Au Niger, le ‘’wanzam’’, ou coiffeur traditionnel a encore sa place dans notre société. Il est spécialisé dans la coiffure traditionnelle et pratique aussi la ‘’petite chirurgie’’ dans le cas de circoncision. C’est l’homme au couteau dont la dextérité est légendaire. Mais dans la société traditionnelle, il n’appartenait pas à qui veut de pouvoir manier le couteau (ou lame légèrement courbé qu’on appelle ‘’aska’’).
La famille transmet, de père en fils, l’art de raser les cheveux, d’ouvrir les abcès superficiels (ou ‘’sakai’’), de pratiquer la circoncision ou les saignées. Une telle adresse ne s’acquiert pas aussi en un jour. Pour apprendre les ba.ba du métier, M. Moussa, ‘’wanzam’’ exerçant à Niamey, a dû assister son père pendant des années, dans cette activité. « A l’époque où j’ai commencé, je n’avais que dix ans ; je tenais compagnie à mon père qu’on sollicitait de village en village. C’est ainsi que j’ai appris les secrets du métier » a-t-il indiqué. Aujourd’hui encore dans les villages, le ‘’wanzam’’ est très vénéré et exerce sans grande difficulté toutes les spécialités de son métier. Ce qui n’est pas le cas dans nos différentes villes où, il est très peu sollicité, du fait du modernisme. Beaucoup de gens, surtout les jeunes préfèrent en effet se rendre chez un coiffeur moderne. Et même en zone rurale, ce sont généralement les adultes qui le sollicitent pour se raser la barbe ou pour se dénuder la tête. ‘’C’est beaucoup de gens qui viennent se raser chez moi, pour 100 à 200F. Certains clients exigent souvent qu’on leur mette de l’alcool après la séance. C’est pourquoi je suis obligé de l’acheter’’ affirme M. Illa, un autre ‘’wanzam’’ de Niamey. Le wanzam est aussi trop souvent sollicité pour soigner certaines maladies par des actes chirurgicaux comme les ventouses (ou ‘’Kaho’’ pour sucer du sang dénaturé), les saignées (pour prévenir selon lui, le paludisme) ou pour décompresser une tumeur. Les frais de ces prestations varient généralement de 200 à 1000F. Lui aussi affirme qu’un vrai ‘’wanzam’’ doit au moins pouvoir circoncire. La circoncision est une sorte de spécialisation qui rend encore vivace ce métier dans beaucoup de régions de notre pays. Du reste beaucoup de nos concitoyens préfèrent encore faire circonscrire leurs enfants par les coiffeurs traditionnels ou wanzam. Après une opération, le wanzam reçoit de l’argent et dans certains villages, des poulets, un animal ou des bottes de mil, un geste très symbolique en milieu rural. En somme, le wanzam bénéficie de toutes les considérations du fait de ses compétences, mais aussi des pouvoirs qu’il détient pour soigner certaines maladies. Mamane Abdoulaye
A peine nettoyés par la police municipale les abords du grand marché sont de nouveau envahis par l’incorrigible semeur de bordel. Avant c’était les « charrettes infernales et autres brouettes qui s’installaient à même la chaussée pour vendre leurs marchandises, aujourd’hui ce sont les « hiaces » qui, dans un désordre indescriptible, se garent n’importe où pour ramasser leurs clients. Du coup, on est pratiquement revenu à la case de départ c’est-à-dire que l’accès au grand marché devient toujours problématique pour les véhicules privés.
Niamey la capitale du Niger ne cesse de grandir à l’exemple des autres grandes villes du monde. De plus en plus, avec le poids démographique et le souci de répondre aux exigences de la vie urbaine, certains habitants sont obligés de se doter d’un véhicule afin de se faciliter le déplacement .Les véhicules les plus utilisés dans la ville de Niamey sont les motos et les voitures, dont la possession n’est plus un luxe, mais une nécessité. Cependant, dans la capitale, la cohabitation entre motos, voitures et piétons est des plus problématiques. Pour cause, pas un jour ne se passe sans qu’on dénombre un accident de la route.
Ces accidents sont souvent, les uns plus spectaculaires que les autres. Ils charrient leur cortège de blessés ou de morts. L’étranger qui vient des pays de la sous-région, est abasourdi par les fréquences des accidents dans notre grande ville. Il en est de même pour les résidents permanents de la capitale qui cherchent à comprendre les causes de ses accidents insensés enregistrés tout au long des journées. Pourtant, de toute évidence, les causes sont dans la manière de conduire des gens. En effet c’est dans notre circulation qu’on trouve des individus qui ne respectent pas les règles établies par le code la route. Sur ce point, les feus otiques sont difficilement respectés en l’absence d’un policier sur les lieux. Pire, l’une des causes principales des accidents de la route reste l’excès de vitesse. Ce Phénomène est observable dans la façon dont certains usagers aiment conduire à tombeau ouvert. A ce sujet, c’est surtout une frange de notre jeunesse qui est souvent indexée car cherchant à imiter les excès de vitesses récurrents dans les films occidentaux.
Louanges à Allah Seigneur de l'Univers, Il connaît ce qui est caché et ce qui paraît au grand jour. Il a fait des croyants des frères, Il leur a recommandé Sa crainte et l'attachement à Sa corde c'est-à-dire au Saint Coran, et Il leur a interdit la division et la divergence. Je Lui suis reconnaissant exalté soit-Il. Je témoigne qu'il n'y a point de divinité digne d'adoration hormis Allah l'Unique sans associé et que Mouhammad est Son serviteur et Son Envoyé. Qu'Allah lui accorde Son salut et Ses prières ainsi qu'à sa famille, à ses Compagnons et à tous ceux qui emboîteront leurs pas sur le chemin du bien jusqu'au Jour Dernier. Chers frères et soeurs en Islam, craignez Allah et sachez que l'Islam a pris soin à travers le Saint Coran et la Sounnah du Prophète- de la société humaine et de la résolution de ses problèmes et maux. Ceci parce que l'Islam est la religion d'humanisme par excellence. Il est venu en effet pour honorer et libérer 'être humain. En Islam, la spiritualité et l'humanisme s'épousent étroitement et marchent ensemble. L'Islam ne conçoit pas l'être humain comme un individu isolé du monde, vivant dans un désert ou dans une grotte ou dans un couvent. Au contraire il le conçoit toujours dans une société où il influence et où il est influencé, une société de laquelle il profite et qui profite de lui. C'est la raison pour laquelle Allah dans Ses prescriptions s'adresse toujours à la communauté croyante et jamais à l'individu tout seul. Chers frères et soeurs en Islam, nous allons vous rappeler les actes à faire la veille et le jour de la fête de Ramadan. Sachez qu'il y a plusieurs actes, bienséances et comportements à observer la veille et le jour de la fête de Ramadan dont:
1- Prononcer le Takbîr = proclamation de la grandeur d'Allah.
Cette proclamation ou exaltation de la grandeur d'Allah (Takbîr) commence la veille de la fête de Ramadan dès l'annonce de la fin du jeûne du Ramadan soit par la vision du croissant lunaire marquant le mois de Chawwal soit par la fin du trentième jour du Ramadan. Allah le Très Haut a dit à propos du jeûne de Ramadan: "Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement (entre le vrai et le faux). Donc quiconque d'entre vous aperçoit [le croissant lunaire la première nuit] du mois (de Ramadan, c'est-à-dire qui est présent à la maison et non en voyage), qu'il observe le kiyâm (le jeûne) !
Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours. Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d'Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants!". Sourate 2, verset 185. La formule de ce Takbîr est la suivante : "Allahou akbar! Allahou akbar! Allahou akbar! La ilaha illallahou, Allahou akbar, Allahou akbar, wa lillahil hamd". Il n'y a pas de mal ni empêchement à ce que le musulman ajoute à cette expression les mots suivants: "Allahou akbarou kabîra, wal hamdou lillahi kasîra, wa soub-hanal-lahi boukratan wa açîla, la ilaha illallahou wahdahou, çadaqa wa'dahou, wa naçara abdahou, wa a-azza djoundahou, wa hazamal ahzâba wahdahou, la ilaha illallahou, wa la na'boudou illa iyyâhou, moukh-licîna lahoud-dîna wa law karihal kâfiroûna. Allahoumma çalli ala sayyidina Mouhammadine wa ala âli sayyidina Mouhammadine wa ala aç-hâbi sayyidina Mouhammadine wa ala azwâdji sayyidina Mouhammadine wa sallim wa bârik alaïhi wa alaïhim kasîran kasîra". Il est de la tradition prophétique ou Sounnah pour les hommes de prononcer à haute voix ces formules caractéristiques des fêtes islamiques dans les mosquées, les marchés, les rues et les maisons, en guise d'exaltation de la grandeur d'Allah et en guise de l'annonce publique de Son adoration et de Ses remerciements. Quant aux femmes musulmanes, elles les prononcent à basse voix. Quel beau spectacle que de voir les musulmans grands et petits proclamer la grandeur d'Allah et Sa munificence partout dans les quartiers à l'occasion de la fin du Ramadan, remplissant ainsi l'espace par ces formules de remerciement et de l'affirmation de l'Unicité d'Allah dont ils espèrent la miséricorde et craignent le châtiment. Cette proclamation de la grandeur d'Allah se poursuit jusqu'au moment de l'accomplissement de la prière de Id où elle prend fin en ce qui concerne la fête de Ramadan.
‘’On vient de loin, c'est vrai, mais on avance vite et c'est bien avec des résultats encourageants’’ ainsi s’exprime Mme Moussa Khadîdja, la présidente du Groupement Féminin ‘’Toune ni bon sé’’ du quartier Yantala de Niamey. Une manière d’exprimer leur combat pour lutter contre la pauvreté. Longtemps écartées soit directement, soit indirectement, de nos jours, les femmes sont de plus en plus des créatrices et des reperceuses d'entreprises.» Elles ont pu mesurer la portée des défis immenses qui s’offrent à elles pour faire face à leur autonomisation.
« Dans tous les domaines, elles doivent être présentes, elles l’ont compris et se sont levées comme un seul homme pour s’investir corps et âmes dans la pratique de la culture de contre saison et des activités qui génèrent des revenus ». affirme une amie à la Présidente Mme Sakina qui fait aussi partie de ces braves femmes du groupement ‘’Toune ni bon sé ‘’ qui veut dire en langue locale ‘’Lèves toi’’
Les Organisations Non Gouvernementales dans leur volet leadership féminin et sécurité alimentaire font face à la situation préoccupante, pour cela elles œuvrent pour améliorer durablement l’état nutritionnel des ménages ruraux et réduire le taux de malnutrition des ménages. Outre la culture de contre saison, nous fait savoir la présidente, les femmes du Groupement font du Savon liquide, du savon de toilette, de gommage pour femmes, de l’encens, de la pommade et divers autres articles qu’elles revendent. Ce rassemblement regroupe en son sein près de trente(30) femmes.
Une rencontre a eu lieu ce soir entre les autorités d'Agadez et le collectif des anciens passeurs de migrants. Il s'est agi au cours de cette rencontre initiée par les anciens acteurs de la migration de rappeler toutes les promesses qui leur ont été faites après la mise en application de la loi 036/2015 criminalisant le trafic de personnes
Pour nombre de ces anciens passeurs interrogés par la Nation " aucune promesse n'a été respectée". " Cela fait sept mois que nous attendons un signe de leur part mais hélas...", soupire l'un d'eux. " Aucune n'a été tenue ! Pas même celle de libérer nos frères emprisonnés ou nos véhicules immobilisés dans le cadre de cette lutte anti migration", fait constater Bashirou. " Franchement, nous sommes fatigués d'attendre ! On nous parle toujours de reconversion mais rien ne pointe à l'horizon !", explique Bazo, un autre ancien passeur de migrants. " Nous avons des enfants à nourrir ! Il y a de pères de famille parmi nous qui rentrent tard le soir pour ne pas croiser les yeux de leurs enfants qui n'ont rien à manger !", lance Abakar en colère." Et d'enchaîner : " Nous sommes ici pour leur dire toute notre déception ! Pour leur dire qu'Il y a une ségrégation car on ferme les yeux sur certains passeurs qui continuent ce travail mais nous, on nous l'empêche ", fulmine Abakar, un autre ancien passeur.
Une question qui semble banale, mais utile pour tous. Répondre à cette question sur les armoiries et le sceau du Niger, protégés par la constitution du Niger est opportun, surtout avec la décadence de la culture générale chez les jeunes et la renaissance culturelle, chère aux autorités de la République. La population nigérienne à plus de 80% ignore le créateur des armoiries et du sceau du Niger. Est-ce pour dire qu'il reste beaucoup à faire sur la connaissance de l'histoire du Niger ? Du citoyen ordinaire aux responsables administratifs en passant par les leaders d'opinion, beaucoup restent muets sur cette question. Et pourtant, les armoiries et le sceau datent de plus de 50 ans, aussi vieux que l'hymne national et le drapeau du Niger. Deux (2) ans après le décès de son créateur, pour une question de mémoire, quoi de plus juste que de rappeler les œuvres de ce fils du Niger. Des œuvres qui sont liées à l'histoire du Niger à jamais. Dans une attestation n°29/MN/MEN du 05 février 1971, le conservateur du Musée National du Niger d'alors, M. Toucet Pablo, délivre une attestation de reconnaissance au créateur des Armoiries et du sceau du Niger, un grand homme de culture, le dessinateur et cinéaste feu Moustapha Alassane, car c'est de lui qu'il s'agit. Sur l'attestation, nous pouvons lire: « Pendant la période où il a fait partie de notre personnel, il a réalisé, sous ma direction, un certain nombre de plans, notamment ceux du pavillon du costume, ainsi que les armoiries de la République du Niger et d'autres destinées aux principales villes de ce pays. Monsieur Moustapha Alassane a fait preuve d'une grande compétence professionnelle en ce qui concerne le dessin artistique. »
Le mois de Ramadan a amorcé sa dernière ligne droite. Dès le début de ce mois, les fidèles musulmans commencent les préparatifs de la fête qui est le couronnement d’un mois de dévotion. L’un des éléments clés de ces préparatifs est la confection des habits destinés à être portés le jour de la fête. Beaucoup de nigériens se ruent vers les couturiers pour s’offrir ces tenues. A deux semaines de la fête, les couturiers sont déjà débordés par la clientèle. Partout dans les ateliers de couture de la capitale, l’ambiance et la pression de travail sont presque les mêmes. Certains tailleurs et brodeurs ne s’arrêtent que pour prier ou rompre le jeûne. Les sonorités des machines retentissent dans tous les coins. A côté, les femmes vivent un véritable calvaire avec des rendez-vous non respectés et des va-et-vient incessants chez les couturiers.
C’est le bruit assourdissant des machines à coudre qui nous accueille dans l’atelier de couture d’Abdoul-Rachid Issa. Couturier depuis 2008, le jeune homme affirme qu’il a arrêté de prendre les tissus et pagnes des clients depuis le 15ème jour du jeûne. «Certains nous proposent même le double du prix, mais on refuse de prendre. Ils nous supplient mais ils sont les premiers à nous créer des problèmes si nous n’honorons pas nos engagements», a-t-il dit. Les prix de la couture chez Abdoul-Rachid varient de 8.000 à plus pour les pagnes, de 10.000 à plus pour les lèches et Bazin, et les broderies de 20.000 à plus. Sa principale clientèle est constituée de femmes et d’enfants. Il peut coudre 3 complets par jour. La principale difficulté pour Abdoul- Rachid Issa, ce sont les coupures d’électricité qui continuent depuis le début de ce mois. «Entre les rendez-vous manqués, l’impossibilité de travailler, nous souffrons énormément. Seuls ceux qui ont des moyens arrivent à s’en sortir en travaillant avec des groupes électrogènes», explique Abdoul-Rachid. Avant d’ajouter que «nous n’avons toujours pas eu de problème avec les clientes, néanmoins avec les coupures si nous n’arrivons pas à honorer nos rendez-vous, elles ne comprendront pas surtout les enfants. Pour éviter cela, nous cousons d’abord les habits des enfants avant de commencer pour les adultes».
Pour certaines clientes, l’absence d’électricité n’explique pas le retard et le non-respect des rendez-vous chez les tailleurs. Parmi les tailleurs, certains sont accusés de négligence et surtout de cupidité par rapport à leur attitude de vouloir collectionner plus de clients en période de fête. Mme Ramatou Aboubacar, dit avoir prévenu son tailleur de prendre ses dispositions pour qu’elle puisse avoir ses habits à temps pour la fête. Ayant été victime de faux rendez-vous l’année dernière, elle ajoute que ce sont les tailleurs qui sont à la base de ses chagrins à chaque fête. «Qu’ils apprennent à dire non quand ils sont dans l’impossibilité de coudre nos habits dans le temps», dit-elle.
Installés dans leur atelier situé au quartier recasement, M. Omar N’Diaye et Abdoulaye Sall s’activent comme ils peuvent pour terminer leurs commandes à temps. «Nous avons remarqué que le nombre de commandes est en baisse par rapport aux années précédentes. Donc, en ce moment, on est sans pression. N’empêche, nous faisons ce qui est de notre possible pour livrer nos commandes à temps. Les commandes que j’ai eues cette année sont pour la plupart destinées aux enfants et aux femmes. Pour l’instant, tout se passe bien», confie M. Omar N’Diaye. Il affirme que l’affluence de cette année est différente des années précédentes car les temps sont durs. «Si la situation financière des clients était bonne, on aurait déjà commencé à coudre presque 24h/24. Mais tel n’est pas le cas cette année», explique-t-il.
A côté de N’Diaye, Abdoulaye Sall, son collaborateur, renchérit : «Les commandes se font à pas d’escargot». Il a en outre noté que certains clients attendent la dernière minute pour apporter leur couture. Selon lui cette situation de dernière minute est due au fait que les chefs de familles n’ont pas d’argent à temps. «Tout le monde sait que le mois de ramadan est un mois de dépenses qui va ensuite déboucher sur un jour de fortes dépenses. Mais nous savons aussi que la meilleure solution pour se mettre à l’abri de surprise désagréable des tailleurs, c’est de leur apporter à temps ses habits à coudre», a-t-il prévenu.
M. Abdoulaye Sall a, par ailleurs, déploré le fait que certains tailleurs s’engagent au-delà de leur capacité. «Pour nous, ça n’a aucun sens. C’est pourquoi nous faisons doucement pour éviter de nous mettre dans ce genre de situation. La clientèle est variée, enfants comme adultes. Je fais de mon mieux pour terminer les commandes des enfants d’abord, et pour ensuite me concentrer sur le reste», a-t-il déclaré.
Ces braves couturiers se donnent à fond pour satisfaire leurs clientèles même s’ils sont parfois confrontés aux problèmes liés aux mauvais comportements et aux choix de certains clients. Même si les commandes varient selon les bourses, les clients veulent rester sereins et éviter le stress des salons de couture, optent pour le prêt-à-porter.
La Police Judiciaire est exercée sous la direction du Procureur de la République et placée dans le ressort de chaque Cour d'Appel, sous la surveillance du Procureur Général et sous le contrôle de la Chambre d'accusation. Elle a pour mission légale de constater les infractions à la loi pénale, d'en rassembler les preuves et d'en rechercher les auteurs tant qu'une information n'est pas ouverte (article 14 du Code de Procédure Pénale (CPP). Lorsqu'une information est ouverte, elle exécute les délégations des juridictions et défère à leurs réquisitions. La Police Judiciaire comprend, les officiers de Police Judiciaire (OPJ), les agents de Police Judiciaire et les fonctionnaires auxquels sont attribuées par la loi certaines fonctions de Police Judiciaire. La mission assignée à la Police Judiciaire par l'article 14 du CPP comporte deux phases : l'enquête préliminaire et l'instruction préparatoire. Mais, il y a également l'enquête de flagrance. Les Officiers de Police Judiciaire peuvent opérer dans toute l'étendue du ressort de la juridiction de leur rattachement. Les pouvoirs et obligations des officiers de police judiciaire varient selon qu'ils procèdent à une enquête préliminaire, de flagrance ou qu'ils agissent dans le cadre d'une instruction préparatoire.
Jadis Maisons de la Samaria, les Centres des jeunes ont été érigés d’abord en centres socio-éducatifs, à partir de 2005 avec les 5èmes Jeux de la Francophonie, puis en centres d’information et de documentation des jeunes. Aujourd’hui, à Niamey, on peut citer, entre autres, les centres des jeunes de Kalley-Sud, Jangorzo, Sabon-Gari et Aéroport entièrement mis au service des jeunes. Ces centres ont en effet pour mission de promouvoir l’information, la documentation, la formation et l’orientation des jeunes. A l’image des autres centres de Niamey et de l’intérieur du pays, ces structures s’activent à apporter leur soutien indispensable aux jeunes dans leurs actions. Les responsables de ces différents centres expliquent le mode de fonctionnement, les activités menées et les difficultés que ces centres rencontrent dans l’accomplissement de leur mission.
Pratiquement, tous les centres ont les mêmes missions, mêmes objectifs, mêmes activités à réaliser. En un mot, ils ont tous le même agenda. C’est du moins ce qu’explique M. Mahaman Sani Boubé, directeur du Centre d’information et de documentation de Kaley-Sud. Selon lui, les objectifs visent, entre autres, à insérer les jeunes sur le plan social, économique et professionnel ; mobiliser, orienter, former et informer les jeunes ; soutenir les projets sociaux et économiques des jeunes ; promouvoir les activités socio-éducatives des jeunes à travers les sports, les loisirs, les arts et la solidarité nationale ; promouvoir une éducation permanente extrascolaire des jeunes par des activités de lecture, des conférences, des jeux de société, des rencontres ; former les jeunes aux nouvelles technologies de l’information et de communication et aux problèmes environnementaux ; promouvoir la vie associative et communautaire des jeunes ; et subsidiairement servir de base d’accueil, de brassage et d’hébergement en cas de regroupement des jeunes.
Dans les livres, dans les rapports, dans les conversations et dans les discours, dans nos esprits et dans nos mentalités, le Niger apparaît comme un pays pauvre, le pays qui occupe la place ultime dans le classement des nations, comme un pays enclavé, un pays désertique, un pays desservi par un climat rude, un pays populeux dans lequel, les femmes fécondes, donnent naissance plus que partout ailleurs dans le monde, à des enfants en grand nombre; un pays défavorisé par la nature, un pays handicapé par la géographie.
À force de lire ces redites, de les entendre, de les répéter, nous finissons par les intégrer dans nos pensées, dans nos esprits, dans nos mentalités, et par adopter les comportements de pauvres, d’indigents, de déshérités, d’enclavés, de défavorisés et d’assistés qui vont de pair.
Ces situations ne sont pas, n’ont pas été, spécifiquement, exclusivement nigériennes. Ailleurs, dans le monde, des pays et des nations les ont connues, vécues et vaincues avant nous. Ces situations ne sont donc pas irréversibles. Le labeur des hommes l’a suffisamment prouvé à toutes les époques de l’histoire de l’humanité.
Combien de pays et de nations sont passés de la pauvreté à la richesse? Combien de pays et de nations ont, à un moment ou à un autre de leur histoire occupé ce rang ultime, et l’ont quitté pour des positions plus élevées? Combien de pays dans le monde ont su tirer parti de leur enclavement, de leurs positions géographiques, de leurs climats, de leurs espaces mêmes arides? Et, combien sont-ils les pays et les nations à travers le monde qui se sont développés grâce à leurs populations nombreuses?
On nous dit, nous le disons, et nous croyons nous-mêmes que le Niger est dans le gouffre. Mais le gouffre a un fond. Il a un niveau et une limite en deçà desquels nous ne pouvons pas descendre. Du fond de notre gouffre, ce qui peut nous arriver de meilleur, c’est de monter, de remonter, de nous élever.
Je crois que les situations dans lesquelles nous nous trouvons, ces situations au centre desquelles se trouve notre pays, ne nous condamnent pas être ce que nous croyons être. C’est nous qui mettons une fatalité dans ces situations. C’est nous qui, devant l’adversité, devant l’hostilité, nous résignons, nous empêchons d’agir, en croyant que notre sort est de subir ces situations, en croyant que ces situations sont irréversibles, en croyant que nous sommes impuissants. Dans ces situations, nous nous comportons comme des vaincus, nous nous complaisons dans nos attitudes défaitistes. Ce ne sont donc pas ces situations qui nous condamnent, c’est nous qui nous condamnons à végéter dans ces situations.
Sortir de l’auto condamnation exige que nous changions radicalement notre manière de voir les choses. Nous devons regarder d’une manière nouvelle tout ce qui jusqu’ici a été présenté ou considéré comme handicap, comme malchance : notre rang dans le monde, notre position géographique, notre démographie, notre enclavement, notre pauvreté, notre sous-développement, notre climat.
Nous devons y voir des opportunités, des occasions d’agir afin de nous affranchir de certaines contraintes accidentelles. Nous devons y trouver les possibilités nombreuses d’œuvrer à la transformation de nos conditions d’existence.
Au demeurant, occuper la place ultime est une chance pour un peuple qui sait observer, pour un peuple qui sait lire dans les expériences des autres et dans ses propres expériences, qui sait en tirer des enseignements pour lui-même, pour son présent et pour son avenir. Ce peuple, à partir de la position qu’il occupe bénéficie en effet de l’expérience de tous les autres peuples du monde, dans tous les domaines de l’existence. Il peut, le cas échéant, s’en inspirer, et l’adapter à ses préoccupations particulières.
Qu’est-ce que la richesse sinon l’abondance de biens, de ressources, de revenus et de moyens? Mais les biens, les ressources, les revenus et les moyens ne tombent pas du ciel, ils ne surgissent pas de la terre. Ils sont créés, inventés, par l’homme. C’est pourquoi, nous devons considérer l’homme nigérien sans distinction aucune, de croyance, de sexe, d’ethnie, d’appartenance politique ou de position sociale, comme la richesse, la plus grande du pays.
C’est l’homme nigérien (au sens générique, c’est-à-dire des deux sexes) qui est notre première richesse, et c’est cet homme-là qui doit être au centre de toutes nos préoccupations. Le Niger a besoin de cet homme, considéré comme début et fin du développement, de cet homme qui, placé dans les conditions les meilleures d’épanouissement, par l’éducation, par l’instruction, crée les richesses et assure le développement. Le Niger veut cet homme avec une tête bien faite qui pense les besoins de son pays, qui conçoit les moyens de combler ces besoins; il veut cet homme, avec ses bras valides, avec ses bras ingénieux qui réalisent les travaux et les ouvrages dont le pays a besoin.
Je crois que la géographie qui détermine souvent la politique des pays nous a bien servis, mais nous ne prenons pas encore assez la mesure des opportunités qu’elle nous offre.
Quand on nous dit que le Niger est un pays enclavé, ce qui est vrai puisque nous n’avons pas de débouché sur la mer, nous devons désormais penser : le Niger est un pays central. Le Niger occupe en effet une position centrale en Afrique, il pourrait être un carrefour, un rond-point de routes qui, du Nord au Sud traverserait le continent de la pointe du Maroc à la pointe de l’Afrique du Sud; qui, d’Est en Ouest, du Soudan au Sénégal, relierait l’Océan Atlantique à la Mer d’Arabie. Vers ces routes principales, convergeraient des routes secondaires provenant de tous les coins du continent.
Lorsqu’on nous dira que le Niger est un pays désertique, nous devons acquiescer. Mais nous devons penser que ce désert recèle d’immenses ressources, que le travail de notre population nombreuse peut transformer ces ressources en richesses. Oui, devons-nous dire, en pensant que ce désert par le génie de l’homme peut reverdir, peut fleurir et qu’il peut par conséquent être habité. Le désert du Néguev aussi aride que le nôtre produit des légumes, des fleurs et des fruits qui sont exportés partout dans le monde.
Quand on nous dira, votre climat n’est pas clément, votre pays est un des plus chaud de la planète, qu’il est le 6e pays le plus ensoleillé au monde, ne discutons pas. Pensons que ce soleil qui brûle peut aussi nous rafraichir et nous éclairer. L’énergie solaire est l’énergie qui sied à nos besoins, à notre pays. Énergie à profusion, énergie renouvelable, un km2 de sol ensoleillé contient autant d’énergie qu’une bombe atomique.
Quand on nous fera remarquer que nous avons comme voisin, le géant Nigérian, avec l’économie la plus puissante du continent, et qu’on nous signifiera que nous ne pouvons pas la concurrencer. Disons que telle n’est pas notre intention, et pesons plutôt qu’à nos portes nous avon le plus grand marché africain. Il me vient à l’esprit tout naturellement les places que la géographie a assignées au Canada et aux USA.
Au sud du Canada se trouvent les USA, économie la plus puissante de l’Amérique du Nord, et le plus grand marché, comme au sud du Niger se trouve le Nigéria. La structure de l’économie canadienne, le commerce international du pays et sa prospérité, dépendent largement de cette situation géographique. Le Canada, 10e économie mondiale ne songe point à concurrencer la 1ere économie du monde, au contraire, elle exploite les avantages de cette proximité. Le Canada a les capacités de fabriquer des voitures, mais elle n’en fait point. Plusieurs entreprises automobiles américaines fabriquent des voitures au Canada, une partie de la production est réservée au Canada, la plus grande est exportée vers les USA. Plus de 77% des exportations totales (automobiles et autres marchandises) sont destinées au marché américain. Le Niger gagnerait à être pour le Nigéria, ce que le Canada est pour les USA.
Sortir de l’auto condamnation et de l’autoflagellation, c’est aussi cesser de croire que le salut vient principalement des gouvernants, c’est cesser de les représenter comme des messies lorsqu’ils font ce pourquoi ils ont été élus, pour voir dans les situations difficiles que nous vivons les chances qui nous sont toujours offertes d’agir et de transformer collectivement nos conditions d’existence. C’est assumer la responsabilité de son sort, prendre fermement et résolument son destin en main.
Ceux qui enfin, croiront que ce ne sont là que des rêveries de philosophe, se seront montrés plus rêveurs et plus philosophes que moi, car pendant que je pense le réel, le possible et le réalisable, eux, continuent de penser l’utopie, l’impossible et l’irréalisable.
L’Impératif Catégorique : Rassembler le maximum de personnes Pour rassembler, la formule, ou la solution est obvie : il faut comme toute entreprise d’envergure, des personnes ayant une grande dose de changement ; pas ces tocards qui migrent de pollen en pollen, et qui n’hésitent pas à débarquer de train, dès qu’ils aperçoivent de nouveaux pâturages. Le changement a donc besoin de personnes ayant la même vision, ce que les Allemands appellent Weltanschauung, prêtes à travailler honnêtement pour construire positivement le Pays.
Lorsqu’on observe comment les partis politiques sont gérés au Niger, comme un peu partout dans la sous région, au sens où tout est ramené à la personne du Leader, où les textes sont violés pour blackbouler des militants, il y a urgence de re-penser la politique, afin qu’elle ne soit plus l’affaire de n’importe quel guignol. Autrement dit, il faut fonder une nouvelle politique professionnelle, réservée à des personnes hautement qualifiées et compétentes. Quand par exemple une Assemblée Nationale ne regorge pas de docteurs, quand dans un gouvernement les docteurs se comptent au bout des doigts, nous ne sommes point dans la qualité politique. Rien qu’à psychanalyser leur style vestimentaire, on ne peut plus douter sur le fait, que nous avons affaire à des commerçants politiques, des affairistes, qui se sont rassemblés pour se servir, et non pour construire, pour travailler comme des technocrates. Récemment n’est-ce pas un conseiller de l’Assemblée Nationale qui a été pris la main dans le sac avec des tonnes de drogue en Guinée-Bissau ?
Au Niger les ethnies à cicatrices sont les : Arawa, Barébari, Daguirawa, Daourawa ,Gobirawa , Goubawa, Gourmawa, Katsinawa, Kabawa, Kourfayawa, Tagamawa,Yarbawa………
De nos jours, force est de constater que la plupart des porteurs de cicatrices sont des personnes âgées qui sont en train d’être progressivement rappelées à Dieu ; aussi il y’a de moins en moins de parents qui font faire des cicatrices à leurs enfants ; ces deux raisons font que les cicatrices sont menacées de disparition.
Il est indéniable que les cicatrices sont le support de la parenté à plaisanterie ; leur disparition pourrait porter un coup fatal à cet important facteur de l’unité nationale. En effet les cicatrices constituent une raison suffisante de blaguer entre deux cousins à plaisanterie même s’ils ne se connaissent pas auparavant ; à titre de rappel voici quelques exemples d’ethnies cousines : Zabarmawa/Gobirawa, Arawa/Foulani, Katsinawa/Gobirawa , Goubawa/Bouzayé, Barebari/Foulani, Tagamawa/Adarawa.
Les cicatrices sont des signes d’identification des différents groupes ethniques ; si elles disparaissent, il sera difficile aux cousins de se reconnaitre et de blaguer entre eux.
A quelques jours de la fête du Ramadan, l’ambiance est morose dans la capitale Niamey. La maladie du coronavirus, COVID-19, et ses implications ont affecté sérieusement les activités, notamment dans le secteur informel. En cette veille de l’Aïd El Fitr, marquant la fin du mois de Ramadan, les détenteurs d’ateliers de couture et de salons de coiffure s’activent pour satisfaire leurs clients. Tel est le constat fait dans certains ateliers de couture et de salon de coiffure de la capitale Niamey.
Au quartier Maourey, un des fiefs de la capitale où se trouve une panoplie d’ateliers de couture, les clients à majorité des femmes prennent les ateliers d’assaut tout au long de la journée malgré la canicule. Certaines clientes viennent récupérer leurs habits et d’autres craignent que leurs habits ne soient prêts le jour de la fête, de surcroit, visitent les ateliers afin de s’assurer que les tailleurs ne vont pas manquer au rendez-vous.
Selon le constat fait, l’engouement et l’enthousiasme de cette année ne sont pas les mêmes par rapport aux années précédentes à cause de la situation de la maladie du COVID-19 et les restrictions y afférentes. L’approche de cette fête musulmane traduit une grande affluence, mais cette année la crise sanitaire du siècle a chamboulé les habitudes. Ainsi, les tailleurs, généralement sollicités en ces moments, tentent de garder la tête hors de l’eau ces jours ci, car ils ne voient pas l’affluence des clients. Interrogés sur la question, certains d’entre eux ont exprimé leur avis.
Pour M. Assoumane Kakalla, la préparation de la fête de cette année est extraordinaire à cause de la situation du COVID-19. « Nos clients n’ont commencé à venir que récemment, c’est-à-dire à la dernière minute et pour être en mesure de les satisfaire, nous sommes obligés de limiter le nombre d’habits à coudre », confie M. Assoumane Kakalla. D’habitude, en cette période de proche de la fête, dit-il, nous recevons des tissus à coudre pour hommes, femmes et enfants, mais cette année la plupart de nos clients ont privilégié la couture pour leurs enfants seulement. Quant à M. Diop Salif, styliste au niveau de leur atelier de couture, lui et ses collègues essaient d’ajuster pour fournir le maximum d’habits à leurs clients dans ce peu de temps restant pour la fête. M. Diop Salif indique que le contexte du coronavirus a certes impacté leurs chiffres d’affaire, mais le souci principal pour eux est d’honorer les engagements pris afin de bien préparer l’après-fête. Du côté de Maicha couture, un autre atelier de la place, les commandes des clients sont presque venues en même temps, du au contexte que nous vivons. «Je n’ai pas eu beaucoup de clients comme l’année précédente mais je compte satisfaire nos clients en leur fournissant leurs habits à temps», affirme le responsable de l’atelier. Dans cet atelier, malgré la morosité de l’engouement chez les stylistes, les ouvriers font des nuits blanches dans le but de donner le sourire aux lèvres à leurs clients. «Avec cette allure à travers des veillées sur nos machines à coudre, nous arrivons à finir 30 complets en 24h », a notifié un ouvrier de l’atelier de Maicha Couture.
La définition du mot donnée par le dictionnaire est : boutique ou éventaire de vente de viandes grillées. Toutefois, selon une légende bien établie, ce mot est réputé avoir été inventé par Senghor homme politique et de lettres, et premier président du Sénégal Au Sénégal, la majorité des sénégalais et des dakarois connaissent parfaitement un grand phénomène social et gastronomique, connu sous le vocal de dibiterie haussa.
En effet, depuis plusieurs décennies, des ressortissants nigériens se sont installés au Sénégal afin de valoriser leur art séculaire qui consiste à faire une viande de mouton bien grillée au feu de bois, suffisamment bien pour aiguiser l’appétit de tous. Selon M Abdoul Aziz, propriétaire d’une dibiterie au point E Dakar, le label de dibiterie haussa est une réalité plébiscitée par tous les consommateurs.
La première dibiterie haussa a été implantée en face du siège de la BCEAO. Le tout Dakar y effectuait le déplacement pour se procurer cette viande délicieuse, succulente et savoureuse. Depuis cette première, les dibiteries se sont multipliées à Dakar et dans tout le pays morcelant ainsi le marché. Toutefois, le succès du concept a attiré dans la profession de nouveaux intervenants. Cependant toujours selon, M Abdoul Aziz, le savoir faire des nigériens est souvent imité, mais jamais égalé, ce qui leur permet de faire la différence.
Force est de constater que la profession évolue, de nombreuses améliorations sont apportées sur le plan hygiène, infrastructure, marketing et diversification des spécialités offertes. Au point de vue économique, selon la taille, chaque dibiterie arrive à écouler de deux à une vingtaine de carcasses de mouton, ce qui procure un revenu confortable qui sert également à aider les familles respectives au Niger.
Un drone Reaper du détachement aérien de l'Opération Barkhane survole l'aéroport militaire nigérian Diori Hamani à Niamey le 2 janvier 2015. AFP PHOTO / DOMINIQUE FAGETLes Drones Américains basés à Niamey sont autorisés à frapper leurs cibles sur le territoire nigérien. C’est ce qu’a affirmé hier le ministre nigérien de la défense sur les ondes de la Radio BBC. L’objectif de cette autorisation est de lutter efficacement contre le terrorisme au sahel.
Au Niger, la base des drones américains a été inaugurée l’an dernier à Agadez au nord du pays, mais le commandement américain dispose également de quelques drones à Niamey la capitale, et avait au début comme mission principale de poursuivre les militants d’Al-Qaida au Mali.
Le 4 octobre dernier, suite à la mort de quatre soldats américains et quatre soldats nigériens dans une embuscade tendue par un groupe djihadiste à Tongo-Tongo, le gouvernement américain qui menaçait, au mois de Juin dernier, de mettre son veto si l’ONU finançait la force conjointe du G5 sahel, reconnait aujourd’hui l’urgence d’appuyer cette force afin de lutter contre le terrorisme dans le sahel.
Cette autorisation d’intervention sur le territoire nigérien intervient à quelques jours de l’annonce faite par Washington de débloquer une aide bilatérale de 60 millions de dollars soit environ plus 33 milliards de Franc CFA en soutien à la force conjointe du G5 sahel.
Plusieurs responsables de l’administration Trump se sont entretenus avec le Gouvernement Nigérien pour une éventuelle action américaine imminente pour riposter contre le groupe djihadiste qui a tué des soldats américains. Cette autorisation donnée par les Autorités Nigériennes aux drones américains de frapper leur cible pourrait s’inscrire dans cette logique.. Naji Idé SIDDO
Les employés d’Orange au Niger ont entamé mardi une grève de deux jours pour obtenir des négociations salariales et débattre de l’avenir de la filiale nigérienne de l’entreprise française, en quête d’un repreneur, a indiqué à l’AFP une source syndicale.
“Nous avons lancé ce (mardi) matin une grève de deux jours qui est largement suivie sur l’ensemble du territoire”, a affirmé Ali Hachimou, un délégué du personnel d’Orange Niger.
Les communications sur le réseau Orange “ne sont pas encore paralysées”, mais “si nous n’avons pas satisfaction, nous reconduirons la grève”, a-t-il prévenu.
Selon M. Hachimou, le mouvement est suivi par 388 des 530 salariés d’Orange Niger.
Les grévistes réclament “la reprise des négociations” sur “la révision d’un accord salarial”, entamées avant la fermeture, en novembre 2018, de la société par le fisc nigérien pour “non-paiement d’impôt”, a expliqué M. Hachimou.
Ces négociations n’ont pas pu reprendre après la réouverture de la société en raison d’“un règlement préventif” de la direction suspendant pour cinq mois “toute action sur les finances de l’entreprise”, a-t-il expliqué.
Lancée en 2008, Orange Niger compte 2,4 millions de clients et son activité génère plus de 52.000 emplois indirects au Niger, selon sa direction.
Les grévistes veulent également que leurs emplois soient préservés dans le cadre d’un éventuel contrat entre Orange et un nouveau repreneur.
Image d'illustration Les travailleurs nigériens de la Soraz, dans le sud du pays, ont entamé lundi, 05 novembre, une grève de trois jours pour exiger de meilleures conditions d’exercice et de vie Les employés nigériens de la Société de raffinage de Zinder (Soraz), dans le sud du pays, ont entamé lundi, 05 novembre, une grève de trois jours, pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. «Nous avons entamé une grève qui va durer de lundi à mercredi. Tous nos militants suivent le mot d’ordre, sauf ceux qui ont été retenus par notre syndicat pour assurer un service minimum», a indiqué Maman Balla Issaka, secrétaire à l’information du Syndicat des travailleurs de l’eau et de l’énergie du Niger (Synatreen), dans une déclaration à Anadolu. La grève vise à exiger, entre autres, l’adoption d’une nouvelle grille salariale, le rehaussement des primes de logement, de l’eau et d’électricité, ainsi que l’amélioration de la qualité de la restauration, a précisé la même source. Selon le syndicaliste, qui avance un taux de réussite de «près de 100%», la grève pourrait avoir des conséquences négatives sur les rendements de la Soraz. «En temps normal, nous ravitaillons au moins 100 citernes par jour. Avec la grève, on ne peut ravitailler que 55 ou tout au plus 65 citernes par jour», a-t-il expliqué. D’après Maman Balla Issaka, la grève peut entraîner des pénuries de carburant dans certaines stations-service et même dans certains pays approvisionnés par le Niger. C’est la troisième grève du genre qu’observent les travailleurs nigériens de la Soraz depuis le début de l’année, pour appuyer les mêmes revendications.
Loin de leurs familles, les enfants talibés sont ces jeunes enfants qui se trouvent dans les écoles coraniques ou « makaranta » ; leur âge pour la plupart est compris entre 7 et 12 ans. Confiés à un marabout, on les croise, tout au long de la journée, dans toutes les rues, à tous les carrefours, dans toutes les cérémonies. Munis d’une tasse ou d’un gobelet à la main ou accroché à la hanche à l’aide d’une corde ou d’une chaine, ces jeunes circulent au quotidien dans la ville, de porte en porte, de cérémonie en cérémonie, de marché en marché, à la recherche du manger.
« Allaro !», « irkoye tama ! » sont leurs traditionnelles chansons lorsqu’ils arrivent devant une porte. Et s’ils se trouvent dans les marchés ou au niveau de certaines cérémonies (mariage ou baptême), ils ciblent toute personne ou tout groupe de personnes se trouvant devant un plat de nourriture. Dans toutes ces situations, les jeunes talibés connaissent des humiliations. Pourtant, ils ont été confiés à des tuteurs (marabouts) pour qu’ils leur enseignent les connaissances islamiques. Et pour les mettre dans de bonnes conditions d’apprentissage, les parents accompagnent ces enfants avec des vivres et de l’argent, confiés à leurs tuteurs. Mais à l’épreuve des faits, ces jeunes ne bénéficient ni des vivres et encore moins de cet argent que leurs parents ont donné.
Quelle pire épreuve de la vie ? Dans une telle situation, qu’est-ce que l’enfant va-t-il apprendre ? Entre le temps consacré à la recherche de la nourriture (le plus important) et le temps accordé aux apprentissages, quel est l’avenir de ces jeunes ?
Quand les gouvernants n’écoutent pas. Ils peuvent faire plusieurs choses pour s’occuper. En l’occurrence, ils marchent. Quand les gouvernants marchent au lieu de gouverner, ils font une promenade. Quand ils quittent les centres de décision pour prendre la rue, les centres sont déserts, et les décideurs, en déplacement. Quand des gouvernants pensent qu’une marche peut renverser une opinion publique, ils font un mélange de genres. Quand les gouvernants descendent dans les lieux de contestation, et contestent. Il n’est pas faux de les appeler : contestataires. Quand une loi votée à l’Assemblée nationale est portée dans la rue, on la fait descendre dans les lieux de la contestation. On admet donc qu’elle est contestable. Quand les députés parlementent non pas dans l’hémicycle, mais sur la Place de la Concertation, la représentation nationale est dehors. Elle est à découvert. Quand des partis politiques de la majorité, décident de marcher pour soutenir une loi, ils font de la politique en marchant, et peut-être en chantant. Quand par la rue on veut refaire les élections ou juger de sa popularité, c’est qu’on n’accorde pas une foi totale et absolue aux résultats des urnes. Quand, sachant tout ce qui précède, les partisans du président de la République lui disent : « Nous marchons pour vous soutenir! » ils cachent quelque chose au premier des Nigériens. Quand enfin, le président de la République les regarde marcher, c’est que lui, fait autre chose. Farmo M.
L’auteur est Docteur es Sciences économiques, Haut Fonctionnaire des Finances, Administrateur Civil de classe exceptionnelle à la retraite, Ancien Cadre-Dirigeant du PNDS-Tarayya (Délégué du Parti à la Conférence Nationale Souveraine et membre de la Cellule de Réflexion stratégique), Ancien Membre du Bureau politique du CDS-Rahama, Consultant-Enseignant-Chercheur indépendant.
Après trois décennies de démocratie jalonnées de coups d’état devenus de plus en plus destructeurs et déstabilisants pour reprendre une expression du Président Olusegun Obasanjo, suivis de transitions plus ou moins réussies, le multipartisme a pris racine au Niger. Mais, le développement économique gage d’amélioration durable de bien-être balbutie et le peuple nigérien fatigué du ‘dernier tango à …..Niamey’ ; un pas en avant deux pas en arrière, attend toujours le ‘grand bond avant’. Seuls les partis politiques demeurent une réalité palpable de notre société quelque soit la situation socio-politique du pays. Ils sont les interlocuteurs incontournables et parfois privilégiés des autorités de transition et des organisations internationales qui veillent à ce que ce monde soit géré selon les normes et valeurs des pays développés auprès desquels nous sollicitons aides et appuis divers malgré nos richesses du sous-sol. Souvent accusés de chercher à noyauter ou instrumentaliser les autres structures de la société civile et les syndicats, les partis politiques ont toujours su taire leurs divergences et aplanir la méfiance de cette même société civile lorsque la démocratie est en danger explicitement (coup d’Etat) ou implicitement (tazartché). A ce moment, ils savent se mettre en phase avec le ‘reste du pays’ pour sauver l’essentiel : le retour à la démocratie dans les plus brefs délais. Sans forcément chercher les remèdes à cette instabilité récurrente !
Au Niger, les gouvernements passent, les régimes trépassent, les républiques se fracassent sur les écueils de l’inconséquence de la classe politique et la démission de l’intelligentsia mais les partis politiques sont toujours là ! Cette permanence doit interpeller tout un chacun sur le rôle de ces acteurs majeurs dans le processus démocratique, la paix et la sécurité, la consolidation de l’unité nationale et le développement économique de la nation en rapport avec un personnage qui se distingue par sa capacité à cerner les problèmes d’une communauté et trouver des solutions pertinentes et acceptables ; à savoir l’intellectuel défini ainsi : « Dans le contexte nigérien, on peut de prime abord dire qu’il s’agit généralement d’un individu reconnu comme détenteur d’un haut niveau de culture et dont le statut, la connaissance et l’expertise dans le champ scientifique ou culturel peuvent être mobilisés à des fins plurielles dans l’espace public ou privé » (Adji, 2016 :230). La préoccupation est trop sérieuse pour être laissée aux seuls spécialistes !
Deux journalistes nigériens ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pour la simple reproduction d’une enquête sur des faits de corruption au Niger. Reporters sans frontières (RSF) dénonce des condamnations totalement injustifiées qui envoient un signal dramatique sur l’état de la justice et la lutte contre la corruption dans le pays.
Au Niger, l’année 2022 commence par deux condamnations de journalistes. Lundi 3 janvier, Moussa Aksar, le directeur de publication de L'Événement et la journaliste indépendante Samira Sabou ont été respectivement condamnés à deux mois et un mois de prison avec sursis pour avoir diffusé, en mai 2021, une enquête produite par l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC). Le document présentait le Niger comme un “centre nerveux” du trafic de haschich dans la région et dénonçait les liens étroits des trafiquants avec une partie de l’élite politique et militaire du pays. Ces condamnations sont d’autant plus choquantes que l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) à l’origine des poursuites avait retiré sa plainte le 27 décembre dernier.
“Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette décision qui n’a absolument aucun sens sur la forme et qui ne peut que contribuer à encourager le trafic de drogue et ses promoteurs sur le fond, déclare le responsable du bureau Afrique de RSF Arnaud Froger. Cette décision vient discréditer un peu plus les autorités politiques et judiciaires du Niger qui n’ont de cesse de s’acharner contre les journalistes qui dénoncent la corruption dans le pays.”
Dans un communiqué publié dimanche, la GI-TOC a apporté son plein soutien aux deux journalistes estimant que leur ciblage était une “réponse lâche destinée à faire taire les questions et débats légitimes centrés sur le trafic de drogue et son pouvoir de corruption”.
Moussa Aksar a fait partie des journalistes nominés pour le Prix RSF 2021 dans la catégorie du courage. Déjà auditionné une dizaine de fois en deux ans par la justice, le journaliste a été condamné en juin dernier à 1 830 euros d’amende et de dommages-intérêts après avoir participé à une enquête internationale de journalisme d’investigation ayant révélé des détournements massifs d’argent public pour des achats d’armement au Niger.
Depuis les inondations de 2009, trouver une maison à louer à Agadez relève d’un parcours de combattant, le loyer constitue aujourd’hui le casse-tête de nombreux citoyens qui n’ont pas leur propre toit. Les prix augmentent et les maisons en location se font rares. Il est difficile de trouver un petit appartement et souvent ceux disponibles sont à la périphérie de la ville, sans eau ni électricité et à un prix exorbitant. Des locateurs se plaignent de la hausse des prix et du manque d’entretien des maisons de la part des locataires.
La plupart des maisons en location sont mal entretenues par les propriétaires, et c’est un calvaire pour les locateurs en cette période de pluie. Abdou HAMI loue une maison à 40.000 FCFA dans un quartier éloigné sans eau ni électricité, « Le propriétaire ne veut que prendre son argent à la fin du mois ; il ne s’occupe pas de la maison, des fois je me sacrifie pour l’entretien surtout en ce moment de pluie et à chaque mois il menace d’augmenter le prix du loyer », dit-il, avant de poursuivre : « Même pour le crépissage, chaque année je paye 2 voyages d’argile sur fond propre ; je suis obligé ; je le fais pour ma famille et cela fait cinq ans aujourd’hui que j’occupe cette maison ; tu es locateur et manœuvre du propriétaire ! Qu’Allah nous aide ».
Les différents marchés de bétail de Niamey enregistrent depuis quelques jours un flux massif des ovins ; caprins ; bovins et camelins en provenance des quatre coins du pays. Les véhicules de transport connus pour l’acheminement de ces bêtes précités font la navette à longueur de journée. Même ceux qui ne sont pas forcément destinés pour ce type de transport en l’occurrence les mini bus s’invitent à la danse. Et pour cause, la Oummah islamique se prépare activement pour célébrer la fête de l’Aïd el Kebir ou fête d’immolation des moutons conformément aux préceptes de la religion islamique. La température des prix des moutons dans les marchés de bétail du 5eme arrondissement et du quartier Aéroport et le marché Tourakou, que nous avons sillonnés ce 14 Août 2018, n’est pas inquiétante. Cependant à quelques jours de l’évènement, tout peut changer sur le marché qui est dynamique parce qu’il obéit à la fameuse loi de l’offre et de la demande. Niché au pied d’une colline, le marché de bétail du 5ème Arrondissement se remplit d’animaux au fur et à mesure que l’on s’achemine vers le jour de la fête.
Assises, chacune sur son tabouret devant une grande bassine, les yeux rivés sur les clients de passage, une dizaine de mareyeuses viennent de s’installer pour la commercialisation du poisson fumé et frais, après toute une matinée de pluie, en ce mardi (jour hebdomadaire du marché de Gaya). Sourires aux lèvres, elles se taquinent à cœur joie entre elles, sous le hangar qui arpente la devanture de leur quartier général, au sud-est du grand marché de la ville de Gaya. Ce sont elles qui s’adonnent à fond dans l’activité. Malgré la baisse de la prise au niveau de leurs fournisseurs qui sont les pêcheurs, ces mareyeuses sortent pour la plupart à l’aube pour s’approvisionner. Elles savent maintenir leur business avec le peu de poissons qu’elles reçoivent des pêcheurs.
L’on trouve ici plusieurs espèces de poisson. La plus connue est quand-même la silure ou « dargaza » en langue locale, le capitaine appelé « guiwa » (éléphant) pour son poids, et tant d’autres. « Les prix varient naturellement. Il arrive de trouver un gros capitaine de 200.000 FCFA, tout comme l’on peut avoir celui de 10.000FCFA voire 3.000FCFA, comme c’est le cas ces derniers temps avec la rareté », explique Mariama Issa, l’une des mareyeuses que nous avons rencontrées. « C’est difficile d’avoir des gros capitaines en cette période.
Rakia Gardja Oumarou s’y prend à sa manière. Après 15 années dans le business, elle ne fait pas le déplacement des berges ces temps-ci. Elle achète auprès des mareyeuses qu’elles interceptent sur les rues menant au marché. « Nous vivons de cette activité », dixit Rakia. Pour elle, le commerce du poisson c’est une tradition familiale dans laquelle elle a grandi. « J’ai vu ma mère nous prendre en charge exclusivement avec. Dieu merci, je m’en sors bien aussi aujourd’hui », confie la mère de sept garçons et une fille.
« En réalité, c’est pour pouvoir conserver le poisson en cas de mévente que nous le faisons fumer. Le marché n’est pas toujours prometteur. Mais, généralement nous faisons de bonnes affaires », explique la vendeuse de poisson qui a investi ce jour plus de 30.000 FCFA, alors qu’en période exceptionnelle elle fait tourner entre 100.000 et 200.000FCFA le jour du marché hebdomadaire.
« J’ai des clients fidèles, des restaurateurs, des personnalités locales, des riches commerçants », a-t-elle affirmé.
Pour certaines de ces braves dames qui tiennent tant bien que mal leur business, même en période de sécheresse, il n’y a pas que le jour du marché hebdomadaire pour vendre. A l’en croire, il ne manque jamais du poisson frais ou fumé à vendre sous ce hangar de référence à Gaya. Les mareyeuses disent partir souvent jusqu’au niveau de quelques lointains villages pour en trouver.
Deux morceaux de savon, de l’eau de javel et un ‘’petit cadeau’’ en numéraire pour les filles de Salle. C’est ce que doit apporter chaque femme qui part pour un accouchement dans nos maternités notamment publiques. Légale ou illégale, normale ou illégitime, cette pratique est bien connue des ménages. Pourtant le Niger a décrété depuis plus d’une décennie la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Cette pratique qui s’apparente à de la corruption dans le secteur de la santé cause beaucoup de torts surtout en milieu rural où les revenus des ménages sont très faibles. Et malheureusement, cette pratique banale cache d’autres comportements plus préjudiciables à l’équité dans l’accès aux soins : trafic d’influence, racket déguisé, favoritisme, mauvais accueil et mépris pour les plus démunis etc. Dans la capitale Niamey comme dans les centres de santé en région, les usagers s’en accommodent à contre cœur. Cas de Dosso.
Les agents de santé que nous avons rencontrés refusent d’admettre l’évidence. Cependant, cela ne change en rien la réalité.Une sage-femme à la maternité du quartier Lacouroussou de Dosso nie catégoriquement l’existence de cette pratique. Par contre, une vendeuse en pharmacie donne une autre version sur la pratique. Quoiqu’il en soit, les témoignages des usagers concordent.
Assise sur un banc et pensive, une vieille dame (ayant voulu garder l’anonymat) confie qu’elle est dans ce centre depuis la veille avec une jeune future maman en travail. La quinquagénaire ne cache pas son mécontentement et sa frustration quant aux pratiques qui se font dans le centre. En effet, a-t- elle expliqué, la jeune femme qu’elle a accompagnée est un cas social dont le mari a beaucoup de mal à joindre les deux bouts. «Ainsi, connaissant la coutume des deux morceaux de savons, le mari de la jeune femme m’a remis 5.000 FCFA. J’ai payé 5 morceaux de savons et de l’eau de javel afin de remplir les conditions exigées dans le centre», explique-t-elle. Ayant passé la nuit là-bas, elle a affirmé avoir remis les deux morceaux à la sage-femme et garde les 3 autres dans un sachet qui contenait déjà quelques morceaux de tissus qui devaient servir à couvrir le bébé et un chemisier qui a été offert à la future maman par une bonne volonté.
Mais, le sachet avec son contenu a disparu de la salle. «Ce qui m’a beaucoup choqué c’est le fait qu’en plus des autres morceaux de savon, les morceaux de tissus ainsi que le chemisier ont été pris alors qu’auparavant nous avons donné les deux morceaux de savon exigés. Cette femme, son mari n’a rien; alors comment allons-nous faire ?», s’interroge-t-elle, ajoutant que malgré le fait que ces morceaux de savons aient été remis, si par malchance, le mari ne glisse pas de ‘’petit cadeau’’ après l’accouchement, au prochain retour sa femme en payera les frais, autrement dit elle recevra un mauvais accueil. «Plus tu as la main large, mieux on s’occupe de toi, c’est ça la réalité», confie-t- elle avec un sourire triste.
Tout comme cette dame, beaucoup de femmes ont été confrontées à ce problème. Une autre dame rencontrée à la sortie du centre, affirme qu’elle a vécu pire dans une maternité de la place où l’accueil laisse beaucoup à désirer. La première phrase sortie de sa bouche est «Di ne sin da norou, ni sin da mehsanni» autrement dit «si tu n’as pas d’argent, tu n’as pas ton mot à dire». Elle témoigne que cette pratique de morceaux de savon et ‘’petit cadeau’’ est devenue une habitude au point où quand on ne l’a pas, on se force de l’avoir de peur de faire face aux ‘’représailles’’ des agents de santé ou des filles de salle.
En outre, ce qui se passe dans les villages est encore plus choquant. Maimouna native de Fada Zeno et vivant à Gnouga a confié que pour un accouchement au CSI de son village, il faut en plus des deux morceaux de savon payer 2500FCFA et aussi apporter deux bidons d’eau qui servira soit disant à laver la salle d’accouchement. Ainsi, chaque femme doit apporter cela au risque de subir le courroux du médecin qui, n’hésiterait pas à se rendre chez les usagers pour réclamer ‘’son dû’’ s’est-elle indignée. «On est obligé de trouver l’argent avant l’accouchement sinon on sera négligé et ignoré. On peut même accoucher dehors, cela ne leur dira rien», a confié Maimouna.
A l’hôpital de Dosso également cette pratique se fait, mais sous une autre forme, selon les explications d’une vieille dame qu’on a surnommée ‘’Ina’’. Cette femme, visiblement triste, vient juste de l’hôpital où elle a perdu la jeune maman qui n’avait pas encore fini sa quarantaine. «On nous a prescrit une ordonnance comportant des médicaments couteux que le mari, malgré ces faibles moyens, a payé.Cet argent aurait servi à payer du lait au nourrisson», s’est-elle plainte. Auparavant, elle a soutenu que rien que le lit d’hospitalisation lui est pratiquement ‘’vendu’’. «À cela s’ajoute le fait que pour voir un médecin, il faut glisser des ‘’dessous de table’’ si on veut être vite prise en charge», déplore-t-elle.
Force est de constater que ces pratiques gangrènent de plus en plus le secteur de la santé. Elles ne sont pas sans conséquences. En effet, ce sont ces pratiques qui expliquent la désertion des centres surtout en milieu rural à cause de ces coûts illégaux. Elles favorisent aussi l’accouchement à domicile sans assistance médicale engendrant ainsi souvent des complications et même la mortalité infantile.
Les agents de santé reflétaient autrefois une image positive qui évoque la compassion, mais aujourd’hui,ils sont perçus comme des ‘’croque mort’’, des ‘’sans cœur ‘’ du fait du comportement de certains d’entre eux. Les usagers se plaignent de plus en plus des pratiques corruptives déguisées qui ont cours dans les centres de santé. Face à cette situation plus qu’agaçante qui a des répercussions sur les prestations de soin, les usagers espèrent que des décisions idoines seront prises par l’Autorité compétente qu’est la HALICIA afin d’éradiquer ces pratiques dans les centres de santé censés être des havres de secours et de compassion mais hélas transformés par certains agents en véritables centres commerciaux.
NDLR : Cet article a été réalisé dans le cadre d’une résidence d’écriture organisée par la HALCIA sur le journalisme d’investigation
M. Niandou IbrahimA tous les hommes et toutes les femmes qui sont au front pour nous protéger contre le terrorisme Les terroristes continuent de frapper l’Afrique de manière sanglante. Au Sahel, ces assauts, sous diverses formes, occasionnent des milliers de morts. Il y a quelques années, ils nous arrivaient des nouvelles sporadiques de combats dans les lointaines montagnes du désert ou dans les rares forêts denses qui restent dans nos pays comme Wagadou, Foulsaré ou encore la tristement célèbre Sambissa au Nigéria. Beaucoup de milliards sont investis dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité nous expliquent nos gouvernements. Nous constatons qu’il y a un grand nombre de conciliabules (conférences, ateliers, foras etc), la naissance d’énormément de structures civiles et militaires, nationales, régionales et internationales. Nous entendons le gouvernement nous expliquer que la plus grosse part de nos ressources financières part dans la lutte contre cette insécurité. Par exemple, on enregistre une tendance à la baisse depuis 2014 des enveloppes budgétaires de certains secteurs y compris de l’agriculture et de l’élevage, en raison des coupes budgétaires opérées par le gouvernement au profit des secteurs de la défense et de la sécurité (Regard citoyen sur le Budget 2018-2019, AEC, page 18) ; Nous entendons également le gouvernement expliquer les multiples accords et entente de coopération militaire signés avec des pays amis. Nous constatons que les citoyens nigériens, à quelques idiots écarts prés, respectent le contrat moral avec les forces de défense et de sécurité. Les nigériens de tous les bords politiques, de toutes les régions, y compris les localités régulièrement endeuillées, ont toujours exprimé un soutien aux forces de sécurité. Je n’ai pas vu une seule personnalité, un seul intellectuel ou artiste, une seule institution qui ait parlé des FDS autrement qu’en exprimant de la confiance et du soutien national.
Face à une telle mobilisation de moyens, le citoyen que je suis attend une meilleure recevabilité de la part des gouvernants. Les gaps que je dénonce peuvent se résumer en trois choses qui me gênent grandement et qui semblent gêner nombreux de nigériens.
Dans sa déclaration du 31 juillet 2017, l’opposition nigérienne a demandé le déclenchement d’une procédure de destitution du chef de l’État, pour haute trahison, à la suite de son refus d’obéir à l’arrêt de la cour constitutionnelle, lui ordonnant d’organiser les élections législatives partielles, dans la circonscription ordinaire de la région de Maradi. Qu’est ce qui expliquerait le report des partielles de Maradi ? L’opposition a-t-elle les moyens de faire aboutir sa revendication ? Cet épisode de la vie politique nigérienne, pourrait-il se solder par la revigoration de l'opposition ?
D'une certaine manière, organiser les partielles de la région de Maradi reviendrait, pour le PNDS, principal parti de la mouvance présidentielle, à participer à un jeu de pile ou face. Au côté pile il s’exposerait à un très fort probable affront. Au côté face, il exacerberait les risques de frictions au sein de la mouvance présidentielle.
En effet, depuis l'amorce du processus de démocratisation, les résultats de toutes les élections dont les issues avaient été acceptées par tous les partis ayant pris part à la compétition, démontrent bien que le PNDS peine à s'imposer dans la région de Maradi. Même en 2011, la coalition qui a soutenu le candidat du PNDS, a perdu un peu plus de 100.000 voix par rapport à la somme des scores que ses membres avaient réalisés au 1er tour.
Depuis un certain temps, la circulation à Niamey ne fait que davantage se compliquer. Non du fait des embouteillages chroniques que connaissent nos voies mais du fait de la présence d’une nouvelle sorte d’engins dans le paysage de la circulation à Niamey, les tricycles. Ils jouent un double rôle bien même que cela n’est pas logique. Ils transportent les personnes en même temps que leurs bagages. Or, ils n’ont été autorisés qu’à faire essentiellement le transport des bagages à moins de ne prendre comme personnes que les propriétaires des marchandises qu’ils transportent. Pourtant à travers les faits, on se rend compte qu’ils font même le transport essentiel des personnes à défaut des marchandises. Et pire, c’est la surcharge lors des embarquements. Et ce, malgré tous les risques que comportent de telles pratiques. A propos, des débats avaient battu leur plein en ce qui concerne les dangers sécuritaires et routiers liés à ces tricycles devenu l’un des moyens de transport en vogue dans notre capitale ; afin de pouvoir trouver des pistes de solutions au phénomène d’insécurité que créent et représentent ces derniers. Des mesures idoines avaient été prises en la matière mais, force est de constater que ledit phénomène ne fait que prendre de l’allure car, ces bonhommes qui s’avèrent les conducteurs de ces engins tiennent bon dans leurs bottes. Et pire, ces temps-ci la plupart des accidents que l’on croise sur nos routes naissent majoritairement de l’imprudence de ces derniers qui les occasionnent. Tout de même, ils avancent sans inquiétude dans leur indiscipline caractérisée et qui n’est plus à démontrer. Car ces derniers manquent même de respect non seulement aux usagers de la route mais, au-delà aux agents de la circulation routière. Alors peut-on se permettre de dire qu’ils bénéficient d’une protection ? L’un dans l’autre on aurait appris que ces engins appartiennent à des personnes proches du régime. Ce pourquoi, les conducteurs desdits engins se permettent d’agir comme bon leur semble parce qu’ils d’avance qu’ils n’ont rien à craindre. Si cette hypothèse s’avère, alors de qui doit-on se plaindre ? Pour l’instant nous lançons un appel aux autorités compétentes en vue de trouver des solutions pérennes à cette situation qui depuis peu rend nos routes encore plus dangereuses qu’avant.
Sous le regard résigne des autorités sanitaires, dans notre pays, comme dans la plupart des pays de la sous région, à côté des pharmacies légalement reconnues, on trouve de plus en plus des pharmacies non conventionnelles, qui officient dans l’informel au grand dam de nos populations. Ces pharmacies sont tenues régulièrement par des analphabètes qui ne maitrisent rien en médecine.
Ils déambulent à longueur de journée souvent dans une atmosphère poussiéreuse et caniculaire avec les bras charges de ces médicaments. Et ou dans des pousses-pousses. Au niveau des marchés, ils ont généralement des étals qui croulent sous le poids de ces " poisons" qui font des victimes. "Ils sont nombreux ceux qui dès qu’ils souffrent d' un mal quelconque s’approvisionnent auprès de ces pharmacies ambulantes. Et souvent malheureusement en lieu et place de soins ces produits aggravent leurs cas et avant leur transfert dans un centre de santé ils perdent leurs vies" nous explique Mme Maiga Zara technicienne en soins infirmiers à l’Hôpital National de Lamordé. Selon, elle, ce phénomène gagne de l’ampleur, des mesures ardues doivent être engagées en vue de lutter contre l’automédication.
Dans la capitale Niamey, avec l'arrivée des premières pluies, des rues commerçantes bruyantes où produits de consommation, immondices et eaux stagnantes et puantes cohabitent dans une parfaite symbiose, le mal va s'empirer. C est la période des maladies et surtout l’une des maladies qui causent le plus de décès : le paludisme. Au grand marche de Niamey, dans ces pharmacies à ciel ouvert, le client a l' embarras du choix, il trouve du tout, des produits soigne tout de provenance inconnue, des fruits du trafic, de détournements de sticks des hôpitaux et ou des pharmacies. Des produits à indicateurs écrits en anglais, en mandarins, en arabe, en chinois.....ils sont expliqués par des vendeurs illettrés. Et vous disent fièrement et avec insistance que c’est un bon produit, avec des témoignages, ça soigne telle ou telle maladie avec effet immédiat ou au pire des cas d’ici trois à sept jours.
Le Nigérien Mahamane Moussa fut un autre de ces précurseurs. « C’était un homme extraordinaire, d’une simplicité et d’une humanité rares. Il a rejoint Air Afrique après avoir été copilote sur l’avion présidentiel du Niger », se souvient l’ex- chef d’escale Jacques Julien, qui l’a connu à Libreville en 1969, « alors qu’il était copilote sur le DC-4 qui apportait régulièrement de la viande du Tchad ».
Diplômé aux États-Unis, « il fut sans doute le premier Africain commandant de bord sur un Boeing 747. Mais quand celui d’Air Afrique a été revendu, il est tranquillement revenu sur Airbus, les titres ne l’intéressaient guère », poursuit l’ancien expatrié qui se rappelle la fille du pilote jouant dans les couloirs du service des opérations lorsque son père rentrait à Abidjan.
C’EST L’UN DE MES MEILLEURS ET DE MES PLUS ÉMOUVANTS SOUVENIRS DE VOL
Pape Sow Thiam se souvient lui aussi du pilote décédé lors d’un vol d’essai sur son avion personnel, « un grand amateur de belote » : « Il était commandant de bord du DC 10 affrété en février 1990 pour la visite officielle de Denis Sassou Nguesso aux États-Unis. J’étais moi-même dans la délégation du président congolais, car j’étais chargé de représenter la compagnie à Washington. Soudain, le commandant a capté par la radio la nouvelle de la libération de Mandela. Il en a immédiatement prévenu le président, puis nous tous. Je me souviens d’une explosion de joie dans l’avion, c’est l’un de mes meilleurs et de mes plus émouvants souvenirs de vol », confie-t-il.
Des compatriotes avec qui j’ai échangé récemment m’ont dit qu’ils en ont ras-le-bol de ces gens qui se comportent en véritables khmers rouges à la tête de l’État. Malgré la gravité de la situation et la justesse de sa colère, j’ai simplement opposé à sa révolte un sourire qui lui a semblé énigmatique. Il m’a alors demandé si je ne suis pas assez conscient de la gravité des choses pour me permettre de sourire. Je lui ai rétorqué que ce sont eux qui ont commencé à comprendre. Alors, il a éclaté davantage de colère, parlant de Pol pot, de khmers rouges, de croquemorts et de mille autres sales mots similaires. J’ai eu du mal à le contenir. Une véritable tempête ! C’est à ce moment que je me suis souvenu des propos de cet aîné qui a l’habitude de dire que le Niger est une poudrière et que tout est mis en place par le gouvernement pour que ça explose. Je vais vous dire pourquoi.
Sur le plan financier et économique, c’est le désastre et ce qui se profile à l’horizon ne rassure personne, y compris les partenaires en affaires du Niger que l’on pense en phase avec le régime. Alors que les Nigériens tirent la langue pour joindre les deux bouts et que le gouvernement n’arrive pas à faire face à ses dépenses de souveraineté, Mahamadou Issoufou refuse obstinément de réduire la taille phénoménale de son équipe et le train de vie exorbitant de l’État. Non, il refuse de faire tout ceci. Il envisage plutôt d’augmenter les charges des ménages nigériens. C’est la quintessence de la loi de finances 2018 et de la réunion des ministres du vendredi 6 octobre 2017. En résumé, les citoyens nigériens, à qui Mahamadou Issoufou a tenu des promesses mirobolantes sans être capable de préserver le minimum qu’il a trouvé, sont acculés, poussés à bout, «pourchassés» jusque dans leur dernier retranchement.
Personne ne comprend pourquoi certains leaders politiques sont restés prisonniers dans la MRN [ndlr : Mouvance au pouvoir] alors que le Niger va très mal et qu’ils ne ratent aucune occasion, en privé, de dénoncer, de fustiger et de vouer aux gémonies les têtes couronnées du PndsTarayya. Auraient-ils détourné les deniers et biens publics pour qu’ils acceptent ce triste sort que Mahamadou Issoufou réserve au Niger ? Beaucoup de Nigériens estiment qu’ils ont probablement des choses horribles à se reprocher pour garder si longtemps le clapet fermé, même lorsque, en plus de graves dérives et actes de gouvernance inqualifiables, le PndsTarayya se permet de susciter et d’entretenir la division en leur sein. Leur silence bruyant ne s’explique pas. Oh, que si ! Mahamadou Issoufou les tient comme on tiendrait un bandit désarmé en respect. « Vous restez tranquilles, là où vous êtes ou je vous abats d’une balle dans la tête ». Tel semble être le diktat imposé à Moussa Moumouni Djermakoye, Cheffou Amadou, Abdou Labo, Ladan Hamidou Tchiana et, désormais, Seïni Oumarou. La cupidité, dit-on, mène toujours dans un trou. Et ils y sont vraisemblablement tombés, attirés par un appétit immodéré de strapontins et autres privilèges liés à l’exercice du pouvoir d’État. Le tout dernier à rejoindre la table est Seini Oumarou dont les Nigériens ont parfaitement compris les motivations pécuniaires puisque rien, absolument rien, tant du point de vue politique, économique et social, ne justifiait son soutien à Mahamadou Issoufou. C’est la plus grande déception au niveau de la classe politique. Il a tellement déçu que les militants du Mnsd-Nassara font désormais profil bas et évitent tout débat politique. Seuls quelques-uns d’entre eux, aveuglément acquis à l’homme, quoi qu’il advienne, le défendent et comprennent cette pirouette qui n’a, en vérité, d’autres motivations que de jouir aussi, à n’importe quel prix, des délices du pouvoir.
Mahamadou Issoufou, Brigi Rafini, Hassoumi Massoudou n’ont aucune intention de reculer à propos des mesures antisociales contenues dans la loi de finances 2018. Ils ont plutôt l’intention ferme d’aller jusqu’au bout, tant pis pour ce qui doit arriver. La réunion qu’ils ont tenue avec les députés de la majorité en est une preuve. A cette réunion, il a été sèchement dit aux députés que leur rôle est de voter la loi, pas de s’interroger, à plus forte raison s’indigner de la nature et de la portée sociale de ces lois. Ont-ils accepté d’avaler cette couleuvre, cette insulte sans dire un mot ? La réunion semble avoir été fructueuse pour Brigi Rafini qui a d’ailleurs rassuré ceux qui se font du souci pour les réactions sociales imprévisibles. Non seulement il y a la vieille recette de répression policière, mais le Premier ministre informe aussi qu’ils ont déjà rencontré certains leaders de la société civile. Les choses sont donc claires : Mahamadou Issoufou ne reculera pas et utilisera à profusion les recettes qui lui ont permis jusqu’ici de s’imposer. Il reste à savoir deux choses importantes : d’une part, si les députés vont effectivement voter cette loi de finances, avec ses mesures antisociales et anti-islamiques; d’autre part, si les citoyens nigériens vont courber l’échine devant la machine policière.
À ce stade, et prenant en compte l’histoire de la 7e République, avec tout ce que cela représente comme fossé entre gouvernants et gouvernés, creusé au plus haut sommet de l’Etat à travers des affaires de corruption, de détournements massifs de deniers et biens publics, de trafics de drogues et de devises, etc., il n’y a aucun risque à affirmer que les députés n’hésiteront pas à adopter la loi de finances 2018. Leur unique préoccupation est que le gouvernement assurer leur protection pendant qu’ils seront à l’hémicycle pour ce faire.
Mahamadou Issoufou est un homme qui croit que tout est désormais permis pour lui. Ayant, avec beaucoup de succès, il faut le dire, maintes fois violé la Constitution, emprisonné ses adversaires politiques et réalisé un hold-up électoral qui explique qu’il soit aujourd’hui au pouvoir, il ne peut comprendre qu’il y a une limite à tout et qu’un peuple a beau être passif, il peut sortir subitement de sa torpeur. Que ce peuple a beau avoir peur des matraques et des gaz lacrymogènes, il peut se révéler farouche et téméraire pour affronter le danger et le vaincre. Alors, comme un sanglier qui charge sans se préoccuper de ce qui l’attend au bout de sa course folle, il continue dans sa logique de coups de force. Interpellations, procès à la va-vite et incarcérations ponctuent ainsi la vie politique de tous ceux qui, acteurs politiques et/ou de la société civile, étalent publiquement les plaies puantes de sa gouvernance scabreuse. Amadou Djibo dit Max, président du Frddr, l’opposition politique, en a fait les frais, interpellé par une police incapable de mettre au frais des délinquants notoires qui se recrutent dans le premier cercle de Mahamadou Issoufou, mais qui est prompte à enquiquiner un citoyen exprimant sa révolte. On interpelle des citoyens pour avoir tenu des propos sur cette gouvernance inique que les Nigériens subissent dans la douleur et la résignation alors que des individus, impliqués dans de graves délits qui ont porté un grave préjudice à l’État, sont adoubés et célébrés.
Idé Kalilou, Malla Ari, Saïdou Bakary et aujourd’hui Amadou Djibo dit Max, sont en prison pour des raisons injustifiées alors que des individus comme Hassoumi Massoudou et les auteurs du détournement de l’aide alimentaire pakistanaise, pour ne citer que ces deux affaires, sont libres et tranquilles. Et pourtant, sans honte et sans aucun problème de conscience, des cadres africains, paraît-il d’une commission chargée des droits de l’homme, ont déclaré le Niger pays modèle et enlevé leur chapeau aux autorités nigériennes. Ce n’est pas surprenant, les institutions africaines n’ayant jamais fait preuve de responsabilité lorsqu’elles sont face à des faits graves dès lors que les commettants sont encore au pouvoir. L’Union africaine, la CEDEAO ont ainsi assisté au hold-up électoral de février-mars 2016, accordant en fin de compte à Mahamadou Issoufou leur quitus. Le sésame que celui-ci attendait. Les scandaleuses conclusions de la commission africaine des droits de l’homme, à l’issue de cette 60e session, sont donc conformes aux mœurs, pour le plus grand bonheur de ses fonctionnaires. Une autre caution à Mahamadou Issoufou qui est ainsi invité à poursuivre de plus belle sa politique de deux poids, deux mesures. Si c’est sur des institutions panafricaines pareilles que les pays africains comptent pour l’émergence d’une justice équitable, source de confiance pour les populations, ils vont sans doute attendre sans fin. Ce sont des institutions budgétivores qui ne servent pas à grand-chose que de servir de façades face à un Occident très attaché aux images. Derrière, il n’y a rien que désespoir pour les populations africaines. Un exemple : en deux semaines de séjour, la commission africaine des droits de l’homme a feint d’ignorer qu’il y a à Niamey des hommes incarcérés depuis des mois sans que rien ne puisse être retenu contre eux que leur appartenance politique. Ils sont repartis, laissant derrière eux un pays où les libertés publiques sont confisquées et où, pour un rien, on vous embastille. Ils ont dû lire les journaux, écouté la radio et suivi des télés. C’est cela l’Afrique, malheureusement.
Mahamadou Issoufou est sans aucun doute un chef d’État qui a lamentablement échoué. À tous points de vue. Il n’y a pas un secteur ou un domaine dans lequel il a véritablement marqué des points. Et le Niger qui continue de crouler sous le poids de ses choix désastreux, de ses “folies” et de ses travers, ne semble pas être au bout du tunnel. La justice est faite à la tête du client, des policiers et des juges notoirement connus s’étant transformés en bras séculier du régime pour cibler les têtes qui gênent pour les interpeller, pour un OUI ou un NON, les embastiller et les jeter en prison, pensant ainsi atteindre le silence absolu qu’ils cherchent tandis que des rapetous, des picsous et des Dalton pillent carrément les biens et deniers publics, détournent les aides alimentaires et font dans les zakaïries. En toute impunité ! Pire, les délinquants et autres voyous de la République se permettent de narguer ceux qui attendent de les voir répondre de leurs délits devant la justice, poussant le cran jusqu’à accuser ceux qui réclament une justice équitable de vauriens apatrides. L’injustice n’a jamais été autant dénoncée, décriée et décrédibilisée.
L’interpellation de Bana Ibrahim et de Gamatié Mahamadou porte sans aucun doute les stigmates d’une société nigérienne pourrie où avoir le droit de son côté ne suffit plus pour vous couvrir ; une société nigérienne où l’attachement à la vérité et à la justice n’est plus une vertu mais une bêtise, voire un délit puisque des juges peuvent se sentir égratignés et invoquer le fameux outrage à magistrat pour vous envoyer méditer en prison. Une belle carapace pour tous ceux qui, et c’est le Saman qui le dénonce en premier, tendent à « transformer les magistrats du parquet à tous les niveaux de la pyramide judiciaire en de simples agents d’exécution ». Au grand bonheur aussi de ceux dont le même Saman a dénoncé « l’élan de pollution du corps de la magistrature et la banalisation de la carrière des magistrats par l’intrusion au sein du CSM [ndlr : Conseil supérieur de la magistrature] de forces étrangères centrifuges ». La situation de la justice nigérienne est grave, très grave au point où l’on n’a pas besoin d’en rajouter. Bana Ibrahim et Gamatié Mahamadou ont-ils commis un délit ?
Désormais, les choses sont claires : le Frddr, qui a longtemps gardé le silence devant les dérives, les scandales et les violations répétées de la Constitution, relève la tête et hausse le ton. Il a tranquillement attendu que le délai prescrit soit dépassé pour faire constater que Mahamadou Issoufou a violé la Constitution en refusant d’obtempérer à l’arrêt de la Cour constitutionnelle et qu’il doit conséquemment faire l’objet d’une procédure de destitution légale, tel que prescrit par la loi fondamentale. Et pour ne point faire dans la dentelle, l’opposition politique a mis les pieds à l’étrier en mettant les institutions chargées de la mise en œuvre de la procédure de destitution face à leurs responsabilités. Mahamadou Issoufou a, certes, commis, une faute très grave en remettant en cause un processus électoral enclenché par la Cour constitutionnelle dont les arrêts ne sont susceptibles d’aucun recours et qui lient tous les pouvoirs. Seulement, ce n’est pas la première fois qu’il viole la loi fondamentale qu’il a solennellement juré, la main sur le Saint Coran, de respecter et de faire respecter. En cela, il n’y a, donc, rien d’extraordinaire qui puisse empêcher l’intéressé de dormir. C’est d’autant vrai que l’opposition politique n’a jamais réussi à le mettre dans une impasse, les actions de protestation et de contestation de celle-ci ayant été violemment réprimées, avec, parfois, des séries d’interpellations et d’emprisonnements. En outre, pour beaucoup d’observateurs, Mahamadou Issoufou peut même se permettre de brûler la Constitution sans en pâtir. Que n’a-t-il pas fait ? Qu’il ait refusé d’obtempérer à un arrêt de la Cour constitutionnelle et/ou qu’il usurpe les prérogatives de celle-ci ; qu’il dissolve même la Cour constitutionnelle ou qu’il remplace, au pied levé, la présidente de la Cour constitutionnelle, le résultat sera pareil : ceux qui sont chargés, par la République et les pouvoirs qu’elle leur confère, de l’arrêter dans ses «folies», ont décidé, depuis toujours, de fermer les yeux sur ses actes et mieux, de lui faire un boulevard pour se conduire comme en régime d’exception.
Le Niger est un pays où les délinquants et autres auteurs invétérés de délits, prédateurs de deniers et biens publics sont en liberté tandis que des acteurs de la société civile et des journalistes sont emprisonnés pour des peccadilles. Les valeurs de dignité, d’honneur, d’égalité des justiciables devant la loi ont été littéralement pulvérisées par une nouvelle culture faite de corruption, d’injustice et de privation de libertés pour ceux qui se battent contre cette dépravation des mœurs politiques. Le Niger est ruiné et ce n’est pas, loin s’en faut, uniquement une question de finances publiques et de maux liés à la gestion des deniers et biens publics. C’est une question d’ordre moral, bon nombre de compatriotes ayant fait de la promotion facile dans la carrière, l’accumulation de biens et d’argent mal acquis, souvent pour des missions qui font froid dans le dos, leur motivation essentielle. Au vu et au su de tout le monde, il y en a qui utilisent sans vergogne les pouvoirs que leur confère la République pour exécuter de basses besognes. Ils auraient fait leur choix, paraît-il, et seraient prêts à s’assumer. Le Niger est moralement malade.
L’affaire du député impliqué dans un trafic de drogue est un cas, parmi tant d’autres qui ont scandé la vie de la République depuis six ans. L’Assemblée nationale serait, paraît-il, traversée par des courants ethnorégionalistes qui feraient barrage à la volonté de Mahamadou Issoufou et de son gouvernement de lever son immunité parlementaire pour le livrer à la justice. Une autre monstruosité de ce régime ! Et comme le pouvoir actuel de Niamey s’est construit et a prospéré sur le terreau du faux, de la violation répétée des lois et règlements, de trafics en tous genres, de détournements massifs de deniers publics, du deux poids, deux mesures en matière de justice, bref, tout ce qu’il y a de négatif et de détestable pour la République, la démocratie, la justice, les droits de l’homme et le développement du Niger, cette rébellion a été tolérée et bien comprise.
Et dire que les deux premiers responsables de la Ceni ont été choisis parmi des catégories de personnels crédités de préjugés favorables à cause de leurs profils. L’un est un magistrat ; l’autre, un avocat. Un tandem qui aurait pu inscrire son nom en lettres d’or dans l’histoire politique du Niger. Mais, hélas ! Magistrat et avocat de formation et de métier, Boubé Ibrahim et maître Kadri Oumarou Sanda doivent probablement avoir leur propre grille de lecture de l’intégrité, de la sincérité et de la transparence. 18 mois après le hold-up électoral, les deux compères n’ont pas bougé d’un iota et continuent de marteler à qui veut les écouter que les scrutins de févriermars 2016 ont été des plus transparents et des plus crédibles. Une trompette qu’ils ont encore, une fois de plus, embouché à l’occasion d’une cérémonie qu’ils disent avoir dédiée à un document, certes, bien coloré portant l’inscription « Rapport général sur le processus électoral 2015-2017 » dans lequel Boubé Ibrahim écrit ceci : « Nous avons joué notre partition, et restons animés par le sentiment du travail bien fait ». Quoi de plus normal lorsque, en dépit de toute logique d’impartialité, l’homme a signé un arrêté portant vote par témoignage, un panier à crabes qu’attendaient avec une fébrilité visible les militants du Pnds et de ses alliés au pouvoir, et que défendaient becs et ongles Brigi Rafini et ses copains. Quoi de plus normal que Boubé Ibrahim parle de «partition jouée» et de «sentiment de travail bien fait» lorsque, contrairement à la Cour constitutionnelle, unique juridiction habilitée à connaître des questions électorales, Brigi Rafini recourt plutôt à l’arbitrage de la Cour d’État, compétente pour les questions administratives. Et même là, il a fallu pour Boubé Ibrahim et maître Kadri Oumarou Sanda de forcer puisque la Cour d’Etat ne leur a pas donné une réponse formellement favorable à ce qui est attendu. Mais, qu’importe !
L’affaire Sidi Lamine, du nom de ce trafiquant de drogue dure (cocaïne) pris en flagrant délit transaction entre mafieux qui a mal tourné est toujours au point zéro, gelée par les gouvernants qui, par des subterfuges, ont trouvé les moyens d’empêcher la procédure de levée d’immunité parlementaire. Or, le procès, s’il s’était tenu, aura permis de démanteler maints réseaux de trafiquants. Mahamdou Issoufou ne peut être fier d’un tel blocage, étant en définitive responsable de la façon dont la justice est conduite dans ce pays. Comment peut-on s’ériger en défenseurs d’un trafiquant de drogue ? Qui est réellement derrière la protection dont a bénéficié cet homme ? Si Mahamadou Issoufou n’a aucune responsabilité dans ce déni de justice, il reste qu’il ne peut prouver son impuissance dans la situation déplorée. S’il a pu faire en sorte que l’ensemble des députés composant sa majorité à l’Assemblée nationale votent, presque à l’unanimité, le projet de loi de finances 2018, il ne peut prétendre être incapable de faire de même pour la levée de l’immunité parlementaire de Sidi Lamine. Avec le trafic de tramadol qui affecterait, selon le Niger et le Mali, c’est une autre page de trafics qui s’ouvre sur la gouvernance de Mahamadou Issoufou. L’après Issoufou sera difficile et les Nigériens devront s’armer de rigueur et de don de soi pour juguler tous les fléaux qui ont prospéré depuis sept ans, dans ce pays. Affaire à suivre !
Mallami Boucar
19 décembre 2017 Artcle publié le 13 décembre 2017 Source : Le Monde d'Aujourdhui
Le régime de la 7e République est sans aucun doute unique dans l’histoire politique du Niger indépendant. L’Aïd El Kebir qui sera célébrée avant la fin de cette semaine est une autre occasion pour l’illustrer. Une malheureuse occasion dont le peuple nigé- rien n’a point besoin, car touchant gravement à ce qu’il a de plus cher. Pourquoi célébrer l’Aïd El Kebir samedi 2 septembre et non vendredi 1er septembre ? Cette question résume, à elle seule, la tragédie de tout un peuple dont la majorité écrasante, de confession musulmane, ne comprend pas cette décision du Conseil islamique qui a décrété que le Niger célé- brera l’Aïd El Kebir 48 heures après la station des pèlerins sur le Mont Arafat, jour qui détermine, depuis 632 selon les érudits musulmans, cette importante fête de communion et d’unité de la Oummah islamique. L’Aïd El Kebir est toujours célébrée le lendemain de l’ascension du Mont Arafat. Le Cheickh Boureima Abdou Daouda, érudit au savoir incontesté et par ailleurs conseiller au Premier ministre, Brigi Rafini, a été plus que clair. « Cette fête de Tabaski doit être fêtée mondialement le même jour dans le monde musulman car elle intervient au lendemain de la station des pèlerins à Arafa et il n’y a qu’un seul Arafa dans le monde ». Mieux, il précise qu’il ne voit pas personnellement « un autre argument qui permet de retarder la fête de la Tabaski deux jours après Arafa à part cette considération de la vision de la lune qui ne tient plus aujourd’hui puisque le jour d’Arafa est déterminé par la vision du pays dans lequel se trouve Arafa, c’est-à-dire l’Arabie Saoudite », ajoutant que « dans le passé où les gens n’avaient pas d’information précise sur la station à Arafa, chaque pays ou entité géopolitique tenait compte de sa vision de la lune de Zoul-Hidjah pour fêter le dixième jour ».
Bien que les mesures suicidaires contenues dans la loi de finances 2018 les concernent au premier chef, aucune centrale syndicale n’a encore claqué la langue pour les dénoncer et déclarer clairement qu’elle les combattrait. Un constat des plus amers qui renforce davantage le soupçon de corruption dont les Nigériens parlent à propos de bon nombre de leaders syndicaux. Au finish, l’on se demande pourquoi les travailleurs continuent de payer des cotisations pour entretenir des dirigeants syndicaux qui ne se soucient guère de leurs préoccupations et qui, face à des mesures insupportables, pour les travailleurs, font profil bas. A croire que le sujet ne les concerne pas ! Pourtant, les centrales syndicales, il y en a dans ce pays : l’USTN, l’ITN, la CGTN, la CDTN, la CNT, la CGT etc. Toutes jouent aux abonnés absents alors que les mesures envisagées par le gouvernement réservent le pire pour les travailleurs tandis que pour préserver son pouvoir « satanique » comme dirait Seïni Oumarou, Mahamadou Issoufou se fait le plein : plus de huit milliards de francs CFA ! Un comportement d’indifférence et d’insouciance des centrales syndicales qui montre qu’elles ne servent à rien pour les travailleurs. Du reste, combien de travailleurs ont été licenciés ou qui ont été victimes d’abus multiples sans aucune levée de boucliers de la part des centrales syndicales ? Pour beaucoup de citoyens, ces centrales syndicales ne servent, en vérité, à rien d’autre qu’à engraisser les dirigeants syndicaux qui ne se contentent plus des cotisations (souvent arrachées car coupées à la source, au ministère des Finances, sans l’adhésion et l’accord préalables du travailleur) de leurs membres, mais monnaient leur silence.
Il le faut le dire sans ambages : malgré les scandales à milliards dans lesquels il est empêtré, le pouvoir de Mahamadou Issoufou n’a pas perdu de sa superbe. Pour preuve, alors que les Nigériens n’ont pas fini de revendiquer que les auteurs, co-auteurs et complices de l’Uraniumgate, entre autres scandales, soient démasqués et punis conformément aux lois de la République, il revient sur ses vieilles velléités de changement constitutionnel afin deperpétuer un règne suffisamment tragique à tous points de vue. Le séminaire international sur le changement constitutionnel, le comité ad hoc mis en place auprès de Mohamed Bazoum ainsi que celui qui a travaillé en dernier lieu sous la responsabilité de Brigi Rafini, dévoilent enfin les véritables intentions d’un pouvoir scandaleux qui pense que tout est permis pour lui et qu’il peut commettre impunément tous les péchés :modifier la Constitution du 25 novembre 2010 dans ses dispositions les plus contraignantes pour les dictateurs et autres fous de pouvoir.
Au lendemain du hold-up électoral, Mallami Boucar a arrêté d’écrire à Mahamadou Issoufou en qualité de président de la République pour dénoncer ce grave délit. Aujourd’hui, il a carrément décidé d’arrêter de lui écrire à la suite des évènements tragiques du 10 avril 2017 sur le campus universitaire. Il ne peut tolérer que, pour la quatrième fois sous sa gouvernance, de 1994 à 2017, un étudiant est tué par les Forces de l’ordre. Aussi, a-t-il décidé, pour ne pas rompre le lien affectif qui est né entre lui et les lecteurs du Monde d’Aujourd’hui, d’animer désormais cette nouvelle rubrique « Les points sur les I ».
De tout ce qui arrive au Niger, Mahamadou Issoufou est le plus grand responsable et parfois, l’unique responsable.
Il faut, donc, que les naïfs arrêtent de nous emmerder avec leurs niaiseries ; que les courtisans arrêtent de nous tracasser les oreilles avec leurs «molos» décadents, impudiques et indécents ; que les corrompus arrêtent de nous empuantir avec leurs pourritures.
Mahamadou Issoufou est le plus grand responsable de tout ce qui arrive au Niger, il est l’Alpha et l’Oméga des misères du Niger, comme il est l’épiderme des scandales financiers, des violations des lois de la République, des arrestations arbitraires et politiques, des violations des libertés publiques qui sont perpétrés dans une totale impunité.
En décidant du report de l’élection législative partielle de Maradi, Mahamadou Issoufou entend signifier aux Nigériens que la loi, dans ce pays, c’est lui et personne d’autre. Les juridictions, y compris la Cour constitutionnelle existent pour la forme et ceux qui sont chargés de les animer sont là pour amuser la galerie. Ils n’ont rien à dire que de rester dans leurs petits souliers, ayant montré avec le hold-up électoral, que leur raison d’être, c’est de meubler le décor d’un pays présenté comme une démocratie et un Etat de droit, mais dans lequel leur rôle se limite à donner le cachet attendu des actes les plus grossiers.
Le Niger, à vrai dire, n’a pas besoin de Constitution, ni d’aucune loi. Mahamadou Issoufou suffit amplement puisqu’il lui est loisible de faire ce qu’il veut, de contracter des prêts sans en référer à l’Assemblée nationale, de faire arrêter qui il veut et de l’envoyer en prison, par le biais de juges qui n’ont pas leur place à la Justice et à présent, demodifier à sa guise la loi électorale et enfin de décider de l’agenda électoral. Il a fait reporter à calendes grecques les élections locales, il arrête à présent, de façon unilatérale, le processus électoral en vue de l’élection législative partielle de Maradi. Par cet acte inqualifiable, Mahamadou Issoufou montre qu’à l’exception notable de ceux qui sont clairement opposés à sa gouvernance scabreuse, tous les autres ne sont que des larbins qu’il a sous ses bottes. Seïni Oumarou, Hamid Algabit, Moussa Moumouni Djermakoye et Cheffou Amadou doivent avoir honte. Si encore leur soutien sert à construire le Niger. Mais non, ils soutiennent un homme qui, ils le savent, a détruit l’économie nigérienne, promu des contre-valeurs au sein de la société et qui est en pleine dérive sur les plans de la justice, de l’Etat de droit et de la démocratie. Ne parlons de ces petits gueulards qui ont fait diversion avant de montrer leur vraie face, leur motivation véritable qui n’est rien d’autre que l’argent.
Il est bien vrai que l’on ne sent pas les odeurs que dégagent ses propres aisselles. Autrement, Mohamed Bazoum, toujours lui, ne s’épandrait pas de la sorte dans Jeune Afrique, leur porte d’entrée pour la propagation du faux sur les violations répé- tées des droits de l’homme, l’injustice criarde et l’impunité consacrée pour eux et leurs partisans.Au Niger, c’est connu de tout le monde. Le régime actuel n’a aucune le- çon à donner à qui que ce soit en matière de respect des droits humains, des libertés publiques, et de l’égalité des citoyens devant la loi.
Quel autre régime, en un ¼ de siècle de démocratie multipartiste, a autant violé les droits de l’homme ? Quel autre régime a violé autant les lois, y compris la Constitution ? Quel autre régime a confisqué autant les libertés publiques ? Quel autre régime a autant fait la primauté de la force sur le droit ? Quel autre régime a autant fait la promotion d’une justice au service du pouvoir et de ses affidés ? Bazoum Mohamed raconte, donc, sa vie à l’eau de rose à un journal [ndlr : Jeune Afrique] dont les Nigé- riens ont compris le jeu et les motivations de ses écrits. Pour beaucoup de compatriotes, le journal de Béchir Ben Yhamed est payé à grands frais pour taire, voire triturer la situation réelle qui prévaut au Niger. Dieu merci, la machination n’a pas suffi à emballer Amnesty International qui a tenu à mettre les points sur les I. Bazoum Mohamed ou même Hassoumi Massoudou, voire Mahamadou Issoufou, peuvent continuer à chanter leur vieille ritournelle « nous sommes les démocrates ; la justice est indépendante et les droits de l’homme sont respectés », rien n’y fera désormais. Ils sont découverts, pris en flagrant délit de rupture totale entre les discours et les actes. Ce n’est pas avec une interview arrangée, câblée sur des aspects méticuleusement choisis, que Jeune Afrique pourra gommer les faits ou les peindre en …rose. Le tableau est noir, trop noir pour ne pas susciter le courroux des gendarmes des droits de l’homme.
Le Gouverneur de la région d’Agadez M. Magagi Maman Dada et le Sultan de l’Aïr Son Altesse Oumarou Ibrahim Oumarou à la tête des autorités administratives, coutumières, religieuses et de la population de l’Aïr se sont rendus, à la place Albanban, destinée aux grandes prières de la ville d’Agadez, le mercredi 28 juin 2023, pour la prière à l’occasion de la célébration de la Tabaski. Dans son sermon après les deux rakat et la kutuba, l’iman a imploré Dieu pour notre pays le Niger et pour sa population.
C’est ainsi dans des prières, la joie et l’allégresse que la population de l’Aïr a célébré l’Aïd al-Adha ou l’Aïd el-Kebir, le mercredi 10 Dhul-hijja 1444, correspondant au mercredi 28 juin 2023.
La grande prière consacrée en cette circonstance a pris fin aux environs de 9 heures. Sur place, l’Imam a procédé, conformément aux principes religieux à l’immolation de son mouton, mais aussi celui du Sultan donnant le coup d’envoi de cette opération aux fidèles musulmans de cette entité administrative.
Avant de quitter cette place de prière, le gouverneur a saisi l’occasion pour transmettre à la population de la région d’Agadez, les vœux de bonne fête du Président de la République et du Gouvernement. M. Magagi Maman Dada a adressé ses vœux propres à la population qu’il a invitée à contribuer au renforcement de la paix et de la cohésion mais aussi au partage et à la solidarité. «Je souhaite bonne fête à toute la communauté islamique de la région d’Agadez. Nous avons prié Dieu hier nuit, comme on le fait tous les jours. Je demande à la population de continuer à prier pour que la paix descende sur le Niger. J’invite tous ceux qui ont eu l’opportunité de faire le sacrifice de partager avec ceux qui n’ont pas eu cette possibilité», a dit le gouverneur.
Ainsi, après ces moments de dévotions, les personnalités civiles et militaires de la région se sont rendues à la résidence du gouverneur pour la traditionnelle présentation des vœux. Au même moment, la population, dans la pure tradition et le respect des valeurs du Sultanat de l’Aïr, a tenu compagnie au Sultan jusqu’au Palais où Son Altesse Oumarou Ibrahim Oumarou a reçu les vœux des notables du Sultanat. Dans l’après-midi, le gouverneur de la Région d’Agadez, M. Magagi Maman Dada à la tête d’une importante délégation, composée du président du Conseil Régional, du maire de la commune urbaine d’Agadez, des responsables des Forces de Défense et de Sécurité et de plusieurs autres personnalités de la région, s’est rendu au Sultanat pour les échanges des vœux de bonne fête.
A cette occasion, le sultan a présenté ses vœux aux autorités nigériennes et à l’ensemble des populations de l’Aïr avant de prier pour la paix dans notre pays. «Je saisis cette occasion pour souhaiter bonne fête à la population d’Agadez. Nous souhaitons bonne fête à tous les musulmans. Je profite de cette occasion pour lancer un appel pour la cohésion sociale, la paix et la sécurité durable dans notre pays. Nous remercions les plus hautes autorités pour tous les efforts pour le retour de la sécurité renforcée au Niger tout entier et dans la région d’Agadez en particulier. (….) Nous prions pour une pluie féconde et une bonne saison d’hivernage», a-t-il dit. Dans cette région de transhumance par excellence, le Sultan a saisi l’occasion pour inviter les éleveurs à faciliter le passage des transhumants vers les terres salées.
Il faut noter que le mardi 27 juin, veille de la fête, toute les marabouts ont passé la nuit en prières et à la lecture du Saint Coran à la grande Mosquée d’Agadez. Une tradition locale bien ancrée observée chaque année. Le gouverneur de la région, le président du Conseil Régional, le Sultan et plusieurs autres personnalités n’ont pas manqué ce moment de dévotion. Des prières ont été dites également pour le bonheur du Niger et de son peuple.
Nous sommes une démocratie fragile, les leaders politiques se devraient de faire très attention avec ces références identitaires qui sont curieusement en train de refaire surface dans le paysage politique nigérien ! Même pendant le régime d'exception, le général Seyni Kountché a mis beaucoup des tacts, des gants, du bâton et la carotte , afin de pouvoir neutraliser en partie principale ce nouveau mal des sociétés africaines. Les hommes politiques de quelques bords soient-ils , se devraient de conjuguer leurs efforts afin de nous éviter les effets néfastes de ces références identitaires qui surgissent çà et là dans l'arène politique nigérienne. Grâce au brassage culturel dû aux mariages inter-ethniques, nous sommes toujours unis et solidaires, nous devrions donc bannir ces références identitaires, ethno-régionalistes dans le débat politique. Les pouvoirs publics se devraient de veiller afin que certains cas de frustrations sociales ne soient pas exploités en vue d'exacerber le relent ethno-regionaliste dans notre pays. Le Niger doit continuer à être un, uni, solidaire et indivisible, dans sa diversité culturelle actuelle. Les pyromanes reprennent encore du service, une vigilance accrue de tous et une prise de conscience collective du mal s'imposent, afin de les faire échec. Les événements malheureux en République sœur de la Côte-d'ivoire, ceux de Ruwanda, du Soudan, ect devraient interpeller notre conscience en tant que citoyen qui aspire à la paix sociale, au bien-être social, au développement économique et social dans l'unité nationale. À bon entendeur salut ! Issoufou
Dans mon article précédent « Devons-nous rappeler à Guri que la gestion de l’Etat est une science ! », j’ai souligné que le bilan de Guri est négatif. En effet, lorsqu’on rapporte la somme des ressources financières mobilisées aux différents investissements et réalisations, ainsi qu’aux indicateurs socioéconomiques (IDH, taux de malnutrition, niveau de pauvreté, insécurité alimentaire…), le bilan général de Guri est déplorable. En revanche, tout n’est pas négatif dans ce bilan - et l’objectivité m’impose à souligner les quelques points positifs :
Guri a fait des recrutements relativement importants au niveau de la fonction publique - beaucoup de jeunes ont pu trouver un travail grâce à cette politique de recrutement.
Guri a augmenté les salaires des fonctionnaires de 5 à 10%, cela constitue une mesure sociale symbolique pour le pouvoir d’achat de ces travailleurs.
Le document stratégique des 3N est un bon cadre théorique de développement socioéconomique, mais la mise en œuvre opérationnelle a été un échec en termes de résultat escompté.
Les réalisations des infrastructures à Niamey : ainsi Guri a davantage doté la capitale en infrastructure (routes, échangeurs, ronds-points), lui donnant ainsi une visibilité à l’échelle sous-régionale.
La réalisation des infrastructures (écoles, centre de santé intégrée) dans les communes rurales.
Le niveau sécuritaire du pays reste passable, ainsi notre territoire résiste aux attaques des groupes et bandits armés.
Sans prétendre à une exhaustivité dans le recensement des points positifs du bilan de Guri, je avoir mis en évidences les principaux. Cependant, chacun peut donner son avis objectif ou subjectif, argumenté ou non argumenté afin de contribuer au débat.
Au Niger, le ministère de la fonction publique lance régulièrement des concours de recrutements d’agents pour le compte des ministères ayant exprimé le besoin. Mais, tout aussi régulièrement, ces concours sont reportés à…« une date ultérieure », précise-t-on. Sans aucune justification, sans motivation aucune, comme une donne de la gouvernance actuelle. Des fois, sinon le plus souvent d’ailleurs, il ne sera plus fait cas de ces concours reportés.Aux candidats d’aller se faire voir ailleurs. C’est fini, terminé.Comme si l’objectif, non porté à la connaissance des candidats, était atteint. Comme si avec le report, les différents besoins de cadres exprimés par les différents démembrements de l’Etat ont disparu. Comme par magie, comme par enchantement. Puisqu’aune raison de ces reports n’est donnée par le ministère de la fonction publique, cheville ouvrière de l’organisation des concours, les concernés ne peuvent que spéculer sans être sûrs d’être dans le vrai. Mais, ce qui est certain, c’est que ces reports intempestifs, devenus presque la règle, dénotent d’une mauvaise planification et d’une navigation à vue de la part de l’administration centrale. Nous donnons l’impression de ne pas savoir ce que nous voulons quand nous le voulons. Ce qui fait que les demandeurs d’emplois, de plus en plus nombreux, avec les générations qui s’entassent les unes sur les autres dans le chômage, ne savent plus où donner de la tête. Eux qui veulent se soustraire à cette vie de sans-emploi, une situation somme toute humiliante à un certain âge, dans un contexte où le privé qui n’est qu’encore embryonnaire offre peu de perspectives.
En plus d’être régulièrement désappointés, ces jeunes sont, ce qui est pire, régulièrement dépouillés de leurs maigres sous, nul ne sait comment ils les trouvent, pour la constitution des dossiers. On le sait bien, la constitution des dossiers de candidatures à ces différents concours est terriblement budgétivore même pour quelqu’un qui a une situation, à plus forte raison un demandeur d’emploi. Toutes les pièces demandées pour faire acte de candidature doivent être légalisées par une autorité. En plus de la légalisation, les pièces doivent être timbrées. Les enveloppes où sont inscrites les coordonnées des candidats doivent porter elles-aussi un timbre désormais de 500 francs. Sans compter la quittance et les frais de dépôts du dossier qui peuvent varier selon les catégories. Ainsi que les multiples déplacements, tout sauf gratuits, entre les différentes institutions dont le candidat fait le tour pour légaliser, se procurer les timbres, la quittance et le ministère de la fonction publique où le dossier est enfin déposé. Le dépôt du dossier aussi est un autre parcours du combattant. En effet, au moment du dépôt de ces dossiers, l’on voit se former, des journées durant, des queues interminables devant les guichets avec les pressions de toutes sortes, un accueil exécrable et toutes les tensions prévisibles en pareilles situations. Des bagarres et d’invectives violentes entre les candidats sont fréquentes dans ces rangs où certains veulent « masser » et passer avant ceux qui les ont précédés. C’est après ces multiples souffrances et tracasseries que les candidats, ayant passé des journées entières et des nuits blanches pour se documenter, lire et réviser que les candidats apprennent par un communiqué laconique de quelques lignes que ledit concours est reporté. « On nous a fatigués pour rien », sont les premiers mots, de dépit, prononcés par ces candidats après avoir pris connaissance du report. Au-delà de la fatigue physique et psychique, ils ressentent aussi, et immanquablement, le sentiment d’avoir été grugés, délestés de leurs maigres sous qu’ils ont pu rassembler Dieu seul sait comment pour les multiples légalisations, les timbres, les quittances, les frais de dépôt et les multiples courses.
Des demandeurs d’emplois ont vécu cette situation plusieurs fois. Au point où ils se demandent s’ils ne subissent pas de manière frauduleuse une pression fiscale de la part de l’Etat qui lancerait de faux concours pour prendre les maigres ressources des citoyens, afin de faire fonctionner des ministères ou bien tout simplement des…individus qui s’en mettent plein les poches, puisque même en cas de report, ces frais ne sont pas remboursés. Où vont-ils alors ? Il est urgent que de telles pratiques, de plus en plus fréquentes, qui prennent la forme d’une arnaque institutionnelle cessent afin que les maigres sous des demandeurs d’emplois, vivant déjà une situation critique et précaire, ne tombent dans les poches de fonctionnaires véreux par la faute de l’Etat qui a, au demeurant, l’obligation de les protéger.
Il est parfois pénible de songer au lendemain, dans la tourmente de l’épreuve du jour. Eprouvées, les victimes de la répression du 10 avril 2017, le sont encore. Les flashs des scènes d’horreur vécues tournent encore en boucle dans bien d’esprits. Aux blessures physiques non cicatrisées, s’ajoute la vivacité de l’indescriptible choc du message de la confirmation du décès d’un frère, ami, promotionnaire, camarade de lutte, etc.
Après la mise en terre du lundi 17 avril et la présentation des condoléances, nombreux sont ceux qui vont devoir faire face à l’absence. Subir le sentiment de ne plus pouvoir exprimer son affection à, ou recevoir de l’affection de, cet être tant aimé. S’accrocher au contenu de la dernière conversation, revoir sans arrêt le dernier geste, le dernier sourire, la dernière blague, etc. Garder en mémoire les souvenirs du disparu. Mais aussi, et surtout, gérer le devoir de mémoire.
Avec l’essor des technologies de l’information et de la communication, les plateformes numériques accompagnent, au quotidien, notre vie. Ainsi, en plus de leurs fonctions traditionnelles, celles de rapprocher les hommes et les sociétés, en facilitant la communication, les réseaux sociaux ont créé de véritables opportunités d’affaires pour certains. Cependant, ces plateformes sont aussi des espaces de tous les excès où les usagers sont souvent victimes d’escroquerie, de menaces, de diffamation, de harcèlement, d’atteintes à leurs vies privées.
L’Internet a consacré la montée en puissance des réseaux sociaux, Instagram, Twitter, Facebook, Youtube, qui servent de moyen de communication et d’activités. Au nombre des avantages des réseaux sociaux, on peut noter le développement de nouvelles relations, l’accès à des services innovants. Le e-commerce représente une véritable opportunité, une belle occasion pour faire connaitre ses produits au-delà des frontières.
Avec l’évolution des technologies de l’information et de la communication, plusieurs personnes créent des comptes ou des plateformes sur lesquelles, elles proposent des produits à d’éventuels clients.
Un outil pour le business
Moctar Mohamed, spécialisé en couture Homme trouve les réseaux sociaux très avantageux, car ça lui a permis d’étendre et de diversifier sa clientèle. Son chiffre d’affaires a augmenté depuis qu’il fait ce type de commerce et ça a attiré la clientèle. Il a créé sa page Facebook sur laquelle il poste les photos de ses articles. « Auparavant, je me contentais juste de mes clients qui viennent à compte goûte amener leurs tissus pour coudre. Un jour, je me suis posé cette question, de savoir que beaucoup de jeunes utilisent les TIC pour faire la promotion de leurs produits ou articles, pourquoi pas moi ? C’est ainsi qu’il y a 18 mois de cela, j’ai créé ma page Facebook sur laquelle je peux aussi proposer mes articles aux gens. Tout est parti de là », raconte-t-il.
« Aujourd’hui, Dieu merci, je n’attends plus à ce qu’on me demande de faire, j’achète des tissus avec mon argent, je couds et je publie sur ma page avec mon contact. Ça m’a permis de sympathiser avec beaucoup de gens », a affirmé Moctar.
Quant à Mademoiselle Ousseina, elle met en ligne à travers son statut WhatsApp un contenu varié de produits et elle réalise un chiffre d’affaires satisfaisant. « Au début, je faisais le commerce traditionnel c’est-à-dire de bureau en bureau pour proposer mes articles aux clientes qui les achètent très souvent à crédit avec un délai de payement de un ou deux mois. Pour le remboursement, je passais des mois avant de mobiliser la somme intégrale ; certains clients vont jusqu’à me manquer de respect à cause de mon propre argent. Parfois, je laisse tomber l’affaire. Maintenant avec le e-commerce je ne me décarcasse plus, j’ai eu la chance d’être dans beaucoup de groupes whatsapp tant au niveau national qu’international, créés uniquement pour le commerce. Je prends les articles publiés dans ces différents groupes, pour augmenter un peu sur les prix et je les propose à mon tour dans le groupe que j’ai créé à cet effet. Une fois le marché conclu avec les personnes intéressées, je lance la commande et pour les mettre en confiance, c’est à la livraison que je récupère l’argent (la somme intégrale, pas de crédit). Je paie ainsi les commerçants auprès de qui j’ai pris les articles et je garde mes bénéfices », a-t-elle confié.
Quand à Abdoul-Rachid Maïga, plus connu sous le sobriquet d’Aladin Maïga, réalisateur, journaliste reporter d’image et producteur, sa présence active sur les réseaux sociaux et ses publications quotidiennes sur les questions d’intérêt général ont fait qu’il est suivi par beaucoup de gens. En effet, le nombre de ses abonnés lui a donné une certaine popularité sur les réseaux sociaux. Ces multiples publications ont fait qu’à chaque fois quand ses amis ont besoin de la publicité sur leurs activités ou produits, ils font appel à lui pour insérer la publicité sur sa page, petit à petit, certaines Organisations Non Gouvernementales ont commencé à lui donner des insertions qu’il publie sur ses pages moyennant des sommes d’argent. Aujourd’hui, il gagne des marchés qui lui permettent de joindre les deux bouts. « Pour les jeunes, je partage gratuitement leurs activités pour les aider à développer leur business. Les réseaux sociaux sont un outil sur lequel on peut développer son business. Ça permet aux jeunes de bouger, créer des nouveaux métiers notamment : les médias en ligne ; les télés connectées et bien d’autres », a-t-il mentionné. Ce que beaucoup ne savent pas dès que la personne atteint un certain nombre d’abonnés (10 000 par exemple) tu es déjà référencé en tant que personne capable de faire des revenus sur Tic-Toc.
Les réseaux sociaux ont un très bon côté qui permet aux utilisateurs d’être connus à travers le monde, de faire beaucoup d’amis, ça permet de partager des idées des projet, partager ta vision de la vie qui peut intéresser beaucoup de gens et aussi des statuts qui peuvent permettre à d’autres d’aller vers autres choses. Mais, pour tirer profit des réseaux sociaux, il faut d’abord définir ce que tu veux. Cependant, M. Aladin Maïga, a déploré le fait que les gens viennent exposer leurs vies sur les réseaux sociaux, avec le système d’anonyme (ano). « Pour mes publications, j’utilise plus mes pages Facebook et Twitter, parce que j’ai une très grande communauté qui me suit sur ces pages », a-t-il souligné. « Quand à Tic-Toc, son avantage est que, quand les vidéos publiées sont bien vue, tic-toc crée une relation entre la personne et les entreprises, c’est tic-toc même qui recommande la page aux grandes entreprises qui vous contactent pour placer leurs produits pour une publicité de 5, 10, 15 secondes. Quand la publicité passe, tic-toc transfert automatiquement ton argent sur ton compte tic-toc, malheureusement, on ne peut pas récupérer l’argent ici au Niger, il faut donc passer par nos frères qui sont en Europe pour récupérer l’argent. Personnellement, j’ai été contacté une fois sur Instagram par une marque de montre pour faire le placement de son publicité, mais j’ai décliné l’offre car, la somme proposée ne me convient pas », a fait savoir M. Maïga.
Il n’y a pas que des avantages…
Certes les Technologie des l’Information offrent aux utilisateurs l’occasion de bénéficier d’un service universel des communications électroniques, un meilleur moyen de gagner de l’argent, mais cette même plateforme comporte beaucoup d’inconvénients. Il s’agit des préoccupations liées au respect de la vie privée, de l’ordre public, des bonnes mœurs, l’éducation des enfants du moment où certains jeux, images ou vidéos ne sont pas appropriés aux jeunes, etc.
Au nombre des inconvénients liés aux réseaux sociaux, le Commissaire Abdoul-Razak Mahamadou Mossi, Chef de Division de lutte contre la Cybercriminalité à la Direction de la Police Judiciaire a relevé la cybercriminalité qui ne cesse de se développer, notamment : l’escroquerie, le cyber harcèlement, le chantage, la diffusion des données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine, l’accès illégal dans un système informatique. En effet, les escrocs cherchent chaque fois à rentrer en contact avec leurs victimes en se faisant passer pour des proches, utilisent des manœuvres jusqu’à obtenir leur confiance, voler l’identité de leurs victimes via les réseaux sociaux, pénètrent dans leurs ordinateurs pour voler des mots de passe ou des numéros importants tels que le numéro de compte bancaire, la carte bancaire, afin de leur dérober leurs biens. « Aussi, le cas d’escroquerie le plus fréquent que la DPJ reçoit, c’est l’escroquerie à la séduction ou à la nigériane, c’est-à-dire, les gens vous appellent pour vous proposer des marchés des choses rares, par exemple : les épices naturels, du miel, de l’or, vous dire qu’ils ont bénéficié d’un héritage, ou se faire passer pour une haute personnalité comme la première dame pour gagner votre confiance en vous proposant des marchés. Pour vous séduire ils vous proposent des bénéfices énormes avant de vous demander d’envoyer une somme d’argent. Il y a aussi des cas d’arnaque où ils se font passer pour une entreprise ou un service public. Quand vous acceptez, ils vous demandent d’envoyer vos données à caractères personnel (l’adresse, le numéro de compte ou autres) qui vont leur permettre d’accéder à votre compte bancaire ou vos biens. Une fois leur objectif est atteint, ils vous bloquent de partout », a expliqué le chef de Division de la Direction de la Police Judiciaire.
Selon le commissaire Abdoul-Razak Mahamadou Mossi, Chef de Division de la Lutte contre la Cybercriminalité à la Direction de la Police Judiciaire, l’arrêté n°490-MI/SP/ACR/DGPN du 16 juillet 2015 portant organisation de la Direction de la Police Judiciaire et les attributions de ses responsables en son article 14, ladite Direction est chargée de lutter contre toutes les criminalités liées aux nouvelles technologies de l’Information et de la Communication. C’est pourquoi ses agents assistent tous les autres services d’enquêtes qui ont des affaires en lien avec les Tic. Ainsi, chaque jour, la DPJ reçoit des plaintes sur la cybercriminalité dont le cas le plus fréquent est l’escroquerie appelée en langage internationale « l’arnaque en ligne ». Escroquerie qui est prévue par l’article 27 de la loi n° 2019-33 de 3 juillet 2019 qui porte répression de la cybercriminalité au Niger. En effet, l’infraction la plus enregistrée au Niger (238) cas des plaintes en 2022, c’est l’escroquerie à la séduction ou à la nigériane. Vient ensuite le chantage par un moyen de communication ou portant sur les données personnelles qui est prévues par la même loi au niveau des articles 26 et 28, et 38 cas des plaintes ont enregistrées en 2022. Il y a aussi les injures et les diffamations bien qu’en 2022 ça a été dépénalisée, 68 cas ont été enregistrés en 2022. Un cas aussi qui est très fréquent ces derniers temps au Niger, surtout côté mineurs femmes, est que les cybercriminels essaient d’abord de tisser une amitié avec elles, une fois l’amitié est celée, ils leurs demandent de leur envoyer leurs images à caractères obscènes (nudités, vidéos, etc. Une fois les images obtenues, ils commencent à leur faire des chantages (fournir une somme d’argent, certains vont jusqu’à leur demander des faveurs sexuelles, sinon ils divulguent les images sur les réseaux sociaux), a expliqué le commissaire Abdou-Razak Mahamadou Mossi. « Il faut noter que c’est seulement les cas dont les personnes viennent dénoncer au niveau de la DPJ », a-t-il précisé.
Une femme qui a préféré garder l’anonymat nous a raconté comment elle s’est fait avoir par les escrocs. « J’ai vraiment l’habitude d’effectuer des achats à travers les réseaux sociaux. J’ai établie des contacts avec les gens que je n’ai jamais vu, des commerçants qui sont à Dakar, Cotonou et Kano, je ne me suis jamais inquiétée, sauf ces derniers temps. En effet, il y a quelques mois de cela, j’ai vu des articles publiés sur une page facebook, des pagnes avec des motifs rares et très jolis et c’est un numéro du Bénin. J’ai contacté la personne, il s’est passé pour un vrai commerçant, je lui ai envoyé les photos des pagnes choisis et il m’a confirmé qu’ils sont disponibles et qu’ils font leurs expéditions via les compagnies de Transport. J’ai choisi plus de 12 pièces. Mais, le conseil d’une de mes sœurs qui m’avait mise en garde m’est venu à l’esprit et au lieu de 12 pièces, je suis revenue à 6. Avant d’envoyer l’argent, il m’a tellement mis la pression (le bus quitte demain soir, il faut vite envoyer l’argent pour que je puisse t’envoyer ton colis à temps), j’ai envoyé l’argent via Orange Monnaie mais je n’ai jamais reçu les pagnes commandés », a confié la victime.
Le taux de réussite au baccalauréat, session 2018 est de 28,73% contre 26,73% en 2017 soit une augmentation de 2%. Au BEPC, le taux de réussite est de 39,61% cette année contre 29,96 en 2017, soit une progression de 9,61%. Mais, il existe d'énormes disparités entre les régions et entre les établissements dont les scores varient de 0 à 100%.
Malgré ces accroissements, les taux de réussite observés aux examens du BEPC et du baccalauréat sont faibles depuis plusieurs années car ils sont généralement en dessous de 50%. Il se pose le problème de la qualité de l'enseignement et du niveau des acquisitions des élèves. Notre système éducatif, notamment le sous-secteur de l’enseignement secondaire est peu efficace. Pour apprécier le rendement scolaire on mesure l’efficacité interne et l’efficacité externe. L’efficacité interne est de plus en plus forte quand les taux de redoublement et d’abandon sont de plus en plus faibles et les taux de passage en classe supérieure et les taux de réussite aux examens de plus en plus élevés. Un bon rendement interne signifie que la majorité des élèves passent le minimum de temps dans un cycle et plus de la moitié des élèves passent avec succès les examens de fin d’année. L’efficacité externe s’intéresse à l’insertion socio-professionnelle en vue de déterminer combien d’élèves et étudiants sont productifs ou économiquement utiles après leur formation.
La Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou a rencontré, hier matin, au siège de la Fondation Tattali Yali, les responsables des grandes écoles et entreprises du Niger, initiateurs de la première édition de la rencontre entre les grandes écoles de formation professionnelle et technique et les entreprises, tenue le samedi 31 mars dernier, au palais des congrès de Niamey à l’initiative du label Re-GEEN. A l’issue de cette rencontre, ces responsables ont décerné un témoignage de satisfaction à la Première Dame qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite éclatante de cette première édition de la Re-GEEN
Le jour de la fête est un grand jour pour les femmes et les jeunes filles. C’est en effet un jour pas comme les autres, un jour de dépenses de toutes sortes pour se faire belle. Pour cela, les femmes et les jeunes filles prennent d’assaut les salons de beauté où leur sont proposé des soins de toutes sortes sur le visage et tout le corps. Cela à travers le maquillage, les tresses, les coiffures, le gommage, le henné, etc. En cette veille de fête de Ramadan, toutes les femmes veulent plaire à leurs maris et les jeunes filles, à leurs prétendants. Mais cette année, la demande ne semble pas répondre aux attentes des propriétaires de salons de beauté qui pensent dans leur majorité, que l’année dernière c’est encore mieux.
Mme Ibrahim Azima, responsable du salon de beauté Inès situé au quartier Bobiel non loin de la station Total Bobiel, confie que, « pour la fête, les préparatifs du côté des femmes vont bon train, car les femmes viennent en masse pour réserver une place pour les tresses ou la coiffure. Les prix des tresses varient selon que la cliente soit une dame, une jeune fille ou une fillette.
A quelques jours de la fête de ramadan, les préparatifs vont bon train dans les marchés que dans les ateliers de coutures dans tous les coins et recoins de la capitale Niamey ainsi que dans les autres localités du pays. Il suffit juste de sillonner la ville pour se rendre compte des allers et retours des femmes, et hommes dans le but de trouver un bon couturier ou couturière afin de paraitre plus beau le jour de la fête. Ainsi, dans les ateliers de couture l’ambiance se fait remarquer par l’abondance de clientèle. Cependant, nombreux sont les clients qui se plaignent de faux rendez-vous inexplicables de certains couturiers.
Toutefois, si certains tailleurs planifiaient pour être dans les délais conclu avec les clients et prennent la responsabilité de fixer un délai de refouler les commandes des derniers venus. D’autres par contre préfèrent accumulés les pagnes tout en sachant qu’il est quasi impossible de les coudre tous avant la fête, déçoivent ainsi leurs clients en leur donnant des faux rendez-vous à la veille où le jour j même, ce qui chagrinait ainsi ces personnes qui sont censées être heureuses et épanouies en s’habillant avec leurs tout nouveaux beaux vêtement. « Je suis une des nombreuses victimes de cette habitude malhonnête de certains de nos tailleurs. L’année passée j’ai apporté des bazins pour mes deux enfants et moi-même au début du mois de ramadan, à chaque fois je partais vérifier l’avancement de ma commande, il me répète le même refrain de revenir dans deux jours. Et je vous assure il n’a pas cousu nos bazins. Il a fallu la veille de la fête pour que je me rende au marché pour payer des habits prêt à porter pour mes enfants » déclare Fatouma une cliente victime de faux rendez-vous.
Selon Mahamadou Amadou un couturier résidant à Niamey et qui exerce le métier depuis l’an 2000. Ce dernier travail presque 24h/24h en alternance avec ses apprentis, ils ont juste le temps pour la rupture du jeûne pour ensuite se mettre à travailler. « On fait tout ce qu’on peut pour satisfaire nos clients, mais malgré nos efforts il y aura toujours ceux ou celles qui n’auront pas leurs habits en temps pour la fête et la faute vient parfois des clients qui s’attardent a amené. Pour ma part je couds les habits des enfants à partir de 2000 francs et ce pour les modèles simples. Quant aux femmes pour les modèles serrés le prix s’élève à 5000 francs, les compliqués 15000 francs voire plus. » a-t-il dit. Pour Mahamadou Amadou, plusieurs raisons expliquent les faux rendez-vous exagérés des tailleurs à l’approche des fêtes surtout celle de la fête de ramadan. « Hormis le retard de certains clients qui attendent une semaine ou quelques jours pour déposer leurs habits, il y a aussi le non-paiement d’ arriérer. La personne peut venir nous supplier de coudre en nous donnant une petite avance et disparaitre jusqu’à l’année prochaine, c’est pourquoi je refuse de donner les habits maintenant si je ne reçois pas la totalité de mon argent. Il faut dire que ce sont nos clients qui ont semé ce désordre en nous changeant car nous étions autrefois victime de leurs arnaques » a-t-il conclu.
Les travailleurs nigériens regroupés au sein des centrales syndicales, célèbrent ce mardi, 1er Mai, sur toute l’étendue du territoire, la Fête du Travail à l’instar de la communauté internationale. Cette fête est la résultante du mouvement historique et tragique des évènements de Chicago aux Etats Unis, il y a de cela 132 ans. Elle perpétue la mémoire des illustres pionniers de la lutte syndicale, mais aussi celle des vaillants disparus qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. A Niamey, comme c’est aussi le cas dans les différents chefs-lieux des Régions du Niger, la tradition est d’organiser des défilés à travers la ville par les centrales syndicales reconnues avec toutes leurs affiliations. Trois sites sont retenus dans la capitale pour le défilé des centrales syndicales, le premier au niveau de la Place Toumo, le second sur la Place de la Concertation à la devanture de l’Assemblée Nationale, et le troisième qui débouche au niveau du Stade Général Seyni Kountché. Les travailleurs, issus de toutes les couches socioprofessionnelles du pays, ont pour l’occasion, exposé et brandi les symboles de leurs domaines d’activités à travers les grandes voies de la capitale devant les officiels dont des membres de Gouvernement, des élus nationaux et des responsables des centrales syndicales.
Depuis quelques temps, un nouveau moyen de transport a fait son apparition dans la circulation routière à Niamey. En effet, les tricycles motorisés à cargo arrière sont de plus en plus visibles dans les rues de la capitale. Contrairement aux très célèbres tricycles jaunes communément appelés ‘’Adaydayta Sahou’’ servant de taxi pour faciliter la mobilité urbaine aux populations dans les capitales régionales, ceux de Niamey sont exclusivement utilisés pour le transport des marchandises et la distribution. Eau fraiche, matériaux de construction, fourrage, marchandises diverses et même quelque fois des personnes qui n’hésitent pas d’emprunter ces engins pour leur déplacement dans la ville.
L’usage des tricycles motorisés à cargo dans notre mode de vie est une véritable opportunité pour les jeunes qui trouvent leurs comptes. À en croire, ces jeunes conducteurs, cette activité a créé du boulot pour eux.
Ces engins à trois roues montées d’une remorque sont présents à Katako, l’un des plus grands centres commerciaux de la capitale. Ce moyen de transport est très sollicité par les clients qui viennent acheter différentes sortes de marchandises du fait de leur accessibilité. En effet, les propriétaires ou conducteurs de ces moyens de transports pratiquent des prix très accessibles, souvent deux fois moins coûteux que les camionnettes d’antan. C’est ce qui explique le fait que les tricycles motorisés à cargo sont très sollicités. «Une marchandise que les camionnettes transportent à 7.000 f CFA, les tricycles motorisés la transporte à 3.000 f CFA», confie Bilali Oumarou Boubacar dit Goska, un jeune conducteur de tricycle motorisé à cargo rencontré à Katako. Les tricycles motorisés assurent le transport de marchandises à l’intérieur du marché, c’est-à-dire d’un quartier à un autre. Ils desservent également les différents quartiers de la ville.
Toutefois, les tricycles motorisés sont généralement conduits par des jeunes qui sont plus ou moins imprudents. Ce qui provoque beaucoup d’accidents. Cet état de fait est dénoncé et décrié non seulement par les autres usagers de la route notamment les propriétaires de véhicules et les conducteurs de taxis qui sont le plus souvent victimes d’accidents provoqués par les tricycles.
C’est généralement pendant la navette entre les marchés et les différents quartiers que se passent les accidents. Selon Bilala Oumarou Boubacar, c’est l’imprudence des jeunes conducteurs des tricycles qui sont à la base de ces accidents.
Pour Illiassou Abdouaye, un jeune conducteur de tricycles, ces accidents sont également dus à la tracasserie routière de la police. En effet, la plupart des conducteurs de tricycles motorisés à cargo ne sont pas en règle. Ils n’ont pas toutes les pièces requises. Ils tentent toujours d’esquiver les contrôles de la police. Ce qui n’est pas sans conséquences pour les autres usagers de la route. «Dans la tentative de fuir la police, nous provoquons des accidents», reconnait Illiassou Abdoulaye. Nonobstant cela, les tricycles motorisés dominent le marché de transport de marchandises. Ils assurent même le transport des personnes dans certains quartiers de la ville à moindre coût également. Le plus souvent, ils transportent les élèves des quartiers périphériques.
Malheureusement, l’on assiste de plus en plus à la survenue d’accidents provoqués par les tricycles motorisés. «La cause, c’est tout simplement que les conducteurs de ces engins méconnaissent ou ne maitrisent pas le code de la route», témoigne Issoufou Boureima, un conducteur de taxi. «L’on ne compte pas le nombre de fois que les conducteurs de taxi sont victimes d’accidents à cause des tricycles motorisés. Ils nous cassent le plus souvent les rétroviseurs ou les phares», ajoute ce conducteur de taxi, qui s’interroge même si ces nouveaux transporteurs sont détenteurs du permis de conduire des engins tricycles motorisés, au regard de leurs comportements sur la route. «Ils courent tous les risques sur la route provoquant ainsi des accidents par ci et par là», fait-il remarquer. C’est pourquoi, les autorités routières sont alors interpellées sur cet état de fait, alerte Issoufou Boureima. «C’est dès maintenant qu’il faut mettre de l’ordre pour les tricycles motorisés à cargo», clame ce taximan.
«Les conducteurs des tricycles motorisés n’ont aucun respect du code de la route. Les conducteurs de taxis sont les premières victimes de ces conducteurs imprudents», affirme Moussa Abdoulaye, un autre conducteur de taxi. Leur imprudence est connue par tous les usagers de la route. «Ce sont des jeunes garçons qui conduisent ces engins. Ils font de fausses manœuvres, ils conduisent de manière maladroite jusqu’ à se renverser», se plaint-il.
Bien avant l’avènement de ces moyens de transport dans notre capitale, Niamey et le Niger de façon générale notre pays déjà est réputé pour ses statistiques effrayantes en matière d’accidents de circulation routière qui, sont un réel problème de santé publique.Ces tricycles viennent rehausser les statistiques déjà alarmantes liées aux accidents de la route. En effet, d’après les statistiques du Ministère des Transports publiées à l’occasion de la 10ème Journée Africaine de la Sécurité Routière célébrée le 21 novembre 2021, le Niger a enregistré 7.248 accidents corporels, 1.405 morts, 3.625 blessés graves et 7.558 blessés légers en 2020. La perte économique liée à ces accidents pour notre pays est estimée à 237 milliards de FCFA par an, soit l’équivalent de 2% du PIB, souligne la même source. Pire, les accidents de la route ont accru de 10% entre 2019 et 2020 et le nombre des morts de 66%, tandis que les principales causes des accidents sont surtout liées aux mauvais comportements humains dans la circulation routière.
C’est pourquoi, l’utilisation des tricycles motorisés à cargo arrière à usage de transport de marchandises nécessitent une attention particulière des autorités et de tous les acteurs. Au-delà du transport des marchandises, ces tricycles motorisés sont en train d’être utilisés comme des taxi-motos. Au regard de l’apport économique et la facilité qu’ils apportent, l’usage des tricycles motorisés est à promouvoir dans le respect et l’application stricte des dispositions légales et de la règlementation routière en vigueur pour ne pas aggraver une situation déjà préoccupante en termes de sécurité routière.
Dans la liste des depenses jugées superflues et inutiles lors des mariages, il y a sans doute les uniformes des filles…et dames d’honneur. A Niamey dans certaines familles, un seul mariage peut faire l’objet de plusieurs sortes d’uniformes à savoir une tenue traditionnelle pour la soirée traditionnelle , un bazin riche pour la fatiya ou communément appelée ‘’tirhaw ‘’, un pagne pour la journée du mariage ainsi qu’un tissu ou toute autre tenue pour le ‘’roti ‘’et cocktail et une autre tenue pour le cortège.
Des dépenses qui grignotent ou engloutissent les maigres économies des femmes. Une jeune fille à Niamey était parmi les filles d’honneur d’un mariage et témoigne : «pour le mariage de mon amie qui s’est tenu ce samedi, j’ai dépensé plus de 80.000f pour mes tenues, coutures et autres accessoires pour se faire belle », a-t-elle confiée.
L’uniforme est un modèle de pagne choisi par la future mariée et ses proches, et que les amies, les membres de la famille, et autres connaissances sont tenus de porter pendant les cérémonies. L’uniforme est tellement ancré dans les mœurs à tel point que celles qui ne le font pas se sentent mal dans leur peau lors de la cérémonie de mariage.
Il est à noter que la tenue de la jeune mariée et celles de ses demoiselles d’honneur sont payés par le fiancé. Mais l’uniforme de la jeune mariée est plus compliqué de nos jours car cela peut coûter jusqu’à 100.000FCFA
Si dans le temps, seules les femmes et les demoiselles tenaient à cette pratique, elle est rentrée aujourd’hui dans les mœurs jusqu’aux jeunes garçons. Selon Habibou, « le fait de faire plusieurs uniformes pour un seul mariage c’est trop exagérer. Des fois on peut avoir deux ou trois mariages surtout pendant les vacances, je me demande comment une fille ou une femme mariée peuvent avoir tout cet argent pour faire les uniformes, donc je peux dire que les multiples uniformes peuvent être la cause de plusieurs mésententes dans certains foyers puisque ce ne sont pas tous les hommes qui ont les moyens et certaines femmes ne comprennent pas cela. Pour les filles, si tes parents n’ont pas assez de moyens pour payer l’uniforme qu’est-ce que tu vas faire pour en avoir ? » a-t-il conclu.
Par ailleurs, Elhadji Mounkaila, un vendeur de tissus, lui apprécie cette attitude car cela leur permet de vendre des articles facilement surtout pendant les vacances. « Nous vendons les ‘’Bazins getzner’’ à 10.000 FCFA le mètre ; une pièce de pagne à 7000 FCFA ; le tissu ‘’Sahari’’ varie en fonction de la qualité ; pour la tenue traditionnelle le mètre est à 2000 FCFA» affirme Elhadji Mounkaila.
A l'approche de la fête de la Tabaski, l'ambiance bat son plein à Niamey. Les femmes prennent d'assaut les marchés et les salons pour se faire belle. Fête rime avec élégance chez beaucoup d'entre elles et des marchés et salons d'esthétique se créent de façon spontanée au grand bonheur des commerçants et promoteurs. De jour, comme de nuit, ces lieux, grouillent de monde. Nombreuses sont les femmes qui utilisent le henné comme tatouage aux pieds et aux mains, pour teindre les cheveux et pour faire les soins du visage et du corps. Le henné a été de tout temps le cosmétique le plus employé. Les qualités de cette plante sont multiples. Les musulmans disent que cette plante est venue du Paradis, et son usage séculaire. On utilise ses feuilles pour les vertus colorantes, cosmétiques et thérapeutiques ; ses fleurs pour leur parfum suave ; ses racines pour ses propriétés médicinales. Le tatouage communément appelé « tchadien » a un rôle cérémonial, jadis réservé aux guerriers ; au fil des années, l'utilisation du henné comme tatouage s'est vite améliorée. Généralement, le "tchadien" se fait à base d'un produit colorant et, est destiné à créer une marque ou des modèles sur certaines parties du corps.. Le henné : révélation de l'identité culturelle Son utilisation est assez répandue dans certains pays ouest africains notamment chez les femmes nigériennes, tchadiennes, nigérianes, mauritaniennes...Elles aiment porter ces tatouages lors des cérémonies de réjouissances ou de fêtes religieuses. Le henné en décoction donne une couleur rougeâtre ; il est généralement utilisé à des fins esthétiques, comme pour teindre les cheveux, gommer le visage et tatouer la peau. Pour la promotrice du salon de coiffure ''Elégance'' sis au quartier Koubia dans le 1er arrondissement communal de Niamey, « les femmes, en cette période de fête, viennent pour des modèles différents. Et heureusement pendant ces vacances, nous avons enregistré beaucoup de mariages ; les jeunes mariées aiment assez souvent des motifs compliqués et jolis à voir, contrairement à leurs filles d'honneur qui choisissent des motifs plus ou moins simples. Il existe dans le commerce un dérivé de henné qui est comme une poudre noire : les femmes nigériennes utilisent de plus en plus ce henné qui est moins coûteux et facile à travailler. Ce genre de henné se vend comme des petits pains au marché ou chez les boutiquiers du coin. Pour les spécialistes, l'utilisation de ce produit n'est pas conforme ; Il est noir car il contient une substance colorante souvent très allergique pour certains types de peau. Chez les utilisatrices, il n'est pas rare de voir de fortes réactions, notamment une irritation extrême de la peau. Selon une jeune dame nommée Hassia qui fait ce petit métier depuis près de deux ans, « à Niamey, le tatouage avec le henné est le plus pratiqué, car plus beau à voir ; c'est un accessoire indispensable lors de certaines fêtes de réjouissance ». Elle nous confie qu'en cette période de grandes vacances, elle reçoit souvent cinq à dix filles pour la pose du tatouage. Le tatouage complet, elle le fait à 3000F (mains et pieds) et le tatouage simple est à 500 voire 1000F (une à deux mains) tout en reconnaissant que le prix du tatouage a beaucoup baissé car beaucoup savent le faire contrairement aux années antérieures. « Pour une cérémonie, il faut à une femme une belle tenue et aussi un beau maquillage », précise Balkissa avant d'affirmer que c'est une mode ; ce genre de tatouage ne peut pas seulement être vendu pour sa beauté ; le henné fait partie de nos traditions, et elles doivent être respectées. Toutes les femmes doivent s'en approprier. Pour elle, le maquillage est fait pour mettre en valeur la femme bien qu'elle n'a un goût prononcé pour les maquillages. Selon elle, elle ne trouve pas « jolie une fille qui se maquille trop, c'est du gâchis pur et simple ». Elle cherche toujours à se relooker de façon simple et apprendre à se maquiller au fil du temps. Non loin de Koubia se trouve Lossa-Goungou où se dresse le salon de Mme Amina ''Amie coiffure'' qui indique que « nous mettons en pratique des astuces et conseils simples. Il est possible même de nos jours d'acheter une pâte de henné bien préparée.
Les différentes étapes de la pose du « tchadien » Pour savoir un peu plus sur la pose du henné, nous avons assisté à un cours de maquillage. Salamou se déplace de quartier en quartier pour répondre aux appels des clientes. Dès le début, elle fait les décorations au niveau des mains et pieds, elle colle souvent sur ces parties de minces dessins comme des fleurs en exécutant des formes rondes. Tout simplement, elle fait directement des différents styles de dessin avec la pâte du henné bien préparé. Ensuite elle recouvre les dessins à l'aide d'un plastique bien ficelé pour conserver l'humidité du henné. Et au bout d'une heure à deux heures d'horloge, le tour est joué. C'est fini et le résultant est impressionnant. . Elle déconseille à ses sœurs d'acheter souvent la pâte de henné, car selon elle, elle durcit, craquelle et du coup, elle tache la peau en dessous.
Le Henné : une solution naturelle aux soins de visage et des cheveux Zara, habitante du quartier ''Lazaret'', est spécialiste en soins de visage ; elle propose toute une gamme de ''gommage'' pour femmes. « On prépare une pâte de henné avec la poudre de la plante qu'on mélange avec de l'eau chaude, un jaune d'œuf, du lait qu'on applique sur le visage et certaines parties du corps de la femme. Au bout d'une heure d'horloge, le résultat est là, un corps et une belle mine !» a-t-elle expliqué. Elle a pris ses cours au Foyer ''Ibadourahamnane'' et pratique ce métier depuis près d'un an. « Nous disposons de plusieurs produits pour faire plaisir aux femmes. Des séances de maquillage plus facile et plus agréable, moins de matières et beaucoup plus de résultats », dit-elle avec un sourire au coin des lèvres. D'après toujours ses explications, il y a des maquillages que les femmes font pour aller au travail ; là, le maquillage est exécuté de la façon la plus simple, c'est juste une mise en beauté. Alors que le maquillage d'une jeune mariée est exceptionnel ! Cette mise en beauté selon elle, permet de magnifier les yeux, sublimer la bouche et retracer les sourcils. Des petits détails qui donnent de l'étincelle à la jeune mariée. Egalement, Zara nous raconte que le henné est utilisé pour teindre les cheveux ; seulement à Niamey, très rares sont les filles qui le font à cause de sa couleur rougeâtre, sinon, il entretient le cuir chevelu et permet aux cheveux de ne pas se casser.
Monsieur le Président, Aussitôt investi à la suite de votre élection comme président de la République française, vous avez décidé de réserver votre premier voyage hors d’Europe au Sahel, afin de rendre visite aux Forces françaises qui y sont positionnées. Il s’agit, semble-t-il, d’un geste symbolique destiné à marquer non seulement la reconnaissance de la République française pour son armée, mais aussi son envie de réaffirmer son rôle dans le monde, notamment dans la bande sahélo-saharienne.
Votre volonté de procéder à une refondation de la politique étrangère nous fait espérer que la coopération avec l’Afrique sera un volet essentiel de cette promesse. En effet, les enjeux y sont multiples, complexes, et les méthodes choisies précédemment pour endiguer les différentes situations de crise afin de faire face aux défis que la France partage avec le Sahel n’ont pas démontré leur réelle efficacité. La question sécuritaire intègre désormais la lutte contre les différents réseaux mafieux aux motivations diverses qui se nourrissent de trafics de toute sorte, notamment des flux migratoires. Ces phénomènes, nouveaux, menacent de plus en plus la stabilité de la sous-région et fragilisent d’autant la cohésion des communautés ethnoculturelles qui forment sa population.
Chère sœur, Je profite de ce début d’année 2018, pour t’adresser ce message fraternel. Tu seras très certainement surprise. Tu le sais sans doute, j’ai récemment plaidé, auprès de qui de droit, la cause du général Salou Souleymane, de son fils et de ses compagnons d’infortune et dans l’affaire du coup d’Etat, des prisonniers de « l’affaire cellule crises alimentaires » et OPVN, à savoir Malla Ari, Idé Kalilou et Bakary Seydou et autres, qui croupissent en prison depuis 2015 pour des raisons semble-t-il politiques ainsi que le sort des militaires radiés. Suite à ma lettre plaidoirie, la question suivante m’a été posée : et le célèbre prisonnier BABA ALPHA pourquoi tu n’en parles pas ? Je leur ai répondu que j’en parlerai en temps opportun à la personne appropriée parce que le cas de mon petit frère, le très populaire BABA ALPHA de la Télévision Bonferey, et de son vieux père âgé de 72 ans en prison le 3 avril 2017 suite à « une condamnation à deux ans de prison pour faux et usage de faux pour la détention de faux papiers d’état civil doublée d’une déchéance de leur nationalité nigérienne, relève d’une affaire de famille et que le linge sale se lave en famille. Tu sais que j’appartiens à la communauté malienne puisque par ma mère, j’ai des parents à Tombouctou et à Hombori. J’ai grandi, et me suis épanoui dans ma famille d’origine malienne. Ma sœur, dans notre communauté et dans l’opinion nationale, à tort ou à raison, tu es indexée, dans cette affaire d’emprisonnement de BABA ALPHA. Mais te connaissant et connaissant de longue date la prestigieuse Famille Moulaye Zeidane qui n’a jamais été prise à défaut dans ce Niger, je n’y crois pas un seul instant. Du moins tant que je n’ai pas eu une preuve formelle de ton rôle. En d’autres termes, toi qui est issue d’une famille où le respect de l’être humain et où la gentillesse est envers ses parents comme prescrit par notre religion sont sacrés, je ne te croirais pas capable d’être à l’origine de l’emprisonnement de notre frère BABA ALPHA.
Je suis plutôt convaincu que tu es sans nul doute une victime des intrigants du palais. Je ne le répèterai jamais assez, il se pourrait qu’à l’égard de ces hommes, ton époux ait agi sous l’influence des mauvais esprits contre lesquels pourtant l’ancienne Sage et Honorable présidente du Conseil Constitutionnel de Transition, Salifou Fatoumata Bazèye l’avait mis en garde le jour de l’investiture, le 7 avril 2011 « et ce sont ceux-là qui disent non pas ce qui est ou qui devrait être, mais plutôt ce qui fait plaisir au chef. » Mais que reproche-t-on donc à BABA ALPHA ? D’avoir fait usage de sa liberté de penser et d’opinion dans un pays où le premier responsable à librement signé la « Table de la montagne » ? Certainement puisque l’argument fallacieux de « faux et usage de faux » personne n’y croit dans un pays où ces dernière années il y’a autant de faux diplômés et de fonctionnaires préfabriqués que de vrais, dans un pays où le Bac avec ou sans mention et le BEPC se négociaient au marché « Katako », dans un pays où jusqu’à une date récente, pour être admis à un concours de la fonction publique, il fallait obligatoirement être pistonné ? Donc, nous autres, croyons que notre frère BABA ALPHA a été plus victime de sa liberté de parole, pourtant garantie par la charte des droits de l’homme et des peuples. Si tous ceux qui sont concernés par des faux en écriture devaient être poursuivis comme BABA ALPHA, 40 prisons n’auraient pas suffi.
C’est pourquoi, ma sœur, je te prie d’agir en Sage conseillère (Spéciale ?) comme tu en as l’habitude et d’user de tous tes « pouvoirs » (des épouses en général) pour aider ton époux à se mettre au-dessus de la mêlée pour abréger les souffrances de notre frère commun BABA ALPHA, et des autres détenus précités.
En tant que frère, j’ai le devoir d’interpeller, ma sœur, pour attirer son attention sur certains dérapages que l’opinion publique lui attribue à tort ou à raison.
Tu le sais, ma sœur, que notre beau pays est une terre d’accueil bénie et de tolérance puisque des gens d’horizons divers, y sont arrivés, s’y sont instruits, se sont exprimés à cœur ouvert sur tout et tous, souvent de manière outrageuse, au nom de la démocratie sans avoir encouru grand-chose par rapport à leurs outrances. Nous avons nos frères d’origine malienne dans la haute hiérarchie qui auraient pu nous aider à faire libérer BABA ALPHA, mais ils se camouflent et nous fuient, et c’est leur droit. Bien au contraire, ils mettent de l’huile sur le feu et sont même les boutefeux bien qu’ils aient profité de l’extrême liberté de la presse pendant ….20 ans. Ils prendront conscience un jour qu’il ne faut pas fuir un frère.
Pour toutes ces raisons et d’autres, je demande à ma sœur d’user de ses « pouvoirs » pour faire libérer les prisonniers politiques, en particulier notre petit frère Baba Alpha puisque, hier dans l’opposition, ton président de mari avait bénéficié de la clémence de ses prédécesseurs pour avoir usé et abusé de la liberté de la presse.
Je n’ai plus qu’à prier le TOUT PUISSANT pour que ma sœur puisse se raviser pour prendre les bonnes résolutions qui lui feraient passer une bonne année dans la sérénité.
Aide nous à faire libérez notre frère BABA ALPHA et son père et retrouver leur nationalité nigérienne….et Allah (SWT) t’aidera.
« Nous avons beaucoup progressé dans le renforcement de la justice, car comme on le dit souvent, la justice est le fondement d’un État puissant » dites-vous. Or, la justice, au Niger, n’a jamais été autant objet de controverses que sous votre magistère. Sur dix Nigériens, vous ne trouverez sans doute pas trois qui croient en l’existence d’une justice équitable dans notre pays. Depuis des mois, Bakary Saïdou, Malla Ari et IdéKalilou sont maintenus en prison alors que rien de légal ne justifie leur détention. Non seulement, les accusations portées contre eux n’ont pas été établies par l’enquête de gendarmerie, mais l’instruction judiciaire, si jamais elle existe, peine manifestement à boucler ce vrai-faux dossier. On cherche des poux sur un crâne totalement rasé alors que les chevelures infestées de poux sont tout autour de vous. Tant que Bakary Saïdou, Malla Ari et IdéKalilou resteront en prison et que des délinquants notoirement connus pour avoir fait main basse sur des deniers et biens publics sont en toute liberté et s’affichent régulièrement, sourire aux lèvres, à vos côtés, vous ne pourrez convaincre personne par ces discours abracadabrants sur la lutte contre la corruption. Vous avez beau parler sur Rfi, vous répandre dans Jeune Afriqueainsi que dans tous les journaux du monde, vous n’arriverez pas à ôter de la tête des Nigériens sincères et de tous les observateurs avisés, que Bakary Saïdou, Malla Ari et IdéKalilou ne sont pas des prisonniers politiques. Voici quelques preuves de l’injustice criarde qui règne au Niger :
J’ai arrêté de vous écrire en tant que président de la République au lendemain du hold-up électoral qui explique que vous soyez encore au pouvoir, un an après ces élections de la honte. Aujourd’hui, à la lumière des dramatiques évènements survenus sur le campus universitaire, je viens subitement de me rendre compte que je devais carrément arrêter de vous écrire. Car, lorsqu’on peut violer délibérément la Constitution comme vous l’avez maintes fois fait et qu’on est capable de s’attribuer une victoire électorale que l’on a obtenue hors des règles du jeu électoral, on ne mérite pas d’être à la tête d’une République. La raison essentielle de ma position de principe est que, pour être président de la République, il faut être respectueux des lois de la République. Conduite dont vous avez, en plusieurs occasions, donné la preuve du contraire. Ce lundi 10 avril 2017, j’ai ressenti une sorte de révolte contre moi-même. Je m’en veux d’avoir passé tant d’années à vous écrire alors que ça ne valait pas la peine. Je m’en veux d’avoir même essayé de jouer au conseiller officieux alors que vous viviez sur une autre planète, avec des règles de conduite qui n’ont rien à voir avec la loi fondamentale de votre pays ; des règles de conduite qui ignorent totalement le respect des libertés individuelles et collectives, la sacralité de la vie humaine ainsi que les limites à ne jamais franchir lorsqu’on gouverne. Je m’en veux d’avoir passé tant de temps à consacrer à un décryptage de la vie de la nation en pensant pouvoir influer, d’une façon ou d’une autre, sur la gestion de la cité. Je m’en veux d’avoir naïvement cru pouvoir susciter en vous une raison, celle qui est fondée sur les aspirations légitimes du peuple nigérien et sur le respect des engagements pris. Je constate, hélas, que vous êtes toujours enfermé dans une bulle qui vous empêche de voir et d’entendre afin de vous remettre en cause et de pouvoir corriger les erreurs. Vous n’avez jamais compris ou voulu comprendre que gouverner, c’est d’abord écouter, des oreilles mais aussi des yeux, afin de se remettre constamment en cause. Vous avez continuellement ignoré, voire, méprisé les avis et les considérations du peuple nigérien auquel vous n’avez donné que des larmes, des regrets et des lamentations. Votre gouvernance est sans aucun doute la pire de l’histoire politique du Niger depuis un quart de siècle de démocratie multipartiste.
Le Niger baigne dans une pourriture sans égal et beaucoup de nos compatriotes estiment que vous devez sans doute en tirer les conséquences en rendant le tablier. Cela permettra, disent-ils, d’une part, de décanter la situation sociopolitique qui va de mal en pis ; d’autre part, de favoriser enfin à la justice de s’acquitter de son devoir vis-à-vis du peuple. Car, je ne vous le cache pas, vous êtes largement perçu au sein de l’opinion nationale commeétant l’obstacle n°1 à l’exercice d’une justice libre, indépendante et équitable vis-à-vis de tous les justiciables.
J’ai appris que vous avez quitté, le samedi 24 mars 2017, Niamey pour Paris et que vous y resterez jusqu’au 31 mars avant de continuer en Italie. Pour une visite d’amitié et de travail en France, j’ai été surpris de constater qu’il n’y a pas eu assez de "bruit" autour de l’évènement. J’ai suivi les grands médias hexagonaux, particulièrement ceux qui gardent un œil sur l’Afrique mais je n’ai trouvé aucune mention de votre visite d’amitié et de travail. J’ai suivi le journal Afrique de France 24, TV5 Monde, je n’ai pas entendu la moindre allusion à votre visite d’amitié et de travail. Je suis également allé sur les portails officiels de l’ambassade de France au Niger, du Quai d’Orsay et de l’Élysée, mais toujours rien. J’ai trouvé tout ça curieux. Mais bon, j’estime que même si votre absence du pays est liée à une permission que vous vous êtes gracieusement offerte, lorsqu’on peut se permettre de contracter un prêt au nom de l’État sans en référer à l’Assemblée nationale, il n’y a pas de souci à se faire pour une simple permission. Abrégeons ces préliminaires inutiles. En fait, j’ai cherché à savoir si vous êtes au pays en ces temps de chaleur torride et j’ai appris, avec grande envie, que vous êtes à Paris, en ce début de printemps. Ah, quel bonheur d’être en France en ce temps de canicule (à tous points de vue) ! J’espère que vous y passez un bon temps et qu’avec votre retour au pays, un autre soleil se lèvera sur le Niger, un soleil de liberté, de progrès et d’espoir, comme l’a souhaité le président de l’Assemblée nationale de France, Claude Bartolone, lors de son passage devant le parlement nigérien. Ce soleil de liberté, de progrès et d’espoir, je l’ai perçu dans cette libération subite des prisonniers politiques. Une surprise ! L’évènement m’a d’autant surpris qu’il y a à peine une semaine, je faisais le serment de vous parler désormais de ces prisonniers politiques que vous devez libérer. Certains sont aujourd’hui libres, d’autres restent encore en prison. C’est le cas de Bakary Saïdou, Malla Ari et de Idé Kalilou, incriminés pour un fait que les bailleurs de fonds — ils ont même décerné un témoignage officiel de satisfaction pour Bakary — eux, ne reconnaissent pas et que la gendarmerie, dans son enquête, n’a pas, non plus, établi. Comme ceux qui ont été libérés vendredi soir, Bakary Saïdou, Malla Ari et de Idé Kalilou ont, tous trois, la particularité d’être de proches collaborateurs de Hama Amadou, le président du Moden Fa Lumana Africa. Ils sont en prison alors que rien ne le justifie. Ils sont en prison, c’est ma conviction et celle de très nombreux Nigériens, parce qu’ils sont opposants politiques dans un contexte où vous voulez embarquer tous les Nigériens dans votre galère. Ils ont le mérite de rester dans la noblesse et la dignité qui doivent caractériser un homme. C’est à leur honneur et à celui de leurs enfants qui souffrent d’avoir leurs pères si loin d’eux, privés de liberté pour des faits manifestement imaginaires alors que les vrais délinquants sont libres et tranquilles. Leurs enfants doivent être fiers.
Voici trois semaines, la presse a fait état d’un virement bancaire de 200 milliards de la Sopamin, de l’État nigérien, vers un compte offshore, à Dubaï. C’est Hassoumi Massoudou, votre directeur de Cabinet à l’époque, qui a signé cet ordre de virement qui transfère cette fabuleuse somme, vers un paradis fiscal, au nom d’une société, Optima Energy dont un des dirigeants agréés n’est autre que Georges Hawa, un escroc international notoirement connu des tribunaux internationaux. Depuis lors, ça parle comme ça n’a jamais parlé auparavant, au Niger.
Par devoir de mémoire, mais également de responsabilité citoyenne, j’ai décidé, à partir d’aujourd’hui, de vous parler toutes les semaines de ces pères de famille que vous maintenez en prison alors qu’ils sont totalement innocents. Je parle, bien sûr, de ceux que vous avez accusés d’avoir perpétré un coup d’État, mais aussi de ceux que vous avez jetés en prison, manifestement, sans raison valable. De ces deux groupes, je note un point commun : à l’exception des militaires, tous ceux que vous avez fait arrêter sont des proches de Hama Amadou, votre adversaire-prisonnier politique qui aurait pu vous battre, même étant incarcéré, n’eût été ce vilain hold-up électoral que vous avez perpétré et qui vous collera pour l’éternité. Issoufou Issaka, Oumarou Moumouni Dogari, Boukary Sangaré, sont, à tous points de vue, des prisonniers politiques. Ils sont détenus dans des conditions de flagrant délit qui révèlent toutes les motivations politiciennes qui sont derrière leur incarcération. Depuis plus d’un an, ils croupissent en prison sans aucun espoir d’être jugés. S’ils tiennent le coup, c’est parce que justement ils ont compris, depuis toujours, qu’ils sont des prisonniers politiques. Ils ont compris qu’ils ne doivent rien espérer d’une justice équitable pour sortir de leurs prisons. Ils ont compris que pour les briser moralement, on leur agitera quelques procédures judiciaires qui ne visent qu’à faire croire qu’une instruction judiciaire est en cours alors qu’il n’en est rien. Ils ont compris que leur sort n’est pas corrélé à un procès qui ne se tiendra jamais, mais bien à la survie de votre régime. Ils ont enfin compris qu’ils sont victimes du plus grand scandale politico-judiciaire de l’histoire du Niger.
J’ai suivi l’excellent exposé de l’excellent Ibrahim Diori sur le secret projet d’accaparement des terres nigériennes par une société saoudienne dont la vocation est de trouver, à travers le monde, des sols fertiles pour garantir la sécurité alimentaire du royaume saoudien. J’ai également parcouru, pratiquement en transes, le rapport d’Alternative Espace Citoyen et je n’ai pas pu m’empêcher de me demander dans quel esprit tordu un projet aussi criminel a pu germer ? Comment, pour reprendre la lancinante interrogation des populations de Diffa, quelqu’un a-t-il pu imaginer un projet aussi sinistre qui vise à les priver de leurs terres après tout ce qu’ils vivent déjà comme misères ? En août 2016, j’ai écrit à mes compatriotes sur le sujet, non pas sur les aspects techniques que je n’ai pas la prétention de maîtriser, mais sur les dangers irréversibles dont est porteur ce projet pour notre peuple.
J’ai appris, scandalisé, que les membres du gouvernement, vous ont acclamé chaleureusement en signe de félicitations pour le succès des conférences de l’Union africaine et de la Zleca, couplées avec celles de vos épouses. Ces ovations, malheureusement, ne sont faites parce que vous avez apporté un changement dans la vie de vos compatriotes ; ce sont les acclamations d’hommes et de femmes qui le font essentiellement pour continuer à mériter le “champagne” que vous leur offrez si généreusement aux frais du contribuable nigérien qui, lui, tire le diable par la queue. « Il faut choisir, a dit feu Thomas Sankara, entre, offrir le champagne à quelques-uns et donner l’eau potable à tout le monde ». Vous, vous avez manifestement choisi d’offrir le champagne à quelques-uns. Et vous l’avez si bien fait qu’ils sont “ivres” de reconnaissance et de gratitude. J’ai bien envie de dire à tous ces dames et messieurs : buvez, buvez à votre soif, mais il est bon de vous rappeler que ce “champagne”, bu goulûment, c’est le sang du peuple nigérien, la vie de ces millions de compatriotes qui attendent plutôt tout autre chose que vous, monsieur le “Président”, avez d’ailleurs fait le serment coranique de réaliser. Dieu seul sait que les moyens, vous en avez eus abondamment. Je rappelle à votre bon souvenir que lorsque vous êtes arrivé au pouvoir, tous les indicateurs sont au vert, au vert foncé, s’il vous plait. Je n’évoquerai pas cette sordide affaire de 400 milliards que l’ancien président, Mamadou Tanja, a déclaré par voie de presse, avoir laissés au palais présidentiel. Vous comprenez, je ne voudrais pas faire comme ceux qui estiment que ça devait être forcément vrai parce qu’ils avaient constaté un enrichissement sauvage et subit de certains individus.
Monsieur le “Président”
Ces hommes et ces femmes qui vous ont applaudi ignorent sans doute qu’au moment où ils “sablent le champagne” avec vous, célébrant un succès qui n’a pas lieu d’être, leur pays est confronté aux difficultés extrêmes qui sont, hélas, générées par les choix erronés que vous avez faits. Ils ignorent sans doute, aveuglés par le prisme corrupteur du pouvoir, que des compatriotes sont régulièrement confrontés à une insécurité alimentaire, au manque d’eau potable, jusqu’à Niamey parfois, à une santé primaire. Ils ignorent sans doute, parce que connectés à des réseaux indépendants de fourniture d’électricité ou disposant d’alternatives au courant fourni par la société nigérienne d’électricité, que l’électricité, moteur de l’économie moderne, est devenue presque un luxe dans les villes nigériennes. Ils ignorent sans doute que la saison des pluies est un vrai calvaire pour des populations entières à Niamey, à Tahoua, à Maradi, à Zinder, à Diffa, à Agadez, à Dosso et à Tillabéry par manque d’ouvrages pouvant les mettre à l’abri d’inondations. Ils ignorent sans doute que les milliards détournés, dans votre silence coupable, auraient pu permettre d’apporter des solutions durables à l’école, à la santé, à l’hydraulique, en un mot, à apporter un mieux-être à nos compatriotes. Tel est le sens de la gouvernance.
J’ai suivi distance l’investiture de celui que vous avez choisi d’imposer au Pnds comme candidat à l’élection présidentielle prochaine, avec tout le faste d’une cérémonie digne d’un parti-Etat. J’ai compris que vous avez dû dépenser beaucoup pour faire venir tant d’amis de l’extérieur, en espérant que cet argent, vous l’avez pas pris des caisses de l’Etat. Bien que j’ai eu vent d’une information faisant état de centaines de millions de francs CFA soutirés des fonds publics pour financer le congrès extraordinaire du PndsTarayya, je ne peux me résoudre à croire que vous puissiez vous permettre de puiser quelque argent du Trésor public pour un congrès d’un parti politique, soit-il le vôtre. De l’argent, vous en avez trop pour ne pas épargner les fonds à propos d’une activité de votre parti politique. C’est l’unique raison qui m’oblige à ne pas donner de crédit à l’information reçue. Mais lorsqu’on sait la nature de la gouvernance en cours sous votre magistère, l’on ne peut s’étonner d’une telle dérive. Ce ne serait pas le pire de toute façon.
J’ai, donc, suivi le congrès extraordinaire d’investiture de Mohamed Bazoum. Et pourtant, je n’arrive pas à me retirer de la tête qu’il ne s’agit pas d’un cirque, mais bien d’un acte constitutif de votre volonté de vous retirer. Je ne suis pas le seul à s’accrocher à cette petite étincelle qui, malgré son caractère intermittent, éclipse de loin le feu d’artifice que vous avez organisé pour Mohamed Bazoum. Cette étincelle, c’est vous et tout ce que vous charriez avec vous, dans le silence des eaux dormantes. Et comme, très jeune, l’on m’a appris à me méfier des eaux dormantes, je vois, dans votre…, une source potentielle d’inquiétude. Mohamed Bazoum, l’homme que vous avez adoubé et imposé au Pnds n’a pas également perdu de vuecette étincelle. S’il l’a minimisé dans son discours, histoire de jouer le jeu et de faire semblant comme vous, il l’a toutefois effleuré en garçon intelligent et virtuose de la parole. J’ai écouté son discours, j’ai suivi le gestuel et j’ai, pour ne pas me tromper d’interprétation, lu et relu le texte de ce discours qui s’apparente à un programme de gouvernance. Il est bien vrai qu’il a d’excellentes raisons pour vous flatter et vous couvrir d’éloges. C’est une question de pure forme dans la mesure où, de vous à moi, Bazoum sait parfaitement à qui il doit ce choix devant lequel vous avez dû, à votre corps défendant, vous incliner.Bazoum, je le reconnais, est un fin politicien, mais qui a joué longtemps avec le feu. A coup sûr, il s’en mordra les doigts.
Malgré le discours fondateur d’avril 2011, lors de votre investiture, beaucoup de compatriotes doutent que vous ayez vraiment compris ce que représente l’école pour un pays, une jeunesse, un peuple. Ecolier de la brousse de Dandadji, vos pas, attentivement suivis et soutenus par l’Etat, vous ont conduit d’abord à Madaoua, puis à Niamey et enfin en France pour des études chèrement payées avec l’argent du contribuable nigérien. Selon le témoignage de feu Joseph KiZerbo qui l’a écrit dans la préface à l’ouvrage « L’éducation en Afrique », le Pr Abdou Moumouni a pleuré, lors de son agrégation, en pensant, un instant, à tous ces compatriotes, paysans pour la plupart, dont le sacrifice financier à travers l’impôt consenti, lui a permis d’atteindre un tel niveau de formation. Pour vous également, il s’agit d’un rêve inaccessible, je veux dire inimaginable, mais rendu possible grâce à des hommes qui, à la station qui est la vôtre aujourd’hui, ont compris que l’école est le fondement de la construction nationale et qu’en dépit de ses turpitudes, la jeunesse doit être encadrée, formée et éduquée. Des hommes qui, dix fois plus puissants que vous aujourd’hui, craints et redoutés, ont pourtant investi tant d’efforts à construire l’école nigérienne, à lui donner son autonomie de gestion et de pilotage, à former à grands frais, des milliers et des milliers d’enseignants, de cadres de conception et de supervision pédagogique. L’école n’est pas un sujet de divertissement, encore moins un marché, c’est un instrument de développement. Elle reflète par conséquent la conception de la gouvernance des hommes, de leurs ambitions pour leur pays ainsi que les profils d’hommes et de femmes qu’ils voudraient avoir à gouverner.Quant à la jeunesse, elle est par essence contestatrice et rebelle. Cependant, ce n’est pas pour autant qu’elle doit être sacrifiée sur l’autel de nos volontés de domptage. Ses errements et ses frasques ne constituent nullement un alibi suffisant pour lui faire payer des fautes inhérentes à toute jeunesse. Leurs fautes et écarts de conduite ne sont-ils pas d’ailleurs le reflet de notre échec ? Nous devons aller au-delà des manifestations pour essayer de cerner les causes profondes, structurelles d’une crise qui est en fait un problème de société. Il est facile, dit-on dans la sagesse nigérienne, de distinguer le petit bout de brindille dans l’œil de l’autre alors que l’on a une poutre plantée dans le sien. Je voudrais dire que, de tout ce qu’il m’est donné d’entendre sur ce drame scolaire, je n’ai pas la moindre souvenance d’un mea culpa de la part de votre gouvernement ou des enseignants-chercheurs. Et pourtant, les misères de l’école nigérienne traduisent d’abord l’échec de votre gouvernement qui tâtonne, tel un aveugle sur un parcours de combattant militaire.
Monsieur le ‘’Président’’ J’ai lu votre biographie à travers « Les boutures de manioc » que j’ai d’ailleurs trouvée truffé d’affirmations contestables. Vos actes et vos rapports actuels avec l’école nigérienne ne reflètent pas la trajectoire et l’histoire de ce jeune garçon de Dandadji dont SoulemaneKanéécrit, dans sa préface à l’ouvrage qui vous est consacré, qu’il a si changéde patronyme au cours de son cursus scolaire qu’on ne sait plus comment s’appelle-t-il exactement. Un mérite qui revient à des hommes comme feu GarbaDjibo dont le souci était de vous frayer le chemin... vers Madaoua, Niamey et la France.J’ai régulièrement lu aussi vos discours et je constate qu’en ce qui concerne la question de l’éducation, l’on ne peut trouver meilleur rêve pour l’école nigérienne. Seulement, l’école ne se nourrit pas que de rêves. Elle a besoin, et cela de façon constante, de notre sollicitude, de notre toléranceet de notre reconnaissance. Car, la formation de la jeunesse dont il est question ne peut s’accommoder des déviances politiciennes. «Lokolbaabunwassa né» ! Or, la gouvernance actuelle de l’école nigérienne est un désastre. Le résultat de cette façon herculéenne de penser l’école, de faire l’école, est là : elle est plus que dans un piteux état. Elle est délabrée, désarticulée, autant dire démantelée. De la sordide grève des enseignants-chercheurs sous la férule du Snecs au mot d’ordre de grève illimitée de l’Union des étudiants nigériens de l’université de Niamey (Uenun), qu’a fait votre gouvernement pour éviter d’en arriver à une telle extrémité ? Vous avez gazé, bastonné et blessé grièvement, arrêté et emprisonné des étudiants. Mon verdict est clair : vous n’avez pas rendu honneur à cette école que vous aviez chantée en avril 2011. Au contraire !
Le Niger s’embrase, les esprits s’échauffent, l’économie s’écroule, le climat social et politique se dégrade de façon inquiétante, mais vous continuez à ignorer, voire à mépriser votre peuple. Par contre, vous continuez à faire arrêter des gens, essentiellement dans les rangs de la société civile, des citoyens libres qui exercent des libertés constitutionnelles. Il est bien vrai que vous avez violé maintes fois la Constitution et que c’est avec une brillante sélectivité que vous choisissez ceux qui doivent aller en prison. Je sais, pour l’avoir compris à travers les expériences d’autres compatriotes d’infortune, que vous pourriez, un jour, brusquement songer à m’envoyer en prison pour la simple raison que je vous fais parvenir ce que vous ne voulez pas forcément entendre. Ce ne sera pas un drame. Ainsi va le cours de l’histoire. Car, alors que vous êtes intolérants vis-à- vis de citoyens qui entendent exercer des libertés constitutionnelles, vous trouvez néanmoins, toujours, le moyen de faire sortir des délinquants avérés de prison, construisant ainsi autour de vous un empire de gangsters en col blanc, prêts à tout pour demeurer membres du système et sauvegarder leur liberté. C’est en soi une violation de la Constitution que vous avez juré, la main droite sur le Saint Coran, de respecter et de faire respecter. C’est juste pour dire que vous accordez plus d’intérêt et de respect aux voyous de la République qu’aux citoyens qui se battent pour un Niger meilleur.
Monsieur le’’Président’’,
Emprisonner, maltraiter, traquer et même tuer n’a jamais arrêté le cours de l’histoire. Car, l’histoire, c’est le temps et le temps appartient à Dieu, l’Omnipotent, l’Omniscient. Ni vous ni personne d’autre ne peut arrêter le temps. Et le temps coule, inexorablement, dans l’indifférence des croyants comme des incrédules. Il coule et chaque soleil qui tombe, chaque jour qui passe, chaque heure qui s’égrène, chaque minute, chaque seconde, est une part importante de votre âme qui s’éloigne de vous. Ainsi, un jour viendra où vous aurez, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, pour comprendre que « l’homme n’est qu’une misérable petite moisissure de la terre » et qu’il y a lieu d’être humble, juste et bienfaiteur pour son peuple. Car, la fin, puisqu’il y a une fin à tout, arrive toujours, aussi brutalement, calée quelque part, dans l’interminable chapelet du temps. Pourquoi oublier que l’on va mourir ? Et même si vous considérez que tout est fini lorsqu’on est mort, il faut toujours penser à ce que l’on laisse derrière soi.
Vous avez coutume de déclarer que personne, avant vous à ce poste, n’a fait et ne fera ce que vous avez fait et que vous faites. Je suis obligé d’admettre que c’est bien vrai. Je suis persuadé que même à ce stade des faits imputables à chacun des neuf hommes ayant présidé, d’une façon ou d’une autre, aux destinées de notre pays, aucun n’a jamais fait autant que vous. Vous êtes sans doute unique et je prie Dieu, dans sa miséricorde infinie, de faire en sorte que votre cas reste, pour toujours, unique. De Diori Hamani à Mamadou Tanja, en passant par Seyni Kountché ou encore Ibrahim Maïnassara Baré, il est indéniable pour tout le monde que personne n’a fait ce que vous avez fait du Niger, de ses ressources, de ses valeurs, de sa démocratie, de sa justice, de son vivre-ensemble, de ses lois, de son armée, etc. Aujourd’hui, tous les Nigériens ont peur du lendemain. Vous avez réussi à installer vos compatriotes dans une angoisse permanente, une phobie de l’autre incroyable, une sorte d’expectative sur fond d’interrogations et d’inquiétudes quant à ce que sera demain. Vous avez tout bouleversé, tout détruit au point où c’est d’abord dans les rangs de vos thuriféraires que le scepticisme est grand à la possibilité d’un redressement éventuel de la situation créée sous votre magistère, votre impulsion et votre plein accord. Pour tout dire, votre vision de ce que doit être le Niger est apocalyptique et aujourd’hui plus que jamais, j’ai peur pour mon pays.
Monsieur le "Président",
Pour une question d’espace et de temps, vous me permettrez de ne pas m’tendre sur les aspects que j’ai soulevés et dont la liste n’est, de toute façon, qu’indicative. J’ai parlé tantôt de ressources en premier lieu. Mon exemple, je le prends dans le domaine minier où des collaborateurs directs à vous, à la présidence de la République, se sont associés à des étrangers pour faire main basse sur des sites miniers. C’est notamment le cas de votre conseillerministre Mohamed Akotey, négociateur-clé de la libération des otages d'Arlit, qui s’est associé, côté nigérien, à un certain Adou Adam Abdoulakader, un neveu d’Alkache Alhada, directeur de Cabinet de Mahamadou Issoufou et côté étranger, à Sébastien De Montessus, ancien Viceprésident d’Areva et compère de Hassoumi Massoudou dans l’uraniumgate, celui-là même qui a tenu à faire le déplacement de Niamey pour s’assurer que Niamey marcherait dans la combine. Ensemble, Mohamed Akotey, Adou Adam Abdoulakader (un manday par procuration ?) et Sébastien De Montessus vont créer Endeavour Niger et rafler, en l’espace de deux semaines, trois permis de recherches minières ? C’était le 9 décembre 2016, à l’issue d’un conseil des ministres que vous avez présidé et les sites, bien choisis, concernent Nassile, Darguiti, dans le département de Torodi, région de Tillabéry, pour or et substances minérales associées, et le troisième à « Tinkeradet 1, pour les mêmes substances, dans le département d’Iferou?ne cette fois, région d’Agadez. C’est un fait grave qui peut être commué en haute trahison. Sous aucun des présidents ou chefs d’Etat nigériens, on ne trouvera pareil acte. Vous êtes unique en l’espèce.
J’ai appris que vous êtes parti au Nigeria, officiellement pour une visite d’amitié et de travail. Je pensais que vous y resterez jusqu’à l’inauguration du métro nigérian, prévue le 26 juillet prochain. À ma grande surprise, vous êtes parti le lundi 23 juillet, en fin d’après-midi, pour revenir presque, aussitôt, à Niamey puisque vous êtes rentré le lendemain, mardi. Et comme vous êtes rentré en début d’aprèsmidi, je me suis demandé si votre visite d’amitié et de travail a pu s’achever normalement. Je l’ai trouvée éclair pour une visite d’amitié et de travail n’ai pas pu m’empêcher de faire le rapprochement entre la qualité de l’accueil qui vous a été réservé, à votre arrivée à Abuja, et votre retour qui m’a paru précipité. J’ai constaté et là, ça n’a pas paru du tout élégant que le Président Buhari envoie son ministre des Affaires étrangères vous accueillir. Même pas son Vice-président ! J’ai été choqué, en tant que Nigérien, de constater qu’ici aussi, juste à nos portes, que l’on puisse nous infliger des traitements que nous considérons en général comme néocolonialistes lorsque c’est vécu en Occident. Bref, je n’ai pas apprécié que vous ayez été accueilli par un ministre, ici, au Nigeria. J’en ai été d’autant plus choqué que, dans les heures qui suivaient, vous aviez, avec votre hôte, une rencontre des plus importantes. Le degré de l’accueil tranche nettement avec l’objet de votre déplacement.
Monsieur le ‘’Président’’, Depuis quelque temps, votre gouvernement a lancé les services des impôts aux trousses des médias mal-pensants. L’objectif, tout le monde l’a compris, est d’étouffer les médias qui dérangent. La télévision Saraounia a été la première à être fermée pour une trentaine de millions. Mais elle a été rouverte presque, aussitôt, après un coup de fil téléphonique du promoteur avec une autorité que certaines assimilent à vous-même. Par contre, le groupe de presse Bonferey, qui est très critique vis-à- vis de votre gouvernance, est fermé. Et malgré sa proposition de verser immédiatement 10 millions et d’éponger l’autre partie suivant un moratoire d’un million par mois, la direction générale des impôts a catégoriquement refusé. Il est clair dès lors que votre objectif est de fermer le caquet à tous ces médias qui informent les publics sur les plaies puantes et malodorantes de votre gouvernance. Les groupes Canal 3, Ténéré, Bonferey, Niger 24, ont été fermés, tour à tour. Les journaux qui dérangent, à savoir Le Courrier, Le Monde d’Aujourd’hui, l’Enquêteur, etc., vont également y passer. Cependant, vous ne gagnerez pas ce combat. D’autres, avant vous, se sont essayés à ce combat contre la liberté d’expression et de presse, et se sont rendus, à leurs dépens, que ce n’est une «guerre» à mener.
Depuis quelque temps, le Niger entier bruit d’informations rendant compte d’un scandale à la fois inexcusable et inadmissible. Il s’agit de cette affaire sulfureuse de dissipation de plusieurs centaines de milliards destinés à l’armement et à l’équipement des Forces de défense et de sécurité. La presse, depuis quelques semaines déjà, distille des informations portant sur des commandes fictives, avec des entreprises tout autant fictives grâce auxquelles des milliards ont atterri, sinon dans le béton dans la périphérie de Niamey, du moins dans des comptes bancaires de personnes ayant eu à gérer la défense et la sécurité. Des commandes fictives ! Pour détourner l’argent public destiné à mieux équiper et à mieux armer une armée dont les éléments tombent pratiquement comme des mouches. Quelle énormité ! Ces individus, dont je n’ai pas besoin de connaître l’identité, ont du sang sur les mains. Le sang de tous ces soldats fauchés, souvent à la fleur de l’âge et de toute façon dans l’exécution d’une mission des plus nobles. Vous imaginez-vous, des milliards destinés à défendre la nation en danger que des individus ont détourné à leurs fins personnelles. Ces individus ne sont-ils, monsieur le Président, pires que ceux qui s’attaquent à vos alliances et qui demandent de les défaire ? Y a-t-il pire que ceux qui se paissent du sang des autres ?
Monsieur le “Président”
Souvenez-vous de votre message à la nation, à la veille du 18 décembre 2015. A l’occasion, à la grande surprise de vos compatriotes, vous avez fait état d’un complot contre la sûreté de l’Etat impliquant des militaires dont l’intention serait d’utiliser à cette fin les moyens aériens. Des moyens aériens, aviez-vous dit, que vous les pressiez depuis de longs mois d’envoyer au front, mais en vain. Voici, in extenso, ce que vous avez déclaré : « Alors que toutes les institutions qui ont la charge préparent activement les élections afin que le peuple nigérien puisse faire son arbitrage dans la transparence, une poignée d’individus qui ont la tête dans les années soixante, ont décidé de substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain. En effet, le Gouvernement vient de déjouer une tentative malheureuse de déstabilisation. L’objectif de ces individus, animés par je ne sais quelle motivation, était de renverser le pouvoir démocratiquement élu en utilisant les moyens mis à leur disposition par le peuple pour assurer sa sécurité. Ils envisageaient notamment d’utiliser la puissance de feu des moyens aériens qu’ils ont bloqués délibérément depuis des semaines, ici, à Niamey, alors que les pressais de les envoyer à Diffa sur le front de la lutte contre Boko Haram où nos vaillants soldats, leurs frères d’armes, en ont le plus grand besoin. Il s’agit, ni plus ni moins d’une haute trahison non seulement contre les institutions civiles de l’Etat, mais aussi contre l’institution militaire elle-même. Il s’agit d’un coup de poignard dans le dos de leurs frères d’armes affectés au front ». Ainsi, donc, vous disiez, hier, que c’était des militaires épris de coup d’état qui bloquaient les moyens aériens, à Niamey alors que vous les pressiez de les envoyer sur le front où leurs frères d’armes en avaient le plus grand besoin. Aujourd’hui, qui et qu’’est-ce qui les bloque ?
Crise libyenne : les deux paroles d’Issoufou L’assassinat du Guide Libyen a fait de la Libye un chaos qui a détruit les équilibres régionaux et faire de notre espace un immense territoire propice à tous les marchands du mal qui s’y sont infiltrés, profitant de l’absence de l’Etat dans bien de nos zones. Plus tard, les partenaires et ceux qui ont commandité le crime pour soi-disant offrir au peuple libyen la démocratie qui s’est finalement révélé à son peuple dupé un poison empoisonné, finissent par se rendre compte du gâchis : ainsi certains finirent, douloureux, non sans remord, par se dire que Kadhafi, après tout, pouvait être un mal nécessaire. Le peuple lui, a compris que la démocratie qu’on lui offrait dans le sang de son Guide n’est pas comestible dans un pays où, par les nombreux clivages qui composent le peuple, le Guide avait réussi à taire les susceptibilités et à maintenir unifiée une nation objet de contradictions tribales historiquement irréconciliables. Depuis l’élimination de Kadhafi que le monde Occidental, sur ses médias avait exhibée comme un trophée, faisant croire au monde que la Libye est désormais débarrassée d’un monstre, le pays ne connut pas de paix. La force impériale avait dès lors à gérer un bordel au carré comme dirait Birahima de Allah n’est pas obligé, un bordel devenu pour elle un vrai casse-tête chinois. La situation avait alors préoccupé le monde et l’on ne savait plus comment sortir de ce bourbier dans lequel, les audaces démesurées de Sarkozy finirent par plonger le pays, avant que la France ne finisse par déplorer une décision sans doute trop hâtive. On se souvient qu’à l’époque, alors que le monde cherchait le moyen de s’en sortir à bon compte tout en évitant davantage de dégâts et soigner les ingérences occidentales dans un pays détruit, le président Nigérien, lui, n’avait d’option que celle de la guerre et donc de la violence dans un pays qui se portait déjà trop mal. Heureusement qu’à l’époque, ceux pour qui ce discours guerrier était destiné pour leur plaire, n’approuvaient pas l’option militaire et en lieu et place, ils prônaient plus sagement une solution politique pour tenter de normaliser la vie politique d’un pays en plusieurs morceaux, disons aussi, en plusieurs versions. Isolé sur un tel choix, il a dû certainement comprendre que la force n’est presque jamais une solution pour régler des problèmes ainsi qu’il semble le privilégier dans son pays, face aux différents problèmes auxquels sa gouvernance butte. On pourrait croire qu’une autre guerre portée J’ai suivi votre visite d’amitié et de travail en France, la seconde en l’espace deux semaines si je dois croire à l’information officielle de vos services, et je dois dire que vous n’avez pas surpris grand monde en déclarant, face à la presse française, que vous ne comptez ni vous représenter ni faire modifier la constitution. Comme tant d’autres, au Niger comme en France, votre profession de foi m’a fait sourire. Je suis certain que ni la journaliste de Rfi qui vous a posé la question sur l’incarcération des leaders de la société civile, ni l’auditoire devant lequel vous avez parlé, encore moins le Président Macron, ne vous croît. « De façon irrévocable, je ne modifierai pas la constitution et je ne briguerai pas un troisième mandat », aviez-vous dit. Ah ! Ah ! Ah ! Que c’est vraiment drôle, car c’est là une musique que nous avons déjà entendue. Vous souvenez-vous des propos que vous aviez solennellement tenus le 17 décembre 2015 dans la perspective des élections générales de 2016 ? Vous avez dit« Je n’accepterai jamais l’organisation d’élections tropicalisées… ». En fin de compte, nous avons eu un droit à un ignoble hold-up électoral. Alors, j’ai pensé, pendant longtemps, que vous ne parleriez plus jamais de valeurs, particulièrement lorsqu’il s’agit de démocratie et d’élections. Or, à Paris, vous avez remis ça. J’espère au moins que vous ne vous attendez pas à ce qu’on vous croit. Du reste, vous n’avez pas besoin de répéter que vous n’irez pas au-delà du terme légal de votre mandat. Vous ne le pouvez pas simplement. Il n’y a donc aucun mérite à clamer partout et à tout bout de champ que vous ne modifierez pas la constitution. Par contre, vous avez fait sensation sur plusieurs points et je voudrais, pour l’histoire, vous les notifier. D’abord, vous avez affirmé que les organisations de la société civile voulaient manifester à minuit. Ce qui n’est pas exact. Il s’agissait de manifester de 16 heures à Minuit. De toute façon, c’est un vulgaire alibi que vous avez utilisé pour interdire systématiquement des manifestations populaires qui drainaient des foules immenses à travers tout le Niger. Hier encore, un meeting de la société civile prévu à huit heures a été interdit et le siège d’Alternative Espace citoyens a été fermé et interdit d’accès au personnel. Alors ? Tout le monde sait que votre régime est impopulaire. Vous n’avez pas besoin de ce que vous fait à Paris.
Monsieur le ‘’Président’’,
Je suis au regret de vous dire que vous vous étiez complètement passé à côté de la plaque en faisant cette malheureuse comparaison entre le Niger, la France, les États Unis, l’Italie, entre autres, à propos du droit de manifester. En affirmant, dans l’ignorance totale de ce qui se fait en Occident, notamment en France, vous avez prétendu que, pas plus à Paris, à Rome ou aux États Unis, l’on n’acceptera pas que des citoyens manifestent de nuit. C’est dommage, car en France notamment, vous ne pouvez pas compter le nombre de manifestations nocturnes. D’ailleurs, pour démentir vos propos, aussitôt que vous avez commis cette bourde, des reportages télévisés sur des manifestations nocturnes, dont une est appelée « Nuit debout », ont circulé sur les réseaux sociaux. Cela m’a affligé de voir que l’homme qui représente le peuple nigérien au plus haut degré s’emmêle ainsi les pinceaux en Occident. Bref, vous avez fait gravement sourire votre auditoire. Je suis certain que beaucoup de vos interlocuteurs s’interrogent. Hé, mais qu’estce qu’il est en train de raconter ? J’ai répondu que vous racontiez à des gens que vous pensez très éloignés du Niger pour comprendre ce qui s’y passe, le Niger tel que vous le croyez. Et comme tous ceux qui vous ont écouté, j’ai été scandalisé lorsque vous aviez dit qu’il y a au Niger deux catégories de société civile, l’une qui est prodémocratique, l’autre qui est putschiste ; que ces acteurs de la société civile que vous avez incarcérés ont combattu tous les régimes démocratiques. Une déclaration grave de connotation dans la mesure où ce sont les mêmes derrière lesquels vous vous étiez abrité durant plusieurs années pour faire votre combat politique.
Monsieur le ‘’Président’’,
De quels régimes parlez-vous lorsque vous affirmiez que ces acteurs de la société civile ont combattu tous les régimes démocratiques ? Celui du Président Baré que vous traité de tous les noms d’oiseau ? Ou bien celui de Mamadou Tanja que vous avez combattu pour son entreprise anticonstitutionnelle ? À moins que vous ne fassiez allusion à un régime qui n’a jamais vu le jour au Niger, vos propos ont vivement inquiété tous ceux qui vous ont écouté et je dois reconnaître que je ne trouve pas de compréhension possible à cette déclaration. J’ai posé et reposé la question autour de moi, rien que des interrogations et des spéculations. Avec cette prestation médiocre devant la presse française, vous ne pouvez, évidemment, que rajouter à la perplexité d’une opinion publique française à laquelle vous accordez plus d’importance qu’à ce que pensent de vous vos compatriotes. Vous avez, en un mot, ajouté de l’eau au moulin de tous ceux qui, personnes physiques et morales dans l’Hexagone, se battent pour que la France fasse honneur à ses valeurs proclamées en mettant au pilori votre régime. Croyez-moi, des gens comme Jean-Luc Mélenchon ne lâchent le morceau facilement. Et la presse française, dont vous avez fait le procès à travers une mise au vert publique de RFI, ne vous lâchera pas aussi facilement les basques. Quant aux ONG internationales que vous avez brocardez comme étant ignorantes des réalités du Niger, il est certain que vous avez davantage facilité désormais leur plaidoyer.
Monsieur le ‘’Président’’,
Vous aviez déclaré que de manière irrévocable, vous ne modifierez pas la constitution et vous ne briguerez pas un troisième mandat. Au Niger, seuls vos affidés accordent du crédit à votre propos. Pour la majorité des citoyens nigériens, ce n’est qu’une simple profession de foi, comme vous en faites régulièrement. Ce n’est pas, de toute façon, ce qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse, c’est cette volonté de manipulation du processus électoral qui débute plutôt mal. Votre commission électorale et votre joker, maître Souna, ont déjà été pris la main dans le sac avec cette commande clandestine de pièces d’Etatcivil. Tout le monde a compris, sauf, bien sûr maître Souna qui fonce, tel un bison affolé, vers la réalisation de sa mission. J’ai appris qu’il a d’ailleurs subitement accéléré sa sordide entreprise en procédant au transfert dans les régions de ses registres d’actes de naissance, d’actes de mariage et d’actes de décès. Tout, dans sa façon de faire, le trahit et son entêtement à poursuivre cette mission insolite le perdra assurément.
Monsieur le ‘’Président’’,
Je dois avouer que quelques fois, je me dis que l’opposition, regroupée désormais au sein du Front pour la démocratie et la République (FDR), est votre plus grand allié. Car, je le sais, et personne ne le contesterait certainement, que si vous aviez été à l’opposition, il y a longtemps, depuis la découverte de cette commande clandestine de maître Souna, que vous auriez sonné la mobilisation pour un boycott actif du processus d’enrôlement. Je suis certain que vous auriez depuis longtemps demandé à tous les citoyens nigériens, partout où ils vivent, de ne pas accepter de se faire enrôler ; que, accepter de le faire, c’est cautionner la dictature rampante et que chaque Nigérien doit nécessairement refuser de marcher dans la combine. Comme vous, à la place des partis et des organisations de la société civile membres du FDR, je ferais la même chose. Je sonnerais tout de suite la mobilisation, battrait villes et campagnes pour demander à tous les Nigériens de refuser de se faire enrôler et de chasser, au besoin les commis qui viendraient les importuner pour ça. Je publierais des communiqués, je parlerais dans les radios, j’irais sur les plateaux de télévision, je ferais des meetings, j’enverrais des missions dans tous les chefs-lieux de région pour ameuter les populations sur les risques qu’ils font courir au Niger, à la démocratie et à la citoyenneté libre en se faisant enrôler. Bref, je croiserais le fer, dès à présent, avec le régime dans la mesure où le rapport des forces populaires est de mon côté. Monsieur le ‘’Président’’, Je suis certain que si vous étiez le FDR, même le Ramadan ne vous arrêterait pas.
J’ai suivi votre visite d’amitié et de travail en France, la seconde en l’espace deux semaines si je dois croire à l’information officielle de vos services, et je dois dire que vous n’avez pas surpris grand monde en déclarant, face à la presse française, que vous ne comptez ni vous représenter ni faire modifier la constitution. Comme tant d’autres, au Niger comme en France, votre profession de foi m’a fait sourire. Je suis certain que ni la journaliste de Rfi qui vous a posé la question sur l’incarcération des leaders de la société civile, ni l’auditoire devant lequel vous avez parlé, encore moins le Président Macron, ne vous croît. « De façon irrévocable, je ne modifierai pas la constitution et je ne briguerai pas un troisième mandat », aviez-vous dit. Ah ! Ah ! Ah ! Que c’est vraiment drôle, car c’est là une musique que nous avons déjà entendue. Vous souvenez-vous des propos que vous aviez solennellement tenusle 17 décembre 2015 dans la perspective des élections générales de 2016 ?Vous avez dit« Je n’accepterai jamais l’organisation d’élections tropicalisées... ». En fin de compte, nous avons eu un droit à un ignoble hold-up électoral. Alors, j’ai pensé, pendant longtemps, que vous ne parleriez plus jamais de valeurs, particulièrement lorsqu’il s’agit de démocratie et d’élections. Or, à Paris, vous avez remis ça. J’espère au moins que vous ne vous attendez pas à ce qu’on vous croit. Du reste, vous n’avez pas besoin de répéter que vous n’irez pas au-delà du terme légal de votre mandat. Vous ne le pouvez pas simplement. Il n’y a donc aucun mérite à clamer partout et à tout bout de champ que vous ne modifierez pas la constitution. Par contre, vous avez fait sensation sur plusieurs points et je voudrais, pour l’histoire, vous les notifier. D’abord, vous avez affirmé que les organisations de la société civile voulaient manifester à minuit. Ce qui n’est pas exact. Il s’agissait de manifester de 16 heures à Minuit. De toute façon, c’est un vulgaire alibi que vous avez utilisé pour interdire systématiquement des manifestations populaires qui drainaient des foules immenses à travers tout le Niger. Hier encore, un meeting de la société civile prévu à huit heures a été interdit et le siège d’Alternative Espace citoyens a été fermé et interdit d’accès au personnel. Alors ? Tout le monde sait que votre régime est impopulaire. Vous n’avez pas besoin de ce que vous fait à Paris.
J’ai suivi, aujourd’hui, la conférence publique sur le Général Seyni Kountché, suivie du film des témoignages de parents, proches et collaborateurs du défunt sur ce que représentait le Niger pour cet homme d’exception ; un Niger auquel il a entièrement consacré 14 précieuses années de sa vie, dans l’ascétisme, le dévouement total au bien- être de nos compatriotes et une volonté farouche, presque maladive, à protéger les deniers et biens publics des prédateurs. Ma curiosité m’a poussé à vérifier les rangées habituellement réservées aux officiels et je n’ai point été surpris de constater votre brillante absence, et par conséquemment celle de vos collaborateurs. Je n’ai pas été surpris dans la mesure où entre la gouvernance du soldat et celle de l’ingénieur des mines, c’est le jour et la nuit. C’est sûr que vous n’auriez pas aimé et beaucoup de regards inquisiteurs et critiques seraient braqués sur votre personne. Et connaissant ce que tout le monde sait, le climat au Palais des congrès aurait été électrique, car il n’est pas exclu que des voix laissent entendre de vilaines choses. Bref, vous n’étiez pas là pour écouter ces témoignages, vibrants, sincères et justes, de nos compatriotes sur les rapports que feu Seyni Kountché entretenait avec les ressources de l’Etat et c’est tant mieux. Le contraire aurait, non seulement surpris, mais choqué bien de vos compatriotes, votre magistère ayant été chargé de scandales à milliards. Je sais que le jour viendra où les Nigériens sauront toute la vérité sur ces scandales : qui a fait main basse sur les immenses ressources dont le Niger a bénéficié sous votre magistère ; quelles directions ont-elles prises ? Ce jour-là, il n’y aura pas de clair-obscur.
J’ai promis de vous parler de l’école nigérienne, cet instrument qui a changé totalement votre destin, mais qui est en train de sombrer, si ce n’est pas déjà le cas, entre vos mains, dans une insouciance ahurissante.
Je vais vous parler de l’école nigérienne, cet outil qui, je vous l’avais déjà rappelé, vous a sorti de la brousse de Dandadji pour vous conduire à Niamey, puis en France avant de devenir un, des grands leaders politiques de notre pays. Je vous accuse par conséquent de ce qui est advenu de l’école nigérienne, complètement désorganisée du point de vue de la gestion administrative et scolaire, d’insuffisance de salles de cours, tant au primaire, au secondaire comme au supérieur, de non-paiement de bourses et salaires, etc. Un tableau que je n’invente pas, mais qui peut se vérifier, même à Niamey, la capitale où des élèves prennent leurs cours à même le sol. La situation est très grave d’autant.
Il s’agit d’une véritable incurie politique pour vous-même d’abord, pour tous ceux qui comprennent et soutiennent cette politique qui fait fi de l’essentiel ; cet essentiel qui vous a permis de partir de rien pour arriver au sommet. Cet essentiel, c’est l’eau, c’est l’énergie, c’est surtout l’école et la santé, secteurs que vous semblez dédaigner pour donner libre cours aux projets qui sont de nature à étancher la soif d’argent, inextinguible, d’amis de circonstance, plus préoccupés à faire fructifier leurs affaires pour le plus grand bien de leurs compatriotes, que du sort des Nigériens..
Monsieur le “Président”, L’école nigérienne, quoi que vous prétendiez dans vos bilans à l’eau-derose, va très mal. Elle dégringole d’ailleurs, évoluant de mal en pis. La situation qui prévaut dans les universités publiques nationales est particulièrement préoccupante, même si cela ne semble vous faire ni chaud ni. froid. L’école, qui doit être tenue en dehors de toutes déviances politiques, est aujourd’hui, par votre unique volonté, le théâtre affligeant d’une conception du pouvoir pour qui l’école peut fermer, tant pis pour ceux qui y sont. Si je ne partage pas aveuglement la position du Syndicat nationale des enseignants-chercheurs (Snecs), je ne désapprouve pas toutefois leur détermination à lutter pour sauvegarder des acquis que l’Etat leur a reconnus et concédés alors que vous étiez un des grands décideurs. Par contre, je suis complètement déboussolé de constater que malgré la gravité de la situation, vous semblez si détaché qu’on se demande parfois si vous êtes bien parmi nous. Je ne comprends pas que votre gouvernement, qu’un gouvernement quelconque, puisse tirer fierté et vantardise à risquer un projet qui mettrait l’école en péril. Je n’ai jamais connu, du moins au Niger, un gouvernement placide, inébranlable, face aux questions de l’école. Votre objectif est de faire agenouiller tout le monde et dans cet obscur dessein, vous oubliez que l’école, c’est le poumon de l’État. Si elle s’arrête, c’est l’État qui s’écroule. .
Le lundi 30 octobre 2017, vous avez donné l’occasion à ceux de vos compatriotes qui en doutent encore, que vous n’avez aucune volonté de chercher la conciliation, l’union des cœurs et des esprits, en clair ce qui fait la cohésion entre un gouvernement et le peuple pour le bien-être duquel celui-ci prétend travailler. En procédant à un remaniement technique du gouvernement, sans en réduire la taille, vous avez administré une gifle retentissante à tous ceux qui pensaient que vous pourriez être sensible aux pleurs de vos compatriotes. Tous les Nigériens, y compris ceux qui vous soutiennent, ont désormais compris que si c’est la réduction de la taille de votre équipe gouvernementale et du train de vie de l’État qui doivent sauver le Niger, eh bien, il sombrerait dans le chaos. Votre message à vos compatriotes est plus que clair. Non seulement vous n’avez aucune volonté de créer les conditions d’une harmonisation des positions gouvernementales avec celles du peuple, mais vous faites les choses dans une logique de défiance outrageante. Alors que le front social est en ébullition et que notre pays vient de vivre une journée des plus effrayantes, le dimanche 29 octobre 2017, vous faites un remaniement de votre gouvernement sans le moindre clin d’œil visant à vous dédouaner des accusations qu’on vous porte. Vous auriez dû le faire, ne serait-ce que pour tous ces fama Doumbouya qui chantent les prétendus bénéfices de la loi de finances 2018 et qui sont manifestement prêts à mettre le Niger dans un cercueil, pourvu que ça leur rapporte quelques billets de banque.
J’ai une question qui me dérange et je ne peux mieux m’informer qu’auprès de vous, la source la plus fiable pour les informations officielles. J’ai suivi les obsèques de feu Mohamed Ben Omar sur Télé Sahel et j’ai été surpris d’apprendre que l’ancien ministre de l’Emploi est mort du coronavirus. Est-ce vrai ou est-ce une mauvaise blague à l’endroit de sa famille dont j’ai pourtant vu les membres lors de la cérémonie des adieux. Je n’en reviens pas et constate avec amertume qu’avec un mort, on peut tout faire. Avant de vous rapporter ce qui se dit, acceptez mes sincères condoléances pour la perte de ce collaborateur précieux. Je sais à quel point vous en avez été affecté.
Vous savez, monsieur le “Président”, lorsque des gens, autour de moi, ont commencé à avancer que Mohamed Ben Omar est mort du Covid 19, je les ai immédiatement arrêtés dans leur délire où, Dieu m’en garde, je percevais un brin de mécréance et de méchanceté gratuite. Je leur avais notamment demandé ce qu’ils gagneraient à comptabiliser le défunt Ben Omar dans les victimes du coronavirus. Le défunt n’était pas un ami, mais je ne comprends pas que l’on cherche à salir la mémoire d’un homme mort ou à en tirer profit. Pourquoi n’a-t-on pas dit cela de son vivant ? Je me posais mille questions et je ne trouvais, nulle part, la possibilité que l’hypothèse avancée par les amis soit vérifiée. Et puis, boum ! Le commentateur de Télé Sahel m’enlève toute voix. Je n’en croyais pas mes oreilles, car ce n’est ni, curieusement, le ministre de la Santé publique qui l’annonce, ni le ministre porteparole du gouvernement, mais le reporter de Télé Sahel. Quelle est cette source officielle qui le lui a confié ? Quelle est cette voix officielle qui a préféré se cacher derrière le reporter de Télé Sahel pour distiller l’information selon laquelle Mohamed Ben Omar a été emporté par le COVID 19 ?
Monsieur le “Président”,
Vos compatriotes, je dois vous le dire, doutent profondément de l’ampleur de la pandémie dans leur pays. Ils ne doutent pas de l’existence de la maladie, mais restent sceptiques, très sceptiques quant à l’ampleur de la propagation du virus chez eux. Leur doute, vous vous en doutez, est nourri par l’incohérence de la communication de vos collaborateurs. La mort de Mohamed Ben Omar a d’ailleurs enflammé les choses. J’ai pu capter ce qui se dit et je me sens en devoir absolu de vous le faire savoir. Vous savez, vos compatriotes se sont opportunément souvenu des propos abracadabrants de votre ministre de la Santé publique qui disait, je cite :. « … Et même si j’attrape le virus, il me suffirait de prendre le protocole et le virus disparaît ». Dr Illiassou Maïnassara l’avait dit de façon péremptoire et on ne pouvait douter de ce qu’il avait dit. C’est, rapporte-t-on sur Télé Sahel, ce même virus que minimise le ministre de la Santé publique qui aurait emporté votre ministre de l’Emploi. Pourquoi, si Mohamed Ben Omar souffrait du coronavirus, ne l’a-t-on pas isolé, mettant ainsi en danger la vie de ses proches parents ? Pourquoi, si tel est le cas, ne lui a-t-on pas administré le fameux protocole dont parle Dr Illiassou ? Car, je l’ai appris, cela fait une dizaine de jours que le ministre Mohamed Ben Omar ne venait pas à son Cabinet, souffrant de, je ne sais quoi.
Monsieur le “Président”,
L’histoire du COVID 19 est une tragédie humaine. Malgré les menaces qu’elle représente, malgré le bilan humain désastreux de nombreux pays, ils sont au déconfinement, à l’ouverture et à la démystification. En Grèce, en Espagne, en France, en Belgique, en Turquie, en Pologne, en Allemagne, etc., partout, on assiste à un assouplissement des mesures de restriction. Ce sont pourtant les pays les plus touchés par la pandémie. Même l’Italie a entamé le déconfinement. Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a déclaré à ce propos que « la vie économique doit reprendre impérativement et rapidement ». Que dire du propos de notre compatriote Ibrahim Maïyaki qui a dit auparavant que : « on ne peut pas confiner la pauvreté » et que la lutte contre le COVID 19 doit être par conséquent adapté aux réalités de chaque pays.
Sur le continent, certains pays l’ont vite compris. C’est notamment le cas du Ghana qui a levé le confinement, tout comme au Nigeria où c’est le cas dans la plupart des grandes villes. Au Mali, il y a longtemps que les prières collectives sont admises et les élections législatives ont été organisées. Au Burkina Faso, ils ont récemment levé l’interdiction des prières collectives, rouvert les marchés et mis fin à l’isolement des villes fermées. Or, j’ai appris que vous n’envisagez la levée des interdits sur les prières collectives et les activités académiques qu’à partir du 1er juin 2020.
Monsieur le “Président”,
Vos compatriotes ne comprennent pas cette décision pour deux ou trois raisons. D’abord, les prières collectives se font malgré tout et vous gagnerez certainement à lever l’interdit qui n’en est plus un, aujourd’hui. C’est si ridicule et improductif de laisser faire les autres prières collectives et interdire celles du vendredi.
Ensuite, envisager la levée des interdits à partir du 1er juin 2020, c’est proclamer, sans le dire, qu’il n’y aura pas de reprise scolaire avant la rentrée prochaine. En un mot, l’année scolaire 2019-2020 est close. D’ailleurs, j’ai appris qu’il a été demandé aux inspections scolaires du primaire de faire le point des évaluations effectuées et de transmettre toutes les données en trois tranches distinctes. Un premier groupe comprenant les élèves ayant une moyenne comprise entre 0 et 2,49 points ; un deuxième groupe avec ceux qui ont entre 2,50 points et 4,99 points et enfin un troisième groupe pour ceux qui ont 5 points ou plus. Ce qui laisse présager que le gouvernement donnera des consignes à appliquer aux inspections pour décider des passages et redoublements des élèves.
Enfin, il faut bien se poser cette question :
entre l’école et les prières collectives d’une part, et les transports d’autre part, lequel est plus propice à propager rapidement le virus à travers le pays ? Je note que, officiellement, toutes les régions du pays ont, au moins, un cas.
Personnellement, je ne comprends pas cette mesure pour l’école alors que les prières collectives se pratiquent malgré tout, les marchés sont toujours ouverts et les transports en commun se font malgré tout. Même l’isolement de Niamey s’est révélé un leurre. Pourquoi peut-on autoriser les transports en commun sans pouvoir le faire pour l’école ? Je ne comprends pas et comprends aisément tous ceux qui s’interrogent sur l’efficience des décisions gouvernementales. Si le COVID 19 ne doit pas, malgré tout, empêcher aux marchés d’ouvrir, aux transports en commun de se faire et à l’enrôlement biométrique de se poursuivre, pourquoi doit-il peser si lourd sur l’école ?
Monsieur le “Président”,
Je sais qu’il y a des risques de propagation que vous voudrez éviter avec une reprise des cours à l’école. Mais, ces risques ne sont-ils pas encore plus grands avec les marchés et les transports en commun ? Toute la problématique tient à une chose : si votre gouvernement parvient à expliquer, de façon soutenue, les raisons objectives pour lesquelles il n’y a pas autant de risques dans les transports en commun et les marchés qu’à l’école ou dans les mosquées, le pari est nécessairement gagné. Dans le cas contraire, le doute sur la sincérité de la lutte et les mesures gouvernementales vont s’accentuer et générer un malaise de plus en plus grand.
Monsieur le “Président”,
La tendance, chez nous, je dois l’avouer, est inquiétante. On a nettement l’impression que nous ramons à contre-courant de l’histoire de la lutte contre le COVID 19. J’espère simplement que la propagation du virus dans le reste du Niger, quoi que faible, n’hypothéquera pas la tenue des élections. La commission électorale, certes, a accusé un énorme retard bien avant l’avènement du COVID 19. Maître Souna Issaka ne peut, donc, en aucune façon, essayer de noyer son échec dans cette tragédie. Personne n’a le droit d’exploiter à d’autres fins la pandémie du coronavirus, ni se faire de l’argent sur le dos du contribuable nigérien.
J’ai appris que vous vous apprêtiez à secouer le cocotier et que de grosses têtes couronnées vont tomber. La Halcia s’apprête, m’a-t-on confié, à transmettre au Parquet qui a reçu de fermes instructions, 16 dossiers bien ficelés qui vont nécessairement faire trembler le landerneau politique nigérien. Ah, ce qui se profile à l’horizon me rappelle « Les mauvaises compagnies » d’Ahmadou Coumba. Je plains les victimes dont je tais les noms, mais je me dis qu’il en est forcément ainsi du mariage du lièvre et de la carpe. L’un est toujours voué à la perte mais on ne jamais, à l’avance, lequel. Lorsque je vous ai suivi face à Fogué Aboubacar dans ce face à face théâtralisé, j’ai retenu votre conception de la politique et j’ai compris que Mohamed Bazoum ne compte pas plus à vos yeux qu’un Hassoumi Massoudou, déjà anéanti. Pierre Foumakoye Gado, Karidio Mamadou, Issoufou Katambé ? Autant de collaborateurs qui pourraient être sacrifiés au nom de la politique conçue et pratiquée comme une science pour la conquête, l’organisation et l’exercice du pouvoir politique autour des valeurs démocratiques et républicaines ».Le cas Hassoumi est un bel exemple d’avertissement et je crois bien que tous ceux qui vous entourent ont sans doute compris, à la fois le message et la portée. Ceux qui sont à la périphérie, aussi, l’ont compris et dans les milieux du Pnds comme ceux de vos alliés les plus en vue, ça parle beaucoup. On s’informe sur vos confidences et sur vos actes les plus discrets, on s’interroge sur vos intentions et je dois dire que selon les échos qui me sont parvenus, vous intriguez de plus en plus.
Une des mes sources, très fiable, m’a confié que vous auriez présidé une réunion du présidium du Pnds et que vous auriez suggéré à l’occasion, à vos hôtes de créer les conditions pour que le Pnds garde le pouvoir durant les trois prochaines décennies. Il m’a même précisé que vous auriez proposé à cet effet la création d’une structure de veille à confier à Hassoumi Massoudou qui aurait vite décliné en vous priant de l’en épargner. Bref, cette histoire se raconte dans les états-majors de certains de vos alliés et je me suis dit que si ce n’est pas vrai, c’est que ceux qui le colportent vous cherchent noise. Lorsqu’on veut noyer son chien, on l’accuse de rage, dit-on. Vrai ou faux, vous avez largement prêté le flanc en vous affichant, maintes fois, comme un chef de clan plutôt qu’un président de la République. Moi, vous connaissez ma position depuis le hold-up électoral d’avril 2016. La république, c’est des valeurs et la démocratie, c’est le respect du choix du peuple. Toutes choses que vous avez bafouées pour vous octroyer un second mandat à la tête de l’Etat. Vous n’avez pas d’ailleurs failli à la tradition qui veut que lorsqu’un homme use de tous les moyens pour la conquête et/ou la conservation du pouvoir, particulièrement lorsqu’il doit partir, ce n’est jamais pour bien faire.
J’ai appris que vous aviez décidé de passer à la vitesse supérieure et de ne plus tolérer que des Nigériens se permettent d’user de droits légitimes que leur confère la constitution de leur pays. Emprisonner des gens n’arrange rien pour vous. Au contraire, vous vous mettez la corde au cou. Vous confirmez en l’occurrence que la démocratie nigérienne est en danger avec vous. L’arrestation, puis la mise sous mandat dépôt, de Nouhou Arzika, Ali Idrissa, Moussa Tchangari, Lirwana Abdourahamane et les autres, n’aura pas, je puis vous l’assurer, le résultat escompté. Car, cette décision malheureuse ne vous mettra pas à l’abri de nouvelles manifestations populaires. Elle ne fera que décupler la détermination des citoyens à aller jusqu’au bout de leur lutte. C’est comme si vous soufflez sur des braises ardentes. En tout état de cause, vous donnez ainsi un mobile supplémentaire aux Nigériens d’être encore plus nombreux dans les rues. C’est dire vous vous êtes engouffré dans une voie périlleuse, et pour le Niger et pour vous-même. Car, même si vous arrêtez 20, 30, voire 100 Nigériens par jour, ce ne sera jamais suffisant pour arrêter la contestation populaire. L’arrestation de de Nouhou Arzika, Ali Idrissa, Moussa Tchangari, Lirwana Abdourahamane et les autres, alimente en réalité un feu que vous allumez vous-même. Aujourd’hui, Amnesty International, Tournons la page, le Comité de pilotage d’Afrique, Publiez ce que vous payez, les altermondialistes, bref, ce que le monde entier compte d’organisations engagées sur les droits de l’homme, la démocratie, les libertés publiques et autres valeurs liées à la bonne gouvernance, sont désormais focalisés sur le Niger. Vous les avez littéralement sur le dos et il vous sera difficile de vous en défaire tant que vous maintenez les leaders de la société civile en prison.
Il semble que le Cames vous a élevé aussi à la« Dignité de Grand-Croix de l’Ordre international des palmes académiques ». Je vous en félicite, même si un compatriote qui m’a dit avoir suivi l’évènement sur Télé sahel, m’a affirmé que ces gens du Cames ne doivent pas être sérieux pour vous décerner un titre pareil. Il dit se demander ce que vous avez bien pu faire dans le domaine de l’enseignement supérieur pour mériter une telle distinction. J’ai rappelé la création des universités régionales, il a rétorqué que ce n’est point de vous, mais de Mahamane Dandah, sous la Transition militaire ; à moins de reconnaître et d’avouer que c’est vous qui avait inspiré et dirigé à distance la Transition militaire de Salou Djibo. J’ai évoqué également les infrastructures universitaires. Là aussi, il m’a opposé des chantiers inachevés pour lesquels des individus ont pourtant empoché l’argent. J’ai changé de musique pour lui expliquer que vous êtes champion partout et que vous engrangez tellement de décorations et de distinctions aux quatre coins du monde que les Nigériens ne peuvent qu’être fiers. Niet, dit-il, des chefs d’Etat ont carrément acheté leurs distinctions, notamment avec le Cames. Et avec l’air du temps qu’il fait au Niger sous votre magistère, conclue-t-il, le soubassement de cette « Dignité de Grand-Croix de l’Ordre international des palmes académiques » est forcément sujet à caution. De guerre lasse, je l’ai laissé sur place en train d’expliquer à d’autres qu’à l’exception des évènements du 9 février 1990, à chaque fois qu’un étudiant a été tué sur le campus universitaire, c’est sous votre magistère et que, d’une façon générale, l’éducation, au Niger, se trouve actuellement sous un si piteux état que l’acte du Cames constitue un scandaleux pied de nez à tous les acteurs de l’école nigérienne. Bref, je n’ai pas pu le convaincre que vous méritez cette distinction.
Votre histoire est pathétique. Si vous n’aviez jamais eu ce pouvoir d’État, vous auriez continué à prétendre que vous êtes le meilleur parti pour le Niger. Hélas, il a suffi de six années pour se rendre compte que vous êtes plutôt le chaos. Vous avez tout détruit, absolument tout. Le Niger, sous vos bottes, est un chaos généralisé. Et les Nigériens ont compris que votre unique pré- occupation est de rester là où vous êtes, quoi qu’il en coûte au peuple nigérien. Pour moi, il n’y a rien de si surprenant, car vous ne devez rien à ce peuple. Au contraire, vous avez tout pour lui en vouloir. Candidat unique à l’élection présidentielle de mars 2016, vous n’avez pu vous faire réélire que grâce à un hold-up électoral. Votre reconnaissance, vous la devez à d’autres acteurs à qui vous retournez d’ailleurs si bien l’ascenseur. Ce sont eux qui comptent pour vous. Tout le reste n’est que détails futiles. Autant en emporte le vent ! Monsieur le’’Président’’
Vous refusez obstinément d’écouter le cri de détresse du peuple nigérien. Vous refusez de travailler conformément à votre serment coranique, en cherchant les voies et moyens d’alléger, à défaut de réussir mieux, les conditions de vie de vos concitoyens. Vous refusez d’être juste et équitable, en vous appliquant d’abord les mesures d’austérité qu’impose la situation financière et économique ; une situation catastrophique dont vous êtes, à tous points de vue, le responsable principal. Bref, vous vous sentez si fort pour ignorer les pleurs de vos concitoyens et je comprends. Vous êtes si fort, non pas des suffrages de votre peuple, mais d’autres sources de pouvoir antinomiques avec celui du peuple. Tous vos actes le traduisent. Avec cette loi de finances 2018, vous achevez de le démontrer. Il n’y a plus à rien à espérer de votre gouvernance que le pire de tout ce que vos compatriotes ont connu. Le pari de la gouvernance par la force procure, certes, des avantages pé- cuniaires énormes. Il peut également permettre d’ignorer royalement les cris de dé- tresse de ses concitoyens qui peuvent aller se plaindre là où ils veulent, protester, pleurer et même hurler comme des loups. Mais pour combien de temps ?
Monsieur le ‘’Président’’
Les députés à qui vous demandez de voter la loi de finances 2018 ne sont-ils pas avant tout des citoyens ? Vous leur demandez, donc, de se faire hara kiri, car quel que ce soit ce que vous leur donnerez ou promettrez de leur donner, vous ne pourrez jamais leur garantir deux choses : vous ne pourrez pas leur garantir un mandat à vie et vous ne pouvez pas leur garantir également l’absolution devant Dieu pour ceux qui croient en l’Éternel. Tant pis pour ceux qui ne croient pas. Par conséquent, aussi bien du point de vue social que du point de vue religieux, les députés sont appelés à se mettre dans l’œil du cyclone. Votre loi de finances est non seulement antisociale, mais elle est également contraire à nos valeurs religieuses, notamment aux prescriptions du Saint Coran par rapport au partage de l’héritage. Comment pouvez-vous être si distant de votre peuple, même si la majorité n’a pas voté pour vous ? S’il s’était agi d’un cafre, vos compatriotes ne trouveraient sans doute rien à redire. Mais lorsque cela vient d’un homme qui a publiquement professé que sa gouvernance sera à l’image de celle de l’Emir des croyants, Umar Ibn Al Khattab [ndlr : que Dieu soit satisfait de lui], ça pose problème. Pouvez-vous aujourd’hui réitérer cette déclaration ? Tel que les biographes l’ont rapporté, Umar Ibn Al Khattab est un homme honnête, digne, humble et plein de compassion pour son peuple. Lorsqu’un seul d’entre eux n’a pas mangé, il pleure son impuissance et implore le Tout Puissant de l’aider à lui venir en aide. Bref, c’est un truisme de le dire que les épreuves difficiles que vous voulez imposer au peuple nigérien à travers la loi de finances 2018 est à l’opposé de tout ce que le calife Ibn Al Khattab, ce serviteur zélé de Dieu, a fait pour son peuple.
Monsieur le ‘’Président’’
Je disais tantôt que même lorsqu’on n’a pas été élu par le peuple et qu’on peut éprouver du ressentiment pour ça, on ne met pas un tel fardeau sur les épaules de ses concitoyens. De la même façon que vous avez «tué» le petit commerce à travers les déguerpissements sauvages, portant un rude coup à l’économie nationale, votre loi de finances ne peut être que synonyme de désastre financier et social. Pour la plupart des Nigériens, c’est une provocation de trop de votre part. L’école est par terre, la santé est hypothéquée, l’énergie électrique est sujette à caution, les finances publiques sont dans le rouge et tout le monde sait la direction que des centaines de milliards ont prise. De la même façon que vous ne pouvez pas demander davantage d’argent à la France, aux Etats Unis ou à l’Union européenne sans avoir récupérer les milliards détournés ; de la même façon, il est indécent, voire provocateur et insultant de demander aux citoyens nigériens de payer pour les fautes que vous avez commises.
Monsieur le’’Président’’
Vos compatriotes sont furieux. Ils estiment que vous devriez plutôt commencer par ré- duire de façon drastique la taille monumentale de votre gouvernement, diminuer vos fonds politiques et ceux du président de l’Assemblée nationale et ceux du Premier ministre ; supprimer tous les postes budgétivores qui ne rapportent pratiquement rien à l’État, notamment les milliers de postes de conseillers et de chargés de missions ; supprimer tous les postes budgé- taires qui, de la présidence au Cabinet du Premier ministre, constituent des sources potentielles de détournements massifs de fonds ; ramener dans les caisses de l’État les 200 milliards que Hassoumi Massoudou a transférés à Dubaï et récupéré tout ce qui a été détourné dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel, le détournement de l’aide alimentaire pakistanaise, le Mukurigate ; le pillage de la Soraz, etc. L’argent est ailleurs et vous le savez bien. Je sais que vous ne seriez pas capable de le faire et que vous allez miser sur les élé- ments des forces de police, de gendarmerie et de la Garde nationale, pour museler le peuple. Mais sachez une chose : les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite et/ou le planifie.
J’ai écouté, le lundi 19 mars 2018, une déclaration de certains journaux de la Place et sans vouloir, pour le moins du monde, vous dire que c’est l’ultime action de tous les gouvernants qui ne supportent plus la contradiction, je constate que le maître d’œuvre est celui qui, de vous tous, a fait les frais de la liberté de presse. Hassoumi Massoudou, pour ne pas le nommer, mène probablement un combat personnel, un règlement de compte avec la presse qui l’a si bien malmené avec l’uraniumgate. Il est manifestement plein de ressentiments et son cœur, qui brûle probablement sous le feu de la vengeance, ne peut lui permettre d’avoir le discernement nécessaire pour s’apercevoir qu’il lutte contre lui-même. Il ne peut ni empêcher à la presse d’exister ni interdire à des journalistes de créer autant de journaux qu’ils veulent.
A moins qu’avec votre concours, vous modifiez la loi pour le petit plaisir de Hassoumi en interdisant la création de nouvelles entreprises de presse. Si, c’est un mandat qu’il a reçu de vous, vous feriez mieux de le retirer le plus vite possible car C’est un combat perdu à l’avance et ce n’est pas de bon augure. Pour les compatriotes qui pensent que Hassoumi porte la poisse et qu’il finit par faire foirer tout ce qu’il touche, le combat actuel qu’il mène contre la presse libre et critique traduit la «folie» qui assaille votre ministre des Finances. Essayez de lui tirer les oreilles en attirant son attention sur le fait qu’il a certainement d’autres chats à fouetter mieux que de chercher à réduire au silence quelques médias gênants. Si les médias qu’il considère comme ennemis disparaissent, d’autres naîtront sur leurs cendres. Et s’il arrive à interdire l’exercice du métier à des journalistes qui se sont déclarés comme tels, il ne pourra jamais interdire à des citoyens de s’exprimer selon les canaux et les modes d’expression qui sont à leur portée. Bref, c’est vous dire que chercher à museler la presse, par le biais des impôts, est un recours peut-être subtil, mais non-productif.
Le Niger est à la croisée des chemins. Malgré vos activités qui donnent l’impression que tout va bien comme dans le meilleur des mondes possibles, le Niger n’a jamais présenté un visage aussi délabré. Vous semblez faire tout autre chose que ce qui est attendu de vous et de votre gouvernement et cette pratique me rappelle vaguement un homme qui m’a confié que lorsqu’on ne fait rien ou presque, il faut faire le maximum de tapage possible. Ceux qui ne comprennent pas grand-chose à la gouvernance moderne dans un État de droit, conclue-t-il, les plus nombreux chez nous, feront le reste pour vous, c’est-à-dire la propagande que vous travaillez bien. Telle semble l’heur dont vous avez bénéficié durant des années avant que, progressivement, vos compatriotes comprennent dans quel trou vous avez plongé le Niger. Ils ont compris. Ils ont tout compris. Depuis près de huit ans que vous êtes à la tête de l’État, leurs conditions de vie ne font qu’empirer. Par contre, des sociétés et firmes internationales s’engraissent à vue d’œil sur le Trésor public.
Monsieur le ‘’Président’’, J’ai constaté que, finalement, vous vous êtes débarrassé pour de bon du fils Tchianaet je vous en félicite. Car, j’ai horreur des hommes qui incapables de se déterminer. Au moins, la décision de la Mrn d’exclure son parti Amen-Amin a l’avantage de mettre un terme à ce jeu troublant où il ne cesse de se réclamer de la mouvance présidentielle tout en lorgnant du côté de l’opposition. C’est un désastre politique pour ce parti et son leader que vous avez profondément inspirés, encouragés et soutenus avant de vous en débarrasser. Comme un malpropre ! C’est une belle leçon pour tous ceux qui pensent pouvoir prétendre au beurre et à l’argent du beurre. Le renvoi de Ladan Tchiana est un coup dur pour ce garçon que vous avez armé contre son propre parti, le Moden Fa Lumana Africa. Vous l’avez si armé qu’il a pensé pouvoir susciter la révolte contre son leader, Hama Amadou, qui l’a pourtant élevé au-dessus de tous les autres prétendants pour en faire le Secrétaire général de son parti. Croyez-moi, ce n’était pas par faute de candidats à ce poste. Si vous l’avez d’abord renvoyé du gouvernement avant de faire exclure son parti de la Mrn, c’est parce que son lourd passif milite pour cela. Je vous comprends fort bien dans cette affaire. Vous connaissez mieux que quiconque les conditions réelles dans lesquelles Amen-Amin a été créé, pourquoi et pour quels objectifs. Vous connaissez également le poids électoral réel de son parti pour accepter que l’intéressé se permette certains écarts de langage et de conduite de la part de celui avec lequel vous avez discuté avant la formation du deuxième gouvernement qui a provoqué le départ De Lumana de la MRN. La rosée peut-elle se gargariser de quoi que ce soit devant le soleil ? J’ai apprécié la mise au point de Souley Adji à l’endroit du président d’Amen-Amin. Une gifle retentissante ! De quoi, en effet, Ladan Tchiana peut-il se prévaloir après avoir été chassé du gouvernement et de la Mrn ?
Monsieur le ‘’Président’’, Le 18 mai 2018, vous avez procédé au lancement des travaux de la voie express devant relier l’aéroport Diori Hamani au centre-ville de Niamey pour un coût qui frise le cadeau à la Satom. Vous avez concédé plus de 20 milliards à la Satom pour la réalisation de cette voie express qui ne dépasse guère 9 kilomètres et mon intention n’est pas de remuer le couteau dans la plaie en vous rabâchant les oreilles avec le préjudice fait au Niger. Tout le monde a compris ce qui vous fait courir et tout le monde a compris que cela ne vous fait ni chaud ni froid. Ça fait si mal lorsqu’on est patriote ! Personnellement, je suis atterré, mais parfaitement immunisé. J’ai d’ailleurs appris que le terrain qui abritait la direction générale des douanes et l’espace connexe a été vendu aux Turcs. Si c’est vrai, vous aurez, là aussi, commis un tort immense au peuple nigérien. Le projet pour lequel vous avez engagé le Niger sur des dépenses onéreuses et sans incidence véritable sur les conditions de vie de vos compatriotes est une chimère. J’ai d’ailleurs relevé certaines réflexions pertinentes à ce propos et je voudrais bien les partager avec vous. Les travaux de la voie express sont prévus pour durer 12 mois et presque trois mois sont déjà partis en fumée sans qu’un seul coup de pioche ait été constaté pour le démantèlement des rails. Il est donc clair que la voie express serait encore en chantier lorsqu’interviendra le sommet auquel vous tenez tant, manifestement, pour l’unique raison d’être le premier chef d’État nigérien à accueillir un sommet de l’Union africaine. La motivation est à la fois triste et suicidaire pour le peuple nigérien qui va payer cher vos lubies de chef d’État. Pourquoi endetter le pays pour accueillir un sommet de chefs d’État dans un pays où les deux routes les plus vitales pour l’économie nationale sont impraticables depuis des années ? L’état de la route de l’uranium et celle de la route DossoGaya sont la traduction concrète que vous êtes dans une voie désastreuse pour le Niger. Agadez, la capitale de l’Aïr est désormais coupée des autres villes du nord tandis que celle de la route Dosso-Gaya est en souffrance depuis 2010.
Monsieur le ‘’Président’’, Quelle économie vous construisez lorsque ces deux axes routiers, les plus importants pour le Niger, sont impraticables ? À quoi correspondent vos choix ? Vous êtes en train d’endetter l’État à outrance pour faire plaisir à votre propre moi alors que le pays est en train de sombrer. Certains n’hésitent pas à vous traiter de mégalomane. Si je ne suis pas forcément de cet avis, je m’interroge toutefois sur les motivations qui peuvent conduire un homme d’État à privilégier son moi au détriment des intérêts de son peuple ? Je ne comprendrais sans doute jamais un tel choix, car je suis de tous ceux qui pensent que le peuple est au-dessus de toute autre préoccupation.
Monsieur le ‘’Président’’, Votre gouvernement continue la cabale contre les médias mal-pensants. Je vous ai déjà dit que vous menez un combat perdu à l’avance. Je reviens sur ce sujet pour m’interroger sur ce choix, également suranné, qui peut conduire un gouvernement à accorder de l’indulgence à des trafiquants d’armes et de drogue et être intransigeant vis-à-vis des médias qui ont pourtant une mission de service public. Je m’interroge sur la nature d’un gouvernement qui peut fermer les yeux sur un crime mais qui refuse obstinément de faire la moindre concession à des médias privés qui peinent à assurer leurs missions de service public ? Je m’interroge sur la nature et les motivations d’un gouvernement qui peut fermer, sans état d’âme, des médias privés, mais qui est incapable de demander des comptes aux grands prédateurs de deniers et biens publics. En vérité, et vous le savez, votre gouvernement a déjà perdu tout crédit dans cette affaire. La fermeture de certains médias ne procède nullement de votre volonté d’aller chercher l’argent là où il se trouve, mais plutôt de faire taire certaines voix. Si c’est de l’argent que vous cherchez pour renflouer les caisses de l’État, commencez d’abord par mettre un terme à ces surfacturations qui appauvrissent l’État pour enrichir des sociétés comme la Satom. Si c’est de l’argent que vous cherchez, commencez par réduire la taille scandaleuse de votre gouvernement dans un pays où le salaire de juillet 2018 n’est pas encore payé à certains agents et où l’eau courante reste problématique. Si c’est de l’argent que vous cherchez, arrêtez de prendre des frais de mission alors que vous disposez d’un traitement sans égal au Niger et d’une caisse noire de sept millions (au moins) par semaine, mise à disposition par l’État. Si c’est de l’argent que vous cherchez pour l’État, arrêtez de prendre l’avion à tout bout de champ et pour n’importe quelle réunion.
Monsieur le ‘’Président’’, Je ne crois pas à votre histoire d’impôts pour justifier la fermeture de certains médias. Pas plus que je ne crois pas à votre politique sécuritaire, faite d’indulgence et de protection à des individus qui font dans des trafics illicites. Je ne crois pas également à votre politique agricole, faite de «kamé-kamé» à fortes doses de slogans inutiles et improductifs. Je ne crois pas à votre politique éducative qui a déstructuré le système éducatif et enfoncé davantage l’école dans le marasme. Bien entendu je n’ai pas foi en vous en tant que démocrate et républicain, car vous avez fait un hold-up électoral et mis les institutions de la République sous coupe réglée. J’ai suivi ce que vous avez dit à propos des élections prochaines, mais je ne vous crois pas. Je milite plutôt pour la restauration de la démocratie, la fin de l’impunité pour les prédateurs de deniers et biens publics, la traque des trafiquants d’armes et de drogue, l’avènement d’hommes et de femmes ayant le souci de travailler pour le peuple nigérien. Mallami Boucar
Je crois bien que vous feriez mieux de démissionner et de laisser la chance à quelqu’un d’autre de plus soucieux des préoccupations populaires de vous remplacer ; quelqu’un qui sera à l’écoute des populations nigériennes et qui comprend que gouverner, c’est d’abord écouter son peuple. Je ne suis ni surpris ni déçu par la teneur de votre discours ; encore moins par ce bilan que vous savez parfaitement très éloigné des catastrophes auxquelles vous avez abouti. Je n’en parlerai d’ailleurs pas, par respect pour la mémoire, incorruptible de ce peuple nigérien, resté debout, malgré tout ce qui a été manigancé pour le réduire à moins que rien et/ou pour le diviser, à l’image des propos orduriers de Sanoussi Jackou.
Je n’en parlerai pas par respect pour la démocratie que vous avez gravement mutilée, avec des textes taillés sur mesure, à l’instar de la loi électorale.
Je n’en parlerai pas par respect pour la justice, fondement de l’Etat de droit, mais qui est si instrumentalisée aujourd’hui au point où dont la règle principale est le deux poids, deux mesures.
Je n’en parlerai pas par respect pour les ressources minières du Niger, mises sous coupe réglée, avec de fortes complicités jusque dans votre proche entourage.
Je n’en parlerai pas par respect pour les deniers et biens publics du Niger, dilapidés et détournés à coups de milliards et dont vous connaissez parfaitement les auteurs lorsque vous ne les avez pas placés sous votre aile protectrice.
Depuis quelque temps, j’ai l’impression que les choses semblent se bousculer dans votre agenda, plus que jamais fool, comme diraient les Anglais. J’ai ainsi appris, entre autres, que vous devez bientôt vous envoler, à nouveau, pour un périple qui vous emmènera le 15 décembre prochain à Abidjan, en Côte d’Ivoire, puis le 16 suivant à Pau, en France avant de revenir, le 17 du même mois, au Niger où, fête de la République oblige, vous allez vous rendre à Tillabéry qui accueille la fête tournante du 18 décembre, cette année. Parlant de cette fête, j’ai entendu dire que Tillabéry a été, de toutes les régions, celle qui a pratiquement délaissée, avec un budget plus que misérable de 11 milliards là où vous avez affecté plus de 100 milliards à une région comme Tahoua. Même les sociétés d’État, qui n’ont pas ménagé leurs bourses pour Tahoua, avec 500 millions de contribution, ont à peine accepté de donner une misérable petite enveloppe de 25 millions, dont la moitié, dit-on, en matériel. C’est une honte. Tahoua, qui semble capter tous les investissements en routes, avec des routes secondaires goudronnées, tandis que des routes hautement économiques et stratégiques pour le Niger, attendent toujours, depuis neuf ans, d’être reprises. C’est le cas de la route Dosso-Gaya, jusqu’ici inachevée alors que vous avez trouvé les moyens, sans gêne, de négocier des prêts pour la construction de routes telle que Yaya-Dangona. J’avais pensé que, dans l’obligation des hautes fonctions dont vous êtes investi, vous allez veiller personnellement à instaurer une sorte d’équité dans l’attribution des budgets à affecter aux régions afin que, des régions comme Tillabéry et Diffa puissent combler le fossé qui les sépare des autres régions en termes d’infrastructures. 11 milliards pour Tillabéry, 110 milliards pour Tahoua, je suis d’accord avec ceux qui disent que c’est un scandale.
Image d'illustration (Marche et meeting de la société civile et de l’opposition politique à Niamey le 11 novembre 2018)J’ai suivi l’information sur votre agenda officiel et me suis rendu compte que vous allez encore repartir à l’étranger, comme toujours depuis près de huit ans que cela dure. Le 6 décembre, vous serez en principe à Nouakchott, en Mauritanie, pour la conférence de coordination des partenaires et bailleurs de fonds du G5 Sahel. En votre qualité de président en exercice de cette institution et au regard de tout ce que vous avez fait comme discours sur l’insécurité et la lutte contre le terrorisme, je présume que vous ne pouvez pas ne pas être dans la capitale mauritanienne. Dès le 8 décembre suivant, il y a le forum de l’Afrique à Charm el Cheikh, en Egypte. De Nouakchott, j’imagine que vous allez faire le pont pour honorer de votre présence ce forum auquel vous avez sans doute promis de participer. Enfin, j’ose l’espérer, le 10 décembre, vous atterrirez à Marrakech, au Maroc, pour le sommet pour la migration. Une belle tournée de plus d’une semaine en dehors du pays, soit dit des multiples problèmes qui vous assaillent. D’aucuns racontent d’ailleurs que le motif essentiel de vos déplacements à l’étranger réside dans le fait que vous ne vous sentirez mieux que lorsque vous quittez le territoire national. Il y a de quoi le croire, votre tendance à voyager à l’extérieur du Niger frisant la légende. En tout cas, dans l’histoire politique du Niger, aucun président ou chef d’Etat n’a montré autant de goût pour les voyages à l’extérieur. Un de mes amis, un brin critique, m’a dit que vous cherchez à construire à l’extérieur ce que vous n’avez pas pu acquérir chez vous, au pays. Mais le problème, c’est que le pays vous rattrape toujours. Les problèmes économiques que vous avez provoqués et entretenus par une mauvaise gouvernance, une corruption endémique, des détournements massifs des deniers et biens publics, les trafics de devises, de drogue et d’armes, etc., ne vont pas se dissiper, du jour au lendemain, parce que vous les aurez laissés derrière vous pour d’autres réalités. Les problèmes sociaux, notamment le manque d’eau potable pour de nombreuses populations, l’insécurité alimentaire, la pauvreté ambiante, la santé hypothéquée, l’école démantelée, etc., ne trouveront pas non plus de solutions dans vos déplacements incessants à l’étranger. Quant aux problèmes politiques que vous avez résolument forgés pour disposer des suffrages de vos compatriotes selon votre volonté et vos attentes, il est bon de savoir que refuser d’écouter les appels à la raison, c’est choisir délibérément de mettre son pays sur la voie de périls graves.
Monsieur le ‘’Président’’,
J’ai appris, sur ce dernier sujet, que vous auriez enfin décidé de trancher en faveur de la candidature de Mohamed Bazoum pour défendre les couleurs du Pndsà l’élection présidentielle prochaine. Personnellement, si tel est le cas, je crois que vous n’avez pas mieux à faire. Mohamed Bazoum va désormais ravaler ses ressentiments éventuels et le général SalouDjibo restera définitivement tranquille. SalouDjibo, tout comme tous ces petits agitateurs qui, au sein du Pnds, veulent constituer un barrage solide pour la réalisation des ambitions de Mohamed Bazoum. Il suffit que vous souteniez le président du Pnds pour que tous rentrent dans les rangs et se fassent petits. Mohamed Bazoum le sait et tous les Nigériens le savent. S’il y a le moindre opposant à sa candidature, c’est que votre ombre est derrière. C’est pourquoi, lorsqu’on m’a rapporté que c’est un certain MassoudouHassoumi qui voudrait mettre du sable dans l’attiéké de Mohamed Bazoum, je me suis dit que vous n’êtes pas bien loin. Je crains de commencer à voir les prémices d’un plan que je redoute. Un plan machiavélique que certains de vos compatriotes vous soupçonnent de planifier et qui viserait à susciter plusieurs ambitions dans les rangs du Pnds, histoire de diviser pour mieux régner. Si, donc, HassoumiMassoudou a des prétentions, c’est qu’il faut s’attendre à ce que d’autres hurluberlus fassent connaître leurs prétentions. Je crois sincèrement que vous avez d’abord intérêt à éteindre les feux qui couvent au sin du Pnds. Le reste, c’est une affaire qui vous opposera aux citoyens nigériens et là, c’est une autre paire de manches. Monsieur le ‘’Président’’
Nous sommes à un mois du début de l’année électorale et vous semblez complètement insouciant par rapport aux risques de périls qui pèsent sur la quiétude sociale et la stabilité du Niger du fait d’un processus électoral boiteux. Dans un mois, les questions électorales vont prendre le pas sur toute autre préoccupation. Les élections locales étant prévues pour le 20 janvier 2020, je ne vois pas comment, avec toutes les difficultés et les problématiques jusqu’ici sans solutions, les perspectives s’annoncent sombres pour notre pays. Ce n’est pas pour faire les oiseaux de mauvais augure, mais pour attirer, encore une fois, votre attention, sur les risques majeurs que vous feriez peser sur la stabilité du pays en continuant à faire la sourde oreille. Je m’inquiète vivement du moment où selon des informations dignes de foi, vous êtes réputé pour ne pas écouter les conseils. Vous n’en feriez qu’à votre tête et pour un chef d’Etat, c’est un bien fâcheux caractère. Un chef d’Etat doit savoir écouter, se surpasser et se remettre en cause. L’arrogance, le mépris et l’ignorance des préoccupations populaires sont à bannir lorsqu’on gère les affaires publiques. Vous suivez probablement ce qui se passe en France pour comprendre qu’il faut toujours savoir reculer à temps, apporter des solutions aux problèmes en temps opportun et éviter d’en arriver à certaines situations ingérables. Il n’y a pas, vous le savez, de peuple qui ne connaisse jamais la colère.
Monsieur le ‘’Président’’, Les feux sont au rouge au Niger, mais je comprends qu’ayant fait un hold-up électoral qui est passé comme lettre à la poste, vous ne puissiez pas mesurer les risques réels liés à une volonté de disposer des suffrages de vos compatriotes comme vous voudriez. En 2019, les évènements risquent de se précipiter. J’ignore ce qui va se passer exactement et comment, mais je reste particulièrement convaincu que les Nigériens n’accepteront pas, une seconde fois, de subir sans réagir à une confiscation de leurs suffrages. Un ami membre des Forces de défense et de sécurité m’a informé des mesures qui seraient en cours pour faire face à toute contestation de ce qui se prépare. Il m’a expliqué que des recrutements massifs de policiers, de gardes nationaux et de gendarmes sont en cours. Il y a, m’a-t-il dit, 1500 policiers, 1500 gardes nationaux et 1000 gendarmes en cours de recrutement et que ces recrutements s’inscrivent dans la perspective des évènements à venir. Ces informations, si elles sont confirmées, constituent un motif réel d’inquiétude. En connaisseur, il m’a expliqué que même l’armée n’a jamais recruté autant et j’ai compris la démarche. Pendant qu’on amenuise les capacités de l’armée régulière, on massifie les effectifs des gardes nationaux, de la police et de la gendarmerie pour les dresser contre les populations qu’il faut nécessairement empêcher de contester et de revendiquer leurs droits.
Monsieur le ‘’Président’’,
Si tel est le projet dans lequel vous vous êtes inscrit, il serait sage de l’abandonner et de chercher rapidement les voies et recours nécessaires pour apaiser les esprits et rassurer les Nigériens. Dans ce schéma, vous ne pourriez pas sortir grandi comme vous pensez le faire. Sachez que vous n’avez pas beaucoup de temps pour le faire, car à partir de janvier 2019, le climat politique va pourrir davantage et Dieu seul sait comme les choses vont se passer. La grogne sociale va bientôt reprendre et ce n’est pas une bonne chose à la veille d’élections de fin de mandat.
Lettre au “président de la République” Mallami Boucar Monsieur le “Président”, Non, la gouvernance n’est pas que discours, elle est même loin d’être du discours, je dirais. La gouvernance, c’est selon moi, l’art d’écouter son peuple dans ses cris de détresse et ses appels, afin d’apporter, le mieux possible, des réponses appropriées à ses aspirations et ses attentes.
À l’instar de nombreux compatriotes, j’ai écouté votre message à la nation du 3 août. Je me suis dit qu’en lieu et place d’un bilan positif réel, l’ingéniosité est là. J’ai trouvé trop cocasse l’annonce de la fin de toute importation de riz en 2023 et j’ai d’excellentes raisons de prendre les choses ainsi. Pendant neuf ans environ, vos compatriotes vous ont pratiquement couru derrière afin que vous daignez accorder une toute petite attention aux secteurs sociaux de base, c’est-à-dire, entre autres, de quoi manger, boire, se soigner, aller à l’école. Mais, qu’avez-vous fait ? Vous avez régulièrement ignoré leurs appels et leurs …pour ne pas dire que vous les avez royalement méprisés. En vérité, c’est un mépris dont il s’agit. Lorsqu’on vous demande d’augmenter l’enveloppe budgétaire dédiée aux secteurs sociaux de base, vous y opérez plutôt des coupes sauvages, à croire que vous le faites par défiance. Et au lieu de travailler à consolider les acquis enregistrés sous Mamadou Tanja, vous avez inauguré une gouvernance désastreuse faite de détournements massifs des deniers et biens publics, de choix superflus où votre désir d’aider des amis sur le dos du Niger transparaît clairement, de trafics en tous genres, etc. Quelqu’un d’étranger au Niger, avec la mission de tout saccager, ne ferait pas mieux. On ne peut ni finir de citer les affaires ni mesurer l’impact sur le Niger. Dans la loi de finances 2019, le budget du ministère de l’Agriculture n’est que de … la tradition budgétaire étant une pyramide inversée chez nous, le pourcentage affecté au fonctionnement des services prend au minimum 60%. C’est sans compter que le peu qui est affecté au travail productif prend le chemin des comptes bancaires extérieurs. C’est le cas de multiples détournements des fonds dédiés aux engrais et à l’alimentation du bétail. Vous vous rappelez sans doute que Maïzama Gaya, ex-directeur général de la Centrale d’achat d’intrants et matériels agricoles (Caïma), a détourné à lui seul, selon une accusation officielle du gouvernement, près de huit milliards de francs CFA.
J’ai appris ce qui est arrivé à Brigi Rafini, votre Premier ministre. Étant parti à Tillabréy pour présider, d’une part, la cérémonie de lancement de la caravane d’éveil entrepreneurial des jeunes et des femmes ; d’autre part, le camp national des jeunes, il a vécu, à ses dépens, ce que vous saviez depuis belle lurette. Les Nigériens en ont ras-le-bol de cette gouvernance que vous avez instaurée et qui a pratiquement détruit tout ce qui fait la fierté du Niger et des Nigériens. Les valeurs ont été progressivement remplacées par les contre-valeurs, le commerce de la drogue, des armes, a remplacé le bon vieux commerce, les trafiquants de tous acabits ont désormais pignon sur rue et le territoire nigérien semble être devenu le paradis de tout ce qu’il y a d’illégal et de délictueux. Brigi Rafini a vécu, dans sa chair, le refus des Nigériens d’accepter et de vivre sous la tutelle et le pouvoir d’hommes et de femmes qui protègent des narcotrafiquants ; des gouvernants qui ont plus d’indulgence pour des trafiquants d’armes et de drogue, des criminels que pour des citoyens dont le seul tort est d’être des adversaires politiques, des journalistes malpensants ou des acteurs de la société civile qui se battent pour un mieux-être pour les Nigériens. BrigiRafini a compris le message. Un message sans ambiguïté qui laisse entendre que s’ils restent impuissants à vous faire partir, même avec des bulletins de vote, les Nigériens ont au moins la liberté de manifester leur désaccord avec vous à travers le boycott actif de vos activités. Ce que Brigi Rafini a manifesté n’est nullement surprenant dans la mesure où les manifestations publiques que vous faites organiser pour montrer que vous restez encore populaire auprès des populations sont sponsorisées à coups de billets de banque distribués à des hommes affamés, convoyés depuis leurs villages lointains. Sans ces billets, malgré les nombreux bus et cars mis à disposition, ces manifestations publiques seront un fiasco total. À l’opposé, vous avez vu les journées d’actions citoyennes (JAC) de la société civile qui ont toujours mobilisé plus de monde que les vôtres et qui se font pourtant sans le moindre bus ou car, encore moins de billet de banque. La différence est là : tandis que le peuple répond spontanément aux appels à manifester de la société civile, vous, vous êtes obligés de distribuer à des couches sociales démunies, des billets de banque pour les convaincre de venir remplir la Place de la concertation.
Décidément, votre magistère n’a réservé aux Nigériens que souffrances, sang, deuil, trafics de drogue et de devises, détournements massifs des deniers et biens publics, fraudes éhontées des concours d’entrée à la Fonction publique, népotisme au sommet de l’Etat, violations constitutionnelles, bref, tout ce qui est négatif, nuisible et désastreux pour le Niger. Plus que jamais, je suis persuadé que vous avez choisi une bien mauvaise porte pour votre entrée dans l’histoire. Or, lorsqu’on choisit la mauvaise porte, on ne peut déboucher que sur une mauvaise…Je ne comprends pas votre logique et je ne la comprendrai sans doute jamais. Non seulement vous avez cautionné l’extrême mauvaise gouvernance, mais vous l’avez encouragée et soutenue par des actes qui ne laissent aucune place à l’ambiguïté et à la tergiversation. Durant des années, vous avez ignoré, sinon méprisé les appels de détresse de vos compatriotes. Lorsqu’ils pleurent et sollicitent votre intervention, vous les faites pleurer davantage. Lorsqu’ils se plaignent de conditions de vie difficiles, vous corsez m’addition en leur imposant de nouvelles mesures antisociales, sans aucun égard pour les conséquences désastreuses sur leur vie. Lorsqu’ils disent souhaiter quelque chose, vous prenez exactement le contrepied de leurs voeux, comme si vous êtes là pour leur rendre la vie infernale.
A un an de la fin de votre second et dernier mandat, le Niger, votre pays auquel vous avez promis le plus bel avenir, est dans l’impasse à tous points de vue. Vos compatriotes n’ont jamais perdu autant confiance dans une gouvernance qu’avec vous. Vos décisions récentes à la tête de l’armée ont, certes, été saluées. Mais je dois vous rapporter que le sentiment dominant est que vous avez sans doute agi ainsi pour calmer quelque clameur. La colère est à son comble. En l’espace d’un mois, rien qu’en s’en tenant aux bilans officiels, ce qui est fortement mis en doute depuis l’épisode macabre de Chinégodar, notre pays a perdu 174 soldats, tués dans des conditions qu’il reste à éclaircir, demain. La colère monte d’autant plus qu’il y a eu mensonge sur le bilan réel des pertes en vies humaines. Il fallu que diverses sources, notamment Rfi, indiquent qu’il s’agit de 89 morts et non de 25 comme il a été officiellement déclaré, pour que votre gouvernement reconnaisse et admette cette triste réalité. Est-ce une tentative délibérée de la part de votre gouvernement ? La majorité des avis entendus ici et là soutiennent cette éventualité. Pourquoi mentir sur le nombre de morts alors qu’en ces temps qui courent, le monde entier n’est qu’un village planétaire. Et vous avez beau être à l’autre bout du monde, ce que vous faites est finalement su de tout le monde.
La situation actuelle de notre pays va de mal en pis. Malheureusement, vous ne semblez pas en prendre conscience. J’ai donc décidé de reprendre le cours de mes lettres afin de communier avec mes compatriotes et vous rapporter leur état d’esprit, leurs avis, leurs révoltes. L’avis dominant est vous avez échoué dans vos missions. Et vous pouvez me croire, Cela émane également des milieux du Pnds Tarayya. Il y a de quoi, vous avez hérité d’un Niger prêt à décoller, avec des atouts multiples, à la fois sur le plan démocratique, social et économique, au point personne n’aurait parié un kopeck sur votre échec. Vous avez tout trouvé sur un plateau en or, mais vous avez tout détruit en l’espace de six ans. Votre gouvernance, ponctuée de malversations dont vous protégez les auteurs, a conduit le Niger dans un gouffre. Un gouffre financier creusé par des mains que vous connaissez si bien ; un gouffre social qui a englouti tout ce que nous avons comme valeurs, pour faire émerger la corruption, les trafics de devises et de drogue, l’abêtissement des rapports politiques ; un gouffre économique fait de choix insensés, de détournements massifs de biens et deniers publics.
Monsieur le «Président», J’ai décidé de reprendre le cours de ces correspondances qui auraient pu vous aider à corriger plein de choses, à redresser plein de courbes face aux dérives. Mais, hélas, j’ai très tôt compris que telle n’était pas votre volonté. Redresser, corriger, préserver les deniers et biens publics des prédateurs ne figuraient pas dans votre agenda. J’ai compris, après tant de scandales qui ont dépouillé l’État de milliers de milliards et dont les auteurs sont carrément protégés et promus au sein de l’appareil d’État, que votre unique préoccupation est de garder le pouvoir, à tout prix, en misant sur les privilèges et cadeaux divers octroyés à une catégorie de Nigériens. Le résultat importe peu. J’ai ainsi découvert, dans la loi de finances 2018, que vous avez prévu plus de huit milliards de francs CFA pour « la sécurité et la sûreté de la présidence de la République ». Qu’est-ce que ça veut dire sécurité et sûreté de la présidence de la République ? Je me suis interrogé en vain sur la destination et l’usage que vous voulez faire de cette fortune alors que des écoles manquent jusqu’à la craie pour fonctionner ? J’ai alors abordé des gens qui semblent connaître si bien les mœurs présidentielles. Après leur éclairage, je me suis alors demandé si Seïni Oumarou n’aurait pas raison de qualifier votre gouvernance de « satanique ». Il m’a été expliqué que ces milliards inscrits sous cette rubrique insolite dans un régime qui se dit issu d’élections remportées haut la main représentent un supplément de fonds politiques dont vous allez user à votre guise dans le domaine précisé. En d’autres termes, il m’a été expliqué que laissés à votre discrétion, ces milliards peuvent être distribués à ceux que vous voulez selon une clé et un agenda dont vous déciderez. Je ne suis pas de ceux qui peuvent prétendre à ces fonds et j’en remercie Dieu. Avec plus de huit milliards, on peut acheter plein.
C’est avec les impôts que l’Occident, vers qui vous tendez régulièrement la main, vous accorde aides budgétaire et alimentaire. Comme vous l’avez voulu et demandé, la loi de finances 2018 a été adoptée par les députés de la majorité, avec toutes ses monstruosités. Ainsi, vous avez fait le choix de préférer l’amitié, la compréhension et le soutien des multinationales au lien naturel qui doit vous lier à votre peuple ; un lien que vous avez, en avril 2011, consolidé par un serment coranique que je me fais le devoir, en cet instant tragique, de vous rappeler. La répétition, dit-on, est pédagogique. « Devant Dieu et devant le peuple nigérien souverain, Nous Issoufou Mahamadou, président de la République élu conformément aux lois, jurons solennellement sur le Livre Saint :
de respecter et faire respecter la Constitution que le peuple s’est librement donnée ;
de remplir loyalement les hautes fonctions dont nous sommes investis ;
de ne jamais trahir ou travestir les aspirations du peuple ;
de respecter et défendre la forme républicaine de l’État ;
de préserver l’intégrité du territoire et l’unité de la nation ; - de respecter et défendre les droits et libertés des citoyens ;
de ne prendre ni cautionner aucune mesure avilissante pour la dignité humaine ;
de veiller à la neutralité de l’administration et au respect des textes qui consacrent sa dépolitisation ;
de travailler sans relâche au bonheur du peuple ;
de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ;
de nous conduire partout en fidèle et loyal serviteur du peuple. En cas de parjure, que nous subissions les rigueurs de la loi. Puisse Dieu nous venir en aide. » ;
J’ai suivi l’intégralité de votre face à face avec le journaliste Fogué Aboubacar, dans une prestation qui n’a pas dérogé à la tradition à laquelle vous avez habitué vos compatriotes depuis huit ans. Une tradition faite de rupture totale entre, d’une part, ce que vous tenez pour réalité, et d’autre part, ce qui est factuel. Fogué Aboubacar, qui n’est pas de la dernière pluie, a passé tout le temps à afficher un sourire des plus moqueurs, si ce n’est d’autre chose. S’il vous est arrivé de visionner le film de cette quasi-mise en scène, vous vous rendrez aisément compte que, malgré le caractère dirigiste de l’entretien qui est resté sans vie, sans couleurs et sans saveurs jusqu’au bout, vous n’en tirerez absolument rien d’autre que discrédit et moqueries. Je regrette amèrement qu’il en soit ainsi, au nom du titre dont vous êtes, malgré tout porteur, et de la fonction que vous exercez. J’ai des regrets d’autant plus que, très tôt, j’ai travaillé à vous éviter de telles bouffonneries, à vous orienter vers le vrai, le juste et le bon. À ce travail que je me suis imposé au nom de l’idée que je me fais du devoir citoyen qui m’incombe, vous avez régulièrement opposé indifférence et mépris. Pourtant, vous auriez pu éviter de vous embourber dans ce carcan d’un discours irréel, fabriqué de toutes pièces. Souvenez-vous, j’ai été le premier à vous faire observer qu’il est impossible que vous puissiez réaliser 5151 salles de classes en matériaux définitifs en trois ans. Mais vous avez persisté dans la voie choisie avant de vous persuader que ça ne va pas prospérer. Je sais, en vérité, ce qu’il en est des statistiques sous votre magistère. Il y en a deux types : celles qui reflètent la réalité, douloureuse d’une gouvernance que vous savez plombée par la corruption, les détournements de deniers publics, les trafics en tous genres, et celles, séduisantes mais totalement fausses que l’on montre aux partenaires. Au lieu de travailler à changer positivement les choses, vous avez choisi de vivre dans le virtuel en pensant qu’à force de répéter le même discours, martelé avec insistance, vous arriverez à faire admettre ce qui est loin de la réalité et de la vérité.
Un grand patriote dont je suis la fille, s’est éteint le 19 Juin à l’hôpital national de Niamey, après 8 mois de lutte active face aux conséquences d’un AVC. Par respect pour ma famille je tairais les conditions dans lesquelles il a été pris en charge durant ces 8 mois.
J’ai personnellement été témoin de cas de malades graves décédés qui n’ont pas pu être soignés sur place par faute de moyens adaptés.
Nos médecins et leurs équipes font de leur mieux pour faire face à des situations qui les dépassent, cependant leur vocation, leur amour du pays et le sentiment du devoir qui les anime, font que nous leur devons le respect.
Les chances de survie à l’hôpital national de Niamey sont faibles pour les grands malades(le taux de survie en réanimation variait entre 21 et 25% ). L’évacuation n’est pas dans ce cas un luxe mais la seule solution. Il est indéniable que des efforts ont été annoncés afin de les optimiser. Sauf que malgré les différentes alertes qui ont été lancées, les conditions pour en bénéficier restent floues. Est-il si difficile d’avoir une information transparente sur les conditions d’évacuation au Niger ?
Faut-il parler de « tabou » ? Tabou à tel point que lorsque le Docteur Issimouha Dillé signale des défaillances dans l’intérêt du Niger, et de ses patients, elle se fait licencier. Pire une campagne de discrédit, et d’accusations mensongères se met en place pour ternir son image, son intégrité et étouffer les défaillances qu’elle a soulevées ? Est-ce là l’héritage de la Santé du Niger que vous souhaitez laisser aux citoyens nigériens qui ont cru en vous et votre sens de la justice ?
Excellence Monsieur le Président de la République,
Dans deux ans, un autre Président de la République du Niger, démocratiquement élu vous succédera, incha Allah ! Si cette heureuse situation se réalise, vous pourriez être lauréat du Prix Mo Ibrahim du leadership d'excellence en Afrique. Pour rappel, le Prix Mo Ibrahim récompense un Président de la République africain qui aurait satisfait aux indicateurs de développement économique et social et de gouvernance publique, et qui aurait quitté le pouvoir dans le respect de la Constitution de son pays. Le prix est doté d’une cagnotte d’environs 2 milliards et demi de FCFA (5 millions de dollars), versés sur 10 ans. En plus, il sera alloué au lauréat, chaque année jusqu’à la fin de sa vie, environs Cent Millions de F CFA (200 milles dollars), pour le financement d'une cause d'intérêt public ; cette allocation est doublée si l'ex-dirigeant fonde une œuvre caritative (400 milles dollars), … Ce serait une fierté si le Président du Niger remportait cet honorable prix !
Il est à noter que les résultats de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) montrent que l’État de droit d’une part, la transparence et la redevabilité de l’autre sont des facteurs clés de la performance en matière de gouvernance publique. L’Etat de droit indique l’accès à la justice, l’indépendance de la justice, les droits et libertés individuels, le droit de propriété. Le couple transparence-redevabilité indique l’absence de corruption au sein des secteurs public et privé, la redevabilité du gouvernement et des agents publics, des sanctions pour abus de pouvoir. Le Niger est-il loin ou proche du compte ?
Par rapport à votre gestion, il ne s’agit pas ici d’engager certains débats ni de s’appuyer sur certaines données quantitatives. La présente lettre se justifie parce qu’il est observable que les actions à succès de votre régime sont celles dont vous vous êtes personnellement et particulièrement impliqué (exception faite aux actions relatives à l’énergie). L’héritage de votre gestion serait mémorable et particulièrement exemplaire si votre engagement personnel s’accroit dans des domaines aussi cruciaux que l’éducation, l’entreprenariat agricole, l’énergie et de manière transversale la lutte contre la corruption et l’impunité.
S’adresser au Président de la République actuel du Niger, c’est s’adresser à une personnalité imbue de l’idéologie socialiste, et dont les préoccupations de la gouvernance (socialiste) suppose le leadership par l’exemple, un guide pour les individus et les groupes sociaux, une direction à suivre et des comportements à adopter selon les nobles valeurs (du socialisme) que sont : la patriotisme, l'égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l'individualisme, l'intérêt général partagé et prévalant sur les intérêts particuliers… Les acteurs gouvernementaux, les responsables administratifs et techniques du Niger sont-ils porteurs des valeurs nécessaires à guider positivement les nigériens et les nigériennes? Les actes et les comportements des autorités et décideurs peuvent-ils conduire aux changements que prône de la renaissance culturelle au Niger ?