Politique

Bazoum Immigartion AgadezUne importante délégation conduite par le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, M. Mohamed Bazoum, s’est rendue dans le Kawar du 15 au 18 mai dernier. La délégation conduite par le ministre d’Etat Mohamed Bazoum, qui comprenait notamment  le Haut commandant de la Garde Nationale, le Directeur général Adjoint de la Police nationale, l'honorable député national au titre du département de Bilma, M. Hassane Koré, le gouverneur de la région d'Agadez, M. Sadou Soloké, ainsi que les responsables régionaux des FDS,   est arrivée le lundi 15 mai 2017 à Dirkou.

A sa descente d’avion, le Ministre d’Etat a été salué par le préfet du département de Bilma, le président du conseil municipal de la commune rurale de Dirkou et le Commandant de la Zone de défense n° 8 des Forces armées nigériennes.

Bazoum Mohamed a par la suite passé en revue un détachement de la Garde Nationale qui lui rendait les honneurs militaires avant d’être salué par les responsables civils et militaires du département de Bilma.

A Dirkou, le ministre d'Etat a présidé une réunion de travail qui a regroupé tous les responsables locaux. Au cours de cette réunion, le ministre d'Etat a évoqué le but de cette mission." Nous sommes venus pour échanger avec vous sur les sujets liés à la sécurité, au banditisme qui s'est développé ces dernières années, et  lié à  la fermeture du site aurifère de Djado et d'autres problèmes notamment l'interdiction de transport des migrants", a précisé M. Mohamed Bazoum.

La salle de réunion de la mairie d’Agadez abrite depuis lundi 16 octobre 2017 une session du conseil municipal. L’ouverture des travaux de cette troisième session ordinaire au titre de l’année 2017 présidée par le maire de la commune urbaine d’Agadez s’est déroulée en présence du préfet de Tchirozerine, du représentant du sultan, des élus, des partenaires de la commune et plusieurs invités.

Plusieurs points sont inscrits à l’ordre du jour de cette session. Il s’agit, entre autres de la situation préoccupante de l’assainissement, la situation agropastorale et hydraulique en cette fin d’année, la migration et ses corolaires, le transfert des compétences et la rentrée scolaire.

Commune d’Agadez, centre de transit des migrants

A l’ouverture des travaux de cette troisième session ordinaire, le président du conseil municipal d’Agadez dans son allocution a souligné : ‘’ Notre commune, carrefour légendaire entre le sud de notre pays et le monde arabo musulman, est devenue depuis des décennies le centre de regroupement ou de transit de tous les citoyens de l’Ouest Africain, candidats à l’immigration vers l’Europe. Cette situation, comme vous le savez aussi bien que nous, est porteuse de tous les espoirs, de tous les défis mais également de tous les dangers. C’est vous dire que notre préoccupation est énorme au regard des attentes et besoins. C’est pourquoi nous sollicitons la réaction rapide à la fois de l’Etat et de ses partenaires engagés dans la gestion de la migration pour atténuer tous les effets de cette dernière’’.  

Le nouveau gouverneur de la région d’Agadez le général de brigade Ibrah Boulama est arrivé hier jeudi dans la capitale de l’Air. A son arrivée à l’aéroport international Mano Dayak d’Agadez, il a été accueilli par le gouverneur sortant M. Magagi Maman Dada entouré des personnalités civiles et militaires de la région. Peu après cet accueil, le nouveau gouverneur et la délégation se sont transportés  à l’ancienne tribune officielle de la ville où la population d’Agadez lui a réservé un accueil chaleureux.

Tout au long du trajet qui sépare l’Aéroport et la tribune officielle, des hommes, femmes et jeunes, se sont regroupés par endroits pour acclamer le cortège. On entend des cris de joie à la gloire des FDS marquant ainsi l’adhésion et le soutien des populations aux nouvelles autorités du Niger. A la tribune officielle où la cérémonie de présentation a été organisée, c’est une cérémonie pleine d’émotions d’une part parce qu’elle  marque le départ de gouverneur Magagi Maman Dada  qui a servi avec loyauté la région durant 1 an 10 mois, mais aussi de joie d’autre part parce qu’elle consacre la prise de fonction du nouveau gouverneur, le général Ibrah Boulama.

Dans son tout premier discours officiel en qualité du gouverneur de la région, le général de brigade Ibrah Boulama a présenté ses vifs remerciements à cette population pour l’accueil qui lui a été réservé. Il a ensuite transmis les salutations du général Tiani Abdouramane, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Le Général Ibrah Boulama a remercié les plus hautes autorités du pays pour la confiance placée en lui pour représenter l’Etat dans cette région. Très imprégné des multiples défis auxquels la région est confrontée, le nouveau gouverneur a invité toute la population à une synergie d’actions et à travailler main dans la main pour relever lesdits défis.

« Nous mesurons en effet l’énormité de la tâche qui nous a été confiée au regard non seulement de l’immensité du territoire de la région d’Agadez qui représente plus de la moitié du territoire national (52% du territoire national) mais également au regard des multiples défis sécuritaires. Cette importante région fait face notamment du fait des groupes armés non étatiques, de la criminalité transnationale organisée, du banditisme résiduel dans les villes et sur les axes routiers, ainsi que des problèmes liés à la migration et aux trafics d’êtres humains. Il nous incombe dès lors la lourde et exaltante mission de créer les conditions pour restaurer l’autorité de l’Etat dans toute sa plénitude avec la contribution de tous, notamment les FDS et l’ensemble de la population civile », a-t-il déclaré.

Il a saisi l’occasion pour attirer l’attention de chaque citoyen sur l’impérieuse nécessité de créer les conditions nécessaires pour un retour rapide et sans concession au respect de l’ordre public dans les villes et sur les axes routiers. Il faut réunir les conditions pour que la population puisse se déplacer en toute sécurité et vaquer à ses occupations en toute sérénité. Tout en mentionnant que les dispositions sont également en train d’être prises pour mettre fin à l’orpaillage clandestin et remettre l’État dans ses droits. « Il nous appartiendra ensemble, avec la contribution de chaque citoyen de la région d’Agadez, de créer les conditions optimales pour un développement économique et social harmonieux de cette région riche en ressources et en potentialités», a-t-il martelé.

Dans son discours d’au revoir, après presque deux années passées à la tête de la Région d’Agadez, le gouverneur sortant Elhadj Magagi Mamane Dada a transmis à tous ces collaborateurs, civils comme militaires, ses vifs remerciements. Il s’est réjoui de l’engagement de tous, les responsables des FDS, les préfets, les élus, les autorités coutumières et les leaders religieux, les jeunes et les femmes pour avoir contribué à faire de cette région l’une des plus sécurisée du pays.
« Nous pouvons estimer avec fierté que grâce aux engagements sincères de l’ensemble des acteurs de développement, Agadez est aujourd’hui l’une des régions les plus stables du Niger malgré les défis sécuritaires. Ce résultat, faut-il le dire, est le fruit d’une bonne collaboration de tous les acteurs. Qu’il s’agisse de ceux-là qui assurent la coordination technique de l’ensemble des liaisons fonctionnelles à différents niveaux de l’action administrative », a-t-il dit.

Le gouverneur sortant a souhaité plein succès au nouveau gouverneur et demandé à la population de lui accorder tout le soutien nécessaire dans l’accomplissement de ses nobles missions.

Auparavant, le maire de la commune urbaine d’Agadez a, au nom du Conseil municipal et à celui de toute la population de la ville d’Agadez, assuré au général Ibrah Boulama de l’entière disponibilité de la population à l’accompagner dans cette mission. Il a  brièvement présenté la région d’Agadez et sa ville historique, en donnant un aperçu socioculturel ainsi que touristique.

Ali Maman ONEP/Agadez

Le samedi 21 octobre 2017, la salle de réunion du gouvernorat d’Agadez a servi de cadre au lancement officiel du Programme de Promotion de l’Education et de l’Emploi (PP2E). Celui-ci est le fruit de la coopération Nigéro-Allemande. La cérémonie présidée par le Directeur de cabinet adjoint du Premier ministre s’est déroulée en présence des autorités régionales, des représentants de la coopération allemande, des élus locaux, des services techniques et plusieurs autres invités.

Booster l’économie de la région d’Agadez

Selon M. Aghali ABDOULKADER Directeur de cabinet adjoint du premier ministre, ‘’ L’objectif de ce programme c’est : d’aider les jeunes à trouver de l’emploi et de rehausser un peu l’économie locale à travers les investissements qui seront faits. Il s’agit en gros donc de créer de l’emploi pour stabiliser une région qui est, comme vous le savez, frappée par l’immigration irrégulière contre laquelle les autorités ont appliqué une loi. Il s’agit donc de donner aux jeunes de l’emploi pour être a l’abri de la tentation de l’immigration irrégulière à travers la création des activités génératrices de revenus ‘’.

Poursuivant le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre a ajouté que ‘’ ce programme PP2E financé par la coopération allemande pour plus de 17 Milliards de FCFA va démarrer en principe très rapidement. Dans les jours à venir, nous allons installer la coordination du programme qui sera basée à Agadez pour être proche de la population et des collectivités territoriales. Dès que la coordination sera installée, il y aura les organes qui seront aussi installés. Donc le programme va démarrer immédiatement d’ici fin Novembre ‘’.

S’agissant des attentes des autorités M. Aghali ABDOULKADER les résume en ces termes : ‘’ Nos attentes c’est que ce programme booste un peu l’économie de la région. Ensuite qu’il permette aux populations d’Agadez de trouver de l’emploi. Un autre aspect important, le programme va permettre la construction des infrastructures scolaires. Nous attendons donc à ce que les collectivités territoriales prennent à cœur ce grand programme, qu’elles aident les autorités et aussi ses promoteurs à mettre en place des projets importants pour les jeunes. Notre souhait est de voir ce programme favoriser la stabilité de cette région qui a été perturbée par un certain nombre de fléaux dont celui de la migration’’.

Les objectifs du programme

Mme Amélie HINZ, Représentante de la KFW qui suit les différents dossiers au Niger notamment les projets de la coopération financière dans le secteur d’appui à la décentralisation explique :‘’ Le Programme de Promotion de l'Education et de l'Emploi PP2E a été initié suite à la visite de la chancelière allemande, Mme Angela MERKEL et le ministre fédéral pour la coopération et le développement qui sont venus au Niger l’année dernière. Donc, ce programme PP2E est un programme particulier pour la région d’Agadez qui rentre dans le cadre de la coopération Nigéro-Allemande. Il a pour objectif d’améliorer les conditions de vie et de développement de la population de la région d’Agadez afin de renforcer la stabilité de la région dans un contexte de lutte contre la migration irrégulière et atténuer les effets de cette dernière au Niger en tant que pays de transit des migrants Africains ’’.

Mme Amélie HINZ ajoute : ‘’ L’objectif spécifique de ce programme est d’améliorer l’accès de la population aux services de base à travers des infrastructures marchandes, scolaires et routières fonctionnelles dans les collectivités territoriales de la région d’Agadez et créer des opportunités de travail légal. Ce financement est un montant colossal au profit de la région d’Agadez. Je lance un appel aux élus locaux et aux maires des communes de vraiment prendre l’engagement d’accompagner ce programme car son succès est entre leurs mains. Nous leur demandons d’identifier les infrastructures qui correspondent aux besoins de la population’’.

Il faut noter que ce programme qui rentre dans le cadre de la coopération Nigéro-Allemande est financé par la coopération allemande à travers la Banque développement KFW à hauteur de 17.108.390.000 FCFA et va durer 3 ans. Avec ce lancement officiel, un grain d’espoir renait au niveau des collectivités de la région qui espèrent tirer profit de ce grand programme de développement qui va améliorer les conditions de vie de la population à travers surtout un accès aux services de bases.

Issouf Hadan (Agadez)

24 octobre 2017
Source : La Nation

Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Adamou Hamadou Souley, a inauguré, vendredi dernier à Agadez, le siège de l’antenne du Service Central de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnational Organisée (SCLCT/CTO), appelé à conduire les investigations en la matière conformément à la législation nationale d’une part et dans le cadre de la composante police de la force conjointe G5 Sahel d’autre part.

Il a ainsi saisi l’opportunité de la cérémonie d’Agadez pour remercier la délégation de l’Union européenne pour les appuis multiformes à travers divers projets, à l’endroit des FDS  en général et du SCLCT/CTO en particulier. La réalisation de l’édifice du Service Central de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnational organisée ainsi que l’acquisition des moyens roulants et des outils d’aide à l’enquête permettront sans nul doute aux personnels du SCLCT/CTO de travailler dans les meilleures conditions.

Pour s’adapter à l’évolution pernicieuse de la menace terroriste  et afin d’y faire face efficacement le Niger, a dit M. Adamou Hamadou Souley, tout en veillant aux valeurs de l’Etat de droit et au respect des droits de l’homme, a renforcé depuis plusieurs années son cadre juridique et institutionnel. Cela s’est traduit à travers l’adoption de plusieurs textes législatifs et réglementaires ainsi que la création des structures spécialisées notamment le Pôle judiciaire et le service central de lutte contre le terrorisme et la criminalité qui est chargé de conduire des enquêtes sur l’ensemble du territoire national en s’appuyant sur ses antennes et sur le travail remarquable mené par les primo-intervenants. C’est pourquoi le Président de la République accorde une place de choix à la protection et à sécurisation du territoire national et des citoyens travers des investissements considérables pour doter les FDS de moyens humains et matériels leur permettant de défendre l’intégrité du territoire national et de protéger les personnes et leurs biens .

Après s’être réjoui des appuis multiformes des partenaires techniques  et financiers comme l’Union Européenne, la France et les Etats Unies d’Amérique, le ministre Adamou Hamadou Souley a exprimé  toute sa gratitude et sa reconnaissance à l’Union européenne, l’institution pour ses contributions en faveur du renforcement des capacités du SCLCT/CTO et des autres acteurs  intervenants  dans la lutte contre la menace terroriste. Il a en outre remercié tous les partenaires de l’Etat dans le cadre de la lutte contre leterrorisme et la criminalité transnationale.

Pour sa part, l’ambassadeur de l’Union européenne, Mme Ionete Denise a déclaré que son institution a toujours manifesté son engagement et sa détermination de pourvoir accompagner dans ses efforts le gouvernement de la République du Niger face aux défis du terrorisme et à la criminalité transnationale. L’accent sera mis sur le renforcement des capacités nationales en infrastructures et matériels. Aujourd’hui la menace terroriste a pris plusieurs formes contre lesquelles il faut être capable d’anticiper, de prévenir mais aussi de répondre et c’est pourquoi l’Union européenne poursuivra ses appuis multiformes au profit du Niger et de ses Forces de Défense et de Sécurité. En effet, dans le cadre de ce projet mis en œuvre par l’Association Coginta, l’Union européenne a financé la construction du siège des antennes d’Agadez et Téra et les travaux d’extension et réhabilitation de l’antenne de Diffa.

Après avoir rappelé les efforts consentis par l’Etat, le Gouverneur d’Agadez, M. Magagi Maman Dada s’est félicité de voir l’antenne du SCLCT/CTO d’Agadez dotée d’un cadre adéquat de travail. Quant au directeur exécutif de l’ONG COGINTA, M. Sebastien Gouraud, il a déclaré que, depuis deux ans, COGINTA s’est engagé aux côtés des autorités nigériennes et sur financement de l’Union européenne, dans la mise en œuvre  du «Projet  d‘appui à l’opérationnalisation de la composante  police  de la Force conjointe du G5 Sahel et au processus de judiciarisation des fuseaux centre et et leurs zones limitrophes».

Abdoulaye Harouna, ONEP/Agadez

07 février 2022
Source : https://www.lesahel.org/ 

A l’occasion du 3ème Sommet des filles africaines que Niamey a accueilli au mois de novembre 2021, le Président de la Commission Nationale des Droits Humains(CNDH),  M. Maty Elhadj Moussa, a présenté une communication sur «le rôle des institutions nationales des droits de l’homme et des organisations de la société civile dans la réalisation de l’aspiration de l’agenda 2063 relative à l’élimination des pratiques néfastes».

Dans son exposé, le président de la CNDH a indiqué que du  point de vue des droits humains, l’agenda 2063 est un  programme qui  repose sur une approche basée sur les normes des droits humains.

De manière générale, il aborde des questions primordiales relatives aux droits humains, comme le développement durable, la croissance inclusive, l’égalité entre les sexes et le droit de l’enfant, la paix et la sécurité, la responsabilité des institutions, l’état de droit, l’accès à la justice, l’éradication de la pauvreté, la santé, l’éducation et les services de base, ainsi que la protection des ressources.

De manière spécifique, a dit M. Maty Elhadj Moussa,  l’Aspiration 6, prône «Une Afrique dont le développement est axé sur les populations, qui s’appuie sur le potentiel de ces populations, notamment celles des femmes et des jeunes, qui se soucie du bien-être des enfants». Plus précisément le point 51  traite de: « toutes les formes de violences (sociales économiques, politiques)  et de discrimination sur le sexe à l’égard des femmes et des filles seront éliminées et celles-ci pourront pleinement profiter de tous les droits humains.

Toutes les pratiques sociales néfastes (notamment les mutilations génitales féminines, le mariage précoce et ou forcé,  les obstacles à la santé et à une éducation de qualité pour les femmes et les filles) auront été éliminés ».

L’objectif visé est donc l’élimination des  pratiques néfastes  à l’encontre des jeunes filles. Le président de la CNDH a ajouté qu’il existe plusieurs formes de pratiques néfastes dont les plus connues sont les Mutilations Génitales Féminines (MGF), le mariage précoce, le mariage forcé ou encore le mariage des enfants, les Violences Basées sur le Genre (VBG). «En effet, force est de reconnaitre que si des centaines de millions de filles et de garçons à travers le monde ont été victimes de violence, d’exploitation ou de pratiques néfastes, les filles sont les plus exposées. Quel que soit le lieu où elles sont observées, les pratiques sociales néfastes privent les filles de leur enfance, de la liberté de décider de leur avenir et constituent un danger pour  le bien-être des individus, des familles et des sociétés» a-t-il souligné.

Evoquant la contribution des INDH et des OSC dans la réalisation de l’aspiration de l’agenda 2063 relative à l’élimination des pratiques néfastes, M. Maty Elhadj Moussa, a indiqué que la  nature indépendante des institutions nationales des droits humains et des Organisations de Société Civile, les placent dans une position idéale pour impulser la prise de responsabilités  des Etats africains dans la mise en œuvre l’Agenda 2063.

Par ailleurs, leur expérience et leurs connaissances dans le suivi et l’élaboration de rapports sur la mise en œuvre des normes des droits humains se révèlent être  un outil efficace pour accélérer l’élimination des pratiques néfastes.

Perçus comme un moteur dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 relatif à l’élimination des pratiques néfastes, ces institutions peuvent impulser les gouvernements africains à la prise des mesures pertinentes contre les pratiques néfastes à un double niveau, notamment sur l’adoption des mesures de sensibilisation comme une protection aux pratiques néfastes, et sur l’adoption des mesures de répression comme une solution aux pratiques néfastes.

Selon le président de la CNDH,  en dehors des cas classiques de violences physiques et morales notamment les coups et blessures volontaires (CBV), les viols, les maltraitances multiformes, (menace, chantage, pressions diverses)  réprimés par toutes les législations pénales, d’autres mesures législatives sont nécessaires pour éliminer ces pratiques.

Dans ce cadre, a-t-il ajouté, le  Niger a franchi un grand pas en matière  de bonnes pratiques. Il a cité l’adoption en 2003 d’une loi N° 2003-25 du 13 Juin 2003 promulguée en 2004 (modifiant le Code Pénal) qui criminalise les mutilations génitales féminines, le harcèlement sexuel, et les diverses pratiques esclavagistes issues du milieu  traditionnel parmi lesquelles la ‘‘Wahaya’’. Cette loi inscrit une nouvelle section dans le code pénal qui est la section  Mutilations génitales féminines avec les différentes peines encourues par les délinquants. La seconde bonne pratique est le projet de loi initié justement par les OSC sur les structures de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) qui est actuellement en cours d’étude.

L’objectif visé est de lutter efficacement pour l’élimination des violences basées sur le genre au Niger. Pour M. Maty Elhadj Moussa, les  INDH et OSC sont des acteurs outillés pour accélérer l’élimination des pratiques néfastes. «En tant que pionnières dans la lutte contre les pratiques néfastes, les INDH et les OSC ont développé des outils efficaces qui peuvent contribuer à accélérer le processus d’élimination de ces pratiques préjudiciables aux jeunes filles. En effet, leur savoir-faire dans ce domaine est un atout majeur pour atteindre les objectifs de l’agenda 2063 : développer des stratégies régionales de prévention face aux pratiques néfastes ; mener des plaidoyers auprès des partenaires ; et effectuer des campagnes d’information et de sensibilisation sur les pratiques» a dit le président.

Il a décliné  des actions concrètes menées dans ce domaine par la CNDH, notamment les caravanes de sensibilisations organisées dans le département de Téra sur la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF) en 2008 ; les ateliers de formation sur les droits humains, la participation politique des femmes et des jeunes dans le processus électoral, la délivrance des pièces d’état civil en 2020 dans quatre régions; la création de comité municipal junior ayant regroupé deux cent jeunes filles et garçons des régions d’Agadez, Maradi, Tillabéry et Zinder, formés sur plusieurs thématiques dont les droits humains, l’importance des pièces d’état civil, du vote et de la participation politique des femmes et des jeunes dans le processus électoral ; le rapatriement dans leur village en 2021 des filles mineures (12 et 13 ans envoyées à Niamey pour servir de’ bonnes’) avec la collaboration de la Police et une ONG de la place. Il a ajouté que la CNDH a mis en place pour  traiter de ces questions, une direction et un Groupe de Travail chargés de la  protection et de promotion des droits de la femme, de l’enfant, des personnes âgées et des personnes handicapées.

A ce titre la Commission est à la disposition de tous les citoyens qui désirent faire valoir leurs droits dans des conditions convenables.

En concluant son exposé, M. Maty Elhadj Moussa a émis des recommandations aux Etats sur l’intensification des campagnes d’information, de sensibilisation et de conscientisation des masses populaires à la base sur la nécessité d’abandonner les pratiques néfastes à l’égard des enfants singulièrement des jeunes Filles :

– Sur la poursuite de la mise en œuvre effective des actions de répression  des pratiques néfastes de manière à dissuader tous contrevenants ;

-d’agir sur les mentalités des populations à travers un système éducatif inclusif répondant aux besoins réels de la société tant sur le plan scolaire que sur le plan moral, religieux et civique ;

-Sur l’accroissement des allocations budgétaires avec l’appui de la communauté Internationale non seulement pour agir mais aussi soutenir les actions de lutte contre toutes les formes de pratiques néfastes à l’égard des enfants. Et à l’endroit de l’Union Africaine, M. Maty Elhadj Moussa recommande de prendre des mesures  pratiques d’accompagnement des Etats dans la mise en œuvre des politiques publiques de protection des enfants particulièrement des jeunes filles qu’il faut absolument mettre à l’abri des unions conjugales forcées et des mariages précoces.

Abdou Tikiré Ibrahim AP/CNDH

07 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Le bras de fer se poursuit entre les membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), la CEDEAO et les occidentaux avec comme guide principal la France. Ce bras de fer aura de beaux jours devant lui, puisque le nouvel homme fort de Niamey n’entend pas reculer face à ces menaces venant des dirigeants de la CEDEAO, eux-mêmes, couverts des déchets susceptibles de leur déclarer la guerre. Le président Tchiani n’est pas pour le moment disposé à recevoir une quelconque délégation de la CEDEAO qui a pourtant ses frontières avant d’imposé au peuple nigérien un embargo financier. Si au Mali et au Burkina Faso, la CEDEAO a eu l’opportunité de discuter avec les nouveaux maîtres, au Niger il lui sera très difficile de parvenir à un accord au cours duquel, les deux parties pouvaient éventuellement évoquer les questions de la durée de la transition ou encore, le calendrier électoral, à cause de son caractère barbare vis-à-vis du peuple nigérien. La CEDEAO n’a pas pris en compte les leçons antérieures pour abandonner ses pratiques d’un autre âge pour redevenir une CEDEAO véritablement au service des peuples. Ce printemps du Sahel qui souffle ira jusqu’au bout de sa saison tant que la bonne gouvernance ne sera pas au coeur des décisions des dirigeants ouest africains. Les intimidations et menaces autour d’une communication déjà ratée, galvanisent davantage le nouveau pouvoir de Niamey, prêt à répondre à toute éventuelle attaque afin de garantir la paix et la stabilité sur l’ensemble du territoire national.

Cette riposte nous l’a vaincrons par la grâce de Dieu pour qui connait la bravoure des hommes du général AbdourahamaneTchiani. Soucieuses de la préservation des acquis démocratiques, de la sauvegarde de la patrie, de l’honneur et de la dignité du pays, les populations nigériennes, hommes, femmes, grands et petits, des villes, villages et hameaux se mobilisent de jour comme de nuit pour apporter leur soutien indéfectible aux idéaux du CNSP piloté depuis le 26 juillet 2023 par le Général Abdourahamane Tchiani, nouvel homme fort du pays. Chaque meeting de soutien organisé à Niamey et dans les autres villes du pays, fait drainer des milliers et des milliers de manifestants qui brandissent de slogans hostiles à la France et la CEDEAO. La plupart d’entre eux, tapent à pied des dizaines et des dizaines de kilomètres pour répondre à l’appel des organisateurs des marches et meetings, contrairement à ce que racontent certains médias français, assurément dépassés par la mobilisation de ces derniers jours pour défendre leur nation. C’est la preuve palpable que le CNSP jouit d’une nette légitimité auprès des populations à chaque levée du soleil.

Au lieu de privilégier le dialogue avec Tchiani et ses hommes, la CEDEAO et la France concentrent plutôt leur communication sur le déploiement des forces militaires sur le palais de Niamey. Le but est de créer un climat de psychose au sein des populations puisque certains chefs d’état ouest africains affirmaient sur des médias occidentaux qu’ils fourniraient les moyens nécessaires qu’il faut pour réussir cette guerre aveugle contre un pays membre de l’organisation. Une chose est sûre, après la formation du nouveau gouvernement dont la composition est saluée par les nigériens, la CEDEAO et sa maitresse la France, doivent s’attendre à la riposte du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, mais aussi, à de multiples protestations et critiques des acteurs de la société civile. La finalité de la guerre, c’est que, c’est le peuple nigérien qui sortira vainqueur et les conséquences inestimables qui en découleront, seront attribuées aux intérêts français. C’est indiscutable, au Sahel, la France perd chaque jour son influence au profit d’autres puissances. Avec la liberté retrouvée des nigériens, le contrôle des menaces migratoires sur l’Europe, se complique davantage et même impossible puisque les nigériens seraient désormais capables de s’auto-défendre sur n’importe quel plan.
DT

A cette période de la campagne agricole qui correspond au démarrage de la saison de la bouture du manioc, il est opportun d’attirer l’attention des producteurs ruraux sur l’importance, pour eux, de s’investir dans l’intensification de la culture de cette plante à tubercule qui a une belle part à jouer dans le combat pour l’auto-suffisance alimentaire et de la croissance économique dans notre pays et partout en Afrique.

Quatrième produit vivrier à l’échelle mondiale, avec une production estimée en 2008 à 250 millions de tonnes, le manioc nourrissait plus de 800 millions de personnes, selon les statistiques établies en 2012 par la FAO. Toujours est-il que les statistiques nous révèlent que la production mondiale du manioc ne cesse de s’accroitre au fil du temps. Ainsi, elle se chiffrait à 302,7 millions de tonnes en 2020, contre 175,8 millions de tonnes en 2000, 124, 1 millions de tonnes en 1980, et 71,3 Mt en 1961.

Quoi de plus normal quand on sait que la culture du manioc est aisée et elle se pratique sur les sols fertiles tout comme sur les sols peu fertiles ? En plus, le manioc se consomme des feuilles à la racine, ce qui lui donne un fort potentiel pour contribuer à la satisfaction des besoins alimentaires, surtout dans une région comme l’Afrique de l’Ouest où le défi de la suffisance alimentaire reste encore de taille. Sur le plan économique, les producteurs de manioc ont une large possibilité de se faire des revenus supplémentaires en raison des multiples produits dérivés issus de ce tubercule.

Dans certains pays d’Afrique subsaharienne dont les sociétés sont les plus tributaires des cultures de racines et de tubercules (manioc, ignames et patates douce, et autres), le manioc figure en bonne place parmi les aliments de base. Par exemple, au Ghana, 46% du PIB du pays provient du commerce du manioc. Il faut dire que dans ce pays, presque toutes les familles d’agriculteurs du pays cultivent le manioc

C’est donc en connaissance de cause que, dans son combat contre la faim dans le monde, la FAO qui préconise le modèle d’agriculture dénommé ‘’Produire plus avec moins’’, encourage une production intensive du manioc, une culture plus productive, rentable et durable. En effet, selon un constat établi par la FAO, l’’explosion de la demande en manioc offre aux agriculteurs la possibilité d’intensifier la production et d’améliorer leurs revenus. La question est d’autant plus pertinente que selon les experts de la FAO, le passage à une monoculture intensive comporte des risques, notamment la recrudescence des organismes nuisibles et des maladies et l’appauvrissement des sols.

Selon le document de la FAO relatif à  ce sujet, l’application du modèle d’agriculture «Produire plus avec moins», qui est fondé sur une approche écosystémique, « permet aux planteurs de manioc d’exploiter pleinement le potentiel du manioc, c’est-à-dire d’obtenir des rendements plus élevés, de lutter contre la pauvreté rurale et de contribuer au développement économique national, tout en évitant les risques inhérents à l’intensification ». Comme le souligne le document, l’«aliment des pauvres» est devenu une culture polyvalente qui répond aux priorités des pays en développement, aux tendances de l’économie mondiale et au défi du changement climatique ».

Longtemps considéré comme une culture qui ne se prêtait pas à l’intensification, le manioc a vu son importance dans l’agriculture mondiale se renforcer considérablement. C’est ainsi que, en 2012, la récolte a atteint des records, grâce au développement du commerce mondial de produits à base de manioc et à la forte croissance de la production en Afrique. « La production s’intensifie partout dans le monde. Dans les prochaines années, le manioc va évoluer vers la monoculture, vers des génotypes à rendement élevé et vers un recours accru à l’irrigation et aux produits agrochimiques »,  indique la FAO.

Cependant, relève le document de la FAO, l’intensification est porteuse de grands risques, notamment des recrudescences de ravageurs et de maladies et l’épuisement des sols. Ce guide montre comment le modèle «Produire plus avec moins» de la FAO peut aider les pays en développement à éviter les risques inhérents à l’intensification non durable tout en réalisant tout le potentiel du manioc en termes de rendements plus élevés, de lutte contre la pauvreté rurale et de contribution au développement économique national.

Il est vrai que planter du manioc sans labour préalable dans des sols dégradés peut donner des rendements plus faibles les premières années, mais une fois la santé des sols rétablie, une terre non labourée peut donner des rendements élevés pour un coût moindre pour l’agriculteur et pour les ressources naturelles de l’exploitation. Le paillis et les cultures de couverture contribuent à la réduction des infestations d’adventices et créent des conditions pédologiques de nature à améliorer la productivité. Cultiver le manioc en association, en succession et en rotation permet d’accroître le revenu net obtenu par unité de surface et de réduire le risque de mauvaise récolte.

L’optimisation de la production pluviale de manioc suppose que l’on prête une attention particulière aux dates, aux méthodes et aux configurations de plantation et que l’on adopte des pratiques de gestion des sols contribuant à la conservation de l’eau. Le manioc répond bien à l’irrigation – l’irrigation de surface a permis de doubler le rendement obtenu par rapport à une culture pluviale; une irrigation au goutte à goutte peut donner plus ou moins le même rendement que l’irrigation de surface en consommant 50% d’eau en moins. Au Nigéria, les rendements ont été multipliés par six lorsque l’apport d’eau par une irrigation d’appoint au goutte-à-goutte était égal aux précipitations de la campagne. Une irrigation supplémentaire qui a augmenté l’apport total d’eau de 20% a permis aux agriculteurs de quasiment doubler les rendements en racines.

Bien que le manioc donne des rendements raisonnables sur des sols pauvres, de nombreuses variétés produisent plus avec l’apport d’engrais. Les rendements en Afrique, en particulier, pourraient être sensiblement améliorés si les agriculteurs avaient accès à un engrais minéral à un prix raisonnable. Les agriculteurs peuvent améliorer la fertilité du sol en mettant en œuvre d’autres mesures du modèle «Produire plus avec moins».

Des investissements dans des infrastructures routières et dans des capacités de stockage et de transformation dans les zones de production aideront les producteurs à conserver une part plus importante de la valeur ajoutée. « Les politiques devraient promouvoir les investissements privés dans la transformation du manioc et encourager les associations qui relient les producteurs de manioc et les producteurs de produits transformés, qui promeuvent l’adoption de normes et qui diffusent les informations sur les marchés. Si les subventions publiques peuvent réduire l’exposition des agriculteurs à l’instabilité des prix, des choix plus durables existent, comme les assurances récolte ou les contrats d’approvisionnement entre les fabricants de produits alimentaires et les coopératives agricoles », souligne le document de la FAO.

Et, vivement l’avènement d’un vaste projet national, voire sous-régional à travers l’espace UEMOA ou de la CEDEAO (comme c’est le cas de la CEMAC), pour promouvoir et financer la production et la transformation au Niger et dans les pays voisins !

Assane Soumana(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Les deux mamelles de l’économie nigérienne ont toujours fait l’objet d’une préoccupation importante. L’objectif poursuivi par le Gouvernement particulièrement dans le monde rural est clair. Il s’agit selon le rapport de la CAPEG «de s’investir à relever les défis majeurs au niveau de différents segments des filières agro-sylvo-pastorales à travers la chaine de production, de conservation, de transformation, de commercialisation et la mobilisation du financement».

Dans le domaine de l’agriculture où d’importants investissements ont été faits, la mise en œuvre des actions visant l’accroissement des productions agricoles a permis selon toujours le rapport de la CAPEG «d’enregistrer des résultats relativement satisfaisants». Ainsi, la production céréalière pluviale de 2022 est estimée à hauteur de 5.923.162 tonnes soit une augmentation de 6% par rapport à celle de 2020 précise la même source. S’agissant de la production des principales cultures de rente pluviales, elle est passée selon le rapport de 2.662.910 tonnes en 2020 à 3.917.346 tonnes en 2022, soit respectivement 937,6 milliards de FCFA et 1.155,4 milliards en valeur monétaire. «Pour l’ensemble des cultures irriguées, la production totale en 2022 est de 6.120.372 tonnes. En particulier, pour les principales cultures horticoles, les productions ont évolué de 2.505.584 tonnes en 2020 à 2.958.352 tonnes en 2022, soit 409,8 milliards et 510 milliards de FCFA respectivement en valeur monétaire. Il convient également de souligner la production de 14.283 tonnes de semences certifiées et 203 tonnes de semences au niveau communautaire» explique le rapport. La situation est tout aussi satisfaisante dans le domaine de l’Elevage où, les performances en matière de productions animales connaissent une amélioration. Ainsi, selon toujours le rapport de la CAPEG, «la production du lait a évolué, passant de 1.466.954 tonnes en 2021 à 1.660.858 tonnes en 2022, soit une hausse de 13%. S’agissant de la production de viande, elle a été estimée à 131.555 tonnes alors qu’elle était de 128.526 en 2021».

Des emplois pour réduire l’exode rural

Dans le domaine de l’environnement, les actions de renforcement de la résilience des écosystèmes ont permis d’augmenter les rendements des terres et la production halieutique. Sur la période 2021-2022, explique le rapport, «les rendements des terres agricoles réhabilitées ont été en moyenne de 520 kg/ha pour le mil et de 320 kg/ha pour le sorgho. Sur les terres pastorales, l’accroissement de la biomasse a été en moyenne de 1.056 kg de MS/ha. S’agissant de la production halieutique, mesurée essentiellement à partir des statistiques sur le poisson, elle est en hausse de 6% par rapport à 2021 et s’est établie à 49.219 tonnes en 2022 (soit une valeur marchande estimée à 73,8 milliards FCFA). Pour ce qui est des produits forestiers non ligneux, ajoute la même source, les productions sont à 130.509 tonnes de feuilles de moringa, 440 tonnes de gomme arabique et 104.571 litres de miel. La résilience à la base se traduit aussi par la création d’un total de 82.434 emplois temporaires de six mois au profit des jeunes et des femmes à travers les travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO) opérées sous forme de CFW. Ces emplois qui participent à réduire l’exode rural ont été rétribués à hauteur d’environ 27 milliards de FCFA sur la période.

Parallèlement à toutes ces actions, des efforts ont été consentis pour moderniser le monde rural. Ainsi, les efforts en matière de développement et de modernisation de l’agriculture ont porté sur la réalisation d’ouvrages de mobilisation de l’eau en vue d’accroitre le potentiel d’irrigation. Selon le rapport de la CAPEG, au cours de la période, 10.907 ha d’Aménagement Hydro-Agricole (AHA) ont été réhabilités et/ou confortés, 3.791 ha aménagés pour la petite irrigation et 153.000 ha mobilisés en terres de décrue. Les superficies irriguées sont passées de 207.789 ha en 2020 à 288.083 ha en 2022, soit une augmentation de 39%. Pour ce qui est des ouvrages de maitrise d’eau, la CAPEG note la réhabilitation de 3 barrages, la construction de 201 seuils d’épandage et l’aménagement de 55 mares. A cela s’ajoute la réalisation de 37 kml de protection de berges, ce qui a permis de mettre à l’abri 7.393 ha de terres aménagées et mises en valeurs contre les inondations et l’ensablement.

Par ailleurs, pour promouvoir les chaines de valeur agricoles, les efforts consentis ont porté sur l’approvisionnement en intrants et équipements et la réalisation des pistes rurales. C’est ainsi que 10 nouvelles Maisons du paysan ont été créées au cours de la période (dont 4 en 2022), ce qui a porté le nombre de Maisons du paysan opérationnelles à 35. Ces magasins de plateformes (existantes et nouvelles) ont été approvisionnés en intrants et matériels ainsi que la mise en place de 300 tonnes de son de blé et 200 tonnes de céréales pour soutenir les agropasteurs bénéficiaires de ces plateformes. De même, 16.285 tonnes de semences de variétés améliorées (cultures pluviales et irriguées) ont été distribuées dans le cadre des actions de renforcement de la résilience face aux aléas et aux chocs climatiques, selon la même source.

Dans le cadre de l’amélioration de la santé animale, le rapport indique que les actions se sont focalisées sur l’organisation des campagnes de vaccination du cheptel et le contrôle des produits d’origine animale. Au préalable, les capacités des services vétérinaires ont été renforcées par la réalisation de 35 postes vétérinaires ainsi que la formation de 27 responsables régionaux de santé animale au niveau des postes frontaliers sur le protocole général de surveillance des maladies animales majeures, 32 responsables de SVPP sur les maladies animales prioritaires et 40 agents du service officiel de contrôle vétérinaire sur les procédures de contrôle frontalier. En 2022, les campagnes de vaccination ont ainsi touché 8.647.353 bovins, 17.034.339 petits ruminants et 207.093 camelins pour prévenir et contrôler respectivement la propagation de la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), de la peste des petits ruminants (PPR) et de la pasteurellose caméline (PC). Les taux de couverture vaccinale du cheptel s’établissent ainsi à 74,74% pour les bovines, 79,69% pour les petits ruminants et 51,82% pour les camelins, contre 63%, 65% et 25% respectivement en 2021.

Les efforts pour l’accroissement des productions animales ont également concerné la disponibilité d’aliments bétail et la promotion des chaines de valeurs d’élevage. Ainsi, 104 282 tonnes d’aliments bétail ont été mises en place sur la période pour faire face au déficit fourrager récurrent. De même, 272,72 ha de superficies ont été emblavés pour les cultures fourragères, 6.362 ha de terres pastorales aménagés et 9.780 kml balisés. Dans le cadre de la promotion de chaines de valeurs d’élevage, 140 micro entreprises avicoles ont été créées et accompagnées, 5 nouveaux centres de collecte de lait créés, 1 mini laiterie construite, 1 marché à bétail construit et 4 autres réhabilités et 1 abattoir réhabilité, précise le rapport.

Tout cela a été suivi par l’élaboration d’un plan d’action et la réalisation des études en vue de renforcer le pilotage et la coordination du secteur. Le Plan d’Actions Triennal (2022-2024) a pour but de garantir la sécurité des éleveurs transhumants transfrontaliers et de leurs biens. Quant aux études réalisées, elles concernent d’après le rapport de la CAPEG, la production fourragère, l’entreprenariat féminin, la facilitation de la transhumance, la chaine des valeurs d’élevage et le renforcement de capacités des faitières.

 Idé Fatouma(onep)

 

 

Le parti politique de Albadé Abouba, le MPR Jamahuriya, a participé activement à la victoire supposée de Bazoum Mohamed contre le candidat de l’opposition. Aujourd’hui, il vit autant la dure réalité politique qu’un leader de l’opposition. Certains de ses militants sont quotidiennement marchandés et d’autres victime de la justice sélective de leur prétendu régime. La participation de son parti à la gestion du pays ressemble à une contrainte politique. Pour certains analystes politiques, cette pénible situation politique que traverse Albadé Abouba résulterait de la stratégie de l’allié principal à l’anéantir politiquement et pouvoir récupérer ses militants de la région de Tahoua. Aujourd’hui, le président du PMR est réduit simplement à aller à la mosquée, aux cérémonies de mariages et autres, et recevoir à son domicile les militants qui viendraient lui exposer leurs problèmes auxquels il ne pourrait apporter une solution. Car, étant confronté à une situation de désoeuvrement politique. Une inactivité qui est en train de le plonger dans l’oubli politique. Parce que les engagements pris par le président Bazoum tardent toujours à être respectés. Le sénat que Bazoum Mohamed lui a miroité semble devenir un cauchemar. Une promesse difficile à tenir à un allié, parce qu’en réalité, le PNDS a toujours pris les alliés comme étant ses affidés.

Lesquels n’auront d’autres choix que s’accrocher pour être humiliés. La situation dans laquelle se trouve le président Albadé s’apparente à une trahison politique, un non respect de la parole donnée. D’aucuns pensent d’ailleurs que certains tenants du PNDS souhaiteraient voir Albadé et son parti à la porte de la MRN. C’est ce qui fait heurter les tentatives de dénouement de la situation à l’échec. Albadé Abouba ne mérite pas cette situation de retraite politique forcée qui nuit gravement à son leadership.

Ali Soumana

Lors de sa récente visite de travail à Washington, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a tenu des discussions cruciales avec son homologue américain, Antony Blinken. Au cœur de ces échanges diplomatiques, les relations bilatérales entre l'Algérie et les États-Unis ont été abordées en conjonction avec la situation qui prévaut au Niger à la suite du coup d'État.

Le ministre Attaf et le secrétaire d'État Blinken ont conjointement émis un appel vibrant en faveur d'une résolution pacifique aux défis auxquels le Niger est confronté. Avec une détermination sans faille, les deux diplomates ont insisté sur la nécessité impérieuse d'éviter à tout prix une solution militaire qui pourrait aggraver davantage la situation délicate dans le pays.

Au cœur de cette préoccupation se trouve le coup d'État survenu récemment au Niger, qui a suscité des inquiétudes tant à Alger qu'à Washington. Les deux ministres ont partagé ces préoccupations et ont affirmé leur ferme engagement envers la préservation de la stabilité dans la région du Sahel.

Cette déclaration commune témoigne de la convergence d'opinions entre les deux nations quant à la voie à suivre pour répondre aux enjeux complexes auxquels fait face le Niger. Dans un monde où les conflits armés peuvent avoir des conséquences dévastatrices, cette prise de position résolue en faveur de la paix reflète l'engagement inébranlable de l'Algérie et des États-Unis envers la sécurité et la stabilité régionales.

Alors que les feux de la discorde brûlent dans certaines parties de l'Afrique, cette déclaration conjointe revêt une importance capitale, envoyant un message fort sur la nécessité de privilégier les solutions pacifiques et diplomatiques pour résoudre les crises.

En réaffirmant leur attachement à une résolution pacifique et en exprimant leur solidarité envers le Niger et la région du Sahel, les ministres Attaf et Blinken ont jeté les bases d'une coopération internationale constructive et d'un partenariat diplomatique solide pour faire face aux défis complexes de notre époque. Cette déclaration d'unité témoigne de la détermination des deux nations à œuvrer en faveur d'un avenir plus sûr et plus stable pour le Niger et l'ensemble de la région.

Nigerdiaspora

Ali Idrissa Rotab 2017"Ali Idrissa Nani, Coordonnateur du Rotab a été interpellé le 20 mai 2017 et immédiatement transféré dans les locaux de la police judiciaire de Niamey sur des ordres venant du plus haut sommet de l'Etat. Ali Idrissa venait de faire une déclaration dans la laquelle, au nom des organisations de la société civile, il constate "la mise entre parenthèse de la démocratie au Niger" sous le règne de Mahamadou Issoufou. L'arrestation de Ali Idrissa intervient quelques heures après l'interdiction d'une marche programmée pour ce 20 mai 2017 par les organisations de la société civile nigérienne. Depuis quelques mois déjà la société civile a organisé plusieurs marches à travers tout le pays pour dénoncer la mauvaise gouvernance et les restrictions des libertés publiques. La crise sociale perceptible dans tout le pays et les dénonciations y résultant mettent les principaux dirigeants du pays dans une grande fébrilité et les arrestations se sont multipliées ces derniers jours avec l'incarcération du chef de la coalition de l'opposition. Avec Moussa Tchangari, Nouhou Arzika, Ali Idrissa fait partie du cercle des acteurs de la société civile engagés depuis les années 1989-1990 dans la lutte pour l'instauration de la démocratie au Niger. Il est de tous les combats pour la sortie du Niger de la pauvreté extrême qui touche des millions de nigériens y compris par une meilleure fixation du prix des matières premières et la gestion des contrats miniers dans la transparence. Lucide et ouvert au dialogue, Ali Idrissa n'hésite pas à soutenir toute initiative visant à sortit le Niger d'une crise larvée qui s'est aggravée progressivement depuis la dernière élection présidentielle de février-mars 2016 comme l'a rappelé Sanoussi Jakou, un proche du Président Issoufou, Ministre-conseiller à la présidence.

Libération d’Ali Téra.  « Je confirme que dans la matinée de ce jour 11 Octobre 2021 mon client Ali Téra a été mis en liberté provisoire. Je remercie franchement tous ceux qui ont permis d’aboutir à ce résultat, notamment les nouvelles autorités de poursuite qui ont eu le courage et l’honnêteté et les nouvelles autorités politiques en place qui n’y ont opposé aucune entrave. Vous convenez avec moi que c’est devenu chose rare sous les tropiques. Nous espérons que les autres cas connaitront le même traitement juridique pour que renaisse l’Etat de droit au Niger ». Ainsi s’est exprimé l’infatigable Maitre Mossi Boubacar, avocat d’Ali Téra, sur sa page Facebook, quelques instants après la mise en liberté provisoire de son client. Le client dont parle Me Mossi Boubacar n’est autre qu’Ali Marounfa, connu sous le nom d’Ali Téra pour ses propos acerbes contre la gestion de la renaissance et sa verve contre Mahamadou Issoufou. Bien d’autres acteurs politiques n’ont pas échappé aux critiques, et souvent aux propos désobligeants et d’Ali Téra, vivant à l’époque aux Etats-Unis d’Amérique. Des compatriotes ont tenu des propos aussi graves, sinon pires, sur des personnalités et même des communautés, en toute impunité. Mais là n’est pas la question, car tout nigérien est tenu de respecter les autres, sinon il s’expose à la loi. En cas de délit, les citoyens doivent être traités de même équitable par la même justice, étant régis par la même loi. Mais la marque de fabrique de l’ancien régime, c’est la catégorisation des nigériens. Les uns peuvent dire et faire n’importe quoi sans être inquiétés, les seconds prennent le chemin de la case prison pour une peccadille. Le régime de Mahamadou Issoufou, incapable de trouver et neutraliser les terroristes qui massacrent par centaines les nigériens, s’est pourtant donné les moyens de faire extrader Ali Téra des Etats-Unis. C’est ainsi que le 11 avril 2009, Ali Marounfa, dit Ali Téra, comme un colis, est livré au Niger, pieds et mains enchainés, comme le plus dangereux terroriste de la planète, puis jeté dans la prison de haute sécurité de Koutoukale. Selon des sources proches du dossier, il n’y a eu aucune constitution de partie civile durant toute la procédure. L’instruction était terminée depuis belle lurette, mais il fallait le maintenir en prison parce que quelqu’un l’a décidé, en dehors de toute procédure judiciaire. Et il y est resté du 11 avril 2009 au 11 octobre 2021, exactement deux (2) ans et six (6) mois, jour pour jour. Aujourd’hui, il est libre et jouit du réconfort des parents et amis. D’autres, des centaines de prisonniers politiques, croupissent encore dans l’archipel du goulag créé par Mahamadou Issoufou. Tout comme Ali Téra vient de recouvrer la liberté, les nigériens, dans leur majorité écrasante, attendent vivement la libération des personnalités politiques et des centaines de manifestants de février 2021, incarcérés pour avoir contesté les résultats des élections, tels que proclamés par la CENI. Pourtant ceux-là n’ont pas fait plus de mal au pays que ceux qui ont pillé et dilapidé les milliards de la République et qui ont mis en péril les intérêts vitaux du pays.Il y a lieu de saluer, comme l’a fait Me Mossi la disposition d’esprit des nouvelles autorités de poursuite et aussi des nouvelles autorités politiques qui semblent comprendre la nécessité de respecter les règles de droit et de calmer le jeu pour tendre vers une réconciliation entre tous les fils du pays, comme cela se fait dans certains pays de la sousrégion et comme le commandent l’intérêt national et la raison, dans le but ultime de relever ensemble les multiples défis qui assaillent le pays et les citoyens nigériens, dont le défi sécuritaires. Car, sans la paix et la sécurité, aucun développement n’est possible. Et c’est seulement ensemble que les nigériens peuvent parvenir à un tel résultat. Ceux qui se posent en obstacle à cette nouvelle donne le font uniquement pour leurs intérêts personnels mesquins au détriment de l’intérêt général. Il faut que l’Etat de droit renaisse au Niger, pour l’intérêt de tous.

Bisso

 «Gérer un pays comme le Niger qui est en crise sécuritaire, évaluer en un an un Chef d’Etat, c’est très difficile. Parce que les défis sont multiples et multiformes. Qu’à cela ne tienne, des efforts importants ont été consentis.

Le premier point fort qui me marque dans cette première année du Président Bazoum, c’est l’approche du dialogue avec les acteurs sociaux. Les acteurs de la société civile, les magistrats, les leaders religieux, les syndicats, bref toutes les couches sociales ont été reçues et écoutées que ce soit à la Présidence de la République ou à l’occasion des grandes rencontres, afin de prendre en compte leurs aspirations. Je pense que c’est une très bonne chose. Autre chose que je peux dire aussi, c’est que même étant candidat à l’élection présidentielle, c’est l’un des rares candidats à avoir rencontré les organisations sportives et culturelles de la jeunesse, pour leur demander ce qu’elles attendent de lui s’il vient à être élu.

Pendant cette 1ère année de mandat, on peut aussi noter sa volonté affichée et cette promesse tenue de faire en sorte qu’il n’y ait plus de refugiés internes sur notre territoire. Ce qui est vraiment important parce que, aujourd’hui les déplacés, qu’ils soient de la région de Diffa ou de Tillabéri, ont regagné leurs localités respectives. Dieu seul sait, le nombre d’enfants qui ne pouvaient plus aller à l’école, le nombre des femmes qui n’avaient plus de foyer. C’est un point positif qu’il faut féliciter.

Le Président Bazoum a pu, en plus, poursuivre à imposer la diplomatie du Niger au plan international. Nous l’avons vu dans plusieurs pays africains, à des rencontres de haut niveau. Personnellement j’ai eu la chance d’être à ses côtés, à Nouakchott en Mauritanie, en février dernier, à la conférence mondiale sur la paix. Il était l’unique Chef d’Etat africain à être invité d’honneur à cette importante rencontre, nonobstant toutes les autres rencontres en Europe, en Asie tout comme dans les autres pays africains.

Il a aussi commencé à matérialiser cet engagement très fort qui est de faire de notre système éducatif sa priorité. Il a rencontré à plusieurs reprises les acteurs du secteur, les PTF y compris, pour voir comment relever le défi énorme. Pour cela, il faudrait que tous les citoyens nigériens puissent l’accompagner. Ce travail-là, le Président ne pourra pas le faire seul. Nous, au niveau du Conseil national de la jeunesse, nous sommes résolument engagés.

Nous avons attendu plus de deux ans le décret complétant et modifiant celui portant sur le Conseil national de la jeunesse. Il y a un mois et demi de cela, grâce à l’engagement du Président, le nouveau décret a vu le jour et un arrêté d’application suivra bientôt. Et nous allons mettre en place les nouveaux organes. Ce qui est très bon pour la jeunesse nigérienne qui représente quand même plus de 60% de la population. 

Dans le domaine de la santé, le Président Bazoum a maintenu le cap, notamment dans la lutte contre la pandémie de la covid-19. Aujourd’hui, nous sommes en train de passer à une autre étape : lever toutes les mesures barrières contre la pandémie. Il faut le saluer.

Maintenant, qu’est-ce qui n’a pas marché ? Nous pensons que dans un pays où la jeunesse représente quand même plus de 60% de la population, il faudrait qu’on puisse sentir cette jeunesse aux postes de responsabilité. Nous sommes très loin de nos attentes sur ce plan. Et nous espérons que dans la deuxième année nous pouvons être concernés. 

Dans presque tous les secteurs de la Fonction publique, le personnel vieillit, les gens sont en train d’aller à la retraite mais la relève n’est pas préparée. Et il faut dès maintenant régler cette préoccupation majeure, donner la chance aux jeunes stagiaires et appelés du service civique d’apprendre véritablement. L’âge de la retraite doit être maintenu à 60 ans. Nous avons des «tontons», nous avons des grands parents qui veulent toujours s’incruster dans l’administration de l’Etat jusqu’à 65 ans. Or quelqu’un qui a 60 ans qui part à la retraite, son poste budgétaire peut  créer 2 à 3 emplois, pour notre jeunesse. C’est de cela que nous avons besoin, pour que cette jeunesse ne bascule plus vers les réseaux criminels et vers la migration. La meilleure façon de la préserver, c’est l’occuper par des emplois sains et permanents.  Malheureusement nous avons des jeunes de 30 voire 35 ans qui vivent encore au crochet de leurs parents, malgré leurs cursus, leurs diplômes. A 40 ans, on tend la main aux parents, or la relève doit être aussi assurée au niveau de la famille (…).

Nous voulons une loi sur le quota de la jeunesse pour les postes électifs et nominatifs. C’est vrai, quand on regarde un peu l’entourage du Président de la République, son staff est relativement jeune. Mais ça ne suffit pas, nous voulons des ministres jeunes et davantage de directeurs généraux jeunes, des préfets jeunes, des jeunes gouverneurs. Le Président Bazoum et son gouvernement n’ont pas d’excuse. Regardez dans vos archives, à quel âge Bazoum a été ministre dans ce pays ; à quel âge beaucoup de ses collaborateurs ont eu des postes importants de responsabilité dans ce pays. Il n’y a pas donc des raisons qu’on ne puisse pas faire confiance à la jeunesse aujourd’hui».

Propos recueillis par Ismaël Chékaré(onep)

On aura regardé et retourné les images de la cérémonie, même la vidéo, l’on ne peut trouver nulle part une trace de la présence du Président de l’assemblée nationale, l’homme ayant brillé par son absence. Comment, quand le protocole d’Etat l’oblige à y assister pour honorer sa fonction, notamment quand il s’agit d’une activité présidentielle, Seini Oumarou peut-il banaliser son rôle dans la république, prêtant le flanc à ses détracteurs et adversaires ? Mais, pour comprendre le pourrissement des relations entre les deux hommes, il faut aller à une rencontre du parti de Seini Oumarou où ce dernier aurait fait entendre à ses interlocuteurs qu’il est avec le régime pour la stabilité de son parti, non pour quelques convictions. Ces propos jugés malveillants auraient alors été rapportés au Président Bazoum qui en a été profondément irrité ainsi qu’il fallait s’y attendre. Quand on raconte partout que le président de l’Assemblée nationale est plus proche de l’ancien président que du nouveau – toute chose que l’on peut comprendre aisément – l’on ne peut que lire dans les petits détails de leur collaboration devenue difficile les signes de leur cohabitation compliquée autour de la gamelle rose pour laquelle, pour Bazoum sans doute, cet allié qui avait fait son virage acrobatique à 190° pour le rejoindre après l’avoir vilipendé et défendre son pain, ne pouvait le mériter. Son absence à la cérémonie d’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda qui vient défier avec ses mille et une plaques sur les plateaux de la rive droite les turbines ingérables d’Issoufou a profondément choqué le Président Bazoum...

La mouvance au pouvoir ne connait plus d’harmonie. Les humeurs semblent avoir eu raison de la volonté des hommes à « manger » ensemble. Faut-il croire que Seini Oumarou en a marre et qu’il n’en peut plus de vivre avec des gens qui ne sont pas capables de respecter leurs alliés ? L’on savait depuis des mois que les relations au sein de l’alliance au pouvoir ne sont pas au beau fixe. Certains alliés trainent des malaises car très mécontents de la gestion qui est faite de leur alliance. D’autres, on se rappelle, avaient même crié sans succès. Ils oubliaient qu’on n’avait pas trop besoin d’eux car le PNDS qu’ils allaient soutenir par opportunisme n’avait pas besoin d’un autre depuis qu’il s’est arrangé à s’octroyer une majorité hélas démentie par une élection présidentielle qui l’a obligé à un second tour après avoir échoué le coup K.O. dont il rêvait et qu’il ne cessait de clamer sur tous les toits. En vérité, ceux qui, venant souvent de différentes relations, soutenaient la Renaissance acte III, souvent ne partagent aucun idéal, chacun ne jouant que sur ses seuls intérêts alors même que dans la vérité, ils ne s’aiment pas. Il était en réalité devenu impossible de taire les contradictions autour de la mangeoire car certains d’entre eux, depuis l’aube de la démocratie, ne s’aimaient pas et ne pouvaient apprendre à s’aimer. En effet, beaucoup de leaders qui avaient été amenés à soutenir Mohamed Bazoum – tout le monde le sait – étaient de ceux qui avaient farouchement combattu sa candidature, disons aussi sa nigérienneté, et donc qui étaient contre le fait qu’il soit président du Niger. Ceux-là qui ont été convaincus quand même à venir soutenir, répondaient d’Issoufou et ils peuvent comprendre que Bazoum leur garde quelques rancunes même quand, pour la circonstance, il sait qu’il est obligé de faire avec pour composer avec ses détracteurs d’une époque pas si lointaine. C’est cela aussi la politique. Il est désormais de notoriété publique que ça va mal et notamment entre Bazoum – peut-être pas le PNDS – et Seini Oumarou, président de l’Assemblée nationale.

Dans une réunion de son parti, il aurait dit qu’il n’est avec le régime que pour assurer la stabilité de son parti, une indiscrétion osée que des gens ont dû porter à la connaissance du président de la République qui aura alors compris que certains de ses soutiens ne sont pas de coeur avec lui, ceux-ci ne sont là que pour profiter de son pouvoir. Et les choses, comme dirait l’autre, se sont d’autant gâtées que Seini ne peut plus rien gagner avec le régime s’il ne passe pas par son protecteur Issoufou. L’on sait depuis longtemps tout le calvaire que l’on lui fait vivre, l’homme ne pouvant avoir aucune latitude à jouir de la plénitude de ses pouvoirs, d’autres pouvant le contrôler, le recadrer, et même lui dicter ce qu’il doit faire. A certains moments, les salaires de certains de ses conseillers qu’il nomme pour élargir ses bases sont sciemment bloqués, alors même l’acte administratif qui les consacre dans leurs fonctions est bien pris et signé. Quant à la pléthore d’autres conseillers désignés dans les différents partis politiques siégeant au parlement, l’on apprend que, pour des prétextes d’économie budgétaire, le Président de la République aurait carrément demandé de réduire leurs émoluments rabaissés de 300.000f mensuels à 200.000, voire 150.000F. Pour certains observateurs, Dieu seul sait les douleurs qu’il endure depuis qu’un opportunisme l’a conduit a se renier pour baisser la tête à aller manger avec celui qu’il dénigrait et qu’il combattait avec une rare hargne à ne plus reconnaitre l’homme que l’on disait si sage. Entre Bazoum et Seini, ce n’est donc plus le bel amour. Les deux hommes semblent renouer avec les mêmes détestations qui ont alors caractérisé leurs relations.

Seini Oumarou a-t-il boycotté la cérémonie de l’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda ?

Peut-il avoir eu connaissance d’un plan qui le viserait pour faire passer son poste dans les mains d’un de ses anciens alliés avec lequel il eut les batailles politiques les plus fratricides ? En tout cas, l’homme semble être sur le qui-vive, déçu de ne plus rien attendre de son alliance alimentaire et peut-être a-t-il compris qu’il est désormais condamné à assumer ses choix, et peut-être aussi, à prendre le risque de marcher seul dans la jungle politique. La question est sur toutes les lèvres On aura regardé et retourné les images de la cérémonie, même la vidéo, l’on ne peut trouver nulle part une trace de la présence du Président de l’assemblée nationale, l’homme ayant brillé par son absence. Comment, quand le protocole d’Etat l’oblige à y assister pour honorer sa fonction, notamment quand il s’agit d’une activité présidentielle, Seini Oumarou peut-il banaliser son rôle dans la république, prêtant le flanc à ses détracteurs et adversaires ? Mais, pour comprendre le pourrissement des relations entre les deux hommes, il faut aller à une rencontre du parti de Seini Oumarou où ce dernier aurait fait entendre à ses interlocuteurs qu’il est avec le régime pour la stabilité de son parti, non pour quelques convictions. Ces propos jugés malveillants auraient alors été rapportés au Président Bazoum qui en a été profondément irrité ainsi qu’il fallait s’y attendre. Quand on raconte partout que le président de l’Assemblée nationale est plus proche de l’ancien président que du nouveau – toute chose que l’on peut comprendre aisément – l’on ne peut que lire dans les petits détails de leur collaboration devenue difficile les signes de leur cohabitation compliquée autour de la gamelle rose pour laquelle, pour Bazoum sans doute, cet allié qui avait fait son virage acrobatique à 190° pour le rejoindre après l’avoir vilipendé et défendre son pain, ne pouvait le mériter. Son absence à la cérémonie d’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda qui vient défier avec ses mille et une plaques sur les plateaux de la rive droite les turbines ingérables d’Issoufou a profondément choqué le Président Bazoum. Quand des hommes d’Etat – on veut croire qu’ils le sont – ne peuvent plus écouter la raison, pour n’entendre que les affects que dictent les coeurs fragiles, alors il faut croire que l’Etat est en danger parce qu’il pourrait ne pas avoir les hommes dont il a besoin pour prospérer. Ces différends qui font jour remettent au goût du jour les malaises dont on parle depuis des temps entre les différents acteurs de la mouvance hétéroclite au pouvoir.

On n’est pas loin de l’implosion, préviennent des observateurs avisés…

Alpha

Le 16 septembre 2023, les Etats du Mali, du Burkina-Faso et du Niger ont signé officiellement un accord concernant la situation de l’heure notamment, la Charte du Liptako-Gourma ; Celle-ci faut-il le souligner, engendre de ce fait, l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Ce rassemblement dont ont fait preuve ces trois pays a comme objectif de faire non seulement un front commun contre le phénomène du terrorisme qui les assaille mais aussi pour sauvegarder les intérêts multidimensionnelles de ceux-ci.

Cette alliance faut-il le rappeler, était le souhait de certaines anciennes élites africaines dont Sékou Touré, Modibo Keita et autres qui étaient leaders de l’unification de l’Afrique. Aujourd’hui, l’Histoire semble non seulement leur donner raison mais également les honore. Aussi faudrait-il ajouter que cette alliance ne se limite pas qu’à ces trois pays qui ont sont les pionniers. Car, de ce qui ressort des clauses de cette dernière, les portes sont ouvertes pour toute autre nation qui se sentirait dans le besoin d’intégrer cette alliance dénommée AES. Louable est cette initiative pour les panafricanistes dignes du nom. Ainsi dit, le Tchad, La Mauritanie, L’Algérie et la Lybie se doivent eux aussi en pays sahéliens et au-delà voisins d’emboiter le pas à ces trois pays fondateurs de l’AEC. Et ce, non pas pour une question de choix mais de nécessité ; car, l’insécurité qui prévaut dans le Liptako-Gourma pourrait aussi s’étendre jusqu’à leur niveau. Surtout que ces temps-ci, les terroristes ont le feu aux fesses ; d’où le besoin pour eux de se trouver un autre refuge dans ces pays frontaliers avec le Niger, le Burkina-Faso et la Lybie. Au vu de la situation de l’heure la seule alternative pour une question de sécurité dans tout le Sahel, c’est la mutualisation d’efforts de ces pays du Sahel pour l’instant en marge de cette alliance avec les pays du Lipatako-Gourma. D’ailleurs, les prémices de l’effondrement du G5 Sahel ne sont plus à démontrer du fait que déjà le Mali a choisi librement de cette formation qui a montré sans ambages ses limites notamment ; dans la lutte contre le Sahel. En somme, c’est seulement par l’union des pays du Sahel qu’ils seront, à même de se faire respecter et écouter ; autrement dit de s’affirmer. Une telle posture susciterait probablement l’Unité réelle de toute l’Afrique différente des objectifs de l’institution dénommée Union Africaine (UA). C’est tous ensemble que nous vaincrons.

Amadou I

Alliance PNDS-MNSD Seyni Oumarou : À quand le courage politique?

Seyni Oumarou et son parti, furent des opposants farouches au régime d’Issoufou Mahamadou et ils n’avaient manqué aucune occasion pour démonter, chiffre après chiffre, tout ce que le régime pouvait construire pour rendre compte de son bilan. Ulcérés par la gestion des socialistes, outrés par une gestion discriminatoire, scandaleuse et patrimoniale que le président du Baobab rabougri pouvait même qualifier de gestion satanique, le parti et son président ne manquaient alors aucune occasion pour mettre au pilori la gouvernance des socialistes. Puis subitement, le régime, pour ceux qui le critiquaient, devenait fréquentable, exempt désormais de reproches. Après des mots aussi durs, il était exclu, pour beaucoup d’observateurs, que le Mnsd, en tout cas le bout que tient Seyni Oumarou, succombe aux charmes de la Renaissance, pour décider à la surprise de tous et notamment d’un pan important du parti, de contracter un mariage avec Satan. Le virage à 100° avait son pesant d’or car dans la balance, même quand des ministres sont cooptés par-dessus de sa tête dans le parti pour siéger au prétendu gouvernement d’union. En effet, pour sa part de gâteau pour payer ses silences, il pouvait être propulsé à un poste non constitutionnel qui fait du patron du Mnsd, le haut représentant du président de la République qui scelle le mariage contractuel pour tout le reste du mandat. Mais en fait, dans la réalité, il n’est qu’un représentant qui ne représente pas. A défaut d’être ministre au regard du rang et du calibre du poisson pris, il fallait tailler à sa mesure, un poste politique sans enjeu, pour d’autres une coquille vide conçu pour contenter matériellement un chômeur politique, notamment en lui concédant un tel espace qui lui offre un petit luxe pour se délivrer d’une précarité qui tapait à des portes devenues vulnérables.

Seyni Oumarou, avec un pan du parti – dans la douleur peut-on s’en souvenir – fit le grand virage. Pour consoler une conscience – la sienne – qui gronde pour la vilénie, il ne manque pas d’alibi pour justifier la migration politique forcée : saisir une main tendue pour s’engager dans la construction du pays et donc, à entendre bien, au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Il était difficile de comprendre le nouveau discours qui ne peut que traduire l’inconstance d’un homme politique sans visions et sans éthique et la politique alimentaire de la part d’hommes qui, habitués à un luxe facile ne peuvent plus supporter d’en être privés. Mais on veut la fidélité du pauvre de la part de leaders qui, eux-mêmes, sont inconstants, instables.

Investi candidat aux prochaines élections présidentielles, mais contesté par des franges importantes du parti qui peuvent même annoncer le retrait de leur confiance, le président du Mnsd semble ne pas s’être rassasié de son accrochage à la Renaissance qui a fini par le phagocyter. Pourtant, plus qu’un autre, c’est lui qui devrait partir le premier, non pas que pour casser une alliance, mais pour s’occuper de sa candidature surtout quand on sait en plus que par son poste de haute représentant, il n’a presque jamais rien eu à faire. Pour son honneur de politicien abandonné à un emploi-chômage, il devrait partir car dans le parti, il sait qu’il a beaucoup à faire. A un moment où le parti se déchire sur son choix d’alliance controversé et sur sa candidature que certains tentent de remettre en cause avec aujourd’hui des frondes venues de certaines sections, réconcilier le parti, ressouder les morceaux cassés du parti, pouvaient sans doute mieux l’occuper, utilement pour le parti et pour sa candidature et mieux l’aider à avoir la main sur un parti qui semble lui échapper. Aujourd’hui, il peut faire le bilan de sa collaboration avec la Renaissance et rassurer ses militants et l’ensemble du pays que l’expertise qu’il vantait avant de rentrer au gouvernement, aura sauvé la Renaissance de ses difficultés à gérer bien et le pays de l’enlisement. Bilan pour bilan, le Mnsd doit un bilan se son apport à la gouvernance de la Renaissance aux militants et à l’ensemble des Nigériens. Mais il est difficile d’être un meneur d’hommes.

La belle leçon de grandeur et de leadership d’Albadé Abouba…

Peut-être que sur la capacité à s’élever, Albadé Abouba avait des raisons de contester le leadership de Seyni Oumarou sur le Mnsd. Comment peut-il vivre passif, attendant le troisième tremblement de terre qui devrait réduire son parti – le Baobab – à sa portion congrue ? Alors qu’il sembler compter et tenir encore à d’autres mois de salaires supplémentaires en se garrotant à son poste fantôme, Albadé Abouba, sans aviser, et sans renoncer pour autant à une alliance qui le lie plus au président Issoufou qu’à son candidat – ce qui pourrait être le cas de Seyni – dépose sa démission et s’en va dans la conquête du pouvoir, en allant à l’extérieur nouer ou renforcer des amitiés, des soutiens qui pourraient lui être d’une utilité certaine dans sa campagne électorale prochaine. Comme quoi, ainsi qu’on peut le comprendre chez le président du MPR- .Jamhuriya, on ne finit jamais de manger et qu’il faut savoir, dans une vie, où se situent ses intérêts.

Il y a quelques années, dans Jeune Afrique, son adversaire – car ils sont tous candidats déclarés aujourd’hui – pouvait annoncer triomphalement qu’il ont «réussi à briser le Mnsd en deux», montrant par là même qu’il est au centre de la stabilisation des partis politiques, une stratégie peu porteuse pourtant pour un candidat peu en phase avec le peuple et qui pourrait croire que son sacre ne peut se réaliser que par le concassage des partis politiques, malheureusement sans se demander si une telle politique, dans la réalité pouvait lui profiter. Pourquoi donc Seyni Oumarou, peut-il continuer à trainer les pas, oubliant que pareil comportement ne peut que semer davantage le doute dans l’esprit de ses militants qui sont aujourd’hui déroutés, ne comprenant rien à ce qui arrive à ce qui fut «un grand baobab».

Il faut reconnaitre que tous les partis politiques de l’échiquier, et le Pnds surtout, sont malades mais à des degrés divers. Cependant la situation au sein du Mnsd pouvait être plus préoccupante qu’on le pense. Un comportement peu noble de son directoire aura beaucoup impacté le moral des militantes et militants, hier fiers d’euxmêmes, mais aujourd’hui obligés de mendier une place sur un banc encombré, affichant un profil bas quand d’autres partis qui se sont libérés, vivent aujourd’hui épanouis. L’on sait d’ailleurs que le président en est conscient et on peut pour cela comprendre pourquoi il redoute d’aller vers des militants qui peuvent avoir tourné le dos au parti et à son président, car les uns et les autres pourraient ne pas se reconnaitre à travers son comportement qui a ruiné et détruit le parti et sa belle image d’une époque. Ils sont en effet nombreux aujourd’hui à avoir fait un autre choix, partant scruter d’autres horizons quand le parti, par le comportement très passéiste du président, ne leur donne de choix que de fuir n’ignominie car ne voulant plus servir d’instruments aux mains de responsables qui, visiblement, ne pensent qu’à leur seul confort.

La sortie en fin de semaine dernière d’un groupe de femmes qui auraient adhéré au parti, le Mnsd, ne peut tromper sur la réalité et la profondeur des malaises qui traversent le parti. Cette mise en scène n’est certainement pas ce dont a besoin le parti dans le contexte crucial d’aujourd’hui. Il s’agit pour lui de savoir s’assumer en comprenant pour lui et pour le Niger les enjeux des prochaines élections dans le pays. Les militantes et militants du Mnsd-Nassara sont, depuis que le parti est engagé dans l’errance, dans la débandade, ne sachant plus jusqu’à quelle perdition les conduira l’inconduite politique de leurs dirigeants. Les femmes qui faisaient la déclaration voulaient soigner l’image de leur champion, en le présentant comme un homme de paix, comme un homme inoffensif duquel pourrait avoir besoin le Niger. C’est faux. D’une part parce que l’homme que l’on décrit comme un pieux incomparable, si tant est qu’il cet homme plein de piété, sans doute qu’il aurait choisi un autre métier que celui de la politique et ce après avoir échoué dans les affaires, et d’autre part qu’il aurait travaillé à apaiser un climat politique qui ne peut profiter à personne dans le pays. Tous les hommes sont des hommes de paix mais il y en a d’autres qui refusent qu’on leur marche sur les pieds car fiers d’eux-mêmes. Et cela c’est avoir le sens de la dignité et de l’honneur. Tant pis si un autre peut bien n’avoir rien à faire d’une probité, d’un honneur à préserver.

Mais alors, pourquoi peut-il continuer à rester alors même que l’on sait que, comme tous les autres alliés, il n’est pas un homme heureux dans ce mariage difficile ? Il y a quelques jours un confrère de la place rapportait que Seyni Oumarou se serait rendu chez le Chef de l’Etat, son allié, pour lui faire part de son dépit relativement à des demandes de son parti qui ne trouve pas suite auprès des autorités pour sortir des militants insoumis du parti du gouvernement ? Pourquoi rester quand on ne peut vous écouter et qu’on semble décider, visiblement, à vous détruire politiquement ?

Demain, dans le peuple, par un tel comportement, la voix Nassara sera étranglée, inaudible…

Il est clair que lorsque pour paraitre docile et gentil, le président du Mnsd continue à vivre dans cette attitude complaisante, son parti ne peut que couler. Déjà, dans la région où, pour son honneur de chef de parti, il pouvait avoir un certain réservoir, beaucoup de militants sont partis, choisissant d’autres partis politiques lorsque le leur ne semble plus agir sur les valeurs de dignité qui rendent à l’homme Nassara toute sa fierté. C’est cela sans doute le vrai problème : les hommes ont besoin de chefs à travers lesquels ils peuvent lire des valeurs qui les exaltent et les définissent. Un parti comme le Mnsd, ne saurait vivre d’aumône politique pour s’attacher à quelques positions arrangées pour le confort de certains de ses dirigeants décidés à le vendre pour survivre à une précarité qu’une perte du pouvoir leur aura causé.

C’est dire que cette insouciance est suicidaire pour le parti. Continuer à refuser d’écouter les voix discordantes qu’on peut entendre, exceptées certaines qui sont dans le même jeu qu’un Abdou Labo en d’autres temps et d’un Noma au Moden-Fa Lumana aujourd’hui mis à nu dans sa subversion, c’est refuser que la démocratie interne fonctionne dans le parti, au risque de légitimer les fractures qui s’y creusent pour n’en laisser qu’un corps amaigri du pari à Seyni Oumarou, flanqué de nostalgiques de la vieille époque du parti, le plus souvent en fin de course politique.

Cette attitude à rester pour manger jusqu’à la fin est incompréhensible. Le comportement attentiste du parti, lorsqu’il refuse la voie noble de la combativité, risque de se payer cash pour le Mnsd dans les urnes. Mais devenu l’appendice d’un autre, l’on peut comprendre que ce Mnsd-là n’a rien d’autre à proposer désormais aux Nigériens qu’une soumission, prix de sa survivance dans un espace politique où, pourtant, «ses amis» ne donnent aucun autre choix aux Nigériens que de se battre. Pour leur dignité.

A.I

 

Les Nigériens attendent toujours les mots d’ordre officiels des différents partis politiques sur les consignes de vote dans le cadre du second de l’élection présidentielle du 21 février prochain. En attendant, les rumeurs vont bon train quant aux positions que certains partis peuvent avoir face à l’un ou l’autre des deux candidats qualifiés pour ce second tour, à savoir Bazoum Mohamed du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) et Mahamane Ousmane du Rassemblement démocratique et républicain (RDR TCHANDJI). Selon un internaute du PNDS-TARAYYA, le président d’un des principaux partis politiques aurait même eu la promesse d’occuper la présidence de l’Assemblée nationale en échange du soutien de son parti au candidat Bazoum Mohamed. Quoi qu’il en soit, certains responsables des partis vont monnayer leur soutien et vont certainement aller du côté du plus offrant parmi les deux candidats. Or, selon de nombreux analystes, face à la situation que traverse le Niger, ce sont les intérêts du pays que tout responsable politique ayant un minimum de patriotisme, doit mettre en avant pour orienter son choix sur un des candidats au second tour de l’élection présidentielle. Mettre en avant les intérêts du Niger revient pour chaque responsable politique à faire une analyse honnête de la situation actuelle du Niger et se demander le pays a intérêt à ce que le PNDSTARAYYA continue encore à le diriger ou s’il faut opérer un changement radical de la gouvernance actuelle. Cette analyse doit nécessairement faire le bilan de tout ce que le Niger a connu pendant les dix ans de cette gouvernance, notamment la stagnation connue par le Niger en matière de l’Indice de développement humain (IDH) en continuant à occuper la dernière place du classement, les innombrables pertes en vies humaines dans les attaques terroristes, le développement de la corruption et les multiples atteintes aux libertés individuelles et collectives.

Tout politicien qui oublie son confort personnel et les intérêts de son parti au profit de ceux du pays aboutira sans conteste à la conclusion que le Niger a plus que besoin d’un changement radical de sa gouvernance. D’ailleurs, même lorsqu’ils succombent aux promesses mirobolantes que le PNDS-TARAYYA va leur faire pour soutenir son candidat, qu’est-ce qui garantit à certains politiciens qu’une fois la victoire acquise Bazoum Mohamed et son parti vont respecter leurs engagements ? Entre 2011 à ce jour, en dehors de Mahamane Ousmane, presque tous les principaux acteurs politiques ont tissé des alliances avec le PNDS-TARAYYA. Aucun de de ces acteurs politiques n’a vu un seul militant de son parti décrocher un marché public important. Tous les marchés portant sur des milliards de francs CFA ont été exclusivement confiés aux seuls militants du PNDSTARAYYA qui se sont enrichis en si peu de temps. Certains chefs des partis ont même connu l’humiliation de voir des marchés accordés par des ministères dont ils ont la charge être confiés à des militants du principal parti au pouvoir. Dans son obsession de s’éterniser au pouvoir, le PNDSTARAYYA va sans doute perpétuer des telles pratiques une fois que son candidat est élu, surtout qu’il dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour avoir peur de perdre des alliés qui pourront collaborer avec l’opposition pour le mettre en cohabitation. Et beaucoup des partis risquent de disparaitre avant la fin du premier mandat de Bazoum Mohamed.

Hamidou Bello

 

En attendant que la Cour constitutionnelle proclame les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, les Nigériens ont l’attention tournée vers les alliances électorales éventuelles. Et les rumeurs, de toutes sortes, pleuvent. Sur les réseaux sociaux, la guerre de communication est sans merci. Quand les uns écrivent que Bazoum est déjà assuré du soutien des partis politiques convoités et que le second tour n’est plus qu’une formalité, d’autres ripostent en soutenant que le 21 février 2021, le Niger entier votera Mahamane Ousmane pour mettre un terme au règne de l’injustice, des pillages des ressources publiques, de la corruption, etc. Un concert auquel Bazoum Mohamed, en personne, a mis fin, à sa manière. Dans une interview express qu’il a récemment accordée à la chaîne de télévision Africa 24 et relayée sur les réseaux sociaux, Bazoum Mohamed, le candidat du pouvoir, a tenu des propos sibyllins qui tendent à conforter la thèse du « Tout sauf Bazoum ». Interrogé sur l’éventualité d’un « Tout sauf Bazoum » qui pointe à l’horizon, le candidat d’Issoufou Mahamadou a répondu qu’il n’y aura pas de « Tout sauf Bazoum » et pour l’étayer, il soutient que le Pnds, à lui seul, détient 80 sièges de la future Assemblée et que ça vaut son pesant d’or ». Et lorsque le journaliste lui fait remarquer qu’il va falloir qu’il aille au-delà des 39% des voix qu’il a obtenues pour espérer gagner, Bazoum, manifestement à l’étroit, répond qu’il mise sur ses voix et sur la faiblesse de son adversaire. Connaît-il vraiment son adversaire ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est certain, c’est qu’il a, au détour de ses réponses, confirmé avoir échoué dans l’obtention de soutiens supplémentaires au second tour.

Les propos de Bazoum ont sonné comme un aveu de son impuissance à convaincre le Mpr Jamhuriya et le Mnsd Nassara

À la question du journaliste qui lui fait remarquer qu’il un troisième, un quatrième, un cinquième et que, si tout ce beau monde faisait bloc derrière son adversaire, Bazoum a laissé entendre que s’ils faisant bloc ensemble, ça voudrait dire que « nous, nous formerons le gouvernement pendant 18 mois et eux seraient relégués à l’opposition ». Une déclaration par laquelle Bazoum confirme qu’il est manifestement isolé dans cette course aux alliances et que le « Tout sauf Bazoum » est plus proche de la concrétisation que du fantasme. Les propos de Bazoum ont sonné, en tout cas, comme un aveu de son impuissance à convaincre des partis comme le Mpr Jamhuriya et le Mnsd Nassara qu’il représente le meilleur parti pour eux et pour le Niger. Il promet la continuité, clame-t-il.

Or, la continuité est synonyme de très mauvais souvenirs pour ces partis dont il convoite le soutien.Partis déstabilisés et instrumentalisés, méprisés et confinés à un rôle d’applaudisseurs, le Mnsd Nassare et le Mpr Jamhuriya ont subi un traitement inamical qu’on ne réserve pas à un allié politique.

L’échec résonne dans les propos tenus par le candidat d’Issoufou Mahamadou sur Africa 24.

La gouvernance publique est encore pire. Le Niger est gangrené par la corruption, le trafic de drogue, les malversations financières, etc. Des valeurs tels que l’unité nationale, la cohésion sociale et le vivre- ensemble sont mis à rudes épreuves. Les libertés publiques sont confisquées, la justice est instrumentalisée au point que, ouvertement, de grandes juridictions comme la Cour constitutionnelle sont accusées de parti pris. L’invite de Bazoum à une continuité de la gouvernance actuelle a, donc, quelque chose d’insolite. En principe, chercher et obtenir un deal quelconque avec un des partis politiques convoités est voué d’avance à l’échec. Cette mission, Bazoum et ses parrains l’ont tentée. Mais elle a manifestement échoué et cet échec résonne bien dans les propos tenus par le candidat d’Issoufou Mahamadou sur Africa 24.

C’est, donc, en fin de compte, Bazoum qui a confirmé le « Tout, sauf Bazoum ». En apportant, certes, de façon implicite, une réponse qui coupe désormais court aux spéculations politiques, Bazoum facilite la tâche, notamment, au Mnsd Nassara et au Mpr Jamhuriya qui, par respect aux convenances politiques, jugent utile d’attendre la délibération de la Cour constitutionnelle avant de décider de toute alliance électorale. Il a claqué la langue là où les partis et leaders politiques interpellés ont préféré tenir leurs langues en attendant la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Malgré le dément public apporté par le Mnsd Nassara quant aux rumeurs d’un ralliement à Mahamane Ousmane, Bazoum Mohamed a déjà parlé. Et tout le Niger a compris.

Doudou Amadou

 

Alliances électorales pour le second tour : Un complot politique contre le Niger et son peuple ?

Extraordinaire ! Impensable ! Les qualificatifs ne manquent pas pour parler de ces alliances électorales réussies de main de maître par le PndsTarrayya et son candidat, Bazoum Mohamed. Seïni Oumarou et le Mnsd Nassara, d’une part, et le Albadé Abouba et le Mpr Jamhuriya d’autre part, ont décidé, hier, mercredi 3 février 2021, de soutenir Bazoum Mohamed au second tour face à Mahamane Ousmane du Rdr Tchandji. Sans état d’âme ! Une décision qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, la plupart des Nigériens vouant aux gémonies ces deux partis politiques et leurs leaders. Les Nigériens ne comprennent pas cette volte-face de la part du Mnsd Nassara et du Mpr Jamhuriya. Le jugement est encore plus sévère vis-à-vis du Mnsd et de son président qu’à l’endroit du MprJamhuriya. Ce dernier ne s’est pas particulièrement manifesté dans la fronde contre la candidature de Bazoum Mohamed, accusé de détenir des pièces d’état-civil frauduleusement obtenues. S’il a pris part, aux côtés du général Salou Djibo, président du Pjp Doubara, lors de son message au peuple nigérien, Albadé Abouba ne s’est toutefois pas mouillé en s’affichant parmi les leaders signataires des requêtes adressées à la Cour constitutionnelle en vue de voir celle-ci disqualifier Bazoum Mohamed. Cependant, selon des sources généralement bien informées et de bonne foi, il a juré, devant des témoins, que quoi qu’il arrive, il ne soutiendra jamais Bazoum Mohamed. Un serment, aujourd’hui, tombé à l’eau. Tant pis pour ceux qui lui ont accordé foi. Selon les mêmes sources, il y en a qui en sont tombés malades, complètement dépassés par ce retournement spectaculaire.

Sans état d’âme, Seïni Oumarou s’est lourdement assis sur ses requêtes contre la candidature de Bazoum Mohamed, jugée illégitime et illégale

Si le cas Albadé Abouba est déjà grave, Seïni Oumarou, lui, sort de toute logique. Arrivé troisième à l’issue du premier tour, le président du Mnsd Nassara s’est âprement battu auparavant en vue d’obtenir la disqualification de Bazoum Mohamed. Il est, par deux fois, signataire d’une saisine de la Cour constitutionnelle, appelée à constater le caractère frauduleux des pièces d’état-civil du président et candidat du Pnds Tarayya. Pire, Lui et son parti ont, face au rejets de ces requêtes par la Cour constitutionnelle, affiché une exaspération qui a fait penser une révolte de cet homme débonnaire qui a bien accepté un rôle protocolaire pour se rallier au pouvoir au lendemain des élections générales de 2016. Dans un communiqué rendu public, le Mnsd et ses alliés de l’Alliance pour la paix et la République (Apr) ont dénoncé la tenue de la Cour constitutionnelle qu’ils ont par ailleurs qualifiée de partisane. Pas moins que ça. Quant au bilan des deux mandats d’Issoufou Mahamadou, Seïni Oumarou a bien déclaré ne pas être comptable de la gestion de ces 10 années de pouvoir issoufien.

Les Nigériens qui souffrent de cette gouvernance faite de corruption, de malversations financières jamais égalées, de violations de la constitution, n’ont qu’à attendre le messie qui n’a ni la tête de Seïni, ni celle d’Albadé.

Que Seïni Oumarou réfute cette gestion scabreuse n’est pas surprenante. Elle fait peur pour accepter d’en porter le chapeau. Et pourtant, le président du Mnsd Nassara doit se résoudre à l’assumer. Compagnon d’Issoufou Mahamadou dont il a été le représentant personnel, un poste que lui-même dit anticonstitutionnel, Seïni n’a pas, malheureusement, pu se faire violence pour dire non aux félicités et privilèges qu’on lui a fait miroiter. Il vient d’accepter un nouveau deal qui lui procurera des avantages certains qui lui garantiront les conditions de vie rêvées. Pourtant, lui comme Albadé ont rencontré, à plusieurs reprises, Mahamane Ousmane à qui ils ont donné le gage qu’ils le soutiendront. Des paroles qui n’ont pas visiblement résisté aux moyens de Bazoum. Les Nigériens qui souffrent de cette gouvernance faite de corruption, de malversations financières jamais égalées, de violations de la constitution, n’ont qu’à retrousser les manches et attendre le messie qui n’a ni la tête de Seïni, ni celle d’Albadé.

Les détournements massifs des deniers publics ont atteint leur paroxysme lorsque les Nigériens ont découvert, par le ministre de la Défense nationale actuel, Issoufou Katambé, que même les fonds destinés à l’armement des Forces armées nigériennes ont été dilapidés par des procédures d’une rare inhumanité. Dans certains cas, a révélé le rapport d’audit, ce sont des armes et des munitions défectueuses qui ont été commandées et mises à la disposition de l’armée. Un acte de sabotage qui, sous certains cieux, conduit au poteau. Ce sont des milliers de soldats qui sont tombés sous les balles terroristes et c’est bien justifié si l’opinion nationale considère que le bilan macabre est en partie la conséquence de ce crime perpétré, de concert, par des hommes d’affaires, bien connus, et des militaires haut gradés.

Que dire du trafic de drogue, devenu endémique au point où Niamey est devenue une sorte de hub des narcotrafiquants. En 2018, ce sont plusieurs tonnes de résines de cannabis qui ont été saisies dans le démantèlement d’un entrepôt, à Niamey 2000 ; des tonnes de drogue aussitôt incinérées sous la direction de Bazoum Mohamed, alors ministre de l’Intérieur, sans qu’on ait montré aux Nigériens un seul individu compromis dans ce trafic.

Seïni Oumarou et Albadé Abouba ont trahi le Niger ; Seïni et Albadé ont vendu le Niger, enetnd-on ici et là

Sur la base de ces faits, presque personne ne donnait la moindre chance à Bazoum dans les négociations envisagées à l’endroit du Mnsd Nassara et du Mpr Jamhuriya. La raison ? Ces actes posés rendaient pratiquement impossible toute entente électorale d’avec Bazoum Mohamed. Mais, c’était sans compter que la morale a, depuis longtemps, déserté les coeurs et les cours de nombre de leaders et partis politiques. Pour se donner bonne conscience et justifier des actes inqualifiables qui jurent d’avec la morale, ils expliquent que la politique n’est pas la religion. Autrement, pour eux, la politique admet la duplicité, y compris vis-à-vis de son pays et de son peuple. C’est la tragédie que vit le Niger, dans une impasse totale quant à l’héritage que lui laisseraient de tels politiciens. La lecture du communiqué final ayant sanctionné la décision du Mnsd Nassara est d’une telle incongruité. Le Mnsd, un parti libéral, dit trouver beaucoup de points de partage avec le Pnds, un parti socialiste. La trouvaille est de taille au point d’effacer de la mémoire de Seïni Oumarou et de ses camarades tout souvenir de cette gouvernance scabreuse à laquelle ils donnent carte blanche pour se poursuivre. C’est proprement scandaleux, entend-on ici et là. Seïni Oumarou et Albadé Abouba ont trahi le Niger ; Seïni et Albadé ont vendu le Niger, etc. Les mots sont durs et traduisent la profonde déception et l’amertume d’un peuple meurtri qui se demande ce qu’il a pu faire au Bon Dieu pour mériter des dirigeants pareils.

Les militants du Mnsd Nassara et du Mpr Jamhuriya, par sections entières, n’ont pas accepté cette orientation prise par les étatsmajors de leurs partis politiques.

La décision du Mpr Jamhuriya et du Mnsd Nassara de soutenir la poursuite de cette gouvernance ont été prises et on ne peut dire que c’est dans l’intérêt du peuple nigérien. Cela a d’ailleurs provoqué au sein de ces partis une sorte de tsunami. Les militants, par sections entières, n’ont pas accepté cette orientation prise par les états-majors de leurs partis politiques. La cassure est nette entre le sommet et la base. Partout, les cris de révolte se font entendre. À Dosso d’abord au sein de l’Andp Zaman-Lahiya, puis dans les rangs du Mnsd et de Jamhuriya. Les militants de ces partis politiques, préalablement sensibilisés sur l’illégitimité et l’illégalité de la candidature de Bazoum Mohamed à l’élection présidentielle, ne comprennent pas et n’admettent pas visiblement ce retournement de veste de leurs leaders. Dans les débats, il est beaucoup question d’argent, de beaucoup d’argent. On parle de plusieurs milliards versés. Combien ? Mystère et boule de gomme ! En revanche, les informations qui circulent font état du fait que si les négociations ont traîné en longueur, c’est parce que les parties ont mis du temps à s’accorder sur les montants à concéder. Ce qui est certain, l’on a bien vue sur les réseaux sociaux un homme se félicitant de la poursuite de l’alliance Mnsd-Pnds et se confondant en remerciements pour avoir reçu un véhicule 4X4. Un cadeau royal pour une grande gueule sûrement qui va désormais se taire. C’est déjà un gain pour Seïni Oumarou. Combien de cadeaux de ce type ontils été distribués ? Nul ne le sait.Les langues, sûrement, vont finir se délier. Inévitablement parce que, en pareilles circonstances, ceux qui se sont lésés vont la claquer.

Laboukoye

En 2016, pour justifier sa fa meuse victoire à la hussarde, téléchargée à plus de 92%, et ce pendant que des partis politiques importants de l’échiquier avaient décidé de boycotter le scrutin présidentiel du second tour, Issoufou n’avait eu recours qu’à l’enregistrement pointé de partis politiques sans envergure, pour justifier un score à la soviétique. Pourtant, le jour du vote, le pays pouvait rester silencieux dramatiquement, et des bureaux de vote gravement désertés, laissant des agents de la CENI sans activité, dormant souvent dans le silence des bureaux boudés. Les médias sociaux avaient d’ailleurs partagé les images de ces bureaux de vote déserts, avec des agents qui dorment, tranquille, pour fabriquer soient des résultats, non sans récompense. Beaucoup de ceux qui avaient fait ce sale boulot ont fini par le regretter et par l’avouer, écoeurés. Ce fut, ce 20 mars 2016 qui coïncidait curieusement avec la journée internationale de la Francophonie, l’un des jours les plus tristes pour le pays et pour sa démocratie. Alors que les Nigériens étaient restés terrés chez eux, une CENI pouvait, elle, voir un taux de participation qui frôle les 60%. Et ce sont aux mêmes hommes, aux acteurs qui ont laissé aux Nigériens un tel mauvais souvenir de ce qu’ils pouvaient être pour la démocratie même lorsqu’ils pouvaient avoir fait la promesse de ne pas accepter des élections tropicalisées et qu’ils les aient par la suite voulues et imposées, qu’on veut qu’on fasse confiance, aujourd’hui, où, tant pour la CENI que pour la Cour Constitutionnelle, ils ont imposés leurs hommes liges et leurs règles du jeu.

L’héritier politique d’Issoufou Mahamadou, son supposé dauphin Bazoum, sans doute formé à son école, se sert des mêmes techniques, des mêmes théorèmes apprises à sa chaire politique pour tenter de sauver sa candidature en proie à un naufrage certain. Depuis que le parti est fracturé à la suite de sa candidature imposée, et qu’à la suite, beaucoup de militants, et non des moindres, se sont éloignés de son aventure, ou pour scruter d’autres horizons, ou pour choisir l’indifférence et la passivité, depuis que l’alliance au pouvoir s’est éclatée avec aujourd’hui de réelles ambitions présidentielles affichées sans doute parce que tous seraient mus par un réel besoin d’alternance, et depuis que pour jauger de ce qu’il faut électoralement parlant dans le peu ple en allant dans une campagne précoce déguisé sous le fallacieux prétexte d’une visite de proximité qui pouvait lui faire voir son impopularité, le reliquat du Pnds-Tarayya et son président-candidat, avaient pensé à une autre stratégie, celle du «Maître-bienfaiteur», pour espérer donner de la fougue à ses soutiens, pour croire que son aventure serait politiquement envisageable. C’est en fin de semaine dernière, que quelques esprits illuminés, ont mis en oeuvre la trouvaille, en appelant quelques quarante partis politiques à la signature folklorique d’une alliance électorale, sans doute aussi, une alliance de gestion du pouvoir, parce que le groupuscule rassemblé, pouvait par ses fantaisies rêver d’un coup K.O., celui-là même que le «père spirituel», n’avait pas été capable de réaliser, lui qui pouvait se prévaloir de pont, d’échangeurs, et d’hôtels bâtis pour la cité et surtout de plus de partis qui venaient à sa rescousse pour le soutenir en vers et contre tous en 2016.

Le candidat du pouvoir, cherche sa force dans les arithmétiques, avec le nombre inutile de partis politiques satellites, inconnus, presque inexistants dans le peuple, si ce n’est sur les registres du ministère de l’Intérieur qui leur aurait facilité une reconnaissance officielle, qui sont venus le soutenir, avec pour chacun dans les mains gourmandes et cupides peut-on le soupçonner – côté en bourse oblige – le magot pour aller battre campagne auprès d’un électorat qui ne les connait pas pour être capables de soulever pour le compte d’un candidat en mal de popularité, des montagnes impossibles dans un électorat qui joue l’alternance irrévocable. Les orpailleurs politiques, invités à la messe avaient une occasion en or à ne pas rater quand même ils savent qu’ils ne peuvent rien changer dans le destin politique d’un homme, si ce n’est de profiter peut-être de ses largesses politiques conjoncturelles calculées que lui dictent un contexte difficile pour son aventure qu’il veut forcer pour croire que le Nigérien est si traitre qu’avec seulement de l’argent, on pouvait l’emballer et le trimballer dans une aventure qui se jouent contre ses intérêts et au profit d’un clan de prédateurs désormais connus et localisés sur l’échiquier. Non, les Nigériens ont de la dignité, de l’honneur et ils sont fiers d’eux-mêmes,

pour comprendre aujourd’hui, après le calvaire que le socialisme leur a fait vivre pendant dix ans, qu’ils ont mieux à faire, qu’ils ont un autre choix à faire. Ils ne croient plus qu’à une alternance. Douloureusement assis sur ses blessures, le Niger rêve mieux, espère et aspire profondément à un vrai changement. Il n’est donc que normal que la parole du candidat qui chante la continuation, la continuité, la perpétuation du chaos, ne puisse être audible dans un peuple anxieux et dépité par un socialisme de contrebande.

Ces partis maigres ; squelettiques comme des chèvres d’avril, ne peuvent donc pas renforcer une candidature affaiblie, amaigrie elle aussi, par les déchirements internes par lesquels elle est arrivée à s’imposer sans taire pour autant les contradictions internes dans le parti. Quelques 44 partis microscopiques dont les Nigériens ne connaissent même pas les noms souvent, a fortiori les leaders qui les conduisent, ne sont que de la poudre aux yeux et dont la messe, ce samedi, montre le désarroi d’un candidat qui chercher difficilement ses marques. Bazoum luimême et toute sa machine savent qu’ils se mentent, conscients de ce que ces partis ne représentent rien pour nourrir un quelconque espoir de victoire. Ils savent qu’on ne peut pas compter sur de tels partis invisibles pour croire qu’on peut remporter une élection dans le pays même lorsqu’on peut croire qu’on a la plus grosse fortune pour battre campagne et corrompre les consciences qu’on a souvent à dessein laissées végéter dans la misère crasse depuis dix ans. Ça fera peut-être grand bruit comme tous les tonneaux vides en sont capables – et là même pas si certain – mais ça ne changera rien.

Lorsque le Moden-Fa/ Lumana- Africa, le RDR Tchanji, Amen-Amin, Kishin Kassa, Jamhuriya et le MNSD-Nassara se battent pour d’autres candidats souvent plus posés, il est clair qu’avec sa petite moisson de 44 partis virtuels, farfelus, Bazoum, ne peut rien espérer, et surtout pas un K.O. dont rêvent ses obligés pour nourrir ses illusions de victoire incertaine, improbable, raisonnablement.

La longue et laborieuse liste des signataires égrainée du Palais des Congrès est comme sortie du néant : les Nigériens n’ont pas eu l’impression d’entendre les noms de partis politiques du pays et se demandent où est-ce que Bazoum est allé chercher ça pour l’impossible sacre qui le fait agiter depuis des mois que le président sortant lui fit la faveur de sa candidature à la candidature. La force que le Pnds a refusée de lui donner, les autres partis politiques ne peuvent pas la lui donner surtout quand ils ne sont même pas représentatifs de l’échiquier, tombés dans un anonymat qui les rend insondables.

La preuve est qu’ils sont partis s’engouffrer entre quatre murs ce samedi de la démonstration de force qui fut tragique par l’échec de la démonstration que l’on pouvait attendre de 44 partis, quand pour les 45 partis rassemblés, y compris le Pnds alors, les Nigériens auraient aimé qu’ils remplissent comme un autre, un stade de la capitale. C’est dire que Bazoum Mohamed, le Philosophe, ne peut pas compter sur ces minuscules partis pour croire qu’il peut triompher dans les prochaines élections. On aura compris que ce nombre, en aval, ne sert qu’à justifier demain une fraude, un hold-up que les Nigériens ne sont plus prêts à accepter.

Aujourd’hui seulement, peut-il regretter le mépris qu’il a toujours eu pour les autres, notamment tous les autres partis en vue de l’échiquier, pour ne se contenter que d’un poidsplume, Kassoum Moctar, pour lequel il est une idole incomparable qu’il couvre de tous les éloges superflus. Bazoum Mohamed, n’a eu que du mépris pour ceux qui ne sont pas de son parti et il l’a redit la dernière quand il devrait réagir à la suite de la validation de sa candidature problématique. L’heure est venue pour lui de payer son manque de sociabilité. Dans nos sociétés, le mépris pour les hommes se paie cash : aujourd’hui les partis et les hommes l’attendent du pied ferme.

Comme quoi, ces quarante-quatre partis ne peuvent pas faire l’affaire. Depuis quelques jours, les Nigériens, y compris du Pnds gagnés par le pessimisme, ont compris que tout s’est foiré autour du candidat du pouvoir et surtout que le Niger ne saurait rêver le meilleur avec lui. Cependant des partis politiques sans envergure et opportunistes qui fructifient leurs affaires en profitant d’un contexte favorable même à des alliances de façade, ne peuvent s’en priver pour grappiller autour d’un candidat qui fait étalage de sa dernière fortune obscure.

Bazoum a sans doute mieux à faire que de compter sur de tels soutiens dérisoires.
Le peuple a fait un choix, il est incorruptibles…

AI

Ben Omar Fete Travail NigerNigériennes, Nigériens mes chers concitoyens ;
Demain, 1er mai 2017, notre pays, en communion avec la Communauté Internationale, célèbre la Fête du Travail qui, elle-même, consacre le 131ème anniversaire des évènements de Chicago considérés universellement comme le 1er jalon de la conquête de droits par les travailleurs.
Cette fête, symbolique à plus d’un titre, est pour le Gouvernement et les partenaires sociaux, l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur l’état des rapports professionnels au cours de l’année écoulée et, par la même occasion, d’évaluer les grands chantiers sociaux qui focalisent nos intelligences et nos énergies.
L’année écoulée a été marquée par d’importantes mutations au plan socio-économique et la consolidation des acquis démocratiques au plan politique. La commémoration de cette journée historique intervient, donc, dans un contexte de stabilité qui a favorisé un apaisement des tensions sociales plus propice à l’épanouissement des actions génératrices d’une croissance économique durable et de progrès social.

Les assises de la 76ème Session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, New York (USA),placée sous le thème «Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l'Organisation des Nations Unies », battent leur plein à la tribune des Nations Unies où les dirigeants des différents du monde continuent de se relayer depuis le 21 septembre 2021. Hier, ce fut au tour de notre pays représenté par le ministre d’Etat, ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération, M Hassoumi Massoudou, de présenter sa communication. (Lire ci-dessous l’intégralité de l’allocution présentée, au nom du Président de la République, par le ministre d’Etat Hassoumi Massoudou).

«C’est la conviction de mon pays que le moment est venu pour la communauté internationale de prendre en compte les nouveaux défis auxquels notre monde est confronté et qui mettent en péril la paix et la sécurité internationales » 


«Monsieur le Président,

Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Chefs de délégations,

Mesdames, Messieurs,

Monsieur le Président,

De prime abord, permettez-moi de vous adresser mes chaleureuses félicitations, auxquelles je joins mes vœux de pleins succès, pour votre brillante élection à la Présidence de la 76ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Je puis vous assurer de la disponibilité de ma délégation à vous accompagner dans l’accomplissement de votre exaltante mission.

Qu’il me soit aussi permis de rendre un hommage mérité à M. VolkanBozkir, pour l’excellente manière dont il a conduit les travaux de la 75ème session, malgré les contraintes induites par la pandémie de la COVID-19.

Je tiens également à féliciter M. António GUTERRES pour sa réélection au poste de Secrétaire Général des Nations Unies et pour son leadership dans la gestion de la pandémie de la Covid-19, en particulier, son plaidoyer en faveur de l’équité et de la solidarité vis-à-vis des pays en développement, ainsi que ses efforts inlassables, en vue de renforcer la capacité de notre Organisation à répondre aux aspirations de nos peuples, à la sécurité et à la prospérité, dans le cadre d’un multilatéralisme renforcé.  

Monsieur le Président,

La présente session se tient dans un contexte où la communauté internationale fait face aux répercussions socio-économiques néfastes de la pandémie de la COVID-19. En effet, beaucoup d’avancées, laborieusement obtenues par les pays en développement, se trouvent durement compromises, notammentdans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et du Programme de Développement Durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.

En outre, devant la propagation de nouveaux variants du virus et la lenteur dans la distribution des vaccins dans les pays en développement, les perspectives de redressement et de croissance à court et moyen terme, pourront aussi être compromises si des initiatives vigoureuses ne sont pas entreprises pour renforcer les mesures de lutte contre cette grave pandémie.

Je demeure convaincu que la vaccination de masse, est seule en mesure de contenir la pandémie et de garantir la reprise de l’économie mondiale. À ce stade, je voudrais me féliciter du mécanisme COVAX qui a permis de collecter et distribuer des doses de vaccins anti-Covid-19 en faveur des pays en développement. Que tous ceux qui y ont contribué trouvent ici l’expression de notre gratitude.

Au Niger, les mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette pandémie ont, non seulement permis de maitriser sa propagation mais aussi, d’amoindrir ses impacts socioéconomiques. Ainsi, malgré la faiblesse du tissu économique et la persistance des autres chocs, notamment sécuritaire et climatique, le gouvernement a su, à travers la prise de mesures hardies, maintenir une croissance positive à 3% en 2020.

Monsieur le Président,

Permettez-moi, ici, de saluer également les efforts du G20, des Nations Unies,le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale et en faveur d’un moratoire sur la dette des États les plus fragiles, dont beaucoup sont déjà en situation de risque de surendettement. Bien évidemment, un moratoire sur la dette, seul, ne suffira pas, au regard de l’immensité des défis à relever, d’où l’impérieuse nécessité de concevoir et de mettre en œuvre un nouveau paradigme pour prendre en charge, entre autres, les besoins de développement des pays les plus fragiles.

Dans la même perspective, je reste convaincu que le relèvement des économies dépendra aussi de la qualité et du dynamisme du partenariat ainsi que de la libéralisation des échanges entre les pays en développement. Nous devons donc tirer avantage de toutes les potentialités qu’offre la coopération sud-sud et triangulaire, dans les domaines techniques, culturels et commerciaux.

C’est à ce titre, et dans le souci de répondre aux aspirations des peuples africains, conformément à l’Agenda 2063, que la Zone de Libre Échange Continentale Africaine a été initiée (ZLECAf), dont mon pays a assuré le pilotage du processus jusqu’au lancement de la phase opérationnelle, le 7 juillet 2019 à Niamey.

Malgré le retard enregistré dans son entrée en vigueur, du fait des bouleversements induits par la pandémie de la COVID-19 et d’autres défis, nous sommes confiants que la ZLECAf permettra à l’Afrique de mettre en place un marché unique, de soutenir la croissance économique, et de créer la prospérité à travers notamment, la création d’emplois pour les jeunes dont un peu plus de 10 à 12 millions, arrivent chaque année sur le marché du travail du continent.

Monsieur le Président,

En plus d’avoir induit des conséquences socio-économiques désastreuses, la pandémie de la COVID-19 a aussi amplifié les défis auxquels font face les pays du Sahel, à savoir le changement climatique et la crise sécuritaire.

Si dans certaines régions du monde il se traduit par les inondations, les incendies de forêt ou la montée des eaux des océans, dans d’autres, comme la région du sahel, il se traduit par des phénomène météorologiephénomènes météorologiques extrêmes, dont les sécheresses récurrentes, la dégradation des terres agricoles (le Niger en perd 100.000 hectares par an),et les inondations et les infestations de criquets.

Comme l’a indiqué S.E.M. Mohamed BAZOUM, Président de la République, Chef de l’État, lors de la réunion du comité des Chefs d’État et de gouvernement africains, sur le changement climatique (CAHOSCC), tenue à Niamey, « si nous devions gagner la lutte contre le changement climatique, il nous faudrait davantage de volonté politique. Il nous faut, aux niveaux stratégique et opérationnel, promouvoir la mise en œuvre des actions synergiques et cohérentes pour une meilleure résilience de nos populations face aux chocs climatiques et aux défis émergents, dans l’esprit de l’Accord de Paris ».

A cet égard, le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat(GIEC), qui vient de paraitre, sonne comme un appel pour une mobilisation a l’action. En affirmant clairement l’action humaineest le facteur indéniable du dérèglement climatique, ce rapport nous invite à agir immédiatement pour gagner le pari de maintenir à 1,5 degréCelsius le niveau du réchauffement de notre planète.

La prochaine conférence des parties, à l’Accord de Paris, la COP26, prévue à Glasgow en novembre prochain, devrait répondre à cette exigence, notamment à traversl’élaboration d’une position commune de nature à nous permettre de surmonter les défis qui subsistent encore.Au nombre de ces défis figurent le financement des politiques d’adaptations ainsi que celui du Transfer de technologie en faveur des pays en développement. 

C’est l’espoir du Niger,  que le grand rendez-vous de la COP 26, à Glasgow, servira de cadre, pour la réaffirmationd’une volonté politique en faveur de la lutte contre les effets des changements climatiques.

Pour sa part, le Niger en tant que co-président, avec l’Irlande, du groupe d’expert informel du Conseil de Sécurité sur cette importante question, travailleà ce que le conseil traduise toute l’importance qu’il accorde à cette questionen adoptant une résolution à cet effet.

 

Monsieur le Président,

C’est notre conviction que la fragilitéliéeau dérèglement climatique est un facteur aggravant des conflits et des crises humanitaires. Mon pays le Niger qui se trouve entouré des foyers d’instabilité qui impacte durement sa sécurité ne connait que très bien cette corrélation.  En effet, depuis les évènementssurvenus en 2011 en Libye, qui ont favorisé la prolifération d’armes dans la région du Sahel, nos pays font face aux attaques des hordes terroristes aussi bien dans le bassin du Lac Tchad à l’Est que dans la Zone dite « destrois frontières », à l’Ouest.

Malgré la modicité de ses moyens et l’étendue de son territoire, le Niger s’est montré résilient, ensauvegardantson intégrité territoriale et sa stabilité, grâce à la clairvoyance de son Gouvernement, au courage et à la détermination de ses Forces de défense et de sécurité et aux précieux appuis de ces partenaires bilatéraux comme multilatéraux auxquelsj’adresse ici nos sincères remerciements.C’est du reste, grâce aux succès récents remportés sur les Groupes Armés Terroristes que nous avons enclenché la réinstallation des populations déplacées, du fait des violences exercés par ces groupes armés.

A ce propos, je voudrais vous informer qu’en juin dernier environ 5935 personnes, ressortissantes de la localité de Baroua à Diffa et de 19 autres villages environnants, ont rejoint leurs terroirs, qu’ils avaient quittés depuis 2015, grâce à un programme pilote, qui visera aussi, à terme, le rapatriement d’environ 130.000 déplacés, de la Région de Diffa vers l’État de Borno au Nigeria. Ce même programme est dupliqué dans la région de Tillabéry.

En menant notre combat pour la paix et la sécurité, nous ne renonçons, pour autant, à ce celui pour le développement de notre pays. Nous demeurons convaincus que le terrorisme et le crime organisé ne sont que les conséquences de défis multiples qu’il conviendra de surmonter dont, en particulier celui de la pauvreté et des inégalités.

A terme, ce ne sont pas seules les actions militaires qui nous permettront de vaincre définitivement le terrorisme,mais aussi notre capacitéà mettre en œuvre des programmes de développements pour répondre auxbesoinsessentielsde nos populations. Le redéploiement de l’administration et des services publics de l’État dans les zones affectés constituent le prolongement indispensable de l’action militaire.

Dans cette perspective, il nous faudra prendre dûment en compte les dimensionsgenre etjeunesse dans les différents processusde développement et de restauration de la paix.En effet, dans les zones de conflit, les femmes et lesenfants sont les premières victimes des groupes terroristes qui ciblentdélibérément les populations civiles et les écoles, comme c’est le casdans la région du Sahel Central, où des villages sont fréquemment attaqués et des milliers d'enfants privés d’éducation du fait de ces attaques.C’est ainsi que depuis 2017, près de 5000 écoles ont fermé du fait des attaques terroristes, perturbant l’éducation de plus de 700.000 enfants et privant plus de 20.000 enseignants de la possibilité d’exercer leur métier. De ce fait, il est crucial que nous honorions notre responsabilité collective visant à bâtir un monde de paix et de sécurité dans lequel tous les enfants pourront s’épanouir.

Face à la gravité dela situation, le Niger appelle à des actions concrètes pour la protection des écoles. A cet effet, la Déclaration présidentielle sur la protection des écoles contre les attaques, adoptée en septembre 2020, lorsque mon pays assurait la présidence du Conseil de Sécurité, mérite une attention accrue de la communauté internationale. Je voudrais saluer ici toute les initiatives entreprises par d’autres États membres sur cette importante problématique. 

Monsieur le Président,

Si l’année 2021 continue d’être marquée par la pandémie de la COVID-19 et les défis sécuritaires, elle a constitué un tournant décisif pour la consolidation de la démocratie dans mon pays le Niger. En effet, grâce à la maturité et à l’attachement du peuple nigériena la démocratie,le Niger a pu réussir la première alternance politique pacifique, de son histoireà travers la passation du pouvoir d’un président élu à un autre président également élu.

C’est ainsi que, dans son programme, dit de renaissance Acte III, le nouveau président de la République, SEM Mohamed Bazoums’est engagé à consolidertous les acquis enregistré lors des deux mandats de son prédécesseur et a opéré les ajustements qui s’avèreraient nécessaire, sur la base des leçons apprissent et des impératifs du moment. 

L’un des axes prioritaires du programme du président de la République porte sur le secteur éducatif convaincu qu’il est, que le développement du capital humain reste la clé de voute dans la construction d’une société prospère, attachée aux valeurs de paix, de démocratie et de l’état de droit. C’est du reste pourquoi, le Président de la République a pris l’engagement, devant les Nigériens, de veiller personnellement à ce que le secteur de l’éducation soit au centre de toutes les actions du gouvernement durant les cinq années à veniravec l’appui technique et l’accompagnement de tous les partenaires de l’école, qu’ils soient nationaux ou internationaux.

D’ores et déjà, le gouvernement vient de lancer le Projet ‘’Amélioration de l’Apprentissage pour une Performance dans le secteur de l’Éducation’’ (LIRE-NIGER), avec l’appui de la banque mondiale pour un coût de 140 millions de dollars. La mise en œuvre de ce projet permettra de poser les jalons d’une transformation qualitative de notre système éducatifnigérien, tout en le rendant plus adapté à nos besoins spécifiques de développements.

Monsieur le Président,

L’année dernière, en pleine crise sanitaire, nous avonscélébré le 75èmeanniversaire del’Organisation des Nations Unies. Ce fut un moment de réflexion mais aussi de bilan. Si durant les sept dernières décennies, l’organisation des Nations-Unies a suéviter au monde les conflits de grande envergure, force est de constater que l’instrument central de gouvernance mondiale qu’elle incarne doit se reformer et s’adapter aux nouvelles réalités et défis du 21ème siècle.

A cet égard, l’une des leçons principales que nous devrions tirer de la pandémie actuelle demeure sans conteste, la nécessité de revisiter notre façon de voir le monde, notre façon de travailler, et notre façon de nous organiser. Nous avons plus que jamais besoin d’un multilatéralisme plus inclusifqui se nourri de solidarité et de partage et qui prend en compte les diversités qui font la richesse de notre humanité.

Ainsi, la revitalisation de l'Assemblée Générale, de l’ECOSOC, du Conseil de Sécurité, mais également des institutions financières internationales, telles que le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, doit être poursuivi sans complaisance et à son terme de façon répondre aux impératifs du monde contemporain.

S’agissant, en particulier, de la réforme du Conseil de Sécurité, le Niger réitère une fois de plus son attachement à la position africaine commune telle qu’exprimée à travers la Déclaration de Syrte et le consensus d’Ezulwini.

Membre du Conseil de Sécurité, depuis janvier 2020, mon payss’estatteléà apporter sa contribution à l’édification d’un monde pacifié et paisible. Qu’il s’agisse des questions africaines, nombreuses à l’agenda du conseil, y compris la situation au Sahel, des situations au Moyen Orient et en Palestine, en Syrie, en Libye, en Birmanie ou en Afghanistan notre priorité a toujours été de prendre en compte les besoins urgents des populations civiles, en particulier des femmes et des enfants, premières victimes des conflits et des catastrophes humanitaires devenues, hélas récurrentes.

Monsieur le Président,

Pour conclure, c’est la conviction de mon pays que le moment est venu pour la communauté internationale de prendre en compte les nouveaux défis auxquels notre monde est confronté et qui mettent en péril la paix et la sécurité internationales.

Tout comme nous l'avons fait dans le cadre de la lutte contre la pandémie du COVID-19, nous devons résolument nous attaquer auxdéfis : du changement climatique, cette autre pandémie aux effets dévastateurs;de la lutte contre le terrorisme et de la cybercriminalité; et de tant d’autres problèmes spécifiques à notre siècle. 

Au Niger nous avons foi que notre attachement à la défense des idéaux de notre charte et des valeurs de paix, de solidarité qu’elle incarne, nous permettra de mener à bien ce combat en vue de l’édification d’un monde de paix, de justice, et de prospérité.

Je vous remercie de votre aimable attention.

28 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Allocution de SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, Chef de l’Etat, Président en exercice de la CEDEAO, à la clôture du Sommet extraordinaire sur la situation au Mali« Messieurs les Chefs dEtat et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs

Nous sommes à la fin de notre Sommet extraordinaire  consacrée à la situation au Mali, suite  au coup d’Etat perpétré par une junte militaire le 18 mars 2020, et qui a conduit à l’arrestation et à la démission subséquente du Président de la République du Mali, ainsi qu’à la dissolution de l’Assemblée Nationale et du Gouvernement.

Comme nous  l’avions fait depuis le déclenchement de cette crise, nous avons décidé de nous impliquer résolument dans la recherche de solutions à cette nouvelle situation,  aux côtés du peuple malien et de toutes les forces vives de ce pays frère, afin que la paix et la sérénité puissent régner de nouveau au Mali, déjà  lourdement éprouvé par une insécurité qui entrave son développement économique et social.

Nous avons examiné la situation sans complaisance et nous avons procédé à des échanges francs et fructueux avec, à l’esprit un seul objectif fondamental, le retour dans les plus brefs délais au calme et à une situation institutionnelle normale dans ce pays.

Dans nos échanges et nos propositions, le Protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et la démocratie nous a servi de guide. Ce protocole auquel tous nos pays sont parties, nous indique clairement les voies à suivre en cas de changement anticonstitutionnel de régime politique, tel que c’est le cas au Mali.  Il nous permet de prendre des mesures conservatoires pour protéger le cadre démocratique et républicain en pareille circonstance, et nous les avons prises.

Allocution de SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat lors du Sommet virtuel de l’UA sur le COVID-19« SE Excellence Cyril Ramaphosa Président de la République Sud-Africaine, Président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’UA,

Messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,

Monsieur le Président de la Commission de l’UA,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de saluer et de féliciter le Président Cyril Ramaphosa pour son leadership notamment pour la convocation de cette troisième visioconférence exclusivement consacrée à la crise sanitaire du COVID 19. Ces rencontres, quoique virtuelles, nous donnent l’occasion de faire périodiquement le point de la situation épidémiologique de la pandémie, ses impacts sur nos économies et les mesures prises ou à prendre pour, d’une part se prémunir contre les risques de sa propagation et prendre en charge les malades et d’autre part atténuer ses conséquences économiques et sociales.

Allocution de SEM. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, Président en exercice de la CEDEAO, à l’ouverture du Sommet Extraordinaire sur la situation au Mali« Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Monsieur Goodluck Jonathan, Ancien Président de la République Fédérale du Nigeria, Médiateur de la CEDEAO pour le Mali,

Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO,

Messieurs les Ministres

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à cette visio session  extraordinaire de notre Conférence, consacrée à  la situation au Mali.

J’ai tenu à convoquer ce sommet extraordinaire de toute urgence car la situation politique au Mali, qui était déjà au centre de nos préoccupations, vient de connaitre un nouveau développement avec la prise du pouvoir, le Mardi 18 Aout 2020, par une junte militaire, se traduisant par l’arrestation du Président de la république, de son premier Ministre et des membres de son gouvernement.

Cette situation intervient dans un contexte sécuritaire difficile pour notre région en général et pour le Mali en particulier. Elle intervient en dépit des efforts diplomatiques intenses déployés par notre communauté en vue de surmonter la crise politique que traverse le Mali, crise consécutive à l’élection législative contestée du 19 Avril 2020.

Allocution de Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger lors du forum des Premières Dames CEDEAO : « Le programme de renaissance du Niger se fixe pour objectif de développer la Santé de la Reproduction en mettant « Mesdames, Messieurs,
Notre pays vient une fois de plus de faire l'objet d'une attaque de groupes terroristes, attaque qui s'est soldée malheureusement par un nombre important de victimes parmi nos forces de défense et de sécurité et leurs instructeurs Américains.
Les femmes et les enfants paient un lourd tribut au terrorisme de manière directe comme victimes innocentes et de manière indirecte en tant que mère et épouses. Elles viennent une fois de plus de perdre des fils et des maris. A la mémoire de nos soldats tombés sur le champ d'honneur, à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme, je vous demande d'observer une minute de silence.
Je vous remercie
Mesdames, Messieurs,
Le Niger est particulièrement honoré d'accueillir les Premières Dames des Etats Membres de la CEDEAO dans le cadre du présent forum. Je voudrais souhaiter la bienvenue et adresser mes vifs remerciements aux premières dames et à toutes les délégations qui ont fait le déplacement de Niamey. Votre présence conforte les liens de fraternité et de solidarité unissant les peuples Africains et illustre fort éloquemment la vitalité et la solidité de l'intégration régionale de nos Etats dans le cadre de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Permettez-moi de saisir cette occasion solennelle pour rendre un hommage mérité à mon frère et ami Faure Gnassingbé, Président de la République Togolaise, et Président en Exercice de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO qui malgré un agenda surchargé a tenu à faire le déplacement de Niamey et honoré de sa présence cet important évènement.
Je tiens à saluer Monsieur Marcel de Souza, Président de la Commission de la CEDEAO, dont le leadership a permis de donner une nouvelle impulsion aux activités de notre Organisation, confirmant ainsi son rôle de cadre privilégié en matière d'intégration régionale et de développement économique et social de nos pays.

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Bazoum, a pris part, mardi dernier par visioconférence, à une réunion de haut niveau sur le VIH/sida à l’Assemblée Générale des Nations-Unies. A l’occasion de sa toute première intervention devant l’Assemblée Générale de l’ONU, le Président Mohamed Bazoum a joint sa voix à celles des autres leaders du monde entier pour plaider en faveur d’une réduction des nouvelles infections par le VIH, ainsi que des décès liés au sida. (Lire ci-dessous l’intégralité de l’allocution prononcée par le Chef de l’Etat)

{xtypo_quote}“C’est tous ensemble, que nous arriverons à relever les défis de la lutte contre le VIH/SIDA, tout comme ceux de la lutte contre la COVID-19”, déclare S.E.M. Mohamed Bazoum{/xtypo_quote}

 

«Monsieur le Président de l’Assemblée Générale,

Monsieur le Secrétaire Général,

Chers Collègues et Chefs de délégations,

Mesdames et Messieurs,

En quarante (40) ans d’existence, le VIH/SIDA a infligé à l’humanité un revers socio-économique de très grande ampleur. Le Niger, à l’instar des autres pays, a été confronté à cette pandémie.

En dépit des initiatives du gouvernement, les personnes vivant avec le SIDA continuent à subir une discrimination qui se présente sous diverses formes. C’est pourquoi, mon pays s’est inscrit dans la stratégie de l’ONUSIDA qui entend combattre la discrimination sous toutes ses formes et en tout lieu.

Au Niger, depuis la découverte du premier cas en 1987, l’épidémie du VIH est restée faible et stabilisée dans la population générale avec une prévalence de 0.4 %.Le pays a enregistré également une baisse continue du nombre de décès liés au VIH (4.000 décès en 2012 ; 1.248 en 2018 ; 1.076 en 2019 et 973 décès en 2020).

Le besoin de plus de 21.330 personnes infectées a été couvert avec le traitement antirétroviral en 2020, soit 65 % et les soins continus ont été assurés au niveau de 132 sites de prise en charge. Les capacités du personnel médical et paramédical sur le dépistage et la prise en charge ont été renforcées, la société civile, les associations et les réseaux des personnes vivant avec le VIH, ont été impliquées. Aussi, les laboratoires des hôpitaux nationaux, régionaux et de districts ont été dotés de plateformes ou de machines pour dépister de façon précoce le VIH chez les enfants et pour mesurer la charge virale.

Malgré ces résultats encourageants, beaucoup reste à faire, pour que le Niger puisse honorer les engagements internationaux auxquels il a souscrits, visant l’élimination du VIH d’ici à 2030 et l’adoption des différentes stratégies de l’ONUSIDA, en particulier les trois 90 «Tester et traiter» appliquée aux enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les tuberculeux, les populations clés. La transmission du VIH de la mère à l’enfant ainsi que la prise en charge pédiatrique du VIH figurent parmi les défis que le Niger s’attèle à relever.

Tous ces efforts ont bénéficié de l’appui de l’Etat mais aussi, et surtout de ses Partenaires Techniques et Financiers, ce qui a rendu les produits disponibles et les soins gratuits.

 

Monsieur le Président,

C’est le lieu de saluer et féliciter la Directrice Exécutive de l’ONUSIDA et son équipe pour leurs efforts inlassables et leur engagement à soutenir nos pays dans la lutte contre le VIH.

Au Niger, les personnes vivant avec le VIH ont reçu, grâce à l’engagement du Gouvernement une dotation multi-mensuelle de traitement antirétroviral afin de limiter le déplacement des patients et partant, de limiter les risques d’exposition à la COVID-19.

Je voudrais, pour conclure, rendre un vibrant hommage aux Organisation de la Société Civile, aux ONG engagées dans la lutte contre le VIH/SIDA, aux Partenaires Techniques et Financiers, aux médias pour leur engagement sans faille en vue de permettre aux populations de bénéficier d’un service de santé efficace et aux personnes vivant avec le VIH, de disposer du traitement requis.

La lutte contre la pandémie de la COVID-19, qui continue d’avoir de graves répercussions sur nos systèmes de santé et nos économies, tout comme celle contre le VIH/SIDA, nous rappellent combien il est urgent, face à des défis globaux, que nous agissions de façon coordonnée, sur la base d’un multilatéralisme revigoré, pour trouver les solutions durables.

C’est tous ensemble, que nous arriverons à relever les défis de la lutte contre le VIH/SIDA, tout comme ceux de la lutte contre la COVID-19.

Je vous remercie».

10 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Les manifestations de la 11ème édition des Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO 2019), ont battu leur plein du 24 au 27 Novembre 2019 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Placée sous le thème « Communication géopolitique : construire une autre image de l’Afrique ». Cette importante rencontre a regroupé d’éminentes personnalités et des experts venus des quatre coins du monde. La délégation nigérienne a été conduite par le ministre de la Communication, M. M. Habi Mahamadou Salissou, qui a prononcé une allocution lors de la cérémonie officielle d’’ouverture. (Lire ci-dessous l’intégralité de son allocution).

«Excellence Monsieur le Premier Ministre

Chers participants

Tout comme les précédentes, la onzième édition des Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO 2019) est un cadre d’échanges entre chercheurs des Universités, acteurs du monde des médias et de la communication. Le choix du thème des présentes assises, à savoir « Communication et Géopolitique : construire une autre image de l’Afrique », n’est pas un fait du hasard.

Il intervient dans un contexte où les populations subissent sporadiquement les effets de l’insécurité liée aux actions de groupes extrémistes, notamment dans la région du Sahel. En effet, depuis la déstabilisation de la Libye en 2011, la bande Sahélo-saharienne est le théâtre de violences et d’attaques de tous genres. Cette situation a malheureusement contribué à favoriser la circulation d’images peu reluisantes et peu conformes aux réalités de nos pays. C’est pourquoi, le partage d’expériences en matière d’information et de communication entre chercheurs et professionnels des médias d’Afrique et d’ailleurs, d’une part, et la mutualisation des efforts entre ceux-ci et les pouvoirs publics, d’autre part, s’avèrent nécessaires.

Le croissant lunaire a été aperçu le vendredi 1er avril dernier dans plusieurs localités du Niger, marquant ainsi le début du jeûne de ramadan. A cette occasion, le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a prononcé, au nom du Président de la République Mohamed Bazoum, un message dans lequel, il a appelé les fidèles musulmans à cultiver la solidarité, la cohésion sociale, la tolérance et le pardon. M. Ouhoumoudou Mahamadou a par la même occasion, le contexte dans lequel intervient le jeûne de ramadan notamment la crise sécuritaire, l’insécurité alimentaire et la flambée des prix des produits de première nécessité. Le Chef du gouvernement a demandé à tous les citoyens d’apporter leurs contributions dans la réponse à ces défis. (Lire ci-dessous, l’intégralité du message du Premier ministre)

«As salama alekum warahmatullahi wa barakatuhu

Mes Chers Compatriotes,

Par la grâce d’Allah, la Oumma Islamique de notre pays entamera, demain, le jeûne du mois sacré de ramadan, un mois de piété, de pardon, d’adoration et de repentance. En effet, le croissant lunaire a été aperçu, aujourd’hui, dans plusieurs localités de notre pays. Cette année, le jeûne de ramadan intervient dans un contexte caractérisé par de multiples défis. Ce contexte défavorable requiert de tous davantage d’unité et de solidarité.

La situation sécuritaire est au centre de nos préoccupations. Les groupes armés terroristes et criminels, quoique affaiblis, continuent de s’attaquer aux populations civiles, en opérant des rapts de personne contre rançon et envolant le bétail. Je salue la bravoure et l’efficacité de nos éléments des Forces de Défense et de Sécurité, et m’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur au nom de la patrie. La sécurité est l’affaire de tous. C’est pourquoi, j’invite l’ensemble de nos compatriotes à une collaboration soutenue avec nos Forces de Défense et de Sécurité. Le Gouvernement poursuivra ses efforts pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire.

Le deuxième défi auquel nous faisons face est relatif à la situation de crise alimentaire, conséquence de la mauvaise campagne agro-pastorale 2021 caractérisée par un fort déficit céréalier et fourrager. Cette situation expose près de 4 millions de nos compatriotes à l’insécurité alimentaire. Pour y faire face, le Gouvernement met en œuvre un Plan de soutien incluant la vente à prix modérée de céréales, la distribution de vivres et de cash pour les populations vulnérables et d’aliments de bétail en zone pastorale.

Sur le plan économique, nous enregistrons depuis plusieurs semaines une flambée vertigineuse des prix des produits de consommation courante liée en partie à la Covid 19 et à la guerre en Ukraine. Très tôt, le Gouvernement a engagé un dialogue avec les opérateurs économiques afin d’inverser la tendance haussière des produits.

C’est ainsi qu’il a consenti la réduction des taxes à l’importation sur plusieurs produits pour près de 7 milliards de francs CFA. Elle est destinée à soulager les portefeuilles des consommateurs.

Je demande aux opérateurs économiques d’éviter la surenchère des prix, et de prendre en compte les efforts fournis par l’Etat. Les services compétents ont été instruits, à cet effet, pour porter une attention particulière sur les prix des produits de première nécessité sur les différents marchés.

Mes Chers Compatriotes,

En cette veille de ramadan, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Mohamed Bazoum, m’a chargé de vous transmettre ses vœux d’un bon ramadan. En ces instants précis, il a une pensée particulière pour tous nos compatriotes en situation de vulnérabilité.

Je vous invite, mes Chers Compatriotes, à davantage de partage, de solidarité et de bienveillance envers les plus faibles, ceux qui ont besoin d’assistance pour passer le jeûne dans des conditions d’humanité et de dignité. Je vous invite à multiplier les prières et les invocations conformément à la tradition du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui), à implorer Allah Soubahanahouwa Ta alla pour qu’ll descende sa Miséricorde et sa Clémence sur notre pays et le monde entier, et qu’il nous débarrasse définitivement du phénomène du terrorisme et de la violence aveugle. Je vous invite à cultiver au quotidien la cohésion sociale, le pardon et la tolérance tels que nous l’enseigne notre Livre Saint.

Au nom du Président de la République et du Gouvernement, je souhaite à tous les fidèles musulmans un excellent mois de Ramadan. Puissent ces moments de recueillement et de dévotion nous procurer davantage de paix, de sécurité et de bien-être collectif. Puisse Allah nous accorder la meilleure rétribution de nos actes de foi et adoration. Amine.

As salama alekum warahmatullahi wa barakatuhu.»

ONEP

 

Depuis quelque temps, un extrait d’un discours prononcé par le président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP), le Général Mahamadou Abou Tarka qui circule sur les réseaux sociaux donne lieu à des interprétations malsaines. Ce discours tenu lors d’un Forum de dialogue Administration-Population de Ouallam, le 09 Janvier 2021 à Ouallam fait le buzz parce qu’il est extirpé de son contexte par des esprits malveillants qui veulent en faire un usage détourné. Nous vous proposons ici l’intégralité de ce discours tel que prononcé par le général Abou Tarka, cela pour permettre aux citoyens  de se démarquer des interprétations malsaines qui en sont faites.

« Excellence Monsieur le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique ;

-Honorables députés nationaux ;

-Monsieur le Conseiller Principal du Premier Ministre,

-Monsieur le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale,

-Monsieur le Haut Commandant de la Garde Nationale

- Monsieur le Directeur Général de la Police

- Monsieur le Gouverneur de la région de Tillabéry ;

- Messieurs les préfets des départements de Banibangou et de Ouallam ;

- Messieurs les maires,

- Officiers, Sous-officiers, hommes de rangs, gendarmes, Gardes et Policiers,

- Honorables Chef de Cantons et Chef des Villages et chefs de tribus;

- Mesdames et Messieurs les membres de la Presse

-Honorables Chefs traditionnels, leaders religieux et communautaires ;

- Distingués invités et participants, en vos  titres grades et qualités ;

Nous tenons ce Forum ici dans le Zarmaganda à un moment particulièrement critique de notre histoire. Le samedi 27 décembre 2020, alors que sur la plus grande partie du territoire national, nos concitoyens étaient sortis nombreux pour choisir librement leurs dirigeants par les urnes et marquer ainsi une étape importante dans la vie politique de notre nation, une centaine de nos compatriotes civils, sans défense, hommes et jeunes garçons étaient pourchassés, poursuivis, et abattus froidement et lâchement par les terroristes qui écument l’Hinterland entre le Niger et le Mali. Cette zone, nous le avons, est un foyer d’instabilité et d’insécurité et malgré l’action des Forces Armées, des Forces de Sécurité, malgré les efforts de l’administration et des autorités coutumières pour y assurer la paix et ramener la quiétude, chaque jour qui passe vient avec son lot de meurtres et de désolation.

C’est pour discuter de cette situation, écouter les populations, apporter des réponses aux défis posées par la situation, que le Président de la République a ordonné à la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix d’organiser cette rencontre et demandé au Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique de la diriger personnellement.

Mesdames et Messieurs,

Cette rencontre traduit la détermination de l’Etat nigérien à demeurer l’avant-garde de la résolution des problèmes de sécurité qui se posent dans notre pays. Ces problèmes ne peuvent pas être gérés par nos alliés et partenaires malgré leur bonne volonté et leur engagement à nos côtés. Les questions de sécurité et de Défense sont des questions régaliennes et la protection des populations nigériennes relèvent exclusivement de la compétence du Gouvernement du Niger. Ce Forum est un Forum du Gouvernement.

Et le Gouvernement est pleinement engagé dans cette mission. S’il est encore besoin de le démontrer, un simple tour des participants à ce Forum suffit à l’illustrer : Nous avons ici, le Ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité publique et autour de lui les principaux chefs des Forces de Défense et de Sécurité du niveau national, tous membres du Conseil National de Sécurité: le Directeur General de la police, le Haut commandant de la Gendarmerie, le Haut Commandant de la Garde Nationale. Nous avons également le Conseiller Principal du Premier Ministre, chargé de la Cellule de réponse aux crises et nous savons l’importance de ce service de l’Etat dans les premières réponses aux crises pour soutenir les populations victimes, dans une zone où seul l’Etat peut intervenir et où les agences et ONG internationales peinent à opérer du fait des menaces des terroristes. Nous avons aussi le Chef d’Etat-major de l’Opération militaire Al Mahaou qui est déployé dans le Nord de la Région de Tillabéry, qui représente ici le Chef d’Etat-major des Armées. Les hommes de l’opération Al Mahaou payent un lourd tribut en sang et en sueur pour garantir notre sécurité.

Je voudrais ici saluer leur action, leur engagement et les sacrifices qu’ils consentent pour que le Niger vive en paix. Nous avons aussi le Gouverneur de Tillabéry entouré de Son Conseil Régional de Sécurité, nous avons bien évidemment les Préfets et leurs services techniques et de sécurité. Il y’a aussi ici les élus, les députés de la région, ainsi que les maires des cinq communes. Nous avons en face de nous, l’ensemble des chefs coutumiers, chefs de cantons, chefs de villages, chefs de tribus, imams et notabilités régionales.

Ce type de rencontres est devenu la norme dans notre pays, du fait des missions que le Président de la République a confié à la Haute autorité à la Consolidation de la Paix, missions qui visent à apporter une réponse intégrée, concerté et multidimensionnelles aux crises sécuritaires. Nous sommes bien armés pour nous pencher sur la situation, mettre en évidence les insuffisances de nos réponses, recueillir l’avis des populations, confronter nos idées et déboucher sur des recommandations à même de nous permettre de remédier à la dégradation de la situation sécuritaire que nous observons.

{xtypo_quote}« Dans notre République la stigmatisation des communautés n’a pas de place (…) ; la responsabilité des terroristes est et demeure individuelle », déclare le Général Mahamadou Abou Tarka{/xtypo_quote}

Monsieur le Ministre de l’Intérieur,

Mesdames et Messieurs,

Les difficultés de garantir la paix dans une zone comme celle du nord Tillabéry vient du fait que c’est une zone frontalière ouverte sur le Mali ou l’Etat a malheureusement disparu. Il suffit aux terroristes, une fois leur forfait accompli, de s’enfuir dans les grands espaces du Nord Mali et d’attendre une prochaine occasion pour frapper fort au lieu et au moment de leur choix. Aucun pays au monde ne peut prévenir de manière certaine la commission d’un acte terroriste. Un acte terroriste est par définition un acte aléatoire toujours commis sur le plus faible, le plus vulnérable. Aucun pays n’est à l’abri d’un tel phénomène.

Dans le cas de notre pays, les foyers d’instabilité où ces actes sont commis ont tendance à se concentrer dans les zones périphériques et frontalières, où l’Etat est faible et peine à satisfaire aux besoins sociaux de base des populations, mais aussi à leur besoin de paix, de justice et de protection. Ces zones sont propices au développement de l’extrémisme violent, d’origine identitaire, idéologique ou religieuse. Cet extrémisme violent aggrave les défis auxquels ces zones sont confrontées, conduit à une détérioration rapide de la situation sécuritaire et provoque des véritables catastrophes humanitaires en entrainant le déplacement des populations et la désorganisation de l’économie.

La région de Nord Tillabéry est un de ces foyers d’instabilité. Les mouvements extrémistes et identitaires qui écument le Nord du Mali ont rapidement étendu leurs activités dans le Nord et l’Ouest de la région de Tillabéry au Niger mais aussi dans le Nord et l’Est du Burkina Faso. Cette extension est facilitée par la présence de chaque côté de la frontière des mêmes communautés. Les conflits entre l’Etat malien et les groupes armés Djihadistes ou identitaires se sont  ainsi déplacé dans notre pays et les groupes armés se sont attaqués aux forces Armées et aux Forces de Sécurité et aux représentants de l’Etat que sont les chefs coutumiers. C’est ainsi que les chefs de villages sont systématiquement ciblés avec comme objectifs de les assassiner, de les chasser. Ceux qui restent n’ont d’autres choix que de se soumettre. Le but ultime de ces groupes est de devenir l’autorité de fait dans la campagne. Cette autorité se traduit par la main mise sur le cheptel des nomades et l’extorsion de l’impôt, la dime, appelée cyniquement Zakat qui n’est en vérité qu’un racket sur des villageois sans défense.

Depuis la réaction vigoureuse des Forces Armées, les attaques se sont raréfiées sur les militaires, mais elles ont redoublé sur les civils. Cette situation a provoqué une catastrophe humanitaire avec le déplacement des populations, et désorganisé  de manière durable les rapports sociaux dans les communautés affectées.

Quelle est la situation aujourd’hui et quels sont les défis de la zone ? C’est à ces questions que nous allons essayer de répondre. Permettez-moi de faire mon diagnostic rapide.

Le premier défi qui découle de cette situation est la protection des populations. C’est un défi immense qui demande de notre côté une réflexion approfondie pour trouver des solutions originales. Car on ne peut pas mettre un militaire dans chaque village. Ensuite les moyens militaires lourds sont de peu d’efficacité par rapport à des petits groupes de moto qui surgissent de nulle part et qui se dispersent rapidement, se fondent dans la brousse ou se déguisent cyniquement en civil innocent avec l’objectif de provoquer une réaction violente et indiscriminés des Forces de l’Ordre contre les populations. Car le but des terroristes est de décrédibiliser l’Etat et ses démembrements. De provoquer des accusations d’exactions pour lier les mains des Forces de Sécurité, les neutraliser et ainsi les opposer aux communautés. Leur but est également de montrer aux populations par des actes de terreurs permanents que l’Etat et les militaires ne peuvent pas les protéger. De faire en sorte que la seule garantie de sécurité est une soumission à leur volonté. Cette stratégie leur permet de recruter facilement les jeunes de toutes les communautés.

Certes, et cela est indéniable, les principaux lieutenants de Abou Walid Al Sahraoui sont des nigériens issus d’une seule communauté, ce sont des Peuls Tolebé, et ce n’est un secret pour personne. Ils s’appellent Adam Dalo, Gorel Dji, Doundou Cheffou, Petit Chaffori, Issa Barey, Boubacar Bello et j’en passe. Mais aujourd’hui, grâce à la terreur exercée sur les villages des centaines de jeunes d’autres communautés les ont rejoints. Les nouveaux chefs des terroristes s’appellent Hamida Hamma dit Maytouwo (qui aura dirigé le massacre de Tchoma Bangou et de Zaroum Darey) et son frère Tondi Hama Wasakoyze, tous de Tingara ; ou encore ceux originaires de Tongo Tongo comme Dela Anabo, Salifou Maman ou Kadafi Gniazey, Lasso Saley, Djibo Karimou, Bouba Abblo, Hama Djibo, Yaou Ali. Tous sont des Djermas. Ce sont des terroristes recherchés. Au Niger donc, la guerre qui se déroule est une guerre entre les terroristes et le gouvernement, ce n’est ni une guerre entre des communautés ni une guerre dans laquelle le Gouvernement défend une communauté et en opprime une autre.

Que cela soit clair. Dans notre République la stigmatisation des communautés n’a pas de place. La République est inclusive, elle est aveugle à l’origine ethnique des individus. La responsabilité des terroristes est et demeure individuelle. Elle ne s’étend pas à leur ethnie. 

Le deuxième défi, lié au premier est de permettre aux populations de regagner leurs villages, leurs campements et leur lieu de culture et leur pâturage afin de se soustraire à la dépendance humanitaire et de reprendre leur sort en main, bref, de développer leur résilience. Car l’expérience de la région de Diffa nous montre que les camps de réfugiés deviennent très vite des repères de terroristes, de bandits et de voleurs. Nous ne voulons pas rééditer dans la zone de Tillabéry l’erreur de la région de Diffa. Certes, nous avons besoin de l’appui des humanitaires, mais notre objectif et de reconquérir le territoire vidé par les populations, de les y protéger et de les aider sur place par des projets de développement à améliorer leur sort et à faire reculer la pauvreté. Ceux qui font commerce de la misère des déplacés ne nous rendent pas service. Pour relever ce défi de sécuriser les populations et la protection des villages, il convient de réfléchir aux types de missions que l’on doit donner aux forces de sécurité intérieure et les distinguer des  actions d’envergure guerrière que l’on demande aux Forces Armées qui doivent affronter l’ennemi et le traquer dans ses derniers retranchements.

Le troisième défi est de lancer rapidement, malgré la situation, j’allais dire à cause de la situation, les projets de développement dans la zone en commençant par réhabiliter sans délai les services sociaux de base, accompagner la réouverture des écoles, reconstruire les infrastructures, redémarrer les activités économiques bref faire revivre les communautés. Ce troisième défi est bien compris par nos partenaires de l’alliance Sahel et le Projet de Forages financé par l’AFD que la HACP mène conjointement avec les Forces de l’Opération Al MAHAOU en est un exemple concret.

 Il faut commencer à répondre à ces trois défis tout en combattant les groupes armés terroristes. Il faut les rechercher, les poursuivre sans relâche dans leur base au Mali, les annihiler, leur interdire le terrain. Pour ce faire il faut renforcer la coordination entre l’administration et l’armée, entre les Forces de Sécurité départementale et l’armée. L’administration peut beaucoup dans cette guerre. Elle est en relation avec les chefs coutumiers, elle est en relation avec les populations. Les Forces Armées ont besoin de la connaissance que l’administration a des communautés. La consultation entre les militaires et le Gouverneur, entre les militaires et les préfets doit être permanente. Cette guerre se déroule au sein des populations. Comme nous disons dans le jargon militaire, ce sont les populations qui sont le centre de gravité de cette guerre.

Les terroristes ne cherchent donc pas seulement à tuer des militaires. Ils cherchent surtout à contrôler les populations. Ils cherchent à instrumentaliser les frustrations de certaines communautés qui sont vues comme négligées par l’Etat. C’est dans ces communautés fragiles que les terroristes recrutent et cherchent à creuser un fossé encore plus grand entre ces communautés et l’Etat, entre ces communautés et l’Armée. Nous sommes en compétition contre les terroristes pour gagner les cœurs et les esprits des populations. Nous sommes en lutte pour garder leur loyauté. Cette loyauté ira à celui qui est capable de les protéger, de leur garantir la quiétude et la sécurité. L’histoire nous enseigne que les guerres dans lesquelles des populations sont impliquées peuvent être longues et difficiles. Ces luttes ne se réduisent pas seulement à la dimension militaire. Elles revêtent toujours un caractère global et multidimensionnel. C’est un combat dans lequel, l’amélioration du sort de la population contribue à la victoire. Au contraire, la précarisation des populations, ou leur installation trop longtemps dans des camps de réfugiés favorise le développement de la criminalité, affaiblit les capacités de résilience des communautés et rend les individus vulnérables.

Monsieur le Ministre de l’Intérieur,

Mesdames et Messieurs,

Je ne souhaite pas que la présence des autorités soit un obstacle à la parole libre. Nous avons invités les représentants de la population dans toutes ses composantes afin que nous  puissions conduire des discussions franches, sans peur ni préjugés et personne ne sera inquiété pour ses opinions. Dites-nous vos problèmes, proposez nous des solutions. Aidez-nous à comprendre encore mieux la situation, aidez-nous à vous aider.

Je vous remercie de votre aimable attention. 

12 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/

« Le terrorisme sahélien ne peut être bien compris s'il n'est pas corrélé au contexte de la grave crise économique que traverse cet espace du fait d'une pauvreté de masse provoquée notamment par le changement climatique », déclare SEM Mohamed Bazoum

« Monsieur le Président,

Excellences Mesdames et Messieurs, Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernements et Chefs de délégations,

Monsieur le Président de la Commission,

Mesdames et Messieurs les chefs des comités exécutifs des communautés économiques régionales,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais remercier le Président João Lourenço pour l’initiative  qu’il a prise de nous réunir autour de ces deux grandes questions de l’actualité politique de notre continent que sont le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement.

La région du Sahel à laquelle appartient mon pays, le Niger, est particulièrement affectée par ces deux phénomènes et les coups d’Etat militaires survenus au Mali et au Burkina Faso ont été présentés par leurs auteurs comme les moyens auxquels ils ont été contraints de recourir pour mettre notamment fin à la détresse des populations victimes des affres du terrorisme. C’est dire par conséquent si ces deux questions sont intimement liées dans cet espace où les différents pays partagent un même niveau de fragilité dû à la prévalence d’une grande pauvreté entretenue, entre autres facteurs, par des chocs climatiques récurrents et une démographie débridée.

L’intérêt de notre débat d’aujourd’hui réside dans le fait que dans certaines régions de notre continent le terrorisme est un phénomène en expansion et que les institutions sur lesquels reposent nos États sont plutôt fragiles dans bien de nos pays. En effet, si les constitutions en vigueur affirment de façon unanime leur attachement aux principes de la démocratie et de l’Etat de droit, force est de reconnaître qu’entre la gouvernance telle qu’elle est proclamée et telle qu’elle est à l’œuvre, il n’est pas rare de constater un décalage de nature à exposer à des risques de déstabilisation.

Monsieur le Président, mesdames et Messieurs,

Ma contribution à notre débat d’aujourd’hui portera sur la situation propre à l’Afrique de l’ouest où plusieurs pays sont victimes du terrorisme et où d’autres en voient pointer la menace à plus ou moins longue échéance. Sur le terrorisme sahélien deux choses méritent d’être sues:

Premièrement. Il n’est pas porteur d’un projet politique et comme tel n’a pas vocation à mettre en œuvre un projet de société basé sur des règles d’une forme quelconque d’administration de territoire.

Et deuxièmement, sa rhétorique islamiste ne saurait cacher l’absence de réelle motivation religieuse des jeunes qui s’enrôlent dans ses rangs, leur engagement ayant plus à voir avec les effets du dérèglement climatique et la remise en cause de leur cadre de vie traditionnel.

Ces deux caractéristiques qui n’en font rigoureusement qu’une seule attestent que ce terrorisme-là  est extrêmement dangereux dans l’immédiat car il peut déstabiliser rapidement les États et commettre de grands dégâts, même s’il n’a aucune capacité de représenter quelque alternative que ce soit à moyen et long termes.

La plus grande tare du terrorisme sahélien c’est qu’il ne recrute qu’au sein de communautés bien déterminées, y compris dans les espaces où il prospère le plus. Cela est vrai pour Boko Haram dans le bassin du lac Tchad qui ne recrute qu’au sein de la communauté Kanouri (et les communautés assimilées) tout autant que cela se vérifie pour les organisations terroristes qui opèrent dans la zone des trois frontières du Mali-Burkina-Niger, où le gros des troupes  provient de la communauté Peul. Toutefois dans ce dernier cas, il y’a lieu de relever que bien que les soldats soient en très grande majorité des Peuls, la direction de l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS) est composée exclusivement d’Arabes maliens et Maghrébins. L’autre grand groupe, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GNIM) affilié à ALQAIDA au Maghreb Islamique est quant à lui dirigé par des Touareg, des Arabes et des Peuls, ces derniers assurant le gros des troupes des soldats.

Cette malformation pour ainsi dire, en vertu de laquelle les organisations terroristes sont perçues comme relevant exclusivement de communautés ethniques bien déterminées et assimilées à elles, les  prive d’un large soutien populaire indifférencié et leur commande d’imposer leur autorité par la violence et la crainte. Au surplus pour exister, les groupes terroristes, quand ils ne volent pas le cheptel des populations riveraines, imposent à celles-ci des taxes appelées Zakat présentées comme une dîme à caractère religieux alors même qu’il s’agit d’une vulgaire extorsion particulièrement douloureuse pour les populations. Ils vivent aussi des rançons qu’ils font payer aux populations à l’occasion des rapts qu’ils opèrent ainsi que d’autres activités criminelles telles que le trafic de drogue.

Ce que nous venons de dire indique clairement que le terrorisme sahélien est entaché de tares congénitales qui le privent de toute capacité de devenir un mouvement politique viable à même de mettre en place des structures administratives susceptibles de fonder et gérer un État. C’est pourquoi au cours de ses presque dix années d’existence, malgré ses succès militaires réels, il n’a pas été en mesure d’attirer à lui un tant soit peu de cadres. Seuls y adhèrent des jeunes cultivateurs ruraux et des bergers mus par des motifs alimentaires. Ce déficit d’intelligence structurel est le talon d’Achille du terrorisme sahélien qui se voit ainsi réduit à l’aspect strictement militaire de son action, sans réels vision et projet politiques. Si ce terrorisme ne peut rien construire, même dans le cadre de son funeste projet, il peut néanmoins provoquer de grandes destructions sur les sociétés où il sévit.

Mesdames et Messieurs,

La violence exercée sur les populations par les groupes armés terroristes ainsi que les conflits intercommunautaires meurtriers qui ont par endroits  résulté de leur action provoquent le déplacement de populations très nombreuses induisant une détresse humanitaire à grande échelle. Cela a un contrecoup considérable sur l’économie des zones affectées où les services sociaux de base ne fonctionnent plus tout autant que sont totalement perturbées les activités à caractère économique.

Mais les effets du terrorisme ont un potentiel d’impact encore plus fort dans la déstabilisation des institutions étatiques. Les changements anticonstitutionnels survenus au Mali en août 2020 et au Burkina Faso en janvier 2022 sont une conséquence des victoires remportées par les terroristes sur les armées de ces deux pays. Pour légitimer leur action les auteurs des coups d’Etat ont invoqué le désarroi des populations face à cette agression terroriste brutale et la désolation qu’elle a provoquée. Dans leur narratif justifiant leur intervention les militaires ont promis une victoire rapide sur le terrorisme d’une part et la promotion d’une gouvernance frappée au coin de la vertu d’autre part.

Dans les deux pays la situation sécuritaire s’est plutôt dégradée depuis lors et la promesse des changements dans la gouvernance tarde à se manifester. En vérité l’arrivée des militaires à la tête de ces deux pays a eu pour effets d’affaiblir leurs armées respectives mises sens dessus dessous, d’isoler ces pays à un degré plus ou moins important de la communauté internationale et d’affecter leur coopération financière et militaire avec celle-ci. Tous ces facteurs ont objectivement diminué leurs capacités et réduit leurs chances de l’emporter contre le terrorisme.

Quand par ailleurs on sait que les militaires conditionnent la durée de leur pouvoir à la fin totale du terrorisme sur leurs territoires, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’ils envisagent de se maintenir en place pendant longtemps. Cette tentation éternitaire est porteuse de risques graves auxquels ces deux pays, s’ils ne prennent garde, sont condamnés  à  succomber à plus ou moins longue échéance.

Monsieur le président, mesdames, Messieurs,

Le terrorisme sahélien ne peut être bien compris s’il n’est pas corrélé au contexte de la grave crise économique que traverse cet espace du fait d’une pauvreté de masse provoquée notamment par le changement climatique.

Tout en étant un phénomène plutôt rural, son impact a néanmoins un retentissement de portée générale. En effet, les images des populations terrorisées fuyant en masse leurs villages et abandonnant tout derrière elles, transportées par les réseaux sociaux ont un effet corrosif sur le prestige des gouvernements en place. Le sentiment d’impuissance généralisé qui en résulte porte une atteinte grave à leur légitimité et rend ces gouvernements très vulnérables.

Dans le contexte de nos démocraties entachées assez souvent de pratiques de gouvernance pas toujours vertueuses, de logiques d’éternels bras de fer entre pouvoirs et oppositions, de l’activisme de sociétés civiles hyperpolitisées et de mal vivre de la jeunesse, des militaires peuvent aisément se poser en sauveurs de la nation. Mais à l’expérience, au vu de ce qui s’est passé jusqu’ici, ces militaires en déstabilisant les institutions affaiblissent les États et renforcent les groupes terroristes. Ils ne sont donc nullement une solution ni pour lutter contre le terrorisme encore moins pour promouvoir la bonne gouvernance. Ils constituent assurément un facteur de régression pour l’Etat de droit et la démocratie et exposent les pays à des périls inédits.

Je vous remercie. »

 

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Bazoum, a participé, par visio-conférence, à l’ouverture du Forum Mondial 2022 sur le Développement de la Jeunesse, dont les assises se tiennent, du 21 au 23 juillet 2022, à Beijing, en République Populaire de Chine. Dans son adresse aux jeunes des quatre coins du monde réunis au sein de ce forum, le Président Mohamed Bazoum a souligné toute l’importance du développement et l’insertion des jeunes dans la vie économique qui, a-t-il estimé, doit être une préoccupation de tous les pays du monde. En effet, a-t-il indiqué, ‘’les jeunes possèdent un fort potentiel, beaucoup d’énergie et d’enthousiasme qu’il convient de promouvoir et de capitaliser’’. Parlant du cas de notre pays, le Niger, le Chef de l’Etat a précisé que la jeunesse de frange d’âge des moins de 25 ans représente près de 70% de la population. Aussi, après avoir souligné que ‘’le monde appartient à la jeunesse et aucun effort ne doit être ménagé pour faire des jeunes les leaders de demain’’, SEM. Mohamed Bazoum a invité l’ensemble des dirigeants du monde à se mettre aux côtés des jeunes pour les accompagner dans ‘’l’édification d’un monde de paix, de sécurité et de prospérité’’, d’où la nécessité de leur inculquer ‘’les valeurs éthiques et civiques nécessaires à son épanouissement’’.

(Lire ci-dessous l’intégralité de l’allocution du  Chef de l’Etat).


« Monsieur le Président de la République Populaire de Chine ;

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays invités ;

Monsieur le représentant du Secrétaire Général de l’ONU ;

Mesdames et Messieurs,

Chers jeunes ;

C’est avec un réel plaisir que je prends la parole à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du présent Forum, portant sur le thème « Promouvoir le Développement de la jeunesse, créer un avenir en commun ». Je me réjouis particulièrement du choix de ce thème éminemment pertinent au regard de la mutation rapide du monde, mais surtout des enjeux qui lui sont attachés.

Aussi, voudrais-je remercier la Fédération Nationale de la Jeunesse de Chine et l’envoyé du Secrétaire Général de l’ONU pour l’occasion qu’ils m’offrent de me prononcer sur une question sur laquelle mes convictions et mon engagement sont très profonds.

Mesdames et Messieurs,

Selon les estimations du rapport mondial sur la jeunesse des Nations Unies, les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent 15,5% de la population mondiale. L’Asie et l’Afrique sont les deux continents où se trouve la plus importante population de jeunes. Avec 40% des jeunes de moins de 15 ans, le continent africain, et plus particulièrement l’Afrique sub-saharienne connait une rapide croissance démographique.

Dans un tel contexte, il s’avère important d’orienter les dividendes démographiques pour qu’ils soient profitables à la production économique et à la stabilité sociale. La jeunesse dit-on c’est l’avenir ; elle est l’avenir parce qu’elle constitue le principal levier de tout développement.

C’est pourquoi il faut lui permettre de s’affirmer et d’occuper une place de choix au sein de notre communauté en l’associant à la conception et à la mise en œuvre des politiques publiques. A cet égard, il me vient à l’esprit, ce dicton chinois qui dit, je cite : « Si tes projets portent à un an, plante du riz, à vingt ans, plante un arbre, à plus d’un siècle, développe les hommes ». Fin de citation. En d’autres termes, il faut investir très tôt dans la jeunesse.

Le développement et l’insertion des jeunes dans la vie économique doit être une préoccupation de tous les pays du monde. Les jeunes possèdent un fort potentiel, beaucoup d’énergie et d’enthousiasme qu’il convient de promouvoir et de capitaliser.

En ce qui concerne mon pays, le Niger, près de 70% de la population est constituée de jeunes de moins de 25 ans.

C’est conscient de cette situation que nous avons entrepris et réalisé des actions que nous espérons salvatrices. Il s’agit entre autres de :

– la création du Conseil National de la Jeunesse, instance consultative sur les questions liées au développement et au bien-être de la jeunesse ;

– la création d’un Office National de la population ;

– l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique nationale de protection sociale dont un volet important est réservé aux jeunes ;

– l’élaboration de la stratégie de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent ;

– la révision de la politique nationale de la jeunesse en cours d’adoption ;

– la valorisation du système éducatif afin de donner à des nombreux enfants et jeunes de réelles chances d’éducation ;

– des actions d’accompagnement aux métiers manuels ;

– la mise en œuvre du projet villages intelligents, porté par les jeunes.

Toutes les actions et programmes que je viens de mentionner visent à promouvoir le développement des jeunes à travers, l’éducation, la création d’emplois, l’entrepreunariat et l’innovation.

Le monde appartient à la jeunesse et aucun effort ne doit être ménagé pour faire des jeunes les leaders de demain. A cet effet, l’ensemble des dirigeants du monde doivent être aux côtés des jeunes pour les accompagner dans l’édification d’un monde de paix, de sécurité et de prospérité. Nous devons pour ce faire inculquer à la jeunesse les valeurs éthiques et civiques nécessaires à son épanouissement.

Cela ne peut se faire que dans la mesure où nous lui garantissons une éducation de qualité. En réalité, le vrai statut du citoyen s’acquiert par l’éducation. Ainsi, les jeunes garçons comme filles, pourront participer à tous les débats de société et contribuer de manière efficace au progrès de l’humanité.

Mesdames et Messieurs,

J’ose espérer que les conclusions issues de ce Forum constitueront un nouveau départ pour de nouvelles actions et pour une véritable implication de la jeunesse afin d’atteindre les Objectifs visés, car notre avenir en commun dépendra de notre volonté et de notre détermination à nous investir davantage pour l’émergence des jeunes.

Je vous remercie de votre aimable attention. »

ONEP

Madame et Messieurs les chefs d’État et de  Gouvernement,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

Madame la Directrice générale de l’UNESCO,

Madame la Directrice exécutive de l’UNICEF,

Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires au développement,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Permettez- moi tout d’abord de saluer l’engagement de Monsieur Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies pour l’organisation de cet évènement capital sur ce thème si pertinent de la transformation de l’éducation.

L’objectif de développement durable (ODD4) met l’accent sur l’éducation et souligne l’importance d’assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et de promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. Au cours de la dernière décennie, des progrès majeurs ont été réalisés au niveau mondial pour améliorer l’accès à l’éducation et accroître les taux de scolarisation à tous les niveaux.

Selon l’Education Finance Watch 2021, rapport conjoint de l’UNESCO et de la Banque mondiale : « Entre 2009 et 2019, les dépenses mondiales d’éducation ont connu une croissance annuelle de 2,6%. En revanche, cette croissance a été beaucoup plus rapide dans les pays à revenu faible où les dépenses d’éducation ont augmenté de 5,9 % par an».

Malgré ces avancées et tous les investissements, le monde comptait en 2018 plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents non scolarisés (soit près d’un cinquième de la population mondiale dans ce groupe d’âge).

Mesdames et Messieurs,

Le présent Sommet nous offre l’opportunité de donner une réponse globale à la question de l’éducation avec pour objectif principal de redynamiser les efforts mondiaux pour accélérer l’atteinte de l’ODD 4 lié à l’éducation en «réinventant» des systèmes éducatifs résilients afin de les adapter aux nouvelles donnes, notamment la « E-éducation ».

Mesdames et Messieurs,

Au Niger, ces dernières années, l’éducation a été confrontée à d’innombrables défis liés à 3 grands chocs démographique, sécuritaire, et climatique. En effet, le défi démographique se traduit, chez nous par une forte demande en éducation avec désormais près d’un million d’enfants en âge d’être scolarisé chaque année Au début de la décennie 1990 on parlait de 300 000 enfants par an. Le défi climatique impacte négativement la capacité des populations à se nourrir déjà à plus forte raison subvenir à la scolarisation de leurs enfants.

Le défi sécuritaire provoque dans les zones affectées la fermeture ou la délocalisation des écoles avec comme corollaire la sous scolarisation, la perte de temps d’apprentissage, le désordre psychologique et social. C’est pourquoi, le secteur de l’éducation constitue la priorité de mon quinquennat.

Mesdames et Messieurs

Le 5 juillet 2017, le gouvernement nigérien a décidé de créer le Fonds Commun Sectoriel de l’Education (FCSE). Ce fonds regroupe actuellement les contributions des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux. Il s’agit d’un mécanisme innovant de financement de l’éducation qui vise à aligner les engagements des partenaires sur les stratégies nationales, à favoriser l’efficacité des actions de développement du secteur et l’appropriation des outils et des méthodes de bonne gouvernance. Il vise aussi à harmoniser les modes d’intervention des différents partenaires entre eux.

Les crédits de ce fonds sont inscrits en Loi de finances selon la nomenclature du budget programme. Ce fonds permet de :

• financer l’ensemble du secteur de l’éducation et de la formation en soutenant la mise en œuvre des planifications annuelles des ministères ;

• acheminer les fonds au plus près des bénéficiaires, là où se produisent les résultats éducatifs

• soutenir la mise en œuvre des réformes connexes importantes pour le développement du pays: finances publiques et décentralisation.

En outre, 80% des fonds sont orientés vers les structures déconcentrées des ministères, les collectivités locales et les établissements d’enseignement, en région, au plus près des acteurs de terrain qui conduisent les transformations et produisent les résultats éducatifs.

L’Etat a décidé de porter la part des dépenses pour le secteur de l’éducation à 21.5% du budget pour l’horizon 2030. Par ailleurs, l’Etat conformément à une directive communautaire de l’UEMOA a instituer la pratique des budget-programmes.

Pour tenir ces engagements, l’exercice de simulation a permis d’estimer que le gouvernement doit pouvoir mettre au minimum 5% de ces dépenses d’investissements au profit de l’éducation et de la formation dans la période 2020-2022.

Dans cette perspective, les ressources totales disponibles pour l’éducation et la formation seront d’environ 1 018 milliards de FCFA sur la période 2020-2022. Par rapport au PIB, ce dernier montant correspond à une part d’environ 6.5%, ce qui est un niveau convenable eu égard à la forte croissance démographique et à la volonté de développer une éducation de base de dix années pour tous.

Mesdames et Messieurs

Malgré ces énormes efforts nationaux et internationaux, on observe toujours des déficits de financement pour atteindre l’objectif de scolarisation primaire universel à cause d’une forte pression démographique et une demande accrue d’amélioration quantitative et qualitative de l’éducation.

Le rayonnement de notre système éducatif dépend de sa capacité de résilience face à l’insécurité consécutive aux actions des groupes armés non étatiques, aux sécheresses récurrentes, aux inondations, aux pandémies et autres aléas climatiques.

Mais, il n’y a pas de défi insurmontable pour les esprits déterminés dans le contexte actuel de l’économie du savoir, de la technologie et de l’intelligence artificielle. Ces opportunités constituent notre gage d’espoir du présent sommet qui vise à redynamiser les efforts mondiaux afin de « réinventer » nos systèmes éducatifs pour le bien-être de l’humanité.

Je vous remercie de votre aimable attention.

ONEP

Source : http://www.lesahel.org/

Allocution du Président de la République lors de la Réunion virtuelle de haut niveau de la Banque Mondiale et du FMI sur les défis économiques issus de la crise sécuritaire dans la région du Sahel : «La sécurité au Sahel est un bien public mondial pour lequel la communauté financière internationale devra s’investir», déclare SEM. Issoufou Mahamadou

« Monsieur Mohamed Ould El - Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, Président en exercice du G5 Sahel,

Monsieur le Président du groupe de la Banque mondiale,

Madame la Directrice Générale du FMI, 

Distingués invités, 

Mesdames et messieurs,

Permettez-moi de féliciter le Président du groupe de la Banque mondiale et la Directrice Générale du FMI pour cette initiative d’organiser cette réunion de haut niveau sur « les défis économiques issus de la crise sécuritaire dans la région du Sahel ». Cette initiative témoigne à n’en point douter de l’intérêt particulier que portent les institutions de Breton Woods aux questions de paix et de développement au Sahel, actuellement confronté à plusieurs défis : sécuritaire, démographique, climatique, migratoire, pauvreté auxquels s’ajoute la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19.

Nous savons désormais qu’il existe une liaison étroite entre sécurité et développement. Non seulement à cause des effets d’éviction des dépenses de sécurité, mais aussi parce que les actions de développement sont impossibles dans un contexte de sécurité dégradée.  Le cas du Niger le prouve.

Au Niger cette situation sécuritaire a entraîné le déplacement des populations le long des frontières, l’afflux des réfugiés et la prolifération de trafics illicites. Cela a amené le pays à engager d’importants moyens militaires pour face aux groupes armés transfrontaliers et sécuriser les frontières. Cet engagement militaire exerce depuis plusieurs années des pressions importantes sur le budget de l’Etat, au détriment des priorités sociales et celles du développement, à travers notamment une hausse des dépenses de sécurité et des manques à gagner importants en ressources intérieures. 

{xtypo_quote} «La sécurité au Sahel est un bien public mondial pour lequel la communauté financière internationale devra s’investir», déclare SEM. Issoufou Mahamadou {/xtypo_quote}

Dans un tel contexte, la présente rencontre, quoiqu’en partie virtuelle, organisée en marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, nous offre l’occasion d’échanger, en associant le plus grand nombre d’acteurs et de parties prenantes, au plus haut niveau, sur les réponses à ces défis auxquels fait face le Sahel.  Je voudrais en particulier évoquer trois points :

(i) l'évaluation des besoins de dépenses pour la sécurité et les capacités institutionnelles connexes;

(II) la création d’espace budgétaire et l’amélioration de la qualité des dépenses pour préserver la stabilité macroéconomique ainsi que l'espace pour les dépenses essentielles de développement; et

(iii) la manière dont les pays du Sahel, les institutions financières internationales et les donateurs peuvent renforcer la coopération sur les aspects fiscaux et institutionnels du secteur de la sécurité.

 Mesdames Messieurs, 

Les besoins de dépenses pour la sécurité et les capacités institutionnelles connexes découlent de l’ampleur des menaces sécuritaires qui pèsent sur les pays du sahel en général et en particulier ceux membres du G5 Sahel. Depuis plusieurs années des pressions importantes s’exercent sur le budget de l’Etat, au détriment des priorités du développement économique et social.

A titre indicatif, au Niger, les allocations budgétaires du secteur de la sécurité ont représenté en moyenne 16% des allocations budgétaires totales entre 2011 et 2020 pour une cible de 10%. En moyenne, sur les six dernières années (2014-2019), les dépenses de sécurité ont constitué 4,3% du PIB par an. Sur la période 2011-2019, le déficit budgétaire global, dons compris, est passé de 2,1% du PIB en 2011 à 5,8% du PIB en 2020, pour une norme communautaire de 3%. Les tendances sont probablement de même nature au Mali, au Burkina Faso et au Tchad.   

Mesdames Messieurs,  

Malgré ce contexte difficile, les pays du sahel n’ont pas perdu de vue la nécessité de la création d’espace budgétaire et de l’amélioration de la qualité des dépenses pour préserver la stabilité macroéconomique et assurer les dépenses essentielles de développement.

L’importance des ressources engagées pour la sécurité a amené le gouvernement Nigérien à engager un audit des dépenses effectuées dans ce secteur en vue de renforcer leur contrôle à priori et à postériori. Ces réformes concernent également d’autres secteurs avec l’accompagnement de plusieurs partenaires techniques et financiers. C’est le lieu, ici, de rappeler l’appel lancé à Bruxelles par les Chefs d’Etats aux Institutions financières internationales à l’occasion de la conférence sur le financement du G5 Sahel tenue le 23 février 2018. Conformément à cet appel nous souhaitons que les dépenses sécuritaires soient exclues du calcul du déficit budgétaire, ce qui permettra aux Etats membres du G5 Sahel de disposer d’un espace budgétaire suffisant.

Mesdames Messieurs,

La coopération entre les pays du Sahel, les institutions financières internationales et les donateurs doit s’inscrire dans le cadre de la mutualisation des moyens pour mettre en œuvre la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS) et la stratégie pour le Développement pour le Sahel (SDS). En effet, la sécurité au Sahel est un bien public mondial pour lequel la communauté financière internationale devra s’investir. 

La Vision des pays du G5 Sahel à travers la SDS, est de faire de cette zone un espace économiquement intégré, socialement prospère, culturellement riche, où la sécurité et la paix règnent durablement, en se fondant sur l’Etat de droit, la bonne gouvernance et la démocratie. Dans l’immédiat la préoccupation centrale des Etats du sahel est de trouver les voies et moyens pour accélérer le processus de mobilisation des ressources nécessaires au financement du Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) 2019-2021 d’un montant de 1,9 milliard d’euros pour 40 projets prioritaires.

Ces projets concernent les domaines de la défense et sécurité, de la gouvernance, des infrastructures, du développement humain et de la résilience qui sont les axes stratégiques de la SDS. Il est donc impératif de renforcer la mobilisation des ressources de l’IDA 19 afin de boucler la 3eme année du cycle IDA et de disposer des ressources indispensables au financement du développement durable.

Cela est d'autant plus impératif que le choc de la situation sanitaire de la Covid-19 vient s'ajouter au choc sécuritaire ainsi qu'aux autres chocs. Le choc nous a amené à baisser nos prévisions de croissance en 2020 de 6,7% à 1,7%. Le choc de la pandémie a amené beaucoup de communautés économiques comme l'UE, la CEDEAO, l'UEMOA à suspendre leur pacte de convergence. Cette grave crise doit amener le FMI et la Banque Mondiale à réfléchir sur un nouveau consensus, sur un nouveau paradigme.

Le consensus actuel, celui de Washington est né au lendemain des chocs pétroliers en 1973 et 1979. Il a remplacé celui issu des deux guerres mondiales et de la crise de 1929. Il est aujourd'hui épuisé. Le nouveau paradigme doit nous permettre de lutter plus efficacement contre la pauvreté et les inégalités en renforçant la solidarité, la justice, égalité et l’équité dans le contexte d’un monde de plus en plus globalisé.

Nous voulons un monde sans pauvreté. C’est d’ailleurs la devise de la Banque Mondiale. Cela permettra d’accompagner davantage les efforts déployés par les Etats sahéliens pour la prise en charge des dépenses de sécurité au moyen d’une assistance conséquente, à la fois financière et technique.

Je vous remercie de votre aimable attention. ».

ONEP

09 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

«Mesdames et Messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de Sécurité

Je tiens avant tout à saluer cette importante initiative de son Excellence Cyril Ramaphosa, Président de la République d’Afrique du Sud et Président en Exercice de la Commission de l’Union Africaine. Son leadership au Conseil de Sécurité durant ce mois de décembre saura, je ne doute pas, répondre aux attentes de l’Afrique et de la communauté internationale.

J’étends ces félicitations à l’Allemagne, à la Belgique, à la République Dominicaine et à l’Indonésie, membres sortants du Conseil de Sécurité, pour leurs mandats réussis.

Monsieur le Président,

Pour le Niger et certainement pour les autres Etats africains et les partenaires du continent, cette rencontre revêt un intérêt majeur parce qu’elle porte sur l'état de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous régionales, notamment l’Union Africaine. Nous ne doutons pas que les réflexions et les échanges de Haut niveau que nous aurons aujourd’hui seront d’un apport très précieux dans la prise en charge effective des défis auxquels est confronté notre continent.

Comme vous le savez, l’Afrique occupe une place importante sur l’Agenda du Conseil de sécurité ces dernières années. Aujourd’hui, les statistiques indiquent que plus de 50 % de son agenda et jusqu’à70 %des situations de paix et de sécurité sous le chapitre VII de la Charte concernent des pays africains.

C’est une triste réalité qui commande une attention particulière et qui appelle à une coopération appropriée, ainsi qu’à des actions décisives et coordonnées de l’Union Africaine et des Nations Unies dans l’accomplissement de leurs mandats en matière de prévention et de règlement de conflits, de consolidation de la paix, du développement et du renforcement des capacités des pays dans tous les domaines.

C’est pourquoi, nous avons accueilli favorablement, les conclusions des quatorzièmes consultations entre le Conseil de Sécurité de l’ONU et le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, tenues sous la présidence du Niger au mois de septembre 2020, mais aussi, le dernier rapport du Secrétaire-Général sur la coopération entre ces deux Organes, à travers le cadre conjoint ONU-Union Africaine de 2017 pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité.

Ces instruments de référence ont permis d’avoir une meilleure compréhension des causes profondes des conflits en mettant en exergue le rôle et l’importance des acteurs régionaux disposant déjà de mécanismes adaptés leur  permettant de faire face aux situations de crise.

Je voudrais  à cet égard féliciter le Président de la Commission de l’Union Africaine, Monsieur  Moussa Faki Mahamat, pour les efforts consentis dans la mise en place d’une architecture de paix et de sécurité propre à l’Union Africaine, conformément à la feuille de route de Lusaka. Je salue également le rôle éminemment positif de la CEDEAO en matière de paix et de médiation dans l’espace Ouest Africain.  

C’est dire que les conditions d’application du principe de subsidiarité, en matière de conduite et de coordination des opérations de paix et de sécurité sur le sol africain, existent et c’est de cette façon seulement, qu’on donnera un sens et un contenu au concept des solutions africaines aux problèmes africains, auquel nous adhérons.

S’il faut se féliciter de ce que plusieurs accords ont été négociés avec la contribution des Nations Unies, de l’Union Africaine, et d’autres organisations et institutions partenaires, fort est de constater que cette coopération n’a pas été toujours effective.

A titre illustratif, le cas de la crise Libyenne a mis à nu les divergences dans les rôles et les responsabilités du Conseil de Sécurité et du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine. L’opposition ferme du Niger et des autres pays voisins de la Libye à toute intervention dans ce pays frère, n’a hélas pas été entendue. La Libye connaît aujourd’hui une situation de chaos avec pour conséquences la dissémination d’armes et de mercenaires, l’instabilité pour le Sahel et le bassin du lac Tchad ainsi qu’une crise humanitaire et migratoire sans précédent. L’Union Africaine et les Nations-Unies doivent continuer à conjuguer leurs efforts pour mettre en place une solution pérenne de financement pour la Force Conjointe du G5 Sahel. Je salue la coopération qui existe entre cette force et la MINUSMA.

{xtypo_quote}“L’Union Africaine et les Nations-Unies doivent continuer à conjuguer leurs efforts pour mettre en place une solution pérenne de financement pour la Force Conjointe du G5 Sahel”, déclare S.E.M Issoufou Mahamadou{/xtypo_quote}

Monsieur le Président,

La pandémie du COVID-19 nous a rappelé combien il est urgent et important de reformer le système de gouvernance mondiale actuel, en le rendant plus à même de refléter les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies. Aussi le Niger estime-t-il que le continent africain doit prendre toute sa place au sein des organes des Nations Unies, notamment au Conseil de Sécurité, conformément au Consensus d’Ezulwini, et en parfaite harmonie avec les aspirations des autres régions du monde.

Monsieur le Président,

La coopération entre nos deux institutions, devraient également prendre en compte l’ensemble des facteurs qui peuvent constituer une menace à la paix et à la sécurité internationales, ou qui peuvent saper nos efforts pour l’atteindre. C’est pourquoi il est nécessaire de mettre en place une collaboration opérationnelle entre les organisations régionales et l’ONU, qui aboutirait à la création d’Agences de développement axées sur l’objectif fondamental d’endiguer les causes profondes des problèmes sécuritaires dans les zones affectées par les crises. C’est dire que les deux organisations doivent renforcer leur coopération dans la mise en œuvre de l’agenda 2063 et de l’agenda 2030.Cela permettra de mieux tenir compte de la liaison étroite qui existe entre sécurité et développement. Cela nous permettra non seulement de résoudre les problèmes sécuritaires, mais aussi et surtout de mieux les prévenir.

L’architecture de notre action commune devrait nous permettre de prendre en compte les nouvelles menaces à la paix et à la sécurité comme les pandémies, le terrorisme, l’impact du changement climatique, la cybercriminalité et le crime organisé y compris à travers une nouvelle conception des opérations des Nations Unies. Cette architecture, devrait également permettre aux Nations Unies et à l’Union Africaine d’accorder une attention particulière aux questions de la jeunesse, des femmes et des enfants.

Pour ce faire, je voudrais avancer ici quatre propositions :

  • La première porte sur une nouvelle conception des opérations de maintien et d’imposition de la paix
  • La deuxième consiste à établir un mécanisme de financement pérenne des opérations de maintien de la paix dirigées par l'Union africaine ou les organisations sous régionales suivant l’application du principe de subsidiarité
  • La troisième concerne le renforcement de la coopération entre les deux conseils, en mettant l’accent sur une harmonisation de leurs agendas et des objectifs à atteindre, au moyen des rencontres plus régulières ;
  • la quatrième enfin, comme je l’ai mentionné précédemment, consiste à veiller à ce que les pays africains jouent un rôle central dans les discussions et le processus de prise de décision du Conseil, dans la mesure où les questions africaines constituent la majorité des sujets traités par cet organe.

Je vous remercie, Mesdames et Messieurs, de votre aimable attention. ».

07 décembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/    

 

« Sa Majesté la reine et le peuple d’Australie,

 Excellence Général, le Très Honorable, Sir Peter Cosgrove,

Excellence Lady Cosgrove,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs,

C’est avec un grand plaisir que je prends la parole et, à l’entame de mon propos, je voudrais réitérer à Son Excellence  le Gouverneur Général du Commonwealth d’Australie, le Très Honorable Général Sir Peter Cosgrove et à l’ensemble du Gouvernement Australien, la gratitude du peuple nigérien, pour l’invitation qui m’a été adressée à l’effet d’effectuer la toute 1ère visite officielle d’un Chef d’Etat nigérien en Australie et de ce fait, jeter les bases d’une coopération bilatérale mutuellement bénéfique et dont le potentiel est immense.

Je suis donc porteur d’un message d’amitié et de fraternité du peuple nigérien au peuple australien, lesquels partagent les mêmes valeurs et les mêmes aspirations dans ce monde globalisé où les distances sont réduites à néant, du fait des progrès technologiques notamment en matière de transport et de communication.

«Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;

Mesdames et Messieurs, distingués participants, distingués invités.

Notre table ronde se déroule dans un contexte mondial caractérisé par l’expansion de la Covid-19 et les phénomènes climatiques extrêmes. La Covid-19 fait vaciller le monde Elle nous donne l’occasion d’attirer une fois encore, l’attention de l’ensemble de la communauté internationale pour une prise de conscience collective favorisant une nouvelle gouvernance mondiale plus équitable, plus inclusive et ayant comme repères, la promotion de la justice sociale, la dignité, la solidarité et la culture de la paix. 

Comme si cela ne suffisait pas, l’année 2020 est par ailleurs marquée par une recrudescence des phénomènes climatiques extrêmes dans les quatre coins du monde, sur les océans comme sur la surface de la terre. C’est ainsi qu’au moment où des Etats du continent américain faisaient face à des forts incendies occasionnés par la sècheresse à l’Ouest ainsi qu’aux impacts des ouragans vers la côte Est, le Sahel et certaines régions du monde, subissent des dégâts occasionnés par des fortes inondations jamais enregistrées ces dernières années.

Ces récents phénomènes climatiques extrêmes ont montré une fois de plus que les changements climatiques constituent une réelle menace sur notre abri commun, la terre ainsi que sur notre civilisation en particulier dans la région du Sahel, où plus de 67 millions de personnes vivent dans des zones vulnérables  affectées par la dégradation des terres et la désertification. Ces tendances sont d’autant plus alarmantes que l'agriculture est le pivot des économies sahéliennes avec en moyenne plus du tiers du PIB, et que plus de 80% de la population dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance.

C’est pourquoi, en Afrique et particulièrement dans la région sahélienne, un grand espoir a été placé dans l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le Climat. Cet Accord a, entre autres, généré une initiative phare en Afrique, adoptée lors du Sommet Africain de l’Action en faveur d’une co-émergence continentale tenu au Maroc en marge de la COP 22 sur le climat ; en l’occurrence la création des trois Commissions climat pour l’Afrique, dont celle de la Région du Sahel que j’ai l’honneur de présider et qui regroupe dix-sept (17) pays.

Pour son opérationnalisation, la Commission climat pour la Région du sahel, s’est dotée d’un Plan d’Investissement Climatique (PIC-RS 2018-2030), d’un coût global d’environ 440 milliards de dollars avec pour objectif de contribuer à l’effort planétaire d’atténuation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et d’accroitre les capacités d’adaptation et de résilience des populations Sahéliennes. Il a fait l’objet d’une table ronde pour son financement et d’une réunion consultative de haut niveau que j’ai présidée, le 22 septembre 2019 à New York, réunion qui a enregistrée la participation de hautes personnalités internationales notamment Monsieur le Secrétaire Générale des Nations Unies.

{xtypo_quote}«Juguler les effets des changements climatiques nécessite une volonté politique, c’est-à-dire un engagement total des pays», déclare le Chef de l’Etat {/xtypo_quote}

La présente table ronde organisée une année après celle citée ci-haut, trouve ainsi sa pertinence, parce qu’elle nous permet de renouveler notre appel à l’endroit de tous nos partenaires. Notre plus grand souhait est que la présente rencontre serve de catalyseur afin d’impulser une forte mobilisation de tous les partenaires ainsi que l’ensemble des parties prenantes du Plan d’Investissement Climat pour la Région du Sahel.

Mesdames, Messieurs,

Juguler les effets des changements climatiques, nécessite une volonté politique, c’est-à-dire un engagement total des pays, en particulier ceux développés, à honorer leur promesse pour le financement des mesures d’adaptation et le relèvement de leurs ambitions en matière de réduction des émissions polluantes.

Selon le rapport sur l’état du déficit des Contributions Déterminées au niveau National en Afrique, établi en 2018 par la Plateforme africaine pour les CDN, le continent nécessitera plus de 3 000 milliards de dollars US, pour honorer les engagements pris au titre de ces Contributions. Or, le continent Africain qui contribue le moins aux émissions globales de gaz à effet de serre, vit un grave déficit de financement pour faire face au changement climatique, en particulier pour l’adaptation, indique la même source.

C’est pourquoi, la définition de mécanismes clairs et performants pour le financement des politiques climatiques, le transfert de technologie et la transparence de l'appui, doivent constituer à nos yeux des préoccupations majeures pour notre conférence.

Naturellement des efforts importants doivent être consentis par les différents pays membres en dépit de multiples défis qu’ils doivent prendre en charge pour leur développement. Ils doivent faire preuve d’esprit de sacrifice pour concrétiser leurs engagements pris lors de la dernière conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue à Niamey au Niger, le 25 février 2019, de financer le plan d’Investissement Climat pour la Région du Sahel  à hauteur de 10%.

Il me parait important de souligner que le Niger, en sa qualité de pays coordonnateur, a régulièrement apporté son appui au processus de l’opérationnalisation de cette commission en la dotant notamment d’un siège, du personnel d’appui et d’une dotation budgétaire initiale.

Pour terminer, je voudrais au nom de la Commission Climat pour la Région du Sahel, inviter chaque Pays partie à la Convention des Nations Unies pour les changements Climatiques, à jouer pleinement sa partition dans ses rôles et responsabilités, afin de réussir ensemble à renverser la trajectoire climatique. Le chemin qui reste à parcourir est encore très long ; et les conséquences de l’inaction climatique encore plus désastreuses pour les générations actuelles et futures.

Je vous remercie pour votre aimable attention. »

ONEP

25 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

« Excellences, Mesdames, Messieurs,

Je voudrais exprimer mes félicitations aux l’Emirats Arabes Unis pour l’organisation de cette dix-huitième édition de la conférence générale de l’ONUDI et remercier l’Emir et le Prince héritier pour l’accueil et l’hospitalité réservés à ma délégation.

Je voudrais aussi saisir cette occasion pour remercier Monsieur Li Yong, Directeur Général de l’ONUDI, pour son dévouement au service de notre organisation et pour l’appui technique que l’ONUDI ne cesse d’apporter à mon pays, ce qui m’a incité à accepter d’être Champion de la Troisième Décennie du Développement Industriel pour l’Afrique (IDDA3). Il s’agit, est-il besoin de le rappeler, d’aider l’ONUDI, par la sensibilisation et le conseil, à promouvoir le développement industriel inclusif et durable dans le cadre d’IDDA III.

Le thème de vos assises “ L’industrie à l’horizon 2030 – Innover. Relier. Transformer notre avenir ” répond parfaitement à l’engagement pris par l’ONUDI, celui de soutenir la réduction du nombre de pays les moins avancés dans le cadre de son mandat pour un développement industriel inclusif et durable. Il est aussi conforme à l’engagement pris par la communauté internationale à l’occasion du Sommet des Nations-Unis de 2015 sur le Développement Durable tel qu’il ressort notamment dans l’ODD n°9 de «Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation ».

Mesdames et Messieurs,

La 3ème décennie du développement industriel pour l’Afrique coïncide avec le 1er plan décennal 2013-2023 de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.Les études empiriques indiquent qu’aucun pays ne s’est développé sans industrialisation. L’industrialisation génère une croissance forte, inclusive et solide. Elle crée des emplois, procure des revenus, renforce la classe moyenne, engendre la consommation, encourage le développement humain et la recherche scientifique. L’industrie a donc beaucoup de vertus qui justifient son rôle prépondérant dans le développement économique et social d’un pays.

Allocution prononcée par le Président de la République, Chef de l’Etat, devant les FDS, à Diffa : «Je tiens à louer votre professionnalisme et votre combativité»,  déclare SEM. Issoufou MahamadouOfficiers, sous-officiers, militaires du rang, aviateurs, gendarmes, gardes nationaux et agents de sécurité de la place de Diffa.
Aujourd’hui, je me suis fait le devoir de venir personnellement à cette place d’Armes de la zone de Défense N°5 pour m’adresser à vous directement. Vous qui êtes physiquement engagés sur le terrain pour combattre jusqu’à l’éradication totale du groupe terroriste Boko Haram.

Dans ce combat, Diffa constitue aujourd’hui une plaque tournante, un HUB stratégique de nos forces en ce qu’elle abrite, en plus de l’Etat-major de la zone 5, celui du Secteur N°4 et l’Etat-major Tactique de la Force Mixte Multinationale(FMM), illustration parfaite de la mutualisation des moyens des pays riverains du lac Tchad avec l’appui des pays amis et des partenaires stratégiques.

Déjà en 2014, faut-il le rappeler, suite à la prise de contrôle de plusieurs villes des Etats de Borno et de Yobé au Nigéria dont celles frontalières de Damassak et Mallanfatori, la région de Diffa a commencé à sentir les prémices des menaces de ces forces du mal depuis Mainé Soroa jusqu’à Bosso en passant par Chétima Wangou, Gueskerou, Lamana, Abadan, Ngagam, Toumour pour ne citer que ces localités.

Au niveau national, nous avons mis en place l’opération N’GAA (bouclier) par anticipation face à la menace grandissante le long de notre frontière. Mais cette mesure s’est avérée insuffisante suite aux attaques simultanées d’envergure de la ville de Diffa et la position verrou de Bosso le 6 février 2015.

En réaction à cette agression insupportable, le Niger et le Tchad ont monté l’opération MAI DUNAMA, opération qui a infligé des revers sans précédents aux assaillants, contraignant les rescapés de cette riposte expéditive à abandonner les villes de Damassak et Mallanfatori reconquises et occupées par nos forces jusqu’au 15 juillet 2015 date de leur retrait avant le retour de la rivière Komadugu Yobé.

Une altercation verbale aurait opposé, en plein conseil des ministres, le ministre des Finances, Ahmed Jidoud et la ministre déléguée au Budget, Salamatou Gourouza. Celle-ci entendait s’opposer à une proposition de nomination au poste de directeur général du Budget soumise par Jidoud, sans même l’avoir consultée et requis son avis. L’affaire a d’autant plus courroucé la ministre Gourouza que l’heureux élu de Jidoud est cité dans une affaire de tricherie. Le ministre des Finances voulait à tout prix imposer son poulain comme directeur général du Budget, ce qui aurait provoqué une altercation verbale entre les deux collaborateurs. Dans cette tentative d’usurpation de prérogatives de la dame Gourouza, manifestement vue par Jidoud comme un simple supplétif sans compétences propres qu’il peut, à la limite, mépriser et piétiner, il y a une sorte de combat d’arrière-garde de la part du ministre des Finances. Entendu par la police dans l’affaire Ibou Karadjé, Jidoud, à l’époque des faits, ministre délégué au Budget, a laissé à de nombreux collègues ministres l’impression de chercher à exercer, par personnes interposées, un contrôle exclusif sur toute la régie financière, quitte à annexer à ses prérogatives, celles de sa collègue du Budget. La crise est ouverte, Jidoud n’entendant pas renoncer à son entreprise tandis que Salamatou Gourouza, aux dernières nouvelles, menacerait de démissionner si jamais le ministre des Finances obtenait le droit d’empiéter ainsi sur ses platebandes.

Laboukoye

Alternance politique : Quel est l’intérêt d’Issoufou à laisser un pays ingouvernable à son successeur ?

 Le monde entier se souvient que le président Issoufou, rassurant qu’il ne se présentera pas à un troisième mandat-totem, promettait au terme de ses deux mandats légaux de s’en aller à la suite d’élections qui désigneront les prochaines autorités du pays. Dans le principe et le discours une telle parole ne peut qu’être salutaire et on comprend pourquoi, souvent naïvement, certains partenaires avaient succombé à ce gentleman s’agreement qui relève pourtant plus de la mégalomanie, de la démagogie, de la duplicité politique. Quel mérite peut-on avoir à ne pas se présenter et à vouloir en imposer son choix comme président à un peuple ?

Emmanuel Macron, devant lequel, au Niger, à l’occasion d’un point de presse conjoint, la promesse avait été tenue, avait été le premier à être charmé par un tel discours nouveau, il est vrai, qu’on n’entend pas toujours sous nos tropiques. Par le parrainage de la France, beaucoup d’autres partenaires s’étaient défendu d’évoquer le cas nigérien, tous conditionnés par un discourscharmeur, proposé à qui mieuxmieux. Tous pouvaient oublier que ne pas se représenter, en soi, ne pouvait pas être, forcément, le signe qu’une démocratie marche et fonctionne bien. Mais ils se taisaient, regardant complices la situation se détériorer et laissant un «ami» agir à sa guise, louvoyant les principes de la démocratie pour le laisser seul maître d’une situation qui, de toute façon, ne peut que conduire au chaos, à l’enlisement.

Des acteurs de la société civile, des hommes politiques ont beau attirer l’attention des régnants sur les graves dérapages auxquels peut conduire la gestion cavalière du processus électoral, personne, dans le pays comme ailleurs, ne peut les écouter. A l’international, Issoufou jouait à se donner une certaine image de lui, souvent à tromper sur son leadership. Ses amis et les amis de ses amis, partout, devraient raconter à qui veut les entendre qu’il serait le meilleur quand, au même moment, dans le pays, son régime brille par le vol, par des scandales immenses, par l’enrichissement ostentatoire de son clan, par la trahison du fait du détournement des fonds d’une armée en guerre, par le délaissement de l’école et de la santé, du monde rural et surtout par la mise à mal de la cohésion des Nigériens, aujourd’hui mise à rude épreuve. On emprisonne un candidat pour gagner une élection, on le recale ensuite par quelques débrouillardises infâmes, on arrête et emprisonne une trentaine de leaders, et ensuite cinq cents autres manifestants pour des prisons déjà débordées, on militarise la démocratie pour imposer une victoire, rien de tous ces actes, pour tout dire, ne semble émouvoir une communauté internationale, désormais aveugle et sourde pour ne rien voir et ne rien entendre des faits graves, troublants, qui se passent au Niger. Pourtant, partout, tout ce que peuvent dire les partenaires, ne visent qu’à consolider l’Etat de droit, à soutenir la démocratie, à préserver les droits humains inaliénables. Mais on ne comprend plus. Personne ne comprend plus rien. Une amitié, peut-elle pousser à une telle myopie et à une telle cécité ? Impardonnable ?

Depuis, face à l’entêtement du système à imposer une victoire qu’il ne peut justifier par des chiffres déraisonnés, les Nigériens et avec tous les observateurs, se demandent quel Niger Issoufou Mahamadou, le président sortant, aspire à laisser derrière lui, quand, en début avril, il devrait quitter le pouvoir ? Se peut-il qu’il croit que le pouvoir l’a rendu si fort qu’il peut se permettre de la brutaliser pour dérégler les principes du jeu démocratique dans le pays ? A-t-il pensé, dans ces circonstances qu’il ne rend pas les choses faciles à un dauphin, souffrant déjà de légitimité, quand, forçant, il parviendra à le poser dans le fauteuil qu’il lui prépare avant de partir dans quelques petites semaines ? Issoufou et ses stratèges se sont trompés sur toute la ligne : aujourd’hui les choses ne se passent plus telles qu’ils les avaient tracées et dessinées. Et ils peuvent se rendre compte que la politique est si complexe qu’une simple lecture de Machiavel, ne saurait donner la recette magique à tout déjouer, à tout régenter selon ses seules intérêts et ses seuls calculs. Il est impossible de manipuler l’Histoire.

Issoufou Mahamadou, fut-il le président du Niger, n’a pas de la part de la Constitution du pays, un droit à choisir à la place du peuple souverain, l’homme qui doit présider à sa destinée. Le peuple est le souverain, l’unique, le seul à opérer un tel choix.

Aujourd’hui, alors que beaucoup de personnes ne pouvaient le croire, la crise au Niger a atteint son paroxysme avec des hommes et des femmes qui sont prêts à tout.

Signes graves d’une crise profonde….

Les Nigériens sont connus pour être un peuple pacifique, tolérant, mais poussés à bout, presque dos au mur, ils semblent n’avoir d’autres choix que de se mettre debout pour faire face à leur destin. Les caciques du régime, comme d’autres analystes avaient sous-estimé la capacité des Nigériens à se battre, et à imposer à Mahamadou Issoufou qu’il tienne compte de leurs opinions, de leurs préoccupations. Sans doute que lui-même, pour avoir tout essayé et tout réussi, pouvait croire que le pays devenait son petit empire, où le peuple n’a plus son mot à dire et qu’il pouvait indéfiniment lui imposer ses volontés. Un peuple, est toujours le plus fort dans des contradictions de ce genre. C’est un fait. Il est pourtant connu que les peuples pacifiques peuvent être dans leurs colères les plus barbares et qu’on pouvait avoir tort de minimiser un peuple. Du reste, celui- là par deux fois au moins, a montré à quel point il est aussi capable, comme un autre peuple, de violences, de brutalités inouïes. D’abord, aujourd’hui, c’est partout que l’on parle en mal de ce régime et surtout d’un désir partagé de changement dans le pays pour balayer le socialisme pour que souffle dans le pays étouffé, un vent nouveau. A l’exception des syndicats qui ont trahi, et qui visiblement ont, par leurs silences complices et coupables, choisi leur camp, tous les Nigériens, dans un élan nationaliste, n’expriment que leur réprobation par rapport à la manière par laquelle, depuis dix ans, ils sont gouvernés. On voit depuis quelques temps un éveil d’une conscience nationale de la part de tous les Nigériens qui prennent toute la mesure de la situation en cours dans le pays pour se déterminer par rapport à ce qui se passe dans le pays et le comportement responsable qu’ils doivent avoir pour y faire face. Des avocats, des universitaires, des artistes de renommée, de grands intellectuels, dans le cadre d’un mouvement, se sont retrouvés pour tirer sur la sonnette d’alarme et interpeller sur les dérives graves vers lesquelles, inexorablement, le Niger semble tragiquement se diriger.

Mais c’est surtout au cours de la dernière campagne électorale que l’on pouvait comprendre que ce pays va mal. Depuis quand, en campagne électorale, les Nigériens se sont pris à d’autres, manifestant leur rejet de tout un système et ses acteurs et de ceux qui peuvent leur ressembler ? On n’a jamais connu cela dans le pays. Il se trouve malheureusement que la situation de jour en jour ne fait que se dégrader, et pire, éloignant du pays toute solution pacifique, comme si les camps en conflit devraient être tous prêts pour un ultime affrontement.

Le Niger, disons le mot, est au bord du précipice. Le pays n’a jamais atteint un tel seuil dans toutes les crises qu’il a connues depuis qu’il entrait en démocratie. Il va sans dire que la communauté internationale, commence à comprendre qu’on l’a induite en erreur et que le régime qu’on a voulu lui présenter comme un modèle, ne présente dans les faits rien de ce qui peut le créditer d’une telle réputation. Quand on voit les précautions que le régime prend pour défendre sa victoire, toute chose qu’on n’a jamais connue dans le pays, il est clair que tous peuvent comprendre que cette victoire est loin de refléter la réalité. Pourquoi faire envahir la ville de forces de défense, pour arrêter à tout bout de champ des Nigériens parce qu’ils ne sont pas d’accord et manifestent pour exprimer leur désaccord ? Peut-on dès lors croire à la véracité de cette victoire, et à la démocratie qui est le nôtre, aujourd’hui régentée par des armes qu’on peut voir partout, positionner pour faire peur, pour intimider un peuple qui n’a plus peur ? Cela ne peut pourtant pas être la solution à une situation qui pourrit. L’on a entendu Doudou Rahama, au sortir de la PJ, dire qu’ayant choisi de faire la politique, ils ont en même temps accepté de payer pour leurs convictions et leur combats politiques jusqu’au sacrifice suprême. Comme quoi, il n’est pas bon de pousser les hommes à bout. Les prochains jours, risquent d’être difficiles pour le pays. Il faut prendre au sérieux les menaces qui pèsent sur le pays.

Le malaise nigérien s’internationalise-t-il ?

L’opposition nigérienne a changé de fusil d’épaule en corrigeant sa communication qui, même si elle est encore insuffisante, montre quand même de grands progrès dans la dimension communication de son combat politique. On l’a vue, depuis des jours multiplier les communications pour sensibiliser les populations d’une part, et une certaine opinion internationale sur le bien-fondé de sa lutte et de ce qu’elle exige pour éviter au pays une exacerbation de la crise. Cette communication se poursuit avec une offensive à l’endroit de la communauté internationale et d’abord par certains représentants d’organismes régionaux et internationaux en poste à Niamey. C’est dans une telle situation que l’on apprend, par un audio qui a circulé sur les réseaux sociaux que trente personnalités et associations françaises interpelle le président Français, Emmanuel Macron à «ne pas fermer les yeux sur la situation actuelle au Niger», une situation très préoccupante si l’on en juge par le climat très crispé que l’on voit dans le pays, depuis l’annonce du second tour de la présidentielle avec des positions et des discours qui se sont durcis. Ces personnalités et associations, insistent à faire comprendre que «L’état de la santé de la démocratie au Niger inquiète» aujourd’hui et qu’il faut s’en préoccuper, à juste titre. Comment ne pas le croire quand, elles soulignent qu’on assiste à un raidissement du pouvoir de Niamey surpris dans son impopularité avec des «arrestations, des interdictions de manifester, des violations de droits constitutionnels » qui ne sauraient faire bon ménage avec la démocratie et l’Etat de droit. C’est pourquoi, elles appellent le président français à «mettre en avant les droits fondamentaux de tous les Nigériens ».

Au moment où beaucoup de pays francophones en Afrique de l’ouest risquent d’exploser, du fait des injustices, de processus électoraux biaisés et d’une gouvernance inique, cet avertissement d’intellectuels français est à prendre au sérieux pour ne pas suivre les plaisirs d’individus contre la paix d’un pays qui est aussi la paix de tout un espace, du Sahel en l’occurrence.

La crise nigérienne sort de nos murs. Et cela complique la situation. Et personne n’a intérêt à défendre le faux.

Gobandy

Amadou Djibo Max VictoireVoici ce qu'a écrit Sarah Max parlant de son père Amadou Djibo dans une lettre ouverte publiée par L'Éclosion de mardi dernier : " (…) je suis fière qu'il soit un homme de conviction et de valeur. Un homme qui a des principes auxquels il ne déroge pas, ne cède pas et ce malgré toutes les tentations qui peuvent se présenter lorsque l'on évolue dans ce milieu qu'est la politique. " Comme pour dire à sa fille qu'elle ne s'est pas trompée du tout, le président du FRDDR arrêté depuis le 15 mai dernier a fait montre d'une fierté remarquable le vendredi 26 mai 2017 au Palais de justice de Niamey. Escorté par les gardes, Max levait les deux bras en signe de V comme victoire (voir photo). Aucun signe de remord ni de reniement n'étai t perceptible dans son comportement à son arrivée au Tribunal. Pas même la décision du juge de le maintenir en détention préventive n'a pu ébranler sa fierté, sa sérénité et sa détermination. Au départ du Palais de justice également les doigts de Max formaient toujours le grand V.

Amadou Djibo Max LibreLe verdict du procès d’Amadou Djibo Ali dit Max est tombé ce mardi 6 juin 2017 : il est condamné à trois mois de prison avec sursis. Le président du Front pour la restauration de la démocratie et la Défense de la république (FRDDR) a ainsi regagné son domicile.
Pour rappel il a été arrêté le 15 mai à son domicile pour "incitation à la révolte" suite à son discours prononcé le vendredi 12 mai  au 8ème anniversaire du parti MODEN/FA LUMANA-FRICA.
Nous y reviendrons.

On se rappelle qu’il y a quelques jours la presse nigérienne rendait compte d’une décision inique prise par le ministre de la Santé Publique au moyen de laquelle il fermait quelques instituts de santé, sous le motif fallacieux qu’il n’y aurait pas de « plateau technique » dans les localités où elles mènent leurs activités. Personne, ne pouvait comprendre une telle mesure quand, la « faute » si c’en est une, incombe plus à sa responsabilité de ministre qu’à des fondateurs qui, se fondant sur des textes de la République, ont soumis des dossiers qui les avaient autorisés à ouvrir leurs établissements dans différentes localités du pays, sans que, jamais, le ministère de la santé qui ne saurait ignorer les textes et qui autorisait à ouvrir les établissements, n’ait une seule fois invoqué cette fallacieuse raison de plateau technique pour refuser d’autoriser l’ouverture de ces écoles. Pourquoi donc, il a fallu attendre, plusieurs années après pour que le sieur Dr. Idi Illiassou Maïnassara, curieux Colombo des nouveaux temps, fouine pour trouver cette curieuse idée de « plateau technique » pour poser cet acte qui ne peut être compris de personne, au Niger, comme ailleurs alors même qu’il est incapable de clarifier cette affaire de matelas une place à 400.000 et de tasse de café à plus de 120.000f. A vouloir chercher à trouver des poux sur la tête d’un autre, n’est-ce pas plus sérieux de raser la sienne pour se mettre à l’abri de soupçon ? Quand on veut défier les autres, il faut d’abord être un modèle !

Après des démarches administratives de la part des fondateurs concernés, cherchant, pour préserver de bonnes relations de partenariat avec le ministère de la Santé, ils butèrent contre un mur rigide avant que, peutêtre par d’autres, dans le système on ne le conseille sur l’irrégularité de la mesure unilatérale qui cause plus de problèmes qu’elle n’en règle étant entendu que nulle part l’on ne peut mettre en cause la qualité de la formation dans ces écoles, encore moins leur reprocher un défaut d’outils pédagogiques pour la formation dans un tel domaine complexe. Les deux parties ne parvenaient donc pas à une solution à l’amiable qui peut faire croire que le ministre serait dans son bon droit de prendre une telle décision et surtout de faire l’économie de tous ces désagréments futiles et inopportuns.

Sûr d’être victime d’une décision arbitraire, un des leurs, le fondateur de l’école de santé d’Arlit, Akomili Mohamed, au regard du préjudice qu’une telle mesure pouvait lui causer, à lui et à son école, à des enfants et leurs familles, attaqua en justice, par le biais de son conseil, la décision du ministre, fragile dès lors qu’elle se prenait au moyen d’une simple lettre fantaisiste.

Un arrêt qui frise l’humiliation pour le ministre…

Peut-il ne pas s’être entouré de l’expertise nécessaire avant d’oser une telle décision qu’un bon sens aurait dissuadé à prendre ? Le Conseil d’Etat, par ordonnance de référé n°034/22 du 17 novembre 2022-11-20, avait tranché le litige. Evoquant pour les « Faits et procédures », il rappelle que « Le requérant expose que le centre privé de santé publique (CPSP) d’Arlit dont il est fondateur a vu le jour depuis le 28 novembre 2007 », c’est-à dire il y a près de quinze ans, et « Que ledit centre a toujours fonctionné dans le strict respect des dispositions du décret n°96-201/PCSN/MEN du 19 juin 1996, fixant les modalités d’application de l’ordonnance n°96-035 du 19 juin portant réglementation de l’enseignement privé au Niger » et que « Sans aucune justification, et sans qu’on ne lui produise l’arrêté constatant ladite fermeture, il reçut la correspondance n°00187/MET/FP/SG/DGET/P/ DETPP en date du 14 octobre 2022, portant fermeture de son établissement ».

Comme nous le soulignions dans nos précédentes parutions, une telle décision ne peut que surprendre dans un Etat de droit où, un ministre, fut-il celui tout-puissant de la Santé, ne peut, sur une saute d’humeur, et par ses seuls affects, prendre une telle mesure qui ne protège rien, et ne règle pas le problème de « plateau technique » qui, de toute façon, n’est pas opposable aux charges des instituts de santé.

Une décision trop fragile…

Sur plusieurs aspects, la décision du ministre de la Santé est fragile, peu défendable du point de vue du droit. L’on ne peut d’ailleurs que lire là un abus de pouvoir de sa part comme le reconnait la victime qui saisissait le Conseil d’Etat. Ainsi que le dit l’arrêt rendu, « Pour le requérant cette correspondance est irrégulière en ce qu’elle viole les dispositions de l’article 44 du décret n°96-210 sus visé aux termes duquel : «la fermeture provisoire ou définitive doit être prononcée par arrêté. La fermeture provisoire ne peut en aucun cas excéder une année scolaire» ». En faisant preuve de tant d’amateurisme par une telle démarche qui manque de précaution administrative, le ministre fait douter de sa prétendue rigueur quand il fait montre de légèreté dans sa gestion administrative à travers cette décision. Le fondateur lésé, fort de la légalité qu’il croit être celle qui fonde toute sa démarche depuis la création jusqu’à la gestion de son Institut, est donc allé devant le juge pour redresser le tort qui lui a été fait. L’arrêt rappelle à juste titre d’ailleurs qu’avant d’aller à cette démarche judiciaire, « […] il saisit le Premier Ministre Chef de gouvernement d’un recours hiérarchique en date du 20 octobre 2022 avant d’introduire la présente procédure ».

Et fort de suivre la procédure consacrée, le Conseil d’Etat souligne que « Considérant qu’au soutien de sa requête, le sieur Akomili Mohamed invoque les dispositions de l’article 124 de la loi organique sur le Conseil d’Etat au terme duquel : «Tout requérant qui justifie avoir introduit un recours administratif en vue de demander à l’administration l’annulation d’une décision peut demander, en cas d’urgence au juge des référés la suspension de ladite décision ».

Une décision sans appel…

La décision du Conseil d’Etat frise presque l’humiliation pour un ministre qui, gonflé de vanité, ne peut saisir la brèche que les fondateurs lui tendaient en sollicitant de sa part une solution à l’amiable. En effet, jugeant que « Considérant cependant qu’on ne saurait parler de voie de fait en l’espèce : […] » et « Considérant que la correspondance ici querellée, prise par méprise par le Ministre en charge de la Formation Professionnelle, ne saurait être assimilée à une voie de fait au sens où elle est entendue par jurisprudence » et que, sans aller à tous les « considérant » évoqués, il souligne également que « Considérant que, dans le cas d’espèce, il s’agit d’un acte pris par méprise, par une administration qui croit pouvoir détenir le pouvoir de le prendre légalement alors qu’elle s’est trompée de la forme de l’acte, objet de la contestation » et « Que dans ces conditions, il s’agit ici d’un acte administratif dont l’examen de la régularité relève exclusivement de la compétence du Conseil d’Etat », le conseil juge la requête au fond.

Le ministre peut-il ne pas avoir mesuré les conséquences que peut avoir une telle décision pour ne pas s’en soucier avant de se décider ? On comprend que le Conseil d’Etat, appréciant « […] qu’au soutien de la requête le sieur Akomili invoque l’urgence et péril en la demeure justifiant la suspension de la décision attaquée » et que « Considérant qu’au regard des investissements effectués par le requérant et l’arrêt de processus de formation des apprenants, l’urgence est caractérisée dans le cas d’espèce dans la mesure où la fermeture de l’établissement, si elle est maintenue, va inévitablement engendrer un préjudice difficilement réparable pour le requérant » et surtout que, en plus, « Considérant qu’il ressort ainsi que la décision attaquée est prise en violation de la loi et mérite de ce fait suspension ». Et la sentence est tombée sur le ministère de la santé comme un couperet de guillotine : le Conseil d’Etat, par la force de la loi « Dit que la requête est recevable » et arrête, en l’ « Article 2 [de l’arrêt rendu que] ladite décision est suspendue ». Cet arrêt, comme on le voit, par la similitude à tous les cas de fermeture d’instituts qui sont reconnus et ont une autorisation d’ouverture, la même sentence pourrait s’appliquer. Et ce d’autant plus que la décision du ministre de la Santé divise les ministères concernés par la gestion de ces établissements et parmi lesquels celui de la Santé, seul, fait preuve d’une inflexibilité que rien ne donne à comprendre quand, rappelons le, il ne peut pas reprocher aux écoles de ne pas avoir l’environnement pédagogique adéquat pour assurer des formations de qualité. N’est-ce pas d’ailleurs le ministère qui organise l’examen d’Etat de certification en santé à l’occasion duquel bien de ces écoles ont souvent donné les meilleurs résultats tant en pratique qu’en théorie sans que le « défaut de plateau technique » que relève le ministre dans des départements, n’affecte la qualité des apprentissages. D’ailleurs quelle loi peut, pertinemment défendre qu’une école, fût-elle de santé, ne puisse s’ouvrir dans un département ? L’alibi ne convainc personne ! Et le Juge a tranché !

Aidons nos entrepreneurs à se construire au lieu de cultiver ce défaitisme foncièrement nigérien par lequel des aigris souffriraient de voir un autre réussir.

Mairiga

AMEN-AMIN : Mohamed M’barek exclu des rangs du Parti de Ladan Tchiana !Le week-end dernier, le directoire politique du parti AMEEN–AMIN s’est réuni à l’effet d’examiner quelques aspects de la vie de ce parti dont on se rappelle que le président vient de quitter l’équipe gouvernementale dans laquelle il occupait le prestigieux poste de ministre d’Etat. Et les observateurs croyaient logiquement que la situation consécutive au départ de son président allait être appréciée par l’organe de décision d’AMEEN-AMIN. Sauf que dans les rangs de ce parti, les préoccupations furent autres. Il s’agissait notamment d’apprécier et décider du sort d’un militant un peu trop subversif pour ne pas dire troublant de ce parti en la personne du sieur Mohamed M’Barek, transfuge du Moden Lumana Africa vers AMEEN-AMIN. Du sieur M’Barek et pour vous rafraîchir la mémoire, nous évoquerons cette petite histoire de cannibalisme entre à l’époque deux membres influent du parti de Hama Amadou alors qu’il était président de l’Assemblée Nationale (Premier mandat ou alors Renaissance Acte1 d’Issoufou Mahamadou). Une banale altercation avait alors opposé deux proches de Hama Amadou à savoir le sieur Salah Habi Mahamadou et un certain Mohamed M’barek, lui-même militant du Moden de la section de Tahoua. Elle a pu intervenir pour des futilités et les hommes en sont même venus aux poings, lorsque Salah Habi en bon Ba’Adaré s’empara de la jambe de son alterego, l’arracha et voulait projeter au sol, telle une séquence de lutte traditionnelle (Kokowa). M’Barek, qui n’avait pas d’autre le choix, s’est cru dans l’obligation de…mordre l’oreille de Salah Habi. Un geste qui rappelle l’attitude d’un grand footballeur contemporain évoluant au FC Barcelone, Louis Suarez, surnommé « le cannibale », en raison de sa maladroite tendance à morde tout celui qui se met au travers de son chemin. Comme quoi, Suarez et M’Barek sont de la même trempe.

Le vice-président de l’Alliance des Mouvements pour l’Emergence du Niger (AMEN/AMIN), exclu dudit parti par décision signée par son président Omar Hamidou Tchiana ne compte pas se laisser se faire. La coordination régionale Tahoua dont il est l’émanation vient de réagir en sa faveur.

Dans sa sortie en date du 14 novembre 2017, la coordination régionale AMEN/AMIN de Tahoua a passé au peigne fin la décision de l’exclusion de patron du Parti. Pour la structure pilotée par Mohamed M’Bareck, il y a violation des articles 136, 137, 139 et 140 du règlement intérieur et des statuts du parti. Aussi, qualifie-t-elle la démarche de destitution et d’exclusion de M’Bareck d’anti démocratique et de spontanée. Quant à la motivation qui a présidé à la sanction infligée au vice-président, elle est assimilée à des manœuvres dilatoires versées au compte de Ladan Tchiana. En conclusion la coordination régionale de Tahoua dit retirer sa confiance au président Tchiana. C’est donc, parti pour un tiraillement. Pour combien de temps ? Première question qui vient à l’esprit : est-ce que c’est tout AMEN/AMIN Tahoua qui a fait allégeance à M’Bareck ? Les prochaines heures nous édifieront. 2ème question : Qu’en est-il de l’ambiance au sein des 7 autres coordinations régionales AMEN-AMIN ? Autrement dit, sont-elles intactes sans aucun remue-ménage et alignées derrière le bureau politique national ? Certes, rien ne peut présager pour l’instant de leur réaction, mais à moins d’une surprise, on ne voit pas comment M’Bareck peut avoir le dessus. L’histoire des crises politiques au Niger montre que les dissidences ont toujours fini pour être étouffer dans l’œuf. Surtout que le parti AMEN-AMIN continue de réaffirmer son appartenance à la Majorité présidentielle. Aux dernières nouvelles, Ladan Tchiana et les siens conscients des risques qui pèsent sur la cohésion du parti auraient entrepris des réunions de concertation avec les structures à tous les niveaux et même au-delà avec le principal allié afin de parer à toute désagréable surprise.

Oumarou Kané

16 Novembre 2017
Source : La Nation

Amères vérités : C’est au Président Bazoum d’abord de se garder de protéger ceux des siens (politiques et autres) lorsque le comportement de ceux-ci n’honore pas la noble fonction de président de la République, président de tous les Nigériens. 

TEL EST PRIS QUI CROYAIT PRENDRE. Bazoum Mohamed est le président de la République du Niger depuis avril 2021. À ce titre, comme le prévoit la loi fondamentale, il est chef de l’État, président du Conseil des ministres, commandant en chef des forces armées nigériennes, président du Haut conseil de la magistrature. Il dispose ainsi de tous les pouvoirs dont il peut avoir besoin pour nommer, limoger, suspendre, radier, impulser et soutenir une lutte réelle contre la corruption. Il ne doit pas, il ne peut pas se plaindre de quoi que ce soit parce qu’il est le chef suprême de l’État, celui dont l’action ou l’apathie, voire l’inertie, induit tout le reste en matière de gouvernance. Si l’on assiste, donc, à un développement exponentiel de la corruption, avec des élites dirigeantes qui sont impliquées dans des affaires de détournements de deniers publics à coups de milliards de francs CFA, sans autre action du chef de l’Exécutif que des discours, c’est qu’il n’a aucune volonté de mener le combat contre la corruption et les infractions assimilées.

En stigmatisant les travers de la justice, allant jusqu’à mettre en cause les juges, le président du Haut conseil de la magistrature se met la corde au cou. Il n’était pas obligé de parler à nouveau d’un sujet sur lequel il n’a rien à dire jusqu’à preuve du contraire. En laissant croire que le goulot d’étranglement se trouve au niveau des juges appelés à « se garder de protéger ceux des leurs lorsque le comportement de ceux-ci n’honore pas leur noble fonction de juge », Bazoum Mohamed a pratiquement provoqué un déluge qui va, d’une façon ou d’une autre, l’engloutir. C’est très simple à comprendre.

Premièrement, en faisant trop dans la démagogie, le président de la République s’est fait prendre à son propre piège en poussant le syndicat des magistrats dans ses derniers retranchements. Il a sans doute misé sur un silence lâche de la part de ses membres. Mal lui en a pris. Le Saman lui a répondu sèchement et vigoureusement en demandant la création des conditions idoines de mise en oeuvre effective de la séparation des pouvoirs, en l’occurrence :

1. L’adoption sans délai de la nouvelle loi sur le Conseil supérieur de la magistrature dans le sens d’extirper de sa composition les représentants des pouvoirs exécutif et législatif ;

2. L’adoption d’un plan de carrière des magistrats définissant des critères objectifs et transparents de nomination, d’affectation et de promotion des magistrats.

3. La réforme du statut des magistrats du parquet pour qu’ils soient plus indépendants vis-à-vis de l’exécutif dans l’exercice de leur fonction.

Le Saman ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Afin que nul n’ait le moindre doute sur les sources et niveaux de blocage dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, autrement dit sur « qui protège qui », il exige du gouvernement :

1.La transmission sans délai aux juridictions compétentes des différents rapports de la Cour des comptes, de la Halcia, des inspections d’Etat et des finances faisant cas de diverses malversations financières et de détournement de deniers publics.

2.La levée de tous les obstacles juridiques et judiciaires liés à la poursuite contre les parlementaires et membres du gouvernement.

C’est un coup sans parade possible pour Bazoum Mohamed et il ne peut être que K.O. Après un tel Uppercut, il ne peut se relever, sauf s’il a plusieurs vies. La corruption et les détournements de deniers publics, il connaît si bien les dossiers et les mis en cause qu’il agace ses compatriotes en continuant à parler, à parler, à parler… Les effets d’annonce ne marchent plus et Bazoum Mohamed en a pour son compte. Il ne peut ni engager ce qu’il prétend vouloir et pouvoir faire, ni mettre un terme à l’immixtion du politique dans les affaires judiciaires.

Quoi qu’il en soit, il est mis dos au mur et ne peut gagner son pari qu’en sévissant dans son propre camp politique, terreau de la corruption et des détournements des deniers publics. En un mot, c’est un combat qu’il ne peut pas et ne veut pas gagner pour la simple raison que le pouvoir dont il jouit est construit à partir de la corruption. Le seul dossier du ministère de la Défense nationale est suffisant pour comprendre que Bazoum Mohamed est proche de tout, sauf de la sincérité. N’est-ce pas pendant qu’il est président du Conseil supérieur de la magistrature que ce dossier a été vidé de son essence ? L’Etat qu’il incarne en premier s’est déclaré ne pas se constituer partie civile, ouvrant ainsi le boulevard possible à un non-lieu pour les mis en cause. De quelle justice parlet- il, alors ?

Il n’y a pas d’exagération à le dire : dans le meilleur des cas possibles, le Président Bazoum patauge. Dans le pire des cas, il se moque de ses compatriotes en continuant à parler de lutte contre la corruption alors qu’il doit se taire à ce propos. Il a bien indiqué que ceux qui ne le croient pas capable de passer à la vitesse supérieure l’apprendront bientôt à leurs dépens, mais ses paroles n’ont aucune chance de convaincre qui que ce soit. Ni dans son camp où on se moque de lui, ni dans celui de l’opposition politique et de la société civile que ses discours agacent, encore moins dans les rangs des diplomates qui sont lassés de l’écouter sur la question. Bazoum Mohamed doit savoir que, s’il s’agit pour lui de faire peur à des compagnons politiques en agitant l’arme judiciaire, il a tiré à terre. Car, il sait de toute évidence qu’il n’a aucune chance de gagner ce combat. Combien de velléités a-til eues et qui n’ont connu qu’échec et amertume chez lui ? Combien d’annonces et de promesses a-t-il faites et qui sont restées sans lendemain ? On ne les compte pas.

Il n’y a pas de risquer à parier pour un milliard de francs CFA que le Président ne va pas gagner 1/5 du combat contre la corruption tant qu’il ne se départira pas, lui-même, de ce qu’il reproche aux magistrats. C’est à lui d’abord de se garder de protéger ceux des siens (politiques et autres) lorsque le comportement de ceux-ci n’honore pas la noble fonction de président de la République, président de tous les Nigériens. S’il réussit ce combat sur lui-même, alors, il réussira la lutte contre la corruption et le peuple l’applaudira comme un héros. Dans le cas contraire, il sera toujours perçu et à juste titre comme le premier protecteur des auteurs de corruption et de détournements des deniers publics. Ses discours n’y changeront rien.

BONKANO

Malgré tout ce qu’on peut penser de la part du Président Bazoum Mohamed sur la conduite des affaires publiques, la vérité saute à l’oeil : il est bien meilleur que son prédécesseur. Sur tous les plans, d’ailleurs. C’est vrai, des tâtonnements, des hésitations et des atermoiements visibles peuvent laisser penser qu’il joue à divertir ses compatriotes, mais il n’en est rien. Ces tâtonnements, des hésitations et des atermoiements sont en réalité le fruit des bâtons que lui mettent dans les roues ceux qui se sentent menacés par la nature de sa gouvernance, notamment dans son aspect lutte contre la corruption. Leurs grenouillages sont si intenses que Bazoum Mohamed doit faire preuve d’intelligence, voire de ruse pour arriver à ses fins. Ce n’est une mince tâche lorsqu’on sait que sept mois ne suffisent pas pour un successeur d’Issoufou Mahamadou, dans le contexte créé et entretenu par celui-ci, pour ramener le Niger sur la voie de l’orthodoxie.

Bazoum Mohamed en est conscient et ceux qui l’accompagnent dans cette voie escarpée mais pleine de noblesse et de gratitude vis-àvis de son pays le savent également.

La tâche est à la fois immense et complexe, tant défaire les noeuds de la corruption et des infractions assimilées relève d’un parcours de combattant. Un parcours de combattant qui exige, certes, de la rigueur et de la combativité, mais également de l’intelligence. Or, justement, le Président Bazoum avance ses pions sans crier gare, dans une parfaite intelligence qu’exige le contexte. En sept mois d’exercice du pouvoir, il a amplement donné la preuve qu’Issoufou est, certes, son prédécesseur et peut-être mentor politique, mais il est incontestablement loin d’être un modèle pour lui. Ses actes, tout comme les décisions prise par l’État sous sa gouvernance, prouvent amplement que, entre le président actuel et son prédécesseur, le choix pour les Nigériens ne souffre d’aucun doute.

Isoufou Mahamadou a été un président qui n’a aucun souci pour le bien-être des Nigériens, qui n’a aucun attachement à la chose publique et à son caractère sacré ; qui n’a aucun respect pour les aspirations de ses compatriotes et aucune considération pour le respect des lois de la République qu’il a bafouées en plusieurs occasions. En bref, un mépris royal pour le Niger et ses intérêts.

Bazoum Mohamed fait preuve d’humanisme certain dans ses rapports avec les autres, y compris ses opposants – une catégorie de Nigériens que son prédécesseur traite en ennemis – il affiche une volonté indiscutable de changer les façons de faire de son mentor et mieux, fait preuve de raison là où Issoufou ne songe qu’à arroser ses amis. Il veut préserver les deniers publics de la boulimie des prédateurs tandis que son prédécesseur a encouragé tout le contraire.

L’annulation de l’échangeur du rond-point des armées par la loi modificative de finances est une preuve ultime que Bazoum, c’est tout le contraire d’un Issoufou qui avait déjà, sans le moindre souci pour l’école, la santé, l’agriculture et l’hydraulique, procédé au lancement des travaux de cet échangeur. Comme il en a fait d’autres. Non seulement, l’agenda semblait être celui d’un homme anachronique, mais il se trouve que Bazoum n’est pas d’accord avec ce projet sur bien des plans. Issoufou Mahamadou, qui apprend qu’on ne dirige pas un pays lorsqu’on se trouve à la touche, va devoir mettre de l’eau dans son vin et se faire une raison. Ce n’est plus lui, le président de la République et il doit comprendre que les privilèges indus dont il jouit ne tiennent que par la volonté de Bazoum Mohamed. Il doit apprendre à se faire toute petit lorsqu’il s’agit de sa personne et très discret face aux affaires de l’État dont il est désormais éloigné. S’il pense que, parce qu’il l’a aidé, Bazoum doit se plier à ses quatre volontés au point de ne pas exister devant, il se goure certainement. Car, il ne doit pas oublier, lui, que s’il a aidé Bazoum, c’est parce que ce dernier a été le premier à l’aider. C’est lui, Bazoum, qui lui a ouvert tant de portes et qui lui a permis de rester en «vie» (politiquement) pendant de très longues années. Bazoum Mohamed était pratiquement le seul que Issoufou ne subventionnait pas durant les années de braise.

L’ancien président, pour toutes ces raisons, doit rester tranquille et jouir tranquillement de ce qu’il a engrangé. S’il se met en tête de déranger Bazoum Mohamed et de lui rendre les choses difficiles, il risque de se créer des problèmes qu’il ne pourra ni résoudre, ni supporter. Issoufou Mahamadou a, donc, intérêt, à ne pas faire trop de chichis pour ne pas obliger son successeur à des réactions désagréables et préjudiciables pour lui. Les choses sont toujours passés ainsi. À force de pousser l’autre à bout, on finit par s’attirer la foudre.

BONKANO

Amères vérités : Ah, ce Seïni Oumarou tout de même ! Si le ridicule tuait, il en serait mort et enterré depuis ce jour, 3 février 2021 où, sans aucune gêne, sans état d’âme, il est arrivé au siège de son parti pour présider la déclaration officielle de soutien à Bazoum Mohamed, l’homme dont le même Seïni a contesté la nationalité d’origine, et donc, la légitimité et la légalité de sa prétention à la magistrature suprême

Attendus par le peuple nigérien pour la consigne de vote à donner en faveur de l’un ou de l’autre des deux candidats arrivés au second tour de l’élection présidentielle, Seïni Oumarou du Mnsd Nassara et Albadé Abouba du Mpr Jamhuriya sont finalement sortis de leurs bois. Et c’est la douche froide pour les Nigériens. Contrairement à tous les discours qu’ils ont tenus sur la gouvernance actuelle, les récriminations, les plaintes et les condamnations fermes, ces deux leaders et leurs partis politiques ont préféré maintenir le Niger dans les fers de cette calamité absolue. Pour Seïni Oumarou, c’est encore pire. Il a attaqué, par deux fois, devant la Cour constitutionnelle, la légitimité et la légalité de la candidature de Bazoum Mohamed, accusé de détenir des pièces d’étatcivil frauduleusement obtenues. Tout a une histoire et ce que les Nigériens considèrent comme une trahison de ces deux leaders politiques en a une. Voici cette histoire, telle qu’elle est racontée un peu partout et bien de faits corroborent.

On a bien vu un homme, un militant du Mnsd Nassara, se réjouir de cette alliance électorale Mnsd-Pnds grâce à laquelle il a reçu un véhicule 4X4 qu’il montrait fièrement. L’argent a coulé à flots, selon ce qui se raconte. Des milliards et des milliards ! Les intérêts du Niger ? Oubliés et méprisés. Seïni Oumarou ni Albadé Abouba peuvent-ils justifier ce choix autrement que par ces déclarations fantaisistes et manifestement dénuées de sincérité ? NON. Le Niger, assurément, est malade de cette catégorie d’hommes politiques qui n’ont aucun sens de l’idéal patriotique et qui, du jour au lendemain, sont prêts à compromettre l’avenir de tout un peuple pour des intérêts qu’ils n’osent pas clairement assumer. Ah, ce Seïni Oumarou tout de même ! Si le ridicule tuait, il en serait mort et enterré depuis ce jour, 3 février 2021 où, sans aucune gêne, sans état d’âme, il est arrivé au siège de son parti pour présider la déclaration officielle de soutien à Bazoum Mohamed, l’homme dont le même Seïni a contesté la nationalité d’origine, et donc, la légitimité et la légalité de sa prétention à la magistrature suprême.

Ah, ce Seïni tout de même ! Comment a-t-il pu faire, sans état d’âme, ce break, cette volte-face extraordinaire ? Dans la déclaration rendue publique, Seïni Oumarou et le bureau politique national de son parti ont découvert, sublime révélation que les Nigériens ne savaient pas, qu’il y a une similitude entre le programme de Bazoum Mohamed et le sien et qu’en tout état de cause, ils sont rassurés par « l’engagement de Bazoum Mohamed à accorder une importance de premier ordre aux questions de sécurité, d’équité, d’accès aux services sociaux de base, de développement rural inclusif et de bonne gouvernance en cas de victoire ».

Bazoum Mohamed a, donc, su amener Seïni Oumarou à ouvrir les yeux sur la similitude de leurs programmes de g o u v e r n a n c e . P o u r t a n t , Bazoum Mohamed n’a jamais renié la gouvernance qui a prévalu au cours des 10 années passées et qui a été jalonnée d’injustice de corruption, d’insécurité et de massacres de milliers de Nigériens, de trafic de drogue, de détournements massifs des deniers publics et d’indifférence vis-à-vis des secteurs sociaux de base.

Au contraire, il dit l’assumer totalement et le revendique si fort au point de promettre aux Nigériens la continuité d’une telle gouvernance.

C’est en conséquence cette gouvernance pleine de périls pour le peuple nigérien que Seïni Oumarou et le bureau politique du Mnsd ont accordé leur caution. Ils l’ont d’ailleurs clairement spécifié en soulignant leur désir de poursuivre la collaboration avec le Pnds Tarayya. Ont-ils dans ce cas besoin de préciser « dans un esprit désormais fait de loyauté, de confiance mutuelle » ? Lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse de rage, n’est-ce pas ?

C’est ainsi. Lorsqu’on ne peut pas évoquer la raison véritable qui a emporté son adhésion, l’on ne peut que louvoyer. Seïni Oumarou et Albadé Abouba ont pensé à tout, sauf bien sûr au Niger. Ils ont mis tout en avant, sauf les intérêts du Niger et de son peuple, méprisés et bafoués. Et puisqu’ils sont incapables de dire clairement les raisons objectives qui les ont conduits à un tel choix, les Nigériens ont une belle raison de dire qu’ils ont vendu leur soutien à Bazoum Mohamed. Or, lorsqu’on vend son soutien à un candidat, l’on n’a plus rien à revendiquer, en principe. Ni pour soi, ni pour les autres. Les montants dont on parle sont si importants qu’ils couvrent pratiquement tout. Autrement dit, lorsque, en face d’un candidat quelconque, vous avez osé réclamer de l’argent et qu’on vous le donne, quel respect de votre personne êtes-vous fondé à exiger après ? Il faut être sérieux. L’argent corrompe et si, Seïni et Albadé ont réclamé et obtenu de l’argent, en milliards en plus, ils sont forcément corrompus. Ils ne méritent aucun respect, ni de la part de Bazoum et du Pnds, ni de leurs militants, encore moins du peuple nigérien dont le sort est sacrifié sur l’autel d’intérêts égoïstes.

Si Seïni Oumarou et Albadé Abouba ont effectivement pris de l’argent avant de se déclarer en faveur de Bazoum et de la gouvernance qu’ils ont si dénoncée et dénigrée, ils doivent savoir qu’ils ont pris le prix de leur considération, de leur dignité et de leur honneur. S’ils ont pris de l’argent avant de se décider, ils ont empoché le prix de leur liberté. En tout état de cause, le peuple nigérien n’a pas besoin de tels leaders politiques et a clairement signifié sa décision de les sanctionner le 21 février 2021.

Bonkano

 

Toh ! Le Président Bazoum qui a promis de sévir sans faiblesse contre la corruption, ne va tout de même pas prétendre qu’il n’a pas eu connaissance de cas de corruption et de malversations financières pour agir comme il l’a promis. La Cour des comptes, ce qu’il y a de plus officiel, lui en mis plein les yeux, plein les oreilles et plein les mains. Il n’avait dès lors qu’à sévir comme il l’avait promis. Or, il vient de recomposer son gouvernement avec des gens épinglés dans le rapport de la Cour des comptes. Les mis en cause, il les côtoie tous les jours, ou du moins chaque semaine, lors des conseils des ministres au cours desquels il partage la même table, il échange et parfois rigole en se donnant l’impression d’être en train de travailler pour le peuple nigérien. Peuton travailler pour son pays et son peuple en cautionnant la corruption et en partageant la même que des corrompus ? Bazoum Mohamed n’a aucune excuse. Car, malgré la publication du rapport de la Cour des comptes, il continue à cohabiter avec des gens qui ont des comptes à rendre avec la justice. Il a demandé, notamment aux organisations de la société civile, de l’aider dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, il est royalement servi, mais manifestement sans aucun moyen de coercition.

Tout, absolument tout chez le Président Bazoum, semble se résumer à des mots. Il parle et lorsqu’il parle d’un sujet, d’une préoccupation de ses compatriotes, on lui donnerait le bon dieu sans confession. Face à la corruption, qui semble s’amplifier depuis sa promesse du 2 avril 2021, il n’a rien pu faire et il ne pourra vraisemblablement faire quelque chose de probant, tant on lui a donné l’occasion de faire, d’agir, pas de parler.

Le rapport général de la Cour des comptes est une mine inépuisable de dossiers pour un homme qui veut lutter contre la corruption. Des bols à café achetés à 10 084 FCFA, des matelas à 416 400 FCFA, l’unité ou encore une latrine à 40 millions de francs CFA, des doublons dans les paiements, etc., le Président Bazoum en a plus qu’il ne faut pour briller de mille feux. Mais, la vérité est qu’il ne peut pas mener la guerre contre la corruption. N’est-ce pas pourtant le levier essentiel de la mission qu’il a promis de conduire durant son mandat ? Pour lui, mais aussi pour ceux qui sont amnésiques, voici ce que le tout nouveau président a déclaré, le 2 avril 2021 : « Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays ». Cette déclaration, le Président Bazoum l’a peut-être oubliée. Mais il est bon de la lui rappeler. Mieux, il a ajouté : « …je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa «base», sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre ». N’est-ce pas accablant pour le Président Bazoum ? Tenir de tels propos et se retrouver coincé, sans autre alternative que de subir la volonté des pilleurs.

Apparemment, le parti politique, la «base», en particulier, servent bien de bouclier à ceux qui détournent et il faut le constater, c’est bien au Président Bazoum que les pouvoirs constitutionnels ne semblent servir à grand-chose. Pourtant, en plus de ses pouvoirs constitutionnels, il a obtenu le soutien, ferme, des Nigériens. Par deux fois, lors de Rencontres avec les organisations de la société civile, tenues à son initiative, le Président Bazoum Mohamed a demandé à ses interlocuteurs de l’aider à remplir sa mission, particulièrement sur le volet de la lutte sans merci qu’il a promis de mener contre la corruption. Malgré les conditions objectives qui militent en faveur d’une prudence excessive face à l’annonce du président, ses invités, notamment lors de la première rencontre, se sont laissés séduits. Puis, les affaires vont rapidement se gâcher pour le Président Bazoum. Comme si, quelque part, on a décidé de le servir à satiété afin de le confronter à plus fort que lui, le président va subir d’abord des refus et des oppositions catégoriques et fermes de laisser faire certains audits. Des inspecteurs d’Etat vont être rabroués et renvoyés d’où ils viennent. Et après le soufflet enregistré dans l’affaire communément appelée Ibou Karadjé, plus personne ne croit au combat du Président Bazoum. Il est, certes, défait mais Bazoum Mohamed a probablement mal digéré cette façon de lui faire mordre la poussière. A-t-il seulement le choix ? Soit, il s’incline, soit c’est le clash. Les affaires d’argent détourné, elles, vont être révélées, avec une régularité qui frise le défi ouvert et permanent.

Le Président Bazoum a-t-il déjà échoué ? C’est certain. Il ne faut nourrir de l’espoir là où tous les feux sont au rouge et que celui qui a promis de les tourner au vert, semble penser qu’il lui suffit de parler pour avancer. Investi à la tête de l’Etat il y a un an et un mois, Bazoum Mohamed a bercé les Nigériens d’espoir avant d’être rapidement rattrapé par les évènements. Sur tous les plans, le Niger est en train de connaître un net recul, allant de mal en pis. Et Bazoum Mohamed qui continue de faire dans les discours, oubliant qu’il sera jugé plutôt sur les actes. La sécurité, la corruption, le déni de la loi, le laisser-aller, les détournements, l’impunité, tous les maux semblent connaître une certaine amplification. Et les Nigériens qui attendent que le soleil se lève à l’ouest pour se coucher à l’est.

BONKANO.

 Dans un mois, si les choses se déroulent comme tant de voix l’ont réclamé, soutenu et défendu becs et ongles comme étant l’unique voie de salut qui s’offre aux Nigériens pour ne pas tomber dans les méandres des crises électorales et postélectorales, toutes les divergences politiques seront aplanies. La classe politique se sera alors entendue sur un code électoral consensuel, une commission électorale nationale indépendante (Ceni) rééquilibrée, un Conseil national de dialogue politique rétabli dans ses valeurs traditionnelles, l’accès aux médias d’Etat sera un fait et le comité de suivi des décisions issues du dialogue se félicitera publiquement de l’application totale des accords. Mais, puisqu’il y a un «mais», les choses ne se déroulent pas toujours comme on le souhaite et les hommes sont ce qu’ils sont, c’est-à-dire imprévisibles, changeants et parfois de mauvaise foi notoire. Durant ce mois que nous souhaitons des plus fructueux pour le peuple nigérien qui a plus que jamais besoin de cohésion et d’unité autour de valeurs certaines, il n’est pas tolérable de voir ou d’entendre des individus, qui qu’ils soient, se donner pour mission, non pas de consolider le dialogue, mais de le faire échouer.

C’est une vérité qu’il faut admettre dès à présent afin de conjurer ce que les malfaisants de tous bords et de tous acabits vont tenter d’entreprendre afin que le dialogue entamé soit sans lendemains. Cette vérité, c’est que, s’il fait le bonheur du peuple nigérien à qui il faut épargner des situations encore plus critiques que celle dans laquelle il est actuellement plongé du fait de l’insécurité, le dialogue politique inclusif ne fait pas l’affaire de certaines personnes. Et il est certain qu’elles ne resteront pas l’arme au pied, comme des garçons de chœur ou mieux, des spectateurs engagés. La vérité, c’est que toutes les personnes qui ne se retrouvent pas en dehors du chaos politique, vont nécessairement œuvrer à faire échouer le dialogue. Ces personnes sont non seulement nombreuses, mais elles ne manquent ni de moyens ni de pouvoir pour faire échouer le dialogue. S’il ne sied pas bien, par respect pour l’esprit des assises, de citer des noms parmi celles qui ne voient pas d’un bon œil la tenue d’un dialogue politique inclusif, il y a lieu de ne pas perdre de vue qu’il y aura des grenouillages de toutes sortes en vue de faire capoter le dialogue. Personne n’ignore que Brigi Rafini fait ce qu’il fait avec le consentement de son chef hiérarchique. Mais le Président Issoufou semble si pris en tenaille entre des intérêts politiques, à la fois antagoniques et puissants, que son engagement ne peut être que tiède. C’est pourquoi, et à juste raison, des voix se lèvent ici et là, lors de débats informels qui semblent avoir fait à l’avance les travaux de la conférence des leaders politiques, qu’il y a de quoi faire attention aux porteurs d’obstacles. Les membres désignés des partis politiques doivent impérativement garder à l’esprit que leur mission n’est pas de s’embourber dans des discussions oiseuses, mais plutôt de créer les conditions d’élections inclusives, transparentes et démocratiques. Pour y parvenir, tout le monde, au Niger, connaît la recette infaillible. L’Assemblée nationale étant en session, si la volonté politique existe réellement au niveau du camp du pouvoir, détenteur des manettes nécessaires pour faire bouger le curseur, le comité mis en place n’aura pas besoin de dix jours de travaux pour déposer son rapport. Au regard des enjeux et de la connaissance unanime des problèmes et des solutions appropriées, Un délai d’un mois entier paraît, effectivement, injustifiable. Si les acteurs engagés dans ce dialogue politique inclusif portent, vis-à-vis du peuple nigérien une lourde responsabilité, il faut toutefois relever deux cas spéciaux.

Il faut se dire la vérité, soit-elle amère. Tous les spécialistes du droit non partisans le disent : il n’y a aucune raison pour que Hama Amadou ne soit pas électeur et éligible. Or, l’intention du régime en place est plus que connue puisque l’intéressé a déjà subi une première injustice : il n’a pas été enrôlé sur les listes électorales. C’est une violation de ses droits civiques et politiques, autrement une violation de la Constitution. Il est bien vrai que la violation de la loi fondamentale est la tasse de thé de ce régime qui l’a violée, on ne sait plus combien de fois déjà. Il est bien vrai que le Président Issoufou Mahamadou est le grand champion dans cette violation de la Constitution au point où, si l’on doit énumérer combien de fois il l’a fait, il ne saurait supporter le poids de ses «pêchés» constitutionnels. Il est bien vrai que, habitués à violer la Constitution pour avancer selon leurs desiderata, les autorités actuelles du Niger bénéficient, en dehors du Niger, d’un large réseau de complicités tendant à entretenir l’idée, totalement fausse bien entendu, que la démocratie, au Niger, serait un exemple et que bientôt, les Nigériens vivraient, oh micmac «issoufien», la toute première alternance démocratique. Une parfaite illusion !

Dans la réalité, tout le monde, dans ce pays, le sait, y compris les institutions internationales-témoins, que les élections prochaines sont d’avance plombées dans leur organisation et qu’Issoufou Mahamadou mène le Niger vers tout, sauf des élections crédibles et apaisées, gage d’alternance démocratique. Il y a des vérités qui ne souffrent d’aucun doute et tous les Nigériens qui veulent le meilleur pour leur pays, tous les amis du Niger qui veulent du bien pour notre pays, doivent l’admettre et chercher les solutions des problèmes posés là où il sied de le faire. C’est auprès d’Issoufou Mahamadou et non des structures fantoches telle que la Ceni. Pour preuve, c’est bien lui qui a imposé à la Ceni la date du 13 comme date de tenue des élections locales.

Premièrement, tout le monde sait que le Président Issoufou Mahamadou porte la responsabilité de tout ce qui a été goupillé dans le cadre de ce processus électoral qui risque d’emporter la fragile stabilité du Niger. Ses partisans ont préparé un code électoral taillé sur mesure, dénoncé et contesté par une large partie de la classe politique et de la société civile, mais il a refusé d’arbitrer afin d’amener les parties à un code électoral consensuel. Au contraire, en désignant lui-même le candidat du Pnds Tareyya, il a tenu à prouver qu’il a un parti pris et qu’il ne s’en cache pas du tout. Il viole ainsi la Constitution, pour une nième fois. Deuxièmement, tout le monde sait que c’est sous les auspices du National Democratic Institut (Ndi), que la classe politique nigérienne, à l’unanimité, s’est entendue pour porter à trois ans, la peine qui vaut exclusion des listes électorales et inéligibilité. Que ce texte initial du code électoral a été trituré pour porter la durée de la condamnation à un an plutôt que trois ans après que le juge ait rejeté la demande expresse du procureur de la République (la voix de son maître) requérant trois ans d’emprisonnement et cinq ans d’inéligibilité à l’endroit de Hama Amadou.

Et pourtant, même le Ndi, qui a prétendu vouloir jouer les bons offices pour un processus électoral inclusif, apaisé et transparent, n’a pas osé témoigner sur cette vérité qu’elle connaît pour l’avoir parrainée. Elle s’est d’ailleurs éclipsée depuis sa dernière tentative de chercher midi à 14 heures. Pour le pouvoir, c’est un encouragement et un soutien tacite à tout ce qu’il tente de faire pour se maintenir au pouvoir.

Quant à Issoufou Mahamadou, il n’a rien fait pour que le code électoral soit consensuel. Il a même, par son refus de cautionner et de parrainer le dialogue national inclusif, créer les conditions d’une impossibilité d’entente entre les blocs politiques et les Nigériens dans leur ensemble, sur le processus électoral. Troisièmement, Issoufou Mahamadou prétend jouer la carte de la transition démocratique et dans ce registre, il se fait lui-même la publicité dans les instances internationales, chantant à volonté qu’il ne se présente pas à un troisième mandat. Pour lui, il s’agit là d’un mérite et c’en est vraiment un puisque, pour une fois, il a décidé de ne pas violer la Constitution. Laissons-lui, donc, son «mérite».

Le problème, c’est que dans ce système électoral monstrueux qui a été mis en place avec son consentement et son soutien, il a affiché son intention, claire, d’enfermer les Nigériens dans une logique du genre « si tu veux X, tu prends Y ; si tu ne veux pas de Y, tu prends quandmême Y », une sorte de choix fermé sur une seule et unique possibilité. Le Code électoral, le contrat avec Gemalto, la Ceni, la Cour constitutionnelle, constituent l’arsenal mis en place, avec le plein consentement d’Issoufou Mahamadou qui a depuis longtemps tourné le dos — s’il l’a jamais tenu une seule fois — à son rôle constitutionnel d’arbitre et de garant de l’unité nationale, de la stabilité et de la paix sociale. Les conditions, autant que les organes chargés de l’organisation des prochaines élections, ne garantissent pas la transition démocratique, mais plutôt le chaos démocratique, social et politique au Niger.

Ceux qui prétendent agir pour le bien du Niger savent tous qu’Issoufou Mahamadou n’a jamais respecté son rôle et ses obligations constitutionnelles afin de mettre le Niger à l’abri d’une crise électorale. Il veut, à travers l’arsenal mis en place, s’assurer que celui qui lui succédera soit quelqu’un en mesure d’assurer ses arrières afin que les Nigériens ne découvrent pas la face hideuse de sa gouvernance. On en sait déjà beaucoup, mais ce que l’on sait ne représente sans doute que la face immergée de l’Iceberg. Faut-il en définitive croire que le Niger est conduit vers des récifs, avec un froid cynisme qui fait froid dans le dos ?

La duplicité de la politique «issoufienne» est d’un machiavélisme hors du commun. Cependant, il ne trompe personne. Il n’a que des complicités qui travaillent, en vain, à le hisser, malgré toutes ses casseroles et le mal fait au Niger, au rang de grand homme d’Etat respectueux de sa parole donnée. Quelle parole ? Tout le monde sait ce qu’Issoufou Mahamadou a déclaré de façon solennelle, le 2 août 2015, dans son message à la nation, que, je cite : « Je mettrai un point d’honneur à contribuer à l’expression libre des suffrages du peuple nigérien et à l’organisation d’élections inclusives et à ne cautionner l’organisation d’élections tropicalisées pour ne pas dire truquées…. Je considérerai des élections mal organisées comme un échec personnel et je ne serai jamais à la base d’un travestissement de l’expression de la volonté populaire ».

Et voici ce qu’il en a résulté : un grossier HOLD-UP ÉLECTORAL qui lui a octroyé 92,51% des voix. Il n’a tiré aucune conséquence comme il l’avait promis. Au contraire, il s’est glorifié de ce score électoral qu’il sait avoir été fabriqué. Issoufou Mahamadou ne peut, donc, convaincre que ceux qui sont dans son jeu.

Issoufou Mahamadou a fabriqué une bombe à retardement électorale et politique et fait croire au monde entier qu’il mérite tous les honneurs au plan de la gouvernance démocratique. La crise électorale qui profile à l’horizon est de son entière responsabilité. Il ne peut ni se dédouaner par des discours creux, ni avoir des excuses dans ce qui risque d’arriver au Niger. De toute façon, il ne montre aucune volonté de prévenir cette crise électorale.

Bonkano

Amères vérités : Bazoum est un soldat au service du Niger et de son peuple, la société civile, notamment, doit enclencher le mouvement du soutien populaire dont il a besoin pour mener à bien cette croisade contre la corruption

Bazoum Mohamed est en train de restituer au Niger tout ce que le Niger a de plus cher et que Issoufou Mahamadou lui a enlevé : la cohésion sociale, la justice, la lutte contre toute agression extérieure, etc.

Ce n’est pas, loin s’en faut, tout ce qu’attendent de lui les Nigériens, mais il faut reconnaître et admettre qu’il est aux antipodes des méthodes et pratiques de son prédécesseur. Issoufou Mahamadou a détruit la cohésion sociale, il est en train de redonner confiance aux Nigériens pour se retrouver et s’unir face à l’essentiel dont le visage, aujourd’hui, prend la forme de la lutte contre les bandes armées non identifiées qui sont manipulées pour s’attaquer au Niger, massacrer ses populations et semer la chienlit dans les zones ciblées. Il est, certes, loin du compte, des prisonniers politiques étant encore incarcérés. Cependant, à l’allure où il mène les choses, au regard de ses intentions et de ses premiers pas, sa gouvernance va être meilleure que celle de son prédécesseur. Pour de nombreux Nigériens, il n’y a d’ailleurs, à peine 100 jours après son investiture, aucune comparaison possible à faire entre Issoufou et Bazoum.

Le premier semble privilégier les intérêts extérieurs, insouciant face aux attaques qui endeuillent régulièrement le Niger et est resté de toute façon 10 ans sans prendre les mesures nécessaires en vue d’endiguer ce phénomène entretenu ailleurs pour nuire au Niger. Le second, qui a déclaré et montré sa volonté de mettre fin à cette situation, a pris le taureau par les cornes afin de mettre l’armée dans les conditions progressives de faire face à l’ennemi.

Dans le cadre de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, Issoufou Mahamadou a entretenu et encouragé les malversations financières les plus inadmissibles, protégeant au besoin les indélicats commis de l’Etat contre la justice en les plaçant sous son ombrelle.

Ce ne sont là, que des exemples. Il en foisonne comme têtards dans un étang et ce n’est pas la peine de s’éterniser sur ce chapelet de scandales qui ont été la marque de fabrique du Président Issoufou.

En ce qui concerne la justice, le plus grand mal du Niger actuel, Issoufou Mahamadou a mis en place un système que les Nigériens veulent voir disparaître. Un système qui a établi une justice fondée sur deux poids, deux mesures, discriminant les Nigériens sur la base de leur appartenance politique. Les uns, partisans d’Issoufou, peuvent se permettre tous les délits et/ou crimes sans jamais répondre de leurs actes tandis que les autres, constitués en général d’opposants politiques, d’acteurs de la société civile et de journalistes malpensants, sont embastillés et écroués pour un OUI ou pour un NON. Les scandales financiers se sont ainsi multipliés, au grand bonheur de ses auteurs, co-auteurs et complices qui se sont régulièrement partagé les fonds publics qu’ils soutiraient des caisses de l’Etat en abusant de leurs fonctions. Un gangstérisme qui a saigné l’Etat et fait des dizaines de milliardaires autour de lui.

Il est bien vrai que le Président Bazoum a du chemin à faire pour effacer de la mémoire des Nigériens les méfaits de son prédécesseur. Mais il faut toutefois remarquer qu’il a pris le bon chemin, celui que ses compatriotes souhaitent voir le président de la République suivre sans atermoiements. La lutte contre la corruption et les infractions assimilées qu’il a entreprise est un combat du Niger et tous les Nigériens, qu’ils soient de la majorité au pouvoir, de l’opposition, de la société civile ou travaillant dans les médias, doivent apporter à Bazoum Mohamed le soutien populaire dont il a besoin pour défaire ce système de sangsues. La corruption est un fléau et Bazoum Mohamed n’a pas choisi d’en faire son cheval de bataille pour rien. Il sait à quel point le Niger a été spolié. Il sait, mieux que ceux dont il attend le soutien, les milliards qui dorment dans des comptes bancaires, à l’extérieur alors que l’Etat patauge dans des difficultés financières inextricables.

Bazoum est, donc, un soldat au service du Niger et de son peuple. La société civile, notamment, doit enclencher le mouvement du soutien populaire dont il a besoin pour mener à bien cette croisade contre la corruption. N’est-ce pas une mission nationaliste ?

Quant aux partis politiques, par-delà les divergences, ils doivent saluer cette tendance qui permettra de faire renaître véritablement le Niger de ses cendres. Pas l’archaïque et anachronique renaissance d’un certain Issoufou Mahamadou, un vendeur d’illusions. Bazoum Mohamed mérite le soutien de tous les fils du Niger qui sont soucieux de la mise à mort de la corruption et de ses corollaires.

Bonkano

Le Président Bazoum Mohamed a séjourné, le 2 décembre 2022 en Italie, précisément à Rome, dans le cadre de la conférence « Italie-Niger, Europe-Afrique, deux continents, un même destin » organisée par la Fondation Med-Or, dont il était l’invité. A l’occasion, le président nigérien a accordé une interview au journal « la republica ». Une interview dans laquelle il a claqué la langue, exactement comme veulent l’entendre les pays occidentaux, en particulier la France, l’Italie et l’Union européenne. Il a claqué la langue si bien pour ces pays qu’on le prendrait pour un de ces grands commis français. En tout cas, c’était le «Molo» pour l’Occident, le blâme pour l’Afrique.

1. Pourquoi est-ce le Niger qui comprend le mieux l’Europe ?

Le Niger, sur bien des aspects, est au sous-sol des pays qui exigent d’être respectés pour ce qu’ils sont, des pays qui exigent respect et considération pour leurs concitoyens et dont les premiers responsables ne tremblent pas lorsqu(il faut cracher les quatre vérités à leurs partenaires. Bazoum Mohamed, pas plus d’ailleurs que son prédécesseur, n’est pas de cette catégorie de chefs d’Etat que le Niger a connus. Sa préoccupation,c’est de dire les choses telles que veulent l’entendre les pays européens, au grand dam de pays comme le Niger qui doivent 80% de leurs misères à des relations partenariales fortement déséquilibrées.

Bazoum Mohamed n’est pas du genre briser la glace et à mettre les Emmanuel Macron et autres face à leur image, non pas telles qu’ils la perçoivent euxmême, sous le prisme d’un néocolonialisme et d’un paternalisme de mauvais aloi, mais bien celle, réelle et sans peinture, que renvoient les rapports qu’ils ont tissé dans le moule frauduleux de la colonisation et qu’ils veulent à tout prix ^préserver. Des rapports qui font qu’aujourd’hui, après plus d’un demi-siècle d’exploitation de l’uranium nigérien, la Somaïr (Société des mines de l’aïr), une société française, se permette de laisser derrière elle des tonnes de déchets toxiques et sans avoir construit le moindre hôpital dans la région. Des rapports qui font que le franc CFA, une monnaie qui n’est même pas reconnue en France, l’éditrice, continue d’être, en 2022, celle de nos pays.

2. Qu’est-ce que le Niger gagne dans ce zèle frelaté de ses autorités actuelles, comme dirait Hassoumi Massoudou, à servir la France ? Rien, sinon, du mépris, la misère, l’insécurité, avec à la clé des milliers de morts, des milliers de blessés, des milliers de déplacés qui ont dû quitter leurs villages, des centaines d’écoles fermées et des milliers d’enfants qui ont dû abandonner l’école, etc.

Dans les communes de Torodi et de Makalondi uniquement, ce sont 16 193 personnes, soit 2 602 ménages, qui ont été forcées de se déplacer ; 890 écoles fermés pour cause d’insécurité dans la région de Tillabéry, 77 919 enfants, dont 38 394 filles, qui sont affectés par la fermeture de ces écoles ; les besoins sont énormes dans les secteurs de l’eau, de la sécurité alimentaire, de la santé, de la protection, des abris et de l’éducation. Ajoutez- y la situation de la région de Diffa et vous aurez le tableau du Niger, le meilleur serviteur de l’Europe en général, de la France en particulier. Cela va durablement affecter l’économie nationale, sans compter les conséquences sociales et culturelles désastreuses. Mais Bazoum Mohamed et les siens trouvent dans cette coopération avec l’Europe de quoi s’énorgueillir au point de trouver que le départ de l’armée française a aggravé la situation sécuritaire au Mali, précisément à Gao et à Menaka.

3. Qu’est-ce qui se passe de si nouveau que les Maliens n’aient pas vécu pendant que l’armée française est là ? Absolument, rien. Au contraire, le départ de l’armée française a permis à l’Etat malien de franchir la frontière que la France a tracée et imposée à l’armée malienne et qui a fait de Kidal un no man’s land, un refuge poiur les terroristes et trafiquants de tous acabits. C’est Issoufou Mahamadou qui en a fait la révélation, en déclarant que ceux qui attaquent le Niger se replient dans cette localité malienne que la France a placée sous sa protection en interdisant formellement à l’armée malienne d’y entrer.

4. Bazoum Mohamed parle d’accord avec les pays européens pour leur permettre de disposer exactement d’une main d’oeuvre correspondant à leurs besoins, dans les secteurs, « où les Africains peuvent travailler », comme il dit. Il faut, précise-t-il, faut « Un accord basé sur le nombre d’Africains dont chaque pays européen a besoin pour son marché du travail ». Bazoum Mohamed n’est assurément pas l’homme qu’il faut pour enclencher les changements de paradigmes auxquels s’attendent les Nigériens. Que Dieu veille sur le Niger.

BONKANO

Amères vérités : Bazoum ne peut pas et ne doit pas prendre part à l’élection présidentielle

L’affaire Bazoum est suffisamment grave ne pas continuer à en parler. Par deux fois, alors qu’il est pratiquement K.O, il a été sauvé par le gong. Échappera- t-il au troisième round qui s’annonce ? Il est déjà groggy mais tient encore debout grâce aux coups de serviette mouillée inexplicables qu’il a reçus de l’arbitre. Les Nigériens, eux, sont impatients de voir ce boxeur irrégulier tomber dans les pommes. Affaibli mais buté, le bonhomme refuse de s’écrouler, encore moins d’abandonner le combat. Un combat qu’il est d’autant plus déterminé à poursuivre qu’il sait compter sur l’ignorance des uns et la corruption des autres. L’ignorance des uns car nombre de Nigériens soutiennent la candidature de Bazoum parce qu’ils n’appréhendent pas les enjeux de la question. Ils ne comprennent pas que Bazoum ne peut pas et ne doit pas prendre part à l’élection présidentielle parce que :

La Constitution, en son article 47, a précisé les critères auxquels il faut impérativement satisfaire pour prétendre à la magistrature suprême. Des juristes émérites ont suffisamment éclairé le débat public sur les contours et les conséquences des dispositions de l’article 47. À titre de rappel, voici un extrait de l’éclairage de Me Bachir Amadou.

« Pour le constituant nigérien, le candidat à l’élection présidentielle, contrairement aux autres élections, doit être de nationalité nigérienne d’origine. Cette condition se justifie par le fait que la fonction présidentielle est la plus haute fonction de l’État et par les prérogatives qu’elle consacre. Le Président de la République est le chef de l’État, il est le chef de l’Exécutif, chef suprême des armées et magistrat suprême.

La « nationalité d’origine » n’est pas le fruit d’une formule évasive, elliptique ou banale, énoncée au passage, et que l’on pourrait en conséquence considérer comme une clause de style secondaire et à tout dire négligeable. On retrouve souvent la formule, dans les mêmes termes dans presque toutes les Constitutions. Le difficile débat auquel donne lieu sa compréhension actuellement, traduisent bien, au contraire, la volonté de garantir le rapport de confiance qui doit exister entre le futur Président de la République et le peuple, en faisant de la nationalité d’origine un des gages de la confiance et un des attributs de la loyauté du futur Président envers le peuple et sa fidélité à la Nation ».

Pour conclure, …Bachir indique que : « La nationalité nigérienne à titre de nationalité d’origine est définie comme une nationalité par attribution en raison, soit de la naissance au Niger d’un parent biologique qui y est lui-même né ; soit de la filiation au profit de l’enfant né dans les relations du mariage ou non et dont il est établi qu’au moins l’un des deux parents biologiques est nigérien ».

Là se trouve la vérité et nulle part. Bazoum n’est pas victime d’une cabale éthique comme il a voulu le croire. Il est récusé parce qu’il ne peut justifier d’aucune des deux possibilités susvisées. Le cas de Bazoum est d’ailleurs pire pour envisager sa candidature à la magistrature suprême. Car, non seulement, il ne peut prouver qu’il est né au Niger, mais il est également incapable de démontrer qu’un, au moins, de ses deux, est nigérienne.

Bazoum, assurément, ne répond pas aux critères définis par la loi fondamentale nigérienne. Il le sait et tous les Nigériens en sont désormais convaincus. Depuis les deux arrêts consécutifs de la Cour constitutionnelle, ils ont acquis les preuves que Bazoum doit impérativement quitter la ligne de départ des candidats à l’élection présidentielle. Sa présence est perçue, et à raison, comme une incongruité malsaine au climat politique et social. Son maintien dans cette course au fauteuil présidentiel sera un grave trouble à l’ordre public. Or, il est inadmissible de faire valoir l’intérêt d’un individu et/ou d’un clan sur ceux du peuple tout entier au nom duquel la justice est rendue, selon la Constitution. Il est inadmissible de mettre la quiétude et la paix sociale en danger pour servir un homme et/ou un clan.

Le Niger a besoin de paix et de justice. C’est pourquoi Bazoum doit impérativement être déchu de ses prétentions. Des prétentions non justifiées et indiscutablement porteuses de périls pour le Niger. Dura lex, sed lex, autrement dit, la loi est dure, mais c’est la loi. La loi est également impersonnelle et ce n’est pas parce qu’il s’appelle Bazoum que la loi ne doit pas être appliquée. Bazoum est un boxeur qui cogne en dessous de la ceinture. Il doit non seulement être disqualifié pour ça, mais doit éventuellement répondre des actes de faux et usage de faux si la Cour constitutionnelle suit, enfin, les plaignants.

Est-il inutile, dans cette vérité que les Nigériens cherchent à établir, à prouver, de relever qu’il y a eu des témoins contre Bazoum et que les pièces d’étatcivil produites par ce dernier sont toutes sujettes à caution? Est-il inutile de souligner qu’il a été incapable de justifier comment peut-il être né nigérien et n’avoir cherché à obtenir un acte de naissance et un certificat de nationalité qu’à la fin de ses études supérieures?

Est-il inutile de préciser qu’on ne demande à Bazoum de faire une dissertation philosophique ais plutôt de prouver qu’il est bien Nigérien de père et/ou de mère? Pour la charge, Mohamed est en vérité le prénom de son frère aîné et Hadiza, celui de sa bellesoeur. Le certificat de nationalité qu’il nie être le sien a bel et bien été retrouvé dans son dossier des élections législatives de 2016. Cela suffit amplement pour preuve que Bazoum a tout dit, sauf la vérité. Le comble, c’est que le numéro 99/85 qu’il prétend être le sien correspond au certificat de nationalité d’un certain Boukar Mallam Boukar. Le contenu, ainsi que la date de délivrance, tout comme la juridiction, n’ont pas de toute façon changé. Et si c’est juste le certificat de nationalité 140/85 qui a été dupliqué en prenant le soin d’y changer le numéro d’identification.

BONKANO

 

Amères vérités : Ce n’est ni la Halcia ni l’Inspection générale de l’État, encore moins les journalistes et les acteurs de la société civile, qui peuvent là où le président de la République ne peut pas.

Le Président Bazoum Mohamed sait-il réellement ce qu’il fait ? Sait-il où il veut aller ? A-t-il vraiment conscience qu’il navigue à vue, sans repères ? Sa rencontre avec les acteurs des organisations de la société civile (Osc), le jeudi 13 janvier 2022, en dit long sur les courants contraires qui font tanguer sa chaloupe. Des courants contraires qu’il essaie, sachant pourtant l’impossibilité de le faire, de concilier, ramant sans cesse à contre-courant, dans une débauche d’énergie et de salive qui ne servent pratiquement qu’à amuser la galerie. Encore une fois, devant les acteurs des Osc réunis en nombre dernier et en qualité, il a renouvelé ses promesses et ses engagements à réaliser ce qu’il a déjà présenté lors de son investiture comme son cheval de bataille. Ah, peut-on faire la lutte contre la corruption en protégeant ses acteurs ? Assurément, non. Pourtant, le chef de l’État veut y croire. Il veut non seulement y croire, mais il compte aussi faire adhérer à son affaire des hommes de grande qualité qui lui ont toutefois fait l’honneur de répondre à son appel. Moussa Tchangari, Ali Idrissa, Maïkoul Zodi, Nouhou Arzika et les autres sont allés l’écouter et lui répondre. Et durant quatre heures d’échanges, ils lui placidement rappelé leurs positions et leurs principes, non sans avoir fait le constat, amer et décevant, que la lutte contre la corruption n’a plus aucun sens du moment où l’affaire du ministère de la Défense nationale a été scandaleusement étouffée du fait de l’État. Un État qu’il dirige depuis le 2 avril 2021 mais qui croule visiblement sous le poids de son prédécesseur, Issoufou Mahamadou.

Issoufou Mahamadou n’a perdu beaucoup de temps pour commencer à poser des actes tendant à montrer les limites objectives de son successeur. À tous ceux qui tendent à proclamer la fin de son pouvoir et les réjouissances face à des perspectives heureuses dont les couleurs ont été annoncées par Bazoum Mohamed, l’ancien président a répondu de la plus belle manière. Il prend des vacances annuelles, assorties de bains de foule, en même temps que le président en titre, il s’invite dans les débats à Oslo, lors du sommet sur le changement climatique et dernièrement, il se fait recevoir à l’Elysée, avec tous les honneurs dus à un chef d’État, dans le même timing que le président Bazoum. Sur le plan intérieur, les choses sont plus subtiles. Il est particulièrement remarqué la présence de l’homme à travers des têtes et des actes. La conséquence est que la lutte contre la corruption, qui suppose un succès politique de Bazoum Mohamed, est vite hypothéquée, sur fond d’opposition, ouverte et tenace, de certains ténors du régime. Bazoum Mohamed le sait et l’a implicitement reconnu devant les acteurs de la société civile en exprimant sa volonté de poursuivre, malgré les obstacles, la lutte contre la corruption.

N’est-ce pas pathétique de voir un chef de l’État, investi de tous les pouvoirs constitutionnels, parler d’obstacles internes à la réalisation de ses desseins ? N’est-ce pas assez clair que Bazoum Mohamed avoue son impuissance à conduire les affaires de l’État comme il le souhaite ? N’est-ce pas, enfin, une belle allusion à ce que les Nigériens soupçonnent si fortement, c’est-à-dire qu’il y a un État dans l’État et que Bazoum Mohamed n’a pas les commandes de cet Etat virtuel ? L’illustration de cet État dans l’État, c’est l’abandon, par l’État, de toutes charges contre les auteurs, complices et commanditaires des détournements du ministère de la Défense nationale.

Quel est cet État qui a déclaré au doyen des juges d’instruction qu’il renonce à être partie civile dans ce scandale sans commune mesure pour ses conséquences financières, sécuritaires et sociales pour le Niger ? Cet État n’est pas vraisemblablement celui qui est visible.

C’est triste pour le Niger. C’est triste d’autant plus que c’est tout de même le président de la République qui a parlé comme s’il s’agissait d’un dépositaire de pouvoir d’Etat secondaire. Si l’on se fie au compte-rendu des Osc, Bazoum Mohamed ne fait pas face à des obstacles uniquement sur la question de la lutte contre la corruption. Il est dans la même situation en ce qui concerne aussi les fraudes aux concours et examens, les recrutements complaisants, le trafic d’armes, de drogue et de carburant et pire, l’équipement des forces de défense et de sécurité. Il a exprimé, ont rapporté les Osc, sa volonté de poursuivre ces combats malgré…les obstacles. Un bel aveu qui ne nécessite aucun commentaire supplémentaire.

Si Bazoum Mohamed, le président de la République, le chef suprême des armées, le magistrat suprême, fait face à des obstacles qu’il a cru devoir évoquer devant les acteurs de la société civile, qui d’autre a le pouvoir, alors ? Ça veut dire, concrètement qu’il ne faut pas s’attendre à un miracle avec Bazoum Mohamed. Il ne faut s’attendre à rien du tout, d’ailleurs. Car, ce n’est ni la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), ni les auditeurs de l’Inspection générale de l’État, encore moins les journalistes et les acteurs de la société civile qui peuvent là où le président de la République ne peut rien. Ne cherchez pas midi à 14 heures, vous perdez votre temps. S’il est possible de voir midi à 14 heures, alors, il est possible de remonter le temps. En vérité, Bazoum Mohamed, et c’est cela qu’il a confessé devant les acteurs de la société civile, n’a pas les coudées franches pour être celui qu’il aspire être. C’est un rêve avorté et il vaut mieux, en tout état de cause, s’en tenir aux faits plutôt qu’aux paroles.

BONKANO

Il est désormais clair pour tout le monde que le problème du Niger se résume à un nom : Issoufou Mahamadou. Non content d’avoir fait et laissé faire tout ce que l’on sait depuis une décennie, il se fait l’immense plaisir de montrer à la face du monde qu’il reste et demeure le véritable détenteur du pouvoir de Niamey. A-t-il fait ce qu’il a fait à Tahoua pour narguer ses compatriotes pour lesquels, on le sait, il n’a jamais eu de respect et de considération ? L’a-t-il fait en guise de message à Bazoum Mohamed qui, on le sait également, ne conduit pas la barque dans la direction voulue par l’ancien président ? Quelle que soit l’hypothèse, une chose est certaine : il a réussi à ébranler les minces assurances qui faisait de son successeur le chef de l’Etat, porteur d’une gouvernance à laquelle adhèrent ses compatriotes. Ce que Issoufou Mahamadou a fait en organisant cette mise en scène à Tahoua, durant les vacances présidentielles de Bazoum – une monnaie de change ? – n’est ni plus ni moins qu’une mise au point. Une mise au point à la fois aux Nigériens qui se faisaient des illusions et à Bazoum Mohamed qui commençait à trop rêver. Il faut mettre les points sur les i et Issoufou Mahamadou n’a pas lésiné sur les moyens. La garde présidentielle, avec les moyens habituels dont Issoufou sait faire usage pour ses déplacements, a été particulièrement mobilisée afin de ne laisser aucun doute dans aucun esprit sur la réalité du pouvoir. Vrai ou faux, l’ancien président est peut-être allé trop loin pour ne pas irriter son successeur.

Malgré les subtilités avec lesquelles Issoufou a tenu à entourer son affaire, plaçant cet évènement insolite sous le couvert de la fondation qu’il a créée, il n’a pu empêcher à ses compatriotes de comprendre. Même les doux mots prononcés à la faveur de Bazoum Mohamed ne peuvent suffire à dissimuler les motivations profondes de cette sortie fortement médiatisée. Le malaise créé est profond et cela s’est vérifié sur les pages facebook de certains communicants du Pnds Tarraya qui ont publié de nombreuses photos de la virée d’Issoufou Mahamadou avant de les supprimer. Il n’est pas sûr que Bazoum va particulièrement aimer ce one man show qui n’a pas d’autre but que de le mettre en garde. A-t-il compris le message ? Probablement. Mais va-t-il faire profil bas et s’avouer vaincu ? C’est une autre question. La certitude, c’est que Bazoum reste un otage d’un système politique qui a ruiné le Niger et face auquel il livre un combat honorable pour redonner à son pays la chance de réussir le pari économique. Or, ce pari, difficile et complexe ne peut être gagné en faisant l’économie d’une guerre sans merci contre la corruption.

Si feu Seyni Kountché est régulièrement évoqué avec regret, cité comme modèle de gouvernance, c’est certainement parce que les Nigériens accordent beaucoup d’importance à la chose publique, par conséquent à la sacralité des deniers et biens publics. Or, c’est exactement tout ce qui a été bafoué sous Issoufou. Jamais, dans l’histoire de la République du Niger, les Nigériens n’ont eu à faire à de si grands prédateurs. Rien ne les arrêtait. Ni la loi qu’ils triturent à volonté suivant leurs attentes personnelles, ni l’honneur et la dignité. Les deniers publics servaient à enrichir parents, amis et clientèle politique et les gens ne sont pas allés du dos de la cuillère. La palme des palmes, c’est bien entendu le détournement régulier des crédits budgétaires et aides bilatérales destinés à l’équipement des forces armées nationales. Sans se faire le moindre souci par rapport aux centaines de morts qu’engendre la guerre asymétrique imposée par des forces obscures qui sont manifestement rassurées sur le sous-équipement des ennemis à anéantir. Les milliards, ils les ont accumulés au prorata des Nigériens, militaires et civils, qui tombaient sous les balles ennemies. Plus cette guerre faisait des morts dans nos rangs, plus eux faisaient des affaires en milliards. Des croque-morts ne feraient pas pire.

C’est cette situation tragique, méprisable et condamnable que le Président Bazoum s’est solennellement engagé, lors de son investiture, à mettre un terme afin de redonner confiance et espoir à ses compatriotes. Et cette volonté de mettre un terme à tout ce qui a ruiné le Niger que l’on cherche, ailleurs, à briser à tout prix. Les Nigériens ne doivent pas s’y tromper, ils sont au début d’une guerre sans merci contre Bazoum Mohamed et l’épée vient de son propre camp, attaché à briser les reins de quiconque se hasarderait à rêver d’un autre Niger que celui qui a été inauguré par Issoufou Mahamadou en avril 2011.

Jamais, dans l’histoire de la République du Niger, on n’a vu un ancien président aussi téméraire, aussi provocateur qu’Issoufou Mahamadou. Mais, c’est parce qu’il a eu cadeau, comme diraient nos frères ivoiriens. Il doit toutefois faire attention, car on ne pousse pas un homme à bout de cette façon, soit-il après l’avoir aidé à se hisser au sommet. Celui qui est en haut a toujours plus de pouvoirs que celui qui est en bas.

BONKANO

 

Bazoum Mohamed, on ne le dit pas, assez, est pris dans une sorte d’engrenage. Et on ne lui voit pas d’issue de sortie honorable possible. Propulsé au pouvoir par un système dont les membres ont les mains sales, il est face à un véritable imbroglio : comment s’en sortir sans s’en prendre aux membres du système qui ont pratiquement tout pris du Niger ? Face à cette problématique, la question politique n’est pas, loin s’en faut, le principal goulot d’étranglement. Financièrement, l’Etat est pratiquement sous perfusion. Il est trop endetté pour permettre une autre logique de gouvernance que celle, pourrie, qui a prévalu durant 10 ans sous Issoufou. Sur ce plan strict, il n’y a guère d’espoir à le voir apporter à l’Etat l’oxygène dont il a besoin pour respirer et envisager un nouveau départ. Un nouveau départ que Bazoum a toutefois promis lors de son investiture. Du bluff ? On n’en sait rien pour le moment. Ce qui est certain, c’est qu’il ne s’y connaît pas en magie. Le Niger est endetté et appauvri par la gestion calamiteuse faite de corruption et de détournements systématiques des fonds publics sous Issoufou. Comment rebondir et donner un nouvel espoir aux Nigériens sans tordre le bras à ceux qui ont fait main basse sur les ressources publiques ?

Selon certains observateurs avertis, il n’y a rien à attendre d’un homme qui a publiquement jeté l’opprobre sur Issoufou Katambé, à l’époque ministre de la Défense nationale, simplement pour avoir tenu les propos qu’il a tenus sur le scandale du ministère de la Défense nationale. D’autres, en revanche, estiment qu’il est désormais au pouvoir, c’est-à- àdire dos au mur : soit, il fait le ménage, soit, il se laisse ensevelir sous les décombres sales d’Issoufou. Quoi que non MOINS inquiétant selon Mamadou Diop, l’ancien ministre des Finances et aujourd’hui vice-gouverneur de la Bceao au titre du Niger, le niveau de la dette ne laisse toutefois qu’une marge de manoeuvre réduite à Bazoum Mohamed dans ses intentions d’investissement, notamment dans les secteurs sociaux de base telle que l’éducation. Selon Mamadou Diop, « l’encours de la dette publique du Niger s’est établi à la fin juin 2020 à 3 328,7 milliards de FCFA (60 millions de dollars) pour un ratio d’endettement de 42,5% du Produit intérieur brut (Pib) ». Cette dette, précise-t-il, est composé, à 67% (2 239 milliards FCFA) de dette extérieure, et à 33% (1090 milliards FCFA) de dette intérieure.

Si l’ancien ministre des finances est formel qu’il n’y a d’inquiétude sur la question, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont tout de même sonné l’alerte sur les risques de dérives certaines. En avril 2020, une délégation des institutions de Bretton Woods a séjourné à Niamey à cet effet. Elles ont relevé que « la dette publique du Niger, qui représente entre 42,7% et 44% du PIB en 2017 et pourrait atteindre 45,1% en 2018, constitue une préoccupation majeure. Facteur essentiel de l’endettement public, la dette intérieure a connu une hausse de près de 10% sur une période de quatre ans sous Issoufou. La cause ? L’émission régulière de titres sur le marché régional ainsi que l’encours de la dette de la banque centrale. Avec des taux d’intérêt plus élevés par rapport à la dette multilatérale extérieure, la multiplicité et la régularité de ces prêts ont induit des échéances trop rapprochées.

La Banque mondiale et le Fmi ont, donc, rappelé le gouvernement nigérien à la plus grande prudence dans la gestion de la dette.

En réalité, Issoufou Mahamadou n’a fait que ça en dix ans de gouvernance. Tout ce qu’il a trouvé en termes de capital laissé par Tanja Mamadou a été rapidement dilapidé et les revenus du pétrole qui s’y sont ajoutés par la suite n’ont pas également échappé à cette boulimie. Tout a été rapidement raclé pour ensuite plonger le Niger dans un cycle infernal de prêts tous azimuts qui ont plus enrichi des individus. Le prêt de 1000 milliards auprès d’Eximbank de Chine a littéralement hypothéqué les chances du Niger et le pays s’est englué dans une spirale de prêts divers : émissions de bons de trésor, emprunts obligataires, prêts bilatéraux, prêts multilatéraux, etc. Issoufou Mahamadou a littéralement détruit tous les efforts de gestion orthodoxe accomplis avant son arrivé au pouvoir. Tout le contraire de ce que Tanja Mamadou et Hama Amadou ont réalisé à la tête de l’Etat. L’économiste Abdou Gado Maliki soutient que « En fin 1999- début 2000, quand le Président Tandja et le PM Hama Amadou s’installaient à la tête de l’Exécutif nigérien, les caisses de l’Etat ne comptaient qu’environ 600 millions de FCFA, l’endettement représentait 90% du PIB, selon le rapport du Fond Monétaire International (FMI). Et les salaires accusaient des arriérés. En 2004, soit 4 ans après, l’endettement était, toujours selon le FMI, seulement de 17% du PIB. Soit une réduction de 73%, grâce aux efforts mis en place par le gouvernement de l’époque.

En 2010, les comptes publics étaient excédentaires avec des arriérés intérieurs quasi nuls, le solde du compte Niger à la BCEAO était créditeur ». Il n’y avait pas encore de pétrole », précise, Abdou Gado Maliki qui note que « Jusqu’en 2009, le Niger était dans une phase d’endettement normal. Mais sur la période 2011-2015, le pays est entré dans une phase de « surendettement ». Autre détail important qui traduit l’inconséquence de la gestion sous Issoufou, « le compte dépôt du Niger à la BCEAO qui était largement excédentaire avant l’arrivée au pouvoir d’Issoufou s’est effondré à la mesure des marchés surfacturés et autres gaspillages des ressources publiques. En 2009, ce compte présentait un solde créditeur de 113 milliards de FCFA. A la fin 2011, la première année du Président Issoufou au pouvoir, il n’était qu’à 20 milliards de FCFA à la fin de l’année ».

La situation est aujourd’hui très difficile, notamment au regard de la dette intérieure qui explose littéralement. Outre qu’il est pris financièrement à la gorge et qu’il ne peut se suffire de petits soutiens financiers au coup par coup, Bazoum Mohamed est également attendu sur un point précis : convaincre qu’il peut agréablement surprendre ses compatriotes. Dans le cas, échéant, on ne donne pas cher de sa peau, ses antécédents avec l’opinion publique nationale dominante n’étant pas encore résolus.

Boncano

Malgré le communiqué officiel de celui qui était ministre de l’Intérieur au moment des faits et qui indique que c’est bien l’armée française qui a ouvert le feu sur les manifestants à Téra, les autorités françaises tentent toujours de se disculper et de rejeter la responsabilité des tirs à balles réelles qui ont fait en fin de compte trois morts et 17 blessés, dont 11, grièvement. Cette responsabilité de l’armée française a d’ailleurs été corroborée par les médias français qui ont reconnu que c’est bien les soldats français qui ont titré à balles réelles sur les manifestants nigériens, les cartouches ramassées sur les lieux du drame étant estampillées Otan. En outre, selon des informations dignes de foi, les gendarmes nigériens n’ont pas tiré un seul coup de feu, le contrôle de leurs armes démontrant clairement qu’ils n’ont pas utilisé les munitions dont ils ont été dotés. Bref, c’est l’armée française qui a tué des Nigériens sur le sol du Niger ; il n’y a pas de doute là-dessus.

Parler d’enquête après avoir accusé, sans détours, la France, relève d’une sorcellerie dont seuls sont capables les autorités nigériennes. C’est bien un communiqué d’Alkache Alhada, alors ministre de l’Intérieur, qui incrimine l’armée française. Pourquoi le Président Bazoum parle-t-il alors d’enquête ? De quelle enquête s’agirait-il alors que son gouvernement a déjà indexé l’armée française ? Il est évident que le Président Bazoum essaie d’amuser la galerie, une diversion d’autant plus inutile et ubuesque qu’il n’y a aucune espèce de confusion dans ce qui s’est passé à Téra.

En revenant sur ce qui s’est passé à Téra et en infirmant qu’il a demandé aux autorités françaises de diligenter une enquête pour déterminer les circonstances de ce drame, le chef de l’Etat nigérien ne fait pas qu’amuser la galerie, il veut faire croire à sa totale liberté de jugement vis à vis de la France. Une France dont la présence militaire est fortement contestée mais que le Président Bazoum loue les mérites et la contribution dans la lutte contre le terrorisme. Quelle contribution ? Une contribution qui, malgré les équipements modernes, en termes de surveillance aérienne et de moyens de guerre, n’a pas été efficiente pour le Niger. Une contribution si nulle que l’armée française est perçue comme le danger dont il faut impérativement se débarrasser pour se prémunir contre les attaques armées.

Assurément, sur ce sujet, Bazoum Mohamed, pas plus que son prédécesseur, ne cherche pas à convaincre ses compatriotes sur le bien-fondé de la présence militaire française. Le fossé est énorme et il sait, de toute évidence, qu’il ne pourrait pas le combler. Son objectif est ailleurs et la France, sans aucun doute, s’y retrouve. On cherche, selon toute vraisemblance, des boucs émissaires alors que le coupable ou pour être plus précis, la coupable, est toute connue. C’est ce qui explique l’enquête que Bazoum Mohamed a promise pour connaître les circonstances de ce qu’il appelle des dérapages du maintien de l’ordre. Sa préoccupation n’est pas de savoir pourquoi l’armée française a titré à balles réelles sur les manifestants. Sa préoccupation n’est pas non plus de demander à la France des excuses publiques, encore moins des réparations, mais plutôt de chercher des têtes nigériennes à faire tomber afin, sans doute, de contenter les autorités françaises qui cherchent désespérément les arguments d’une thèse qui corroborent l’irresponsabilité de l’armée française dans le drame de Téra.

Par expérience à tout ce que le Niger vit depuis des années et qui a été parfaitement décrit dans le communiqué de presse rendu public par …Joule à l’issue de son séjour à Niamey et à Zinder, l’enquête que promet le chef de l’Etat nigérien est déjà connue. Elle va inéluctablement aboutir à de prétendues manipulations qui auraient jeté des jeunes en travers de la route du convoi militaire français. Un crime de lèse-majesté d’autant plus inacceptable qu’il s’agit tout de même de l’armée française au Niger. Des leaders locaux, notamment des acteurs de la société civile, vont être embastillés et jetés en prison et la France aura enfin trouvé une parade pour justifier la thèse qu’elle essaie de propager. Radio France internationale, véritable radio de la propagande de la politique française à l’extérieur, se fera le plaisir de faire entendre à l’international les résultats de l’enquête.

Cette façon de faire n’est pas si différente des pratiques qui ont eu cours dans les anciennes républiques d’Europe de l’Est sous la férule de l’Union soviétique (Urss) et qui visaient à élaguer les têtes qui dépassent à travers des complots montés de toute pièces d’atteinte à la sûreté de l’Etat. En attendant, donc, qu’on nous révèle les nouvelles victimes de ces pratiques qui desservent le Niger au profit de la France, le terrorisme, lui, ne faiblit pas. Au contraire, il s’amplifie, dans l’indifférence totale d’une France qui prétend qu’elle est là pour aider le Niger. Autant croire au mariage entre la carpe et le lapin.

BONKANO

 

Dans quel pays sommes-nous ? Dans quel pays sommes-nous ? Bazoum Mohamed n’a même pas nettoyé, bêché, sarclé et … son champ que des gens, qui sont manifestement loin d’imaginer la tâche qui l’attend, prédisent qu’il fera une bonne récolte. Le boulot, il ne l’a pas encore entamé et il le sait. Il sait particulièrement qu’il ne peut faire ce qu’attendent les Nigériens. Dans cette situation de Bazoum Mohamed, il y a trois vérités immuables. La première est que Bazoum Mohamed ne peut réussir quoi que ce soit sans «tuer son inventeur», Issoufou Mahamadou, ainsi que sa gouvernance. Autrement dit, s’il veut se réconcilier d’avec ses compatriotes, s’il veut gagner leur confiance, s’il veut les convaincre qu’il peut être un digne et exemplaire serviteur du Niger, Bazoum Mohamed est obligé d’observer un devoir d’ingratitude vis-à- vis de celui qui l’a aidé à accéder à la tête de l’Etat, pour des intérêts personnels, par ailleurs. L’un et l’autre ne peuvent cohabiter alors que le nouveau ne conserve, de chef de l’Etat, que le titre et les attributs tandis que l’ancien garde en ses mains toutes les manettes du pouvoir. Pour qu’un serpent à deux têtes puisse survivre, il faut qu’une des deux têtes soit coupée. Tuer son inventeur ? C’est l’unique alternative qui s’offre à lui s’il veut réellement afficher et promouvoir un nouveau paradigme de la gestion du pouvoir.

Le fait d’avoir innové dans un déplacement du chef de l’Etat où l’on n’a vu, ni le jalonnement de forces militaires extravagantes comme le faisait Issoufou Mahamadou, ni la revue interminable de ministres et autres personnalités à l’aéroport, est, certes, le signe d’une volonté de se départir de la politique de son prédécesseur. Bazoum est, donc, parfaitement conscient qu’il n’a aucune chance de combler le fossé qui le sépare de la majorité écrasante du peuple nigérien s’il reste fidèle à son slogan de campagne. En gui se de conclusion, Bazoum Mohamed est obligé d’enterrer la gouvernance de Mahamadou Issoufou, en le faisant arrêter et en le faisant poursuivre en justice pour maints délits et crimes. Peut-on considérer qu’il est concerné par tout ce qui a pu se passer durant les 10 années d’Issoufou ? Oui, c’est certain mais il faut bien qu’il trouve un bouc émissaire et il n’y a, dans le cas d’espèce, un meilleur profil que celui de l’ancien président.

La deuxième vérité est qu’au-delà de ces coups d’éclat propres à lui générer quelques dividendes en termes de perception du pouvoir sous son règne, Bazoum Mohamed est parfaitement conscient de ses faiblesses et de son impuissance en face de son mentor. Sans Issoufou Mahamadou, il n’y a pas de Bazoum Mohamed et celui-ci le sait de toute évidence. Il faut, donc, arrêter de rêver en pensant que Bazoum va inaugurer une autre ère différente de celle d’Issoufou. C’est bonnet blanc, blanc bonnet. Idéologiquement, politiquement et bien entendu du point de vue des rapports à entretenir avec l’opposition politique, la société civile et une catégorie de journalistes, Issoufou n’est pas pire que Bazoum. Non seulement il est compté parmi les faucons du Pnds Tarayya et du régime, mais il est également l’âme des complots, celui qui dit que « plus comploteur que lui, tu meurs ». Imaginez le personnage.

Les deux facettes de cette deuxième vérité doivent être ainsi comprises : d’une part, Bazoum est totalement incapable d’innover là où il est attendu, c’est-à-dire dans la lutte contre la corruption, le trafic de drogue, les détournements de deniers publics, l’enrichissement illicite, etc., d’autre part, il ne peut le faire car faisant partie intégrante de ce qu’il y a eu cours durant 10 ans. Ce n’est pas un homme nouveau, mais un membre-clé du système. Et il sait que ce système, qu’il est aujourd’hui le premier à incarner, du moins officiellement, a pour âme Issoufou Mahamadou. Bazoum Mohamed, en fin de compte, ne peut rien remettre en cause de tout ce que Issoufou Mahamadou a mis en place et la formation du gouvernement l’a amplement prouvé.

La troisième vérité est qu’il n’a pas l’intention de remettre quoi que ce soit en cause du système dont il est issu. Il l’a dit, ce sera la continuité. L’allègement du cortège présidentiel n’a aucun enjeu pour le système qui l’a porté là où il est. Bazoum ne peut, donc, logiquement, que se préoccuper de détails sans importance pour les Nigériens. Les vraies batailles l’attendent et ne vous faites pas d’illusion. Il ne va ni changer la gouvernance financière, ni engager une lutte féroce contre les trafiquants de drogue. Remarquez qu’il n’a pas dit un traître mot sur ce trafic de drogue dans son discours d’investiture alors qu’il y a, à peine quelques semaines, 17 tonnes de drogue ont été saisies à Niamey, dans un entrepôt à Kallley-plateau.

Quant aux détournements de deniers publics, n’est-ce pas lui qui a déclaré devant les étudiants de l’université de Niamey que Issoufou Katambé, l’ancien ministre de la Défense nationale, a menti à propos des actes indélicats posés dans la gestion des fonds destinés à l’armement des Forces armées nigériennes ? Ne vous faites pas d’illusion, Bazoum Mohamed ne peut rien changer. Tout juste va-t-il, peut-être en rigolant de la réaction des Nigériens, de temps à autre amuser la galerie. Même cette histoire de suppression des postes de directeur de Cabinet est restée au stade de simple rumeur véhiculée par des courants qui lui sont certainement favorables. Il n’y a pas encore eu un texte quelconque signé de Bazoum Mohamed qui supprime ces postes. Il n’y a eu non plus aucune déclaration officielle de son directeur de Cabinet, du ministre porte parole ou d’un de ses conseillers à ce propos.

Bazoum Mohamed, pour tout dire, ne va surprendre en les Nigériens. Pas agréablement en tout cas. Consolider pour avancer n’a pas plus d’assurance et de confiance que « la continuité pour un Niger meilleur ». Toujours le déni de la réalité d’un Niger poignardé dans le dos par certains de ses fils qui remporter des victoires, non pas sur l’ennemi et les défis majeurs de développement, mais plutôt sur leur peuple afin de consolider et d’avancer dans la prévarication, la destruction et la démolition. Que Dieu veille sur le Niger, mais Bazoum Mohamed est loin d’être une personne qui rassure.

BONKANO

Il n’y a pas à épiloguer là-dessus, c’est l’armée française qui a tiré à balles réelles sur des manifestants nigériens qui s’opposaient à sa progression, à Téra, au Niger. Le communiqué officiel du ministre de l’Intérieur, Alkach Alhada, est clair, net et précis sur la question. « Dans la matinée de ce samedi 27 novembre 2021, le convoi de la force française Barkane, sous escorte de la Gendarmerie nationale, en route pour le Mali, a été bloqué par des manifestants très violents à Téra, région de Tillabéri, où elle a passé la nuit. Dans sa tentative de se dégager, elle a fait usage de la force, malheureusement, on déplore la mort de deux personnes et 18 blessés, dont 11 graves », a signé le ministre de l’Intérieur.

On peut le féliciter, au moins, d’avoir dit clairement qui a tiré à balles réelles et tué deux de nos compatriotes et blessé 18 autres, dont 11, grièvement. Alkache, de ce point de vue, mérite qu’on lui enlève le chapeau. La lâcheté et l’hypocrisie avec lesquels la conduite de la France au Niger est appréciée au sommet de l’Etat aurait pu conduire à prétendre que ce sont des soldats nigériens qui ont tiré sur leurs frères pour faire la route à l’armée française. Des voix le prétendent, d’ailleurs. Si tel est le cas, c’est encore éminemment, plus scandaleux. Des soldats nigériens tirer à balles réelles sur des manifestants nigériens pour faire plaisir à un autre pays, c’est un double drame. Si c’est cela qu’on essaie de camoufler en faisant porter le chapeau aux soldats français, les autorités nigériennes sont déjà tristement entrées dans l’histoire de leur pays.

Pour le moment, on s’en tient à la version officielle. Il n’y a aucune ambiguïté possible là-dessus, c’est la France, selon le ministre de l’Intérieur, qui a tiré à balles réelles et tué des Nigériens. Cette version officielle est d’ailleurs corroborée par maints témoignages venus de Téra, des personnes qui ont vécu les faits ayant rapporté, eux-mêmes, d’où sont venus les tirs. La France a, donc, tué à coups de feu deux manifestants civils nigériens et blessé 18 autres, dont 11 grièvement. La France a ainsi tué, de nouveau au Niger, en novembre 2021 comme elle l’a fait avec la tristement célèbre et macabre mission Voulet-Chanoine. Elle l’a fait, sans état d’âme, comme si elle était en territoire conquis et face à des moins qu’hommes.

En France, les manifestations des Gilets jaunes ont duré des mois entiers, avec des barrages un peu partout en France et des cas de violence répétés. Mais il n’y a pas un seul coup de feu, un seul mort de balles réelles. C’est pourtant la même France, mais sur deux tableaux différents. Au Niger, l’armée française dispose manifestement du droit d’user d’armes à feu, à balles réelles, en somme du droit de tuer.

Pour les Nigériens, le drame de Téra confirme, au besoin, ce qu’ils pensent : la France est complice dans l’insécurité qui prévaut dans leur pays, sinon commanditaire intéressée. Le fait qu’elle ait tiré, aussi facilement, pour se dégager, dit-on, est la preuve que la France n’est pas au Niger pour aider les Nigériens, mais pour leur nuire. « Ce que tu fais pour moi sans moi est forcément contre moi », dit-on. La conviction des Nigériens est que la France est dans une occupation territoriale qui est très éloignée de la lutte contre le terrorisme.

  1. Les Nigériens, il est clair, sont, dans une majorité écrasante, contre la présence militaire française. 2. Cette présence militaire, c’est tout autant clair, est imposée par des gouvernants qui ont manifestement tout à gagner à donner à la France que les citoyens lui contestent, lu refusent.
  2. Cette présence militaire française n’a rien d’une assistance désintéressée. Au contraire, pour les Nigériens, c’est la France qui attise le feu et l’entretient.

Le Président Bazoum, qui a rendu hommage à la force française en arguant qu’elle est là, presque à titre humanitaire, de façon désintéressée, pour lutter contre le terrorisme, n’a pas fait autre chose que d’insulter l’intelligence de ses compatriotes. Comment peut-il, sans sourciller, dire à ses compatriotes que leur uranium ne sert à pas à grand-chose à la France qui en tire beaucoup plus et de meilleure qualité, ailleurs ? Le ministre des Affaires étrangères français n’aurait pu mieux défendre les intérêts et l’image de la France, comme l’a si bien fait Bazoum Mohamed. Les médias français lui ont d’ailleurs retourné l’ascenseur, avec toutefois une pointe d’ironie qui devrait faire pleurer le président nigérien. Dans le titre du Figaro, on relève tout de suite cette ironie. « Le président du Niger «reconnaissant» envers la France et ses «sacrifices» », en prenant bien le soin de mettre les mots reconnaissant et sacrifices entre guillemets. Venant d’un journal français, c’est une claque pour Bazoum Mohamed qui doit dès lors avoir honte de sa prestation médiatique du vendredi.

En tout état de cause, la France politique, elle, est fière de Bazoum Mohamed qui, sur ce sujet en particulier, est en train de rassurer Emmanuel Macron. Il va sans dire que les avantages que Bazoum Mohamed et les siens ont à défendre la France et ses intérêts au Niger sont les mêmes qui ont motivé Issoufou Mahamadou à gouverner comme il l’a fait. Il préserve, c’est incontestable, les mêmes intérêts sur lesquels Issoufou Mahamadou a veillé pendant 10 ans et qui lui a permis, malgré sa malgouvernance, d’être coopté au prix Mo Ibrahim. Grâce sans doute à…Dans tout ça, « c’est nous, on mange ».

BONKANO.

Amères vérités : De même, lorsqu’on cautionne le faux au point de lui trouver de l’élégance et des atouts à exploiter pour soi-même, l’on ne peut être garant des intérêts de ce peuple nigérien fier et valeureux «
De l’injustice naît l’arbitraire et l’arbitraire conduit à la frustration, puis à la révolte et insurrection, ce qui est mène au conflit et fatalement au déchirement ». Le Niger, bien entendu, a déjà parcouru une bonne partie de ce parcours diabolique dans lequel l’a installé la gouvernance d’Issoufou Mahamadou. Si nous ne sommes pas encore dans l’insurrection, le chaos et le déchirement, nous sommes au bord du précipice car il y a longtemps que la révolte a sonné dans les coeurs et les esprits des Nigériens. La moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres et tout ça à cause de la lâcheté, de l’hypocrisie et de la corruption des hommes. La vérité est bien meilleure conseillère, mais au sein de la classe politique nigérienne, on a choisi de couronner plutôt le mensonge, le faux, l’hypocrisie, la lâcheté, en lieu et place de la bravoure, de la vérité, de l’honneur et de la dignité. Le mal du Niger tire sa source de cette tendance de plus en plus prononcée à faire passer le mal pour le bien, à aimer le mal et à l’adouber, à privilégier le faux sur le vrai. A l’épreuve de faits qui ne souffrent d’aucune ambiguïté, les leaders politiques nigériens ont encore étalé la preuve que leur patriotisme s’arrête aux confins de leurs petits calculs mesquins.

Dans l’affaire Bazoum, tous disent et soutiennent en privé que le candidat du Pnds Tarayya n’a pas qualité, selon les dispositions de l’article 147 de la Constitution Constitution, pour briguer la magistrature suprême mais en public, il n’y a eu que deux d’entre eux qui se sont ouvertement prononcés sur la question. Il n’y a eu que Hama Amadou du Moden Fa Lumana Africa et Mahamane Hamissou du Pjd Hakika qui ont osé dire que Bazoum doit d’abord prouver qu’il n’est pas celui qu’on l’accuse d’être. Tous les autres, par lâcheté et calculs mesquins, se sont tus sur la question, plus préoccupés à cogiter sur des strapontins et quelques liasses de billets de banque à empocher qu’aux intérêts supérieurs du Niger. Aucun, à l’exception de ces deuxlà, n’a osé dire tout haut ce qu’il pense tout bas. Pire, il y en a comme Seïni Oumarou qui ne se sont pas contentés de se taire, mais ont enfoncé le couteau dans la plaie. Lisez ce qu’il répond à Jeune Afrique qui l’a interviewé, il y a quelques trois semaines, aujourd’hui. Jeune Afrique lui fait remarquer que la coalition de l’opposition estime que le code électoral et le fichier électoral biométrique ne garantssent pas un scrutin crédible, Seïni Oumarou indique que les leaders de l’opposition lui ont fait part de leurs revendications et pour la plupart, elles ont été satisfaites, notamment l’établissement d’un fichier biométrique.

Sur la question relative à Bazoum, justement, Seïni Oumarou estime que Bazoum a fait toute sa carrière au Niger et qu’il a objectivement beaucoup apporté. Il ne connaît que le Niger et aucunement la Libye où certains disent qu’il pourrait être né. L’écarter pour une question de nationalité d’origine serait dommage. Légèreté ou calcul mesquin ? Les deux à la fois peut-être ? Quoi qu’il en soit, le président du Mnsd Nassara ne trouve pas scandaleux que Hama Amadou soit recalé pour un article du code électoral dont il connaît parfaitement l’histoire de la genèse, mais ne se gêne pas pour estimer dommage que Bazoum, dont les pièces d’identité sont contestables, soit recalé.

Jusqu’à preuve du contraire, la certitude n’est pas encore faite que Bazoum est né au Niger ; En revanche, le journaliste Baba Alpha est né au Niger. Où était alors Seïni Oumarou lorsque le même Bazoum l’a fait emprisonner et chasser ensuite du Niger ? N’est-ce pas choquant et désespérant ? Avec ça, on aspire à diriger le Niger.

Dans une poignée de jours, le Niger va aller à des élections locales. Pourtant, tout est incertain. La distribution des cartes électorales se poursuit cahin-caha, mais les bulletins de vote, eux, sont encore sous presse. Les partis politiques n’ont même pas eu, pour une première fois, des spécimens de bulletins pour faire la campagne. Selon toute vraisemblance, ces bulletins risquent d’être disponibles, seulement, à deux ou trois jours avant la fin de la campagne. De toute façon, au regard du délai impossible à Tenir pour les imprimeurs, les bulletins de vote ne seront pas dans les 25 798 bureaux de vote prévus. Avec un territoire aussi vaste que le Niger, le challenge est perdu à l’avance pour la Ceni.

Dans cette confusion qui semble avoir été rigoureusement planifiée et exécutée de sang froid, il n’y a eu aucune place pour le Niger. Seuls des intérêts particuliers et particularistes ont prévalu, l’essentiel étant, pour la plupart des acteurs, de continuer à se faire de l’argent sur le dos du peuple. Dans une totale insouciance pour les conséquences sur le Niger. C’est cette perte de valeurs, politiques et morales, qui plombent la démocratie nigérienne depuis trois décennies, aujourd’hui.

Lorsqu’on refuse d’aller à une majorité qu’on traite de surcroît de satanique et qu’on rampe carrément, par la suite, pour gagner quelques strapontins pour soi et ses affidés, on représente forcément une contre-valeur dont le Niger n’a pas besoin.

De même, lorsqu’on cautionne le faux au point de lui trouver de l’élégance et des atouts à exploiter pour soimême, l’on ne peut être garant des intérêts de ce peuple nigérien fier et valeureux. Il faut, de toute évidence, que les Nigériens comprennent que celui qui cautionne le faux et qui lui trouvent des attraits, n’est bon que pour la poubelle de l’histoire.

Bonkano


Que Bazoum Mohamed l’admette ou pas ; qu’il tienne un discours antinomique sur le sujet ou qu’il se taise, ; qu’il le confesse ou qu’il le rumine au fond de lui, Bazoum Mohamed ne peut ignorer qu’il est d’abord un prisonnier de sa propre conscience. Pourquoi ? Eh bien, il savait et sait qu’Issoufou Mahamadou n’est pas un modèle pour revendiquer quoi que ce soit de lui. Il est d’ailleurs, sans aucun doute, le chef de l’Etat nigérien le plus "détesté" des Nigériens, celui qui a concentré sur sa personne une haine tenace de ses compatriotes du fait de sa gouvernance scabreuse. A tous points de vue.

Depuis que Issoufou Mahamadou a quitté le pouvoir et que Bazoum Mohamed a pris la place, c’est une autre logique sécuritaire qui prévaut. Une autre logique sécuritaire pleine de promesses et qui n’a rien à voir avec le détachement, voire, le mépris, d’un certain Issoufou qui ne se gêne pas de prendre l’avion alors que son pays est lourdement endeuillé par des attaques terroristes. En tout cas, s’il est encore tôt pour juger et ennoblir Bazoum face à un Issoufou diabolisé par ses compatriotes, il est toutefois indiqué de tirer une première leçon.

La question sécuritaire est en train de produire des résultats qui sont en conformité avec les attentes des Nigériens. D’abord, le retour des populations de l’Anzourou, promis, puis effectué dans les délais indiqués, est incontestablement un fait qui prouve que nous ne sommes plus dans la même logique sécuritaire. L’un, Issoufou, se contentait de twitter pour exprimer aux Nigériens sa compassion alors qu’il s’envolait parfois pour des festivités à l’étranger ; l’autre, Bazoum, évite tout de même de froisser ses compatriotes, prend la peine de les écouter et prend des mesures sécuritaires sur conseil des cadres militaires nigériens. Toute une différence que les Nigériens relèvent, autant pour brocarder l’ancien président que pour encourager le nouveau dans sa volonté de montrer que les choses ont changé.

Ensuite, la réaction spontanée et énergique des Forces de défense et de sécurité (Fds) à Diffa, suite à l’attaque terroriste du vendredi 28 mai 2021, a montré une autre face des soldats nigériens, braves et déterminés dans la défense intérieure et extérieure. Ce n’est pas un hasard. Déjà au gouvernement en qualité de ministre de l’Intérieur, Bazoum ne s’est pas gêné de déclarer que les pertes et revers concédés par les Fds sont dues à un sous-équipement militaire. C’était à Ouallam où le Niger venait de perdre 13 gendarmes et c’était bien avant que la révélation sur le scandale du ministère de la Défense soit faite. Bazoum savait sans aucun doute de quoi il parlait.

Aujourd’hui à la tête de l’Etat, Bazoum est en train de changer la donne. En plus du matériel militaire jusqu’ici confiné à Niamey et dans un certain rayon présidentiel, Bazoum a sans doute changé de paradigme à propos des cadres de l’armée dont de nombreux cadres ont été écartés par simple bon vouloir d’Issoufou. Le retour programmé à une orthodoxie dans la gestion de la question sécuritaire laisse clairement entendre que la logique suicidaire d’Issoufou a fait désormais place à un certain altruisme insoupçonné d’un Bazoum dont les premières notes sonnent bien dans les oreilles de ses compatriotes. Soyons clair et sincère. Malgré tout, Bazoum Mohamed est certainement meilleur que son prédécesseur qui n’a jamais été ébranlé, le moins du monde, par une attaque terroriste. Les deux ne sont pas comparables et Bazoum gagnerait davantage à faire le procès de son prédécesseur et de son système. Cela ferait rentrer le Niger nigérien dans ses droits et lui pourrait, enfin, imprimer à la marche de l’Etat, la marque qu’il peine à lui donner dans des actes secondaires.

Bonkano

Il y a une vérité que les Nigériens doivent désormais admettre et mettre en avant dans toute analyse de la gouvernance qui q cours au Niger depuis le 2 avril 2021. Cette vérité, c’est que, soit nous sommes, sans aucun doute, dans un troisième mandat d’Issoufou Mahamadou et que Bazoum Mohamed n’est qu’un porteur de mandat par procuration ; soit, c’est un duo qui gouverne le Niger et que le virtuel est plus réel qu’il n’y paraît. Des faits et évènements ont tendu, progressivement, à asséner cette vérité. On peut évoquer, entre autres, les vacances simultanées des deux, chacun dans son village ainsi que le limogeage du conseiller en communication et non moins militant du Pnds Tarayya, Waziri dan Madaoua. Mais il y a surtout ce décret signé le …octobre et connu des publics il y a deux à trois jours. Un décret taillé sur mesure pour satisfaire les lubies de celui qui est désormais perçu par ses compatriotes dans ses véritables pouvoirs et attributions. Issoufou Mahamadou, dans les deux de figure, est plus réel que jamais et il a visiblement décidé de lever toute équivoque sur la vraie nature du pouvoir en place.

Le décret du 7 octobre 2021 portant régime applicable à la pension des anciens présidents de la République est un autre scandale comme tant d’autres qui ont scandé la gouvernance depuis près de 11 ans, aujourd’hui. Il n’est pas forcément le plus choquant, mais il porte une charge particulière qui le rend pratiquement révoltant. Deux leçons, essentielles sont à retenir. La première, c’est que Issoufou Mahamadou discrédite son successeur, le rabaisse et le réduit au rang de présiden-kama mini, tel qu’il était perçu par de nombreux Nigériens dès le départ. Sous cet angle, Bazoum Mohamed a accepté l’inacceptable, sans doute parce qu’il n’a pas été capable d’apprécier à sa juste mesure la portée de la modification qu’on lui a imposée. Et s’il a accepté de le faire de bon coeur, c’est que luimême a décidé de se révéler sous son vrai jour.

La seconde leçon, c’est que le Niger n’est pas sorti de l’auberge. Il est même plus que jamais dans le trou. Bazoum Mohamed, petit à petit, cède du terrain à son parrain et prédécesseur. Il s’efface, en tout cas, devant un système que dirige Issoufou Mahamadou et qui a visiblement réussi à le mettre au pas. Bazoum Mohamed est désormais dans les rangs, sous la coupole d’un ancien chef d’Etat qui ne lui a rien cédé en termes d’autonomie et de libre arbitre. Progressivement, et sans qu’il puisse relever la tête pour dire non et s’imposer comme l’unique commandant à bord, le président de la République investi il y a presque un an, Bazoum Mohamed a continuellement courbé l’échine au point de devenir le président kama mini que certains l’accusaient d’être.

Quant aux Nigériens, dont certains et ils sont nombreux, ont cru Bazoum Mohamed capable d’apporter des changements dans la gouvernance, ils ont déchanté, déçus de constater que l’homme qui a prétendu faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille est celui par qui l’un des plus grands scandales va être enterré. Sur ce sujet, Bazoum Mohamed, en vérité, n’a fait que confirmer sa position vis-à-vis de l’affaire du ministère de la Défense puisqu’il avait déjà, publiquement, affirmé que l’ancien ministre de la Défense, Issoufou Katambé, a dit des mensonges sur le dossier.

Désormais, tout est clair et Bazoum Mohamed, à coup sûr, arrêtera de parler de lutte contre la corruption. C’est une question de respect de soi. S’il continue à en parler alors qu’il est incapable de le matérialiser, c’est qu’il ne fait rien par luimême et pour lui-même. Encore moins pour le Niger.

BONKANO

Diori Hamani était un homme connu pour son courage politique et son attachement indiscutable à la souveraineté de son pays. Il n’a rien de commun avec ceux qui, dès la première occasion, se sont assujettis à l’ancienne puissance colonisatrice au point d’hypothéquer pratiquement tout ce qui fait la fierté des Nigériens

Le Niger, assurément, est tombé bas avec les socialistes et ceux qui, pompeusement, se réclament plus de Diori Hamani que de Seyni Kountché, par pur machiavélisme, n’ont curieusement rien retenu, ni de l’un ni de l’autre. Après une décennie de pouvoir, jalonnée de corruption, de détournements massifs des deniers publics, d’injustice et d’insécurité, ils ont étalé au grand jour ce qui les faisait courir tant. Issoufou Mahamadou et ses potes se sont brillamment illustrés dans la mise à sac des ressources publiques. Les scandales financiers sont leur plus grande marque de fabrique et si le Niger s’est considérablement appauvri et endetté sous Issoufou Mahamadou, les acteurs politiques riches à milliards, eux, ne se comptent plus. C’est sans doute pour cette propension à faire mains basses sur les ressources publiques qu’ils avaient une aversion vis-à-vis du soldat Kountché, très sévère contre des prédateurs pareils. Le temps a permis de le comprendre et ce n’est plus un sujet de discussion au Niger. Et Diori Hamani dans tout ça ? Ils l’ont mille et une fois célébré, chanté et porté au pinacle politique mais ils sont loin d’être des apôtres de Diori.

Diori Hamani était un homme connu pour son courage politique et son attachement indiscutable à la souveraineté de son pays. Il n’a rien de commun avec ceux qui, dès la première occasion, se sont assujettis à l’ancienne puissance colonisatrice au point d’hypothéquer pratiquement tout ce qui fait la fierté des Nigériens. Diori dont ils se réclament a dû, certainement se retourner, maintes fois, dans sa tombe, offensé qu’il est, à la fois par ces marchands d’illusions et ceux qui ont connu l’intéressé ou appris sur lui, mais qui ont si longtemps gardé le silence sur le fossé qui sépare Diori Hamani avec les tenants du pouvoir actuel.

Diori Hamani avait une très forte personnalité et savait se faire respecter. Nonobstant son obédience francophile, son amitié avec le célèbre Jacques Foccart et sa proximité ? certains parleraient volontiers d’assujettissement à son frère ivoirien ? avec son contemporain et non moins chef d’Etat Houphouët Boigny, le Président Diori ne s’est pas toujours, systématiquement, aligné sur la position française face à des situations pourtant cruciales. Deux faits doivent être rappelés à ce propos.

Le premier, c’est que, rapporte-t-on, le Canada, en pleine offensive diplomatique pour conserver le Québec français contre la France qui se battait pour l’indépendance de la province canadienne, avait entrepris d’apporter une aide alimentaire à certains pays africains qu’il n’est pas opportun de citer, ici. S’alignant sur la position française qui était de refuser cette aide alimentaire, certains pays ont rejeté l’aide alimentaire canadienne à la demande de la France. Diori, égal à luimême, avait refusé d’obéir à l’injonction française et avait sollicité du Canada la cession, au profit du Niger, des parts refusées par ces pays. Le Président nigérien avait notamment soutenu qu’il ne pouvait refuser une aide alimentaire alors que son peuple était dans le besoin. Or, tout le monde sait comment, face à la France, les socialistes nigériens ont remis en cause des acquis importants pour le Niger, notamment, la loi minière, arrachée de haute lutte par le gouvernement deTandja Mamadou.

Le second fait à rappeler, c’est que lors de la guerre du Biafra, menée par le général Ojucku, financièrement et militairement soutenu par la France, le Président Diori a pris fait et cause pour le Nigeria fédéral alors que l’ancienne puissance coloniale et certains pays africains ténors du pré-carré français en Afrique étaient ouvertement engagés aux côtés de la sécession biafraise.

Ces deux faits historiques vérifiés sont suffisants pour montrer que les socialistes nigériens, qui se seraient sans doute précipités pour servir de base arrière à la France pour la désintégration du Nigeria, n’ont rien de commun avec le Président Diori. La preuve, après ses déconvenues au Mali, l’armée française a désormais pour sanctuaire le Niger. Et dans la perspective de ce qui se profile à l’horizon, il n’est pas exclu que le territoire nigérien serve de base arrière à des actions de sape chez le voisin malien.

Aujourd’hui, la gestion de l’uranium et du terrorisme a suffi à démontrer qu’Issoufou Mahamadou en particulier n’a ni la fibre patriotique, ni l’attachement d’un Diori, encore moins sa personnalité, pour défendre les intérêts propres au peuple nigérien face à une France napoléonienne de plus en plus contestée mais qui trouve curieusement refuge, soumission aveugle et compromission auprès des autorités nigériennes actuelles. La loi minière remise en cause, Imouraren renvoyé aux calendes grecques, la défense sous-traitée à des pays qui ont plutôt d’autres finalités que de combattre réellement le terrorisme, il est certain qu’Issoufou Mahamadou et ses potes Bazoum Mohamed et Massaoudou Hassoumi, assurément, n’arrivent pas à la cheville d’un Diori Hamani, un homme qui a bravé la France sur plus d’un sujet afin de préserver ce qui fait l’intérêt du peuple nigérien.

Bonkano

 

Tout le monde le sait et l’admet, mais les choix divergent. Ce que tout le monde sait et admet, c’est que le Niger est malade, très malade. Tout le monde le sait et l’admet parce que les manifestations sont si fortes qu’elles entraînent les réticences les plus absolues. Qui ne sait pas que des milliers de Nigériens ont perdu la vie du fait d’un terrorisme sur lequel il y a beaucoup à dire ? Qui ne sait pas que ce sont des milliers d’autres, survivant à ces massacres planifiés, qui ont dû fuir leurs terroirs, après avoir été dépouillés de tout ? Qui ne sait pas que c’est plus d’un millier d’écoles, de Diffa à Tillabéry, qui ont dû fermer leurs portes du fait du terrorisme, hypothéquant ainsi l’avenir de milliers d’enfants ? Qui ne sait pas aussi que ces terroristes bénéficient de larges complicités pour s’adonner à ces tueries commanditées ? Qui ne sait pas que les forces militaires étrangères, massivement présentes sur le territoire national, ne sont d’aucune utilité pour le Niger ? Qui ne sait pas que ces terroristes sont financés, armés, formés et guidés par des forces extérieures ?

La vérité est connue. Elle ne souffre d’aucun doute, ni chez Bazoum Mohamed, le président de la République, ni chez Seïni Oumarou, le président de l’Assemblée nationale ou encore le tout dernier à s’attabler, Ibrahim Yacoubou. De même que tout le monde sait où se trouve l’argent de l’État et qui s’en est accaparé pour que le Niger soit dans cette situation difficile, tout le monde est désormais sur la même longueur d’onde quant à l’explication de la persistance de l’insécurité. C’est le fondement de la deuxième vérité absolue qui suit.

Tout le monde sait et admet que les forces militaires étrangères ne servent à rien, absolument à rien, au Niger. Et que si elles ne sont pas à l’origine de ce terrorisme importé ou si ce ne sont pas elles qui l’alimentent en le finançant et en l’armant, il y a lieu de constater que leur présence sur le sol nigérien sert tout autre intérêt que celui du Niger et de son peuple. Si, comme elles le prétendent, elles sont venues pour traquer le terrorisme international jusque sur les terres du Sahel et non l’y maintenir pour l’éloigner de leurs territoires et de leurs peuples, il n’y a pas de raison que cinq armées occidentales des plus puissantes (USA, France, Allemagne, Italie, Roumanie,) soient incapables de sécuriser les frontières du Niger. Je dis bien les frontières du Niger puisqu’on prétend que les terroristes ne sont pas hébergés au Niger mais viennent plutôt d’ailleurs, principalement du Mali.

Voyez un peu ce comportement inadmissible de l’armée française. Elle prend connaissance d’un risque notable d’attaques armées contre le Niger. Elle voit le danger se diriger en une colonne de véhicules bourrés de terroristes en provenance du Mali vers Arlit. Qu’-t-elle choisi de faire ? Elle ne neutralise pas la colonne, non. Elle monte une expédition pour rapatrier à Niamey tous les Français présents qu’elle a d’abord pris le soin de mettre à l’abri dans un camp militaire. Pourquoi l’armée française ne s’en prend-elle pas à une colonne de terroristes qui, veut-on nous faire croire, chercherait précisément des ressortissants occidentaux ? Le mensonge est grossier pour que le plus parfait idiot ne se rende compte de la supercherie.

Sur le constat que les forces militaires occidentales ne nous servent à rien et que l’armée française en particulier se livre à un jeu plus que trouble, il n’y a plus de débat. Ce ne sont pas des coups de «com» propagandistes sur une prétendue valeur ajoutée de la présence militaire française au Niger qui y changera quelque chose. Elle est inutile, pour ne pas dire qu’elle est nuisible. Car, en matière de lutte contre le terrorisme, il n’y a pas de ligne médiane possible. Ou bien vous êtes du côté du Niger, ou bien vous êtes les amis des terroristes.

La situation sécuritaire du Niger est donc très claire et les Nigériens dans leur ensemble s’entendent là-dessus. Cependant, leurs choix divergent. Il y a d’une part ceux qui ont décidé de se battre pour mettre un terme à cette duplicité de la présence militaire étrangère au Niger et il y a ceux qui ont choisi de cultiver un champ improductif pour le Niger. Les premiers savent qu’ils se battent pour une cause noble, le Niger et les Nigériens étant leur unique boussole. Les seconds, tout édifiés qu’ils sont, ont choisi de croire à des illusions ou du moins, de faire croire qu’ils croient en l’efficacité d’une coopération militaire qui nous maintient pieds et poings liés face à des hordes terroristes qui tuent par procuration. Tel est le Niger, divisé sur un sujet sur lequel nous devons tous privilégier, non pas des intérêts pécuniaires personnels et égoïstes mais l’intérêt général, c’est-à-dire la souveraineté de notre pays, la sécurité totale des citoyens et de leurs biens ainsi que l’inviolabilité des frontières nationales.

Tant qu’il y aura des Nigériens qui préfèrent tirer profits de cette situation alambiquée que de travailler à redonner à notre pays sa pleine souveraineté sur la politique et les moyens de sa défense, le Niger restera en proie au terrorisme. Et tant que le Niger restera en proie au terrorisme, ni le Mali ni le Burkina Faso ne trouveront la paix et la sérénité. C’est un cercle vicieux et infernal. Il n’y aura pas de paix pour un de ces trois pays tant qu’un seul présente une situation sujette à caution.

Des drones, des blindés, des avions et hélicoptères de combat tant chantés et prétendument commandés en Turquie se font encore attendre depuis plus d’un an alors que le Burkina Faso n’a mis que 12 jours pour boucler toutes les procédures et acquérir les équipements militaires voulus. Serait-elle la France qui a bloqué ces commandes comme les Burkinabè et les Maliens l’ont subi avant de relever la tête de dire NON ou bien c’est le Président Bazoum qui joue avec les nerfs des Nigériens ? Dans les deux cas, qui pourraient être un seul et même cas, les Nigériens ont intérêt à regarder la réalité en face et à changer de fusil d’épaule. Autrement, ils vont subir le même sort que ces populations de Chagos, chassés de leur île natale au coeur de l’Océan indien par les Etats Unis et déportés vers les Seychelles et Maurice dans des conditions épouvantables en 72 et 73. N’est-ce pas cela que nous subissons à l’ouest du pays, dans la région de Tillabéry où, par l’intermédiation de groupes terroristes, ceux qui veulent prendre nos terres demandent aux populations de quitter leurs villages ou d’être massacrés ?

Bonkano

Waziri Ibrahim, le conseiller en communication du président de la République a dû rendre son tablier, contraint de quitter ses fonctions parce que, diton, une certaine faction du Pnds Tarayya lui aurait fait un mauvais et faux procès. On lui aurait imputé la faute politique d’être l’inspirateur et l’initiateur de la comparaison entre Bazoum Mohamed et Issoufou Mahamadou. Une comparaison qui a tant déplu au point de provoquer une colère irascible chez ceux qui ont volé et détourné les ressources de l’Etat et qui se savent en sursis dans la lutte contre la corruption engagée par le locataire actuel du palais présidentiel. Le talent avec lequel Waziri mène la haute et délicate mission qui lui a été confiée est d’autant inacceptable que toute action de valorisation du chef de l’Etat actuel est, aussi bien pour Issoufou Mahamadou que pour ses thuriféraires, synonyme de crime de lèse-majesté. Dire et écrire que Bazoum Mohamed n’a pas besoin d’une armada militaire pour se déplacer sousentend que vous stigmatisez son prédécesseur dont on connaît les habitudes sur ce plan. De même, magnifier l’initiative du retour des déplacés internes et mettre à la disposition de l’armée, de façon effective, les moyens, déjà disponibles ¯ ces moyens étaient cloués et interdits à l’armée sous Issoufou ¯ c’est, dans le milieu des faucons du Pnds Tarayya, un acte assimilable à une volonté d’écorner l’hypothétique image du …du prix Mo Ibrahim.

Ne parlons pas de talent. Ne parlons pas non plus de volonté de Waziri de travailler à polir l’image de marque de celui qui lui a fait l’honneur de le servir à un poste aussi stratégique et difficile. Pour les partisans d’Issoufou, il y avait une action délibérée, réfléchie et mise en oeuvre avec méthode et rigueur, non pas seulement pour polir l’image de Bazoum, mais une narcissique détermination à noircir celui que l’on dit avoir rendu d’immenses services au Niger mais qui ne peut s’offrir la moindre liberté de mouvement à Niamey sans être hué ou méprisé du regard. Valoriser le locataire actuel du palais présidentiel, saluer sa vision des problèmes auxquels est confronté, soutenir sa marche, quoique lente et titubante, à la rencontre de son peuple, est pour Issoufou et ses partisans enfoncer davantage un homme qu’ils savent sans mérite aux yeux de ses compatriotes.

Si Issoufou Mahamadou a si rendu service au Niger au point de bénéficier du prix Mo Ibrahim, pourquoi n’estil pas célébré chez lui ? Il est indiscutable que Bazoum Mohamed ne peut revendiquer le bilan, catastrophique, d’un Issoufou. S’il prend des gants pour en parler, c’est pour sacrifier à un principe de gratitude cher à notre société. Pour combien de temps tiendra- t-il encore ? La démission forcée de Waziri est, certes, un revers terrible pour le Président Bazoum qui a étalé sa faiblesse à prendre, avec courage et détermination, les décisions qui s’imposent. Est-ce là la réalité du pouvoir actuel ? Est-ce une façon pour Bazoum Mohamed de faire savoir exactement à quoi il joue ? La perception populaire est tragique pour le chef de l’Etat actuel qui est pourtant sur une belle tangente.

Ayant courbé l’échine dans une affaire aussi banale que celle de Waziri, on imagine mal Bazoum Mohamed pouvoir tenir dans les affaires à grands enjeux. Bientôt, on lui demandera de ne plus faire de déplacements sur le terrain, d’abandonner le retour des déplacés dans leurs terroirs, d’accentuer la corruption et les détournements des deniers publics afin d’enrichir davantage les …du pouvoir. Bientôt, on lui demandera de ne plus communiquer sur ce qu’il fait de positif, en particulier lorsque Issoufou Mahamadou a été nul sur la question. Bientôt, on lui demandera de tout mettre en oeuvre pour échouer lamentablement comme son prédécesseur et créer les conditions pour se faire détester de ses compatriotes en affichant clairement ses préférences pour les intérêts étrangers au détriment de ceux de son pays. Bientôt, on lui demandera de ne pas donner de l’importance à ceux qui lui conseillent de suivre la voie de la paix sociale, de la stabilité politique et institutionnelle pour donner libre cours aux complots sordides. En vérité, Bazoum sait où se trouve la voie de son salut. Et contrairement à ceux qui pensent qu’il est le produit d’un certain Issoufou Mahamadou, ceux qui savent rigolent en entendant cela. Entre Bazoum et Issoufou, si le second n’est pas le produit du premier, l’inverse est loin d’être une vérité. Et selon des confidences de salon, Bazoum Mohamed ne tardera pas à faire comprendre qu’il est l’unique capitaine à bord du bateau. Du reste, il l’aurait déjà clairement signifié à Issoufou Mahamadou qui se mordrait les doigts d’avoir si facilement cédé aux desiderata des amis communs qui lui ont intimé l’ordre de passer tranquillement la main à Bazoum. Ce dernier n’a, donc, aucune espèce de gratitude à devoir à l’endroit de son prédécesseur qui sait par ailleurs à quel point Bazoum a contribuer à lui frayer le chemin. Au Niger, mais aussi à l’extérieur.

BONKANO.

 

D’abord, il est certain et incontestable pour tout le monde, dans nos pays, y compris au sommet des États, exclusion faite des brebis galeuses qui servent d’autres intérêts que ceux de nos peuples, que la France n’est pas crédible dans sa politique sécuritaire au Sahel. Pour dire les choses comme il sied de le faire, la France est nettement perçue comme l’instigateur de l’insécurité au Sahel, le pays qui finance, arme et coache les groupes armés non identifiés. Dans le meilleur des hypothèses émises à l’endroit de la France, il est retenu que ce pays n’apporte aucune valeur ajoutée dans la lutte contre ce que les médias occidentaux appellent pudiquement terroristes.

Au Niger, les choses sont claires. Ce ne sont ni des terroristes, ni des bandits armés qui ont orchestré et exécuté les tueries d’Inates et de Chinogoder. Ce sont des avions qui ont pilonné les positions militaires nigériennes et dans les deux cas, des témoignages de militaires rescapés et le recoupement de certaines informations étalent clairement la présence derrière ces attaques de forces militaires étrangères équipées de moyens de guerre sophistiqués.

À quoi sert la présence militaire française, sinon à nous espionner, à nous affaiblir et à nous mener en bateau ? Au Mali comme en Centrafrique, au Burkina Faso ou encore chez nous, au Niger, la France est empêtrée dans des contradictions flagrantes et il faut être de mèche avec elle pour cautionner et trouver une justification quelconque à sa salade. Cette salade, la voici : elle a cautionné la violation constitutionnelle en Côte d’Ivoire, l’assassinat suivi de coup d’État au Tchad, mais elle se dresse contre des militaires patriotes maliens qui ont décidé de mettre un terme à son marché de dupes. C’est quelle salade, ça ? Et comme si cela ne suffisait pas, elle cautionne, soutient et accompagne la partition du Mali par le biais de groupes armés non identifiés. La Cedeao ? Elle est devenue une chambre d’enregistrement française composée de chefs d’État en porte-à-faux avec les lois fondamentales de leurs pays, épousant systématiquement comme par hasard et sans gêne, les positions françaises sur les questions intérieures des États membres. La France n’est ni crédible, ni conséquente. Elle ne peut, donc, que s’en prendre à ellemême et à son incapacité à lire, de façon lucide, la marche du monde. Et au lieu de se répandre en insultes, à la fois injustifiées et contreproductives, les autorités françaises doivent faire leur mea-culpa et changer de fusil d’épaule.

Quid des autorités nigériennes qui sont citées en exemple et félicitées par cette même France ? Après les critiques acerbes du ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, contre le Mali et sa politique courageuse de libération du diktat français, il faut craindre que Niamey ne pousse son zèle inconsidéré à servir de base-arrière militaire à la France dans son conflit avec le Mali, pays frère du Niger avec lequel nous partageons bien plus qu’une frontière. C’est au Niger, bon élève et adepte de la politique sécuritaire contestable de la France, semble-t-il, que le pays de De Gaules est en train d’aménager ses installations militaires déguerpies du Mali. Une perspective qui fait froid dans le dos, car pouvant attiser davantage l’animosité créée par les discours et positions troubles des autorités nigériennes sur des questions intérieures propres au Mali et aux Maliens. Si les autorités nigériennes n’ont pas le courage de soutenir les Maliens dans leur combat, elles ne doivent pas s’aliéner au point d’être assimilées un peu partout à des laquais français.

Comme les Maliens, les Nigériens et les Burkinabè assimilent la France au problème, pas à la solution. Et ils ne se trompent pas. Et en général, lorsqu’au Mali, au Niger et au Burkina Faso, les populations dénoncent et exigent le départ des troupes étrangères, c’est essentiellement la France qui est visée. Il n’y a pas de doute à cela. Du reste, beaucoup de Français, parmi les plus justes et les plus intègres, ont publiquement dénoncé cette hypocrisie de leur pays consistant à faire croire qu’elle est là pour lutter contre le terrorisme au Sahel alors qu’elle poursuit un tout autre objectif malsain : la déstabilisation et la partition de nos États. Le Mali est la première étape d’un processus pensé, réfléchi et planifié. C’est le dessein inavoué avec Kidal, fermement protégée par l’armée française alors que s’y refugient terroristes, trafiquants de drogue et d’armes, bref tout le gotha du banditisme de grands chemins au Sahel.

La France peut-elle à la fois être amie à nos États et cautionner, soutenir et accompagner la déstabilisation et la partition de nos États par le biais de terroristes/trafiquants de drogue et d’armes ? Elle doit choisir. Clairement et sans atermoiements. En attendant, les autorités maliennes, elles, ont décidé de mettre un terme à ce marché de dupes et on ne peut que se féliciter pour ce peuple frère qui a su lever la tête pour dire ses quatre vérités à une certaine France.

De tout ce qui se passe, il faut retenir que, premièrement, la France a perdu. Elle a perdu en Centrafrique, elle a perdu au Mali comme elle va perdre dans d’autres contrées d’Afrique. Son problème ? Elle n’a pas su s’adapter à un contexte mondial de plus en plus concurrentiel qui exige de pays comme la France un changement radical de paradigmes ; elle est restée statique, sans autre perspective que de continuer à exploiter bassement des pays dans lesquels elle ne voit, hélas, que d’anciennes colonies, avec tout ce que cela représente comme complexes de supériorité, de mépris et de suffisances mal placées.

Quant au Niger, en particulier, son malheur, c’est d’avoir eu un certain Issoufou Mahamadou à la tête de l’État. C’est lui qui a réintroduit le loup dans la bergerie, en violation flagrante de la Constitution qui lui fait pourtant obligation absolue, dans le cas d’espèce, de requérir au préalable le blancseing de l’Assemblée nationale. Sa gouvernance a été toute acquise aux intérêts français qu’il a servis comme ne le ferait pas un gouverneur français de l’époque coloniale.

Bonkano

En fin de compte, Bazoum, ce candidat contesté pour fraude dans l’obtention de ses pièces d’état-civil et que des témoignages crédibles disent avoir toujours revendiqué être originaire de la Libye, est au second tour de l’élection présidentielle, la plus haute fonction de l’Etat nigérien. Et s’il est au second tour, ce ni parce qu’il mériterait d’être candidat, ni parce qu’il a obtenu des suffrages justes tendant à montrer qu’il a été pourtant plébiscité par les Nigériens. Dans la plupart des cas, les suffrages de Bazoum sont issus de fraudes grossières, de braquages d’urnes et de procès-verbaux manifestement fabriqués et non issus d’opérations électorales. Ses scores dans les zones nomades, à l’instar de ceux d’Issoufou Mahamadou en 2016, sont de faux résultats, proclamés sans gêne par une commission électorale qui n’attend que ça pour faire le nécessaire. Avec un taux de participation de 99,90%, les zones nomades sont devenues subitement plus denses que les zones sédentaires et les populations votent si massivement qu’il n’y a pas, sur 100 personnes, une moitié de personne qui n’ait pas voté. Pire, dans certains cas, le nombre de suffrages exprimés valables dépasse, de loi, celui d’électeurs potentiels enrôlés.

Bazoum, pas plus, d’ailleurs, que son parrain et ses partisans, n’a aucune fierté dans ce score issu du faux. Mais, ni l’un, ni les autres, ne s’en offusquent certainement, habitués qu’ils sont à construire ce qu’ils ont par le faux et dans le faux. Il n’y a pas, donc, à douter qu’au second tour, qu’ils se sont imposé pour éviter un clash sociopolitique perceptible, des troubles postélectoraux, pour être plus prosaïque, toutes leurs ressources, leur intelligence et leurs moyens seront utilisés à conforter le faux et à lui conférer un cachet de plébiscite.

C’est, donc, au camp opposé à cette supercherie qui a mis le Niger sous coupe réglée qu’il revient de s’organiser, dans la rigueur et la détermination requises par les enjeux, afin de contrer les fraudes, les braquages et les bureaux de vote clandestins. C’est-à-dire qu’ils doivent simplement agir à contraindre le Pnds Tarayya à un jeu électoral transparent. Ils en ont les ressources et les moyens

1. Les partis politiques ayant signé, au moins, une requête adressée à la Cour constitutionnelle pour contester les pièces d’état-civil de Bazoum, sont prépondérants : le Mnsd Nassara de Seïni Oumarou, le Mpr Jamhuriya d’Albadé Abouba, le Mpn Kishin Kass d’Ibrahim Yacoubou, Amen-Amin d’Omar Hamidou Tchiana, le Pjd Hakika de Mahamane Hamissou Moumouni, le Pjd Doubara de Salou Djibo sont tous, ouvertement, contra la candidature de Bazoum qui s’est imposé par la force des arrêts de la Cour constitutionnelle, elle-même, ouvertement accusée d’être partisane. Aucun de ces partis politiques, en principe, ne peut avoir contesté la légitimité et la légalité de la candidature de Bazoum et lui apporter par la suite son soutien au second tour de l’élection présidentielle.

2. Ces partis politiques, leurs leaders ainsi que tous les candidats à l’élections présidentielle qui ont signé une des requêtes adressées à la Cour constitutionnelle et/ou qui ont exprimé leur contestation de la candidature de Bazoum, sont, en principe, des soutiens systématiques de Mahamane Ousmane au second tour de l’élection présidentielle. Si un seul de ces partis politiques et/ou leaders politiques soutient Bazoum au second tour, il est pire que celui qu’il dénonce. Le candidat d4Issoufou Mahamadou, pour ainsi, dire, n’a aucune marge de manoeuvre pour obtenir le soutien d’un seul de ces partis et leaders politiques.

3. Le pouvoir du Pnds Tarayya a détruit le Niger. Aussi bien aux plans financier et matériel que dans ses valeurs. Tous les partis politiques qui ne partagent pas avec le Pnds, la corruption qui sévit, les détournements des deniers publics, l’insécurité, la grave hypothèque qui pèse sur l’intégrité territoriale,

4. Tous les partis politiques, à l’exception notable de ceux qui se sont engraissés à l’ombre du Pnds Tarayya, savent que ce parti ne peut gagner 80 sièges à l’Assemblée nationale dans une élection transparente. Et que, eux, en revanche, peuvent largement dépasser le nombre de sièges dont on les a affublés. Qu’est-ce qui peut expliquer que le Moden Fa Lumana Africa de Hama Amadou, qui le vent en poupe, puisse dégringoler aux législatives au point de perdre cinq sièges au parlement ?

Qu’est-ce qui peut expliquer que le Cpr Ingantchi puisse damer le pion au Rdr Tchandji et au Mpn Kishin Kassa et les supplanter en nombre de sièges au parlement ?

Qu’est-ce qui peut expliquer que des partis politiques presque inexistants ou qui sont nés, hier, seulement, sans structures crédibles dans une bonne partie du pays, puissent ravir la vedette à des partis de renom et rivaliser d’avec eux ? Le Rpp Farilla, le Mden Falala et le Rdp Jama’a ont ainsi fait jeu égal avec Amen Amin d’Omar Hamidou Tchiana.

5. Avec 80 sièges au parlement, on veut nous faire croire que les Nigériens sont si imbéciles qu’ils ont voté pour leurs bourreaux et qu’il préfèrent de loin, que continuent les pillages des ressources publiques, les détournements, la corruption, le trafic de drogue, la marchandisation de l’insécurité, etc.

Le scrutin du 21 février 2021 mettra en réalité aux prises les partisans d’un système mafieux que seuls défendent ses adeptes, qui se sont enrichis sur le dos du peuple et qui sont prêts à défendre, au prix de leurs vies, ces patrimoines usurpés.

Pour conclure, les Nigériens sont, désormais, face à euxmêmes, face à leur destin. C’est à eux qu’il revient de mettre un terme à ce système mafieux pour lequel la fraude en tous genres, le vol, la corruption, le faux et le trafic de drogue constituent la foi. Les partis et leaders politiques doivent comprendre qu’il s’agit de sauver le Niger et non, de se positionner pour la gestion du pouvoir. Tous les partis politiques soucieux du sort du Niger doivent se donner la main autour de Mahamane Ousmane afin de laminer Bazoum Mohamed dans les urnes, le 21 février 2021.

BONKANO

C’est extraordinaire, ce culot qu’ont les responsables du Pnds Tarayya après tant de scandales financier, de sang, de drogue et d’injustices. Ils s’adressent aux Nigériens comme s’il ne s’agissait de ces hommes qui ont fait tant de mal au peuple nigérien et qui, non heureux de le dépouiller de tout, veulent également le priver de sa liberté de choisir ses dirigeants.

Ils ont un si grand culot qu’ils pensent pouvoir prétendre avoir gagné des élections dans ce pays et continuer, comme le clame partout leur candidat, en principe non partant, dans la «misérablisation» du peuple nigérien.

Le mépris qu’ils ont pour le peuple nigérien est si grand et on le comprend fort bien, on le perçoit nettement, à la fois, dans leur conduite et dans leurs slogans. Dans leur conduite car il faut mépriser les Nigériens pour penser que vous pouvez tout lui prendre et venir lui tendre quelques billets de banque volés dans les caisses de l’État ou provenant de sources douteuses pour lui arracher leur assentiment. Dans leurs slogans dans la mesure où faire prévaloir « Ga karfi, ga Iko », c’est admettre et clamer que vous comptez sur la primauté de la force sur le droit et les suffrages libres des Nigériens, autrement dit sur les arguments de la force et non sur la force des arguments.

Leur candidat au fauteuil présidentiel se paie même le luxe de se moquer des Nigériens, persuadé que son accession à la tête de l’État ne dépend pas de la volonté du peuple, mais de celui DONT IL VEUT ET COMPTE ASSURER LA CONTINUITE MACABRE.

Lorsqu’il m’arrive de tomber sur une affiche publicitaire de Bazoum et c’est fréquent puisqu’ils ont coloré Niamey en rose, j’ai une sorte de dégoût qui m’envahit. « La continuité pour un Niger meilleur – Consolider pour avancer », nous promet-on Autrement dit, AU REGARD DE CE QUI EST CONNU DE LEUR BILAN, on invite les Nigériens à creuser leurs propres tombes, à donner la caution pour se faire poignarder davantage, se faire emprisonner pour des opinions tandis que des trafiquants de drogue et d’armes sont aussi libres que l’air.

On leur demande de cautionner et, insulte suprême, de revendiquer l’injustice en votant ceux qui l’entretiennent et qui en ont fait un mode gouvernance.

On leur demande d’accepter que ceux qui ont détourné les ressources budgétaires, les aides alimentaires destinées à des Nigériens en détresse, les fonds de l’armée en temps de guerre ; ceux qui ont fait des instances judiciaires des instruments d’asservissement et de dévoiement de la démocratie aient, de nouveau, la possibilité de reprendre de plus belle leurs pratiques démoniaques qui ont ruiné l’école, la santé, l’agriculture, l’hydraulique, la sécurité et la défense, l’administration publique, bref ceux qui ont mis le Niger sur cales.

Lorsqu’il vous arrive de voir ces posters de Bazoum sur lesquels il est écrit, une insulte assurément, « La continuité pour un Niger meilleur », lisez plutôt « La continuité pour un Niger dédié au trafic de drogue, au terrorisme, aux détournements des deniers et biens publics, à la rupture d’égalité des Nigériens devant la loi, à la primauté du Pnds Tarayya sur l’État, bref la continuité de la ruine du Niger.

Et lorsqu’il s’y ajoute « consolider pour avancer », il est évident que pour les Nigériens, c’est inéluctablement vers le précipice, dans le précipice. Le vide béant et malodorant où seuls prospèrent les voleurs de l’État, les trafiquants de drogue ainsi que les vautours qui se paissent d’un Niger sans âme, sans repères comme ce journaliste occidental qui trouve le culot de dire, sur les antennes d’une radio internationale, que Bazoum est combattu à cause de ses origines arabes. Un pyromane, celui-là. Ainsi, Bazoum va être candidat à l’élection présidentielle sans jamais avoir prouvé qu’il répond aux critères définis par la Constitution. Alors qu’il est fortement contesté par une majorité écrasante de Nigériens, Bazoum est curieusement, furieusement, soutenu par une certaine presse internationale, manifestement payée à prix d’or pour faire valoir le faux dans des analyses d’où se dégagent les effluves malodorantes d’argent à la provenance douteuse.

Ainsi, Bazoum va être candidat par la volonté de la Cour constitutionnelle, le juge électoral, dans un contexte de contestations tous azimuts de partis politiques, d’organisations de la société civile, de citoyens libres et jaloux de la souveraineté de leur pays. La Cour constitutionnelle a jugé, mais a-t-elle dit le droit ? Les Nigériens le contestent. Est-ce sans raison que les partis politiques et groupements de partis politiques ont déclaré, sans ambages, que la Cour constitutionnelle est manifestement partisane ? Le combat est certainement à venir. Car, la désaffection des Nigériens vis-à-vis de la Cour constitutionnelle est à la fois totale et manifeste. Elle ne souffre d’aucun doute mais Bazoum et ses partisans la trouvent sans reproches ET TOUT LE MONDE COMPREND POURQUOI. Or, lorsque le juge constitutionnel, l’arbitre électoral, est contesté de manière si ouverte et si véhémente comme c’est le cas aujourd’hui, il est évident que le match va générer des troubles s’il n’est pas remplacé par un autre arbitre jugé plus crédible par les parties en compétition.

Dans cette affaire de Bazoum, se joue le destin de tout un peuple. Les partis politiques et groupements de partis politiques, en particulier, sont désormais au pied du mur. Après ces déclarations tonitruantes dans lesquelles la Cour constitutionnelle a été jugée partisane et ses actes, préjudiciables à la paix sociale, il faut logiquement s’attendre à une situation de troubles électoraux sans précédent dans l’histoire démocratique de ces trois dernières décennies. Il ne faut pas se voiler la face. Le Niger est à la croisée des chemins et Dieu seul sait de quoi demain sera fait.

Issoufou Mahamadou a manifestement fait le pari d’élections à sa propre convenance. Si elles se tiennent dans les conditions actuelles et avec un certain Bazoum qui n’a pas pu prouver que son certificat de nationalité ou plutôt, ses certificats de nationalité, ne sont pas des faux, ces élections vont précipiter le Niger dans une cascade de violences et de troubles qu’il faut conjurer.

Or, Issoufou Mahamadou, tout comme Bazoum et tous ceux qui sont dans cette logique d’élections paramétrées à l’avance, n’en ont cure. Ils ont raison, ce ne seront pas eux qui feront face aux forces de l’ordre dont il faut bien s’interroger sur l’esprit républicain. Qui leur donne l’ordre de réprimer et au nom de quelle loi ? La loi qu’ils violent en permanence ? En réprimant systématiquement ceux qui protestent contre la violation des lois et la volonté des gouvernants actuels d’abuser du pouvoir d’État pour s’imposer et imposer leur diktat, les forces de l’ordre perpétuent la force du faux et du mal sur un pays qui a besoin de paix, de concorde et d’unité pour relever les défis, innombrables, qui se posent à l’école nigérienne, au système de santé, à l’accès des Nigériens à l’eau potable, etc. Il faut, impérativement et de toute urgence, qu’une solution soit trouvée à cette logique de confrontation qui s’annonce entre Nigériens.

BONKANO

Amères vérités : Issaka Souna se fiche pas mal de savoir que ce processus électoral truqué pourrait engendrer une grave crise électorale et que des Nigériens pourraient perdre la vie dans la légitime contestation de résultats électoraux …..

Issaka Souna se fiche pas mal de savoir que ce processus électoral truqué pourrait engendrer une grave crise électorale et que des Nigériens pourraient perdre la vie dans la légitime contestation de résultats électoraux fabriqués pour satisfaire aux conditions du contrat signé avec Gemalto

On ne le dit sans doute pas assez, mais il faut bien commencer par le faire. Issaka Souna, cet homme de droit qui a prétendu, sur les antennes de Radio France Internationale (Rfi) et un peu partout, qu’il était clean, honnête, intègre et qu’en tout état de cause, il a à son actif l’organisation d’élections jugées transparentes au bout desquelles le perdant a félicité le gagnant, est finalement pris à son propre jeu. Il croyait sans doute pouvoir mener son affaire sans trop risquer d’être pris en défaut, mais il n’avait visiblement pas fait assez attention au fait qu’il était déjà nu avant de commencer à danser.

Comment un homme qui prétend être là pour conduire le Niger vers des élections justes, apaisées et transparentes, peut-il accepter de s’accommoder avec un tel code électoral dont il connaît par ailleurs la genèse, le contenu et les motivations ? Issaka Souna s’est trahi à la tâche. Et les faits pour l’attester sont si nombreux qu’il ne peut, aujourd’hui, qu’assumer d’être un maillon important du système. Un système mis en place pour planifier la fraude électorale et dans lequel chaque membre, pris individuellement, est parfaitement édifié sur la nature de sa mission.

Des faits qui attestent que Issaka Souna assume pleinement son rôle dans la mascarade électorale actuelle ?

1. Issaka Souna sait parfaitement que la commission électorale qu’il préside est dirigée par le Pnds Tarayya et que ce parti garde la haute main le fichier électoral, élaboré par deux informaticiens totalement acquis à la cause de ce parti. Le premier est un militant du Pnds et le second, de la famille Ly – Rappelezvous de Kadidiatou Ly, l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle – est celui qui a représenté le Pnds Tarayya au sein du comité chargé de réaliser l’audit du fichier électoral pour les élections de 2016. On ne peut trouver mieux partisan, mais Issaka Souna n’a pas trouvé de raison d’être gêné, à plus forte raison, de démissionner.

2. Issaka Souna sait parfaitement que si la commission électorale comporter d’autres membres, les postes-clés à partir desquels tout se joue se trouvent entre les mains des militants du Pnds Tarayya. Lui-même, le vice-président, le directeur et le directeur adjoint de la direction de l’informatique et du fichier électoral, tous sont du Pnds Tarayya.

3. Issaka Souna sait parfaitement que le contrat avec Gemalto, l’opérateur technique chargé du fichier électoral, est resté secret et qu’à l’exception de lui-même et des premières autorités, dont Bazoum, alors ministre de l’Intérieur, personne n’en connaît le contenu. Gemalto a, donc, une mission qu’ils sont les seuls à connaître. En définitive, Gemalto travaille sur une mission secrète pour donner entière satisfaction à ceux qui l’ont recruté, c’est-à-dire Bazoum et les autres, et Issaka Souna, le président de la commission électorale qui a signé ledit contrat, est au courant de cette mission que les Nigériens ne sauraient découvrir.

4. Issaka Souna sait parfaitement que Bazoum, alors ministre de l’Intérieur, est partie prenante aux élections au titre du Pnds Tarayya. C’est pourtant lui qui a présidé la cérémonie de signature du contrat avec Gemalto. Il a, donc, nécessairement pris connaissance dudit contrat auparavant en tant que « ministre de tutelle des élections » et Issaka Souna, homme de droit, s’en est tout de même accommodé. Seraitil un de ces juristes de pacotlle dont parle Ibrahima Hamidou ?

5. Issaka Souna sait parfaitement que les cartes d’électeurs produites ne sont pas biométriques et qu’elles ne sont, par conséquent, pas conformes aux dispositions du code électoral. Pourtant, Issaka Souna se sent tout à fait à l’aise dans cette violation de la loi électorale puisqu’il n’a pas démissionné et qu’il fait feu de tout bois lorsque des voix se lèvent pour dénoncer les écarts entre ce qui est fait et ce que dicte la loi. Autrement dit, il défend, bec et ongles, ce qui est fait, même lorsque c’est fait en violation de la loi électorale.

6. Issaka Souna sait parfaitement que l’opposition a été interdite de participation à l’audit du fichier électoral ; que cet audit a révélé des monstruosités qu’il ne saurait cautionner sans être dans le coup ; qu’il n’a jamais fait le moindre commentaire sur ces chiffres abracadabrants sur le nombre de magistrats, de médecins, de professons libérales, etc., dont il s’accommode fort bien. Son silence sur ces aberrations en dit long sur sa culpabilité assumée. Issaka Souna cautionne ainsi que le fichier électoral fasse état de 19 108 magistrats alors qu’ils sont moins de 600 inscrits au barreau, les stagiaires compris ; 565 notaires alors qu’ils ne sont que 53 sur le tableau national ; 439 huissiers de justice alors qu’ils ne sont que 122 ; 10 034 médecins alors qu’ils sont moins de 1000, toutes catégories confondues.

Issaka Souna ne peut ignorer que poursuivre une telle mission, en connaissance de cause, s’apparente à une forfaiture. En tout état de cause, il a, jusqu’ici, agi plus en partisan qu’en président d’une institution constitutionnelle qui a pour mission d’organiser des élections crédibles. De sa mission dépend par conséquent la paix et la quiétude sociale, la stabilité politique et institutionnelle. Pourtant, malgré les risques majeurs de périls graves qui pèsent sur le Niger du fait de ce processus électoral truqué sur toute la ligne et dont on perçoit régulièrement les prémices, Issaka Souna n’en a cure. Les critiques et les dénonciations, il s’en moque. L’essentiel pour lui, c’est de conduire les Nigériens à l’abattoir, les 13 et 27 décembre 2020, puis le 21 février 2021. Et comme l’autre juge, un certain Boubé Ibrahim en 2016, il va, l’honneur et la dignité avalés, s’asseoir et proclamer des résultats qui n’ont rien à voir avec la volonté et le choix des Nigériens.

Issaka Souna se fiche pas mal de savoir que ce processus électoral truqué pourrait engendrer une grave crise électorale et que des Nigériens pourraient perdre la vie dans la légitime contestation de résultats électoraux fabriqués pour satisfaire aux conditions du contrat signé avec Gemalto.

BONKANO

Amères vérités : Issoufou-Bazoum, C’est bonnet blanc, blanc bonnet. Idéologiquement, politiquement et bien entendu du point de vue des rapports à entretenir avec l’opposition politique, la société civile et une catégorie de journalistes, Issoufou n’est pas pire que Bazoum Dans quel pays sommes-nous ? Bazoum Mohamed n’a même pas nettoyé, bêché, sarclé et … son champ que des gens, qui sont manifestement loin d’imaginer la tâche qui l’attend, prédisent qu’il fera une bonne récolte. Le boulot, il ne l’a pas encore entamé et i le sait. Il sait particulièrement qu’il ne peut faire ce qu’attendent les Nigériens. Dans cette situation de Bazoum Mohamed, il y a trois vérités immuables.

La première est que Bazoum Mohamed ne peut réussir quoi que ce soit sans «tuer son inventeur», Issoufou Mahamadou, ainsi que sa gouvernance. Autrement dit, s’il veut se réconcilier d’avec ses compatriotes, s’il veut gagner leur confiance, s’il veut les convaincre qu’il peut être un digne et exemplaire serviteur du Niger, Bazoum Mohamed est obligé d’observer un devoir d’ingratitude visà- vis de celui qui l’a aidé à accéder à la tête de l’Etat, pour des intérêts personnels, par ailleurs. L’un et l’autre ne peuvent cohabiter alors que le nouveau ne conserve, de chef de l’Etat, que le titre et les attributs tandis que l’ancien garde en ses mains toutes les manettes du pouvoir. Pour qu’un serpent à deux têtes puisse survivre, il faut qu’une des deux têtes soit coupée. Tuer son inventeur ? C’est l’unique alternative qui s’offre à lui s’il veut réellement afficher et promouvoir un nouveau paradigme de la gestion du pouvoir.

Le fait d’avoir innové dans un déplacement du chef de l’Etat où l’on n’a vu, ni le jalonnement de forces militaires extravagantes comme le faisait Issoufou Mahamadou, ni la revue interminable de ministres et autres personnalités à l’aéroport, est, certes, le signe d’une volonté de se départir de la politique de son prédécesseur. Bazoum est, donc, parfaitement conscient qu’il n’a aucune chance de combler le fossé qui le sépare de la majorité écrasante du peuple nigérien s’il reste fidèle à son slogan de campagne. En gui se de conclusion, Bazoum Mohamed est obligé d’enterrer la gouvernance de Mahamadou Issoufou, en le faisant arrêter et en le faisant poursuivre en justice pour maints délits et crimes. Peut-on considérer qu’il est concerné par tout ce qui a pu se passer durant les 10 années d’Issoufou ? Oui, c’est certain mais il faut bien qu’il trouve un bouc émissaire et il n’y a, dans le cas d’espèce, un meilleur profil que celui de l’ancien président.

La deuxième vérité est qu’au-delà de ces coups d’éclat propres à lui générer quelques dividendes en termes de perception du pouvoir sous son règne, Bazoum Mohamed est parfaitement conscient de ses faiblesses et de son impuissance en face de son mentor. Sans Issoufou Mahamadou, il n’y a pas de Bazoum Mohamed et celui-ci le sait de toute évidence. Il faut, donc, arrêter de rêver en pensant que Bazoum va inaugurer une autre ère différente de celle d’Issoufou. C’est bonnet blanc, blanc bonnet. Idéologiquement, politiquement et bien entendu du point de vue des rapports à entretenir avec l’opposition politique, la société civile et une catégorie de journalistes, Issoufou n’est pas pire que Bazoum. Non seulement il est compté parmi les faucons du Pnds Tarayya et du régime, mais il est également l’âme des complots, celui qui dit que « plus comploteur que lui, tu meurs ». Imaginez le personnage.

Les deux facettes de cette deuxième vérité doivent être ainsi comprises : d’une part, Bazoum est totalement incapable d’innover là où il est attendu, c’est-à-dire dans la lutte contre la corruption, le trafic de drogue, les détournements de deniers publics, l’enrichissement illicite, etc., d’autre part, il ne peut le faire car faisant partie intégrante de ce qu’il y a eu cours durant 10 ans. Ce n’est pas un homme nouveau, mais un membre-clé du système. Et il sait que ce système, qu’il est aujourd’hui le premier à incarner, du moins officiellement, a pour âme Issoufou Mahamadou. Bazoum Mohamed, en fin de compte, ne peut rien remettre en cause de tout ce que Issoufou Mahamadou a mis en place et la formation du gouvernement l’a amplement prouvé.

La troisième vérité est qu’il n’a pas l’intention de remettre quoi que ce soit en cause du système dont il est issu. Il l’a dit, ce sera la continuité. L’allègement du cortège présidentiel n’a aucun enjeu pour le système qui l’a porté là où il est. Bazoum ne peut, donc, logiquement, que se préoccuper de détails sans importance pour les Nigériens. Les vraies batailles l’attendent et ne vous faites pas d’illusion. Il ne va ni changer la gouvernance financière, ni engager une lutte féroce contre les trafiquants de drogue. Remarquez qu’il n’a pas dit un traître mot sur ce trafic de drogue dans son discours d’investiture alors qu’il y a, à peine quelques semaines, 17 tonnes de drogue ont été saisies à Niamey, dans un entrepôt à Kallley-plateau.

Quant aux détournements de deniers publics, n’est-ce pas lui qui a déclaré devant les étudiants de l’université de Niamey que Issoufou Katambé, l’ancien ministre de la Défense nationale, a menti à propos des actes indélicats posés dans la gestion des fonds destinés à l’armement des Forces armées nigériennes ? Ne vous faites pas d’illusion, Bazoum Mohamed ne peut rien changer. Tout juste va-t-il, peut-être en rigolant de la réaction des Nigériens, de temps à autre amuser la galerie. Même cette histoire de suppression des postes de directeur de Cabinet est restée au stade de simple rumeur véhiculée par des courants qui lui sont certainement favorables. Il n’y a pas encore eu un texte quelconque signé de Bazoum Mohamed qui supprime ces postes. IL n’y a eu non plus aucune déclaration officielle de son directeur de Cabinet, du ministre-porteparole ou d’un de ses conseillers à ce propos.

Bazoum Mohamed, pour tout dire, ne va surprendre en les Nigériens. Pas agréablement en tout cas. Consolider pour avancer n’a pas plus d’assurance et de confiance que « la continuité pour un Niger meilleur ». Toujours le déni de la réalité d’un Niger poignardé dans le dos par certains de ses fils qui remporter des victoires, non pas sur l’ennemi et les défis majeurs de développement, mais plutôt sur leur peuple afin de consolider et d’avancer dans la prévarication, la destruction et la démolition. Que Dieu veille sur le Niger, mais Bazoum Mohamed est loin d’être une personne qui rassure.

BONKANO

Amères vérités : Issoufou-Bazoum, C’est bonnet blanc, blanc bonnet. Idéologiquement, politiquement et bien entendu du point de vue des rapports à entretenir avec l’opposition politique, la société civile et une catégorie de journalistes, Issoufou n’est pas pire que Bazoum Il sait particulièrement qu’il ne peut faire ce qu’attendent les Nigériens. Dans cette situation de Bazoum Mohamed, il y a trois vérités immuables.

La première est que Bazoum Mohamed ne peut réussir quoi que ce soit sans «tuer son inventeur», Issoufou Mahamadou, ainsi que sa gouvernance. Autrement dit, s’il veut se réconcilier d’avec ses compatriotes, s’il veut gagner leur confiance, s’il veut les convaincre qu’il peut être un digne et exemplaire serviteur du Niger, Bazoum Mohamed est obligé d’observer un devoir d’ingratitude visà- vis de celui qui l’a aidé à accéder à la tête de l’Etat, pour des intérêts personnels, par ailleurs. L’un et l’autre ne peuvent cohabiter alors que le nouveau ne conserve, de chef de l’Etat, que le titre et les attributs tandis que l’ancien garde en ses mains toutes les manettes du pouvoir. Pour qu’un serpent à deux têtes puisse survivre, il faut qu’une des deux têtes soit coupée. Tuer son inventeur ? C’est l’unique alternative qui s’offre à lui s’il veut réellement afficher et promouvoir un nouveau paradigme de la gestion du pouvoir.

Le fait d’avoir innové dans un déplacement du chef de l’Etat où l’on n’a vu, ni le jalonnement de forces militaires extravagantes comme le faisait Issoufou Mahamadou, ni la revue interminable de ministres et autres personnalités à l’aéroport, est, certes, le signe d’une volonté de se départir de la politique de son prédécesseur. Bazoum est, donc, parfaitement conscient qu’il n’a aucune chance de combler le fossé qui le sépare de la majorité écrasante du peuple nigérien s’il reste fidèle à son slogan de campagne. En gui se de conclusion, Bazoum Mohamed est obligé d’enterrer la gouvernance de Mahamadou Issoufou, en le faisant arrêter et en le faisant poursuivre en justice pour maints délits et crimes. Peut-on considérer qu’il est concerné par tout ce qui a pu se passer durant les 10 années d’Issoufou ? Oui, c’est certain mais il faut bien qu’il trouve un bouc émissaire et il n’y a, dans le cas d’espèce, un meilleur profil que celui de l’ancien président.

La deuxième vérité est qu’au-delà de ces coups d’éclat propres à lui générer quelques dividendes en termes de perception du pouvoir sous son règne, Bazoum Mohamed est parfaitement conscient de ses faiblesses et de son impuissance en face de son mentor. Sans Issoufou Mahamadou, il n’y a pas de Bazoum Mohamed et celui-ci le sait de toute évidence. Il faut, donc, arrêter de rêver en pensant que Bazoum va inaugurer une autre ère différente de celle d’Issoufou. C’est bonnet blanc, blanc bonnet. Idéologiquement, politiquement et bien entendu du point de vue des rapports à entretenir avec l’opposition politique, la société civile et une catégorie de journalistes, Issoufou n’est pas pire que Bazoum. Non seulement il est compté parmi les faucons du Pnds Tarayya et du régime, mais il est également l’âme des complots, celui qui dit que « plus comploteur que lui, tu meurs ». Imaginez le personnage.

Les deux facettes de cette deuxième vérité doivent être ainsi comprises : d’une part, Bazoum est totalement incapable d’innover là où il est attendu, c’est-à-dire dans la lutte contre la corruption, le trafic de drogue, les détournements de deniers publics, l’enrichissement illicite, etc., d’autre part, il ne peut le faire car faisant partie intégrante de ce qu’il y a eu cours durant 10 ans. Ce n’est pas un homme nouveau, mais un membre-clé du système. Et il sait que ce système, qu’il est aujourd’hui le premier à incarner, du moins officiellement, a pour âme Issoufou Mahamadou. Bazoum Mohamed, en fin de compte, ne peut rien remettre en cause de tout ce que Issoufou Mahamadou a mis en place et la formation du gouvernement l’a amplement prouvé.

La troisième vérité est qu’il n’a pas l’intention de remettre quoi que ce soit en cause du système dont il est issu. Il l’a dit, ce sera la continuité. L’allègement du cortège présidentiel n’a aucun enjeu pour le système qui l’a porté là où il est. Bazoum ne peut, donc, logiquement, que se préoccuper de détails sans importance pour les Nigériens. Les vraies batailles l’attendent et ne vous faites pas d’illusion. Il ne va ni changer la gouvernance financière, ni engager une lutte féroce contre les trafiquants de drogue. Remarquez qu’il n’a pas dit un traître mot sur ce trafic de drogue dans son discours d’investiture alors qu’il y a, à peine quelques semaines avant, 17 tonnes de drogue ont été saisies à Niamey, dans un entrepôt à Kallley-plateau.

Quant aux détournements de deniers publics, n’est-ce pas lui qui a déclaré devant les étudiants de l’université de Niamey que Issoufou Katambé, l’ancien ministre de la Défense nationale, a menti à propos des actes indélicats posés dans la gestion des fonds destinés à l’armement des Forces armées nigériennes ? Ne vous faites pas d’illusion, Bazoum Mohamed ne peut rien changer. Tout juste va-t-il, peut-être en rigolant de la réaction des Nigériens, de temps à autre amuser la galerie. Même cette histoire de suppression des postes de directeur de Cabinet est restée au stade de simple rumeur véhiculée par des courants qui lui sont certainement favorables. Il n’y a pas encore eu un texte quelconque signé de Bazoum Mohamed qui supprime ces postes. IL n’y a eu non plus aucune déclaration officielle de son directeur de Cabinet, du ministre-porteparole ou d’un de ses conseillers à ce propos.

Bazoum Mohamed, pour tout dire, ne va surprendre en les Nigériens. Pas agréablement en tout cas. Consolider pour avancer n’a pas plus d’assurance et de confiance que « la continuité pour un Niger meilleur ». Toujours le déni de la réalité d’un Niger poignardé dans le dos par certains de ses fils qui remporter des victoires, non pas sur l’ennemi et les défis majeurs de développement, mais plutôt sur leur peuple afin de consolider et d’avancer dans la prévarication, la destruction et la démolition. Que Dieu veille sur le Niger, mais Bazoum Mohamed est loin d’être une personne qui rassure.

BONKANO

Amères vérités : Kalilou Tahirou, qui a souligné n’être lié, ni de près ni de loin, au malheureux communiqué de presse de Noma, est désormais plus proche du bureau politique national que de ceux dont les fréquentations et les affaires, dans tous les sens du mot, trahissent 

Quoi qu’on dise, Oumarou Noma, Seyni Mereda et Issoufou Issaka sont désormais nus. Lâchés par la plupart de ceux qu’ils sont abusés en les entraînant dans un combat politique par procuration, ils ont longtemps réussi à embobiner des militants du Moden Fa Lumana Africa et une bonne partie de l’opinion nationale avant que, progressivement et face aux épreuves, ils ne laissent tomber les masques. Si, pour les dirigeants du parti du chef de file de l’opposition, leur collusion avec l’adversaire politique ne fait aucun doute, ils ont toutefois survécu jusqu’à cet ultime tournant où, Noma Oumarou a accepté de présider une réunion du bureau politique national qui a pris des décisions importantes pour ensuite se dérober. Sans aucune gêne, celui qui se prévaut de son titre de président par intérim de Lumana, aidé en cela par des forces centrifuges, a remis en cause ce qu’il a contribué, la veille, à élaborer et à adopter. Alors que les militants pensaient avoir trouvé le bout du tunnel, Noma Oumarou a sorti une note par laquelle il se dédit, remettant en cause le principe de la convocation d’une conférence nationale extraordinaire pourtant retenue lors de la réunion du bureau politique qu’il a lui-même présidée.

En vérité, Noma Oumarou a misé sur l’absence de la majorité écrasante des membres du bureau politique national pour prendre, de façon cavalière, des décisions. Et comme, face au nombre, il ne peut faire ce qu’il veut, il a accepté de s’incliner lors de la réunion, en attendant de se retrouver avec son monde à lui ; un monde qui se réduit, en réalité à trois personnes : lui-même, Seyni Mereda et Issoufou Issaka.

La naissance de la coalition pour l’alternance politique (Cap 20- 21), le mercredi 2 septembre 2020 au palais du 29 juillet, a été l’occasion de constater, pour tous ceux qui en doutaient encore, que Noma Oumarou et ses camarades d’infortune roulaient manifestement pour une autre cause que celle de Lumana. Alors que le parti auquel ils prétendent toujours appartenir est la locomotive de l’opposition politique actuelle et qu’il a signé naturellement le document de naissance du Cap 20-21, Noma Oumarou publie sur les réseaux sociaux un communiqué de presse pour déclarer que « la signature apposée par le secrétaire général, Maman Sani Malam Maman, sans l’accord du bureau politique national et sans l’autorisation du président par intérim, président du parti, n’engage pas le Moden/Fa Lumana Africa ». Noma Oumarou n’a pas compris qu’il venait de signer ainsi son arrêt de mort politique.

Selon toute vraisemblance, l’homme manque de perspicacité pour se rendre compte qu’il a eu, à travers la réunion du bureau politique national qu’il a dirigée pour la remettre aussitôt en cause, mais également les dernières tentatives pour le raisonner, une occasion en or pour se racheter. Une occasion qui ne va sans doute pas se présenter à nouveau, tant il est vrai que tout le monde s’est rendu compte que l’homme a des desseins noirs pour le parti du chef de file de l’opposition. La preuve, Kalilou Tahirou, le président national des cadres du parti, qui a longtemps évolué avec Noma Oumarou, s’est finalement fait une religion sur ses intentions et ses projets. Il s’est, sans forme de procès, et seulement après avoir tenté, en vain, de faire entendre raison à Noma Oumarou, de se désolidariser de l’homme. Kalilou Tahirou, qui a souligné n’être lié, ni de près ni de loin, au malheureux communiqué de presse de Noma, est désormais plus proche du bureau politique national que de ceux dont les fréquentations et les affaires, dans tous les sens du mot, trahissent.

Aujourd’hui, Noma Oumarou est presque seul dans sa folie de destruction de son parti au profit d’intérêts dont il est le seul à connaître. Seyni Mereda fait ses affaires et selon des échos dignes de confiance, il prospère depuis qu’il est dans cette sordide posture de chienlit permanente qu’il a instaurée au sein des instances de la coordination régionale Lumana de Niamey. Quant à Issoufou Issaka, après tant culbutes politiques et d’attaques gratuites contre la personne du chef de file de l’opposition, Hama Amadou, il semble qu’il serait en train de s’envoler vers des prairies plus prometteuses en termes de facilités et de gains.

L’affaire de Noma Oumarou va nécessairement connaître un échec retentissant. Personne ne lui voit une autre issue. Il est même ridicule dans ce rôle qui le fait passer, même auprès de ses nouveaux «amis», pour un rigolo. La Commission électorale de Souna Issaka adresse une lettre au Mmoden Fa Lumana Africa ? Ce n’est pas à Noma, mais à Hama Amadou. Le Conseil national de dialogue politique (Cndp) invite le parti de Hama Amadou à une concertation ? Ce n’est pas un partisan de Noma qui y va. On invite le parti à déposer quoi que ce soit auprès de l’administration territoriale ? Noma Oumarou est absent, complètement oublié. Et pourtant, il ne tire aucune leçon, dégageant l’image d’un homme qui n’est pas conscient de la réalité qui prévaut sur le terrain politique.

Ce n’est pas une hypothèse, c’est une certitude que Noma Oumarou a tout perdu à force de vouloir mener une mission impossible. S’il n’est pas dans une mission insolite contre les intérêts de son parti, comme l’a laissé entendre — lisez entre les lignes — Kalilou Ttahirou dont on ne peut douter quant à la sincérité avec laquelle il l’a soutenu, Noma Oumarou ne peut continuer sa sordide «guerre» audelà du 5 août 2020. Pour Kalilou Tahirou, comme pour tous ceux qui ont essayé de ramener Noma à la raison, l’histoire a pris fin le 5 août 2020. Il ne reste plus qu’à se retrouver pour faire table rase des divergences du passé afin de se projeter rapidement dans le futur. Les échéances électorales approchent, mais Noma Oumarou ne semble nullement pressé de fermer la parenthèse d’un contentieux désormais vidé. La vérité est amère, mais elle est bonne à dire. Noma Oumarou poursuit une mission à laquelle il ne peut visiblement tourner le dos, donnant ainsi raison à ceux qui disent qu’il a trop mangé pour ne pas continuer à marcher. Vrai ou faux, il a manqué l’occasion de rebondir en démontrant que son combat, il l’a gagné et que tout est désormais rentré dans l’ordre. Son combat ? Il ne l’a pas gagné et il ne le gagnera sans doute jamais.

BONKANO.

L’arrivée de Mohamed Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance. Pire, par-delà les discours qui pourraient vite se révéler lassants et embêtants, il n’y a eu aucun changement dans la politique gouvernementale...

À l’allure où les choses se passent, si Bazoum ne fait pas attention, il risque fort d’inaugurer un magistère d’une rare médiocrité. Si son prédécesseur a fait le choix, clair, de gouverner dans le mépris de ses concitoyens et l’insouciance vis-à-vis de leurs préoccupations, Bazoum Mohamed a plutôt entamé son affaire avec moins de froid dans ses relations avec ses compatriotes. La différence est notable, mais pour certains militants du Pnds et autres opportunistes, le fait de relever cette différence s’inscrit dans une volonté de manipulation. Il ne s’agirait, ni plus ni moins que de chercher à opposer Bazoum à Issoufou, et donc, à semer les graines de la division au sein des camarades. Ah ! C’est vraiment lamentable de voir les choses de façon si simpliste.

Bazoum Mohamed, et c’est certainement loin d’être une simple vue de l’esprit, est différent de Mahamadou Issoufou. C’est certain, il n’a pas la même perception des rapports humains, politiques, que Issoufou. Il n’a pas, non plus, les mêmes rapports avec les détournements des deniers publics, la corruption et les infractions assimilées. Cependant, il faut savoir raison garder et se souvenir du personnage de Bazoum dans le système issoufien, particulièrement sa position et son opinion sur le scandale du ministère de la Défense. En un mot, il faut éviter de tirer des conclusions hâtives.

Si l’actuel président présente des aspects encourageants qui motivent à lui accorder le bénéfice du doute quant à ses desseins réels, il ne peut toutefois tirer en longueur le délai de grâce dont il bénéficie. Au nom, essentiellement, de ses premiers pas, jugés sans pareil avec les caractéristiques de la gouvernance issoufienne.

Après les 08 premiers mois, Bazoum risque de ne pas avoir de repères. Si ses premiers pas sonnent comme une remise en cause de son prédécesseur et de ses façons de faire, la suite pourrait être plus compliquée pour Bazoum. Est-il réellement en mesure de lutter contre la corruption ? Il faut en douter, disent certains tandis que d’autres estiment qu’il a fait suffisamment montre d’indices probants.

Au regard de leur impatience à voir la fin de ce système de corruption et de détournements des deniers publics qui a ruiné le Niger, les Nigériens n’accorderont pas un an ou même six mois pour juger de la sincérité de Bazzoum Mohamed. Ils veulent un résultat dans les plus brefs délais. Et si Bazoum traîne les pieds, la sentence est toute connue : c’est parce qu’il n’est pas lui-même clean. L’arrivée de Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance. Pire, par-delà les discours du Président Bazoum qui pourraient vite se révéler lassants et embêtants, il n’y a eu aucun changement dans la politique gouvernementale. La lutte contre la corruption n’a pas encore apporté quelque chose en termes de reddition de comptes et de recouvrements des montants détournés, la politique sociale n’a pas changé, l’ergonomie du budget national étant toujours celle de la loi de finances 2018, le pétrole reste l’affaire de Mahamadou Issoufou, les auteurs, co-auteurs et complices de l’affaire de la Défense dorment sur leurs milliards détournés, etc. Bazoum, jusqu’ici, s’est contenté de passer quelques petits coups de pinceau, sans prendre, ne serait-ce que le moindre engagement par rapport aux grands enjeux.

Bazoum Mohamed, jusqu’à preuve du contraire, a réussi à éveiller l’espoir chez ses compatriotes. Mais, pour quelqu’un qui a dit et répété sa volonté de mener une lutte sans merci contre la corruption, il reste bien engourdi face aux grands dossiers. Il y en a tellement qu’il n’a que l’embarras du choix. Outre le dossier de la lutte contre la corruption, Bazoum Mohamed doit, pour convaincre et avancer, procéder à une redistribution des ressources budgétaires suivant les orientations naturelles d’un socialiste. Il doit faire revisiter la loi de finances et ramener au goût du jour certaines choses chères aux populations, notamment la non-imposition de certaines catégories de produits importés. Si Bazoum garde le statuquo sur ces questions de très grande importance, c’est qu’il compte assurément garantir la continuité.

Bonkano

Amères vérités : L’arrivée de Mohamed Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance. Pire, par-delà les discours qui pourraient vite se révéler lassants et embêtants, il n’y a eu aucun changement dans la politique gouvernementale...

À l’allure où les choses se passent, si Bazoum ne fait pas attention, il risque fort d’inaugurer un magistère d’une rare médiocrité. Si son prédécesseur a fait le choix, clair, de gouverner dans le mépris de ses concitoyens et l’insouciance vis-à-vis de leurs préoccupations, Bazoum Mohamed a plutôt entamé son affaire avec moins de froid dans ses relations avec ses compatriotes. La différence est notable, mais pour certains militants du Pnds et autres opportunistes, le fait de relever cette différence s’inscrit dans une volonté de manipulation. Il ne s’agirait, ni plus ni moins que de chercher à opposer Bazoum à Issoufou, et donc, à semer les graines de la division au sein des camarades. Ah ! C’est vraiment lamentable de voir les choses de façon si simpliste.

Bazoum Mohamed, et c’est certainement loin d’être une simple vue de l’esprit, est différent de Mahamadou Issoufou. C’est certain, il n’a pas la même perception des rapports humains, politiques, que Issoufou. Il n’a pas, non plus, les mêmes rapports avec les détournements des deniers publics, la corruption et les infractions assimilées. Cependant, il faut savoir raison garder et se souvenir du personnage de Bazoum dans le système issoufien, particulièrement sa position et son opinion sur le scandale du ministère de la Défense. En un mot, il faut éviter de tirer des conclusions hâtives.

Si l’actuel président présente des aspects encourageants qui motivent à lui accorder le bénéfice du doute quant à ses desseins réels, il ne peut toutefois tirer en longueur le délai de grâce dont il bénéficie. Au nom, essentiellement, de ses premiers pas, jugés sans pareil avec les caractéristiques de la gouvernance issoufienne.

Si ses premiers pas sonnent comme une remise en cause de son prédécesseur et de ses façons de faire, la suite pourrait être plus compliquée pour Bazoum. Est-il réellement en mesure de lutter contre la corruption ? Il faut en douter, disent certains tandis que d’autres estiment qu’il a fait suffisamment montre d’indices probants.

Au regard de leur impatience à voir la fin de ce système de corruption et de détournements des deniers publics qui a ruiné le Niger, les Nigériens n’accorderont pas un an ou même six mois pour juger de la sincérité de Bazzoum Mohamed. Ils veulent un résultat dans les plus brefs délais. Et si Bazoum traîne les pieds, la sentence est toute connue : c’est parce qu’il n’est pas lui-même clean.

L’arrivée de Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance. Pire, par-delà les discours du Président Bazoum qui pourraient vite se révéler lassants et embêtants, il n’y a eu aucun changement dans la politique gouvernementale.

La lutte contre la corruption n’a pas encore apporté quelque chose en termes de reddition de comptes et de recouvrements des montants détournés, la politique sociale n’a pas changé, l’ergonomie du budget national étant toujours celle de la loi de finances 2018, le pétrole reste l’affaire de Mahamadou Issoufou, les auteurs, coauteurs et complices de l’affaire de la Défense dorment sur leurs milliards détournés, etc. Bazoum, jusqu’ici, s’est contenté de passer quelques petits coups de pinceau, sans prendre, ne serait-ce que le moindre engagement par rapport aux grands enjeux.

Bazoum Mohamed, jusqu’à preuve du contraire, a réussi à éveiller l’espoir chez ses compatriotes. Mais, pour quelqu’un qui a dit et répété sa volonté de mener une lutte sans merci contre la corruption, il reste bien engourdi face aux grands dossiers. Il y en a tellement qu’il n’a que l’embarras du choix. Outre le dossier de la lutte contre la corruption, Bazoum Mohamed doit, pour convaincre et avancer, procéder à une redistribution des ressources budgétaires suivant les orientations naturelles d’un socialiste. Il doit faire revisiter la loi de finances et ramener au goût du jour certaines choses chères aux populations, notamment la non-imposition de certaines catégories de produits importés. Si Bazoum garde le statuquo sur ces questions de très grande importance, c’est qu’il compte assurément garantir la continuité.

BONKANO

 Il est désormais clair pour tout le monde que le Président Bazoum n’a pas le courage de ses velléités : velléité de justice, velléité de lutte contre la corruption, velléité de lutte contre le terrorisme et le banditisme armé, y compris étatique, velléité de bonne gouvernance, velléité, velléité… Après plus d’un an au pouvoir et des faits tangibles face auxquels il est resté impassible, sinon impuissant, il continue encore à discourir et à prêcher la bonne parole, tel ce prêtre de la série camerounaise « La veuve », qui passe son temps à abuser des jeunes filles et des femmes volages, mais qui se donne bonne conscience avec des sermons et des prédications sans lendemain. Le 10 novembre dernier, Bazoum Mohamed a de nouveau étalé l’énorme contradiction dans laquelle il baigne. À la rentrée judiciaire, il a osé parler de justice et de développement, s’offrant même le luxe de tancer les juges pour des pratiques qui, dit-il, n’honorent pas le corps judiciaire. Des juges par-dessus lesquels il a passé pour faire libérer des prisonniers. Deux cas, au moins, peuvent être évoqués pour rappeler à l’intéressé que les pratiques qu’il invoque, c’est lui et non pas quelqu’un d’autre qui en est le garant. Si elles ont cours, c’est de son fait, si elles cessent, c’est lui. L’affaire du marabout de Tillabéry, libéré après l’intercession des leaders de la région auprès de Bazoum Mohamed et celle des terroristes dont il a, lui-même, parlé en conférence des cadres, en février 2022.

Bazoum Mohamed oublie que la justice n’est pas possible lorsque lui, le chef de l’État et président du Haut conseil de la magistrature, peut fermer les yeux et cautionner des situations d’injustice et d’impunité. La gouvernance financière, notamment, baigne dans un océan de scandales où des centaines de milliards, voire des milliers de milliards, ont été détournés par des individus clairement identifiés mais qui n’ont jamais été jugés pour être condamnés ou blanchis. Pour compenser cette hémorragie financière qui a saigné l’État, on contracte des prêts à gauche, à droite, pour financer quelques projets et faire croire à un succès. Bazoum Mohamed sait qu’il y a tout un fossé entre ses discours et la réalité et que la justice de qualité, efficace, plus équitable et plus accessible qu’il dit avoir pris l’engagement de réaliser reste encore une chimère. Le Niger n’en a d’ailleurs jamais été aussi éloigné.

Bazoum Mohamed sait que le postulat qu’il a posé est exactement la photographie de l’état de la justice au Niger. « Sans confiance, dit-il, entre les justiciables et le service public de la justice, il n’y a pas de justice ; sans justice, il n’y a pas d’État de droit et sans État de droit, il n’y aura point de développement ». C’est tout à fait vrai et c’est bien dommage pour le Président Bazoum qui aurait pu poursuivre sa logique en confessant que le développement est dès lors hypothéqué sous la gouvernance actuelle. C’est bien de constater et de dire les choses, mais c’est certainement mieux d’agir pour conformer les actes à ses propos.

N’est-ce pas une fuite de responsabilité lorsque le chef de l’État et président du Haut conseil de la magistrature dit en appeler au sens de responsabilité de chaque maillon de la chaîne judiciaire, principalement les chefs des juridictions dans leur rôle de contrôle hiérarchique, les services de contrôle et d’inspection, tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir dans le fonctionnement de notre système judiciaire, à s’investir davantage pour mettre fin à certaines pratiques qui n’honorent pas notre système judiciaire ?

Le chef de ces juges, c’est lui. C’est lui qui les nomme, qui les affecte, qui les promeut, qui les sanctionne. Alors, soit il est pour la justice et il leur impose une conduite, soit il faite de la diversion et il arrête de parler de justice. Car, la justice, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement. Ça ne se chante pas, ça s’applique.

Bazoum Mohamed oublie sans doute qu’il est le président de la République, le chef suprême de l’État dont on n’attend pas que des discours, mais plutôt des actes. Il oublie qu’il n’a pas d’excuses pour justifier un échec dans ce qu’il a promis de faire dans la mesure où le peuple nigérien, de par la Constitution du 25 novembre 2010, lui a accordé tous les pouvoirs dont il peut avoir besoin pour agir comme il prétend concevoir les choses.

« Sans confiance, dit-il, entre les justiciables et le service public de la justice, il n’y a pas de justice ; sans justice, il n’y a pas d’État de droit et sans État de droit, il n’y aura point de développement ». Nous, nous tirons alors la conclusion que le développement n’est pas pour demain sous la gouvernance actuelle, car il n’y a pas de justice pour qu’il puisse y avoir confiance entre les justiciables et le service public de la justice, encore moins d’État de droit. Le développement, Bazoum Mohamed doit le confesser, également, est hypothéqué au Niger et il est, de par la Constitution, le premier responsable. C’est à lui de donner le ton afin que chaque maillon de responsabilité, comme il le dit, sache qu’il ne badine pas avec ses engagements pris devant le peuple. S’il ne se décide pas à le faire dans de très brefs délais, qu’il se taise à jamais sur la question.

BONKANO

Le Niger, décidément, est un pays singulier et ceux qui le dirigent semblent assurément venir d’une autre planète. Ce n’est que sous cet angle, bien singulier par ailleurs, que l’on peut comprendre la décision, saugrenue en temps de guerre, de supprimer des postes de contrôle aux portes de la région la plus rouge en termes de dangers et de risques terroristes. Que cherche Bazoum Mohamed et son gouvernement en préférant faire suite à un desiderata des transporteurs qui fait fi de l’insécurité et des menaces terroristes ? Pour de très nombreux ressortissants de Tillabéry, c’est une mesure insolite, voire irréfléchie ou carrément suicidaire. Mais, pour qui est-il suiciaire de supprimer des postes de contrôle policiers dans un contexte d’insécurité ? Bien évidemment, ce n’est pas pour Bazoum Mohamed, le chef de l’Etat, qui a montré, vendredi dernier, qu’il peut se permettre d’aller dans une des zones dangereuses sans préjudicie. Outre les forces sécuritaires à terre, tout mouvement de véhciule a été formellement interdit et empêché sur l’axe Torodi, un jour de marché hebdomadaire, sans compter les hélicoptères de combat qui ont été mobilisés, prêts à intervenir pour réduire en cendres toutes présences menaçantes.

Le message présidentiel qui n’est pas sorti de la bouche de Bazoum Mohamed est pourtant clair. Il a montré que lorsqu’ils le veulent, eux qui dirigent le Niger, des moyens conséquents peuvent être mobilisés pour sécuriser ces zones devenues si dangereuses pour les populations, contraintes sous la menace terroriste, de quitter leurs terroirs naturels. Il a fait comprendre aux populations que leurs vies, toutes réunies, ne valent pas celle du chef de l’Etat. Ces hélicoptères de combat qui ont survolé la zone de Makalondi et de Torodi mais qui ne sont presque jamais là pour rattraper et anéantir des terroristes après des tueries, servent finalement à qui et à quoi ? Cette question trouve sa réponse dans le déploiement militaire présidentiel du vendredi 3 juin 2022.

La sécurité pour un Etat est d’abord une question de volonté et le Président Bazoum a montré que lorsqu’on veut, on peut. Le commandant en chef des armées nigériennes a laissé, il faut le dire, une très mauvaise impression chez les populations de Tillabéry. Après tant de massacres humains, de désastres financiers et matériels, de désastres économiques, le chef de l’Etat continue à penser qu’il peut séduire les terroristes avec des discours. Il a déjà fait libérer des chefs terroristes et cela n’a rien apporté au Niger en termes d’amélioration de la situation. Au contraire, on dirait que leur libération a accentué les tueries et le dépeuplement des villages de la région. Entre nous, quelle est la raison qui motive le chef de l’Etat à persister à tendre la main à des terroristes ?

Vous avez déjà fait libérer des chefs terroristes et ils ont continué à massacrer les populations nigériennes. Le Président Bazoum a sans doute mieux à faire que de réduire les barrières de police à Tillabéry. S’il les réduit alors que lui-même s’est fait entourer d’une armada militaire pour aller à Makalondi, les Nigéiens doivent tirer la conclusion qui s’impose : lorsqu’il s’agit d’eux, les dirigeants, aucune précaution d’usage, aucun moyen militaire, n’est de top pour assurer la sécurité et le Président Bazoum en a fait la démonstration le vendredi 3 juin. En revanche, il y a du temps à assurer celle des citoyens et les morts qui s’entassent entre-temps, ce n’est pas si dérangeant. Heureusement, eput-on dire, que ce ne sont ni des ministres, ni des députés, encore moins le chef de l’Etat, qui sont quotidiennement flingués ou contraints de vivre dans la terreur et l’angoisse du lendemain. Les autres, ç a peut attendre, n’est-ce pas, monsieur le Président ?

La vérité est amère, mais elle est préférable, de loin, à la duplicité. La suppression des postes de police dans la région de Tillabéry, est une totale aberration qu’i faut rapidement corriger. Elle favorise les terroristes, pas les commerçants, qui vont, comme les usagers de la route ou les autres, faire les frais d’une trop grande liberté de mouvement laissée aux terroristes et leurs complices, les trafiquants d’armes et tous ceux qui travaillent à leur assurer une quelconque logistique. La suppression des postes de police est totalement irréfléchie dans un contexte d’insécurité et de terrorisme. Au contraire, il faut les multiplier, les fortifier et les rendre plus contraignants. Dans tous les pays du monde, lorsqu’une situation dramatique liée à l’insécurité et au terrorisme survient, ce sont les libertés individuelles et collectives qui en pâtissent, restreintes au maximum afin de protéger les vies humaines. Chez nous, suivant une logique bizarre qui n’est loin d’être conforme aux voeux et attentes des terroristes, on supprime des postes de contrôle policiers en prétendant répondre favorablement aux desiderata de transporteurs. Quels transporteurs ?

Vraiment, c’est grave. Avec ça, le terrorisme a de beaux jours devant lui au Niger. Ils peuvent se frotter les mains, les terroristes, le gouvernement nigérien étant en train de leur faciliter la tâche en supprimant, au lieu de les multiplier, les postes de contrôle routier. Au grand désarroi des Nigériens, la liberté gagne du terrain là où elle doit en perdre au profit de la sécurité et de la défense. Pour des terroristes qui arrivent déjà à circuler aisément à moto, la suppression de postes de contrôle policier est une aubaine supplémentaire. À qui, donc, profite cette mesure saugrenue, sinon qu’aux terroristes et à leurs réseaux d’approvisionnement ? La vérité est là : si la situation sécuritaire, déjà grave, se dégrade davantage, le responsable, c’est le gouvernement. S’il travaille véritablement à combattre le terrorisme, il doit impérativement restaurer les postes de police supprimés et en créer d’autres, supplémentaires partout où cela est nécessaire sur les routes de Tillabéry.

Bonkano

Quoi qu’on dise, le Nigérien est jaloux de son pays et du bienêtre de son peuple. Poussés à bout par une gouvernance des plus mafieuses, excédés par l’injustice, choqués par l’outrecuidance de gouvernants qui ne soucient guère que de leurs poches et de leurs comptes bancaires, ils sont décidés à se battre, corps et âme, pour sauver leur pays. Le sauver des mains de ceux qui, après 10 ans de règne sans partage, faits de pillages, de corruption et de détournements des fonds publics, comptent bien s’agripper au pouvoir. Quoi qu’il advienne et quels que soient les coûts à faire subir au peuple nigérien. Le second tour de l’élection présidentielle qui s’annonce dans quelques jours n’affiche pas, ils le savent, aucune bonne perspective. Le peuple nigérien, vent debout, de Bilma à Téra, compte bien les renvoyer aux vestiaires. Une bonne fois pour toute.

Le 21 février 2021 sera sans doute, au regard de la mobilisation en faveur du changement, un jour nouveau. Un jour dédié au changement à la tête de l’Etat et la fin de cette gouvernance scabreuse qui a ruiné le Niger. Le Niger, selon les tendances qu’on observe, va définitivement rompre avec cette logique de gouvernance qui fait passer les antivaleurs pour les grands mérites sur la base desquels sont promus des Nigériens. On triche, on fraude, on vend, on corrompt des dirigeants politiques et ça qu’on promet de continuer. Sans gêne. Une proposition indécente et injurieuse que les Nigériens sont déterminés à combattre, soit-il au prix de tout ce qui leur est cher. La bataille sera rude parce que le régime, pourri de ses forfaits divers, ne compte pas donner l’occasion au Niger juste, honnête et démocratique, de l’emporter. Et selon toute vraisemblance, tous les moyens seront utilisés pour ce baroud d’honneur.

Bazoum Mohamed ne peut pas gagner ce second tour. Et les leaders politiques qui l’ont soutenu, contre toute attente, ont sans doute été conduits à le faire grâce à des arguments que, eux-mêmes, n’oseraient jamais étaler sur la place publique. Le cas de Seïni Oumarou, en particulier, est choquant à plus d’un titre. Le voir s’afficher publiquement pour défendre sa position fait simplement froid dans le dos. Il confirme, si besoin est, l’adage qui dit que l’apparence est trompeuse. En soutenant Bazoum Mohamed au second tour après lui avoir contesté toute légitimité et toute légalité, Seïni Oumarou s’est politiquement tué, au-delà de toutes considérations liées à la morale. Il ne s’en relèvera sans doute jamais. Il peut continuer à menacer, à intimider les militants qui ont compris et qui refusent de le suivre sur cette voie sans valeur, sans honneur et sans dignité, mais il ne pourra jamais se laver de cette infamie qu’il a lui-même décidé de porter. Au nom et au profit d’un homme qui, pour lui, ne doit même se présenter en tant que candidat à la magistrature suprême. Haba, Mutané !

BONKANO

J’ai entendu parler d’une date anniversaire de la lutte contre la corruption. Ce n’est pas tant ce qui m’a surpris, mais bien le fait que le Niger se soit associé à cette dynamique alors que les autorités actuelles ont décerné la carte de l’impunité absolue à tous ceux qui, nombreux, en réunion ou de façon isolée, ont fait main basse sur les ressources publiques à coups de centaines, voire de milliers de milliards de francs CFA. Même ceux qui ont détourné à leurs fins personnelles les centaines de milliards destinés à équiper les Forces armées nigériennes (Fan) n’ont jamais été inquiétés. Comme toujours lorsque ceux qui gouvernent sont empêtrés dans la corruption, les déclarations de principe, engagements et promesses sont à la fois abondantes et ronflantes. Du bruit, du bruit et encore du bruit. Et nous en avons entendu beaucoup.

La Halcia a déclaré, par la voix de son président, avoir examiné et traité 197 dossiers, dont 30 ont été transmis au Président Bazoum Mohamed et 50 au procureur de la République. Cette belle annonce de la Halcia reste une annonce, pas plus. Elle s’est attribué le beau rôle, soulignant qu’elle a travaillé et continue de travailler consciencieusement – pour ceux qui s’étonnent qu’elle ne soit pas encore dissoute – et que ses rapports ont été adressés à qui de droit. Cependant, en se servant, la Halcia s’est en même temps desservie. Elle a commis l’erreur d’étaler sur la place publique la preuve qu’elle est un instrument politique à la solde de ceux qui l’ont créée et non un outil véritable de lutte contre la corruption. Sur le nombre de dossiers qu’elle a traités, la Halcia dit avoir transmis les 30 au chef de l’État et les 50 autres au procureur de la République.

1. Pourquoi la Halcia a-t-elle fait cette sélection de 30 dossiers dont elle a décidé de transmettre les rapports au Président Bazoum Mohamed ?

Visiblement, la Halcia a procédé à une sélection rigoureuse des 30 affaires (30) dont le procureur de la République n’a pas reçu – du moins, pas pour le moment - les rapports.

Le choix des 30 dossiers ne peut être motivé que par des desseins et calculs politiciens dont seul Bazoum Mohamed détient les clés. N’est-ce pas lui qui a nommé à ce poste le président actuel de la Halcia ? Un homme qu’on crédite d’un sens de justice et de rigueur mais qui, à l’épreuve des faits, est investi d’une mission dans laquelle il ne peut que laisser des plumes.

C’est très clair, le procureur de la République va s’occuper du menu fretin tandis que les gros poissons vont être «gérés» par le président de la République. Ces 30 dossiers sont certainement des affaires incriminant la grosse clientèle politique, rose en particulier qui s’apprête à un congrès à grand enjeu pour le Président Bazoum Mohamed dont le sort peut être définitivement scellé à l’issue dudit congrès.

Si Bazoum Mohamed, le président de la République et président du Haut conseil de la magistrature a reçu, lui et personne d’autre, les rapports de ces 30 affaires, c’est d’abord, certainement, dans la perspective du congrès du Pnds Tarayya. N’est-ce pas avec de tels dossiers qu’on tient en laisse des adversaires politiques ? C’est, il faut en convenir, l’unique dessein de ces enquêtes sans lendemain judiciaire. Ces dossiers sont entre les mains de Bazoum Mohamed qui peut les utiliser comme il veut, quand il veut et selon ses desiderata. Le bon vieux deal « tu t’alignes ou tu vas en prison » est, dans la perspective d’un congrès comme celui qui s’annonce au Pnds Tarayya, une très forte probabilité. Ces dossiers entre les mains de Bazoum Mohamed sont, donc, une arme fatale pour tous ceux qui, au sein du Pnds Tarayya, ont l’intention de lui faire barrage pour un second mandat présidentiel. Il lui faudra savoir manier le bâton et la carotte et la Halcia, en lui transmettant 30 dossiers triés à dessein, lui a donné les moyens de son ambition. Et comme on peut s’en douter, ces rapports sont les résultats d’enquêtes diligentées sur la base, déjà, d’affaires sélectionnées pour leur sensibilité politique. Quoi qu’il en soit, la Halcia est une institution budgétivore qui ne sert que les desseins, hier d’Issoufou Mahamadou, aujourd’hui de Bazoum Mohamed. Des desseins très éloignés de l’intérêt général et qui alimentent, entretiennent et promeuvent la corruption en garantissant aux auteurs une impunité totale. De la même façon qu’Issoufou Mahamadou l’a utilisée pour ses fins personnelles, de même Bazoum Mohamed va l’utiliser à ses fins personnelles. Il ne faut pas se faire d’illusions là-dessus.

BONKANO

Code_electoral_Niger

Selon toute vraisemblance, les dés pipés avec lesquels le camp présidentiel, en effritement d’ailleurs, compte se maintenir au pouvoir sont en voie de voler en éclats. Le Code électoral, taillé sur mesure en vue d’éliminer précisément Hama Amadou de la course à l’élection présidentielle, est mis en cause dans ce qu’il a de déterminant pour Mohamed Bazoum et ceux qui partagent avec lui cette façon dangereuse de faire la politique. En violation de la constitution et du Pacte international sur les droits civils et politiques. On ne gagne pas une élection sans rien faire. Bien que Mohamed Bazoum, Issoufou Mahamadou et leur monde ont fait quelque chose ; pas du genre à faire gagner une élection. Après dix ans ponctués de détournements massifs des deniers et biens publics, de trafics de devises, de drogues et d’armes, de passedroits divers, d’injustice, de violations répétées de la constitution, de mépris pour les aspirations des Nigériens, prétendre à un soutien quelconque du peuple relèverait de la folie. Or, Mohamed Bazoum, Issoufou Mahamadou et leur monde ne se font aucune illusion à ce sujet. Ils se savent impopulaires.

Leur voie est ailleurs que dans les urnes et tout le monde le sait. Le code électoral taillé sur mesure, le contrat avec Gemalto, des partisans pour diriger la commission électorale, des juges totalement acquis à la Cour constitutionnelle. Or, une élection se gagne dans les urnes et dans le respect du choix des électeurs, pas par des méthodes et démarches frauduleuses, sans rien faire de méritant pour le peuple.

Ce n’est pas le cas de Hama Amadou. Très populaire, apprécié pour son amour du travail et l’attachement au Niger et à ses intérêts sur lesquels il ne transige transige pas, Hama Amadou est redouté au plan électoral par Issoufou Mahamadou, à plus forte raison un Bazoum Mohamed qui n’a jamais rien gagné par ses seules voix dans une élection. En tant que candidat, Mohamed Bazoum n’a certainement pas autant de mérite que Hama Amadou au regard de la constitution. S’ils n’étaient pas au pouvoir, avec une certaine conception de la justice, Bazoum et les siens ne pourraient sans doute pas compter les griefs qui les mèneraient derrière les barreaux depuis bien longtemps et pour longtemps. En outre, les affaires dans lesquelles ils sont impliqués sont plus graves et préjudiciables pour le Niger que cette sordide affaire de supposition d’enfants qu’ils ont jugée sans aucune base légale de poursuite contre Hama Amadou. En matière de supposition d’enfant, le pénal est suspendu au civil ; autrement dit, il ne saurait y a voir de procès pénal sans un procès civil. Ce procès civil n’est possible que si une famille ou le pays dans lequel la supposition d’enfant est supposée avoir eu lieu, porte plainte. Hama Amadou a, donc, été condamné selon une procédure judiciaire alambiquée, car sans base légale. La conclusion coule de source : c’est un procès politique dont l’objectif est de le recaler dans la course à l’élection présidentielle. Et La raison est connue. En 2016, en prison, sans aucune possibilité de battre campagne, Hama Amadou a contraint Issoufou Mahamadou à un second tour de l’élection présidentielle. Voilà, la raison pour laquelle Mohamed Bazoum, Issoufou Mahamadou et leur monde tiennent à ce subterfuge politique de l’article 8 du code électoral pour empêcher Hama Amadou d’être candidat à l’élection présidentielle. Ceux qui doivent être éliminés de l’élection présidentielle pour actes attentatoires et préjudiciables au Niger sont ailleurs, au sommet du pouvoir. Ce n’est pas Hama Amadou. Mohamed Bazoum, d’abord, a octroyé un passeport diplomatique nigérien à Béchir Saleh Béchir, un proche collaborateur de feu Mouammar Kadhafi, le défunt guide Libyen qui est prétendu avoir vu le jour en terre nigérienne, précisément à Agadez. L’affaire a fait grand bruit, mais l’intéressé n’a jamais été poursuivi alors que des policiers ont payé cher de cette affaire de faux passeport. Autre chose, Mohamed Bazoum s’est empressé, comme s’il se reprochait quelque chose, à faire brûler des tonnes de drogue saisies, ici à Niamey, en juin 2018. Et de trafiquants, point ! Pourquoi faire disparaître l’arme du crime avant même que la justice n’ait eu à connaître de l’affaire ?

Issoufou Mahamadou, ensuite, a violé à maintes reprises la constitution qu’il a juré de respecter et de faire respecter, notamment en prenant parti dans le jeu politique et en protégeant ceux qui sont impliqués dans les détournements de plusieurs milliards de francs CFA. C’est un acte qui, sous d’autres cieux, pourrait conduire un président à la démission ou à la destitution. On ne parlera pas, ici, de Hassoumi Massoudou, l’as des affaires tordues lorsqu’il était directeur de Cabinet d’Issoufou Mahamadou. Bref, ce sont ceux qui doivent avoir à rendre compte à la justice sur bien d’affaires, qui veulent utiliser la loi qu’ils bafouent pour régler des comptes politiques et se maintenir au pouvoir. Est-ce acceptable ? Assurément, non.

Partisan farouche d’un code électoral fabriqué dans ses forges et sous sa supervision, le président et candidat du Pnds Tarayya n’avait pas visiblement cogité suffisamment sur «le pour» et «le contre» ainsi que les conséquences, pourtant prévisibles de l’arme, non conventionnelle au plan démocratique, qu’il a inspirée, fabriquée et défendue becs et ongles. L’insidieux article 8, viole non seulement la constitution et le Pacte internationale sur les droits civils et politiques, mais il fait planer des périls graves sur la stabilité sociopolitique de notre pays. C’est assurément une bêtise qu’il faut impérativement arrêter avant qu’il ne soit tard pour agir. Car, il faut bien le croire, l’article 8 n’est pas un danger que pour Hama Amadou, mais pour le Niger tout entier.

Le code électoral actuel est une atteinte grave à la démocratie, à l’Etat de droit et à la République. L’article 8 ne vise pas que Hama Amadou qu’il faut, certes, par tous moyens frauduleux, empêcher de prendre part à l’élection présidentielle. Il vise le Niger dans ce qu’il de plus profond, de plus cher. Et c’est Mohamed Bazoum, le chantre de ce combat insolite. Peut-on être plus royaliste que le roi ? Mohamed Bazoum, on l’a cru, devrait être plutôt le plus farouche adversaire d’un article 8 aussi insidieux, car porteur de germes de différenciation entre citoyens, par conséquent de conflits sociaux. Estce acceptable dans un Niger ? Assurément, non. Le Niger, à n’en point douter, s’achemine, lentement mais sûrement, vers l’abîme électoral. Une issue fatale que les Nigériens peuvent et doivent arrêter sans désemparer.

BONKANO

Amères vérités : Le gros problème, c’est que Dibrilla Karanta ne se rend même pas compte que ce sont plutôt des gens comme lui qui mettent la paix sociale en danger en refusant de suivre la voie de la sagesse et de la justesse

Notre problème, au Niger, est complexe. Et cette complexité tient au fait qu’il n’y a pratiquement plus d’autorité morale reconnue et respectée de tous. Cette autorité morale, détenue à une certaine époque, par la chefferie traditionnelle et par des ulémas, fait cruellement défaut, aujourd’hui. Certains chefs traditionnels, très en vue, sont connus pour leur appartenance politique, acceptent des cadeaux qui ont allure de pots-de-vin, se font convier à toutes les cérémonies, même les plus infamantes pour leur image et leur rang social, etc. Il y en a même qui quémandent des bons d’essence là où la décence et le respect dû à leur statut leur interdit toute bassesse de ce genre.

Quant aux ulémas, certains sont d’une tendance carrément exécrable. Il y en a qui émergent du lot, c’est certain. Mais, ceux qui sont aux commandes des organisations décisionnelles font peur. Ils font peur par leur propension à contourner la vérité, à maquiller le faux et à le défendre. Le dernier prêche d’un certain Djibrilla Karanta, fils d’une famille illustre du Niger, érudit musulman et président de l’Association islamique du Niger, est tellement choquant qu’on ne peut que s’inquiéter pour le Niger.

Djibrilla Karanta est un militant avéré du Pnds Tarayya, candidat malheureux aux élections législatives passées. Devenu président de l’Association islamique du Niger, il compte manifestement mettre à profit sa position et son statut pour servir de plus belle son parti politique, quitte à desservir le Niger. Son prêche, qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, est sans aucun doute d’essence manipulatoire et c’est de bonne guerre si des citoyens se sont sentis en devoir, militant, eux aussi, de lui répondre du tic au tac. Ce n’est pas, il faut le dire clairement, l’homme de Dieu qui a parlé, pour servir Dieu et ses préceptes, ses dogmes, mais plutôt l’homme politique, déterminé à faire usage de son statut et de sa position pour faire le combat pour lequel il a été placé à la tête de l’Association islamique du Niger.

Djibrilla Karanta ne mérite pas la confiance des musulmans du Niger. Il n’a pas su se tenir loin des arcanes politiques, faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de ses amis politiques et se placer au dessus de la mêlée, comme on dit. S’il ne peut dire la vérité, la défendre et la promouvoir, il n’avait qu’à se taire et joue aux abonnés absents.

En disant ce qu’il a dit, il se fragilise en s’exposant aux critiques, justes et légitimes, de tous ces Nigériens qui, depuis des années, ont subi les affres d’une injustice flagrante et criarde.

En disant ce qu’il a dit, il s’est attiré, à juste titre, les foudres de tous ceux qui ont amèrement constaté le silence complice de ces ulémas – ce sont toujours les mêmes – grandes gueules inégalées, lorsqu’il a été question de sujets douloureux pour le Niger. Des individus, connus et incriminés par des enquêtes sérieuses, ont détourné à leurs profits des milliards des comptes de l’État, c’est-à-dire l’argent du contribuable nigérien, mais Djibrilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche.

Des individus ont détourné et vendu à leurs profits personnels 15 000 tonnes de riz, une aide alimentaire destinée aux populations de Diffa éprouvées par l’insécurité, la faim et la soif, mais Djibrilla Karanta, grand érudit devant l’Éternel, n’a pas trouvé sujet à prêche.

Des individus ont même détourné à leurs profits personnels des milliards destinés à doter l’armée nigérienne d’armements et d’équipements militaires appropriés pour faire face à l’insécurité et au terrorisme, Djibrilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche.

Des individus ont fait, en 2016, un hold-up électoral en détournant les suffrages des Nigériens, en fabriquant de faux procèsverbaux, pour se maintenir au pouvoir, mais Djirbilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche. Et c’est d’ailleurs un pur hasard si cela ne lui pas directement profité puisqu’il était candidat du Pnds Tarayya aux législatves.

Les mêmes individus ont trafiqué la loi électorale, mis en place une commission électorale acquise à leur cause, signé un contrat avec un opérateur technique chargé de l’élaboration du fichier électoral sans l’avoir jamais rendu public, mis en place une Cour constitutionnelle dont les 2/3 des membres sont étiquetés du Pnds, son parti politique, mais Djibrilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche.

Les mêmes auteurs du hold-up électoral de 2016 se préparent activement, sans état d’âme et sans aucune préoccupation pour les conséquences préjudiciables sur le Niger, à organiser la même mascarade, mais Djibrilla Karanta ne trouve aucune raison d’attirer leur attention sur les risques de périls qu’ils font ainsi peser sur la stabilité sociale et politique du Niger.

Djibrilla Karanta ignore-t-il que des pères de famille honorables, à l’image de Bakari Saïdou, est maintenu en prison depuis plus de quatre ans sans jugement ? Ignore-t-il que Bakari Saïdou, comme les autres incarcérés injustement, a une épouse, des enfants, des parents proches qui pleurent depuis de longues années l’injustice, l’abus de pouvoir dont il est victime ?

Et au lieu de prêcher pour le juste, le bien et dans l’intérêt du peuple nigérien, le président de l’Association islamique du Niger essaie plutôt d’endormir les Nigériens avec des préceptes qui n’ont aucun sens sous une gouvernance d’injustice, de détournements des biens et deniers publics, de trafics en tous genres, d’insouciance pour les souffrances des citoyens, etc.

Djibrilla Karanta sait pourtant qu’en matière de religion islamique, le chef injuste, voleur et manipulateur, est indigne de respect et de considération. Il sait bien que l’islam est d’abord amour du prochain, justesse, intégrité et honnêteté, toutes choses qui sont à mille lieues des gouvernants actuels. Lorsque la vérité et le juste cèdent le pas au faux et au mensonge, jusque dans la bouche des ulémas, des chefs spirituels, la société est clairement en danger.

Les Nigériens étaient nombreux à estimer que Djibrilla Karanta, au nom de son militantisme avéré au Pnds Tarayya, n’a pas la qualité et les mérites pour diriger l’Association islamique du Niger. Il vient de prouver la justesse de ce jugement. S’il reste à la tête de cette vénérable institution, il ne peut que continuer à emmêler les pinceaux, à jeter l’anathème sur ceux qui subissent l’injustice au bénéfice de ceux qui doivent être blâmés pour leur gouvernance.

L’Association islamique du Niger est désormais pour les Nigériens un pantin indigne de respect et de considération, la nième institution publique à se déclarer, par ses positions, au service d’un parti politique et non du Niger. Et Djibrilla Karanta en est le chantre. Le gros problème, c’est qu’il ne se rend même pas compte que ce sont plutôt des gens comme lui qui mettent la paix sociale en danger, en refusant de suivre la voie de la sagesse et de la justesse, telle que recommandée par l’islam. Son parti pris est notoire et on ne peut que craindre, que sous le couvert de la religion, des hommes politiques comme lui mettent le feu aux poudres. ATTENTION !

BONKANO.

Le Niger devient dangereux et personne n’est à l’abri de ce qui est arrivé malheureusement à Mansour Maman. Si la logique n’est pas inversée, c’est la descente aux enfers

Un militaire enlevé en pleine ville de Niamey, en plein jour et sous les yeux d’une de ses connaissances avec qui il était et puis…plus rien. Après 29 ans de service dans l’armée, Mansour…a été assassiné puis le corps est déposé, tranquillement, à l’hôpital comme dans les films de la mafia sicilienne. Manifestement, ceux qui ont perpétré cette sale besogne étaient sûrs de leur couverture, de la toute-puissance de leur commanditaire et ne craignaient nullement de déposer le corps là où il peut être retrouvé et identifié. Certes, le certificat de constatation de la mort de Mansour indiquait « inconnu ». Pourtant, il était en tenue militaire et le médecin qui a signé le certificat ne pouvait l’ignorer puisqu’il n’était pas aveugle. Il a toutefois pris le soin, pour sa propre couverture, de mentionner que c’était un corps sans vie qu’on lui a amené. Deux, trois questions, se posent.

1. Qui sont ces individus qui ont déposé le corps de Mansour Maman à l’hôpital et pourquoi il n’est pas fait mention de l’identité, au moins, d’un d’entre eux ?

2. Qui a commandité l’enlèvement et l’assassinat de Mansour Maman ?

3. Celui qui était avec Mansour au moment où il a été kidnappé est-il sans reproche ?

Ces trois questions, bien évidemment, sont interreliées car, si ceux qui ont déposé le corp de Mansour Maman à l’hôpital ne sont pas forcément ceux qui l’ont tué, ils connaissent toutefois l’identité de ceux-là. Et si ce sont eux qui l’ont tué, ils connaissent certainement le commanditaire de cet odieux assassinat. Quant à celui était avec Mansour au moment des faits, il faut bien se demander pourquoi s’est-il simplement contenté de fuir. Il n’a alerté les passants, ni pris la peine de relever la plaque minéralogique du véhicule, encore moins tenter de s’interposer.

Laissons aux enquêteurs, aujourd’hui ou demain lorsque les circonstances s’y prêteront, le soin d’apporter les éclairages nécessaires à cette affaire. Pour notre part, il s’agit, non pas de nous interroger, mais de constater et de nous inquiéter de la tournure dangereuse que prennent les évènements. C’est tout de même un militaire qui est enlevé, puis tué quelque temps après. Un fait inédit, mais qui n’est pas si éloigné de tous ces évènements qui, sur le plan de la sécurité, ont paru insolites, pour ne pas dire pleins de suspicions.

Parmi ces évènements insolites, il y a, en bonne place, la spectaculaire évasion d’Alassane Ould Mohamed alias Chebani Ould Hamma, un dangereux terroriste qui a pu «s’évaporer» dans la nature en juin 2013, en plein jour, alors qu’il était en détention à la prison civile de Niamey. À la clé, deux gardes pénitentiaires (gardes nationaux) ont été butés et Chebani a disparu dans la ville de Niamey, comme s’il a été rapidement happé par les commanditaires de son exfiltration de prison. Déjà, avant cet évènement crapuleux, Chebani était un drôle de prisonnier qui a droit à tout et qui utilisait fréquemment le bureau du régisseur pour recevoir des visiteurs et pour se relaxer. Le trafiquant et terroriste Chebani s’est fait arrêter, par la suite, par les services américains, semble-t-il et depuis lors, l’on n’a plus entendu parler de lui.

Il y a ensuite la spectaculaire (vraiefausse ?) évasion d’un certain Abdaleem Attahir Ashraf, placé sous mandat de dépôt depuis le 22 octobre 2014. Un dangereux terroriste de nationalité soudanaise qui a pu s’échapper, tout seul, de la prison de haute sécurité de Koutoukalé, dans la nuit du 1er au 2 juillet 2018, en profitant, a-t-on appris, d’une pluie torrentielle. Comment a-t-il réussi à s’évader ? Comme Chebani, il a certainement bénéficié de complicités. Une autre version existe d’ailleurs à propos de ce terroriste soudanais. Il y a ensuite ces dépôts de drogue, des tonnes de drogues, découverts à Niamey et qui ont certainement prospéré grâce à de grandes complicités. C’est sans parler de toutes ces personnalités proches du pouvoir qui ont été compromises dans des affaires de trafic de drogue Et pour qui connaît les liens dynamiques entre le terrorisme et le trafic de drogue, il ne peut déduire que de l’existence, dans les rayons du pouvoir, de fortes présomptions de complicités.

Or, lorsque les trafiquants de drogue et les terroristes caporalisent le pouvoir d’Etat, il n’y a plus de sécurité pour le citoyen. L’enlèvement suivi de l’assassinat du sergent Mansour Maman serait-il la manifestation d’une telle pourriture ? Que Dieu nous en garde ! Ce qui est certain, c’est que dans un pays qui présente les tristes caractéristiques de la gouvernance en cours, il faut craindre que le soldat Mansour ne soit que la première victime d’une croisade de type nouveau qui consiste à juger des citoyens quelque part, à leur insu et à prononcer une sentence à leur encontre. Une sentence fatale comme celle qui a emporté le soldat Mansour et fait désormais de ses neuf enfants, des orphelins de père. Le Niger est assurément mal, très mal gouverné. En plein jour et à Niamey, des individus enlèvent un sergent des Forces armées nigériennes (Fan), l’assassinent froidement avant de déposer tranquillement le corps à l’hôpital national de Niamey et pas un mot de la part du ministre de l’Intérieur, responsable de la sécurité publique, encore moins du ministre de la Défense nationale. Même pas un communiqué pour condamner le fait et promettre de mener une enquête en vue de démasquer les auteurs et de les châtier. Il y a indiscutablement quelque chose qui cloche. Le sergent Mansour, qui a tout de même passé 29 ans de sa vie sous les drapeaux, ne mérite-t-il pas cela de la part de l’État ?

Le Niger devient dangereux et personne n’est à l’abri de ce qui est arrivé malheureusement à Mansour Maman. Et si la logique n’est pas inversée, c’est la descente aux enfers.

BONKANO

Le Mali ne peut gagner la guerre contre le terrorisme sans le Niger, tout comme le Niger ne peut y arriver sans le Mali. Le sort de nos deux pays est lié. Les autorités maliennes, malgré leur patriotisme frelaté, l’ont parfaitement compris mais les dirigeants nigériens, patriotes et travaillant dans le seul intérêt des populations nigériennes, refusent de faire droit à ce qui est plus qu’évident, préférant consacrer la primauté à une politique française que tous les Nigériens savent à mille lieues des intérêts du Niger et de son peuple. Le limogeage presque immédiat de celui qui est désormais ancien chef d’Etat-major des armées nigériennes, le général Salifou Mody, est une preuve que c’est la France qui décide presque de tout au Niger. Aussitôt qu’il est revenu de Bamako, l’officier a fait les frais de ce contact avec les pestiférés du Palais de Koulouba. La France a dès le lendemain envoyé une escouade d’officiers militaires venus à Niamey rencontrer le chef de l’Etat nigérien à qui, on l’imagine, des comptes ont été demandés. Les Nigériens l’ont compris, c’est la France qui a exigé et obtenu la tête du général. Une France pour laquelle le soldat Mody ne saurait plus être fréquentable, car ayant été sans doute endoctriné des soldats maliens au patriotisme frelaté.

Il ne s’agit pas de s’apitoyer sur le sort du général Mody, mais de s’interroger sur celui d’un Niger dont les fils dirigeants refusent obstinément de faire avec le peuple, certainement plus proche du patriotisme frelaté malien que cette chose détestable au nom de laquelle ils refusent de changer de paradigme. Il semble que notre pays est un îlot de paix et de stabilité dans un océan tourmenté, comme pour prétendre que le Niger est épargné face à des pays qui paient un prix fort du terrorisme. Pourtant, rien qu’en 2021, le Niger a enregistré officiellement 850 morts du fait du terrorisme. A moins d’attendre un massacre total des populations, c’est une injure de continuer à dire que le Niger est un îlot de paix et de stabilité dans un océan tourmenté. Si l’on considère qu’en moyenne, le Niger a perdu 300 — une estimation nettement en deçà des chiffres réels — de ses enfants par an du fait du terrorisme, cela donne 3000 morts de 2013 à 2022. Une hécatombe qui ne semble pas faire frémir certains au point de considérer et de proclamer que le Niger est un îlot de paix et de stabilité. Que veut-on de plus ? Nous avons payé trop cher notre aveuglement pour ne pas ouvrir les yeux. Ce bilan ne tient nullement compte des milliers de personnes forcées de quitter leurs villages parce que l’Etat n’a pas été capable de les protéger contre les exactions et les massacres des terroristes. Des terroristes qui viennent tranquillement réclamer la dîme en précisant, cerise sur le gâteau, qu’ils reviendraient l’enlever telle date et que le montant attendu doit être prêt sous peine de représailles. Même lorsqu’elles alertent qui de droit, les populations sont laissées à elles-mêmes face aux terroristes qui agissent presque en territoire conquis. Conséquence : les populations n’ont pas d’autre choix que de payer.

Que dire de ceux qui ont été sommés de quitter leurs villages sous peine d’être massacrés et qui ont constaté, la mort dans l’âme, que l’Etat ne peut pas les protéger contre les terroristes.

Ils vident alors les lieux, laissant le terrain aux terroristes et à leurs commanditaires.

Que dire aussi des centaines d’écoles fermées pour cause de terrorisme ? Avec ça, on nous pompe les oreilles qu’aucun pan du territoire national n’est sous contrôle terroriste. Que veut-on de plus ?

Le Niger est un pays où toute logique semble avoir disparu. On fait la lutte contre le terrorisme avec des discours et des visites tapageuses, proposant puis refusant une coopération militaire pour laquelle le général Mody a été envoyé à Bamako. Bazoum Mohamed, à coup sûr, n’est pas maître de son agenda pour prendre l’option de la coopération militaire avec le Mali, envoyer un émissaire militaire de très haut niveau- le message est clair puis faire la sourde oreille à la proposition malienne et limoger celui que lui-même a envoyé en mission à Bamako.

Le Niger, c’est plus que certain, n’est pas un îlot de paix et de stabilité. Il paie le prix le plus cher du terrorisme. Mais, qu’on s’entende bien : Le Niger n’a rien d’un pays frappé par une quelconque malédiction. C’est une question de gouvernance et d’hommes à la tête de l’État.

BONKANO

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir fait tant de mal à son pays au point d’être réduits à se compromettre et à compromettre son pays dans des ententes qui en font manifestement un animal sacrificiel sur l’autel d’intérêts qui ne sont manifestement pas ceux du Niger et de son peuple.

Le Niger a connu des heures de doute, il a titubé, il a trébuché, il a tangué, vacillé mais il n’est jamais tombé. En un mot comme en mille, le Niger a connu mille et une difficultés, mais il est toujours resté debout, certes diminué mais jamais effondré. Aujourd’hui, c’est le cas, depuis que certains compatriotes répondant aux noms d’Issoufou Mahamadou, Bazoum Mohamed, Hassoumi Massoudou, Karidio Mamadou, Kalla Moutari, Pierre Foumakoye Gado et bien d’autres, ont pris les rênes de ce pays. Et depuis près de 11 ans, ils ont institué une gouvernance scabreuse, jalonnés de corruption, de trafic d’armes et de drogue, de détournements massifs des deniers et biens publics, de rupture d’égalité des citoyens devant la loi, d’instrumentalisation de la justice à des fins de règlements de comptes politiques, d’usurpation de suffrages avec de fréquents braquages d’urnes, d’impunité offerte pour leurs partisans, d’insécurité et de menaces sur la souveraineté de notre pays et l’intégrité du territoire national, etc. Le chapelet des maux qui leur sont imputés est interminable.

Le patriotisme frelaté ? Nous, on connaît, au Niger. Laissez les Maliens tranquilles. Eux, au moins, ils osent, se battent, pour restaurer l’intégrité de leur territoire et la souveraineté nationale. C’est toujours comme ça, ce sont ceux qui sont les plus «sales» qui sont promptes à pointer les autres du doigt. Faisons un peu la leçon à Hassoumi Massoudou et à ses camarades.

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir créé un compte bancaire à BNP Paribas au nom de la Sopamin et d’avoir fait virer, à partir dudit compte, 200 milliards de francs CFA dans un compte logé à Dubaï, au profit d’une société appartenant, entre autres, à un escroc international.

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir acheté pour le compte du président de la République du Niger (par vos soins) un avion d’occasion qui a près de 16 ans de vols commerciaux — Imaginez le nombre de vols — à un prix plus élevé que celui du neuf, à crédit en sus alors que, outre les multiples inscriptions budgétaires, vous avez également pris d’Areva (un cadeau) …d’euros pour le même motif.

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir accepté ce cadeau, pas d’un Etat, mais d’une société privée afin de doter la présidence nigérienne d’un nouvel avion alors qu’il s’agit là d’une charge de souveraineté nationale et que le geste d’Areva, actuelle Orano, peut être parfaitement assimilé à de la corruption.

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir ces comportements belliqueux vis-à-vis du Mali, pays frère et voisin du Niger avec lequel nous partageons bien plus qu’une frontière, au nom de normes et de valeurs que vous ne portez pas et dont vous êtes très éloignés.

Le patriotisme frelaté, c’est cette attitude singulière que vous avez vis-à-vis du Mali et de ses autorités, une attitude de fermeté, voire d’agressivité et de violences verbales dignes d’une haine viscérale que rien d’autre ne justifie en dehors de la volonté de servir la France et ses intérêts.

Le patriotisme frelaté, c’est que vous partiez à Paris, pour vous en donner à coeur-joie pour mitrailler Assimi Goïta et tous les patriotes maliens sur fond de contrevérités et de désinformation médiatique sur la réalité qui prévaut au Mali. Une réalité qui ne souffre d’une confusion possible et qui établit clairement l’emphase, la parfaite convergence de vues entre les militaires au pouvoir et les populations maliennes.

Il n’y a pas de doute là-dessus, le frelaté, c’est que la France est dans une autre logique que celle du peuple malien, une logique implacable qui depuis près de 10 ans, tend à matérialiser et à consolider la partition du territoire malien. Un projet désormais compris du monde entier et pour lequel elle se démène pour impliquer d’autres forces armées, européennes et africaines supplétives afin de disposer d’une belle couverture diplomatique lui permettant de parler et d’agir avec efficacité sous le sceau de la communauté internationale. Or, la communauté internationale au Mali, c’est la France.

Le patriotisme frelaté, c’est que sous la direction de feu Ibrahim Boubacar, Issoufou Mahamadou et Roch Marc Christian Kaboré, le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont devenus moins que ce qu’ils étaient en 1960, au lendemain des indépendances.

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir détruit en une décennie ce qui a été construit depuis Diiori, consolidé par Kountché et âprement défendu par les autres. À croire que vous avez marchandé la cession d’une partie de la souveraineté nationale à la France, quitte à celle-ci de l’opérationnaliser selon ses moyens, ses stratégies et son mode opératoire.

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir détourné, en contexte de guerre, des milliards destinés à équiper les forces armées nationales (Fan), occasionnant des centaines de morts civiles et militaires, sans compter les centaines d’écoles fermées, les milliers de citoyens nigériens qui ont déserté leurs terroirs naturels sous les massacres et exactions de terroristes sur lesquels, d’ailleurs, il y a plein d’interrogations.

Le patriotisme frelaté, c’est d’avoir fait tant de mal à son pays au point d’être réduits à se compromettre et à compromettre son pays dans des ententes qui en font manifestement un animal sacrificiel sur l’autel d’intérêts qui ne sont manifestement pas ceux du Niger et de son peuple.

BONKANO

La vérité est amère, mais elle reste la voie de la dignité et de l’honneur. La vérité est amère, mais elle est, de loin, préférable au mensonge et à la duplicité car elle est porteuse de sérénité, de stabilité et de concorde. Ceux qui ont fait du mensonge, du faux et de la duplicité leurs armes de combat politique ont toujours été rattrapés par leur histoire, à un moment où ils sont trop puissants au point de se croire infaillibles. C’est vrai partout et le Niger offre un cas probant, celui de Bazoum Mohamed, le président et candidat du Pnds Tarayya. Ayant mené une carrière politique digne de convoitise sans accrocs judiciaires, il est aujourd’hui sous les feux de la rampe, contraint de justifier l’authenticité de pièces d’état-civil soufrant de crédibilité. Et s’il a été, malgré tout, déclaré candidat à l’élection présidentielle, c’est bien du fait de son appartenance au Pnds Tarayya qui règne sur le Niger depuis dix ans, pratiquement sas partage. Les partis politiques avec lesquels il a gouverné ? Ils sont perçus et traités comme de simples accompagnants qui n’ont rien à dire que de se taire et d’applaudir lorsqu’il leur est demandé de le faire. À l’heure des comptes, il est bien attendu que le Pnds Tarayya soit le seul à trimer. Et Bazoum, autant pour ses pièces d’état-civil que pour la gouvernance scabreuse, sans respect et sans considération pour les autres, qu’il incarne, va nécessairement payer les pots cassés. Il le sait et l’assume, quitte à être davantage détesté par les Nigériens. En revendiquant la continuité, Bazoum s’est fait prisonnier. Et ce n’est pas, loin s’e faut, parce qu’il quelque mérite à vanter auprès des Nigériens, mais bien parce que Issoufou Mahamadou ne peut souffrir de le voir prendre le contre-pied d’une gouvernance dont l’évocation rebute pourtant les Nigériens. Bazoum est, donc, un prisonnier. Mais un prisonnier heureux de pouvoir compter sur la complicité du chef sans lequel, de toute façon, il n’y aurait pas eu de candidature. Cependant, il peut et va compter sur ce chef jusqu’à quand ? C’est une question à laquelle il faut laisser le soin à l’histoire de répondre.

Selon toute probabilité, l’histoire des élections, en cette année 2021, est loin d’être terminée. Le second tour de l’élection présidentielle se prépare et on peut percevoir les difficultés qui risquent de gâter l’affaire. La CENI, mise en cause dans de nombreux cas de braquage et de bourrage d’urnes, vat- elle prendre des mesures visant à rassurer davantage les Nigériens sur sa volonté de réussir sa mission ? Rien n’est moins sûr. Il le faut pourtant. La CENI doit prendre nécessairement un certain nombre de mesures appropriées qui s’imposent de par ce qui s’est passé lors du premier tour. Elle doit s’y mettre dès à présent afin de convaincre qu’elle n’a pas de parti pris et qu’elle est prête à prendre toutes les dispositions, conformément aux missions qui lui sont dévolues par la loi, pour que le second tour se passe sans bourrages et braquages d’urnes. La CENI doit, à ce propos, s’approprier l’idée avancée par la coalition CAP 20-21 à propos de la sécurisation, par l’armée, des opérations de vote dans certaines zones du pays. Elle doit également entreprendre des missions et une campagne médiatique de sensibilisation sur sa volonté de poursuivre quiconque est accusé d’interférences quelconques dans les opérations de vote.

En un mot comme en mille, la CENI est au pied du mur. Si elle reste l’arme au pied, sans prendre des dispositions en vue d’éviter tout ce qui pourrait ternir l’image du second tour, la CENI ne peut se soustraire au jugement, sévère déjà, des Nigériens qui pensent qu’elle est complice de tout ce qui a été remarqué lors du premier tour. Issaka Souna et ses collègues ont à convaincre. Et pour ce faire, ils doivent mettre le Niger en avant, sans parti pris. Leur mission, c’est d’organiser des élections propres au bout desquels chacun reconnaîtra qu’ils ont joué leur partition de citoyens ayant travaillé dans le respect de leur serment confessionnel et pour le Niger, pas d’un parti politique.

Or, pour mener à bien leur mission, les membres de la CENI doivent sans cesse se remettre en cause et travailler à améliorer les procédures et les opérations électorales de façon à renforcer la transparence et le sentiment du respect strict des suffrages. Le premier tour de l’élection présidentielle ayant donné lieu à des évènements qui ont entaché les opérations électorales et la CENI, il y a lieu, pour Issaka Souna et son équipe, de se retrousser les manches et de dire, à temps, aux Nigériens les mesures qu’ils comptent prendre afin que le second tour soit exempt d’incidents. Au finish, la CENI doit travailler à redorer son blason. Elle en a les moyens et la capacité.

Bonkano

Le Président Bazoum Mohamed est laxiste, trop laxiste et ce serait certainement manquer à un devoir de vérité que de le taire. D’abord, parce qu’il a promis aux Nigériens qu’il livrerait une guerre sans merci contre la corruption et que ce fléau s’est davantage, sinon amplifié, du moins consolidé avec une impunité garantie aux auteurs et complices par la loi. N’est-il pas du laxisme, cette extraordinaire volteface de Bazoum Mohamed qui, dans sa volonté de ne pas fâcher les délinquants impliqués dans ce dossier, ne s’est pas même pas soucié de la crédibilité que suppose la promesse qu’il a faite à ses compatriotes le 2 avril 2021. C’est d’autant plus critique pour lui qu’il ne s’agissait pas de promesse de campagne, mais d’engagement solennel pris devant le peuple nigérien et le monde entier. Il a, donc, préféré, faire droit aux attentes et aspirations de personnes que la justice qualifierait certainement de criminels, eu égard , d’une part, à la nature des actes posés, consciemment, en vue de s’enrichir et aux conséquences dramatiques pour le Niger, en termes de pertes en vies humaines que ces actes ont induits.

Le Président Bazoum a été trop laxiste, c’est incontestable, avec les auteurs d’un fléau que luimême, toujours le 2 avril 2021, a décrit comme étant « une grave source de discrédit pour un régime ». Soit, il n’était pas conscient des propos qu’il tenait, soit il n’avait pas mesuré leur gravité et leur portée pour tant d’hommes, puissants, qui l’ont porté au pouvoir.

En octroyant l’impunité aux auteurs et complices des détournements des fonds de l’armée, le Président Bazoum a laissé agir à sa guise le partisan Bazoum. C’est Bazoum Mohamed, le militant et président du Pnds Tarayya, qui a imposé sa doctrine et sa logique à Bazoum Mohamed, le président de la République qui a pourtant juré sur le Saint Coran, de promettre loyauté et fidélité au Niger et à son peuple. Le 2 avril 2021, il a souligné que « la meilleure façon de lutter contre la corruption est de sévir contre ceux qui s’en rendent coupables ».

Mieux, le Président Bazoum Mohamed a précisé que « son credo sera de miser principalement sur la pédagogie de l’exemple en ne tolérant d’aucune façon le principe de l’impunité ». Peuton être plus laxiste en garantissant l’impunité à ceux qui ont détourné, sur des années, les ressources publiques destinées à armer les forces armées nationales, en temps de guerre ? C’est sous Bazoum Mohmed, il faut le rappeler, que l’Etat a déclaré ne pas constituer partie civile dans l’affaire, ce qui, de facto, a fait tomber toute poursuite judiciaire contre les mis en cause.

Le Président Bazoum est laxiste, trop laxiste, ensuite, vis-à-vis de son prédécesseur et de ses obligés.

De plus en plus, et de façon trop flagrante, Issoufou Mahamadou se met en travers de son chemin, lui mettant des bâtons dans les roues et le ridiculisant à outrance. Au nom d’une reconnaissance qui a objectivement ses limites, il le laisse se positionner de plus en plus comme un co-président. En fin de compte, c’est qui perd. Et en termes de crédibilité, et en termes de pouvoir. Combien de fois a-t-il dû reculer face aux rugissements de certains de ses camarades, pourtant fragiles car trempés jusqu’à la tête dans des scandales financiers portant sur des milliards. C’est l’histoire du voleur qui menace le gendarme parce que ce dernier est laxiste. Soit, le Président Bazoum se ressaisit, face il va être nécessairement coulé. Voleur et gendarme ne font pas bon ménage.

Bonkano

 

Si l’on se fie bien aux propos de celui qui gouverne actuellement le Niger, nous sommes dans un pays où les pires terroristes, ce ne sont pas les cyniques individus qui tuent, sans discontinuer et sans distinction, civils et militaires, enfants, jeunes et vieux ; qui pillent, emportent le bétail, incendient greniers, véhicules et maisons ; qui sèment, en un mot comme en mille, la désolation dans nos campagnes, terrorisent et angoissent les populations. Ce sont plutôt les hommes politiques et les acteurs de la société civile avec qui l’on ne négocie jamais et qui sont destinés à croupir en prison dès lors qu’un des juges prévus pour le besoin est instruit pour leur coller un mandat de dépôt.

La différence ? Tenez-vous bien, c’est le président de la République, Bazoum Mohamed, celui qui préside aux destinées du Niger et dont la première responsabilité est de veiller à la défense et à la sécurité de ses compatriotes, qui le dit. La différence entre, d’une part, les lugubres individus qui tuent, massacrent, pillent, incendient les greniers et emportent les troupeaux et d’autre part, les hommes politiques et les acteurs de la société civile, c’est que, au nom de la paix, on peut négocier avec les premiers alors que les seconds. Au nom de la paix ! Drôle de conception de la paix qui veut que le chef suprême des armées concède le bénéfice de la repentance à des terroristes mais le refuse à des militaires dont la base de la culpabilité ne dépasse guère des propos tenus ou encore à des hommes politiques et acteurs de la société civile dont le crime est d’avoir exprimé une opinion, pas forcément fausse sur la réalité du régime.

Ce Niger dont parle Bazoum Mohamed est vraiment bizarre. Il ne s’en rend pas compte toutefois. Un pays dans lequel le chef de l’État déclare, péremptoire, qu’il a libéré des terroristes et négocié avec eux, au nom de la paix, dit-il, alors que des hommes politiques et des acteurs de la société civile sont détenus pour des propos et déclarations. Un pays dans lequel ceux qui massacrent les Nigériens et les empêchent de vire en paix, sur leurs propres terres, sont considérés et négociés, autant dire démarchés et libérés, manifestement dans la plus grande clandestinité. A quelles fins ? Aux fins de les voir redevenir d’honnêtes citoyens repentis et reconvertis à d’autres activités noncriminelles ou, comme le soutiennent de nombreuses voix, afin de les voir reprendre leurs activités criminelles contre le Niger ?

Un pays dans lequel des terroristes, difficilement — pour ne pas dire après des combats à mort —appréhendés par les forces de défense et de sécurité, sont libérés, sans aucun jugement et sans que le chef de l’État qui affirme les avoir élargis de prison ait expliqué les conditions auxquelles il a posé un tel acte.

Oui, Bazoum Mohamed a expliqué la motivation pour laquelle il a libéré des terroristes, mais il est resté muet sur les conditions auxquelles il les a libérés.

Oui, Bazoum Mohamed a déclaré avoir libéré des terroristes, au nom de la paix, ditil, mais il est resté muet sur les circonstances dans lesquelles cette libération est intervenue.

Oui, Bazoum Mohamed a dit avoir libéré des terroristes, mais il ne dit rien sur leurs identités, sujet et par qui ?

Sur toutes ces questions restées sans réponses, le Président Bazoum a laissé les Nigériens perplexes, avec en toile de fond le sentiment d’un aveu de culpabilité. Il a parlé, et comme toujours en pareilles circonstances, il a dit plus qu’il en faut. Il a trop parlé, comme disent les autres et dans ce «trop parler», il a révélé des choses que les Nigériens ne devraient pas savoir. Il dit avoir libéré des terroristes pour construire la paix. Mais, pourquoi alors faire venir sur le sol national les forces armées françaises Barkhane et Takuba ? Pourquoi, si sa solution de démarcher des terroristes et d’en faire libérer est si productive comme il semble le soutenir, pourquoi, donc, miser sur la présence de forces militaires étrangères ? N’y a-t-il pas une contradiction évidente entre la libération de ces terroristes et l’engagement pris, à Paris, par le Président Bazoum d’accueillir Barkhane et Takuba ? Bazoum Mohamed, à n’en point douter, s’est emmêlé les pinceaux et Dieu seul sait ce qu’il a pu provoquer comme ire, ailleurs (suivez mon regard).

Bonkano

Le sort dans lequel végète le Niger, ce sont des Nigériens qui en sont les auteurs. Et ils sont connus. Il y a d’une part les gouvernants, ceux qui depuis près de 12 ans aujourd’hui, ont inscrit notre pays au rang de succursale de l’Occident et détourné à leurs profits propres les ressources et les biens de l’Etat et il y a d’autre part ces énergumènes de tous acabits qui cherchent midi à 14 heures. Des individus qui ont la lâcheté de faire porter le chapeau de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le Niger à une certaine opposition qui, selon eux, ne dit rien, ne fait rien pour arrêter la descente aux enfers. Des individus qui veulent donner l’impression qu’ils ignorent la nature du régime sous lequel vit le Niger. Des individus qui, dans une hypocrisie totale, cherchent des coupables ailleurs que là où ils se trouvent. C’est cela qui enfonce davantage le Niger.

L’hypocrisie de certains Nigériens, c’est de ne presque jamais pointer du doigt les responsables d’une situation et de chercher à noyer leur opinion dans un flot de spéculations philosophiques où finalement, les coupables d’un vol, d’un crime, se sentent autant coupables que celui qui ne l’a pas commis, sinon moins coupables que celui n’a rien avoir avec.

Dans peu de temps, vous allez entendre des gens déclarer que l’opposition politique est autant coupable que le chef de l’Etat dans la libération des neuf chefs terroristes que Bazoum Mohamed a publiquement déclaré qu’il a fait libérer, au nom de la paix dit-il ; des chefs terroristes dont les mains sont entachées du sang de milliers de Nigériens. Ne soyez pas surpris d’entendre des individus dire, sans sourciller, que l’opposition politique est responsable des propos défaitistes et démoralisateurs du Président Bazoum face à François Soudan de Jeune à qui il a dit ouvertement et tranquillement que les terroristes sont plus forts et plus aguerris que nos armées.

Ne soyez pas surpris de voir des individus s’giter à vouloir démontrer que l’opposition est sinon co-auteur, du moins complice des détournements des milliards de l’armée détournés au ministère de la Défense et que c’est de sa faute si des centaines de soldats nigériens se sont fait massacrer par faute d’armements adéquats et fonctionnels.

Ne soyez pas non plus scandalisés de voir qu’il y a des Nigériens prêts à soutenir que l’opposition politique qui a choisi de faire venir les armées occidentales sur le sol national et qu’elle a même pris de l’argent pour ça. Enfin, ne soyez pas froissés d’entendre des individus dire que c’est l’opposition qui a absout les coupables des détournements des milliards de la Défense, en temps de guerre, et qu’elle est comptable de l’extinction de l’action judiciaire contre les auteurs, co-auteurs et complices de cette affaire.

C’est leur métier, c’est leur boulot. Ils sont payés à masquer la vérité et à faire diversion. Le sort du Niger ? Ils s’en fichent éperdument. L’essentiel pour eux est de manger et de boire quitte à voir le Niger enfoncé dans La vérité, elle, ne souffre d’aucun doute. Car, ce n’est pas parce que l’opposition est quelque peu essoufflée, minée justement de l’intérieur par tous ceux qui, pour de l’argent ou d’autres motivations encore plus mesquines, travaillent à la détruire au profit d’un pouvoir qui a mis le Niger sur cales qu’elle est responsable de la gouvernance actuelle.

La vérité, c’est que des Nigériens, depuis des lustres, sont prêts à endosser des missions qui jurent d’avec leurs convictions religieuses. On appelle à la prière, ils se précipitent pour y aller à la mosquée mais leur langue est fourchue, comme disent les Indiens. Ils mentent, propagent le mensonge et le faux, mangent et boivent grâce au mensonge et au faux. La vérité est qu’on ne peut être comptable d’une situation que l’on n’a ni créée ni entretenue et que l’on ne saurait en être coupable du seul fait que l’on est impuissant à faire changer les choses.

Les coupables de la banqueroute du Niger sont connus, parfaitement connus. Il n’y a pas lieu de chercher midi à 14 heures. Le Niger retrouvera sa santé, aux plans sécuritaire, financier, éducatif, social, etc., le jour où la gouvernance actuelle cessera. En attendant, ceux qui commettent des crimes contre le peuple nigérien et qui s’enrichissent sur ses morts, peuvent continuer leurs sales besognes.

BONKANO.

Le Niger, à n’en point douter, est de nouveau à la croisée des chemins. Tout est incertain. Le processus électoral en cours est un marché de dupes t tout porte à croire qu’il va précipiter le Niger dans une situation regrettable. Mais les marchands de dupes n’en ont cure, l’essentiel pour eux étant de se maintenir au pouvoir, quoi qu’il advienne et quoi qu’il en coûte au Niger. Depuis des mois, sinon des années, ils ont décidé d’organiser un semblant d’élections suivant des règles qu’ils ont fixées à leur avantage exclusif, des organes de pilotage du processus électorale qu’ils ont investis par des amis, des militants, voire des parents, c’est-à-dire des personnes redevables et corvéables à merci, prêtes à proclamer des résultats électoraux préfabriqués et attendus par leurs mandataires. Mais il y a pire.

Le pire, c’est qu’en violation de la loi électorale qu’ils ont maintenue contre vents et marées, ils ont décidé, en cours de processus, de changer les règles du jeu, pour confectionner, non plus un fichier électoral biométrique, mais une carte dite sécurisée qui n’a rien de sécurisant, en réalité. Les cartes d’électeurs biométriques tant vantées ne sont plus à l’ordre du jour. Et qui en a décidé ainsi ? Ce sont les mêmes, ceux qui croient que, parce qu’ils sont au sommet de l’Etat, peuvent en imposer aux Nigériens comme ils veulent, quand ils veulent et ce qu’ils veulent.

Pour eux, les élections ne sont qu’une simple formalité d’usage pour contenter les partenaires extérieurs qui, il faut l’admettre, se fichent pas mal de la démocratie chez nous. Ce qui les intéresse, c’est que ceux qui sont au pouvoir fassent semblant en y mettant un peu de forme. Certains représentants d’organisations internationales ne se gênent même pas de savoir que les fonds alloués par eux servent à valider et à conforter une usurpation de pouvoir. La représentante résidente du Pnud ne s’estelle pas présenter, toute de rose vêtue, pour remettre à maître Souna Issaka du matériel électoral en pleine polémique sur la commission électorale ?

Au Niger comme à l’extérieur, tout le monde sait qu’Issoufou Mahamadou incarne un régime politique impopulaire et que même à coups de milliards tel que Mohamed Bazoum est en train d’en distribuer dans sa campagne électorale illégale et indécente, ils ne peuvent gagner des élections crédibles. Et si, jusqu’ici, les Nigériens ne se sont pas levés pour taper du poing sur la table et dire « ça suffit ! », c’est parce qu’ils attendent de voir l’acte de trop. Cet acte de trop, c’est cette décision saugrenue de renoncer, de façon unilatérale et pernicieuse, à la biométrie alors que la loi l’impose. C’est non seulement inacceptable, mais c’est porteur de germes de discordes graves. Les partis politiques, notamment ceux de l’opposition, les organisations de la société civile, et peut-être même certains partis politiques de la majorité au pouvoir, ne l’accepteront pas.

Maître Souna Issaka, qui ne mérite, certainement pas, d’être appelé président de la Ceni puisque l’organe qu’il dirige n’a rien de tel et ne fait rien qui s’apparente à la mission d’une commission électorale nationale indépendante, est désormais tout nu. Il ne peut prétendre être en train de mener une mission nationale. Il est dans une logique désormais comprise de tous et quoi qu’il advienne, le bonhomme- là ne démissionnera pas de lui-même. La loi électorale ? Maître Souna, tout comme ceux dont il exécute au ¼ de tour les instructions, ne s’en soucie guère. Il s’en moque éperdument.

Ayant constaté que s’ils doivent modifier la loi électorale, comme ils l’ont fait souvent avec d’autres lois pour les adapter à leurs desideratas du moment, ils vont devoir réviser 31 articles du code électoral, ce qui serait une porte ouverte à la révision des articles incriminés par l’opposition politique, entre autres les articles 8, 12 et 201, ils ont préféré la piétiner et en faire à leur guise. Car, comme la biométrie n’étant plus de rigueur, ce sont les articles 10, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 49, 51, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 61, 64, 65, 66, 67, 177, 178 qui doivent subir une modification pour les conformer à la situation actuelle. Est-il acceptable ? NON.

Ce qui est inacceptable surtout, c’est de faire savoir qu’il n’est pas possible de faire des cartes biométriques après avoir seulement confectionné un autre type de cartes qui ne correspondent pas à ce que la loi prescrit. Ce qui est inacceptable, c’est qu’un camp politique, parce qu’il est au pouvoir, pense pouvoir fixer les règles de jeu à sa convenance et les changer lorsque, durant le processus, il se rend compte qu’elles ne correspondent plus à son bon vouloir et aux conditions jugées propices à une victoire électorale qu’il ne saurait avoir autrement. Ce qui est inacceptable, c’est qu’un candidat mène une campagne électorale fortement médiatisée par les organes d’information de l’Etat, sous le silence complice de maître Souna. En vérité, au regard du problème que pose cette affaire de cartes d’électeurs proposées, en violation de la loi électorale, il n’y a pas mille mots pour dire les choses telles qu’elles sont : Les élections vont être désormais organisées sans code électoral en vigueur, puisque vidée de ce qui en fait l’essence. Maître Souna, le Pnds et ses responsables se fichent pas mal de savoir qu’ils piétienent la loi et cela comporte des risques énormes pour la stabilité du pays.

N’est-ce dans cette logique qu’ils ont détourné les fonds destinés à la défense nationale ? N’est-ce pas dans cette logique qu’ils ont vendu l’école publique Terminus à un privé ?

N’est-ce pas dans cette logique qu’ils sont en train de vouloir imposer aux Nigériens un processus électoral désormais sans loi électorale en vigueur puisque vidée de son essence ?

Le manque de ressources financières chanté par la commission électorale ne peut d’ailleurs suffire à les mettre hors de cause dans la manigance d’un plan savamment orchestré pour se maintenir au pouvoir à tout prix. Il n’y a pas d’argent, dit-on ?

Il n’y a pas d’argent pour faire les cartes électorales biométriques tel que le commande la loi électorale, mais il y en a pour détruire des bâtiments publics et transférer les services qu’ils hébergent dans des immeubles loués à grands frais à l’Etat par des dignitaires du régime.

Il n’y a pas d’argent pour faire les cartes biométriques tel que le commande la loi électorale, mais on surfacture les marchés publics à coups de centaines de millions de francs CFA, voire à coups de milliards.

Le Niger est en danger et le processus électoral, tel que veut l’imposer le camp présidentiel, en est la cause. Ceux qui peuvent agir pour arrêter cette descente aux enfers doivent impérativement le faire avant qu’il ne soit tard. C’est en l’occurrence le Président Issoufou qui est de nouveau interpellé sur sa responsabilité.

Bonkano

 

Vraisemblablement, la nature a repris ses droits chez Bazoum Mohamed dont le dispositif sécuritaire est en train, lentement mais sûrement, de prendre les mêmes traits caractéristiques que celui de son prédécesseur. Le même armada, rangé un moment par le Président Bazoum Mohamed et salué de toutes parts, revient progressivement dans les rues lors des déplacements du chef de l’État, comme quoi un corbeau reste un corbeau et vous avez beau l’affubler de plumes blanches, il ne peut en aucun cas devenir une colombe. Bazoum Mohamed, donc, reprend peu à peu sa nature à laquelle il avait pensé pouvoir substituer une autre, plus civilisée et digne d’un président élu démocratiquement. Un président élu démocratiquement qui entend célébrer ainsi sa proximité avec son peuple, sa légitimité populaire et l’inutilité de cet étalage de moyens de guerre comme dispositif de protection présidentielle que les Nigériens ont subi 10 ans durant sous Issoufou Mahamadou.

Baoum Mohamed a essayé et il faut le reconnaître, d’inaugurer une autre gouvernance éloignée du triste registre issoufien. L’avait-t-il tenté par populisme ou croyait-il sincèrement à la nécessité de changer de cap ? Les historiens se chargeront d’apporter la réponse à cette question. Quoi qu’il en soit, le constat est que son dispositif de sécurité a littéralement changé ces temps-ci et bien entendu, c’est une victoire des faucons du régime qui, dès les premiers pas du Président Bazoum, ont entrepris de lui mettre des bâtons dans les roues. Aujourd’hui, ces faucons ont gagné leur guerre contre Bazoum Mohamed qui subit leur diktat.

S’il est établi, sur la base de faits avérés, que le Président Bazoum a perdu la croisade annoncée contre la corruption, il est tout établi, du moins depuis quelque temps, que le dispositif de sécurité présidentiel est entré dans une phase que redoutent les Nigériens. La récente configuration qu’a prise le dispositif de sécurité présidentiel serait-elle l’expression d’une psychose créée par cette série de coups d’État aux portes de Niamey ? C’est le moins ce que pensent beaucoup de Nigériens, inquiets de cette tournure sécuritaire dont ils gardent un souvenir amer.

On le sait, au Mali, au Burkina ou encore en Guinée, l’explication et la justification des coups d’État intervenus se trouvent dans la mauvaise gouvernance : mauvaise gouvernance politique, mauvaise gouvernance économique, mauvaise gouvernance judiciaire, gouvernance sécuritaire, etc. La solution, pour conjurer le mauvais sort n’est pas de renforcer la sécurité, mais bien de désamorcer la bombe à temps en s’attaquant résolument aux maux qui en sont à la base. Chez nous, la corruption, le trafic de drogue, les détournements des deniers publics, l’enrichissement illicite, la rupture d’égalité des Nigériens devant la loi, l’impunité accordée aux auteurs de délits et de crimes sur la base de l’appartenance politique, etc., sont autant de maux auxquels il faut trouver des solutions justes et durables. Toute autre alternative reste gauche et vaine.

BONKANO

 

Pendant 10 ans, Issoufou Mahamadou a délibérément pratiqué une politique antisociale et privilégié la corruption et les détournements des deniers publics. En 24 heures chrono, le gouvernement de Bazoum Mohamed a rapatrié Près d’un millier de mendiants nigériens, exactement 930, qui ont littéralement envahi les rues de Dakar. C’est ainsi depuis quelque temps à Cotonou dans la sousrégion et tous les pays amis se plaignent et plaignent le Niger. En toile de fond des commentaires, le pays le plus pauvre de la planète — c’est ainsi que le Niger est présenté dans la presse internationale — exporte à présent sa misère chez les autres. L’image est choquante et entame la fierté de tout Nigérien. Malheureusement, elle est non seulement conforme à la réputation de pays le plus pauvre de la planète que les autres se font du Niger, mais elle est également, n’en déplaise à ceux qui ont agenouillé notre pays en une décennie de corruption et de détournements des ressources publiques, le reflet réel de ce que Issoufou Mahamadou a fait du Niger.

Il faut qu’on s’entende sur un fait : la mendicité a toujours existé et ce serait faire un mauvais procès à l’ancien président de lui coller la responsabilité du phénomène. Cependant, sa gouvernance, catastrophique, est certainement pour quelque chose dans l’amplification du phénomène, particulièrement dans ses proportions actuelles. Le phénomène de mendiants nigériens dans les rues de Dakar par centaines ne s’est jamais vu. Il est, quoi que disent les membres du gouvernement, la résultante d’une politique antisociale clairement et ouvertement assumée par l’ancien président, notamment à partir de 2018 avec l’adoption d’une loi de finances qui a dépouillé les citoyens au profit de sociétés étrangères. Pour leur faire la belle et leur permettre de s’enrichir au détriment des populations nigériennes, des sociétés étrangères, notamment celles qui exercent dans la téléphonie mobile, ont été carrément exonérées d’impôt. À l’époque, la presse a dénoncé le fait sous le vocable de « cadeaux fiscaux ». La corruption peut-elle mieux se manifester ?

Tandis qu’il offrait des cadeaux fiscaux à des sociétés étrangères, comme s’il travaillait pour elles, Issoufou Mahamadou a considérablement réduit le pouvoir d’achat de ses concitoyens. Tous les prix ont monté en flèche. L’électricité, dont les Nigériens subissent encore les affres de la cherté concoctée dans la loi de finances 2018, l’eau, laissée en pâture à Bolloré, les produits de première nécessité tels que le lait, l’huile, etc., soumis désormais à la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva), l’imposition de timbre sur les documents légalisés, l’augmentation des taux de transaction sur les biens immobiliers et fonciers, le bonhomme a agi en véritable boucher. Pas de quartiers ! Malgré les dénonciations, les protestations et les lamentations de différentes couches de la populations, Issoufou Mahamadou n’en a eu cure. Il est resté de marbre, s’offrant au passage le luxe de faire arrêter certains leaders de la société civile, jetés en prison comme des malpropres qui empêchent à ceux qui doivent continuer à profiter du Niger de le faire en toute assurance et en toute tranquillité.

Et plus il détériore les conditions de vie de ses concitoyens, plus il ouvre la voie à ceux qui détournent l’argent public, les protège de la plus belle manière, résolu à faire prospérer la corruption et les infractions assimilées pour enrichir une certaine clientèle politique. En 10 ans de gouvernance «issoufienne», ce sont des centaines, sinon des milliers de milliards de francs CFA — le bilan sera fait, un de ces jours — qui sont frauduleusement passés des caisses de l’Etat à des comptes bancaires privés. Le chef peut-il protéger des corrompus s’il n’est pas, luimême, corrompu ?

Evidemment, ces milliers de milliards détournés sous le parapluie qu’Issoufou Mahamadou a dressé à ses poulains dans cette sale besogne, auraient pu construire des classes, qui manquent cruellement, des table-bancs devenus un luxe pour des milliers d’élèves nigériens, des hôpitaux mieux équipés, de l’eau potable qui est encore très éloignée des rêves de nombreux compatriotes. La qualité de l’eau ? Demandez autour de vous, jusque dans la capitale, ça ressemble parfois à l’eau des égouts.

Ces milliers de milliards auraient pu permettre, sur fonds propres de l’Etat du Niger, à réaliser des projets structurants dont l’apport dans la construction d’un Niger indépendant et économiquement viable. Ce sont, entre autres, le barrage de Kandadji dont la réalisation garantirait l’indépendance énergétique du Niger et assurerait une base solide pour la sécurité alimentaire ; la mise en valeur de l’Irhazer ainsi que la reconstruction des routes économiques majeures telles que Tahoua-Arlit et Dosso-Gaya, en souffrance depuis 2010.

Ces milliers de milliards détournés auraient pu permettre de donner à ces compatriotes poussés dans la rue par la misère des conditions de vie décentes en mesure de les fixer, sinon dans leurs terroirs naturels, du moins au pays. Dans leurs terroirs naturels ? Cela est devenu impossible depuis que des hommes armés, qui semblent opérer avec une réelle complicité, ont entrepris, dans certaines parties du pays, de massacrer les populations, d’incendier leurs greniers, d’emporter leurs bétails, etc.

Comment voulez-vous, dans un tel pays, que les hommes, réduits à mourir à petit feu, ne mendient pas ? Le spectacle offert au monde entier à Dakar, dans la capitale sénégalaise, on le connaît déjà à Niamey, avec ces mendiants d’un genre nouveau qui, parfois, par honte d’être découverts par des parents et/ou connaissances, s’enturbannent pour passer inaperçus ou qui attendent la nuit pour passer de fada à fada, de porte en porte. Ce n’est pas un miracle, c’est la résultante d’une politique socialement sauvage, antisociale à l’extrême et délibérée de l’ancien président. Qu’on l’admette ou qu’on cherche des excuses en le mettant sur le compte de prétendus trafics d’êtres humains comme veut l’expliquer le ministre de l’Intérieur, c’est ça l’amère vérité.

Les Nigériens savent parfaitement d’où vient la misère actuelle. Pendant 10 ans, Issoufou Mahamadou a délibérément pratiqué une politique antisociale et privilégié la corruption et les détournements des deniers publics. Il a plongé le Niger dans un gouffre et de plus en plus, y compris dans les rangs de militants farouches du Pnds, cette vérité est admise. L’homme ne peut échapper à son sort d’être classé dans la sphère la plus détestable de l’Histoire du Niger. Il ne peut en être autrement.

BONKANO.

 

 Le Niger, c’est certain, se dirige vers une période trouble de son histoire. Déjà, le hold-up électoral de 2016 a montré à quel point un gouvernant qui se sait vomi de la population, contesté et qui a été contraint d’usurper les suffrages populaires pour se maintenir au pouvoir peut être aussi méprisant vis-àvis des préoccupations populaires. Des lois de finance antisociales, des arrestations et incarcérations arbitraires, l’injustice, la protection des auteurs de détournements, le trafic de drogue, etc., on a vu tout, on a subi tout.

Et ce sont les auteurs de cette gouvernance qui veulent, à travers une manipulation éhontée du processus électoral, se maintenir au pouvoir. Pour cette besogne inqualifiable, ils ont trouvé des hommes à tout faire. Des hommes sans scrupule et dont le dernier souci est probablement le sort du Niger et de son peuple. Leur préoccupation, c’est de rendre le service demandé à ceux qui les ont placés là où ils sont. Leur préoccupation, ce ‘est pas la démocratie, encore moins la République dont ils entendent toutefois emprunter les discours, les principes et les façons de faire afin d’enrober, le mieux possible, leurs méfaits.

Le Niger, notre pays, est extrêmement malade. Sur tous les plans. Et ceux qui l’ont mis sur cales, malgré l’énorme potentiel financier dont ils ont bénéficié, sans avoir rien fait, ne comptent céder la place à de plus compétents pour redresser leurs torts. Ils savent pourquoi. Et tout le monde sait pourquoi. Après ce qu’ils ont fait du Niger, de ses hommes et de ses ressources financières, ils savent, et c’est à mettre à leur actif, le sort peu enviable qui les attend s’ils doivent répondre de leurs actes devant la justice. Ils ont tout détourné : biens matériels, ressources budgétaires, aide alimentaire en période critique pour les populations, moyens de guerre, etc. Alors, comment s’attendre que des individus pareils acceptent de militer pour un processus électoral consensuel ? Comment penser, un seul instant, que des individus pareils, qui clament la primauté de la force et qui s’en vantent, acceptent de perdre des élections et d’aller tranquillement attendre qu’un juge les convoque et le jette en prison ?

Le pouvoir en place, à Niamey, est un serpent de mer. Il a placé, partout où il faut, des hommes voués à la même logique de gouvernance et qui travaillent à consolider le système et sa prééminence sur le Niger. C’est exactement comme dans les films de la mafia sicilienne. Vous cherchez réconfort et sollicitude auprès d’une autorité sans vous rendre qu’elle est un maillon important du système. Que les Nigériens ne s’attendent, donc, pas de voir Issoufou Mahamadou, Brigi Rafini, Bazoum et Ousseïni Tinni, entre autres, s’émouvoir de leurs déceptions, de leurs colères et de leur désaffection. Ils n’ont rien à cirer, comme dirait l’autre. Au contraire, plus ils montrent de l’abattement, de la dépression, de la lassitude, plus ce pouvoir-là se ragaillardit et va plus loin.

Ce qui est dommage dans ce combat entre la justice et l’injustice, c’est de constater qu’il y a des Nigériens, et pas des moindres, qui ont choisi de soutenir et de travailler pour le règne de l’injustice.

Ce qui est décevant, c’est de voir avec quel zèle des Nigériens, jusque dans le rang des magistrats et des Forces de défense et de sécurité, sont déterminés à servir le règne de la corruption, du trafic de drogue et du détournement massif des deniers et biens publics.

Ce qui est révoltant, c’est de voir a plus haut sommet de l’Etat, des hommes qui sont prêts à toutes les éventualités, y compris en risquant des actes susceptibles de précipiter le Niger dans la violence.

La manipulation du processus électoral est un acte assurément grave. Et ceux qui, à l’instar d’Issaka Souna, ne mérite aucun égard. Ils ont choisi, de façon délibérée, de servir la cause d’un camp politique. La production de cartes d’électeurs en déphasage avec les dispositions de la loi électorale est largement suffisante pour le clouer au pilori. C’est un homme de droit. Il sait parfaitement ce que ça veut dire et manifestement il l’assume pleinement. Les périls qui planent sur le Niger viendront de la volonté de ces hommes qui sont prêts à tout pour faire valoir leur volonté.

BONKANO

 

Lorsqu’on a blâmé l’honorable Dogari d’avoir interdit des manifestations publiques, on doit également s’imposer le devoir, citoyen et démocrate, de lui reconnaître l’humilité et la grandeur de s’être remis publiquement en cause.

Il faut rendre à César ce qui est à César et reconnaître, en tout état de cause, ce qui fait les grands hommes. Oumarou Moumouni Dogari a certainement choqué son monde en interdisant systématiquement des manifestations publiques qui devraient avoir lieu à l’initiative des organisations de la société civile. Pour sa famille (politique), il ne fait pas que se discréditer aux yeux de l’opinion, il entame l’image et le crédit de son parti politique et de l’opposition tout entière. Pour la société civile, le député-maire et président du Conseil de ville de Niamey en fait trop, particulièrement depuis la rencontre entre le président de la République, Bazoum Mohamed, et les acteurs de la société civile, le 13 janvier 2022. Une rencontre au cours de laquelle le chef de l’État a solennellement promis qu’il n’entravera plus les manifestation publiques car, soulignait-il, il en a lui-même tellement joui pour en devenir un prédateur. Un engagement solennel sur lequel les organisations de la société civile ont tenu à prendre les autorités nigériennes au mot.

Oumarou Moumouni Dogari n’est pas, pourtant, un prédateur des libertés publiques et ceux qui se sont fondés sur une circonstance tout à fait affligeante pour le juger et l’accabler sont certainement allés vite en besogne. Non pas que l’intéressé n’a pas posé des actes susceptibles de lui valoir la volée de bois vert qu’on a remarquée, mais simplement parce que la gestion des affaires publiques place parfois les hommes dans des situations inconfortables, voire délicates. Des situations qui sont d’autant plus douloureuses qu’elles vous imposent un silence lourd à porter. C’est en cela qu’on dit que la responsabilité politique est un sacerdoce.

Oumarou Moumouni Dogari est tout de même élu sous la bannière du Moden Fa Lumana Africa et de la plus belle manière. Il est, certes, le dépositaire d’un pouvoir voulu par les citoyens de la ville de Niamey et cela va certainement au-delà des militants de son parti politique. Toutefois, l’exercice du pouvoir le place au confluent d’obligations parfois exclusives et donc, difficiles à concilier. Il faut avoir une tête forte, la lucidité mais aussi le dos large pour encaisser et Dogari, probablement au nom des équilibres nécessaires (responsabilités citoyenne, politique et institutionnelle) a fait le choix de la responsabilité et non d’un populisme de mauvais aloi.

Si Oumarou Moumouni Dogari ne met en avant que des préoccupations politiciennes, il ferait bien entendu bien plus qu’autoriser les manifestations publiques. Certains, que nous connaissons si bien pour les avoir vus à l’oeuvre au plus sommet de l’État, profiteraient de leurs stations pour créer la chienlit. L’honorable Dogari n’a pas suivi la voie de la force, mais plutôt celle de la loi et de la raison, quitte à en souffrir et à se faire couvrir d’insultes et de vilenies de toutes sortes. Il a choisi la responsabilité. Entre deux maux, il faut choisir le moindre, dit-on. Il ne s’agit pas de chercher des justifications aux actes du président du Conseil de ville. Cependant, il faut reconnaître qu’il a fait preuve de grandeur. Car, d’une part, l’erreur est humaine et d’autre part, seuls ceux sont dignes de hauteur, d’estime et de vertu savent se remettre en cause. Ce n’est pas à la portée de tout le monde. Certains, par orgueil mal placé et narcissisme, auraient persisté dans l’erreur.

La grandeur d’âme du député-maire, président du Conseil de ville de Niamey n’est pas seulement d’avoir replacé le curseur là où il faut. C’est également d’avoir pris la peine de s’expliquer et d’expliquer à ses compatriotes, car c’est aussi ça la gouvernance : chercher, en toutes circonstances, à abroger les distances entre gouvernants et gouvernés, à s’expliquer et expliquer ses actes. Il n’y rien de plus beau et de plus appréciable de la part d’un gouvernant. Oumarou Moumouni Dogari ne perd rien en consacrant à cette exigence de la gouvernance démocratique. Au contraire, en sacrifiant à cette obligation en tant que détenteur d’une légitimité populaire, le président du Conseil de ville de Niamey a fait preuve de magnanimité, certes, mais a surtout montré combien il doit aux citoyens. Il s’est incliné pour s’expliquer et très peu d’entre nous sont capables d’une telle humilité. Lorsqu’on a blâmé l’honorable Dogari d’avoir interdit des manifestations publiques, on doit également s’imposer le devoir, citoyen et démocrate, de lui reconnaître l’humilité et la grandeur de s’être remis publiquement en cause.

En tout état de cause, il est heureux de constater que le Niger renoue avec les normes et principes démocratiques tels que stipulés par la Constitution. C’est un fondamental qui ouvre la voie sur d’autres perspectives encore plus heureuses. Car, sans liberté, notamment celle d’expression, il n’y a pas de démocratie. Non seulement le Niger renoue ainsi avec les normes et principes démocratiques, mais il s’offre aussi les voies d’apaisement d’un climat sociopolitique trop tendu pour ne pas déboucher sur un épilogue malheureux. Il ne reste plus qu’à libérer tous les prisonniers politiques et d’opinion, remettre en selle le Conseil national de dialogue politique suivant la règle du consensus qui le régit et oeuvrer à relever les défis qui pressent : la lutte contre l’insécurité et les menaces qui pèsent sur la souveraineté ; le trafic de drogue qui sert à financer celle-ci ainsi que la lutte contre la corruption et les délits assimilés. Si le Président Bazoum s’aventure sur d’autres terrains que ceux-ci, à l’heure actuelle, soyez sûrs qu’il ne fera rien de bon pour le Niger.

Bonkano

Allons droit au but. S’il y a un corps qui a failli sous la 7e République et dont les faits ont généré les problèmes politiques actuels, c’est bien la justice. Le laisser-aller visà- vis d’une catégorie de citoyens, voire la complicité de certains juges avec des voyous de la République, la rupture d’égalité des citoyens devant la loi, clairement assumée, sont, entre autres, les grandes plaies puantes de la 7e République. Toute la chienlit politicosociale actuelle est la conséquence d’une justice sans âme qui a servi de tremplin pour construire le faux, le défendre et l’imposer, y compris en jetant en prison tous ceux qui, par leurs idées et leurs positions, sont perçus comme des obstacles. C’est une évidence qui crève les yeux. Mais il est tout aussi évident que si des juges se sont crus autorisés à violer leur serment, à poser des actes de nature à troubler l’ordre public, à diviser le Niger en citoyens justiciables qu’on jette en prison pour un rien, et en Nigériens autorisés à commettre tous les délits et crimes sans être inquiétés…c’est précisément parce que l’impunité a prévalu à chaque fois que l’occasion est donnée de faire rendre gorge aux auteurs, co-auteurs et complices d’actes répréhensibles.

C’est cette impunité qui a donné des ailes à tous ceux que l’on voit, aujourd’hui, faire étalage d’arrogance et de mépris pour les Nigériens après avoir commis les délits et/ou crimes les plus atroces.Trafiquants, vendeurs et dealers de drogue, délinquants financiers de grosse pointure, complices d’actes de terrorisme, traîtres à la nation, etc., se pavanent ainsi, dans une absolue impunité tandis que journalistes, adversaires politiques, acteurs de la société civile, sont régulièrement embastillés. Les uns, de véritables petits Hitler, peuvent s’attaquer à des communautés entières, publient et assument des discours à connotation ethnique, dans l’absurde indulgence du Parquet tandis que d’autres sont convoqués à la police judiciaire pour un OUI ou pour un NON.

Une grave rupture d’égalité qui va se perpétuer dans le temps, au-delà de l’ère Issoufou si des mesures draconiennes ne sont pas prises, demain, à l’encontre de ceux qui, aujourd’hui, ont cru pouvoir violer les lois, détourner l’argent et faire dans le commerce de la drogue, se rendant ainsi complices du financement du terrorisme transfrontalier.

C’est cette impunité qui a fait naître tant de monstres au Niger. De monstres qui n’hésitent pas à mettre en péril l’unité nationale, à détourner à leurs profits des ressources colossales de l’Etat et qui ne s’en privent pas, même lorsque celles-ci sont dédiées à la défense nationale. En temps de guerre ? Ils s’en fichent éperdument. Ce ne sont pas eux qui meurent. Ce ne sont pas, non plus, leurs rejetons qui meurent. L’exécution sommaire de 58 compatriotes, à Banibangou, a confirmé que, lorsque le criminel jouit de l’impunité, consentie et garantie par ceux qui doivent sévir contre lui pour le bien général, il va nécessairement poursuivre ses méfaits.

Malgré cette exécution sommaire, faite sur une base ethnique, Issoufou Mahamadou n’a pas senti la nécessité de s’adresser à la nation pour relever la gravité de ce fait criminel et de rassurer les Nigériens en promettant de châtier les auteurs de ces actes crapuleux. Il s’est contenté, comme il en l’habitude, de publier un post sur les réseaux sociaux pour condamner cet assassinat et présenter ses condoléances aux familles des victimes. Autant en emporte le vent ! Pourtant, le même Issoufou Mahamadou n’a pas hésité à honorer de sa présence physique des évènements de même nature lorsqu’il s’agit de personnes politiquement proches. Le langage est clair.

L’injustice, donc, va continuer tant que la justice n’est pas assurée. Il est impératif, pour que le Niger ne croule pas davantage, que la justice soit rectifiée. Et pour qu’elle soit rectifiée, il faut nécessairement que les crimes et délits connus pour avoir causé des torts à l’Etat et au peuple nigérien puissent trouver un dénouement judiciaire. Il faut, en un mot comme en mille, que les scandales qui ont saigné l’Etat et ruiné le Niger, aussi bien sur le plan financier que sécuritaire, soient jugés et que les coupables soient châtiés avec fermeté. Pour que ça serve, il faut bien que la leçon soit retenue.

Avec Bazoum Mohamed, ne vous attendez pas à un recul des maux vécus au cours de ces 10 années d’Issoufou Mahamadou. Au contraire, tout ce qui est connu risque de connaître une recrudescence. Il l’a bien dit ; « ce sera la continuité ». Les Nigériens sont-ils prêts à accepter la continuité d’une gouvernance aux antipodes des intérêts du Niger ? La réponse à cette question coule de source. Si les crimes et délits dont se sont rendus coupables les gouvernants actuels doivent rester impunis et se perpétuer, alors, il n’y a pas plus rien à espérer de l’avenir. Il est derrière nous, y compris pour les jeunes générations.

BONKANO

 

Issoufou Mahamadou, il faut l’admettre, n’aura pas incarné que le règne de la corruption, des détournements massifs des deniers et biens publics, la primauté des intérêts extérieurs au détriment de ceux du Niger, il a symbolisé également la banalisation et la violation systématique des lois et règlements par ses partisans. C’est sous son règne que s’est développé cette propension chez des citoyens de plus en plus nombreux à s’affranchir des normes légales au nom de leur appartenance politique. Ainsi a-t-on vu naître des plaques d’immatriculation les unes plus fantaisistes que les autres. Cela a commencé, et c’est le signe le plus inquiétant pour le Niger, avec des chefs traditionnels : chefs de province, chefs de canton, chefs de groupement, amenokal, etc. Et comme la tentation de violer la loi et de paraître hors de portée de la justice est forte, particulièrement dans un contexte de laisser-aller, d’autres citoyens se sont engouffrés dans la brèche ouverte par les chefs traditionnels pour s’arroger des plaques minéralogiques personnalisées. Tout y passe : section Pnds de telle localité, sous-section Pnds de telle localité, coordination Pnds de telle région, patronats Madaoua, conseil national de la jeunesse, imame de la prison civile d’Aguié et dernièrement, Alio Dan Magia, kanan Idi Masta.

Pour beaucoup de gens, ça fait sourire. Pourtant, c’est une tragédie que nous vivons. Une tragédie avant tout sociale. N’est-ce pas une tragédie sociale que de constater que ce vilain exemple vient des chefs traditionnels, les gardiens de nos traditions et par-dessus tout relais de l’administration territoriale ? À 95%, ce sont tous, aujourd’hui, des hommes instruits. Ce sont même, parfois, des cadres ou des personnalités de haut rang à la retraite.

En agissant ainsi, ils offrent l’image d’une société sans repères, sans normes et surtout sans respect pour la loi. Par cette permission qu’ils se sont accordée vis-à-vis de la loi, les chefs traditionnels ont entretenu au sein de la société une culture d’impunité qui ne les honore pas. Ils doivent par conséquent être les premiers à mettre de l’ordre dans les choses en se conformant strictement à la loi. Ils doivent impérativement faire immatriculer leurs véhicules et veiller à ce que force reste à la loi. C’est aussi l’ordre et la discipline qui les préserve d’éventuelles dérives de certains citoyens.

L’Etat, en tout état de cause, ne doit pas rester l’arme au pied et attendre le bon vouloir des citoyens pour faire respecter la loi. Un gouvernant incapable de faire respecter la loi est un gangster. Il ne mérite pas l’honneur du pouvoir d’Etat. Aujourd’hui, malgré les alertes et les condamnations, des individus continuent de rouler dans des véhicules avec des immatriculations fantaisistes et illégales. Le Niger donne ainsi l’impression d’être devenu une sorte d’anarchie où chacun y va de ses propres lois. La police et la gendarmerie semblent accepter le fait accompli comme s’il y a dans ce pays, deux catégories de citoyens : ceux qui n’osent pas rouler sans vignette et/ ou assurance et ceux qui n’ont besoin que de leur plaque comme laisser-passer.

Dans la plupart des cas, ce sont des hommes de pouvoir qui entretiennent cette situation de chaos et d’injustice. Qu’ils soient chefs traditionnels ou grands commis de l’Etat, le Niger ne mérite pas cette dégringolade des valeurs morales et républicaines. Et si rien n’est entrepris pour mettre un terme à cette chienlit, les dérapages risquent d’être sans limites et les conséquences, irréparables.

BONKANO

 Plus les Nigériens espèrent, plus les hommes politiques leur donnent des raisons de désespérer, des raisons de ne pas croire en leur sermon habituel. Pire, les actes les plus répréhensibles proviennent de ceux qui appartiennent à une classe d’âge, plutôt jeune, qui prétend avoir de meilleurs atouts que la vieille garde et qu’ils sont plus disposés pour servir. Ibrahim Yacoubou, pour parler précisément de lui, vient de fournir la preuve ultime que …a pleinement raison lorsqu’il dit que « Le renouvellement de la classe politique ne consiste pas à remplacer des vieux par des jeunes, mais à renverser l’échelle des valeurs afin de remplacer l’immoralité par la moralité, la malhonnêteté par l’intégrité, la traîtrise par le patriotisme ». La jeunesse n’a pas forcément l’apanage des valeurs, celles qui font et construisent une nation et Ibrahim Yacoubou vient d’en administrer la preuve éclatante. Il ne s’agit pas plus, ici, de juger un homme pour son inconstance et ses inconséquences que de s’alarmer pour le Niger. En réussissant le pari de retourner sur ses pas, avec le beau monde qui tenait, après août 2015, à lui donner la chance de prendre sa revanche sur Foumakoye Gado et le Pnds Tarayya, le président du Mpr Kishin Kassa nous offre, grandeur nature, l’image, désolante d’un Niger qui s’en va à vau-l’eau. Ibrahim Yacoubou n’a trahi personne, il s’est trahi lui-même. Il s’est tiré, en toute responsabilité, une balle dans le pied alors qu’il a un si long chemin à faire ; un chemin escarpé, jalonné d’épreuves difficiles que seules les valeurs permettent d’affronter et de surmonter. À moins qu’il se soit rendu déjà compte que le parcours de combattant est trop dur et que, tous calculs faits, il est préférable pour lui de faire comme tous ces petits gars qui ont créé un parti politique, juste, pour avoir de quoi manger.

Ibrahim Yacoubou n’a pas fait du tort à l’opposition, il s’est fait du tort. Certainement qu’il a déçu tous ceux qui ont cru en lui en le portant à bouts de bras pour le remettre en selle un mois d’août 2015, dans un sursaut de «kishin». Entre eux, militants du parti, ils vont vivre le sacerdoce de ce choix politique. Et ce sera un autre parcours de combattant, certainement plus facile pour ceux qui seront cooptés pour occuper tel ou tel poste, mais laborieux, voire infernal pour ceux qui seront laissés en rade. En tout état de cause, rester à l’opposition pourrait s’avérer plus tranquille et de toute façon plus prometteuse pour le Mpr Kishin Kassa que de s’acoquiner avec un pouvoir qu’il a régulièrement décrit comme un pouvoir corrompu aux antipodes des préoccupations des Nigériens.

Que cherchent, donc, Ibrahim Yacoubou et son parti, sinon à s’abriter sous es lambris du pouvoir, quitte à admettre qu’il n’y ait une autre façon de gouverner le Niger que de la façon dont le Pnds Tarayya le fait ? Ibrahim Yacoubou doit faire attention. Car, derrière cet unanimisme claironné et brandi tel un trophée, il y a des amertumes, des incompréhensions et des déceptions qui risquent de plomber son affaire. Et, connaissant les moeurs du régime, il est presque certain que les dinosaures roses ne lui donneront plus une autre chance de les gêner au point de les menacer. Il risque, s’il ne fait attention, de faire les frais de ses calculs politiques. On ne piétine pas, deux fois, les t…d’un aveugle. Ibrahim Yacoubou, selon toute vraisemblance, l’ignore.

BONKANO

À l’allure où les choses se passent, si Bazoum ne fait pas attention, il risque fort d’inaugurer un magistère d’une rare médiocrité. Si son prédécesseur a fait le choix, clair, de gouverner dans le mépris de ses concitoyens et l’insouciance vis-à-vis de leurs préoccupations, Bazoum Mohamed a plutôt entamé son affaire avec moins de froid dans ses relations avec ses compatriotes. La différence est notable, mais pour certains militants du Pnds et autres opportunistes, le fait de relever cette différence s’inscrit dans une volonté de manipulation. Il ne s’agirait, ni plus ni moins que de chercher à opposer Bazoum à Issoufou, et donc, à semer les graines de la division au sein des camarades. Ah ! C’est vraiment lamentable de voir les choses de façon si simpliste. Bazoum Mohamed, et c’est certainement loin d’être une simple vue de l’esprit, est différent de Mahamadou Issoufou. C’est certain, il n’a pas la même perception des rapports humains, politiques, que Issoufou. Il n’a pas, non plus, les mêmes rapports avec les détournements des deniers publics, la corruption et les infractions assimilées. Cependant, il faut savoir raison garder et se souvenir du personnage de Bazoum dans le système issoufien, particulièrement sa position et son opinion sur le scandale du ministère de la Défense. En un mot, il faut éviter de tirer des conclusions hâtives.

Si l’actuel président présente des aspects encourageants qui motivent à lui accorder le bénéfice du doute quant à ses desseins réels, il ne peut toutefois tirer en longueur le délai de grâce dont il bénéficie. Au nom, essentiellement, de ses premiers pas, jugés sans pareil avec les caractéristiques de la gouvernance issoufienne. Après les 100 premiers jours, Bazoum risque de ne pas avoir de repères. Si ses premiers pas sonnent comme une remise en cause de son prédécesseur et de ses façons de faire, la suite pourrait être plus compliquée pour Bazoum. Est-il réellement en mesure de lutter contre la corruption ? Il faut en douter, disent certains tandis que d’autres estiment qu’il a fait suffisamment montre d’indices probants.

Au regard de leur impatience à voir la fin de ce système de corruption et de détournements des deniers publics qui a ruiné le Niger, les Nigériens n’accorderont pas un an ou même six mois pour juger de la sincérité de Bazzoum Mohamed. Ils veulent un résultat dans les plus brefs délais. Et si Bazoum traîne les pieds, la sentence est toute connue : c’est parce qu’il n’est pas lui-même clean.

L’arrivée de Bazoum à la présidence de la République n’a pas, entend-on ici et là, changer grand-chose à la gouvernance. Pire, par-delà les discours du Président Bazoum qui pourraient vite se révéler lassants et embêtants, il n’y a eu aucun changement dans la politique gouvernementale. La lutte contre la corruption n’a pas encore apporté quelque chose en termes de reddition de comptes et de recouvrements des montants détournés, la politique sociale n’a pas changé, l’ergonomie du budget national étant toujours celle de la loi de finances 2018, le pétrole reste l’affaire de Mahamadou Issoufou, les auteurs, co-auteurs et complices de l’affaire de la Défense dorment sur leurs milliards détournés, etc. Bazoum, jusqu’ici, s’est contenté de passer quelques petits coups de pinceau, sans prendre, ne serait-ce que le moindre engagement par rapport aux grands enjeux.

Bazoum Mohamed, jusqu’à preuve du contraire, a réussi à éveiller l’espoir chez ses compatriotes. Mais, pour quelqu’un qui a dit et répété sa volonté de mener une lutte sans merci contre la corruption, il reste bien engourdi face aux grands dossiers. Il y en a tellement qu’il n’a que l’embarras du choix. Outre le dossier de la lutte contre la corruption, Bazoum Mohamed doit, pour convaincre et avancer, procéder à une redistribution des ressources budgétaires suivant les orientations naturelles d’un socialiste. Il doit faire revisiter la loi de finances et ramener au goût du jour certaines choses chères aux populations, notamment la non-imposition de certaines catégories de produits importés. Si Bazoum garde le statuquo sur ces questions de très grande importance, c’est qu’il compte assurément garantir la continuité.

BONKANO

 

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Les choses se gâtent. A la clé, la volonté, imperturbable du Pnds Tarayya et de ses dirigeants d’enfermer les Nigériens dans leur logique et leur choix. Le processus électoral en cours, dès le départ, a été décrié et contesté. Et pour éviter au Niger de tomber dans les affres d’une crise, préélectorale, électorale et/ou postélectorale, l’opposition nigérienne et la société civile n’ont eu de cesse d’en appeler à la responsabilité suprême du chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou afin que des mesures de correction soient rapidement trouvées. Hélas, elles ont beau crier, hurler et menacer, leurs sorties médiatiques ont laissé Issoufou Mahamadou de marbre. Le problème,au Niger, c’est lui.

Issoufou Mahamadou a refusé de parrainer le dialogue national inclusif qui devait servir à vider les contentieux politiques, à créer les conditions d’un consensus national sur le processus électoral et à rendre possible la tenue d’élections démocratiques, apaisées et inclusives. Issoufou Mahamadou a refusé de créer par décret le cadre de dialogue national inclusif que son gouvernement a pourtant annoncé en …2019, comme une volonté de sa part de trouver des solutions justes et consensuelles à la crise politique et préélectorale qui couvait. Un président juste, républicain et démocrate se serait empressé de le faire. Ssoufou Mahamadou, lui, n’arrête pas de chanter qu’il va passer le témoin à un président démocratiquement élu, mais il refuse de se plier aux exigences primordiales.

Alors qu’il a refusé de faire droit à la demande de l’opposition pour le parrainage du dialogue national, Issoufou Mahamadou s’est permis, en violation flagrante de son serment confessionnel et de ses obligations constitutionnelles, de désigner, lui-même, le candidat du Pnds Tarayya.

Or, créer par décret le cadre de dialogue national ou le parrainer en président son installation est un acte de portée nationale et assurément porteur de consensus, donc, d’élections démocratiques, apaisées et crédibles. Il l’a refusé.

Issoufou Mahamadou préfère, donc, violer la Constitution en s’immisçant dans le jeu partisan que de servir un idéal national, républicain et démocratique. En un mot, Issoufou Mahamadou est le responsable, le principal responsable, de la chienlit politico-électorale qui prévaut et qui va nécessairement, il ne faut pas se faire d’illusions, déboucher sur une situation ingérable.

Aujourd’hui, il a convoqué, sans la moindre préoccupation pour ce que pourrait générer ce qui a été goupillé suivant sa volonté, le collège électoral. Il s’attend, donc, à mettre les Forces de l’ordre dans la rue pour imposer par la force, ce qui n’a rien de démocratique. Le Niger court un réel danger et l’attitude du Président Issoufou en est la source. C’est son attitude qui est la source des conflits induits par le processus électoral. C’est son attitude qui est à la base de la crispation politique et de ce processus électoral insolite que tout le monde sait porteur de périls prévisibles.

 

À propos du processus électoral qui va nécessairement générer des problèmes dont personne ne peut prévoir la nature, la portée et les conséquences, Issoufou Mahamadou a volontairement laissé pourrir la situation, sans se préoccuper, un seul instant, des conséquences fâcheuses sur la stabilité politique, institutionnelle et sociale du Niger. Il l’a si laissée pourrir qu’on se demande ce qu’il cherche pour le Niger.

Que cherche, vraiment, Issoufou Mahamadou, pour le Niger ?

Est-ce des élections inclusives, démocratiques et apaisées, gage de paix, de quiétude sociale et de transition à la douce ou des élections exclusives, biaisées et mouvementées, gage de troubles sociaux et politiques, voire de périls plus grands ?

Cette question doit être posée à tous les niveaux, par les Nigériens de toutes catégories. Le débat est nécessaire pour statuer définitivement sur le comportement plus que troublant de ce chef d’État qui prétend nourrir le meilleur des desseins pour son peuple, mais qui pose exactement les actes qu’il doit s’interdire. Issoufou Mahamadou peut-il vouloir d’une transition démocratique alors qu’il a tacitement – s’il ne l’a fait activement - encouragé et soutenu le processus électoral que l’on sait ?

Issoufou Mahamadou peut-il prétendre oeuvrer pour des élections crédibles alors que son gouvernement a signé, sous les auspices du candidat qu’il a imposé au Pnds, un accord avec l’opérateur technique sans avoir jamais rendu public ledit accord ? Issoufou Mahamadou peut-il faire croire qu’il milite pour des élections qui favoriseront la paix sociale, la stabilité politique et institutionnelle alors qu’il a accordé plus d’intérêt à des questions partisanes qu’à ce qui peut permettre d’unifier les Nigériens autour du processus électoral ?

La vérité est que Issoufou Mahamadou a préparé tout, sauf un processus électoral crédible et une transition démocratique. Si un Mohamed Bazoum s’est enflé d’ambitions présidentielles à ce point, lui qui n’a jamais gagné une élection législative à Tesker que grâce au soutien des partis alliés, c’est parce qu’il compte probablement sur un «doubara» quelconque. Un «doubara» dont les Nigériens ne sont pas totalement dans le secret, mais qu’ils imaginent aisément. Mais une autre question s’impose à l’analyse.

Mohamed Bazoum est-il aux yeux d’Issoufou Mahamadou un candidat sérieux ou un simple cheval de Troie destiné à brouiller les pistes ? Ce qui paraît évident, au regard de tous ces discours qui pullulent, peut ne peut être si évident que ça. Et de toute façon, les scientifiques disent que l’évidence est une vérité de surface. Alors ?

Alors, le Niger est dans une situation politique et préélectorale préoccupante. Une impasse, il faut dire, si l’on considère que, l’histoire de Mohamed Bazoum et de Djibo Salou, c’est l’histoire de deux coépouses dont aucune n’est ni rassurée, ni désespérée d’avoir le soutien plein et entier du mari. La fin de l’histoire, de toute façon, risque d’être cauchemardesque pour une des deux coépouses, sinon pour les deux.

Quant à Issoufou Mahamadou, il peut continuer à rêver de vouloir ruser. La ruse est un tour qui peut réserver des surprises désagréables pour celui qui en use.

BONKANO

Amères vérités : S’il y a faute dans la situation du Niger, ceux qui en portent la responsabilité sont chez vous, à côté de vous, pas les autorités françaises qui travaillent pour la France et non pour le NigerLes Nigériens sont nombreux à fustiger, à tort ou à raison, le fait que la France ait peint en rouge tout le territoire nigérien, défendant à ses ressortissants et à ceux de l’Union européenne de s’y rendre car dangereux. Sont-ils vraiment sérieux ou c’est plutôt de la comédie ? Au nom d’un prétendu nationalisme ombrageux, ils se défoulent sur la France qu’ils accusent d’être ingrate. N’est-ce pas faire preuve de … que de refuser de voir la poutre qui est plantée dans tes yeux, pour se focaliser sur la brindille qu’il y a dans l’oeil du voisin ? La France est-elle si à plaindre ou à condamner en cherchant à protéger ses ressortissants ? Pourquoi les Nigériens veulent balayer devant la porte de l’ami français en ignorant que la devanture de leur maison est sale, trop sale au point où c’est répugnant ? Pourquoi cherchons-nous à faire endosser la responsabilité de l’insécurité.

Première vérité, la France a fait ce que tout Etat responsable doit faire en pareilles circonstances pour mettre ses enfants à l’abri. Les autorités françaises, il faut le savoir, n’ont pas mandat de travailler pour le Niger et pour les Nigériens, mais pour la France et les pour les Français. Leur préoccupation, c’est la sécurité des Français et accessoirement celle des ressortissants de l’Union européenne.

Deuxième vérité, qui a donné à la France l’autorisation d’installer des bases militaires, en violation flagrante et au mépris de la constitution ? Issoufou Mahamadou n’est-il pas plus à plaindre que la France qui est là, en priorité pour ses intérêts ? Parler, donc, d’ingratitude de la France à qui nous avons permis d’installer des bases militaires sur votre territoire, c’est faire preuve d’hypocrisie notoire en omettant de jeter l’opprobre sur celui qui est à l’origine de cette présence en violation de la loi fondamentale de notre pays. Pourquoi, d’ailleurs, partager cette lourde responsabilité personnelle et exclusive d’Issoufou Mahamadou ?