Les élections d’adieu au Niger : Par Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour
Le Président de la République du Niger doit céder le pouvoir politique aux termes de ses deux mandats successifs conformément à l’article 47 al. 1 et 2 de la Constitution en vigueur qui dispose que « - Le Président de la République est élu au suffrage universel, libre, direct, égal et secret pour un mandat de cinq (5) ans, renouvelable une (1) seule fois.
En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux (2) mandats présidentiels ou proroger le mandat pour quelque motif que ce soit. ». C’est une obligation constitutionnelle qui ne doit souffrir d’aucun tapage médiatique ni d’intérêt politique pour son respect.
La campagne électorale est lancée pour les différents scrutins depuis la première semaine du mois de décembre 2020.
En effet, le processus électoral entamé se trouve placé sur deux registres à savoir l’insécurité et l’absence de confiance politique.
1. Le Processus électoral et l’insécurité au Niger
Le Niger est non seulement confronté aux multiples problèmes d’insécurité des personnes et des biens sur son territoire (A) mais aussi souffre de l’insécurité sanitaire (B).
A. L’Insécurité des personnes et des biens au Niger
L’inscription injuste et infondée du Niger sur la notice rouge par la France soulève des questions sur la politique de défense de l’intégrité de notre territoire sur lequel il est malheureux de constater l’absence de L’Etat sur certaines parties du territoire même si jusqu’à présent et officiellement, on ne note pas une occupation d’une portion du territoire par quelques groupes que soient. Toutefois, il n’est pas contestable de dire que des groupes armés non républicains prélèvent de l’impôt et autres taxes dans certains villages de la région de Tillabéry, de Tahoua et de Diffa.
Tillabéry, Tahoua, Diffa, Agadez, Niamey sont des régions concernées par l’insécurité liée au terrorisme et par le banditisme urbain. L’Armée et les autres forces de l’ordre travaillent inlassablement pour assurer notre sécurité ainsi que celle de nos biens.
L’affaire des détournements des fonds au Ministère de la Défense nationale a failli saper le moral de nos vaillants militaires et autres porteurs de tenue.
Le Ministère public a déclenché des poursuites pénales contre les auteurs et coauteurs mais il ne faut pas surtout négliger les complices de cette forfaiture inique. On doit noter que cette affaire va être un héritage du futur Président de la République qui doit s’y mettre pour marquer sa volonté de faire régner une justice saine, prompte, juste, équitable et efficace.
La France qui a inscrit le Niger sur la notice rouge suite aux événements de Kouré où il y a eu mort de ses ressortissants a mis injustement l’image de notre pays sur la sellette de la Communauté internationale au moment, où on a plus besoin d’elle pour accompagner le processus électoral. Il convient de remarquer que cette inscription sur la notice rouge est plus politique que diplomatique.
D’où l’arrivée des français et d’autres européens sur notre territoire nonobstant cette inscription sur la notice rouge. L’Union européenne a très vite compris les enjeux et a manifesté sa volonté d’aider le Niger sur divers domaines notamment ceux relevant de la sécurité et du processus électoral. C’est ainsi qu’elle a mis 4.500.000 euros pour appuyer le processus électoral en cours. La Suisse et la République Fédérale du Nigéria ont contribué dans la logistique.
Les Etats Unis ont agi également dans la même direction politique que les autres pays européens à travers le financement de quatre projets d’un montant de 1.827.000 dollars.
Ces projets financés par L’Etat Américain vont consister à mener des recherches sur les élections et les priorités des citoyens et faciliter la distribution des résultats de la recherche et le dialogue autour de ces questions au public nigérien ; Le 2e est un projet sur l’atténuation et la gérance de la violence électorale à travers les systèmes nationaux d’alerte rapide (NEWS) ; Le 3eprojet sera centré sur la mobilisation des partis politiques à répondre aux priorités des citoyens nigériens. Il sera ainsi axé sur l’appui à la Gouvernance Participative pour renforcer la participation des Citoyens processus démocratique et enfin, pour le 4eme projet, l’Ambassade des États-Unis à Niamey a accordé une subvention de près de 25 000 dollars aux dirigeants de l’Association des Jeunes Leaders Africains du Niger (YALI) pour mener une caravane de sensibilisation au public sur les responsabilités civiques et la participation des jeunes dans le processus électoral.[i]
A tout cela, il faudrait ajouter les appuis importants du PNUD et de l’OIF pour le processus électoral 2020/2021 au Niger.
Les différentes missions de la Commission nationale des Droits de l’Homme dans certaines régions du pays notamment celle de Tillabéry ont relevé des difficultés majeures relatives au processus électoral en cours.
Il en ressort que l’enrôlement d’électeurs n’a pas été effectif car bon nombre de villages n’ont pas eu l’occasion de faire inscrire leurs habitants sur les listes électorales. A cela, il faudrait ajouter la panique qui règne affectant le droit à la libre circulation des personnes et des biens dans les zones de Tillabéry et de Diffa.
Les groupes armés et autres bandits sont encore actifs et troublent l’ordre public et la quiétude sociale. Cette situation a abouti à l’exclusion de certains nigériens surtout ceux de la diaspora des scrutins en cours au Niger.
L’urgence des correctifs à apporter se justifie davantage aux besoins de la présence d’observateurs régionaux et internationaux pour les élections présidentielles et législatives.
C’est une tradition instaurée au lendemain des conférences nationales tenues dans beaucoup de pays africains. Le déploiement de ces observateurs sur le territoire national ne doit pas être remis en cause du fait des problèmes d’insécurité.
Le Niger pourra s’imposer sur ce domaine pour démontrer à la Communauté internationale qu’il y a un dispositif irréprochable de défense nationale pour garantir et assurer la sécurité des différents scrutins, des électeurs et des observateurs nationaux et étrangers.
Toutefois, il convient de relever les rapports complaisants des missions d’observation sur toutes les opérations électorales au Sénégal, en Guinée, au Togo et au Niger relativement à l’état du processus électoral.
De ce qui précède, une autre problématique surgit à savoir l’insécurité sanitaire devenue planétaire.
B. L’Insécurité sanitaire, préoccupation majeure dans le processus électoral
Le Niger est aussi victime de la pandémie de la Covid-19 à l’instar des autres pays composant la communauté internationale. Le Président du Niger a rappelé dans son message à la Nation instaurant le confinement de la ville de Niamey que « même les plus puissants sont impuissants, désarmés… ».
Le virus de désastre a entrainé une récession économique sans précédent dans le monde entier. Beaucoup de pays ont pris des mesures d’accompagnement par des mesures d’aide financière aux particuliers, d’allègement fiscal et de subvention pour les entreprises.
Au Niger et comme l’a souligné le Président nigérien lors de son message à la 75e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, des mesures ont été prises se traduisant par « la distribution de nourriture, deux mois de services publics gratuits pour les ménages les plus vulnérables et un allègement fiscal temporaire pour les secteurs durement touchés. »
Cet effort a été renforcé par la mise en place d’un soutien au secteur privé sous la forme de garanties de prêt. A cela, il faudrait ajouter la forte mobilisation des forces sociales nationales et des bailleurs des fonds pour l’appui de lutte contre la pandémie de Covid-19.
La culture sanitaire nigérienne, la présence des réfugiés et des expulsés de Burkina Faso, de la côte d’Ivoire, du Nigéria, d’Algérie, de la Libye et la fermeture unilatérale de la frontière terrestre par le Nigeria ont compliqué le dispositif national de prévention et de lutte contre la Covid-19. Le port de masque par des citoyens est difficile à respecter du fait de notre culture sanitaire. On le voit à travers les médias que seules les autorités politiques et administratives portent le masque et souvent elles l’enlèvent pour discourir.
L’obligation de porter le masque a été temporaire car le suivi n’a pas été à la hauteur des attentes. Cette situation est bien remarquable au niveau des élèves, étudiants et personnel de l’éducation à l’occasion de la rentrée scolaire du 15 octobre 2020 et lors des meetings de campagne électorale.
La disponibilité de gel pour le lavage des mains est effective au niveau des services publics, des entreprises, des centres commerciaux, des banques, des sociétés, ONG et des autres organismes internationaux. Mais, il est inquiétant de constater un laisser-aller s’instaurer dans l’application et le respect des gestes barrières par les usagers.
Le centralisme dans les décisions a été un handicap majeur au dispositif de protection sanitaire, car les campagnes de sensibilisation et de prévention ont été coûteuses et sporadiques sur l’ensemble du territoire national.
Il y aussi les difficultés de contrôle et de suivi des confinements volontaires sur l’ensemble du territoire nigérien.
Le test de la Covid-19 exigé pour ceux qui voyagent par voie aérienne se fait tant au niveau du Centre de Recherche Médicale et Sanitaire (CERMES) qu’au niveau des directions régionales de la santé publique notamment à Agadez et à Zinder.
L’ONU a mis en place un dispositif dit ACT-Acceletor d’un budget provisoire de 38 milliards de dollars pour l’achat et la distribution des vaccins destinés aux pays pauvres dont le Niger. Aujourd’hui, elle a urgemment besoin de 15 milliards de dollars pour la première phase d’achat et de distribution des vaccins dans les pays les plus démunis.
Les Etats riches tardent à injecter des montants substantiels pour le financement du dispositif onusien de lutte contre la Covid-19. Les Etats doivent aussi compter sur le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, institutions financières internationales dont la vocation est d’aider les plus démunis dans des contextes de crise manifeste comme celle de la Covid-19.
Pour le Niger, après plusieurs rectifications budgétaires, un budget de plus 100 milliards de FCFA a été dégagé pour faire face à la pandémie de la Covid-19.
On peut déplorer l’inconsistance de ce budget car les horizons de la fin de cette pandémie sont lointains au regard de la manifestation de la deuxième vague en Europe, Aux Etats Unis et dans bien d’autres pays. On peut espérer toutefois, une adaptation du dispositif national relativement à son financement par le budget du Niger.
Mais la pandémie de la Covid-19 est moins désastreuse que le fort nombre de décès engendrés par le paludisme au Niger.
En effet, on dénombre plus de 2449 décès à cause du paludisme contre 69 pour la Covid-19. Cette situation doit interpeller les pouvoirs publics sur les politiques de lutte contre le paludisme, secteur où il y a bon nombre des structures étatiques et non gouvernementales dans la prévention et la lutte contre cette pire maladie.
Un audit et une évaluation des impacts de diverses politiques sanitaires doivent constituer une des priorités des futures autorités du Niger. On constate qu’il y a trop de financements pour lutter contre le paludisme mais les moyens logistiques et matériels ainsi que la perfection du personnel sont à désirer. Il n’est pas rare de constater les produits destinés à la distribution gratuite se retrouver sur le marché en vente libre et de façon notoire. L’impunité sévit outre dans les domaines de la justice, de défense nationale mais également dans celui de la santé.
Le clientélisme politique, la discrimination, l’esprit partisan et la quête éhontée des prébendes sont entre autres des justificatifs du « règne de l’impunité ».
La culture des biens mal acquis est présente à tous les paliers socio-économiques et est matérialisée par des vols, d’escroquerie, des détournements des deniers publics et d’abus de confiance.
Outre les problèmes d’insécurité déjà analysés, on observe un déficit de confiance entre la classe politique elle-même et entre cette dernière et la société civile.
L’espoir de la justice sociale et des changements productifs de mentalité réside dans le rétablissement de la confiance politique. Les dirigeants politiques, les acteurs de la justice, la classe intellectuelle, l’opposition politique, les médias publics et privés ainsi que la société civile se doivent de privilégier l’intérêt supérieur du Niger dans toutes les manifestations décisionnelles et comportementales. L’accompagnement de la Communauté internationale produira ainsi des effets positifs et significatifs sur le développement socio-économique du Niger.
D’où il convient d’aborder la thématique relative à l’absence de confiance politique dans notre pays.
2. L’absence de confiance entre les acteurs politiques au Niger
Le serment confessionnel dans les mœurs politiques et administratives au Niger a été introduit pour la première fois par l’article 39 de la Constitution du 09 août 1999 sous la quatrième République. C’est ainsi que progressivement le Président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre, le Président de la Cour Constitutionnelle et ses membres, le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses membres au niveau central qu’au niveau local et les membres composant la Commission nationale d’attribution des marchés publics sont tous astreints à la prestation du serment confessionnel dans l’exercice de leurs fonctions.
Cette nouvelle donne visait d’une part à garantir une confiance réciproque entre les acteurs politiques et d’autre part à prévenir les violations des multiples lois par les dirigeants politiques et autres responsables. Le serment confessionnel rendu à la norme constitutionnelle a été instauré aves des arrières pensées politiques. En effet les opposants pensaient à un retour sur le fauteuil présidentiel de celui qui a été renversé par les militaires sous la III République.
La croyance populaire de son attachement à la religion était la justification politique de l’ajout de certaines dispositions de la Constitution notamment le cadre de convocation des conseils des ministres et surtout la régulation des rapports entre le Président de la république et le Premier ministre en cas de cohabitation.
L’esprit partisan, le mercenariat juridique, les comportements politiques malveillants, la culture de l’impunité, la solidarité politique entre acteurs dirigeants et les multiples violations des obligations constitutionnelles ont démontré que le serment confessionnel introduit n’est qu’un tigre en papier, car les Hommes politiques en prêtent sans conviction.
A. L’absence de confiance politique entre la classe politique
Le processus électoral entamé reste marqué par des divergences substantielles entre les acteurs politiques (Majorité au pouvoir et l’Opposition politique).
La conservation du pouvoir par la même famille politique ou l’alternance au pouvoir sont les enjeux de taille. La confiance politique fait défaut principalement au niveau des organes d’organisation et de validité des différentes élections. En effet, les membres influents de ces deux organes symbolisent la notion des conflits d’intérêt de nature apparente, certaine et potentielle. L’intérêt se traduit par la récompense politique de toutes natures (avantages pécuniaires, promotion, facilités administratives, le prestige constant etc….).
Cette situation explique la température judiciaire dans le traitement de certains dossiers sensibles comme ceux du Chef de fil de l’Opposition et du candidat du Parti majoritaire au pouvoir. Le camp du pouvoir actuel a toujours manifesté sa crainte vis-à-vis du Chef de l’Opposition politique car même emprisonné, ce dernier a réussi à se maintenir au deuxième tour de la dernière élection présidentielle mais surtout à devenir le faiseur du roi.
Le suivisme juridique constaté s’inscrit sur le registre des mercenaires appelés à servir les causes judiciaires et juridiques du régime politique. L’environnement décrit, a des répercussions sérieuses sur la crédibilité des opérations électorales en cours au Niger.
Le refus de modification d’une disposition du code électoral à fin d’empêcher le Chef de fil de l’Opposition de jouir de ses droits politiques par la classe dirigeante n’a pas été démocratique. En effet, la volonté politique des gouvernants a fait défaut pour raisons d’esprit partisan et de l’état paroissial de leur culture politique.
Aussi est-il important de s’interroger sur la pertinence de la candidature du Commandant Salou Djibo à l’élection présidentielle. Cet ancien militaire a gardé ses amitiés politiques de haut rang avec le Président de la République tout au long de ses deux mandats.
L’initiative de la création de Parti politique a sans doute occupé une place de choix lors des différentes rencontres entre les deux hommes. Le lien politique est bien problématique pour la suite du processus électoral. Ce sujet sera abordé exclusivement dans le prochain article.
Il va sans dire que l’inventaire de l’héritage politique des dirigeants actuels est à dresser pour raison écrite.
La société civile convaincue de la gouvernance destinée à créer ; à protéger, à conserver et à consolider des richesses fondées sur des biens mal acquis et d’autres sources douteuses, se méfie également de la classe politique dirigeante.
Elle se méfie aussi de l’Opposition politique, qui pour des divergences internes et égoïstes n’a pas pu mener des combats utiles pour la conquête du pouvoir sur un terrain bien en or.
B. L’absence de confiance entre la société civile et la classe politique
La répression comme mode privilégié de la gestion des manifestations publiques par le régime actuel est originale en ce sens qu’elle traduit ses faiblesses politiques et le déficit démocratique quasi permanent. Les acteurs de la société civile poursuivis et emprisonnés, des marches pacifiques interdites et la censure au niveau des médias d’Etat ont été toujours à l’horloge. La crainte du pouvoir est empirique car l’infiltration et l’exploitation des structures syndicales et d’autres organisations de masse à dessein politique ont été sa tasse de thé sous la 5e République. En effet, les dirigeants actuels ont épuisé les deux lectures possibles du Prince de Machiavel. Ils avaient combattu les forces ayant aidé à conquérir le pouvoir politique sous le régime de l’AFC (Alliance des forces pour le changement) où le Chef d’Etat actuel était Premier Ministre. On se souvient de la grève des travailleurs nigériens qui a duré plus d’un mois sans aucun contact aux fins des négociations. Les manifestations scolaires et estudiantines d’alors ont été toujours réprimées. Il s’agit, de la première lecture du Prince. Combattre les forces qui ont aidé le prince à conquérir le pouvoir politique pour le gérer et le conserver au motif que ces dernières connaissent ses faiblesses et ses forces.
Quant à la deuxième, elle a consisté à associer toutes les forces ayant contribué à la conquête du pouvoir politique dans sa gestion et sa conservation.
Les deux mandats du Président sortant ont largement été marqués par cette lecture en ce sens que bon nombres d’acteurs de la société civile dans sa diversité se sont retrouvés à des postes de responsabilité tant à la Présidence qu’au niveau de l’administration publique et autres structures relevant du secteur privé. Les luttes de positionnement pour assurer la survie politique vont marquer la suite du processus électoral.
Le déficit de confiance de la société civile envers l’Opposition politique se traduit par l’absence de cette dernière lors des différentes luttes. En effet, la société civile a fait cavalière seule sur le terrain de lutte pour la défense des acquis démocratiques et des droits humains. L’Opposition politique qui pourtant a bénéficié des soutiens de taille avec l’arrivée de deux poids lourds du régime à son sein, n’a pas su tirer les retombées politiques pour mieux jouer son rôle de contrepouvoir.
L’Opposition politique se trouve aujourd’hui dans un état délétère, car non seulement elle reste inactive pour sa survie politique mais aussi, elle manque des stratégies de conquête de pouvoir politique. On peut souligner son rôle négligeable sur le registre de la solidarité politique à l’endroit de son leader et sa résignation dans le processus électoral.
La présente contribution serait incomplète, si aucune opinion[ii] n’est donnée sur les échanges relatifs à la contestation de la nationalité d’origine du candidat du Parti majoritaire à l’élection présidentielle. Notons que vivant au Canada, la question de nationalité est sans objet et n’a aucune utilité. Le réflexe de se retourner à la nationalité d’origine relève de la culture française. En effet, la nation doit compter sur ses fils et ce en tout lieu et en toute circonstance. La crainte est le double jeu sur la scène politique : détenir des secrets d’Etat, les exploiter et les dévoiler à son deuxième pays ou agir de façon importante pour les intérêts dudit pays au détriment de celui dans lequel l’individu vit.
Or, il est à constater que le candidat du Pouvoir majoritaire ne se retrouve dans aucune de ces hypothèses. Le parcours d’enseignant, de syndicaliste, d’animateur important de la conférence nationale souveraine, de membre du gouvernement de la transition politique, de ministre ayant occupé des portefeuilles des affaires étrangères, de la défense nationale et de l’intérieur devrait tout légitimement faire découvrir au moins une seule des hypothèses précitées. Aussi est -il important de souligner que seuls les critères de la bonne moralité du candidat et de la qualité de son programme politique en l’espèce, devraient guider les électeurs libres dans leur choix politique. Pour mémoire, la presse d’investigation n’a pas cité le nom du candidat du Parti majoritaire sur la liste des dignitaires disposant des biens mal acquis comme des villas, des comptes bancaires garnis à l’extérieur ou autres biens de grand luxe. Il y a seulement eu le cas du compte bancaire de sa fille et l’enquête n’a pas abouti à des résultats en lien avec sa moralité ou ses bonnes mœurs. On sait qu’en France, il existe bien un dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et à notre connaissance, rien de douteux n’a été rendu public. Une pensée en passant à Monsieur Alpha Mahamane Baba, né le 10 janvier 1984 à Niamey, de nationalité malienne, journaliste qui a été expulsé du Niger.
Cependant, il existe une autre alternative dans l’émergence des choix politiques. En effet le Président Albadé Abouba est un le Candidat de marque car bien expérimenté des gestions politiques du Feu Tandja (Paix à son âme) et de l’actuel occupant du fauteuil présidentiel.
La crédibilité, la probité, le talent politique, le programme politique, les fortes relations diplomatiques et politiques d’Albadé Abouba sont des repères pour asseoir un choix politique d’avenir. Un deuxième tour de l’élection présidentielle doit se tenir, si on tient compte du contexte politique actuel sur le plan compositionnel et structurel. On se souvient que même le Président actuel a tenté en vain son élection au premier tour nonobstant sa popularité déguisée et les moyens financiers et humains colossaux (solidarité des cadres et auxiliaires de l’administration territoriale, les multiples et variables contributions des riches hommes promus par le régime etc…) La coalition qui en sortira après le premier tour sera de taille car elle va permettre une alternance au Pouvoir. Pour y arriver, il sera nécessaire d’aboutir à la reconstitution du Parti du Feu Président Tandja à travers ses différents héritiers politiques et de composer avec les nouvelles structures politiques dans le jumelage des programmes politiques.
Il faudrait ajouter sur ce registre la neutralité des pouvoirs publics, des organes d’organisation et de validité des élections entre les deux tours et surtout la présence effective de tous les représentants des Partis politiques dans les bureaux de vote et de dépouillement avec une vigilance soutenue de contrôle. Ce serait ainsi le cours de l’histoire.
Un illustre et sage homme politique nigérien (Paix à son âme) avait laissé entendre en son temps « qu’on ne peut pas aller à l’encontre du cours de l’histoire. » L’ultime combat à mener sera de rendre cette histoire merveilleuse pour le Niger et son peuple et que le meilleur gagne.
[i] http://businesschallengeniger.com/elections-au-niger-le-gouvernement-americain-ap/
[ii] Important de retenir l’opinion émise n’est pas juridique mais plutôt politique.
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Les élections présidentielles de 2024 au Sénégal : Macky Sall envisage-t-il de s'inspirer de la stratégie de Mahamadou Issoufou ?
Lundi soir, dans un message très attendu par les Sénégalais et une partie de la Communauté internationale, le président sénégalais Macky Sall a annoncé sa décision de ne pas briguer un troisième mandat. Cette déclaration intervient après une série de manifestations qui ont entraîné de nombreuses pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels. Néanmoins, cette décision est saluée car elle évite au pays de nouvelles manifestations violentes et leurs conséquences dévastatrices.
Maintenant que Macky Sall a pris la décision de ne pas se représenter, la question se pose de savoir s'il créera les conditions propices à une véritable alternance démocratique dans son pays. Cependant, plusieurs signes laissent planer des doutes quant à cette possibilité. En effet, le président sortant a montré une tendance à exclure de la course les potentiels candidats de l'opposition qui pourraient battre son candidat soutenu lors de la prochaine élection présidentielle.
Parmi ces candidats, on compte Karim Wade, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, ainsi qu'Ousmane Sonko, actuel maire de Ziguinchor. Chacun de ces opposants a eu des démêlés avec la justice sénégalaise sous le régime de Macky Sall. Bien que les charges retenues contre eux semblent relever de délits et de crimes ordinaires, de nombreux observateurs croient fermement que le pouvoir est impliqué dans les poursuites judiciaires à leur encontre. Le cas d'Ousmane Sonko est particulièrement complexe. Initialement poursuivi pour une accusation de viol d'une "masseuse professionnelle", il a finalement été condamné pour "corruption de la jeunesse" dans le même dossier.
Au vu de la situation actuelle au Sénégal, de nombreux analystes craignent que le président Macky Sall ne s'inspire de l'expérience de l'ancien président Mahamadou Issoufou. Confronté à l'impossibilité de prolonger son séjour au palais présidentiel après ses deux mandats constitutionnels, Issoufou a réussi à écarter de la course à sa succession le principal opposant capable de battre son candidat dans les urnes. Il a utilisé une affaire judiciaire liée au célèbre scandale de trafic de bébés pour éliminer Hama Amadou de la compétition.
Une fois cette étape franchie sans grande difficulté, les autres opposants ont naïvement pensé que l'éviction de Hama Amadou pourrait les avantager individuellement. Mais Mahamadou Issoufou a facilement réussi à faire élire son candidat et jouit depuis lors de tous les privilèges du pouvoir, au point que certains estiment qu'il détient véritablement les rênes du pays.
Au Sénégal, un scénario similaire pourrait se reproduire. Avec la probable disqualification d'Ousmane Sonko de la course à la prochaine présidentielle, les autres opposants pourraient penser qu'ils ont une chance de bénéficier des votes de ses partisans pour accéder au pouvoir. Macky Sall pourrait alors tirer profit de cette situation pour faire élire son candidat. De plus, avec une Communauté internationale qui semble moins préoccupée par la bonne organisation des élections en Afrique, même en cas de fraudes avérées, rien ne se passera. Il suffira au nouveau président élu de prêter allégeance aux grandes puissances occidentales qui ne poursuivent désormais que leurs propres intérêts.
Tout comme Mahamadou Issoufou, Macky Sall bénéficiera de toutes les garanties pour échapper à tout compte à rendre sur sa gestion et pour voyager aux quatre coins du monde afin d'assister à de grands sommets internationaux.
Le peuple sénégalais attend donc de voir si Macky Sall sera véritablement le garant d'une démocratie inclusive et d'une alternance politique réelle dans le pays. Les mois à venir diront si ces attentes seront satisfaites ou si les craintes des observateurs se confirmeront.
I.B
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Les employés d'Orange Niger en grève
Les employés d’Orange au Niger ont entamé mardi une grève de deux jours pour obtenir des négociations salariales et débattre de l’avenir de la filiale nigérienne de l’entreprise française, en quête d’un repreneur, a indiqué à l’AFP une source syndicale.
“Nous avons lancé ce (mardi) matin une grève de deux jours qui est largement suivie sur l’ensemble du territoire”, a affirmé Ali Hachimou, un délégué du personnel d’Orange Niger.
Les communications sur le réseau Orange “ne sont pas encore paralysées”, mais “si nous n’avons pas satisfaction, nous reconduirons la grève”, a-t-il prévenu.
Selon M. Hachimou, le mouvement est suivi par 388 des 530 salariés d’Orange Niger.
Les grévistes réclament “la reprise des négociations” sur “la révision d’un accord salarial”, entamées avant la fermeture, en novembre 2018, de la société par le fisc nigérien pour “non-paiement d’impôt”, a expliqué M. Hachimou.
Ces négociations n’ont pas pu reprendre après la réouverture de la société en raison d’“un règlement préventif” de la direction suspendant pour cinq mois “toute action sur les finances de l’entreprise”, a-t-il expliqué.
Lancée en 2008, Orange Niger compte 2,4 millions de clients et son activité génère plus de 52.000 emplois indirects au Niger, selon sa direction.
Les grévistes veulent également que leurs emplois soient préservés dans le cadre d’un éventuel contrat entre Orange et un nouveau repreneur.
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Les employés de la société de raffinage de Zinder en grève
Image d'illustration Les travailleurs nigériens de la Soraz, dans le sud du pays, ont entamé lundi, 05 novembre, une grève de trois jours pour exiger de meilleures conditions d’exercice et de vie
Les employés nigériens de la Société de raffinage de Zinder (Soraz), dans le sud du pays, ont entamé lundi, 05 novembre, une grève de trois jours, pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail.
«Nous avons entamé une grève qui va durer de lundi à mercredi. Tous nos militants suivent le mot d’ordre, sauf ceux qui ont été retenus par notre syndicat pour assurer un service minimum», a indiqué Maman Balla Issaka, secrétaire à l’information du Syndicat des travailleurs de l’eau et de l’énergie du Niger (Synatreen), dans une déclaration à Anadolu.
La grève vise à exiger, entre autres, l’adoption d’une nouvelle grille salariale, le rehaussement des primes de logement, de l’eau et d’électricité, ainsi que l’amélioration de la qualité de la restauration, a précisé la même source.
Selon le syndicaliste, qui avance un taux de réussite de «près de 100%», la grève pourrait avoir des conséquences négatives sur les rendements de la Soraz.
«En temps normal, nous ravitaillons au moins 100 citernes par jour. Avec la grève, on ne peut ravitailler que 55 ou tout au plus 65 citernes par jour», a-t-il expliqué.
D’après Maman Balla Issaka, la grève peut entraîner des pénuries de carburant dans certaines stations-service et même dans certains pays approvisionnés par le Niger.
C’est la troisième grève du genre qu’observent les travailleurs nigériens de la Soraz depuis le début de l’année, pour appuyer les mêmes revendications.
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Les enseignants de l'ENAM se crispent sur les salaires
L'administration de l'ENAM (École nationale d'administration et de magistrature) de Niamey doit faire face à un climat social tendu. Pour cause, les enseignants de cet établissement public rattaché au cabinet du Premier ministre accusent des arriérés de salaires. A la date du mardi 26 décembre 2017, le salaire du mois de novembre n'a pas été payé. Aussi, le syndicat des enseignants permanents (SEENAM) exige le paiement des salaires des mois de novembre et décembre 2017, ainsi que celui des frais de correction, d'encadrement et de présidence des mémoires. Si ces exigences ne sont pas satisfaites avant ce vendredi 29 décembre, ledit syndicat entend observer une grève d'avertissement de 48 Heures les mardi 2 et mercredi 3 janvier 2018. Le préavis de grève a été adressé, mardi 26 décembre, au directeur général de l'ENAM.
28 décembre 2017
Source : http://nigerdiaspora.net
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Les états d’âme politiques de Hama Amadou : Conscience militante, où es-tu ?
En exil sanitaire en France depuis plus de deux années, Hama Amadou, l’Autorité morale du Lumana/ FA, partage désormais sa vie entre l’Hexagone et quelques pays de l’Afrique de l’Ouest. Vingt-sept mois plus tôt, il avait mis tout le paquet, déployé énormément d’énergie et de courage pour hisser le candidat du RDR Tchanji, Mahamane Ousmane, au second tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021, après que la Cour Constitutionnelle eut invalidé sa candidature. Jamais, dans l’Histoire démocratique récente du Niger, un scrutin présidentiel n’avait été aussi serré, indécis. N’eussent été, sans doute, les résultats controversés de la région de Tahoua (Un million de voix pour le PNDS/ Tarayya), Mahamane Ousmane l’aurait remporté. En amont, l’Autorité morale du Lumana, en grand briscard de la politique nigérienne, avait mené une campagne électorale d’enfer sur l’ensemble des huit régions du Niger, animant des meetings populaires monumentaux, relayés par les réseaux sociaux de la place au cours desquels il avait déployé un tel talent oratoire en djerma, haoussa et français, nous rappelant sans doute aux grandes heures du Secrétaire Général du MNSD/ Nassara qui ferrailla avec les animateurs de l’Alliance des Forces du Changement (AFC). Au cours de la dernière campagne électorale pour les présidentielles, Hama Amadou ne s’était pas fixé des limites, en jouant vraiment le jeu, tout le jeu et le tout pour le tout, pour que l’alternance politique véritable tant désirée par l’écrasante majorité des citoyens nigériens devînt possible, réalité au Niger, afin de jeter aux oubliettes du passé le régime désastreux de la renaissance d’Issoufou Mahamadou. Il s’était même constitué prisonnier, en se rendant à la Police Judiciaire, suite à la sortie médiatique misérable du Ministre de l’Intérieur de l’époque, Alkache Alhada, qui se muait en procureur de la république pour lancer un mandat d’arrêt contre une personnalité politique de la dimension de Hama Amadou.
Mais, au finish, tout cela n’aura pas suffi et chacun connaît la suite des événements !
Après ce rappel liminaire pour situer les choses, revenons à présent à cette sortie médiatique de l’Autorité morale du Lumana/FA sur une télévision étrangère, en répondant à une question du journaliste qui lui demandait son appréciation de la présence militaire au Niger de certaines puissances occidentales. En effet, à travers cet entretien, l’on découvrait les états d’âme actuels de Hama Amadou qui pointait du doigt l’inertie des peuples face aux dictatures. Pour lui, les peuples ont certainement les dirigeants politiques qu’ils méritent. S’ils consentent au renoncement pour accepter leur destin tel quel, qui viendra alors lutter à leur place pour leur libération ? En revanche, s’ils estiment qu’il vaille se battre pour leur dignité, c’est leur choix libre, pour parler comme Jean-Paul Sartre. Le dirigeant politique n’est que le phare, la lanterne pour guider l’action populaire vers le succès. Il n’y aurait jamais eu de Révolution en France, en 1789, sans doute, si le peuple français de cette époque n’avait été animé de la volonté et de l’ambition de mettre fin au despotisme royal de Louis XVI. Ni Robespierre, ni Condorcet, ni Napoléon Bonaparte, ni Jean François Dugommier et autres grandes figures révolutionnaires françaises, n’auraient suffi à eux seuls pour mener cette aventure extraordinaire sans l’adhésion des couches populaires du pays. Hama Amadou, sans doute grand connaisseur des dynamiques politiques et sociales du monde, n’est pas un déçu de la politique, comme certains seraient tentés de le penser. Le personnage croit toujours à l’idéal politique, mais demeure dubitatif face au déclin progressif du militantisme politique véritable, c’est-à-dire la perte de la foi authentique dans les causes politiques. Malheureusement, lorsque l’achat des consciences, l’adhésion politique contre postes politiques supplantent le militantisme originel, celui qui est fondé sur la confiance que le militant témoigne à l’égard du dirigeant, alors, la politique passe à côté de son objet premier, à savoir servir l’intérêt général. Voilà, en fait, le dégoût actuel de Hama Amadou qui n’aurait jamais imaginé, un seul instant de sa vie, que son arrestation et son emprisonnement passeraient comme simple lettre à la poste. Tout près de chez nous, au Sénégal, regardez l’exemple de l’opposant politique, Ousmane Sonko, dont le procès a ébranlé le pays. Au Pakistan, l’arrestation récente de l’ancien Premier ministre, Imran Khan, avait déclenché des émeutes incontrôlables dans le pays, obligeant la Justice à déclarer cette arrestation irrégulière. Or, lorsque l’on regarde le cas de Sonko, l’on constate qu’il n’a même pas la dimension politique d’un Hama Amadou, et qu’il n’est, tout simplement, que le produit des maladresses politiques de Macky Sall.
Voilà d’où venait le spleen politique auquel l’Autorité morale du Lumana/ FA est en proie, ces derniers temps, ce fatalisme politique qui caractérise le militantisme d’aujourd’hui, et qui consisterait à tout attendre du leader politique pour faire du miracle ! On dit souvent que l’avenir appartient toujours aux gens qui se réveillent tôt le matin et qui s’interrogent sur quoi demain sera fait et se donnent les moyens d’apprivoiser ce lendemain avec assurance. La procrastination et les hésitations servent toujours les mentalités défaitistes. C’était ce cri du cœur que voulait exprimer, véritablement, Hama Amadou dans ce langage sibyllin, dans le but de fouetter l’ardeur militante des uns et des autres afin de briser les chaînes du fatalisme politique qui serait sur le point d’entamer l’esprit combatif des troupes lumanistes en particulier, des citoyens nigériens, en général.
Aliou Badara
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Les Etats Unis mettent en garde leurs ressortissants au Niger
Le département d'Etat américain a rendu public un communiqué, à travers lequel l’administration américaine averti les citoyens américains des risques de se déplacer au Niger en raison, "des activités terroristes, des enlèvements et de la haute criminalité". Un avertissement qui est intervenu quelques semaines après la mort de 4 militaires américains au cours d’une embuscade tendue par des éléments terroristes le 4 octobre dernier.
Selon le département d’Etat, les américains se trouvant dans la sous-région, doivent éviter tout voyage dans les régions nigériennes frontalières de la Libye, du Mali, du Nigeria et du Tchad à cause de "l'activité de divers groupes extrémistes", dont Al-Qaïda, l'Etat islamique (EI) et Boko Haram.
Ce communiqué tient lieu de mise en garde au vu de la menace terroriste de plus en plus persistante dans la sous-région. Aucun pays n’est épargné par les attaques des forces obscurantistes qui veulent semer la peur et le désordre dans le pays.
La récente attaque terroriste intervenue à Ayorou, et la riposte énergique et foudroyante des forces de défense et de sécurité, peut présager d’une opération que les groupes terroristes coalisés peuvent mener, pour venger leurs morts. La menace étant grave, et au-delà des zones frontalières citées par le communiqué du Département d’Etat, les lieux publics fréquentés par les européens en général, et les américains en particulier, doivent être surveillés par les services compétents. Il s’agit de certains restaurants et hôtels connus pour être beaucoup fréquentés par la clientèle occidentale. Les événements du restaurant Le Toulousain où deux jeunes français Antoine de Léocour et Vincent Délory, avaient été enlevés le 7 janvier 2011, sont encore dans les mémoires.
Garé
02 novembre 2017
Source : La Nation
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Les étudiants se crispent sur les bourses
Le gouvernement doit faire face a un climat social de plus en plus tendu à l'Université de Niamey. Devant la mauvaise volonté des autorités à prendre en charge les revendications des étudiants, le comité directeur de l'USN a lancé un mot d'ordre de grève de 72 heures.
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Les évidences des Quand-Quand : Par Dr Farmo Moumouni
Quand les gouvernants n’écoutent pas. Ils peuvent faire plusieurs choses pour s’occuper. En l’occurrence, ils marchent.
Quand les gouvernants marchent au lieu de gouverner, ils font une promenade.
Quand ils quittent les centres de décision pour prendre la rue, les centres sont déserts, et les décideurs, en déplacement.
Quand des gouvernants pensent qu’une marche peut renverser une opinion publique, ils font un mélange de genres.
Quand les gouvernants descendent dans les lieux de contestation, et contestent. Il n’est pas faux de les appeler : contestataires.
Quand une loi votée à l’Assemblée nationale est portée dans la rue, on la fait descendre dans les lieux de la contestation. On admet donc qu’elle est contestable.
Quand les députés parlementent non pas dans l’hémicycle, mais sur la Place de la Concertation, la représentation nationale est dehors. Elle est à découvert.
Quand des partis politiques de la majorité, décident de marcher pour soutenir une loi, ils font de la politique en marchant, et peut-être en chantant.
Quand par la rue on veut refaire les élections ou juger de sa popularité, c’est qu’on n’accorde pas une foi totale et absolue aux résultats des urnes.
Quand, sachant tout ce qui précède, les partisans du président de la République lui disent : « Nous marchons pour vous soutenir! » ils cachent quelque chose au premier des Nigériens.
Quand enfin, le président de la République les regarde marcher, c’est que lui, fait autre chose.
Farmo M.
25 février 2019
Source : https://www.facebook.com/moumouni.farmo
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Les fausses notes de la CEDEAO sur le Mali : Par Moussa Tchangari
Au Mali, l'année 2022 a commencé très mal pour le petit peuple; et tout indique qu'elle pourrait être l'année la plus éprouvante pour ce pays déjà très éprouvé. Les sanctions drastiques prises hier par les chefs d'Etat des pays membres de la CEDEAO et de l'UEMOA auront certainement des conséquences désastreuses; même si d'aucuns pensent qu'elles pourraient aussi ouvrir des perspectives nouvelles pour ce pays dont la souveraineté est mise à rudes épreuves.
A travers son communiqué officiel, largement relayé sur les réseaux sociaux, la junte militaire malienne, qui n'a rien fait pour éviter ces sanctions, s'est déclarée surprise par leur sévérité; et elle n'a pas tort, puisque ni les textes de la CEDEAO, ni ceux de l'UEMOA, ne prévoient des telles sanctions contre un pays membre. En juillet dernier, devant un Emmanuel Macron agacé par "la mollesse" des sanctions de la CEDEAO, le président nigérien l'avait reconnu dans des termes on ne peut plus clairs : "les mesures de fermeture des frontières et tout le reste...ça n'existe pas dans le traité de la CEDEAO".
En effet, il est important de souligner que la particularité des sanctions prises par la CEDEAO c'est qu'elles sont illégales au regard des textes communautaires; et vu sous cet angle, elles viennent conforter la junte malienne, ainsi que tous ceux qui la soutiennent, à l'idée que les chefs d'Etat ne sont pas plus soucieux de la légalité que les militaires qui veulent se maintenir au pouvoir pour les cinq (5) années à venir.
La particularité de ces sanctions c'est qu'elles interviennent également dans le sillage de la campagne que mène la France contre la junte malienne, coupable d'avoir introduit le loup russe, Wagner, dans la bergérie "françafricaine". En faisant allusion à l'arrivée au Mali de cette société privée de sécurité comme une menace, les chefs d'Etat de la CEDEAO, qui veulent surtout se présenter en défenseurs de la démocratie, se sont retrouvés drapés, sans le vouloir, du maillot de défenseurs des intérêts étrangers.
En tout cas, un fait mérite d'être souligné, c'est la participation de l'UEMOA à la prise de ces sanctions, les plus drastiques jamais prises contre un pays membre ; car, à la différence de la CEDEAO, qui est coutumière des interventions à caractère politique, l'UEMOA ne s'est jamais intéressée aux questions de démocratie. La participation de cette institution aux sanctions contre la junte malienne est une première; même si personne ne peut oublier qu'elle avait agi presque de la sorte contre le régime du président ivoirien Laurent Gbagbo.
Quoi qu'il en soit, il importe de ne pas perdre de vue que la principale victime dans cette histoire, c'est d'abord le peuple meurtri du Mali; c'est surtout lui qui va souffrir de ces sanctions prises par les chefs d'Etat, après avoir été spolié des fruits de sa lutte héroïque contre le régime pourri et honni de IBK. La junte militaire malienne, qui cherche à s'accrocher au pouvoir, n'en souffrira que peu; elle se sent déjà légitimée par l'indignation suscitée par la sévérité des sanctions, perçues par une large frange de l'opinion comme un clin des chefs d'Etat ouest-africains à Emmanuel Macron.
Au cours des prochains jours, les chefs d'Etat des pays membres de la CEDEAO et de l'UEMOA se rendront peut-être compte qu'à trop vouloir isoler la junte malienne, ils n'ont fait que lui donner les moyens de réduire au silence les vraies forces progressistes du Mali; car, dans l'ambiance actuelle, marquée surtout par la large condamnation de la politique des sanctions de la CEDEAO, il sera certainement difficile pour ces forces de se faire entendre. Elles risquent elles aussi, quelque soit par ailleurs la justesse de leurs critiques contre la volonté de la junte de se maintenir aux affaires, de se faire taxer d'alliés de l'impérialisme par ceux qui croient voir le visage de Sankara derrière celui de Assimi Goïta, et de Lumumba derrière celui de Choguel Maiga.
Par Moussa Tchangari
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Les Femmes Engagées pour la Sauvegarde de la Patrie (FESP) soutiennent le CNSP et exigent le retrait immédiat des troupes militaires françaises du Niger
Une mobilisation impressionnante a eu lieu le 30 août au rond-point Escadrille de Niamey, où les membres de l'organisation "Femmes engagées pour la Sauvegarde de la Patrie" (FESP) ont organisé une journée de protestation baptisée "Casseroles." Cette manifestation massive visait à soutenir le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et à exiger le retrait immédiat des troupes militaires françaises du Niger.
Des femmes engagées venues de toute la ville de Niamey se sont rassemblées au rond-point Escadrille, où est stationnée une garnison de l'armée française. Armées d'ustensiles de cuisine tels que casseroles, marmites et spatules, elles ont créé une cacophonie assourdissante en tambourinant sur leurs récipients tout en scandant des slogans tels que "À bas la France et la CEDEAO" et "Vive le CNSP, vive le Niger."
Il convient de rappeler que depuis le 3 août dernier, les nouvelles autorités du Niger ont officiellement demandé le retrait des troupes françaises du territoire nigérien, et plus récemment, l'expulsion de l'ambassadeur de France au Niger. Cette manifestation de la FESP démontre clairement que l'appel à la souveraineté nationale résonne fortement parmi la population nigérienne, en particulier parmi les femmes engagées pour la sauvegarde de la patrie. Les implications politiques et diplomatiques de cette mobilisation restent à observer, mais il est indéniable que le CNSP reçoit un soutien massif de la population déterminée à voir le pays se libérer de toute ingérence étrangère.
Nigerdiaspora
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Les gros scandales politico-financiers qui hantent la présidence Bazoum !
Décidément, le président Mohamed Bazoum a du pain sur la planche, lui qui ambitionne d’instaurer au Niger une gouvernance politique vertueuse, exemplaire, fondée sur le strict respect des principes et règles de l’orthodoxie budgétaire. Cela se voit, depuis son arrivée à la présidence de la république, il aspire à gouverner dans cette direction salvatrice en faisant de la lutte contre la corruption et les deniers publics, ainsi que du rétablissement de la justice sociale, ses chantiers prioritaires pour les cinq (5) années à venir. On doit, d’ailleurs, la révélation de la fameuse affaire ‘’Ibou Karadjé’’ à cette volonté présidentielle de nettoyer les écuries d’Augias, c’est-à-dire toutes ces sales casseroles dont il a hérité de son mentor politique, Issoufou Mahamadou. En effet, s’il y avait une caractéristique marquant de façon singulière le règne d’Issoufou Mahamadou durant les deux (2) quinquennats de sa présidence, ce serait, incontestablement, la gestion paternaliste qu’il avait inaugurée au sommet de l’Etat en y installant un vaste réseau de prédation des ressources publiques par son clan politique en toute impunité. Ironie de l’histoire ou imposture politique, c’était ce même Issoufou Mahamadou qui ne cessait de s’égosiller dans les meetings populaires pour dénoncer la mal-gouvernance de la Cinquième République, par ce qu’il appelait, à l’époque ‘’les tankateferi’’ (révélations scandaleuses), qui étaient toutes ces mauvaises pratiques dans la gestion des deniers publics. Mais, une fois au pouvoir, il avait semblé oublier tout cela, en dirigeant un régime qui se caractérisait par une grande propension à l’affairisme débridé au sommet de l’Etat qui fut le fil rouge de sa présidence durant une décennie. Aujourd’hui, le président Bazoum hérite de tout ce lourd passif que son ancien mentor politique lui a légué, et sur lequel, la main sur le coeur, il a juré de dresser un inventaire ou de faire toute la lumière. Ces dossiers de gros scandales politico-financiers laissés par le règne sortant hanteront pendant longtemps la présidence de l’enfant de Tesker. Il s’agit d’abord du dossier du Ministère de la Défense Nationale (MDN), portant sur plusieurs milliards dissipés en marchés ou contrats publics dans des conditions irrégulières. Le rapport d’inspections diligentées à cet effet et les aveux privés accablants, sur Whats’App, du Ministre de la Défense de l’époque, professeur Issoufou Katambé, avaient fini de convaincre toute l’opinion publique nationale et internationale sur la gravité des faits. Cependant, à la surprise générale, le dossier avait été minutieusement mis dans les placards, et depuis, plus rien ! Auparavant, il y avait eu ‘’l’uranium gate’’, cette sordide histoire de 200 milliards issus de la vente d’une quantité du minerai d’Akokan par la SOPAMIN au profit de la présidence. Là encore, toute la lumière n’a jamais été faite sur cette scabreuse affaire. Pêle-mêle, on peut citer ‘’l’affaire AFRICARD’’, un sombre marché de facturation de téléphonie GSM attribué à des amis, (le Burkinabé Salifou Diallo et consorts), les affaires de Madame Béty Aïchatou Oumani à l’ARCEP, l’affaire Niger Poste, les DAT de trois (3) milliards et demi (Dépôt A Terme) de la SOPAMIN, et les suites de l’affaire Ibou Karadjé.
Comme on le voit, ce sont là quelques dossiers costauds de scandales politico-financiers qui risqueraient, si l’on n’y prenait garde, de plomber la présidence de Bazoum. Les Nigériens l’attendent de pied ferme sur ces dossiers pour se fixer sur sa capacité à aller jusqu’au bout de son engagement d’assainir et de moraliser la vie publique nigérienne. La tâche ne s’annonce pas comme une partie de plaisirs pour lui, car, il s’agirait de faire le procès des dix années d’un régime auquel lui-même avait participé, ainsi que son parti et quelques-uns de ses collaborateurs actuels. Toute la crédibilité ultérieure de son quinquennat dépendra largement de cette capacité à s’affranchir du joug de son ancien mentor politique dont il devra redresser, aujourd’hui, les torts en matière de gestion des deniers publics. Exercice sans doute périlleux, diriez-vous ! Car, comme l’enseigne un adage du terroir djerma, ‘’ on ne tresse pas sur un crâne truffé de poux’’ ! Autrement dit, comment, raisonnablement, le président Bazoum pourrait-il construire quelque chose de solide, de durable, en étant assis, lui-même sur les suites ou les décombres d’un régime pourri jusqu’à la moelle épinière ? Toute la problématique de la présidence Bazoum résiderait dans cette équation difficile à résoudre, à moins d’être un kamikaze politique ou de se faire hara-kiri ! Mais, pour la bonne cause nationale, même le sacrifice ultime ne sera jamais de trop !
SANDA
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Les inepties de Kassoum Moctar
Suite à la publication, dans l’édition N° 709 du journal Le Courrier, de l’article intitulé : ’’ Des sales draps, le cas de Moctar Kassoum discuté en Conseil des ministres ‘’, le ministre de la formation professionnelle, connu pour sa duplicité et son implication dans des sales dossiers de présumé détournement des deniers publics, s’est permis d’étaler des menteries sur les réseaux sociaux pour tenter davantage d’affabuler ses militants qui croient encore en ses mensonges politiques et jeter le discrédit sur le journal. Les allégations mensongères étalées par Kassoum Moctar sur les réseaux sociaux dévoilent davantage ses mesquineries et autres indignités politiques qui ont poussé le Président de la République à dénoncer son comportement devant le Conseil des ministres du mercredi 27 avril 2022. Nous le réaffirmons, c’est en pleine réunion de Conseil des ministres qu’il a été humilié et remis à l’expression de sa simple valeur d’hypocrite politique. Sans quoi, Le Courrier est un grand journal qui s’intéresse peu à des énergumènes de la catégorie de Kassoum Moctar qui, visiblement, manquent d’imagination. En niant la réalité, il fait envoler le peu de respect que lui accordent ses collègues du gouvernement. Le cas de l’individu Kassoum Moctar est un cas qui mérite, à tous points de vue, d’être traité par la justice. Sa place n’est donc pas au gouvernement. Au risque de faire sombrer la formation professionnelle au Niger. Aujourd’hui, après cet épisode, le Président n’a plus le droit d’avoir confiance à un tel personnage. Continuer à le faire, c’est manquer de vision pour le pays et un manque de respect pour la République.
Ali Soumana
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Les inqiétudes de la société civile sur le processus électoral : Point de presse du Coordonnateur National Niger de « Tournons La Page (TLP)
Bonsoir à tous,
Mesdames et Messieurs, chers amis de la presse, chers invités,
Je voudrais commencer par rendre grâce à Dieu avant de vous remercier d’avoir répondu à notre invitation.
Je voudrais remercier, de nous accueillir, les responsables de « Alternative Espace Citoyen » dans la salle Frantz Fanon » ce lieu hautement symbolique pour nous.
Nous sommes là, Mesdames et Messieurs, pour un point de presse sur notre lecture du processus électoral en cours dans notre pays.
Il consacre le lancement d’un mémorandum sur le processus électoral en cours au Niger ; mémorandum élaboré par la plate-forme Niger de « Tournons La Page ».
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Au sortir de mes propos liminaires, je vais répondre à des questions ; des questions que vous n’avez pas posées.
- Qu’est qui fonde le point de presse sur le processus électoral et à cette période ?
- Qu’est qui nous donne légitimité à faire ce point de presse ?
Eh bien ! Ce point de presse, vous l’auriez peut-être noté, intervient quelques jours après la diffusion d’une nouvelle version du chronogramme électoral 2020-2021.
Il intervient aussi dans un contexte caractérisé par des spéculations, des échanges d’amabilités -pour ne pas dire de virulentes diatribes- à travers les médias, entre les grands pôles de la politique nationale que sont le Pouvoir et l’Opposition.
Voilà une situation qui n’a d’effet que de stresser les citoyens. Et nous voudrions d’ailleurs que la classe politique toute entière reconnaisse cette crise.
Aussi, Mesdames et messieurs, de nombreux hommes politiques africains ont soutenu qu’« On n'organise pas les élections pour les perdre ».
Voilà la traduction bien malheureuse de l'image des élections organisées de façon générale sur notre continent et singulièrement dans un pays comme le nôtre.
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Les journalistes Moussa Aksar et Samira Sabou dénoncent la corruption et écopent d’une peine de prison (RSF)
Deux journalistes nigériens ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pour la simple reproduction d’une enquête sur des faits de corruption au Niger. Reporters sans frontières (RSF) dénonce des condamnations totalement injustifiées qui envoient un signal dramatique sur l’état de la justice et la lutte contre la corruption dans le pays.
Au Niger, l’année 2022 commence par deux condamnations de journalistes. Lundi 3 janvier, Moussa Aksar, le directeur de publication de L'Événement et la journaliste indépendante Samira Sabou ont été respectivement condamnés à deux mois et un mois de prison avec sursis pour avoir diffusé, en mai 2021, une enquête produite par l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC). Le document présentait le Niger comme un “centre nerveux” du trafic de haschich dans la région et dénonçait les liens étroits des trafiquants avec une partie de l’élite politique et militaire du pays. Ces condamnations sont d’autant plus choquantes que l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) à l’origine des poursuites avait retiré sa plainte le 27 décembre dernier.
“Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette décision qui n’a absolument aucun sens sur la forme et qui ne peut que contribuer à encourager le trafic de drogue et ses promoteurs sur le fond, déclare le responsable du bureau Afrique de RSF Arnaud Froger. Cette décision vient discréditer un peu plus les autorités politiques et judiciaires du Niger qui n’ont de cesse de s’acharner contre les journalistes qui dénoncent la corruption dans le pays.”
Dans un communiqué publié dimanche, la GI-TOC a apporté son plein soutien aux deux journalistes estimant que leur ciblage était une “réponse lâche destinée à faire taire les questions et débats légitimes centrés sur le trafic de drogue et son pouvoir de corruption”.
Moussa Aksar a fait partie des journalistes nominés pour le Prix RSF 2021 dans la catégorie du courage. Déjà auditionné une dizaine de fois en deux ans par la justice, le journaliste a été condamné en juin dernier à 1 830 euros d’amende et de dommages-intérêts après avoir participé à une enquête internationale de journalisme d’investigation ayant révélé des détournements massifs d’argent public pour des achats d’armement au Niger.
Le Niger occupe la 59e position sur 180 dans le dernier Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF en 2021.
03 janvier 2022
Source : https://rsf.org/fr/actualites/niger-
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Les limites de l'imposture : Par BORY Seyni
C'est une bien vilaine histoire qui débordera, à n'en point douter, le cadre temporel des élections générales actuelles et verra s'agrandir le petit groupe de protagonistes aujourd'hui cause : plus de deux mois après le début du feuilleton judiciaire qui a entouré l'affaire, on n'est toujours pas fixé, au-delà de tout doute raisonnable, sur l'authenticité des documents attestant de la nationalité d'origine du candidat à la présidence de la République du Niger, Bazoum Mohamed, le "favori" des media publics français aux élections présidentielles dont il disputera le second tour le 21 février prochain avec l'ancien chef de l'Etat, Mahamane Ousmane.
Dans son arrêt N°12/CC/ME rendu le 17 décembre 2021, la Cour constitutionnelle du Niger a, en tout cas, clos le débat, estampillant le dossier du sceau de ce que les magistrats appellent dans leur jargon "l'autorité de la chose jugée". Traduit en langage ordinaire, cela veut dire que personne ne peut plus publiquement en discuter, sans prendre le risque de s'exposer à des poursuites judiciaires. Ce qui est dit et dit. Ainsi soit-il…
Amen !
Le fait est qu'aucun juge terrestre n'a, nulle part, encore acquis le pouvoir de mettre dans les fers l'esprit et la mémoire. On nous permettra donc, ici, de nous souvenir que M. Bazoum Mohamed a, dans un passé pas très lointain, déjà été mêlé à une histoire falsification de documents administratifs.
Peu après l'assassinat du colonel Mouammar Kadhafi en octobre 2011 en Libye, et la longue chasse à l'homme engagée contre ses serviteurs et proches (2012- 2013), de nombreux hauts fonctionnaires et cadres civils et militaires du régime déchu trouvent refuge au Niger. Parmi eux, deux coffres-forts ambulants, dont le propre fils du guide de la Révolution libyenne, Saadi Kadhafi, et un certain Béchir Saleh Béchir, directeur de cabinet et homme de confiance du leader assassiné dont il a par ailleurs été grand argentier pour avoir présidé aux destinées du Fonds libyen d'investissement, un fonds souverain évalué à quelque huit milliards de dollars.
Sous la houlette de son chef, Bazoum Mohamed, l'administration diplomatique du nouveau pouvoir fraîchement installé prend le dossier en charge et se met à la tâche. Le cas de Saadi Kadhafi et de ses compagnons d'infortune est rapidement traité sous le chapitre des droits de l'homme. Haut en verbe, le ministre de la Justice, Marou Amadou, précisera que les riches hôtes de marque libyens de Niamey le seront aussi longtemps qu'ils n'entreprendront pas d'activités politiques de nature à nuire à leur pays d'origine et tant que des garanties de sécurité ne leur seront pas assurées dans celui-ci.
Quelques mois plus tard, pourtant, les malheureux, dépouillés et ruinés, sont livrés pieds et poings liés à Tripoli, Niamey expliquant avoir drastiquement négocié les conditions humanitaires de cette opération qui a laissé pantoises les ONGs de défense des droits humains dans le monde entier. La presse spécialisée évoqua, un moment, de scandaleuses transactions financières, mais on n'en saura pas plus, même s'il se dit encore, dans certains milieux, qu'une plainte de Saadi Kadhafi est toujours dans le circuit contre les autorités de Niamey.
Tout aussi ténébreuse s'est révélée être la gestion du sort de Béchir Saleh Béchir, alors recherché par Interpol à la demande des autorités de son pays. Le 12 mars 2012, le célèbre fugitif, mué en Conseiller à la Présidence du Niger, reçoit un passeport diplomatique nigérien qui le fait naître en 1946, à Agadez, au Niger, alors même qu'il a vu le jour en cette année 1946 dans la localité de Traghan, dans la région de Mourzouk, en Libye… Ce document de voyage officiel lui permettra un moment de circuler de capitale en capitale dans une relative quiétude, avant de s'établir à Johannesburg, en Afrique du Sud. De mémoire de nigérien, personne, pas même le président Mahamadou Issoufou dont l'institution a été associée à cette forfaiture, n'a cherché à en connaître les tenants et aboutissants et encore moins à en inquiéter les auteurs.
Interpellé une fois par un journaliste sur le sujet, Bazoum Mohamed, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l'Intégration africaine et des Nigériens de l'étranger déclare tantôt avoir été induit en erreur par ses services, tantôt avoir reçu … des instructions. L'affaire fit l'objet de quelques entrefilets dans les media, et on n'en parla plus.
En 1996, catégoriquement opposé à la candidature du général Ibrahim Baré Mainassara aux élections présidentielles consécutives à son coup d'Etat, M. Bazoum Mohamed effectue, au titre du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), une série de missions à l'extérieur pour supplier les partenaires du Niger de … couper toute forme de soutiens au régime en gestation au pays. Au cours d'une conférence très médiatisée, il eut, en conclusion de son réquisitoire, ce propos pathétique qui doit encore bourdonner dans les oreilles des diplomates réunis pour la circonstance : "J'ai honte pour mon pays" !
Trois années plus tard, en 1999, le même homme salua "le putsch démocratique" qui venait de voir le président Baré Mainassara tomber sur le tarmac de l'escadrille de Niamey, déchiqueté sous les balles de sa propre garde prétorienne…
Plus récemment, en novembre 2020, lors de son passage dans le cadre d'une série de rencontres initiées fort intelligemment par les étudiants de l'Université de Niamey avec les candidats à l'élection présidentielle en cours, le potentiel futur magistrat suprême du Niger s'énerve à la seule évocation des détournements de dizaines de milliards de francs survenus au ministère de la Défense nationale et, complètement hors de lui, qualifie de "mensonges" les commentaires unanimement salués comme courageux faits quelques mois auparavant par un ancien collègue en charge du département sur le rapport officiel établi sur la question, le Pr Issoufou Katambé.
Devant cet auditoire de rêve, M. Bazoum Mohamed avait une occasion en or "d'avoir honte !" pour la gouvernance de son pays : il n'eut pas un mot de compassion ou d'empathie à l'égard des soldats morts sur le front de la lutte contre le terrorisme parce qu'équipés d'armes défectueuses du fait de la cupidité de bureaucrates et de leurs hommes de main.
Contre toute évidence, le dauphin du président Mahamadou Issoufou qui l'a d'abord proposé comme candidat,à son parti, le PNDS, avant de l'imposer comme présidentiable à l'ensemble du pays,nie tout en bloc. Par de-là le cercle des parents et proches du Pr Katambé, tous ceux qui ont mal à ce pays se sont sentis blessés par cette attitude déni.
Il faut dire qu'en dénonçant les truands en col blanc qui ont peuplé les couloirs de son ministère en particulier et de l'administration nigérienne en général tout au long des dix ans du si mal nommé régime de la "Renaissance", le Pr Issoufou Katambé a, son corps défendant, désigné un système de prédation, d'usurpation et d'imposture que Bazoum Mohamed entend "CONSOLIDER", selon les termes du slogan phare de sa campagne.
L'enjeu du second tour de l'élection présidentielle du 21 février prochain, qui prendra l'allure d'un véritable référendum "POUR" ou "CONTRE" Bazoum à mesure qu'approche l'échéance, est de savoir si l'électeur nigérien lui en donnera l'occasion.
Par BORY Seyni, Journaliste
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Les mécanismes nigériens de préventions des conflits électoraux doivent d'être activés avant qu'il ne soit trop tard : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
Le débat politique est actuellement très pollué , des risques de dérapages préjudiciables à la cohésion sociale présent lourdement sur la quiétude sociale du fait des comportements de certains acteurs politiques.
Ces invectives violentes, ces insultes , jamais égalées dans l'arène politique de notre pays , sont dûes entre autres, aux effets de d'amoclès savamment entretenus par les deux camps politiques rivaux, qui pèsent sur les têtes de deux candidats les plus en vue aux élections présidentielles. Chaque camp spécule sur la décision de la cour constitutionnelle, l'invalidation de certains candidats est annoncée selon les cas.
Par conséquent, il serait hautement souhaitable que des dispositions utiles et diligentes soient prises afin d'activer les mécanismes des préventions des conflits préélectoraux et postélectoraux pour éviter le pire et les ingérences extérieures humiliantes dans les affaires de notre pays
.
Restons nous-mêmes, réglons nous-mêmes nos propres contradictions internes. C'est le Niger qui gagne.
Une réunion de la classe politique nigérienne s'avère très indispensable afin de convenir des modalités de suivi sur le respect de l'ethique politique et d'un consensus national acceptable par tous pour aborder ces élections générales constitutionnelles dans la sérénité.
L' orgueil et la politique d'autruche sont contreproductifs
Le droit doit aller, d'une part, à la rencontre de la volonté populaire et d'autre part à régulation de la cohésion sociale, de la concorde nationale et de l'unité nationale.
C'est le Niger qui gagne et qui progresse.
Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
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Les mécanismes nigériens de préventions des conflits électoraux doivent d'être activés avant qu'il ne soit trop tard : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
Le débat politique est actuellement très pollué , des risques de dérapages préjudiciables à la cohésion sociale présent lourdement sur la quiétude sociale du fait des comportements de certains acteurs politiques.
Ces invectives violentes, ces insultes , jamais égalées dans l'arène politique de notre pays , sont dûes entre autres, aux effets de d'amoclès savamment entretenus par les deux camps politiques rivaux, qui pèsent sur les têtes de deux candidats les plus en vue aux élections présidentielles. Chaque camp spécule sur la décision de la cour constitutionnelle, l'invalidation de certains candidats est annoncée selon les cas.
Par conséquent, il serait hautement souhaitable que des dispositions utiles et diligentes soient prises afin d'activer les mécanismes des préventions des conflits préélectoraux et postélectoraux pour éviter le pire et les ingérences extérieures humiliantes dans les affaires de notre pays.
Restons nous-mêmes, réglons nous-mêmes nos propres contradictions internes. C'est le Niger qui gagne.
Une réunion de la classe politique nigérienne s'avère très indispensable afin de convenir des modalités de suivi sur le respect de l'éthique politique et d'un consensus national acceptable par tous pour aborder ces élections générales constitutionnelles dans la sérénité.
L' orgueil et la politique d'autruche sont contreproductifs
Le droit doit aller, d'une part, à la rencontre de la volonté populaire et d'autre part à régulation de la cohésion sociale, de la concorde nationale et de l'unité nationale.
C'est le Niger qui gagne et qui progresse.
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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Les membres du COLDEFF renvoyés à leurs fonctions L’inviolabilité et la sacralité des biens publics doivent être la règle
La présence du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le général Tchiani, à la prestation de serment des membres de la la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscal est, si besoin est, la preuve de l’engagement des nouvelle autorités nigériennes pour l’assainissement aussi bien économique que sociale. On se rappelle que les membres de cette Commission ont été nommés par décret du président du CNSP le premier novembre 2023. Les 35 personnalités nommées ont pour principale mission de recouvrer tous les biens illégallement acquis et ou détournés. Ce n’est pas la première fois qu’une telle commission est créée au Niger. Après tous les changements de régime, les nouvelles autorités installent des commissions pour fouiller les gestions des régimes déchus. Ce fut le cas en 1974 avec le régime du CMS. On se rappelle aussi de la Commission crimes et abus créée au cours de la Conférence nationale et celle de moralisation du général Djibo Salou. A l’épreuve des faits, rien n’a changé. Certains ont bénéficié de non lieu et leur biens restitués dès le retour au pouvoir du politique. En plus, les mêmes pratiques reprennent. C’est un éternel recommencement. Pour une fois et pour la dernière fois, il urge de trouver un mécanisme pour que les détournements des déniers publics, l’enrichissement illicite, les surfacturations et toutes les autres infractions soient à jamais impossible. Pour cela, il faut que les biens publics soient sacrés et inviolables. Renvoyés à leurs fonctions, les membres de la Commission doivent systématiquement débusquer tous les délinquants sans exclusive et remettre le pays dans ses droits, dans tous ses droits. Même s’ils ont la prérogative de transiger, ils doivent le faire en ayant en conscience les intérêts du pays et avoir surtout peur de Dieu. Si l’on sait que les biens publics ont été privatisés durant ces dix dernières années, il est impératif que tous les responsables de ce pillage rendent gorge. Il faut que la réédition des comptes soit complète. Les filets ne doivent laisser passer aucun poisson. Même pas les larves.
Cette Commission doit être l’exemple. Si tout est fait dans les règles de l’art, elle aura rendu service au pays. Mais cela ne saurait suffire. Comme le disent les commerçants Burkinabé, ‘’c’est bon mais c’est pas arrivé’’ ou comme les formateurs au centre d’instruction militare qui disent toujours aux recrues, quelques soient leurs efforts, ‘’ça commence à venir’’. Le CNSP doit créer les conditions de l’inviolabilité à jamais des biens publics. L’intérêt que porte le président du CNSP à la mission de la COLDEF, en président personnellement la prestation de serment des membres, est un motif d’espérance. Surtout si l’on sait que le général Tchiani a écouter les récriminations des Nigériens à propos de certains membres de la Commission. Il les a tout simplement remplacé.
Modibo
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Les ministres de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale et de l’Urbanisme et du logement à Tillabéri : L’installation de la CRUH, le SDAU et les résultats enregistrés par le PEJIP au cœur de la mission
Le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, Dr. Ibrah Boukary et celui de l’Urbanisme et du logement, M. Maizoumbou Laoual Amadou ont effectué hier matin une visite à Tillabéri. Le but de ce déplacement est d’une part de procéder au lancement de la mission de suivi des activités du ‘’Projet Emploi des Jeunes et Inclusion’’, financé par l’Etat et ses partenaires et d’autre part, installer officiellement la Commission Régionale d’Urbanisme et d’Habitat (CRUH) en vue de réussir le processus d’élaboration du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) de la région de Tillabéri.
Au cours de cette cérémonie, les deux ministres, le Gouverneur de la région de Tillabéri, M. Arouna Yayé et le Maire de la commune urbaine de Tillabéri, M. Moussa Douma ont salué les efforts des autorités de la 7ème République notamment, SE. Mohamed BAZOUM, Président de la République, Chef de l’Etat et de SE. Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, Chef du Gouvernement. Ils ont magnifié les moyens consentis dans leurs domaines respectifs. Ainsi, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, Dr. Ibrah Boukary a souligné que l’objet de sa mission à Tillabéri est de prendre connaissance des résultats enregistrés par le projet ‘’Emploi des Jeunes et Inclusion Productive’’après quatre (4) ans de mise en œuvre ; d’échanger avec les acteurs et les partenaires de mise en œuvre ; de s’enquérir des conditions dans lesquelles sont déployées les activités au niveau des différentes composantes ; de recueillir au besoin les témoignages des bénéficiaires ; de connaitre les difficultés rencontrées sur le terrain, etc.
Le ministre Ibrah Boukary a, à cette occasion rappelé que l’emploi des jeunes constitue aujourd’hui une priorité stratégique pour l’État du Niger car la jeunesse représente un énorme potentiel de croissance économique et de développement. «En effet, la promotion de l’emploi des jeunes a systématiquement été mise en avant dans différentes stratégies nationales notamment la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive Niger 2035 », a-t-il précisé.
Le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale estime que la question de l’emploi est donc, à la fois un enjeu et un défi pour le Niger, où le phénomène du chômage et ses corollaires constituent des préoccupations constantes. «Il importe de souligner, cependant, que si ce phénomène de chômage n’épargne aucune couche de la population, il affecte plus particulièrement une frange importante de la jeunesse et ce, malgré les efforts consentis par l’Etat dans le domaine. (…) C’est conscient de cette situation très préoccupante, qu’en plus des actions déployées dans le domaine de l’insertion professionnelle des jeunes, le Gouvernement, avec l’appui de la Banque Mondiale, a décidé de la conception et la mise en œuvre du projet PEJIP», a souligné le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale.
Pour sa part, le ministre de l’Urbanisme et du Logement, M. Maizoumbou Laoual Amadou, a déclaré que dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement qui s’inscrit dans la concrétisation des engagements contenus dans le Programme de Renaissance Acte III, le Premier ministre a insisté sur la mise en œuvre des actions concrètes dans le sens de l’amélioration de la viabilité économique des communes, de la qualité de la gouvernance administrative et financière des entités décentralisées, la transparence et l’implication plus active des citoyens dans la conduite des affaires publiques.
Procédant à l’installation officielle de la CRUH, le ministre de l’Urbanisme et du Logement, M. Maizoumbou Laoual Amadou, a expliqué que l’implication des citoyens dans la conduite des affaires publiques et la synergie d’actions des différents acteurs urbains, passent nécessairement par l’installation des organes consultatifs en matière d’aménagement du territoire en général et d’urbanisme et d’habitat en particulier. C’est dans ce cadre, précise-t-il que la Commission Nationale d’Urbanisme et d’Habitat (CNUH) a été installée le 06 octobre 2021 par Son Excellence Monsieur Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, Chef du Gouvernement.
Après l’installation de cette commission régionale, il sera question de procéder à l’élaboration du Schéma Directeur d’Aménagement Urbaine pour la région. En effet, a ajouté M. Maizoumbou Laoual Amadou, le SDAU de Tillabéri doit permettre de créer une meilleure disposition, une meilleure répartition dans l’espace de ce qui constitue les éléments de fonctionnement de la ville et son hinterland afin de veiller au bien-être et à l’épanouissement de tous les habitants. «Pour ma part, j’ai procédé à l’installation des Commissions Régionales de Diffa, Maradi et Dosso en décembre 2021 puis celles de Tahoua et Zinder en septembre 2022. Aujourd’hui, l’honneur revient à la région de Tillabéri d’être dotée de cet organe consultatif nécessaire pour l’amélioration de la gouvernance foncière en milieu urbain. L’élaboration du SDAU de Tillabéri et sa mise en œuvre, ne seront réussies que s’il y a une implication de la population et une participation de tous les acteurs et de toute la population. J’invite donc toutes les couches socioprofessionnelles de la Commune Urbaine de Tillabéri à accompagner les autorités locales, le conseil municipal et le cabinet d’études dans le processus de son élaboration et à participer activement à sa mise en œuvre», a déclaré M. Maizoumbou Laoual Amadou avant de s’appesantir sur l’engagement de son département ministériel à se lancer, avec l’accompagnement des partenaires, dans un vaste programme d’élaboration des outils de planification urbaine, un programme qui consiste à doter tous les chefs-lieux des régions et des départements en outils de planification urbaine prévus par la législation en vigueur.
Abdoul-Aziz Ibrahim ONEP Tillabéri
Source : http://lesahel.org/
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Les ministres en charge de l’éducation et de la formation à Tillabéri : La campagne de sensibilisation sur l’évaluation des enseignants contractuels au menu de la rencontre
Le ministre de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des langues nationales et de l’Education civique Dr Daouda Mamadou Marthé, a présidé mardi 27 juin dernier à Tillabéri, le lancement de la campagne de sensibilisation sur l’évaluation des enseignants contractuels craie en main. Il y’avait également tous les ministres en charge de l’enseignement et de la formation ainsi que le gouverneur de la région, les autorités coutumières locales et les responsables administratifs.
Il s’agissait à travers cette rencontre de sensibilisation à la quelle prenaient part les différents acteurs que sont les députés nationaux, les autorités et cadres de l’éducation, les représentants des partenaires sociaux, d’éclairer davantage ces derniers sur les objectifs de la prochaine évaluation des enseignants contractuels craie en main. Cette évaluation rentre dans la droite ligne de la recherche de la qualité des enseignements (ce du primaire jusqu’au supérieur) et qui constitue du reste une priorité pour le gouvernement dans son ensemble. Le gouverneur de la région a dans son intervention de bienvenue salué la tenue de cette rencontre qui est une occasion supplémentaire pour les acteurs de la région de soutenir et d’adhérer à cette démarche initiée par le gouvernement dans l’intérêt de l’école Nigérienne.
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- Catégorie : Education
Les Nigériens des États-Unis timides dans la vérification de leurs Inscriptions
Au niveau des 15 pays concernés par l’affichage de la liste électorale biométrique provisoire des nigériens de l’extérieur, les citoyens inscrits, les diplomates, hauts conseils des nigériens de la diaspora, partis politiques et associations de la diaspora s’activent à la réussite de l’opération.
Les commissions administratives (CA) de ces pays concernés à savoir : Algérie ; Bénin ; Burkina Faso ; Cameroun ; Côte d’Ivoire ; Ghana ; Mali ; République Fédérale du Nigeria ; Royaume du Maroc ; Sénégal ; Tchad ; Togo ; Belgique ; France ; États-Unis ; ont, et ce pour deux semaines procédé à l’affichage et la gestion du contentieux.
Une opportunité pour les potentiels électeurs entre autres de vérifier sur les listes disponibles ou affichées dans les centres d’enrôlement et de vote (CEV) si leurs données personnelles et nominatives (Nom, Prénom, Profession, date et lieu de naissance etc.) y figurent avec exactitudes et en demander la correction en cas d’erreur ; d’exercer leurs droits de réclamations pour ceux qui sont détenteurs de récépissés d’inscription mais qui ne figurent pas sur la liste; de sa vérifier si des personnes ne se sont indument inscrites sur les listes, les signaler. Si c’est le cas il sera procédé à leur radiation.
{xtypo_quote}Pour l’ensemble de ces recours (omission, radiation, rectification), des imprimés préétablis sont disponibles auprès des agents transcripteurs installés dans chaque CEV ou à l’ambassade et/ ou poste consulaires pour faciliter l’exercice. {/xtypo_quote}
Cependant au niveau des États-Unis contrairement aux autres pays, on enregistre quasiment aucune réaction des nigériens qui se sont inscrits dans ce pays malgré l’engagement des différents acteurs impliqués dans l’affichage et la gestion de cette liste. Un manque de réaction à 4 jours de la fin de l’opération. Les cartes d’électeur seront éditées avec les données nominatives et personnelles initiales.
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- Catégorie : Diaspora
Les Nigériens invités à s'investir dans la promotion des aliments locaux pour l'atteinte de l'objectif "Faim Zéro" à l'horizon 2021
Image d'illustrationLe ministre nigérien en charge de l'Agriculture et de l'Elevage, Albadé Abouba, a invité l'ensemble de ses compatriotes à s'investir dans la promotion des produits et des aliments locaux, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'Alimentation ce mercredi au Niger, sous le thème d'"Agir pour l'Avenir, une alimentation saine pour un Monde - Faim Zéro".
Dans un message adressé à cette occasion, M. Albadé Abouba a exhorté les Nigériens à "la réduction du gaspillage des produits alimentaires, la pratique d'une agriculture intelligente et résiliente bien adaptée aux changements climatiques".
Il a également invité les Nigériens à diversifier la production pour contribuer à la préservation des sols, et à la protection des productions contre les attaques des ravageurs et des maladies.
D'après lui, le lancement de la campagne "Consommons Nigérien" par les autorités est pour promouvoir une production en quantité et en qualité. Il invite ses compatriotes "à adopter des attitudes et comportements qui nous permettront d'agir pour l'avenir et d'œuvrer pour une alimentation saine afin d'atteindre l'objectif 'Faim Zéro' d'ici à 2021 au Niger".
La Journée mondiale de l'alimentation a été initiée en novembre 1979 et célébrée le 16 octobre de chaque année, jour anniversaire de la création de la FAO, afin de sensibiliser le public et les dirigeants politiques des pays sur les questions de la pauvreté et de la faim, en mettant l'accent sur les différents domaines d'action prioritaires et de donner une orientation commune à la communauté Internationale.
17 octobre 2019
Source : http://french.xinhuanet.com/
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- Catégorie : Agriculture
Les Nigériens, le Niger et Bazoum (NNB), un feuilleton en trois épisodes
Ils sont nombreux aujourd’hui les nigériens qui continuent à se poser des questions sur la personnalité de leur nouveau Président, Bazoum Mohamed. Chapitre N°1 ; il est relatif au vécu politique des nigériens, de l’avènement de la démocratie à nos jours. Pour rappel, c’est au prix du sang de trois étudiants sacrifiés lors des événements du 9 février 1990 que le multipartisme a été instauré dans le pays. C’était partie pour des aventures rocambolesques ponctuées par quatre ou cinq mouvements de militaires (y compris les complots avortés) qui ont fait irruption dans le processus démocratiques. Par au moins trois fois nettement avérées, le processus démocratique du Niger a été court-circuité par des coups d’état pour la plupart souhaités et attendus. L’expérience politique qui allait être la plus éloquente aux yeux des nigériens était celle de Tandja Mamadou. Malheureusement, presqu’au bout du tunnel, des esprits malveillants l’on induit en erreur, le poussant à faire un mauvais choix. Ce qui devait arriver, arriva. Après celle de Tandja, les nigériens ont vécu celle de Mahamadou Issoufou. Faudrait-il le rappeler, cette expérience reste la toute première où une transition démocratique a été enregistrée sans grands heurts dans le pays. Certes, jamais la vie n’a été si dure pour les nigériens que durant les dix années de gouvernance du Président Issoufou Mahamadou. Il y avait eu de grosses entrées d’argent dans le pays, mais les investissements étaient beaucoup plus orientés vers la logistique, au détriment des secteurs sociaux de base. C’est ainsi que de très grandes réalisations ont vu le jour dans le pays. Cependant, le commun des mortels a constamment végété dans le dénuement et la misère, sous un pouvoir d’une austérité maladive. Souvent on tapait même très fort sur la tête de l’enfant et on le muselait pour qu’il ne puisse pas pleurer ou se plaindre de quelque façon que ce soit. C’est cela qui a fait échec au pouvoir du Président Issoufou Mahamadou. Parallèlement, il s’est installée dans le pays une culture de saccage des biens publics sous fonds de détournements et de surfacturations monstres. En somme, on peut encore affirmer que les nigériens n’ont pas connu d’expérience démocratique digne de ce nom. Refermons donc ce chapitre sur le nigérien et la démocratie par cette constatation amère : le nigérien a soif de la démocratie ; il reste un être frustré quant aux deux avantages attendus de la démocratie : la liberté et la prospérité qu’elle génère.
Le chapitre N°2 se rattache au Niger, le pays même de tout est possible. Son histoire reste scotchée à celles des hommes qui y vivent. Ceci dit, tous les remous qui ont contribué à frustré le nigérien ont des conséquences immédiates sur la vie du pays, sur son évolution dans tous les secteurs. Principalement sur le plan démocratique, le Niger ressemble à une table-rase, sans aucune expérience viable à retenir. Seul aspect pérenne, c’est le classement de dernier pays de la planète auquel il reste assidu. Oui ! Ici c’est le pays qui est cité et c’est la seule chose de réellement palpable que l’on peut retenir. Pauvre Niger, la queue du sort sur l’échiquier mondial.
Voilà comment se présente le pays et les hommes qui y vivent. Chapitre N°3. C’est dans ce contexte tumultueux qu’intervient un homme que les nigériens n’ont jamais connu de façon sérieuse. Même les militants du PNDS ne peuvent pas attester de leur connaissance réelle de cet homme. Au fait, il n’intervenait le plus souvent que dans des cadres et des occasions de haute facture, des débats, des conférences ; bref, des circonstances qui échappent au contrôle et à la compréhension de la grande masse. Cet homme était réellement inconnu. Pour les opposants, c’était donc l’occasion de sauter sur des aspects saugrenus, comme les quelques circonstances où il s’emportait à travers des diatribes politiques. L’homme, enclin à la philosophie, avait souvent des écarts de langage liés non pas à un désir de blesser, mais à des interférences et des inflexions langagières très subtiles. Ainsi, on faisait comprendre aux nigériens que Bazoum parle mal ; il est arrogant et instable ; bref un homme qui ne saurait gouverner car, selon les dires des détracteurs, ils mélangeraient les nigériens à chacune de ses sorties. Telles sont les connaissances sommaires et erronées que plusieurs nigériens avaient de Bazoum. Et, ce sont ces appréhensions qui ont été savamment utilisées par les opposants pour lui pourrir sa campagne électorale. Surtout, on le provoquait allégrement, sachant bien que l’homme ne laisse pas passer les occasions de rendre les coups qu’on lui administrait ; juste pour en faire un bagarreur patenté et le discrédité.
Aujourd’hui, à l’épreuve des faits, les nigériens découvrent petit à petit la réalité de qui est leur président. Avec joie, le peuple nigérien s’aperçoit que cet homme est tout ce que l’on pense et que l’on raconte sur lui. De plus, il est en train de mettre en branle tous les anciens mécanismes mis en place pour escroquer et piller les ressources du pays. A travers ces actions, les nigériens frustrés par des années de malgouvernance se retrouvent à travers la gestion d’un homme qui à peine cent jours de gouvernance à son actif. On découvre avec joie que cet homme était ce qui manquait au Niger ; un homme capable de résister à des lobbys de magouille, de paternalisme, de clientélisme, de népotisme… de tout ce qui peut blesser les plus faibles. Tous ces frustrés, ces humiliés et ces hommes injustement frappés par la loi et les actes des plus forts, le président Bazoum reste un nouvel espoir auquel il faut s’accrocher résolument. N’en déplaise aux détracteurs et autres brebis galeuses. Et, cet homme va réussir, il va aller très loin par la volonté d’Allah.
Mallam
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Les organes de transition au Niger : Par Me Yahouza AMANI, Avocat à la Cour
La pratique importée de bilan de 100 jours de gouvernance serait-elle une exception dans la situation du Niger depuis le 26 juillet 2023 ? Le gouvernement mis en place et ses premières manifestions d’actions permettent-ils d’apercevoir des prémisses d’un bateau sans risque d’échouer sur les quais de désillusions et de déceptions non méritées ? A-t-on réfléchi sur les critères de présélection et de sélection des futurs responsables des organes de transition ?
Les joutes constatées entre les acteurs de la société civile participent –elles de l’articulation de la vie démocratique sur son nouveau chantier ? La suspension formelle des activités des partis politiques se justifie-t-elle avec un état d’esprit de recul, de lucidité et d’indépendance ? Que nous faut-il pour rester dans la dynamique de Lomé Peace and Security Forum 2023 ?
C’est à ces questions et à bien d’autres que votre serviteur tentera d’apporter des réponses avec la clé désintéressée somme toute de distance. L’analyse sera développée en série d’articles successifs.
La température actuelle touche la mise en place d’une structure consultative prônée par le Chef de l’Etat afin de donner un contenu riche et diversifié à la transition politique au Niger depuis le 26 juillet 2023. A ce niveau, il est important de se pencher sur les critères de compétences et d’aptitudes suivant les phases de présélection et de sélection de ses premiers responsables.
- De la phase de la présélection des premiers responsables de la structure consultative
De prime abord, il est naturel de lancer officiellement un appel à candidatures pour cette phase par le secrétariat du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie mais dont le comité de présélection sera composé par neuf grands chefs autour de huit compétences et qualifications. Les services de la police et d’impôts seront chargés des vérifications préliminaires avec un droit de défense accordé à toutes les personnes candidates.
- De l’enquête de moralité et de patrimoine
Toute personne candidate doit faire l’objet d’une enquête de moralité renforcée par celle de son patrimoine. A ce sujet, une attention sera accordée à la bonne conduite morale et sociale, au service militaire ou au service national civique et à la justification du patrimoine.
L’enquête de moralité et de patrimoine doit être indépendante et doit garantir un droit de défense à toute personne non retenue dans la phase de la présélection selon le mode du contradictoire et des preuves. Le service militaire ou civique national en tenant compte des exemptions légales doit être effectué correctement par toute personne candidate.
L’enquête sur le patrimoine de toute personne candidate doit être menée par les services compétents de la direction générale des impôts pour mieux apprécier la légalité des éléments constitutifs du patrimoine. Le respect des paiements d’impôts suivant les règles d’évaluation fiscale du patrimoine et des sources des revenus doit être vérifié en toute transparence. A ces deux préalables s’ajouteront la formation et l’expérience des personnes candidates.
B La formation et l’expérience des personnes candidates
Un niveau supérieur de formation et une expérience professionnelle ou de corps d’au moins de vingt années seront complémentaires aux compétences et qualifications requises pour toute personne candidate à la phase de la présélection. La formation à jour sur des questions et enjeux liés de la participation patriotique à la construction collective avancée de l’Etat du Niger et de son peuple doit être une base d’évaluation. L’expérience professionnelle ou de corps d’au moins vingt années permettra d’identifier les ressources humaines issues des générations de luttes syndicales et politiques des années 88/99 et d’avant. Les autres critères pourront être discutés et convenus par le secrétariat du CNSP et le comité de neuf grands chefs.
La phase de la présélection doit être sous la surveillance d’un comité composé de neuf grands chefs.
- Le comité de neuf grands chefs
Le ballet des chefs religieux et coutumiers étrangers au lendemain de la prise des sanctions et mesures contre le Niger, son peuple et ses dirigeants par la Cedeao démontre l’absence d’une voix crédible et respectable à l’échelle nationale dans notre pays. Il est grand temps d’y remédier pour la réussite de la transition politique engagée. Le comité de neuf grands chefs doit émaner du socle religieux et coutumier dans un premier temps et dans le second du socle politique, juridique et diplomatique.
II. Le socle religieux et coutumier
Il s’agira de faire place à deux hautes personnalités représentatives du poids islamique et chrétien du pays. Les diverses associations religieuses sont organisées et le mécanisme électif ou consensuel à leur sein permettra d’avoir les deux grands chefs. Les prières qui nous accompagnent sont une source inépuisable spirituelle et de résilience sur tous registres.
Il ressortira en outre du socle coutumier un grand chef selon le mécanisme électif ou consensuel dont le représentant sera issu de la chefferie traditionnelle (des provinces[i], des sultanats, des cantons et groupements coutumiers.) Le retour aux réalités traditionnelles positives justifie ce choix dont il convient d’apporter toute l’attention dans la gouvernance moderne. En réalité le statut d’auxiliaire de l’administration qui constitue le cadre d’action des chefs traditionnels doit être actualisé avec plus de renforcement de leurs pouvoirs dans la marche de la société au nouveau local, point de départ de toute décision ou initiative démocratique.
Il reste à aborder le socle politique, juridique et diplomatique.
A. Le socle politique, juridique et diplomatique
La liste de neuf grands chefs sera complétée par le secrétaire du CNSP ; le grand chancelier de l’Ordre national ; un ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats titulaire d’au moins d’un master II recherche ou professionnel en droit ou équivalent ayant fait preuve du respect des règles d’éthique et déontologiques de sa profession ; du représentant des anciens ambassadeurs titulaire d’un diplôme supérieur en relations internationales, sciences politiques, sciences de l’administration ou de droit public international ayant fait preuve de la diplomatie de rupture dans sa carrière ; d’une représentante des associations féminines ayant occupé des hautes responsabilités dans la promotion et l’émancipation des femmes nigériennes et un représentant de la chambre de commerce ayant fait preuve de saine et appréciable gestion des questions de commerce interne et externe.[1]
Il est à remarquer l’absence de représentation des hautes juridictions et du gouvernement dans la composition du comité de neuf grands chefs. Pour le premier cas, c’est à cause de l’esprit partisan dominant l’actif des hautes juridictions et l’exigence de la neutralité décisionnelle à leur adresse. Il est à rappeler que les deux élections présidentielles de 1993 et de 2021 ont été validées sans respect de la réalité des urnes.
La légitimité fondée sur des décisions partisanes a coupé court aux mandats présidentiels des deux périodes. Un ancien haut magistrat[ii] de son vivant avait déclaré que la proclamation des résultats issus de l’élection présidentielle de 1993 a été faite sans égard à la réalité des urnes, préférant l’approbation d’une vision restrictive de l’ordre public au détriment du droit applicable. Pour l’élection de 2021, je m’étais penché à son temps sur les arrêts de la Cour constitutionnelle dans une autre publication en métaphore « L’avenir a besoin de la Cour constitutionnelle au Niger »[iii] Pour le gouvernement, il s’agira d’éviter toute immixtion ou toute influence dans le choix à opérer dans la phase de la présélection.
La structure consultative aura entre autres charges des propositions sur l’organe exécutif de la transition. Il est sera tiré des conclusions pour un remaniement gouvernemental à l’issue des travaux de la structure dédicacée.
La phase de la sélection sera accomplie par le mécanisme électif ou consensuel sur le principe de critique-autocritique et de la synthèse. Le développement de cette phase ainsi que la suite des réponses aux questions préalablement posées seront à suivre dans la série d’articles.
Par Me Yahouza AMANI, Avocat à la Cour
[1] Soulignons qu’à l’exception des chefs coutumiers, la représentation est faite sans distinction de genre.
[i] Nous préférons le terme de province qu’aux réformes fantaisistes de la transition de Salou Djibo.
[ii] Le regretté l’avait annoncé publiquement au cours d’une conférence sur le domaine universitaire de la rive droite.
[iii] Site de la presse en ligne du Niger diaspora en date du 11 décembre 2020.
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Les organes de transition au Niger (Suite) : Par Me Yahouza AMANI, Avocat à la Cour
La déclaration finale de la première édition de Lomé Peace and Security Forum sur les transitions politiques, dans les pays en crise en Afrique de l’Ouest et la gouvernance en Afrique et le communiqué final de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine sur la situation de notre pays, publiés respectivement les 22 et 23 octobre 2023 renforcent la volonté populaire et politique du peuple nigérien et de ses dirigeants pour asseoir une transition politique de rupture.
C’est dans cette optique qu’il est important de continuer à dégager des pistes de réflexions sur les organes de la transition au Niger comme entamées dans la précédente publication parue sur le même site de Nigerdiaspora.
La phase de présélection par le comité de grands chefs doit aboutir à la sélection trois d’équipes composées chacune de quatre personnes candidates pour le présidium de la structure consultative à installer.
Le présidium peut être limité dans sa composition par un président, un secrétaire général et deux rapporteurs suivant le mécanisme électif ou consensuel basé sur le principe de la critique, de l’autocritique et de la synthèse par le corps des représentants de toutes les couches nationales.
- La sélection des membres du présidium par le corps des représentants
Il appartient aux équipes candidates de proposer chacune d’entre elles une note de breffage limitée à une quinzaine de pages. La synthèse générale des propositions issues des consultations locales ou des assises nationales déjà faites au préliminaire sera en autres la source de la note de breffage.
- La synthèse des consultations locales
On sait que les nouvelles autorités avaient déjà posé les jalons de la phase préliminaire par l’organisation des consultations locales ou des assises nationales au niveau de chaque région du pays.
Les conclusions issues des différents travaux dans les huit régions du pays devraient être analysées, tamisées et faire l’objet d’une synthèse générale.
Cette dernière doit en conséquence être validée collégialement par le secrétariat du CNSP et le gouvernement avec des enrichissements en tenant compte dans grandes orientations axées des réformes essentielles et indispensables. C’est cette synthèse générale sous forme de rapport pouvant être nommé d’avant-projet de nouveau pacte républicain qui servira à la réalisation de la note de breffage par chaque équipe candidate au présidium de la structure consultative à venir.
- La Présentation des notes de breffage par chaque équipe candidate
La note de breffage à l’adresse du corps des représentants doit sur la base des besoins spécifiques du Niger faire des propositions des solutions dans les domaines (social, politique, culturel, économique, juridique, constitutionnel) avec des outils et des procédures appropriés.
Les propositions doivent être placées dans le contexte du point 32 de la déclaration finale de la première édition de Lomé Peace and Security Forum 2023[1] qui souligne leur importance dans les transitions politiques et de la gouvernance.
Il est à rappeler que les points 2 et suivants de la même déclaration trouvent les transitions politiques en Afrique comme des occasions de changements, de réformes audacieuses et de transformations sociopolitiques profondes, plus inclusives et participatives, d’où l’importance de leur prise en compte dans la note de breffage.
C’est à cet effet que le corps des représentants va analyser, examiner et porter son choix sur la note de breffage présentée par l’équipe qualifiée tout au long du processus.
Les impératifs de renforcement des institutions et de traitement des causes profondes de la crise tels souscrits dans la déclaration précitée doivent être des valeurs d’appréciation et de validation des différentes notes de breffage présentées par les équipes candidates au corps des représentants. Le processus du choix des membres pouvant constituer le présidium de la structure consultative à installer sera complété par soit un consensus du corps des représentants soit par un vote majoritaire. Après cette phase, vient celle de l’installation des membres du présidium et de la fixation de ses missions.
- L’installation des membres du présidium et la fixation ses missions
L’installation des membres du présidium relève des services de protocole d’Etat mais il appartiendra au secrétariat du CNSP, au comité de neuf grands chefs et au gouvernement collégialement de fixer les missions du présidium à travers une synthèse globale de tout le processus les phases de la présélection et de la sélection.
- L’installation des membres du présidium de la structure consultative
C’est un domaine qui ressort de la direction du protocole d’Etat en fonction des règles d’usage et diplomatiques. La question de la prestation du serment pour les membres du présidium doit être abordée différemment. En effet, le serment confessionnel entretenu par la classe politique semble inapproprié du fait non seulement qu’il constitue une personnalisation de l’exercice des pouvoirs par certains dirigeants mais aussi du fait de l’absence de sanction cohérente et de ses limites. L’admission du serment confessionnel justifiée par l’absence de confiance au sein de la classe politique nigérienne procède de ses faiblesses et de sa culture des conflits d’intérêts dans les rapports politiques. Une telle analyse a été menée dans une de mes publications antérieures. [2]
- La fixation des missions du présidium
Diriger, orienter et synthétiser les débats, penser, identifier, proposer un modèle de société démocratique avec des structures fiables et des règles d’organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics, poser les jalons de la constitution, du code électoral, des précis politiques, des réformes des systèmes administratif, comptable, financier et judiciaire, revoir le cadre légal et réglementaire des forces de sécurité et de défense tant dans la formation, l’encadrement et les moyens humains et financiers, proposer un schéma évolutif d’exécution et indiquer les sources internes et externes de financement etc.., peuvent être les missions à assigner au corps des représentants sous la direction du présidium suivant une participation active, inclusive, riche, diversifiée et patriotique.
Les points 2, 3, 4, 6 et 10 du communiqué adopté par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), à sa 1180e réunion tenue le 23 octobre 2023[3] sont des repères d’une contribution à l’échelle africaine pour la réussite des transitions politiques en Afrique.
Le choix de la durée de trois années pour le cas du Niger me semble raisonnable pour pouvoir poser les jalons solides des réformes politiques, institutionnelles, économiques dans la prise en compte des principes cardinaux d’une société démocratique adaptée et évolutive.
Il ne sert à rien de se lier par des injonctions externes ou communautaires pour la durée de la transition au détriment de l’indépendance du pays et de ses intérêts dans le concert des nations.
La souveraineté du Niger doit s’affirmer dans les relations internationales notamment par des règles constitutionnelles assez rigides dans toute éventualité de renouement des accords de coopération bilatérale avec la France ou régionale avec certains pays membres de la CEDEAO.
Le financement des formations politiques doit être rediscuté et le corps des représentants doit réfléchir sur un mécanisme efficace de lutte contre toute ingérence externe dans la gestion des affaires relevant de la sphère de la souveraineté du Niger.
La présente analyse semble assez résumée et ce choix est délibéré et se justifie par l’ouverture d’esprit qui doit caractériser le processus décisionnel des nouvelles autorités dans la gouvernance de la transition politique de rupture au Niger.
Par Me Yahouza AMANI
Avocat à la Cour
[1] https://icilome.com/2023/10/declaration-finale-de-la-premiere-edition-de-lome-peace-and-security-forum/
[2] Le Serment confessionnel imposé aux Juges nigériens ou la négation des principes fondamentaux de la République, in Revue du Syndicat Autonome des Magistrats du Niger, Juin Juillet 2005, p.1
[3] https://www.peaceau.org/fr/article/communique-de-la-1180eme-reunion-du-cps-tenue-le-23-octobre-2023-et-consacree-a-la-situation-en-republique-du-niger
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Les P.T.F sont-ils responsables ? : Dégradation du système éducatif nigérien
Autrefois, l’enseignant avait le pouvoir sur ses élèves, sur sa classe et sur la matière qu’il enseigne. A cette époque de gloire pour notre école ou l’enseignant est respecté à la fois par les élèves et le gouvernement, tout allait mieux pour notre système éducatif. Au milieu de ces années exceptionnelles, le contenu de notre programme éducatif était plus réaliste et plus adopté à notre réalité culturelle, sociale et économique. Nous parlons de cette époque ou nos responsables éducatifs, ne réfléchissaient pas en fonction de la volonté de leur maitre le grand colon, pour défendre une position les yeux fermés, tête baissée.
Aujourd’hui malheureusement, l’enseignant ne représente rien du tout à la fois à l’école et dans les prises de décisions éducatives et de programmation annuelle ou pluriannuelle. Ils sont même jugés improductifs au plus haut sommet de l’Etat après tant d’années d’enseignement, un travail sur la base duquel le même Etat reçoit des sommes colossales des mains des partenaires techniques et financiers de ce secteur. C’est une évidence, pas seulement au plus haut sommet de l’Etat, l’enseignant ne représente aussi rien du tout pour certains nigériens fortunés. Qu’ils soient mis ou pas dans les conditions optimales de travail, cela n’est pas une préoccupation pour eux. La raison c’est qu’aucun de leurs enfants ne fréquente l’école publique secouée par le manque de matériels didactiques, de classes en matériaux définitifs et d’enseignants. Il s’agit entre autres de certains ministres, députés nationaux, des présidents des institutions nationales, des cadres du parti ou de la coalition qui gouverne et d’autres personnes gradées. Conséquence, beaucoup de parents se tournent aujourd’hui vers les écoles privées qui disposent d’un minimum pour l’encadrement des élèves.
Mais comment en est-on arrivé à retirer à l’enseignant de l’école publique le pouvoir qu’il détenait autrefois ? En effet, tout a commencé dans la mise en oeuvre d’un programme piloté par un des Partenaires Techniques et Financiers du secteur de l’éducation. Ce programme mettait d’abord l’accent sur l’interdiction à tout enseignant de porter des corrections corporelles à l’élève quel que soit la gravité de la faute commise. Ce premier coup porté à nos valeurs culturelles et sociales est la principale source du retrait du pouvoir de l’enseignant pour ne pas dire, de la déstabilisation de notre système éducatif. L’interdiction des châtiments corporels à l’école, a vidé l’enseignant de tout son pouvoir et a poussé les élèves et leurs parents à la révolte. C’est pourquoi certains parents se permettent de retrouver l’enseignant à l’école pour lui cracher dessus tout simplement parce qu’il a chicoté ou giflé leur enfant. Pourtant, nos valeurs culturelles nous enseignent que l’enfant appartient à tous. A vrai dire, l’objectif de ce programme du partenaire, était de s’attaquer profondément à notre système éducatif et aujourd’hui sans se tromper on peut dire qu’il a réussi. Les responsables du secteur éducatif de l’époque n’ont pas été très vigilants et visionnaires probablement à cause des enveloppes qu’ils ont reçu. Ce premier coup dur est indiscutablement responsable de la baisse de niveau des élèves et le désamour de l’enseignant vis-à-vis de l’enseignement.
Le second coup dur de ce partenaire à l’encontre de nos valeurs éducatives, a été l’introduction au sein de notre programme éducatif, d’un nouveau module axé sur le passage automatique qui ne reflète pas du tout notre réalité. Dans la forme, le partenaire nous chante que l’objectif était de rehausser le niveau des élèves alors que dans le fond, c’est le contraire qui s’est produit. Du coup, l’enseignant s’est retrouvé avec deux voire trois programmes pour un seul système éducatif, avec la suppression de plusieurs sessions de fin d’année indispensables à l’évaluation des élèves. Ce qui a conduit à l’évaluation des enseignants contractuels du primaire et du secondaire pour la première fois dans le pays. Depuis lors, le gouvernement qui jette la responsabilité aux enseignants est pris en otage par ceux-là même qui sont sensés l’aider à relever le défi de l’éducation. On parle même d’une seconde évaluation des enseignants en lieu et place de leur intégration à la fonction à la fonction publique. Ce jeu trouble auquel se sont donnés les PTF du secteur de l’éducation, nécessite d’être compris et examiné minutieusement au plus haut sommet de l’Etat ; par les syndicats du secteur de l’éducation, les parents d’élèves ainsi que les ONGs et associations nationales qui oeuvrent pour la promotion d’une éducation de qualité. Le système éducatif est suffisamment infecté par les fonds des partenaires techniques et financiers et les multiples promesses non tenues des dirigeants actuels. Or, la qualité de l’éducation commence par le respect de la parole donnée. Le volume de discours sans actions des autorités concernant ce secteur interpelle tout un chacun sur l’avenir de notre système éducatif. Pour se faire, il va falloir que les PTF arrêtent de se mixer dans ce qui ne les regarde pas. S’ils veulent aider le pays avec amour, alors qu’ils le fassent avec honnêteté et respect mutuel car le peuple nigérien est assez mur pour comprendre ce qui l’arrange et pour redonner à son école toute sa lettre de noblesse. Ça suffit ! Ça suffit !
Salifou Hachimou
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Les paradoxes de la gouvernance sécuritaire actuelle au Niger : Par Niandou Ibrahim
M. Niandou IbrahimA tous les hommes et toutes les femmes qui sont au front pour nous protéger contre le terrorisme
Les terroristes continuent de frapper l’Afrique de manière sanglante. Au Sahel, ces assauts, sous diverses formes, occasionnent des milliers de morts. Il y a quelques années, ils nous arrivaient des nouvelles sporadiques de combats dans les lointaines montagnes du désert ou dans les rares forêts denses qui restent dans nos pays comme Wagadou, Foulsaré ou encore la tristement célèbre Sambissa au Nigéria. Beaucoup de milliards sont investis dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité nous expliquent nos gouvernements. Nous constatons qu’il y a un grand nombre de conciliabules (conférences, ateliers, foras etc), la naissance d’énormément de structures civiles et militaires, nationales, régionales et internationales. Nous entendons le gouvernement nous expliquer que la plus grosse part de nos ressources financières part dans la lutte contre cette insécurité. Par exemple, on enregistre une tendance à la baisse depuis 2014 des enveloppes budgétaires de certains secteurs y compris de l’agriculture et de l’élevage, en raison des coupes budgétaires opérées par le gouvernement au profit des secteurs de la défense et de la sécurité (Regard citoyen sur le Budget 2018-2019, AEC, page 18) ; Nous entendons également le gouvernement expliquer les multiples accords et entente de coopération militaire signés avec des pays amis. Nous constatons que les citoyens nigériens, à quelques idiots écarts prés, respectent le contrat moral avec les forces de défense et de sécurité. Les nigériens de tous les bords politiques, de toutes les régions, y compris les localités régulièrement endeuillées, ont toujours exprimé un soutien aux forces de sécurité. Je n’ai pas vu une seule personnalité, un seul intellectuel ou artiste, une seule institution qui ait parlé des FDS autrement qu’en exprimant de la confiance et du soutien national.
Face à une telle mobilisation de moyens, le citoyen que je suis attend une meilleure recevabilité de la part des gouvernants. Les gaps que je dénonce peuvent se résumer en trois choses qui me gênent grandement et qui semblent gêner nombreux de nigériens.
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Les partielles de la discorde et les défis de l'opposition : Par Elisabeth SHERIF
Dans sa déclaration du 31 juillet 2017, l’opposition nigérienne a demandé le déclenchement d’une procédure de destitution du chef de l’État, pour haute trahison, à la suite de son refus d’obéir à l’arrêt de la cour constitutionnelle, lui ordonnant d’organiser les élections législatives partielles, dans la circonscription ordinaire de la région de Maradi. Qu’est ce qui expliquerait le report des partielles de Maradi ? L’opposition a-t-elle les moyens de faire aboutir sa revendication ? Cet épisode de la vie politique nigérienne, pourrait-il se solder par la revigoration de l'opposition ?
D'une certaine manière, organiser les partielles de la région de Maradi reviendrait, pour le PNDS, principal parti de la mouvance présidentielle, à participer à un jeu de pile ou face. Au côté pile il s’exposerait à un très fort probable affront. Au côté face, il exacerberait les risques de frictions au sein de la mouvance présidentielle.
En effet, depuis l'amorce du processus de démocratisation, les résultats de toutes les élections dont les issues avaient été acceptées par tous les partis ayant pris part à la compétition, démontrent bien que le PNDS peine à s'imposer dans la région de Maradi. Même en 2011, la coalition qui a soutenu le candidat du PNDS, a perdu un peu plus de 100.000 voix par rapport à la somme des scores que ses membres avaient réalisés au 1er tour.
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Les partis politiques non affiliés sur la situation sociopolitique : Brigi Rafini, désormais ‘’nu’’ et discrédité
Ayant longtemps caché son jeu en présentant au grand jour l’image débonnaire d’un homme politique respectueux des lois et soucieux d’une démocratie apaisée, juste et crédible, Brigi Rafini a fini par être découvert sous son vrai jour, «sans turban». Surpris dans un refus de s’incliner devant un arrêt de la Cour d’État, la plus haute juridiction de son pays en matière administrative, dans le contentieux avec Africard dont il est un des responsables majeurs, Brigi Rafini a perdu toute crédibilité aux yeux des Nigériens à force de ramer à contre-courant. Ainsi nie-t-il ouvertement la mise à mort de la démocratie alors qu’il a été incapable, au sein du CNDP [ndlr : Conseil national de dialogue politique] de préserver la tradition de dialogue politique qui a permis, durant des années, de policier les rapports entre les différents camps politiques. Face à ce constat d’échec et d’incapacité, les partis politiques non affiliés pour l’alternance démocratique (FPNAD) ne sont pas passés par quatre chemins pour exiger le départ, pur et simple de Brigi Rafini et son rejet systématique de toutes formes de modification des lois électorales au Niger sans la participation des autres couches sociopolitiques (Non affiliés, Opposition, société civile).
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Les perspectives de l’élevage pastoral à Agadez : Le Conseil Régional à pied d’oeuvre dans le développement du partenariat public privé
L’élevage pastoral constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations nomades de la région d’Agadez. C’est surtout un véritable vecteur de la croissance économique et du développement, un des maillons les plus importants de l’économie locale.
Deuxième activité après l’agriculture, l’élevage est l’élément de base du commerce pratiqué dans la région. En effet, la région d’Agadez dispose de nombreuses aires de pâturage à fort potentiel fourrager mais reste tributaire des aléas climatiques. Un état de fait qui la place dans un cycle de déficit fourrager presqu’annuel. Très important, le cheptel, composé essentiellement de camelins, caprins, ovins, asins et de bovins est estimé, en 2013, à 1.536.430 têtes, toutes espèces confondues, dont 240.758 têtes élevées en milieu sédentaire et 1.295.672 en zone nomade. Prometteur, le secteur de l’élevage fait l’objet d’un regain d’intérêt au niveau des autorités régionales particulièrement le Conseil régional qui, dans l’exécution de son PDR (Plan de Développement régional) avec le concours des acteurs et partenaires, a prévu le développement de l’élevage au niveau de la région d’Agadez. En effet plus de 105 578 335 000 FCFA seront consacrés au financement de l’axe n°1 du PDR relatif à la Préservation du potentiel productif agro-sylvo-pastoral et d'irrigation entre autres.
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Les perturbateurs de la circulation routière : Les tricycles, un véritable casse-tête pour les autres usagers
Depuis un certain temps, la circulation à Niamey ne fait que davantage se compliquer. Non du fait des embouteillages chroniques que connaissent nos voies mais du fait de la présence d’une nouvelle sorte d’engins dans le paysage de la circulation à Niamey, les tricycles. Ils jouent un double rôle bien même que cela n’est pas logique. Ils transportent les personnes en même temps que leurs bagages. Or, ils n’ont été autorisés qu’à faire essentiellement le transport des bagages à moins de ne prendre comme personnes que les propriétaires des marchandises qu’ils transportent. Pourtant à travers les faits, on se rend compte qu’ils font même le transport essentiel des personnes à défaut des marchandises. Et pire, c’est la surcharge lors des embarquements. Et ce, malgré tous les risques que comportent de telles pratiques. A propos, des débats avaient battu leur plein en ce qui concerne les dangers sécuritaires et routiers liés à ces tricycles devenu l’un des moyens de transport en vogue dans notre capitale ; afin de pouvoir trouver des pistes de solutions au phénomène d’insécurité que créent et représentent ces derniers. Des mesures idoines avaient été prises en la matière mais, force est de constater que ledit phénomène ne fait que prendre de l’allure car, ces bonhommes qui s’avèrent les conducteurs de ces engins tiennent bon dans leurs bottes. Et pire, ces temps-ci la plupart des accidents que l’on croise sur nos routes naissent majoritairement de l’imprudence de ces derniers qui les occasionnent. Tout de même, ils avancent sans inquiétude dans leur indiscipline caractérisée et qui n’est plus à démontrer. Car ces derniers manquent même de respect non seulement aux usagers de la route mais, au-delà aux agents de la circulation routière. Alors peut-on se permettre de dire qu’ils bénéficient d’une protection ? L’un dans l’autre on aurait appris que ces engins appartiennent à des personnes proches du régime. Ce pourquoi, les conducteurs desdits engins se permettent d’agir comme bon leur semble parce qu’ils d’avance qu’ils n’ont rien à craindre. Si cette hypothèse s’avère, alors de qui doit-on se plaindre ? Pour l’instant nous lançons un appel aux autorités compétentes en vue de trouver des solutions pérennes à cette situation qui depuis peu rend nos routes encore plus dangereuses qu’avant.
Amadou. I
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Les peuples africains disent non à l’impérialisme : Pourquoi la France et ses valets locaux ne veulent pas comprendre ?
Lorsqu’on fait une analyse pertinente de la situation qui prévaut au Niger, on se rend compte que chaque jour qui passe marque la fin du système de la France-Afrique et de l’impérialisme dans le continent africain, plus particulièrement au sahel. La France a tant fait souffrir les peuples africains jusqu’à ce qu’elle les a poussé à la révolte et fait naitre en eux un sentiment antifrançais irréversible. C’est ce que nous nous vivons dans le sahel depuis maintenant trois ans environ.
Ainsi, après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, c’est aujourd’hui le peuple nigérien qui dit non à l’impérialisme. Coup d’Etat sur Coup d’Etat, le peuple ouest africain veut sa souveraineté et cela est une réalité irréversible, la France n’y peut rien encore moins la CEDEAO. Il s’agit d’un éveil de conscience des peuples africains, soucieux de leur devenir et de leur avenir. Eh bien, il faudrait savoir cet éveil de conscience de la jeunesse africaine n’est pas fortuite, il est le résultat d’un certain nombre de comportements indécents venant du président français, Emmanuel Macron et certains de ses valets locaux. Tout d’abord, en suivant les discours de Macron sur la politique française en Afrique, on comprend que la France n’est pas en Afrique pour les africains mais pour défendre ses « intérêts » comme il le souligne dans ses sorties médiatiques.
Donc pour Macron la France n’est pas en Afrique pour faire le bien des africains. Certes la diplomatie est un domaine où chacun défend ses intérêts, mais il faudrait que ce soit en un partenariat ‘’gagnant gagnant ‘’. Ce qui n’est pas le cas de la France qui en plus de piller les ressources de l’Afrique, s’ingère dans leurs affaires internes jusqu’à imposer des dirigeants à des peuples qui ont eux aussi droit à la souveraineté au nom d’une prétendue démocratie. Une démocratie dans laquelle les droits de l’homme sont piétinés, les défenseurs de ces droits sont enfermés pour leur opinion et le peuple innocent martyrisé sans raison valable. La corruption et la mal gouvernance sont les traits incontestables de ses régimes imposés. Voilà pourquoi, les coups d’Etat sont plus appréciés en Afrique que les régimes issus des urnes. En outre, il y’a des propos indignes de la part d’un chef d’Etat que certains présidents africains se donne le luxe de tenir devant le monde entier lors de leur sortie médiatique. C’est le cas de l’ancien président Bazoum qui avait soutenu que les terroristes étaient plus « forts et plus aguerris » que son armée. Comment pensez-vous qu’un chef militaire, un officier supérieur apprendrait ces genres de propos d’un chef suprême des armées ? Il va sans doute se sentir humilié et insulté. Il s’agit là en effet d’une cotraitance de la sécurité du pays par ce qu’on croit que nos soldats ne peuvent pas faire l’affaire alors que ces derniers meurent chaque jour au front rien que pour la défense de la patrie. C’est révoltant venant d’un chef d’Etat. Pour toutes ces raisons, les peuples africains aspirent à un changement et les militaires les en ont donné l’opportunité de se faire entendre et de montrer leur râle-bol à la communauté internationale. Ce n’est donc pas un hasard que ces coups d’Etats suscitent beaucoup d’engouements dans la sous-région. La crédibilité autorités militaires au sahel démontre à quel point la démocratie a été un enfer pour ses peuples. Ainsi, toute personne qui essayerait de tenter quoi que ce soit à ces militaires, c’est le peuple qu’il croisera sur son chemin. Au Niger par exemple, aucun homme politique n’a pu mobiliser un public qui remplirait le stade général seyni Kountché mais les nouvelles autorités l’ont fait à seulement quelques jours de leur arrivée au pouvoir. Cela a été suivi d’importante manifestation de soutien à leur égard dans toutes les grandes villes du Niger et dans la diaspora.
Récemment, c’est la population de Bermo localité de Maradi qui a effectué une sortie massive pour exprimer son soutien au CNSP. La jeunesse de Bermo dit non aux bases militaires et pour exiger leur départ (voir la photo d’illustration).
Quel homme politique a-t-il réalisé un tel degré d’accompagnement du peuple ? De ce fait, il faudrait absolument que la CEDEAO et ces alliés reviennent à la raison avant qu’il ne soit tard. Cet air de la liberté de l’Afrique qui souffle ne peut être stoppé quel que soit les manoeuvres utilisées. Et tout celui qui essayerait une telle aventure finira par se mordre amèrement le doigt.
Garba.I.Zacari
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Les pharmacies par terre à Niamey : « Des médicaments soignent tout »
Sous le regard résigne des autorités sanitaires, dans notre pays, comme dans la plupart des pays de la sous région, à côté des pharmacies légalement reconnues, on trouve de plus en plus des pharmacies non conventionnelles, qui officient dans l’informel au grand dam de nos populations. Ces pharmacies sont tenues régulièrement par des analphabètes qui ne maitrisent rien en médecine.
Ils déambulent à longueur de journée souvent dans une atmosphère poussiéreuse et caniculaire avec les bras charges de ces médicaments. Et ou dans des pousses-pousses. Au niveau des marchés, ils ont généralement des étals qui croulent sous le poids de ces " poisons" qui font des victimes. "Ils sont nombreux ceux qui dès qu’ils souffrent d' un mal quelconque s’approvisionnent auprès de ces pharmacies ambulantes. Et souvent malheureusement en lieu et place de soins ces produits aggravent leurs cas et avant leur transfert dans un centre de santé ils perdent leurs vies" nous explique Mme Maiga Zara technicienne en soins infirmiers à l’Hôpital National de Lamordé. Selon, elle, ce phénomène gagne de l’ampleur, des mesures ardues doivent être engagées en vue de lutter contre l’automédication.
Dans la capitale Niamey, avec l'arrivée des premières pluies, des rues commerçantes bruyantes où produits de consommation, immondices et eaux stagnantes et puantes cohabitent dans une parfaite symbiose, le mal va s'empirer. C est la période des maladies et surtout l’une des maladies qui causent le plus de décès : le paludisme. Au grand marche de Niamey, dans ces pharmacies à ciel ouvert, le client a l' embarras du choix, il trouve du tout, des produits soigne tout de provenance inconnue, des fruits du trafic, de détournements de sticks des hôpitaux et ou des pharmacies. Des produits à indicateurs écrits en anglais, en mandarins, en arabe, en chinois.....ils sont expliqués par des vendeurs illettrés. Et vous disent fièrement et avec insistance que c’est un bon produit, avec des témoignages, ça soigne telle ou telle maladie avec effet immédiat ou au pire des cas d’ici trois à sept jours.
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Les Pionniers / Dans la série les Hommes d'Air Afrique : Notre compatriote Mahamane Moussa, premier aux commandes d’un Boeing 747
Le Nigérien Mahamane Moussa fut un autre de ces précurseurs. « C’était un homme extraordinaire, d’une simplicité et d’une humanité rares. Il a rejoint Air Afrique après avoir été copilote sur l’avion présidentiel du Niger », se souvient l’ex- chef d’escale Jacques Julien, qui l’a connu à Libreville en 1969, « alors qu’il était copilote sur le DC-4 qui apportait régulièrement de la viande du Tchad ».
Diplômé aux États-Unis, « il fut sans doute le premier Africain commandant de bord sur un Boeing 747. Mais quand celui d’Air Afrique a été revendu, il est tranquillement revenu sur Airbus, les titres ne l’intéressaient guère », poursuit l’ancien expatrié qui se rappelle la fille du pilote jouant dans les couloirs du service des opérations lorsque son père rentrait à Abidjan.
C’EST L’UN DE MES MEILLEURS ET DE MES PLUS ÉMOUVANTS SOUVENIRS DE VOL
Pape Sow Thiam se souvient lui aussi du pilote décédé lors d’un vol d’essai sur son avion personnel, « un grand amateur de belote » : « Il était commandant de bord du DC 10 affrété en février 1990 pour la visite officielle de Denis Sassou Nguesso aux États-Unis. J’étais moi-même dans la délégation du président congolais, car j’étais chargé de représenter la compagnie à Washington. Soudain, le commandant a capté par la radio la nouvelle de la libération de Mandela. Il en a immédiatement prévenu le président, puis nous tous. Je me souviens d’une explosion de joie dans l’avion, c’est l’un de mes meilleurs et de mes plus émouvants souvenirs de vol », confie-t-il.
10 juin 2021
Source : J.A
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Les points forts du Conseil des ministres : Recrutement massif d’enseignants, suppression de plusieurs postes d’attachés d’ambassade et appui aux producteurs agricoles
Au nombre des décisions prises lors du Conseil des ministres d’hier, jeudi 14 octobre 2021, on peut retenir trois points forts qui méritent d’être soulignés au regard de leur importance. Il s’agit notamment des mesures relatives au secteur de l’Education Nationale, à la gouvernance diplomatique, ainsi qu’à l’appui que le gouvernement entend apporter aux producteurs agricoles affectés par les aléas de la campagne agricole.
Ainsi, au titre du Ministre de l’Education Nationale le Conseil, conformément aux engagements du Président de la République, SEM. Bazoum Mohamed, contenus dans le programme de Renaissance Acte 3, volet
« Développement du capital humain », ainsi que la volonté qu’il a hautement exprimée en faveur de la valorisation de la fonction enseignante par le biais de la professionnalisation du personnel et d’une offre de perspective de carrière aux enseignants, a pris des mesures à la hauteur des enjeux du moment.
A ce titre, le Conseil a décidé du recrutement direct de 334 enseignants scientifiques issus des établissements d’enseignement supérieur de formation initiale d’enseignants. « Ce recrutement vise à réduire le déficit criard en professeurs de mathématiques, de physique-chimie et de sciences de la vie et de la terre au niveau de l’enseignement secondaire », note le communiqué.
S’ajoute également une décision portant sur le recrutement de 2150 enseignants contractuels, « de profils conformes aux disciplines enseignées et jugés efficaces à l’issue de l’évaluation des enseignants du secondaire effectuée en novembre 2020 ». Ces derniers, précise-t-on, seront choisis selon les priorités du ministère de l’éducation nationale. Ce recrutement vise à promouvoir la qualité des enseignements/apprentissages et à implémenter la culture de l’évaluation.
De même le gouvernement a décidé de l’instauration d’un Service Civique National (SCN) obligatoire de deux (2) ans pour tous les diplômés de l’enseignement supérieur. Cette mesure vise, au-delà du développement du civisme des jeunes nigériens, à mettre à la disposition des ministères en charge de l’éducation des diplômés de haut niveau de compétences », souligne le communiqué.
Une autre mesure forte, c’est l’allocation de la plus grande proportion des Appelés du Service Civique National au secteur de l’éducation et de la formation. Cette mesure permettra de résorber le déficit d’enseignants dans tous les ordres et types d’enseignement, sachant qu’il s’agit de mettre à la disposition des écoles primaires et des établissements de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel des diplômés de niveau supérieur après une formation pédagogique de quarante-cinq (45) jours.
A propos de la gouvernance diplomatique, le gouvernement, après avoir examiné la situation des attachés des ambassades, qui a fait ressortir une pléthore de postes (127 au total), dont certains ne se justifient pas et coûtent inutilement de lourdes incidences budgétaires à l’Etat, a décidé de la suppression d’un certain nombre de postes, dont ceux des attachés commerciaux, des attachés culturels et des attachés de de presse.
« Pour ce qui est des attachés des Ministères en charge de la Santé et de l’Enseignement Supérieur une rationalisation s’impose. Ainsi, le nombre des attachés médicaux est ramené de sept (7) à trois (3) et celui des attachés académiques de vingt (20) à huit (8) », précise le communiqué. La même source ajoute que la « situation des attachés des Ministères en charge de la Défense, de la Sécurité et du Ministère en charge des Finances fera l’objet d’une décision ultérieure ».
Pour ce qui est des mesures prises en faveur aux producteurs agricoles, elles sont fondées sur le constat qui fait ressortir que la campagne agricole qui vient de prendre fin n’a pas répondu aux attentes, avec une pluviométrie globalement déficitaire ; des perturbations dans les cycles des pluies dans certaines zones avec les ruptures prolongées au cours du mois de septembre ; et une situation phytosanitaire marquée par des infestations de plusieurs ravageurs mais dont l’ampleur des dégâts varie selon le ravageur, le type et le stade de culture. Les traitements ont contribué à atténuer l’ampleur de ces attaques, avec 78% des infestations traitées.
Estimant qu’une pré-évaluation sommaire des productions des céréales aboutirait à une baisse de près de 33% par rapport à la production de 2020, le gouvernement a jugé nécessaire d’envisager dans les plus brefs délais un certain nombre de mesures. Ces dernières portent sur le démarrage rapide des missions ministérielles de pré évaluation dans les régions en vue de suivre de plus près les zones et les ménages affectés, les types d’interventions ; la préparation de la campagne des cultures irriguées et de décrue qui est actuellement en cours et qui sera finalisée à l’issue des missions ministérielles, et l’appui aux producteurs affectés par des kits complets de production irriguée, en intrants et en équipements. De même il a été décidé de l’achat, par l’Etat et ses partenaires, du surplus de productions de céréales dans les zones de forte production pour la reconstitution du stock national de sécurité, ainsi que l’organisation de la commercialisation des produits des cultures de rente.
Par Assane Soumana
15 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Les points sur les I : L’affaire du trafiquant de drogue Sidi Lamine est toujours au point zéro
L’affaire Sidi Lamine, du nom de ce trafiquant de drogue dure (cocaïne) pris en flagrant délit transaction entre mafieux qui a mal tourné est toujours au point zéro, gelée par les gouvernants qui, par des subterfuges, ont trouvé les moyens d’empêcher la procédure de levée d’immunité parlementaire. Or, le procès, s’il s’était tenu, aura permis de démanteler maints réseaux de trafiquants. Mahamdou Issoufou ne peut être fier d’un tel blocage, étant en définitive responsable de la façon dont la justice est conduite dans ce pays. Comment peut-on s’ériger en défenseurs d’un trafiquant de drogue ? Qui est réellement derrière la protection dont a bénéficié cet homme ? Si Mahamadou Issoufou n’a aucune responsabilité dans ce déni de justice, il reste qu’il ne peut prouver son impuissance dans la situation déplorée. S’il a pu faire en sorte que l’ensemble des députés composant sa majorité à l’Assemblée nationale votent, presque à l’unanimité, le projet de loi de finances 2018, il ne peut prétendre être incapable de faire de même pour la levée de l’immunité parlementaire de Sidi Lamine. Avec le trafic de tramadol qui affecterait, selon le Niger et le Mali, c’est une autre page de trafics qui s’ouvre sur la gouvernance de Mahamadou Issoufou. L’après Issoufou sera difficile et les Nigériens devront s’armer de rigueur et de don de soi pour juguler tous les fléaux qui ont prospéré depuis sept ans, dans ce pays. Affaire à suivre !
Mallami Boucar
19 décembre 2017
Artcle publié le 13 décembre 2017
Source : Le Monde d'Aujourdhui
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Les points sur les i : Mahamadou Issoufou est “sourd”, “muet” et “aveugle”. Continuez à crier pour espérer l’arrêter et vous passerez l’éternité sur le quai, Comme pour attendre son train
Il le faut le dire sans ambages : malgré les scandales à milliards dans lesquels il est empêtré, le pouvoir de Mahamadou Issoufou n’a pas perdu de sa superbe. Pour preuve, alors que les Nigériens n’ont pas fini de revendiquer que les auteurs, co-auteurs et complices de l’Uraniumgate, entre autres scandales, soient démasqués et punis conformément aux lois de la République, il revient sur ses vieilles velléités de changement constitutionnel afin deperpétuer un règne suffisamment tragique à tous points de vue. Le séminaire international sur le changement constitutionnel, le comité ad hoc mis en place auprès de Mohamed Bazoum ainsi que celui qui a travaillé en dernier lieu sous la responsabilité de Brigi Rafini, dévoilent enfin les véritables intentions d’un pouvoir scandaleux qui pense que tout est permis pour lui et qu’il peut commettre impunément tous les péchés :modifier la Constitution du 25 novembre 2010 dans ses dispositions les plus contraignantes pour les dictateurs et autres fous de pouvoir.
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Les points sur les i : Si la politique se résume à cette vaste conspiration contre son propre peuple, alors la politique est dégoûtante
En décidant du report de l’élection législative partielle de Maradi, Mahamadou Issoufou entend signifier aux Nigériens que la loi, dans ce pays, c’est lui et personne d’autre. Les juridictions, y compris la Cour constitutionnelle existent pour la forme et ceux qui sont chargés de les animer sont là pour amuser la galerie. Ils n’ont rien à dire que de rester dans leurs petits souliers, ayant montré avec le hold-up électoral, que leur raison d’être, c’est de meubler le décor d’un pays présenté comme une démocratie et un Etat de droit, mais dans lequel leur rôle se limite à donner le cachet attendu des actes les plus grossiers.
Le Niger, à vrai dire, n’a pas besoin de Constitution, ni d’aucune loi. Mahamadou Issoufou suffit amplement puisqu’il lui est loisible de faire ce qu’il veut, de contracter des prêts sans en référer à l’Assemblée nationale, de faire arrêter qui il veut et de l’envoyer en prison, par le biais de juges qui n’ont pas leur place à la Justice et à présent, demodifier à sa guise la loi électorale et enfin de décider de l’agenda électoral. Il a fait reporter à calendes grecques les élections locales, il arrête à présent, de façon unilatérale, le processus électoral en vue de l’élection législative partielle de Maradi. Par cet acte inqualifiable, Mahamadou Issoufou montre qu’à l’exception notable de ceux qui sont clairement opposés à sa gouvernance scabreuse, tous les autres ne sont que des larbins qu’il a sous ses bottes. Seïni Oumarou, Hamid Algabit, Moussa Moumouni Djermakoye et Cheffou Amadou doivent avoir honte. Si encore leur soutien sert à construire le Niger. Mais non, ils soutiennent un homme qui, ils le savent, a détruit l’économie nigérienne, promu des contre-valeurs au sein de la société et qui est en pleine dérive sur les plans de la justice, de l’Etat de droit et de la démocratie. Ne parlons de ces petits gueulards qui ont fait diversion avant de montrer leur vraie face, leur motivation véritable qui n’est rien d’autre que l’argent.
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Les pouvoirs publics doivent se concentrer sur l'essentiel et éviter d'ouvrir les fronts sociaux sources de tensions inutiles : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
Les pouvoirs publics doivent se concentrer sur l'essentiel : le dialogue politique franc et constructif , la sécurité du pays, lutte contre les narcotrafiquants, lutte contre la famine, lutte contre la pandémie COVID19, luttes contre les terroristes, les trafiquants d'armes et autres, éviter d'ouvrir des fronts sociaux, sources des tensions inutiles .
Une quantité importante de dix sept tonnes de drogues , d'une valeur de près de vingt milliards (20 000 000 000 ) de francs, a été saisie le 4 mars 2021, dans un entrepôt de Niamey.
Treize personnes ont été interpellées dont deux algériens et neuf nigériens.
La drogue est en provenance du Liban via le port de Lomé. ( source : le ministre en charge de l'intérieur et de la sécurité publique).
Par ailleurs, nous apprenons que les bureaux des partis politiques de l'opposition sont interdits d'accès par les leaders politiques et les acteurs politiques . ( source : l' ancien président de la République, Mahamane Ousmane devant les caméras des journalistes de la télévision Labari )
Le pouvoirs publics doivent éviter d'ouvrir d'autres fronts , des tensions inutiles.
Le pays doit retrouver sa sérénité, sa cohésion sociale, pour faire face efficacement aux grands défis très importants qui l'attendent.
Dans un pays où une drogue d'une valeur de près de vingt milliards (20 000 000 ) de francs CFA a été saisie dans la capitale, dans un grand entrepôt, il y a lieu de s'interroger sur la sécurité de la capitale, car les narcotrafiquants vont de pair avec les trafiquants des armes.
Nous préconisons une extrême vigilance, les forces de défense et de sécurité doivent être dotées des moyens matériels et financiers plus importants pour les permettre de faire face avec beaucoup plus d'efficacité à la sécurité du pays .
Il semblerait que le transport de cette drogue se faisait à travers des gros camions, des citernes, dans la capitale.
Cette affaire de drogue doit attirer la haute attention des plus hautes autorités du pays.
Les vaillants éléments de notre police nationale qui s'acquittent honorablement de leur noble mission , doivent être encouragés, récompensés à la hauteur de leurs sacrifices .
Par rapport à la fermeture des bureaux des partis politiques, à notre humble avis, en régime démocratique et surtout en période électorale, alors que les contentieux électoraux n' ont même été ouverts sur les résultats globaux des élections présidentielles, il n'est pas souhaitable de fermer les bureaux des partis politiques de l'opposition.
Cette façon de faire risquerait d'être mal comprise d'une part, par l'opinion publique nationale et internationale et d'autre part de ternir ainsi l'image de marque de notre cher pays.
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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Les présidents Africains aux ordres : Issoufou et son penchant français au détriment de son peuple…
Jamais le Niger n’a connu un président de la République aussi attaché, pour ne pas dire, soumis à la France que le président Issoufou Mahamadou. Aucun président nigérien n’a autant visité la grande France que ce membre de l’Internationale socialiste. Actuellement il est dans la Métropole et ce, depuis samedi dernier.
Lorsqu’il y a, quelques années, à la suite d’un message à la Nation, nous avions titré: « à quelle Nation s’est adressé le président Issoufou », beaucoup nous en avait voulu à mort. Trouvant notre interrogation insensée voire même apatride. A l’épreuve des faits, l’histoire nous a donné raison. Quand Tandja Mamadou, alors président de la République avait exigé et obtenu du géant français du nucléaire AREVA, obligeant Nicolas Sarkozy à venir s’agenouiller à Niamey, les Nigériens avaient pensé que le top départ était donné pour des relations d’égal à égal entre leur pays et son ancien colonisateur. Mais aussitôt que le socialiste Issoufou prenait les rênes du pouvoir, les espoirs sont trahis, déçus. Ce fût d’abord, l’ensevelissement de la loi minière de 2006 au profit d’un accord de partenariat stratégique signé, non pas, entre le ministère des Mines et AREVA mais entre cette multinationale française et son ancien employé devenu Directeur de cabinet du chef de l’État Nigérien, Hassoumi Massoudou. C’était des années de lutte, de bras de fer et de courage politique du régime Tandja qui venait d’être enterré au seul profit d’AREVA et de sa France natale.
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- Catégorie : Politique
Les Présidents Issoufou Mahamadou, Idriss Déby Itno et Félix Tshisekedi invités de l’émission ’’Débat Africain’’ de RFI : Les Chefs d’Etat déplorent le déficit de solidarité de la communauté internationale à l’endroit des pays du Sahel
En marge des travaux du Forum de Paris sur la paix, le Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou, et ses homologues du Tchad, SE. Idriss Déby Itno, et de la République Démocratique du Congo, SE Félix Tshisekedi, étaient les invités de l’émission « Le débat africain » de RFI animéé Alain Foka, et qui a été diffusée hier mercredi. Au cours de ces échanges, les trois présidents ont notamment donné leurs points de vue et leurs propositions de solutions pour la sécurité et la paix en Afrique.
Dans leurs interventions, les Présidents Issoufou Mahamadou et Idriss Déby Itno ont clairement déploré un "manque de solidarité" de la communauté internationale face aux défis sécuritaires auxquels le Sahel est confronté. "Au niveau de la communauté internationale, on ne fait pas suffisamment pour marquer la solidarité avec les pays du Sahel et avec les pays du bassin du Lac Tchad", a déclaré SEM. Issoufou Mahamadou.
Aussi, a-t-il une fois de plus lancé un appel des pays de la région en vue de placer la force du G5 Sahel sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies, et pour que la Minusma au Mali puisse désormais avoir un mandat plus offensif. "Pour l'instant le mandat de la Minusma se limite au maintien de la paix. Or au nord-Mali il ne s'agit pas de maintenir la paix, il s'agit de faire la guerre contre le terrorisme!", a lancé le Chef de l’Etat.
Pour sa part, le président tchadien a estimé que « des amis, des donateurs, des partenaires techniques et financiers nous ont promis plus de 12 milliards de dollars pour développer cette zone sensible ‘(…). Nous avons fait nos projets mais jusqu'au jour où je parle, en ce qui concerne le Tchad, aucun de ces projets n'a été financé. On n'a pas les financements (...) qu'on nous donne cet argent", a-t-il dit.
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- Catégorie : Politique
Les problèmes de l’Afrique ne sont pas d’ordre démographique !
Après la sortie du Président macron établissant un lien entre le boom démocratique en Afrique et les difficultés de stabilisation financière des économies africaines, c’est au tour des parlementaires d’Afrique de l’Ouest de marteler leur volonté de limiter les naissances.
Ou le président Français a révélé trop vite, pour des questions de leadership, un scoop qu’il appartenait aux Africains d’étaler au grand jour, ou ces parlementaires ont fait du suivisme avec le risque de renforcer l’idée communément ancrée dans les esprits, de l’Africain irresponsable et peu déterminé.
Toujours est-il qu’agiter la question du taux de fécondité comme solution à la lutte contre la pauvreté, près de deux siècles après l’économiste britannique Thomas Robert Malthus, traduit un aveu d’échec des stratégies de développement. En effet, la théorie de cet économiste est critiquable pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, parce que l’idée que la progression démographique est plus rapide que l’augmentation des ressources, et entraîne une paupérisation de la population est discutable. Malthus n’avait pas les rudiments pour mesurer l’étendue des ressources. Ensuite, contrairement au 18e siècle, aujourd’huices dernières ne se limitent plus uniquement aux aspects matériels et naturels mais relèvent aussi de potentiels en termes d’innovations industrielles, de productivité agricole et de nouvelles technologies.
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- Catégorie : Economie
Les promoteurs immobiliers d’Afrique de l’Ouest annoncent la mise en place d’un Fonds de garantie
La Fédération des promoteurs immobiliers d’Afrique de l’Ouest (FPIAO) a décidé, samedi, de la mise en place d’un Fonds de garantie pour l’appui aux crédits acquéreurs visant à garantir leur insolvabilité auprès des banques.
Cette décision a été prise à l’issue de la deuxième réunion du Comité directeur de cette Fédération tenue à Abidjan après celle de Bamako en février dernier qui avait abordé les questions foncières.
La densité de la population ainsi que les besoins récurrents en logements sociaux constatés par les promoteurs immobiliers d’Afrique de l’Ouest, ont milité en faveur de cette décision.
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- Catégorie : Economie
Les purges de Mme Ousseini Hadizatou Yacouba au Ministère des Mines !
Partage politique oblige, le Ministère des Mines avait échu aux partis politiques alliés, tout au long de des deux quinquennats d’Issoufou Mahamadou, en dépit de la convoitise du parti rose pour ce ministère hautement stratégique. Forcés, les Roses se résolurent, alors, à renoncer à ce ministère, mais, insidieusement, en le dépouillant de certains de ses volets importants, tels que l’Energie et le Pétrole, qui deviendront des ministères à part entière. Tout de même, le Ministère des Mines demeurait un ministère-clé dans les politiques publiques de développement, car les produits miniers représentent une part importante des exportations du Niger, ainsi que des ressources financières du pays.
Aujourd’hui, dans la troisième législature de la Septième République, le PNDS-Tarayya de Mohamed Bazoum a récupéré sa ‘’chose’’, en y plaçant une des fidèles parmi les fidèles d’Issoufou Mahamadou, l’ancienne Directrice-Adjointe du Cabinet du Président de la République, Ousseini Hadizatou Yacouba. Dès son atterrissage à ce ministère, Madame la Ministre avait une seule idée en tête : régler des comptes politiques au sein de ce ministère en procédant à des affectations purement fantaisistes, qui ne répondaient à aucun des critères techniques, de compétence ou encore de nécessités du service, tels que prévus par les textes régissant la Fonction publique. En effet, par décision n° 17/MM/SG/DRH du 16 août 2021, une vingtaine de cadres ont été affectés dans les différentes représentations régionales du Ministère des Mines. Les affectations, en soi, ne sont pas un problème, lorsqu’elles sont fondées sur les critères clairement définis par les textes encadrant la carrière des fonctionnaires. On sait d’ordinaire que ces critères tournent autour de la compétence de l’agent, de son expérience (ancienneté), des redéploiements ou encore des nécessités du service. En examinant de près ces affectations, aucun de ces critères ne semblait avancé pour justifier cette décision, dont la motivation serait à retrouver ailleurs. Il n’agirait ni plus ni moins, dans cette affaire, que d’une chasse aux sorcières contre des agents sur des bases subjectivistes que l’on avait pourtant pensées à jamais révolues dans ce Niger ‘’démocratique’’ ! Ni le critère de compétence, ni celui de l’expérience, n’ont présidé à la prise de cette décision, dans la mesure où, ces affectations ont touché des ingénieurs ayant été formés à coups de millions par l’Etat pour être des spécialistes afin de faire face aux grands enjeux de l’exploitation minière au Niger. Ni le critère d’ancienneté n’a prévalu dans la prise d’une telle décision,car, aussi bien d’anciens que de nouveaux cadres ont été concernés par ces mutations. Enfin, le critère de nécessité du service ne saurait justifier ces affectations purement arbitraires, puisque, le Ministère des mines envisageait déjà de procéder à un recrutement en vue de pallier le problème de sous-effectifs auquel se trouve confronté, depuis quelques années, ce ministère.
Pour cette funeste entreprise, Madame la Ministre aurait eu recours au service d’un de ses conseillers techniques, de la SGA dudit ministère et du Directeur des mines et carrières.
Comme on le voit, ces affectations de cadres ne reposaient sur aucun des critères évoqués tantôt, mais trouveraient leur justification dans des considérations d’un autre âge. C’est proprement scandaleux et regrettable que de telles visions des choses puissent avoir encore droit de cité dans ce Niger d’aujourd’hui !
Sanda
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Les pyromanes ont repris le service, mobilisons nous pour faire échec à leur entreprise
Nous sommes une démocratie fragile, les leaders politiques se devraient de faire très attention avec ces références identitaires qui sont curieusement en train de refaire surface dans le paysage politique nigérien !
Même pendant le régime d'exception, le général Seyni Kountché a mis beaucoup des tacts, des gants, du bâton et la carotte , afin de pouvoir neutraliser en partie principale ce nouveau mal des sociétés africaines.
Les hommes politiques de quelques bords soient-ils , se devraient de conjuguer leurs efforts afin de nous éviter les effets néfastes de ces références identitaires qui surgissent çà et là dans l'arène politique nigérienne.
Grâce au brassage culturel dû aux mariages inter-ethniques, nous sommes toujours unis et solidaires, nous devrions donc bannir ces références identitaires, ethno-régionalistes dans le débat politique.
Les pouvoirs publics se devraient de veiller afin que certains cas de frustrations sociales ne soient pas exploités en vue d'exacerber le relent ethno-regionaliste dans notre pays.
Le Niger doit continuer à être un, uni, solidaire et indivisible, dans sa diversité culturelle actuelle.
Les pyromanes reprennent encore du service, une vigilance accrue de tous et une prise de conscience collective du mal s'imposent, afin de les faire échec.
Les événements malheureux en République sœur de la Côte-d'ivoire, ceux de Ruwanda, du Soudan, ect devraient interpeller notre conscience en tant que citoyen qui aspire à la paix sociale, au bien-être social, au développement économique et social dans l'unité nationale.
À bon entendeur salut !
Issoufou
Boubacar Kado MAGAGI.
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Les quelques points positifs du bilan de Guri
Dans mon article précédent « Devons-nous rappeler à Guri que la gestion de l’Etat est une science ! », j’ai souligné que le bilan de Guri est négatif. En effet, lorsqu’on rapporte la somme des ressources financières mobilisées aux différents investissements et réalisations, ainsi qu’aux indicateurs socioéconomiques (IDH, taux de malnutrition, niveau de pauvreté, insécurité alimentaire…), le bilan général de Guri est déplorable. En revanche, tout n’est pas négatif dans ce bilan - et l’objectivité m’impose à souligner les quelques points positifs :
- Guri a fait des recrutements relativement importants au niveau de la fonction publique - beaucoup de jeunes ont pu trouver un travail grâce à cette politique de recrutement.
- Guri a augmenté les salaires des fonctionnaires de 5 à 10%, cela constitue une mesure sociale symbolique pour le pouvoir d’achat de ces travailleurs.
- Le document stratégique des 3N est un bon cadre théorique de développement socioéconomique, mais la mise en œuvre opérationnelle a été un échec en termes de résultat escompté.
- Les réalisations des infrastructures à Niamey : ainsi Guri a davantage doté la capitale en infrastructure (routes, échangeurs, ronds-points), lui donnant ainsi une visibilité à l’échelle sous-régionale.
- La réalisation des infrastructures (écoles, centre de santé intégrée) dans les communes rurales.
- Le niveau sécuritaire du pays reste passable, ainsi notre territoire résiste aux attaques des groupes et bandits armés.
Sans prétendre à une exhaustivité dans le recensement des points positifs du bilan de Guri, je avoir mis en évidences les principaux. Cependant, chacun peut donner son avis objectif ou subjectif, argumenté ou non argumenté afin de contribuer au débat.
Liam DJIBO
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Les raisons de la célébration de la journée mondiale des enseignant(e)s : Par Moustapha Liman Tinguiri, Inspecteur de l’Enseignement Secondaire à la retraite et Planificateur de l’Éducation
Célébrée chaque année le 5 octobre depuis 1994, la journée mondiale des enseignants a été instituée par l’UNESCO pour réfléchir sur leurs conditions de vie et de travail et interpeller les gouvernants sur les préoccupations des enseignants.
Cette journée de réflexion vise en fait à mettre en pratique les recommandations adoptées conjointement par l’OIT et l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant le 5 octobre 1966, complétées le 11 novembre 1997 sur la condition du personnel de l’enseignement supérieur. Ces deux recommandations énoncent les droits et devoirs des enseignants qui portent sur la formation initiale et le perfectionnement, le recrutement, l’emploi, les conditions d’enseignement et d’études. Depuis leurs adoptions, ces recommandations constituent un ensemble de directives pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants et de la qualité de l’éducation.
L’institutionnalisation de la journée du 5 octobre est donc éminemment importante pour célébrer la profession enseignante, réfléchir sur les progrès accomplis et apprécier les défis qui subsistent en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants et de l’enseignement.
Selon les données publiées le 28 février 2018 par l’institut statistique de l’UNESCO le monde a besoin de près 69 millions de nouveaux enseignants pour répondre aux exigences de l’agenda Education 2030, de nombreux enseignants travaillent dans des conditions difficiles ou perçoivent de très faibles revenus et environ 263 millions d’enfants et de jeunes sont non scolarisés.
Les enseignants sont importants pour le développement d’une société équitable et on ne peut imaginer le développement de n’importe quel pays sans une éducation de qualité. Pour le développement économique de tout pays il faut avoir un bon système éducatif, de bons enseignants dans de bonnes conditions de travail et des infrastructures et équipements adéquats. Les ressources humaines constituent la plus importante des richesses d’un pays et tous les cadres de développement (ouvrier, militaire, médecin, agronome, ingénieur, magistrat, ministre, etc.) sortent du moule de l’enseignant. Les enseignants sont donc très importants mais beaucoup d’entre eux travaillent dans des conditions souvent difficiles du préscolaire à l’université.
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Les raisons de la colère de Bazoum contre Issoufou Katambé
Selon une source bien informée, après l’audit du ministère de la Défense, il a été demandé que le dossier soit classé sans suite. Le Professeur Issoufou Katambé, ministre en charge de la Défense nationale, s’est opposé et aurait même brandi sa démission éventuelle si cela advenait. Entre temps, Bazoum Mohamed aurait fait des pieds et des mains pour faire partir Katambé du gouvernement. Et selon notre source, le Pr Katambé aurait eu vent que le sieur Bazoum avait entrepris des démarches afin qu’il soit éjecté de son poste de ministre de la Défense.
Lors de l’annonce de la démission d’Ousmane Idi Ango du Pnds-Tarayya de la coordination de Malbaza, avec toute sa suite. On sait que l’autorisation du meeting que celui-ci voulait organiser avait été refusée quelques heures seulement après qu’elle ait été accordée. Sur ordre, parait- il, du ministère de l’Intérieur. En fin de compte, ce meeting a eu lieu et a drainé beaucoup de militants et sympathisants du Pnds, sur instruction, rapporte-t-on, du président de la coordination de la région de Tahoua qui n’est autre que le Pr Issoufou Katambé. Depuis lors, il parait que le courant ne passe plus entre les deux hommes. Voilà en gros quelques griefs parmi tant d’autres que le sieur Mohamed Bazoum a contre Issoufou Katambé et qui expliquent qu’il l’ait traité de menteur devant les étudiants. Pour rappel, les militants du Pnds de la Région de Tahoua sont nombreux à récuser la candidature de Bazoum Mohamed.
AY
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Les reports intempestifs des concours : une autre forme d’arnaque ?
Au Niger, le ministère de la fonction publique lance régulièrement des concours de recrutements d’agents pour le compte des ministères ayant exprimé le besoin. Mais, tout aussi régulièrement, ces concours sont reportés à…« une date ultérieure », précise-t-on. Sans aucune justification, sans motivation aucune, comme une donne de la gouvernance actuelle. Des fois, sinon le plus souvent d’ailleurs, il ne sera plus fait cas de ces concours reportés.Aux candidats d’aller se faire voir ailleurs. C’est fini, terminé.Comme si l’objectif, non porté à la connaissance des candidats, était atteint. Comme si avec le report, les différents besoins de cadres exprimés par les différents démembrements de l’Etat ont disparu. Comme par magie, comme par enchantement. Puisqu’aune raison de ces reports n’est donnée par le ministère de la fonction publique, cheville ouvrière de l’organisation des concours, les concernés ne peuvent que spéculer sans être sûrs d’être dans le vrai. Mais, ce qui est certain, c’est que ces reports intempestifs, devenus presque la règle, dénotent d’une mauvaise planification et d’une navigation à vue de la part de l’administration centrale. Nous donnons l’impression de ne pas savoir ce que nous voulons quand nous le voulons. Ce qui fait que les demandeurs d’emplois, de plus en plus nombreux, avec les générations qui s’entassent les unes sur les autres dans le chômage, ne savent plus où donner de la tête. Eux qui veulent se soustraire à cette vie de sans-emploi, une situation somme toute humiliante à un certain âge, dans un contexte où le privé qui n’est qu’encore embryonnaire offre peu de perspectives.
En plus d’être régulièrement désappointés, ces jeunes sont, ce qui est pire, régulièrement dépouillés de leurs maigres sous, nul ne sait comment ils les trouvent, pour la constitution des dossiers. On le sait bien, la constitution des dossiers de candidatures à ces différents concours est terriblement budgétivore même pour quelqu’un qui a une situation, à plus forte raison un demandeur d’emploi. Toutes les pièces demandées pour faire acte de candidature doivent être légalisées par une autorité. En plus de la légalisation, les pièces doivent être timbrées. Les enveloppes où sont inscrites les coordonnées des candidats doivent porter elles-aussi un timbre désormais de 500 francs. Sans compter la quittance et les frais de dépôts du dossier qui peuvent varier selon les catégories. Ainsi que les multiples déplacements, tout sauf gratuits, entre les différentes institutions dont le candidat fait le tour pour légaliser, se procurer les timbres, la quittance et le ministère de la fonction publique où le dossier est enfin déposé. Le dépôt du dossier aussi est un autre parcours du combattant. En effet, au moment du dépôt de ces dossiers, l’on voit se former, des journées durant, des queues interminables devant les guichets avec les pressions de toutes sortes, un accueil exécrable et toutes les tensions prévisibles en pareilles situations. Des bagarres et d’invectives violentes entre les candidats sont fréquentes dans ces rangs où certains veulent « masser » et passer avant ceux qui les ont précédés. C’est après ces multiples souffrances et tracasseries que les candidats, ayant passé des journées entières et des nuits blanches pour se documenter, lire et réviser que les candidats apprennent par un communiqué laconique de quelques lignes que ledit concours est reporté. « On nous a fatigués pour rien », sont les premiers mots, de dépit, prononcés par ces candidats après avoir pris connaissance du report. Au-delà de la fatigue physique et psychique, ils ressentent aussi, et immanquablement, le sentiment d’avoir été grugés, délestés de leurs maigres sous qu’ils ont pu rassembler Dieu seul sait comment pour les multiples légalisations, les timbres, les quittances, les frais de dépôt et les multiples courses.
Des demandeurs d’emplois ont vécu cette situation plusieurs fois. Au point où ils se demandent s’ils ne subissent pas de manière frauduleuse une pression fiscale de la part de l’Etat qui lancerait de faux concours pour prendre les maigres ressources des citoyens, afin de faire fonctionner des ministères ou bien tout simplement des…individus qui s’en mettent plein les poches, puisque même en cas de report, ces frais ne sont pas remboursés. Où vont-ils alors ? Il est urgent que de telles pratiques, de plus en plus fréquentes, qui prennent la forme d’une arnaque institutionnelle cessent afin que les maigres sous des demandeurs d’emplois, vivant déjà une situation critique et précaire, ne tombent dans les poches de fonctionnaires véreux par la faute de l’Etat qui a, au demeurant, l’obligation de les protéger.
Bisso
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Les réprimés du 10 avril : ces autorités politiques de demain.
Il est parfois pénible de songer au lendemain, dans la tourmente de l’épreuve du jour. Eprouvées, les victimes de la répression du 10 avril 2017, le sont encore. Les flashs des scènes d’horreur vécues tournent encore en boucle dans bien d’esprits. Aux blessures physiques non cicatrisées, s’ajoute la vivacité de l’indescriptible choc du message de la confirmation du décès d’un frère, ami, promotionnaire, camarade de lutte, etc.
Après la mise en terre du lundi 17 avril et la présentation des condoléances, nombreux sont ceux qui vont devoir faire face à l’absence. Subir le sentiment de ne plus pouvoir exprimer son affection à, ou recevoir de l’affection de, cet être tant aimé. S’accrocher au contenu de la dernière conversation, revoir sans arrêt le dernier geste, le dernier sourire, la dernière blague, etc. Garder en mémoire les souvenirs du disparu. Mais aussi, et surtout, gérer le devoir de mémoire.
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Les réseaux sociaux : Un véritable outil de business pour certains, un moyen d’arnaque et de harcèlement pour d’autres
Avec l’essor des technologies de l’information et de la communication, les plateformes numériques accompagnent, au quotidien, notre vie. Ainsi, en plus de leurs fonctions traditionnelles, celles de rapprocher les hommes et les sociétés, en facilitant la communication, les réseaux sociaux ont créé de véritables opportunités d’affaires pour certains. Cependant, ces plateformes sont aussi des espaces de tous les excès où les usagers sont souvent victimes d’escroquerie, de menaces, de diffamation, de harcèlement, d’atteintes à leurs vies privées.
L’Internet a consacré la montée en puissance des réseaux sociaux, Instagram, Twitter, Facebook, Youtube, qui servent de moyen de communication et d’activités. Au nombre des avantages des réseaux sociaux, on peut noter le développement de nouvelles relations, l’accès à des services innovants. Le e-commerce représente une véritable opportunité, une belle occasion pour faire connaitre ses produits au-delà des frontières.
Avec l’évolution des technologies de l’information et de la communication, plusieurs personnes créent des comptes ou des plateformes sur lesquelles, elles proposent des produits à d’éventuels clients.
Un outil pour le business
Moctar Mohamed, spécialisé en couture Homme trouve les réseaux sociaux très avantageux, car ça lui a permis d’étendre et de diversifier sa clientèle. Son chiffre d’affaires a augmenté depuis qu’il fait ce type de commerce et ça a attiré la clientèle. Il a créé sa page Facebook sur laquelle il poste les photos de ses articles. « Auparavant, je me contentais juste de mes clients qui viennent à compte goûte amener leurs tissus pour coudre. Un jour, je me suis posé cette question, de savoir que beaucoup de jeunes utilisent les TIC pour faire la promotion de leurs produits ou articles, pourquoi pas moi ? C’est ainsi qu’il y a 18 mois de cela, j’ai créé ma page Facebook sur laquelle je peux aussi proposer mes articles aux gens. Tout est parti de là », raconte-t-il.
« Aujourd’hui, Dieu merci, je n’attends plus à ce qu’on me demande de faire, j’achète des tissus avec mon argent, je couds et je publie sur ma page avec mon contact. Ça m’a permis de sympathiser avec beaucoup de gens », a affirmé Moctar.
Quant à Mademoiselle Ousseina, elle met en ligne à travers son statut WhatsApp un contenu varié de produits et elle réalise un chiffre d’affaires satisfaisant. « Au début, je faisais le commerce traditionnel c’est-à-dire de bureau en bureau pour proposer mes articles aux clientes qui les achètent très souvent à crédit avec un délai de payement de un ou deux mois. Pour le remboursement, je passais des mois avant de mobiliser la somme intégrale ; certains clients vont jusqu’à me manquer de respect à cause de mon propre argent. Parfois, je laisse tomber l’affaire. Maintenant avec le e-commerce je ne me décarcasse plus, j’ai eu la chance d’être dans beaucoup de groupes whatsapp tant au niveau national qu’international, créés uniquement pour le commerce. Je prends les articles publiés dans ces différents groupes, pour augmenter un peu sur les prix et je les propose à mon tour dans le groupe que j’ai créé à cet effet. Une fois le marché conclu avec les personnes intéressées, je lance la commande et pour les mettre en confiance, c’est à la livraison que je récupère l’argent (la somme intégrale, pas de crédit). Je paie ainsi les commerçants auprès de qui j’ai pris les articles et je garde mes bénéfices », a-t-elle confié.
Quand à Abdoul-Rachid Maïga, plus connu sous le sobriquet d’Aladin Maïga, réalisateur, journaliste reporter d’image et producteur, sa présence active sur les réseaux sociaux et ses publications quotidiennes sur les questions d’intérêt général ont fait qu’il est suivi par beaucoup de gens. En effet, le nombre de ses abonnés lui a donné une certaine popularité sur les réseaux sociaux. Ces multiples publications ont fait qu’à chaque fois quand ses amis ont besoin de la publicité sur leurs activités ou produits, ils font appel à lui pour insérer la publicité sur sa page, petit à petit, certaines Organisations Non Gouvernementales ont commencé à lui donner des insertions qu’il publie sur ses pages moyennant des sommes d’argent. Aujourd’hui, il gagne des marchés qui lui permettent de joindre les deux bouts. « Pour les jeunes, je partage gratuitement leurs activités pour les aider à développer leur business. Les réseaux sociaux sont un outil sur lequel on peut développer son business. Ça permet aux jeunes de bouger, créer des nouveaux métiers notamment : les médias en ligne ; les télés connectées et bien d’autres », a-t-il mentionné. Ce que beaucoup ne savent pas dès que la personne atteint un certain nombre d’abonnés (10 000 par exemple) tu es déjà référencé en tant que personne capable de faire des revenus sur Tic-Toc.
Les réseaux sociaux ont un très bon côté qui permet aux utilisateurs d’être connus à travers le monde, de faire beaucoup d’amis, ça permet de partager des idées des projet, partager ta vision de la vie qui peut intéresser beaucoup de gens et aussi des statuts qui peuvent permettre à d’autres d’aller vers autres choses. Mais, pour tirer profit des réseaux sociaux, il faut d’abord définir ce que tu veux. Cependant, M. Aladin Maïga, a déploré le fait que les gens viennent exposer leurs vies sur les réseaux sociaux, avec le système d’anonyme (ano). « Pour mes publications, j’utilise plus mes pages Facebook et Twitter, parce que j’ai une très grande communauté qui me suit sur ces pages », a-t-il souligné. « Quand à Tic-Toc, son avantage est que, quand les vidéos publiées sont bien vue, tic-toc crée une relation entre la personne et les entreprises, c’est tic-toc même qui recommande la page aux grandes entreprises qui vous contactent pour placer leurs produits pour une publicité de 5, 10, 15 secondes. Quand la publicité passe, tic-toc transfert automatiquement ton argent sur ton compte tic-toc, malheureusement, on ne peut pas récupérer l’argent ici au Niger, il faut donc passer par nos frères qui sont en Europe pour récupérer l’argent. Personnellement, j’ai été contacté une fois sur Instagram par une marque de montre pour faire le placement de son publicité, mais j’ai décliné l’offre car, la somme proposée ne me convient pas », a fait savoir M. Maïga.
Il n’y a pas que des avantages…
Certes les Technologie des l’Information offrent aux utilisateurs l’occasion de bénéficier d’un service universel des communications électroniques, un meilleur moyen de gagner de l’argent, mais cette même plateforme comporte beaucoup d’inconvénients. Il s’agit des préoccupations liées au respect de la vie privée, de l’ordre public, des bonnes mœurs, l’éducation des enfants du moment où certains jeux, images ou vidéos ne sont pas appropriés aux jeunes, etc.
Au nombre des inconvénients liés aux réseaux sociaux, le Commissaire Abdoul-Razak Mahamadou Mossi, Chef de Division de lutte contre la Cybercriminalité à la Direction de la Police Judiciaire a relevé la cybercriminalité qui ne cesse de se développer, notamment : l’escroquerie, le cyber harcèlement, le chantage, la diffusion des données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine, l’accès illégal dans un système informatique. En effet, les escrocs cherchent chaque fois à rentrer en contact avec leurs victimes en se faisant passer pour des proches, utilisent des manœuvres jusqu’à obtenir leur confiance, voler l’identité de leurs victimes via les réseaux sociaux, pénètrent dans leurs ordinateurs pour voler des mots de passe ou des numéros importants tels que le numéro de compte bancaire, la carte bancaire, afin de leur dérober leurs biens. « Aussi, le cas d’escroquerie le plus fréquent que la DPJ reçoit, c’est l’escroquerie à la séduction ou à la nigériane, c’est-à-dire, les gens vous appellent pour vous proposer des marchés des choses rares, par exemple : les épices naturels, du miel, de l’or, vous dire qu’ils ont bénéficié d’un héritage, ou se faire passer pour une haute personnalité comme la première dame pour gagner votre confiance en vous proposant des marchés. Pour vous séduire ils vous proposent des bénéfices énormes avant de vous demander d’envoyer une somme d’argent. Il y a aussi des cas d’arnaque où ils se font passer pour une entreprise ou un service public. Quand vous acceptez, ils vous demandent d’envoyer vos données à caractères personnel (l’adresse, le numéro de compte ou autres) qui vont leur permettre d’accéder à votre compte bancaire ou vos biens. Une fois leur objectif est atteint, ils vous bloquent de partout », a expliqué le chef de Division de la Direction de la Police Judiciaire.
Selon le commissaire Abdoul-Razak Mahamadou Mossi, Chef de Division de la Lutte contre la Cybercriminalité à la Direction de la Police Judiciaire, l’arrêté n°490-MI/SP/ACR/DGPN du 16 juillet 2015 portant organisation de la Direction de la Police Judiciaire et les attributions de ses responsables en son article 14, ladite Direction est chargée de lutter contre toutes les criminalités liées aux nouvelles technologies de l’Information et de la Communication. C’est pourquoi ses agents assistent tous les autres services d’enquêtes qui ont des affaires en lien avec les Tic. Ainsi, chaque jour, la DPJ reçoit des plaintes sur la cybercriminalité dont le cas le plus fréquent est l’escroquerie appelée en langage internationale « l’arnaque en ligne ». Escroquerie qui est prévue par l’article 27 de la loi n° 2019-33 de 3 juillet 2019 qui porte répression de la cybercriminalité au Niger. En effet, l’infraction la plus enregistrée au Niger (238) cas des plaintes en 2022, c’est l’escroquerie à la séduction ou à la nigériane. Vient ensuite le chantage par un moyen de communication ou portant sur les données personnelles qui est prévues par la même loi au niveau des articles 26 et 28, et 38 cas des plaintes ont enregistrées en 2022. Il y a aussi les injures et les diffamations bien qu’en 2022 ça a été dépénalisée, 68 cas ont été enregistrés en 2022. Un cas aussi qui est très fréquent ces derniers temps au Niger, surtout côté mineurs femmes, est que les cybercriminels essaient d’abord de tisser une amitié avec elles, une fois l’amitié est celée, ils leurs demandent de leur envoyer leurs images à caractères obscènes (nudités, vidéos, etc. Une fois les images obtenues, ils commencent à leur faire des chantages (fournir une somme d’argent, certains vont jusqu’à leur demander des faveurs sexuelles, sinon ils divulguent les images sur les réseaux sociaux), a expliqué le commissaire Abdou-Razak Mahamadou Mossi. « Il faut noter que c’est seulement les cas dont les personnes viennent dénoncer au niveau de la DPJ », a-t-il précisé.
Une femme qui a préféré garder l’anonymat nous a raconté comment elle s’est fait avoir par les escrocs. « J’ai vraiment l’habitude d’effectuer des achats à travers les réseaux sociaux. J’ai établie des contacts avec les gens que je n’ai jamais vu, des commerçants qui sont à Dakar, Cotonou et Kano, je ne me suis jamais inquiétée, sauf ces derniers temps. En effet, il y a quelques mois de cela, j’ai vu des articles publiés sur une page facebook, des pagnes avec des motifs rares et très jolis et c’est un numéro du Bénin. J’ai contacté la personne, il s’est passé pour un vrai commerçant, je lui ai envoyé les photos des pagnes choisis et il m’a confirmé qu’ils sont disponibles et qu’ils font leurs expéditions via les compagnies de Transport. J’ai choisi plus de 12 pièces. Mais, le conseil d’une de mes sœurs qui m’avait mise en garde m’est venu à l’esprit et au lieu de 12 pièces, je suis revenue à 6. Avant d’envoyer l’argent, il m’a tellement mis la pression (le bus quitte demain soir, il faut vite envoyer l’argent pour que je puisse t’envoyer ton colis à temps), j’ai envoyé l’argent via Orange Monnaie mais je n’ai jamais reçu les pagnes commandés », a confié la victime.
Par Aïchatou Hamma Wakasso(onep)
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Les responsables des faibles performances aux examens du brevet d’études du premier cycle et du baccalauréat au Niger : Par Moustapha Liman Tinguiri
Le taux de réussite au baccalauréat, session 2018 est de 28,73% contre 26,73% en 2017 soit une augmentation de 2%. Au BEPC, le taux de réussite est de 39,61% cette année contre 29,96 en 2017, soit une progression de 9,61%. Mais, il existe d'énormes disparités entre les régions et entre les établissements dont les scores varient de 0 à 100%.
Malgré ces accroissements, les taux de réussite observés aux examens du BEPC et du baccalauréat sont faibles depuis plusieurs années car ils sont généralement en dessous de 50%. Il se pose le problème de la qualité de l'enseignement et du niveau des acquisitions des élèves. Notre système éducatif, notamment le sous-secteur de l’enseignement secondaire est peu efficace. Pour apprécier le rendement scolaire on mesure l’efficacité interne et l’efficacité externe. L’efficacité interne est de plus en plus forte quand les taux de redoublement et d’abandon sont de plus en plus faibles et les taux de passage en classe supérieure et les taux de réussite aux examens de plus en plus élevés. Un bon rendement interne signifie que la majorité des élèves passent le minimum de temps dans un cycle et plus de la moitié des élèves passent avec succès les examens de fin d’année. L’efficacité externe s’intéresse à l’insertion socio-professionnelle en vue de déterminer combien d’élèves et étudiants sont productifs ou économiquement utiles après leur formation.
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Les responsables syndicaux se devraient de se garder de prêter le flanc à certains partis politiques qui tentent de polluer l'atmosphère syndicale : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI .
Les responsables syndicaux et les travailleurs nigériens ne doivent jamais oublier les facteurs: unité, solidarité, abnégation , qui avaient permis à l’Union des Syndicats des Travailleurs Nigériens, USTN et les centrales syndicales qui l'avaient précédée , d'obtenir les acquis que nous avons aujourd’hui : le code de travail, les allocations familiales, le droit de créer des partis politiques, le droit des congés payés, le droit de grève , les retraites pour vieillesse, l'obtention de créer les associations , le multipartisme intégral, ect .
Dans les années 1945 à 1956 ,malgré la diversité des organisations syndicales, et associations, les doyens qui nous avaient précédés, avaient joué leur partition .
Notre génération avait pu faire ce qu'elle pouvait.
La génération actuelle des syndicalistes se devrait d'éviter de se lancer dans la guerre de clochers que se livrent actuellement les partis politiques, cela ne veut pas dire que les syndicats ne doivent pas se prononcer sur la situation sociopolitique du pays et prendre position dans le débat politique lorsque les intérêts de leurs militants sont menacés.
Le débat sur les tendances politiques des syndicats, ne devrait être une occasion pour les syndicats d'exarceber les divisions au grand jour , au moment où le monde du travail traverse une crise économique sans précédent.
La diversité dans l'unité d'actions syndicales doit être le mot d'ordre des syndicats pour faire face à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs qui attendent des lendemains meilleurs.
Les camarades de SYNACEB, se devraient d'éviter de verser de l'huile sur des braises, les aînés de la CDTN , ceux des autres centrales syndicales, se devraient de prendre des initiatives afin de conseiller les cadets sur la conduite à suivre afin éviter de jeter le mouvement syndical en pâture tant recherchée par certains anarcho-syndicalistes.
Chaque centrale syndicale ou syndicat professionnel, a droit à une autonomie d'action dans le cadre de la défense des intérêts matériels et moraux de ses militants , cependant l'éthique syndicale lui interdit de s'ingerer dans les affaires intérieures des syndicats amis .
Si des malentendus subsistent, il serait hautement souhaitable d'en discuter entre organisations syndicales dans la discrétion, dans le fair-play, ce n'est pas souhaitable de créer des tensions inutiles entre responsables syndicaux.
C'est le Niger qui gagne et le mouvement syndical nigérien qui garde son unité dans la diversité , car les étapes qui attendent les syndicats sont plus importantes que celles qui les divisent .
Par conséquent, nous nous permettons de demander aux responsables syndicaux d'éviter certaines invectives unitiles qui sont monnaie courante chez certains partis politiques.
Les responsables syndicaux ne devraient pas oublier que les organisations syndicales nigériennes ont précédé les organisations politiques.
Soyez prudents , tolérants et conséquents afin d'éviter les pièges des partis politiques, ils n'ont pas toujours les mêmes objectifs que les syndicats.
C'est un simple avis d'un Doyen soucieux de l'unité du mouvement syndical nigérien.
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI .
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Les ressources prévues pour les ministères sectoriels de l'éducation dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2022 / Not yet education : Par Moussa Tchangari
357 385 454 699 de francs CFA, c'est le total des ressources prévues pour les ministères sectoriels de l'éducation dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2022. L'année dernière, à l'ouverture de la session budgétaire de l'Assemblée nationale, le gouvernement avait inscrit 316 090 991 673 de francs CFA pour ces mêmes ministères.
Ainsi, les prévisions de dépenses du secteur de l'éducation enregistrent donc une hausse de 41 294 463 026 francs CFA; mais, il faut savoir que le budget de l'Etat enregistre lui aussi une hausse de 244 257 697 554 francs CFA, passant de 2 644 533 967 254 francs CFA à 2 888 791 664 808 francs CFA.
En 2022, les prévisions de dépenses des ministères sectoriels de l'éducation, à moins que l'Assemblée nationale n'en décide autrement, ne représenteront que 12,37% des ressources totales du projet de budget de l'Etat pour l'exercice. Elles représentaient 11,95% des prévisions du projet de budget de l'exercice 2021; et n'atteignent pas encore leur niveau, en proportion des dépenses totales de l'Etat, de la première année de l'ère Issoufou Mahamadou (14% en 2011).
Si l'on regarde plus attentivement le projet de budget soumis par le gouvernement, on constate d'abord que la hausse des dépenses d'éducation, qui est seulement nominale, concerne d'abord le ministère de l'enseignement supérieur dont les allocations passent de 56 242 259 918 francs CFA en 2021 à 66 985 227 730 francs CFA; elle concerne ensuite le ministère de l'éducation nationale (enseignement primaire et enseignement secondaire) dont les allocations sont passées de 228 515 833 065 francs CFA à 262 504 663 879 francs CFA.
Le ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle est le seul ministère du secteur de l'éducation à enregistrer une baisse de ses prévisions de dépenses, qui passent de 31 332 898 690 francs CFA à 27 895 563 090 francs CFA; mais, pour ceux et celles qui, comme nous, ont espéré un grand bond des dépenses publiques d'éducation, ce n'est pas le seul point de déception.
En effet, la hausse des dépenses d'éducation, qui est plutôt nominale, est globalement si modeste qu'elle trahit la profession de foi du président Bazoum sur l'importance qu'il attache à ce secteur stratégique. En 2021, le Burkina Faso, pays voisin affichant des meilleures statistiques en matière d'éducation, avait prévu pour ce secteur 588,85 milliards FCFA sur un budget qui ne dépasse pas celui du Niger.
La priorité à l'éducation, ce n'est donc pas encore arrivée au Niger, comme diraient les Burkinabè; en tout cas, pas sur le plan de l'allocation des ressources.
Par Moussa Tchangari
07 octobre 2021
Source : Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54
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Les résultats de la campagne agricole sont globalement satisfaisants dans la région de Zinder, selon le ministre Mohamed Boucha
Le ministre délégué à l’Elevage, M. Mohamed Boucha a achevé Vendredi 22 novembre dernier sa mission de préévaluation de la campagne agro-sylvo-pastorale et hydraulique 2019 dans la région de Zinder. Durant six jours, il a sillonné les dix départements de la région de Zinder pour mesurer l’impact des résultats de la production agricole et échanger avec tous les acteurs intervenant dans la mise en oeuvre de l’Initiative 3N les ‘’Nigériens nourrissent les nigériens’’. A l’issue de cette mission, le ministre Boucha a tenu à Zinder, une réunion de synthèse en présence des autorités administratives et coutumières régionales, des cadres centraux et régionaux relevant de son département ministériel.
Les résultats provisoires de la campagne agricole sont globalement satisfaisants» a déclaré le Ministre délégué à l’Elevage qui indique par ailleurs qu’en dépit des contraintes pluviométriques et phytosanitaires, l’Etat et ses partenaires ont injecté près de 16 Milliards de FCFA dans les préparatifs de la campagne agricole mais aussi dans plusieurs secteurs se rapportant à l’Hydraulique, à l’Elevage, à la résilience notamment la vente à prix modéré et la distribution gratuite ciblée des vivres. « De plus, 1,7 milliards de FCFA ont été distribués aux populations sous forme de Cash For Work et 784 millions en transfert monétaire inconditionnel», a précisé la même source.
Cependant, il ressort des résultats provisoires que 794 villages sont déclarés déficitaires à plus de 50%, soit 24% des 3.378 villages agricoles de la région avec une population de 659.186 personnes. La production agricole est jugée bonne dans les départements de Dungass, Mirriah et Magaria ; elle est moyenne à Takeita, Kantché et passable à Tanout, Belbédji, Damagaram Takaya et Gouré. « La situation alimentaire est appréciable avec une bonne disponibilité des denrées et un approvisionnement régulier » a fait remarquer le Ministre Mohamed Boucha qui précise que le niveau actuel sont en baisse de 16% par rapport à 2018 du fait principalement de la fermeture de la frontière avec le Nigeria. L’embonpoint des animaux est acceptable et les termes de l’échange sont en faveur de l’éleveur.
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Les tailleurs et les faux rendez-vous à l’approche des fêtes : Entre les tailleurs et les clients, à qui la faute ?
A quelques jours de la fête de ramadan, les préparatifs vont bon train dans les marchés que dans les ateliers de coutures dans tous les coins et recoins de la capitale Niamey ainsi que dans les autres localités du pays. Il suffit juste de sillonner la ville pour se rendre compte des allers et retours des femmes, et hommes dans le but de trouver un bon couturier ou couturière afin de paraitre plus beau le jour de la fête. Ainsi, dans les ateliers de couture l’ambiance se fait remarquer par l’abondance de clientèle. Cependant, nombreux sont les clients qui se plaignent de faux rendez-vous inexplicables de certains couturiers.
Toutefois, si certains tailleurs planifiaient pour être dans les délais conclu avec les clients et prennent la responsabilité de fixer un délai de refouler les commandes des derniers venus. D’autres par contre préfèrent accumulés les pagnes tout en sachant qu’il est quasi impossible de les coudre tous avant la fête, déçoivent ainsi leurs clients en leur donnant des faux rendez-vous à la veille où le jour j même, ce qui chagrinait ainsi ces personnes qui sont censées être heureuses et épanouies en s’habillant avec leurs tout nouveaux beaux vêtement. « Je suis une des nombreuses victimes de cette habitude malhonnête de certains de nos tailleurs. L’année passée j’ai apporté des bazins pour mes deux enfants et moi-même au début du mois de ramadan, à chaque fois je partais vérifier l’avancement de ma commande, il me répète le même refrain de revenir dans deux jours. Et je vous assure il n’a pas cousu nos bazins. Il a fallu la veille de la fête pour que je me rende au marché pour payer des habits prêt à porter pour mes enfants » déclare Fatouma une cliente victime de faux rendez-vous.
Selon Mahamadou Amadou un couturier résidant à Niamey et qui exerce le métier depuis l’an 2000. Ce dernier travail presque 24h/24h en alternance avec ses apprentis, ils ont juste le temps pour la rupture du jeûne pour ensuite se mettre à travailler. « On fait tout ce qu’on peut pour satisfaire nos clients, mais malgré nos efforts il y aura toujours ceux ou celles qui n’auront pas leurs habits en temps pour la fête et la faute vient parfois des clients qui s’attardent a amené. Pour ma part je couds les habits des enfants à partir de 2000 francs et ce pour les modèles simples. Quant aux femmes pour les modèles serrés le prix s’élève à 5000 francs, les compliqués 15000 francs voire plus. » a-t-il dit. Pour Mahamadou Amadou, plusieurs raisons expliquent les faux rendez-vous exagérés des tailleurs à l’approche des fêtes surtout celle de la fête de ramadan. « Hormis le retard de certains clients qui attendent une semaine ou quelques jours pour déposer leurs habits, il y a aussi le non-paiement d’ arriérer. La personne peut venir nous supplier de coudre en nous donnant une petite avance et disparaitre jusqu’à l’année prochaine, c’est pourquoi je refuse de donner les habits maintenant si je ne reçois pas la totalité de mon argent. Il faut dire que ce sont nos clients qui ont semé ce désordre en nous changeant car nous étions autrefois victime de leurs arnaques » a-t-il conclu.
Balkissa Ibrahima
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Les Tchadiens non grata aux USA : Déby ne mérite vraiment pas ça !
Cet homme est vraiment fou et dangereux. Non seulement pour son propre peuple mais aussi pour la planète entière.
Quand, à la surprise générale, le candidat républicain a été élu 45e président des Etats-Unis il y a bientôt un an, nombreux sont les observateurs qui pensaient que la réalité de l’exercice du pouvoir le rattraperait rapidement, qu’il ne pourrait pas tenir les promesses parfois folles faites à ses électeurs.
Pourtant, chaque jour que Dieu fait, il faut que le forcené de la Maison-Blanche conserve une de ses outrances, à savoir sa propension à prendre des mesures totalement loufoques dont il est le seul à avoir le secret. A peine installé dans le Bureau ovale, Donald Trump sortait déjà sa « liste noire », longue de six pays, comme par hasard tous arabo-musulmans, dont les ressortissants étaient interdits d’accès au territoire américain : Syrie, Libye, Iran, Soudan, Somalie et Yémen.
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Les travailleurs nigériens célèbrent la Fête Internationale du Travail
Les travailleurs nigériens regroupés au sein des centrales syndicales, célèbrent ce mardi, 1er Mai, sur toute l’étendue du territoire, la Fête du Travail à l’instar de la communauté internationale.
Cette fête est la résultante du mouvement historique et tragique des évènements de Chicago aux Etats Unis, il y a de cela 132 ans. Elle perpétue la mémoire des illustres pionniers de la lutte syndicale, mais aussi celle des vaillants disparus qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.
A Niamey, comme c’est aussi le cas dans les différents chefs-lieux des Régions du Niger, la tradition est d’organiser des défilés à travers la ville par les centrales syndicales reconnues avec toutes leurs affiliations.
Trois sites sont retenus dans la capitale pour le défilé des centrales syndicales, le premier au niveau de la Place Toumo, le second sur la Place de la Concertation à la devanture de l’Assemblée Nationale, et le troisième qui débouche au niveau du Stade Général Seyni Kountché.
Les travailleurs, issus de toutes les couches socioprofessionnelles du pays, ont pour l’occasion, exposé et brandi les symboles de leurs domaines d’activités à travers les grandes voies de la capitale devant les officiels dont des membres de Gouvernement, des élus nationaux et des responsables des centrales syndicales.
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Les turpitudes de Dahiru Mangal : Les comptes bancaires de l'homme d'affaires nigérian à Niamey, saisis
Dahiru Mangal, un hôte encombrant ? Certainement. D'après une source policière digne de foi, l'homme d'affaires nigérian actuellement empêtré dans un imbroglio financier qui est d'ailleurs à la base de son départ précipité de Niamey. Les faits reprochés à Mangal sont graves et portent sur des milliards de francs CFA. Sur les conseils avisés de ses avocats, une société de la place a d'ailleurs fait saisir les comptes bancaires de l'entremetteur politique nigérian. Et, aussitôt informé de ces représailles judiciaires contre lui, Dahiru Mangal a précipitamment quitté le Niger de peur de voir saisir l'aéronef à bord duquel il voyageait. Selon notre source, c'est sans crier gare qu'il a quitté Niamey. Sur fond d'échecs des démarches de lobbying entreprises auprès de certains leaders politiques.
À Niamey où il est venu parader, Mangal doit plus d'un milliard à Niger airways, la compagnie nationale de transport aérien créée pour faciliter le hadj aux pèlerins nigériens. Une dette qu'il n'est pas prêt d'honorer. Il doit également plus d'un milliard à des banques primaires de la place, sans compter quelques 600 millions qu'une société de la place attend toujours de recouvrer avec lui. Mangal prend son temps pour payer ses dettes et cela irrite au plus haut point ses créanciers.
Albadé Abouba, furieux contre Mangal après l'exploitation tendancieuse de la photo de leur rencontre
Tout est parti d'une photo montrant Albadé Abouba, le président du Mouvement patriotique pour la République (Mpr, Jamhuriya), en compagnie de Dahiru Mangal, le sulfureux homme d'affaires devenu persona non grata dans son propre pays. Une photo vulgarisée à dessein par l'hôte encombrant d'Albadé et qui n'a pas manqué de courroucer le président du Mpr Jamhuriya. Il a d'ailleurs, selon notre source, appelé Dahiru Mangal pour lui exprimer sa déception et sa colère quant à l'exploitation politicienne qui est faite de cette photo à laquelle il s'est prêté par simple courtoisie. Le mal est déjà fait. Dans le pays entier, la rumeur a couru que Mangal est arrivé à Niamey avec pour mission de démarcher certains leaders politiques, précisément Albadé Abouba et Seïni Oumarou. Selon la rumeur, l'homme d'affaires nigérian les aurait rencontrés et que les deux leaders politiques auraient déjà succombé aux sirènes de l'émissaire du pouvoir. Une insulte à l'honneur et à la dignité de Seïni et d'Albadé qui savent, mieux que ceux qui s'agitent, qui est Dahiru Mangal et quelle est sa situation actuelle.
Boukary Sani dit Zilly, l'homme de main de Dahiru Mangal à Niamey Banni de son pays, le Nigeria, Dahiru Mangal est un homme d'affaires pratiquement ruiné et porté à bout de bras par le régime de Niamey dont il est un proche ami. Poursuivi pour de nombreuses infractions, il s'est réfugié à Dubaï d'où il poursuit ses activités douteuses, avec comme hub principal la capitale nigérienne. Le transport des pèlerins est notamment sa chasse gardée et son homme de main sur place, Boukary Sani dit Zilly, est bien introduit dans les cercles du pouvoir dont il est un député au cours des deux législatures de la 7e République. Il n'a rien à envier à son mentor nigérian puisque son nom a été cité dans l'affaire du trafic des devises, en août 2015. Une somme astronomique de près de 10 milliards en devises étrangères (euros et livres sterling) saisie sur des commerçants par la douane nigérienne, à l'aéroport Diori Hamani de Niamey.
Ni Albadé ni Seïni n'a accordé la moindre attention à Mangal
Arrivé à Niamey en rescousse à la campagne de Bazoum Mohamed, en panne de soutiens pour le second tour de l'élection présidentielle, Dahiru Mangal a lamentablement échoué selon notre source. D'abord avec Albadé Abouba avec lequel il n'a eu aucun échange portant sur l'élection présidentielle. Pas la moindre allusion lors de leur rencontre. Mangal est reparti comme s'il était venu. Seul brouillard, la fameuse photo qui a servi à faire croire à l'opinion publique nationale que Dahiru Mangal a fait plier Albadé et Seïni pour le compte de Bazoum Mohamed. Ensuite avec le président du Mnsd Nassara, annoncé avoir eu un entretien de même nature avec l'homme d'affaires nigérian. L'intéressé a vite fait de couper court à la rumeur en démentant, par voie de communiqué signé d'un proche, toute rencontre avec l'hôte encombrant.
Laboukoye
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Les vacances bruyantes du président Issoufou Mahamadou à Dan Dadji
Depuis la semaine dernière, le président Issoufou Mahamadou se trouve en vacances dans son village natal de Dan Dadji (région de Tahoua), en compagnie de sa seconde épouse Dr Malika. Seulement et contrairement à celles de ses prédécesseurs, qui se faisaient dans la plus grande discrétion et à l’insu de la grande majorité des Nigériens, ces vacances du président Issoufou Mahamadou font l’objet d’une vertigineuse publicité. Dès son départ de Niamey, le président Issoufou Mahamadou a eu droit à un déploiement impressionnant des éléments de sa garde et de ceux des autres forces de dépense et de sécurité, de la présidence à l’aéroport international Diori Hamani, comme s’il partait à un voyage officiel. Mais si, cette fois-ci, il s’est déplacé dans l’avion d’une compagnie privée, il a quand même été accueilli à Tahoua comme s’il effectuait une visite officielle. De l’aéroport de cette ville au siège du gouvernorat, c’était des milliers de personnes, sans doute mobilisées par les autorités locales, qui l’ont ovationné. Et toutes les scènes ont été abondamment couvertes et diffusées par les médias publics. Jusque-là on pouvait penser qu’il ne s’agit que du zèle de quelques fonctionnaires voulant plaire au président en vue soit de conserver les postes qu’ils occupent, soit d’avoir des promotions.
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Les vérités amères de l’ambassadeur des USA au Niger
Plusieurs médias nigériens et même internationaux ont rapporté les propos tenus par l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Niger, M. Eric P. Whitaker, au sortir d’une audience avec le président nigérien Issoufou Mahamadou le 28 octobre dernier. Selon les médias qui relayé ses propos, le diplomate américain a dit avoir évoqué avec le président Issoufou Mahamadou des sujets relatifs à la tuerie des civils à Inatès, dans la région de Tillabéry, ainsi que du respect des libertés démocratiques et l’organisation des futures élections au Niger. Sans langue de bois, comme le veut une certaine hypocrisie diplomatique, l’ambassadeur américain a dit avoir demandé avec insistance au président Issoufou Mahamadou que sur la base du rapport dressé par la Commission nationale des droits humains (CNDH), une enquête soit menée et que tous les militaires accusés d’avoir perpétrée la tuerie des civils soient traduits devant la justice, au nom du principe universel du respect de la vie humaine.
Sur la question du respect des libertés démocratiques aussi, le diplomate américain n’est pas parti du dos de la cuillère pour demander au président Issoufou Mahamadou de faire respecter ces libertés par son régime. Il s’agit notamment des libertés d’expression,, de manifestation et de presse qui sont régulièrement bafouées par le pouvoir en place. Ainsi que l’a sans doute observé l’ambassadeur américain, depuis plusieurs années, il est presque devenu impossible pour les citoyens de manifester à Niamey contre une quelconque décision du régime du président Issoufou Mahamadou. A travers le président de la Délégation spéciale de Niamey qu’il a nommé pour agir comme il veut, ce pouvoir ne manque aucun prétexte pour interdire les manifestations. Depuis l’avènement de la démocratie au Niger, aucun pouvoir – même ceux des militaires issus des coups d’Etat – n’a autant attenté aux libertés démocratiques. Mais c’est sans doute sur l’organisation des futures élections que l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Niger a dit des vérités amères que les tenants du pouvoir n’aiment pas entendre. En effet, M. Eric P. Whitaker a indiqué que son pays tient à ce que ces élections soient des plus transparentes, libres et inclusives.
Ceux qui savent décoder le langage diplomatique savent que le diplomate américain est contre la manière dont le régime du président Issoufou Mahamadou veut organiser les prochaines élections, en contrôlant toutes les institutions chargées d’organiser ces élections et en écartant certains candidats que son candidat ne veut pas affronter. Avec cette sortie courageuse de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, les Nigériens ont des raisons d’espérer que pour les élections de 2020 et 2021, la communauté internationale ne va laisser le pouvoir du président Issoufou Mahamadou se comporter comme il l’a fait en 2016 dans l’indifférence totale de cette communauté internationale. Vivement que les diplomates des autres pays occidentaux, qui se disent attachés à la démocratie, emboitent le pas à leur homologue américain pour aider le Niger à reconquérir son espace démocratique de plus en plus morcelé par les socialistes.
DAN Madougou
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Les vertus du henné : Tatouages et soins de beauté au henné
A l'approche de la fête de la Tabaski, l'ambiance bat son plein à Niamey. Les femmes prennent d'assaut les marchés et les salons pour se faire belle. Fête rime avec élégance chez beaucoup d'entre elles et des marchés et salons d'esthétique se créent de façon spontanée au grand bonheur des commerçants et promoteurs. De jour, comme de nuit, ces lieux, grouillent de monde. Nombreuses sont les femmes qui utilisent le henné comme tatouage aux pieds et aux mains, pour teindre les cheveux et pour faire les soins du visage et du corps.
Le henné a été de tout temps le cosmétique le plus employé. Les qualités de cette plante sont multiples. Les musulmans disent que cette plante est venue du Paradis, et son usage séculaire. On utilise ses feuilles pour les vertus colorantes, cosmétiques et thérapeutiques ; ses fleurs pour leur parfum suave ; ses racines pour ses propriétés médicinales.
Le tatouage communément appelé « tchadien » a un rôle cérémonial, jadis réservé aux guerriers ; au fil des années, l'utilisation du henné comme tatouage s'est vite améliorée. Généralement, le "tchadien" se fait à base d'un produit colorant et, est destiné à créer une marque ou des modèles sur certaines parties du corps..
Le henné : révélation de l'identité culturelle
Son utilisation est assez répandue dans certains pays ouest africains notamment chez les femmes nigériennes, tchadiennes, nigérianes, mauritaniennes...Elles aiment porter ces tatouages lors des cérémonies de réjouissances ou de fêtes religieuses. Le henné en décoction donne une couleur rougeâtre ; il est généralement utilisé à des fins esthétiques, comme pour teindre les cheveux, gommer le visage et tatouer la peau.
Pour la promotrice du salon de coiffure ''Elégance'' sis au quartier Koubia dans le 1er arrondissement communal de Niamey, « les femmes, en cette période de fête, viennent pour des modèles différents. Et heureusement pendant ces vacances, nous avons enregistré beaucoup de mariages ; les jeunes mariées aiment assez souvent des motifs compliqués et jolis à voir, contrairement à leurs filles d'honneur qui choisissent des motifs plus ou moins simples.
Il existe dans le commerce un dérivé de henné qui est comme une poudre noire : les femmes nigériennes utilisent de plus en plus ce henné qui est moins coûteux et facile à travailler. Ce genre de henné se vend comme des petits pains au marché ou chez les boutiquiers du coin. Pour les spécialistes, l'utilisation de ce produit n'est pas conforme ; Il est noir car il contient une substance colorante souvent très allergique pour certains types de peau. Chez les utilisatrices, il n'est pas rare de voir de fortes réactions, notamment une irritation extrême de la peau.
Selon une jeune dame nommée Hassia qui fait ce petit métier depuis près de deux ans, « à Niamey, le tatouage avec le henné est le plus pratiqué, car plus beau à voir ; c'est un accessoire indispensable lors de certaines fêtes de réjouissance ». Elle nous confie qu'en cette période de grandes vacances, elle reçoit souvent cinq à dix filles pour la pose du tatouage. Le tatouage complet, elle le fait à 3000F (mains et pieds) et le tatouage simple est à 500 voire 1000F (une à deux mains) tout en reconnaissant que le prix du tatouage a beaucoup baissé car beaucoup savent le faire contrairement aux années antérieures.
« Pour une cérémonie, il faut à une femme une belle tenue et aussi un beau maquillage », précise Balkissa avant d'affirmer que c'est une mode ; ce genre de tatouage ne peut pas seulement être vendu pour sa beauté ; le henné fait partie de nos traditions, et elles doivent être respectées. Toutes les femmes doivent s'en approprier. Pour elle, le maquillage est fait pour mettre en valeur la femme bien qu'elle n'a un goût prononcé pour les maquillages. Selon elle, elle ne trouve pas « jolie une fille qui se maquille trop, c'est du gâchis pur et simple ». Elle cherche toujours à se relooker de façon simple et apprendre à se maquiller au fil du temps.
Non loin de Koubia se trouve Lossa-Goungou où se dresse le salon de Mme Amina ''Amie coiffure'' qui indique que « nous mettons en pratique des astuces et conseils simples. Il est possible même de nos jours d'acheter une pâte de henné bien préparée.
Les différentes étapes de la pose du « tchadien »
Pour savoir un peu plus sur la pose du henné, nous avons assisté à un cours de maquillage. Salamou se déplace de quartier en quartier pour répondre aux appels des clientes. Dès le début, elle fait les décorations au niveau des mains et pieds, elle colle souvent sur ces parties de minces dessins comme des fleurs en exécutant des formes rondes. Tout simplement, elle fait directement des différents styles de dessin avec la pâte du henné bien préparé. Ensuite elle recouvre les dessins à l'aide d'un plastique bien ficelé pour conserver l'humidité du henné. Et au bout d'une heure à deux heures d'horloge, le tour est joué. C'est fini et le résultant est impressionnant. .
Elle déconseille à ses sœurs d'acheter souvent la pâte de henné, car selon elle, elle durcit, craquelle et du coup, elle tache la peau en dessous.
Le Henné : une solution naturelle aux soins de visage et des cheveux
Zara, habitante du quartier ''Lazaret'', est spécialiste en soins de visage ; elle propose toute une gamme de ''gommage'' pour femmes. « On prépare une pâte de henné avec la poudre de la plante qu'on mélange avec de l'eau chaude, un jaune d'œuf, du lait qu'on applique sur le visage et certaines parties du corps de la femme. Au bout d'une heure d'horloge, le résultat est là, un corps et une belle mine !» a-t-elle expliqué. Elle a pris ses cours au Foyer ''Ibadourahamnane'' et pratique ce métier depuis près d'un an. « Nous disposons de plusieurs produits pour faire plaisir aux femmes. Des séances de maquillage plus facile et plus agréable, moins de matières et beaucoup plus de résultats », dit-elle avec un sourire au coin des lèvres.
D'après toujours ses explications, il y a des maquillages que les femmes font pour aller au travail ; là, le maquillage est exécuté de la façon la plus simple, c'est juste une mise en beauté. Alors que le maquillage d'une jeune mariée est exceptionnel ! Cette mise en beauté selon elle, permet de magnifier les yeux, sublimer la bouche et retracer les sourcils. Des petits détails qui donnent de l'étincelle à la jeune mariée. Egalement, Zara nous raconte que le henné est utilisé pour teindre les cheveux ; seulement à Niamey, très rares sont les filles qui le font à cause de sa couleur rougeâtre, sinon, il entretient le cuir chevelu et permet aux cheveux de ne pas se casser.
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)
1er septembre 2017
Source : http://lesahel.org
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Les voyages incessants du président Bazoum : une dilapidation déguisée des ressources financières du pays
Le président Bazoum Mohamed suit les pas de son prédécesseur, Mahamadou Issoufou, en ne reportant jamais ses déplacements à l'étranger, même en cas de difficultés ou d'urgences dans le pays. Tous deux ont une préférence pour les voyages à l'étranger pour assister à des conférences de haut niveau et à des sommets internationaux, qui ont parfois peu d'enjeux pour le pays. Ils effectuent même des voyages privés aux frais de l'État, pour oublier momentanément les problèmes graves du pays, notamment l'insécurité terroriste persistante qui endeuille le pays depuis plus de 7 ans.
Le président Bazoum a quitté Niamey pour Bruxelles, en Belgique, seulement 48 heures après la mort de 17 soldats dans une embuscade terroriste à Intagamey, dans le département de Banibangou. Cette attaque a également fait 13 blessés dans les rangs de l'armée et un nombre important de personnes portées disparues. Après Bruxelles, il s'est rendu à Paris pour rencontrer son homologue Macron et discuter de la gestion de la crise sécuritaire au Sahel. Ensuite, il s'est rendu à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour participer au sommet de l'Union africaine (UA), puis à N'Djamena, au Tchad, pour assister à la rencontre du G5 Sahel. Cette étape de N'Djamena ne boucle pas la boucle.
Le président Bazoum s'est ensuite rendu à Libreville, au Gabon, pour une visite de travail, d'où il s'est ensuite rendu à Brazzaville, au Congo, chez Denis Sassou N'Guesso, qui n'était pas prévu dans l'agenda initial. Au total, le président Bazoum a visité six capitales européennes et africaines en l'espace d'une semaine, mais sans retombées concrètes pour le pays.
Ces rencontres d'échanges n'ont pas été sanctionnées par des accords d'investissements au profit du pays. Les contribuables nigériens ont donc dû supporter les coûts liés au transport (carburant, survol des espaces aériens, de stationnement et de conditionnement de l'avion) et à la prise en charge de la délégation présidentielle dans ces différentes capitales. Ce périple de Bazoum a certainement coûté une somme importante, qui aurait pu être utilisée pour des actions plus profitables au pays. Pour maquiller les choses, l'on annonce aux citoyens qu'il s'agit d'une visite sur invitation du président du pays hôte. Cette pratique de dilapidation déguisée des ressources financières du pays est courante dans nos pays africains.
Il est donc grand temps de mettre fin à cette pratique, en s'inspirant notamment de ce qui se passe dans les grandes démocraties occidentales où les visites des présidents à l'étranger sont planifiées dans l'année et les coûts sont calculés au centime près.
M. B
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Lettre à ma sœur Malika Issoufou de Djibrilla Mainassara BARE : Par devoir et par fraternité
Chère sœur,
Je profite de ce début d’année 2018, pour t’adresser ce message fraternel. Tu seras très certainement surprise. Tu le sais sans doute, j’ai récemment plaidé, auprès de qui de droit, la cause du général Salou Souleymane, de son fils et de ses compagnons d’infortune et dans l’affaire du coup d’Etat, des prisonniers de « l’affaire cellule crises alimentaires » et OPVN, à savoir Malla Ari, Idé Kalilou et Bakary Seydou et autres, qui croupissent en prison depuis 2015 pour des raisons semble-t-il politiques ainsi que le sort des militaires radiés. Suite à ma lettre plaidoirie, la question suivante m’a été posée : et le célèbre prisonnier BABA ALPHA pourquoi tu n’en parles pas ? Je leur ai répondu que j’en parlerai en temps opportun à la personne appropriée parce que le cas de mon petit frère, le très populaire BABA ALPHA de la Télévision Bonferey, et de son vieux père âgé de 72 ans en prison le 3 avril 2017 suite à « une condamnation à deux ans de prison pour faux et usage de faux pour la détention de faux papiers d’état civil doublée d’une déchéance de leur nationalité nigérienne, relève d’une affaire de famille et que le linge sale se lave en famille. Tu sais que j’appartiens à la communauté malienne puisque par ma mère, j’ai des parents à Tombouctou et à Hombori. J’ai grandi, et me suis épanoui dans ma famille d’origine malienne. Ma sœur, dans notre communauté et dans l’opinion nationale, à tort ou à raison, tu es indexée, dans cette affaire d’emprisonnement de BABA ALPHA. Mais te connaissant et connaissant de longue date la prestigieuse Famille Moulaye Zeidane qui n’a jamais été prise à défaut dans ce Niger, je n’y crois pas un seul instant. Du moins tant que je n’ai pas eu une preuve formelle de ton rôle. En d’autres termes, toi qui est issue d’une famille où le respect de l’être humain et où la gentillesse est envers ses parents comme prescrit par notre religion sont sacrés, je ne te croirais pas capable d’être à l’origine de l’emprisonnement de notre frère BABA ALPHA.
Je suis plutôt convaincu que tu es sans nul doute une victime des intrigants du palais. Je ne le répèterai jamais assez, il se pourrait qu’à l’égard de ces hommes, ton époux ait agi sous l’influence des mauvais esprits contre lesquels pourtant l’ancienne Sage et Honorable présidente du Conseil Constitutionnel de Transition, Salifou Fatoumata Bazèye l’avait mis en garde le jour de l’investiture, le 7 avril 2011 « et ce sont ceux-là qui disent non pas ce qui est ou qui devrait être, mais plutôt ce qui fait plaisir au chef. » Mais que reproche-t-on donc à BABA ALPHA ? D’avoir fait usage de sa liberté de penser et d’opinion dans un pays où le premier responsable à librement signé la « Table de la montagne » ? Certainement puisque l’argument fallacieux de « faux et usage de faux » personne n’y croit dans un pays où ces dernière années il y’a autant de faux diplômés et de fonctionnaires préfabriqués que de vrais, dans un pays où le Bac avec ou sans mention et le BEPC se négociaient au marché « Katako », dans un pays où jusqu’à une date récente, pour être admis à un concours de la fonction publique, il fallait obligatoirement être pistonné ? Donc, nous autres, croyons que notre frère BABA ALPHA a été plus victime de sa liberté de parole, pourtant garantie par la charte des droits de l’homme et des peuples. Si tous ceux qui sont concernés par des faux en écriture devaient être poursuivis comme BABA ALPHA, 40 prisons n’auraient pas suffi.
C’est pourquoi, ma sœur, je te prie d’agir en Sage conseillère (Spéciale ?) comme tu en as l’habitude et d’user de tous tes « pouvoirs » (des épouses en général) pour aider ton époux à se mettre au-dessus de la mêlée pour abréger les souffrances de notre frère commun BABA ALPHA, et des autres détenus précités.
En tant que frère, j’ai le devoir d’interpeller, ma sœur, pour attirer son attention sur certains dérapages que l’opinion publique lui attribue à tort ou à raison.
Tu le sais, ma sœur, que notre beau pays est une terre d’accueil bénie et de tolérance puisque des gens d’horizons divers, y sont arrivés, s’y sont instruits, se sont exprimés à cœur ouvert sur tout et tous, souvent de manière outrageuse, au nom de la démocratie sans avoir encouru grand-chose par rapport à leurs outrances. Nous avons nos frères d’origine malienne dans la haute hiérarchie qui auraient pu nous aider à faire libérer BABA ALPHA, mais ils se camouflent et nous fuient, et c’est leur droit. Bien au contraire, ils mettent de l’huile sur le feu et sont même les boutefeux bien qu’ils aient profité de l’extrême liberté de la presse pendant ….20 ans. Ils prendront conscience un jour qu’il ne faut pas fuir un frère.
Pour toutes ces raisons et d’autres, je demande à ma sœur d’user de ses « pouvoirs » pour faire libérer les prisonniers politiques, en particulier notre petit frère Baba Alpha puisque, hier dans l’opposition, ton président de mari avait bénéficié de la clémence de ses prédécesseurs pour avoir usé et abusé de la liberté de la presse.
Je n’ai plus qu’à prier le TOUT PUISSANT pour que ma sœur puisse se raviser pour prendre les bonnes résolutions qui lui feraient passer une bonne année dans la sérénité.
Aide nous à faire libérez notre frère BABA ALPHA et son père et retrouver leur nationalité nigérienne….et Allah (SWT) t’aidera.
Fraternellement
Niamey, le 08 janvier 2018
Ton frère Djibrill Baré
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Lettre à Mahamadou Issoufou : : Gorou Banda, que vous avez célébrée, le dimanche 2 avril dernier, est un désastre financier, économique et écologique dont vous êtes parfaitement conscient
« Nous avons beaucoup progressé dans le renforcement de la justice, car comme on le dit souvent, la justice est le fondement d’un État puissant » dites-vous. Or, la justice, au Niger, n’a jamais été autant objet de controverses que sous votre magistère. Sur dix Nigériens, vous ne trouverez sans doute pas trois qui croient en l’existence d’une justice équitable dans notre pays. Depuis des mois, Bakary Saïdou, Malla Ari et IdéKalilou sont maintenus en prison alors que rien de légal ne justifie leur détention. Non seulement, les accusations portées contre eux n’ont pas été établies par l’enquête de gendarmerie, mais l’instruction judiciaire, si jamais elle existe, peine manifestement à boucler ce vrai-faux dossier. On cherche des poux sur un crâne totalement rasé alors que les chevelures infestées de poux sont tout autour de vous. Tant que Bakary Saïdou, Malla Ari et IdéKalilou resteront en prison et que des délinquants notoirement connus pour avoir fait main basse sur des deniers et biens publics sont en toute liberté et s’affichent régulièrement, sourire aux lèvres, à vos côtés, vous ne pourrez convaincre personne par ces discours abracadabrants sur la lutte contre la corruption. Vous avez beau parler sur Rfi, vous répandre dans Jeune Afriqueainsi que dans tous les journaux du monde, vous n’arriverez pas à ôter de la tête des Nigériens sincères et de tous les observateurs avisés, que Bakary Saïdou, Malla Ari et IdéKalilou ne sont pas des prisonniers politiques. Voici quelques preuves de l’injustice criarde qui règne au Niger :
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Lettre à Mahamadou Issoufou : Il sera extrêmement difficile de faire le bilan chiffré des dégâts causés par votre gouvernance.
Le Niger baigne dans une pourriture sans égal et beaucoup de nos compatriotes estiment que vous devez sans doute en tirer les conséquences en rendant le tablier. Cela permettra, disent-ils, d’une part, de décanter la situation sociopolitique qui va de mal en pis ; d’autre part, de favoriser enfin à la justice de s’acquitter de son devoir vis-à-vis du peuple. Car, je ne vous le cache pas, vous êtes largement perçu au sein de l’opinion nationale commeétant l’obstacle n°1 à l’exercice d’une justice libre, indépendante et équitable vis-à-vis de tous les justiciables.
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Lettre à Mahamadou Issoufou : J’ai cherché à savoir si vous êtes au pays en ces temps de chaleur torride et j’ai appris, avec beaucoup d’envie, que vous êtes à Paris, en ce début de printemps
J’ai appris que vous avez quitté, le samedi 24 mars 2017, Niamey pour Paris et que vous y resterez jusqu’au 31 mars avant de continuer en Italie. Pour une visite d’amitié et de travail en France, j’ai été surpris de constater qu’il n’y a pas eu assez de "bruit" autour de l’évènement. J’ai suivi les grands médias hexagonaux, particulièrement ceux qui gardent un œil sur l’Afrique mais je n’ai trouvé aucune mention de votre visite d’amitié et de travail. J’ai suivi le journal Afrique de France 24, TV5 Monde, je n’ai pas entendu la moindre allusion à votre visite d’amitié et de travail. Je suis également allé sur les portails officiels de l’ambassade de France au Niger, du Quai d’Orsay et de l’Élysée, mais toujours rien. J’ai trouvé tout ça curieux. Mais bon, j’estime que même si votre absence du pays est liée à une permission que vous vous êtes gracieusement offerte, lorsqu’on peut se permettre de contracter un prêt au nom de l’État sans en référer à l’Assemblée nationale, il n’y a pas de souci à se faire pour une simple permission. Abrégeons ces préliminaires inutiles. En fait, j’ai cherché à savoir si vous êtes au pays en ces temps de chaleur torride et j’ai appris, avec grande envie, que vous êtes à Paris, en ce début de printemps. Ah, quel bonheur d’être en France en ce temps de canicule (à tous points de vue) ! J’espère que vous y passez un bon temps et qu’avec votre retour au pays, un autre soleil se lèvera sur le Niger, un soleil de liberté, de progrès et d’espoir, comme l’a souhaité le président de l’Assemblée nationale de France, Claude Bartolone, lors de son passage devant le parlement nigérien. Ce soleil de liberté, de progrès et d’espoir, je l’ai perçu dans cette libération subite des prisonniers politiques. Une surprise ! L’évènement m’a d’autant surpris qu’il y a à peine une semaine, je faisais le serment de vous parler désormais de ces prisonniers politiques que vous devez libérer. Certains sont aujourd’hui libres, d’autres restent encore en prison. C’est le cas de Bakary Saïdou, Malla Ari et de Idé Kalilou, incriminés pour un fait que les bailleurs de fonds — ils ont même décerné un témoignage officiel de satisfaction pour Bakary — eux, ne reconnaissent pas et que la gendarmerie, dans son enquête, n’a pas, non plus, établi. Comme ceux qui ont été libérés vendredi soir, Bakary Saïdou, Malla Ari et de Idé Kalilou ont, tous trois, la particularité d’être de proches collaborateurs de Hama Amadou, le président du Moden Fa Lumana Africa. Ils sont en prison alors que rien ne le justifie. Ils sont en prison, c’est ma conviction et celle de très nombreux Nigériens, parce qu’ils sont opposants politiques dans un contexte où vous voulez embarquer tous les Nigériens dans votre galère. Ils ont le mérite de rester dans la noblesse et la dignité qui doivent caractériser un homme. C’est à leur honneur et à celui de leurs enfants qui souffrent d’avoir leurs pères si loin d’eux, privés de liberté pour des faits manifestement imaginaires alors que les vrais délinquants sont libres et tranquilles. Leurs enfants doivent être fiers.
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Lettre à Mahamadou Issoufou : Je vous tiens responsable de tout jusqu’à ce que vous puissiez prouver, à la face du monde, que vous n’en êtes pour rien et que vous demandiez pardon au peuple nigérien d’avoir été trompé.
Je crois bien que vous n’avez plus rien d’autre à faire à la tête de l’État que de démissionner pour permettre au Niger de renouer avec les paradigmes de la République, de la démocratie et de la justice. En six ans de pilotage à vue, de cafouillage et de laisser-aller délibéré, sur fond de corruption, de trafics d’influence et de délits connexes, vous avez agenouillé le Niger. Aucun homme n’a autant échoué, à la tête de l’État, que vous. Vous avez échoué sur tous les plans, mais ce qui fait peur, ce sont ces perspectives encore plus sombres que vous promettez à vos compatriotes, pris au piège infernal du mensonge, de la corruption et du trafic d’influence.
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Lettre à Mahamadou Issoufou : Quel bonheur peut-on ressentir lorsque le monde entier découvre, scandalisé, que votre directeur de Cabinet de l’époque, Hassoumi Massoudou, a ordonné le transfert de 200 milliards du Niger, d’un compte public de l’État vers
Par devoir de mémoire, mais également de responsabilité citoyenne, j’ai décidé, à partir d’aujourd’hui, de vous parler toutes les semaines de ces pères de famille que vous maintenez en prison alors qu’ils sont totalement innocents. Je parle, bien sûr, de ceux que vous avez accusés d’avoir perpétré un coup d’État, mais aussi de ceux que vous avez jetés en prison, manifestement, sans raison valable. De ces deux groupes, je note un point commun : à l’exception des militaires, tous ceux que vous avez fait arrêter sont des proches de Hama Amadou, votre adversaire-prisonnier politique qui aurait pu vous battre, même étant incarcéré, n’eût été ce vilain hold-up électoral que vous avez perpétré et qui vous collera pour l’éternité. Issoufou Issaka, Oumarou Moumouni Dogari, Boukary Sangaré, sont, à tous points de vue, des prisonniers politiques. Ils sont détenus dans des conditions de flagrant délit qui révèlent toutes les motivations politiciennes qui sont derrière leur incarcération. Depuis plus d’un an, ils croupissent en prison sans aucun espoir d’être jugés. S’ils tiennent le coup, c’est parce que justement ils ont compris, depuis toujours, qu’ils sont des prisonniers politiques. Ils ont compris qu’ils ne doivent rien espérer d’une justice équitable pour sortir de leurs prisons. Ils ont compris que pour les briser moralement, on leur agitera quelques procédures judiciaires qui ne visent qu’à faire croire qu’une instruction judiciaire est en cours alors qu’il n’en est rien. Ils ont compris que leur sort n’est pas corrélé à un procès qui ne se tiendra jamais, mais bien à la survie de votre régime. Ils ont enfin compris qu’ils sont victimes du plus grand scandale politico-judiciaire de l’histoire du Niger.
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Lettre à Mahamadou Issoufou Monsieur Issoufou : Si vous tenez à aider ces capitalistes saoudiens à déposséder des milliers de Nigériens de leurs terres nourricières, autant leur ôter d’abord la vie pour proclamer la vacance des terres convoitées
J’ai suivi l’excellent exposé de l’excellent Ibrahim Diori sur le secret projet d’accaparement des terres nigériennes par une société saoudienne dont la vocation est de trouver, à travers le monde, des sols fertiles pour garantir la sécurité alimentaire du royaume saoudien. J’ai également parcouru, pratiquement en transes, le rapport d’Alternative Espace Citoyen et je n’ai pas pu m’empêcher de me demander dans quel esprit tordu un projet aussi criminel a pu germer ? Comment, pour reprendre la lancinante interrogation des populations de Diffa, quelqu’un a-t-il pu imaginer un projet aussi sinistre qui vise à les priver de leurs terres après tout ce qu’ils vivent déjà comme misères ? En août 2016, j’ai écrit à mes compatriotes sur le sujet, non pas sur les aspects techniques que je n’ai pas la prétention de maîtriser, mais sur les dangers irréversibles dont est porteur ce projet pour notre peuple.
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Lettre à SEM Issoufou Mahamadou, président de la République du Niger suite à son message à la Nation du 2 août 2020 : Sur l’organisation d’un débat démocratique par les partis politiques
M. le président de la République, Dans votre message à la Nation, délivré le 02 août 2020 à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de notre pays, vous avez conseillé : «Je lance un appel aux partis politiques, ceux de la majorité comme ceux de l’opposition ainsi que les non affiliés, à privilégier les débats d’idées, les débats programme contre programme. Ça sera leur contribution à la modernisation de la vie politique dans notre pays...»
Je ne peux que me réjouir d’une telle offre, émanant de surcroit de l’opposant dynamique que vous avez été avant votre accession à la magistrature suprême en avril 2011.
Je salue donc cette offre, à laquelle j’apporte un soutien sans réserve, tout en espérant que vous la soutiendriez sur le plan administratif puisqu’elle vous impose le respect du droit à un accès équitable aux médias, en particulier d’Etat pour tous les partis politiques. En effet, de par leur capacité de couverture de l’intégralité du territoire national, ces médias permettront la participation de toutes les filles et tous les fils du pays, sans exclusive. Du reste, je rappellerais que dans son message à la nation livré à l’occasion du 60e anniversaire de la proclamation de l’indépendance,
l’opposition politique nigérienne, après avoir dénoncé les errements sur le plan de gouvernance économique et politique, a réclamé en vain cet accès équitable des partis politiques aux médias d’Etat.
En conséquence, comme modeste contribution, j’accepte, hic et nunc, le défi de mener ce débat d’idées que toute la classe politique a toujours souhaité, et qui vient à point nommé.
J’accepte, à compter de l’heure qui suit la diffusion de ma présente lettre, un débat contradictoire dans le domaine de la gouvernance économique, politique et sociale sur les médias d’Etat, privés locaux et/ou internationaux avec la ou les personne (s) que votre mouvance aura désignée (s), dans le(s) média(s) de votre choix, en djerma, haoussa, français, anglais. L’opposition s’organisera, j’en sûr, pour mener à bien ce débat contradictoire sur les médias publics.
Veuillez agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de ma déférence.
A Niamey, le 10 août 2020
Djibrilla Mainassara Baré
Candidat désigné par l’UDFP SAWABA à la présidentielle 2020
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Lettre au “Président de la République : Partez en sachant que si vous avez échoué dans votre mission, vous avez au moins, et ce n’est pas mince, la consolation d’avoir permis au Niger de réaliser sa toute première transition démocratique
« Y en a de parler », comme dirait feu Maman Arrivé, notre regretté comédien. « Y en a de parler » et je me demande, bien, par quel bout commencer. Le Niger que vous laisserez est tellement malade, tant sur le plan de la gouvernance que sur le plan moral. Vous savez de quoi je parle et vos compatriotes, tôt ou tard, finiront par savoir, tout savoir. Ce jour-là, même ceux qui vous vouent un soutien aveugle, comprendront à quel point ils ont été abusés. J’excuse beaucoup d’entre eux parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’est le développement. Je les excuse parce qu’ils ne comprennent pas que construire un immeuble de 16 étages dont on n’a pas besoin dans les circonstances actuelles, est plus un acte d’enterrement que de renaissance. Que reprochez- vous au bâtiment actuel du ministère des Finances pour en construire un nouveau ? Je vous l’avais dit, ce n’est pas de tels projets qui vous feront de vous une référence, demain. Malheureusement, vous êtes en fin de course pour pouvoir vous remettre en cause, corriger les erreurs et redresser la barre. Vous avez commencé dans les erreurs, vous allez terminer dedans. À propos, j’ai appris que vous êtes parti à Kao, dans la région de Tahoua, pour poser la première pierre de la construction de la cimenterie de la localité. Lorsque je l’ai appris, je me suis dit que ce n’est pas possible que vous le fassiez, six ans après la première pierre que vous avez posée pour le même projet et toujours à Kao. C’était en 2014 que vous avez procédé à la pose de la première pierre de la construction de la cimenterie de Kao. Pourquoi vous sentezvous subitement en …de refaire la même cérémonie à cinq mois de votre sortie. Ah, vous intriguez, vraiment et je comprends fort bien ceux qui jouent.
Monsieur le ‘’Président’’,
Je vous disais tantôt que le jour où vos compatriotes comprendraient sur quel désastre vous êtes assis, les immeubles, hôtels et autres échangeurs seront les charges qui anéantiront votre image. Il n’y a rien de mieux pour rester en bonne place dans la mémoire de ses compatriotes que de travailler à l’amélioration de leurs conditions de vie. Bref, ma sentence est connue : vous serez logé à une enseigne peu flatteuse. Dans une poignée de mois, vous partirez. Et j’ai décidé, afin que vous partiez avec ce souvenir amer de ce que vos compatriotes pensent de votre gouvernance, vous rappeler quelques symboles forts de votre échec. Le premier, c’est l’école, cette vénérable vénérable institution qui a fait de vous ce que vous êtes et à l’endroit de laquelle vous avez fait les plus belles promesses. L’école nigérienne est malade, très malade. Vos décisions à l’emporte-pièce l’ont surtout clochardisée. À propos des 15 000 salles de classe en matériaux définitifs par an, j’ai démontré, très tôt, qu’il s’agit d’une pure chimère. Le calcul, simple, en donne la preuve. 15 000 salles de classe, ça 1250 par mois, 41 par jour. Or, réaliser une seule salle de classe par jour, y compris en version préfabriquée chinoise, est impossible. En matériaux définitifs, il faut sans doute disposer d’une baguette magique. J’ai été d’ailleurs heureux de constater que si vous n’avez pas requis mon conseil avant de le déclarer, la première fois, vous avez toutefois abandonné la ritournelle.
Toujours, à propos de l’école, vous avez sur les bras, presque 600 enseignants du secondaire affectés depuis septembre 2019 et qui enregistrent 12 mois d’arriérés de salaire. Pourquoi ne sont-ils pas payés ? Vous trouvez judicieux de construire un ministère des Finances, sur fonds propres, dites-vous, ce qui ne me convainc pas, alors que des fonctionnaires que vous vous êtes tant vanté de recruter ne sont pas payés depuis 12 mois ? Vous êtes-vous demandé avec quoi vivent-ils et font-ils vivre leurs familles ? Chacun de nous, ne l’oubliez pas, rêve d’offrir le meilleur aux siens.
Ces enseignants du secondaire ne sont pas un cas isolé. Des médecins, recrutés et affectés dans des postes reculés, en brousse, et qui sont dévoués à servir leur pays, sont dans une situation plus lamentable. Ils n’ont pas obtenu de numéros matricules. En langage clair, cela veut dire qu’ils n’ont aucun lien avec la Fonction publique qui les utilise. Ils ont été recrutés depuis le 18 juin 2020 et n’ont, à ce jour, ni matricule, ni salaire.
Monsieur le ‘’Président’’,
J’ai l’impression qu’en cette fin de mandat, le monde entier a décidé de lever, enfin, le voile sur ce qu’a été votre gouvernance au cours de ces dix années. Traitant de la famine dans le monde, l’International Food Policy Research Institute (IFPRI) vient de classer notre pays 104e sur 107 pays. Un rang qui ne nous surprend guère. Pendant 10 ans que vous avez régné sur le Niger, et malgré les immenses ressources dont vous avez disposé, notre pays a été régulièrement classé dernier au classement de l’Indice de développement humain par le Programme des Nations unies pour le développement. À ce rang qui renseigne sur la nature de votre bilan à la tête de l’État, il faut bien agréger le classement de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa) qui, il y a à peine, deux mois, soulignait que, de tous les pays membres, le Niger est celui qu concentre le plus grand nombre de pauvres. 75,5% des Nigériens sont pauvres. C’est un autre camouflet. C’est la plus belle illustration que notre pays est éloigné du bilan insolite que vous brossez de vos dix ans. Avec ça, lorsqu’on continue de parler d’autre chose, c’est qu’il y a problème.
Malgré tout, vous avez trouvé le moyen d’investir, dites-vous, 25 milliards de francs CFA pour ériger un nouvel immeuble pour le ministère des Finances. 25 milliards, dans un pays, comme l’a si bien souligné Moussa Tchangari, où les enfants étudient sous des paillotes, dans beaucoup de cas, à même le sol, sans tables-bancs et exposés aux intempéries. Vous avez, je dois le reconnaître, des choix illogiques pour quelqu’un qui a tout eu pour réussir à l’école. Ce bâtiment dont vos partisans tirent une fierté béate, vous l’avez fait construire en 12 mois. Ce qui a conduit un de vos compatriotes à demander pourquoi on ne construit pas alors avec la même célérité et la même qualité nos écoles, universités et laboratoires de recherche ?
Monsieur le ‘’Président’’,
Vous allez bientôt partir, laissant à votre successeur un lourd tribut. Un endettement extraordinaire dont on s’interroge sur la destination des fonds, une école démantelée, un système de santé en lambeaux, une corruption endémique, le territoire nigérien comme plaque tournante des trafics de drogue et d’armes, l’impunité, la rupture d’égalité des Nigériens devant la loi, des lois partisanes, bref, vous laissez un Niger où tout est à reconstruire. Mais, de grâce, partez sans chercher midi à 14 heures ; partez sans chercher à imposer subtilement votre successeur car c’est au peuple de le désigner, pas vous ; partez en sachant que si vous avez échoué dans votre mission, vous avez au moins, et ce n’est pas mince, la consolation d’avoir permis au Niger de réaliser sa toute première transition démocratique. On est libre de semer ce qu’on veut, mais on est obligé de récolter ce qu’on a semé, dit-on. J’aime bien ce dicton pour ce qu’il renferme de sagesse. Le processus électoral actuel est une bombe à retardement pour le Niger. Songez-y et réagissez à temps pour éviter la déflagration.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” Si vous ne faites rien pour créer les conditions d’un processus électoral apaisé, vous n’aurez pas rendu service à la démocratie nigérienne, encore moins au peuple nigérien...
Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” Si vous ne faites rien pour créer les conditions d’un processus électoral apaisé, vous n’aurez pas rendu service à la démocratie nigérienne, encore moins au peuple nigérien déjà meurtri par tout ce qu’il a eu à subir au cours de votre gouvernance.
Votre candidat à l’élection présidentielle a repris sa campagne électorale, comme vous l’avez, vous-même, fait, marchant ainsi sur vos traces, pas à pas. Au mépris de la loi électorale dont il est le maître d’ouvrage, il bat campagne, dans le silence complice de Me Issaka Souna et de sa commission électorale, manifestement toute dévouée à votre candidat. Ayant vous-même violé la constitution à maintes reprises, notamment en désignant un candidat pour le Pnds, je comprends bien que votre poulain en fasse autant avec le code électoral, avec l’assurance que ni la commission électorale, ni une juridiction quelconque, encore moins vous, le premier garant du respect des lois, ne lèvera le petit doigt pour l’arrêter. Je comprends également, avec toutes ces affaires dans lesquelles le Niger a été spolié de ses ressources et de ses moyens sous votre gouvernance, que vous vous donniez la peine de faire en sorte que le pouvoir d’Etat, ce bouclier dont vous vous servez à bon escient pour éviter que vos compatriotes sachent le fond de tous ces dossiers malodorants, ne prenne une autre couleur que le rose.
Ce que je ne comprends pas, par contre, c’est qu’après la tragédie du ministère de la Défense nationale où il s’agit de vies d’hommes, vous voir dans cette posture de spectateur que l’on sait pleinement engagé, m’écoeure. J’ai honte de vous avoir servi. Jusqu’au bout, vous êtes resté dans cette logique insolite où vous avez privilégié l’enrichissement, du reste illicite dans bien des cas, d’individus au détriment de l’Etat, par ailleurs anéanti par des prêts parfois utilisés selon une fantaisie à laquelle on vous dit non étranger ? C’est le cas des routes bitumées dans le département d’Illéla au détriment de routes économiques telles que Dosso-Gaya et Tahoua-Arlit.
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Lettre au “président de la République” , Monsieur le “Président” Croyez-moi, vous avez créé déjà trop de problèmes à résoudre pour celui qui viendra après vous : Ne vous avisez pas d’en rajouter
J’ai suivi distance l’investiture de celui que vous avez choisi d’imposer au Pnds comme candidat à l’élection présidentielle prochaine, avec tout le faste d’une cérémonie digne d’un parti-Etat. J’ai compris que vous avez dû dépenser beaucoup pour faire venir tant d’amis de l’extérieur, en espérant que cet argent, vous l’avez pas pris des caisses de l’Etat. Bien que j’ai eu vent d’une information faisant état de centaines de millions de francs CFA soutirés des fonds publics pour financer le congrès extraordinaire du PndsTarayya, je ne peux me résoudre à croire que vous puissiez vous permettre de puiser quelque argent du Trésor public pour un congrès d’un parti politique, soit-il le vôtre. De l’argent, vous en avez trop pour ne pas épargner les fonds à propos d’une activité de votre parti politique. C’est l’unique raison qui m’oblige à ne pas donner de crédit à l’information reçue. Mais lorsqu’on sait la nature de la gouvernance en cours sous votre magistère, l’on ne peut s’étonner d’une telle dérive. Ce ne serait pas le pire de toute façon.
J’ai, donc, suivi le congrès extraordinaire d’investiture de Mohamed Bazoum. Et pourtant, je n’arrive pas à me retirer de la tête qu’il ne s’agit pas d’un cirque, mais bien d’un acte constitutif de votre volonté de vous retirer. Je ne suis pas le seul à s’accrocher à cette petite étincelle qui, malgré son caractère intermittent, éclipse de loin le feu d’artifice que vous avez organisé pour Mohamed Bazoum. Cette étincelle, c’est vous et tout ce que vous charriez avec vous, dans le silence des eaux dormantes. Et comme, très jeune, l’on m’a appris à me méfier des eaux dormantes, je vois, dans votre…, une source potentielle d’inquiétude. Mohamed Bazoum, l’homme que vous avez adoubé et imposé au Pnds n’a pas également perdu de vuecette étincelle. S’il l’a minimisé dans son discours, histoire de jouer le jeu et de faire semblant comme vous, il l’a toutefois effleuré en garçon intelligent et virtuose de la parole. J’ai écouté son discours, j’ai suivi le gestuel et j’ai, pour ne pas me tromper d’interprétation, lu et relu le texte de ce discours qui s’apparente à un programme de gouvernance. Il est bien vrai qu’il a d’excellentes raisons pour vous flatter et vous couvrir d’éloges. C’est une question de pure forme dans la mesure où, de vous à moi, Bazoum sait parfaitement à qui il doit ce choix devant lequel vous avez dû, à votre corps défendant, vous incliner.Bazoum, je le reconnais, est un fin politicien, mais qui a joué longtemps avec le feu. A coup sûr, il s’en mordra les doigts.
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Lettre au “président de la République” : Le «dambou», selon toute vraisemblance, risque de prendre plutôt de l’eau que de l’huile, et avec de l’eau, la fête va tourner au vinaigre
Et avec de l’eau, la fête va tourner au vinaigre. Vous avez sans doute écho de toutes les interpellations qui vous sont faites par rapport à l’impasse politico-électorale dans laquelle, par ce qu’on peut, à tout le moins qualifier de laxisme de votre part, notre Niger est plongé. L’impasse politico-électorale est visible pour tout celui qui sait ouvrir les yeux, regarder et voir. L’impasse politico-électorale, c’est ce cocktail explosif que vous avez préparé sans y mettre la main, méthodiquement, astucieusement, sans rien laisser paraître car protégé par l’obscurité qui couvre de son voile noir les actes d’un président de la République qui ne s’est pas pourtant gêné d’afficher son parti pris à la tête de l’État. C’est paradoxal, mais c’est comme ça. Ce cocktail politicoélectoral que vous avez cultivé et entretenu, je dois vous informer, est arrivé presque à maturation. J’ignore comment vous accueillez cela. En vous frottant les mains ou en vous demandant ce que tout cela va générer en fin de compte ? Moi, je m’interroge surtout sur ce que vous avez en tête pour avoir laissé pourrir une situation qui ne peut être que préjudiciable au Niger. Je m’interroge sur votre silence troublant face à tous ces périls que tout le monde voit venir et qui vous laisse de marbre. Je m’interroge sur vos desseins, vos motivations, pour rester si stoïque face à cette situation qui peut faire imploser le Niger et le conduire dans une crise sociopolitique profonde aux conséquences imprévisibles.
Monsieur le ‘’Président’’
Peut-être que vous auriez du mal à supporter de voir les images et les films des visites de proximité du leader du Moden Fa Lumana Africa et chef de file de l’opposition, Hama Amadou. C’est pourquoi, j’ai décidé de vous rapporter ce dont le Niger entier a été témoin à Téra et à Maradi. L’homme, il faut le reconnaître et le clamer, quitte à fâcher, est extrêmement populaire. Le monde gigantesque que ses visites dans ces deux localités ont mobilisé, sans un franc distribué, est un message aussi clair que catégorique. Vos compatriotes donneraient tout pour qu’il y ait alternance à la tête de l’Etat. Ils donneraient leurs biens, ils donneraient leurs libertés, ils donneraient bien que ce qui s’est passé en 2016 n’a rien d’élections démocratiques. C’est cette forfaiture, que j’a personnellement appelée hold-up électoral, qu’ils sont décidés à refuser, à combattre et à vaincre. Je ne vous vois aucune possibilité de victoires démocratiques au bout d’élections transparentes. Je vous apprends rien, vous le savez. Or, les voies projetées et que tout le monde entrevoit, entre autres, dans cet accord secret avec Gemalto, l’opérateur technique, que vous ne voulez pas faire connaître de vos compatriotes, dans cette commission électorale partisane et dans cette Cour constitutionnelle dont les membres inspirent légitimement la méfiance, sont dangereuses à suivre jusqu’au bout. Si vous persistez à aller jusqu’au bout de la logique dans laquelle on vous suppliait depuis de longs mois de sortir le Niger, ne vous dites pas surpris de l’abîme dans lequel vous conduisez notre pays.
Monsieur le ‘’Président’’
À moins que vous prêchiez le chaos politicoélectoral, ce qui n’est pas souhaitable, je plains votre situation. Je ne vous vois pas sortir grandi de ce cocktail explosif à plus d’un titre. Vous êtes pris en tenailles entre trois forces politiques qui s’excluent et vous n’avez pas beaucoup de temps pour régler l’équation qui se pose à vous. Entre Mohamed Bazoum du Pnds Tarayya et Djibo Salou de Pjd Doubara, on ne sait pas encore lequel obtiendra réellement votre soutien et lequel sera sacrifié. Il ne reste que deux mois pour que les choses soient claires pour les deux. Je constate que vous n’avez pas encore fini de trouver le bout de cette équation insoluble qu’un troisième «inconnu », Hama Amadou, s’y met, vous compliquant davantage l’équation. Hama Amadou, c’est certain, est là et il faut bien compter avec lui. Djibo Salou ne compte pas se laisser conter et Mohamed Bazoum estime tenir le bon bout pour vous donner la moindre occasion de vous défaire de son étreinte. J’espère que cette histoire de deal avec Djibo Salou n’est pas fondée et que l’histoire ne donnera pas raison à Hama Amadou.
Monsieur le ‘’Président’’
La fin de vos deux mandats s’annonce avec fracas. Je ne sais pas, mais que les élections que vous avez tant chantées aux quatre vents ne se dérouleront pas comme vous l’avez pensé et tracé. Avec des organes partisans pour les organiser, vous pouvez être certain que vos compatriotes, pour une fois, vont se révolter contre la volonté d’usurper, à nouveau, leurs suffrages. Nombre de vos compatriotes se demandent ce que vous nourrissez comme dessein. Ils s’interrogent surtout sur ce que vous voulez réellement. Vous ne semblez vouloir poser des actes lourds qui confirmeront ce fameux deal dont Hama Amadou a parlé. Vous n’êtes pas non plus engagé aux côtés de Mohamed Bazoum comme il faut s’y attendre et vous ne voulez pas de Hama Amadou, c’est connu. Je me dis que pour Bazoum, vous cherchez à gagner du temps, histoire de ne pas effaroucher Djibo Salou. De toute façon, à mon avis, le piège se referme sur vous, lentement mais sûrement. Ce piège ne vous laisse, de mon point de vue, aucune chance. L’équation que vous avez, par manoeuvres politiciennes, élaborée, est sans solution pour vous.
Monsieur le ‘’Président’’
Je vous ai suivi dans un discours abracadabrant adressé aux Nations Unies dans une visioconférence. Je vous ai entendu dire que le Niger, après dix ans de la gouvernance que vous lui avez fait subir, est un havre de paix dans lequel le pain ne serait plus un souci. Sauf votre respect, je dois vous dire que personne ne vous croit. Ceux à qui vous vous étiez adressé connaissent parfaitement l’état dans lequel vous avez plongé votre pays. Insécurité alimentaire, trafics de drogue, de devises et d’armes, corruption, népotisme, détournements des deniers et biens publics, instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques, parti pris du président de la République, primauté du parti sur le Niger, violations de la Constitution par le président de la République…Jamais, le Niger ‘a connu une gouvernance aussi sale, aussi peu recommandable. Votre unique chance, si je puis l’appeler ainsi, c’est que vous avez pu bénéficier de complicités extérieures en vue de camoufler au maximum les tares de votre gouvernance.
Monsieur le ‘’Président’’
Les Nigériens n’ont jamais été autant confrontés à l’insécurité alimentaire que votre gouvernance. Pire, sous votre gouvernance, une aide alimentaire quémandée au près du Pakistan et destinée aux populations éprouvées de Diffa a été détournée et vendue par certains de vos proches. Tous ces crimes que j’ai énumérés et qui sont loin d’être exhaustifs, ont été commis, sinon avec votre plein soutien, du moins avec votre bénédiction puisque les auteurs, connus de vous et parfois sous votre parapluie, bénéficient d’une totale impunité.
C’est à cause de ce que vous avez fait de notre pays en si peu de temps que vos compatriotes, à Niamey, à Diffa, à Tahoua, à Zinder, à Maradi, à Dosso, à Agadez et à Tillabéry, ont hâte de tourner votre page. C’est dans votre départ et l’impossibilité pour vous de continuer par personnes interposées, qu’ils fondent leur espoir pour leur pays de se recréer, de se réinventer et de se construire enfin. Je suis gêné de le dire, mais celui que j’ai servi durant des années, avec abnégation et amour pour mon pays, a échoué. Vous avez échoué et ce n’est pas, il faut l’admettre, manquer de respect à la haute fonction que vous exercez que de l’admettre et de le dire.
Monsieur le ‘’Président’’
Un pays, une nation, se construit dans la vérité, le travail, l’unité et les valeurs du peuple. Or, dès que vous avez pris les rênes de l’État, vous avez tout de suite pris le contrepied de tout ceci. Vous avez tourné le dos à la vérité, détruit les vertus du mérite par le travail, mis à rudes épreuves l’unité nationale, privilégié le Pnds Tarayya au détriment des questions de portée nationale. Vous avez, à vrai dire, construit votre échec en pensant que vous édifiez les fondements d’une gouvernance sans fin. Mohamed Bazoum, la réminiscence de cette gouvernance sans fin, a déjà échoué puisqu’il revendique tout ce qui a caractérisé votre gouvernance, c’est-à-dire l’insécurité alimentaire et le détournement de l’aide alimentaire, les trafics de drogue, de devises et d’armes, la corruption, le népotisme, les détournements des deniers et biens publics, l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques, le parti pris du président de la République, la primauté du parti sur le Niger, les violations de la Constitution par le président de la République, absolument tout.
Monsieur le ‘’Président’’
Le «dambou», selon toute vraisemblance, risque de prendre plutôt de l’eau que de l’huile : Et avec de l’eau, la fête va tourner au vinaigre.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président” Les Nigériens sont jaloux de leur souveraineté et ne sont pas prêts à accepter l’injustice jusqu’à un certain niveau
Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président”
Les Nigériens sont jaloux de leur souveraineté et ne sont pas prêts à accepter l’injustice jusqu’à un certain niveau. Ils sont décidés à se battre pour vous imposer la voie de la justice et vous n’avez pas une autre alternative que de vous y conformer
Ce sont sans doute les toute dernières lettres que je vous écris. Le 27 décembre 2020, les urnes sonneront le glas de votre magistère, aux sons et aux couleurs de l’espoir d’un peuple qui a longtemps attendu l’occasion de vous voir partir. Vous l’avez si éprouvé, si méprisé qu’au fond, on peut estimer que l’échec retentissant, le revers, que votre parti politique, le Pnds Tarayya, vient de subir aux élections locales est le vôtre d’abord. Vous l’avez sans doute compris. C’est la première sanction que le peuple nigérien, mature, discipliné et responsable, a tenu à vous infliger. Dans moins de deux semaines, la coupe sera remplie, avec les législatives et le premier tour de l’élection présidentielle qui, j’en fais le pari, verront les Nigériens se mobiliser encore plus que lors des élections municipales et régionales. Leur impatience est si grande de mettre un terme à cette gouvernance scabreuse que vous avez inaugurée en avril 2011.
Monsieur le ‘’Président’’
J’ai appris que malgré le drame survenu à Toumour, à 75 kilomètres de Diffa, vous avez pris l’avion pour aller assister à la cérémonie d’investiture d’Alassane Dramane Ouattara. Ce sont tout de même 78 compatriotes qui ont trouvé la mort dans l’attaque sauvage de Toumour entièrement calcinée et saccagée et vous voir partir, avec un coeur si léger, pour honorer une cérémonie, a de quoi choquer. Certains de vos compatriotes l’ont signifié, mais il me semble qu’il n’y a rien, là, de quoi surprendre de votre part. Ce n’est pas la première fois que vous agissez ainsi, en vous contentant d’un communiqué pour exprimer votre peine et votre compassion. Ce qui vous émeut venant d’ailleurs en veut fait ni chaud ni froid lorsqu’il s’agit de votre peuple. Vous êtes si singulier à ce propos que ceux qui attendent un changement de paradigme de votre part à la veille de votre départ sont eux-mêmes d’une certaine singularité pour ne pas se rendre compte que vous allez probablement terminer sans jamais faire droit aux attentes du peuple nigérien.
Monsieur le ‘’Président’’
Le peuple nigérien pleure ses morts de Toumour comme il a pleuré ceux de Chinagoder, d’Inatès, de Karamga, d’Ayorou ou encore de Mangaïzé pour ne citer que ceux-là. Pendant ce temps, vous vous êtes fait plaisir en faisant plaisir à un autre chef d’État avec lequel vous prétendez ne rien partager en commun dans vos rapports avec la démocratie et les mandats présidentiels. Il y a toujours un intérêt à communiquer et votre dépladéplacement à Abidjan est un acte de communication majeur. Que cherchez-vous en préférant faire plaisir à Alassane Dramane Ouattara plutôt qu’en partageant le deuil de votre peuple ? N’est-ce pas vous-même qui avez décrété un deuil de trois jours après le drame de Toumour pour le violer ensuite ? C’est ça, le mépris dont vos compatriotes. On vous a bien vu honorer des décès de parents d’alliés de votre système de gouvernance. Si vous ne voyez pas de motif valable pour aller réconforter des compatriotes victimes d’agressions aussi barbares que ce qui s’est passé à Toumour, dans la nuit du 12 au 13 décembre 2020, c’est indiscutablement parce que vous ne vous sentez pas concerné. Vos dix années à la tête de l’État, dit un ami, sont une longue procession de morts qui ne vous ont nullement empêché de dormir. Vous aurez sans doute, après le 2 avril 2021, l’occasion de revoir ce film horrible qui a endeuillé tant de foyers nigériens. Toumour n’est, donc, pas une exception, elle est un chaînon de ce chapelet tragique qui a caractérisé votre gouvernance mais que vous ignorez royalement dans vos bilans à l’eau de rose.
Monsieur le ‘’Président’’
Le dimanche 13 décembre 2020, le peuple nigérien a voté. Il a voté dans le calme et la discipline pour élire ses représentants dans les conseils municipaux, régionaux et de ville. Il a promis de sanctionner sévèrement votre gouvernance et il l’a fait, dans les urnes et non pas dans la violence souhaitée, attendue et presque provoquée. C’est dans cette sanction sans ambiguïté que réside votre bilan. Le Pnds Tarayya, ce parti politique qui vous a porté au pouvoir et dont vous n’avez jamais cessé de vous réclamer, a échoué face au peuple souverain qui a librement refusé, dans une majorité écrasante, de faire à nouveau confiance à votre parti politique. Il a décidé, dans la paix et la quiétude sociale, dans le respect strict des suffrages sortis des urnes, de demander à vos partisans de débarrasser le plancher, d’aller se rhabiller aux vestiaires. La sanction est sévère et préfigure, vous vous en doutez, l’issue des élections législatives et présidentielle qui auront lieu dans une dizaine de jours. Le pouvoir du Pnds, selon toute vraisemblance, est à son terme et vous aurez sans doute l’intelligence de ne pas entraver, de quelque façon que ce soit, le cours inéluctable.
Le peuple nigérien vous a administré la preuve qu’il n’est pas ni amnésique ni irresponsable pour vous donner la chance de pérenniser plus longtemps cette gouvernance scabreuse que Bazoum promet de continuer. Est-il compréhensible pour Bazoum de perpétuer ce que les Nigériens ont vécu au cours de vos dix années de pouvoir ? Le trafic de drogue et d’armes, les détournements massifs des deniers et biens publics, la confiscation des libertés publiques, la rupture d’égalité des Nigériens devant la justice, le mépris de leurs attentes et aspirations, les violations continues de la Constitution, la caporalisation des instances chargées du processus électoral, les emprisonnements fantaisistes de citoyens qui dérangent, le massacre des populations civiles et militaires, l’enrichissement illicite de proches, la corruption, les fraudes aux concours, les détournements des aides alimentaires et budgets militaires, la prééminence de la famille présidentielle sur l’État, le hold-up électoral, etc. C’est ça que Bazoum, ce candidat aux pièces d’état-civil controversées, promet aux Nigériens de continuer. Y a-t-il plus grand mépris vis-à-vis d’un peuple ?
Monsieur le’’Président’’
Bazoum, vous le savez mieux que moi, n’a pas la qualité requise pour prétendre à la magistrature suprême. Vous avez vu le tollé général que cela a soulevé de vouloir imposer Bazoum comme candidat ? De la coalition Cap 20-21, les contestations ont gagné la société civile, puis Mahamane Hamissou du Pjd Hakika et aujourd’hui, Salou Djibo du Pjp Doubara et de l’Apr de Seïni Oumarou, sans compter la frange importante du Pnds opposée à toute candidature de ce bonhomme dont il est impossible, à l’heure actuelle, de statuer sur la véritable identité. Non seulement il a fait manifestement du faux, mais il ne s’appelle pas, selon de nombreux témoignages, Bazoum Mohamed mais plutôt Bazoum Salim.
La Cour constitutionnelle est empêtrée dans une situation sans autre issue que de dire le droit. Elle est déjà dans le collimateur des populations nigériennes et ce serait mettre leurs vies en danger que de persister dans cette logique insensée où le plus arriéré des villageois comprend fort bien ce qui se trame. Je n’ai jamais vu une Cour constitutionnelle autant décriée, autant traînée dans la boue et discréditée. Je n’ai jamais vu autant de jets de discrédit sur une Cour constitutionnelle. Vous l’avez compris, les Nigériens sont jaloux de leur souveraineté et ne sont pas prêts à accepter l’injustice jusqu’à un certain niveau. Ils sont décidés à se battre pour vous imposer la voie de la justice et vous n’avez pas une autre alternative que de vous y conformer.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président” ‘’Lokol, baabunwassa né ba, kumabakassouabané’’
Malgré le discours fondateur d’avril 2011, lors de votre investiture, beaucoup de compatriotes doutent que vous ayez vraiment compris ce que représente l’école pour un pays, une jeunesse, un peuple. Ecolier de la brousse de Dandadji, vos pas, attentivement suivis et soutenus par l’Etat, vous ont conduit d’abord à Madaoua, puis à Niamey et enfin en France pour des études chèrement payées avec l’argent du contribuable nigérien. Selon le témoignage de feu Joseph KiZerbo qui l’a écrit dans la préface à l’ouvrage « L’éducation en Afrique », le Pr Abdou Moumouni a pleuré, lors de son agrégation, en pensant, un instant, à tous ces compatriotes, paysans pour la plupart, dont le sacrifice financier à travers l’impôt consenti, lui a permis d’atteindre un tel niveau de formation. Pour vous également, il s’agit d’un rêve inaccessible, je veux dire inimaginable, mais rendu possible grâce à des hommes qui, à la station qui est la vôtre aujourd’hui, ont compris que l’école est le fondement de la construction nationale et qu’en dépit de ses turpitudes, la jeunesse doit être encadrée, formée et éduquée. Des hommes qui, dix fois plus puissants que vous aujourd’hui, craints et redoutés, ont pourtant investi tant d’efforts à construire l’école nigérienne, à lui donner son autonomie de gestion et de pilotage, à former à grands frais, des milliers et des milliers d’enseignants, de cadres de conception et de supervision pédagogique. L’école n’est pas un sujet de divertissement, encore moins un marché, c’est un instrument de développement. Elle reflète par conséquent la conception de la gouvernance des hommes, de leurs ambitions pour leur pays ainsi que les profils d’hommes et de femmes qu’ils voudraient avoir à gouverner.Quant à la jeunesse, elle est par essence contestatrice et rebelle. Cependant, ce n’est pas pour autant qu’elle doit être sacrifiée sur l’autel de nos volontés de domptage. Ses errements et ses frasques ne constituent nullement un alibi suffisant pour lui faire payer des fautes inhérentes à toute jeunesse. Leurs fautes et écarts de conduite ne sont-ils pas d’ailleurs le reflet de notre échec ? Nous devons aller au-delà des manifestations pour essayer de cerner les causes profondes, structurelles d’une crise qui est en fait un problème de société. Il est facile, dit-on dans la sagesse nigérienne, de distinguer le petit bout de brindille dans l’œil de l’autre alors que l’on a une poutre plantée dans le sien. Je voudrais dire que, de tout ce qu’il m’est donné d’entendre sur ce drame scolaire, je n’ai pas la moindre souvenance d’un mea culpa de la part de votre gouvernement ou des enseignants-chercheurs. Et pourtant, les misères de l’école nigérienne traduisent d’abord l’échec de votre gouvernement qui tâtonne, tel un aveugle sur un parcours de combattant militaire.
Monsieur le ‘’Président’’
J’ai lu votre biographie à travers « Les boutures de manioc » que j’ai d’ailleurs trouvée truffé d’affirmations contestables. Vos actes et vos rapports actuels avec l’école nigérienne ne reflètent pas la trajectoire et l’histoire de ce jeune garçon de Dandadji dont SoulemaneKanéécrit, dans sa préface à l’ouvrage qui vous est consacré, qu’il a si changéde patronyme au cours de son cursus scolaire qu’on ne sait plus comment s’appelle-t-il exactement. Un mérite qui revient à des hommes comme feu GarbaDjibo dont le souci était de vous frayer le chemin... vers Madaoua, Niamey et la France.J’ai régulièrement lu aussi vos discours et je constate qu’en ce qui concerne la question de l’éducation, l’on ne peut trouver meilleur rêve pour l’école nigérienne. Seulement, l’école ne se nourrit pas que de rêves. Elle a besoin, et cela de façon constante, de notre sollicitude, de notre toléranceet de notre reconnaissance. Car, la formation de la jeunesse dont il est question ne peut s’accommoder des déviances politiciennes. «Lokolbaabunwassa né» ! Or, la gouvernance actuelle de l’école nigérienne est un désastre. Le résultat de cette façon herculéenne de penser l’école, de faire l’école, est là : elle est plus que dans un piteux état. Elle est délabrée, désarticulée, autant dire démantelée. De la sordide grève des enseignants-chercheurs sous la férule du Snecs au mot d’ordre de grève illimitée de l’Union des étudiants nigériens de l’université de Niamey (Uenun), qu’a fait votre gouvernement pour éviter d’en arriver à une telle extrémité ? Vous avez gazé, bastonné et blessé grièvement, arrêté et emprisonné des étudiants. Mon verdict est clair : vous n’avez pas rendu honneur à cette école que vous aviez chantée en avril 2011. Au contraire !
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Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président” Emprisonner, maltraiter, traquer et même tuer n’a jamais arrêté le cours de l’histoire
Le Niger s’embrase, les esprits s’échauffent, l’économie s’écroule, le climat social et politique se dégrade de façon inquiétante, mais vous continuez à ignorer, voire à mépriser votre peuple. Par contre, vous continuez à faire arrêter des gens, essentiellement dans les rangs de la société civile, des citoyens libres qui exercent des libertés constitutionnelles. Il est bien vrai que vous avez violé maintes fois la Constitution et que c’est avec une brillante sélectivité que vous choisissez ceux qui doivent aller en prison. Je sais, pour l’avoir compris à travers les expériences d’autres compatriotes d’infortune, que vous pourriez, un jour, brusquement songer à m’envoyer en prison pour la simple raison que je vous fais parvenir ce que vous ne voulez pas forcément entendre. Ce ne sera pas un drame. Ainsi va le cours de l’histoire. Car, alors que vous êtes intolérants vis-à- vis de citoyens qui entendent exercer des libertés constitutionnelles, vous trouvez néanmoins, toujours, le moyen de faire sortir des délinquants avérés de prison, construisant ainsi autour de vous un empire de gangsters en col blanc, prêts à tout pour demeurer membres du système et sauvegarder leur liberté. C’est en soi une violation de la Constitution que vous avez juré, la main droite sur le Saint Coran, de respecter et de faire respecter. C’est juste pour dire que vous accordez plus d’intérêt et de respect aux voyous de la République qu’aux citoyens qui se battent pour un Niger meilleur.
Monsieur le’’Président’’,
Emprisonner, maltraiter, traquer et même tuer n’a jamais arrêté le cours de l’histoire. Car, l’histoire, c’est le temps et le temps appartient à Dieu, l’Omnipotent, l’Omniscient. Ni vous ni personne d’autre ne peut arrêter le temps. Et le temps coule, inexorablement, dans l’indifférence des croyants comme des incrédules. Il coule et chaque soleil qui tombe, chaque jour qui passe, chaque heure qui s’égrène, chaque minute, chaque seconde, est une part importante de votre âme qui s’éloigne de vous. Ainsi, un jour viendra où vous aurez, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, pour comprendre que « l’homme n’est qu’une misérable petite moisissure de la terre » et qu’il y a lieu d’être humble, juste et bienfaiteur pour son peuple. Car, la fin, puisqu’il y a une fin à tout, arrive toujours, aussi brutalement, calée quelque part, dans l’interminable chapelet du temps. Pourquoi oublier que l’on va mourir ? Et même si vous considérez que tout est fini lorsqu’on est mort, il faut toujours penser à ce que l’on laisse derrière soi.
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Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président” Sauf votre respect, votre bilan sera lourd à porter et vos compatriotes ne peuvent souhaiter qu’une seule chose : que votre successeur ne soit aucun de ceux sui sont dans les plis de votre..
Monsieur le “Président” Sauf votre respect, votre bilan sera lourd à porter et vos compatriotes ne peuvent souhaiter qu’une seule chose : que votre successeur ne soit aucun de ceux sui sont dans les plis de votre coeur.
Bien que vous ayez tout votre esprit caporalisé par cet assassinat barbare de six Français dans la commune rurale de Kouré, je me permettrai tout de même de vous parler de démocratie, de processus électoral, mais aussi d’institutions internationales telles que la Cedeao, l’Oif et l’Union africaine. Vous aurez sans doute remarqué que je n’ai pas fait mention de nos deux compatriotes qui ont été également assassinés en même temps que les six humanitaires français de l’ONG ACTED. C’est à dessein. Sachant que vous n’avez pas fait montre d’une si grande préoccupation, par le passé, devant les pires attaques meurtrières contre les Forces de défense et de sécurité nigériennes, je me suis dit qu’il n’est guère nécessaire, dans cette lettre qui vous est destinée, de faire cas des deux victimes nigériennes. Je me souviens encore de toutes ces attaques, à Karamga, à Bilbabirim, Gueskerou, à Ouallam, à Mangaïzé, à Inatès, Chinagoder, etc., où des soldats ont été pratiquement massacrés sans que vous daigniez annuler vos déplacements ou les écourter dans certains cas. Le cas le plus récent est celui d’Inatès qui vous a trouvé en Egypte, précisément à Assouan, dans le cadre de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement. C’était en décembre 2019. Vous aviez quitté Niamey en début d’après-midi du mardi 10 décembre 2019 et la même nuit du 10 décembre, le poste militaire d’Inatès a été attaqué avec un bilan très lourd : 71 militaires tués selon le bilan officiel. Malgré la gravité de la situation, vous êtes resté à Assouan où vous avez eu le coeur de prendre sereinement part, le mercredi 11 décembre, à la cérémonie d’ouverture de la conférence ainsi qu’à un panel de haut niveau sur le thème « L’Afrique que nous voulons : pérenniser la paix, la sécurité et le développement ». Vous avez même eu un entretien avec le président égyptien, président en exercice de l’Union africaine. Ce n’est qu’après que vous avez regagné Niamey, sous la propagande que vous avez écourté votre séjour à Assouan pour revenir au pays.
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Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président” Si, en plus de tous les échecs dont vous êtes parfaitement conscient, vous devez également laisser le Niger dans la chienlit, je ne sais pas quelle médaille on doit vous attribuer
Décidément, votre départ de la présidence se présente sous de mauvaises coutures. Des problèmes inextricables semblent vous empêcher de partir dans cette sérénité que vous avez tant souhaitée. Sérénité ? Ce bonheur, plutôt, que vous caressez de partir après avoir placé un homme de confiance qui vous veillera, par reconnaissance, sur vos arrières. Connaîtrez-vous jamais ce bonheur ? J’en doute face à l’accumulation des problèmes qui surgissent et qui trouvent leur origine dans la manière dont vous avez gouverné au cours de ces deux mandats consécutifs qui s’achèvent. Tout semble se compliquer pour vous, m’at- on dit. Je ne suis point surpris par une telle issue de votre magistère, tant j’ai connaissance des pratiques malsaines qui ont gangrené votre gouvernance. Je ne peux, ici, égrener l’interminable chapelet de vos choix et actes non recommandables, pour ne pas dire condamnables ; des faits qui ont pratiquement détruit toutes les valeurs, sociales et culturelles, politiques et démocratiques. Lorsqu’on examine soigneusement ce que vous avez été avant d’accéder à la magistrature suprême, on ne peut dire que vous avez rendu service à votre pays et à votre peuple. Pas plus que vous ne vous êtes rendu service. Outre l’échec incontestable aux plans économique, social et culturel de votre gouvernance, voilà que même le processus électoral devant consacrer votre sortie est un échec.
Il est bien vrai qu’en 2016 déjà, vous nous avez servi un vos crus en promettant des élections transparentes dont l’échec, aviezvous solennellement déclaré, serait votre échec personnel, pour, en fin de compte, nous gratifier de ce hold-up électoral qui va être inséparable de votre nom pour l’éternité de l’Histoire. Il est tout aussi vrai que depuis de longs mois, je voyais venir cet échec, tant vous avez obstinément refusé d’écouter la voix de votre peuple qui s’est éreinté à vous convaincre de vous investir, résolument et sincèrement, dans l’instauration d’un processus électoral consensuel. Vous avez même refusé de parrainer le dialogue national, une tentative ultime de rassembler les Nigériens autour de vous, dans une dynamique d’union sacrée pour des élections inclusives, justes et transparentes dans un esprit apaisé.
Ce refus, seuls les ingénus et les mauvaises fois invétérées le mettraient sur le compte de votre devoir de ne pas vous immiscer dans le jeu politique. Vous avez tant pris parti, tant étalé votre esprit partisan, sans vous préoccuper de vos obligations constitutionnelles, que ce serait improductif de vous cacher derrière un tel rempart. Sauf votre respect, vous n’avez rien à dire à ce propos. De mon point de vue, c’est toute cette volonté délibérée à vous manifester régulièrement, non pas comme le président de tous les Nigériens, mais comme celui d’un clan politique dont vous avez d’ailleurs protégé les membres contre la justice, qui vous empêche, aujourd’hui, de sortir par la grande porte.
Monsieur le ‘’Président’’
Il ne reste plus que quatre jours pour la tenue des élections locales que vous avez personnellement fixée pour le 13 décembre 2020, contrairement à la commission électorale qui a soutenu mordicus ne pas être en mesure de les organiser à cette date. Si je vous rappelle cette date, c’est parce qu’il y a un motif d’inquiétude. C’est seulement maintenant que les bulletins de vote sont en cours de production et selon des informations fiables dont j’ai pu disposer, les imprimeurs ne pourront pas livrer ces bulletins avant le 13 décembre. Le délai de six jours que la commission électorale leur a fixé n’est ni réaliste ni faisable. Les imprimeries les plus performantes de la place ont avoué l’impossibilité pour elles d’honorer le travail attendu dans un délai aussi réduit. Certaines ont d’ailleurs jeté l’éponge en rejetant l’offre qui leur a été faite. Ce qui accru la masse de travail attendue d’une imprimerie de la place qui a dû accepter, en plus de ceux de Dosso, Tahoua et Zinder, l’impression des bulletins de Niamey et de Maradi. C’est un échec retentissant ; un échec jamais connu dans l’histoire démocratique de ces 30 années post-conférence nationale. Cet échec, vous le savez, n’est pas uniquement celui d’Issaka Souna. C’est également le vôtre. C’est uniquement sous votre magistère qu’une telle situation insolite est arrivée. Même les régimes d’exception pour lesquelles vous avez peu de considération n’ont pas échoué à organiser les élections à date.
Monsieur le ‘’Président’’
Vous imaginez bien ce qu’un éventuel report de la tenue de ces élections suppose. Si nous restons dans l’ordre d’organisation de ces élections, il faut bien admettre que tout report des élections locales exigerait de repousser les dates des législatives et de la présidentielle. Une telle éventualité, non plus, n’a jamais eu lieu depuis les premières élections multipartistes au Niger.
À quatre jours de la date du 13 décembre, faut-il continuer à garder le silence ? Je crois qu’il vous revient, puisque c’est vous qui avez imposé à la commission électorale cette date pour la tenue des élections locales, d’aviser les Nigériens sur l’impossibilité d’organiser ces élections à cette date. Seulement, si vous le faites, vous devez également tirer toutes les conséquences politiques de cet échec.
Monsieur le ‘’Président’’
J’ai appris aussi que la fête tournante du 18 décembre 2020 n’aura plus lieu, cette année. Diffa devra attendre l’année prochaine, avec un autre président de la République que vous, pour accueillir la commémoration de la République. Un autre échec ! Un échec qui serait lié, paraît-il, à l’argent. Ah, l’argent ! Pourtant, vos partisans, regroupés autour de Bazoum, en dépensent tous les jours comme si l’on a affaire à des princes arabes du Golfe. D’où sortent-ils autant d’argent qui manque à la République, à l’État ? Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai d’abord cru à une fausse information. Puis, j’ai constaté que des sources concordantes le corroborent. Ce n’est pas sérieux de faire ce croc-en-jambe à Diffa qui a tant besoin de cette fête pour se retrouver, croire en elle et bouter dehors du Niger la peur de vivre. Diffa ne mérite pas ces adieux moches de votre part. Mais, je sais bien que vous n’avez pas la tête à la fête.
Monsieur le ‘’Président’’
Je disais que décidément, votre départ de la présidence se présente sous de mauvaises coutures. L’affaire Bazoum, dont vous êtes à l’origine pour avoir imposé l’intéressé à votre parti, le Pnds Tarayya, a fini par empoisonner la vie nationale de la plus fatale des façons. Aujourd’hui, les juges sont pris entre le marteau et l’enclume. Ils doivent dire le droit et selon toute vraisemblance, votre poulain ne peut s’en sortir. Personne, à l’exception des Nigériens qui mettent en avant de sordides et mesquins intérêts égoïstes, ne lui voit une issue de sortie. Vous-même, vous savez que ses pièces d’état-civil sont plus que douteuses. Vouloir l’imposer alors que la Constitution l’élimine, c’est provoquer tout autre chose que des élections. Si, en plus de tous les échecs dont vous êtes parfaitement conscient, vous devez également laisser le Niger dans la chienlit, je ne sais pas quelle médaille on doit vous attribuer.
Mallami Boukar
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Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président” Un audit de fichier électoral, on le fait pour rassurer les parties prenantes.
Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président” Un audit de fichier électoral, on le fait pour rassurer les parties prenantes. Or, ce que vous avez commandité est un conclave entre des membres liés par un même destin et des experts que vos compatriotes soupçonnent de tous les péchés d’Israël.
Je ne sais plus par quel bout commencer, tant les évènements se succèdent, se chevauchent, s’empilent et se bousculent en fin de compte dans ma petite tête. Je retiens simplement que le Niger est profondément bouleversé par les inondations et les conséquences désastreuses sur des milliers de Nigériens dépouillés de tout, désemparés er désespérés. Tous les quartiers sans exception de l’arrondissement communal Niamey 5, Nguiguimi, Agadez, Ayorou et bien d’autres localités vivent des moments sans doute inoubliables, les eaux en furie leur ayant tout pris. Mais, on ne voit pas assez votre gouvernement qui a manifestement préféré chercher à camoufler ses échecs et ses défaillances dans une responsabilité diffuse et mal indiquée au regard de la gravité de la situation : la délégation spéciale de la ville de Niamey s’échine ainsi à apporter un minimum de réconfort aux familles sinistrées, mais il apparaît de toute évidence qu’elle n’est pas à la hauteur de la crise. Du reste, c’est une affaire nationale, une catastrophe qui doit mobiliser l’ensemble du gouvernement puisque tous les secteurs sociaux de base sont concernés. Le ministère de l’Enseignement primaire, le ministre de la Santé publique, le ministère de la famille et de la population, le ministère de l’Hydraulique, le ministère de l’Enseignement supérieur, etc. Le fait de mettre la Délégation spéciale dans l’oeil du cyclone, sans moyens apparents pour relever les défis multiples du moment, est une fuite de responsabilité que je considère grave.
Monsieur le “Président”
Vous avez donné des instructions, non pas à votre gouvernement, mais au délégué spécial de la ville de Niamey, comme si la question qui se pose est liée à un simple problème d’assainissement et de voirie. Autant par l’ampleur du désastre que par sa dissémination dans l’espace géographique nigérien, vous ne pouvez pas vous contenter de fourguer la patate chaude à la Délégation spéciale de la ville de Niamey. Et, que faits-vous, donc, des cas de Nguiguimi, d’Agadez, d’Ayorou, etc. ? Vous allez aussi donner des instructions aux mairies et délégations spéciales de ces localités pour juguler le fléau ? En fait, on ne sent pas une riposte appropriée et organisée de votre gouvernement. Votre visite sur les sites inondés de l’arrondissement communal Niamey 5 est, de mon point de vue, plus une opération de “com” que comme l’expression d’une volonté de prendre à bras le corps la tragédie qui frappe cette zone du Niger. La preuve, aussitôt après avoir instruit le délégué spécial, Mouctar Mamoudou, de prendre les dispositions nécessaires pour faire face à la situation, vous vous êtes tourné vers le sommet de la Cedeao que vous vous apprêtiez à accueillir. Comme toujours, vos compatriotes ont compris que vous avez préféré privilégier le prestige au don de soi.
J’ai bien suivi la visite du ministre de la Santé à l’hôpital national Amirou Boubacar Diallo et j’ai beaucoup apprécié. Seulement, n’ayant pas de moyen d’action, il ne peut que constater les dégâts et promettre. J’ai également suivi celle d’un de vos directeurs de Cabinet, votre fils Sani Issoufou dit Abba, qui dit avoir fait le déplacement conformément à vos instructions, mais à quoi tout ça rime en fin de compte. Qu’est-ce que cela a apporté aux sinistrés ? Pourquoi restez-vous sourd jusqu’à présent à tous ces appels qui vous convient à décaisser des fonds massifs et aides conséquentes aux familles sinistrées ? Pourquoi cet attentisme alors que la tragédie s’accentue ? Pourquoi ces actions approximatives, ce tâtonnement, alors que, pour des dépenses de prestige, vous n’avez pas hésité à faire saigner les caisses du Trésor public ? Vos compatriotes sont sidérés, à croire que vous allez finir comme vous avez commencé.
Monsieur le “Président”
Votre passage, hier matin, auprès des sinistrés de Saga, a mis un peu de baume au coeur à tous ceux qui ont tout perdu dans les inondations. « C’est bien, mais c’est pas arrivé », comme disent nos frères Togolais. Ce dont ils ont besoin, c’est la présence matérielle de l’Etat, sa solidarité agissante et sa protection en termes de logements d’appoint, d’aides alimentaires, de moustiquaires, d’habits, de couvertures, d’eau, etc. Il faut que vous gouvernement se magne et qu’il n’attende pas l’aide de la communauté internationale. C’est vrai que les sinistrés sont logés dans des écoles, mais dans un mois, c’est la rentrée scolaire. Qu’envisagez-vous de faire ? Il faut impérativement mettre un plan sérieux en oeuvre. En attendant que vous vous mettiez à la tâche, laissez-moi vous faire observer que si vous aviez investi dans le social, cette situation tragique aurait pu être évitée ou amoindrie. Ce n’est pas un reproche, c’est un constat, d’ailleurs partagé par la plupart de vos compatriotes.
Monsieur le “Président”
J’ai appris que, conformément à votre décision de faire auditer le fichier électoral, biométrique en principe, par l’Union africaine, la Cedeao et l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), que ledit audit a déjà démarré et qu’il ne regroupe que ceux qui l’ont élaboré et qui vous sont totalement acquis. Les représentants de l’opposition, qui ont pensé saisir l’opportunité de démontrer que c’est un fichier électoral truqué, n’ont pas eu cette belle occasion puisqu’ils ont été simplement interdits d’accès audit fichier électronique. C’est une signature, celle de l’aveu des soupçons longtemps entretenus par l’opposition. À qui voulez-vous finalement démontrer qu’il y a eu audit du fichier et qu’il est irréprochable ? Visiblement, l’opposition a eu raison de vous sur toute la ligne. Ce ne sont pas au terme d’élections que vous entendez transmettre le témoin à quelqu’un d’autre, mais par un jeu de passe-passe que je trouve personnellement vulgaire. Un audit de fichier électoral, on le fait pour rassurer les parties prenantes. Or, ce que vous avez commandité est un conclave entre des membres liés par un même destin et des experts que vos compatriotes soupçonnent de tous les péchés d’Israël.
Je crains fort que les Nigériens, pour cette fois, décident de ne pas se laisser faire. Des exemples qui les y invitent se passent tellement sous d’autres cieux, tout autour d’eux, qu’il y a de fortes chances que les pratiques électorales en cours ne suscitent la révolte chez vos compatriotes. Les Nigériens en ont ras-le-bol de votre gouvernance et vous le savez. N’en rajoutez pas, au risque de provoquer ce que vous ne saurez ni arrêter, ni régler au mieux. La crise électorale, je m’en doute, ne vous effraie pas. J’ignore pourquoi, d’ailleurs, puisque les crises similaires à celle qui profile à l’horizon, nul ne peut en connaître à l’avance la dimension, l’ampleur et les contours. Si, parce que chef de l’État, protégé par des soldats bien armés, vous voulez tout essayer, c’est que vous oubliez que, nous autres, vos conseillers et autres collaborateurs, sommes exposés aux périls en perspective. Il est bien vrai que personne ne sait qui est mieux protégé que l’autre. Mais, vous devez, dès à présent, vous ressaisir afin de mettre un terme à cette descente aux enfers. Certains disent que c’est prémédité, délibéré et assumé, au mépris des risques majeurs auxquels ce processus électoral truqué expose notre pays. Je commence à me demander s’ils n’ont pas de bonnes raisons de le dire.
Monsieur le “Président”
J’ai maintes fois attiré votre attention sur votre responsabilité. Je ne vous parlerai pas à nouveau de la violation des lois, marque déposée, dit-on dans certains milieux, de votre gouvernance. C’est au nom de cette marque déposée que personne ne vous dispute, que Mohamed Bazoum dit à qui veut l’entendre, que rien, ni personne, ne peut l’arrêter dans son périple électoral illégal. Il n’a sans doute pas idée ce dont Dieu est capable. Dans cette boutade de Mohamed Bazoum que des religieux considèrent volontiers comme un blasphème, j’ai cru entrevoir la conviction indécrottable de tous les existentialistes de la terre, ces hommes qui pensent qu’il n’y a de Dieu que ce qu’imaginent des ingénus.
Monsieur le “Président”
L’opposition politique rejette d’ores et déjà l’audit du fichier électoral mené sans la participation de ses représentants à un processus que la Ceni a pourtant dit vouloir inclusif. Elle dit rejeter l’audit ainsi que les résultats qui en découleront. Or, si elle rejette l’audit et ses résultats, cela suppose qu’elle rejette le fichier électoral. La conséquence que je crains est que l’opposition refuse la tenue d’élections qu’elle sait à l’avance truquées et qu’elle en demande le boycott actif à ses militants. C’est une crainte et il faut me croire, ça risque de barder pour le Niger dans ce cas de figure. Entre autres, vous avez bien vu ce que Mahamane Ousmane a soulevé comme monde à Zinder, à Magaria, bref dans son Damagaram natal. Vous connaissez la popularité de celui que vous avez dû emprisonner pour vous faire proclamer élu en 2016. Vous connaissez la force de frappe électorale d’un Ibrahim Yacoubou, notamment dans l’arewa. Si les leaders de l’opposition déclarent qu’ils n’acceptent pas ces élections telles qu’elles sont en train d’être organisées, et ils l’ont déjà fait savoir, il y a de gros nuages noirs sur la stabilité sociopolitique de notre pays. Quelque part, je dois l’avouer, je vous en veux dans la mesure où vous n’avez rien fait pour éviter que notre pays ne soit confronté à ces risques de crise électorale. Je n’ose pas dire, comme certains dans ce vaste pays, que c’est parce que vous comptez en tirer quelque dividende politique. Par contre, je ne peux que constater votre laisser-aller, attitude assimilable en droit à de la complicité passive. Que Dieu bénisse le Niger et son peuple !
Qu’Il le protège contre le mal des incrédules ! Qu’Il facilite toute entreprise de construction et d’unité des filles et des fils du Niger !
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” : Monsieur le “Président”, En fermant ces médias mal-pensants, vous assassinez la démocratie, vous atrophiez l’espace public, mais vous n’arriverez sans doute jamais à asphyxier la liberté d’expression et de presse
J’ai appris que vous êtes parti au Nigeria, officiellement pour une visite d’amitié et de travail. Je pensais que vous y resterez jusqu’à l’inauguration du métro nigérian, prévue le 26 juillet prochain. À ma grande surprise, vous êtes parti le lundi 23 juillet, en fin d’après-midi, pour revenir presque, aussitôt, à Niamey puisque vous êtes rentré le lendemain, mardi. Et comme vous êtes rentré en début d’aprèsmidi, je me suis demandé si votre visite d’amitié et de travail a pu s’achever normalement. Je l’ai trouvée éclair pour une visite d’amitié et de travail n’ai pas pu m’empêcher de faire le rapprochement entre la qualité de l’accueil qui vous a été réservé, à votre arrivée à Abuja, et votre retour qui m’a paru précipité. J’ai constaté et là, ça n’a pas paru du tout élégant que le Président Buhari envoie son ministre des Affaires étrangères vous accueillir. Même pas son Vice-président ! J’ai été choqué, en tant que Nigérien, de constater qu’ici aussi, juste à nos portes, que l’on puisse nous infliger des traitements que nous considérons en général comme néocolonialistes lorsque c’est vécu en Occident. Bref, je n’ai pas apprécié que vous ayez été accueilli par un ministre, ici, au Nigeria. J’en ai été d’autant plus choqué que, dans les heures qui suivaient, vous aviez, avec votre hôte, une rencontre des plus importantes. Le degré de l’accueil tranche nettement avec l’objet de votre déplacement.
Monsieur le ‘’Président’’,
Depuis quelque temps, votre gouvernement a lancé les services des impôts aux trousses des médias mal-pensants. L’objectif, tout le monde l’a compris, est d’étouffer les médias qui dérangent. La télévision Saraounia a été la première à être fermée pour une trentaine de millions. Mais elle a été rouverte presque, aussitôt, après un coup de fil téléphonique du promoteur avec une autorité que certaines assimilent à vous-même. Par contre, le groupe de presse Bonferey, qui est très critique vis-à- vis de votre gouvernance, est fermé. Et malgré sa proposition de verser immédiatement 10 millions et d’éponger l’autre partie suivant un moratoire d’un million par mois, la direction générale des impôts a catégoriquement refusé. Il est clair dès lors que votre objectif est de fermer le caquet à tous ces médias qui informent les publics sur les plaies puantes et malodorantes de votre gouvernance. Les groupes Canal 3, Ténéré, Bonferey, Niger 24, ont été fermés, tour à tour. Les journaux qui dérangent, à savoir Le Courrier, Le Monde d’Aujourd’hui, l’Enquêteur, etc., vont également y passer. Cependant, vous ne gagnerez pas ce combat. D’autres, avant vous, se sont essayés à ce combat contre la liberté d’expression et de presse, et se sont rendus, à leurs dépens, que ce n’est une «guerre» à mener.
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Lettre au “président de la République” / Monsieur le “Président”, si, comme me l’a expliqué cet ami universitaire, vous êtes en train de faire des économies financières sur l’école, eh bien, rappelez-vous de cette vérité : L’école, c’est le poumon de l’E
J’ai promis de vous parler de l’école nigérienne, cet instrument qui a changé totalement votre destin, mais qui est en train de sombrer, si ce n’est pas déjà le cas, entre vos mains, dans une insouciance ahurissante.
Je vais vous parler de l’école nigérienne, cet outil qui, je vous l’avais déjà rappelé, vous a sorti de la brousse de Dandadji pour vous conduire à Niamey, puis en France avant de devenir un, des grands leaders politiques de notre pays. Je vous accuse par conséquent de ce qui est advenu de l’école nigérienne, complètement désorganisée du point de vue de la gestion administrative et scolaire, d’insuffisance de salles de cours, tant au primaire, au secondaire comme au supérieur, de non-paiement de bourses et salaires, etc. Un tableau que je n’invente pas, mais qui peut se vérifier, même à Niamey, la capitale où des élèves prennent leurs cours à même le sol. La situation est très grave d’autant.
Il s’agit d’une véritable incurie politique pour vous-même d’abord, pour tous ceux qui comprennent et soutiennent cette politique qui fait fi de l’essentiel ; cet essentiel qui vous a permis de partir de rien pour arriver au sommet. Cet essentiel, c’est l’eau, c’est l’énergie, c’est surtout l’école et la santé, secteurs que vous semblez dédaigner pour donner libre cours aux projets qui sont de nature à étancher la soif d’argent, inextinguible, d’amis de circonstance, plus préoccupés à faire fructifier leurs affaires pour le plus grand bien de leurs compatriotes, que du sort des Nigériens..
Monsieur le “Président”, L’école nigérienne, quoi que vous prétendiez dans vos bilans à l’eau-derose, va très mal. Elle dégringole d’ailleurs, évoluant de mal en pis. La situation qui prévaut dans les universités publiques nationales est particulièrement préoccupante, même si cela ne semble vous faire ni chaud ni. froid. L’école, qui doit être tenue en dehors de toutes déviances politiques, est aujourd’hui, par votre unique volonté, le théâtre affligeant d’une conception du pouvoir pour qui l’école peut fermer, tant pis pour ceux qui y sont. Si je ne partage pas aveuglement la position du Syndicat nationale des enseignants-chercheurs (Snecs), je ne désapprouve pas toutefois leur détermination à lutter pour sauvegarder des acquis que l’Etat leur a reconnus et concédés alors que vous étiez un des grands décideurs. Par contre, je suis complètement déboussolé de constater que malgré la gravité de la situation, vous semblez si détaché qu’on se demande parfois si vous êtes bien parmi nous. Je ne comprends pas que votre gouvernement, qu’un gouvernement quelconque, puisse tirer fierté et vantardise à risquer un projet qui mettrait l’école en péril. Je n’ai jamais connu, du moins au Niger, un gouvernement placide, inébranlable, face aux questions de l’école. Votre objectif est de faire agenouiller tout le monde et dans cet obscur dessein, vous oubliez que l’école, c’est le poumon de l’État. Si elle s’arrête, c’est l’État qui s’écroule. .
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Lettre au “président de la République” Mallami Boucar Monsieur le “Président” À l’orée du changement qui s’annonce, je ne peux que formuler une prière, une seule : que Dieu veille sur le Niger et qu’il nous accorde des dirigeants plus soucieux du Niger et
On m’a rapporté que vous étiez, lundi matin, dans certains quartiers de la ville de Niamey, victimes d’inondations, notamment dans l’arrondissement communal Niamey 5 où l’étendue du désastre ne laisse aucune place au marketing politique. C’est bien que vous ayez fait ce déplacement pour constater, par vous-même, la tragédie dans laquelle baignent des Nigériens parce que votre gouvernement, pourtant averti depuis des mois sur les risques d’inondations, cette année, a dormi sur ses lauriers lorsqu’il s’agit du social. C’est bien que vous ayez fait ce déplacement car il vous aura, au moins, permis de voir, grandeur nature, l’échec patent de votre politique. Vous avez, en effet, pu prendre toute la mesure de la gouvernance antisociale que vous avez privilégiée, sur fond de dépenses de prestige, tels que ces ponts et échangeurs nullement prioritaires ou encore ces mesures fiscales qui ont contribué, depuis la loi de finances 2018, à paupériser le peuple nigérien. La preuve, depuis dix ans que vous êtes à la tête de l’Etat, le Niger, notre pays, est resté dernier dans le classement du Pnud en matière d’Indice de développement humain (IDH). Non seulement, vous n’avez pas pu matérialiser l’énorme potentiel financier dont vous avez hérité en mieux-être pour vos compatriotes, mais vous avez réussi la prouesse d’accentuer la pauvreté. Cela a été confirmé par une enquête récente de l’Uemoa dont vous ne pouvez pas douter et qui classe également notre pays au dernier rang des pays concentrant le plus grand nombre de pauvres : 75,5% de vos compatriotes sont pauvres alors que notre pays a trois fois, quatre fois, plus de ressources que des pays mieux classés.
Monsieur le “Président”
À Haronbanda, vous avez pu voir ce à quoi les fonds que vous avez investi dans des ponts et des échangeurs qui n’ont aucun caractère prioritaire au stade actuel du développement de Niamey, auraient pu servir. Or, la gouvernance, c’est d’abord une question de priorité, voire d’urgence.
À Haronbanda, vous avez pu évaluer à sa juste mesure l’étendue de vos erreurs de gouvernance. Vous en prenez la mesure alors qu’il ne vous reste plus que sept mois. Vous allez pour ainsi dire partir en laissant le peuple auquel vous avez juré de donner le meilleur, dans l’eau, l’insécurité, les détournements de deniers et biens publics, les trafics de drogue et d’armes.
Ces fonds que vous avez mis dans les ponts et échangeurs auraient pu servir à construire des digues étudiées pour la circonstance, des retenues d’eau que nous pourrions empoissonner, des haies de béton, etc. Je sais que dans nos rangs de conseillers, payés ou non, il y en a qui tendent à incriminer les populations victimes en soutenant qu’ils n’ont pas à s’installer là où ils sont, comme si l’on a toujours la possibilité d’avoir un logis là où l’on veut. La vérité est que vous n’avez pas travaillé à sécuriser votre peuple. Il n’y a pas qu’à Niamey où vous avez manqué de faire ce que vous avez à faire et pour lequel vous avez disposé de ressources plus-que suffisantes.
Monsieur le “Président”
On n’est pas dernier par hasard, comme on n’est pas premier par hasard. L’école est en faillite et l’on comprend à présent, avec la vente de l’école publique Terminus 2, les promesses sibyllines que vous avez faites, lors de votre investiture en avril 2011, à l’école nigérienne, l’ascenseur social que vous dites avoir fait de vous ce que vous êtes devenu. Pour vendre une école publique à un promoteur privé, il faut avoir un rapport tout autre que celui que vous dites en avoir avec l’école nigérienne. Belle reconnaissance ! Sous votre règne, le Niger a connu, vous devez l’accepter, un recul grave. Non seulement vous avez échoué à offrir à vos compatriotes le minimum autorisé par les ressources disponibles, mais vous avez pêché dans la politique sécuritaire. Et même lorsque l’occasion vous a été donnée de vous laver de tout soupçon dans l’affaire des fonds de l’armée, vous avez préféré louvoyer pour, finalement, imposer une démarche inappropriée à la procédure judiciaire.
Monsieur le “Président”
Je vous avais déjà dit que tout semble s’écrouler sous vos pieds. Regardez autour de vous dans quel état vous allez laisser le Niger : les secteurs sociaux de base sont malades, ce qui justifie le dernier rang du Niger dans toutes les enquêtes sérieuses (Pnud, Uemoa) ; la corruption est devenue endémique, voire, une méthode de gouvernance ; les fonds et biens publics sont détournés impunément, appauvrissant l’Etat au profit de certains individus qui ne se comptent plus autour de vous ; le trafic de drogue a si prospéré, car toléré, qu’il est devenu banal ; le banditisme armé et le terrorisme transfrontalier endeuillent quotidiennement des foyers nigériens ; l’Etat est spolié de ses biens, y compris des écoles à l’image de l’école Terminus 2, cédée à l’université suisse, … ; et à présent, les inondations qui détruisent tout. C’est le cas à Niamey et pas seulement à l’arrondissement communal Niamey 5, mais aussi à Agadez, notamment dans le village deTajajarat, à Nguiguimi, Ayorou, Téra, etc. Ah, J’allais oublier les routes ! Les deux plus grandes routes économiques du Niger, à savoir la route de l’uranium et celle qui relie Dosso à Gaya, sont toujours dans un état déplorable, occasionnant de très nombreux accidents de la route. En neuf ans, vous n’avez pas cru bon de vous décarcasser pour les refaire, mais vous avez trouvé les ressources financières, à crédit là aussi, pour construire des routes reliant des villages, notamment dans le département d’Illéla où vous êtes né.
Monsieur le “Président”
Pourquoi ne dites-vous pas à vos compatriotes la situation réelle du Niger en matière d’endettement ? Vous savez, il se raconte que vous avez tellement fait endetter l’Etat que le jour où ils apprendront ce réel, même ceux qui vous soutiennent vont regretter de l’avoir fait. Lorsque le voile noir sera levé sur la réalité sur le niveau de l’endettement actuel et l’hypothèque que vous faites ainsi peser sur les capacités d’investissement de l’Etat sur ressources propres, notamment pour les secteurs sociaux de base qui en ont tant besoin, il n’y aura plus que ceux qui ont détourné les milliards de la Défense, de la Soraz, l’aide alimentaire pakistanaise, etc., qui regretteront votre départ. À ce propos, j’ai vu que vous avez encore fait, le 27 août 2020, une levée de fonds sur le marché financier de l’Uemoa pour un montant de 27 500 000 000 FCFA que vous vous êtes engagé à rembourser le premier ouvré suivant la date d’échéance fixée au 26 août 2021 ; soit après votre départ. Les intérêts, indique-t-on, sont payables d’avance et précomptés sur la valeur nominale des bons qui est d’un million de FCFA. Mais, dans tout ça, j’ai relevé qu’il y a tout de même, dans cette situation d’incurie gouvernementale, des riches hommes qui continuent à faire confiance à un Etat dans lequel des individus détournent impunément des fonds publics destinés à la défense nationale. Sur ces 27 milliards et demi, sept (07) proviennent de Nigériens aisés. Je me suis dit que, soit, ils font partie des nouveaux riches partis de rien mais qui ont la couverture et le soutien nécessaire pour piller l’Etat, soit, ils sont inconséquents pour prêter à un Etat dont ils connaissent la réalité financière. Peut-être, comme l’avance un ami, les prêteurs sont aussi les obligés.
Monsieur le “Président”
Dans sept mois, un nouveau président vous succédera à la tête de l’Etat. Il aura beaucoup à faire pour redresser le Niger, tant votre magistère a mis en mal les valeurs de la République, de la société nigérienne, la démocratie et la justice. Ce sera un combat de titans, mais je ne désespère pas autant de mon peuple. Comme tant d’autres qui ont connu pire situation, je sais que le peuple nigérien est capable de panser ses plaies ; que les Nigériens sont en mesure de se serrer les coudes, de se donner la main pour se projeter dans l’avenir. Je sais que mon peuple, assoiffé d’unité et de justice, saura réinventer l’avenir en livrant une rude bataille contre les maux qui, sous votre gouvernance, ont ruiné les fondements de la République, de la démocratie et de la nation en construction.
Vous devez, dès à présent, le savoir. Tout sera à refaire après vous : les fondements de la République, de la démocratie, les lois, la justice surtout, absolument tout. Mais, mon réconfort pour le Niger, c’est que le boom du pétrole commencera véritablement après vous, juste après vous, ce qui sera une bouffée d’oxygène pour le nouveau pouvoir qui y puisera ainsi les ressources nécessaires pour faire face, en priorité, aux problèmes, multiples et complexes, qu’a généré votre gouvernance sur laquelle vous connaissez mon opinion.
À l’orée du changement qui s’annonce, je ne peux que formuler une prière, une seule : que Dieu veille sur le Niger et qu’il nous accorde des dirigeants plus soucieux du Niger et du bien-être de ses enfants !
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Mallami Boucar Monsieur le “Président” Balayez chez vous d’abord et c’est urgent. Le danger contre la République, la démocratie et la justice, c’est la malgouvernance, pas l’armée
Lettre au “président de la République” Mallami Boucar Monsieur le “Président” Balayez chez vous d’abord et c’est urgent. Le danger contre la République, la démocratie et la justice, c’est la malgouvernance, pas l’armée. Occupez-vous à bien faire et vous verrez si l’Afrique ne dirait pas adieu aux coups d’Etat.
J’ai appris que vous avez finalement quitté Niamey pour un voyage au Ghana, précisément à Accra pour participer au tout premier sommet de la Cedeao, ère Nana- Akufo Ado. Une ère probablement différente de la votre, faite de rigidité et de rigorisme mal placés vis-à-vis de la junte militaire malienne dont l’acte n’est pas, vous le savez, plus antirépublicain que ce que vos compatriotes vivent sous votre gouvernance. Je ne sais pas combien de temps vous resterez à Accra, mais j’imagine que vous y êtes allé pour marteler encore vos positions, que vos compatriotes trouvent alambiquées, contre la junte militaire malienne et essayer, pour une ultime fois, d’influer sur le cours de l’histoire. J’imagine que votre déplacement en terre ghanéenne est pour vous une sorte de baroud d’honneur que vous entendez mener sans aucune perspective de victoire. La Cedeao doit revoir sa copie et essayer de sauver ce qui peut l’être de sa crédibilité. À partir du moment où vous n’avez pas été suivi dans l’exigence d’une réinstallation d’Ibrahim Boucbacar Keita au pouvoir, éventualité que l’intéressé lui-même a écartée en vous remerciant pour ce soutien, j’ai pensé personnellement que vous allez comprendre la musique et changer de pas de danse. Hélas, vous avez poursuivi dans la même lancée au point où vous avez réussi à braquer l’opinion nationale malienne contre vous, le chef de l’Etat nigérien qui est accusé de cherche à ramener le Mali dans une situation à laquelle les Maliens sont très heureux d’avoir mis un terme.
Monsieur le “Président”
Votre homologue du Ghana qui a pris le relais de vos mains a tout de suite montré qu’il n’est pas d’avis avec vous sur le Mali. Vous n’avez visiblement pas la même perception de la situation du Mali, encore moins la même approche. À votre dureté et votre rudesse, Nana-Akufo compte, selon toute vraisemblance, opposer une nouvelle façon de faire. Ibrahim Boubacar Keita, vous devez le comprendre, est désormais de l’histoire. Vouloir ressusciter le passé est un exercice utopique. Il faut plutôt envisager l’avenir sous les meilleurs auspices pour le Mali en mettant en avant les intérêts du peuple malien, pas d’un régime à jamais révolu.
Et comme, rendre les choses difficiles à la junte militaire malienne n’aura pas d’autre incidence que d’éprouver le peuple malien, il est sans doute réaliste et indiqué, si c’est l’intérêt du Mali qui est vraiment primordial, d’oublier définitivement Ibrahim Boubacar Keita et son système pour accompagner ce pays frère et ami dans sa quête pour une meilleure gouvernance. La même quête du peuple nigérien et pour la réalisation de laquelle, vous le savez, vos compatriotes donneraient tout.
Monsieur le “Président”
Laissez le Mali tranquille et occupez-vous du Niger, votre pays, qui se dirige, si nous ne faisons attention, vers des rivages encore plus critiques que ceux que le Mali a connus. Laissez le Mali tranquille et balayez plutôt à votre porte afin d’éviter à votre pays, le pire. Nous nous acheminons vers des élections dont le processus est biaisé, truqué sur toute la ligne avec des membres d’un parti politique, le Pnds, Tarayya, ainsi que des gens qui vous sont très proches à la commission électorale, à la Cour constitutionnelle, à la direction de l’informatique et du fichier électoral biométrique. Leur parti pris est incontestable et vous n’avez rien fait à ce jour pour faire en sorte que le Niger aille à des élections dont les conditions d’organisation et les structures chargées de cette mission sont acceptées par toutes les parties.
Le Niger va aller à des élections t le contrat avec l’opérateur chargé du fichier électoral biométrique reste secret à ce jour, car comportant probablement des aspects que vous ne voulez pas que vos compatriotes sachent. Ce contrat est pourtant payé par l’argent du contribuable nigérien. Sur ce sujet, également, vous n’avez rien fait pour le rendre public et apaiser les esprits quant au caractère irréprochable dudit contrat.
Le Niger va aller à des élections avec une loi électorale qui a été élaborée pour éliminer, précisément, le candidat que vous redoutez le plus, je veux parler du chef de file de l’opposition, Hama Amadou et vous savez bien que des partisans, à l’heure actuelle, il en compte des millions à travers tout le Niger. Ceux-là ne sont pas d’accord que leur candidat, celui en qui ils placent leur confiance, ne soit pas non-partant du fait du bon vouloir de gouvernants qui traînent avec eux les pires scandales de la gestion des affaires publiques mais qui veulent utiliser la loi pour continuer à se maintenir au pouvoir. Là, également, vous n’avez rien fait, absolument rien, pour éviter la germination d’un conflit électoral que tout le monde pressent.
Le Niger va aller à des élections que vous avez promises irréprochables pour une transition démocratique historique depuis plus d’un quart de siècle, mais vos actes ont méticuleusement construit et préparé tout autre chose.
Monsieur le “Président”
Vous avez beaucoup à balayer chez vous, pour être dans la position de faire des leçons à d’autres. Malheureusement, vous n’êtes pas seul. Il y a bien, dans cette aventure malienne où vous vous êtes lancé, Alpha Condé de Guinée et Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire qui, eux, sont décidés carrément à postuler à un troisième mandat. Un mandat de trop, un mandat illégal rendu possible par des moyens frauduleux. Et pourtant, malgré le caractère flagrant de leurs actes, vous n’avez pas daigné, ne serait-ce que pour sauver la face, déclarer ouvertement que vos homologues guinéen et ivoirien ont posé, là, un acte qui discrédite votre organisation. Pour convaincre, il vous aurait fallu d’abord donner l’exemple, chez vous, et en tenant un langage de vérité face aux cas guinéen et ivoirien qui sont pire que des coups d’Etat militaire. Il n’y a pas, je le crois sincèrement, meilleur service à rendre à son peuple que de déposer par les armes un président qui n’hésite pas à violer les lois et règlements de son pays, à détourner l’argent public et à s’y rendre complice ou à faire changer de constitution pour se maintenir au pouvoir.
Monsieur le “Président”
Est-ce sérieux de réclamer des autres ce que vous ne faites pas chez vous ? J’ai eu vent de ce que vous avez, à nouveau, arrêté, à Accra. Vous avez, paraît-il, exiger une présidence civile, la libération sans condition des personnalités politiques détenues de manière extrajudiciaire et le retour à l’ordre constitutionnel. Est-ce vrai, ça ? Je m’interroge et vous interpelle parce que j’imagine mal que vous vous associez à de telles décisions, même si par ailleurs je vous sais dès le départ intraitable sur la question. Je trouve ça, tragique, que vous défendiez notamment l’exigence d’une libération sans condition des personnalités politiques détenues de manière extrajudiciaire. La junte militaire malienne ignore sans doute que des compatriotes, civils et militaires, croupissent dans les prisons nigériennes de façon extrajudiciaire. Elle ignore sans doute qu’un certain Bakary Saïdou est en prison depuis près de cinq ans sans jugement. Elle ignore sans doute que Bakary Saïdou est même innocenté par l’enquête de gendarmerie diligentée à la demande du procureur de la République et que tous les juges qui ont eu connaissance du dossier disent que Bakary Saïdou est un prisonnier politique.
La junte militaire ignore sans doute que des officiers militaires sont incarcérés depuis de longs mois sans que les intéressés sachent pour le moins du monde les griefs précis qui sont retenus contre eux par la justice.
Monsieur le “Président”
Balayez chez vous d’abord et c’est urgent. Le danger contre la République, la démocratie et la justice, c’est la malgouvernance, pas l’armée. Occupez-vous à bien faire et vous verrez si l’Afrique ne dirait pas adieu aux coups d’Etat.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur “le Président”, : Ce que vous avez de mieux à faire, c’est de reculer et non de croiser le fer avec le peuple
Le lundi 30 octobre 2017, vous avez donné l’occasion à ceux de vos compatriotes qui en doutent encore, que vous n’avez aucune volonté de chercher la conciliation, l’union des cœurs et des esprits, en clair ce qui fait la cohésion entre un gouvernement et le peuple pour le bien-être duquel celui-ci prétend travailler. En procédant à un remaniement technique du gouvernement, sans en réduire la taille, vous avez administré une gifle retentissante à tous ceux qui pensaient que vous pourriez être sensible aux pleurs de vos compatriotes. Tous les Nigériens, y compris ceux qui vous soutiennent, ont désormais compris que si c’est la réduction de la taille de votre équipe gouvernementale et du train de vie de l’État qui doivent sauver le Niger, eh bien, il sombrerait dans le chaos. Votre message à vos compatriotes est plus que clair. Non seulement vous n’avez aucune volonté de créer les conditions d’une harmonisation des positions gouvernementales avec celles du peuple, mais vous faites les choses dans une logique de défiance outrageante. Alors que le front social est en ébullition et que notre pays vient de vivre une journée des plus effrayantes, le dimanche 29 octobre 2017, vous faites un remaniement de votre gouvernement sans le moindre clin d’œil visant à vous dédouaner des accusations qu’on vous porte. Vous auriez dû le faire, ne serait-ce que pour tous ces fama Doumbouya qui chantent les prétendus bénéfices de la loi de finances 2018 et qui sont manifestement prêts à mettre le Niger dans un cercueil, pourvu que ça leur rapporte quelques billets de banque.
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Lettre au “président de la République” Monsieur Issoufou, Entre l’école et les prières collectives d’une part, et les transports d’autre part, lequel est plus propice à propager rapidement le virus à travers le pays ?
J’ai une question qui me dérange et je ne peux mieux m’informer qu’auprès de vous, la source la plus fiable pour les informations officielles. J’ai suivi les obsèques de feu Mohamed Ben Omar sur Télé Sahel et j’ai été surpris d’apprendre que l’ancien ministre de l’Emploi est mort du coronavirus. Est-ce vrai ou est-ce une mauvaise blague à l’endroit de sa famille dont j’ai pourtant vu les membres lors de la cérémonie des adieux. Je n’en reviens pas et constate avec amertume qu’avec un mort, on peut tout faire. Avant de vous rapporter ce qui se dit, acceptez mes sincères condoléances pour la perte de ce collaborateur précieux. Je sais à quel point vous en avez été affecté.
Vous savez, monsieur le “Président”, lorsque des gens, autour de moi, ont commencé à avancer que Mohamed Ben Omar est mort du Covid 19, je les ai immédiatement arrêtés dans leur délire où, Dieu m’en garde, je percevais un brin de mécréance et de méchanceté gratuite. Je leur avais notamment demandé ce qu’ils gagneraient à comptabiliser le défunt Ben Omar dans les victimes du coronavirus. Le défunt n’était pas un ami, mais je ne comprends pas que l’on cherche à salir la mémoire d’un homme mort ou à en tirer profit. Pourquoi n’a-t-on pas dit cela de son vivant ? Je me posais mille questions et je ne trouvais, nulle part, la possibilité que l’hypothèse avancée par les amis soit vérifiée. Et puis, boum ! Le commentateur de Télé Sahel m’enlève toute voix. Je n’en croyais pas mes oreilles, car ce n’est ni, curieusement, le ministre de la Santé publique qui l’annonce, ni le ministre porteparole du gouvernement, mais le reporter de Télé Sahel. Quelle est cette source officielle qui le lui a confié ? Quelle est cette voix officielle qui a préféré se cacher derrière le reporter de Télé Sahel pour distiller l’information selon laquelle Mohamed Ben Omar a été emporté par le COVID 19 ?
Monsieur le “Président”,
Vos compatriotes, je dois vous le dire, doutent profondément de l’ampleur de la pandémie dans leur pays. Ils ne doutent pas de l’existence de la maladie, mais restent sceptiques, très sceptiques quant à l’ampleur de la propagation du virus chez eux. Leur doute, vous vous en doutez, est nourri par l’incohérence de la communication de vos collaborateurs. La mort de Mohamed Ben Omar a d’ailleurs enflammé les choses. J’ai pu capter ce qui se dit et je me sens en devoir absolu de vous le faire savoir. Vous savez, vos compatriotes se sont opportunément souvenu des propos abracadabrants de votre ministre de la Santé publique qui disait, je cite :. « … Et même si j’attrape le virus, il me suffirait de prendre le protocole et le virus disparaît ». Dr Illiassou Maïnassara l’avait dit de façon péremptoire et on ne pouvait douter de ce qu’il avait dit. C’est, rapporte-t-on sur Télé Sahel, ce même virus que minimise le ministre de la Santé publique qui aurait emporté votre ministre de l’Emploi. Pourquoi, si Mohamed Ben Omar souffrait du coronavirus, ne l’a-t-on pas isolé, mettant ainsi en danger la vie de ses proches parents ? Pourquoi, si tel est le cas, ne lui a-t-on pas administré le fameux protocole dont parle Dr Illiassou ? Car, je l’ai appris, cela fait une dizaine de jours que le ministre Mohamed Ben Omar ne venait pas à son Cabinet, souffrant de, je ne sais quoi.
Monsieur le “Président”,
L’histoire du COVID 19 est une tragédie humaine. Malgré les menaces qu’elle représente, malgré le bilan humain désastreux de nombreux pays, ils sont au déconfinement, à l’ouverture et à la démystification. En Grèce, en Espagne, en France, en Belgique, en Turquie, en Pologne, en Allemagne, etc., partout, on assiste à un assouplissement des mesures de restriction. Ce sont pourtant les pays les plus touchés par la pandémie. Même l’Italie a entamé le déconfinement. Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a déclaré à ce propos que « la vie économique doit reprendre impérativement et rapidement ». Que dire du propos de notre compatriote Ibrahim Maïyaki qui a dit auparavant que : « on ne peut pas confiner la pauvreté » et que la lutte contre le COVID 19 doit être par conséquent adapté aux réalités de chaque pays.
Sur le continent, certains pays l’ont vite compris. C’est notamment le cas du Ghana qui a levé le confinement, tout comme au Nigeria où c’est le cas dans la plupart des grandes villes. Au Mali, il y a longtemps que les prières collectives sont admises et les élections législatives ont été organisées. Au Burkina Faso, ils ont récemment levé l’interdiction des prières collectives, rouvert les marchés et mis fin à l’isolement des villes fermées. Or, j’ai appris que vous n’envisagez la levée des interdits sur les prières collectives et les activités académiques qu’à partir du 1er juin 2020.
Monsieur le “Président”,
Vos compatriotes ne comprennent pas cette décision pour deux ou trois raisons. D’abord, les prières collectives se font malgré tout et vous gagnerez certainement à lever l’interdit qui n’en est plus un, aujourd’hui. C’est si ridicule et improductif de laisser faire les autres prières collectives et interdire celles du vendredi.
Ensuite, envisager la levée des interdits à partir du 1er juin 2020, c’est proclamer, sans le dire, qu’il n’y aura pas de reprise scolaire avant la rentrée prochaine. En un mot, l’année scolaire 2019-2020 est close. D’ailleurs, j’ai appris qu’il a été demandé aux inspections scolaires du primaire de faire le point des évaluations effectuées et de transmettre toutes les données en trois tranches distinctes. Un premier groupe comprenant les élèves ayant une moyenne comprise entre 0 et 2,49 points ; un deuxième groupe avec ceux qui ont entre 2,50 points et 4,99 points et enfin un troisième groupe pour ceux qui ont 5 points ou plus. Ce qui laisse présager que le gouvernement donnera des consignes à appliquer aux inspections pour décider des passages et redoublements des élèves.
Enfin, il faut bien se poser cette question :
entre l’école et les prières collectives d’une part, et les transports d’autre part, lequel est plus propice à propager rapidement le virus à travers le pays ? Je note que, officiellement, toutes les régions du pays ont, au moins, un cas.
Personnellement, je ne comprends pas cette mesure pour l’école alors que les prières collectives se pratiquent malgré tout, les marchés sont toujours ouverts et les transports en commun se font malgré tout. Même l’isolement de Niamey s’est révélé un leurre. Pourquoi peut-on autoriser les transports en commun sans pouvoir le faire pour l’école ? Je ne comprends pas et comprends aisément tous ceux qui s’interrogent sur l’efficience des décisions gouvernementales. Si le COVID 19 ne doit pas, malgré tout, empêcher aux marchés d’ouvrir, aux transports en commun de se faire et à l’enrôlement biométrique de se poursuivre, pourquoi doit-il peser si lourd sur l’école ?
Monsieur le “Président”,
Je sais qu’il y a des risques de propagation que vous voudrez éviter avec une reprise des cours à l’école. Mais, ces risques ne sont-ils pas encore plus grands avec les marchés et les transports en commun ? Toute la problématique tient à une chose : si votre gouvernement parvient à expliquer, de façon soutenue, les raisons objectives pour lesquelles il n’y a pas autant de risques dans les transports en commun et les marchés qu’à l’école ou dans les mosquées, le pari est nécessairement gagné. Dans le cas contraire, le doute sur la sincérité de la lutte et les mesures gouvernementales vont s’accentuer et générer un malaise de plus en plus grand.
Monsieur le “Président”,
La tendance, chez nous, je dois l’avouer, est inquiétante. On a nettement l’impression que nous ramons à contre-courant de l’histoire de la lutte contre le COVID 19. J’espère simplement que la propagation du virus dans le reste du Niger, quoi que faible, n’hypothéquera pas la tenue des élections. La commission électorale, certes, a accusé un énorme retard bien avant l’avènement du COVID 19. Maître Souna Issaka ne peut, donc, en aucune façon, essayer de noyer son échec dans cette tragédie. Personne n’a le droit d’exploiter à d’autres fins la pandémie du coronavirus, ni se faire de l’argent sur le dos du contribuable nigérien.
Mallami Boucar
10 mai 2020
Source : Le Monde d'Aujourdhui
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Lettre au “président de la République” Monsieur le "Président" On ne cache pas la misère, on y fait face pour la combattre et cela passe par le travail
J’ai appris que vous vous apprêtiez à secouer le cocotier et que de grosses têtes couronnées vont tomber. La Halcia s’apprête, m’a-t-on confié, à transmettre au Parquet qui a reçu de fermes instructions, 16 dossiers bien ficelés qui vont nécessairement faire trembler le landerneau politique nigérien. Ah, ce qui se profile à l’horizon me rappelle « Les mauvaises compagnies » d’Ahmadou Coumba. Je plains les victimes dont je tais les noms, mais je me dis qu’il en est forcément ainsi du mariage du lièvre et de la carpe. L’un est toujours voué à la perte mais on ne jamais, à l’avance, lequel. Lorsque je vous ai suivi face à Fogué Aboubacar dans ce face à face théâtralisé, j’ai retenu votre conception de la politique et j’ai compris que Mohamed Bazoum ne compte pas plus à vos yeux qu’un Hassoumi Massoudou, déjà anéanti. Pierre Foumakoye Gado, Karidio Mamadou, Issoufou Katambé ? Autant de collaborateurs qui pourraient être sacrifiés au nom de la politique conçue et pratiquée comme une science pour la conquête, l’organisation et l’exercice du pouvoir politique autour des valeurs démocratiques et républicaines ».Le cas Hassoumi est un bel exemple d’avertissement et je crois bien que tous ceux qui vous entourent ont sans doute compris, à la fois le message et la portée. Ceux qui sont à la périphérie, aussi, l’ont compris et dans les milieux du Pnds comme ceux de vos alliés les plus en vue, ça parle beaucoup. On s’informe sur vos confidences et sur vos actes les plus discrets, on s’interroge sur vos intentions et je dois dire que selon les échos qui me sont parvenus, vous intriguez de plus en plus.
Une des mes sources, très fiable, m’a confié que vous auriez présidé une réunion du présidium du Pnds et que vous auriez suggéré à l’occasion, à vos hôtes de créer les conditions pour que le Pnds garde le pouvoir durant les trois prochaines décennies. Il m’a même précisé que vous auriez proposé à cet effet la création d’une structure de veille à confier à Hassoumi Massoudou qui aurait vite décliné en vous priant de l’en épargner. Bref, cette histoire se raconte dans les états-majors de certains de vos alliés et je me suis dit que si ce n’est pas vrai, c’est que ceux qui le colportent vous cherchent noise. Lorsqu’on veut noyer son chien, on l’accuse de rage, dit-on. Vrai ou faux, vous avez largement prêté le flanc en vous affichant, maintes fois, comme un chef de clan plutôt qu’un président de la République. Moi, vous connaissez ma position depuis le hold-up électoral d’avril 2016. La république, c’est des valeurs et la démocratie, c’est le respect du choix du peuple. Toutes choses que vous avez bafouées pour vous octroyer un second mandat à la tête de l’Etat. Vous n’avez pas d’ailleurs failli à la tradition qui veut que lorsqu’un homme use de tous les moyens pour la conquête et/ou la conservation du pouvoir, particulièrement lorsqu’il doit partir, ce n’est jamais pour bien faire.
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” / Dans leur écrasante majorité, vos compatriotes rêvent de vivre votre départ : Ils le fêteront sans doute comme ils n’ont jamais célébré le départ d’un chef d’État auparavant
Encore une fois, je me permets de vous rapporter ce qui se dit à propos de vous et vos choix. Rassurez-vous, ce n’est pas pour vous parler de ces milliards investis, grâce à des prêts, dans la construction de bâtiments administratifs nullement nécessaires et d’hôtels de luxe dans un pays où l’école et la santé sont par terre et où l’accès à l’eau potable reste un défi immense. Il est bien vrai qu’il est surprenant de savoir que ces préférences saugrenues sont celles d’un cadre supérieur parmi les cadres, ingénieur des mines de son état ; un homme venu d’une localité reculée de la brousse de Tahoua et qui doit tout à l’école que ses prédécesseurs à la tête de l’État, plus avertis quant à ce qui fait l’avenir d’un pays, lui ont fournie, gratuitement, avec, en prime, une bourse d’études. Mais, bon, c’est une autre histoire.
Ce dont je voudrais vous parler, c’est d’abord de cette idée persistante qui taraude l’esprit de vos compatriotes depuis presque toujours. Une idée si forte dans le débat public qu’elle prend l’allure d’une conviction, partagée par un très grand nombre de vos compatriotes, y compris dans certains cercles qui, a priori, ne doivent pas être gagnés par la pandémie. Oui, c’est une véritable pandémie qui fait des ravages et vous devez le savoir. L’affaire Bazoum, vous le savez, s’envenime et il y a de gros risques d’implosion sociale de voir votre candidat briguer la magistrature suprême de notre pays. Bazoum, il faut le dire, est devenu le débat qui fait fureur dans les fadas, les familles, l’administration publique, etc. Il n’y a pas de doute, s’ils se gardent de le clamer pour ne pas s’exposer à un emprisonnement aussi bête qu’illégitime, vos compatriotes estiment toutefois que Bazoum, votre poulain, est pris dans la nasse. Qu’il se débatte ! Qu’il hurle ! Qu’il morde et qu’il griffe ! Il ne peut s’en sortir que si vous vous rendez complice d’une grave forfaiture. Ce n’est pas moi qui le pense et le dit, je ne fais que, par devoir, vous rapporter ce que mes grandes oreilles captent ici et là.
Monsieur le ‘’Président’’
Vs compatriotes ont, je vous le susurrais tantôt, une conviction. Leur conviction, c’est que Bazoum, dont le nom de famille est en vérité Salim et non Mohamed, verra bientôt son sort scellé. On ne peut, dit-on, cacher le soleil avec la paume de la main. Bazoum est empêtré dans un imbroglio de faux et le mieux, pour vous et pour tout le monde, c’est de le laisser face à la justice, sans interférence quelconque tendant à corroborer la validité du faux. Le 3 décembre 2020, ce mauvais feuilleton doit s’arrêter. Bazoum, en principe, ne devrait jamais s’aventurer dans cette course au fauteuil présidentiel. Tout, dans cette affaire, est contre lui. Les documents, les témoignages, etc. Et l’opinion nationale en plein le coeur de voir avec quelle facilité, le faux est en train de conduire notre pays vers des rivages dangereux. La Cour constitutionnelle a beau sortir un arrêt sur l’affaire, je ne suis pas certain que cela ait changé la position de vos compatriotes sur les documents d’état-civil de Bazoum. C’est pour vous dire que Bazoum est devenue une grosse arête de poisson dans votre gorge, bien calée. Si vous tentez de l’avaler, elle vous endommagera tout le tube digestif. Si vous essayez de la faire sortir, les dommages seront encore plus grands.
Monsieur le ‘’Président’’
Malgré tout, à mon humble avis, il vaut mieux la faire sortir, cette arête. Cela vous permettra d’atténuer certains ressentiments. On dit le général Djibo Salou très amer. Votre soutien à Bazoum, exprimé sans ambiguïté, lui a visiblement enlevé le goût du combat politique. Il est si discret dans cette chamaillerie politique qu’on ne le prendrait pas pour un candidat à l’élection présidentielle. Avec quoi compte-t-il conquérir le fauteuil présidentiel ? Je comprends fort bien son amertume. Que Bazoum ait vos faveurs et votre soutien ne peut être que blessant pour cet homme qui a déposé la vareuse militaire pour s’engager en politique. Malheureusement pour lui, le retour d’ascenseur auquel il pensait être en droit de s’attendre n’a pas eu lieu. Je comprends également votre embarras. Ayant été accusé d’avoir signé un deal avec le tombeur de Mamadou Tanja en 2010, vous êtes désormais tenu à l’oeil et chacun, au Niger et à l’extérieur, s’attend à voir si ce n’est pas la raison qui tant motivé Djibo Salou à quitter l’armée pour s’engager en politique. Je puis vous informer que vos compatriotes n’ont pas baissé la garde. Ils sont d’ailleurs nombreux à pressentir un schéma propice à la matérialisation du fameux deal. Mais, personnellement, je ne vois pas comment l’élimination de Bazoum, que je considère juste et fondée, pourrait profiter à Djibo Salou. Ce dernier est arrivé en retard, avec des armes non suffisamment affûtées, pour pouvoir se faire une place au soleil.
Monsieur le ‘’Président’’
De toute évidence, le Niger, se dirige vers un conflit électoral et/ou postélectoral des plus dangereux. Le climat politique, de plus en plus délétère, ne trompe pas. Il y a des risques sérieux que vous êtes seul à ne pas percevoir ou plutôt, pour rester prosaïque, que vous êtes seul à négliger. Vous avez été si absent lorsqu’il s’agit de questions déterminantes pour notre pays que nous nous trouvons, aujourd’hui, dans une sorte de cul de sac. La paix sociale est en danger du fait du processus électoral que vous avez voulu calquer à votre volonté. Vous avez si pesé, dans le mauvais sens, sur ce processus électoral que des compatriotes vous soupçonnent d’avoir enfoui, dans chacun de vos choix, quelque cadeau empoisonné. Je ne leur donne pas totalement tort. Je m’interroge effectivement sur ce que demain nous réserve. Vous êtes si insaisissable que l’on se perd en conjectures. Et je présume que, jusqu’à votre dernière heure à la tête de l’État, vous allez faire baver vos compatriotes qui, dans leur écrasante majorité, rêvent de vivre votre départ. Ils le fêteront sans doute comme ils n’ont jamais célébré le départ d’un chef d’État auparavant.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” : Faites, donc, attention aux manipulations politiciennes, elles ne sont pas toujours porteuses d’heurs
Nous sommes à moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle qui va consacrer votre départ du Palais présidentiel et rien n’est sûr, dans ce pays. Vos compatriotes, plus que jamais remontés contre votre vous et votre gouvernance qui ne saurait être un modèle, je le leur ai concédé, attendent anxieusement cette date du 27 décembre pour vous bouter, disent-ils, hors du Palais présidentiel. Ils semblent très déterminés et c’est cette tendance, m’a-ton dit, qui se matérialise dans la mobilisation que vous constatez ou dont vous avez certainement écho à propos des visites de terrain de Hama Amadou, le chef de file de l’opposition et probable gagnant de l’élection présidentielle prochaine. Ah, j’ai vraiment tremblé en voyant Hama Amadou à Téra, à Dosso, à Maradi, à Zinder et Agadez. Partout, c’est un raz de marée et selon de nombreux observateurs étrangers, il n’y a pas de doute, les Nigériens tiennent là celui à qui ils vont accorder leurs faveurs dans les urnes. Mohamed Bazoum, je dois le reconnaître et vous le dire humblement, ne fait pas le poids face à Hama Amadou. Il ne lui arrive même pas à la cheville et vous le savez.
Monsieur le ‘’Président’’,
Ayant décidé de vous parler, cette semaine, de cette dynamique nationale autour de Hama Amadou, je ne saurais vous cacher le fol enthousiasme, l’euphorie et la liesse populaire remarquable à chacun de ses déplacements à l’intérieur du pays. La lecture de ce mariage entre Hama Amadou et le peuple nigérien coule de source. D’une part, c’est la rencontre entre un homme et son peuple qui croit en lui et qu est prêt à lu accorder ses suffrages pour gouverner le Niger, avec tout ce que cela représente en termes d’espoir pour l’économie, l’école nigérienne, la santé, l’eau potable, l’agriculture, la justice, la sécurité, toutes autant d’aspects auxquels vous n’avez pas accordé l’attention nécessaire. D’autre part, c’est le rejet total de votre gouvernance et des perspectives sombres qu’elle présente à vos compatriotes avec cette histoire de continuité claironnée par Mohamed Bazoum. Face à des adversaires ben en jambes, qui savent ce que vous avez fait de ce pays en dix ans, j’ai été obligé de faire profil bas et de ravaler mes arguments qu’ils disent désuets et insultants pour le peuple nigérien. Vous savez, j’ai ressentie la plus grande honte de ma vie en essayant d’aligner, comme vous l’avez si bien fait lors de l’inauguration du nouvel immeuble des Finances, les réalisations que vous avez faites.
Monsieur le ‘’Président’’,
Savez-vous qu’il m’a été rétorqué que vous êtes un président sans vision pour le Niger et que le plus beau service que vos compatriotes pourraient se rendre est sans doute de mettre un terme à votre gouvernance ? A mon cors défendant, lorsqu’il m’a été aligné, face à votre chapelet de réalisations, la réalité financière et économique dans laquelle baigne l’État, avec un encours de la dette inquiétant, la mainmise des réseaux sur le Niger, la corruption endémique, les détournements dont vous êtes parfaitement au courant et dont vous couvrez les auteurs, la santé, dont la marchandisation est galopante, le trafic de drogue, l’agriculture, réduite à un simple slogan (Les Nigériens nourrissent les Nigériens), l’école, l’ascenseur social que vous avez emprunté mais que vous avez mis sur cales, etc., j’ai baissé la tête. On ne peut être partisan de votre affaire sans avoir honte de ce bilan.
Monsieur le ‘’Président’’,
J’ai appris beaucoup des tournées de l’homme que vous donnerez tout pour recaler. S’il n’est pas d’ores et déjà l’élu du peuple nigérien, Hama Amadou est tout de même un candidat en qui le peuple nigérien croit. Ne gâchez pas cette si belle rencontre démocratique en essayant des choses vilaines. Vous savez, aussi curieux que cela paraisse, malgré vos déclarations multiples, vos compatriotes ne vous croient pas, ne croient pas en votre parole. Faites en sorte que l’histoire ne leur donne pas raison. Vous n’avez, dois-je vous le ressasser, ni le droit ni le devoir de choisir votre successeur. Vous n’avez pas non plus l’apanage de trafiquer, de manoeuvrer en coulisses, en somme, d’agir dans le sens d’influer sur le cours du processus démocratique. Vos compatriotes, tels qu’ils sont mobilisés autour du chef de file de l’opposition, n’accepteront aucune dérive. Non seulement, ils n’accepteront pas que vous restiez un jour de plus au-delà du terme légal de votre mandat, mais ils refuseront également que l’État et ses pouvoirs soient utilisés pour faire passer un candidat qui n’a aucun mérite.
Monsieur le ‘’Président’’,
Faites attention à votre sortie. Elle est liée autant à votre respect de l’article 47, alinéa 2 de la Constitution qu’à la stricte neutralité que vous observerez dans la conduite du processus électoral. Dans le premier cas, « en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ou proroger le mandat pour quelque motif que ce soit ». Vous ne saurez, par conséquent, dépasser la date du 2 avril, si je ne m’abuse, sans passer le témoin à votre successeur. Moins formel mais catégorique toutefois, vous ne saurez vouloir imposer, de quelque façon que ce soit, un président pour le Niger. Faites, donc, attention aux manipulations politiciennes, elles ne sont pas toujours porteuses d’heurs.
Monsieur le ‘’Président’’,
À l’orée de votre départ de la présidence, j’ai appris que vous avez, enfin, daigné accorder votre attention pour des projets que vous avez négligés, d’autres disent « méprisés », alors qu’ils constituent ce qui aurait être votre préoccupation. Les routes dégradées de Doutchi-Konni, Dosso-Gaya et Tahoua-Arlit. A cinq mois de votre départ, c’est là un coup d’annonce qui ne trompe pas. Un ami, très futé, je l’avoue, m’a dit que, soit, nous avons affaire à une musique du genre Tanja Mamadou ; soit, vous comptez récolter les fruits de la réalisation de ces routes en procédant au lancement des travaux. Pour la première hypothèse, je l’ai systématiquement écartée, même s’il m’a sorti du chapeau la cinglant réponse de votre homologue guinéen, Alpha Condé : « l’histoire jugera », m’a-t-il dit froidement. Dans la seconde hypothèse, l’effet d’annonce ne suffit guère pour se faire attribuer la paternité d’un projet. Votre successeur peut bien organiser une autre cérémonie de lancement et vous jeter dans les oubliettes. Vous vous en êtes pris si tard que ces cérémonies de lancement font rire vos compatriotes.
Monsieur le ‘’Président’’,
Il est mi-nuit et mes paupières commencent à s’alourdir. Je vais arrêter cette lettre et aller me coucher, car demain est un autre jour. Le temps, c’est l’immensité, c’est l’insondable, c’est Dieu. J’espère que Demain sera meilleur pour notre pays et que le processus électoral sera remis sur les rails, dans des conditions d’égale confiance des acteurs politiques en la commission électorale, en la Cour constitutionnelle, recomposées dans un climat de consensus politique.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” : Il est indiscutable que vous avez mal gouverné à tous points de vue pour rêver de ce prix
Je ne sais si je fais un cauchemar ou si c’est la réalité ? On parle beaucoup, ces temps-ci, de prix Mo Ibrahim et la rumeur publique propage le bruit que c’est vous qui l’avez gagné, au terme de 10 années d’une gouvernance exceptionnelle. Je croyais sincèrement que c’était une mauvaise blague qui était faite et que, s’il est indiscutable que vous avez mal gouverné à tous points de vue pour rêver de ce prix, il n’y a pas, toutefois, lieu de laisser faire ces mauvais plaisantins. Je me disais que cette mauvaise blague devait être le fait des militants de Lumana, ce parti que vos partisans traitent de satanique. Et voilà que, alors que mon doute est pleinement justifié, j’ai dû accepter, à mon corps défendant, la véracité de la rumeur. La raison ? Certains médias internationaux connus pour leur parti pris dans la situation sociopolitique du Niger le martèlent si bien que j’ai fini par savoir qu’il ne s’agit point d’un cauchemar. Ainsi, donc, malgré vos très mauvaises notes par ceux qui sont les mieux placés pour apprécier votre travail à la tête de l’Etat, vous avez gagné la plus haute distinction dont un chef d’Etat africain oserait rêver. Aussi, pour ne pas faire preuve de mauvaise foi, je fais fi de ma surprise en commençant cette lettre par vous présenter mes félicitations pour ce prix Mo Ibrahim que vous venez d’obtenir. Ah, ces toubabs, que ne peuvent-ils envisager lorsqu’ils sont décidés à faire passer le noir pour du blanc ? Je vous en félicite, non pas parce que je crois en un quelconque mérite de votre part, mais par courtoisie. Car, c’est si gênant de l’entendre, à plus forte raison le dire. A vrai dire, j’ai beau être votre serviteur, je n’en suis pas fier.
Monsieur le “Président”
J’ai essayé de comprendre, mais je n’y suis pas parvenu. Est-il possible, dans une classe, de faire passer l’un des plus mauvais élèves pour le meilleur ? Pour vous en parler, j’ai d’abord lu et relu les critères d’attribution de ce prix et je n’ai pas vu un seul qui vous a valu cette récompense qui, au-delà de la rente financière, est censée conférer à son récipiendaire respect et reconnaissance de ses contemporains sur des questions aussi sensibles comme la justice, les secteurs sociaux de base, la démocratie, etc. Pour mériter ce prix, ai-je lu, il faut avoir réalisé quelque chose de positif dans les quatre grandes thématiques que sont la sécurité et l’état de droit, la participation et les droits humains, le développement économique durable et enfin le développement humain. Concernant par exemple la sécurité, entre autre indicateurs, il y a l’indépendance de la justice, la lutte contre la corruption, les conflits armés internes ou les troubles sociaux. Quant au développement humain, il y a la qualité des services sociaux de base, notamment la qualité du système éducatif, l’accès au réseau sanitaire, la transparence des entreprises publiques, etc.
C’est en prenant connaissance de ces critères que j’ai compris le haut-le-coeur de nos compatriotes. Ils ne comprennent pas que vous, avec ce bilan choquant de ces 10 années de pouvoir, puissiez prétendre à un tel prix. C’est extraordinaire ! Ni sur le plan de la sécurité, ni sur celui des droits humains, encore moins à propos de la justice et des services sociaux de base, vous avez, il faut le reconnaître et l’avouer, des résultats catastrophiques. La démocratie ? Elle n’a jamais été aussi malade que sous votre magistère. Il semble qu’ailleurs que dans votre pays, on vous reconnaît plutôt le mérite d’avoir résisté à la tentation de modifier la constitution et de vous maintenir au pouvoir à travers un troisième mandat. Ah ! Dieu seul sait ce qu’il y a dans les plis du coeur des hommes. Mais ce tracslà, François Soudan vient de l’extirper de nos têtes en mettant les points sur les i. « Si Issoufou avait essayé de changer la constitution, il y aurait eu un coup d’Etat le lendemain », a déclaré le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Etant de ceux qui ont magnifié cette gouvernance catastrophique les Nigériens ne sont pas prêts d’oublier, je me dis que François Soudan sait de quoi il parle. Cette vérité, c’est en attendant que vous tourniez le dos au pouvoir. Les pires révélations sont à venir.
Monsieur le “Président”
Je ne peux vous parler de ce prix Mo Ibrahim sans laisser, pour l’histoire, trace de l’excellent texte que Moussa Tchangari d’Alternative espace citoyens a publié à ce propos. Voici ce qu’il a écrit. Il l’a intitulé la médaille de sortie du président et j’ai cru avoir lu « la médaille de Meka ». Lisez plutôt, ça vous servira La médaille de sortie du président
À quelques jours de son départ de la présidence du Niger, le président Issoufou vient de décrocher le prestigieux Prix Mo Ibrahim ; devenant ainsi le sixième membre du très select cercle d’anciens chefs d’États récipiendaires de ce prix en jachère depuis 2017. Le prix Mo Ibrahim, du nom du célèbre philanthrope anglosoudanais qui a fait fortune dans le secteur des télécommunications, a été créé pour récompenser « un leadership d’exception » et encourager « une nouvelle génération à s’engager dans ce défi crucial ». La fondation Mo Ibrahim, qui a décidé de l’attribuer exclusivement à des chefs d’États et de gouvernement, a également mis en place un indice d’évaluation de la gouvernance en Afrique, basé sur 95 indicateurs portant sur quatre (4) grands domaines d’intérêt : (i) sécurité et état de droit ; (ii) participation et droits de l’homme ; (iii) développement économique durable ; et (iv) développement humain Selon le communiqué de presse de la fondation, publié ce 8 mars à Londres et à Dakar, le président Issoufou a été récompensé pour avoir « fait preuve d’un leadership exceptionnel et de respect pour la démocratie face à un cumul de défis sans précédent ». Le communiqué de presse note également que le comité du Prix, qui est présidé par M. Festus Mogae, ancien Chef d’État du Bostwana, a porté son choix sur le président Issoufou en estimant que ce dernier « a conforté la croissance économique au bénéfice de ses concitoyens, fait preuve d’un engagement indéfectible en faveur de la stabilité régionale et défendu sans relâche le respect de la règle constitutionnelle et démocratique».
L’ancien président Botswanais, qui ne connait certainement pas le Niger, a déclaré également que le président Issoufou « a tenu ses engagements auprès du peuple nigérien et leur a ouvert la voie d’un avenir meilleur », précisant que « le nombre de Nigériens vivant sous le seuil de pauvreté est tombé à 40 %, contre 48 % il y a dix ans ».
Après l’annonce de cette consécration, nombre de citoyens nigériens, qui redoutent aujourd’hui des nouvelles violences post-électorales, après celles qui ont marqué la proclamation des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle, ont réalisé combien le fossé est grand entre ce qu’ils pensent eux de la gestion de leur pays par le président Issoufou, et ce qu’en pensent certains acteurs internationaux ; car, comme le dit ce jeune étudiant avec lequel nous avons échangé sur le sujet, l’attribution de ce prix à un chef d’État encore en fonction, dont le pays, miné par une corruption endémique, est régulièrement classé, depuis dix (10) ans, au dernier rang de l’indice du développement humain, est la preuve que les gémissements du petit peuple n’ont pas retenti dans la salle de délibération. La fondation Mo Ibrahim, prenant le contrepied du PNUD, affirme que le Niger a progressé non seulement dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la protection sociale et de l’environnement, mais aussi dans celui du renforcement des opportunités socio-économiques pour les femmes.
Au cours des dix (10) dernières années, il est pourtant de notoriété publique que le président Issoufou n’a tenu aucun des engagements chiffrés qu’il a pris lors de son discours d’accession au pouvoir en avril 2011. Les données tirées des documents budgétaires de l’État sont éloquentes à plus d’un titre : entre 2011 et 2020, malgré la hausse remarquable des ressources du budget général de l’État, qui sont passées de 1 006,65 milliards FCFA en 2011 à 2 514,40 milliards FCFA en 2020, le secteur de la santé, qui devrait recevoir au moins 10% des ressources du budget, n’a jamais reçu plus de 6% sur toute la période ; et celui de l’éducation, qui devrait recevoir au moins 25% des ressources du budget de l’État, n’a jamais franchi la barre de 17% (la part du secteur dans la loi de finances pour l’exercice 2021 n’atteint pas 13%). La situation dans ce dernier secteur est particulièrement préoccupante, ainsi que le soulignent les chiffres du bureau de l’UNICEF au Niger : 1 sur 2 enfants âgés de 7 à 16 ans ne sont pas scolarisés, moins de 6 sur 10 élèves de l’enseignement primaire accèdent au secondaire, et seulement 2 sur 10 élèves achèvent le cycle secondaire.
Sur la base de ces seuls chiffres, il est permis d’affirmer que le bilan social des dix (10) années de présidence de Issoufou Mahamadou est loin d’être reluisant ; et ce, sans même évoquer les statistiques macabres de l’insécurité alimentaire qui affecte, chaque année, près de deux millions de personnes. Le bilan de l’heureux récipiendaire du prix Mo Ibrahim n’est pas seulement médiocre en matière sociale ; il l’est également en matière de respect des droits et libertés, quotidiennement bafoués. La situation dans ce domaine reste marquée par des violations massives droits humains : déplacement forcé des populations, exécutions sommaires et tortures perpétrées par des éléments des forces régulières, interdictions régulières et répression de manifestations de la société civile, arrestations arbitraires d’opposants et acteurs de la société civile, restriction de la liberté de circulation des personnes, destruction des moyens d’existence des populations, etc.
Ces dernières années, le régime du président Issoufou s’est illustré également par l’adoption de textes de loi susceptibles de porter atteinte à l’exercice de la liberté d’expression et d’opinion : c’est le cas de la loi N°2019-33 du 03 juillet 2019 portant répression de la cybercriminalité au Niger, qui a été utilisée déjà pour emprisonner plusieurs personnes coupables d’avoir exprimé des opinions critiques; et c’est le cas également de la loi sur l’interception des communications électroniques adoptée en mai 2020, qui ouvre la voie à des intrusions dans la vie privée des personnes et à une surveillance étroite des communications des opposants et acteurs de la société civile. En avril prochain, si rien ne vient d’ailleurs contrarier son plan de transmission pacifique du pouvoir, le président Issoufou laissera à son successeur un pays profondément divisé et en proie à l’insécurité ; et contrairement à ce qu’affirme l’éminent président du Comité du Prix Mo Ibrahim, qui pronostique pour le Niger un avenir meilleur, les observateurs avisés de la scène politique sont conscients que la crise post-électorale en cours pourrait ouvrir la voie à une véritable tragédie dans le pays. L’heureux récipiendaire est, sans doute, lui-même conscient de la gravité de la situation actuelle ; et il sait aussi que cette médaille de sortie, tout comme toutes celles qu’il a amassées au cours de ses dix (10) ans de pouvoir, ne fera que conforter chez nombre de Nigériens l’image d’un président acquis aux intérêts étrangers et salué comme tel par ce qu’on appelle communément la communauté internationale.
Monsieur le “Président”
Permettez-moi de prier pour mn pays et mon peuple afin qu’il ne connaisse plus cette gouvernance que vous avez incarnée jusqu’au bout. Heureusement, disent vos compatriotes, que vous n’êtes ni le premier, en 1960, ni parmi les premiers qui ont eu à bâtir le socle sur lequel vous avez gouverné.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” : Lorsque, dans un pays, des personnes impliquées ou citées dans du trafic de drogue sont plus libres, plus tranquilles que des opposants politiques, des journalistes ou des acteurs de la ...
Les choses semblent se gâter de plus en plus pour vous et je ne sais que faire face aux railleries de ceux qui, depuis des années, n’arrêtent pas de me dire que je pers mon temps, on énergie et mon intelligence à vous servir de conseil ; ceux qui, sans vergogne, me disent ouvertement que tout finit par se savoir et que nous sommes visiblement au début de la fin de l’histoire. J’ai beau leur expliquer que, conseiller véridique, juste et honnête, je n’ai pas la réputation d’avoir été toujours tendre avec vous et c’est pourquoi je ne figure pas sur la tablette dorée où vous écrivez les noms de vos conseillers préférés, ils n’arrêtent pas de m’accabler d’avoir pris un mauvais parti, celui d’un homme qui, disent-ils, a tout ruiné du Niger. L’assassinat de nos deux compatriotes et de six humanitaires français, à Kouré, le dimanche 9 août 2020, est un évènement dont je n’ai point voulu vous parler, tant je sais à quel point vous êtes tracassé. J’ai d’ailleurs appris que vous êtes toujours à Niamey et que vos vacances annuelles risquent fort d’être, sinon compromises, du moins écourtées parce que vos hôtes français sont toujours là, en train de chercher des réponses aux interrogations légitimes qu’ils se posent sur les motivations de l’acte, à qui cela profite-t-il et pourquoi aujourd’hui, à quelques trois mois, à peine, des élections locales. Je vais vous dire tout ce que j’ai appris.
Monsieur le “Président”
Vous savez, à Niamey, les gens spéculent tellement sur l’évènement de Kouré qu’on se demande si les enquêteurs français ne seraient pas mieux inspirés en se contentant de les écouter et de procéder à des recoupements. On entend tout. D’abord, vos compatriotes sont nombreux à penser que l’Etat français, c’est insensé mais c’est ce qui se raconte, serait capable de faire tuer ces humanitaires français pour crédibiliser l’hypothèse d’une insécurité généralisée au Niger ; une situation qui, dit-on, serait invoquée pour hypothéquer la tenue des élections à date. Raison d’Etat, prétendent-ils, pour laquelle la France serait capable de faire tuer ses ressortissants pour justifier une plus grande mainmise sur le territoire nigérien. J’ai un ami qui a bien fait prévaloir le fait que face à vous, la France n’a pas besoin d’user de moyens aussi extrêmes, que vous lui avez déjà tout cédé et que, de toute façon, pour quelque attente que ce soit, le Président Emmanuel Macron n’aurait qu’à claquer le petit doigt, mais ils sont restés intraitables. Pour eux, le fait que le Quai d’Orsay se soit précipité pour propager une carte du Niger coloriée totalement en rouge est la preuve que c’est même pipe, même tabac. D’autres, non moins catégoriques, n’hésitent pas à soutenir, sans arguments, là aussi, que vous auriez tous les problèmes du monde car les toubabs soupçonneraient un coup fourré et c’est ce qui justifierait ce propos diffusé en boucle durant des jours par les chaînes françaises et selon lequel, « de source judiciaire, l’attaque de Kouré était un acte prémédité pour viser des occidentaux ». Pour ce second courant, composé pour l’essentiel, de détracteurs, je dois le confesser, vous seriez dans le pétrin, les enquêteurs français ayant relevé, disent-ils, des indices troublants, comme s’ils ont pris part aux investigations menées par les limiers français. Pour eux, Paris ne serait pas du tout contente et le fait de colorier la carte du Niger en rouge est la première expression de cette colère.
Monsieur le “Président”
De tout ce qui se raconte, une seule chose m’a troublé, déstabilisé dans ma défense. Est-il vrai que, un mois avant les évènements de Kouré, le peloton spécial de défense de la garde forestière a quitté les lieux sur instruction de la hiérarchie ? Ah, si vous savez ce qui se raconte ! Ils prétendent que c’est un peloton qui a bénéficié de la même formation que la force spéciale de l’armée et qui est en mesure de faire face à n’importe quelle situation du genre. Si leur assertion est fondée, je dois reconnaître qu’il y a de quoi être interloqué.
Monsieur le “Président”
J’étais en train d’écrire cette lettre et mon idée centrale était de vous parler de cette affaire de Boubé Style féroce qui revient en force à la une de l’actualité politique avec l’audience que vous avez accordée au chef de la police nigériane. Mais, puisque c’est l’actualité qui commande, je laisse cette histoire de Boubé Style féroce pour vous interroger sur ce qui se passe au Mali voisin. Je sais à quel point vous avez mal et à quel point vous redoutiez cet épilogue de la crise malienne. Vous avez, je l’ai constaté, pris les choses en main, mais vous avez, je l’avoue, pêché dans votre approche et votre discours. Dès que j’ai écouté vos premières réactions, j’ai conclu que vous allez droit dans le mur. Non seulement, la nature de votre gouvernance ne milite pas en votre faveur, mais vous avez enfourché un mauvais cheval. Vous devez le savoir, pour négocier, notamment une sortie de crise politique, il faut être soi-même clean en matière de gouvernance. Un Nana Okufo du Ghana peut le faire et le réussir dans le respect et la considération des parties prenantes. Un Mahamadou Buhari peut également réussir une telle mission et la Cedeao aurait dû procéder à un casting réaliste des chefs d’Etat ayant une chance de se faire entendre en parlant de respect de constitution et de légalité.
Monsieur le “Président”
Ce qui se passe au Mali est la résultante de la mauvaise gouvernance, de dérives autoritaires, de gestion patrimoniale de l’Etat, de primauté de trafics divers, y compris celui de la drogue qui écume le Mali et le Niger en particulier, etc. Vous le savez mieux que moi d’ailleurs puisque, depuis plus de quatre ans, Bakary Saïdou, l’ancien président du groupe parlementaire du Moden Fa Lumana Africa, est incarcéré, sans jugemnet et sans aucune base légale. Il n’y a aucun juge en mesure de le condamner sur la base du dossier incriminé. Tous ceux qui ont eu connaissance du dossier disent qu’il est totalement vide et que Bakary est un prisonnier politique. Il n’y a pas, d’ailleurs que Bakary qui ait payé cher de sa liberté parce qu’il est un opposant politique sous votre magistère. Avez-vous idée du nombre de vos compatriotes qui ont fait la prison sur des bases farfelues ? Avez-vous idée de la façon dont vous avez gouverné le Niger ? Avez-vous idée de la façon dont vous avez géré les ressources du Niger, principalement le pétrole ?
Monsieur le “Président”
Lorsque, dans un pays, des personnes impliquées ou citées dans du trafic de drogue sont plus libres, plus tranquilles que des opposants politiques, des journalistes ou des acteurs de la société civile, il ne faut pas s’étonner que le résultat final soit moche. Ce qui s’est passé au Mali n’est pas si extraordinaire à comprendre. La Cedeao, que vous présidez depuis quelques mois, s’est plantée comme d’habitude en défendant les positions des chefs d’Etat. C’est pourquoi d’ailleurs, nombre de ressortissants des Etats membres n’hésitent pas à la cataloguer de syndicat des chefs d’Etat. Comment voulez-vous que la Cedeao soit crédible lorsque vous avez, en son sein, des chefs d’Etat qui violent la constitution de leur pays ? Comment voulez-vous qu’elle soit respectée alors qu’elle est dirigée par des chefs d’Etat qui sont prêts à tout pour rester au pouvoir ou pour le gagner ?
Monsieur le “Président”
Je sais que les choses s’enchaînent et qu’elles ne sont pas de votre goût. Mais je vous demanderais de faire preuve, encore une fois, de clairvoyance, de perspicacité afin que le Niger ne connaisse pas la même expérience. Agissez, car vous en avez le pouvoir et la possibilité, pour faire en sorte que le processus électoral soit clean, c’est-à-dire qu’il soit organisé sur la base d’un code électoral consensuel, une Commission électorale nationale consensuelle et une Cour constitutionnelle consensuelle. C’est la clé de l’avenir. Autrement, il n’existe pas.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” : Si, malgré la sortie de ce livre blanc de l’opposition, Un Issaka Souna ne démissionne pas, il n’est sans doute pas au service du Niger, mais d’un clan politique.
Il en est de même de tous ceux qui ont été épinglés dans ce livre Pendant que vous jouez au médiateur au Mali, chez vous, la crise électorale prend de l’ampleur. Et c’est fort à-propos que l’opposition, qui a rendu public un ouvrage appelé « Livre Blanc sur le processus électoral 2020-2021 » vous demande humblement de balayer d’abord devant votre porte avant de vous préoccuper de la devanture des autres. C’est vrai que vous n’avez pas su donner l’exemple chez vous en matière de dialogue et de respect des lois, bref en termes de gouvernance. Le processus électoral, en particulier, est dans un tourbillon d’incertitudes parce que vous n’avez su ou voulu instaurer un dialogue susceptible de désamorcer les tensions perceptibles depuis longtemps et qui se cristallisent à mesure que les échéances électorales approchent.
Dans ce Livre blanc, l’opposition nigérienne vous a épinglé comme étant le principal responsable de la situation qui prévaut au plan politique. Vous avez refusé de parrainer le dialogue national et l’opinion internationale, en particulier les partenaires du Niger en matière électorale, savent désormais ce qui est caché derrière les images policées de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), de la direction de l’informatique et du fichier électoral biométrique (Difeb) ainsi que de la Cour constitutionnelle. Tout est sous contrôle du Pnds Tarayya, votre parti politique, celui pour lequel vous vous êtes permis, en violation de votre serment et de la Constitution, de désigner un candidat à l’élection présidentielle. Les révélations de l’opposition politique à travers ce livre blanc mettent de l’eau au moulin de tous ceux qui vous ont très tôt accusé d’être l’alpha et l’oméga de la crise. Vous avez refusé de parrainer ce dialogue tant souhaité de vos compatriotes, il n’est permis à personne de douter de votre de vos desseins. Le Livre blanc enlève tout crédit au processus électoral et particulièrement à ceux qui l’animent. Si, malgré la sortie de ce livre blanc de l’opposition, Un Issaka Souna ne démissionne pas, il n’est sans doute pas au service du Niger, mais d’un clan politique. Il en est de même de tous ceux qui ont été épinglés dans ce livre.
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” Évitez la «fitna» et œuvrez à faire amende honorable en faisant droit à ces exigences multiples qui vous demandent de libérer les acteurs de la société civile. Car, devant est obstrué
J’ai appris que vous aviez décidé de passer à la vitesse supérieure et de ne plus tolérer que des Nigériens se permettent d’user de droits légitimes que leur confère la constitution de leur pays. Emprisonner des gens n’arrange rien pour vous. Au contraire, vous vous mettez la corde au cou. Vous confirmez en l’occurrence que la démocratie nigérienne est en danger avec vous. L’arrestation, puis la mise sous mandat dépôt, de Nouhou Arzika, Ali Idrissa, Moussa Tchangari, Lirwana Abdourahamane et les autres, n’aura pas, je puis vous l’assurer, le résultat escompté. Car, cette décision malheureuse ne vous mettra pas à l’abri de nouvelles manifestations populaires. Elle ne fera que décupler la détermination des citoyens à aller jusqu’au bout de leur lutte. C’est comme si vous soufflez sur des braises ardentes. En tout état de cause, vous donnez ainsi un mobile supplémentaire aux Nigériens d’être encore plus nombreux dans les rues. C’est dire vous vous êtes engouffré dans une voie périlleuse, et pour le Niger et pour vous-même. Car, même si vous arrêtez 20, 30, voire 100 Nigériens par jour, ce ne sera jamais suffisant pour arrêter la contestation populaire. L’arrestation de de Nouhou Arzika, Ali Idrissa, Moussa Tchangari, Lirwana Abdourahamane et les autres, alimente en réalité un feu que vous allumez vous-même. Aujourd’hui, Amnesty International, Tournons la page, le Comité de pilotage d’Afrique, Publiez ce que vous payez, les altermondialistes, bref, ce que le monde entier compte d’organisations engagées sur les droits de l’homme, la démocratie, les libertés publiques et autres valeurs liées à la bonne gouvernance, sont désormais focalisés sur le Niger. Vous les avez littéralement sur le dos et il vous sera difficile de vous en défaire tant que vous maintenez les leaders de la société civile en prison.
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” Les budgets cumulés des quatre ministères en charge de l’éducation au Niger ne représentent que 252 595 876 503 FCFA, soit moins de 13,5% du budget de l’Etat arrêté à 1900,86 milliards FCFA
Il semble que le Cames vous a élevé aussi à la« Dignité de Grand-Croix de l’Ordre international des palmes académiques ». Je vous en félicite, même si un compatriote qui m’a dit avoir suivi l’évènement sur Télé sahel, m’a affirmé que ces gens du Cames ne doivent pas être sérieux pour vous décerner un titre pareil. Il dit se demander ce que vous avez bien pu faire dans le domaine de l’enseignement supérieur pour mériter une telle distinction. J’ai rappelé la création des universités régionales, il a rétorqué que ce n’est point de vous, mais de Mahamane Dandah, sous la Transition militaire ; à moins de reconnaître et d’avouer que c’est vous qui avait inspiré et dirigé à distance la Transition militaire de Salou Djibo. J’ai évoqué également les infrastructures universitaires. Là aussi, il m’a opposé des chantiers inachevés pour lesquels des individus ont pourtant empoché l’argent. J’ai changé de musique pour lui expliquer que vous êtes champion partout et que vous engrangez tellement de décorations et de distinctions aux quatre coins du monde que les Nigériens ne peuvent qu’être fiers. Niet, dit-il, des chefs d’Etat ont carrément acheté leurs distinctions, notamment avec le Cames. Et avec l’air du temps qu’il fait au Niger sous votre magistère, conclue-t-il, le soubassement de cette « Dignité de Grand-Croix de l’Ordre international des palmes académiques » est forcément sujet à caution. De guerre lasse, je l’ai laissé sur place en train d’expliquer à d’autres qu’à l’exception des évènements du 9 février 1990, à chaque fois qu’un étudiant a été tué sur le campus universitaire, c’est sous votre magistère et que, d’une façon générale, l’éducation, au Niger, se trouve actuellement sous un si piteux état que l’acte du Cames constitue un scandaleux pied de nez à tous les acteurs de l’école nigérienne. Bref, je n’ai pas pu le convaincre que vous méritez cette distinction.
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” Votre loi de finances est non seulement antisociale, mais elle est également contraire à nos valeurs religieuses, notamment aux prescriptions du Saint Coran
Votre histoire est pathétique. Si vous n’aviez jamais eu ce pouvoir d’État, vous auriez continué à prétendre que vous êtes le meilleur parti pour le Niger. Hélas, il a suffi de six années pour se rendre compte que vous êtes plutôt le chaos. Vous avez tout détruit, absolument tout. Le Niger, sous vos bottes, est un chaos généralisé. Et les Nigériens ont compris que votre unique pré- occupation est de rester là où vous êtes, quoi qu’il en coûte au peuple nigérien. Pour moi, il n’y a rien de si surprenant, car vous ne devez rien à ce peuple. Au contraire, vous avez tout pour lui en vouloir. Candidat unique à l’élection présidentielle de mars 2016, vous n’avez pu vous faire réélire que grâce à un hold-up électoral. Votre reconnaissance, vous la devez à d’autres acteurs à qui vous retournez d’ailleurs si bien l’ascenseur. Ce sont eux qui comptent pour vous. Tout le reste n’est que détails futiles. Autant en emporte le vent ! Monsieur le’’Président’’
Vous refusez obstinément d’écouter le cri de détresse du peuple nigérien. Vous refusez de travailler conformément à votre serment coranique, en cherchant les voies et moyens d’alléger, à défaut de réussir mieux, les conditions de vie de vos concitoyens. Vous refusez d’être juste et équitable, en vous appliquant d’abord les mesures d’austérité qu’impose la situation financière et économique ; une situation catastrophique dont vous êtes, à tous points de vue, le responsable principal. Bref, vous vous sentez si fort pour ignorer les pleurs de vos concitoyens et je comprends. Vous êtes si fort, non pas des suffrages de votre peuple, mais d’autres sources de pouvoir antinomiques avec celui du peuple. Tous vos actes le traduisent. Avec cette loi de finances 2018, vous achevez de le démontrer. Il n’y a plus à rien à espérer de votre gouvernance que le pire de tout ce que vos compatriotes ont connu. Le pari de la gouvernance par la force procure, certes, des avantages pé- cuniaires énormes. Il peut également permettre d’ignorer royalement les cris de dé- tresse de ses concitoyens qui peuvent aller se plaindre là où ils veulent, protester, pleurer et même hurler comme des loups. Mais pour combien de temps ?
Monsieur le ‘’Président’’
Les députés à qui vous demandez de voter la loi de finances 2018 ne sont-ils pas avant tout des citoyens ? Vous leur demandez, donc, de se faire hara kiri, car quel que ce soit ce que vous leur donnerez ou promettrez de leur donner, vous ne pourrez jamais leur garantir deux choses : vous ne pourrez pas leur garantir un mandat à vie et vous ne pouvez pas leur garantir également l’absolution devant Dieu pour ceux qui croient en l’Éternel. Tant pis pour ceux qui ne croient pas. Par conséquent, aussi bien du point de vue social que du point de vue religieux, les députés sont appelés à se mettre dans l’œil du cyclone. Votre loi de finances est non seulement antisociale, mais elle est également contraire à nos valeurs religieuses, notamment aux prescriptions du Saint Coran par rapport au partage de l’héritage. Comment pouvez-vous être si distant de votre peuple, même si la majorité n’a pas voté pour vous ? S’il s’était agi d’un cafre, vos compatriotes ne trouveraient sans doute rien à redire. Mais lorsque cela vient d’un homme qui a publiquement professé que sa gouvernance sera à l’image de celle de l’Emir des croyants, Umar Ibn Al Khattab [ndlr : que Dieu soit satisfait de lui], ça pose problème. Pouvez-vous aujourd’hui réitérer cette déclaration ? Tel que les biographes l’ont rapporté, Umar Ibn Al Khattab est un homme honnête, digne, humble et plein de compassion pour son peuple. Lorsqu’un seul d’entre eux n’a pas mangé, il pleure son impuissance et implore le Tout Puissant de l’aider à lui venir en aide. Bref, c’est un truisme de le dire que les épreuves difficiles que vous voulez imposer au peuple nigérien à travers la loi de finances 2018 est à l’opposé de tout ce que le calife Ibn Al Khattab, ce serviteur zélé de Dieu, a fait pour son peuple.
Monsieur le ‘’Président’’
Je disais tantôt que même lorsqu’on n’a pas été élu par le peuple et qu’on peut éprouver du ressentiment pour ça, on ne met pas un tel fardeau sur les épaules de ses concitoyens. De la même façon que vous avez «tué» le petit commerce à travers les déguerpissements sauvages, portant un rude coup à l’économie nationale, votre loi de finances ne peut être que synonyme de désastre financier et social. Pour la plupart des Nigériens, c’est une provocation de trop de votre part. L’école est par terre, la santé est hypothéquée, l’énergie électrique est sujette à caution, les finances publiques sont dans le rouge et tout le monde sait la direction que des centaines de milliards ont prise. De la même façon que vous ne pouvez pas demander davantage d’argent à la France, aux Etats Unis ou à l’Union européenne sans avoir récupérer les milliards détournés ; de la même façon, il est indécent, voire provocateur et insultant de demander aux citoyens nigériens de payer pour les fautes que vous avez commises.
Monsieur le’’Président’’
Vos compatriotes sont furieux. Ils estiment que vous devriez plutôt commencer par ré- duire de façon drastique la taille monumentale de votre gouvernement, diminuer vos fonds politiques et ceux du président de l’Assemblée nationale et ceux du Premier ministre ; supprimer tous les postes budgétivores qui ne rapportent pratiquement rien à l’État, notamment les milliers de postes de conseillers et de chargés de missions ; supprimer tous les postes budgé- taires qui, de la présidence au Cabinet du Premier ministre, constituent des sources potentielles de détournements massifs de fonds ; ramener dans les caisses de l’État les 200 milliards que Hassoumi Massoudou a transférés à Dubaï et récupéré tout ce qui a été détourné dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel, le détournement de l’aide alimentaire pakistanaise, le Mukurigate ; le pillage de la Soraz, etc. L’argent est ailleurs et vous le savez bien. Je sais que vous ne seriez pas capable de le faire et que vous allez miser sur les élé- ments des forces de police, de gendarmerie et de la Garde nationale, pour museler le peuple. Mais sachez une chose : les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite et/ou le planifie.
26 octobre 2017
Source : Le Monde d'Aujourd'hui
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” Vous êtes, certes, le chef de l’État, mais demain ne vous appartient pas
J’ai appris que vous avez réussi à gagner votre premier pari, aller vers l’organisation d’élections inclusives mais sans Hama Amadou, et transparentes avec un fichier électoral truqué, une commission électorale aux ordres et une Cour constitutionnelle dont je n’oserais pas relever le discrédit au risque de me retrouver en prison. Je n’oserais pas le dire, mais je tiens à vous informer qu’un peu partout, ils sont diabolisés et invectivés. C’est si grave ce que j’ai entendu ici et là que je me suis dit que ces juges ont attiré sur eux les foudres d’un peuple qui a compris, depuis bien longtemps, où risque de le mener cette fin de règne que je vois personnellement chargée de tumultes. La disqualification du chef de file de l’opposition, Hama Amadou, Un Nigérien né au Niger, de parents nigériens ne peut que choquer ce peuple qui a montré toute sa détermination à faire de Hama Amadou, son prochain président de la République. Cela est d’autant plus choquant, et je le comprends, qu’un certain Bazoum a réussi, lui, son test. Ah, ce Bazoum, tout de même !
Monsieur le ‘’Président’’
J’ai suivi tout le débat autour de la légalité de la candidature de Bazoum et je dois reconnaître qu’avec cet acte de naissance et ce certificat de nationalité, votre candidat n’a pas la qualité requise pour briguer la magistrature suprême. D’abord, il n’a pas cette nationalité d’origine exigée par la Constitution, car n’étant pas né de mère et/ ou de père nigérien. Il n’est pas non plus né au Niger comme celui dot il a été l’artisan de l’exil forcé, le journaliste Baba Alpha. En outre, ses actes d’état-civil sont manifestement des faux. Le nom dont il est porteur n’est pas celui de son père, mais plutôt celui de son frère aîné, un goumier de la coloniale qui a pris sa retraite en 1984, année où Bazoum a obtenu son diplôme d’études approfondies (DEA). Celle qui a été présentée, dans les mêmes actes d’étatcivil, comme étant sa mère est en réalité sa belle-soeur, l’épouse de feu Mohamed. C’est l’acte de naissance de cette bonne dame, nigérienne née de parents nigériens, qui a servi à octroyer à Bazoum, un acte de naissance en tant que Nigérien né d’une mère, virtuelle bien entendu, puis, dès le lendemain, un certificat de nationalité sur lequel il lui est conféré une nationalité usurpée. Bazoum, dont le père s’appelle en réalité Salim, n’est pas naturalisé Nigérien, il a usurpé une identité et une nationalité qui ne sont pas les siennes.
Monsieur le ‘’Président’’
Savez-vous que sur la base de la date de naissance indiquée pour la belle-soeur/mère de Bazoum, qu’il est invraisemblable que Hadiza, l’épouse du frère aîné de Bazoum, soit la mère de ce dernier ? Hadiza est née en 1944 et ce n’est guère faux. En la faisant passer pour la mère de Bazoum qui est le cadet et 7e enfant de Ndilila, sa mère véritable, on veut faire croire aux Nigériens que Hadiza n’a pratiquement que huit ans ou neuf ans, dans le meilleur des cas, lorsqu’elle a mis Bazoum au monde. L’affaire est cousue de fil blanc pour ne pas s’en rendre compte. Mais, comme il y a l’article 137 du code électoral, vos compatriotes disent ne pas désespérer de vous voir remettre les pendules à l’heure. Vous allez le faire, n’est-ce pas ? N’est-ce pas vous, et personne d’autre, qui a fait de Bazoum Salim, le candidat du Pnds Tarayya ? C’est votre poulain et vous devez comprendre qu’il est un candidat hors série. Je comprends, aujourd’hui, pourquoi ses compagnons du Pnds sont nombreux à refuser sa candidature. Je comprends mieux, pourquoi ils redoutent la candidature de Bazoum. Ce qui est certain, c’est que le statut véritable de Bazoum est connu de très nombreux ténors du Pnds, dont vous, selon toute probabilité.
Monsieur le ‘’Président’’
Savez-vous d’ailleurs ce que disent vos compatriotes à ce propos ? Pour eux, vous avez imposé la candidature en sachant qu’il ne répond pas aux exigences de la loi fondamentale et qu’en tout état de cause, ses actes d’état-civil sont faux. Bazoum est désormais candidat à une élection présidentielle il n’ a pas qualité à prendre part. Malgré tout, certains de vos compatriotes que vous allez faire en sorte qu’il soit par la suite éliminé de la course et pour eux, c’est cela, le sens et l’utilité de l’article 137 du code électoral qui autorise un parti politique ou un groupement de partis politiques à remplacer un candidat déclaré inéligible par la Cour constitutionnelle en pleine campagne électorale. Ah, notre compatriote n’a pas vraisemblablement imaginé tout du Gondwana. Cet article 137, c’est tout de même insolite. Si cet accident de parcours arrive à Bazoum, il y a forcément un 3e larron qui sortira du bois et que vous allez instruire les barons du Pnds d’envoyer le dossier certainement apprêté à l’heure actuelle.
Monsieur le ‘’Président’’
Il n’y a pas que ça que disent vos compatriotes. Le retour en force du Covid 19 dans les statistiques du ministère de la Santé publique, les récents appels à la vigilance et à la fermeté lancés à l’endroit des forces de sécurité, notamment aux barrières et aux bases sont considérés comme des alibis qui vont être utilisés en temps opportun pour expliquer qu’il est impossible, dans un tel contexte de montée en puissance de l’insécurité et du Covid 19 de tenir les élections à date. Certains avancent qu’il y aurait même un comité qui a déjà travaillé sur une proposition de décalage des dates retenues et que bientôt, les Nigériens seraient édifiés sur tout ce montage éhonté. Quoi qu’il en soit, vous n’êtes pas en train de rendre service au Niger que vous allez quitter dans une crise profonde. Outre le fait que vous avez soutenu jusqu’au bout un processus électoral partisan, source de division et de déchirements, vous allez aussi installer, pratiquement, un homme qui ne doit pas être candidat à l’élection présidentielle pour les raisons que vous connaissez et que je vous ai rapportées dans cette lettre. J’ignore ce que vous cherchez pour ce pays. Oui, je me demande vraiment ce que vous nourrissez pour ce pays pour le conduire dans une si grande impasse. Vous êtes, certes, le chef de l’État, mais demain ne vous appartient pas. Il n’y a plus lieu de vous appeler à la raison et de vous demander de corriger le tir, car il est déjà tard pour la tenue, à date, des élections. Pour les municipales et régionales, il ne reste plus que qu’une vingtaine de jours.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président” Vous savez, vos compatriotes sont tolérants, mais de là à sacrifier leur amour de la vérité et de la justice, il y a un abîme que vous ne devez pas essayer d’enjamber
J’ai appris avec quelle intelligence la junte militaire malienne a finalement déjoué votre intransigeance d’avoir une personnalité civile à la tête de la transition. À malin, malin et demi, dit-on. Je comprends que vous puissiez être furieux en comprenant ce subterfuge qui ne vous laisse, hélas, aucune parade. Je considère, et tout le monde en convient, que vous allez désormais coller la paix à la junte militaire et au peuple du Mali afin qu’ensemble, les filles et les fils de ce pays frère et ami mettent ensemble, leur intelligence et leurs efforts, à reconstruire leur pays, en posant les jalons d’une autre gouvernance que celle, désastreuse d’Ibrahim Boubacar Keita. Avec votre permission, j’enlève le chapeau au colonel Assimi Goïta et à ses frères d’armes en déjouant votre intolérance aveugle. J’imagine que vous n’avez pas prévu cette possibilité imparable qui est offerte à la junte militaire. Bref, j’espère que vous allez souffrir, cette fois-ci, que l’embargo soit levé. Ba Ndao, ce colonel-major à la retraite, répoond parfaitement à votre exigence, mais il reste, bien entendu, militaire dans l’âme.
Monsieur le “Président”
Parlons plutôt de notre pays où, vous le savez, les choses semblent s’accélérer, même si certains de vos compatriotes estiment que vous continuez à vous assoupir alors que vous êtes de plus en plus interpellé sur le processus électoral. En attendant que je rappelle, à nouveau, à votre bon souvenir les graves échéances vers lesquelles nous nous acheminons, je voudrais vous féliciter d’avoir enfin trouvé le sommeil avec cette sombre histoire de tuerie de huit personnes, dont six humanitaires français, à Kouré. Mes félicitations, car j’ai appris que finalement, le groupe Etat islamique a revendiqué les faits. C’est curieux que cela ait pris tant de temps, mais l’essentiel est que les Français devraient, en principe, regarder ailleurs que vers Niamey où, selon des informations de police, les ...envoyés à Niamey pour enquêter ont la certitude que les tueurs seraient venus plutôt de Niamey que de l’extérieur. Je me suis dit : « qu’est-ce qu’ils veulent ainsi insinuer, ces Français ? ». Mais, bon, puisqu’ils ont désormais des pistes sérieuses et qu’elles mènent vers des individus qui ont de belles raisons, paraît- il, d’en vouloir aux Français. Barka, vraiment ! Car, comme je l’ai appris dans la région de Tahoua où j’étais, il y a quelques jours, c’est cette sale affaire qui vous a gâché vos vacances annuelles. Vous n’avez pas pu aller à Dandadji où, pourtant, tout a été préparé et mis en place, y compris la garde présidentielle, pour vous accueillir. Ah, ces Français, ils savent tout de même être chiants lorsqu’ils le décident. À présent qu’ils savent vers où scruter, je présume que vous allez pouvoir rattraper ces vacances perdues, ne serait-ce qu’en faisant un aller- retour Niamey-Dandadji-Niamey en trois jours.
Monsieur le “Président”
La deuxième chose dont je tiens à vous parler, c’est cette autre sale affaire qui vous étouffe au plus haut point et qui semble rebondir, avec plein de détails aussi originaux que bouleversants. Je veux précisément parler du scandale des détournements des fonds de l’armée qui revient à la Une des sujets qui font le débat public, dans notre pays. J’ai ainsi appris, entre autres, qu’à propos des fusils AK47, des sources crédibles, sans doute au courant des moindres détails de ce sale dossier, indiquent que dès le départ, le fournisseur savait que c’est un vieux stock qui lui a été présenté, mais qu’il a fait fi de ça pour livrer des fusils défectueux à l’ramée nigérienne. Le comble de l’ignominie, c’est que ce sont ces fusils qui ont été peints et exhibés lors du défilé militaire marquant la fête tournante du 18 décembre, à Tillabéry, en 2019. Ça fait froid dans le dos, n’est-ce pas, de découvrir que des Nigériens aient pu décider de fournir à des soldats nigériens en contexte de guerre, des fusils défectueux et que cela ait été fait, au nez et à la barbe, d’officiers supérieurs de l’armée.
Monsieur le “Président”
J’ai également appris que le général Boulama Issa, à l’époque chef d’Etat-major de l’armée de l’air, a signé à la place du ministre de la Défense nationale des “end users”, ces documents officiels par lesquels un Etat déclare être le destinataire final d’une commande d’armements. Pourtant, il n’y aurait nulle part trace des armes sur lesquelles portent ces “end users”. Je profite de l’occasion pour vous dire que la solution pour laquelle vous avez optée, dans cette affaire qui nuit gravement et à tous points de vue, aux intérêts du Niger, ne rend service ni à l’Etat, ni aux mis en cause. Pour moi, c’est comme si vous les avez mis en sursis et que leur semblant d’impunité dans cette affaire ne durera que la fin de votre séjour à la tête de l’Etat. La justice, qui va sans aucun doute recouvrer sa liberté après vous, se fera le devoir de ses réconcilier avec le peuple nigérien en déterrant ce dossier et à demander des comptes à tous ceux qui y sont cités. Vous leur avez octroyé une couverture bien épaisse, mais cela ne leur empêchera de grelotter aux grands froids.
Monsieur le “Président”
J’ai envisagé, au début de cette lettre, de vous parler du processus électoral puisque j’ai eu l’occasion d’écouter quelques bribes de la conférence de presse animée par Hama Amadou, le chef de file de l’opposition. J’ai été édifié, au moins, sur une certitude. Si les conditions actuelles d’organisation des élections sont maintenues, malgré les périls graves auxquels elles exposent notre pays, la paix sociale et la stabilité seront compromises. J’ai surtout lu le propos synthétique et fidèle de l’état d’esprit qui prévaut chez les Nigériens et que Hama Amadou a explicité de long en large. Bana Ibrahim, ce brave garçon dont on ne peut douter de l’intelligence et de l’amour qu’il porte pour son pays, a écrit ceci que j’ai tenu à vous rapporter. « Si votre volonté est d’utiliser les institutions de la République pour tenter d’empêcher la candidature de votre adversaire et imposer celle d’un Nigérien téléporté, employer les moyens de l’Etat pour battre campagne et acheter les consciences ; utiliser la Ceni pour confisquer le suffrage du peuple ; vous appuyer sur la Cour constitutionnelle pour valider la fraude électorale, alors, oui, ce qui s’est passé au Mali se passera aussi, ici, ce n’est pas une menace, c’est une promesse ». Voilà, si j’ai tenu à vous rapporter ce propos, c’est pour déclencher en vous le sursaut nécessaire afin que vous compreniez dans quelle direction vous menez notre pays. Demain, vous ne prétendrez pas que vous ne saviez pas que la Ceni, la Cour constitutionnelle et leurs appendices sont loin, très loj , de garantir des élections apaisées et démocratiques. Ce qui me déconcerte, c’est que vous restez de marbre malgré les menaces que cela fait peser sur la paix sociale et la stabilité politique du Niger. Ne vous laissez pas ronger par l’orgueil, encore moins par des desseins tordus qui n’ont aucune chance de prospérer. Vous savez, vos compatriotes sont tolérants, mais de là à sacrifier leur amour de la vérité et de la justice, il y a un abîme que vous ne devez pas essayer d’enjamber.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président”, J’ai suivi ce que vous avez dit à propos des élections prochaines, mais je ne vous crois pas
Le Niger est à la croisée des chemins. Malgré vos activités qui donnent l’impression que tout va bien comme dans le meilleur des mondes possibles, le Niger n’a jamais présenté un visage aussi délabré. Vous semblez faire tout autre chose que ce qui est attendu de vous et de votre gouvernement et cette pratique me rappelle vaguement un homme qui m’a confié que lorsqu’on ne fait rien ou presque, il faut faire le maximum de tapage possible. Ceux qui ne comprennent pas grand-chose à la gouvernance moderne dans un État de droit, conclue-t-il, les plus nombreux chez nous, feront le reste pour vous, c’est-à-dire la propagande que vous travaillez bien. Telle semble l’heur dont vous avez bénéficié durant des années avant que, progressivement, vos compatriotes comprennent dans quel trou vous avez plongé le Niger. Ils ont compris. Ils ont tout compris. Depuis près de huit ans que vous êtes à la tête de l’État, leurs conditions de vie ne font qu’empirer. Par contre, des sociétés et firmes internationales s’engraissent à vue d’œil sur le Trésor public.
Monsieur le ‘’Président’’,
J’ai constaté que, finalement, vous vous êtes débarrassé pour de bon du fils Tchianaet je vous en félicite. Car, j’ai horreur des hommes qui incapables de se déterminer. Au moins, la décision de la Mrn d’exclure son parti Amen-Amin a l’avantage de mettre un terme à ce jeu troublant où il ne cesse de se réclamer de la mouvance présidentielle tout en lorgnant du côté de l’opposition. C’est un désastre politique pour ce parti et son leader que vous avez profondément inspirés, encouragés et soutenus avant de vous en débarrasser. Comme un malpropre ! C’est une belle leçon pour tous ceux qui pensent pouvoir prétendre au beurre et à l’argent du beurre. Le renvoi de Ladan Tchiana est un coup dur pour ce garçon que vous avez armé contre son propre parti, le Moden Fa Lumana Africa. Vous l’avez si armé qu’il a pensé pouvoir susciter la révolte contre son leader, Hama Amadou, qui l’a pourtant élevé au-dessus de tous les autres prétendants pour en faire le Secrétaire général de son parti. Croyez-moi, ce n’était pas par faute de candidats à ce poste. Si vous l’avez d’abord renvoyé du gouvernement avant de faire exclure son parti de la Mrn, c’est parce que son lourd passif milite pour cela. Je vous comprends fort bien dans cette affaire. Vous connaissez mieux que quiconque les conditions réelles dans lesquelles Amen-Amin a été créé, pourquoi et pour quels objectifs. Vous connaissez également le poids électoral réel de son parti pour accepter que l’intéressé se permette certains écarts de langage et de conduite de la part de celui avec lequel vous avez discuté avant la formation du deuxième gouvernement qui a provoqué le départ De Lumana de la MRN. La rosée peut-elle se gargariser de quoi que ce soit devant le soleil ? J’ai apprécié la mise au point de Souley Adji à l’endroit du président d’Amen-Amin. Une gifle retentissante ! De quoi, en effet, Ladan Tchiana peut-il se prévaloir après avoir été chassé du gouvernement et de la Mrn ?
Monsieur le ‘’Président’’,
Le 18 mai 2018, vous avez procédé au lancement des travaux de la voie express devant relier l’aéroport Diori Hamani au centre-ville de Niamey pour un coût qui frise le cadeau à la Satom. Vous avez concédé plus de 20 milliards à la Satom pour la réalisation de cette voie express qui ne dépasse guère 9 kilomètres et mon intention n’est pas de remuer le couteau dans la plaie en vous rabâchant les oreilles avec le préjudice fait au Niger. Tout le monde a compris ce qui vous fait courir et tout le monde a compris que cela ne vous fait ni chaud ni froid. Ça fait si mal lorsqu’on est patriote ! Personnellement, je suis atterré, mais parfaitement immunisé. J’ai d’ailleurs appris que le terrain qui abritait la direction générale des douanes et l’espace connexe a été vendu aux Turcs. Si c’est vrai, vous aurez, là aussi, commis un tort immense au peuple nigérien. Le projet pour lequel vous avez engagé le Niger sur des dépenses onéreuses et sans incidence véritable sur les conditions de vie de vos compatriotes est une chimère. J’ai d’ailleurs relevé certaines réflexions pertinentes à ce propos et je voudrais bien les partager avec vous. Les travaux de la voie express sont prévus pour durer 12 mois et presque trois mois sont déjà partis en fumée sans qu’un seul coup de pioche ait été constaté pour le démantèlement des rails. Il est donc clair que la voie express serait encore en chantier lorsqu’interviendra le sommet auquel vous tenez tant, manifestement, pour l’unique raison d’être le premier chef d’État nigérien à accueillir un sommet de l’Union africaine. La motivation est à la fois triste et suicidaire pour le peuple nigérien qui va payer cher vos lubies de chef d’État. Pourquoi endetter le pays pour accueillir un sommet de chefs d’État dans un pays où les deux routes les plus vitales pour l’économie nationale sont impraticables depuis des années ? L’état de la route de l’uranium et celle de la route DossoGaya sont la traduction concrète que vous êtes dans une voie désastreuse pour le Niger. Agadez, la capitale de l’Aïr est désormais coupée des autres villes du nord tandis que celle de la route Dosso-Gaya est en souffrance depuis 2010.
Monsieur le ‘’Président’’,
Quelle économie vous construisez lorsque ces deux axes routiers, les plus importants pour le Niger, sont impraticables ? À quoi correspondent vos choix ? Vous êtes en train d’endetter l’État à outrance pour faire plaisir à votre propre moi alors que le pays est en train de sombrer. Certains n’hésitent pas à vous traiter de mégalomane. Si je ne suis pas forcément de cet avis, je m’interroge toutefois sur les motivations qui peuvent conduire un homme d’État à privilégier son moi au détriment des intérêts de son peuple ? Je ne comprendrais sans doute jamais un tel choix, car je suis de tous ceux qui pensent que le peuple est au-dessus de toute autre préoccupation.
Monsieur le ‘’Président’’,
Votre gouvernement continue la cabale contre les médias mal-pensants. Je vous ai déjà dit que vous menez un combat perdu à l’avance. Je reviens sur ce sujet pour m’interroger sur ce choix, également suranné, qui peut conduire un gouvernement à accorder de l’indulgence à des trafiquants d’armes et de drogue et être intransigeant vis-à-vis des médias qui ont pourtant une mission de service public. Je m’interroge sur la nature d’un gouvernement qui peut fermer les yeux sur un crime mais qui refuse obstinément de faire la moindre concession à des médias privés qui peinent à assurer leurs missions de service public ? Je m’interroge sur la nature et les motivations d’un gouvernement qui peut fermer, sans état d’âme, des médias privés, mais qui est incapable de demander des comptes aux grands prédateurs de deniers et biens publics. En vérité, et vous le savez, votre gouvernement a déjà perdu tout crédit dans cette affaire. La fermeture de certains médias ne procède nullement de votre volonté d’aller chercher l’argent là où il se trouve, mais plutôt de faire taire certaines voix. Si c’est de l’argent que vous cherchez pour renflouer les caisses de l’État, commencez d’abord par mettre un terme à ces surfacturations qui appauvrissent l’État pour enrichir des sociétés comme la Satom. Si c’est de l’argent que vous cherchez, commencez par réduire la taille scandaleuse de votre gouvernement dans un pays où le salaire de juillet 2018 n’est pas encore payé à certains agents et où l’eau courante reste problématique. Si c’est de l’argent que vous cherchez, arrêtez de prendre des frais de mission alors que vous disposez d’un traitement sans égal au Niger et d’une caisse noire de sept millions (au moins) par semaine, mise à disposition par l’État. Si c’est de l’argent que vous cherchez pour l’État, arrêtez de prendre l’avion à tout bout de champ et pour n’importe quelle réunion.
Monsieur le ‘’Président’’,
Je ne crois pas à votre histoire d’impôts pour justifier la fermeture de certains médias. Pas plus que je ne crois pas à votre politique sécuritaire, faite d’indulgence et de protection à des individus qui font dans des trafics illicites. Je ne crois pas également à votre politique agricole, faite de «kamé-kamé» à fortes doses de slogans inutiles et improductifs. Je ne crois pas à votre politique éducative qui a déstructuré le système éducatif et enfoncé davantage l’école dans le marasme. Bien entendu je n’ai pas foi en vous en tant que démocrate et républicain, car vous avez fait un hold-up électoral et mis les institutions de la République sous coupe réglée. J’ai suivi ce que vous avez dit à propos des élections prochaines, mais je ne vous crois pas. Je milite plutôt pour la restauration de la démocratie, la fin de l’impunité pour les prédateurs de deniers et biens publics, la traque des trafiquants d’armes et de drogue, l’avènement d’hommes et de femmes ayant le souci de travailler pour le peuple nigérien.
Mallami Boucar
14 août 2018
Source : Le Monde d’Aujourd’hui
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- Catégorie : Société
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