Lettre au “Président de la République” Monsieur le “Président”, Le dialogue, c’est une chance, ce n’est pas une faiblesse
Je ne sais par quel bout entamer cette missive, tant je suis encore sous l’émotion ; l’émotion suscitée par ce que j’ai vu à l’occasion du retour de Hama Amadou au bercail. Bien que les circonstances soient doublement douloureuses, elles ont néanmoins rendu possibles ces retrouvailles de la grande famille politique nigérienne que nos compatriotes appelaient de tous leurs vœux.
Ayant suivi le défilé des hommes politiques de tous bords politiques à la résidence de Hama Amadou, j’ai eu nettement l’impression que le…que j’ai vu transcende les limites du deuil et de la présentation de condoléances. J’ai eu l’impression, et je souhaite, pour le Niger et son peuple, ne pas me tromper, que ce deuil a été l’occasion pour la classe politique nigérienne de montrer un tout autre visage que celui de la vaine confrontation autour de questions qui doivent faire l’objet de consensus national. Leaders politiques de la majorité, de l’opposition et des partis nonaffiliés, acteurs de la société civile et de syndicalistes, sportifs, scolaires, hommes d’affaires, tout le Niger, peut-on dire, s’est retrouvé autour de Hama Amadou. Comme tant d’autres compatriotes, au Niger et dans le reste du monde, j’ai hautement apprécié cette capacité de la classe politique à se surpasser lorsque l’enjeu le commande. Bien entendu, je me suis interrogé sur les raisons qui peuvent justifier que la même classe politique ne puisse pas faire autant face à l’intérêt général. Comment, pour vous interpeller, ne pouvez-vous pas donner le déclic nécessaire à la décrispation de la vie politique nationale ? Sachez qu’à travers cette communion générale autour de Hama Amadou, c’est vous, intuitue personae, qui êtes interpelé en tant que garant de l’unité nationale, détenteur du pouvoir de donner corps et âme à cette belle dynamique nationale.
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président”, Nous n’avons qu’un pays et notre devoir, à moins que nous soyons des apatrides, est de le protéger, soit au péril de nos vies
Décidément, votre magistère n’a réservé aux Nigériens que souffrances, sang, deuil, trafics de drogue et de devises, détournements massifs des deniers et biens publics, fraudes éhontées des concours d’entrée à la Fonction publique, népotisme au sommet de l’Etat, violations constitutionnelles, bref, tout ce qui est négatif, nuisible et désastreux pour le Niger. Plus que jamais, je suis persuadé que vous avez choisi une bien mauvaise porte pour votre entrée dans l’histoire. Or, lorsqu’on choisit la mauvaise porte, on ne peut déboucher que sur une mauvaise…Je ne comprends pas votre logique et je ne la comprendrai sans doute jamais. Non seulement vous avez cautionné l’extrême mauvaise gouvernance, mais vous l’avez encouragée et soutenue par des actes qui ne laissent aucune place à l’ambiguïté et à la tergiversation. Durant des années, vous avez ignoré, sinon méprisé les appels de détresse de vos compatriotes. Lorsqu’ils pleurent et sollicitent votre intervention, vous les faites pleurer davantage. Lorsqu’ils se plaignent de conditions de vie difficiles, vous corsez m’addition en leur imposant de nouvelles mesures antisociales, sans aucun égard pour les conséquences désastreuses sur leur vie. Lorsqu’ils disent souhaiter quelque chose, vous prenez exactement le contrepied de leurs voeux, comme si vous êtes là pour leur rendre la vie infernale.
A un an de la fin de votre second et dernier mandat, le Niger, votre pays auquel vous avez promis le plus bel avenir, est dans l’impasse à tous points de vue. Vos compatriotes n’ont jamais perdu autant confiance dans une gouvernance qu’avec vous. Vos décisions récentes à la tête de l’armée ont, certes, été saluées. Mais je dois vous rapporter que le sentiment dominant est que vous avez sans doute agi ainsi pour calmer quelque clameur. La colère est à son comble. En l’espace d’un mois, rien qu’en s’en tenant aux bilans officiels, ce qui est fortement mis en doute depuis l’épisode macabre de Chinégodar, notre pays a perdu 174 soldats, tués dans des conditions qu’il reste à éclaircir, demain. La colère monte d’autant plus qu’il y a eu mensonge sur le bilan réel des pertes en vies humaines. Il fallu que diverses sources, notamment Rfi, indiquent qu’il s’agit de 89 morts et non de 25 comme il a été officiellement déclaré, pour que votre gouvernement reconnaisse et admette cette triste réalité. Est-ce une tentative délibérée de la part de votre gouvernement ? La majorité des avis entendus ici et là soutiennent cette éventualité. Pourquoi mentir sur le nombre de morts alors qu’en ces temps qui courent, le monde entier n’est qu’un village planétaire. Et vous avez beau être à l’autre bout du monde, ce que vous faites est finalement su de tout le monde.
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Lettre au “président de la République” Monsieur le “Président”, Vos compatriotes ont soif d’élections inclusives, apaisées et transparentes et vous devez, pour convaincre davantage de votre bonne foi, mettre le pied sur l’accélérateur afin de donner le dé
J’ai appris que vous êtes parti loin, très loin du Niger, précisément au Japon, pour honorer la cérémonie d’intronisation du nouvel empereur nippon, le 126e Naruhito. Vous y resterez du 20 au 23 octobre 2019 ; Du Japon, vous allez, paraît-il, continuer votre périple jusqu’en Russie, à Sotchi précisément, où vous prendrez part, du 23 au 26 octobre, à la première édition du sommet Russie-Afrique Cela vous prendra au total une dizaine de jours d’absence du territoire national. Auparavant, dans le cadre de la conférence sur les ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, vous étiez d’abord en France, précisément à Lyon, puis en Grèce, à Rhodes, dans le cadre du dialogue des civilisations. Cela vous a pris huit jours d’absence du Niger, soit du 5 au 13 octobre 2019. J’espère que cette fin de mandat ne sera pas davantage consacrée aux réunions internationales, partout où elles se passent, au détriment des questions nationales auxquelles il urge de trouver des solutions appropriées. J’espère également que votre déplacement en Russie n’a rien à voir avec une éventuelle installation de troupes russes au Niger. Vous savez, des sources le chuchotent. Sachez simplement que, quoi que vous fassiez, ce que vous êtes parti faire en Russie, au-delà du sommet Russie-Afrique, se saurait. Et de grâce, ne compliquez la situation de ce pays qui vous a tout donné.
Monsieur le “Président”
Pendant que vous volez de continent en continent et que Mohamed Bazoum, en particulier, passe son temps à se promener, dans une campagne électorale anticipée et indécente, en violation du code électoral qui est pourtant son bébé, le Niger vit des situations catastrophiques, dans l’insouciance générale de ceux que vous avez laissés à la maison. Avez-vous vraiment une idée de ce qui se passe chez vous pour vous autoriser ces absences prolongées à l’extérieur ? Savez-vous qu’à l’Est comme à l’Ouest du pays, les choses vont de mal en pis ? Savez-vous, aujourd’hui, que de nombreuses écoles sont en train d’être. brûlées dans la région de Tillabéry, hypothéquant à la fois l’exercice d’un droit fondamental de l’enfant, celui à l’éducation, et les activités de la Ceni, notamment l’enrôlement biométrique des électeurs ? Dans la région de Diffa, le maire de Kabelewa et son épouse ont tous deux été enlevés, dans l’indifférence de votre gouvernement qui s’est complu dans un silence méprisant. En outre, les eaux de la Komadougou Yobé ont connu un débordement exceptionnel, cette année, causant de graves inondations qui ont affecté quelques 23 000 foyers qui sont obligés de quitter leurs sites d’habitation et 130 000 sinistrés. On compte de nombreuses rizières sous les eaux ainsi que de sérieux problèmes d’alimentation en eau potable.
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Lettre au “président de la République”: Monsieur le “Président” Je ne voudrais pas faire dans le genre oiseau de mauvais augure, mais ça m’a tout l’air que ça va barder
Si je n’étais pas aussi engagé que je le suis face aux problèmes de mon pays, j’aurai sans doute abandonné le combat depuis si longtemps. De nombreux compatriotes, outrés, disent-ils par votre gouvernance et la situation dans laquelle vous risquez de laisser notre pays, m’interpellent régulièrement. Ils se demandent pourquoi je ne me lasse pas de vous écrire, de vous interpeller, de vous conseiller, bref, de chercher à appeler à la raison quelqu’un qui semble sourd et muet. Je réponds, de façon imperturbable, qu’il s’agit, pour ma part, de rester engagé aux côtés de mon peuple afin de partager ses douleurs, ses peines, ses déceptions, ses petits bonheurs, ses espoirs et de travailler à créer les conditions d’une prise de conscience de l’élite dirigeante. Car, à bien des égards, on constate que le pouvoir, parfois, crée un vide autour d’un chef, l’isole et le place dans une sorte de bulle qui lui donne, malheureusement, l’impression d’être immortel et infaillible. Car, le pouvoir use et fait prendre pour celui qui l’exerce trop longtemps, ses illusions pour la réalité. Et, lorsque vous vous faites entourer d’une cour de laudateurs prêts à vous applaudir et à clamer un frac succès là où il faut plutôt pleurer et baisser la tête, à tête de vous dire que c’est l’échec total, vous êtes bon pour le ;;;.
Monsieur le ‘’Président’’
C’est vous dire qu’en cette fin de second et dernier mandat à la tête de l’État, vous êtes loin d’être le seul à vous morfondre sur votre sort. Vous allez partir, avec des remords et des regrets, mais nous autres, nous restons avec l’amertume d’avoir échoué à vous mettre dans la voie du peuple. J’ai échoué, je l’avoue, dans cette mission louable. Cependant, je ne me plains pas du tout. Je considère que je me suis acquitté d’une mission, de toute façon, ingrate, mais l’histoire retiendra qu’on ne vous a pas lâché tout seul, sans faisceau pour vous guider dans ce labyrinthe de l’exercice du pouvoir. Je ne plains pas du tout car j’ai été régulièrement présent, anticipant sur la survenance de certains problèmes pour vous suggérer une conduite, un discours. Dans le pire des cas, je me suis exprimé sur les grands évènements et faits qui ont marqué votre magistère et je n’ai point été avare de conseils pour vous éviter ce fossé qui caractérise les dictateurs, ces chefs d’État qui savent qu’ils ne doivent pas leur pouvoir à leurs peuples et qui font tout pour leur faire payer le prix fort. En l’espèce, vous n’êtes pas allé du dos de la cuillère. Ah ! Je me souviens de ces lois de finance qui ont fait la part belle à des sociétés internationales qui font dans le profit et compliqué l’existence de vos compatriotes avec des taxes et impôts nouveaux.
Je me souviens de ces détournements, par milliards, qui vous laissent pantois, lorsque vous ne décidez pas carrément de faire écran aux auteurs afin de les mettre à l’abri de la justice, et donc, de la prison.
Je me souviens de ces trafics, dont le plus douloureux, celui de drogue, vous a laissé presque indifférent, malgré l’extrême conséquence sur la sécurité du Niger, la drogue étant la source de financement du terrorisme qui a fait tant de morts et de dégâts matériels, sans compter la tragédie humaine des déplacements de nombreux compatriotes qui ont dû se résoudre à quitter leurs terres pour se réfugier ailleurs.
Je me souviens de ce scandale du ministère de la Défense nationale, un scandale sans pareil, au regard de la triple tragédie financière, matérielle et humaine qu’il implique, et que vous avez réussi, par des subterfuges, à ranger dans la vaste poubelle des dossiers qui étrangleront, un jour, vos proches.
Je me souviens de ces arrestations arbitraires d’hommes politiques, de journalistes, d’acteurs de la société civile qui ont pour unique tort de ne pas être d’accord et de le clamer. Je pleure encore le sort de Bakary Saïdou, cet homme encore maintenu en prison depuis plus de quatre ans, alors que rien ne justifie son incarcération.
Monsieur le ‘’Président’’
Vous allez bientôt partir. Et probablement, comme tous ceux qui sont partis dans des conditions pareilles à la vôtre, vous allez comprendre l’ampleur des préjudices que vous avez faits au peuple nigérien. La gestion du pétrole, la remise en cause des accords miniers, l’uraniumgate, l’achat scabreux de l’avion présidentiel, les permis miniers, la rupture d’égalité des Nigériens devant la loi, les violations de la constitution, l’exacerbation de la corruption, des trafics d’influence, les fraudes aux concours d’entrée à la Fonction publique, la cohésion sociale et politique, etc. Tout vous repassera comme un film.
En attendant, les élections pointent à l’horizon pour ne pas dire qu’elles sont déjà là. Dans une douzaine de jours, les Nigériens doivent aller aux urnes. Cependant, l’état des préparatifs, la qualité douteuse des cartes électorales, laissent penser que les élections locales vont être un fiasco total. Je doute fort, au rythme des préparatifs, que la commission électorale puisse arriver à placer tout le matériel électoral à temps dans les 25 798 bureaux de vote éparpillés sur un territoire aussi vaste que le Niger. Hier, lundi 1er décembre encore, la commission électorale rappelait aux partis, groupements de partis et candidats indépendants qu’ils doivent impérativement déposer les signes distinctifs sous lesquels ils comptent faire leur campagne électorale. A-t-on déjà procédé au tirage au sort pour conférer un emplacement à chaque parti, groupement de partis ou candidat indépendant sur le bulletin unique ? Ou bien, c’est la Ceni qui distribue les emplacements comme elle l’entend ? C’est un autre abus, si tel est le cas. En principe, pour les élections locales, ce tirage au sort doit être fait par commune puisqu’on n’a pas forcément la même configuration du combat électoral d’une commune à une autre.
Monsieur le ‘’Président’’
Je ne voudrais pas faire dans le genre oiseau de mauvais augure, mais ça m’a tout l’air que ça va barder. Ces élections seront tout sauf des élections. Déjà, je vois des cartes électorales qui affichent des données surprenantes, voire insultantes pour les détenteurs. Un homme, avec une photo d’une femme et une date de naissance qui lui donne à peine trois ans, sinon quelques semaines. Un ami, plein d’esprit, m’a dit que de toute façon, les résultats, prêts à être proclamés, sont déjà stockés quelque part et que c’est cela qui expliquer l’effronterie de certaines personnes.
Monsieur le ‘’Président’’
Je vous souhaite de très bons préparatifs de départ.
Mallami Boucar
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Lettre au “président de la République”: Monsieur le “Président”, C’est inadmissible que des agents de sécurité de l’Etat nigérien soient impliqués dans le trafic de drogue qui finance le terrorisme
Image d’illustration (SEM Issoufou Mahamadou, lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le terrorisme) Vous allez bientôt partir et vos compatriotes constatent que vous avez repris votre vieille trompette. La même que vous avez embouchée avec Boko Haram et qui a fini par conduire la secte terroriste à faire de notre pays une de ses cibles privilégiées. En déclarant que « le Niger sera le tombeau de Boko Haram », j’avais déjà relevé que les Nigériens ne se reconnaissent pas dans cette flamme guerrière que vous entretenez. « La paix que nous voulons, nous la voulons aussi pour le reste du monde », a déclaré feu Seyni Kountché. Notre pays, jusqu’à ce que vous en preniez les rênes, n’a jamais dérogé à cette philosophie et sa diplomatie a rigoureusement observé cette doctrine.
Monsieur le ‘’Président”,
Votre déclaration sur le statut de Kidal, que je considère comme tapageuse et diplomatiquement incorrecte, ne m’inspire pas confiance. Je ne suis pas le seul, de nombreux compatriotes estiment que cette subite protestation d’une situation dont vous avez parfaitement connaissance de longue date, cache mal quelque chose. Ils s’interrogent sérieusement sur cette déclaration que vous avez faite dans Jeune Afrique et que vous reprenez de plus belle, à Bamako, comme pour dire que vous assumez pleinement le courage de vos opinions. Opinions ? Non, puisque vous dites avoir la preuve de la connivence entre des groupes terroristes et des mouvements maliens signataires des accords d’Alger. Je ne peux que vous croire, étant entendu que dans les récentes enquêtes publiées par un journal de la Place, vos compatriotes ont découvert que la complicité que vous dénoncez n’existe pas qu’entre mouvements signataires des accords d’Alger et groupes terroristes. Elle existe aussi, hélas, depuis des années entre des trafiquants de drogue et des agents de l’Etat nigérien dont la mission est d’assurer la sécurité du Niger. Quelle sécurité pouvez-vous assuré lorsque des agents commis à la sécurité de notre pays travaillent pour le compte de narcotrafiquants dont les magnats semblent en territoire conquis à Niamey ? N’est-ce pas eux, les premiers, et de loin, les plus puissants complices des terroristes ?
{xtypo_quote}Si vous trouvez inadmissible que Kidal soit le nid de groupes terroristes, ne trouvez-vous pas qu’il est encore plus inadmissible que des agents de sécurité de l’Etat nigérien soient impliqués dans le trafic de drogue qui finance le terrorisme ?{/xtypo_quote}
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Lettre au Président B. Mohamed : Monsieur le Président si la France prétend être là pour accompagner le Niger, le soutenir et apporter son expertise, ses armes et ses hommes dans la lutte contre le terrorisme, elle doit admettre que nous le fassions de co
Lettre au Président B. Mohamed : Monsieur le Président si la France prétend être là pour accompagner le Niger, le soutenir et apporter son expertise, ses armes et ses hommes dans la lutte contre le terrorisme, elle doit admettre que nous le fassions de concert avec le Mali frère et voisin avec lequel nous partageons bien plus qu’un simple tracé de frontière.
J’ai appris à quel point les discours désobligeants de vos hôtes militaires français – j’allais être tenté de dire “hôtes incongrus” — vous ont affligés. Je comprends fort bien ce chagrin car vous voulez à la fois sortir votre peuple de cette situation d’insécurité et garder vos amis français. Votre préoccupation, malheureusement, réunit deux intérêts que vous souhaiteriez, autant que possible, concilier mais qui, dans la logique française qui prévaut actuellement, s’excluent catégoriquement. Vos amis français, en vérité, ne comprennent pas et n’admettent pas, croyez-moi, qu’un chef d’État d’une ancienne colonie de la France veuille mettre en avant les intérêts de son pays. Leurs discours, toujours empreints de paternalisme et de condescendance, traduisent leurs pensées véritables, leurs intentions et la nature des rapports qu’ils croient devoir régir nos relations. Ne l’acceptez pas. Si, pour des raisons qui vous sont propres, vous avez des relations privilégiées avec les autorités françaises au point de parler et de prendre des positions alignées sur leurs desideratas, la visite du chef d’Etat-major des armées du Niger, le général Salifou Modi, est pour vos compatriotes un signe probant que vous en souffrez terriblement. Cette visite, attendue et saluée par vos compatriotes de tous bords politiques, est plus qu’un signe de votre volonté de changer de paradigmes en matière de sécurité. C’est une signature, une belle signature de ce que vous endurez dans cette coopération militaire encombrante et sans lendemain avec des pays qui, dans le meilleur des cas, sont là, les bras croisés et armes aux pieds, à regarder nous faire massacrer au quotidien. Je dis bien dans le meilleur des cas, car j’ai mon opinion personnelle et elle n’est pas certainement pour plaire à vos amis qui, au lieu de se remettre humblement en cause, cherchent des explications et des justifications alambiquées à leurs propres turpitudes.
Monsieur le Président,
Vos amis ne changeront pas et ce n’est pas parce que, jusqu’au sommet de l’État, il est établi que leur présence militaire ne nous est d’aucun intérêt qu’ils vont se résoudre à changer et à accepter de traiter avec nous d’égal à égal dans une coopération gagnantgagnant. Vous avez lucidement et courageusement posé un acte qui vous honore en envoyant le général Modi prendre langue avec l’armée malienne soeur. Si la France prétend être là pour accompagner le Niger, le soutenir et apporter son expertise, ses armes et ses hommes dans la lutte contre le terrorisme, elle doit admettre que nous le fassions de concert avec le Mali frère et voisin avec lequel nous partageons bien plus qu’un simple tracé de frontière.
La France n’a pas à considérer notre amitié comme une faiblesse à prendre de nouvelles directions pour le salut de notre peuple, de sa sécurité et de sa défense, source de paix et de développement. Elle n’a pas à nous manquer de respecter au point de penser que ces révoltes sourdes au sein des populations, des villes comme des campagnes, à l’encontre de cette coopération “unijambiste” et unidirectionnelle. Vos amis ne comprennent pas, car ils ne connaissent pas assez bien le niveau de maturation de notre peuple qui, malgré l’analphabétisme, a compris bien des choses dans les relations qui nous lient en général avec l’Occident. Pourtant, ils doivent comprendre en ouvrant les yeux, cela leur permettra de voir mieux que par le passé. Ils doivent également tendre l’oreille afin d’écouter et d’entendre mieux ces voix de la colère qui sonnent le glas de gouvernants qui écoutent plus et mieux d’autres voix que celle du peuple.
S’ils avaient un tant soit peu le sens de la compréhension mutuelle, ils n’auraient pas envoyé ces officiers d’armée auprès du président de la République que vous êtes. Que veulent-ils ? Que vous sacrifiez votre peuple sur l’autel de leurs intérêts aveugles et de leurs politiques machiavéliques ? Votre option de vous ouvrir au Mali est une sage décision, car vous avez écouté la voix de votre peuple, pas celle de la perdition qu’on veut vous inspirer. Vous avez une si grande culture générale et savez bien que l’Histoire du monde recèle d’exemples qui montrent qu’il n’y a nul avenir pour ceux qui trompent et trahissent leur peuple. Malgré votre vaste culture, je vous suggérerais de lire ou de relire l’Histoire secrète de la guerre du Golfe. Cet ouvrage vous permettra de sortir de la glace dans laquelle on veut vous enfermer et de solidifier la position courageuse que vous avez prise à travers cette visite du chef d’Etat-major des armées. Vos compatriotes, je puis vous l’assurer, ont hautement apprécié cet acte politique qui parle plus que tout. Bref, c’est pour vous dire que vous êtes sur la bonne voie et le Niger tout entier, à l’exclusion bien sûr de ceux qui privilégient la danse du ventre, vous en saura gré de poursuivre la dynamique ainsi entamée.
Monsieur le Président,
L’amitié est-elle synonyme de reniement de soi et de ses valeurs ? Je ne le pense pas. Ce pays est le nôtre et votre génération, bien plus que celle qui vous précède, n’a aucune excuse pour un échec. Vous avez été formé à grands frais par l’État, vous avez un bagage intellectuel digne d’intérêt et vous comprenez parfaitement, bien avant d’arriver à la tête de l’État, les enjeux et défis auxquels nous sommes confrontés. Si vous refusez d’agir dans le sens des intérêts de votre peuple, c’est parce que vous avez décidé de vous débiner face à une problématique plus que claire : c’est le Niger qui compte. Agissez pour rendre service à ce peuple qui vous a tout fourni et qui, au regard de tous les discours que vous avez tenus, hier et aujourd’hui, méritent que vous lui retourniez l’ascenseur. En un mot comme en mille, votre devoir, l’unique, est de faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de ceux qui vous ont aidé uniquement ne pensant pouvoir vous instrumentaliser. Je ne peux pas comprendre et admettre la politique militaire française chez nous, pas plus que je ne comprends pas l’utilité de toute présence militaire étrangère sur notre sol. Si des individus ont pris de l’argent pour autoriser l’installation des armées étrangères sur notre sol, il est grand temps d’y mettre un terme. La souveraineté ne se sous-traite pas. Nous pouvons être pauvres, oui. Nous pouvons également nous révéler incapables de défendre cette souveraineté qui nous est chère, c’est possible. Cependant, nous n’aurons pas la vilenie d’avoir les meilleures armées sur nos terres et de nous faire massacrer par des criminels sortis, chaque fois, on ne sait d’où.
Si, comme vous le dites et comme l’a témoigné de la plus belle manière l’autre, votre prédécesseur, ceux qui nous attaquent viennent du Mali, quelle idée plus lumineuse pouvez-vous avoir en décidant de dynamiser la coopération militaire avec ce pays frère et voisin ? En mutualisant leurs informations, leurs ressources et leurs moyens, nos armées, auxquelles se joindront probablement celle du Burkina Faso, pourront à terme créer les conditions d’une politique sécuritaire raisonnable, appropriée et fructueuse pour nos peuples. En tout état de cause, songez au syndrome du ver dans le fruit, ne cédez pas au chantage, soyez partisan de cette sentence de Martin Luther King : « un homme meurt lorsqu’il refuse de défendre ce qui est juste. Un homme meurt lorsqu’il refuse de se battre pour la justice. Un homme meurt lorsqu’il refuse de prendre position pour ce qui est vrai ». Vous connaissez mieux que moi ce qui se passe, la tragédie que vit notre peuple du seul fait de la volonté d’individus sans foi ni loi ; vous connaissez surtout ce qui s’est passé à Karamga, à Inatès par deux fois, à Chinegoder et récemment à Intagamey. Prenez vos responsabilités de chef suprême des armées et déterminez- vous pour la sécurité et la défense du Niger et de son peuple. Pas pour faire plaisir à un tierspays.
Mallami Boucar
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Lettre au Président B. Mohamed, Monsieur le Président : Après la décennie de misères, de larmes et de sang que votre prédécesseur leur a fait subir, il est tout à fait naturel que vos compatriotes rêvent de changements
Je vous avais prévenu mais vous n’avez pas écouté. Je vous avais prévenu que vous risquez, si vous suivez la voie de votre prédécesseur, de ne plus être audible, voire d’être détesté. Eh bien, vous avez passé la première case, je veux dire que vous n’êtes plus audible. Vous avez commis tant d’impairs et baigné dans une si grande mare de contradictions que plus personne ne peut vous entendre. Ne vous fatiguez plus à parler parce que ce n’est plus nécessaire. Vos compatriotes attendent de vous des actes, et pas de ces actes calculés qui ne vous apportent rien d’autre qu’une réputation de comédien tragique. Vous êtes en train de tomber dans le piège infernal qui s’est enfermé sur l’autre. On ne peut pas gagner en restant empêtré dans des incohérences extraordinaires tel que vous l’êtes actuellement. C’est dommage pour vous car vos compatriotes ont bien voulu vous accorder le bénéfice du doute. Certains vous ont même accordé le bon dieu sans confession. Je ne voudrais pas dire vertement que vous avez déçu, mais il faut bien admettre que vos actes ne sont pas à la hauteur des maux auxquels vous avez juré d’apporter des solutions. La déception de vos compatriotes est d’autant plus grande que vous avez affiché de si belles intentions, au diapason des attentes et des aspirations.
Monsieur le “Président”
Après la décennie de misères, de larmes et de sang que votre prédécesseur leur a fait subir, il est tout à fait naturel que vos compatriotes rêvent de changements après votre discours d’investiture. Cela peut faire rire de voir un Nigérien croire que vous pouvez mettre un terme à cette ère de misères, de larmes et de sang pour la simple raison que vous êtes sorti du même moule que votre prédécesseur. Mais, que voulez-vous, l’espoir, c’est la foi et le peuple nigérien est un peuple de foi. Vous auriez pu lui donner raison de croire en vous en prenant résolument le parti du Niger et non de clans politiques. Je vous l’avais dit et répété, votre destin est entre vos mains. Il vous suffit de placer les intérêts du Niger et de son peuple audessus de tout. Or, vous n’avez pas su le faire dans la lutte contre la corruption. Les grands bandits qui ont saigné le Niger en envoyant ses soldats au massacre tandis qu’ils faisaient main basse sur les ressources publiques (budgétaires et autres) destinées à l’équipement des Forces armées nationales (Fan) courent toujours, libres de toute poursuite depuis que, sous votre bienveillance, l’État dont vous êtes la première incarnation, a décidé de renoncer à se constituer partie civile. En votre qualité de président de la République, chef de l’État, président du Haut conseil de la magistrature, il est évident que vous êtes tenu pour premier responsable de cette mascarade judiciaire.
Je reconnais que vous êtes un homme de parole puisqu’en tout état de cause, la décision de l’État de renoncer à toute poursuite judiciaire dans l’affaire des fonds de l’armée équivaut de vider le dossier de toute quintessence. Cela correspond exactement à votre opinion sur l’affaire, telle que vous l’avez exprimée devant les étudiants à la Place AB de l’université de Niamey lors des audiences ouvertes avec les potentiels candidats à l’élection présidentielle. Souvenez-vous, vous avez pratiquement traité votre collègue et camarde de parti, Issoufou Katambé, d’être un menteur pour avoir révélé, malencontreusement il est vrai, que les auteurs, co-auteurs et complices de l’affaire du ministère de la Défense méritent le poteau. Pour restituer votre propos tel que vous l’avez tenu, vous aviez déclaré à l’époque déjà, que le sieur Katambé n’a pas dit la vérité.
Cette vérité que vous prétendez n’avoir pas été dite par le Pr Katambé, la vôtre, les Nigériens l’ont connue à travers la décision de l’État de renoncer à poursuivre. Du jamais vu ! C’est d’abord en priorité cette façon dont vous avez vidé le dossier du ministère de la Défense nationale qui vous enlève tout crédit dans le discours sur la lutte contre la corruption.
Monsieur le “Président”
En plus de cette dichotomie entre vos discours et vos actes sur la lutte contre la corruption, votre politique sécuritaire vous met dans une position délicate. Lorsqu’on vous entend parler, lorsqu’on entend parler votre ministre des Affaires étrangères, particulièrement lorsqu’il s’agit de parler des sujets de préoccupation des autorités françaises, on vous assimilerait aisément à des supplétifs du gouvernement français. Vos compatriotes vous trouvent si prompte à vous attaquer à des pays voisins et frères, je veux parler précisément du Mali et du Burkina Faso, avec une telle virulence qu’on pourrait penser que le Niger est en conflit contre ces pays. Votre ministre des Affaires étrangères est allé jusqu’à qualifier le nationalisme des autorités maliennes de “frelaté”, ce qui est diplomatiquement incorrect. En tenant compte de nos relations séculaires avec le Mali, on peut estimer que ce propos de Hassoumi Massoudou n’est pas qu’irrévérencieux, il est scandaleux et contreproductif pour le Niger.
Vous, vous faites partie des chefs d’Etat de la Cedeao qui étaient contre la levée des sanctions contre le Mali. Pourquoi ? N’est-ce pas une motivation aux relents français ? En tout cas, le Niger ne gagne rien dans la persistance de sanctions économiques contre le Mali. Au contraire, nous en subissons le contre- coup, même si vous ne pouvez pas le ressentir.
En agissant ainsi à l’encontre du Mali, puis du Burkina Faso, le monde entier a compris et c’est bien dommage pour les Nigériens qui subissent la conséquence de cette politique contreproductive pour le Niger. Moi, je me sens si gêné, si petit en entendant des gens dire, un peu partout sur le continent dans le monde, que les autorités nigériennes sont si pitoyables face aux journalistes français devant lesquels vous faites preuve d’une verve inhabituelle lorsqu’il s’agit de défendre ce qui s’apparente aux intérêts de la France. Vous trouvez tant d’explications et de justifications qui sont à la limite saugrenues pour soutenir la présence militaire française au Niger. Pourtant, cette présence militaire n’est pas qu’inutile, elle est nuisible pour le Niger. Telle est l’opinion dominante de vos compatriotes. Il vous revient d’en donner une suite ou de persister dans la voie, lugubre, de votre prédécesseur.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République : (BM) Monsieur le Président, Si votre prédécesseur s’accroche tant aux leviers du pouvoir et ne veut pas vous lâcher les basques afin que vous travailliez à votre guise, c’est parce qu’il sait qu’il a échoué
Il semble que vous êtes toujours à Tesker et que vos vacances semblent s’éterniser. Vos vacances ne sont-elles pas de deux semaines ? Vous êtes arrivé à Zinder depuis le 13 août et c’est presque la fin du mois, aujourd’hui. Cela fait, donc, 17 jours que vous avez officiellement cessé vos fonctions. Pendant, ce temps, l’autre, aussi, a pris ses vacances “présidentielles” et est arrivé à Tahoua le 27 août. Je pensais qu’à cette date, vous seriez rentré à Niamey. En fin de compte, personne n’est là puisque, je l’ai appris, votre Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, n’est pas à Niamey, non plus. Le bateau est désormais sans commandant et il vogue au gré du hasard des vents. Nul ne sait où il finira par arrimer. Que se passe-t-il, donc, pour que vous restiez si longtemps à Tesker ? Vous savez, le pays entier bruit de folles spéculations. Depuis Dandadji où il se trouve, j’ai appris le retour, dans la vie du parti, de l’ancien président. Une annonce faite par un de ses lieutenants qui a averti sur ce qui attend tous ceux qui s’aventureraient de se mettre en travers de son chemin. Cela, je le lui concède, n’est pas de bon augure, ni pour vous, ni pour le pays. D’abord, et je suis au regret de vous faire observer que l’annonce de ce retour d’Issoufou dans la vie du parti n’est pas pour les partis politiques d’opposition. Ça l’est encore moins pour les partis alliés au Pnds Tarayya dans la gestion du pouvoir. Cet avertissement est pour vous et tous ceux qui, au sein du Pnds, ont cru pouvoir s’offrir des permissions au point de convoiter le fruit défendu. Cet avertissement vous est destiné et vous connaissant si perspicace, je sais que vous l’avez compris et saisi la portée du message.
La reprise en main des affaires du parti par Issoufou Mahamadou sera un coup dur pour vous. Il s’arrangera à placer quelqu’un à la tête du parti qui prendra des orientations qui ne vous conviennent pas. Soit, vous acceptez de marcher comme une marionnette, soit le parti vous écrase. Je plains sincèrement votre statut et votre position actuelle, car être président de la République et manquer du minimum pour gouverner comme on le conçoit est une prison. Vous avez théoriquement un pouvoir dont vous ne jouissez pas. Issoufou Mahamadou, en fin de compte, ne vous laisse rien. Pas même la possibilité de faire semblant. Il vous a propulsé là où vous êtes en vous maintenant mains et pieds liés, sans possibilité de marcher à votre rythme, encore moins de suivre la voie que vous trouvez convenable.
J’ai récemment participé à un groupe de discussion sur les rapports que vous entretenez avec votre prédécesseur. Certains estiment que vous vous plaisez bien dans votre rôle et que, sauf mauvaise foi, personne ne peut soutenir qu’il ne s’agissait pas d’autre chose que de fairevaloir. Ce qu’ils appellent chez nous kama-mini. Pour moi, bien e=évidemment, ce sont des détracteurs qui ne vous reconnaissent pas le moindre crédit et qui pensent que vous n’existerez pas en dehors d’Issoufou. D’autres, en revanche, soutiennent que vous avez bien une marge de manoeuvre face à Issoufou, mais que vous auriez peur d’agir dans la limite des pouvoirs qui vous sont dévolus. Peur de quoi ? Je ne saurais le dire. Cependant, j’ai consulté un de vos partisans qui prétend que vous avez de très belles intentions pour le Niger et que ce que vous avez déclaré vouloir faire n’est pas la résultante d’une volonté de tromper. Pour lui, il faut vous laisser le temps de trouver les moyens de surmonter les obstacles ou de les contourner avant de vous condamner.
Monsieur le “Président”
Vous êtes sans doute curieux de connaître l’opinion de votre conseiller informel. Eh bien, je pense que vous n’avez pas d’argument de taille pour expliquer et justifier votre inertie face à l’intrusion bruyante de votre prédécesseur dans la conduite des affaires publiques. Il est bien vrai qu’il a rendu un service immense. Mais, n’avez-vous pas autant, sinon plus avant qu’il n’accède au pouvoir ? Qui, sinon vous, paraît-il, l’a introduit dans certains salons feutrés et antichambres d’hommes puissants de l’époque ? Salif Diallo, entre autres, n’était-il pas votre ami de fac avant que Issoufou ne fasse sa connaissance et profite de ses relations et de sa position dans le régime de Blaise Compaoré ? La gratitude est une valeur. Mais elle ne peut justifier la cruelle atrophie dans laquelle vous vous êtes englué. Si, comme certains le prétendent, vous vous sentez bien dans ce rôle de président-figurant, je trouve qu’il est bon que vous sondiez sérieusement l’histoire de vos rapports en dehors de toute flagornerie politicienne. Faites une analyse lucide sur les conditions, exécrables, je dois le dire, dans lesquelles vous êtes. Pour moi, vous ne gouvernez pas, vous gardez la maison en vous obligeant à ne toucher à quoi que ce soit.
Monsieur le “Président”
Ne vous offusquez pas de mes jugements qui ne sont, en grande partie, que ceux que vos compatriotes pensent de vous. Je ne fais que tendre l’oreille pour rapporter quelques bribes, dans le secret espoir que cela vous servirait à vous ressaisir. Vous savez, le courage, ce n’est pas ne pas avoir peur, mais plutôt d’être capable de dominer la peur et d’agir à sa convenance. Cahin-caha, on vous tire sur ce chemin escarpé où, sauf miracle, vous allez dans le mur.
Je dois vous dire une chose. Si votre prédécesseur s’accroche tant aux leviers du pouvoir et ne veut pas vous lâcher les basques afin que vous travailliez à votre guise, c’est parce qu’il sait qu’il a échoué. Cet échec le poursuit et malgré la belle histoire qu’on essaie de lui construire, de l’extérieur du Niger, il n’est pas en phase avec sa conscience. Vous êtes destiné à échouer, lamentablement et plus encore que votre prédécesseur. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est à tous points de vue le message sibyllin que laissent entendre les actes de votre prédécesseur. À moins, toutefois, que vous fassiez mentir les pronostics qui vous considèrent comme un clone d’Issoufou, fait par Issoufou et qui ne peut rien faire en dehors d’Issoufou
Mallami Boukar
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Lettre au Président de la République : La santé du Niger en Héritage
Monsieur le Président,
Un grand patriote dont je suis la fille, s’est éteint le 19 Juin à l’hôpital national de Niamey, après 8 mois de lutte active face aux conséquences d’un AVC. Par respect pour ma famille je tairais les conditions dans lesquelles il a été pris en charge durant ces 8 mois.
J’ai personnellement été témoin de cas de malades graves décédés qui n’ont pas pu être soignés sur place par faute de moyens adaptés.
Nos médecins et leurs équipes font de leur mieux pour faire face à des situations qui les dépassent, cependant leur vocation, leur amour du pays et le sentiment du devoir qui les anime, font que nous leur devons le respect.
Les chances de survie à l’hôpital national de Niamey sont faibles pour les grands malades(le taux de survie en réanimation variait entre 21 et 25% ). L’évacuation n’est pas dans ce cas un luxe mais la seule solution. Il est indéniable que des efforts ont été annoncés afin de les optimiser. Sauf que malgré les différentes alertes qui ont été lancées, les conditions pour en bénéficier restent floues. Est-il si difficile d’avoir une information transparente sur les conditions d’évacuation au Niger ?
Faut-il parler de « tabou » ? Tabou à tel point que lorsque le Docteur Issimouha Dillé signale des défaillances dans l’intérêt du Niger, et de ses patients, elle se fait licencier. Pire une campagne de discrédit, et d’accusations mensongères se met en place pour ternir son image, son intégrité et étouffer les défaillances qu’elle a soulevées ? Est-ce là l’héritage de la Santé du Niger que vous souhaitez laisser aux citoyens nigériens qui ont cru en vous et votre sens de la justice ?
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Lettre au président de la République : Monsieur le Président, Demandez à l’armée française de partir, elle ne sert à rien pour le Niger
Les massacres de nos compatriotes survenus à Banibangou, où 69 d’entre eux ont été tués dans des conditions qui vous interpellent plus que jamais, et dans l’Anzourou où les positions des forces de défense et de sécurité (Fds) ont été attaquées, occasionnant 14 morts, sont, certes, révoltants, mais surtout accablants pour vous. Vous avez fait, encore une fois, le déplacement de l’Anzourou, et je vous en félicite sincèrement en tant que citoyen de ce pays. Un citoyen qui a été témoin de la gouvernance exécrable de l’autre et qui sait que, en pareilles circonstances, il aurait affiché une indifférence totale à ce double drame, sinon du mépris, en prenant l’avion pour d’autres horizons. Bref, vous voir retourner dans l’Anzourou et partager la peine et le deuil de vos compatriotes est réconfortant à plus d’un titre. Cependant, il faut admettre que si le soutien moral aux populations est important, il ne saurait être apprécié que si l’État assume pleinement sa mission de sécurité des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national. Vous êtes déjà allé dans l’Anzourou et vous y avez invité les populations ayant déserté leurs localités à retourner chez eux, avec la promesse ferme qu’elles seraient désormais en sécurité. Ce qui s’est passé le …2021 est un cinglant démenti à votre discours et cela, bien évidemment, écorne votre image. Ce n’est sans doute pas encore le discrédit, mais il vous faudra faire attention car c’est déjà la pente raide. Pour ne pas dégringoler, vous devez rapidement prendre le taureau par les cornes, étant entendu qu’un troisième séjour pour des discours similaires, me paraîtrait particulièrement décevant ; pour ne pas dire insultant.
Monsieur le Président,
Autant j’ai apprécié votre second déplacement dans l’Anzourou, autant je me sens en devoir de vous dire que, comme un compatriote a su bien le dire, la guerre ne se gagne pas avec des discours. La guerre se gagne avec les moyens de guerre et la détermination de ne pas courber l’échine. Votre discours, autant que vos actes, doit être désormais centré sur l’armement des Forces armées nigériennes. La carte du discours, vous l’avez suffisamment jouée pour ne pas perdre en la rabattant. Vous devez particulièrement vous rendre à l’évidence qu’il ne s’agit plus de terrorisme, mais d’actes de guerre portés contre le Niger et que la guerre est un défi qu’un peuple digne relève, quitte à périr. Et sauf votre respect, je dois aussi relever qu’il ne s’agit pas en priorité de doubler, de tripler ou même de quintupler les effectifs de l’armée, de la Gendarmerie, de la Police et de la Garde, mais bien d’équiper adéquatement et de former rapidement les effectifs actuels.
Si, pour des raisons qui vous sont propres, vous privilégiez l’accroissement des effectifs des Forces de défense et de sécurité, sachez que vous ne faites pas autre chose que de fournir de la chair à canon à ceux qui nous tuent. Pour faire face à un ennemi, il faut s’armer comme il faut. Vous ne pouvez pas continuer à envoyer des soldats au sol sans aucune protection aérienne. Les missions de reconnaissance et d’éclairage, autant que celles dévolues à la surveillance et au ratissage, sont certainement assimilées à un sacrifice de soldats dès lors qu’ils sont appelés à le faire sans une couverture aérienne.
Monsieur le Président,
Je ne suis pas un soldat de métier et ignore ce que les officiers avec lesquels vous discutez tout le temps vous disent, notamment dans le cadre du conseil de sécurité que vous avez, mille fois, convoqué et dirigé, sans résultat probant sur le terrain. Soi, ils vous mentent, soit ils n’ont pas le courage de vous dire ce qu’il faut réellement faire, de peur de finir comme tant d’autres officiers de valeur écartés de leur mission régalienne de défense du pays. Une autre hypothèse existe et elle est sans doute la plus probable dans la mesure où mes oreilles de maure ont capté quelques confidences affligeantes pour notre. J’ai ainsi appris que des chefs militaires qui sont les plus proches des théâtres d’opération, qui doivent piloter, organiser et coordonner les activités sur le terrain du combat, seraient dépouillés de leurs pleines prérogatives. Les instructions ne proviennent plus du pôle de commandement immédiat, même en cas de situation urgente, mais plutôt de personnalités militaires éloignées de la zone pour appréhender correctement les mesures à prendre. Lorsque des civils s’y mêlent, bonjour les dégâts. Souvenez-vous d’une de ces attaques contre l’Anzourou où les populations ont regardé des hommes armés, une poignée, partir avec leurs troupeaux, sous les yeux des soldats arrivés sur les lieux mais interdits, sur instruction de la hiérarchie militaire, de dépasser les confins de la localité. C’est quelle drôle de guerre, ça ? Je suis à peu près certain que vous avez eu connaissance de situations dans lesquelles des personnalités civiles se sont autorisées à donner des instructions à des officiers sur le terrain, au nom de prétendues attributions. Vous êtes le chef suprême des armées, mais est-ce que cela vous autorise à jouer au chef militaire, sur le terrain ? N’assumez-vous pas vos fonctions de chef suprême des armées par dérogation ? Le maniement des armes, la gestion de la guerre et de tout conflit similaire, restent l’affaire de l’armée. Mais, l’armée n’existe pas seulement par les effectifs, elle existe et s’affirme surtout par l’armement.
Monsieur le Président,
Dans cette guerre qui nous a été imposée et que nous n’avons d’autre choix que de la mener, vous n’avez pas une minute à perdre. L’acquisition rapide de moyens aériens, notamment des hélicoptères de combat et des drones de reconnaissance et de surveillance, s’impose. La guerre n’attend pas et celui qui vous fait la guerre n’attend pas. Au contraire, il vous tue, vous massacre, brûle et saccage vos maisons, exactement comme l’Allemagne l’a fait de la France en 1940. Certains de vos compatriotes vous ont interpellé pour un discours à la nation et je crois, en toute honnêteté, que vous devez le faire. Pas pour ressasser les vieilles promesses, mais pour informer que dans tel délai, relativement court, sinon immédiat, l’armée sera dotée de moyens aériens, en quantité et en qualité, pour assurer, non seulement le contrôle et la surveillance du territoire, notamment dans les zones à risques, mais également la sécurité des personnes et de leurs biens.
L’armée française, je le répète après vous, n’a pas été efficace. Je n’irais pas jusqu’à l’accabler de connivence, mais vos compatriotes le pensent sérieusement. Je ne franchirais pas le rubicond, quoi qu’un ami officier de politique m’a dit que tant que l’armée française est au Niger, la paix dans la région de Tillabéry sera hypothéquée. Vous comprenez sans doute le message. Essayez de vous départir de votre discours habituel et procédez à une analyse lucide et objective de la présence militaire française au Niger, vous trouverez alors d’excellentes raisons de mettre un terme à cette coopération militaire parfaitement inutile. Les missions de reconnaissance et de surveillance aérienne ne sont pas hors de portée de l’armée nigérienne si tant est qu’elle dispose des moyens nécessaires. Il n’y a rien de sorcier dans ce que vous prétendez être du mérite de l’armée française. Equipez l’armée nigérienne de drones et autres hélicoptères de combat et vous verrez que vous nous avez fait perdre du temps, mais surtout des hommes pour quelque chose que nous pouvons faire par nous-mêmes. À toutes fins utiles, je voudrais vous informer qu’un jeune Nigérien fabrique des drones de reconnaissance. Il peut être utile pour l’armée.
Monsieur le Président,
Demandez à l’armée française de partir. Elle ne sert à rien pour le Niger.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République : Monsieur le Président, Vous connaissant avec votre langage cru, vous aurez relevé que le Niger a deux présidents et que, sans aucun doute, celui qu’on a croit être parti est plus président que celui qui est là
J’ai appris que vous étiez à Glasgow, en Écosse, dans le cadre de la Conférence internationale sur les changements climatiques. Mais j’ai constaté que l’autre aussi y était, même si sa présence était virtuelle. Il a même obtenu l’insigne privilège de faire une adresse en visioconférence avec d’autres éminents participants. Le connaissant avec ses tendances à ne voir que lui, à la fin, il va finir par vous étouffer. J’ignore comment il a fait pour se faire inviter à cette conférence de Glasgow, mais ça risque d’être de plus en plus difficile pour vous. Bientôt, c’est à Niamey qu’il va vous disputer les choses et son séjour de Tahoua, en août 2021, est révélateur de cette menace à peine contenue. Les mots, assez flatteurs, ne peuvent pas faire occulter une colère.
Ce bicéphalisme qui ne dit pas son nom et qui est fortement entretenu de l’extérieur est assez malsain et je crois que vous serez très mal inspiré de continuer à le tolérer. L’autre a empoisonné la vie de ses compatriotes et ce serait bien dommage que vous vous prêtez à son jeu en lui laissant les coudées franches pour faire comme bon lui semble, avec en sus les moyens et les attributs de l’État. Vous connaissant avec votre langage cru, vous aurez dénoncé une totale irresponsabilité de la part du président de la République qui se laisse ainsi instrumentaliser. Vous aurez relevé que le Niger a deux présidents et que, sans aucun doute, celui qu’on a croit être parti est plus président que celui qui est là. Vous aurez dit que c’est inadmissible et que ce n’est pas la faute de celui qui est parti, mais bien celle, pathétique, de celui qui est là et qui est incapable de s’assumer. En un mot, vous aurez déclaré que celui qui est là est manifestement incapable d’assumer les hautes charges qui sont les siennes. C’est assez grave pour ne pas vous contraindre à une introspection Faites-le et vous sortirez peut-être guéri de vos phobies. Lorsqu’on est président de la République, on ne marche plus avec la peur au ventre. Souvenez- vous du Président Diori Hamani face aux deux délégations québécoise et canadienne. Obligez les autres à vous respecter.
Monsieur le Président,
Vous avez laissé entendre à Jeune Afrique, dans l’interview que vous avez accordée à François Soudan, que l’unique différence, si différence il y a entre votre prédécesseur et vous, c’est certainement dans le style, soit la façon de faire. Je ne partage pas cet avis qui, je m’en doute, est mis sur le compte de la civilité et de la convenance politique. Vous savez parfaitement que cette différence de style, votre prédécesseur en a ras le bol. Mieux, je ne vous ferais pas la mauvaise grâce de ne pas souligner qu’il n’y a rien de plus faux que ça et vous le savez. À moins que vous soyez en train de tromper vos compatriotes.
Monsieur le Président,
Si vous convenez qu’il n’y a qu’une simple différence de style entre l’autre et vous, c’est admettre que vous êtes également partisan de la corruption contre laquelle vous prétendez lutter, aujourd’hui. En acceptant d’être aligné dans le même registre que l’autre, ce que certains de vos compatriotes trouvent sincère de votre part, vous revendiquez absolument un bilan que vous savez pourtant tragique. La preuve, vous avez fait supprimer un projet cher à votre prédécesseur, le quatrième échangeur prévu au Rond-point des armées. Je sais que vous ne l’avez pas décidé uniquement pour le besoin de vous opposer à l’autre. Dans cet acte, salué par de très nombreux compatriotes, vous avez remis en cause une pratique malsaine dont vous connaissez mieux que quiconque les motivations et les contours. Vous savez d’où ça vient, qui est derrière et ce qui fait courir ce dernier.
C’est vous dire qu’en assumant ces propos publics, vous vous complaisez dans une contradiction qui ne vous honore pas. D’une part, vous martelez être résolu à mener la lutte contre la corruption et vous voulez vous assimiler à l’autre dont la gouvernance incarne ce fléau, d’autre part. Vous devez choisir clairement une option et éviter de baigner dans un flou artistique visant un savant équilibrisme.
Monsieur le Président,
Il semble que vous avez instruit les gouverneurs de mettre tout en oeuvre en vue de mettre un terme à la fraude des hydrocarbures. C’est vrai, la fraude des hydrocarbures a particulièrement pris de l’ampleur depuis 2011 et je serais certainement hypocrite si je ne précisais pas que cela est imputable à la gouvernance scabreuse de votre prédécesseur. Une gouvernance faite de corruption, de détournements, de concussion qui a ruiné le Niger et face à laquelle, je dois vous le dire, vous tergiversez. Je vous l’avais dit, non seulement vous avez déclaré la guerre, mais il n’y a pas mille façons de lutter contre la corruption. Vous ne pouvez pas ménager la chèvre et le chou en même temps. Soit, vous vous engagez à faire du bien pour le Niger, soit vous choisissez le parti des délinquants économiques. J’étais allé plus loin dans l’analyse en vous indiquant que, s’il vous semble plus facile de faire preuve d’ingratitude vis-àvis de votre pays plutôt que de le faire envers un homme, alors votre choix est clair, n’hésitez pas à l’assumer. En un mot, si vous préférez trahir votre pays plutôt qu’un homme, alors, continuez à tergiverser, à faire semblant et à parler sans rien faire. La fraude des hydrocarbures, vous le savez, n’est que la manifestation de la corruption que votre prédécesseur a instituée en mode de gouvernance. Ce n’est pas autre chose. Je ne réfute pas le fait que la fraude de l’essence en provenance du Nigeria est aussi vieille que le temps. Cependant, la fraude a, aujourd’hui, gangrené tout le pays. Tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir leur permettant de se livrer impunément à cette activité illégale le font sans sourciller : politiques, hommes d’affaires, porteurs de tenue, le Niger, sous l’autre, a été une anarchie organisée. Vous héritez, donc, d’un Niger vandalisé où détenir une fraction de pouvoir est synonyme sauf-conduit pour faire ce que l’on veut. L‘autre a détruit ce pays et vous ne direz sans doute pas le contraire. Votre tâche est immense mais elle est relativement facile, à condition que vous ayez réellement à coeur de rendre à l’État ce que des individus lui ont pris.
Monsieur le Président,
Vous avez certainement souvenance du séjour, dans notre pays, de Christine Lagarde, à l’époque directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi). C’était juste au début de l’exploitation du pétrole. Une décennie après les sages conseils de Christine Lagarde, vous avez tout gâché. Je dis vous parce que vous êtes nécessairement comptable de la gestion de l’autre dont vous connaissez la préoccupation essentielle en la matière. C’est pourquoi d’ailleurs je n’ai pas hésité à reprendre le cours de cette au président de la République que vous êtes. C’est lorsque les bonnes actions viennent de quelqu’un de l’intérieur que l’on mesure sa portée et la sincérité de celui qui en est porteur. Vous êtes de l’intérieur et je ne puis qu’apprécier votre volonté de changer les choses. Cependant, je dois vous faire remarquer que vous n’avez aucun intérêt à jouer aux équilibristes. Ressaisissez-vous pendant qu’il est temps.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République : Monsieur le Président, vous le savez mieux que moi, les malfaiteurs gagnent des batailles, mais la justice finit toujours par gagner la guerre
Depuis le départ de l’autre, celui qui détestait pratiquement tout ce qui était cher aux yeux de ses compatriotes, tout ce qui pouvait leur donner le sourire, j’ai décidé de ranger ma plume et mon encrier, histoire de fermer cette décennie maudite et de ne plus avoir à parler, à écrire, à un homme qui tirait manifestement du bonheur dans le malheur d’un peuple, son peuple, qu’il a juré, la main droite sur le Saint Coran, de servir. Mais, après mûres réflexions, je me suis résolu à la reprise de ces insolites relations entre le président de la République et moi, un maure au service du roi. La raison essentielle réside, vous vous en doutez, dans la différence que de nombreux compatriotes ont perçue entre l’autre et vous. L’autre avait choisi le champagne pour quelques-uns et rien pour les autres, avec un esprit sectaire jamais connu chez un président dans l’histoire de notre pays. Quoi que quelque peu titubants, vos premiers pas recèlent quelques indices encourageants qui motivent à croire que le Niger peut être sorti de la profonde torpeur dans laquelle l’autre l’a plongé. Je ne vous conterai ni qui est l’autre, ni ce qu’il a fait comme mal à notre pays. Vous en savez certainement plus et pire que moi. Si j’ai repris le fil de ces correspondances, c’est pour servir au mieux les intérêts de mon pays en me faisant le conseiller volontaire de celui qui préside aux destinées de notre peuple. Vous méritez, au regard de vos intentions vis-à-vis du peuple nigérien que vous aimez sans aucun doute mieux que l’autre, qu’on vous informe de façon objective, qu’on vous accompagne et qu’on vous soutienne dans tout ce que vous aurez à entreprendre de bien pour le Niger.
Monsieur le Président,
Avant d’être président de la République, vous êtes d’abord un philosophe. Vous savez, donc, que nous sommes tous appelés à mourir et que savoir cela ne nous empêche pas, ne doit pas nous empêcher, d’agir. Car, qui n’agit pas n’avance pas. Le 2 avril 2021, lorsque vous avez déclaré solen nellement que vous mènerez une lutte sans merci contre la corruption, je dois vous dire que très peu de vos compatriotes n’ont pas affiché sur leurs visages un sourire moqueur. Ils ne croyaient pas en la sincérité de votre déclaration ; ils ne pouvaient pas y croire, l’autre ayant passé 10 ans à entretenir cette corruption en assurant, en sus, l’impunité totale pour les auteurs. Je ne sais pas combien a-t-il gagné dans ce jeu malsain qui a ruiné le Niger. Cependant, il est certain que sa politique, totalement antipatriotique, a dépouillé l’État pour enrichir des individus, devenus aujourd’hui plus puissants du point de vue financier que l’État central.
Vous avez déclaré que : je cite « Le défi de la gouvernance est d’autant plus grand chez nous que prévaut une mentalité pas toujours en harmonie avec les valeurs de l’Etat de droit et ses exigences relatives à la primauté de la loi ainsi qu’à l’égalité de tous les citoyens. Sans verser dans une certaine anthropologie philosophique, mon propos consiste à relever que dans notre société, nous avons tendance, pour diverses raisons, à nous accommoder même des comportements qui s’écartent des normes définies par nos lois et nos règlements. Or, il est temps que nous nous ressaisissions et que nous fassions preuve de rigueur. C’est pourquoi, je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa base, sa famille, sa communauté, ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre ». On ne peut être plus clair. Mais un mot me gêne considérablement. Qu’entendez-vous par « désormais » ? Est-ce pour vous une façon de faire le trait sur la gabegie qui a eu cours pendant 10 ans ? Si tel est le cas, je ne suis pas sûr d’avoir la même compréhension de la lutte contre la corruption dans un pays qui est pratiquement à genoux du fait de ce fléau. C’est pourquoi, d’ailleurs, vos compatriotes ne savent plus s’ils doivent continuer à vous accorder le bénéfice du doute ou s’ils doivent se résoudre à admettre que, entre l’autre et vous, c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Moi, je dois simplement attirer votre attention sur le choix obligé que vous avez à faire. Soit, vous décidez de faire exactement comme l’autre en remettant en cause tout ce que vous avez commencé ; soit, vous vous résolvez à faire les choses tel que vous l’avez promis. Il n’y a pas de choix intermédiaire qui vous autoriserait à faire semblant tout en tirant les marrons du feu sans vous brûler. Vous devez rapidement vous résoudre à un choix. Faire comme l’autre est assurément plus facile, mais il est si lâche d’utiliser les pouvoirs et les moyens concédés par le peuple pour brimer ce même peuple. Oser changer de paradigmes comme vous l’avez laissé entrevoir jusqu’ici dans vos discours, vos styles et vos démarches, exigerait de vous beaucoup de courage, de fermeté et de don de soi. Êtes-vous vraiment prêt à assumer ce choix ?
Monsieur le Président,
Ce choix, vous le savez, vous conduit inéluctablement à faire payer aux apparatchiks du parti dont vous n’avez pas encore démissionné officiellement de la présidence, en tout cas, pas à la connaissance générale, pour le mal considérable qu’ils ont fait au peuple nigérien. Je vais être bref et clair : vous avez le choix, entre, rendre justice au peuple nigérien ou protéger ceux qui ont tout pris à ce pays ? Dans cette première lettre qui se veut une sorte de lettre de créance à vous présenter, j’ai le droit et même le devoir de vous dire que notre pays, notre peuple, n’a qu’un problème : le banditisme d’État qui l’a pris en otage et vous êtes mieux placé et plus édifié pour savoir que c’est un euphémisme de le dire. En votre qualité de président de la République, chef de l’État, vous n’avez pas deux, trois voies, pour rendre justice à ce peuple qu’en joignant l’acte à la parole dans votre intention de n’accepter aucun compromis vis-à-vis de ceux qui ont mis le grappin sur les deniers et biens publics. Tout atermoiement, vous devez le savoir, sera assimilé à une volonté de duper et vous n’avez pas tout le temps pour convaincre. Le compteur est déjà très avancé pour ne pas que vous mettiez plein gaz dans la lutte contre la corruption.
Monsieur le Président,
Je crois bien et vous en convenez certainement avec moi, que ce serait pour vous un gâchis considérable de plier l’échine avant même d’avoir commencé. L’échec, c’est surtout de ne pas essayer et dans ce combat contre la corruption, je me demande si vous avez conscience de ce formidable soutien populaire. Je me demande si ceux qui n’ont aucune chance de se tirer d’affaire n’ont pas réussi, en agitant plein d’épouvantes à vos yeux, à vous dégonfler, à vous faire mordre la poussière avant même d’entrer dans l’arène. Souvenez-vous du sketch publicitaire de Nourou Ouallam sur le lait en sachet Laban ? Le bluff ! Vous êtes un homme de culture et vous savez que la grandeur pour un homme d’État, un gouvernant, se trouve dans ce que vous faites de bien à votre peuple, pas en faisant ce que l’autre a passé une décennie entière à faire et à entretenir. Tout ce qu’il vous faut, c’est du courage et une volonté ferme de faire mentir les pronostics, de faire la preuve que le plus patriotique n’est pas forcément celui a une nationalité d’origine. C’est une question d’attachement à un pays, à un peuple pour lequel l’on veut le meilleur. Faites arrêter ceux qui ont détourné les milliards de l’État et vous verrez si vous n’aurez pas fini d’avec un second mandat avant même d’avoir terminé le premier. Ne vous trompez pas de combat ou vous aurez trahi encore plus que l’autre. Et vous le savez mieux que moi, les malfaiteurs gagnent des batailles, mais la justice finit toujours par gagner la guerre.
Votre dévoué serviteur,
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République : Monsieur le Président, vous le savez mieux que moi, les malfaiteurs gagnent des batailles, mais la justice finit toujours par gagner la guerre
Depuis le départ de l’autre, celui qui détestait pratiquement tout ce qui était cher aux yeux de ses compatriotes, tout ce qui pouvait leur donner le sourire, j’ai décidé de ranger ma plume et mon encrier, histoire de fermer cette décennie maudite et de ne plus avoir à parler, à écrire, à un homme qui tirait manifestement du bonheur dans le malheur d’un peuple, son peuple, qu’il a juré, la main droite sur le Saint Coran, de servir. Mais, après mûres réflexions, je me suis résolu à la reprise de ces insolites relations entre le président de la République et moi, un maure au service du roi. La raison essentielle réside, vous vous en doutez, dans la différence que de nombreux compatriotes ont perçue entre l’autre et vous. L’autre avait choisi le champagne pour quelques-uns et rien pour les autres, avec un esprit sectaire jamais connu chez un président dans l’histoire de notre pays. Quoi que quelque peu titubants, vos premiers pas recèlent quelques indices encourageants qui motivent à croire que le Niger peut être sorti de la profonde torpeur dans laquelle l’autre l’a plongé. Je ne vous conterai ni qui est l’autre, ni ce qu’il a fait comme mal à notre pays. Vous en savez certainement plus et pire que moi. Si j’ai repris le fil de ces correspondances, c’est pour servir au mieux les intérêts de mon pays en me faisant le conseiller volontaire de celui qui préside aux destinées de notre peuple. Vous méritez, au regard de vos intentions vis-à-vis du peuple nigérien que vous aimez sans aucun doute mieux que l’autre, qu’on vous informe de façon objective, qu’on vous accompagne et qu’on vous soutienne dans tout ce que vous aurez à entreprendre de bien pour le Niger.
Monsieur le Président,
Avant d’être président de la République, vous êtes d’abord un philosophe. Vous savez, donc, que nous sommes tous appelés à mourir et que savoir cela ne nous empêche pas, ne doit pas nous empêcher, d’agir. Car, qui n’agit pas n’avance pas. Le 2 avril 2021, lorsque vous avez déclaré solennellement que vous mènerez une lutte sans merci contre la corruption, je dois vous dire que très peu de vos compatriotes n’ont pas affiché sur leurs visages un sourire moqueur. Ils ne croyaient pas en la sincérité de votre déclaration ; ils ne pouvaient pas y croire, l’autre ayant passé 10 ans à entretenir cette corruption en assurant, en sus, l’impunité totale pour les auteurs. Je ne sais pas combien a-t-il gagné dans ce jeu malsain qui a ruiné le Niger. Cependant, il est certain que sa politique, totalement antipatriotique, a dépouillé l’État pour enrichir des individus, devenus aujourd’hui plus puissants du point de vue financier que l’État central. Vous avez déclaré que : je cite « Le défi de la gouvernance est d’autant plus grand chez nous que prévaut une mentalité pas toujours en harmonie avec les valeurs de l’Etat de droit et ses exigences relatives à la primauté de la loi ainsi qu’à l’égalité de tous les citoyens. Sans verser dans une certaine anthropologie philosophique, mon propos consiste à relever que dans notre société, nous avons tendance, pour diverses raisons, à nous accommoder même des comportements qui s’écartent des normes définies par nos lois et nos règlements. Or, il est temps que nous nous ressaisissions et que nous fassions preuve de rigueur. C’est pourquoi, je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa base, sa famille, sa communauté, ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre ». On ne peut être plus clair. Mais un mot me gêne considérablement. Qu’entendez-vous par « désormais » ? Est-ce pour vous une façon de faire le trait sur la gabegie qui a eu cours pendant 10 ans ? Si tel est le cas, je ne suis pas sûr d’avoir la même compréhension de la lutte contre la corruption dans un pays qui est pratiquement à genoux du fait de ce fléau. C’est pourquoi, d’ailleurs, vos compatriotes ne savent plus s’ils doivent continuer à vous accorder le bénéfice du doute ou s’ils doivent se résoudre à admettre que, entre l’autre et vous, c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Moi, je dois simplement attirer votre attention sur le choix obligé que vous avez à faire. Soit, vous décidez de faire exactement comme l’autre en remettant en cause tout ce que vous avez commencé ; soit, vous vous résolvez à faire les choses tel que vous l’avez promis. Il n’y a pas de choix intermédiaire qui vous autoriserait à faire semblant tout en tirant les marrons du feu sans vous brûler. Vous devez rapidement vous résoudre à un choix. Faire comme l’autre est assurément plus facile, mais il est si lâche d’utiliser les pouvoirs et les moyens concédés par le peuple pour brimer ce même peuple. Oser changer de paradigmes comme vous l’avez laissé entrevoir jusqu’ici dans vos discours, vos styles et vos démarches, exigerait de vous beaucoup de courage, de fermeté et de don de soi. Êtes-vous vraiment prêt à assumer ce choix ?
Monsieur le Président,
Ce choix, vous le savez, vous conduit inéluctablement à faire payer aux apparatchiks du parti dont vous n’avez pas encore démissionné officiellement de la présidence, en tout cas, pas à la connaissance générale, pour le mal considérable qu’ils ont fait au peuple nigérien. Je vais être bref et clair : vous avez le choix, entre, rendre justice au peuple nigérien ou protéger ceux qui ont tout pris à ce pays ? Dans cette première lettre qui se veut une sorte de lettre de créance à vous présenter, j’ai le droit et même le devoir de vous dire que notre pays, notre peuple, n’a qu’un problème : le banditisme d’État qui l’a pris en otage et vous êtes mieux placé et plus édifié pour savoir que c’est un euphémisme de le dire. En votre qualité de président de la République, chef de l’État, vous n’avez pas deux, trois voies, pour rendre justice à ce peuple qu’en joignant l’acte à la parole dans votre intention de n’accepter aucun compromis vis-à-vis de ceux qui ont mis le grappin sur les deniers et biens publics. Tout atermoiement, vous devez le savoir, sera assimilé à une volonté de duper et vous n’avez pas tout le temps pour convaincre. Le compteur est déjà très avancé pour ne pas que vous mettiez plein gaz dans la lutte contre la corruption.
Monsieur le Président,
Je crois bien et vous en convenez certainement avec moi, que ce serait pour vous un gâchis considérable de plier l’échine avant même d’avoir commencé. L’échec, c’est surtout de ne pas essayer et dans ce combat contre la corruption, je me demande si vous avez conscience de ce formidable soutien populaire. Je me demande si ceux qui n’ont aucune chance de se tirer d’affaire n’ont pas réussi, en agitant plein d’épouvantes à vos yeux, à vous dégonfler, à vous faire mordre la poussière avant même d’entrer dans l’arène. Souvenez-vous du sketch publicitaire de Nourou Ouallam sur le lait en sachet Laban ? Le bluff ! Vous êtes un homme de culture et vous savez que la grandeur pour un homme d’État, un gouvernant, se trouve dans ce que vous faites de bien à votre peuple, pas en faisant ce que l’autre a passé une décennie entière à faire et à entretenir. Tout ce qu’il vous faut, c’est du courage et une volonté ferme de faire mentir les pronostics, de faire la preuve que le plus patriotique n’est pas forcément celui a une nationalité d’origine. C’est une question d’attachement à un pays, à un peuple pour lequel l’on veut le meilleur. Faites arrêter ceux qui ont détourné les milliards de l’État et vous verrez si vous n’aurez pas fini d’avec un second mandat avant même d’avoir terminé le premier. Ne vous trompez pas de combat ou vous aurez trahi encore plus que l’autre. Et vous le savez mieux que moi, les malfaiteurs gagnent des batailles, mais la justice finit toujours par gagner la guerre.
Votre dévoué serviteur,
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, votre mission est de sortir le Niger de l’abîme dans lequel l’a précipité l’autre, pas de l’enfoncer
Vous avez sans doute eu connaissance de la façon peu élégante, pour ne pas parler de hold-up électoral, par laquelle le sieur… a été porté à la tête de la chefferie de Boboye et bien entendu vous avez laissé faire, dans le strict respect des moeurs du régime que vous incarnez. Pendant des jours, une partie, celle que l’on dit d’ailleurs sans rapport direct depuis plus 100 ans avec ladite chefferie, a fait transporter jusqu’à Niamey une centaine de chefs de villages, les deux tiers du collège électoral, et les a séquestrés dans une maison jusqu’au jour de l’élection, sans aucun contact avec le monde extérieur puisque leurs téléphones ont été confisqués. Ils sont restés à Niamey, sous le contrôle exclusif de leurs maîtres jusqu’au 10 septembre où ils ont été à nouveau pris dans des bus pour être convoyés directement au lieu du vote. C’est de notoriété publique puisque l’information a fait le buzz sur les réseaux et certains journaux de la place en ont parlé. Malgré tout, votre gouvernement est resté de marbre, faisant ainsi fi de ses propres instructions contenues dans un message-radio du ministre de l’Intérieur, Hamadou Adamou Souley, daté 22 avril 2022. Dans ce message-radio, votre ministre a notamment souligné que « certains candidats aux élections des chefs traditionnels rassemblent, internent et cachent des électeurs (chefs de village, de tribus et de quartiers), les rendant ainsi inaccessibles aux autres candidats » et que « tout candidat contrevenant sera poursuivi en justice autant que tout électeur contrevenant se verra traduit devant la commission de discipline en vue de sa destitution ». C’est exactement ce qui s’est passé à Boboye et vous le savez.
Cette façon de gérer les affaires publiques est une grave atteinte à la cohésion sociale. Je vous le rapporte cependant, non pas pour que vous voir adhérer au respect du choix libre et volontaire des citoyens nigériens de Boboye , mais pour honorer l’Histoire. Je déplore simplement les conséquences sociales fâcheuses que de tels actes vont avoir sur la vie de nos communautés, déjà fragiles pour mille et une raisons.
Monsieur le “Président”
Je note, avec de nombreux autres compatriotes, que Boboye, malheureusement, n’est pas un cas unique. Un peu partout au Niger, votre régime a galvaudé la loi, instrumentalisé la chefferie traditionnelle et installé à la tête, avec des moyens contestables, des hommes qui vous doivent leur “élection”. Je ne m’en étonne pas, car on ne peut demander à un corbeau de roucouler. Il ne peut que coasser. La loi du plus fort n’est pas, vous devez le savoir pour avoir fait l’opposition, la voie de la sagesse pour vous. Il faut savoir qu’il y a toujours plus fort que soi et que la force, en tout état de cause, n’est pas une donnée permanente pour s’en prévaloir. Tous ceux qui ont misé là-dessus l’ont appris à leurs dépens. C’est pourquoi j’adhère à vos velléités de décrisper le climat politique national, convaincu que vous en sortirez gagnant. Il ne s’agit du sort de personnes individuelles, mais de celui du Niger qui reste au-dessus de tout et de tous. De ce sort dépend du nôtre, je veux dire du vôtre, du mien et de tous les Nigériens. Je vous encourage à oser dans ce sens et à garder à l’esprit que l’homme n’a qu’une vie. Que vous preniez des risques ou pas, vous allez mourir. Dès lors, pourquoi choisir de mourir dans l’avanie, le déshonneur et l’indignité ? Vous êtes suffisamment cultivé pour savoir que l’islam, votre religion, ne prône pas la division, la haine et la mauvaise gouvernance. Que Omar Ibn El Khatab, dont l’autre, votre prédécesseur, a profané la mémoire et tout ce qu’il a promu au nom d’Allah, n’a jamais cautionné de ses collaborateurs, ni l’injustice ni la prédation des ressources communautaires. Telle est la voie d’Allah dont vous vous réclamez. Votre devoir est, donc, de suivre la voix de votre peuple et vous l’avez clairement entendue pour vous tromper là-dessus.
Monsieur le “Président”
J’ai appris que vous avez réussi à réunir autour de la table du Conseil national de dialogue politique (Cndp) la classe politique tout entière, c’est-à-dire dans toutes ses composantes. Je vous en félicité sincèrement et vous encourage à aller dans ce sens. On ne gouverne pas un pays en divisant, on le détruit. Si je suis une voix non visible mais qui compte, je vous conseillerais volontiers de libérer les prisonniers politiques et de remplir les prisons de ceux qui ont détourné les deniers publics. Vous êtes le chef de l’État, c’est à vous de dessiner les courbes et de redéfinir, s’il le faut, les contours à suivre. C’est à ça qu’on reconnaît les vrais leaders. Votre mission est de sortir le Niger de l’abîme dans lequel l’a précipité l’autre, pas de l’enfoncer. Vous avez certainement eu plus d’informations que nous-autres sur le séjour de l’autre à Tahoua. C’est un coup de bluff, c’est certain, en vue d’émousser vos ardeurs dans les choix que vous avez faits. Cependant, puisqu’il a annoncé les couleurs en faisant savoir son retour dans l’arène politique, il ne tient qu’à vous de le laisser faire ou de l’arrêter net dans ses intentions que vous connaissez parfaitement. Le congrès de votre parti, prévu, paraît-il, pour décembre 2022, est un rendez-vous où votre sort, mais aussi celui du Niger, va se jouer. C’est tragique peut-être pour vous, mais c’est comme ça, votre sort et celui du Niger sont intimement liés. Vous êtes par conséquent condamné à jouer à fond la carte du Niger. C’est cette carte qui vous grandirait et qui vous garantirait une place dans l’Histoire de notre peuple.
Monsieur le “Président”
J’ai l’habitude de dire à l’autre que c’est à lui de choisir la porte par laquelle il veut entrer dans l’Histoire. Je ne parle pas bien sûr de celle qui est bâtie sur des mensonges et qui, vous le savez, ne résistera pas à la vérité des faits. Je ne parle pas non plus de celle, étroite et égoïste, agitée par une fraction du peuple, trompée et manipulée. Je parle de celle qui ne souffre d’aucune contestation, car forgée par les faits unanimement reconnus. L’autre n’a pas écouté et il s’est planté. Ce ne sont pas les fortunes accumulées sur le dos du peuple nigérien qui y changeront quelque chose. L’Histoire, un jour, sera écrite et vous verrez que sa place ne sera pas enviable. Aujourd’hui, c’est à vous qu’il revient de choisir. Malgré vos erreurs du passé, vos discours violents et vos actes qui ont mis en mal la démocratie, la justice, la gouvernance d’une façon générale, vous pouvez faire amende honorable en changeant de fusil d’épaule. Vous avez ls pouvoir pour le faire. Arrêtez, donc, d’invoquer des obstacles qui ne figurent nulle part dans la Constitution dont vous tirez vos pouvoirs.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : "Monsieur le Président, On n’hésite pas sur le champ de guerre. Et la guerre, vous l’avez déjà déclarée"
Vous avez dû remarquer que je vous concède volontiers le titre de président, sans anicroches, malgré la controverse liée à votre candidature, puis à votre élection à la tête de l’État. Ce n’est pas comme avec l’autre qui n’a rien de républicain et de national. Il avait une politique sectaire et ne respectait pas les principes chers à la République. Vous êtes naturellement différent avec l’autre et vos premiers pas autorisent un sérieux espoir de voir le Niger migrer rapidement vers le respect des principes républicains et la consolidation de l’unité nationale. Je sais que ce n’est si facile de se défaire d’une sangsue dans un marécage. Votre mission est délicate, mais avec un peu de cran et de perspicacité, vous la réussirez. Votre mission est délicate parc qu’il vous faut aller vite pour ne pas décevoir l’espoir que vous avez laissé entrevoir depuis cinq mois tout en sachant où vous mettez les pieds, car vous marchez sur des oeufs. La lutte contre la corruption que vous vous êtes engagé à mener sans faiblesse n’est pas, vous le savez, du goût de l’autre. Si vous voulez engranger des victoires et remettre l’État dans ses droits, sachez que vous n’avez pas le droit de tergiverser, de louvoyer. On n’hésite pas sur le champ de guerre. Et la guerre, vous l’avez déjà déclarée. Or, une fois que la guerre est déclarée, les réflexions se font à la vitesse des évènements qui s’enchainent et les décisions se prennent aussitôt. Dans le cas d’espèce, je considère que votre discours d’investiture et particulièrement ce que vous avez déclaré à propos de la lutte contre la corruption a été le fruit d’une réflexion approfondie, l’aboutissement d’une analyse de la situation socioéconomique de notre pays. Je présume que vous savez parfaitement à quoi vous avez décidé de vous attaquer. Généralement, ceux qui sont impliqués dans la corruption ne sont pas des garçons de choeur. Ils n’hésiteront pas à sévir, y compris contre vous.
Certains, je ne sais pour quelle motivation, estiment que vous rusez et qu’au fond, vous êtes, sinon complice pour pouvoir entreprendre quoi que ce soit contre les figures de proue de ce fléau, du moins incapable de mener la lutte contre la corruption. Vous le savez pour l’avoir expliqué de long en large dans les colonnes du Sahel dimanche, tout se tient : corruption-trafic de drogue-terrorisme, la quadrature du cercle infernal qui nous enlève, depuis si longtemps, des vies humaines par centaines et qui menacent en définitive l’existence-même de notre pays dans ses frontières connues. Moi, j’ai perçu chez vous, dans ce contexte politique qui ne milite pas forcément pour vous, une lueur de sincérité et de volonté pour remettre les pendules à l’heure. Cela, je l’ai perçu sur la question de la lutte contre la corruption, tout comme je l’ai relevé dans la guerre contre les forces armées terroristes. Vos déplacements à Diffa et à Tillabéry traduisent sans aucun doute une volonté de rupture d’avec ce qui a prévalu durant 10 ans, sous l’autre. Vos engagements pris devant l’armée, je l’ai appris, sont en train de prendre forme, donnant ainsi naissance à l’union sacrée et à la concordance des vues qui ont terriblement manqué avec votre prédécesseur, plus attaché à des choses tordues qu’à servir son pays.
Monsieur le Président,
Je le répète, vous êtes sur la bonne voie. Mais il faut faire très attention à vos arrières. N’oubliez jamais, pour quelque raison que ce soit, que votre lutte contre la corruption, tout autant que votre politique sécuritaire ou encore votre respect des libertés publiques, n’est pas du goût de l’autre. Et lorsque j’ai appris que vous avez la ferme intention d’élargir de prison tous les prisonniers politiques afin de créer la détente et les retrouvailles politiques nécessaires à un nouvel ordre démocratique respectueux des lois et règlements de la République, je me suis dit que vous êtes certainement dans la bonne voie. C’est une parenthèse malheureuse qu’il faut fermer pour ne pas commettre l’erreur monumentale de l’autre qui a cru que, pour s’élever et avancer, il lui faut piétiner, écraser les autres et ruiner le pays. Vous le savez bien, ce n’est pas ça, le leadership.
Je sais, pour avoir échangé avec des gens qui vous sont proches, que votre profond désir est de gouverner autrement que l’autre et que vous avez bel et bien l’intention de faire libérer tous les prisonniers politiques. Vous le permettraient-ils seulement ? Je ne crois pas. Je veux dire qu’ils verraient ça d’un très mauvais oeil et vous feraient une vilaine “guerre”. Si vous allez jusqu’au bout de votre logique en procédant à la libération des détenus politiques, vous allez sans doute réussir le formidable pari de réconcilier les Nigériens avec euxmêmes, de briser le carcan dans lequel l’autre les a enfermés. Si vous maintenez cette situation qui est antérieure à votre accession au pouvoir, ne soyez pas surpris de constater le traitement peu amène que vous réserveront vos compatriotes.
N’oubliez pas non plus que pour votre camp politique, vous n’avez pas le droit de vous émanciper de l’autre. Si vous libérez les prisonniers politiques, ce qui vous apportera tout ce que à quoi l’autre n’a pu accéder avec le peuple nigérien, sachez que la guerre, votre propre camp politique vous la livrera sans faiblesse. Vous aurez tort dans ce cas, parce qu’à la tête de l’État, de minimiser les capacités de nuisance de ceux qui, je l’ai appris, vous vouent déjà aux gémonies. Notre pays, il faut vous en souvenir, ne peut continuer dans cette politique sectaire et votre engagement, s’il est tenu, sera certainement inscrit en lettres d’or dans l’Histoire politique de ce pays.
Monsieur le Président,
J’ai eu écho de votre réunion sur la gouvernance économique et la lutte contre la corruption et je dois vous avouer que je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. Car, à moins que vous n’ayez décidé d’absoudre ceux qui sont cités dans les dossiers que vous connaissez, vous ne pouvez convaincre vos compatriotes sur votre bonne foi. Vous ne pouvez pas, à moins de vouloir amuser la galerie, faire la lutte contre la corruption avec des individus qui sont cités dans certains dossiers. Sauf votre respect, je me vois dans l’obligation de vous dire que l’équilibrisme est un bien mauvais jeu dans tout ce qui est lié à la justice. Ne tergiversez pas, agissez. Ne vous méprenez surtout pas sur le compte de l’autre.
De quelque façon que ce soit, votre succès est le piment dans ses yeux. Or, j’ai remarqué que, vos déplacements à Diffa, dans l’Anzourou, votre lutte contre la corruption ainsi que la manifestation pacifique à Tillabéry pour le retour à la paix et à la sécurité sont autant de succès qui ont dû crever les yeux à l’autre. Prenez des résolutions fermes et avancez selon votre conscience. Seul le peuple peut vous juger.
Mallami Boucar.
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président Soyez comme ces Français qui, sous la houlette du Général De Gaule, ont demandé, en 1966, aux forces armées américaines de partir de France ....
Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président Soyez comme ces Français qui, sous la houlette du Général De Gaule, ont demandé, en 1966, aux forces armées américaines de partir de France où elles étaient stationnées depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
J’ai appris que vous étiez en Turquie, en visite de travail et que la question essentielle qui vous y a conduit est liée à la recherche de moyens de guerre modernes de qualité pour les Forces armées nigériennes. Je vous en félicite et vous encourage à aller vite dans cette voie qui, quoi que disent certains, est le pré requis d’une armée que l’on veut forte et efficace. Cela, bien entendu, ne suffit pas et chacun de nous le perçoit aisément. Cependant, c’est une condition à remplir et l’on ne peut que vous soutenir, vous accompagner dans cette voie pleine de mérites. J’ai entendu des critiques acerbes contre vous à ce propos, mais je puis vous dire qu’elles résultent d’un malentendu consécutif de la politique sécuritaire et des pratiques qui ont prévalu jusqu’ici. Votre démarche, je le comprends, doit être entendue comme l’expression d’une volonté, la vôtre, de changer de registre par rapport à l’autre, votre prédécesseur. Aucun Nigérien peut être contre une initiative visant à doter les Forces armées nationales de matériels et d’équipements militaires modernes et de qualité. Je vous encourage dans cette voie et vous demanderai par ailleurs de solliciter de vos partenaires turcs de raccourcir au maximum les délais de livraison des drones de surveillance, hélicoptères de combat, avions de chasse, véhicules blindés, systèmes de radar, de reconnaissance, missiles et rockets que vous entendez acquérir pour les Forces armées nigériennes.
Je puis également vous dire que ceux qui ont formulé des critiques à votre encontre dans le cadre de cette visite en Turquie ne contestent pas fondamentalement l’idée que le chef suprême des armées ait décidé l’acquisition d’armements modernes de qualité. Ils doutent plutôt de la sincérité du projet, de la solidité de votre volonté à aller jusqu’au bout de cette logique qui présente un avantage essentiel, celui de rétablir la toute puissance de l’État dans un domaine où l’immixtion d’intermédiaires non étatiques conduit à la catastrophe. Si des compatriotes ont émis des doutes quant à la sincérité de votre projet, c’est parce qu’on a vu faire marche-arrière sur d’autres questions où vous avez pourtant martelé votre volonté d’aller jusqu’au bout. Dès lors, le risque de vous voir embourbé dans une situation similaire comme celle de la lutte contre la corruption est vivace dans les esprits. Et puis, entre nous, c’est bien sous votre magistère que le dossier des fonds de l’armée détournés a connu le fâcheux épilogue matérialisé par un désistement de l’État à se constituer partie civile. Or, vous connaissez bien l’extrême gravité de ce dossier et les tortuosités imaginées pour le vider de son essence au bénéfice des mis en cause. Il est bien vrai qu’en termes de logique, un tel épilogue n’était pas si surprenant sous votre gouvernance puisque, face aux étudiants de l’université Abdou Moumouni de Niamey, vous aviez déclaré, en tant que candidat à l’élection présidentielle (déjà !) que l’ancien ministre de la Défense nationale, Issoufou Katambé, qui ne trouvait aucune excuse possible aux auteurs et complices de l’affaire, n’avait pas dit la vérité. Et qui ne dit pas la vérité ne peut que mentir.
Monsieur le “Président”
Vous comprenez sans doute que vos compatriotes doutent quelque peu de votre affaire. Chat échaudé craint l’eau froide, dit-on. Ils ont peur de vous voir dans un faire semblant, ce qui encore plus préjudiciable que l’absence de volonté. Le faire-semblant, c’est la crainte de ceux qui ont critiqué avec véhémence votre mission en Turquie dans cette perspective redoutable : aller en Turquie, faire le plein de bruits là-dessus, c’està- dire en mettre plein les yeux et les oreilles aux Nigériens et puis, plus rien. Pour vous résumer la situation, vos compatriotes approuvent votre démarche, mais émettent des doutes et des réserves. Ceux-là préfèrent attendre de voir pour juger. En revanche, moi, je vous accorde le bénéfice du doute, étant entendu que si vous avez fait le déplacement de Turquie uniquement pour amuser la galerie, on ne manquera pas de le savoir bientôt. Pour le moment, et sur la base des informations dont je dispose, vous êtes en droit d’attendre de vos compatriotes le soutien nécessaire.
Mon avis est que vous méritez sur ce sujet un soutien des plus fermes et je voudrais bien saisir l’opportunité de cette lettre pour dire que vous avez déjà assez à faire pour y arriver. Je sais, par expérience, qu’il y a des forces centrifuges qui ne sont pas d’accord avec vous sur l’option turque et que, si vous êtes sincère, il vous a fallu leur livrer un combat acharné. Peut-être que vous n’avez encore remporté que la première manche et que vos adversaires attendent d’avoir une opportunité pour prendre leur revanche. Je connais assez bien leur hostilité à la voie tracée. Si vous êtes véridique, ils ne peuvent vous laisser agir à votre guise que lorsqu’ils ne peuvent plus rien entreprendre pour l’empêcher. J’espère, pour le Niger, que ceux qui ne croient pas en votre sincérité sur ce registre précis seront obligés, dans quelque temps, de reconnaître leur erreur d’appréciation.
Monsieur le “Président”,
On ne joue pas avec le feu. La sécurité et la défense du Niger n’ont pas de prix. Vous avez bien vu que face à la crise russo-ukrainienne, que les Européens songent désormais à une politique autonome de défense. Pourquoi devonsnous, nous autres, sous-traiter notre défense ? Pourquoi est-ce à la France ou à une autre puissance militaire, d’assurer notre sécurité ? L’assistance militaire étrangère, vous avez pu le vérifier au regard de l’expérience ukrainienne, ne sert pas à grand-chose. Elle ne sert que les intérêts de l’armée occupante.
La cohabitation entre armée nationale et armées étrangères n’est jamais facile, pour ne pas dire préjudiciable à la première. Les armées étrangères, au Niger, ne servent que les intérêts de leurs pays. Elles ne nous servent à rien et vous le savez mieux que moi. Doter les Forces armées nationales de moyens modernes est, certes, un mérite essentiel. Mais, ce n’est pas tout. Car, encore faut-il qu’elles disposent d’une liberté de mouvement totale sur le territoire national, un contrôle sans limites sur les 1 267 000 km2 de superficie et une capacité de manoeuvres militaires appropriées. Un Etat ne peut pas exister dans un autre État. Prenez vos responsabilités de chef suprême des armées et assumez-vous en renvoyant toutes les forces militaires étrangères chez elles. Encore une fois, elles ne nous servent à rien, pratiquement.
Monsieur le “Président”
Soyez comme ces Français qui, sous la houlette du Général De Gaule, ont demandé, en 1966, aux forces armées américaines de partir de France où elles étaient stationnées depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Souvenez- vous surtout que lorsque Washington demanda la faveur de rester encore deux années supplémentaires, Paris a catégoriquement rejeté la requête des Etats- Unis d’Amérique. Pourquoi devons- nous, nous, maintenir la présence de forces militaires étrangères qui ne nous servent strictement à rien ? Pourquoi devonsnous persister dans cette voie suicidaire alors que l’expérience des autres est suffisamment édifiante pour tomber dans les mêmes travers ? Si vous êtes en mesure de croire en des terroristes au point de les élargir de prison au nom de la paix, vous devez croire en l’armée nigérienne, le premier garant de la paix au Niger.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président Vous avez annoncé que vous exigez de la France une enquête en vue de déterminer les responsabilités et de châtier les auteurs. Où en êtes-vous avec cette affaire ?
La crise russo-occidentale, vous le savez, est une affaire complexe et dangereuse puisque, désormais, la paix mondiale ne tient plus qu’à un fil. Vous le savez aussi, sans doute, cette guerre qui est en train de détruire l’Ukraine, est la conséquence de l’intolérance des occidentaux, toujours préoccupés de mentir et de tromper sur l’origine et les causes réelles des conflits armés dans le monde. La guerre en Ukraine n’échappe pas à cette volonté de domination occidentale à tout prix ; un Occident sans aucun repère moral que rien n’arrête. Un Occident qui fabrique, à tous les coups, des mensonges éhontés pour s’offrir des alibis politiques et instrumentaliser leurs opinions publiques. Tout est bon dans cette logique : ils ont menti à propos de L’Irak, ils ont menti à propos du Gautemala, ils ont menti au sujet de la Lybie, ils ont menti partout et ils continuent de mentir sur les réalités de la guerre en Ukraine. Seulement, la Russie n’est ni la Lybie, ni l’Irak.
Si je vous en parle, ce n’est pas pour vous faire l’histoire des guerres meurtrières menées par les Occidentaux sur la base de mensonges fabriqués à dessein, uniquement guidés par la volonté de régenter le monde aux fins d’en contrôler les ressources. Si je vous en parle, c’est parce que je vois de grandes similitudes entre ce qui se passe en Ukraine et ce que nous subissons au Sahel, pour ne pas dire le Niger, notre pays. Bien entendu, comparaison n’est pas raison mais c’est bien las, au moins pour les motivations qui fondent la présence militaire des armées étrangères sur notre sol. Vous le savez d’évidence, vous le savez par l’information, vous le savez par les faits et les actes, ni l’armée française, ni l’armée américaine ou italienne, n’est sur notre sol pour nous aider dans la lutte contre le terrorisme. Elles ont toutes des motivations qui ne concordent pas avec nos intérêts. La France, pour parler précisément de ce pays qui semble s’agiter beaucoup dans l’affaire ukrainienne, est au Mali actuellement contre la volonté de l’État malien qui lui a demandé de partir sans délai. Elle refuse de partir sans délai et le dit sans gêne, trouvant sans doute la demande des autorités maliennes trop osée.
Dans ce refus de la France de quitter le Mali sans délai, il y a nécessairement la volonté du plus fort qui s’exprime. Cette position, malheureusement pour le Niger, vous la soutenez, votre ministre des Affaires étrangères ayant clairement déclaré, à paris, que le retrait de l’armée française du Mali se fera avec raison, sans précipitation et suivant un agenda qu’il plaira à la France d’établir. Faites le parallèle et vous comprendrez pourquoi ceux qui vous ont précédé à la tête de l’Etat, je ne parle pas de l’autre, ont observé une stricte neutralité dans les grands conflits entretenus par l’Occident. Le Mali demande que la France quitte son territoire, mais la France refuse de se plier à la volonté des autorités maliennes. D’ailleurs, la France est là sans aucun mandat véritable, la demande d’assistance aérienne demandée par feu Ibrahim Boubacar Keita, en 2012, n’étant nullement synonyme de présence militaire terrestre. Non seulement, elle est intervenue au sol, mais elle a établi une frontière que les Forces armées maliennes n’ont pas le droit de dépasser, entretenant ainsi, en toute connaissance, une vaste zone dédiée aux bandits armés, terroristes et trafiquants de drogue.
L’autre, que vous avez remplacé, l’a clairement déclaré, une des rares fois où il a été pris de lucidité par rapport au danger que représente la politique française pour notre pays. Il l’a dit et vous le savez autant que lui, Kidal est le sanctuaire des terroristes au Sahel. Pourtant, vous avez continué à soutenir la France dans ce qu’elle fait et les Nigériens s’interrogent bien sur la motivation d’un tel soutien. Qu’est-ce que vous y gagnez puisque le Niger, lui, n’en récolte que larmes et sang ?
Monsieur le “Président”
Je vous parlais des similitudes relevées entre ce que fait actuellement la Russie en Ukraine et ce que fait la France, en particulier, sur nos sols. Encore une fois, je ne parle pas de la forme, je parle du fond. N’est-ce pas l’armée française qui, avec une facilité déconcertante, a tiré à balles réelles sur de jeunes manifestants qui bloquaient son convoi à Téra, tuant trois d’entre eux et blessé plusieurs autres ? Vous allez sans doute leur trouver des excuses. Je vous rappelle qu’en France, pendant plus d’un an de manifestations publiques des Gilets jaunes, bloquant jusqu’à la circulation publique dans certains cas, il n’y a pas eu un seul coup de feu.
Vous avez annoncé que vous exigez de la France une enquête en vue de déterminer les responsabilités et de châtier les auteurs. Où en êtes-vous avec cette affaire ? Ou bien vous l’avez aussi enterrée, tel que l’a voulu et fait la France qui vous a répondu par la voix la plus officielle que, non seulement tout est clair, mais que l’armée française a agi de façon adéquate en évitant un drame. Oui, pour la France, tuer trois Nigériens, ce n’est pas un drame. Moi, dès le départ, je savais que vous ne pourriez rien exiger de la France et que votre propos, c’était pour amuser la galerie. N’est-ce pas pour la forme que vous avez annoncé avoir exigé de la France une enquête ? En tout état de cause, vous ne pouvez et ne devez attendre de la France qui est au centre du drame, survenu en territoire nigérien, une enquête pour déterminer les circonstances et situer les responsabilités. Les circonstances, disent les experts, sont largement déterminées et les auteurs du drame, parfaitement connus.
Monsieur le “Président”
La France et la Russie mènent les mêmes combats et je serai même tenté, sans toutefois cautionner la guerre, que la France, qui a spolié les peuples africains de leurs ressources sur la base d’accords léonins, a fait pire que la France. Le néocolonialisme n’est-il pas un crime ? Vous avez condamné ce que fait la Russie en Ukraine, mais vous soutenez curieusement ce que la France dans votre propre pays. Je puis vous assurer que vos compatriotes sont en rupture totale avec vous par rapport à la présence des forces militaires étrangères, particulièrement le redéploiement de la force Barkhane dont l’installation au Niger fera de notre pays une zone d’occupation française avec des milliers de soldats. Votre intention de mettre la question en discussion à l’Assemblée nationale est un subterfuge et je crois que vous pourriez nous en épargner dès lors que vous avez pris la décision avant d’y penser. C’est la preuve que le parlement n’a pas un autre mot à dire que ce que vous voulez.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président Yvan Colona, le leader séparatiste corse, vient de mourir, victime d’une agression alors qu’il était en détention, pourtant, personne ne vous a entendu dire
Monsieur le Président Yvan Colona, le leader séparatiste corse, vient de mourir, victime d’une agression alors qu’il était en détention. Pourtant, personne ne vous a entendu dire qu’il pourrait avoir été assassiné pour son combat.
En toute honnêteté et sauf votre respect, je ne vous croyais pas capable d’une telle compassion devant la mort et/ou certaines conditions affligeantes pour l’homme. « … », avez-vous twitté, oubliant certainement ce que vous aviez déclaré dans une interview au lendemain de l’assassinat du Président Ibrahim Maïnassara Baré, le 9 avril 1999. « En avril 1999, alors que le Niger entier était encore sous le choc, vous ne vous étiez pas du tout gêné en affirmant que « Je ne crois pas vous révéler un secret en vous disant que la disparition de la quatrième République dont nous avons toujours récusé la légitimité ne nous cause aucun regret ». Et vous aviez ajouté que « Il n’y aurait donc aucun sens que lorsque des militaires viennent rendre possibles toutes les exigences, en vue d’un nouvel ordre démocratique pour notre pays, que nous le combattions ». A l’époque, nombre de Nigériens qui n’étaient pas forcément d’accord avec le général-président, avaient été choqués par la froideur de votre propos. Je ne parlerais pas d’indécence, mais je crois savoir que c’est tout de même trop fort d’avoir une réaction aussi délirante face à la mort. Il n’y a plus de combat après la mort. Tous les morts se valent.
Vous avez également oublié, et mon devoir est de vous le rappeler, les conditions d’injustice dans lesquelles vous avez maintenu des opposants politiques et des acteurs de la société civile en prison, dans certains cas, durant des années. Ne l’oubliez pas, personne ne connaît le terme de sa vie, pas plus, d’ailleurs, que celui des autres. L’honorable Bakary Saïdou, ancien président du groupe parlementaire du Moden Fa Lumana Africa, a été détenu pendant cinq ans sans jugement. Où étiez-vous pendant qu’il croupissait en prison ? Ne saviez-vous pas qu’il aurait pu mourir en prison ? Soumaïla Boubé Maïga dont la mort, dans une clinique de Bamako, vous a choqué, est, lui, accusé d’avoir détourné des milliards destinés à l’armement des Forces armées maliennes. De quoi sont accusés les opposants politiques et acteurs de la société civile que vous gardez à la prison de haute sécurité de Koutoukalé ? Le colonel Soumana Zanguina, un excellent officier des Forces armées nigériennes, n’est-il pas mort alors qu’il était en détention ? Combien de prisonniers d’opinion gardez-vous en prison, actuellement ?
Monsieur le “Président” Je crois que vous en faites, vraiment, trop en ce qui concerne le Mali. De toute l’Afrique, vous êtes les seules autorités à avoir avancé que le défunt Soumaïlou Boubé Maïga a été assassiné. Vos compatriotes, qui savent l’animosité particulière que vous nourrissez vis-à-vis des autorités de la Transition malienne, vous soupçonnent d’être dans une croisade contre elles et que vous agissez ainsi dans le sillage de l’Elysée. Sur quoi vous fondez- vous pour savoir qu’il a été assassiné ?
Vos compatriotes vous soupçonnent, je ne vous le cache pas, d’être instrumentalisés par les autorités françaises qui vous font porter des discours qu’elles seraient davantage à l’aise de défendre et de soutenir pour discréditer les autorités maliennes. Votre position dans cette affaire est si virulente que vous m’enlevez tout moyen de défense. Car, à supposer que vous n’êtes pas d’intelligence avec la France dans le dossier malien, il est si peu probable que vous faites ce que vous faites au nom de la démocratie, de la liberté et des droits humains. En tout cas, à l’extérieur, vous êtes mal vu et votre action vis-à-vis du Mali paraît une action par procuration de Paris. Vous devez vous amender. Savez-vous ce qu’une certaine Nathalie Yamb a écrit sur vous à la suite de vos propos sur la mort de Soumaïlou Boubé Maïga ? Ah, cette dame, j’ai bien envie de lui régler son compte pour vous avoir traité de serf au service de la France. Si elle était de nationalité nigérienne, je vous conseillerais vivement de la faire rapatrier, menottes aux poignets, pour la faire goûter aux affres de la prison de haute sécurité de Koutoukalé. L’Occident, à qui vous avez tout donné au Niger, ne vous refuserait pas une telle faveur.
Monsieur le “Président”
À peine vous avez tenu ces propos désobligeants vis-à-vis des autorités de la Transition malienne, Yvan Colona, le leader séparatiste corse, vient de mourir, victime d’une agression alors qu’il était en détention. Pourtant, personne ne vous a entendu dire qu’il pourrait avoir été assassiné pour son combat. Ce ne sont pas les raisons qui manquent et les autorités françaises pourraient bien l’avoir fait assassiner pour émousser le mouvement corse. Ce ne serait pas la première fois. En Nouvelle Calédonie, Jean- Marie Tjibaou, le leader indépendantiste kanak, a été sauvagement assassiné par la France le 4 mai 1989. Un autre cas, votre vieil ami burkinabè, feu Salif Diallo, a été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel parisien. Personne, malgré vos solides relations, ne vous a entendu soupçonner un assassinat, tant à l’encore des autorités de la France, pays dans lequel il a été retrouvé mort alors qu’il s’apprêtait à vous rejoindre à Niamey, que vis-à-vis des dirigeants de son pays, le Burkina Faso où il était soupçonné de vouloir organiser une révolution de palais pour prendre le pouvoir.
Monsieur le “Président”
Vous souvenez-vous que le colonel Soumana Zanguina a tiré sa révérence au Centre hospitalier de Lamordé, alors qu’il était en détention ? Avait-il été assassiné ? Les raisons de sa détention pourraient le laisser penser. Pourtant, personne ne vous a accusés de l’avoir assassiné. Le Niger, je me fais l’obligation de vous le rappeler, encore une fois, n’a pas les mêmes intérêts que la France. Vous devez, particulièrement sur les affaires africaines, faire preuve de retenue et de réalisme. Vous avez tant de chose à vous reprocher que vous feriez mieux de faire votre propre introspection. Je sais que vous êtes pleinement conscient de tout ce que vous commettez comme impairs mais que cela ne vous fait ni chaud ni froid. Je n’oublie pas, en tout état de cause, que vous avez déclaré que « plus comploteur que vous, on meurt » et que, de ce point de vue, il n’y a pas à croire que vous agissez dans l’ignorance. Vous savez ce que vous faites, ai-je dit à quelqu’un qui m’a interpellé à ce propos. Vous avez fait un choix de gouvernance, advienne que pourra. Demain, certainement, l’Histoire retiendra ce que vous avez été pour ce pays. Ce jour-là, le Niger et le Mali se retrouveront, peut-être avec la facilitation de cette même France pour qui vous êtes prêts à tout sacrifier. Souvenez-vous des mots du Général De Gaule : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts à défendre ». Et demandez autour de vous ceux qui connaissent quelque chose aux tactiques de jeu en football. Un joueur peut-être déterminant aujourd’hui dans le système de jeu adopté par l’entraineur et complètement inutile, demain, parce que le système dans lequel il a une place n’est plus de rigueur.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Vous êtes, sûrement mais lentement, en train d’”enterrer” l’autre et je vous y encourage en prenant des mesures hardies, comme cela s’est fait en Mauritanie et...
Selon des informations que j’ai pu glaner ici et là, vous êtes toujours quelque part, dans le monde, en dehors du Niger depuis votre départ de Niamey pour l’Assemblée générale des Nations-Unies à laquelle, j’en ai des échos, vous avez effectivement pris part. Votre agenda, je l’ai également relevé, n’a pas été de tout repos. Vous avez notamment eu une séance de travail avec le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et vous avez pris part à la cérémonie d’ouverture du sommet de haut niveau sur la transformation de l’éducation. Je n’ai pas connaissance de votre retour au pays, mais j’imagine que vous ne ferez pas comme l’autre qui se baladait, sans souci, même lorsque le Niger était endeuillé par des attaques terroristes particulièrement meurtrières. Vous êtes si loin de Niamey, mais j’imagine que, où que vous soyez et quoi que vous fassiez, vous avez écho de ce qui se passe au pays. De toute façon, vous n’êtes pas le seul absent du territoire national et pratiquement pour les mêmes motifs. L’autre, aussi, je veux dire votre prédécesseur, était également à New York dans la même période, pour prendre part, avons-nous appris, à la deuxième réunion de la commission mondiale sur la réduction des risques climatiques liés au dépassement. Comme toujours, il se retrouve, comme par hasard, là où vous allez, donnant vaguement l’impression que vous vous êtes réparti les tâches et les responsabilités au sommet de l’État.
Les propos, fort évocateurs, de l’ancien gouverneur de Maradi, Zakari Oumarou, à Tahoua lors des vacances annuelles ou rentrée politique de votre prédécesseur, sont de nature à susciter des réflexions quant à la nature du pouvoir d’État que vous exercez. Il est indiscutable que c’est vous qui avez prêté serment, la main droite sur le Saint Coran. Cependant, des amis prétendent que lorsqu’ils ont entendu Zakari Oumarou menacer de la pire malédiction quiconque oserait trahir Dan Illéla, ils ont frissonné. S’agirait-il, se sontils interrogés, d’un autre deal dont les Nigériens n’ont pas encore connaissance ? Pour moi, et certainement pour de très nombreux compatriotes, c’est à vous que ce message énigmatique est destiné, pas à quelqu’un d’autre. J’ai bien envie de vous demander de quoi parle Zakari Oumarou, mais je sais que vous resterez muet comme une carpe. Autant, vous ne décoderez jamais ce message, autant ceux qui vous l’ont transmis ne le feraient pas. C’est une chance pour vous, une immense chance. Car, c’est un atout dont l’autre ne pourrait pas user, autant dire une force morte dont il ne tirera que remord, chagrin et affliction qui le rendraient malade.
Monsieur le “Président”
Si ce deal que de brillants esprits ont cru avoir décelé dans les propos de Zakari Oumarou existent, faites comme s’il n’existe pas. Il n’engagerait que celui qui a cru pouvoir vous prendre en otage avec ça afin de continuer à faire du Niger ce qu’il veut. Quoi qu’il en soit, soyez sûr d’une chose, les Nigériens vous préfèrent dix fois à l’autre, car entrevoyant avec vous la “lumière”. Ce n’est pas de la naïveté que d’y croire, c’est du réalisme, au regard des faits et des évènements. Le problème est que les 10 années de votre prédécesseur ont si traumatisé vos compatriotes qu’ils sont pressés – c’est justifié, de voir des changements majeurs intervenir dans la gouvernance du pays. Vous le savez, car ayant été au coeur de la machine infernale qui a broyé, détruit et ruiné le Niger sur tous les plans. Votre mérite, et c’en est un grand, c’est de reconnaître que la corruption a ruiné ce pays. Vous avez pris l’engagement de lutter contre le fléau, mais vous n’avez encore rien fait, impuissant que vous êtes face aux ténors du réseau. Je ne vous épargne de rien, je ne dédouane pas parce que vous avez tenu un discours. Un discours, lorsqu’il n’est pas suivi d’actes qui corroborent son contenu, n’a aucune espèce d’importance. En un mot, je ne vous acquitte pas, n’étant pas juge. Toutefois, je suis un citoyen et en tant que tel, mes connaissances, quoique limitées, me permettent de savoir que, généralement et partout ailleurs, les hommes qui font amende honorable, demandent rémission de leurs “péchés” de gouvernants et qui composent pour mettre un terme à un fléau comme la corruption et les délits assimilés, sont accueillis en héros.
Votre arme fatale, c’est justement la lutte contre la corruption. Elle est à la fois légitime et légale et les résultats qu’elle génère sont de nature à vous conférer l’image et la juste perception qui transparaissent dans votre discours d’investiture. Je veux dire que je prends le risque, face à l’Histoire, de croire que ce que vous avez déclaré dans votre discours d’investiture est ce que vous voulez réellement faire. Donnez-vous les moyens de le faire et vous serez, non seulement quitte avec votre conscience, mais vous serez aussi le président que vous entendez être.
Monsieur le “Président”
Vous savez, ils sont nombreux dans l’Histoire, les chefs d’État, rois ou empereurs dans le monde, à avoir été contestés, soit pour une question de légitimité, soit pour la légalité du mode par lequel ils ont accédé au pouvoir, mais qui ont fini par gagner la sympathie et le soutien de leurs concitoyens. Soyez des rangs de ces admirables personnages à qui leurs concitoyens reconnaissent, pour l’éternité, d’avoir travaillé pour l’intérêt général, pour leurs peuples. Je préfère, moi, continuer à espérer de vous voir prendre résolument la voie que souhaite le peuple nigérien que d’être un spectateur engagé face à ce que l’autre se pérapre. Desmond Tutu, une personnalité- clé de la lutte contre l’apartheid, en Afrique du Sud, a tranché le débat : « Si tu es neutre en situation d’oppression, alors tu as choisi d’être du côté de l’oppresseur ». J’ai choisi de parier gros, mais de façon tout à fait lucide et réaliste. Pour tout dire, je préfère rêver de liberté, de justice et de gouvernance politique apaisée que d’imaginer, un seul instant, ce que l’ancien gouverneur de Maradi, Zakari Oumarou, a laissé profiler à l’horizon. Pour moi comme pour des millions de compatriotes, l’autre, c’est un cauchemar à oublier, pas à ressusciter. La relance du Conseil national de dialogue politique (Cndp), la tenue, pour la première fois, d’une manifestation publique au Niger depuis si longtemps, la création, quoi qu’informelle, du mouvement Mousac-Hamzari, sont autant d’actes encourageants qui me font croire que mon pari, je vais le gagner. Le Niger est un trésor pour nous tous et nous devons le préserver pour toujours. Permettezmoi de vous dire, quelles que soient par ailleurs les raisons et les motivations de cette détente politico-sociale, que vous tenez désormais le bon bout. Le Niger, j’en suis convaincu, sortira gagnant de des épreuves présentes.
Monsieur le “Président”
Je vais vous quitter sur ces lignes, non sans vous dire que le mouvement Mousac-Hamzari fait beaucoup jaser. C’est LE sujet de causerie, un peut partout. À votre retour, au pays, je ne sais pas quand, vous allez trouver un peuple qui a commencé sa catharsis avec la marche, suivie de meeting du dimanche 18 septembre 2022. La liberté est fondamentale pour un peuple. En laissant vos compatriotes jouir des libertés publiques consacrées par la Constitution, vous faites d’une pierre, deux coups. Outre que vous creusez davantage l’écart avec l’autre, vous dégoupillez en même temps la bombe qu’il ne faut pas laisser exploser. Bref, vous êtes, sûrement mais lentement, en train d’”enterrer” l’autre et je vous y encourage en prenant des mesures hardies, comme cela s’est fait en Mauritanie et je ne sais où, encore. Bon séjour, monsieur le “Président”.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Autant vous êtes d’un humanisme dont on ne saurait rêver chez l’autre, autant vous avez un souci que l’autre n’a pas pour les fonds et biens publics
J’ai appris que vous avez nommé le Mauritanien Moustapha Ould Liman Chaffi en qualité de conseiller spécial et je me suis dit que, de façon implicite, vous me laissez sans doute la mission d’éclairer la lanterne des plus jeunes sur la personne à qui vous avez estimé nécessaire de faire appel pour vous conseiller, j’imagine, en matière de sécurité. Celui que l’activiste panafricaniste Nathalie Yamb appelle « le copain des terroristes » était le maure de l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré. à qui il servait d’intermédiaire avec des groupes armés dont les chefs ont fini, à force de travailler, main dans la main avec l’ancien président burkinabè, de s’installer à Ouaga 2000, leur quartier général. Voilà pour ce qui est connu par ceux qui prennent la peine de s’informer. Mais l’individu a une histoire, une autre histoire, qui le marque et que nous autres, Nigériens, savons mieux que quiconque.
Moustapha Ould Liman Chaffi, votre conseiller et ami de toujours, paraît-il, aurait pu être plutôt Nigérien que Mauritanien et vous le savez. Il est le fils d’un marabout-politicien, Limam Chafi, très proche du bloc nigérien du Ppn-Rda et du président Diori Hamani, sous la première république. Limam Chafi faisait partie des conjurés du coup de force du commandant Moussa Bayéré contre Seyni Kountché, en1976. Un coup de force qui a échoué et qui a motivé la fuite de Limam Chaffi du Niger. Kountché, pour la petite histoire, avait indiqué à son propos que l’homme était né deux fois, histoire de dire que l’on ne connaissait pas les origines exactes de l’homme. Depuis lors, Limam Chaffi n’a jamais plus remis les pieds au Niger.
Moustapha Ould Liman Chaffi est le digne fils de son père. Toujours fourré dans les arcanes des pouvoirs africains, il a aussi des relations particulières avec les groupes armés non-gouvernementaux, notamment au Sahel. Ami et intermédiaire de plusieurs chefs d’Etat, il entretient des rapports de proximité très remarquable avec l’émir Tamim Ben Hamad Al Thani du Qatar, soupçonné et cité comme un bailleur de fonds du terrorisme au Sahel. Tel père, tel fils, diton. Installé au Qatar en 2014, le sulfureux Moustapha Ould Liman Chaffi est parti de son pays pour avoir été accusé d’être la tête pensante de la tentative de putsch sanglant des Cavaliers du changement, le 8 juin 2003, contre le Président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya.
Monsieur le Président,
Votre conseiller, vous le savez, n’est pas un personnage fréquentable. Il est de la même trempe que tous ces mercenaires de l’Hexagone, fréquentés et démarché en coulisses, mais reniés et rejetés aussitôt que le public découvre le pot aux roses. Les cas Bob Denard et autres sont là pour en attester. L’héritage familial est sauvegardé et le fils, comme le père, n’est jamais loin des affaires tordues de pouvoir. Le 28 décembre 2011, il faisait partie de quatre Mauritaniens contre lesquels un mandat d’arrêt international a été lancé. Ils étaient accusés de financement du terrorisme, d’intelligence avec des groupes terroristes et d’appui logistique et financier à des groupes terroristes en activité dans le Sahel. Une accusation qui, si elle est levée depuis l’élection de …au pouvoir, trouve toutefois des fondements solides dans la proximité de Moustapha Ould Liman Chaffi avec les groupes armés terroristes chez lesquels il a ses entrées. C’est par ses bons offices que la libération de plusieurs otages occidentaux au Sahel, détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été possible. C’est, entre autres, le cas du Canadien Robert Fowler, l’envoyé spécial de Ban Kimoon, et son assistant, enlevés en décembre 2008 et libérés en avril 2009, des trois humanitaires espagnols Alicia Gamez, Roque Pascual et Albert Vilalta enlevés le 29 novembre 2009 et libérés en 2010.
Monsieur le Président, Est-ce un simple hasard si les présidents Oud Taya et Aziz l’ont tous deux, successivement, accusé de connexion avec les terroristes ? Personnellement, je crois que vous auriez dû laisser votre ami dans l’ombre. On ne s’affiche pas avec de tels individus à l’histoire sulfureuse sans s’exposer à des soupçons de connivence avec des milieux détestables. À quoi va vous servir quelqu’un qui est présenté comme un ami des terroristes alors que votre sacerdoce est de lutter contre le terrorisme et de le vaincre ? En tout état de cause, vous devez garder à l’esprit que votre succès tient à trois choses : la sécurité, la lutte contre la corruption et la justice. Si vous réussissez sur ces trois volets, vous aurez tout réussi. Mais, je vous avais avertis, le loup est dans la bergerie. Je ne voudrais pas être un conseiller qui se contente d’être là uniquement pour la figuration. Votre combat est double. Il exige de vous beaucoup de courage, de cran et de l’anticipation. Heureusement que dans ce combat pour le Niger que vous avez pris l’engagement solennel de mener, vous connaissez vos adversaires. C’est une grande chance, à condition toutefois que vous sachiez exploiter cet atout considérable.
Monsieur le Président, J’admire, en toute honnêteté, votre intelligence. Sans bruit, vous avancez également sans être vu. Sans tambour ni trompettes, vous avez su, en quelques mois, délimiter le vaste fossé qui vous sépare de votre prédécesseur. Autant vous êtes d’un humanisme dont on ne saurait rêver chez l’autre, autant vous avez un souci que l’autre n’a pas pour les fonds et biens publics. Bref, vous avez réussi cette épreuve qui n’est pas si banale que certains le pensent. L’autre, c’est certain, a ruiné le Niger à tous points de vue : économiquement, politiquement, culturellement, socialement, etc. Merci d’être en train de le faire oublier.
J’ai appris que Ali Téra a été finalement libéré et je vous félicite sincèrement pour ce premier pas dans la libération des prisonniers politiques. Vous devez aller plus vite dans ce sens et permettre aux Nigériens de se réconcilier avec eux-mêmes et entre eux. Que Dieu vous aide dans cette voie ! Ma prière de cette semaine, c’est aussi de souhaiter que la justice, sous votre tremplin, mette aux frais tous ceux qui ont ruiné le Niger en s’appropriant, grâce aux fonctions dont ils sont investis, les fonds et biens publics qui auraient pu permettre de construire un Niger meilleur. Ainsi émergera le Niger tel que vous le rêvez et tel que le rêvent vos compatriotes.
Votre dévoué serviteur, Mallami Boucar.
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, C’est à vous de choisir dans quel camp vous allez être. Une chose est certaine, les peuples nigérien et malien partagent la même vision, épouse le même combat et nourrit les mêmes espoirs,
Vous comprenez sans doute que votre conseiller soit affligé par ce débat d’état-civil qui vous a tant empoisonné la vie, bien avant que vous soyez là où vous êtes, aujourd’hui. Je ne suis pas le concerné, mais en faisant preuve d’un minimum d’empathie, chaque Nigérien peut se faire une idée de votre souffrance. C’est comme l’histoire d’un joueur de football professionnel qui est accusé de jouer pour le compte d’une équipe dont il n’a pas la licence homologuée par la fédération. Je ne sais pas, mon exemple peut être mal choisi. Cependant, je suis affligé de constater que le débat, nigéro-nigérien, a été porté sur la place mondiale par la voix du Premier ministre par intérim malien, Abdoulaye Maïga, un militaire de métier. C’est un coup dur pour un président, j’en conviens. Les contestations de l’authenticité de votre état-civil sont si lointaines que les Nigériens eux-mêmes ont cru la page définitivement tournée. Et voilà que l’affaire refait surface, à la tribune des Nations unies, portée par les autorités militaires maliennes. L’émotion suscitée par le discours du général Abdoulaye Maïga est grande et je comprends que de chauds partisans s’y laissent emporter, avec la folle envie d’en découdre avec nos frères et soeurs du Mali.
Vous êtes mieux placé que quiconque pour savoir qu’il n’y a pas de place à l’excès dans cette affaire. Nous sommes les plus grands perdants si nous décidons d’en faire un bras de fer. Les autorités maliennes, je le présume, ont bien plus que ce qu’elles ont dit à la tribune des Nations Unies. Je vous conseille volontiers de faire le mort et d’instruire autour de vous pour qu’il en soit ainsi. Je ne crois pas d’ailleurs en la sincérité de certaines voix si tonitruantes qu’elles donnent l’impression de chercher à attiser le feu, à l’entretenir pour des desseins inavoués. L’Egypte a bien été gouvernée par Mehemet Ali, un Turc et/ou un Albanais et il a bien plus mérité que beaucoup d’Egyptiens de souche puisqu’il est considéré comme le père de l’Egypte moderne. Ne vous laissez pas induire en erreur par ceux qui, derrière ce que Hassoumi Massoudou appelle « un patriotisme frelaté », veulent engager le Niger sur un sentier dangereux. J’ai entendu que vous avez déjà fait prendre une mesure douanière visant la suspension de la délivrance desautorisations de transit de produits pétroliers sur le Mali, non destinés à la Minusma accordées aux usagers ». La mesure va plus loin puisqu’elle précise que « l’utilisation des autorisations déjà délivrées pour accomplir les formalités de transit de produits pétroliers non destinés à la Minusma est suspendue ».
Monsieur le “Président” Si la mesure est authentiquement de la direction générale des douanes, je dois me faire le devoir de vous faire observer que vous allez plutôt loin. C’est une escalade dangereuse et vous commettrez sans doute une erreur monumentale que d’engager le Niger dans cette voie. Notre pays n’a pas besoin de ça, il a besoin de se concentrer sur ses propres problèmes et ce n’est pas moi qui les expliquerai. Lorsque vous avez prêté serment, vous en avez amplement parlé et je n’en rajouterai pas, ici. Soyez lucide, ne laissez ni la colère ni les grenouillages des laudateurs vous dicter une conduite dans cette affaire. Ce n’est pas une excuse à l’endroit des autorités maliennes, mais il faut admettre qu’elles ont répliqué à tant d’attaques venant de nous. Nous les avons si bousculées, insultées, traînées dans la boue que nous n’avons pas de raison d’être surpris, voire choqués, qu’elles réagissent comme elles l’ont fait. Vous vous souvenez que votre ministre des Affaires étrangères a qualifié le sentiment qu’elles ont de plus cher, le patriotisme, de « frelaté » ? Vousmême, vous n’avez jamais été tendre avec les autorités maliennes qui vous ont régulièrement écouté tenir des discours dits de vérité et de sincérité mais qui ne sont pas moins outrageants à leur encontre. Ces autorités maliennes ont beau être des militaires qui ont perpétré un putsch pour arriver au pouvoir, il reste que nous n’avons le droit de pousser si loin le bouchon. Je comprends bien que le coup d’État a été perpétré contre un ami du club, Ibrahim Boubacar Keïta. Mais, de là à s’engager dans un combat que je trouve insensé, il y a sans doute un pas que nous ne devons pas franchir. Combien de coups d’État y a-til eu chez nous ? Certains, pour ne pas dire celui De Djibo Salou, en 2010 et celui qui a été consécutif à l’assassinat du président Ibrahim Maïnassara Baré, en 1999, vous a même profité. A propos de celui d’avril 1999, je me souviens d’ailleurs de vos propos crus, recueillis par un journal de la place à qui vous avez confié qu’il n’y a aucune raison à regretter ce qui s’est passé du moment où cela permet la restauration de la démocratie pour laquelle vous vous battiez. Ah, l’Histoire ! Pourquoi sommes-nous les plus extrémistes dans cette affaire du Mali ? Le combat de qui faisons-nous pour nous mettre en mal avec ce pays frère et ami avec lequel le Niger partage bien plus que des frontières ? J’ai été particulièrement affligé d’apprendre que vous faisiez partie des chefs d’État de la Cedeao qui étaient contre la levée des sanctions contre le Mali. C’est si incompréhensible pour moi. Avons-nous un différend avec le Mali pour nous conduire comme de pires ennemis ?
Monsieur le “Président” J’ai appris, et j’espère que c’est faux, que vous avez, à nouveau, rappelé l’ambassadeur de notre pays au pays. Pourquoi, donc, gardons-nous tout un contingent armé au Mali. Pour qui sommes-nous là-bas. En 2013, je me souviens, c’était bien pour le Mali, ses intérêts et son intégrité territoriale que vous avez mis en avant pour envoyer un contingent militaire nigérien dans ce pays frère et ami.
Je vous le disais à l’entame de cette lettre, n’écoutez pas la voix des “vat- en-guerre” , vous êtes l’unique perdant de ce débat malsain. Il n’y a pas un autre, croyez-moi. Ce débat ne pouvait d’ailleurs mal tomber pour vous. Dans un contexte politique interne où l’on vous dit à couteaux tirés avec l’autre, décidé à reprendre la totalité du contrôle des manettes du pouvoir, et vous savez mieux que moi, pourquoi et pour qui, vous devez réduire au maximum les fronts. Cela vous permettra de vous concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire le Niger, qui attend de vous et de votre gouvernement un sursaut supplémentaire afin d’apporter aux réels problèmes, des solutions appropriées. Le Mali ne fait pas partie de ces problèmes, n’en faites pas un. Plutôt vous laissez passer le vent de ce discours et des propos qui vous ont écorché, mieux vous allez le surmonter. C’est un conseil sincère.
Monsieur le “Président” La France, je suppose, est plus qu’heureuse de vous voir vous braquer totalement contre le Mali au point de prendre, de façon tout à fait isolée, des sanctions visant à étouffer ce pays frère. Cela ne sert pas les intérêts du Niger. De mon point de vue, c’est une décision insensée puisqu’il s’agit d’un couteau à double tranchant. Je dois vous apprendre que suite à la note de service de la direction générale des douanes, les ressortissants maliens d’Ansongo, au Mali, ont décidé de saisir tous les véhicules contenant du carburant en provenance du Niger et destinés à la Minusma afin de le distribuer gratuitement à la population civile d’Ansongo et de la région de Gao. Pire, les organisations de la société civile d’Ansongo disent attendre des autorités maliennes une réplique appropriée en décidant de « bloquer les produits vivriers algériens qui transitent par la région de Gao pour le Niger, dans les plus brefs délais ». Y avez-vous pensé ? Si, comme beaucoup de nos compatriotes le disent, vous faites tout ce que vous faites à l’encontre du Mali pour servir la France, c’est vraiment dommage, car j’en ai personnellement honte, en tant que citoyen nigérien. J’ai honte surtout de constater que des autorités nigériennes, en l’an 2000, ont concédé à la France ce que Diori Hamani n’a pas accepté en 1967, déjà, avec la guerre du Biafra. En accueillant les forces militaires françaises sur notre sol alors qu’elles ont été chassées du Mali, vous avez commis une grave erreur que l’Histoire, pas celle frelatée avec laquelle l’on s’accorde de beaux rôles, mais celle qui va être écrite par les historiens, va se charger d’établir. C’est l’Histoire du Sahel ensanglanté et endeuillé par des forces armées obscures dont nos compatriotes, comme les citoyens maliens et burkinabè, ont une idée claire. C’est l’Histoire de l’Afrique tout simplement qui se bat pour sa liberté et son intégrité, en un mot pour cesser d’être ce que l’ancien ministre des Affaires étrangères d’Abdoulaye Wade, Cheikh Tidiane Gadio, a appelé le continent « des riches les plus pauvres du monde et les pauvres les plus riches du monde ». C’est à vous de choisir dans quel camp vous allez être. Une chose est certaine, les peuples nigérien et malien partagent la même vision, épouse le même combat et nourrit les mêmes espoirs, ceux d’États souverains qui décident souverainement de leur destin.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, ce qui est dit est dit, la goutte d’eau qui tombe au sol est irrécupérable
Sauf votre respect, je crois n’avoir aucun besoin de vous dire que vous avez commis des bourdes monumentales puisque, ailleurs, là où il sied de vous le faire savoir, une voix autorisée par le pouvoir inédit qu’il incarne dans votre système vous l’a dit vertement. Selon ce que mes oreilles de maure ont pu capter, votre interlocuteur était en boule contre vous et vous aussi, vous n’avez guère apprécié ses “remontrances”. Il vous reprochait notamment d’avoir trop parlé au point d’avoir révélé des choses que vous devriez garder secrètes. Personnellement, je ne lui donne pas tort, même si, par ailleurs, je ne pouvais pas savoir ce qu’il y avait derrière le peu que vous avez mis sur la place publique. Assurément, lui, il le savait et c’était à juste titre s’il vous faisait le reproche d’avoir trop claqué la langue.
Ce n’était pas, vous le savez de toute évidence, la violation du principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs qu’il vous reprochait, mais l’étalage de certaines relations que Mahmoud Salah, que vous connaissez si bien, a qualifiées d’incestueuses. Sur toute la ligne, votre interlocuteur avait raison, même si la fierté de président de la République qui vous animait avait pris le dessus. Les réactions successives des ministres de votre gouvernement le prouvent amplement. D’abord, celle du ministre de l’Agriculture, porteparole de votre gouvernement, qui avait tenté d’expliquer que ce n’était pas vous qui avait décidé de la libération des terroristes, mais bien le juge. Un exercice périlleux pour Abdoulkadri Tidjani et certainement inutile puisque ce que vous aviez dit lors de la conférence des cadres du 25 février 2022 était clair et vérifiable. Ensuite, celle du sieur Salissou Mahamadou Habi, un conseiller spécial auprès de vous, dit-il, qui s’est embrouillé dans un argumentaire dont il doit être, lui-même, en train de rire. Tous deux, j’imagine, comme d’autres qui sont dans les starting-blocks, ont essayé de vous tirer d’affaire, de corriger la bourde constatée. Seulement, la goutte d’eau qui tombe au sol est irrécupérable.
Monsieur le “Président”
Ce qui est dit est dit, n’en rajoutez pas en permettant à des pseudo-conseillers de prétendre récupérer la goutte d’eau tombée au sol. Vous avez tenu des propos extrêmement graves pour un président de la République. Contrairement à ceux qui ont quelque intérêt à vous trouver des excuses, voire, des mérites dans cet exercice qui s’est révélé contre-productif, je puis vous dire que libérer des terroristes qui ont massacré des Nigériens, civils et militaires, pillé, incendié et emporté du bétail, ou même les faire libérer par le juge, est un acte qui viole la constitution que vous avez juré, la main sur le Saint Coran, comme vous l’avez rappelé, de respecter et de faire respecter. Que vous ayez décidé de les libérer parce que vous pensez avoir les pouvoirs de le faire ou que vous ayez intercédé dans ce sens, le résultat est le même. Pire, il s’agit de terroristes, pas de rebelles. La nuance est de rigueur. Ce sont, donc, des individus qui sèment la mort et la désolation et la plupart, pour vous prendre au mot, ne sont même pas Nigériens, ils viennent d’ailleurs pour s’attaquer à notre pays, le déstabiliser, troubler la quiétude sociale, massacrer ses populations, incendier leurs greniers, emporter leurs troupeaux, etc. Vous avez dit les avoir libérés et reçus immédiatement à la présidence de la République, après leur avoir parlé le langage qu’ils comprennent. De quel langage s’agit-il ? Qui vous a initié à ce langage que comprennent les terroristes pour que vous ayez pu vous faire comprendre au point d’obtenir une accalmie dans la zone nord de Tillabéry ? En parlant d’ailleurs d’accalmie, je dois vous faire observer que pas plus tard le 20 février 2022, quelques 18 compatriotes ayant quitté Taroum à destination de Tizegorou, ont été massacrés et le camion qui les transportait, incendié.
Monsieur le “Président”
J’ai tant de questions à vous poser. Ces questions, bien évidemment, n’émanent pas de moi, mais de compatriotes qui ont pensé que mon rôle de conseiller peut leur permettre de faire parvenir leurs interrogations jusqu’à vous. Alors, je m’incline humblement devant cette mission, avec la fierté de rendre service à mon pays en servant de courroie de transmission entre le peuple et le chef de l’Etat que vous êtes. Entre autres questions, vos compatriotes se demandent par qui et pour quel intérêt vous êtes entré en contact avec les chefs terroristes que vous évoquez ? Le plus grave n’est pas d’avoir libéré ou fait libérer des terroristes, soit-il au nom de la paix. Quelle paix pouvez-vous construire avec des terroristes ? Un terroriste, c’est un homme sans foi, ni loi. Qui sont ces émissaires que vous dites avoir dans toute la zone et dont l’intermédiation ne met guère le Niger à l’abri d’attaques terroristes ? Ah, ces questions, je le sais, n’auront pas de réponses, tant vous avez eu le temps de vous entendre parler et d’évaluer la gravité des propos tenus.
Monsieur le “Président”
Permettez-moi, néanmoins, de vous demander comment vous définirez un président d’une République démocratique qui ne se gêne pas de libérer ou de faire libérer des terroristes mais qui garde en prison des hommes politiques et des acteurs de la société civile ? Moi, je suis dépassé, mais je mets vos propos sur le compte de la langue qui a devancé l’esprit, sans intention quelconque de lâcher ce qui est sorti. Ce sont des aveux graves et je crois que, après de tels propos, personne ne soutiendra qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Niger. Ces prisonniers politiques, généralement incarcérés pour des opinions politiques ou des déclarations jugées attentatoires à la sécurité de l’Etat, ont manifestement, dans votre logique, moins de mérite que les terroristes. Les considérez-vous comme pires que les terroristes pour les maintenir en prison alors que vous avez oeuvré à élargir ces derniers ? C’est un traitement de faveur que vous avez accordé à des terroristes et pour le moment, vos compatriotes doutent profondément de la motivation que vous avez avancée. Le militantisme pour la paix autorise-t-il ce que vous avez fait ? Sous quelles conditions vous avez libéré ou fait libérer ces terroristes ? Le Niger, malheureusement, continue de compter ses morts et je me demande bien, en fin de compte, si vos émissaires, si nombreux dans la zone, ditesvous, servent à quelque chose pour notre peuple. En attendant que vous les chargiez de rappeler aux terroristes libérés leurs engagements, moi, je vais prier pour le Niger et son peuple.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, J’ai eu tort de penser que vous avez à coeur de faire mentir les pronostics,….
J’ai eu tort de penser que vous avez à coeur de faire mentir les pronostics, tant défavorables pour vous, et que les générations montantes et futures apprendraient, de votre expérience, que l’attachement à un pays ne se mesure pas uniquement à l’aune d’actes d’état-civil.
J’ai vraisemblablement eu tort d’avoir misé sur vous, vos desseins et vos capacités à rebondir, un jour, comme un président de la République jouissant et appliquant, selon son libre arbitre, les pleins pouvoirs qui lui sont conférés.
J’ai eu tort d’avoir cru que vous voulez instaurer une nouvelle gouvernance selon des paradigmes totalement contraires à ceux que l’autre a fait prévaloir afin d’inverser la tendance des pratiques suicidaires et criminelles qui, depuis une décennie entière, ont été érigées en mode de gouvernance.
J’ai certainement eu tort d’avoir pensé que vous avez réellement la volonté de vous attaquer à la corruption, comme vous l’avez si bien expliqué et soutenu lors de votre discours d’investiture, le 2 avril 2021 et que vous allez effectivement débarrasser le Niger de cette pègre qui s’est si bien illustrée dans l’affaire du ministère de la Défense nationale, entre autres.
J’ai eu tort d’avoir imaginé que vous seriez capable de vous émanciper de l’autre, avec tout ce que cela suppose comme espoir pour un tout peuple, dépouillé de ses richesses, de ses ressources, mais également de ses libertés et de sa souveraineté.
J’ai eu tort de croire en votre volonté de donner une chance à ce pays, tant meurtri par des pratiques malsaines dont vous appréhendez mieux que quiconque les conséquences sur le présent et l’avenir de ce pays.
J’ai enfin eu tort de penser que vous avez à coeur de faire mentir les pronostics, tant défavorables pour vous, et que les générations montantes et futures apprendraient, de votre expérience, que l’attachement à un pays ne se mesure pas uniquement à l’aune d’actes d’état-civil.
Monsieur le “Président”
J’ai eu tort sur toute la ligne. Je voulais tant servir, aveuglé par mon désir immense d’apporter, comme on dit, ma petite pierre à l’édifice. J’ai tant mal de savoir que mon pays, en général, n’est évoqué que pour rappeler que nous sommes derniers ; les derniers dans le classement de l’IDH (Indice de développement humain) du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), précisément dans des domaine où vous (vous, du Pnds Tarayya) vous étiez proclamés champions sans égal et au cours d’une décennie où les ressources, financières notamment, ont été immenses.
J’ai écouté votre ministre des Affaires étrangères qualifier le patriotisme des autorités militaires de la Transition malienne de frelaté, j’ai bien eu envie de pleurer de dépit pour mon pays, englué dans les turpitudes d’une gouvernance au service d’intérêts qui sont loin d’être les nôtres. Ah, que c’est si vrai, l’adage de chez nous qui dit que l’on ne sent jamais l’odeur nauséabonde de ses aisselles. Entendre Hassoumi Massoudou parler de patriotisme frelaté à propos d’hommes qui se battent pour arracher l’intégrité et la souveraineté de leur pays provoque pratiquement un infarctus pour ceux qui savent comment le Niger est gouverné depuis une décennie.
Monsieur le “Président”
Vous conviendrez sans doute avec moi que le patriotisme frelaté, c’est plus chez ceux qui composent avec l’étranger pour gruger leurs peuples que chez ceux qui sont résolus à défendre la souveraineté de leur pays. Oubliez tout esprit partisan et méditez profondément ce propos que j’emprunte volontiers à un certain Bonkano, plein de discernement. Voici ce qu’il a dit :
Le patriotisme frelaté ? Nous, on connaît, au Niger. Laissez les Maliens tranquilles. Eux, au moins, ils osent, se battent, pour restaurer l’intégrité de leur territoire et la souveraineté nationale. C’est toujours comme ça, ce sont ceux qui sont les plus “sales” qui sont promptes à pointer les autres du doigt. Faisons un peu la leçon à Hassoumi Massoudou et à ses camarades.
Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir créé un compte bancaire à BNP Paribas au nom de la Sopamin et d’avoir fait virer, à partir dudit compte, 200 milliards de francs CFA dans un compte logé à Dubaï, au profit d’une société appartenant, entre autres, à un escroc international. Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir acheté pour le compte du président de la République du Niger (par vos soins) un avion d’occasion qui a près de 16 ans de vols commerciaux — Imaginez le nombre de vols — à un prix plus élevé que celui du neuf, à crédit en sus alors que, outre les multiples inscriptions budgétaires, vous avez également pris d’Areva (un cadeau) …d’euros pour le même motif.
Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir accepté ce cadeau, pas d’un Etat, mais d’une société privée afin de doter la présidence nigérienne d’un nouvel avion alors qu’il s’agit là d’une charge de souveraineté nationale et que le geste d’Areva, actuelle Orano, peut être parfaitement assimilé à de la corruption.
Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir ces comportements belliqueux visà- vis du Mali, pays frère et voisin du Niger avec lequel nous partageons bien plus qu’une frontière, au nom de normes et de valeurs que vous ne portez pas et dont vous êtes très éloignés.
Le patriotisme frelaté, c’est cette attitude singulière que vous avez visà- vis du Mali et de ses autorités, une attitude de fermeté, voire d’agressivité et de violences verbales dignes d’une haine viscérale que rien d’autre ne justifie en dehors de la volonté de servir la France et ses intérêts.
Le patriotisme frelaté, c’est que vous partiez à Paris, pour vous en donner à coeur-joie pour mitrailler Assimi Goïta et tous les patriotes maliens sur fond de contrevérités et de désinformation médiatique sur la réalité qui prévaut au Mali. Une réalité qui ne souffre d’une confusion possible et qui établit clairement l’emphase, la parfaite convergence de vues entre les militaires au pouvoir et les populations maliennes.
Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir détruit en une décennie ce qui a été construit depuis Diiori, consolidé par Kountché et âprement défendu par les autres. À croire que vous avez marchandé la cession d’une partie de la souveraineté nationale à la France, quitte à celle-ci de l’opérationnaliser selon ses moyens, ses stratégies et son mode opératoire.
Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir détourné, en contexte de guerre, des milliards destinés à équiper les forces armées nationales (Fan), occasionnant des centaines de morts civiles et militaires, sans compter les centaines d’écoles fermées, les milliers de citoyens nigériens qui ont déserté leurs terroirs naturels sous les massacres et exactions de terroristes sur lesquels, d’ailleurs, il y a plein d’interrogations.
Monsieur le “Président”
Notre pays, le Niger, est à la croisée des chemins et vous devez rapidement prendre une résolution. Vous devez vous déterminer face à des choix qui s’excluent. Je puis toutefois vous dire que c’est plutôt facile, à condition que le Niger soit votre unique préoccupation. Il s’agit de choisir entre deux Niger : le premier, que vous connaissez bien puisqu’il a cours depuis près de 11 ans et que vous en avez un vécu personnel et le second, que vos compatriotes appellent de tous leurs voeux et que vous avez promis dans votre discours d’investiture du 2 avril 2021. En un mot comme en mille, vous avez à choisir entre un Niger miné par les détournements massifs des deniers publics, la corruption, les trafics de drogue et d’armes, la rupture d’égalité des Nigériens devant la justice, les emprisonnements sur des bases politiques et/ou d’opinion, l’impunité, les compromissions graves contraires aux intérêts du Niger et de son peuple…, ou un Niger où prévaudront la justice, l’égalité des Nigériens devant la loi, une lutte implacable contre la corruption, le trafic d’armes et de drogue, les libertés publiques ainsi que l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale. Le choix, comme je le soulignais tantôt, n’est pas si difficile si vous avez réellement la conviction qu’il faut se battre pour un autre Niger que celui que l’autre vous a légué. Que vous n’y soyez pas étranger ne peut constituer un frein si vous êtes animé par la volonté de servir le peuple nigérien, conformément à votre serment. Le Niger qu’il faut bannir est un Niger que vous connaissez si bien. Or, pour être en mesure d’abattre un monstre, il faut le connaître dans ses forces et ses faiblesses. Vous connaissez le monstre qu’il faut abattre et je ne vous apprendrais pas comment vous devez vous y prendre pour y arriver. Cependant, je voudrais tout de même vous rappeler cette belle interview que vous avez accordée à Sahel Dimanche et dans laquelle, ministre de l’Intérieur à l’époque, vous avez expliqué, de fond en comble, les routes du trafic de drogue, le mode opératoire des trafiquants de drogue qui, aviez-vous rappelé, financent le terrorisme au Sahel.
Je ne donnerai pas tant de détails sur ce Niger que vous connaissez mieux que moi. Vous avez, donc, l’arme fatale pour tuer le monstre. C’est à vous d’en décider. La responsabilité ne se partage pas et vous le savez. Depuis le 2 avril 2021, vous êtes président de la République du Niger.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, je dois m’incliner devant les faits, têtus, qui vous accablent et reconnaître que vous ne serez sans doute jamais le héros attendu de ....
Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, je dois m’incliner devant les faits, têtus, qui vous accablent et reconnaître que vous ne serez sans doute jamais le héros attendu de la lutte contre la corruption.
Le dimanche 9 janvier 2022, à Accra, vous avez, de concert avec d’autres chefs d’État, décidé d’étouffer le Mali. Venant de chefs d’État africains, souvent frontaliers du Mali et partageant les mêmes réalités et les mêmes défis, sécuritaires et économiques, je ne comprends pas les visées des décisions que vous avez prises. Pour le compte de qui et pourquoi avez-vous pris cette panoplie de mesures à l’encontre du peuple malien ?
Est-ce pour la démocratie que vous le faites ? J’en doute fort puisque vous savez mieux que moi comment les élections, levier de la démocratie par l’alternance au pouvoir qu’elles permettent, sont loin, très loin, d’être exemplaires. Votre cas, tout comme celui d’un Alassance Dramane Ouattara, n’est pas si exemplaire pour exiger des autorités maliennes ce que vous n’avez su justifier.
Est-ce pour le respect des valeurs de la République ? Laquelle ? Pas celle, en tout cas, qui distingue et traite les citoyens selon la règle de l’appartenance politique et qui fait barrage à la justice comme cela se passe, chez nous, depuis plus d’une décennie.
Au nom de quel principe et de quelles valeurs avez-vous décidé d’étouffer le Mali ? J’ai, en vain, cherché à comprendre vos motivations. Je me suis finalement résolu à écouter et à prendre en compte l’avis d’un ami qui m’a demandé de ne pas chercher midi à 14 heures. Il m’a expliqué que vous n’avez fait que porter la voix et la position de la France à l’encontre du Mali. Pour lui, les chefs d’État réunis à Accra n’ont été que des porteurs de voix de la France qui agissent par procuration pour la France. Vos propos du 9 septembre 2021, rappelés à l’occasion, le prouvent amplement. Voici ce que vous avez déclaré : «...Les mesures de fermeture des frontières et tout le reste…, ça n’existe pas dans le traité de la Cedeao. Voilà pourquoi nous, Niger, nous n’avons pas préconisé cela…Et nous avons pris les mesures de sanctions prévues par la Cedeao. Nous ne sommes pas allés au-delà… ».
Si l’on y sent le chaud et le froid, on relève également une gêne immense. Vos propos, mi-figue, mi-raisin, indiquent clairement que l’on vous a imposé ces mesures innommables. C’est comme si l’on vous a demandé de vous poignarder ou plutôt de poignarder vos pays et vos peuples.
Monsieur le Président,
Derrière ces propos, j’ai décelé un drame intérieur qui vous ronge. Vous n’avez ni les moyens de vos desseins politiques, ni le courage de vos opinions et de vos positions. Cela s’est déjà vérifié sur la question de la lutte contre la corruption ou encore sur d’autres questions politiques majeures dont j’ai eu connaissance. Aujourd’hui, et à la lumière de ce sommet des chefs d’État de l’Uemoa et de la Cedeao, deux institutions sous régionales que de très nombreux africains considèrent comme des instruments de la France,
Monsieur le Président,
Je me suis imposé un pari que je viens de perdre et j’ai tenu, par honnêteté intellectuelle, à vous le dire tout de suite. MiMisant sur vos discours enchanteurs sur la lutte contre la corruption, J’ai pensé que je pourrais, malgré tout ce qui a entouré votre arrivée au pouvoir, utiliser à votre égard le mot président sans être obligé de lui faire porter ces malheureuses accolades dont j’ai affublé l’autre pendant des années et qui s’apparent, du point de vue de l’esprit, à des chaînes ou à des menottes. Je constate amèrement que le dicton selon lequel on ne fait pas du neuf avec du vieux est une vérité absolue. Il faut dire telles qu’elles se présentent et arrêter de spéculer sur un défi que vous ne pouvez pas manifestement relever. La lutte contre la corruption est, à l’épreuve des faits, trop large pour vos épaules que je m’interdirai volontiers de qualifier de frêles. Seulement, je dois m’incliner devant les faits, têtus, qui vous accablent et reconnaître que vous ne serez sans doute jamais le héros attendu de la lutte contre la corruption.
Le décret modifiant le régime applicable aux anciens présidents de la République, que vous avez si facilement signé le 7 octobre 2021, est la preuve que vous rêvez d’une mission qui est nettement audessus de vos moyens et de vos capacités d’action. Ce décret, vous le savez mieux que moi, est une loi taillée sur mesure pour l’autre et sans vous offenser le moins du monde, ce texte a donné de vous une image dégradante. C’est comme si vous vous êtes enlevé quelque chose de votre intégrité de président de la République, chef de l’État. Vous vous êtes, comme on dit dans le jargon médical, mutilé au point où personne ne vous reconnaît sous les traits du 2 avril 2021.
Monsieur le Président,
Croyez-moi, ce n’est pas de gaieté de coeur que j’ai décidé de vous accrocher désormais ces malheureuses accolades. Mais vous ne me donnez pas le choix. Vous avez si vite échoué sur des questions extrêmement sensibles pour vos compatriotes. Non seulement vous n’avez pas pu épingler à votre tableau de chasse la moindre affaire de corruption, mais le scandale-phare de votre régime, les détournements, sur plusieurs années, des fonds destinés à armer les Forces armées nigériennes a été étouffé. Le fait est d’ailleurs moins grave que la main qui l’a porté. Pour paraphraser l’autre, vous avez poignardé l’État dans le dos et on ne peut perpétrer un tel acte sans être, sinon complice, du moins indulgent, visà- vis de ceux qui sont mis en cause dans le scandale du ministère de la Défense nationale. Vous avez pourtant clamé, haut et fort, que les auteurs et complices répondront de leurs actes devant la justice. Vous l’avez fait à Niamey, vous l’avez fait en dehors du Niger, notamment sur les antennes de la BBC.
Je voudrais, à la lumière de ce que vous venez de cautionner à propos du scandale du ministère de la Défense, et ces avantages taillés sur mesure pour votre prédécesseur, vous demander humblement de vous interdire de parler de lutte contre la corruption. Ce n’est plus la peine. Personne ne vous croit plus.
Mallami Boukar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Je vous souhaite de faire la paix avec votre conscience en regardant la France telle qu’elle est pour le Niger, pas pour vous.
Je vais vous le dire clairement : vous avez énormément déçu. Vous avez déçu, en peu de temps et face à la toute première véritable épreuve. Ce que vous êtes est apparu au grand jour, au grand dam de tous ceux qui, par vos premiers discours et vos promesses d’une gouvernance meilleure, faites devant de nombreux acteurs sociopolitiques que vous avez reçus, à votre initiative. Ces compatriotes, et plein d’autres éparpillés sur cette vaste étendue de territoire dont on essaie de nous voler ou plutôt de nous arracher de force une partie que l’on dit très riche en métaux précieux et pétrole. Vous avez profondément déçu l’espoir que vous avez fait naître chez ceux de vos compatriotes qui ont bien voulu vous faire confiance, tant vous avez séduit par ce style de gouvernance qui tranche nettement avec les pratiques malsaines de l’autre, je veux dire votre prédécesseur. Vous avez déçu car vous avez promis et la parole, dans notre société, lie énormément celui qui l’avance.
La colonne française qui a tiré à balles réelles sur les manifestants civils nigériens à Téra n’a de respect pour aucune vie nigérienne. Elle a tiré à balles réelles sur des populations civiles nigériennes que vous avez juré, la main sur le Coran, de défendre et de protéger, en tous lieux et en toutes circonstances. Ce sont une vingtaine de vos compatriotes qui ont été froidement visés par des balles assassines d’un pays que vous considérez ami du Niger. A ce jour, quatre de ces compatriotes sont morts, dont deux sur le coup. 18 ont été blessés par ces balles, dont 11 grièvement. C’est parmi eux que deux ont finalement rendu l’âme.
Monsieur le Président,
Votre responsabilité est directement engagée. La veille ou l’avant-veille exactement, vous avez claqué la langue pour magnifier et louer cet ami français qui serait là, presque à titre humanitaire, pour nous aider à vaincre l’ennemi qui veut manifestement remettre en cause l’intégrité territoriale de notre pays. Vous l’avez fait avec un tel zèle que j’ai cru avoir affaire à un diplomate français faisant un plaidoyer pour son pays. Vous l’avez si bien fait que le ministre des Affaires étrangères français, Jean Yves Ledrian et Emmanuel Macron ont dû sabler le champagne, persuadés qu’ils ne pourraient pas eux-mêmes défendre les intérêts français avec tant de verve, tant d’enthousiasme et tant de conviction. J’en ai été scandalisé, comme tous les Nigériens qui vous ont suivi faire ce bel plaidoyer pour la France, au détriment, bien sûr, de votre pays dont la richesse la plus convoitée par la France, l’uranium, ne représente plus grand-chose pour votre client, pour parler comme les avocats.
Dans ce drame qui endeuille le Niger, il est choquant de constater que vous avez manifestement cautionné, admis et accepté cette tuerie française. C’est le plus bel exemple de soumission à la France qu’un chef d’Etat nigérien pourrait afficher et vous l’avez fait sans état d’âme. Exactement comme vos amis français qui ont tiré sur nos frères. La contradiction entre ce que vous avez dit publiquement, 48 heures auparavant à propos de vos relations avec de la France, et cette absence que vous avez opposez suite à cet évènement tragique de Téra est flagrante.
Votre absence est d’autant plus choquante pour vos compatriotes que vous avez clamé haut et fort, 48 heures avant le drame, que vous n’êtes pas soumis à la France. En tuant des Nigériens, sur le sol nigérien, la France n’a pas fait autre chose que de vous démentir ; montrer à quel point vous êtes un soumis qui est prêt à la servir, soit-il au prix des vies de ses compatriotes.
Monsieur le Président,
Arrivez-vous, vraiment, à dormir après cette douche froide que la France vous a imposée ? Arrivez-vous à trouver le sommeil après ce cinglant démenti de ce que, vous, le président de la République du Niger, professez et tambourinez, 48 heures avant que vos amis français ne vous fassent taire, en posant un acte aussi grave, sur le sol nigérien et vis-à-vis des Nigériens ? La palme, c’est que malgré le communiqué officiel de celui qui est désormais l’ancien ministre de l’Intérieur, Alkache Alhada, la France rejette la responsabilité des tirs à balles réelles sur la Gendarmerie nationale. Or, les douilles ramassées sur place indiquent bien que les tirs viennent bien des forces françaises ; à moins, toutefois, que les gendarmes nigériens aient emprunté leurs armes. Ce n’est pas ça, le problème puisque, tout concorde à soutenir que c’est bien l’armée française qui a tué vos compatriotes.
Le problème, c’est que vous n’avez toujours pas cru protester par lettre officielle et demander, sinon réparation, du moins excuses publiques de la part de la France. Le fait est pourtant assimilé à un acte de guerre, selon les spécialistes. Selon toute vraisemblance, c’est ce ridicule jeu de chaises musicales que vous comptez opposer à cette tuerie de vos compatriotes par la France. Que-ce que ça signifie ?
Au minimum, même lorsqu’on est si soumis, on limoge le ministre fautif, ne serait-ce que pour faire semblant. Non seulement, vous n’avez rien demandé à la France, en termes d’explications, mais vous êtes incapable de sanctionner, à la hauteur des faits incriminés, le premier responsable du gouvernement. Je considère, personnellement, que vous êtes doublement soumis : à la France bien entendu, mais également à une autre force, endogène, cette fois.
Monsieur le Président,
J’ai essayé, au-delà de la passion et de l’interprétation facile des faits, de me faire une opinion juste du drame de Téra. Un fait, tangible est là : c’est la France qui a tiré sur vos compatriotes et tué certains. Mais ? pourquoi l’armée française a-t-elle tiré, à balles réelles, sur les Nigériens aussi facilement alors qu’elle restée bloquée à Kaya, au Burkina Faso pendant cinq jours ? J’ai essayé de comprendre et votre jeu de chaises musicales semble fournir l’étincelle qu’il faut pour appréhender, peut-être, les enjeux véritables de ce qui s’est passé à Téra.
Je me suis dit que si vous vous êtes contenté de changer de place à Alkache Alhada, l’auteur du communiqué officiel incriminant l’armée française, c’est que vous n’avez pas objectivement les moyens de le renvoyer purement et simplement du gouvernement. Et si vous ne l’admettez plus à la tête du ministère de l’Intérieur, c’est sûrement parce qu’il ne vous inspire plus confiance et que, en l’occurrence, vous lui reprochez sans doute l’accusation portée contre la France dans le drame de Téra. J’en suis arrivé à m’interroger sur ce qui a pu vous motiver à faire remplacer Alkahce Alhada que l’on dit très proche de l’autre, par un de vos fidèles lieutenants. Le communiqué d’Alkache Alhada serait-il inspiré ailleurs et par des motivations insoupçonnées ?
Monsieur le Président,
En toute honnêteté, mon esprit a vagabondé vers les hypothèses les plus folles. Je vous laisse le soin d’y faire face puisque vous êtes seul à connaître le drame intérieur qui vous déchire. Mais, quoi qu’il en soit, je garde l’œil, persuadé que Téra aura une suite. Que Dieu garde le Niger ! Quant à vous, je vous souhaite de faire la paix avec votre conscience en regardant la France telle qu’elle est pour le Niger, pas pour vous.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, la France est là pour ses intérêts propres et ceux de son peuple
Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président, la France est là pour ses intérêts propres et ceux de son peuple à qui elle veut donner le meilleur, quitte à passer sur les corps des 22 millions de Nigériens, de 19 millions de Maliens, de 21 millions de Burkinabè et que sais-je encore.
Ainsi, vous avez donné l’autorisation aux autorités françaises de redéployer les effectifs et matériels militaires de la force française Barkhane au Niger. Ce n’est vous qui l’avez annoncé mais plutôt le président français, Emmanuel Macron. Votre faite est double, voire triple. D’abord, vous violez la Constitution que vous avez juré, la main sur le Saint Coran, de respecter et de faire respecter, en autorisant, comme s’il s’agissait de votre compte bancaire, de faire installer Barkhane sur le territoire nigérien, sans vous référer à l’Assemblée nationale que la loi fondamentale vous fait obligation de consulter. Ensuite, vous prenez fait et cause pour la France contre le Mali, le pays frère et voisin avec lequel le Niger partage bien plus qu’une frontière. Par cette prise de position indécente et improductive pour le peuple nigérien, vous mettez en mal nos relations séculaires de fraternité avec nos frères maliens et portez un rude coup à nos relations diplomatiques jamais obscurcies avant vous. Quand je parle de vous, j’indexe bien évidemment l’autre à qui vous avez succédé et vous-même. Enfin, « least, but not last », comme disent les Anglais, vous mettez davantage le Niger et les Nigériens en danger en délocalisant chez nous le problème malien, en nous faisant porter un fardeau diabolique dont le Mali a réussi à se défaire après des années de coup de poignard dans le dos.
Je ne me demande pas trop ce que vous gagnez à prendre fait et cause pour la France, un pays dont les motivations et les objectifs sont désormais clairement connus de tout le monde, y compris ses partenaires européens qui montrent de plus en plus de réticence à la suivre dans sa croisade néocolonialiste. Je m’interroge simplement ce que nous avons pu commettre comme péché pour être punis de la sorte. Car, c’est une punition divine d’avoir des dirigeants à la tête de l’État qui rament à contre-courant des aspirations populaires et dont les pleurs, plaintes et complaintes ne font qu’alimenter la ferveur à persister dans les actes impopulaires. J’avoue que je ne comprends cette forme patriotisme qui pousse un gouvernant à faire plaisir et à servir précisément un pays que les populations perçoivent nettement comme la source et l’instigateur de leurs problèmes.
Monsieur le “Président”
La France, votre France, n’a pas convaincu. Elle est d’ailleurs de le faire. Au contraire, elle s’enfonce dans les contradictions flagrantes, montrant au fur et à mesure qu’elle n’est chez nous, ni pour lutter contre le terrorisme, ni pour nous aider à quoi que ce soit. Vous le savez bien trop d’ailleurs. La France est là pour ses intérêts propres et ceux de son peuple à qui elle veut donner le meilleur, quitte à passer sur les corps des 22 millions de Nigériens, de 19 millions de Maliens, de 21 millions de Burkinabè et que sais-je encore. La preuve, malgré la clarté de la décision des autorités de la transition malienne, la France entend rester au Mali, dit-elle, pour assurer la protection des effectifs militaires de la Minusma. D’où et de qui tient-elle ce mandat sorti de ses manches ? Curieusement, en Afrique, vous êtes les seuls à comprendre et même à soutenir ouvertement et avec beaucoup de verve, la France et ses desseins. Les Nigériens, que vous avez juré de servir, ne se reconnaissent pas dans votre façon de vouloir le servir. Ils ne se reconnaissent pas dans ce soutien aveugle et certainement pas désintéressé que vous apportez à France dans sa croisade contre le Mali. Contre le Mali ? Contre le Niger, je dirais, car détruire le Mali, c’est étrangler le Niger. Ah, l’Afrique ! Quand, donc, pourrons-nous avoir des dirigeants qui pensent d’abord Afrique avant de penser France ? Et dire que ce sont ceux qui ont prétendu, il y a quelques décennies, être plus patriotes que ceux qui étaient à la tête de nos Etats qui sont aujourd’hui les serviteurs zélés d’une France qui n’a aucun respect pour nos peuples. Je me souviens encore de vos envolées lyriques à la Conférence nationale. Ça doit être certainement dur pour vous de regarder dans le rétroviseur, de se mirer et de se demander si c’est vraiment soi que l’on voit, dans ces postures affligeantes. J’ai beau chercher à comprendre comment vous gérez tout cela, je n’y arrive pas. Vous connaissez mieux votre parcours, votre idéologie, vos prétentions politiques ainsi que tout ce que vous avez promis à ce peuple nigérien pour en arriver là vous êtes, en totale contradiction avec ce même peuple.
Monsieur le “Président”
Lorsque je songe à votre aventure à la tête de l’État, je veux, l’autre, vous et tous les camarades qui sont certainement passés à côté de la plaque, pour le plus grand malheur des Nigériens, je ne peux m’empêcher de penser que le Niger vit sans doute la période la plus obscure de son histoire. Jamais notre pays n’a été aussi maltraité par ses dirigeants, soumis à toutes les affres possibles et voué à des intérêts inavouables. Le redéploiement de la force française Barkhane au Niger est une très mauvaise chose pour notre pays. Vous le savez de toute évidence. Déjà, le nombre de réfugiés ne fait qu’accroître dans des localités comme Ayerou. Les populations fuient massivement les zones affectées, étant convaincue que la présence de Barkhane va nécessairement s’accompagner d’une agglutination de forces militaires obscures. La France, c’est notre problème, ce n’est pas la solution.
Monsieur le “Président”
Qui sont ces gens-là qui, en avril 1972, ont accueilli le président français, Georges Pompidou, avec des tomates pourries ? La France, ce n’est pas le Niger et le Niger, ce n’est pas la France. La France n’a pas les mêmes intérêts que le Niger et le Niger n’a pas les mêmes intérêts que la France. C’est ce principe fondamental que vous semblez méconnaître pour ne pas dire que vous méprisez. Le jour où vous ferez la différence, vous allez alors faire la rencontre de votre peuple. Autrement, c’est l’Elysée qui continuera à vous applaudir et à oeuvrer afin que des décorations, des médailles et des prix vous soient offerts. Ne soyez, donc, pas choqués d’entendre des compatriotes dire que vous travaillez pour la France et non pour le Niger.
Mallami Boukar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, le berger peut-il dormir alors que le loup est dans la bergerie ?
Cela fait deux semaines que j’ai repris ma lettre au président de la République et ma motivation est claire : vous éviter de tomber dans les travers et les dérives de l’autre, bourré de méchanceté gratuite à l’endroit de son peuple. Ces travers et ces dérives, vous le savez mieux que moi, relevaient plus d’un choix délibéré que d’erreur commise de bonne foi. Et à moins que vous poursuiviez la destruction du Niger, tel que l’autre s’y était employé pendant une décennie entière, vous ne pouvez pas, vous ne devez pas, faire comme lui qui a fait prospérer et ériger la corruption en mode de gouvernance, protéger et promouvoir ses auteurs, ériger la rupture d’égalité des citoyens devant la loi en règle de justice, etc.
Je ne suis point inquiet par rapport à votre détermination à changer de paradigmes dans la gouvernance, aussi bien politique qu’économique et sociale. Cependant, vous devez savoir que l’autre ne vous laissera pas faire et j’ai bien peur qu’il ne multiplie, ces derniers temps, les actes de sabotage subtils, histoire de vous lier à vie à ses casseroles. C’est une perspective dont j’ai déjà perçu plein de manifestations et j’ai tenu à les partager avec vous. Je pourrais être dans l’erreur. Mais, c’est le risque à prendre lorsqu’on assume des responsabilités comme les miennes. Seuls ceux qui n’agissent pas ne commettent jamais d’erreur.
Mon rôle est de vous apporter ma contribution bénévole à la réalisation des desseins que vous avez déclinés le 2 avril 2021, notamment dans le cadre de la lutte contre la corruption. Pour y arriver, je ne peux pas ne pas lire les évènements, les analyser et les interpréter. Je vais, donc, vous donner ma lecture de certains évènements qui semblent s’enchaîner.
Monsieur le Président,
Je vais être tranchant et ne croyez pas à une impertinence de la part de votre serviteur. Etes-vous vraiment le maître à bord ou un simple docker à bord du bateau ? Ma question n’est pas aussi saugrenue. Depuis quelque temps, j’ai l’impression que certains membres de votre gouvernement dansent à une musique qui n’est pas la vôtre, du moins, pas celle que vous avez fait entendre le 2 avril 2021.
C’est d’abord Hassoumi Massoudou qui danse sur la radio française à une musique macabre qui nous avait écorché les oreilles tant de fois sous l’autre. Jeter le discrédit sur les autorités d’un pays africain frère, soientelles issues d’un coup d’État militaire, n’est pas dans les cordes diplomatiques nigériennes. C’est un cru de l’autre. Je n’oublie pas bien sûr que vous avez servi, durant les 10 années de l’autre, ce dessein qui n’honore pas le Niger. Mais, j’ai le devoir de vous juger sur des faits et actes posés en tant que chef d’État, aux commandes du Niger. C’est pourquoi je vous fais grâce de tout ce que vous avez pu dire et/ou faire lorsque vous étiez membre du gouvernement de l’autre.
Après Hassoumi, c’est ensuite, je ne sais plus qui d’autre, qui décide, dans les méandres du pouvoir, de faire procéder au transfèrement d’Ibou Karadjé dans une totale illégalité, histoire de montrer à nos compatriotes que rien, absolument rien, n’a changé dans la gouvernance et que ce sont eux qui décident, jusqu’à preuve du contraire, qui doit aller en prison. Ce sont des pratiques contraires aux valeurs que vous avez déclinées lors de votre investiture. Les ressusciter vise un double objectif : semer le doute dans l’esprit des citoyens et vous porter l’estocade dans ce que vous envisagez de meilleur pour le Niger, c’est-à-dire la lutte contre la corruption.
Monsieur le Président,
Vous êtes enseignant de formation et de carrière et vous savez que la répétition est pédagogique. C’est pourquoi je ne crois pas perdre mon temps à vous rappeler, chaque semaine, quelques bribes de vos engagements du 2 avril 2021. Ce jourlà, vous avez déclaré que, je cite : « …la meilleure façon de lutter contre la corruption est de sévir contre ceux qui s’en rendent coupables. Mon credo sera de miser principalement sur la pédagogie de l’exemple en ne tolérant d’aucune façon le principe de l’impunité … ». Ce transfèrement est dirigé contre vous en priorité et Ibou Karadjé n’est qu’une victime collatérale. Après le transfèrement d’Ibou Karadjé, comme un enchaînement pensé et réfléchi, c’est au tour de votre Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, de faire une sortie médiatique au cours de laquelle il s’est épanché sur l’affaire Ibou Karadjé dont il reste un protagoniste de première importance. À ce sujet, également, il s’agit, de mon point de vue, de marteler aux Nigériens que les moeurs du régime sont, malgré vos belles promesses, intactes. Le propos d’Ouhoumoudou ne dit pas autre chose que ceci : « nous sommes la justice et cela n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui ». C’est un message aux Nigériens, mais c’est aussi un avertissement pour vous. C’est choquant de l’admettre, mais c’est la réalité. Vous êtes le chef de l’État pour ignorer l’identité de celui qui a ordonné le transfèrement d’Ibou Karadjé. Vous n’ignorez pas non plus les raisons et les motivations liées au transfèrement d’Ibou Karadjé. Eh bien, tout semble venir du même cercle, celui des intouchables.
Ouhoumoudou Mahamadou, visiblement, s’est affranchi de tout devoir de rectitude et de subordination visà- vis de vous pour tenir un discours qui, je le sais, n’est pas de vous. Comment peut-il oser aller sur Télé Sahel pour donner de prétendues conclusions sur une affaire judiciaire dans laquelle il est un des protagonistes ? Je pourrais me tromper, mais j’ai l’impression qu’il joue une tout autre partition que la vôtre.
Monsieur le Président,
L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions et l’autre nous a amplement donné des raisons suffisantes de le croire. C’est cette expérience douloureuse qui explique que vos compatriotes soient encore réticents à manifester leur enthousiasme et leur soutien ferme à votre politique. Vous comprenez sans doute cette prudence de vos compatriotes, tellement pressés de voir la fin de la corruption et de l’impunité dans leur pays qu’ils oublient la rudesse de la mission, noble, que vous vous êtes engagé à remplir pour le bien de votre pays. C’est un sacerdoce que vous avez librement accepté de porter et le peuple nigérien vous en saurait gré. Si vous êtes sincère dans ce dessein, et je le crois personnellement, que Dieu vous aide à anéantir toute force qui s’y opposerait. Le Niger a besoin d’un sursaut patriotique et il certain que vous incarnez, aujourd’hui, ce sursaut patriotique.
Monsieur le Président,
Cette lettre, vous le savez, est ouverte à la lecture de vos compatriotes et certains prendraient sans doute mes propos pour de viles flatteries. Non seulement je n’en ai pas l’habitude, mais je suis sincère. C’est au nom de cet espoir de justice que vous incarnez que j’ai fait table rase de tout ce que vous avez pu faire et dire et qui avait donné de vous l’image d’un faucon du régime. Est-il plus heureux de constater que ce faucon est au fond une colombe qui a dû s’affubler de plumes convenables dans son milieu pour se confondre dans la masse et paraître comme un faucon ? Votre histoire est assez intéressante pour ne pas la conter.
Votre histoire, c’est celle d’un fils du pays qui a patiemment attendu d’être là où il peut changer les choses pour se révéler le héros d’une gouvernance nouvelle. N’en déplaise aux adeptes du “tout, tout de suite ou rien”, Vous avez un grand mérite, celui d’avoir courageusement décidé de faire de la lutte contre la corruption votre cheval de bataille. Vous avez d’autant plus du mérite que vous êtes issu de ce milieu que vous connaissez mieux que quiconque et dont vous connaissez les pratiques et les desseins. Votre mérite est grand, car vous connaissez mieux que quiconque jusqu’où peuvent aller ceux qui sont farouchement opposés à votre combat pour le Niger et son peuple.
Monsieur le Président,
Je vous l’avais dit, la semaine passée et vous devez sans doute me croire. Ne prenez pas à la légère les avertissements qui vous sont lancés. On ne va à la guerre comme dans une boîte de nuit. Le berger peut-il dormir alors que le loup est dans la bergerie ?
Votre dévoué serviteur,
Mallami Boucar.
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, on ne tire pas sur des amis
J’ai suivi, réécouté et lu intégralement votre message à la nation et je suis scandalisé de vous entendre dire que vous allez faire faire une enquête en vue de déterminer l’identité de ceux qui ont organisé la manifestation de Téra. Je suis scandalisé d’autant plus que vous semblez souffler le chaud et le froid sur une question qui n’admet aucune tergiversation, aucun atermoiement. En votre âme et conscience, vous savez de toute évidence qu’il n’y a aucun doute possible sur la responsabilité de l’armée française dans la tuerie de Téra. Comment pouvez-vous demander des comptes à la France et chercher en même temps des responsabilités parmi les vôtres ? Soit, ce sont les soldats qui ont tiré à balles réelles et tué nos compatriotes, de jeunes enfants, et vous vous en tenez à cela ; soit, ce ne sont pas eux et vous cherchez les coupables ailleurs. Mais, don Allah da Annabi, quittez cette posture d’équilibrisme mal inspiré qui ne vous honore pas et qui n’honore pas le Niger et son peuple.
Vous avez bien vu avec quel mépris la ministre française des Armées, Françoise Parly, vous a répondu. « Il y a eu déjà une enquête interne qui a montré que face à des manifestations d’une grande violence, les soldats ont fait preuve de la maîtrise nécessaire et ont eu la réaction adéquate ». Auparavant, la même dame a indiqué que n’eut été le professionnalisme des militaires français, ça aurait été le drame. Ah, c’est vraiment dommage d’avoir un ami qui n’a aucune espèce de considération et de respect pour vous, y compris après avoir tiré et tué certains des vôtres.
Face à ce qui s’est passé à Téra le 27 novembre 2021, le moins pour vous, c’était d’exiger de la France des excuses publiques et réparations à l’endroit des victimes. Cela, bien évidemment, ne compensera jamais la perte du Niger et des parents directs des victimes, mais ça permettra, non seulement d’atténuer la douleur, mais aussi de remplir vos compatriotes de fierté ; celle d’avoir, en fin de compte, un chef d’Etat qui ne tremble pas devant la France pour défendre son pays et son peuple.
Vous le savez sans doute pour avoir été, dans le passé, un inspirateur de première classe de ces idées contre l’Occident et l’impérialisme qui va avec, souvent, les chefs d’Etat africains, du moins ceux de ce qu’on appelle le précarré français, sont surnommés « sous-préfets locaux de la France ». Eh bien, ne soyez pas un sous-préfet local de la France, soyez pour le Niger ce que vous avez solennellement promis d’être le 2 avril 2021.
Monsieur le Président,
Je vous ai également entendu reprendre ; à quelque détail près, les propos de l’autre à propos la lecture que l’on pourrait avoir de la présence militaire étrangère au Niger en affirmant que ceux qui sont contre la coopération militaire avec des pays étrangers sont des alliés objectifs des terroristes qui ; eux, ont intérêt à ce que notre armée soit faible. C’est bien dommage pour le Niger. Personne ; à ma connaissance, ne s’est manifestée contre la coopération militaire avec, notamment, les pays occidentaux. Ce que vos compatriotes fustigent et condamnent, c’est, d’une part l’illégalité dans laquelle vous avez fait installer ces forces militaires étrangères et l’inutilité de cette présence alors qu’elles ne nous servent pas à grand-chose.
Personne, du moins, parmi vos compatriotes, n’a soutenu que, dans cette guerre dont nous ne connaissons pas nos véritables ennemis, le Niger se suffit. Nous avons besoin des autres, mais pas dans ce format inopérant où notre unique bilan, c’est des morts, des blessés et des enlevés à n’en plus finir. Est-ce que, pour former nos soldats à des méthodes de guérilla qui n’ont d‘ailleurs pas rendu les puissances occidentales plus efficientes sur les nombreux théâtres de guerre où ils se sont déployés, a-t-on besoin de l’armada militaire qu’un pays comme la France fait venir dans nos pays ?
La vérité, c’est que ces armées étrangères doivent se remettre en cause ou quitter notre pays. Le drame de Téra prouve, au besoin, que l’armée française en l’occurrence, est prête à tout pour poursuivre et atteindre ses objectifs. On ne tire pas sur des amis.
Monsieur le Président,
Nous venons, par une superbe fête à Diffa, le 18 décembre 2021, de célébrer le 63 anniversaire de la République. Je voudrais à ce propos vous rappeler que la République, c’est un comportement, ce ne sont pas de vains discours d’idéalisme et de promesses éloignés de la réalité. Vous avez, malheureusement, des prisonniers politiques et d’opinion, vous avez la rupture d’égalité des citoyens devant la loi et vous avez surtout, véritable serpent de mer qui ruine tout, une corruption endémique dont vous connaissez parfaitement les grands maîtres puisqu’ils sont parvenus à se construire une fortune immense en quelques années. Ces compatriotes, vous les connaissez puisque certains vous côtoient. D’autres sont éloignés de vous mais vous les connaissez tout de même puisqu’ils sont épinglés dans des rapports de l’Inspection générale d’Etat et la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia).
Je vous ai bien entendu parler de quelques 11 milliards qui auraient été recouvrés grâce à la collaboration entre la Halcia et les services des impôts au titre du rétablissement des irrégularités pour l’année 2021. C’est bien, mais c’est pas arrivé, comme diraient nos frères togolais. Vous parklez également d’enquêtes non encore achevées et je me suis demandé s’il ne s’agit pas plutôt pour vous de ruser. La ruse n’est point indiquée en pareilles circonstances. Il s’agit de faire ce que vous vous êtes engagé à faire ou de ne plus parler de corruption et d’impunité, car ça devient déjà lassa nt et ennuyant de vous entendre parler de ces fléaux sans même un début d’actions.
Entre nous, monsieur le Président, on ne conseille pas sans mettre l’autre en position d’apprentissage, soit par rapport à quelque chose qu’il ignore ou ne maîtrise pas ; soit sur des questions dont il n’est pas suffisamment informé. C’est dans cette logique que je voudrais vous rapporter ce que vos compatriotes disent et soutiennent par ailleurs avec force arguments. Est-ce vrai, monsieur le Président, que votre tendance est de passer l’éponge sur les actes de corruption avérés au cours des 10 années de pouvoir de l’autre ? Si, telle est votre intention, et tout tend à le soutenir puisque même l’affaire Ibou Karadjé a fait flop, c’est que vous avez décidé d‘amuser la galerie, pas plus. En huit mois d’exercice du pouvoir, vous n’avez toujours pas la moindre affaire à votre compteur alors qu’il s’agit bien de votre …principal.
Monsieur le Président,
Est-vrai aussi que certaines personnalités de l’Etat, et pas des moindres, ont refusé toute idée d’audit d’entités qui sont sous leur responsabilité et se sont même payé le luxe de chasser manu militari les inspecteurs chargés de cette mission ? J’ai eu l’information et je puis vous dire que si c’est avéré, c’est très grave pour l’autorité que vous représentez. Quelle lutte contre la corruption vous entendez mener si certains de vos collaborateurs peuvent remettre en cause ce que vous avez décidé ? Vous êtes un philosophe de formation, je vous invite à cogiter sur la question. Cela vous permettra de vous remettre en cause ou, au moins, de savoir qui vous êtes réellement et quelles sont vos limites, je veux dire dans le système qui gouverne le Niger depuis près de 11 ans, aujourd’hui. Posez-vous surtout la question de savoir si vos compatriotes sont satisfaits de votre façon de gouverner, cela vous permettra de faire progresser le Niger, pas de le faire stagner ou pire, de le faire reculer comme l’autre pendant 10 ans.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, où sont-ils ces drones que l’on dit avoir été réceptionnés récemment ?
Monsieur le Président,
Où sont-ils ces drones que l’on dit avoir été réceptionnés récemment ? J’espère qu’ils n’ont pas été simplement parqués quelque part, tels des ornements qui doivent servir au décor et non aux forces armées nigériennes.
Je me demande parfois si vous avez la moindre idée de l’état du pays à la tête duquel vous êtes depuis bientôt 15 mois. Quoi que conseiller informel, je me sens en devoir, comme vous avez pu le constater, de m’offrir des libertés, voire des permissions, pour vous rapporter les choses telles qu’elles sont, telles se présentent, sans fioritures. Mon pays, je dirais d’emblée, souffre de l’amnésie de ses dirigeants ou du refus de s’attaquer aux véritables défis de l’heure. Ces défis, vous les connaissez mieux que moi, étant du système qui, en une décennie, a agenouillé le Niger au profit d’une clientèle politique, devenue riche et orgueilleuse grâce à des pratiques qui ont valu à notre peuple misères, tragédies et morts en cascades. Ces défis, vous les connaissez mieux que moi puisque le 2 avril 2021, ils ont constitué l’essentiel de votre discours d’investiture, un engagement solennel, malheureusement, vous n’avez pas pu encore tenir et que vous ne tiendrez sans doute jamais. Le noeud gordien des problèmes auxquels notre pays est confronté est que vous avez sous-traité la sécurité du Niger avec des pays étrangers, particulièrement la France alors que, et vous le savez de toute évidence, les deux pays ont souvent des intérêts divergents, pour ne pas dire carrément opposés. La sécurité de notre peuple, hypothéquée depuis quelque temps, est un domaine déterminant dans lequel il y a tant à vous reprocher. Lorsque vous prenez la défense de la France en vous opposant de façon si outrancière à la position dominante du peuple nigérien, vous donnez l’impression d’être, hélas, ceux qui tirent les dividendes de ce partenariat dont le Niger n’enregistre que morts et désolations.
Monsieur le “Président”
Avez-vous connaissance du nombre de Nigériens de la région de Tillabéry qui ont, à la suite de ceux de Diffa, quitté leurs villages sous les exactions et les tueries des ennemis du Niger ? Ce sont, selon OCHA, 16 193 personnes, soit 2 602 ménages, qui ont été forcées de quitter leurs villages, rien qu’à Torodi et Makolondi et 672 écoles fermées à ce jour pour 62 610 élèves qui ont arrêté d’aller à l’école. Le jeudi 9 juin 2022, vous avez, à nouveau, fait à ces populations des promesses mirobolantes de retour dans leurs villages. À ce jour, rien n’a été entrepris de sérieux qui puisse les rassurer de s’y aventurer. Vous donnez ainsi raison à ceux qui ont immédiatement rétorqué que vous êtes en train de les conduire à l’abattoir. Moi, je constate simplement que, par-delà l’absence d’une suite attendue à votre déclaration, que les armes que vous avez déclaré avoir commandées tardent à venir, comme s’il n’y a aucune urgence à le faire. Il y a quelques semaines, j’ai appris, à partir des réseaux sociaux, que six des drones que vous avez commandés sont arrivés à Niamey, réceptionnés en bonne et due forme. Où sont-ils ces drones que l’on dit avoir été réceptionnés récemment ? Où sont-ils, ces avions et ces engins blindés, ces équipements militaires que vous avez tant vantés en vous affichant dans toutes les maisons de fabrication turques ? J’espère qu’ils n’ont pas été simplement parqués quelque part, tels des ornements qui doivent servir au décor et non aux forces armées nigériennes.
J’espère qu’il ne s’agit pas, comme le soutiennent certaines voix, d’une filouterie politique visant de simples effets d’éclat. J’espère surtout que, comme dans la lutte contre la corruption, vous n’avez pas été confronté à des obstacles de la même nature que ceux que vous avez évoqués avec les leaders des organisations de la société civile lors de votre seconde rencontre. Si d’aventure, on vous a convaincu ou contraint d’abandonner ce projet et que vous y avez accédé, je préfère ne pas dire ce que je pense. C’est si grave et vous imaginez ce que je peux ressentir, moi, un Nigérien jaloux de la souveraineté de son pays, de la sécurité et de la liberté de son peuple. Aucun sacrifice n’est de trop pour mettre ce peuple à l’abri de ce qu’il subit actuellement.
Monsieur le “Président”
Vous savez, la corruption et les détournements des deniers publics, je le pense, s’expliquent en grande partie par les rapports confus que vous entretenez avec la France. Partout, en Afrique, les dirigeants nigériens sont doigtés comme étant des hommes serviles qui ne tiennent même plus compte des intérêts de leur pays, se rangeant systématiquement derrière la France et sa politique indéfendable dans notre pays. Tous les témoignages des populations concordent à dire que l’armée française ne joue pas franc jeu avec nous. Vous le savez autant que moi, pour vos compatriotes, c’est la France qui se trouve derrière ce qui se passe, aussi bien dans notre pays qu’au Mali et dans tout le Sahel. C’est une conviction que vous ne pouvez leur enlever que le jour où ce pays se décidera à changer de paradigmes et à démontrer, par des preuves tangibles incontestables, que son armée sert à la préservation de la sécurité des Nigériens et non à la dégradation de celle-ci.
La France, vous l’avez-vous même laissé entendre, est loin d’avoir convaincu qu’elle n’a rien à voir avec ces terroristes qui sont financés, armés et probablement encadrés et renseignés par des forces militaires obscures et ennemies au Niger. Vous devez travailler à amener la France à revoir sa copie et à cesser de faire croire que c’est la Russie qui mène et commandite une campagne de dénigrement contre elle au Sahel. C’est déjà une insulte à notre intelligence en entretenant le fait que nous sommes incapables de comprendre les choses par nous-mêmes et que, si nous réagissons ainsi vis à vi de la France, c’est forcément parce qu’il y a une main étrangère derrière.
Monsieur le “Président”
Ce sont ces rapports tronqués entre la France et notre pays qui ont corrompu la gouvernance, aussi bien sur le plan politique qu’en matière de gestion financière. Tous les travers, c’est mon avis personnel, que l’on a connus dans ce pays depuis 11 ans trouvent leur source dans ces rapports plus que biscornus. Vous rendrez grandement service au Niger en ouvrant les yeux à vos partenaires français. Le Niger ne trouve pas son compte dans cette coopération et c’est tout à fait justifié que les populations nigériennes parlent de forces d’occupation.
Vous avez le devoir de parler à coeur ouvert avec le Président français, Emmanuel Macron, qui doit venir en septembre prochain au Niger. Vous devez porter la voix de votre peuple. Nous avons enregistré trop de morts et sommes en train de perdre le contrôle de pans entiers du territoire national. Quand est-ce que vous jugerez impératif de mettre la France au pied du mur ? Le sentiment antifrançais dont parlent les autorités françaises n’est pas né au hasard ; encore moins par des manipulations d’un autre pays qui lui serait hostile. Il est la résultante de la politique française, antinomique des intérêts de notre pays. Il est la résultante du refus obstiné de la France de se remettre en cause, en s’accrochant à des accords néocolonialistes qui spolient notre pays depuis des décennies. La France a tort, mais la France joue à la politique de l’autruche en refusant de relever la tête et de regarder, froidement, la réalité.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Si vous avez pensé qu’il faut autant de moyens militaires pour vous prémunir contre un attentat ou une attaque terroriste, vous devez ....
Monsieur le Président, Si vous avez pensé qu’il faut autant de moyens militaires pour vous prémunir contre un attentat ou une attaque terroriste, vous devez être assez magnanime pour mettre vos compatriotes dans les mêmes conditions de sécurité.
Le vendredi 3 juin 2022, votre déplacement à Makalondi, dans le département de Torodi durement frappé par le terrorisme, sous haute protection sécuritaire, n’a pas eu, je puis vous assurer, l’effet escompté. Vous étiez parti pour rassurer les populations et certains de vos partisans ont même parlé d’appel de Makalondi en faisant allusion à ce discours moralisateur que vous ressassez à l’endroit de criminels sans foi ni loi qui massacrent les Nigériens et qui brûlent le Niger ; un discours que je considère personnellement comme inapproprié, voire suranné — certains disent qu’il est insensé — et dont vous continuez à user alors que les terroristes, eux, tuent et sèment la désolation. Bien sûr qu’ils n’entendent pas vos appels et que vous devez sans doute le savoir. Autant gratter la guitare pour un âne, comme on dit, chez nous.
Un terroriste, c’est uniquement la voix des armes qu’il entend et comprend, pas un prêche. Si vous l’ignoriez, vous avez eu, au moins, le temps, depuis la libération des chefs terroristes que vous avez décidée, que votre devoir est de protéger le Niger et les Nigériens, pas de gratter la guitare à des ânes. Votre déplacement à Makalondi, je vous le soulignais tantôt, n’a pas eu les effets escomptés. Pour cause, vous avez donné aux populations hôtes et à tout le Niger que lorsqu’il s’agit de vous, vous prenez, sans tergiverser, les mesures de sécurité adéquates. C’est le message que votre acte a laissé derrière vous. Combien d’éléments de défense et de sécurité ont été déployés dans la zone ? Certains parlent de 500. Combien d’engins blindés, de véhicules montés de pièces d’artillerie ont mis à contribution ? Pour votre déplacement, il y avait même des hélicoptères dans les airs, durant des heures interminables, prêts à brûler toute menace terrestre. Pour vous-même, vous n’avez, donc, pas lésiné sur les moyens en vous rendant dans cette zone dangereuse. C’est dire que vous avez pleinement conscience des dangers quotidiens auxquels sont confrontés les populations locales qui ne plus se rendre dans leurs villages avec l’assurance d’y arriver en vie ; qui ne peuvent plus travailler leurs champs, c’est-à-dire les bêcher, les sarcler, les semer et les labourer. Qu’est-ce qui leur reste ? Rien du tout et vous portez sur vos épaules, une grande partie de la responsabilité, sinon l’intégralité.
Monsieur le “Président”,
Votre séjour à Makalondi est assez riche d’enseignements. Pour vous protéger, vos services ont déployé des moyens colossaux et on n’a pas connaissance de la moindre menace pendant que vous y étiez. Puis, vous êtes reparti à Niamey, dans votre forteresse, laissant derrière ce foyer de drames quotidiens où des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont dû quitter leurs villages sous la menace terroriste. En tant que président de la République, chef suprême des armées, vous avez manqué à votre devoir de les mettre à l’abri du danger terroriste. Pire, vous n’avez pas pu préserver ces villages, vidés finalement de leurs populations. Je voudrais bien vous demander comment vous appellerez un tel manquement, je veux dire un chef de l’Etat qui n’arrive pas à assurer la sécurité de ses compatriotes.
Monsieur le “Président”,
Il faut vouloir pour l’autre ce que vous voulez pour vous-même. D’abord parce que toutes les vies se valent. Ensuite parce que, rappelez-vous, « nous ne sommes que de misérables petites moisissures de la terre ». Le pouvoir corrompt, certes, au point que certains perdent la tête et oublient qu’ils n’ont qu’une vie. Si vous avez pensé qu’il faut autant de moyens militaires pour vous prémunir contre un attentat ou une attaque terroriste, vous devez être assez magnanime pour mettre vos compatriotes dans les mêmes conditions de sécurité.
Je vous en conjure, quel que soit par ailleurs celui qui a inspiré cette décision sordide de livrer davantage les populations à la vindicte des terroristes, agissez pour restaurer ces postes de police supprimés et donnez des instructions pour qu’il en soit créés d’autres, dans les zones les plus affectées. Ne vous en tenez pas à ça, faites également en sorte que ces postes de contrôle soient créés en fonction des axes de convergence vers les villages ; qu’ils soient équipés d’armements appropriés et dotés de personnels militaires suffisants. Que Dieu, dans sa miséricorde infinie, vous inspire dans cette voie !
Monsieur le “Président”,
Si j’insiste sur cette requête, c’est parce que j’ai appris que la mesure n’était pas inspirée de vous et cela vous a énormément gêné. Vous êtes le chef de l’Etat, vous devez corrigez cette mesure qui, je le répète, ne peut que faire l’affaire des terroristes et de leurs réseaux d’approvisionnements. Agissez de façon prompte, vous éviterez de laisser jeter les populations nigériennes en pâture aux terroristes. Je parle, certes, sans mandat, mais a-t-on vraiment besoin de mandat pour chercher le bien pour les autres ? Si, du point de vue politique, on peut vous jeter la pierre, personne, en revanche, ne peut contester votre humanisme. Au nom de cette valeur que nous partageons, je vous prie de multiplier les check-points dans la région de Tillabéry, particulièrement dans le département de Torodi, devenu la zone la plus exposée au terrorisme. N’échouez pas sur tous les plans, c’est ce que l’autre cherche. La sécurité, en particulier, est devenue la première préoccupation de nos compatriotes. Si vous n’êtes pas en mesure de leur rendre justice en menant la lutte promise contre le terrorisme, mettez-les en sécurité et vous aurez tout gagné.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Si vous commettez l’erreur de penser que vous finirez par avoir votre proie à l’usure, vous risquez de devenir la proie de la proie que vous avez prise en chasse
Je ne doute point de votre foi en votre pays ainsi que de vos desseins de lutter contre la corruption et les infractions assimilées. Je ne doute pas non plus, contrairement à ceux qui vous prennent pour un farceur, de votre volonté à redonner aux Forces armées nigériennes (FAN) la confiance et les équipements militaires indispensables à cette guerre qui nous a été imposée pour des objectifs maléfiques de partition de notre pays. En un mot, je crois en votre combat. Cependant, je me sens en devoir de vous dire un certain nombre de choses auxquelles vous devez absolument souscrire si vous êtes sincère avec vous-même et avec le Niger.
Pour commencer, je voudrais rappeler à votre bon souvenir deux maximes que vous connaissez si bien. D’abord, que « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore » ; ensuite, qu’il n’y a pas de petite querelle. La première est du nigérian Wolé Soyinka, prix Nobel de littérature et la seconde est du sage et intarissable Amadou Hampâté Ba. Votre situation n’est pas que le reflet de l’une de ces deux maximes, mais bien les deux à la fois. Wolé Soyinka, comme Amadou Hampâté Ba, vous aurait certainement appris les leçons de leurs paroles, profondes et pertinentes. L’un et l’autre vous auraient appris que vous ne pourriez pas être dans une situation sans y être ; que la tergiversation va vous nuire en fin de compte.
N’étant qu’un talibé qui n’a pas oublié ce qu’il a lu quelque part, je vais essayer de vous dire ce que ces deux monuments de la littérature africaine auraient pu vous enseigner pour vous permettre de mieux vous en sortir.
« Le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore ». C’est la traduction d’une sagesse populaire que l’on peut vérifier. Un tigre ne dit pas à sa proie qu’il est un tigre et qu’il va le dévorer.
À peine, la proie a juste le temps de le constater avant d’être dévoré. Or, il se trouve que vous avez solennellement déclaré que vous allez me mener une lutte sans merci contre la corruption et les infractions assimilées. Vous l’avez déclaré le 2 avril 2021, lors de votre investiture. Puis, on ne sait plus combien de fois vous l’avez répété sans qu’un seul acte majeur soit venu confirmer que vous n’êtes pas en train d’amuser la galerie. Vous l’avez dit et répété alors que vous n’en avez pas besoin. Seuls les audits et les poursuites judiciaires consécutives des personnes mises en cause militent en faveur de la crédibilité de ce discours suranné. Je vous conseillerais volontiers de ne plus faire le moindre commentaire sur cette lutte contre la corruption, mais d’agir en multipliant les audits dans les sociétés, les programmes et projets. Instruisez et mettez-vous à l’écart des poursuites judiciaires. Laissez la justice faire son boulot, cela permettra à ce pays, qui a tant souffert, d’être débarrassé de certaines sangsues.
Monsieur le Président,
J’ai d’ailleurs appris que des audits sont en cours, mais que de graves entraves à l’exercice des missions de certains inspecteurs ont été relevées. Vous ne pouvez pas tolérer de tels faits. Sachez toujours que, quoi qu’il se passe, vos compatriotes seront informés de ce qui se passe, ce qui se dit, de ceux qui s’e sont opposés à vos instructions, de ceux qui vous ont bravé et qui vous ont, tout président que vous êtes, fait mordre la poussière. Soit, vous vous imposez comme tel, soit, on vous fait passer pour un faire-valoir qui serait juste là pour ouvrir les chrysanthèmes. Vous ne pouvez, donc, pas laisser passer de tels actes qui tendent à vous ridiculiser et à vous banaliser.
Si vous croyez sincèrement à ce que vous vous êtes engagé à faire pour le bien de ce pays et de ce peuple dont une bonne partie, retenezle, a fait table rase de ses préférences politiques pour donner une chance de réalisation à vos desseins, vous devez non seulement arrêter de parler pour agir, mais également sanctionner, de la plus belle manière, tous actes de rébellion, d’où qu’ils viennent. Si vous acceptez qu’on vous contrarie à ce point, même si cela a été fait entre quatre murs, soyez sûr qu’un jour, on vous fera subir pire et publiquement. La fonction présidentielle n’est pas un jeu pour que vous vous laissiez banaliser à ce point. Sortez l’”épée” et “écourtez” les têtes qui dépassent. Dans le respect des lois et règlements, bien sûr.
Monsieur le Président,
Vous m’avez sans doute compris. Tout comme vous avez probablement compris de quoi je parle, de qui je parle. Encore une fois, « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore ». Soyez alerte et vous sortirez vainqueur de ce combat dont vous connaissez sans doute l’âpreté. Ne commettez pas l’erreur monumentale de penser que vous êtes à une station qui vous permet de faire et de défaire. Entre nous, vous savez d’ailleurs qu’il n’y a rien de plus faux que cela. Si vous commettez l’erreur de penser que vous finirez par avoir votre proie à l’usure, vous risquez de devenir la proie de la proie que vous avez prise en chasse. En guise de conclusion à ce premier point, je vous dirais simplement que votre leitmotiv doit être de travailler, pas de parler ; d’agir, pas de discourir. Souvenez-vous que pour avancer, il faut agir. En vous donnant les moyens de votre politique, la constitution vous ôte en même temps toute circonstance atténuante face à un échec. Bien que des compatriotes prétendent que vous êtes condamné à l’échec, je pense que tout dépend de ce que vous voulez pour le Niger. En un mot, votre proie, ce n’est pas le Niger, ce sont les prédateurs qui l’ont ruiné.
Monsieur le Président,
« Il n’y a pas de petite querelle », a dit Amadou Hampâté Ba. Votre responsabilité, c’est d’y croire. Je vous l’avais déjà dit, on ne déclare pas la guerre pour aller dormir. Or, la guerre, vous l’avez déclarée à ceux qui ont fait main basse sur les ressources publiques tout en enfonçant l’État dans un engrenage d’endettement inconsidéré. Dans cette “guerre” que vous avez déclarée en toute lucidité et responsabilité, il ne vous sera accordé aucune concession jusqu’à ce que vous gagniez ou que vous abdiquiez. Je veux dire que vous serez combattu à la mesure de ce que vous avez enclenché. Si vous giflez quelqu’un, attendez-vous qu’il vous rende la pareille ou même qu’il vous donne un coup de poing, sinon un coup de gourdin pour vous assommer. « Il n’y a pas de petite querelle », vous aurait sans doute rappelé Amadou Hampâté Ba.
En enclenchant cette guerre contre la corruption, vous savez à quoi vous avez touché. On peut ou on ne peut pas. Quand on peut, on ne tergiverse pas, on ne joue pas au chat et à la souris. Quand on ne peut pas, il n’y a pas de gêne à reconnaître qu’on boxe avec plus fort que soi. L’abdication est une possibilité qui est toujours offerte à un combattant. Cela lui évite d’être massacré et dans la guerre, je veux dire la vraie guerre, les conventions internationales protègent ceux qui se rendent, mains en l’air. Si vous ne pouvez pas poursuivre ce que vous avez commencé, soyez rassuré que le peuple le comprendra très vite et vous perdrez alors le capital d’estime et de considération que vous avez pu vous construire en peu de temps.
Monsieur le Président,
J’ai remarqué que vous avez d’ailleurs réussi à embarquer dans votre combat des noms illustres du combat pour une meilleure gouvernance, pour un meilleur Niger. Ce sont des soutiens d’une extrême importance et il serait bien dommage de les perdre. Si vous vous sentez bien dans votre peau et dans votre tête, eh bien, c’est grâce à cette dynamique populaire que vous avez su créer autour de vous, à ce nouvel espoir pour une gouvernance vertueuse. Ne vous y trompez pas : « on peut tromper tout un peuple pendant une partie du temps ; une partie du peuple pendant tout le temps mais jamais tout un peuple pendant tout le temps. En tout état de cause, rappelez-vous toujours ces deux maximes : « il n’y a pas de petite querelle » et « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore »
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Si vous commettez l’erreur de penser que vous finirez par avoir votre proie à l’usure, vous risquez de devenir la proie de la proie que vous avez prise en chasse
Je ne doute point de votre foi en votre pays ainsi que de vos desseins de lutter contre la corruption et les infractions assimilées. Je ne doute pas non plus, contrairement à ceux qui vous prennent pour un farceur, de votre volonté à redonner aux Forces armées nigériennes (FAN) la confiance et les équipements militaires indispensables à cette guerre qui nous a été imposée pour des objectifs maléfiques de partition de notre pays. En un mot, je crois en votre combat. Cependant, je me sens en devoir de vous dire un certain nombre de choses auxquelles vous devez absolument souscrire si vous êtes sincère avec vous-même et avec le Niger.
Pour commencer, je voudrais rappeler à votre bon souvenir deux maximes que vous connaissez si bien. D’abord, que « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore » ; ensuite, qu’il n’y a pas de petite querelle. La première est du nigérian Wolé Soyinka, prix Nobel de littérature et la seconde est du sage et intarissable Amadou Hampâté Ba. Votre situation n’est pas que le reflet de l’une de ces deux maximes, mais bien les deux à la fois. Wolé Soyinka, comme Amadou Hampâté Ba, vous aurait certainement appris les leçons de leurs paroles, profondes et pertinentes. L’un et l’autre vous auraient appris que vous ne pourriez pas être dans une situation sans y être ; que la tergiversation va vous nuire en fin de compte.
N’étant qu’un talibé qui n’a pas oublié ce qu’il a lu quelque part, je vais essayer de vous dire ce que ces deux monuments de la littérature africaine auraient pu vous enseigner pour vous permettre de mieux vous en sortir.
« Le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore ». C’est la traduction d’une sagesse populaire que l’on peut vérifier. Un tigre ne dit pas à sa proie qu’il est un tigre et qu’il va le dévorer.
À peine, la proie a juste le temps de le constater avant d’être dévoré. Or, il se trouve que vous avez solennellement déclaré que vous allez menerune lutte sans merci contre la corruption et les infractions assimilées. Vous l’avez déclaré le 2 avril 2021, lors de votre investiture. Puis, on ne sait plus combien de fois vous l’avez répété sans qu’un seul acte majeur soit venu confirmer que vous n’êtes pas en train d’amuser la galerie. Vous l’avez dit et répété alors que vous n’en avez pas besoin. Seuls les audits et les poursuites judiciaires consécutives des personnes mises en cause militent en faveur de la crédibilité de ce discours suranné. Je vous conseillerais volontiers de ne plus faire le moindre commentaire sur cette lutte contre la corruption, mais d’agir en multipliant les audits dans les sociétés, les programmes et projets. Instruisez et mettez-vous à l’écart des poursuites judiciaires. Laissez la justice faire son boulot, cela permettra à ce pays, qui a tant souffert, d’être débarrassé de certaines sangsues.
Monsieur le Président,
J’ai d’ailleurs appris que des audits sont en cours, mais que de graves entraves à l’exercice des missions de certains inspecteurs ont été relevées. Vous ne pouvez pas tolérer de tels faits. Sachez toujours que, quoi qu’il se passe, vos compatriotes seront informés de ce qui se passe, ce qui se dit, de ceux qui s’e sont opposés à vos instructions, de ceux qui vous ont bravé et qui vous ont, tout président que vous êtes, fait mordre la poussière. Soit, vous vous imposez comme tel, soit, on vous fait passer pour un faire-valoir qui serait juste là pour ouvrir les chrysanthèmes. Vous ne pouvez, donc, pas laisser passer de tels actes qui tendent à vous ridiculiser et à vous banaliser.
Si vous croyez sincèrement à ce que vous vous êtes engagé à faire pour le bien de ce pays et de ce peuple dont une bonne partie, retenez-le, a fait table rase de ses préférences politiques pour donner une chance de réalisation à vos desseins, vous devez non seulement arrêter de parler pour agir, mais également sanctionner, de la plus belle manière, tous actes de rébellion, d’où qu’ils viennent. Si vous acceptez qu’on vous contrarie à ce point, même si cela a été fait entre quatre murs, soyez sûr qu’un jour, on vous fera subir pire et publiquement. La fonction présidentielle n’est pas un jeu pour que vous vous laissiez banaliser à ce point. Sortez l’”épée” et “écourtez” les têtes qui dépassent. Dans le respect des lois et règlements, bien sûr.
Monsieur le Président,
Vous m’avez sans doute compris. Tout comme vous avez probablement compris de quoi je parle, de qui je parle. Encore une fois, « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore ». Soyez alerte et vous sortirez vainqueur de ce combat dont vous connaissez sans doute l’âpreté. Ne commettez pas l’erreur monumentale de penser que vous êtes à une station qui vous permet de faire et de défaire. Entre nous, vous savez d’ailleurs qu’il n’y a rien de plus faux que cela. Si vous commettez l’erreur de penser que vous finirez par avoir votre proie à l’usure, vous risquez de devenir la proie de la proie que vous avez prise en chasse.
En guise de conclusion à ce premier point, je vous dirais simplement que votre leitmotiv doit être de travailler, pas de parler ; d’agir, pas de discourir. Souvenez-vous que pour avancer, il faut agir. En vous donnant les moyens de votre politique, la constitution vous ôte en même temps toute circonstance atténuante face à un échec. Bien que des compatriotes prétendent que vous êtes condamné à l’échec, je pense que tout dépend de ce que vous voulez pour le Niger. En un mot, votre proie, ce n’est pas le Niger, ce sont les prédateurs qui l’ont ruiné.
Monsieur le Président,
« Il n’y a pas de petite querelle », a dit Amadou Hampâté Ba. Votre responsabilité, c’est d’y croire. Je vous l’avais déjà dit, on ne déclare pas la guerre pour aller dormir. Or, la guerre, vous l’avez déclarée à ceux qui ont fait main basse sur les ressources publiques tout en enfonçant l’État dans un engrenage d’endettement inconsidéré. Dans cette “guerre” que vous avez déclarée en toute lucidité et responsabilité, il ne vous sera accordé aucune concession jusqu’à ce que vous gagniez ou que vous abdiquiez. Je veux dire que vous serez combattu à la mesure de ce que vous avez enclenché. Si vous giflez quelqu’un, attendez-vous qu’il vous rende la pareille ou même qu’il vous donne un coup de poing, sinon un coup de gourdin pour vous assommer. « Il n’y a pas de petite querelle », vous aurait sans doute rappelé Amadou Hampâté Ba.
En enclenchant cette guerre contre la corruption, vous savez à quoi vous avez touché. On peut ou on ne peut pas. Quand on peut, on ne tergiverse pas, on ne joue pas au chat et à la souris. Quand on ne peut pas, il n’y a pas de gêne à reconnaître qu’on boxe avec plus fort que soi. L’abdication est une possibilité qui est toujours offerte à un combattant. Cela lui évite d’être massacré et dans la guerre, je veux dire la vraie guerre, les conventions internationales protègent ceux qui se rendent, mains en l’air. Si vous ne pouvez pas poursuivre ce que vous avez commencé, soyez rassuré que le peuple le comprendra très vite et vous perdrez alors le capital d’estime et de considération que vous avez pu vous construire en peu de temps.
Monsieur le Président,
J’ai remarqué que vous avez d’ailleurs réussi à embarquer dans votre combat des noms illustres du combat pour une meilleure gouvernance, pour un meilleur Niger. Ce sont des soutiens d’une extrême importance et il serait bien dommage de les perdre. Si vous vous sentez bien dans votre peau et dans votre tête, eh bien, c’est grâce à cette dynamique populaire que vous avez su créer autour de vous, à ce nouvel espoir pour une gouvernance vertueuse. Ne vous y trompez pas : « on peut tromper tout un peuple pendant une partie du temps ; une partie du peuple pendant tout le temps mais jamais tout un peuple pendant tout le temps. En tout état de cause, rappelez-vous toujours ces deux maximes : « il n’y a pas de petite querelle » et « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se jette sur sa proie et la dévore »
Mallami Boukar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, son père a beau être un cordonnier parmi les plus riches et les plus puissants de ce monde, l’enfant ne verra et n’adoubera que son père qui est forcément le meilleur pour lui
Aujourd'hui, le Niger, notre pays, fêtera le 63e anniversaire de la République. Une République que vous n’avez jamais arrêté de chanter et de louer, même dans les pires moments de corruption, de déni de droit et de rupture d’égalité des Nigériens devant la loi. A l’occasion de ce 18 décembre qui pointe à l’horizon, vous allez à nouveau et comme toujours louer les vertus de la démocratie, de l’Etat de droit, de la justice, bref de la bonne gouvernance. J’espère que vous ne ferez pas comme l’autre qui chantait régulièrement les mérites d’un pays qui n’était pas le sien et qui prenait un malin plaisir à dire exactement tout le contraire de ce qu’il faisait et de ce qu’il était pour le Niger. J’espère que vous aurez l’honnêteté de brosser un tableau juste de l’état de la nation et que vous éviterez de brocarder votre pays, de le stigmatiser et de le minimiser face à d’autres pays. Un chef d’Etat doit se conduire vis-à-vis de son pays comme un enfant vis-à-vis de son père parmi tant d’autres. Son père a beau être un cordonnier parmi les plus riches et les plus puissants de ce monde, l’enfant ne verra et n’adoubera que son père qui est forcément le meilleur pour lui.
Monsieur le Président,
Le 63e anniversaire de la République intervient, m’a-t-on dit, dans un contexte politique dont vous n’êtes pas particulièrement fier. La situation des prisonniers politiques, la lutte contre la corruption qui a rapidement connu un flop, l’interdiction systématique des manifestations publiques, la présence illégale et contestée de bases militaires étrangères sur notre sol sont autant de sujets, je l’admets, qui sont de nature à ramollir l’ardeur d’un chef d’Etat qui dit être soucieux de remplir convenablement sa mission et de marquer l’histoire.
Votre speech ne sera pas des plus aisés. Vous avez à dire exactement tout ce qui fait le Niger d’aujourd’hui. Je n’occulte pas les petits pas que vous avez osés avant que quelque force ne vous réduise au silence. Ah, je vous avais personnellement cru capable de rompre avec les pratiques de l’autre et d’engager le Niger dans une nouvelle dynamique. J’avais cru que vous seriez capable de démentir les pronostics et de devenir, malgré tout ce qui a entouré votre arrivée à la tête du pays, un chef d’Etat qui inscrira son nom en bonne place, à côté de ceux qui sont valeureux et qui ont rendu service au peuple nigérien. Bien qu’appartenant à la même famille politique que l’autre, j’avais pensé, pendant un bon bout de temps, que vous avez la volonté de vous écarter de tout ce qu’il incarne. Pour le bien du Niger et de son peuple qui ont tant souffert de ses pratiques, comme s’il était investi de la mission de détruire ce pays et ces valeurs. Hélas, j’ai été obligé de m’incliner devant ceux qui, au nom de tout ce que vous avez été, ont parié que vous ne pourriez pas être autre chose pour le Niger que ce que l’autre a été. J’invoque vos nouvelles fonctions ? Ils rétorquent que l’autre, qui a été si méchant avec le Niger, avait les mêmes fonctions. Bref, le doute s’installe dans mon esprit quant à vos desseins réels pour le Niger.
Monsieur le Président,
La République, c’est d’abord la liberté : liberté d’expression, liberté de manifestation publique, liberté d’aller et de venir sur toute l’étendue du territoire national, liberté de pensée, etc.
La République, c’est l’Etat de droit, c’est-à-dire avant tout une justice égale pour tous, une justice qui garantit à tous la présomption d’innocence et qui, par l’équilibre qu’elle fournit à la société, autorise et favorise la confiance des citoyens en leur système judiciaire.
La République, c’est, pour me résumer, le gouvernement du peuple pour le peuple et par le peuple, dit-on. En termes clairs, ce qui est fait pour le peuple mais sans le peuple est fait contre le peuple.
Si j’ai évoqué ces aspects, de façon superficielle, je l’admets, c’est pour attirer votre attention sur l’écart, et dans certains cas, le fossé, qui sépare les principes auxquels vous avez souscrit et au nom desquels vous êtes aujourd’hui à la tête de l’Etat, et les faits. Les faits d’un gouvernement que vous présidez et qui s’accommodent de prisonniers politiques, qui refusent au peuple et aux structures organisées le droit aux manifestations publiques. Un gouvernement qui ne garantit pas l’égalité des Nigériens devant la loi et qui, malgré vos déclarations publiques et vos engagements, pris devant les organisations de la société civile, notamment, n’a encore enregistré aucun résultat tangible dans la lutte contre la corruption.
Vous souvenez-vous, c’est ce combat que vous avez solennellement déclaré, lors de votre investiture, le 2 avril 2021, vouloir mener sans faiblesse afin de restituer au Niger, les moyens de son développement et du bien-être de ses populations. À ce jour, et à quatre jours de votre premier message à la nation au nom de la République, vous n’avez rien à présenter à ce sujet à vos compatriotes. En revanche, sur la question de la lutte contre le terrorisme et l’armement des Forces armées nationales, vous allez sans doute reparler des promesses de commandes de drones et véhicules blindés. Une belle option que j’encourage personnellement, à condition toutefois que cela ne reste pas au stade d’intentions stériles.
Toujours sur cette question de lutte contre le terrorisme, de grâce, ne commettez pas l’erreur de louer à nouveau la présence militaire étrangère, particulièrement française. Ce serait, à l’endroit du peuple nigérien, une insulte après le drame que nous avons subi à Téra. Si vous le faites quand-même, vous ne seriez pas si différent de l’autre aux plans humain et patriote. Marquez votre différence avec l’autre, livrez un message responsable, juste et équilibré en vous focalisant sur les conditions de vie de vos compatriotes, ce qu’ils endurent et ce qu’ils souhaitent. Telle est la clé de la gouvernance. Toute autre piste vous perdra, inéluctablement, comme l’autre.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Soyez ingrat vis-à-vis des hommes, préservez les intérêts de votre pays, de votre peuple
Le jeudi 11 août 2022, vous avez, comme de tradition, présidé la réunion hebdomadaire des ministres. Au cours de cette réunion, vous a procédé à des nominations dans la haute sphère de l’administration publique. Et parmi les personnes nommées à de hauts postes de responsabilités figure madame Takoubakoye Aminata Boureima qui n’est autre que l’épouse de votre directeur de Cabinet adjoint, Dani Takoubakoye. Selon le communiqué de la réunion des ministres, elle est nommée directrice générale de l’Institut national des statistiques (Ins), un poste qu’elle a manifestement convoité et qu’elle a finalement obtenu. C’est tout de même l’épouse de votre directeur de Cabinet et il lui fallait montrer ses muscles à celui qui a provoqué son courroux. Ce poste l’ancien ministre de Djibo Salou, sous la transition de 1999, voulait de toute évidence faire comprendre à celui qui a osé lui demander des comptes en tant qu’agent de la Fonction publique que la loi et les règlements, ce sont eux et non quelqu’un d’autre.
En remplaçant le sieur Idrissa Alichina Kourgueni, la dame Takoubakoye Aminata Boureima a voulu ainsi faire payer son culot à quelqu’un qui ne semble pas avoir compris sous quel Niger il vit ; quelqu’un qui ignore encore qu’il y a deux catégories de Nigériens, ceux qui sont sous astreinte de la loi et ceux qui peuvent voler, violer, tuer, détourner des milliards, en toute impunité.
L’acte par lequel vous avez remplacé le sieur Idrissa Alichina Kourgueni par l’épouse de votre directeur de Cabinet n’est pas un fait banal. Il traduit la nature du régime que vous incarnez, la primauté de la force sur le droit, l’expression d’un pouvoir dont les tenants sont au-dessus de la loi et ne tolèrent pas qu’on leur demande des comptes. Il n’y a d’ailleurs rien de surprenant dans cette façon de faire. Votre régime est coutumier du fait. Vous avez toujours assimilé le droit à la loi du plus fort. Idrissa Alichina Kourgueni, votre victime du jour, n’a fait pourtant qu’appliquer les textes de la Fonction publique. C’est au nom de ses prérogatives administratives et en vertu du statut général de la Fonction publique nigérienne, qu’il a interpellé un de ses agents en abandon de poste depuis de longs mois.
Monsieur le “Président”
J’ai appris que vous avez pris des vacances, et vous et tous les membres de votre gouvernement. On m’a dit que vous seriez déjà à Tesker et que tout ce que compte le Niger est localisé vers la région de Zinder, en pleine ébullition. J’ai appris que vous aurez, au cours de ces vacances que je ne trouve pas méritées, des consultations politiques de grande importance et que l’issue de vos concertations avec vos interlocuteurs pourraient changer bien de choses dans la gouvernance globale du Niger. C’est l’unique point positif que je trouve à ces vacances du prince. Tout jeune, j’ai appris que les vacances se méritent et qu’elles sont accordées, certes, de droit, mais en contrepartie d’un travail reconnu. Le Niger était malade, il est devenu encore plus malade, aujourd’hui. Vous n’avez pas, en 15 mois, apporté le moindre début de solution aux maux qui assaillent le Niger. Tout se complique davantage et vous-même subissez le cours des évènements, à plus forte raison vos compatriotes. C’est dommage ! De ce point de vue, vos vacances sont inopportunes et vous avez certainement raté le coche en les prenant à un moment où le Niger se trouve dans mille problèmes et que les citoyens semblent livrés à euxmêmes. Vous auriez vous refuser ces vacances qui vont d’ailleurs vous stresser davantage et peut-être amplifier et compliquer vos problèmes.
Il est bien vrai que vous êtes déjà à carreau, complètement groggy face aux coups de boutoir de gens dont vous ne devriez pas attendre grand-chose et que vous avez grandement besoin de repos. Le stress, les pressions, les contradictions flagrantes dans lesquelles vous avez évolué, le sentiment d’être impuissant qui vous ronge alors que vous savez ce que vous avez à faire pour remettre les pendules à l’heure, sont autant de raisons qui militent pour un temps de méditation, un temps de remise en cause et d’introspection indispensable.
Vous connaissez mon patriotisme débridé. C’est la raison pour laquelle je ne me lasse pas d’en appeler à votre conscience. Le Niger a tant souffert et quoi que vous pensez, vous êtes à une station où vous pouvez faire beaucoup pour votre pays. Parfois, seule la peur et l’angoisse morbide nous empêchent d’agir. Or, celui qui n’agit pas en vue de matérialiser les changements auxquels il aspire est déjà mort.
Monsieur le “Président”
Votre séjour à Tesker ne sera pas de tout repos, je le sais. Vous avez surtout à vous battre contre vous-même pour trouver les ressources nécessaires à l’intrépidité du leader qui veut s’affirmer. Vous devez gagner ce combat ou vous avouer définitivement vaincu. Vous le savez pour l’avoir appris avant moi, mourir pour une bonne cause est loin d’être une défaite. La défaite, c’est courber l’échine, honteusement, face aux épreuves et aux devoirs. La sagesse populaire à la sève de laquelle j’ai été nourri nous a tant farci le crâne avec ce précepte que je refuse de croire que vous ne relèverez pas le défi qu’on vous pose. Vous êtes le chef de l’Etat, le président de la République qui avez juré, la main sur le Saint Coran, de servir loyalement le Niger. Vous devez vous assumer comme tel. Sachez, en tout état de cause, que vous n’avez ni le droit de vous plaindre ni celui de justifier votre inertie face aux évènements. J’ai l’habitude de dire à votre prédécesseur que c’est à celui de choisir par quelle porte il voudrait entrer dans l’Histoire. Pas bien sûr celle qu’on essaie de lui concocter depuis l’extérieur, mais qui sera écrite par les Nigériens qui savent quel mal il leur a fait.
Vous êtes, aujourd’hui, à la croisée des chemins. C’est à vous de choisir la place que vous voulez occuper dans les coeurs de vos compatriotes, autrement dit dans l’Histoire de votre pays. La voie que l’autre a suivie mène tout droit au purgatoire et vous le savez. Ne commettez pas l’erreur d’emprunter la même voie. Une dernière chose, soyez ingrat vis-à-vis des hommes, préservez les intérêts de votre pays, de votre peuple.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Soyez sûr d’une chose, dans la vie d’un pays, le curseur bouge toujours
J’ai appris la nouvelle du rappel à Dieu de Sanoussi Tamabari Jackou et j’imagine votre profonde affliction. Je m’incline devant la volonté du Tout Puissant et prie pour le repos de l’âme de l’illustre disparu. Que Dieu, dans sa miséricorde infinie, lui accorde le pardon. Sanoussi Tambari Jackou était un brillant esprit et il faut sans doute être de mauvaise foi pour contester son intelligence. C’est tout autant faire preuve de mauvaise foi que de le couvrir uniquement d’éloges parce qu’il a tiré sa révérence. J’ai l’habitude de rappeler, à votre prédécesseur et à vousmême que nous ne sommes que de « misérables petites moisissures de la terre » et que, quoi que nous fassions, nous finirions sous terre. La leçon est là, comme hier, comme toujours, même si certains d’entre nous sont si incrédules qu’ils se prennent pour Dieu sur terre. Le pouvoir d’Etat en particulier corrompt et souvent, malheureusement, il nous enivre au point d’oublier cette belle leçon de Cheikh Hamidou Kane. La mort, pour être plus prosaïque, est l’acte suprême par lequel Dieu nous inculque l’humilité, la justice, l’intégrité, bref, les valeurs humaines qui fondent l’humanité. Lorsqu’un homme ne se remet pas en cause devant la mort, lorsqu’il ne s’amende pas devant la toute puissance de son Créateur, c’est qu’il ne croit pas en Dieu.
Monsieur le “Président”,
Pour qui connaît un tant soit peu ce que le défunt représentait pour vous-même et pour le pouvoir en place, il serait aisé de comprendre que ce n’est pas si facile d’encaisser un tel coup. Seulement, face à la mort, nous n’avons pas d’autre choix que de nous incliner. J’imagine votre douleur, car je sais que vous venez de perdre un être cher, un ami, un frère, un compagnon de lutte politique et un farouche partisan. Sanoussi Tambari Jackou s’en est allé à jamais et je regrette pour l’homme, que ce soit dans un contexte qui ne cadre pas tout à fait avec le rêve, fabuleux, du Niger que lui, vous et d’autres ont vendu aux Nigériens dans les années 90. En effet, L’homme s’en est allé dans un contexte politico-social chargé d’incertitudes pour le Niger. Il s’en est allé à un moment critique où des zones entières du territoire national sont infréquentables du fait des terroristes qui y exercent contrôle et autorité. Il s’en est allé alors que le Niger est fortement endetté, les secteurs sociaux de base en déliquescence, les libertés publiques confisquées, la démocratie dévoyée, les ressources dilapidées, la corruption et les détournements des deniers publics institutionnalisés, le trafic de drogue et d’armes en en forte croissance, bref, il s’en est allé sous un Niger des plus cauchemardesques pour un homme qui a été à l’avant-garde du Niger de la Conférence nationale souveraine.
Monsieur le “Président”,
Malgré les circonstances douloureuses que vous traversez, je ne puis m’empêcher de vous parler du Niger. Vous comprendrez sans doute, le pays étant au-dessus des hommes. La situation nationale ne nous offre pas d’ailleurs la possibilité d’éluder les questions de l’heure. La première, c’est la visite impromptue que les ministres de la Défense nationale et des Affaires étrangères français ont effectué au Niger, le 14 juillet 2022. Lorsque je l’ai appris, je me suis demandé ce qui pouvait motiver ces deux personnalités centrales françaises à quitter Paris, un 14 juillet, pour venir chez nous. Quelle est l’urgence qui pourrait justifier que le ministre de la Défense, en particulier, vienne au Niger le jour de la commémoration de la fête nationale française ? Pourquoi cette visite ne devrait-elle pas attendre le lendemain du 14 juillet ? Pourquoi pas avant *$le 14 juillet ?
L’Elysée, le Quai d’Orsay et les ministres missionnaires, eux, connaissent le motifs, sans doute urgents et graves, qui les ont fait quitter la France, unn14 juillet, pour venir et se payer le luxe d’aller visiter des projets financés par la France. Ils occupent déjà militairement notre espace et en si grande masse au point où le Niger se confond à un département français outre-Atlantique.
Monsieur le “Président”,
J’ai appris le message officiel dont étaient porteurs les deux ministres français et je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. Je sais qu’il n’en est rien. Le prêt de 50 millions d’euros et les 20 millions d’euros ne sont, je le crois, que de la poudre aux yeux. J’espère, au passage, que ces millions d’euros ne vont pas atterrir dans des comptes bancaires privés plutôt que dans les caisses de l’Etat. Je sais qu’il y en qui se frottent déjà les mains, attendant que cet argent soit dans l’obole de l’Etat pour y soutirer leurs parts. Mais, soyez sûr d’une chose, dans la vie d’un pays, le curseur bouge toujours.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, Vous dirigez, vous ne gouvernez pas, car, on ne gouverne pas son peuple dans l’injustice, le parti pris et l’insécurité permanente
Je vous ai parlé, la semaine dernière, de la situation sécuritaire et de la problématique unique à laquelle nous sommes confrontés, celle de savoir pour qui roulent, en définitive, nos partenaires militaires qui laissent faire tant de massacres, tant de tueries et de désolations humaines ? La France, d’abord, les États Unis, en suite, puis tous les autres, à savoir l’Allemagne, l’Italie, doivent impérativement être sommés de justifier leur présence sur notre sol. Ces pays, vous le savez, ont toujours vu la coopération avec des pays comme les nôtres dans un sens unique, celui de leurs seuls intérêts. Il faut l’avouer, vous avez prêté le flanc à cette coopération qui gruge notre pays, exposant son peuple à la misère et à la vindicte assassine de terroristes dont vos compatriotes, vous le savez également, ont fini, depuis longtemps, de s’interroger sur leur résilience, leur armement, leur financement, leur détermination et leur motivation. S’ils ne sont pas derrière ces terroristes qui tuent et chassent de leurs terres de paisibles citoyens nigériens, à quoi nous servent-ils à partir du moment où leur technologie militaire si pointue, leurs yeux si perspicaces et à circonférence étendue, ne voient rien lorsque ce sont des populations nigériennes qui sont traquées, persécutées et massacrées. S’ils n’y sont pour rien, on doit toutefois admettre que, non seulement ça les amuse de voir le Niger déstabilisé et vidé de ses hommes, particulièrement dans certaines zones, mais qu’ils ont surtout un intérêt dans ce projet macabre.
Je sais que vous ne le dites pas, vous le savez et le croyez aussi. Ces pays-là ne nous servent à rien. Leur présence sur notre sol est un marché de dupes sans lendemain. Ne jouez pas à ce jeu stupide de Zelensky, le président ukrainien, qui semble agir, non pas dans l’intérêt du peuple ukrainien, mais selon des injonctions extérieures. L’Ukraine sera reconstruite, dit-il. Et les personnes tuées ? Comment peut-on parler de reconstruction alors que des hommes sont en train d’être tués et que des millions d’autres sont condamnés à l’exil ? Le Niger n’est pas logé sous une autre enseigne que celle-ci. Ses enfants sont en train d’être massacrés, des milliers d’autres sont chassés de leurs terres, sous le regard indifférent de ceux dont vous louez curieusement la coopération. C’est quel genre de coopération, ça ? Hier, encore, je vous ai entendu rendre hommage à la coopération allemande en prétendant qu’elle doit être un modèle pour les autres partenaires. Ah, j’ignorais que l’Allemagne faisait plus et mieux que les autres au point de recommander aux autres, forcément l’Italie, la France et les États Unis notamment, de faire comme elle. C’est peut-être bien, mais ce n’est pas arrivé, comme disent nos frères béninois et togolais. En quoi la coopération militaire allemande est-elle exemplaire ? Ou bien, est-il juste question de flatter sans y croire ?
Monsieur le “Président”
J’ai appris que les premiers drones acquis auprès de la Turquie sont arrivés à Niamey. Je vous en félicite sincèrement, en espérant qu’il ne s’agirait pas de les parquer quelque part comme des objets de musée. Ce sont des moyens de guerre qui doivent servir à faire la différence sur le terrain et vous ne devez pas perdre la moindre minute pour les rendre opérationnels. Sachez, en tout état de cause, que l’on ne peut gagner le beurre et l’argent du beurre.
Monsieur le “Président”
Tout comme l’autre, vous vous affichez, malgré votre serment, comme un partisan politique et cela, vous le savez, n’est pas favorable à l’émergence d’un climat social et politique rassurant. Vous êtes le président de la magistrature, garant de l’unité nationale et vous vous laissez aller à de petitesses politiques en jouant vousmême le conciliateur dans une affaire d’enlèvement et d’agression physique. En organisant, autour de vous, une rencontre de conciliation entre Elhadj Amani, victime d’enlèvement et d’agression physique qui aurait pu tourner au drame, le commanditaire présumé de son enlèvement, Elhadj Maïnassara en présence du procureur de la République aux fins de voir l’extinction de la plainte, vous avez triplement pêché. Premièrement, vous avez violé votre serment en vous rendant coupable de parti pris dans une affaire de justice. Deuxièmement, vous avez violé la Constitution, entre autres, en ses articles 116 « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif » et 46 « Le Président de la République est le Chef de l’État. Il incarne l’unité nationale. Le Président de la République est audessus des partis politiques ». Troisièmement, vous avez soustrait à la justice des individus passibles de sanctions pénales. Voici ce qu’en dit l’article 14 de la Constitution que vous avez juré de respecter et de faire respecter : « Nul ne sera soumis à la torture, à l’esclavage ni à des sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Tout individu, tout agent de l’État, qui se rendrait coupable d’actes de torture, de sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, soit de sa propre initiative, soit sur instructions, sera puni conformément à la loi ». Si vous-même, le magistrat suprême, vous agissez de la sorte en montrant clairement votre préférence politique, sachez que vos compatriotes vous considèrent également comme un chef partisan qui travaille pour un clan et non pour le Niger. C’est une logique implacable que vous connaissez et ce ne sont pas des discours ressassés à dessein qui vont y changer quelque chose. Vos actes parlent si fort que l’on n’entend pas ce que vous vous exténuez à faire entendre.
Monsieur le “Président”
Vous comprenez sans doute, lorsqu’un chef d’État en arrive à ce point, qu’il soit taxé de chef de clan. Vous avez donné la preuve, irréfutable, que c’est vous la justice au Niger et quiconque veut se tirer d’affaire judiciaire doit taper à votre porte, pas ailleurs. Ça ne surprend pas, je constate et attire votre attention sur les dérives, de plus en plus prononcées chez vous. Hier, on apprenait que vous faisiez sortir qui vous vouliez et quand vous vouliez de prison, y compris des chefs terroristes. Aujourd’hui, vous officiez des rencontres de conciliation entre parties en justice. J’ai bien peur que vous ne fassiez carrément comme Moussa Dadis Camara, l’ancien président guinéen, qui présidait des audiences au palais présidentiel ; des audiences au cours desquelles il a défait des procès qui datent de 25, voire 30 ans et plus. Le risque est grand de vous voir multiplier de tels travers, sachant qu’à ce jour, vous demeurez toujours président d’un parti politique, en l’occurrence le Pnds Tarayya. C’est une autre violation de la Constitution dont vous vous rendez coupable, étant entendu que vous avez l’obligation d’y démissionner sans délai dès lors que vous avez été investi président de la République. Vous êtes donc, à la fois président de tous les Nigériens et président des militants du Pnds Tarayya, chose antinomique que vous défend formellement la loi fondamentale. La loi a-t-elle vraiment une signification pour vous ? Ah, que si ! J’oubliais que d’autres Nigériens, non membres du Pnds Tarayya et à qui il est reproché, parfois, des fautes 10 fois moins graves que dans le cas qui vous a récemment amené à jouer les bons offices, paient le prix fort de leur liberté.
Monsieur le “Président”
Vous dirigez, vous ne gouvernez pas. Car, on ne gouverne pas son peuple dans l’injustice, le parti pris et l’insécurité permanente. C’est dire que vous devez redresser la barre dès à présent au risque de dégringoler avec ces blocs de pierre auxquels vous vous accrochez, exactement comme l’autre l’a fait, dans l’illusion d’un destin fabriqué mais sans fondement aucun. Ça n’a pas de lendemain, croyez-moi.
Mallami Boukar
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Lettre au président de la République (BM) : Monsieur le Président, vous incarnez une justice des plus forts du moment et vous vous y plaisez fort bien puisque vous ne faites rien pour la changer
Vous êtes sans doute meilleur que l’autre, mais vous n’êtes pas, non plus, à la hauteur de la tâche. Le Niger, sous votre gouvernance, s’embourbe, sans aucune possibilité d’avancer. Depuis plus de 11 longues années, vous nourrissez le peuple nigérien de discours creux et sans lendemain. Le développement est fortement hypothéqué et cela se vérifie aisément à l’aune de l’état des secteurs sociaux de base, notamment l’école, la santé et l’hydraulique. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est vous qui en avez fait l’aveu, le 10 novembre 2022, à l’ouverture de la rentrée judiciaire, au centre Mahamat Ghandi de Niamey. Devant les magistrats réunis à l’occasion, vous avez laissé entendre que « Sans confiance entre les justiciables et le service public de la justice, il n’y a pas de justice ; sans justice, il n’y a pas d’État de droit et sans État de droit, il n’y aura point de développement ». Or, vous le savez mieux que moi, il n’y a pas de confiance entre les justiciables et le service public de la justice, car vous avez fait la primauté à une justice à géométrie variable. Vous reconnaissez, donc, implicitement, que vous tournez en rond, sans autre possibilité que d’agiter des vessies pour des lanternes. C’est un aveu digne d’intérêt que vous avez fait lors de ces assises judiciaires. Or, vous êtes le président du Haut conseil de la magistrature, celui qui donne des instructions au ministre de la Justice qui instruit à son tour les juges du Parquet, à commencer par le procureur de la République.
Permettez-moi de rappeler à votre bon souvenir les dispositions de la loi n° 2018-36 du 24 mai 2018 portant statut de la magistrature, notamment celles de l’article 59. Voici ce que dit : « Les magistrats sont notés ainsi qu’il suit : a) les premiers présidents de la Cour de cassation, du Conseil d’État et de la Cour des comptes par le président du Conseil supérieur de la magistrature ; b) les présidents de chambres de la Cour de cassation, du Conseil d’État et de la Cour des comptes par les présidents des juridictions dont ils relèvent ; c) les procureurs généraux près la Cour de cassation et la Cour des comptes par le ministre de la Justice ; d) les magistrats du siège des Cours d’appel, des tribunaux et juridictions qui leur sont rattachées, par le président de la cour de cassation, du Conseil d’État ou de la Cour des comptes selon le cas au vu des appréciations et notations des présidents des Cours d’appel et des tribunaux dont ils relèvent ; e) les magistrats du ministère public de la Cour de cassation, de la Cour des comptes, des Cours d’appel et des autres juridictions par le ministre de la Justice, au vu des appréciations et notations formulées par les procureurs généraux et les procureurs de la République dont ils relèvent ; f) les magistrats de l’administration centrale du ministère de la Justice, par le ministre de la Justice ; g) les magistrats placés en position de détachement par l’autorité auprès de laquelle ils sont détachés. Toutefois sont dispensés de cette notation, les magistrats mis en position de détachement pour occuper des emplois laissés à la discrétion du gouvernement et des autres hautes autorités politiques de l’État ».
Monsieur le “Président”,
En résumé, vous êtes le chef suprême de cette justice que vos compatriotes récusent, essentiellement, parce qu’elle n’est pas équitable et que vous-même, vous prétendez ne pas être conforme à vos attentes. Pour tout dire, vous incarnez une justice des plus forts du moment et vous vous y plaisez fort bien puisque vous ne faites rien pour la changer. Une justice des plus forts, c’est l’injustice et je me rappelle que ce n’est pas, loin s’en faut, en déphasage avec votre vision de la justice. Vous étiez sans doute loin d’imaginer que vous seriez un jour à la place que vous occupez aujourd’hui lorsque vous marteliez que la justice est le reflet du rapport des forces du moment.
Voici ce que votre conception de la justice donne : il y a ceux qui sont condamnés, souvent sans aucun jugement et sans alibi solide, maintenus en prison dans des conditions qui frisent une volonté de les voir mourir à petit feu et il y a ceux qui sont exonérés de tout alors qu’ils ont posé des actes de nature criminelle et ne sauraient, dans un Etat de droit digne du nom, échapper à la réclusion criminelle devant une Cour d’assises. Je peux vous citer des exemples où vous avez failli en tant que chef de la magistrature et président de la République qui a pris l’engagement solennel de garantir une justice de qualité, efficace, plus équitable et plus accessible. Il y en a tellement que vous m’accorderez certainement le bénéfice de me taire là-dessous pour ne pas trop vous tourmenter avec ces échecs conscients, inexcusables mais pleinement assumés parce que, soit l’on est impuissant à changer le cours des choses, soit parce que l’on est complice de l’état des choses.
Monsieur le “Président”,
On vous dit dix fois plus “humain” que votre prédécesseur, ce que j’admets volontiers au regard de certains actes. Cependant, je ne comprends pas cette absence de constance dans vos actes, au point où j’ai été obligé de croire en la véracité du jugement d’un ami, assez perspicace, je dois l’avouer. « Bazoum Mohamed n’est ni différent de son prédécesseur ni acquis à un humanisme de bon aloi. Il fait tout par ruse et par calcul », a-t-il dit, s’appuyant sur deux faits qu’il dit être l’expression d’une duplicité. D’abord, l’affaire Boureima Moumouni dit Tchanga, l’ancien chef d’Etat-major des armées nigériennes, qui a bénéficié d’une liberté provisoire par décision de justice le …2022, mais qui a été maintenu dans les liens de la détention par opposition du Parquet à sa mise en liberté. Or, le Parquet, c’est le ministre de la Justice et le ministre de la Justice, c’est le président du Haut conseil de la magistrature qui n’est autre que vous-même. On le sait, ni le procureur de la République ni le ministre de la Justice ne peuvent, dans l’architecture judiciaire actuelle, s’aventurer à prendre une telle initiative De la même façon qu’ils ne peuvent s’autoriser à engager des poursuites contre certains individus qui ont pourtant commis les pires crimes. La preuve, les auteurs des crimes abominables commis au ministère de la Défense nationale n’ont pas, à ce jour, fait un seul jour de prison.
Aucun. Au terme de l’article 39 du code de procédure pénale donne au procureur de la République, la compétence de recevoir les plaintes et les dénonciations et d’apprécier la suite à leur donner. Malgré cette disposition légale, le procureur de la République n’a pas donné une suite attendue à la plainte avec constitution de partie déposée par les organisations de la société civile, relativement au scandale de l’uraniumgate. Non seulement une caution e 20 millions leur a été exigée comme condition à l’examen de sa plainte, mais le compte bancaire qu’elles ont créé à cet effet à Ecobank-Niger a été fermé quelques jours après son ouverture parce que, selon la banque, il serait contraire à la loi sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Monsieur le “Président”, La justice au Niger, jusqu’à preuve du contraire, c’est vous et personne d’autre. Elle est le reflet de votre vision, de vos aspirations et de vos attentes. Dans l’affaire Boureima Moumouni dit Tchanga, c’est comme si vous avez repris de la main gauche ce que vous avez donné de la main droite. Soit, vous redressez la barre alors qu’il est encore temps, ce qui est nature à ouvrir les perspectives de développement figées et bloquées, soit vous continuez à vous accommoder de cette situation et dans ce cas, je conseillerais volontiers de ne plus parler de justice…mais également de développement.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) : On ne peut pas déployer tant d’énergie, tant d’ingéniosité et de tant de courage dans la violation des lois et penser convaincre en parlant de justice et les droits de l’homme
J’ignorais que vous prépariez une table ronde des investisseurs, J’ai eu cependant l’information que vous étiez attendu, le 5 décembre, à Paris (France). Bref, j’ai suivi votre allocution d’ouverture de ladite table ronde et je dois avouer que ma surprise est totale de vous entendre proclamer, avec une si grande certitude, des choses et des concepts dont vos compatriotes ont oublié, depuis plus d’une décennie, jusqu’au sens. Avec votre permission, je commencerai par l’unique vérité que j’ai relevée dans ce discours qui a dû faire sourire nombre de partenaires qui savent parfaitement comment le Niger est gouverné depuis près de 11 ans ; ceux qui connaissent, pour les avoir pratiqués et évalués, les responsables de cette gouvernance que vous semblez si flatter. « Notre peuple, avez-vous déclaré si courageux et si résilient, mérite bien de tels résultats » en parlant de modernisation de l’économie nationale, du développement du capital humain, de la consolidation de la gouvernance, de la paix et de la sécurité. C’est une vérité absolue à laquelle j’adhère totalement, sans être toutefois d’accord avec vous quant à votre volonté et vos capacités réelles à faire face, avec efficacité, à vos responsabilités. Je veux dire que vous savez bien que le contexte de corruption, de détournements de deniers et biens publics, de trafics en tous genres, le tout baignant dans une impunité totale des auteurs, ne peut favoriser ce que vous projetez si bien dans votre discours.
Comme moi, comme tous vos compatriotes, Vous savez ; que vous êtes très éloigné de ces perspectives, pour ne pas dire que vous en êtes aussi éloigné que les deux faces d’une même pièce de monnaie. Vous savez autant que moi, sinon plus que moi, que le Niger est malade, très malade, de la corruption, des détournements de deniers publics, de trafics en tous genres, de l’injustice et de l’impunité et qu’en dehors d’un changement de paradigmes auquel vous vous êtes essayé brièvement, il n’y a guère de salut pour le peuple nigérien. Ah, j’ai souri lorsque je vous ai entendu dire que « la mise en oeuvre du Plan de développement économique et social (Pdes) a été un succès ». Vous savez bien que ce n’est pas le cas. Il y a deux semaines, je vous avais rappelé que dans Monsieur le Président,On ne peut pas déployer tant d’énergie, tant d’ingéniosité et de tant de courage dans la violation des lois et penser convaincre en parlant de justice et les droits de l’homme votre pays, depuis le début de mai 2022, ce sont 16 193 personnes, soit 2 602 ménages, qui ont été forcées de se déplacer dans les communes de Torodi et de Makalondi ; qu’en août 2022, 77 919 enfants, dont 38 394 filles ont été affectés par la fermeture de leurs écoles pour cause d’insécurité ; que ce nombre d’élèves concerne 890 écoles, dont 855 écoles du primaire et 35 du secondaire ; que le pourcentage des écoles forcées de fermer a augmenté de 17% entre mai et août et que ce phénomène touche les enfants de 17 départements éparpillés dans quatre régions ; que, bien entendu, cela va durablement affecter l’économie nationale, sans compter les conséquences sociales et culturelles désastreuses ; que les besoins sont énormes dans les secteurs de l’eau, de la sécurité alimentaire, de la santé, de la protection, des abris et de l’éducation ; qu’enfin, 552,6 millions de dollars sont nécessaires pour financer le plan humanitaire 2022. Ce n’est, vous le savez, qu’une infime fenêtre du vilain tableau de la gouvernance que vous incarnez. Le tableau serait-il aussi noir si le Pdes 2017-2022 était un succès ?
Monsieur le “Président”,
Ce que je considère comme une opération de com de votre part ne peut d’ailleurs porter des fruits dans la mesure où ceux à qui vous parlez sont parfaitement édifiés sur la situation réelle de notre pays, du climat des affaires et des opportunités réelles dont vous parlez. Le slogan « Niger, Terre d’accueil et d’opportunités » avec lequel vous pensez accrocher vos interlocuteurs et susciter leur intérêt n’est pas réaliste dans son second volet. Les opportunités d’affaire ne peuvent coexister et prospérer dans un contexte dominé par la corruption, les trafics divers et l’impunité, y compris pour des personnes qui doivent être poursuivies pour haute trahison. Le détournement des fonds destinés à équiper les Forces armées nigériennes (Fan) et l’impunité garantie aux auteurs, co-auteurs et complices enlève tout crédit à votre discours. On ne peut pas déployer tant d’énergie, tant d’ingéniosité et de tant de courage dans la violation des lois et penser convaincre en parlant de justice et les droits de l’homme.
« La croissance, avez-vous déclaré, sera durable et inclusive afin qu’elle profite à toutes les couches socioéconomiques, notamment les plus défavorisées » ; que votre ambition est de ramener le taux de pauvreté de 43% en 2022 à 35,4% en 2026 ; que pour ce faire, le Gouvernement mettra en oeuvre plusieurs stratégies visant la transformation structurelle de notre économie. C’est si séduisant. Seulement, comme vous le faites depuis 11 interminables années, derrière les mots, les discours, les promesses et les engagements, il y a toute une tragédie.
Monsieur le “Président”,
Savez-vous que l’amélioration du climat des affaires est impossible dans un pays miné par la corruption ? Savez-vous également que les services sociaux de base, notamment l’éducation, la santé et l’eau sont en souffrance malgré le Pdes 2017- 2022 dont vous flattez les résultats ? Savezvous que des milliers de classe, malgré le Pdes, sont en paillottes, y compris à Niamey, dans la capitale et que des milliers d’élèves — ceux qui ont la chance d’aller à l’école — sont assis à même le sol ? Savez-vous que, malgré les énormes ressources que le Niger a engrangées sous votre régime, qu’il y a des localités qui n’ont accès à l’eau potable ? Savezvous que, dans les hôpitaux nigériens, l’on achète jusqu’aux gants et aux sparadraps pour espérer le moindre soin ? Savez-vous que les que les 10, 28 milliards d’euros correspondant à 6 735 158 140 084,00 FCFA pour lesquels vous cherchez des investisseurs étrangers peuvent être mobilisés rien qu’en livrant une lutte sérieuse contre la corruption ? Savez-vous que rien qu’avec le scandale des d’Eximbank de Chine, ce sont 1000 milliards de francs CFA qui se sont évaporés dans la nature ? Je ne suis pas choqué par ce décalage, j’allais dire ce fossé, entre le discours et la réalité, poignante, que vos compatriotes subissent depuis plus d’une décennie. Je pleure simplement ce Niger, mon pays, si fier, que vous avez “défiguré” avec une gouvernance sans âme, faite de déni de justice, de corruption et de trafics divers. Ce Niger que vous brossez dans vos discours, ce n’est pas celui que nous connaissons. Ma prière, c’est de voir ce Niger advenir.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) :Monsieur le Président, Si vous voulez faire la lutte contre la corruption et que vous voulez, en toute occasion qui vous est offerte, rendre hommage à l’autre alors que vous savez ce que je sais, il y a manifeste
Cette fois-ci, je crois qu’il n’y a plus de possibilité à faire prévaloir le doute, c’est bien l’armée française qui a tiré à balles réelles sur les populations nigériennes, à Téra. La vérité vient d’abord de Paris, la capitale française d’où le journal Libération a titré que « les cartouches récoltées après la tuerie de Téra (mort de 3 Nigériens) sont de calibre OTAN » et n’appartiennent donc pas aux gendarmes nigériens ». Un autre a bien écrit, à la Une : « À Téra, l’armée française ouvre le feu ». Dès lors, je ne comprends plus pourquoi vous avez sanctionné le ministre Alkache Alhada, ministre de l’Intérieur en poste au moment des faits et le commandant de la Gendarmerie nationale, le général Salifou Wakasso, dont les éléments, une quarantaine, ont escorté le convoi militaire français. Je me demande, en fin de compte, ce que vous avez cherché dans ces limogeages qui ne se justifient que par une volonté tenace à défendre une certaine France immaculée qui n’aurait d’autre objectif que de nous aider dans la lutte contre la corruption. Auriez-vous sanctionné injustement Alkache Alhada et Salifou Wakasso ? L’auriez-vous fait pour satisfaire la thèse française selon laquelle ce ne sont pas les soldats français qui ont tiré sur les populations nigériennes ? L’auriez-vous fait pour faciliter aux autorités françaises la défense de la thèse selon laquelle ce sont les gendarmes nigériens qui ont tiré à balles réelles sur leurs concitoyens ? Bref, je suis sidéré que les Français eux-mêmes doigtent les militaires français mais qu’au Niger vous sanctionniez un ministre et un général de Gendarmerie au lendemain des faits incriminés.
Monsieur le Président,
Cette façon de faire vous semble-t-elle être un acte patriote ? J’en doute personnellement. Du côté du Burkina Faso, les choses se passent à l’inverse de ce qui se passe chez nous. J’ai appris que le jeune enfant – il a 14 ans et s’appelle Aliou Sawadogo – qui a descendu un drone de surveillance français a eu tous les honneurs dans son pays. Il a été célébré comme un héros national et selon des informations qui sont devenues virales sur les réseaux sociaux, l’Etat burkinabè lui a offert le cadeau de ses rêves en l’incorporant dans une école militaire. Au Niger, vous avez plutôt sanctionné le ministre de l’Intérieur pour avoir fait publié un communiqué indiquant que c’est l’armée française qui a tiré à balles réelles sur les populations ainsi que le Haut commandant de la Gendarmerie nationale qui a escorté l’armée française en territoire nigérien. Ce n’est pas beau du tout.
Malgré tous ces actes anachroniques, je maintiens que, entre l’autre et vous, le fossé est immense. C’est, je dirais, la nuit et le jour. Je ne partage pas votre volonté et vos actes tendant à satisfaire les lubies des autorités françaises. Je les condamne d’ailleurs avec la plus grande fermeté, mais j’ai tout de même essayé d’en comprendre les tenants et les aboutissants, comme dirait l’autre. C’est vrai que vous êtes pratiquement pris entre le marteau et l’enclume, ne sachant finalement quoi faire face à des choix qui s’excluent catégoriquement. Vous ne pouvez pas vouloir servir le Niger et la France en même temps. Et vous ne pouvez pas non plus vouloir du rassemblement de vos concitoyens tout en pratiquant la continuité, cette hideuse continuité dont vous connaissez, mieux que moi, les conséquences sur ce pays, son unité, sa cohésion, la démocratie, etc.
La continuité, vous savez sans doute mieux que moi les conséquences désastreuses pour le Niger pour avoir inspiré, dès vos 100 premiers jours au pouvoir, l’idée de « Rassembler pour avancer » au lieu de l’anachronique « Consolider pour avancer ». en homme averti, vous avez compris qu’il n’y a, pour le Niger, aucune avancée possible dans la consolidation de ce que notre pays a subi sous le joug de l’autre. Vous avez su désamorcer la bombe en décrispant quelque peu le climat social et politique avec un style qui n’a rien à voir avec les méthodes de l’autre. Cependant, je dois vous faire remarquer votre plaidoyer pour la France et celui qui a passé son temps à servir les intérêts français a noirci votre tableau. Est-ce votre choix que vous affichez ainsi ? Le peuple nigérien, vous devez le savoir, n’a plus confiance en son partenaire français et il a d’excellentes raisons de se méfier de cet ami qui veut être à la fois ami à notre pays et ami des maîtres de Kidal, la localité qui, selon les propres confessions de l’autre, abrite tous les trafiquants et terroristes du Sahel. Or, Kidal est sous la protection de l’armée française. Peut-on être à la fois ami au Niger et ami aux terroristes qui endeuillent le Niger ?
Monsieur le Président,
Quel est l’intérêt de la présence des forces militaires étrangères sur le sol nigérien ? J’ai remarqué que des cohortes entières d’hommes armés dits terroristes traversent les frontières nigériennes, en centaines, sur des motos et des véhicules, tuent, incendient et emportent des dizaines de têtes de bétail parfois. Sou l’œil impuissant de populations doublement meurtries. À Téra, en moins de temps qu’il ne faut, l’armée française a rapidement fait décoller un avion pour aller asperger les populations de gaz lacrymogène. À quoi nous servent véritablement ces bases militaires étrangères ?
En attendant que vous songiez à vous décider à les bouter dehors pour travailler avec les pays qui acceptent un partenariat gagnant-gagnant, je voudrais vous présenter mes encouragements personnels à persévérer dans la voie dans laquelle le président du MPR Jamhuriya, Albadé Abouba, vous appelle avec insistance. Je sais que vous appréhendez le sujet avec beaucoup d’appréhensions et à présent que votre alibi est tombé, Albadé Abouba, qui le fait certainement de tout cœur pour son pays, ne va pas lever le pied de l’accélérateur. Au contraire, il va continuer de plus belle son combat, somme toute, noble et bénéfique pour le Niger. Vous êtes, donc, au pied du mur et comme on dit, c’est à l’œuvre que l’on reconnaît les bons artisans.
Pour ma part, je voudrais vous dire que vous n’avez pas mieux à faire que cela, l’acte étant de nature à compenser votre récente sortie médiatique sur la présence militaire française au Niger. Mieux, il vous permettra d’engranger un gain politique incommensurable, car le Niger, pour l’Histoire, vous en saura gré.
Monsieur le Président,
Ne gâchez pas ses belles tendances que vous avez dessinées et qui ont suscité l’espoir de tout un peuple. La lutte contre la corruption et le terrorisme sont assurément deux axes de travail qui sont de nature à vous valoir la reconnaissance éternelle du peuple nigérien. Mais, à condition que vous vous y mettiez sérieusement. Si vous voulez faire la lutte contre la corruption et que vous voulez, en toute occasion qui vous est offerte, rendre hommage à l’autre alors que vous savez ce que je sais, il y a manifestement problème. Personne, pas même le plus imbécile de nos compatriotes, ne vous comprendrait. Sachez séparer le bon grain de l’ivraie et dites-vous bien que parler trop sans agir détruit un chef d’Etat.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président : Le Niger est confronté à une multiplicité de crises qui n’autorisent, en aucun cas, la création d’un Sénat parce qu’il faut y loger un homme
J’ai appris que vous avez réussi le pari de dompter celui que vous avez chassé du Pnds Tarayya comme un malpropre en août 2019. Ibrahim Yacoubou, pour ne pas le nommer, a fait des pieds et des mains pour retrouver les ors du pouvoir par l’intermédiation d’Albadé Abouba, le président du Mpr Jamhuriya. Je comprends dès lors pourquoi vous avez peu de respect pour les autres. Lorsque vous les avez en dessous de vos chaussures, vous ne pouvez que les piétiner. Ibrahim Yacoubou, malgré toutes les avanies subies, est retourné sur ses pas, docilement, comme un animal dompté qui ne sait faire que ce qu’on lui a appris. Qu’importe la porte d’entrée qu’il a choisi d’emprunter du moment où toutes conduisent dans l’enfer qu’il a lui-même régulièrement décrit, rejeté et contesté. Au nom, disait- il, des intérêts supérieurs du Niger et de son peuple, grugé et trompé par des marchands d’illusions, disait-il. N’est-ce pas grave pour un si jeune leader politique ? Que dire, donc, de son si prometteur parti politique qu’il sacrifie ainsi sur l’autel d’intérêts qui, en tout état de cause, ne concordent pas avec ceux du Niger et de son peuple. On ne devient pas roi en jouant aux clowns et la voie qu’Ibrahim Yacoubou a choisi d’emprunter n’est pas celle de l’avenir, c’est celle d’une vie politique sans lendemain. Bref, vous avez réussi à démontrer que derrière l’image, il n’y a parfois que ruine et désastre.
Si je parle ainsi d’Ibrahim Yacoubou, ce n’est pas pour le brocarder, mais pour magnifier votre coup, nécessairement fatal, que vous venez d’asséner à celui qui a sans doute oublié le sursaut populaire, dans l’Arewa, qui l’a remis en selle et sauvé du gouffre politique dans lequel vous l’avez précipité. Je vous enlève mon chapeau, même si, vous le savez, je ne peux que condamner de tels actes. Vous mettez une si grande énergie à vous servir que le Niger, dans tout ça, est oublié. « C’est nous, on mange », sans état d’âme et autre souci que de continuer à gouverner.
Si je vous condamne au plus haut point pour l’usage de certaines pratiques dont la fin, malheureusement pour le Niger, n’est pas pour demain avec vous, je condamne encore fermement ceux qui sont prétendent se battre pur un idéal pour le Niger mais qui, à la moindre alerte du ventre, cherchent les moyens de se faire une place au gouvernement. On ne construit pas un pays avec de tels hommes. Certains vous accusent d’avoir fait un hold-up électoral comme l’autre, mais les responsables de ce hold-up sont d’abord ceux qui cautionnent l’injustice, l’usage d’armes à feu dans le processus électoral, la corruption et les détournements des deniers publics ; ceux-là qui vous ont voué aux gémonies et qui ont accepté de vous porter au pouvoir moyennant des subsides d’argents et des strapontins pour leurs partisans.
Monsieur le “Président”
Permettez que je parle d’autre chose. Le vendredi 8 avril 2022, Cissé Ibrahima Ousmane, l’ancien ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Niger au Tchad jusqu’au 26 février 2022, date de la fin de sa mission, a été interpellé au petit matin par la gendarmerie nationale. En fin de journée, après quelques heures d’audition, il a été placé en mandat dépôt à la maison d’arrêt de Birni Ngaouré. Cissé Ousmane n’était pas qu’un ancien diplomate au service de son pays chez les Deby, il était également ancien directeur général de la police nationale et ancien ministre de l’Intérieur, entre autres. Bon ? je ne vous conterai pas qui est Cissé Ibrahima Ousmane. Cependant, vous me concéderez certainement l’indulgence de vous rappeler qu’il faisait partie de ceux qui vous avaient faits rois. Très proche de Djibo Salou qui vous avait fait tant de bien en mettant en place un gouvernement presque exclusivement coloré de rose, Cissé Ibrahima Ousmane s’était senti trahi au terme de la Transition militaire 2010. Il s’attendait à faire tasartché en figurant dans le premier gouvernement de l’autre, votre prédécesseur ; ce qui ne serait, in fine, qu’un juste retour de l’ascenseur. Il l’avait d’ailleurs laissé entendre à un ami en lui indiquant, sur fond de menace, qu’il le retrouverait encore sur ce même fauteuil [celui de ministre de l’Intérieur] au lendemain de la Transition militaire. Cissé Ibrahima Ousmane était, donc, un des vôtres, ceux-là qui avaient choisi, les yeux fermés, de créer les conditions pour votre arrivée au pouvoir, après l’échec de la tentative de 1999 avec feu Daouda Malam Wanké. Connaissant la configuration de l’équipe gouvernementale de 2010, j’imagine que Cissé Ibrahima Ousmane n’a pas été placé au ministère de l’Intérieur au hasard. C’est certainement parce qu’il inspirait totalement confiance dans ce qui était en perspective. Rassurez-vous, je ne tente nullement de lui trouver des excuses. Au contraire, c’est pour souligner que l’homme qui est aujourd’hui “neutralisé” était un membre du système et que l’épilogue actuel de vos rapports relève des cas d’affaire de famille. Je ne m’y mêle pas. Permettez- moi toutefois de vous dire que vos compatriotes doutent énormément de la justesse de l’arrestation de Cissé Ibrahima Ousmane. Ils se demandent si Cissé ne ferait pas l’objet d’un règlement de comptes. Ils ont deux raisons essentielles qui militent pour eux. La première, c’est que Cissé, frustré après la formation du tout premier gouvernement de votre prédécesseur, en 2011, a rencontré certaines personnalités politiques et comme c’est quelqu’un qui est réputé ne pas avoir sa langue dans sa poche, a notamment révélé qu’il y a un deal entre l’autre et le soldat Djibo Salou. Est-ce la suite logique de cette histoire, une sorte de revanche retardée ?
Monsieur le “Président”
Le Niger, vous le savez, est confronté à des crises multiples. Rien que l’insécurité alimentaire touche plus de huit millions de nos compatriotes. À cela s’ajoute le terrorisme qui a déjà tué des milliers de nos compatriotes et auquel vous peinez à trouver une solution, l’école va très mal, la santé est hypothétique, l’eau potable reste encore un projet, y compris à Niamey. Comment pouvez-vous privilégier la création d’un Sénat pour y loger un homme ? Si vous utilisez ces efforts à la reconstruction du Niger, ne serait-ce qu’en vous consacrant à ce que vous avez promis le 2 avril 2021, le pays se porterait mieux et vous n’aurez sans doute pas besoin de faire ce qui est en cours avez Albadé Abouba et Ibrahim Yacoubou.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président Vous avez annoncé que vous exigez de la France une enquête en vue de déterminer les responsabilités et de châtier les auteurs. Où en êtes-vous avec cette affaire ?
La crise russo-occidentale, vous le savez, est une affaire complexe et dangereuse puisque, désormais, la paix mondiale ne tient plus qu’à un fil. Vous le savez aussi, sans doute, cette guerre qui est en train de détruire l’Ukraine, est la conséquence de l’intolérance des occidentaux, toujours préoccupés de mentir et de tromper sur l’origine et les causes réelles des conflits armés dans le monde. La guerre en Ukraine n’échappe pas à cette volonté de domination occidentale à tout prix ; un Occident sans aucun repère moral que rien n’arrête. Un Occident qui fabrique, à tous les coups, des mensonges éhontés pour s’offrir des alibis politiques et instrumentaliser leurs opinions publiques. Tout est bon dans cette logique : ils ont menti à propos de L’Irak, ils ont menti à propos du Gautemala, ils ont menti au sujet de la Lybie, ils ont menti partout et ils continuent de mentir sur les réalités de la guerre en Ukraine. Seulement, la Russie n’est ni la Lybie, ni l’Irak.
Si je vous en parle, ce n’est pas pour vous faire l’histoire des guerres meurtrières menées par les Occidentaux sur la base de mensonges fabriqués à dessein, uniquement guidés par la volonté de régenter le monde aux fins d’en contrôler les ressources. Si je vous en parle, c’est parce que je vois de grandes similitudes entre ce qui se passe en Ukraine et ce que nous subissons au Sahel, pour ne pas dire le Niger, notre pays. Bien entendu, comparaison n’est pas raison mais c’est bien las, au moins pour les motivations qui fondent la présence militaire des armées étrangères sur notre sol. Vous le savez d’évidence, vous le savez par l’information, vous le savez par les faits et les actes, ni l’armée française, ni l’armée américaine ou italienne, n’est sur notre sol pour nous aider dans la lutte contre le terrorisme. Elles ont toutes des motivations qui ne concordent pas avec nos intérêts. La France, pour parler précisément de ce pays qui semble s’agiter beaucoup dans l’affaire ukrainienne, est au Mali actuellement contre la volonté de l’État malien qui lui a demandé de partir sans délai. Elle refuse de partir sans délai et le dit sans gêne, trouvant sans doute la demande des autorités maliennes trop osée.
Dans ce refus de la France de quitter le Mali sans délai, il y a nécessairement la volonté du plus fort qui s’exprime. Cette position, malheureusement pour le Niger, vous la soutenez, votre ministre des Affaires étrangères ayant clairement déclaré, à paris, que le retrait de l’armée française du Mali se fera avec raison, sans précipitation et suivant un agenda qu’il plaira à la France d’établir. Faites le parallèle et vous comprendrez pourquoi ceux qui vous ont précédé à la tête de l’Etat, je ne parle pas de l’autre, ont observé une stricte neutralité dans les grands conflits entretenus par l’Occident. Le Mali demande que la France quitte son territoire, mais la France refuse de se plier à la volonté des autorités maliennes. D’ailleurs, la France est là sans aucun mandat véritable, la demande d’assistance aérienne demandée par feu Ibrahim Boubacar Keita, en 2012, n’étant nullement synonyme de présence militaire terrestre. Non seulement, elle est intervenue au sol, mais elle a établi une frontière que les Forces armées maliennes n’ont pas le droit de dépasser, entretenant ainsi, en toute connaissance, une vaste zone dédiée aux bandits armés, terroristes et trafiquants de drogue.
L’autre, que vous avez remplacé, l’a clairement déclaré, une des rares fois où il a été pris de lucidité par rapport au danger que représente la politique française pour notre pays. Il l’a dit et vous le savez autant que lui, Kidal est le sanctuaire des terroristes au Sahel. Pourtant, vous avez continué à soutenir la France dans ce qu’elle fait et les Nigériens s’interrogent bien sur la motivation d’un tel soutien. Qu’est-ce que vous y gagnez puisque le Niger, lui, n’en récolte que larmes et sang ?
Monsieur le “Président”
Je vous parlais des similitudes relevées entre ce que fait actuellement la Russie en Ukraine et ce que fait la France, en particulier, sur nos sols. Encore une fois, je ne parle pas de la forme, je parle du fond. N’est-ce pas l’armée française qui, avec une facilité déconcertante, a tiré à balles réelles sur de jeunes manifestants qui bloquaient son convoi à Téra, tuant trois d’entre eux et blessé plusieurs autres ? Vous allez sans doute leur trouver des excuses. Je vous rappelle qu’en France, pendant plus d’un an de manifestations publiques des Gilets jaunes, bloquant jusqu’à la circulation publique dans certains cas, il n’y a pas eu un seul coup de feu.
Vous avez annoncé que vous exigez de la France une enquête en vue de déterminer les responsabilités et de châtier les auteurs. Où en êtes-vous avec cette affaire ? Ou bien vous l’avez aussi enterrée, tel que l’a voulu et fait la France qui vous a répondu par la voix la plus officielle que, non seulement tout est clair, mais que l’armée française a agi de façon adéquate en évitant un drame. Oui, pour la France, tuer trois Nigériens, ce n’est pas un drame. Moi, dès le départ, je savais que vous ne pourriez rien exiger de la France et que votre propos, c’était pour amuser la galerie. N’est-ce pas pour la forme que vous avez annoncé avoir exigé de la France une enquête ? En tout état de cause, vous ne pouvez et ne devez attendre de la France qui est au centre du drame, survenu en territoire nigérien, une enquête pour déterminer les circonstances et situer les responsabilités. Les circonstances, disent les experts, sont largement déterminées et les auteurs du drame, parfaitement connus.
Monsieur le “Président”
La France et la Russie mènent les mêmes combats et je serai même tenté, sans toutefois cautionner la guerre, que la France, qui a spolié les peuples africains de leurs ressources sur la base d’accords léonins, a fait pire que la France. Le néocolonialisme n’est-il pas un crime ? Vous avez condamné ce que fait la Russie en Ukraine, mais vous soutenez curieusement ce que la France dans votre propre pays. Je puis vous assurer que vos compatriotes sont en rupture totale avec vous par rapport à la présence des forces militaires étrangères, particulièrement le redéploiement de la force Barkhane dont l’installation au Niger fera de notre pays une zone d’occupation française avec des milliers de soldats. Votre intention de mettre la question en discussion à l’Assemblée nationale est un subterfuge et je crois que vous pourriez nous en épargner dès lors que vous avez pris la décision avant d’y penser. C’est la preuve que le parlement n’a pas un autre mot à dire que ce que vous voulez.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président, Avons-nous un contentieux avec le Mali ? Avons-nous un contentieux avec ...
Monsieur le Président, Avons-nous un contentieux avec le Mali ? Avons-nous un contentieux avec la Fédération de Russie ? Ou bien prenons-nous fait et cause pour une partie dont il n’y a pas lieu de citer le nom ?
Est-ce, donc, vrai qu’un avion militaire russe a été interdit de survoler l’espace aérien nigérien pour aller au Mali et qu’il a été, finalement, contraint de passer par l’Algérie ? J’ai bien vu la note d’information, mais je n’y croyais pas. Est-ce bien du Niger, de mon Niger, ce pays si respectueux des principes de bon voisinage et profondément attaché à ses relations séculaires avec ses voisins immédiats dont il s’agit ? Je ne reconnais plus mon pays. Déjà, du point de vue de l’intérieur, tout, absolument tout, a été si bouleversé que nos compatriotes continuent à penser qu’il s’agit d’un mauvais rêve, un cauchemar qui n’en finit pas. Moi, je n’en suis réellement surpris, tant votre position personnelle est si tranchée qu’on pourrait aisément l’assimiler à celle d’un Jean-Yves Ledrian ou une Françoise Parly, respectivement ministres des Affaires étrangères et des Armées français. Vous êtes si dur avec les frères maliens à qui vous devez reconnaître, en tout état de cause, la souveraineté nationale et un minimum de droit pour ceux qui le gouvernent de choisir la voie à suivre pour les Maliens. Qu’ils soient militaires issus de coup d’Etat ou hommes politiques arrivés au pouvoir par des élections, il n’y a pas de raison d’avoir les positions que vous avez vis-à-vis du Mali. Car, ce qui touche au Mali touche forcément au Niger. Et puis, entre nous, monsieur le Président, vous avez bien donné, depuis presque 11 ans, aujourd’hui, au Niger, des orientations que les Nigériens contestent et combattent avec véhémence et que seule l’usurpation des droits constitutionnels à la manifestation vous permet d’étouffer les mécontentements populaires.<p>
Vous le savez mieux que moi, « il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice ». Or, vous le savez parfaitement, c’est le cas du Niger depuis 11 ans. Grâce à des lois taillées sur mesure, faites à la têt du client, vous avez pu asseoir un pouvoir issu de hold-up électoraux et vous avez pu faire taire la plupart des voix discordantes qui vous dérangent. Avez-vous, monsieur le Président, une idée du nombre de vos compatriotes qui ont été interpellés et/ou embastillés et jetés en prison pour leurs opinions, leurs positions ou leur engagement politique ? Certes, la loi, c’est la loi et personne, en principe, ne doit se sentir investi d’une immunité vis-à-vis de la justice. Or, là également, vous le savez mieux que moi, de nombreux compatriotes ont connu les affres de la police judiciaire et/ou de la prison pour des raisons liées à la primauté de la force qui prime sur celle du droit tandis que d’autres font du trafic de drogue, d’armes, violent allègrement les lois de la République, s’attaquent délibérément aux fondements de la cohésion sociale et de l’unité nationale, détournent des milliards,…dans une impunité totale qui, en principe, vous enlève tout droit de parler de certaines questions.
Monsieur le Président,
La situation de notre pays, depuis près de 11 ans, ne nous permet pas, ne vous permet pas de critiquer un autre pays sur les questions liées à la République, à la démocratie et aux droits humains et le secrétaire aux droits humains des Nations Unies, Clément Voule, qui a séjourné dans notre pays du 6 au 16 décembre 2021, l’a clairement fait ressortir dans un communiqué de presse rendu public. Nous devons, nous autres Nigériens, faire profil bas lorsqu’on parle de certains sujets et surtout que ce qui ruine, aujourd’hui le Mali en termes d’intégrité territoriale, n’est pas si loin de nos portes. Notre devoir en tant que Nigériens, je le pensais, c’est de rester solidaires de nos frères maliens quoi qu’il en soit. Nos destins, en tant qu’États souverains dans leurs frontières originelles, sont intimement liés.
Lorsque j’ai appris que le Niger a refusé le survol de son territoire, du côté d’Agadez, à un avion militaire russe qui va au Mali, je me suis demandé si notre pays agissait ainsi à l’encontre du Mali ou de la Fédération russe ? Est-ce le Niger, mon pays, qui a contraint l’avion russe à changer de trajectoire ou c’est plutôt le fait de ces forces militaires étrangères installées sur le sol nigérien et qui se comportent en territoire conquis au point de tirer, à balles réelles, sur des compatriotes manifestants ? Avons-nous un contentieux avec le Mali ? Avons-nous un contentieux avec la Fédération de Russie ? Ou bien prenons-nous fait et cause pour une partie dont il n’y a pas lieu de citer le nom ?
Je suis réellement désorienté, pour ne pas dire couvert de honte de voir mon pays prendre des positions aussi tranchées sur des questions qui, dans le pire des cas, doivent requérir de notre part une totale équidistance. Avez eu l’occasion de parcourir quelques lignes de l’excellente thèse de doctorat de Mamoudou Djibo ? Invitez-le à vous en procurer une synthèse sur la diplomatie nigérienne depuis 1960, particulièrement vis-à-vis de pays belligérants ou à contentieux quelconque. Vous serez assez édifié pour ne pas rectifier votre ligne de conduite et celle de l’État vis-à-vis du Mali.
Monsieur le Président,
Vous connaissez assez bien sans doute la position courageuse, pleine de dignité et d’honneur, que le Président Diori Hamani a eue face à la France qui avait, déjà, essayé de désintégrer le Nigeria avec la guerre du Biafra en soutenant, en finançant et en armant ouvertement le chef sécessionniste biafrais Odumegwu Ojukwu. Lors de cette guerre du Biafra, le Président Diori a pris fait et cause pour le Nigeria fédéral alors que l’ancienne puissance coloniale et certains pays africains du précarré français en Afrique étaient ouvertement engagés aux côtés de la sécession biafraise.
Où se situe la différence qualitative ? C’est que Diori Hamani avait une très forte personnalité, savait se faire respecter et faire respecter son pays et son peuple. Nonobstant son obédience francophile, son amitié avec le célèbre Jacques Foccart et sa proximité ¯ certains parleraient volontiers d’assujettissement à son frère ivoirien ¯ avec son contemporain et non moins chef d’État Houphouët Boigny, le Président Diori ne s’est pas toujours, systématiquement, aligné sur la position française face à des situations pourtant cruciales. Je me demandais ce que serait la position du Niger si c’était aujourd’hui.
Monsieur le Président,
À propos de vos rapports en tant que gouvernants nigériens, je m’interroge sincèrement sur les motivations et les desseins, tant ils sont en net décalage avec les attentes et les aspirations du peuple nigérien. Je pose la question de savoir si la France pour un pays, un peuple, ou si elle est pour des hommes. En attendant d’obtenir une réponse à cette interrogation qui n’est pas exclusivement mienne, je voudrais vous inviter, en restant dans le sillage de chefs d’État tels que Diori Hamani et Seyni Kountché, à méditer sur les rapports entre la fidélité qu’on vous reconnaît vis-à-vis de la France et la loyauté que vous devez à votre pays et à votre peuple. Laquelle doit primer et laquelle prime chez vous ? En tout état de cause, je suis peiné d’entendre parler de la fidélité du président nigérien vis à-vis d’un autre pays. J’en suis d’autant plus peiné que l’évocation de cette fidélité est assimilée à un dévouement aveugle qui vous réduit presque à un sous-préfet local de ce pays. Si cela est faux, et je le crois, croyezmoi, c’est que vous avez un discours mi-figue, mi-raisin lorsqu’il s’agit de la France et personne, pas même les autorités françaises, je suppose, ne comprend réellement ce que vous voulez et où vous allez.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président, ce que j’ai du mal à cerner, c’est la raison d’une telle agressivité contre vous, étant entendu que vous avez si courbé l’échine devant l’autre au point que des compatriotes pensent que vous
J’ai appris que vous êtes finalement revenu de vos vacances annuelles et que vous êtes plus préoccupé que jamais. Vous envisagerez un remaniement de votre gouvernement, mais on m’a dit que vous n’y arrivez pas, pris en tenaille entre les exigences de ceux qui vous considèrent comme leur …et les desiderata de vos alliés politiques qui seraient déjà en grogne pour avoir été trahis dans leurs attentes. J’ai tendu mes grandes oreilles là où il faut et j’ai appris que vous exigeriez de vos alliés politiques ce que vous ne seriez pas capable d’imposer à votre parti politique. Seïni Oumarou et Albadé Abouba ainsi que leurs états-majors ne seraient pas particulièrement satisfaits de leur collaboration. J’ai ouie dire que vous auriez demandé à vos alliés politiques de faire de nouvelles propositions de nomination au gouvernement alors que vous ne l’auriez pas exigé du Pnds Tarayya qui, du reste, échapperait à votre contrôle. Ce serait exclusivement la chasse gardée de votre prédécesseur à qui la plupart des membres du comité exécutif obéiraient sans rechigner. Les raisons du mécontentement de vos alliés politiques ne se limitent pas à ça. La grogne autour d’eux est de plus en plus bruyante. Face à la justice, ils n’ont pas, soutient-on, les mêmes chances. Face aux mêmes délits et/ou crimes, les militants du Pnds bénéficient systématiquement d’une impunité totale alors ceux des partis alliés paient au prix fort de leur liberté, servant au régime de souffre-douleur ou de trophées à brandir pour justifier l’existence d’une justice égale pour tous. Le cas de Hama Zada, l’ancien ministre de la communication, est un cas d’école dans cette pratique odieuse que vos alliés, curieusement, n’ont jamais eu le courage de dénoncer. Lorsqu’un cadre est limogé pour un acte de mauvaise gestion, il est, dans la plupart des cas, remplacé par un militant du Pnds, ce qui fait qu’à terme, on vous dit reprendre progressivement de la main gauche ce que vous avez donné de la main droite.
Monsieur le “Président”
Vos alliés politiques sont complètement perdus. Ils ne comprennent pas ce que vous faites ; ils ont perdu toute boussole au point où ils ne savent pas à qui se référer, entre vous et votre prédécesseur. Croyez-moi, vos alliés politiques vivent dans un doute indicible par rapport à votre capacité à vous imposer en tant que vecteur central et principal du pouvoir. Dans leurs cercles, il est régulièrement soutenu qu’ils sont ballotés entre deux pôles du pouvoir qui se tiraillent. J’ai du mal à rapporter tout ce qui se dit à ce propos, mais mon devoir est de vous dire ce que mes longues oreilles ont pu capter. Sans, donc, vous importuner, encore moins vous offenser, je me vois dans l’obligation de vous dire que votre réputation est largement entamée. Que cela se passe avec votre entier consentement ou par la volonté exclusive de votre prédécesseur de vous maintenir dans les fers de la dépendance, le résultat est le même : vos compatriotes, particulièrement dans les milieux de vos alliés politiques, considèrent que vous gouvernez par procuration et que les grandes décisions sont prises ailleurs.
Vos vacances présidentielles, couplées à celles de votre prédécesseur qui a tenu à aller, lui aussi, dans son village natal au cours de la même période d’août, ont définitivement mis tout le monde d’accord sur une chose : vous avez beau être le président du Pnds Tarayya et président de la République, vous boxez dans une catégorie moindre que celle de l’autre. Que cherche-t-il à faire savoir, sinon que c’était lui, hier et c’est toujours lui, aujourd’hui. Demain ? Il appartient à Dieu.
Monsieur le “Président”
Le Niger a trop de cette gouvernance scabreuse que vous êtes en train de perpétuer, après avoir promis un changement radical. La corruption, les trafics de drogue et d’armes, les détournements de deniers publics, les passedroits et la justice à double vitesse, le terrorisme qui sévit, à croire que ses auteurs bénéficient de très grandes complicités, on ne peut souhaiter ou réserver pire sort à son ennemi. Moi, je suis confus. Si je refuse d’admettre que vous avez déjà échoué avant de commencer, je reconnais toutefois qu’il n’y a pas grand-chose à attendre de vous. Car, à la tête de l’Etat, il n’y a pas de demimesure qui tienne, on est le président de la République ou on ne l’est pas. Si vous ne pouvez pas décider des orientations à donner à la marche de l’Etat et à la gouvernance, d’une façon générale, il faut forcément chercher le chef de l’Etat ailleurs.
C’est à cet exercice que vous avez contraint vos compatriotes, adversaires politiques comme partisans. Même si, par ailleurs, c’est un pacte qui vous lie et qui fait de vous ce qui n’est pas honorable pour un chef d’Etat, je dois reconnaître que l’autre ne vous a pas laissé la marge de manoeuvre nécessaire pour vous sentir dans votre rôle et pouvoir convaincre vos interlocuteurs sur le fait que c’est bien vous, le chef de l’Etat. En reconnaissant, devant les leaders de la société civile, l’existence d’obstacles qui entravent la lutte contre la corruption, vous n’avez pas fait que reconnaître votre faiblesse et votre impuissance, vous avez également orienté vos interlocuteurs vers le véritable pôle du pouvoir.
Monsieur le “Président”
J’ignore si vous pourriez vous ressaisir afin de redresser la barre. Pour dire vrai, j’en doute fort, tant il est vrai que c’est visiblement à présent que les choses sérieuses commencent. J’imagine que vous avez eu les échos de Tahoua et Dandadji. La chanson d’accueil de votre prédécesseur tout comme les discours et les vidéos font quelque peu froid dans le dos. Je n’ai pas la prétention d’être dans le secret de ceux qui ont inspiré ces chefs-d’oeuvre de guerre, mais je sais que c’est vous, le premier visé. On n’a pas besoin d’être un sorcier pour le comprendre. Cependant, ce que j’ai du mal à cerner, c’est la raison d’une telle agressivité contre vous, étant entendu que vous si courbé l’échine devant l’autre au point qu’on pense que vous n’existez pas en dehors de lui. Alors ?
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président, J’ignore si c’est pour vous une bonne nouvelle ou pas, mais je vous informe que le capitaine Issa Amadou Kountché est mort en détention.
Celui dont vous êtes resté insensible aux cris de détresse est enfin, je vous lapprends, mort le vendredi 25 novembre 2022, là où il a été conduit et laissé à son sort . Le capitaine Issa Amadou Kountché, que vous avez fait arrêter en 2015 pour une tentative de coup d’Etat, avez-vous fait savoir, fait désormais partie des victimes expiatoires de votre régime, mort dans des conditions qui frisent l’assassinat. Je suis choqué par cette absence d’humanisme dont vous avez fait montre en restant froids et insensibles à tant d’appels de détresse à son propos, tant de supplications pour son évacuation urgente. Je suis choqué car je ne pensais pas que vous ayez pu être aussi sensible au cas Soumeylou Boubé Maïga, l’ancien Premier ministre malien décédé en détention, et rester insensible au cas d’un officier nigérien, quelle que soit par ailleurs la faute qu’il a pu commettre. Vous souvenez-vous de ce que vous avez publié sur votre page Twitter au lendemain de la disparition de feu Soumeylou Boubé ? Voici ce que vous avez publié et qui, ma foi, vous lacère aujourd’hui comme une lame de rasoir : « « Je viens d’apprendre avec consternation la mort de Soumeylou Boubeye Maiga, ancien Premier ministre malien. Sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keita en 1977. Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère ». Vous êtes le chef suprême des armées du Niger et je ne m’attendais pas à moins que ça pour le capitaine Issa Amadou Kountché : « Je viens d’apprendre avec consternation la mort du capitaine Issa Amadou Kountché, officier des Forces armées nigériennes arrêté pour tentative de coup d’Etat en 2015. Sa mort en prison rappelle celle de tant d’autres soldats envoyés au front sans le minimum pour se défendre et défendre la patrie, souvent avec des armes et des munitions défectueuses parce que les fonds devant servir à les équiper sont détournés par des individus sans foi ni loi qui sont restés à ce jour impunis. Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère ». Je rigole, car je sais qu’on ne peut partie et juge.
Monsieur le “Président”
De tels assassinats ne relèvent guère d’une autre ère, encore moins que du Mali ou d’ailleurs. Ils sont légion aussi chez nous. Le capitaine Issa Amadou a été laissé à son sort, que dis-je, condamné à mourir à petit feu, parce que votre pouvoir a refusé catégoriquement d’autoriser son évacuation sanitaire ailleurs pour recevoir les soins adéquats requis par son état de santé. Certes, c’est un prisonnier, mais c’est un être humain et le droit humanitaire vous condamne pour non-assistance à personne en danger. Je me fais l’obligation de vous rappeler qu’à la fin du premier semestre de 2020, le capitaine Issa Amadou Kountché bénéficiait, par décret présidentiel, d’une remise grâcieuse de peine pour son âge. Curieusement, alors que la levée d’écrou était signée et que sa famille pensait qu’il sortirait de prison, des instructions furent données pour surseoir à sa libération. 48 heures après, soit le lundi suivant le premier décret qui le libérait, un autre décret fut signé pour modifier le critère d’âge et le maintenir en prison. Vous avez, donc, fait fi de tout, son âge et son état de santé, deux critères qui le prédisposaient à une grâce présidentielle, pour que le capitaine Issa Amadou Kountché garde prison. Pire, vous avez poussé les choses plus loin, trop loin, tels des Pol pot, en refusant jusqu’à la la proposition de la famille de supporter les charges afférentes à l’évacuation et à ses soins.
Monsieur le “Président”
J’ai la nette impression que vous aussi, comme l’autre, vous n’avez pas compris que nous ne sommes que de misérables petites moisissures de la terre et que la toute puissance dont nous nous prévalons en situation de pouvoir peut s’envoler du jour au lendemain, d’un instant à l’autre. Souvenez-vous du sort de tant de chefs d’Etat qui se sont montrés si vaniteux, si méchants et si insensibles aux douleurs des autres. Souvenez- vous que seul Dieu est puissant et qu’au nom de la mort à laquelle toute âme goûtera, nous devons faire preuve d’humilité et de condescendance, particulièrement lorsque nous sommes puissants et/ou riches. Il y a trois décennies, vous n’aviez pratiquement rien, vous étiez de l’autre côté de la barrière, vous battant pour un mieux-être pour vous, pour nous, pour tous les Nigériens. Aujourd’hui, vous avez tout eu, y compris l’argent qui vous faisait défaut et le pouvoir d’État. Seulement, vous avez changé de dogme, devenant un autre homme, quelqu’un pour qui l’on fait ce que l’on veut lorsqu’on a le rapport des forces en sa faveur.
Avec la mort du capitaine Issa Amadou Kouncthé, tout ce que vous essayez de construire tombe à l’eau. L’image que vous vous échinez laborieusement à construire est déjà par terre, complètement compromise par vos tâtonnements, vos atermoiements et vos indécisions. Je ne parle pas encore des graves contradictions dans lesquelles vous baignez continuellement.
En toute sincérité, vous avez failli, dans ce dossier comme dans tant d’autres sur lesquels vos compatriotes vous attendaient. Un de mes amis m’a d’ailleurs expliqué que tout ce qui vous préoccupe, c’est de trouver les voies et moyens de conserver le pouvoir audelà de ce mandat ; une perspective que vous savez fortement hypothétique, sinon déjà compromise par qui vous savez, au nom d’un projet révoltant. Pourquoi ne vous battez- vous pour des choses qui valent la peine puisque, selon mon ami, c’est déjà plié au sein du Pnds Tarayya et vous le savez de toute évidence. Vous excuserez volontiers l’audace de votre conseiller informel en vous apprenant que selon mon ami, votre avenir est derrière vous au Pnds Tarayya. En attendant l’épilogue de cette affaire, sachez que toute âme goûtera à la mort et que personne ne sait à l’avance comment il quitterait.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République (BM), Monsieur le Président, vous semble-t-il commode de mettre tant d’énergie et de moyens financiers pour satisfaire les lubies d’un homme alors que des…
Vous semble-t-il commode de mettre tant d’énergie et de moyens financiers pour satisfaire les lubies d’un homme alors que des millions de vos compatriotes sont victimes d’insécurité alimentaire et qu’il vous faut tendre la main pour leur trouver à manger ?
Vous devez être très fort mentalement pour supporter cette contrevérité permanente d’une gouvernance sans âme, dédiée à tout ce qu’il y a d’anti-valeurs et de mal pour le Niger. Depuis plus d’une décennie, aujourd’hui, vous continuez à soutenir et à faire croire que le Niger se porte de mieux en mieux alors qu’il s’enfonce de plus en plus dans les méandres d’une gouvernance désastreuse que vous avez quelque peu dénoncée dans votre discours d’investiture mais à laquelle vous n’avez pas encore trouvé le courage de vous attaquer. C’est bien dommage que vous ayez fléchi facilement dès que vos camarades de parti ont bandé leurs muscles. Pourtant, c’est vous qui détenez le pouvoir et vos proches vous disent irréprochable dans vos rapports avec les deniers publics. Il vous aurait suffi de sacrifier celui qui vous avait fait roi, au nom des intérêts supérieurs de la nation, en le faisant poursuivre pour haute trahison. Vous y adjoindrez bien entendu quelques têtes impliquées dans certains scandales imprescriptibles. Il vous aurait suffi de le faire pour régner pour l’éternité dans les coeurs de vos compatriotes. Mais vous avez préféré rester fidèle à un homme plutôt qu’à votre pays, servir les desiderata d’un homme et d’un clan qui ont fait tant de mal à notre pays plutôt que de servir votre pays conformément à votre serment serment confessionnel.
Monsieur le “Président”,
Prenez la peine de vous retirer de tout pour vous regarder dans un miroir et apprécier froidement l’état de notre pays. Ne le faites pas avec des oeillères et oubliez, un instant, que vous êtes co-responsable de la situation actuelle. Faites-le de façon juste, sans a priori en examinant votre bilan depuis 11 ans, sur les plans sécuritaire, alimentaire, sanitaire, éducatif, hydraulique, financier et économique, avec toute cette corruption, ces détournements de centaines de milliers de milliards, etc. Pensez aussi à la cohésion sociale, à la démocratie, à la justice. Je suis sûr que face à votre conscience, tout seul, vous ne pourrez pas vous mentir. C’est cette conscience qui vous a parlé lors de votre investiture, même si la suite de votre action laisse croire que ce que vous avez dit le 2 avril 2021, c’était pour vous, juste un discours, des mots lancés en l’air pour les autres.
Si vous consacrez à cet exercice auquel je vous convie, le sérieux que requiert la gravité de la situation et les perspectives sombres qui s’annoncent si rien n’est entrepris pour arrêter la descente aux enfers, je puis vous assurer qu’il n’y a pas une autre conclusion que celle-ci : le Niger, notre pays, est gravement malade. Notre pays est gravement malade et votre devoir est de trouver le remède pour le guérir, pas pour l’enfoncer. Voici ce que je voudrais vous dire précisément :
Savez-vous, selon le Bureau de coordination des actions humanitaires de l’ONU (OCHA), que 579 écoles sur les 2247 écoles que compte la région ont été fermées depuis le début de l’année et qu’au total 53 562 enfants, dont 25 828 filles, ont été ainsi privés du droit à l’éducation, à cause des activités liées aux groupes armés ? Que la région de Tillaberi enregistre 9 833 élèves déplacés.
Que le déficit céréalier enregistré en 2021 est estimé à près de 870 000 tonnes, soit une baisse de production de plus de 1,5 million de tonnes par rapport à 2020 ? Que les régions de Diffa et de Tillabéry comptent, respectivement, 24% et 29% de leurs populations en insécurité alimentaire ?
Que le nombre de personnes en situation de crise alimentaire pourrait atteindre 3,6 millions de personnes au cours de la période de soudure (juin-août 2022), soit 15% de la population nigérienne ?
Monsieur le “Président”,
N’est-ce pas vrai que vous êtes contraint de tourner, encore une fois, le regard vers les partenaires extérieurs pour trouver les fonds nécessaires au sauvetage des millions de nos compatriotes victimes d’insécurité alimentaire et que ce sont 52,6 millions de dollars qui sont recherchés pour financer le plan de réponse humanitaire ?
Vous semble-t-il commode de mettre tant d’énergie et de moyens financiers pour satisfaire les lubies d’un homme alors que des millions de vos compatriotes sont victimes d’insécurité alimentaire et qu’il vous faut tendre la main pour leur trouver à manger ?
N’est-ce pas cette pratique que des centaines de nos compatriotes ont exporté à l’extérieur, notamment à Dakar, et qui vous a tant choqué ? L’État du Niger ne faitil pas dans la mendicité pour couvrir des dépenses de souveraineté ?
Pourquoi devons-nous en vouloir à des compatriotes qui ont tendu la main parce que nous avons échoué à leur donner de quoi manger ?
Monsieur le “Président”,
Nous devons apprendre à nous remettre en cause. Pour les partenaires extérieurs, le spectacle offert au monde entier par des hordes entières de mendiants nigériens à Dakar est la résultante de la situation agricole déficitaire et de l’incapacité de votre gouvernement à faire face à la situation.
Malgré tous ces problèmes auxquels notre pays est confronté, j’espère que vous ne vous boucherez pas les yeux et les oreilles pour faire passer la création d’une loge politique, le Sénat, au mépris des problèmes qui crèvent les yeux et qui nous étranglent.
Mallami Boukar
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Lettre au président de la République BM : Monsieur le Président Au lendemain du massacre d’Intagamey, la sortie médiatique de Hassoumi Massoudou et d’Alka Indatou, aux côtés des autorités françaises accusées par l’opinion d’être derrière .....
Lettre au président de la République BM : Monsieur le Président Au lendemain du massacre d’Intagamey, la sortie médiatique de Hassoumi Massoudou et d’Alka Indatou, aux côtés des autorités françaises accusées par l’opinion d’être derrière ce qui s’est passé, est une insulte au peuple nigérien.
Est-ce une façon de dire aux Nigériens que c’est la France qui compte d’abord ? Permettez-moi de vous parler du fond du coeur. Ce n’est pas bien, ce que vous faites. Un chef d’État, ça écoute son peuple, ça pleure avec lui, ça essuie ses larmes. Un chef d’État, ça respecte les douleurs de son peuple, ça ne voyage pas à tous vents lorsqu’il est en train de pleurer ses enfants tombés sous les balles assassines d’un ennemi dont nous n’avons pas, vous et moi, la même compréhension de l’identité. Vous comprenez sans doute ma colère, légitime et justifiée. Car, j’ai appris que vous êtes parti dans un long voyage au lendemain du massacre des soldats nigériens à Intagamey et qu’à cette date, vous seriez vers Ndjamena où vous devez prendre part à une rencontre du G5 Sahel. Vous avez ainsi commencé à faire comme l’autre qui prenait l’avion, sans état d’âme, pour des voyages de plaisance alors que le Niger, son pays, venait de subir une attaque meurtrière. Je me souviens d’un de ces voyages qu’il a effectué en Guinée Conakry, au temps de la belle entente avec son frère Alpha Condé, pour l’inauguration du barrage de Kaléta alors que le Niger venait de subir une attaque “terroriste” meurtrière dans l’est. Vous aussi, vous êtes parti au lendemain de l’attaque de Intagamey dont le bilan réel n’est toujours pas connu des Nigériens. De 10 morts comme vous l’avez fait savoir dans un communiqué gouvernemental, le bilan a évolué à 17 selon une “mise à jour” de l’Etat-major des armées, ce qui met de l’eau au moulin de ceux qui disent que le bilan est encore plus macabre et que vous avez dissimulez la vérité. De Bruxelles où vous êtes parti, paraît-il sur invitation du président du Conseil européen, vos pas ou plutôt votre coeur puisque les pieds ne vont pas là où le coeur ne veut pas, vous a conduit à Paris où vous êtes parti faire le “gaysoua” au président français, puis à Addis Abeba pour la conférence de l’Union africaine avant d’atterrir dans la capitale tchadienne pour une réunion du G5 Sahel.
Monsieur le “Président”
Votre départ a été ressenti par vos compatriotes comme l’expression de votre insouciance par rapport à ce qui frappe votre pays. Vous êtes parti là où un chef d’État, tel qu’ils le conçoivent et l’attendent, aurait décidé d’annuler tout son agenda et de décréter un deuil national. Avez-vous plus cher que votre pays et votre peuple pour préférer satisfaire à une invitation et des réunions, de nature cyclique, plutôt que de compatir avec votre peuple ? Un ami, qui a vécu de très longues années en Occident en tant que diplomate, m’a dit d’ailleurs qu’en pareilles circonstances, les occidentaux n’ont aucun respect pour leur hôte. Ils l’accueillent avec le sourire, m’at- il dit, mais rient sous cap de ce genre de dirigeants qui banalisent ainsi le massacre de leur armée. Il a sans doute raison. Moi aussi, je ne peux respecter le chef de famille dont le fils meurt et qui va tout de même en boîte de nuit ou même dans une réunion pour discourir sur des choses sans lendemain. Cela fait sept jours que vous êtes parti, laissant derrière vous un peuple martyrisé, violenté, massacré, chassé de ses terres qui se demande de quoi demain sera fait. Votre peuple se demande à quoi vous jouez lorsque votre gouvernement organise une conférence de presse avec cette prétendue partenaire de la France pour saluer la mémoire des soldats français qui seraient tombés pour garantir notre sécurité, louer la coopération avec la France et renouveler son engagement à continuer à servir la France dans sa politique pourtant contestable et contestée à plus d’un titre. C’est extrêmement grave et choquant de voir Hassoumi Massoudou et Alka Indatou se livrer à ce numéro mélodramatique au lendemain du massacre d’Intagamey. Leur sortie médiatique, aux côtés des autorités françaises accusées par l’opinion d’être derrière ce qui s’est passé à Intagamey, est une insulte au peuple nigérien. Est-ce une façon de dire aux Nigériens que c’est la France qui compte d’abord ? C’est assurément une insulte au peuple nigérien qui pleure encore ses fils tombés dans des conditions encre floues où de nombreuses voix, je ne vous le cache pas, affirment que les éléments de l’armée nigérienne ont subi des bombardements aériens. Faut-il vous cacher la raison invoquée ? Je ne le pense pas. Selon une opinion de plus en plus répandue, les éléments de l’armée massacrés ont pris des terroristes et des complices français qu’ils tenaient à acheminer à Niamey afin que nul ne conteste plus jamais l’implication de la France dans le drame que vit le Niger. Est-ce vrai ou faux ? Vous vous êtes muré dans un silence troublant si bien que l’on se demande si cette thèse n’est pas finalement conforme à la vérité.
Quoi qu’il en soit, les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. Si les éléments des Forces armées nigériennes en patrouille ont été bombardés grâce à des vecteurs aériens, exactement comme à Chinégoder, Inatès ou encore Karamga, il faut bien que vous ouvriez les yeux pour regarder la réalité en face. Qui s’acharne ainsi à décimer l’armée nigérienne ? Quelle est l’identité réelle de ces prétendus terroristes qui passent allègrement entre les mailles des filets des forces de défense et de sécurité ? Le ver n’est-il pas dans le fruit ?
Monsieur le “Président”
Je vais essayer d’être plus clair. Vos compatriotes accusent abondamment la France. Si elle n’est pas accusée d’être ces terroristes surarmés qui déstabilisent le Niger, massacrent ses enfants et occupent ses terres, elle est toutefois pointée du doigt pour sa passivité face à une tragédie qu’elle peut aider à arrêter. Supposons que la France ne soit pas responsable de ces massacres continus. Pourquoi ne les arrête-telle pas ? Je suis personnellement d’avis que si la France ne réagit pas conformément à nos attentes, c’est qu’elle tire grand profit de ces massacres. Vous ne pouvez pas réfuter cette logique. Je peux avoir des difficultés à prouver que c’est la France qui nous tue. Il ne m’est pas en revanche laborieux de soutenir que la présence militaire française ne nous sert à rien. Pourquoi persistez-vous à fermer les yeux sur l’inutilité de la présence militaire française au Niger ? Tout comme les autres, d’ailleurs.
Vous devez ouvrir les yeux et refuser cette coopération bancale qui ruine notre pays et compromet son existence. Vous devez ouvrir les yeux et admettre que la présence militaire étrangère ne sert pas les intérêts du Niger. Vous devez ouvrir les yeux et admettre ce que vous savez, ce que vous comprenez. À moins que vous, vous y tirez un certain profit qui ne profite pas au Niger, je ne comprends pas cet aveuglement à servir une cause qui ne sert que les intérêts français.
Monsieur le “Président”
« Les hommes qui obtiennent le pouvoir ont le choix de le porter comme un sacerdoce ou de l’exercer comme une sinécure. Ceux qui en font un sacerdoce se dévouent à leurs peuples, servent leurs peuples avec ferveur et abnégation. Ceux qui en font une sinécure ne songent point au bien-être des peuples, ils se gavent d’avantages et de privilèges, se prélassent, observent la corruption des hommes et des choses avec désinvolture. Ils s’entourent de collaborateurs et de courtisans du même acabit ». Ces mots sont ceux de Moumouni Farmo, un homme que vous connaissez bien pour avoir été votre condisciple dans la presqu’île du Cap-Vert (Dakar) comme il l’a d’ailleurs précisé dans un texte qu’il a titré « Discours de la raison à Bazoum ».
Moumouni Farmo, un esprit dense et généreux par ailleurs à qui vous me permettez au passage de rendre hommage, a tout résumé dans ce passage. Votre destin est entre vos mains. Soyez sûr d’une chose, Ce que vous faites sera impérissable dans la mémoire de votre peuple. Vous pouvez choisir d’agir à contre-courant des intérêts de votre pays car c’est vous qui décidez aujourd’hui au nom de l’État. Cependant, vous ne serez qu’un épisode de la vie de ce pays qui survivra certainement à ces épreuves douloureuses. Réfléchissez- y.
Mallami Boucar
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Lettre au président de la République BM : Monsieur le Président Prenez la peine d’écouter votre peuple et de faire droit à ses suppliques
Il a versé assez de sang et de larmes pour ne pas l’entendre. Des militaires nigériens, on ne sait même plus combien, se sont fait massacrer à Intagamey et les carcasses des véhicules blindés attestent de la violence inouïe avec laquelle l’ennemi s’est acharné sur nos soldats. Vous n’avez même daigné décréter un deuil national. Cela procède, m’a expliqué un ami, d’un cynisme politique qu’on ne retrouve que dans les gouvernances frelatées, pour parler comme Hassoumi Massoudou. Même si l’on s’en tient à ce qu’a annoncé le communiqué officiel de votre gouvernement, ce sont tout de même dix soldats qui ont péri, tués dans l’exercice de leur mission de défense du territoire nigérien. L’ami m’a expliqué que soit, vous considérez que dix morts ne valent pas un deuil et en décréter vaut pratiquement l’admission d’un bilan encore plus lourd que vous n’avez pas admis ; soit, vous vous inscrivez dans une logique effarante : l’attaque meurtrière d’Intagamey n’est ni la première — et ça, je le sais — ni la dernière et il y en aura si souvent que si vous devez décréter à chaque fois un deuil, le Niger va être en deuil 365 jours sur 365 Jours.
Des morts, nous en comptons presque tous les jours et pour vous qui gouvernez, c’est sans aucun doute un aveu d’impuissance à garantir la sécurité à vos compatriotes. C’est un grave, très grave manquement, mais le problème n’est pas tant d’être impuissant à trouver les solutions hardies qu’il faut que de refuser de sortir du carcan de l’assistanat qui se révèle suicidaire pour le peuple nigérien. Peut-on sauver de l’avarie un fruit qui a un ver à l’intérieur ?
Monsieur le “Président”
J’ai suivi avec grande attention le déroulement du procès des militaires incriminés dans une tentative de coup d’État, je ne sais plus contre le chef d’État sortant ou celui qui ne l’est pas encore. Quoi qu’il en soi, je dois dire que les conjurés ont parlé. Comme la terre lorsqu’elle est consultée chez les géomanciens et autres devins, les militaires incriminés ont claqué la langue. Ils ont parlé et je suis certain que vous-même, vous avez appris beaucoup de ces révélations qu’ils ont eu à faire devant le tribunal. J’ai jubilé, à l’idée que pour une fois, le tribunal est coincé. Il se voit dans l’obligation de convoquer à la barre des personnes au-dessus de la justice, au Niger. Un ami, qui dit connaître les moeurs et les pratiques du régime, m’a ouvert les yeux sur ce qui se passe depuis plus d’une décennie. Il a raison, j’ai quelque peu rêvé, oubliant que ce ne sont pas nécessairement les trafiquants de drogue et d’armes, les auteurs de détournements de milliards de francs CFA, les grands corrompus et corrupteurs, les criminels qui ont refilé aux soldats nigériens des armes et des munitions défectueuses sont les plus heureux au Niger. Mon ami a certainement raison, il y a ceux qui sont faits pour la prison et toutes les privations possibles et il y a ceux qui peuvent se permettre tous les crimes sans craindre de se faire jeter en prison par un juge de service.
Je ne doute pas de la certitude que malgré la gravité des dires des militaires incriminés et les obligations de droit auxquelles, en principe, leurs propos donnent lieu dans un procès équitable, ils n’auront pas gain de cause. L’affaire est d’ores et déjà pliée comme on dit. J’ai d’ailleurs appris les peines, lourdes, que le procureur a requis contre les prévenus, sans que la Cour daigne faire comparaître les personnes citées à la barre. Ce n’est pas nouveau. La justice, avez-vous coutume de dire, est une question de rapport de forces et cela, les Nigériens en ont particulièrement apprécié les conséquences. Je ne parle pas que de l’affaire de ces militaires sur laquelle j’avoue ne pas savoir grand-chose. Je constate toutefois qu’ils se seront assumés et c’est une bonne chose que nous autres, nous ayons entendu des conjurés citer des noms d’illustres personnages qui les auraient manipulés. Remarquez bien qu’ils n’ont pas nié leurs parts de responsabilités. Cependant, pour leur malheur, ceux dont les noms ont été cités sont comptés parmi les super-Nigériens, ceux-là qui peuvent prendre les milliards de l’État pour eux et leurs familles, envoyer à la mort des soldats avec des armes et des munitions défectueuses, tremper dans le trafic de drogue, dans une totale et compréhensive impunité.
Monsieur le “Président”
Vous savez sans doute que je ne vous applaudirais pour ces mises en scène auxquelles vous vous livrez à propos de la lutte contre la corruption. Pour ne rien vous cacher, je ne crois pas à cette lutte contre la corruption qui arrache des feuilles là où il faut couper des branches, voire, déraciner des arbres entiers. D’anciens directeurs généraux de la douane et cadres des impôts sont arrêtés et envoyés en prison. Curieusement, celui qui est lié à la plus grande malversation, Issaka Assoumane, ancien directeur général de la douane lui aussi, a été jusqu’ici épargné. Il a pourtant été cité par la Halcia dans le détournement de plus de six milliards de francs CFA de matériels divers à la Société de raffinerie de Zinder (Soraz). La Halcia a jugé son implication si grave qu’elle a décidé de faire bloquer ses comptes bancaires. Vous savez ce qui s’est passé par la suite. Votre prédécesseur, dont vous connaissez toutes les frasques dans ce domaine, a décidé à l’époque, pour le soustraire à la justice, de le nommer directeur de Cabinet, auprès de lui.
Je n’ai rien contre Issaka Assoumane. Tout comme je n’ai contre ceux dont il m’arrive de citer les noms. Je le fais pour soutenir ce que j’avance. Vous ne pouvez pas être contre mon avis. Je trouve scandaleux que vous fassiez tant de bruit à propos de la lutte contre la corruption alors qu’il y a tant de cas, comme celui d’Issaka Assoumane qui devraient vous imposer le silence. À l’exception bien entendu des troubadours du régime et autres opportunistes sans foi ni loi, personne ne vous applaudira parce que vous agitez du vent. Je vous l’avais rappelé, « le tigre ne proclame pas sa tigritude, il se lance sur sa proie et la dévore ». Pourquoi vous échinez- vous à parler sans fin en espérant convaincre là où il s’agit d’agir ?
Monsieur le “Président”
Je ne vous envie pas, je vous plains. Je vous plains car vous êtes comme dans une sorte de supplice de Sisyphe. Vous ne vous rendez pas compte peut-être, mais il est certain que vous êtes en net décalage par rapport au peuple que vous avez juré, la main sur le Saint Coran, de servir. Savez- vous ce que pense votre peuple de l’insécurité et de tant de massacres de populations civiles et militaires ? Savez-vous que ceux que vous considérez comme alliés sont régulièrement accusés par vos compatriotes d’avoir une main liée à ce qui se passe ? Savez- vous que, selon des informations qui circulent, l’attaque d’Intagamey est imputée à des forces militaires étrangères que vous considérez comme amies et alliées du Niger dans la lutte contre le terrorisme ? Prenez la peine d’écouter votre peuple et de faire droit à ses suppliques. Il a versé assez de sang et de larmes pour ne pas l’entendre. Pas avec des discours, s’il vous plaît mais avec des actes qui sont conformes à ses attentes. Sachez que si vous ne le faites pas, quelqu’un d’autre le fera forcément. Le Niger, quoi qu’il advienne, survivra à cette épreuve, douloureuse, certes, mais qui l’aguerrira incontestablement.
Mallami Boucar
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Lettre au Président de la République du Niger : Par Issoufou Nouri-Dini Almoustapha
Excellence Monsieur le Président de la République,
Dans deux ans, un autre Président de la République du Niger, démocratiquement élu vous succédera, incha Allah ! Si cette heureuse situation se réalise, vous pourriez être lauréat du Prix Mo Ibrahim du leadership d'excellence en Afrique. Pour rappel, le Prix Mo Ibrahim récompense un Président de la République africain qui aurait satisfait aux indicateurs de développement économique et social et de gouvernance publique, et qui aurait quitté le pouvoir dans le respect de la Constitution de son pays. Le prix est doté d’une cagnotte d’environs 2 milliards et demi de FCFA (5 millions de dollars), versés sur 10 ans. En plus, il sera alloué au lauréat, chaque année jusqu’à la fin de sa vie, environs Cent Millions de F CFA (200 milles dollars), pour le financement d'une cause d'intérêt public ; cette allocation est doublée si l'ex-dirigeant fonde une œuvre caritative (400 milles dollars), … Ce serait une fierté si le Président du Niger remportait cet honorable prix !
Il est à noter que les résultats de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) montrent que l’État de droit d’une part, la transparence et la redevabilité de l’autre sont des facteurs clés de la performance en matière de gouvernance publique. L’Etat de droit indique l’accès à la justice, l’indépendance de la justice, les droits et libertés individuels, le droit de propriété. Le couple transparence-redevabilité indique l’absence de corruption au sein des secteurs public et privé, la redevabilité du gouvernement et des agents publics, des sanctions pour abus de pouvoir. Le Niger est-il loin ou proche du compte ?
Par rapport à votre gestion, il ne s’agit pas ici d’engager certains débats ni de s’appuyer sur certaines données quantitatives. La présente lettre se justifie parce qu’il est observable que les actions à succès de votre régime sont celles dont vous vous êtes personnellement et particulièrement impliqué (exception faite aux actions relatives à l’énergie). L’héritage de votre gestion serait mémorable et particulièrement exemplaire si votre engagement personnel s’accroit dans des domaines aussi cruciaux que l’éducation, l’entreprenariat agricole, l’énergie et de manière transversale la lutte contre la corruption et l’impunité.
S’adresser au Président de la République actuel du Niger, c’est s’adresser à une personnalité imbue de l’idéologie socialiste, et dont les préoccupations de la gouvernance (socialiste) suppose le leadership par l’exemple, un guide pour les individus et les groupes sociaux, une direction à suivre et des comportements à adopter selon les nobles valeurs (du socialisme) que sont : la patriotisme, l'égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l'individualisme, l'intérêt général partagé et prévalant sur les intérêts particuliers… Les acteurs gouvernementaux, les responsables administratifs et techniques du Niger sont-ils porteurs des valeurs nécessaires à guider positivement les nigériens et les nigériennes? Les actes et les comportements des autorités et décideurs peuvent-ils conduire aux changements que prône de la renaissance culturelle au Niger ?
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Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président Orano a obtenu ce qu’elle veut, c’est-à-dire l’uranium à moindres coûts pour la France et les déchets toxiques, la pollution de la nappe phréatique pour le Niger
Est-ce que vous connaissez, vraiment, l’état de votre pays ? Je vous ai vu arborer un large sourire à votre retour d’Angleterre où vous étiez parti prendre part à l’intronisation du roi Charles et je me suis demandé si vous savez réellement à la tête de quel pays vous êtes. J’ai eu l’impression que vous êtes dans un cocon et que vous ignorez tout de l’état de votre pays. Vous m’avez donné l’impression de ces pères de famille qui se font acclamer dans un bar parce qu’ils offrent tournées et pourboires intéressants aux serveuses alors que les rats ont depuis longtemps déserté sa maison pour manque du moindre grain. C’est pénible à dire mais c’est comme ça puisque le sourire que j’ai vu éclairer votre visage ne traduit pas l’état d’âme d’un chef d’État préoccupé par la situation de son pays et de son peuple. J’ai eu mal au coeur d’autant plus que je sais que vous étiez parti à Londres prendre part à des festivités en laissant le Niger entre les griffes acérées de la prédatrice Orano (ex Areva). C’est une fuite de responsabilité de votre part puisque j’ai appris que vous n’étiez pas d’accord avec Orano sur bien des points et c’est pourquoi d’ailleurs vous n’avez pas reçu sa délégation avant de partir. En fin de compte, le protocole est signé et vous, vous vous êtes donné bonne conscience en jouant aux abonnés absents comme si cela suffisait à vous exonérer de tout. Malheureusement, non car c’est votre gouvernement agissant en principe avec votre caution. À moins que ce soit celle de l’autre, votre prédécesseur qui tend, chaque jour davantage, à vous faire passer pour un simple régent sans autre pouvoir que celui qu’il voudrait bien vous concéder. Orano a obtenu ce qu’elle veut, c’est-à-dire l’uranium à moindres coûts pour la France et les déchets toxiques, la pollution de la nappe phréatique pour le Niger. Vous auriez dû rester à Niamey défendre becs et ongles les intérêts du Niger comme feu Mamadou Tanja, le bidasse, l’a fait. Vous, vous êtes allé loin à l’école et vous dites mieux comprendre les enjeux liés aux rapports entre États.
En vous voyant avec ce large sourire qui tranche d’avec le triste sort auquel vous avez livré le Niger face à Orano, je me suis demandé jusqu’où vous comptez aller les yeux bandés et les oreilles bouchées ? Jusqu’où comptez-vous conduire le Niger, gravement malade, en jouant à l’aveugle sourd et muet ?
Vous êtes un homme cultivé et cela, personne ne peut le nier. Vous connaissez sans doute mieux que moi l’histoire du Rwanda et de l’enfer dans lequel l’irresponsabilité et la stupidité humaine de certains de ses fils ont précipité tout un peuple. Vous connaissez également la sombre partition que la France, à laquelle vous vous accrochez tant, a joué dans cette tragédie humaine. Dites-vous bien que ça n’arrive pas qu’aux autres et que l’injustice, qui est le terreau de la gouvernance actuelle, est un ferment de la violence et des conflits sociaux. N’est-ce pas le laisser- aller, le sauf-conduit accordé à la radio mille collines, qui a engendré l’horreur humaine au Rwanda ? Or, les radios mille collines, il y en a chez nous, propageant leur discours de haine en toute impunité parce qu’ils se revendiquent d’une certaine catégorie de Nigériens à qui votre régime a offert le droit exclusif d’insulter, de honnir et de vouer aux gémonies d’autres citoyens nigériens au nom de leur appartenance à une composante de la nation.
Monsieur le “Président”
L’injustice a atteint un tel niveau que j’ai bien peur pour mon peuple. Si vous n’avez pas le même souci que moi, c’est que nos agendas et nos préoccupations ne sont pas compatibles. Vous avez récemment condamné, par un communiqué de votre gouvernement, la déclaration du comité Union Tillabéry et fait arrêter son coordonnateur Amadou Harouna Maïga. Vous l’avez fait condamner en l’accusant de chercher à créer une crise entre le Niger et le Burkina Faso et le Mali. Pourtant, le général Abou Tarka a tenu des propos plus graves, fustigeant et invectivant des pays frères avec lesquels, avant votre régime, le Niger a toujours entretenu des relations fraternelles et de bon voisinage. Est-ce que vous savez qu’il y a des gens dans ce pays qui ont osé publier sur Facebook des énormités que je ne peux me permettre de relayer ici, de peur de servir les desseins macabres de leurs commanditaires. Cela ne leur a pas coûté un seul jour de prison et j’imagine qu’il faut être le protégé d’hommes puissants pour braver ainsi loi et mettre le Niger en péril. Je ne pousserai pas le bouchon jusqu’à vous rapporter ce qui se dit dans certains milieux. Mais, je dois vous demander de tendre l’oreille car l’injustice est toujours suivie de révolte et la révolte conduit à la violence aveugle.
Monsieur le “Président”
Si je vous ai parlé des rivages dangereux vers lesquels nous conduit petit à petit l’injustice, ce n’est pas faute de sujets de préoccupation. C’est parce que je crois, comme feu Kountché — paix à son âme — qu’il n’y a pas meilleure fortune pour un peuple que la santé, la paix et la quiétude sociale. Je vous prie, au nom du Saint Coran sur lequel vous avez posé la main droite pour jurer fidélité et loyauté au peuple nigérien, de bien vouloir redresser au plus vite la barre, en faisant libérer Amadou Harouna Maïga et en sévissant sévèrement contre tous ces pyromanes qui cherchent à mettre le feu au Niger. Vous avez fait libérer des terroristes et personne ne vous a demandé des comptes et le danger contre le Niger réside là, pas chez un acteur de la société civile qui se bat avec courage pour la sécurité de son peuple, au péril de sa vie. Amadou Harouna vaut certainement 1000 fois mieux que ces terroristes libérés… au nom de la paix comme vous dites. Sortez une minute de votre station actuelle et supposez que vous soyez encore à l’opposition. Ne vous poseriez-vous pas facilement la question de savoir pour qui travaillerait le gouvernement, en libérant des terroristes alors qu’il est sans indulgence avec une catégorie de citoyens ? Servez-vous de cette hypothèse d’école pour changer de fusil d’épaule et sauver le Niger de la catastrophe.
Monsieur le “Président”
Ne vous habituez pas à ces chansons qui endorment un chef d’État au point de le transformer en schizophrène. Enlevez le bandeau qu’on vous a mis sur les yeux afin d’appréhender l’état actuel de la nation. Car, en plus de l’injustice qui est en train de plomber des décennies de combat pour l’unité nationale et la cohésion sociale, l’État aussi ne se porte pas bien. L’encours de la dette à laquelle vous avez eu recours systématiquement pour camoufler la réalité, est là, menaçant : de 2523,4 milliards en 2018, il est passé à 3510,4 milliards en 2020 avant de caracoler à 4727,2 milliards en juin 2022. Une croissance exponentielle qui inquiète vivement puisque la corruption, les détournements massifs des deniers publics, le trafic de drogue et l’enrichissement illicite cautionné de l’élite dirigeante ne vous permettant pas d’arrêter la tendance. Vous êtes pris, comme on dit, à la gorge. Un État qui doit emprunter, chaque mois, entre 30 et 60 milliards de francs CFA à l’UMOA pour payer les salaires et autres échéances de la dette n’a pas d’avenir.
Il y a une limite à tout, monsieur le “président” et sur le plan financier vous avez touché le fond. Comment un homme d’État peut accepter que son gouvernement manque du minimum pour faire face à ses dépenses de souveraineté alors qu’il compte dans ses rangs des hommes qui sont milliardaires en travaillant pour l’État ? Peter Obi, l’économiste nigérian, a donné sa sentence en ces termes : « Dans un pays où les gouvernants sont plus riches que les entrepreneurs, ils fabriquent la pauvreté ». C’est une autre facette, triste, de votre bilan décennal. Votre régime a échoué et ce n’est ni une vue de l’esprit ni une fantaisie d’un détracteur. C’est le constat, amer, d’un conseiller qui, depuis plus de 11 ans, informe, analyse et alerte sur les périls politiques, économiques et sociaux qui guettent le Niger. Or, vous connaissez mieux que moi les fortunes colossales qui ont été bâties sur le dos de l’Etat, expolié pratiquement de tout. Vous avez pourtant bénéficié d’un État plus que viable avec une situation financière enviable dans la sous-région. Vous avez tout détruit en une décennie.
Monsieur le “Président”
Issoufou Kado, que vous connaissez bien et que vous ne pouvez accuser d’être un détracteur, encore moins de faire du parti pris, a été très clair : « l’État du Niger, se doit de faire recours aux obligations du Trésor et bons du trésor sur le marché financier de l’UEMOA, d’une somme entre trente milliards et soixante milliards de francs CFA, selon le cas, à un coût d’intérêt très élevé du fait du délai court de remboursement par rapport aux emprunts extérieurs à longue durée, dont les taux d’intérêts sont préférentiels, pour pouvoir faire face aux dépenses de souveraineté, à savoir les salaires, les traitements des fonctionnaires, la liste des députés, les dépenses de fonctionnement et autres échéances de la dette publique ». Tout ça pour rembourser des prêts tel que celui des 1000 milliards d’Eximbank de Chine qui ont plutôt enrichi des individus que l’État.
Issoufou Kado ne s’est pas contenté de présenter la situation financière extrêmement difficile dans laquelle végète l’État. Il a mis également le doigt là où ça fait mal. Voyez ce que vous faites subir à cet État qui respire à peine sur le plan financier : un gouvernement pléthorique, des milliards de conseillers dans certaines institutions de l’État, des postes diplomatiques et consulaires créés pour caser la clientèle politique, un train de vie de l’État inutilement onéreux, etc. Si vous continuez à cautionner cette descente aux enfers sans réagir de façon vigoureuse afin de solutionner ces maux, vous ne pourrez pas empêcher à vos compatriotes de penser que le Niger actuel vous convient à la perfection.
Mallami Boukar
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Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Visiblement, ces officiers maliens au “patriotisme frelaté” font mieux que vous. Le vendredi 9 juin passé, Assimi Goïta et ses frères d’armes ont inauguré un chemin de fer long de 400 km entre Bamako et la ville de Kayes, soit sur une distance Niamey- Konni. Tout a été importé de Russie, ce qui laisse entendre que la réalisation a été faite en l’espace de deux ans. La meilleure, c’est qu’ils l’ont réalisé pour un coût global de neuf (09) milliards de francs CFA et un coût moyen du billet de 4500 FCFA. Vous, pour parler de votre régime, votre prédécesseur, celui dont vous vous inspirez, prétend avoir investi 93 milliards pour aboutir à la catastrophe environnementale et financière que l’on sait sur 140 km. Est-ce que vous voyez le fossé qui vous sépare avec ces officiers au “patriotisme frelaté” ?
Ce n’est pas terminé. Les mêmes officiers au patriotisme frelaté ont dépensé 69 milliards pour réaliser une centrale thermique de 100 mégawatts qui donne une indépendance énergétique aux Maliens. Vous, cela fait 12 ans que vous prenez l’argent public pour y arriver, vous n’y parvenez pas. Rien que Gorou Banda a coûté au contribuable nigérien, selon vos chiffres, 75 milliards de francs CFA que le problème de l’électricité ne soit réglé. Même Niamey, la capitale, est plongée dans le noir de façon régulière et vous êtes obligés de donner le courant électrique par délestages permanents tandis que vous autres, les princes, vous ignorez totalement ce qu’est une coupure d’électricité. Vous vous donnez les moyens de l’État de vous épargner cette incommodité d’absence d’électricité, vous et les hôtels de luxe que vous avez construits à grands frais au détriment de l’école, de la santé, de l’hydraulique et de l’électricité. Entre nous, est se trouve le patriotisme frelaté ? Je vous laisse apporter vous-même la réponse à cette question. Mais la réalité, elle, ne souffre d’aucun doute. La réalité, puisque ce dont je viens de vous saisir n’est que le bout de l’Iceberg malien que vous dénigrez tout le temps. Les officiers au “patriotisme frelaté” ont également réussi à équiper adéquatement les Forces armées maliennes (Fama) avec du matériel et des appareils militaires modernes acquis sur fonds propres de l’État malien. Ils se battent avec dignité et honneur, c’est-à-dire avec un sens avéré de patriotisme pour reprendre chaque petite portion de leur territoire des mains des terroristes et leurs commanditaires. Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Ça fait deux ans, 24 mois que vous prétendez avoir commandé des avions et hélicoptères de de combat, des véhicules blindés et des drones d’attaque TB2 auprès de la Turquie où, pour faire bonne impression, vous vous étiez rendu en mars 2022. Les burkinabè, eux, ont mis moins de deux semaines pour boucler leur affaire et acquérir les premiers équipements. Pour revenir à ces officiers au patriotisme frelaté, ils réussissent des choses concrètes et sérieuses là où, les patriotes éclairés, vous peinez à obtenir le moindre résultat tangible.
Monsieur le “Président”
J’ai remarqué, et j’espère que vous ne vous en glorifierez pas, que l’Union européenne a accordé près de cinq millions d’euros pour la fourniture d’armes au Niger alors que le Mali et le Burkina s’arment sur fonds propres de l’Etat. L’union européenne, c’est la France au Niger et la France n’est pas la solution, c’est le problème. C’est ma conviction personnelle. Vous avez fait le mauvais choix pour le Niger et nous y avons déjà payé un prix lourd, très lourd dont nous sommes assurément loin du terme.
J’ai appris également que vous avez tenu, hier 13 juin 2023, une réunion du conseil de sécurité. Permettez-moi de vous demander ce que vous vous dites dans ces rencontres pour que, depuis si longtemps, aucun des membres que vous êtes n’ait pensé à proposer un changement de paradigmes. Vos choix, il faut le reconnaître, ont échoué. Il faut songer à changer de fusil d’épaule.
Monsieur le “Président”
Est-ce, donc, vrai que vous êtes sur le point de démolir le mythique camp Garba Hassane pour y construire un hôpital militaire ? C’est le terrain qui manque à Niamey pour y construire cet hôpital ou bien il s’agit de faire d’une pierre, un coup. A cette allure, bientôt il n’y aura plus que votre garde présidentielle sur la place de Niamey et je ne serais pas du tout surpris d’apprendre, demain, qu’il est formellement interdit à un militaire, quel que soit son grade, de séjourner à Niamey sans une autorisation de l’Etat-major. Un ami, quelque peu moqueur, m’a fait observer que c’est cela le sens du slogan « Consolider pour avancer ». Je le constate, vous avancez avec résolution, tact et intelligence sur des sujets et des aspects sur lesquels j’ai froid dans le dos pour mon pays. Si j’étais écouté, je vous aurais demandé de construire une armée forte en lui fournissant, loin des voies que vous avez empruntées, les moyens qu’il faut pour faire des Forces armées nigériennes une armée forte, crainte pour sa force de réaction. Je vous aurais conseillé de vous éloigner de la France, incapable de se départir de son esprit néocolonial pour apporter à notre pays ce dont il a exactement besoin, sans avoir à sous-traiter sa sécurité avec qui que ce soit. Je vous aurais demandé de chercher un autre terrain pour la construction de l’hôpital militaire et épargner ce mythique camp militaire qui représente tout un symbole pour les Forces armées nigériennes. Pourquoi ne pas démolir l’infirmerie de garnison et y dresser le nouvel hôpital en y greffant le site du cercle mess des armées. C’est mon avis.
Pourquoi démolir ce camp militaire mythique ? Je vous rappelle que dès le lendemain de sa prestation de serment en avril 2011, votre prédécesseur dont vous vous inspirez a promis, lors d’une visite qu’il a entreprise dans ce même camp militaire, qu’il ferait reconstruire ce camp dans l’optique de mettre les familles des militaires dans des conditions de vie plus décentes. Il s’était offusqué de voir dans quelles conditions ces familles vivaient et leur avaient promis le meilleur. Il s’était fait applaudir bien entendu, comme vous lorsque vous avez dit avoir commandé des matériels divers auprès de la Turquie.
Monsieur le “Président” Vos compatriotes, je dois vous le dire, sont fatigués de cette politique où ça parle, ça parle, ça parle. Ils sont fatigués et se demandent quad est-ce qu’ils verront la fin de cette tragédie qu’ils endurent depuis de longues années. Ils sont fatigués, vraiment fatigués.
Mallami Boukar
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Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président, insinueriez-vous que les soldats nigériens doivent, s’ils veulent s’en sortir vivants, fuir devant l’ennemi ?
Vous savez certainement de quoi je vous parlerai cette semaine. Et si vous n’étiez pas le président de la République, je n’hésiterais pas, comme je l’entends depuis quelques jours, à vous accuser d’avoir gravement atteint au moral des troupes et qu’il n’y a pas d’autre sort pour vous que la déchéance de votre fonction. Aussi bien en tant que président de la République qu’en qualité de chef suprême des armées, votre rôle n’est pas de démotiver les troupes mais de les galvaniser, même si par ailleurs ils n’auraient pour armes que des bâtons face à des hordes terroristes puissamment armés avec des équipements de dernière génération. Je me demande bien comment vous avez pu lâcher aussi facilement, aussi aisément, ses mots si cinglants dont je ne doute pas de l’accueil glacial dans les rangs des Forces de défense et de sécurité nigériennes. Le chef suprême des armées nigériennes qui chante et célèbre la supériorité des terroristes, aucun de vos compatriotes n’aurait certainement parié un kopek qu’un jour, le Niger aurait un président qui va faire l’apologie des terroristes au détriment des Forces de défense et de sécurité. C’est si décevant, si choquant et si intriguant de vous entendre parler ainsi comme s’il s’agit d’un simple jeu de billard. Je voudrais bien vous défendre mais je ne suis pas un magicien pour transformer ce que vos compatriotes, le monde entier, ont clairement entendu. Vous n’avez ni excuse ni circonstance atténuante.
Je sais, pour avoir été confronté à une analyse critique de vos propos par des amis très perspicaces et face auxquels je n’ai eu d’autre choix que de baisser la tête, tout honteux d’être au service d’un chef d’Etat qui plombe ainsi le moral des troupes, que vous avez parlé en toute lucidité. Votre serviteur n’a pas simplement été couvert de honte, il a senti en lui une colère noire comme celle qui saisit tous les révoltés de la terre. Comment pouvez-vous parler ainsi de votre armée et de votre pays ? Je suis en boule contre vous. Cependant, malgré ma colère de Nigérien blessé dans son amour propre face à l’image que vous avez donnée de vous-même et de votre pays, je ne pousserais pas le bouchon jusqu’à estimer que vous ne ressentez aucun remords. Ce qui est certain en moi, c’est que c’est une faute irrémissible qui conduirait n’importe quel chef militaire au poteau. Vous dites que les terroristes sont plus forts, plus aguerris que nos armées. Insinueriez-vous que les soldats nigériens doivent, s’ils veulent s’en sortir vivants, fuir devant l’ennemi ?
Monsieur le “Président”
Sauf votre respect, vous me permettrez d’admettre, à mon corps défendant, que vous êtes sans doute, dans le prolongement de ce qu’a fait votre prédécesseur, en train d’écrire les pages les sombres de l’Histoire de notre pays. Dr Farmo Moumouni qui n’est pas un plaisantin, l’a écrit : « La guerre n’est pas seulement usage de la force et de moyens conventionnels, elle est aussi utilisation de moyens psychologiques, informationnels, technologiques, économiques, diplomatiques, politiques et idéologiques, pour manipuler les perceptions et les opinions, pour déstabiliser l’ennemi, en vue d’atteindre ses objectifs ». Autant dire que les propos et les discours se rapportant à une situation de guerre sont autant d’armes pour nuire à l’ennemi, abattre son moral et l’affaiblir aux plans psychologique et moral, victoire souvent déterminante dans l’issue de la guerre. Si l’ennemi est psychologiquement et moralement abattu, il ne peut que fuir et s’affirmer vaincu avant même de livrer bataille. Il s’agit, donc, d’inculquer la peur dans l’esprit des troupes visées et de leur enlever toute volonté de croiser le fer avec l’autre.
Monsieur le “Président”
J’ai lu l’intégralité de l’interview que vous avez accordée à Jeune Afrique et je me rends compte qu’il s’agit d’un véritable florilège que je me garde de qualifier. D’entrée de jeu, en réponse à la première question, vous dites à propos de l’Etat islamique, qu’il s’agit d’un ennemi redoutable à qui vous attribuez l’attaque meurtrière contre les Forces de défense et de sécurité nigériennes à Intagamey. Je ne vous démentirai pas mais sachez que, de multiples témoignages indexent plutôt les Forces françaises. Comme d’ailleurs à Inatès 1 et 2 ainsi qu’à Chinagoder. Je n’ai pas la force de rapporter le reste car j’ai si mal de constater ce que vous avez fait du Niger. C’est simplement désastreux.
Monsieur le “Président”
Mon lot de consolation, c’est de savoir que vous avez été contesté dans ce jugement sur les Forces de défense et de sécurité et accusé de façon parfois claire pour atteinte au moral des troupes. En disant que les terroristes sont plus forts, plus aguerris que nos armées, estce vrai que vous faites allusion aux armées occidentales, particulièrement à l’armée française, ouvertement accusée d’être derrière ce phénomène de terrorisme chez nous ? Si, effectivement, ce sont aux forces militaires françaises que vous faites allusion dans votre propos confié à Jeune Afrique, on ne peut que vous donner raison en constatant les massacres d’Inates 1 et 2, de Chinagoder et récemment d’Intagamey. En attendant que l’Histoire nous édifie sur votre propos et vos motivations, vous avez réussi la prouesse de vous mettre presque tout le Niger sur le dos. Lisez ce mot d’Issoufou Kado qui porte probablement la voix de huit Nigériens sur 10. Lisez plutôt !
La problématique qui se pose à la défense nationale aujourd’hui, les pyromanes extérieurs ont changé des stratégies, ils ont armé les terroristes, les narcotrafiquants et les bandits armés avec des matériels de guerre très sophistiqués, ils les fournissent les renseignements sur les mouvements des forces régulières, ils auraient infiltré nos forces de défense et des sécurité , à travers les forces armées étrangères sensées secourir les pays du Sahel, souvent ces forces armées étrangères empêchent à nos forces d’agir , ce qui avait créé des incidents avec les autorités Burkinabés et maliennes, qui ont fini par demander leur départ de leurs territoires respectifs.
L’armée nigérienne dispose des chefs de guerre les plus brillants, les plus aguerris et les plus diplômés des écoles de guerres, occidentales, asiatiques et américaines.
Elles n’ont rien à envier aux autres forces armées étrangères.
Nos chefs de guerre ont fait leurs preuves sur les différents théâtres des opérations dans le cadre des maintiens de la paix au sein des Forces de la paix des Nations Unies. Ils ont reçu plusieurs décorations à cet effet.
Les goulots d’étranglements se situent au niveau des interventions administratives et politiques de certaines autorités qui souhaiteraient contrôler les mouvements des troupes par crainte des mauvaises humeurs de celles-ci, or en période de guerre, il appartient aux chefs de guerre de décider de l’opportunité de l’offensive sur les théâtres des opérations.
Les faiblesses de nos forces armées nationales, si faiblesses il existerait encore, elles seraient dues à certaines intrusions du politique dans la gestion du personnel militaire, en effet, les promotions dans les grades supérieurs ne se font pas de manière régulière selon les règles de l’art. Certains chefs militaires ont acquis leurs grades à titre exceptionnel au détriment des plus anciens, des plus méritants, des plus valeureux, ce qui crée quelques frustrations.
Monsieur le “Président”
Vous n’avez pas idée de ce que vous avez provoqué chez vos compatriotes. Je puis vous dire que vous avez perdu le peu, fragile depuis toujours, que vous avez pu construire avec des discours. Cela fait deux ans que vous avez deux ans que vous chantez une commande d’avions et de drones de combat, de véhicules blindés et d’hélicoptères que personne n’a encore vu. Avec ça, vous parlez de supériorité des terroristes. N’est-ce pas parce que vous avez failli dans votre mission d’équipement des Forces armées nigériennes ?
Mallami Boukar
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Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président, on ne ruse pas avec son peuple
En fin de compte, c’est le général Salifou Modi qui a payé les pots cassés de cette politique de défense et de sécurité dictée par le terrain, la logique du conflit et la volonté de gagner la guerre contre le terrorisme. Un terrorisme qui, vous le savez mieux que moi, a germé sur le terreau préparé, fertilisé et arrosé par des pays qui se disent amis du Niger mais qui ont un tout autre agenda. Est-il si difficile de voir la main de la France dans ce sort ingrat réservé au général Modi ? Un ami, très perspicace et informé, m’a fait remarquer dès le lendemain de la visite du chef d’Etat-major général des armées françaises que les carottes sont cuites pour le général Salifou Modi. Il m’a clairement expliqué qu’après ce contact avec le colonel Hassimi Goïta, la France ne peut souffrir de le voir à la tête des armées du Niger, un pays dans lequel elle peut tout se permettre, y compris en tuant froidement sans avoir de compte à rendre. Il m’a dit que le général Thierry Burkhard allait exiger et obtenir la tête du général Modi. Dès le lendemain de la visite de ce dernier à Bamako, suivie de l’arrivée de cette délégation militaire française, le 11 mars, mon ami m’a fait observer que le chef d’Etatmajor ne survivrait pas à cette entrevue que vous avez eue avec vos amis français. Il m’a expliqué que vous allez bientôt vous débarrasser de lui et même lorsque vous lui avez conféré le grade de général de corps d’armée, il n’a pas varié dans son verdict, m’indiquant avec un brin de sarcasme qu’il s’agit là d’un cadeau d’adieu. C’est fait depuis le 31 mars 2023 où, sans trembler, vous avez signé le décret qui le remplace par le général Sidikou Issa. Je vous plains sincèrement et vous accuse personnellement d’avoir prêté le flanc aux desideratas d’une nébuleuse qui méprise royalement le Niger et ses intérêts. Le général Modi, tout le monde le sait, n’a pas pris l’avion de son propre chef pour aller chez Assimi Goïta. C’est un soldat et comme tel, il est tout entier dévoué à l’obéissance et à la discipline, la force principale des armées. Il a exécuté un ordre. Votre devoir de chef suprême des armées était de le protéger, pas de le livrer à la vindicte d’une nébuleuse qui obéit manifestement selon une logique qui n’a rien à voir avec les intérêts du Niger et de son peuple.
Si c’est vraiment la France qui vous a tordu le bras pour faire partir le général Modi, vous assumez là une grave responsabilité qui n’honore pas le président de la République que vous êtes. Pour deux raisons essentielles : premièrement, sauf à vouloir le signifier, vous n’avez pas été placé à la tête du Niger par la France pour obéir aux autorités françaises comme le ferait le préfet de Corse ou de Gironde. Deuxièmement, si c’est le cas, vous ne rendez pas service à votre peuple qui, vous le savez parfaitement, sent le France comme le loup dans la bergerie ; un peuple que vous avez juré, la main sur le Saint Coran, de servir loyalement.
Monsieur le “Président”
J’ai l’impression que le ciel nous tombe sur la tête. Connaissez-vous un certain Bahardine Maydoune Arafe ? Eh bien, ce serait un chef de milice libyen , un arabe Ouled_Souleyman qui serait recherché par le général Aftar (un des belligérants libyens) et qui aurait trouvé refuge dans le Sahara nigérien grâce à la bienveillance d’agents de renseignements et d’officiers de la Garde nationale. Ce serait lui, l’auteur, de l’attaque contre un convoi militaire entre Arlit et Tiberketen. Il serait également l’auteur de l’attaque d’un autre convoi militaire, il y a un an, au bout duquel 120 kilos d’or ont miraculeusement disparu.
Sur cette deuxième attaque, le sieur Bahardine Maydoune Arafe aurait bénéficié de la complicité de hauts gradés de la Garde nationale. Sans donner du crédit à cela, je sais toutefois que ce n’est pas la première fois que des gardes nationaux ont été cités dans un trafic… de drogue notamment. Je suis moi-même perplexe. Sauf votre respect, je crois que vous êtes, face à la pourriture actuelle, dans l’obligation de lever le doute dans l’esprit de vos compatriotes et de les rassurer sur le fait que tous ces individus aux mains tachées du sang des Nigériens n’ont pas d’atomes crochus avec les autorités nigériennes. L’exercice ne sera pas aisé pour vous d’autant plus que vous avez, vous-même, déclaré publiquement avoir fait libérer des terroristes pour favoriser la “paix”. Mais, essayez toujours, ça vaut mieux que ce silence pesant dans lequel vous vous êtes enfermé alors que soupçons graves et accusations s’enchaînent.
Monsieur le “Président”
Hier, je suis malencontreusement tombé sur une déclaration d’un groupe de partis politiques de l’opposition qui ne font pas dans la dentelle pour vous acculer par rapport à la situation, désastreuse, je le reconnais, dans laquelle le Niger s’enfonce de plus en plus. Dénommé « Front de l’opposition politique Mouvement démocratique pour les actions démocratiques des insoumis du Niger et de l’Afrique (MADINA-AFRICA), ces Nigériens revendiquent, entre autres, (1) la tenue d’un forum national inclusif pour tracer les perspectives devant mettre fin à l’insécurité au Niger ; (2) le départ sans condition de toutes les forces étrangères présentes au Niger ; (3) l’ouverture de sincères négociations avec les centrales syndicales et solutionner particulièrement les problèmes de l’école nigérienne, surtout en mettant fin à la contractualisation ; (4) la révocation du DG de la CARENI et la mise en place d’un système diligent de paiement immédiat des pensions avant toute réforme ; (5) la libération immédiate de tous les leaders politiques et d’opinion. Notre pays, il faut l’admettre, traverse des heures sombres. Vous avez fait tant de discours que vous vous êtes emmêlé les pinceaux et vous voilà désormais dos au mur par rapport à la lutte contre l’insécurité et la corruption que vous disiez être vos deux chevaux de bataille. Vos partisans ont fait trop de bruits, mais je suis au regret de vous dire que derrière ce boucan insipide, il y a un échec cuisant dont vous êtes certainement conscient. Les faits, a dit le sage, rattrapent toujours la langue et vous avez sans doute compris qu’on ne ruse pas avec son peuple. Lisez l’histoire secrète de la guerre du Golfe, vous en serez édifié.
Mallami Boucar
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Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président, une armée que vous considérez déjà comme faible face aux terroristes n’a pas besoin d’être ainsi décapitée
Nombreux sont vos compatriotes qui me demandent à quoi vous jouez en fin de compte dans cette tragédie du terrorisme qui frappe si durement le Niger et qui lui a fait perdre déjà, entre autres, des milliers d’enfants, autant de déplacés internes qui ont dû fuir leurs villages sous les menaces terroristes et provoqué la fermeture de 921 écoles, rien que dans la région de Tillabéry, en mai 2023. C’est un bilan vu au rabais, car vous le savez, les pertes enregistrées par le Niger du fait du terrorisme sont 10 fois plus élevées que ça. J’ai été si durement apostrophé et c’est à peine si je n’ai pas été lynché, moi qui continue à vous servir en fermant les yeux et les oreilles, disentils, sur vos incartades et votre mal-gouvernance. Depuis que vous avez, sans trembler, déclaré que les terroristes sont plus forts, plus aguerris, que nos armées, on m’accuse ouvertement d’être un grand complice des terroristes. Vous connaissez la théorie de la transitivité. À défaut de vous atteindre directement, on déverse sa bile sur votre serviteur. C’est à peine si on ne me prend pour le “président” que vous êtes. On me houspille, on m’insulte et me maudit au motif que nous sommes de patentés alliés des terroristes à qui nous assurons tout ce qu’il faut pour paraître les plus forts. Il faut reconnaître que vous avez multiplié les propos et les actes des plus maladroits. D’abord, vous avez déclaré avoir fait libérer des chefs terroristes détenus à Koutakalé que vous avez reçus immédiatement au palais. Je vous fais observer que des Nigériens, civils et militaires, continuent de tomber sous les balles de ces terroristes. Visiblement, vous n’avez pas rendu service à votre pays en faisant libérer ces criminels de grand acabit qui sèment la mort, la désolation et la destruction du Niger.
Ensuite, vous avez déclaré avoir commandé des avions, drones, hélicoptères et véhicules blindés auprès de la Turquie, mais vos compatriotes ont eu le temps de découvrir qu’il s’agit plus d’un canular que d’une réelle affaire. La preuve, je vous l’ai fait constater dans une précédente lettre où je vous rapportais que le Burkina Faso voisin a mis moins de deux semaines pour acquérir ses premiers armements, auprès de la même Turquie. Pour vous, ça fait deux ans que vos compatriotes attendent de voir la couleur de ces armements. Pendant ce temps, les terroristes font la pluie et le beau temps dans certaines zones de notre pays.
Comme pour ne rien arranger, vous avez récemment déclaré que les terroristes sont plus forts, plus aguerris, que nos armées. Une déclaration qui a toutes les caractéristiques d’une atteinte au moral des troupes. Vous êtes tout de même le chef suprême des armées et lorsqu’un officier dit à ses troupes, nous ne faisons pas le poids, il leur dit implicitement de cesser de se battre et de capituler. Vos compatriotes ne s’en sont pas remis que vous avez décidé d’aller plus loin, comme s’il s’agissait de leur apporter la réponse aux interrogations qu’ils ses posent. En nommant l’ancien chef d’État-major général des armées, le général Salifou Modi, ambassadeur aux Emirats arabes unis, loin de ses bases et du milieu où il peut rendre d’éminents services à son pays et à son peuple en proie à la guerre, vous ne rendez certainement pas service à votre armée que vous considérez déjà moins forte, moins aguerrie que les terroristes. Pour certains de vos compatriotes, choqués mais impuissants, vous ne cachez même plus votre jeu en enlevant à l’armée un cadre aussi valeureux en temps de guerre et ce n’est pas la première fois que votre régime agit de la sorte.
Monsieur le “Président”
Les critiques tournent de plus en plus à la révolte et je puis vous dire que la nomination de Salifou Modi comme ambassadeur est un acte qui est jugé de trop. Le chef suprême des armées qui affaiblit son armée, dit-on ! Admettez que je ne dispose pas d’arguments pour défendre votre cause. Vous êtes allé si loin ! Voici la question qu’on me pose : pour quel dessein avez-vous fait la déclaration inadmissible pour un chef suprême des armées et nommé le général Salifou Modi comme ambassadeur ? Vous ne saurez certainement l’expliquer. N’essayez pas de le faire, s’il vous plaît. La dernière fois que vous vous étiez livré à l’exercice, c’était lors de la fameuse conférence des cadres au cours de laquelle vous avez dit avoir fait libérer des chefs terroristes que vous avez reçus immédiatement au palais. Des hommes qui ont les mains tachées du sang du peuple nigérien. En tout état de cause, sous le Niger actuel, personne, pas même l’Assemblée nationale, n’oserait vous demander de vous expliquer.
Monsieur le “Président”
Vous avez décidé d’envoyer un général de corps d’armée à la tête d’une chancellerie, très loin de son pays en proie au terrorisme. Je ne comprends ni vos motivations ni vos desseins. Pourquoi nommer un général à la tête d’une chancellerie alors que les diplomates pouvant valablement occuper ce poste ne manquent pas ? Le Niger, je dois l’admettre, est dans un tourbillon d’inquiétudes. Qu’est-ce que vous cherchez en nommant le général Modi dans une fonction diplomatique alors que le Niger est en guerre ? Sa mise à l’écart de l’armée est un acte que vous devez annuler. Une armée que vous considérez déjà comme faible face aux terroristes n’a pas besoin d’être ainsi décapitée. Elle a besoin plutôt d’être renforcée avec ses cadres les plus valeureux. Je ne peux que m’incliner devant les critiques acerbes qui fusent de toutes parts contre vous. Non seulement vous n’avez toujours pas concrétisé les commandes d’armements auprès de la Turquie et ça, depuis novembre 2021, mais vous venez aussi de rendre inopérant un officier supérieur de l’armée qui n’a rien à faire dans une ambassade aux Emirats Arabes Unis.
Vous pouvez considérer que vos compatriotes sont des grincheux et que pour un rien, ils se mettent en boule, invectivent et diabolisent ceux qui travaillent à leur bonheur. La plupart d’entre eux n’ont pas compris que le Niger ne pourrait pas avoir un meilleur parti que vous. Tout comme dix années ne leur ont pas suffi pour savoir que votre prédécesseur leur a non seulement rendu les meilleurs services qu’un chef d’État puisse offrir à son peuple mais qu’il a généreusement tout fait pour le laisser en de très bonnes mains, les vôtres. Seulement, je puis vous rassurer sur une chose : c’est un peuple lucide qui observe bien et comprend fort bien les actes que vous posez, les propos que vous tenez.
En vérité, je suis comme un avocat qui constate, hélas, que son client lui a menti, l’a manipulé, l’a trompé, l’a floué sur toute la ligne et qu’il n’a rien d’autre à faire qu’à demander la clémence de la Cour. Un ami, qui m’a particulièrement acculé m’a dit que c’est de justesse si le général Modi n’a pas été accusé d’être de connivence avec les terroristes dès son retour du Mali où il a rencontré, selon les mots de votre ministre des Affaires étrangères, ces officiers maliens au patriotisme frelaté. Il m’a dit avoir reconnu dans les pratiques du régime les moeurs d’une certaine Europe de l’Est sous les bottes soviétiques où on détectait les têtes qui dépassaient et leur collait tous les péchés du monde. On profitait de la liquidation de celui qui était présenté comme la tête de pont d’un complot contre la sûreté de l’État pour entraîner quelques officiers et/ou cadres à éliminer. Je crois que je vais déposer ma démission si toutefois vous maintenez cette nomination du général Modi en tant qu’ambassadeur. Vous ne pouvez pas dire « On s’en fout, ça vient de là-haut », comme dirait le comédien franco-camerounais. Vous ne pouvez non plus faire la sourde oreille à vos compatriotes, très nombreux, qui dénoncent une volonté d’affaiblissement de l’armée nigérienne. Evidemment, si vous avez agi ainsi conformément à un objectif dont je n’ai pas connaissance, ça ne vous ferait ni chaud ni froid que vos compatriotes soient en colère.
Monsieur le “Président”
À la station où vous êtes actuellement, on peut faire du mal comme on peut faire du bien à son peuple. Si j’étais à la place que vous occupez actuellement, je ferais exactement le contraire de tout ce que vous préconisez et faites dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Je ferais certainement rentrer tous les officiers que votre prédécesseur et vous avez envoyés dans des chancelleries où ils ne serviront à rien qu’à compter les jours qui leur restent sous les drapeaux. Je mettrais immédiatement un terme au supplice, parfois non justifié de tous les autres, très bons militaires, qui ont été mis à la retraite anticipée ou en prison. Sachant que je serais applaudi par le peuple nigérien épris de paix et de sécurité, je réhabiliterais tous les militaires radiés et les mettrais à contribution pour une guerre sans merci contre le terrorisme et ceux qui l’entretiennent. Je mettrais évidemment fin à la classification des officiers suivant des critères étrangers au mérite. Ceux qui pensent que la guerre contre le terrorisme est un business dont il faut profiter le plus longtemps possible pour s’enrichir sur le dos du peuple nigérien n’auront pas leur place dans le Niger auquel aspire votre serviteur.
Moi, j’aime mon pays et mon peuple. Je ne m’imagine pas servir d’autres intérêts que les leurs. Magistrat suprême de ce pays, vous êtes sans doute d’accord avec moi que celui qui sert les intérêts d’un pays étranger au détriment de ceux de son pays est un traître et qu’il mérite la peine capitale. Un jour, certainement ! Ce qui est sûr, on n’arrête pas l’Histoire, car l’Histoire, c’est le temps et le temps appartient à Dieu.
Mallami Boukar
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Lettre au président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président, vous avez là une chance inouïe de figurer en bonne place dans l’Histoire de votre pays, tout comme vous avez tout pour faire ce qui est contraire aux intérêts de votre peuple
Le journal l’Eclosion a tout dit en un mot. Vous êtes en face d’une unique équation : sauver votre pays ou continuer à contenter la France. J’espère et souhaite, pour vous-même mais surtout pour le Niger, que vous optiez plutôt de sauver votre pays que de continuer dans cette logique totalement absurde où vous faites un pas en avant, deux pas en arrière. Je regrette de vous le dire, vous n’avancez pas au rythme des défis à relever, notamment en matière de sécurité et de défense du territoire national. Savez-vous pourquoi ? Parce que le ver, je vous l’ai déjà relevé dans une de mes correspondances, est dans le fruit. Selon de nombreux experts et esprits analytiques, vous ne pouvez rien construire en matière de sécurité intérieure avec la France actuelle. Vous avez certainement su que, récemment, France 24, une télévision que l’État français détient et contrôle en majorité, a réalisé et diffusé une grande interview du chef terroriste qui a plongé les populations nigériennes dans le désarroi et l’angoisse morbide, avec son lot de milliers de morts, de déplacés forcés et d’économie démembrée. C’est le même chef terroriste que la France prétend traquer sur nos terres et c’est au nom du combat contre ce sinistre individu que vous prétendez également que la présence militaire française est plus qu’utile pour le Niger. La France, je suis tenté de vous le demander, peut-elle être à la fois amie au Niger et aux terroristes qui massacrent les populations nigériennes ? Ailleurs où on a pris conscience du jeu véritable de la France parce que prise en défaut à maintes reprises, au minimum pour inutilité de sa présence militaire, le pays de De Gaule a été non seulement bouté dehors, mais ses instruments de propagande aussi ont été fermés. Je sais que vous avez lu et relu cette lettre, notamment grâce aux réseaux sociaux. Mais, permettez-moi de vous la reprendre de bout en bout afin qu’elle vous donne des ailes pour aller vers ces pays qui ont pris leurs destins en main. Le Niger en sortirait grandi, croyez-moi. Voici ce que l’État burkinabè, sous la houlette patriotique du jeune capitaine Ibrahim Traoré, a rendu public en fermant la grande gueule de France 24 : « C’est avec regret que le gouvernement a découvert il y a de cela deux semaines, une interview du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sur les antennes de France 24 du groupe France médias monde. Sans contester la liberté des choix éditoriaux de la chaîne, le gouvernement s’interroge cependant sur l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme à France 24.
Le gouvernement se désole de voir que le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale puisse bénéficier des largesses éditoriales de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne. Cette organisation, est-il besoin de le rappeler, adepte d’un terrorisme djihadiste est l’auteur de crimes odieux qui choquent la conscience humaine et qui ont fait des milliers de victimes à travers le monde.
Dans la bande sahélo-saharienne et particulièrement au Burkina Faso, la violence aveugle et la barbarie contre les paisibles populations est principalement alimentée par cette organisation qui nourrit les desseins funestes pour notre pays et notre peuple que le gouvernement a la responsabilité de protéger.
En ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques sur le Burkina Faso.
Le gouvernement a don décidé, en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la nation, de la suspension sine die des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire nationale.
Le gouvernement, tout en réaffirmant son attachement à la liberté de presse et d’opinion, renvoie France 24 et l’ensemble des professionnels des médias à leurs responsabilités quant aux choix éditoriaux qu’ils opèrent dans le traitement de l’information sur le terrorisme. Dans le noble combat engagé pour libérer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armés, il prévient qu’il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de notre peuple contre ceux qui joueraient les mégaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés ».
N’est-ce pas simplement fabuleux ? Comment un État souverain, jaloux de la sécurité, de la liberté, de la quiétude sociale et de la paix de ses citoyens peut-elle s’accommoder avec une telle France qui nous poignarde dans le dos, en assumant ouvertement son acte ? Est-ce ça un patriotisme frelaté ou l’attitude du gouvernant qui feint d’agir dans l’intérêt de son peuple mais qui fait tout autre chose ?
Monsieur le “Président”
La nuit a beau duré, le jour finit par poindre. Vous connaissez l’adage et il est plus que vrai, au sens figuré comme au sens propre. Le Niger ne saurait demeurer dans l’obscurité. Il sortira un jour des ténèbres dans lesquelles la cupidité humaine, la boulimie et le patriotisme galvaudé — j’allais dire frelaté comme votre ministre des Affaires étrangères, à la différence qu’il s’est trompé de cibles — de certains de nos frères l’ont plongé. Ne soyez pas du camp des perdants. Vous avez là une chance inouïe de figurer en bonne place dans l’Histoire de votre pays. Tout comme vous avez tout pour faire ce qui est contraire aux intérêts de votre peuple. Le Mali et le Burkina Faso ont pris le large en larguant le colis encombrant. Or, le Niger forme avec ces pays frères et voisins une même et seule réalité sur bien des questions. Avec le Mali en particulier, le Niger partage plus de 800 km de frontière. Vous ne pouvez pas garantir la sécurité du Niger à l’exclusion de ce pays et vous l’avez fort bien compris en envoyant le chef d’État-major général des Forces armées nigériennes, le général Salifou Modi, à Bamako auprès de votre homologue du Mali, le colonel Assimi Goïta.
Ah, c’est un acte de garçon, croyez-moi. Seulement, vous n’avez pas tenu longtemps. Vos compatriotes regrettent amèrement de constater qu’aussitôt, les patrons de cette armée française qui ne sert à rien au Niger vous ont isolé, probablement pour vous menacer. Avez-vous des explications et des justifications à fournir aux autorités françaises lorsque vous devez décidé de ce qui est bon pour mieux assurer la sécurité de vos compatriotes ? Pourquoi cette visite militaire française de haut rang au lendemain du séjour du général Modi au Mali ? La France veut-elle vous empêcher de coopérer avec ce pays ?
Monsieur le “Président”
Où sont les avions, hélicoptères, drones et blindés que vous avez dit avoir commandés auprès de la Turquie ? Lors de votre discours de voeux de nouvel an, vous avez déclaré que 2023 sera l’année du déploiement de nos équipements aériens commandés en 2021. Nous sommes en fin mars et vos compatriotes attendent toujours. Commandés en 2021, la réception de ce matériel de guerre dont on n’a pas besoin d’épiloguer sur l’urgence, tarde encore. À croire qu’il s’agit plus de chimères visant à tromper et à endormir que de commandes réelles pour en finir avec ces bandes armées. Vos compatriotes attendent pour être convaincus. La lutte contre la corruption les a suffisamment édifiés sur ce que vous pouvez faire.
Mallami Boucar
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Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum, Monsieur le Président : Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Visiblement, ces officiers maliens au “patriotisme frelaté” font mieux que vous. Le vendredi 9 juin passé, Assimi Goïta et ses frères d’armes ont inauguré un chemin de fer long de 400 km entre Bamako et la ville de Kayes, soit sur une distance Niamey- Konni. Tout a été importé de Russie, ce qui laisse entendre que la réalisation a été faite en l’espace de deux ans. La meilleure, c’est qu’ils l’ont réalisé pour un coût global de neuf (09) milliards de francs CFA et un coût moyen du billet de 4500 FCFA. Vous, pour parler de votre régime, votre prédécesseur, celui dont vous vous inspirez, prétend avoir investi 93 milliards pour aboutir à la catastrophe environnementale et financière que l’on sait sur 140 km. Est-ce que vous voyez le fossé qui vous sépare avec ces officiers au “patriotisme frelaté” ?
Ce n’est pas terminé. Les mêmes officiers au patriotisme frelaté ont dépensé 69 milliards pour réaliser une centrale thermique de 100 mégawatts qui donne une indépendance énergétique aux Maliens. Vous, cela fait 12 ans que vous prenez l’argent public pour y arriver, vous n’y parvenez pas. Rien que Gorou Banda a coûté au contribuable nigérien, selon vos chiffres, 75 milliards de francs CFA que le problème de l’électricité ne soit réglé. Même Niamey, la capitale, est plongée dans le noir de façon régulière et vous êtes obligés de donner le courant électrique par délestages permanents tandis que vous autres, les princes, vous ignorez totalement ce qu’est une coupure d’électricité. Vous vous donnez les moyens de l’État de vous épargner cette incommodité d’absence d’électricité, vous et les hôtels de luxe que vous avez construits à grands frais au détriment de l’école, de la santé, de l’hydraulique et de l’électricité.
Entre nous, est se trouve le patriotisme frelaté ? Je vous laisse apporter vous-même la réponse à cette question. Mais la réalité, elle, ne souffre d’aucun doute. La réalité, puisque ce dont je viens de vous saisir n’est que le bout de l’Iceberg malien que vous dénigrez tout le temps. Les officiers au “patriotisme frelaté” ont également réussi à équiper adéquatement les Forces armées maliennes (Fama) avec du matériel et des appareils militaires modernes acquis sur fonds propres de l’État malien. Ils se battent avec dignité et honneur, c’est-à-dire avec un sens avéré de patriotisme pour reprendre chaque petite portion de leur territoire des mains des terroristes et leurs commanditaires. Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Ça fait deux ans, 24 mois que vous prétendez avoir commandé des avions et hélicoptères de de combat, des véhicules blindés et des drones d’attaque TB2 auprès de la Turquie où, pour faire bonne impression, vous vous étiez rendu en mars 2022. Les burkinabè, eux, ont mis moins de deux semaines pour boucler leur affaire et acquérir les premiers équipements. Pour revenir à ces officiers au patriotisme frelaté, ils réussissent des choses concrètes et sérieuses là où, les patriotes éclairés, vous peinez à obtenir le moindre résultat tangible.
Monsieur le “Président”
J’ai remarqué, et j’espère que vous ne vous en glorifierez pas, que l’Union européenne a accordé près de cinq millions d’euros pour la fourniture d’armes au Niger alors que le Mali et le Burkina s’arment sur fonds propres de l’Etat. L’union européenne, c’est la France au Niger et la France n’est pas la solution, c’est le problème. C’est ma conviction personnelle. Vous avez fait le mauvais choix pour le Niger et nous y avons déjà payé un prix lourd, très lourd dont nous sommes assurément loin du terme.
J’ai appris également que vous avez tenu, hier 13 juin 2023, une réunion du conseil de sécurité. Permettez-moi de vous demander ce que vous vous dites dans ces rencontres pour que, depuis si longtemps, aucun des membres que vous êtes n’ait pensé à proposer un changement de paradigmes. Vos choix, il faut le reconnaître, ont échoué. Il faut songer à changer de fusil d’épaule.
Monsieur le “Président”
Est-ce, donc, vrai que vous êtes sur le point de démolir le mythique camp Garba Hassane pour y construire un hôpital militaire ? C’est le terrain qui manque à Niamey pour y construire cet hôpital ou bien il s’agit de faire d’une pierre, un coup. A cette allure, bientôt il n’y aura plus que votre garde présidentielle sur la place de Niamey et je ne serais pas du tout surpris d’apprendre, demain, qu’il est formellement interdit à un militaire, quel que soit son grade, de séjourner à Niamey sans une autorisation de l’Etat-major. Un ami, quelque peu moqueur, m’a fait observer que c’est cela le sens du slogan « Consolider pour avancer ».
Je le constate, vous avancez avec résolution, tact et intelligence sur des sujets et des aspects sur lesquels j’ai froid dans le dos pour mon pays. Si j’étais écouté, je vous aurais demandé de construire une armée forte en lui fournissant, loin des voies que vous avez empruntées, les moyens qu’il faut pour faire des Forces armées nigériennes une armée forte, crainte pour sa force de réaction. Je vous aurais conseillé de vous éloigner de la France, incapable de se départir de son esprit néocolonial pour apporter à notre pays ce dont il a exactement besoin, sans avoir à sous-traiter sa sécurité avec qui que ce soit. Je vous aurais demandé de chercher un autre terrain pour la construction de l’hôpital militaire et épargner ce mythique camp militaire qui représente tout un symbole pour les Forces armées nigériennes.
Pourquoi ne pas démolir l’infirmerie de garnison et y dresser le nouvel hôpital en y greffant le site du cercle mess des armées. C’est mon avis.
Pourquoi démolir ce camp militaire mythique ? Je vous rappelle que dès le lendemain de sa prestation de serment en avril 2011, votre prédécesseur dont vous vous inspirez a promis, lors d’une visite qu’il a entreprise dans ce même camp militaire, qu’il ferait reconstruire ce camp dans l’optique de mettre les familles des militaires dans des conditions de vie plus décentes. Il s’était offusqué de voir dans quelles conditions ces familles vivaient et leur avaient promis le meilleur. Il s’était fait applaudir bien entendu, comme vous lorsque vous avez dit avoir commandé des matériels divers auprès de la Turquie.
Monsieur le “Président”
Vos compatriotes, je dois vous le dire, sont fatigués de cette politique où ça parle, ça parle, ça parle. Ils sont fatigués et se demandent quad est-ce qu’ils verront la fin de cette tragédie qu’ils endurent depuis de longues années. Ils sont fatigués, vraiment fatigués.
Mallami Boukar
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Lettre au président Mohamed Bazoum : Monsieur le Président Les prélèvements de taxes sur nos compatriotes, les vols systématiques de bétail, les actes d’extorsion, les assassinats ciblés, les rapts assortis de demandes de paiement de rançons, sont le lot
Lettre au président Mohamed Bazoum : Monsieur le Président, Les prélèvements de taxes sur nos compatriotes, les vols systématiques de bétail, les actes
d’extorsion, les assassinats ciblés, les rapts assortis de demandes de paiement de rançons, sont le lot quotidien des Nigériens bien avant votre arrivée au pouvoir. Cela ne date pas d’aujourd’hui et ne saurait être inscrit au titre de victoires remportées sur les terroristes.
Quelle mouche vous a-t-elle piqué au point de parler à nouveau de justice dans ce pays ? Qu’est-ce qui vous a poussé à demander aux magistrats qu’ils fassent leur travail convenablement car, disiez-vous, leur rôle est déterminant dans ce combat contre l’impunité. « Ils doivent surtout, n’est-ce pas, se garder de protéger ceux des leurs lorsque le comportement de ceux-ci n’honore pas leur noble fonction de juge ». Vous avez certainement pris connaissance de la réaction vigoureuse des magistrats qui n’entendent pas se laisser faire. Ils vous ont lancé un défi et je ne pense pas que vous puissiez le relever. Pour l’Histoire, voici le défi que les magistrats vous lancent :
1.L’adoption sans délai de la nouvelle loi sur le Conseil supérieur de la magistrature dans le sens d’extirper de sa composition les représentants des pouvoirs exécutif et législatif ;
2. L’adoption d’un plan de carrière des magistrats définissant des critères objectifs et transparents de nomination, d’affectation et de promotion des magistrats.
3. La réforme du statut des magistrats du parquet pour qu’ils soient plus indépendants vis-àvis de l’exécutif dans l’exercice de leur fonction.
4. La transmission sans délai aux juridictions compétentes des différents rapports de la Cour des comptes, de la Halcia, des inspections d’Etat et des finances faisant cas de diverses malversations financières et de détournement de deniers publics.
5. La levée de tous les obstacles juridiques et judiciaires liés à la poursuite contre les parlementaires et membres du gouvernement.
Monsieur le “Président” J’ignore vos motivations et les raisons qui vous ont poussé à provoquer les magistrats mais je constate que celles-ci sont douloureuses puisqu’elles vous obligent à vous auto-flageller de la pire façon. Car, de tout ce que je sais, il y a deux sujets, voire trois, sur lesquels vous devez éviter tout débat, tout discours, je dirais, toute allusion. Il s’agit de la corruption, de la sécurité et de la justice. Sur ces trois questions, ce que vous avez de mieux à faire, pour vous-même et pour le Niger, c’est d’agir conformément aux aspirations et aux attentes de vos compatriotes, pas de continuer à papoter comme diraient nos frères ivoiriens. C’est, donc, avec amertume que j’ai pris connaissance de votre propos sur la justice à l’occasion des voeux de nouvel an. « J’ai toujours fait part de mon engagement à lutter contre la corruption et l’impunité », aviez-vous déclaré, non sans avoir lancé le défi à ceux qui semblent douter de la sincérité de votre engagement en la matière que le curseur va bientôt bouger. Ah, j’en suis à me demander comment peut-on se mettre ainsi la corde au cou ?
Je suis si gêné par vos propos sur le nombre de cadres en détention pour faits de corruption et de détournements de deniers publics dans la mesure où vous ne semblez pas réaliser que c’est précisément parce la corruption a atteint des sommets incroyables sous votre régime. Laissezmoi vous le rappeler, jamais, dans l’histoire du Niger, des gouvernants n’ont fait main basse autant sur les deniers publics, encouragé la corruption et les détournements de deniers publics et protégé les auteurs des crimes économiques. De toutes ces affaires que vous citez, notamment l’affaire dite Ibou Karadjé, celles de la Sopamin, de Taanadi, de la CNTPS, de la BAGRI, notamment, qui sont ces personnes qui croupissent en prison et qui sont celles qui ont été protégées et qui ont pourtant plus de responsabilité dans ces scandales ? En poursuivant les seconds couteaux pour épargner les commanditaires et grands bénéficiaires de ces saignées financières sur l’Etat, vous commettez une double injustice : d’une part, vous ne créez pas les conditions d’une justice équitable et d’autre part, certains paient pour d’autres.
Monsieur le “Président”
« La HALCIA, aviez-vous souligné, vient de boucler de nombreux dossiers d’enquête qu’elle a transmis au procureur de la République et vous auriez ordonné à ce dernier de leur faire suite avec diligence ». N’est-ce pas hilarant de constater que le président de la République et président du Conseil supérieur de la magistrature que vous êtes est réduit à chercher des arguments pour convaincre en dehors de l’action, neutre et impartiale qu’exige la justice ? Lorsque je vous ai écouté dire que ceux qui sont sourds à vos appels demandant de proscrire certaines pratiques dans notre administration en seront pour leur frais, j’ai presque pleuré de dépit. « Le tigre, a dit Wolé Sowinka, le célèbre écrivain nigérian, ne proclame pas sa “tigritude”, il se lance sur sa proie et la dévore ». Avez-vous besoin de hurler si fort pour vous faire entendre ? Vous avez fait vousmême le constat, vous n’êtes pas encore pris au sérieux dans la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics et c’est parfaitement compréhensible. Comment un président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature peut-il se réduire à demander à des auteurs de malversations, récidivistes par ailleurs, de proscrire les actes par lesquels eux et ceux qui les protègent se sont impunément enrichis aux dépens de l’État ?
Monsieur le “Président”
Sauf votre respect, je voudrais également vous parler de l’insécurité qui sévit au Niger, dans plusieurs régions et que vous avez du mal à endiguer. J’ai sincèrement rigolé en vous entendant dire que c’est du fait du rapport de force militaire que vous avez imposé à l’ennemi que les groupes terroristes ont fini par se criminaliser et se convertir au banditisme qui consiste à prélever des taxes sur les paysans, à se livrer à des vols systématiques de bétail, des actes d’extorsion, des assassinats ciblés, des rapts assortis de demandes de paiement de rançons partout où ils évoluent.
Je ne voudrais pas vous dire que c’est totalement faux mais je suis au regret de vous faire observer que les prélèvements de taxes sur nos compatriotes – je ne parlerais pas de paysans, un terme qui me paraît péjoratif – les vols systématiques de bétail, les actes d’extorsion, les assassinats ciblés, les rapts assortis de demandes de paiement de rançons, sont le lot quotidien des Nigériens bien avant votre arrivée au pouvoir. Vous en savez plus que moi puisque vous étiez ministre de l’Intérieur. Cela ne date pas d’aujourd’hui et ne saurait être inscrit au titre de victoires remportées sur les terroristes.
Le jour où vous remporterez la victoire que les Nigériens attendent sur les véritables auteurs de ces massacres, de ces vols, de ces rapts et de ces taxes, vous n’aurez pas, croyez-moi, de revendiquer quoi que ce soit. Ce sera à vos compatriotes de le chanter et de vous en remercier. Encore une fois, « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se lance sur sa proie et la dévore ».
Mallami Boucar
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Lettre au président Mohamed Bazoum, Monsieur le Président : Si vous devez vraiment lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics, je me demande bien si votre propre coeur pourrait tenir
Cela fait déjà quelques semaines que je ne vous ai pas parlé du pays, du vrai pays. Ce n’est pas, bien sûr, celui des discours que vous ressassez et vous voudriez bien accepter les excuses de votre serviteur. Il est peut-être zélé, mais il est sincère et patriote. Il sait également que ce qu’il rapporte ne plaît pas, écorche vos oreilles et qu’il n’y a aucune chance qu’il soit écouté. Cependant, il fait son boulot avec abnégation, uniquement pour le Niger et son peuple qui souffre du syndrome du gouvernant détaché des réalités nationales. Je vous ai écouté dans votre speech de nouvel an, autant dire dans ce que vous savez faire de mieux et vous avez sans doute gagné votre pari. Vous avez bien parlé, si bien parlé que celui qui vous écoute pour la première fois, sans aucune connaissance du Niger et des misères de son peuple, vous accorderait certainement la palme du meilleur chef d’État. Je vous ai écouté parler de la lutte contre la corruption et j’ai souri à l’idée que vous vous faites du nombre croissant de détentions pour faits de corruption et de détournement de deniers publics. J’ai surtout retenu que vous vous en félicitez au motif que jamais, dans l’histoire du Niger, depuis 1960, ditesvous, aucun régime n’a connu autant de personnes détenues pour les faits incriminés. Ah, que c’est beau, l’interprétation ! J’en ai la mienne, évidemment et c’est à mille années-lumière de la vôtre. Est-ce parce que vous menez la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics ou est-ce parce le Niger, sous votre régime, a pris les couleurs de la corruption ?
Monsieur le “Président”
S’il y a autant de personnes détenues pour faits de corruption et de détournement de deniers publics, demandez-vous d’abord, avant de vous en féliciter, pourquoi ce phénomène s’est-il si amplifié sous votre régime ? Vous auriez dû éviter de parler à nouveau de ce sujet sur lequel les faits vous disqualifient. Pour trois raisons essentielles. Premièrement, s’il y a autant de cadres de l’État sous les verrous pour faits de corruption et de détournement de deniers publics, c’est parce que le fléau a miné le Niger sous votre régime. Les faits de corruption et de détournement ne se comptent pas et les montants se chiffrent à des milliers de milliards mis en cause. De l’audit des fraudes fiscales et douanières dont vous avez une idée exacte des centaines de milliards de francs CFA mis en cause à celui des fonds des Forces armées nationales, en passant par les scandales à la Centrale d’achat d’intrants et matériels agricoles (Caima), de la Société de raffinage de Zinder (Soraz), de l’achat de l’avion présidentiel ou encore de l’Uraniumgate, qui a été inquiété ? Il y en a qui sont ministres d’Etat et qui vous côtoient toutes les semaines, lors des réunions du gouvernement.
N’est-ce pas à votre arrivée au pouvoir que les mis en cause dans le scandale des fonds de l’armée, déjà rassurés sous votre prédécesseur quant à la procédure entamée, ont bénéficié d’un non-lieu parce que l’État que vous représentez a décidé de ne pas se constituer partie civile ? N’est-ce pas protéger des individus impliqués dans des faits de corruption et de détournement de fonds publics ? Pire, au regard de la gravité des actes posés, n’est-ce protéger des criminels qui ont mis en péril la sécurité et la défense nationale, avec tout ce que cela représente comme massacres de populations civiles et militaires, de déplacements massifs de milliers de Nigériens, de démantèlement du tissu économique, etc. ? Est-ce cela que vous appelez « lutte contre la corruption et les infractions assimilées » ?
Deuxièmement, qui sont ceux qui sont en détention pour faits de corruption et de détournement de fonds publics ? Des menus fretins, les commanditaires et les bénéficiaires des crimes commis continuant tranquillement leurs forfaits dans l’assurance totale d’être hors de portée de la justice ; cette justice que vous aimez tant chanter et qui ne peut pas mettre hors d’état de nuire des individus qui font dans le trafic de drogue, d’armes, la corruption et les détournements de deniers publics.
Troisièmement, ce n’est pas faute de manquer de preuves contre ces criminels de tout acabit que vous n’agissez pas. C’est parce que vous êtes impuissant à le faire et ce n’est pas moi qui le dis, c’est vous qui l’avez confessé aux acteurs de la société civile que vous avez reçus à deux reprises, à votre initiative. Vous savez mieux que moi que la corruption a noyé le régime que vous incarnez et que faire arrêter quelques agents d’exécution ne peut ni mettre un terme à la corruption et aux infractions assimilées, ni vous conférer un quelconque succès. Votre combat n’est que sur les bouts de vos lèvres et vous devez savoir qu’on ne peut jamais tromper son peuple, particulièrement lorsqu’il vit au quotidien les misères de la corruption et des détournements de deniers publics.
Monsieur le “Président”
Je vous l’avais conseillé, si vous ne pouvez pas faire la lutte contre la corruption, ne vous gênez pas d’abandonner le combat. Lorsqu’on ne peut pas, on ne peut pas. On ne peut ni faire semblant, ni triturer et maquiller la réalité. Ne vous fatiguez pas sur ce sujet tant que vous ne seriez pas capable de frapper sans discernement. Faites comme l’autre, votre prédécesseur, qui ne s’est pas hasardé à prétendre mener un tel combat. Lorsque je vous ai entendu vous adresser « à ceux qui semblent douter de votre engagement en la matière », je m’attendais logiquement à vous entendre dire que les actes que vous comptez poser dans les jours suivants seraient certainement suffisants à les convaincre définitivement. C’est démentiel, a fait remarquer un ami, que vous vous glorifiez d’un fait qui traduit le développement exponentiel de la corruption et des détournements des deniers publics sous votre régime. Si vous devez vraiment lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics, je me demande bien si votre propre coeur pourrait tenir. Monsieur le “Président” En bien ou en mal, soyez de ceux qui agissent et qui assument. L’autre avait toujours assumé ses actes et je ne pense qu’il soit frustré de s’entendre appeler « l’homme qui a ruiné le Niger ». Si c’est cette voie que vous avez résolument prise tout en rusant par l’entretien d’apparences aussi éloignées de la réalité du Niger que le soleil, de la lune, sachez encore une fois que « l’homme n’est qu’une misérable petite moisissure de la terre ». Le Niger, en tout état de cause, survivra à votre gouvernance. Il aura sans doute du mal à redresser la barre, à corriger plein de choses. Mais il se relèvera, un jour, avec des Nigériens qui croiront de nouveau au génie de leur peuple. Il se relèvera et l’Histoire gardera de vous ce que vous avez exactement fait. Feu Ali Saïbou l’a dit, les hommes passent, mais le Niger demeure.
Mallami Boucar
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Lettre citoyenne ouverte au Président de la République : La situation catastrophique des étudiants Nigériens à Dakar
M. le Président de la République,
Vous me permettrez de m’adresser à nouveau à vous, en tant que simple citoyen, à propos de la situation dramatique des étudiants Nigériens vivant au pays de la Téranga puisque, je ne le répèterai jamais assez, l’éminent Albert Einstein a dit que « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et laissent faire ».
Dans mon cas, comme vous le devinez, " écrire est le moyen de parler lorsqu'on n'espère pas d'être écouté " tel que l’a prescrit Nicolas Malebranche dans « La recherche de la vérité » (1675).
Permettez-moi, avant tout propos, de présenter mes condoléances les plus attristées au peuple nigérien suite aux pertes en vies humaines dans les rangs de nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité, lors de la dernière attaque de Bilabrim dans la Région de Diffa et de souhaiter un prompt rétablissement aux blessés.
Ai-je besoin de rappeler, à l’instar des étudiants de Dakar, que notre Loi fondamentale, pour laquelle vous avez prêtez serment sur Le Saint Coran « de respecter et faire respecter », en ses articles 23 et 24 oblige l’Etat à protéger la jeunesse contre l'exploitation et l'abandon ?
Nos jeunes compatriotes, dans un message pathétique récemment publié, nous informent qu’à l’heure actuelle, les bousiers de l’Etat nigérien qui étudient à l’Ecole Inter- Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) et à l’Ecole Supérieure Polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar sont dans une situation plus que dramatique du fait de divers arriérés de frais d’inscription, d’études, de bourses, des frais des œuvres universitaires.
C’est pourquoi, ces étudiants, dont certains ont trouvé refuge dans les locaux de notre Ambassade à Dakar, sollicitent des autorités nigériennes que vous incarnez, « un haut patriotisme et un sens élevé d’humanisme, pour la résolution de ces problèmes qui faciliteront l’épanouissement de l’étudiant nigérien au Sénégal ».
Je me suis permis de m’adresser à nouveau à vous, malgré votre agenda chargé du fait des multiples sollicitations dont vous faites l’objet de par le monde puisque votre absence à ces sommets et colloques mondiaux auxquels vous êtes convié serait dommageable à leur qualité du fait de la haute qualité de vos interventions. J’ai supposé, ayant observé que le ministre en charge des enseignements supérieurs ne détient pas la solution, puisque c’est un problème d’arbitrage des ressources financières disponibles.
Je demeure convaincu que vous trouverez une solution urgente, puisqu’il vous souviendra que dans l’interview exclusive que vous aviez accordée à notre télévision nationale au mois d’avril dernier, à l'occasion du huitième anniversaire de votre accession à la magistrature suprême, vous aviez déclaré : {xtypo_quote}« Durant ces huit ans, nous avons mobilisé et dépensé 10.000 milliards de Francs CFA (15 milliards d’euros)… Quand on fait le bilan des infrastructures réalisées entre 2011 et 2018, on se rend compte qu'on a réalisé autant que ce qui a été fait dans ce pays en 50 ans, soit de 1960 à 2010…».{/xtypo_quote}
Par ailleurs, votre gouvernement a annoncé avoir mobilisé les mois derniers 450 milliards de FCFA pour l’organisation au mois de juillet dernier du Sommet de l’Union Africaine pour le lancement de la ZLECAf censée promouvoir les échanges commerciaux intra africains. Des assurances avaient été données par les organisateurs dudit sommet que « le budget des dépenses prioritaires (éducation, santé, questions sécuritaires, etc.) n’est pas modifié ». Or l’Etat du Niger enregistre divers arriérés dont certains relatifs à l’exercice 2015-2016 à l’EISMV et l’Ecole Supérieure Polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop. Pour les connaisseurs, ces écoles sont des hauts lieux du savoir scientifique et technologique plus qu’indispensables pour un pays d’élevage comme le nôtre, doté des ressources pétrolières et minières, à même de nous fournir des ressources humaines de qualité indispensables à l’émergence de notre économie. Notre pays, devenu pétrolier depuis 2012 et aspirant à l’émergence, peut-il se permettre aujourd’hui d’accumuler des arriérés dans des universités étrangères et abandonner nos enfants à l’étranger sans ressources ?
Pour avoir bénéficié comme moi des bienfaits de l’école publique qui nous a permis vous et moi de devenir ce que nous sommes aujourd’hui et du fait de votre engagement réaffirmé pour l’émergence de l’économie de notre pays dans tous vos discours, il ne subsiste aucun doute dans mon esprit qu’une solution idoine sera trouvée en faveur des étudiants de Dakar, et par-delà eux, pour l’ensemble des élèves et étudiants nigériens, tous cycles et pays d’accueil confondus.
Veuillez agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de ma déférence.
Niamey, le 31 octobre 2019
Djibrilla Mainassara Baré
Citoyen Nigérien – Ancien Fonctionnaire international à Dakar
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Lettre Citoyenne ouverte au président de la République : Plaidoyer pour des élections inclusives en 2021
M. le Président de la République,
Le président Baré (Paix à son Âme), de son vivant, considérait comme le plus fréquentable des opposants « C'est Hama Amadou…Il me semble que c'est le plus intelligent d'entre eux. En tout cas, celui qui a le plus le sens de l'État… », lorsqu’en 1996, au plus fort de l’adversité politique, la question lui avait été posée par le célèbre journaliste malgache, Sennen Adriamirado de « Jeune Afrique. C’est pourquoi, il me paraît logique de refuser toute combine visant à le disqualifier. Albert Einstein, a dit que « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et laissent faire ». Et le Sage Amadou Hampathé Ba, l’a complété en disant : « En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Et c’ est pourquoi, puisque nous sommes tous appelés à quitter ce bas monde un jour, le jeune « vieillard » que je suis devenu en tant que modeste acteur de la scène politique nigérienne depuis la Conférence Nationale Souveraine (CNS) de 1991, j’ai jugé utile de restituer la portion de bibliothèque que je détiens, intacte, si toutefois, elle est à même de servir la démocratie nigérienne :
1 – Sur la participation des Forces Armées Nigériennes à la Conférence Nationale Souveraine
J’ai le devoir de vous rappeler que, face au refus des Forces Armées Nigériennes (FAN) de participer à la CNS ouverte le 29 juillet 1991, votre plus fidèle compagnon et membre actif de votre parti, M. Bazoum Mohamed, préoccupé par cette situation, m’avait approché en tant que délégué du Sénégal, siégeant au titre des Organisations Internationales, en vue de trouver un arrangement pour faciliter cette participation de l’armée avec l’aide de Ibrahim, comme il appelait le Chef de Bataillon Ibrahim Baré, alors Ambassadeur du Niger en Algérie. Son intervention sera décisive pour débloquer la situation. Mais à notre grande surprise, les camarades feront un usage mesquin de cette participation en tentant d’affaiblir les FAN dans les affaires « rébellion » et « tentative du coup d’Etat du 06 octobre 1983 ».
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Lettre citoyenne ouverte au Président de la République à l’occasion de l’Aid al Adha (Par Djibrilla Mainassara BARE)
Monsieur le Président de la République,
En tant que citoyen, je revendique le droit de vous saisir par tout moyen, chaque fois que de besoin. Donc je ne me lasserai jamais de vous écrire même si nombre de nos compatriotes pensent que vous êtes l’unique Président du Niger depuis 1960 qui vit loin des préoccupations du peuple, le plus important pour vous étant votre prestige du fait de vos nombreux déplacements non justifiés. En effet, Albert Einstein n’a-t-il pas martelé que « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et laissent faire » ? Donc je m’interdis formellement de me priver de parler, tant qu’il me restera un souffle de vie. Comme vous, quand vous n’étiez pas aux commandes de l’Etat.
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Lettre citoyenne ouverte au Président de la République relative à l’organisation des déplacements des hautes personnalités dans la ville de Niamey : Djibrilla Mainassara Baré
Monsieur le président,
Les Nigériens que nous sommes vous ont porté à la magistrature suprême en 2011, après les multiples errements de notre démocratie, et ils étaient très nombreux à avoir cru à vos discours quand vous étiez dans l’opposition. Nous avions fortement espéré que, parvenu au pouvoir, vous seriez proche du peuple et en communion avec lui. Ils se rappelaient sans doute :
- des bains de foule mémorables du président Diori Hamani (PSA) dans les années 60 et 70, à l’occasion des visites officielles des Chefs d’Etat étrangers dans notre pays ;
- des visites en profondeur sur zone du président Seyni Kountché (PSA), dans l’hinterland et de ses visites inopinées dans les quartiers populaires et les structures étatiques ;
- de l’osmose du Général Ali Saibou (PSA) avec le peuple, avec sa décrispation ;
- des rapports directs du président Ibrahim Mainassara Baré (PSA) qui se déplaçait dans un véhicule accompagné d’un seul ou au plus de deux gardes du corps dans les rues de Niamey ;
Mais nous Nigériens, particulièrement résidant à Niamey, avons été très surpris par votre option du tout sécuritaire depuis votre avènement au pouvoir en avril 2011, qui fait de notre existence quotidienne, un enfer. Au point où l’on se demande ce que nous avons fait à Dieu pour mériter un tel sort ?
Que l’on nous comprenne bien : Il est universellement admis qu’en tant que président de la république, Chef de l’Etat, vous avez droit à une protection efficace, tant lointaine que rapprochée, et que vos déplacements à l’intérieur du pays et le parcours emprunté par votre cortège doit être sécurisé au maximum. C’est ainsi qu’à l’instar de tous les pays du monde, avant que votre cortège ne démarre, la sécurité présidentielle doit s’assurer que toutes les précautions et les garanties nécessaires ont été prises afin qu’il atteigne sa destination sans encombres. La sécurité présidentielle est en permanence hantée par l’idée d’un attentat sur la personne du président de la République, ce d’autant plus que le risque zéro n’existe pas. Mais pour autant, nous qui vous avons élu à plus de 92 %, méritons-nous de subir les désagréments quotidiens du fait de vos nombreux déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du Niger ? Mesurez-vous réellement les désagréments que vous nous faites subir en termes de tracasseries quotidiennes du fait du blocage pendant de longues heures de la circulation par votre sécurité, le plus souvent longtemps avant votre passage ? Savez-vous que ces blocages de la circulation ont comme premier impact, celui de notre qualité de vie, puisque selon nos estimations, le temps d’immobilisation peut atteindre au minimum vingt (20) jours ouvrables par an.
Au vu de tous ces désagréments que nous subissons, je me pose les questions ci-après :
- Pourquoi avez-vous tant peur de votre peuple qui, lors des dernières consultations électorales en 2016, vous a élu à plus de 92 % des voix au deuxième tour ? Ou alors, avez-vous en tête l’assassinat du président Baré, le 09 avril 1999 ? A moins que vous ne cherchiez à donner raison, vaille que vaille, à Voltaire qui a dit que « La crainte suit le crime et c’est son châtiment.»
- De qui ou de quoi avez-vous donc si peur ? De nous qui vous avons élu par deux fois ou alors de ce fameux djihadiste nigérian, à propos duquel, lors d’une de vos sorties médiatiques, dont vous détenez seul le secret, vous aviez annoncé que son cadavre sera enterré au Niger ?
- Vous êtes-vous jamais interrogé sur la raison pour laquelle vous êtes crédité d’avoir plus peur de la mort que tous vos prédécesseurs ?
- Pensez-vous que ces mesures draconiennes de sécurité et ce déploiement d’armes sophistiquées de toutes sortes pourraient vous préserver de la mort ou alors vous y conformez–vous parce qu’elles vous ont été imposées par les responsables de votre sécurité ? Ne croyez-vous donc pas aux paroles du Sage Amadou Hampâthé Bâ qui a dit : "tu es entré dans une existence dont tu ne sortiras pas vivant, quoi que tu fasses".
- le président,
Je suis comme vous le savez un ba’adaré comme vous, puisqu’ayant eu une maman issue d’une plus qu’honorable famille de l’Ader et nos parents, les adarawa, vous en convenez, sont réputés être sincères, honnêtes, travailleurs acharnés et courageux prêts à tous les sacrifices même, hors du Niger pour assurer les besoins de leur famille. C’est pour cette raison que j’ai du mal à comprendre comment un ba’adaré, réputé courageux et croyant, puisse se comporter de la sorte comme si le fait de se barricader de la sorte pourrait lui faire échapper à la mort, qui sera notre sort commun en tant qu’être mortel. Ne croyez-vous donc pas à la destinée qui veut que pour chaque être, la durée de la vie sur terre est comptée ? Allah (SWT) n’at-il pas dit : « Dès que leur terme est échu, ils ne peuvent le retarder, ni l’avancer d’une heure » (Chapitre 16, Verset 61)
Je vous rappelle que vous n’avez aucune raison d’avoir une telle peur de la mort, parce que s’il arrivait qu’un individu décide d’attenter à votre vie, Dieu nous en garde, vous seriez directement inscrit pour une vie éternelle au Paradis. Une raison valable de plus pour ne pas empoisonner notre vie dans la ville de Niamey par vos mesures impopulaires de restrictions de notre liberté de circulation au quotidien.
Et d’ailleurs que deviendrions nous, nous autres Nigériens s’il vous arrivait un malheur, vous par lequel, selon votre portrait dressé en 2014 sur le portail Internet de la présidence de la République, « … les citoyens ont établi leur bilan, et décidé enfin de confier leur destin aux femmes et aux hommes qui ont montré constance, courage, loyauté, volontarisme et compétence. Toutes vertus qui n’étaient pas les choses les mieux partagées par la plupart de ceux qui, deux décennies durant, avaient eu le privilège de conduire la barque Niger, non pas à bon port, mais… au chavirement… 2011, était l’heure d’arrêter la liste des Républiques « Gondwanaises », de suspendre le décompte des années perdues…beaucoup de Nigériens, fatigués de promesses de bien-être non tenues, …de ceux qu’ils ont naguère contribué à porter au pouvoir, sans en voir d’autre effet que la misère, l’injustice, l’insécurité ou tout simplement l’indifférence, ..Tous ces Nigériens vivent depuis….une gouvernance responsable ;
Grâce à l’Initiative 3 N, l’autosuffisance alimentaire – par où commence la dignité nationale – est une réalité. Le Niger,….a exigé et obtenu une juste rétribution de l’exploitation de son uranium. Les populations rurales, principales bénéficiaires des services sociaux de base, s’étonnent chaque jour de se voir dotées en quelques mois d’écoles, de dispensaires et d’adductions d’eau potable souvent attendues depuis quarante ans. …et rompu avec la faim, la soif et l’indifférence des dirigeants qui ont été leur lot quotidien pendant des décennies... ». Je dis bien que ce que j’ai lu à votre propos vous sur le site Internet de la présidence. Sans compter que vous avez fait « siffler le train pour la première fois au Niger après plusieurs décennies d’attente ».
Alors, que deviendrions-nous si d’aventure il vous arrivait un « accident malheureux dans les rues de Niamey ? Ce serait, assurément, j’en conviens, le plus grand drame du Niger voire de l’Afrique et nous serions inconsolables, c’est certain.
Mais pour autant, au vu des désagréments causés à nous autres habitants de Niamey et à leurs impacts sur notre économie, je vous prie, en tant que citoyen, au nom des liens de cousinage, de bien vouloir trouver une solution à leur calvaire puisque le proverbe africain dit bien que « la mort est l’habit que tout un chacun portera un jour ».
Comme l’un de mes amis croyant a l’habitude de dire, « si c’est écrit dans Le Grand Livre, vous finirez votre mandat présidentiel en paix. Et vous bénéficierez même d’un troisième, voire d’un quatrième mandat présidentiel ». Allah (SWT) a bien dit : « Ne sais-tu pas que Dieu connaît tout ce qui est dans les cieux et sur la terre? Tout est inscrit dans un registre. Et cela est bien facile pour Dieu. » (Coran 22:70). Tout dépend donc de Sa volonté. Nos amis étudiants avaient l’habitude de dire pour se donner du courage en toute situation : « c’est l’homme qui a trop peur, sinon, il n’y a rien ».
Je ne peux conclure ma lettre sans vous remercier d’avoir pardonné à mon jeune frère et ami Massaoudou et ancien camarade de parti pour avoir lorgné le « Fauteuil » (de tous nos malheurs ?) sans votre bénédiction.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma déférence.
Djibrilla Mainassara Baré
Citoyen Nigérien
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Lettre de l’opposition politique nigérienne à Issaka Souna, avocat à la Cour
Le 26 août 2020, l’opposition politique a adressé une lettre à Issaka Souna intuitu personae, avocat à la Cour et fonctionnaire international nommé par le Président Issoufou Mahamadou pour présider la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Dans cette lettre d’une longueur exceptionnelle, l’opposition politique a rappelé à l’intéressé son passé, ses origines et les mérites dont il peut légitimement se prévaloir pour ne pas accepter de se compromettre dans la conduite orientée d’un processus électoral à tous points de vue taillé sur mesure. Si elle ne lui demande pas explicitement de démissionner, elle lui demande de ne pas oublier qu’il mène « une mission partisane et que cela va à l’encontre des intérêts du Niger et de son peuple ». Une lettre détonante, sans ambigüités et sans fioritures dont le Courrier a obtenu copie et qu’il livre à la lecture de ses lecteurs.
Monsieur SOUNA,
Vous comprenez sans doute qu’à ce stade ultime du processus électoral en cours ; un processus électoral porteur de conflits majeurs, qu’il y ait des Nigériens qui vous interpellent sur ce que vous faites et qui risque d’enflammer notre pays. C’est ce que nous avons décidé d’entreprendre afin que l’Histoire juge de ce que vous avez accepté, en toute responsabilité, de faire.
Nous avons surtout tenu à vous adresser cette lettre afin de vous rappeler d’où vous venez, qui vous êtes et comment vous avez construit votre chemin, patiemment, minutieusement, avec la détermination de réussir par vos propres efforts ; comment vous vous êtes forgé une carrière, dans le roc de la persévérance et de l’ambition d’être cité parmi les meilleurs, les dignes fils du Niger.
Monsieur SOUNA,
Vous avez, vous-même, reconnu et déclaré lors de la visioconférence des responsables des structures nationales d’organisation des élections dans l’espace CEDEAO, le 15 avril 2020 ; que, nous citons : « la nécessité d’un consensus politique s’impose, d’où la question d’un dialogue politique inclusif visant à trouver des dispositions pratiques et des solutions aux différents problèmes ». Mieux, vous avez souligné à vos pairs avoir adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, candidat investi du Pnds tarayya, pour lui « demander d’inviter les différentes parties prenantes aux élections, y compris la Cour constitutionnelle, pour que des solutions soient trouvées ensemble ».
Bien entendu, lorsque nous l’avons appris, nous avons été béats d’admiration. Que le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), que vous êtes, reconnaisse que le processus électoral actuel est plombé par un problème financier, certes, mais aussi et surtout légal et politique, est une preuve que vous êtes pleinement conscient de l’oeuvre de Sisyphe qu’on vous demande de conduire. Vous êtes, donc, conscient qu’on vous demande de mener une mission illégale, politiquement incorrecte et socialement porteuse de graves périls pour le Niger. Malgré tout ce qu’on vous fait porter en termes de responsabilités, face à l’Histoire et face au peuple nigérien, vous avez accepté, jusqu’ici, de faire les choses dans l’ignorance des problèmes que vousmême, vous soulevez et qui n’ont jamais trouvé les réponses qu’il faut. Ces réponses se trouvent, vous le savez, ça aussi, dans ce dialogue national inclusif dont vous avez personnellement reconnu que le Niger ne peut faire l’économie avant les échéances électorales à venir. En y allant sans ce dialogue, y a-t-il une autre façon d’être partisan ?
Lorsque vous avez partagé avec vos pairs de la sous-région les problèmes qui plombent le processus électoral nigérien, nombre de vos proches ont pensé et fait le pari que vous allez vous décharger de cette mission assurément impossible pour un homme soucieux de préserver son honneur et sa dignité. Par contre, de grands témoins de l’évolution politique nigérienne et qui connaissent vos accointances avec ceux qui dirigent actuellement le Niger, ont clairement laissé entendre que vous n’en seriez pas capable. Deux raisons leur tiennent lieu d’arguments et nous devons reconnaître qu’elles sont assez solides. La seconde nous paraît même imparable.
La première, c’est la manière policée dont vous avez usé pour présenter la situation. Si vous aviez été libre de vous exprimer, vous auriez probablement dit les choses de façon crue, dans le genre « un processus électoral biaisé, car orienté, planifié et organisé pour faire gagner un candidat et un camp politique connus de tous à l’avance. Un candidat et un camp politique qui ont élaboré une loi électorale à leur convenance et pour eux ; un candidat et un camp politique qui gardent la haute main sur le contrat signé avec l’opérateur technique ; un candidat et un camp politique qui ont mis en place des structures animées par des partisans, voire, dans certains cas, des parents ». Ils soutiennent, pour vous avoir connu depuis si longtemps, que vous faites partie de ces partisans appelés à la tâche et c’est ce que nous trouvons dommage. Nous allons vous dire pourquoi.
La seconde, c’est que l’opposition politique a publié un Livre blanc dans lequel vous apparaissez comme un partisan notoire du pouvoir en place avec lequel, à divers échelons, vous entretenez des liens troubles. Et si vous pouvez nier et réfuter ces accusations, vous ne pouvez ignorer le parti pris de ceux qui vous entourent, aussi bien au sein du bureau de la CENI qu’au niveau de la direction de l’informatique et du fichier électoral biométrique (DIFEB).
Monsieur SOUNA,
Nous promettions tantôt vous dire pourquoi nous trouvions dommage de vous savoir parmi ces partisans appelés à la tâche. C’est parce que vous êtes, nous allons le révéler à tous les Nigériens qui ne savent pas forcément d’où vous venez, d’une famille noble de la région de Dosso, précisément de la localité de Mokko où vous avez vu le jour il y a 66 ans, un village situé à quelques encablures de la capitale des Zarmakoye. Après la première phase de votre scolarité, vous êtes devenu un agent des services judiciaires, nous a-t-on dit. Juge de paix, vous avez notamment servi à Téra (à l’époque dans le département de Tillabéry) ; puis, avec une noble ambition de gravir les échelons, vous avez passé le concours d’entrée à l’université Abdou Moumouni de Niamey, à l’époque réservé aux fonctionnaires de l’Etat. De l’université Abdou Moumouni, vous êtes sorti avec une maîtrise en droit, un niveau de certification très honorable dans le contexte de l’époque. Avec ce parchemin en poche, vous avez intégré le cabinet de Me Yves Kouaovi, brillant avocat au Barreau de Niamey, en qualité de stagiaire. Ce stage vous a révélé comme un excellent avocat et votre carrière, appréciée de tous ceux qui vous ont côtoyé ou connu dans la profession, a été exemplaire.
En novembre 1991, le Niger sortait d’une conférence nationale souveraine. Cheffou Amadou, fonctionnaire international de l’OACI, en poste à Dakar (Sénégal) mais peu connu des Nigériens, est élu Premier ministre de la Transition politique devant conduire notre pays à ses premières élections libres et multipartistes. Vous figurez parmi les personnalités choisies pour faire partie de son gouvernement. Vous y étiez ministre de la Justice, du 7 novembre 1991 au 26 mars 1992. Mais vous n’y restez que peu de temps (quelques mois après votre nomination) avant de quitter votre poste ministériel pour reprendre en main votre cabinet que vous trouvez en train de péricliter. Par delà la raison officielle invoquée, il y avait sans doute, nous a-t-on confié, un désir d’indépendance, de justice et de liberté, toutes choses qui vous ont conduit à embrasser, d’abord la profession de juge de paix, puis d’avocat. Une bonne partie de votre vie a ainsi été dédiée à la défense et à la promotion de ces valeurs et votre carrière internationale, notamment dans le système des Nations unies, n’en est qu’une illustration.
Pour tout dire, vous avez été juge de paix, avocat et bâtonnier de l’Ordre des avocats du Niger, ministre de la Justice, fonctionnaire international au Bureau des Nations Unies pour le l’Afrique de l’Ouest et au programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) dans plusieurs pays d’Afrique dans le domaine de l’assistance électorale. Au sein des Nations Unies, vous été chef de la division de l’assistance électorale pour l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) d’août 2011 à décembre 2012. Vous avez dirigé plusieurs missions de coordination des programmes de réforme judiciaire de l’Union européenne au Niger ainsi que des missions d’observation électorale à Madagascar et au Burundi. Vous êtes aussi expert électoral auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Mention importante, partout où vous êtes passé, vous avez laissé le souvenir d’un homme pondéré, d’’esprit ouvert et plein de sollicitude.
Monsieur SOUNA,
Toutes ces étapes de votre vie, professionnelle bien entendu, ont laissé, rapportent ceux qui vous ont connu et côtoyé, avec qui nous avons eu l’heureuse idée d’en discuter, un souvenir unique : celui d’un fonctionnaire émérite, mais également d’un homme de conviction. Nous nous en sommes rendu compte lorsque, malgré vos relations, connues de tous, avec les autorités actuelles, vous n’avez pas pu vous empêcher de reconnaître que le processus électoral actuel que vous pilotez est plombé par un problème financier, certes, mais aussi légal et politique. C’était, là, votre coeur qui avait parlé. Mais, nous constatons, malheureusement, que vous n’avez pas su résister aux pressions partisanes. Car, en reconnaissant que le processus électoral est plombé par un problème financier, mais aussi légal et politique et qu’il faut nécessairement un dialogue politique inclusif avant les échéances électorales, nous nous attendions, au lendemain du sabordage de la plus récente tentative de dialogue, par le pouvoir — un sabordage que vous savez volontaire et délibéré — que vous jetiez l’éponge pour incapacité à mener votre mission à bon port.
Hélas, vous ne l’aviez pas fait et c’est dommage pour tout ce que vous êtes et ce que vous avez été jusqu’ici, par vos efforts personnels. « Si vous ne savez pas où aller, souvenez-vous d’où vous venez », a-t-on coutume de dire.
Sincèrement, nous vous plaignons, car nous avouons ne pas reconnaître l’homme dont on nous a parlé. Nous ne vous le cachons pas, ceux qui vous ont connu et côtoyé parient sur votre démission probable, persuadés que vous ne seriez pas capable de sacrifier votre nom et votre notoriété sur l’autel d’intérêts partisans qui risquent sérieusement d’entraîner le Niger dans un chaos sociopolitique. Vous savez bien que, si des solutions ont pu être trouvées à la question financière, le problème d’ordre légal et politique est loin d’avoir été résolu. Vous le savez et vous continuez tout de même.
Monsieur SOUNA,
Où est donc passé cet homme si fier, cet homme de convictions et de principes que nous ont décrit tant de personnes qui disent vous avoir connu droit dans vos bottes ?
De quoi avez-vous besoin, après tant d’années de service, au pays et à l’international, pour vous compromettre si gravement ?
Vous avez solennellement juré sur le livre saint de votre confession — une confession que vous avez embrassée contre vents et marées — de conduire ce processus électoral sans parti pris, au nom du Niger et de son peuple. Etesvous certain d’être en phase avec votre foi, votre croyance en Dieu ? Quel héritage laisseriez-vous à vos sept enfants et à vos proches en acceptant de porter la responsabilité d’un processus électoral que vous savez porteur de graves périls sur notre pays ?
Nous croyons devoir vous rappeler qu’au-delà de vos amitiés et de toute autre relation que vous pourriez être tenté de privilégier, il y a le Niger, votre pays, notre pays. Il y a aussi vos parents, vos proches et surtout vos enfants à qui vous devez penser. Demandezvous simplement si vous leur rendez ainsi service en acceptant de porter la responsabilité de piloter un processus électoral à tous points contestable et contesté, donc porteur de germes d’affrontements entre Nigériens.
Homme de droit, expert dans le domaine électoral imbu de l’expérience personnelle de votre pays, vous savez mieux que nous ce que veut dire légal et politique. Ayant affirmé, non sous contrainte, mais librement, que le processus électoral actuel fait face à un problème d’ordre légal et politique, nous nous attendions à vous voir déclarer qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Mais, il nous semble que vous avez fait votre choix, aussi douloureux soit-il pour les Nigériens, vos proches et vos enfants. Votre choix, c’est que vous avez décidé, de façon consciente et délibérée, d’ignorer les problèmes d’ordre politique et légal, de faire les choses selon le bon vouloir de certaines personnes qui vous semblent plus chères que tout, y compris votre pays qui risque d’en payer le prix cher.
Monsieur SOUNA,
Si nous avons tenu à vous interpeller personnellement sur la lourde responsabilité historique que vous avez accepté de porter, non pour le Niger mais pour des personnes, ce n’est pas, vous l’imaginez, pour flatter votre ego ou obtenir une faveur que ne saurait avoir votre conscience, votre foi en Dieu et votre attachement à votre pays. Nous avons entrepris de vous écrire, autant pour vous rappeler d’où vous venez que pour rappeler à votre bon souvenir, cette grave responsabilité que vous ne partagerez avec personne d’autre. Ni avec Mohamed Bazoum dont on vous dit ami, ni avec Issoufou Mahamadou qui, assurément, se plaira à dire qu’il n’a aucune responsabilité, ni directe ni indirecte, dans l’organisation des élections qui relève exclusivement, de par la Constitution du 18 novembre 2010, de la CENI. Devons-nous vous rappeler que la CENI est constitutionnellement chargée de « l’organisation, du déroulement, de la supervision des opérations de vote ainsi que de la proclamation des résultats provisoires » ? Vous êtes, donc, aujourd’hui et demain, le premier responsable, du point de vue légal, de ce qui adviendra.
Que cette longue lettre vous serve de livre de chevet ! Qu’elle vous permette, à défaut de vous départir de ce processus électoral que vous savez parfaitement biaisé, de ne pas oublier que vous menez une mission partisane et que cela va à l’encontre des intérêts du Niger et de son peuple.
Signé Amadou Djibo Ali dit
Max, pour le compte de l’opposition
politique nigérienne
(FRDDR, FDR, FOI, FP).
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Lettre de recommandation du Ministère de la Défense Nationale : Les tenants et aboutissants autour d’un faux !
Ces derniers temps, circule sur les réseaux un document administratif, en l’occurrence une lettre de recommandation, qui serait signée du Ministre de la Défense Nationale, Alkassoum Indatou. La lettre de recommandation en question aurait été émise au profit d’une société de droit privée nigérien, dont nous préférons taire le nom ici mais qui se trouve dans le document en question, intervenant dans le domaine des équipements militaires, auprès de fournisseurs étrangers, précisément russes, dans le cadre de commandes de pièces de rechange pour certains avions de l’Armée de l’Air nigérienne, de fabrication russe, principalement les Mi-35 et Mi-171. A supposer même que la prétendue lettre de recommandation fût vraie, authentique, quel mal y aurait-il eu dans la rédaction d’un tel document purement privé, relatif à une opération commerciale portant sur un marché public de livraison de pièces de rechange pour des types particuliers d’avions. En effet, ces pièces détachées, dont il serait question, dans cette lettre de recommandation, seraient destinées à la maintenance d’anciens aéronefs d’origine russe acquis par notre Armée de l’Air sur le budget propre de l’Etat. Ces avions avaient été commandés par le Niger bien avant le déclenchement de la guerre ukrainienne et ils sont toujours opérationnels. Et parce que la guerre en Ukraine a éclaté, il ne faudrait plus, alors, les utiliser et les jeter ainsi à la poubelle ? Ce ne serait pas, dans ce cas, responsable de concevoir les choses de cette façon, même si l’on veut trouver des cheveux sur un crâne rasé. Le Ministre de la Défense Nationale, Alkassoum Indatou, n’est pas un marchand d’armes, mais bien le Ministre en charge de tout ce qui concerne cet aspect des choses, par sa mission régalienne du secret-défense qui l’oblige à vérifier un certain nombre d’éléments, d’informations sur les sociétés intervenant dans le processus des marchés publics émis par ce département ministériel. Naturellement, la fameuse lettre de recommandation était fausse, car elle n’avait jamais été écrite par le Ministre de la Défense Nationale, Alkassoum Indatou, et aussi, la société prétendument bénéficiaire ne l’avait jamais adressée. En effet, dans un communiqué en date du 10 novembre 2022, le Secrétaire Général du Ministère de la Défense Nationale, le général de Brigade, Amadou Didili, avait formellement démenti l’existence de cette lettre de recommandation.
Pourquoi ce document était-il faux et comment avait-il été établi ?
Une intention de nuisance par le biais d’un piratage informatique D’entrée de jeu, le document publié sur les réseaux sociaux et dans certains journaux de la face n’était pas authentique au regard même du droit positif nigérien. En effet, pour attribuer un tel marché public, le Ministère de la Défense Nationale n’avait point besoin de délivrer une quelconque de lettre de recommandation au profit d’une société privée nigérienne, dans la mesure où l’état de la législation nationale ne prévoit pas ce genre de document, qui n’est pas, non plus, exigé par les firmes russes pour traiter en affaires de livraison d’équipements militaires de technologie russe. En règle générale, ces entreprises russes demandent aux partenaires privés un agrément de l’Etat dans lequel la société privée exerce, ou une caution de la part de ce même Etat. Par conséquent, ladite lettre de recommandation ne pouvait provenir du Ministre de la Défense Nationale, dans la mesure où un tel document n’existait pas dans la nomenclature des autorisations délivrées par ce Ministère pour ce type de contrats. Mais, comment cela avait pu-t-il arriver ? Une affaire digne d’un scénario à la Silicone Valley. Ah, le piratage informatique, la cyberattaque, qui sont, aujourd’hui, les moyens les plus sophistiqués pour commettre d’infractions pénales en toute impunité ! Mais, à l’instar de la Communauté internationale, le Niger s’est doté, en 2020, d’un dispositif législatif permettant de réprimer les infractions pénales commises par le biais de ce moyen électronique. Pourtant, lors de l’adoption par l’Assemblée nationale de cette loi, il y avait une levée de boucliers pour crier au scandale, accusant le régime de vouloir bâillonner les libertés publiques et privées des citoyens nigériens. Aujourd’hui, à la lumière de ce qui vient de se passer au niveau du Ministère de la Défense Nationale, les uns et les autres devraient faire amende honorable et présenter des excuses sincères aux citoyens qu’ils avaient abusés sur les enjeux de cette loi. Alors, les faussaires du jour dans cette affaire avaient tout simplement piraté le compte E-Mail de la société en question pour pouvoir être en possession de certaines données à caractère personnel de l’entreprise. Ce procédé ne nécessite guère une grande compétence informatique lorsqu’il s’agit d’un smartphone volé à son propriétaire qui y stocke des données à caractère personnel de l’entreprise qu’il dirige, car il suffirait simplement de pénétrer dans la boîte Mail de l’intéressé pour voir les différents courriers envoyés ou reçus par lui. Cela s’appelle tout simplement piratage du compte informatique d’un individu qui tombe sous le coup de la loi n°2019-33, du 03 juillet 2020, portant répression de la cybercriminalité au Niger. En effet, l’article 29 de cette dispose que : « Est puni d’une peine d’emprisonnement de six (6) mois à trois (3) ans et d’une amende d’un million (1.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA, quiconque commet une infraction par le biais d’un moyen de communication électronique ». Peuvent tomber aussi sous le coup de cette loi tous ceux qui ont pu se partager le document, sans chercher à vérifier, au préalable, l’authenticité dudit document avant de s’en servir, comme l‘ont fait certains médias instrumentalisés dans ce sens.
En accédant aux données à caractère personnel de la société en question, ces pirates informatiques ont pu y soutirer quelques informations pour concocter ladite lettre, souvent sur la base de données erronées, juste pour servir leur cause, c’est-à-dire celle de nuire. En effet, rien de tout ce qu’ils avaient écrit n’était vrai, à commencer même par la composition exacte de la société en question. Mais, qu’importe, leur intention était ailleurs, à savoir salir le Ministre de la Défense et nuire aux intérêts économiques de cette société nigérienne.
Voilà, de façon succincte, les conditions dans lesquelles ce document avait pu être échafaudé par ces comploteurs au petit art, voire lamentable ! Mais, à quelles fins tout cela est-il mené ?
A qui profite le crime ?
Les amateurs de polars de grandes enquêtes criminelles connaissent bien cette question des enquêteurs de la Brigade criminelle, une fois sur la scène du crime : à qui profite le crime ? Qui a intérêt dans cette disparition et qui se trouve dans l’entourage de la victime ? En l’occurrence, dans cette affaire, l’on sait pertinemment que les coupables de ce piratage informatique n’étaient que de simples exécutants au service des vrais instigateurs, c’est-à-dire ceux qui ont commandité l’affaire sans en être les auteurs matériels, comme on le dit en procédure pénale, mais qui n’en sont pas moins les plus grands bénéficiaires. Faut-il le rappeler utilement ici, le Ministère de la Défense Nationale avait, par le passé, défrayé la chronique avec le scandale politico-financier ayant caractérisé la passation et l’exécution de certains marchés ou contrats publics au niveau de ce ministère. La presse en avait, à l’époque, ses choux gras et le Gouvernement avait diligenté des inspections d’Etat au sein de ce ministère afin de tirer au clair tout ce dossier. Ces inspections avaient révélé des monstruosités énormissimes dans la passation et l’exécution de certains ou contrats publics, notamment des adjudicataires qui percevaient les 30% de démarrage, mais qui ne livraient rien. D’ailleurs, le traitement judiciaire de ce dossier n’est pas toujours clos, car, après la partie civile vidée par l’Agence Judiciaire de l’Etat, l’action publique suit son cours, au plan pénal.
A son arrivée à ce ministère, sous les instructions du Président Bazoum, Alkassoum Indatou avait tout simplement décidé de faire respecter l’orthodoxie budgétaire et financière en matière de passation et d’exécution des marchés ou contrats publics lancés par le Ministère de la Défense. C’est certainement cela qui dérangerait certains opérateurs économiques de la place bien connus, habitués aux vieilles méthodes par lesquelles ils commettaient leurs forfaits. Alors, comme ces opérateurs économiques auraient érigé le Ministère de la Défense Nationale en une chasse gardée, ils toléreraient moins l’intrusion de toutes nouvelles sociétés dans ce cercle très fermé de juteux marchés et contrats publics dont les règles de passation dérogent souvent au droit commun en matière de dépense publique. Ainsi, dès que ce ne sont pas leurs offres qui sont retenues, les voilà dans tous leurs états, grincheux, criant au scandale, multipliant les appels téléphoniques pour alerter leurs mentors politiques afin de mettre la pression sur qui de droit pour faire annuler ladite attribution. Mais, quand ce sont eux qui l’emportent, cela est normal, dans l’ordre naturel des choses.
Voilà, probablement, le crime commis, aujourd’hui, le Ministre de la Défense, Alkassoum, Indatou, pour avoir opté pour le respect de l’orthodoxie en matière de passation de marchés publics ou de délégation de services publics ! En lui attribuant la paternité de cette fausse lettre de recommandation, l’objectif visé était on ne peut plus clair de le présenter comme un ‘’vulgaire affairiste’’ aux yeux du Président Bazoum pour qu’il soit remplacé à ce poste, afin de confier ce ministère très pourvoyeur de marchés publics à quelqu’un qui ferait les affaires de ces milieux d’affaires ayant pignon sur rue. Les Nigériens connaissent ces individus qui croient qu’ils sont les seuls légitimes au Niger à postuler et à pouvoir décrocher les faramineux marchés et contrats publics. Ils sont dans tous les domaines, tant que cela sent les espèces sonnantes et trébuchantes, même quand il s’agirait de fournir des ‘’linceuls’’ pour couvrir des morts au Niger. L’argent-roi est leur religion et les marchés publics leur culte. Aujourd’hui, c’est peut-être la fin de tels privilèges qui les amène à courir dans tous les sens, surtout que certains d’entre eux doivent rembourser des sommes perçues au titre de frais démarrage pour les marchés qui n’ont jamais connu même un début d’exécution. Au Ministère de la Défense Nationale, on souhaiterait tourner définitivement cette page, d’où toutes ces gesticulations d’un combat d’arrière-garde de la part de ces individus véreux qui ont pris en otage les deniers publics. Zen, flegmatique et droit dans ses bottes, le Ministre Alkassoum Indatou n’est pas cette biche facile à abattre en vue de constituer le repas du soir du chasseur de nos steppes sahéliennes. Il n’a jamais été lié à la société en question pour un quelconque favoritisme pour lui attribuer des marchés publics. Du reste, ladite société n’en demandait pas aussi, car c’est une SARL légalement constituée et à jour au plan fiscal, qui ne prend jamais des avances de démarrage et qui exécute totalement ses contrats avant d’être payée. Tout le contraire de celles qui gesticulent et piaillent actuellement !
Dan Mallam
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Lettre interpellative adressée à Mohamed Bazoum, candidat à l’élection présidentielle 2020-2021 sur la chaîne internationale Africa 24 : Par Djibrilla Baré Mainassara
M. Mohamed Bazoum,
J’ai suivi avec intérêt votre passage dans l’émission « L’Invité du jour», de la chaîne internationale Africa 24, notamment vos propos relatifs aux dispositions de la constitution relatives à la dissolution de l’assemblée nationale par le président de la République et les justifications servies aux auditeurs sur notre rang peu enviable et déshonorant de dernier pays au classement annuel de l’Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD durant la décennie entière de gouvernance de la « Renaissance ». J’ai été notamment, profondément bouleversé et scandalisé par les propos tenus par le candidat que vous êtes, aspirant à assumer les plus hautes charges dans notre pays.
Le plus surprenant dans cet entretien c’est sa diffusion le 21 janvier 2021, soit à peine une semaine avant la très prochaine proclamation des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, ouvrant la voie à l’ouverture de la campagne électorale pour le deuxième tour, ce, en violation du code électoral en son article 91, avec un silence complice de la CENI et des autorités. Puisque le dernier alinéa de l’article 91 dispose : « L’autorité chargée de la régulation de la communication et le ministère chargé des questions électorales veillent à l’application stricte de cette interdiction. »
Vous aviez notamment dit à l’endroit de certains candidats ciblés de par vos propos : « des partis qui sont au gouvernement qui sont avec nous qui ont collaboré doivent poursuivre notre collaboration…c’est plus facile de continuer le travail plutôt que d’envisager le scénario catastrophe de ce que proposent les autres, c’est-à-dire de venir se faire reléguer dans l’opposition pendant 18 mois, c’est ce que dit la constitution et de miser sur des élections législatives anticipées dont le résultat peut être deviné, c’est très clair. Je ne vois pas pourquoi en dix-huit (18) mois le rapport de force peut changer puisque nous disposons d’une majorité à l’Assemblée nationale. C’est le partage des responsabilités, des postes absolument… ».
Avant de vous porter la contradiction, je vous rappellerais que Fénelon a dit : « Quiconque est capable de mentir est indigne d'être compté au nombre des hommes, et quiconque ne sait pas se taire est indigne de gouverner » (in, « Les aventures de Télémaque, fils d'Ulysse » (Edition 1841). Et je fais mienne la suggestion de Katherine Pancol : « Il ne faut pas se taire. C'est en se taisant qu'on devient victime. J'écris pour ne plus me taire….»
Face à tant de contrevérités dites dans votre interview, j’ai le devoir de vous écrire à quelques heures de la proclamation par la Cour Constitutionnelle des résultats définitifs des élections du premier tour du scrutin de l’élection présidentielle.
Selon vos dires, la constitution de notre pays interdit au président de la République de dissoudre l’Assemblée Nationale avant dix-huit (18) mois, ce qui suppose que tout parti politique qui s’aventure à soutenir un candidat autre que vous, sera confiné à l’opposition pendant 18 mois. Puisque vous prétendez disposer d’une majorité dans cette institution non susceptible d’être remise en cause même en cas de dissolution anticipée de l’assemblée. Raisonnement trivial puisque les résultats des élections législatives ne sont que provisoires et au regard des dysfonctionnements graves constatées lors de ce qui a été qualifié d’élections législatives, rien ne vous est garanti. Sans compter que la transhumance politique que votre régime a érigée en mode de gouvernance pourrait bien vous jouer des sales tours même dans le cas d’un statu quo. Sans vous en rendre compte, vous avez violé à la fois le code électoral et notre loi fondamentale. A moins que vous n’ayez agi délibérément en vous considérant comme un super citoyen au-dessus des lois de la République.
Sur le code électoral, en promettant un partage des postes de responsabilités avec vos partenaires, vous vous êtes lancé dans une campagne électorale pernicieuse en violation des articles 91 et 193 qui disposent :
Article 91 : « Avant l’ouverture de la campagne électorale, tous actes de propagande électorale déguisée, toutes manifestations ou déclarations publiques de soutien à un candidat, ou à un parti politique ou coalition de partis politiques, faits directement ou indirectement par toute personne, association ou groupement de personnes, quels qu’en soient la nature ou le caractère sont interdits …. ».
Article 193 : « Quiconque, par des distributions d’argent et/ou de biens, par des dons ou libéralités en argent ou en nature, par des promesses d’emplois publics ou privés faits en vue d’influencer le vote d’un ou plusieurs électeurs, aura obtenu ou tenté d’obtenir leur suffrage, soit directement, soit par l’entremise d’un tiers, quiconque, par les mêmes moyens aura déterminé ou tenté de déterminer un ou plusieurs d’entre eux à s’abstenir, est puni d’un (1) à cinq (5) ans d’emprisonnement et d’une amende de cent mille (100.000) francs CFA à un million de (1.000.000) francs CFA ».
Comment qualifier de telles violations de la loi, si de surcroît, elles sont perpétrées sur fond de désinformation relativement aux conditions de la dissolution de l’Assemblée Nationale ? En effet, vous affirmez, urbi et orbi, pour convaincre des électeurs ou des leaders partenaires que vous méprisiez il n’y a pas si longtemps. Pourtant, l’article 59 de notre loi fondamentale est clair puisqu’il dispose : « - Le Président de la République peut, après consultation du président de l'Assemblée nationale et du Premier ministre, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale…Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans les vingt-quatre (24) mois qui suivent les élections. »
Pour quel dessein une personnalité de votre rang, aspirant aux plus hautes charges dans notre pays, proférerait-elle de telles contrevérités sur une chaine internationale ? Est-ce par méconnaissance de notre constitution ou par mauvaise foi, pour tromper la frange la moins avertie du peuple nigérien et/ou la communauté internationale que vous avez commis une telle forfaiture, puisque, c’en est véritablement une ? Ou alors, est-ce tout simplement par une parfaite ignorance de notre constitution, ce qui serait proprement scandaleux ? L’un dans l’autre, à un tel niveau de responsabilités, vous le savez, vous êtes franchement impardonnable d’autant plus que l’article 121 du code électoral dispose : « Constituent des causes d’annulation des élections : - la participation à la propagande électorale par des actes ou déclarations, réprimés conformément aux dispositions pénales de la présente loi ; …». Cette tentative de désinformation de l’opinion nationale comme internationale constitue une diffusion de fausses nouvelles dans le but de détourner des suffrages doublée d’un chantage sur des grands électeurs. Elle est punie par le code électoral en son article 189 qui dispose : Article 189 : « Ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles, calomnies ou autres manœuvres frauduleuses, auront détourné des suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs à s’abstenir de voter, sont punis d’un emprisonnement de deux (2) à cinq (5) ans et d’une amende de cinquante mille (50.000) francs CFA à cinq cent mille francs (500.000) francs CFA ».
Vous prenez ainsi le risque de voir la Cour Constitutionnelle vous disqualifier en faveur d’un autre candidat à l’élection présidentielle en vertu dudit article.
Ne craignez-vous donc pas d’être poursuivi en justice par un candidat ou un électeur pour violation des dispositions précitées du code électoral ? Ou alors vous comportez-vous ainsi parce qu’assuré d’une parfaite impunité devant la loi qui vous autorise à considérer les autres candidats comme des citoyens de seconde zone ? Savez-vous qu’en agissant régulièrement comme vous le faites, vous indisposez votre mentor en lui faisant violer la constitution de notre pays qu’il a juré de respecter et faire respecter sous serment coranique et qui dispose en son article 10 : « Tous les Nigériens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs… » ?
Salutations fraternelles
Niamey, le 29 janvier 2021
Djibrilla Baré Mainassara
Candidat à l’élection présidentielle2020-2021
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Lettre ouverte à l'Ancien Président Mamadou Tandja : Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
D'après Asma Bint Yazid (qu'Allah l'agrée), le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a dit que " Celui qui défend l'honneur de son frère alors qu'il est absent, c'est un devoir pour Allah que de l'affranchir du feu ", c'est pourquoi en cette veille du 18 ème anniversaire de son assassinat, le devoir me dicte de défendre la mémoire du président Ibrahim Mainassara Baré (Paix à Son Âme) à travers la recherche de la vérité sur sa mort. Que ceux qui ne comprennent pas fassent un effort de compréhension, puisque nous sommes tous appelés à quitter ce bas monde.
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Lettre ouverte à l’ex pensionnaire du Lycée National Issoufou Mahamadou sur les souvenirs provoqués par l’inauguration de l’Hôtel du Ministère des Finances : Par Djibril Baré
Cher grand-frère,
L’inauguration, le jeudi 15 octobre 2020 à travers une cérémonie officielle de l’Hôtel des Finances devant abriter tous les services relevant du Ministère des Finances érigé en plein centre-ville, sur le site des annexes de l’ex Lycée National et actuel Lycée Issa Korombé, et la récente visite qui m’a été rendue par les deux jumeaux et la Veuve Elh Amadou Souley dit Papa du Lycée (paix à son âme), un ancien serviteur dudit établissement que nous avions fréquenté dans les années 60-70, m’a rappelé la toute dernière lettre que je vous avais adressée sur nos souvenirs du Lycée National. Je m’y étais fait le devoir de vous rappeler les services reçus de cette grande famille, afin que vous le rappeliez à votre tour à vos camarades.
Je récidive parce que la famille de Papa Amadou, plus connu sous son petit nom « Papa Lycée », m’a rappelé les propos que vous aviez tenus lorsque vous vous étiez rendu dans la famille du défunt pour présenter les condoléances suite au décès de ce dernier courant février de l’année 2003 en exprimant votre entière disponibilité. Le geste les avait touchés du fond du cœur, à tel point qu’ils avaient fondé beaucoup d’espoir de concrétiser cet élan de générosité après votre accession à la Magistrature suprême. Mais la rencontre tardant à se concrétiser malgré de multiples tentatives infructueuses en 2013 et 2019, et en désespoir de cause, à quelques mois de la fin de votre mandat, ils se sont résolus à s’adresser à ma modeste personne. En espérant être reçus par l’ancien pensionnaire du Lycée que vous avez été et qui a apprécié le couscous et autres macaronis du père. Ils attendent avec impatience votre appel, puisque je leur ai confirmé ce qu’ils savaient déjà, que vous êtes généreux puisqu’aucun de ses enfants n’est candidat à quoi que soit. Ce, d’autant plus que, dans ma précédente lettre, j’avais tenu à rappeler à vos camarades de parti que dès votre tendre enfance, vous aviez bénéficié, tout comme moi, des bienfaits de l’école publique nigérienne gratuite. En tenant certains propos déplacés, vos camarades avaient-ils perdu de vue que le Gouvernement Djibo Bakary et ceux de la première République du Président Diori Hamani (paix à leurs âmes), vous a assuré une éducation de qualité à l’école publique gratuite ? Une santé gratuite et de qualité ? Ignoraient–ils tant que les régimes du Président Diori et de Seyni Kountché vous ont gratifié d’une formation universitaire de qualité au Centre d’Enseignement Supérieur (CES), l’ancêtre de l’Université Abdou Moumouni Dioffo, et en France aux frais de l’Etat ? Vous viviez à « Londres » (nom des dortoirs du CES) tout en étant à Niamey. Quel privilège !
J’avais tenu à rappeler que :
- les cahiers, les livres et les fournitures scolaires nous étaient distribués à chaque rentrée et gratuitement par Le surveillant Robert COULDIATI (paix à son âme);
- votre habillement, de la tête aux pieds, était assuré par Garé de l’intendance du Lycée national, votre restauration par Papa Amadou dit Papa lycée, Johnson, et Hassoumi du célèbre Réfectoire du Lycée National, vos desserts en fruits livrés par notre maman Hadjia Tacko, votre courrier et vos mandats distribués par le brave vaguemestre Seydou. Le très sympathique Econome du Lycée national, Hassan SIDDO, veillait à ce qu’il ne vous manqua de rien. Ces conditions matérielles et morales exceptionnelles vous avaient permis, disais-je, de mener vos études dans la sérénité.
Mais suite à cette lettre, je dois avouer que nombre d’ex promotionnaires et pensionnaires du Lycée n’avaient pas manqué de m’interpeller pour me signaler des omissions de taille, celles
Du Surveillant Robert Couldiati qui aura marqué toute notre génération de lycéens des années 60 à 70. De surveillant, il n’avait que le nom puisqu’il faisait plus office de père, d’éducateur, de psychologue, de conseiller pédagogique pour ces centaines de lycéens venus souvent de contrées lointaines et qui devaient passer toute une année scolaire loin des parents. En ces temps mémoriaux, il n’y avait ni télé, ni téléphone portable, encore moins de messages whatsApp qui permettent aujourd’hui aux enfants séparés de leurs parents, de rester connectés aux villages ou villes lointaines des parents. Robert Couldiaty, l’ancien, veillait sur tout et tous avec une empathie d’une rare intensité. Il inspirait confiance à tous. Quand il sortait son « courboundou » ou « moutchia » (spatule en bois à remuer la farine de mil), ce n’était que pour impressionner l’indiscipliné convoqué dans son bureau pour cause d’indiscipline. Il ne s’en servait presque jamais. Le plus indiscipliné et récalcitrant de ces pensionnaires de l’ex Lycée National, ressortait de son bureau plein de bonnes intentions, voire redevenait l’un des plus disciplinés de sa classe ou de son dortoir. De même il fermait les yeux quand ces « jeunes » lycéens aux culottes gonflées avec un début de barbe, jugement supplétif oblige, sautait la grille de la porte principale la nuit tombée, bravant l’interdit, pour disparaitre du côté de « la petite forêt » pour se rendre on ne sait où, il fermait les yeux. Nous les puceaux de l’établissement, nous nous tenions à carreaux à l’internat. M. Couldiati n’était pas non plus très regardant sur ce qui se passait dans les dortoirs la nuit tombée. C’est pourquoi, quand il tira sa révérence courant février 2003, à une semaine d’intervalle avec Papa Amadou, nombre de Lycéens avaient tenu à l’accompagner à sa dernière demeure.
Du proviseur Djibo Habi (paix à son âme) qui s’imposait par sa prestance et sa tenue lors des délibérations quand il faisait le tour des classes à la fin de chaque trimestre pour distribuer les sanctions, bonnes ou mauvaises. Ce furent des moments solennels inoubliables ! La grosse écriture mémorable de son épouse sur nos bulletins trimestriels, inspirait confiance et était en même temps redoutée par les mauvais élèves qui attendaient les sanctions au bas du document.
Du discret Censeur, Abaché Chaibou, tout aussi imposant que le précédent avec qui il faisait corps lors de leurs visites trimestrielles des classes.
C’est ainsi j’en ai oublié d’autres et je m’en excuserai à l’avance. Ne méritent-ils pas lui et tous les autres serviteurs de cet ancien antre du savoir, vivants ou non, une décoration pour service rendus ?
Parmi nos professeurs je citerai M. Bozola, le couple Negro, Madame Gaudreau, le couple « OCHO », M. Bondil, Ferraci, Mme Boutourlinski et surtout les professeurs de dessin Jean Caffe et celui de musique, M. Surrugue dont les bâtiments viennent d’être hélas, sacrifiés à la faveur de l’érection du nouvel hôtel du ministère des finances. Les domiciles du Proviseur Djibo Habi, de l’Econome Siddo, des dortoirs de nos icones d’antan, Mariama Alassane, Josephine Kadidia, Yao, Fassouma Moussa, Adama Jataou, Aichatou Any, Hadiza Mamane, Hadjara B., pour ne citer que celles-là, viennent de subir le même sort à notre grand désespoir. Quel lycéen n’aurait pas un pincement au cœur en voyant ce que ces lieux sont devenus ? Il est vrai que « la petite forêt » a subi, quelques décennies plus tôt, ce sort peu enviable. Dire que c’est l’œuvre d’anciens lycéens tels que Massaoudou, Ouhoumoudou le Dircab. Les Lycéens se souviendront sans nul doute que l’espace séparant les domiciles du Proviseur Habi et de l’Econome Siddo du Lycée, vous servait de lieu d’études à vous le destructeur en chef de ces lieux qui dressait sa table en face de la porte d’entrée principale. En détruisant lesdits bâtiments, ignoriez-vous ce que les Economistes désignent par patrimoine immatériel parce que chargés d’Histoire et trouver un espace neutre pour un tel projet immobilier, aussi important soit-il ? Il est vrai que la modernité a un coût. Pour toutes ces raisons, en tant qu’ancien du Lycée National, je dois avouer que j’ai été peiné lors de la destruction de ces bâtiments. E je suis sûr que je n’étais pas seul. Le bâtiment aussi majestueux soit-il, ne remplacera jamais ces anciennes bâtisses, aussi vétustes fussent-elles, dans nos cœurs à nous, Lycéens de l’époque. Frère Massaoudou, tu nous dois tous des excuses puisque le Ministre Diop, un ancien lycéen, a vendu la mèche dans son discours, comme pour se dédouaner.
En écrivant ces mots j’ai une pensée pour mon ami le défunt Ibrahim Alassane, Ibrahim Yaro, Jean Padonou, Afro et tous les autres qui nous ont devancés dans l’au-delà. Que leurs âmes reposent en paix ! Amine !
Salutations fraternelles tout de même !
Niamey, le 22 octobre 2020
Djibril Baré, Ancien pensionnaire du Lycée National de Niamey (1967-1974)
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- Catégorie : Idées et opinions
Lettre ouverte à M. Bazoum Mohamed, Président du PNDS Tarayya
M. le président,
Pour justifier votre manifestation du 4 mars prochain visant à contrer la société civile dans ses dénonciations de la loi de finances 2018 renfermant des mesures impopulaires, la mouvance MRN-APR a déclaré le 14 février dernier : « La loi de finances 2018 a effectivement été l'occasion de la mise en œuvre d'une directive de l'UEMOA datant de l'année 1998 que seul notre pays n'avait pas encore appliquée. En appliquant cette Directive, notre pays se met en règle vis-à-vis de ses autres partenaires. Avec un taux de pression fiscale de moins de 15% en 2017, notre pays est à la traine de tous les autres pays de notre communauté économique sous-régionale, juste devant la Guinée Bissau, loin de l'objectif des 20% projeté pour l'année 2019. »
Par votre déclaration, vous laissez entendre que la Directive de 1998 serait à l’origine de votre loi de finances ? Pourquoi une fixation sur l’année 1998 ? Pourquoi insistez-vous pour servir cette version, puisque, comme vous le savez, ladite Directive a été profondément modifiée par la Directive 02/2009 portant TVA. Et, point important, l’application cette Directive sur la TVA de 2009 modifiant celle de 1998 est insécable de celle, stricte, du Code de Transparence instauré par la Directive 01/2009 du 27 mars 2009.
Me taire, c’est contribuer à accréditer votre thèse ! c’est pourquoi je me trouve dans l’obligation de livrer à l’opinion ma part de vérité pour permettre aux citoyens non avertis, l’écrasante majorité, de mieux participer au débat sur la loi de finances, du reste, très encouragé par les Directives de l’Uemoa.
Il me plait de vous rappeler que dans sa note introductive, le guide didactique de la directive n°06/2009 du 26 juin 2009 portant lois de finances au sein de l’Uemoa dont vous avez certainement pris connaissance, précise qu’« après une évaluation en 2004 sur la mise en œuvre de ces six (6) premières directives, la Commission a décidé de proposer au Conseil des Ministres une réécriture des directives de 1997, 1998 et 2000 en six nouvelles Directives rénovant le cadre harmonisé des finances publiques au sein de l'Union, toutes adoptées par le Conseil des Ministres en mars et juin 2009. »
Dès lors, pourquoi omettre de mentionner que l’application de ces mesures fiscales est encadrée par l’application strict du Code de transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l’Uemoa instauré par la Directive n°01/2009 du 27 mars 2017, abrogeant la précédente devant entrer initialement en vigueur seulement au 1er janvier 2012 . Ce Code a mis « l’argent public au cœur de l’Etat de droit et de la démocratie » et « la collecte et l’utilisation des fonds publics respectent les principes de l’Etat de droit : la légalité, la transparence, le contrôle démocratique et la responsabilité ».
Pourquoi ne pas jouer de la transparence en vous conformant aux exigences dudit code notamment au volet « Information du public » dont le point le plus important est « L’information régulière du public sur les grandes étapes de la procédure budgétaire et l’encouragement au débat public sur la gouvernance et la gestion des finances publiques …»
Du reste, la mise en œuvre de la Directive sur la loi de finances est fondée sur la Déclaration de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du 28 janvier 1999 sur « le renforcement de la convergence et l’accélération de la croissance économique dans les Etats membres de l’UEMOA » et le Code de transparence de 2009 et il n’a été nullement fait cas de cette Directive de 1998 sur la TVA.
En quoi la hausse des tarifs de l’électricité, du prix du m2 dans les agglomérations et les communes, l’exigence des timbres fiscaux sur chaque page pour les légalisations des documents, l’imposition d’une taxe d’habitation y compris pour les utilisateurs de panneaux solaires sont-elles liées à la Directive de l’Uemoa de 1998 ?
De même, quand vous évoquez la faiblesse de la pression fiscale de notre pays, je dois préciser que sur la période 2011-2016, notre pays, avec un taux de pression fiscale moyen de 19, 9% caracole en tête des huit (8) pays de l’Uemoa de +3,6%. Le taux de 15% de 2017, avancé pour justifier ces mesures drastiques, est certainement lié à une contreperformance, puisqu’en 2015 et 2016, il était de 21,5 et 18 %, loin devant celui de la Guinée Bissau établi à 8,8 %.
Pourquoi alors le gouvernement ne réajusterait-il pas les charges pour les rendre plus conformes aux ressources provenant de mesures fiscales supportables et acceptables par les contribuables, au nom des principes de la bonne gouvernance comme il a été procédé dans certains pays de la zone ?
Enfin, vous rappelez-vous de ces opposants du « Gondawna » démocratique qui prônaient l’incivisme fiscal de 1996 à 1998 et faisaient le tour des institutions financières internationales pour demander de bloquer les aides et les programmes financiers de leur pays ? Ou alors qui incitaient les syndicats des impôts à des grèves cycliques pour affaiblir le gouvernement ? Aux dernières nouvelles, il semblerait qu’ils aient positivement évolué et reconnaissent à présent les vertus des impôts dans un pays. Un de leurs partenaires avait dit : « seuls les …ne changent pas.
le président, transmettez tout de même mes remerciements fraternels au puissant Ministre des Finances pour nous avoir fait la faveur de ne pas avoir fiscalisé le « Garin rogo » (farine de manioc. En souvenir du séjour au Lycée National ?
Salutations distinguées.
Djibrilla Mainassara Baré Ancien Conseiller Spécial du président Baré, Chargé des Questions Economiques et Financières - Ancien Auditeur Interne au Siège de la BCEAO, Membre de l’IIA Sénégal.
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Lettre ouverte à M. le président de la République : par M. Djibrilla Mainassara Baré
M. le président de la République,
En tant que citoyens, nous sommes tous interpellés par les évènements liés à la diffusion du projet de loi de finances pour l’année 2018 qui consacre le passage salutaire de notre pays à un budget programme axé sur les résultats, après 57 ans de pratique dommageable du budget des moyens ce, en application de la Directive n° 06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009, portant lois de finances au sein de l’UEMOA et des quatre autres directives qui lui sont associées.
Cependant, le processus budgétaire en cours qui a omis de respecter certaines mesures pratiques inhérentes aux directives de l’UEMOA en la matière a tout naturellement engendré un vif débat dans l’opinion, lié à des incompréhensions, prévisibles du reste, qui ont abouti aux évènements malheureux du samedi 29 octobre 2017 avec son cortège d’interpellations des acteurs de la société civile.
Pourtant la mise en œuvre du budget programme dans l’UEMOA, instaure le principe de sincérité énoncé aux articles 30 et 72 comme « l’obligation de présenter des comptes ou un budget reflétant une image sincère et fidèle de la situation et des perspectives économiques et patrimoniales nationales au regard des informations dont dispose le gouvernement au moment de leur élaboration » et le Code de Transparence dans la gestion des finances publiques institué par la Directive N°01/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009 qui précise bien, en son préambule, que :
- « L’argent public est au cœur de l’Etat de droit et de la démocratie.
- La collecte et l’utilisation des fonds publics respectent les principes de l’Etat de droit : la légalité, la transparence, le contrôle démocratique et la responsabilité…
- Les impacts des finances publiques sur l’économie, à court terme comme à long terme, sont mis en évidence pour que chacun puisse prendre conscience des enjeux qu’ils représentent.
- Le choix des dépenses et des recettes par les pouvoirs publics est clair et intervient au terme d’un débat large et ouvert….
- Les acteurs publics qui pilotent et gèrent les fonds publics, élus ou fonctionnaires, acceptent des obligations d’intégrité et de rectitude particulièrement exigeantes, à mesure de la confiance qui leur est faite. Les sanctions prévues sont effectivement mises en œuvre. »
Plus spécifiquement, sur l’information du public, le point 6.3 du Code, précise que « L’information régulière du public sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux économiques, sociaux et financiers sont organisés dans un souci de pédagogie et d’objectivité... »
- le Président de la République,
Partant de ces principes clairement énoncés par les Directive sus mentionnées notamment celle relative au Code de transparence, pourquoi le Gouvernement n’a-t-il pas alors jugé utile :
- De diffuser le Document de Programmation budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP) et les Documents de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) prévus à l’article 52 de la Directive portant lois de finances, si tant est qu’ils ont été élaborés et soumis au parlement. Cette diffusion desdits documents établissant, « l'évolution des recettes des dépenses de l'Etat et du secteur public dans son ensemble sur une période minimale de trois (3) ans ainsi que les objectifs d'équilibre budgétaire » sur la base d’hypothèses économiques, auraient très certainement permis une meilleure lecture du projet controversé soumis au peuple ;
- D’organiser le « Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) » prévu à l’article 57 de la Directive, devant se tenir « au plus tard le 30 juin de l’année civile » ?
- De présenter un projet de loi de finances conforme à la situation économique telle que ressentie par le plus grand nombre ?
- D’indiquer, au nom de « la transparence », les implications de nouvelles mesures fiscales ainsi que leurs incidences pour une information la plus complète des citoyens afin d’éviter « les interprétations fantaisistes des mesures fiscales » ?
- D’encourager « la presse, les partenaires sociaux et d’une façon générale tous les acteurs de la société civile à participer à la diffusion des informations ainsi qu’au débat public sur la gouvernance et la gestion des finances publiques » ?
Les autorités chargées de conduire ce projet de loi de finances remplissent-elles les critères prévus dans le Code de transparence...» ? Enfin pourquoi êtes-vous surpris du fait que, dans un processus budgétaire où le rôle de veille et de censure de la société civile a été renforcé, elle soit exigeante envers vous qui vous réclamez du socialisme et de surcroit, « Admirateur » du Calife Omar Ibn Khattab, protecteur de la veuve et des orphelins, et vous qui, des années durant, aviez battu le macadam pour fustiger la mauvaise gouvernance dans un « pays réputé riche, mais mal gouverné » ?
A lumière de l’ensemble de ces questionnements, du rang occupé par notre pays dans le dernier classement du PNUD relatif à l’Indice du Développement Humain (IDH) et sa suspension de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), qui doivent tous nous interpeller, et surtout de l’impossibilité pour les parlementaires de proposer « des amendements qui auraient pour conséquence de diminuer les recettes du budget », nous souhaiterions qu’il vous plaise, en tant que « garant du fonctionnement régulier des institutions », de reconsidérer la position du gouvernement visant à sanctionner sévèrement les manifestants du 29 octobre 2017 qui, à notre avis, n’ont fait qu’exercer leurs droits et devoirs constitutionnels, comme certains autres citoyens par le passé.
Veuillez agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de ma déférence.
Niamey, le 06 novembre 2017
Djibrilla Mainassara Baré
Ancien Conseiller Spécial du Président de la République du Niger
Ancien Auditeur Interne de la BCEAO, Membre de « The Institute of International Auditors - IIA (USA) »
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Lettre ouverte A Madame la Ministre de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales.
Objet : A propos du Service civique national des diplômés sortis de l’Ecole Normale Supérieure-ENS
Madame la Ministre,
La gestion des candidats au service civique national ne doit guère être soustraite de votre département ministériel, surtout quand il est question de mettre à la disposition de l’Ecole des professionnels de l’éducation que sont les diplômés de l’Ecole Normale Supérieure-ENS. Le secteur de l’éducation est tellement important que des cadres, formés pour la cause, soient reversés dans une Agence nationale pour le volontariat et le développement relevant du Ministere du Développement Communautaire et de l’aménagement du Territoire.
Ces enseignants de carrière, formés pour remédier à la baisse de niveau graduel, dépassent largement le cadre de volontariat qui regroupe des profils hétéroclites dont beaucoup n’ont aucune vocation à enseigner.
Madame la Ministre,
Le souci de la qualité de l’éducation le commande, quand on a constamment à l’esprit comment remédier à la chute drastique des niveaux des apprenants, se traduisant par des résultats peu ou pas glorieux, enregistrés aux examens de fin d’année pendant plus d’une décennie.
Madame la Ministre,
Que des professionnels formés pour enseigner soient mis à la disposition de l’Agence nationale pour le volontariat et le développement sous la tutelle du Ministere du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire me laisse dubitatif voir même perplexe.
Madame la Ministre,
Quelqu’un connait- il mieux que vous les besoins en ressources humaines de qualité de votre département ?
L’éducation est-elle si mal en point qu’un pan aussi important comme le service civique national, y compris des cadres formés à l’ENS, soit transféré ailleurs qu’au sein du Ministere de l’Education nationale? Il y a lieu de rectifier le tir à mon avis. Au vu du nombre croissant des candidats au service civique national et les mauvaises pratiques ayant cours dans l’Administration, il y a fort à parier que certains diplômés de l’ENS ratent l’affectation au profit des profils hétéroclites qui considèrent le service civique comme un passage obligé pour espérer, un jour, accéder à un emploi dans l’Administration publique, d’ou la vigilance doit être de mise.
Madame la Ministre,
Sur tout un autre plan, dans une émission radiodiffusée relative à l’enseignement il y a environ 2 ans, on évoquait un besoin des professeurs d’Anglais de l’ordre de dix mille (10 000).
L’option Français Anglais de l’ENS s’est-elle attelée à former autant ? Ou en est-on?
Madame la Ministre,
A la rentrée académique 2022 2023 les, élèves bacheliers option franco Arabe qui désirent embrasser la carrière d’enseignement n’ont pas pu accéder à l’ENS car leurs candidatures n’étaient pas acceptées.
Peut savoir les raisons ?
En échangeant avec un agent de l’établissement, il s’est contenté de me dire qu’il y avait un projet d’ouvrir un département spécifique pour ces bacheliers, mais c’est resté en stand-by.
Madame la Ministre,
Enfin, des promotions d’élèves sortis des écoles normales de Dosso et d’’ailleurs, particulièrement des Instituteurs Adjoints, formés a grands frais, cherchent des contrats sans succès pendant que des brevetés contractuels, sans aucune formation pédagogique, sont en exercice.
Comment recenser ces futurs enseignants et enseignantes de qualité et les reverser dans la production ?
Madame la ministre
Vous êtes enseignante de carrière, connue pour vos prises des positions responsables et tranchées, et mieux encore.
J’ose soulever toutes ces questions en espérant qu’un éclairage soit apporté à ces quelques préoccupations loin d’être exhaustives.
Je vous prie Excellence, Madame la Ministre, de trouver mes encouragements et mes meilleures salutations.
Harouna Elh Garba 96 27 82 94 Niamey
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- Catégorie : Education
Lettre ouverte à Monsieur Issoufou Mahamadou, Cher frère, cher ancien Président de la République, cher ancien Président du PNDS TARRAYA
Dans quelques jours le PNDS soufflera ses 31 bougies d’existence. Cela dépasse la durée d’une génération et pendant ce parcours glorieux plein de succès et d’aventures beaucoup d’eau a coulé sous le pont comme on le dit
Dieu merci le combat n’a pas été inutile dans son ensemble et particulièrement pour toi, car l’objectif visé a été atteint
Cependant comme dirait l’autre un bon chauffeur doit toujours regarder dans le rétroviseur.
En effet, c’est justement sur ce rétroviseur que j’aimerais t’interpeller tout en faisant l’économie de certains détails pour des raisons d’éthique ainsi que les valeurs et convictions ont fondé notre grand parti, le PNDS Au demeurant, dois-je rappeler que tout a commencé avec moi d’abord en tant que sympathisant et ensuite comme militant de première heure . Je parlais tantôt de rétroviseur afin de rappeler à ton bon souvenir ce qui était, ce qui fut et le vécu de ce parti que nous avions fait rayonner ensemble.
De tous les camarades de première heure du parti qui étaient embarqué dans cette belle aventure, dirais-je, exceptés les membres du présidium au regard de leur position administrative dans les structures du parti qui est ce militant qui a réellement récolté le fruit de son engagement ?
Pour amener le parti au pouvoir quel sacrifice n’ont-ils pas consenti au nom des idéaux du parti ?
Mais hélas ! Ce n’était que du mirage, car tu as su pendant tout ce temps feindre ton rêve personnel et ton relent capitaliste en te parant d’oripeaux d’un socialiste invétéré. Tu as su endoctriner galvaniser des enseignants innocents et crédules ainsi que quelques jeunes opérateurs économiques et une grande partie de la jeunesse nigérienne de l’époque qui croyait cette phraséologie révolutionnaire des socialistes nigériens en qui ils voyaient le salut avec l’instauration de l’égalité des chances et la fin de toutes les inégalités. Dans cette optique, ils ont engagé avec détermination le combat pour l’implantation et le développement du parti mais et surtout, chacun dans son environnement et sa façon à apporter sa contribution pour construire ton image de dirigeant visionnaire et rassembleur.
Cependant le masque est tombé depuis la crise de l’ AFC en 1994 pendant ton séjour à la primature, les militants du PNDS ont découvert ton vrai visage , mais malgré tout, les camarades obsédés par l’idéal poursuivi ont fermé les yeux pour continuer le combat de conduire le parti au pouvoir et cela dans des épreuves douloureuses car beaucoup ont perdu leur dignité, leurs familles, leurs emplois et leurs affaires, mais ils sont restés dignes et déterminés .
Dans le temps pour garder le contrôle de la situation et peut-être pour une autre raison que seul toi sais, des persécutions internes furent engagées contre certains camarades dont le seul tort serait leur esprit critique et qui était considéré comme un crime de lèse-majesté pour ton leadership incontesté et incontestable et ton règne absolu et sans partage à la tête du parti.
Tous tant que nous sommes devrons restés des sous-traitants pour toi même dans nos villages fortiori ailleurs;
Ceux qui sont épargnés ne le sont que pour des raisons de soumission d’usages ou de familles.
A cet effet, mes pensées vont à l’endroit des camarades ADJI GUIRGAM, professeur Boukari, premier président de la fédération PNDS TARRAYA de Niamey, Sabo Saidou, Maître Souley Oumarou, Adolphe Sagbo et bien d’autres nombreux camarades. Et tout récemment en pleine fièvre électorale le camarade Djoudout Amadou que tu as sacrifié au profit du parvenu Ousmane Idi Ango, qui, d’ailleurs t’a bien claqué la porte malgré la rançon, car la tête de Djoudout n’était que la rançon qu’il t’avait exigée.Sans oublier la torture morale que le camarade Massaoudou a subie et dont l’unique objectif est de déstabiliser les deux camarades potentiellement censés te remplacer en l’occurrence les camarades Bazoum ou Massaoudou.
Malgré, tous les camarades ont mené dignement le combat pour te porter au pouvoir avec beaucoup de soulagement et le sentiment d’un devoir accompli avec la conquête du pouvoir par le parti qui les a réunis autour d’un certain nombre des valeurs et d’idéaux. Enfin te voilà au pouvoir et bonjour la surprise !
Pendant 10 ans ils t’ont observé totalement déboussolés à l’épreuve de l’exercice du pouvoir d’Etat et qu’ils se demandaient si c’est réellement Issoufou le socialiste ou c’est un autre. Tu t’es construit un nouveau monde autre que le parti et ses démembrements même la tradition politique mondiale qui consiste à faire du président du parti le Premier Ministre a été impossible et toutes les institutions de la République ont été dirigées par tes désirs, les militants au diable.
Pour la nation et les autres alliances vécues je laisse au concernés d’apprécier le vécu.
Bref tout ça pour te dire combien tu as été injuste avec le parti et ses militants et te demander, puisque aujourd’hui tu as peut-être le temps de regarder dans le rétroviseur afin de comprendre pourquoi aujourd’hui tu n’as aucun défenseur sérieux et tu es devenu fragile et vulnérable aux yeux de ceux qui, autrefois, n’osent s’attaquer à toi.
Joyeux anniversaire !
Elhadj Mattamé
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- Catégorie : Politique
Lettre ouverte á Monsieur le Président du sénat français : Par Salou Gobi
Monsieur le Président du Sénat,
Avant tout propos, je voudrais transmettre á vous et á tous les sénateurs, mes salutations fraternelles, sans oublier celles de tous des concitoyens nigériens engagés, depuis le 26 juillet 2023, dans le combat pour la conquête de l'indépendance vraie et la souveraineté.
Nous avons appris que la chambre basse a auditionné, le 4 octobre 2023, á huis clos, la Ministre française en charge de l'Europe et des affaires étrangéres, Madame Cathérine Colonna.
S'inscrivant dans l'une des missions régaliennes du Sénat, á savoir le contrôle de l'action gouvernementale, son audition a porté sur des sujets d'actualité, notamment les derniers développements au Niger et au Gabon.
Le sujet qui, naturellement, a attiré notre attention, est celui relatif á la situation de notre pays, le Niger, victime d'une campagne d'intoxication et de dénigrement dans laquelle excelle dorénavant le gouvernement français, en panne de vision prospective dans le domaine de l'évolution de l'afrique en général et du Niger, en particulier. En effet, offrez bien les yeux, car les lignes sont entrain de bouger, de bien bouger, et sonnent la fin de la suprématie occidentale au profit d'un nouvel ordre mondial.
En somme, aucun pays n'a le droit de se proclamer unilatéralement gendarme du monde ou d'une partie du monde. C'est une nouvelle dynamique qui a pris court vos gouvernants qui sont toujours influencés par la pulsion coloniale. Difficile donc pour eux de digérer l'humiliation encaissée en Centrafrique, au Mali et au Burkina Faso. Le Niger, et nous le comprenons, est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
L'humiliation de trop. Au lieu de s'appaisantir sur les conséquences, il.aurait fallu prêter une oreille attentive aux causes. Malheureusement, ce qui fait défaut au gouvernement français de Macron, c'est une mauvaise appréciation de l'intelligence des situations. L'arrogance et le mépris ont provvoqué une cécité qui risque de précipiter Macron et sa politique africaine dans un abîme sans précédent.
Ainsi donc, depuis le coup d'état intervenu au Niger, le 26 juillet 2023, et qui a porté au pouvoir, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, en abrégé le CNSP, le peuple nigérien fait l'objet d'une persécution inique de la part du régime français.
Comment comprendre la tenue, dés l'annonce du renversement du pouvoir corrrompu, dictatorial et vassal, qui dirigeait le pays durant 12 ans, la tenue dis-je, par le Président francais, d'un conseil de défense.
L'Afrique et le monde étaient scandalisés, au regard d'une telle attitude qui finira par développer un profond sentiment anti-français, en passe de caracoler en tête des sondages du surréalisme politique et de la bétise humaine.
Puis, sur son instruction, sans pudeur, ni morale politique, la CEDEAO et l'UEMOA entrent dans la danse pour mettre le Niger sur le banc des accusés, faisant sortir au grand jour l'inféodation de ces organisations communautaires au service exclusif de l'impérialisme français.
Le peuple nigérien n'est nullement anti-français, mais il est fonciérement contre l'esprit d'asservissement et de récolonisation qui pointe á l'horizon.
Pour se faire, il faut que coûte que coûte maintenir le Niger et son peuple dans l'extrême pauvreté, car un ventre affamé est forcément en déficit d'énergie pour mener une révolte, donc plus facile pour les bourreaux de le garder dans le giron français au nom de la préservation des intérêts du colon.
S'en suivront des sanctions inhumaines, allant de certaines mesures draconiennes jamais prises de mémoire d'homme contre un pays, á une menace d'intervention militaire sur imjonction toujours de la France de Macron.
Fort heureusement, sur les 15 pays que compte la CEDEAO, seuls 3 pays semblent cautionner l'action belliqueuse envisagée par Macron contre notre pays, le Niger.. Il s'agit du Sénégal de Maky Sall, du Bénin de Patrice Talon et de la Côte D'Ivoire d'Alassane Ouattara.
Tous ces chefs d'états sont des tortionnaires de leurs peuples respectifs et des champions des coups d'état contre la constitution de leurs pays et adeptes de troisiéme mandat. Ils jouent donc leur survie politique que seule la junte française peut garantir. Le Président tchadien kaka en sait quelque chose.
A l'épreuve des faits, les projets de déstabilisation via les sanctions iniques et le déploiement des troupes françaises au bénin, au Sénégal et en côte D'ivoire, sans oublier les soi-disantes troupes militaires de la CEDEAO et les mercenaires recrutés á tour de bras pour le génocide au Niger semblent vouer á l'échec pour deux raisons: la mobilisation exceptionnelle du peuple nigérien autour de son armée, un peuple transformé en comités de veille pour parer á toute éventualité.
Cet échec de Macron dans la mobilisation des partenaires de la CEDEAO et le désaveu á juste titre de la communauté internationale, sont un revers inattendu, malgré la campagne savamment orchestrée, en vue de discréditer les nouvelkes autorités et le peuple souverain du Niger. Mais la junte française est difficile á cuir, car ce qui la caractérise est son ADN rancunier. Par conséquent, elle signe et persiste. Elle comtinue donc sous d'autres formes les opérations de déstabilisation.
Au nom de la réciprocité en diplomatie, dans la foulée. le Niger passe á une vitesse supérieure. Il franchit en effet le pas, en dénonçant les accords de défense militaire, en décrétant aussi persona no grata l'ambassadeur français accrédité auprés de notre pays Sylvain Itté et en donnant enfin un ultimatum pour que les troupes militaires françaises d'occupation quittent notre pays.
Le Président français, galvanisé par le mépris á l'égard du droit international, poussé par l'instinct du colon et la pulsion du négrier, donne un non recevoir catégorique á la décision souveraine des nouvelles autorités du pays et du peuple du Niger..
Finalement, la queue entre les pattes, la junte française décide honteusement de débarrasser le plancher. La prise du pouvoir que la junte française ridiculisait sur la base de renseignements erronnés livrés á chaud et dans l'émotion par les fugitifs du régime déchu, s'est transformée á une insurrection populaire, une véritable révolution menée par le peuple souverain.
Monsieur le Président du Sénat,
Je sais que les coups d'état sont proscrits par toutes les constitutions que nos pays ont d'ailleurs copiées á la virgule prés, auprés de votre France si généreuse en dictats, si condescendante et si paternaliste.La junte française doit faire son baroud honneur, car le ras le bol du peuple souverain se justifie au regard des archives que nous révéle la poubelle de l'histoire.
En 63 ans" d'indépendanve" notre pays est á son 5éme coups d'état.A cela, il faut ajouter plus 400 ans d'esclavage, 110 de colonisation et plus d'un démi siécle de néocolonialisme. Durant toutes ces périodes, le Niger a été pillé par vos ancêtres d'abord, puis par vos grand-péres, ensuite par vos péres, aujourd'hui par votre génération et vos petite fils rivalisent d'impatience pour reprendre le flambeau.
Tout ceci, au nom d'une civilisation qui n'est pas, loin s'en faut, un modéle exempt de tout reproche. Nous disons trop, c'est trop. Nous avons décidé de tourner définitivement cette page sombre de notre histoire commune comme la colonisation allemande qui a terrorisé le peuple français et qui a réveillé en lui le patriotisme, á travers la conquête pour l'honneur et la dignité perdues.
Monsieur le Président du Sénat,
Les mentalités ont changé, beaucouo changé. Le peuple nigérien s'est armé de connaissances et de cultures. Il s'est débarrassé de l'obscurentisme et de tout complexe de subordination. Il ne veut plus être dominé et malmené comme leurs ancêtres. Il est prêt á mourir pour recouvrer sa dignité et son honneur. Est-il difficile pour la junte française de comprendre ce cri de coeur? Où bien faut-il rappeler á cette junte française, ce message par sa qui caractérise un pan important de l'histoire de France que nous connaissons et qui est chargée de symboles...
Je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeler les méandres d'une France donneuse de leçons et qui a enregistré une panoplie de coups d'état que je me fais le devoir de vous rappeler:Je ne me suis pas préoccupé des auteurs, ni des circonstances, mais de l'entêtement des faits qui ne font pas bomber le torse. Souvenirs-Souvenirs:
1.Coup d'État du 18 fructidor an V
2.Coup d'État du 30 prairial an VII
3.Coup d'État du 18 Brumaire
4.Coup d'État de Malet
5.Coup d'État du 2 décembre 1851
6.Coup d'État du 2 décembre 1851 à Millau
7.Complot militaire présumé de 1877
8.Tentative de coup d'État du 23 février 1899
10.Coup d'État du 13 mai 1958
11.Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte
12.Loi du 22 floréal an VI
13.Plan Bleu (complot)
14. Putsch des généraux
Au regard de ce parcours pas du tout élogieux pour un donneur de leçon, vous conviendrez avec moi que le Niger n'a aucune leçon de morale politique á recevoir de votre pays.
En effet, le peuple nigérien est convaincu de l'ingratitude de la junte française de Macron pour laquelle ses parents ont versé leur sang pour sauver le peuple français de la domination nazie. Prés de 83.000 combattants nigériens, maliens et burkinabés sont tombés au nom de la France libre. Ce sont au total plus 150 000 africains de l'AOF que les balles nazies ont fauché pour que le peuple français soit libre, afin de restaurer et savourer une dignité perdue.
Ce rappel historique documenté a été d'silleurs notifié par Bassolma Bazié, ministre burkinabé de la fonction publique qui a livré le message du capitaine Ibrahim Traoré, chel de l'Etat du Burkina Faso, á l'issue de la 78éme assemblée des Nations-Unies.
Comprenez donc notre frustration face aux agissements dignes d'un chef de gang, pourtant en disgrâce et dont la pulsion coloniale l'empêche de se repentir.
Oui, face aux harcélements tous azimuts de la junte française, comprenez la profonde déception de cet allié hautement stratégique pour le peuple frére francçais qu'est le Niger. Dommage! Il a fallu l'arrivée au pouvoir d'un jeune président á la tête de votre pays pour foutre tout en l'air. Passez-nous l'expression, car impossible de se contenir, au regard de l'arrogance, du mépris et du gangatérisme d'un homme d'Etat chauvain et qui raméne tout á la taille de son nombril.
Monsieur le président du sénat,
Le peuple nigérien est un peuple qui se caractérise par sa résilience. Mais sâchez bien qu'il est capable du pire comme du meilleur pour sauver sa patrie de l'indignité et du déshonneur.
Je suis sûr que vous comprenez cette posture d'un peuple á la conquête de l'indépendance vraie et de la souveraineté.Le peuple nigérien ne doit nullement payer pour l'humiliation que la France a subie et continue de subir en Afrique, due essentiellement á une mauvaise grille de lecture de la politique étrangére de la junte française de Macron..
De ce point de vue, la politique de Macron et de son gouvernement est un vrai désastre qu'ils veulent diluer dans un ilôt de mensonges cousu de fil blanc, en inondant l'opinion publique française et internationale d'intoxications et d'opérations de dénigrements . Quand le mensonge est érigé en un logiiciel de travail, convenez avec nous que la sécurité et la paix mondiales sont en danger.
Monsieur le Président du Sénat,
Sur toute la ligne, les accusations contre le peuple nigérien et les nouvelles autorités militaires du Niger, de Madame Cathérine Colonna, la patronne de la diplomatie française, respirent profondément le mensonge.
Prenons un á un les principales articulations sur lesquelles , elle fonde son argumentaire.
1. Elle déclare devant votre auguste assemblée que" la société civile est financée par la junte et que les rassemblements sont financés á hauteur de 2500 fcfa par participant".
La mobilisation en faveur du CNSP a drainé en effet sur l'ensemble du territoire national la presque totalité de la population forte de plus de 25 millions d'âmes.. Faites donc le calcul:vous-même.
Lá où l'incohérence et le mensonge s'entre-déchirent, elle ose déclarer plus loin que dans deux mois, le Niger risque d'être confrontée á une famine généralisée. Si le CNSP est capable de donner á chaque manifestation la bagatelle somme de 2500 FCFA, tous les jours et pendant deux mois que durent les manifestations, vous conviendrez avec nous, qu'aucun nigérien ne sera affecté par la faim. Elle a donc menti.
2."Elle informe devant le Sénat que vous présidez "qu'un coup d'état risque d'intervenir ou tout au plus une grande déstabilisation interne".
C'est la même dame qui déclarait sur france 24, la chaîne de propagande de la junte française:"qu'ils feront tout pour faire échouer la transition"". Récemment, la junte française a commandité une opération de déstabilisation contre la transition au Burkina Faso et elle a lamentablement échoué.
Au nom donc de la légitime défense, le Niger ne sera pas seul dans ce combat et toute opération de déstabilisation sur le sol nigérien "ne sera pas une promenade de santé" pour la junte française et ses mercenaires.
En plus, il faudrait passer sur le corps des 25 millions de nigériens pour que la junte française puisse réaliser son funestre dessein. Elle n'a pas á elle seule le monopole de la violence et que Dieu nous en garde, au nom du bon vivre ensemble et de la quiétude mondiale.
3. Elle projette" la possibilité d'une guerre civile" qui opposerait des ethnies, les unes contre les autres. Impossible á réaliser au Niger ce que la junte française a réussi au Rwanda et en Libye. Notre pays compte 11 ethnies qui vivent en parfaite harmonie. due au brassage et l'ancrage culturel trés fort.
Dans chaque foyer nigérien, on découvre en effet toutes les familles, consolidé par les liens forts de mariage et de cousinage á plaisenterie. Aucun nigérien n'est assez fou pour s'entre-tuer pour être éternellement esclave au nom de la préservation des intèrêts d'un l'impéralisme mal servi par une junte française arrogante, terroriste et génocidaire. Lá encore échec et mat.
Monsieur le Président du Sénat,
Pour vérifier les mensonges á grande nature, le Niger serait prêt á accueillir une enquête sénatoriale et vous allez constater de visu que Madame Cathérine Colonna et son mentor cachent la vérité au peuple français sur la situation politique de notre pays. Nous ne ne demandons qu'á vivre en paix, en disposant d'une vraie indépendance et jouir de notre souveraineté.
Tout en vous réîtérant mes salutations fraternelles, je vous prie de recevoir le Salut patriotique du peuple siuverain du Niger.
Salou Gobi, Journaliste-Ecrivain et Professionnel de la Communication et ancien Ministre
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Lettre ouverte à Son Excellence Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire : Par Djibrilla Baré Mainassara
Excellence Monsieur le Président,
Suite aux sanctions extrêmement sévères et de tous ordres imposées à notre pays par la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) tenue le 30 juillet 2023, et de la montée des tensions dans notre pays et surtout de la grande incompréhension provoquée au sein de la société nigérienne, je n’ai pas manqué de penser au patron et grand-frère que vous avez été pour moi durant mon séjour à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à partir des années 80. En effet, ces sanctions sont, de notre point de vue, insupportables, inefficaces et inappropriées et auront des conséquences catastrophiques inimaginables sur le Niger et surtout sur ses laborieuses populations, déjà durement éprouvées.
Les populations nigériennes ne comprennent pas pourquoi elles devraient avoir à subir les effets des sanctions prises par les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO uniquement pour contraindre les auteurs du coup d'Etat du 26 juillet 2023 à rétablir l'ordre Constitutionnel et à restaurer le Président Bazoum Mohamed dans ses fonctions.
J’ai pu, régulièrement et à chaque occasion, expliquer à mes compatriotes que vous êtes un ami du Niger et que les mesures iniques prises ne pouvaient être cautionnées par vous. J’ai régulièrement rappelé aux uns et aux autres qu’aux Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale tenues du mois de Septembre 1997, alors que j’étais envoyé spécial en ma qualité de Conseiller Spécial du président de la République chargé des Questions Economiques et Financières, auprès du Directeur général Adjoint du chargé du Département Afrique que vous étiez, afin de solliciter l’ouverture d’un bureau de l’institution au Niger. Vous aviez alors sans hésiter, donné votre accord pour l’ouverture d’un bureau du FMI. Ce bureau devrait permettre d’assurer un suivi optimal des programmes d’ajustement structurel de la première génération aux conséquence sociales très élevées. Du fait de l’interruption du processus démocratique le 11 Avril 1999, ledit Bureau du FMI n’a pu ouvrir ses portes qu’en 2001, permettant ainsi un meilleur suivi de l’économie Nigérienne par les institutions de Bretton Woods.
Etant donné la forte préoccupation qu’expriment les populations nigériennes par rapport au Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, prévu ce 10 août 2023 à Abuja, dans la mesure où les sanctions sévères infligées à notre pays sont assorties d'une menace d'intervention militaire imminente, je ne peux que m’adresser à l’ami du Niger et des Nigérien.n.e.s que vous n’avez jamais cesser d’être et surtout au grand frère que vous avez toujours été pour moi, connu pour sa grande clairvoyance, sa sagesse, et sa hauteur de vue, dans l’espoir que vous preniez en compte les doléances du peuple Nigérien.
Ce peuple épris de paix ne souhaite que d’être accompagné pour réussir une transition politique apaisée, après ce qu’il considère désormais comme un coup d’Etat, ayant mis fin au pouvoir du PNDS-Tarraya qui n’aura finalement été victime que de sa mauvaise gestion des affaires publiques contraire à l’esprit de la Constitution et du Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits, de Maintien de la paix et de la sécurité.
Les Nigériens vous seront très reconnaissants pour tous les efforts que vous aurez à déployer pour la levée des sanctions contre le Peuple Nigérien et, surtout, convaincre vos Pairs que la démocratie qu’ils tiennent à défendre n’est pas qu’électorale au regard du dernier processus électoral qui a consacré l’élection du président Mohamed Bazoum, auquel j’ai participé, et qui n’a jamais été reconnu comme transparent et inclusif, même par la mouvance présidentielle, qui n’a pas hésité à soumettre l’intéressé depuis son élection controversée à un honteux chantage ayant abouti aux évènements du 26 juillet 2023.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.
A Niamey, le 10 Août 2023
Djibrilla Baré Mainassara
Ancien Auditeur Interne au Siège de la BCEAO
Délégué à la Conférence Nationale Souveraine (1991)
Ancien Conseiller Spécial du Président de la République
Candidat à l’élection présidentielle 2020-2021
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Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Général de Brigade, Président du CNSP et Chef de l'État du Niger : Par Mme Kader Roukaiyatou Ali Hamani
LETTRE OUVERTE
Excellence Monsieur le Général de Brigade, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l'Etat, chef suprême des armées.
Je suis Mme Kader Roukaiyatou Ali Hamani, nigérienne de père et de mère, africaine de sang et africaniste par Idéologie. Diplômée en sciences politiques puis en ADMINISTRATION ET ÉCHANGES INTERNATIONAUX en France ; je suis un pur produit du parlement des jeunes du Niger (député junior) et du parlement francophone à l’international.
C'est avec un cœur plein d'humilité et de franchise que je vous écris ces quelques notes afin que vous puissiez, dans votre noble parcours, franchir les obstacles multiformes, multipolaires et multidimensionnels.
De prime abord, mon Général, je m'en voudrai de ne pas faire un bref rappel sur les comportements et les actions qui ont déchiré le tissu social avant même l'avènement du 26 juillet.
Ainsi, sans avoir la prétention de connaître mieux que vous les différentes malversations assignées au régime déchu, je me ferai néanmoins un porte-voix des 26 millions de nigériens qui n'ont pas accès à vous, qui le disent tout haut à travers les marches de soutien, qui le disent tout bas pour ne pas encore tomber dans les pièges machiavéliques d'antan et ceux qui le pensent tout simplement mais se taisent pour espérer la justice divine. Allah fait justice sur terre avant même celle de l'au-delà. Aujourd'hui plus que jamais vous avez été l'instigateur et l'ange gardien de ce nouvel espoir tant rêvé par les nigériens. Ainsi vous venez d'activer la justice qu'Allah a promise aux traitres sur terre et vous avez promis de ne pas trahir.
Savez-vous qu'aujourd'hui à cause de leurs forfaitures des gens de même famille ne se parlent plus?
Savez-vous qu'aujourd'hui la méfiance a pris la place de la fraternité, du travail et donc du progrès ?
Savez-vous qu'à cause de la caporalisation de la société, la jeunesse est réduite en silence et leurs talents en arrogance ?
Savez-vous qu’hier, seuls les lèches-bottes avaient de la place?
Monsieur le président, beaucoup de nigériens vous pensaient également complice de cette situation car parfois dit-on du mal qu'il ne vient pas de ceux qui le font mais ceux qui le laissent faire.
Aujourd'hui Si Allah vous a laissé l'occasion de prouver le contraire, ce qui est déjà fait, c’est également pour prouver aux yeux du monde que vous aviez également les mains liées.
Excellence, vous êtes dédouanés de toute cette lourde charge et beaucoup vous ont pardonnés sans que vous l’ayez demandé.
Votre discours historique rappelant aux nigériens dans leur écrasante majorité, d'où ils viennent, confirme sans doute votre patriotisme.
Cependant mon Général, les nigériens attendent des actes concrets, productifs et décisifs. Il y'en a des milliers et vous en entendez chaque jour.
Je me permettrai de les classer en 4 catégories simplifiées.
- Les actes que vous connaissez et que tous les nigériens savent que vous maitrisez:
- Assurer la sécurité de tous les nigériens ;
- Promouvoir la transparence dans toutes les prises de décisions ;
- La lutte contre la corruption et les gabegies financières ;
- La traduction en justice de tous les malfaiteurs sans exception ;
- Le bannissement de la familiarisation des services et des institutions de l'Etat.
- Les actes que vous connaissez mais que bon nombre de nigériens ne maîtrisent pas:
- Les auteurs et les traitres de la nation doivent être suspendus et jugés ;
- Les accords secrets doivent être divulgués et abrogés ;
- Ceux qui ont été emprisonnés à tort doivent être libérés.
Les nigériens ont soif de la justice et de la vérité, donnez leurs en.
- Les actes que les nigériens connaissent mais que vous ne connaissez pas.
A ce niveau, le dialogue politique inclusif sera sans doute une référence mais comme ça ne regroupe pas tous les nigériens faudrait-il créer un cadre d'échange numérique où chacun écrira ce qu'il veut et pense pendant que les administrateurs feront le compil de toutes les doléances en pourcentage et en degrés d'urgence.
A ce niveau vous serez certain que vous avez touché la sensibilité de tous les nigériens.
A ce titre nombreux sont ceux-là qui pensent encore être sous une autre forme de manipulation des anciens dignitaires.
Mon conseil excellence, est que vous désubstantialiser sans tarder la triade (les deux ex chefs d'Etat et vous-même) afin de vous laver les mains complètement.
En effet le silence est expressif, mais le moindre bruit dans le silence est plus perceptible que le silence dans le bruit.
Alors "le Nigérien du 26 juillet " ne comprendra guère le silence pendant ces tapages médiatiques.
- Quatrième et dernière catégorie :
Les problèmes que ni vous, ni la majorité des nigériens ne connaissent.
A ce niveau les initiatives des oulémas et de toutes les couches sociales savantes du mysticisme ancestral sont à pied d'œuvre.
Donnez-leur le courage d'y continuer en insérant officiellement des prières et des jeunes collectives pour barrer la route aux vendeurs d'illusions et des néocolons.
Excellence Monsieur le président de la transition, Chef de l'Etat.
Ma modeste personne ne vous requiert ni un poste ni une ovation mais juste une reconnaissance de la franchise rarissime de nos jours.
Je voudrais savoir en retour que vous avez reçu mon message et que cela contribuera à éclairer votre chemin parsemé d'embûches mais aussi de noblesse.
Ma contribution à moi pour finir, se résumera en quelques lignes afin que vous puissiez prendre des mesures idoines, promptes et efficaces.
- Il faut garantir l'indépendance et la suprématie de la justice afin que dans l'avenir, le dernier nigérien craindra d'importuner son prochain et dormir en paix.
- Soyez sensible à ceux qui font du bon boulot peu importe leur coloration afin d'encourager l'excellence.
- Créez un cadre de vie harmonieux, un havre de paix au Niger en réconciliant les citoyens.
Mon Général, vous avez Évoqué les noms de tous nos ancêtres qui sont morts dignes en défendant les intérêts de la patrie.
Là-haut on est jugé en tant que lâche, traître ou soldat.
Ces ancêtres attendent que nous les rejoignions toutes et tous en tant que soldats et que l'histoire de la patrie puisse être écrite avec le sang de l'ennemi et les larmes des traitres.
Vous avez la plume et chacun des nigériens est disposé à faire partie de l'histoire mort ou vivant.
Une citation africaine disait que celui qui court parce qu’il a vu le lion ne sera jamais aussi plus rapide que celui qui court parce que le lion l'a vu. Autrement, il faut que tous les nigériens cessent d'errer par-ci par-là pour des dangers quelconques, il faut que chacun ait le courage de faire face au destin et de regarder sans avoir honte dans le miroir du passé et se dire que demain sera meilleur.
Excellence Monsieur le président du CNSP, président de tous les nigériens veuillez recevoir l'expression de ma plus haute considération ainsi que celle de tous les compatriotes.
Africainement et Nigériennement vôtre !!!
Mme Kader Roukaiyatou Ali Hamani
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Lettre ouverte adressée au Président de la République du Niger
Excellence Monsieur le Président de la République du Niger (Avec l’expression de mes hommages les plus déférents).
« Epargnez-nous de l’indifférence, de l’incivisme politique et du déchirement interne, car la démocratie va bien au-delà de ce que d’aucuns de vos partisans pensent»
Excellence Monsieur le Président de la République,
J’ai l’insigne honneur de vous saisir encore une fois, en vertu du droit constitutionnel me donnant la chance et la liberté de m’adresser à un père, en vue de vous exprimer tout haut et en toute sincérité ce que beaucoup des nigériennes et nigériens disent tout bas, par crainte ou par manque d’opportunité de vous atteindre.
Excellence Monsieur le Président de la République,
« Ce qui m’a décidé à écrire cette lettre ouverte qui aurait pu être fermée, dis-je, c’est avant tout le sentiment de l’urgence, un sentiment qui peut se définir en trois mots, « inquiétude », « tristesse » et « espoir ».
Monsieur le président, père distingué,
L’inquiétude m’habite quand je vois la situation économique du Niger, si mauvaise et qui depuis une cinquantaine d’années ne fait que s’aggraver. Dans l’agriculture, l’industrie, le commerce extérieur, les budgets, il y a plutôt un recul que progrès à la hauteur des attentes et les défis auxquels nous faisons face. Ce déclin économique atteint forcément les structures sociales et risquerait de désagréger les communautés traditionnelles ou récentes.
La plupart des responsables occidentaux sont fort pessimistes quant à l’avenir à court terme et à moyen terme du Niger après les important et considérable efforts que votre ministre des Finances ne cesse d’apporter au lieu néanmoins qu’ils soient productifs mais stériles quant aux réalités de notre pays. Posez-vous plutôt la question de ce que pense et dit votre peuple plutôt que de ce que l’occidental et les multinationales en pensent et en disent.
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Lettre ouverte au Colonel-Major Djibrilla Hima Hamidou dit « Pelé »
Mon Colonel-Major,
J’ai suivi, avec l’intérêt que vous pouvez deviner, à plusieurs reprises vos propos d’autoglorification sur des médias, vous présentant vous-même le plus souvent comme un sauveur du peuple lors du « coup d’Etat » d’avril 1999, et celui de février 2010. Pour avoir été qualifié de putschiste, vous aviez répondu pour vous défendre: « …En 1996, j’ai obéi aux ordres. En 1999, je n’ai pas opéré. C’est une situation qui a été créée, nous avons géré. Tous les Nigériens ont applaudi à chaque fois. Il faut savoir que chaque fois que le peuple a fait appel à nous, nous avons répondu à son appel…J’ai toujours agi dans l’intérêt du peuple…Si je suis putschiste, tous les Nigériens sont (des) putschistes ».
J’ai été surpris d’entendre un officier soumis au devoir de réserve que lui impose son statut de militaire en activité, s’autoglorifier du lâche assassinat du président Baré, le 09 avril 1999, en disant, « tous les nigériens ont applaudi », parlant de l’acte crapuleux, qu’il appelle pompeusement coup d’Etat. En voulant faire croire à l’opinion nationale et internationale que les nigériens sans exception, vous avaient applaudi, vous sembliez avoir atteint le summum du cynisme. «
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Lettre ouverte au ministre de la santé publique, Docteur Idi Illiassou Maïnassara
Dr Idi Illiassou Mainassara, ministre de la santé publiqueMonsieur le ministre,
Depuis son accession à l’Indépendance, le Niger comme beaucoup de pays en Afrique, a consenti d’importants efforts afin de prodiguer a l’ensemble des populations une couverture sanitaire et de répondre ainsi à son objectif fondamental, celui de promouvoir la santé publique.
Nous nous réjouissons des efforts déployés tant par les autorités, les syndicats, tous les travailleurs et les différents partenaires au développement intervenant dans le secteur de la santé. La dotation, l’amélioration constante des infrastructures et du plateau techniques; le renforcement de la législation pour une meilleure accessibilité, universalité et équité à la santé comme dispose la Constitution du 25 Novembre 2010 en son article 12 qui consacre que chacun a le droit à la vie, à la santé, à l’intégrité physique et morale, (…) dans les conditions définies par la loi. Les investissements directs et indirects de ces dernières années, bien qu’encore insuffisantes pour un bon nombre de nos compatriotes qui attendent légitimement plus de votre ministère ainsi que du gouvernement de la Renaissance afin d’alléger leurs peines vu les nécessités criardes dans ce secteur vital. Les contrôles et inspections diligentés de manière régulière a tous les niveaux du système ont permis de restaurer la confiance entre les partenaires ; d’identifier les tiers personnes et leurs complices ne respectant aucune réglementation qui exploitent sans vergogne la misère de nos vaillants concitoyens en érigeant des « mouroirs » un peu partout sur le territoire national.
Néanmoins, tous ses efforts ont montré leurs limites. Le secteur sanitaire nigérien fait toujours face à plusieurs défis : économique, d’accessibilité de soins, qualité de soins, pénurie de ressources humaines, entre autres.
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Lettre ouverte au Ministre des finances du Niger
Monsieur le Ministre,
C’est avec surprise et stupéfaction que les nigériens ont pris connaissance de votre projet de loi relatif à la nouvelle réforme sur les impôts et donc dans le cadre de la mobilisation des ressources internes. L’idée est bien bonne comme elle me donne l’impression d’avoir une équipe qui travaille pour la première fois dans notre pays. Mais quel Travail ? Pour qui ? Et sur la base des quelles réalités ? Certes des questions courtes mais d’une profondeur relativement significative et porteuse de sens en elles-mêmes. Il faudrait certes le réitérer, mais cela n’engage qu’un citoyen issu d’une majorité silencieuse qui a enfin décidé de ne plus jamais se taire non pas pour vous faire des remontrances aussi bien en gestion qu’en la notion de pertinence et de priorité seulement mais de vous informer tout en vous rappelant que toute loi a un prix et que celles et ceux qui la portent, doivent de facto cultiver un sentiment d’appartenance à la même société pour laquelle les reformes sont engagées et dans le même temps se donner le courage républicain et civique de se conformer aux valeurs et aux intransigeances des réalités qui prévalent.
Monsieur le Ministre,
Votre élan allait être perçu comme un sursaut si tant soit peu, auriez-vous imbriqué le rationnel d’avec la réalité du Niger. Mais croyez-moi j’ai eu l’impression de vivre au Niger sous les ordres d’un ministère comme le vôtre avec des injonctions venues de Quai d’Orsay et/ou de votre homologue français. Certes le choix est là, mais jamais cru revivre les options coloniales qui ne font que vous éloignez de nos réalités et davantage vous obscurcir le chemin qui vous prouve être au Niger au service des nigériens. Faites-vous le choix d’un ministre français ou celui d’un ministre nigérien cela nous aide à savoir qui vous êtes.
Dans l’optique que vous êtes l’un des nôtres, permettez-moi de partager avec vous ce que je sais et que vous-mêmes aviez su à un moment de votre vie académique et professionnelle. Monsieur le Ministre, les taxes imposées ont de prix à payer,
De la France là où vous est venue l’idée, la taxe d’habitation fut être appliquée lorsque l’Etat français avait, de droit, du à son peuple les logements sociaux, lui a permis d’imposer aux Banques de faciliter l’abstention des prêts pour construire et au même moment s’offrir des titres fonciers, le même Etat a su éduquer son peuple en faisant de l’école publique un pactole de connaissances gratuit et pleinement doté de tout ce qu’il lui fallait pour donner des cerveaux qui reviennent à leur tour à vous apprendre comment ‘traire’ de l’argent sur un peuple qui, dans une certaine mesure, ignore ce que veut réellement dire l’impôt sur les revenus, il s’est assuré d’avoir garanti la santé de base, puisque tout français âgé de 28 ans est affilié dans une institution sociale obligatoire appelée sécurité sociale, pour les moins de 28 ans sont également souscrits dans des mutuelles santé, de pourcentages vont de 70 à 100 % de sorte qu’aucun français ne meurt de maux de tête en tout cas pas d’une mort qui ne lui est pas naturelle. Il a également su exiger, de toute famille comme de tout français et de tout étranger justifiant légalement son séjour, un médecin traitant afin de mieux optimiser aussi bien les données que de faire face à toutes les maladies.
Dans la même lancée, le gouvernement français a su offrir à son peuple une administration opérationnelle de proximité, pompe certes les entreprises privées, les PME comme les grandes firmes réputées par des gros chiffres d’affaires, mais allège les charges pour embaucher plus des français et de créer beaucoup plus de valeur,
Il a dans le même esprit construit des infrastructures modernes, une logistique de taille des moyens de communications hautement réputés dans le monde, les français comme les étrangers légalement installés âgés d’au moins de 25 ans sous une certaine condition bénéficient d’un Revenu de Solidarité Active ce qui est appelé en France RSA et ceux de 18 à 24 ans y sont soumis à d’autres conditions bien plus légères que ceux de 25 ans à plus, les prix des denrées alimentaires sont contrôlés, les exportations et importations sont aussi sous les orbites de l’Etat, des prêts bancaires sont imposés aux banques pour permettre aux jeunes étudiants, diplômés, et de talent à en bénéficier même en cas d’insolvabilité les fonds de garanties sont mobilisés pour leur donner la chance de produire, d’innover, enfin de se donner un rêve.
Les assistantes sociales sont instituées partout dans les centres communaux d’actions sociales, dans ces conditions faites-nous part de ce que jouit un seul nigérien, à part vous, de ce qui est ci-haut laissé en substance ?
Monsieur le Ministre,
Quand on se veut de l’eau de puits on se donne la corde et l’épuisette pour y parvenir, ou alors s’offrir un forage pour se servir au mieux, c’est cela que le gouvernement français a su et dû mettre en œuvre pour imposer les taxes sur l’immobilier comme toute autre taxe de sorte qu’après l’avoir prélevée ce serait de facto la traduire dans d’autres secteurs sociaux de base, à investir pour davantage soulager. D’aucuns me diront que la comparaison n’est pas raison mais si, que la comparaison l’est ici pour la première fois à la lecture de votre projet aussi non contextuel que mal conçu.
D’un pays largement laïc et de liberté fondamentalement nue se plaçant aux antipodes de nos réalités religieuses, Monsieur le Ministre osiez-vous proposé sur la terre de vos ancêtres, à vos parents, amis proches et fils une taxe sur l’héritage, cela démontre combien de votre gouvernement il n’y a ceux qui ne savaient ce que voulait vraiment dire un héritage puis qu’ils n’en avaient pas bénéficié par manque et maintenant riches on se demande comment l’optimiser. Non ! Monsieur le Ministre vous faites erreur, celle de croire imbriquer deux réalités qui ne sont pas les mêmes et qui ne peuvent avoir des finalités communes. C’est bien beau de copier ce qui se fait ailleurs, mais de grâce ce qui est admissible et n’insultant pas la mémoire et la conscience de celles et de ceux qui vous ont fait confiance.
Nous avons autant d’opportunités au Niger pour mobiliser les ressources internes sans entendre un seul bruit, l’allégement des dépenses de l’Etats, la suppression pure et simple de certaines institutions de l’Etat, les frais des missions honteusement partagés, des parlementaires, ministres et présidents qui gagnent plus qu’ils perdent dans un pays aussi pauvre comme le nôtre, cela est inadmissible Monsieur le Ministre, Croyez-moi ce package d’insultes vis-à-vis de nos concitoyens ne fait qu’asphyxier le mode de gouvernance pour rendre le système bien plus tranchant et méchant en vers le peuple. Il faut du vain courage et d’estime basse de soi pour exiger la TVA sur des produits de première nécessité.
Les jeunes nigériens qui cherchent à obtenir de quoi manger, de quoi se faire loger, et surtout de mieux quoi offrir à manger aux siens par l’entremise des kiosques et ventes ambulantes après ne leur avoir rien offert en terme d’insertion professionnelle se réveillent voir obliger de payer des taxes à une hauteur par ans qui n’existe nullement dans le lexique de l’encouragement des jeunes à la création d’entreprise.
Monsieur le Ministre,
Il est bien beau de proposer, mais quand on lit votre projet, se donnant une lecture aussi objective que rationnelle l’on se demande si ce projet a été conçu par un nigérien et même si cela pourrait être le cas prière de lui offrir la chance de se régulariser auprès de nos préfectures parce qu’il vit en exil dans son propre pays. Les multinationales sont à vos portes pour qu’ils payent aux pauvres, aux faibles comme à ceux qui cherchent à devenir Monsieur le Ministre, des grosses sociétés internationales se font de l’argent sans jamais payer des taxes, les avez-vous oubliées ? Eh bien le peuple non ! Ayez la décence de vous rappeler de qui a fait de celui qui vous a nommé Ministre des Finances. Comme vous l’êtes vous oubliez à qui devez-vous une légitimité, une considération, mieux à qui vous devez espoir et vie meilleure Monsieur le Ministre.
Monsieur le Ministre,
Je suis donc choqué que vous et votre gouvernement continuiez obstinément à présenter des recettes pour combler le déficit budgétaire: plus de taxes (augmentation de la TVA, augmentation des accises), démantèlement de notre sécurité en nous faisant croire être en sécurité, attaque contre les chômeurs et les bénéficiaires des maigres revenus, attaque contre les malades, attaque contre les plus faibles, saut d'index, réduction fiscale au patronat (qui ne fait que vider les caisses de l’Etat), etc...
Il est urgent que vous vous en preniez à ces bandits fiscaux et non aux citoyens comme vous le faites. Le peuple en a assez de payer pour une crise qu'il n'a pas commise !
Il y a des mesures, où il faut perdre tout repère pour les exprimer, comme des reformes qui ne sont pas dignes d’un musulman qui prie les cinq prières de la journée.
Enfin, mon interpellation n’est pas de vous froisser Monsieur le Ministre mais de vous exprimer l’inadéquation de votre projet eu égard de nos réalités. S’il le faudrait et que cela pourrait dépendre de vous, il y a des mesures de taxe à retirer sans attendre et devant lesquelles vous ne devez jamais insister. Une ruse du prince quand il veut jeter sa graine divisionniste dans son large empire. La France veut nous mettre les uns contre les autres en usant de votre stature et de votre pouvoir actuel. Ne vous trompez pas de qui doit les taxes à ce pays, car plus vous vous obstinez mordicus moins la paix régnera dans ce pays et c’est delà que beaucoup nous veulent voir en spectacle gratuit.
Je vous remercie de votre attention et vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma très haute estime.
Mohammed Elhadji Attaher
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Lettre ouverte au Président de la République : par Djibrilla Mainassara BARE
Monsieur le Président de la République,
Profitant de ces lendemains de la célébration du 59ème anniversaire de la proclamation de notre République et cette fin de l’année 2017, je prends la responsabilité, en tant que simple citoyen, de vous entretenir de la situation des personnes incarcérées depuis près de deux ans à la suite de ce qui a été appelé « tentative de coup d’Etat » et accessoirement des autres prisonniers politiques.
Vous avez durant votre parcours politique d’opposant usé et abusé des possibilités qu’offre la liberté d’expression inhérente à la démocratie pour dénoncer les abus d’autorité et la malgouvernance des pouvoirs successifs pour le bien de notre peuple. C’est à présent à votre tour, en tant qu’autorité d’en accepter le principe. Nous autres citoyens, n’avons d’autre choix que de vous interpeller, vous, le gardien de la constitution et président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Ne pourriez-vous pas agir en Grand Homme d’Etat en vous plaçant au-dessus de la mêlée pour abréger les souffrances du Général Souleymane Salou, celles de son fils et ses autres compagnons d’infortune et celles de leurs familles ?
Je suis, comme vous pourriez le deviner, contre l’assassinat politique pour en avoir été une victime, et si j’étais convaincu que ces personnes avaient attenté à votre vie comme vous le prétendez, personne n’aurait rien eu à dire. Puisque je suis de ceux qui pensent que « Ce Fauteuil » tant convoité ne vaut pas la vie d’une créature de DIEU. Des gens d’horizons divers, se sont instruits sur notre terre bénie et de tolérance, se sont exprimés à cœur joie sur tout et tous, souvent de manière outrageuse, au nom de la démocratie sans avoir encouru grand-chose par rapport à leurs outrances. Le tarif minimal leur a été appliqué, ce sont eux aujourd’hui qui veulent mater la moindre expression contraire à leur vision.
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Lettre ouverte au Président de la République : par M. Mahoumoudane AGHALI
Le peuple Nigerien a placé en vous ses espoirs au lendemain du renversement du Tazartché de Tanja.
Il a cru en vous. Il voyait en vous un démocrate sincère, un juge intègre et l’homme qui, enfin, allait rehausser le niveau de vie du Nigérien.
De votre point de vue personnel, avez-vous répondu à l’attente de vos frères après vous avoir installé confortablement sur l’honorable fauteuil de la magistrature supreme ? N’ont-ils pas des raisons de regretter d’avoir fait ce choix historique, depuis quelques temps ? ‘’Mourna bata koma tchiki ba ?’’
Monsieur Le Président, vous rendez-vous compte personnellement de la situation dans le pays que vous avez l’honneur de présider ou ce sont vos conseillers qui vous la rapporte…fausse et embellie ?
Qui sera jugé par l’histoire, en temps que responsable du pays, Vous Excellence ou les conseillers qui ne veulent que vous contenter?
Vous êtes le Père de la Nation pendant cette période et les Nigériens doivent etre égaux devant vous mouvance ou opposition, car la loi en dernier ressort c’est Vous.
Le Pouvoir appartient à quelqu’un pendant une période, mieux vaut laisser une bonne image à ses compatriotes pour l’avenir à l’instar de Kountché que les Nigeriens évoquent avec nostalgie.
Le Niger est devenu sous votre règne peu démocratique. Est-ce avec votre accord ou uniquement par agissement de la nébuleuse politique dont vous vous êtes entourée ?
Les affaires politico-financières éclaboussent le Sommet, les détournements sont érigés en mode de gouvernance et aucune sanction n’est envisagée.
Les institutions sont toutes de la mouvance au pouvoir, il n’existe aucune opposition forte : les partis ont été infiltrés par le pouvoir et divisés pour être inoffensifs. Dans quel but affaiblit-on les partis ? La démocratie suppose l’égalité des chances et opposition pesante. Sans opposition et état de droit, la démocratie n’a aucun sens sauf celui de tromper les bailleurs et la communauté internationale –qui comprend le jeu mais ferme les yeux à cause de ses intérêts.
Monsieur Le Président, Ingénieur des mines à la Somair, vous avez créé un parti quand Ali Chaibou a été contraint, par le discours de La Baule et la rebellion partie de Tchintabaraden, à ouvrir l’ère démocratique.
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Lettre ouverte au Président de la République : Sur l’Inexécution de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO du 23 octobre 2015
Monsieur le Président de la République,
J’ai l’honneur de vous rappeler que l’arrêt n°ECW/CCJ/JUD/25/15, rendu par la Cour de Justice de la CEDEAO, le 23 octobre 2015 sur « l’affaire AD Ibrahim Baré et 17 autres », suite à une requête introduite par le Conseil de la Famille Baré avait conclu, sur le volet pénal, à « un droit à la vérité pour les victimes ». http://www.courtecowas.org/site2012/pdf_files/decisions/judgements/2015/ECW_CCJ_JUD_23_15.pdf
En effet la Cour avait tenu à préciser, au point 54 de son arrêt, que « les lois d’amnistie ne sauraient constituer un voilage forcené du passé, une fin de non-recevoir péremptoirement opposée à toute entreprise légitimement curieuse de connaître la vérité. La loi d’amnistie laisse intact le droit à la vérité…. ». La Cour avait poursuivi en précisant au Paragraphe 55 de l’arrêt : « Il convient donc,… d’affirmer un droit à la vérité pour les victimes. Concrètement, celui-ci se traduit par le devoir des autorités étatiques de mener des enquêtes et investigations relativement aux faits et événements en cause et à assurer, sinon une publication des résultats de la recherche, du moins, le libre accès à ceux-ci. Il s’agit là d’une obligation minimale, à laquelle l’Etat du Niger n’a jamais satisfait en l’espèce… » .
J’ai le devoir de vous rappeler que bien avant cet arrêt, lors d’une audience que vous aviez bien voulu accorder à la Veuve du président Baré (PSA), en présence de deux (2) de ses orphelins en 2012, vous aviez eu la bienveillance de reconnaître un droit à la vérité sur la mort du président Baré et pour lequel vous aviez promis de faire la lumière sur cette mort. Et c’est seulement suite à votre silence, que la Famille Baré Mainassara s’était résignée à saisir la Cour de justice de la CEDEAO d’une requête en décembre 2013, pour violation de leurs droits d’accès à la justice et du droit à la vie du président Baré. L’article 15 du Traité révisé de la CEDEAO dispose que « Les arrêts de la Cour de Justice (de la CEDEAO) ont force obligatoire à l’égard des Etats Membres, des Institutions de la Communauté, et des personnes physiques et morales ». C’est pourquoi nous avions saisi le Secrétariat Général du Gouvernement, en vue de l’exécution de ce point précité de l’arrêt, auquel nous attachons le plus grand prix. Sur notre demande, notre Conseil a récemment saisi le Procureur de la République d’une requête en bonne et due forme, aux fins d’exécution de l’arrêt de la Cedeao recommandant l’ouverture d’une enquête sur la mort du président Baré.
Vous avez, en tant que Magistrat suprême, la lourde responsabilité de prendre la décision historique de déclencher cette enquête au regard des suspicions qui pèsent sur un partie de la classe politique dans une affaire aussi grave, qui permettra de dissiper les soupçons pesant sur les uns et les autres. Les mots d’Henri Moret prennent alors tout leur sens : « on ne peut jamais être neutre. Le silence est une opinion ».
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma déférence.
Niamey, le 1er novembre 2018
Djibrilla Mainassara Baré
Ayant droit
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Lettre ouverte au Président de la République (Par Djibrilla Mainassara BARE)
Monsieur le Président de la République,
Je prends la responsabilité, une fois de plus, en tant que simple citoyen, et surtout de témoin privilégier de votre comportement en tant qu’opposant, de vous entretenir de la situation de nombreuses personnes récemment incarcérées et celles qui l’ont été depuis plus de deux ans pour des motifs politiques. Je continuerai à vous écrire en dépit du commentaire d’un internaute posté sur le Site Tamtaminfo le 23 décembre 2017 suite à la dernière lettre que je vous ai adressée : « Djibril tu perds ton temps, il ne va pas t’écouter ; c’est le seul Président du Niger depuis 1960 qui vit loin des préoccupations du peuple, le plus important pour lui c'est son prestige, le Niger peut continuer à s'écrouler ».
Avant tout propos, permettez que je vous remercie très sincèrement pour avoir, de par votre pratique de la démocratie, contribué à la réhabilitation complète du président Ibrahim Mainassara Baré (Paix à son âme) et par-delà lui, à celle de la Quatrième République. Avant vous, lors d’une émission, j’ai eu à adresser les mêmes sincères remerciements au président Tanja pour son « Tazartché » et toutes les autres dérives qui ont contribué à faire savoir aux Nigériens ce qu’est « un restaurateur de la démocratie » pour ne pas en dire plus.
Ceux qui n’aiment les écrits souffriront que j’écrive puisque, je ne le dirais jamais assez, le Poète Ponge a écrit que « Tout n’est que paroles ». Nous autres hommes ne sommes que d’« Informes mollusques, des millions de fourmis que les pieds du temps écrasent et qui n’ont finalement pour unique demeure que la vapeur commune de notre véritable sang : les paroles. » Donc, je parlerai et écrirai tant que DIEU m’accordera un souffle de vie.
Je ne le répèterai jamais assez, vous avez durant votre parcours politique d’opposant usé et abusé des possibilités que vous offrait la liberté d’expression inhérente à la démocratie pour dénoncer les abus d’autorité et la mal gouvernance des pouvoirs successifs pour le bien de notre peuple. C’est à présent à votre tour, en tant que Magistrat suprême d’en accepter le principe. Nous autres citoyens, n’avons donc d’autre choix que d’interpeller le gardien de la constitution et président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Ne pourriez-vous pas agir en Grand Homme d’Etat en vous plaçant au-dessus de la mêlée pour abréger les souffrances de tous vos détenus politiques ?
Sans verser dans la polémique consistant à vous qualifier de démocrate ou de dictateur, je rappellerai simplement que Vincent Hugeux, Essayiste et grand connaisseur de l’environnement politique de notre aire Francophone a constaté que « L’élection ne fait pas la démocratie, laquelle suppose un système éducatif efficace, une justice indépendante, une administration impartiale, une presse libre, le respect du droit des minorités et un minimum de sécurité, physique comme alimentaire. » et avait conclu à juste raison que : « Quand le ventre est vide, l’urne sonne creux ». Et l’éminent Philosophe et Penseur Achille Mbembe, d’ajouter à sa suite que « Le vote, souvent acheté en contrepartie de libéralités en argent ou en nature, se révèle comme le moyen efficace pour conquérir une position prébendière, offrant de nouvelles opportunités de pratiques prédatrices, et qui n’aurait pas été automatiquement obtenue par le scrutin aléatoire. »
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Lettre Ouverte au Président de la République du Niger sur la mise en place des missions de protection au Niger : Nous disons non à ce projet de la France !
Monsieur le Président,
Lors de votre rencontre du 28 août 2017 avec le Président Macron, le projet portant sur la création de « hotspots » d’enregistrement sur leur territoire, vous a été présenté, requalifié en « missions de protection ».
Pour rappel, ce projet a d’abord été envisagé en Libye mais suite aux protestations des ONG, et des craintes sur la sécurité, Paris s’est rabattu sur le Niger et le Tchad.
Même si le projet revu parle d’identifier sous supervision du UNHCR [Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies] », des ressortissants « qui ont droit à l’asile »pour « les mettre en sécurité le plus rapidement possible» au Niger et au Tchad, il faudra expliquer au peuple Nigérien les raisons qui vous amèneront à accepter ce projet humiliant pour l’Afrique.
Cette décision aura forcément des conséquences sur les flux de migrants qui désormais transiteront par le Niger en attendant le traitement de leur dossier. Le Niger déjà en difficulté pour lutter contre l’immigration clandestine, n’a pas vocation à devenir une plateforme de « TRI » pilotée par la France sur le choix « du migrant idéal».
En effet Monsieur le Président de votre bilan on retiendra à jamais que vous êtes celui qui aura accepté la création d’un centre de rétention pour les migrants qui souhaitent aller en Europe.
Cette lette vise à informer ceux qui connaissent pas encore assez bien l’histoire du Niger, que même si beaucoup parmi les fondateurs du SAWABA ont donné leurs vies pour que les générations à venir se rappellent de leurs combats, leurs petits enfants n’ont pas oublié les luttes de leurs parents et grands-parents, et la prise de relais est aussi « En marche chez nous»
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Lettre ouverte au Président de la République du Niger, Président en Exercice de la CEDEAO sur la crise au Mali : Par Djibrilla Mainassara Baré - Citoyen Nigérien
Monsieur le Président de la République,
J’ai suivi avec un grand intérêt, à l’instar de tous nos compatriotes et les membres de notre communauté ouest africaine, la mission que vous avez eu à conduire en compagnie de vos homologues de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigéria, et du Sénégal, ce jeudi, à Bamako, pour tenter d’obtenir un accord sur la contestation qui secoue le Mali depuis maintenant plus d’un mois. Le tout dans le cadre du Protocole A/SP1/12/01 Sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance Additionnel au Protocole Relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité, régissant notre communauté. Votre mission faisait suite aux difficultés rencontrées par les deux premières missions dépêchées par la CEDEAO.
Les Africains dans leur ensemble fondent un grand espoir sur ce Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO par visioconférence que vous aurez à présider ce jour afin de trouver une solution consensuelle à la crise malienne.
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Lettre ouverte au Président de la République du Niger, Président en Exercice de la CEDEAO sur le refus du droit à la vérité sur la mort du président Baré droit en dépit l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO de 2015
Monsieur le Président de la République,
Permettez-moi tout d’abord de souhaiter la bienvenue aux Chefs d’Etat et de Gouvernements dans notre sympathique capitale.
Je m’autorise à vous rappeler, et à travers vous à l’opinion nationale, régionale et internationale, que l’arrêt n° ECW/CCJ/APP/25/13 ; ECW/CCJ/JUD/23/15, rendu par la Cour de Justice de la CEDEAO, le 23 octobre 2015 sur « l’affaire AD Ibrahim Baré et 17 autres » relative à la requête introduite par le Conseil de la Famille Baré sur l’assassinat du président Ibrahim Mainassara Baré le 09 avril 1999, avait conclu, sur le volet pénal, à « un droit à la vérité pour les victimes ». C’est donc sur ce volet pénal que vous m’autoriserez à m’adresser à nouveau à vous, puisque l’éminent Albert Einstein, qui a prescrit : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et laissent faire ».
A propos du droit à la vérité, il vous souviendra que ladite Cour avait tenu à préciser, au point 54 de son arrêt, que « les lois d’amnistie ne sauraient constituer un voilage forcené du passé, une fin de non-recevoir péremptoirement opposée à toute entreprise légitimement curieuse de connaître la vérité. La loi d’amnistie laisse intact le droit à la vérité…. ».
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Lettre ouverte au Président de la République du Niger, S.E Issoufou Mahamadou : Excellence les nigériens ne méritent point une telle indifférence
Monsieur le président vous êtes beaucoup trop entouré,
Vous l’êtes tellement que le mur humain que vous aviez choisi de vous entourer vous cache non seulement la vue mais aussi vous éloigne de la véritable réalité, du vécu et le quotidien nigérien basés et construit depuis peu sur des braises qui ne font qu’assombrir le destin clair du peuple du Niger , celui-là que vous aviez connu et tant admiré lorsqu’il y a des années lointaines de cela en ayant voulu faire vos valises pour la France et enfin croire apprendre et revenir changer la taille et la longueur d’un fer qui tombait sur la tête du Niger. Et cela il y a trop longtemps Monsieur le Président, je vous conjure par la présente de vous en souvenir.
Depuis mon enfance, j’ai appris à aimer la qualité des hommes en m’éloignant de leurs défauts qui n’étaient pour mon père et moi-même, à la longue, un vice à observer de loin pour ne point d’en faire un. J’ai aussi, par la même occasion aimer la bravoure, le courage et la détermination qui ont su faire de Kaocen, Ahmadou Kouran Daga, Sarraounia, Omar, Manou Dayak les véritables héros de la civilisation noire du Niger. Cet ensemble constitue pour nous des valeurs, qui, à un moment donné de mon existence, étaient en vous et ai cru que vous en étiez de taille pour les porter. Et là c’était depuis mon plus jeune âge. Aujourd’hui si grand et l’un des fils soucieux de l’avenir de ce pays j’ose vous adresser cette deuxième missive dont le même mur, j’en suis certain vous a empêché de prendre connaissance du contenu de la précédente. Là n’est pas mon souci, il est tellement plus grand mon actuel souci qu’il faille laisser mon cœur et ma raison droit dans mon vécu pour m’adresser à un père, oui vous l’êtes pour moi, parce que Dieu l’aurait voulu pour avoir fait de vous le président de la République du Niger
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Lettre ouverte au Président de la République, Chef de l’Etat
Monsieur le Président,
Depuis 2011 et jusqu’à récemment encore, l’administration du ministère des Affaires Etrangères en complicité avec le ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative procède au reversement systématique d’agents d’autres cadres au sein du Cadre Diplomatique et Consulaire en violation des lois et textes réglementaires en vigueur [loi 2007-26 du 23 juillet 2007, portant Statut Général de la Fonction Publique de l’Etat et les textes modificatifs subséquents et le décret d’application ; décret 99-452/PCRN/MAE/IA du 5 novembre 1999 portant Statut Particulier du Personnel du Cadre Diplomatique et Consulaire (Article 38)]. Conformément aux engagements pris par les plus hautes autorités de ce pays à faire de la lutte contre la corruption sous toutes ses formes (l’impunité, l’injustice, le trafic d’influence, l’abus de pouvoir, les passedroits), leur priorité, j’avais, dans un premier temps en ma qualité de membre du Syndicat National de l’Administration Diplomatique et Consulaire, attiré l’attention des responsables du ministère sur la nécessité de mettre un terme à cette pratique à tout point de vue déloyale et illicite et donc préjudiciable à l’administration publique en général, et à l’administration du ministère des Affaires étrangères elle-même en ce qu’elle consacre la rupture d’égalité des citoyens devant la loi et surtout qu’elle contribue à encourager la culture de la médiocrité au vu de la méthode frauduleuse utilisée par les agents incriminés pour se faire reverser dans le cadre diplomatique et consulaire dans le seul dessein de jouir des avantages pécuniaires que procure cette position. La pratique avait tout de même continué, favorisant ainsi e reversement de plusieurs agents d’autres cadres dans le cadre diplomatique et consulaire au mépris de la loi. Cette pratique sape les fondements de la fonction publique de l’Etat en travestissant les règles établies. Car, comme l’a si bien relevé l’avocat ayant assuré la défense des intérêts du syndicat, les individus concernés par ces reversements frauduleux, n’ont ni les qualifications requises; ils ne sont jamais admis à un quelconque concours de recrutement dans le cadre diplomatique et consulaire légalement organisé par le ministère de la fonction publique et avec un succès à la fin, pour pouvoir ouvrir droit à leur recrutement tel que prescrit par les textes. Ils ont pour la plupart été recrutés pour le compte de l’administration générale et mis à la disposition du ministère des affaires étrangères et de la coopération. Il poursuit en ces termes: « considérant que les textes ne prévoient aucun reversement en dehors de cet unique et intangible schéma (hors le cas exprès et royalement encadré du quota réservé aux personnes handicapées); considérant qu’aucune régularisation n’est admise; considérant que tout reversement est prohibé; et tout autre argument tiré de l’équité viole le droit, blesse le Corps, et porte atteinte, au contraire, au principe de l’égalité des citoyens; toute personne ayant bénéficié des avantages de ces arrêtés est en situation d’illégalité, d’illégitimité, de fraude, d’amoralité et ne mérite nulle prime. La sanction de ces dérapages administratifs portant atteinte à la fois aux membres du SYNADIC/SNA et à l’Etat dans son image intérieure et extérieure, est l’annulation de tous les arrêtés incriminés.»
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Lettre ouverte au Président du Niger Mahamadou Issoufou suite à l'assassinat de l'étudiant Mala Bagal
Président Issoufou, tes ministres peuvent tout dire sur les ondes pour vous disculper et diaboliser comme toujours les étudiants, qui bien sûr eux n'ont pas de droit de réponse, en tout cas pas sur le même plateau! Alors continue à faire nier, jusqu'à ce que l'histoire vous rattrape tous. Et ce rattrapage par l'histoire n'est qu'une question de temps, je prie seulement que ce temps qui te reste soit suffisant pour te donner le temps de te racheter, car rien n'est plus incertain que de garder le pouvoir.
- *Ikon Allah ke rike da doki, baa karfin ligizame ba*
Mais la vérité est que tu as aujourd'hui les mains entachées de sang par la mort de feu Mala BAGALE, étudiant espoir de sa famille, espoir pour le Niger, si jeune et si motivé à réaliser son rêve de parachever avec succès ses études, tout comme toi à une époque de ta vie que tu sembles avoir oubliée.
Et ce n'est q
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Lettre ouverte citoyenne à S.E Madame la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie sur l’audit du Fichier Electoral Biométrique (FEB) : Par Djibrilla Baré Maïnassara
Madame la Secrétaire Générale,
Je tiens, en tant que modeste citoyen, à vous assurer que le peuple Nigérien a eu le plaisir d’accueillir au mois de septembre dernier, la mission de haut niveau dépêchée par la prestigieuse organisation dont vous avez la charge, en vue de procéder à l’audit très attendu du fichier électoral biométrique, pour lequel son expertise est mondialement reconnue.
Les acteurs politiques nigériens tous bords avaient espéré que cette mission conduite par les Experts de votre organisation sur laquelle ils avaient fondé un grand espoir, allait durer plus que les sept (7) jours impartis, soit du 02 au 09 septembre 2020.
Cette délicate mission dans notre pays était d’autant plus attendue qu’elle avait coïncidé avec l’exacerbation de la crise multidimensionnelle dans le pays frère du Mali voisin. A l’issue de l’intervention de vos Experts, les acteurs de l’Opposition et des partis dits « Non affiliés », avaient espéré être en droit de disposer d’un fichier incontestable par les parties en compétition. Ce qui assurerait des élections transparentes et crédibles, gage d’une stabilité politique et économique puisque le Protocole A/SP1/12/01 Sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance régissant notre communauté exige en son article 5 que « Les listes électorales seront établies de manière transparente et fiable avec la participation des partis politiques et des électeurs qui peuvent les consulter en tant que de besoin » et en son article 6 que « L’organisation, le déroulement des élections et la proclamation des résultats s’effectueront de manière transparente ».
Bien que l’ensembles des observateurs de la scène politique avaient déploré le fait que les deux (2) experts désignés par l’opposition politique n’aient pas pu accéder au fichier électoral aux fins de son contrôle, et l’absence des Experts de l’Union Africaine et de ceux de la CEDEAO tel que prévu par l’arrêté du 04 septembre 2020 du président de la CENI créant le Comité chargé de l’audit du fichier électoral, la classe politique avait été soulagée de constater que ledit fichier électoral avait été présenté et remis au ministre en charge de l’intérieur, ce qui lui avait permis de convoquer les trois collèges électoraux.
La polémique qui avait suivi la validation de ce fichier et qui avait fait rage dans l’opinion publique Nigérienne est qu’à l’examen du document « synthèse des travaux de l’audit du fichier électoral biométrique du Niger », à la rubrique «Représentation des électeurs par leur Profession » découlant de l’Analyse catégorielle et thématique du Fichier électoral il a été dénombré :
- 554 Avocats
- 280 Greffiers
- 439 Huissiers,
- 539 Notaires
- 852 Ingénieurs,
- 19108 Magistrats (Juge)
- et 10.034 Médecins.
Ces chiffres qui ne semblent en aucune façon correspondre à la réalité vécue et observée dans notre pays, méritent à mon humble avis qu’une attention particulière leur soit portée, tant dans leurs définitions que pour leurs comptabilisations. C’est du fait de leur incohérence que ces chiffres ont fait l’objet de commentaires les plus tendancieux sur les réseaux sociaux, parce qu’émanant d’un fichier électoral dit biométrique audité par la prestigieuse organisation que vous pilotez, dont le cordon ombilical se trouve enterré dans notre pays.
Madame la Secrétaire Générale,
Nous avons été tous témoins du fait que vous avez été brillamment élue au prestigieux poste de Secrétaire Générale de l’Organisation International de la Francophonie suite à une sélection rigoureuse autant pour vos qualités intrinsèques, que pour le prestige du Chef de l’Etat de votre pays, très admiré aussi bien par mes compatriotes que par les Africains en général, pour sa clairvoyance et sa vision prospective.
C’est pourquoi, connaissant votre attachement personnel à la conduite d’un processus électoral soutenu par un fichier électoral crédible et accepté par toutes les parties en compétition électorale dans nos différents pays, et pour défendre la crédibilité fortement engagée sur ce fichier de votre institution, je demeure plus que convaincu que vous ne manquerez de faire jeter un regard attentif par vos Experts sur ledit fichier électoral contesté. En l’état ce fichier ne peut que conduire les acteurs politiques que nous sommes à des contentieux post électoraux, dommageables pour la quiétude et la stabilité de notre pays et notre sous- région déjà confrontée depuis plusieurs semaines à toutes les formes d’instabilité liées aux fichiers électoraux contestables.
Veuillez agréer, Madame la Secrétaire Générale, l’expression de ma très haute considération.
A Niamey, le 23 novembre 2020
Djibrilla Baré Mainassara
- Ancien membre de la Conférence Nationale Souveraine – Président du Groupe des Organisations Internationales
- Ancien Auditeur Interne de la BCEAO Siège - Membre de « The Institute of Internal Auditors (IIA) Section du Sénégal
- Ancien Conseiller Spécial du président Baré, Chargé des Questions Economiques et Financières
- Candidat à l’élection présidentielle 2020-2021 au titre de l’UDFP-Sawaba (créé en 1954 par Djibo Bakary)
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- Catégorie : Idées et opinions
Lettre ouverte citoyenne au Président de la République : Pour une enquête indépendante sur la mort du Président Baré
Je ne me lasserai jamais de vous écrire puisque Dieu a décidé qu’en tant que magistrat suprême, vous décidiez du sort de nombreuses causes. Je ne me lasserai jamais de vous écrire parce qu’Albert Einstein, dont vous avez certainement entendu parler, a dit que « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et laissent faire ». Je me dois également de rappeler que notre Conseil vous a saisi d’une dernière correspondance le 26 février 2018, et le Procureur de la République, le 14 septembre dernier, pour demander à l’Etat du Niger de bien vouloir faire respecter les recommandations de l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao du 23 octobre 2015 sur « l’Affaire AD Ibrahim Mainassara Baré contre l’Etat du Niger». Cette Cour demandait l’ouverture d’une enquête sur la mort du président Baré, en vertu du « droit à la vérité » par rapport à l’assassinat du 09 avril 1999, reconnu à ses ayants droit.
C’est pourquoi, dans ma dernière lettre sur le sujet, je vous avais rappelé qu’aux points 54 et 55 de son arrêt, la Cour de justice de la Cedeao avait tenu à dire que « les lois d’amnistie ne sauraient constituer un voilage forcené du passé, une fin de non-recevoir péremptoirement opposée à toute entreprise légitimement curieuse de connaître la vérité. La loi d’amnistie laisse intact le droit à la vérité… Il convient donc,… d’affirmer un droit à la vérité pour les victimes … ».
Je vous rappelle que le célèbre Journaliste Sennen Adriamirado de « Jeune Afrique » avait posé la question suivante au président Baré dans son livre autobiographique « Mon ambition pour le Niger » en avril 1997 : « Croyez-vous les opposants capables de recourir à des méthodes expéditives ». Il avait eu cette réponse : « Ce n’est pas moi qui le crois. Ce sont eux qui le disent et qui le prouvent chaque jour par leurs actes. Ce ne sont pas des enfants de chœur. De jour comme de nuit, ils ne pensent qu'à ça : comment retourner la situation à leur avantage ? » Je laisse la liberté à chacun d’apprécier à sa juste valeur, cette réponse et identifier ces opposants violents dont il est question. Le président Baré savait donc dès le mois de février 1996, qui était en mesure de faire quoi ?
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Lettre ouverte relative aux évènements du 26 Juillet 2023 : Par Ada Bouréima
Ne soyez point étonnés lorsque, pendant la saison des pluies, vous apercevez un père de famille sur le toit de sa maison. Sûrement que celle-ci coule et il est le seul à savoir avec exactitude par où passent les gouttes qui le trouvent sur son lit pour l’empêcher de dormir. Donc le 26 Juillet 2023, notre pays le Niger connaissait son sixième coup de force, coup d’Etat si vous préférez et si l’on considère que même la Conférence Nationale Souveraine, était aussi un coup d’Etat perpétré par le peuple contre un régime d’exception, mettant face à face, la force du verbe contre celle du fusil. Et, le verbe l’emporta.
A cette date mémorable, l’armée prenait le pouvoir et mettait fin à la septième république et à toutes ses institutions. Les partis politiques étaient suspendus, l’Assemblée Nationale dissoute, les frontières aériennes et terrestres fermées, un couvre-feu instauré. Comme le Conseil Militaire Suprême en 1974, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, formé par un groupe de jeunes officiers dirigés par le Général de brigade Tiani Abdourahamane, allait pour une durée encore non déterminée exercer le pouvoir pris au PNDS (Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme) au nom duquel régnait le président Mohamed Bazoum, un professeur de philosophie qui avait succédé au président Mahamadou Issoufou de la même formation politique après dix ans de vie à la tête du pays.
L’histoire est souvent cruelle : Mahamadou Issoufou avait passé les commandes à Mohamed Bazoum, d’un pouvoir qu’il détenait du Général Salou Djibo qui l’avait pris de force au président Tanja Mamadou et que Bazoum à son tour venait de perdre par la force.
Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum, étaient tous les deux élus aux suffrages universels même si ceux-ci étaient quelquefois contestés parce qu’entachés d’irrégularités.
Mais qu’importait la manière de leur venue au pouvoir à partir du moment où le principe démocratique était respecté : diriger par la voie des urnes.
Mahamadou Issoufou avait même reçu le prix Mo Ibrahim pour avoir, contrairement à ce qui se passait ailleurs, gentiment cédé la place à un autre après deux mandats de cinq ans. Ce comportement avait beaucoup émerveillé les Occidentaux qui voyaient en lui un fervent défenseur de la démocratie.
Ce qui étonne lorsqu’un coup d’Etat survient dans un de nos pays, c’est la condamnation spontanée qui émane de certains citoyens et surtout des partenaires extérieurs, qui, normalement, doivent observer une neutralité totale leur permettant de mesurer la valeur de l’évènement.
Dans tous les cas, lorsque la société civile qui, après une forte contestation renverse un régime comme dans le cas d’une conférence nationale souveraine, l’action devient normale et personne ne se plaint. Mais lorsque ce sont les militaires qui entrent par la force des armes dans l’arène politique, alors on crie tout de suite à la perturbation, voire au scandale parce que dit-on, ils viennent tordre le cou et assassiner la démocratie.
Croire que les soldats ne sont pas des démocrates, c’est refuser de reconnaître que la démocratie revêt deux formes qui obéissent toutes deux au principe de la violence. C’est oublier que l’homme est formé d’une partie humaine et d’une autre bestiale qui sont constamment en conflit. Il faut constamment et absolument engager une lutte acharnée contre soi pour agir en bien ou en mal.
Lorsque Seyni Kountché, tombeur de Diori Hamani met son propre frère en prison pour abus de pouvoir et que Ali Saibou qui lui succède autorise la tenue d’une conférence nationale souveraine qui lui ôte tout pouvoir de décision, tous deux généraux de l’armée nigérienne, n’était-ce pas là une attitude démocratique ?
Le soldat intervient lorsque la démocratie se transforme en autocratie, lorsque la démocratie ne respecte plus les libertés et les droits humains que le soldat a le devoir de protéger.
L’Occident a colonisé l’Afrique sans avoir psychologiquement fait l’effort de connaître ses habitants et d’une manière spécifique. Par exemple, le Nigérien est un homme pieux, patient et solidaire. Mais derrière son air affable qui frise la naïveté, se cache un homme intelligent et brave qui tient absolument à sa dignité comme à la prunelle de ses yeux. Respectez-le et il vous rendra la monnaie. Surtout ne le sous-estimez pas en croyant que vous pouvez le dompter par la force. Il n’oublie jamais de quels hommes illustres il est l’héritier : Kaocen, Bawa Jangorzo, Ousmane Dan Fodio, Mali Béro, Tagour, Korombeyzé Modi, Dan Kassaoua, Marou Karma, Amadou Kouran Daga, Alpha Mamane Diobbo, Mayaki Namaïlaya...qui ont laissé des traces indélébiles dans l’histoire.
Au regard de ce qui s’est passé dans mon pays depuis le 26 Juillet 2023 date à partir de laquelle le Général Tiani et ses compagnons ont décidé de prendre leur responsabilité et vu le comportement des pays de la CEDEAO où l’on ne trouve aucun sage, une organisation africaine téléguidée par la France à nous faire la guerre, on peut aujourd’hui, sans avoir un boeuf sur langue aisément comprendre et dire pourquoi à une certaine époque, cette dernière s’était catégoriquement opposée au projet d’un autre pays européen qui proposait à la Sonichar de transformer les montagnes des déchets provenant de la combustion du charbon, en ciment et en goudron. En effet, par ce refus, la France faisait comprendre à ce pays et aux Nigériens que le Niger et tout ce qui se trouve dans ou sur son sol sont sa propriété et qu’elle ne permet à personne d’y toucher.
Au lieu de nous faire la cour et de nous témoigner sa gratitude pour l’avoir aidée durant près d’un siècle à devenir ce qu’elle est aujourd’hui, la France, si elle pouvait le faire, n’hésiterait pas à détruire toute la population du Niger afin de disposer indéfiniment de toutes les ressources minières dont regorge notre sous-sol. Car elle n’a pas d’amis mais des intérêts à défendre. Elle l’a dit et redit à maintes reprises.
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Vouloir utiliser la force et ramener Bazoum au pouvoir et l’imposer lui ou un autre de sa formation politique aux Nigériens prouve parfaitement ce que nous disions tantôt : que la CEDEAO ne dispose d’aucun sage en son sein. A qui rend-t-on service et où est la justice en agissant de la sorte ? Pourquoi nous ramène-ton aux temps révolus des empires et des empereurs ?
Au fond, de qui, ces chefs d’Etats de la CEDEAO, auxquels nous nous garderons de manquer de respect parce que nous sommes bien éduqués, détiennent-ils le droit d’imposer un dirigeant à un pays souverain ? Si c’est de la France, comme tout semble nous le faire croire, alors nous demandons au Président français de nous dire si, par télépathie le Général De Gaulle lui aurait soufflé que la cérémonie de proclamation de l’indépendance du Niger, à laquelle assistaient certains hauts dignitaires français, ce fameux 3 Août 1960, n’était qu’un simulacre, une comédie, une plaisanterie, une farce.
Si c’est le cas, alors nous disons à Macron, ce jeune et beau président mal aimé chez lui, de publier un communiqué annonçant au monde, l’accession récente du Niger à une vraie indépendance politique, sociale et économique depuis la désormais inoubliable date du 26 Juillet 2023 et que le Général TianiAbdourahamane est son président pour une durée de mandat que nous, Nigériens, sommes seuls habilités à lui accorder.
Nous nous chargerons de porter l’information à la connaissance de Diori, Kountché, Ali Saibou, Wanké, Baré et Tanja qui sont en droit de porter plainte auprès de qui nous savons pour avoir été abusés. Mamane Ousmane, Issoufou Mahamadou, DjiboSalou et Bazoum, seront plus tard cités comme témoins. Imposer un président au Niger, si c’est un rêve, nous dirons à celui qui le fait de se réveiller parce que le pays est aujourd’hui peuplé d’une jeunesse consciente qui ne supportera pas d’être asservie comme l’avaient pendant plusieurs décennies été leurs parents.
Au lieu de chercher à s’imposer par tous les moyens, normalement un président démocrate qui aime son pays, de lui-même, sans contrainte, avant terme, doit être capable de rendre le tablier dès l’instant où il constate que ceux qui l’ont élu, lui ont retiré leur confiance afin d’éviter de provoquer la colère des soldats pour s’être transformé en despote. Ceux qui viennent de perdre le pouvoir ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, tant, il est vrai que l’homme est l’auteur de sa propre répression. Leur premier péché en prenant la direction des affaires a été de s’attaquer, aux principaux partis politiques fortement implantés dans le pays : Particulièrement le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD), la Convention pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) et le Lumana Africa qu’ils ont concassés et réduits en petits partis qui sont allés s’agglutiner autour du leur pour le rendre plus puissant sur tous les plans. Ce faisant, ils divisaient des liens de fraternité, de solidarité et d’amitié qui existaient depuis de longues dates entre les Nigériens qui ne se faisaient plus confiance. Les adhésions au parti au pouvoir se multipliant, on tendait progressivement et dangereusement vers l’instauration de la pensée unique. N’était pas considéré et n’obtenait rien, qui n’était pas militant du PNDS et ce, quelle que soit sa valeur intrinsèque.
Le deuxième péché a consisté à ériger l’impunité en principe de gouvernance. Qui avait détourné des deniers publics ou émis des fausses factures, allait se cacher sous la protection des gouvernants sans poursuite judiciaire même s’il existait un dossier dressé par la Halcia, un organe de répression qui n’avait aucun pouvoir.
Le troisième péché a été l’opacité qui entourait la gestion des ressources du pays. Aucun Nigérien ne pouvait se vanter de savoir ce que rapportaient l’uranium, l’or et le pétrole et l’usage qui en a été fait. Le comportement suffisant de l’équipe au pouvoir avait, pendant douze ans, maintenu les Nigériens dans la famine et dans une pauvreté extrême pendant que ce formait une génération d’insolents nouveaux riches qui les narguaient en faisant l’étalage de leur opulence à travers des villas somptueuses, les voitures rutilantes et les comptes bancaires pleins à vomir.
Le quatrième péché c’était d’avoir mal équipé notre armée et d’avoir été complices dans la situation d’insécurité créée et entretenue par les occidentaux et qui a causé beaucoup de torts aux pays des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger) : attaques meurtrières, enlèvements et assassinats, prélèvements d’impôts, vols d’animaux, incendies des villages, fermeture des établissements scolaires, déplacements des populations, etc…
La liste des péchés est loin d’être exhaustive mais le tout dernier a été d’avoir accepté contre la volonté du peuple, d’héberger l’armée française après qu’elle eût été chassée du Mali.
En considérant individuellement les pays Africains, ceux de la CEDEAO et de l’UEMOA en général mais tout particulièrement le Nigeria, le Tchad, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, auquel nos soldats ont-ils causé du tort en prenant chez nous le pouvoir ? A aucun ! Alors, au risque de nous répéter, pourquoi cet acharnement à vouloir nous porter la guerre. ? De quel droit nous empêche-t-on de mouiller notre case qu’un incendie était en train de consumer ? En envahissant notre pays par une armée internationale, nous aimerions connaître le nom du pays qui entreprend ainsi sa reconquête. Autrement dit à qui profitera le crime ?
Nous restons polis jusqu’à une certaine limite mais à présent qu’on cherche à nous faire accepter l’arbitraire, nous disons ouvertement « MERDE » à tous ceux qui s’emploient à vouloir cyniquement, coûte que coûte détruire notre cher pays.
S’ils ne le savaient pas, alors qu’ils le sachent aujourd’hui que le Nigérien est ainsi fait que, Dieu Seul est capable de lui faire accepter ce qu’il ne veut pas.
Nous les voyons déjà baisser de honte la tête quand reviendra le calme et il reviendra « Incha Allahou ». Ils nous donneront alors raison parce que Dieu le Tout Puissant nous aura aidés devant notre détermination à vouloir réinstaurer la justice, la solidarité, la fraternité, l’équité, la paix et le bonheur dans notre pays et parce que toutes les armées des pays des présidents pyromanes qui veulent notre destruction, auront par la volonté divine, fait prévaloir le principe de la fraternité d’arme qui existe entre tous les soldats du monde.
Puisse Dieu faire que ces personnages sanguinaires subissent l’effet boumerang de leur funeste dessein.
Il faut saluer la manifestation de patriotisme des Nigériens dans tout le pays à travers les marches, les déclarations de soutien, les conférences. A nos vaillants soldats nous demandons, afin de mieux nous convaincre de la sincérité de leurs intentions en prenant le pouvoir :
-de rester soudés et tenir ferme
-d’occuper tous les postes stratégiques
-de réviser les contrats d’exploitation de nos ressources minières (pétrole, or, uranium, ciment…)
-de ne pas remettre le pouvoir aux civils avant d’avoir doté le pays d’une nouvelle constitution qui limiterait le nombre de partis politiques, définirait le système de gouvernance et la durée des mandats, réorganiserait la société pour une réelle participation au développement en réhabilitant la Samaria comme l’avait fait Kountché -avant d’avoir détruit le terrorisme et empêché toute rébellion
-d’auditer les 12 dernières années de gestion
-de combattre l’impunité en jugeant tous les dossiers en souffrance à la justice
-de définir le système économique en réformant l’agriculture et l’élevage
En jouant le jeu des Occidentaux qui ne cherchent qu’un prétexte pour déclencher la troisième guerre mondiale, les chefs d’Etats africains, avec les évènements survenus chez nous, sont en train de se comporter comme ceux par lesquels doit arriver le scandale.
Pour finir, nous disons : honte à l’intellectuel qui n’a pas convenablement su utiliser son savoir au service de son pays et de l’humanité.
PS : Des coups d’Etat, personne, hormis Dieu n’est et ne sera capable de faire en sorte que celui du 26 Juillet 2023 soit le dernier.
Il en existe qui sont en cours à travers le monde ; d’autres se préparent. Qui nous dit qu’un autre ne surviendra pas pendant qu’on s’occupe injustement de celui qui ne concerne que les Nigériens ?
Et si le Niger se retirait de la CEDEAO ?
Fraternellement
Ada Bouréima
Fonctionnaire à la retraite
Cel : 96.82.96.75 - Niamey
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Lettre posthume à mon grand frère MIKO ISSA…BA’ARE, Docteur d’Etat Emérite en Entomologie, Historien, Spécialiste de l’ARÉWA (1er janvier1945 - 06 août 2020) : Par Djibrilla Baré Mainassara
Mon très cher grand frère, Docteur Miko Issa
Les latins disent « Verba volant, Scripta manent ». Autrement dit, « les paroles s’envolent, les écrits restent ».
En te rendant cet hommage par écrit, donc indélébile, ce mémorable jour Saint du vendredi 06 août 2021, marquant la première année de « ton départ » physique, puisque tu es toujours présent parmi nous, j’ai en tête les célèbres mots de François Mitterrand disant que « penser aux morts, c'est assurer la survie des gens qu'on a aimés, en attendant que d'autres le fassent pour vous ».
Et Antonin Sertillanges a dit que « la famille ne se détruit pas, elle se transforme, une part d’elle va dans l’invisible. On croit que la mort est une absence, quand elle est une présence discrète ». L’Ecrivain Birago Diop l’a dit après lui. Ceci pour te dire, Docteur Miko, que tu es parti physiquement il y a juste 365 jours, mais tu restes présent parmi nous. Et en permanence.
Je te l’avoue aujourd’hui, j’ai toujours été intrigué par l’attention que tu me portais, de ton vivant, moi, ton cadet d’une décennie, qui avait eu droit à tes visites plus que matinales à mon domicile, même lorsque tes forces avaient commencé à te manquer. J’ai compris sur le tard que tu avais toujours besoin de tes doses quotidiennes « d’Aréwalite » (amour de l’Aréwa) ou de « katarmite » (passion du royaume du katarma), ces deux passions, les seules, qui faisaient battre ton cœur.
Tu étais ainsi prêt à parcourir des kilomètres à pied pour te libérer en déversant les flots de récits que tu as pu échafauder après des dizaines d’années de recherches.
Tu avais besoin pour cela de mes oreilles distraites, moi qui à qui aura réussi patiemment et savamment à inoculer le virus. Est-ce pour cette raison, que je suis atteint d’un profond malaise sans savoir son origine ?
Je crois que je ne suis pas seul, car au vu des complaintes des uns et des autres, c’est la communauté entière qui ressent le vide laissé par « ton départ ». Tu constituais véritablement le ciment de notre communauté par ton esprit d’abnégation.
Tu savais encaisser tous les coups venant de tes cousins, ce qui autorisait le maintien des liens sacrés de la parenté.
En ce jour mémorable, j’ai également en mémoire, cette fameuse journée historique date du 10 novembre 2020, lorsque rivé à 10 heures tapantes sur mon écran d’ordinateur, dans le secrétariat de notre célèbre conseil, pour suivre en direct par visioconférence, le délibéré de la Cour de justice de la CEDEAO relatif au jugement du contentieux de la chefferie du Canton de Tibiri (Arrêt ECW/CCJ/JUD/26/20).
Lorsque j’ai entendu le président de cette auguste Cour, prononcer les mots magiques suivants : « Déclare « Mamane Fodi et 14 autres » recevables en leur requête ; • Dit qu’il y’a eu violation de leur droit à la non-discrimination et Ordonne donc à la République du Niger de prendre les dispositions pour faire cesser la violation des droits de l’homme en rétablissant le droit du lignage Sarkin Aréwa à la succession de la chefferie du Canton de Tibiri ; Condamne l’Etat du Niger aux dépens », mes pensées, toutes mes pensées, ont convergé directement vers toi. Toi qui avait décidé de nous fausser compagnie, le 6 août 2020, soit trois (3) mois avant ce verdict historique, que, sans doute, tu redoutais d’affronter. J’ai eu des pensées pieuses intenses pour mon défunt père parti 53 ans plus tôt, dont, je témoigne aujourd’hui, tu avais décidé ostensiblement de relever le défi.
Ledit verdict, faudrait-iI le rappeler, avait été livré en réponse à une requête soumise en janvier 2018, à la Cour de justice de la CEDEAO par les candidats du Lignage Sarkin Aréwa, privés de leurs droits à la candidature à la chefferie du canton de Tibiri (Département de Tibiri) depuis 2015, pour qu’elle se prononce sur les violations des principes fondamentaux des droits de l’homme dont ils avaient estimés être victimes.
C’est pourquoi, j’ai été plus ravi encore, lorsque j’ai entendu le président de l’auguste Cour, solennellement annoncer : « la loi sur la chefferie traditionnelle du Niger est équitable mais que « c’est l’application de cette loi par les autorités nigériennes, notamment préfectorales et le ministre de l’intérieur qui ont mal appliqué ce texte et qui ont amené la discrimination ». Et de poursuivre, « la cour a estimé que le rattachement administratif des cantons de Douméga et de Nassarawa à celui de Tibiri, (1912, 1918 et 1935), laisse intacts les droits successoraux des princes du Lignage Sarki Aréwa qui leur viennent de l’histoire. En effet, le canton de Tibiri est indivisible et les princes Sarkin Arawa et l’autre lignage jouissent d’un même statut de la chefferie traditionnelle ». No comment ! !
La victoire était sans appel, et c’était le graal ! Une injustice flagrante venait d’être réparée. Une plaie béante vieille de 100 ans d’injustice venait d’être refermée.
Nous venions d’échapper, le défunt frère président Baré et moi, à un autre « accident malheureux » administratif, commis par des camarades, ou que je considérais comme tels, confirmant ainsi le célèbre adage qui dit : « Dieu garde moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ». Tu nous avais prévenus tous les deux, le défunt frère et moi, depuis des décennies : « un serpent n’est pas mort, tant que sa tête n’est pas tranchée ».
Cette fois-ci, ce que nous avions été incapables de faire pour nous même étant au pouvoir, par décence, la Cour de Justice de la Cedeao, l’a fait à notre place. Notre descendance retiendra certainement la leçon. Mais comment avions nous fait pour perdre de vue de vue qu’un adepte de Machiavel n’a pas d’ami, mais que des intérêts, pour lesquels il ne cherche qu’à satisfaire le prince ? Seul compte ses intérêts immédiat.
Pourtant Allah SWT a dit : "Il n'y a de voie (de recours) que contre ceux qui lèsent les gens et commettent des abus, contrairement au droit, sur la terre : ceux-là auront un châtiment douloureux." (Le Coran : Sourate 42 ; Verset 42).
Nous rendons grâce à Allah SWT qui nous permis de remporter cette éclatante victoire pour laquelle tu t’es tant battu en implorant Le Tout Puissant.
Mes seuls regrets, pour ces moments qui auraient pu être autrement dramatiques pour notre Lignage Sarakounan Arewa, furent que tu n’avais pas pu entendre ces mots magiques, pour nous avoir faussé compagnie 90 jours plus tôt, un jour pluvieux du 06 août 2020. De toute façon, tu n’avais peut être rien rater, puisque nous avions prévu que tu allais suivre le verdict en différé ! Puisque nous l’imaginions, le verdict défavorable, tu aurais succombé de…chagrin, et à l’inverse, en cas de verdict favorable, comme ce fut le cas, tu aurais tout de même succombé…mais cette fois ci de joie. Dans tous les cas, aurais-tu été en vie, que tu aurais suivi le verdict en différé. C’était le plan que nous avions échafaudé avec ma complice habituelle, ta moitié Baraka, et si c'était insuffisait, mon deuxième complice, ton fils Nasser, pour t’éconduire. Tout compte fait, tout finit bien qui finit bien comme le dit l'adage. Le verdict, je demeure convaincu, que tu l’as suivi en même temps que nous, 5 sur 5 de là-haut où tu te trouves.
Cette historique victoire administrative et judiciaire t’appartient plus que tout autre, puisque ce n’était un secret pour personne, et je l’avais dit tantôt, tu étais notre combattant suprême. Un combattant de notre cause Aréwa, littéralement « espace de ARI », Akazama ARI, bien sûr, ton ancêtre lointain, fondateur de cet espace appelé Aréwa. Celui qui t’aura légué le nom BA'ARI, retranscrit BA’ARE par l’état civil du colon, signifiant en réalité les gens de ARI, afin de faire la différence avec tes autres cousins maternels avec lesquels ils partagent cet espace de l’Aréwa. Ta passion du célèbre Royaume du Rounkoundoum, qui en se scindant en deux entités, a donné naissance au Takatsaba, correspondant au canton actuel de Guéchémé et au Royaume du Katarma, qui correspond, au centimètre près, à l’actuel Canton de Tibiri, j’en témoigne, était sans limites.
Ta seconde passion, c’était Douméga, ta ville natale fétiche. Tu étais un érudit de l’Histoire de notre bled, que tu as reconstituée avec brio pour notre bonheur à tous. Sache que, pour avoir accompli ce travail méticuleux, cette mission, que tu étais le seul à pouvoir mener à bien, tant elle exigeait sacrifices, dont de soi, patience et humilité, la Communauté Arawa et alliés, t’en sera éternellement reconnaissante.
Ta riche carrière professionnelle et académique, couronnée par un Doctorat d’Etat en Entomologie, cette science consacrée à l’étude des insectes, et tes connaissances étendues de l’histoire aussi bien récente qu’ancienne de notre continent ont permis ta désignation comme président du Secrétariat de la Conférence Nationale Souveraine, cette messe historique, tenue en prélude à la démocratisation de la vie politique de notre pays, tenue du 29 juillet au 03 novembre 1991, dont la commémoration du trentième anniversaire est toujours en cours.
Je ne le répèterais jamais assez, tes missions dans l’Aréwa consacrées au filmage des sites historiques, au crépuscule de ta vie, c’est-à-dire les trois mois précédent « ton départ », témoignent que rien ne peut te faire reculer quand il s’agit de recadrer l’histoire.
Pour finir, je puis t’assurer qu’avec ma sœur Baraka, ta veuve dévouée, tes enfants Mahamane dit Bébé, Nasser, Halarou, Abdourahmane, Chaibou, Ismaël et vos épouses, ton inséparable compagnon de tous les jours, Docteur Amadou Baré, nous continuons à gaver ton âme des seules nourritures dont elle a désormais besoin pour ton repos éternel : nos prières.
Repose en paix dans le Firdhaous mérité, Docteur Miko Issa
A Niamey, le 06 août 2021
Ton petit frère de Douméga ou du Katarma si tu préfères,
Djibrilla Baré Mainassara - Petit-fils de Sarkin-Aréwa Maiyaki Ba’aré Kaka (1919-1954), et arrière petit- fils de Maiyaki Kaka Daoura (1876-1910), respectivement 12 ème et 10 ème Souverains du Katarma précolonial correspondant à l’actuel Canton de Tibiri
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Lettre posthume au combattant suprême MIKO ISSA, Docteur d’Etat, Historien, Spécialiste de l’ARÉWA (1er janvier 1945 - 06 août 2020)
06 août 2020 - 06 août 2023, trois ans déjà que tu nous as quittés sur la pointe des pieds sans te retourner. En te rendant encore une fois cet hommage à la troisième année de « ton départ », j’ai en mémoire ce 10 novembre 2020 historique du prononcé du délibéré de la Cour de justice de la CEDEAO relatif au contentieux de la chefferie du Canton de Tibiri par Arrêt ECW/CCJ/JUD/26/20 pour lequel tu avais mis toute ton énergie de ton vivant.
La Cour communautaire avait en effet dit ce jour «qu’il y’a eu violation de leur droit à la non-discrimination et avait donc «Ordonné à la République du Niger de prendre les dispositions pour faire cesser la violation des droits de l’homme en rétablissant le droit du lignage Sarkin Aréwa à la succession de la chefferie du Canton de Tibiri ;»
Cette victoire administrative et judiciaire inédite t’appartient plus que tout autre, puisque ce n’était un secret pour personne, et je l’avais dit tantôt, tu étais notre combattant suprême. Un combattant de notre cause Aréwa, littéralement « espace de ARI », Akazama ARI, bien sûr, ton ancêtre lointain, fondateur de cet espace appelé Aréwa. Celui qui t’aura légué le nom BA’ARI, retranscrit BA’ARE par l’état civil du colon, signifiant en réalité les gens de ARI, afin de faire la différence avec tes autres cousins maternels avec lesquels ils partagent cet espace de l’Aréwa. Ta passion du célèbre Royaume du Rounkoundoum, qui en se scindant en deux (2) entités, a donné naissance au Takatsaba, correspondant au canton actuel de Guéchémé et au Royaume du Katarma, qui correspond, au centimètre près, à l’actuel Canton de Tibiri, j’en témoigne, était sans limites.
L’Histoire du peuple Arewa, la vraie Histoire, que tu as pu reconstituer à l’aide de décennies de recherches archivistiques menées de Niamey à Dakar (l’ancienne capitale de l’AOF) en passant par Kebbi et tous nos villages historiques que Birnin Falla, Douméga, Sakari-Kiada, Nassaraoua et Zoumbou aura été déterminante pour le rétablissement de nos droits légitimes successoraux mérite d’être contée aux générations pour lesquelles tu as pu consentir ces énormes sacrifices :
Notre illustre ancêtre, Akazama ARI, un prince du Bornou fut le fondateur vers 1600 de la chefferie originelle Sarkin-Aréwa qui, suite à des dissensions entre les descendants connut des démembrements qui avaient abouti à la création de six (6) entités souveraines : Aréwa-Nord (Matankari/Dogondoutchi) ; Katarma ; Takatsaba ;
Lido ; Kara-Kara et Zabori existant à l’arrivée en 1899/1900 des puissances coloniales anglaise et française.
C’est ainsi que la chefferie Sarkin-Aréwa du Katarma fut fondée vers 1784 par Toukouyou Maïyaki Maïdoka Moussa et son frère Na Allah Maïyaki Maïdoka Moussa qui, à la date d’arrivée des puissances coloniales Anglaise et Française, avait connu dix (10) souverains, répartis dans les cinq (5) principales cités ou agglomérations : Birni N’Falah; Nassaraoua ; Zoumbou, Douméga et Sakari/ Kiada.
Les descendants de Samna Karhé Tounkara nos cousins remontent l’origine de notre canton à la fondation par ce dernier d’une principauté indépendante (imaginaire) de Tibiri en 1849 avec l’aide de Sarkin Kabi Yacoubou Nabami d’Argoungou (1848-1854). En réalité, la création et l’évolution du canton de Tibiri, des actes du pouvoir colonial, sont une autre histoire succinctement rappelées, ci-après.
Le pouvoir colonial de l’époque organisa la partie Ouest du Katarma que lui rétrocéda l’Angleterre en 1907, en l’érigeant en un unique canton de Douméga par arrêté n°1277 du 31/12/1907 du gouverneur général de l’AOF Dakar. Ensuite, par trois (3) restructurations successives opérées en 1912, 1918 et 1935, le pouvoir colonial transforma le canton originel de Douméga, en actuel canton de Tibiri, avec transfert de son chef-lieu de Douméga à Tibiri en 1935 et substitution de la chefferie authentique Sarkin Arewa du Katarma. Le dernier Sarkin Aréwa, Chef de canton Maiyaki Ba’aré Kaka, grand-père de l’ex président Ibrahim Mainassara Baré, régna de 1912 à 1935 avec Douméga comme capitale.
Le village de Tibiri a été fondé vers 1800 par des Rouafawas qui l’avaient dirigé jusqu’en 1993. Samna Karfé était né entre 1818 et 1819, soit 18 à 19 ans après la création dudit village. Le village de Tibiri fut fondé par les Rouafawas venant de Birnin Fallah et des Gobirawas provenant de Tibiri Maradi (à l’origine du nom du village) à l’époque avec l’accord de Sarkin Aréwa de Nassarawa (1820-1854).
Le canton de Nassarawa a été créé en même temps que ceux de Tibiri et de Douméga nouveau par le même arrêté N° 1806 du 29/10/1912 du gouverneur de l’A.O.F. Mais ledit canton de Nassaraoua a été supprimé et rattaché au canton de Tibiri par décision N°27/02/1918 du Gouverneur du Niger à Zinder.
En 1935, l’unification des trois (3) cantons a donné naissance au canton de Tibiri (avec son ressort actuel).
C’est pourquoi la conclusion de la Cour de la CEDEAO était sans appel : «le rattachement administratif des cantons de Douméga et de Nassarawa à celui de Tibiri, (1912, 1918 et 1935), laisse intacts les droits successoraux des princes du Lignage Sarki Aréwa qui leur viennent de l’Histoire….En effet, le canton de Tibiri est indivisible et les princes Sarakounan Aréwa et l’autre lignage jouissent d’un même statut de prince héritier»…. Les droits de succession du lignage Sarki Arewa leur viennent de l’histoire. En effet, le canton de Tibiri est indivisible et que ses princes Sarkin Arawa et Goubés jouissent d’un même statut de la chefferie traditionnelle ».
La leçon à retenir de cette Histoire du Katarma, est qu’il n’y a jamais eu la création d’un principauté de Tibiri qui n’est que le fruit d’une imagination et le premier canton de Tibiri a été créé ex nihilo par le colon pour assouvir ses desseins de domination des citoyens qu’il a trouvé en 1906 quand la partie Ouest du royaume du Katarma lui fut rétrocédée par son homologue anglais qu’il désignait par indigènes.
Cette réorganisation était faite dans l’intérêt de l’administration coloniale, c’est pourquoi Marc Henri Piault1, a écrit : « Sans doute est-ce à Tibiri que le modèle français s’appliquait le mieux et sans que puissent encore se déceler les rivalités qui entrainèrent les administrateurs français à supprimer peu à peu les différentes chefferies rivales de l’Ancien Takarma, au profit d’un vaste canton de Tibiri ».
Pour toutes ces oeuvres, je puis t’assurer qu’avec ma soeur Baraka, ta veuve dévouée, tes enfants nous continuons à gaver ton âme des seules nourritures dont elle a désormais besoin pour ton repos éternel : nos prières.
Repose en paix au Firdhaous, Docteur Miko Issa.
A Niamey, le 06 août 2023
Ton petit frère Djibrilla Baré Mainassara –comme toi, Petit-fils et arrière petit- fils de Sarkin-Aréwa Maiyaki Ba’aré Kaka (1919-1954) et de Maiyaki Kaka Daoura (1876-1910), respectivement 12ème et 10ème Souverains du Katarma précolonial (actuel Canton de Tibiri)
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Lettres ouvertes aux Premières Dame de la CEDEAO : Espoir escompté de vos rôles
Mesdames les Premières Dames de la CEDEAO
Objet : Espoir escompté de vos rôles
Mesdames les Premières Dames de la CEDEAO,
J’ai l’honneur de vous souhaiter la bienvenue dans notre cher pays à l’occasion de votre Forum organisé dans le cadre de votre combat contre l’éradication de la fistule obstétricale dans notre espace et, de manière générale, j’encourage vos œuvres caritatives hautement appréciées des populations bénéficiaires dans notre espace communautaire.
Notre espace, dis-je, nous confère donc des droits appréciables. Mais en face de ces droits, il y a des obligations souscrites par nos Etats. Et entre autres obligations, il me plaît de rappeler ceux contenus dans le protocole sur la Cour de justice de la CEDEAO, dont l’article 15 du Traité révisé de la CEDEAO dispose « Les arrêts de la Cour de Justice ont force obligatoire à l’égard des Etats Membres, des Institutions de la Communauté, et des personnes physiques et morales ».
Dans l’affaire de l’assassinat du président Ibrahim Mainassara Baré le 09 avril 1999, la Cour de justice de la CEDEAO, par arrêt n °ECW/CCJ/JUD/25/15, rendu le 23 octobre 2015 sur « l’affaire AD Ibrahim Baré et 17 autres », suite à une requête introduite par le Conseil de la Famille Baré en 2013, avait dit « - le droit des requérants à avoir accès à la justice a été violé par l’Etat du Niger et le droit à la vie du Président Ibrahim Baré Mainassara a été violé ». Cet arrêt non exécuté à ce jour, soit plus de 23 mois après le verdict, exige de l’Etat du Niger :
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Levée de corps du député national Issaka Ali : Hommage mérité à l’illustre disparu
Le député national Issaka Ali n’est plus. Il s’est subitement éteint le mardi 25 juillet. Ce natif du village de Dan-Toudou dans le département de Madaoua a vu le jour vers 1955. Il est un homme politique mais aussi homme d'affaires nigérien et grand militant du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS TARAYYA), parti au titre duquel il a été élu deux fois député au niveau de la circonscription de Tahoua. L’honorable Issaka Ali exerçait son mandat de député du peuple jusqu’à sa mort subite.
La levée du corps a eu lieu, hier à la morgue de l’hôpital national de Niamey, suivie de l’enterrement en présence du président de l’Assemblée Nationale M Ousseini Tinni, du Premier ministre M Brigi Rafini, des présidents des institutions de la République, de ses pairs élus de la nation, des membres du gouvernement ainsi que de nombreuses personnalités, amis et connaissances de l’illustre disparu. Député respecté et apprécié au sein de l’hémicycle, Issaka Ali a quitté ce monde subitement, comme l’a souligné son collègue l’honorable Saadou Dillé dans son oraison funèbre. « Ainsi donc tu t’en es allé discrètement hier au moment où tu te reposais en fin d’après-midi, après une journée de labeur», a dit l’honorable Saadou Dillé. Le député Saadou Dillé a souligné la sagesse, la patience, le savoir-vivre dont Dieu a doté l’illustre défunt.
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Levée de corps du Gouverneur de la région de Niamey, feu Issaka Hassan Karanta : Le Président de la République rend un dernier hommage au défunt
Le Président de la République, Chef de l’Etat, SE Issoufou Mahamadou a assisté, le jeudi 24 décembre 2020, dans la matinée, à l’Hôpital Général de Référence de Niamey, à la levée de corps du Gouverneur de Niamey, Feu Issaka Hassan Karanta décédé le 23 décembre dernier de suite d’une courte maladie.
En présence du président de l’Assemblée Nationale, des présidents des Institutions de la République, des membres du Gouvernement, de la famille, des parents, amis et connaissances du défunt, le Président de la République s’est incliné devant la dépouille mortelle pour un dernier hommage. SE Issoufou Mahamadou et les personnalités présentes ont ensuite présenté leurs condoléances à la famille et aux parents du défunt.
A cette occasion, M. Amadou Soumaila Karanta, frère du défunt a, au nom de la famille Karanta, rendu un dernier hommage à l’illustre disparu. Dans l’oraison funèbre qu’il a lue à cette occasion, il est revenu sur la vie et la carrière du défunt. Né le 1er janvier 1945 à Damana où il a effectué ses études primaires. Il a fréquenté le collège à Dosso et à Niamey Centre où il a obtenu son BEPC en 1967 avant d’aller au Lycée National de Niamey. Après ses études en Europe, en science de la médecine, il est reversé dans l’enseignement au corps des professeurs de Sciences Naturelles où il a servi jusqu’en 1996. Marié, feu Issaka Hassan Karanta laisse une veuve et quatre (4) enfants. Homme sage et dynamique feu Issaka Hassan Karanta, de son vivant, Gouverneur de la Région de Niamey pendant 2 ans 9 mois, depuis 2018, fut Maire des Communes 1 et 2 de Niamey respectivement de 1996 à 1999 et de 2010 à 2011. Au nom de la famille du défunt, M. Amadou Soumaila Karanta a présenté ses condoléances, au Président de la République, aux membres du Gouvernement et à tous les collaborateurs, amis et connaissances du défunt.
Après l’oraison funèbre, une fatiha a été dite par le Président de l’Association Islamique pour le repos en paix de l’âme du disparu. Le corps a été transporté à Damana où il a été inhumé.
Ali Maman
27 décembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Levée de corps et enterrement de Hima Adamou dit ‘’Dama-Dama’’ : Hommage national au doyen de la presse nigérienne
Elhadj Amadou Hima, plus connu sous le surnom de Hima Dama Dama a été rappelé à Dieu le vendredi 28 juillet 2017, des suites d’une maladie à la clinique privée Wangari de Niamey.
La levée du corps, suivie de son enterrement au cimetière musulman de Yantala, s’est déroulée le samedi 29 juillet 2017. On y notait la présence du Premier ministre Chef du Gouvernement, des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, dont la ministre en charge de la Communication, des responsables des médias publics et privés, ainsi qu’une foule de parents, amis et connaissances. A cette occasion, une oraison funèbre a été lue par M. Issaka Hassane Karanta qui a rappelé à l’assistance les qualités du défunt et les riches expériences de ce vétéran de la presse nigérienne. (Nous y reviendrons).
A sa famille éplorée, à la famille de la presse et à l'ensemble du peuple nigérien, l’ONEP présente ses condoléances les plus attristées.
Hommage à Hima Adamou dit Dama Dama : Baaba s’en est allé…
Elhadj Hima Adamou dit Dama Dama est parti, pour toujours…
Au moment où il rendit l’âme, ce vendredi vers 11 heures, j’étais à la Voix du Sahel, précisément dans le Studio qui portait déjà son nom, en train de participer à un débat sur la Conférence nationale. Je n’étais au courant de rien à son sujet. C’est une heure après que par un coup de téléphone, la nouvelle me parvient, sèche et brutale ! Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! C’était ma réaction ! « Inna lil lahi wa inna illahi Raaji una ! »
Encore une fois, le sort a frappé. Le deuil s’est installé dans la famille de la presse nigérienne, provoquant un vide désastreux. Car pour les journalistes nigériens de ma génération, l’illustre disparu n’a pas été qu’un confrère. Il était pour nous « Baaba », le père. C’est tout dire des liens qu’il avait tissés et entretenus avec les uns et les autres. Par respect pour son grand âge, personne n’osait l’appeler par son nom. Pour nous, il n’était ni Hima, ni Dama Dama, le sobriquet qu’il a affectueusement porté sa vie durant. Dans notre société, un enfant n’a pas le droit de prononcer le nom de son père, surtout en sa présence… Par politesse et par considération.
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Levée de l’immunité parlementaire : Qui bloque les demandes ?
Le mois dernier, dans un communiqué des conclusions de conseil des ministres, le Secrétaire Général du gouvernement portait à la connaissance de la nation, son intention de transmettre au bureau de l’Assemblée nationale la demande de levée d’immunité parlementaire d’un député et celle relative à la mise en accusation de deux anciens ministres. Depuis lors, rien. Du moins, les choses trainent.
Si les noms des personnalités concernées n’ont pas tardé à être connues, les demandes, elles, semblent être en longueur à l’Assemblée Nationale. Si bien qu’au sein de l’opinion, l’on commence à s’interroger sur ces requêtes du gouvernement, notamment si celles-ci pourront être examinées lors de cette session en cours qui s’achemine vers sa fin.
Débutée en mars dernier, la fin de cette session dite session des lois qui, conformément aux dispositions de la constitution, ne doit pas excéder 3 mois, est normalement prévue pour fin mars-début juin. Il ne reste donc pas plus de deux semaines pour le bouclage de la présente session. Alors même que les informations et les analyses sur les requêtes du gouvernement ne présagent rien de bon, en tout cas, rien allant dans le sens de satisfaire les demandes de l’exécutif. Il se susurre qu’en dehors des députés membres de l’opposition parlementaire, la majorité parlementaire compte en son sein un groupe hostile, favorable aux requêtes du gouvernement, principalement, celle relative à la mise en accusation des deux anciens ministres, en l’occurrence, Laouali Chaibou qui bénéficierait d’un fort courant de sympathie.
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Levée des corps suivie de l'inhumation des éléments de FDS décédés suite à l'attaque du 4 Octobre à Tongo-Tongo (Ouallam) : Hommage aux soldats tombés sur le champ d'honneur
Une cérémonie funèbre a été organisée, samedi matin, à la morgue de l'Hôpital National de Niamey, en hommage aux quatre éléments des Forces de défense et de sécurité, tombés sur le champ d'honneur dans l'attaque perpétrée, le mercredi 04 octobre 2017, contre une patrouille des Forces de Défense et de Sécurité et des partenaires Américains à la hauteur du village de Tongo-Tongo, situé à environ 80 km au Nord-Ouest de Ouallam. Cette attaque a également coûté la vie à trois militaires américains.
La levée des corps s'est déroulée en présence du ministre la Défense nationale, M. Kalla Moutari, des membres du Gouvernement, ceux du Corps diplomatique, des députés nationaux, du Chef d'Etat-major des Armées, du Haut-Commandant de la Gendarmerie, du Haut-Commandant de la Garde nationale, du Commandant des Opérations Spéciales, des officiers généraux, chefs de bureaux et services, des officiers, sous-officier, gendarmes, militaires du rang, des agents des Forces de défense et de sécurité ainsi que les familles des disparus et plusieurs personnalités.
Après la mise en place des corps, le Capitaine Boukar Ibrahim Kongori du Commandement des Opérations Spéciales a donné les noms des illustres disparus. Il s'agit de l'Adjudant-Chef (ADC) Bagué Soumana, Mle 03035 du Bataillon de Sécurité et de Renseignement (BSR) de Tahoua ; du soldat de 2ème classe Abdoul Rachid Yérima, Mle 013968, BSR de Tahoua ; du Soldat de 2ème Classe Yacouba Idé Mle 015683, du BSR de Tahoua ; et de l'élève sous-officier Goubé Mahamadou Issaka, (Gendarme), Mle 3972.
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Levée des sanctions contre le Niger : Le deal inadmissible des traitres de la CEDEAO
Le discours paternaliste et condescendant des quatre chefs d’Etats de la CEDEAO, laquais du président français Macron, et certains membres de leurs gouvernements vis-à-vis de nous, à chaque fois qu’ils évoquent la question des sanctions illégales et criminelles imposées à notre pays en représailles au putsch militaire qui a évincé Bazoum, est totalement inadmissible.
Ils ont tendance à nous infantiliser, nous ‘’irresponsabiliser’’, en montrant que c’est nous qui ne voulons pas de la levée rapide des sanctions iniques de l’institution parce que nous ne refusons de faire ce qu’ils demandent. Dès les premiers jours de l’entrée en vigueur des sanctions le 30 juillet 2023, les Nigériens ont suivi avec une vive colère la sortie médiatique du président Ouattara de la Côte d’Ivoire commentant les effets drastiques de l’embargo sur les populations nigériennes.
‘’Ils [les Nigériens] ont commencé déjà à manquer sérieusement de nourriture et de médicament ; ils ne peuvent plus retirer plus de 10.000 francs par jour à la banque’’, a décrit Alhassane Dramane Ouattara (ADO) devant la presse ivoirienne, avec une réelle satisfaction teintée de cynisme sur le visage.
Quelques jours plus tard, c’est le ministre béninois des Affaires étrangères qui s’est livré aussi au même type d’exercice, se réjouissant des effets des sanctions et annonçant l’intervention imminente de la force militaire en attente de la CEDEAO au Niger pour libérer Bazoum des mains de la junte et le rétablir dans le fauteuil présidentiel.
Pour eux, les populations nigériennes n’ont aucune raison de se plaindre de la CEDEAO qui leur a infligé les sanctions illégales et sauvages, ils doivent plutôt s’en prendre à la junte militaire qui les a installés dans cette situation difdifficile de privation de nourriture, de médicament et d’argent frais.
Il suffit simplement que l’armée renonce au pouvoir en ramenant Bazoum au pouvoir et retourne dans ses casernes pour que la CEDEAO lève ses sanctions qui pèsent sur les populations. Cette conditionnalité irréaliste et insultante des présidents Tinubu, Ouattara, Sall et consorts vis-à-vis des populations nigériennes, qui soutiennent massivement la junte militaire, a été légèrement assouplie avec le temps.
Ils n’exigent plus la remise en selle du président déchu Bazoum, se contentant simplement de demander sa libération parce qu’ils continuent de le considérer comme un otage. Comme l’a souligné récemment M. Yusuf Tuggar, ministre nigérian des Affaires étrangères, qui a cru devoir s’inviter dans le bras de fer entre la CEDEAO et notre pays, comme une mouche dans une calebasse de ‘’Donou’’ bien assaisonnée. L’impertinent ministre nigérian des affaires Etrangères s’est permis de conditionner la levée des sanctions frappant notre pays contre la libération et l’accord d’un exil à l’étranger au président Bazoum, qualifiant au passage la junte d’être une association d’officiers supérieurs englués dans des dissensions internes au lieu de prendre à bras le corps le problème de l’insécurité armée liée aux activités des groupes terroristes.
Les 26 millions de Nigériens continueront de souffrir des sanctions illégales et iniques de la CEDEAO tant que Bazoum ne sera pas libéré et exilé, selon lui. Cette ingérence flagrante du ministre Tuggar dans un dossier dont la gestion relève d’une instance sous régionale montre à quel point la quête de souveraineté de notre pays est allégrement bafouée.
Si les présidents Tinubu, Ouattara, Sall et consorts pensent qu’ils peuvent nous imposer des conditionnalités de ce genre pour la levée de leurs sanctions illégales, ils se trompent d’époque et se fourrent le doigt dans l’oeil. Le Niger est un Etat souverain, pas une province de la France ou d’un de ces pays de la CEDEAO dont les chefs d’Etats obéissent comme des esclaves aux désidératas du président français Macron.
Bazoum Mohamed n’est pas un otage, encore moins un prisonnier politique ordinaire. C’est un président déchu qui doit répondre de ces actes de malgouvernance devant la justice nigérienne, comme l’exigent les Nigériens. Si c’est la libération et la facilitation de son exil qui conditionneront la levée des sanctions sauvages contre notre pays, les Nigériens n’accepteront le deal. C’est une question de souveraineté et d’honneur de la patrie. Il faut que les chefs d’Etats vendus de la CEDEAO le comprennent clairement.
Tawèye
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Levée du corps de l’ancien Président de la République Mamadou Tandja : La Nation rend hommage à un grand serviteur de l’Etat
Deux jours après le décès de l’ancien président de la République, M Mamadou Tandja, à Niamey, les funérailles officielles ont été organisées au Palais de la Présidence, hier jeudi 26 novembre. Autour du Président de la République Issoufou, des hautes personnalités dont des anciens chefs d’Etat se sont réunis pour rendre les honneurs suprêmes de la Nation à celui qui a été un militaire loyal et patriote de carrière, un cadre de commandement dévoué, un ambassadeur exemplaire, un homme politique devenu président de la République visionnaire et pragmatique, bref un serviteur du peuple au sens vrai du terme.
C’est à 9 heures exactes que le Président de la République Issoufou Mahamadou est arrivé au Palais pour se joindre aux hommes et femmes allés se recueillir, avec lui, devant la dépouille de l’ancien Président que de nombreux nigériens appellent affectueusement « Baba Tandja » et prier pour le repos éternel de son âme. Après l’hymne national et la sonnerie aux morts, le corps est porté par des éléments mixtes des Forces de Défense et de Sécurité sous la direction du commandant du groupement national des Sapeurs-pompiers, le colonel Sidi Mohamed. Dans un silence total, les porteurs arrivent au pied de la table pour déposer le cercueil enveloppé du drapeau national contenant le corps de l’illustre personnage, suivis par toute l’assistance, de regards affligés.
Ce silence et l’émotion vive se lisant sur tous les visages dont certains en pleurs renseignent à suffisance sur la grandeur de l’homme, ce qu’il vaut et qu’il incarne pour les nigériens en général, représentés pour la circonstance par ce gotha réuni autour du Président Issoufou Mahamadou. Ce beau monde débout, têtes baissées et uni dans la douleur de la perte d’un monument qui a tout et tant donné pour son pays est là pour lui dire «Adieu». Comme toujours en pareilles circonstances, le moment de l’oraison funèbre est arrivé. Un de ses proches amis, collaborateurs en la personne de l’ancien Premier ministre et ancien médiateur de la République, M Mamane Oumarou, a eu l’insigne honneur mais aussi la lourde tâche de se mettre devant la dépouille de son ami pour prononcer ce discours d’hommage à l’illustre disparu. A pas lourds, Mamane Oumarou avance et arrive devant ce cercueil enveloppé du drapeau national contenant le corps de l’ancien Président de la République, celui-là même qui a été, pour lui, un collaborateur et un collègue, un compagnon politique, puis un président de la République pour parler de sa vie, sa carrière militaire, administrative, diplomatique et politique. L’ancien Président Tandja était avant tout un soldat, forgé dans la pure, dure et rude tradition militaire ayant intégré les rangs des Forces Armées Nigériennes en février 1963 après avoir été libéré de l’armée coloniale française qu’il a servie de 1956 à 1963. L’homme qui a une carrière militaire, administrative, diplomatique et politique bien remplie a servi exclusivement son pays, a dit M Mamane Oumarou soulignant que chaque nigérien était convaincu que sa «mission est justement d’être au service de ce peuple,
notamment de son monde rural, des femmes et de la jeunesse». Né en 1938 dans la ville de Mainé Soroa, dans sa carrière de soldat, l’ancien ami de longue date de Mamane Oumarou a gravi les échelons dans ce noble corps jusqu’au grade d’officier supérieur des FAN de lieutenant-colonel avant sa retraite en 1991. Hormis son parcours militaire, le Président Tandja a été un administrateur militaire aux qualités exceptionnelles que lui reconnaissait le général Seyni Kountché, alors Président du Conseil Militaire Suprême (CMS) dont lui-même était membre plus de 13 années durant. Ce qui lui a valu toute la confiance de son patron et compagnon qui l’a nommé préfet par deux fois (Maradi et Tahoua), puis ministre de l’intérieur durant son règne. Par la suite, il sera ambassadeur au Niger et à nouveau ministre de l’intérieur. Le couronnement de cette riche carrière de ce multi médaillé ayant bénéficié de hautes distinctions et décorations, a été la magistrature suprême que le peuple lui a confiée en 1999, une fonction qu’il exerça pendant plus d’une décennie avec pragmatisme et don de soi, comme toutes les autres fonctions qu’il a occupées au cours de sa longue carrière. En effet, a rappelé l’ami Mamane Oumarou, après sa retraite qu’il ne voulait pas tranquille parce qu’estimant qu’il pouvait encore servir son pays, Mamadou Tandja, qui a sacrifié sa jeunesse au service de la Nation nigérienne, s’est engagé en politique au sein du MNSD qu’il a dirigé plusieurs années, lequel parti politique lui a permis de se hisser à la présidence de la République. Et c’est là qu’il se révélera à l’ensemble du peuple nigérien et qu’il fera valoir davantage son pragmatique, qu’il fera preuve de son patriotisme pour le Niger et de son attention particulière pour l’intérêt général au-delà de toute autre considération, a laissé entendre l’ancien médiateur de la République. Au magistère qu’il a placé sous le signe de la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations, le Président Tandja a montré son attachement à la justice sociale et le respect des biens publics, a dit l’orateur le qualifiant d’homme de conviction et d’action prêt à tous les sacrifices. Il a déployé toute son énergie et fait preuve d’initiative pour réussir son pari de faire reculer la pauvreté au Niger, restaurer ou pérenniser la paix et la sécurité. Mamane de vouloir pour preuve la flamme de la paix qui a amené 17 fronts armés à déposer les armes dès le début de son 1er mandat. Pour la jeunesse, celui qu’on affectionne de «Baba Tandja» a redonné le sourire aux contractuels et aux étudiants, d’une part en procédant au recrutement sans concours et en augmentant le montant des pécules et d’autre part créant les IUT et dotant l’université et instituts de moyens conséquents et en institutionnalisant l’aide sociale aux étudiants non boursiers. Au plan politique, l’auteur de l’oraison funèbre a mis l’accent sur la paix et la stabilité institutionnelle ayant prévalu dans le pays sous son magistère, lui qui est l’initiateur de plusieurs cadres idoines de dialogue social et politique. Mamane Oumarou a conclu en disant que le peuple éploré du Niger et à qui il manque aujourd’hui, lui reste reconnaissant. A ses deux (2) épouses et ses dix (10) enfants qu’il a cités nommément les larmes aux yeux, l’ancien médiateur a exprimé la compassion et présenté les condoléances de la Nation, tout en ajoutant que c’est le peuple nigérien dans son ensemble qui devient orphelin avec le rappel à Dieu du Président Tandja Mamadou. A la fin de la lecture de l’oraison funèbre, une fatiah a été dite pour demander à Dieu de couvrir le défunt de bénédiction. Le Président de la République, après s’être incliné devant le cercueil en guise de respect, est allé présenter personnellement ses condoléances à la famille du disparu. C’est dans l’ambulance du groupement national des sapeurs-pompiers que le corps du Président Tandja est sorti du palais de la Présidence, devant une foule chagrinée, à destination de l’Aéroport international Diori Hamani d’où un avion l’amène à sa ville natale de Mainé Soroa pour le dernier et ultime voyage sans retour. Repose en paix Baba Tandja !
Zabeirou Moussa
27 novembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Libération de terroristes : Les raisons du Président Bazoum
« J’ai libéré neuf chefs terroristes que j’ai immédiatement reçus à la présidence de la République », a dit en substance le Président Bazoum Mohamed lors qu’une conférence des cadres qu’il a tenue le vendredi 25 février 2022. Un feu que ses conseillers et autres collaborateurs essaient depuis lors d’éteindre, sinon de circonscrire les dégâts. C’est le 2 avril 2021 que Bazoum Mohamed a été investi président de la République après des élections fortement controversées. Moins d’un an après — il bouclera son 12e mois de pouvoir dans un mois — il libère des terroristes…au nom de la paix, dit-il. Une raison jugée farfelue par l’opinion nationale, choquée d’apprendre, de la bouche du chef de l’État, chef suprême des armées et président du Haut conseil de la République, que des individus qui tuent, pillent et incendient le Niger, réussissent à se faire libérer dans des conditions troubles et selon une procédure pour le moins anticonstitutionnelle. Or, c’est avec une certaine fierté que Bazoum Mohamed l’a dit, précisant qu’il a parlé à ces sinistres individus le langage qu’ils comprennent. Depuis le chef de l’État nigérien parle et comprend le langage des terroristes. Car, un langage, ce sont des codes partagés. Bref, le Président Bazoum maîtrise ses codes et a dû les utiliser à bon escient. La polémique fait rage et dans les cas extrêmes, des doutes sont émis quant à la motivation réelle qui a présidé à la libération de ces terroristes. Des doutes, mais aussi des accusations formelles, les Nigériens ne comprenant pas que dans un pays où des hommes politiques et des acteurs de la société civile sont incarcérés pour des opinions politiques ou pour l’exercice de leurs droits constitutionnels, que des terroristes aient pu bénéficier de la mansuétude du chef de l’État, le commandant en chef des armées et le garant de la sécurité de ses compatriotes.
La paix, que le Président Bazoum a invoquée pour expliquer sa grande bienveillance vis-à-vis des terroristes libérés, est-elle obtenue ? Les partenaires du chef de l’Etat, à ce qu’on constate, n’ont jamais arrêté de tuer, de piller et d’incendier. Le 20 février 2022, à cinq jours de la conférence des cadres au cours de laquelle Bazoum Mohamed a fait ses révélations fracassantes, des terroristes ont encore frappé, massacrant 18 personnes et incendiant le camion qui les transportait. Pourtant, le Président Bazoum a parlé d’accalmie obtenue suite à ses démarches insolites.
Le Président Bazoum, qui souligne disposer de nombreux émissaires dans la zone, a parlé d’accalmie observable. Jusqu’à quand puisque l’accalmie n’est ni la reddition des terroristes, ni la fin du terrorisme qui frappe le Niger. L’accalmie, c’est une période d’apaisement décidée, soit de commun accord, soit de façon unilatérale. Si l’accalmie dont parle Bazoum Mohamed est réelle et qu’elle est consécutive aux démarches qu’il a luimême entreprises, les Nigériens, disent des observateurs, sont en droit de savoir jusqu’à quand va durer cette «période de grâce» avant de renouer avec les tueries sauvages.
À tous points de vue, les raisons avancées par le Président Bazoum pour procéder à la libération des terroristes qu’il dit avoir identifiés puisque les connaissant déjà à partir des fiches de renseignement lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, ne tiennent pas la route. « Je cherche la paix », a dit le Président Bazoum. Mais, la paix pour qui ? Car, les Nigériens, eux, sont loin de connaître la paix au nom de laquelle le président du Haut conseil de la magistrature a libéré ceux qui les tuent. Ça parle beaucoup, les gens se demandant si ce ne sont pas les mêmes terroristes libérés qui sont derrière les récentes tueries, en novembre 2021 à Banibangou (69 morts, dont le maire), puis à Tizegorou (18 morts, le 20 février 2022.
Laboukoye
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