Le ministre du Pétrole, M. Mahamane Sani Mahamadou, effectue depuis ce matin une série de visites sur les chantiers de construction du pipeline export Niger –Benin(PENB) dans les départements de Gaya et de Konni. L’objectif de cette sortie est de s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de ce projet dont la mise en œuvre prochaine augmentera substantiellement les capacités de production du pétrole au Niger, qui passera de 20.000 barils/jour actuellement à 110.000 barils/jour.
La délégation a été accueillie à une quinzaine de kilomètres de la ville de Dosso par le gouverneur Albachir Aboubacar entouré des autorités administratives et coutumières.
A Gaya, le ministre du Pétrole et sa délégation se sont rendus au PK 1.225 et à la station de pompage PS 06 où ils ont suivi une présentation sur l’avancement des travaux de réalisation du Pipeline export Niger-Benin (PENB). La délégation a ensuite emprunté la ligne du pipeline jusqu’à Gaya, en passant par Tanda. A mi-chemin du parcours, elle a visité le chantier du PK 1.225 et son impressionnante pente abrupte, ainsi que les travaux de remblai de la tranchée et de restauration des paysages.
La délégation ministérielle va continuer demain, mercredi 8 janvier, les visites à Gaya, notamment sur le chantier des travaux de soudure, avant de rejoindre en fin d’après-midi, la ville de Konni pour d’autres visites sur le terrain.
Pour rappel, le pipeline PENB est long de près de 2.000 km, dont plus de 1290 en territoire nigérien, et traverse en longueur la République du Bénin pour rejoindre le port. En connectant le site d’Agadem à un port maritime sécurisé, le PENB, est appelé à jouer un grand rôle dans le développement économique du Niger.
Dans un geste qui en dit long sur la reconnaissance internationale du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le général de brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP et Chef de l'État, a reçu en ce mercredi après-midi au palais présidentiel de Niamey, un invité de marque en la personne de M. Hermann Immongault, ministre Gabonais en charge des Affaires Étrangères.
L'atmosphère empreinte de diplomatie et de signification s'est faite ressentir alors que M. Hermann Immongault est arrivé porteur d'un message du chef de l'État Gabonais, Ali Bongo Ondimba. En tant que président en exercice de la Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC), Ali Bongo Ondimba représente non seulement le Gabon, mais aussi la voix des nations de cette région.
Les observateurs avertis ne manqueront pas de remarquer le subtil jeu diplomatique à l'œuvre ici. Le CNSP, qui s'est établi en tant qu'acteur central dans la scène politique du Niger, est manifestement en train de gagner une reconnaissance qui va au-delà des frontières nationales. La présence de M. Hermann Immongault, ministre Gabonais en charge des Affaires Étrangères n'est pas seulement un simple échange protocolaire ; elle porte avec elle une implication plus profonde. Les intentions non dévoilées derrière cette visite laissent entendre que le CNSP est en train de recevoir une forme de validation régionale pour son rôle actuel dans la sauvegarde de la stabilité et de l'ordre dans le pays.
Malgré l'importance et l'ampleur de cette rencontre, un voile de discrétion demeure. Aucune déclaration officielle n'a été émise à la suite de la réunion entre le général de brigade Abdourahamane Tiani et M. Hermann Immongault.
Cette rencontre se profile comme un moment clé qui pourrait potentiellement remodeler la dynamique régionale et internationale.
Le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, en visite à Paris, a rencontré, mercredi dernier, les membres élus du Haut Conseil des Nigériens de l’Extérieur section France. Au cours de cette rencontre, qui s’est déroulée dans la salle de réunion de l’ambassade du Niger, il a été surtout question de l’agenda et du programme d’activités à venir de la nouvelle structure, mise en place, le 21 avril 2018. Parmi ces activités, il est prévu, entre autres, des table-rondes sur projets, un forum de la diaspora, des journées dédiées à la culture, la femme et l’étudiant nigériens, comme l’a décliné Adam Oumarou, le président du HCNE-France. Appréciant le programme qui lui a été présenté, le ministre Kalla Ankouraou a indiqué que ‘’c’est un programme ambitieux et audacieux ’’dont l’objectif principal est de vendre l’image de marque du Niger et de ses institutions à l’extérieur. « C’est une tâche lourde mais exhalante », pour laquelle le ministre Kalla Ankouraou, « ne doute point que les résultats seront atteints tant les profils, les expériences le savoir-faire et la sagesse (de notoriété) de la diaspora nigérienne en France y contribueront. » Le ministre en Charge des Affaires Etrangères et des Nigériens à l’Extérieur, a enfin, au nom du Président de la République, demandé à toute la diaspora de France, dont la cohésion et la concorde sont consacrées, de continuer sans relâche son combat émérite contre les formes de déchirement social, au sein de leur communauté. Il s’agit, a-t-il dit, d’associer, sans exclusive, l’ensemble de nos compatriotes à cette action de consolidation de nos convictions patriotiques afin que, où que nous nous trouvons, nous soyons les porte-flambeaux de notre peuple, un et indivisible. Moussa Hamani, AP/ Ambassade du Niger à Paris.
Le Mnsd Nnassara a finalement tenu son congrès extraordinaire d’investiture de son nouveau secrétaire général en la personne de Maï Salé Djibrillou, un avocat de profession. C’était le samedi 15 août 2020, comme initialement décidé. Pourtant, la veille encore, rien ne présageait de la tenue de ce congrès insolite dont l’objet était d’investir dans ses fonctions un secrétaire général non élu par un congrès. Le vendredi 14, auparavant, Abdoulkadri Tidjani, l’ancien secrétaire général et ministre de la Formation professionnelle et technique, a saisi le juge de référé aux fins d’interdire la tenue de ce congrès au motif qu’il intervenait en violation de l’article…du code électoral du parti. Il obtint gain de cause. Et pourtant, le lendemain, tôt, le matin, des grappes humaines aux couleurs du Mnsd Nassara se dirigent au palais des sports de Niamey, lieu retenu pour ledit congrès. Habitués aux coups de forces du régime en pareille circonstance, les Niameyens s’attendaient à du grabuge. Mais, rien du genre ne se passe. Les militants ont rempli la salle. En attendant, diton, le verdict de l’appel interjeté par le parti de Seïni Oumarou. Pour nombre d’observateurs, il s’agissait, là, d’un refus d’obtempérer à une décision de justice. Mais, aucune présence des forces de l’ordre n’était remarquable le samedi 15, sur les lieux. Le congrès n’était, donc, pas empêché et selon toute vraisemblance, Seïni Oumarou et son parti savaient que personne ne leur empêcherait de tenir leur congrès à la date et au lieu convenus. 24 heures auparavant, des militants ont laissé fuité sur les réseaux sociaux que le « directoire maintient le congrès pour le lendemain ». Une alerte qui va se révéler sérieuse.
Comment Seïni Oumarou a-t-il réussi à obtenir ce soutien précieux de son «joker» pour obliger la justice à se dédire ?
Le lendemain, la salle du palais des sports était pleine lorsque les militants du Mnsd apprirent que le parti a remporté son procès en appel. De toute façon, ils étaient déjà là et l’animation battait son plein, sans le moindre indice de troubles des forces de l’ordre. En vérité, des indices troublants indiquent qu’il s’est passé des choses en coulisses. Outre le fait que l’appel a été jugé dans la plus grande célérité, en quelques heures après le premier verdict, la présence des militants au palais des sports avant même d’être fixés sur l’issue traduisait une certaine assurance que le congrès, malgré tout, se tiendrait ce jour-là au palais des sports. De source politique crédible, c’est un échange téléphonique entre Seïni Oumarou et son «joker» qui a débloqué les choses. En une minute, le second a rassuré le premier. Et les réseaux d’information internes du parti ont fait le reste en relayant à tous les délégués que le congrès aurait bel et bien lieu, le lendemain. Comment Seïni Oumarou a-t-il réussi à obtenir ce soutien précieux de son «joker» pour obliger la justice à se dédire ? A-t-il usé de chantage pour le convaincre de lui prêter main forte ou a-til simplement fait prévaloir le devoir de reconnaissance de son interlocuteur ?
Tous les 25 mai, le monde célèbre la journée internationale de l’Afrique. Ce jour commémore l’anniversaire de la signature des accords de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’ancêtre de l’Union africaine (UA), le 25 mai 1963.
Chaque année, le 25 mai, le monde entier mais aussi les différents pays du continent africain célèbrent la Journée de l’Afrique. La façon de célébrer cette journée est libre et ouverte à une large interprétation. Au Zimbabwe, le 25 mai est un jour férié, alors que dans l’ancien port esclavagiste du Sénégal, sur l’île Goree, un nouveau mouvement surnommé « Africains Rising », réclamait la paix, la dignité et la justice pour les Africains sur le continent et la diaspora.
Ailleurs, il y a des concerts et des cérémonies pour marquer ce jour. La fête de l’Afrique est également célébrée par des Africains à l’étranger et les communautés de la diaspora de différentes nationalités se réunissent dans des espaces culturels et échangent des recettes traditionnelles.
Voici plus d’un an que la Russie mène sa reconquête de l’Ukraine, menant une guerre controversée qui a divisé le monde en trois blocs. Ce conflit qui commence à inquiéter un monde qui redoute qu’il ne le conduise inexorablement à une troisième guerre, a divisé le monde en trois camps : les deux nations en conflit – la Russie et l’Ukraine – et leurs alliés et le camp des non-alignés, c’est-à-dire, ces pays et gouvernements qui refusent de prendre parti pour un camp ou pour un autre. Le camp occidental avec l’OTAN qui constitue sa force et les USA qui en incarne le leadership, depuis des mois qu’il inonde la Russie d’argent et de moyens militaires, ne fait que s’engouffrer dans la guerre avec aujourd’hui, des millions d’Ukrainiens qui ont commencé à douter de l’efficacité du soutien accru de l’Occident qui les pousse dans une guerre bête, n’ayant aujourd’hui d’autres alternatives que l’exil, regardant derrière eux, leurs maisons en ruine, leur pays qui se désole, leurs rêves qui se brisent, leur histoire qui se complique.
Un an après, on doute de part et d’autre, et notamment du côté de l’Ukraine, d’une victoire proche et prochaine et ce, pendant que les alliés occidentaux d’Ukraine, hésitent à s’impliquer trop dans cette guerre, comprenant peut-être que les Etats-Unis, n’ont pas la technologie suffisante pour arrêter la guerre et vaincre la Russie qui reste, quoi qu’on dise, une puissance redoutable, capable de défier l’OTAN. Et de cette Russie de ce Poutine qui n’entend personne et rien sinon que sa logique, tous semblent avoir peur. Ce qui est par contre vrai est que cet occident, en poussant l’Ukraine à l’autodestruction, se créent de potentiels marchés pour la reconstruction future d’un pays qui s’est laissé détruire dans une guerre dans laquelle il n’est pas allé avec beaucoup de rationalité. La Russie, en vérité, n’est pas son égal. Aujourd’hui, les mêmes médias qui font l’apologie de la guerre et de la capacité de l’Ukraine à résister, montrent des Ukrainiens désorientés au front, acculés par le déluge de feu de Wganer qui les tenaille sans répit et des populations civiles désemparées, acculées à la fuite et à l’exil. Mais, on aura remarqué que cet occidental manifeste une solidarité sans doute intéressée vis-à-vis de l’Ukraine, annonçant ici et là, des aides en armes, en moyens logistiques, en fonds divers, souvent chiffrés en de nombreux milliards de dollars. L’Afrique a sans doute entendu ces faramineuses sommes que, plusieurs fois, les seuls Etats-Unis donnaient pour soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie qui n’est pas, faut-il le reconnaitre, du même gabarit.
En effet, depuis combien de temps – pas moins de dix ans – le Sahel se bat-il contre le terrorisme sans qu’à côté de ces autres Etats, le monde occidental, ne manifeste le même intérêt et la même solidarité pour soutenir avec tant d’argent et de moyens les Etats Sahéliens dans la guerre qui leur a été imposée ? Pire, dans le cas africain, au lieu de donner les moyens pour se battre contre l’ennemi, cette Europe arrive avec ses moyens pour prétendre se battre mieux à la place des concernés. Et on connait la suite : en dix ans d’assistance militaire, le Sahel est gagné par la violence et le désespoir ; et les Occidentaux s’y sont embourbés. Ce cas Ukrainien, à lui tout seul peut expliquer aux Africains, qu’ils n’ont rien à attendre du monde blanc et qu’il leur revient de prendre en main leur destin pour se battre pour leur liberté et pour leur dignité. Aucun peuple ne viendra les libérer et les aider à se développer. Ces sommes que l’Amérique « donne » à l’Ukraine, auraient sans doute pu permettre à l’Afrique d’avoir une bonne école pour mieux former ses enfants et une agriculture moderne qui lui permettra de se nourrir mieux. Mais ceux qui en ont les moyens ne le feront pas. Ils préfèrent injecter tant d’argent à donner le tournis pour aider à tuer et à détruire, à endetter l’Afrique sur des projets peu porteurs, jamais pour construire. Souvent aussi, à armer ceux qui viennent violenter nos populations.
L’Afrique doit ouvrir les yeux… Cela ne peut pas continuer. On ne pas continuer à faire semblant de ne rien voir et de ne rien comprendre à la marche d’un monde qui aime nos biens sans nous aimer. Aucun autre peuple ne peut lui vouloir du bien si elle-même ne sait pas le décider pour elle-même. Son bonheur ne saurait donc pas venir d’un autre. En ce 21ème siècle encore, malheureusement, les solidarités sont raciales, et les Nègres ne peuvent compter sur aucune autre fraternité si ce n’est celle nègre qui a pourtant du mal à s’affirmer quand les Africains, eux-mêmes, ne sont pas capables de s’aimer, de s’entraider. Les derniers événements en Tunisie qu’on a d’ailleurs vécu souvent et en d’autres temps en Afrique du Sud, en Algérie avec des refoulements réguliers de migrants sub-sahariens, en Lybie où les migrants sont traqués comme du gibier, sans aucune humanité, témoignent à suffisance de cette cruelle réalité. Face aux faiblesses d’une Union Africaine incapable de régler de tels problèmes d’intégration, et donc d’acceptation de l’autre entre nous déjà, l’on se demande, et avec quels outils légaux, une CEDEAO, peut se doter d’une armée pour s’attaquer à un autre pays qui a son drapeau, pour mater un coup d’Etat et rétablir ce qu’elle appelle trop rapidement et abusivement « l’ordre constitutionnel » alors même que ceux qu’on chasse du pouvoir ne font rien pour que l’ordre constitutionnel fonctionne normalement, et pour que la démocratie soit respectée selon les règles de son fonctionnement. Quand on vient chez cette Afrique pour manipuler des composants sociales contre d’autres, il va sans dire que quelqu’un prépare la mise en abîme de nos Etats et de notre Afrique qui pourra alors être abandonnée à la chienlit pour permettre que les forces impériales qui se disputent ses richesses viennent s’y déployer pour exploiter et détruire ce que nous possédons sans le savoir et dont dépendront les progrès futurs de notre monde et de sa science.
La géopolitique internationale, comme l’ont révélé certaines voix crédibles par la science dont elles sont porteuses, joue à la fragmentation et à la déstructuration du continent qui visent l’affaiblissement des Etats en vue de la récupération du continent et de ses richesses. S’il est vrai que l’Afrique ne peut tourner le dos au monde, il reste qu’elle doit savoir comment s’y prendre pour se préserver et préserver ses richesses. Elle doit pour ce faire miser sur le capital humain en se dotant d’écoles de qualité qui lui permettent de former les profils d’hommes, et notamment d’ingénieurs, dont son progrès a besoin pour savoir tout faire par elle-même sans s’encombrer de coopérants onéreux qui viennent prendre en Afrique sans même lui laisser l’expertise, la science qu’ils viennent mettre en oeuvre sur le continent.
On peut entendre chez certains dirigeants africains dans certains de leurs discours, notamment chez Issoufou, chez Feu Idriss Déby Itno, chez Tandja Mamadou, chez beaucoup d’autres, qu’on a avec ces partenaires étrangers, le plus souvent, que des promesses qu’on ne tient jamais. L’heure est donc venue de relever la tête dignement et de dire : ça suffit comme ça !
L’Afrique, peut-elle savoir ce qu’elle cherche pour elle-même dans le monde ? Exister ou disparaitre… I
Il me plaît de vous transmettre une réflexion importante de mon frère Omar Tankari, un citoyen nigérien soucieux de la paix, concernant l'ensemble de notre sous-région africaine.
En effet, la réunion des chefs d'état-major de la CEDEAO s'est déroulée dans un ton martial, marquée par des déclarations insupportables de gradés clamant haut et fort leur volonté de déployer les armes sur le territoire du Niger.
Il est effrayant de constater en 2023 avec quelle désinvolture et quelle arrogance, frôlant l'inconscience, certains Africains sont enclins à semer la désolation et la mort parmi leurs frères africains, évoluant pourtant dans le même espace de développement social, économique et humain !
Si l'option militaire, apparemment souhaitée avec ardeur par certains de nos frères africains, devait se concrétiser et que la Guerre du Niger éclate, Messieurs les va-t-en-guerre, sachez que :
L'Histoire vous regarde et vous dénoncera comme des bourreaux au sein d'une Afrique de l'Ouest qui aspirait à la fraternité, mais qui, au bout de 20 ans, aura fini par retomber dans les schémas ancestraux d'une confrontation fratricide. L'Histoire retiendra les noms des pays, des dirigeants et des militaires responsables de cette tragédie.
L'Histoire retiendra que malgré l'opposition de vos parlements, du Parlement de la CEDEAO, de l'Union Africaine et de vos populations respectives, vous aurez persisté dans votre aveuglement à punir les Nigériens. N'oubliez pas que vous pourriez peut-être affronter le CNSP, mais ce sont les Nigériens, les enfants, les femmes et les hommes du Niger qui risquent de payer le prix fort de votre folie guerrière.
L'Histoire retiendra que, sous couvert de restaurer un ordre constitutionnel, vous aurez foulé aux pieds les principes fondateurs de la CEDEAO, outrepassé les dispositions constitutionnelles de vos pays respectifs, superbement ignoré les règles d'engagement de l'Union Africaine et négligé les Nations Unies, garantes de la paix mondiale et bien supérieures aux regroupements régionaux.
L'Histoire se souviendra que vous aurez disposé des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour réprimer les Nigériens et potentiellement réinstaller un "président élu" qu'ils ne désirent visiblement plus. En revanche, pendant plus de 10 ans, vous aurez superbement négligé les souffrances des populations vulnérables victimes des groupes terroristes. Vous n'aurez pas mobilisé autant de ressources pour soutenir vos frères du Niger, du Mali et du Burkina dans leur lutte contre les tueries ayant endeuillé des milliers de familles.
L'Histoire retiendra que vous aurez pris le risque insensé de provoquer la désintégration majeure de la CEDEAO, cet espace ouest-africain censé mutualiser nos forces pour surmonter collectivement nos épreuves et nous mener vers l'émergence socio-économique. L'Histoire retiendra que vous aurez durablement altéré les liens de solidarité entre les peuples ouest-africains, unis au-delà des frontières et de l'incompétence des politiciens.
Voilà cinq points que l'Histoire retiendra si vous franchissez le pas en agressant le peuple du Niger, un pays qui ne vous aura fait aucun mal ! L'Histoire le retiendra pour l'enseigner à vos arrière-petits-enfants.
Depuis le 21 août, à 7h50, écrit Samira Sabou sur sa page facebook, le Mont Greboun (avion de la République du Niger) est au Gabon. « Pourquoi faire alors que l’avion venait à peine d’être révisé ? », s’interroge-t-elle. Pour appuyer sa révélation, Samira Sabou a même publié les coordonnées du vol à l’arrivée au Gabon. Déjà, le 3 août 2020, date anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Niger, avant de voir le Président Issoufou l’emprunter pour aller à Agadez, de nombreuses voix se sont élevées pour s’interroger sur le sort de l’avion présidentiel, invisible auparavant sur le tarmac de l’aéroport Diori Hamani de Niamey. Mystère et boule de gomme ! Aucune réponse à ce jour. Ni au lendemain du 3 août où personne n’avait connaissance de son lieu de présence, ni après ce déplacement au Gabon sans son passager officiel. Pour qui l’avion présidentiel peut-il être vu dans le ciel alors que le président de la République est à Niamey ? Le mystère se poursuit puisque le 22 août 2020, à 8h 52 minutes, note Samira, le Mont Greboun s’est envolé du Gabon vers une destination inconnue. Aujourd’hui, 27 août 2020, l’on ne sait toujours rien de l’avion présidentiel qui semble en service sans le Président Issoufou.
Pour le compte de qui et quels usages l’avion présidentiel nigérien est-il dans les airs sans Issoufou Mahamadou ?
Les interrogations et les supputations vont bon train. Et dans le doute total, l’on imagine toutes hypothèses. La saisie du Mont Greboun par la société Africard, à un moment de son contentieux avec l’Etat du Niger, revient à l’esprit. Pour le compte de qui et quels usages l’avion présidentiel nigérien est-il dans les airs sans Issoufou Mahamadou ? Les Nigériens devisent d’autant sur l’affaire qu’à une certaine époque, l’avion présidentiel d’un pays ami a été utilisé à des fins mercantiles. Certains n’hésitent pas à avancer la possibilité d’une telle éventualité au regard de l’étendue des scandales financiers qui n’ont même pas épargné le secteur de la défense du pays. Un débat qui remet au goût du jour la question de l’achat de cet avion qui a coûté extrêmement cher au Niger.
Un autre scandale dont le maître d’oeuvre était Hassoumi Massoudou, à l’époque, tout puissant directeur de Cabinet du Président Issoufou.
L’avion présidentiel a coûté plus cher que l’appareil à l’état neuf
Acheté à partir d’un arrangement douteux dans un paradis fiscal, l’avion présidentiel nigérien a coûté au trésor nigérien plus que le prix de l’appareil neuf. C’est la société Afribdridge Capital FZ LLE de Dubaï qui a arrangé l’acquisition de l’avion d’occasion pour le compte de l’Etat du Niger. Non seulement l’acquisition de l’appareil, mais également la coordination de son inspection, de sa maintenance, l’achat des pièces détachées, la formation du personnel et les autres services devant rendre l’avion prêt pour utilisation. Au prix d’achat d’environ 19 500 000 000 FCFA, il faut agréger les services d’Afribdridge estimés à 1 250 000 000 FCFA, les frais juridiques qui s’élèvent à 75 000 000 FCFA, les frais de séquestre, 25 000 000 FCFA ainsi que la commission de financement fixée à 37 500 000 FCFA.
Au total, la transaction a coûté 41 775 000 dollars US, soit 20 887 500 000 FCFA. Un montant faramineux pour un avion d’occasion qui a plus de 15 ans de vols commerciaux.
L’avion présidentiel, acheté à crédit alors que plus de 45 milliards étaient disponibles pour son acquisition
Alors que 21 milliards de francs CFA ont été prévus dans le budget national pour l’achat de l’avion présidentiel et que le gouvernement a reçu un «cadeau » de la firme Areva (actuelle Orano) d’un montant de 35 millions d’euros, soit un peu plus de 23 milliards de francs CFA, l’appareil va tout de même être acheté à crédit sur le dos du contribuable nigérien. Le deal convenu est que l’acheteur, c’est-à-dire l’Etat du Niger, va contribuer à hauteur de 22 millions de dollars sur fonds propres et le reste, couvert par le financement arrangé par Afribdridge. Et ce financement consiste en un prêt de deux (2) ans au taux d’intérêt de 6% par an, avec des garanties comprenant une garantie souveraine et une prise de sûreté sur l’avion.
Le mouvement Hamzari n’a pas fini de parler de lui, ayant encore à écrire sa longue épopée qui ne fait que commencer. Alors que certains milieux du parti de Foumakoye Gado tentent de minimiser le mouvement, le discréditant même, le voilà qui poursuit sereinement son bon bout de chemin, posant, dans la discrétion ses fondations, et émergeant pour de nouvelles gloires politiques. Il y a quelques jours, c’est à Malbaza qu’Elhadj Amadou Djidout, partait pour rencontrer les populations de ladite localité afin de les entretenir sur la situation préoccupante du pays et, notamment, du mouvement qui est en gestation depuis des mois, appelé à jouer un rôle politique majeur dans le pays. Il faut rappeler que ce qui a motivé la naissance de ce mouvement vient de constats amers dans la conduite des affaires de l’Etat et, ce, depuis que Mohamed Bazoum est arrivé au pouvoir. En effet, alors que c’est lui qui est élu et donc qui doit mener le bal, voilà qu’on le contrarie, certains milieux ne voulant pas qu’il ait les coudées franches pour gouverner selon ses convictions politiques. Quand on voit la mobilisation du jour, l’on ne peut que croire à ce que ce mouvement puisse compter sur une certaine base qui croit à son objet, à la réalité des problèmes qui sont en train de le mobiliser. C’est un atout majeur et une situation profitable au mouvement pour s’enraciner dans le peuple, avec partout, tant dans la population en général que dans le parti d’Issoufou Mahamadou, le PNDS en particulier, où l’on compte des Nigériens déçus et aujourd’hui inquiets pour l’avenir du pays et de sa démocratie.
Mobilisation au grand jour….
Peu à peu, le mouvement sort de l’ombre, poursuivant son chemin et ses convictions. Les images que l’on a vues de la mobilisation ne mentent pas sur ce que le mouvement ne manque pas d’enracinement, d’ancrage dans son peuple qui puisse lui permettre de se révéler comme une force politique incontournable. Pour certains analystes, d’autres raisons pourraient laisser certaines autres grandes voix du parti se maintenir dans un silence stratégique, pour ne surgir qu’au moment opportun. D’ailleurs, qui ne sait pas qu’au PNDS, ils sont aujourd’hui nombreux, les hommes et les femmes, jeunes ou non, qui n’apprécient pas les conditions dans lesquelles Mohamed Bazoum est appelé à gouverner le pays, ne disposant pas de trop de liberté pour agir et pour décider, étouffé par un PNDS qui croit que c’est lui qui est élu non un homme ? L’on sait qu’ils sont partout dans le pays ces foules qui n’apprécient pas le pouvoir asservi qu’on donne à Bazoum alors qu’il pourrait aimer bien faire pour le pays pour agir autrement que par les injonctions d’une cellule qui cache bien mal ses secrets. L’on peut d’ailleurs entendre dans les différentes interventions que les gens ont assez de cette situation atypique qu’on ne peut accepter dans une démocratie normale parce qu’elle infantilise l’autre pour croire qu’il ne peut, par lui-même, être capable de mieux. Aussi, disent-ils, que s’ils n’ont pas parlé, ce n’est pas parce qu’ils en ont peur, mais parce qu’ils attendent que, le moment venu, sans rien forcer, pour l’Histoire, ils viennent dire tout ce qu’ils pensent de la situation du pays et surtout pour donner leur soutien au mouvement que créait leur frère et ami, Elh. Amadou Djidout à l’appel duquel, ils répondront si massivement pour le rassurer de ce qu’ils comprennent tout l’enjeu de son combat qui, au-delà ses déceptions et ses frustrations qui l’ont vu naitre, se veut aussi être un combat national et nationaliste.
Rappelant les conditions dans lesquelles celui qui porte la voix gênante à l’intérieur du parti avait été exclu du PNDS où, visiblement, la démocratie n’a aucune chance de vivre, ses ténors, imposant la pensée unique, ne pouvant donc pas s’accommoder de voix discordantes, la foule rassemblée a fait entendre ses déceptions et sa volonté de marcher avec son leader, Elh. Amadou Djidout dont le courage politique n’est plus à démontrer quand on sait les rigidités qui gouvernent le PNDS. Les sympathisants diront d’ailleurs qu’ils sont fatigués, ne pouvant pas accepter d’évoluer dans un système qui ne sait respecter l’autre a fortiori même son opinion. Le Niger ne peut pas être géré selon les seules volontés d’un clan, le pays étant un bien commun qui oblige à entendre tous les sons de cloche. Pourquoi, quand certains peuvent alerter pour dire sincèrement et de bonne foi que ça ne va pas, l’on ne veut pas entendre un tel cri, cherchant toujours les moyens de forcer la marche du pays et à étouffer les colères légitimes de gens qui ont quand même le droit de penser autrement.
Vers la constitution d’un parti politique ?
On sait que depuis l’interview exclusive que son fondateur nous donnait pour parler de son mouvement, celui-ci n’excluait pas la possibilité pour le mouvement de se muer en parti politique afin de mieux porter son combat et donner corps à ses convictions et les idéaux qu’il poursuit pour le pays et pour sa démocratie. Sans doute que le mouvement prend le temps de travailler, de manière souterraine, à enraciner le mouvement, à élargir ses bases, à le vendre dans certains milieux du parti dont il est issu et même au-delà car, en toile de fond, il dit se battre pour Bazoum Mohamed et pour son émancipation politique, toutes choses importantes dans la perspective des prochaines élections du pays où, à défaut du PNDS qui pourrait avoir un autre agenda à défendre, le président sortant pourra s’en servir pour porter sa prochaine candidature.
Bazoum est sans doute conscient de ce retournement possible auquel il pourrait être poussé par les jeux politiques. Aussi, doit-il avoir la précaution de se prémunir d’autres stratégies pour ne pas être surpris par des amis que tout le monde s’accorde à reconnaitre aujourd’hui comme ses vrais opposants, et peut-être les seuls, qu’il pourrait avoir aujourd’hui sur l’échiquier. En tout cas, quand on écoute les propos des uns et des autres à l’occasion de cette grande rencontre à Malbaza, l’on peut dire, sans risque de se tromper, que Hamzari est sur la voie, et certainement que les prochains jours, il fera encore parler de lui, notamment quand d’autres pontes sortiront au grand jour pour afficher leurs nouvelles convictions et leurs nouveaux combats. Pour donner forme à leurs ambitions politiques légitimes nées de frustrations et de marginalisations, ils aspirent à aller en congrès pour qu’officiellement, sur la base d’une structure légale, reconnue, la foule de sympathisants que compte le mouvement porte le nouveau parti sur les fonds baptismaux et son leader à la tête du mouvement et ainsi jouer sur l’échiquier le rôle qui lui revient. Leur engagement est d’autant inébranlable qu’ils disent être à 100% avec Hamzari et ses idéaux, avec Elh. Amadou Djidout et son leadership.
Le PNDS, dos au mur ?
Certains, depuis que l’on parle de mésentente, ou du moins d’incompréhensions logiques et normales entre les responsables du parti relativement à la gestion du pouvoir, ne ratent aucune occasion pour inonder les réseaux sociaux de démentis catégoriques et subjectifs, disant à qui veut les entendre, que jamais l’on ne verra la rupture entre les deux hommes, oubliant ce qu’est la politique pour ne jamais jurer sur rien dans le domaine et qu’il s’agit d’hommes qui, quoi qu’on dise, ont leurs états d’âme. Quand on considère la région dans laquelle prend racine ce qu’autres peuvent considérer comme une rébellion politique – et c’en est ainsi car Amadou Djidout a été traité comme tel et chassé du parti comme un malpropre – l’on peut reconnaitre que le malaise au sein du parti est réel, et peutêtre même profond. Dans la région qu’Issoufou Mahamadou veut, sur des artifices, réglée comme étant exclusivement Tarayya, le parti est sans doute en train de se fissurer, en attendant que d’autres qu’on a, sur des appels subjectifs, appelés en renfort, en leur miroitant des bonheurs irréalistes et invisibles se rebiffent, à savoir Abouba Albadé et Sala Habi, la blessure dans le parti ne fera que se creuser, le malaise s’étendant car ils sont nombreux à reconnaitre que le bonheur d’Issoufou n’est pas forcément celui de la région qui, elle, trouve mieux son affirmation et son sens dans la nation plurielle qui harmonise ses différences, non dans ce qui est de la « régionalité ». Une région ne peut pas être que d’un parti. Cette image que le président Issoufou a voulu donner de son parti l’a desservi car cela a montré qu’il ne croit ni à la nation ni même à la démocratie.
Les lignes sont en train de bouger. Beaucoup d’observateurs et de responsables du parti socialiste reconnaissent aujourd’hui les fragilités de leur parti du fait de la gestion qui en a été faite durant les deux mandats d’Issoufou qui ne donnait des chances d’émergence qu’à un certain sérail, choix politique hasardeux qui a poussé bien de militants à douter de leur socialisme et même à se méfier du PNDS devenu pour d’autres une secte politique dangereuse.
Les prochains jours, assurément, montreront des fractures dans ce parti que l’on a voulu présenter par vanité comme du roc alors que, comme tous les partis politiques de la terre, il ne peut que subir les contrecoups des aléas politiques. En surélevant des Nigériens pour en rabaisser d’autres, le PNDS a catégorisé le peuple et, par une telle politique, son socialisme s’est discrédité et, avec lui, ses leaders d’une époque.
Avant même sa naissance et son apparition sur la scène politique nigérienne, le mouvement Hamzari effraye et sème la panique au sein du PNDS. Pour preuve, des individus que l’arrivée de Hamzari dérange ont fait circuler, à dessein, sur les réseaux sociaux, un prétendu récépissé de dépôt de dossiers du mouvement à la Mairie centrale. Ce que les fondateurs de Hamzari en gestation qualifient de sabotage, dans le but de faire avorter le mouvement. Ils indiquent que c’est l’oeuvre de certaines mains invisibles qui pensent trouver le malin plaisir pour nuire à leur mouvement en gestation. Ces individus auraient utilisé un certain Razak pour le sale besoin. Par ce démenti, les fondateurs de Hamzari affirment avec force que leur dossier est en préparation au niveau d’un cabinet d’avocats. En conséquence, dénoncent- ils une mise en scène qui relève des temps anciens, un complot ourdi par des amateurs gagnés par la panique et pour lesquels la naissance de Hamzari constitue une grande menace politique. Des opportunistes politiques sortis du néant qui ont fortement entamé la cohésion sociale et pillé les maigres ressources de l’Etat. Quand son soleil se lèvera, c’est le combat contre l’injustice et l’impunité que Hamzari entend mener pour porter l’espérance d’un Niger uni. Il entend le jour venu soutenir le Président Bazoum Mohamed pour un second mandat à la tête du pays pour faire des valeurs de justice sociale, de l’Unité nationale, de Paix sociale et de progrès une réalité au Niger. Une vision qui mérite d’être soutenue.
Héritier du parti-Etat d’avant la Conférence nationale et plus important parti politique au début de l’ère démocratique, le MNSD Nassara se rétrécit comme peau de chagrin. L a faute aux fortes personnalités qui ont dirigé et dirigent cette formation politique. Des dirigeants aux égos hypertrophiés, refusant obstinément le consensus et mettant à mal deux des trois triptyques du parti : concertation, consultation. Des partis, ceux de Hama Amadou, Albadé Abouba et Alma Oumarou, fortement représentés à l’Assemblée nationale sont issus de dissension au sein de ce parti qui perd successivement au plan national la première place au profit du PNDS, puis la deuxième au profit du Lumana. Il perdra ses deux plus importants fiefs : Tillabéri et Maradi, région de Balla Dan Sani. Et la descente aux profondeurs du classement n’est pas proche de s’arrêter. Le renouvellement le sept août dernier de la coordination de Maradi en constitue la preuve suffisante.
C’est le journal ‘’le Souffle de Maradi’’ qui donne l’information dans un article intitulé « le film d’un hold-up électoral. » Cette assemblée générale élective s’est déroulée dans la salle de réunion de la mairie de Maradi en présence de 416 délégués sur les 450 que compter la région et les deux postulants : Djadi Amadou et Moussa Maman Doutchi. Avant le début des travaux, il a été donné un temps de consultation aux candidats. Histoire de trouver un consensus et d’éviter la confrontation par les urnes. Ils camperont chacun sur leur candidature et au besoin d’être départagés démocratiquement. Sur ces faits, le candidat Djadi quitte, sans crier gare et sans justification, la salle pour ne revenir que trois heures après. Et ce n’est qu’en début de soirée, aux environs de 18 heures, après certainement de consultations et des prises d’ordres de la hiérarchie qui a probablement trouvé les moyens et les ressources du hold-up. Et dès la lecture du programme du déroulé des travaux, le pot au rose est découvert. Dans ce programme, pas question d’élection. Il aussi été sorti d’un chapeau de prestidigitateur une commission de vérification des candidatures. Et tout naturellement la candidature de Moussa Doutchi fut invalidée. Comment peut on invalider une candidature que l’on a déjà acceptée en demandant aux deux candidats de trouver une entente. Le motif serait le non payement de cotisations au niveau régional alors même que Moussa Doutchi détient son quitus de payement des cotisations au niveau national. Cette mascarade est symptomatique de la gestion actuelle de ce qu’on appelait « le grand baobab. » Elle remet aussi au grand jour la cabale contre Moussa Mamane Doutchi depuis qu’il a décidé de briguer des postes de responsabilité dans le parti. On se rappelle qu’avant les dernières élections générales, le parti MNSD est resté plusieurs mois sans secrétaire général. Là aussi Moussa Maman Doutchi a été, en vu du congrès d’avant élections, régulièrement désigné par la région pour postuler. Le secrétaire général sortant, un ressortissant de la région, sans la caution de cette dernière se présentera. Et là aussi les responsables du parti avec à leur tête le président Seini Oumarou décidèrent de faire l’impasse sur les élections à ce poste si important dans la marche du parti.
L’adversaire de Moussa Doutchi, le ministre Abdoulkadri Tidjani, finira par claquer la porte et créer son propre parti. En dépit de tout, c’est un autre secrétaire général qui sera élu après que ce poste à été arraché à la région de Maradi. Cette frustration sera probablement à l’origine du refus, au cours du deuxième tour de la présidentielle, des dirigeants du parti de respecter la consigne du bureau politique de voter pour le candidat du PNDS. Ils ont battu campagne pour le candidat Ousmane. Cette parodie risque une fois encore de coûter cher au parti de Tandja. On se demande ce qui est reproché à Moussa Maman Doutchi.
Un tel acharnement risque de créer des vagues. Et déjà les nominations à l’Assemblée nationales des ressortissants de la capitale économique sont suivies à la loupe. Il ressort que tous ceux de Maradi qui sont par Seini Oumarou seraient ceux qui ont refusé de respecter les consignes du bureau politique. Ils auraient tous fait campagne pour Mahamane Ousmane. En somme, on récompense les récalcitrants et punit les fidèles. C’est la marche à revers du Niger de la renaissance.
Le PNDS Tarayya se desquame et se désagrège dans la région de Tahoua. Un émiettement continu profitable au MPR Jamahuriya de Albadé Abouba. En tout cas, selon une source crédible interne au PNDS, Tahoua, le fief politique incontesté du PNDS, il ya quelques temps, serait en train de basculer aujourd'hui au MPR Jamahuriya. Selon notre source, ils seraient nombreux, les militants du PNDS Tarayya qui migrent vers le parti de Albadé Abouba. À notre source d'ajouter que le PNDS connait de sérieuses difficultés à Tahoua depuis l'annonce de la candidature de Albadé Abouba à l'élection présidentielle. Sans tam-tam ni tambour, beaucoup de militants du parti de Bazoum Mohamed de la région de Tahoua auraient pris la décision de soutenir la candidature du président du MPR Jamahuriya. En plus, notre source indique que des opérateurs économiques de cette région auraient, également, fait allégeance au président du MPR. Fils du terroir, Albadé Abouba gagne de plus en plus la sympathie de la population de sa région natale. Ce qui constitue une réelle menace pour le parti rose qui compte sur cette région pour faire le plein aux élections prochaines. Avec donc la candidature du président du MPR, Bazoum Mohamed doit se faire des ennuis. Beaucoup d'ennuis même. Car, sur le terrain, les difficultés liées à la réalité politique au Niger ne font que commencer pour son parti. Les choses seront davantage compliquées pour le PNDS. Un parti dont les dirigeants traineraient des casseroles qui clouent leurs becs. Cela pendant que, la caravane de Albadé Abouba, elle, passe et donne espoir à ses militants. L'espoir de voir les couleurs du MPR hissées au soir du 27 décembre 2020.
Le mystère s'épaissit autour des stations d'essence qui arboraient autrefois les couleurs vives de Total, l'entreprise française bien connue. Un récent changement de main a transformé ces stations d'un rouge-blanc familier en une teinte inconnue de vert-jaune, sous l'enseigne mystérieuse "Star Oil". Une appellation anonyme qui suscite de nombreuses interrogations et entretient un flou total quant à l'identité du nouveau propriétaire, voire des nouveaux propriétaires, de ces établissements essentiels. À qui revient la possession de ces stations d'essence ? Qui ose prendre le relais dans un secteur dont Total France se retire ? Une enquête préliminaire révèle que malgré l'utilisation d'un prête-nom pour préserver le secret, l'on peut affirmer avec certitude que l'implication ne provient pas d'un homme d'affaires conventionnel. Les réponses se trouvent dans les méandres de cette énigme, et il ne fait aucun doute que les vérités seront dévoilées. A suivre...
L’annonce de la nomination de l’ancien Ministre Moussa Oumarou au poste de Directeur Général Adjoint du Bureau International de Travail (BIT) a été rendu publique en début de semaine. Cette nomination prendra effet à partir de janvier 2018. A partir de cette date, Moussa Oumarou aura en charge les programmes extérieurs et les partenariats du BIT. Cette consécration qui vient s’ajouter à d’autres fait honneur au Niger qui est en train de marquer des points importants au plan international.
Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi sous le régime Baré, Moussa Oumarou a travaillé pour l’OIT tout d’abord comme consultant puis Administrateur national du projet de l’OIT pour la promotion de la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail avant d’être Conseiller technique principal du Programme régional de l’OIT, basé à Dakar, pour la promotion du dialogue social en Afrique francophone. En 2006, Il rejoindra le Siège de l’OIT à Genève comme spécialiste principal de l’administration et de l’inspection du travail. En janvier 2010, il est nommé Directeur du Département des Relations Professionnelles et d’Emploi (DIALOGUE). En février 2013, il est Directeur du Département de la Gouvernance et du Tripartisme. C’est donc un connaisseur du monde du travail qui est porté à l’un des prestigieux postes du BIT.
Le lundi 19 septembre a marqué le début du débat général de la 78ème session ordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies, à New York. Cette session, qui représente la première réunion à part entière depuis le déclenchement de la pandémie de la Covid-19, a enregistré une participation sans précédent de plus de 150 Chefs d'État et de Gouvernement de par le monde.
Notre pays, le Niger, est représenté à cet événement mondial par une délégation dirigée par Son Excellence Bakary Yaou Sangaré, Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'Extérieur.
Cette année, la Session est placée sous le thème "Rétablir la confiance et raviver la solidarité mondiale : Accélérer l'action sur l'agenda 2030 et ses objectifs de développement durable vers la paix, la prospérité, le progrès et la durabilité pour tous." Les dirigeants mondiaux auront l'occasion de dresser un état des lieux de la situation à l'échelle mondiale et de partager les initiatives entreprises par leurs nations respectives pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) à moins d'une décennie de la date butoir de 2030.
« La matière grise est la locomotive du progrès » Joseph K. Zerbo « Cent glissades n’empêchent pas la tortue d’entrer dans la mare » Proverbe Mossi
En matière de développement économique, il n’y a pas de recette miracle. La solution réside dans le travail, la discipline et la bonne gouvernance sous la direction d’un leadership éclairé ; fut-il despotique. Tant il est évident que les politiques conjoncturelles (macroéconomiques) et structurelles (sectorielles) fonctionnent uniquement lorsque ces conditions – là sont réunies. Comme le fait remarquer un économiste ; la macroéconomie s’adresse à un peuple qui travaille et un autre d’ajouter que seuls les pays qui ont à leur tête des dirigeants prêts à se sacrifier pour ce peuple peuvent se développer.
Dans la plupart des pays africains au Sud du Sahara, la difficulté d’un véritable décollage économique, quelque soit le flux des ressources, réside dans l’absence d’une stratégie de développement clairement définie découlant d’une vision dans le cadre d’un projet de société et mise en œuvre avec détermination grâce à des politiques économiques adéquates et cohérentes et une bonne gouvernance volontariste. Pire ! Les économistes parlent de ‘’malédiction des ressources naturelles’’ pour caractériser la situation de ces pays africains riches en uranium, pétrole, gaz, charbon, or, diamant, cuivre, cobalt, etc…… mais où le développement n’est pas au rendez-vous ; parasité par la misère avec son cortège de malheurs : inégalités, chômage, inflation, insécurité (banditisme armé, terrorisme, guerres civiles), recul de la démocratie, défaillance de l’Etat, corruption, détournement des deniers publics, perte de l’indépendance.
Il faut, donc, y remédier par une politique de croissance qui demande à être consolidée par et pour les nationaux et rendre irréversibles ses effets pour l’arrimer solidement sur la trajectoire de développement afin d’avancer sur le chemin du progrès. Celle-ci sera différente de la croissance qui s’effondre au moindre choc exogène avec des conséquences irrémédiables sur les ‘‘secteurs réels’’ très sensibles (eau, agriculture, éducation, santé). En effet selon certains experts, la crise financière de la décennie passée aurait provoqué une baisse de taux de croissance en Afrique de 5,4 % en 2008 à 3% en 2009 avec comme conséquence une hausse de la mortalité infantile qui se traduirait par le décès ‘’supplémentaire’’ de 700 000 nourrissons ! Aujourd’hui, la crise COVID-19 aurait provoqué, selon les estimations de la Banque mondiale une chute du PIB mondial de 5,2 % en 2020, ce qui représente la plus forte récession depuis la seconde Guerre mondiale. Pour la première fois depuis 1870, un nombre sans précédent de pays vont enregistrer une baisse de leur production par habitant indique la Banque mondiale dans sa dernière édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales. L’activité économique dans les économies avancées (censées fournir de ‘‘l’aide’’ aux pays moins nantis) devrait décliner de 7%, sous l’effet de graves perturbations qui ont frappé l’offre et la demande intérieures. Le groupe des économies de marchés émergentes et en développement devrait connaître sa première contraction en soixante ans, avec une baisse globale de son PIB de 2,5%. Les prévisions font état d’une diminution de 3,6% des revenus par habitant, ce qui fera basculer des millions de personnes dans l’extrême pauvreté en 2020. En Afrique, on s’attend à une chute du PIB de 3,2% à 1,8% toujours en 2020 et à une première récession depuis 20 ans. Les obstacles sur les chemins de la croissance sont nombreux et importants. Mais ils ne sont pas insurmontables. Certains sont de nature économique, comme le coût des facteurs de production (transport, énergie, infrastructures) ou le poids de la fiscalité et l’insuffisance de financement ; d’autres non, à l’instar du problème de décision, de l’image négative du pays (pauvreté, insécurité), de pratiques administratives néfastes. Mais, tous sont déterminants dans le succès ou l’échec de toute politique économique. De plus, tout ne s’explique pas forcément et seulement par des chocs exogènes (hausse/baisse des prix des matières premières ou produits agricoles, taux de change, etc…) ou des aléas climatiques (sécheresse, inondations, etc…). Puisque malgré la persistance de ces éléments, le Niger a connu des fortunes diverses dans divers domaines (tissu industriel, finances publiques, endettement, école, santé, etc…) en fonction de la gouvernance appliquée par les différents régimes qui se sont succédés depuis l’indépendance en 1960. A ce niveau, il faut rappeler les immenses richesses du sous sol nigérien (uranium, charbon, or, pétrole, gaz, gypse, cassitérite, fer, diamant, terres rares, etc…) dont certaines sont exploitées. Pourtant, au cours de la dernière décennie, le Niger est constamment classé dernier (189e) ou avant dernier (188e) de la planète ; la situation se détériorant régulièrement depuis 1990 d’où un certain nombre de défis à relever dans un contexte de mondialisation. Quelques hommes politiques et des économistes rétorquent, à juste titre, que ‘’le Niger est riche ; ce sont les Nigériens qui sont pauvres’’. Ce paradoxe montre bien que le développement est d’abord une affaire de volonté humaine, soyons plus précis ; de volonté politique. Cette volonté de s’en sortir se traduira dans la réalité uniquement s’il existe une expertise en économie pour proposer des stratégies à mettre en œuvre et en assurer la bonne exécution une fois la voie tracée par le politique. Il est vrai que le déficit en ressources humaines hautement qualifiées dans toutes les spécialités est une contrainte majeure dans les pays non développés et un goulet d’étranglement à l’action d’un Président de la République patriote et progressiste ; ce qui rend encore plus dramatique leur marginalisation. La réussite en politique économique nécessite, faut-il le répéter, des experts de haut niveau ; « choisir les meilleurs parmi les plus brillants » tel est le principe énoncé par Franklin D Roosevelt, Président des Etats Unis d’Amérique (1933-1945) et appliqué par son lointain successeur, Barack Obama (2009-2017) pour le choix de ses collaborateurs ; Joe Biden semble être dans la même disposition. Parce que, seule peut relever les défis du développement, une élite très bien outillée sur les plans scientifique, technique et culturel sans complexe historique et philosophique donc farouchement révoltée de voir son pays dans une situation déplorable comparativement à celle d’autres qu’elle a la chance de visiter ou d’y vivre alors même qu’elle est convaincue que rien de divin ne justifie cela. C’est la rencontre d’une intelligentsia responsable et de dirigeants visionnaires qui explique le succès économique enregistré par les pays asiatiques. Certains parmi les plus développés aujourd’hui étaient plus pauvres que beaucoup de pays africains en 1960 ! Avant-hier c’était le Japon, la Corée du Sud et Taiwan ; hier Hong Kong, Singapour, Malaisie, Indonésie ; et aujourd’hui la Chine et l’Inde. Cependant, quelques pays africains comme le Botswana, l’Ile Maurice, le Ghana ont vu leur situation économique s’améliorer grâce à cette collaboration entre élites intellectuelle et politique. En ce qui concerne notre pays, il y a urgence de reconstituer le tissu industriel, lieu privilégié de création de richesse et d’emplois, ce qui nécessite :
La promotion d’un environnement favorable aux investissements par la levée des obstacles tels que le harcèlement fiscal, la concurrence déloyale et la corruption ; même si les réformes entreprises pour l’amélioration du climat des affaires ont permis au Niger de gagner 42 places dans le classement ‘’Doing Business’’ de la Banque mondiale. Le pays qui occupait la 174e place en 2011 est ainsi passé à la 132e place en 2019.
Un financement de l’économie adapté et suffisant qui passe par des incitations aux banques commerciales afin d’octroyer des crédits à long terme aux investisseurs privés.
Multiplier et Accélérer la création de banques spécialisées pour favoriser le développement général (Banque Nationale de Développement à l’image de la défunte BDRN qui n’a jamais été dirigée par un spécialiste du financement du développement), celui particulier de certains secteurs spécifiques (comme la BAGRI et la BHN), des régions, des PME et l’industrie.
La négociation ‘’d’accord - cadres’’ avec les partenaires publics et privés appropriés des pays impliqués dans l’exploitation du pétrole-gaz, de l’uranium et de l’or pour la réalisation de zones économiques de production préférentielles (zones industrielles, zones franches et autres clusters), créatrices de valeur ajoutée et pourvoyeuses d’emplois, de revenus et de devises.
A court terme, il faut assurer une redistribution massive de la rente tirée du pétrole et de l’uranium vers les couches moins nanties qui vont dépenser la totalité de leurs revenus dans l’acquisition de biens essentiels (alimentation, habillement, logement, santé, éducation) et non dans la consommation ostentatoire de biens de luxe. Aussi, faut-il relever le niveau des salaires, généraliser et augmenter la bourse à tous les étudiants, multiplier les réalisations à haute intensité de main d’œuvre pour donner du travail au maximum de jeunes nigériens même sans qualification professionnelle et réguler l’emploi dans le monde rural par l’intensification des cultures irriguées et de contre saison.
Ainsi, est relancée la consommation des couches populaires en évitant ce que les économistes appellent le ‘’syndrome hollandais’’ ( l’inflation due à une augmentation rapide de la demande rendue possible grâce aux revenus supplémentaires provoquée par une flambée des prix d’une matière première d’exportation) par un approvisionnement adéquat du pays grâce à la levée des barrières non tarifaires et autres obstacles aux échanges internationaux notamment toutes les tracasseries qui sont encore plus dommageables que les tarifs du fait de l’incertitude qu’elles créent. C’est ici que la ZLECAF aura tout son sens pour les nigériens surtout qu’avec la réciprocité il y aura des débouchés extérieurs pour une industrie de substitution aux importations arrivée à maturité au point de vendre à l’étranger ses produits devenus intéressants et compétitifs. Dans sa phase initiale, ce schéma va permettre de relancer les activités de commerce (international, de gros et de détails) avec les transports, les assurances et les banques ; bref, tout le secteur des services. Bien sûr, le solde de la balance commerciale va se détériorer. Ce qui n’est pas un drame ! Au contraire ce serait le signe de la bonne santé de notre économie car de l’existence d’une demande domestique solvable. Un bon prétexte pour les futurs dirigeants du pays pour encourager, dans une seconde phase, la création d’entreprises capables de fabriquer sur place les biens importés et capter cette rente du commerce international. La création des entreprises sur la base du paradigme de l’import-substitution va emporter facilement l’adhésion des opérateurs économiques, industriels potentiels, qui constateront, à travers les statistiques des importations dans la balance des paiements, l’existence concrète d’un marché à satisfaire. Ainsi, après le secteur tertiaire, ce sera au tour du secteur secondaire de connaitre une renaissance. Dans un premier temps de cette seconde phase sera caractérisée par une persistance de la détérioration de la balance commerciale provoquée par une hausse des importations de biens d’équipement qui vont servir à construire les usines devant fabriquer des produits usinés destinés à la consommation finale en substitution des biens importés. Tout ceci va évoluer vers une industrialisation avec des comptes extérieurs équilibrés, des emplois, des revenus, de meilleurs transferts pour les couches vulnérables avec comme corollaire une hausse généralisée du niveau de vie. Une hausse de la consommation s’en suivra provoquant à son tour une hausse de la production, donc des emplois et des revenus. Ainsi, la boucle est bouclée en un ‘’cercle vertueux’’ du développement économique tel que le prédit ‘’l’approche des différentes phases de la balance des paiements’’ échappant ainsi au ‘’cercle vicieux’’ de la pauvreté. La demande continuera de croître grâce aux revenus gagnés dans les industries minière et pétrolière à condition que les « grands chantiers » soient perpétuellement exécutés. Toutes les populations laborieuses (travailleurs, fonctionnaires, enseignants, étudiants, opérateurs économiques véritables) trouveront leur compte ainsi que l’Etat qui verra s’accroitre ses recettes fiscales. Cette politique est la seule qui puisse garantir à la fois la paix sociale et la prospérité. C’est pour cela qu’il faut de la détermination dans son application pour ne pas reculer devant la moindre fronde de tous ceux qui, de par leur positionnement politico-administratif formel ou informel, captent une part disproportionnée de la rente des ressources naturelles et de la défaillance de l’Etat (trafics en tous genres) sans rapport avec leur contribution à la création de richesses dans le pays et que la science économique qualifie de ’’ passagers clandestins’’ ou resquilleurs.
Plus tard, il faudra créer avec l’appui de l’État de grandes fermes modernes et une véritable industrie de la viande et produits dérivés pour l’exportation. La politique agricole sera, donc, axée sur l’élevage semi – intensif caractérisé par de grandes exploitations modernes avec des espaces vastes pour le pâturage sauvage complété par une production du fourrage et gérées de façon professionnelle. Le scénario idéal est de faire venir des capitaux arabes avec le savoir-faire des ‘’seigneurs de la viande’’ latino-américains. On assistera donc à la mise en œuvre intelligente et novatrice d’une grappe de partenaires Niger – Chine - Arabie saoudite – Koweït – Qatar - Brésil - Argentine. Cet élevage proche de la nature produira de la viande de qualité très compétitive et très prisée pour satisfaire la demande des pays africains, des pays arabes et surtout de certains pays asiatiques ; l’Asie avec sa population énorme dont le niveau de vie s’améliore ce qui se traduira par une plus grande part de consommation de viande dans l’alimentation. Le Niger est idéalement positionné sur les plans géographique et géopolitique pour conquérir ces marchés. La meilleure arme contre la pauvreté demeure une politique industrielle hardie génératrice d’emplois et de revenus ; et ce sont les PME qui seront le bras armé de cette politique. Aussi, le Niger pourra s’appuyer sur un partenariat stratégique avec les PME des pays partenaires au développement impliqués dans l’exploitation du pétrole et de l’uranium (encore !) ; France et notamment la Chine où 4/5 de l’emploi est assuré par les PME non publiques qui représentent par ailleurs 90% du parc industriel et contribuent pour 60% à la formation du PIB, afin de créer un tissu industriel national dans le cadre d’une politique de substitution aux importations mais sans exclure quelques entreprises d’exportations dans les filières où nous avons un avantage comparé. Comme nous l’avons dit plus haut, celles-ci produiront pour satisfaire une demande domestique solvable grâce aux revenus générés par la rente uranifère et pétrolière et aux salaires des travailleurs des « grands projets » dans les secteurs énergétiques et des infrastructures : mines d’uranium et centrales nucléaires, raffinerie de pétrole, usines de charbon, cimenteries, barrages, routes et ponts. La politique de relance nécessitera une politique budgétaire et fiscale incitative. En tant qu’instrument privilégié de planification financière et de régulation, le budget doit refléter les choix stratégiques en matière de politique économique. Il ne doit plus être la simple traduction comptable des contraintes subies et de notre limite en matière de politique de relance. Au contraire, il doit être la traduction de notre volonté de reprendre l’initiative. Dans ce contexte, il sera un outil de gestion macroéconomique financé par une fiscalité qui est compatible avec les impératifs de la croissance et du développement.
Elle nécessitera aussi une politique de financement adaptée aux besoins de l’économie nationale par la mise en place d’institutions financières pouvant garantir de ressources appropriées et une expertise aux secteurs jugés prioritaires.
A cet égard, l’exemple chinois est instructif. En effet, la Chine a enregistré des résultats macroéconomiques exceptionnels en partie grâce à une politique efficace de financement de l’économie qui repose sur un système bancaire et financier performant composé de banques spécialisées dans le développement des différents secteurs, des infrastructures et des zones géographiques spécifiques. Un partenariat dans le domaine financier avec les chinois confortera notre plan de relance de l’économie grâce au transfert de savoir-faire, à des conditions de prêts attrayantes et des disponibilités financières quasi illimitées (Industrial and Commercial Bank of China détient 20,1% de la Standard Bank d’Afrique du Sud qui est la première banque en Afrique par les actifs gérés qui représentent 160,65 milliards de dollars en 2018).
Eux, gagneront aussi à accompagner l’installation et la croissance des entreprises chinoises au Niger ; pas seulement dans les secteurs minier et énergétique mais aussi et surtout dans les autres secteurs qui seront développés en joint-venture. Pour cela, il faut savoir profiter rapidement, des opportunités qu’offre la Banque de Développement de Chine (CDB) dont la mission est d’octroyer des prêts aux secteurs de l’énergie, du transport, des matières premières et des infrastructures, d’accompagner les entreprises chinoises à investir à l’étranger et d’approfondir la coopération avec des gouvernements, des banques et des entreprises de tout pays.
Les raisons d’espérer existent mais pour cela il faut que la raison prévale et connaître l’histoire des faits économiques et sociaux du Niger pour ne plus avoir un complexe d’infériorité. D’autant plus que le Niger a déjà connu une ère d’industrialisation soutenue et réussie qu’on peut qualifier, avec le recul du temps, de ‘’miracle économique méconnu’’ ; fruit d’une politique volontariste du régime PPN/RDA avec Diori Hamani comme Président de la République (1960 -1974). Plusieurs infrastructures économiques furent créées (sociétés, usines, ranchs, aménagements hydro-agricoles, énergie) pour produire, commercialiser et exporter toute une gamme de produits usinés : huile, farine, semoule, biscuit, bonbons, lait, viande, cuirs et peaux, maroquinerie, savon, parfum, pommade, cigarettes, allumettes, plastiques, chaussures, médicaments et produits pharmaceutiques, équipements et menuiserie métalliques, couvertures, pagnes, briques rouges, ciment, fourneaux, chauffe-eaux et pompes solaires, fruits et légumes (tomates, haricots verts, fraises), etc…….. A la veille de l’ajustement structurel (1983), le secteur des entreprises publiques (non compris le secteur privé et celui de l’économie mixte) se composait de 54 entreprises qui réalisaient 24 % de la valeur ajoutée du secteur moderne soit encore 4,6 % du produit intérieur et employait environ 13.000 personnes soit 46,6 % de la population active occupée dans ledit secteur. De nos jours, tout ce tissu industriel a pratiquement disparu ! Prendre la bonne direction, même tardivement, est louable mais ne suffit pas. Le chemin est plein d’embûches. Le premier écueil à éviter demeure ce que les économistes appellent la « malédiction du pétrole » ou par extension ‘’la malédiction des ressources naturelles’’ annoncé plus haut : cherté de la vie, inégalités sociales et disparités régionales qui engendrent conflits sociaux et instabilité politique d’où l’insécurité généralisée (banditisme, rébellions, terrorisme). C’est ce risque politique élevé qui pousse les fonds souverains des pays émergents à continuer d’investir en Amérique du Nord ou en Europe où les rendements sont inférieurs à ceux en Afrique, parfois carrément négatifs, ce malgré les avis et conseils de certains experts dans le sens d’une diversification géographique de leur portefeuille.
Youssouf MAYAKI, Ph.D. Economiste Haut Fonctionnaire des Finances Administrateur Civil Homme politique
La brigade de répression des produits illicites de la Police nigérienne a annoncé à la presse mardi à Niamey avoir intercepté 29 tonnes de produits pharmaceutiques prohibés au poste de Makalondi, dans l'ouest du pays, frontière avec le Burkina Faso.
Dans l'enceinte des locaux de la Police judiciaire à Niamey, les produits interceptés ont été montrés mardi matin à la presse. Ils sont composés de "Davigra", "Viagra", "Socomol" et "Antycold", le tout d'une valeur estimée à 560 millions de FCFA. "De Tous ces produits, sauf la commercialisation du Socomol est acceptée sur le territoire national avec une autorisation ; et ici, ce n'est pas le cas", a fait savoir la police.
A la suite de cette opération, trois personnes sont gardées à vue à la Police judiciaire pour nécessité d'enquête.
La Police a exprimé son inquiétude et attiré l'attention de la population sur le danger qu'elle encourt avec la consommation des faux médicaments.
Les saisies de produits pharmaceutiques de contrebande sont légion dans cette zone du Niger, proche du Burkina Faso. Le 21 novembre dernier, la police avait intercepté, au niveau du même poste, un convoi de 13 tonnes de médicaments contrefaits, en provenance d'Inde, vers Niamey, en passant par un port du Ghana, selon une source locale.
En cette journée du mercredi 19 juillet 2023, le centre international de conférence Mahatma Gandhi, situé à Niamey, a servi de cadre à l'inauguration officielle du 8ème forum régional sur la régulation de l'électricité de la CEDEAO. Cet événement, présidé par le Ministre d'État, Ministre de l'Énergie, Ibrahim Yacouba, représentant le Premier Ministre, revêt une importance particulière, car il coïncide avec le 15ème anniversaire de l'Autorité Régionale du Secteur de l'Électricité de la CEDEAO (ARREC).
Sous le thème "Construire des marchés de l'électricité compétitifs : Impératifs de régulation dans le contexte mondial et régional", le forum réunit les acteurs clés du secteur de l'énergie de la sous-région ouest-africaine. Le but de cette rencontre est d'évaluer la mise en œuvre de la politique d'intégration énergétique de la CEDEAO, qui vise notamment à développer un marché régional de l'électricité.
Dans son discours d'ouverture, le Ministre d'État Ibrahim Yacouba a souligné l'importance de l'intégration énergétique pour la région. L'interconnexion des réseaux électriques des États membres permettra de diversifier les sources d'approvisionnement électrique et de favoriser un accès à l'électricité à un prix plus abordable pour les consommateurs. Il a également rappelé que l'énergie électrique est un facteur essentiel du développement durable et que la création d'un marché régional de l'électricité est une étape cruciale vers l'établissement de partenariats solides entre les pays de la CEDEAO.
Le 8ème forum de l'ARREC a également été l'occasion pour M. Laurent Koccou R. Tossou, Président de l'ARREC, de mettre en avant le rôle central de l'ARREC dans la promotion du développement du marché régional de l'électricité de la CEDEAO. Il a exprimé sa gratitude envers le gouvernement nigérien et les partenaires techniques et financiers pour leur soutien continu aux programmes du secteur de l'énergie de la CEDEAO.
Le forum a rassemblé des représentants du gouvernement nigérien, des parlementaires, des membres du corps diplomatique, des directeurs généraux des autorités de régulation du secteur de l'énergie et de nombreux autres acteurs impliqués dans le domaine.
Cette rencontre se veut être une plateforme d'échanges pour évaluer le chemin parcouru dans la mise en œuvre du marché régional de l'électricité et relever les défis qui entravent sa pleine réalisation. Les participants sont invités à mener des discussions ouvertes et constructives pour permettre à la sous-région de disposer d'un marché de l'électricité compétitif, attractif et concurrentiel, à la hauteur de ses ambitions de développement.
Les conséquences des conflits au Nigeria et au Mali, deux pays voisins, ont déversé actuellement plus de 170.000 réfugiés sur le territoire nigérien, selon le ministre nigérien de l'Action humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, Magagi Laouan.
La situation sécuritaire au Niger, rappelle-t-on, est marquée ces dernières années par la recrudescence des attaques terroristes à partir des frontières malienne et nigériane notamment, perpétrées par des bandes djihadistes et autres narcotrafiquants, et le groupe terroriste Boko Haram, endeuillant plusieurs familles et créant une situation humanitaire préoccupante.
Ces situations, a rappelé Magagi Laouan à l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, "ont entraîné le mouvement des populations sur le territoire nigérien notamment dans la partie Ouest avec 65.000 réfugiés maliens vivant dans les régions de Tahoua et de Tillabéry tandis que 105.000 réfugiés nigérians vivent dans la partie Est du pays dans la région de Diffa".
A quelques semaines de la saison des pluies, le gouvernement nigérien mobilise 200 milliards de francs CFA pour venir en aide aux populations vulnérables et victimes d'insécurité alimentaire lors d'intempéries. Un plan de soutien ambitieux qui prévoit des distributions gratuites de vivres. La décision a été prise à l'issue de la réunion du comité interministériel d'orientation de la mise en oeuvre de l'initiative dote des « trois N» : « les Nigériens nourrissent les Nigériens ». Pour cela, 200 milliards de francs CFA seront mis à la disposition des populations vulnérables, victimes d'insécurité alimentaire. L'opération consiste à distribuer gratuitement 50 000 tonnes de céréales dans les zones vulnérables - l'Etat de la région de Doutchi et Ouallam, depuis le mois de février ; de mettre à la disposition des populations près de 80 000 tonnes de céréales en vente à des prix modérés, inférieurs à ceux du marché, et de procéder également à des cash-for-work (emplois à court terme destinés à une main-d'œuvre non qualifiée) à travers des travaux à haute intensité de main d'oeuvre. L'alerte lancée par le bureau des Nations unies à Niamey est parlante. Près de 800 000 personnes seront dans l'incapacité d'assurer leur sécurité alimentaire entre les mois de mars et mai 2018. Des personnes affectées par des déficits de récolte et victimes d'inondations qui ont fait 54 morts et près de 200 000 sinistrés en 2017. Aussi, le plan de soutien à ces populations n'a pas oublié le monde pastoral. 24 millions de tonnes d'aliments de bétail seront distribuées aux éleveurs en déficit fourragers.
Le Championnat d’Afrique des Nations, une compétition de la Confédération Africaine de Football réservée aux joueurs locaux, s’est achevé le samedi quatre février 2023. Cette septième édition qui s’est déroulé en Algérie a vu le sacre des Lions du Sénégal aux dépens des Fennecs du pays organisateur. Après un match au cours du temps règlementaire, les Sénégalais se sont imposé aux tirs au but. La veille les Malgaches ont ravi la troisième place au Mena du Niger. Les poulains de Harouna Doula que personne n’attendait à ce stade ont échoué aux pieds du podium. C’est une très belle performance. Les joueurs du président Djibrill Hima Hamidou ont d’abord fait, en phase de poule, match nul contre les Diables rouges du Congo et ont dompté les Lions du Cameroun. Aux quarts de finales, ils ont surclassé le Ghana. Dans un jour sans, ils tomberont les armes à la main contre les Algériens avant de perdre la troisième place. Toute belle que fut la prestation de l’équipe nationale A’, il n’en demeure pas moins qu’elle a laissé des regrets. Et cela, il faut le dire, non pas par la faute des acteurs, mais du fait de notre organisation.
Le président de la République et son gouvernement ont mis les moyens nécessaires pour la préparation. La fédération a usé de ses relations pour trouver de stages à l’équipe. Jamais une équipe nationale n’a bénéficié d’une telle attention et d’une telle préparation. Et c’est pourquoi, les joueurs et leurs encadreurs ont tout fait pour mériter cette confiance. Ils sont allés puiser au fond d’eux les moyens pour atteindre ce stade. Et comme on dit à l’impossible nul n’est tenu et que la plus belle fille ne peut offrir que ce qu’elle a en sa possession, les joueurs de l’équipe nationale se sont battus avec leurs armes. Si le Sénégal s’’est hissé sur le toit de l’Afrique, c’est surement parce que les joueurs de ce pays sont tous issus des centres de formation. Ils ont acquis, au cours de longues années d’apprentissage, des comportements, des gestes et surtout la capacité de très rapidement trouver des solutions dans chaque situation.
Cela manque beaucoup à nos jeunes. C’est pourquoi, dans le moyen terme, il faut généraliser le football des centres de formation. Le président de la République a pris l’engagement de favoriser l’ouverture d’un centre. C’est déjà un acquis qui, dans quelques années, apportera ses résultats. Dans l’immédiat, il faut s’intéresser de plus près au championnat national. Des sponsors ou une subvention conséquente sont nécessaires. Il faut garantir le minimum aux acteurs pour qu’ils se consacrent exclusivement au football. Il serait aussi souhaitable que la situation des encadreurs sportifs soit repensée. Un entraîneur de football émargeant à la fonction publique ressemble plutôt à une vacataire. Sa promotion, sa condition de vie ne dépendent pas des résultats de l’équipe qu’il entraîne. Il est fonctionnaire et avec ou sans ses indemnités d’entraîneur, il a un revenu. Mais si sa vie dépend, à un moment ou à un autre, des résultats de son travail d’entraîneur, il se donnera les moyens d’en avoir. Et le football ne se portera que mieux.
Le Sahel est devenu en quelques années l’un des points de fixation de l'attention de la communauté internationale, donc du monde médiatique particulièrement. Connu dans les années 70 et 80 comme une zone de désolation dans laquelle sévissaient sécheresses et famines, le Sahel était alors essentiellement synonyme de misère et de souffrances. Cependant, depuis quelques années, on parle à nouveau du Sahel comme, cette fois, un enjeu géostratégique et une plaque tournante d’initiatives destinées à contrôler ou à influencer les équilibres qui se dessinent dans le monde. La maîtrise des ressources énergétiques et des richesses minières à haute valeur stratégique constitue un enjeu majeur qui structure les équilibres mondiaux, donc la stabilité des Etats et la paix en général.
Aujourd’hui, vendredi 31 décembre 2021, prend fin le mandat du Niger, en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’est un mandat de deux (2) ans qui se termine avec la présidence du Conseil de Sécurité exercée par le Niger durant ce mois de décembre. Pour la 2ème fois de son histoire, le Niger a siégé, en tant que membre non permanent, au Conseil de Sécurité de l’ONU. Le Niger a, avec fierté et notoriété, représenté l’Afrique et son image a marqué la communauté internationale. En effet, tout au long de son mandat la voix de notre pays a été audible s’agissant des questions concernant l’Afrique en général et le Sahel en particulier, un Sahel en proie à l’insécurité et au terrorisme. La voix du Niger est, également, écoutée avec la plus grande attention sur les questions brulantes internationales.
C’est d’ailleurs pourquoi au terme de ce mandat, le Représentant Permanent du Niger à l’ONU, SEM Abdou Abarry dans son discours de clôture a indiqué : “Au terme d’un mois chargé, nous pouvons nous féliciter d’avoir su dégager un consensus autour de plusieurs questions importantes dont nous étions saisis. Nous n’aurions pu atteindre ces résultats sans le précieux concours de toutes les délégations mais aussi, celui des interprètes dont je salue la flexibilité, des agents de sécurité et de tous ceux qui contribuent au quotidien et dans l’ombre, services de séance, rédacteurs de procès-verbaux au succès de nos travaux ».
Pour rappel, lorsque le Niger, un pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, a commencé son mandat au Conseil de sécurité il y a deux ans, la Covid-19 n'avait pas pris son ampleur internationale actuelle. Le pays se préparait pour des élections présidentielles dans un contexte d’insécurité caractérisé par la présence de Barkhane, une force antiterroriste française au Sahel avec comme Président de la République SEM Issoufou Mahamadou.
Aujourd’hui, c’est Son Excellence Monsieur Mohamed Bazoum qui est à la tête du Niger et le Conseil de sécurité de l’ONU s’était rendu dans la région du Sahel pour s’enquérir de la situation qui y prévaut. Beaucoup de choses ont, notamment, changé au Niger depuis le début du mandat au Conseil de Sécurité en janvier 2020 et le Niger ainsi que la communauté internationale témoignent de leur fierté et de leur admiration du travail abattu durant deux ans par la mission du Niger au sein du conseil. Le Niger a été à la hauteur de la mission qui lui avait été confiée en janvier 2020.
Ainsi, SEM l’ambassadeur Abarry déclarait a PassBlue que : "L'héritage que nous voulons laisser au Conseil de sécurité est celui d'un pays, un petit pays d'Afrique, de la région du Sahel". "Nous nous sommes battus autant que nous le pouvions pour parler de nos réalités, de notre lutte contre le terrorisme, de la paix et de la sécurité des femmes, de la situation des écoles et des enfants dans un environnement conflictuel comme en Afrique de l'Ouest. Nous avons également fait la lumière sur le lien entre le changement climatique et la sécurité."
Ce mandat a permis au Niger de susciter une attention particulière du Conseil de Sécurité s’agissant du Sahel et de la situation qui y prévaut. En effet, le Sahel se caractérise par plusieurs crises notamment les crises sécuritaire, climatique et humanitaire. C’est, d’ailleurs, à ce titre que le Conseil avait effectué une mission au Niger et au Mali en fin octobre 2021. Cette mission a été suivie d’une déclaration du Conseil de Sécurité qui a, désormais, une claire vision de la situation qui prévaut au Sahel.
SEM. Abdou Abarry, s’exprimait même, en ces termes : "Pourquoi sommes-nous allés au Sahel ? Parce que j'ai dit à mes collègues que quel que soit le problème dont vous voulez discuter, vous l'avez dans notre société", a-t-il déclaré. "Si vous parlez de l'insécurité, de la lutte contre le terrorisme, le Sahel est le bon endroit où aller. Si vous voulez traiter de l'impact du changement climatique sur les questions humanitaires, la paix et la sécurité, le Sahel en souffre."
Ce mandat a été caractérisé par l’intervention personnelle du Président de la République SEM Mohamed Bazoum qui avait présidé une réunion du Conseil de Sécurité portant sur le thème « paix et sécurité internationales à l’épreuve du terrorisme et du changement climatique » où le Président de la République déclarait : "En décidant d'organiser ce débat sous le thème paix et sécurité internationales à l'épreuve du terrorisme et du changement climatique, le Niger souhaite vous engager à poursuivre la réflexion et à prendre les initiatives idoines dans la recherche des solutions durables à la paix et à la sécurité", a-t-il indiqué face aux membres du Conseil. "Si j'ai tenu à venir personnellement devant vous, membres du Conseil, c'est pour vous apporter le message de paix et de solidarité, mais aussi d'espoir que le peuple nigérien formule à l'endroit de tous les peuples du monde qui font face aux crises qui sont à l'agenda de vos travaux".
Le Ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Massoudou Hassoumi, a également marqué ce mandat par sa présence à plusieurs réunions au Conseil de Sécurité notamment sa présence au débat de haut niveau du Conseil de Sécurité sur le « Maintien de la paix et de la sécurité internationales : maintien du multilatéralisme et du système international centré sur les Nations unies ». A cette occasion, le Ministre Hassoumi Massaoudou déclarait qu’il est plus que nécessaire de rétablir la confiance dans un système trop souvent perçu comme étant inéquitable et non représentatif de certains pays ou continents.
Au ministre Hassoumi Massaoudou d’ajouter que “l’Afrique par exemple, qui participe pleinement aux travaux du Conseil de Sécurité n’a pas de siège permanent dans cet organe, malgré sa participation active à plus de 50 % des réunions du Conseil de sécurité, 60 % à l’élaboration de ses documents finaux et 70 % de ses résolutions assorties de mandats au titre du chapitre VII”.
C’est pourquoi la réforme du Conseil de Sécurité est aujourd’hui plus qu’indispensable. Et de ce point de vue, mon pays souscrit pleinement à la position africaine commune telle qu’exprimée à travers le consensus d’Ezulwini, appelant à la pleine représentation de l’Afrique au sein du Conseil de Sécurité avec au moins deux sièges permanents, et un statut unique pour tous les membres permanents, notamment au niveau du droit de veto.
Par ailleurs, il est temps d’élargir le champ d’action du Conseil de Sécurité, pour prendre en compte nouveaux défis annoncés précédemment pouvant remettre en cause la paix et la sécurité internationales. Les crises sanitaires, la pauvreté, les changements climatiques, le terrorisme, le crime international organisé, la cybercriminalité et tant d’autres problèmes spécifiques à notre siècle, doivent faire l’objet de la part du Conseil de Sécurité d’un traitement judicieux et sans complaisance. Au-delà de la question de la réforme du Conseil de Sécurité, se pose également celle des autres institutions de Bretton Woods, tels la Banque Mondiale, le FMI et les autres institutions spécialisées”.
Quant au représentant du Niger auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Abdou Abarry, à qui revient l’honneur d’avoir porté très haut l’image du Niger et de l’Afrique au niveau de la communauté internationale, il avait livré ce message, le 21 décembre 2021, au Conseil de Sécurité : « Je souhaite adresser les sincères remerciements de la délégation du Niger aux membres du conseil pour leur coopération et leur amitié. Mes remerciements vont aux membres du Secrétariat du conseil pour leur engagement et pour leur professionnalisme qui nous ont permis de traverser la forêt des règles et procédures du Conseil ».
Par Issoufou Boubé (Cellule Communication du Conseil de Sécurité/Niger)
Le Niger a été représenté au Festival scientifique et culturel des Clubs UNESCO Universitaires de l'Afrique de l'ouest (FESCUAO) à Kara par le Club UNESCO de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. A l’issue des activités ayant marqué cet événement, le Secrétaire Général dudit Club, M. Illa Sani, s’est réjoui de la participation du Niger à cette importante rencontre.
Le SG du Club Unesco de l’UAM a salué le bon déroulement de toutes les activités à la grande satisfaction de toutes et de tous. Il s’est également réjoui de constater l'esprit de cohésion et de fraternité qui a prévalu tout au long de ce séjour entre les festivaliers d’une part et entre les festivaliers et la population de la ville de Kara.
Le Niger, à l'instar de tous les autres pays présents à cette édition, a exécuté toutes les activités pour lesquelles il s'est préparé. En effet, de la danse traditionnelle ou ballet à la communication en passant par le théâtre et la danse moderne, le Niger a bien développé sa participation. La communication du Niger a porté sur le thème: « création artistique, vecteur du développement : quel positionnement pour le FESCUAO ? ».
M. Illa Sani a remercié de vive voix tous ceux qui ont accompagné le club dans la préparation et la participation du Niger à cette 15ème édition. Il s’agit de l'État du Niger à travers les ministères en charge de la Jeunesse ; de l’Enseignement Supérieur ; le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) ; la Commission Nationale pour l’UNESCO et l’ISESCO ; la Fédération Nigérienne des Associations et Centres Clubs UNESCO. Il a rendu hommage à l'Ambassade de France au Niger, à la Coopération Suisse à travers la filière Art du Spectacle de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, à la cellule nationale de la CEDEAO qui ont soutenu financièrement et matériellement le Club.
Le MENA A’ mène sa marche avec assurance dans un championnat où, il n’était pas attendu à ce niveau. Mais comme lors des matchs du premier tour, l’équipe nigérienne a créé la sensation. En effet, après avoir maitrisé les Diables Rouges du Congo et dompté les Lions indomptables du Cameroun, le MENA A’ vient de décrocher les étoiles (Blacks Galaxies) du Ghana et se qualifie en demi-finale. Les hommes de Harouna Doula ont encore déjoué tous les pronostics en s’imposant de la plus belle manière sur le score de 2 buts 0 face au Ghana dans l’antre du stade olympique d’Oran, devenu désormais la ‘’tanière’’ imprenable des belles gazelles nigériennes.
Et le Niger a arraché sa qualification avec de la manière. Même si les Blacks Galaxies avaient la possession (stérile il faut le dire) du ballon, le MENA n’a jamais été en difficulté dans cette rencontre. Les poulains du coach Harouna Doula sont restés concentrés et solidaires jusque dans la dernière minute de la partie. Et c’est même le MENA qui s’est montré plus dangereux dans le dernier quart de la partie avec plusieurs occasions et des incursions dans le camp des Blacks Galaxies.
Les buts nigériens ont été marqués à la 11ème et 48ème minute de jeu respectivement par Seyni et Hainikoye. La légende continue. Le MENA qui a fait tomber les étoiles croisera le le fer avec les FENNEC d’Algérie en demi-finale.
La douche froide est arrivée des statistiques du PNUD. Cette publication, inattendue du coté de la renaissance ne surprend guère le Nigérien ordinaire, confronté à de sérieuses difficultés d’existence depuis la fin de l’ère Tandja dans les villes et les campagnes. Certes quand on se fie à Télé Sahel, vantant les réalisations de l’Acte 1 et de l’Acte 2 de l’actuel régime et les chiffres astronomiques, plus les innombrables réalisations brandis par les vétérans du parti au pouvoir, on n’en revient pas de cette annonce… Le PNUD s’est-il trompé ou le gouvernement du Niger mène-t-il allègrement le peuple en bateau ? Dans le deuxième cas, après de si piètres résultats et si nous sommes dans une démocratie, le gouvernement sait ce qui lui reste à faire. Le pays va mal, pendant qu’une petite minorité roule sur l’or. Une correction s’impose Un frein à la mal gouvernance qui gangrène tout développement et à la corruption des élites au pouvoir est plus que nécessaire sinon l’existence du Niger en temps qu’Etat est en danger. Mahamoudane AGHALI France Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le Niger célèbre ce mercredi 24 Avril la journée nationale de la concorde marquant le 24ème anniversaire de la signature des accords de paix entre les mouvements armés et le gouvernement dits les accords de Ouagadougou. Le 24 avril 1995 est signé à Niamey un accord de paix établissant une paix définitive entre le gouvernement nigérien et l’organisation de la résistance armée, mouvement actif dans le Nord. Les grands axes de cet accord portent sur la décentralisation, la gestion de la sécurité dans les zones touchées par le conflit et le développement de ces zones mais aussi l’intégration et la réinsertion socio- économique des ex-combattants et le retour des populations réfugiées et déplacées dans leur région d’origine et leur réinsertion. Par la suite le gouvernement nigérien signe des accords de paix à Alger avec le front de l’union des forces de la résistance armée le 23 novembre 1997 et à N’djaména avec le front démocratique pour le renouveau le 21 aout 1998. A ces principaux axes s’ajoutent une amnistie et la libération des prisonniers, la réintégration de certains agents de l’Etat et des étudiants, l’éradication de l’insécurité résiduelle du fait du banditisme armé et le désarmement des fronts, mouvements, milices et comités d’auto défense et la collecte des armes illégalement détenues. Le gouvernement nigérien a pris une série de textes ayant abouti à la décentralisation avec la création de 260 communes et leurs modes de gestion ainsi que leur organe délibérant.
Image d'illustration (Une rizière dans l'État fédéré voisin, Birnin Kebbi du Nigeria)Le Niger envisage la mise en oeuvre d'un "Programme riz" visant à réaliser une autosuffisance de la production nationale, de manière à mettre fin à toute importation de riz à partir de 2023, apprend-on vendredi de source officielle à Niamey. "Le président de la République nous a clairement ordonné d'élaborer un programme riz qui assure qu'à partir de 2023, il y aura zéro importation de riz au Niger", a déclaré Ali Bety, le haut commissaire à l'Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens, Programme agricole du gouvernement). Il s'est exprimé devant la presse lors de la 19ème réunion du Comité interministériel d'orientation de la mise en oeuvre des programmes de l'initiative, tenue jeudi dernier à Niamey sous la présidence du chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou. Pour atteindre cet objectif, il faut aménager 50.000 hectares de terre d'ici 2023 pour produire 500 à 600 mille tonnes de riz par an, a précisé M. Bety. A cet effet, a-t-il ajouté, "on doit s'organiser pour améliorer notre rendement, augmenter les surfaces aménagées en production rizicole, assurer la maîtrise totale de l'eau, et c'est à notre portée". En outre, un mécanisme de subvention de l'énergie sera étudié, et une réflexion sera engagée avec le Code rural sur les dispositions à prendre pour que l'Etat puisse aménager des terres permettant de produire du riz à l'échelle nationale, a-t-il poursuivi. Pour un besoin national estimé à plus de 426 000 tonnes, le Niger a importé cette année 526.000 tonnes de riz, pour un coût global de plus 150 milliards de FCFA (256,34 millions de dollars).
Le gouvernement de transition militaire au Niger a exprimé son désaccord et son mécontentement concernant les tentatives visant à introduire des pratiques homosexuelles dans le système éducatif du pays. La ministre de l'éducation nationale, Dr Elisabeth Shérif a dénoncé ces efforts subversifs de certains groupes locaux et d'une puissance étrangère. Le gouvernement a condamné les pays qui refusent des visas aux étudiants nigériens régulièrement inscrits dans leurs universités, mais accordent secrètement des visas à de jeunes nigériens pour assister à des rencontres promouvant les droits LGBT. Le gouvernement a pris des mesures pour identifier et traduire en justice les responsables de ces actions contraires aux lois et aux valeurs du pays. La ministre a également indiqué que la rentrée académique s'est déroulée dans de bonnes conditions grâce aux efforts conjugués de tous les acteurs sous la direction du président du Conseil National Pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l'État.
Le gouvernement nigérien a créé un sanctuaire pour les hippopotames sur les berges du fleuve Niger pour les protéger des massacres, a appris mardi l'AFP de source gouvernementale.
Une trentaine de ces animaux protégés ont été massacrés en cinq mois par des populations qui les accusent de commettre des dégâts sur les cultures et le bétail.
"La création du sanctuaire des hippos a été fixée par un décret pris en conseil des ministres le 20 juillet", a indiqué à l'AFP une source au ministère nigérien de l'Environnement.
Ce sanctuaire est située dans des "bourgoutières", qui sont des plaines inondables où pousse le "bourgou", plante fourragère et composante essentielle de la chaîne alimentaire des hippopotames, a expliqué cette source.
L'idée en avait été lancée en 2014 lors d'un forum regroupant autorités et représentants des populations de la région de Tillabéri (ouest) qui abritent les hippopotames.
Après le G5, le Niger, membre d’un autre G5 local est encore invité au G20. Alors que certains peuvent y lire, le dynamisme de la diplomatie nigérienne, pour d’autres, il ne s’agit là que d’un geste de charme de la part de puissances du monde, qui n’ arrivent pas à convaincre plus de partenaires africains pour les impliquer dans leur lutte contre la migration et le terrorisme. Alors que notre terrorisme est la faim et la misère que nous combattons depuis des décennies, on veut nous dévier de ces cibles réelles pour nous pousser dans des combats qui ne sont pas les nôtres. Pour l’avoir fait pour plaire à l’Europe, misant sur la générosité douteuse des riches du monde, le Niger et le Tchad, sont sortis de « leur guerre », complètement fauchés, croulant sous le poids de la sécheresse financière. Profitant de la guerre, l’on a utilisé énormément d’argent pour soutenir des armées, et profité en même temps pour s’enrichir.
Peut-être qu’en voyant le président nigérien, même mal élu, se pavaner dans ces messes comme s’il était devenu le chouchou des puissances occidentales, serrant la main des puissants du monde, gonflé d’orgueil et de complexes, d ’autres pourraient se convaincre des dividendes que ces proximités et ces liaisons dangereuses pouvaient leur apporter. Et l’on voyait avec quelle fierté, le président nigérien, à ces sommets, prononçait des discours, parlant de son pays, et de ses grands succès, de sa belle démocratie, de ses implications sans bornes dans la lutte contre le terrorisme et la migration, les seuls sujets qui plaisent à Merkel et à l’Europe. C’est à croire que nous sommes devenus les larbins de l’Europe qui nous ouvre sa bourse dérisoire, pour nous amener à sous- traiter ses problèmes, quitte à jouer souvent contre nos propres intérêts , comme dans le cas de la migration où le Niger se met en marge des autres pays du continent qui refusent de s’aliéner à prendre quelques subsides pour jouer contre les africains.
Le Ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'Extérieur a émis un communiqué pour mettre fin à la confusion engendrée par des informations erronées circulant sur les réseaux sociaux. Le communiqué clarifie la situation concernant la présence des ambassadeurs étrangers sur le sol nigérien et détaille les mesures prises par les autorités. Contrairement aux rumeurs, seuls les ambassadeurs d'Allemagne, du Nigéria et des États-Unis ne sont pas concernés par une décision de départ sous 48 heures, alors que l'ambassadeur de France, Sylvain ITTE, est déclaré "persona non grata". Le ministère réfute catégoriquement les informations trompeuses qui ont été délibérément diffusées sur les médias sociaux. Il est important de souligner que l'unique ambassadeur expulsé est celui de la France.
L'annonce a été faite dans un contexte où le Niger réaffirme son droit à gérer ses relations diplomatiques conformément à ses propres prérogatives. Le communiqué rappelle que la décision de déclarer l'ambassadeur de France "persona non grata" a été prise dans le respect du protocole diplomatique et des normes internationales.
Le ministère a également tenu à adresser un message clair à ceux qui doutent de la capacité du Niger à prendre des décisions souveraines. Le pays ne nécessite pas d'autorisation ou d'interprétation extérieure pour exercer ses droits en matière de politique étrangère.
Cette clarification met en lumière l'importance du respect mutuel et de la compréhension entre les nations. La diplomatie joue un rôle vital dans les relations internationales, et les décisions prises par le Niger illustrent la détermination du pays à défendre ses intérêts et à exprimer ses opinions de manière indépendante.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui s'était "indigné" jeudi de la vente aux enchères de migrants-esclaves en Libye, a demandé à ce que le sujet soit mis à l'ordre du jour du sommet Union Africaine - Union-Européenne des 29 et 30 novembre à Abidjan.
"Fortement choqué, M. Issoufou a demandé personnellemet au président ivoirien Alassane Ouattara que ce sujet soit inscrit à l'ordre du jour du sommet", a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat un proche de la présidence nigérienne.
Le ministre nigérien des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba a confirmé cette demande sur son compte Twitter: "Le président du Niger (...) a demandé que cette question soit inscrite à la prochaine réunion UE-UA à Abidjan. Il nous a instruit de rester mobilisés, en lien avec tous les pays africains".
Le président nigérien s'était insurgé dès jeudi, affirmant: "La vente aux enchères de migrants comme esclaves en Libye m'indigne profondément. J'en appelle aux autorités libyennes et aux organisations internationales, afin que tout soit mis en oeuvre pour que cesse cette pratique d'un autre âge, que nous croyions à jamais révolue".
Le gouvernement nigérien dément catégoriquement avoir reçu une quelconque contrepartie pour remettre à Tripoli Saadi Kadhafi. Le fils de l’ancien chef d’Etat libyen s’était réfugié au Niger en septembre 2011, peu avant la chute de son père. La presse libyenne produit depuis quelques jours une lettre adressée à un procureur libyen par Saadi Kadhafi. Il y accuse le Premier ministre de l’époque, Ali Zeidan, d’avoir versé 4 milliards de dollars pour obtenir son extradition du Niger en mars 2014.
« Aucun versement d'argent, aucune contrepartie », affirme le service de presse du premier ministre du Niger dans un communiqué. « Il n'a jamais été question de verser une quelconque somme à l'Etat du Niger pour le rapatriement du fils Khadafi », indique Niamey.
L'Etat du Niger dément les « allégations dénuées de tout fondement » selon lesquelles la somme de 4 milliards de dollars aurait été versée par Tripoli pour que le Niger accepte d'extrader Saadi Khadafi.
Le Niger investit massivement dans des projets énergétiques d'envergure pour atteindre son objectif d'indépendance énergétique. Ces initiatives permettront au pays de disposer d'une capacité de près de 1330 MW, répondant ainsi aux besoins énergétiques de sa population.
Parmi les projets en cours, on compte la construction de la centrale hybride d'Agadez, d'une capacité de 25 MW, qui devrait être achevée en mars 2024. La centrale thermique de Gourou Banda verra également son 5e groupe de 20 MW installé, portant sa puissance totale à 100 MW, avec une mise en service prévue pour le 15 septembre 2023. Le parc éolien de la Tarka, d'une capacité de 250 MW, devrait être achevé en 2025. De plus, des centrales solaires de 20 MW et 10 MW seront construites respectivement à Maradi et Dosso, et la centrale de Diffa sera hybridée avec 10 MW dans le cadre du projet RANAA.
Le gouvernement met également en œuvre des projets tels qu'une centrale thermique à charbon de 200 MW à Salkadamna, une réhabilitation de la centrale thermique à charbon de la SONICHAR, une centrale solaire de 50 MWc à Tchirozerine, et la construction de la ligne de transport électrique Kandadji-Niamey, qui devrait être achevée en 2025. Une centrale hybride de 15 MWc sera également construite à Arlit, et la centrale solaire Gorou Banda 2, d'une capacité de 50 MW, sera développée dans le cadre du projet Scaling Solar de la SFI, avec une date de fin prévue en 2025.
Le Niger prévoit également la finalisation du barrage hydroélectrique de Kandadji, d'une capacité de 130 MW, ainsi que la construction d'une centrale solaire de 70 MWc sur le même site, ces deux projets devant être achevés d'ici 2025. Ces initiatives renforceront considérablement les capacités d'électrification du pays.
Dans une optique d'intégration régionale, le gouvernement nigérien s'attèle également à finaliser le projet régional WAPP Dorsale Nord, qui consiste en la construction d'une ligne d'interconnexion de 330 kV sur une longueur de 875 km, dont 420 km se trouvent au Niger. Cette ligne permettra de connecter électriquement le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso et le Bénin/Togo, favorisant ainsi un échange d'énergie électrique estimé à environ 430 MW, pouvant atteindre plus de 600 MW à terme.
Parallèlement, le gouvernement envisage la construction d'un parc solaire de 100 MWc à Bangoula, ainsi que la réalisation de la ligne Zabori-Doutchi-Malbaza pour connecter la zone fluviale à la zone Niger Centre-Est, contribuant ainsi à l'intégration du réseau national.
Pour accélérer l'accès à l'électricité, le gouvernement travaille sur cinq autres projets dans le secteur, notamment le projet Haské, qui vise à fournir de l'électricité à 2,5 millions de personnes supplémentaires, ainsi que des solutions de cuisson pour 3,3 millions de personnes. De plus, 5450 écoles et centres de santé seront électrifiés, et des capacités d'énergie renouvelable d'une puissance totale de 9 MW seront construites ou réhabilitées.
Enfin, afin d'électrifier les villages nigériens de plus de 1000 habitants qui ne sont pas couverts par les projets en cours, un Programme Spécial du Président de la République sur l'électrification rurale sera mis en place pour accompagner ces différents projets ambitieux.
Le Niger est malade. Gravement. Depuis dix ans que le socialisme et la France ont la chance d’avoir leurs hommes à la tête du Niger, le pays ne fait que vivre des situations cocasses, des régressions terribles et ce depuis que par un socialisme avarié et contrefait, la médiocrité pouvait être exaltée et promue et que l’ostracisme et le clanisme pouvaient être portés à leur summum.
Ce pays est en mal de leadership. Lorsque l’Opposition s’éteint, incapable de porter une voix depuis que, à ce qu’elle dit elle-même, sa victoire lui a été arrachée, retranchée dans ses doutes et ses silences agaçants, sur l’échiquier l’on ne peut voir aucun leadership qui peut parler et qui peut avoir la chance d’être écouté. Par les lâchetés et les hypocrisies, des hommes ont compromis leur réputation et aujourd’hui, la politique nigérienne souffre de manquer d’hommes de poigne capables de porter les ambitions du peuple, d’incarner sa dignité. Où sont tous ces grands hommes politiques, qui, à force de suivisme aveugle, oublieux de ce qu’ils ont à défendre leur pays, de reconnaitre ce qui fait son bien, cherchant un petit espace pour trouver à manger, tous font profil autour de la gamelle, exilés dans des partis qu’ils ne savent plus gouverner car n’ayant au-delà du ventre et de leur confort personnel atteint, aucune ambition pour le parti et pour le Niger. Issoufou a sans doute mieux compris la dimension alimentaire de nos hommes politiques pour jouer depuis dix ans à les rabaisser, à leur arracher leur libre arbitre, à leur confisquer leurs voix, leurs opinions pour être ces béni-oui-oui qui ont oublié qu’au-delà de villas cossues et de comptes en banque garnis, ils ont surtout à laisser en héritage à leurs enfants un nom. Une bonne réputation surtout.
Le Niger est en panne pas seulement sur le plan politique. Sur le plan social, toutes les valeurs qui nous rendent des fiertés sont aujourd’hui renversées. Comment comprendre ces silences déroutants de syndicats, d’acteurs de la société civile sur les graves périls qui planent sur la nation – nous ne parlons pas d’une région ou d’une autre et l’équivoque ici est important ? Le Niger est sur des pentes dangereuses, et par les laxismes et les couardises dont nous faisons montre, dans le monde, nous ne laissons qu’une image de nous qui nous rabaisse, nous humilie. A la face du monde ? Nous sommes les lâches de la terre. C’est terrible. Oui, à force de division, de catégorisation, de stratification socialiste, la renaissance nous révèle nos divisons cultivées à dessein, exhibe nos divisions et nos fragilités. C’est dans la douleur des divisions inoculées que le peuple, dressé sur des automatismes et des réflexes dangereux, a perdu le goût à la vie qui implique forcément, le goût à la lutte car un peuple qui ne lutte pas, ou qui ne sait pas lutter, ne pourra jamais se relever, même de la plus bénigne des difficultés. Et c’est d’autant grave qu’on le lui met dans la tête, pour le détruire définitivement en lui faisant croire qu’il ne peut avoir d’existence que par un autre, que par l’autre. Parce que nous serions des incapables alors même que celui qui est censé nous sortir du pétrin n’y arrive pas depuis sept ans de copinage douteux.
Les Nigériens ont souffert d’entendre le président du Niger, dans sa dernière communication, dire que la France est indispensable pour nous et nous faire croire que nous n’aurions pas de vie que sous ses ailes protectrices. Pourtant, quoi qu’il dise de ses exploits guerriers pour avoir tué un tel ou un tel, les Niger doutent de l’efficacité des ailes de la maman-poule qu’il s’était évertué à flatter à la face du monde, réduisant son rôle de président d’un peuple souverain, caricaturalement, au laudateur.
Non. Ce soir, en écoutant la parole qui rassure la France de notre « reconnaissance » et Issoufou de notre soumission, les Nigériens avaient été tristes.
Il ne reste plus au peuple que de prendre ses responsabilités et de se réveiller.
N’ayant de cesse de promouvoir la recherche d’une gouvernance adaptée aux grands enjeux nationaux et internationaux, la classe politique nigérienne consolide le processus démocratique et contribue ainsi à installer un Etat de droit. Ainsi toutes les activités relevant du politique et du fonctionnement interne de l’Etat doivent être régies dans une totale transparence.
La qualité d'une gouvernance ne peut se mesurer qu’au bon fonctionnement et au contrôle rigoureux des institutions de l’Etat, notamment celles qui garantissent le respect des droits élémentaires du citoyen ainsi qu’à l’éthique et à l’efficacité de l’action publique. Et cette gouvernance doit se caractériser en particulier par une attention portée à l’instauration d’une justice sociale veillant scrupuleusement à l’amélioration des conditions de vie des populations. L’expérience a montré que, au Niger comme partout ailleurs, la bonne gouvernance tient moins aux textes officiels qu’au sens politique et éthique de ceux qui les mettent pleinement en œuvre dans leur gestion de la cité. Il y a manifestement une carence dans la manière dont la classe politique aborde son rôle dans ses rapports avec l’État et avec les citoyens. Pourtant, un consensus national sur un certain nombre de points devrait être un impératif vital. Il s’agit d’une ligne jaune qui garantit la cohésion nationale et la stabilité du pays où les intérêts supérieurs y seraient identifiés et leur défense relèverait pleinement d’une responsabilité collective. Pour mettre le pays sur la voie d’une bonne gouvernance, il faudrait apaiser le climat politique afin de conduire les réformes nécessaires au fonctionnement correct de l’Etat. II revient toujours au Président de la République de trouver les voies et moyens de rétablir le dialogue avec l’opposition en usant des prérogatives que lui donne la Constitution et en tenant compte des impératifs qui découlent de la conjoncture actuelle. Le CNDP (Conseil national de dialogue politique) avait été mis en place pour fluidifier les relations entre la majorité et l’opposition. Si cela ne fonctionne pas, il faudrait imaginer un autre mécanisme inclusif dont l’objectif devrait être de constituer un cadre de concertation sur les sujets revêtant la plus haute importance pour la sécurité et la stabilité du pays. Le Niger ne peut s’autoriser pendant encore longtemps une tension permanente qui appesantit la vie politique et menace gravement le fonctionnement normal des institutions de la République.
Le Ministère de la justice du Niger a récemment entrepris une révision complète du code pénal et de la procédure pénale dans le cadre de ses efforts visant à adapter ces textes à la réalité sociale du pays. Cette initiative, lancée en février 2022, a abouti à la création d'un nouveau code pénal dans lequel des sanctions sévères contre l'homosexualité sont envisagées, selon les informations communiquées par le service de communication de la présidence de la République. Le comité chargé de cette révision avait pour mission spécifique de passer en revue l'ensemble des dispositions contenues dans ces deux textes et de les ajuster aux normes en vigueur dans la société nigérienne. Dans le cadre de ce processus, 304 des 408 articles du code pénal ont été examinés, et environ une centaine de nouveaux articles ont été créés afin de traiter certaines infractions, notamment celles liées à l'homosexualité et à d'autres actes jugés indécents, ainsi que leurs sanctions correspondantes.
Le président du comité, Ousseni Jibaji Maman Sani, a récemment déclaré lors d'une session tenue à Dosso que "parmi les propositions de réforme que nous avons déjà adoptées, il y a la question de l'homosexualité. En effet, nous tenons à rassurer l'opinion que toute une section du projet du nouveau code pénal a été consacrée à son incrimination."
M. Sani a ensuite détaillé les recommandations formulées par le comité en ce qui concerne les sanctions à l'encontre des personnes commettant des actes indécents avec des personnes de même sexe, tels que les relations sexuelles, les mariages, les cérémonies de mariage, ainsi que le soutien financier ou organisationnel aux organisations ou clubs homosexuels. Selon lui, le comité propose des sanctions sévères pour ces pratiques immorales et contre nature.
"Comme vous pouvez le constater, ces pratiques immorales seront à jamais bannies de notre pays une fois que le projet du nouveau code pénal sera adopté", a souligné M. Sani. Il a également tenu à préciser que, contrairement à certains commentaires sur les réseaux sociaux, la législation nigérienne est déterminée à mettre fin à ce phénomène en le criminalisant de manière rigoureuse, tout en préservant les valeurs traditionnelles du pays.
La date du 26 juillet 2023 est marquée en lettre d’or dans les annales de l’histoire de notre cher pays, le Niger. Des foules en liesse, des Organisations et structures en liesse, des populations en liesse, l’armée en liesse, des citoyens tout court en liesse, cela démontre d’un indice fort: l’unité nationale est recouvrée. Douze ans durant, les nigériens avaient été dressés les uns contre les autres, les familles ont été opposées, disloquées, endeuillées.Trois régions et avec beaucoup d’acuité les populations de Diffa et Tillabéri ont payé un lourd tribut dans le cadre d’une insécurité attirée par un ancien chef d’Etat qui s’était plutôt proclamé chef de guerre pour mieux détruire un pays qui lui a tout donné: argent, voyages, prestige et même fils Ministre de la principale ressource naturelle du pays.
Les militaires tombaient comme des mouches, des villages sont désertés, des écoles et des formations sanitaires fermées, notre économie bradée, tout ce qui a de la valeur vendue et cela jusqu’à la dignité des Nigériens. Des emprisonnements au quotidien pour un oui ou un non avec l’onction de leurs juges chargés de mission, un clanisme hors pair, un népotisme jamais égalé même en Afrique, les formations politiques même de leur alliance avaient peur de se réunir du fait de la surveillance de leurs activités quotidiennes par un groupuscule ayant proclamé le Niger et les Nigériens comme leur bien, les sociétés d’Etat occupées en très grande partie par eux et leurs enfants contrairement à la morale africaine tout court, la nationalité Nigérienne banalisée, aucun autre nigérien n’avait le droit de dire ce qui ne va pas dans le pays et ni même ce qu’il faut pour le pays car il faut simplement se taire et les regarder se pavaner eux et leurs enfants , une population réduite à une pauvreté jamais connue comme si tous les autres étaient les damnés de la Terre et eux les chanceux, les concours de recrutement à des emplois publics ne peuvent plus s’organiser dans le pays de leur seul faute liée à leur esprit de clanisme et de favoritisme, un surendettement sans commune mesure et souvent à l’insu d’un Parlement qui n’a aucun droit de contrôle comme pour régler son compte au pays.
Bref, un décor a été planté et déroulé douze ans durant comme pour régler son compte au Niger. Les Historiens doivent rapidement se mettre à la tâche afin d’écrire cette page sombre de la vie de notre pays, page écrite par des ploutocrates dont l’affairisme est connu du monde entier. Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie est venu mettre un terme à toute cette ambition macabre qui avait en réalité comme finalité de faire des Nigériens des étrangers dans leur propre pays en regardant la gestion du pays se transmettre de père en fils sous le fallacieux prétexte que c’est le peuple qui les a élu et qui élit telle une fatalité ! Les Patriotes se doivent d’accompagner cette action salvatrice du CNSP chacun à sa manière et dans sa sphère de compétence pour que renaisse ce beau pays qui n’avait connu que la paix, le bon vivre ensemble et l’aspiration au bien être commun. Le Niger est une bénédiction de Dieu, rien de grave, ni de mal ne l’atteindra. Les citoyens sont résolument tournés vers cet avenir qui se veut promoteur et surtout radieux. Pour l’amour de la Patrie!
Le principal service de coronavirus de cette capitale du désert est vide depuis des mois et des installations d'isolement érigées à la hâte ramassent la poussière. Les masques sont presque inconnus dans les rues et de nombreux jours se passent sans qu'une seule personne ne soit testée positive pour Covid-19. La demande de vaccins est si faible que le gouvernement a envoyé des milliers de doses à l'étranger.
Bienvenue au Niger, la terre que le coronavirus a en quelque sorte oublié.
Ce vaste pays d'Afrique de l'Ouest, qui abrite l'un des taux de natalité et de pauvreté les plus élevés au monde, a été identifié par l'Organisation mondiale de la santé comme l'un des plus vulnérables à l'épidémie de coronavirus sur un continent qui, selon les Nations Unies, tuerait des millions de personnes. Plus d'un an plus tard, de nombreux autres pays d'Afrique sont en proie à la troisième vague de la pandémie, avec de nouvelles variantes envoyant des infections à des niveaux records.
Mais alors que le Niger est aux prises avec une multitude de défis économiques et sécuritaires, il fait partie d'un petit groupe de nations à la lisière sud du Sahara qui jusqu'à présent a pour la plupart échappé au fléau du coronavirus. Les raisons – qui semblent inclure un climat chaud et sec, des établissements peu peuplés et mal connectés et la population la plus jeune du monde – ont fait du Niger une étude de cas cruciale pour les virologues étudiant l’évolution de Covid-19, selon les experts.
Le Niger fait partie d'un petit groupe de nations à la lisière sud du Sahara qui a pour la plupart échappé au coronavirus.
Il y a peu de preuves de la pandémie à Niamey, la capitale du désert perchée sur le fleuve Niger.
Les médecins affirment que la propagation de la variante hautement transmissible du delta et la réouverture des frontières terrestres ces dernières semaines constituent toujours une menace pour le pays en grande partie non vacciné et son système de santé. Mais à Niamey, la capitale tranquille perchée sur le fleuve Niger, il y a peu de preuves de la pandémie qui fait rage dans de nombreux autres pays du continent.
Au Pilier, un restaurant populaire auprès des riches locaux et des expatriés, le propriétaire italien Vittorio Gioni affirme que les week-ends sont pleins et qu'il rapporte à la maison les mêmes recettes quotidiennes qu'il y a deux ans. Les affaires ont plongé au printemps 2020 lorsque les frontières aériennes du pays ont été fermées, mais se sont rapidement rétablies. L'un de ses habitués est Sani Issoufou, le ministre du pétrole : « Ici, on vit encore comme si c'était 2019 », dit-il, le sourire aux lèvres.
À la mi-juin, le Niger, un pays deux fois plus grand que le Texas avec une population un peu plus grande que l'État de New York, à 24 millions, n'a confirmé que 194 décès et environ 5 500 cas de Covid depuis que son premier cas a été enregistré en mars 2020. C'est moins que la minuscule enclave italienne de Saint-Marin, qui compte 34 000 habitants.
Le Niger a déjà été identifié par l'Organisation mondiale de la santé comme l'un des pays les plus vulnérables à l'épidémie de coronavirus.
"Nous nous attendions à être submergés de cas mais cela ne s'est jamais produit", a déclaré Adamou Foumakoye Gado, l'anesthésiste à la tête de la plus grande unité de soins intensifs du pays dédiée au Covid-19.
« Le virus a eu une vie très courte ici », dit-il en parcourant les couloirs vides de son service de 70 lits à l'Hôpital général de référence récemment rénové de Niamey. En l'absence de patients en soins intensifs dans son établissement depuis avril, M. Gado est redéployé pour travailler sur les impacts les plus graves du paludisme. "Maintenant, c'est moi qui suis mis en congé !"
Fin mai, le Niger a même pris la décision inhabituelle de prêter 100 000 vaccins AstraZeneca à la Côte d'Ivoire, un autre pays d'Afrique de l'Ouest avec à peu près la même population, mais quatre fois plus petit géographiquement et avec 10 fois plus de cas. Le Niger a donné la priorité à la vaccination des travailleurs essentiels, et peu de la population générale a reçu le vaccin.
Il n'y a eu aucun patient en réanimation dans le service Covid-19 de l'Hôpital général de référence récemment rénové de Niamey depuis avril.
De nombreux jours se passent sans qu'une seule personne au Niger ne soit testée positive pour le coronavirus.
Pendant ce temps, au centre de test principal de Niamey, plusieurs jours s'écoulent souvent sans que personne ne soit testé positif. Quatre grandes tentes installées pour isoler les patients au début de la pandémie abritent désormais une paire de bottes en caoutchouc boueuses et des seaux de lavage en plastique.
L'évasion apparente du Niger du pire de la pandémie contraste de manière frappante avec de nombreuses régions du continent africain, où l'OMS a averti que les infections étaient en passe de dépasser leur précédent pic de janvier. En Ouganda, situé sur l'équateur, les hôpitaux sont tellement submergés de nouveaux cas de Covid-19 ces dernières semaines que des malades meurent en attendant un lit.
Depuis que le virus est apparu pour la première fois en Afrique au début de 2020, les taux d'infection ont été faibles au Sahel, un territoire semi-aride de 3 000 milles sur la rive sud du Sahara qui comprend également le Burkina Faso, le Mali et le Tchad. Pendant toute la durée de la pandémie, les résultats positifs au Covid au Niger ont été en moyenne de 4,5% pour un total d'environ 125 000 écouvillons, par rapport aux pays ayant des niveaux de test par habitant similaires, l'Afghanistan et Mada.
Benoît Faucon | Photographies d'Ismaël Mahamadou Laouali pour le Wall Street Journal
Moins d'une semaine après l'accréditation de son chargé d'affaires en pied, la mission diplomatique de Belgique a inauguré lundi à Niamey le tout nouveau blason de sa représentation diplomatique, signe du réchauffement des relations de coopération entre Niamey et Bruxelles.
Selon le nouveau chargé d'affaires, Pierre Charlier, cette inauguration du blason et de ses plaques d'accueil qui intervient après la présentation de ses lettres de créances aux autorités nigériennes, rehausse la représentation belge au niveau d'ambassade, témoin de l'intérêt que la Belgique accorde au Niger.
La coopération au développement belgo-nigérienne a dans le passé couvert de nombreux domaines essentiels au développement, "mais l'évolution récente va vers une concentration dans un nombre plus restreint de secteurs pour diminuer la dispersion des moyens de façon à augmenter l'efficacité", a déclaré l'ambassadeur sortant de Belgique au Niger, avec résidence à Ouagadougou (Burkina Faso), Lieven De La Marche, présent à la cérémonie.
Ce changement, a-t-il précisé, "symbolise la volonté de mon pays d'affirmer de manière explicite son intérêt pour la République du Niger, qui se place dans un contexte d'un intérêt renouvelé pour la région de l'Afrique occidentale et notamment du Sahel".
A partir de ce 1er et jusqu'au 12 novembre 2021 se tient à Glasgow (en partenariat avec l’Italie), la 26è Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique (ou COP26). Une des rencontres de la dernière chance tant l'avenir et la survie de la planète en dépend selon tous les climatologues. Les pays faiblement émetteurs paient le prix de l'inconséquence et de l'indifférence des pays pollueurs comme l’a dénoncé le Président Mohamed Bazoum lors des discours inauguraux. Les pays pauvres attendent toujours les engagements de 100 milliards par an promis lors de la COP21 de Paris pour les accompagner à mieux supporter les effets désastreux du dérèglement climatique.
Les éléments de réflexion d’un précédent article que j’avais écrit en 2015 (sur ce même portail de NigerDiaspora) en prélude de la COP21 de Paris sont encore d’actualité, tant les progrès sont encore minimes, les données inchangées et les promesses non encore tenues. Pourtant les phénomènes cataclysmiques nous rappellent une fois de plus de l'absolue nécessité d'une prise de conscience du phénomène du dérèglement climatique.
La COP, qu’est-ce à dire ? Pour les béotiens, l’acronyme COP désigne en réalité «Conference of the Parties » ou «Conférence des parties » ; les parties constituent outre l’union européenne, les 197 pays signataires de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, paraphée pour la première fois en 1992. L’objectif était, dès le départ, de trouver un accord pour réduire les émissions de gaz à effets de serre (GES), en d’autres termes réduire le réchauffement climatique.
Après l’intermède due à la crise pandémique en 2020, la COP démarre à Glasgow à partir de ce lundi 1er novembre 2021 sa 26è édition, cinq ans après la prometteuse COP21 de Paris.
Au total, 120 chefs d’Etat et de gouvernement prononcent des discours dans cette « conférence de la dernière chance » pour le premier ministre anglais Boris Johnson qui avertit qu’un échec de la conférence climat de Glasgow déclencherait dans le monde « une colère et une impatience incontrôlables ». Pourtant les représentants des pays hautement pollueurs comme la Russie (V. Poutine), la Chine (Xi Ji Ping) et le Brésil (J. Bolsonaro) ont été aux abonnés absents dans la cité écossaise.
Le Niger est représenté au plus haut niveau par le Président de la République venu défendre une position qui concernera tous les pays à faible émission. La centralité de notre pays entre Sahel et Sahara a été mise en avant dans le discours du Président Mohamed Bazoum pour exposer toutes les conséquences de l’augmentation de température due à la forte émission de carbone et par capillarité des conséquences de l’avancée inexorable du désert voire du risque d’instabilité liée au terrorisme par la déstructuration du système pastoral.
Enjeux de l’accord La conférence de Paris se donnait pour finalité de parvenir à trouver un accord-cadre pour limiter le réchauffement à 2°C d’ici 2100. L’objectif assigné à Glasgow est d’atteindre la neutralité carbone en 2050 en engageant un vaste combat de non-utilisation des énergies fossiles et stopper la déforestation… Il s’agit d’une urgence absolue de ce qu’on pourrait appeler un nouvel ordre écologique mondial. Au-delà de 2°C, la limite du tolérable sera vite atteinte, ce qui peut induire des dérèglements climatiques importants dont on commence à observer les signes avant-coureurs. Ainsi une température de 50°C pourrait être la norme à Niamey !
• En 50 ans, le niveau de la mer a augmenté de 10 cm, phénomène dû notablement à la fonte de la calotte glaciaire et des glaciers. Cette montée sera d’un mètre et plus dans les 100 à 200 ans à venir. Elle aura pour conséquence la disparition des îles situées dans le Pacifique (Marshall, Polynésie, Micronésie), de l’Océan indien (Maldives avec 2m d’altitude seulement), certaines régions des Philippines et d’Indonésie et anecdotiquement les neiges éternelles du Kilimandjaro en Afrique. Une étude du CNRS indique que 10 000 à 20 000 îles pourraient disparaitre au courant de ce siècle. Déjà les habitants de l’île de Bikini (Pacifique) ont demandé l’asile climatique aux Etats-Unis. Une nouvelle race de réfugiés voit le jour : les migrants climatiques.
• Des mégalopoles côtières généralement construites sous le niveau de la mer à l’instar de New-York, Tokyo, Singapour ou Miami pourraient aussi être immergées, sous les eaux.
• Si l’accord de la stabilisation de 2°C d’ici à la fin du siècle est remis en cause par les parties (ce qui semble être le cas, par les plus gros émetteurs), on pourrait sans doute observer de records de températures jamais relevées. En 2013, le climatologue Thomas Stocker, dans un rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) indiquait que « les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins».
Le GIEC table encore sur une augmentation de 2.8 à 5.7°C selon les émissions de gaz de serre d’ici 2100. On pourra relever à cette date, jusqu’à 40°C à Paris, température qui a cours dans les zones chaudes intertropicales de Niamey, Dubaï ou Bamako (qui frôleront allégrement les 50°C). Avec les périodes de pics de chaleur se grefferont divers cataclysmes extrêmes comme les sécheresses, inondations, cyclones, typhons qui, à termes provoqueront de grandes migrations climatiques : environ 250 millions de personnes seront concernées en 2050, soit déjà aujourd’hui plus de migrants climatiques que de guerre. L’ONU annonce que les catastrophes naturelles dues changement climatique ont tué plus de 600 000 personnes et 4 milliards de blessés et de précarisés en 20 ans dans les 6457 inondations, tempêtes, canicules, sécheresses et autres désastres. • Le corollaire du réchauffement se traduirait aussi par une expansion de la pauvreté et de la malnutrition. Une étude de la Banque Mondiale souligne que « les populations les plus pauvres seront menacées par les mauvaises récoltes dues à la minoration de la pluviométrie ». Dans le même registre, l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, la hausse des températures et du niveau des mers, ainsi que les inondations et les sécheresses auront un impact significatif sur le droit à l'alimentation, donc sur la malnutrition. • Enfin, outre la réduction des réserves faunistiques et floristiques, le réchauffement climatique aura une incidence sur la permanence des maladies : selon l’OMS, une élévation de 2-3°C exposera plus de 2 milliards de personnes de plus au risque de transmission de la dengue (sorte de grippe tropicale) et augmentera de 5% le nombre de prévalence au paludisme soit une hausse de 150 millions de personnes.
Le défi écologique du Niger Au Niger, le processus de protection de l’environnement est très ancien même si l’efficacité des opérations est sujette à caution. Il équivaut d’une certaine manière, à la lutte contre la désertification et la réduction du réchauffement climatique même si l’émission est très faible (1,216 millions T de CO2, pour moins 1% du total mondial).
Déjà au XVIII è S, le Sultan Tanimoune de Zinder initiait un système ingénieux d’agro-foresterie et de sa protection, sur conseils de marabouts de la Cour qui attirèrent l’attention du souverain sur la relation entre la coupe des arbres et le manque d’eau. Le décret royal ne se fit pas attendre : « la vie d’un arbre équivaut à celle d’un homme ». Il fut même mis sur pied un service de renseignement qui contrôlait les abattages clandestins d’arbres et d’une politique de réensemencement d’acacia albida (gao) permettant ainsi de gérer efficacement les aires protégées.
Dans les années 70, les autorités sous l’emprise de la sécheresse, initièrent des actions de reboisement pour régénérer le biotope à travers les bois de village, bois de Samaria, ceintures vertes… lors d’opérations dites « Sahel Vert ». C’était un moment d’intenses mobilisations pour la Samaria d’aller, dans un lieu dédié, planter de milliers d’arbres. Plus tard, ce mouvement sera plus « internationaliste » avec la participation de citoyens du monde.
Prenant la mesure de l’urgence suite à la nouvelle sécheresse qui se profilait et qui risquait de plomber le pays, le président Seyni Kountché annonce en 1983, l’ »engagement de Maradi », débat national sur la désertification qui devait se tenir en mai 1984 par ce message solennel : « Je vous annonce que l'année 1984 sera consacrée année du reboisement national. Nul doute que nous pourrons, à force de volonté, reverdir le Sahel et sauver notre Niger éternel ». Le couplage de la fête de l’indépendance du 3 août avec la Fête de l’Arbre était déjà le signe de la prise en compte écologique. D’énormes moyens financiers et humains pour l’époque ont été consentis pour accompagner ce pari environnemental. Peine perdue. Par manque de suivi, d’entretien mais aussi de vision d’ensemble. Quid des bois de samaria, de ceintures vertes ou de la grande muraille verte intéressant 20 pays et en attente depuis 2002 ?
La priorité pour le Niger sera surtout de se focaliser d’abord sur les stratégies d’adaptation et de résilience aux changements climatiques. Car le pays reste tributaire de changements climatiques : glissements d’isohyète de 200 km du nord vers le sud, réseau hydrographique en baisse, diminution du couvert de biomasse et avancée du désert, tendance à une hausse de la température avec les incidences sur la production agricole, l’exode rural, érosion éolienne…
Il reste que le Niger doit rechercher des alternatives pour réduire l’émission du GES (même si très faible) et prévenir la déforestation qui reste un paradoxe pour un pays à faible couvert forestier. L’initiative de la promotion et consommation du gaz nigérien (44 000 tonnes produites) doit être ainsi accélérée : il faut « accroître la consommation du gaz pour inverser la tendance à la déforestation » dixit le ministre de l’énergie. Quand on sait qu’au Niger, quelques 200.000 tonnes de bois sont ainsi consommées tous les ans, soit l’équivalent de 100.000 hectares de forêt détruits et que plus de 90% des ménages n’utilisent que le bois, alors même que le sous-sol contient du charbon fossile, le pari du gaz mérite d’être tenu. Ainsi la consommation de gaz a plus que quintuplé en trois ans, passant de 3.000 tonnes en 2012 à plus de 17.000 tonnes en 2015 soit 40 000 ha préservés. Malgré ce résultat encourageant, un changement radical de mentalité est nécessaire et obligatoire pour la préservation de notre couvert végétal.
Enfin, au vu des enjeux qui nous attendent, le Niger ne peut faire l’économie d’un ministère de l’écologie de plein exercice pour planifier et coordonner les actions pérennes de lutte contre la désertification et le réchauffement au lieu de « mesurettes » qui se sont révélées inefficaces depuis plus de 50 ans. Retenir pour l’anecdote, qu’en 1974, en pleine période de famine, le nouveau chef de l’Etat, Seyni Kountché mettait en place « un ministère du climat »…(et de l’aide aux populations) confié à Ali Saibou mais qui n’aura duré que le temps d’un harmattan.
Que faut-il attendre de la COP26 ? Les pays d'Afrique qui ne représentent que 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont pourtant parmi ceux qui font le plus de progrès dans la réduction des GES malgré les impacts du dérèglement climatique observés (élévation de température, inondations, sécheresses...) : par exemple un pays comme le Niger soumis à ces aléas, table sur une réduction de 25 à 34% de GES en 2030. Le président Mohamed Bazoum a eu raison de pointer dans son discours de ce lundi 1er novembre, les pays pollueurs quand nos pays subissent durement les effets du dérèglement climatique, « ceux qui aujourd'hui paient le tribut le plus lourd au consumérisme promue par un modèle de développement qui a fait très peu cas des peuples des pays faibles ainsi que des générations futures. ».
Les attentes sont nombreuses sur cette conférence de la dernière chance même si rien de concret ne sortira dans l’immédiat. Le signal de Boris Johnson risque-t-il d’être entendu « si Glasgow échoue, tout échoue ! » malgré l’absence des principaux pays pollueurs, les États-Unis (14% du total mondial) et la Chine (28%) ? L’unanimité faite pour réduire la déforestation sera-t-elle crédible quand des multinationales exploitent abusivement les « poumons verts » d’Afrique, d’Amérique Latine ou d’Asie ?
Il reste encore la question centrale du financement (ou de la compensation des parties moins polluantes) pour lequel les ONG Oxfam, le Réseau Action Climat Europe et WWF sont attentifs : Selon eux, il faut mettre en place un projet concret pour le financement climatique qui précisera notamment la manière dont l'argent sera versé aux pays en développement. C’est le cas du « Fonds Vert » pour lequel les pays développés (pollueurs-payeurs) ont annoncé l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars (environ 92 milliards d'euros) par an entre 2020-2025 pour aider les pays du sud à lutter contre le réchauffement du climat. Cet engagement de la COP21 de Paris de 2015 n’a jusque-là pas été honoré.
L’urgence est là, le climat est un fait social, affecté par les décisions politiques. D’ailleurs le prix Nobel de la paix, la kenyane Wangari Maathai s’inquiétait en ces moments que « le dérèglement climatique est la vie ou la mort. C’est le nouveau champ de bataille mondial ». Plus prosaïquement, une intervenante africaine lançait à l’époque au conseiller du président français, Nicolas Hulot que « la COP 21 donnera le quitus de qui doit vivre ou mourir » ou bien le changement climatique n’est pas un problème pour les générations futures, c’est un sujet d’aujourd’hui quelque soit son degré de pollution. Ce n’est pas seulement un enjeu de système énergétique, de modèle économique et de rapports de force géopolitiques. C’est juste une question vitale.
Boubacar Hima dit Petit Boubé serait-il le souffre-douleur, la victime expiatoire pour une catégorie de Nigériens qui tendent à ignorer ce qui se passe dans ce pays ? Un pays dans lequel, la presse a régulièrement dénoncé les pratiques mafieuses de nos gouvernants sans que cela ait ému le moins du monde les concernés et sans que la justice ait décidé de la moindre information judiciaire à leur encontre. Les exemples pullulent comme têtards dans un étang au point où on en oublie forcément lorsqu'on veut les citer. N'est-ce pas dans ce pays que le président de l'Assemblée nationale et son premier vice-président ont été dénoncés dans une affaire d'indemnités de départ qu'ils se sont illégalement octroyées en partant de l'ARTP [Ndlr : Agence de régulation des télécommunications et de la Poste] ? N'est ce pas dans ce pays que le ministre du Tourisme gère son entité comme une boutique, élaborant lui-même les termes de référence et gérant personnellement et à sa guise les fonds dédiés par les partenaires financiers à des évènements touristiques de portée nationale ? N'estce pas dans ce pays que des officiels, au plus haut sommet de l'État, ont compromis des intérêts stratégiques du Niger à l'extérieur, dans un contentieux qui est né sur des motivations détestables ?
Le gouvernement nigérien, à travers ses ministères en charge des divers niveaux d'enseignement, a entrepris depuis quelques années une vaste opération d'assainissement de son secteur éducatif par la multiplication de mesures visant à réaliser sa promesse de redonner à l'école nigérienne tout son prestige d'antan.
Cette politique de réforme a concerné d'abord le secteur de l'Enseignement primaire, où une étude diligentée début 2017 par les autorités a révélé le niveau catastrophique notamment des enseignants contractuels. Cette situation a amené le ministre de tutelle, Daouda Mallam Marthé, à organiser une évaluation du niveau de 60.000 enseignants contractuels sur les 82.000 que comptait le pays pour, selon ses propos, "mettre de l'ordre dans le système éducatif nigérien".
Plusieurs milliers d'enseignants qui avaient refusé de participer à l'examen ont vu leur contrat résilié par décision du ministre, et environ 9.000 autres (de sources syndicales) avaient été révoqués pour insuffisance constatée à l'issue de l'évaluation organisée sur tout le territoire national les 16 et 17 juillet 2017. Ces mesures ont été saluées par une frange de la population, mais jugées "illégales" par les syndicats des enseignants qui exigent toujours leur réintégration.
Par ailleurs, après des enquêtes diligentées par les services compétents des ministères des Enseignements primaire et secondaire, le gouvernement a procédé à la fermeture depuis mi-décembre dernier d'une soixantaine d'établissements des deux cycles confondus, faute notamment d'autorisation.
Pour M. Marthé ces écoles exerçant sans autorisation de création ni d'ouverture, donc "n'ayant pas d'instance juridique, doivent immédiatement cesser toute activité", tout en assurant que "le gouvernement prendra toutes les mesures pour que cette décision soit appliquée dans toute sa rigueur".
L’objectif est de réduire sensiblement le nombre d’évacuations sanitaires des députés et des ministres vers les hôpitaux étrangers. Tous ces officiels ne feront plus l’objet d’évacuation aux frais de l’Etat que si les prestations concernées ne peuvent être fournies par l’hôpital général de référence de Niamey, rapporte Télé Sahel, la télévision d’Etat.
Un hôpital de pointe, le plus grand de l’Afrique de l’Ouest.
Selon les médias locaux, le Niger dépense chaque année plus de 5 milliards de francs CFA (10 millions de dollars) pour faire soigner ses officiels en Europe, en Tunisie ou au Maroc. Le pays a donc décidé d’arrêter les frais en investissant dans un centre hospitalier ultra moderne construit par la Chine à Niamey, la capitale.
«C’est un hôpital de pointe, de grande capacité. C’est le plus grand centre hospitalier de l’Afrique de l’Ouest. Il est doté de matériels et de spécialistes de grande qualité venus d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient pour travailler aux côtés des médecins nigériens. Aujourd’hui, cet hôpital peut faire face à la plupart des maladies qu’on a coutume d’évacuer à l’étranger», assure le ministre nigérien de la Santé, le docteur Maïnassara, au micro de la BBC. L'Hôpital Général de Référence de Niamey : un équipement moderne pour des soins de qualité.
Des spécialités dignes des grands hôpitaux européens
Selon la presse nigérienne, des spécialistes cubains et turcs rejoindront bientôt leurs homologues chinois déjà présents au sein de cette structure hospitalière qui dispose de quelque 37 spécialités dont les services de cardiologie, de gériatrie et toutes les spécialités médico-chirurgicales.
Cette annonce intervient alors que plusieurs audits effectués par des services publics mettent régulièrement en cause la régularité de certaines dépenses liées aux évacuations sanitaires dans le pays. Un problème que le Niger partage avec de nombreux autres pays africains.
«Entre les passe-droits offerts aux uns et aux autres, les petites magouilles dont profitent certains et le laxisme qui prévaut à plusieurs niveaux de responsabilité, le Trésor public en vient à supporter des charges qu’il n’aurait jamais dû supporter», déplore le journal sénégalais Enquête-Plus qui a consacré un dossier à ce phénomène.
«Des évacuations sanitaires dans une totale opacité»
Le journal dénonce une véritable opacité qui règne dans ce domaine. Il explique comment il est difficile de chiffrer les évacuations sanitaires, en termes de coût pour les deniers de l’Etat.
«On ne donne jamais le chiffre exact. Et tout dépend de la personne à évacuer. Si c’est une haute personnalité de l’Etat, la somme est plus importante. Ce qui est déplorable, c’est que des pauvres continuent à mourir dans le pays, à cause d’une simple diarrhée, ou d’un paludisme», écrit le journal qui cite une source médicale sénégalaise.
Des pauvres qui meurent dans les hôpitaux faute de soins, il n’y en pas seulement qu’au Niger ou au Sénégal, mais un peu partout en Afrique où les hôpitaux sont dans un état désastreux.L'Hôpital Général de Référence de Niamey : un équipement moderne pour des soins de qualité.
«Des hôpitaux-mouroirs»
De Ouagadougou à Douala en passant par Dakar et Kinshasa, les cris de détresse se sont multipliés, en vain. Rien n’a changé dans les hôpitaux-mouroirs.
«Les hôpitaux burkinabè sont des mouroirs, parce que les malades y sont juste en sursis, en attendant le jour fatidique si le médecin ne vous demande pas d’aller achever vos derniers jours à domicile», peut-on lire sur le Blog Le Messager d’Afrique du burkinabè Boukari Ouédraogo.
Ces hôpitaux délabrés, sans équipements ni médicaments, se retrouvent parfois investis par toutes sortes de trafics et d’activités incompatibles avec la quiétude due aux malades. C’est le cas à l’hôpital Mama Yemo de Kinshasa dont la renommée ne se discutait pas dans les années 80. Voilà à quoi il ressemble ces dernières années: «Faites un tour à l’entrée de l’hôpital. Tous les espaces entourant l’hôpital sont exploités par des bistrots de tout genre, des églises de fortune, des boutiques transformées en bars dès la nuit tombée et des vendeurs d'effets funéraires. Devant l’entrée principale dorment des indigents qui ont trouvé l’hôpital comme leur dernier refuge», constatait Paul Muland sur son blog Grand Kasai.
«Une honte pour toute l’Afrique»
C’est une honte pour toute l’Afrique, fulmine un observateur sénégalais dans les colonnes du journal
Enquête-plus.
Nos pays devraient faire des efforts pour soigner leurs malades et arrêter de dépenser des milliards dans des hôpitaux étrangers, plaide-t-il.
C’est la voie choisie par le gouvernement du Niger. Si cette annonce porte des fruits, elle fera peut-être tache d’huile dans d’autres pays africains.
La Résidence du Niger à Central Park à New-York (Etats-Unis d'Amérique)Le Niger a obtenu jeudi 14 décembre la levée des saisies opérées sur trois de ses immeubles par la société Africard. Niamey marque un point, mais plusieurs de ses biens restent cependant encore saisis. Pour rappel, Africard est une société qui avait signé en 2011 un contrat avec Niamey pour la fourniture de passeports biométriques. Suite à une rupture jugée abusive de ce contrat en 2012, Africard a réussi à faire condamner le Niger à des dédommagements, le 6 octobre 2014. Une condamnation qui a donné lieu depuis à de multiples rebondissements judiciaires.
Pour obtenir ses indemnités de dédommagements, Africard a tenté d'effectuer plus d'une dizaine de saisies de biens appartenant au Niger. Certaines ont été infructueuses et les autres contestées par Niamey devant la justice, qui vient de répondre partiellement.
Jeudi dernier, un juge français a fait annuler la saisie de trois immeubles, en banlieue parisienne et à Paris, considérant que ces biens étaient à usage diplomatique et donc protégés. Niamey remporte donc une nouvelle manche.
Les avocats de la société Africard affichent eux leur sérénité, malgré cette défaite judiciaire. Ils comptent toujours sur d'autres saisies, notamment celle d'une résidence à Manhattan. Et celle des avoirs du Niger sur les comptes du groupe nucléaire Areva. Sur ces saisies, les juges américains et français ne se sont pas encore prononcés, donc chacun des camps peut encore espérer sortir vainqueur.
En revanche en septembre dernier le Niger a perdu un recours déposé devant le tribunal de Paris qui visait à faire annuler toute la procédure qui se déroule sur le sol français. Niamey a fait appel et compte aussi toujours en parallèle obtenir l'annulation de l'arbitrage international rendu à Abidjan en 2014.
Le « Henley Passport Index » est un classement de tous les passeports du monde en fonction du nombre de pays qui les acceptent sans visa préalable. Le cabinet londonien de conseil en matière de citoyenneté et de résidence est la structure réalisatrice de ce classement chaque année, utilisant les données de l’International Air Transport Association (IATA), complétées par les recherches de ladite structure. Dans l'indexe 2018, le classement africain trusté par les Seychelles, Maurice et l’Afrique du Sud dont les passeports ouvrent les portes de, respectivement, 152, 146 et 102 pays. En Afrique du Nord, la Tunisie se positionne en tête (66 destinations libres), devant le Maroc (61), l’Algérie (50) et l’Egypte (49). En Afrique subsaharienne francophone, c’est le Bénin (61 destinations libres) qui ouvre la marche, suivi de la Mauritanie (58), du Burkina Faso (57) et, à égalité, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée (56). Cependant, le Niger occupe le 30ème rang africain sur 53 pays classés. Au niveau mondial, le passeport japonais est le mieux accueilli dans le monde avec 190 destinations libres, suivi de Singapour (189) et de l’Allemagne, de la France et de la Corée du Sud (188).
La lutte du peuple malien pour recouvrer sa pleine souveraineté et l’intégrité de son territoire visà- vis de la France qui mène une politique pour le moins contestable au Mali a atteint un niveau critique avec les décisions issues du sommet des chefs d’Etat de la Cedao, tenu le 9 janvier 2022. À l’issue de ce sommet, les chefs d’Etat ont décidé toute une batterie de mesures les unes plus extrêmes que les autres. Entre autres mesures, il a été décidé de la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Mali, la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la Cedeao et le Mali, le gel des avoirs du Mali dans les banques centrales et commerciales de la Cedeao ainsi que la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la Cedao, notamment la Bidc et la Boad. Des mesures pour le moins draconiennes qui ont choqué les opinions publiques des pays de la Cedeao où l’on note une solidarité totale avec le Mali. La sympathie vis-à-vis des autorités actuelles du Mali et l’adhésion massive pour une solidarité avec le peuple malien sont d’autant plus fermes que derrière ces mesures, la main de la France qui cherche manifestement, à défaut de pouvoir poursuivre sa politique au Mali comme il l’envisageait, à étouffer financièrement ce pays. Un pays avec lequel le Niger en particulier partage bien plus qu’une frontière.
C’est à Kidal que se concentrent tous les chefs terroristes et c’est la France qui protège Kidal.
C’est la France, on le sait, qui a un contentieux avec le Mali qui veut recouvrer sa souveraineté nationale et avoir le contrôle de la totalité de son territoire. Or, depuis plus de huit ans, la France a divisé ce pays en deux, faisant de la région de Kidal une enclave territoriale protégée, avec une force militaire et une administration locales qui échappent totalement à Bamako. En plus de la partition du Mali à laquelle travaille la France sous le couvert de la communauté internationale associée comme du vernis, il y a que Kidal, comme l’a dénoncé l’ancien président nigérien, Issoufou Mahamadou, est l’épicentre du terrorisme et du trafic de drogue. C’est à Kidal que se concentrent tous les chefs terroristes et c’est la France qui protège Kidal. Des rapports qui discréditent davantage la politique sécuritaire française et sa prétention d’être là pour la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Les autorités nigériennes, qui ont même interdit le survol de l’espace aérien national aux avions russes à destination du Mali font, sans doute, preuve de zèle excessif dans le dévouement à servir les intérêts de la France. Ce que Diori Hamani, au lendemain de l’indépendance du Niger, a refusé avec obstination à la France, les autorités actuelles l’ont offert à l’Élysée avec beaucoup d’enthousiasme. Et c’est contre un Etat voisin avec lequel le Niger partage, certes, une frontière, mais également un peuple, une géographie, des traditions et coutumes, une économie, etc.
Dans cette confrontation entre un pays voisin et frère du Niger comme l’évoquent si fièrement les gouvernants des deux pays en certaines occasions, la position des autorités nigériennes surprend et choque à la limite.
Pour la France et les pays, en Afrique, qui la soutiennent dans cette démarche anachronique, les autorités de transition au Mali doivent impérativement organiser des élections. Sans attendre de recouvrer la totalité du territoire national. Or, si Assimi Goïta et ses camarades acceptent de s’inscrire dans cette logique, comme l’a facilement accepté le président déchu, Ibrahim Boubacar Keïta, c’est accepter de fait la partition du pays en deux États distincts. Les Maliens s’y opposent et dans une majorité majorité écrasante, sont décidés à se battre pour restaurer leur pays dans son intégrité territoriale avant toute élection.
Dans cette confrontation entre un pays voisin et frère du Niger comme l’évoquent si fièrement les gouvernants des deux pays en certaines occasions, la position des autorités nigériennes surprend et choque à la limite. Outre qu’elles s’alignent parfaitement sur les positions françaises, s’affichant ouvertement dans des postures qui s’apparentent à celles du gouvernement français, les autorités nigériennes poussent le bouchon trop loin, du goût des Nigériens. Et des Maliens bien entendu. Le Président Bazoum Mohamed n’a jamais été tendre avec les autorités maliennes, évoquant dernièrement l’exigence du respect, par les autorités de transition maliennes, du calendrier initial de retour à l’ordre constitutionnel normal. Une exigence qui n’a pas été faite au Tchad où les autorités françaises ont cautionné, soutenu et adoubé le successeur d’Idriss Déby, en violation de la constitution tchadienne qui prévoit, en cas de disparition du président, un intérim par le président de l’Assemblée nationale.
La Cedeao des peuples va probablement, parie l’ancien diplomate, l’emporter sur la Cedeao des chefs d’Etat qui agissent ainsi par procuration pour la France.
Quel intérêt le Niger a dans ce jeu malsain qui vise à étouffer économiquement le Mali ? Ceux qui soutiennent que les autorités nigériennes jouent la carte de la France n’ont pas forcément tort ? Car, notent des observateurs avertis, le Niger aussi souffrira nécessairement de la mise en oeuvre des mesures adoptées par la Cedeao. Selon les avis d’un ancien diplomate nigérien, il s’agit là d’une grossière aberration de la part du Niger. À tous points de vue, s’il y a à choisir entre la France et le Mali, les autorités nigériennes devraient choisir de soutenir le Mali.
Cela serait non seulement conforme à tout ce que le Niger partage avec le Mali, mais également aux traditions inscrites dans le marbre par les présidents Diori, Kountché et tous les autres qui ont précédé Issoufou Mahamadou. Le Niger, a-t-il renseigné, à défaut de soutenir ouvertement le Mali, n’a pas à s’interposer entre la France et ce pays voisin et frère. La position du Niger, qui semble épouser totalement celle de la France dont les visées néocolonialistes sont de plus en plus claires, est fortement contestée par les Nigériens qui se disent navrés de constater que leur pays est devenu un instrument d’action pour la diplomatie française. Au mépris des intérêts du Niger qui se compte, malheureusement, parmi les pays non-amis du Mali. La situation est toutefois confuse. Au Niger comme au Sénégal, les décisions de la Cedeao risquent d’être sans lendemain, les réalités de terrain étant plus difficiles à contrôler. La Cedeao des peuples va probablement, parie l’ancien diplomate, l’emporter sur la Cedeao des chefs d’Etat qui agissent ainsi par procuration pour la France.
«Le Niger est le précurseur de ce projet de zone monétaire unique (ZMU) et aurait pu jouer un rôle de leader du moins sur le plan intellectuel si les dirigeants de la période post Conférence Nationale avaient eu le courage et la perspicacité de leurs prédécesseurs pour aborder les sujets qui fâchent : la monnaie et les mines.»le 19 juin 2021 à Accra, au cours de la 59ème session, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement a décidé du report de l’avènement de la monnaie unique de la CEDEAO à l’horizon…. 2027 ! Cette nouvelle annonce intervient après plusieurs péripéties et reports depuis 1980 jusqu’à ce 16 janvier 2020 où le Conseil de Convergence de la zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest a fustigé l’annonce du Chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron au motif qu’elle « n’est pas conforme avec la Décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO d’adopter l’ECO comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO ». Ce nième report montre la difficulté de réalisation de ce projet qui fait l’unanimité au sein des opinions publiques africaines chauffées à blanc par tous les débats houleux et passionnés sur le franc CFA. Les principaux animateurs les plus médiatisés de cette controverse sont Kémi Séba, le révolté, porte-parole autoproclamé des critiques radicaux et Kako Nabupko, le modéré, représentant l’aile réformatrice et proche de l’establishment de l’UMOA récemment désigné Commissaire de l’UEMOA pour le Togo. C’est dans ce contexte que nous avons jugé utile de remettre à la disposition des lecteurs, cette interview de l’économiste Youssouf MAYAKI ; un véritable éclairage sur la question qui s’avère prémonitoire. Pour rappel, cet entretien est déjà paru dans le journal L’Actualité numéro 486 du 14 janvier 2019.
Youssouf Mayaki, Ph.D. Economiste, spécialiste en monnaie et finance, a récemment accordé une interview exclusive au studio ‘Kalangou’ ayant un réseau de plus de trente radios relais. Dans cet entretien, il aborde de long en large la question de la zone monétaire unique.
Les Chefs d’Etat de la CEDEAO se sont réunis récemment à Accra pour décider de la création d’une monnaie unique à l’horizon 2021 qu’en pensez-vous ?
Espérons que cette fois sera la bonne. Parce que je ne sais plus à combien de reports nous sommes depuis le début des années 1990 où j’étais membre du Comité des Experts de la CEDEAO pour la création d’une zone monétaire unique (ZMU).
Quels sont les avantages et les inconvénients d’une union monétaire ?
Il y a beaucoup d’avantages. Mais aussi des inconvénients. Parmi les avantages, il y a la réduction de l’incertitude concernant les fluctuations de taux de change entre les monnaies nationales ; la possibilité pour chaque pays d’utiliser les réserves communes comme coussin pour absorber les chocs externes ; et la réalisation d’économies substantielles car sont éliminés les coûts de transaction, d’information et de négociation associés à l’existence de plusieurs monnaies. Ceux-ci avec d’autres concourent à la longue à une intégration économique et donc une augmentation du commerce international des biens, services et facteurs. D’où finalement une augmentation du bien-être des résidents des pays membres de l’union. Mais l’appartenance à une union monétaire implique la perte d’autonomie dans la conduite de la politique monétaire. Une détérioration possible de l’arbitrage inflation-chômage et un accroissement des disparités régionales. A ces coûts économiques s’ajoutent pour certains peuples des complications d’ordre psychologique : la monnaie étant perçue comme un attribut de la souveraineté nationale.
Quand on met les avantages et les inconvénients dans une même balance, lequel va peser le plus ?
Les économistes arrivent à démontrer que nonobstant ces inconvénients il y a un avantage net à être dans une union monétaire avec une monnaie unique. L’union faisant la force selon l’adage populaire. Pourtant, on dénombre peu d’unions monétaires véritables dans le monde avec une banque centrale émettant une monnaie commune. En réalité, la difficulté vient du fait que les avantages sont potentiels alors que les coûts, eux, sont effectifs. Par exemple la perte de politiques monétaire et fiscale est évidente alors que l’augmentation des échanges va dépendre d’autres facteurs. Il est très difficile d’évaluer ce genre de situation : des avantages aléatoires versus des inconvénients certains.
Que deviendra le franc CFA ?
Il mourra de sa belle mort. Comme les autres monnaies domestiques des autres pays. Car, il s’agit bel et bien d’une union monétaire avec monnaie unique et non monnaie commune. Dans ce cas, les pays abandonnent leurs signes monétaires respectifs alors que dans le second cas, chacun garde sa monnaie mais tous reconnaissent un signe monétaire pour les transactions.
Justement, est-ce que le Nigeria et le Ghana vont facilement abandonner leur monnaie ?
Habitués à gérer leur monnaie, il est vrai qu’il ne sera pas aisé pour eux de déléguer cette prérogative à d’autres fût-ce une institution supranationale incarnant l’intérêt de tous. Sans compter le problème du fétichisme de la monnaie qui consiste à attribuer à la monnaie des vertus miraculeuses mais surtout d’en faire un attribut de la souveraineté nationale. Il faut savoir que la priorité des priorités pour les autorités d’un pays nouvellement indépendant c’est de lui pourvoir un drapeau, un hymne et……une monnaie. C’est pour cela qu’à mon avis les débats passionnés sur le franc CFA sont surannés puisqu’au niveau de la CEDEAO on est dans une phase de recherche d’une solution alternative plus optimale et non de faire un bilan critique de la Zone Franc. D’ailleurs dans le genre, il est difficile de faire mieux que l’économiste Joseph Tchundjang Pouemi auteur de ‘Monnaie, Servitude et Liberté : la répression monétaire de l’Afrique’.
Quelle est l’attitude des pays qui sont en avance dans l’intégration monétaire comme le Niger ?
C’est difficile à dire. D’un côté, ils ont toutes les raisons d’être enthousiastes puisqu’eux connaissent mieux les contraintes et avantages de la coopération monétaire. De l’autre, ils appréhendent la perspective d’accueillir de nouveaux pour des raisons de pouvoir et de redistribution des cartes. Bref, on est là en pleine géopolitique des aires monétaires.
Quelle doit être la place du Niger dans le concert des pays membres de la CEDEAO quant à l’élaboration et la mise en place de cette monnaie unique ?
Le Niger devrait occuper une place importante dans l’histoire monétaire de la Zone Franc et la construction monétaire de l’Afrique. Vous serez surpris d’apprendre que le Niger a été à l’avant-garde de la réflexion sur les réformes de la Zone Franc et l’intégration monétaire en Afrique. Il y a quelques semaines le célèbre économiste Samir Amin révéla sur RFI qu’en 1969 le Président Diori Hamani lui avait demandé de réfléchir sur les réformes à apporter au sein de la Zone Franc. Mais, dit-il cela a été mal interprété par les autorités françaises de l’époque qui ont réagi violemment. Pompidou n’a pas pu dissimuler son irritation lors d’une visite officielle au Togo en 1973 quand le Président Gnassingbé Eyadéma a soulevé, lui aussi, la question. C’est ce genre de comportement qui rend suspecte cette coopération et contribue à polluer le débat sur le franc CFA. Loin d’être intimidé, le Président Diori Hamani fit appel à l’expertise canadienne et c’est dans ce cadre que son ami le Premier ministre canadien Pierre Elliot-Trudeau lui envoya un des meilleurs économistes canadiens et plus tard du monde. Et c’est en tant que Conseiller du Président Diori Hamani que le Professeur Rodrigue Tremblay, mon futur Directeur de thèse, suggéra à ce dernier de créer la BOAD afin de recycler les réserves détenues sur le marché financier français par nos pays dans le financement du développement. Puis il organisa, en 1972, un colloque historique à l’Université de Montréal sur le thème ‘Afrique et Intégration monétaire’ qui réunit les meilleurs spécialistes du monde et parmi lesquels Robert Mundell, Professeur à l’Université de Chicago, le fief du monétarisme, inventeur de la théorie des zones monétaires optimales avec son fameux article devenu incontournable : ‘A Theory of Optimum Currency Areas’ et futur Prix Nobel. Ceci pour dire que le Niger est le précurseur de ce projet de zone monétaire unique (ZMU) et aurait pu jouer un rôle de leader du moins sur le plan intellectuel si les dirigeants de la période post Conférence Nationale avaient eu le courage et la perspicacité de leurs prédécesseurs pour aborder les sujets qui fâchent : la monnaie et les mines.
Quels sont les enjeux de cette monnaie unique pour les pays membres de l’UMOA ?
Les enjeux sont énormes et incertains. En effet, il faut régler le problème de leadership. Nous avons la chance que le pays qui peut jouer ce rôle n’a pas de concurrent dans la zone mais en plus il peut assurer même au niveau du continent. C’est le Nigeria. Et tout ce qui se fait en Afrique sans ce pays est voué à l’échec.
Maintenant, il faut que les gens soient de bonne foi. On a comme l’impression que, loin d’être un catalyseur dans le processus d’intégration monétaire, l’UMOA est en réalité un frein. Une union monétaire ne peut fonctionner à long terme sans union politique selon le principe énoncé par Milton Friedman, le chef de file de l’école de Chicago et Prix Nobel. Peut-être que c’est ce qui inquiète certains dirigeants africains qui, pourtant, «acceptent» le leadership de l’ancienne puissance coloniale pour des raisons historiques. Il reviendra à chacun des pays de faire prévaloir son orientation en matière de politique monétaire qui sera prise en compte en fonction de son poids économique, de la pertinence de ses arguments et du brio avec lesquels ils sont présentés.
Quel est votre mot de la fin ?
Je voudrai terminer cet entretien par une digression, si vous permettez, qui en vaut la peine : rendre hommage aux Chefs d’Etat Diori Hamani, Seyni Kountché et Ali Seybou, grands patriotes nigériens et véritables hommes d’Etat, tous disparus aujourd’hui (Qu’Allah le Tout Puissant les accueille dans son Paradis éternel) pour leur contribution décisive dans le maintien de la paix sociale, la sauvegarde de l’unité nationale, la lutte contre le sous-développement et pour une croissance économique équitablement repartie. Aux Grands Hommes, la patrie [doit être] reconnaissante. Ma modeste personne plus que quiconque pour avoir bénéficié de leur politique de formation et de valorisation d’une élite capable de défendre les intérêts du Niger et de l’Afrique partout dans le monde. Dans ce registre, le premier m’a envoyé étudier en France avec une bourse d’excellence de la CEE ; le deuxième m’a permis de continuer au Canada avec un financement exceptionnel de l’ACDI ; et enfin le troisième m’a immédiatement confié des responsabilités dans ma spécialité (Monnaie et Finances) au ministère des Finances et désigné comme expert pour le projet de zone monétaire unique des pays membres de la CEDEAO en 1990. Ceci en dehors de tout discours démagogique sur l’adéquation profil/poste ou la méritocratie et toutes autres considérations oiseuses. « Sanô ban » ! Comme diraient mes cousins sonrhai…
SE. Abdou Abarry, Représentant permanent du Niger auprès des Nations Unies
Comme vous le savez, depuis le 1er janvier 2020, le Niger est devenu membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Conformément au principe de rotation en vigueur dans le fonctionnement du Conseil, notre pays préside cette instance depuis le 1er septembre courant.
Au cours de ce mandat, le conseil de sécurité, sous la présidence du Niger, organisera un débat présidentiel dont le theme est «La Gouvernance Mondiale Post-COVID19 dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale ». L’objectif de cette réunion est de discuter davantage des besoins de refonte de la gouvernance mondiale pour renforcer la convergence vers la paix et la sécurité mondiale durables. En effet, la pandémie actuelle a mis à jour les points faibles du système actuel et nous donne une occasion unique de refonder un nouvel ordre mondial, ancré dans les idéaux de solidarité économique, d’équité et de responsabilité, de coopération régionale accrue et de réformes de la gouvernance mondiale, qui favorise la participation égalitaire des Nations et qui protègent les plus vulnérables de nos communautés. La réunion se déroulera sous la forme d’un débat au sommet du Conseil de Sécurité et sera présidé par Son Excellence, Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger. Ce premier débat va intervenir à un moment où le monde est durement affecté d’une part, par la persistance de l’épidémie du coronavirus (COVID-19) et ses incidences dans les domaines économique, social et politique, et d’autre part, par la progression de nouveaux défis sécuritaires qui menacent dangereusement la paix et la sécurité internationales.
En outre, d’autres évènements seront organisés au cours de notre présidence. Il y aura un débat ouvert du Conseil de sécurité sur la « Coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales : Rôle de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ». Ce second débat ouvert du Conseil de sécurité axé sur le theme sus mentionné a pour objectifs de dresser un état des lieux de la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation internationale de la francophonie; d’évaluer l’importance du multilinguisme dans la conduite des opérations de maintien de la paix, et sa mise en œuvre effective ; et d’identifier les marges de progression pour renforcer la coopération entre les deux institutions, dans les domaines de la prévention des conflits, du maintien de la paix, et de sa consolidation.
Un autre débat du Conseil de Sécurité portera sur les enfants et les conflits armés avec pour thème «Enfants et conflits armés : Les attaques contre les écoles comme violations graves des droits de l’enfant ». Ce troisième débat qui permettra de réfléchir sur l’épineuse questions des attaques contre les écoles perçues comme des violations graves des droits de l’enfant, vise entre autres de faire l’état de la mise en œuvre de la résolution 1998 (2011), en prévision de la commémoration du dixième anniversaire de ladite résolution et en marge de la première Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques. Une attention particulière sera accordée aux attaques contre les écoles dans la région du Sahel Central où les groupes terroristes et les groupes armés non-étatiques s’attaquent de plus en plus aux écoles, selon le dernier rapport annuel du Secrétaire général de l’ONU sur les enfants et les conflits armés (Résolution: A/74/845–S/2020/525).
Enfin, un débat du Conseil de Sécurité sera organisé sur le thème du «Maintien de la paix et de la sécurité internationale : Effets humanitaires de la dégradation de l’environnement, paix et sécurité ». Ce quatrième débat du Conseil de Sécurité va donner l’occasion aux membres du Conseil de sécurité d’aborder les liens entre les effets humanitaires de la dégradation de l’environnement, y compris la désertification et l’érosion des sols, les conflits armés et leurs résolutions. En outre, les discussions porteront sur les conséquences de la destruction de l’environnement naturel dans les conflits armés et sur les mesures à prendre par les Nations Unies et les États membres pour lutter contre ces effets. L’événement sera organisé sous la forme d’un débat virtuel ouvert de haut niveau et sera présidé par le ministre des affaires étrangères du Niger.
Ici au Niger, La Cellule Centrale d’Appui à la mission permanente du Niger à new york au titre du mandat du niger pour le siège de membre non permanent du conseil de sécurité de l’onu pour la période 2020-2021 mise en place par arrêté du Premier ministre va organiser des activités pendant notre Présidence. Ces activités se présentent comme suit :
Exposition dans le hall du Palais des Congrès sur l’action des Nations Unies en matière de paix et de sécurité internationale et le rôle du Niger dans les opérations de maintien de la paix ; à cette occasion le Ministre tiendra un discours de bienvenue et d’ouverture de l’exposition;
Organisation d’une conférence animée par le Ministère des Affaires Etrangères à l’attention du corps diplomatique, suivie d’une Réception;
Organisation d’une conférence animée par la Cellule à l’attention du public ;
Plusieurs interviews et conférences de presse sur différentes thématiques seront animées par le président de la république et le Ministre des affaires Étrangères aux médias nationaux et internationaux, (les dates vont être précisées).
(Source : Cellule d’Appui Centrale à la Mission Permanente du Niger à New York)
07 septembre 2020 Source : http://www.lesahel.org/
Le Niger a annoncé, ce samedi 10 juin, avoir rappelé son ambassadeur à Doha, au Qatar. Une décision solidaire avec l’Arabie saoudite et ses alliés arabes mais aussi africains qui ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'émirat gazier. Ils accusent le Qatar de soutenir certains groupes islamistes radicaux, ainsi que l'Iran.
C’est sur son compte Twitter que le ministre nigérien des Affaires étrangères, Ibrahim Yacouba, a annoncé la nouvelle : « Suite aux récentes évolutions diplomatiques dans la région du Golfe, le Niger décide de rappeler en consultation son ambassadeur au Qatar », a-t-il écrit.
Le ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération Internationale et des Nigériens à l'Extérieur a récemment pris une mesure significative en révoquant 992 passeports diplomatiques, appartenant à des citoyens nigériens et étrangers, en raison de leur caducité. Cette décision a été communiquée dans une lettre officielle adressée aux représentations diplomatiques du Niger à l'étranger.
Dans cette lettre, le ministère déclare : "J'ai l'honneur de vous faire parvenir la liste des passeports diplomatiques nigériens révoqués en raison de leur caducité. Ces passeports appartenaient à d'anciens présidents d'institutions, d'anciens ministres, d'anciens députés nationaux, d'anciens conseillers et conseillers spéciaux de la présidence, de l'assemblée nationale et de la primature, ainsi qu'à des personnalités nigériennes et étrangères qui ne sont plus en mesure de détenir ces passeports."
Il convient de noter que parmi les 992 passeports révoqués, 674 d'entre eux étaient directement liés à la présidence de la République, dont 50 avaient été émis à des ressortissants étrangers. De plus, plus de 300 passeports avaient été attribués à des conseillers et à d'autres agents de mission à l'Assemblée Nationale du Niger.
Cette mesure intervient dans la foulée d'une action similaire prise par le gouvernement nigérien le 31 août dernier, lorsqu'il avait révoqué les passeports diplomatiques de cinq personnalités du régime précédent, également en raison de leur caducité.
L'annulation de ces passeports diplomatiques reflète l'engagement du Niger à maintenir l'intégrité et la validité de ses documents officiels. Elle s'inscrit dans le cadre des efforts continus du pays pour renforcer sa diplomatie et garantir que les détenteurs de passeports diplomatiques les utilisent en conformité avec les lois et règlements en vigueur.
M. Kalla Ankouraou, ministre des Affaires étrangères et de la CoopérationLe Niger, pour s'assurer une bonne assise diplomatique et un rayonnement international, a engagé une offensive diplomatique marquée notamment par l'élargissement de sa carte diplomatique, selon le ministre nigérien des Affaires étrangères et de la Coopération, Kalla Ankouraou.
Il s'agit pour le Niger, sous l'impulsion du chef de l'Etat Mahamadou Issoufou, de multiplier la coopération pour lutter efficacement contre le terrorisme, l'immigration, d'assurer un développement socio-économique durable au Niger, a expliqué M. Ankouraou lors d'un point de presse animé jeudi à Niamey.
Ainsi, le pays s'est employé à un élargissement de sa carte diplomatique avec la réouverture prochaine des ambassades nigériennes en Russie et au Canada, mais également la transformation de certains consulats en ambassades, tel que celui d'Abou Dabi, afin de répondre aux exigences du contexte mondial.
Le Niger et la Russie entretiennent des relations vieilles de plus de 40 ans, renforcées à travers un protocole d'accord signé en octobre 2016 à Niamey qui devrait permettre aux deux pays d'approfondir leur coopération en matière de sécurité et de développement. Le président nigérien Mahamadou Issoufou prendra part au sommet Afrique-Russie qui se tiendra en octobre prochain à Sotchi, selon l'ambassadeur de Russie au Niger, Alexeï Doulian.
S'agissant de la coopération canadienne au Niger, elle est centrée sur le secteur de l'éducation de base mais également sur les domaines de la santé, de l'eau et de la lutte contre la désertification.
Parallèlement, en moins de deux ans, plusieurs autres pays, notamment la Belgique, le Soudan et les Pays-Bas, ont ouvert leurs représentations diplomatiques dans la capitale nigérienne, tandis que le Ghana se dote d'un consulat général, par la faveur de cette offensive diplomatique engagée par le régime en place, apprend-on au ministère nigérien des Affaires étrangères.
Soldats tchadiens devant le tribunal de Ndjamena (image d’archive 2007)Selon des sources concordantes, Mahamat Hassan Boulmaye, le secrétaire général du Conseil du commandement militaire pour le salut de la République (CCSMR), un mouvement rebelle qui s'oppose au régime tchadien d'Idriss Deby, a été arrêté avec d'autres rebelles alors qu'il se trouvait aux environs d'Agadez au Niger. Ces rebelles devraient être bientôt extradés au Tchad.
Longtemps basé dans le sud-libyen, le CCSMR a dû se redéployer suite à l'arrivée dans cette zone, l'été dernier, des forces du général Khalifa Haftar. Il s‘est alors replié vers la bande d'Ouzou, au nord du Tchad, près de la frontière libyenne.
Mais c'est près d'Agadez, au nord du Niger, que Mahamat Hassan Boulmaye et son porte-parole, Ahmat Yacoub Adam, ont été arrêtés, affirment des sources tchadienne et nigérienne, sans préciser la date de cette interpellation. « Les rebelles capturés au Niger seront livrés au Tchad dans les jours à venir », précise la source tchadienne. « Nous sommes en train de constituer un dossier », ajoute-t-elle. Un accord de coordination judiciaire existe entre Niamey et Ndjamena, dont la coopération s'est encore renforcée, ces dernières années, notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste au Sahel.
Le Tchad reproche à Hassan Boulmaye « beaucoup de choses », affirme notre source, sans plus de précision. Par le passé, Ndjamena, qui refuse de parler de rébellion, a accusé le mouvement de recevoir l'argent du Qatar et de se livrer à des trafics en tous genres. Mais en aout dernier, le CCSMR avait revendiqué un attentat qui avait couté la vie à plus de 12 soldats tchadiens.
En Libye, le groupe de Hassan Boulmaye est accusé d'être mercenaire pour le compte des extrémistes. En juin dernier, un panel d'expert sur la Libye avait fourni un rapport à l'ONU. Il confirme l'implication des « mercenaires tchadiens et soudanais » dans des activités criminelles comprenant le trafic d'êtres humains, et des drogues. En janvier dernier, le Tchad avait annoncé la fermeture de ses frontières avec la Libye à cause des trafics. Quelques semaines après, un passage humanitaire a été rouvert.
Le Conseil des Ministres tenu le Jeudi 4 Novembre a entendu plusieurs communications relatives notamment à des accords de prêts ou de financements signés entre notre pays et les bailleurs de fonds. Crédit ou don, cela ne nous trompe plus; il s’agit d’argent que le pays va rembourser d’une manière ou d’une autre. Donc, de l’endettement en perspective sur la masse de la dette déjà existante. Souvenez-vous au début du règne du président Issoufou Mahamadou; de gigantesques prêts avaient été signés dont la plupart sont acquis et même consommés; il reste les échéances de paiement dont les générations à venir vont porter le poids durant des années. Et dire que ce sont ces prêts qui ont été dilapidés par les sbires du président Issoufou Mahamadou! Pauvre Niger.
Pour l’heure, on a l’impression que le Président Bazoum Mohamed veut aussi en faire son issue de sortie. En effet, face aux peaux de bananes que les inconditionnels de l’ex président Issoufou sont en train de lui poser, n’aurait-il pas choisi lui aussi de se tourner vers l’aide extérieure en termes de crédits? Tout le monde sait déjà que les caisses de l’État sont en souffrance face aux actions de sabotages des partisans du président Issoufou. L’argent ne circule plus comme avant et le Président Bazoum tarde à mettre en oeuvre plusieurs des réformes prévues, notamment au niveau du système éducatif. Outre les atermoiements consécutifs au refus des agents attachés à Issoufou d’obtempérer à ses choix, le Président Bazoum fait face à une sécheresse financière sans précédent. Que ne ferait-il pas alors pour contourner les traîtres et se procurer l’argent nécessaire à la mise en oeuvre de son programme? Le singe ressemble à l’homme et le Conseil des ministres du 4 Novembre semble répondre à ce sujet. Tenez! Au Ministère des Affaires étrangères, un crédit de 44 800 000 Euros et un don (Retenez-le, Payable s’il vous plait) d’un montant de 37 100 000 DTS viennent d’être adoptés. Au Ministère des finances, un nouvel accord est annoncé et signé avec le FMI pour un accès à 278,5 millions de dollars. Comme on le voit, ce n’est que le début du chambardement car qui vole un oeuf volera un boeuf. Ces deux exemples illustrent la nouvelle option que semble avoir pris les autorités au plus haut degré. Nous savons d’ores et déjà qu’il y a certains avocats défenseurs qui vont remplir les colonnes pour nous faire comprendre que nos pays ont toujours tourné avec des dettes. Certes; cependant, le mal réside dans le fait que ces prêts sont dilapidés. L’effet est double : d’un côté, aucun investissement sérieux, sans réalisation qui serve le commun des mortels; juste des actions qui profitent aux amis sous formes de surfacturations. De l’autre des paiements échelonnés de façon impitoyable par les bailleurs de fonds. Les générations à venir sont placées face au fait accompli; payer des dettes qui n’ont absolument pas profité au pays.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mme Kristalina Georgieva a déclaré le 1er janvier 2023 sur la chaîne américaine CBS que l'année en cours sera "plus difficile" que la précédente. Selon elle, il est prévu que "un tiers des économies soient en récession cette année". Ces propos viennent confirmer les prévisions du FMI de octobre 2022, selon lesquelles plus d'un tiers de l'économie mondiale se contractera et qu'il y a 25% de chances que le PIB mondial augmente de moins de 2% en 2023, ce qui, selon les experts de Bretton Woods, correspond à une récession.
En général, les pays d'Afrique subsaharienne devraient enregistrer un taux de croissance moyen de 3,7%. Cependant, une dizaine d'entre eux afficheront des taux de croissance nettement supérieurs à cette moyenne. Ces croissances seront tirées par les secteurs agricoles, bénéficiant dans la plupart de l'Afrique subsaharienne d'une pluviométrie abondante en 2022, de la bonne tenue des cours du pétrole et de certains minéraux, de l'impact des politiques d'investissement dans les infrastructures de base, etc.
L'Afrique de l'Ouest domine le top 10 des pays d'Afrique subsaharienne qui réaliseront les meilleurs taux de croissance économique en 2023, avec 6 représentants. Le Sénégal devrait remporter la palme avec une croissance prévue de 8,11%. Outre la bonne tenue du secteur agricole grâce aux politiques de soutien aux agriculteurs et à une bonne pluviométrie, la mise en place d'infrastructures de base, ou encore la dynamique du secteur des services, la bonne croissance de l'économie sénégalaise devrait s'expliquer par le démarrage de l'exploitation du gaz.
Le Niger arrive en seconde place avec une projection de croissance de 7,29%. À l'instar du Sénégal, en plus de l'impact d'une bonne pluviométrie, cette croissance devrait être tirée par la forte hausse de la production de pétrole du pays, qui devrait passer de 20 000 à 100 000 barils/jour.
Aïssa Altiné
Les 10 meilleurs taux de croissance prévus en Afrique subsaharienne en 2023
L'installation officielle du Comité National d'Organisation de la 44e édition du Sabre National de Lutte Traditionnelle, présidée par le Colonel major Abdourahamane Amadou, ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture, le 1er novembre 2023, a marqué le début des préparatifs pour cet événement majeur qui se tiendra à Agadez du 22 au 31 décembre 2023, sous le thème "Sauvegarde de la Patrie". Le ministre a exprimé sa satisfaction en tant que Président du comité et a félicité les membres pour leur sélection, soulignant l'importance cruciale de leur mission dans la promotion de l'unité nationale au Niger.
Le ministre a mis en avant le choix du thème "Sauvegarde de la Patrie" par le gouvernement, mettant en lumière le rôle fondamental de la lutte traditionnelle dans le renforcement de l'identité nationale. Il a souligné l'importance de cet événement en tant que vitrine du patrimoine culturel et sportif du Niger, appelant chaque membre du comité à s'investir pleinement pour en faire un succès retentissant.
Ce comité, composé de divers acteurs allant du ministère de tutelle à la Fédération Nigérienne de Lutte Traditionnelle (FENILUTTE), en passant par les médias sportifs et les médecins sportifs, incarne un effort collectif visant à garantir le bon déroulement de l'événement. Le ministre a exhorté tous les membres à collaborer étroitement, à mettre en œuvre leurs compétences et leurs ressources pour faire de cette édition un moment mémorable, renforçant ainsi la fierté nationale et l'unité entre les Nigériens.
Le Niger s'est retiré de l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) qui l'avait "suspendu" fin octobre "pour progrès insuffisants". Cette "désaffiliation" a été notifiée aux instances de l'ITIE "par lettre du 25 octobre 2017", a précisé le ministre dont les propos sont rapportés par la radio. Le ministre, attribue la "suspension" du Niger" au fait que le Conseil d'administration de l'ITIE s'est "mêlée d'une affaire judiciaire au Niger". Il s'agit de la vente présumée douteuse à travers de multiples intermédiaires d'uranium nigérien. Un Collectif de la société civile avait déposé une "plainte contre X".C'est la fameuse affaire "uraniumgate", a dénoncé M. Barazé Moussa. Cette vente avait donné lieu à un virement de 319 millions de dollars (297 millions d'euros) des comptes à Paris d'une société publique nigérienne vers un compte à Dubaï, selon le collectif de la société civile. Selon le journal le Courrier, plusieurs noms de société dont celui du groupe nucléaire français Areva, apparaissent dans l'affaire. 12 novembre 2017 Source : http://www.bbc.com/afrique/region-41960512
D’où nous nous trouvons, par-delà les Océans, par-delà les Montagnes, au-delà du Sahara, au-delà du Sahel, en dépit des distances, en dépit de l’absence, Nous, ton prolongement aux quatre coins du monde, sommes en communion avec toi, dans la résistance, dans l’endurance. L’ultimatum approche, mais approche aussi la victoire, au bout de ton combat héroïque. La France coloniale arrive avec ses Tirailleurs de la CEDEAO. Hommes et Femmes, Jeunes et Anciens, Forces Vives de la Nation, Forces de Défendre et de Sécurité, Habitants des villes et Habitants des campagnes, À Niamey, sur les Ronds-points, sur les Carrefours, sur les Barricades, À Agadez, À Diffa, À Dosso, À Maradi, À Tahoua, À Tillabery, À Zinder, Ils vous trouveront arc-boutés sur votre honneur inébranlable, sur votre dignité invincible. En ces moments cruciaux, je ne doute point que les mânes de Mangou, de Kouran Daga, de Kaocen, d’Alpha Seybou et d’Oumarou soient à vos côtés. Je ne doute point qu’à leurs côtés, se tiennent celles de Firhoun, de Samory, du Naba Boukary Koutou, venues du Mali, de Guinée et du Burkina Faso, pour animer la lutte de leur peuple, et pour prendre leur juste revanche. Hommes et Femmes du Niger, N’en doutez point ! Face aux représailles économiques illégales, Face à la propagande impérialiste mensongère, Face à l’agression armée coloniale franco- françafricaine, Vous écrivez sur votre terre, en lettres capitales, avec votre détermination, avec votre volonté, une des pages les plus glorieuses du Niger, de le sous-région ouest-africaine et du continent africain. Nigériens, Nigériennes, En cette année 2023, L’histoire a fixé votre rendez-vous avec le destin. Allez-y, optimistes et confiants. Revenez-en munis de votre souveraineté et auréolés de votre liberté. L’Afrique progressiste est avec vous dans le combat africain dont la direction aujourd’hui vous échoit. Au Niger, la France renouera avec ses défaites de Woyowayanko et de Diên Biên Phu. Au Niger, la CEDEAO boira le calice jusqu’à la lie. Hommes et Femmes du Niger, Ne doutez point de la victoire, elle sera vôtre par la grâce de Dieu. Vous avez changé votre manière d’être, Allah changera vos conditions d’existence, suivant la promesse faite dans la sourate Ar-Ra’d. Bénédictions, Honneur et Victoire À Vous qui êtes sur le terrain. Que Dieu bénisse le Niger et son peuple.
La capitale nigérienne, Niamey, va accueillir, du 5 au 8 décembre prochain, les assises du 29eme Congrès des notaires d'Afrique sur des thématiques relatives à la question du foncier immobilier en lien avec le rôle du notaire.
Cette rencontre qui regroupera des centaines de participants venus des 19 Etats membres de la Commission des Affaires africaines de l'Union internationale du Notariat, sera précédée, le 4 décembre, par la 4e Conférence internationale de l'Union internationale du Titrement.
Le ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou a rencontré à Niamey une délégation de la Commission des Affaires africaines (CAAF) de l'Union internationale du Notariat (UINL) conduite par son président, Achite-Henni Abdelhamid, pour faire le point des préparatifs de l'organisation de ces deux importants évènements.
"La CENI s'est engagée, depuis son installation le 3 novembre 2017, dans un processus d'élaboration d'un fichier électoral biométrique qu'elle entend étendre partout où résident des Nigériens à l'extérieur du pays", a rappelé la ministre nigérienne déléguée aux Affaires étrangères chargée de l'Intégration africaine et des Nigériens à l'extérieur, Lamido Salamatou Balla Goga, lors d'une rencontre mardi à Niamey avec les représentants du Corps diplomatique accrédité au Niger, en présence du président de la CENI, Issaka Souna.
Pour M. Souna, qui a rappelé la ferme volonté des autorités nigériennes d'organiser des élections "libres, transparentes, crédibles et acceptées de tous et d'assurer une alternance réussie au Niger en 2021", l'objectif est de faire en sorte que "les Nigériens de l'extérieur puissent avoir les mêmes chances que ceux de l'intérieur dans l'exercice de leurs droits constitutionnels".
A cet effet, il a annoncé que très prochainement, tous les pays concernés par ce processus électoral dans le cadre de l'enrôlement biométrique recevraient des lettres officielles afin de mener à bien ces missions qui débuteront dans quelques jours.
Alors que des tirs nourris ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi dans le secteur de la présidence à Niamey, au Niger, Cyril Payen, envoyé spécial de France 24 sur place, indique que l'attaque visait le palais présidentiel dans le cadre d'une tentative de coup d'État. Des tirs nourris ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi dans le secteur de la présidence à Niamey, au Niger, où le président élu, Mohamed Bazoum, doit prendre ses fonctions le 2 avril.
"À mesure que les informations nous parviennent, il y a eu une attaque contre le palais présidentiel et une tentative de coup d'État, a priori par une faction de l'armée", indique Cyril Payen, envoyé spécial de France 24 dans la capitale nigérienne.
Et d'ajouter : "Des tirs à l’arme lourde ont été entendus pendant une demi-heure dans le quartier du palais. La garde présidentielle a repoussé cette attaque et la situation semble être revenue sous contrôle."
Interrogé par l'AFP, un riverain du quartier du Plateau à Niamey, qui abrite les bureaux et la résidence présidentielle, a évoqué des tirs à l'arme lourde. "C'était vers 3 h (2 h GMT), nous avons entendu des tirs d'armes lourdes et légères et cela a duré quinze minutes avant de cesser, suivis de tirs à l'arme légère, tout a ensuite cessé", a-t-il raconté.
"Les tirs étaient intenses, il y avait des armes lourdes et des armes légères", a témoigné un autre riverain. Selon le journal en ligne ActuNiger, "des tirs à l'arme lourde ont retenti vers 3 h du matin vers la présidence et les autres quartiers du centre-ville", mais "la situation est redevenue calme aux environs de 4 h".
Pas de confirmation officielle Des vidéos de quelques secondes ont vite été postées sur les réseaux sociaux, permettant d'entendre des tirs sporadiques de rafales dans le noir total. L'authenticité de ces vidéos n'a cependant pas pu être établie pour l'instant.
Aucune source officielle n'était disponible pour confirmer ces tirs intervenus à la veille de l'intronisation prévue jeudi à Niamey du nouveau président élu Mohamed Bazoum, très proche du chef de l'État sortant, Mahamadou Issoufou.
Son rival, l'ex-président Mahamane Ousmane, conteste les résultats du scrutin et a revendiqué la victoire. Il a appelé à des "marches pacifiques" dans tout le pays. Dans la capitale Niamey, la marche prévue mercredi par l'opposition a été interdite mardi par les autorités.
L'histoire du Niger, pays sahélien, en proie à de récentes attaques jihadistes particulièrement meurtrières, est jalonnée par les coups d'État.
Le dernier date de février 2010 et avait renversé le président Mamadou Tandja.
Selon des informations abondamment diffusées par des médias américains, notamment le très informé Axios, le Niger ferait incessamment son entrée comme membre musulman du Forum du Méguev, un regroupement d’Etats autour d’Israël ; une information relayée à travers de multiples canaux et par rapport à laquelle les autorités nigériennes n’ont pas encore officiellement réagi. Le gouvernement de Bazoum Mohamed aurait-il décidé de remettre en cause la vieille position fondée sur la solidarité agissante entre pays arabes musulmans ? Selon le journal américain, la visite d’Antony Blinken, le Secrétaire d’Etat américain au Niger à la mi-mars était inscrite dans cette optique. Il avait pour mission d’intercéder au profit des autorités israéliennes désireuses d’élargir ce cadre de coopération dont l’objectif non déclaré est de faire accepter l’Etat hébreu dans un grand nombre de pays qui le jugeaient jusqu’ici non fréquentable.
Selon un article publié le 20 avril passé et signé d’un certain Tarik Qattab, l‘annonce ne risque pas de faire plaisir à l’Algérie, fermement opposée à toute relation avec Israël tant que l’Etat hébreu continue à occuper les territoires palestiniens. Autant dire que le Niger, pays frontalier de l’Algérie, prend des risques énormes en posant un acte diplomatique majeur qui hypothéquerait ses relations avec certains de ses partenaires majeurs à l’instar du pays de Boumediene et de l’Arabie Saoudite. Selon toujours le journal américain Axios citant deux responsables américain et israélien, « la décision a été discutée lors d’un récent déplacement à Niamey, du secrétaire d’État américain ». Lors dudit entretien, intervenu le 16 mars, avec le Président Bazoum Mohamed, le chef de la diplomatie américaine l’a «exhorté à s’orienter vers la normalisation des relations avec Israël ». Axios précise que c’est la toute première fois qu’un secrétaire d’État américain se rend dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui plus est à majorité musulmane.
Axios ne tarit pas de détails sur cette perspective. Le journal américain indique ainsi que deux semaines après sa visite au Niger, Antony Blinken s’est entretenu au téléphone avec son homologue israélien, Eli Cohen, et l’a informé de ces entretiens, auxquels a également participé le ministre nigérien des Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou. Suite à quoi, selon des responsables israéliens, Eli Cohen a proposé d’inviter le Niger à participer au Forum du Néguev, qui comprend les États-Unis, Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et l’Égypte.«Les responsables israéliens ont déclaré que les dirigeants du Niger étaient disposés à aller de l’avant vers un réchauffement des liens avec Israël et même à rétablir les relations diplomatiques, mais ils veulent obtenir une sorte de livrables de l’administration Biden», ajoute Axios. Et le journal de conclure : « Le tout est désormais de savoir quelle sera la réaction de l’Algérie avec laquelle le Niger partage une longue frontière et qui ne cesse de diaboliser Israël ainsi que les pays arabes ayant entamé ou relancé leurs relations diplomatiques avec ce pays? ». L’Algérie verrait cela d’un très mauvais oeil d’autant plus que selon le leitmotiv de ses responsables, ce serait introduire l’Etat sioniste à leurs frontières. Les Nigériens, aussi, s’interrogent : Bazoum Mohamed va-t-il intégrer le Forum du Méguev sans passer par l’Assemblée nationale ? That is the question, comme disent les Anglais.
Le Niger, du Mali et le Burkina Faso. En unissent leurs forces, ces trois nations frères ont signé, dans la capitale malienne, Bamako, un document historique : la Charte du Liptako Gourma, créant ainsi l'Alliance des États du Sahel (AES). La République du Mali a été choisie comme gardienne de ce précieux accord, lequel a été signé par les Chefs d'État des trois pays : le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l'État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani ; Le Colonel Assimi Goïta, Président du Mali et le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Burkina Faso. L'Alliance des États du Sahel (AES) constitue une étape décisive dans la prise en charge de la sécurité et de la défense commune de ces trois nations frères et amies, unies par des liens historiques, géographiques et par le défi commun qui se pose, en particulier dans la zone des trois frontières. La Charte du Liptako Gourma vise notamment à : • Établir une architecture de sécurité mutuelle au bénéfice des populations des trois pays frères et amis.
Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a chaleureusement salué cette initiative trilatérale. "Grâce à cette coopération renforcée dans un esprit de solidarité, nous sommes convaincus que nous parviendrons ensemble à éradiquer la menace terroriste qui pèse sur nos nations frères et amies", a déclaré le Général de Brigade Abdourahamane. Il a également exprimé sa conviction que "ensemble, nous bâtirons un Sahel pacifié, prospère et uni".
Cet accord historique, né de la volonté commune de ces nations de protéger leurs citoyens et de promouvoir la stabilité dans la région, est un exemple africain éloquent de solidarité et de détermination. Il marque le début d'une ère nouvelle de coopération pour une Afrique plus sûre prospère et unie.
La suspension du Niger de l'Organisation Internationale de la Francophonie est un coup d'épée dans l'eau.
Le Niger est un pays incontournable dans les relations économiques et diplomatiques internationales. Son sous-sol regorge de toutes sortes de ressources naturelles dont le reste du monde a grandement besoin.
La seule arme de chantage, de menaces contreproductive, qui reste aujourd'hui à la France sinistrée, c'est de faire suspendre le Niger des instances de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) sous le fallacieux prétexte de changement anticonstitutionnel du pouvoir. Cependant, la France a épargné la Côte-d'Ivoire, le Gabon et les autres pays membres de l'Organisation Internationale de la Francophonie qui ont connu des changements anticonstitutionnels de régimes pour ses intérêts sordides et égoïstes.
Le poste de secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) est occupé depuis janvier 2019 par Mme Louise Mushikiwabo, ancienne ministre des affaires étrangères du Rwanda, un ancien pays francophone aujourd'hui devenu anglophone, au détriment de la francophonie. La Canadienne très engagée, Michaëlle Jean, s'était donnée corps et âme pour le rayonnement de la Francophonie, ce qui prouve s'il en est besoin que la France de Macron ne respecte aucun principe et règle de droit dans ses relations avec ses partenaires, notamment les pays membres de l'Organisation Internationale de la Francophonie, qu'elle considère comme des terres conquises.
Il ne serait pas exclu que la France propose à la fin du mandat de la Rwandaise le ministre actuel du Nigéria au secrétariat général de l'Organisation Internationale de la Francophonie, pour service rendu dans la campagne de dénigrement contre les intérêts du Niger.
Avec la France d'Emmanuel Macron, tout est permis, tout est possible.
L'Organisation Internationale de la Francophonie est née à Niamey, République du Niger, le 20 mars 1970, à l'initiative des présidents Diori Hamani du Niger, Habibou Bourguiba de la Tunisie, Léopold Sédar Senghor du Sénégal et du prince Norodom Sihanouk du Cambodge.
Le premier secrétaire général de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (l'ACCT), devenue Organisation Internationale de la Francophonie, est le Nigérien, le Pr Dan Dicko Dan Koulodo, qui avait donné une grande impulsion à la Francophonie dans le monde. Quelle ingratitude !
Une Organisation Internationale de la Francophonie sans le Niger est une organisation sans âme. Les pères fondateurs de la Francophonie seraient retournés dans leurs tombes en apprenant cette nouvelle.
La France devrait savoir que le Niger et ses partenaires naturels du Liptako Gourma ont actuellement beaucoup progressé dans la mise en place effective des institutions de l'Alliance des États du Sahel où, entre autres, une monnaie commune au taux de change flottant et une zone monétaire des États du Sahel seront bientôt créées et mises en œuvre. Les langues nationales du Niger et des autres pays de l'Alliance des États du Sahel seront revalorisées, érigées en langues officielles et langues de travail, et la langue anglaise pourrait être adoptée comme deuxième langue de travail en raison de son influence dans le monde.
Le Niger pourrait bien capitaliser cette suspension en la transformant en une grande opportunité pour continuer son bon chemin vers la souveraineté monétaire et économique.
C'est la France qui perd, le Niger et l'Afrique qui gagnent ! À bon entendeur, salut !
Le Niger a exprimé samedi sa "préoccupation" après les rapatriements massifs par l'Algérie voisine de plusieurs milliers de ses ressortissants. Bon nombre de ces ressortissants nigériens vivaient en situation irrégulière en Algérie. "Plus 20.000 Nigériens ont été rapatriés d'Algérie sur quatre ans (...) c'est une préoccupation importante pour nous avons fait savoir" aux autorités algériennes, a affirmé samedi le ministre nigérien des Affaires étrangères Ibrahim Yacoubou devant les députés. Selon M.Yacoubou, les deux Etats voisins "vont continuer à avoir un dialogue" afin de "définir un cadre plus précis pour gérer cette migration". Niamey a en revanche obtenu "l'arrêt" des refoulements des migrants d'autres nationalités, d'Algérie via son territoire, selon le ministre. En septembre, l'Algérie avait déjà rapatrié vers leur pays un millier de migrants à majorité des Nigériens et une dizaine de Nigérians et Soudanais, en situation irrégulière. L'Algérie, qui partage 956 kilomètres de frontière avec le Niger, est devenue une destination privilégiée pour les migrants subsahariens.
Au cours de ces derniers jours, les citoyens nigériens, privés d'accès à l'Internet, n'ont pas eu l'occasion de mesurer tout l'intérêt que portent d'autres pays, voisins ou lointains, à la crise post-électorale en cours dans le pays. Comme il est de coutume en pareilles circonstances, plusieurs dirigeants étrangers se sont prononcés sur la situation qui prévaut au Niger; mais, les réactions les plus significatives sont bien sûr celles des dirigeants des deux plus puissants voisins du pays, à savoir le Nigeria et l'Algérie.
Selon le porte-parole de la présidence de la République fédérale, M. Garba Shehu, interviewé par correspondant en Haussa de la Deutsche Welle (DW) à Abuja, le président Muhammadu Buhari a appelé son homologue nigérien pour le féliciter, non seulement pour "la bonne tenue des élections", mais aussi "pour la victoire du candidat du PNDS-Tarrayya, Bazoum Mohamed". Le porte-porte de la présidence nigériane a indiqué également, dans cette interview du 24 février, que le président Buhari appelle ceux qui contestent les résultats de l'élection présidentielle à user des voies légales de recours et à éviter de créer la "fitna" et la division dans le pays. A la suite du président Buhari, le prèsident algérien, Abdelmajid Tebboune, s'est également prononcé sur la situation au Niger. C'était le 2 mars dernier, lors de sa première intervention publique, après sa sortie d'hôpital. Evoquant la situation au Sahel, le président algérien a déclaré, selon RFI, ce qui suit : « La France pense qu’elle a une mission historique dans le Sahel et elle défend ce rôle. Nous pensons différemment. Nous voulons aider à bâtir des pays avec un peu de démocratie. Nous étions les premiers à envoyer une mise en garde à la rue à Niamey qui refuse l’élection de Bazoum. Nous sommes contre la violence...Nous œuvrons pour une solution pacifique en Libye, au Mali et au Niger ».
Avant ces déclarations, nous avons entendu celles du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qualifiant les élections nigériennes d'exemple pour l'Afrique; et ce, bien même avant la tenue des 1er et second tours de l'élection présidentielle. Les autorités françaises, on le sait, n'ont jamais caché leur soutien indéfectible au régime de Niamey; et les raisons sont évidentes et connues de tous : la France qui a, au Niger, d'importants intérêts, économiques et militaires, défendus becs et ongles par le président sortant, n'entend point laisser les Nigériens gérer seuls leur crise.
Quoi qu'il en soit, en attendant la proclamation officielle des résultats du second tour de l'élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, on peut dire que les Nigériens savent à présent qu'ils ne sont pas les seuls concernés par ce qui se joue dans leur pays. La crise post-électorale en cours dans le pays est scrutée aussi bien à Abuja qu'à Alger et Paris, sans oublier Ndjamena, dont des soldats stationnent à la périphérie de Niamey, en attendant, semble-t-il, leur déploiement dans la zone des trois (3) frontières. Les prises de position de ces capitales indiquent que le futur du Niger, indépendant et souverain dans ses 1 267 000 km2, dépend de la façon dont sera gérée la situation présente; et ce n'est pas seulement l'affaire des seuls protagonistes de la crise post-électorale.
Par Moussa Tchangari Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54
Le verrouillage du flux des migrants imposé par l’Europe aux autorités nigériennes pèse sur Agadez, dernière étape avant les côtes méditerranéennes. L’impact est lourd pour la population. C’est une fourrière géante au cœur du Sahara. Cent sept véhicules tout-terrain sont là, immobilisés, pneus enfoncés dans le sable qui monte comme une ligne de flottaison. Sécurité oblige, le précieux parc automobile a été déplacé dans cette cour d’une caserne de l’armée à la sortie d’Agadez, la « capitale » du pays touareg, dans le nord du Niger. Le type pick-up Toyota Hilux, à l’ample plateau arrière, domine. Des bidons d’essence vides, des sandales ou des tubes de dentifrice y sont toujours étalés, témoins dérisoires de traversées inachevées. « Les véhicules sont saisis et à la disposition de la justice », clame le commissaire Haro Amani, silhouette noueuse et verbe assuré.
C’est un véritable butin arraché aux mains des passeurs. A Agadez, ville plate aux maisons de pisé ocre, oasis cernée de lumière, la confiscation de cette coûteuse flotte automobile nourrit bien des ressentiments. Elle a été ravie sur les pistes du désert aux chefs de réseau qui transportaient les migrants subsahariens vers la Libye ou l’Algérie. Le vent a tourné. Agadez n’est plus le grand carrefour que traversaient les centaines de milliers de candidats au rêve européen. Ou, plus précisément, elle ne l’est plus officiellement.
Après les tragédies de Toumour dans la région de Diffa, Zaroumdarey, Tchiomabangou et Banibandgou dans la région de Tillabery, le Niger vient d'enregistrer une nouvelle à Tillia dans la région de Tahoua. Entre décembre 2020 et mars 2021, pendant se déroule dans le pays un processus électoral des plus singuliers, au moins 367 personnes, toutes civiles, ont été froidement tuées par des éléments armés non identifiés; suscitant toujours les mêmes réactions indignées au sein de l'opinion, et des communiqués gouvernementaux presque toujours identiques.
Ainsi, au grand malheur des populations civiles, les tragédies se succèdent dans le pays; et ce, malgré les mesures drastiques d'état d'urgence en vigueur dans trois (3) des huit (8) régions. Le point commun des tragédies de ces derniers mois, c'est qu'elles n'ont touché que des personnes civiles qui, normalement, doivent être épargnées en période de conflit armé. Ces tragédies indiquent clairement, de part la nature même de leurs cibles, que nous sommes face à un changement majeur dans la stratégie des groupes armés.
En effet, après une série d'attaques ciblant principalement les forces de défense et de sécurité, les groupes armés semblent avoir décidé de tourner à présent leurs armes contre des personnes civiles; et ce, pour des raisons que le commun des citoyens n'arrive toujours pas à saisir clairement, et qu'aucun spécialiste des questions de conflit n'a tenté d'exposer et expliquer. La tâche est, il faut le reconnaitre, difficile; car, aucune des dernières tragédies n'a été revendiquée.
Aujourd'hui, bien qu'aucune revendication n'est venue nous éclairer sur les mobiles de ces crimes odieux, plusieurs explications circulent au sein de l'opinion; et l'une d'elles mérite de retenir l'attention de tous, parce qu'elle a été avancée par le gouvernement, et parce qu'elle a été également évoquée par des organisations de la société civile. Le dernier communiqué du gouvernement, qui est intervenu à la suite de l'acte criminel de Banibangou, souligne clairement qu'il s'agit d'assassinats ciblés. Cette version a été également soutenue par la société civile de Tillabery, à travers une déclaration évoquant des velléités d'"épuration ethnique".
Outre ces réactions, nous avons eu droit à de nombreux audio soutenant la thèse de "ciblage ethnique" des victimes, en particulier pour celles de la région de Tillabery; et c'est sans surprise que nous avons vu circuler ce matin encore des posts indiquant l'origine communautaire des personnes tuées à Tillia. Certes, personne n'a tenté d'indiquer l'identité communautaire des meurtriers; mais, il faut craindre que, à force de privilégier l'hypothèse d'un "ciblage ethnique", on finisse par donner une coloration communautaire à un conflit d'une autre nature.
Quoiqu'il en soit, eu égard à ce qui se passe dans d'autres pays de la région, notamment au Mali et au Burkina Faso, il importe de mesurer les risques liés à la propagation de rumeurs, et parfois même de quelques bribes d'informations avérées, prêtant aux groupes armés des velléités d'"épuration ethnique". Ce sont ces rumeurs et bribes d'informations, parfois diffusées à dessein, qui ont donné une tournure communautaire au conflit armé au Mali; et ce sont elles qui risquent de jeter de l'huile sur le feu déjà ardent qui fait des ravages dans les régions de Tillabery, Tahoua et Diffa.
Dans le contexte actuel, marqué déjà par une maturation des rancoeurs et frustrations nées de la gestion désastreuse du pays au cours des dix (10) dernières années, il importe de rester vigilants et conscients de l'ampleur du danger qui guette tout le Sahel; et par conséquent de ne pas céder à la tentation de "communautariser" un conflit dont nous savons tous que l'un des enjeux principaux tourne justement autour de la sauvegarde même de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays de cet espace.
En tout cas, il est certain que la "communautarisation" du conflit en cours au Sahel, si elle advient à cause de notre hypersensibilité aux théories les plus fumeuses, ouvrirait la voie à la dislocation de nos Etats au grand bonheur de ceux qui en sont obsédés depuis fort longtemps. C'est, à mon humble avis, ce qu'il convient de garder toujours à l'esprit.
Par Moussa Tchangari Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54
Quand dans un pays, on peut voler des milliards, se pavaner tranquillement en grosses cylindrées partout, se faire ovationner par une foule de gens qui n'ont peut-être même pas pris trois (3) repas complets depuis au moins un an, on peut dire qu'il est mûr pour la dictature; car, ça veut dire que la plupart des gens n'ont pas encore le sens du bien commun et qu'ils considèrent que ce dernier a vocation à être pillé et privatisé par ceux qui sont chargés de le gérer.
Quand dans un pays, des personnes peuvent se faire tuer, dépouiller de leurs biens et de leur liberté, parfois dans une indifférence presque totale, et parfois avec quelques encouragements sous forme d'excuses pour les criminels, comme on l'a vu avec l'affaire d'Inatès, on peut également dire qu'il est mûr pour la dictature; car, partout où la vie, l'intégrité physique, la liberté et les biens des personnes ne sont pas sacrés, notamment lorsqu'il s'agit de la vie, de l'intégrité, de la liberté et des biens des autres, un boulevard est tracé pour la dictature.
Quand dans un pays, lorsque survient une catastrophe, on ne peut compter que sur ses proches, et que la seule chose que les tenants du pouvoir peuvent faire c'est de visiter les ruines, comme on l'a vu avec les récentes inondations, il est aussi mûr pour la dictature; car, ça veut dire qu'il n'y a ni demandes, ni attentes vis-à-vis de l'Etat, qui peut consacrer ses moyens à autre chose, par exemple offrir le luxe à ceux qui l'ont domestiqué et accaparé.
Quand dans un pays, les juges préfèrent être riches plutôt qu'indépendants, les intellectuels font le couloir chez les commerçants, les agents publics, civils et militaires, sont prêts à exécuter n'importe quel ordre pour se maintenir en place, on peut aussi dire qu'il est mûr pour la dictature; tout comme lorsque les élections ne sont finalement que des foires où électeurs et candidats s'achètent, et qu'un politicien habile peut toujours avoir quelques soutiens, malgré tout le mal qu'il a fait ou le petit bien qu'il n'a pas fait.
Oui, nous sommes dans un pays suffisamment mûr pour la dictature; mais, on sait aussi que d'une situation favorable à la dictature, peut naître parfois son contraire. On peut l'espérer pour le Niger; mais, ça suppose quelques sacrifices qu'il faut être nombreux à vouloir consentir. Courage à nos camarades qui croupissent en prison depuis six (6) mois, et dont le seul tort est d'avoir pensé que, contre le vent de la dictature qui souffle sur le pays, il faut se lever, se battre, pour le transformer en un vent d'espoir pour le peuple meurtri du Niger.
Par Moussa Tchangari
21 septembre 2020 Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54
Depuis l'avènement de Mahamadou Issoufou à la tête de l'Etat, après une transition militaire de 13 mois, notre pays, pourtant promu à un avenir meilleur en raison de multiples potentialités et un espoir retrouvé, est régulièrement classé à la queue du peloton des nations en matière de l'indice du développement humain (IDH), malgré les budgets faramineux avoisinant les 2.000 milliards chaque année. Une question s'impose à ce niveau : le Niger a-t-il vraiment l'air d'un pays où 1800 milliards sont injectés chaque année ? L'unique performance de la Renaissance a consisté chaque fois de 2011 à 2017, à l'instar du classement 2016, publié en 2017, à disputer âprement, mais là âprement, à la Centrafrique, un pays ravagé par plusieurs années de guerre civile, l'avant dernière place, pour être 1B7ème sur 188 pays classés. C'est terminé les conférences de presse ronflantes et méprisantes, organisées pompeusement par l'opposition politique de l'époque, aujourd'hui au pouvoir, qui visaient à persuader les nigériens, avec force arguties et autres paralogismes, que la place peu honorable qu'occupait le Niger en ce temps (on devançait entre 3 à 8 pays le plus souvent), étaient le résultat de la mauvaise gouvernance de Tandja Mamadou et Hama Amadou, la conséquence des PPA (paiement par anticipation), PSOP (paiement sans ordonnancement préalable), LAPS, et autres zakaieries.
La mesure interdisant la vente du carburant,(essence, pétrole lampant , gasoil) dans toutes les localités du Nigéria qui sont situées à 20 km des frontières terrestres du Nigéria, vient s'ajouter à la mesure portant fermeture des frontières , est plus préjudiciable aux populations de la République fédérale du Nigéria qu 'aux populations des pays voisins avec le Nigéria, visées.
En effet, selon un sénateur du Nigéria, qui sait de quoi il parle, dont nous partageons l'analyse très pertinente, la dite mesure ne peut empêcher la fraude du carburant et autres de prospérer, elle va plus tôt créer des problèmes sociaux à coût très élevé, à près de cinquante millions des honnêtes citoyens nigérians qui habitent dans les localités frontalières sur un rayon de 20 km des frontières terrestres avec les pays voisins. Entre autres, des localités du Nigéria comme , Illela, Araba voisines avec Birni N'Konni, Kamba voisine de Gaya, Gibia voisine de Maradi, Gaidem voisine de Maine- Soroa, Batchaka voisine de Dogondoutchi , Sabo Birni, voisine de Madaoua , Adarey , Baboura , qui font frontière avec Magaria , ect, la liste des villages et villes frontalièrs qui souffriront de cette mesure est très longue , difficile à énumérer.
Pour leurs besoins en carburant les habitants des villes ou villages situés à 20 kilomètres des frontières terrestres devront faire le déplacement à l'intérieur du pays pour s'approvisionner en carburant.
La problématique qui se pose, les citoyens pourraient être tentés de stocker leurs besoins en quantité suffisante dans les magasins des domiciles, ce qui représente un danger pour la population.
Un sénateur de Gibia a estimé à près de 50 millions des citoyens nigérians qui seraient affectés par l'interdiction de vente de carburant sur un rayon de vingt kilomètres des frontières.
Les mesures protectionnistes quand elles sont mal analysées, mal ficelées, donnent plus tôt des résultats inverses à ceux attendus.
C'est une décision chargée de symbole. À partir de janvier 2020, le Nigeria va automatiquement octroyer un visa à tous les Africains souhaitant le visiter. « Nous avons déjà pris la décision stratégique de faire tomber les barrières qui ont entravé la libre circulation de notre peuple à l'intérieur du continent en introduisant la délivrance de visas au point d'entrée au Nigeria à toutes les personnes détenant un passeport africain à compter de janvier 2020. » C'est ce qu'a déclaré mercredi le président Muhammadu Buhari au Forum d'Assouan « pour une paix et un développement durables en Afrique », qui s'est tenu en Égypte. Les promesses de Buhari
La nouvelle a son importance quand on connaît les tracasseries administratives que pose l'entrée au Nigeria pour les ressortissants africains hors de la zone Cedeao. En effet, ceux qui appartiennent à cet espace (soit 350 millions de personnes) peuvent déjà en principe se rendre au Nigeria sans visa. Actuellement, les autres visiteurs de nombreux pays africains doivent demander des visas dans leur pays d'origine, qui sont délivrés à l'arrivée.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, l'annonce intervient dans un contexte de fermeture continue des frontières terrestres du Nigeria avec tous ses voisins, ce qui a affecté le commerce et la libre circulation des personnes au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Le président Buhari est régulièrement taxé de « protectionniste ». Mais, selon lui, cette mesure n'a été prise que pour endiguer la contrebande de produits comme l'essence et le riz. In fine, la décision doit relancer la production locale, notamment dans le domaine alimentaire.
Beaucoup de citoyens restent sceptiques face à cette annonce, alors que le site web des services de l'immigration nigériane indique déjà que le visa peut être obtenu sur place par les visiteurs africains. Il semble que l'information n'a pas été bien diffusée, alors que l'assouplissement des restrictions de voyage des Africains sur le continent est un objectif politique de l'Union africaine. En 2019, les Africains n'avaient pas besoin de visa pour voyager dans un quart des autres pays africains, contre 20 % en 2016 selon l'indice d'ouverture des visas pour l'Afrique. Actuellement, le Nigeria est classé 30e sur l'indice d'ouverture des visas africains. Pour cet internaute, le président n'est pas à une contradiction près. « Frontières fermées, visa ouvert », lâche-t-il dans un tweet.
Un autre internaute plus virulent dénonce une hypocrisie « de la plus haute importance. Dites-lui d'ouvrir les frontières fermées s'il est vraiment un panafricain comme il tente de se faire passer ». Un autre de rappeler que les frontières terrestres ne sont pas fermées à la circulation des populations en particulier celles en provenance de la zone Cedeao. « L'essence de la fermeture des frontières est de freiner la contrebande. Tout le monde peut toujours importer des articles via les ports et aéroports du Nigeria », tente de calmer Usman sur Twitter.
La pression pour résorber ce problème de libre circulation est énorme, l'année dernière, l'homme le plus riche d'Afrique, Aliko Dangote, s'est plaint d'avoir besoin de 38 visas pour voyager sur le continent avec son passeport nigérian ! Mais le Nigeria n'est pas un cas isolé. L'Afrique du Sud prévoit par exemple de créer une nouvelle autorité de gestion des frontières en 2020, dans le but de freiner l'entrée des sans-papiers dans le pays. Et c'est un engagement que l'ANC, au pouvoir, a pris lors des dernières élections générales, alors que le pays a connu une nouvelle vague d'attaques contre des ressortissants d'autres pays africains. Non loin de là, la frontière entre le Rwanda et l'Ouganda est fermée depuis mars après que le président rwandais Paul Kagame a accusé son homologue ougandais Yoweri Museveni d'avoir tenté de déstabiliser son gouvernement. Le président Museveni a nié ces faits et divers efforts diplomatiques pour rouvrir la frontière ont échoué, tout comme les efforts pour amener le Nigeria à rouvrir sa frontière avec ses voisins n'ont pas abouti. Et cela malgré le fait que tous les pays sont signataires de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), un plan de l'UA adopté en 2018 pour faire de l'Afrique la plus grande zone de libre-échange du monde.
Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères du Nigéria, souhaite que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO - ECOWAS) étudie dans ledétail les implications de l’admission du Maroc à rejoindre l’organisation. La demande du Maroc a été acceptée sur le principe par les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest lors d’un sommet le 4 juin dernier qui se tenait dans la capitale libérienne, Monrovia.
"Le principe, bien sûr, est celui de la non-hostilité envers le Maroc", a déclaré Geoffrey Onyeama lors d’une interview à Abuja, le 20 juillet. "Il n’y a pas d’inimitié qui signifierait une réponse négative immédiate et automatique à une telle demande. Cette demande doit cependant être examinée un peu plus, ainsi que toute ses ramifications techniques. "
Plusieurs groupes de pression nigérians, dont une organisation d’ambassadeurs à la retraite, exercent une pression sur le gouvernement nigérian pour rejeter la demande du Maroc en raison du conflit historique qui oppose le Maroc à l’Algérie sur le Sahara occidental. Le Nigeria fait partie des pays qui reconnaissent le Sahara Occidental comme une nation indépendante, alors que le Maroc considère qu’il s’agit d’une partie de son territoire.
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ? Je me sens comme un ambassadeur sahélien dans le merveilleux espace multiculturel que constituent les sociétés québécoise et canadienne. Je suis aussi natif de Niamey et père de famille de trois jeunes enfants. Sur le plan professionnel, je suis un physicien de l’environnement{xtypo_quote}Ma principale motivation pour faire aboutir ce projet peut-être résumée par cette citation du président J.F. Kennedy "Vous devez vous demander ce que vous pouvez faire pour votre pays et non ce que votre pays peut faire pour vous". {/xtypo_quote}
Ismaël Diallo à l’état civil, Ismo One de son nom d’artiste est un artiste nigérien vivant actuellement aux Etats Unis. Il est cité au Niger parmi les meilleurs musiciens du moment. Après milles et un sacrifice musicalement parlant pour ceux qui n’ont pas connu son véritable début, a pu au fil du temps conquérir le cœur des mélomanes nigériens. De tempérament calme et gentil, il surprend et impressionne déjà le monde de la musique moderne nigérienne car chantant en français, anglais, peul, haoussa et zerma dans un rythme typiquement africain. Une culture qui lui tient à cœur et qu’il veut à tout prix à travers ses sons à ce qu’on ressente ses origines dans sa musique. Ses opus traitent de plusieurs thèmes, mais avec un seul centre de convergence, l’amour, la paix des cœurs, des esprits et du vivre ensemble. Ismaël Diallo alias Ismo One nous parle de sa passion pour la musique, son concert réussi du 5 mai dernier au Palais du 29 juillet de Niamey et de ses tournées musicales.
Bonjour Ismo One : Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ?
Je me nomme Ismael Diallo aka Ismo One, aka Number One. Je suis un artiste rappeur, chanteur auteur compositeur Nigérien résident aux États Unis
Que représente la musique pour vous ? La musique c’est ma vie, une partie de moi, c’est ma passion, elle m’aide à me sentir bien, et me vide de tout stress. J’adore mon public nigérien, je me sens bien aimé et bien suivi, et mes sons sont bien accueillis. La musique, c’est ma voix, ma conviction, c’est de la pure passion, une mélodie. Depuis mes premiers singles, je ne passe plus inaperçu ». Mes débuts ont été certes difficiles en musique, et pour faire de cela une carrière j’ai beaucoup appris des grands chanteurs qui ont des voix remarquables, l’art est partout, on l’invente et on l’adapte à sa culture.
En musique, quelles sont vos thématiques de prédilection ? J’essaie d’être un artiste responsable et pour cette raison je ne dois pas chanter pour chanter uniquement. Je ne suis pas du genre à utiliser la musique pour heurter les gens. J’essaie de temporiser les séquences. Je déplore le fait que les gens foulent au pied certaines valeurs sociales, car de par mes constats, il manque dans ce bas monde l’amour, la paix et la joie. J’utilise cette musique pour véhiculer des messages, conscientiser les populations notamment les jeunes pour qu’ils laissent certains comportements qui ne sont pas conformes dans notre société. Mes sons, mes fans les aiment, et je les remercie pour cela, je ne chante que pour eux et je suis fier de l’amour qu’il me porte. Pour en juger je vous invite à faire un tour sur ma page YouTube et lisez les commentaires de mes fans. J’écoute d’abord l’instrumental et au fur et à mesure j’entonne les mélodies qui vont avec, souvent évocatrices tristes, romantiques, les joies, les peines font partie de notre quotidien. Tout un mélange de sons avec des rythmes variés issus de notre terroir. Ma musique est bien suivie en milieu urbain comme rural car chacun se sent concerné Nous sommes des artistes et nous devons vendre l’image de notre pays, j’invite mes frères artistes à donner de l’importance à la culture nigérienne, à la langue du terroir.
Quelles motivations vous ont poussée à vous lancer dans la musique? J’ai toujours rêvé d’être quelqu’un de spécial! J’étais entouré par des grands branchés qui écoutaient toutes les genres de musique, et tout était parti de la. La musique est un rêve que je nourrissais depuis ma tendre enfance, précisément à l’âge de treize (13) ans. En réalité, la musique fait partie de mon environnement familial. J’ai grandi avec des grands frères qui accordent beaucoup d’importance à la musique notamment la musique américaine, congolaise et malienne qui faisaient la pluie et le beau temps en ce temps-là.
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Et comment avez vous eu l'idée de migrer vers les Etats-Unis? Cette question revient toujours lors de mes interviews, voyager est un pur plaisir, et étant nomade c’est ma vie comme ça, découvrir le monde si possible. Je suis peulh et un nomade ça voyage beaucoup.... Avant même d’être aux états j’ai vécu dans quelques pays africains notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et en Algérie. En Europe, j’ai séjourné en France, Espagne et en Suisse. Et enfin pour vivre et construire ma vie j’ai choisi les Etats-Unis, parce qu’ici nous sommes bien acceptés.
Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération d’artistes nigériens ? Je la trouve inspirée et pleine d’énergie. Ils sont vraiment talentueux! Mais j’aimerais leur dire que le talent ne suffit plus pour avoir du succès. Les maisons de disques et les producteurs ne cherchent pas cela uniquement, il faut plus pour les convaincre. Je les invite plus à mettre l’accent sur la culture nigérienne en essayant de se démarquer. Toute mon inspiration se trouve dans tout ce qui se passe chez moi et autour de moi, dans le monde, mes chansons me ressemblent car elles évoquent ma culture, ma personnalité, mon identité et tout ce qui me touche spécifiquement. Pour être un artiste au complet on a besoin de trois choses à mon avis : la première c’est le talent, la 2ème c’est le travail bien fait, et la 3ème ce sont les moyens financiers.
Vous avez organisé tout récemment à Niamey, qui a connu une participation massive des jeunes. Quel effet cela a suscité en vous? Oui effectivement j’avais organisé un concert au palais des Sports en collaboration avec la boîte de communication NMM (Number One Music Management) Je dirais que c’est l’un de mes meilleurs concerts! Ça fait tellement plaisir de savoir que je ne fais pas la musique pour rien, ma carrière a beaucoup pris plus de l’ampleur, et aujourd’hui je suis un jeune qui par sa musique fait rêver toute une génération. Je remercie Dieu et mes parents pour leurs bénédictions.
Avez-vous rencontré des difficultés à vos débuts ? Comme tout début est difficile, mes débuts l’ont été mais sans compter avec la passion qui m’animait, elle était plus grande et a fini par prendre le dessus. Je parcourais des kilomètres à pied pour aller au studio et au concert. J’avais voulu abandonner un moment, mais il a fallu l’intervention d’un cousin qui m’a fortifié « Ismo One tu es un artiste, mets en valeur ton talent, ta voix perce et elle peut être acceptée dans tout le pays, fonce seulement. Je t’en prie n’abandonne pas ta passion en si bon chemin » et depuis j’ai toujours été constant dans la musique bien que ma vie n’est seulement pas de la musique....
Un projet à la conquête de la musique sur le continent ? En Afrique Dieu merci j’ai tissé beaucoup de relations comme je ne l’avais jamais imaginé, j’ai des représentants partout : en Cote d'Ivoire, au Cameroun, au Mali, au Burkina et en Guinée ... je suis régulièrement en contact avec des hommes de culture qui croient en moi et qui font ma promotion... Et sans oublier mon pays d’accueil, les USA où je suis avec des managers, des artistes avec qui on échange beaucoup et plein des projets sont en préparation pour une grande tournée africaine.
Vous êtes attaché à la culture nigérienne, particulièrement à la culture peulhe, vous utilisez la langue fulfulde pour passer des messages. Qu’est-ce qui explique cela? Il y’a un proverbe africain qui dit « un homme sans culture et comme un zèbre sans rayures » Ma culture, c’est mon identité, c’est ma force, c’est mon histoire ! Le Niger est un pays très riche en culture mais malheureusement c’est le seul pays en Afrique qui n’arrive pas à « partager » sa culture avec le reste du monde. La culture peuhle est unique, même ceux qui ne sont pas peulhs vivent de cette culture à travers l’art. Je parle et la maitrise très bien, Dieu merci, donc pourquoi ne pas ne pas l’utiliser pour toucher un grand nombre de fans surtout que c ‘est une langue parlée dans plusieurs pays africains. Et ma force, si je peux le dire c’est qu’il y’a très peu d’artistes rappeurs qui utilisent cette langue en Afrique. Un artiste doit être ouvert d’esprit, il doit chercher, fouiller partout, pour ça je voue un respect à l’artiste Yacouba Denke Denké du groupe Mamar kassay qui fait l’effort de chanter dans plusieurs langues du Niger. Un artiste ne doit pas être limité c’est mon point de vue. Aujourd’hui je chante en Haoussa, zarma, peulh, français et l’anglais et c’est un grand plus.
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Avez-vous des projets ? Tout artiste a des projets bien sûr, oui j’en ai moi aussi des projets mais qui restent un secret à ne pas dévoiler pour le moment… Ismaël Diallo alias Ismo one
Docteur Mounkaila Garba KANANABonjour Docteur Mounkaila Garba KANANA : Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ? Je suis Docteur Mounkaila Garba KANANA de nationalité nigérienne, Chirurgien-Ophtalmologiste travaillant en expatriation, j’ai une solide expérience en gestion et planification des services de santé et en santé publique : assistance technique, maître de stage, chef service, coordonnateur de projets.
Parlez-nous de vos compétences médicales et managériales.
Après mon Diplôme d’État de Docteur en Médecine Générale obtenu à l’Université Abdou Moumouni de Niamey en 2000 puis à Katholieke Universiteit Leuven (KUL), Royaume de Belgique où je suis sorti en 2005 en qualité de médecin spécialiste en ophtalmologie.
Je dispose aussi d’un certificat international en Gestion et Planification des Services de Santé de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Royaume de Belgique en 2003 ; d’un certificat en Santé Publique de la Banque Mondiale, Washington 2009.
Dr Hamidou Mamadou AbdouComment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora? Je suis un nigérien du Monde, qui essaie de préserver la bonne réputation des nigériens partout où je passe. Ingénieur conseil, père de famille de cinq enfants, résident depuis 24 ans au Canada, je travaille dans une trentaine de pays.
Quel a été votre parcours académique? Bien que né à Niamey, je suis entré à l’école primaire à Konni. Au gré des affectations de mon père, homme en tenue, ma scolarité du primaire s’est poursuivie à Tahoua, Gaya, Dosso, et Keita. Par la suite, j’ai fréquenté les CEG à Tahoua, Niamey, Tillabéri, et le Lycée Amadou Kouran Daga de Zinder où j’ai obtenu un Bac C. Il faut rappeler qu’à cette époque, la culture de l’excellence était beaucoup plus visible, encouragée et récompensée. Ainsi, j’ai le plus souvent été premier de la classe et premier de toutes les classes A, B, C, D, etc..
Mon parcours universitaire m’a conduit en mathématique et physique (MP) à l’Université de Niamey pour la préparation aux grandes écoles où j’étais sorti avec une bourse française (FAC) et une bourse chinoise. Mon choix a été d’aller en Chine pour une formation de type nord-américain où j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur civil spécialisé en infrastructures hydrauliques à l’Université Hohai de Nanjing. Constatant mes excellents résultats, des amis canadiens, qui étaient venus en Chine apprendre le chinois, m’avaient vivement recommandé de postuler à des bourses canadiennes malgré que mon université chinoise m’offrait une bourse pour continuer au programme de Master en ingénierie.
J’étais donc rentré au Niger pour effectuer mon service civique national dans le cadre duquel j’ai enseigné pendant une année les mathématiques et la physique au Nouveau Lycée national de Niamey. Durant cette année, j’ai déposé ma candidature pour le Programme canadien des bourses d’excellence de la Francophonie. J’ai été récipiendaire de cette bourse pour une durée de 3 ans pour un Master ès Sciences du Génie civil à l’École Polytechnique de Montréal. Vu l’excellence de mes résultats et de la portée de mon sujet de recherche, le Département de Génie civil a fait une recommandation spéciale au PCBF pour financer mes recherches et accomplir une thèse de doctorat d’état (Ph.D.). Le Programme a accepté et j’ai pu poursuivre mes recherches et soutenir ma thèse de doctorat avec mention Excellent. Le titre de la thèse est : Exploitation d’un réservoir à buts multiples en périodes de pénurie. L’exploitation du système hydrique projeté au barrage de Kandadji, système à fins multiples situé sur le fleuve Niger, a servi de plate-forme de validation du modèle mathématique que j’ai créé et d’exemple de sa mise en œuvre. À ma soutenance, en présence de Son Excellence Monsieur Aboubacar Abdou, alors Ambassadeur du Niger au Canada, j’ai dédié cette thèse au peuple nigérien avec la mention :{xtypo_quote}« Au Niger, mon pays; À tous mes compatriotes qui n’ont pas eu la chance d’atteindre ce niveau du savoir et qui m’ont donné les moyens de l’acquérir ».{/xtypo_quote}
Plus tard, les besoins dans ma carrière professionnelle en génie conseil, m’ont amené à entreprendre et compléter un diplôme de MBA (Master of Business Administration) Profil Exécutif International aux HEC (École des Hautes Études commerciales) de Montréal.
Qu'est-ce qui vous a poussé vers " le génie et l’administration des affaires"? Très tôt, je rêvais d’être ingénieur. Enfant, j’étais déjà fasciné par les chantiers de construction de routes, de bâtiments. Un jour, alors que j’étais au CP (deuxième année du primaire), je passais avec mon père devant un chantier de construction d’une route, je vis un monsieur portant un casque faire des gestes à des conducteurs d’engin. Quelques instants après, il monta dans une camionnette portant l’enseigne « tp ». J’ai compris que cet homme dirigeait en quelque sorte les travaux et j’ai demandé à mon père qui il était. Il me répondit : c’est un ingénieur! Et je criais à mon père : je veux devenir ingénieur! Il m’encouragea à étudier beaucoup.
Ainsi, cette image de bâtisseur m’avait très tôt traversé l’esprit. Je voulais bâtir des choses concrètes dont l’utilité n’est pas à démontrer. Au fil de ma scolarité, le rêve de devenir ingénieur s’était davantage ancré dans ma tête. Les conseillers d’orientation, devant mes excellents résultats, m’ont confirmé que j’étais dans la bonne direction. Les réalités de notre pays ont fait le reste. Je prenais de plus en plus conscience des besoins criants en infrastructures pour favoriser son développement et améliorer les conditions de vie de nos populations. Pour moi, l’ingénieur est un bâtisseur par sa contribution à la conception et à la réalisation des infrastructures de développement.
Par la suite, c’est le souci de développement professionnel qui m’a amené à intégrer l’administration des affaires dans ma carrière. À un moment, j’ai évalué le besoin de compléter mon profil technique par des compétences managériales et autres habiletés stratégiques dans un contexte de mondialisation des affaires. Cela m’a permis d’évoluer dans l’industrie du génie-conseil canadien en occupant des postes de responsabilités de plus en plus importantes jusqu’au niveau exécutif de sociétés multinationales.
Parlez nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales? Mes activités d’ingénieur-conseil m’ont amené à diriger des équipes pluridisciplinaires d’experts dans plus de 140 projets d’infrastructures dans une trentaine de pays en Afrique, en Amérique centrale, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Ces projets concernent des routes et autoroutes, des ponts et viaducs, des chemins de fer, des aéroports, des ports, des voies de navigation, des centrales hydroélectriques, des centrales thermiques, des lignes et postes haute tension, la distribution électrique, des stades, des hôpitaux, des universités, des laboratoires, des aménagements urbains, des industries minières, des aménagements hydroagricoles, des réseaux d’adduction d’eau potable, des réseaux d’assainissement, des réseaux de communication, etc..
Au Niger, sous ma direction, notre société CIMA International a réalisé des projets dans le domaine de la santé, l’agriculture, les routes et ponts, l’énergie, l’adduction d’eau, l’assainissement urbain, l’irrigation, l’environnement.
Tous les mandats des projets que j’ai dirigés ont été gagnés par compétition internationale contre des firmes américaines, européennes et asiatiques, suivant les règles de passation de marchés des pays et des procédures de bailleurs de fonds multilatéraux. En amont de tout ce processus, j’ai bâti un plan d’affaire et une stratégie de pénétration des marchés de plusieurs régions et pays où notre société entrait la première fois. Pour la plupart, nous avons connu du succès et assuré la croissance de nos affaires. Entre autres, nous avons su maintenir une présence constante auprès de nos clients afin de les accompagner en favorisant le renforcement de capacités. Aussi, nous créons localement des emplois de qualité en formant une main d’œuvre selon les standards d’excellence de notre société.
À un autre niveau, les défis stratégiques et opérationnels ont toujours été présents dans la réalisation de nos projets avec des environnements et conditions d’implantation différents. Les expériences d’un pays à l’autre, ou d’une région à l’autre sont très enrichissantes en termes de modèles de développement et de facteurs de succès.
Fort de ces expériences, je suis membre actif d’organismes de développement économique et des affaires dont le Conseil Canadien pour l’Afrique. Je suis récipiendaire de plusieurs prix canadiens dont le Prix d’Excellence de l’Entrepreneur faisant affaire avec l’Afrique.
Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience ? Dans le travail, il faut le plus possible faire ce qu’on aime, avec passion. Il est permis de rêver, mais il faut soi-même profondément y croire, et travailler fort pour réaliser son rêve. Si vous n’êtes pas convaincu, vous ne pouvez pas avoir la passion et la détermination nécessaire pour y parvenir. Le succès dans les affaires ne peut être pérennisé sans la qualité et l’innovation. Dans la vie, il faut essayer de toujours avoir une attitude positive et humble. Nous avons toujours à apprendre des autres.
Quelles difficultés et éléments facilitateurs avez-vous rencontrés en tant que cadre Nigérien au Canada? L’adaptation aux températures froides et à l’hiver québécois a été un défi. Au-delà, je n’ai pas connu de difficultés particulières au Canada. Mon insertion professionnelle a été naturelle pour avoir été formé et immergé directement dans des systèmes performants. Il faut savoir aller vers les gens et échanger avec eux. Il ne faut surtout pas s’isoler ou se replier sur soi. Une fois que vous avez un boulot, il faut rapidement développer la capacité à répondre aux exigences de performance du modèle canadien où le travail est toujours axé sur le résultat. Il est donc important, pour ce faire, de se concentrer très vite sur l’essentiel pour atteindre ses objectifs en y mettant les efforts nécessaires.
Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours? Malgré ses maigres ressources, mon pays m’a pratiquement tout donné : l’éducation et le goût de la compétition. Je n’ai personnellement contracté aucune dette pour étudier depuis le primaire jusqu’à mes douze années d’études universitaires ayant conduit à l’obtention de mon doctorat d’état en génie, grâce des bourses d’excellence que j’ai reçues par un processus de sélection, donc de compétition. C’est pour cette raison que j’ai dédié ma thèse au peuple nigérien et que dans ma vie, je veille à assurer un retour d’ascenseur à mon pays.
Quelles valeurs vous ont guidé ? La solidarité et le partage : dans ma famille, j’ai été éduqué à aider et à partager avec les autres. Aujourd’hui, je me sens utile et épanoui à la hauteur de l’aide que j’apporte aux autres. Je crois toujours que dans ce que je possède ou que je gagne, il y a la part des autres et je me dois de n’être qu’un intermédiaire pour contribuer à leur épanouissement. L’intégration professionnelle reste un défi majeur pour les diplômés africains installés au Canada et j’ai pu faire preuve de solidarité dans ce sens en termes de placements en particulier pour les nigériens.
Que pensez-vous de l'avancée de l’administration des affaires au Niger et dans la sous-région? Malgré les efforts remarquables que je vois ici et là, nos pays (africains) ont encore du chemin à faire. L’avancée de l’administration des affaires reste intimement liée au développement du secteur privé, qui lui-même est une réponse à des besoins notamment l’émergence d’une classe moyenne capable de consommer. Ceci rejoint les efforts des pouvoirs publics à assurer l’éducation, l’alimentation, la santé et à mieux répartir la richesse (les infrastructures et autres services publics) pour atteindre les couches les plus nécessiteuses de la population. Ainsi, le secteur privé deviendra le créateur principal d’emplois et contribuera à aider les pouvoirs publics à générer davantage de richesse.
Le Niger à l’instar des pays de la sous-région doit poursuivre les efforts pour asseoir un environnement propice à la concurrence, la responsabilité et la transparence qui sont des éléments indispensables au développement des affaires.
Avez-vous des solutions, des projets ou plans pour le développement de votre secteur au Niger? Le secteur des infrastructures appelle beaucoup d’investissements financiers qui sont amortis sur plusieurs dizaines d’années. Pour le développer, les pouvoirs publics doivent, en plus de leurs propres efforts financiers, attirer des partenaires investisseurs. Nous devons préserver la stabilité de nos institutions, contribuer à la paix et à la sécurité dans notre pays, et garantir la protection des investissements étrangers.
La réalisation de ces infrastructures, si elle est bien planifiée et encadrée, est une excellente opportunité de créations d’emplois et de contribution à l’émergence du secteur privé. Les retombées peuvent être multipliées au-delà même du bénéfice direct tiré de ces infrastructures. Au-delà des membres individuels de la diaspora nigérienne, je souhaite que la contribution de celle-ci au développement de notre pays puisse s’inscrire dans un cadre formel et une approche globale. Autant la diaspora nigérienne que le gouvernement ont posé des initiatives dans ce sens; mais celles-ci méritent d’être poursuivies afin que la contribution de la diaspora au développement du pays soit optimale. Il y a lieu de souligner que plusieurs pays ont connu des progrès importants en termes de développement grâce à l’utilisation judicieuse de l’expertise de leur diaspora. Les membres de la diaspora sont souvent guidés par le patriotisme et la volonté de solidarité envers le Niger. Ce qui constitue une force motrice de développement qui peut faire la différence.
Quels conseils donnez-vous aux jeunes Nigériennes et Nigériens qui voient en vous un modèle? Si vous avez la chance d’acquérir le savoir, étudiez sérieusement. Le savoir n’est pas seulement pour chercher un emploi, mais pour vous sortir de l’ignorance et vous aider à améliorer votre vie quotidienne. Avoir un diplôme c’est comme avoir entre ses mains un bon outil, et l’art de bien savoir utiliser celui-ci donne accès généralement à des opportunités de travail. Et si vous avez la chance de travailler, d’avoir un emploi, mettez les efforts pour vous différencier des autres car cela finit par être payant à moyen ou long terme. Au-delà de votre personne, où que vous soyez, n’oubliez pas le Niger car c’est le nom qui demeurera éternellement le vôtre, et quoi de mieux si vous contribuez à son rayonnement!
Je vous laisse le mot de la fin. Je salue les efforts de Nigerdiaspora à servir de pont, pour favoriser les échanges entre les Nigériens. La diaspora fait partie des forces qui contribuent au développement de notre pays.
Je vous remercie de m’avoir donné la chance de partager ces quelques sujets de réflexion avec vos lecteurs. Dr Hamidou Mamadou Abdou, ing, Ph.D., M.B.A.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Comment voudriez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ? Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour l’excellent travail que vous faites en nous informant quotidiennement sur ce qui se passe dans notre pays et aussi en lui donnant une grande visibilité dans le monde. Ceci dit, je suis Ismaël Oumarou Issaka, étudiant nigérien en fin de cycle de Médecine à Cuba. Je suis également Coordinateur National de l'Union des Étudiants Africains (UEA-CUBA) à Cuba. J’ai une grande admiration pour certaines figures historiques d’Afrique et d’Amérique Latine comme Thomas Sankara, le père de la Révolution burkinabé, la célèbre reine Saraounia Mangou qui a lutté contre la pénétration coloniale française au Niger, le Général Seyni Kountché, le commandant Chavez au Venezuela et le leader de la gauche latino-américaine Lula Ignacio Da Silva. Je m’intéresse beaucoup à tout ce qui promeut et véhicule le panafricanisme, le vivre ensemble, l'entrepreneuriat et l'inclusion économique des jeunes au sein des communautés ou institutions étatiques.
L'UEA a pour principale mission de réunir, coordonner et représenter les étudiants africains. C’est aussi un espace privilégié de développement d’une série d'activités culturelles, scientifiques et sociales pour la promotion du continent, du panafricanisme à travers nos différentes communautés. Nous sommes en quelque sorte les ambassadeurs de nos pays dans cette partie du monde. C’est aussi un lieu de réflexion, de débats, de solidarité et d'échanges, notamment autour des questions comme la cause Palestinienne, l'épineux problème du Sahara Occidental (RASD), la pauvreté, l'emploi des femmes et des jeunes etc. Tout cela, pour permettre une formation intégrale des étudiants de toute filière, afin de préparer les élites de demain à mieux appréhender l'agenda 2063 de l'union Africaine et les objectifs du développement durable horizon 2030. Divers sujets relatifs notamment à l'intégration et à l’unité de l'Afrique, aux changements climatiques, aux conflits armés, aux violences basées sur le genre ou en politique, aux nouvelles technologies, à la mondialisation et à l'immigration sont aussi au centre de nos préoccupations.
Parlez-nous de la diaspora africaine et nigérienne de Cuba On compte plus de 8000 étudiants africains à Cuba. Ils sont issus de plus de 40 pays dont la grande partie vient de l'Afrique du Sud, de la République du Congo, de l'Angola, du Tchad ainsi que de la Namibie. Les étudiants nigériens sont au nombre de 21. Il y’a eu plus par le passé sur l'île. Il faut dire que nos compatriotes entretiennent d'excellentes relations avec les autres communautés africaines, caribéenne, de l'Amérique latine, de l'Asie, du Proche Orient ou de l'Amérique du Nord. Ils participent activement dans les différents espaces et imprime partout notre sens de l’hospitalité, de la solidarité, notre élégance et notre tolérance envers l’autre.
M. Abdoul-Aziz Kountché, Le Directeur Généal de la société Drone Africa Service
Bonjour M. Abdoul Aziz Kountché, Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ?
Bonjour, je m’appelle Abdoul Aziz Kountché et je suis une personne passionnée d’aéronautique et d’aéromodélisme. Titulaire d’une licence en pilote D’ULM et d’une License en Marketing et gestion commerciale, je suis également formateur en initiation à l’aéronautique, plus particulièrement sur le pilotage de drone et les systèmes d'information géographique (SIG). Je suis le fondateur et le Directeur Générale de Drone Africa Service (DAS)
Drone Africa Service est une entreprise spécialisée dans le travail aérien par drone (véhicule aérien non habité) . On effectue aussi du travail aerien par aéronef habité tels que les ULM. Notre cœur de métier reste l'usage pratique des drones civils dans le cadre du développement dans le sahel. Nous concevons et réalisons aussi des systèmes de drone en fonction de la demande du client.
Quelles sont les applications et usages des drones au Niger ?
Nous allons commencer par vous demander de vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora. Je m’appelle Agali MAINASSARA TOMBOLOGI, né le 11 juin 1968 à Tillabéry. Mon père a servi la République du Niger comme Garde Républicain jusqu’à son décès le jeudi 18 novembre 1981 à Kollo. Je réside en France depuis Juin 2005.
Votre parcours académique, professionnel ! J’ai fait mes études primaires et secondaires à Niamey et Kollo. Après l’obtention de mon BEPC en 1986-1987, j’ai été victime de non orientation à cause d’une mauvaise note de discipline attribuée par un professeur d’éducation physique dont je tairai le nom.
Après une année sabbatique obligatoire, j’ai fait la capacité en droit en 1987-1988 avant de subir à nouveau la période sombre des années blanches juste après le décès de feu Général Seyni KOUNTCHE. Pour éviter de perdre beaucoup d’années désormais dans ce qui devient mon parcours atypique, j’ai décidé de faire une formation professionnelle afin de pouvoir subvenir très vite aux besoins cruciaux de ma famille sans ressources depuis que la mort a fait de moi à 12 ans orphelin de père en 1981. J’ai obtenu un diplôme d’opérateur de saisie et comptabilité informatique au centre de formation de CENETI à Lomé-Togo en 1989-1990. C’est par cette petite porte que je fais mes premiers pas d’abord à la SONIDEP, UGAN. J’ai par la suite eu l’opportunité de faire une licence en théologie et d’avoir une vie de prédicateur de l’évangile avant de revenir dans le monde des entreprises en 1997 en qualité de gestionnaire de stock puis gestionnaire comptable à la superette de Shell-Mali béro qui était alors en gestion directe par la compagnie SHELL .
Bonjour M. Albert Chaibou Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ?
Je suis journaliste nigérien mais aussi un communicateur spécialisé en Communication sociale pour le changement de comportement. Marié, père de trois enfants, Je vis à Niamey où je suis chargé de communication dans un programme sur le Droit à l’alimentation piloté par Alternative Espaces Citoyens avec le soutien de SOS Faim et Swiss Aid.
Parlez-nous de votre carrière de journaliste.
Ce sont les aboiements d’un « chien philosophe » qui m’ont conduit au journalisme. (Rires) Vers fin 1992, lorsque Moustapha Diop avait lancé le Paon Africain, le premier satirique nigérien, il y avait une rubrique dans le journal intitulé « Sity le chien philosophe ». Et comme j’étais un grand lecteur des journaux satiriques comme le Canard enchaîné français j’étais devenu du coup un abonné du Paon Africain où j’envoyais des courriers pour répondre aux propos du « chien philosophe ». Ma plume satirique et pleine d’humour va intéresser le Directeur de Publication du journal qui fera appel à moi pour étoffer son équipe de rédacteurs (c’est ce que Moustapha Diop me dira plus tard). Ce sera alors le déclic d’une longue et fructueuse collaboration et mon entrée avec fracas dans le monde du journalisme dont je rêvais tant. Après 25ans de carrière, je peux me réjouir de ce métier qui m’a fait découvrir le monde et une diversité des peuples, qui m’a permis d’avoir un carnet d’adresses assez fourni et surtout de me former et de me spécialiser dans le journalisme d’investigation, le journalisme sensible aux conflits et sur les questions migratoires qui sont d’une brûlante actualité. A mon tour, je forme aujourd’hui de jeunes journalistes. Il y’a quelques jours encore j’étais à Diffa où sévit Boko Haram, pour former des animateurs des radios communautaires sur le traitement de l’info en période de conflit, la conception d’émissions radiophoniques, l’écriture radio, leur rappeler les règles d’éthique et de déontologie du métier de journaliste etc.
Pouvez-vous nous parler de vos actions nationales et internationales ?
Au niveau national, j’ai exercé mon métier de journaliste en collectant, traitant et diffusant l’information. J’ai eu la chance de parcourir le Niger dans tous les sens. De Téra aux confins du désert du Ténéré, j’ai été au contact des réalités de ce pays. J’ai fait des reportages, participé à la réalisation de films documentaires etc. Pour un journaliste, c’est une belle expérience. Je n’aime pas le journalisme de bureau, j’aime être sur le terrain, être libre, dire sans déformer ce que je vois !
Sur un tout autre plan, j’ai eu à coordonner un projet de deux ans financé par l’Union Européenne portant sur la « promotion de l’éthique et le contrôle citoyen des médias au Niger »
J’ai représenté aussi avec mon ami et confrère Boubacar Diallo, la presse indépendante au Conseil consultatif, l’organe législatif de la transition politique que le Niger a connu en 2011.
Autres actions, c’est sans doute au sein des réseaux de journalistes et au sein de la Maison de la Presse où nous avions défendu la liberté de la presse et contribué à la formation des journalistes.
Au niveau international, mon action s’inscrit dans le cadre des organisations de médias ou des organisations de défense des droits humains auxquelles j’appartiens ou celles qui m’ont demandé mes services en tant qu’expert. Je crois que ce n’est la peine de citer toutes ces actions ici.
Pouvez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ? Que devrions-nous savoir sur votre parcours ?
D’origine et de nationalité nigérienne, je suis né au sein d’une famille aussi modeste que laborieuse. Mon parcours scolaire commence et s’étend essentiellement à Niamey. Il s’échelonne en effet, entre plusieurs lieux de savoirs de cette ville atypique du Niger.
D’ abord l'école Terminus II, ensuite le CEG 7, après le CEG1 de Tillabery, puis le CEG 6, et enfin le Lycée Issa Korombé. C’est dire, qu’avant d'aller poursuivre mes études d'Ingénieur en Algérie, Niamey a été mon socle d’apprentissage.
Cela dit, quand l’Algérie m’a accueilli, j’ambitionnais y faire à la base, des études en hydraulique. Par contre, stratégiquement, sur le formulaire d'orientation, j’avais marqué l’informatique comme premier choix. J’avais conscience du risque pris, mais je m’étais dit, qu’en raison de mes notes et de ma moyenne, l’on finirait par me classer dans la filière que je désirais fondamentalement : l'hydraulique. Evidemment, il ne s’agissait que d’une espérance plutôt incertaine, fondée notamment sur mes résultats d’après l'école préparatoire et les conseils de mes prédécesseurs en la matière. Mais finalement, contre toute attente, j'ai été retenu dans la filière Informatique. Comme quoi, nul ne peut échapper à son destin.
Photo avec les équipes du Bic à la journée des Banques au Sénégal
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ?
Je vous ai rencontré (Coordinateur de Nigerdiaspora) pour la première fois à l’aéroport de Bruxelles en 2012, quand je revenais d’Afghanistan et nous avons beaucoup échangé sur mon parcours. Vous m’aviez dit avoir peut-être trouvé un candidat pour votre rubrique « le Nigérien de la semaine ». Je n’étais pas enthousiaste à cette idée. Deux années après notre première rencontre, nous nous sommes croisés encore à Bruxelles, à la Gare de Midi autour d’une tasse de café, mais j’étais toujours réticent. Aujourd’hui, ma position a évolué, car j’estime que nos jeunes sœurs et frères ont besoin d’entendre des témoignages qui peuvent les aider à prendre des décisions sur leur plan de carrière. Je trouve en effet qu’il n’y a pas assez de cadres d’échanges entre professionnels et étudiants.
Je suis Monsieur Garba Illou Abdoul Kadri. Agé de 43 ans, je suis marié et père de 3 enfants. Nombreuses sont ces personnes qui m’appellent Kader. Je suis comptable de formation, mais je me suis réorienté vers la coordination de mission humanitaire. Je suis actuellement en fonction en République Démocratique du Congo, précisément dans la province du Tanganyika, dans la ville de Kalemie en tant que Chef de Bureau de l’ONG Américaine Catholic Relief Services.
Quel a été votre parcours académique ?
Stage pratique lors de mon master humanitaire à Bioforce, le scenario est d'identifier un site pour installer un camp de réfugiés, novembre 2008
J’ai commencé l’école primaire dans mon village à Goudel, puis le collègue au CEG 14 Goudel situé à Kouara Kano, plus tard rebaptisé CES ZAM (Zam est un descendant de Tagour, l’ancêtre des zarmas de Dosso et de la vallée du fleuve Liboré, Goudel, Ndounga…). Après mon BEPC au complexe Fogasso de Maradi (Première promotion), j’ai été orienté au Lycée Issa Beri de Niamey dans la section comptabilité-informatique. Trois années après, je suis sorti avec le Diplôme d’Aptitude Professionnelle et nous étions systématiquement versés dans le monde du travail (août 2000). Je suis également titulaire d’un Master en Gestion financière obtenu en Belgique. En 2008, après un concours international organisé au Burkina Faso, j’ai obtenu une bourse d’études pour intégrer l’Institut Bioforce, Lyon en France. Cet institut est la référence en Europe dans le domaine de la formation des travailleurs humanitaires. Je suis de la promotion Bioforce 2008, sanctionné par un diplôme appelé Administrateur de la Solidarité Internationale (équivalant au Master). C’est sans doute cette formation qui a boosté ma carrière professionnelle.
Je ne vais pas donner l’impression à vos lectrices et lecteurs que mon parcours académique était brillant. Comme beaucoup de jeunes de ma génération, nous étions exposés aux grèves et années blanches au début des années 90, durant tout notre cursus au collège. Ces perturbations ont fortement joué sur ma concentration et mon engagement. Par conséquent, j’ai connu des contre-performances avec des redoublements. Les enseignements que j’en tire est que le plus important n’est pas l’échec, mais les leçons apprises. Comme vous avez pu le constater, mon parcours académique est plutôt modeste, à la différence de quelques universitaires émérites qui m’ont précédé sur cette plateforme comme Nigérien de la semaine.
Qu'est-ce qui vous a poussé vers l’humanitaire ?
Au début des années 2000, il n’y avait pas un gap important entre l’offre et la demande de travail, du moins pour les diplômés des écoles professionnelles. Les diplômés de ces écoles arrivaient à s’insérer sans grande difficulté dans la vie professionnelle. Je me rappelle que c’étaient les entreprises qui demandaient à notre école d’envoyer des stagiaires ; des stages qui souvent aboutissaient à des contrats de travail. J’ai été envoyé en stage au BALD (Bureau d’Animation et de Liaison pour le Développement), un projet lié à l’évêché de Niamey. C’est là que j’ai effectué mes premiers pas dans le domaine du social et du développement.
Lors de la visite de notre projet à l’hôtel général de référence, Territoire de Lubutu, Province du Maniema, RDCongo, mars 2010
L’élément qui m’a frappé et poussé à diriger ma carrière vers l’humanitaire est le constat fait durant la crise alimentaire et nutritionnelle de 2005 au Niger. J’ai vu comment les humanitaires de l’ONG Médecins Sans Frontières bravaient les pistes entre Maradi et Dakoro (c’était une piste sablonneuse) pour aller soigner des centaines d’enfants malnutris. J’ai eu la chance de visiter leur centre de récupération des enfants (CRENI) de Dakoro. Je ne m’étais jamais rendu compte qu’il y avait une situation de détresse au Niger avant de visiter ce centre. J’ai vu des enfants avec des corps déformés par la malnutrition aigüe. C’était choquant et difficile de contenir les larmes. Les jeunes nigériens et les expatriés très engagés travaillaient avec dévouement pour sauver ces enfants. Ils portaient des T-shirts estampillés d’un logo MSF et leurs véhicules avec des grands drapeaux rouges. Les soins étaient gratuits.
J’ai été fasciné par le climat de travail multiculturel, leur rigueur et surtout leur jeunesse. C’était beau et c’était le déclic. Depuis lors, j’ai réorienté mon projet professionnel vers l’humanitaire d’urgence. Quatre années après, je me suis retrouvé au siège de Médecins Sans Frontières à Bruxelles pour signer mon contrat me déployant à Kisangani en République Démocratique du Congo pour appuyer les projets de prise en charge sanitaire et psychologique dans le nord du pays (Niangara et Faraje). Cette zone a été touchée par les exactions de la rébellion ougandaise des RLA (Lord's Resistance Army, du très sanguinaire Joseph Kony) en novembre 2009.
Parlez-nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales. Quels enseignements en tirez-vous ?
Au Niger, après mon stage au projet BALD de Niamey, j’ai accumulé des expériences de stage dans les services financiers des ONG « Aide et Action » et le « Centre Médical et Sanitaire – Cermes » de Niamey (2001-2002). J’étais relativement jeune, mes collègues m’appelaient affectueusement « Petit Kader ». Ils m’ont énormément appris sur le métier de la comptabilité, la vie professionnelle et la responsabilité. Je suis toujours reconnaissant envers eux. C’étaient des périodes d’apprentissage qui m’ont beaucoup forgé personnellement et formé professionnellement. De 2003 à 2008, j’ai travaillé à Niamey comme responsable financier à Vétérinaires Sans Frontières, puis Islamic Relief.
Au niveau international, durant mes études à Lyon de 2008 à 2009 et dans le cadre de mon Master en humanitaire, j’ai œuvré dans le milieu social pour une association locale dans le quartier des Minguettes (commune de Vénissieux, France). J’ai également travaillé au siège d’Action Contre la Faim à Paris, où j’ai effectué l’essai du logiciel de comptabilité dénommé SAGA que l’ONG avait souhaité acheter. J’ai aussi travaillé à Lyon pour une firme privée dans la recherche de financement au profit du Fond Mondial pour la Nature (WWF). En novembre 2009, j’ai décidé de rompre mon contrat avec cette firme pour retourner vers ma vocation et mon projet professionnel : « l’humanitaire d’urgence ». J’ai donc quitté la France pour l’Afrique. Mon superviseur m’a dit : « Je n’ai jamais vu un jeune africain qui rompt son contrat en France pour retourner au bled ».
Non loin de Boni, cercle de Douentza, Mali, octobre 2013. Les montagnes de la main de Fatima.
C’est alors que, j’ai intégré Médecins Sans Frontières pour une mission humanitaire en République Démocratique du Congo. Avec cette organisation, j’ai travaillé en portant plusieurs casquettes (Responsable Financier, Chef de Bureau, Coordinateur de projet…) en République Démocratique du Congo (Kisangani), Pakistan, Afghanistan, Mali, République Démocratique du Congo (Equateur), Guinée-Conakry. J’ai également travaillé au Liberia avec l’ONG WAHA International sur un financement de l’USAID dans le cadre de la lutte contre Ébola. C’était une expérience enrichissante, car je me suis retrouvé avec cinq compatriotes nigériens dont quatre sont de la même promotion de Issa-Beri (1997-2000). Nous avons bien représenté le Niger grâce à notre expérience, notre intégrité et notre engagement. Nous étions de plusieurs nationalités, notamment africaines, asiatiques et européennes, avec le leadership nigérien.
J’ai apporté mon expertise à UNICEF Niger (2011) et PAM Niger (2013) en tant que consultant indépendant dans l’amélioration de la qualité de leurs services des approvisionnements. En juin 2015, j’ai eu le désir de retourner me ressourcer au Niger, pour acquérir d’autres expériences, mais également partager le mien et pour garder le lien avec mon cher pays. J’ai donc intégré Catholics Relief Services comme Chef de Bureau à Maradi. J’ai eu l’opportunité d’aller au plus près de nos parents du village dans les départements de Mayahi (Maradi) et Matameye (Zinder). Cette expérience m’a revigoré et permis de comprendre les enjeux du développement dans notre pays. Le succès de notre projet a certainement facilité mon recrutement en République Démocratique du Congo, car notre organisation devrait commencer le même type de programme. C’est ainsi que j’ai été transféré en février 2017 pour la troisième reprise dans ce grand pays d’Afrique (République Démocratique du Congo) comme Directeur Adjoint du Programme pour les volets des opérations (finance, administration, ressources humaines, logistique et conformité). Depuis septembre 2020, j’ai été affecté comme Chef de Bureau de la province du Tanganyika, avec la même organisation.
Parallèlement à mes obligations professionnelles, je travaille dans le freelance (consultant indépendant). Je suis un passionné de Microsoft Excel. Depuis juillet 2011, j’ai créé le cabinet Field Consulting Niger. J’ai facilité 36 sessions de formation en Excel (niveau intermédiaire et avancé) en renforçant les capacités de plus de 350 professionnels humanitaires au Niger, au Burkina Faso et ailleurs (https://www.field-consult.com/). J’ai appuyé une dizaine d’organisations humanitaires dans le renforcement de leurs outils de gestion et dans la création des programmes sur Excel.
Parlez-nous des difficultés et éléments facilitateurs rencontrés en tant qu’acteur humanitaire.
Comme beaucoup d’humanitaires, la principale difficulté est l’éloignement, l’effet de ce qu’on appelle « le mal du pays ». Nous sommes souvent loin de nos pays, famille et amis. Ce facteur est très pesant sur les humanitaires et cela les pousse souvent à retourner prématurément dans leur pays d’origine. Les conditions de travail, les lieux d’affectation, les contextes ne sont pas souvent adaptés pour une affectation avec la famille, car nous changeons de pays assez souvent.
Photo de famille à l’issue d’une réunion de crise avec les leaders communautaire, Dardai, au Pakistan, janvier 2011
Il y a aussi le côté sécuritaire. Nous travaillons parfois dans des contextes des troubles politiques, conflits intercommunautaires, contextes de terrorisme, guerres ou catastrophes naturelles. En 2012 par exemple, en Afghanistan (Ville de Khost, frontière Afghanistan-Pakistan), nous avons été victimes de plusieurs incidents sécuritaires dont le plus grave était un attentat à la bombe contre notre hôpital. La bombe avait explosé à quelques mètres de mon bureau. Heureusement, les dégâts étaient légers, car c’était juste une « action d’avertissement ». Après cet énième incident, Médecins Sans Frontières a décidé de suspendre ses activités dans cette zone durant 9 mois. C’étaient des moments de stress difficiles.
Aussi, la complexité du contexte de travail, le peu de confort, les crépitements d’armes à feu, les négociations compliquées avec des groupes armés pour obtenir des couloirs de passage, les discussions difficiles avec des autorités civiles et militaires, les attaques des convois, les enlèvements, les meurtres, la confrontation à des situations misérables, la charge du travail sont des sources de stress parfois difficiles à surmonter. Il n’est pas rare de voir des humanitaires en burn-out (surmenage).
Il y a cependant des facteurs facilitateurs qui permettent d’avoir de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale, notamment avec les congés fréquents à des intervalles de temps courts qui s’appellent Repos et Récupérations (R&R). À cela s’ajoutent l’amour du travail et la satisfaction des personnes vulnérables qui bénéficient de nos actions. Nous recevons des témoignages positifs et nous sommes acteurs des changements et de l’amélioration des conditions de vie des personnes qui se retrouvent, dans certains cas, dans des situations de vulnérabilité extrême.
Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours ?
Mon pays, le Niger m’a tout donné. J’ai étudié gratuitement à l’école publique et toutes les conditions étaient réunies (salles de classe ventilées, salles informatiques climatisées, bibliothèque, dispensaire, équipements de sport et des terrains de jeux, salles des machines et travaux pratiques, etc.). En plus, j’ai eu le privilège d’être bénéficiaire de la bourse d’État durant trois années. Cette bourse (20.000 Fcfa par mois, environ 40 USD) m’a beaucoup aidé durant ma période du lycée Issa-Beri, où nous avons bénéficié d’un enseignement de grande qualité. La rigueur était de taille et les professeurs venaient pour la majorité du milieu professionnel.
Lorsque je raconte à mes collègues de l’étranger que mes parents n’ont jamais payé mes frais de scolarité et que l’État du Niger me donnait même de l’argent de poche, les stylos, les cahiers, les livres…, ils trouvent cela étrange, car ces avantages n’existent pas partout. C’est donc un avantage que l’État doit maintenir pour les prochaines générations, malgré les difficultés du pays. C’est maintenant à mon tour de renvoyer l’ascenseur à mon pays, celui de respecter ses lois et règlements, d’être un citoyen responsable et civique, de m’acquitter de mes impôts et taxes, de m’engager dans le social localement à travers des actions de solidarité locale. À ce sujet, je suis membre actif de la diaspora des Nigériens des pays des grands lacs (Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Burundi, etc.), nous avons apporté notre appui lors des inondations d’août 2020. Je suis également Secrétaire Général de l’amical de la diaspora de Goudel. Nous avons beaucoup de projets communautaires.
Zorzor au Liberia, janvier 2015
Quelles valeurs vous ont guidé ?
La principale valeur est la ténacité, le fait de ne pas s’arrêter au premier obstacle, car des obstacles, j’en ai connus. Rien n’est facile. Rien n’est facile, il faut se battre continuellement pour la réalisation de son projet professionnel. Même au niveau international, la vie n’est pas rose. Il faut se frayer une place par le travail. Dans ce milieu, seule la compétence compte. La concurrence est rude et universelle avec la rencontre de tous les professionnels du monde entier. Les appels à candidatures sont internationaux. À titre illustratif, en Afghanistan, nous étions plus de 17 expatriés sur une base. J’étais le seul Africain. Je représentais non seulement le Niger, mais aussi l’Afrique. La majorité de mes collègues n’avaient jamais été aussi proches d’un africain. Ils me posaient beaucoup de questions sur l’Afrique et le Niger. Lors de nos moments de détente, je projetais sur écran géant des photos de notre beau désert, ainsi que le mode de vie nomade pour leur faire découvrir le Niger et ses merveilles.
J’ai beaucoup cultivé des valeurs universelles, telles que la tolérance religieuse et ethnique, la cohésion sociale, le vivre-ensemble pacifiquement, l’acceptation de l’autre quelles que soient nos différences. Le Niger en particulier et le monde en général ont besoin de ces valeurs de tolérance pour notre paix sociale, gage de notre prospérité. Chez moi par exemple, avec ma femme et mes enfants, nous parlons simultanément le Zarma et le Haoussa. Ceux qui viennent chez moi trouvent que c’est beau. Dans mon travail avec Catholic Relief Services, je collabore avec les prêtres et les évêques catholiques, malgré nos différences dans la confession religieuse et nous avons de très bonnes relations.
Que pensez-vous de la situation humanitaire au Niger et dans la sous-région ?
Elle est complexe. Le Niger est devenu l’un des terrains humanitaires majeurs à cause des multiples foyers de terroristes qui l’entourent. Dans les huit régions du pays, les organisations humanitaires nationales et internationales, les agences des nations unies font un travail remarquable à côté des services décentralisés de l’État. C’est le moment de remercier tous les confrères humanitaires qui travaillent parfois au Niger dans des contextes difficiles. Je voudrais aussi remercier les partenaires techniques et financiers, notamment l’Union Européenne et le peuple américain (USAID) pour leurs générosités. Le contexte du Sahel est compliqué, mais l’espoir est permis. L’union sacrée des pays africains est nécessaire pour arriver à bout de ces terroristes et des bandits de grand chemin.
Avez-vous des solutions, projets, plans pour le développement ou l’humanitaire au Niger ?
Le secteur de l’humanitaire au niveau national demande des moyens et de l’expertise. Je suis content de voir que des ONG nationales sont arrivées à des niveaux de professionnalisme à l’image de leurs consœurs européennes. C’est un bon signe pour la société civile nigérienne. À mon humble avis, en plus de la sécurité et de l’éducation, le secteur de l’agriculture doit être l’une des priorités nationales.
Au niveau local, les jeunes peuvent s’organiser pour apporter un changement dans leurs cités. À Goudel, par exemple, nous avons des associations qui sont très actives proposant des programmes adaptés à la situation actuelle du pays. Avec très peu ou pas de moyens financiers, elles arrivent à poser des actes de développement. En collaboration avec les associations Tchebero et Gine Koyan Hiyo, notre amical de la diaspora apporte un début de solution aux problèmes de la cité. Je citerai entre autres activités : sensibilisation des jeunes sur la citoyenneté responsable, sensibilisation des jeunes durant les périodes électorales pour des élections apaisées, sensibilisation des jeunes sur les dangers de la drogue, des actions de plaidoyer pour l’emploi des jeunes et la réduction du chômage, des actions de médiation et de bons offices en cas de conflit, la gestion pacifique des conflits, des journées de salubrité publique, des matinées sportives, des concours scolaires avec des prix de la diaspora pour motiver les jeunes à aller vers l’excellence, des cours de vacance et de soutien scolaire, des sessions d’orientation professionnelle pour les jeunes, des actions de sensibilisation citoyenne et bien d’autres.
Ces genres d’initiatives peuvent aider nos quartiers, nos villages et les villes pour que les jeunes prennent en charge leur propre développement et pour éviter leur instrumentalisation. L’État ne peut pas tout faire, car tout est prioritaire dans notre pays. Les jeunes qui sont au pays et leurs diasporas peuvent collaborer pour apporter des changements positifs dans la gestion de leurs cités. Ces genres d’initiatives sont un franc succès au Mali, où des hôpitaux et des écoles sont entièrement construits et équipés par la diaspora en partenariat avec les associations locales.
C’est aussi le lieu de faire un plaidoyer auprès des bonnes volontés pour le financement de notre projet-phare « La maison du scolaire ». C’est un projet ambitieux qui, à l’image d’un Centre Culturel Français, va être le lieu d’échanges, du donner et du recevoir pour des élèves de Goudel et environnants. Coût estimatif du projet : 250 millions de Fcfa. La mairie nous a déjà attribué le terrain, nous cherchons le financement pour la concrétisation du projet.
Avec des collègues, à Swat, Pakistan, 2011
Enfin, pour répondre à votre question, ma proposition est que les jeunes prennent en charge le développement de leurs cités. C’est possible, car à Goudel, nous sommes sur une bonne lancée avec l’appui des collectivités, notamment la mairie de la commune 1 et l’hôtel de ville, un bel exemple de collaboration.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes nigériennes et nigériens qui voient en vous un modèle ?
Je ne me considère pas comme un modèle. Loin de là, je partage seulement mon expérience avec vous. Pour les jeunes qui sont intéressés à travailler dans l’humanitaire, je leur conseille de se former dans les écoles spécialisées en la matière. L’humanitaire est devenu un milieu exigeant et rigoureux. La concurrence est tellement rude qu’il devient de plus en plus difficile aux jeunes de trouver même un stage de fin d’études dans les ONG et organisations internationales. Pour chaque recrutement, les ONG reçoivent de centaines de candidatures. Pour donner un exemple, pour un poste d’assistant administratif et financier à Niamey, parfois plus de 200 CV sont reçus. Pour sortir du lot et être appelé pour le test pratique, il faudra se démarquer avec d’autres atouts supplémentaires. En plus de l’expérience et du diplôme exigés, la connaissance de la langue anglaise et la maîtrise des outils bureautiques sont des atouts. Aussi, je conseille mes jeunes sœurs et frères d’accepter de commencer au bas de l’échelle, si c’est cette opportunité qui s’est présentée (d’accepter de jouer les petits rôles). On peut commencer au niveau subalterne ; grâce aux efforts et aux résultats, on peut grimper en hiérarchie. J’ai déjà vu un magasinier devenir chef de projet quelques années plus tard, un chauffeur devenir logisticien au niveau régional, ou un enquêteur devenir Représentant Résident. Il y a beaucoup d’exemples de ce genre. Mais pour y arriver, il faut de l’intégrité, car elle est le maître-mot pour réussir sa carrière dans les organisations internationales et ONG internationales. Le concept de l’intégrité est arrivé à une plénitude qui traduit une tolérance zéro pour les cas de fraudes, de trafics, d’abus et sur les questions de protection des personnes vulnérables.
Goudel, lors de la réception d'un hangar devant le cimetière financé par la diaspora, janvier 2021
Les jeunes ont plusieurs opportunités d’apprentissage. De nos jours, la connaissance est à portée de main. Tout est disponible sur le smartphone. Auparavant, nous étions abonnés au Centre Culturel Franco-Nigérien pour accéder à la documentation. Aujourd’hui, l’essentiel de la connaissance mondiale est en ligne. On peut être tranquillement assis dans une fada et suivre un cours en ligne, participer à une conférence internationale gratuitement, s’améliorer dans sa discipline et apprendre. Je conseille à nos jeunes frères et sœurs de bien utiliser leur temps libre dans l’autoapprentissage. On peut apprendre avec son smartphone n’importe où, à n’importe quel moment. C’est une opportunité qu’il faut saisir.
Kalemie, RDCongo, décembre 2020
Je vous laisse le mot de fin.
Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de partager mon expérience avec vous. Vous êtes pionniers de l’information en ligne au Niger. Votre journal est une de nos sources principales d’information du pays, bien avant l’avènement des réseaux sociaux. Durant les processus électoraux de 2010 à 2011, vous avez été l’une de nos principales liaisons entre le Niger et la diaspora. Je vous souhaite plein succès.
Dans sa rubrique « Le Nigérien de la semaine », votre site Nigerdiaspora vous propose un entretien à bâtons rompus avec Jean Luc Marcellin, une éminence dans les domaines de la formation professionnelle et technique, des réseaux informatiques et de la formation en ligne. Avec lui, nous avons discuté de sujets variés couvrant son parcours académique, sa carrière professionnelle, ses expériences nationales et internationales, ainsi que ses projets et ambitions. Un entretien très instructif que nous vous proposons dans son intégralité.
Nigerdiaspora : Comment voudriez-vous vous présenter aux Internautes de Nigerdiaspora ? Jean-Luc Marcellin: J’appartiens de fait à la catégorie des Nigériens de la diaspora. Cela fait plus de 25 ans que j’ai quitté le Niger. Je suis marié depuis près de 30 ans avec Brigitte ma chère épouse, nous avons trois enfants et trois petits-enfants Dieu merci. Je suis né à Niamey où j’ai grandi jusqu’à l’âge de 18 ans. Après mon bac, je suis allé poursuivre mes études à Grenoble, puis au Canada où je m’étais engagé en génie électrique. Je suis retourné au Niger où j’ai créé la Société TOUTELEC en collaboration avec des partenaires. À la création de TOUTELEC, j’avais avec moi une équipe fantastique dont faisait partie Professeur Hamadou Saliah-Hassane, Bernard Agfagnibo et d’autres personnes qui sont toujours mes amis à ce jour. Cette expérience m’a permis de réaliser que, prioritairement du domaine technique, je n’étais pas vraiment fait pour le monde des affaires où je commençais à m’ennuyer. J’ai donc décidé de retourner au Canada où j’ai poursuivi des études en théologie, puis en science de l’éducation selon l’approche par compétences.
Nigerdiaspora : Pouvez nous parler de votre parcours académique ? JLM : Actuellement, dans mon parcours académique, je me spécialise en éducation et plus particulièrement dans le domaine de la formation professionnelle et technique. Comme je suis un perpétuel étudiant, je continue à suivre des cours à l’Université, à participer à des conférences et des colloques pour pouvoir me perfectionner dans ce domaine. Je me dis qu’il ne faut jamais cesser d’apprendre.
Nigerdiaspora : Pouvez-vous nous parler de vos expériences nationales et internationales ? JLM : Au niveau national, lorsque j’étais à TOUTELEC comme gérant, j’avais eu l’opportunité d'assurer un cours en électronique à l’AGRHYMET. Cette expérience m’avait beaucoup plu. Après 8 années à la direction de Toutelec, notre équipe avait développé plusieurs activités et réalisé de belles installations en réseaux informatiques, en électricité industrielle et commerciale, et nous étions parmi les premiers à représenter les grandes marques telles que IBM, EPSON Microsoft, etc.. J’aspirais à quelque chose de plus significatif que de faire des affaires. Je voulais que mon passage dans ce monde contribue à apporter aux personnes une valeur ajoutée. Cela m’a décidé à réorienter ma carrière. Arrivé au Québec, j’ai entrepris des études tout en travaillant comme enseignant au CÉGEP de Sherbrooke (l’équivalent des IUT en France). C’est à partir de là que j’ai commencé ma carrière de professeur, dans cet institut supérieur d’où j’ai été envoyé en Algérie pour enseigner la maintenance des équipements informatiques en 1999. Par la suite, j’ai été envoyé en Tunisie pour enseigner la conception, l’installation et la maintenance de réseau de communications câblé en fibre optique. À l’ Université de Sherbrooke (Québec, Canada), j’avais été recruté comme chargé de cours pour la formation des formateurs. À cette époque-là, on faisait le passage vers l’approche par compétences (APC). L’APC et une méthode d’élaboration de programme de formation professionnelle et technique basée sur la demande. On part des besoins du marché de travail pour déterminer quels sont les besoins du marché du travail en main-d’œuvre qualifiée. Ensuite, les programmes de formation sont élaborés en réponse aux exigences de compétences pour les métiers identifiés. Par exemple, pour élaborer un programme de formation pour un maçon, nous devons rencontrer des maçons, analyser leur travail, analyser les différents niveaux de qualification, établir les liens avec les autres emplois en construction, décrire méthodiquement leurs tâches et les opérations nécessaires pour la réalisation de chacune d’entre elles. Nous consultons toutes les parties prenantes du secteur. Et en fonction de ces observations, on détermine les compétences du métier. Une fois les compétences identifiées, nous élaborons un projet de formation qu’on présente aux entreprises et associations professionnelles qui valident ou amendent notre analyse de situation de travail et le projet de formation. Après validation, on formalise le programme de formation et les documents d’accompagnement, à savoir le guide pédagogique et le guide d’évaluation pour les professeurs, le guide d’organisation pour guider les écoles qui veulent offrir cette formation. Avec cette expérience acquise, j’ai pu participer à plusieurs projets à l’international où j’ai davantage développé mon expérience en ingénierie de formation professionnelle.
Nigerdiaspora : Quelle est l’importance de l’ingénierie de formation professionnelle ? JLM : Quand on parle d’ingénierie de formation professionnelle, on parle de tout le système de formation professionnelle et technique, pas simplement la délivrance de cours en classe. On analyse au départ les besoins du marché de travail en main-d’œuvre qualifiée, on identifie les emplois en pénurie de main d’œuvre, les emplois émergents, on examine l’offre de formation existante censée répondre à cette demande de main-d’œuvre qualifiée. On appelle ça une étude sectorielle ou étude préliminaire (pour les fonctions de travail spécifiques). Pour chaque profession on réalise une analyse de situation de travail. On passe ensuite à l’étape du projet de formation et du développement du programme de formation et des guides d’accompagnement. Puis vient l’étape d’implantation dans les centres de formation. La phase finale consiste à évaluer la performance des programmes, pour voir s’ils ont répondu aux besoins du marché du travail. Tout ce processus prend aussi en compte une série de préoccupations : l’égalité d’accès aux formations tant aux filles qu’aux garçons, le respect de l’environnement veillant à ce que les programmes de formation ne soient pas générateurs de pollution ou d’autres nuisances environnementales. Il veille aussi au développement ou renforcement de compétences transversales en termes de savoir-faire et savoir-être au niveau professionnel. Nous accordons aussi une attention particulière aux mesures préventives de santé et de sécurité pour les métiers souvent à risques. Ce cycle se répète en moyenne tous les 5 à 10 ans en fonction de l’évolution technologique des métiers.
Dans le cadre de mon parcours international, j’ai participé à la mise en œuvre de l’approche par compétence dans plusieurs pays. Pour le gouvernement du Maroc, dans le cadre du projet APC financé par le gouvernement du Canada, nous avons implanté plusieurs programmes pour l’OFPPT, le secrétariat d’État à la formation professionnelle. Après un bref retour au Canada, je suis intervenu dans un projet de formation de formateurs pour l’élaboration de cours en ligne dans le Maghreb. J’ai ensuite travaillé en Mongolie comme superviseur de plusieurs équipes de consultants en ingénierie de formation professionnelle et technique. J’ai participé à la réforme du système de formation professionnelle ce qui m’a permis d’assister à la création de l’agence de formation professionnelle qui dépendait du cabinet du premier ministre. Le bureau de l’UNESCO en Mongole m’a envoyé comme délégué à la troisième conférence internationale en formation professionnelle à Shanghai. Depuis 2012 je participe à la réforme de la formation professionnelle en Haïti en tant que chef de projet d’appui à l’implantation de l’approche par compétence au centre de formation professionnelle d’Haïti. Il s’agit de transformer ce centre en «vitrine de l’APC» afin qu’il serve de modèle pour les autres centres en Haïti.
La formation professionnelle de qualité coûte cher, quelle que soit l’approche. Pourquoi ça coûte cher ? Parce que former une personne compétente sur le marché du travail nécessite qu’elle ait pratiqué des activités d’apprentissage correspondant aux tâches qu’elle aura à réaliser dans son métier. On ne peut pas juste la former en théorie, avec un tableau et de la craie. Prenons un exemple. Pour former un maçon, il faut que l’apprenant confectionne des briques, monte des murs, creuse des fondations, pose le mortier, coule le béton, sache lire les plans, faire des mesures et des calculs. Tout cela demande de l’argent pour acheter la matière d’œuvre, l’outillage et l’équipement. Il faut assurer l’accompagnement de chaque étudiant et étudiante durant cette phase de la formation, pour lui faire comprendre les normes et les exigences liées à son emploi futur. La plupart des pays où j’ai travaillé sont démunis des ressources matérielles et financières nécessaires pour pouvoir financer une formation de qualité. Il faut donc trouver des moyens de réduire les coûts pour la rendre abordable et durable. Parce qu’il ne faut pas que tout l’investissement des partenaires techniques et financiers tombe à l’eau, une fois les experts partis à la fin de projet. Il faut être débrouillard pour trouver les moyens de pérenniser les résultats du projet en tenant compte du contexte culture; du pays, de sa réalité économique et sociologique. En effet, la relation ouvrier patron n’est pas la même au Canada qu’en Haïti, par exemple. Les attitudes et comportements ne sont pas les mêmes au Japon qu’en Haïti. Comprendre la dynamique sociale permet de garantir que les programmes que nous développons ne mettent pas les centres de formation en difficultés. La solution passe par un développement de partenariats étroits entre les entreprises du secteur privé et les centres de formation.
Nigerdiaspora: Quelles ont-été les difficultés et les éléments facilitateurs que vous avez rencontrés dans votre carrière professionnelle, au Canada, en Mongolie, en Haïti…? JLM : Pour moi, être originaire du Niger était un atout facilitateur. En effet, comparé à mes collègues, indépendamment de mon expérience, le fait que je sois un Africain d’origine à un poste de responsable d’équipe était pour les collègues des pays hôtes comme une fierté. Voici quelques situations anecdotiques que j’ai vécues au Maroc en Haïti et en Tunisie. La première fois, lorsque l’on nous a présentés au directeur du centre de formation en Tunisie, la secrétaire nous a introduits en disant « les Canadiens sont arrivés ! ». Quand le directeur m’a vu, sa première remarque fut : « tu dois être tunisien toi ! » Cela a facilité le contact et la communication. J’étais un peu plus proche d’eux. Au Maroc, c’était pareil. J’étais déjà dans la salle de réunion quand le Directeur arrive et dit « on attend l’expert canadien ». Il m’avait pris pour un marocain. En Haïti, c’est pareil, tout le monde me prend pour un haïtien parce que j’ai la couleur locale. Disons que mes origines africaines m’ont permis d’avoir une approche culturelle différente et une proximité avec la culture locale, ce qui facilite les choses quand on travaille dans l’implantation de méthodes de gouvernance et de gestion imposant des changements importants.
De plus, vous savez, je suis passionné dans mon métier, et je n’aime pas faire les choses à moitié. Je dis aussi la vérité aux gens, ce qui veut dire que j’essaie de ne pas faire croire des choses qui ne sont pas vraies. Mon but n’est pas de juste faire la mission, donner mon rapport et m’en aller. Je voudrais être assuré qu’après mon départ, j’ai vraiment servi les gens, et qu’ils se disent « effectivement il nous a laissé quelque chose avec lequel on peut travailler », ou bien « il nous a montré quelque chose de concret qui va nous servir ». Il faut qu’à mon départ, je laisse la place en ayant contribué à améliorer quelque chose.
Cette sincérité avec les gens a permis aussi de faciliter les choses. Mais il y a aussi des contraintes que l’on ne peut éviter. Dans un projet, il y a toujours un début et une fin et, entre les deux, des résultats à atteindre. Le temps est un facteur important et, le plus souvent, nous n’avons pas le temps qu’il faut pour pouvoir aller au rythme des gens. Le financement aussi étant limité, on ne peut pas non plus satisfaire tous les besoins de nos partenaires nationaux. J’ai adopté une approche de gestion de projet axée sur les résultats, et aussi une approche programme. Nous sommes toujours évalués par les partenaires. En Haïti par exemple, nous avons eu plus de 4 évaluations. Chaque année, des missions d’évaluation viennent vérifier ce qui a été fait, comment ça été fait, quels sont les résultats atteints par rapport aux indicateurs qui ont été fixés dans le plan du travail. Donc on doit agir pour atteindre les résultats du projet, faire en sorte que ces résultats soient durables afin d’avoir un impact positif sur le changement voulu, et que ces résultats constituent une valeur ajoutée.
Niagerdiaspora: Qu’est-ce qui vous a poussé vers l’ingénierie de formation professionnelle ? JLM : Ce qui m’a amené à prendre cette orientation, c’est le fait que, dans mon département où j’enseigne « les réseaux » et les systèmes informatiques, je me suis rendu compte que l’évolution de la technologie nécessitait de se recycler tous les 18 mois vu qu’au bout de deux ans, il faut remplacer votre ordinateur qui est dépassé. De même dans le domaine des réseaux, tout évolue très vite. Donc, il faut tout le temps se recycler, se mettre à jour. Et j’ai eu ce sentiment que tout ce que je faisais ne servait pas à grand-chose. Bien sûr, il y a toujours une base sur laquelle on construit, mais quand une matière devient désuète et que l’on a dépensé tant d’énergie à l’acquérir et à la maitriser, on se demande si finalement on a bien investi son temps. Puis dans le cadre du programme PERFORMA de l’Université de Sherbrooke j’ai formé des professeurs de plus de 8 CÉGEPS (Collège d’enseignement général et professionnel) au Québec sur l’enseignement de cours selon l’approche par compétences. Ces expériences ont alimenté le processus de réflexion qui m’a orienté vers l’ingénierie de formation professionnelle et technique.
Nigerdiaspora: Quel rôle le Niger a-t-il joué dans votre carrière, dans votre parcours d’ingénieur, de professeur ? JLM: Le Niger c’est le premier pays où j’ai fait mon expérience professionnelle. Après mes études à l’IUT de Grenoble, j’ai fait quelques stages professionnels en France. Je ne souhaitais pas rester en France. Avec le soutien de mes parents, je suis allé étudier au Canada à l’Université d’Ottawa en Génie électrique. Le jour où j’ai réussi mon dernier cours du cursus d’ingénieur, je suis rentré au Niger. J’avais pourtant eu des offres d’emploi. Il faut savoir qu’à l’époque, au Canada, on venait nous recruter avant même qu’on finisse l’université, j’avais une offre d’emploi dans une grande compagnie en électronique à Ottawa. Mais au Niger il y avait mes parents et la famille. Donc je suis revenu au Niger où j’ai créé une société avec des partenaires.
Nigerdiaspora : Vous pouvez nous parler un peu de votre projet en Haïti ? JLM : Le gouvernement du Canada en partenariat avec celui de la République d’Haïti a sélectionné un centre de formation professionnelle dans laquelle le Canada a investi de l’argent pour en faire un centre d’excellence en formation professionnelle. En tant que chef de projet, et avec mon équipe en partenariat avec des ressources nationales, nous assurons la formation technique et pédagogique des professeurs pour qu’ils puissent offrir à leur tour une formation de qualité. Nous réalisons aussi l’encadrement formatif de l’équipe de gestion de l’école et le renforcement des capacités. Nous avons aussi réalisé la réhabilitation des ateliers, la construction de nouveaux laboratoires, l’acquisition des équipements, etc.
En affaires, quel qu’en soit le domaine, on est au service de la clientèle. Dans les centres de formation, il s’agit des étudiants et étudiantes, des employés des entreprises privées qui viennent chercher la formation en entreprise pour des besoins spécifiques ou bien des travailleurs en formation continue ”apprentissage tout au long de la vie”. L’apprenant est prioritaire. Il est au centre du système. Dans l’approche par compétence, c’est lui ou elle qui est responsable de son apprentissage. Le centre de formation doit lui fournir l’environnement propice à son apprentissage. Le centre offre un produit, et ce produit doit être de qualité. Mais offrir un produit de qualité n’est pas suffisant si la gestion n’est pas saine, ça ne marche pas longtemps. Donc, il faut aussi avoir équipe de gestion performante qui agit avec rigueur, cohérence et dans la transparence. Et il faut aussi avoir un bon plan de communication stratégique interne et externe pour faire connaitre les produits. On a beau avoir de bons produits et une gestion saine, si le produit n’est pas connu, l’affaire ne marchera pas. Il faut donc toujours avoir ces composantes pour garantir les conditions gagnantes.
Le centre de formation ne doit pas être une entité à part. Il fait partie d’un écosystème et doit donc interagir avec la communauté, c'est-à-dire les parents d’élèves et les entreprises et les organismes gouvernementaux. C’est pourquoi nous mettons énormément l’accent sur le développement de partenariats avec les entreprises et également sur la responsabilité sociale de l’école qui doit être un milieu de vie dans lequel les étudiants et étudiantes acquièrent des compétences techniques, mais aussi sociales et professionnelles.
Pour revenir en Haïti, nous travaillons dans un centre de formation qui a plus de 40 ans d’existence, c’est le centre de formation professionnelle d’Haïti (CFPH) avec une capacité de plus de 1000 étudiantes et étudiants. Actuellement, le CFPH offre 4 programmes de formation professionnelle en formation initiale dans le domaine de l’électromécanique, la mécanique d’entretien industrielle, la télécommunication et les techniques des réseaux informatiques. Le centre offre aussi plusieurs programmes courts ou spécifiques.
Nigerdiaspora : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes nigériens qui voient en vous un modèle ? JLM : Je dirais tout d’abord que si on veut vraiment réussir dans la vie, il faut avoir des valeurs fondamentales. Ces valeurs sont le résultat d’une bonne éducation. Voici donc ce que je conseillerais dans un premier temps, à tous ceux et toutes celles qui ont des enfants et qui veulent leur laisser un réel héritage comme nos parents nous ont laissés : leur donner une bonne éducation et leur apprendre le respect de l’être humain, de l’amour du prochain. Apprendre aussi à regarder au-delà de ses propres intérêts pour regarder l’intérêt du groupe et vouloir l’avancement des autres, parce que si on aide les autres à avancer, nous allons nous-mêmes avancer. Pour ces raisons, j’encourage tous les parents à être vraiment attentifs à la formation des qualités du caractère de l’enfant. Parce que la connaissance, ça peut s’acquérir à tout moment. Regardez à mon âge, je continue d’étudier. Maintenant, en plus avec Internet, tout le monde a accès à la connaissance. Il est cependant important de se conduire non seulement en consommateur aguerri, mais aussi en contributeur, parce qu’il ne s’agit pas seulement de prendre, il faut savoir donner, contribuer, ce qui n’est pas assez fréquent.
J’insiste sur les qualités de caractère de la personne. Cela a un impact énorme sur ce que l’enfant va devenir plus tard. S’il ou elle a développé la discipline, la maitrise de soi, la bonté, le partage, la diligence, l’attention, l’intégrité, le respect du prochain, le sens de la responsabilité, etc., cela fera de lui ou d’elle un bon citoyen qui pourra acquérir les compétences techniques et la connaissance sans problème. Ce qui me chagrine beaucoup aujourd’hui, c’est de constater que beaucoup de parents démissionnent face à l’éducation au sens vrai du terme de leurs enfants et négligent de leur inculquer les bonnes valeurs. Malheureusement avec la marchandisation de l’éducation les grands groupes de pression ont enlevé à l’école la transmission des valeurs citoyennes qu’on enseignait aux enfants, par exemple la morale, l’instruction civique. Comment voulez-vous aujourd’hui développer un bon citoyen s’il n’a pas reçu d’instruction civique ? Personnellement, si j’avais une recommandation à faire pour le pays, c’est qu’on redonne sa place à l’enseignement de la morale et de l’instruction civique, que l’on enseigne aux enfants dès leur plus jeune âge, qu’il faut d’abord servir, contribuer ajouter de la valeur aux autres pour soit même évoluer. L’instruction civique aide à développer ce sentiment d’appartenance à une nation et cette conscience sociale par rapport aux autres et le patriotisme.
Nigerdiaspora: Quel constat faites-vous aujourd’hui sur la formation professionnelle, avez-vous des solutions, des plans… ? JLM : Au Niger, bien que je ne sois pas présent au niveau professionnel depuis longtemps, j’essaie quand même de revenir régulièrement. Je suis très attaché à ce pays. Malgré tout, je reste soucieux de savoir ce que je peux faire au Niger. Actuellement, j’essaie d’agir par rapport à ceux qui sont intéressés à démarrer des centres de formation professionnelle. En toute sincérité, je le fais de bon cœur, mais mon temps étant limité, je ne peux pas répondre à toutes les demandes.
Cependant, il serait prétentieux de ma part de vouloir donner mon opinion sur la situation de la formation professionnelle et technique au Niger. Il y a beaucoup de travail qui se fait au niveau de la formation professionnelle. Les autorités gouvernementales en partenariat avec les partenaires techniques et financiers travaillent fort sur ce sujet.
Malheureusement, les moyens limités et la conjoncture économique représentent de grands défis. Les enjeux sont importants.
Pour le développement durable du système de formation professionnelle et technique au Niger, il faut que tous les acteurs s’impliquent, tant les opérateurs économiques que les opérateurs de formation. Ils doivent créer des liens étroits entre eux. Parce que, lorsque le marché du travail bénéficie d’une main-d’œuvre qualifiée, les entreprises sont plus compétitives, plus productives, plus rentables et plus fortes économiquement face à la compétition mondiale.
Pour que l’entreprise privée puisse avoir une main-d’œuvre qualifiée, il faut qu’elle soutienne les centres de formation. J’insiste beaucoup sur l’importance de créer ces liens étroits entre les diverses associations professionnelles, les diverses chambres de commerce, les diverses institutions gouvernementales et les opérateurs de formation. Parce que, en faisant ces liens, les opérateurs de formation (ceux qui offrent de la formation), seront plus conscients des besoins du marché du travail.
Au Niger, il existe déjà beaucoup de gens extrêmement qualifiés, qui peuvent répondre à ces besoins, mais pour qui on n’a simplement pas créé un cadre structurant pour leur permettre de valoriser leur savoir-faire. Il faut que le secteur privé et les centres de formation s’unissent pour travailler ensemble main dans la main parce que chacun a besoin de l’autre. Le gouvernement joue un rôle important en soutenant les écoles de formation professionnelle tant publiques que privées qui répondent vraiment aux besoins du marché du travail selon les spécificités des régions. Il faut aussi mentionner que le secteur informel contribue énormément au PIB du Niger. Les actions entreprises par les autorités et leur partenaire doivent être renforcées en vue d’améliorer les compétences des travailleurs, leurs capacités d’entrepreneurs, de développer la qualité de leurs produits et pouvoir aussi être compétitifs. Il est important de porter une attention particulière au secteur informel.
Nigerdiaspora: Et vous personnellement, vous n’avez pas de projet pour le Niger ? JLM : J’ai eu quelques projets que j’ai introduits au niveau du ministère de la formation professionnelle et technique. Je me rappelle de quelques projets en 2008. C’était de faire en sorte que tous les cadres du ministère comprennent les enjeux de la formation professionnelle et technique selon la perspective du système, ses composantes, les interactions des différentes composantes. Comment chaque composante peut servir l’autre. Il s’agissait de développer une vision systémique au niveau de chaque acteur pour faire en sorte que chacun sache ce que l’autre fait, quel résultat chaque composante peut attendre de l’autre et quel résultat donner à la suivante. Malheureusement, le financement n’a pu être obtenu, c’est un projet qui a été appuyé par le ministère, mais qui n’a pas pu être réalisé faute de moyens. Bien d’autres projets ont été proposés pour accompagner la table ronde qui a eu lieu sur la formation professionnelle au Niger en 2008. La Direction Afrique de Microsoft au Niger est même venue sur place pour rencontrer les officiels, en collaboration avec l’École polytechnique de Niamey comme cela a été fait dans plusieurs pays de la sous-région.
Nous avions aussi initié quelques petits projets dans le domaine du développement de programme de formation dans le secteur des mines, l’entretien des machines groupes, l’entretien mécanique, dans le traitement de l’eau, et sans oublier l’énergie solaire. Étant donné que le Niger a un taux d’ensoleillement phénoménal, le développement de formations dans ce domaine-là représenterait un énorme potentiel. Aujourd’hui si on regarde le coût d’installation en énergie solaire comparé au coût récurrent d’une installation traditionnelle, on constate que sur le long terme l’énergie solaire est économiquement plus rentable.
Ainsi, dans le cadre d’une étude que je viens de terminer pour le CFPH, on a comparé le coût actuel de l’énergie sur la base des factures des 3 dernières années et le coût potentiel en énergie solaire. Il a été prouvé qu’en installant un système solaire qui va couvrir tous les besoins de l’école au niveau de l’électricité, autant pour la climatisation que pour les équipements informatiques, les équipements mécaniques, en moins de 5 ans on aurait payé le système d’énergie solaire. Il a été calculé pour durer au minimum 15 ans sans à avoir à renouveler les équipements (la garantie par les manufacturiers étant de 15 ans) et 25 ans avec un faible coût de maintenance annuelle. Cela signifie que l’école dépenserait l’équivalent de 5 années de factures d’énergie pour installer le système solaire avec la compensation de près de 20 ans d’électricité gratuite. De plus, c’est une maintenance routinière, à coûts réduits par rapport à ceux de l’installation initiale. Quelques panneaux à placer, quelques batteries et c’est tout. Mathématiquement parlant, c’est plus économique d’aller vers l’énergie solaire que d’aller vers un système purement basé sur l’énergie fossile.
Nigerdiaspora: Votre mot de la fin ? JLM : Je suis vraiment content de voir l’œuvre qu’est Nigerdiaspora. Pour moi, c’est une leçon de vie parce que vous avez commencé petit et, depuis une dizaine d’années, malgré tous les obstacles, vous continuez à persévérer et à progresser. À cet égard, je tiens à vous féliciter. Vraiment, je suis fier du travail que vous faites. Vous avez beaucoup contribué à l’image du Niger à l’extérieur. Souvent quand je dis aux collègues que je viens du Niger, la première chose qu’ils vont faire, c’est de chercher sur Internet « Niger » et ils tombent sur Nigerdiaspora. Vraiment, c’est un site qui représente le Niger aujourd’hui tel qu’il est et qui contribue à donner une image positive au Niger et à l’étranger. J’encouragerais aussi les gens à apporter leurs contributions. C’est un travail d’équipe et je vous félicite vraiment pour ça ! « La vie c'est comme un match de football. On ne gagne qu'en équipe. »
Nigerdiaspora : Merci beaucoup Grand frère.
Jean Luc Marcellin. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ? Mon nom est Mamadou Kiari Liman-Tinguiri, je vis et travaille à Ottawa au Canada. Je suis marié et père de trois enfants, tous adultes, volant désormais de leurs propres ailes. Je suis originaire de Gouré (Région de Zinder) et comme beaucoup de nigériens da ma génération, je suis passé par le Lycée National, j’ai donc vécu mon adolescence à l’internat à Niamey.
Quel a été votre parcours académique ?
Je suis économiste, spécialisé dans le développement international, comme on dit en Amérique du Nord. S’agissant de parchemins, j’ai un Doctorat en sciences économiques et l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) de l’Université de Nancy 2 en France (actuellement Université de Lorraine). J’ai aussi publié quelques articles, car j’ai commencé ma vie professionnelle comme enseignant-chercheur, d’abord dans mon Alma mater, à la faculté de droit et sciences économiques, place Carnot à Nancy où j’étais assistant et chercheur au Laboratoire de statistiques appliquées à la recherche économique (LASARE). J’ai ensuite enseigné à la Faculté des Sciences Economiques et Juridiques (FSEJ) à l’Université de Niamey (aujourd’hui, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université Abdou Moumouni Dioffo). Comme la plupart des économistes de cette époque, j’ai bifurqué de l’Université vers une carrière internationale. J’interviens de nouveau à l’Université, dans une position différente, une affiliation volontaire de « Senior Fellow » (Professionnel en Résidence) à l’Ecole de Développement International et Mondialisation (EDIM) de l’Université d’Ottawa, pour partager mon expérience avec les étudiants et les chercheurs.
Parlez-nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales ?
On peut découper mon parcours professionnel en trois étapes. L’Académie, comme universitaire, où l’on travaille sur le fond des choses, les idées, les concepts et à transmettre aux générations suivantes. C’est un passage irremplaçable, pour un économiste, indispensable même disent certains, en tout cas très enrichissant, à la fois par la liberté de travailler sur des sujets de votre choix (on ne fait bien que ce que l’on aime vraiment faire) et par le contact avec les étudiants qui est une remise en question permanente. Les enseignants d’Université c’est un peu comme les acteurs de théâtre, c’est du spectacle vivant, vous avez votre texte, mais vous devez être capable et prêt à improviser, car une question inattendue peut frapper d’obsolescence ce que vous avez préparé ce jour-là. L’étape suivante fut pour moi, le Système des Nations Unies. D’abord comme économiste régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du centre basé à Abidjan. Le travail est complètement différent, puisqu’il ne s’agit plus de recherches ni d’enseignement, mais d’utiliser les résultats de la recherche, pour élaborer des programmes visant à changer le sort des enfants et de plaidoyer pour convaincre les gouvernements de dépenser davantage et mieux en faveur des enfants. Les thématiques sont donc très variées, les questions à résoudre parfois imposées par l’actualité. Par exemple, comment sauvegarder le fonctionnement de services de santé lorsque, en 1994, la dévaluation du franc CFA divise par deux, en une nuit, la valeur des stocks de médicaments, tous importés, dans des pays qui ont peu ou pas d’espace fiscal ? J’ai ensuite travaillé en Afrique du Sud post apartheid, frappée de plein fouet par l’épidémie de SIDA, pour aider, entre autres programmes, à la survie des orphelins dont les parents ont été décimés par la maladie. L’un des avantages des Nations Unies, c’est que le travail vous expose aussi à des situations très variées. De Pretoria, j’ai été nommé à Alger puis à Damas, comme Représentant de l’UNICEF. Le mandat est le même, l’intérêt supérieur de l’enfant, mais le travail et les contextes économiques, sociaux et culturels sont très différents. On n’a pas plus les contraintes de ressources des PMA ouest africains, mais des problématiques nouvelles, liées plutôt à des valeurs. Nommé Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies (RC) par le Secrétaire Général Koffi Annan, je passe de Damas à Malabo, sans transition, « ni parachute ni parapluie », plaisantait un ami, plongeant dans une forme singulière de la malédiction des ressources, un cas de croissance sans développement.
Pour un économiste du développement, c’est presque une révélation ; Un PIB par tête très élevé est parfaitement compatible avec un sous-développement d’une évidence sans appel. La fonction de RC elle-même est essentiellement centrée sur le « dialogue de politiques » entre les agences de développement (et même les bilatéraux) et le pays hôte, en plus de donner de la cohérence au travail des agences onusiennes. II s’agit donc d’animer une sorte de négociation sur les thématiques de développement, pour réconcilier les réalités locales (dont les préférences du gouvernement) et les objectifs globaux de développement, soutenus par l’aide au développement. Le Secrétaire général Ban Ki Moon me nomme ensuite aux mêmes fonctions à Guyana, petite démocratie caribéenne d’Amérique du Sud, coincée entre le Brésil, le Venezuela et l’Atlantique. Georgetown, la capitale au-dessous du niveau de la mer est protégée par une digue « the sea wall », édifiée par les hollandais, premiers colonisateurs du pays, plus de 80% du territoire est recouvert par la forêt amazonienne et il peut pleuvoir plusieurs jours de suite, sans aucune interruption. Pour quelqu’un qui est né à Gouré, croyez-moi, c’est du dépaysement. Nouvelle problématique aussi, puisque le défi est celui de la cohésion sociale dans un pays où deux communautés des noirs et des indiens, (non pas des amérindiens, très minoritaires et qui vivent dans la forêt) coexistent, mais non sans difficultés. Les noirs, descendants des victimes de la traite transatlantique ont quitté les plantations pour la ville dès l’abolition de l’esclavage. II ont constitué de ce fait les premières élites post coloniales du pays. Les indiens, aujourd’hui les plus nombreux ont immigré du sous-continent indien, presque systématiquement liés par un contrat de « travailleurs endettés » pour prendre la relève de la main d’œuvre noire servile dans les plantations. Ces deux communautés doivent s’entendre aujourd’hui, pour faire fonctionner une démocratie d’environ un million de personnes. Troisième étape de mon parcours, toujours en cours, c’est le secteur privé. Après Guyana, je travaille quelques mois à New York au Siège de l’Unicef, avant de m’installer au Canada où je fonde un bureau d’étude de conseils en développement international, IEDAS Inc. (www.iedas.ca) qui m’occupe à plein temps jusqu’à présent. L’offre de mon bureau est d’aider nos clients, -Organisations internationales de développement, Agences bilatérales d’aide au développement, Banques régionales de financement du développement, ONG internationales etc.- à avancer vers leurs objectifs en leur proposant des stratégies qui sont les plus adaptées à leurs contextes. On y apprend surtout, à « vendre » un produit, à parler d’argent, à gérer des consultants (et non des fonctionnaires internationaux) et à travailler avec les anciens collègues de l’autre côté de la table. C’est toute une école, le secteur privé en Amérique du Nord.
Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience ?
Les mathématiciens montrent parfois qu’un problème admet une solution avant même de savoir calculer cette solution. En développement international, c’est un peu comme ça, on sait qu’une solution fonctionne dès lors qu’elle a fonctionné quelque part. On n’a pas le privilège des physiciens ou des biologistes qui peuvent tester en Laboratoire, même si, avec le prix Nobel d’Economie attribuée en 2019 à Esther Duflo et Abhijit Banerjee, les expérimentations contrôlées font désormais partie de la boite à outils des économistes. On sait que le développement économique est possible, puisque de nombreux pays l’ont réussi et même tout récemment. Voyez par exemple la Chine, qui était encore ravagée par des famines dans les années 1960. Une fois que l’on admet que le développement est faisable, les voies pour y parvenir ont presque toujours été « sui generis », c’est-à-dire singulières pour chacun des pays qui a réussi. Les économistes ont tiré, bien évidemment, beaucoup de leçons de ces réussites, dont ils ont observé et synthétisé quelques invariants mais également des échecs, dont ils ont appris ce qui ne marche pas. De sorte que l’on connait assez bien aujourd’hui les erreurs et les illusions à éviter sous peine d’échouer pour longtemps (Daron Acemoglu et James A. Robinson en ont proposé une synthèse édifiante dans un livre magnifique : Why Nations Fail : The origin of power, prosperity and poverty ). Le consensus actuel des économistes du développement est que ce sont, in fine, les institutions, (non pas au sens restrictif d’institutions politiques), et notamment les institutions économiques, qui constituent les conditions les plus nécessaires de la croissance économique. II s’agit de choses comme le droit de propriété, l’exécution des contrats, l’égalité de genre et l’égalité de tous devant la loi, une loi fiscale incitative et non extractive, les libertés fondamentales etc., qui créent l’environnement favorable à la croissance. La création plus rapide de richesse qui se produit et perdure aboutit alors à ce qu’on appelle développement. II s’agit, pour reprendre l’idée du concept fondateur du fameux Indice de Développement Humain du PNUD, (concept que l’on doit à l’économiste indien, lauréat du prix Nobel, Amartya Sen, l’indice lui-même ayant été construit, avec l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq.), d’un élargissement des choix ouverts aux populations d’un pays, pour mener la vie qu’ils ont de bonnes raisons de vouloir vivre. Cette vie est de préférence longue, mais comme personne ne veut vivre longtemps pour souffrir longtemps des affres de la pauvreté, elle est désirable si les personnes peuvent la vivre en disposant d’un revenu qui leur ouvre l’accès à des conditions de santé, d’éducation dignes de cette vie à laquelle ils aspirent pour eux-mêmes et leurs familles.
En un mot, l’enseignement le plus important pour moi est d’avoir réalisé que chaque pays, en tant que communauté politique, doit frayer son chemin vers le développement par lui-même. II n’y a ni prêt à porter, et encore moins de mode qui vaille en la matière.
Quelles difficultés et éléments facilitateurs avez-vous rencontrés en tant que "cadre Nigérien aux Etats-Unis” ?
Travailler et même simplement vivre hors de son pays, ne va jamais sans difficultés. Vous pouvez quitter votre pays, mais lui ne vous quitte jamais puisqu’il vit en vous. En plus, si être « différent » est aujourd’hui présenté, sinon par tous au moins par le mainstream, comme une source de richesse pour le pays d’accueil, cela n’a ni été toujours le cas ni même aujourd’hui accepté par tous. Les difficultés sont donc celles de vivre une vie d’immigré, de minorité ethnique, culturelle ou religieuse et devoir faire avec pour réaliser le projet que l’on s’est fixé. Dans le cas du Nigérien, j’imagine que la première chose est de se faire connaitre, d’expliquer que l’on ne vient pas du Nigeria, qui est un pays frère mais différent (d’insister que ce n’est pas Niger State, vers le delta du Niger). Internet facilite aujourd’hui la chose, car vous pouvez « google » une carte sur votre téléphone et l’équivoque est levée. Une chose qui facilite, c’est peut-être que plus encore qu’au pays, on forme une vraie « communauté » entre nigériens là où on vit, puisque le seul fait d’être compatriote crée instinctivement un lien, on échange dans une langue nationale, on plaisante si d’aventure on se découvre le cousinage, on échange les contacts en se promettant de se revoir, ce que l’on fait parfois.
Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours ?
Je suis d’une génération à laquelle l’Etat du Niger, à peine indépendant, a tout donné, puisque notre éducation du primaire à l’enseignement supérieur était non seulement financée, mais planifié, organisée et suivi jusqu’à la fin par l’Etat. J’ai mentionné l’internat du lycée national. C’était une véritable institution. Nous y étions très nombreux à bénéficier des conditions de vie supérieures à celles de nos parents et des conditions d’étude que ces derniers ne pourraient pas nous offrir à leurs frais. Tout ce que l’on nous demandait c’était de réussir au concours des bourses et de passer d’une classe à l’autre, sans redoubler plus que de raison. Le reste, tout le reste, l’Etat s’en occupait. Ce n’est évidemment plus possible aujourd’hui, compte tenu de notre démographie, mais pas seulement. Dès lors que vous avez une solide éducation, vous êtes bien armé pour affronter les défis de la vie professionnelle.
Que pensez-vous alors du développement économique et social au Niger et dans la sous-région ?
Je me limiterais au Niger, car je crois de moins en moins à la pertinence des approches régionales ou continentales, autrement que comme complémentaires à des situations nationales « en ordre de marche » pour le développement. J’essaie, à me façon, de contribuer au débat sur le développement de notre pays sur mon blog (www.iedas.ca). A mon avis, nos contraintes sont assez bien connues. II y a bien sûr l’urgence absolue que constitue la situation sécuritaire, qu’il faudra à tout prix maitriser, pour recréer les conditions de possibilité d’une croissance transformatrice de notre économie. L’insécurité créée par les groupes armés terroristes, non seulement impose des dépenses militaires qui évincent des dépenses sociales et économiques, mais contraint fortement les activités productives dans plusieurs régions. Une fois la situation sécuritaire sous contrôle, il y a, pour aller vite, deux ou trois grands chantiers et quelques contraintes à desserrer. Commençons par l’Etat. Notre Etat n’est pas seulement fragile, il a des capacités très faibles, et ne peut donc être un acteur efficace de développement. Contrairement à une opinion courante, ce n’est pas tant ou seulement une question de vertu ou de moralité de ceux qui dirigent, mais un problème systémique. Lorsque l’Etat a des capacités aussi faibles que le nôtre (capacité fiscale, capacité de l’administration publique à livrer et gérer les biens publics) et que de surcroit on a un régime politique démocratique (au sens où les dirigeants sont choisis par des élections au suffrage universel), il en découle deux choses, qui s’observent aussi chez nous.
L’Etat (les finances publiques) devient une source de rente que les politiciens repartissent par un système de patronage et de clientélisme à leurs militants/électeurs. Ce qui rend l’Etat encore moins capable de fournir les biens publics nécessaires à la croissance de l’économie. La chose est décrite, avec des exemples précis, de façon lumineuse par Francis Fukuyama, dans le Tome 2 son « le début de l’histoire ». L’Etat, au lieu d’être un acteur de développement, finit par devenir le problème. II faudra donc construire (ou reconstruire pour ceux qui pensent que nous en avions une) une administration publique efficace, impersonnelle, qui recrute et promet au mérite, qui est capable de produire les biens publics (routes, ponts, la sécurité, la justice, la santé publique) et de faire fonctionner les services publics (pensez à l’éducation, par exemple, dont tout le monde se plaint, élèves, étudiants, enseignants, parents d’élèves, et les rares potentiels employeurs). C’est un peu ce que l’on résume, en simplifiant, par le terme de gouvernance. II y a ensuite des contraintes, comme notre croissance démographique. Si l’on ne réduit pas de façon sérieuse le rythme de croissance de la population, nous risquons d’être piéger pendant longtemps dans un environnement de type malthusien, c’est-à-dire où la croissance est rarement suffisante pour compenser l’augmentation de la population et entraîner une hausse durable du revenu par tête. II faut ensuite s’attaquer à la question des institutions. Un exemple simple est celui de la propriété foncière. En nous satisfaisant de régime hybrides, que les anthropologues désignent par le terme neutre de dualisme juridique, on ne dispose pas d’un régime foncier clair et uniforme, sur tout le territoire national. Comment se demander alors s’il est ou non incitatif ?
Le dualisme juridique, c’est l’abdication de la primauté de la loi. Or, sans lois, c’est-à-dire sans un ensemble de règles fermes, claires et un système judiciaire qui en garantit la mise en œuvre de façon prédictible, il est difficile d’avoir des contrats fiables qui soient exécutés efficacement. Dans ces conditions, les marchés qui devraient assurer la meilleure allocation possible des ressources productives (à travers des contrats librement consentis entre opérateurs économiques bien informés), ne le font pas. Les analyses très exotiques sur la virtuosité du secteur informel ne sont donc qu’une sacralisation d’un état de fait contreproductif pour notre développement et notre bien-être. Pour être très spécifique, la pauvreté du plus grand nombre réduit notre capacité d’épargne. II nous faut donc attirer des capitaux étrangers pour financer des projets même économiquement rentables. Un système juridique fiable attire les investissements étrangers en réduisant le risque pays. On s’étonne parfois que les envois de fonds de la diaspora servent plus souvent de subsides à la consommation des familles plutôt que de financer des investissements. Quand vous vivez à des milliers de Km, il n’est pas facile de se fier à des processus informels pour fructifier votre épargne. Et même ceux qui vivent au pays, beaucoup de personnes talentueuses préfèrent la recherche de rentes à l’entreprise productrice, précisément en raison du déficit d’institutions incitatives. Notre économie est dominée par le secteur public plutôt que par les secteurs productifs. L’agriculture, qui occupe la majorité de la population a des rendements bien trop faibles et ne dégage que peu ou pas de surplus. Hors secteur informel, les principaux employeurs sont l’état et les ONG. Ce n’est ni l’usage le plus productif de notre capital humain, ni soutenable. Les sorties massives de la pauvreté observées dans le monde ces 30 dernières années, principalement en Asie, sont le résultat de la création massive d’emplois dans le secteur manufacturier. C’est la voie que suit aujourd’hui l’Ethiopie, par exemple. C’est clairement aussi une solution beaucoup plus viable au chômage des jeunes. C’est un peu ma perspective de la situation et des pistes de solution que je perçois. Chacun de nous a sans doute sa propre lecture de la situation et sa vision de l’avenir souhaitable, c’est pourquoi il est important de débattre de nos problèmes de développement, ce qui ne se fait plus, ou pas assez, autrement que de façon partisane, par invectives entre les partis politiques.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Nigériennes et Nigériens qui voient en vous un modèle ?
Le premier conseil c’est de se méfier des modèles, un exemple n’est déjà pas mal. Le second, c’est de leur rappeler le mot de Sénèque « il n'y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». II faut donc, autant que faire se peut, clarifier ses ambitions, déterminer ses objectifs et ensuite seulement se donner un chemin pour y parvenir. II faut aussi éviter les faux départs. L’éducation reste à mon avis, l’atout le plus sûr, pour tous ceux qui ne sont pas ou ne veulent pas être que des héritiers. Quant à la question des valeurs, j’insisterais sur le travail. Je n’ai jamais oublié une appréciation portée sur un de mes bulletins scolaires, par Mr Abaché Chaibou, professeur de mathématiques, censeur, puis proviseur du Lycée national, (et plus tard Ministre de l’enseignement supérieur) qui avait écrit, comme un rappel à l’ordre, devant une contreperformance dans une matière qui m’était d’habitude très accessible, que «la réussite est au bout de l’effort ».
Je vous laisse le mot de la fin.
Je vous remercie pour l’intérêt porté à ma modeste personne. J’espère surtout que ce que j’ai dit servira à quelques jeunes gens pour mieux définir ce qu’ils veulent pour eux-mêmes et pour notre pays.
Comment souhaiteriez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora? Je tiens tout d’abord à vous remercier pour l’honneur que vous me faites de pouvoir m’exprimer à travers votre site internet. Je m’appelle Majid Maty Elhadji Moussa, je suis manager en transport logistique chez Areva à Paris. Je suis actif dans la vie associative, j’aime l’entreprenariat et la découverte d’autres cultures.
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora?
Je n’ai pas d’autre façon de me présenter qui soit contraire à ce que je suis, c'est-à-dire un citoyen nigérien profondément attaché à son pays, à ses valeurs ainsi qu’au bien-être de ses populations.
Quel a été votre parcours académique?
J’ai fait l’essentiel de mon parcours académique à Niamey, au Niger : l’école Diori, le CEG VI, le lycée Kassaï, puis l’IFTIC. Après quelques années de travail, d’abord dans le privé (le journal Le Démocrate), puis dans la Fonction publique en qualité d’attaché de presse au ministère de l’Education nationale où je suis resté pendant près de dix ans, je suis allé à Lomé, au Togo, pour faire une Maîtrise en communication avant de faire, à Dakar, au Sénégal, un Master en communication.
Qu'est-ce qui vous a poussé vers le journalisme ?
Très tôt, j’ai été attiré vers le journalisme, sur la base, je l’avoue, d’une idée plutôt naïve. Je caressais un rêve de jeunesse et pensais, ingénument, que le journalisme était la voie la plus indiquée pour le réaliser. C’était l’unique choix que j’ai fait en Terminale. J’ai ainsi fréquenté l’Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication (IFTIC) et me suis retrouvé, après le service civique national que j’ai quand même effectué dans le secteur de l’éducation, comme journaliste stagiaire au journal « Le Démocrate », un hebdomadaire privé nigérien très apprécié à l’époque.
Parlez nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales?
Je l’ai déjà quelque peu effleuré en parlant de mon parcours académique. Après mon service civique national que j’ai effectué dans le secteur de l’éducation, contrairement à bon nombre de mes collègues qui l’avaient fait dans les médias de la Place, j’ai travaillé au ministère de l’Education nationale en qualité d’attaché de presse pendant dix ans environ ; dix ans au cours desquels j’ai capitalisé une solide expérience auprès d’hommes et de femmes de rigueur. L’aboutissement de ce travail qui n’était pas une sinécure, eu égard à la multiplicité des acteurs en présence et à leurs spécificités, c’est la CONFEMEN (Conférence des ministres de l’Education des pays ayant le français en partage), à Dakar, au Sénégal, où j’étais resté, cinq ans durant, en qualité de conseiller en communication de l’institution. De retour au pays, j’ai été nommé, en septembre 2011, coordonnateur de la cellule de communication de l’Assemblée nationale avec rang de conseiller principal du président de l’institution, poste que j’ai gardé jusqu’en septembre 2013.
Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience ?
Les enseignements que je tire de cette belle expérience nationale et internationale sont essentiellement de trois ordres : d’abord, on ne finit jamais d’apprendre et pour continuer à apprendre, il faut s’armer d’humilité. Le deuxième enseignement, c’est que seul le travail paie, le travail de rigueur. Le troisième, c’est que les voies de Dieu sont impénétrables.
Quelles difficultés et quels éléments facilitateurs avez-vous rencontrés en tant que journaliste et écrivain ?
Vous posez, là, deux questions principales, voire plus. Je vais, donc, tenter d’y répondre par étapes. En termes de difficultés, je vous surprendrais peut-être en vous apprenant que j’en ai toujours rencontrées. Je considère que tout est difficulté avant d’être abordé. C’est pour dire que la vie, professionnelle surtout, est une succession de défis qui se renouvellent sans cesse. Il faut continuellement se battre pour les relever et les solutionner. Les facilités ? Je les ai sans doute eues dans les riches relations humaines et professionnelles que j’ai entretenues avec ceux et celles avec qui j’ai eu à commercer. C’est valable aussi bien pour le journaliste que pour l’écrivain, même si dans ce second registre, je ne revendique pas une grande expérience.
Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours ?
Le Niger m’a tout donné. Et je pense que je n’ai pas encore fait suffisamment pour mon pays en retour. Mon vœu, c’est de pouvoir apporter ma part de contribution aux changements positifs qu’attendent nos compatriotes.
Quelles valeurs vous ont guidé ?
La rigueur dans le travail, la volonté de donner toujours satisfaction à ma hiérarchie, l’intégrité et la loyauté.
Que pensez-vous de l'avancée du journalisme au Niger et dans la sous-région?
Le journalisme a connu une évolution appréciable dans la sous-région, particulièrement au Niger où, en deux décennies, nous sommes passés d’une presse dirigée à une presse plurielle qui dispose d’une marge de manœuvre très enviable avec la dépénalisation du délit commis par voie de presse. Tout ne marche pas toujours comme sur des roulettes — ça ne l’est nulle part au monde — mais l’apprentissage continue et parfois, quoi qu’on dise, le métier prend des grades dans les contentieux qui opposent ceux qui l’exercent avec d’autres acteurs de la société (citoyens, personnes morales, etc.).
Avez-vous des solutions, des projets ou plans pour le développement du journaliste au Niger?
Assurément, mais permettez-moi de ne pas les exposer ici. Je n’en ai pas d’ailleurs que dans le secteur de la communication. Lorsqu’on vit avec ses concitoyens et qu’on partage leurs difficultés, leurs obsessions et leurs angoisses ; lorsqu’on connaît leurs préoccupations et leurs attentes, lorsqu’on se soucie un tant soit peu de contribuer aux changements positifs auxquels ils aspirent légitimement alors, on ne peut pas ne pas avoir des projets ou des plans pour sa communauté.
Vous avez récemment publié un livre important sur la mort du Président Ibrahim Maïnassara Baré, « Le régicide du 9 avril 1999 – Ombres et lumières ». Pourquoi Ombres et lumières ?
J’ai commencé ce projet dès le lendemain du 9 avril 1999. Sachant qu’il était difficile de délier les langues tout de suite, je m’étais d’abord attelé à réunir toutes informations écrites sur le sujet et à procéder à une sélection rigoureuse des aspects les plus importants. Au fur et à mesure, j’ai abordé certains acteurs qui ont accepté de parler à cœur ouvert et je les en remercie. Ombres et lumières parce que, malgré mes efforts, malgré l’éclairage important de ceux qui m’ont aidé à lever le voile sur certains aspects de cette tragédie, il reste encore beaucoup de zones d’ombre. Mais, qu’on s’entende bien : ce n’est pas dû au fait que je n’ai pas rencontré tous les acteurs, c’est purement chimérique. J’ai fait le choix de considérer plus importants les propos et les actes des acteurs dans le feu de l’action ou juste au lendemain. Si je leur tendais le micro aujourd’hui, ils tiendraient forcément un discours qui les arrangerait alors que le monde entier est témoin du rôle qu’ils ont joué dans la survenance de cette tragédie.
Quels conseils donnez-vous aux jeunes Nigériennes et Nigériens qui voient en vous un modèle? Je manquerais sans doute de modestie en me considérant comme un modèle. En quoi ? Je ne saurais le dire personnellement. Néanmoins, au regard du parcours que j’ai eu et qui est ponctué d’expériences multiples, aux niveaux national et international, je m’autorise à conseiller aux plus jeunes d’avoir le goût du travail, du travail bien fait. Seul le travail paie et le succès est au bout de l’effort. Je leur dirais d’aimer leur pays et de savoir que les changements positifs auxquels ils aspirent dépendent en priorité de notre acharnement au travail, de notre intégrité et de nos ambitions pour notre pays ; qu’ils sachent et gardent à l’esprit, en tous lieux et en toutes circonstances, que nous n’avons rien de plus cher que le Niger ; qu’il n’y a pas de petites responsabilités et que la première, pour les plus jeunes, c’est déjà de préserver leur santé physique et mentale, en s’éloignant de tout ce qui pourrait l’hypothéquer.
Je vous laisse le mot de la fin.
Ce mot, je le destine à nos gouvernants et à tous ceux qui ont la moindre ambition pour le Niger. Je voudrais leur dire que, certes, les mots préparent les esprits mais ils ne suffisent pas à apporter les changements attendus ou chantés, surtout lorsque les actes et les comportements prennent les discours à contre-pied. Pour booster le développement, dans tous les secteurs, il faut que les actes soient le reflet exact des discours. La pédagogie par l’exemple est notre unique salut. Soit, ceux qui gouvernent donnent l’exemple à suivre et on avance ; soit ils parlent plus qu’ils n’agissent et on continuera à tourner en rond, à reculer.
Modi Alzouma Moussa
Réalisée par Boubacar Guédé 05 avril 2015 Source : Nigerdiaspora.net
Bonjour Monsieur Noma Hamadou, vous êtes un des plus anciens ressortissants nigériens résidant à Bruxelles. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Je m’appelle Noma Hamadou. Issu d’une famille originaire de Sokorbé, je suis né à Niamey. Une ville dans laquelle j’ai également grandi, avant de quitter le pays, pour m’installer ici à Bruxelles, il y a 21 ans.
Vous avez été le premier Président des ressortissants nigériens vivant en Belgique, comment était donc la communauté nigérienne à votre arrivée ? Lorsque j’étais arrivé en 1996, la communauté nigérienne se composait essentiellement, à ma connaissance, d’étudiants et des employés de l’Ambassade du Niger en Belgique. Nous ne n’étions que quelques dizaines au total. Mais aujourd’hui, on estime à plus de 8000 le nombre de Nigériens résidant en Belgique.
Faisant partie des premiers membres de cette communauté, vous avez particulièrement accueilli beaucoup de Nigériens ! Tout à fait. J’ai accueilli et même hébergé beaucoup de Nigériens. J’étais comme un « mai samari » ou « sarkin zongo » à l’époque, à force de partager ma demeure avec les compatriotes, qui ne pouvaient aller nulle part à leur arrivée, car ne connaissant personne. Certains ne l’ont d’ailleurs pas oublié. Ils ont gardé le contact et demeurent très reconnaissants.
Comment souhaitez-vous vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora?
Je me présente au nom de Mahamane Moutari ABDOU BAOUA, je suis étudiant doctorant, chercheur et éditeur des sites internet.
Quel a été votre parcours académique ?
J'ai passé mes études primaires et secondaires dans la ville de Maradi. J'ai eu mon Brevet d'Etude Professionnel (BEP) en 2007 et mon Bac Professionnel en 2008) en Informatique de Gestion (I.G) au Lycée D'Enseignement Professionnel Issa Béri de Niamey. J'ai obtenu ma licenceen Sciences Economiques à l’Université Akdeniz d’Antalya / Turquie en 2014. En 2016, j'ai complété mon master en économie à l'Université Selçuk de Konya / Turquie. Je suis actuellement Etudiant doctorant en Economie (en année de thèse) dans la même université.
Qu'est-ce qui vous a poussé vers les études en économie et informatique ?
Depuis mes études secondaires, j’avais l’ambition de faire ma carrière dans le monde universitaire en tant qu’enseignant-chercheur. Car j’ai découvert l’importance de l’enseignement supérieur dans l’épanouissement des secteurs économiques d’un pays. En effet,après mon BAC en Informatique de Gestion, j’ai voulu continuer dans le département Maths-Informatique, mais le Bac Pro ne m’en permettant pas, je me suis orienté vers le département de l’économie à l’UAM. L’obtention de la Bourse Turque m’a permis d’avoir ma licence et le master en Economie tout en avançant vers cette ambition de devenir enseignant-chercheur. Mais, j’ai aussi continué à renforcer mes connaissances en Informatique, notamment dans le domaine de gestion de base des données, conception webet graphique.Etant donné que la connaissance informatique est indispensable dans tous les secteurs d’activité, j’ai décidé de combiner les deux (Informatique et Economie). Donc je suis Economiste-Informaticien de formation dont l’ambition est d’utiliser les technologies informatiques pour mener des recherches et accumuler des connaissances dans le domaine scientifique, notamment en économie, dans le but de les transmettre aux générations futures.
Parlez-nous de vos expériences professionnelles nationales et internationales.
Mes expériences professionnelles commencent depuis 2006 avec des stages au sein des sociétés comme Nouvelle Imprimerie du Niger Maradi (2006) en tant qu’informaticien ; l’usine COMINAK (2007)en tant que comptable et à la Direction Régionale de la Formation Professionnelle de Niamey (2008) en tant qu’informaticien. L’expérience professionnelle qui a le plus marqué ma vie est le stage d’un mois que j’ai passé à la COMINAK. Car il m’a permis de découvrir la réalité administrative et économique de mon pays. Une fois en Turquie en 2010, j’ai eu des expériences syndicales dans l’Union des Etudiants Nigériens en Turquie (2010-2013), Union des Etudiants Africains à Antalya (AFROTALYA) – 2011-2013. Jusque-là, je donne de l’importance à la vie associative et au bénévolat. En 2014, j’ai été retenu pour le programme de recherche scientifique du Conseil de la Recherche Scientifique et Technologique de Turquie (Tübitak) qui m’a permis de faire des publications scientifiques sur le Niger et les régions Africaines. Depuis 2016,j’occupe le poste de Directeur Régional des Exportations (Afrique) dans la société Turque Motus Company Inc.Je suis aussi Consultant TIC au sein de l’Ambassade du Niger en Turquie depuis 2014, où je fournis des conseils et assistances informatiques. Je suis un Freelancer sur le web où je fournis mes services tels que la conception web et graphique, la traduction et le « Business Consulting ».
Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience professionnelle ?
Toutes ces expériences m’ont appris combien de fois c’est important d’avoir une ambition, car celle-ci guide la personne vers le chemin qui lui convient le mieux. Elles m’ont aussi permis de voir la vie de l’être Humain comme étant un processus d’apprentissage continuel, de réflexion, d’essai et d’exécution. On ne finit jamais d’apprendre dans la vie, l’apprentissage et la connaissance permettent à l’Homme de s’améliorer au fur et à mesure. Dans la vie, l’homme n’a pas de choix que d’être optimiste et de continuer à suivre ses ambitions malgré les obstacles. L’homme ne doit pas se limiter lui-même, il doit toujours penser à être meilleur et à donner le meilleur. Il faut aussi avoir l’esprit critique dans la recherche de la connaissance, sinon vous risquerez d’accumuler des connaissances erronées. Mais, il faut aussi être ouvert aux critiques pour éviter certaines erreurs expérimentales dans la vie.
Quelles difficultés et éléments facilitateurs avez-vous rencontrés en tant que "cadre Nigérien"en Turquie ?
Au début de mes études en Turquie, j’ai rencontré des difficultés liées à la langue et à la culture. Mais après avoir réglé le problème lié à la langue, j’ai pu surmonter aussi celui lié à la culture. En ce qui concerne les éléments facilitateurs, elles sont constituées par la rencontre avec des personnes exceptionnelles qui m’ont permis de découvrir le monde d’affaire turc. Et ceci a été possible grâce au fait que j’ai bien maitrisé la langue turque. Ce que j’ai appris au Niger aussi m’a facilité certaines choses ici en Turquie,tel que la bonne maitrise des mathématiques, l’Anglais et l’informatique.
Quel rôle a joué le Niger dans votre parcours?
Le Niger est le moteur principal de ma réussite et je pense que, grâce à mon pays, je vais réussir à accomplir beaucoup des choses Incha-Allah. Grâce au système éducatif nigérien qui fournit l’enseignement primaire et secondaire gratuitement, j’ai pu atteindre le niveau supérieur actuel. Depuis la terminale jusqu’à aujourd’hui, j’ai étudié en tant que boursier de l’Etat. Apres mon succès au BAC Professionnel série « Informatique de gestion », j’ai réussi le prix d’excellence de la part de l’Etat nigérien. Ce prix m’a permis d’accéder à beaucoup de programmes de bourse dont celui de la bourse turque. Je peux affirmer sans crainte que si demain je réussi à accomplir quelque chose d’exceptionnel, ça sera grâce à mon pays.
Quelles valeurs vous ont guidé ?
La première valeur qui m’a guidé c’est l’amour de la PATRIE. Cependant, l’essence de cette valeur c’est la confiance en soi et l’optimisme. En général, les nigériens ont une valeur qui les distingue des autres à l’extérieur, c’est « l’éducation familiale ». Au Niger, nos parents font tout pour s’assurer que nous soyons bien éduqués. Et, j’ai eu la chance d’être bien éduqué par mes parents et ceci m’a guidé dans mon parcours scolaire et professionnel.
Que pensez-vous de l'avancée de " votre secteur" au Niger et dans la sous-région?
En ce qui concerne le domaine universitaire et celui de recherche, le Niger n’a pas une place au niveau international. Cette situation est la même pour la sous-région. En effet, les enseignants-chercheurs ne s’orientent pas à la vraie question pour développer le secteur de l’enseignement supérieur et de recherche. La carrière d’un académicien ne se limite pas seulement à enseigner une matière donnée, mais de mener des recherches dans un domaine donné, de les publier dans une revue de haute qualité et de l’enseigner aux générations futures. Nos chercheurs se focalisent le plus souvent beaucoup plus sur le titre que sur l’objectif de la recherche. Et, c’est pour ça que nos enseignants-chercheurs ne figurent pas parmi les chercheurs scientifiquesau niveau international. Les enseignants dans les universités ne sont pas ouverts aux nouvelles technologies, ils préfèrent utiliser les anciennes méthodologies que d’approfondir et de mettre à jours leurs connaissances.
En ce qui concerne les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC), elles ne sont pas bien comprises au Niger. Selon la plupart des nigériens, apprendre les NTICs veut dire apprendre Microsoft Offices et Windows, bref apprendre à saisir sur l’ordinateur. Or, les NTICs font références aux techniques de l'informatique, de l'audiovisuel, des multimédias, d'Internet et des télécommunications.Ce vide est causé par le fait que le département de l’informatique n’est pas suffisamment présent dans le milieu universitaire.Il est important de multiplier le nombre d’informaticiens qui maitrisent les outils informatiques dans notre pays. Je constate qu’il y a des entreprises qui fournissent les solutions Web au Niger et les entrepreneurs de ce secteur sont à encourager.
Avez-vous des solutions, des projets ou plans pour le développement de "votre secteur" au Niger?
En tant qu’économiste de formation, je suis convaincu que le développement d’un pays comme le Niger est lié au secteur agricole et, dans ce sens, j’ai des projets de création d’entreprises de production et de transformation agricole. Ces projets concernent la préparation des plans d’affaire qui vont servir à convaincre les détenteurs des capitaux au Niger d’investir dans ce secteur jusqu’ici traditionnel.
La solution aux problèmes du secteur de l’enseignement supérieur au Niger consiste à la mise en place et/ou la mise en exécution d’un Conseil National de l’Enseignement Supérieur. Ce conseil supervisera et régulera toutes les activités des universités publiques et privées. Ce conseil doit mesurer et confirmer les performances des enseignants-chercheurs en matière des recherches scientifiques.
Quels conseils donnez-vous aux jeunes Nigériennes et Nigériens qui voient en vous un modèle?
Dans la vie, il faut avoir une passion, il faut s’attacher à quelque chose de très important. Et je pense qu’il n’ya pas une chose plus importante que « La Patrie ». La jeunesse Nigérienne ne sera consciente que lorsqu’elle aura l’amour de la patrie. Vous ne pouvez pas aimer votre pays si vous ne le connaissez pas et vous ne pouvez pas faire quelque chose pour votre pays si vous ne l’aimez pas. Prononcer publiquement que vous êtes patriote ne veut pas dire que vous aimez votre pays, mais plutôt si vous représentez votre pays avec fierté et dignité et si vous respectez ses loi et règlements : là vous êtes un vrai patriote.
La jeunesse nigérienne, qui représente plus de 65% de la population du Niger, passe son temps à faire des débats qui tournent autour des critiques et des problèmes du pays. La plupart des jeunes veulent occuper une place dans la fonction publique ou bien occuper un poste clé, au lieu de prendre un risque et créer une entreprise pour faire parti des créateurs de la valeur ajoutée qui contribuera au PIB de notre pays. J’appelle les jeunes à être leaders dans toutes leurs actions et d’arrêter de faire des critiques de gauche à droite. Vous n’avez pas besoin de faire de la politique pour être un leader d’une action de développement. Un leader c’est la personne qui agit à chaque fois que c’est nécessaire. Soyez leader en faisant quelque chose et non pas en devenant quelqu’un ; car l’homme meurt mais ses actions restent.
Je vous laisse le mot de la fin.
Merci beaucoup pour cette occasion que vous m’avez accordée. Les nigériens sont connus pour leur esprit de paix, quiétude et tolérance sociale. Il vous suffit de regarder autour de vous pour voir l’importance d’avoir un pays stable et en paix. J’aimerai finir en disant ceci. « Le vrai patriote, c’est celui qui fait le mieux son travail.»
Bonjour Professeur Khalid Djado : Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ? Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour tout ce que vous faites pour tenir les nigériens informés. Je me nomme Khalid Maina DJADO, scientifique de formation. Je suis marié père de deux garçons de 4 ans et un an. Je suis un ancien élève du lycée Mariama de Niamey où j'ai obtenu mon Bac C en 1998. Je suis titulaire d’une licence en Mathématiques appliquées obtenue à l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès au Maroc, d’un master en mathématiques et informatique de l'Université de Bretagne Sud en France, d’un Ph.D. en informatique avec un cheminement en imagerie et média numérique obtenu à l'Université de Sherbrooke au Canada. Je possède près d’une quinzaine d'années d'expérience en enseignement universitaire et en consultation dans les centres de recherche et entreprises canadiennes.
Depuis, je me suis plus engagé dans le domaine de la recherche appliquée, avec comme centre d’intérêt le développement des technologies applicables dans le monde industriel par le biais de propriétés intellectuelles brevetées ou brevetables.
Parallèlement à mes activités personnelles, j’enseigne actuellement au département de mathématiques et informatique à la faculté des sciences à l'Université Abdou Moumouni et je suis également professeur associé au département d’informatique à la faculté des sciences de l'Université de Sherbrooke au Canada. Le reste de mon temps, je travaille comme consultant en recherche et développement sur divers projets.
Parlez-nous de votre fonction actuelle de professeur à l’Université de Sherbrooke Le titre de professeur associé est différent de celui de professeur régulier. En tant que professeur associé à l'Université de Sherbrooke, je suis libre dans mes faits et gestes. Mon travail consiste principalement à participer à l’encadrement des étudiants dans les cycles supérieurs. Cette spécificité me permet de demander et obtenir des subventions auprès d’organismes canadiens pour des projets de recherche scientifique y afférent.
Pouvez-vous nous parler de vos actions nationales et internationales ? Au plan national, je peux dire que je suis pleinement impliqué. J’ai toujours voulu servir le Niger et cela fait maintenant 5 ans que je suis assez souvent à Niamey. Je donne des cours en informatique à l'Université Abdou Moumouni et j’encadre aussi des projets de recherche d'étudiants au département de mathématique et informatique.
J’ai eu à l’occasion à partager le contenu d’un cours de l'université de Californie à Berkeley afin qu’ils puissent voir ce qui se fait ailleurs et pouvoir se comparer. Il me semble que les étudiants qui suivent mes cours au Niger, apprécient cette approche interactive qui les pousse à se mesurer aux étudiants nord-américains.
Tout n’est pas rose; car pour optimiser la qualité de mes prestations, il m’arrive de rentrer à Niamey avec tous les téléchargements nécessaires à mon cours, ce pour minimiser les aléas techniques liés à la qualité d’internet pas toujours garantie. Il n’est donc pas toujours aisé pour les enseignants et étudiants de bien mener leurs travaux de recherche nécessitant l’utilisation d’internet.
Au plan international, j’ai représenté l’Afrique dans l’association « ACM SIGGRAPH International Resources Committee » qui s’occupe de faire la promotion des technologies interactives à travers le monde de 2011 à 2015. J’ai eu beaucoup d'opportunités pour développer des relations avec des universités et enseignants sur les cinq continents. Ayant déjà fait mes études en Afrique, en Europe puis en Amérique, j’ai eu plusieurs occasions d’aller en Asie et une fois en Océanie pour des conférences dans le cadre de mes recherches. Je garde de bons souvenirs de la Nouvelle Zélande, de l’Afrique du sud, de Singapour, de la Chine, de la Californie, de la Louisiane, de l’État de Washington, du Massachusetts, etc…
Que pensez-vous de la situation inquiétante de l'éducation au Niger?
Il s’agit du problème le plus sérieux pour le Niger. Notre éducation va très mal et nous avons tous notre part de responsabilité, nos dirigeants encore plus! Le niveau est très bas. J’ai déjà eu un étudiant avec un bac scientifique à un de mes cours au Niger ne connaissant pas la signification de la parité d’un nombre! Avec le niveau actuel, il nous sera impossible de créer un bassin de cadres de qualités pouvant fonder des entreprises prospères pour créer de la richesse dans le pays. Il sera en plus difficile de rattraper notre retard par rapport aux pays développés. Cela peut paraître un rêve mais je suis de ceux qui croient qu’avec la foi, la volonté, la discipline et le travail il est tout à fait possible qu’on puisse un jour parler du Niger comme on parle maintenant de Singapour ou de la Corée du Sud. Ces deux pays dans les années 1960 étaient comparables du point de vue économique aux pays africains comme le Niger et aujourd’hui ils sont très développés. Leurs universités accueillent des étudiants de partout au monde qui viennent se former. Ils ont fait ce chemin en un demi-siècle. Mais pour arriver à cela nous devons repenser notre contrat social dans le domaine éducatif.
En laissant le système éducatif nigérien comme il est actuellement, nous condamnons l’avenir de notre pays car ce sont nos élèves et étudiants d’aujourd’hui qui prendront la relève dans tous les démembrements de la société nigérienne.
Actuellement, nous sommes tous d’accord que le Niger et beaucoup de pays africains sont très en retard par rapport aux pays développés comme le Canada. Si nous ne prenons pas garde ce retard va se creuser de façon considérable dans les années à venir. En effet, compte tenu du vieillissement de la population et pleins d’autres facteurs, tous les pays développés ont décidés d'investir des sommes colossales dans la recherche et le développement particulièrement en intelligence artificielle. Ceci aura pour conséquence de créer une nouvelle économie dans laquelle beaucoup d’emploi vont simplement disparaître. Par exemple avec les voitures autonomes d’ici deux décennies, des métiers de chauffeurs ou bien de taximan vont juste disparaître. Les technologies issues de l’intelligence artificielle remplaceront l’homme dans les tâches moins nobles. Les conditions de vie des populations dans les pays développés vont être encore plus agréables. L’exode des cerveaux des pays africains vers ces pays risque de s'accentuer. Nous aurons des gros défis, il me semble pour nous adapter à tous ces changements. Ce qui risque de se passer ce qu’il y aura un grand fossé entre population globalement oubliée dans les méandres de l'archaïsme, de l’ignorance et du sous développement avec une élite vivant dans un monde onirique et inaccessible avec pour conséquence une confrontation interminable entre gouvernants et gouvernés.
Selon moi, le plus grand défi que nous avons est de pouvoir ramener de l’ordre dans l'école publique républicaine et la rendre accessible à tous les nigériens. Si les autres pays sont arrivés à un niveau de développement c’est surtout et essentiellement parce que l’éducation pour tous à travers une école publique de qualité a été possible. Il n’y a pas d’autres voies ou choix que d’investir sincèrement dans l’éducation de base socle de l’émergence de toute nation, tout peuple, tout pays.
Il y’a des signes encourageants avec les récents examens pour évaluer le niveau des enseignants. Mais à mon avis le problème n’est pas que académique, il est plutôt d’ordre moral, sociétal; car comme vous le savez, notre humanité commence et se construit à la maison pour s’enrichir à l'École et se raffermir et bonifier avec les expériences vécues dans la rue, au cours de voyages, à la rencontre d’autres congénères. Cela passe par des choses simples, comme le respect de soi, de l’autre, de la propriété privée, l’observation de la propreté, l’appropriation de notre passé bref toutes les leçons à même de nous outiller avec le b-a-ba nécessaire nous permettant d’assumer pleinement notre identité, notre Humanité. Si j’ai beaucoup insisté sur ce niveau c’est parce que c’est la base qui permet de façonner le reste.
Au niveau universitaire, le premier problème est la capacité d'accueil des étudiants dans les facultés et instituts. Avec notre démographie, le nombre de bacheliers qui font des demandes d’admission augmentent chaque année. Les ressources matérielles et humaines nécessaires pour accueillir tous les étudiants ne cesseront de croître. Et malheureusement l’État nigérien ne dispose pas de moyens financiers permettant de suivre cette croissance.
Il serait donc urgent que nous repensions notre approche en innovant en l’occurrence par des outils pédagogiques accessibles à large spectre comme le télé enseignement, l’enseignement à distance, les cours en ligne d’une part et en améliorant la qualité de l’enseignement par un apport extérieur à savoir les enseignants nigériens de la diaspora pour peu que cette opportunité leur soit offerte. Les étudiants pourraient par exemple avoir toutes les supports de cours en début d'années, par la suite ils auront des plages horaires réservées pour discuter avec leurs enseignants et faire les travaux pratiques. Les examens pourront se faire sur convocation et plusieurs fois dans l'année. Les certifications internationales pourront permettre aux étudiants de créditer certains cours. Mon second point au niveau universitaire est de revoir les programmes d'éducation pour mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi et même d’inclure des cours de création d’entreprise pour les étudiants finissants. L'idée des incubateurs est un bon début et doit être encouragée. A ce propos, je voudrais insister sur la nécessité pour les universités du Niger de s’ouvrir et faciliter l’intégration des enseignants nigériens de l’extérieur qui ont aussi leur partition à jouer en enrichissant le débat universitaire. Ne pas le faire serait incompréhensible et préjudiciable car eux aussi ont assurément leur contribution à apporter. Malgré notre bonne foi et notre bonne volonté nous rencontrons parfois des obstacles futiles pour nous décourager.
Que pensez-vous du développement informatique au Niger? Et quel constat faites-vous aujourd’hui en informatique au Niger? Avez-vous des solutions, des plans… Dans le domaine de l’informatique, je pense que le Niger comme beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne ont encore du chemin à faire. Deux points retiennent mon attention.
Le premier point que je voudrais soulever est que les entreprises sont dans une logique d’importer des solutions qui parfois ne sont pas complètement adaptées à leurs besoins. Les quelques ingénieurs et techniciens qui travaillent dans ces entreprises font peu de développement de logiciel. Ils sont souvent affectés à des tâches d’analyse et de support technique.
Le second point est de nature plus sécuritaire puisqu’il porte sur des questions de sécurité nationale. On constate de plus en plus que certains pays d’Afrique font appel à des compagnies hors du continent pour la gestion des données biométriques de leurs citoyens. Soit pour la confection de passeport ou bien pour des élections. Selon moi, nous devons créer une expertise nationale ou africaine pour gérer tout ce qui touche aux données sensibles de nos concitoyens. Imaginez toutes les empreintes numériques de tous les citoyens d’un pays entre les mains d’une entreprise privée étrangère et que cela n'inquiète personne! Nous savons très bien qu’avec l’empreinte digitale, on peut débloquer certains téléphones et accéder à plus de données privées. De nos jours avec ce genre de données, on est capable de faire un vol d'identité beaucoup plus facilement. Il est même de coutume dans les pays développés que ces domaines soient réservés exclusivement aux structures régaliennes ou en partenariat avec des sociétés privées nationales mais rarement à des entreprises étrangères. Ceci est vrai pour toutes les données sensibles qui caractérisent l’ossature de la vie d’une nation.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes nigériens qui aimeraient se lancer dans des études universitaires en informatique ? L’informatique est une science universelle et d’avenir. Le marché de l’emploi est gigantesque et de plus en plus d’emplois sont à promouvoir maintenant et dans les années à venir à travers le monde. Je conseille aux jeunes qui sont intéressés par ce domaine d’exceller dans leurs études scientifiques mais surtout de ne pas se décourager. Ils ne doivent surtout pas négliger l’anglais car c’est dans cette langue que les langages de programmation de même que la documentation sont écrits. Je leur demande aussi d'être patients car l'expérience professionnelle s'acquiert avec le temps. Une fois qu’on arrive à passer à travers quelques projets d’envergures, la carrière devient plus facile et on peut choisir son lieu de travail de même que son entreprise. Par exemple, je reçois plusieurs offres d’emploi chaque année à travers le monde que je ne puisse accepter au vu de mes divers engagements.
Avez-vous des projets en informatique pour le Niger ? Oui j’ai quelques projets en informatique au Niger, avec des amis nous avons développé quelques logiciels que nous essayons de faire connaître. Nous sommes à nos débuts mais nous avons espoir d’arriver à faire accepter nos produits auprès des entreprises nigériennes.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Nigériens qui voient en vous un modèle? Le premier conseil que je puisse donner à nos jeunes compatriotes est de croire en eux même. Avec la foi, tout devient possible. Dans un second temps, j’encourage les jeunes à être disciplinés et déterminés dans leur travail.
Votre mot de fin. Je voudrais dire à nos compatriotes qui aimeraient servir le Niger de le faire sans hésitation. De ne point se décourager car il est de notre devoir que le Niger soit un pays développé et prospère. Professeur Khalid Djado Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le Nigérien de la semaine : Professeur Khalid DjadoBonjour Professeur Khalid Djado : Comment voudriez-vous, vous présenter aux internautes de Nigerdiaspora ? Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour tout ce que vous faites pour tenir les nigériens informés. Je me nomme Khalid Maina DJADO, scientifique de formation. Je suis marié père de deux garçons de 4 ans et un an. Je suis un ancien élève du lycée Mariama de Niamey où j'ai obtenu mon Bac C en 1998. Je suis titulaire d’une licence en Mathématiques appliquées obtenue à l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès au Maroc, d’un master en mathématiques et informatique de l'Université de Bretagne Sud en France, d’un Ph.D. en informatique avec un cheminement en imagerie et média numérique obtenu à l'Université de Sherbrooke au Canada. Je possède près d’une quinzaine d'années d'expérience en enseignement universitaire et en consultation dans les centres de recherche et entreprises canadiennes.
Depuis, je me suis plus engagé dans le domaine de la recherche appliquée, avec comme centre d’intérêt le développement des technologies applicables dans le monde industriel par le biais de propriétés intellectuelles brevetées ou brevetables.
Parallèlement à mes activités personnelles, j’enseigne actuellement au département de mathématiques et informatique à la faculté des sciences à l'Université Abdou Moumouni et je suis également professeur associé au département d’informatique à la faculté des sciences de l'Université de Sherbrooke au Canada. Le reste de mon temps, je travaille comme consultant en recherche et développement sur divers projets.
Parlez-nous de votre fonction actuelle de professeur à l’Université de Sherbrooke Le titre de professeur associé est différent de celui de professeur régulier. En tant que professeur associé à l'Université de Sherbrooke, je suis libre dans mes faits et gestes. Mon travail consiste principalement à participer à l’encadrement des étudiants dans les cycles supérieurs. Cette spécificité me permet de demander et obtenir des subventions auprès d’organismes canadiens pour des projets de recherche scientifique y afférent.
Le Nigérien Maman Sambo Sidikou vient d’être nommé Haut Représentant de l’UA pour le Sahel et le Mali. Il remplace ainsi l’ancien Président burundais Pierre Buyoya, décédé en décembre 2020.
Jusque-là Secrétaire Permanent de la Force conjointe du G5 Sahel, cet ancien journaliste et diplomate nigérien a déjà été Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie et celui de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC).
Entre 1999 et 2011, l’ancien Ministre des Affaires Etrangères du Niger a travaillé à la Banque Mondiale à Washington, pour le compte de l’Unicef dans plusieurs pays dont le Nigeria, l’Afghanistan, l’Irak, la Jordanie, et pour "Save the Children" au Royaume-Uni, au Rwanda et en RDC.
Il fut également Ambassadeur du Niger aux États-Unis.
Sa nomination intervient alors que les pays du Sahel font face à une recrudescence des attaques terroristes particulièrement orientées vers les populations civiles qui vivent, en outre, une crise humanitaire sans précédent, marquée notamment par environ 30 millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, selon les dernières estimations de l’ONU.
C’est probablement sa connaissance du terrain qui lui a valu cette nomination.
Le nouveau chef de canton de l’Arewa, M. Amadou Sabo Bozari La cérémonie d’intronisation s’est déroulée, en présence des Chefs traditionnels du Niger et du Nigeria, des députés nationaux, des membres du gouvernement, des représentants des corps diplomatiques et institutions républicaines, des élus locaux de la région et de plusieurs autres invités. En procédant au coup d’envoi de l’intronisation, le gouverneur de la région de Dosso M .moussa Ousmane a tenu tout d’abord à rappeler au nouveau chef de canton qu’il a désormais la lourde et exaltante mission de la destinée du canton . Le gouverneur de la région de Dosso lui a par la suite prodigué quelques conseils à savoir, d’ être magnanime et savoir oublier en tendant la main à ceux-là qui sont hier ses concurrents , de toujours avoir à l’esprit que ses derniers sont désormais ses administrés dans le sens le plus large possible. Il a par la suite appelé tous les candidats malheureux à apporter tous leurs soutiens à l’heureux élu dans l’accomplissement de sa mission pour que prévale la démocratie. M. Moussa Ousmane a par la suite fait savoir au nouveau chef de canton, qu’en qualité de magistrat de l’ordre administratif, il a le devoir de maintenir l’ordre public en fonction de la limite territoriale du canton ; il a aussi le devoir de transmettre les instructions écrites ou orales reçues par ses supérieurs hiérarchiques et rendre compte à ces derniers de tous ce qui touche à la vie administrative du canton ; de veiller à la protection des droits et liberté individuels des citoyens et de la communauté en charge ; de sauvegarder l’harmonie et la cohésion sociale de la communauté ; aux respects de la tolérance religieuse et pratiques coutumières Tout en lui souhaitant plein succès dans ses nouvelles fonctions, le gouverneur de la région de Dosso, assure par la, même occasion de l’entière disponibilité à, lui apporter le soutien nécessaire dans l’accomplissement de sa mission
Le nouveau Ministre des Affaires Étrangères, Monsieur Bakary Yaou Sangaré, a présidé une réunion de prise de contact avec les cadres et conseillers de son ministère le 16 août 2023. Cette réunion inaugurale s'est tenue à huis clos et visait à renforcer les liens internes, définir les orientations et discuter des sujets de coopération internationale et de protection des citoyens nigériens à l'étranger. Le Ministre a souligné l'importance du travail d'équipe et de l'échange d'idées pour atteindre les objectifs diplomatiques du pays. Cette réunion marque le début d'une nouvelle ère pour la diplomatie nigérienne sous la direction du Ministre Bakary Yaou Sangaré.
SE. Bola Asiwaju Ahmed Adekunle Tinubu, élu à la présidence de la République Fédérale du Nigeria sous la bannière de l’All Progressives Congress (APC) à la suite du scrutin de février dernier, a été officiellement investi dans ses fonctions hier lundi à Abuja. L’événement a eu lieu au cours d’une cérémonie solennelle dite Presidential Inauguration Day, qui a lieu tous les quatre ans (la durée du mandat). Celle de ce lundi s’est tenue à Eagle Square, au centre de la capitale du Nigeria, en présence de nombreux chefs d’Etat, au rang desquels le Président Mohamed Bazoum.
Ancien Gouverneur de Lagos, le nouveau président du Nigeria a été investi avec son Vice-Président, SE. Kashim Shettima, lui-même ancien Gouverneur (Borno) et Sénateur. SE. Bola Ahmed Tinubu succède à SEM Muhammadu Buhari, qui a présidé aux destinées du Nigeria durant deux mandats, entamés en 2015.
A la veille de sa passation des charges, le Président Buhari a adressé un message d’adieu à ses compatriotes, dans lequel il a défendu son bilan de huit ans, pointant notamment les avancées en matière électorale et les mesures économiques, toutes choses qui rendent le Nigeria désormais plus fort.
Lundi, après l’arrivée à Eagle Square des Invités et des Présidents et Vice-Présidents sortants et entrants de la plus grande démocratie africaine (94 millions d’électeurs), la cérémonie d’investiture a débuté avec l’hymne national du Nigeria, suivi de la fatiha musulmane et des vœux chrétiens. Puis le Président de la Cour suprême du Nigeria, Honorable Juge Olukayode Ariwoola, a invité à prêter leur serment, l’un après l’autre, le Vice-Président et le Président, respectivement SEM Kashim Shettima et SEM Bola Ahmed Tinubu. Chacune des deux personnalités avait son épouse à ses côtés.
Le rituel de passation des pouvoirs de président et de commandant en chef des Forces armées a ensuite été passé entre les présidents sortant et entrant. Clou de ce rituel : la remise au nouveau président, d’un drapeau national par le président sortant, qui signifie le début d’une nouvelle ère pour la Nation nigériane. La remise des symboles a été suivie d’une revue de troupes au sol par le nouveau commandant en chef, et d’une démonstration militaire aérienne de la Nigerian Air Force.
Un spectacle de chants et danses traditionnels de différentes contrées du Nigeria a été offert au public en intermède, avant l’Inauguration speech (Discours d’investiture) du nouveau chef d’Etat, axé sur sa vision d’un «Nigeria Better Together» (le Nigeria meilleur, ensemble).
L’histoire retiendra que ce lundi 29 mai 2023, devant son peuple, ses pairs africains venus nombreux, et lors d’une cérémonie grandiose dont la fin a été marquée par une salve de coups de canon, le Président Bola Ahmed Tinubu du Nigeria a pris fonctions pour un mandat de quatre ans.
Après avoir pris part à cet événement, le Président Mohamed Bazoum a regagné Niamey hier dans l’après-midi. Il a été salué à son arrivée par le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou. Le Chef de l’Etat était accompagné au cours de cette mission une importante délégation composée du Général Oumara MAI MANGA, Grand Chancelier des Ordres Nationaux ; M. Hassoumi MASSAOUDOU, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération ; M. Mahamane Sani MAHAMADOU, Ministre du Pétrole ; Youssouf Mohamed ELMOUCTAR, Ministre Délégué auprès du Ministre d’Etat aux Affaires Etrangères et de la Coopération, chargé de l’Intégration Africaine ; M. Ibrahim SANI ABANI, Directeur de Cabinet du Président de la République et M. Alat MOGASKIA, Ambassadeur du Niger auprès de la République Fédérale du Nigeria.
(Service de presse de la Présidence de la République) Source : http://lesahel.org/
Depuis plus d’une décennie, la construction du nouveau siège social de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du Niger est devenue un triste rappel du gaspillage financier et de l’indifférence envers la gestion responsable des fonds de sécurité sociale. Malgré le temps écoulé, les dépassements budgétaires et les avenants se sont accumulés, dépassant même les coûts initiaux prévus. La réception de ce nouveau siège, situé à côté du siège actuel de la CNSS Niger, ne semble pas imminente. De nombreux citoyens de la Capitale l’ont déjà surnommé «le plus vieux chantier de Niamey». Il est évident que la construction de ce siège est devenue une entreprise lucrative pour les gestionnaires de la CNSS du Niger qui semblent ignorer complètement les principes financiers fondamentaux qui devraient guider la gestion des fonds de sécurité sociale. Au lieu d’améliorer les conditions de vie des assurés, ils se remplissent les poches avec des sommes considérables. Selon les estimations, les montants engloutis dans la construction de ce siège équivaudraient à plusieurs années de prestations familiales ou de rentes viagères. Pendant ce temps, la CNSS du Niger continue de verser des prestations dérisoires à ses bénéficiaires. Il est évident que ces fonds détournés pour la construction du siège auront un impact dévastateur sur l’équilibre financier futur du régime géré par la CNSS du Niger. Il est grand temps que les assurés, les employeurs et l’État du Niger se réveillent pour dénoncer ces aberrations qui plongent la CNSS du Niger dans une situation lamentable.
Outre les conséquences financières, il est important de mettre en lumière les répercussions environnementales de cette construction interminable. À l’heure où le monde entier s’engage dans la transition écologique et le développement durable, il est préoccupant de constater le gaspillage des ressources naturelles et énergétiques associé à ce projet. Les matériaux utilisés, les émissions de carbone et l’empreinte environnementale de cette construction doivent être sérieusement remis en question. Sans oublier les désagréments (nuisances sonores, blocage des voies et accidents mortels…) causés au voisinage.
Le Niger, en tant que pays en développement, ne peut se permettre de gaspiller de telles sommes dans des projets inachevés, surtout lorsque ces ressources pourraient être utilisées de manière plus responsable et bénéfique pour la société. Les assurés de la CNSS du Niger méritent une meilleure utilisation de leurs cotisations, garantissant ainsi des prestations adéquates et une sécurité financière pour les travailleurs et leurs familles.
Il est grand temps d’exiger une gestion transparente, responsable et respectueuse de l’environnement de la part des dirigeants de la CNSS du Niger. Les citoyens doivent être informés de la réalité de la situation et des détails financiers de cette construction interminable. Les responsables de ce fiasco financier doivent être tenus responsables de leurs actes, et des mesures correctives doivent être prises pour éviter que de tels scandales ne se reproduisent à l’avenir.
En tant que citoyens conscients, il est de notre devoir de nous mobiliser pour réclamer des comptes. Les citoyens nigériens doivent exiger la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds de sécurité sociale, ainsi que la protection de l’environnement. Les assurés et les employeurs doivent être impliqués dans le processus décisionnel afin de garantir une utilisation efficace et éthique des ressources de la CNSS du Niger.
Il est temps également de mettre fin à ce gaspillage financier et environnemental, et de se concentrer sur des investissements durables et bénéfiques pour les assurés et pour l’avenir du Niger. La CNSS du Niger a la responsabilité de rétablir la confiance et de respecter sa mission première : protéger et soutenir les travailleurs du pays. Pour dire que les responsables doivent rendre comptes pour mettre fin à cette situation qui nuit à l’intégrité de la CNSS du Niger et à l’intérêt général des assurés.
Dans le cadre de sa participation au sommet US-Africa Business Summit à Gaborone, au Botswana, le Président de la République du Niger, M. Mohamed Bazoum, a animé un panel de haut niveau portant sur la problématique cruciale de l'approvisionnement en énergie en Afrique dans le contexte de la transition vers des économies vertes. L'absence d'accès à l'électricité pour 600 millions d'Africains constitue un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de développement et de création d'emplois sur le continent.
D'importants projets de production d'électricité sont en cours et sont destinés, dans un avenir proche, à bouleverser radicalement le paysage énergétique africain. En 2022, l'Union africaine a adopté une position commune sur l'accès à l'énergie et une transition équitable dans le contexte des impératifs de lutte contre le changement climatique. Il est donc urgent que les gouvernements et le secteur privé unissent leurs forces pour accélérer la réalisation de projets visant à stimuler la production d'électricité sur le continent.
Dans son allocution d'ouverture, le Président Bazoum a souligné que le Niger est un important producteur d'uranium. Malgré les critiques émises par les mouvements écologistes depuis la fin du XXe siècle et les difficultés rencontrées sur le marché après l'accident de Fukushima, l'uranium demeure une source d'énergie prometteuse pour l'avenir. Le Président a affirmé que l'énergie nucléaire civile, bien que coûteuse et hors de portée pour nos pays pris individuellement, constitue une solution viable. Il plaide donc en faveur de l'adoption d'un vaste projet énergétique nucléaire à l'échelle de l'Afrique. L'Union africaine a déjà tracé la voie en décidant de déployer à la fois des énergies renouvelables et des énergies fossiles pour atteindre ses objectifs de développement.
La séance sur l'énergie a également compté la participation du Vice-président namibien, le Dr Nangolo Mbumba, un autre producteur d'uranium, ainsi que du Vice-président de la Banque Africaine de Développement, le Dr Kevin Kariuki, et de nombreux représentants de l'industrie et des institutions financières œuvrant dans le secteur de l'énergie.
Dans cette perspective, il est primordial que tous les Africains envisagent avec sérieux et s'investissent dans la mise en œuvre de ce vaste projet énergétique basé sur le nucléaire civil. L'indépendance énergétique représente un pilier essentiel pour le développement durable de notre continent. En unissant leurs efforts, les pays africains peuvent bâtir un avenir énergétique prometteur pour tous leurs peuples, en générant des opportunités économiques, des emplois et une amélioration de la qualité de vie.
La concrétisation de cette ambition requiert une coordination étroite entre les gouvernements, les institutions financières et les acteurs de l'industrie énergétique. Ensemble, ils peuvent surmonter les défis et tracer la voie vers un avenir énergétique prospère pour l'Afrique, contribuant ainsi à la transformation socio-économique du continent.
Kemi Seba, une éminente figure du panafricanisme, a fait son entrée à Niamey le lundi 25 septembre 2023, où il prendra part à l’anniversaire du la commémoration de l'événement historique où Sékou Touré et Djibo Bakary ont courageusement prononcé le "NON" lors du référendum du général de Gaulle le 28 septembre 1958.
Cet événement significatif est organisé par le Mouvement Urgence Panafricaniste du Niger, qui bénéficie du soutien de la société civile et d'artistes engagés. Il se déroule dans un contexte où le Niger, depuis l'avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie le 26 juillet, s'est pleinement engagé dans la lutte pour la souveraineté nationale.
Le programme de commémoration prévoit un ensemble d'activités, notamment une conférence de presse et un grand meeting qui se tiendront ce jeudi 28 septembre.. L'arrivée de Kemi Seba à Niamey atteste de l'importance de cette commémoration, et elle suscite un vif intérêt dans les cercles panafricanistes. Cette manifestation vise à rappeler l'engagement des panafricanistes pour la souveraineté et à encourager la mobilisation pour une véritable indépendance de l’Afrique.