Le vendredi 24 mars dernier, le juge du tribunal militaire a libéré une quinzaine de personnes, dont des opposants politiques, détenues depuis quinze (15) mois dans l’affaire dite de tentative de coup d’Etat. Cette décision constitue un véritable désaveu pour le Président Issoufou Mahamadou et ses sbires qui avaient soutenu mordicus qu’un groupe de militaires et de civils voulaient renverser leur régime, alors même qu’on était qu’à quelques mois de nouvelles élections.
Même si certains analystes peuvent lui reprocher d’être tardive, la décision du tribunal militaire a quand même le mérite d’avoir permis à des pauvres pères de famille de retourner dans leurs domiciles, après quinze (15) mois de privation de liberté. Cette décision a aussi le mérite de démontrer que le pouvoir du Président Issoufou Mahamadou n’avait pas d’éléments matériels suffisants pour arrêter les personnes concernées, sinon il les aurait remis au juge qui a décidé d’un non-lieu en faveur des prévenus. Il ne reste donc plus à ce jour que les militaires et un civil dont le sort n’a pas encore été décidé dans cette affaire. Sans présager de ce que le tribunal va décider sur leur cas, on peut dire que l’affaire dite de tentative de coup d’Etat a tout l’air d’être un pétard mouillé. Et pourtant, le Président Issoufou Mahamadou et ses sbires en avaient fait une affaire très sérieuse à son temps. Dans son message à la Nation à l’occasion de la fête du 18 décembre 2015 et sans la moindre précaution, le Président Issoufou Mahamadou informa le Niger et le monde entier que son gouvernement venait de déjouer un coup d’Etat dont les auteurs voudraient même l’assassiner.
Le Général à la retraite Moumouni Boureima dit Tchanga est finalement sorti de prison le 1er mars dernier, soit 4 mois après la liberté provisoire qui lui a été accordée le 28 octobre 2022 par la justice en première instance. Le Général Tchanga est poursuivi par la justice en compagnie d’autres personnalités politiques dont l’autorité morale du parti Moden Fa Lumana Hama Amadou, Seydou Tahirou, un éminent cadre dudit parti, etc., pour ‘’complicité de dégradation de biens publics et privés, incitation à la violence et à la haine ethnique, propagande régionaliste, propos à caractère raciste’’ suite aux violences postélectorales qui ont éclaté à Niamey après la proclamation des résultats globaux provisoires du 2e tour des élections présidentielles par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) donnant le candidat Bazoum Mohamed vainqueur, rappelle-t-on. En dehors des personnalités politiques, quelque 468 personnes seront aussi interpellées dans la rue parmi lesquelles des innocents qui s’étaient retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Après quelque 17 mois d’incarcération, le Général Tchanga et ses compagnons d’infortune comparaitront à la barre le 28 octobre 2022 pour un procès qui débouchera sur l’accord d’une liberté provisoire pour tous, à l’exception du président Hama Amadou, absent du pays pour cause sanitaire. Aussitôt la décision rendue, le parquet s’opposera à la remise en liberté du Général Moumouni Boureima uniquement. Ce qui n’a pas manqué de choquer au sein de l’opinion nationale où l’on a perçu l’attitude du parquet comme un acharnement inexplicable contre le Général à la retraite, qui est désormais libre de ses mouvements mais très affaibli par la longue détention. Dans ce dossier judiciaire relatif à la crise postélectorale, il ne reste plus finalement que l’autorité morale, Hama Amadou, à n’avoir pas comparu à la barre pour les motifs indiqués ci-haut. Depuis qu’il a été autorisé pour une quinzaine de jours à aller en France pour ses soins, il n’est plus revenu au pays. Une absence prolongée qui ne préoccupe guère le président Bazoum et les siens. Bien au contraire, ils s’en accommodent même, préférant qu’il continue à vivre en exil que de rentrer au bercail pour retrouver sa cellule de prison. Avec tout cela peut comporter comme risque de reprise des hostilités dans l’arène politique, alors que le régime est confronté ces dernières années à une multitude des crises qu’il n’arrive pas à juguler. La plus grave, c’est bien évidemment cette crise sécuritaire liée au terrorisme qui endeuille régulièrement des familles nigériennes et installe de nombreuses familles dans une détresse indicible. A cela est venue se greffer cette grogne sociale qui monte progressivement, du fait notamment de l’indifférence du régime face à la flambée débridée du coût de la vie et le nonrespect de ses engagements visà- vis des partenaires sociaux, en l’occurrence les syndicats des travailleurs qui ont décidé de déterrer la hache de guerre pour croiser le fer avec le gouvernement. Si le front politique s’invite aussi dans la danse dans ce contexte déjà suffisamment difficile, ça sera le coup de massue de trop pour un régime qui peine à apporter des solutions aux préoccupations des populations citadines comme rurales. Ceci étant dit, cette liberté provisoire accordée à Tchanga est perçue par certains analystes politiques comme une volonté de Bazoum de décrisper totalement l’atmosphère politique. Ce qui n’est vrai ! Les personnalités politiques emprisonnées relativement aux remous qui ont été enregistrés à Niamey ne devraient même pas l’être. Les propos qu’elles ont tenus pendant la campagne électorale n’ont pas un caractère aussi gravissime. Ils avaient juste servi d’alibi pour les renaissants, qui avaient déjà annoncé les couleurs à travers une sortie médiatique du Procureur de la République de l’époque, avant même la proclamation des résultats provisoire. Inventer des choses parfois surréalistes contre les opposants et les acteurs associatifs dérangeants pour les jeter en prison pendant un moment avec le saupoudrage de l’appareil judiciaire une stratégie fortement prisée par les Tarayyistes, qui ne veulent entendre aucune voix dissonante par rapport à leur gestion de l’Etat. N’est-ce pas grâce à cette stratégie inique et le concassage des partis qu’ils sont finalement parvenus à réduire l’opposition au silence total ? Ils n’ont plus aujourd’hui en face d’eux des adversaires politiques de taille, c’est désormais à l’interne que les rivalités se manifestent entre un président de la République qui cherche à imprimer sa marque à la gouvernance et des caciques qui veulent lui imposer la conduite à tenir. Combien de temps parviendront- ils le maintenir dans leur étau ? Nul ne saura le dire !
Les Nigériens se remémorent encore, l'arrestation, comme dans un polar, de militants de l'opposition, au prétexte qu'ils envisageaient, en intelligence avec des militaires, de mener une action subversive pour renverser le pouvoir d'une part et de l'autre, avec le dessein funeste d'assassiner le chef de l'Etat, selon les propres dires du président Nigérien convaincu que le projet qui devait l'éliminer était en préparation et surtout que des frères d'arme poignardaient dans le dos d'autres frères. L'annonce, faite avec fracas, avait même surpris plus d'un Nigérien. Comment des gens qui ont régulièrement inscrit leur combat politique dans le cadre d'un parti politique qu'ils animent non pas dans la clandestinité mais officiellement, peuvent-ils choisir un tel raccourci quand ce ne sont même pas eux qui doivent manier les armes qui tuent ? Est-il concevable que celui qui s'apprête à se présenter à des élections puisse se détourner de cette voie pour une autre qui ne correspond à aucune éthique qu'il défend ?
S’il y a encore des Nigériens qui doutent sur le fait qu’il existe ou pas de prisonniers politiques au Niger, il faudrait très vite qu’ils se ravisent ; car, toutes les personnes arrêtées en dernier lieu suite aux événements consécutifs aux dernières élections présidentielles ne sont rien d’autres que des prisonniers politiques en bonne et due formes. En principe la politique est terminée ; il faut donc le libérer. En effet, quelques soient les griefs retenus contre des personnalités comme Hama Amadou, Moumouni Boureima dit Tchanga, Abdou Maman Lokoko, Seydou Tahirou Mayaki et les autres, il faut reconnaître que les nigériens dans leur grande majorité ont fini de comprendre que ces gens ont été mis aux verrous juste pour que le plan électoral qui a porté Bazoum au pouvoir puisse se dérouler sans grands ambages. Ceci dit, à présent que cette mascarade a été consommée, malgré les récentes sorties presque désespérées de l’opposition politique, ces personnalités ne doivent plus continuer à croupir en prison. Pour la plupart, les griefs qui leur sont reprochés ont trait à l’incitation aux troubles et à la haine ethnique. Néanmoins, à bien y regarder, tous les partis politiques en compétition ont eu à user de ces deux créneaux. Le président Bazoum lui-même avait clamé haut et fort lors d’un meeting à Tahoua qu’après la proclamation des résultats, qu’il attend de voir celui qui oserait les contester ; et, qu’il mettrait systématiquement au verrou toute personne qui agirait dans ce sens Comprenez qu’avant même de connaitre les résultats, ces propos tenus ne sont rien d’autres que des menaces, une sorte d’intimidation ou même d’incitation à la violence. Comme pour dire à ses propres militants de se tenir prêts pour sévir contre les contestataires. L’autre argument, ethnique ou ethnocentriste n’est rien d’autre qu’une tradition dont se servent pratiquement tous les politiciens au monde. Allez le vérifier aux Etats-Unis, dans la plus grande démocratie au monde ; le candidat a toujours raflé le plus de scrutin dans sa région natale. Qui plus est ici au Niger où l’électorat des partis politiques s’aligne carrément sur la région d’origine du candidat.
Somme toute, il faudrait que les uns et les autres se ravisent. Les propos tenus par les personnalités incriminées relèvent de joutes électorales ; le combat était serré et l’émotion laissait libre cours à tous les excès, surtout langagiers. Certes, certains propos étaient un peu osés ; cependant, voyons ce que les autres d’en face ont dit ; examinons dans leurs contours les propos tenus par les autres candidats, notamment le président Bazoum lui-même. S’il vous plait, il faut qu’on arrête de se moquer du commun des mortels. Le nigérien n’est plus ce dupe d’avant les années 1990 qu’on embarque avec toutes sortes de subterfuges. On a compris ; les uns et les autres ont concocté et fait aboutir un processus entaché de faussetés, le tout cautionné et accompagné par les occidentaux, avec les sbires de la Françafrique en tête. Les prisonniers politiques doivent être libérés sans délais pour qu’ils retrouvent leurs familles et leurs camarades d’infortune.
Un autre argument qui plaide en faveur de la libération des prisonniers politiques, c’est le nouvel état d’esprit plein d’espoir que le président Bazoum cherche à imprimer à sa gouvernance. Certes, il est le représentant du Pnds-Tarayya ; il fait donc partie de l’armada socialisante qui est en train de dérouler un plan de gouvernance quasiment sous-régional avec l’aide des sbires socialistes français et des autres pays occidentaux. On pourrait donc dire qu’il ne ferait que s’aligner sur les actes posés pendant dix années par son Mentor Issoufou Mahamadou. Cependant, il y a lieu d’accorder un temps soit peu le bénéfice du doute à cet homme désinvolte qui a commencé à poser des actes surprenants à profusion. Même si l’on pense qu’il s’agit juste d’un démarrage forcé pour s’attirer la sympathie des nigériens qui ne veulent absolument pas de lui, il faut reconnaitre que certains des actes posés par le nouveau Président démontrent une volonté réelle de ne pas se laisser manipuler à volonté par son mentor et les caciques inutiles du parti. Rupture, il y a véritablement rupture entre le mentor et son dauphin. Les signes les plus tangibles se retrouvent dans ses tous premiers choix politiques, notamment celui des hommes autour de lui. On a certes réussi à lui imposer quelques personnalités. Cependant, le président Bazoum Mohamed est resté ferme quant à la taille de l’équipe gouvernementale.
De plus, la suppression de certains postes tautologiques, inutiles et budgétivores a été saluée haut la main par tous les nigériens meurtris par la politique de partage et de gabegie instaurée par l’ex président pendant dix années. Faites un peu le calcul de l’argent dilapidé dans la prise en charge des directeurs et chefs de cabinet des ministres, des conseillers techniques à la présidence, à la primature, à l’Assemblée nationale et dans certains projets stratégiques. Il y a aussi cette vague nouvelle de conseillers et d’attachés dans les préfectures, les communes, les gouvernorats et autres. Si réellement le nouveau président tient cette ligne fermement, il va s’attirer la sympathie de plusieurs nigériens ; il aurait rappelé aux nigériens la période du regretté Seyni Kountché qui n’a jamais cautionné la gabegie dans la gestion des affaires de l’Etat.
Pour cet élan que nous dirons salvateur, le président Bazoum doit se faire violence et libérer les prisonniers politiques. De cette façon, il aurait montré à la face du monde qu’il a véritablement besoin de composer avec tous les nigériens en tournant la page des joutes électorales. Car, pour réellement dépolitiser l’administration, pour panser les plaies des déchirures qui ont porté un coup dur à la cohésion et à l’unité nationale, il doit faire le premier pas en libérant non seulement les prisonniers, mais aussi en piochant parmi eux des compétences réelles pour les mettre au service du pays. Ce serait une première et cet acte pourrait servir hautement et durablement le pays qui est en proie à des assauts intempestifs des terroristes.
Car, la division, le manque de cohésion, l’ethnocentrisme et l’exclusion politique sont des trappes ouvertes pour l’expansion du terrorisme. La meilleure arme pour lutter contre le terrorisme est une adhésion totale de la population à la gouvernance en place ; on aurait ainsi fermé les portes à la délation, à la trahison, à la lâcheté, des tares dont profitent les terroristes pour s’infiltrer dans la société et sévir par conséquence.
D’ores et déjà, le plus vieux des conseillers à la Présidence, en l’occurrence Sanoussi Tambari Jackou a déjà pensé à cette option qu’il a proposée à Issoufou avant de quitter le pouvoir. Lettre morte ; influence malsaine des brebis galeuses qui ont ligoté la volonté de l’ex président dix années durant. Résurgence aussi des tares comme l’intolérance et la rancoeur. Le Président Bazoum doit tenir compte de cette option et agir très vite, avant qu’on ne réussisse à lui imposer des conseillers occultes et rancuniers qui vont le détourner de cette vision. Dans tous les cas, l’opposition politique est encore là et elle continue à contester la victoire de Mohamed Bazoum à la Présidence de la République. De ce côté aussi, il a besoin de calmer les ardeurs des uns et des autres pour les dissuader d’abandonner leur ligne afin de saisir sa main tendue. A bon entendeur salut.
Au Niger, après quinze mois de détention, une dizaine de personnes accusées d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat ont finalement bénéficié d'un non-lieu et ont recouvré la liberté. Parmi elles, des militants et élus de l'opposition, des ex-douaniers et deux militaires. Un certain nombre de soldats restent eux détenus. Tous avaient été arrêtés dans le sillage de l'annonce d'une tentative de coup d'Etat présumée contre le président Mahamadou Issoufou en décembre 2015. Le député de l'opposition Issoufou Issaka était l'un de ces détenus. RFI l’a interrogé.
Issoufou Issaka, troisième vice-président de l’Assemblée nationale du Niger, n'a pas encore décidé s'il allait porter plainte contre l'Etat pour ces quinze mois de détention abusive selon lui. Mais il se dit déçu par tant de violations des lois de son pays.
Nouhou Arzika, incarcéré. Ali Idrissa, emprisonné. Maikoul Zodi, séquestré. Yahaya Badamassi, isolé. Moussa Tchangari, embastillé. Lirwana Abdourhamane, encellulé. Abdoulaye Hamadou Koné, cloitré. Sadat Illiya Dam Malam, claquemuré. Mohamed Aminou Nasirou, enfermé. Abdourahamane Idé, confiné. Ibrahim Diori, écroué. Plusieurs milliers de réfugiés. Autant de déplacés. De quelle catastrophe est-ce le bilan? Une guerre? Non, nous sommes un ilot de paix. Un attentat terroriste? Non, nous sommes un fleuve de sécurité. Nous sommes dans ce havre de paix où, on nous encourage à nous contenter de notre malheur, où on nous incite à regarder plus malheureux que nous, pour nous consoler. Nous sommes dans ce pays qui renait dans le béton et le bitume, pendant que les spectateurs des édifices narquois, et les usagers des voies béates, réclament émoluments et pitances. Nous sommes dans cette démocratie exemplaire qui démocratise la force, la force de la répression et la prison. Nous sommes dans ce pays où le mélange d’une certaine pudeur, d’un respect à toutes épreuves et de croyances endurcies, rendent l’homme stoïque. Nous sommes dans ce pays où la patience n’a pas de fin, ce pays dans lequel le présent léthargique emprisonne l’avenir sous les regards impassibles. Pourtant, le Niger a des aspirations, des potentialités, des compétences et des ressources pour s’élever parmi les nations qui prospèrent. Mais trop de prisons nous empêchent encore de décoller. Nous avons besoin de liberté et de libération. Liberté pour tous, mais libération immédiate des prisonniers de la loi de finances. Nous avons encore à nous libérer des prisons dans lesquelles par l’esprit, par les croyances, par les pratiques, nous nous sommes placés. Aucune mention des prisons extérieures : celles dans lesquelles les autres vous ont placés! S’étonne une voix. Mais, comment pouvons-nous, lui dis-je, nous libérer des prisons extérieures, si nous ne sortons pas des prisons intérieures dont nous sommes les geôliers? Farmo M.
Le président de la commission électorale libérienne a communiqué jeudi soir les premiers résultats de l'élection présidentielle du 26 décembre. L'ancien footballeur l'emporte largement face au vice-président, Joseph Boakai.
La troisième fois a été la bonne pour George Weah. Alors que 98,1 % des bulletins ont été dépouillés, ce jeudi 28 décembre dans la soirée, l’ancienne star du football a déjà recueilli 61,5 % des voix, contre 38,5 % des voix, selon la commission électorale (NEC). Le taux de participation est lui de 56 %, en baisse par rapport au premier tour où il s’élevait à 75,2 %.
Dès l’annonce de cette large victoire, des cris de joie ont retenti dans les rues de Monrovia, la capitale, qui est un des bastions du nouveau président. Ce gamin élevé dans les bidonvilles, devenu le seul Africain à avoir gagné un Ballon d’Or, récompense suprême du football, avait déjà essayé à deux reprises d’entrer à Mansion House, le palais présidentiel libérien. En 2005, alors qu’il concourait pour le poste de président, et en 2011, alors qu’il souhaitait devenir vice-président, il avait échoué face à Ellen Johnson Sirleaf.
« L’espoir est immense »
Raillé pour sa mauvaise maîtrise de l’anglais et des codes de la politique, il a, pendant une décennie, travaillé son réseau et son image, notamment en obtenant un diplôme aux États-Unis et en se faisant élire sénateur en 2014. Durant toute cette campagne, il a affiché son optimisme et sa confiance en sa victoire. « C’est avec une profonde émotion que je remercie les libériens de m’avoir donné leurs votes aujourd’hui. L’espoir est immense », écrivait-il par exemple sur Twitter à la sortie des bureaux de vote le 26 décembre.
Le Niger est en train de devenir – s’il ne l’est déjà – une démocratie bananière où toucher à la constitution est devenu un exercice banal qu’un clan peut décider sans concerter d’autres composantes de la nation ; on peut réviser à sa guise dès que le prince exprime le besoin, ses ouvriers serviles se mettant à l’œuvre, exécutant comme des termitières ouvrières mécaniques pour l’émergence d’une démocratie au rabais où emprisonner fait partie des principes de la gouvernance démocratique, dans un État de droit dans lequel ne vont en prison que ceux qui refusent de marcher avec le Camarade-Président. Jamais, s’opposer n’est devenu un choix périlleux que sous la gouvernance des camarades qui auraient pourtant pu comprendre, mieux qu’un autre, pour avoir joui de tous les espaces de liberté que balisaient les lois, par leur parcours l’importance des libertés dans la démocratie pour ne pas être ceux qui sapent les fondements de la démocratie, triturent les lois, confisquent les libertés. Nous sommes dans les malaises de notre démocratie encore balbutiante… Depuis quelques temps, l’on observe un raidissement du pouvoir de Niamey. Se débattant au cœur de gigantesques scandales politico-financiers, désarmé face à une fronde sociale qui s’amplifie et empêtré dans une situation financière inconfortable à laquelle le gouvernement peine à trouver des solutions, le régime devenu très agressif, tire sur tout ce qui bouge comme si c’est un autre qui est à la base de ses malheurs. L’argent avec lequel on narguait les gens n’est plus là, et furieux, les nouveaux riches ne supportent plus la dèche. Et pourtant, ils n’avaient qu’à se plaindre d’eux-mêmes. Quand Hama Amadou, en partenaire politique sincère imbu de sa riche expérience de gestion de l’État avertissait sur les périls graves vers lesquels conduiraient, en dehors de toute planification rigoureuse, les chois populistes du régime, on ne voyait à travers sa personne qu’un adversaire pressé et jaloux des ?succès éclatant? du régime. Mais Hama n’est pas le seul à alerter. La presse libre a aussi joué ce rôle mais elle avait été cyniquement étiquetée « ennemie ».
Communiqué de presse : Ce Mercredi 03 Mai 2017, les journalistes nigériens célèbrent à l'instar de leurs collègues du monde entier, la Journée Internationale de la Liberté de la Presse. En cette belle journée, nous avons une pensée particulière pour notre confrère Baba Alpha, journaliste au Groupe de Presse Bonferey, incarcéré à la Maison d'arrêt de Niamey depuis le 03 avril 2017 pour une "présomption de faux et usage de faux en écriture publique", et à son collègue du Groupe de Presse Canal 3, Ulric Benjamin, violemment agressé par des éléments de la police nationale le 10 Avril 2017, lors de la manifestation des étudiants sur le campus de l'Université Abdou Moumouni Dioffo.
Nous sommes particulièrement préoccupés par les menaces, intimidations, le non-respect par les pouvoirs publics des textes qui militent en faveur d'une presse professionnelle et indépendante, l'instrumentalisation de l'appareil de l'Etat pour mettre au pas les journalistes qui critiquent le régime, etc.
Le Groupe de Presse Alternative, la Radio et Télévision Labari, la Radio et Télévision "Bonferey", la Radio et Télévision "Ténéré", la Radio et Télévision "Canal 3", le bihebdomadaire "L'Evénement", l'Hebdomadaire "Le Courrier", le quotidien "L'Enquêteur", retrait de l'accréditation à la Correspondante de TV5 au Niger, Nathalie Prévost, en sont quelques exemples illustratifs.
Au Niger, il n’est pas bon d’être journaliste depuis l’avènement de la méchante loi sur la ‘’cybercriminalité’’, une trouvaille du régime, qui n’est ni plus ni moins une solution de contournement pour mettre progressivement l’ensemble des journalistes indépendants et leurs organes sous le règne de la pensée unique.
Comme son nom l’indique, la loi sur la cybercriminalité sert à freiner l’activisme des pirates en informatique, qui usent des programmes malveillants (virus) à des fins criminelles pour dérober des codes d’accès à des comptes bancaires, subtiliser des données importantes et hautement stratégiques ou pour aider des groupes criminels à faire prospérer leurs activités illicites, comme le blanchiment des capitaux. Tel est le dessein de toute politique publique en matière de lutte contre la cybercriminalité, mais tout sauf à faire d’un simple délit commis par voie de presse une préoccupation à part entière. Néanmoins, au Niger le dispositif juridique sur la cybercriminalité, tel qu’édicté, est manifestement dirigé contre la presse indépendante et à de fins de répression des journalistes et activistes des réseaux sociaux très critiques, en cette fin de règne d’Issoufou Mahamadou et à quelque quatre à cinq mois des élections générales. Désormais, la forte propension du régime d’Issoufou Mahamadou à faire un usage régulier de la loi sur la cybercriminalité ne fait l’ombre d’aucun doute. Deux journalistes ont déjà fait les frais de cette méchante loi et plusieurs autres courent dorénavant les risques de leur privation de liberté.
La journaliste-blogueuse Samira Sabou garde prison depuis bientôt deux mois. Le journaliste d’investigation Ali Soumana a été interpellé et gardé à vue le 12 juillet 2020, avant d’être libéré deux jours plus tard. Après son emprisonnement en 2017 pour ses révélations sur des faits de corruption, celui-ci va être inquiété, cette fois ci, du fait qu’un de ses écrits sur la série des scandales financiers révélés en février dernier par un audit au ministre nigérien de la défense publié dans son propre journal «Le Courrier», ait été largement relayé par les activistes des réseaux sociaux.
L’état actuel de la liberté de presse au Niger est bon. Il le sera davantage avec la décision prise par le gouvernement lors du conseil des ministres du mercredi 27 avril 2022 visant à relâcher pression sur les journalistes.
Selon l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), 48 journalistes ont été tués dans le monde en 2021. Aucun sur le sol nigérien. Des 480 journalistes actuellement en prison (autre donnée de RSF), il n’y en a pas un seul dans les geôles nigériennes), ne serait-ce en détention préventive. Il y a là de quoi féliciter les différents acteurs du secteur des médias, principalement les journalistes nigériens, qui en dépit des difficultés liées à la profession, notamment les conditions de vie et de travail précaires, se donnent corps et âme pour garantir au public une information de qualité. Mais le palm d’or revient avant tout aux autorités politiques qui font tout pour garantir l’exercice d’une presse libre au Niger. C’est le lieu de saluer l’adoption en conseil des ministres du conseil des ministres du mercredi 27 avril 2022 du projet de loi modifiant et complétant la loi n°2019-33 du 03 juillet 2019, portant répression de la cybercriminalité au Niger. Présentée comme une loi liberticide, la loi n°2019-33 du 03 juillet portant répression de la cybercriminalité ne le sera plus dès lors qu’elle aura été débarrassée de la disposition relative à la peine encourue en cas de délits d’injure ou de diffamation commis par un moyen de communication électronique. Voilà les journalistes rassurés dans l’exercice de leur profession. Voilà de quoi faire remonter le Niger dans le classement annuel de la liberté de presse dans le monde.
Justement, dans le rapport de l’organisation RSF publié, cette année, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de presse célébrée, le Niger est classé au 59ème rang mondial sur 180 pays classés en matière de liberté de presse. En Afrique, il se positionne devant des pays comme le Ghana (60ème), le Sénégal (73ème), la Mauritanie (97ème), le Tchad (104ème), le Mali (111ème), le Bénin (121ème), le Nigeria (129ème) et l’Algérie (134ème). Comme quoi la démocratie nigérienne est loin de la caricature faite par une certaine opinion visiblement frelatée. Oumar Sanda
La Renaissance avait cru, en organisant et en théâtralisant une marche de soutien où des foules instrumentalisées ont été convoyées dans la rue, poussées par des gestes corruptifs, que le débat autour de la loi de finances allait être clos ainsi que le prétendait et le souhaitait dans les rangs de la marche, le ministre des finances qui doit vivre depuis des semaines, sous le stress de ce débat qui s’enfle de plus en plus avec chaque jour, plus de Nigériens qui rejoignent le mouvement dans la rue. Après la marche de Bazoum et de tous les intrigants du système, le peuple a rétorqué en sortant massivement à l’appel de la marche de la société civile qui avait suivi, alors que personne n’a été corrompu ni transporté. Les Nigériens en avaient mare et ne pouvaient comprendre, lorsqu’ils posent des problèmes, qu’on pense qu’on peut les régler en marchant à son tour. Le gouvernement a compris sans doute que sur le plan de la légitimité, il ne fait pas le poids car en optant pour la solution de la contremarche, il aura montré même à l’observateur extérieur, par les moyens qu’il a mobilisés et exhibés dans la rue, que la foule est artificielle, qu’elle n’est pas sincère surtout quand certains des manifestants, disent, comme bétail, ne pas savoir pourquoi, ils ont été transportés à Niamey parce qu’ils auraient simplement répondu servilement à l’appel d’un autre qui avait certainement quelques largesses calculées. Faisant désormais face à la réalité des colères qui montent, le régime des socialistes nigériens, n’a trouvé mieux qu’à user de force et de brutalité.
La commune rurale de Liboré, située à une dizaine de kilomètres de la Ville de Niamey, n’a pas été aussi épargnée par l’inondation due à la montée des eaux. Ici, bon nombre des habitations en banco n’ont pas résisté à la fragilisation du sol, un peu comme dans beaucoup de villages, à proximité des bras morts du fleuve, carrément inondés. Les rizières sont complètement invisibles, elles sont submergées par les eaux. Selon les témoignages, des populations riveraines, c’est pour la première fois que certains villages, malgré leur proximité avec le fleuve, sont inondés.
Pour barrer les écoulements qui font pression, les bras valides du village tentent bien que mal de renforcer les barricades, un peu partout. Mais dans un village encerclé par les eaux, où l’on ne peut pas acheminer du sable d’ailleurs, pour ce faire ils ont creusé sur l’« île ». Et leur grande surprise fut d’atteindre l’eau à environ 1m du sol. Ce qui est un signal fort du risque énorme qu’encourent les habitants réticents à quitter les lieux. Pourtant, sur cette île la majorité des toits sont effondrés. Un décès a endeuillé Banigoungou, celui d’un enseignant père de 6 enfants, mort électrocuté les pieds sous les eaux, alors qu’il voulait mettre hors tension sa ligne électrique afin d’éviter à sa famille le sort qui lui ôtera, du coup, la vie.
Ramatou Hassane, une mère de 6 enfants rencontrée dans la cour de l’école où sont relogés les sinistrés, décrie leur condition de vie précaire. « Nos vivres sont emportées par l’eau et même nos habits. Plusieurs familles partagent une même salle. En cette période de pic du paludisme, nous sollicitons de l’aide en fourniture de moustiquaires et si possible de vivres ».
Le chef de village de Banigoungou, Tidjani Garba ayant perdu sa maison envahie par l’eau indique que beaucoup de maison sont effondrées selon un premier bilan et ce bilan peut s’alourdir à l’allure ou le niveau du fleuve monte. C’est du jamais vu, depuis l’existence du village selon ce chef de quartier.
Selon Halidou Gazibo, un vieil homme âgé de 89 ans du village de Banigoungou l’inondation de leur localité est inexplicable et inimaginable, car c’est une première fois dans l’histoire du village. « C’est une réelle catastrophe car nous déplorons la perte en vie humine d’un natif du village qui, de son vivant est un enseignant de profession, laissant derrière lui 5 enfants. Sa disparition suite aux inondations est une lourde perte pour la communauté ».
Boubacar Hamani, habitant du village de Banigoungou, âgé de 57 ans, lui aussi explique que c’est pour la première fois que leur village est inondé malgré la proximité du village avec le fleuve. Du coup, cette inondation fut une surprise pour les habitants du fleuve. « Nous sommes inquiets et car beaucoup de familles se sont retrouvées sans abri. En plus notre grande inquiétude est aussi que l’eau ne fait qu’augmenter et se dirige toujours vers le village. Les maisons s’écroulent d’un moment à l’autre », témoigne Boubacar Hamani.
Par Issoufou A. Oumar (onep)
11 septembre 2020 Source : http://www.lesahel.org/
Le jeudi 23 juillet 2020, alors que le Président Issoufou se trouvait au Mali pour une ultime médiation des chefs d’Etat de la CEDEAO dans la crise malienne, les fronts de l’opposition politique ont rendu public un livre blanc sur le processus électoral en cours. Un livre blanc d’une quarantaine de pages dont le canard en furie a reçu copie et qui met à nu les ramifications des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), de la Direction de l’informatique et du fichier électoral biométrique (Difeb) ainsi que de la Cour constitutionnelle (Cc) avec le Pnds Tarayya, le parti au pouvoir. Synthétisées dans trois tableaux distincts, ces ramifications, traduites par des rapports, soit de nature partisane, soit d’ordre personnel ou familial des membres des trois structures centrales de l’organisation des élections, laissent entrevoir un processus électoral biaisé à la base. Le parti pris des personnes épinglées, sur la base des relations mises en évidence, ne laisse aucun doute. D’ailleurs, l’on n’a encore enregistré aucun démenti des mis en cause, encore moins des institutions concernées. C’est le silence total. Pourtant, les accusations dont ils sont l’objet sont d’une extrême gravité. Le livre blanc de l’opposition enlève tout crédit à la neutralité de la Ceni et de son président .
Pour l’opposition, « la rupture de confiance entre elle et ces institutions s’explique par les relations, sinon familiales ou amicales, du moins partisanes, que les membres de ces entretiennent avec les premiers responsables du pouvoir en place ». Le cas Issaka Souna, en particulier, est assez illustrati de ce qu’on peut apprendre sur les membres de la Ceni. Décrit comme un militant du Pnds, Me Souna est un associé à Me Coulibaly Moussa, conseiller juridique du président de la République et ami personnel de l’imprimeur attitré de la Ceni. Mieux, l’opposition rappelle qu’en 199, « l’opinion nationale se souvient de ce qui se serait passé à cette époque si l’armée n’avait pas imposé au chef de la junte militaire au pouvoir, Daouda Malam Wanké, une neutralité absolue dans le jeu démocratique, une prise de position appuyée par un communiqué officiel de l’ambassade des Etats Unis au Niger ». « Enfin, indique l’opposition, Me Souna tient des réunions d’information en violation de son serment confessionnel avec les seuls partis de la mouvance présidentielle ». Des informations qui enlèvent tout crédit à la neutralité de la Ceni et de son président.
Image d'illustrationPour protéger les migrants en position de vulnérabilité extrême en Libye, le haut-commissariat aux réfugiés demande d’urgence de trouver 1 300 places dans un autre pays. Le Niger se dit prêt à en recevoir une partie.
L’ONU a appelé lundi ses États membres à accueillir quelque 1 300 réfugiés africains se trouvant actuellement en Libye où ils sont victimes de mauvais traitements et placés dans des conditions d’hébergement déplorables.
Le Niger a accepté d’héberger sur son territoire les migrants les plus vulnérables, dont des enfants et des femmes seules, en attendant leur établissement dans un autre pays, précise le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés dans un communiqué.
Etant la tutelle de la CNPC, cette compagnie chinoise qui a illégalement licencié des travailleurs nigériens qui ont juste revendiquer des droits, le Ministre du Pétrole, Foumakoye Gado, n’a posé aucun acte, en tant qu’autorité compétente, pour faire entendre raison à la CNPC qui refuse de s’exécuter devant une décision de justice. Par son silence qui ne se justifie aucunement pas dans cette affaire, le Ministre Foumakoye Gado ne peut qu’être qualifié par les nigériens comme complice de la CNPC dans cet affront fait à la justice nigérienne. Sous d’autres cieux, cet acte gravissime ne saurait être toléré. Dommage que chez nous, c’est l’autorité même qui se taise face à des « insultes » contre la République.
C’est avec une grande stupéfaction que l’ancien directeur général de l’Institut national de la statistique(INS) a été limogé de son poste pour avoir dressé une lettre de rappel à l’ordre à un agent. En effet, ayant constaté des absences répétées et sans justifications de l’un de ses agents, M.Idrissa Alichina a adressé audit agent à travers une lettre, un rappel à l’ordre afin de s’enquérir des raisons qui justifient ses absences à son lieu de travail. Pour avoir rappelé ledit agent à l’orde, M. Alichina s’est fait remplacer par l’agent en question. Ainsi, en pensant agir conformément aux textes, Idrissa Alichina s’est mis le doigt dans l’oeil pour avoir touché cette fois-ci un agent qui semble être intouchable. Aujourd’hui, la question que les nigériens se posent est sans doute de savoir la véritable raison pour laquelle ce monsieur, soucieux du développement de son pays a été destitué de son poste. Mais, ceux-ci n’ont pas à se faire d’idées par rapport à cela car, lorsque l’oligarchie et la tyrannie prennent de l’ampleur dans un Etat, on ne peut que constater ce genre de comportement de la part de ceux qui détiennent le pouvoir. Sinon qu’est-ce que ce gouvernement veut faire comprendre aux nigériens a à travers cet acte ? Devons-nous comprendre que désormais, tous les agents de la fonction publique peuvent s’absenter à leur lieu de travail sans rendre compte à leur supérieur hiérarchique et d’ailleurs sans inquiéter ou c’est seulement quelques-uns d’entre eux qui bénéficient de ce privilège ? Si tel est le cas, sur quel base doit-on privilégier certains agents par rapport à d’autres ? Alors que selon la constitution nigérienne, la loi fondamentale dispose à son article 10 que « Tous les nigériens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs ». Retenons qu’à travers de tels actes, c’est l’indiscipline qu’on encourage dans nos administrations publiques. Car limogé un agent tout simplement parce qu’il a fait son devoir de responsable d’administration. Mieux encore, c’est mettre fin à l’application de l’article 249 de la loi n°2007-26 du 23 juillet 2007, portant statut général de la fonction de l’Etat qui dispose que « la procédure disciplinaire est engagée par une demande d’explications écrite adressé au fonctionnaire par le supérieur hiérarchique immédiat ». Peut-on désormais croire que celui qui bénéficie d’un appui politique ou qui a un proche dans le gouvernement peut donc faire la pluie et le beau temps dans sa direction sans jamais être inquiéter ? Partant d’une telle question, Il serait urgent pour les nigériens de prendre conscience de cette mal gouvernance dont ils sont victimes afin de prendre leurs responsabilités. Après avoir constaté toutes sortes de dérives dans nos administrations, maintenant c’est la fainéantise qu’on encourage. Mais comment allons-nous avancer ainsi ? En somme, à une telle allure il est important de retenir qu’il sera difficile pour nous de sortir de l’auberge. Zacari
On ne cessera jamais de le dire assez, la gestion politique du régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou, durant une décennie, en dépit d’énormes ressources financières mises à sa disposition par les bailleurs de fonds internationaux, figurera très certainement dans les annales noires du Niger contemporain. En effet, derrière des concepts désincarnés, des slogans trompeurs et d’arguments spéciaux de tout ce qui aura constitué le cheminement politique d’Issoufou Mahamadou, pendant une trentaine d’années, se dissimulait, en fait, un grand monstre politique, un fin démagogue et un impitoyable imposteur démocratique. Le personnage se voulait et se voyait vertueux sur toute la ligne, se posait en donneur de leçons de bonne gouvernance et de démocratie, mais, à l’épreuve du pouvoir, ce fut la consécration du pouvoir personnel que l’on aura observée chez lui, dont les répercutions seront profondes et durables sur le devenir du pays. On voit, aujourd’hui, une des illustrations les plus éloquentes de l’exercice du pouvoir suprême à des fins purement personnelles, claniques et partisanes, avec le cas de l’ancien Haut Commandant de la Garde Nationale, Sidi Mahamadou, qui vient de faire parler de lui d’une manière rocambolesque dont seul le régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou détient le secret. Riche, très riche comme Crésus, ce muezzin défroqué (on raconte qu’il a séjourné au Soudan dans ce cadre) qui aura troqué le minaret contre le béret rouge, Sidi Mahamadou, est l’incarnation vivante de la ‘’issoufoumania’’ qui aura caractérisé la gestion du pays durant les deux mandats précédents. Jamais, dans l’Histoire du Niger contemporain, la corruption, les détournements de deniers publics et l’enrichissement n’auront atteint un tel niveau d’intensité que sous ce régime dit de la renaissance du Niger. Le cas de Sidi Mahamadou illustre parfaitement la gestion paternaliste et patrimoniale instituée par Issoufou Mahamadou, dont les suites logiques viennent rattraper, en pleine figure, son successeur actuel, Mohamed Bazoum. Disposant d’un géant coffre-fort à son domicile où s’entassaient de grosses liasses de billets de banque, Sidi Mahamadou apparaissait dans un des rôles du légendaire film de Jean Fernandel, ‘’Ali Baba et les 40 voleurs’’, celui bien entendu des voleurs, pendant que le fiston incarnait celui d’Ali Baba’’, le ‘’voleur des voleurs’’. Chez nous, au Niger, cette situation cocasse est exprimée par cet adage populaire : « Zey na zey zeye, tchétchico si » (« Un voleur a volé un autre voleur, point de revendication ! ») ! Malheureusement pour le pauvre Sidi Mahamadou, voulant prendre le contre-pied de cette idée courante, il l’aura appris à ses dépens, en tentant de retrouver les sommes que son gamin de 15 ans réussissait à soutirer du coffre-fort de papa, dont il avait appris par coeur la combinaison, à force de perspicacité. Ce fut alors pour le bambin la découverte de la caverne d’Ali Baba, un filon d’or dans lequel il venait puiser très régulièrement de quoi aller ‘’mettre le feu en ville’’, comme on dit couramment, avec une bande d’ados gâtés comme lui. On raconte que ce n’est pas moins d’une centaine de millions de nos francs que le gamin de Sidi Mahamadou aurait réussi à soustraire de cette caverne de billets de banque, jusqu’à ce que le père s’aperçût, un jour, de la situation. Automatiquement, la question qui viendrait à l’esprit est celle-ci : Combien y avait-il dans ce coffre-fort, pour qu’une telle opération fût passée inaperçue de la part du dépositaire paternel, pendant un laps de temps ? Ensuite, où est-ce que l’ancien Haut Commandant de la Garde Nationale, qui n’était pas dépositaire attitré de deniers publics, a-t-il trouvé tout cet argent ? On parle de milliards qui se trouveraient thésaurisés par l’ancien patron de la Garde Nationale ! Voilà, une fois de plus, un nouveau casse-tête que devra résoudre, dans les jours à venir, le président Bazoum, déjà fragilisé par les cas d’Ibou Karadjé (le scandale de la Présidence), du Ministère de la Défense Nationale (MDN) et bien d’autres sales casseroles du régime de la renaissance Acte I et II filées, comme des patates chaudes, à Mohamed Bazoum !
A présent, ce que tous les Nigériens attendent du président Bazoum, c’est de voir la suite qu’il donnera à cette affaire. En effet, au regard de ce qui vient de se passer au niveau de la Garde Nationale, il serait recommandable de la part du président de la république d’y envoyer une inspection d’Etat, afin de faire toute la lumière sur la gestion de cette institution sous le commandement de Sidi Mahamadou.
Les citoyens nigériens espèrent que ce limogeage sera sans préjudice de l’obligation d’inspecter cette gestion manifestement douteuse, pour que cela puisse servir de leçons pour les nouveaux responsables de ce grand corps d’Etat. Cependant, beaucoup d’entre eux restent tout de même très sceptiques quant à la possibilité réelle du président Bazoum d’aller au-delà de l’acte formel pour passer à l’action, pour sévir contre les cas flagrants de mauvaise gestion, de corruption et d’enrichissement illicite de la part d’un régime politique auquel il avait lui-même appartenu, et dont, aujourd’hui, il est le premier héritier. Combien de ces cas pareils sont-ils légions, aujourd’hui, dans notre administration publique, dans les institutions étatiques et les corps habillés de l’Etat, dans l’indifférence générale du président Bazoum, sans que celui-ci puisse décider solennellement de mettre fin à cette impunité si caractéristique du Niger d’Issoufou Mahamadou ? Ces cas sont nombreux et flagrants, visibles, palpables, se passant souvent de tous commentaires, et qui témoignent de l’esprit de désinvolture et surtout du manque inadmissible du sens de l’Etat et des responsabilités de la part du concepteur et géniteur du creux Programme de la renaissance, lequel qui se sera révélé, dans les faits, comme une grosse arnaque politique, exactement comme celle consistant à vendre de la…glace à un esquimau ! Après le MDN, c’est autour de la Garde Nationale d’être sous les rampes de l’actualité brûlante, avec l’exubérance de Sidi Mahamadou pour un niveau d’enrichissement qui dépasse l’entendement humain, dans un régime qui professait à cor et à cri les vertus de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, de l’impunité ! Mais, en réalité, le régime de la renaissance n’était ni plus, ni moins qu’une vaste entreprise de prédation des ressources publiques conçue et mise en marche par Issoufou Mahamadou et son clan politique, qui essaime, aujourd’hui, dans toutes les hautes sphères de l’appareil d’Etat. Le mal semble donc profond et durable, et seule une thérapie de choc, à la hauteur de la gravité de ce cancer social, pourra permettre de guérir le Niger d’aujourd’hui et de demain.
Une chose demeure cependant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car, tôt ou tard, les cadavres putréfiés et gonflés du régime de la renaissance finiront par remonter à la surface, et quant à ceux dissimulés dans des placards, la nauséabonde odeur issue de leur état de décomposition avancé achèvera de rendre irrespirable l’air du Niger !
La principale information du conseil des Ministres de ce vendredi 20 juillet 2017 est la révocation sans surprise du Maire central de la Ville de Niamey, M. Assane Seydou. Cette révocation est intervenue après que le Président de la République Issoufou Mahamadou ait demandé publiquement à son Ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed de lui faire des propositions et cela après que le Chef de l’Etat eut visité certains sites insalubres de la Ville de Niamey. Notons que le Maire de la Ville de Niamey déchu est le coordinateur régional de Niamey du parti AMEN AMINE du Ministre d’Etat Omar Ladan Tchana allié dans la mouvance présidentielle, quant aux 4 autres Maires ils sont tous du parti MODEN/FA Lumana de Hama Amadou, Chef de file de l’opposition. A suivre.
L'une grande décision du conseil des Ministres de ce vendredi 20 juillet 2017 est le limogeage de M. Gandou Zakara Secrétaire Général du Gouvernement(SGG). Il occupait ce poste depuis 2011, c'est-à-dire depuis l’accession du Président Issoufou à la magistrature suprême. Par ailleurs il fut au centre de nombreuses polémiques dont la plus récente est le dossier d’AFRICARD à la suite duquel plusieurs biens du Niger allaient être saisis à l’extérieur par la Société AFRICARD. En effet, selon l’opinion publique M. Gandou Zakara aurait beaucoup pesé dans cette décision de résiliation de marchés. A suivre
Ci dessus la liste des Affaires qui restent impunies jusqu'a ce jour Retenues par la Société Civile Nigérienne. Comment Comprendre que des Citoyens croupissent en Prison sans jugement depuis plus d'une année? Comment comprendre que toutes ses affaires restent sans la moindre information judiciaire? Que Dieu sauve le Niger
1-Dossier Areva‐Etat du Niger Affaire 200 milliards 2‐ Affaire Africard ‐ Etat du Niger 3‐ Dossier Bolloré : chemin de fer, magasin sous‐douanes 4‐ Achat de l’avion présidentiel Mont. Gréboune et disparition de Mont. Bagazam
5‐ Fraudes et corruption lors des concours d’entrée à la Fonction Publique 6‐ Affaires de Saisies des devises à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey 7‐ Aides Budgétaires pour la sécurité de l’Union Européenne et autres partenaires 8‐Vente de la Société des Mines du Liptako 9‐ Dossier Kandadji 10‐ Enrichissement illicite (sans cause) de certaines personnalités 11‐ Dossier accaparement des terres du bassin du lac Tchad Diffa 12‐ Commissariat à l’Organisation du Hadj et Oumra COHO – Niger Airways 13‐ Prélèvement de 20 Milliards de l’Agence de Régulation des Télécommunications et de la Poste 14‐ Affaire Wallgate (société Match Agitech de Salif Diallo) 15‐ Détournement des investissements dans les universités du Niger 16‐ Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels Agricoles (CAIMA) 17‐ licences de téléphonies (amendes et transaction) 18‐ Les fêtes tournantes du 18 décembre 19‐BombardementABADAM Commune de Bosso, Diffa 20‐ Voie de fait sur le déguerpissement des commerçants 21 ‐ Prêt Exim‐bank : Chine et Taiwan 22‐ Prêt congolais 23‐ Rançons lors des libérations des otages et assassinats journalistes français 24‐ Incendie dans les édifices publics et les marchés 25‐ Affaires Réalimar et NIMO 26 –Complexe scolaire privé Bédir 27‐ Arrestations extrajudiciaires et tueries des élèves 28‐ Aliénation des domaines publics 29‐ Centrale thermique de Gorou Banda (négociations des contrats et détournements des fonds de dédommagements)et incendie matériel Nigelec 30‐ Gestion des fonds liés à la sécurité(défense et intérieur) 31‐ Dossier des 490 conteneurs/SORAZ 32‐ Gestion des sociétés d’Etat : SONIDEP, CAIMA, OPVN, ORTN, CAFER, SOPAMIN, CNUT, SNTN, SORAZ, 33‐ les surfacturations et les fausses factures Régulation des Télécommunications et de la Poste dans l’attribution des marchés publics 34‐ fibres optiques et Télévision NumériqueTerrestre (TNT) 35‐Extradition de Sadi Kadafi et d’autres libyens 36‐ Permis miniers et pétroliers 37‐ Nouvelle Cimenterie du Niger 38‐ Fonds d’accès universel 39‐ Gestion des communes (don de Taxis Iraniens à la ville de Niamey) 40‐ Achat d’ambulance (Mimo automobile)
Le dossier judiciaire entre la Société Africard et le Niger qui a longtemps défrayé la chronique aussi bien au plan national qu’international avec la saisie de quelques biens de l’Etat du Niger a connu son épilogue. En effet, les deux parties ont librement opté pour un règlement à l’amiable de cette affaire qui n’a que trop duré à travers un protocole d’accord transactionnel signé le 27 juin 2018. C’est le directeur général de l’Agence Judiciaire de l’Etat, M. Maidagi Mainassara, entouré de deux avocats du Niger dans cette affaire en l’occurrence Me Illo Issoufou, avocat au Barreau du Niger et l’ancien bâtonnier du Benin Me Gabriel Archange Dossou, qui l’a annoncé lors d’un point de presse aminé samedi dernier à Niamey.
La procédure judiciaire a été à la fois longue et difficile pour le Niger et la société Africard concernant le litige qui les opposait. Le feuilleton judiciaire remonte à 2012 lorsque l’Etat du Niger à travers le ministre de l’Intérieur de l’époque avait décidé d’annuler la convention pour la production de passeport biométrique et électronique. Lors de ce point de point presse, le directeur général de l’Agence Judiciaire de l’Etat a d’abord relaté les faits du début jusqu'à l’aboutissement de la signature par les deux parties d’un protocole d’accord transactionnel précisant les concessions réciproques que les deux parties se sont mutuellement consenties, et ce sans aucune reconnaissance de responsabilité d’une quelconque partie.
Le contenu du protocole d’accord transactionnel qui vient mettre définitivement fin au litige
Selon le directeur général de l’Agence Judiciaire de l’Etat, M. Maidagi Mainassara, les deux parties ont effectivement convenu d’un certain nombre d’engagements pris de part et d’autre. Pour la République du Niger, elle s’engage entre autres : pour solde de tout compte, à payer à Africard Co LTD la somme de 5.000.000 d’euros à titre de règlement forfaitaire, transactionnel et définitif du litige, somme qui s’ajoute à celle de 3.300.000 d’euros déjà perçue par la société Africard le 1er septembre 2016 au titre de l’accord amiable partiel. Le règlement de cette indemnité transactionnelle, a dit le directeur général de l’Agence Judiciaire de l’Etat, doit se faire par virement bancaire sur le CARPA du conseil d’Africard au plus tard 30 jours après la signature du protocole d’accord transactionnel. Par ailleurs, il faut préciser que les 5.000.000 d’euros ont été virés le 19 juillet 2018. Au total, la République du Niger a payé plus de 8 millions d’euros, soit un peu plus de 5 milliards FCFA au lieu de 24 milliards quelques poussières que réclamait au 10 avril 2018 la société Africard.
Le président du Tribunal Communal Niamey IV, dans une ordonnance de mesures conservatoires en date du 28 novembre 2022, met fin au litige foncier et aux allégations et injures dirigées contre le chef de Canton de Saga. Par ordonnance N° 064 en date du 20 novembre 2022, Monsieur Harouna Sani, président du Tribunal, ordonne à titre de mesures conservatoires, aux sieurs Kimba Garba dit Capi et Soufiane Ibrahim la cessation de tous travaux de construction ou de mise en valeur sur le terrain d’une superficie de 40 ha sis à Tondigamay et Pays bas dans le Caton de Saga . Ainsi, la Justice met fin aux allégations et injures contre le chef de Canton savamment distillées au sein de l’opinion par certains habitants de Saga et le lave de tout soupçon d’accaparement de terres. Cela fait suite à une requête introduite au Tribunal Communal Niamey IV avec à la preuve une attestation de détention coutumière qui matérialise le droit de propriété incontestable des messieurs Issoufou Yacouba et Idrissa Mamoudou sur le dit terrain. Après ce revers judiciaire, les détracteurs du chef de canton et sa famille n’auront d’autres choix que d’abandonner les propos discourtois et subversifs pour se résoudre à respecter l’autorité coutumière. Il ya va de la cohésion entre les fils et les filles de Saga et de la grandeur de leur chefferie. Tous les fils et filles se doivent de regarder dans la même direction dans l’entente et l’harmonie pour la construction de leur Canton. L’essentiel c’est l’édification et le développement du Canton dans la cohésion de tous ses fils. Toute autre chose ne serait que subsidiaire. En tout état de cause, la division, l’adversité entre les fils d’un même Canton ne fera que retarder la communauté. Il est aujourd’hui indispensable que le chef de canton, l’honorable Maazou Mamoudou, crée les conditions d’un dialogue pour le retour au calme et à la paix à Saga.
M. Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif du NEPAD, Agence de Développement de l'Union africaine.Préfacé par l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, l'ouvrage d'Ibrahim Assane Mayaki se veut résolument un « manifeste adressé à la génération qui accédera aux postes de responsabilité en Afrique dans les deux prochaines décennies ». Il se veut « un retour d'expérience, un diagnostic et un plaidoyer ». Pour l'auteur, il s'agit à travers « un examen franc, original et lucide » de ce qui s'est passé pour que l'Afrique en soit où elle en est aujourd'hui.
EXTRAITS : Afrique et mondialisation L'Afrique a plutôt bien négocié le début de son intégration dans les circuits mondiaux, profitant des vents ascendants de la mondialisation dans les années 2000. La croissance a atteint des niveaux sans précédent. Pourtant, malgré cette décennie qui a vu naître un concept à la mode (l'afro-optimisme), on ne peut éluder le fait que l'Afrique abrite toujours près de 400 millions de personnes vivant dans une extrême pauvreté. Et que sa part dans le PIB mondial ne dépasse pas les 3 %. En outre, comme le reste de la planète, notre continent est entré dans une zone de turbulences. Elles se sont manifestées avec un temps de retard par rapport à la crise financière de 2008, mais la mondialisation a fini par rattraper l'Afrique avec son train de perturbations, de questionnements et de soubresauts.
Un ralentissement propice aux réformes
Le ralentissement des moteurs de la croissance africaine, qu'ils soient endogènes – stabilisation de l'inflation et des monnaies locales, hausse des investissements dans les infrastructures, sécurisation accrue malgré le risque terroriste – ou exogènes – demande chinoise, coût de la dette, super-cycle des matières premières –, laisse présager encore d'autres turbulences.
Les premiers effets sont déjà visibles dans nombre de pays du continent, notamment les plus riches en matières premières. Cet ajustement est le signal qu'une période propice aux réformes est en train de s'ouvrir. Les prouesses économiques présentées en taux de croissance du PIB ne peuvent plus masquer les immenses progrès qui restent à accomplir.
Dix années décisives
Les défis à relever durant les dix prochaines années sont bien différents de ceux des vingt dernières. Pour y parvenir, il faudra donc à l'Afrique un leadership bien différent de celui de cette époque.
Gardons à l'esprit que, dans dix ans, une nouvelle génération gouvernera l'Afrique. Nos dirigeants actuels, dont une large majorité ne sera plus aux commandes en 2027, devraient avoir pour objectif essentiel de préparer l'avenir. Or, force est de constater que la plupart des États africains ne sont pas en phase avec la rapidité à laquelle les sociétés changent : de nombreuses transitions politiques chaotiques s'annoncent, qui peuvent mettre en péril des années de progrès.
Les dix prochaines années doivent être mises à profit pour constituer le socle d'une juste intégration de l'Afrique dans les flux mondiaux. Dix ans, c'est le temps dont l'Afrique dispose pour faire son examen de conscience et se réformer. Car la mondialisation n'est pas un choix, c'est une force qu'il faut canaliser. Or les dix prochaines années seront aussi décisives pour le futur de la mondialisation. Elles décideront, entre autres, de la prochaine génération de puissances mondiales. La mondialisation n'est pas un jeu à somme nulle, mais elle produira des gagnants et des perdants.
User de nos ressources
Les leaders et les jeunes Africains doivent d'abord comprendre qu'ils ont en eux-mêmes les ressources nécessaires pour assurer leur futur : 80 % des pays africains pourraient se passer de l'aide publique au développement. On l'oublie, mais cette aide publique n'est plus une composante essentielle du financement de l'économie africaine. Elle représente un petit tiers des flux de financement extérieurs et environ un dixième des capacités de financement internes des États.
Les fortes turbulences économiques engendrées par la crise financière de 2008 continuent de déplacer le centre de gravité de l'économie mondiale. Les forces en présence sont en train de se recomposer. Les puissances occidentales et certaines puissances asiatiques, fortes malgré tout de leur immense capital intellectuel, préparent l'avenir. La Chine effectue un recalibrage de son économie en dynamisant son marché intérieur tout en jetant les bases d'une politique extérieure à travers les nouvelles routes de la soie. L'Afrique ne peut donc plus s'exonérer de la question de son enrichissement économique (forces démographiques, emploi, jeunesse, etc.).
La clé institutionnelle
L'Afrique recèle de plusieurs exemples de succès économiques. Quant aux solutions techniques aux défis de notre continent, elles sont connues. Si elles ne prennent pas, ce n'est ni par manque d'argent ni par manque de bonne volonté. C'est parce qu'il n'y a pas suffisamment de pays dont les institutions sont à la hauteur de ces défis. C'est aussi parce qu'on constate un manque d'appropriation. Je voudrais partager ici une leçon transmise par l'ancien Premier ministre éthiopien Meles Zenawi lors de notre première rencontre, en 2009 : « Formulez votre diagnostic dans vos propres termes. » C'est l'absence de diagnostic propre qui a trop souvent été la cause essentielle de l'échec des politiques de développement tentées un peu partout en Afrique, par manque d'appropriation.
La tâche de gouverner est complexe et demande que les meilleurs s'y consacrent. Trop de pays n'ont pas les ressources humaines nécessaires. Leurs meilleurs cerveaux sont allés chercher ailleurs ce qu'ils ne pensaient pas pouvoir trouver en Afrique. Trop de pays se reposent sur des consultants extérieurs pour définir leurs plans de déve- loppement à moyen terme.
Le travail pour l'Afrique, et elle n'aura pas trop de dix ans pour le mener à bien, consiste à se doter des solides institutions qui seront la clé aussi bien de ses capacités endogènes que de sa résistance aux chocs exogènes.
Cela fait une quarantaine d'années que mon parcours m'a permis d'analyser les nombreuses facettes, à la fois de l'économie du développement et de l'exercice du pouvoir, d'abord en tant que responsable de grandes entreprises nigériennes, puis en tant qu'homme politique au Niger, en tant que professeur, enfin en tant que secrétaire exécutif du NEPAD. Les neuf dernières années passées à la tête du NEPAD m'ont ouvert à une réalité panafricaine dont je ne soupçonnais pas la puissance.
Mon intention n'est autre que de rendre fidèlement compte de ce que j'ai vu, d'entreprendre de lever les blocages et les résistances et de proposer une feuille de route orientée sur quelques grandes thématiques, à l'usage de toute personne mobilisée pour l'avenir de notre continent.
Lire aussi la vidéo l'invité du jour avec Ibrahim MAYAKI Auteur du livre 'L'Afrique à l'heure des choix': Source Africa 24
Au Niger, la police a utilisé des gaz lacrymogènes ce dimanche 29 octobre pour disperser des manifestants à Niamey. Ils entendaient protester contre la loi de finances 2018 qui, selon eux, entraînera une hausse des prix des produits de première nécessité. La marche a dégénéré lorsqu'un groupe de manifestants s'est dirigé, malgré les interdictions, vers la place de la Concertation, en face du Parlement.
Des pneus brûlés autour des différents carrefours, la police qui jette des gaz lacrymogènes et qui sillonne la ville à grande vitesse, les manifestants n’ont pu atteindre l’Assemblée nationale.
La manifestation a dégénéré lorsqu’un groupe de protestataires s’est dirigé malgré les interdictions vers la place de la Concertation, en face du Parlement, qui sert habituellement de point de chute aux manifestations.
Joint par RFI, Abass Abdoul Aziz, président de l’Association de défense des droits des consommateurs des technologies de l’information, de la communication et de l’énergie (Actice), et l’un des organisateurs de la marche, précise que « l’itinéraire a été préalablement défini » et que les gens n’étaient pas d’accord pour le modifier car c’était « une marche pacifique qui a été autorisée », a-t-il insisté.
Abass Abdoul Aziz souligne, par ailleurs, que cette nouvelle loi de Finances va « étouffer » le peuple nigérien.
La loi de finances 2018 transmise à l'Assemblée nationale pour adoption risque d'être la goutte d'eau qui fera déborder le vase. Elle fait tellement grincer de dents que beaucoup d'observateurs craignent dans les semaines à venir un soulèvement similaire à celui qui a secoué le Burkina Faso voisin en octobre 2014. Les syndicats sont en débrayages permanents, les étudiants et scolaires sont régulièrement dans la rue, les enseignants chercheurs sont également en grèves perlées, les personnels des hôpitaux, vides du minimum, menacent, la société civile s'active et affûte ses armes, les citoyens de tous bords piaffent d'impatience d'en découdre avec des gouvernants aux antipodes des pré- occupations sociales. Les concertations, discussions et échanges préliminaires vont bon train tous azimuts pour mieux apprécier les mesures décriées de la loi de finances 2018, les expliquer concrètement aux populations nigériennes et pré- parer conséquemment la riposte. D'ores et déjà, un des trois grands pôles de la société civile, celui de Moussa Tchangari, a rendu public son agenda. Sous la houlette d'Alternative Espace Citoyens, les Nigériens sont ainsi conviés à prendre massivement part aux activités d'échanges et de partage qui doivent déboucher, le 11 novembre 2017, à une grande marche citoyenne contre les nouvelles mesures fiscales. Quant au MPCR de Nouhou Arzika, il a convié tous les citoyens nigé- riens, acteurs de la société civile en priorité, à une réunion de concertation en vue de coordonner la lutte contre la vie chère et les mesures de la loi de finances 2018. Cette réunion, tenue, hier mercredi 18 octobre, a été un succès de l'avis des participants. Une dynamique populaire se construit, les Nigériens de tous bords et de toutes catégories se disant excédés par les dérives du régime en place.
Mahamadou Issoufou n’a sans doute jamais mérité et justifié son surnom de zaki, de lion, que dans la répartition du budget de l’Etat. Il se taille une part de lion alors qu’il n’a aucune responsabilité devant l’Assemblée nationale. Avec 139 597 000 189 FCFA, Mahamadou Issoufou s’octroie le jackpot. Avec 60 157 097 778 FCFA, le Cabinet du Premier ministre, qui pilote et coordonne l’action gouvernementale, fait pratiquement piètre figure. Quant à l’Assemblée nationale, elle bénéficie de 18 Milliards FCFCA.
Les premières réactions de l’opinion publique sont sévères. Brigandage politique ! Vol ! Tout y passe. Les Nigériens sont furieux. Mais ils savent que leurs coups de gueule et leurs récriminations ne vont guère changer les choses. En 2018, des mouvements de protestation citoyens ont été régulièrement organisés par les organisations de la société civile en vue de contraindre le gouvernement à revoir sa copie. En vain. Depuis quatre ans, les enveloppes budgétaires alloués aux secteurs sociaux de base sont régulièrement laminées et réduites au minimum nécessaire tandis que celles de la présidence de la République, du Cabinet du Premier ministre et de l’Assemblée nationale, sont en hausse. Si l’on note une baisse sensible du budget de la Présidence qui passe de 145 milliards en 2019 à 139 milliards en 2020, il reste que le montant est jugé faramineux pour une institution qui ne produit rien du tout.
Gaspillage de l’argent public sous la 7e République
Le gaspillage de l’argent public, orienté vers des dépenses de prestige ou des projets insensés, au regard du contexte nigérien, lorsqu’il n’est pas carrément détourné, est un problème crucial qui a plombé la 7e République. La preuve de. l’impertinence des choix et orientations de l’argent public sous Mahamadou Issoufou est donné dans cette assertion : « on investit 300 millions FCFA dans des cameras alors que la majorité des écoles de la capitale ont des latrines dégradées, manquent de tables-bancs, souvent même sans eau à boire au robinet, nos quartiers manquent de voies praticables, de caniveaux ; nos rues sans poubelles, les containers sont devenus luxueux ». Triste tableau d’un pays confronté à d’innombrables problèmes d’assainissement et où l’école, la santé et l’hydraulique battent de l’aile.
Incroyable, en 2022, le gouvernement d’Ouhoumoudou projette de mobiliser et de dépenser selon ses prévisions une somme de 2.888 milliards de francs CFA. C’est ce budget colossal, qui est soumis à l’appréciation des parlementaires, 90 jours durant, avant de donner feu vert au gouvernement dans son exercice de mobilisation et de dépense publique. D’après le gouvernement, la présente loi de finances pour l’année prochaine, se caractérise par un élargissement de l’assiette fiscale, à travers l’institution de nouvelles taxes pour les petites et micro-entreprises. Ces nouvelles taxes voulues par le gouvernement, vont certainement peser très lourdes sur un marché déjà trop taxé et qui tend vers la mourante. Toute chose qui va directement à l’encontre des bonnes pratiques et préférences de nos petites et moyennes entreprises. Selon toujours le gouvernement qui l’a adopté en conseil des ministres, le projet de loi de finances pour l’exercice 2022, intervient dans un contexte marqué par des défis sanitaires et sécuritaires ; la variabilité des cours mondiaux des matières premières, ou encore, les aléas climatiques et leurs impacts négatifs sur la dernière saison pluvieuse qui nécessite un appui conséquent en vivre notamment aux populations vulnérables du pays. Mais ce projet de loi, faut-il le souligner, coopère directement aux orientations du Programme de la renaissance et les priorités et choix stratégiques définis par le gouvernement, notamment dans le Plan de développement économique et social en cours, et le Programme économique et financier également en cours d’exécution notamment avec le Fonds monétaire international. Pour rappel, le projet de loi de finances pour l’année 2022, table un budget annuel en recettes et en dépenses équilibré à 2.888 milliards de Francs CFA, répartis inéquitablement entre les différents services et institutions de l’Etat. C’est ainsi que la Présidence de la République se retrouve gracieusement avec une enveloppe de 214, 221 milliards de francs CFA. La Primature quant à elle, se retrouve avec 114,264 milliards, pendant que la Représentation nationale bénéficie à elle seule, 21 milliards de francs CFA. Les autres départements ministériels, tels que, celui de la défense nationale ; de l’intérieur et de la décentralisation, ou encore, le ministère de la santé publique, bénéficient respectivement de 151 milliards ; 114 milliards et 127 milliards de francs CFA. Ensuite, l’Enseignement supérieur, 67 milliards, Education nationale, 262, 504 milliards, 137,272 milliards pour le Ministère du Pétrole ; 89,183 milliards pour le Ministère de l’agriculture et 21,209 milliards celui de l’élevage. Le ministère de l’Équipement se retrouve avec 226,964 milliards, et 101,593 milliards pour le ministère des Finances. Le Ministère des affaires étrangères reçoit 18,606 milliards et 19, 249 milliards de francs CFA pour le Ministère de la Justice. Pendant ce temps le CSC ; la Cour constitionnelle ; la CNDH ainsi que le Cabinet de Médiateur de la République et la Cour de Cassation, bénéficient respectivement de 752, 175 millions ; 729,484 millions ; 377,199 millions FCFA ; 359, 342 millions et 454,758 millions de francs CFA. Enfin, la Cour d’Etat: 324, 519 millions ; CESOC, 1,437 milliards et 873,697 millions de francs CFA pour la Cour des comptes.
En prélude à la journée nationale de la femme nigérienne célébrée le 13 mai de chaque année, les responsables politiques de cette commémoration, ainsi que les femmes activistes ont la lourde tâche d’évaluer la mise en œuvre de la loi sur le quota, afin d’en proposer des correctifs pour son application pleine et effective. Car, à cette date, le quota est loin d’être effectif dans beaucoup de secteurs et niveaux de responsabilité.
Et pour cerner les raisons de de cette défaillance, les femmes peuvent déjà se pencher sur la représentation féminine au sein de l’hémicycle. En effet, au niveau de l’Assemblée Nationale, il y a une amélioration dans le respect de la loi sur le quota. Cela est dû au fait que l’application de cette loi a été confiée à ce niveau au juge électoral avec plein pouvoir de sanction (rejet des listes qui ne respectent pas le quota). Pour éviter le rejet de leurs listes, les partis politiques s’activent soigneusement et avec vigilance pour respecter cette loi.
Seulement, ce genre de mécanisme d’application et de veille n’a pas été élargi aux élections locales, à la composition du gouvernement et aux autres postes de responsabilité. Ce qui justifie la très faible représentation des femmes dans les municipalités (avec quelques rares femmes à la tête des mairies), mais aussi dans le gouvernement et dans les autres postes de responsabilité.
Pour autant, le gouvernement a déjà fait l’effort d’instituer le quota par une loi et même d’en rehausser le taux à deux reprises quelques années après. Il appartient donc aux femmes de batailler pour que cette loi soit appliquée sans défaut.
Car, au regard de l’importance du statut des femmes dans la société et leur poids numérique, il s’avère nécessaire qu’elles soient davantage responsabilisées et représentées dans toutes les instances de prises de décision qui engagent la vie de la nation.
C’était d’ailleurs ce souci qui a conduit le gouvernement à adopter le 18 octobre 2019 le projet de loi modifiant la loi de 2000 elle-même complétée en 2014.
En effet, l’exposé des motifs de ce projet précise clairement que : « Le Niger à l’instar des autres nations du monde s’est engagé à faire de la femme une actrice à part entière du processus de développement socio-économique et politique. Et ce projet de loi a pour objet de rehausser les quotas de 15% à 25% pour les fonctions électives et de 25% à 30% pour les fonctions de nomination aux emplois supérieurs de l’Etat ».
Cela dit, les femmes ont aujourd’hui deux possibilités pour améliorer l’application du quota. Elles ont d’abord la chance de passer par l’Assemblée Nationale (qui est d’ailleurs en session des lois) par le canal de leurs collègues députés, pour solliciter la mise en place des mécanismes tels que prévus pour les élections législatives à travers la révision de certains textes.
Ensuite, elles peuvent tout aussi confier à l’Assemblée Nationale le soin de saisir la Cour Constitutionnelle, sur le non-respect de la loi sur le quota.
Cela permettra sans doute, d’épargner aux femmes les déceptions du 10 septembre 2013, date à laquelle la Cour Constitutionnelle par arrêt n°008 CC/MC déclarait irrecevable la requête introduite devant elle par la présidente du comité CEDEF, parce que tout simplement ce genre de saisine n’est pas prévu. L’on se rappelle bien qu’à cette époque, la présidente du comité sur la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme (CEDEF) avait saisi la cour constitutionnelle pour : « …relever, entre autres, que les quotas attribués dans le 1er et 2ème gouvernement de la septième République font ressortir des faiblesses et des inquiétudes majeurs en matière de promotion des droits de la femme, raisons pour lesquelles les membres du comité CEDEF d’élaboration du rapport alternatif ont jugé opportun de vous soumettre leurs préoccupations face à cette discrimination et à la violation flagrante de notre constitution par le non-respect de l’article 22 de la constitution… ».
Et en cette occasion, la Cour Constitutionnelle profitera pour édifier tous les nigériens sur les conséquences liées à la violation de la loi sur le quota, et aura même peut-être, le loisir de contraindre les pouvoirs publics à respecter et faire respecter les quotas au grand bonheur du pays qui a besoin de toutes les énergies (hommes, femmes, jeunes, personnes en situation de handicap) pour amorcer son développement socio-économique.
Les jeux au Niger sont régis par une ordonnance qui date de 1993 et qui définit les taxes à payer ainsi que la périodicité des licences. Pour les casinos, il y a une taxe de cinq millions valables pour deux ans et 500 000 Fcfa par machine à sous pour une période de deux ans. Mais, à l'heure actuelle, c'est une autre pratique qui se développe, apparemment, avec la complicité des responsables de la LONANI (loterie nationale du Niger), détentrice du monopole des jeux au Niger et qui accorde les licences sous le contrôle du ministère des Finances. Selon des sources dignes de foi, l'astuce trouvée, actuellement, par beaucoup d'exploitants, serait de payer pour un casino avec 100 machines. Une véritable arnaque sur laquelle la LONANI semble fermer les yeux. Donc, on choisit de payer pour un casino de 100 machines cinq millions au lieu de taxes d'un montant de 50 millions sur deux ans. Une tricherie qui contourne également les services fiscaux. C'est donc une double arnaque. Pour dire que, l'Etat est totalement grugé dans ce secteur. En tout cas, la situation indique que la vignette qui devrait être payée à la mairie ne va pas l'être. Sans dire que les redevances ne seront plus payées. Les services compétents de la loterie semblent se focaliser sur les marchés juteux - En négociant des contrats d'informatisation - que de s'occuper des casinos qui passent tout leur temps à arnaquer l'Etat et les citoyens. Si non, comment peut-on comprendre et expliquer la prolifération de casinos à Niamey en l'absence de tout contrôle ? Aujourd'hui, ce secteur souffre de beaucoup de suspicions et de manque de réelle volonté de l'assainir. Le ministère des Finances prendra-t-il, un jour, ses responsabilités pour mettre fin à cette pagaille sciemment créée et qui ne profite qu'à une certaine catégorie de travailleurs de la loterie nationale ?
L’ouvrage aborde, selon l’expérience de son auteur qui milite au sein d’un parti, divers problèmes de l’environnement politique du Niger et propose des solutions pour la promotion des valeurs politiques. Il met au centre le rôle de la jeunesse, les intérêts pour la cohésion sociale, l’unité nationale, et l’intégration africaine.
De son vécu dans les rouages de la politique, jeune étudiant en master 2 de Biologie, Abdoulaye Idrissa James, parle dans cet essai de 67 pages édité en 2020 par les Editions Baudelaire, des contours et détours de la responsabilité d’une jeunesse à l’étendard du changement entre les mains vis-à-vis de la politique, dans un contexte où les partis, la plupart du moins sont créés comme des propriétés individuelles ou des groupes au compte réservé d’une même classe politique. L’un dans l’autre il est des jeunes comme lui qui militent au sein des partis politiques au Niger.
Pour l’auteur, l’engagement se prend dans le choix entre deux voies : servir le peuple ou se servir. Et, selon Abdoulaye Idrissa James dans ses premières lignes, l’idéal qu’est l’intérêt général n’est la motivation manifeste que d’un nombre restreint des militants et leaders politiques. Les gens adhèrent aux partis pour bénéficier des privilèges tels que des marchés ou des postes nominatifs, dit-il. Ainsi, les plus âgés sont généralement les nantis. Ils se démarquent de par leur importante contribution financière. Quant aux jeunes ils militent généralement avec leur dynamisme dans la mobilisation des «sympathisants».
Dans le chapitre intitulé : la prévention des crises postélectorales au niveau des partis politiques, Abdoulaye Idrissa James en appelle aux leaders politiques à faire davantage preuve de patriotisme. «Ils doivent comprendre que la crédibilité des institutions démocratiques n’est possible que lorsqu’ils les respecteront. Si nos institutions fonctionnent dans la transparence et dans une objectivité indéniable, nous pouvons nous rassurer que toute forme d’élection sera crédible et acceptable de tous. C’est la garantie pour nous d’éviter les litiges entre les différentes forces politiques sociales», peut-on lire.
L’auteur déplore aussi l’inattention des partis politiques à la question de formation politique des militants. Pour lui, des telles carences seraient à la base des agitations ethnocentristes, régionalistes, sans fondement raisonnable.
Dans un autre chapitre consacré à l’intégration africaine, Abdoulaye Idrissa James traite des avancées fortes à consolider pour une Afrique meilleure pour les générations à venir. Il évoque notamment, la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui permettra à l’Afrique d’avoir un vaste réseau commercial à même de booster l’économie du continent. Les jeunes du continent se doivent aussi d’être acteurs et s’approprier cette vision d’intégration.
Il faut souligner que les partis politiques sont des acteurs de stabilité et d’instabilité dans toute démocratie. Il est alors nécessairement important de préparer les jeunes à mieux comprendre les enjeux de la consolidation de la paix et à intégrer dignement la politique avec patriotisme comme valeur partagée.
‘’Camarades’’, c’est le titre du nouveau roman d’Adamou Idé, écrivain nigérien. Edité en 2021 par Les éditions Flamboyant et Communication, ’’Camarades’’ raconte l’histoire d’un jeune fonctionnaire issu de la classe populaire (une famille paysanne) qui après l’obtention de ses diplômes a décidé de mettre ses compétences au profit des paysans. A travers ce roman, l’auteur dresse aussi le portrait de la société nigérienne, malade, où les mœurs politiques ont perverti certaines normes sociales comme l’honnêteté, l’intégrité, la loyauté.
Le personnage principal du roman est Halidou Abdou alias Jirmey, jeune ingénieur agronome, intègre, plein de bonnes intentions et engagé à apporter sa contribution pour l’amélioration du secteur agricole. Ce qui est normal, ce d’autant plus qu’il est lui-même un fils de paysan. Très apprécié des producteurs rizicoles Jirmey a frappé dans l’œil du ministre Bounama qui a vu, à travers ce cadre compétent et intègre, l’occasion encore d’assouvir sa cupidité, son désir insatiable de soutirer de l’argent des caisses de l’Etat. Il le fait coopter dans le parti et le nomme à la tête d’une grosse société d’Etat : Caisse Nationale Agricole (CANA)
Il parle des conditions de vie des fonctionnaires honnêtes et intègres (comme Jirmey, et son prédécesseur à la tête de la CANA le nommé Taher Illiassou alias Gorzo, enseignant chercheur de son état), qui sont assaillis par les mêmes difficultés sociales que la majorité de leurs concitoyens.
Et à côté d’eux, évoluent tous ces fonctionnaires ripoux, des hauts responsables politiques corrompus (comme le ministre Bounama) et autres parasites sans grande qualification qui vivent comme des pachas (Garba, rabatteur, homme de main, coursier ensuite devenu directeur des ressources d’une grosse boîte (la CANA).
Le roman traite aussi de la connivence entre ces hauts commis de l’Etat et des commerçants véreux sous le parapluie du parti pour siphonner les fonds publics destinés à des secteurs aussi vitaux que l’agriculture dans un pays où les crises alimentaires et nutritionnelles sont récurrentes. La carte du parti plutôt que la compétence et la probité comme principale élément de l’ascension professionnelle et sociale. Marchés publics de complaisance
souvent mal ou pas du tout exécutés, surfacturation, retro-commissions, telles sont entre autres procédés qu’utilisent les hauts responsables politiques et leurs complices opérateurs économiques véreux sans scrupule comme Kallam Abdou alias Yamaizé, autre personnage central du roman.
Ces combines qui vident les caisses de l’Etat se font aussi souvent avec quelques toubabs ayant leurs entrées dans la haute sphère politique comme ce monsieur Dubois, ami de longue date du ministre Bounama.
Tentations, ascensions fulgurantes, mais aussi déchéance inattendue font partie de la trame de ce roman de Adamou Idé. Si le nommé Gorzo a été déchu de son poste du DG de la CANA pour avoir refusé de marcher dans la combine entre le ministre Bounama et son ami commerçant Yamaizé, ce ne fut pas le cas du ministre Bounama qui a connu une faim tragique. En effet, à la suite d’une suite violente dispute pour le partage d’une retro-commission offerte par M. Dubois et d’une suspicion de fuite sur une affaire de mœurs impliquant Yamaizé, le ministre Bounama fut démis de ces fonctions. Petit à petit, toute sa fortune amassée sur du faux (corruption, détournement de deniers publics ; il devient la risée de la société et fit la dure expérience des réalités (plus des difficultés) sociales que vivent ses concitoyens mais qu’il ne percevait pas lorsqu’il était dans les grâces du pouvoir. Alors qu’il se rendait dans une boulangerie pour acheter du pain, il fut renversé par un motocycliste dans l’obscurité à cause des coupures intempestives du courant électrique qui plongent la capitale dans l’obscurité. Il mourut ainsi comme un clochard, on y trouva 300 F dans sa main. Triste fin pour un gars qui avait tout.
Enfin, à côté de la problématique de fond que traite l’auteur, le livre ‘’Camarades’’ parle par endroit des scènes de la vie quotidienne de la grande masse des Nigériens : problèmes de loyer, situation des centres de santé, la question de l’insalubrité, les cérémonies de baptême et de mariage, l’animation du petit marché et du grand marché, sans oublier les histoires de mœurs, des réseaux sociaux et la vie privée, le chômage des jeunes qui les réduit à du bétail électoral qu’on peut conduire n’importe où avec quelques jetons pour le fameux ‘’Attayo’’ (ou thé). Ce qui donne un attrait irrésistible à ce livre et une facilité de lecture pour les amoureux de la lecture. ‘’Camarades’’ est un livre qu’il faut absolument lire.
N’en déplaise aux détracteurs : entre l’actuel Président de la République Bazoum Mohamed et le parti LUMANA FA il y a bien une affinité incontestable. Cette vérité, les sbires du président Issoufou Mahamadou ne veulent pas la reconnaître. Pourtant chaque jour que Dieu fait, le Président Bazoum Mohamed pose des actes de droitures pour ou redresser ou corriger les actions destinées à faire mal au parti de Hama Amadou. Ces derniers jours, c’est l’affaire des nominations des secrétaires généraux des communes qui a sonné le glas. En effet, pour qui veut être réaliste, il reconnaîtra que la communauté urbaine de Niamey est bien une chasse gardée du LUMANA FA. Qu’on le veuille ou pas, même demain, une éventuelle compétition électorale verra sans aucun doute ce parti briguer la majorité. D’ores et déjà, les dernières élections ont donné à ce parti l’essentiel des suffrages qui l’ont amené à siéger à la tête de la présidence du Conseil de ville. Voilà aussi une réalité qui fait saigner le coeur des barons du PNDS qui ont éparpillé leurs avoirs dans certains quartiers périphériques croyant ainsi déboulonner le LUMANA. Peine perdue et déjà lors des votes pour l’élection des membres du Conseil de ville, plusieurs de leurs manoeuvres dilatoires étaient tombées à l’eau. Kalasourou. C’est justement ce comportement que ne veulent pas adopter les militants du PNDS. Pourtant, déjà à cette époque, le Président de la République Bazoum Mohamed a été très strict : il a interdit toute manipulation et fraude. Ceci a contribué à accorder légitimement au LUMANA FA l’essentiel des postes au sein du Conseil de ville. On peut dire que c’est bien sous l’autorité de Bazoum que le LUMANA s’en est sorti sans grands dommages; sauf ceux causés aux tricheurs du PNDS qui ont vu le contrôle de la capitale leur glisser sous les doigts. Déjà à cette époque, plusieurs observateurs et analystes politiques se sont interrogés sur les réelles motivations du Président Bazoum par rapport au LUMANA. Très vite, ils se sont résolus à comprendre et accepter qu’il est s’agit juste d’un homme intègre et juste qui veut faire les choses au respect des dispositions des textes de Loi.
Aujourd’hui encore, dans le différend qui oppose le président du Conseil de ville Oumarou Dogari au gouverneur de la Région de Niamey sur la question de la nomination des secrétaires des communes, le Président Bazoum vient de trancher en faveur du militant du LUMANA FA, en l’occurrence Oumarou Dogari. Avec son franc parler, le Président a tout simplement demandé de laisser faire les choses selon les dispositions de Loi; autrement dit de consacrer la nomination des secrétaires selon les propositions du Conseil de ville. Au fait, le Conseil étant contrôlé en grande partie par le LUMANA, comment alors le gouverneur masqué par le ministère de l’intérieur voudrait-il imposer des collaborateurs d’un autre bord? Pour certainement créer des conflits administratifs pour insubordinations et ainsi engendrer une crise qui conduirait à déstabiliser le Conseil de ville. Ce que les gens n’ont pas réussi par le bais des urnes, ils voudraient le régler par la tricherie. Kalasourou. Que les uns et les autres se désabusent; la gestion de Niamey la capitale revient à la majorité qui est ici inhérente au LUMANA FA. Pour le temps que cela durera, les gens doivent mettre de l’eau dans leur vin et laisser le président de ville se consacrer aux grands projets qu’il est en train de mettre en oeuvre au profit de notre très chère capitale.
Décidément, les saboteurs de la réforme du secteur de l’eau au Niger, avec à leur tête un actionnaire de la SEEN, et ses sbires ont la tête dure ! En effet, depuis que le processus de la réforme a été enclenché, ils ne dorment pas. Le coeur amer et plein de dépit, ils n’en démordent pas et complotent sans relâche pour que le processus prennent du plomb dans l’aile, avec l’aide de quelques apatrides dans la boîte, plus mobilisables pour les intérêts étrangers que pour le bonheur des nigériens qui passent par un accès à l’eau potable de qualité, bon marché et l’accroissement des possibilités d’extension du réseau et de branchements massifs au grand bénéfice de la population. Malheureusement pour eux, forts du soutien des plus hautes autorités nationales, des agents de la Nigérienne de l’eau, le processus est loin, irréversible, robuste et sûr !
Pour rappel, lorsque le processus avait été envisagé, au début des années 2000, il n’y avait eu beaucoup de sérieux dans le montage de la réforme, du fait de certaines erreurs, qui sentent le délit d’initié. Ce montage ne visait ni plus ni moins qu’à bazarder les actions de la SEEN au bénéfice de la clientèle politique, principalement constituée des valets de l’ancien régime de la 5e République.
Mais à l’épreuve du temps, cette camorra a convertit ses actifs en une redoutable machine de pression et de chantage contre les bénéficiaires des prestations de la SEEN que sont les nigériens lambda. La qualité des prestations se dégrade, la couverture du réseau d’eau reste quasi stationnaire, alors que les besoins en eau augmentent, mauvais entretien du réseau qui devient de plus en plus vétuste, coûts relativement élevés par rapport au niveau de vie des nigériens, manque de perspectives pour le personnel, qui voit son avenir s’assombrir chaque jour un peu plus, etc. Bref, les griefs étaient nombreux, et il fallait envisager au plus vite la sortie de ce cul de sac.
À travers cette réforme, l’objectif était donc de libérer l’ancienne SEEN des griffes d’une mafia prête à tout pour maintenir le statu quo et empêcher toute évolution de la situation de ladite boîte. En un mot comme en quatre, il s’agissait de redynamiser et valoriser le secteur de l’eau. En plus, cette réforme visait surtout à valoriser responsabiliser les agents, qui sont quand même les seuls dont la vie est liée à la viabilité du secteur. Les actionnaires ne seront jamais là une fois que le secteur aura coulé ! Et c’est malheureusement à cela que certains ont voulu conduire la SEEN, à coup de mauvaise gestion, de complots et de subversion.
N’eût été la prompte réaction de l’Etat du Niger, la société aurait connu des lendemains sombres entre les mains de cette mafia.
Malheureusement, toute cette pagaille a été organisée avec la complicité interne de certains agents, dont un directeur de service, qui se proclame directeur, sans aucun background, sans aucun parcours académique ou profil professionnel valable, sans expérience enviable, rien ! Ou plutôt très peu pour ses prétentions démoniaques.
Il s’est autoproclamé « cadre maison », alors qu’on sait qu’il est juste un plombier, formé dans un de ces centres d’apprentissage de seconde chance. Pas de quoi fouetter un chat ! Sa seule arme c’est sa grande aptitude aux complots, aux intrigues et son macabre parcours parsemé de nombreuses victimes de ses combines. Son exercice favori ? Doté d’une imagination on ne peut plus maléfique, flinguer les jeunes, particulièrement ceux qui ont du talent et un certain potentiel est son exercice favori. Et comme il sait de qui tenir, ses pièges sont imparables pour ces braves agents de l’ancienne SEEN qui, jeunes, bardés de diplômes et doués d’un redoutable esprit de compétition sont prêts à relever n’importe quel défi. C’est cela qui fait peur à des vieilleries de son genre qui ne sont bons ni pour le travail, ni pour le social dans l’entreprise, tellement leurs coeurs sont abîmés par les idées noires et les ‘’kondaa yandaa’’ !
Il y en a un par exemple dans cette boîte qui, faisant feu de tout bois, il passe plus de temps à flinguer ces jeunes qu’à travailler ! Il fourre son nez partout ! Il a le nez dans les services techniques, les sphères administratives, les affaires des syndicats et du personnel, alimentant les rumeurs les plus folles et ourdissant les complots les plus sordides. Il fabrique même les rumeurs intoxique à la fois le personnel et les actionnaires, avec de fausses rumeurs, dont son seul esprit subversifs sait concocter. C’est en réalité lui qui porte véritablement le combat contre la réforme. Mais que de le faire ouvertement, il le fait de la façon la plus sournoise, comme tous les esprits malhonnêtes, incapables de faire le débat contradictoire se réfugient sournoisement dans le dilatoire. C’est d’ailleurs dans cette vaste entreprise de déstabilisation que ces coalisés ont recours à des journaux internationaux, comme Africa Intelligence, connus pour leur aversion contre le Niger, ses dirigeants et ses intérêts, pour compromettre la réforme dans un esprit néocolonial. Malheureusement pour eux, le Niger a repris en mains la gouvernance du secteur de l’eau, qu’il entend assainir, moderniser et viabiliser au grand bénéfice des populations nigériennes, seul leitmotiv de son action. Donc les masques sont en train de tomber et les valets locaux des multinationales étrangères doivent se raviser.
Le pire qui arrive désormais à ces larbins et à leur commanditaire, c’est qu’ils sont clairement identifiés par le personnel. Leur bras armé dans la boîte aussi est clairement identifié. Et le personnel n’hésitera le moment venu pas à leur faire leur café, sans sucre ! Gageons qu’ils ont compris et qu’ils vont se ranger avant que la colère du personnel s’abatte sur eux !
En 2017, le Niger a encore reculé de onze places dans le classement général sur l'état de la corruption dans le monde, en occupant la 112e place sur 180 pays et territoires, avec une note de 33 points sur 100, selon le rapport de l'ONG Transparency International.
Le classement 2016 avait positionné le Niger à la place peu enviable de 101ème avec un indice de 35 points, sur 176 pays du monde.
Selon cette ONG, en dépit des engagements des hautes autorités du pays, la corruption gagne du terrain au Niger "au regard des différents scandales révélés non seulement par la presse mais aussi et assez souvent par la justice".
En effet, pour combattre le fléau qui a gangréné tous les secteurs du pays, les autorités ont lancé plusieurs initiatives dont l'institution d'un organe de lutte contre la corruption, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions assimilées (HALCIA), la mise en place d'un Bureau Informations-Réclamations, Lutte contre la Corruption et le Trafic d'Influence dans le secteur judiciaire, et l'opération "Mai Boulala" lancée par le président de la République en 2017, en vue de châtier tous les auteurs ou complices de délinquance financière.
Le nouveau président de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), Gousmane Abdourahmane, a prêté serment hier mercredi 20 septembre devant le président de la Cour de cassation, Bouba Mahaman, avant d’être renvoyer dans l’exercice de ses fonctions. C’était en présence de l’ex-président de la HALCIA Boureima Issoufou et de plusieurs autres invités. Le Niger, il faut le noter, à l’exemple des autres pays du monde, n’est pas à l’abri de la corruption. Une corruption qui a pour corollaire, le détournement des deniers publics, la concussion, l’achat des consciences, la fraude lors des examens, etc. C’est donc conscient des tares qui gangrènent et plombent, le développement socio-politique et économique de notre pays, le président de la République Issoufou Mahamadou a jugé utile de mettre en place une autorité chargée de lutter contre la corruption. Dès lors, a été mise en place la HALCIA par décret n°2011-219/PRN/MJ du 26 juillet 2011. Pour conduire les investigations contre la corruption, le président de la République nomma alors à la tête de cette institution le magistrat Boureima Issoufou qui ne tarda pas à s’engagea dans une croisade contre des malversations de toutes sortes.
Des voix s'élèvent, depuis quelques temps, pour interpeller le Président Bazoum Mohamed qui a juré sur le Saint Coran de mener un combat hardi contre la corruption et le détournement des deniers publics, entre autres. Aujourd'hui, les Nigériens attendent vivement que ce combat soit déclenché et mené avec rigueur, fermeté et dans le respect des procédures judiciaires.
Mais, l'intention seule ne peut convaincre les nigériens qui ont été pendant 10 ans littéralement dépouillés de leurs richesses. Il faut, pour cela, que Bazoum passe aux actes. Le discours seul ne suffit pas.
Il faut le faire accompagner par des actes concrets et convaincants qui traduiront la volonté d'assainir et le désir de justice. Aujourd'hui, tout laisse croire que l'engagement de Bazoum Mohamed à mener un combat contre la corruption est démagogique voire trompeur. En tout cas, il semble heurter à des dossiers beaucoup plus coriaces que sa détermination de mener le combat. D'ailleurs, au sein de la majorité, certains députés qui ont préféré garder l'anonymat pensent que Bazoum veut leurrer les Nigériens. Sinon, ils le défient de faire avancer un seul dossier. Pour eux, c'est toujours Issoufou Mahamadou qui détient la réalité des choses. Bazoum Mohamed ne maitrise même pas les services de renseignement. Une menace à peine voilée qui confirme tout ce qui se raconte, ces jours-ci, au sein de l'opinion. Et qui pourrait signifier qu'il est sur des braises ardentes. Au risque d'une mise en accusation.
" Au nom de mes collègues députés, je l'exhorte à porter la guerre à la corruption. Il ne s'agit plus de punir quelques-uns pour l'exemple ; mais plutôt de faire comprendre à tous que la Renaissance est porteuse d'un code d'éthique dans lequel il n'existe nulle nomenklatura intouchable, dans lequel la loi est la même pour tous, dans lequel il n'y a pas de petits larcins s'agissant des biens publics. Que donc la HALCIA et tous les organes de contrôle conduisent, en toute sérénité, la mission qui leur est confiée, sans haine et sans crainte pour la sauvegarde de l'intérêt général, pour la protection de notre économie et l'enracinement de l'État de droit « .
Depuis quelques mois déjà, la commune rurale de Gangara, dans le département de Gazaoua, fait face à une montée en force d’une secte religieuse dénommée « Gawsiya ». Se revendiquant de l’islam, cette secte dont le gourou se trouverait, aux dires de certains, à Dogondoutchi, a pu recruter beaucoup de jeunes dans la commune de Gangara. Après avoir eu la position du conseil islamique qui a certifié que les pratiques de la secte sont contraires à l’enseignement de l’islam, le conseil municipal de Gangara a pris une délibération interdisant les activités de la secte. Mais, c’est sans compter sur l’opiniâtreté de certains de ces militants qui ont vite fait de braver cette interdiction. Dans la foulée, 4 adeptes de la secte furent arrêtés et placés en détention à Tessaoua. De retour de prison, ces adeptes n’ont pas obtempéré. Pire, ils ont pris encore plus au sérieux leur sacerdoce en reprenant de plus bel leurs activités illégales.
Face à cette situation, le conseil municipal a mené des investigations qui lui ont permis d’obtenir des informations crédibles sur les agissements de la secte. C’est ainsi que le Préfet de Gazaoua a convoqué une réunion sécuritaire au niveau département. A l’issue de cette rencontre, la décision a été prise de mettre fin systématiquement aux activités de la secte dans le village de Dan koullio où elle semble avoir établi son état-major. Mais cela n’a pas suffi à mettre fin aux activités de ce groupe dont les éléments n’avaient visiblement d’oreilles que pour leur enseignement. C’est dans ces conditions que les éléments des forces de défense et de sécurité ont procédé à l’arrestation de 9 jeunes identifiés comme particulièrement actifs dans la propagation d’un message jugé blasphématoire vis-à-vis des préceptes de la religion islamique dont certains piliers seraient littéralement foulés au pieds.
Pour le maire de la commune de Gangara, M. Omar Sani, la communauté a le devoir de respecter les lois de la République. Aussi doit-elle s’informer sur sa religion et surtout signaler aux autorités compétentes toute activité susceptible de remettre en cause la paix et la quiétude sociale, éléments sans lesquels le développement n’est pas possible.
Les ministres allemand et italien de l'Intérieur réclament l'ouverture d'une mission de l'UE à la frontière Niger-Libye pour lutter contre l'immigration clandestine vers l'Europe, selon un courrier dont l'AFP a obtenu une copie dimanche. L’information donnée par la RTBF confirme la mobilisation des deux pays afin de donner plus d’efficacité à la lutte contre l’immigration clandestine. Dans une lettre adressée à la Commission européenne et datée du 11 mai, les ministres Thomas de Maizière et Marco Minniti se disent "convaincus que nous devons tous faire plus", alors qu'entre janvier et mi-avril, l'Italie a vu arriver 42.500 personnes par la mer dont "97% ont embarqué en Libye". Pour fermer la route migratoire vers la Libye via le Niger, les ministres préconisent "des programmes de développement et de croissance pour les communautés le long de la frontière" entre ces deux pays, "une assistance technique et financière aux organes libyens chargés de lutter contre la migration clandestine" et former les personnels libyens à la lutte contre les trafics. "Nous devons de manière urgente établir les besoins et la faisabilité (de tels projets) à travers des missions exploratoires. L'objectif est l'installation d'une mission de l'UE le plus rapidement possible à la frontière entre la Libye et le Niger", indiquent les deux responsables.
Il est vrai que Bazoum venait pour la continuité, mais le faisant, il promettait de « consolider et d’avancer ». Ce qui, à y regarder de près, promet, quand on sait lire entre les lignes, un certain changement, ne serait-ce que par le style de gouvernance. L’homme, il est vrai, par son style de vie, est d’un socialisme modeste, peu porté sur la brillance de la vie, humain « philosophiquement », mais portant un coeur à Gauche. Toutes choses qui le rendent foncièrement différent de son prédécesseur porté, lui, par ses vanités démesurées, sur un certain culte de la personnalité par lequel il se donne des allures de surhomme pour paraitre celui qui domine tous et tout. Les deux hommes, bien qu’issus du socialisme, n’ont pas la même foi politique. Quand Bazoum peut être un socialiste convaincu, l’autre ne porte, lui, qu’un socialisme de pacotille, quelque peu « frelaté » qui n’a aidé qu’à galvauder l’image d’une idéologie qui se veut pourtant près des hommes, à l’écoute de la société, humble et solidaire. Ce devoir de comparaison s’impose, fut-il un crime pour les milieux proches de l’ancien président, afin que l’on puisse comprendre que, même animé par la volonté de bien faire dans la rigueur d’un socialisme enfin réhabilité, l’homme, depuis quelques mois, depuis plus d’un an, bientôt deux, gère entre inertie et doute, entre hésitation et la peur d’une déflagration interne qui pourrait lui compliquer un pouvoir déjà trop difficile à gérer. Alors qu’il va bientôt consommer la moitié de son mandat, voilà que, pour parler de bilan, l’homme n’en a presque pas, ne pouavoir le courage de porter son programme, obligé, ainsi qu’on le lui a imposé, de gouverner par le présidium de son parti qui, selon ses propres indiscrétions, devrait dicter la conduite à tenir, sans doute loin de ce que pourrait lui indiquer un programme qu’il défendait devant le peuple et qui, en principe, devrait lui servir de tableau de bord pour « avancer ». Mais alors, pourquoi au temps d’Issoufou le CEN ne décidait pas à la place du président « élu » de l’époque qui pouvait seul agir, souvent dans le mépris même de la loi ? Est-ce un parti qui est élu ou un homme pour diriger un pays ? Le programme sur la base duquel il se fait élire est-il celui d’un homme ou du parti ? A quoi bon vouloir faire ce chantage à Bazoum juste parce qu’on a perdu le pouvoir pour vouloir ainsi trouver le moyen de gouverner avec lui, en décidant souvent à la place, prétextant un choix qui viendrait du CEN qui ne peut être responsable devant le peuple ? Il reste que pour répondre d’une gestion, c’est le président qui est responsable devant le peuple, non un parti, a fortiori un CEN-bidon.
Il ne faut pas oublier qu’il héritait de son successeur d’un pays malade où tout est à refaire, un pays dans lequel, l’amour de l’autre a déserté les coeurs, une nation faite d’injustices et d’inégalités, de corruption et de concussion. Sans audace, il est clair qu’il est difficile de gouverner un tel pays surtout lorsque, plus que d’une opposition normale et institutionnelle, il doit, curieux que cela puisse paraitre, s’inquiéter plus d’une autre, prête à ne pas lui faire de concession et qu’il doit affronter avec tact dans son propre parti sur lequel il pourrait manquer d’emprise pour mieux gérer « son » pouvoir, si tant est qu’il est à lui, non à un autre qui se servirait de lui comme figurant, pour se donner, par une telle malice, un troisième mandat qu’il ne peut avoir le courage de prendre par un coup de force ainsi que beaucoup de ses pairs l’ont tenté, souvent sans survivre à leur entêtement.
Comment ne pas comprendre donc l’impatience des Nigériens, à ne pas voir le pouvoir bouger, faisant du surplace sur des questions essentielles, pour lesquelles, les Nigériens et certains partenaires, attendent d’avoir de la lumière ? C’est d’autant important que c’est le magistrat suprême lui-même qui, en prenant le pouvoir, dans son discours d’investiture, avertissait que les temps ont changé et que chacun devrait désormais répondre de ses actes, sans compter sur un autre, pas sur le parti, pas sur sa région. Un tel discours courageux dans un pays fait de malaises et d’injustices ne peut qu’être audible. Cette volonté politique exprimée attirait irrésistiblement une vague de sympathie pour un président qui aura été le plus contesté de l’Histoire du pays, pour comprendre qu’il lui est possible de communier avec les Nigériens malgré des relations qui auront été difficiles. Cela peut montrer à quel point les Nigériens sont tolérants même quand la gestion antérieure les obligeait à la haine et à la détestation de l’autre.
Et la question que beaucoup de Nigériens se posent est de savoir s’il est encore raisonnable de continuer à croire à ces promesses de justice données par le Chef de l’Etat. Ceux qui, il y a quelques jours, boudaient la réunion du CNDP parce que sceptiques quant à la volonté réelle du régime d’amorcer un changement, peuvent-ils avoir été plus vigilants et clairvoyants pour se méfier d’un rapprochement au nom d’un dialogue qui pourraient ne pas en être un ? Alors que le régime patauge dans ses réformes initiées pour sortir l’école de l’impasse, incapable de trouver la voie et les bons acteurs, alors que sur une autre priorité, la sécurité en l’occurrence, l’on peine à voir l’éclaircie, il y a raisonnablement à se poser des question quant à la capacité du président de la République à porter « son » pouvoir pour mener le bal afin de ne pas paraitre, comme l’a dit un autre, ce « dirigeant dirigé » ? Au plan de la justice, les attentes sont fortes, et le successeur d’Issoufou ne peut pas ne pas le savoir. Il sait les profonds malaises qu’une gouvernance désastreuse de dix années ont provoqués dans le corps social pour ne pas savoir donner une réponse à cette situation afin d’aider le pays à se relever de ses torpeurs. Mais le peut-il ?
Il y a aujourd’hui beaucoup de dossiers connus de tous les Nigériens auxquels il tarde à donner une suite et, pour ce, l’on soupçonne que sa cooptation pour arriver au pouvoir, ne lui donnait de mission que de mettre le pied sur ces affaires devenues encombrantes pour la renaissance.
CAIMA, le riz pakistanais, les rails de Bolloré, Radisson Blue, l’espace des cases allemandes sur lequel trônent des hôtels, l’Uraniumgate, le MDN-Gate, le dossier Africard, l’aide militaire italienne, la Sonidep et la gestion du pétrole nigérien, etc. Quand on considère le nombre d’affaires qui ont éclaboussé l’ancien régime et qu’on tente d’étouffer, se servant d’un homme qui a pourtant promis au peuple justice, l’on ne peut que comprendre la délicatesse des problèmes dont il hérite, ne pouvant savoir que faire d’un pouvoir devenu un piège.
Mais ce n’est pas tout. Par son initiative, depuis son arrivée, certaines inspections d’Etat ont été diligentées dans l’administration pour s’enquérir de certaines gestions soupçonnées depuis des années d’opacité, il a reçu certainement les résultats lui sont donnés, mais manquant de courage politique, depuis des mois, le parquet ne peut en être saisi pour donner à ces dossiers, la suite judiciaire qu’ils méritent. L’enseignement secondaire, l’enseignement primaire, la Santé, l’Elevage, l’Hydraulique, et tant d’autres structures étatiques, n’ont révélé qu’une catastrophe qui a fait des socialistes les prédateurs les plus voraces que l’humanité ait connus. La Halcia elle-même a ses dossiers, notamment par rapport à la gestion opaque des fonds du Covid, mais ellemême ne peut faire avancer ses investigations. Les deux contrôles ne révèlent pourtant partout dans l’administration étatique que des ruines, des saccages immenses qu’on ne saurait tolérer dans un Etat de droit normal. Mais alors, pourquoi avoir instruit ces audits et autres inspections d’Etat si ce n’est pas pour faire payer à ceux qui ont gaffé leurs manquement ?
Est-ce donc pour s’en servir comme moyen de chantage, pour mettre aux pas des hommes et des femmes qui, depuis qu’il est au pouvoir, voudraient le dominer par le lobby parallèle qu’ils formaient pour lui faire croire qu’il ne gagnait le pouvoir que par eux ?
Ceux qui ont pillé l’Etat pour s’enrichir de manière illicite, peuvent-ils être plus puissants que celui qui a en principe le pouvoir pour manquer tant de courage à sévir et à faire rentrer l’Etat spolié dans ses droits ? A quoi sert un pouvoir s’il ne peut permettre d’être le plus fort, le plus puissant ? Bazoum, peut-il ne pas savoir, depuis qu’il a eu la chance d’être au palais, qu’il est le plus puissant de tous, surtout lorsque l’administration et l’armée – en principe – répondent de son autorité ? Peut-il avoir laissé un autre choisir les hommes à sa place pour ne pas savoir les contrôler et vivre dans la gestion du pouvoir avec tant de crainte, ne pouvant avoir la force de « prendre » son pouvoir et le gérer au nom de la gloire à laquelle il aspire ? En faisant montre d’une telle faiblesse, il va sans dire qu’avec le peuple, le mariage risque de ne pas être long.
Désaffection…
Les Nigériens qui attendent de sa part justice, ne peuvent pas plus longtemps attendre encore, lorsque bientôt, il devra entamer la troisième année de son mandat – alors que la cinquième ne pourrait être qu’une année de campagne – presque sans avoir rien entrepris de grand qui puisse le rassurer d’avoir un bilan à présenter devant le peuple en 2026. Il devra bientôt faire face à une désaffection de la part de son peuple qui va alors se détourner de ses promesses qu’il ne peut tenir pour n’avoir d’autres choix que de se battre pour imposer justice et vérité ainsi qu’il le faut dans toute démocratie. Mais on sait pourquoi il hésite à sévir, à demander, de la part de ceux qui, tous, sont de son parti, sinon de sa mouvance, de rendre compte, de rendre gorge, s’inquiétant de ce qu’on devra l’accuser de manquer de gratitude à leur égard pour l’avoir aidé à atteindre des sommets. Mais il y a davantage peut-être.
Son système risque-t-il de s’effondrer ?
Bazoum sait que tout le système dont il a hérité est pourri et que vouloir faire la lumière sur tant de gestions, alors que les inspections menées pourraient lui avoir montré l’immensité du saccage, et à quel point le mal a gangrené le système, c’est aussi pour lui une manière de scier la maigre branche sur laquelle il s’appuie pour gouverner. Il va sans dire qu’en faisant toute la lumière sur tant de dossiers, il risque de déstabiliser son parti et avec lui, peut-être, son pouvoir. Mais l’homme d’Etat n’a que faire de telles considérations surtout quand il est dans le cas qui est le sien où, un clan lui dispute « son » pouvoir. N’est-ce pas d’ailleurs un moyen pour lui, lorsqu’il en a l’audace, de se libérer de l’attelage insupportable de son prédécesseur pour voler de ses propres ailes ?
Ces petits pas ne peuvent pas l’aider à avancer. Et, tant qu’il voudra entrer dans l’Histoire, il devra les hâter car au-delà de ses oppositions internes et externes, il a à faire face à un temps qui joue contre lui pour ne plus lui donner le choix de l’hésitation. Comme quoi, on ne peut pas avoir le pouvoir, et ne pas savoir se sortir de telles situations inconfortables.
Le CNSP et le gouvernement sont déterminés à mener le combat contre la délinquance économique et la corruption. Après la mise en place de la COLDEFF et la nomination de ses membres, on apprend, de sources crédibles, que le Chef de l’Etat aurait donné mission à des inspecteurs de mener des enquêtes sur la gestion des biens publics dans les services de l’Etat. Les enquêteurs de l’inspection générale d’Etat aurait reçu l’instruction de faire un travail sans complaisance pour rendre justice au peuple nigérien. Surtout que les nigériens accusent, à tort ou à raison, l’inspection générale d’Etat d’avoir tronqué certains rapports d’enquête dont le but serait de protéger des caciques de l’ancien régime impliqués dans des malversations financières. On se rappelle l’affaire Ibou Karadjé dont le rapport d’inspection aurait été plusieurs fois modifié pour extirper, détacher, les noms de certains ministres, commis de la Présidence et autres fonctionnaires du ministère des finances. Il faut d’ailleurs que l’enquête sur cette scabreuse affaire soit reprise. Car seuls Ibou Karadjé et des petits fonctionnaires sont jetés en prison. Les commanditaires et leurs complices se la coulent et continuent de narguer les nigériens avec l’agent volé du trésor public. Laboukoye
La 7ème République au Niger, on le sait, dans la gestion qui a été celle des socialistes nigériens, a été émaillée de scandales impunis, depuis qu’en dix ans, Issoufou Mahamadou laissaient les siens « bouffer» à leur guise, sans rien craindre et ce malgré les révélations croustillantes des inspections d’Etat et des enquêtes, notamment de la Halcia qui ont révélé de grands crimes économiques. Et aucun sou n’est totem pour les socialistes qui peuvent tout rafler, n’épargnant ni les fonds consentis par l’Etat pour assurer la sécurité des populations ni même l’aide que des partenaires pourraient mettre à la disposition du régime pour l’aider à combattre l’insécurité. Et les Nigériens manquent toujours de clarté sur le fonds italiens accordés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. On avait compris que le régime venait au pouvoir plus pour servir les siens, dévalisant l’Etat que pour construire le pays, et pouvoir ainsi renverser, dans un esprit vengeresse, les hiérarchies sociales et s’imposer aux Nigériens, éternellement par le pouvoir de l’argent, même mal acquis, à gouverner seuls, toujours.
Les Nigériens auront beau décrier sa gouvernance, Issoufou n’en a cure et faisait semblant de ne rien entendre des accusations portées à l’encontre de certains de ses proches : il les aimait beaucoup, les couvrait, et rien ne pouvait leur arriver, faisant d’eux des intouchables, des super-Nigériens contre lesquels la justice ne peut rien. Son successeur savait les malaises que ces injustices avaient créés, et promettait d’y mettre fin, en faisant de la lutte contre l’impunité un axe majeur de sa gouvernance. A son entrée en fonction le 2 avril 2021, dans son discours d’investiture, alors qu’il avertissait que plus rien ne sera comme avant et que chacun devrait répondre désormais de ses actes et de sa gestion, les Nigériens, pendant plus d’une année, sans rien voir encore comme acte qui puisse convaincre de la vérité de cette annonce qui avait pourtant donné beaucoup d’espoir à des Nigériens assoiffés de justice et de vérité, avaient cru que le discours à la rentrée judiciaire, annonçait un nouveau départ. Chiche.
Parodie…
Aux premiers jours de son entrée au Palais, Bazoum, par cette affaire révélée à la présidence sous Issoufou et baptisée « Affaire Ibou Karadjé », avait fait croire aux Nigériens qu’enfin l’acte suivait la parole, ignorant que de la part du Philosophe qui jouissait curieusement d’un capital de sympathie, cela pouvait n’être que du bluff : les Nigériens, très vite découvrirent les limites de l’homme qui ne peut assumer son mandat, obligé, disent les détracteurs, de le partager avec un autre qui se sert de lui, pour s’offrir un troisième mandat par procuration. On brandit alors ce Ibou Karadjé, devenu le bouc-émissaire qui devrait être sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’impunité que Bazoum annonçait, payant pour tout un système décrié et faire croire que par ce seul gibier immolé pour le plaisir d’une justice parodiée, les Nigériens allaient se réjouir d’un sacrifice qui, en lui-même, reste un autre fait d’injustice quand on sait que, pour les faits incriminés, l’homme qui travaillait sous l’ombre d’Issoufou, ne pouvait pas être seul dans le crime et surtout qu’Issoufou ne pouvait pas ne pas savoir tout ce que « son » ouvrier faisait et que s’il avait pu répéter les mêmes crimes c’est qu’il avait des complicités dans les alentours du pouvoir pour ne pas dire de la présidence qui l’héberge. Si Issoufou pouvait ne rien soupçonner des agissements de ses hommes au palais, comment peut-il gérer, à une échelle plus large, un pays ? Certains pouvaient même croire que si Ibou avait réussi le coup d’arracher électoralement Niamey, au moins le cinquième arrondissement, à l’opposition pour le convoyer Parodie… Aux premiers jours de son entrée au Palais, Bazoum, par cette affaire révélée à la présidence sous Issoufou et baptisée « Affaire Ibou Karadjé », avait fait croire aux Nigériens qu’enfin l’acte suivait la parole, ignorant que de la part du Philosophe qui jouissait curieusement d’un capital de sympathie, cela pouvait n’être que du bluff : les Nigériens, très vite découvrirent les limites de l’homme qui ne peut assumer son mandat, obligé, disent les détracteurs, de le partager avec un autre qui se sert de lui, pour s’offrir un troisième mandat par procuration. On brandit alors ce Ibou Karadjé, devenu le bouc-émissaire qui devrait être sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’impunité que Bazoum annonçait, payant pour tout un système décrié et faire croire que par ce seul gibier immolé pour le plaisir d’une justice parodiée, les Nigériens allaient se réjouir d’un sacrifice qui, en lui-même, reste un autre fait d’injustice quand on sait que, pour les faits incriminés, l’homme qui travaillait sous l’ombre d’Issoufou, ne pouvait pas être seul dans le crime et surtout qu’Issoufou ne pouvait pas ne pas savoir tout ce que « son » ouvrier faisait et que s’il avait pu répéter les mêmes crimes c’est qu’il avait des complicités dans les alentours du pouvoir pour ne pas dire de la présidence qui l’héberge. Si Issoufou pouvait ne rien soupçonner des agissements de ses hommes au palais, comment peut-il gérer, à une échelle plus large, un pays ? Certains pouvaient même croire que si Ibou avait réussi le coup d’arracher électoralement Niamey, au moins le cinquième arrondissement, à l’opposition pour le convoyer au PNDS, ce qui lui est arrivé n’allait jamais lui arriver et que le PNDS allait passer tout son temps à le célébrer. Il payait donc pour son échec électoral Finalement, les Nigériens se sont rendus compte que Bazoum ne peut pas toucher à certains hommes et femmes qui trainent pourtant des casseroles bruyantes, tenu de les protéger pour s’éviter l’ire de son prédécesseur à qui un devoir de gratitude l’oblige à la soumission et donc à se dédire, en renonçant à sa parole donnée au peuple nigérien un 2 avril 2021.
Depuis plus d’un an qu’il gouverne, les Nigériens n’ont vu de la part de son système, aucun acte sérieux et d’envergure pouvant faire croire qu’il est réellement décidé à faire le ménage dans le pouvoir dont il a hérité, à actionner la machine judiciaire. Hama Zada, l’autre gibier… Le deuxième «gibier» de la Renaissance est sans doute ce ministre en fonction, arrêté sans la manière et conduit en prison, là encore sans la rigueur procédurale, se servant du sensationnel que pouvait avoir son arrestation et faire croire que le régime est vraiment en lutte contre l’impunité. Il n’en est rien et tous les Nigériens peuvent avoir compris que lui et le premier cas, Ibou, pouvaient plus payer pour autre chose que pour leurs fautes car pour en commettre, tous les Nigériens savent qu’ils ne sont pas les seuls et surtout que même pour les mêmes affaires, le régime aura eu la précaution d’en soustraire les siens qui ne pouvaient pas être mêlés dans la procédure judiciaire, les plaçant presque au-dessus des lois de la République pour ne pas répondre de leurs actes. Une telle partialité incompréhensible dans un Etat de droit a fini par dépiter les Nigériens qui ne peuvent pas comprendre, pourquoi, dans la même République, ne répondent devant les Juges, pour les mêmes fautes, que les Nigériens du mauvais bord, quand les autres pourtant connus pour être de grands brigands, de grands bandits d’Etat – et disons le mot, de grands voleurs – ne peuvent jamais être inquiétés quelle que puisse être la monstruosité de leurs crimes. Peut-on croire que les Nigériens ne puissent rien comprendre de ces tris discriminatoires, de ces sélections judiciaires ? De telles injustices sont intolérables et il y a à arrêter vite ces pratiques d’un autre âge car à imposer cette promotion de l’injustice, l’on n’aide pas Bazoum à tenir bien la direction de son pouvoir, le condamnant à jouer au kamikaze lorsqu’il n’a d’autres possibilités que de s’éloigner de ses choix et de ce qui fonde sa foi socialiste.
Faut-il dès lors s’attendre à une évolution de ces dossiers….
Selon certaines de nos sources, les Juges en charge de ces dossiers voudraient les rouvrir pour entendre d’autres personnalités citées ou concernées, chacun selon son degré ou son niveau d’implication dans l’affaire, et pouvoir situer leurs parts de culpabilité dans chacun des crimes pour lesquels, pour l’instant, seuls ces deux sont sacrifiés pour faire croire que la Renaissance acte III, conformément à ses promesses, tiendrait à sa parole. On sait par exemple que dans le cadre du dossier tristement célèbre d’Ibou Karadjé, tous ceux qui avaient été cités, n’ont jamais répondu de leurs actes, soustraits de la procédure, pour laisser le seul « pauvre » répondre pour tous. On se rappelle que le Premier ministre actuel, alors Directeur de cabinet de la présidence à l’époque des faits, intervenait sur les médias pour faire entendre que l’affaire serait pliée car « Une » justice qui s’était saisie du dossier, n’a retenu que le seul Ibou qui est entre ses mains ; trouvant par ces faits qu’il n’y avait plus à redire de l’affaire. Même les quelques-uns qui avaient été entendus, avaient été relaxés et ils bénéficiaient même à la suite des graves soupçons de leur implication dans le dossier de décrets de nomination comme pour montrer qu’ils ne sont plus des Nigériens ordinaires et que la prison et la justice n’existent que pour les autres, pour ces Nigériens de seconde zone que le PNDS, depuis plus de dix ans, essaie de rabaisser pour ne plus leur reconnaitre de place dans la République. Aujourd’hui donc, il semble que l’on pourrait s’attendre à un rebondissement dans ces affaires, sinon dans toutes les affaires, pour réentendre tous les prévenus qui, à un titre ou à un autre, ont à répondre dans ces affaires et marquer ainsi, une fois pour toutes l’égalité des Nigériens devant la loi, et ce depuis qu’à l’ouverture de la rentrée judiciaire, le Président mettait les Juges devant leur conscience et devant ce que leur science leur dicte comme comportement à avoir devant les faits qui leur sont confiés, jugeant au nom du peuple, au nom de la VERITE, au nom du Droit. De Dieu aussi.
Mais le chantier est vaste…
Il n’y a pas, en vérité, que ces seules affaires et là également, les Nigériens savent tous les dossiers qui, à cette date encore, plus d’un an après le sacre de Bazoum, sont mis dans les tiroirs. Et l’on ne peut rien entendre de leurs suites judiciaires quand pour des paroles, pendant plus de dix ans, les socialistes ont fait des tapages, emprisonnant qui ils veulent, et notamment quand d’autres de leurs camps, tenaient des propos tout aussi condamnables mais qui pouvaient ne pas déranger le régime d’alors plus décidé à gouverner pour un camp que pour tous les Nigériens.
Comment d’ailleurs, Bazoum peut-il travailler avec des gens qui ont plus à répondre de leur gestion qu’à occuper les positions qui sont les leurs aujourd’hui, ne pouvant que promouvoir, par leur sale passé, que la médiocrité et le déni de justice pour lequel ils tenaient à ces repositionnements marchandés avec Bazoum Mohamed condamné ainsi à ne pas avoir de résultats et donc à ne pas honorer sa parole ? Ibou Karadjé et Hama Zada ne sont que de dérisoires trophées dans la lutte que devrait mener Bazoum contre le l’impunité, quand, les plus gros poissons, dorment encore dans les eaux douces de la Renaissance.
C’est peut-être le moment pour les Nigériens de savoir les positions du régime sur ces questions et sur tant d’autres, pour que le peuple se détermine pour comprendre les combats qui lui restent à mener. Ça grogne dans le peuple et il va sans dire que le Niger ne peut pas avancer dans ces conditions. Bazoum aussi.
Des Nigériens peuvent s’offusquer que la presse s’interroge toujours sur le sort de certains dossiers connus du grand public et auxquels le régime traine à donner une suite judiciaire. Si l’on revient très souvent sur ces questions, c’est bien pour une raison toute simple : l’équité qui voudrait que les Nigériens soient traités au même pied d’égalité devant la Justice qui est là pour tous, non pour écraser certains et en épargner d’autres, égalité étant un des fondements de la République et de l’Etat de droit. Il est vrai qu’il y a quelques jours, la gestion de la SONUCI a fait l’objet de beaucoup de débats avec, à la fin, apprenait-on, deux anciens Directeurs Généraux qui avaient été confondus dans la gestion et qui ont été écroués à la prison civile de Niamey. Lorsque des fautes sont reconnues et sanctionnées, l’on ne peut que s’en réjouir non pas parce qu’il s’agit du malheur d’un autre mais simplement parce que l’on peut croire que la Justice, dans le pays, enfin fonctionne et que personne n’en est au-dessus, fut-il un DG. Le Niger, comme toutes les démocraties, a un immense besoin de justice et il faut la lui rendre, ce d’autant que le président de la République, à son entrée en fonction, en faisait au peuple la promesse et un engagement personnel.
Nous ne remuons pas une plaie déjà traitée, mais nous l’évoquons ici juste pour attirer l’attention du régime sur d’autres cas tout aussi graves qu’on semble ne pas vouloir toucher, les laissant oubliés des Nigériens. Comment ne pas se souvenir et rappeler les cas révélés par des inspections d’Etat dont les résultats « dorment » dans les tiroirs du président de la République, alors même que les magistrats du Niger, il y a quelques semaines, lui demandaient, si tant est qu’il tient à lutter contre l’impunité, de transmettre tous les dossiers qui sont ou entre ses mains ou entre les mains du parquet ou de la Halcia ? Les Juges nigériens ne demandent pas mieux que de leur donner l’indépendance indispensable pour eux à faire le travail que le peuple attend d’eux pour vivre dans une société de justice et de paix. Mais, visiblement, ça coince quelque part, car depuis ces passes d’armes, les choses ne semblent pas avoir évolué, le régime se taisant gravement sur le sort de tant de dossiers connus aujourd’hui de tous les Nigériens. Et l’on se demande que deviennent les dossiers de la SONIDEP, de la CAIMA, du ministère de l’équipement, du Ministère de l’Education, du ministère de la Défense, du ministère de l’intérieur, de l’ancien ministère de l’enseignement secondaire, du ministère du pétrole, les rapports de la Cour des comptes etc. ? Pourquoi tant de dossiers doiventils échapper à la justice ? Qui met le pied dessus pour ne pas les libérer et les mettre à la disposition de la Justice ? Le président de la République s’en est-il inquiété au regard de la complexité et de la gravité de ces dossiers pour, finalement, ne pas leur donner la célérité nécessaire afin que les Juges nigériens s’en saisissent et fassent toute la lumière dessus ? Ce qui, du reste, est de l’intérêt même de ceux qui sont cités, à tort ou à raison, dans ces différents dossiers. Ils ont tous un honneur à défendre, un nom à protéger de souillures trop salissantes pour leur réputation. C’est une question morale avant même d’être politique que de laisser des hommes échapper à la justice quand, par leurs fautes, des nigériens meurent chaque jour faute de moyens, comme si leur vie ne comptait plus. Faire justice dans un dossier comme celui de la défense, c’est aussi une façon – et sans doute la bonne aussi – de recréer la confiance avec l’armée, pour que ceux qui s’y engagent au prix de leur vie sachent que ceux qui gèrent le pays mesurent toute la portée symbolique de leur choix des armes. Pourquoi, quand un Ibou Karadjé va prison pour « ses » fautes laissant d’autres complices, quand un Hama Zada quitte manu militari son douillet bureau de ministre pour une cellule à la prison de Kollo, d’autres, pour leurs fautes, ne peuvent pas aller en prison pour payer, comme les autres, pour leur gestion ? Doit-on se contenter d’une justice à double vitesse dans le même pays ? Pourquoi, ceux-là et d’autres « petits poissons » peuvent être si facilement prenables et que d’autres, sous les mêmes lois, dans la République, en soient soustraits ? Pourquoi ?
Quand on peut réaliser que, jusqu’à cette date, aucun des dossiers sérieux n’a été ni traité ni même transmis à qui de droit pour une suite et un traitement judiciaires, l’on ne peut que douter de la promesse de justice du président de la République. Les hommes, et les Nigériens surtout, sont très sensibles à l’injustice. Pourtant, c’est le président lui-même qui, poussé par ses convictions intimes, donnait l’assurance d’une nouvelle justice, créant par son engagement et sa volonté politique de s’attaquer à l’impunité une confiance que ne pouvait pas avoir son prédécesseur et qui lui avait valu la détente que l’on sait dans le pays avec un climat politique dont le thermomètre descendait brutalement à un certain niveau que personne, avant, ne pouvait prédire. Veut-il capitaliser un tel climat à son avantage ? La question doit être posée quand on sait que, pour autant, les Nigériens, frustrés par la gestion de dix ans d’Issoufou, n’ont pas désarmé et qu’ils restent toujours à renouer avec les vieilles fougues, avec les mêmes ardeurs vengeresses. Que fait-il donc de sa promesse d’impunité zéro qu’il faisait un 2 avril 2021 dans la solennité de la grande salle de conférence de Mahatma Gandhi ? Peut-il donc être poussé à oser de telles déclarations par l’ivresse du pouvoir qu’il découvrait, par le bonheur radieux de la Présidence qu’il découvrait, plongé dans l’euphorie d’une ascension qui le surprenait dans le forcing de son compagnon qui lui fit le bonheur du pouvoir ? Peut-il donc aujourd’hui dire aux Nigériens que c’est sous l’emprise de la joie immense d’être président que le Philosophe, presque perdant ses lucidités, fit l’annonce d’une justice nouvelle que rien et personne, tant qu’il devra être président, ne peut contrarier ? Les Nigériens l’avaient cru parce qu’ils croient qu’il est différent et qu’il pouvait être capable d’une telle force pour semer dans le pays les graines de la justice dont le pays était devenu désertique depuis qu’Issoufou arrivait au pouvoir.
Il est vrai qu’il y a quelques jours, le président faisant entendre que les prisons nigériennes sont remplies de délinquants, et que nombre d’entre eux, sont de son parti, confirmant ainsi ce que les Nigériens ont toujours fait entendre. Cette question de la justice pour son régime est pourtant un bel outil dont il peut, à dessein, se servir pour voir clair dans son camp et obliger au respect ceux qui, comptant sur un autre, ne lui vouent pas le respect qu’il est en droit d’attendre de leur part parce qu’aujourd’hui il est et demeure le Président du pays, un autre ne pouvant se croire plus légitime et plus puissant que lui même quand il n’occupe plus le fauteuil. Le président, magistrat suprême, peut-il donc être faible en face de certains hommes qui pourraient alors être plus forts que lui dans le bateau de la nouvelle Renaissance où il est censé être le capitaine incontesté et incontestable ? Quand on apprend que des deux Directeurs Généraux de la SONUCI écroués, un serait proche de la famille de Bazoum Mohamed, l’on peut croire qu’il peut avoir la main ferme, chaque fois qu’il le décide, pour ne pas hésiter à frapper car, sans doute qu’en tant que philosophe, il a lu Antigone de Jean Anouilh, et pourrait savoir le rapport qu’il y a entre la pouvoir et la justice, entre le Droit et le Devoir, entre la famille et l’Etat, et ce tant que l’on aspire à être un vrai chef. Créon, le roi, au nom de la loi, n’avait pas hésité à condamner Antigone qui, en plus d’être sa nièce, est aussi celle que son enfant s’apprête à épouser. Quand on gouverne, on ne tremble pas et souvent, hélas, l’on est sans coeur. Machiavel le confirme dans Le Prince.
Sur ce défi, Bazoum Mohamed est très attendu, pour recréer la confiance entre lui et les Nigériens d’une part, et entre lui et les Juges nigériens d’autre part. Mais, se demande- t-on, un tel défi est-il trop large pour ses épaules ?
Le président nigérien, Bazoum Mohamed, a promis de moraliser la vie publique en combattant sans faiblesse la corruption et toutes les infractions assimilées et, notamment, tous ces faits de mal gouvernance qui tirent vers le bas tous les efforts que d’autres, dans une équipe, mènent pour aider à réussir. Mais voilà un peu moins de deux ans que l’on l’attend sur cette promesse de justice et plus de vingt mois que son train patine, coincé dans les rails du verbe, incapable d’emprunter ceux de la realpolitik et de l’action, les seuls par lesquels il peut convaincre. Mais certains analystes du champ politique nigérien estiment qu’il faut lui donner le bénéfice du doute et croire qu’il s’y est préparé en conséquence, connaissant bien son monde pour ne décider que maintenant de mettre en actes cette volonté politique et après s’être entouré de quelques précautions, le machiavélisme des siens veillant au grain. Mais puisqu’il dit qu’il est décidé à lutter contre la corruption, faisons-lui la faveur de croire sa parole pour l’attendre sur des actes, mais sans attendre trop encore. C’est pourquoi cette question s’impose à nous comme une énigme : pourquoi, le voulant tant, peut-il quand même s’assoir dans la même salle en conseil des ministres avec des hommes au passé, souvent récent, sulfureux, incapable de leur demander de rendre compte de leur gestion et de leurs crimes ? Pourquoi peut-il marcher avec des ministres présumés impliqués dans des affaires, dans des détournements de deniers publics sans qu’il ne les laisse aller se blanchir devant les juges ? C’est le plus souvent des crimes graves pour lesquels, aucun Etat normal, ne peut avoir une telle attitude complaisante, presque démissionnaire.
Un système fait d’une pègre politique qui discrédite le discours de Bazoum
En vérité, plus que son prédécesseur, Bazoum Mohamed tient un discours que les Nigériens ont la faiblesse de croire plus crédible. Mais depuis quelques temps, l’on commence à se lasser de ses promesses sans fin et finalement aussi, à douter de ce qu’il soit capable de faire ce qu’il dit pour savoir dire ce qu’il fait. Ils sont pourtant nombreux ces hommes et ses femmes « sales » avec lesquels il compose et collabore, sans se dégoûter de ce qu’ils soient, d’un point de vue éthique et moral, peu fréquentables, du moins pour quelqu’un qui veut gouverner de manière vertueuse. C’est à juste titre que les Nigériens se demandent ce qu’il a à faire avec des hommes qui auraient pu être, dans un Etat de droit qui se respecte, ailleurs que dans un gouvernement ou même à trouver une place dans une assemblée nationale a fortiori à la tête d’une société d’Etat. Que peut-il construire avec des gens qui ont trahi la nation, en détournant ses biens, ou en jouant pour leurs intérêts personnels et pour faire perdre au pays bien de ses intérêts dans certaines affaires qu’on a étouffées, refusant que le Juge s’y mêle ? Peut-il croire que les Nigériens aient oublié cette affaire scabreuse baptisée l’ « uraniumgate » ?
Or, l’homme qui en est au centre, plastronne dans son gouvernement, et pas n’importe où mais bien aux Affaires Etrangères. Par ailleurs, il y a aussi cette affaire de l’achat de l’avion présidentiel, un appareil de seconde main, recyclé et meublé d’un lit inutile, acheté presqu’au prix du neuf, avec en sus, un dispositif antimissile payé rubis sur ongle, mais sans que jamais, « le grisgris » moderne – on ne sait d’ailleurs pour prévenir quelle menace – ne soit posé sur un avion qui sert plus les vanités et la luxure d’un homme que les intérêts, les vrais, du pays. Dans un Etat normal, à moins que le PNDS ne souffre de pénurie de cadres, de tels hommes ne peuvent siéger dans un gouvernement avant de clarifier leur cas devant la Justice. Mais Hassoumi Massaoudou n’est pas seul.
On peut également évoquer le cas tout aussi gravissime d’Abdoulkadri Tidjani alors ministre de l’Enseignement professionnel dans le cadre du détournement présumé de fonds de développement de l’éducation pour lequel il n’a toujours pas été inquiété. Et plus récemment, devenu ministre de l’élevage à la faveur des nouvelles alliances, dans une autre affaire d’achat de vaccins pour le cheptel, l’ancien militant du MNSD ne peut toujours pas se défendre de sa gestion mise en cause, trônant dans le gouvernement comme s’il devrait être indispensable pour le Niger. Mais le cas le plus frappant et emblématique concerne cet ancien détenu sorti de sa cellule à la faveur d’une liberté provisoire qu’on peut refuser à beaucoup d’autres, venant, depuis cette époque siéger dans des gouvernements, mais pouvant avoir l’arrogance, sur les médias sociaux, de se moquer d’autres Nigériens contre lesquels il diffuse des paroles d’une insanité qui ne sied pas à sa stature de ministre de la République qu’il troque à ses heures perdues sur la toile contre la robe de flatteur d’un autre dont il se couvre. Les fautes pour lesquelles Kassoum Moctar partait en prison dans le cadre de sa gestion au ministère de l’urbanisme et à la mairie de Maradi n’ont jamais été contredites pour que l’homme, se libère définitivement de la justice. Pourquoi donc lui, alors qu’il est en prison, peut en sortir pour des fautes pour lesquelles, d’autres dans des cas similaires, ne peuvent avoir les mêmes faveurs et même jusqu’à être ministre pour narguer les Nigériens ! On est dans quel pays ? Faut-il croire que les Nigériens ne sont pas égaux devant la loi ?
Il y a aussi un autre gros gibier pour lequel les Nigériens soupçonnent une gestion désastreuse dans le cadre de la pandémie de la Covid 19. Mais, en attendant des clartés sur un tel sujet, au moins peut-on relever dans son cas, à la suite de révélations d’une enquête rendue publique, des cas déraisonnés de surfacturations où, sous sa gestion, on facture pour l’achat d’un matelas d’une place à plus de 400.000f et de bol à café à plus de 10.000f. Et l’on a « mangé » de l’argent comme ça !
Le régime, en vérité, est pris en otage par ces hommes qui, après le sale boulot, peuvent continuer à exercer, narguant les Nigériens avec leur carapace d’intouchable prêtée depuis le temps d’Issoufou. Ils sont nombreux à l’Assemblée Nationale à partir s’abriter là, au nom d’une immunité parlementaire qui, elle-même, ne fonctionne que pour certains, mise en panne pour d’autres, quand on le veut, ne pouvant s’encombrer de formalisme comme ce fut le cas de Hama Amadou où, sans la majorité requise, se servant des voix incomplètes d’un bureau incomplet, l’on l’a trainé, sur la base de faux, dans la boue. Il y a là également, ces hommes au niveau du parlement, cités dans des cas de trafic de drogue, et d’autres affaires notamment la gestion des fonds alloués à la Défense, mais qui n’ont jamais répondu de leurs actes car l’on s’est refusé à lever leur fragile immunité parlementaire qui n’est pas donnée pour couvrir des crimes mais pour protéger la dignité du représentant du peuple dans le rôle qu’il est appelé à jouer au nom du peuple dont il est le représentant.
La Renaissance est un monde fait de races diverses où des rapaces se sont rencontrés pour perpétuer le mal, « se gaver » d’argent sale et de vanités inutiles. La lutte globale que demande le SAMAN c’est justement cellelà qui demande des comptes à ceux-là qui, à l’ombre du régime, continuent d’espérer de l’impunité alors que pour des cas moins graves, d’autres Nigériens partent en prison. Ce ne sont donc pas de ces menus fretins dont on s’est souvent servi pour le sale boulot que les Nigériens attendent que le gouvernement sévisse mais bien ces grands bandits d’Etat qui ont aujourd’hui détruit nos valeurs et cultivé dans notre administration des contre-valeurs qui nous humilient.
Sur cet aspect de la gouvernance, de la part de Bazoum Mohamed, les Nigériens attendent mieux.
L’arrestation du chef service matériel de la présidence de la république du Niger, le sieur Ibrahim Amadou Moussa, alias «Ibou Karadjé», a jeté le froid dans le dos de certaines personnalités proches de l’ancien président Issoufou Mahamadou, qui n’ont plus le temps de sommeil tranquille. Dans les coulisses, il se raconte que d’autres sales affaires tues par le prédécesseur de Bazoum pourraient connaitre sous peu un début de traitement judiciaire.
Si l’on en croit les premières informations reçues dans les milieux du ministère des finances et de la présidence Bazoum, le jeune commis de la présidence n’a pas agi seul. Il a su bien profiter de certaines complicités qui lui ont permis de soutirer à l’Etat des faramineuses sommes d’argent. Des milliards de francs CFA auraient été soutirés au trésor public sur la base d’une supercherie minutieusement orchestrée. Ces milliards auraient-ils tous échoué dans les poches de ce petit commis de la présidence ? Seule une vraie investigation judiciaire, doublée d’un engagement ferme de l’actuel locataire de la présidence, peuvent permettre de le savoir. Les enquêteurs et la justice tiennent le bon bout et n’entendent pas reculer cette fois-ci. Bien que les faits allégués contre ce dernier se rapportent à un seul volet du service de la présidence de la République, beaucoup de nos concitoyens, en particulier des proches du nouveau Chef de l’Etat, saluent le point de départ d’une série d’investigations dans la gestion des dix ans de la gouvernance Issoufou.
Quoiqu’il en soit, même si dans cette affaire d’Ibou Karadjé, il est très difficile d’atteindre l’ancien président de la République, en raison du principe de l’imputabilité dans la gestion des affaires de l’Etat, il n’en demeure pas moins que cette belle prise, relance de plus bel l’urgence de fouiller dans la gestion globale des dix ans de celui-ci.
La volonté politique de mener une vraie opération mains propres, tant attendue des millions de nos concitoyens, est désormais une réalité. Plus encourageant aussi, le président Bazoum Mohamed n’entend pas s’immiscer dans aucune procédure judiciaire de quelque nature qu’elle soit, si tant est qu’elle vise à mettre l’Etat du Niger dans ses droits et à rétablir l’Etat de droit. Au surplus, il l’a lui-même annoncé en substance dans son discours d’investiture que la justice fera son travail loin de toutes intrusions politiques. Un engagement qui le différencie désormais de son prédécesseur Issoufou Mahamadou, lui qui n’a pas jamais laissé la justice traquer tous les voleurs des deniers publics et autres bandits d’Etat, issus de son entourage et de sa famille.
En tout cas, dans les salons feutrés de Niamey, la capitale politique du Niger, cette affaire de vols d’argent public, sur la base des faux documents est très prise au sérieux et inquiète à plus d’un titre le cercle restreint de l’ancien président de la République, y compris dans les milieux de certains hauts gradés qui avaient profité sous l’ombre de l’enfant prodige de Karadjé.
Selon nos sources, celui-ci évite de parler trop, néanmoins il a des choses à dire qui, lorsqu’elles vont être dévoilées, pourraient bien compromettre des personnalités de haut rang. D’ailleurs c’est cette attitude, qui se veut trop précautionneuse en attendant le vrai jugement, qui l’aurait amené à refuser de recevoir certains visiteurs qui avaient pourtant fait le déplacement de la prison de Say, où il a été déféré. Et semble- t-il même durant son séjour au niveau de la police judiciaire, il avait catégoriquement refusé de rencontrer ces mêmes personnalités du cercle de Mahamadou Issoufou, ajoute notre source.
En attendant aussi de savoir si d’autres inspecteurs d’Etat seront commis pour des fouilles supplémentaires au niveau de tous les services de la présidence et d’autres institutions étatiques, où tout n’a pas été géré selon les règles de l’orthodoxie financière, certains de nos compatriotes pensent que par ces genres d’opération, Bazoum finira par acquérir la popularité et la légitimité nécessaires qu’il n’en a pas au sortir des élections de mars 2021, et dont il en a grand besoin en ce moment crucial.
Et le fort prix à payer, semble être le devoir d’ingratitude vis-à-vis de tous ceux qui prétendent avoir un pouvoir d’influence sur son règne. Seulement, dans les milieux proches du principal parti au pouvoir et de l’entourage de l’ancien Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou, des personnalités politiques déplorent tout bas, cette volonté de Bazoum de voir clair dans la gestion de son prédécesseur. Une gestion qui a tiré le Niger vers le bas, le maintenant dans son traditionnel rang de dernier pays de la planète durant pratiquement les dix années de règne d’Issoufou, chef d’Etat le plus incompétent de toute l’histoire de sa gouvernance politique. Rappelons qu’Ibou Karadjé n’a pas atterri au hasard dans les affaires de la plus haute institution politique de la République du Niger. Comme on le sait déjà, sous le règne de l’ex chef de l’Etat, n’importe qui ne peut pas être parachuté à un poste stratégique comme celui du chef de service transport de la présidence de la République.
En d’autres termes, il faut avoir soit, la bénédiction du patron des lieux qu’est Issoufou Mahamadou, soit celle d’un membre de son pré carré. «Ibou Karadjé» a eu cette bénédiction et a su bien danser sur l’argent de l’Etat, parce qu’il connait quelqu’un là-bas qui a lui fait tant confiance.
Une confiance qui lui a permis d’être cité parmi les nouveaux riches fabriqués par le régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou. Son brusque instinct de générosité suffit pour s’en convaincre. Une rare générosité qui a fini par faire de lui un mécène de la communauté dont il porte le nom.
Le système Guri aime les formules à forte dose de sensation. De la force des arguments, on est allé à « frapper les morts pour effrayer les vivants » qui ne pouvait faire recette dans un pays de foi, puis à sa politique phare déclinée sous la formule tout aussi choc de l’Initiative 3N, et il n’y a pas si longtemps au fameux slogan qui a fait rire tout le Niger, à savoir « Kayi mun gani mun godé ». Tout est propagande et c’est sans doute aussi pourquoi, le régime peine à réussir et à rentrer positivement dans l’histoire. Il ne sait plus que ce n’est par des actes que l’on apprécie une gouvernance, non sur des discours de ce genre inspiré d’un populisme suranné. Peut-il ne pas savoir, tout en se réclamant du socialisme qu’il a alors perverti sous les tropiques, que c’est en améliorant la vie des populations, non en copinant avec les grands du monde, qu’il peut être apprécié des populations. Ainsi, avait-il eu tort de dresser un mur entre lui et le peuple, depuis que les portes du palais présidentiel lui étaient ouvertes, se barricadant derrière des barbelés avec routes scellées, vivant permanemment sous la psychose du renversement comme s’il ne devait pas croire à son élection, terré dans le bunker du pouvoir et se mettant sous la protection de canons et de mitraillettes. Depuis quand, le président est-il allé après « ses » élections au contact des populations et même de son armée pour s’enquérir de leurs conditions de vie ? Trompé par les ors du palais et du pouvoir, peut-être peut-il croire que tout le pays est tout aussi rose, pour refuser d’écouter ses plaintes et ses préoccupations pourtant légitimes pour qui sait la réalité de la morosité ambiante depuis que le socialiste Issoufou a choisi de gouverner pour l’Extérieur. Qui peut dire combien de fois il est allé en France, en Allemagne, comme si le destin de ce pays indépendant, dépendant encore de la force impériale non par l’engagement commun de ses fils ? Pourquoi donc les autres présidents africains ne courent-ils après ces puissances du monde et restent discrets dans leur pays pour œuvrer à le développer ? Pourquoi donc, ne pouvons-nous pas nous en inspirer pour construire un pays que des caprices, des égoïsmes et des vanités sont en train de détruire jusqu’à sa structuration sociologique, jusqu’à sa fondation sociologique ?
Il n’y a qu’à regarder la télévision nationale dont le devoir d’informer se mue et se réduit en un plaisir de l’éloge grivois servi pour plaire au Prince, peignant un pays qui n’existe que dans l’imaginaire. Ainsi devait-t-on comprendre que lorsque le chef de l’État est reçu par Angela Merkel, par Macron, ou un autre, c’est comme si le Niger entrait au Paradis et que le Niger, seul, devait avoir une telle faveur de la part de ceux qui décident pour les «petits peuples» ? A quoi bon être salué par un Extérieur souvent hypocrite, et d’être en même temps en rupture avec son peuple ? Qui n’a pas vue le tapage autour d’une mission conjointe des directeurs exécutifs de la FAO, du PAM et du FIDA qui se sont rendu au Niger où ils ont rencontré les autorités du pays. L’objectif de la mission, assurait-on, est de mettre la population à l’abri de l’insécurité alimentaire.
Les Guristes aiment les fanfaronnades, se plastronnant sans retenue devant le peuple, chantant l’immense œuvre invisible qu’ils auraient accomplie. Comment par exemple, peut-on comprendre qu’un pays puisse manquer jusqu’au contrôle de son aéroport international ? Au nom de quel partenariat, la gestion de l’aéroport international de Niamey, devait-il être concédée aux turcs pendant trente ans ? Pendant ce temps, où devaient être le Niger et son pouvoir ? Jubilant il y a quelques jours de s’être tiré d’affaire – et à quel prix – par rapport à l’affaire Africard qui avait défrayé la chronique, il reste que le régime n’est pas à la fin de ses cauchemars. En effet, il y a également l’ami breton, Vincent Bolloré qui est aussi à ses trousses, réclamant davantage, car selon une presse au parfum de l’affaire, le constructeur des rails démodés et inutiles du Niger, réclamerait à ses clients quelques 1900 milliards comme dédommagement. Obnubilé par la réalisation de chantiers qui ne sont pas forcément des priorités pour ce Niger dernier de la planète, la Renaissance finit par sacrifier les secteurs sociaux de base dont entre autres l’école, la santé, l’élevage, l’agriculture et l’hydraulique qui n’ont que la portion congrue du budget national, se battant seulement pour des infrastructures de prestige qui n’ont aucun impact sur la vie du Nigérien lambda.
Les socialistes sont des rêveurs et on pourrait croire que le but qu’ils poursuivent ne consiste qu’à donner des allures futuristes au pays quand, la vie de ses populations devait stagner sinon se dégrader ainsi que cela s’observe dans toutes les couches de la société, à part la clique de privilégiés promus par le socialisme pour constituer la nouvelle élite économique du pays insensible aux souffrances des populations. La vision édénique du Niger ne peut alors être qu’un leurre et en même temps un refus de l’humilité, du pragmatisme, de la realpolitik.
Mais pour se prétendre être des socialistes, on avait cru à la propagande autour des 3N parce que les Nigériens ont réellement cru que les camarades avaient de réelles ambitions pour le pays, ne serait-ce que dans le domaine de la sécurité alimentaire qui concerne essentiellement le monde rural laissé sur les bords de la route depuis les indépendances et ce d’autant que bon nombre d’entre eux, sont issus de ces milieux modestes dont ils connaissent, pour les avoir partagées, les souffrances légendaires. La visite des responsables des organismes onusiens en charge des questions alimentaires, au-delà du discours officiel, montre simplement l’échec de la fameuse initiative. Depuis sept ans, si tant est que le projet est une réussite, ils ne peuvent venir que pour s’en inspirer pour que l’exemple nigérien serve à d’autres pays, et non pas pour aider à sortir de la famine, qui, selon une confidence du président lui-même ne serait plus, depuis que les 3N sont initiés.
Deux discours qui font clash…
Pendant que les tenants du pouvoir, célèbrent en grande pompe la visite des « secoureurs » comme un signe parfait de bonne entente avec ces institutions et par ricochet avec le système des Nations-Unies, d’autres observateurs – alors les plus avisés – y voient la preuve que la communauté internationale commence à prendre conscience du drame silencieux qui se passe au Niger. La triste vérité, faut-il s’en convaincre, est que ces hommes ne vont que là où ça ne va pas, là où il y a de réelles raisons de s’inquiéter. Au Niger, cela fait bien longtemps que des ONG comme OCHA avaient alerté sur les menaces de famine, si ce n’est sur la réalité même de la famine dans le pays, appelant à l’aide pour soutenir des populations en détresse. Un peuple se meurt lentement dans l’indifférence de gouvernants qui ne cessent de décrire le pays comme un eldorado. On se souvient que le président, décrivant ses 3N avaient même fait croire qu’elle aurait tellement réussi, que les Nigériens ne migrent plus ; les 3N ayant permis de stabiliser les populations dans leurs terroirs. Pourtant, qui ne sait pas la détresse des populations de nos campagnes délaissées et oubliées des programmes des politiques publiques ? Chaque Nigérien, en allant dans son village, pourra voir que rien n’y a changé : même certaines classes construites à grands frais par le régime, se sont affaissées. Il ne peut d’ailleurs en être autrement quand, les socialistes se confondent au pays. La dernière fois, les Nigériens ont vu, le ministre Bazoum à Zinder, annonçant des tonnes pour les populations sinistrées et qui seraient une aide du président. Et l’on se demande, à juste titre, depuis quand, est-il devenu ce milliardaire, qui peut soutenir avec des tonnes de vivres ? Non, ce n’est pas l’homme qui donne, c’est un État ! Et la Cour des Comptes doit en tenir compte dans la déclaration des biens du président !
Dans le pays d’Issoufou il y a beaucoup de misères. Ceux qui étaient venus et qui se sont rendu à Maradi pour toucher du doigt les réalités de la paysannerie, ont pus s’émouvoir de la tragédie de la crise alimentaire dans le pays. Quoi que l’on puisse dire de l’Occident, sans doute faut-il lui reconnaître souvent cette prévenance à être plus proche de l’homme quand celui-ci vit des situations difficiles. Le discours officiel roublard selon lequel le pays est un paradis, ne trompe donc plus : classé invariablement comme le dernier de la planète, aujourd’hui, lorsqu’on appuie sur la sonnette d’alarme pour sortir le pays du guêpier de la famine et de la malnutrition, l’on est bien obligé quand même un certain orgueil pourrait nous pousser à entretenir le beau mensonge, de reconnaître que nous méritons notre rang humiliant. Il n’y a donc rien de gloriole à tirer de cette visite et ce d’autant qu’en plus, la présence de ces organismes dans un pays, ne peut rien présager de bon : ils sont là où sont les réfugiés climatiques, les réfugiés politiques, les réfugiés économiques.
Ce n’est donc pas pour un régime qu’ils sont venus dans le pays, mais pour ces pauvres hommes, ces pauvres femmes, ces pauvres enfants dont à dessein tu la misère et le drame afin de leur permettre de retrouver le sourire de la vie. Hama Amadou, avait pourtant averti là également. Quand, avec faste et zèle, le gouvernement présentait à la représentation nationale l’Initiative 3N, tout en saluant la générosité de l’idée, il n’a pas manqué d’avertir que si le régime veut en faire un instrument de propagande, le projet ne peut qu’échouer, mais en faisant un outil de développement au service des populations, celles-ci pourront se l’approprier et lui donner un fond concret. Et l’histoire lui a encore donné raison : on ne l’a créée que pour contenter la nombreuse clientèle politique et c’est peut-être pour cela que le premier responsable avait jeté l’éponge pour se chercher dans des organismes internationaux d’où il venait d’ailleurs. L’Initiative ne peut pas réussir s’il faut se borner à parler d’intrants et de tracteurs, de semis, sans penser une assise structurante pour la production agricole qui ne peut évoluer qu’en promouvant la culture irriguée sur de vastes étendues, notamment autour des cours d’eau qui existent déjà et à chercher ensuite d’autres moyens de production de l’eau pour promouvoir l’irrigation. C’est en cela que le projet Kandadji négligé par le régime est d’une importance capitale pour le pays. Quand le premier ministre raconte que le gouvernement voudrait faire en sorte que la production agricole soit excédentaire au point d’en exporter une partie, il doit comprendre que cela ne se dessine pas comme il ne se conçoit pas dans un discours, mais se pose en actes concrets.
Aujourd’hui le PAM, le FIDA, la FAO, savent que ce ne sont pas des problèmes qui manquent dans le pays de Seyni Kountché.Trêve aux fanfaronnades…
Parmi les individus que la Renaissance a vite transformés en richissimes hommes politiques, il y a, l’ancien ministre de la Défense nationale Karidjo Mahamadou. De simple fondateur d’une école privée qui n’avait même pas de clôture, l’homme s’est très vite assimilé à un héritier du Golfe qui dort sur des pétrodollars et qui distribue des sacs de riz à presque toutes les familles de son quartier. Un prince du Golfe dont les largesses dépassent sa circonscription électorale. Avec Karidjo, d’autres riches se sont encore plus enrichis et des « fournisseurs fantômes » sont subitement devenus de riches hommes d’affaires.
La lutte contre la corruption attendra sans doute des vents plus favorables que ceux agités par Bazoum Mohamed pour répondre aux attentes des Nigériens. Le 2 avril 2021, lorsqu’il a décliné ses desseins dans ce domaine, il y avait déjà peu de Nigériens qui ont applaudi, la plupart étant persuadés que ce n’est ni le temps, ni l’homme par qui la lutte contre la corruption sera une réalité au Niger.
S’il a tenu un discours de vérité lors de son investiture, affichant une fermeté séduisante vis-à-vis du fléau et de ceux qui l’entretiennent, le successeur d’Issoufou Mahamadou n’a toutefois pas su donner un souffle de vie à ce combat qu’il a pourtant déclaré être son cheval de bataille. En six mois de gestion du pouvoir d’État, les observateurs lui reprochent d’avoir multiplié les discours sans jamais passer aux actes. À la suite de la diatribe contre la corruption et ses auteurs, le 2 avril 2021, le Président Bazoum a ainsi claqué la langue, on ne sait plus combien de fois, pour dénoncer, fustiger et menacer. Il l’a fait, entre autres, lors de sa rencontre avec les organisations de la société civile, à l’occasion de la …de la Haute autorité de lutte contre la corruption ainsi que dans le cadre du conseil national de la magistrature. Il l’a fait si bien que l’on commence à douter sérieusement de sa volonté et/ou de sa capacité à faire ce qu’il a promis de faire. Quoi qu’il en soit, il a tellement parlé qu’il ne fait plus peur à ceux qui ont ruiné le Niger.
Une façon propre au régime de vider les scandales financiers
L’affaire Ibou Karadjé que l’on a cru être l’entrée en matière pour le Président Bazoum a rapide- ment fait pissff. Bien qu’identifiés de par leurs responsabilités dans ce scandale de huit milliards 223 millions de francs CFA, les complices d’Ibou Karadjé vaquent tranquillement à leurs occupations.
Aucune inquiétude ne semble planer sur leurs têtes et le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, à l’époque des faits ordonnateur des crédits de la présidence de la République, s’est même permis de déclarer que l’auteur principal est en prison et tous ses complices, identifiés et écroués. Autrement dit, l’affaire est close. Une façon propre au régime de vider les scandales financiers. Après cet épisode de la sentence prononcée par Ouhoumoudou, il n’est pas exclu, note un observateur, de voir Ibou lui-même libéré et déchargé de toute poursuite. Ce n’est pas exclu et ce ne sera pas nouveau sous ce régime. Depuis son transfèrement de la maison d’arrêt de Say à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, seule la presse semble s’en émouvoir. Même les avocats de l’intéressé ne se sont pas sentis en devoir d’expliquer à l’opinion nationale ce qui pourrait ou non justifier ce transfèrement. C’est l’omerta totale, à croire qu’un deal s’est invité dans cette affaire judiciaire.
Si l’affaire Ibou Karadjé ne l’a pas complètement discrédité, elle l’a, en revanche, dépouillé des belles plumes dont il s’était paré le 2 avril
Le Président Bazoum, lui, continue de parler de la lutte contre la corruption, sans se rendre compte que, de l’étincelle d’espoir qu’il a suscitée, il ne reste plus rien qu’un vague souvenir de mots. Pire, il est en train de passer pour la risée, du moins, de ceux qui ont toujours soutenu qu’il fait trop de bruit là où ses compatriotes attendent plutôt des actes. Si l’affaire Ibou Karadjé ne l’a pas complètement discrédité, elle l’a, en revanche, dépouillé des belles plumes dont il s’était paré le 2 avril. Aujourd’hui, presque personne ne croit en son combat. Il a trop parlé et s’est beaucoup illustré dans des mises en scène sans lendemain. Ayant encore répété ce jeu face aux magistrats, récemment, nombre d’entre eux, confie une source judiciaire, sont sortis avec un sourire énigmatique qui en dit long sur ce qu’ils pensent du discours présidentiel. Encore des mots face à des maux ! Et à l’allure où vont les choses, sur fond de «discourmania» (maladie du discours) il est fort à craindre que la corruption prenne davantage d’ampleur que par le passé, tel que le des observateurs le prédisent.
Une attitude anachronique de la part du Président Bazoum qui affiche ainsi, son extrême faiblesse devant la corruption
Les tendances observées à partir du sort réservé à l’affaire Ibou Karadjé sont inquiétantes à plus d’un titre.
Même les propos, somme toute, discourtois ¯ à moins que ce ne soit avec sa pleine complicité ¯ d’Ouhoumoudou n’ont pas suffi à donner un coup d’accélération à son combat. Non seulement la lutte contre la corruption est réduite à un simple slogan de campagne, mais il y a pire, notamment dans l’exonération totale qui semble avoir été accordée à ceux qui ont fait mains basses sur les ressources publiques pendant les deux mandats d’Issoufou Mahamadou. Une attitude anachronique de la part du Président Bazoum qui affiche ainsi, son extrême faiblesse devant la corruption. Serait-il impliqué dans des affaires qu’il craint de voir sur la place publique du jour au lendemain ? Son attitude déconcertante fait nourrir les débats les plus fous. En fin de compte, le pari est en phase d’être gagné par ceux qui ont fait observer que, non seulement Bazoum Mohamed est tout de même partie prenante à la gestion d’Issoufou, mais il a promis la continuité, c’est-à-dire le sauf-conduit à tout ce qui a pu être fait au cours des 10 années passées. Drôle de lutte contre la corruption dans laquelle Bazoum Mohamed s’est engagé, tambours battants, oubliant que l’excuse manifeste qui semble avoir été gracieusement accordée aux auteurs des affaires déjà connues est en soi une grave compromission.
La lutte contre la corruption connaîtra bientôt un coup d'accélérateur. D e p u i s l’ébruitement de l’affaire Ibou Karadjé, les Nigériens marquent une impatience notable à voir la concrétisation de la promesse du Président Bazoum. Le 2 avril 2021, à l’occasion de son investiture, il a notamment déclaré que « le deuxième grand problème de notre gouvernance réside dans la prévalence de pratiques de concussion et de corruption au sein de l’administration » et son crédo sera la pédagogie par l’exemple en ne tolérant, d’aucune façon at- il précisé, le principe de l’impunité. « Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays », a souligné le tout nouveau président investi. Et moins de trois après cette déclaration solennelle, l’affaire Ibou Karadjé, qui éclabousse certaines personnalités de haut rang, est déclenchée. Si les têtes couronnées ne sont pas encore tombées, elles risquent toutefois gros, eu égard à la détermination affichée et réitérée du Président Bazoum de ne faire aucune concession à ceux qui entretiennent un tel fléau au Niger. Selon des sources crédibles, la réunion sur la gouvernance économique et la lutte contre la corruption, tenue le lundi 20 septembre 2021 autour du Président Bazoum, va accoucher de grandes résolutions.
Le pays a été mis à sac durant les 10 années d’Issoufou qui s’est même payé le luxe de protéger et d’encourager la corruption à travers des promotions accordées aux auteurs épinglés avec des preuves irréfutables.
Accusé d’être, sinon complice, du moins laxiste dans cette lutte contre la corruption qu’il s’est engagé à mener sans faiblesse, le Président Bazoum a conscience de l’impatience de ses compatriotes. Le pays a été mis à sac durant les 10 années d’Issoufou qui s’est même payé le luxe de protéger et d’encourager la corruption à travers des promotions accordées aux auteurs épinglés avec des preuves irréfutables. Cependant, il connaît également les difficultés inhérentes à une entreprise de lutte contre la corruption. C’est bien la même chose que lorsqu’on se bat contre des narcotrafiquants. En faisant sa déclaration solennelle, le jour de son investiture, le Président, on suppose, a pris toute la mesure de la guerre dans laquelle il s’est engagé. Il connaît les acteurs, leurs forces et leurs faiblesses ainsi que jusqu’où ils peuvent aller. L’affaire Ibou Karadjé et les résultats qu’elle a donnés jusqu’ici n’est, donc, qu’un ballon d’essai. Elle n’est ni à son épilogue ni à celui de la lutte promise par Bazoum Mohamed.
Le Président Bazoum est parfaitement au courant des grenouillages des apparatchiks du pouvoir pour le noyer et faire échouer sa lutte contre la corruption
Selon une source politique ayant requis l’anonymat, la réunion du lundi 20 septembre n’est pas que du folklore. Elle se veut plutôt l’annonce d’une nouvelle phase. D’autres affaires seront ébruitées et les auteurs, arrêtés. Tous les secteurs d’activités seront concernés. Nos sources sont formelles : la présence, autour du Président Bazoum, de personnalités citées dans plusieurs affaires, n’épargnera pas celles-ci de poursuites judiciaires. Seulement, si les informations en provenance de sources proches du dossier sont assez encourageantes pour les Nigériens, il reste que le système en place, largement dominé par les issoufiens, ne milite pas en faveur d’une crédibilité de la perspective présentée. Le Président Bazoum doit, auparavant débarrasser le plancher de tous ceux qui, parce que mouillés dans des affaires ou simplement hostiles à une lutte contre la corruption qui toucherait des proches, pourraient y faire obstacle.
Parfaitement au courant des grenouillages des apparatchiks du pouvoir pour le noyer et faire échouer sa lutte contre la corruption, le Président Bazoum sait comment et avec quels moyens, réduire chacun des protagonistes au silence. Tout un pan d’actions est mis en oeuvre pour donner une image dégradée de la gouvernance actuelle, histoire de la réduire à un simple appendice du régime d’Issoufou. C’est certainement vrai en partie. Mais, Bazoum Mohamed aspire à apposer sa propre marque à la gouvernance et cela, à en juger par les réactions enregistrées ici et là dans certains milieux du Pnds Tarayya, ne paraît pas tolérable. Pour de nombreux apparatchiks du parti rose, Bazoum Mohamed n’est qu’un clone d’Issoufou qui n’a pas vocation à prendre des initiatives, encore moins à vouloir gouverner en dehors des lignes tracées par son prédécesseur.
La lutte contre la corruption, dont les Nigériens attendent beaucoup, pourrait se révéler une lutte à mort entre un président décidé à servir son pays conformément à son serment et des adeptes de la corruption, plus riches que Crésus et décidés à réduire à néant tout celui qui se hasardera à les empêcher de continuer leurs sales besognes.
La phobie du lendemain s'est installée chez tous ceux qui ont des choses à se reprocher dans le cadre de la gestion des fonds et biens publics. Selon des sources politiques crédibles, de nombreuses personnalités impliquées dans des scandales financiers à grande échelle ont fait le déplacement de Tesker en vue de demander au Président Bazoum sa protection contre la justice. Ce sont essentiellement des ministres qui sont cités comme auteurs, co-auteurs et/ou complices de détournements deniers publics. Si les noms de Djidoud et d'Abdoulkadri Tidjani ne sont pas formellement cités, de fortes allusions sont toutefois faites à leur propos. Mal leur en a pris, car Bazoum les aurait presque congédiés en leur réitérant son refus de revenir sur sa parole donnée au peuple nigérien de mener une lutte sans merci contre la corruption. Laboukoye
Décidément, l’université privée suisse à Niamey, SWISSUMEF, a les couilles solides. Malgré les dénonciations et les protestations, elle poursuit son opération de mainmise sur l’école publique primaire que lui a cédée, dans des conditions absolument contestables, voire douteuses, l’ancien ministre des Domaines, de l’Urbanisme et du Logement, Waziri Maman. Le lundi 11 octobre 2021, SWISSUMEF a ainsi organisé une réunion de validation de l’étude environnementale, preuve qu’elle n’entend pas lâcher le morceau, même si des organisations de la société civile et des syndicats de l’Education parlent ouvertement de trafic d’influence, de corruption, de concussion.
Fustigée, dénoncée et condamnée pour se contenter de facilités de coulisses et faire main basse sur une école publique, l’université suisse, on l’a pensé un moment, a dû renoncer à ce deal des plus douteux, opéré dans des circonstances pour le moins douteuses. Avec la tenue de la réunion de validation de l’étude environnementale, elle a démontré qu’elle est prête à tout affronter pour s’approprier un bien public, faisant ainsi honneur aux moeurs du boiteux magistère d’un certain Issoufou Mahamadou sous lequel cette cession lui a été concédée. Un magistère au cours duquel, pendant 10 ans, la corruption a été érigée en règle de gouvernance, des ministres et grands commis de l’Etat ayant, chacun dans sa sphère de compétence, monnayé ce qu’il peut pour se constituer une fortune.
Ce projet, surréaliste dans tout autre pays qui se respecte et qui fait de l’éducation une priorité, est en train de prendre forme sous les yeux d’un président qui dit avoir érigé l’école au premier rang de ses priorités. La cession d’une école publique primaire qui avait plus de 800 apprenants, de la formation professionnelle et du primaire lors de sa démolition, prend à contre-pied le discours présidentiel et constitue au besoin que, entre les engagements politiques et les actes, il y a parfois la mer à boire.
Le 11 avril 2017, plusieurs personnalités membres et proches du régime ont été placées en détention à la prison civile de Say. Parmi celles-ci, figure le Conseiller principal pour les affaires économiques à la Présidence de la République, Danté Ousmane et un autre de même rang, en charge de la Communication à la Cellule d’Appui Partenariat Public-Privé (CAPPP) rattaché au Cabinet du Premier Ministre, Zarami Abba Kiari. Comme quoi, Maiboulala, appellation donnée à l’opération « mains propres » dite « décidée par les autorités de la 7ème République sous l’impulsion du Chef de l’Etat, se poursuit avec détermination, sans état d’âme, en épargnant personne.
D’entrée de jeu, il faut faire remarquer que les arrestations du mardi dernier ne sont pas les premières depuis le déclenchement de l’opération « Maiboula ». Cependant, elles ont la particularité, cette fois, de toucher spécifiquement les hauts fonctionnaires, notamment membres du principal parti au pouvoir, à savoir le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya). Ces derniers évènement montrent à ne point en douter la détermination et l’engagement des plus hautes autorités, maintes fois réitéré, de mener une lutte implacable contre la corruption et l’impunité.
L’arrivée au pouvoir du PNDS Tarayya en 2011, alors que ce parti avait beaucoup fait rêver les Nigériens, a fini sur des cauchemars, de graves désillusions. Issoufou Mahamadou et son parti étaient devenus méconnaissables. Alors que le premier ne pouvait pas incarner le Lion dans les valeurs qui l’incarnent, le second ne peut faire du socialisme l’orientation de son action politique dans la gouvernance du pays. Le parti, qui s’était réduit à Issoufou Mahamadou qui le régente en même temps qu’il régentait le pays, n’avait plus eu de voix, le parti ne se gérant plus à travers ses instances statutaires mais au travers d’un directoire qui, placé sous les bottes d’Issoufou, ne fait qu’entériner les décisions de ce dernier, y compris la promotion des cadres du parti et la distribution des marchés publics aux mains d’une clique qui répond de son entourage. Une telle situation a permis, par ses choix de l’informel, par développer des pratiques condamnables, totalement en déphasage avec les normes établies. L’administration nigérienne, par le favoritisme, l’ostracisme, l’achat de conscience, perdait ses valeurs, cultivait la paresse et l’inertie. Tout n’était conçu que pour profiter, pour se créer quelques moyens d’émarger pour prendre des sous. On ne pouvait plus reconnaitre l’homme nigérien.
En s’adressant aux Nigériens, il ya deux semaines, à travers deux langues nationales, le Président du CNSP qui abordait plusieurs questions d’intérêt national, évoquait une à laquelle les Nigériens attachent du prix. Il s’agit de la lutte implacable contre les détourneurs de deniers publics, contre la corruption, contre le vol et le pillage. C’est un vaste chantier qui va requérir de sa part courage et intransigeance pour ne jamais hésiter face à ce cancer qui a fait trop de mal à la nation car, c’est par de telles pratiques qu’on a aussi réussi à démotiver les travailleurs quand les critères de compétence et d’intégrité ne pouvaient plus servir de promotion.
Sous la Renaissance, on ne venait en politique que pour permettre à des proches de s’enrichir, de profiter de leurs positions dans le système de prédation que l’on mettait en place. La construction du pays, les engagements pris avec le peuple, et même le serment que l’on pouvait faire en face de Dieu et du peuple, ne comptent plus. En politique, c’est à croire que les hommes croient que Dieu ne voit et ne juge rien. Pour ceux-là, la politique ne peut se réduire qu’à l’art du mensonge et de l’hypocrisie. C’est ainsi que, pendant un peu plus de dix ans, le PNDS, en se détournant de son socialisme pour un autre contrefait, n’a eu à l’esprit que les stratégies de vol à mettre en place pour se faire de l’argent, quitte à ternir l’image du socialisme.
Mais, à la suite de coup d’Etat, les Nigériens ont exprimé beaucoup d’attentes, notamment pour faire justice dans le pays afin de rétablir l’Etat de droit, et pour lutter, sans concession, contre la corruption et toutes les pratiques illégales par lesquelles des hommes et des femmes se sont vachement enrichis ces douze dernières années et, ce, sans que cela n’émeuve le « Lion » qui, lui-même, en a profité pour bâtir son empire de luxe.
Les bâtiments, des immeubles qui poussent dans le pays, à Niamey surtout, mais aussi à travers le pays où, en plus, quelques usines ont émergé sans qu’on ne sache trop à qui elles appartiennent, sont à interroger pour savoir les vrais propriétaires. Comment ne pas s’interroger sur ces immeubles sur les rives du Niger devenues pour les nouveaux riches, la nouvelle Côte D’azur qui signe leur reconquête de la capitale ? En même temps que l’on peut s’interroger sur ces fortunes colossales anonymes, l’on cherchera à comprendre comment ces espaces ont été acquis et comment aussi d’autres espaces du domaine public sont tombés dans le domaine privé, forçant des entités étatiques déshéritées à louer des immeubles de proches du régime qui, eux-mêmes, ne peuvent pas justifier ces acquisitions qu’ils peuvent offrir en bail à l’Etat ou à des sociétés pour se faire de l’argent.
Ce qui est important, c’est que le Général Tiani, dans deux langues où 80% des Nigériens – sinon plus – peuvent le comprendre, a expliqué que c’est une opération qui n’épargnera personne, tant que les preuves des crimes sont établies. Il n’y aura donc pas de quartier et tous les dossiers seront traités sans état d’âme, sans complaisance. Tous les cas d’enrichissement illicite seront remis à la justice qui fera de manière indépendante le travail que chaque cas commande. Tous ces cas d’enrichissement illicite, avec bien de personnes dont la fortune étonne, mais qui, en réalité, ne servent que d’écran – de prête-noms – pour brouiller les identités qui se cachent derrière tant d’immeubles, de châteaux, de domaines, d’industries et hôtels seront élucidés et traités judiciairement. La COLDEFF devra mener les investigations nécessaires pour mettre des visages, et les vrais, derrière chaque bâtiment. Pour ceux qui ne seront pas déclarés par leurs propriétaires à l’image de cet appartement parisien acquis selon un journal français par Mahamadou Issoufou et qu’il n’a jamais déclaré, la procédure pour les récupérer ne doit pas être compliquée. Ces biens ne sont pas déclarés, ils ne leur appartiennent pas. .Logiquement.
Les services des Domaines, avec les moyens qu’il faut, pourront mener le travail nécessaire pour investiguer dans le domaine et permettre que l’on ait plus de lumière sur ces immeubles qui poussent comme des champignons dans bien de quartiers de la ville, en bordure du fleuve et même, soupçonnent certains, ces hôtels qui fleurissent dans la ville de Niamey et à l’intérieur du pays dont certains ténors pourraient être les vrais propriétaires. Il ne reste plus au CNSP qu’à actionner la machine. Les Nigériens attendent le concret. Après les discours.
Le ministre de la Communication, Mahamadou Zada, a été écroué à la prison de Kollo. Entendu le mardi 19 avril par un juge d'instruction du pôle économique et financier, il a été placé sous mandat de dépôt pour détournements d’argent avant son entrée au gouvernement.
C'est la première fois, au Niger, qu'un ministre en exercice est incarcéré. Mahamadou Zada vient de passer sa première nuit à la prison civile de Kollo, non loin de la capitale. Placé sous mandat de dépôt mardi par le juge d’instruction du pôle économique et financier, il est accusé de détournements de deniers publics.
L’accusation concerne une somme de 3 milliards de francs CFA appartenant à la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin), une société d’État qu’il dirigeait avant qu’il ne soit nommé ministre de la Communication. Cette somme devait être placée dans une coopérative de microfinance dénommée Taanadi et générer des bénéfices. Mais la somme d’argent n’a pas été enregistrée dans les livres comptables de la coopérative. Le juge cherche encore les traces de ces milliards.
Lutte contre la corruption
Plusieurs agents de Taanadi sont aux arrêts et le ministre Mahamadou Zada n'est pas soutenu par son parti, le Mouvement patriotique pour la République (MPR), où il occupait le poste de secrétaire général. Il ne l'est pas non plus par le gouvernement et doit justifier le placement des 3 milliards de francs CFA.
Dans son discours d’investiture, le président Mohamed Bazoum l’avait souligné, il fait de la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics son cheval de bataille: « Quiconque a une responsabilité dans l’administration répondra désormais tout seul de ses actes, au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre. »
Au Niger, plus d’une trentaine de hauts cadres de l’État sont déjà sous les verrous au cours de cette première année du mandat du président.
Ibou Karadjé serait-il devenu une menace pour certaines personnalités pour qu’il soit transféré à la prison de haute sécurité de Koutoukalé ? Depuis vendredi 10 septembre 2021, l’intéressé n’est plus logé à la maison d’arrêt de Say alors qu’on ignore totalement les raisons et les conditions de ce transfèrement sur lequel ses conseils gardent un silence total. Qui a décidé de ce transfèrement pour que personne ne puisse éclairer la lanterne des Nigériens ? C’est pourtant une grave affaire, le transfèrement d’un prisonnier étant solidement encadré par la loi. C’est d’autant grave que selon des sources judiciaires ayant requis l’anonymat, le transfèrement d’Ibou n’a respecté aucune procédure légale. On ne comprend dès lors pas le silence de ses avocats ou encore de sa famille. Pourquoi ne brisent-ils pas la glace ? En attendant que les langues se délient, nombreux sont les Nigériens qui clament à volonté qu’ils n’ont pas eu besoin d’attendre longtemps pour être édifiés sur les réels desseins du Président Bazoum. Le débat, abondamment passionné, est chargé de suspicions. Et c’est fréquent d’entendre que le transfèrement d’Ibou Karadjé a été décidé par une personnalité qui tient à lui boucler le bec. En dehors de toute légalité. Si l’information est vérifiée, il y a de quoi s’alarmer.
Le Président Bazoum, selon toute vraisemblance, est incapable de faire régner la justice. Peut-il être capable de mener une lutte contre la corruption alors que la justice semble être utilisée à des fins personnelles pour régler des comptes ? This is the question, comme disent les Anglais.
S’il est un héritage- dans la gouvernance- dont le président Bazoum se serait passé volontiers, c’est la multitude d’affaires qui a émaillée le règne de son prédécesseur et camarade. L’implication dans ces affaires des camarades, amis et probablement parents de l’actuel président du pays rendra la tâche extrêmement difficile en dépit de la profession de foi, le deux avril dernier lors de la cérémonie de prestation de serment. Cela est d’autant plus compliqué qu’il était, au cours des dix années de la présidence Issoufou, au coeur du système. Même s’il n’est directement ou du tout impliqué dans ces affaires, son refus ou son incapacité de crier gare font de lui comptable de la gestion. On feint d’ignorer que la première affaire qui a franchement secoué le pouvoir du PNDS est l’octroi d’un marché à un député en exercice au mépris de la Constitution et des lois de la République. Les protagonistes de cette affaire sont : Kalla Hankouraou, alors ministre de l’Equipement ; Ouhoumoudou Mahamadou, ministre de des Finances en ces moments. On se rappelle que leur démission a permis d’étouffer l’affaire. Aujourd’hui, Ouhoumoudou et Hankouraou sont respectivement Premier ministre et Premier vice président de l’Assemblée nationale. C’est-à-dire les numéros deux des deux plus importants pouvoirs : l’exécutif et le législatif. Même si un bon musulman doit croire à la repentance, il est légitime de douter de la marge de manoeuvre du président de la République dans la lutte contre la corruption avec le passé de ses proches collaborateurs.
L’impunité est aussi un héritage de la gouvernance Issoufou. Même si le président Bazoum refuse, pour le moment, de fouiller dans les poubelles pour toutes les affaires passées, il sera, disent ses proches, intransigeant au cours de sa gestion. Seulement, dans de telles affaires, il arrive, parfois, que les poubelles viennent à vous. C’est exactement ce qui se passe dans l’affaire du comptable de la présidence. L’affaire Ibou Karadjé. Elle est loin d’avoir livré tous ses secrets. Et un jour ou l’autre, la vérité finira par jaillir. Si, évidemment, tout ce qu’on dit du nouveau locataire du palais est vrai. Cette perspective est l’espoir de tous le Nigériens. La volonté d’assainir doit être accompagnée de vigilance. D’autant que les prédateurs, ceux d’hier, ont plus d’un tour dans leur sac. Si au cours de la gouvernance passée, l’entente directe, nouvelle version du gré à gré, était devenue la règle dans la passation de marchés, aujourd’hui une technique plus affinée est mise en oeuvre par les prédateurs pour exclure nombre de Nigériens. L’urgence. Il est créé exprès un retard considérable dans la mise à disposition des dossiers d’appel d’offres. On attend le dernier moment pour exprimer le besoin. Et on prend le prétexte de l’urgence pour attribuer le marché sans soumission d’autant que le temps presse.
Le marché est attribué aux amis. L’exemple des engrais et les aliments bétail est illustratif. La nécessité de ces deux produits se fait sentir à l’approche de la saison des pluies. Les soumissionnaires n’ont ni le temps de constituer les dossiers, ni de faire les démarches auprès des banques pour l’achat des produits. Les adjudicateurs sont exclusivement les nouveaux bourgeois créés du temps du régime précédent. Certains ont thésaurisé, d’autres ont pris des actions, s’ils ne sont pas propriétaires, dans des sociétés généralement de droit d’un pays voisin ou d’un pays européen. Dans le domaine des infrastructures, par exemple, la quasi totalité des travaux d’une de nos régions ont été exécutés par une société d’un pays voisin au détriment des entreprises nigériennes qui ont pour la plupart déposé le bilan ou mis leurs travailleurs au chômage’ technique. L’essentiel des commandes des engrais est régulièrement revenu à une entreprise de ce pays. Pourtant ces entreprises n’ont pas pignon sur rue dans leur pays d’origine. Là encore le président Bazoum semble avoir les mains liées. D’autant, selon certains milieux, que les relations de l’ancien président avec les dirigeants et entreprises de ce pays voisin sont le fait du président Bazoum. C’est lui aurait ses entrées dans la capitale de ce pays et qui y aurait introduit le président Issoufou. Les dispositions des organisations sous régionales permettent l’installation des entreprises des pays de ces communautés, mais la règle est qu’elles soient performantes et respectent les textes et la législation des pays où elles s’installent. Ce qui n’est apparemment pas le cas. Difficile dans ces conditions de lutter efficacement contre la corruption.
Dans une déclaration publique, des agences d’organisation du pèlerinage ont, demandé la démission du Haut Commissaire à l’Organisation du Hadj et de la Oumra (COHO) qu’ils accusent de corruption. Cette démarche fait suite aux graves révélations d’Elh Salissou Rabiou sur des pratiques corruptives qui ont cours dans le secteur. Salissou Rabiou est membre du comité préparatoire du hadj 2019 et également représentant des agences de pèlerinage en mission à la Mecque. La main sur le livre saint, devant la Kaaba, il a juré de dénoncer ces pratiques indignes qui se font dans un secteur, pourtant sacré : le pèlerinage qui est l’un des cinq (5) piliers de l’Islam. Selon Salissou Rabiou, des membres du COHO ont octroyé des marchés, précisément celui de la restauration des pèlerins, ces « hôtes de Dieu », contre rétribution, des pots de vin. Lire la lettre d’un pèlerin qui dénonce le calvaire qu’ils ont vécu.
La lettre d’un pèlerin nigérien de Hadj 2019
Sincèrement, je pensais que j’allais quitter la terre sainte sans trouver à redire sur le COHO, mais que neni ! Car il y a des choses qui suscitent la désapprobation générale, voire l’indignation totale. Alors que les pèlerins (hadj et Oumra) pensaient opérer les rites 2019 dans les conditions les meilleures, les choses se déroulent actuellement de la manière la plus abjecte pour eux. En effet, le COHO, l’instance érigée au Niger pour organiser le hadjj et la Oumra, passe plutôt aux yeux des pèlerins comme cette structure qui nuit gravement à la conduite des opérations ici, à Mina. Déjà, il est important de rappeler que le pèlerin nigérien débourse exactement 112 000 FCFA pour la restauration d’à peine trois nuits à Mina et éventuellement sur certains sites souvent inaccessibles aux restaurateurs, pour des questions de sécurité. Et donc le COHO devait normalement suppléer les restaurateurs dans ces conditions. Malheureusement, c’est ce moment que les membres de cette institution choisissent pour affamer les pèlerins.
Ainsi, depuis bientôt trois jours, les pèlerins sont à la diète. Ils végètent dans le dénouement total du fait du manque de nourriture en temps voulu. Pas de petit déjeuner, le déjeuner se confond au dîner. Certains jours, aucune prestation n’est garantie. Les pèlerins sont surexposés et n’arrivent pas à accomplir convenablement certains rites. Ils n’arrivent tout simplement pas à manger.
Selon des sources crédibles du Tribunal de Grande Instance de Niamey, les jours à venir risquent d’être longs pour certains hauts gradés de la Douane nationale. C’est dans le cadre de la lutte contre la corruption qu’un dossier les concernant aurait été transmis à la justice. Le dossier est en instruction au cabinet du doyen des juges qui procède à l’audition des présumés "délinquants" financiers. Ces agents de douane, visés par la justice, seraient impliqués dans un vaste détournement de deniers publics. Dans le dossier, sont cités des anciens directeurs généraux, des anciens chefs de bureau de Douane Niamey route, deux comptables et beaucoup d’autres agents sur lesquels pèsent des soupçons de détournement. C’est le sauve-qui-peut au sein de la Douane nationale. A la justice, des magistrats indiquent qu’ils ne feront pas de quartier pour l’impunité. Il n’y aura pas non plus d’interventionnisme qui puisse les faire fléchir. Aujourd’hui, selon nos sources, ce dossier est un des dossiers, parmi tant d’autres, sur la Douane qui est en train d’être traité par la justice. Et les autres suivront dans un court délai. Dans un des dossiers qui suivront, on parle de malversation de plus de cinq (5) milliards dans laquelle se trouveraient des douaniers militants du parti au pouvoir. D’ores et déjà, nos sources indiquent qu’une dame, Colonel de Douane de son état, chercherait à échapper aux mailles de la justice en proposant une caution de trois cent millions de FCFA. On pourrait également se demander comment elle a pu avoir une telle somme. Une autre piste d’ailleurs. Sale temps donc pour les agents de Douane ripoux. Mais, l’assainissement ne doit pas être sélectif. Il faut balayer devant toutes les portes et sans distinction.
D’autant que des langues se délient pour dire que le cabinet du président de la République semble devenir une ‘’agence de démarcheurs’’ qui proposerait aux "délinquants" financiers d’aller rencontrer l’ancien président pour pouvoir se tirer d’affaires. En tout cas, cette proposition aurait été faite récemment par un membre du cabinet à un ministre (Nous y reviendrons). Aujourd’hui, le combat de la lutte contre la corruption est le cadeau le plus précieux que le régime peut offrir au peuple nigérien assoiffé de justice. Le président de la République doit mettre l’Etat dans ses droits en combattant la corruption et l’impunité sous toutes ses formes. Et, pour s’en convaincre et convaincre davantage le peuple, il faut que le Président de la République République ordonne la transmission à la justice de tous les rapports d’enquête de l’inspection générale d’Etat. Car, selon certains échos, il y’aurait beaucoup de dossiers de détournement de plusieurs milliards de FCA dans le tiroir de Zoulkaleini. Faute de quoi, c’est le doute et le scepticisme qui vont s’installer dans les esprits par rapport à sa volonté réelle de mener le combat contre la corruption.
Un ancien ministre a de quoi se faire du souci pour sa liberté dans les prochaines semaines. Si la lutte contre la corruption tant chantée n’est pas de la blague. Sa gestion, qui fait actuellement l’objet d’audit, risque de révéler la main basse faite sur le patrimoine automobile du ministère. Avant de partir, certainement persuadé qu’il ne serait pas retenu par Bazoum Mohamed, l’indélicat a procédé à la vente aux enchères ¯ une vente aux enchères jamais publiée de tous les véhicules sur lesquels il a décidé de mettre le grappin. C’est ainsi qu’il a mis en vente et acheté 15 véhicules, dont 14 véhicules 4X4 et un bus de transport, dégarnissant ainsi le parc automobile et mettant de facto en chômage technique les chauffeurs dudit ministère.
Aujourd’hui dirigé par un ministre sur lequel les gens disent beaucoup de bien, le ministère en question est devenu un éléphant aux pieds d’argile qui manque cruellement de véhicules de mission. Le ministre partant a pris pour lui le bus de transport et tous les 14 véhicules 4X4 qu’il s’est offert en raison d’une somme modique variant entre 300 000 FCFA et 400 000 FCFA pour les plus chers payés. Pourtant, aucune remise en cause n’est intervenue à ce jour de la part du nouveau ministre et la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia) ne va vraisemblablement pas déranger l’indélicat ministre pour si peu. La lutte contre la corruption serait-elle du vent ?
Selon des sources, crédibles à tout point de vue, une peur-panique se serait emparé du village de la Renaissance avec tous ces petits nouveaux bourgeois qui ne dormiraient plus bien depuis des jours, attendant anxieux, qu’un appel anonyme, leur demande de se rendre à la Justice pour affaire les concernant. La panique est d’autant prise au sérieux que l’on apprend qu’il y a une semaine le conseil des ministres ne put pas se tenir, une exigence présidentielle voulant que tous ceux qui sont impliqués dans le dossier de la douane aillent répondre devant les Juges, volonté par rapport à laquelle il y aurait des résistances. Allez savoir de la part de qui…
Nous l’avons pourtant souvent écrit, et le SAMAN d’une époque l’avait aussi martelé : « les hommes passent, la Justice demeure ». Le compte à rebours semble donc bien commencer pour certains hommes et femmes qui savent bien que ce qu’ils ont pu amasser en dix années de Wassosso n’est pas légal et qu’ils devraient un jour répondre d’une fortune mal acquise ou de biens douteux. Les Juges auront donc du travail quand on sait le nombre de fortunés que l’on a aujourd’hui dans le pays et dont le métier n’est autre que la politique. Ce sera d’autant intéressant que certains finiront par parler pour ne pas couler seuls : le juge sait comment s’y prendre ; c’est son métier. On se souvient qu’il y a quelques mois, l’ancien ministre de la Défense, Kalla Moutari, osait même la menace de la dénonciation quand il affirmait qu’on voit tout le monde. Depuis, l’on semble cajoler l’homme qui menaçait de parler car, dans l’empire, il sait bien qu’il n’est pas seul à répondre d’une gestion.
On peut croire crédible cette information à propos du vent de panique qui souffle sur la Renaissance acte III sous laquelle s’abritent bien de gangs politiques qui ont à répondre à la Justice mais qu’Issoufou et son parti, en partant, ont imposés à des postes stratégiques pour échapper à la justice, misant sur le devoir de gratitude que le nouveau président pourrait lui avoir par un contrat moral qui lierait les deux hommes que la politique pourrait pourtant, par finir, séparer. Un drame qui leur arrivera, sans qu’ils ne soient les premiers à le vivre ni même les derniers. C’est d’autant probable que c’est la seule façon pour Bazoum qui a vu comment le dernier congrès du parti s’est passé pour comprendre qu’il pourrait s’attendre à bien de surprises désagréables de la part de ses adversaires internes qu’il pourrait plus craindre. Du reste, le dernier communiqué de presse concocté à la va-vite et diffusé au nom de la MRN pourrait être le signe de ces malaises. La Lutte contre la corruption est donc désormais une arme redoutable entre les mains du Président Bazoum pour dominer son empire qui voudrait lui échapper pour faire de lui, rien qu’un figurant malléable. Il sait surtout qu’il y a d’autres hommes, moins compromis, avec lesquels il peut redresser la barre, se sauver, sauver le pays, sauver le socialisme.
Mais les cartes restent dans ses mains…
Le Président Mohamed Bazoum avait promis aux Nigériens d’assainir la vie publique en combattant les maux qui minent la société, gangrènent l’administration publique. Après plus d’une année, les Nigériens n’ont rien vu venir comme actes courageux posés qui puissent convaincre qu’il est prêt à aller dans cette dynamique que pourraient contrarier certains de ses collaborateurs qui n’ont pas les mains propres pour l’accompagner dans cet effort attendu par les Nigériens. Mais, depuis qu’il avait donné quelques gages notamment dans son discours à la rentrée judiciaire, et à l’occasion de certaines de ses interventions au cours desquelles il avait profité pour aborder le sujet, l’on avait cru que la dynamique est irréversible et que le processus est acté depuis qu’il faisait modifier des lois contraignantes et qu’il donnait plus de pouvoir à la HALCIA et que l’on apprend que le parquet est désormais tenu de transmettre à qui de droit les dossiers en sa possession. C’est donc un pas important et peut-être qu’on peut s’en réjouir, qu’enfin, la justice serait en mesure de se mettre en marche, prônant désormais l’égalité des Nigériens devant la loi.
Il y a quelques jours, l’on apprenait que plusieurs dossiers sont transmis à la Justice et, pour rassurer, l’on a même parlé d’un possible remaniement ministériel imminent pour que ceux que la Justice voudrait entendre à propos d’un certain nombre de dossiers puissent aller devant le juge pour prouver leur innocence. Dans nos précédentes livraisons, nous parlions de cas avérés qui doivent gêner par leur grossièreté, avec des ministres et autres, au passé sulfureux, quand dans certains cas, il s’agit d’hommes extraits de prison pour faire d’eux des ministres de la République, sans aucune élégance républicaine. Le caractère sérieux que certains accordent à cette opération mains propres qui angoissent bien de personnalités du système pourrait également venir, au-delà de cette volonté politique affichée et maintes fois réitérée par le premier Magistrat, d’exigences de partenaires pour lesquels rien de durable ne peut être réussi si les actes de mal gouvernance devraient restés impunis pour consacrer l’inégalité des Nigériens devant la loi d’une part, et d’autre part, pour que les investissements profitent réellement au pays et à ses populations . Il est inadmissible que les fonds des programmes et des projets, de l’Etat et des collectivités soient détournés à des fins personnelles sans que l’Etat ne réagisse. Comment peut-on comprendre que des gens se servent de l’argent du contribuable concédé afin de soutenir l’armée dans l’effort de guerre pour s’enrichir et aller malicieusement s’abriter à l’Assemblée nationale, se couvrant d’une immunité dérisoire qui ne saurait protéger jusqu’à la bêtise. On ne peut pas non plus comprendre que des partenaires soutiennent le pays – comme dans le cas de l’Italie – dans sa guerre contre le terrorisme et que d’autres détournent l’aide accordée et croire que, pour être d’un certain camp, rien ne peut leur arriver ? Comment des gens trempés dans des trafics de drogue doivent-ils ne pas rendre compte alors que pour un cabri, sans avoir vu un juge, des hommes croupissent depuis des mois en prison ?
Comme on le voit, la question de la justice est une nécessité vitale pour la démocratie et ceux qui aident le pays, en laissant passer de telles aberrations, trahissent leur mission et la démocratie, l’Etat de droit que le peuple voudrait construire pour assoir l’égalité des Nigériens.
Mais, il y a surtout ces défis que le Magistrat suprême et les magistrats du pays, à travers leur syndicat, se lançaient il y a quelques jours, le premier arguant que la Justice serait libre de mener son travail en toute indépendance, rassurant que l’Exécutif ne pourra plus s’’interférer dans son rôle et les seconds, lui rétorquant de faire en sorte que les dossiers connus et déjà entre les mains ou de la Halcia ou du parquet leur soient transmis avec diligence pour se mettre au travail et montrer aux Nigériens assoiffés de Justice que les magistrats sont capables de jouer leur rôle et de rassurer sur un tel plan.
Dans un tel contexte, lorsqu’on apprend que des dossiers sont transmis à la Justice, l’on ne peut que s’en inquiéter et surtout quand on se sait comptable de fautes de gestion.
Les choses commencent à se gâter. Les petits pas de Bazoum Mohamed commencent à faire leurs effets. Entre doutes, incertitudes et supputations de toutes sortes, les Nigériens sont pris un tourbillon qui désoriente. Plus personne n’est sûre de ce qu’il défend, avance et promeut. Les informations fiables se font rares et les rapportages, teintés de partis pris, ne rendent pas les choses faciles. Une situation qui profite largement à Bazoum Mohamed qui se fraie, peut-être péniblement, mais sûrement, un chemin vers le succès. Le succès ? Lorsque vous interrogez les Nigériens, beaucoup d’entre eux se disent pourtant sceptiques quant à un succès de l’intéressé. Pour eux, Bazoum Mohamed joue avec le feu en entretenant un espoir qu’il ne peut faire fleurir. « A moins de 100 jours de sa prise de fonction, Bazoum Mohamed a annulé deux (2) marchés d’au moins mille (1000) milliards e francs CFA émis sous son prédécesseur, Issoufou Mahamadou », peut-on lire dans un post publié par la journaliste et blogueuse Samira Sabou. Des actes salués par l’opinion publique nationale comme étant une volonté de la part de Bazoum de mettre un terme à la corruption et aux détournements des deniers publics. Mais, en même temps que l’annulation des deux marchés incriminés – encore que la construction du pipeline n’est pas encore un contrat annulé – fait gagner à Bazoum quelques points dans l’appréciation générale de ses premiers pas, elle suscite aussi des interrogations.
Et si, l’annulation de ces marchés n’était que du leurre et qu’elle procède juste d’un coup d’éclat médiatique ? Jusqu’ici, l’information sur ces décisions qu’on prêt au Président Bazoum n’est pas officielle. Ce sont de simples rumeurs défrayées et colportées grâce au fantastique réseau des réseaux sociaux. On n’a ni entendu un conseiller ou porte-parole de Bazoum le signifier publiquement, encore moins l’intéressé lui-même le faire. Pour le moment, les coups d’éclat médiatique marchent. Mais, jusqu’à quand ? Bazoum Mohamed ne pourra pas, c’est certain, gouverner en endormant les Nigériens avec des gestes simulés. D’ailleurs, des voix commencent à se demander pourquoi en reste-t-il là si tant il est vrai qu’il mène une lutte véritable contre la corruption ? A l’occasion des 100 jours qui interviendra en début de juillet 2021, les vrais enjeux vont être abordés par les citoyens et il n’est sûr que Bazoum puisse s’en tirer à bons comptes.
D’ores et déjà, les Nigériens semblent se demander pourquoi Bazoum est-il en mesure d’annuler des marchés sans être capable de récupérer l’argent pris à l’Etat dans des affaires scabreuses de toutes sortes ? Il ne peut pas prétendre l’ignorer. À ce jour, il n’a soulevé que de la poussière, estiment certains qui se disent jusqu’ici non convaincus de la bonne foi du président actuel. Pour eux, et ils sont nombreux, entre Issoufou et Bazoum, c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Il n’y a pas de différence fondamentale et la gouvernance faite de surplace de ce dernier le prouve amplement. Ce marché d’acquisition du S.312 Tucano dont il a été récemment question a-t-il jamais existé ? Des Nigériens disent en douter. Si Bazoum Mohamed peut affronter Issoufou Mahamadou au point de s’opposer à l’exécution de marchés conclus par ce dernier, il peut également agir à combler les attentes de ses compatriotes dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Dans ce débat public qui s’installe et qui doit, à terme, mettre de la lumière sur les véritables desseins de Bazoum Mohamed, les partisans d’Issoufou, notamment, s’affolent et s’agitent. Et si ça se limitait encore aux militants de base, les choses ne seraient aussi tragiques pour eux. Sur les réseaux sociaux, ils se répandent, exposant au grand jour leur désarroi. Ce sont ces sorties osées qui mettent davantage un brin de crédit à la situation colportée par les médias. Les relations entre Issoufou et Bazoum sont-elles au beau fixe ? Qu’en est-il exactement de la volonté prêtée à Bazoum de remettre en cause plein de choses dans lesquelles l’Etat a été spolié de ses ressources ? Est-il réel qu’il a l’intention de faire payer tous ceux, civils comme militaires, qui sont incriminés dans les scandales connus ? Iro Sani deuxième vice-président de l’Assemblée nationale au cours de la législature passée, n’est pas passé par quatre chemins pour s’exprimer sur ces informations qui font les débats dans les salons et les médias actuellement. Dans un post publié sur sa page, il écrit ceci : « Si tu as un frère de même père et même mère et que quelqu’un vienne te dire que toi, tu es un type et que ton frère est très mauvais, c’est toi qu’il insulte et non ton frère ». Et il précise sa pensée en soulignant que « tout celui qui insulte le Président Issoufou Mahamadou tout en louant le Président Bazoum, c’est plutôt le Président Bazoum qu’il insulte sans vergogne ». Iro Sani n’a pas certainement adressé son message à ses compatriotes, mais à Bazoum Mohamed qui pourrait être soupçonné d’accorder du crédit aux propos et écrits qui louent ses façons de faire. Quoi qu’il en soit, les sources, crédibles, sont de plus en plus nombreuses à soutenir que le désarroi qui s’installe autour d’Issoufou Mahamadou. Iro Sani, cité dans une affaire de libéralités illégalement perçues à l’Artp, suscite les moqueries dans les discussions de salon.
L’avènement des nouvelles autorités relance la question de la lutte contre la corruption au Niger. Dans son discours d’investiture, le Président Mohamed Bazoum a promis de combattre avec rigueur, ce phénomène qui met à mal l’économie et les compétences dans le pays, détruisant ainsi les espoirs de développement du Niger. Pour arriver à débusquer les corrompus et les corrupteurs, le Niger dispose d’une Haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) qui pourrait très rapidement devenir le bras-armé du Président de la République dans sa campagne de démantèlement des différents réseaux de favoritisme et de corruption. Pour l’instant, cet instrument juridique qu’est la HALCIA doit bénéficier au plus de l’adaptation de ses textes pour élargir ses compétences et l’affranchir de certaines limites. Le président de la Halcia plaide pour l’adoption rapide du projet de loi que son institution a déposé sur les bureaux de la Présidence.
La corruption et les infractions assimilées prennent de l’ampleur au Niger, malgré les multiples instruments dont dispose le pays pour prévenir et réprimer de tels manquements. Une situation qui est unanimement condamnée dans la société et qui entrave le développement pourtant voulu par les plus hautes autorités qui se sont succédé au sommet de l’Etat. La corruption s’est introduite aujourd’hui dans des sphères stratégiques et sensibles comme la santé, l’éducation, le commerce, la sécurité et la défense. La «cola», comme on l’appelle ici, ne se donne plus en secret. Pour obtenir n’importe quel service public, il faut se soumettre à cette règle au risque de faire une multitude d’aller-et-retour sans trouver satisfaction. Il en est de même, pour les concours d’intégration à la fonction publique où plusieurs concours ont été entachés d’irrégularités et annulés.
Dans son discours d’investiture, le Président de la République, SEM Mohamed Bazoum a dénoncé la prévalence d’une mentalité «pas toujours en harmonie avec les valeurs de l'Etat de droit et ses exigences relatives à la primauté de la loi ainsi qu'à l'égalité de tous les citoyens». Il appelle la société nigérienne à se ressaisir et à faire preuve de rigueur pour finalement se débarrasser des comportements qui s'écartent des normes définies par les lois et règlements en vigueur dans le pays. Conscient de l’impact négatif qu’ont le favoritisme et la corruption sur la qualité et la performance des employés de la fonction publique, le Président de la République exige désormais de tous les responsables aux différents échelons de l'administration que «les cadres soient promus sur la base de leur compétence technique et de leur moralité». Il promet que les responsables fautifs de l’administration publique répondront entièrement de leurs actes et ils n’auront aucun secours au cas où leurs comportements devraient commander «une mesure coercitive» à leur encontre.
S’appuyer sur la HALCIA et son expérience pour mener la lutte
Déjà, le 17 mars 2021, alors qu’il intervenait devant les conseillers du CESOC, le Président de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), M. Abdouramane Ghousmane, dénonçait la multitude de formes que prend la corruption au Niger. Il a indiqué assumer en toute responsabilité les inquiétudes de toutes les personnes qui se soucient de l’efficacité de la lutte contre la corruption au Niger. Il a estimé qu’il est bien de critiquer, mais qu’il est encore mieux de coopérer car, la lutte contre la corruption n’est pas une lutte qui est seulement dévolue à la Halcia ou aux pouvoirs publics. C’est une lutte, dit-il, qui concerne l’ensemble des citoyens qui aspirent à la légalité, à l’égalité, à la justice et au développement du pays.
Le président de la Halcia a expliqué que si le Rwanda occupe aujourd’hui un rang honorable dans la lutte contre la corruption en Afrique, c’est bien parce que sa population a coopéré avec les autorités en charge de la question. Il invite ainsi les agents de l’Etat à refuser l’argent et les cadeaux qui leur sont donnés dans l’exercice de leurs fonctions afin de lutter à leur niveau contre la corruption.
Un autre problème que rencontre la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées est, selon son premier responsable, le refus d’une large majorité de citoyens de formaliser leurs plaintes par manque de courage ou par solidarité. «Je leur demande, en vain, de me saisir officiellement car il n’y a que pour certaines affaires que nous pouvons nous autosaisir. Ce qu’ils ne font pas. Pour d’autres affaires, il nous faut une dénonciation écrite et signée», indique-t-il, rappelant au passage que la Halcia ne dispose que de sept (7) commissaires. Ce qui limite ses interventions sur le terrain.
Pour compenser l’insuffisance en ressources humaines et leur permettre de bien comprendre le fonctionnement de la Halcia, une stratégie de lutte contre la corruption est mise en œuvre. Depuis 2018, cette stratégie est adoptée et en 3 ans, l’institution l’a vulgarisée, en dehors de Niamey, dans les régions de Tahoua, de Maradi et de Zinder. A l’heure actuelle, la stratégie de lutte contre la corruption élaborée par la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées demeure peu connue, par «manque de moyens», nous dit-on.
Prévenir et réprimer au besoin les corrupteurs et les corrompus
La lutte contre la corruption est une vieille tradition au Niger. Tous les régimes successifs, même ceux d’exception, ont tenté par diverses mécanismes d’y mettre fin. Ce n’est qu’en 2011 que le pays se dote d’une haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), créée par décret par le Président de la République. Il a fallu fin 2016 pour qu’à travers la N° 2016-44 du 6 décembre 2016, la Halcia soit renforcée dans ses activités en acquérant beaucoup plus de pouvoirs. L’institution a commencé à travailler dans sa forme actuelle en début 2017, cinq (5) ans après sa création par décret.
La phase transitoire entre le décret présidentiel qui limitait la portée des actions de la Halcia, et l’adoption de la loi 2016-44, a favorisé le fleurissement d’un amalgame autour de la compétence et du champ d’intervention de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. «Pour ce qui est du dossier du ministère de la défense nationale, la Halcia n’a jamais été saisie. C’est un dossier qui est traité directement par la justice. Selon la loi, une foi que la justice est saisie, la Halcia n’est plus compétente», explique son président, M. Abdouramane Ghousmane.
La mission principale de la Halcia que lui confère désormais la loi est de mener des actions de prévention et de répression contre la corruption et certaines infractions qui s’y rapportent. Pour ce qui est de la prévention, la HALCIA mène régulièrement, pour le compte de l’Etat du Niger, des investigations qu’elle transmet directement à la Présidence de la République. C’est à cette dernière autorité de donner suite aux investigations en décidant des dossiers qui peuvent être poursuivis devant les tribunaux. La mission de la Halcia prend fin, dans ce cas précis, à la transmission des dossiers d’investigations à la Présidence de la République. Un handicap majeur que ne manque pas de souligner les responsables de l’institution à diverses occasions.
L’implication de la Halcia dans l’organisation des différents concours et examens ces deux (2) dernières années, traduit la volonté du Niger et de ses autorités de permettre à tout citoyen de réussir normalement à un concours. L‘annulation de certains concours ou des ruptures d’égalité entre les citoyens sont constatées et poussent parfois des candidats au mécontentement. M. Abdouramane Ghousmane avoue que le risque de fraude aux examens du baccalauréat s’est considérablement réduit ces dernières années grâce à l’implication de son institution dans leurs organisations. «On ne peut pas combattre totalement la corruption mais on peut s’efforcer de la réduire. Je pense que c’est ce qui se passe actuellement dans notre pays», poursuit-il.
Sur le plan répressif, la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées mène des investigations, dotée par la loi des mêmes pouvoirs que les officiers de police judiciaire. Ses commissaires peuvent ainsi garder à vue des prévenus et les déferrer au besoin. Une fois les investigations terminées, la Halcia, indique son président, transmet le rapport au Procureur de la République qui est tenu d’ouvrir une information judiciaire. «Une fois le dossier devant le juge d’instruction, la Halcia, et le procureur de la République ne sont plus compétents. Il revient à ce dernier magistrat de maintenir les prévenus en détention ou de les remettre en liberté», indique le président de la Halcia qui tentait d’expliquer les raisons pour lesquelles des prévenus déférés par son institution peuvent se retrouver plus tard en liberté.
Les techniciens plaident pour une réforme de la loi
Devant les conseillers du Conseil économique, social et culturel qui l’on auditionné le mois passé, le président de la Halcia, M. Abdouramane Ghousmane préconisait de modifier la loi et certaines procédures pour que les auteurs de détournement de deniers publics, tout comme les petits voleurs de bétail, puissent répondre de leurs actes et ce en dépit du poste de responsabilités qu’ils occupent. Il a rappelé que la Halcia n’a pas assez de pouvoirs pour directement imposer ses recommandations aux autorités et avoué que la mauvaise communication est due à la jeunesse de l’institution.
Se prononçant sur l’impunité que dénoncent fréquemment les citoyens, le président de la Halcia déclare qu’elle est due à la protection qu’octroie la loi à certaines personnalités telles que les ministres et les députés. Elle découle donc de la loi appliquée au Niger. Sur la même lancée, M. Abdouramane Ghousmane explique qu’un voleur de petits ruminants écopera d’un (1) an d’emprisonnement ferme, alors qu’un fonctionnaire coupable de détournement de deniers publics aura juste à rembourser la moitié des sommes contestées pour être libre. Cette disposition est ramenée actuellement au remboursement des 2/3 des sommes supposées détournées.
Pour réussir la lutte contre la corruption au Niger, le Président de la Halcia estime qu’il faut lever certaines mesures restrictives et permettre à l’institution «de s’attaquer directement à une personne préalablement protégée contre les poursuites». C’est dans ce sens que l’ancien Président de la République a instruit la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées pour préparer et soumettre à son appréciation un projet de loi qui, une fois adoptée, imposera les recommandations de la Halcia à tous. «On a préparé le projet de loi et on l’a transmis au gouvernement. Nous attendons comme tout le monde, qu’une suite favorable soit accordée à notre requête car, nous n’avons aucun pouvoir pour imposer notre vouloir au gouvernement ou à l’Assemblée Nationale», affirme M. Abdouramane Ghousmane qui estime avoir joué son rôle en transmettant le projet de loi au gouvernement. Il prédit enfin que la lutte contre la corruption sera nettement améliorée le jour où le gouvernement, par la voie de l’Assemblée Nationale, imposera les recommandations de la Halcia à tous les citoyens.
Actuellement, la Halcia est compétente pour intervenir sur l’ensemble du territoire dans tous les secteurs, publics ou privés, et même dans le secteur associatif. Cette compétence est octroyée à la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées par la loi 2016-44 du 6 décembre 2016.
Selon une source d’informations crédibles ils ont fait un certain nombre de griefs contre le président de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) ces derniers temps. Et cela depuis le point de presse de cette institution sur la situation de notre pays en matière de corruption et infractions assimilées au niveau de Niamey dans certains services de l’État et des sociétés privées. Au cours de ce point de presse, plus de 230 milliards de francs Cfa de droits n’ont pas été versés à l’État par des personnes physiques et morales. Par les services d’État qui sont censés faire de la mobilisation des ressources internes. On peut noter la Direction générale des Impôts (DGI) et la Direction générale des Douanes (DGD), plus certaines sociétés de la place qui totalisent plus de 300 milliards de FCFA de droits qui non versés à l’État.
Aujourd’hui la HALCIA détient plus de cinquante (50) dossiers dont celui des faux diplômes pour lesquels d’ailleurs des hautes personnalités seraient allées voir le président Bazoum Mohamed pour lui faire croire que ce sont des personnes de leur parti qui veulent les salir. En plus des faux diplômes, il y a ceux des différents concours de recrutement du ministère de la fonction publique, etc…
Pour toutes ces raisons évoquées plus haut, des personnes physiques des services d’État et certains patrons des sociétés n’étaient pas du tout contents de la sortie du président de la HALCIA le vendredi 11 juin dernier. Il parait que certaines personnes auraient fait venir environ une dizaine de marabouts pour des incantations maléfiques contre le président et certains membres de la HALCIA. D’autres ont souhaité passer par les services des féticheurs (Djimma). En ce qui concerne les patrons des sociétés, selon toujours selon nos sources, ils auraient même cotisé de l’argent, des dizaines de millions de nos francs pour envoyer d’un pays voisin du Niger pour brouiller les pistes. Ceux-là disent clairement que le président de la HALCIA veut mettre du sable dans leur plat, il veut gâter leur ‘’mangement’’, et pour ça ils sont prêts à tout. Cela signifie tout simplement des menaces contre la président de la HALCIA et certains de ses collaborateurs. Voilà en gros pourquoi ils veulent en découdre avec le président de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) et certains de ses collaborateurs.
Depuis la révélation de certains de nos confrères sur des zones d’ombre autour du marché de livraison de vaccins au Projet Intégré de Modernisation de l’Agriculture et de l’Elevage (PIMELAN), le Ministre Abdoul Kadri Tidjani indexé dans ladite affaire ne dort certainement pas bien. Il a intérêt à revoir sa dose de café dès lors que l’enquête y relative vient d’être ouverte par la Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA).
Les explications données les responsables du PIMELAN visant à rassurer l’opinion de la régularité dans l’exécution du marché concerné, n’ont pas été convaincantes. Non pas pour la simple raison que nos confrères révélateurs du ‘’scandale’’ y persistent, mais parce que la HALCIA saisie sur dénonciation a finalement donné foi aux soupçons et décidé d’ouvrir une enquête sur cette affaire. Visiblement, il y a des indices tendant à croire aux allégations de nos confrères, d’où certainement tout l’intérêt de l’institution en charge de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées à prendre en charge ce dossier. C’est donc parti pour une fouille minutieuse.
Ce marché de vaccins a-t-il été régulièrement octroyé ? La totalité des livraisons a-t-elle été faite, dans le délai requis ? Des questions et bien d’autres auxquelles les limiers de la HALCIA vont chercher à éclaircir pour confirmer ou infirmer les allégations de la presse, avec des détails ahurissants.
Les enquêtes antérieures de la HALCIA, faut-il le souligner, ont fini généralement par confirmer les soupçons, aussi bien sous le mandat de Ghousmane Abdourahamane qu’avec son successeur Maï Moussa Elhadji Basshir, les deux magistrats étant connus pour leur rigueur dans le travail, leur sérieux, et leur intolérance face aux faits de détournements de deniers publics et de corruption. L’actuel président de la HALCIA l’est d’autant plus qu’en l’espace de quelques mois seulement d’exercice de son mandat, il compte déjà à son actif un palmarès élogieux en matière de répression de la corruption et des infractions assimilées.
Si donc la responsabilité du Ministre de l’Elevage Abdoul Kadri Tidjani venait à être établie, nul doute qu’il ira répondre de ses actes devant la justice. Il n’y aura rien qui puisse le couvrir, en dehors de ‘’l’avantage’’ que lui accorde la loi, en tant que membre du gouvernement, de jouir du privilège des juridictions, pour des faits commis par lui dans l’exercice de ses fonctions de ministre.
Au même moment où la prise en charge de cette affaire prend forme, un autre risque de rattraper toujours le même Abdoul Kadri Tidjani. Il s’agit, cette fois aussi, d’un marché public de plusieurs milliards de FCFA, plus précisément celui d’aliment bétail, qui a également fait l’objet de révélations scandaleuses aussi bien dans les médias que sur les réseaux sociaux.
Jamais, au Niger, contexte n’a été aussi favorable pour une lutte efficace contre les détournements des deniers publics et la corruption. Il y non seulement une volonté politique affichée de la part du premier magistrat du pays, pour lequel il n’y a pas dix mille solutions pour réprimer la délinquance économique que de sévir contre les auteurs d’indélicatesses dans la gestion des biens publics, mais aussi les hommes qu’il faut à la place qu’il faut, sans oublier l’accompagnement très active d’une société civile et d’une presse déterminée à mettre sa main dans la pâte.
Décidément, le régime de la renaissance, tous Actes confondus, reste incorrigible dans les mauvaises pratiques liées à l’attribution des marchés publics au Niger. Vous rappelez-vous sans doute, dans son Rapport général 2021, la Cour des Comptes avait relevé de nombreuses irrégularités dans l’attribution de marchés publics ou de délégations de service public au niveau des ministères de la république, d’institutions étatiques et de sociétés d’Etat. La haute juridiction en matière financière et budgétaire avait particulièrement stigmatisé le recours à ce que l’on appelle, couramment, la procédure par entente directe, soit avec mise en concurrence, soit sans mise en concurrence. Comme l’on peut le voir, la négociation par entente directe est une procédure dérogatoire à celle classique de l’appel d’offre ouvert, qui intervient dans des conditions bien spécifiées par le Code des Marchés publics ou de Délégations de service public. La procédure par entente directe comporte deux modalités : elle peut être accompagnée d’une mise en concurrence, auquel cas l’Autorité contractante fait appel à un nombre restreint de candidats pour en choisir le moins disant ; elle peut ne pas comporter de mise en concurrence, auquel cas la négociation ne doit porter ni sur l’objet, ni sur la consistance du marché, mais uniquement sur le prix et les délais de livraison, comme le précise l’article 51 du décret n°2016-641/PRN/PM du 1er décembre 2016, portant Code des Marchés publics et de Délégations de service public au Niger.
Cependant, en dépit de cet en cadrement juridique très strict de la procédure par entente directe, le régime de la renaissance y recourt souvent, quand il n’en abuse pas tout simplement. Hier, c’étaient les marchés de constructions d’infrastructures universitaires (Amphithéâtres, salles de cours, dortoirs) à Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder, qui étaient attribués à une entreprise malienne par voie d’entente directe sans mise en concurrence pour un montant faramineux de plus de 31 milliards de francs. Dans un premier temps, le marché en question avait été rétorqué pour vices dans la constitution du dossier, avant d’être, finalement, autorisé. Aujourd’hui, c’est au tour du Ministère du Commerce de s’illustrer dans cette dérive en octroyant, par entente directe, un marché de près d’un milliard de nos francs, pour la fourniture et l’installation de deux (2) unités de cogénération d’électricité et de gazéification de la balle du riz, au profit de l’entreprise AGGABA, apprendt- on dans le communiqué final du Conseil des Ministres du 12 janvier 2023.
Pourtant, à y regarder de très près, l’on peut se rendre compte que les conditions pour recourir à la négociation par entente directe étaient loin d’être remplies dans ce cas précis, voire dans le cas des marchés du Ministère de l’Enseignement supérieur évoqués tantôt. En effet, aux termes de l’article 51 du décret n°2016 – 641/PRN/PM du 1er décembre 2016, portant Code des Marchés publics et de Délégations de service public, la négociation par entente directe ne peut porter que sur «des travaux, de fournitures ou de services destinés à répondre à des besoins qui ne peuvent être satisfaits que par un prestataire ou un groupe de prestataires détenant un brevet d’invention, une licence, une marque, des droits exclusifs ou une qualification unique».
Au regard de cette disposition légale, l’entreprise AGGABA remplirait-elle toutes les conditions posées par cet article 51 ci-dessus évoqué ? Les recherches menées à ce sujet sur cette entreprise ne permettent pas de répondre avec satisfaction à cette question. En effet, les recherches en question se sont tournées en direction des milieux industriels nigériens pour savoir si effectivement cette entreprise était détentrice d’un brevet d’invention ou disposait d’une licence dans le domaine indiqué dans le marché public en question, à savoir la fourniture et l’installation de cogénération d’électricité et de gazéification de la balle du riz. Il faut ouvrir ici une petite parenthèse pour expliquer ce procédé industriel qui consiste, à partir de la balle du riz (la coque qui enveloppe le grain de riz), à produire du gaz pour alimenter des turbines afin de produire de l’électricité. On sait que le Niger produit assez de riz pour que cette balle puisse être utilisée pour produire de l’électricité dans le but de résorber la facture énergétique nationale. Comme on le voit, c’est un procédé de haute technologie qui requiert une grande maîtrise de la part des personnes qui décident de s’y consacrer.
En revanche, tout ce que l’on a pu découvrir sur l’entreprise AGGABA concernait un marché de fourniture d’aliments pour bétail, grâce à l’appui du Projet d’Appui à l’Agriculture Sensible aux risques Climatiques (PASEC), en 2020, en pleine crise de la pandémie du COVID- 19, d’un montant de plus de trois (3) milliards de francs CFA.
On le voit bien, cette entreprise serait très loin du profil posé par l’article 51 du Code des Marchés publics et de Délégations de service public. Mais, le régime de la renaissance n’en a cure, champion toutes catégories confondues dans la mauvaise gouvernance. En mai 2022, un audit commandé par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) avait révélé que plus de 30% des marchés publics attribués en 2021 n’avaient pas respecté les procédures en matière de passé de marchés publics. Mieux, le rapport d’audit avait recommandé à l’ARMP d’améliorer la qualité des saisies des marchés publics dans la base des données, en s’assurant de l’exactitude des champs renseignés, d’inclure, dans le champs d’attribution des marchés par entente directe sans mise en concurrence, l’urgence impérieuse comme motif de recours aux fins de faciliter l’atteinte des objectifs des institutions ; de réfléchir à l’élaboration d’un Code de marchés publics ‘’commenté et annoté’’ afin de faciliter la compréhension et l’application, par les autorités contractantes, de certains articles sujets à des interprétations divergentes. Tout indique que le régime de la renaissance demeure indécrottable dans ses travers mafieux et tant pis pour les finances publiques !
Les magistrats ont indiqué au président Bazoum Mohamed les actions à mener s’il veut réellement lutter contre la corruption et l’impunité qui ont pris des proportions alarmantes ces dernières années. Ce n’est pas que Bazoum ne le sait pas, mais ils ont tenu quand même à le faire pour qu’il cesse ses remontrances à leur endroit chaque fois qu’il aborde le sujet sur la corruption et l’impunité. Ne pouvant plus continuer à supporter le doigt accusateur implicite du président de la République vis-à-vis de ses militants, le syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman) a décidé de rompre le silence pour lui signifier clairement, à travers une déclaration rendue publique le 18 janvier 2022, qu’il détient les clés de la lutte contre les fléaux entre les mains. La corporation des juges est aussi minée, c’est vrai, par la corruption et cela constitue un véritable danger pour la société. De nombreux cas peuvent être cités pour attester de la véracité de la pratique dans cette corporation. Récemment encore, un confrère de la place a mis sur la place publique celui d’un juge indélicat ayant fait main basse sur l’héritage d’une veuve et ses enfants, lequel magistrat a d’ailleurs aggravé son cas en posant d’autres actes d’escroquerie similaires grâce notamment à la toge noire qu’il porte. Le Saman n’a jamais nié le fait, il le reconnaît volontiers. Mais comment faire pour y mettre fin définitivement ou -à tout le moinsréduire son ampleur dans notre société ? Les mesures que les magistrats ont préconisées à Bazoum de prendre constituent le seul remède véritablement efficace contre le mal. Elles ne sont pas difficiles à appliquer mais il faut une volonté politique d’acier pour le faire. Cette volonté politique passe par un certain nombre de préalables parmi lesquels l’adoption sans délai de la nouvelle loi sur le Conseil supérieur de la magistrature dans le sens d’extirper de sa composition les représentants des pouvoirs exécutif et législatif, l’adoption d’un plan de carrière des magistrats définissant des critères objectifs et transparents de nomination, d’affectation et de promotion des magistrats, la réforme du statut des magistrats du parquet pour qu’ils soient plus indépendants vis-à-vis de l’exécutif dans l’exercice de leur fonction.
Autres conditionnalités, s’il tient réellement à combattre la corruption et l’impunité dans le pays, le Saman a exigé du président Bazoum :
-La transmission sans délai aux juridictions compétentes des rapports de la Cour des comptes, de la Halcia, des inspections d’Etat et des finances faisant cas de diverses malversations financières et de détournement de deniers publics ;
-La levée de tous les obstacles juridiques et judiciaires liées à la poursuite contre les parlementaires et membres du gouvernement.
Ces deux exigences sont fondamentales dans le cadre de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics parce qu’elles constituent le socle même de l’impunité dont jouissent les acteurs politiques de façon générale et ceux proches du pouvoir particulièrement. Nombre de nos concitoyens qui s’investissent dans la politique ne le font pas parce qu’ils ont des valeurs et des idéaux qu’ils veulent mettre au service du pays, ils le font parce qu’ils considèrent la politique comme étant la voie de l’enrichissement facile et rapide sans grand risque. Il suffit d’appartenir au camp du pouvoir pour bénéficier de l’impunité, quelle que soit par ailleurs la gravité des impairs de gestion qu’on aura commis à son poste de responsabilité. C’est aussi cela la principale cause du nomadisme politique auquel l’on assiste d’un régime à un autre du début du processus démocratique à ce jour dans notre pays. Sauf par contrainte, ils sont constituent de plus en plus une espèce en voie de disparition, les hommes politiques qui acceptent d’assumer le statut d’opposants dans notre pays. Comment est-il possible de construire un système démocratique viable dans ces conditions ? Cette digression sur l’inconstance déconcertante des animateurs de notre arène politique est nécessaire pour éclairer la malgouvernance des renaissants caractérisée par la corruption et l’impunité que le président Bazoum dit chercher à combattre. Mais où est l’engagement et la détermination quand Bazoum, quand lui-même peut continuer à prendre la défense des opérateurs économiques impliqués dans l’affaire des marchés d’armes surfacturés au ministère de la Défense nationale (MDN) ? Il revenu sur l’affaire dans un entretien accordé à un confrère étranger, entretien qui a circulé sur les réseaux sociaux. Voici sa réponse à la question que lui a posée le confrère : ‘’Ce qui s’est passé au ministère de la Défense, ce n’est pas exactement ce que vous avez pu en avoir comme échos. Le document qui avait circulé était un document qui n’avait pas subi les preuves de la confrontation de tous les acteurs, entre ceux qui ont fait cette espèce d’audit et les personnes qu’ils incriminaient. Mais après qu’on a fait ce travail, le montant s’est réduit. Je ne nie pas qu’il y a de la corruption au ministère de la Défense, il y en a eue. La preuve, c’est que nous avons fait payer 12 milliards par des commerçants que nous avons considérés comme procédant de la surfacturation. Mais le ministère de la Défense n’est pas le seul endroit où il y a la corruption au Niger, il y en a dans toutes nos administrations, nous avons décidé de combattre ça, mais c’est un combat très difficile, je le savais et je m’en rends encore plus compte maintenant que je suis engagé. Mais c’est un combat que nous allons continuer et nous auront des résultats’’. La suite réservée au dossier est connue de tous. Aucun des opérateurs économiques impliqués dans l’affaire n’a été inquiété sur le plan pénal et le gouvernement a même décidé de ne pas se constituer partie civile. Ce dire que Bazoum ne va jamais donner suite à la requête des magistrats relative à la transmission des rapports de la Cour des comptes et des rapports d’inspection aux juridictions compétentes afin qu’ils puissent faire l’objet d’un traitement judiciaire approprié. Ces rapports constituent, en somme, une arme de chantage entre ses mains. Les Nigériens doivent juste se contenter de ses discours sur les fléaux.
Lutte contre la COVID-19 : Le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK continuent leurs actions pour appuyer, l’Etat du Niger
Pour accompagner l’Etat du Niger, dans le cadre de la lutte contre de la COVID-19, le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK ont mené diverses actions. En effet, ces sociétés minières, ne se sont pas laissées en marge pour endiguer la maladie en coronavirus au Niger. En ce sens, les responsables du groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK se sont mobilisées cet après midi pour se rendre au Centre de Recherche Médical et Sanitaire (CERMES) à Niamey, afin de faire encore un important don au profit dudit centre. Ce dont composé d’un thermocycleur en temps réel, livré avec un ordinateur permettant d’augmenter les tests de dépistage, un isolateur en boite à gants adaptés à la manipulation en toute sécurité de composés dangereux, etc.
C’est le directeur de Cabinet du ministère de la Santé Publique M. Ismaril Anar Zakari qui a reçu ce don, des mains du représentant d’ORANO au Niger M. Pascal Bastien, en Présence du directeur général par intérim du CERMES M. Rabiou Labbo et plusieurs invités.
Dans son discours qu’il a prononcé pour la circonstance, le représentant d’ORANO au Niger M. Pascal Bastien a rappelé, que depuis l'apparition du 1er cas de coronavirus au Niger en mars dernier, les autorités et le personnel médical du pays ne ménagent aucun effort pour prévenir et préserver la santé des populations contre cette pandémie dite de COVID-19.
Selon M. Pascal Bastien, Orano et les sociétés minières SOMAïR & COMINAK reconnaissent les efforts des autorités et du corps médical pour apporter une réponse appropriée à la pandémie du COVID-19. « Au-delà de cette reconnaissance, nous estimons qu'il faut soutenir efficacement ces actions de lutte par un apport en équipements médicaux, objet de la présente cérémonie » a déclaré M. Pascal Bastien.
Très ému par le geste de ces compagnies minières, le directeur de Cabinet du ministère de la Santé Publique M. Ismaril Anar Zakari, a témoigné que Cette donation d’Orano Mining au profit du centre de recherche médicale et sanitaire n’est pas la première. En effet, en 2015 AREVA MINES NIGER avait mis à la disposition du CERMES une somme de 55 millions pour l’achat d’équipements et de consommables de laboratoire en vue de lutter contre l’épidémie de méningites qui sévissait alors dans le pays. « Faut-il le rappeler, le virus continue toujours de circuler dans notre pays et l'épidémie de COVID-19 continue de se propager dans certains pays du monde, à un rythme de plus en plus soutenu avec de nouveaux cas. C’est pourquoi, je vous demande de continuer à appliquer les gestes barrières préconisées par le Gouvernement pour sauver notre vie et celle de notre entourage» a dit M. Ismaril Anar Zakari, avant de rassurer que, ce don sera destiné à la surveillance épidémiologique et à la recherche scientifique de la COVID-19. « Je voudrais, au nom de SE. MAHAMADOU ISSOUFOU et au nom du peuple Nigérien, vous transmettre toute notre reconnaissance et notre gratitude » a transmis le directeur de Cabinet du ministère de la Santé Publique M. Ismaril Anar Zakari.
Rappelons que, le partenariat entre ORANO et le CERMES remonte à plusieurs années et s’est traduit par des actions concrètes. Parmi ces actions on peut citer entre autre, l’acquisition d’équipement de l’laboratoire, l’achat de consommables, la formation des agents de santé en vu de renforcer leurs compétences sur le paludisme, le soutien à la recherche en collaboration avec l’institut Pasteur, etc. Et c’est ne pas tout ! En effet, le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK, depuis le début de la pandémie au Niger et la fin de riposter contre la COVID-19, ont dépensé plus de Cinq Cent Millions de FCFA à Arlit et Agadez.
Les efforts consentis par le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK sont appréciés positivement par les autorités du Niger à plusieurs. C’est le cas, du préfet d’Arlit qui avait déclaré, lors de la réception d’un, le 12 juin dernier, qu’avec les multiples appuis et l’accompagnement régulier des sociétés minières du groupe ORANO, « aucune autre localité du Niger n’a bénéficié d’autant d’équipements et de moyens de lutte contre la COVID19, comme notre département », a-t-il affirmé. Par la même occasion, M. Nafara Mayaidou a également, au nom des plus hautes autorités du Niger, de la région d’Agadez et particulièrement de l’ensemble des populations d’Arlit, exprimé toute sa gratitude et sa reconnaissance aux sociétés minières exploitant l’uranium dans la région. Le préfet d’Arlit, a enfin, rassuré les donateurs que ce don ira directement aux bénéficiaires et sera utilisé à bon escient.
Chaque jour, il est rapporté dans les causeries et sur les réseaux sociaux des cas d’actes criminels dans la ville de Niamey. Mais chaque jour, la Police nationale traque ces individus qui empêchent aux paisibles citoyens de la capitale de dormir tranquillement. C’est ainsi qu’hier matin la Police judiciaire (PJ) a présenté des individus appartenant à quatre réseaux de malfrats opérant dans des domaines aussi divers que le vol de véhicules, la fausse monnaie et le vol à mains armées. Certains de ces réseaux ont des ramifications au Nigeria.
Selon les explications de la Direction de la Police judiciaire, le premier groupe de malfrats est constitué de trois (3) individus de nationalité nigériane dont le chef est installé au Nigeria. Ce groupe s’est spécialisé dans le vol sur des personnes venues faire des retraits importants au niveau des banques. Leur mode opératoire consiste à crever le pneu du véhicule de la victime ciblée, à la suivre ensuite à moto pour lui notifier la crevaison. Et c’est au moment où la victime s’arrête pour vérifier que les malfaiteurs profitent pour lui subtiliser le sac. A défaut de cela, ils suivent la victime jusqu’à ce qu’elle stationne. Ils profitent ensuite des circonstances favorables pour briser la vitre du véhicule et emporter l’argent. D’après la PJ, ces individus ont, à leur actif, une centaine de millions emportés. Sur les deux membres de ce réseau qui opère à Niamey, un a été arrêté et l’autre a réussi à s’enfuir pour se refugier dans son pays.
Alors que le Niger s’apprête à célébrer, ce 26 juin, la journée internationale de lutte contre la drogue, une opération d’incinération d’une importante quantité de drogue a été menée, le vendredi 22 juin dernier à une dizaine de km de Niamey, la capitale. La cérémonie présidée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux M. Marou Amadou s’est déroulée en présence du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Bazoum Mohamed. C’est au total de 1.355 casiers contenant 12.180 plaquettes de résine de cannabis d'un poids total de 2,5 tonnes, pour une valeur de près de 3 milliards FCFA, saisies dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin 2018, par les éléments de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), qui ont été incinérés, en présence du Procureur de la République M. Samna Soumana Chaibou.
Intervenant lors de cette opération, le procureur de la République a d’abord rendu hommage aux forces de défense et de sécurité en général et aux éléments de la police nationale et de l’OCRTIS en particulier ‘‘pour le travail remarquable accompli dans le cadre de ce noble combat contre le trafic et la consommation des stupéfiants’’. Selon lui, cette opération d’incinération a été autorisée par le Tribunal de Grandes Instances Hors Classe (TGH/HC) de Niamey, car les autorités nigériennes ont décidé, dans le cadre de la nouvelle politique du pays, de détruire immédiatement ce genre de drogues dès que l'autorité judiciaire l'ordonne. M. Samna a invité les populations à s’impliquer pour dénoncer tous les complices de ce commerce illicite qui est en train de compromettre l’avenir de la jeunesse. Il a assuré que les enquêtes se poursuivent dans le but de démanteler tout le réseau et d’autres encore de trafiquants de drogue.
Malgré que le Niger soit un pays producteur d’essence, la population se livre malheureusement à la consommation du carburant fraudé. Causes : nombre de consommateurs se plaignent de la cherté du prix du carburant à la pompe. Chose qu’ils trouvent paradoxal du fait que le pays en est producteur et que malgré cela les prix au lieu de rester identique à celui de l’avant production ont plutôt grimpé. Car, nous ne sommes pas sans savoir que le prix du carburant à la pompe bien avant la production locale était de 440f. Or, présentement il est de 550f. Une telle équation montre à suffisance que c’est la cherté de l’essence qui conduit et encourage certains consommateurs à faire recours à l’utilisation du carburant fraudé et ce, malgré tous les risques que de telles pratiques comportent. C’est justement par rapport aux risques et conséquences liés à cette pratique que les autorités en charge de la question ne cessent d’intensifier la lutte qu’ils mènent dans ce sens. Pour preuve, depuis qu’elles sont à l’oeuvre, la vente illicite de ce produit ne fait que perdre de l’allure. Et c’est à point nommé qu’interviennent nos autorités car, la pratique avait un moment donné pris une véritable ampleur au point où même les citoyens notamment les voisins à ces revendeurs d’essence fraudé ont commencé à s’inquiéter vu les dangers que comporte la vente de ce produit. De ce fait, ils ne peuvent que davantage saluer les efforts des autorités même si quelque part certains trouvent que ce sont elles mêmes qui encouragent la fraude et la consommation de l’essence fraudé. « Si nos autorités veulent lutter réellement contre la fraude de ce produit, il suffit juste de réduire le prix à la pompe en ce qui concerne la consommation locale » avance un usager. Pour l’instant, il est important de reconnaitre que cette fraude n’est pas sans conséquences. Non seulement, elle favorise un faible taux d’achat du produit légal de la part des consommateurs et engendre de considérables pertes pour le trésor national en général et pour la Sonidep en particulier. Aussi, il faut prendre en compte que la vente anarchique et illégale dudit produit est susceptible de mettre en danger la vie des populations au vu des risques sécuritaires qu’une telle pratique comporte. Au-delà, cette pratique offusque les différentes compagnies d’essence qui se voient rivalisés par des concurrents déloyaux qui, ne payent aucune taxe. Une autre conséquence majeure qu’il faut noter, est que c’est à travers cette même fraude qu’on aurait appris que les terroristes se font ravitaillés. Pour preuve, depuis la lutte sans merci qu’ont décidé de mener nos autorités en charge de la question, les mouvements de ces derniers à travers les engins se font de plus en plus rares. Chose qui doit nous amener à persévérer dans la lutte contre le trafic illicite de ce produit. En somme, les autorités se doivent de redoubler d’efforts dans ce sens mais tout en prenant en compte certaine réalités qu’elles refusent d’admettre et qui malheureusement compromettent leur lutte. Réduire le prix à la pompe couterait moins en terme de pertes que sa constance qui encourage la fraude qui à son tour a des conséquences fâcheuses sur l’économie et même sur la question sécuritaire.
Le Gouvernement s’apprête à lancer une « offensive massive », si ce n’est déjà, contre la fraude des hydrocarbures sur toute l’étendue du territoire. C’est ce qui ressort d’une réunion autour du Président de la République, le mercredi 20 octobre. Selon les chiffres qui circulent, l’état nigérien perdrait entre 40 à 50 milliards de CFA par an, à cause de la fraude des hydrocarbures, désignée comme une véritable « menace pour la SONIDEP », selon le ministre des finances Ahmed Djidoud, préoccupé ces derniers temps à chercher l’argent partout…
« Opérations coups de poings » !
D’ores et déjà, annonce-t-il, une batterie de mesures sera mise en place : « Identification des sources d’approvisionnement », « opérations coups de poings au niveau des Douanes et des autres FDS », « application stricte des sanctions », entre autre. Des gros muscles et de la grosse artillerie en perspective. Ainsi dit, de Dosso à Diffa en passant par Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder et dans toutes les villes « roulant au carburant fraudé », l’on s’interroge sur le bien-fondé, de ce qui est désormais perçu, comme une « nouvelle épreuve » que le gouvernement veut imposer au pays. Quelle est la plu value économique et politique de cette action ? A qui profitera-t-elle réellement, se demandent en effet nombre de commentateurs ?
Point besoin d’être économiste, pour comprendre que « le commerce du carburant », constitue actuellement l’une des dorsales de la résilience économique des nigériens ! Rappelons que la structure de notre économie, tout comme celle des autres pays africains, est faite d’un assemblage souvent concurrentiel entre l’économie moderne dite formelle, avec ses règles d’accès et sa fiscalité et de l’autre, l’économie endogène, dite informelle, basée sur l’esprit du libre-échange, la production et le commerce des produits manufacturiers et agro sylvo pastoraux, l’artisanat et les mines artisanales, l’immigration et aujourd’hui la « vente du carburant ». Pas de chiffres précis cependant sur cette économie informelle, qui représenterait au bas mot, plus de 60% de l’économie nationale, selon plusieurs estimations. Selon tous « les experts », elle serait d’ailleurs le principal moteur de croissance de l’économie nationale. Soit !
« Une hérésie inqualifiable »
Mieux, au-delà de son caractère « frauduleux », le commerce du carburant représente aujourd’hui et pratiquement le « dernier gros employeur » de l’économie nationale. C’est en effet, c’est la principale activité vers laquelle se sont tournés des milliers de jeunes nigériens, après que leurs boutiques aient été détruites, les routes de l’immigration fermées, le métier de passeur interdit, le transit commercial arrêté et les sites aurifères concédés à des multinationales étrangères. Au bas mot, c’est plus d’un million de nigériens qui vivent directement ou indirectement de ce commerce et c’est l’ensemble de la population nigérienne, mis à part celle de Niamey, qui profite de cette « opportunité ». Car il ne faut pas l’oublier, c’est l’incapacité du gouvernement à ramener le prix du litre d’essence à sa juste valeur (au Nigéria le litre coute 190 francs, un peu moins en Algérie et en Libye, contre 540 francs au Niger) pour des raisons qui n’ont rien d’économique, qui a ouvert cette brèche que le jeune Djidoud trouve certainement monumentale.
Ainsi, en assurant régulièrement du carburant bon marché de Nobi à Tesker, en créant des milliers de petits emplois, ce « bizness frauduleux », contribue plus que tous les projets de développement, à accroitre la mobilité des acteurs économiques et à assurer la disponibilité des produits de première consommation à un prix raisonnable. Ce qui en soit est un facteur de croissance de l’économie nationale. Vouloir arrêter ce système d’un coup, parce qu’on a besoin d’argent, en usant en plus de la menace et de la violence, est une « hérésie inqualifiable » pour « un gouvernement qui cherche à s’asseoir », concluent nombre de commentateurs. Sans compter que l’opération va immédiatement entrainer une inflation des prix du transport et des produits de première nécessité et, priver des milliers de jeunes de leurs emplois et de leurs revenus. Un vrai danger pour la sécurité nationale, en somme !
A qui profite le crime
« C’est un complot » s’insurge une « pro Bazoum » qui ne comprend pas, quelle mouche a bien pu piquer « son » président. Après la pilule de la « facture certifiée » qui passe très mal avec les « grands opérateurs économiques », voilà qu’il veut « s’attaquer aux petits qui cherchent à manger ». « On dirait que quelqu’un veut le pousser à dilapider son capital de sympathie… On voit bien que mon président est insuffisamment briffé là-dessus », se désole notre interlocutrice. En effet, avant lui, tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la 5ème république, ont fait le même diagnostic sur la fraude du carburant, mais se sont toujours ravisés au moment de prendre « les mesures radicales », sans doute plus par pragmatisme et par humanisme, que par manque de courage.
Car la question principale ici, pour chaque gouvernant faisant face à la problématique est non « comment faire », mais « à qui profite réellement cette opération ? Si le gouvernement cherche à récupérer 50 milliards, en créant un million de chômeurs, la plu value économique de l’opération est pour le moins contestable, selon tous les commentateurs. Dans la réalité des choses, ce sont plutôt les acteurs qui tiennent la pompe qui seront en effet les principaux bénéficiaires de cette opération, plus que l’Etat qui en est l’initiateur. Ils gagneraient sans doute en quadruple ou en quintuple, par rapport à ce que gagnerait concrètement le pays. Parmi ces acteurs, il y’a la française TOTAL et les autres… ! Suivez mon regard !
Une équipe de la Police Nationale a été dépêchée hier dans le département de Balleyara et à Sorrey (Tilabéri) où elle a procédé à l’incinération de cinq véhicules utilisés dans le transport du carburant fraudé. Ces véhicules ont été saisis le 7 janvier dernier transportant 536 bidons de 25 litres impliquant 11 individus. Cette initiative soutenue par les autorités nigériennes entre dans le cadre de la lutte contre ce phénomène récurrent qui a des conséquences sur l’économie et le développement du pays. La cérémonie d’incinération s’est déroulée en présence des autorités administratives et coutumières de la région de la Tillabéri et celles de Niamey, ainsi que des responsables des Forces de défense et de sécurité.
Selon une note d’information de la Police nationale, le 7 Janvier 2022, ses éléments en poste à la barrière de la route Loga-Balleyara ont interpellé cinq conducteurs a bord de 5 véhicules transportant 536 bidons d'essence. Ces interpellations font suite à une observation directe du Gouverneur de la région au niveau dudit poste de police. Au total onze (11) personnes sont interpellées dans cette affaire de fraude de carburant. Les investigations menées ont permis à l’équipe de recherche de savoir que ce carburant provient d’une localité d’un pays voisin. Il a ensuite été acheminé à Balleyara en empruntant par des pistes rurales jusqu'à Loga.
Selon les explications fournies sur place, les 536 bidons d'essence de 25 litre d'essence et les cinq véhicules les transportant ainsi saisis ont, sur instructions du Gouverneur de la région de Tillabéri, été mis à la disposition de la Brigade Territoriale des Douanes de Tillabéri. Après compte rendu au président du tribunal d’instance de Filingué, une procédure judiciaire a été engagée contre les intéressés et l’affaire a été transmise au tribunal d’instance de Filingué.
Présent à cette incinération au niveau du site de Sorrey, le gouverneur de la région de Niamey, M. Oudou Ambouka a salué cette prouesse des forces de défense et de sécurité au regard de l’intérêt qu’accordent les plus autorités à la lutte contre la fraude des carburants. Il a aussi salué l’engagement des FDS autour de cette cause avant de les encourager au nom des autorités. Pour le gouverneur de la région de Niamey, la fraude de carburants est un danger qui menace la sécurité de la population compte tenu du risque que cela comporte. Le gouverneur de la région de Niamey a rappelé que le plus souvent les carburants fraudés sont cachés à l’intérieur des habitations, ce qui constitue une menace pour la sécurité des personnes. C’est pourquoi, il a souligné la nécessité de lutter contre ce fléau. M. Oudou Ambouka a ensuite relevé que la fraude des hydrocarbures engendre des pertes pour l’économie nationale. C’est pourquoi, il a aussi demandé à la population plus de collaboration dans cette lutte qui en réalité engage tous les citoyens afin de stopper l’hémorragie que la fraude de carburant peut provoquer dans économie nationale.
Abondant dans le même sens, le secrétaire général du département de Balleyara, M. Moussa Seydou Aghaly a dit que la fraude des carburants freine l’économie et le développement d’un pays. «Nos plus hautes autorités ont pris l’engagement de mettre fin à cette pratique. Nous voulons donc l’accompagnement des populations car les stations d’essence sont construites à travers le pays pour satisfaire le besoin en carburant des consommateurs», a-t-il ajouté. Selon le Secrétaire général du département de Balleyara, l’utilisation des stations évitera des risques liés à l’utilisation du carburant provenant de la fraude. Par ailleurs, il a invité la population notamment les jeunes à accompagner l’élan des autorités dans cette lutte.
Agadez est une plaque tournante de la migration où tous les migrants africains passent pour partir vers la Libye ou l’Algérie, avant de poursuivre leur aventure en Europe. L’Etat Nigérien veut combattre cette migration par une loi qui interdit le trafic illicite des migrants. Depuis l’application de cette loi 2015-36, l’économie de la cité du Sultan OUMAROU est affaiblie. Dans les marchés, commerçants et revendeurs pleurnichent et trouvent que la loi qui interdit la migration est la cause de tous leur malheur.
Les affaires ne marchent pas. Hachirou, la cinquantaine est un vendeur de bidons vides à côté du Grand Marché d’Agadez. Il confie au journal « La Nation » : ‘’ Cette loi n’est même pas contre les migrants. C’est nous qu’elle affaiblit, je me débrouille avec mon commerce de vente de bidons vides. C’est ces migrants qui viennent en grand nombre pour payer les bidons avant de continuer vers la Libye. Avant l’application de cette loi, les affaires marchent bien. Chaque lundi, les migrants quittent Agadez. J’arrive à faire un chiffre d’affaire de 150 000 à 200.000 FCFA. Aujourd’hui, on ne gagne rien. On n’arrive même pas à avoir de quoi nourrir nos enfants. Vous pensez que cela est normal, nous sommes pauvres aujourd’hui’’. Hachirou d’ajouter : ‘’ Le gouvernement de notre pays a fait plaisir aux blancs. L’Europe est satisfaite mais les pauvres citoyens d’Agadez eux sont malheureux. Car l’économie a reçu un coup dur. Ici, on ne fait que dormir. Aucun client ne vient payer nos bidons’’. Malam Ali, un autre vendeur de bidons au marché des céréales exprime sa colère en ces termes : ‘’ Nous sommes des pères de familles. On est victime de cette loi qui interdit la migration, alors qu’on n’a même pas bénéficié de tous ces projets de reconversion parce qu’on n’est pas classé comme acteurs de la migration. Pourtant, c’est grâce à ces migrants que nous arrivons à nourrir nos familles. Aujourd’hui ce qui m’inquiète, la rentrée scolaire est proche et je sais que mes enfants auront besoin de fournitures et d’habits. Avec quoi je peux faire tout cela. Avant cette loi, j’arrive à bien nourrir ma famille et suivre la scolarité de mes enfants parce que je veux qu’ils réussissent à l’école pour qu’il ne souffre pas comme leur père’’.
Selon l’Organisation internationale pour les migrants, le nombre de migrants transitant par le Niger et la Libye a considérablement baissé ces derniers mois. Des progrès dus, selon l’OIM aux mesures prises par les autorités libyennes et particulièrement celles du Niger, pour mettre fin au trafic des migrants dans la région d’Agadez. L’OIM note que la région d’Agadez est le passage principal des migrants désirant accéder aux côtes européennes.
L’OIM note qu’au 11 octobre 2017, 142.913 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer. Plus de 75% sont arrivés en Italie et le reste est réparti entre la Grèce, Chypre et l'Espagne. A la même date l'année dernière, ils étaient 318.791.
D'après les chiffres officiels du ministère italien de l'intérieur rapportés jeudi 12 octobre par le bureau de l'OIM à Rome, 108.402 migrants sont arrivés par la mer cette année, soit presque 26% de moins que l'année dernière à la même période, lorsque 144.574 migrants étaient arrivés en Italie. Au mois d'octobre de cette année, seuls 2.989 migrants ont réussi à franchir les côtes italiennes dont les 1.374 secourus depuis dimanche dernier. A la même période en octobre dernier, 27.384 migrants avaient débarqué sur les rives siciliennes.
L’OIM signale que le nombre de migrants transitant par le Niger pour rejoindre la Libye a considérablement chuté. Selon l'OIM, cette réduction n'est pas étrangère aux mesures « énergiques » prises par les autorités nigériennes pour arrêter les passeurs et pour fermer les « ghettos », ces lieux de transit où vivent les migrants. Le Niger a ainsi fermé trois des six maisons de transit dans la ville d'Agadez, où les migrants s'arrêtaient souvent avant de poursuivre leur voyage devant les mener à la traversée de la Méditerranée.
L’utilisation des plastiques est un phénomène ancré dans les habitudes de la population nigérienne. Or, l’usage abusif des plastiques contribue à la destruction de notre cadre de vie, de la faune et de la flore. La capitale Niamey, à elle seule, rejette près de 320 000 tonnes de déchets solides par an, dont 16 000 tonnes de matières plastiques. Face à ce constat, les autorités ont adopté une stratégie nationale ‘’ambitieuse’’ de gestion des déchets avec notamment l’adoption d’une loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sachets plastiques souples à basse densité. Ainsi, certains entrepreneurs s’engagent à lutter contre ce fléau à travers le recyclage.
A l’échelle mondiale, seulement 9 % de déchets plastiques ont été recyclés en 2019 tandis que 22% ont été mal gérés ou rejetés dans l’environnement. Actuellement au Niger, des entreprises privées s’implantent pour introduire de nouvelles solutions et augmenter les capacités de recyclage des déchets plastiques. Ces investisseurs privés traitent et transforment les déchets, qui deviennent une matière première pour produire de nouveaux biens de consommation. Le centre de gestion et de valorisation des déchets GVD Afrique, implanté au Niger depuis 2005, traite plus de 100 000 tonnes de déchets par an. Ces derniers sont transformés suivant un processus de traitement pour fabriquer des tables bancs, des bureaux, des meubles, des bibliothèques, des piquets, des briques, des dalles pour les latrines, etc. Quant aux déchets organiques, ils sont transformés en charbon et en engrais.
Différents objets utilitaires à base du plastique recyclé
Mais, depuis 2010 explique le responsable M. Moussa Dogo Ali, le centre a créé un bureau d’études, de formations et de recherches pour doter les gouvernements de documents législatifs, des outils et instruments de gestion des déchets plastiques. Les formations dispensées dans ce centre sont, dit-il, destinés aux cadres de l’Etat et aux responsables des ONG et associations. Dans le domaine de l’insertion professionnelle, le centre forme près de 3000 personnes par an. « Nous avons établi un grand centre de valorisation des déchets plastiques et de professionnalisation des communautés à Zinder. Ce centre accueille plusieurs pays africains qui viennent se former, apprendre les techniques de recyclage, les stratégies, les outils et les instruments qui vont leur permettre de gérer les déchets plastiques. C’est notre contribution majeure aux efforts de l’Etat. L’entreprise dispose de 43 unités de gestion dans les régions et les départements du Niger, mais aussi dans plusieurs pays de l’Afrique. Le potentiel de la filière recyclage de déchets plastiques au Niger avoisine au moins 7 000 emplois », a-t-il ajouté.
Toutefois, les emplois octroyés par ce secteur sont aujourd’hui menacés par la réticence de la population à intégrer dans leur habitude quotidienne ces produits et services. « Une attitude à fort impact qui nuit à la filière depuis une dizaine d’années », déplore-t-il. Et ceux malgré la ferme volonté des partenaires à créer des unités de recyclage de déchets plastiques, de système innovant de production d’emballage alternatif.
Une opportunité d’entreprenariat pour les jeunes
Derrière ce géant recycleur, se trouve au Niger d’autres petites initiatives de création d’entreprises conduites par des jeunes filles, qui font de la valorisation des déchets plastiques, une porte d’entrée dans le monde de l’entreprenariat. Une nouvelle façon d’entreprendre et d’exprimer leur créativité, à travers la mise sur le marché d’articles pour les usages quotidiens. Ahmed Akassa Ghaicha, promotrice de l’entreprise recygolden, est l’une de ces filles qui innove. Fascinée par les dessins et le bricolage dès son jeune âge, l’étudiante en troisième année en Informatique a su, au fil des années, aiguiser cette passion latente devenue aujourd’hui sa plus grande force. Ce qui lui permet de combiner, les études et le recyclage des déchets plastiques. En effet, à partir de bouteilles en plastique et de cartons, qu’elle récupère auprès des boutiquiers et dans son quartier, la jeune étudiante confectionne des sacs à mains, des bracelets, des boucles d’oreilles, des classeurs et d’autres articles sur mesures à la demande de sa clientèle. A travers, cette confection faite de manière traditionnelle, au-delà de sa participation en tant que citoyenne au recyclage des déchets plastiques, c’est la culture nigérienne qui est mise en lumière à travers ses créations.
A première vue, ces articles font référence à la région de Tillabéri du fait de l’utilisation du tissu ‘‘Téra Téra’’ comme ornement. Ce qui leur donne une touche typiquement nigérienne. L’objectif de Ahmed Akassa Ghaicha est de se faire connaitre sur le plan national et international. Passionnée par ce qu’elle fait, malgré les difficultés, être indépendante demeure sa principale motivation pour un jour atteindre son rêve d’être connue dans la filière recyclage des déchets plastiques, car convaincue du potentiel du secteur au Niger. Son choix d’utiliser les déchets plastiques comme matière première a été guidé par un désir d’apporter sa contribution dans la réduction des tas de déchets qui sont dans les quartiers à l’état sauvage. « Le recyclage m’a semblé être la meilleure façon d’apporter une plus-value dans la réduction de ces ordures et à la lutte contre le réchauffement climatique », a-t-elle exprimé.
De la décharge à l’usage du quotidien, la jeune entrepreneuse a dû faire preuve de ténacité, de patience et de détermination pour amener les gens à acheter ses créations. Par mois, c’est une dizaine de sacs que la jeune entrepreneure arrive à écouler, ce qui lui apporte des revenus lui permettent de subvenir à ses besoins. « Le manque de financement reste le plus grand défi auquel, je suis confrontée. J’en appelle, aux bonnes volontés de nous soutenir et aux jeunes de sortir de leur zone de confort pour oser entreprendre », a-t-elle conseillé.
La filière de gestion et de valorisation des déchets plastiques regorge d’importantes opportunités de création d’emplois et de transformation. La réussite de ce projet ambitieux pour la protection de l’environnement ne sera pas effective, sans une prise de conscience de la population sur les dangers de l’usage abusif du plastique et un accompagnement des autorités aux secteurs privés.
Moins de deux mois après le début effectif des activités du Pôle économique et financier (7 décembre 2016), l’opération tant attendue des Nigériens, a visiblement débuté. En effet, des dizaines de personnes soupçonnées d’être impliquées dans des affaires de détournement des deniers publics sont interpellées et écoutées par les services de la police judiciaire agissant sur instruction du parquet. Certaines d’entre elles sont placées sous mandat dépôt, d’autres ont même commencé à rembourser les fonds détournés. La justice est déterminée à recouvrir jusqu’au dernier kopek appartenant à l’Etat, aime à le rappeler le procureur de la République M. Cheibou Samna Soumana.
Du 02 au 05 mars 2018, les experts du projet Paludisme et Maladies Tropicales Négligées au sahel de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) ont tenu une réunion d’évaluation et de planification transfrontalière sur la Chimio-préventive du Paludisme Saisonnier(CPS) couvrant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Durant trois jours, les participants ont pu évaluer, planifier la mise en œuvre efficace des stratégies harmonisées de lutte contre le paludisme au niveau transfrontalier. L’ouverture des travaux a été présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique, M. Abaché Ranaou en présence du représentant du Directeur Général de l’OOAS, M. Sani Ali, du Secrétaire Général du Gouvernorat de la région de Dosso M. Assoumana Adamou et de plusieurs invités.
Au cours des travaux, les participants ont échangé sur les équipes d’intervention rapide initiée par l’OOAS dans le cadre de la riposte aux épidémies afin d’identifier et planifier les activités transfrontalières et mener des réflexions par niveau de la pyramide sanitaire lors des campagnes de chimio-prévention du paludisme saisonnier dans les zones frontalières.
Pour le secrétaire général du Ministère de la Santé Publique du Niger, M. Abaché Ranaou, cette réunion a permet de contribuer aux préparatifs et à la mise en œuvre des prochaines campagnes de la Chimio-préventive du Paludisme Saisonnier et au renforcement de la surveillance active du paludisme au niveau transfrontalier et de discuter du rôle des équipes d’intervention rapide dans la gestion des évènements de santé publique au niveau des zones transfrontalières.
Les autorités de la région de Diffa ont fait une mise en garde contre les commerçants qui fournissent en cachette des vivres au groupe terroriste Boko Haram. Lesdites autorités ont mis en exergue la nécessité de mettre fin à une telle pratique qui déstabilise la région, et perpétue l’insécurité.
Les autorités régionales ont averti que cet avertissement constitue le dernier à l’endroit de ces ennemis de la nation. Sur les ondes de Télé Sahel, les autorités locales ont tenu des propos sans équivoque par rapport à leur détermination à mettre fin à la pratique : « Nous avons constaté que de plus en plus de gens sont en train d'entretenir le commerce avec notre ennemi qui est Boko Haram (...) Nous avons pris la décision qu'à partir d'aujourd'hui, il va falloir arrêter cela », a notamment prévenu le Gouverneur de la région Mahamadou Laoualy Dandano, au cours d'une réunion avec les opérateurs économiques locaux. Les responsables militaires engagés dans des opérations contre Boko Haram étaient également présents à cette réunion qui visait à mettre « les points sur les I ». A cette assemblée était aussi présents, des chefs militaires engagés dans le combat contre Boko Haram. Le Gouverneur de la région, très fâché relativement au comportement de certains commerçants de son entité administrative, a tenu à mettre les commerçants devant leur responsabilité en ces termes : « nous leur avons clairement expliqué qu'il n'y a pas de différence entre un élément de Boko Haram et quelqu'un qui fait du commerce avec Boko Haram... Le message est passé. Dorénavant le même traitement infligé à Boko Haram sera réservé à ceux qui commercent avec lui ».
Le Burkina Faso et le Niger veulent continuer à travailler main dans la main pour lutter contre le terrorisme. Toute la journée, les deux délégations ont passé en revue leur coopération militaire.
« Nous avons analysé nos forces et nos faiblesses. Nos forces, il s’agit de la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Notre faiblesse, c’est que nous avons mis du temps à nous organiser, à nous préparer pour répondre. Ce temps qui a été perdu a permis à nos ennemis de se renforcer et de s’organiser », a affirmé le ministre de la défense nationale du Niger, Alkassoum Indattou, à la fin de cette rencontre.
Face à ce retard, les deux pays confrontés à l’hydre terroriste comptent sur un atout : la coopération militaire. « La coopération militaire avec le Niger est un modèle. Depuis plusieurs années, nous entretenons une excellente relation d’amitié et de coopération, qui s’est renforcée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Depuis plusieurs années, nous menons des opérations conjointes avec le Niger que nous baptisons "Opération Taanli". Nous avons déjà eu plusieurs éditions et d’autres qui sont en planification », a indiqué le ministre de la défense nationale du Burkina Faso, général Aimé Barthélémy Simporé.
Le ministre nigérien de la défense Alkassoum Indattou est accompagné par la hiérarchie militaire de son pays.
Améliorer la coopération militaire
Le Niger, à travers son ministre, a témoigné sa disponibilité à partager l’expérience de son pays dans la lutte contre le terrorisme avec son voisin le Burkina Faso.
« Au Niger, nous avons une situation difficile comme d’autres pays. La plus difficile, c’est celle du Mali. Au Niger, nous avons réussi à nous relever de cette situation (...) Nous sommes disposés à tout faire pour renforcer la coopération entre nos différents pays pour que l’effort qui a été fait par l’armée nigérienne pour relever notre pays, que cet effort puisse être bénéfique pour l’ensemble des pays de la sous-région », a déclaré le ministre Alkassoum Indattou.
Le général de brigade, Aimé Barthélémy Simporé se réjouit d’une fructueuse journée de travail.
Quant au ministre burkinabè, général Aimé Barthélémy Simporé, il a qualifié cette journée de "fructueuse". « La rencontre d’aujourd’hui a permis de passer en revue la situation sécuritaire et d’envisager d’améliorer cette coopération à travers une stratégie commune qui prendra en compte les évolutions, les impératifs stratégiques du contexte sous régional », a-t-il indiqué.
Au cours de cette séance de travail entre les deux pays, il a aussi été question de renforcer la coopération avec d’autres pays comme le Mali.
Avant la cérémonie de clôture, le président de la Transition du Burkina Faso, Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a reçu en audience la délégation venue du Niger.
Les Forces Armées Nigériennes (FAN) engagées dans les différents fronts de lutte contre les groupes terroristes armés et les groupes criminels organisés engrangent de plus en plus de victoires face aux ennemis de la paix à travers des offensives tous azimuts dans certaines zones du pays où sévissent ces groupes. Dans son bulletin d’information paru le 5 juillet et faisant état des actions des différentes opérations à travers le pays, la direction de l’information, des relations publiques et des sports de l’Etat-major des Armées indique qu’après un incident d’engin ayant occasionné la mort de quatre soldats et la blessure des trois autres soldats de l’opération NIYA, les représailles engagées ont permis de neutraliser deux groupes terroristes et d’appréhender 54 suspects dans les localités de Kossa et Gountiyena.
Les hommes de la même opération ont arrêté cinq terroristes dans la zone de Dolbel, détruit un véhicule et neuf motos et saisi cinq fusils AK 47, un pistolet ainsi qu’un important lot de munitions auxquels s’ajoute un échantillon d’explosif. Le 25 juin, deux terroristes ont été neutralisés dans la localité de Bégorou, leurs deux motos détruites, leurs armes, des minutions et du matériel militaire ont été également saisies. Dans sa zone d’intervention dans la région de Tillabéri toujours, l’opération ALMAHAOU a mené des opérations de reconnaissances héliportées qui ont permis de neutraliser trois terroristes, d’appréhender un terroriste blessé, de récupérer cinq armes de type AK 47 et de saisir et détruire six motos appartenant aux terroristes.
… pour sécuriser la population
Le bulletin d’information des FAN renseigne également que dans la région d’Agadez où l’opération GARKOUA est conduite par les éléments des Forces Armées Nigériennes, la situation est relativement calme. Toutefois, lors d’une opération de bouclage et de fouille dans la localité de Tabarkat, une cache d’armes a été découverte avec deux fusils AK 47 et des munitions et autres accessoires en plus d’un suspect interpelé. Selon le bulletin d’information, les activités hebdomadaires des éléments des FAN dans la zone de défense NO8 de Dirkou ont permis d’arrêter 62 orpailleurs clandestins et de saisir trois détecteurs de métaux. En outre, 31 migrants clandestins ont été secourus et 10 véhicules non immatriculés ont été immobilisés.
Dans la région de Diffa, la même source renseigne que les opérations de la force multinationale mixte opérant dans les localités de N’Guigmi, Baroua et Toumour ont permis de saisir une importante quantité de logistique, d’arrêter un ravitailleur et deux suspects en lien avec les terroristes de Boko Haram. En outre, 43 personnes conduites par un homme armé ayant quitté le lac à destination de la ville de N’Guigmi ont été appréhendées, note le bulletin d’information de la DIRPS.
Selon certaines informations non encore confirmées de source officielle, les forces de défense et de sécurité du Niger auraient finalement réussi à neutraliser la colonne de terroristes qui avaient attaqué le camp de gendarmerie d’Ayorou le samedi 21 octobre dernier, aux environs de 5 heures du matin. Cette riposte énergique et foudroyante de notre vaillante armée, si elle venait à se confirmer, constitue un avertissement clair pour tous les terroristes qui vont s’aventurer sur le territoire nigérien pour perpétrer des attaques.
Celle-ci intervient quelques deux semaines après l’embuscade meurtrière tendue à un groupe de militaires nigériens et américains, et qui a couté la vie à 4 G.I’s et 4 militaires nigériens. Le 11 mai dernier, ce camp avait également été attaqué par des assaillants qui avaient réussi à emporter une importante quantité de matériel. Aucune perte en vies humaines n’avait été signalée.
Le déroulé de l’attaque du camp de gendarmerie
Selon un communiqué du ministère de la défense publié quelques heures après les événements, « ce samedi 21 octobre 2017, à l’aube, la brigade de Gendarmerie d’Ayorou à fait l’objet d’une attaque terroriste perpétrée par des éléments armés non identifiés à bord de véhicules et de motos » Selon le communiqué, le bilan est de 13 morts et 5 blessés parmi les gendarmes. Le communiqué du ministère de la défense a poursuivi en indiquant qu’ « une poursuite a été engagée par les forces terrestres et aériennes en vue de neutraliser les assaillants qui se sont dirigés vers le nord ». Quelques heures plus tard, la situation va s’améliorer favorablement avec un communiqué diffusé sur les ondes de la télévision nationale et lu par le Lieutenant-colonel Adamou Samba Gagara, qui annonce qu’« une poursuite engagée par les forces aériennes et terrestres a permis de détruire un véhicule des assaillants et ses occupants en territoire malien ». Le communiqué ajoute que les opérations de ratissage se poursuivent.
Selon nos sources, les assaillants seraient venus à bord de vehicules aux couleurs de l’armée nigérienne. Une tactique qui vise à tromper la vigilance des militaires dans une zone qui est depuis plusieurs mois sous état d’urgence, au même titre que des localités des régions de Tahoua et la région de Diffa. Et selon RFI, les terroristes sont « arrivés du côté est de la ville, en direction des camps des réfugiés maliens de Tabareybarey, et ont envahi samedi à l'aube le camp de la gendarmerie ». Selon la dépêche, « avant de fuir en direction de la frontière malienne, les assaillants ont pillé le magasin de la brigade de la gendarmerie et emporté du matériel de guerre ainsi que trois véhicules de gendarmes ». Fort heureusement, l’unité de parachutistes de Yassen a été immédiatement alertée, ce qui a permis d’engager des poursuites contre les assaillants. Pour ne donner aucune chance de replis aux assaillants, les positions militaires qui se trouvent dans la zone, où sur leur trajectoire supposée, ont été alertés. Et c’est finalement dans la zone d’Inatès, et en plein territoire malien que les militaires nigériens vont atteindre le premier véhicule des terroristes qu’ils vont neutraliser avec l’ensemble de ses occupants. Le reste de la troupe du commando terroriste a été localisé à un point qui leur servit de refuge, lorsqu’ils ont sentis que les militaires nigériens qui sont à leurs trousses n’allaient pas lâcher prise.
A travers divers engagements, les Forces Armées Nigériennes (FAN) poursuivent les actions de lutte contre les groupes armés terroristes et la sécurisation des populations au niveau des différents théâtres d’opérations, nous apprend le Bulletin des opérations N° 0031 rendu public par la Direction de l’Information, des Relations Publiques et des Sports.
C’est ainsi que, nous apprend le bulletin, à l’ouest dans la zone d’opération YARTI, « des actions ont été menées avec des partenaires sur des éléments terroristes dans la zone de Tiguezefan, le ratissage a permis de dresser le bilan de 6 terroristes neutralisés, trois motos détruites, cinq armes et des munitions endommagées et deux motos abandonnées. En outre, six individus ont été interpellés dans le même secteur pour association de malfaiteurs en lien avec les groupes terroristes ». Au cours de la même période, une poursuite a été engagée par un élément du détachement de Sanam contre les individus à motos. Le bilan de cette dernière action est de deux motos saisies, un des suspects a été neutralisé et deux autres interpellés.
Dans la zone d’opération ALMAHAOU, lors de la sécurisation du marché de Dingazi, deux individus prélevant des taxes sur les commerçants ont été appréhendés en milieu de la semaine. Ces derniers ont été remis aux services compétents.
En fin de semaine, une unité de l’opération a été prise à partie par des individus à motos. La vigoureuse riposte de celle-ci a permis de saisir des motos abandonnées par les bandits dans leur fuite.
Au nord du pays, dans la zone de Défense N.2, quatre véhicules non immatriculés, chargés d’environ 7300 litres de gas-oil, ont été interceptés en début de semaine dans le secteur d’In-Abangharit, douze fraudeurs arrêtés et mis à la disposition des services régionaux compétents pour investigation, une intervention du détachement mixte de Tabarkat en milieu de semaine a permis d’arrêter huit bandits armés, de saisir deux véhicules, des armes et des munitions sur l’axe Tabarakat-Djado.
Au niveau de la zone de Défense N° 8, nous apprend la même source, les activités opérationnelles conduites au cours des 10 derniers jours ont permis d’enregistrer le bilan de trois bandits armés présumés interpellés, sept orpailleurs clandestins interceptés, 199,75 kg de chicha et un téléphone satellitaire Thuraya saisis, 17 véhicules sans plaque minéralogique nationale immobilisés, un trafiquant de migrants clandestins et 28 migrants interceptés et 60 litres d’essence saisis.
A l’est du pays, une patrouille du Secteur 4/FMM a intercepté, en début de semaine, des vivres et du matériel destinés aux terroristes de Boko Haram aux environs de N’Guigmi.
Le Premier ministre Chef du Gouvernement, Ouhoumoudou Mahamadou s’est de nouveau présenté, vendredi 22 avril 2022 devant l’Assemblée nationale de façon inattendue à cause de l'évolution du contexte sociopolitique du pays rendant indispensable la consultation par le gouvernement de la représentation nationale à travers son engagement dans la lutte contre les groupes armés terroristes. Les travaux de la séance plénière, présidée par Seini Oumarou a été consacrée à examen et vote du texte modifiant et complétant l’axe 1 de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement.
Ainsi, après un débat houleux durant toute la journée, les parlementaires nigériens ont par une très large majorité, donné son feu vert pour le redéploiement des forces Barkhane et Takuba retirées du Mali au Niger. Le vote a été sanctionné par le résultat suivant : 131 voix pour, 31 contre et zéro (0) abstention. Cette action du gouvernement fait suite d’après le Premier ministre aux informations toxiques qui circulent sur la toile et la presse conduisant à des commentaires négatifs ou tendancieux sur les rapports existant entre les alliés du gouvernement. Selon Ouhoumoudou Mahamadou, il apparait nécessaire que cette situation soit clarifiée au niveau de la représentation nationale du peuple Nigérien.
La sécurité constitue un des défis majeurs auxquels fait face le pays, à l'instar des autres nations du monde est la recherche de la sécurité et de la quiétude sociale qui constitue fort justement le premier axe. La paix, la sécurité et la coexistence pacifique entre les nations et à l'intérieur d'une même nation, est l'objectif ultime que vise le gouvernement nigérien. Le Chef du Gouvernement a salué l’engagement des représentants du peuple qui dans leur majorité a voté favorable à la modification du texte.
Pour rappel, la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement était approuvée par l'Assemblée nationale le 26 Mai 2021. Le document comporte sept (7) grands axes d'orientation de l'action gouvernementale, il s’agit respectivement ; la sécurité et la quiétude sociale ; la bonne gouvernance et la consolidation des Institutions républicaines ; le développement du capital humain; la modernisation du monde rural ; le développement des infrastructures économiques ; l'exploitation des potentialités économiques ; la solidarité et l'inclusion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité.
Les dernières nouvelles qui nous viennent des différents théâtres d’opération dans la lutte contre le terrorisme sont tout aussi reluisantes que réconfortantes. En effet, tandis qu’à l’extrême Est du Niger, dans la région de Diffa, les troupes de la FMM du secteur 4 (côté Niger) continuent d’imposer la suprématie de leur puissance de feu sur les combattants de Boko Haram, à l’Ouest, dans la région de Tillabéri, la foudre de l’opération conjointe antiterroriste Niger-Burkina Faso, dénommée Taanli 3, est en train de s’abattre sur les terroristes évoluant de part et d’autre de la frontière nigéro-burkinabé.
Selon un compte-rendu en date du 25 avril 2022, par le Chef du bureau d'information publique militaire du QG tactique de la FMM basée à N'Djaména (Tchad), le Colonel Muhammad Dole, à l’occasion de la visite du Commandant de la FMM dans la zone de KajiJiwa, il ressort de ce document que, lors des récentes opérations offensives de ratissage dans les cachettes et autres repères des terroristes qui ont été émaillées de violents accrochages, les troupes de la FMM ont neutralisé une trentaine (30) de terroristes et récupéré 15 fusils AK 47, deux (2) ceintures de 222 munitions et 179 cartouches, deux (2) téléphones portables et un drapeau de Boko Haram.
“En outre, les troupes ont réussi à appréhender onze (11) suspects, dont trois (3) mineurs, qui sont actuellement interrogés. Dans une autre rencontre séparée, quelques TBH/ISWAP ont tenté d'infiltrer une position défendue du secteur 4 (République du Niger) près de Doutchi, mais ont été rapidement repoussés par une action bien coordonnée entre la Task Force aérienne et les troupes terrestres. A la fin de l'affrontement, trois véhicules armés ont été détruits et un autre a été récupéré, tandis que plusieurs insurgés ont été neutralisés”, souligne le communiqué de la FMM. Malheureusement, poursuit la même source, “un soldat a fait le sacrifice suprême et six autres blessés sont actuellement soignés dans une installation militaire”.
D’autre part, a ajouté la même source, les troupes de la Taskforce Arege, composée de troupes nigérianes et nigériennes, ont poursuivi leurs opérations de ratissage pour dominer efficacement la zone générale de Fedondiya et les environs d'Arege. “En progressant, il n'y a pas eu de contact ou de résistance, car les éléments TBH ont continué à abandonner leurs enclaves et leurs hameaux de fortune et à fuir. Néanmoins, chaque fois que les troupes rencontraient des abris de fortune dissimulés sous des arbres, soupçonnés d'être des avant-postes ennemis, les maisons de fortune étaient soigneusement détruites et immédiatement incendiées avant que les troupes ne poursuivent leur avance”, souligne le compte-rendu du bureau d'information publique militaire de la FMM.
De même, note-t-on, la Task Force amphibie du secteur 1 (Cameroun) a intensifié les patrouilles fluviales et les assauts contre les TBH dans la zone générale de Tchol et Chaka. “Au cours de ces opérations, en apercevant les équipes de patrouille qui avançaient, certains logisticiens présumés terroristes se sont enfuis et ont abandonné des pirogues chargées de sacs de nourriture (céréales) et d'autres matériaux destinés aux criminels. Tous les articles ont été confisqués et détruits”, indique la même source.
Appréciant ces résultats, lors de sa visite à la Base d'Opérations Avancées de la FMM à Arege, près du Lac Tchad, le Commandant de la Force (COMFORCE) de la FMM a salué le professionnalisme des troupes et leur courage et leur bravoure hors du commun. Qualifiant la domination des troupes d'Arege d’encourageante, il les a exhorté à mener des opérations mobiles agressives pour coincer l'ennemi dans les îles du lac Tchad.
Les Forces Armées Nigériennes (FAN) enregistrent chaque jour des résultats probants sur le terrain notamment dans le cadre de la sécurisation des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national. Les Forces Armées Nigériennes qui participent actuellement aux différentes opérations (CHARA; ALMAHAO; NIYA; YARTI; l’Unité du Secteur 4/FMM) font preuve d’amour pour la patrie en témoignent les récents résultats enregistrés sur le terrain. Selon des sources concordantes, plusieurs terroristes ont été neutralisés et capturés par les FDS à Tiawa et à Torodi dans la région de Tillabéri. Les mêmes sources indiquent que les Forces Armées Nigériennes (FAN) ont procédé avec bravoures à Djoga, à la neutralisation de plusieurs engins explosifs et plusieurs autres véhicules interceptés par les terroristes ont été récupérés. En outre, une importante quantité de carburant a été également saisie par une patrouille dans le secteur de Telemcess. Aussi, d’importants moyens servant la communication aux terroristes ont été saisis, en dehors des têtes de bétail récupérées par les FDS à Ouallam.
Les FDS procèdent également à des interpellations des personnes suspectes dans les zones reculées comme Sanam suite à des séances de contrôle. A Diffa par exemple, c’est un lot logistique servant à ravitailler les terroristes de Boko Haram qui a été découvert par les FDS dans un quartier de Toumour. Cette montée en puissance des Forces Armées Nigériennes (FAN), mérite d’être saluée à sa juste valeur par les autorités compétentes afin d’attribuer aux soldats qui participent aux différentes opérations en cours dans le pays (CHARA; ALMAHAO; NIYA; YARTI; l’Unité du Secteur 4/FMM), des témoignages officiels de reconnaissance pour les efforts fournis dans un contexte sécuritaire particulier.
Aucun temps de répit pour les groupes terroristes, telle est la dynamique dans laquelle sont engagées les forces de défense et sécurité nigériennes. « C’est la seule façon de leur empêcher de se ravitailler à l’approche de la saison des pluies, comme à leur habitude, l’hivernage rendant plus difficile leurs actions nuisibles » ; fait remarquer une source sécuritaire. Et cette stratégie est en train de produire des résultats, en atteste le contenu du communiqué du ministère de la Défense nationale en date du 24 mai 2022.
Une soixantaine de terroristes neutralisés dans le Gourma, une bonne partie de leur logistique détruite (plus de 150 motos), 11 de leurs bases de regroupement anéantis contre 2 blessés et un véhicule endommagé par un EEI (Engin Exmplosif Improvisé), il y a là de quoi remonter le moral des troupes et donner espoir à la population de la zone concernée par ces opérations de ratissage qui n’attendent pas plus que cela en vue de la reprise de leurs activités champêtres après une année agricole précédente très déficitaire. Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de saluer la parfaite coordination des armées burkinabés et nigériennes dans la même zone (opérations Taanli 1, 2 et 3) ; et plus récemment ce mouvement à trois (Burkina, Niger, France) ayant permis de mettre en déroute l’ennemi lors de l’attaque du Bourzanga le week-end dernier.
Même dynamique dans le bassin du lac Tchad, où les forces armées nigériennes tiennent bien le rempart à Baroua, symbole de la reprise d’une vie normale des déplacés de retour au bercail que Boko Haram cherche par tous les moyens à briser, où la force mixte multinationale poursuit ses opérations de ratissage. Durant ce même mois de mai en cours, la nébuleuse a essuyé plusieurs revers et perdu hommes et matériels de guerre.
Revenons à la réplique à l’attaque terroriste du détachement militaire de Bourzanga (en territoire burkinabé) pour noter toute la pertinence de la stratégie, toute nouvelle, que désormais, il n’y a plus à observer l’ennemi s’en prendre à soi pour réagir. L’ennemi est commun, et il transcende les frontières. Aussi les forces armées des pays de la zone des trois frontières doivent dépasser le cadre des opérations de ratissage communes le long de leurs frontières. Les armées se doivent d’agir de part et d’autre des frontières et se prêter mains fortes, comme ce fut le cas dans ce mouvement à trois lors de l’attaque du Bourzanga où une belle raclée fut infligée aux éléments terroristes. Ensemble, nous serons plus forts et plus efficaces contre l’hydre terroriste.
Selon toute vraisemblance, Bazoum Mohamed est condamné au supplice de Sisyphe. Ne pouvant se débarrasser des personnalités qui traînent des casseroles, il clame pourtant sa volonté de réussir à relever le défi de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Son challenge semble des plus complexes. Comment réussir à combattre la corruption avec, dans son équipe gouvernementale, des personnalités formellement impliquées ou citées dans des dossiers à gros scandales financiers ? C’est la question que les Nigériens, qui voudraient bien croire en Bazoum, se posent. Un préalable à la fois justifié et indispensable pour comprendre l’équation à laquelle l’intéressé fait face. C’est un véritable noeud cornélien pour le Président Bazoum. Va-t-il entreprendre une croisière contre les auteurs, co-auteurs et complices des actes de corruption et de détournement de deniers publics ? Il est certain qu’il ne peut convaincre de sa volonté de bien faire en maintenant des personnes indélicates dans son équipe gouvernementale ? Il en est pleinement conscient et cherche, selon des sources crédibles, les points d’appui solides pour se défaire de ceux qui ont fait de l’Etat leur vache laitière intarissable.
Durant les 10 années d’Issoufou Mahamadou, Bazoum ne s’est opposé à quoi que ce soit. Au contraire…
Bazoum Mohamed, malgré tout, consolide l’espoir des Nigériens pour un changement radical dans la gouvernance qui a prévalu durant les 10 années d’Issoufou Mahamadou. Une gouvernance faite de wassosso, de dilapidations et de gaspillages que ses commanditaires, auteurs et complices ont la ferme intention de poursuivre sous Bazoum Mohamed. Il faut dire qu’ils ont laissé des chantiers bien mûris et non encore exécutés.
Seulement, la poursuite de ces actes apparaît aux yeux de Bazoum et de ses proches, nourris d’ambitions de comme une sorte de malveillance et de sabotage. Quoi de plus juste lorsqu’on sait que, même en décalage par rapport aux façons de faire d’Issoufou, Bazoum est resté dans son coin, faisant même le zèle de s’afficher comme le plus ardent défenseur de son prédécesseur. Une posture qui a peut-être laissé croire qu’il laisserait faire.
La composition de l’attelage gouvernemental laisse les Nigériens dubitatifs
Bazoum Mohamed a affiché pas mal d’indices probants qui soutiennent sa volonté farouche de redresser l’Etat et de redonner confiance aux Nigériens dans la gouvernance.L’embastillement d’Ibou Karadjé, tout comme le refus de cautionner des factures farfelues liées à l’escorte de la garde présidentielle lors des déplace- bonne - gouvernance , ments du président, son rejet du faramineux montant du contrat de construction du Pipeline Niger-Bénin et bien d’autres actes de portée indiscutable, sont autant de faits qui le placent en porteà- faux total d’avec les pratiques chères à Issoufou Mahamadou. Cependant, si l’on ne peut lui dénier ce mérite d’oser changer ces pratiques, il reste que la composition de l’attelage gouvernemental laisse les Nigériens dubitatifs.
Dans l’actuel gouvernement d'Ouhoumoudou Mahamadou, il n’y a pas moins de six à huit membres qui sont concernés par des dossiers à scandales. Un compagnonnage encombrant et sûrement préjudiciable à l’émergence du sentiment de confiance et d’espoir que Bazoum essaie de faire germer chez ses compatriotes.
Des indélicats qui dorment sur les milliards du Niger, il y en a partout.
La problématique est toutefois corsée pour Bazoum. Les têtes concernées par les scandales en question ne sont pas si légères que ça pour pouvoir s’en défaire comme on le ferait de feuilles mortes. La bataille sera rude et il n’est pas évident que Bazoum en sorte gagnant. Si ses chances sont énormes puisqu’il dispose du pouvoir d’Etat et qu’il ne tient qu’à lui de décider de ce qu’il veut, pour luimême et pour le Niger, nombre de Nigériens doutent néanmoins de sa capacité à oser s’attaquer aux délinquants. Or, des indélicats qui dorment sur les milliards du Niger, il n’y en a pas que dans le gouvernement. Tapis dans d’autres institutions, ils sont nombreux qui ont des comptes à rendre à propos de la gestion des ressources publiques. Corruption, trafic d’influence, conflits d’intérêt, usurpation de ressources…, les délits commis sous Issoufou sont si nombreux et porteurs de préjudices énormes que Bazoum n’a aucune chance de réussir sans s’y attaquer. Le Président Bazoum est, donc, condamné à faire un choix difficile mais clair : corroborer tout le contraire de ce qu’il dit être son cheval de bataille, la lutte contre la corruption ou sévir en conformant l’acte à la parole.
Les Nigériens restent malgré tout circonspects par rapport à la suite.
Les Nigériens sont sceptiques, mais ne se refusent pas à croire que l’homme est capable d’aller la direction des attentes populaires. Il montrer un tout autre visage qui fait dire qu’il est conscient de son statut de président de tous les Nigériens. Conscient, mais aussi décidé à jouer sa partition, conformément à la Constitution et dans les seuls intérêts de l’Etat et de ses démembrements. Les actes qu’il pose ou dont on le crédite sont assez méritoires pour ne pas y croire. Pourtant, la connaissance des pratiques du régime qui l’a enfanté ne motivent pas les Nigériens à avoir un enthousiasme débordant. Ils se réjouissent, donc, des premières tendances, gardent l’espoir de lendemains meilleurs que sous Issoufou, mais restent circonspects quant à la suite.
L’Alliance contre les inégalités, qui regroupe une trentaine d’organisations de la société civile, a organisé le jeudi 31 mars dernier, un dîner de presse destiné aux cadres décisionnels des medias pour leur demander de s’engager davantage dans la lutte contre les inégalités au Niger. Au cours de la soirée d’échanges, les organisateurs ont présenté le rapport 2021 sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités (ERI) et la pétition lancée par des jeunes contre la construction des classes en paillotte dans le pays.
Dans le rapport ERI 2021 réalisé par OXFAM, le Niger est classé 12ème sur 16 pays et «parmi les pays d’Afrique de l’ouest les moins engagés à réduire les inégalités». Les 10% les plus aisés, souligne le rapport, concentrent 43% des revenus tandis que les 50% les plus pauvres ne détiennent que 17%. Il est également rapporté, dans le même document, qu’avec seulement un taux de 37% de couverture médicale universelle, le pays n’était pas «très bien préparé» pour affronter la pandémie de COVID-19. Cependant, ce rapport annuel commandé par Oxfam note l’efficacité de la réponse du Gouvernement «avec une fermeture rapide du pays et un faible nombre de cas de virus et de décès».
Dans ses recommandations, le rapport 2021 sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités salue les efforts déployés par le Gouvernement pour créer un système fiscal progressif et augmenter le SMIG. Le rapport préconise cependant la prise de mesures supplémentaires pour lutter contre les inégalités, notamment dans des secteurs tels que les services publics, la fiscalité, la politique de travail, l’agriculture et la dette. Il est ainsi demandé aux autorités nigériennes de «garantir une augmentation rapide des budgets alloués à l’éducation, à la santé et à la protection sociale universelle pour qu’ils atteignent respectivement 20%, 15% et 10%».
La lutte contre la construction des classes en paillote est le second sujet d’intérêt partagé avec les participants au diner. Des jeunes nigériens ont expliqué la portée de leur militantisme afin que la question des classes en pilote ne soit pas reléguées aux oubliettes, surtout après la série de catastrophes que le pays a connu l’année dernière dans ses écoles du préscolaire et du primaire. Ils ont soutenu que la réussite de la pétition lancée contre les classes en paillote permettrait de réduire significativement les inégalités constatées dans le système éducatif. La pétition en question a recueilli l’adhésion des participants qui ont momentanément apposé leurs signatures sur le document.
A la fin de la soirée, la coordinatrice de l’Alliance contre les inégalités (ACI), Mme Aicha Kaka, a exhorté les responsables des medias à aider à la vulgarisation du rapport ERI 2021 et à s’engager davantage dans le combat contre les inégalités. «La vulgarisation de ce rapport est très importante du moment où ça nous interpelle tous», a-t-elle affirmé, faisant ainsi référence au contenu riche et diversifié du rapport 2021 sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités (ERI).
Image d'illustrationNous avons suivi avec beaucoup d’attention, dimanche soir, une émission islamique interactive sur une radio privée de la place. L’intérêt de l’émission réside dans la thématique qui a été abordée. Il s’agit du mariage précoce des jeunes filles qui constitue une véritable source de préoccupation dans notre pays.
Dans son exposé introductif, le prêcheur animateur de l’émission s’est évertué à légitimer, sur le plan religieux, la pratique du mariage précoce et ses effets bénéfiques dans une société comme la nôtre qui est majoritairement islamique. En diabolisant dans la présentation de son argumentaire les acteurs sociaux et institutionnels, qui mènent depuis des décennies des campagnes de sensibilisation visant à mettre fin à cette pratique préjudiciable à la scolarisation de la jeune fille et à santé de celle-ci. Selon lui, les acteurs sociaux comme institutionnels qui s’investissent dans cette lutte sont soit des égarés à la solde des Occidentaux qui ont perdu tout repère, soit des chasseurs de prébendes qui peuvent être captées avec lesdits Occidentaux. Comprenez ici qu’il indexe, sans les nommer ouvertement, les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations, qui interviennent dans le domaine. Pour lui, toutes les deux catégories sont logées à la même enseigne que les Occidentaux. Le prêcheur du jour comme les auditeurs, qui ont appelé tout le long de l’émission, ont rivalisé d’ardeur pour chercher à montrer les bienfaits du mariage précoce, en se focalisant sur les cas de grossesses non désirées, les infanticides et le nombre de plus en plus élevé de vieilles filles en quête désespérée de mariage qui s’observent dans notre société, etc. Pour ne pas heurter la susceptibilité du prêcheur, les interventions ont royalement occulté les innombrables méfaits liés à la pratique. Nous ne nous attarderons pas, ici, sur la déscolarisation précoce massive des petites filles, liée au phénomène du mariage précoce surtout dans nos zones rurales pour nous intéresser plus spécifiquement à l’aspect sanitaire de la question. Ceux qui pensent que c’est une pratique à louer et à promouvoir n’ont qu’à faire un tour au bloc de l’hôpital national de Niamey destiné aux femmes victimes d’incontinence urinaire et souvent même fécale ou au centre de référence de prise en charge dédié à celles-ci, pour se rendre à l’évidence de l’ampleur du mal provoqué, dans nombre des cas, par la pratique des mariages précoces dans notre pays. Quand ils prendront la mesure de la situation de détresse dans laquelle se trouvent de nombreuses femmes victimes de la fistule obstétricale consécutive au mariage précoce, ils réaliseront d’eux-mêmes la gravité du danger sanitaire auquel les jeunes filles mariées prématurément sont exposées.
Au Niger la commercialisation des produits périmés prend de plus en plus de l’ampleur, cette pratique s’explique en grande partie par une négligence ou la mauvaise connaissance du sens des dates de péremption de la population. Ces produis achetés et consommés occasionnent souvent des empoisonnements voire des maladies mortelles. Ainsi, pour mettre fin à cette pratique néfaste, la direction commerciale de Zinder s’est donnée pour mission de contrôler toutes les marchandises importées à travers des inspections ponctuelles des magasins, boutiques, dépôts, et même des pharmacies. Après ces phases de contrôles, elle procède à une incinération de ces articles incriminés devant le grand public pour faire passer le message aux fraudeurs et à la population.
Cette année, d’après le directeur commercial de la région de Zinder, M. Moussa Soumana le montant de ces produits périmés incinérés est estimé à plus de 24.000.000 francs CFA. Cette initiative est fortement encouragée par le gouverneur de Zinder M. Laouali Abdou Madougou, qui, d’après lui, si tout le monde s’y met du sien, ce fléau ne sera qu’un souvenir. Par ailleurs, il invite les responsables des différentes grandes villes à se joindre à eux pour lutter ensemble pour la même cause afin d’apporter aux populations des produits sains et de bonne qualité.
Alors que, de plus en plus, en Afrique comme au niveau international, la France est de plus en plus esseulée dans son projet de partition du Mali et de ses accointances flagrantes avec Kidal, l’épicentre des terroristes et des trafiquants de drogue comme l’a dénoncé Issoufou Mahamadou, les autorités nigériennes s’illustrent dans un rôle trouble. À Paris où il était avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian, Hassoumi Massoudou, le ministre des Affaires étrangères nigérien, a claqué la langue comme un griot au service de la France. Selon des informations en provenance de médias français, la présence de Hassoumi à Paris s’inscrit dans le cadre de la réunion avortée des pays du G5 Sahel à cause du coup d’Etat intervenu à Ouagadougou. Mais pourquoi est-il seul avec Jean Yves Le Drian ? Entraîné dans un point de presse sur le Mali sans que les circonstances aient été clarifiées, Hassoumi Massoudou s’est fait plus royaliste que le roi. Il traite les autorités militaires de la Transition malienne d’officiers ayant échoué sur le terrain de la guerre et qui se permettent de prendre le pouvoir politique. Pire, il met en doute leur patriotisme qu’il traite de frelaté, dénonçant au passage la présence du partenaire russe dont les autorités maliennes ont librement contracté les services.
La sortie médiatique de Hassoumi Massoudou, à Paris, tout seul avec le ministre des Affaires étrangères français, semble avoir été négocié par l’Elysée qui sait disposer à Niamey d’appuis solides et aveugles, d’hommes corvéables à merci pour porter la voie et le combat de la France. Un combat que les autorités nigériennes mènent si efficacement par procuration pour la France. Jean Yves Le Drian n’a pas d’ailleurs manqué de le souligner : « Nous avons des relations extrêmement étroites avec le Niger », a déclaré le ministre français lors du point de presse, non sans avoir rendu hommage à la « démocratie » nigérienne qui a vu, dit-il, « un homme démocratiquement élu succéder à un homme démocratiquement élu ». Des mots perçus, du côté de Niamey comme de Bamako et de Ouagadougou comme l’expression de la démagogie, de la fausseté et de la roublardise des autorités françaises.
Ces tirs croisés et concertés entre les autorités françaises et nigériennes contre le Mali présentent davantage le Niger dans une posture assimilée par de nombreux Nigériens à de la servitude vis-à-vis de la France.
En écho à ce que Jean-Yves Le Drian a déclaré, Hassoumi Massoudou a dit que le Niger condamne ferment le coup d’Etat intervenu au Burkina Faso et que cela ne saurait être accepté dans l’espace de la Cedeao. « Nous sommes déterminés, au niveau de la Cedeao, à faire en sorte que l’expérience de confiscation du pouvoir par une junte militaire soi un échec, aussi bien au Mali, au Burkina Faso que partout ailleurs dans l’espace de la Cedeao », a rappliqué le ministre nigérien des Affaires étrangères. Avec le même vocabulaire que celui usité dans le discours officiel de l’Elysée, Hassoumi a relevé qu’ils ne comprennent pas que des chefs militaires qui ont échoué sur le terrain de la guerre prennent le pouvoir politique et au nom d’un patriotisme frelaté, font appel à des mercenaires pour défendre l’intégrité de leur territoire ». Ces tirs croisés et concertés entre les autorités françaises et nigériennes contre le Mali présentent davantage le Niger dans une mauvaise posture. Une posture assimilée par de nombreux Nigériens à de la servitude vis-à-vis de la France qui mène un combat de préservation de ses intérêts, quoi qu’i puisse en coûter aux pays concernés.
Au Niger, les autorités actuelles ont fait leur choix. Elles ont choisi de soutenir la France, de l’appuyer et de l’accompagner dans cette guerre sordide contre ses anciennes colonies. Les installations et matériels militaires français déguerpis au Mali ont été réinstallés au Niger, précisément à Niamey qui est depuis lors devenue la plateforme du dispositif sécuritaire français au Sahel. Le discours tenu par Hassoumi Massoudou sur les autorités militaires de la Transition malienne n’est, donc, pas si surprenant que ça. Avant Hassoumi Massoudou, le Président Bazoum Mohamed a embouché la même trompette, avec le même vocabulaire et la même intransigeance que son ministre des Affaires étrangères. Pour nombre d’observateurs, nigériens mais aussi étrangers, l’extrême violence verbale des autorités nigériennes à l’encontre des autorités militaires maliennes et leur soutien aveugle à l’Elysée n’a rien à voir avec un quelconque attachement à des valeurs démocratiques et républicaines. Selon une opinion répandue, cette tolérance zéro des autorités nigériennes à l’encontre des autorités militaires de la Transition malienne est un combat d’arrière-garde.
Une cinglante réponse saluée pour les civilités diplomatiques observées par le Premier ministre malien. Ce qui a manqué cruellement chez Hassoumi Massoudou.
Pour Niamey, qui a tremblé à la suite du coup d’Etat au Burkina Faso, il s’agit de conjurer le mauvais sort en arrêtant net ce feu de coup d’Etat qui ravage l’Afrique de l’Ouest. Après le Mali, La Guinée de Sékou Touré est tombée entre les mains des militaires avant que Ouagadougou ne s’inscrive au tableau d’affiche. Une tendance qui, selon une télévision occidentale, inquiète tant les autorités nigériennes que le Président Bazoum a refusé de dormir au Palais présidentiel. Une information que Niamey a démentie, sans toutefois réussir à convaincre sur l’inexistence de lien dynamique entre la position sans concession des autorités nigériennes et l’angoisse morbide de subir le même sort que celles du Mali, de Guinée et du Burkina Faso. Selon les mêmes sources, les autorités nigériennes, issues d’élections dont les résultats sont toujours contestés par l’opposition politique, font absolument preuve de zèle pour servir les intérêts français au Sahel. Même le devoir de réserve auquel elles sont tenues lorsqu’elles interviennent en dehors des arcanes des instances régionales ne les retient pas. Le propos de Hassoumi Massoudou n’a pas laissé les autorités maliennes indifférentes. Réagissant à la déclaration du ministre nigérien des Affaires étrangères, Choguel Maïga, le Premier ministre malien a souligné que, fort heureusement, cette position exprimée par Massoudou est loin d’être celle de la majorité écrasante du peuple nigérien, proche et solidaire du peuple malien. Et pour ne rien laisser au hasard, il a dit défier l’invité de Jean-Yves Le Drian d’organiser un rassemblement populaire de la taille de celui qu’Assimi Goïta a réussi à Bamako le …2022. Une cinglante réponse saluée pour les civilités diplomatiques observées par le Premier ministre malien. Ce qui a manqué cruellement chez Hassoumi Massoudou. Quant à la France, qui peine à convaincre de sa bonne foi dans la guerre contre le terrorisme au Sahel, elle peut se réjouir d’avoir des alliés aussi bienveillants que les dirigeants nigériens, déterminés, comme l’a déclaré Hassoumi Massoudou, à faire en sorte que l’expérience de « confiscation » du pouvoir par une junte militaire soit un échec, aussi bien au Mali, au Burkina Faso que partout ailleurs dans l’espace de la Cedeao ». On se demande bien comment.
L'élection prochaine du président de la Commission de l'UEMOA continue de cristalliser l'attention au sein de l'espace communautaire. Le poste laissé vacant par le sénégalais Hadjibou Soumaré est convoité par le Niger et…par le Sénégal. Autant dire que le pays de Macky Sall entend trouver un remplaçant à Hadjibou Soumaré qui avait contre toute attente, rendu son tablier. Mais le Niger ne l'entend pas de cette oreille et compte le dé- montrer lors des prochaines assises de la commission. Le ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacoubou a accordé récemment une interview au site Niger Inter dans laquelle il a réaffirmé la détermination du Niger à faire en sorte qu'un de ses compatriotes puisse occuper le fauteuil conformément aux engagements pris par les Chefs d'Etats en toute souveraineté et au non de l'alternance.
La lutte traditionnelle est une activité sportive et culturelle complexe. Le Kirari ou l’art de lancer des défis aux adversaires est partie intégrante de la lutte traditionnelle. C’est un aspect important qui offre à la lutte toute sa beauté. Dans les arènes, certains lutteurs sont connus grâce à leur manière de provoquer à travers le kirari, tandis que d’autres sont prêts à relever les défis.
Depuis quelques années, le concours de Kirari est organisé au cours des compétitions du Sabre national afin de réintégrer cette valeur culturelle dans les arènes et redorer l’image de la lutte avec toutes ses vastes richesses culturelles. En parlant de Kirari, les amateurs de la lutte traditionnelle connaissent sa pertinence et son importance. Hafizou Hassan est sacré deux années consécutives, premier du concours de Kirari. Il s’est imposé grâce à ses mélodies et à son style provocateur répondant aux attentes des spectateurs et du jury. Il est cohérent et pertinent dans l’agencement de ses mots. Il sait quand et comment tenir en haleine le public.
En effet, il est âgé de 24 ans et issu du village de Tondika près de Tara dans le département de Gaya, région de Dosso. Il a rejoint l’écurie de Tillabéri dans l’espoir de briller dans l’aire de combat, pourtant son talent se trouve plus dans l’art de lancer des défis que dans le combat. Hafizou a noué son amour pour la lutte traditionnelle au temps glorieux de Balla Harouna qu’il appréciait. Après avoir été détecté par les sages du village grâce à son courage dans le combat et son talent, il a été demandé de suspendre toutes ses activités et se consacrer à la lutte. Il a indiqué avoir participé à la 38e édition du Sabre national qui s’est déroulée du 25 décembre 2016 au 3 janvier 2017 à Tahoua et par la même occasion, il a représenté la région de Tillabéri au concours de Kirari. Lors de cette édition, il a été classé 2e derrière le candidat de Tahoua. En 2018 à la 39e édition du Sabre National qui s’est tenue à Zinder, il a également remporté la 2e place, tandis qu’en 2019 à Tillabéry, il a occupé la première place. Cette année aussi, il vient de décrocher la première place et affirme sa suprématie.
La 42ème édition du Sabre national de lutte traditionnel était prévue se tenir à Niamey du 1er au 10 janvier 2021. Ainsi, le lundi 28 septembre 2020, le Ministre de la Jeunesse et des Sports d’alors avait même procédé à l’installation officielle du Comité national chargé de l’Organisation de cette édition. A cette occasion, le Ministre a rappelé le contexte sanitaire caractérisé par la pandémie de la COVID 19 dans lequel la 42ème édition interviendrait. «Le gouvernement s’est engagé à prendre toutes les dispositions nécessaires pour sa bonne tenue dans le respect des gestes barrières», a-t-il déclaré à l’époque. Aujourd’hui, cette date ne tient plus. Malgré tout, le Comité national a continué à préparer l’édition. L’Arène de Niamey a connu des travaux de réfection, les acteurs attendent la nouvelle reprogrammation de la date de cet événement.
Depuis son institution en 1975 à travers l’organisation du 1er Championnat national, la lutte traditionnelle reste toujours la discipline sportive nationale la plus importante au Niger. Elle joue un rôle important sur le plan politique, social, sportif, culturel et économique. Qualifiée dans le jargon, de «Sport roi au Niger», la lutte traditionnelle constitue un héritage sportif et culturel de longue date. «C’est une activité sociale qui fait la fierté des populations de notre pays. Elle contribue, au-delà de son caractère sportif, à renforcer les liens de fraternité, de solidarité, d’unité et le brassage entre les citoyens nigériens», explique Maitre Mari Malam Daouda, un acteur clé de la lutte.
Ainsi, d’édition en édition, le Niger devrait organiser la 42ème édition en ce début de l’année. Une édition annoncée à la clôture de la précédente tenue à Maradi. Entre temps, la crise sanitaire caractérisée par la COVID 19 est arrivée. Une situation qui a amené les autorités à prendre des mesures conservatoires en vue de limiter la propagation de ladite maladie. Des mesures qui concernent aussi l’interdiction des rassemblements. De facto, ces mesures ont impacté l’organisation de plusieurs événements dont la lutte.
A ce stade, aucun communiqué, du Ministère de la Jeunesse et des Sport, encore moins de la fédération Nigérienne de Lutte Traditionnelle n’a été rendu public sur le sort de cette 42ème édition du Sabre National. Les acteurs attendent encore la nouvelle date pour la tenue de cette édition. Toutefois, le Comité national d’organisation a, de son côté poursuivi les activités préparatoires. A titre illustratif, l’Arène de Niamey a connu des travaux de réfection et de réhabilitation. De la tribune officielle, à la cabine de presse, en passant par les gradins, les salles et autres bureaux ainsi que le portail de l’Arène et le mur, les ventilateurs, le plafonnage, l’aire de combat et plusieurs autres endroits, tout est fin prêt pour la tenue de cette édition. Seule la date reste inconnue.
Joint au téléphone, le président de la Fédération Nigérienne de Lutte M. Oufana Moussa a souligné que la fédération envisage de rencontrer le Ministre en vue d’étudier la possibilité de reprogrammer l’édition. «Nous sommes conscients de cette crise sanitaire et des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation de ladite maladie. Nous n’avons aucune intention d’exposer les acteurs de la lutte et la population à cette maladie. Mais ce qui est sûr s’il y’avait l’édition, nous serions obligés de la tenir dans le respect des gestes barrières. Pour le moment c’est le Gouvernement qui décidera de la suite en fonction de la situation», a-t-il dit.
Si l’édition de cette année 2021, n’avait pas lieu, ce serait pour la 7ème fois après 1985 ; 1988 ; 1997 ; 2004 ; 2005 et 2011. Toutefois, il y’à lieu de préciser qu’en 2010, l’édition s’est tenue deux (2) fois, en février et en novembre, à Zinder et à Tillabéri respectivement.
Un ancrage sociopolitique, économique et culturel
Depuis des années la lutte traditionnelle est un évènement sportif, culturel, économique et politique bien ancré au Niger. «Tous ces domaines suffisent totalement pour parler de la lutte. Il s’agit de voir comment le choix de l’adversaire a évolué, quelles sont les techniques utilisées pour terrasser son adversaire, avec combien d’arbitres a-t-on commencé ? Sur le plan économique, les lutteurs et les autres acteurs gagnent de l’argent et des biens. Du côté culturel, le lutteur nigérien est très beau avec sa tenue. Il y’a aussi ce côté la danse et le «Kirari», ou le lancement de défis. Côté politique, il faut reconnaitre que de 1975 à nos jours, 41 éditions, ce n’est pas rien. Chaque année, la lutte est un événement politique de l’année au regard de son caractère national. C’est politique parce que c’est institutionnalisé et ça réunit tous les fils du pays dans un même endroit», a expliqué Maitre Mari Malam Daouda.
Dans un monde en pleine mutation et dans un contexte de domination des cultures occidentales, si on ne prend garde, le pays risque de perdre des aspects culturels liés à la pratique de la lutte traditionnelle et certaines valeurs qui font la beauté de ce sport. «Dans tous ses aspects, la lutte est un facteur de regroupement, d’entente et de solidarité entre le peuple d’Afrique et d’ailleurs en général et au Niger en particulier», a souligné Maitre Mari Malam Daouda. Pendant ce temps, tous les acteurs de la lutte attendent impatiemment de connaitre la date de la tenue de la 42ème édition du Sabre National de lutte traditionnelle.
Le Ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Kassoum Moctar a présidé, lundi 28 septembre 2020, dans la salle de réunion de dudit ministère, la cérémonie officielle d’installation du Comité National chargé de l’Organisation de la 42ème édition du Sabre National de Lutte Traditionnelle à Niamey. Composé de plusieurs personnalités et acteurs de la lutte traditionnelle au Niger, ce comité est chargé de piloter les activités entrant dans le cadre de cette 42ème édition qui se tiendra du 1er au 10 janvier 2020 à Niamey.
Après lecture de l’Arrêté portant création, composition et organisation de ce comité, le Ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Kassoum Moctar a salué et félicité les membres du comité pour le choix porté sur leurs personnes. Il a saisi cette opportunité pour appeler les membres du comité et les membres des différentes commissions et sous-commissions à plus de rigueur et de détermination dans l’accomplissement de la mission confié à eux par le Gouvernement. « Je voudrais vous demander de vous atteler au travail à partir d’aujourd’hui pour une visibilité totale de cette 42ème édition, quand on sait que la lutte traditionnelle est une expression de notre identité culturelle, et participe aussi à l’effort de la consolidation de la paix et de l’unité nationale, gage d’une nation forte », a-t-il dit.
Cette 42ème édition intervient dans un contexte mondial caractérisé par la pandémie de la COVID 19. C’est pourquoi le Ministre a souligné que le gouvernement s’est engagé à prendre toutes les dispositions nécessaires pour sa bonne tenue dans le respect des gestes barrières.
Le Ministre de la Jeunesse et des Sports n’a pas aussi manqué de saisir cette opportunité pour rappeler que cette 42ème édition va coïncider avec la fin du deuxième et dernier mandat du Président de la République SE Issoufou Mahamadou. Un mandat au cours duquel, a souligné M. Kassoum Moctar, plusieurs réalisations ont été enregistrées dans le domaine des sports, notamment la réalisation de plusieurs infrastructures sportives, l’accompagnement des sportifs pour les compétitions nationales et internationales.
Depuis dix ans que le PNDS Tarreya est arrivé au pouvoir, les Nigériens, ont découvert les limites objectives de son leadership, et avec sa gouvernance décriée un autre parti qui n’a rien de ses principes dictés et chantés, et de son idéologie revendiquée à tout bout de champ. Jamais les Nigériens n’auront vu une gouvernance aussi chaotique faite d’injustices criardes, d’inégalités érigées en système de gouvernance entre les hommes, entre les régions du pays, de gabegie, de détournements immenses, de vol, de vol de tant d’argent et de milliards, de vol de biens matériels, de détournements même de la Constitution, loi fondamentale du pays qui sans doute, parce qu’écrite de mains de mortels, ne s’impose aux tenants du pouvoir que selon les humeurs et les ambitions poursuivis par les princes régnants. Pour ainsi dire, le Niger ne s’est jamais aussi mal porté que cette ère de socialisme contrefait, presque abâtardi. Sous Issoufou, ceux de son clan avaient licence à tout faire, le droit à tout faire, à détruire, à « manzer », à insulter, à parler n’importe comment, à voler, et, on l’a appris, pour leur confort, jusqu’aux assiettes et au fourchette de la princesse. Voici donc la gouvernance de ceux qui, opposants, pouvaient dans leurs discours démagogiques, prétendre être capables de ne pas s’accommoder d’impunité pour sévir contre la corruption endémique qu’ils finirent par amplifier et moderniser. Comment pouvait-on en douter quand on a la souvenance de cette belle chanson d’une époque qu’ils sortirent pour leur propagande notamment lorsqu’ils disent être capables de « battre les morts pour faire peur aux vivants ».
Embarrassé par la question de leur gouvernance en cinq ans, Bazoum Mohamed en 2016, dans la perspective des élections, lorsqu’interrogé sur le sujet, ne put pas ne pas reconnaitre les failles de leur régime sur un tel aspect de la gouvernance, et – alors qu’il n’était pas tellement maître du navire du Guri-Système – il pouvait, par l’intuition de ses convictions intimes, couper court à un reproche qui fait mal au socialisme et au vrai homme du peuple pour rassurer que le nouveau mandat qu’il cherche pour son compagnon politique sera dédié à la lutte implacable contre l’impunité. Et comme dans une mise en scène, le « nouvel élu » joua l’intrigue, annonçant en grande pompe les premiers jours de sa victoire étriquée, sous la pompeuse « opération Maï Boulala » qui, en réalité, n’obéissant à aucune conviction, s’éteignit vite comme un feu de paille, l’homme ne cherchant le pouvoir que pour sa propre sécurité, pour perpétuer la prédation et pour la continuité de l’impunité pour son clan dont il a grandement conscience des bévues et des crimes.
Depuis plus de six mois que Bazoum Mohamed lui succède au pouvoir, même lorsque son pouvoir est annoncé pour faire plaisir à certains milieux de ceux qui le soutiennent dans son parti, le discours a changé radicalement, et déjà – faut-il le rappeler – à son entrée en fonction le 2 avril dernier, il annonçait les couleurs de ce qui devrait être sa gouvernance. La parole n’avait pas plu à un pan de son parti et depuis, comme qui dirait, il est sous haute surveillance de la part de ceux qui, bouffis de suffisance, pouvaient croire et dire qu’ils l’aient fait roi dans le nouvel empire qu’ils érigeaient au coeur d’un Niger qu’ils croient avoir conquis et soumis aux griffes de leurs cynismes. Bazoum, surtout lorsque ses adversaires politiques lui font la gentillesse de leur léthargie pour ne donner signe de vie que par quelques déclarations sporadiques, ne reste en lutte qu’avec son propre camp où on lui met les bâtons dans les roues, et où, curieusement, il a plus à faire à la plus irréductible et sournoise adversité. Cherchant à se couvrir de son pouvoir, un certain clan tente de lui damer le pion dans son propre pouvoir pour lequel ils peuvent croire ne l’avoir qu’en simple figurant pour se servir de ce qui serait son existence fantôme dans la Renaissance dont ils pensent être, eux, les maîtres indétrônables, absolus, les monarques intraitables. Pourtant, par tant de signes donnés, l’homme semble être sur la même ligne, décidé à lutter sans faiblesse contre l’impunité, à mener une lutte implacable contre les voleurs à col blanc, contre toute une pègre avec des visages bien connus qui infestent son régime et qui croient, au nom du vol électoral, trouver sous son ombre, l’abri protecteur pour ne pas répondre de leurs actes. Le discours est donc là, avec la même volonté ressassée, mais les Nigériens doutent, voient moins d’actes, comme si, ainsi qu’on le susurre, son pouvoir reste attelé à l’influence de son mentor qui est décidé à l’affaiblir et à ne lui laisser, comme pour l’humilier, que la coquille vide de son pouvoir et le laisser jouer au cirque qui risque à terme de dégoûter les Nigériens, assoiffés de justice, qui fondent beaucoup d’espoir sur la lutte implacable contre l’impunité qu’il annonçait non sans courage pour faire droit à une immense volonté populaire. S’il est vrai qu’en plus, depuis quelques jours, l’on peut entendre, que des inspections d’Etat sont conduites dans certaines institutions et ministères, preuve s’il en est une de cette volonté politique inaliénable, il reste qu’avoir des résultats de ces inspections, et donner la suite qu’ils méritent, sont deux choses totalement différentes. Il y a à se poser ces questions quand on sait que, ce ne sont pas des résultats qui manquent dans son héritage même l’on sait que pour certains cas, certaines inspections avaient pour mission de minorer les crimes constatés pour n’en révéler que l’épaisseur la plus risible au regard de la gravité des crimes en question, largement connus de l’opinion. Mais alors que l’on se réjouit de ces inspections nouvelles, souvent avec des têtes nouvelles, et à moins que ce ne soit une manière de jouer au dilatoire, il y a à espérer, pour maintenir la sympathie actuelle, une évolution dans le traitement de ces grands dossiers qui ont mis en faillite l’Etat, l’économie, l’administration et notre réputation commune ; il s’agit ainsi d’oser le pas de l’audace, pour qu’au-delà d’Ibou Karadjé, la victime expiatoire, la rigueur de la loi, aille à d’autres malfrats bien connus des Nigériens car s’il est vrai qu’Ibou est un bandit d’Etat, il reste qu’il y a ses maîtres dans le système qui se sont servi de son immaturité et qui ne sont toujours pas inquiétés, se la coulant douce dans les rouages du nouveau pouvoir qu’ils tentent de verrouiller. Pour les observateurs avisés, tant qu’un tel pas n’est pas franchi en faisant tomber de « gros calibre », il n’est que difficile pour le nouveau pouvoir de démarrer : et les rancoeurs suscitées serviront de déclic, face à d’autres défis immenses, pour remobiliser les Nigériens déjà sur le qui-vive. Les réseaux sociaux en donnent des signes inquiétants…
Après le département de Boboye qui a enregistré des défections de militants proches de Hassoumi Massoudou au profit du Pjp Doubara du général Djibo Salou, évènement qui a surpris plus d’un puisque, intervenant au lendemain de la réconciliation entre l’ancien ministre des Finances et le président et candidat du Pnds Tarayya. Pour montrer sa bonne foi qu’il se met désormais à la disposition de son parti et de son candidat officiel, Hassoumi a même joint l’acte à la parole en faisant la tournée électorale dans le Boboye, chez lui, aux côtés de Mohamed Bazoum. Si c’était déjà une première fissure dans les murs du Candidat Bazoum, l’affaire n’a pas toutefois soulevé beaucoup de poussière, le Boboye n’étant pas reconnu grand fief du Pnds Tarayya. Et Bazoum, le candidat adoubé par le Président Issoufou, a continué ses pérégrinations électorales pour lesquelles ses pas l’ont successivement conduit à Tahoua, puis à Gaya et à Maradi où il se trouve actuellement.
La campagne électorale prématurée de Mohamed Bazoum, empoisonnée
La campagne électorale anticipée de Mohamed Bazoum risque d’accoucher d’un monstre. À mesure qu’il construit, d’autres semblent déconstruire, le condamnant au supplice de Sisyphe. Dans la région de Tahoua, notamment, les défections de militants du Pnds Tarayya se multiplient. À Konni, Malbaza, Dogarawa, Djidan Idder, les départs massifs de leaders locaux avec leurs militants se font enregistrer à un rythme soutenu. À Dogarawa, en particulier, dans le fief d’Ousmane Idi Ango, ancien directeur général de la Société nigérienne d’exportation de produits pétroliers (Sonidep), les défections sont devenues le lot quotidien. Bien que stigmatisé et dénigré, Ousmane Idi Ango n’est pas rien dans la région de Tahoua. La déclaration lue, le 20 août 2020, autour du sieur Djamilou Elhadj, dans la commune rurale de Doguerawa, fait état de la défection d’ensemble de tous les militants de ladite commune rurale. Le phénomène se répète et tend, donc, à devenir récurrent. Ce qui empoisonne la campagne électorale de Mohamed Bazoum.
Selon des sources politiques crédibles, de nombreux autres Ousmane Idi Ango sont tapis dans le bois
Le concassage des partis politiques, longtemps dénoncé par les partis d’opposition, est à présent le lot du Pnds. Un phénomène d’autant mal vécu par Mohamed Bazoum et ses obligés qu’il n’est pas le fait d’un adversaire politique quelconque. Le coup vient de l’intérieur. Et il est peut-être imparable. Le parti et le candidat bénéficiaire ? Le Pjp Doubara du chef de la junte militaire qui a fait tomber Mahamadou Tandja en 2010. La saignée risque de se poursuivre, notamment dans la région de Tahoua où, selon des sources politiques crédibles, de nombreux autres Ousmane Idi Ango sont tapis dans le bois. Leur mission : débaucher le maximum de leaders politiques et d’opinion au profit du Pjp Doubara de Djibo Salou. Une information qui n’inquiète pas que le candidat Bazoum. Au sein de la classe politique nigérienne, l’on s’interroge sérieusement sur ces vagues de défections de leaders et militants du Pnds Tarayya au profit du Pjp Doubara.
L’histoire serait-elle en train de donner raison à Hama Amadou ?
Si les uns attendent de voir davantage pour se faire une religion définitive sur la finalité du phénomène, les autres pointent déjà du doigt le fameux deal que Hama Amadou, le chef de file de l’opposition a dit lier Issoufou Mahamadou et son bienfaiteur, Djibo Salou.
Selon ce deal, Djibo Salou, alors à la tête de l’Etat pour une transition militaire devant conduire le pays à des élections générales de restauration d’un régime constitutionnel, devait faciliter l’élection d’Issoufou Mahamadou à la magistrature suprême et après deux mandats, celui-ci doit créer les conditions d’un retour au pouvoir du général bienfaiteur. Pour le moment, Djibo Salou a quitté l’armée, « pour des convenances personnelles », a-t-il avancé et a créé un parti politique en lice pour les échéances électorales prochaines. Lui-même est candidat à l’élection présidentielle et les militants démissionnaires de Doguerawa ont bien souligné apporter leur soutien à la candidature de Djibo Salou, président du Pjp Doubara. L’histoire serait-elle en train de donner raison à Hama Amadou ?
Les luttes au Niger sont au point mort depuis quelques années d’inertie et de manque d’initiatives de la part des acteurs – politiques et sociaux – qui depuis des années, sont incapables d’imagination pour développer des formes de lutte qui peuvent leur permettre de se faire entendre, de faire entendre leurs colères. Et l’on a l’impression que dans la champ politique comme dans la champ social, tous les acteurs ont abdiqué, baissant les bras pour ne plus être capables de porter leur lutte légitime, convaincus tristement qu’ils ne peuvent pas faire en sorte que le rapport de force soit en leur faveur, laissant un hasard venir à leur secours pour que leurs souffrances soient entendues et que Dieu Tout-Haut, entende leur malheur pour les en libérer. Cela fait combien de temps que les parties politiques n’osent plus aucune manifestation, incapables de s’entendre sur leur lutte, incapable de construire l’unicité de leur action qui vise le même objet : défendre la démocratie et conquérir stratégiquement et héroïquement le pouvoir. On aurait cru qu’il n’y a plus d’opposition au Niger et que tous, s’ils ne sont pas en train de guetter les ors du pouvoir pour répondre à une main tendue invisible qui sert de prétexte à leur retournement de veste spectaculaire, ils adoptent un certain profil bas, ne pouvant plus avoir une voix qui les fasse se faire entendre et qui fasse comprendre qu’ils existent et qu’il faille compter avec eux. Faut-il croire que le concassage méthodique qui les a divisés, a eu raison de leur cohésion et de leurs conviction autant que de leur compétitivité pour perdre tant leur âme à ne plus savoir exister, à ne plus savoir rêver pour la démocratie et pour leur pays ? Combien sont-ils ces voix guerrières qu’on ne peut plus entendre ? Où est ce Nassirou Halidou ? Où est Soumana Sanda ? Où est Léger ? Où est Amadou Boubacar Cissé ? Où est Salou Djibo ? Où est Mme. Bayar Gamatché ? Où est Max ? Où est Tondi Gawey ? Où est…. ? Peuvent-ils ne plus croire à la politique, à leur lutte, aux idéaux qui les engagent ? La liste est tristement longue. L’Opposition semble s’essouffler, et depuis presque laminée, et invisible, elle semble n’exister que de nom. On ne sait plus où sont les hommes, où les braves guerriers d’une époque. C’est à croire que ceux qui sont en prison, ce n’est plus leur problème pour ne plus pouvoir s’en occuper : chacun se cherche et on comprend que les luttes politiques ne marchent plus car qui peut aller se sacrifier pour des structures politiques qui vous lâchent au premier déboire, et qui ne peuvent plus se soucier de leur sort quand, dans la lutte, ils tombent dans les mailles des filets de la répression pour se retrouver, « isolés » en prison ? Peut-être que de ce point de vue, Ali Téra pouvait avoir raison d’avoir des remords de s’être trop exposés, souvent hélas, pas toujours par la manière quand son combat peut se rabaisser dans l’injure ordurière, pas très élégante. L’Opposition est morte. Elle est enterrée même si, Omar Hamidou dit Ladan Tchana, lui, sortant toujours des griffes, veut y croire, tenant un discours encore costaud par lequel il continue toujours de harceler le régime, ne lui donnant aucun répit, pour dénoncer ses tares, crier sa mal gouvernance.
Peut-on dès lors, par un nouvel leadership, réveiller le combat politique dans le pays ? C’est sans doute possible, mais difficile. Lorsque des hommes qui peuvent mobiliser et dont la parole noble est étouffée n’est plus audible dans le peuple, par les précautions du régime, ou par l’exil ou par la prison, car éloignés du champ de la lutte, il va sans dire qu’il va être difficile de remobiliser les troupes, déjà trop déçues de certains comportements qu’elles ont dénoncés et qui ne leur permettent plus de croire à des hommes et à leur engagement politique. Ce qui arrive à notre peuple est très grave et triste à la fois. L’histoire ne se fait pas par des silences, par des abdications.
La situation du pays, du point de vue des luttes censées conduire à des mutations profondes, est assez préoccupante. Rien ne peut changer dans une société sans lutte et sans sacrifice. Les peuples qui ont peur de périr, de prendre des risques, ne peuvent jamais avancer et triompher. Le risque est une donne du progrès et tous les peuples, toutes les sociétés qui sont allés à une certaine évolution, ne l’ont réussie qu’au prix des risques qu’ils ont eus l’audace d’affronter. La France a connu la révolution française, et un tel événement a tracé sa voie, orienté son destin de peuple responsable. La délivrance ne vient jamais qu’après les douleurs, qu’après les souffrances. Refuser de souffrir et de se battre, c’est refuser le combat de la vie auquel, autant dans la conception biblique, qu’islamique de notre sort et de notre condition humaine, la nature nous soumet et pour laquelle, dès au départ, Dieu avertissait Adam qui pouvait manger avec Eve le fruit défendu, comme en guise de purgatoire pour l’n punir, qu’il mangera à la sueur de son front. La vie, est un combat, personne ne saurait s’y dérober et l’on ne peut jamais croire, dans cette conception philosophique de notre condition de mortels, qu’une vie ne se gagne pas facilement, pour penser alors que l’on peut se dispenser d’efforts à se battre, pour réduire le combat de la vie à la prière d’un Dieu qui entend, même dans l’inaction et le fatalisme, pour essuyer à des peuples éprouvés des larmes. Quel peuple ne sait pas prier, jeûner pour se servir d’un tel moyen dérisoire, à régler ses problèmes de vie ?
Dieu aide les hommes et les peuples qui sont debout et qui ont fait de leur vie un combat. Les peuples qui se battent, consentent des sacrifices, allant jusqu’au sacrifice ultime quand une situation l’exige. Les luttes des hommes ne profitent pas qu’à ceux qui les mènent, d’ailleurs rarement à ceux-là qui ne vivent que de la gloire due à leur sacrifice, à leur don de soi. Un homme, et un peuple qui ont de la vision, se battent plus pour un avenir, pour que des générations, soient épargnées de certaines épreuves. Combien d’hommes, en France, étaient morts pour relever le Smig de 6000 à 9000f ? Combien de vieux retraités vont aujourd’hui dans des manifestations en France pour protéger la retraite alors qu’ils savent que leur combat ne leur profite pas, mais servira à protéger la retraite des générations futures ? Ils ne le font pas pour eux-mêmes. Ils le font pour les générations futures. Peut-on donc aujourd’hui, chez nous, laisser des hommes qui n’ont aucune vision et aucun souci pour l’avenir des générations montantes, dilapider les ressources du pays pour leur seul confort, pour ne leur laisser que terres minées et irradiées, sur lesquelles il ne sera plus possible de vivre et de cultiver quand sous la terre, des aînés, ont tout pris pour ne leur laisser rien, sinon que des déchets?
M62, une piètre communication qui a émoussé les ardeurs… Alors que les Nigériens croyaient qu’après l’abdication des partis politiques, et de certains acteurs sociaux, le M62 récemment mis en place, pouvait reprendre le flambeau de la lutte citoyenne, les Nigériens durent se rendre compte, dès sa première déclaration de manifestation, que ce mouvement pourrait être un de trop et qu’ils ne sauraient compter sur lui pour renouveler la lutte. Pendant combien d’années, systématiquement, dans le pays, toutes les manifestations sont interdites et le sachant, le M62 ne peut rien prévoir pour mettre en place de nouvelles stratégies de lutte plus efficientes afin de se faire entendre que la capitulation, la prière et le jeûne surérogatoire, signes de résignation ? C’est à croire qu’on ne peut plus se réfugier qu’auprès de Dieu pour confier notre sort à lui, afin que, dans la pitié de nos larmes et de nos souffrances, il entende et nous « refroidisse » le coeur ainsi que peut le dire Birahima, l’enfant soldat d’Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma. La vie n’est pas aussi facile pour croire à des solutions aussi minables que celles-là. On, peut se battre et demander par des prières que Dieu aide dans le combat, mais jamais, rester attentiste, pour croire, que Dieu puisse avoir de pitié pour des hommes, et pour des peuples qui sont incapables de s’assumer et de se battre pour la vie, pour leur sort, confiant leur destin à des prières dont on pourrait même poser le problème de qualité pour espérer qu’elles soient entendues, acceptées et exaucées. Peuvent-ils ne pas savoir que ceux contre lesquels ils se battent prient aussi pour le même Dieu ? Un peuple se bat, sans regarder des visages ou des couleurs ; des hommes et des attachements personnels : il ne peut voir qu’une cause, qu’un peuple. ISAK
Après toutes les péripéties liées aux élections controversées de décembre 2020 et février 2021, le Niger est brusquement retombé dans une sorte de sérénité et de quiétude politique que rien ni personne n’avait prévu, tant la proclamation des résultats électoraux ont provoqué un déferlement de violences inouïes dans le pays. Niamey, la capitale, a notamment été déchirée par ces scènes de violences durant quatre jours : véhicules démolis, domiciles incendiés, rues barricadées, sur fond de pneus brûlés, etc. Depuis lors, le calme est revenu et le Niger semble avoir renoué avec la paix des esprits. Et aussi curieux que cela soit, l’opposition, qui a rué dans les brancards durant quelques semaines, a rangé ses armes, préférant, comme l’a déclaré Mahamane Ousmane, son candidat au second tour de l’élection présidentielle, « se fier au bon Dieu ». Un fatalisme qui a pour effet de doucher les ardeurs des militants qui se sont dit qu’il n’y a pas lieu de se faire plus royaliste que le roi.
Les deux clans principaux du pouvoir n’ont pas la même approche des enjeux
Depuis, donc, la fin des violences post-électorales et l’arrestation de certains ténors de l’opposition, dont Hama Amadou aujourd’hui en France pour un contrôle médical, les hostilités politiques semblent avoir changé de camp. La traditionnelle confrontation pouvoir-opposition s’est muée en une sorte de luttes feutrées entre clans au pouvoir. Les deux clans principaux du pouvoir n’ont pas la même approche des enjeux : le premier, incarné par l’ancien président, Issoufou Mahamadou, s’est beaucoup illustré dans les détournements des deniers publics, la corruption, l’hypothèque des intérêts supérieurs du Niger, le tout, corroboré par l’impunité accordée aux auteurs et complices. Le second, qu’essaie de porter et de promouvoir Bazoum Mohamed, le nouveau locataire du Palais présidentiel, se veut un magistère fait d’humanité, de dévouement au service de l’Etat et de lutte sans merci contre la corruption et les détournements des deniers publics.
Autour d’Issoufou, s’est agrégé un groupe d’obligés aux mains sales.
De plus en plus, et sur des dossiers stratégiques, Bazoum Mohamed affiche sa détermination à changer de paradigme dans la gouvernance. Son refus récent d’aller à Zinder pour le lancement des travaux de construction du pipeline Zinder-Torodi est un pas de géant dans les petits remarqués jusqu’ici. Il a non seulement refusé d’aller présider la cérémonie de Zinder, mais il a instruit la mise en place d’un comité chargé de réfléchir sur la résiliation du contrat de construction du pipeline. « Sans préjudice pour l’Etat », apprendon. Un contrat de 610 milliards de francs CFA sur lequel pèsent de lourds soupçons de corruption. Selon des sources concordantes, depuis que Bazoum a décidé de la résiliation de ce contrat, Issoufou Mahamadou a piqué une colère indicible. Autour de lui, s’est agrégé un groupe d’obligés aux mains sales. Ils craindraient des poursuites judiciaires, Bazoum ayant montré des indices de son engagement à mener une lutte sans merci contre la corruption et les infractions assimilées. Ils n’ont pas si tort. Selon des sources politiques crédibles, Foumakoye Gado, l’ancien ministre du Pétrole, tout comme d’autres apparatchiks de l’ancien système, risquent fort, dans les prochaines semaines, de répondre de leurs actes par rapport à des dossiers pendants.
Issoufou Mahamadou ne peut s’attribuer ce rôle sans offenser et embarrasser Bazoum Mohamed dans sa lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Le divorce programmé entre Bazoum et Issoufou est plus que d’actualité. Un divorce si avancé que le second semble avoir damé le pion à Mahamane Ousmane, le challenger de Bazoum Mohamed au second tour. Un Mahamane Ousmane qui a réclamé la victoire avant de tout laisser tomber. Quant à Issoufou, il ne se voit pas s’effacer ainsi du jour au lendemain dans la direction du pays. Il l’a d’ailleurs déclaré à un journal français auquel il a accordé une interview récemment. Pour lui, l’échec de Bazoum, c’est le sien ; il serait donc là pour lui donner des conseils et lui dire certaines vérités. Des vérités qui pourraient toutefois prendre la forme de la défense des auteurs de corruption et de détournements des deniers publics. Un rôle qu’il ne peut s’attribuer sans offenser et embarrasser Bazoum Mohamed dans sa lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Issoufou Mahamadou, un opposant de l’intérieur ?
Peu à peu, et la volonté de Bazoum Mohamed de gouverner autrement le présageait nettement, le fossé se creuse entre Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed. Dans cette confrontation feutrée entre les deux pôles du pouvoir, il n’y a pas de place pour les à-peu-près. Mahamane Ousmane a bel et bien cédé sa place d’opposant à Issoufou Mahamadou. À l’exception de la sortie médiatique de son avocat qui a déclaré, il y a quatre jours, avoir saisi la Cour de justice de la Cedeao pour violations de droits humains dans le cadre de l’élection présidentielle nigérienne, Mahamane Ousmane fait carrément le mort. Issoufou, lui, s’activerait de l’intérieur à remettre les pendules à l’heure. Bazoum Mohamed garde bien la main sur les deux manettes essentielles : il est président de la République et n’a pas encore démissionné de la présidence du Pnds Tarraya. Une obligation pourtant constitutionnelle.
Si Issoufou Mahamadou reste ferme sur ses intentions de mettre des bâtons dans les roues de Bazoum Mohamed qui serait de plus en plus perçu comme un danger potentiel pour le clan, il va se mettre des chaînes aux pieds et aux mains. Bazoum, diton, ne reculera pas. Mais, peutêtre sera-t-il assez pragmatique pour comprendre les enjeux pour son successeur.
Située dans le département de Tchirozerine, au nord-est de la ville d’Agadez, la commune rurale de Tabelot est une zone de productions maraichères, à laquelle s’ajoute l’orpaillage. Selon l’Institut national de la statistique, la commune rurale de Tabelot a une population de 50.071 habitants avec une superficie de 47.122,59 km2. La culture de l’oignon est l’une des principales activités des populations. Cette production est estimée, en 2021, à environ 11 mille tonnes d’oignon, pour une valeur estimée à plus de 3 milliards et demie de FCFA. D’autres spéculations y sont aussi produites. Par ailleurs, l’orpaillage, qui a fait son apparition, il y a trois ans, contribue beaucoup aux recettes communales de cette localité. Sous la conduite du Maire Adam Efangal, le Conseil municipal de Tabelot a, au cours des trois dernières années, investi sur fonds propres la somme de 793.454.710 FCFA au profit de plusieurs secteurs sociaux de base. Le maire Adam Efangal évoque, dans l’entretien qui suit, les potentialités, les défis et les perspectives de la commune de Tabelot.
M. le Maire, pouvez- vous nous parler des potentialités et des ressources dont dispose la commune de Tabalot pour répondre aux besoins des populations ?
En général, nos communes ont des ressources assez limitées. Ces ressources se résument à des taxes sur les marchés, quelques rétrocessions de certaines taxes au niveau du gouvernement et la taxe municipale. C'est ainsi que dès le départ nous avons misé sur la taxation de la production marchande sur les produits agricoles, car la commune a une capacité de grande production agricole. Nous voulons sensibiliser la population pour que cette taxe soit mobilisée et nous avons encouragé la création d'un certain nombre de marchés. Ici à Tabelot nous en avons deux, celui de Tabelot chef-lieu et celui d'Aberdek, il y a un troisième à Mouajoud, qui commence timidement. Nous prélevons des taxes au niveau de ces différents marchés. Ces trois dernières années avec le développement de l'orpaillage, nous avons décidé, au niveau du conseil de taxer ces activités pour mobiliser encore plus de ressources. Cependant, l'incivisme fiscal se fait sentir au niveau de la taxe municipale, où les gens, après plusieurs années de rébellion, dans cette zone sont réfractaires au paiement de cette taxe. D'ailleurs dans plusieurs communes d'Agadez, le taux de recouvrement de la taxe municipale ne dépasse guère les 20¨%. Pour d'autres communes ce taux insignifiant n'est même pas atteint. Par contre, la taxe sur la production marchande et celle de l'orpaillage ont des taux de recouvrement assez appréciables. Si on met le tout ensemble, le taux de réalisation du budget, en termes de recettes n'est pas satisfaisant. Car on enregistre entre 30 et 40% et cela est insuffisant pour nous et il reste beaucoup à faire en termes de sensibilisation. Nous y travaillons et nous érigeons nos hameaux en villages administratifs, pour responsabiliser les chefs de ces villages par rapport à la mobilisation de la taxe municipale. A la fin de l'année, nous allons voir quels en sont les résultats. Mais déjà avec le travail que nous avons commencé, nous remarquons qu'il y a un changement, il y a un engouement, nous avons l'espoir qu'avec le travail de sensibilisation que nous menons, ce taux de recouvrement de la taxe municipale, qui vacille de 20 à 30%, montera jusqu'à 70%. Nous sommes convaincus qu'il faut beaucoup de travail de sensibilisation pour atteindre ce taux. Car sans ressources internes, on ne peut ni lever les ressources externes encore moins faire le développement. Or la population attend beaucoup de la part des responsables plusieurs services dans les domaines de la santé, de l'hydraulique, de l'éducation et dans beaucoup d'autres secteurs.
Qu'en est-il justement des secteurs sociaux de base comme l'éducation, la santé dans votre commune ?
Ce secteur, il faut le dire, rencontre beaucoup de difficultés, notamment dans la qualité de l'offre de cette éducation. Ici nous n'avons pas suffisamment d'enseignants dans toutes les écoles, ces enseignants ne sont pas de qualité, comme dans tout le Niger. Au niveau de la commune, nous consacrons une part importante de notre budget pour appuyer l'école. Nous réalisons des infrastructures, nous dotons les classes de matériels éducatifs comme les tables-bancs, nous aidons les structures de l'éducation, comme le CAPED, à se réunir. Par la force des choses, nous aidons même les collèges d'enseignement général, pour seulement permettre aux enfants de poursuivre normalement leur cycle scolaire, à travers l'internat et en assurant aussi leur alimentation. Car sans cela, le taux de déperdition scolaire risque d'être important, les enfants provenant des différents villages risquent d'abandonner l'école s'ils n'ont pas là où se loger et se nourrir. Nous prenons aussi en charge les locations des élèves qui arrivent à atteindre le lycée ou l'université à Niamey. Les enfants des pauvres s'ils sont dans les grandes villes, sans soutien, ils abandonnent les études. Nous sommes obligés d'apporter ces soutiens, même si cela ne relève pas des communes. Car sans cela, tous les efforts consentis à la base seront vains. Par rapport à l'éducation des jeunes filles, certains parents sont hésitants et réfractaires à envoyer leurs filles à l'école, ils préfèrent les garder à la maison pour les travaux ménagers et pour ensuite les donner en mariage. Là aussi nous les sensibilisons pour qu'ils laissent ces enfants aller à l'école comme leurs frères garçons. Car sans éducation et sans formation, on ne peut pas assurer un développement de qualité à nos populations. D'ailleurs, nous saluons et félicitons le Président de la République, SEM Mohamed Bazoum pour avoir mis un point d'honneur et décider de promouvoir l'éducation de la jeune fille nigérienne. Concernant la santé, je reconnais que là aussi les besoins sont nombreux en personnel et en infrastructures. Là aussi, nous avons apporté notre appui, en construisant des cases de santé, en recrutant des jeunes de la commune, pour les envoyer dans des écoles de santé pour être formées et aptes à gérer ces cases de santé. Au niveau de la commune de Tabelot, nous avons 5 CSI et plus d'une dizaine de cases de santé, dont la majeure partie a été construite avec nos propres moyens ou souvent avec l'appui de nos partenaires. Les CSI ont été construites par l'Etat mais à tous les niveaux, nous essayons d'apporter appui à travers la mise en place des agents auxiliaires, des ambulanciers, des achats des produits ainsi que la formation des agents de santé. Durant les 6 dernières années, sur fonds propres de la commune, nous avons formé une dizaine d'agents et engagé huit autres pour servir dans les cases de santé.
Votre commune connait aussi, depuis quelques années l'afflux des orpailleurs. Quels sont les avantages que la commune de Tabelot tire des activités d’orpaillage et quelles sont les difficultés qui résultent de ces activités ?
En effet, depuis ces trois dernières années, un afflux massif d'orpailleurs a été constaté, en provenance de l'intérieur comme de l'extérieur du Niger. Certes, il y a des aspects positifs concernant ces sites d'orpaillage mais il y a aussi des aspects négatifs. Par rapport aux points positifs, comme je l'ai dit ci-haut, les recettes de notre commune ont sensiblement augmenté suite à ces activités d'orpaillage, dont certaines sont taxées. Cependant, la gestion de tous ces migrants et la cohabitation avec les autochtones nous posent beaucoup de travail. Car, là encore il faut beaucoup sensibiliser. D'abord, sur les sites d'orpaillage il faut mettre des comités, il faut aussi sensibiliser par rapport à la gestion de l'environnement, surtout que nous sommes dans une zone presque désertique. Les orpailleurs coupent, à tout bout de champ, les rares arbres qui sont là, ce qui constitue un vrai problème pour nous. Il y a aussi l'aspect socio-culturel, où les gens viennent avec leurs pratiques. Il y a aussi la prostitution qui s'y développe, la consommation des stupéfiants, ce qui donne des mauvais exemples aux enfants et à la communauté. Les tentatives d'imitation de ces pratiques découragent les enfants à aller à l'école, car ils pensent que c'est là où la vie est plus facile et gagner facilement de l'argent. Il faut donc veiller à l'harmonie entre les différents acteurs qui interviennent, ce qui n'est pas du tout facile. Cet afflux pose aussi le problème de la gestion des infrastructures, les produits sanitaires, etc, qui ne sont pas suffisantes pour accueillir tout ce beau monde. C'est pour cela que je dis que la commune à elle seule ne peut pas y faire face. Des organisations comme l'OIM, nous aident dans ce sens, en prenant en compte nos besoins et ceux des populations. L'Etat doit faire des efforts pour nous accompagner à travers la réalisation des infrastructures et autres investissements pour encadrer tout ce beau monde.
Par rapport aux redevances minières, votre commune en bénéficie-t-elle ?
Comme vous le savez, la région d'Agadez est une zone minière. Les arriérés de ces redevances se chiffrent à plus d'une dizaine de milliards FCFA. C'est dire que l'Etat n'est pas à jour par rapport au paiement de ces redevances minières. Certes, les sociétés sont en règle mais l'Etat ne l'est pas. Je pense qu'il va falloir trouver un mécanisme mieux adapté pour que ces redevances minières de 15% reviennent aux collectivités, en temps réel et cela surtout pour les communes qui n'ont pas un grand potentiel fiscal, comme les communes rurales comme Tabelot. Notre commune possède 60% de la production des produits maraîchers de la région d'Agadez. L'oignon est de loin la production la plus importante à Tabelot, il y est produit deux à trois fois par an. Les gens préfèrent attendre quand les prix sont intéressants et quand les marchés extérieurs (Côte d'Ivoire, Ghana, Bénin), sont accessibles et aussi quand les régions du sud (Tahoua et Maradi) n'ont pas encore récolté, pour écouler leurs productions d'oignon. C'est donc une stratégie que nos producteurs adoptent pour éviter la mévente. A Tabelot, nous produisons d'autres spéculations comme l'ail, la pomme de terre, la coriandre, les agrumes, qui sont produits en quantité minime.
Quels sont les sujets qui vous tiennent à cœur, en tant que maire de Tabelot ?
En tant que maire de la commune de Tabelot, je constate que les populations ont beaucoup de problèmes et d'attentes qui n'ont pas eu de réponses et cela dans divers secteurs. Je pense que pour que la commune puisse faire face à ces différents problèmes, il lui faut des ressources propres. De façon générale, la mobilisation des ressources propres, dans nos communes, nécessitent beaucoup, beaucoup de travail, d'engagement, de mobilisation et surtout de sensibilisation. Aussi, il faut surtout beaucoup travailler sur l'agriculture, sur l'élevage et exploiter l'opportunité à travers l'orpaillage. A ce niveau, l'Etat doit accompagner, encore plus, les collectivités, car, je pense que les efforts de l'Etat ne sont pas suffisants. Je pense aussi que le développement doit partir de la base au sommet pas l'inverse. La majorité de la population de Tabelot a un âge compris entre 15 à 45 ans, c'est dire que cette population est jeune, donc une main d'œuvre disponible, qui ne demande qu'à être utilisée. Car si ces jeunes n'ont pas d'occupation, cela constitue une vraie menace pour la commune et même pour le pays entier. Il va falloir occuper toute cette jeuneusse d'ici comme d'ailleurs à travers l'agriculture et l'élevage, grâce à la maîtrise de l'eau. C'est quand ces deux secteurs sont promus et développés que les Nigériens peuvent effectivement nourrir les Nigériens, que les jeunes auront du travail et qu'ils ne tombent pas dans certaines mauvaises pratiques et que les communes et le pays se développeront. Un autre sujet qui me tient à cœur est l'enclavement de notre commune lié à l'état ou même l'inexistence des routes. Tabelot est une zone montagneuse, les crues dues aux pluies dégradent annuellement les rares routes qui existent. Je lance un appel pour qu'on nous aide à bitumer, à goudronner nos routes et surtout celle qui quitte Agadez pour aller à Dabaga, jusqu'à Tabelot. Car, c'est une importante zone de production et d'échanges, où dans l'année, on peut enregistrer 50 jusqu'à 100 camions qui font des va et vient pour transporter les productions maraîchères. Je lance ce cri d'alarme à l'Etat nigérien pour que cette importante route soit réhabilitée pour accélérer le développement de notre zone.