Affaire NIGER/Africard : Délibéré prévu pour le 13 juillet
Le jugement de l'affaire qui oppose l'Etat du Niger à Africard a eu lieu ce 6 juin à Paris. Les deux parties ont plaidé devant le juge en avançant chacun ses arguments. Le Niger a versé dans le dossier des preuves accablantes d'un complot entre Africard et le juge malien qui a prononcé un verdict de condamnation contre le Niger au niveau de la Cour de justice de l'OHADA.
Il faut rappeler que le fabricant de passeports biométriques Africard accuse le Niger d'avoir rompu abusivement le contrat qui les lie. En conséquence de quoi, Africard exige réparation en termes de pénalités et de dommages et intérêts. Les différentes décisions défavorables au Niger ont abouti à la saisie du fonds logé dans les comptes d'Areva et qui sont destinés au Niger, ainsi que la saisie de certains bâtiments nigériens à l'extérieur. Cette évidente connexion entre le juge de 'OHADA et l'entreprise Africard dénote d'un complot ourdi afin de déposséder le Niger de ses biens, et humilier ses autorités et son peuple. Fort heureusement, malgré les quelques tâtonnements qui ont ponctué la gestion de ce dossier, le gouvernement a vite fait de reprendre la main en prenant le taureau par les cornes. Ces sont les différentes investigations menées qui ont permis de détecter ces messages pour le moins troublants et assez révélateurs du complot ourdi par le juge malien et le groupe Africard. Probablement que dans l'esprit de ces personnes malveillantes, réside une volonté acharnée de vouloir plumer un état et se remplir les poches sans fournir aucun effort.
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Affaire Radisson Blue : Une des casseroles bruyantes du régime Issoufou
Entourée par un flou jamais égalé dans l’histoire de la gestion des biens publics, la construction de l’Hôtel de Radisson à Niamey sur les cendres de la Direction générale des Douanes fait toujours parler d’elle. Chaque jour dévoile un pan de la tricherie sur laquelle l’Hôtel serait érigé. L’entreprise turque SUMMA est au centre de tous les débats à Niamey. Les Nigériens commencent à s’interroger sur les contours de l’Hôtel Radisson. Selon certains, l’entreprise serait protégée par l’ancien régime.
Y a-t-il une convergence d’intérêts entre l’ancien régime et Summa ?
En tout cas, la question est sur toutes les lèvres à Niamey.
Les Nigériens s’interrogent sur les raisons qui pourraient amener l’ordre ancien d’Issoufou Mahamadou à soutenir vaille que vaille l’entreprise turque SUMMA. Aujourd’hui, seul le président Bazoum Mohamed, dans son désir de mener une lutte hardie contre la corruption et ses formes nuisibles, peut éclairer la lanterne des Nigériens à travers l’instruction d’une enquête minutieuse sur la société et ses multiples connexions. D’autant que des sources s’accordent à dire que des anciens dignitaires du Niger seraient dans le capital de la société turque.
Qui pourraient être ces anciens dignitaires ?
C’est à cette question que l’autorité suprême de l’Etat doit se faire le devoir de répondre à travers l’instruction d’une enquête. Cela pour que les fils et filles du Niger soient davantage en accord avec elle. Car, pour beaucoup de Nigériens les premiers pas de Bazoum au pouvoir montrent à suffisance que c’est l’intérêt du Niger qui compte pour lui. Contrairement à certains qui n’ont pensé qu’à leurs poches.
A.S
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Affaire SONUCI : Les dessous du ‘’complot rose’’
Qu’est ce qui s’est réellement passé dans l’affaire de la SONUCI dont le rapport de l’inspection d’Etat épinglerait des anciens dirigeants et autres fonctionnaires de la société ? Quelques heures seulement après la publication d’un confrère sur le rapport d’inspection d’Etat sur la gestion de la SONUCI, des langues se délient au Ministère de l’Urbanisme pour parler de complot et de cabale contre l’ancien Directeur général qui a été démis de ses fonctions et des responsables politiques. Selon des sources crédibles, au centre de la combine politique se trouverait le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme. Il aurait demandé au directeur général de la SONUCI (société nigérienne d’urbanisme et de construction immobilière) de lui faire parvenir le rapport d’inspection d’Etat pour transmission à la hiérarchie. Et, dans une naïveté administrative absolue, le directeur général lui aurait transmis le rapport d’inspection d’Etat. Alors même que la transmission du rapport à la hiérarchie n’est pas de ses prérogatives. La seule et unique hiérarchie à laquelle un rapport d’inspection d’Etat est transmis directement est le Chef de l’Etat. Et le rapport fut transmis par l’inspecteur général. En réalité, selon nos sources, le but recherché par le secrétaire général serait de faire évincer le directeur général de son poste au profit d’un de ses camarades qui serait le directeur technique de la SONUCI. Dans le même temps, il faut balancer le rapport d’inspection pour salir les autres et les brandir comme étant les plus corrompus du système. Du reste, il faut discréditer à tout prix pour pouvoir convaincre et arriver à faire nommer celui pour qui le complot serait ourdit. Le travail serait fait pour un certain Zakari Yaou, jeune militant du parti rose de la circonscription électorale de Magaria (Zinder). Ce monsieur, à qui le crime doit profiter, serait d’ailleurs impliqué dans une affaire d’achat de terrain situé à Gosso Gorou à une cinquantaine de kilomètres de Niamey. C’est avec son accord, étant que directeur technique, que le terrain aurait été vendu à la SONUCI. Un terrain pour l’achat duquel il aurait fallu utiliser l’arrêté d’un autre terrain (usage du faux). C’est cette stratégie frauduleuse qu’aurait utilisée le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme pour faire chasser le directeur général de la SONUCI en vilipendant l’image de marque et la notoriété de Moussa Barazé et d’Abdoul Karim Dan Mallam, tous deux anciens DG de la société, et éventuellement leur mettre la corde au cou.
Ali Soumana
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Affaire Supposition bébés Importés ! Un Cauchemar pour le PRIM !
- d'un Sublime Procès Judiciaire !
- vers un autre Procès Diplomatique !
En fait, il ne s'agit pas d'un nouveau rebondissement, dans ce dossier dit des "bébés importés " dans lequel Hama Amadou chef de file de l'opposition a été condamné en son absence par contumace, par la Cour d'appel de Niamey à un an d'emprisonnement ferme pour complicité.
Cette affaire avait été jugée en 1ère instance par le juge du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, à l'issue duquel ce 1er juge s'est déclaré incompétent, cela veut dire qu'il a estimé d'après les lois applicables au Niger et selon son intime conviction, que ladite affaire n'est pas du ressort pénal.
En effet, ce dossier Politico-Judiciaire est devenu un livre de poche, de tous les jours, un quotidien du PRIM, car apparemment il est pour lui un cauchemar, sachant plus que quiconque, que Hama Amadou n'a pas fini de jouer ses cartes dans cette affaire, et principalement pour son avenir politique.
Normalement et logiquement ce dossier est censé être clôt concernant Mme Hama Amadou poursuivie au principal dans cette affaire, dont la décision de justice de sa condamnation est non seulement devenue définitive, mais aussi et surtout elle a été exécutée et l'épouse de Mr Hama Amadou a purgé sa peine.
Donc en vertu du principe de l'autorité de la chose jugée, il n'est point d'embêter cette femme concernant la même affaire, sur les mêmes chefs d'inculpation, laquelle femme qui a normalement et honnêtement payé au regard de la décision de sa condamnation devenue définitive et exécutée.
Mais, curieusement tout observateur neutre, averti et éclairé, peut constater une dérogation suivie d'une violation démesurée, du principe de l'autorité de la chose jugée, toute chose qui constitue un véritable harcèlement judiciaire contre cette femme dans ce nouveau cas de la présente procédure diplomatique obscure et inopportune. Ainsi, la présente procédure procède et s'inscrit dans le même cadre des objectifs politiques avérés du PRIM, qui du reste, est un secret de polichinelle. C'est pour la 1ère fois que j'écris sur ce dossier, du fait de cette obsession, à posséder, utiliser et manipuler la justice aux fins politiques.
Cependant, pourquoi ce rebondissement pour Mme Hama Amadou, alors qu'elle a déjà purgé sa peine ?
Cette question mérite d'être posée au regard de la lettre N+CAU/MLA/132/2017 en date du 28/12/2017, du Ministre de la justice de la République Fédérale du Nigeria, Mr Aboubakar Malami (SAM), qui a saisi le Ministre de la justice de la République du Niger d'une requête d'entre aide judiciaire". Dans cette lettre transmise par note verbale du Ministère des affaires étrangères du Nigeria, à celui de l'État du Niger via Ambassade du Nigeria au Niger, il a été question d'un teste ADA sur la personne de Mme Hama Amadou et son époux, pour connaitre le statut parental des deux enfants mineurs soupçonnés de ne pas être des nigériens. C'est tout ce que la lettre contient, pas plus, et rien d'autres que cette demande superficielle.
- I) Exposés points de discussion :
- une entre aide judiciaire, dans une affaire frappée du principe de l'autorité de la chose jugée,
- pourquoi et pour quels intérêts, le Nigeria veut contester la nigérienété des mineurs en lieu et de l'État du Niger ?
- Alors pourquoi la lettre Ministre de la justice du Nigeria n'a pas réclamé la paternité ou la nationalité des 2 enfants mineurs, soupçonnés de ne pas être des nigériens ?
- il est formel que la lettre du Ministre de la justice du Nigeria ne comporte aucune trace, ni de référence ou de mention, de saisine d'une juridiction ou d'une plainte quelconque déposée au Nigeria.
- quant est-il de la requête de Mr Hama Amadou introduite par son Avocat Français, Maître François Serres, à la cour de justice de la CEDEAO, courant mars 2017, concernant la même affaire, pour laquelle les débats des théoriciens, des doctrines et de la jurisprudence en droit, convergent des lors à l'humanité aux arguments fondés en droit avancés par l'avocat Me Serres, par devant la Cour de la CEDEAO.
- de la possibilité de Hama Amadou de faire un pourvoi en cassation, sur la décision de sa condamnation par contumace, c'est à dire en son absence au Niger et à la condition, qu'il rentre au pays pour se constituer prisonnier ?
Suivez cet Exposé Analyse point par point pour se rendre compte d'avantage des équivoques de ce 2ème feuilleton diplomatique, à travers les suivantes remarques et observations.
- De l entre aide judiciaire contenue dans la lettre du Ministre de la justice du Nigeria :
Tout d'abord il faut se poser la question de l'existence préalable d'une convention judiciaire entre le Niger et le Nigeria, Etat demandeur. Sur ce, il y a un accord de coopération judiciaire signé le 18 juillet 1990 à Maiduguri (NIGERIA) entre les deux pays susdits. Mais ce qui est surprenant, le terme "entre aide judiciaire " usité n'existe nulle part dans le texte de l'accord de coopération Aussi, aucune disposition de cet Accord de coopération judiciaire, n'a été citée pour appuyer juridiquement la lettre Ministre de la justice du Nigeria, toute chose qui est pourtant nécessaire et obligatoire.
C'est en ce sens que je qualifie cette nouvelle procédure contre Hama Amadou et son épouse, d'un autre procès diplomatique.
Dans la forme et le fond, le Ministre de la justice du Nigeria a prit le soin de mettre "entre aide judiciaire et enfants mineurs soupçonnés d'être non nigériens" entre guillemets. Ça veut dire, ce que ça veut dire. L'analyse de ladite lettre révèle qu'elle comporte aucun caractère judiciaire, elle n'a aucun support légal matériel d'une réclamation déposée auprès d'un juge, ou d'une plainte aux mains d'un procureur du Nigeria. Cette lettre comporte en elle-même une contraction, des suites de son contenu, qui en quelque sorte remet en cause la décision de la justice nigérienne. Car, du moment ou le juge nigérien à déclaré que les faits sont qualifiés à l'égard de l'épouse de Hama Amadou et de ce dernier comme complice, donc normalement, le juge s'est entouré de toutes garanties et il a eu la ferme conviction de la constitution de l'infraction. C'est pourquoi il a rendu sa décision, que cette dernière est devenue définitive et a été exécutée. A la lecture de l'article 12 de l'accord de coopération judiciaire qui stipule : "chaque partie contractante pourra refuser d'exécuter une commission rogatoire si elle estime qu'elle porte atteinte à la souveraine, à sa sécurité et a l'ordre public. Toutefois, la partie requérante devra dûment être informée du motif du refus"
Il ressort de la lecture de cet article que la demande du Ministre de la justice du Nigeria, dont la mise en œuvre risque une grave atteinte à la décision rendue par la Cour d'Appel de Niamey dans la même affaire, ce qui constitue du coup une entorse à notre indépendance et souveraineté judiciaire. C'est pourquoi, à mon avis, le Ministre de la justice de l'État du Niger doit administrer une fin de non recevoir à la requête de son homologue de la République fédérale du Nigeria. Et ce sera justice.
Alors, comme disent les français le vin est déjà tiré, il faut le boire, il n'est point nécessaire d'un teste ADN dans le cas d'espèce, sauf si encore il s'agit d'un mea-culpa d'un jugement mal rendu au Niger, donc sans fondement, et qu'il faut réconforter les preuves et la décision intervenue et après coup.
De l’opportunité d un pourvoi en cessation
- Mr Hama Amadou peut faire un pourvoi en cassation par devant la Cour de cassation, mais à condition de se constituer prisonnier. Dans ce cas ! deux choses l'une :
*soit la Cour de Cassation rejette son pourvoi, ce qui explique la confirmation de sa condamnation,
*soit elle casse l'arrêt de sa condamnation rendue par la Cour d'appel de Niamey, et renvoie devant une autre Cour d'appel, ou même par devant la cour d'appel de Niamey, mais autrement composée,
- Mr Hama Amadou peut faire une requête de réhabilitation, dans le 1er cas ou sa condamnation devient définitive, ce, pour être inscrit sur la liste électorale et être électeur et éligible, au sens de l'article 6 du code électoral de la République du Niger.
De la requête à la Cour justice CEDEAO
Dans un communiqué Financial-Afrik, courant mars 2017, Maître François Serres Avocat constitué pour la défense de Mr Hama Amadou a introduit une requête par devant la Cour de Justice de la CEDEAO, laquelle saisine est articulée sur ces motifs :
- immunité parlementaire violée, retenons qu'à l'époque des faits Hama Amadou était député et Président de l'Assemblée Nationale de la république du Niger, que de ce fait, son interpellation ou arrestation répondent à des conditions et critères particulières, hors commun d'une procédure ordinaire des citoyens lambda. J'espère que vous vous rappelez du feuilleton du Bureau de l'Assemblée nationale qui a pris la décision de la levée de l'immunité de Mr Hama Amadou, en dehors de tout jugement démocratique, qui devrait consister à un débat en plénière et public à l'hémicycle en présence de tous les députés. Malheureusement cet exercice démocratique et constitutionnel n'a pas eu lieu, c'était le vrai faux pas de la marche démocratique dans une République, qui doit pourtant garantir l'équité à tous les citoyens,
En outre, Maître Serres a évoqué également à l'appuie de la requête :
- une arrestation illégale,
- un emprisonnement arbitraire,
- des accusations imaginaires, là ! Il s'agît d'une jurisprudence sur la responsabilité des cas intimes, qui n'a pas besoin d'être exposés ici, il suffit tout simplement de vous citer, le cas d'un mari, dont l'épouse a été enceinte d'un autre homme,
- une instruction à charge, sans décharge, "in procedendo"
- condamnation pour un crime inexistant en droit, sous fond de pressions de l'exécutif,
De cette requête, Maître Serres avance que toutes les voies de recours au Niger sont inopérantes, étouffées et asphyxiées par l'exécutif dans les seuls intérêts du PRIM.
A cet effet, il a été surligné en "gras" le rôle joué par le Ministre de la justice, qui s'est personnellement substitué au rôle du procureur et procéder lui même à l'arrestation, l'incarcération et même le transfèrement d'une prison à une autre de ce dernier. il a été aussi question de cette incarcération au cours du 2ème tour des élections présidentielles, qui ne lui a pas permis de battre campagne face au PRIM. Ce complot a décrédibilisé les élections 2016, en portant gravement atteinte au à une règle principale de la démocratie.
En sommes, et au surplus de tout ce bataillon d'arguments, Mr Hama Amadou fait valoir en outre, son statut constitutionnel du *membre de conseil de la République aux termes de l'article 69 de la Constitution, en sa *qualité légale du chef de l'opposition au regard de la loi portant statut de l'opposition, d'un *rang protocolaire du Président d'une institution de la République défini comme tel par la loi susdite en son bénéfice.
Ces derniers éléments politiques dans ce dossier, militent en faveur d'une cherche d'un dialogue politique en rupture depuis bientôt 3 ans. C'est pourquoi il est fort probable que la Cour de justice de la CEDEAO accède favorablement à la requête du Sieur Hama Amadou, toute chose qui apportera une accalmie des troubles et des tensions politiques profondes jamais égalées au Niger, dans un contexte social en ébullition et d'un tissu économique fragilisé.
L'appréciation politique va beaucoup peser dans la procédure pendante à la Cour de justice de la CEDEAO, surtout à l'approche des élections politiques en 2021, aminée par le souci de recherche de consensus pour des élections libres et surtout inclusives.
L'exclusivité est la plus grande préoccupation des juges de la CEDEAO, dans le soucis de respecter le choix constitutionnel des nigériens d'un multipartisme qui garantie une multitude de candidatures, en donnant à chaque nigérien le droit et possibilité de voter un candidat de son choix au 1er tour, et ce, même en dehors de tout cadre politique, avec des candidatures indépendantes. C'est en cela que certaines doctrines parlent d'une certaine avancée de notre système démocratique ouvert, par rapport à la démocratie américaine qui offre aux citoyens la possibilité de choix entre seulement deux possibilités, soit le vote du parti démocrate ou républicain.
En perspectives, il faut noter que même dans la pratique la mise en œuvre de la requête du Ministre de la justice va rencontrer de difficultés. C'est le cas ou Mme Hama Amadou fait valoir d'avoir purgé sa peine et ne trouve aucun intérêt à la présente procédure diplomatique. Alors dans ce cas le juge qui sera saisi, peut-il demander un teste ADN forcé sur la personne de Mme Hama Amadou et son époux, sans leur consentement ?
Peut-il poser un acte médical par voie judiciaire et dans quelles conditions ?
Le droit médical et la déontologie de la médecine permettent-elles aux médecins d'agir et poser l'acte médical dans ces conditions, de défaut de consentement ?
Quelle garantie pour ces justiciables (mineurs qui assistent sans défense) du droit au secret médical en cas de la publicité et communication des résultats d'examen ?
La requête du Ministre de la justice du Nigeria peut elle être satisfaite sans remettre en cause la décision de condamnation de la Cour d'appel de Niamey dans ce dossier marathon ?
En tout état de cause ce dossier et loin d'être terminé, car, les enfants mineurs en cause dont les droits et les intérêts ont été catégoriquement ignorés, n'ont pas encore joué leurs cartes dans cette affaire. Ils n'ont même pas bénéficié des garanties humaines de pudeur et d'intimité, pour un procès qui soit commencée par une enquête sociale d'abord, parce que le dossier est plus matrimonial, donc conjugal que pénal. Il devrait passer ensuite en chambre de conseil, à huis clos et à la fin si il y'a des éléments constitutifs d'infractions pénales, ces derniers peuvent être discutés en audience publique garantissant l'intégralité de tous les droits des mineurs en cause. Y compris les droits psychologiques, les droits aux bonnes meurs et à la morale.
La raison de cette discrétion dans les relations matrimoniales et conjugales, a été unanimement admise par l'humanité, " que le l'époux et père légitime de l'enfant de sa femme, quelque soit le concepteur de sa conception, transcrite dans tous les livres révélées, et c'est en cela qu'il est difficile d'établir la culpabilité, de la complicité de Mr Hama Amadou dans ce sublime mensonge, ce que Maitre Serres qualifie d'infraction imaginaire, ayant conduit à un procès fictif et imaginé.
C'est aux termes des dispositions de loi, que ces enfants mineurs ont le droit, qu'ils peuvent les faire valoir par une action en justice, s'ils atteignent la majorité, *soit pour une recherche de paternité et ou *contestation de la paternité lorsque, c'est une décision de justice ou une autorité administrative ou coutumière qui leur a attribué la paternité ou maternité litigieuse, comme dans le cas d'espèce, ou même une considération d'ordre de *possession d'état acquise par l'opinion à un moment donné, ce, pour en faire casser cette croyance.
Aujourd'hui c'est Hama Amadou, demain sera le tour d’une autre nigérien victime, candidat gênant à une élection présidentielle.
Ce dossier est déjà sorti du cadre technique judiciaire, puis devenu purement politique, en outre, il devient de plus en plus une problématique de personnes entre le PRIM et Mr Hama Amadou, avec tous les risques d'une prise de conscience de leur progéniture.
Maitre Lirwana Abdourahama
28 janvier 2018
Source : https://www.facebook.com/profile.php?id=100010671543072
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Affaire Taanadi - SOPAMIN / Hama Zada : Un boulet au pied du président Bazoum !
L’actuel Ministre de la Communication et chargé des Relations avec le Parlement, Hama Zada, et ancien Directeur Général de la Société du Patrimoine des Mines du Niger (SOPAMIN), n’était pas à son premier coup de poker en prenant des risques inconsidérés de confier les deniers publics à des institutions de microfinance sous forme de Dépôt A Terme (DAT). Il avait déjà pris ce risque insensé avec la mutuelle de Crédits ASUSU SA, déclarée en difficultés en 2018, en y plaçant la somme de deux milliards de nos francs sortis des comptes de la SOPAMIN. Aujourd’hui, c’est au tour de la Mutuelle de microfinance TAANADI d’avoir droit à la générosité de monsieur Hama Zada pour un DAT de la bagatelle de 3 milliards et demi. Situation similaire avec ASUSU SA ? Pas tout à fait, car, si en 2018, la SOPAMIN avait effectivement fait les DAT en question, en revanche, pour le cas de TAANADI, il est apparu de faits troublants de nature à semer le doute sur la responsabilité de Hama Zada dans cette affaire, notamment la surprenante correspondance, en date du 06 avril 2021, du Directeur Général de TAANADI, adressée au Directeur Général de la SOPAMIN, dans laquelle l’Administrateur de TAANADI disait n’avoir pas trouvé dans ses livres comptables la moindre trace des DAT de la SOPAMIN. Coup de tonnerre ! Et pourtant, l’ancien Directeur Général de TAANADI a été automatiquement arrêté et écroué pour on ne sait quel chef d’accusation, pendant que les auteurs de ces DAT se la coulent douce. Comment était-il, raisonnablement, possible à une société comme la SOPAMIN d’effectuer de telles opérations financières sans impliquer le Conseil d’Administration de l’entreprise ? Ou bien ce Conseil d’Administration a été complaisant pour autoriser une telle folie, ou bien, tout simplement, tout s’est passé sous son dos. En tout état de cause, au regard de cette surprenante correspondance, on ne comprendrait pas pourquoi l’ancien DG de la SOPAMIN ne serait-il pas sommé d’être entendu par la justice, lui qui était quand même le dépositaire attitré pour le compte de la SOPAMIN ?
Quelle faut pénale l’ancien DG de TAANADI aurait-il commise, en étant seulement un organisme de microfinance ayant vocation à recevoir des dépôts de la part de la clientèle publique ? Est-ce sur la base d’une plainte de la SOPAMIN qu’il a été arrêté et écroué ? Autant de questions qui entourent la gestion judiciaire de cette affaire, et qui devraient être, rapidement, élucidées pour la manifestation de la vérité dans ce dossier. D’après certaines sources proches du dossier, si l’on n’a guère retrouvé les traces de ces DAT, c’est que l’argent en question n’a jamais été, réellement, transféré dans les comptes de TAANADI, mais a dû prendre une tout autre destination, ailleurs !
Comme cette institution de microfinance battait de l’aile, on a voulu profiter de la situation de faillite qui se profilait pour procéder à un simple jeu d’écritures publiques fausses par lequel on prétend avoir fait ladite opération, afin de noyer la supercherie en cas d’un éventuel dépôt de bilan. Dans ce cas, ces soi-disant DAT viendraient à se fondre dans ce que les spécialistes du droit de la faillite appellent, dans leur jargon, ‘’la masse des créanciers’’, dont le recouvrement obéirait à régime juridique spécial qui absoudrait les protagonistes passés de l’opération en question. Mais, l’on peut se rassurer, dans ce cas précis, les enquêteurs n’auront aucune difficulté à découvrir toute la magouille qui aurait présidé à la conclusion de ces fameux DAT, et l’étau ne fera que se resserrer autour du Ministre de la Communication actuel, qui refuse, pour le moment, de s’exprimer sur le sujet, ou de démissionner de son poste de ministre afin de se mettre à la disposition de la justice. Le maintien de Hama Zada à son poste constitue sans doute l’un des côtés obscurs de la présidence de Mohamed Bazoum, lui qui souhaiterait placer sa gouvernance sous le signe de l’intégrité morale. Quel signal négatif un tel maintien renverrait--il de sa volonté d’assainir et de moraliser la vie publique nationale ? Les Nigériens voudraient bien croire en sa sincérité dans ce chantier salutaire, mais, pour cela, ils voudraient plus de gage, plus d’actes concrets, en commençant d’abord par balayer devant son propre gouvernement, qui devrait être un gouvernement exemplaire, incarnant la quintessence de la vertu morale qu’il ambitionne de cultiver dans la gouvernance politique du Niger. Autrement, les citoyens n’accorderaient aucun crédit aux nobles engagements présidentiels, qui ne seraient, en fin de compte, que de simples voeux de plus dans la grande lignée de ceux de son prédécesseur, Issoufou Mahamadou, qui avait poussé l’imposture suprême jusqu’à créer la HALCIA, chose curieuse de la part d’un régime qui fut, quand même, le parangon de la mauvaise gouvernance, de corruption et de détournements de deniers publics. Et c’est bien dommage pour tous ceux qui avaient espéré dans ces débuts prometteurs de la présidence Bazoum !
Dan Mallam
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Affaire URANIUMGATE : Où est passé le ministre de la justice Marou Amadou ?
Il a donc fallu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour que les Nigériens commencent à espérer connaitre un jour la vérité sur la très grave affaire dite URANIUMGATE. Il s’agit de cette affaire dans laquelle l’actuel ministre des finances Hassoumi Massaoudou, alors Directeur de cabinet du Président de la République, avait autorisé un virement de près de 200 milliards de francs CFA de la Société de patrimoine des mines du Niger (SOPAMIN) dans un compte offshore aux Emirats-Arabes Unis. La justice qui devrait normalement se saisir de cette affaire pour chercher la vérité qu’attendent les Nigériens n’a pas jugé utile de s’y intéresser. Pourquoi cette justice, qui s’est autosaisie des affaires moins importantes, a-t-elle, cette fois-ci, décidé de ne rien voir et de ne rien entendre avec tous ces que les médias nationaux et internationaux ont rapporté et avec tous les appels que ne cessent de lui lancer les citoyens par rapport à cette affaire ? La réponse est sans doute à chercher du côté de l’actuel ministre de la justice et ancien acteur de la société civile Marou Amadou. Selon le juriste Djibril Abarchi, dans l’émission «Eclairage» de la télévision Ténéré du lundi 20 mars dernier, c’est au ministre de la justice d’instruire le Procureur général afin que ce dernier demande au Procureur de la République d’ouvrir une information judiciaire sur l’affaire dite URANIUMGATE.
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Affaire vente de produits saisis à la Douane : Que dit le Code National des Douanes ?
Le Code National des Douanes est la loi N° 2018 -19 du 27 avril 2018 applicable en République du Niger. Cette loi n’est pas restée muette sur la question des revendications des objets saisis par la Douane. A tous points de vue, elle (la loi) règle la question en son article 309. D – Revendications des objets saisis Article 309
1 – Les objets saisis ou confisqués ne peuvent être revendiqués par les propriétaires, ni le prix, qu’il soit consigné ou non, réclamé par les créanciers même privilégiés, sauf leur recours contre les auteurs de la fraude.
2- Les délais d’appel de tierce opposition et de vente expirés, toutes répétitions et actions sont non recevables.
Voilà donc, ce que dit le Code des Douanes sur la question. Aux spécialistes de droit d’éclairer la lanterne de l’opinion publique. Du moment où le syndicat des agents et l’administration douanière se terrent, apparemment, dans un silence complice. Le doute est permis. Pourquoi donc, aucun responsable de la Douane, ni le syndicat des agents de douane, n’est sorti de sa tanière pour parler de l’existence de cet article qui semble protéger les douaniers dans l’exercice de leur fonction ? Par manque de communication autour des textes sur la Douane, les douaniers sont laissés au dépourvu. Apparemment, les responsables de la Douane semblent se complaire dans un silence de cimetière. Ils semblent abandonner leur collègue dans une situation qu’il ne mérite pas. En plus, contrairement à la direction générale des Impôts, la direction générale des Douanes vulgarise peu ses textes.
Que vaut alors, aujourd’hui, l’article 309 du Code des Douanes dans cette affaire ?
Cette question s’adresse au SNAD et à l’administration des Douanes. D’autant que beaucoup des nigériens s’interrogent sur leur mutisme. Surtout que, l’opinion pense que Bana Moussa serait victime d’une conspiration dans laquelle le convoyeur des produits contrefaits semble être utilisé.
A.S
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Affaire Waziri Idrissa : Pourquoi Bazoum Mohamed a-t-il courbé l’échine devant les faucons du PndsTarayya ?
Depuis quelque temps, Niamey ne parle que de ça. Le Président Bazoum aurait été contraint de demander la démission de son conseiller en communication, Waziri Idrissa, un jeune que l’on dit plein de talents, de verve et de courage. Selon les explications fournies sur les réseaux sociaux, on reprocherait à Waziri d’être à la base de la comparaison entre Issoufou et Bazoum ; un exercice à l’avantage du second qui s’est, dans bien des cas, démarqué de son prédécesseur tant et si bien que les Nigériens clament haut et fort que ses 100 premiers jours sont de loin meilleurs aux 10 ans d’Issoufou. Cette accusation, aussi fantaisiste, a coûté à Waziri son poste, les faucons du PndsTarayya ayant jugé la campagne de dénigrement populaire à l’endroit de l’ancien président inacceptable. Et comme l’origine de cette campagne est imputée au conseiller en communication du président, ils ont exigé et obtenu sa tête. La démission de Waziri est toutefois un couteau à double tranchant pour ceux qui l’ont poussé à la sortie. Selon des indiscrétions faites par un ténor rose, la véritable raison de l’éviction de Waziri est que son succès commence à taper sur les nerfs de deux qui voient dans sa stratégie de communication une menace.
Waziri a fait le choix stratégique de magnifier Bazoum pour les actes qu’il pose et qui suscitent l’espoir chez une frange importante de Nigériens. Non seulement il valorise les actes appréciables que pose celui qu’il sert, mais il l’encourage à aller de l’avant dans la voie choisie, celle qui accélérera sa rencontre et sa réconciliation avec son peuple. Selon notre source, c’est ce travail de Waziri qui dérange au plus haut point autour d’Issoufou. Et si Bazoum a finalement accédé à la demande de faire partir son conseiller en communication, ce n’est pas parce qu’il reproche quoi que ce soit. Au contraire ! « C’est juste pour éviter que cela aboutisse à un clash que Bazoum a cédé », souligne-t-il non sans ajouter que ce ne sera pas toujours le cas. Bac 2021 Pour quoi s’acharne-t-on contre des élèves ?
Laboukoye
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Affaire: Noma Oumarou c/ Bureau Politique National du Moden-FA Luma-Africa
Le juge des référés a ordonnée la convocation de la conférence extraordinaire pour élire un président par intérim jusqu’au congrès.
Puisque Noma continue à occuper illégalement le poste de l’intérim.
Le juge des référés en Appel a confirmé la première décision du 1er Juge et a également ordonnée la convocation de Droit demandée par les 2/3 des membres du Bureau Politique du Parti.
Le secrétaire général conformément à ses attributions de responsable Administratif devrait donc organiser le respect de l’ordre donné par les juges:
- Organiser une conférence extraordinaire pour élire un président par intérim.
C’est Ainsi que le secrétariat général à transmis un Avis d’information pour inviter les 2/3 exécuter la décision du juge sans tarder.
C’est donc en exécution de cette décision de justice, que le secrétaire général a passé un avis d’information invitant les membres du bureau politique national à siéger à la conférence convoquée par ordonnance du Juge.
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Affaires Cellule crises alimentaires et Gestion des catastrophes CCA/GC) : Après cinq ans de prison, Saidou Bakary et ses compagnons bénéficient d’un non-lieu Non-lieu
Tel est le verdict prononcé par La Chambre de Contrôle du Pôle Spécialisé en matière économique et financière de la Cour d’appelde Niamey, dans l’affaire ‘Ministère public contre Ari Mallah et autres’. C’était lors de son audience du 25 juin 2021. Après avoir délibéré conformément à la loi, La Chambre « dit n’y avoir charges suffisantes des chefs d’accusations de détournement et complicité de détournement des deniers publics à l’encontre des inculpés Ari Mallah, Saidou Bakary, Hamadou Soumana, Saley Kiari, Diouf Abdoulaye, Adam Moussa Larabou et Idrissa Koubokoye ; dit en conséquence n’y avoir lieu à suivre davantage contre les inculpés desdits chefs ». Heureux épilogue, donc, d’une affaire qui n’aurait pas lieu d’être, puisqu’à plusieurs reprises, les concernés ont été innocentés des faits qui leur étaient reprochés. Heureux épilogue d’autant plus que Saidou Bakary et ses compagnons d’infortune ont passé presque cinq (5) ans, sur la base d’une accusation de détournement et de complicité de détournement de deniers publics dont le montant s’élève à cinq (5) milliards FCFA, et qu’ils se retrouvent aujourd’hui blanchis par la justice. « Allah n’est pas obligé », comme dirait l’autre.
Cette affaire, à cause de laquelle des pères de famille ont été brutalement séparés de leurs familles, remonte à 2005. Ari Mallah était à l’époque Directeur de cabinet du Premier ministre et Saidou Bakary Coordinateur de la Cellule crises alimentaires et gestion des catastrophes (CCA/GC). A la suite d’un appel du gouvernement, les donateurs et les partenaires techniques et financiers (PTFs) ont répondu favorablement en acceptant de mettre à la disposition des populations victimes de la famine une aide de 35 000 tonnes de céréales, évaluée à cinq(5) milliards FCFA. L’opération s’est bien déroulée, si l’on se fie à l’audit commandité par les donateurs euxmêmes. Au demeurant, sur toute la ligne de cette opération, étaient présents les représentants des pays et organismes donateurs qui ont certifié son déroulement dans le strict respect des procédures. De l’avis d’appel d’offres jusqu’au au payement des fournisseurs, en passant par la réception et le placement des vivres, rien d’anormal n’a été détecté. Entre 2005 et 2016, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Saidou Bakary est, entre temps, élu député national, président du groupe parlementaire Lumana Africa, sous la première législature de la 7eme République (2011- 2016). Voilà que curieusement, en 2016, l’affaire de 2005 est dépoussiérée, mise sur la table, et la justice saisie. Bakary et ses compagnons d’infortune sont mis sous mandat dépôt et maintenus en prison pendant presque cinq (5) ans. Malgré les conclusions de l’audit commandité par les PTFs eux-mêmes, en 2005. Malgré l’enquête préliminaire de la gendarmerie, diligentée au début de l’affaire, qui conclut à ce que les hommes de droit appellent « une infraction impossible ». Et enfin, malgré que les services de l’Office national des produits vivriers du Niger (OPVN) aient attesté, suite à une sommation de dire adressée à eux par le Conseil des avocats des inculpés, avoir reçu, en quantité et en qualité, les 35 000 tonnes de vivres en question. Aujourd’hui, ils sont tous libres. Ils retrouvent, innocentés et le coeur léger, leurs proches. Vivement que la Cour de Cassation confirme la décision de la Chambre de Contrôle du Pôle Spécialisé en matière économique et financière de la Cour d’appel. Afin que Bakary et ses compagnons soient complètement et définitivement blanchis et qu’ils puissent tourner la page pour se reconstruire. Ceci est valable pour tous ceux qui ont été jetés en prison sous l’ère Issoufou et qui attendent, des années durant pour certains d’entre eux, Ali Tera et Seyni Ayorou entre autres, derrière les barreaux, en raison d’accusations que beaucoup pensent motivées par des raisons politiques. C’est aussi valable pour tous ceux qui sont cités dans plusieurs affaires de détournement de deniers publics, affaires qui pourrissent l’atmosphère du vivre-ensemble. Car, bien de citoyens ont le sentiment d’une justice à double vitesse, non pas forcément par la faute des magistrats, mais celle des politiques. Ces dossiers doivent être jugés par les juridictions compétentes, pour que les concernés eux-mêmes soient fixés sur leur sort, innocents ou coupables. Car, « la justice est l’honneur d’un pays », comme le dit Amadou Ousmane.C’est pourquoi, il est du devoir du président de la République, non pas d’intervenir dans les dossiers pendants devant la justice puisqu’il est tenu de respecter le sacrosaint principe de la séparation des pouvoirs consacré par la loi fondamentale, mais de garantir l’indépendance de la justice, en tant que « Garant de l’indépendance nationale, de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire, du respect de la Constitution, des traités et accords internationaux » (Article 46 de la Constitution).
Bisso
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Affaires du ministère de la Défense nationale : Des officiers radiés, puis jugés tandis que ceux qui ont détourné les milliards destinés à l’armement des FAN se la coulent douce, protégés et défendus becs et ongles
Le Niger est une république bizarre. En guerre contre un terrorisme des plus sauvages dans lequel des milliers d’hommes et de femmes, civils et militaires, ont déjà perdu la vie et qui fait craindre le pire quant à la perte de contrôle sur des pans entiers du territoire national, ceux qui dirigent ne manquent aucune occasion pour radier, juger et condamner en prison des officiers, sous-officiers et hommes du rang. Souvent, sur la base de dossiers légers dans lesquels, selon plusieurs sources judiciaires, les soupçons, la fabrication d’arguments et de rapports fantaisistes le disputent aux preuves. En 11 ans, le régime a dit avoir déjoué cinq tentatives de coups d’Etat qui ont coûté leur carrière et leur liberté à des centaines de soldats, tous grades confondus. Actuellement sur le grill, au tribunal militaire, certains sont en train d’être jugés, après avoir été radiés des rangs de l’armée, ce qui fait dire à de nombreux défenseurs des droits de l’homme qu’ils sont condamnés avant tout procès. Ont-ils réellement posé des actes attentatoires contre la sécurité de l’Etat ? Le doute est grand chez les Nigériens et pour cause, les dirigeants ne mettent pas le même entrain à faire arrêter ceux qui ont commis des crimes encore plus monstrueux.
Les auteurs, co-auteurs et complices des détournements des ressources budgétaires et aides destinées à l’armement des Forces armées nationales, sont li- bres et visiblement protégés. Tous les artifices ont été mis en oeuvre pour leur garantir la liberté et la jouissance de ce qu’ils ont accumulé dans un trafic odieux qui s’apparente à une haute trahison vis-à-vis du Niger.
En prêtant serment le 2 avril 2021, Bazoum Mohamed a promis de livrer une guerre sans merci à la corruption. Au bout d’un an, les Nigériens se sont rendus à l’évidence : il ne peut pas visiblement mener ce combat. Ça pue la corruption partout et il est là, impuissant à agir. En plus des dossiers qui font surface dans d’autres secteurs d’activités, le dossier enterré du ministère de la Défense empeste de nouveau le climat avec des ordures jusqu’ici inconnues. C’est notamment le cas d’un marché d’acquisition de huit véhicules blindés et un lot de pièces de rechange au profit de la gendarmerie nationale qui a été découvert. Un montant de 1 milliard 552 millions ! L’acquéreur, un jeune homme d’à peine 24 ans, né le 2 décembre 1994 ; Son registre de commerce ne date que du 17 avril 2019. L’entreprise, apparemment, a été créée pour ce marché. Et c’est bien Kalla Moutari, le ministre dont la gestion a été épinglée dans le rapport d’audit qui a fait scandale, qui a signé la lettre de recommandation au jeune Boubacar Mamadou Abdoul Kader. Dans cette lettre signée le 26 avril 2019, le sieur Kalla indique attester que la société KHALIF Sécurité SARL, a les compétences techniques et humaines pour appuyer son département ministériel dans toutes offres de services de qualité et de sécurité à la pointe de la technologie.
Contrairement à ce que le tout nouveau président a déclaré, on constate bien que le parti politique, la «base», la famille, la communauté sont bien d’un grand secours pour les partisans. Bazoum Mohamed, tout comme son prédécesseur, ne lutte pas contre la corruption. Les militaires, tous grades confondus, qui sont radiés de l’armée pour des questions qui sont souvent sujettes à caution, paient sans doute le prix fort. Pour leurs actes présumés, mais aussi pour les corrompus qui ont mis le Niger en danger et sur la conscience desquels pèse la mort de tant d’innocents. Pendant des années, ils se sont fait de l’argent sur des morts que les Nigériens enregistrent pratiquement au quotidien sans cela émeuve outre mesure ceux qui dirigent. Rien des discours ! Des discours pour armer les Forces armées ! Des discours pour mettre les terroristes hors d’état de nuire.
Et le cortège de morts et de villages désertés de ses populations qui continuent. Les militaires radiés et jugés n’ont personne pour les protéger. La clientèle politique qui a même fourni aux Fan des armes et des munitions défectueuses pour se faire de l’argent, elle, a de qui tenir. Contrairement à ce que le tout nouveau président a déclaré, on constate bien que le parti politique, la «base», la famille, la communauté sont bien d’un grand secours pour les partisans.
Pour les Nigériens, il n’y a pas de doute, le régime se préoccupe plus de se protéger contre toute menace, réelle ou potentielle, que de la gouvernance. La corruption est pratiquement l’Adn du pouvoir actuel qui lutte certainement pour autre chose que pour trouver des solutions aux maux qui minent la vie des Nigériens. La crise alimentaire, l’insécurité, les milliers de populations déplacées de force par les terroristes, ne sont pas si préoccupants que de surveiller les hommes et de leur trouver quelque «pêché » pour leur nuire.
Doudou Amadou
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Affaires scabreuses sous la présidence d’Issoufou Mahamadou : S’achemine-t-on vers l’audit des marchés de la présidence ?
L’affaire Ibou Karadjé défraie la chronique. Pas seulement parce qu’elle porte sur des milliards tirés des caisses de l’Etat durant de longues années par le biais de lettres d’autorisations de paiements (Lap) et autres moyens. Des mécanismes parfaitement légaux qui ne sauraient être possibles sans la complicité de grands commis de l’Etat disposant de pouvoirs de décisions pour soutirer ces milliards imputés à cet agent de la présidence de la République. Un simple responsable du matériel ! Interpellé et écroué pour malversations, Ibou Karadjé n’a pas traîné les pieds pour craquer. Devant la police judiciaire, celui qui se vantait d’avoir tant de véhicules de luxe sur fonds propres pour sa campagne électorale ¯il était candidat aux récentes élections locales et ne visait pas moins que le prestigieux poste de président du conseil de ville de Niamey ¯ a vite fait de cracher le morceau.
Il aurait cité les noms de plusieurs personnalités et cadres de l’administration financière dont ceux du Premier ministre actuel, Ouhoumoudou Mahamadou, l’ex-première dame, Malika Issoufou, l’ancien ministre délégué au Budget.
Une haute personnalité proche d’Issoufou Mahamadou a rencontré Ibou Karadjé peu avant son audition à la police judiciaire
Il y a quelques jours, Ibou Karadjé a été ramené de sa prison à la police judiciaire pour être réécouté. À l’occasion, une haute personnalité de la page tournée, précisément un ancien ministre des plus cotés auprès d’Issoufou Mahamadou s’est rendu à la police judiciaire. Sur place, il a eu un entretien d’une quinzaine de minutes à peu près avec le prévenu. La teneur n’a pas été révélée mais on imagine le contour des échanges intervenus entre Ibou Karadjé et ladite personnalité avant que l’audition de celui-ci ne débute. Peut-être une démarche visant à le rassurer pour qu’il ne balance pas les noms de certaines personnes-clés. Quoi qu’il en soit, il a suffi de quelques jours pour qu’une belle brochette de hauts fonctionnaires soient cueillis par la police judiciaire. Une vingtaine de personnes, dont le payeur général du Trésor. Pour le moment, on ne note aucune interpellation d’un ancien ministre. Pas même celle du secré- YAOU taire général du ministère des Finances ou encore celle de l’ancien ministre du Budget. Selon certains observateurs avisés, il ne faut pas espérer quoi que ce soit. Selon leurs dires, non seulement les véritables responsables ne trinqueront pas, mais ceux qui sont aujourd’hui enquiquinés ne seront jamais jugés. Un simple ballet diplomatique visant à amuser la galerie.
S’achemine-t-on vers l’audit de ces innombrables programmes et projets logés à la présidence uniquement pour un besoin d’enrichissement personnel ?
La gestion d’Issoufou Mahamadou est en fait un scandale permanent. Il suffit de gratter un peu pour révéler d’autres énormités. Pratiquement tous les grands projets et programmes étaient rattachés à la présidence. A dessein ! Les marchés les plus mirobolants étaient octroyés par entente directe. Une procédure frauduleuse qui a fait saigner les finances publiques autant que les pratiques mafieuses de Ibou Karadjé et ses complices. Entre autres, l’on se souvient de ce marché insolite de reprise de la peinture des murs de la présidence de la République qui aurait coûte plus d’un milliard de francs CFA. En attendant de connaître l’épilogue de l’affaire Ibou Karadjé, s’achemine- t-on vers l’audit de ces innombrables programmes et projets logés à la présidence uniquement pour un besoin d’enrichissement personnel ? Le régime semi-présidentiel sous lequel Issoufou Mahamadou a gouverné ne lui autorisait pas une telle concentration de programmes et projets alors qu’il n’est nullement responsable devant l’Assemblée nationale. Un principe parfaitement connu de l’intéressé qui a pourtant tout violé pour faire les choses à sa guise.
Yaou
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Affectation et mutation d’agents du ministère des Affaires étrangères : Hassoumi Massoudou, encore pris la main dans le sac
L'affaire secoue actuellement le monde diplomatique nigérien, mais Hassoumi Massoudou, le ministre d’État, des Affaires étrangères et de la Coopération depuis avril 2021, veille à faire taire tout remous qui pourrait l’éclabousser. Le syndicat de la maison est particulièrement tenu en joue pour empêcher tout déballage préjudiciable, lui que l’on dit aspirant à la présidence du Pnds Tarayya. Il y a de quoi. Le 16 novembre dernier, il signe un arrêté portant rappel, affectation et mutation de certains agents. Un arrêté dont le Courrier a obtenu copie. Quoi de plus normal. Certains, en poste depuis les cinq ans règlementaires qu’un agent des Affaires étrangères est autorisé à faire dans un poste, doivent revenir à l’administration centrale. Hassoumi Massoudou a, donc, procédé à un vaste mouvement d’ensemble où les uns ont été maintenus à leurs postes initiaux, les autres, mutés ou remplacés. Seulement, dans le lot des nouveaux promus à ces postes convoités par les personnels des Affaires étrangères, il y a des cas qui suscitent mécontentement et forte désapprobation. Selon une source ayant requis l’anonymat, Hassoumi Massoudou n’a pas pu s’empêcher de caser quelques contractuels. Autrement dit, des individus n’ayant pas encore intégré les effectifs de la Fonction publique. Certainement la clientèle politique rose, composée déjà de 98% d’ambassadeurs et consuls du Niger à l’étranger, malgré la présence, aux côtés du Pnds Tarayya, d’alliés politiques avec lesquels il a gagné et gère le pouvoir.
Sur l’arrêté incriminé, Hassoumi Massoudou a glissé quelques cinq contractuels identifiés grâce à un numéro matricule «maison» qui leur a été affecté. Est-ce pour camoufler l’acte ? C’est possible. Même si un indice, assez subtil, lève toute équivoque sur le statut des «intrus ». Ils sont nommés, non pas «en qualité de», mais plutôt «avec rang de». Autant dire des compléments d’effectifs hissés à un grade appréciable dans la hiérarchie du personnel diplomatique pour leur permettre d’avoir accès à des indemnités et avantages assez intéressants. Sur les cinq relevés par le Courrier, deux sont nommés «avec rang» de deuxième secrétaire et trois, «avec rang» de premier secrétaire ». Le Niger, note un diplomate ayant requis l’anonymat, ne manque pas pourtant de personnels diplomatiques suffisants pour élever au rang de premier et de deuxième secrétaire des contractuels. Selon notre source, « la diplomatie nigérienne n’a jamais été aussi banalisée que sous ce régime ».
C’est toujours Hassoumi Massoudou dans les scandales de l’achat de l’avion présidentiel et de l’uraniumgate.
Poids lourd des affaires fumeuses qui ont gangrené la 7e République, Hassoumi Massoudou n’est pas à son premier coup d’éclat du genre. Déjà en 2013, alors directeur de Cabinet d’Issoufou Mahamadou, l’actuel ministre des Affaires étrangères a piloté l’achat de l’avion présidentiel. Un scandale financier de grosse ampleur, le gouvernement, sous les auspices de Hassoumi Massoudou, ayant acheté un appareil d’occasion qui a plus de 15 ans de vols commerciaux à son actif. Malgré tout, non seulement il a coûté plus cher que le neuf, mais il a été acheté à crédit alors qu’une inscription budgétaire de 21 milliards et un don d’Areva (actuelle Orano) de 35 millions d’euros, soit un peu plus de 23 milliards de francs CFA, étaient disponibles pour couvrir cette dépense. Une affaire jamais élucidée à ce jour. Entre-temps, le même Hassoumi, toujours à ce poste, a été découvert en tant que maître d’ouvrage dans la non moins nébuleuse uraniumgate. Un tour de passe-passe dans lequel l’actuel ministre des Affaires étrangères a transféré, à partir d’un compte bancaire qu’il a créé pour le besoin de la cause au nom de Sopamin (Société de patrimoine des mines du Niger), 200 milliards de francs CFA à Dubaï, vers un compte appartenant à Optima Energy. La société en question appartient, entre autres, à Georges Hawa, un escroc international poursuivi pour faits d’escroquerie portant sur plusieurs millions de dollars. Pour mémoire, Bazoum Mohamed, alors membre du gouvernement d’Issoufou Mahamadou, a notamment déclaré que Hassoumi ne démissionnera pas et qu’il ne sera pas démis de ses fonctions. L’intéressé est, donc, un abonné aux affaires fumeuses. Des affaires pour lesquelles il n’a jamais été inquiété et qui rendent celle des nominations et affectations de contractuels à des postes de diplomates d’une banalité frappante.
Laboukoye
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Affolement au PNDS-Tarayya
Depuis le cuisant échec du coup chaos abondamment fantasmé par le candidat aux multiples pièces d’état civil et ses thuriféraires, c’est le désenchantement et la peur qui s’installent au PNDS. Terriblement angoissés, c’est le sauve qui peut au sein des militants du parti rose, aujourd’hui plus que jamais. En tout cas, aux dires de certaines sources internes au parti, la déception est totale, à la mesure du faux espoir chanté. Car, pour beaucoup de militants du PNDS, l’avenir du parti est plus qu’incertain. C’est pourquoi, selon nos sources, des grosses pointures du PNDS, impliquées dans des malversations diverses, craignent beaucoup pour leur sort. Une situation qui pousse, aux dires de nos sources, ces responsables politiques à une terrible angoisse, avec des nuits très longues et cauchemardesques.
Du reste, pour nos sources, certains envisageraient même de quitter le pays pour avoir et gravement mis à sac les deniers publics, et mis en péril les intérêts de la nation à travers de nombreux scandales et trafics divers. Pour dire qu’aujourd’hui c’est la débandade au sein du parti de Bazoum Mohamed. Des militants détourneurs des deniers publics et autres trafiquants courent dans tous les sens, et ont du mal à trouver le sommeil depuis le 27 décembre 2020. Beaucoup de nigériens se demandent si ce n’est pas cette situation qui explique le séjour du président Issoufou et de son poulain en France. En tout cas, l’opinion publique spécule beaucoup sur ce voyage en France, depuis plus d’une semaine. En effet, pour certains observateurs politiques, ils seraient allés à Paris pour tenter de trouver une issue de sortie avec la bénédiction du président français Emmanuel Macron. Ce qui sera, selon des observateurs politiques, difficile pour eux. Car le peuple nigérien a décidé de prendre, désormais, son destin en main. Cela d’autant que, l’ère de la colonisation est, à jamais, révolue. Le peuple nigérien est un peuple souverain et plus personne ne va lui imposer des ‘’sous-préfets locaux’’ et autres valets de l’impérialisme, pompeusement, appelés dirigeants. Les Nigériens ont décidé de prendre leur responsabilité pour choisir leurs propres dirigeants. Et ce choix sera porté sur le candidat du peuple, Mahamane Ousmane, le candidat du changement et de l’espoir. Avec lui, le pays retrouvera ses lettres de noblesse, sa dignité et ses valeurs sociales. Le Niger débout, le changement s’opérera, Inch’Allah, le 21 février 2021. Pour que les Nigériens et les Nigériennes renoueront avec la joie de vivre ensemble.
Pour ainsi dire, aux âmes habitées par la peur, qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières. Mais l’Etat se fera le devoir de rentrer dans ses droits. Puisque tous les Nigériens sont égaux devant la loi et que les biens publics sont sacrés.
AS
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Afrique : Un projet de suppression des visas pour doper l’activité économique
Le projet de « Schengen africain » favoriserait les échanges commerciaux, l’investissement et le tourisme.Mais il progresse lentement en raison notamment des risques en matière de santé, de sécurité et d’immigration illégale.
Chiche ! Le Qatar a supprimé mercredi d'un trait de plume l'obligation de visas imposée aux ressortissants de 80 Etats. Les 54 pays africains pourraient-ils faire de même afin de relancer leur intégration et créer de la prospérité ?
C'est en tout cas l'objectif que l'Union africaine s'est fixé pour début 2018. Un projet présenté comme un « Schengen africain », même s'il ne s'agit pas de supprimer les contrôles aux frontières comme en Europe mais simplement les obligations de visa. Nul besoin en effet d'expertise sophistiquée pour se rendre compte que l'obligation de visa, par les délais, les coûts et les incertitudes bureaucratiques qu'elle implique, freine le commerce, l'investissement, le tourisme et le marché du travail.
Perte de leur privilège
Mais cette Afrique fluide représente un rêve à pas lents. En juillet 2016, le président du Rwanda, Paul Kagame, brandissait avec son homologue tchadien Idriss Déby le premier passeport panafricain censé permettre de se rendre librement dans tous les pays du continent. Douze mois plus tard, ils en sont quasiment toujours les seuls détenteurs. En effet, les bureaucrates ne sont pas les seuls à redouter la perte de leur privilège de donner ou pas un coup de tampon. Les recettes publiques en souffriraient aussi. Les visas sont un marqueur de souveraineté. Ils sont aussi censés servir de ligne de défense contre les flux migratoires illégaux, les épidémies, les trafics. Des risques considérables en Afrique, qui accueille bien plus de réfugiés que l'Europe et où sévissent les épidémies les plus redoutables de la planète. « Nous n'avons pas actuellement les capacités frontalières, militaires ou sanitaires », souligne Victoria Lukoye, professeur de relations internationales à l'université de Nairobi.
L'Union africaine vise encore plus loin que la suppression des visas. Elle table à l'horizon 2063 sur une liberté de circulation sans aucune restriction, comme aujourd'hui dans son homologue européenne, des personnes et des biens du Cap à Tunis et de Djibouti à Dakar. Un challenge monumental pour un continent qui concentrera alors 40 % de l'humanité. Selon la Banque mondiale, un commerçant africain souhaitant exporter ses produits dans tous les pays du continent peut actuellement avoir besoin de jusqu'à... 1.600 permis, licences et certificats douaniers.
Yves Bourdillon
11 août 2017
Source : https://www.lesechos.fr/
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Afrique : agroalimentaire, la grande bataille de demain
Pour l'expert Roland Portella, le continent veut et peut devenir le nouvel eldorado des entreprises agroalimentaires et agricoles.
Les revenus des secteurs agricoles et agroalimentaires en Afrique pourraient connaître une croissance de 300 milliards de dollars annuels actuels à plus 1 000 milliards de dollars annuels d'ici une vingtaine d'années, selon plusieurs analyses d'organismes internationaux de développement.
L'importation des produits alimentaires ne baisse pas en Afrique
Les professionnels du domaine signalent que les activités de transformation locale de produits primaires agricoles en produits alimentaires offrent un potentiel important en termes d'emplois ruraux et urbains, de créations de valeurs économiques et sociales. La demande des consommateurs africains en produits alimentaires transformés augmente, en raison d'une « modernisation » des styles de vie et d'une augmentation du pouvoir d'achat de certaines catégories de population. Mais paradoxalement, le continent africain importerait officiellement plus de 50 milliards de dollars de produits alimentaires en 2015 et à l'horizon de 2030 ce chiffre passerait à 120 milliards de dollars. Si l'on ajoute les importations frauduleuses, ces chiffres peuvent doubler.
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Afrique : Ces femmes à la conquête du pouvoir
En Afrique subsaharienne, la croissance de la représentation féminine dans les institutions d'État est l'une des plus rapides du monde. Elle résulte notamment de l'introduction de quotas paritaires. Alors qu'en 1960 les femmes ne représentaient que 1 % des parlementaires, la moyenne est aujourd'hui de 23,8 % pour l'Afrique subsaharienne (avec des variations nationales importantes) et talonne les 27,5 % des pays européens. Dès lors, la question se pose de savoir si une représentation accrue des femmes en politique implique nécessairement une redéfinition des rapports de genres dans les institutions de pouvoir.
LIRE aussi : Droits des femmes en Afrique : encore un long chemin à parcourir
La cause des femmes occultée par la décolonisation
Si la montée en puissance des femmes politiques africaines gagne en visibilité et en influence, leur histoire n'en reste pas moins tortueuse. Réduites à un statut inférieur pendant la colonisation, confinées au rôle de ménagères et politiquement marginalisées, les femmes sont toutefois demeurées une force électorale aussi crainte que courtisée.
Alors que la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'amorce de la décolonisation ravivèrent la lutte pour les droits civiques et politiques des femmes, leur cause fut largement occultée, autant par les régimes coloniaux que par les gouvernements indépendants. L'émancipation des femmes ayant été longtemps subordonnée à des intérêts politiques, les femmes sont restées une masse silencieuse dans l'histoire politique africaine. Centrés sur les « pères » de la nation, le leadership et le pouvoir d'État se déclinent plutôt en termes et en atours masculins, comme en Europe d'ailleurs.
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Afrique : l'Allemagne passe à la vitesse supérieure
Depuis qu'elle a redéfini les contours de sa politique étrangère lors de la conférence sur la sécurité de Munich en 2014, l'Allemagne, quatrième puissance mondiale et locomotive européenne, est plus présente sur la scène internationale et s'implique davantage dans les crises. Et notamment en Afrique. La Bundeswehr n'a cessé de renforcer sa présence au Mali ces derniers mois, les entreprises allemandes ont accru leurs investissements sur le continent, et Berlin resserre ses liens avec certains dirigeants. Elle étoffe donc sa politique africaine. À sa façon.
Prévenante, par la voix de sa chancelière quand, avant de s'envoler en octobre 2016 pour une tournée au Mali, au Niger, et en Éthiopie, celle-ci déclare à ses compatriotes : « La population africaine va doubler d'ici à 2035. (…) Du bien-être de l'Afrique dépendra la façon dont nous allons vivre en Allemagne. » Pragmatique quand, elle se concentre sur les initiatives censées favoriser l'emploi sur le continent. Et constructive quand lui revient la présidence du G20 de 2017 et qu'elle décide de mettre l'Afrique à l'agenda. Jusque-là, lors des grand-messes du G20, seule l'Afrique du Sud, un de ses membres, était de la partie.
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Afrique : l’ONU entend soutenir l’industrialisation du continent
Antonio Guterres a réaffirmé, le 20 novembre à New York, le ferme engagement pris par son institution d'appuyer l'industrialisation de l'Afrique et l'application d'un accord de libre-échange sur l'ensemble du continent.
Dans son message publié à l'occasion de la Journée de l'industrialisation de l'Afrique 2017, le chef de l'ONU déclarait:« En tant que l'un des principaux moteurs de croissance économique et de création d'emplois, l'industrialisation jouera un rôle crucial dans les activités menées en faveur du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine ».
Pour cette année, la Journée met l'accent sur les liens entre le développement industriel et les progrès de l'Afrique vers la création d'une zone de libre-échange continentale. Selon Antonio Guterres, ces initiatives se renforcent mutuellement et peuvent contribuer, à long terme, à l'avènement de « sociétés solidaires, résilientes, pacifiques et prospères », permettant ainsi de contribuer à la croissance économique du continent et d'éradiquer la pauvreté. « Des investissements stratégiques dans les infrastructures transfrontières permettront d'accroître à la fois le commerce et l'industrie, de même que la promotion des technologies vertes et des solutions à faible émission de carbone », a-t-il ajouté.
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Afrique : La croissance économique suscite le retour au bercail des expatriés africains
On les appelle les “Repat”, une expression contractée du terme “repatrié”. De plus en plus, ces diplômés africains sont nombreux à retourner sur le continent, qui affiche dans l’ensemble une croissance économique encourageante, rapporte une enquête menée par Inspira Afrika en partenariat avec Avako Group et Africa France.
Ils sont nombreux les jeunes diplômés africains à vouloir se trouver un emploi en Europe, Amérique et autres pays développés, après leurs études, parfois dans leur pays d’origine. Cette tendance, appelée “fuite des cerveaux” faisait craindre un retard de développement pour l’Afrique qui ne pouvait pas compter à 100 % sur ses forces vives.
Mais avec la crise économique et identitaire qui sévit en Europe et stimule des comportement anti-migrants, les choses tendent à changer. Cette diaspora africaine croit en l’avenir de l’Afrique dont certaines mégapoles sont frappées par une croissance économique qui fait même pâlir des puissances occidentales. Et ces diplômés, bercés aux idéaux de la globalisation et du métissage, sont une aubaine pour l’Afrique qui veut relever le défi de l’emploi et de la transition économique.
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Afrique : les universités d'excellence essaiment sur le continent
Plusieurs expériences d’enseignement supérieur de très haut niveau sont menées en Afrique pour former l’élite du futur. Ces jeunes leaders peuvent suivre, entre autres, les programmes de la Mandela Rhodes Fondation et de l’African Leadership Academy en Afrique du Sud, ou encore de l’Université Ashesi au Ghana.
Des programmes d’excellence visant à former les leaders africains de demain ont été lancés sur le continent au tournant des années 2000. Par esprit de réconciliation et désir de promouvoir les études auprès des jeunes, Nelson Mandela a été l’un des pionniers, en parrainant en 2002 une initiative du Rhodes Trust. Ce fonds donne alors 10 millions de livres sterling à la Fondation Mandela Rhodes, dotée d’un siège au Cap, l’immeuble Mandela Rhodes, offert par le groupe diamantaire De Beers.
Sous la direction de Shaun Johnson, ancien journaliste et directeur adjoint du groupe de presse Independent Newspapers, avec un conseil d’administration qui comprend l’écrivain Njabulo Ndebele, recteur adjoint de l’Université du Cap, un comité de personnalités différentes sélectionne chaque année depuis 2005 les heureux élus.
La vingtaine d’étudiants retenus sont ensuite entièrement pris en charge pour suivre un programme d’exception d’une seule année. Essentiellement sud-africains, issus de tous les milieux, ces élèves comptent aussi quelques Zimbabwéens. Le programme se veut panafricain, mais reste méconnu hors de l’Afrique australe et anglophone.
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Afrique : Pas de développement sans connectivité
Depuis maintenant quelques années, l'Afrique connaît un réel boom entrepreneurial. La génération Y innove, surprend, exporte des idées et se démarque par son usage différent des nouvelles technologies. L'une des principales sources d'inspiration pour cette jeunesse: leur vie quotidienne. Chaque problème africain est une idée d'entreprise.
Imaginez que vous vivez loin de tout, dans le désert, dans des montagnes ou dans un village perdu quelque part entre Rabat et Ouarzazate. Vous avez besoin de médicaments pour vous soigner mais l'acheminement de ce traitement jusqu'à votre lieu de vie nécessite trois à quatre jours. Que feriez-vous? Attendre?
Imaginez à présent si vous pouviez commander ce médicament depuis l'écran de votre salon alimenté par l'énergie solaire, régler la facture depuis votre téléphone mobile et récupérer votre livraison déposée par un drone devant votre porte sous 48h... grâce aux nouvelles technologies, cela est maintenant possible. L'Afrique serait-elle donc en train de récupérer petit à petit son retard dans l'innovation high-tech? Certainement. Mais à sa manière. Et à son rythme.
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Afrique : un fonds pour les jeunes agriculteurs
Le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigérian Akinwumi Adesina, a annoncé la création d'un fonds dédié aux jeunes entrepreneurs agricoles doté de 250.000 dollars, selon un communiqué de la BAD daté de vendredi soir. Lauréat du prix mondial de l'alimentation, M. Adesina s'est engagé à consacrer la dotation financière qui accompagne le prix à la création de ce fonds spécial.
"Je m'engage à consacrer les 250.000 dollars de ma récompense du prix mondial de l'alimentation pour mettre en place un fonds entièrement dédié au financement des jeunes Africains actifs dans l'agriculture pour nourrir l'Afrique", a-t-il déclaré lors de la cérémonie de remise du prix vendredi à Des Moines (Etats-Unis).
"Les grandes réalisations (d'Akinwumi Adesina) ont touché des millions d'agriculteurs et de personnes vivant dans la pauvreté rurale au Nigeria et dans toute l'Afrique", a expliqué le président de la Fondation du prix mondial de l'alimentation, Kenneth Quinn, cité dans le communiqué.
Sous la direction du président Adesina, la BAD oeuvre à l'accélération du développement agricole à travers sa stratégie Nourrir l'Afrique, avec un investissement prévu de 24 milliards de dollars sur les dix prochaines années, selon le communiqué de la BAD. Le prix vient également récompenser le travail qu'Adesina a accompli au cours des deux dernières décennies avec la fondation Rockefeller, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique et le ministère de l'Agriculture et du développement rural du Nigeria, indique la BAD.
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Afrique : Zoom sur les 10 pays les plus démocratiques
Les dix pays les plus démocratiques d’Afrique ne sont pas forcément les mêmes selon les deux index de référence mondiaux publiés chaque année. Pour l’Economist Intelligence Unit (EIU), on ne trouve que six démocraties « défectueuses » en Afrique, alors que l’ONG Freedom House pointe dix pays libres sur le continent, dont les scores n’ont rien à envier à la France, l’Italie ou les Etats-Unis.
L’Afrique, elle, offre un visage contrasté, avec des points sombres marquant les régimes les plus autoritaires de la planète. Ainsi, au même niveau que la Corée du Nord, la Syrie et l’Arabie saoudite, figurent la République démocratique du Congo (RDC), la République de Centrafrique, le Tchad, la Guinée équatoriale et la Guinée-Bissau.
Du coup, sur la carte du monde de Freedom House, qui mesure les degrés de libertés publiques et de droits politiques, dix pays d’Afrique se distinguent comme « libres » (18% du total et seulement 12% de la population au sud du Sahara). Il s’agit dans l’ordre du Cap-Vert (avec un index élevé de 90, similaire à celui de la France, sur une échelle allant de 0 à 100), l’île Maurice (89, aussi bien que l’Italie ou les Etats-Unis), du Ghana (83, au même niveau que Panama), du Bénin (82, comme l’Argentine et la Corée du Sud), Sao Tomé et Principe (81), suivi par le Sénégal, l’Afrique du Sud et la Tunisie (78, un cran en dessous du Brésil), la Namibie (77, le même niveau que l’Inde) et le Botswana (72, à égalité avec le Pérou).
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Afrique centrale: la libre circulation des personnes devient une réalité
La Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac) a "pris acte" mardi de la ratification fin octobre, par tous les Etats membres, de l'accord de 2013 sur la libre circulation des personnes dans la sous-région, mettant fin à des négociations laborieuses entamées il y a plus de quinze ans.
Les chefs d'Etat de la Cémac, réunis en sommet extraordinaire à N'Djamena, ont aussi décidé d'autoriser la Banque de développement des Etats d'Afrique centrale (Bdeac) à débloquer 1,7 milliards de francs CFA pour accompagner l'application de la libre circulation.
La question de la libre circulation est sur la table depuis des années en Afrique centrale: en 1972, l'ancêtre de la Cémac avait déjà acté la libre circulation des personnes, sans qu'elle ne soit appliquée.
En 2000, à la création de la Cémac, l'idée d'un "passeport Cémac" avait été avancée puis décidée, mais il n'a jamais vu le jour.
Les négociations sur la libre circulation, laborieuses, ont depuis continué à chaque sommet de la Communauté, mais elles ont longtemps achoppé en raison des refus de la Guinée équatoriale et du Gabon, pays pétroliers peu peuplés et relativement prospères qui craignaient une immigration massive.
Les six pays de la Cémac (Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad), dont la monnaie commune est le franc CFA, représentent un marché de 30 millions de consommateurs
1er novembre 2017
Source : http://www.bbc.com/afrique/region-41825873
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Afrique du Sud: le livre sur la fin de vie de Mandela retiré des librairies
Un livre sur la fin de vie de Nelson Mandela a été retiré des librairies, suite à une intense polémique. Le livre intitulé « Les dernières années de Mandela », a été publié le 18 juillet. L'ouvrage a été écrit par Vejay Ramlakan, le chirurgien militaire à la tête de l'équipe médicale qui a suivi Madiba dans les 10 dernières années de sa vie. Au fil des pages, le médecin fait des révélations très intimes sur la fin de vie de Mandela et donne de nombreux détails sur le dossier médical de l'ancien chef de l'Etat. La publication, accusée de contrevenir au secret médical, a été retirée des rayons en début de semaine.
La famille de Nelson Mandela a très peu apprécié la publication du livre évoquant les dernières années du « Père de la Nation ». Sa veuve Graça Machel a menacé de porter plainte pour atteinte au secret médical, soutenue par le chef de clan, Mandla Mandela, qui a dénoncé « un énième abus de l'héritage et du nom (de son grand père) ».
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Afrique terre d'avenir : Tout le monde y croit sauf les Africains eux-mêmes
« Quand je regarde l’Afrique, je vois en effet le continent de l’avenir. L’Afrique est en train de connaitre une transformation sans précédent, avec une croissance continue depuis 2000, l’urbanisation et l’essor des classes moyennes, le développement du secteur privé et une jeunesse créative et dynamique. Il y a bien entendu des défis que l’Afrique devra surmonter : la démographie, les pandémies ou le dérèglement climatique qu’elle subit, les inégalités et la faiblesse de la gouvernance. Mais je suis convaincu que l’Afrique surprendra le monde par son dynamisme », a répondu d’Emmanuel Macron. Intéressant !
Les chiffres confortent l’analyse de Macron. Le rapport 2017 du Forum Mo Ibrahim souligne que parmi les 25 pays au taux de croissance le plus élevé entre 2000 et 2014, 10 sont africains.
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Afrique: des multinationales veulent instaurer leur mainmise sur l'agriculture
Près de 15 ans après l’engagement fait à Maputo en 2003 d’allouer au moins 10 % du budget à l’agriculture, seuls 5 des 54 pays africains ont atteint cet objectif. Dans un rapport publié en janvier dernier, Grain, une ONG internationale, dénonce la volonté des grands groupes agro-industriels de prendre le contrôle de l’alimentation et de l’agriculture dans les pays du Sud, notamment sur le continent africain.
Le rapport de Grain (cliquez ici pour lire le rapport, ndlr) s’inquiète de l’initiative « Grow », lancée en 2009 par le Forum économique mondial et des multinationales qui investissent dans l’agriculture sur le principe du partenariat public-privé. Cette initiative inquiète l’ONG Grain, explique son coordonnateur, Ange David Baimey. « C’est cette nouvelle vision de permettre au secteur privé de pouvoir exercer un rôle assez central au niveau de l’agriculture et on a des inquiétudes à ce niveau parce que cette implication des entreprises et globalement des multinationales a un impact effectivement au niveau des paysans en termes de disponibilité des terres, en termes de disponibilité des semences. C’est vraiment inquiétant. »
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Agadez : 1030 migrants nigériens rapatriés d’Algérie
1030 migrants nigériens rapatriés d’Algérie sont arrivés à Agadez, le 26 Août 2017, après plusieurs jours de voyage. On y dénombre 185 enfants, 97 Femmes et 761 hommes. Douze (12) autres migrants de Nationalité Nigériane et un soudanais font partie de la vague. Les autorités régionales les ont pris en charge avec l’appui des partenaires comme l’UNICEF, la croix rouge, l’URC, le PAM. Le gouverneur de la région d’Agadez et une forte délégation ont rendu visite aux migrants à leur lieu d’hébergement, dans l’enceinte de l’école primaire TCHIDNASS, pour constater leur condition d’accueil et d’hébergement. L’acheminement du premier groupe des migrants Nigériens vers leur région d’origine a débuté ce Mardi 29 Août 2017.
Des migrants satisfaits de l’accueil
Les migrants Nigériens rapatriés ont quitté leurs régions d’origines à la quête du travail pour les hommes et les femmes s’adonnent à la mendicité. FASSIMA est originaire de TESSAOUA : « J’ai quitté avec mon enfant de 05 ans ; à TAMANRASSET je faisais la mendicité ; c’est la première fois que je suis allée en Algérie ; on nous a arrêtés et on nous donné à manger avant qu’on nous achemine vers ASSAMAKA. Les autorités de notre pays nous ont bien accueillis », dit-elle. Une autre refoulée nous confie qu’en Algérie on a beaucoup souffert ; elle a deux enfants ; ils les ont surpris, rapporte-t-elle ; certains ont pris la fuite et eux on les arrêtés. Ce n’est pas la joie mais Dieu merci depuis leur arrivée à Agadez, ils sont bien traités ; les autorités sont venues pour voir leurs conditions d’hébergement et ils ont pris toutes les dispositions pour les acheminer chez eux : « moi, je suis de KANTCHE région de Zinder, j’ai l’habitude d’aller et revenir, mais cette fois j’ai pas eu de chance leur dis cette mère de deux enfants.
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Agadez : 2 761 personnes rapatriées d’Algérie à travers 9 vagues en 2017
Décidément, le rapatriement des migrants de l’Afrique subsaharienne de l’Algérie en direction du Niger est loin d’être fini. Débuté depuis l’année 2014, l’Algérie continue de refouler les Nigériens suite, dit-on, à un protocole signé entre les deux pays. Cette année 2017, du 26 août à ce jour, la cité de l’Amenokal OUMAROU a accueilli neuf (9) vagues des migrants rapatriés composées des femmes, enfants et hommes, originaires d’horizons diverses, principalement des régions de Zinder, Maradi et Tahoua. Ces derniers sont pris en charge par les autorités régionales d’Agadez avec l’appui des partenaires qui interviennent dans le domaine de la migration.
Le droit de l’homme respecté
Cette neuvième vague des migrants arrivée cette semaine à Agadez compte 484 personnes parmi lesquelles 64 femmes, 131 enfants et 289 Hommes. Ils sont arrivés dans des bonnes conditions. Sur le site d’accueil, certains de ces migrants évitent tout contact avec les médias. Tout de même « La Nation » a réussi à rentrer en contact avec certains. L’un d’entre deux confie : ‘’Je veux parler mais il ne faut pas citer pas mon nom. Nous venons d’être refoulés de l’Algérie. A ce sujet, je tiens a précisé que ce refoulement a été fait dans la dignité. Les Algériens nous ont donné le temps de prendre les quelques bagages que nous avons, et tout au long de notre voyage, nous n’avons manqué de rien ». Il poursuit : ‘’Aujourd’hui, j’ai honte de rentrer au village. J’ai quitté parce que les temps sont durs. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous quittons nos villages et familles pour aller en Algérie. Il faut dire la vérité. En campagne, les gens ont faim. L’Etat a oublié les paysans. En Algérie, on a vu comment l’agriculture et l’élevage sont soutenus, pourquoi pas chez nous ? Dieu merci aujourd’hui, j’ai au moins 60 ans. Je pense que le mieux c’est de remettre ma vie dans les mains du bon Dieu et me consacrer à ma religion le peu de temps qui me reste dans ce monde’’ Un autre refoulé plus jeune ajoute : ‘’ Je me nome ABDOUSSALAMOU. Ce que je regrette dans ma vie est le manque d’études. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école, mais le peu de temps que j’ai passé en Algérie, j’ai appris et j’ai compris beaucoup de choses ». Revenant sur le sujet, il confirme les témoignages de son prédécesseur : ‘’ Nous avons quitté la terre Algérienne dans la dignité, et Agadez, nous avons été bien accueilli. Moi, je veux continuer au village juste pour revoir les parents, mais j’ai le projet de revenir pour m’installer à Agadez. Je veux m’investir dans la restauration. En Algérie, j’ai un peu travaillé dans certains restaurants, et un ami installé ici m’a expliqué que même à Agadez ça marche autour des marchés. Je veux voir comment débuter et j’espère que ça va me permettre de vivre ma vie’’.
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Agadez : 7eme vague de migrants nigériens rapatriés d’Algérie
Image d'illustrationUne fois de plus la région d’Agadez accueil une énième vague des migrants Nigériens refoulés d’Algérie, ils sont au total 246 personnes rapatriées composés d’hommes, femmes et enfants qui sont arrivés ce dimanche 15 Octobre à Agadez. Aussitôt arrivés dans la ville d'Agadez, ces nigériens rapatriés d'Algérie ont été pris en charge par les autorités de la région d'Agadez.
La mendicité principale activité des rapatriés
Ces rapatriés dont la plus part sont des ressortissants de régions de Zinder, Maradi et Tahoua expliquent la situation dans laquelle ils ont été refoulés, Mme Baraatou est originaire de Korgom région de Maradi, elle nous confie ‘’ ça me fait trois jours seulement que je suis arrivée à TAMANRASSET, je suis allée juste pour avoir de quoi nourrir mes deux enfants, ce que je suis allée faire c’est la mendicité’’ dit-elle avant de poursuivre ‘’ On était en ville quand on nous a pris, ils ont dit Aller ! Vous allez rentrer chez vous au Niger, c’est comme cela qu’on a été regroupé et ramener ici à Agadez’’ et sa voisine du même village ajoute ‘’ Ils ne veulent pas de la mendicité, j’ai deux petits enfants avec moi, vous voyez ils ont souffert et maintenant Dieu merci de voir que nous sommes à Agadez’’.
SARATOU est originaire de Kantché, elle confie au journal la NATION’’ Ce n’est pas la première fois que je suis allé en Algérie, je n’ai pas eu de chance cette fois ci, on m’a refoulée, même si je retourne a Kantché qu’est-ce que je vais faire ? ‘’ Dit-elle avant d’ajouter ‘’ Nos autorités doivent réagir, le mal, même les vivres qu’on amène pour nous accompagner n’arrivent pas dans nos mains, ceux qu’on a refoulé avant nous, attendent encore les vivres que l’Algérie a mis à leur disposition’’ conclut SARATOU.
Mallam SAMINOU est originaire de Tessaoua, il nous confie ‘’ Les autorités Algérienne nous ont rapatrié dans la dignité, ils ont respecté tous nos droits, si quelqu’un parmi nous ,vous dis qu’il a été mal traité, sachez que ce n’est pas vrai’’ dit-il avant de poursuivre ‘’ Moi je ne condamne pas les autorités Algérienne , si aujourd’hui nous sommes rapatriés chez nous au Niger, on a eu beaucoup en Algérie, en tous cas pour ceux qui partent travailler dignement, on a été bien traité, bien nourri et bien transporté jusqu'à Agadez où on a été bien accueilli et j’espère qu’on aura le même traitement pour rentrer enfin chez nous’’ conclut Mallam SAMINOU.
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Agadez : Arrivée d’une vague de refoulés d’Algérie parmi lesquels des malades
Une vague de refoulés d’Algérie est arrivée dimanche dernier à Agadez à bord de 26 camions. Ils sont au total 664 personnes, dont 572 Nigériens et 92 d’autres nationalités. Parmi eux, de nombreux malades, qui dés leur arrivée, ont été pris en charge dans le district sanitaire d’Agadez avec l’appui de l’ONG Médecins Du Monde (MDM).
Une vague dans laquelle des nombreux malades
Issoufou Boubacar ABDOURAHMANE, assistant du Secrétaire Permanent du Dispositif National de Prévention, de Gestion des Catastrophes et crises Alimentaires de la région d’Agadez explique au micro du journal « La Nation » : ‘’Les migrants arrivés dans cette vague étaient au nombre de 664 parmi lesquels, on dénombre 572 Nigériens. La particularité de cette vague, on a enregistré en son sein de nombreux malades, à cause certainement des conditions du voyage et de l’état de la route. Certains dans une situation très critique ont été vite pris en charge par le district sanitaire d’Agadez avec l’appui de l’ONG Médecins Du Monde. C’est le partenaire MDM qui prend en charge les cas des personnes très malades. Aux urgences, nous avons enregistré trois personnes dont deux femmes et un homme. Les femmes sont transférées au centre Mère et Enfant et l’homme au Centre Hospitalier Régional. Les trois sont pris en charge par MDM. Une autre grande particularité de cette vague des migrants refoulés d’Algérie que nous avons accueillis ici à Agadez, elle compte un bébé de moins d’un mois qui a perdu sa maman à partir de l’Algérie mais qui été accompagné par la grande sœur de sa maman. A ce propos, nous avons une note des autorités de l’Algérie qui avaient adressé un courrier à l’endroit des autorités d’Agadez pour leur faire signe de ce cas particulier de bébé qui a perdu sa mère. A part ces cas, dans l’ensemble tout va bien. Comme d’habitude avec l’appui de tous nos partenaires comme URC, MDM et OIM qui se chargent de la restauration de ces migrants durant leur séjour à Agadez, nous avons bien accueilli tous les migrants, et ils ont été mis dans des conditions meilleures pour alléger toutes les souffrances qu’ils ont endurées en cours de route. Donc tous les 664 personnes refoulées ont été bien accueillies, bien hébergées, bien nourries. A l’heure où je vous parle, les Nigériens ont tous emprunté le chemin de retour vers leurs régions d’origine. D’autres vagues vont encore suivre mais nous espérons qu’il n’y aura pas des malades même si aujourd’hui au niveau du Dispositif National de Prévention, de Gestion des Catastrophes et Crises Alimentaires de la région d’Agadez nous avons l’habitude de gérer ces refoulés qui arrivent par centaine ».
Il faut noter que depuis le début de cette année 2018, il y a eu au total dix vagues de refoulés d’Algérie, soit un total de 5.518 personnes dont 5.328 Nigériens et 190 de nationalité étrangère.
Issouf Hadan (Agadez)
03 avril 2018
Source : La Nation
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Agadez : Autopsie d’un mal très profond, légendaire
Quand on parle d’Agadez, beaucoup voit une ville minée par l’insécurité où les citoyens tombent sous l’effet des crimes les plus rocambolesques ! Eh oui ! Les crimes à Agadez sont une réalité et il ne se passe pas 48 heures sans qu’un odieux meurtre ne soit enregistré. Plusieurs raisons d’une contingence accrue peuvent expliquer cet état de fait. Mais attention à ne pas se limiter à l’arbre qui cache la forêt car se serait rater les bons éléments d’analyse.
A priori, on peut dire que la ville d’Agadez paie le prix du développement. Comme à Niamey, Maradi, Zinder et les autres grandes villes du pays, Agadez est aussi un centre urbain en plein épanouissement ? Agadez grandit, s’élargit, se peuple de plus en plus et finit par devenir un grand centre très attractif. Attractif non pas seulement par son charme et la richesse de ses infrastructures, mais par les activités en tout genre qui s’y mènent. Pôle économique au voisinage des grandes entreprises qui extraient et traitent plusieurs ressources minières du pays, dont l’Uranium d’Arlit. Voilà un élément très déterminant dans l’explication des contingences qui minent la vie des populations d’Agadez.
Néanmoins, penchons-nous un tant soit peu sur les crimes générés par l’évolution, le développement de la ville ; car, tout développement a un prix. En effet dans une ville dont la population évolue vers le million d’habitants, une ville au voisinage de quatre poudrières (L’Algérie, La Libye, Le Mali et le Tchad), une ville qui a échappé de justesse au sort de Gao envahie et prise en otage par les groupes armés déstructurés et éparpillés suite à l’assassinat de Kadhafi…quoi de plus normal que des crimes de développement ne se multiplient ? Les vols, les règlements de compte, les abus de confiance, la jalousie, le proxénétisme, l’avarice, l’égoïsme, la cupidité… sont autant de tares que nous avions héritées des pratiques mafieuses générées par l’évolution et le développement. Franchement on ne saurait faire des omelettes sans casser des oeufs. Ce climat d’insécurité règne aujourd’hui dans toutes nos grandes villes surpeuplées où des chômeurs se débrouillent comme ils peuvent dans un environnement sulfureux. Soit.
Malgré tout ce que nous avions précités comme éléments de causes, il faut évoquer la responsabilité de l’Etat par l’intermédiaire de l’autorité décentralisée. En effet, l’une des causes de l’insécurité grandissante à Agadez est la prolifération de sites aurifères artisanaux. La découverte et la mise en exploitation subite de nombreux sites aurifères a transformé Agadez et ses environs en des endroits très dangereux où la gâchette est très facile. L’un des sites le plus célèbres est celui d’Ibarkaten qui abrite des centaines d’exploitants qui ne cessent de se duper à tour de rôle. En effet aujourd’hui il est très difficile de sortir l’or d’Ibarkaten pour le mener jusqu’à bon port sans que l’on ne soit attaqué par des malfrats. Qui sont-ils ? Ce sont pour la plupart les exploitants eux-mêmes qui entretiennent des groupes armés. Ils se nuisent, se font mal dans un environnement de terreur, de menaces en tout genre. Même si l’or arrive à arriver à bon port dans la capitale, il en demeure qu’il est loin d’être sécurisé. On a encore en mémoire plusieurs vols commis sur des bus en déplacement, certains à la sortie même d’Agadez. Le plus gros acte a été enregistré sur un bus de la SONITRAV où une quantité d’or d’une valeur de 200 millions a été subtilisé par des bandits armés juste à 15 km de la sortie de la ville.
Au vu de nombreux dangers consécutifs à l’exploitation des sites aurifères, le gouvernement et les autorités régionales ont pris des mesures conservatoires dont la fermeture de plusieurs exploitations (Trous) clandestins. Cette mesure a contribué à diminuer les accidents sur les sites ; cependant, elle a produit un effet boomerang incontrôlable. En effet, les jeunes exploitants habitués à manipuler l’argent dans des cérémonies fastidieuses se sont retrouvés pour la plupart sans ressources. Ils sont des jeunes arrivés très vite sur le tas, n’ayant aucune expérience réelle de gestion des affaires. L’argent qu’ils gagnent est gaspillé lors des cérémonies tellement que seuls les Touaregs ont le secret. Il n’est pas rare de voir un jeune se lever et verser tout d’un coup plus d’un million de francs sur un guitariste ou une jeune danseuse de Tendé. Dans la ville, ces jeunes aiment se pavaner dans des parures richissimes et des véhicules Toyota dernier cri de plus de 50 millions. Tout autour d’eux, ces nouveaux parvenus ont mis en place des groupes mafieux versés dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants. Car, de l’or au trafic de stupéfiants il n’y a qu’un pas à franchir ; et ces jeunes ont réussi à le franchir. Pour dire que ce sont toutes ces ramifications qui se retrouvent subitement mises en branle par la décision de chasser plusieurs exploitants des sites aurifères. Que peuvent faire des individus habitués à jouer avec de l’argent ? A leur nombre il faut aussi ajouter tous ceux venus de la Libye qui ont perdu aussi leurs affaires. Voilà comment la ville d’Agadez a fini par se retrouver avec une proportion élevée de jeunes privés de leurs sources de revenus. Faute d’autres choses à faire qui procurent de l’argent aussi facilement que l’or et le trafic, plusieurs se sont alors reconvertis dans le banditisme armé. C’est ce qui explique en grande partie la prolifération des attaques, des vols et des crimes dans la ville d’Agadez.
Somme toute, ne faisons pas ce que nous avons l’habitude de faire : chercher le problème ailleurs alors que nous l’avons sous les bras. Certains spécialistes parlent même d’un plan conçu à volonté pour créer une autre zone d’insécurité. Nous ne savons pas là où ils sont allés chercher de telles chimères. En réalité, Agadez ne souffre que d’une insécurité résiduelle exacerbée par l’arrêt de certaines activités. La fermeture des sites aurifères et la maîtrise de plus en plus efficace des circuits de trafic des stupéfiants ont fait perdre leurs emplois à plusieurs jeunes. Trouvons juste le moyen de relever ces jeunes, de leur proposer autres choses décentes à faire et le problème est résolu. Ne commettons pas les mêmes erreurs qui ont engendré la rébellion : démotiver les gens de leurs activités jugées indécentes et leur braquer les yeux, sans aucun accompagnement.
Amadou Madougou
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Agadez : Des élus locaux expriment leur ras- le- bol
Réuni le 20 Mars 2017, dans la Salle des Réunions du Conseil Régional d'Agadez, le cadre de concertation qui regroupe tous les quinze maires de la région et l'ensemble des conseillers régionaux tous bords politiques confondus, a rendu publique une déclaration résumée en deux points. Premièrement, les élus locaux ont dénoncé à l'unanimité le refus par trois sociétés minières de la place à savoir les deux filiales d'Areva, au Niger Somaïr et Cominak et la Sonichar qui refusent de mettre les communes dans certains de leurs droits. " Ces trois sociétés s'insurgent de manière désinvolte contre la seule taxe qui revient entièrement aux populations subissant les effets néfastes et directs des activités industrielles. Il s'agit de la taxe professionnelle", a sou- ligné Issouf AG Maha qui a lu la déclaration.
Sur ce même registre, les élus réunis à Agadez, ont déploré : " que des sociétés qui se disent respectables et respectueuses des lois de la République se versent dans l'incivisme fiscal pour une taxe dont s'acquitte même la petite vendeuse de galette et ce malgré les injonctions des services des impôts".
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Agadez : Du ririfi à la commune urbaine
Le conseil municipal d’Agadez se porte bien, les services fonctionnent bien, déclare le maire Feltou, en réponse à un bloc d’élus qui avait adressé une lettre demandant la convocation d’une session extraordinaire. Il vous souviendra que dans notre numéro 36, paru le Mercredi 17 Mai 2017, nous parlions d’une bisbille à Tchirozerine où un bloc de dix sept conseillers de la commune urbaine d’Agadez, avait adressé une lettre au maire, le 15 Fevrier dernier, pour demander la convocation d’une session extraordinaire et débattre de trois points essentiels qui sont l’utilisation du mercure dans le traitement de l’or, la spéculation des parcelles et la mal gouvernance au sein de la commune .
Deux mois après le silence du maire, neuf conseillers du même bloc ont cette fois-ci écrit à l’autorité de tutelle qui est le préfet de Tchirozerine, pour lui demander de rappeler le maire à l’ordre conformément à l’article 173 du code général des collectivités territoriales.
Face à toutes ces agitations, le premier responsable de la commune, président du conseil municipal d’Agadez, le maire Rhissa FELTOU a tenu à éclaircir ses concitoyens sur ceux qui se passent réellement au niveau du conseil.
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Agadez : Entretien avec le Sultan de l’Aïr, El Hadj Oumarou Ibrahim Oumarou
Le Sultan de l’Aïr, l’Honorable Oumarou Ibrahim OumarouFervent acteur de la paix, le Sultan de l’Air a séjourné récemment avec plusieurs de ses pairs africains aux Etats -Unis, en Italie et en France. Ces rencontres ont donné aux participants l’occasion de partager l’expérience de leurs pays en matière de consolidation de la paix, de lutte contre l’extrémisme violent.
Honorable vous venez d’effectuer un séjour aux Etats -Unis, en Italie et en France ou l’expérience de notre pays en matière de consolidation de la paix a été beaucoup appréciée.
Effectivement j’étais aux USA pour représenter le Niger par rapport aux questions de l’extrémisme violent. Nous étions 11 pays africains dont le Niger que nous avions représenté. Aux USA nous avons été reçus au département d’Etat. Après Washington nous nous sommes rendus en Louisiane où nous avions rencontré les responsables fédéraux de la police qui se trouvent confrontés aux questions de l’extrémisme violent. Au regard de nos expérience au Niger nous avions échangé et conjugué nos efforts communs pour arriver à des solutions durables pour la paix sur le sol américain plus particulièrement dans l’Etat ou nous avions été invités et notamment la paix pour tous nos Etats.
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Agadez : La colère des acteurs de la migration
Le comité de sélection des dossiers des acteurs de la migration, dans le cadre du plan de reconversion, initié par les autorités, avec l’appui des partenaires financiers, a sorti une liste des bénéficiaires aptes à recevoir un financement de projet individuel ou collectif, le Jeudi 24 Août 2017, à Agadez. Au total une somme de 145 millions constituant le fonds investi par la haute autorité à la consolidation de la paix et le projet d'Appui à la stabilité socio-économique dans la région d'Agadez PASSERAZ de l’ONG KARKARA sera mis à la disposition de 98 bénéficiaires sélectionnés sur plus de 1.800 dossiers déposés.
Des acteurs de la migration en colère
La proclamation de la liste des dossiers retenus par le comité a créé une tension au niveau de la commune urbaine d’Agadez. Ce vendredi matin, 25 Août 2017, des milliers de passeurs et chauffeurs ont pris d’assaut la mairie. Certains de ces acteurs de la migration qui n'ont pas été sélectionnés étaient très en colère contre le comité de sélection, la mairie et même les partenaires. Ils ont tenu un meeting à la place du citoyen en face de la mairie, pour déverser leur colère et leur désarroi face à ce qu’ils appellent une sélection de ‘’magouille’’ organisée par le comité de sélection composé de leurs représentants, de ceux de la commune et des représentants de la HACP et de l’ONG KARKARA.
AMADOU est un passeur ; il confie au journal la NATION que cela fait des années qu’il exerce ce métier ; depuis 2003 c’est son travail mais il a arrêté avec la loi et on leur a promis qu’on aura une somme pour créer une activité ; même si elle est insuffisante on a consenti mais aujourd’hui on a rejeté son dossier. Il nous assure parmi les 98 dossiers sélectionnés il y a seulement trois qui sont de vrais acteurs de la migration ; ils ont fait ce qu’on a l’habitude de faire dans ce pays : parents, amis et connaissances ; et je jure qu’on ne va jamais accepter cette mascarade.
Un autre acteur hurle à haute voix : « Ces gens du comité ne sont que des escrocs ; on a pris notre argent pour monter des dossiers ; et aujourd’hui de bon matin on nous sort une fausse liste composée de faux acteurs de la migration ; il y a même des femmes que nous connaissons bien et qui n’ont rien à voir avec la migration ; on a arrêté notre activité ; on a même collaboré pour dénoncer des migrants. Résultats aujourd’hui, on sélectionne ceux qui ne sont même pas concernés ; alors je vous dis une chose ; si on veut la paix à Agadez que la HACP qui a financé les projets demande à voir clair. Mais pourquoi on veut faire d’Agadez une ville d’injustice ; la loi est injuste ; la sélection des dossiers est injuste ; je vous assure si les autorités ne mettent pas de l’ordre dans ce processus de reconversion ça va barder », lance-t-il.
ROUFAYE, dit Dan Tchaga confie au journal la NATION : « Nous des passeurs ; on nous traite de tous les maux, criminels, drogués, voleurs, mais aujourd’hui ceux qui nous accusent de tous ces maux ont semé la pagaille dans la sélection des dossiers ; ont volé la place des vrais acteurs pour inscrire leurs sœurs, leurs petites amies et que sais-je encore. Et c’est comme cela qu’on veut arrêter la migration ; on savait que dès que l’argent arrive il y aura cette confusion. Moi aujourd’hui mon souhait c’est de quitter Agadez ; quitter le Niger ; être loin de tout ce brouhaha autour de la migration », conclut Dan Tchaga désespéré.
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Agadez : La fête du Bianou
Les populations de la ville d’Agadès vivent depuis le début du mois lunaire de Mocharem au rythme du Bianou ou commémoration de la naissance du Prophète Mohamed (S.A.W).
La fête de Bianou est un évènement à caractère culturel et religieux qui n’existe nulle part au Niger qu’à Agadez .Le Bianou commence le 10 du mois Moharem, un mois après la fête de Tabaski appelé aussi mois du Bianou .
L’origine de cette fête dont l’histoire remonte à la nuit des temps symbolise la manifestation de joie après l’arrêt des pluies diluviennes et le jour ou l’arche de Noé s’est posé sur le mont Ararat (5 165 mètres d'altitude) à l'extrême-Est de la Turquie après le déluge.
Certains estiment que le Bianou célèbre l’accueil réservé au prophète Mohamed (S.A.W) par les habitants de Médine lors de l’hégire en 622 et d’autres pensent qu’il s’agit de la commémoration des victoires guerrières du temps des guerres saintes.
La ville entière célèbre cette manifestation culturelle et religieuse aux allures carnavalesques. Femmes, hommes, jeunes et personnes âgées paradent dans les grandes artères d’Agadez sous les rythmes endiablés des ‘’Akanzam’’ sortes de petits tambourins et du ‘’Tambari’’ ’grand tambour guerrier. Deux groupe de danseurs, dont ceux du quartier est et ouest de la ville avec chacun à sa tête un ‘’tambari’’ animent le Bianou, la grande fête de la musique, de la danse et de la beauté.
Des jeunes habillés de boubous bleu, blanc, arborant le turban auréolé de blanc et de noire vif surmonté d’une bande d’étoffe indigo en forme de crête de coq, portent fièrement de sabres, de poignards, de lances et par-dessus leurs grands boubous de larges ceintures décorées et marchent, dansent au rythme endiablé de leurs instrument de musique : les grands tambours de la guerre, les tambours du Bianou. La beauté des jeunes filles s’exprime lors du Bianou où celles-ci sont maquillées avec art, parées de bijoux en or et argent, habillées de pagnes et foulards bleus, noirs, de chemises d’un blanc ou noir éclatant ornées de galons au motifs rouges des agdésiennes .Elle marche en suivant les danseur, la tête protégée de petits et larges parapluies aux couleurs chatoyantes .
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Agadez : le Bianou, l’unité dans la ferveur
Le samedi 30 septembre 2017, Agadez a vibré aux sons, rythmes et danses de la fête de Bianou. Des moments de joie et de communion
Une fête religieuse
Fête annuelle se déroulant vers le 10 du mois de moharam du calendrier musulman, le bianou coïncide avec la fête musulmane d’Achoura. C’est une grande fête qui est même déclarée chômée sur toute la région d'Agadez. Selon certaines sources, le bianou symbolise l’accueil que les habitants de Médine auraient réservé au prophète Mohamed (SAW) lors de l’hégire. Il marque ainsi le début du nouvel an musulman et du calendrier musulman. Le bianou a une origine lointaine. Les agadassawas (habitants d’Agadez) le célèbrent depuis la nuit de temps. Outre son caractère festif, cette fête, est devenue leur identité. Elle constitue aussi un véritable creuset pour l'unité entre les peuples. Le Sultanat de l’Aïr accorde une grande importance à l’événement. « L’origine du Bianou est à chercher dans la nuit des temps. Nous avons trouvé nos parents avec cette tradition et nous la transmettrons incha Allah aussi à nos enfants » ; Dixit Al hadj BIANOU.
Un carnaval à couper le souffle
De tous les coins d’Agadez, de longues files de personnes drapées dans leurs plus beaux habits convergent vers le sultanat de l’Aïr. C’est le grand jour du bianou, ce samedi 30 Septembre 2017. Les festivaliers accompagnés des chameliers reviennent du village de Alakhcess où comme toujours ils viennent de passer la nuit. Leur entrée en ville ne passe pas inaperçue. Des centaines d’hommes richement habillés brandissant des branches de palmier doum poussent des cris, chantent et dansent aux sons des tambours et tambourins, faisant vibrer la capitale de l’Aïr.
La nuit de veillée à Alakhcess est précédée de la grande soirée dite « Maratchan Ado » ou soirée de la beauté. En effet, on choisit, ce soir-là, le plus bel accoutrement et le meilleur danseur parmi les hommes. GHALI est l’un de ces talentueux danseurs du Bianou. En transe, il confie au journal « La Nation » : ‘’ Danser le Bianou est un don. Ce n’est pas donné à n’importe qui de le faire ». Et joignant l'acte à la parole, il commença à tournoyer aux sons des tambours. Et avec une pointe de défiance, il regarda les jeunes tout autour de lui en criant : « Regardez jeunes gens comment on danse le Bianou ! Les petits ne peuvent pas danser dans la cour des grands ! » S’exclame-t-il.
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Agadez : Les étudiants en colère
Image d'illustration Une fois de plus les étudiants de l’université d’Agadez sont en colère. Hier très tôt, ils ont barricadé les principales artères de la ville, celle passant devant l’Ecoles des Mines de l’Aïr (EMAÏR) qui abrite l’université, le grand boulevard KAOCEN et la voie qui mène au gouvernorat. Ils réclament de meilleures conditions d’hébergement. Les étudiants disent cohabiter à quinze par chambre, une situation qui perdure depuis la création de cette université qui loge dans l’enceinte de l’EMAÏR.
Des rues barricadées par les étudiants
Hier, des nombreux usagers qui voulaient se rendre à leur lieu de service ont été bloqués par une horde d’étudiants en colère qui ont barricadé les principaux axes de la ville d’Agadez. Les étudiants sont sortis tôt, pour réclamer de meilleures conditions de vie. Alhou Inabiga HAROUNA, Secrétaire Général de l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université d’Agadez donne les motivations de leur manifestation : ‘’ Comme vous le voyez, nous avons décidé de barricader les principaux axes de la ville ce matin. C’est pour faire savoir notre mécontentement. Et, nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin sur les conditions de vie que traversent les étudiants à l’université d’Agadez. Nous ne sommes pas dans des bonnes conditions de vie et de travail. Si vous vous rappelez, nous avons boycotté la rentrée jusqu'à deux semaines. Puis nous sommes partis en mouvement et par rapport à cela, les autorités nous ont appelés, et ils ont fait des promesses et ont pris des engagements. L’un des grands engagements qu’ils ont pris est relatif aux conditions d’hébergement. On a eu confiance en leurs paroles, mais jusqu'à ce jour, rien n’a été fait pour soulager les souffrances des étudiants. Aujourd’hui c’est pour cette raison que nous sommes sortis pour montrer notre colère. Nous réclamons un hébergement bien approprié pour nos camarades, parce qu’actuellement là où nous sommes, on est trop encombré. Dans chambres qui sont censées contenir quatre étudiants, on se retrouve à quinze. Vraiment c’est lamentable. On a compris que l’étudiant de l’université d’Agadez, c’est cette personne-là qui est sur un fleuve et qui meurt de soif. C’est incompréhensible, on ne mérite pas ce traitement-là. Je pense que les autorités qui ont fait des promesses, et doivent assumer leurs responsabilités. Ils doivent tenir leur parole. S’ils avaient tenu leurs promesses, on n’allait pas sortir pour bloquer la circulation. Trop, c’est trop. On a compris que c’est des jeux des politiques. La seule alternative pour nous, c’est la lutte. Et, nous sommes bien déterminés à lutter jusqu'à la satisfaction de nos revendications’’.
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Agadez : Pénurie d'eau
La ville d’Agadez est confrontée, depuis quelques jours, à d’énormes perturbations dans la distribution d’eau, et cela intervient à un moment où les besoins sont cruciaux en ce début de Ramadan avec une chaleur qui dépasse les 45 degré à l’ombre. Les gouttes d’eau des robinets sont de plus en plus rares dans certains quartiers de la ville où les paisibles populations font des distances énormes à la quête de ce liquide vital qui se fait rare.
Au quartier Misrata, c’est une file d’attente sur les quelques bornes fontaines qui arrivent à voir l’eau couler par petits jets, de fois c’est même la bousculade voire même des bagarres autour de ces points d’eau. Ismaeil un habitant du quartier, lui préfère louer le service des vendeurs à pousse-pousse pour payer quelques bidons, histoire de tenir juste 24H. Chaque jour, je dépense une somme énorme pour payer l’eau car les revendeurs eux aussi ont augmenté le prix, confie t-il au journal LA NATION. Almoctar, un autre habitant, nous confie qu’il paye un tonneau à 2000 FCFA depuis le début des coupures d’eau pour les besoins de sa famille. Une femme, en attente à la longue file au niveau d’une borne fontaine, se lamente quant à elle : « je suis venue ici juste après la prière du matin, ça fait des heures que j’attends mon tour juste pour avoir un seul bidon, et avec le jeûne de Ramadan je ne peux plus tenir, pourquoi toute cette souffrance pendant un mois béni »?
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Agadez : Première réunion préparatoire de la cure salée édition 2018
Le gouverneur de la région d’Agadez M. Sadou Saloké a présidé la première réunion préparatoire de la cure salée édition 2018. Au cours de cette réunion qui s’est tenue en présence de l’honorable Sultan de l’Aïr, du président du Conseil régional, et de plusieurs acteurs concernés par l’organisation du grand rassemblement des éleveurs, M. Sadou Saloké a invité les présidents des différentes commissions mises en place à tout faire pour que le grand rend-vous de In’Gall soit une réussite .
La cure salée, est née de l’expansion des pasteurs touaregs vers le sud nigérien où ils avaient établi des relations multiséculaires et qui chaque année, perpétuent la remontée vers le nord pour revigorer leurs animaux avec la cure dans les pâturages salés de l’Irhazer. Ce grand mouvement de la transhumance pastorale en direction des zones salées est plutôt un mouvement progressif des pasteurs nomades qui s’opère dès les premières pluies et jusqu’à la fin de l’hivernage pour libérer les zones agricoles du sud et exploiter les pâturages du nord.
Le bétail y trouve “l’amcheken”, une plante caractéristique de cette plaine et s’abreuve aux sources salées de Tiguidan Tessoum, de Gélélé, d’Azelik, d’In’abangarit et de Fagoshia. Le secteur de l’élevage constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations de la commune d’In’Gall, voire du département.
La priorité à l’heure actuelle est de redonner à la cure salée sa vraie dimension économique, sociale et culturelle, à redevenir ce qu’elle fut.
Abdoulaye Harouna ANP/ONEP Agadez
28 août 2018
Source : http://lesahel.org/
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Agadez : Recrudescence des attaques sur les axes routiers
L’insécurité résiduelle fait parler d’elle ces derniers jours dans la région d’Agadez à travers plusieurs attaques à mains armées signalées sur les différents axes routiers où des bandits attaquent et rançonnent de paisibles citoyens. Il s’agit des orpailleurs qui reviennent du site de Tchibarakatène, département d’Iferouāne, Tabelot, département Tchirozerine, axe Dirkou-Agadez, Agadez-Arlit, Agadez-Tahoua, ou sur les axes des marchés hebdomadaires et même à la périphérie de la commune d’Agadez.
La peur au ventre
Depuis le réveil de ces coupeurs de route, les usagers qui fréquentent ces différents axes pour leurs affaires ont la peur au ventre. Malam Lawaly a l’habitude de faire le tour des marchés hebdomadaires de certaines communes comme Dabaga et Tabelot. La semaine passée, dit-il, deux bandits armés nous ont attaqués vers Tourayat, à 80 km d’Agadez. Ils nous ont dépouillés de tous nos biens et ont molesté ceux qui ont résisté. Ils sont deux seulement mais comme ils sont armés, on est faible face à eux, ajoute ce commerçant, ils ont pris tout leur temps et sont partis avec une somme énorme, nous confie cet homme, qui dit avoir peur de retourner au prochain marché.
La même semaine deux autres bandits armés ont attaqué le site de traitement de l’or de Tabelot, blessant un policier municipal avant de prendre la fuite, et selon nos informations, ces mêmes coupeurs de route ont rançonné de pauvres jardiniers qui ont écoulé leurs produits sur les marchés d’Agadez.
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AGADEZ : Un mort par balle sur l'axe Dirkou
Des transitaires des véhicules d'occasion de la Libye sont tombés, ce dimanche sur une patrouille de la garde Nationale à 50 Km d'Agadez, au nombre de trois véhicules. Les transitaires ont été pris pour des trafiquants de migrants par les éléments de la garde Nationale selon un témoin qui est lui-même transitaire et de leur côté le convoi, pensant être en face des bandits armés, ont voulu prendre la fuite.
Malheureusement dans la course poursuite, les éléments de la Garde Nationale ont ouvert le feu sur l'un de véhicule selon un autre témoin qui faisait partie du convoi.
Une personne a été mortellement touchée par les tirs, et ses amis nous confient que les élé- ments en patrouilles malgré le mort, ont continué leurs fouilles mais n'ont rien retrouvé sur les véhicules que nous avons ramené de la Libye pour les écouler à Agadez, disent ils.
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Agadez / Déclaration de l’Association des Jeunes Patriotes pour la Défense de la Nation Nigérienne : L’AJPDNN apporte son soutien au CNSP
L’Association des Jeunes Patriotes pour la Défense de la Nation Nigérienne (AJPDNN) a rendu publique une déclaration de soutien aux nouvelles autorités nigériennes. Les membres de l’AJPDNN ont condamné la série de sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA à l’encontre du Niger et de son peuple. Dans cette même déclaration, l’Association des Jeunes Patriotes pour la Défense de la Nation Nigérienne et ses membres mettent en garde la CEDEAO et toutes autres organisations ou tout autre pays qui tentent d’agresser le Niger à travers une intervention militaire.
Les membres de cette organisation apportent leur total soutien au CNSP dans leurs actions. Dans cette perspective, les membres de l’AJPDNN se sont dit guidés par le seul et unique souci du maintien de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale entre les Nigériens. Ainsi, dans cet élan patriotique, ils rassurent le CNSP de leur solidarité et disponibilité pour l’accompagner à travers des campagnes de sensibilisation des populations sur toute l’étendue du territoire de la région d’Agadez.
Les membres de l’AJPDNN ont vigoureusement condamné les sanctions infligées au Niger et son peuple par la CEDEAO et l’UEMOA « qui sont motivées par le seul désir de servir les intérêts occidentaux et ceux de leurs valets locaux », selon la déclaration. Les membres de l’AJPDNN ont condamné les menaces d’une intervention militaire au Niger avant d’exprimer leur détermination à prendre les armes, s’il le faut, pour se joindre aux FDS afin de contrecarrer cette action et défendre le Niger et son peuple au prix de leur sang. L’AJPDNN a attiré l’attention des compatriotes sur la nécessité de rester unis comme un seul homme pour barrer la route aux vampires impérialistes dont le but se résume à exploiter nos ressources naturelles. Les membres de l’association ont appelé le CNSP à tout mettre en œuvre pour préserver la paix, la sécurité et l’unité nationale ainsi que la promotion de la bonne gouvernance.
Après cette déclaration, les membres de l’Association des Jeunes Patriotes pour la Défense de la Nation Nigérienne ont organisé un long cortège véhiculé pour une tournée dans la ville d’Agadez. Spontanément, ils ont été rejoints par plusieurs dizaines des jeunes motocyclistes.
Ali Maman ONEP/Agadez
Source : https://www.lesahel.org
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Agadez /agriculture : Les terres irriguées, une source de richesses et de moyens d’auto-suffisance alimentaire
L’agriculture irriguée constitue l’une des activités des populations de la région d’Agadez. Dans le cadre de l’Initiative 3N, l’Etat a apporté des appuis multiformes aux producteurs. Les principales cultures pratiquées sont l’oignon, la pomme de terre, le blé, le maïs, les épices et les agrumes etc.
L’évolution des superficies emblavées et des productions obtenues, atteste de la progression des cultures. Selon l’EPTIN, la région d'Agadez compte plus 276 sites de production de cultures irriguées répartis dans les 15 communes de la région avec plus de 13000 exploitants, indique le Directeur régional de l’Agriculture M. Ibrahim Mahamadou.
Le potentiel en superficie est estimé à près de 160.000 ha de terres irrigables et plus de 7000 ha des terres irriguées, dont une importante partie se trouve dans la plaine de l'Irhazer. Cette étude portant sur l'évaluation des potentiels en terre irriguée et irrigable est en cours et permettra de mettre à jour les données actuelles. En 2018, la région d’Agadez a produit 516 tonnes de céréales : mil et maïs.
L’enquête horticole 2017-2018 a relevé plus de 150 000 T pour plus de 20. 000 000 000 FCFA de chiffres d’affaires. Ces cultures se pratiquent sur l’ensemble des zones de l’Aïr, plus précisément les communes de Tchirozérine, Dabaga, Tabelot, Timia, Iférouane et dans la moindre mesure les commune de Gougaram, Dannet (Arlit) et dans l’Irhazer la commune de In’gall.
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Agadez /Mission du Ministre d'Etat en charge de l'Intérieur dans le Kawar : La sécurité, la migration, et les préoccupations des populations évoquées
Une importante délégation conduite par le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, M. Mohamed Bazoum, s’est rendue dans le Kawar du 15 au 18 mai dernier. La délégation conduite par le ministre d’Etat Mohamed Bazoum, qui comprenait notamment le Haut commandant de la Garde Nationale, le Directeur général Adjoint de la Police nationale, l'honorable député national au titre du département de Bilma, M. Hassane Koré, le gouverneur de la région d'Agadez, M. Sadou Soloké, ainsi que les responsables régionaux des FDS, est arrivée le lundi 15 mai 2017 à Dirkou.
A sa descente d’avion, le Ministre d’Etat a été salué par le préfet du département de Bilma, le président du conseil municipal de la commune rurale de Dirkou et le Commandant de la Zone de défense n° 8 des Forces armées nigériennes.
Bazoum Mohamed a par la suite passé en revue un détachement de la Garde Nationale qui lui rendait les honneurs militaires avant d’être salué par les responsables civils et militaires du département de Bilma.
A Dirkou, le ministre d'Etat a présidé une réunion de travail qui a regroupé tous les responsables locaux. Au cours de cette réunion, le ministre d'Etat a évoqué le but de cette mission." Nous sommes venus pour échanger avec vous sur les sujets liés à la sécurité, au banditisme qui s'est développé ces dernières années, et lié à la fermeture du site aurifère de Djado et d'autres problèmes notamment l'interdiction de transport des migrants", a précisé M. Mohamed Bazoum.
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Agadez /Soirées culturelles d’Agadez Sokni : La jeunesse nigérienne en redemande
Dans toutes les festivités commémoratives, les soirées culturelles ont toujours été des moments privilégiés pour réconcilier la jeunesse nigérienne avec sa culture. Agadez Sokni n’a pas dérogé à cette règle. Les nuits culturelles ont attiré et conquis un public majoritairement juvénile assoiffé de spectacles. Quant aux artistes musiciens d’Agadez comme ceux venus des 4 coins du Niger, ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes.
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Agadez veut renaître
Agadez, la ville qui rêve de retrouver sa grandeur : située dans le nord du Niger, à 1000 kilomètres de la capitale Niamey, elle fit la gloire du Paris-Dakar...Mais depuis plusieurs années maintenant, Agadez est tombée dans l’oubli, classée en zone rouge, à cause de la menace djihadiste aux frontières du pays.
Agadez, la porte du Ténéré
"La ville qui vivait grâce au tourisme a été oubliée depuis qu’elle est entourée de régions formellement déconseillées à cause de la présence de jihadistes" : Alissa Descotes-Toyosaki et le photographe Pascal Maître sont retournés dans cette ville inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité depuis 2013.
Dans le magazine Géo, tous deux racontent la destinée de cette cité aux ruelles étroites où la terre et les murs sont ocres, les maisons à toits plats faites en banco, ce mélange d’argile et de paille.
"Cette ancienne cité caravanière a toujours été un carrefour du commerce transsaharien, elle a vécu du tourisme, jusque dans les années 1990. Le Paris-Dakar en a fait sa gloire."
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Agadez/Arrivée du nouveau gouverneur : Le Général Ibrah Boulama prend les commandes de la région
Le nouveau gouverneur de la région d’Agadez le général de brigade Ibrah Boulama est arrivé hier jeudi dans la capitale de l’Air. A son arrivée à l’aéroport international Mano Dayak d’Agadez, il a été accueilli par le gouverneur sortant M. Magagi Maman Dada entouré des personnalités civiles et militaires de la région. Peu après cet accueil, le nouveau gouverneur et la délégation se sont transportés à l’ancienne tribune officielle de la ville où la population d’Agadez lui a réservé un accueil chaleureux.
Tout au long du trajet qui sépare l’Aéroport et la tribune officielle, des hommes, femmes et jeunes, se sont regroupés par endroits pour acclamer le cortège. On entend des cris de joie à la gloire des FDS marquant ainsi l’adhésion et le soutien des populations aux nouvelles autorités du Niger. A la tribune officielle où la cérémonie de présentation a été organisée, c’est une cérémonie pleine d’émotions d’une part parce qu’elle marque le départ de gouverneur Magagi Maman Dada qui a servi avec loyauté la région durant 1 an 10 mois, mais aussi de joie d’autre part parce qu’elle consacre la prise de fonction du nouveau gouverneur, le général Ibrah Boulama.
Dans son tout premier discours officiel en qualité du gouverneur de la région, le général de brigade Ibrah Boulama a présenté ses vifs remerciements à cette population pour l’accueil qui lui a été réservé. Il a ensuite transmis les salutations du général Tiani Abdouramane, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Le Général Ibrah Boulama a remercié les plus hautes autorités du pays pour la confiance placée en lui pour représenter l’Etat dans cette région. Très imprégné des multiples défis auxquels la région est confrontée, le nouveau gouverneur a invité toute la population à une synergie d’actions et à travailler main dans la main pour relever lesdits défis.
« Nous mesurons en effet l’énormité de la tâche qui nous a été confiée au regard non seulement de l’immensité du territoire de la région d’Agadez qui représente plus de la moitié du territoire national (52% du territoire national) mais également au regard des multiples défis sécuritaires. Cette importante région fait face notamment du fait des groupes armés non étatiques, de la criminalité transnationale organisée, du banditisme résiduel dans les villes et sur les axes routiers, ainsi que des problèmes liés à la migration et aux trafics d’êtres humains. Il nous incombe dès lors la lourde et exaltante mission de créer les conditions pour restaurer l’autorité de l’Etat dans toute sa plénitude avec la contribution de tous, notamment les FDS et l’ensemble de la population civile », a-t-il déclaré.
Il a saisi l’occasion pour attirer l’attention de chaque citoyen sur l’impérieuse nécessité de créer les conditions nécessaires pour un retour rapide et sans concession au respect de l’ordre public dans les villes et sur les axes routiers. Il faut réunir les conditions pour que la population puisse se déplacer en toute sécurité et vaquer à ses occupations en toute sérénité. Tout en mentionnant que les dispositions sont également en train d’être prises pour mettre fin à l’orpaillage clandestin et remettre l’État dans ses droits. « Il nous appartiendra ensemble, avec la contribution de chaque citoyen de la région d’Agadez, de créer les conditions optimales pour un développement économique et social harmonieux de cette région riche en ressources et en potentialités», a-t-il martelé.
Dans son discours d’au revoir, après presque deux années passées à la tête de la Région d’Agadez, le gouverneur sortant Elhadj Magagi Mamane Dada a transmis à tous ces collaborateurs, civils comme militaires, ses vifs remerciements. Il s’est réjoui de l’engagement de tous, les responsables des FDS, les préfets, les élus, les autorités coutumières et les leaders religieux, les jeunes et les femmes pour avoir contribué à faire de cette région l’une des plus sécurisée du pays.
« Nous pouvons estimer avec fierté que grâce aux engagements sincères de l’ensemble des acteurs de développement, Agadez est aujourd’hui l’une des régions les plus stables du Niger malgré les défis sécuritaires. Ce résultat, faut-il le dire, est le fruit d’une bonne collaboration de tous les acteurs. Qu’il s’agisse de ceux-là qui assurent la coordination technique de l’ensemble des liaisons fonctionnelles à différents niveaux de l’action administrative », a-t-il dit.
Le gouverneur sortant a souhaité plein succès au nouveau gouverneur et demandé à la population de lui accorder tout le soutien nécessaire dans l’accomplissement de ses nobles missions.
Auparavant, le maire de la commune urbaine d’Agadez a, au nom du Conseil municipal et à celui de toute la population de la ville d’Agadez, assuré au général Ibrah Boulama de l’entière disponibilité de la population à l’accompagner dans cette mission. Il a brièvement présenté la région d’Agadez et sa ville historique, en donnant un aperçu socioculturel ainsi que touristique.
Ali Maman ONEP/Agadez
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Agadez/Conférence sur la fête du Bianou, sous le thème “quelle contribution pour la promotion de l’artisanat et du tourisme intérieur’’ : Faire de la fête du Bianou un véritable vecteur de la croissance économique et du développement local
Le Sultan de l’Air Oumarou Ibrahim Oumarou a saisi, dimanche dernier, l’opportunité d’une conférence pour déclarer que le jour de la fête du Bianou est l’occasion de grandes retrouvailles, de réjouissances et d’activités commerciales pour le centre d’Agadez et surtout un moment de cohésion et de solidarité entre les tous les nigériens. Le Sultan de l’Air El Hadj Oumarou Ibrahim Oumarou a adressé ses vifs remerciements aux partenaires et aux ressortissants d’Agadez ainsi que toues membres des communautés touarègues de la région d’Agade et des autres régions du Niger pour leur contribution à la réussite de la fête du Bianou. Le Sultan de l’Aïr a par ailleurs demandé aux festivaliers de développer le sens du fairplay et de la solidarité afin que l’événement se déroule dans de très bonnes conditions.
Au cours de la conférence le maire de la commune urbaine d’Agadez a précisé que la fête du Bianou est un événement culturel placé sous le gardiennage du Sultan de l’Aïr, symbole de l’arbitrage de toutes les confédérations touarègues et investi comme ‘’Amiroul mimounine ‘’ et commandeur des croyants.
Selon M. Abdourhamane Tourawa la fête du Bianou est célébrée en souvenance de l’accueil que les populations de Médine ont réservé au prophète lors de son arrivée à Médine après avoir quitté la Mecque avec les ‘’mouhadjirines’’. Donc dans ce contexte ‘’Achoura ‘’est un jour mémorable de notre histoire de notre religion et cela coïncide avec l’installation du sultanat de l’Aïr avec le premier commandeur des croyants, le Sultan Yunus.
La célébration de la fête du Bianou donne l’occasion à la promotion du secteur de l’artisanat et fait partie des priorités des autorités d’Agadez, qui tiennent à faire de cette activité un véhicule privilégié de la croissance économique et du développement local selon les animateurs de la conférence.
Agadez est renommée depuis longtemps pour son artisanat du cuir : cela va des « boites magiques » (bata en haoussa), porte -feuille, les sabres ,lances ,la célèbre croix d’Agadez (teneghel) etc ;tout une gamme de produits riches et variés tant en matière d’artisanat d’art que d’artisanat utilitaire qui sont nécessaires pour préparer les tenues des danseurs du Bianou.
Avec le grand carnaval annuel la ville s’anime et ses ruelles invitent à la découverte .Les marchés locaux regorgent de beaux harnachements de chevaux ‘’baguezanes ‘’pour la cavalcade de la fête, de des selles de méharée confectionnée avec art pour le carrousel au sultanat, des tissus indigo qu’affectionnent les touaregs, des bijoux, de fanfreluches etc.…
Tant du point de vue de leur qualité et de leur finition ces produits artisanaux ont acquit une notoriété pas des moindre au plan national et international a reconnu l’un des organisateur de la conférence qui estime que les tailleurs, les vendeurs des tissus indigo, de bazins font de très belles affaires dans la préparation de cet événement culturels qui attirent chaque année des visiteurs nationaux et étrangers.
Outres les artisans, tous les commerçants, restaurateurs, transporteurs, banques, agences de transferts d’argent font de très belles affaires durant la fête du Bianou car ce sont de milliers de personnes que mobilise l’événement dans la cité de l’Aïr et ses environs.
C’est pourquoi les autorités ont renforcé les structures d’encadrement avec le développement du système associatif, la mise à la disposition des artisans de technologies adaptées et innovantes, le soutien constant pour l’approvisionnement et la commercialisation des produits sur les marchés locaux porteurs.
Par Abdoulaye Harouna(onep)
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Agadez/Effondrement de l’ouvrage sur le kori Telwa : Les cités minières d’Arlit, d’Akokan et de Tchirozérine coupées du reste du pays.
Construit en 2013 et perçu par ses concepteurs comme le plus important jamais réalisé dans la région, l’ouvrage sur le Telwa s’est effondré, comme un château de cartes la semaine dernière, sous l’effet des précipitations coupant ainsi les cités minières d’Arlit, d’Akokan et de Tchirozérine du reste du pays et occasionnant du coup d’énormes pertes économiques pour la région et le pays.
L’ouvrage qui a cédé avait été réalisé à grands frais en 2013 pour remplacer l’ancien endommagé suite aux précipitations du 15 aout 2012. Tout a été mis en œuvre à l’époque pour réaliser une infrastructure à la hauteur des aspirations légitimes des usagers. Mais hélas ! L’effondrement de l’ouvrage de Telwa a faussé tous les calculs des techniciens, car c’est à la construction d’un nouvel ouvrage qu’il faut penser à présent. L’ouvrage qui devrait avoir une durée de vie au moins égale à celle de l’ancien ouvrage (37ans, puisque réalisé dans les années 80), n’a tenu que pour trois ans tout au plus.
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Agadez/Migration clandestine : Encore de nouveaux drames
D'après des sources médicales contactées par Aïr Info le 26 juin dernier, 23 migrants sont actuellement en observation au centre de soins intégré (CSI) de Seguedine. Selon ces rescapés joints par notre correspondant : " Les migrants au nombre de 75 au total étaient à bord de trois véhicules mais ont été abandonnés par leurs passeurs craignant la répression des forces de sécurité.".
Effectivement, de source sécuritaire, plusieurs dizaines de cadavres ont été enterrés aujourd'hui par des éléments de la garde nationale ou de la police municipale en poste à Seguedine avec l'appui de la population. D'autres migrants sont encore portés disparus".
A ce sujet, selon une dépêche de RFI, un groupe de migrants a été abandonné par ses passeurs. 52 sont portés disparus. 23 autres ont été sauvés dans le nord-est du pays. RFI précise que c’est un groupe de plusieurs dizaines de migrants clandestins à bord de trois véhicules tout terrain, des pick-up, qui ont été localisés tout près du puits de l’Espoir. Un puits situé entre la ville garnison de Dirkou et l’oasis de Séguédine, plus précisément, à environ cinq kilomètres de la frontière libyenne. Selon des témoignages recueillis auprès des rescapés, le groupe de migrants abandonné par leurs passeurs est resté quatre jours sans eau. Les 23 rescapés ont été donc été retrouvés assoiffés et désorientés non loin du puits de l’Espoir par une patrouille de l’armée nigérienne.
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- Catégorie : Société
Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP) : Des échanges sur la validation d’un document de référence en passation des marchés publics
Des acteurs des Etablissements publics, Sociétés d'Etat, Sociétés d'Economie mixte, etc. prennent part à un atelier de validation du manuel de procédures de passation des marchés publics spécifiques aux établissements publics, sociétés d'état, sociétés d'économie mixte et sociétés à participation financière publique majoritaire. C’est la directrice de cabinet adjointe en second du premier ministre, Mme Hadari Zeinabou, qui a présidé l’ouverture des travaux en présence du président du Conseil National de Régulation, M. Fodi Assoumane.
Durant deux jours, les participants à cet atelier vont échanger en vue de procéder à la validation d’un document de référence et stratégique dans le domaine de passation des marchés publics.Ce manuel complète le code des marchés publics en mettant à la disposition des Etablissements publics, Sociétés d'Etat, Sociétés d'Economie mixte et Sociétés à participation financière publique majoritaire les outils appropriés à la passation, à l'exécution et au contrôle des marchés.
Selon Mme Hadari Zeinabou, l'engagement des plus hautes autorités de notre pays à promouvoir une gouvernance de qualité oblige les structures de l'Etat à adopter des normes d'intégrité et de transparence dans la gestion des deniers publics. En tant que démembrements de l'Etat, explique-t-elle, les Etablissements publics, Sociétés d'Etat, Sociétés d'Economie mixte et Sociétés à participation financière publique majoritaire doivent absolument s'inscrire dans cette dynamique vertueuse. « L'examen du manuel de procédures de passation des marchés publics spécifiques aux entités que vous représentez, objet du présent atelier, représente une étape particulièrement importante pour disposer d'un mécanisme règlementaire qui favorise une gestion saine et transparence des ressources publiques », a notifié la directrice de cabinet adjointe en second du premier ministre, avant de saluer le rôle majeur que joue l'Agence de Régulation des Marchés Publics pour promouvoir la bonne gouvernance à travers l'édiction des règles de transparence des procédures de passation des marchés publics.
Pour sa part, le président du Conseil National de Régulation, M. Fodi Assoumane, a déclaré que la réalisation de ce manuel qui sera validé au cours de cet atelier est motivée par la volonté de produire un outil de gestion en phase avec la spécificité de certaines structures. « Evoluant dans un environnement hautement stratégique, ces structures ont besoin d'un manuel adapté à leur mode de fonctionnement. Une fois validé, ce manuel sera un document de référence dans la passation des marchés publics. Son utilisation effective renforcera l'harmonisation des procédures », a dit le président du Conseil National de Régulation. Cependant, il a précisé que l'existence de ce dispositif ne suffit pas sans l'adhésion de tous les acteurs de la chaine de passation des marchés de ces structures. Une fois validé et adopté, ce manuel n'a de valeur que si les acteurs concernés le font vivre et que le retour d'expérience permette de l'améliorer, au besoin.
L'ARMP a pour missions d'assurer la régulation, le suivi et l'évaluation des marchés publics et des délégations de service public. De par ses missions, elle est habilitée à élaborer et diffuser les documents types et manuels de procédures, de proposer au Gouvernement et aux personnes responsables des marchés toute mesure tendant à améliorer le système de passation, d'exécution et de contrôle des marchés publics et des délégations de service public.
Par Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)
18 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Agression du Niger par la CEDEAO et la France : Le CNSP jouit d’une ferme légitimité auprès des populations
Le bras de fer se poursuit entre les membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), la CEDEAO et les occidentaux avec comme guide principal la France. Ce bras de fer aura de beaux jours devant lui, puisque le nouvel homme fort de Niamey n’entend pas reculer face à ces menaces venant des dirigeants de la CEDEAO, eux-mêmes, couverts des déchets susceptibles de leur déclarer la guerre. Le président Tchiani n’est pas pour le moment disposé à recevoir une quelconque délégation de la CEDEAO qui a pourtant ses frontières avant d’imposé au peuple nigérien un embargo financier. Si au Mali et au Burkina Faso, la CEDEAO a eu l’opportunité de discuter avec les nouveaux maîtres, au Niger il lui sera très difficile de parvenir à un accord au cours duquel, les deux parties pouvaient éventuellement évoquer les questions de la durée de la transition ou encore, le calendrier électoral, à cause de son caractère barbare vis-à-vis du peuple nigérien. La CEDEAO n’a pas pris en compte les leçons antérieures pour abandonner ses pratiques d’un autre âge pour redevenir une CEDEAO véritablement au service des peuples. Ce printemps du Sahel qui souffle ira jusqu’au bout de sa saison tant que la bonne gouvernance ne sera pas au coeur des décisions des dirigeants ouest africains. Les intimidations et menaces autour d’une communication déjà ratée, galvanisent davantage le nouveau pouvoir de Niamey, prêt à répondre à toute éventuelle attaque afin de garantir la paix et la stabilité sur l’ensemble du territoire national.
Cette riposte nous l’a vaincrons par la grâce de Dieu pour qui connait la bravoure des hommes du général AbdourahamaneTchiani. Soucieuses de la préservation des acquis démocratiques, de la sauvegarde de la patrie, de l’honneur et de la dignité du pays, les populations nigériennes, hommes, femmes, grands et petits, des villes, villages et hameaux se mobilisent de jour comme de nuit pour apporter leur soutien indéfectible aux idéaux du CNSP piloté depuis le 26 juillet 2023 par le Général Abdourahamane Tchiani, nouvel homme fort du pays. Chaque meeting de soutien organisé à Niamey et dans les autres villes du pays, fait drainer des milliers et des milliers de manifestants qui brandissent de slogans hostiles à la France et la CEDEAO. La plupart d’entre eux, tapent à pied des dizaines et des dizaines de kilomètres pour répondre à l’appel des organisateurs des marches et meetings, contrairement à ce que racontent certains médias français, assurément dépassés par la mobilisation de ces derniers jours pour défendre leur nation. C’est la preuve palpable que le CNSP jouit d’une nette légitimité auprès des populations à chaque levée du soleil.
Au lieu de privilégier le dialogue avec Tchiani et ses hommes, la CEDEAO et la France concentrent plutôt leur communication sur le déploiement des forces militaires sur le palais de Niamey. Le but est de créer un climat de psychose au sein des populations puisque certains chefs d’état ouest africains affirmaient sur des médias occidentaux qu’ils fourniraient les moyens nécessaires qu’il faut pour réussir cette guerre aveugle contre un pays membre de l’organisation. Une chose est sûre, après la formation du nouveau gouvernement dont la composition est saluée par les nigériens, la CEDEAO et sa maitresse la France, doivent s’attendre à la riposte du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, mais aussi, à de multiples protestations et critiques des acteurs de la société civile. La finalité de la guerre, c’est que, c’est le peuple nigérien qui sortira vainqueur et les conséquences inestimables qui en découleront, seront attribuées aux intérêts français. C’est indiscutable, au Sahel, la France perd chaque jour son influence au profit d’autres puissances. Avec la liberté retrouvée des nigériens, le contrôle des menaces migratoires sur l’Europe, se complique davantage et même impossible puisque les nigériens seraient désormais capables de s’auto-défendre sur n’importe quel plan.
DT
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AGRF : Le forum mondial pour l'agriculture africaine
Le XIIème sommet de l'AGRF est un rendez-vous d’autant important qu’il est un forum mondial pour l'agriculture africaine qui invite et incite les acteurs du paysage agricole du continent à penser un certain nombre d’actions pouvant révolutionner l’agriculture sur le continent, et ce, dans le but d’amener l’Afrique, sans importations massives, à répondre à ses besoins alimentaires et à faire de l’agriculture un vivier de l’économie et de la croissance.
C’est pourquoi, à Kigali, réunissant les acteurs politiques de premier plan des Etats, des Chefs d’Etat en l’occurrence et les acteurs du secteur – entrepreneurs et industriels – le sommet s’est évertué à penser des moyens innovants afin d’assurer la sécurité alimentaire, et sans doute aussi la sécurité tout court, toutes choses qui peuvent aider à stabiliser les communautés. Le sommet, à juste titre, pour atteindre de tels objectifs somme toute nobles, s’est organisé autour de centres d’intérêt pertinents à savoir la salle des marchés de l’agro-industrie et une plate-forme pour connecter les innovateurs ayant un besoin immense de capitaux.
Il y a trois niveaux de rencontres et d’échanges à ce sommet : le sommet présidentiel, le forum des agriculteurs, et l’assemblée publique des jeunes. Au niveau de chacun de ces panels interviendront des hommes et des femmes, chefs d’entreprises, des ministres du domaine, anciens chefs d’Etat et de gouvernement, et des partenaires pour partager leur vision et leur expérience d’une agriculture résiliente et compétitive pour le continent. On y discutera de l’ « action des systèmes alimentaires face à la crise », de l’«impact du climat sur les systèmes alimentaires », de la « nutrition et des régimes alimentaires sains » ainsi que des « marchés en relation avec les moyens de subsistance ». Pendant quatre jours de débats riches, l’on explorera tous les contours des défis qui se posent à l’agriculture africaine afin de mieux comprendre la viabilité des systèmes agricoles et la pertinence des stratégies de remédiation.
Pour le cas du Niger, ce sommet est un rendez-vous important. Alors que depuis de longues décennies, la question de la sécurité alimentaire s’est posée avec acuités et reconnue comme une priorité politique, les autorités nigérienne n’y ont pas dérogé à la règle, depuis plus de onze ans, l’Initiative 3N avait été portée comme le symbole d’une ambition politique dont l’objectif est de faire de l’agriculture la prochaine révolution verte par laquelle les autorités du pays aspirent à atteindre à l’horizon 2030, l’objectif Faim zéro et la souveraineté alimentaire. L’Initiative 3N (I3N) est un projet d’envergure conçu pour apporter une réponse durable aux déficits alimentaires et nutritionnels cycliques que connait le pays.
Cette volonté politique, transcendant le fatalisme et la résignation, n’entend plus de baisser les bras pour faire face à l’adversité de la nature afin de prendre en main la destinée de populations longtemps frappées par les affres des déficits agricoles. Les populations, il y a quelques jours, à juste titre, saluaient l’ «Opération Pluies Provoquées» pour arroser, à la suite de sécheresses, des zones agricoles et pastorales, ce pour éviter les drames que l’on a souvent connus.
Boubacar Guédé Nigerdiaspora
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Agriculture : À la découverte du Centre national chinois de recherches et de développement sur le riz hybride
Le fondateur du Centre national chinois de recherches et de développement sur le riz hybride est l’académicien Yuan Longping, le «père du riz hybride». La première institution scientifique à se spécialiser dans la recherche et le développement du riz hybride dans le monde entier, le Centre met l’accent sur la sélection et l’amélioration de nouvelles variétés de riz hybride à haut rendement, de haute qualité et multirésistantes. La création d’un sous-centre africain à Madagascar en mai 2019 a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la production locale de riz en Afrique.
Karim Badolo, journaliste burkinabè de CGTN Français, a rendu visite au Centre national chinois de recherches et de développement sur le riz hybride, où il a interviewé le chercheur Yang Yaosong sur le développement de la technologie du riz hybride et la manière dont elle peut contribuer à améliorer la production locale de riz en Afrique.
M. Yang a d’abord montré la salle d’exposition du Centre où il a expliqué à Karim le processus du développement de la technologie du riz hybride chinois et sa promotion dans le monde entier, à travers de nombreuses photos affichées dans la salle. Et puis ils ont visité la rizière d’expérimentation de ce Centre. M. Yang lui a dit que Yuan Longping, le père du riz hybride, s’y rendait chaque jour pour voir l’évolution des plants. C’est dire combien son dévouement à la recherche sur le riz hybride suscitait l’admiration de son entourage. M. Yang a également présenté les avantages de qualité du riz hybride chinois et comment les agriculteurs malgaches s’enrichissent grâce au riz hybride. A la fin de la visite, M. Yang a mentionné l’objectif d’étendre la superficie de riz hybride à 200 000 hectares à Madagascar dans les deux ou trois prochaines années, afin de pouvoir produire 600 000 tonnes de riz hybride. Dans la même dynamique, ils pourront également sortir 200 000 familles de la pauvreté.
A travers cette visite dans le Centre national chinois de recherches et de développement sur le riz hybride, on est émerveillé par le sens de l’engagement de ceux qui consacrent leur vie au service de la cause humaine.
CGTN Français
Source : https://www.lesahel.org
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Agriculture : Des raisons d’intensifier la culture du manioc en Afrique
Le manioc est une des denrées alimentaires les plus consommées en Afrique subsaharienne du fait de sa variété de transformation et de sa culture aisée sur les sols fertiles tout comme sur les sols peu fertiles. Il se consomme des feuilles à la racine, ce qui donne au manioc un fort potentiel pour contribuer à la suffisance alimentaire dans la région. Sur le plan économique, les producteurs de manioc ont une large possibilité de se faire des revenus supplémentaires en raison des multiples produits dérivés issus de ce tubercule.
Selon le WACOMP (West African competitiveness Programme), la production annuelle totale en Afrique, qui était de 169 millions de tonnes en 2018, a été essentiellement pourvue par l'Afrique de l'Ouest avec une production totale de 93 millions de tonnes, ce qui représente 55% de la production de manioc en Afrique et 33,5% de la production mondiale.
C’est donc en connaissance de cause que, dans son combat contre la faim dans le monde, la FAO qui préconise le modèle d’agriculture dénommé ‘’Produire plus avec moins’’, encourage une production intensive du manioc, une culture plus productive, rentable et durable. En effet, selon un constat établi par la FAO, l’’explosion de la demande en manioc offre aux agriculteurs la possibilité d’intensifier la production et d’améliorer leurs revenus. La question est d’autant plus pertinente que selon les experts de la FAO, le passage à une monoculture intensive comporte des risques, notamment la recrudescence des organismes nuisibles et des maladies et l’appauvrissement des sols.
Selon le document de la FAO relatif à ce sujet, l’application du modèle d’agriculture «Produire plus avec moins», qui est fondé sur une approche écosystémique, « permet aux planteurs de manioc d’exploiter pleinement le potentiel du manioc, c’est-à-dire d’obtenir des rendements plus élevés, de lutter contre la pauvreté rurale et de contribuer au développement économique national, tout en évitant les risques inhérents à l’intensification ». Comme le souligne le document, l'«aliment des pauvres» est devenu une culture polyvalente qui répond aux priorités des pays en développement, aux tendances de l'économie mondiale et au défi du changement climatique ».
Longtemps considéré comme une culture qui ne se prêtait pas à l'intensification, le manioc a vu son importance dans l'agriculture mondiale se renforcer considérablement. C’est ainsi que, en 2012, la récolte a atteint des records, grâce au développement du commerce mondial de produits à base de manioc et à la forte croissance de la production en Afrique. « La production s'intensifie partout dans le monde. Dans les prochaines années, le manioc va évoluer vers la monoculture, vers des génotypes à rendement élevé et vers un recours accru à l'irrigation et aux produits agrochimiques », indique la FAO.
Cependant, relève le document de la FAO, l'intensification est porteuse de grands risques, notamment des recrudescences de ravageurs et de maladies et l'épuisement des sols. Ce guide montre comment le modèle «Produire plus avec moins» de la FAO peut aider les pays en développement à éviter les risques inhérents à l'intensification non durable tout en réalisant tout le potentiel du manioc en termes de rendements plus élevés, de lutte contre la pauvreté rurale et de contribution au développement économique national.
Il est vrai que planter du manioc sans labour préalable dans des sols dégradés peut donner des rendements plus faibles les premières années, mais une fois la santé des sols rétablie, une terre non labourée peut donner des rendements élevés pour un coût moindre pour l'agriculteur et pour les ressources naturelles de l'exploitation. Le paillis et les cultures de couverture contribuent à la réduction des infestations d'adventices et créent des conditions pédologiques de nature à améliorer la productivité. Cultiver le manioc en association, en succession et en rotation permet d'accroître le revenu net obtenu par unité de surface et de réduire le risque de mauvaise récolte.
L'optimisation de la production pluviale de manioc suppose que l'on prête une attention particulière aux dates, aux méthodes et aux configurations de plantation et que l'on adopte des pratiques de gestion des sols contribuant à la conservation de l'eau. Le manioc répond bien à l'irrigation – l'irrigation de surface a permis de doubler le rendement obtenu par rapport à une culture pluviale; une irrigation au goutte à goutte peut donner plus ou moins le même rendement que l'irrigation de surface en consommant 50% d'eau en moins. Au Nigéria, les rendements ont été multipliés par six lorsque l'apport d'eau par une irrigation d'appoint au goutte-à-goutte était égal aux précipitations de la campagne. Une irrigation supplémentaire qui a augmenté l'apport total d'eau de 20% a permis aux agriculteurs de quasiment doubler les rendements en racines.
Bien que le manioc donne des rendements raisonnables sur des sols pauvres, de nombreuses variétés produisent plus avec l'apport d'engrais. Les rendements en Afrique, en particulier, pourraient être sensiblement améliorés si les agriculteurs avaient accès à un engrais minéral à un prix raisonnable. Les agriculteurs peuvent améliorer la fertilité du sol en mettant en œuvre d'autres mesures du modèle «Produire plus avec moins».
Des investissements dans des infrastructures routières et dans des capacités de stockage et de transformation dans les zones de production aideront les producteurs à conserver une part plus importante de la valeur ajoutée. « Les politiques devraient promouvoir les investissements privés dans la transformation du manioc et encourager les associations qui relient les producteurs de manioc et les producteurs de produits transformés, qui promeuvent l'adoption de normes et qui diffusent les informations sur les marchés. Si les subventions publiques peuvent réduire l'exposition des agriculteurs à l'instabilité des prix, des choix plus durables existent, comme les assurances récolte ou les contrats d'approvisionnement entre les fabricants de produits alimentaires et les coopératives agricoles », souligne le document de la FAO.
Par Assane Soumana(onep)
03 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Agriculture : Pour une politique soutenue de production intensive et de transformation du manioc
A cette période de la campagne agricole qui correspond au démarrage de la saison de la bouture du manioc, il est opportun d’attirer l’attention des producteurs ruraux sur l’importance, pour eux, de s’investir dans l’intensification de la culture de cette plante à tubercule qui a une belle part à jouer dans le combat pour l’auto-suffisance alimentaire et de la croissance économique dans notre pays et partout en Afrique.
Quatrième produit vivrier à l’échelle mondiale, avec une production estimée en 2008 à 250 millions de tonnes, le manioc nourrissait plus de 800 millions de personnes, selon les statistiques établies en 2012 par la FAO. Toujours est-il que les statistiques nous révèlent que la production mondiale du manioc ne cesse de s’accroitre au fil du temps. Ainsi, elle se chiffrait à 302,7 millions de tonnes en 2020, contre 175,8 millions de tonnes en 2000, 124, 1 millions de tonnes en 1980, et 71,3 Mt en 1961.
Quoi de plus normal quand on sait que la culture du manioc est aisée et elle se pratique sur les sols fertiles tout comme sur les sols peu fertiles ? En plus, le manioc se consomme des feuilles à la racine, ce qui lui donne un fort potentiel pour contribuer à la satisfaction des besoins alimentaires, surtout dans une région comme l’Afrique de l’Ouest où le défi de la suffisance alimentaire reste encore de taille. Sur le plan économique, les producteurs de manioc ont une large possibilité de se faire des revenus supplémentaires en raison des multiples produits dérivés issus de ce tubercule.
Dans certains pays d’Afrique subsaharienne dont les sociétés sont les plus tributaires des cultures de racines et de tubercules (manioc, ignames et patates douce, et autres), le manioc figure en bonne place parmi les aliments de base. Par exemple, au Ghana, 46% du PIB du pays provient du commerce du manioc. Il faut dire que dans ce pays, presque toutes les familles d’agriculteurs du pays cultivent le manioc
C’est donc en connaissance de cause que, dans son combat contre la faim dans le monde, la FAO qui préconise le modèle d’agriculture dénommé ‘’Produire plus avec moins’’, encourage une production intensive du manioc, une culture plus productive, rentable et durable. En effet, selon un constat établi par la FAO, l’’explosion de la demande en manioc offre aux agriculteurs la possibilité d’intensifier la production et d’améliorer leurs revenus. La question est d’autant plus pertinente que selon les experts de la FAO, le passage à une monoculture intensive comporte des risques, notamment la recrudescence des organismes nuisibles et des maladies et l’appauvrissement des sols.
Selon le document de la FAO relatif à ce sujet, l’application du modèle d’agriculture «Produire plus avec moins», qui est fondé sur une approche écosystémique, « permet aux planteurs de manioc d’exploiter pleinement le potentiel du manioc, c’est-à-dire d’obtenir des rendements plus élevés, de lutter contre la pauvreté rurale et de contribuer au développement économique national, tout en évitant les risques inhérents à l’intensification ». Comme le souligne le document, l’«aliment des pauvres» est devenu une culture polyvalente qui répond aux priorités des pays en développement, aux tendances de l’économie mondiale et au défi du changement climatique ».

Longtemps considéré comme une culture qui ne se prêtait pas à l’intensification, le manioc a vu son importance dans l’agriculture mondiale se renforcer considérablement. C’est ainsi que, en 2012, la récolte a atteint des records, grâce au développement du commerce mondial de produits à base de manioc et à la forte croissance de la production en Afrique. « La production s’intensifie partout dans le monde. Dans les prochaines années, le manioc va évoluer vers la monoculture, vers des génotypes à rendement élevé et vers un recours accru à l’irrigation et aux produits agrochimiques », indique la FAO.
Cependant, relève le document de la FAO, l’intensification est porteuse de grands risques, notamment des recrudescences de ravageurs et de maladies et l’épuisement des sols. Ce guide montre comment le modèle «Produire plus avec moins» de la FAO peut aider les pays en développement à éviter les risques inhérents à l’intensification non durable tout en réalisant tout le potentiel du manioc en termes de rendements plus élevés, de lutte contre la pauvreté rurale et de contribution au développement économique national.
Il est vrai que planter du manioc sans labour préalable dans des sols dégradés peut donner des rendements plus faibles les premières années, mais une fois la santé des sols rétablie, une terre non labourée peut donner des rendements élevés pour un coût moindre pour l’agriculteur et pour les ressources naturelles de l’exploitation. Le paillis et les cultures de couverture contribuent à la réduction des infestations d’adventices et créent des conditions pédologiques de nature à améliorer la productivité. Cultiver le manioc en association, en succession et en rotation permet d’accroître le revenu net obtenu par unité de surface et de réduire le risque de mauvaise récolte.
L’optimisation de la production pluviale de manioc suppose que l’on prête une attention particulière aux dates, aux méthodes et aux configurations de plantation et que l’on adopte des pratiques de gestion des sols contribuant à la conservation de l’eau. Le manioc répond bien à l’irrigation – l’irrigation de surface a permis de doubler le rendement obtenu par rapport à une culture pluviale; une irrigation au goutte à goutte peut donner plus ou moins le même rendement que l’irrigation de surface en consommant 50% d’eau en moins. Au Nigéria, les rendements ont été multipliés par six lorsque l’apport d’eau par une irrigation d’appoint au goutte-à-goutte était égal aux précipitations de la campagne. Une irrigation supplémentaire qui a augmenté l’apport total d’eau de 20% a permis aux agriculteurs de quasiment doubler les rendements en racines.
Bien que le manioc donne des rendements raisonnables sur des sols pauvres, de nombreuses variétés produisent plus avec l’apport d’engrais. Les rendements en Afrique, en particulier, pourraient être sensiblement améliorés si les agriculteurs avaient accès à un engrais minéral à un prix raisonnable. Les agriculteurs peuvent améliorer la fertilité du sol en mettant en œuvre d’autres mesures du modèle «Produire plus avec moins».
Des investissements dans des infrastructures routières et dans des capacités de stockage et de transformation dans les zones de production aideront les producteurs à conserver une part plus importante de la valeur ajoutée. « Les politiques devraient promouvoir les investissements privés dans la transformation du manioc et encourager les associations qui relient les producteurs de manioc et les producteurs de produits transformés, qui promeuvent l’adoption de normes et qui diffusent les informations sur les marchés. Si les subventions publiques peuvent réduire l’exposition des agriculteurs à l’instabilité des prix, des choix plus durables existent, comme les assurances récolte ou les contrats d’approvisionnement entre les fabricants de produits alimentaires et les coopératives agricoles », souligne le document de la FAO.
Et, vivement l’avènement d’un vaste projet national, voire sous-régional à travers l’espace UEMOA ou de la CEDEAO (comme c’est le cas de la CEMAC), pour promouvoir et financer la production et la transformation au Niger et dans les pays voisins !
Assane Soumana(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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- Catégorie : Politique
Agriculture en Afrique : les investissements privés aggravent l'insécurité alimentaire
A l’occasion du G20 Africa Partnership, les 12 et 13 juin 2017 à Berlin, Action contre la Faim, le CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France publient un rapport intitulé « Agriculture africaine : l’impasse des pôles de croissance agricoles » qui illustre les dynamiques d’investissement agricole en cours en Afrique. Présentés comme des solutions miracles pour lutter contre la faim, ces partenariats entre pouvoirs publics et entreprises ne semblent en réalité qu’aggraver l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Alors que 23% de la population en Afrique Subsaharienne souffre de la faim, pour répondre à cet enjeu, les Etats et les banques de développement promeuvent depuis plusieurs années une approche agricole centrée sur les investissements privés au détriment des agriculteurs familiaux locaux.
Cette dynamique s’incarne dans les « pôles de croissance », ces larges zones agricoles exploitées par des entreprises privées qui bénéficient de réductions fiscales ou d’exonérations douanières. Parallèlement, les agriculteurs qui exploitent les terres concernées sont bien souvent contraints de partir sans indemnisation adéquate ou de travailler pour des salaires de misère.
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- Catégorie : Economie
Aicha Macky, lauréate au FESPACO 2021 avec son film "Zinder" : « Au nom de l’Etat, le Président de la République a pris l'engagement de mettre un milliard de Francs CFA dans le cinéma au Niger »
Présente à la 27ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), avec son film, " Zinder" en compétition officielle dans la catégorie documentaire long métrage, la réalisatrice Aicha Macky a raflé deux prix spéciaux, plus une mention spéciale du jury prix du Conseil de l’Entente. Dans cet entretien, Aicha Macky, exprime sa joie pour ses récents succès, parle de sa nouvelle mission d’ambassadrice de la paix, l’annonce par le Chef de l’Etat d’un financement pour le cinéma nigérien,…
Quel sentiment vous anime après votre remarquable participation au FESPACO où votre film Zinder a permis au Niger d’être en bonne place avec deux prix spéciaux et une mention spéciale du Jury ?
C'est une immense joie qui m'anime pour cet honneur fait au Niger et ma modeste personne avec le Prix spécial de « la femme ambassadrice de la paix » initié par l'Agence française de développement, d'un montant de 7millions de francs CFA ; le Prix de « la meilleure réalisatrice de l'Afrique de l'Ouest» de la CEDEAO doté de 10 millions de francs CFA, une marque de reconnaissance. A ces deux prix s’ajoute la mention spéciale du Jury du Conseil de l’Entente. J'étais très émue de voir tout l'engouement et la joie que ces distinctions ont mis dans le cœur des Nigériens et même au delà des frontières. C'est aussi une responsabilité énorme que de porter ces titres sur mon épaule.
Désormais, je me dois d'être plus créative et de redoubler d'efforts pour le volet transmission à travers les formations que je donne aux plus jeunes afin d'assurer la relève.
Le Prix femme ambassadrice de la paix est accompagné d’une convention avec l’AFD ; cette distinction vous investit d’une mission spécifique ? Laquelle précisément ?
Ce titre vient me donner raison pour tout ce que j'avais l'habitude de dire à certaines personnes qui trouvaient que j'étais naïve quand je faisais du volontariat avec PDEV et Search For Common Ground. J'étais formatrice des formateurs en CVE (comment contrer l'extrémisme violent) et comment amener les communautés en conflit à être résilienter. Je n'avais pas gagné d'argent mais cette expérience de presque 10 ans m'a ouvert des portes blindées que l'argent ne pouvait ouvrir.
J'ai bénéficié de plusieurs programmes, comme le YALI, le PIPA, Saheli.ne.s 2040,... Être choisie parmi tant d'autres femmes cinéastes pour être ambassadrice de la paix me donne comme mission de perpétuer le message de la Paix dans mes films. C'est aussi de pouvoir rassembler les cinéastes au Niger et partout dans le monde car sans cohésion il n’y a pas de développement.
L’audience avec le Président de la République Mohamed Bazoum était, pourrait-on dire, une belle occasion de plaidoyer pour plus d’appui en faveur du cinéma et de la culture au Niger ; espère-t-on une annonce dans ce sens ?
J'étais émue de lire la joie sur le visage du Président de la République, SE Mohamed Bazoum qui me félicitait avec un large sourire et une chaude poignée de main. Il nous a marqué sa joie pour l'honneur fait à la nation à travers ses trois distinctions. Nous avons plaidé pour un fonds démocratique de cinéma qui permettrait à tout Nigérien du secteur qui le mérite d'avoir accès à un financement. Au nom de l’Etat, le Président de la République a pris l'engagement de mettre un milliard de Francs CFA dans le cinéma et de prendre en charge d'autres difficultés au niveau du Ministère de la culture et du centre national de la cinématographie du Niger. Je crois avoir accompli ma mission ce jour-là…
Avec une dizaine d’années d’expérience en tant que réalisatrice, pensez-vous que le développement du cinéma au Niger est lié seulement à la question de financement ?
Il n’y a pas que l'argent, mais c'est le nerf...Le cinéma c'est un art de prestige qui demande énormément d'argent. On fait appel à tous les techniciens des différents mailons : réalisation, production, scénarisation, prise de vue, prise de son...Il est la sommation de tous les arts dont il met en lumière. Adaptation d'un roman, portrait des artistes (musiciens, peintres...) sa lumière éclaire tout sur son passage.
Un pays où il n’y a pas de fonds pour le cinéma reste toujours à la traîne et n'arrive pas à placer ses techniciens, puisque les États qui financent les projets ont une stratégie pour faire ramener leur argent en demandant à ce que les techniciens de chez eux soient engagés et payés sur les fonds. Cela empêche d'avoir une industrie de cinéma et c'est une économie qui échappe à nos États puisque chaque technicien engagé c'est un emploi de plus qu'on procure et un chômeur de moins...
L'exemple du Sénégal que nous citons toujours est la preuve. De la création du FOPICA à aujourd’hui, les cinéastes du pays ont avancé de façon incroyable et ils sont comptés désormais dans toutes les grandes rencontres.
Avec déjà le chemin parcouru, quel appel avez-vous à l'endroit des cinéastes et acteurs culturels du Niger ?
C'est le moment de s'unir davantage pour la pérennité du fonds que l'Etat décide de mettre à la disposition du cinéma. Et je souhaite que l'État en fasse un fonds permanent pour que notre cinéma rayonne et fasse flotter le drapeau du Niger dans les grandes rencontres du cinéma d'ici et d'ailleurs.
Entretien réalisé par Souley Moutari
29 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Aïchatou Boulama Kané : au Niger, « il nous faut changer nos mentalités »
La ministre nigérienne du Plan revient pour Jeune Afrique sur les défis face auxquels le pays se trouve confronté : la démographie, le dérèglement climatique et la question de la démocratie.
À l’issue de la conférence de la Renaissance, organisée à Paris les 13 et 14 décembre 2017, bailleurs de fonds internationaux et investisseurs privés ont promis au Niger 23 milliards de dollars pour financer son Plan de développement économique et social (PDES) 2017-2021. Une manne supérieure aux 17 milliards espérés, dont la ministre du Plan, Aïchatou Kané, explique comment elle sera utilisée.
Jeune Afrique : Quels sont les défis que vous entendez relever ?
Aïchatou Boulama Kané : D’abord celui de la sécurité, que nous avons intégré dans notre PDES. Nous nous sommes adaptés à cette guerre asymétrique et la menons avec le concours de la société civile, en particulier de la chefferie traditionnelle, qui travaille avec l’administration pour retrouver nos valeurs – qui ne sont pas féodales.
Autres défis : la démographie, dont la hausse doit être en phase avec notre croissance, et le changement climatique, qui pèse sur notre économie – d’où notre engagement dans la COP21 [Conférence de Paris de 2015 sur le climat].
{xtypo_quote}Nos défis : la démographie, le dérèglement climatique et la consolidation de la démocratie{/xtypo_quote}
Il nous faut aussi modifier nos mentalités et consolider la démocratie à notre manière. La cellule familiale doit être centrale afin que notre développement mette en valeur le groupe plutôt que l’individu.
Quels sont les objectifs du PDES ?
Il met l’accent sur la dynamisation de notre croissance économique, que nous voulons faire passer de 5 % à 7 % par an d’ici à 2021. Nous tablons sur une réduction du taux de pauvreté, de 45 % à 41 %, et une baisse de la natalité, de 7,6 à 5,06 enfants par femme.
En outre, notre PDES ne se contentera plus de gérer les urgences, comme l’immigration ou les inondations, ce qui avait tendance à reléguer le développement au second plan. Nous anticiperons mieux.
Comment y parvenir ?
Par la transformation du monde rural, qui assure 40 % de notre PIB et où vivent 80 % de la population. Pour cela, nous accélérerons le développement des villages, conforterons l’agriculture pluviale et électrifierons au moins 1 000 villages pour leur permettre d’accéder aux nouvelles technologies. Nous avons libéralisé le secteur de l’électricité, donc n’importe quel investisseur peut la produire dans un village et la revendre à notre société nationale.
Mais mobiliser les ressources en eau, distribuer des semences adaptées et désenclaver les villages avec de nouvelles pistes ne suffiront pas : il nous faudra transformer la production et privilégier l’agro-industrie pour créer le maximum de valeur chez nous.
Enfin, pour disposer d’une main-d’œuvre de qualité, nous faisons passer la part consacrée à la formation professionnelle et technique dans notre budget de l’éducation nationale à 40 %, contre 25 % en 2015.
Quelle place réservez-vous au secteur privé ?
Il est le moteur incontournable de notre développement. Et le second pilier, après la transformation du monde rural, sur lequel s’appuie notre PDES.
Nous avons désormais plus d’une centaine de projets auxquels nous souhaitons l’associer, nous avons créé un guichet unique pour les investisseurs étrangers, et nous avons modernisé nos codes minier et de l’investissement.
>>> À LIRE – Économie : comment Niamey résiste aux chocs
Cela nous a valu de progresser de 32 places en cinq ans dans le classement « Doing Business » de la Banque mondiale [144e sur 190 pays classés en 2018]. Investir au Niger n’est plus risqué comme par le passé.
04 mars 2018
Source : http://www.jeuneafrique.com/
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- Catégorie : Interview
Aid El Kebir 2022 : Les moutons toujours plus chers à la veille de la fête
D’année en année, les prix grimpent dans les marchés de bétail communément appelés « Tourakou », particulièrement à Niamey où la fête de la Tabaski qui préconise aux fidèles musulmans d’en immoler à titre de rite fait monter les enchères. Cette année encore, la barre est poussée plus haut et frôle l’inaccessible pour la bourse moyenne. Feutrés, les clients se font rares au niveau des marchés et semblent être plus orientés à aller eux-mêmes ou commissionner pour payer à la source (dans les localités pastorales environnantes) ou à attendre les « dernières heures » dans l’espoir que des véreux revendeurs reviennent « les pieds sur terre » et acceptent de céder à des prix raisonnables à défaut de rentrer avec leurs troupeaux, comme ce fut le cas, l’année dernière, pour beaucoup d’entre eux.
Si l’on tient au principe d’éligibilité de mouton au culte d’Aid el Kebir, selon lequel celui-ci doit avoir au moins un an, cette année le plus bas prix à Niamey tourne autour de 80.000FCFA. Or, rien qu’en 2021, il y’en avait pour 60.000FCFA, nous confient de revendeurs de Tourakou de la Rive Droite. Un mouton « mature » de 120.000FCFA à 130.000FCFA est passé à 150.000FCFA voire 160.000FCFA. Quant aux plus engraissés, les béliers, l’on parle en terme des centaines de milliers de FCFA.
« Les moutons sont vraiment chers cette année, parce qu’avec l’insécurité nous ne pouvons pas aller dans certaines localités pourvoyeuses de bétail. Ici à Niamey, c’est surtout des moutons qui proviennent de Torodi et Mangayzé (région de Tillabéri) qui sont revendus », indique Abdoul Aziz Moussa. La quarantaine révolue, il ne mâche pas pourtant qu’il a pu se ravitailler récemment à Torodi sans difficulté particulière.
« Nous payons 1.500FCFA à 2.000FCFA par tête pour l’acheminement jusqu’ici », précise Abdoul Aziz. Selon ses explications, c’est auprès des éleveurs même que les moutons sont chers. « Avec l’insécurité, nous ne pouvons pas aller plus loin pour avoir moins cher. La zone de Tillabéri qui est touchée a beaucoup plus de ressources que d’autres contrées. C’est cela le problème », souligne le revendeur.
A la même période (dans la semaine d’avant fête), rien que l’année passée, les marchés étaient déjà bondés de moutons. « Voyez maintenant c’est presque vide, puisque la bonne partie de ce que nous avons ici sont marqués, c’est-à-dire qu’ils sont vendus mais les propriétaires préfèrent les récupérer la veille », prévient Abdoul Aziz qui estime que d’ici le Jour-j qu’attendent les gens, la disponibilité n’est pas garantie.
Dans la même foulée, un autre revendeur à côté d’une dizaine de béliers dont les prix varient de 200.000FCFA à 300.000FCFA, Boubacar Abdou ajoute qu’il préférerait rentrer avec son bétail comme l’année dernière où il a ramené 5 moutons que de rouler à perte. « Mais c’est possible qu’on vende tout d’ici la fête, plaise à Dieu », espère le revendeur.
Situé en plein cœur de la ville de Niamey, Tourakou de Lazaret est naturellement le marché à bétail de référence. Mais, là aussi, seuls quelques intéressés se manifestent. Et certains repartent sans bélier, ni chèvre. En effet, les prix font fuir les clients. « Les clients ne viennent vraiment pas », nous confirme un berger qui a amené ses béliers de Mangayzé. Il estime que les moutons sont abordables mais ne comprend pas les raisons de la réticence des clients qui se font rares. Les vendeurs passent tout leur temps sous les hangars faute de clients. Selon lui, le marché est difficile. «On achète les moutons depuis les marchés lointains. Pour les moutons que nous avons achetés nous-mêmes à 100.000 FCFA, on nous propose moins de 75.000 FCFA, etc. », ajoute un revendeur. Ce dernier ne partage pas le hangar de Tourakou avec l’homme de Mangayzé, il partage aussi le désarroi de n’avoir eu aucun client, toute une demi-journée de ce lundi 4 juillet 2022.
Yacouba Moussa constate qu’au marché de bétail Tourakou de Taladjé, les prix sont également élevés, très élevés, dit-il, après avoir marchandé en vain un mouton à 170.000FCFA. « Je ne sais ce qui explique cette hausse. Peut-être que c’est juste lié au contexte de la fête où la demande est forte, cela peut jouer », a-t-il indiqué. « En bon musulman, on doit se rappeler que la fête de Tabaski n’impose à personne un sacrifice qui le dépasse. Il n’y a pas que le mouton, on peut faire avec la chèvre ou autre ruminant, selon ses moyens. Ce n’est pas une obligation pour celui qui n’a pas les moyens », dixit Yacouba.
Par Ismael Chékaré
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AIDE FIFA CONTRE COVID-19 : Un grand ouf de soulagement pour les acteurs du foot !
Comme vous le savez, suite à la propagation de la pandémie de la COVID-19 dans le monde ayant conduit à la suspension ou à l’arrêt des activités sportives sur tous les continents, la FIFA, l’instance mondiale du football, a conçu et mis en œuvre un plan d’aide d’urgence, dénommé Plan d’Aide/FIFA contre COVID-19.
Ce plan d’aide s’effectuera en trois (3) étapes principales, dont celle qui nous intéresse aujourd’hui relative à l’apport immédiat de liquidités en faveur des associations membres afin de minimiser les colossales pertes économiques et financières engendrées par la pandémie. Ainsi, à court terme, il s’agissait de parer au plus urgent par apport immédiat de liquidités au profit des associations membres. En outre, la Commission de Développement et la Commission des Finances de la FIFA avaient approuvé la mise à disposition immédiate de tous les fonds 2019-2020 restants au titre des coûts opérationnels en vertu du Programme Forward. Fautil le préciser ici, le Programme Forward de la FIFA est une priorité de la stratégie globale de la FIFA de développer la pratique du football partout et pour tous, en tenant compte de son impact universel, économique, sportif et socioéducatif.
Revenons à cette première étape du Plan d’Aide/FIFA contre COVID-19 pour signaler que les fonds en question n’ont toujours pas atterri dans les comptes de la Fédération Nigérienne de Football (FENIFOOT). Ce n’était point un secret de fabrication, le montant de cette aide par association membre était de 500.000 dollars US, environ 286 millions de francs CFA, car ce chiffre était consultable sur le site web de la FIFA. Mais, compte tenu de l’urgence de la situation, le Comité Exécutif de la FENIFOOT avait estimé nécessaire de préfinancer sur les fonds destinés à faire face aux coûts opérationnels, c’est-à-dire les dépenses engagées par la FENIFOOT au titre de la saison 2019-2020, qui, malheureusement, n’a pas pu aller à son terme. Il faut ajouter que, dès l’annonce du déblocage de ces fonds, que n’avait-on pas entendu au sujet du montant, des sommes astronomiques sur lesquelles la FENIFOOT s’apprêterait à faire mains basses ? Des chiffres qui n’ont existé que dans l’imagination creuse des comploteurs du foot !
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Alassane Ouattara : Un déstabilisateur régional !
Rien ne va plus, sur le plan diplomatique, entre la Côte d’Ivoire et le Mali, deux voisins frontaliers. A l’origine de cette brouille diplomatique, la présence, sur le sol malien, de quarante (49) neufs soldats ivoiriens, interpellés et détenus par les services de défense et de sécurité du Mali, depuis le 10 juillet dernier. D’après le porte-parole du Gouvernement malien, le Colonel Abdoulaye Maïga, il s’agissait de mercenaires ivoiriens, car, lors de leur interrogatoire, ces derniers avaient donné des versions différentes sur les raisons de leur présence au Mali. Et du côté ivoirien, on n’en sait pas plus sur les raisons de ce déploiement militaire (armes et autre logistique militaire), venu dans deux aéronefs et ayant atterri à l’Aéroport international Modibo Keïta de Bamako.
Alors, pour les autorités de la Transition politique malienne, nul doute qu’il s’agissait d’une tentative de déstabilisation du Mali, à un moment où l’on ne s’y attendait guère, surtout après la levée, par la CEDEAO, lors de son dernier Sommet d’Accra, des sanctions économiques et financières décrétées, en janvier dernier, qui frappaient le pays. Pour Bamako, c’était-la la deuxième tentative de déstabilisation du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO), contre les autorités de la Transition malienne depuis que l’Etat du Mali a décidé de revoir sa coopération stratégique bilatérale et multilatérale. Dans quel intérêt la patrie d’Houphouët Boigny s’invite-t-elle, régulièrement, dans les affaires politiques internes au Mali, en violation flagrante des règles et principes de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain, tels que proclamés par la Charte des Nations Unies et celle de l’Union Africaine (UA) ? Vaste et délicate question qui trouverait sa réponse dans l’Histoire sociopolitique de toutes les anciennes possessions coloniales françaises. En effet, comme vous le savez déjà, ces derniers temps, un fort sentiment anti-français est apparu au sein des opinions publiques africaines, d’une manière générale, mais particulièrement auprès de la jeunesse de l’Afrique francophone, souvent aux accents de radicalité, qui s’indignait de la place peu glorieuse qu’occupaient leurs pays dans le concert des nations. Pour ces jeunes de l’Afrique francophone, si leurs pays respectifs peinaient encore à sortir du sous-développement et de la pauvreté, c’était, en grande partie, dû aux relations très verticales entre Paris et ces Etats, relations qui maintenaient ces derniers sous un statut d’éternels assistés, en dépit des énormes richesses naturelles locales. Du reste, ce sentiment anticolonial n’est pas un fait nouveau sur le continent africain, car, il jalonne, de part en part, toute l’Histoire tumultueuse entre la puissance colonisatrice et les colonies. Mais, ce qui a changé, de nos jours, d’avec les décennies antérieures, c’est sans doute la mondialisation, l’ouverture des Etats d’Afrique aux autres parties du monde, qui aura permis à ces pays de nouer des relations commerciales plus équilibrées, plus équitables avec de nouveaux partenaires économiques (Chine, Inde, Turquie, Brésil, Russie, Qatar, Emirats-Arabes-Unis), au détriment du traditionnel partenaire hexagonal. A la vérité, le déclassement économique et commercial contemporain de la France a beaucoup contribué à renforcer les jeunes africains dans leur conviction de l’absolue nécessité de concevoir un modèle de développement économique et social en rupture totale avec ce schéma désuet et suranné hérité du passé. Cependant, dans cette aspiration souverainiste, les Etats d’Afrique francophone n’ont pas, toujours, joué le même jeu, sans doute à cause de la grande force de l’ancienne métropole coloniale de désunir pour mieux régner, en privilégiant certains Etats au détriment des autres. Et souvent, dans ce rôle ingrat, se sont retrouvés les Etats comme la Côte d’Ivoire, la fille aînée de la France, et aussi le Sénégal qui fut la porte d’entrée principale en Afrique occidentale pour le Coq gaulois. Mais, c’est surtout la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët Boigny qui incarnera le mieux ce rôle de ‘’juif de service’’ pour faire avorter toutes velléités d’indépendance totale des Etats de l’ex-AOF (Afrique Occidentale Française) vis-à-vis de la France. Tout le monde sait les rôles joués par Houphouët et Senghor dans cette configuration de l’Afrique francophone postcoloniale, difficile à évoquer dans un si court article de presse.
Néanmoins, malgré cette chape de plomb décrétée sur les aspirations souverainistes par ces suppôts de l’ancien colonisateur, le sentiment anti-français dans le reste de l’Afrique francophone n’a fait que se renforcer, au fil des années.
C’était, d’ailleurs, dans ce sillage que s’inscrivait le projet de la création d’une monnaie commune au sein de l’espace de la CEDEAO (dénommée Eco), pour mettre un terme au CFA, jugé trop attaché à la France, et aussi pour éliminer les monnaies inflationnistes nationales que sont la Naira nigériane et le Cedi ghanéen. A ce niveau aussi, qui pour faire échec à cette entreprise salvatrice pour cette région ? Alassane Dramane Ouattara, naturellement, marchant dans les pas de son père spirituel, Houphouët, va voler au secours de la France, en acceptant d’accueillir, sur le sol ivoirien, le président français, Emmanuel Macron, aux fins de torpiller la création d’une monnaie commune véritable en Afrique occidentale, avec comme tout ce que cela comporte comme conséquences en termes de souveraineté et de création monétaires. Et depuis, ça été le flop pour l’éco qui ne serait plus, alors, qu’un CFA bis, dont la différence avec ce dernier résiderait uniquement dans la dénomination. En réalité, on connaissait le deal passé entre ADO et Macron, dans cette affaire : fermer les yeux sur le troisième mandat d’ADO contre le maintien, sous une forme ou sous une autre, le CFA. Or, on savait, lors de son accession au pouvoir, l’intransigeance que le président Macron affichait à l’égard de ces sempiternelles triturations constitutionnelles opérées par certains autocrates africains pour se maintenir perpétuellement au pouvoir. Mais, au nom des intérêts supérieurs de la France en Côte d’Ivoire, le pensionnaire de l’Elysée était prêt à un tel reniement, car, au fond, devait-il se dire, qui mieux qu’ADO pour veiller sur les intérêts du pays de Gaulle dans celui des éléphants d’Afrique ? Rappelez-vous également l’épisode malheureux de l’assassinat du père de la révolution burkinabé, Thomas Sankara, en octobre 1987, par son ami, Blaise Campaoré, avec la bénédiction de la France et de la Côte d’Ivoire. Et où Blaise avait-il trouvé refuge, après sa chute, en 2014 ? N’est-ce pas en Côte d’Ivoire ? Et quant à son frère, François Campaoré, commanditaire de l’assassinat du journaliste indépendant, Norbert Zongo, où avait-il également trouvé l’asile ? N’est-ce pas en France ? Récemment encore, qui étaient aux manoeuvres dans le retour au bercail de Blaise, après huit ans d’exil passés en Côte d’Ivoire, en dépit de la sentence du tribunal spécial qui le condamnait, pourtant, à mort pour l’assassinat de Sankara ? Ce sont toujours la France et son bras séculier en Afrique francophone, à savoir ADO.
D’accord que Blaise rentre chez lui, mais qu’il aille garder prison, dans ce cas-là, comme tous ses co-jugés dans cette affaire ! Dans le cas échéant, quel respect pour la mémoire collective burkinabé et de la crédibilité ultérieure de la Justice du ‘’pays des hommes intègres’’ ?
Comme on le voit, c’est ADO le facteur numéro un de la déstabilisation actuelle de l’Afrique francophone occidentale, perpétuant ainsi le funeste héritage du natif de Yamoussoukro dans la vassalité à l’ancien maître colonial. Mais, ADO se trompe lourdement, car les temps ont bien changé, et le complexe d’infériorité qui habite toujours les gens de sa génération est inconnu de cette jeunesse montante totalement démystifiée et décomplexée devant un roi désormais nu !
Sanda
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- Catégorie : Actualité africaine et internationale
Albadé Abouba réceptionne le prix attribué à l’Initiative 3N
Le Niger continue de briller dans le concert des nations comme le prouve la nouvelle distinction obtenue par l’Initiative 3N si chère aux autorités de la 7ème République. En effet, le Niger vient de recevoir sa haute distinction de la meilleure Politique d'Avenir, catégorie bronze, obtenue en aout dernier grâce à l''initiative 3N "les Nigériens Nourrissent les Nigériens". Cette remise de distinction qui est intervenue lors du segment de haut niveau de la COP13, qui se tient à Ordos, en Chine, consacre le Niger avec la stratégie 3N comme un pays modèle dont la politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole, est durable. Le Ministre d'Etat de l'Agriculture et de l'Elevage a réceptionné le prix au nom du Niger.
Selon le site Commod Africa, cette compétition est Organisée chaque année par le World Future Council (WFC), conseil qui place les intérêts des générations futures au cœur du processus décisionnel et de la politique. Le Future Policy Award, avait retenu cette année comme thème « la lutte contre la désertification et la dégradation des terres » en collaboration avec la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).
Il faut noter que l’or est revenu à la politique menée par l’Ethiopie dans la région du Tigré , pour restaurer des terres sur une grande échelle par la mise en place d’un schéma d’industrialisation agricole durable ; soutenu par des campagne de mobilisation de masse et une politique « Une terre pour la jeunesse : plus de monde, moins d’érosion ». Quant à la médaille d’argent, elle a été décernée au Brésil pour son programme Cistern qui vise à fournir de l’eau pour la consommation, l’agriculture et l’élevage dans une région semi-aride via une technologie de récupération de l’eau de pluies ainsi qu’à la Chine pour la première loi intégrée au monde dédiée à la lutte contre la désertification.
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- Catégorie : Agriculture
Albadé Abouba, l’oublié de la renaissance Acte 3
Le parti politique de Albadé Abouba, le MPR Jamahuriya, a participé activement à la victoire supposée de Bazoum Mohamed contre le candidat de l’opposition. Aujourd’hui, il vit autant la dure réalité politique qu’un leader de l’opposition. Certains de ses militants sont quotidiennement marchandés et d’autres victime de la justice sélective de leur prétendu régime. La participation de son parti à la gestion du pays ressemble à une contrainte politique. Pour certains analystes politiques, cette pénible situation politique que traverse Albadé Abouba résulterait de la stratégie de l’allié principal à l’anéantir politiquement et pouvoir récupérer ses militants de la région de Tahoua. Aujourd’hui, le président du PMR est réduit simplement à aller à la mosquée, aux cérémonies de mariages et autres, et recevoir à son domicile les militants qui viendraient lui exposer leurs problèmes auxquels il ne pourrait apporter une solution. Car, étant confronté à une situation de désoeuvrement politique. Une inactivité qui est en train de le plonger dans l’oubli politique. Parce que les engagements pris par le président Bazoum tardent toujours à être respectés. Le sénat que Bazoum Mohamed lui a miroité semble devenir un cauchemar. Une promesse difficile à tenir à un allié, parce qu’en réalité, le PNDS a toujours pris les alliés comme étant ses affidés.
Lesquels n’auront d’autres choix que s’accrocher pour être humiliés. La situation dans laquelle se trouve le président Albadé s’apparente à une trahison politique, un non respect de la parole donnée. D’aucuns pensent d’ailleurs que certains tenants du PNDS souhaiteraient voir Albadé et son parti à la porte de la MRN. C’est ce qui fait heurter les tentatives de dénouement de la situation à l’échec. Albadé Abouba ne mérite pas cette situation de retraite politique forcée qui nuit gravement à son leadership.
Ali Soumana
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- Catégorie : Politique
Albadé Abouba, Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage : «Le Niger a été distingué et hautement apprécié pour les efforts de développement qu’il ne cesse de déployer, en dépit de toutes les contraintes»
Du 17 au 20 juin dernier, le Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Issoufou Mahamadou, a effectué une visite de travail et d’amitié en Italie. Dans la capitale italienne Rome, le Président Issoufou a été l’invité d’honneur de la session annuelle du Conseil d’administration du PAM, il a rencontré des responsables des agences onusiennes en charge du développement agricole (PAM, FAO, FIDA). Le Chef de l’Etat a également été reçu avec tous les honneurs au Palais Chigi par le Président du Conseil italien, M. Giuseppe Conte, avec qui ils ont échangé sur la coopération bilatérale. Dans cet entretien réalisé à Rome, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, M. Albadé Abouba, revient sur les principaux aspects de cette mission de travail du Chef de l’Etat.
Monsieur le ministre d’Etat, quels sont les principaux actes de la mission de travail et d’amitié du Chef de l’Etat en Italie ?
Il faut d’abord retenir que le Président de la République était l’invité d’honneur de la session annuelle du Conseil d’administration du Programme alimentaire mondial (PAM) en sa triple qualité de Chef de l’Etat du Niger pour les efforts qu’il déploie en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire ; ensuite, en sa qualité du président en exercice du G5 Sahel pour les efforts dans la lutte contre l’insécurité et pour les questions de développement et enfin en qualité de président de la Commission climat de la zone Sahel qui regroupe 17 pays de la sous-région ouest africaine. C’est parce que toutes ses préoccupations sont liées les unes aux autres que le Président de la République a été l’invité d’honneur de cette prestigieuse organisation avec laquelle le Niger a une tradition de coopération depuis des décennies. A l’occasion, le Chef de l’Etat a fait une importante intervention qui a été vivement ovationnée par l’ensemble des participants à cette session.
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- Catégorie : Interview
Alerte à la circulation de faux vaccins contre la méningite (ministre)
Le ministre nigérien de la santé publique met en garde la population et les professionnels de santé contre la présence de faux vaccins contre la méningite dénommé ’’Mencevax ACW ‘’ dans le circuit sanitaire, dans un communiqué rendu public le vendredi 15 mars.
Le ministre de la santé demande plus de vigilance aux professionnels de santé quant au circuit d’approvisionnement des vaccins tout en appelant la population à l’achat des vaccins dans les établissements pharmaceutiques agréés.
Le communiqué ne précise ni la quantité des vaccins mis en cause ni les établissements incriminés, indiquant que ‘’l’enquête contre les faux vaccins se poursuit et le système national et le système international sont alertés’’
Le ministère vient d’organiser du 5-12 mars une campagne nationale de vaccination contre le méningocoque A ciblant quelque 6 millions d’enfants de 1 an à 7 ans.
La méningite est une maladie qui constitue un problème majeur de santé publique dans 26 pays de la ceinture méningitique y compris le Niger. Cette ceinture est une bande qui s’étend du Sénégal et de la Gambie à l’ouest jusqu’à l’Ethiopie à l’Est. L’Afrique sub-saharienne connait ces épidémies de méningite importantes et à répétition depuis plus d’un siècle.
MHM /CA/ ANP 0077 - Mars 2019
18 mars 2019
Source : http://www.anp.ne
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- Catégorie : Société
ALERTE METEO / Des jours pluvieux attendus : la météo redoute des inondations au Niger !
Depuis quelques années, les dérèglements climatiques obligent, l’on assiste presque chaque année à des inondations qui rythment la vie des Sahéliens, les pluies s’accumulant dans le temps en ces moments où la terre érosive ne peut absorber toute la quantité d’eau qui tombe. Lorsqu’à cette date de l’année, des villages nigériens, notamment à l’Ouest du pays, attendent toujours la généreuse première grande pluie pour les premiers semis, l’on ne peut que craindre que les pluies s’accumulent les jours qui viennent surtout quand le pays est à quelques jours de son mois le plus pluvieux, août notamment. Au début de la saison déjà, les climatologues annonçaient – et même les aznas - de grandes pluies sur le pays, avec, redoutaient-ils, des inondations que le pays a, du reste connues, ces dernières années, avec leurs cortèges de désastres causés dans le pays : habitations détruites, animaux emportés, routes et ponts dégradés, champs inondés, fleuve mis en furie… Et souvent des pertes en vies humaines.
On craint le pire les prochains jours et il y a d’autant plus à s’en inquiéter que l’on se demande quelles dispositions les autorités ont prises, chacun au niveau de son champ de responsabilité pour réduire les dégâts. Les routes sont mauvaises et c’est souvent maintenant que la saison est là qu’on passe au colmatage, attribuant des marchés à la clientèle politique peu douée pour le métier pour « réparer » des routes et des ponts, construire des digues et de nouveaux riches. Les villes et les quartiers dont on connait les problèmes d’évacuation d’eau de pluie, sont totalement oubliés dans l’aménagement urbain, et chaque année l’on y vit les mêmes calvaires. Il est temps pour que le ministère chargé des catastrophes, prenne les devants avant que des drames ne s’abattent sur des populations qui en ont déjà trop sur le dos.
Et les Nigériens, dans la joie mêlée d’inquiétude, ont la main sur le cœur chaque fois que les nuages viennent encombrer le ciel vaste et angoissant….
Aïssa Altiné
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- Catégorie : Environnement
Alger et Washington s'unissent pour privilégier la voie pacifique au Niger
Lors de sa récente visite de travail à Washington, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a tenu des discussions cruciales avec son homologue américain, Antony Blinken. Au cœur de ces échanges diplomatiques, les relations bilatérales entre l'Algérie et les États-Unis ont été abordées en conjonction avec la situation qui prévaut au Niger à la suite du coup d'État.
Le ministre Attaf et le secrétaire d'État Blinken ont conjointement émis un appel vibrant en faveur d'une résolution pacifique aux défis auxquels le Niger est confronté. Avec une détermination sans faille, les deux diplomates ont insisté sur la nécessité impérieuse d'éviter à tout prix une solution militaire qui pourrait aggraver davantage la situation délicate dans le pays.
Au cœur de cette préoccupation se trouve le coup d'État survenu récemment au Niger, qui a suscité des inquiétudes tant à Alger qu'à Washington. Les deux ministres ont partagé ces préoccupations et ont affirmé leur ferme engagement envers la préservation de la stabilité dans la région du Sahel.
Cette déclaration commune témoigne de la convergence d'opinions entre les deux nations quant à la voie à suivre pour répondre aux enjeux complexes auxquels fait face le Niger. Dans un monde où les conflits armés peuvent avoir des conséquences dévastatrices, cette prise de position résolue en faveur de la paix reflète l'engagement inébranlable de l'Algérie et des États-Unis envers la sécurité et la stabilité régionales.
Alors que les feux de la discorde brûlent dans certaines parties de l'Afrique, cette déclaration conjointe revêt une importance capitale, envoyant un message fort sur la nécessité de privilégier les solutions pacifiques et diplomatiques pour résoudre les crises.
En réaffirmant leur attachement à une résolution pacifique et en exprimant leur solidarité envers le Niger et la région du Sahel, les ministres Attaf et Blinken ont jeté les bases d'une coopération internationale constructive et d'un partenariat diplomatique solide pour faire face aux défis complexes de notre époque. Cette déclaration d'unité témoigne de la détermination des deux nations à œuvrer en faveur d'un avenir plus sûr et plus stable pour le Niger et l'ensemble de la région.
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Ali Idrissa Nani, Coordonnateur du Rotab interpellé ce 20 mai 2017 et immédiatement transféré dans les locaux de la police judiciaire de Niamey

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Ali Téra : le ‘‘King’’ sorti du trou noir de la Renaissance II après deux années de goulag
Les Nigériens, tant de l’intérieur que de la diaspora connaissent bien l’homme qui était devenu au fil de ses publications qui fâchent, la bête noire du régime d’Issoufou. Activiste des réseaux sociaux vivant aux Etats-Unis dont les publications sont abondamment partagées par les internautes, avait fini par trop déranger le régime d’Issoufou dont il dénonçait, souvent sans vernis, les tares, non sans une ironie caustique qui avait beaucoup agacé. Le « terre à terre » de sa critique gênait et, loin du pays, le régime souffrait de ne pas pouvoir mettre la main sur son détracteur officiel, tapis dans l’ombre bienfaisante et protectrice d’une démocratie américaine qu’on avait cru incapable de se rabaisser pour servir des intérêts personnels, pardon, des haines personnelles. Le régime de l’époque qui s’était ainsi radicalisé, avait alors mis tout en branle, usant de relations et de dénonciations pour avoir, pour ses vanités, son désir de vengeance, ce pour se servir d’un tel « gros gibier » pour se flatter devant les siens, d’avoir enfin eu la peau de l’homme qui le défiait. L’individu servait la raison d’Etat que pouvaient manipuler des hommes qui peuvent descendre de l’échelle de leur rôle pour affronter un homme, comme pour le blesser moralement, et lui faire regretter ses audaces, peut-être pour eux, son incivilité.
Le jour où Issoufou et son système eurent leur victoire rêvée sur l’activiste Ali…
Se servant de ses complices aux Etats-Unis qui peuvent aider à l’extradition d’Ali Téra, sans aucun respect pour sa dignité – car n’ayant jamais tué ni volé – ses images sont diffusées dans le monde, sur les médias sociaux, non sur les médias traditionnels comme pour montrer qu’il s’agit bien d’un règlement de compte, d’une affaire de personne, non d’une raison d’Etat comme on voudrait le faire passer. Ces images envoyées sur la toile, comme on peut l’imaginer firent de bonheur de bien de personnes qui peuvent croire que cette arrestation tout à fait discutable, pouvait régler les problèmes du Niger. Il y en avait donc qui en avait ri, heureux certainement des déboires de celui que ses fans appellent affectueusement, « the king of the king ». On trafiqua même ses images pour nourrir cette aigreur, ce désir morbide de vengeance comme pour ses réjouir de son malheur, de ce qu’il serait devenu, après l’Amérique, l’homme le plus malheureux de la terre, présenté délabré par certaines images manipulées. On pensait que l’homme tenait les discours qui étaient les siens parce que ce qu’il serait loin du pays et donc inaccessible pour la justice du pays, mais ses bourreaux ne pouvaient s’imaginer les convictions tenaces de l’homme, l’engagement d’un homme qui ne se battait que pour la justice, que pour la bonne gouvernance, que pour que chaque Nigérien trouve sa place dans le pays sans avoir besoin de la mendier ni même de la négocier, de la marchander, pour tout dire pour que le Niger aille mieux. Dans ces conditions, on s’en souvient, l’arrivée forcée d’Ali Téra à Niamey avait été vécue comme une grande victoire dans certains milieux du pouvoir de l’époque et ceux qui peuvent se servir de la justice et de leur position de pouvoir pour brimer l’homme, pouvaient croire que leur « colis » expédié de States pouvait avoir les remords de ses critiques qui l’ont conduit dans de telles conditions à revenir au pays, et ce après avoir vécu pendant des décennies dans le pays de l’Oncle Sam, non sans avoir rendu bien de services à des Nigériens de tous bords et de toutes conditions.
Au même moment, ceux qui croyaient à son combat, souffraient de le voir ainsi malmené par des adversaires qui n’ont que faire de sa dignité, prêts à l’agenouiller pour se rire de son rabaissement. Mais ils oubliaient que l’homme à qui ils avaient à faire n’était pas du genre à se dédire, ni même à reculer dans ses combats.
Un homme digne et brave…
Ali Téra, sitôt arrivé, directement des Etats-Unis, trouvera sa cellule à la prison de haute sécurité de Koutouklalé aménagée pour son « confort » gratuit – souriez lecteur de l’ironie –, et on peut imaginer par le décalage de ce qui aura été sa vie pendant ces vingt dernières années en Amérique et ce que ses « amis » lui réservaient là, toute l’amertume de l’homme en ce jour certainement grave dans sa vie et on peut comprendre qu’il faut un moral d’acier pour tenir, et pour rester digne, sans se dédire. Mais ce soir, Issoufou et certains son clan pouvaient enfin dormir bien : Ali Téra est dans leur geôles, en cage pour leur bonheur. Dans les conditions qu’on créait pour l’intimider et pour lui briser le moral, Ali, en face de ses oppresseurs, se fit digne : un homme et un vrai, a une parole et restant droit dans ses bottes, prêts à vivre le calvaire qu’on lui fit pour l’accueillir dans son pays. Ceux qui aimaient sa parole, finirent par se relever, fiers que leur héros ne se soit pas mis à genoux, assumant son combat et acceptant stoïquement les épreuves qu’on lui fit subir : on n’a qu’une vie et il faut la vivre digne. Les enfants qu’il laissait aux Etats-Unis étaient fiers d’une telle conduite du père, la famille d’un enfant qui ne la déshonore pas, heureux tous sans doute de retrouver en lui l’honneur par laquelle, pour toujours, ils resteront debout et fiers. Et pendant deux ans, il est resté dans le goulag de la Renaissance d’Issoufou jusqu’à ce lundi matin du lundi 9 octobre où le Juge consent enfin à le mettre en liberté. Son image avec son avocat, Me. Mossi, à sa sortie de prison, fit le tour du monde, l’information largement partagée sur les réseaux sociaux, suscitant chez beaucoup de fans un sentiment de soulagement.
Par la persécution, la Renaissance élève au rang de martyrs ceux à qui elle fit le mal
Ali Téré n’a pas été détruit. Magnanime, il garde son aura auprès de certains Nigériens. Depuis sa sortie de prison, un soleil se lève aux portes de son coeur et depuis, sa maison ne désemplit pas, parents, amis et connaissances, se bousculent et se relayent chez lui pour lui exprimer leur compassion et la joie qui les animent suite à sa libération pour se retrouver parmi les siens.
Temps nouveau… ?
Il est évident que pour beaucoup d’observateurs, si Issoufou Mahamadou avait été là, Ali Téra ne verrait pas la lumière du jour. Sa libération est ainsi vue dans certains milieux comme le signe que le pays pourrait être dans une nouvelle ère.
Lorsqu’on sait que, après Ali Téra, d’autres – et ils sont nombreux – croupissent encore en prison, arrêtés depuis l’exception d’Issoufou où on peut aller en prison sans une décision judiciaire pour y sortir plusieurs années après, avec un non-lieu, l’on ne peut d’une part que saluer la décision de libérer le « King », signe peut-être d’une décrispation et d’une nouvelle ère de justice et de vérité et d’autre part de prendre la mesure des dérives d’un socialisme issoufien qui n’avait rien de socialiste et de démocratique.
Peut-on en effet comprendre que des hommes qui n’ont de faute que d’avoir porté une parole déplaisante, même injurieuse à la limite, passent des années en prison, quand dans le pays, dans le même Etat de droit, sous les mêmes lois, de grands voleurs qui ont pris au contribuable des milliards, souvent des dizaines, et dans certains cas des centaines, se la coulent douce, intouchables, et arrogants vis-à-vis du peuple ? Au nom de quelle loi – et où en trouver la pertinence – un insulteur, si c’en est un, va pour longtemps en prison, et qu’un Etat qui se veut responsable soit capable de comprendre des hommes qui auront commis le crime de prendre au peuple des milliards, de lui voler son argent pour imposer qu’on les protège ? Ces injustices sont à bannir dans notre société et les Nigériens, appréciant l’allure du nouveau régime, semblent observer une trêve au bénéfice du nouveau président qui doit pouvoir capitaliser un tel acquis quand on sait la rémanence des rancoeurs dans un pays endolori par un socialisme contrefait, belliqueux, presque avarié sous nos tropiques.
Il y a à en prendre conscience car lorsqu’on voit les foules qui se pressent chez le prisonnier d’Issoufou c’est qu’il n’est pas devenu le pestiféré qu’on l’on a voulu créer, le paria qu’on a cru ainsi fabriquer par la stigmatisation dont il a été l’objet. Nombreux sont en effet ceux qui se rendent chez lui pour poser avec lui et cela pourrait montrer que malgré des aspects décalés de ses interventions sur les réseaux sociaux, son discours reste audible, situé dans un contexte fait de malaises et de rancoeurs tenaces. Le Niger a besoin de paix et seul Bazoum peut décider de créer les conditions d’une pacification du pays, d’un apaisement et d’une réconciliation aujourd’hui indispensable. Et tout le monde regarde…
ISAK
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Ali Tera entre les mailles de la justice : De l’aventure à la mésaventure ?
Opposant farouche du régime en place, Ali Marounfa dit Ali Tera depuis un certain temps fait la une des médias. Du pays de l’oncle Sam, où il vivait pendant plus de deux décennies, ce citoyen nigérien n’a cessé un seul instant de booster ses publications sur les différents réseaux sociaux. Publications à travers lesquelles il a beaucoup offensé non seulement le régime mais notamment aussi l’ensemble du peuple nigérien. Ces agissements ayant outrepassé les limites ont suscité évidemment la réaction fâcheuse du gouvernement nigérien qui, a demandé qu’il soit arrêté afin, de répondre à ses actes.
Il y a de cela quelques jours, le scenario du phénomène Ali Tera semble être terminé. En effet, celui-ci se trouve entre les mains des autorités nigériennes depuis le mercredi dernier, jour de son atterrissage au Niger. Sur ce, le vendredi dernier, il a été présenté au doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Niamey, pour sa première comparution. Il a été auditionné avant d’être conduit à la prison de haute sécurité de Koutoukalé où il croupit présentement. Il est poursuivi sous quatre chefs d’accusation : propositions faites en faveur d’un complot contre l’autorité de l’Etat ; provocations directes à un attroupement armé ; propagandes ethno-régionalistes susceptibles de dresser les citoyens les uns envers les autres et menaces d’assassinat.
Depuis l’arrestation de ce dernier, nombre de nigériens sur la toile, dans les fadas tout comme partout ailleurs débattent à son sujet. Certains vont jusqu’à s’injurier, voire se bagarrer. De ce fait, Ali Tera semble vraiment battre son plein !
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Ali Téra libéré, la libération des autres prisonniers politiques vivement attendue
Libération d’Ali Téra. « Je confirme que dans la matinée de ce jour 11 Octobre 2021 mon client Ali Téra a été mis en liberté provisoire. Je remercie franchement tous ceux qui ont permis d’aboutir à ce résultat, notamment les nouvelles autorités de poursuite qui ont eu le courage et l’honnêteté et les nouvelles autorités politiques en place qui n’y ont opposé aucune entrave. Vous convenez avec moi que c’est devenu chose rare sous les tropiques. Nous espérons que les autres cas connaitront le même traitement juridique pour que renaisse l’Etat de droit au Niger ». Ainsi s’est exprimé l’infatigable Maitre Mossi Boubacar, avocat d’Ali Téra, sur sa page Facebook, quelques instants après la mise en liberté provisoire de son client. Le client dont parle Me Mossi Boubacar n’est autre qu’Ali Marounfa, connu sous le nom d’Ali Téra pour ses propos acerbes contre la gestion de la renaissance et sa verve contre Mahamadou Issoufou. Bien d’autres acteurs politiques n’ont pas échappé aux critiques, et souvent aux propos désobligeants et d’Ali Téra, vivant à l’époque aux Etats-Unis d’Amérique. Des compatriotes ont tenu des propos aussi graves, sinon pires, sur des personnalités et même des communautés, en toute impunité. Mais là n’est pas la question, car tout nigérien est tenu de respecter les autres, sinon il s’expose à la loi. En cas de délit, les citoyens doivent être traités de même équitable par la même justice, étant régis par la même loi. Mais la marque de fabrique de l’ancien régime, c’est la catégorisation des nigériens. Les uns peuvent dire et faire n’importe quoi sans être inquiétés, les seconds prennent le chemin de la case prison pour une peccadille. Le régime de Mahamadou Issoufou, incapable de trouver et neutraliser les terroristes qui massacrent par centaines les nigériens, s’est pourtant donné les moyens de faire extrader Ali Téra des Etats-Unis. C’est ainsi que le 11 avril 2009, Ali Marounfa, dit Ali Téra, comme un colis, est livré au Niger, pieds et mains enchainés, comme le plus dangereux terroriste de la planète, puis jeté dans la prison de haute sécurité de Koutoukale. Selon des sources proches du dossier, il n’y a eu aucune constitution de partie civile durant toute la procédure. L’instruction était terminée depuis belle lurette, mais il fallait le maintenir en prison parce que quelqu’un l’a décidé, en dehors de toute procédure judiciaire. Et il y est resté du 11 avril 2009 au 11 octobre 2021, exactement deux (2) ans et six (6) mois, jour pour jour. Aujourd’hui, il est libre et jouit du réconfort des parents et amis. D’autres, des centaines de prisonniers politiques, croupissent encore dans l’archipel du goulag créé par Mahamadou Issoufou. Tout comme Ali Téra vient de recouvrer la liberté, les nigériens, dans leur majorité écrasante, attendent vivement la libération des personnalités politiques et des centaines de manifestants de février 2021, incarcérés pour avoir contesté les résultats des élections, tels que proclamés par la CENI. Pourtant ceux-là n’ont pas fait plus de mal au pays que ceux qui ont pillé et dilapidé les milliards de la République et qui ont mis en péril les intérêts vitaux du pays.Il y a lieu de saluer, comme l’a fait Me Mossi la disposition d’esprit des nouvelles autorités de poursuite et aussi des nouvelles autorités politiques qui semblent comprendre la nécessité de respecter les règles de droit et de calmer le jeu pour tendre vers une réconciliation entre tous les fils du pays, comme cela se fait dans certains pays de la sousrégion et comme le commandent l’intérêt national et la raison, dans le but ultime de relever ensemble les multiples défis qui assaillent le pays et les citoyens nigériens, dont le défi sécuritaires. Car, sans la paix et la sécurité, aucun développement n’est possible. Et c’est seulement ensemble que les nigériens peuvent parvenir à un tel résultat. Ceux qui se posent en obstacle à cette nouvelle donne le font uniquement pour leurs intérêts personnels mesquins au détriment de l’intérêt général. Il faut que l’Etat de droit renaisse au Niger, pour l’intérêt de tous.
Bisso
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Alio Oumarou, président du Conseil National de la Jeunesse : «Nous voulons une loi sur le quota de la jeunesse pour les postes électifs et nominatifs»
«Gérer un pays comme le Niger qui est en crise sécuritaire, évaluer en un an un Chef d’Etat, c’est très difficile. Parce que les défis sont multiples et multiformes. Qu’à cela ne tienne, des efforts importants ont été consentis.
Le premier point fort qui me marque dans cette première année du Président Bazoum, c’est l’approche du dialogue avec les acteurs sociaux. Les acteurs de la société civile, les magistrats, les leaders religieux, les syndicats, bref toutes les couches sociales ont été reçues et écoutées que ce soit à la Présidence de la République ou à l’occasion des grandes rencontres, afin de prendre en compte leurs aspirations. Je pense que c’est une très bonne chose. Autre chose que je peux dire aussi, c’est que même étant candidat à l’élection présidentielle, c’est l’un des rares candidats à avoir rencontré les organisations sportives et culturelles de la jeunesse, pour leur demander ce qu’elles attendent de lui s’il vient à être élu.
Pendant cette 1ère année de mandat, on peut aussi noter sa volonté affichée et cette promesse tenue de faire en sorte qu’il n’y ait plus de refugiés internes sur notre territoire. Ce qui est vraiment important parce que, aujourd’hui les déplacés, qu’ils soient de la région de Diffa ou de Tillabéri, ont regagné leurs localités respectives. Dieu seul sait, le nombre d’enfants qui ne pouvaient plus aller à l’école, le nombre des femmes qui n’avaient plus de foyer. C’est un point positif qu’il faut féliciter.
Le Président Bazoum a pu, en plus, poursuivre à imposer la diplomatie du Niger au plan international. Nous l’avons vu dans plusieurs pays africains, à des rencontres de haut niveau. Personnellement j’ai eu la chance d’être à ses côtés, à Nouakchott en Mauritanie, en février dernier, à la conférence mondiale sur la paix. Il était l’unique Chef d’Etat africain à être invité d’honneur à cette importante rencontre, nonobstant toutes les autres rencontres en Europe, en Asie tout comme dans les autres pays africains.
Il a aussi commencé à matérialiser cet engagement très fort qui est de faire de notre système éducatif sa priorité. Il a rencontré à plusieurs reprises les acteurs du secteur, les PTF y compris, pour voir comment relever le défi énorme. Pour cela, il faudrait que tous les citoyens nigériens puissent l’accompagner. Ce travail-là, le Président ne pourra pas le faire seul. Nous, au niveau du Conseil national de la jeunesse, nous sommes résolument engagés.
Nous avons attendu plus de deux ans le décret complétant et modifiant celui portant sur le Conseil national de la jeunesse. Il y a un mois et demi de cela, grâce à l’engagement du Président, le nouveau décret a vu le jour et un arrêté d’application suivra bientôt. Et nous allons mettre en place les nouveaux organes. Ce qui est très bon pour la jeunesse nigérienne qui représente quand même plus de 60% de la population.
Dans le domaine de la santé, le Président Bazoum a maintenu le cap, notamment dans la lutte contre la pandémie de la covid-19. Aujourd’hui, nous sommes en train de passer à une autre étape : lever toutes les mesures barrières contre la pandémie. Il faut le saluer.
Maintenant, qu’est-ce qui n’a pas marché ? Nous pensons que dans un pays où la jeunesse représente quand même plus de 60% de la population, il faudrait qu’on puisse sentir cette jeunesse aux postes de responsabilité. Nous sommes très loin de nos attentes sur ce plan. Et nous espérons que dans la deuxième année nous pouvons être concernés.
Dans presque tous les secteurs de la Fonction publique, le personnel vieillit, les gens sont en train d’aller à la retraite mais la relève n’est pas préparée. Et il faut dès maintenant régler cette préoccupation majeure, donner la chance aux jeunes stagiaires et appelés du service civique d’apprendre véritablement. L’âge de la retraite doit être maintenu à 60 ans. Nous avons des «tontons», nous avons des grands parents qui veulent toujours s’incruster dans l’administration de l’Etat jusqu’à 65 ans. Or quelqu’un qui a 60 ans qui part à la retraite, son poste budgétaire peut créer 2 à 3 emplois, pour notre jeunesse. C’est de cela que nous avons besoin, pour que cette jeunesse ne bascule plus vers les réseaux criminels et vers la migration. La meilleure façon de la préserver, c’est l’occuper par des emplois sains et permanents. Malheureusement nous avons des jeunes de 30 voire 35 ans qui vivent encore au crochet de leurs parents, malgré leurs cursus, leurs diplômes. A 40 ans, on tend la main aux parents, or la relève doit être aussi assurée au niveau de la famille (…).
Nous voulons une loi sur le quota de la jeunesse pour les postes électifs et nominatifs. C’est vrai, quand on regarde un peu l’entourage du Président de la République, son staff est relativement jeune. Mais ça ne suffit pas, nous voulons des ministres jeunes et davantage de directeurs généraux jeunes, des préfets jeunes, des jeunes gouverneurs. Le Président Bazoum et son gouvernement n’ont pas d’excuse. Regardez dans vos archives, à quel âge Bazoum a été ministre dans ce pays ; à quel âge beaucoup de ses collaborateurs ont eu des postes importants de responsabilité dans ce pays. Il n’y a pas donc des raisons qu’on ne puisse pas faire confiance à la jeunesse aujourd’hui».
Propos recueillis par Ismaël Chékaré(onep)
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Alliance au pouvoir : Pourquoi Seini Oumarou boycotte le Président Bazoum ?
On aura regardé et retourné les images de la cérémonie, même la vidéo, l’on ne peut trouver nulle part une trace de la présence du Président de l’assemblée nationale, l’homme ayant brillé par son absence. Comment, quand le protocole d’Etat l’oblige à y assister pour honorer sa fonction, notamment quand il s’agit d’une activité présidentielle, Seini Oumarou peut-il banaliser son rôle dans la république, prêtant le flanc à ses détracteurs et adversaires ? Mais, pour comprendre le pourrissement des relations entre les deux hommes, il faut aller à une rencontre du parti de Seini Oumarou où ce dernier aurait fait entendre à ses interlocuteurs qu’il est avec le régime pour la stabilité de son parti, non pour quelques convictions. Ces propos jugés malveillants auraient alors été rapportés au Président Bazoum qui en a été profondément irrité ainsi qu’il fallait s’y attendre. Quand on raconte partout que le président de l’Assemblée nationale est plus proche de l’ancien président que du nouveau – toute chose que l’on peut comprendre aisément – l’on ne peut que lire dans les petits détails de leur collaboration devenue difficile les signes de leur cohabitation compliquée autour de la gamelle rose pour laquelle, pour Bazoum sans doute, cet allié qui avait fait son virage acrobatique à 190° pour le rejoindre après l’avoir vilipendé et défendre son pain, ne pouvait le mériter. Son absence à la cérémonie d’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda qui vient défier avec ses mille et une plaques sur les plateaux de la rive droite les turbines ingérables d’Issoufou a profondément choqué le Président Bazoum...
La mouvance au pouvoir ne connait plus d’harmonie. Les humeurs semblent avoir eu raison de la volonté des hommes à « manger » ensemble. Faut-il croire que Seini Oumarou en a marre et qu’il n’en peut plus de vivre avec des gens qui ne sont pas capables de respecter leurs alliés ? L’on savait depuis des mois que les relations au sein de l’alliance au pouvoir ne sont pas au beau fixe. Certains alliés trainent des malaises car très mécontents de la gestion qui est faite de leur alliance. D’autres, on se rappelle, avaient même crié sans succès. Ils oubliaient qu’on n’avait pas trop besoin d’eux car le PNDS qu’ils allaient soutenir par opportunisme n’avait pas besoin d’un autre depuis qu’il s’est arrangé à s’octroyer une majorité hélas démentie par une élection présidentielle qui l’a obligé à un second tour après avoir échoué le coup K.O. dont il rêvait et qu’il ne cessait de clamer sur tous les toits. En vérité, ceux qui, venant souvent de différentes relations, soutenaient la Renaissance acte III, souvent ne partagent aucun idéal, chacun ne jouant que sur ses seuls intérêts alors même que dans la vérité, ils ne s’aiment pas. Il était en réalité devenu impossible de taire les contradictions autour de la mangeoire car certains d’entre eux, depuis l’aube de la démocratie, ne s’aimaient pas et ne pouvaient apprendre à s’aimer. En effet, beaucoup de leaders qui avaient été amenés à soutenir Mohamed Bazoum – tout le monde le sait – étaient de ceux qui avaient farouchement combattu sa candidature, disons aussi sa nigérienneté, et donc qui étaient contre le fait qu’il soit président du Niger. Ceux-là qui ont été convaincus quand même à venir soutenir, répondaient d’Issoufou et ils peuvent comprendre que Bazoum leur garde quelques rancunes même quand, pour la circonstance, il sait qu’il est obligé de faire avec pour composer avec ses détracteurs d’une époque pas si lointaine. C’est cela aussi la politique. Il est désormais de notoriété publique que ça va mal et notamment entre Bazoum – peut-être pas le PNDS – et Seini Oumarou, président de l’Assemblée nationale.
Dans une réunion de son parti, il aurait dit qu’il n’est avec le régime que pour assurer la stabilité de son parti, une indiscrétion osée que des gens ont dû porter à la connaissance du président de la République qui aura alors compris que certains de ses soutiens ne sont pas de coeur avec lui, ceux-ci ne sont là que pour profiter de son pouvoir. Et les choses, comme dirait l’autre, se sont d’autant gâtées que Seini ne peut plus rien gagner avec le régime s’il ne passe pas par son protecteur Issoufou. L’on sait depuis longtemps tout le calvaire que l’on lui fait vivre, l’homme ne pouvant avoir aucune latitude à jouir de la plénitude de ses pouvoirs, d’autres pouvant le contrôler, le recadrer, et même lui dicter ce qu’il doit faire. A certains moments, les salaires de certains de ses conseillers qu’il nomme pour élargir ses bases sont sciemment bloqués, alors même l’acte administratif qui les consacre dans leurs fonctions est bien pris et signé. Quant à la pléthore d’autres conseillers désignés dans les différents partis politiques siégeant au parlement, l’on apprend que, pour des prétextes d’économie budgétaire, le Président de la République aurait carrément demandé de réduire leurs émoluments rabaissés de 300.000f mensuels à 200.000, voire 150.000F. Pour certains observateurs, Dieu seul sait les douleurs qu’il endure depuis qu’un opportunisme l’a conduit a se renier pour baisser la tête à aller manger avec celui qu’il dénigrait et qu’il combattait avec une rare hargne à ne plus reconnaitre l’homme que l’on disait si sage. Entre Bazoum et Seini, ce n’est donc plus le bel amour. Les deux hommes semblent renouer avec les mêmes détestations qui ont alors caractérisé leurs relations.
Seini Oumarou a-t-il boycotté la cérémonie de l’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda ?
Peut-il avoir eu connaissance d’un plan qui le viserait pour faire passer son poste dans les mains d’un de ses anciens alliés avec lequel il eut les batailles politiques les plus fratricides ? En tout cas, l’homme semble être sur le qui-vive, déçu de ne plus rien attendre de son alliance alimentaire et peut-être a-t-il compris qu’il est désormais condamné à assumer ses choix, et peut-être aussi, à prendre le risque de marcher seul dans la jungle politique. La question est sur toutes les lèvres On aura regardé et retourné les images de la cérémonie, même la vidéo, l’on ne peut trouver nulle part une trace de la présence du Président de l’assemblée nationale, l’homme ayant brillé par son absence. Comment, quand le protocole d’Etat l’oblige à y assister pour honorer sa fonction, notamment quand il s’agit d’une activité présidentielle, Seini Oumarou peut-il banaliser son rôle dans la république, prêtant le flanc à ses détracteurs et adversaires ? Mais, pour comprendre le pourrissement des relations entre les deux hommes, il faut aller à une rencontre du parti de Seini Oumarou où ce dernier aurait fait entendre à ses interlocuteurs qu’il est avec le régime pour la stabilité de son parti, non pour quelques convictions. Ces propos jugés malveillants auraient alors été rapportés au Président Bazoum qui en a été profondément irrité ainsi qu’il fallait s’y attendre. Quand on raconte partout que le président de l’Assemblée nationale est plus proche de l’ancien président que du nouveau – toute chose que l’on peut comprendre aisément – l’on ne peut que lire dans les petits détails de leur collaboration devenue difficile les signes de leur cohabitation compliquée autour de la gamelle rose pour laquelle, pour Bazoum sans doute, cet allié qui avait fait son virage acrobatique à 190° pour le rejoindre après l’avoir vilipendé et défendre son pain, ne pouvait le mériter. Son absence à la cérémonie d’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda qui vient défier avec ses mille et une plaques sur les plateaux de la rive droite les turbines ingérables d’Issoufou a profondément choqué le Président Bazoum. Quand des hommes d’Etat – on veut croire qu’ils le sont – ne peuvent plus écouter la raison, pour n’entendre que les affects que dictent les coeurs fragiles, alors il faut croire que l’Etat est en danger parce qu’il pourrait ne pas avoir les hommes dont il a besoin pour prospérer. Ces différends qui font jour remettent au goût du jour les malaises dont on parle depuis des temps entre les différents acteurs de la mouvance hétéroclite au pouvoir.
On n’est pas loin de l’implosion, préviennent des observateurs avisés…
Alpha
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Alliance des Etats du Sahel (AES) : Seule l’union fait la force !
Le 16 septembre 2023, les Etats du Mali, du Burkina-Faso et du Niger ont signé officiellement un accord concernant la situation de l’heure notamment, la Charte du Liptako-Gourma ; Celle-ci faut-il le souligner, engendre de ce fait, l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Ce rassemblement dont ont fait preuve ces trois pays a comme objectif de faire non seulement un front commun contre le phénomène du terrorisme qui les assaille mais aussi pour sauvegarder les intérêts multidimensionnelles de ceux-ci.
Cette alliance faut-il le rappeler, était le souhait de certaines anciennes élites africaines dont Sékou Touré, Modibo Keita et autres qui étaient leaders de l’unification de l’Afrique. Aujourd’hui, l’Histoire semble non seulement leur donner raison mais également les honore. Aussi faudrait-il ajouter que cette alliance ne se limite pas qu’à ces trois pays qui ont sont les pionniers. Car, de ce qui ressort des clauses de cette dernière, les portes sont ouvertes pour toute autre nation qui se sentirait dans le besoin d’intégrer cette alliance dénommée AES. Louable est cette initiative pour les panafricanistes dignes du nom. Ainsi dit, le Tchad, La Mauritanie, L’Algérie et la Lybie se doivent eux aussi en pays sahéliens et au-delà voisins d’emboiter le pas à ces trois pays fondateurs de l’AEC. Et ce, non pas pour une question de choix mais de nécessité ; car, l’insécurité qui prévaut dans le Liptako-Gourma pourrait aussi s’étendre jusqu’à leur niveau. Surtout que ces temps-ci, les terroristes ont le feu aux fesses ; d’où le besoin pour eux de se trouver un autre refuge dans ces pays frontaliers avec le Niger, le Burkina-Faso et la Lybie. Au vu de la situation de l’heure la seule alternative pour une question de sécurité dans tout le Sahel, c’est la mutualisation d’efforts de ces pays du Sahel pour l’instant en marge de cette alliance avec les pays du Lipatako-Gourma. D’ailleurs, les prémices de l’effondrement du G5 Sahel ne sont plus à démontrer du fait que déjà le Mali a choisi librement de cette formation qui a montré sans ambages ses limites notamment ; dans la lutte contre le Sahel. En somme, c’est seulement par l’union des pays du Sahel qu’ils seront, à même de se faire respecter et écouter ; autrement dit de s’affirmer. Une telle posture susciterait probablement l’Unité réelle de toute l’Afrique différente des objectifs de l’institution dénommée Union Africaine (UA). C’est tous ensemble que nous vaincrons.
Amadou I
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Alliance PNDS-MNSD Seyni Oumarou : À quand le courage politique?
Seyni Oumarou et son parti, furent des opposants farouches au régime d’Issoufou Mahamadou et ils n’avaient manqué aucune occasion pour démonter, chiffre après chiffre, tout ce que le régime pouvait construire pour rendre compte de son bilan. Ulcérés par la gestion des socialistes, outrés par une gestion discriminatoire, scandaleuse et patrimoniale que le président du Baobab rabougri pouvait même qualifier de gestion satanique, le parti et son président ne manquaient alors aucune occasion pour mettre au pilori la gouvernance des socialistes. Puis subitement, le régime, pour ceux qui le critiquaient, devenait fréquentable, exempt désormais de reproches. Après des mots aussi durs, il était exclu, pour beaucoup d’observateurs, que le Mnsd, en tout cas le bout que tient Seyni Oumarou, succombe aux charmes de la Renaissance, pour décider à la surprise de tous et notamment d’un pan important du parti, de contracter un mariage avec Satan. Le virage à 100° avait son pesant d’or car dans la balance, même quand des ministres sont cooptés par-dessus de sa tête dans le parti pour siéger au prétendu gouvernement d’union. En effet, pour sa part de gâteau pour payer ses silences, il pouvait être propulsé à un poste non constitutionnel qui fait du patron du Mnsd, le haut représentant du président de la République qui scelle le mariage contractuel pour tout le reste du mandat. Mais en fait, dans la réalité, il n’est qu’un représentant qui ne représente pas. A défaut d’être ministre au regard du rang et du calibre du poisson pris, il fallait tailler à sa mesure, un poste politique sans enjeu, pour d’autres une coquille vide conçu pour contenter matériellement un chômeur politique, notamment en lui concédant un tel espace qui lui offre un petit luxe pour se délivrer d’une précarité qui tapait à des portes devenues vulnérables.
Seyni Oumarou, avec un pan du parti – dans la douleur peut-on s’en souvenir – fit le grand virage. Pour consoler une conscience – la sienne – qui gronde pour la vilénie, il ne manque pas d’alibi pour justifier la migration politique forcée : saisir une main tendue pour s’engager dans la construction du pays et donc, à entendre bien, au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Il était difficile de comprendre le nouveau discours qui ne peut que traduire l’inconstance d’un homme politique sans visions et sans éthique et la politique alimentaire de la part d’hommes qui, habitués à un luxe facile ne peuvent plus supporter d’en être privés. Mais on veut la fidélité du pauvre de la part de leaders qui, eux-mêmes, sont inconstants, instables.
Investi candidat aux prochaines élections présidentielles, mais contesté par des franges importantes du parti qui peuvent même annoncer le retrait de leur confiance, le président du Mnsd semble ne pas s’être rassasié de son accrochage à la Renaissance qui a fini par le phagocyter. Pourtant, plus qu’un autre, c’est lui qui devrait partir le premier, non pas que pour casser une alliance, mais pour s’occuper de sa candidature surtout quand on sait en plus que par son poste de haute représentant, il n’a presque jamais rien eu à faire. Pour son honneur de politicien abandonné à un emploi-chômage, il devrait partir car dans le parti, il sait qu’il a beaucoup à faire. A un moment où le parti se déchire sur son choix d’alliance controversé et sur sa candidature que certains tentent de remettre en cause avec aujourd’hui des frondes venues de certaines sections, réconcilier le parti, ressouder les morceaux cassés du parti, pouvaient sans doute mieux l’occuper, utilement pour le parti et pour sa candidature et mieux l’aider à avoir la main sur un parti qui semble lui échapper. Aujourd’hui, il peut faire le bilan de sa collaboration avec la Renaissance et rassurer ses militants et l’ensemble du pays que l’expertise qu’il vantait avant de rentrer au gouvernement, aura sauvé la Renaissance de ses difficultés à gérer bien et le pays de l’enlisement. Bilan pour bilan, le Mnsd doit un bilan se son apport à la gouvernance de la Renaissance aux militants et à l’ensemble des Nigériens. Mais il est difficile d’être un meneur d’hommes.
La belle leçon de grandeur et de leadership d’Albadé Abouba…
Peut-être que sur la capacité à s’élever, Albadé Abouba avait des raisons de contester le leadership de Seyni Oumarou sur le Mnsd. Comment peut-il vivre passif, attendant le troisième tremblement de terre qui devrait réduire son parti – le Baobab – à sa portion congrue ? Alors qu’il sembler compter et tenir encore à d’autres mois de salaires supplémentaires en se garrotant à son poste fantôme, Albadé Abouba, sans aviser, et sans renoncer pour autant à une alliance qui le lie plus au président Issoufou qu’à son candidat – ce qui pourrait être le cas de Seyni – dépose sa démission et s’en va dans la conquête du pouvoir, en allant à l’extérieur nouer ou renforcer des amitiés, des soutiens qui pourraient lui être d’une utilité certaine dans sa campagne électorale prochaine. Comme quoi, ainsi qu’on peut le comprendre chez le président du MPR- .Jamhuriya, on ne finit jamais de manger et qu’il faut savoir, dans une vie, où se situent ses intérêts.
Il y a quelques années, dans Jeune Afrique, son adversaire – car ils sont tous candidats déclarés aujourd’hui – pouvait annoncer triomphalement qu’il ont «réussi à briser le Mnsd en deux», montrant par là même qu’il est au centre de la stabilisation des partis politiques, une stratégie peu porteuse pourtant pour un candidat peu en phase avec le peuple et qui pourrait croire que son sacre ne peut se réaliser que par le concassage des partis politiques, malheureusement sans se demander si une telle politique, dans la réalité pouvait lui profiter. Pourquoi donc Seyni Oumarou, peut-il continuer à trainer les pas, oubliant que pareil comportement ne peut que semer davantage le doute dans l’esprit de ses militants qui sont aujourd’hui déroutés, ne comprenant rien à ce qui arrive à ce qui fut «un grand baobab».
Il faut reconnaitre que tous les partis politiques de l’échiquier, et le Pnds surtout, sont malades mais à des degrés divers. Cependant la situation au sein du Mnsd pouvait être plus préoccupante qu’on le pense. Un comportement peu noble de son directoire aura beaucoup impacté le moral des militantes et militants, hier fiers d’euxmêmes, mais aujourd’hui obligés de mendier une place sur un banc encombré, affichant un profil bas quand d’autres partis qui se sont libérés, vivent aujourd’hui épanouis. L’on sait d’ailleurs que le président en est conscient et on peut pour cela comprendre pourquoi il redoute d’aller vers des militants qui peuvent avoir tourné le dos au parti et à son président, car les uns et les autres pourraient ne pas se reconnaitre à travers son comportement qui a ruiné et détruit le parti et sa belle image d’une époque. Ils sont en effet nombreux aujourd’hui à avoir fait un autre choix, partant scruter d’autres horizons quand le parti, par le comportement très passéiste du président, ne leur donne de choix que de fuir n’ignominie car ne voulant plus servir d’instruments aux mains de responsables qui, visiblement, ne pensent qu’à leur seul confort.
La sortie en fin de semaine dernière d’un groupe de femmes qui auraient adhéré au parti, le Mnsd, ne peut tromper sur la réalité et la profondeur des malaises qui traversent le parti. Cette mise en scène n’est certainement pas ce dont a besoin le parti dans le contexte crucial d’aujourd’hui. Il s’agit pour lui de savoir s’assumer en comprenant pour lui et pour le Niger les enjeux des prochaines élections dans le pays. Les militantes et militants du Mnsd-Nassara sont, depuis que le parti est engagé dans l’errance, dans la débandade, ne sachant plus jusqu’à quelle perdition les conduira l’inconduite politique de leurs dirigeants. Les femmes qui faisaient la déclaration voulaient soigner l’image de leur champion, en le présentant comme un homme de paix, comme un homme inoffensif duquel pourrait avoir besoin le Niger. C’est faux. D’une part parce que l’homme que l’on décrit comme un pieux incomparable, si tant est qu’il cet homme plein de piété, sans doute qu’il aurait choisi un autre métier que celui de la politique et ce après avoir échoué dans les affaires, et d’autre part qu’il aurait travaillé à apaiser un climat politique qui ne peut profiter à personne dans le pays. Tous les hommes sont des hommes de paix mais il y en a d’autres qui refusent qu’on leur marche sur les pieds car fiers d’eux-mêmes. Et cela c’est avoir le sens de la dignité et de l’honneur. Tant pis si un autre peut bien n’avoir rien à faire d’une probité, d’un honneur à préserver.
Mais alors, pourquoi peut-il continuer à rester alors même que l’on sait que, comme tous les autres alliés, il n’est pas un homme heureux dans ce mariage difficile ? Il y a quelques jours un confrère de la place rapportait que Seyni Oumarou se serait rendu chez le Chef de l’Etat, son allié, pour lui faire part de son dépit relativement à des demandes de son parti qui ne trouve pas suite auprès des autorités pour sortir des militants insoumis du parti du gouvernement ? Pourquoi rester quand on ne peut vous écouter et qu’on semble décider, visiblement, à vous détruire politiquement ?
Demain, dans le peuple, par un tel comportement, la voix Nassara sera étranglée, inaudible…
Il est clair que lorsque pour paraitre docile et gentil, le président du Mnsd continue à vivre dans cette attitude complaisante, son parti ne peut que couler. Déjà, dans la région où, pour son honneur de chef de parti, il pouvait avoir un certain réservoir, beaucoup de militants sont partis, choisissant d’autres partis politiques lorsque le leur ne semble plus agir sur les valeurs de dignité qui rendent à l’homme Nassara toute sa fierté. C’est cela sans doute le vrai problème : les hommes ont besoin de chefs à travers lesquels ils peuvent lire des valeurs qui les exaltent et les définissent. Un parti comme le Mnsd, ne saurait vivre d’aumône politique pour s’attacher à quelques positions arrangées pour le confort de certains de ses dirigeants décidés à le vendre pour survivre à une précarité qu’une perte du pouvoir leur aura causé.
C’est dire que cette insouciance est suicidaire pour le parti. Continuer à refuser d’écouter les voix discordantes qu’on peut entendre, exceptées certaines qui sont dans le même jeu qu’un Abdou Labo en d’autres temps et d’un Noma au Moden-Fa Lumana aujourd’hui mis à nu dans sa subversion, c’est refuser que la démocratie interne fonctionne dans le parti, au risque de légitimer les fractures qui s’y creusent pour n’en laisser qu’un corps amaigri du pari à Seyni Oumarou, flanqué de nostalgiques de la vieille époque du parti, le plus souvent en fin de course politique.
Cette attitude à rester pour manger jusqu’à la fin est incompréhensible. Le comportement attentiste du parti, lorsqu’il refuse la voie noble de la combativité, risque de se payer cash pour le Mnsd dans les urnes. Mais devenu l’appendice d’un autre, l’on peut comprendre que ce Mnsd-là n’a rien d’autre à proposer désormais aux Nigériens qu’une soumission, prix de sa survivance dans un espace politique où, pourtant, «ses amis» ne donnent aucun autre choix aux Nigériens que de se battre. Pour leur dignité.
A.I
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Alliance pour le second tour de l’élection présidentielle : Mettre les intérêts du Niger avant ceux des partis politiques et de leurs responsables
Les Nigériens attendent toujours les mots d’ordre officiels des différents partis politiques sur les consignes de vote dans le cadre du second de l’élection présidentielle du 21 février prochain. En attendant, les rumeurs vont bon train quant aux positions que certains partis peuvent avoir face à l’un ou l’autre des deux candidats qualifiés pour ce second tour, à savoir Bazoum Mohamed du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) et Mahamane Ousmane du Rassemblement démocratique et républicain (RDR TCHANDJI). Selon un internaute du PNDS-TARAYYA, le président d’un des principaux partis politiques aurait même eu la promesse d’occuper la présidence de l’Assemblée nationale en échange du soutien de son parti au candidat Bazoum Mohamed. Quoi qu’il en soit, certains responsables des partis vont monnayer leur soutien et vont certainement aller du côté du plus offrant parmi les deux candidats. Or, selon de nombreux analystes, face à la situation que traverse le Niger, ce sont les intérêts du pays que tout responsable politique ayant un minimum de patriotisme, doit mettre en avant pour orienter son choix sur un des candidats au second tour de l’élection présidentielle. Mettre en avant les intérêts du Niger revient pour chaque responsable politique à faire une analyse honnête de la situation actuelle du Niger et se demander le pays a intérêt à ce que le PNDSTARAYYA continue encore à le diriger ou s’il faut opérer un changement radical de la gouvernance actuelle. Cette analyse doit nécessairement faire le bilan de tout ce que le Niger a connu pendant les dix ans de cette gouvernance, notamment la stagnation connue par le Niger en matière de l’Indice de développement humain (IDH) en continuant à occuper la dernière place du classement, les innombrables pertes en vies humaines dans les attaques terroristes, le développement de la corruption et les multiples atteintes aux libertés individuelles et collectives.
Tout politicien qui oublie son confort personnel et les intérêts de son parti au profit de ceux du pays aboutira sans conteste à la conclusion que le Niger a plus que besoin d’un changement radical de sa gouvernance. D’ailleurs, même lorsqu’ils succombent aux promesses mirobolantes que le PNDS-TARAYYA va leur faire pour soutenir son candidat, qu’est-ce qui garantit à certains politiciens qu’une fois la victoire acquise Bazoum Mohamed et son parti vont respecter leurs engagements ? Entre 2011 à ce jour, en dehors de Mahamane Ousmane, presque tous les principaux acteurs politiques ont tissé des alliances avec le PNDS-TARAYYA. Aucun de de ces acteurs politiques n’a vu un seul militant de son parti décrocher un marché public important. Tous les marchés portant sur des milliards de francs CFA ont été exclusivement confiés aux seuls militants du PNDSTARAYYA qui se sont enrichis en si peu de temps. Certains chefs des partis ont même connu l’humiliation de voir des marchés accordés par des ministères dont ils ont la charge être confiés à des militants du principal parti au pouvoir. Dans son obsession de s’éterniser au pouvoir, le PNDSTARAYYA va sans doute perpétuer des telles pratiques une fois que son candidat est élu, surtout qu’il dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour avoir peur de perdre des alliés qui pourront collaborer avec l’opposition pour le mettre en cohabitation. Et beaucoup des partis risquent de disparaitre avant la fin du premier mandat de Bazoum Mohamed.
Hamidou Bello
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Alliances électorales : Bazoum Mohamed confirme le « Tout, sauf Bazoum »
En attendant que la Cour constitutionnelle proclame les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, les Nigériens ont l’attention tournée vers les alliances électorales éventuelles. Et les rumeurs, de toutes sortes, pleuvent. Sur les réseaux sociaux, la guerre de communication est sans merci. Quand les uns écrivent que Bazoum est déjà assuré du soutien des partis politiques convoités et que le second tour n’est plus qu’une formalité, d’autres ripostent en soutenant que le 21 février 2021, le Niger entier votera Mahamane Ousmane pour mettre un terme au règne de l’injustice, des pillages des ressources publiques, de la corruption, etc. Un concert auquel Bazoum Mohamed, en personne, a mis fin, à sa manière. Dans une interview express qu’il a récemment accordée à la chaîne de télévision Africa 24 et relayée sur les réseaux sociaux, Bazoum Mohamed, le candidat du pouvoir, a tenu des propos sibyllins qui tendent à conforter la thèse du « Tout sauf Bazoum ». Interrogé sur l’éventualité d’un « Tout sauf Bazoum » qui pointe à l’horizon, le candidat d’Issoufou Mahamadou a répondu qu’il n’y aura pas de « Tout sauf Bazoum » et pour l’étayer, il soutient que le Pnds, à lui seul, détient 80 sièges de la future Assemblée et que ça vaut son pesant d’or ». Et lorsque le journaliste lui fait remarquer qu’il va falloir qu’il aille au-delà des 39% des voix qu’il a obtenues pour espérer gagner, Bazoum, manifestement à l’étroit, répond qu’il mise sur ses voix et sur la faiblesse de son adversaire. Connaît-il vraiment son adversaire ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est certain, c’est qu’il a, au détour de ses réponses, confirmé avoir échoué dans l’obtention de soutiens supplémentaires au second tour.
Les propos de Bazoum ont sonné comme un aveu de son impuissance à convaincre le Mpr Jamhuriya et le Mnsd Nassara
À la question du journaliste qui lui fait remarquer qu’il un troisième, un quatrième, un cinquième et que, si tout ce beau monde faisait bloc derrière son adversaire, Bazoum a laissé entendre que s’ils faisant bloc ensemble, ça voudrait dire que « nous, nous formerons le gouvernement pendant 18 mois et eux seraient relégués à l’opposition ». Une déclaration par laquelle Bazoum confirme qu’il est manifestement isolé dans cette course aux alliances et que le « Tout sauf Bazoum » est plus proche de la concrétisation que du fantasme. Les propos de Bazoum ont sonné, en tout cas, comme un aveu de son impuissance à convaincre des partis comme le Mpr Jamhuriya et le Mnsd Nassara qu’il représente le meilleur parti pour eux et pour le Niger. Il promet la continuité, clame-t-il.
Or, la continuité est synonyme de très mauvais souvenirs pour ces partis dont il convoite le soutien.Partis déstabilisés et instrumentalisés, méprisés et confinés à un rôle d’applaudisseurs, le Mnsd Nassare et le Mpr Jamhuriya ont subi un traitement inamical qu’on ne réserve pas à un allié politique.
L’échec résonne dans les propos tenus par le candidat d’Issoufou Mahamadou sur Africa 24.
La gouvernance publique est encore pire. Le Niger est gangrené par la corruption, le trafic de drogue, les malversations financières, etc. Des valeurs tels que l’unité nationale, la cohésion sociale et le vivre- ensemble sont mis à rudes épreuves. Les libertés publiques sont confisquées, la justice est instrumentalisée au point que, ouvertement, de grandes juridictions comme la Cour constitutionnelle sont accusées de parti pris. L’invite de Bazoum à une continuité de la gouvernance actuelle a, donc, quelque chose d’insolite. En principe, chercher et obtenir un deal quelconque avec un des partis politiques convoités est voué d’avance à l’échec. Cette mission, Bazoum et ses parrains l’ont tentée. Mais elle a manifestement échoué et cet échec résonne bien dans les propos tenus par le candidat d’Issoufou Mahamadou sur Africa 24.
C’est, donc, en fin de compte, Bazoum qui a confirmé le « Tout, sauf Bazoum ». En apportant, certes, de façon implicite, une réponse qui coupe désormais court aux spéculations politiques, Bazoum facilite la tâche, notamment, au Mnsd Nassara et au Mpr Jamhuriya qui, par respect aux convenances politiques, jugent utile d’attendre la délibération de la Cour constitutionnelle avant de décider de toute alliance électorale. Il a claqué la langue là où les partis et leaders politiques interpellés ont préféré tenir leurs langues en attendant la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Malgré le dément public apporté par le Mnsd Nassara quant aux rumeurs d’un ralliement à Mahamane Ousmane, Bazoum Mohamed a déjà parlé. Et tout le Niger a compris.
Doudou Amadou
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Alliances électorales pour le second tour : Un complot politique contre le Niger et son peuple ?
Extraordinaire ! Impensable ! Les qualificatifs ne manquent pas pour parler de ces alliances électorales réussies de main de maître par le PndsTarrayya et son candidat, Bazoum Mohamed. Seïni Oumarou et le Mnsd Nassara, d’une part, et le Albadé Abouba et le Mpr Jamhuriya d’autre part, ont décidé, hier, mercredi 3 février 2021, de soutenir Bazoum Mohamed au second tour face à Mahamane Ousmane du Rdr Tchandji. Sans état d’âme ! Une décision qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, la plupart des Nigériens vouant aux gémonies ces deux partis politiques et leurs leaders. Les Nigériens ne comprennent pas cette volte-face de la part du Mnsd Nassara et du Mpr Jamhuriya. Le jugement est encore plus sévère vis-à-vis du Mnsd et de son président qu’à l’endroit du MprJamhuriya. Ce dernier ne s’est pas particulièrement manifesté dans la fronde contre la candidature de Bazoum Mohamed, accusé de détenir des pièces d’état-civil frauduleusement obtenues. S’il a pris part, aux côtés du général Salou Djibo, président du Pjp Doubara, lors de son message au peuple nigérien, Albadé Abouba ne s’est toutefois pas mouillé en s’affichant parmi les leaders signataires des requêtes adressées à la Cour constitutionnelle en vue de voir celle-ci disqualifier Bazoum Mohamed. Cependant, selon des sources généralement bien informées et de bonne foi, il a juré, devant des témoins, que quoi qu’il arrive, il ne soutiendra jamais Bazoum Mohamed. Un serment, aujourd’hui, tombé à l’eau. Tant pis pour ceux qui lui ont accordé foi. Selon les mêmes sources, il y en a qui en sont tombés malades, complètement dépassés par ce retournement spectaculaire.
Sans état d’âme, Seïni Oumarou s’est lourdement assis sur ses requêtes contre la candidature de Bazoum Mohamed, jugée illégitime et illégale
Si le cas Albadé Abouba est déjà grave, Seïni Oumarou, lui, sort de toute logique. Arrivé troisième à l’issue du premier tour, le président du Mnsd Nassara s’est âprement battu auparavant en vue d’obtenir la disqualification de Bazoum Mohamed. Il est, par deux fois, signataire d’une saisine de la Cour constitutionnelle, appelée à constater le caractère frauduleux des pièces d’état-civil du président et candidat du Pnds Tarayya. Pire, Lui et son parti ont, face au rejets de ces requêtes par la Cour constitutionnelle, affiché une exaspération qui a fait penser une révolte de cet homme débonnaire qui a bien accepté un rôle protocolaire pour se rallier au pouvoir au lendemain des élections générales de 2016. Dans un communiqué rendu public, le Mnsd et ses alliés de l’Alliance pour la paix et la République (Apr) ont dénoncé la tenue de la Cour constitutionnelle qu’ils ont par ailleurs qualifiée de partisane. Pas moins que ça. Quant au bilan des deux mandats d’Issoufou Mahamadou, Seïni Oumarou a bien déclaré ne pas être comptable de la gestion de ces 10 années de pouvoir issoufien.
Les Nigériens qui souffrent de cette gouvernance faite de corruption, de malversations financières jamais égalées, de violations de la constitution, n’ont qu’à attendre le messie qui n’a ni la tête de Seïni, ni celle d’Albadé.
Que Seïni Oumarou réfute cette gestion scabreuse n’est pas surprenante. Elle fait peur pour accepter d’en porter le chapeau. Et pourtant, le président du Mnsd Nassara doit se résoudre à l’assumer. Compagnon d’Issoufou Mahamadou dont il a été le représentant personnel, un poste que lui-même dit anticonstitutionnel, Seïni n’a pas, malheureusement, pu se faire violence pour dire non aux félicités et privilèges qu’on lui a fait miroiter. Il vient d’accepter un nouveau deal qui lui procurera des avantages certains qui lui garantiront les conditions de vie rêvées. Pourtant, lui comme Albadé ont rencontré, à plusieurs reprises, Mahamane Ousmane à qui ils ont donné le gage qu’ils le soutiendront. Des paroles qui n’ont pas visiblement résisté aux moyens de Bazoum. Les Nigériens qui souffrent de cette gouvernance faite de corruption, de malversations financières jamais égalées, de violations de la constitution, n’ont qu’à retrousser les manches et attendre le messie qui n’a ni la tête de Seïni, ni celle d’Albadé.
Les détournements massifs des deniers publics ont atteint leur paroxysme lorsque les Nigériens ont découvert, par le ministre de la Défense nationale actuel, Issoufou Katambé, que même les fonds destinés à l’armement des Forces armées nigériennes ont été dilapidés par des procédures d’une rare inhumanité. Dans certains cas, a révélé le rapport d’audit, ce sont des armes et des munitions défectueuses qui ont été commandées et mises à la disposition de l’armée. Un acte de sabotage qui, sous certains cieux, conduit au poteau. Ce sont des milliers de soldats qui sont tombés sous les balles terroristes et c’est bien justifié si l’opinion nationale considère que le bilan macabre est en partie la conséquence de ce crime perpétré, de concert, par des hommes d’affaires, bien connus, et des militaires haut gradés.
Que dire du trafic de drogue, devenu endémique au point où Niamey est devenue une sorte de hub des narcotrafiquants. En 2018, ce sont plusieurs tonnes de résines de cannabis qui ont été saisies dans le démantèlement d’un entrepôt, à Niamey 2000 ; des tonnes de drogue aussitôt incinérées sous la direction de Bazoum Mohamed, alors ministre de l’Intérieur, sans qu’on ait montré aux Nigériens un seul individu compromis dans ce trafic.
Seïni Oumarou et Albadé Abouba ont trahi le Niger ; Seïni et Albadé ont vendu le Niger, enetnd-on ici et là
Sur la base de ces faits, presque personne ne donnait la moindre chance à Bazoum dans les négociations envisagées à l’endroit du Mnsd Nassara et du Mpr Jamhuriya. La raison ? Ces actes posés rendaient pratiquement impossible toute entente électorale d’avec Bazoum Mohamed. Mais, c’était sans compter que la morale a, depuis longtemps, déserté les coeurs et les cours de nombre de leaders et partis politiques. Pour se donner bonne conscience et justifier des actes inqualifiables qui jurent d’avec la morale, ils expliquent que la politique n’est pas la religion. Autrement, pour eux, la politique admet la duplicité, y compris vis-à-vis de son pays et de son peuple. C’est la tragédie que vit le Niger, dans une impasse totale quant à l’héritage que lui laisseraient de tels politiciens. La lecture du communiqué final ayant sanctionné la décision du Mnsd Nassara est d’une telle incongruité. Le Mnsd, un parti libéral, dit trouver beaucoup de points de partage avec le Pnds, un parti socialiste. La trouvaille est de taille au point d’effacer de la mémoire de Seïni Oumarou et de ses camarades tout souvenir de cette gouvernance scabreuse à laquelle ils donnent carte blanche pour se poursuivre. C’est proprement scandaleux, entend-on ici et là. Seïni Oumarou et Albadé Abouba ont trahi le Niger ; Seïni et Albadé ont vendu le Niger, etc. Les mots sont durs et traduisent la profonde déception et l’amertume d’un peuple meurtri qui se demande ce qu’il a pu faire au Bon Dieu pour mériter des dirigeants pareils.
Les militants du Mnsd Nassara et du Mpr Jamhuriya, par sections entières, n’ont pas accepté cette orientation prise par les étatsmajors de leurs partis politiques.
La décision du Mpr Jamhuriya et du Mnsd Nassara de soutenir la poursuite de cette gouvernance ont été prises et on ne peut dire que c’est dans l’intérêt du peuple nigérien. Cela a d’ailleurs provoqué au sein de ces partis une sorte de tsunami. Les militants, par sections entières, n’ont pas accepté cette orientation prise par les états-majors de leurs partis politiques. La cassure est nette entre le sommet et la base. Partout, les cris de révolte se font entendre. À Dosso d’abord au sein de l’Andp Zaman-Lahiya, puis dans les rangs du Mnsd et de Jamhuriya. Les militants de ces partis politiques, préalablement sensibilisés sur l’illégitimité et l’illégalité de la candidature de Bazoum Mohamed à l’élection présidentielle, ne comprennent pas et n’admettent pas visiblement ce retournement de veste de leurs leaders. Dans les débats, il est beaucoup question d’argent, de beaucoup d’argent. On parle de plusieurs milliards versés. Combien ? Mystère et boule de gomme ! En revanche, les informations qui circulent font état du fait que si les négociations ont traîné en longueur, c’est parce que les parties ont mis du temps à s’accorder sur les montants à concéder. Ce qui est certain, l’on a bien vue sur les réseaux sociaux un homme se félicitant de la poursuite de l’alliance Mnsd-Pnds et se confondant en remerciements pour avoir reçu un véhicule 4X4. Un cadeau royal pour une grande gueule sûrement qui va désormais se taire. C’est déjà un gain pour Seïni Oumarou. Combien de cadeaux de ce type ontils été distribués ? Nul ne le sait.Les langues, sûrement, vont finir se délier. Inévitablement parce que, en pareilles circonstances, ceux qui se sont lésés vont la claquer.
Laboukoye
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Allô Procureur ! : Voici un cas de faux et usage de faux
Nous relatons dans le présent article un cas présumé de faux et d'usage de faux imputable à un conseiller de ville " élu " sous la bannière du Pnds Tarayya. Comme quoi, le faux est de toute évidence la marque du pouvoir en place. Lisez.
Petite piqûre de rappel : vous vous souvenez sans doute de ce député rose élu sous la base d'un faux diplôme ? Bien sûr, on ne peut oublier cette honteuse entrée par effraction dans l'hémicycle. Du reste, la fraude est l'exercice de prédilection des tenants du pouvoir. Les élections présidentielles du 21 février et du 20 mars 2016, démontrent si besoin est, combien le faux est érigé en mode d'action par les Tarayyistes. En un mot, le pouvoir actuel est bâti sur un socle taillé dans le faux, le vol, le cambriolage politique et autres vils tripatouillages. Et tenez-vous bien, il n'y a pas que le camarade Issoufou qui soit " ré élu " sur le faux.
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Allocution de S.E.M Hassoumi Massoudou, ministre d’Etat, ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération, à la tribune de la 76ème Session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, New York (USA)
Les assises de la 76ème Session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, New York (USA),placée sous le thème «Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l'Organisation des Nations Unies », battent leur plein à la tribune des Nations Unies où les dirigeants des différents du monde continuent de se relayer depuis le 21 septembre 2021. Hier, ce fut au tour de notre pays représenté par le ministre d’Etat, ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération, M Hassoumi Massoudou, de présenter sa communication. (Lire ci-dessous l’intégralité de l’allocution présentée, au nom du Président de la République, par le ministre d’Etat Hassoumi Massoudou).
«C’est la conviction de mon pays que le moment est venu pour la communauté internationale de prendre en compte les nouveaux défis auxquels notre monde est confronté et qui mettent en péril la paix et la sécurité internationales »
«Monsieur le Président,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégations,
Mesdames, Messieurs,
Monsieur le Président,
De prime abord, permettez-moi de vous adresser mes chaleureuses félicitations, auxquelles je joins mes vœux de pleins succès, pour votre brillante élection à la Présidence de la 76ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Je puis vous assurer de la disponibilité de ma délégation à vous accompagner dans l’accomplissement de votre exaltante mission.
Qu’il me soit aussi permis de rendre un hommage mérité à M. VolkanBozkir, pour l’excellente manière dont il a conduit les travaux de la 75ème session, malgré les contraintes induites par la pandémie de la COVID-19.
Je tiens également à féliciter M. António GUTERRES pour sa réélection au poste de Secrétaire Général des Nations Unies et pour son leadership dans la gestion de la pandémie de la Covid-19, en particulier, son plaidoyer en faveur de l’équité et de la solidarité vis-à-vis des pays en développement, ainsi que ses efforts inlassables, en vue de renforcer la capacité de notre Organisation à répondre aux aspirations de nos peuples, à la sécurité et à la prospérité, dans le cadre d’un multilatéralisme renforcé.
Monsieur le Président,
La présente session se tient dans un contexte où la communauté internationale fait face aux répercussions socio-économiques néfastes de la pandémie de la COVID-19. En effet, beaucoup d’avancées, laborieusement obtenues par les pays en développement, se trouvent durement compromises, notammentdans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et du Programme de Développement Durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.
En outre, devant la propagation de nouveaux variants du virus et la lenteur dans la distribution des vaccins dans les pays en développement, les perspectives de redressement et de croissance à court et moyen terme, pourront aussi être compromises si des initiatives vigoureuses ne sont pas entreprises pour renforcer les mesures de lutte contre cette grave pandémie.
Je demeure convaincu que la vaccination de masse, est seule en mesure de contenir la pandémie et de garantir la reprise de l’économie mondiale. À ce stade, je voudrais me féliciter du mécanisme COVAX qui a permis de collecter et distribuer des doses de vaccins anti-Covid-19 en faveur des pays en développement. Que tous ceux qui y ont contribué trouvent ici l’expression de notre gratitude.
Au Niger, les mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette pandémie ont, non seulement permis de maitriser sa propagation mais aussi, d’amoindrir ses impacts socioéconomiques. Ainsi, malgré la faiblesse du tissu économique et la persistance des autres chocs, notamment sécuritaire et climatique, le gouvernement a su, à travers la prise de mesures hardies, maintenir une croissance positive à 3% en 2020.
Monsieur le Président,
Permettez-moi, ici, de saluer également les efforts du G20, des Nations Unies,le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale et en faveur d’un moratoire sur la dette des États les plus fragiles, dont beaucoup sont déjà en situation de risque de surendettement. Bien évidemment, un moratoire sur la dette, seul, ne suffira pas, au regard de l’immensité des défis à relever, d’où l’impérieuse nécessité de concevoir et de mettre en œuvre un nouveau paradigme pour prendre en charge, entre autres, les besoins de développement des pays les plus fragiles.
Dans la même perspective, je reste convaincu que le relèvement des économies dépendra aussi de la qualité et du dynamisme du partenariat ainsi que de la libéralisation des échanges entre les pays en développement. Nous devons donc tirer avantage de toutes les potentialités qu’offre la coopération sud-sud et triangulaire, dans les domaines techniques, culturels et commerciaux.
C’est à ce titre, et dans le souci de répondre aux aspirations des peuples africains, conformément à l’Agenda 2063, que la Zone de Libre Échange Continentale Africaine a été initiée (ZLECAf), dont mon pays a assuré le pilotage du processus jusqu’au lancement de la phase opérationnelle, le 7 juillet 2019 à Niamey.
Malgré le retard enregistré dans son entrée en vigueur, du fait des bouleversements induits par la pandémie de la COVID-19 et d’autres défis, nous sommes confiants que la ZLECAf permettra à l’Afrique de mettre en place un marché unique, de soutenir la croissance économique, et de créer la prospérité à travers notamment, la création d’emplois pour les jeunes dont un peu plus de 10 à 12 millions, arrivent chaque année sur le marché du travail du continent.
Monsieur le Président,
En plus d’avoir induit des conséquences socio-économiques désastreuses, la pandémie de la COVID-19 a aussi amplifié les défis auxquels font face les pays du Sahel, à savoir le changement climatique et la crise sécuritaire.
Si dans certaines régions du monde il se traduit par les inondations, les incendies de forêt ou la montée des eaux des océans, dans d’autres, comme la région du sahel, il se traduit par des phénomène météorologiephénomènes météorologiques extrêmes, dont les sécheresses récurrentes, la dégradation des terres agricoles (le Niger en perd 100.000 hectares par an),et les inondations et les infestations de criquets.
Comme l’a indiqué S.E.M. Mohamed BAZOUM, Président de la République, Chef de l’État, lors de la réunion du comité des Chefs d’État et de gouvernement africains, sur le changement climatique (CAHOSCC), tenue à Niamey, « si nous devions gagner la lutte contre le changement climatique, il nous faudrait davantage de volonté politique. Il nous faut, aux niveaux stratégique et opérationnel, promouvoir la mise en œuvre des actions synergiques et cohérentes pour une meilleure résilience de nos populations face aux chocs climatiques et aux défis émergents, dans l’esprit de l’Accord de Paris ».
A cet égard, le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat(GIEC), qui vient de paraitre, sonne comme un appel pour une mobilisation a l’action. En affirmant clairement l’action humaineest le facteur indéniable du dérèglement climatique, ce rapport nous invite à agir immédiatement pour gagner le pari de maintenir à 1,5 degréCelsius le niveau du réchauffement de notre planète.
La prochaine conférence des parties, à l’Accord de Paris, la COP26, prévue à Glasgow en novembre prochain, devrait répondre à cette exigence, notamment à traversl’élaboration d’une position commune de nature à nous permettre de surmonter les défis qui subsistent encore.Au nombre de ces défis figurent le financement des politiques d’adaptations ainsi que celui du Transfer de technologie en faveur des pays en développement.
C’est l’espoir du Niger, que le grand rendez-vous de la COP 26, à Glasgow, servira de cadre, pour la réaffirmationd’une volonté politique en faveur de la lutte contre les effets des changements climatiques.
Pour sa part, le Niger en tant que co-président, avec l’Irlande, du groupe d’expert informel du Conseil de Sécurité sur cette importante question, travailleà ce que le conseil traduise toute l’importance qu’il accorde à cette questionen adoptant une résolution à cet effet.
Monsieur le Président,
C’est notre conviction que la fragilitéliéeau dérèglement climatique est un facteur aggravant des conflits et des crises humanitaires. Mon pays le Niger qui se trouve entouré des foyers d’instabilité qui impacte durement sa sécurité ne connait que très bien cette corrélation. En effet, depuis les évènementssurvenus en 2011 en Libye, qui ont favorisé la prolifération d’armes dans la région du Sahel, nos pays font face aux attaques des hordes terroristes aussi bien dans le bassin du Lac Tchad à l’Est que dans la Zone dite « destrois frontières », à l’Ouest.
Malgré la modicité de ses moyens et l’étendue de son territoire, le Niger s’est montré résilient, ensauvegardantson intégrité territoriale et sa stabilité, grâce à la clairvoyance de son Gouvernement, au courage et à la détermination de ses Forces de défense et de sécurité et aux précieux appuis de ces partenaires bilatéraux comme multilatéraux auxquelsj’adresse ici nos sincères remerciements.C’est du reste, grâce aux succès récents remportés sur les Groupes Armés Terroristes que nous avons enclenché la réinstallation des populations déplacées, du fait des violences exercés par ces groupes armés.
A ce propos, je voudrais vous informer qu’en juin dernier environ 5935 personnes, ressortissantes de la localité de Baroua à Diffa et de 19 autres villages environnants, ont rejoint leurs terroirs, qu’ils avaient quittés depuis 2015, grâce à un programme pilote, qui visera aussi, à terme, le rapatriement d’environ 130.000 déplacés, de la Région de Diffa vers l’État de Borno au Nigeria. Ce même programme est dupliqué dans la région de Tillabéry.
En menant notre combat pour la paix et la sécurité, nous ne renonçons, pour autant, à ce celui pour le développement de notre pays. Nous demeurons convaincus que le terrorisme et le crime organisé ne sont que les conséquences de défis multiples qu’il conviendra de surmonter dont, en particulier celui de la pauvreté et des inégalités.
A terme, ce ne sont pas seules les actions militaires qui nous permettront de vaincre définitivement le terrorisme,mais aussi notre capacitéà mettre en œuvre des programmes de développements pour répondre auxbesoinsessentielsde nos populations. Le redéploiement de l’administration et des services publics de l’État dans les zones affectés constituent le prolongement indispensable de l’action militaire.
Dans cette perspective, il nous faudra prendre dûment en compte les dimensionsgenre etjeunesse dans les différents processusde développement et de restauration de la paix.En effet, dans les zones de conflit, les femmes et lesenfants sont les premières victimes des groupes terroristes qui ciblentdélibérément les populations civiles et les écoles, comme c’est le casdans la région du Sahel Central, où des villages sont fréquemment attaqués et des milliers d'enfants privés d’éducation du fait de ces attaques.C’est ainsi que depuis 2017, près de 5000 écoles ont fermé du fait des attaques terroristes, perturbant l’éducation de plus de 700.000 enfants et privant plus de 20.000 enseignants de la possibilité d’exercer leur métier. De ce fait, il est crucial que nous honorions notre responsabilité collective visant à bâtir un monde de paix et de sécurité dans lequel tous les enfants pourront s’épanouir.
Face à la gravité dela situation, le Niger appelle à des actions concrètes pour la protection des écoles. A cet effet, la Déclaration présidentielle sur la protection des écoles contre les attaques, adoptée en septembre 2020, lorsque mon pays assurait la présidence du Conseil de Sécurité, mérite une attention accrue de la communauté internationale. Je voudrais saluer ici toute les initiatives entreprises par d’autres États membres sur cette importante problématique.
Monsieur le Président,
Si l’année 2021 continue d’être marquée par la pandémie de la COVID-19 et les défis sécuritaires, elle a constitué un tournant décisif pour la consolidation de la démocratie dans mon pays le Niger. En effet, grâce à la maturité et à l’attachement du peuple nigériena la démocratie,le Niger a pu réussir la première alternance politique pacifique, de son histoireà travers la passation du pouvoir d’un président élu à un autre président également élu.
C’est ainsi que, dans son programme, dit de renaissance Acte III, le nouveau président de la République, SEM Mohamed Bazoums’est engagé à consolidertous les acquis enregistré lors des deux mandats de son prédécesseur et a opéré les ajustements qui s’avèreraient nécessaire, sur la base des leçons apprissent et des impératifs du moment.
L’un des axes prioritaires du programme du président de la République porte sur le secteur éducatif convaincu qu’il est, que le développement du capital humain reste la clé de voute dans la construction d’une société prospère, attachée aux valeurs de paix, de démocratie et de l’état de droit. C’est du reste pourquoi, le Président de la République a pris l’engagement, devant les Nigériens, de veiller personnellement à ce que le secteur de l’éducation soit au centre de toutes les actions du gouvernement durant les cinq années à veniravec l’appui technique et l’accompagnement de tous les partenaires de l’école, qu’ils soient nationaux ou internationaux.
D’ores et déjà, le gouvernement vient de lancer le Projet ‘’Amélioration de l’Apprentissage pour une Performance dans le secteur de l’Éducation’’ (LIRE-NIGER), avec l’appui de la banque mondiale pour un coût de 140 millions de dollars. La mise en œuvre de ce projet permettra de poser les jalons d’une transformation qualitative de notre système éducatifnigérien, tout en le rendant plus adapté à nos besoins spécifiques de développements.
Monsieur le Président,
L’année dernière, en pleine crise sanitaire, nous avonscélébré le 75èmeanniversaire del’Organisation des Nations Unies. Ce fut un moment de réflexion mais aussi de bilan. Si durant les sept dernières décennies, l’organisation des Nations-Unies a suéviter au monde les conflits de grande envergure, force est de constater que l’instrument central de gouvernance mondiale qu’elle incarne doit se reformer et s’adapter aux nouvelles réalités et défis du 21ème siècle.
A cet égard, l’une des leçons principales que nous devrions tirer de la pandémie actuelle demeure sans conteste, la nécessité de revisiter notre façon de voir le monde, notre façon de travailler, et notre façon de nous organiser. Nous avons plus que jamais besoin d’un multilatéralisme plus inclusifqui se nourri de solidarité et de partage et qui prend en compte les diversités qui font la richesse de notre humanité.
Ainsi, la revitalisation de l'Assemblée Générale, de l’ECOSOC, du Conseil de Sécurité, mais également des institutions financières internationales, telles que le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, doit être poursuivi sans complaisance et à son terme de façon répondre aux impératifs du monde contemporain.
S’agissant, en particulier, de la réforme du Conseil de Sécurité, le Niger réitère une fois de plus son attachement à la position africaine commune telle qu’exprimée à travers la Déclaration de Syrte et le consensus d’Ezulwini.
Membre du Conseil de Sécurité, depuis janvier 2020, mon payss’estatteléà apporter sa contribution à l’édification d’un monde pacifié et paisible. Qu’il s’agisse des questions africaines, nombreuses à l’agenda du conseil, y compris la situation au Sahel, des situations au Moyen Orient et en Palestine, en Syrie, en Libye, en Birmanie ou en Afghanistan notre priorité a toujours été de prendre en compte les besoins urgents des populations civiles, en particulier des femmes et des enfants, premières victimes des conflits et des catastrophes humanitaires devenues, hélas récurrentes.
Monsieur le Président,
Pour conclure, c’est la conviction de mon pays que le moment est venu pour la communauté internationale de prendre en compte les nouveaux défis auxquels notre monde est confronté et qui mettent en péril la paix et la sécurité internationales.
Tout comme nous l'avons fait dans le cadre de la lutte contre la pandémie du COVID-19, nous devons résolument nous attaquer auxdéfis : du changement climatique, cette autre pandémie aux effets dévastateurs;de la lutte contre le terrorisme et de la cybercriminalité; et de tant d’autres problèmes spécifiques à notre siècle.
Au Niger nous avons foi que notre attachement à la défense des idéaux de notre charte et des valeurs de paix, de solidarité qu’elle incarne, nous permettra de mener à bien ce combat en vue de l’édification d’un monde de paix, de justice, et de prospérité.
Je vous remercie de votre aimable attention.
28 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Allocution de S.E.M Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’État à la 74ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies (Vidéo)
Allocution de S.E.M Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’État à la 74ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies (Vidéo)

Monsieur le Président,
Excellences Messieurs les chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégations,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d'abord, vous adresser mes plus vives félicitations pour votre brillante élection à la Présidence de cette 74ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Cette élection est le témoignage éloquent, à travers vous, de la grande considération que la communauté internationale éprouve à l’endroit de votre grand pays, ami et frère du mien, la République Fédérale du Nigéria.
J’y vois aussi, la consécration bien méritée de votre carrière exemplaire d’universitaire et de diplomate, qui conforte ma conviction que vous mènerez à bien la lourde mission dont vous avez été investi.
Je vous assure de la disponibilité de la délégation du Niger, à vous apporter tout l’appui dont vous aurez besoin dans l’exercice de votre mandat, de même, du reste, qu’aux autres membres du bureau.
Je voudrais ensuite, rendre un hommage mérité à Madame Maria Fernanda Espinoza Garces, Présidente sortante pour la manière exemplaire dont elle a dirigé les travaux de la 73ème session.
A l’endroit du Secrétaire Général, Monsieur Antonio GUTERRES, je voudrais exprimer toute notre appréciation pour le travail inlassable accompli en vue de renforcer l'efficacité de l'action de notre organisation, non seulement à travers la mise en œuvre de certaines réformes, mais également, pour son engagement personnel en faveur de certaines causes telles que le climat, la sécurité au Sahel, la migration, les questions humanitaires entre autres. Je profite donc de cette tribune pour vous adresser toute ma reconnaissance et mes vœux de succès continus.
Monsieur le Président,
Le 7 juin dernier, ici, dans cette même salle, les Etats membres ont massivement soutenu la candidature du Niger portée par l’Afrique au siège de membre non permanent du Conseil de sécurité.
C'est pour moi le lieu de vous exprimer mes très vifs et sincères remerciements pour cette marque de confiance et d’estime à l’endroit de mon pays.
Pour ma part, je mesure grandement notre responsabilité et je puis vous assurer que mon pays le Niger, assumera cette charge avec engagement et conviction pour contribuer à la recherche de solutions aux différents défis auxquels la communauté internationale est confrontée.
Monsieur le Président,
Le thème choisi cette année pour notre présente session, à savoir « Dynamiser les efforts multilatéraux pour l’éradication de la pauvreté, l’éducation de qualité, l’action contre le changement climatique et l’inclusion », est pertinent à plus d’un titre.
Il constitue d’abord le juste prolongement du thème de notre précédente session portant sur « nos responsabilités partagées au service de sociétés pacifiques, équitables et durables ».
Il est aussi, pour nous, l’occasion de rappeler que le multilatéralisme n’a, jusqu’ici, progressé qu’après des conflits sanglants, comme ce fut le cas avec le traité de Westphalie (1648) et le traité de Vienne (1814), qui ont fondé les ordres européens successifs après respectivement les guerres de 30 ans et de 80 ans et les guerres Napoléoniennes. Il en est de même de la tentative de mise en place de la société des Nations (la SDN) après le 1er conflit mondial et de notre organisation, l’ONU, après le second conflit mondial. À chaque fois, l’objectif était de mettre en place des règles et des institutions capables d’instaurer un ordre favorable à des relations internationales pacifiques, un ordre régi par le droit, permettant de sortir de l’état de nature où chaque Etat dispose de la liberté absolue de recourir à la force.
Dans le préambule de la charte de notre organisation, il est du reste annoncé qu’il s’agit d’éviter aux générations futures le fléau de la guerre. Nous ne devons donc pas oublier les enseignements de l’histoire. La complexification des relations internationales rend le multilatéralisme plus que jamais nécessaire dans un monde de plus en plus globalisé où l’interdépendance des Etats et des nations est de plus en plus croissante.
Le monde doit s’engager dans une coopération gagnant-gagnant et non dans des relations à somme nulle comme le prouve le « dilemme du prisonnier ». Le monde a besoin d’institutions de régulation. Il est vrai que les intérêts nationaux gouvernent les politiques étrangères des Etats mais les intérêts nationaux sont mieux défendus dans la coopération que dans l’affrontement.
Monsieur le Président,
Le thème de la présente session est également pertinent au regard des défis auxquels la communauté internationale est actuellement confrontée. En effet la situation internationale est caractérisée par un début de retour à la course aux armements, les tensions commerciales, la montée des populismes et de la xénophobie, l’accroissement des inégalités, l’augmentation spectaculaire des flux migratoires, la propagation des menaces des organisations terroristes et criminelles ainsi que les conséquences du changement climatique. Nous sommes dans un monde où pendant que certains meurent d’obésité, d’autres meurent de faim.
Nous sommes dans un monde où le nombre de réfugiés et de déplacés, chassés par la pauvreté, le climat et l’insécurité est estimé à plus de 70 millions en 2018. Au Niger nous en accueillons 300 mille.
Nous sommes dans un monde où le nombre de pauvres est estimé à 800 millions de personnes pendant que les 1% les plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50% les plus pauvres. Depuis une quarantaine d’années les inégalités augmentent dans presque tous les pays.
Pour faire face à ces défis de manière efficace, le système multilatéral actuel doit être reformé.
Pour « Dynamiser les efforts multilatéraux » une attention particulière doit également être accordée » aux mesures de réformes engagées depuis déjà plusieurs années et qui peinent encore à aboutir.
Le train des réformes demeurera incomplet sans avancées significatives sur la réforme du Conseil de sécurité aussi bien en ce qui concerne la représentation équitable en son sein, qu’en ce qui concerne ses méthodes de travail et de fonctionnement.
Par rapport à cette réforme mon pays demeure attaché à la position africaine commune telle qu’exprimée à travers le consensus l’Ezulwini.
De même, la revitalisation de l’Assemblée générale, instance représentative par excellence et de l’ECOSOC, garant de l’avènement d’un Nouvel Ordre Economique Mondial, doivent être menées de pair avec celle du Conseil de sécurité.
La réforme ne doit pas se limiter à la gouvernance politique mondiale, elle doit aussi concerner la gouvernance économique et ses institutions notamment l’OMC, le FMI et la Banque Mondiale.
Sans ces réformes il serait difficile de réaliser les ODD à l’horizon 2030 notamment l’ODD 1 relatif à l’éradication de la pauvreté.
Sans ces réformes il serait tout aussi difficile de répondre aux aspirations des peuples africains contenues dans l’agenda 2063.
Le thème de notre session est bien sûr l’occasion de passer en revue le chemin parcouru sur la voie de l’éradication de la pauvreté à travers la mise en œuvre de ces agendas.
Quatre années se sont déjà écoulées depuis l’adoption de l’ambitieux Programme d’Action pour le Développement Durable à l’horizon 2030. Le constat qui s’est dégagé des travaux du dernier Forum Politique de Haut Niveau tenu en juillet, est que malgré les progrès accomplis, nous ne sommes pas sur la trajectoire souhaitée pour atteindre les objectifs et cibles de ce programme.
C’est pourquoi, nous devons relever le niveau de notre ambition et renouveler notre engagement, à travers des actions concrètes qui ont un impact sur plusieurs ODD à la fois, pour espérer gagner la bataille contre la pauvreté et assurer une croissance économique inclusive qui tienne compte des aspirations de nos populations à un mieux-être.
Le Sommet sur les ODD prévu en marge de la présente session, nous donne ainsi l’occasion de renouveler notre engagement et de donner une nouvelle impulsion, par des actions concrètes de développement, afin de combler le retard accusé, pour être au rendez-vous de 2030.
Ce sursaut auquel je fais allusion ne pourra être effectif sans une mobilisation effective des ressources financières, y compris à travers le secteur privé. Je rappelle que, pour réaliser les ODD, l’Afrique a besoin de 600 milliards de dollars par an.
Je salue à cet égard, l’heureuse initiative du Secrétaire Général, d’avoir convoqué le Dialogue de Haut niveau sur le Financement du Développement. Ce dialogue permettra, je suis, pour ma part, convaincu, de dégager de nouvelles pistes susceptibles de combler le gap de financement actuel et de drainer des ressources vers les secteurs productifs et les projets structurants à effet de levier sur les ODD.
Je me permets d’insister ici sur l’éducation, particulièrement celle des jeunes filles, sur la santé notamment celle de la reproduction ainsi que sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. En particulier je lance un appel en faveur de la vaccination. Il faut non seulement reconstituer les fonds de vaccination de l’initiative GAVI pour la période 2021-2025 mais aussi trouver des vaccins contre des maladies comme le paludisme, le cancer, le diabète, le virus Ebola.
Dans le même esprit, l’intégration régionale pourrait servir de catalyseur, à travers la création de marchés et la facilitation des échanges.
Parallèlement aux ODD, notre continent doit mettre en œuvre l’Agenda 2063, rendre opérationnelle la Zone de Libre Echange Continentale Africaine(ZLECAf), promouvoir l’industrialisation à travers la transformation de ses immenses ressources en matières premières, réaliser des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires, énergétiques, de télécommunication, développer le capital humain à travers la promotion de l’éducation et de la santé afin de transformer son actif démographique en dividende économique, développer l’agriculture pour nourrir sa population, créer des emplois pour sa jeunesse et mettre fin au drame de la migration clandestine. Tous ces objectifs ne peuvent être atteints sans une réforme hardie de la Gouvernance économique et financière mondiale.
Il me plait de vous informer que le 7 juillet dernier, il a été procédé à Niamey, au lancement de la phase opérationnelle de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF). Cette initiative que j’ai eu l’honneur de piloter au nom de mes pairs Africains depuis 2017, permettra à l’Afrique de renforcer son intégration et, à travers la mise en œuvre de l’Accord et celle de l’Agenda 2063 dans son ensemble, de jeter les jalons de la transformation de notre Continent, en mettant en place les conditions de sa prospérité, notamment, à travers la création d’emplois pour les jeunes.
Monsieur le Président,
C’est désormais une évidence, les pays du Sahel et du bassin du lac Tchad sont devenus le théâtre d’opération des organisations terroristes et criminelles dont la menace fait partie des questions qui relèvent, par excellence, du multilatéralisme. En effet, la sécurité est un bien public mondial. En mettant en place des coalitions fortes de lutte contre le terrorisme en Afghanistan, en Irak et en Syrie, la communauté internationale l’a bien compris. Nous déplorons qu’il n’en soit pas ainsi au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad où les menaces des organisations terroristes et criminelles ont été amplifiées par la crise Libyenne, crise dans le déclenchement de laquelle la communauté internationale a de graves responsabilités. Par conséquent, comme j’ai eu à l’indiquer à maintes reprises, la communauté internationale ne doit pas détourner son regard de ces deux régions dont les populations, notamment les femmes et les enfants, connaissent des souffrances indescriptibles : populations réfugiées ou déplacées, fermeture d’écoles sacrifiant des générations de jeunes qui n’ont plus l’occasion de s’instruire. Pour faire face à la situation la communauté internationale doit :
- Trouver une solution urgente a la crise Libyenne, notamment en désignant un envoyé spécial conjoint ONU-UA ;
- Aider à renforcer les capacités opérationnelles et de renseignement des forces de défense et de sécurité des Etats membres ;
- Renforcer les capacités opérationnelles et de renseignement de la Force Mixte Multinationale qui opère contre Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad et de la Force conjointe du G5 Sahel que nous souhaitons voir placée sous le chapitre 7 de notre charte.
La nouvelle stratégie des groupes terroristes visant à entrainer des conflits intercommunautaires et l’extension de l’insécurité vers des pays jusque-là épargnés sont autant de raisons qui militent en faveur d’une action concertée de notre part contre les groupes terroristes.
C'est du reste, pourquoi, le 14 septembre dernier, un Sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, spécialement consacré à la sécurité régionale et à l'examen des voies et moyens d'y faire face de manière collective, s’est tenu à Ouagadougou au Burkina Faso.
Ce Sommet, traduit le fort engagement des dirigeants de notre région face à ce fléau, mais il conforte également l'option de la mutualisation de nos moyens, face à un ennemi commun de plus en plus organisé et qui conserve une capacité militaire avérée.
Je me félicite de ce que la CEDEAO, à l’occasion de ce sommet extraordinaire, ait pris des décisions fortes dans ce sens. À ces décisions s’ajoutent d’autres mesures non moins fortes : la demande de changement du mandat de la MINUSMA, y compris son extension au-delà du territoire Malien conformément à la résolution 2480 ; l’adoption du plan d’action 2020-2024 avec une dotation initiale des pays membres de la CEDEAO de 1 milliard de dollars.
En ma qualité de Président en Exercice de la CEDEAO, j'invite la communauté internationale, particulièrement les Nations Unies, à prendre en compte les conclusions de ce sommet au regard de leur pertinence.
C’est ici l’occasion de saluer l’initiative conjointe du Président Français Emmanuel Macron et de la Chancelière Allemande Angela Merkel, relative à la mise en œuvre d’un Partenariat pour la Stabilité et la Sécurité au Sahel. Je fonde l’espoir qu’il permettra à nos populations de mesurer l’intérêt que leur porte la communauté internationale.
J’adresse nos sincères remerciements à tous les partenaires qui nous apportent leur soutien, notamment à travers l’Alliance Sahel, en vue d’accompagner les efforts de développement de nos Etats, et qui contribuent ainsi, à la stabilité de la région. Une harmonisation de l’action de ces divers partenaires s’avère cependant nécessaire pour un meilleur résultat. Il n’est jamais inutile de le rappeler, la victoire, à terme, contre le terrorisme passe par le développement.
Monsieur le Président,
La question des effets du changement climatique dépasse les frontières et relève des compétences de la communauté internationale. Comme l’illustre la situation du Sahel et du bassin du lac Tchad il existe une liaison étroite entre pauvreté, terrorisme et changement climatique.
C'est pourquoi, je lance un Appel, à tous les Etats membres, s'agissant des questions climatiques, pour que les conclusions de notre Sommet Spécial tenu hier, le 23 septembre, soient appliquées. En effet, tout le monde reconnait aujourd’hui l’impérieuse nécessité de mutualiser nos forces et nos moyens, en vue de trouver des solutions acceptables et durables pour protéger notre planète et permettre aux générations futures d’hériter d’un monde où il fera bon vivre.
Nous n’avons pas de planète bis, nos engagements immédiats conditionnent la survie de l’HUMANITE. Nous sommes conscients de cela au Niger. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur la résilience au changement climatique dans les politiques et stratégies sectorielles de santé, de transport, de production agropastorale et dans les schémas et plans locaux d’aménagement du territoire et de développement.
C’est pourquoi nous avons également pris des mesures pour intégrer la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans notre Programme National d’Accès aux Services Energétiques, et renforcer la résilience et les capacités d’adaptation des secteurs de l’agriculture et de l’eau.
C’est enfin pourquoi le Niger s’est résolu à mettre en place un Plan National d’Adaptation à long terme à travers, entre autres, l’élaboration de sa Contribution Déterminée au niveau National.
Je tiens d’ailleurs à relever ici l’importance du Plan d’Investissement Climat de la Région du Sahel pour la période 2018-2030 et son programme prioritaire, qui constituent des instruments stratégiques importants dont élaboration a été faite sous le leadership du Niger en sa qualité de pays assurant la présidence de la Commission Climat pour la région du Sahel. Je voudrais ici et au nom des autres pays membres de cette commission, réitérer notre appel à la communauté internationale pour qu’elle accorde l’attention qu’il convient aux conclusions de la Table Ronde sur le financement du Plan et du programme Climat pour la région du Sahel, tant il est vrai que la persistance de la pauvreté, du changement climatique, du terrorisme et du crime organisé a des conséquences négatives immédiates sur les efforts de nos Etats à réaliser les Objectifs du Développement Durable à l’horizon 2030.
Monsieur le Président,
L’augmentation spectaculaire des flux migratoires est une autre caractéristique de notre époque. Cette question ne peut être prise en charge par un seul pays : elle relève du multilatéralisme.
S'agissant de cette question, je suis heureux de l'adoption du Pacte de Marrakech en décembre 2018. En effet, ce premier acte d’engagement de notre organisation sur la thématique, constitue un premier pas pour traiter la question dans sa globalité à travers les 23 objectifs identifiés.
Comme vous le savez déjà, je me suis personnellement engagé dans ce combat, du fait des problèmes de sécurité que nous crée la migration clandestine mais aussi parce que nous sommes révoltés par le spectacle insoutenable des drames que vivent les migrants à travers désert et océan.
C'est donc avec une réelle motivation que le Niger participera en 2022, au Forum d'examen de la mise en œuvre du Pacte, afin de partager sa propre expérience et de s'enrichir de l’expérience positive des autres pays. Je fonde l’espoir que d’ici cette date, des décisions hardies auront été prises pour s’attaquer aux causes profondes des migrations notamment la pauvreté, le changement climatique et l’insécurité.
Monsieur le Président,
Le monde a subi ces dernières années de rapides et profondes mutations. Celles-ci nous imposent par conséquent d’adapter nos stratégies au nouveau contexte ainsi créé, si nous voulons répondre aux aspirations légitimes des peuples de la planète. La communauté internationale a plus que jamais besoin d’une ONU forte pour atteindre les objectifs ambitieux de sa Charte. Il est donc nécessaire d’appuyer sans relâche le Secrétaire Général dans ses efforts visant à réformer l’organisation, à renforcer son rôle et à la doter des moyens pouvant lui permettre de remplir ses missions de façon adéquate.
Pour conclure je voudrais réitérer mon appel pour une nouvelle gouvernance politique et économique mondiale. Les instruments mis en place au lendemain de la seconde guerre mondiale, en l’état, ne suffisent plus. C’est la condition sine qua non pour faire face aux défis que nous venons d’évoquer : défis de la pauvreté, défi du changement climatique, défi du terrorisme et du crime organisé, défi migratoire ;
Je vous remercie de votre aimable attention.
New York, le 24 septembre 2019
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Allocution de SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, Chef de l’Etat, Président en exercice de la CEDEAO, à la clôture du Sommet extraordinaire sur la situation au Mali
« Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs
Nous sommes à la fin de notre Sommet extraordinaire consacrée à la situation au Mali, suite au coup d’Etat perpétré par une junte militaire le 18 mars 2020, et qui a conduit à l’arrestation et à la démission subséquente du Président de la République du Mali, ainsi qu’à la dissolution de l’Assemblée Nationale et du Gouvernement.
Comme nous l’avions fait depuis le déclenchement de cette crise, nous avons décidé de nous impliquer résolument dans la recherche de solutions à cette nouvelle situation, aux côtés du peuple malien et de toutes les forces vives de ce pays frère, afin que la paix et la sérénité puissent régner de nouveau au Mali, déjà lourdement éprouvé par une insécurité qui entrave son développement économique et social.
Nous avons examiné la situation sans complaisance et nous avons procédé à des échanges francs et fructueux avec, à l’esprit un seul objectif fondamental, le retour dans les plus brefs délais au calme et à une situation institutionnelle normale dans ce pays.
Dans nos échanges et nos propositions, le Protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et la démocratie nous a servi de guide. Ce protocole auquel tous nos pays sont parties, nous indique clairement les voies à suivre en cas de changement anticonstitutionnel de régime politique, tel que c’est le cas au Mali. Il nous permet de prendre des mesures conservatoires pour protéger le cadre démocratique et républicain en pareille circonstance, et nous les avons prises.
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Allocution de SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat lors du Sommet virtuel de l’UA sur le COVID-19
« SE Excellence Cyril Ramaphosa Président de la République Sud-Africaine, Président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’UA,
Messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’UA,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de saluer et de féliciter le Président Cyril Ramaphosa pour son leadership notamment pour la convocation de cette troisième visioconférence exclusivement consacrée à la crise sanitaire du COVID 19. Ces rencontres, quoique virtuelles, nous donnent l’occasion de faire périodiquement le point de la situation épidémiologique de la pandémie, ses impacts sur nos économies et les mesures prises ou à prendre pour, d’une part se prémunir contre les risques de sa propagation et prendre en charge les malades et d’autre part atténuer ses conséquences économiques et sociales.
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Allocution de SEM. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, Président en exercice de la CEDEAO, à l’ouverture du Sommet Extraordinaire sur la situation au Mali
« Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur Goodluck Jonathan, Ancien Président de la République Fédérale du Nigeria, Médiateur de la CEDEAO pour le Mali,
Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO,
Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à cette visio session extraordinaire de notre Conférence, consacrée à la situation au Mali.
J’ai tenu à convoquer ce sommet extraordinaire de toute urgence car la situation politique au Mali, qui était déjà au centre de nos préoccupations, vient de connaitre un nouveau développement avec la prise du pouvoir, le Mardi 18 Aout 2020, par une junte militaire, se traduisant par l’arrestation du Président de la république, de son premier Ministre et des membres de son gouvernement.
Cette situation intervient dans un contexte sécuritaire difficile pour notre région en général et pour le Mali en particulier. Elle intervient en dépit des efforts diplomatiques intenses déployés par notre communauté en vue de surmonter la crise politique que traverse le Mali, crise consécutive à l’élection législative contestée du 19 Avril 2020.
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Allocution de Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger lors du forum des Premières Dames CEDEAO : « Le programme de renaissance du Niger se fixe pour objectif de développer la Santé de la Reproduction en mettant
« Mesdames, Messieurs,
Notre pays vient une fois de plus de faire l'objet d'une attaque de groupes terroristes, attaque qui s'est soldée malheureusement par un nombre important de victimes parmi nos forces de défense et de sécurité et leurs instructeurs Américains.
Les femmes et les enfants paient un lourd tribut au terrorisme de manière directe comme victimes innocentes et de manière indirecte en tant que mère et épouses. Elles viennent une fois de plus de perdre des fils et des maris. A la mémoire de nos soldats tombés sur le champ d'honneur, à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme, je vous demande d'observer une minute de silence.
Je vous remercie
Mesdames, Messieurs,
Le Niger est particulièrement honoré d'accueillir les Premières Dames des Etats Membres de la CEDEAO dans le cadre du présent forum. Je voudrais souhaiter la bienvenue et adresser mes vifs remerciements aux premières dames et à toutes les délégations qui ont fait le déplacement de Niamey. Votre présence conforte les liens de fraternité et de solidarité unissant les peuples Africains et illustre fort éloquemment la vitalité et la solidité de l'intégration régionale de nos Etats dans le cadre de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Permettez-moi de saisir cette occasion solennelle pour rendre un hommage mérité à mon frère et ami Faure Gnassingbé, Président de la République Togolaise, et Président en Exercice de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO qui malgré un agenda surchargé a tenu à faire le déplacement de Niamey et honoré de sa présence cet important évènement.
Je tiens à saluer Monsieur Marcel de Souza, Président de la Commission de la CEDEAO, dont le leadership a permis de donner une nouvelle impulsion aux activités de notre Organisation, confirmant ainsi son rôle de cadre privilégié en matière d'intégration régionale et de développement économique et social de nos pays.
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Allocution du Camarade Président Ibrahim Yacouba au congrès de refondation, couplé au 3è anniversaire du parti MPN Kiishin Kassa du 29 décembre à Niamey (Vidéo)
Allocution du Camarade Président Ibrahim Yacouba du congrès de refondation, couplé au 3è anniversaire du parti MPN Kiishin Kassa du 29 décembre à Niamey


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Allocution du ministre de l'Environnement et du Développement Durables, M. Almoustapha Garba à la cérémonie officielle de plantation lors de la fête nationale de l'arbre, Dosso, édition 2017
«Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat ;
Chers Invités ;
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités;
En ce jour, 3 Août 2017 qui marque le 57ième Anniversaire de l'Indépendance de notre pays, je me réjouis de l'honneur qui m'échoit de prendre la parole à la présente cérémonie de plantation d'arbres, consacrant la 42ème Edition de la Fête Nationale de l'Arbre.
Aussi voudrais-je de prime abord, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, ISSOUFOU MAHAMADOU, saluer et remercier toutes celles et tous ceux qui, par leur présence ici, honorent cette cérémonie qui marque également le lancement officiel de la Campagne Nationale de Reboisement 2017.
Excellence Monsieur le Président de la République,
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Allocution du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, à l’occasion du mois beni de Ramadan 2022 : S.E.M. Ouhoumoudou Mahamadou invite les fidèles à cultiver la cohésion sociale, le pardon et la tolérance
Le croissant lunaire a été aperçu le vendredi 1er avril dernier dans plusieurs localités du Niger, marquant ainsi le début du jeûne de ramadan. A cette occasion, le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a prononcé, au nom du Président de la République Mohamed Bazoum, un message dans lequel, il a appelé les fidèles musulmans à cultiver la solidarité, la cohésion sociale, la tolérance et le pardon. M. Ouhoumoudou Mahamadou a par la même occasion, le contexte dans lequel intervient le jeûne de ramadan notamment la crise sécuritaire, l’insécurité alimentaire et la flambée des prix des produits de première nécessité. Le Chef du gouvernement a demandé à tous les citoyens d’apporter leurs contributions dans la réponse à ces défis. (Lire ci-dessous, l’intégralité du message du Premier ministre)
«As salama alekum warahmatullahi wa barakatuhu
Mes Chers Compatriotes,
Par la grâce d’Allah, la Oumma Islamique de notre pays entamera, demain, le jeûne du mois sacré de ramadan, un mois de piété, de pardon, d’adoration et de repentance. En effet, le croissant lunaire a été aperçu, aujourd’hui, dans plusieurs localités de notre pays. Cette année, le jeûne de ramadan intervient dans un contexte caractérisé par de multiples défis. Ce contexte défavorable requiert de tous davantage d’unité et de solidarité.
La situation sécuritaire est au centre de nos préoccupations. Les groupes armés terroristes et criminels, quoique affaiblis, continuent de s’attaquer aux populations civiles, en opérant des rapts de personne contre rançon et envolant le bétail. Je salue la bravoure et l’efficacité de nos éléments des Forces de Défense et de Sécurité, et m’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur au nom de la patrie. La sécurité est l’affaire de tous. C’est pourquoi, j’invite l’ensemble de nos compatriotes à une collaboration soutenue avec nos Forces de Défense et de Sécurité. Le Gouvernement poursuivra ses efforts pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire.
Le deuxième défi auquel nous faisons face est relatif à la situation de crise alimentaire, conséquence de la mauvaise campagne agro-pastorale 2021 caractérisée par un fort déficit céréalier et fourrager. Cette situation expose près de 4 millions de nos compatriotes à l’insécurité alimentaire. Pour y faire face, le Gouvernement met en œuvre un Plan de soutien incluant la vente à prix modérée de céréales, la distribution de vivres et de cash pour les populations vulnérables et d’aliments de bétail en zone pastorale.
Sur le plan économique, nous enregistrons depuis plusieurs semaines une flambée vertigineuse des prix des produits de consommation courante liée en partie à la Covid 19 et à la guerre en Ukraine. Très tôt, le Gouvernement a engagé un dialogue avec les opérateurs économiques afin d’inverser la tendance haussière des produits.
C’est ainsi qu’il a consenti la réduction des taxes à l’importation sur plusieurs produits pour près de 7 milliards de francs CFA. Elle est destinée à soulager les portefeuilles des consommateurs.
Je demande aux opérateurs économiques d’éviter la surenchère des prix, et de prendre en compte les efforts fournis par l’Etat. Les services compétents ont été instruits, à cet effet, pour porter une attention particulière sur les prix des produits de première nécessité sur les différents marchés.
Mes Chers Compatriotes,
En cette veille de ramadan, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Mohamed Bazoum, m’a chargé de vous transmettre ses vœux d’un bon ramadan. En ces instants précis, il a une pensée particulière pour tous nos compatriotes en situation de vulnérabilité.
Je vous invite, mes Chers Compatriotes, à davantage de partage, de solidarité et de bienveillance envers les plus faibles, ceux qui ont besoin d’assistance pour passer le jeûne dans des conditions d’humanité et de dignité. Je vous invite à multiplier les prières et les invocations conformément à la tradition du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui), à implorer Allah Soubahanahouwa Ta alla pour qu’ll descende sa Miséricorde et sa Clémence sur notre pays et le monde entier, et qu’il nous débarrasse définitivement du phénomène du terrorisme et de la violence aveugle. Je vous invite à cultiver au quotidien la cohésion sociale, le pardon et la tolérance tels que nous l’enseigne notre Livre Saint.
Au nom du Président de la République et du Gouvernement, je souhaite à tous les fidèles musulmans un excellent mois de Ramadan. Puissent ces moments de recueillement et de dévotion nous procurer davantage de paix, de sécurité et de bien-être collectif. Puisse Allah nous accorder la meilleure rétribution de nos actes de foi et adoration. Amine.
As salama alekum warahmatullahi wa barakatuhu.»
ONEP
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Allocution du Président de la République à la Conférence de l’UA sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique, à Malabo (Guinée Equatoriale)
« Le terrorisme sahélien ne peut être bien compris s'il n'est pas corrélé au contexte de la grave crise économique que traverse cet espace du fait d'une pauvreté de masse provoquée notamment par le changement climatique », déclare SEM Mohamed Bazoum
« Monsieur le Président,
Excellences Mesdames et Messieurs, Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernements et Chefs de délégations,
Monsieur le Président de la Commission,
Mesdames et Messieurs les chefs des comités exécutifs des communautés économiques régionales,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais remercier le Président João Lourenço pour l’initiative qu’il a prise de nous réunir autour de ces deux grandes questions de l’actualité politique de notre continent que sont le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement.
La région du Sahel à laquelle appartient mon pays, le Niger, est particulièrement affectée par ces deux phénomènes et les coups d’Etat militaires survenus au Mali et au Burkina Faso ont été présentés par leurs auteurs comme les moyens auxquels ils ont été contraints de recourir pour mettre notamment fin à la détresse des populations victimes des affres du terrorisme. C’est dire par conséquent si ces deux questions sont intimement liées dans cet espace où les différents pays partagent un même niveau de fragilité dû à la prévalence d’une grande pauvreté entretenue, entre autres facteurs, par des chocs climatiques récurrents et une démographie débridée.
L’intérêt de notre débat d’aujourd’hui réside dans le fait que dans certaines régions de notre continent le terrorisme est un phénomène en expansion et que les institutions sur lesquels reposent nos États sont plutôt fragiles dans bien de nos pays. En effet, si les constitutions en vigueur affirment de façon unanime leur attachement aux principes de la démocratie et de l’Etat de droit, force est de reconnaître qu’entre la gouvernance telle qu’elle est proclamée et telle qu’elle est à l’œuvre, il n’est pas rare de constater un décalage de nature à exposer à des risques de déstabilisation.
Monsieur le Président, mesdames et Messieurs,
Ma contribution à notre débat d’aujourd’hui portera sur la situation propre à l’Afrique de l’ouest où plusieurs pays sont victimes du terrorisme et où d’autres en voient pointer la menace à plus ou moins longue échéance. Sur le terrorisme sahélien deux choses méritent d’être sues:
Premièrement. Il n’est pas porteur d’un projet politique et comme tel n’a pas vocation à mettre en œuvre un projet de société basé sur des règles d’une forme quelconque d’administration de territoire.
Et deuxièmement, sa rhétorique islamiste ne saurait cacher l’absence de réelle motivation religieuse des jeunes qui s’enrôlent dans ses rangs, leur engagement ayant plus à voir avec les effets du dérèglement climatique et la remise en cause de leur cadre de vie traditionnel.

Ces deux caractéristiques qui n’en font rigoureusement qu’une seule attestent que ce terrorisme-là est extrêmement dangereux dans l’immédiat car il peut déstabiliser rapidement les États et commettre de grands dégâts, même s’il n’a aucune capacité de représenter quelque alternative que ce soit à moyen et long termes.
La plus grande tare du terrorisme sahélien c’est qu’il ne recrute qu’au sein de communautés bien déterminées, y compris dans les espaces où il prospère le plus. Cela est vrai pour Boko Haram dans le bassin du lac Tchad qui ne recrute qu’au sein de la communauté Kanouri (et les communautés assimilées) tout autant que cela se vérifie pour les organisations terroristes qui opèrent dans la zone des trois frontières du Mali-Burkina-Niger, où le gros des troupes provient de la communauté Peul. Toutefois dans ce dernier cas, il y’a lieu de relever que bien que les soldats soient en très grande majorité des Peuls, la direction de l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS) est composée exclusivement d’Arabes maliens et Maghrébins. L’autre grand groupe, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GNIM) affilié à ALQAIDA au Maghreb Islamique est quant à lui dirigé par des Touareg, des Arabes et des Peuls, ces derniers assurant le gros des troupes des soldats.
Cette malformation pour ainsi dire, en vertu de laquelle les organisations terroristes sont perçues comme relevant exclusivement de communautés ethniques bien déterminées et assimilées à elles, les prive d’un large soutien populaire indifférencié et leur commande d’imposer leur autorité par la violence et la crainte. Au surplus pour exister, les groupes terroristes, quand ils ne volent pas le cheptel des populations riveraines, imposent à celles-ci des taxes appelées Zakat présentées comme une dîme à caractère religieux alors même qu’il s’agit d’une vulgaire extorsion particulièrement douloureuse pour les populations. Ils vivent aussi des rançons qu’ils font payer aux populations à l’occasion des rapts qu’ils opèrent ainsi que d’autres activités criminelles telles que le trafic de drogue.
Ce que nous venons de dire indique clairement que le terrorisme sahélien est entaché de tares congénitales qui le privent de toute capacité de devenir un mouvement politique viable à même de mettre en place des structures administratives susceptibles de fonder et gérer un État. C’est pourquoi au cours de ses presque dix années d’existence, malgré ses succès militaires réels, il n’a pas été en mesure d’attirer à lui un tant soit peu de cadres. Seuls y adhèrent des jeunes cultivateurs ruraux et des bergers mus par des motifs alimentaires. Ce déficit d’intelligence structurel est le talon d’Achille du terrorisme sahélien qui se voit ainsi réduit à l’aspect strictement militaire de son action, sans réels vision et projet politiques. Si ce terrorisme ne peut rien construire, même dans le cadre de son funeste projet, il peut néanmoins provoquer de grandes destructions sur les sociétés où il sévit.
Mesdames et Messieurs,
La violence exercée sur les populations par les groupes armés terroristes ainsi que les conflits intercommunautaires meurtriers qui ont par endroits résulté de leur action provoquent le déplacement de populations très nombreuses induisant une détresse humanitaire à grande échelle. Cela a un contrecoup considérable sur l’économie des zones affectées où les services sociaux de base ne fonctionnent plus tout autant que sont totalement perturbées les activités à caractère économique.
Mais les effets du terrorisme ont un potentiel d’impact encore plus fort dans la déstabilisation des institutions étatiques. Les changements anticonstitutionnels survenus au Mali en août 2020 et au Burkina Faso en janvier 2022 sont une conséquence des victoires remportées par les terroristes sur les armées de ces deux pays. Pour légitimer leur action les auteurs des coups d’Etat ont invoqué le désarroi des populations face à cette agression terroriste brutale et la désolation qu’elle a provoquée. Dans leur narratif justifiant leur intervention les militaires ont promis une victoire rapide sur le terrorisme d’une part et la promotion d’une gouvernance frappée au coin de la vertu d’autre part.
Dans les deux pays la situation sécuritaire s’est plutôt dégradée depuis lors et la promesse des changements dans la gouvernance tarde à se manifester. En vérité l’arrivée des militaires à la tête de ces deux pays a eu pour effets d’affaiblir leurs armées respectives mises sens dessus dessous, d’isoler ces pays à un degré plus ou moins important de la communauté internationale et d’affecter leur coopération financière et militaire avec celle-ci. Tous ces facteurs ont objectivement diminué leurs capacités et réduit leurs chances de l’emporter contre le terrorisme.
Quand par ailleurs on sait que les militaires conditionnent la durée de leur pouvoir à la fin totale du terrorisme sur leurs territoires, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’ils envisagent de se maintenir en place pendant longtemps. Cette tentation éternitaire est porteuse de risques graves auxquels ces deux pays, s’ils ne prennent garde, sont condamnés à succomber à plus ou moins longue échéance.
Monsieur le président, mesdames, Messieurs,
Le terrorisme sahélien ne peut être bien compris s’il n’est pas corrélé au contexte de la grave crise économique que traverse cet espace du fait d’une pauvreté de masse provoquée notamment par le changement climatique.
Tout en étant un phénomène plutôt rural, son impact a néanmoins un retentissement de portée générale. En effet, les images des populations terrorisées fuyant en masse leurs villages et abandonnant tout derrière elles, transportées par les réseaux sociaux ont un effet corrosif sur le prestige des gouvernements en place. Le sentiment d’impuissance généralisé qui en résulte porte une atteinte grave à leur légitimité et rend ces gouvernements très vulnérables.
Dans le contexte de nos démocraties entachées assez souvent de pratiques de gouvernance pas toujours vertueuses, de logiques d’éternels bras de fer entre pouvoirs et oppositions, de l’activisme de sociétés civiles hyperpolitisées et de mal vivre de la jeunesse, des militaires peuvent aisément se poser en sauveurs de la nation. Mais à l’expérience, au vu de ce qui s’est passé jusqu’ici, ces militaires en déstabilisant les institutions affaiblissent les États et renforcent les groupes terroristes. Ils ne sont donc nullement une solution ni pour lutter contre le terrorisme encore moins pour promouvoir la bonne gouvernance. Ils constituent assurément un facteur de régression pour l’Etat de droit et la démocratie et exposent les pays à des périls inédits.
Je vous remercie. »
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Allocution du Président de la République lors de la Réunion de haut niveau sur le thème : « Transformer l’éducation en Afrique : passé, présent, futur » : «Au Niger, ces dernières années, l’éducation a été confrontée à d’innombrables défis liés à 3 grands
Madame et Messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Madame la Directrice générale de l’UNESCO,
Madame la Directrice exécutive de l’UNICEF,
Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires au développement,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Permettez- moi tout d’abord de saluer l’engagement de Monsieur Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies pour l’organisation de cet évènement capital sur ce thème si pertinent de la transformation de l’éducation.
L’objectif de développement durable (ODD4) met l’accent sur l’éducation et souligne l’importance d’assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et de promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. Au cours de la dernière décennie, des progrès majeurs ont été réalisés au niveau mondial pour améliorer l’accès à l’éducation et accroître les taux de scolarisation à tous les niveaux.
Selon l’Education Finance Watch 2021, rapport conjoint de l’UNESCO et de la Banque mondiale : « Entre 2009 et 2019, les dépenses mondiales d’éducation ont connu une croissance annuelle de 2,6%. En revanche, cette croissance a été beaucoup plus rapide dans les pays à revenu faible où les dépenses d’éducation ont augmenté de 5,9 % par an».
Malgré ces avancées et tous les investissements, le monde comptait en 2018 plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents non scolarisés (soit près d’un cinquième de la population mondiale dans ce groupe d’âge).
Mesdames et Messieurs,
Le présent Sommet nous offre l’opportunité de donner une réponse globale à la question de l’éducation avec pour objectif principal de redynamiser les efforts mondiaux pour accélérer l’atteinte de l’ODD 4 lié à l’éducation en «réinventant» des systèmes éducatifs résilients afin de les adapter aux nouvelles donnes, notamment la « E-éducation ».
Mesdames et Messieurs,
Au Niger, ces dernières années, l’éducation a été confrontée à d’innombrables défis liés à 3 grands chocs démographique, sécuritaire, et climatique. En effet, le défi démographique se traduit, chez nous par une forte demande en éducation avec désormais près d’un million d’enfants en âge d’être scolarisé chaque année Au début de la décennie 1990 on parlait de 300 000 enfants par an. Le défi climatique impacte négativement la capacité des populations à se nourrir déjà à plus forte raison subvenir à la scolarisation de leurs enfants.
Le défi sécuritaire provoque dans les zones affectées la fermeture ou la délocalisation des écoles avec comme corollaire la sous scolarisation, la perte de temps d’apprentissage, le désordre psychologique et social. C’est pourquoi, le secteur de l’éducation constitue la priorité de mon quinquennat.
Mesdames et Messieurs
Le 5 juillet 2017, le gouvernement nigérien a décidé de créer le Fonds Commun Sectoriel de l’Education (FCSE). Ce fonds regroupe actuellement les contributions des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux. Il s’agit d’un mécanisme innovant de financement de l’éducation qui vise à aligner les engagements des partenaires sur les stratégies nationales, à favoriser l’efficacité des actions de développement du secteur et l’appropriation des outils et des méthodes de bonne gouvernance. Il vise aussi à harmoniser les modes d’intervention des différents partenaires entre eux.
Les crédits de ce fonds sont inscrits en Loi de finances selon la nomenclature du budget programme. Ce fonds permet de :
• financer l’ensemble du secteur de l’éducation et de la formation en soutenant la mise en œuvre des planifications annuelles des ministères ;
• acheminer les fonds au plus près des bénéficiaires, là où se produisent les résultats éducatifs
• soutenir la mise en œuvre des réformes connexes importantes pour le développement du pays: finances publiques et décentralisation.
En outre, 80% des fonds sont orientés vers les structures déconcentrées des ministères, les collectivités locales et les établissements d’enseignement, en région, au plus près des acteurs de terrain qui conduisent les transformations et produisent les résultats éducatifs.
L’Etat a décidé de porter la part des dépenses pour le secteur de l’éducation à 21.5% du budget pour l’horizon 2030. Par ailleurs, l’Etat conformément à une directive communautaire de l’UEMOA a instituer la pratique des budget-programmes.
Pour tenir ces engagements, l’exercice de simulation a permis d’estimer que le gouvernement doit pouvoir mettre au minimum 5% de ces dépenses d’investissements au profit de l’éducation et de la formation dans la période 2020-2022.
Dans cette perspective, les ressources totales disponibles pour l’éducation et la formation seront d’environ 1 018 milliards de FCFA sur la période 2020-2022. Par rapport au PIB, ce dernier montant correspond à une part d’environ 6.5%, ce qui est un niveau convenable eu égard à la forte croissance démographique et à la volonté de développer une éducation de base de dix années pour tous.
Mesdames et Messieurs
Malgré ces énormes efforts nationaux et internationaux, on observe toujours des déficits de financement pour atteindre l’objectif de scolarisation primaire universel à cause d’une forte pression démographique et une demande accrue d’amélioration quantitative et qualitative de l’éducation.
Le rayonnement de notre système éducatif dépend de sa capacité de résilience face à l’insécurité consécutive aux actions des groupes armés non étatiques, aux sécheresses récurrentes, aux inondations, aux pandémies et autres aléas climatiques.
Mais, il n’y a pas de défi insurmontable pour les esprits déterminés dans le contexte actuel de l’économie du savoir, de la technologie et de l’intelligence artificielle. Ces opportunités constituent notre gage d’espoir du présent sommet qui vise à redynamiser les efforts mondiaux afin de « réinventer » nos systèmes éducatifs pour le bien-être de l’humanité.
Je vous remercie de votre aimable attention.
ONEP
Source : http://www.lesahel.org/
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Allocution du Président de la République lors de la Réunion virtuelle de haut niveau de la Banque Mondiale et du FMI sur les défis économiques issus de la crise sécuritaire dans la région du Sahel
« Monsieur Mohamed Ould El - Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, Président en exercice du G5 Sahel,
Monsieur le Président du groupe de la Banque mondiale,
Madame la Directrice Générale du FMI,
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
Permettez-moi de féliciter le Président du groupe de la Banque mondiale et la Directrice Générale du FMI pour cette initiative d’organiser cette réunion de haut niveau sur « les défis économiques issus de la crise sécuritaire dans la région du Sahel ». Cette initiative témoigne à n’en point douter de l’intérêt particulier que portent les institutions de Breton Woods aux questions de paix et de développement au Sahel, actuellement confronté à plusieurs défis : sécuritaire, démographique, climatique, migratoire, pauvreté auxquels s’ajoute la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19.
Nous savons désormais qu’il existe une liaison étroite entre sécurité et développement. Non seulement à cause des effets d’éviction des dépenses de sécurité, mais aussi parce que les actions de développement sont impossibles dans un contexte de sécurité dégradée. Le cas du Niger le prouve.
Au Niger cette situation sécuritaire a entraîné le déplacement des populations le long des frontières, l’afflux des réfugiés et la prolifération de trafics illicites. Cela a amené le pays à engager d’importants moyens militaires pour face aux groupes armés transfrontaliers et sécuriser les frontières. Cet engagement militaire exerce depuis plusieurs années des pressions importantes sur le budget de l’Etat, au détriment des priorités sociales et celles du développement, à travers notamment une hausse des dépenses de sécurité et des manques à gagner importants en ressources intérieures.
{xtypo_quote} «La sécurité au Sahel est un bien public mondial pour lequel la communauté financière internationale devra s’investir», déclare SEM. Issoufou Mahamadou {/xtypo_quote}
Dans un tel contexte, la présente rencontre, quoiqu’en partie virtuelle, organisée en marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, nous offre l’occasion d’échanger, en associant le plus grand nombre d’acteurs et de parties prenantes, au plus haut niveau, sur les réponses à ces défis auxquels fait face le Sahel. Je voudrais en particulier évoquer trois points :
(i) l'évaluation des besoins de dépenses pour la sécurité et les capacités institutionnelles connexes;
(II) la création d’espace budgétaire et l’amélioration de la qualité des dépenses pour préserver la stabilité macroéconomique ainsi que l'espace pour les dépenses essentielles de développement; et
(iii) la manière dont les pays du Sahel, les institutions financières internationales et les donateurs peuvent renforcer la coopération sur les aspects fiscaux et institutionnels du secteur de la sécurité.
Mesdames Messieurs,
Les besoins de dépenses pour la sécurité et les capacités institutionnelles connexes découlent de l’ampleur des menaces sécuritaires qui pèsent sur les pays du sahel en général et en particulier ceux membres du G5 Sahel. Depuis plusieurs années des pressions importantes s’exercent sur le budget de l’Etat, au détriment des priorités du développement économique et social.
A titre indicatif, au Niger, les allocations budgétaires du secteur de la sécurité ont représenté en moyenne 16% des allocations budgétaires totales entre 2011 et 2020 pour une cible de 10%. En moyenne, sur les six dernières années (2014-2019), les dépenses de sécurité ont constitué 4,3% du PIB par an. Sur la période 2011-2019, le déficit budgétaire global, dons compris, est passé de 2,1% du PIB en 2011 à 5,8% du PIB en 2020, pour une norme communautaire de 3%. Les tendances sont probablement de même nature au Mali, au Burkina Faso et au Tchad.
Mesdames Messieurs,
Malgré ce contexte difficile, les pays du sahel n’ont pas perdu de vue la nécessité de la création d’espace budgétaire et de l’amélioration de la qualité des dépenses pour préserver la stabilité macroéconomique et assurer les dépenses essentielles de développement.
L’importance des ressources engagées pour la sécurité a amené le gouvernement Nigérien à engager un audit des dépenses effectuées dans ce secteur en vue de renforcer leur contrôle à priori et à postériori. Ces réformes concernent également d’autres secteurs avec l’accompagnement de plusieurs partenaires techniques et financiers. C’est le lieu, ici, de rappeler l’appel lancé à Bruxelles par les Chefs d’Etats aux Institutions financières internationales à l’occasion de la conférence sur le financement du G5 Sahel tenue le 23 février 2018. Conformément à cet appel nous souhaitons que les dépenses sécuritaires soient exclues du calcul du déficit budgétaire, ce qui permettra aux Etats membres du G5 Sahel de disposer d’un espace budgétaire suffisant.
Mesdames Messieurs,
La coopération entre les pays du Sahel, les institutions financières internationales et les donateurs doit s’inscrire dans le cadre de la mutualisation des moyens pour mettre en œuvre la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS) et la stratégie pour le Développement pour le Sahel (SDS). En effet, la sécurité au Sahel est un bien public mondial pour lequel la communauté financière internationale devra s’investir.
La Vision des pays du G5 Sahel à travers la SDS, est de faire de cette zone un espace économiquement intégré, socialement prospère, culturellement riche, où la sécurité et la paix règnent durablement, en se fondant sur l’Etat de droit, la bonne gouvernance et la démocratie. Dans l’immédiat la préoccupation centrale des Etats du sahel est de trouver les voies et moyens pour accélérer le processus de mobilisation des ressources nécessaires au financement du Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) 2019-2021 d’un montant de 1,9 milliard d’euros pour 40 projets prioritaires.
Ces projets concernent les domaines de la défense et sécurité, de la gouvernance, des infrastructures, du développement humain et de la résilience qui sont les axes stratégiques de la SDS. Il est donc impératif de renforcer la mobilisation des ressources de l’IDA 19 afin de boucler la 3eme année du cycle IDA et de disposer des ressources indispensables au financement du développement durable.
Cela est d'autant plus impératif que le choc de la situation sanitaire de la Covid-19 vient s'ajouter au choc sécuritaire ainsi qu'aux autres chocs. Le choc nous a amené à baisser nos prévisions de croissance en 2020 de 6,7% à 1,7%. Le choc de la pandémie a amené beaucoup de communautés économiques comme l'UE, la CEDEAO, l'UEMOA à suspendre leur pacte de convergence. Cette grave crise doit amener le FMI et la Banque Mondiale à réfléchir sur un nouveau consensus, sur un nouveau paradigme.
Le consensus actuel, celui de Washington est né au lendemain des chocs pétroliers en 1973 et 1979. Il a remplacé celui issu des deux guerres mondiales et de la crise de 1929. Il est aujourd'hui épuisé. Le nouveau paradigme doit nous permettre de lutter plus efficacement contre la pauvreté et les inégalités en renforçant la solidarité, la justice, égalité et l’équité dans le contexte d’un monde de plus en plus globalisé.
Nous voulons un monde sans pauvreté. C’est d’ailleurs la devise de la Banque Mondiale. Cela permettra d’accompagner davantage les efforts déployés par les Etats sahéliens pour la prise en charge des dépenses de sécurité au moyen d’une assistance conséquente, à la fois financière et technique.
Je vous remercie de votre aimable attention. ».
ONEP
09 octobre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Allocution prononcée par le Président de la République, Chef de l’Etat, devant les FDS, à Diffa : «Je tiens à louer votre professionnalisme et votre combativité», déclare SEM. Issoufou Mahamadou
Officiers, sous-officiers, militaires du rang, aviateurs, gendarmes, gardes nationaux et agents de sécurité de la place de Diffa.
Aujourd’hui, je me suis fait le devoir de venir personnellement à cette place d’Armes de la zone de Défense N°5 pour m’adresser à vous directement. Vous qui êtes physiquement engagés sur le terrain pour combattre jusqu’à l’éradication totale du groupe terroriste Boko Haram.
Dans ce combat, Diffa constitue aujourd’hui une plaque tournante, un HUB stratégique de nos forces en ce qu’elle abrite, en plus de l’Etat-major de la zone 5, celui du Secteur N°4 et l’Etat-major Tactique de la Force Mixte Multinationale(FMM), illustration parfaite de la mutualisation des moyens des pays riverains du lac Tchad avec l’appui des pays amis et des partenaires stratégiques.
Déjà en 2014, faut-il le rappeler, suite à la prise de contrôle de plusieurs villes des Etats de Borno et de Yobé au Nigéria dont celles frontalières de Damassak et Mallanfatori, la région de Diffa a commencé à sentir les prémices des menaces de ces forces du mal depuis Mainé Soroa jusqu’à Bosso en passant par Chétima Wangou, Gueskerou, Lamana, Abadan, Ngagam, Toumour pour ne citer que ces localités.
Au niveau national, nous avons mis en place l’opération N’GAA (bouclier) par anticipation face à la menace grandissante le long de notre frontière. Mais cette mesure s’est avérée insuffisante suite aux attaques simultanées d’envergure de la ville de Diffa et la position verrou de Bosso le 6 février 2015.
En réaction à cette agression insupportable, le Niger et le Tchad ont monté l’opération MAI DUNAMA, opération qui a infligé des revers sans précédents aux assaillants, contraignant les rescapés de cette riposte expéditive à abandonner les villes de Damassak et Mallanfatori reconquises et occupées par nos forces jusqu’au 15 juillet 2015 date de leur retrait avant le retour de la rivière Komadugu Yobé.
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Alpha et les Autres : Par Dr Farmo Moumouni
On ne s’étonnera pas qu’à Baba Alpha on dénie la nigerienneté. D’autres avant lui ont vu leurs identités traînées dans la boue et les caniveaux puants de Niamey Gnala.
Baba Alpha est un journaliste connu. Mahamadou Issoufou est président en exercice de la République du Niger, Tanja Mamadou et Mahamane Ousmane ont présidé aux destinées du Niger. Les trois présidents, comme le journaliste, sont passés par l’épreuve du déni de nigerienneté. La légende urbaine dit que le premier est Burkinabè, elle affirme que le second est Mauritanien, et jure que le troisième est Tchadien. Pourtant, chacun des trois, élus par les Nigériens à la tête du pays, a occupé le rang de Premier des Nigériens.
Que Baba Alpha se console en se comparant.
Hormis le déni indiqué, quel lien peut-on établir entre le journaliste et les présidents, sinon celui de la notoriété?
Mais la notoriété ici semble être un délit. Tout se passe comme si en y accédant, on commet une infraction punissable par l’aliénation identitaire. Devons-nous croire que notre société n’élève ses membres, ne les porte au sommet que pour mieux les renverser?
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Altercation verbale entre deux ministres en plein conseil des ministres : Face à l’»impérialisme» de mauvais aloi d’Ahmed Jidoud, Salamatou Gourouza menace de démissionner
Une altercation verbale aurait opposé, en plein conseil des ministres, le ministre des Finances, Ahmed Jidoud et la ministre déléguée au Budget, Salamatou Gourouza. Celle-ci entendait s’opposer à une proposition de nomination au poste de directeur général du Budget soumise par Jidoud, sans même l’avoir consultée et requis son avis. L’affaire a d’autant plus courroucé la ministre Gourouza que l’heureux élu de Jidoud est cité dans une affaire de tricherie. Le ministre des Finances voulait à tout prix imposer son poulain comme directeur général du Budget, ce qui aurait provoqué une altercation verbale entre les deux collaborateurs. Dans cette tentative d’usurpation de prérogatives de la dame Gourouza, manifestement vue par Jidoud comme un simple supplétif sans compétences propres qu’il peut, à la limite, mépriser et piétiner, il y a une sorte de combat d’arrière-garde de la part du ministre des Finances. Entendu par la police dans l’affaire Ibou Karadjé, Jidoud, à l’époque des faits, ministre délégué au Budget, a laissé à de nombreux collègues ministres l’impression de chercher à exercer, par personnes interposées, un contrôle exclusif sur toute la régie financière, quitte à annexer à ses prérogatives, celles de sa collègue du Budget. La crise est ouverte, Jidoud n’entendant pas renoncer à son entreprise tandis que Salamatou Gourouza, aux dernières nouvelles, menacerait de démissionner si jamais le ministre des Finances obtenait le droit d’empiéter ainsi sur ses platebandes.
Laboukoye
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Alternance politique : Quel est l’intérêt d’Issoufou à laisser un pays ingouvernable à son successeur ?
Le monde entier se souvient que le président Issoufou, rassurant qu’il ne se présentera pas à un troisième mandat-totem, promettait au terme de ses deux mandats légaux de s’en aller à la suite d’élections qui désigneront les prochaines autorités du pays. Dans le principe et le discours une telle parole ne peut qu’être salutaire et on comprend pourquoi, souvent naïvement, certains partenaires avaient succombé à ce gentleman s’agreement qui relève pourtant plus de la mégalomanie, de la démagogie, de la duplicité politique. Quel mérite peut-on avoir à ne pas se présenter et à vouloir en imposer son choix comme président à un peuple ?
Emmanuel Macron, devant lequel, au Niger, à l’occasion d’un point de presse conjoint, la promesse avait été tenue, avait été le premier à être charmé par un tel discours nouveau, il est vrai, qu’on n’entend pas toujours sous nos tropiques. Par le parrainage de la France, beaucoup d’autres partenaires s’étaient défendu d’évoquer le cas nigérien, tous conditionnés par un discourscharmeur, proposé à qui mieuxmieux. Tous pouvaient oublier que ne pas se représenter, en soi, ne pouvait pas être, forcément, le signe qu’une démocratie marche et fonctionne bien. Mais ils se taisaient, regardant complices la situation se détériorer et laissant un «ami» agir à sa guise, louvoyant les principes de la démocratie pour le laisser seul maître d’une situation qui, de toute façon, ne peut que conduire au chaos, à l’enlisement.
Des acteurs de la société civile, des hommes politiques ont beau attirer l’attention des régnants sur les graves dérapages auxquels peut conduire la gestion cavalière du processus électoral, personne, dans le pays comme ailleurs, ne peut les écouter. A l’international, Issoufou jouait à se donner une certaine image de lui, souvent à tromper sur son leadership. Ses amis et les amis de ses amis, partout, devraient raconter à qui veut les entendre qu’il serait le meilleur quand, au même moment, dans le pays, son régime brille par le vol, par des scandales immenses, par l’enrichissement ostentatoire de son clan, par la trahison du fait du détournement des fonds d’une armée en guerre, par le délaissement de l’école et de la santé, du monde rural et surtout par la mise à mal de la cohésion des Nigériens, aujourd’hui mise à rude épreuve. On emprisonne un candidat pour gagner une élection, on le recale ensuite par quelques débrouillardises infâmes, on arrête et emprisonne une trentaine de leaders, et ensuite cinq cents autres manifestants pour des prisons déjà débordées, on militarise la démocratie pour imposer une victoire, rien de tous ces actes, pour tout dire, ne semble émouvoir une communauté internationale, désormais aveugle et sourde pour ne rien voir et ne rien entendre des faits graves, troublants, qui se passent au Niger. Pourtant, partout, tout ce que peuvent dire les partenaires, ne visent qu’à consolider l’Etat de droit, à soutenir la démocratie, à préserver les droits humains inaliénables. Mais on ne comprend plus. Personne ne comprend plus rien. Une amitié, peut-elle pousser à une telle myopie et à une telle cécité ? Impardonnable ?
Depuis, face à l’entêtement du système à imposer une victoire qu’il ne peut justifier par des chiffres déraisonnés, les Nigériens et avec tous les observateurs, se demandent quel Niger Issoufou Mahamadou, le président sortant, aspire à laisser derrière lui, quand, en début avril, il devrait quitter le pouvoir ? Se peut-il qu’il croit que le pouvoir l’a rendu si fort qu’il peut se permettre de la brutaliser pour dérégler les principes du jeu démocratique dans le pays ? A-t-il pensé, dans ces circonstances qu’il ne rend pas les choses faciles à un dauphin, souffrant déjà de légitimité, quand, forçant, il parviendra à le poser dans le fauteuil qu’il lui prépare avant de partir dans quelques petites semaines ? Issoufou et ses stratèges se sont trompés sur toute la ligne : aujourd’hui les choses ne se passent plus telles qu’ils les avaient tracées et dessinées. Et ils peuvent se rendre compte que la politique est si complexe qu’une simple lecture de Machiavel, ne saurait donner la recette magique à tout déjouer, à tout régenter selon ses seules intérêts et ses seuls calculs. Il est impossible de manipuler l’Histoire.
Issoufou Mahamadou, fut-il le président du Niger, n’a pas de la part de la Constitution du pays, un droit à choisir à la place du peuple souverain, l’homme qui doit présider à sa destinée. Le peuple est le souverain, l’unique, le seul à opérer un tel choix.
Aujourd’hui, alors que beaucoup de personnes ne pouvaient le croire, la crise au Niger a atteint son paroxysme avec des hommes et des femmes qui sont prêts à tout.
Signes graves d’une crise profonde….
Les Nigériens sont connus pour être un peuple pacifique, tolérant, mais poussés à bout, presque dos au mur, ils semblent n’avoir d’autres choix que de se mettre debout pour faire face à leur destin. Les caciques du régime, comme d’autres analystes avaient sous-estimé la capacité des Nigériens à se battre, et à imposer à Mahamadou Issoufou qu’il tienne compte de leurs opinions, de leurs préoccupations. Sans doute que lui-même, pour avoir tout essayé et tout réussi, pouvait croire que le pays devenait son petit empire, où le peuple n’a plus son mot à dire et qu’il pouvait indéfiniment lui imposer ses volontés. Un peuple, est toujours le plus fort dans des contradictions de ce genre. C’est un fait. Il est pourtant connu que les peuples pacifiques peuvent être dans leurs colères les plus barbares et qu’on pouvait avoir tort de minimiser un peuple. Du reste, celui- là par deux fois au moins, a montré à quel point il est aussi capable, comme un autre peuple, de violences, de brutalités inouïes. D’abord, aujourd’hui, c’est partout que l’on parle en mal de ce régime et surtout d’un désir partagé de changement dans le pays pour balayer le socialisme pour que souffle dans le pays étouffé, un vent nouveau. A l’exception des syndicats qui ont trahi, et qui visiblement ont, par leurs silences complices et coupables, choisi leur camp, tous les Nigériens, dans un élan nationaliste, n’expriment que leur réprobation par rapport à la manière par laquelle, depuis dix ans, ils sont gouvernés. On voit depuis quelques temps un éveil d’une conscience nationale de la part de tous les Nigériens qui prennent toute la mesure de la situation en cours dans le pays pour se déterminer par rapport à ce qui se passe dans le pays et le comportement responsable qu’ils doivent avoir pour y faire face. Des avocats, des universitaires, des artistes de renommée, de grands intellectuels, dans le cadre d’un mouvement, se sont retrouvés pour tirer sur la sonnette d’alarme et interpeller sur les dérives graves vers lesquelles, inexorablement, le Niger semble tragiquement se diriger.
Mais c’est surtout au cours de la dernière campagne électorale que l’on pouvait comprendre que ce pays va mal. Depuis quand, en campagne électorale, les Nigériens se sont pris à d’autres, manifestant leur rejet de tout un système et ses acteurs et de ceux qui peuvent leur ressembler ? On n’a jamais connu cela dans le pays. Il se trouve malheureusement que la situation de jour en jour ne fait que se dégrader, et pire, éloignant du pays toute solution pacifique, comme si les camps en conflit devraient être tous prêts pour un ultime affrontement.
Le Niger, disons le mot, est au bord du précipice. Le pays n’a jamais atteint un tel seuil dans toutes les crises qu’il a connues depuis qu’il entrait en démocratie. Il va sans dire que la communauté internationale, commence à comprendre qu’on l’a induite en erreur et que le régime qu’on a voulu lui présenter comme un modèle, ne présente dans les faits rien de ce qui peut le créditer d’une telle réputation. Quand on voit les précautions que le régime prend pour défendre sa victoire, toute chose qu’on n’a jamais connue dans le pays, il est clair que tous peuvent comprendre que cette victoire est loin de refléter la réalité. Pourquoi faire envahir la ville de forces de défense, pour arrêter à tout bout de champ des Nigériens parce qu’ils ne sont pas d’accord et manifestent pour exprimer leur désaccord ? Peut-on dès lors croire à la véracité de cette victoire, et à la démocratie qui est le nôtre, aujourd’hui régentée par des armes qu’on peut voir partout, positionner pour faire peur, pour intimider un peuple qui n’a plus peur ? Cela ne peut pourtant pas être la solution à une situation qui pourrit. L’on a entendu Doudou Rahama, au sortir de la PJ, dire qu’ayant choisi de faire la politique, ils ont en même temps accepté de payer pour leurs convictions et leur combats politiques jusqu’au sacrifice suprême. Comme quoi, il n’est pas bon de pousser les hommes à bout. Les prochains jours, risquent d’être difficiles pour le pays. Il faut prendre au sérieux les menaces qui pèsent sur le pays.
Le malaise nigérien s’internationalise-t-il ?
L’opposition nigérienne a changé de fusil d’épaule en corrigeant sa communication qui, même si elle est encore insuffisante, montre quand même de grands progrès dans la dimension communication de son combat politique. On l’a vue, depuis des jours multiplier les communications pour sensibiliser les populations d’une part, et une certaine opinion internationale sur le bien-fondé de sa lutte et de ce qu’elle exige pour éviter au pays une exacerbation de la crise. Cette communication se poursuit avec une offensive à l’endroit de la communauté internationale et d’abord par certains représentants d’organismes régionaux et internationaux en poste à Niamey. C’est dans une telle situation que l’on apprend, par un audio qui a circulé sur les réseaux sociaux que trente personnalités et associations françaises interpelle le président Français, Emmanuel Macron à «ne pas fermer les yeux sur la situation actuelle au Niger», une situation très préoccupante si l’on en juge par le climat très crispé que l’on voit dans le pays, depuis l’annonce du second tour de la présidentielle avec des positions et des discours qui se sont durcis. Ces personnalités et associations, insistent à faire comprendre que «L’état de la santé de la démocratie au Niger inquiète» aujourd’hui et qu’il faut s’en préoccuper, à juste titre. Comment ne pas le croire quand, elles soulignent qu’on assiste à un raidissement du pouvoir de Niamey surpris dans son impopularité avec des «arrestations, des interdictions de manifester, des violations de droits constitutionnels » qui ne sauraient faire bon ménage avec la démocratie et l’Etat de droit. C’est pourquoi, elles appellent le président français à «mettre en avant les droits fondamentaux de tous les Nigériens ».
Au moment où beaucoup de pays francophones en Afrique de l’ouest risquent d’exploser, du fait des injustices, de processus électoraux biaisés et d’une gouvernance inique, cet avertissement d’intellectuels français est à prendre au sérieux pour ne pas suivre les plaisirs d’individus contre la paix d’un pays qui est aussi la paix de tout un espace, du Sahel en l’occurrence.
La crise nigérienne sort de nos murs. Et cela complique la situation. Et personne n’a intérêt à défendre le faux.
Gobandy
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Amadou Ali Djibo dit Max : Un homme debout !
Voici ce qu'a écrit Sarah Max parlant de son père Amadou Djibo dans une lettre ouverte publiée par L'Éclosion de mardi dernier : " (…) je suis fière qu'il soit un homme de conviction et de valeur. Un homme qui a des principes auxquels il ne déroge pas, ne cède pas et ce malgré toutes les tentations qui peuvent se présenter lorsque l'on évolue dans ce milieu qu'est la politique. " Comme pour dire à sa fille qu'elle ne s'est pas trompée du tout, le président du FRDDR arrêté depuis le 15 mai dernier a fait montre d'une fierté remarquable le vendredi 26 mai 2017 au Palais de justice de Niamey. Escorté par les gardes, Max levait les deux bras en signe de V comme victoire (voir photo). Aucun signe de remord ni de reniement n'étai t perceptible dans son comportement à son arrivée au Tribunal. Pas même la décision du juge de le maintenir en détention préventive n'a pu ébranler sa fierté, sa sérénité et sa détermination. Au départ du Palais de justice également les doigts de Max formaient toujours le grand V.
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