien indéfectible. Depuis des jours – et comme on ne l’a jamais vu à un tel rythme – à travers tout le pays, ce sont des foules immenses qui sortent dans les villes, les villages et au niveau de la diaspora, pour manifester, et exprimer leur soutien infaillible aux nouvelles autorités du pays.

Pour clouer le bec à ceux qui parlent beaucoup et dont la majorité s’est compromise dans la gestion du pays, il urge de mettre en place une commission d’enquête indépendante pour fouiller toute la gestion des Renaissants, de l’administration en partant de la gestion des ministères, jusqu’aux sociétés d’Etat, aux projets et programmes, la gestion des infrastructures afin que toute la lumière soit faite autour de la gouvernance de la 7ème République. Après le redéploiement des juges pour la crédibilité et la neutralité des juges qui devront se charger de tant de dossiers, il y a des documents de bases qui existent et qui peuvent permettre de relancer rapidement des procédures judiciaires. On se rappelle que l’ancien Procureur, Me. Samna, à la veille des élections de 2016, lors d’un point de presse exhibait une pile de dossiers qu’il avait en ses mains pour rendre compte de l’ampleur des crimes économiques dans le pays. A l’époque, il expliquait – sans doute sincèrement – même que s’il fallait traiter tant de dossiers, il aurait fallu au Niger de construire de nouvelles prisons, toutes choses que le Président déchu, Bazoum Mohamed confirmait quand il disait, il y a quelques jours, sur un média étranger, que sur 50 « voleurs », les 40 sont de son parti. Où sont donc passés tant de dossiers ? Il faut les retrouver afin que l’Etat rentre dans ses droits.

On se rappelle que Bazoum Mohamed, en venant au pouvoir, tenait à l’assainissement pour régler des problèmes d’injustices dans le pays. Mais, malgré sa volonté de s’attaquer au problème, il finit par butter contre le mur de la politique qui ne put lui permettre d’aller au bout de ce qu’il ambitionnait pour aller dans une gouvernance vertueuse. Luimême, juste après sa prise de fonction, avait demandé des inspections d’Etat dont on eut aucun écho des résultats mais pour beaucoup d’observateurs, ces dossiers restent dans ses tiroirs car luimême, pour son propre besoin, peut s’en servir à des fins politiques pour se débarrasser de partenaires encombrants même si le destin ne lui donna pas la chance d’exploiter à des fins politiques ces dossiers qu’il pourrait avoir gardés jalousement. Sinon, carrément, il s’agit de commander de nouvelles inspections dans l’administration et dans les sociétés d’Etat, au niveau des différentes gestions depuis 12 ans, tout en tenant compte de tant de pratiques nouvelles que les socialistes, par leur ingénierie, mettaient en place pour « faire des raids » sur les deniers publics. Si pour la SONUCI, des directeurs sont en prison, il reste que pour la CAIMA, la SONIDEP, l’ARTP, l’OPVN, la CAFER, l’ORTN, la SOPAMIN, le CNUT, la SNTN, la NIGELEC, la gestion du pétrole en général, l’organisation du sommet de l’UA, et tant d’autres sociétés, il reste encore à fouiller pour découvrir les dégâts commis par des socialistes qui ne sont intéressés que par le magot.

Il ne faut pas oublier qu’à côté de cela, il y avait l’audit du Ministère de la défense qui avait été le scandale du siècle, avec des sommes astronomiques qui ont été détournées par des acteurs du système qui continuent aujourd’hui encore à circuler librement, ne pouvant rendre compte de leurs crimes alors même qu’au-delà de l’armée et de la nation, ils ont à rendre compte à des familles, à des veuves et à des orphelins à qui leurs envies rapaces avaient arraché un fils, un mari et surtout un père irremplaçable. Sur ce dossier qui a fait grand bruit jusqu’à provoquer une enquête parlementaire vite étouffée par le régime, les Nigériens attendent toujours de savoir la vérité poaur que des gens paient pour leurs crimes. Il y en a d’autres : Africard, Realimar et NIMO, le système anti-missile censé être installé sur l’avion présidentiel, la disparition du Mont Bagazam, l’achat de l’avion-lit présidentiel, Mont Ghreboum, l’affaire Bolloré avec ses rails inutiles, l’affaire de la saisie de devises à l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey, les nombreuses saisies de drogue et d’armes, les aides budgétaire de l’union européenne et de l’Italie dans le cadre de l’insécurité, la vente des mines du Liptako, le dossier Kandadji, l’enrichissement illicite de tant de personnalités pour répondre du délit d’apparence, le dossier accaparement des terre du bassin du lac-Tchad, la gestion du commissariat à l’organisation du hadj, la gestion du prélèvement des 20 milliards de l’Agence de régulation, l’affaire Wallgate (société match Agitech de Salif Diallo), le détournement des investissements dans les Universités, la gestion des fêtes tournantes, le bombardement d’Abadam, commune de Bosso (Diffa), la voie de fait sur le déguerpissement des commerçants de Niamey, sans préavis raisonnable et dédommagement ; Prêt Exim-Bank China, et Taiwan, le prêt congolais, les rançons lors des libérations d’otages, la vente du complexe BEDIR, les arrestations syndicat, le SAMAN, demandaient qu’on leur remette, le CNSP pourra travailler étroitement avec la Halcia qui a énormément de dossiers et qui ne peut hésiter à les remettre à la Justice Nigérienne. Aussi, pour avancer plus vite dans ce travail de «salubrité publique», les rapports de la Cour des Comptes peuvent aider à s’orienter dans un tel projet patriotique, surtout pour un pays qu’une CEDEAO veut asphyxier pour le contraindre à renoncer à ses choix.

Cette activité, si elle est bien menée, pourra permettre au CNSP de trouver les moyens, sans aides extérieures, de tenir dans sa transition pour remettre le pays sur les rails de la bonne gouvernance et de la démocratie. Cette action, comme le coup d’Etat, il va sans dire, sera fortement soutenue par le peuple qui demandait depuis des années, sans succès, que certains dossiers soient portés à la Justice. L’heure est venue de rendre enfin des comptes au peuple. Et on comprend que certains s’agitent et paniquent. Les rôles sont désormais inversés.

Et certains avaient averti : « laisse mouton courir… ».

Mairiga

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Catégorie : Politique
Publication : 11 août 2023

Etats Généraux de la Giré au Burkina-Faso : Le Colonel Abdoulaye Maizama reçu en audience par le Premier Ministre Burkinabé

Le Ministre Burkinabé de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger BARO et son homologue le Colonel MAIZAMA Abdoulaye Ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement du Niger à la tête d’une forte délégation, ont été reçus, ce jeudi 12 octobre 2023, par le chef du gouvernement, Dr Apollinaire Kyélem de Tembèla à l’occasion de tenue des Etats Généraux de la mise en œuvre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) qui se tiennent les 12, 13 et 14 octobre 2023 à Ouagadougou.

Selon le chef de la délégation, les échanges ont porté sur la vie des deux nations. Il dit avoir profité de l’occasion pour transmettre les salutations du Général Abdourahamane TIANI et celles du peuple Nigérien au Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE et à son gouvernement. « Nous remercions le gouvernement du Burkina Faso et le peuple burkinabé pour toute l’hospitalité dont on nous a fait preuve depuis que nous sommes à Ouagadougou », .a-t-il affirmé à la sortie d’audience

Concernant les Etats Généraux de la GIRE, dont le Niger est le pays invité d’honneur, le chef de la délégation a remercié le Burkina pour le choix porté sur son pays. Le ministre nigérien a beaucoup apprécié l’initiative. « Vous le savez, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, c’est d’abord le même peuple, c’est le Sahel, c’est les mêmes conditions et  menaces climatiques, c’est le même environnement. Donc cette cause noble d’un regard ou d’un clin d’œil sur la GIRE est une action salvatrice pour le Niger et tout naturellement pour le Mali comme elle est pour le Burkina. Nous avons participé au lancement officiel des travaux, nous avons nos experts qui font partis de notre délégation qui vont travailler pendant ces 48h aux côtés des experts burkinabè. », a-t-il ajouté.

La délégation a ensuite rendu une  visite de courtoisie au Ministre Roger BARO. Au cours de cette entrevue, les échanges ont porté sur les problématiques liés à l’environnement de manière générale et au niveau de ces deux Etats. En retour, le Ministre Roger BARO a félicité la délégation et a souhaité un agréable  séjour au pays des hommes intègres à la délégation.

Moustapha Alou Maiga

Source : https://www.lesahel.org

 

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Catégorie : Politique
Publication : 14 octobre 2023

États-Unis - Afrique : Joe Biden a-t-il les moyens de ses ambitions en Afrique ?

Un mois après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden envoyait un message vidéo aux présidents africains à la veille du 34e sommet de l’Union africaine (UA). Pour son premier discours auprès d’une instance internationale en tant que président, Biden assure à l’Afrique que les Etats-Unis sont « un partenaire dans la solidarité, le soutien et le respect mutuel ».

Le retour du "leadership moral" de l'Amérique

« Le discours sur la politique africaine est très important parce que c’est un retour en grâce des Etats-Unis. Le président Biden adopte une position de "leadership moral" et essaie de remonétiser la voix des Etats-Unis qui avait été affectée et discréditée par Trump », souligne Nicolas Gachon, spécialiste de la politique américaine et maître de conférences en histoire et civilisations des Etats-Unis à l'Université Paul-Valéry à Montpellier 3.

Biden insiste notamment sur les valeurs à défendre, la bonne gouvernance, la démocratie, les droits humains, "ceux des femmes et des filles, des individus issus de minorités sexuelles, de personnes handicapées ou de toutes origines ethniques, religieuses ou autres". Des thèmes qui ne sont pas forcément au cœur de l’agenda de certains dirigeants africains, voire sur lesquels ils affichent leur hostilité, par exemple sur les minorités sexuelles. Biden se garde néanmoins de faire de l’ingérence dans les affaires des pays africains.

En s’adressant au sommet de l’Union africaine, il montre qu’il s’appuie sur une approche multilatéraliste qui avait été niée par son prédécesseur, « il reconnaît aussi le rôle capital que doit jouer l’UA dans le développement économique et politique du continent. S’adresser à l’UA c'est une reconnaissance de cette volonté de travailler en partenariat avec les organisations continentales et sous-régionales, commente Christopher Fomunyoh, directeur régional pour l'Afrique au National Democratic Institute for International Affairs basé à Washington. S’il sera difficile de répondre aux attentes de Washington, l’administration américaine souhaite un partenariat avec une Union africaine qui joue pleinement son rôle et mette en œuvre ses propres résolutions sur les droits humains, les élections, la démocratie et la bonne gouvernance ».

De nombreux autres signaux montrent que le président américain ne reste pas au stade du symbole. Au changement de ton et d’attitude de l’administration américaine à l’égard de l’Afrique, Joe Biden affiche aussi un changement de visage avec la nomination de plusieurs spécialistes de l’Afrique. Samantha Powers en tant qu’ambassadrice à l’Agence internationale de Développement, Dana Banks, diplomate en Afrique du Sud intègre le Conseil National de Sécurité. Mais surtout, Linda Thomas Greenfield est nommée ambassadrice américaine à l’ONU, avec rang de ministre. Cette diplomate chevronnée, en poste dans plusieurs pays africains, fut ambassadrice au Liberia. Une carrière africaine qui l’avait menée jusqu’au secrétariat d’Etat adjoint aux affaires africaines. Mais celle qui fut madame Afrique sous Obama fut victime de la purge sous Donald Trump.

L’expérience de l’Afrique et le fantôme d’Obama

Si Biden a choisi la compétence de spécialistes de l’Afrique, il témoigne aussi d’une forme de continuité avec l’ère Obama. Un choix qui n’est pas sans effet sur le plan intérieur. « C’est gênant pour la gauche du parti démocrate qui reproche assez sévèrement à Joe Biden d’avoir nommé des anciens membres de l’administration Obama et le taxe de dérive centriste, donc à droite, donc c’est à double tranchant », commente Nicolas Gachon. Pour cet universitaire, le danger pour Biden c’est de faire un troisième mandat d’Obama, dont le bilan pour l’Afrique est marqué par la désillusion après de grands espoirs.

Mais pour Christopher Fomunyoh, Biden aura la tâche plus facile qu’Obama, notamment parce qu’il n’est pas noir. « Biden fera des efforts pour montrer que son attachement pour le continent est réel, qu'il est à même de satisfaire les attentes des Africains et d'intégrer dans cette démarche l'appui de l'électorat noir-américain dans lequel se trouve beaucoup d'africains de la diaspora ». Selon cet expert, les nominations de personnes afro-américaines peuvent être interprétées comme « une reconnaissance à l’égard de l’électorat noir américain très rattaché à l’Afrique qui s’est mobilisé pour Joe Biden et qui en Géorgie a joué un rôle significatif pour que les démocrates obtiennent la majorité au Sénat ».

Reste que le fait que la politique intérieure dicte en grande partie la politique extérieure des Etats-Unis pose des limites à la marge de manœuvre réelle du président Biden, notamment en matière de politique africaine. Jusqu’à présent, le président Biden a beaucoup gouverné par décrets pour rompre de manière spectaculaire avec l’ère Trump. "Le problème est qu’une telle politique n’est pas très pérenne et peut être défaite par un successeur", indique Nicolas Gachon. Passer par la voie du Congrès exige plus de temps et présente plus de risques, mais donne de la force aux lois votées. « Joe Biden a évoqué dans des conversations l’idée d’une zone de libre-échange avec l’Afrique, rapporte Nicolas Gachon, mais tout ce qui pourra prendre la forme d’un traité devra être voté par le Sénat, et là les échéances sont courtes. » Et pour cause, la très courte majorité au Sénat de Joe Biden – qui dispose de la majorité dans les deux chambres du Congrès -  pourrait être remise en question aux élections de mi-mandat en 2022. 

Rivaliser avec la Chine, "l'adversaire stratégique"

Malgré tout, l’administration Biden affiche certaines ambitions à l’égard de l’Afrique. Lors de son audition devant le Sénat, Linda Thomas Greenfield avait présenté la Chine comme "l’adversaire stratégique" des Etats-Unis. Et sur le continent africain, elle plaide pour offrir une alternative à la Chine et à sa stratégie d’investissements qui a plongé les pays africains dans un endettement colossal selon elle.

« Ça n’a pas marché pour les Africains, et ça ne s’est pas déroulé comme le prévoyaient les Chinois, a-t-elle affirmé. Ils ont échoué parce que les Africains préféreront plutôt, lorsque c’est possible, travailler avec les Etats-Unis. Mais pour l’instant, malheureusement, ils n’ont pas toujours le choix. Nous devons en tirer avantage, et être plus proactifs dans notre engagement sur le continent africain », déclarait-elle aux sénateurs qui l’auditionnaient. De ce point de vue, « l'un des atouts qui pourra servir l'administration Biden c'est la jeunesse africaine, qui constitue une frange importante de la population africaine », estime Christopher Fomunyoh. Attachée aux valeurs démocratiques, cette jeunesse aspire à être gouvernée différemment.

Mais au-delà des effets d'annonce, peut-on s'attendre à des changements sensibles de la politique américaine en Afrique. Grand connaisseur de la question, Christopher Fomunyoh ne croit pas à une volonté d'une présence accrue de forces américaines sur le continent, même si les Etats-Unis ont le souci d'aider à régler vite des conflits en cours et atténuer les menaces  auxquelles sont exposés les pays africains. Parmi les pays à conflit, l'Ethiopie, le Cameroun, mais aussi la Somalie et le Mozambique auront besoin de partenaires.

De même pour les pays de la zone sahélo-saharienne en proie à l'insécurité et l'extrémisme violent qui déstabilisent des démocraties émergentes comme au Niger et au Burkina Faso, ou encore le Mali. "Les Etats-Unis, soit de façon bilatérale, soit avec des institutions multilatérales comme le système des Nations unies, le conseil des droits de l'homme ou les organisations régionales et sous-régionales, pourraient apporter leur expertise, leurs ressources et leur expérience".

Des promesses et des moyens

D'autres pays pourraient bénéficier d'une attention plus grande de l'administration Biden: les puissances africaines comme l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Soudan et même l'Ethiopie, mais aussi les pays alliés traditionnels comme le Liberia, le Sénégal ou encore les pays qui ont une économie en voie de développement ou qui se consolide comme le Ghana, la Côte d'Ivoire et la République Démocratique du Congo.

L'intérêt pour les Etats-Unis vise à ne pas être distancés par d'autres puissances qui développent leurs partenariats sur le continent, comme la Chine mais aussi la Russie, et bénéficier de l'appui des Africains dans les instances internationales. Mais pour cela, les Etats-Unis devraient aussi "investir en monnaies sonnantes et trébuchantes pour aider les pays africains", avertit Nicolas Gachon. Reste à savoir si Joe Biden pourra dépasser le stade des promesses et de l'invocation. "Les limites seront celles de la politique intérieure, du Sénat et de la Chambres des représentants qui gèrent le budget du président des Etats-Unis. Le risque est de se retrouver dans une situation où l'on a fait beaucoup de promesses, mais où d'autres, eux, agissent davantage sur le terrain en Afrique".

Philippe Randrianarimanana

29 mars 2021
Source : https://information.tv5monde.com

 

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Catégorie : Actualité africaine et internationale
Publication : 29 mars 2021

Ethiopie: le futur plus grand barrage d'Afrique inquiète l'Egypte

Barrage renaissance Ethiopie AfriqueC'est le futur plus grand barrage d'Afrique en termes de production d'électricité. Le barrage de la « grande renaissance éthiopienne » devrait à terme fournir plus de 15 000 gigawatts par an. Il est achevé à 63%, selon Addis Abeba. Mais cet ouvrage inquiète au Nord. L'Égypte craint qu'il réduise le débit du Nil. Il est en effet construit sur le Nil Bleu, principal affluent du fleuve qui traverse ensuite Soudan et Égypte. Cette semaine, Le Caire a réitéré sa fermeté fasse à ce que les Égyptiens considèrent comme une affaire de « sécurité nationale ». Samedi 25 novembre, le ministre éthiopien de l'Eau et de l'électricité a répondu.

Le ministre a insisté sur le besoin de continuer à communiquer en direction du public égyptien pour convaincre des bienfaits du barrage, « scientifiquement prouvés », selon Selechi Bekele. Pour lui, il ne faut pas que Le Caire se focalise uniquement sur le partage des eaux, mais aussi sur la future production d'énergie que permettra l'ouvrage dont l'Égypte pourra bénéficier, insiste le ministre. Addis Abeba espère bien en effet, à terme, exporter son électricité.

Selechi Bekele s'est montré plus conciliant que le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères. Il avait martelé jeudi que le barrage est aussi une question de vie ou de mort pour son pays, reprise mot pour mot de l'expression utilisée par le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi quelques jours avant.

Éthiopie, Égypte et Soudan se sont mis d'accord sur le principe en mai 2015, notamment pour que le débit du fleuve reste inchangé. Il faut maintenant accorder les violons dans le détail. Deux sociétés françaises sont en train de réaliser une étude d'impact. Mais Le Caire n'est visiblement pas satisfait, les Égyptiens considèrent ces négociations techniques comme rompues.

Ce que réfute totalement le ministre éthiopien de l'Eau et de l'électricité. « Nous avons prochainement une réunion à Khartoum, c'est tout ce que je sais officiellement » conclut Selechi Bekele.

03 décembre 2017
Source : http://www.rfi.fr/

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Catégorie : Economie
Publication : 3 décembre 2017

Europe-Afrique : une alliance nécessaire pour un avenir radieux

Europe-Afrique : une alliance nécessaire pour un avenir radieux À quoi ressembleront les relations Europe-Afrique dans les années à venir ? Pourquoi est-il important et urgent que les Européens se tournent davantage vers le continent africain et vice-versa ? En 2050, à l'heure où plus de 25 % de la population mondiale sera africaine et moins de 5 %, européenne, comment le Vieux Continent pourra-t-il envisager de développer son économie sans compter sur l'aide de ses voisins du Sud ? Dans cette même dynamique, quelles solutions concrètes devront mettre en oeuvre les États africains pour limiter l'émigration massive vers les pays du Nord ? 

Entre l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique, un projet d'alliance géopolitique s'impose. Une zone de prospérité nord-sud doit être créée et largement développée autour de trois piliers fondamentaux : la proximité géographique, la complémentarité démographique et les multiples enjeux socio-politico-économiques communs qui feraient de cette région du monde l'une des plus peuplées, fortes, hétérogènes, stables et dynamiques. 

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Catégorie : Economie
Publication : 29 juin 2017

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Evacuations sanitaires : Que faut-il retenir après les révélations de la presse et des médias sociaux du mois d’août 2018 sur les cas de la famille du feu Kounou ?

Evacuation Niger FranceImage d'illustrationLes récents échanges par médias et réseaux sociaux interposés entre membres de la famille du regretté Ambassadeur Hassane KOUNOU (paix à son âme), la Société EVADEO PRO et le Ministre Porte parole du Gouvernement sont révélateurs d’un malaise profond résultant d’une mauvaise gestion des fonds destinés à soigner les malades du Niger à l’étranger notamment en France. Quels réseaux mafieux se cachent derrière le spectacle scandaleux révélé au grand jour?

Les évacuations pour soins de santé sont autorisées par la loi. Elles se font toujours lorsque le plateau technique disponible au Niger ne permet pas la prise en charge médicale de certains patients.

Aujourd’hui la procédure d’évacuation qui initialement relevait quasiment de la responsabilité du Conseil de Santé regroupant plusieurs médecins spécialisés se trouve quelque peu modifiée. Après la mise en place d’une Cellule de suivi logée au Ministère de la santé publique, l’avis des responsables de l’Hôpital de Référence de Niamey est devenu une composante importante dans le processus d’évacuation. Les attachés médicaux nommés dans les Ambassades du Niger dans les pays les mieux équipés viennent compléter le dispositif.

La construction de l’Hôpital de Référence de Niamey s’inscrit dans le cadre du renforcement du dispositif de soins médicaux au Niger. Toutefois, à ce stade de son équipement et de son fonctionnement l’Hôpital de Référence n’a pas encore atteint la capacité lui permettant de remplir convenablement sa fonction première à savoir prodiguer des soins pointus dans tous les domaines. Ceci dit, il permet de réduire considérablement les cas d’évacuation vers l’extérieur notamment en France, au Maroc ou en Tunisie. Au même moment, on constate que la prise en charge de certains malades se fait maintenant en direction d’autres pays émergeants comme la Turquie ou l’Inde.

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Catégorie : Société
Publication : 11 octobre 2018

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Evaluation des contractuels de 3ème catégorie : 1214 candidats en lice au titre de la région de Maradi

Evaluation des contractuels de 3ème catégorie 1214 candidats en lice au titre de la région de MaradiC’est le dimanche 22 octobre que s’est tenu le second round du test d’évaluation des contractuels de l’éducation. Ce test concerne les enseignants dits de 3ème catégorie, c’est-à-dire ceux admis à subir une formation de 45 jours avant leur seconde évaluation.

A Maradi, ils sont au total 1214 candidats repartis dans deux centres, à savoir l’école normale Bawa Jangorzo et l’école primaire Noma Kaka. A noter que ce second centre compte une extension à l’école Dan Goulbi, pour permettre aux organisateurs de respecter le nombre de 30 candidats par salle d’examen. Cette disposition vise surtout à minimiser les contacts entre candidats au cours des épreuves, donc les risques de fraude.

14 absences ont été signalées, dont une des candidates qui est décédée. Les autres absents sont venus au centre sans aucune pièce d’identité et se sont vus empêcher l’accès aux salles d’examens, conformément au règlement dont lecture a été faite aux candidats au cours de la formation qu’ils ont reçue.

Il faut préciser que les candidats seront évalués en français et en mathématique. Quant aux épreuves, elles portent sur le contenu des modules dispensés lors de la formation. C’est dire que les candidats sont suffisamment outillés pour tirer leur épingle du jeu

Au sortir de la première épreuve, beaucoup de candidats affirment être confiants quant à l’issue de cette évaluation qui leur permettra de rejoindre leur poste, grandis de la formation dont ils ont bénéficié. C’est le cas de Magagi Ibrahim, un enseignant venu de Mayahi pour subir le test d’évaluation. Pour lui, la première épreuve a été très abordable, se rappelant au passage avoir été envoyé au tableau pour traiter un exercice similaire au cours de la formation. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, l’espoir est donc de mise quant aux chances de succès. Même son de cloche chez Hassia Aboubacar, venue de Sabon Machi dans le département de Dakoro. Tout en se réjouissant de ce que les épreuves soient abordables, elle déplore cependant les conditions dans lesquelles certaines de ses amis et elle-même ont dormi la veille, c’est-à-dire à l’air libre, dans la cour de l’école.

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Catégorie : Education
Publication : 23 octobre 2017

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Evaluation des enseignants : Le Ministre Marthé lève les équivoques

Daouda-MartheA quelques jours de la tenue de l’évaluation des enseignants, fixée pour les 15 et 16 juillet prochains, le Ministre de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l’Education Civique, Docteur Daouda Mamadou Marthé, initiateur de l’opération, poursuit la sensibilisation des différents acteurs. Dans les lignes qui vont suivre, il apporte des précisions et lève toutes les équivoques.

Evaluation-formative, oui ! évaluation-sanction, non !

« Je le dis et je le répète, l’objectif que nous poursuivons n’est pas de chasser des enseignants », confie-t-il au journal LA NATION. Dans le document intitulé « Communication du Ministre de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l’Education Civique sur l’évaluation pédagogique des enseignants contractuels craie en main, il précise : «  L’évaluation que nous envisageons est à la fois diagnostique et formative, les deux se complétant ici. Elle vise à identifier les forces et faiblesses des enseignants, à les classer par catégories, par groupes de besoins et à terme, à concevoir et mettre en œuvre un plan de renforcement de leurs capacités. En effet, quels que soient nos efforts en matière de construction de classe, de dotations en fournitures et équipements scolaires, si rien de vigoureux n’est fait pour agir sur la qualification de l’enseignant, nous continuerons d’observer les piètres résultats de nos enfants. C’est dire le rôle prépondérant que joue la qualification de l’enseignant dans l’acquisition des connaissances des élèves. » Réagissant à la fronde de certains syndicats du secteur de l’Education qui s’oppose à la forme de l’évaluation en ce qu’elle serait contraire aux dispositions légales, le Ministre Marthé apporte la clarification suivante : « … cette évaluation se distingue de l’évaluation prévue par le Statut Général de la Fonction Publique que l’Etat sur deux points : Premièrement s’agissant des modalités, cette dernière doit se faire sur la base d’outils qui doivent être élaborés par le Ministère de la Fonction Publique. Or, ces outils ne sont toujours pas disponibles. Deuxièmement, s’agissant des conséquences, l’évaluation prévue par le Statut Général débouche sur des appréciations, qui ont des conséquences sur la carrière de l’agent (avancement, radiation, etc.). Par conséquent, il s’agit bien en l’occurrence d’une ‘’évaluation-sanction ‘’, contrairement à celle envisagée par le MEP/A/PLN/EC qui s’apparente plutôt à une ‘’évaluation formation’’ ». Sur l’intention manifeste des syndicats contestataires à saisir la justice pour statuer sur la non-conformité de l’évaluation aux dispositions légales, cette requête a fait, depuis le 9 mars 2017 l’objet d’un examen par la Haute Juridiction en la matière, c’est-à-dire le Conseil d’Etat sur saisine du Ministre Marthé. Pour ladite institution, le Ministre « est fondé à mette en œuvre la politique sectorielle relevant de son domaine de compétence notamment par une action d’évaluation dont l’objectif est d’améliorer la qualité de l’enseignement par le renforcement des capacités des enseignants », tout comme il « est (aussi) fondé à demander la production d’un certain nombre de documents tels que le diplôme et le certification de nationalité ».

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Catégorie : Education
Publication : 5 juillet 2017

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Evaluation des enseignants : Le processus sur les rails

Evaluation des enseignants : Le processus sur les railsMême si pour l’heure, aucune date n’est avancée pour la tenue de l’évaluation des enseignants, le processus, lui, est désormais lancé. Le Mardi 27 juin 2017, le Ministre de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l’Education Civique (MEP/A/PLN/EC), Daouda Mamadou Marthé, chef d’orchestre du projet était à Tillabéry avec ses homologues également en charge des questions éducatives.

Objectif de ce déplacement qui conduira la délégation des ministres dans toutes les régions du Niger, expliquer les tenants et les aboutissants de l’évaluation générale des enseignants du Niger. Si les motivations autour de ce projet d’envergure sont désormais connues, il s’agit de relever les niveaux des élèves et de leurs enseignants qui d’après plusieurs études menées se sont révélés très désastreux, l’organisation de l’évaluation elle-même est sujette à polémique. Elèves, parents d’élèves, enseignants et bon nombre de partenaires de l’école n’ont comme informations autour de la question que la surenchère distillée par les médias et sur les réseaux sociaux par les adversaires de l’opération pourtant unanimement saluée par tous ceux qui sont soucieux de l’avenir de l’Ecole nigérienne. Ainsi Daouda Mamadou Marthé et ses collègues sont partis livrer la bonne information aux régions. Cette évaluation va concerner l’ensemble des enseignants du Niger,

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Catégorie : Education
Publication : 28 juin 2017

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Evaluation des enseignants : Pari gagné pour le Ministre Daouda Mamadou Marthé

Evaluation des enseignants : Pari gagné pour le Ministre Daouda Mamadou Marthé La synergie syndicale CAUSE-Niger/SYNACEB, du moins, ce qu’il en reste de ce regroupement des syndicats du secteur de l’éducation, aura défendu l’option du boycott de l’évaluation jusqu’à la fin, n’empêche ses militants auront répondu massivement à la convocation du Ministre Daouda Mamadou Marthé. A la grande satisfaction des supporteurs d’une école nigérienne profondément reformée ! Au grand-dam des partisans du statu quo.

Une participation massive, un boycott peu suivi, quelques échauffourées

Dans la capitale, Niamey, qui concentre tous les exécutifs des syndicats enseignants parmi lesquels ceux qui ont appelé au boycott de l’évaluation, les enseignants concernés ont répondu massivement aux tests des 15 et 16 juillet 2017. Situation similaire dans les régions de Maradi, Zinder, Diffa, Agadez et Tahoua où, selon les échos, tout s’est bien déroulé, à l’exception de quelques absences constatées. C’est surtout dans les régions de Tillabéry et de Dosso que des perturbations ont émaillé l’organisation de l’évaluation dans certains centres notamment à Dosso ville, Loga, Gaya et Téra. A Dosso, par exemple, les Forces du maintien de l’ordre ont dû intervenir pour disperser les perturbateurs. Ces échauffourées ont donné lieu à quelques arrestations dans le rang des éléments perturbateurs. Arrestations confirmées par le collectif dit CAUSE-Niger/SYNACEB qui donne un bilan de 33 enseignants interpellés en attendant celui des autorités compétentes.

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Catégorie : Education
Publication : 17 juillet 2017

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Evaluation des enseignants contractuels : le Ministère des Enseignements Secondaires dans la danse

 L’évaluation des enseignants contractuels initiée par le Ministre en charge de l’Enseignement Primaire, Dr Daouda Mamadou Marthé est en train de faire école.L’évaluation des enseignants contractuels initiée par le Ministre en charge de l’Enseignement Primaire, Dr Daouda Mamadou Marthé est en train de faire école.Même si celle envisagée dans les prochains jours par le Ministère des Enseignements Secondaires ne s’inscrit pas dans la même démarche, il faut dire que c’est le même objectif qui est visé, à savoir relever la qualité des enseignants et des élèves.

Dans une correspondance en date du 1er novembre 2017, le Secrétaire Général du Ministère des Enseignements Secondaires (MES), M. Mohamed Zeidane adressait une correspondance aux Directeurs Régionaux des Enseignements Secondaires (DRES) avec comme objet : Evaluation de la formation des Enseignants Contractuels. Dans celle-ci, il informait ces responsables régionaux d’une mission d’équipes constituées d’inspecteurs et conseillers pédagogiques de la Direction de la Formation Initiale et Continue (DFIC) ou de la Direction des Ressources Humaines (DRH) du MES. Ces missions sillonneront, à partir du dimanche 5 novembre 2017, les régions de Diffa, Agadez, Zinder, Maradi, Tahoua, Dosso et Tillabéry en vue non seulement d’examiner la chaîne d’organisation de la formation des enseignants contractuels mais également de suivre en situation de classe, contractuels formés et non-formés en vue d’une comparaison de pratiques pédagogiques. Le but de ces missions est d’évaluer les pratiques pédagogiques et de dégager des recommandations fortes en vue de leur amélioration, la finalité étant le relèvement de la qualité des enseignants et du niveau des élèves. Il faut noter ici que comme dans le cas de l’enseignement primaire, c’est le Projet d’Appui pour une Education de Qualité (PAEQ) qui appuie l’initiative.

Contrairement au ministère en charge de l’Enseignement Primaire où l’évaluation des enseignants contractuels a suscité colère et réprobation des syndicats enseignants, on n’enregistre aucun vent contraire à l’initiative du département ministériel de M. Sani Abdourahamane ; du moins pour l’instant. Rappelons que l’évaluation des enseignants contractuels du niveau primaire, au départ, objet de vives critiques et de rejet systématique par une bonne partie de la société civile, est aujourd’hui vivement saluée par une large opinion. D’autant que ses résultats ont révélé à la face du monde un pan essentiel de la gangrène qui est en train de pourrir le système éducation nigérien.

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Catégorie : Education
Publication : 6 novembre 2017

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Evaluation des enseignants contractuels : Un revers pour les syndicats de l'éducation !

Évaluation des enseignants contractuels : Un revers pour les syndicats de l’éducation !Fera ou ne fera pas ! L’évaluation des 72. 000 ensei­gnants contractuels craie en main prévue par le gouver­nement, à travers le Ministère de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de l’Éducation Civique et de la Pro­motion des langues nationales a été organisée les 15 et 16 juillet dernier sur toute l’étendue du territoire national. Même si cette évaluation a été combattue farouchement par les syndicats de l’éducation, dont la synergie CAUSE­ Niger – SYNACEB et la FUSEN, elle s’est quand même tenue dans des conditions acceptables. Toutes les régions ont composé aux dates prévues.

En dehors de quelques absences si­gnalées par les membres des jurys, presque tous les enseignants contractuels ont répondu à l’appel de leur ministère de tutelle. Selon certains échos de l’intérieur du pays, 98% des enseignants étaient en salle les 15 et 16 juillet 2017. Des couacs ont cependant été observés à Dosso principalement, où des po­liciers avaient chassé certains syn­dicalistes qui veulent empêcher à leurs collègues de composer. Mais dans l’ensemble, les choses se sont passées sans aucune difficulté ma­jeure. En attendant les résultats de cette évaluation, le Ministère de l’Enseignement Primaire doit pren­dre les dispositions idoines pour sauver l’école publique nigérienne du gouffre dans lequel elle est plon­gée plusieurs années durant. A l’is­sue de ces épreuves, trois catégories des enseignants sortiront sur la liste du Ministère de Daouda Mamadou Marthé.

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Catégorie : Education
Publication : 29 juillet 2017

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Evaluation des enseignants contractuels du niveau primaire : Plus de 60 000 dossiers enregistrés par les services du ministère de l'Education

école nigérienne Niger"Dans une des résolutions sorties de l'assemblée générale annuelle (AGA) du Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN), la plus vieille et la plus grande des corporations du secteur de l'éducation, tenue les 22 et 23 mars 2017 à Niamey, le rejet de l'évaluation des enseignants dans sa forme envisagée par le ministre de l'Enseignement primaire, Daouda Mamadou Marthé est réitéré. Le SNEN comme ses structures partenaires de la synergie, continuent à brandir l'argument de leur refus en ce que la forme dite Marthé ne respecte pas les dispositions du statut général de la fonction publique. Et ce, en dépit de la sentence du conseil d'Etat qui a conforté le MEP/A/ PLN/EC dans sa décision.

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Catégorie : Education
Publication : 29 mars 2017

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Éveil du patriotisme et unité nationale : Le Premier Ministre, M. Lamine Zeine Ali Mahaman appelle à l'entente

Dans un discours empreint de ferveur patriotique, le Premier Ministre de la transition du Niger, M. Lamine Zeine Ali Mahaman, a rallumé la flamme du patriotisme qui sommeille en chaque citoyen. Lors d'un événement marquant la déclaration de soutien des collectivités territoriales au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Premier Ministre a exhorté à un réveil du sentiment de fierté nationale, tout en prônant le respect mutuel et l'unité entre les Nigériens.

La cérémonie s'est tenue ce samedi 26 Août 2026, en présence des élus locaux qui ont affirmé leur appui au CNSP, lequel assure la gouvernance du Niger depuis le 26 Juillet précédent. M. Lamine Zeine a saisi cette occasion pour saluer cet élan patriotique et pour encourager la collaboration entre les citoyens et les autorités, dans la recherche d'une gestion stable et florissante du pays.

Le Premier Ministre a souligné l'importance de la paix et du développement. « Je sais qu'on peut compter sur vous parce que vous êtes l'émanation de la population, parce que vous êtes l'émanation du pays profond », a-t-il exprimé. Il les a également engagés à poursuivre leurs efforts en sensibilisant la population à la préservation de la cohésion nationale et à la lutte contre le terrorisme, qui menace injustement le pays.

Faisant référence aux défis actuels, notamment les embargos et les menaces de violence, le Premier Ministre a rappelé la tradition du Niger à ne pas intervenir dans les affaires de ses voisins. Cependant, il a affirmé avec détermination : « Mais nous avons une autre qualité, nous nous battrons fermement ». Cette déclaration démontre la volonté inébranlable du Niger de défendre ses intérêts et son indépendance nationale.

M. Lamine Zeine a appelé à un réveil du patriotisme en soulignant : « Cet élan de patriotisme, ce sentiment de patriotisme qui dorment en chacun d'entre nous, le moment est venu qu'ils se réveillent avec le respect de l'autre ». Cette conjonction entre fierté nationale et respect mutuel représente le socle sur lequel le Niger construira son avenir.

Le Premier Ministre a conclu en exprimant que cette démarche vise à obtenir le respect sans exclure qui que ce soit. Le soutien des collectivités territoriales persiste malgré les changements institutionnels survenus suite au coup d'État de 26 Juillet 2023. Les collectivités territoriales demeurent un élément essentiel de la structure nationale, symboles de la détermination du Niger à préserver son identité et à travailler ensemble vers un avenir radieux.

En cet événement, l'appel du Premier Ministre à un patriotisme éclairé et à l'unité nationale sonne comme une mélodie d'espoir, promettant un avenir radieux forgé par les valeurs chères au peuple nigérien.

Nigerdiaspora

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Catégorie : Politique
Publication : 28 août 2023

Evénement du CNSP : Une forte délégation de la CEDEAO a rencontré les nouvelles autorités à Niamey

Annoncée depuis quelques jours, la délégation spéciale de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Niamey. Conduite par l’ancien Chef de l’Etat du Nigéria, le General Abdulsalami Abubakar, la mission dépêchée par le Président en Exercice de la CEDEAO compte aussi parmi ses membres Sa Majesté Muhammadu Sa’adu Abubakar, Sultan de Sokoto et de S.E. Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO. Elle a été accueillie à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey par le General de Brigade Salaou Barmou, membre du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP)

Quelques instants après l’accueil protocolaire, les deux parties se sont isolées dans une salle de réunions pour échanger longuement sur la situation socio-politique née de la prise du pouvoir d’Etat par le Conseil national pour la sauvegarde de la Partie le mercredi 26 juillet dernier. Les échanges entre l’ancien Président du Nigeria et le General de Brigade Aalaou Barmou ont duré de longues heures et se sont poursuivie autour d’un diner.

Avant le départ de la délégation spéciale envoyée au Niger, le General Abdulsalami Abubakar a expliqué à la presse qu’il était porteur d’un message contenant les dernières propositions de sortie de crise de la CEDEAO. Cet ancien médiateur au Niger lors de la dernière crise politique de 2009-2010, sans livrer la teneur du message et les conclusions des échanges qu’il a eus, a insisté sur les liens traditionnels de fraternité qui unissent le peuple du Niger aux peuples frères de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Souleymane Yahaya (ONEP)


Source : https://www.lesahel.org

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Catégorie : Politique
Publication : 4 août 2023

Evènements du 26 juillet : Le Niger ne doit rien au président Ouattara

En 2011, quelques semaines après sa prise de fonction, suite au coup d’état perpétré par l’Armée française contre le président Gbagbo, le président Ouattara confiait au journal Jeune Afrique qu’il ne «devait rien à personne sauf la France ». C’est en tout cas ce que rappellent des internautes. En clair, il est uniquement redevable à la France. Sa sortie, après le sommet des chefs d’Etats de la CEDEAO le dix Août dernier, le deuxième en dix jours, pour justifier les iniques, illégales et irréfléchies sanctions contre le peuple nigérien est tout simplement pathétique. A l’écouter, on se demande comment les peuples africains arrivent-ils à confier leurs destinées à de tels hommes. On a vraiment eu l’impression que certains chefs d’Etats vivent très mal le risque que le Niger échappe à l’influence de la France. Et tout redevables qu’ils sont vis-à-vis de la France, ils vivent, avec le coup d’état au Niger, un véritable drame cornélien. D’autres présidents manifesteraient-ils des doutes sur les décisions de l’organisation communautaire ? On ne les entend pas. Seuls les présidents du Nigéria, le président en exercice de la CEDEAO, et de la Côte d’Ivoire, redevable pour l’éternel à la France, tentent de justifier des décisions sans fondements ni bases juridiques. La redevabilité à la France devient si patente que le président Ouattara a de la peine à trouver des arguments sérieux pour justifier sa posture dans cette affaire. Il dira, après le sommet du dix août, que la responsabilité des sanctions imposées au Niger incombe exclusivement aux auteurs du coup d’état. Comment des gens qui cherchent à affamer un peuple frère, sans raison valable, peuvent-ils imputer la responsabilité à des gens qui jurent assurer le bonheur à leur peuple ? Comment des gens qui envisagent l’usage de la force contre un peuple peuvent-ils vouloir faire preuve de compassion en l’endroit de ce peuple ? Le Niger, on le sait est producteur d’uranium. Un minerai qui permet de faire tourner les centrales nucléaires françaises. Quelques soient les réserves dont disposent la France, elle sera amenée un jour ou l’autre à épuiser son stock. Même si pour une raison ou pour une autre, elle se détourne du Niger ou que ce dernier coupe avec elle les ponts, l’approvisionnement sera délicat. Nulle part au monde, les entreprises françaises ne pourront avoir de l’uranium au prix du Niger. Voilà le problème. C’est pourquoi les présidents africains redevables à la France font des pieds et des mains pour maintenir le Niger dans le giron de l’ancienne métropole. On comprend aisément l’agacement du président Ouattara. Si l’on doit imputer les sanctions aux militaires Nigériens, à qui doit-on imputer les morts dans la guerre civile de la Côte d’Ivoire ? Pas à Gbagbo qui a été blanchi par la Cour pénale internationale. A qui, dit-on, profite le crime ? Pas à Soro qui est banni du pays. Le président ivoirien, au cours de sa sortie, s’est apitoyé sur le sort des Nigériens qui n’ont plus d’électricité du fait du président du Nigéria. Le peuple Nigérien n’a que faire de la pitié. Ce peuple ne doit rien à personne sauf Dieu que certains oublient. Il a été aussi rappelé, au cours de cette sortie, les relations séculaires entre les Nigériens et les Ivoiriens du temps des président Diori et Houphouët. Au Niger ça ne s’oublie pas. Raison du soutien sans faille lors de la malheureuse guerre civile ivoirienne. Les Nigériens ont été solidaires et ont toujours prié pour la paix dans ce pays. Ils méritent un juste retour et un peu de reconnaissance.

Mobibo

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Catégorie : Politique
Publication : 15 août 2023

Evénements répressifs au Niger : Par Mahmoudane Aghali

Mahmoudane Aghali NigerDepuis l'approche des dernières élections présidentielles,le Niger s’était éloigné de la bonne gouvernance: multiplication des affaires de corruption, arrestations arbitraires de voix discordantes, intimidation de la presse privée, interdiction de manifester, irresponsabilité dans les ministères et incroyable comportement de la police nationale attaquant nos enfants comme si elle lançait un raid sur Bokoharam.

L’exécutif, mis en exercice par le Pm sur accord du Pr en concertation avec toute la mouvance alliée ne répond pas de toute évidence aux attentes des démocrates Nigériens et plus largement à celles de tous les Nigériens.

La responsabilité suprême du Père de la Nation est engagée; il est de son devoir, de regarder de plus près sa gouvernance, d'isoler les pyromanes et les vautours qui l'enfoncent petit a petit dans la honte, dans une impasse sans issue pour un redressement démocratique, social et économique.

Les Nigériens sont déçus de la gouvernance socialiste dans leur pays et l'histoire est éternelle.

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Catégorie : Société
Publication : 18 avril 2017

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Éventualité d’un Tazartché à la rose : Le président Issoufou n’est pas convaincant

Issoufou Mahamadou Democrate« Moi je pense qu’il faut respecter les constitutions. Et d’ailleurs, quand je me présentais aux élections, j’avais fait la promesse qu’un de nos objectifs était de consolider l’ordre démocratique et les institutions démocratiques et républicaines dans le pays. Et cela ne peut se faire en détricotant les constitutions chaque fois. Donc là, je suis en train d’exercer mon dernier mandat et, incha Allah, en 2021, je passerai le témoin à celui que les nigériens auront choisi »

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Catégorie : Politique
Publication : 5 avril 2017

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Examens du BTS d’Etat, session 2021 : Le ministre Mamoudou Djibo demande aux acteurs concernés  d’adopter un comportement responsable et honorable

Quelques semaines après l’organisation du baccalauréat, 5.222 étudiants passent depuis ce matin les épreuves des examens du Brevet de Technicien Supérieur (BTS) d’Etat dans 18 filières différentes. En prélude au lancement de cette session 2021 organisée dans quinze centres d’examens, dont onze à Niamey, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche a rendu public hier, un message dans lequel il exhorte les acteurs impliqués dans le déroulement de l’examen à adopter un comportement responsable et honorable afin que les résultats issus de ces évaluations soient crédibles et porteurs de compétences.

Dans son message, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, M. Mamoudou Djibo, a déclaré que son département ministériel, à travers l’Office national des examens et concours du supérieur (ONECS), s’est totalement investi «dans l’organisation d’un examen national propre» pour en faire une réussite totale. Pour atteindre ce résultat, assure-t-il, les ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour un bon déroulement des évaluations ont été déployées à temps dans l’ensemble des onze (11) centres de Niamey et dans les centres uniques d’examen des régions d’Agadez, Maradi, Tahoua et Zinder. 

Au regard des besoins actuels des entreprises nationales, rappelle le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le Brevet de technicien supérieur d’Etat, premier diplôme post-baccalauréat, est devenu depuis peu le principal passeport pour accéder à un emploi dans les secteurs public et privé. «L’engouement que sa détention suscite explique l’enjeu qui entoure sa préparation et l’organisation de son examen», dit-il.

Conscient de cet enjeu capital pour le développement du Niger, le ministre Mamoudou Djibo demande aux présidents, aux membres et superviseurs des jurys impliqués dans le déroulement de la session 2021 du BTS d’Etat, d’adopter un comportement responsable et honorable afin que «les résultats qui en sortiront soient mérités, pour être crédibles et porteurs de compétences». Il demande aussi aux candidats d’être ponctuels, concentrés et sereins et aussi de se conformer aux dispositions réglementaires régissant les examens du BTS d’Etat. Enfin, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche exhorte les candidats à ne compter que sur leurs propres efforts pour mériter leur réussite.

 Souleymane Yahaya(onep)

23 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

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Catégorie : Education
Publication : 23 août 2021

Exclusion de 19 membres de la fédération PNDS de Malbaza après la démission d’Ousmane Idi Ango : Salle temps pour Mohamed Bazoum, président et candidat du parti à l’élection présidentielle

Les analystes et observateurs continuent à s’interroger sur la démission du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (Pnds-Tarayya) d’Ousmane Idi Ango, dit Dan Baba, qu’on dit pourtant très proche du président de la République, Issoufou Mahamadou.

Le dimanche 23 août 2020, l’ancien Directeur général de la Société nigérienne d’exportation des produits pétroliers (SONIDEP), a annoncé sa démission du Pnds-Tarayya, entraînant avec lui des milliers de militants du principal parti au pouvoir de la coordination départementale de Malbaza, au coeur du fief principal dudit parti. Même si l’intéressé n’a fait aucune déclaration sur ses nouveaux choix politiques, certaines spéculations lui prêtent l’intention de poser ses valises au PJP Doubara de l’ancien président de la transition militaire de 2010- 2011, le général Djibo Salou, déjà investi candidat à la prochaine élection présidentielle. À tort ou à raison, bien d’observateurs redoutent des départs massifs d’autres militants du Pnds- Tarayya de la région de Tahoua vers d’autres partis politiques. Dans un message vocal adressé aux responsables de la fédération du Pnds-Tarayya de Tahoua et largement partagé sur le réseau social Wattsapp, El hadji Adayé, un cacique régional du parti au pouvoir, a mis en garde quant à la manière dont les affaires du parti sont gérées au niveau de Tahoua. Sans le dire ouvertement, l’homme a prévenu que cela ne lui coûterait rien de faire ses adieux au Pnds- Tarayya si des solutions ne sont pas apportées au dysfonctionnement qu’il dénonce. À quelques mois seulement des élections, le principal fief du Pnds-Tarayya semble se désolidariser du candidat Bazoum Mohamed qui continue à mener une campagne électorale anticipée sous le couvert de «visite de proximité», au vu et au su de toutes les institutions chargées de veiller au respect de la loi électorale et du président de la République, Issoufou Mahamadou, lié par le serment confessionnel de protéger les textes et lois de la République et de garantir l’équité entre les citoyens. Perdre même une petite partie de Tahoua va être fatal pour le candidat Bazoum Mohamed, surtout avec la multitude des candidatures annoncées pour la future présidentielle. Aux dernières nouvelles nous apprenons que le CEN du Pnds- Tarayya, au cours d’une réunion tenue, hier, dimanche 30 août 2020, a pris la lourde décision d’exclure de ses rangs dix neuf (19) membres de la Fédération de Malbaza, dont Ousmane Idi Ango ancien DG de la Sonidep.

A.Y

 

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Catégorie : Politique
Publication : 8 septembre 2020

Excursion de partage d’expériences sur le chantier de construction du pont de Farié ou Pont Djibo Bakary : Une démarche pédagogique novatrice du Projet Multinational de la Route Transsaharienne (PMRTS)

Excursion de partage d’expériences sur le chantier de construction du pont de Farié ou Pont Djibo Bakary : Une démarche pédagogique novatrice du Projet Multinational de la Route Transsaharienne (PMRTS)Le samedi 30 novembre 2019, le Projet Multinational de la Route Transsaharienne (PMRTS) a organisé une excursion sur le chantier de construction du pont de Farié ou Pont Djibo Bakary. Une démarche pédagogique et novatrice qui vise essentiellement un partage d’expériences entre les professionnels des travaux publiques, les écoles de formation d’ingénieurs civils et plusieurs acteurs concernés ou intéressés par les grands travaux. « C’est un grand projet qui est en train de se réaliser. Nous avons voulu inviter les différents acteurs pour assister à une étape importante du projet qui est le lancement des poutres. C’est dire que le projet est presque en phase finale, le projet est suffisamment en avance », a confié, a cette occasion, le Directeur général des Grands Travaux (DGGT) au ministère de l’Equipement M. Aliou Amine.

Pour ce faire, une centaine de personnes composée des cadres de génie civil des ministères et administration publique, des professionnels des BTP issus des entreprises publiques et privées du secteurs des TP, des bureaux d’études et des étudiants des grandes écoles (comme l’EMIG et le CET ASNI) ont effectué le déplacement de Farié à une soixantaine de kilomètres sur la route de Téra. Une journée durant, les participants ont eu droit à des visites guidées sur le chantier, des séances d’échanges avec les responsables de projet PMRTS ; les techniciens du chantier (entreprises et bureaux d’étude) et ont même assisté à l’exécution de certaines tâches complexes comme la pause des travées du pont.

A leur arrivée sur le site, les participants qui étaient conduits par le Coordonnateur national du PMRTS M. Ibrahim Tamou ont été accueillis sur la rive gauche du fleuve par le Directeur général des grands travaux (DGGT) au ministère de l’Equipement M. Aliou Amine et ses proches collaborateurs. Sur place, les participants ont eu les premières explications sur le chantier. La délégation a ensuite embarqué à bord du Bac Farié pour rejoindre la base vie de l’entreprise en charge des travaux située sur la rive droite du fleuve.

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Catégorie : Politique
Publication : 4 décembre 2019

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Exécution d’un contrat de 45, 3 milliards ‘’Petit Boubé’’ dans le collimateur du parlement et des médias sénégalais

Partout où il fourre son nez, c’est un scandale financier qui est vite débusquer. Il s’agit, vous l’avez sans doute deviné, de Boubé Hima Massi, alias ‘’Petit Boubé’’, cet homme d’affaire nigérien, qui a acquis ces dernières années sa réputation dans les transactions de matériel de militaire, à travers des contrats énormes qu’il décroche avec des démembres des Etats. Après le Nigéria où il a joué un sale tour à l’Etat fédéral dans le cadre de l’exécution d’un contrat de livraison d’armes de guerre, ensuite notre pays où son nom figure en bonne place dans le gros scandale financier au ministère de la Défense nationale, c’est aujourd’hui au Sénégal que son nom défraie la chronique. ‘’Petit Boubé’’ fait la Une de tous les médias du pays de la Téranga, épinglé dans un gros marché d’achat de matériel militaire de 45,3 milliards de francs CFA. L’affaire a été débusquée par un consortium de journalistes d’investigation (OCCRP) parmi lequel des confrères sénégalais suite à des investigations menées autour du contrat. Tout est parti d’un contrat de livraison de matériel militaire accordé à ‘’La société Lavie Commercial Brokers’’ logée en Israël et dirigé par un certain David Benzaquen par le ministère sénégalais de l’Environnement au moment où Abdou Karim Sall occupait le portefeuille ministériel. Les investigations menées par le consortium ont permis de découvrir qu’en vérité c’est Boubé Hima qui se cachait derrière cette société israélienne présumée. Le contrat vise l’acquisition ‘’d’un large éventail de matériel et se services, allant des armes et des munitions, aux bateaux, camionnettes, voitures, uniformes et même des cours de formation aux drones’’.

L’enquête de nos confrères sénégalais a permis de mettre en évidence ‘’des curiosités et zones d’ombre du contrat qui incluait aussi des voyages à Dubaï et des séjours tous frais payés dans des hôtels 5 étoiles’’.

Suite à ces révélations gravissimes, un député sénégalais a saisi le président de l’Assemblée d’une requête pour l’ouverture d’une enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur le fameux contrat.

Si l’enquête s’avère concluante, Boubé Hima risque de se retrouver dans le collimateur de la justice sénégalaise qui ne transige pas avec les affaires de malversations sur les deniers publics. C’est l’une des rares justice, relativement indépendante en Afrique francophone de l’ouest.

Kaillo

 

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Catégorie : Société
Publication : 2 novembre 2022

Exécution de projet Hydraulique SUKIYA AL KHER : Bientôt la réception de 290 forages à travers le pays !

Fidèle à ses objectifs humanitaires l’ONG EL Bourak Charity qui est le partenaire nigérien de mise en oeuvre du Centre Roi SALAMN pour le Secours et les actions Humanitaires d’Arabie Saoudite poursuit l’exécution de son projet Hydraulique SUKIYA AL KHER. Ce projet faut-il le rappeler, lancé en Juillet dernier vise à forer 290 forages à travers le pays particulièrement dans les régions de Dosso Maradi Tillabéry Tahoua et Zinder. Il touchera plus de 300 000 bénéficiaires.

Dans toutes ces régions les activités de fonçage d’ouvrages se poursuivent normalement, elles sont même très avancées dans certaines zones tandis que dans d’autres elles sont à la phase de réception.

Le problème d’eau au Niger a toujours été un casse-tête pour nos autorités ainsi que les populations d’où l’importance de ce projet qui viendra soulager les souffrances de celle-ci.
Cet élan humanitaire qui a toujours caractérisé l’ONG El bourak Charity traduit la volonté constante des responsables de cette structure à oeuvrer inlassablement pour garantir le bien-être des populations vulnérables du Niger. Un souci partagé avec le bailleur principal, le Centre Roi Salman pour le Secours et les actions Humanitaires. L’ONG EBC va certainement poursuivre ses actions humanitaires multiformes pour améliorer les conditions de vie des populations démunies.

C’est l’objectif ultime que s’est assignée cette structure qui, il faut le souligner touche également aux domaines de l’éducation de la santé de la sécurité alimentaire et le secours dans le stricte respect des principes humanitaires universels.

D.M



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Catégorie : Politique
Publication : 12 novembre 2023

Exécutions du Programme d’Investissement de Capacitation des Collectivités Territoriales à Say : Des réalisations concrètes et des défis à relever

Exécutions du Programme d’Investissement de Capacitation des Collectivités Territoriales à Say : Des réalisations concrètes et des défis à releverLes 22 et 23 novembre dernier, des équipes d’hommes de médias nationaux et internationaux, ont visité Say, pour s’enquérir des réalisations faites dans le cadre du partenariat bilatéral, dans le domaine de la décentralisation, entre la coopération allemande et le Niger. Ce partenariat s’exprime à travers le Programme d’Investissement et de Capacitation des Collectivités Territoriales en décentralisation et bonne gouvernance (PICCT), financé par la KFW (Banque de développement allemande). L’objectif du PICCT est l’amélioration des conditions de vie de la population, à travers, la mise à disposition d’infrastructures communales et régionales durables et adaptées aux besoins. Les Communes de Say et de Youri (Région de Tillabéry), ont bénéficié de trois (3) infrastructures : deux écoles primaires et un centre de santé intégré.

Les journalistes se sont ainsi successivement rendus au niveau de l’école primaire ‘‘Say Ouest’’, localement appelé ‘‘La tanda’’ et au Centre de santé intégré (CSI) du village de Dalwel (5 km de Say). L’objectif de ce déplacement à 50 kms de Niamey est de constater, de visu, les réalisations du projet de décentralisation – Gouvernance soutenu par la Coopération allemande, membre de « l’Alliance Sahel », au titre de l’initiative multi-bailleurs. La mission est conduite par le Coordonnateur du Fonds d’Investissement des Collectivités Décentralisées (FICOD) assisté des cadres de KFW (Banque de Développement), de Mme Aude Rossignol, Chargée de Communication et Plaidoyer à «l’Alliance Sahel », ainsi que de M. Hamadou Adama Ba de la Représentation PNUD à Dakar au Sénégal.

Au niveau des deux infrastructures visitées, des témoignages positifs ont été recueillis, tant de la part des agents qui y travaillent, des bénéficiaires mais aussi des responsables locaux. Des défis et des attentes ont aussi été soulevés par les différents intervenants. A l’école ‘‘La Tanda’’, c’est dans une bonne ambiance, que les visiteurs ont été accueillis. Par la suite, des échanges directs et ouverts, aussi bien en français qu’en langues locales ont eu lieu entre journalistes et bénéficiaires du Projet. Créée le 1er Octobre 2003, cette école comptait 35 élèves dont 14 filles. L’année scolaire 2018-2019, elle enregistre 435 élèves répartis dans onze (11) salles de classe dont trois (3) seulement en matériaux définitifs avec une (1) latrine. Dans le cadre du PICCT, cet établissement scolaire a bénéficié de six (6) classes en matériaux définitifs, des latrines, d’un (1) bureau et d’un (1) logement (pour le directeur).

Selon la Directrice dudit établissement, Mme Abdrahmane Laouali Halima, la construction de ces infrastructures a amélioré les conditions de travail du corps enseignant d’une part, et de l’autre, elle a considérablement boosté les taux de fréquentation scolaire puis de la scolarisation de la jeune fille. « Cette année (2018-2019) l’effectif a grimpé de 435 élèves à 564 (dont 291 filles), soit une fréquentation scolaire de 30% et un taux de scolarisation de la jeune fille de 51, 6 % » a-t-elle dit. La Directrice a saisi l’occasion pour formuler des doléances à l’endroit de la mission de coopération allemande, qui portent essentiellement sur la construction d’une clôture en matériaux définitifs, l’électrification et l’alimentation en eau potable pour améliorer leur milieu scolaire.

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Catégorie : Politique
Publication : 26 novembre 2019

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Expansion du Terrorisme au Sahel : La solidarité triangulaire s’impose !

L’Afrique fait face à elle-même ; le Sahel à lui-même et son destin. Voici plus de soixante ans que l’Afrique a accédé à la souveraineté internationale qui ne put lui empêcher de subir le diktat des puissances colonisatrices surtout quand il s’agit de pays francophones ayant évolué sous le joug de la France. Pour le Sahel, riche de son histoire et des mobilités qui l’on traversé et configuré sans cesse, on ne vit le plus souvent qu’instabilités climatiques avec comme corollaires les sécheresses et famines cycliques, et dans bien de cas, par les retards accusés dans bien de domaines, des turbulences et crises politiques diverses qui ont fait de cette zone du monde, un espace aujourd’hui au coeur des intérêts de la géopolitique internationale. Cet intérêt est davantage aiguisé par les potentialités dont regorge le sous-sol sahélien et sur lesquelles un terrorisme télécommandé donne le prétexte de se positionner au nom de la lutte contre le terrorisme. En effet, depuis près de dix ans, cette partie du continent, qui paie ainsi pour ses richesses, fait face à une rare violence terroriste qui va jusqu’à menacer l’existence des Etats, avec sur les trois territoires les plus impactés, le triangle formé par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, des partis des territoires sous le contrôle des terroristes. Au Niger où l’on peut entendre un certain discours politique ambiant dire qu’aucun terroriste n’occupe le territoire national et que tous ceux d’entre eux qui agissent au Niger ne viennent que d’ailleurs pour agir sporadiquement pour regagner chez les voisins leurs tanières. Ce discours, l’on peut s’en rendre compte aujourd’hui, est caduque car les preuves sont données que ces hors-la-loi sont bien sur le territoire nigérien où ils exercent un contrôle. Comment ne pas le croire quand, sur bien de parties du pays, les populations vivent au quotidien avec ces terroristes, rencontrent les nouveaux maîtres dans les marchés qui tiennent des prêches pour endoctriner les populations, non sans prétendre les protéger ? Comment ne pas le croire quand, il y a quelques jours, un maire dans le département de Téra s’offusquait du « laxisme de l’Etat » – c’est son expression informant que dans un village de sa commune, les terroristes ont érigé des hangars pour soi-disant, enseigner séparément aux filles et aux garçons le Coran ? Où est l‘Etat surtout quand dans cette zone, ses propre écoles sont fermées, et ne fonctionnent pas souvent depuis plusieurs années ? Peut-on d’ailleurs croire à ce discours politique quand, en plus, sur bien d’espaces, des centaines, voire des milliers d’écoles sont fermées, l’Etat lui-même ne pouvant assurer la sécurité pour que les enfants puissent avoir la chance, comme dans d’autres parties du pays, d’aller à l’école pour bénéficier de la plénitude d’un droit que la loi fondamentale du pays leur reconnait ?

Face au défi sécuritaire, les trois pays sahéliens les plus impactés, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, leurs gouvernements et leurs armées avaient été mis à l’épreuve, et face à la complexification de la situation, les Etats n’eurent de choix, lorsqu’ils manquent d’inspiration face au phénomène, que d’opter pour une coopération militaire avec les puissances occidentales qui ne peuvent que sauter sur une telle aubaine, pour déployer leurs armées, leurs armes et leurs logistiques pour occuper militairement les territoires sahéliens en proie à la violence terroriste. Pendant une décennie d’alliance militaire, les puissances étrangères, ne purent arriver à bout du phénomène, avec les attaques qui se multiplient, les deuils qui s’alignent, la peur et la psychose qui s’installent, des espaces qui sont désertés et des enfants qui ne peuvent plus aller à l’école, suivant les familles dans l’exil. Les populations avaient fini par s’excéder d’une alliance inefficace et demandèrent partout, le départ des troupes étrangères, notamment françaises au devant du déploiement des forces armées européennes et américaines. Ce rejet de la France dans sa collaboration suspecte dans la guerre, très fort ces dernières années, avait aussi fini par offusquer une France qui ne pouvait pas comprendre que les Sahéliens aient le droit de douter d’elle et notamment quand elle ne peut apporter les preuves de sa sincérité et de son efficacité dans l’alliance.

Dix ans après, le problème reste entier et l’on a vu, assumant leurs choix, quelques Etats – le Mali avant le Burkina Faso – demander, rien que le départ des troupes françaises de leurs territoires. La France en avait été humiliée, incapable de comprendre cette insoumission qui remet désormais en cause son influence sur le continent, mais elle ne comprit jamais l’attitude à avoir face à ces colères sahéliennes tout à fait légitimes pourtant. Alors qu’elle prédisait l’apocalypse pour l’insoumis Mali, annonçant l’effondrement du pays de Goïta, l’on apprend la montée en puissance de l’armée malienne et surtout, des victoires importantes sur des factions du terrorisme dans le pays au point où, il y a quelques jours, l’on apprenait que les éléments des groupes terroristes qui ne purent résister face à la force de frappe de l’armée malienne, durent opter pour la débandade, se repliant et se réfugiant au Niger où ils pouvaient souvent perpétrer quelques actes.

Aujourd’hui, face aux lamentations des populations et doutes sérieux sur l’alliance militaire française, bien de pays ont compris qu’il ne peut avoir de salut pour les pays sahéliens dans cette lutte qu’on leur a imposée, sans revoir les alliances militaires et surtout promouvoir des alliances régionales entre Etats concernés d’abord qui doivent apprendre à compter sur eux-mêmes et notamment en mutualisant leurs efforts et surtout en mettant synergie leurs armées pour mieux contrôler leurs frontières et surtout anéantir les groupes qui opèrent à l’intérieur, en détruisant leurs nids. Par l’aide des vecteurs aériens et de drones acquis par certains pays depuis qu’ils se sont débarrassés de la France, il est désormais possible, par les armées nationales de géo-localiser les mouvements des terroristes, leurs camps, et s’en servir à les détruire. C’est ce que font depuis quelques temps le Mali et le Burkina Faso qui ont presque déclaré le degré zéro de l’intolérance avec ces « fous » dont personne ne peut comprendre l’objet de leur combat. Avec les succès engrangés que les médias français ne peuvent avoir le courage de dire, misant toujours sur une improbable catastrophe qui arriverait à ces pays qui ont fait le choix courageux s’assumer leur souveraineté pour se battre et assurer leur sécurité par leurs soldats. Et depuis, tous ont compris la nécessité de se mettre ensemble, autour de ce grand triangle convoité par la géopolitique internationale pour se mettre à l’abri de la violence terroriste et mettre ainsi leurs richesses à l’abri de prédateurs impénitents.

Une solution sahélienne problème sahélien…
Le Sahel, comme toute l’Afrique, n’a aucun intérêt à sous-traiter sa sécurité. Une sécurité quand même un certain discours français veut faire du terrorisme un défi mondial, sans expliquer pourquoi, et pour quel intérêt revendiqué le terrorisme s’est installé sur cette partie du continent, reste de la responsabilité politique et de la souveraineté d’un Etat qui doit être jaloux de l’intégrité de son territoire. Le Niger qui semble ne pas être dans la démarche des deux autres pays, est pourtant conscient de l’impérieuse nécessité de se mettre ensemble pour traquer le mal et libérer tout l’espace sahélien de l’emprise terroriste qui a profité de ce manque de solidarité entre les Etats, souvent même de leurs incompréhensions et de leurs tensions pour gagner plus de terrain. Il y a quelques jours, le Niger envoyait une délégation militaire conduite par le Chef d’Etat-major de l’armée, pour aller rencontrer les autorités de la transition malienne afin de s’entendre sur de nouvelles stratégies collégialement pensées pour booter hors de leurs espaces ce terrorisme pernicieux. D’ailleurs, quand on apprend juste après la mission de l’Etat-major que les autorités nigériennes, réussissaient à libérer un otage américain et un français, menant leurs opérations au coeur du Mali, c’est que l’on a compris que malgré les discours discourtois échangés par médias interposés, le fil diplomatique, pour autant n’était pas coupé entre les deux pays pour avoir, pendant de longs mois et de longues années poursuivi des négociations qui ont fini par aboutir à l’heureux événement de la libération des deux otages français et américain. Aussi, lorsqu’après la mission de l’Etat-major nigérien, l’on apprend que l’armée nigérienne, traquant des terroristes qui ont commis la dernière attaque barbare dans le département de Banibangou, a poursuivi jusqu’en terre malienne pour neutraliser de nombreux éléments, c’est que le Niger a compris sans ces accords entre Etats, il est difficile d’arriver à bout de la menace et que le Mali n’est pas fondamentalement un ennemi mais bien un partenaire privilégié dans cette lutte contre ce grand banditisme qui veut déstabiliser nos Etats.

La solidarité triangulaire entre les trois Etats est donc vitale et nécessaire pour mieux réussir la lutte que les Etats touchés par le phénomène terroriste doivent s’imposer, au lieu de compter sur un autre. Compter sur la France ou sur un autre, n’est pas une stratégie car le faire c’est infantiliser nos Etats, refuser de croire en eux, en la capacité de leurs hommes à se défendre. Si ces partenaires sont de bonne foi, ils doivent aider en armements, en logistique, en moyens de renseignement et en formation élitiste des armées. Le reste, les armées pourront le faire car il s’agit bien des descendants de ceux qui avaient aidé à libérer la France de l’occupation Nazi ! Il est donc plus judicieux et responsable de conjuguer les efforts, entre Etats concernés d’abord, puis avec d’autres Etats voisins pour que les armées soient constamment à l’affut pour arriver à bout de la menace.
C’est le temps d’être responsable.
Par Waz-Za

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Catégorie : Politique
Publication : 3 avril 2023

Explications du rang occupé par le Niger dans le classement mondial de l’IDH 2018 : par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’Éducation, chef de Division Formation Examens et Concours /DRES Zinder

Explications du rang occupé par le Niger dans le classement mondial de l’IDH 2018 : par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’Éducation, chef de Division Formation Examens et Concours /DRES Zinder L’indice de développement humain (IDH), mis au point en 1990 par le Programme des Nations Unies pour le Développement, a pour objectif d’évaluer et de comparer le niveau de développement des pays du monde. L’IDH qui prend en compte la notion du bien-être est plus pertinent que le PIB, qui est somme des valeurs ajoutées des biens et services produits en une année dans un pays et utilisé auparavant pour le classement économique. Le développement est la somme des transformations de l’ensemble des activités dans un pays en vue de l’élévation du niveau de vie. La définition retenue souvent par les économistes est celle de F. Perroux qui note que : « Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global ».
L’IDH est donc le meilleur indicateur qui existe de nos jours, pour apprécier le développement. C’est est un indicateur composite, qui mesure la longévité, l’éducation (avec deux indicateurs) et le revenu par habitant. Le PUND, agence internationale, démembrement de l’ONU au service des peuples et nations, est évidemment doté de technocrates ou fonctionnaires qualifiés issus de divers pays qui collectent et analysent les données avec expertise, de manière impartiale et sans doute avec la collaboration des différents états membres. Le calcul de l’IDH est basé sur une moyenne géométrique des trois composantes citées plus haut et se présente comme un nombre sans unité compris entre 0 et 1. Plus l’indice se rapproche de 1 et plus le niveau de développement du pays est élevé. Le rapport mondial publié le 14 septembre 2018 par le PNUD porte sur 189 états classés en quatre catégories :

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Catégorie : Société
Publication : 21 septembre 2018

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Exploitation de l'uranium par AREVA / Le partenariat ''gagnant-perdant'' : un boulet

Uranium Niger ArevaRéunions, manifestations, déclarations. Rien n'y fait. Depuis de longs mois, les autorités communales d'Agadez se battent pour contraindre les sociétés minières (Somaïr, Cominak, Sonichar) opérant dans la région à leur verser la taxe professionnelle, l'unique impôt que l'Etat rétrocède intégralement aux communes. En compensation aux dégâts sanitaires et environnementaux causés par les activités extractives. Le montant global de cette taxe, non perçue par les communes à cette date, se chiffre à environ 4 milliards de francs. Les services des impôts sont intervenus dans le conflit, demandant aux sociétés de se conformer à la loi, mais celles refusent obstinément d'obtempérer. Et l'attitude des deux filiales d'Areva (Somaïr et Cominak) est encore plus révoltante. Après s'être mordicus opposées à la mise en recouvrement de la taxe, elles ont pris les devants en assignant l'Etat en justice selon la procédure de référé, prétextant que les nouvelles conventions minières signées en 2015 les astreignent du paiement de la taxe au titre de l'année 2016. En dépit du fait que la disposition l'instituant figure dans la loi minière 2006.Pas surprenant. Le groupe nucléaire civil français, Areva, fait sa loi au Niger. Des acteurs associatifs locaux et des organismes internationaux, dont la crédibilité ne peut être mise en doute, n'ont eu cesse de dénoncer cette situation inadmissibledansun pays dit souverain. Malheureusement, cette loi d'Areva dans notre pays s'est renforcée avec le régime Issoufou, qui a décidé de s'ériger en défenseur invétéré des intérêts du groupe français depuis 2011.

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Catégorie : Politique
Publication : 12 mai 2017

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Exploitation de l’or à la Société des Mines du Liptako / Entre opacité dans la gestion et l’attitude d’un directeur effronté : L’or du Niger est pillé !

Le Niger a décidément raté son rendez-vous avec la hausse du cours mondial de l’or. Et pour cause : l’unique société nigérienne qui exploite ce minerai, très prisé actuellement sur les marchés mondiaux, végète dans une opacité totale. Selon un document qui circule entre les mains de certains grands patrons du pays, l’or du Niger profite à une poignée des personnes, sous la bienveillance du directeur d’exploitation de cette société, un certain Kenneth Mpofu de nationalité zimbabwéen. En effet, depuis son débarquement au Niger en 2019, en qualité de Directeur d’Exploitation de la SML, travailleurs comme partenaires d’affaires de l’usine d’exploitation de l’or du Niger, sont laissés sur les carreaux.

Climat social exécrable créé à dessein

Kenneth Mpofu et ses complices ne sont pas allés de mains-mortes dans la mise sur pieds d’une vaste entreprise de pillage de l’or du Niger. Pour réussir leur forfait, ils ont d’abord créé une situation sociale assez tendue sur le site de l’usine : Imposition d’une seule langue de travail autre que le français, injures contre les agents, menaces de mort contre les travailleurs en pleine réunion, mépris envers la mémoire des ouvriers morts sur le site, arrêt de l’assurance maladie, Non versement des cotisations à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), mépris à l’égard des inspecteurs de travail, arrêt systématique de concertation entre représentants du personnel et la direction, cantonnement du personnel nigérien à des positions marginales, discrimination entre employés nigériens et expatriés, etc.

Tous ces griefs montrent que les rapports entre les agents de la SML et leur premier patron, sont d’un autre âge, du fait de son attitude, jouant presque le rôle de bourreau dans une plantation de la canne à sucre du temps de l’esclavage, que celui d’un directeur d’exploitation dans un pays qui a fait pourtant le serment de protéger la dignité humaine. Toute cette humiliation est organisée avec la complicité de la direction des ressources humaines, rangée du côté du bourreau, Kenneth Mpofu.

Le document qui lève un coin de voile sur la gestion opaque à la SML révèle que l’usine est actuellement envahie par un personnel expatrié et non utile, mais à qui le DG Mpofu fait la part belle, laissant les employés nigériens dans le dénuement, au mépris de toutes les conventions internationales et lois nationales qui régissent la carrière des employés dans un site comme celui d’exploitation industrielle de l’or. Bien qu’ils n’apportent avec eux aucune expertise dont l’usine a véritablement besoin, les employés expatriés soufflent à leur guise le chaud et le froid. Ces derniers n’ont aucun égard vis-à-vis de leurs collègues nigériens. Un climat voulu et entretenu par leur protecteur Kenneth Mpofu pour régner en seul maître dans le dos de l’Etat du Niger.

Grave opacité autour des activités minières

En vérité, c’est toute la chaîne d’exploitation et la façon dont la manne aurifère est gérée qui sont dans une opacité totale. Le directeur d’exploitation, Kenneth Mpofu et ses complices nigériens cachent beaucoup de choses à l’Etat du Niger et veulent se débarrasser d’une partie du personnel qui en sait beaucoup dans la façon dont ils gèrent. C’est dans cette perspective que celui-ci envisage un «licenciement collectif des employés sur un faux prétexte de raison économique», ajoute une source proche de la société SML.

A titre illustratif, le document de dénonciation souligne que les recettes liées à la vente de l’or, sont directement versées dans des comptes à l’extérieur du Niger, au mépris des dispositions du code d’investissement du Niger et avec la complicité des représentants de l’Etat au niveau de la SML.

Toutes les dépenses sont effectuées à partir de l’extérieur. Autre conséquence de cette gestion cahoteuse de la SML, ce sont les arrêts de la production dus aux manques d’intrants, le retard dans le paiement des salaires des employés qui attendent près de 45 jours pour être payés. «Les fournisseurs nigériens sont en faillite faute de paiement de leurs factures depuis plus de 3 ans», indique notre source. Devant une telle situation d’opacité et de nonpaiement des créanciers, les fournisseurs n’ont pas eu d’autres choix que de saisir les comptes de la SML. Toutes les demandes d’achats sont dirigées vers une officine pompeusement appelée centrale d’achats.

En termes d’investissements, l’essentiel des engagements pris la BCM, repreneur de la SML, n’est pas mis en oeuvre. C’est le cas de «l’engagement d’investir rapidement dans l’exploration afin de reconstituer les réserves de la SML», souligne le document de dénonciation. Malheureusement à ce jour, «aucun forage n’a été réalisé, alors même que les réserves disponibles aujourd’hui ne permettent pas d’aller au-delà d’un an exploitation», lit-on dans ledit document de dénonciation, que certaines autorités en charge de la question cherchent à cacher, pour que tout ceci ne soit pas su au sommet de l’Etat.

«L’autorité, censée défendre les intérêts de l’Etat du Niger », à savoir le Directeur Général Adjoint nommé par l’Etat, a été «coopté par l’actionnaire majoritaire», qui a fait nommer non seulement le Directeur Général, mais qui a proposé et influencé le choix de l’adjoint, précise notre source. Tous les deux premiers responsables sont sous les ordres du directeur d’exploitation, le sieur Kenneth Mpofu, lui-même représentant de l’actionnaire majoritaire dans le dispositif de la société.

Dans toute cette situation, c’est surtout l’attitude du DGA qui surprend les employés nigériens. Ce dernier, au lieu de défendre les intérêts de l’Etat du Niger, sérieusement grugé, n’obéit qu’aux seuls ordres de l’actionnaire majoritaire.

Affaire à suivre

A.I

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Catégorie : Economie
Publication : 27 juin 2021

Exploitation de l’or au Niger : La SML plongée dans une mafia par Angela List

Quelle malédiction peut s’abattre sur le Niger pour que plus rien de ce qui fait sa richesse ne puisse lui servir ? Très riche, il est curieusement ce pays très pauvre, parmi les plus pauvres de la terre. Qu’est-ce qui peut bien faire mériter cela au Niger ? Qu’est-ce qui a bien pu arriver à ce pays pour mériter un tel sort ? On se rappelle que l’annonce de l’exploitation de certaines ressources du sous-sol avait fait rêver les Nigériens, donnant à croire que le pays trouvait enfin là le moyen de sortir du sous-développement. Qui avait cru que lorsque le Niger eut ce qui ressemblait à une chance avec l’arrivée au pouvoir d’Issoufou Mahamadou qui pouvait reconnaitre à l’Opposition que le Niger n’est pas un pays pauvre mais un pays mal géré, l’on pouvait avoir tant de scandales dans le pays, tant d’opacité dans la gestion du pays ?

Aujourd’hui, nous allons fouiller sa gestion, documenter la gestion de la société d’exploitation de l’or de Samira, la SML. Après plusieurs années d’exploitation de l’or, l’on a l’impression, comme c’est aussi le cas pour le pétrole, que cette ressource ne sert à rien au Niger, ne change rien à la vie des populations. Comment peuton d’ailleurs comprendre que c’est en ce moment que l’école manque de classes, que les centres de santé manquent de produits et de matériels de pointe, et surtout que nos enfants, dans des abris précaires qui leur servent de classes, meurent, calcinés dans des incendies de paillottes ? En tout cas, la SML ne fait plus rêver, et les Nigériens ont même oublié qu’on exploite de l’or dans leur pays. Aujourd’hui, la SML se trouve dans un piteux état, gérée de manière opaque, une situation que peut expliquer la passe de mains dans laquelle la société s’est retrouvée. Faut-il croire que chaque fois qu’un repreneur tire le maximum de l’exploitation de la mine, elle jette l’éponge pour s’en aller, ne laissant au pays que terres défaites et inexploitables ? Au moment nous traitons cet élément, nous apprenons le lancement par la SYNTRAMIN d’une grève de trois jours à partir du mardi 20 décembre 2022, mais tout en précisant se disant disposée au dialogue.

Un peu d’histoire…

La Société des Mines du Liptako, SML/SA, est l’unique société nigérienne qui exploite l’or de manière industrielle au Niger, dans le département de Gothèye, précisément sur les sites de Samira et de Libiri. Elle a été crée – et on se rappelle de cette fameuse histoire de « lingots d’or » qui donnait beaucoup d’espoir aux Nigériens – en 1996, avec une exploitation qui a effectivement démarré en 2003 comptant comme actionnaires le canadien SEMAFO, le marocain Manangem et l’Etat du Niger. Mais en 2013, SEMAFO rompt avec la SML, cédant ses actions à l’Etat du Niger à travers la SOPAMIN, une société qui appartient entièrement au patrimoine de l’Etat. En 2016, la SOPAMIN céda, dès le premier trimestre, 80% des actions de la SML à un groupe mafieux nigérian du nom de « A GROUP INTERNATIONAL », appartenant à un proche de l’ancien président nigérian, Aboubacar Abdoul Salam. Mais, n’ayant pas tenu à ses engagements d’investissement, au premier trimestre 2018, l’Etat du Niger résilie le contrat de cette société, ce à la suite de deux lettres de mise en demeure adressées à « A GROUP INTERNATIONAL ». La Société Nigérienne de Patrimoine des Mines (SOPAMIN) reprend alors la gestion de la SML, non sans problèmes puisqu’un contentieux entre l’Etat du Niger et ce groupe a contraint le Niger à lui rembourser le prix de vente de la SML qui s’élevait à 2.5 millions de dollars, soit environ 1.5 milliards de francs CFA. Quand on sait d’autres cas, notamment avec Africard où l’Etat du Niger, ayant été trainé devant les tribunaux, avait subi le même sort à payer d’autres milliards (une dizaine) sans rien faire, l’on ne peut que s’interroger sur la gestion des socialistes, sur leur capacité à prendre soin du pays et de ses richesses.

De reprise en reprise…

L’Etat du Niger, représenté par SOPAMIN, le 31 mai 2019, conclut un contrat de cession d’actions avec le groupe « MCKINEL RESSOURCES LIMITED », une société du groupe BCM détenu par l’Australien Paul List, représenté par Angela List, métisse ghanéenne, épouse du patron de la société en question et qui, apprend- on, se servira de l’argent volé de la compagnie de son mari pour s’offrir un jet privé. Elle est aujourd’hui la Présidente du Conseil d’Administration de la SML. On note d’ailleurs que depuis l’arrivée de Mckinel au Niger, les recettes de la vente de l’or du Niger ont été, dans leur grande majorité, directement versées dans des comptes à l’extérieur du Niger au mépris des dispositions du code d’investissement du Niger et surtout en violation flagrante du règlement N°09/10/ 2010/CM/UEMOA du 1er octobre 2010, mais aussi du code minier en son article 105 (nouveau). Ainsi, en trois ans, rien de sérieux n’a été réalisé par le nouveau repreneur, ne respectant aucun de ses engagements.

Situation désastreuse à la SML…

Depuis la reprise par Mckinel, la SML n’a jamais réalisé, ne seraitce que la moitié de son budget annuel, régressant d’année en année. Sans aucun nouvel investissement, alors que le matériel d’exploitation est usé, presque hors de service, ne disposant pour la production que d’une pelle et quatre camions, la société ne peut pas être performante. On ne compte comme nouvelle acquisition somme toute inopportune que deux bull, une niveleuse et une foreuse.

Les équipements sont donc obsolètes, peu de mode, peu performantes par conséquent et avec des coûts d’entretien insoutenables pour une société qui est incapable de produire, de remplir son contrat. On comprend dans ces conditions que la société soit régulièrement en arrêt et pour cause, l’on peut en plus relever un manque de coordination entre les différents chefs de département. Par exemple, pour le seul premier semestre 2022, l’usine était en arrêt pour manque de gasoil et d’explosifs presque chaque mois, de gasoil et de réactifs presque chaque mois aussi. Aussi, l’usine, quand elle tourne ainsi que le rapporte le mémorandum, « […] faisait une production journalière

d’environ 40 onces pour une prévision budgétaire de 101 onces. [Précisant que] n’eut été l’alimentation récente du minerai de Bouloundjonga qui s’apparente actuellement à de l’écrémage, les pertes ne seront pas supportables pour l’entreprise ».

A la date d’émission de ce mémorandum (mi-septembre 2022), la société n’est qu’à 15% de réalisation du budget. Il faut rappeler que la production des années 2020 et 2021 n’était respectivement que de 15 et 39%, très loin du cahier des charges.

Pourtant, quand même ses réserves sont épuisées, l’on sait que la SML dispose de dix (10) permis de recherche qu’elle ne peut exploiter car aucune activité de sondage n’est menée depuis que Mckinel reprenait la société. D’ailleurs, le prestataire nigérien qui s’est hasardé sur les recherches, a dû interrompre ses activités, faute de paiement. Dans ces conditions, et avec les seuls réserves disponibles, la SML ne peut pas espérer réaliser son budget 2023.

Clauses non respectées…

Le repreneur n’a donc pas respecté les clauses contractantes avec l’Etat du Niger et n’en fait qu’à sa tête, exportant presque clandestinement ce qu’il extrait du sous-sol nigérien. Il n’a pas honoré son engagement pour la cession d’une partie de sa flotte d’engins à hauteur de 4 millions de dollars, ni les plans d’investissement minimum et global, ni même encore le placement d’un million de dollars dans un compte à Niamey. Mais où va l’argent de la SML ?

On a également reproché au repreneur la modification du montage financier, l’inexistence d’un compte d’opération au Niger qui donnerait une traçabilité de la gestion de la société, une accumulation de la dette fiscale, douanière et des cotisations sociales, avec des prestataires et fournisseurs nigériens lésés, voire suspendus. La gestion est donc chaotique, et même opaque quand pour les achats, tous sont dirigés vers des centrales d’achat négociés en amont par eux seuls.

Il faut aussi relever la mauvaise gestion administrative avec des affectations et nominations qui ne respectent aucun principe de rigueur, une chasse aux sorcières, le non-versement des cotisations sociales à la CNSS, le recours massif à des expatriés, marginalisant les compétences nationales aujourd’hui méprisées dans la société. Avec une telle gestion, l’on ne peut que s’attendre à la démotivation totale du personnel.

Un personnel vent debout…

Dans un mémorandum sur la situation de la SML adressé par la le SYNTRAMIN à la Ministre des Mines le 10/10/2022, afin de l’édifier sur la situation critique de la société, l’on peut lire tout le désastre qui arrive à la SML. Reprise par Mckinel en 2019, suscitant de l’espoir, la situation de la société, malheureusement, de jour en jour, s’est dégradée, plongeant les travailleurs dans l’expectative. Au risque d’en être complices, les représentants des travailleurs, alertent la tutelle pour sauver ce qui reste de la société, tirant sur la sonnette d’alarme afin que, rapidement, les mesures nécessaires soient prises.

En plus des inquiétudes légitimes annoncées par les travailleurs, à travers leurs représentants, la BECEAO, par lettre n°00308 du 04 février 2022, alertait sur d’importantes quantités d’or qui étaient en train d’être exfiltrées du Niger, sans que les fonds ne soient rapatriés. Aucune suite n’a pourtant été donnée à cette lettre quand même importante pour la gestion d’un pays notamment par rapport à un sujet aussi grave qui concerne l’exploitation minière qui aiguise bien d’appétits. Comment ne pas s’en indigner quand une expédition de 4.6 milliards a eu lieu en novembre et une autre de 2.3 milliards en décembre, sans que, pour chacune d’elles, les fonds ne soient rapatriés au Niger, toutes choses qui n’ont pas empêché que les activités de la mine soient suspendues par manque, tenez-vous bien, de carburant ? Mais où va cet argent ? A qui profite-t-il ? A des intérêts extérieurs ou à des intérêts obscurs nigériens, tapis dans les méandres du pouvoir et du parti au pouvoir ? Cette affaire trop grave pourrait, à elle seule, justifier pourquoi certains milieux s’accrochent mordicus au pouvoir. Qui se cache donc derrière Mckinel ? Il y a urgence à investiguer sur cette question pour mettre des visages sur ces hommes et ces femmes qui pourraient en être les plus grands bénéficiaires.

Sauver la SML…

Il est vrai que face à tant de préoccupations, la tutelle a souvent initié des actions pour trouver une solution à la léthargie de la SML et la rendre plus performante. Par exemple, par lettre n°0159 du 24 février 2022, adressée à Madame la Présidente du Conseil d’Administration de la Société des Mines du Liptako, SML.SA, Mme. List, elle adressait une deuxième mise en demeure adressée au même destinataire. Dans cette lettre, la Ministre note qu’elle a été « informée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest que les 557kg d’or ayant une valeur de plus de 13 milliards de F CFA, exportés au titre de l’année 2021 par [SML] n’ont pas fait l’objet de rapatriement ». Puis, dans la lettre n°0160 de la même date, et adressée à la même destinataire, elle invitait « aux discussions sur la situation de la SML.SA ». Récemment encore, le 15 novembre 2022, par lettre n°0646, s’adressant à Madame la Présidente du Conseil d’Administration de la Société des Mines du Liptako SA, rendant compte de la « situation de la SML », elle note que « de tous les griefs mentionnés dans le mémorandum, seule la question relative à l’apurement des dettes pourrait faire l’objet d’un engagement de solvabilité ». Il souligne que « Les préoccupations sur les activités minières, l’exploitation, les relations avec l’Etat et celles relatives à la quiétude sociale n’ont pas l’objet de traitement adéquat ». Et elle rappelait que « la viabilité de l’unité dépendra des réponses adéquates que [la PCA pourrait] apporter pour la gestion d’une société anonyme et une exploitation minière en bonne et due forme, selon les règles de l’art ». En concluant sa correspondance, elle souligne de « faire prendre les dispositions qui siéent pour [la relève de la directrice d’exploitation au plus tard au 31 décembre 2022 », tel que cela avait été convenu.

Questions…

Dans ce désordre, des questions restent en suspens. Comment cette PCA, ressortissante ghanéenne, réussit-elle, soustrayant de l’argent de la compagnie du mari pour se payer un jet privé quand, le pays, le Niger où l’on exploite l’or, ne voit presque rien de ce que cet or peut lui apporter, ne serait-ce que les redevances fiscales et douanières ? Peutelle jouer seule, pour extirper du pays tant de quantités d’or sans bénéficier de complicités internes, nigériennes ? Quel rôle joue dans ce puzzle, cet autre Nigérien, un certain Abdou-Kader Adoum, à travers sa société, Araba Mining ? Sert-il de sociétéécran pour servir des intérêts privés, mesquins, inavouables ? Comment comprendre dans un Etat normal, que le Directeur général de la SML n’ait pas le droit de signer même un chèque de 2000f ? Finalement, à quoi peut bien servir l’Etat du Niger dans tout ça ? Peut-il avoir dans cette « association de malfaiteurs » des gens plus puissants que l’Etat et les pouvoirs publics ? Comment comprendre et admettre qu’avec cette société qui traine les pieds mais sortant quand même quelques quantités d’or du pays sans que les fonds ne reviennent dans le pays, fasse travailler un personnel qu’elle ne paie que 40, voire 45 jours après ? Pourquoi, devons-nous subir dans la gestion de ce qui nous appartient après tout ? Et comment comprendre enfin, qu’après tant de correspondances, la dame, Angela List, ne daigne même pas répondre à l’Etat du Niger à travers la Ministre de tutelle ? Sait-elle, comme les Chinois dans le cadre du pétrole, sur les pratiques malsaines d’hommes du pouvoir pour avoir un si grand mépris pour des autorités du pays ?

Intrigant…

A la table-ronde sur le PDES à Paris il y a quelques jours, l’on pouvait voir la PCA, Angela List, encadrée par les ministres des finances et du pétrole sans qu’on ne sache trop ce qui peut expliquer cette proximité alors qu’aucun de ces deux ministres ne gère les mines ? Nous creuseront ces accointances et les Nigériens en sauront davantage sur le dossier, les prochaines semaines. Les richesses du Niger sont au Niger et aux Nigériens, non à quelques individus, fussentil du pouvoir.

La situation est trop grave et inadmissible. Il faut que le président de la République s’en saisisse pour faire toute la lumière sur cette question. Au-delà, ce sont les Nigériens qui doivent sortir de leur long sommeil. On continue de piller le Niger. L’heure est grave…

Mairiga

 

 

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Catégorie : Economie
Publication : 24 décembre 2022

Exploitation de l’uranium au Niger : "Nous avons hérité de la pollution durable"

Exploitation de l’uranium au Niger : L’ONG Aghir In'man se bat depuis 2002 pour faire connaitre l'impact des activités d'extraction de l'uranium au Niger. Son fondateur et président, Almoustapha Alhacen, reçoit cette semaine un prix international pour son action.Environ 30% de l'uranium extrait par Areva provient du Niger. Mais à quel prix ? Lauréat du prix international Nuclear Free Future Award 2017 (dans la catégorie Résistance), Almoustapha Alhacen mène un combat depuis 2002 pour la reconnaissance des conséquences environnementales et sanitaires de l'exploitation des mines d’Arlit.

Fondateur et président de l’ONG Aghir In'man, il reproche aux filiales d’Areva, qui exploitent ces mines depuis les années 70 dans le nord du pays, un manque de transparence sur l’impact de leurs activités sur les populations locales. "Nous avons constaté un certain nombre de maladies à Arlit et dans les campagnes environnantes. Ces maladies, qui touchent les personnes mais aussi les animaux, sont inhabituelles dans cette zone", explique-t-il. "Quarante ans après le début de l’exploitation, Arlit ressemble à des ruines et il y a des millions de résidus exposés à l’air libre, à moins de 5 kilomètres de la ville à vol d’oiseau, dénonce Almoustapha Alhacen. Nous avons hérité de la pollution durable et cette pollution, malheureusement, elle est là." 

Depuis 2010, l’entreprise Areva a lancé sur place des observatoires de la santé et n’a constaté aucune victime. Un dispensaire a également été mis en place pour les habitants, ainsi qu’un plan de mesure de la contamination d’Arlit. Mais l’inquiétude demeure dans cette ville de 140 000 habitants où les populations sont "exposées de manière chronique depuis l’enfance", affirme Bruno Chareyron, directeur de la Commission pour la recherche et l’information indépendante sur la radioactivité (Criirad).

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Catégorie : Environnement
Publication : 20 septembre 2017

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Exploitation minière : Qu’est-ce qui se passe à la SML ?

C’est la question que se posent beaucoup de nigériens depuis quelques temps. Cela d’autant que, selon une source interne à la SOPAMIN (société des patrimoines des mines du Niger), c’est un flou, délibérément entretenu, qui entoure la gestion de la société. La SML (Société des Mines de Liptako) semble être une société qui échappe au contrôle citoyen. Aujourd’hui, les Nigériens ignorent totalement ce qui se passe dans cette société qui, pourtant, produit un métal très prisé sur le marché international. La SML semble être aujourd’hui dans une situation de léthargie, qui plus est, gérée de manière peu orthodoxe. Son premier responsable est un certain Tahirou Yacouba, ancien cadre de la Nigelec. Il est directeur général adjoint de la société et directeur général de la même SML au titre de la BCM. Un cumul de postes aux intérêts divergents. Qui va-til défendre, le Niger où la BCM ? A cette question, Tahirou Yacouba serait le seul capable de répondre. Pour l’heure, les Nigériens continuent d’attendre les retombées financières de l’or de Samira. Des sources bien informées, tous les comptes de la SML auraient été saisis. L’argent issu de la vente de l’or serait versé dans un compte à l’extérieur. Les salaires des travailleurs de la SML seraient payés, depuis quelques temps, à partir de ce compte logé dans une banque internationale. Cette situation aurait plongé les fournisseurs de la société en une faillite dans un ultimatum auquel ils n’étaient pas préparés. Nous y reviendrons !

A.S

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Catégorie : Economie
Publication : 10 juin 2021

Exploits Énergétiques au Niger à Gorou Banda : Près de 3200MWh Illuminent le Réseau Électrique des Nigériens

Le samedi 25 novembre 2023, le Ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie, M. Mahaman Moustapha Barké, aux côtés de la Directrice Générale de la NIGELEC et de son équipe, a officiellement déclaré l'opérationnalité de la centrale solaire de 30 MWc de Gorou Banda. Cet événement marquant intervient après l'inauguration de la centrale le 5 juillet 2023. Jusqu'à la veille de cette annonce, la centrale a injecté une quantité significative de 3176 MWh dans le réseau de la NIGELEC, provoquant une amélioration perceptible de la qualité de l'approvisionnement énergétique fourni par la société.

Le Ministre a souligné que cette réalisation a été rendue possible grâce à la collaboration sans faille des agents de la NIGELEC et des équipes techniques qui ont persévéré malgré le départ des dirigeants d'autres entreprises chargées de finaliser les travaux à la suite des événements du 26 juillet. Il a exprimé sa reconnaissance envers les agents de la NIGELEC, le responsable de la société sous-traitante, ainsi que les professionnels techniques des autres entreprises impliquées dans le projet.

Informant sur l'impact positif de cette centrale solaire, le Ministre Maman Moustapha Barké a souligné que près de 500 000 habitants de la région de Niamey bénéficieront de cette source d'électricité. Il a souligné que les retombées favorables se font déjà sentir depuis octobre, avec l'injection des Points de Transformation (PTR). Cette étape est considérée comme la première phase d'une solution d'urgence, avec la perspective de futures étapes, notamment le démarrage du 5ème groupe de Gorou Banda prévu pour le lundi suivant.

Le Ministre a insisté sur le fait que le changement positif s'est déjà produit au cours des dernières semaines, et que la population a témoigné d'une amélioration notable de la qualité de l'approvisionnement électrique de la NIGELEC. Il a souligné que d'autres étapes seront franchies progressivement, avec l'objectif ultime de revenir à la normale. Les perspectives à venir dépendront des programmes élaborés, et le Ministre a affirmé que la presse sera régulièrement mise à jour à chaque étape franchie.

En conclusion, il est à noter que cette centrale solaire de 30 MWc représente un jalon majeur dans l'histoire énergétique du Niger. Érigée sur une superficie de 27 hectares, son coût de 20 milliards de FCFA a été financé par l'AFD, l'UE et le Niger. Composée de 55 776 panneaux solaires de 540 Wc chacun, elle devrait produire 53 GW/h par an, exploitant la puissance du soleil nigérien pour répondre aux besoins croissants en énergie de la nation.

Boubacar Guédé  (Nigerdiaspora) 

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Catégorie : Politique
Publication : 25 novembre 2023

Explosion d'un camion-citerne dans la région de Zinder : Bilan, sept morts et des blessés

Selon un responsable du gouvernorat de Zinder. "Sept personnes sont mortes dans l'explosion d'un camion-citerne accidenté lorsqu'elles siphonnaient du carburant".

L'accident s’est produite quand le moteur en marche d'une moto a produit des étincelles qui ont provoqués l'embrasement puis l'explosion.

Le camion-citerne transportait 64.000 litres d'essence et roulait en direction de Niamey quand il a été accidenté.

Les accidents liés à l'explosion de camion-citerne  transportant du carburant sont de plus en plus fréquents au Niger.


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Aïssa Altiné 

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Catégorie : Société
Publication : 1 novembre 2022

Explosion des divorces à Niamey : un drame silencieux

Une certaine conception du mariage voudrait qu’il tienne dans la durée, tant dans le meilleur que dans le pire. Mais cela c’était à une époque où le projet matrimonial était une affaire de familles, non une affaire d’amoureux qui se croisent sur les chemins de la vie, ivres de passions incontrôlées, ignorant souvent tout de son vis-à-vis que du mariage. Le mariage à l’époque était perçu alors comme un engagement de familles et de personnes pour la vie où les deux partenaires peuvent comprendre qu’on ne se marie pas que pour le meilleur, et que sur les chemins, il y avait aussi à affronter les moments les plus durs de la relations humaine pendant lesquels, l’un et l’autre, doivent se montrer résilients à endurer justement le pire, dans l’effort de comprendre l’autre, le temps que passe l’orage car il est vrai que les problèmes de couples ne manquent jamais, et les Hommes (les femmes aussi !) font preuve de sagesse pour laisser une place même dans la douleur et la souffrance, le temps qu’une âme et qu’un coeur s’apaise car la vie de couple, est une affaire de philosophie de la vie. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas en ces temps lointains de divorces. Il y en avait mais peu car, en cette époque, l’autorité parentale n’était pas encore ébranlée.

C’est une telle compréhension de la vie et du mariage qui font que l’on a l’impression de voir en certains mariés l’image du couple idéal. En vérité, il n’y a pas un seul couple qui n’ait pas de problèmes, de malentendus, de moments de crises ; il y en a qui savent les taire, les gérer dans l’intimité, et les surmonter dans la discrétion. Il n’y a donc pas de couple dans lequel, un homme ou une femme ne souffrirait pas. Mais puisque les jeunes d’aujourd’hui, fous par des histoires de passions filmiques de Télénovelas, croient comme cela est arrivé à Madame Bovary, que l’amour, dans sa construction livresque idéalisée, pouvait se vivre toujours dans ces frasques épiques, faites de tendresse infinies et de désirs inassouvis, de romantisme extravagant.

Oui, c’est cela l’amour tel qu’on le vit dans les représentations, dans l’imaginaire, mais il reste que cette image faite de folies et de passions démesurées et irrationnelles, conduit toujours à de graves chocs souvent difficile à endurer. Le problème est que dans nos sociétés, l’on ne parle que très rarement du mariage, souvent jamais d’ailleurs, à la fille comme au garçon, avant qu’ils n’y entrent pour vivre dans les premiers jours ses dorures éphémères avant de découvrir ses vraies couleurs, de rentrer dans des zones de turbulences, n’ayant pour boussole que ce que les livres et les filmes tissent d’armatures fausses et trompeuses du mariage. Au Niger, depuis que les filles et les garçons – c’est peut-être normal – ont arraché aux familles cette liberté de choisir leur conjoint, le mariage, malgré qu’il soit « attaché » par les cordes pourtant solides de sourates du Noble Coran, ne résiste plus aux intempéries de la vie, et s’effondre très vite car bâti sur des passions aveugles, si ce n’est sur des calculs qui, très vite, débouchent sur le désenchantement.

La situation est grave et cela fait des années qu’on en parle, sans que notre société n’en mesure l’ampleur pour penser le mariage tel qu’il se fait aujourd’hui dans notre société. Et pourtant Dieu sait ce que l’on dépense – tant la famille de la jeune mariée que celle du jeune marié – pour un mariage dans notre société, des fortunes dont on ne peut jamais déterminer la hauteur, tant l’on accepte de dépenser sans compter, hélas pour un mariage qui ne doit pas durer tout le temps.

C’est un drame, une tragédie même quand, ce faisant, l’on est arrivé à dégoûter tant d’hommes et de femmes, souvent jeunes, du mariage pour vivre les bonheurs des libertés que donne le célibat mais pour lequel l’on n’a jamais le respect social auquel donne droit le statut matrimonial.

Quelques chiffres effrayants….

Certains chiffres donnent froid au dos et ces statistiques bouleversantes font dire pourquoi tant de mariages dans notre société si ce n’est que pour aboutir à ces terribles séparations qui laissent, entre des divorcés, souvent des enfants qui ne peuvent plus avoir de repères familiaux, vivant la séparation de parents comme un drame insurmontable, comme une blessure qui ne se cicatrise jamais dans la vie d’enfants issus de mariages hasardeux. Sans compter ces mariages qui ce cassent dans l’insouciance de la conformité civile qui oblige d’aller devant le Juge ou devant les marabouts qui ont « attaché » le mariage, l’on apprend de sources officielles que les mariages connaissent énormément de naufrages dans la capitale, devenu le miroir que tout le Niger voudrait regarder comme un modèle. A Niamey seulement, les statistiques rendent compte du drame social pour une société qui ne sait plus sacraliser le mariage comme fait social qui sert de fondation à toute la société. Pendant les vacances, à l’approche du Ramadan ou de la Tabaski, à l’occasion des vacances du premier et du deuxième trimestres de l’année scolaire, l’on peut voir à quel point la ville vibre de mariages, de faste et de grand bruit. Il y en a d’autant plus que, au lieu du samedi, les mariages se sont étalés sur tout le week-end, avec d’abord le dimanche et le vendredi pour éviter des embouteillages pour des familles qui ne savent où donner de la tête pour répondre à une invitation ou à une autre. C’est à croire que les mariages ne se font que pour les noces non pour la vie, tant ils ne durent pas ! Ainsi, l’on apprend qu’en 2018, dans la seule ville de Niamey, l’on a compté quelques 962 divorces, en 2019, 905 divorces ; en 2020, 905 divorces ; en 2021 plus de 3000 divorces et, en 2022, 600 divorces au 5ème mois de l’année seulement ! Tant de vies brisées et échouées, effraient les jeunes de notre époque du mariage surtout quand, en plus, un ou des enfants(s) en sont issus pour partager avec des parents qui n’ont pas su considérer leur responsabilité à aider une progéniture, si fragile, à se construire à leur ombre, pour avoir confiance en eux-mêmes et en la vie, se laissent aller à des humeurs, guidés par leurs affects.

On peut par exemple remarquer que pour l’année 2021, qui a été une année particulièrement difficile pour les ménages nigériens, l’on a compté plus de 3000 divorces. C’est trop, convenons- en. Et cette situation gravissime impose que l’on questionne aujourd’hui notre société pour répondre à un tel problème de société pour lequel nous aurons tort d’afficher les mêmes indifférences coupables.

Mais qu’est-ce qui peut expliquer ces dérapages ?

Avec les coeurs fougueux de nos jeunes qui rentrent dans le mariage pour n’y espérer que du bonheur, sans aucun esprit de tolérance, l’on ne peut que s’attendre à de tels désastres sociaux. Indépendamment du fait que la plupart des jeunes se marient sans se connaitre quand l’une et l’autre, avant le mariage, ne se disent jamais la vérité, construisant tout sur le mensonge et un paraitre trompeur, il est évident que découvrant les caractères dissimulés pour rentrer dans le mariage, les couples ne sachent plus se supporter car en vérité, ils se trompaient avant de rentrer dans le mariage plus pour le meilleur qui n’existe jamais exclusivement dans aucun mariage. Les quelques furtifs conseils donnés le jour du mariage n’y peuvent rien et vite les mariages se cassent. Mais entre autres raisons officiellement annoncées pour justifier cet état de fait, on peut citer trois essentiellement. Il s’agit d’abord du matérialisme qui aujourd’hui, faut-il le souligner, n’est plus qu’un défaut de femme car au fil des âges les hommes sont devenus plus calculateurs, à l’heure de ce qu’il est convenu d’appeler les « Grandes Familles », pour ne rentrer que les « bonnes familles » pour aller y chercher femme. Et comme on le dit, dès que le besoin rentre dans la maison où vit la précarité, l’amour, par les portes, fout le camp, et les couples se séparent, irréconciliables avec des discours antagoniques. Puis, l’on annonce comme autre raison, l’insincérité car les aspirants au mariage ne se disent jamais la vérité, l’un mentant à l’autre, et vice versa, le but étant pour tous d’arriver n’importe comment au mariage. La dernière raison est l’adultère qui pose aujourd’hui, un vrai problème de phénomène de société. Beaucoup d’hommes et de femmes, vont dans le mariage par des choix qui sont plus de calcul, non de coeur et finissent par ne pas vivre à la fin, le bonheur de l’amour auquel ils aspirent. Et on arrive, lorsqu’on a l’occasion, de tricher avec l’ex, se justifiant d’un mariage qu’on n’aura pas eu le choix de faire. L’Association islamique qui donnait ces chiffres, indexe dans la plupart des cas, le téléphone qui a révélé des infidélités de la femme et de l’homme pour finir sur des brutalités et des séparations. Les pouvoirs publics et les Ulémas sont interpellés pour réfléchir à cette situation afin de réconcilier l’institution mariage avec une jeunesse que les films et les livres ont perdue sur la compréhension qu’il faut en avoir. En entrant dans le mariage, chacun doit comprendre que le mariage ne peut être synonyme de bonheur. Il n’est qu’un moyen qui peut permettre, dans un esprit de tolérance mutuelle, de se créer, même dans les orages de la vie, quelques oasis de bonheur, de joies partagées.

Réfléchissons-y…

Mairiga

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Catégorie : Société
Publication : 19 novembre 2022

Explosion du camion citerne : Les rails de Mahamadou Issoufou à la base de l’hécatombe ?

Explosion du camion citerne : Les rails de Mahamadou Issoufou à la base de l’hécatombe ?Un accident aura été rarement meurtrier comme celui survenu dans la nuit du 5 au 6 mai 2019, au quartier aéroport, dans la capitale. Plus de 50 morts sur place, suite à l’explosion d’un camion citerne, rempli de 50 mille litres de carburants. Le bilan humain ne fait que s’alourdir, avec le trépas de blessés graves qui, évacués vers les différents hôpitaux de la capitale, qui continuent de succomber à leurs blessures. On parle aujourd’hui de 60 morts, et apparemment ce n’est pas fini, on parle aujourd’hui de 60 morts. Et apparemment ce n’est pas fini. Les dégâts matériels sont également énormes, 5 voitures et plus de 20 motos calcinées. Un deuil national est même décrété à partir de ce mercredi 8 mai et ce pour 3 jours. Quant aux causes de cet accident particulièrement meurtrier, et c’est là que c’est très grave, l’on essaie de charger les victimes d’être à la base de leur propre malheur, sans chercher d’autres causes qui ont engendré même le regroupement de ces infortunés que l’on traite de curieux dans le meilleur de cas, sinon tout simplement de badauds. Pourtant de simples questions se posent et il faut les poser. Quelle est la part du chauffeur du camion, et conséquemment son employeur ou sa maison d’assurance, dans cette affaire ? A quelle vitesse conduisait-il son cercueil ? Combien de temps le camion renversé, avec son chargement dangereux de 50 mille litres de carburant, a-t-il passé dans un quartier aussi peuplé, avec des stations d’essence à chaque 10 mètres ? Quelle est la part des barres de fer de Mahamadou Issoufou et son ami Bolloré dans cette hécatombe ? Voilà quelques questions qui viennent d’elles-mêmes surtout quand on connait la circulation routière à Niamey en particulier, et les contraintes imposées par les maudits rails de Mahamadou Issoufou.

Au lieu de charger gratuitement, pour se donner bonne conscience, et sans aucune compassion des personnes qui par nécessité prennent des risques de toutes sortes pour sortir du besoin. Une précarité dont les gouvernants actuels sont en grande partie responsables, la gouvernance de Mahamadou Issoufou et de ses petits camarades étant des plus chaotiques et des plus prédatrices. L’on sait que Niamey est l’une des rares capitales, la seule d’ailleurs si l’on peut dire, où des gros porteurs peuvent rouler à tombeaux ouverts sans que ça suscite ceux qui ont la charge de la question les agents de la circulation. Ainsi il n’est pas rare de voir des camions dits TLM, des camions 10 Tonnes chargés de viande fraiche dégoulinante non couverte, de bois, de sable ou de graviers ; des bus de transports voyageurs d’une capacité de 70 places débouler à une vitesse d’enfer dans les artères de la capitale sans que ca dise quoi à qui que ce soit. De véritables Mad Max dans la capitale. C’est ainsi que tous les jours que Dieu fait ces bolides, comme sur un terrain de Formule 1, renversent des piétons, surtout les enfants dans les quartiers populaires. En plus, dans la capitale Niamey, il n’est pas rare de voir des camions en panne, stationnée en plein milieu du goudron et ce des jours durant. Tous les usagers de ladite route deviennent les otages de ce camion, obligés de faire des grands détours onéreux et compliqués. Si nul ne peut empêcher un accident en plein milieu de la route, on peut tout au moins donner un ultimatum au propriétaire du camion en panne de la route pour dégager sa ferraille, puisque la route ne lui appartient pas. Tel semble être le cas de ce camion citerne mortifère du quartier aéroport. Pendant plusieurs heures, la substance s’écoulait de la citerne, pour se déverser par terre longeant les barres de fer de Bolloré.

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Catégorie : Société
Publication : 12 mai 2019

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Exportation d’Agadem : Les derniers dossiers sensibles en suspens entre la CNPC et Bazoum

Certaines discussions majeures devraient bientôt s’engager entre la firme d’Etat chinoise CNPC et la nouvelle équipe au pouvoir à Niamey, notamment au sujet de la construction du pipeline d’exportation du pétrole d’Agadem. La China National Petroleum Cop (CNPC) vient de nommer un nouveau patron pour sa filiale au Niger. Selon nos sources, c’est Zhou Zuo Kung, jusqu’alors responsable de la filiale soudanaise, qui suivra le développement du projet d’exportation d’Agadem vers le Bénin du groupe d’Etat chinois. Il remplace ainsi Cheng Cunzhi, arrivé en 2017 à Niamey, sui attendait impatiemment la retraite depuis de longs mois. La CNPC a décidé de prendre un spécialiste de suivi de gros projet afin de s’assurer de la bonne marche des travaux de construction du pipeline d’exportation, dont la mise en production est désormais prévue pour mars ou avril 2023, soit avec quelque quinze ou seize mois de retard du fait du Covid-19. Zhou Zuo Kung a déjà participé à plusieurs réunions avec les officiels du ministère du pétrole et de l’énergie ; dirigé depuis le 4 avril par le fils de l’ancien président Mahamadou Issoufou, Mahamane Sani Mahamadou, dit ‘’Abba’’. L’oléoduc, d’un coût total de 2,3 milliards de dollars pour 1980 kilomètres, dont 1293 sur le territoire nigérien et 687 au Bénin, permettra de transporter un plus de 90.000 b/j, à quoi il faudra ajouter les 15.000 à 20.000 b/j qui continueront à approvisionner la raffinerie de Zinder, mise en fonctionnent en 2011.

L’Etat veut monter au capital

L’un des sujets prioritaires qui devraient s’imposer dans les prochains mois entre la CNPC et Abba est la participation de l’Etat dans la société West Africa Gas Pipeline Co (Wapco) chargée de construire puis de gérer les futures infrastructures de transport du brut. Du temps de n’ancien ministre du pétrole Pierre Foumakoye Gado (2011-2021), il était question de prendre 15%, représentant quelques 35 millions de dollars (le reste étant dans les mains de la CNPC). Or le ministre des Finances n’aura probablement pas cette somme et devra envisager des emprunts. Plusieurs traders se seraient déjà fait connaître au plus haut sommet de l’Etat à Niamey afin de proposer des fonds en échange de la commercialisation des futurs barils du pays. Glencore, par exemple, a déjà l’habitude de ce genre de financement : le trader helvétique avait notamment prêté en 2014 à l’Etat tchadien 1,45 milliard de dollars afin de racheter les 25% de Chevron sur les blocs de Doba opérés par ExxonMobil. Goûtant probablement assez peu ces montages financiers, la CNPC pourrait aussi être tentée de prêter ellemême la somme à l’Etat nigérien à des taux plutôt faibles ; afin d’éviter de faire rentrer dans le jeu une firme occidentale.

Comment Bazoum gère le pétrole

En plus d’Abba et de Foumakoye Gado-nommé à la présidence du chef de l’Etat-le nouveau président élu début avril Mohamed Bazoum pourra s’appuyer en matière d’hydrocarbures sur son nouveau conseiller pétrole et mines. Ex-secrétaire général du ministère des mines jusqu’à sa retraite en 2019, Mahamadou Sougou Dikouma est un membre du bureau politique du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNSD). Il connaît Bazoum depuis quarante ans, ayant été sur les bancs de l’école avec lui. Dikouma a l’immense avantage pour le président d’être originaire de la région de Diffa où sont situées les réserves pétrolières d’Agadem. Les leaders politiques de cette province ont régulièrement protesté auprès du pouvoir, faisant valoir qu’aucun des leurs n’était nommé à des postes à responsabilité dans le secteur des hydrocarbures. C’est désormais chose faite.

Source : Africa Intelligence
Edition du jeudi 10 juin 2021.

 

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Catégorie : Politique
Publication : 30 juin 2021

Exposition universelle Dubaï 2020, aux Emirats Arabe Unis : SEM. Mohamed Bazoum y prend part

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Bazoum, a quitté Niamey, hier mercredi 22 décembre 2021, en début de matinée, à destination de Dubaï, aux Emirats Arabe Unis, où il participe à l’exposition universelle Dubaï 2020.

A son départ de l’Aéroport international Diori Hamani  de Niamey, le Président Mohamed Bazoum a été accompagné jusqu’à la passerelle de l’avion par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou.

Le Chef de l’Etat est accompagné dans ce déplacement de la Première Dame Hadjia Hadidja Bazoum ; Mme. Ousseini Hadizatou Yacouba, Ministre des mines ; de M.  Mahamane Sani Mahamadou, Ministre  du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables, et du directeur de Cabinet du Président de la République, M. Ibrahim Sani Abani.

23 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/ 

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Catégorie : Politique
Publication : 23 décembre 2021

Expulsion des migrants sub-sahariens vers le Niger : L’Algérie continue son geste inamical

Algerie geste inamical AfriqueDes centaines de migrants subsahariens ont été expulsés ce dimanche à la frontière avec le Niger. Selon FRI, ils avaient été arrêtés à Alger et dans la ville de Blida mercredi et jeudi dernier. Un geste inamical de la part du pouvoir d’Alger qui rappelle des récentes situations pareilles.

Ce sont des centaines de migrants ressortissants des pays africains subsahariens qui ont été acheminés ce dimanche dans des camions de l’armée algérienne vers la frontière avec le Niger. Dans le camp de Tamanrasset, ils ont dû passer environ 24h avant de poursuivre le trajet forcé. Un trajet qui est devenu plus périlleux à partir de la frontière nigérienne où les camions se sont arrêtés et les migrants ont dû marcher jusqu’à Assamaka, en territoire nigérien, pour en fin rejoindre Agadez via Arlit. Ces migrants, originaires de différents pays d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale, avaient été arrêtés à Alger, la capitale ainsi qu’à Blida en milieu de semaine dernière. Aucun commentaire n’a été jusque-là pas fait du côté des autorités algériennes par rapport à ces faits qui rappellent ceux des mois de septembre et d’octobre derniers, où plus d’un millier de personnes avaient été expulsées de façon similaire.

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Catégorie : Société
Publication : 2 février 2018

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  1. Extravagances politiques / Issoufou Mahamadou : un roi dans la République ?
  2. Face à la multiplication des agressions dans la ceinture verte : Une pétition actuellement en cours pour sa sécurisation
  3. Face à une Chine conquérante, Washington veut renforcer sa présence en Afrique
  4. Face au fléau du diabète en Afrique, une mobilisation mondiale s’impose d’urgence
  5. Face aux camarades du CEN du Pnds Tarayya : Le Président Mohamed Bazoum ‘’cadenacé’’
  6. Face aux menaces sécuritaires, le Niger en appelle à la mobilisation de la communauté internationale
  7. Face aux menées subversives du PNDS : la fermeté s’impose au CNSP !
  8. Fait divers : Le vrai-faux douanier et les 40 millions
  9. Fait divers : Quand deux femmes mariées se battent pour un haut commis de l'Etat
  10. Fait divers : Sous la pression de sa première épouse, un ministre refuse de reconnaitre l’enfant issu de son deuxième mariage
  11. Fait divers : Un jeune lycéen assassiné au quartier KoiraTégui !
  12. Fait divers : Une affaire de paternité toujours sans issue
  13. Fait divers / Pas de nouveaux polygames dans le gouvernement de Bazoum : Un ministre défie-t-il la parole du Président ?
  14. Fait-divers / Meurtre de l'ouvrier de MIGAS Maradi : Crime passionnel ou homicide involontaire ?
  15. Fait-divers / Violence en milieu scolaire : Les conséquences de la politique de prêt à porter dans le système éducatif
  16. Fait-divers/Accident de la route au Rond-point Kirkissoye de Niamey : Un automobiliste renverse quatre personnes, les riverains incendient son véhicule
  17. Fait-divers/Vol d’un objet chèrs aux Maouris : la Pierre sacrée Toungouma a disparu
  18. Faits divers : Un faussaire démasqué par les services de la Direction Générale du Trésor
  19. Faits Divers : Un réseau de trafiquants de drogue démantelé à Gouré
  20. Faits divers / Quand des fils à papa sèment la terreur et tirs en l’air dans une boîte de nuit à Niamey
  21. Falanko ou histoire d’une chefferie à statut particulier
  22. Famille et gestion des entreprises nigériennes : Ça sent le soufre à Bety’s home
  23. Fatima Briend : Le Niger à fleur de peau
  24. Fatouma Soumana, créatrice de mode : « Mon dressing personnel est basé sur le style ‘’officier’’. C’est un style avec du caractère »
  25. Faut-il rendre oui ou non la polygamie obligatoire au Niger ?
  26. Faute d’entente entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation : L’école publique nigérienne dans la tourmente !
  27. Fauteuil Présidentiel : Le Niger n’est pas une dynastie
  28. Faux chèque : Une affaire qui défraie la chronique
  29. Femme modèle : Aicha Macky réalisatrice cinéaste nigérienne : «Je ne suis pas née dans des draps brodés, j’ai juste su tracer mon chemin grâce à l’abnégation et à la formation continue»
  30. Femme modèle : Médecin-Colonel de la Gendarmerie Marie Djika «L’autorité n’a pas de sexe, c’est le grade qui prime !»
  31. Femmes et politique au Niger : Constat d’un engouement et engagement sans précédent
  32. Femmes unies de Niamey : Pour le départ des forces françaises du sol nigérien
  33. FENIFOOT : Le Colonel-major Djibrilla Hima Hamidou cherche-t-il à rempiler pour une ixième fois ?
  34. Ferme “Kizha Intégrante Farm” : Une affaire de famille
  35. Fermeture d’écoles de santé : Quand l’administration renie sa parole
  36. Fermeture d’unités d’emplissage et de distribution de gaz : L’ARSE viole ses propres textes ?
  37. Fermeture de 36 établissements scolaires privés au Niger pour non-conformité aux règles de l'enseignement privé
  38. Fermeture de l'Ambassade de France au Niger : Un Communiqué Officiel Annonce les Raisons et le Licenciement de son Personnel
  39. Fermeture des écoles de santé : À quoi joue le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ?
  40. Fermeture des écoles primaires privées : Une décision totalement insensée
  41. Fermeture des frontières du Nigeria : Coup d’arrêt ou crash-test pour la ZLECAF et l’ECO ?
  42. Fermeture des Médias mal-pensants : Le DG de la Télévision Dounia se défend
  43. Fespaco 2019/« Ma belle-mère Ma Coépouse » : La vie mouvementée d’une mégère
  44. Festival de l'Aïr : Iférouâne en fête
  45. Festival de la paix en zone agro-pastorale couplé à la 30ème Journée de l’Artisanat : Renforcer la sécurité et la cohésion sociale en se basant sur les valeurs socioculturelles traditionnelles
  46. Festival International du Mil (FESTIMIL) : La 2ème édition prévue pour le 3 mars prochain à l’ACAM de Niamey
  47. Festival International du Mil (FESTIMIL) : La 2ème édition prévue pour le 3 mars prochain à l’ACAM de Niamey
  48. Festival Wassa’n Africa de Launac 2022 : Une aventure musicale et de l’authenticité culturelle africaine fondée par notre compatriote, Lawa Aboubacar
  49. Fête de l’Aid el fitr (Ramadan) : Une forte demande d’habits de fête tant au marché que dans les boutiques de prêt-à-porter
  50. Fête de l’Europe au Niger : L’Ambassadeur Denisa Elena Ionete souligne et réaffirme la solidité de la coopération bilatérale de l’UE avec le Niger 

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