Politique
Vous semble-t-il commode de mettre tant d’énergie et de moyens financiers pour satisfaire les lubies d’un homme alors que des millions de vos compatriotes sont victimes d’insécurité alimentaire et qu’il vous faut tendre la main pour leur trouver à manger ?
Vous devez être très fort mentalement pour supporter cette contrevérité permanente d’une gouvernance sans âme, dédiée à tout ce qu’il y a d’anti-valeurs et de mal pour le Niger. Depuis plus d’une décennie, aujourd’hui, vous continuez à soutenir et à faire croire que le Niger se porte de mieux en mieux alors qu’il s’enfonce de plus en plus dans les méandres d’une gouvernance désastreuse que vous avez quelque peu dénoncée dans votre discours d’investiture mais à laquelle vous n’avez pas encore trouvé le courage de vous attaquer. C’est bien dommage que vous ayez fléchi facilement dès que vos camarades de parti ont bandé leurs muscles. Pourtant, c’est vous qui détenez le pouvoir et vos proches vous disent irréprochable dans vos rapports avec les deniers publics. Il vous aurait suffi de sacrifier celui qui vous avait fait roi, au nom des intérêts supérieurs de la nation, en le faisant poursuivre pour haute trahison. Vous y adjoindrez bien entendu quelques têtes impliquées dans certains scandales imprescriptibles. Il vous aurait suffi de le faire pour régner pour l’éternité dans les coeurs de vos compatriotes. Mais vous avez préféré rester fidèle à un homme plutôt qu’à votre pays, servir les desiderata d’un homme et d’un clan qui ont fait tant de mal à notre pays plutôt que de servir votre pays conformément à votre serment serment confessionnel.
Monsieur le “Président”,
Prenez la peine de vous retirer de tout pour vous regarder dans un miroir et apprécier froidement l’état de notre pays. Ne le faites pas avec des oeillères et oubliez, un instant, que vous êtes co-responsable de la situation actuelle. Faites-le de façon juste, sans a priori en examinant votre bilan depuis 11 ans, sur les plans sécuritaire, alimentaire, sanitaire, éducatif, hydraulique, financier et économique, avec toute cette corruption, ces détournements de centaines de milliers de milliards, etc. Pensez aussi à la cohésion sociale, à la démocratie, à la justice. Je suis sûr que face à votre conscience, tout seul, vous ne pourrez pas vous mentir. C’est cette conscience qui vous a parlé lors de votre investiture, même si la suite de votre action laisse croire que ce que vous avez dit le 2 avril 2021, c’était pour vous, juste un discours, des mots lancés en l’air pour les autres.
Si vous consacrez à cet exercice auquel je vous convie, le sérieux que requiert la gravité de la situation et les perspectives sombres qui s’annoncent si rien n’est entrepris pour arrêter la descente aux enfers, je puis vous assurer qu’il n’y a pas une autre conclusion que celle-ci : le Niger, notre pays, est gravement malade. Notre pays est gravement malade et votre devoir est de trouver le remède pour le guérir, pas pour l’enfoncer. Voici ce que je voudrais vous dire précisément :
Savez-vous, selon le Bureau de coordination des actions humanitaires de l’ONU (OCHA), que 579 écoles sur les 2247 écoles que compte la région ont été fermées depuis le début de l’année et qu’au total 53 562 enfants, dont 25 828 filles, ont été ainsi privés du droit à l’éducation, à cause des activités liées aux groupes armés ? Que la région de Tillaberi enregistre 9 833 élèves déplacés.
Que le déficit céréalier enregistré en 2021 est estimé à près de 870 000 tonnes, soit une baisse de production de plus de 1,5 million de tonnes par rapport à 2020 ? Que les régions de Diffa et de Tillabéry comptent, respectivement, 24% et 29% de leurs populations en insécurité alimentaire ?
Que le nombre de personnes en situation de crise alimentaire pourrait atteindre 3,6 millions de personnes au cours de la période de soudure (juin-août 2022), soit 15% de la population nigérienne ?
Monsieur le “Président”,
N’est-ce pas vrai que vous êtes contraint de tourner, encore une fois, le regard vers les partenaires extérieurs pour trouver les fonds nécessaires au sauvetage des millions de nos compatriotes victimes d’insécurité alimentaire et que ce sont 52,6 millions de dollars qui sont recherchés pour financer le plan de réponse humanitaire ?
Vous semble-t-il commode de mettre tant d’énergie et de moyens financiers pour satisfaire les lubies d’un homme alors que des millions de vos compatriotes sont victimes d’insécurité alimentaire et qu’il vous faut tendre la main pour leur trouver à manger ?
N’est-ce pas cette pratique que des centaines de nos compatriotes ont exporté à l’extérieur, notamment à Dakar, et qui vous a tant choqué ? L’État du Niger ne faitil pas dans la mendicité pour couvrir des dépenses de souveraineté ?
Pourquoi devons-nous en vouloir à des compatriotes qui ont tendu la main parce que nous avons échoué à leur donner de quoi manger ?
Monsieur le “Président”,
Nous devons apprendre à nous remettre en cause. Pour les partenaires extérieurs, le spectacle offert au monde entier par des hordes entières de mendiants nigériens à Dakar est la résultante de la situation agricole déficitaire et de l’incapacité de votre gouvernement à faire face à la situation.
Malgré tous ces problèmes auxquels notre pays est confronté, j’espère que vous ne vous boucherez pas les yeux et les oreilles pour faire passer la création d’une loge politique, le Sénat, au mépris des problèmes qui crèvent les yeux et qui nous étranglent.
Mallami Boukar
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Lettre au président de la République BM : Monsieur le Président Au lendemain du massacre d’Intagamey, la sortie médiatique de Hassoumi Massoudou et d’Alka Indatou, aux côtés des autorités françaises accusées par l’opinion d’être derrière ce qui s’est passé, est une insulte au peuple nigérien.
Est-ce une façon de dire aux Nigériens que c’est la France qui compte d’abord ? Permettez-moi de vous parler du fond du coeur. Ce n’est pas bien, ce que vous faites. Un chef d’État, ça écoute son peuple, ça pleure avec lui, ça essuie ses larmes. Un chef d’État, ça respecte les douleurs de son peuple, ça ne voyage pas à tous vents lorsqu’il est en train de pleurer ses enfants tombés sous les balles assassines d’un ennemi dont nous n’avons pas, vous et moi, la même compréhension de l’identité. Vous comprenez sans doute ma colère, légitime et justifiée. Car, j’ai appris que vous êtes parti dans un long voyage au lendemain du massacre des soldats nigériens à Intagamey et qu’à cette date, vous seriez vers Ndjamena où vous devez prendre part à une rencontre du G5 Sahel. Vous avez ainsi commencé à faire comme l’autre qui prenait l’avion, sans état d’âme, pour des voyages de plaisance alors que le Niger, son pays, venait de subir une attaque meurtrière. Je me souviens d’un de ces voyages qu’il a effectué en Guinée Conakry, au temps de la belle entente avec son frère Alpha Condé, pour l’inauguration du barrage de Kaléta alors que le Niger venait de subir une attaque “terroriste” meurtrière dans l’est. Vous aussi, vous êtes parti au lendemain de l’attaque de Intagamey dont le bilan réel n’est toujours pas connu des Nigériens. De 10 morts comme vous l’avez fait savoir dans un communiqué gouvernemental, le bilan a évolué à 17 selon une “mise à jour” de l’Etat-major des armées, ce qui met de l’eau au moulin de ceux qui disent que le bilan est encore plus macabre et que vous avez dissimulez la vérité. De Bruxelles où vous êtes parti, paraît-il sur invitation du président du Conseil européen, vos pas ou plutôt votre coeur puisque les pieds ne vont pas là où le coeur ne veut pas, vous a conduit à Paris où vous êtes parti faire le “gaysoua” au président français, puis à Addis Abeba pour la conférence de l’Union africaine avant d’atterrir dans la capitale tchadienne pour une réunion du G5 Sahel.
Monsieur le “Président”
Votre départ a été ressenti par vos compatriotes comme l’expression de votre insouciance par rapport à ce qui frappe votre pays. Vous êtes parti là où un chef d’État, tel qu’ils le conçoivent et l’attendent, aurait décidé d’annuler tout son agenda et de décréter un deuil national. Avez-vous plus cher que votre pays et votre peuple pour préférer satisfaire à une invitation et des réunions, de nature cyclique, plutôt que de compatir avec votre peuple ? Un ami, qui a vécu de très longues années en Occident en tant que diplomate, m’a dit d’ailleurs qu’en pareilles circonstances, les occidentaux n’ont aucun respect pour leur hôte. Ils l’accueillent avec le sourire, m’at- il dit, mais rient sous cap de ce genre de dirigeants qui banalisent ainsi le massacre de leur armée. Il a sans doute raison. Moi aussi, je ne peux respecter le chef de famille dont le fils meurt et qui va tout de même en boîte de nuit ou même dans une réunion pour discourir sur des choses sans lendemain. Cela fait sept jours que vous êtes parti, laissant derrière vous un peuple martyrisé, violenté, massacré, chassé de ses terres qui se demande de quoi demain sera fait. Votre peuple se demande à quoi vous jouez lorsque votre gouvernement organise une conférence de presse avec cette prétendue partenaire de la France pour saluer la mémoire des soldats français qui seraient tombés pour garantir notre sécurité, louer la coopération avec la France et renouveler son engagement à continuer à servir la France dans sa politique pourtant contestable et contestée à plus d’un titre. C’est extrêmement grave et choquant de voir Hassoumi Massoudou et Alka Indatou se livrer à ce numéro mélodramatique au lendemain du massacre d’Intagamey. Leur sortie médiatique, aux côtés des autorités françaises accusées par l’opinion d’être derrière ce qui s’est passé à Intagamey, est une insulte au peuple nigérien. Est-ce une façon de dire aux Nigériens que c’est la France qui compte d’abord ? C’est assurément une insulte au peuple nigérien qui pleure encore ses fils tombés dans des conditions encre floues où de nombreuses voix, je ne vous le cache pas, affirment que les éléments de l’armée nigérienne ont subi des bombardements aériens. Faut-il vous cacher la raison invoquée ? Je ne le pense pas. Selon une opinion de plus en plus répandue, les éléments de l’armée massacrés ont pris des terroristes et des complices français qu’ils tenaient à acheminer à Niamey afin que nul ne conteste plus jamais l’implication de la France dans le drame que vit le Niger. Est-ce vrai ou faux ? Vous vous êtes muré dans un silence troublant si bien que l’on se demande si cette thèse n’est pas finalement conforme à la vérité.
Quoi qu’il en soit, les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. Si les éléments des Forces armées nigériennes en patrouille ont été bombardés grâce à des vecteurs aériens, exactement comme à Chinégoder, Inatès ou encore Karamga, il faut bien que vous ouvriez les yeux pour regarder la réalité en face. Qui s’acharne ainsi à décimer l’armée nigérienne ? Quelle est l’identité réelle de ces prétendus terroristes qui passent allègrement entre les mailles des filets des forces de défense et de sécurité ? Le ver n’est-il pas dans le fruit ?
Monsieur le “Président”
Je vais essayer d’être plus clair. Vos compatriotes accusent abondamment la France. Si elle n’est pas accusée d’être ces terroristes surarmés qui déstabilisent le Niger, massacrent ses enfants et occupent ses terres, elle est toutefois pointée du doigt pour sa passivité face à une tragédie qu’elle peut aider à arrêter. Supposons que la France ne soit pas responsable de ces massacres continus. Pourquoi ne les arrête-telle pas ? Je suis personnellement d’avis que si la France ne réagit pas conformément à nos attentes, c’est qu’elle tire grand profit de ces massacres. Vous ne pouvez pas réfuter cette logique. Je peux avoir des difficultés à prouver que c’est la France qui nous tue. Il ne m’est pas en revanche laborieux de soutenir que la présence militaire française ne nous sert à rien. Pourquoi persistez-vous à fermer les yeux sur l’inutilité de la présence militaire française au Niger ? Tout comme les autres, d’ailleurs.
Vous devez ouvrir les yeux et refuser cette coopération bancale qui ruine notre pays et compromet son existence. Vous devez ouvrir les yeux et admettre que la présence militaire étrangère ne sert pas les intérêts du Niger. Vous devez ouvrir les yeux et admettre ce que vous savez, ce que vous comprenez. À moins que vous, vous y tirez un certain profit qui ne profite pas au Niger, je ne comprends pas cet aveuglement à servir une cause qui ne sert que les intérêts français.
Monsieur le “Président”
« Les hommes qui obtiennent le pouvoir ont le choix de le porter comme un sacerdoce ou de l’exercer comme une sinécure. Ceux qui en font un sacerdoce se dévouent à leurs peuples, servent leurs peuples avec ferveur et abnégation. Ceux qui en font une sinécure ne songent point au bien-être des peuples, ils se gavent d’avantages et de privilèges, se prélassent, observent la corruption des hommes et des choses avec désinvolture. Ils s’entourent de collaborateurs et de courtisans du même acabit ». Ces mots sont ceux de Moumouni Farmo, un homme que vous connaissez bien pour avoir été votre condisciple dans la presqu’île du Cap-Vert (Dakar) comme il l’a d’ailleurs précisé dans un texte qu’il a titré « Discours de la raison à Bazoum ».
Moumouni Farmo, un esprit dense et généreux par ailleurs à qui vous me permettez au passage de rendre hommage, a tout résumé dans ce passage. Votre destin est entre vos mains. Soyez sûr d’une chose, Ce que vous faites sera impérissable dans la mémoire de votre peuple. Vous pouvez choisir d’agir à contre-courant des intérêts de votre pays car c’est vous qui décidez aujourd’hui au nom de l’État. Cependant, vous ne serez qu’un épisode de la vie de ce pays qui survivra certainement à ces épreuves douloureuses. Réfléchissez- y.
Mallami Boucar
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Il a versé assez de sang et de larmes pour ne pas l’entendre. Des militaires nigériens, on ne sait même plus combien, se sont fait massacrer à Intagamey et les carcasses des véhicules blindés attestent de la violence inouïe avec laquelle l’ennemi s’est acharné sur nos soldats. Vous n’avez même daigné décréter un deuil national. Cela procède, m’a expliqué un ami, d’un cynisme politique qu’on ne retrouve que dans les gouvernances frelatées, pour parler comme Hassoumi Massoudou. Même si l’on s’en tient à ce qu’a annoncé le communiqué officiel de votre gouvernement, ce sont tout de même dix soldats qui ont péri, tués dans l’exercice de leur mission de défense du territoire nigérien. L’ami m’a expliqué que soit, vous considérez que dix morts ne valent pas un deuil et en décréter vaut pratiquement l’admission d’un bilan encore plus lourd que vous n’avez pas admis ; soit, vous vous inscrivez dans une logique effarante : l’attaque meurtrière d’Intagamey n’est ni la première — et ça, je le sais — ni la dernière et il y en aura si souvent que si vous devez décréter à chaque fois un deuil, le Niger va être en deuil 365 jours sur 365 Jours.
Des morts, nous en comptons presque tous les jours et pour vous qui gouvernez, c’est sans aucun doute un aveu d’impuissance à garantir la sécurité à vos compatriotes. C’est un grave, très grave manquement, mais le problème n’est pas tant d’être impuissant à trouver les solutions hardies qu’il faut que de refuser de sortir du carcan de l’assistanat qui se révèle suicidaire pour le peuple nigérien. Peut-on sauver de l’avarie un fruit qui a un ver à l’intérieur ?
Monsieur le “Président”
J’ai suivi avec grande attention le déroulement du procès des militaires incriminés dans une tentative de coup d’État, je ne sais plus contre le chef d’État sortant ou celui qui ne l’est pas encore. Quoi qu’il en soi, je dois dire que les conjurés ont parlé. Comme la terre lorsqu’elle est consultée chez les géomanciens et autres devins, les militaires incriminés ont claqué la langue. Ils ont parlé et je suis certain que vous-même, vous avez appris beaucoup de ces révélations qu’ils ont eu à faire devant le tribunal. J’ai jubilé, à l’idée que pour une fois, le tribunal est coincé. Il se voit dans l’obligation de convoquer à la barre des personnes au-dessus de la justice, au Niger. Un ami, qui dit connaître les moeurs et les pratiques du régime, m’a ouvert les yeux sur ce qui se passe depuis plus d’une décennie. Il a raison, j’ai quelque peu rêvé, oubliant que ce ne sont pas nécessairement les trafiquants de drogue et d’armes, les auteurs de détournements de milliards de francs CFA, les grands corrompus et corrupteurs, les criminels qui ont refilé aux soldats nigériens des armes et des munitions défectueuses sont les plus heureux au Niger. Mon ami a certainement raison, il y a ceux qui sont faits pour la prison et toutes les privations possibles et il y a ceux qui peuvent se permettre tous les crimes sans craindre de se faire jeter en prison par un juge de service.
Je ne doute pas de la certitude que malgré la gravité des dires des militaires incriminés et les obligations de droit auxquelles, en principe, leurs propos donnent lieu dans un procès équitable, ils n’auront pas gain de cause. L’affaire est d’ores et déjà pliée comme on dit. J’ai d’ailleurs appris les peines, lourdes, que le procureur a requis contre les prévenus, sans que la Cour daigne faire comparaître les personnes citées à la barre. Ce n’est pas nouveau. La justice, avez-vous coutume de dire, est une question de rapport de forces et cela, les Nigériens en ont particulièrement apprécié les conséquences. Je ne parle pas que de l’affaire de ces militaires sur laquelle j’avoue ne pas savoir grand-chose. Je constate toutefois qu’ils se seront assumés et c’est une bonne chose que nous autres, nous ayons entendu des conjurés citer des noms d’illustres personnages qui les auraient manipulés. Remarquez bien qu’ils n’ont pas nié leurs parts de responsabilités. Cependant, pour leur malheur, ceux dont les noms ont été cités sont comptés parmi les super-Nigériens, ceux-là qui peuvent prendre les milliards de l’État pour eux et leurs familles, envoyer à la mort des soldats avec des armes et des munitions défectueuses, tremper dans le trafic de drogue, dans une totale et compréhensive impunité.
Monsieur le “Président”
Vous savez sans doute que je ne vous applaudirais pour ces mises en scène auxquelles vous vous livrez à propos de la lutte contre la corruption. Pour ne rien vous cacher, je ne crois pas à cette lutte contre la corruption qui arrache des feuilles là où il faut couper des branches, voire, déraciner des arbres entiers. D’anciens directeurs généraux de la douane et cadres des impôts sont arrêtés et envoyés en prison. Curieusement, celui qui est lié à la plus grande malversation, Issaka Assoumane, ancien directeur général de la douane lui aussi, a été jusqu’ici épargné. Il a pourtant été cité par la Halcia dans le détournement de plus de six milliards de francs CFA de matériels divers à la Société de raffinerie de Zinder (Soraz). La Halcia a jugé son implication si grave qu’elle a décidé de faire bloquer ses comptes bancaires. Vous savez ce qui s’est passé par la suite. Votre prédécesseur, dont vous connaissez toutes les frasques dans ce domaine, a décidé à l’époque, pour le soustraire à la justice, de le nommer directeur de Cabinet, auprès de lui.
Je n’ai rien contre Issaka Assoumane. Tout comme je n’ai contre ceux dont il m’arrive de citer les noms. Je le fais pour soutenir ce que j’avance. Vous ne pouvez pas être contre mon avis. Je trouve scandaleux que vous fassiez tant de bruit à propos de la lutte contre la corruption alors qu’il y a tant de cas, comme celui d’Issaka Assoumane qui devraient vous imposer le silence. À l’exception bien entendu des troubadours du régime et autres opportunistes sans foi ni loi, personne ne vous applaudira parce que vous agitez du vent. Je vous l’avais rappelé, « le tigre ne proclame pas sa tigritude, il se lance sur sa proie et la dévore ». Pourquoi vous échinez- vous à parler sans fin en espérant convaincre là où il s’agit d’agir ?
Monsieur le “Président”
Je ne vous envie pas, je vous plains. Je vous plains car vous êtes comme dans une sorte de supplice de Sisyphe. Vous ne vous rendez pas compte peut-être, mais il est certain que vous êtes en net décalage par rapport au peuple que vous avez juré, la main sur le Saint Coran, de servir. Savez- vous ce que pense votre peuple de l’insécurité et de tant de massacres de populations civiles et militaires ? Savez-vous que ceux que vous considérez comme alliés sont régulièrement accusés par vos compatriotes d’avoir une main liée à ce qui se passe ? Savez- vous que, selon des informations qui circulent, l’attaque d’Intagamey est imputée à des forces militaires étrangères que vous considérez comme amies et alliées du Niger dans la lutte contre le terrorisme ? Prenez la peine d’écouter votre peuple et de faire droit à ses suppliques. Il a versé assez de sang et de larmes pour ne pas l’entendre. Pas avec des discours, s’il vous plaît mais avec des actes qui sont conformes à ses attentes. Sachez que si vous ne le faites pas, quelqu’un d’autre le fera forcément. Le Niger, quoi qu’il advienne, survivra à cette épreuve, douloureuse, certes, mais qui l’aguerrira incontestablement.
Mallami Boucar
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Est-ce que vous connaissez, vraiment, l’état de votre pays ? Je vous ai vu arborer un large sourire à votre retour d’Angleterre où vous étiez parti prendre part à l’intronisation du roi Charles et je me suis demandé si vous savez réellement à la tête de quel pays vous êtes. J’ai eu l’impression que vous êtes dans un cocon et que vous ignorez tout de l’état de votre pays. Vous m’avez donné l’impression de ces pères de famille qui se font acclamer dans un bar parce qu’ils offrent tournées et pourboires intéressants aux serveuses alors que les rats ont depuis longtemps déserté sa maison pour manque du moindre grain. C’est pénible à dire mais c’est comme ça puisque le sourire que j’ai vu éclairer votre visage ne traduit pas l’état d’âme d’un chef d’État préoccupé par la situation de son pays et de son peuple. J’ai eu mal au coeur d’autant plus que je sais que vous étiez parti à Londres prendre part à des festivités en laissant le Niger entre les griffes acérées de la prédatrice Orano (ex Areva). C’est une fuite de responsabilité de votre part puisque j’ai appris que vous n’étiez pas d’accord avec Orano sur bien des points et c’est pourquoi d’ailleurs vous n’avez pas reçu sa délégation avant de partir. En fin de compte, le protocole est signé et vous, vous vous êtes donné bonne conscience en jouant aux abonnés absents comme si cela suffisait à vous exonérer de tout. Malheureusement, non car c’est votre gouvernement agissant en principe avec votre caution. À moins que ce soit celle de l’autre, votre prédécesseur qui tend, chaque jour davantage, à vous faire passer pour un simple régent sans autre pouvoir que celui qu’il voudrait bien vous concéder. Orano a obtenu ce qu’elle veut, c’est-à-dire l’uranium à moindres coûts pour la France et les déchets toxiques, la pollution de la nappe phréatique pour le Niger. Vous auriez dû rester à Niamey défendre becs et ongles les intérêts du Niger comme feu Mamadou Tanja, le bidasse, l’a fait. Vous, vous êtes allé loin à l’école et vous dites mieux comprendre les enjeux liés aux rapports entre États.
En vous voyant avec ce large sourire qui tranche d’avec le triste sort auquel vous avez livré le Niger face à Orano, je me suis demandé jusqu’où vous comptez aller les yeux bandés et les oreilles bouchées ? Jusqu’où comptez-vous conduire le Niger, gravement malade, en jouant à l’aveugle sourd et muet ?
Vous êtes un homme cultivé et cela, personne ne peut le nier. Vous connaissez sans doute mieux que moi l’histoire du Rwanda et de l’enfer dans lequel l’irresponsabilité et la stupidité humaine de certains de ses fils ont précipité tout un peuple. Vous connaissez également la sombre partition que la France, à laquelle vous vous accrochez tant, a joué dans cette tragédie humaine. Dites-vous bien que ça n’arrive pas qu’aux autres et que l’injustice, qui est le terreau de la gouvernance actuelle, est un ferment de la violence et des conflits sociaux. N’est-ce pas le laisser- aller, le sauf-conduit accordé à la radio mille collines, qui a engendré l’horreur humaine au Rwanda ? Or, les radios mille collines, il y en a chez nous, propageant leur discours de haine en toute impunité parce qu’ils se revendiquent d’une certaine catégorie de Nigériens à qui votre régime a offert le droit exclusif d’insulter, de honnir et de vouer aux gémonies d’autres citoyens nigériens au nom de leur appartenance à une composante de la nation.
Monsieur le “Président”
L’injustice a atteint un tel niveau que j’ai bien peur pour mon peuple. Si vous n’avez pas le même souci que moi, c’est que nos agendas et nos préoccupations ne sont pas compatibles. Vous avez récemment condamné, par un communiqué de votre gouvernement, la déclaration du comité Union Tillabéry et fait arrêter son coordonnateur Amadou Harouna Maïga. Vous l’avez fait condamner en l’accusant de chercher à créer une crise entre le Niger et le Burkina Faso et le Mali. Pourtant, le général Abou Tarka a tenu des propos plus graves, fustigeant et invectivant des pays frères avec lesquels, avant votre régime, le Niger a toujours entretenu des relations fraternelles et de bon voisinage. Est-ce que vous savez qu’il y a des gens dans ce pays qui ont osé publier sur Facebook des énormités que je ne peux me permettre de relayer ici, de peur de servir les desseins macabres de leurs commanditaires. Cela ne leur a pas coûté un seul jour de prison et j’imagine qu’il faut être le protégé d’hommes puissants pour braver ainsi loi et mettre le Niger en péril. Je ne pousserai pas le bouchon jusqu’à vous rapporter ce qui se dit dans certains milieux. Mais, je dois vous demander de tendre l’oreille car l’injustice est toujours suivie de révolte et la révolte conduit à la violence aveugle.
Monsieur le “Président”
Si je vous ai parlé des rivages dangereux vers lesquels nous conduit petit à petit l’injustice, ce n’est pas faute de sujets de préoccupation. C’est parce que je crois, comme feu Kountché — paix à son âme — qu’il n’y a pas meilleure fortune pour un peuple que la santé, la paix et la quiétude sociale. Je vous prie, au nom du Saint Coran sur lequel vous avez posé la main droite pour jurer fidélité et loyauté au peuple nigérien, de bien vouloir redresser au plus vite la barre, en faisant libérer Amadou Harouna Maïga et en sévissant sévèrement contre tous ces pyromanes qui cherchent à mettre le feu au Niger. Vous avez fait libérer des terroristes et personne ne vous a demandé des comptes et le danger contre le Niger réside là, pas chez un acteur de la société civile qui se bat avec courage pour la sécurité de son peuple, au péril de sa vie. Amadou Harouna vaut certainement 1000 fois mieux que ces terroristes libérés… au nom de la paix comme vous dites. Sortez une minute de votre station actuelle et supposez que vous soyez encore à l’opposition. Ne vous poseriez-vous pas facilement la question de savoir pour qui travaillerait le gouvernement, en libérant des terroristes alors qu’il est sans indulgence avec une catégorie de citoyens ? Servez-vous de cette hypothèse d’école pour changer de fusil d’épaule et sauver le Niger de la catastrophe.
Monsieur le “Président”
Ne vous habituez pas à ces chansons qui endorment un chef d’État au point de le transformer en schizophrène. Enlevez le bandeau qu’on vous a mis sur les yeux afin d’appréhender l’état actuel de la nation. Car, en plus de l’injustice qui est en train de plomber des décennies de combat pour l’unité nationale et la cohésion sociale, l’État aussi ne se porte pas bien. L’encours de la dette à laquelle vous avez eu recours systématiquement pour camoufler la réalité, est là, menaçant : de 2523,4 milliards en 2018, il est passé à 3510,4 milliards en 2020 avant de caracoler à 4727,2 milliards en juin 2022. Une croissance exponentielle qui inquiète vivement puisque la corruption, les détournements massifs des deniers publics, le trafic de drogue et l’enrichissement illicite cautionné de l’élite dirigeante ne vous permettant pas d’arrêter la tendance. Vous êtes pris, comme on dit, à la gorge. Un État qui doit emprunter, chaque mois, entre 30 et 60 milliards de francs CFA à l’UMOA pour payer les salaires et autres échéances de la dette n’a pas d’avenir.
Il y a une limite à tout, monsieur le “président” et sur le plan financier vous avez touché le fond. Comment un homme d’État peut accepter que son gouvernement manque du minimum pour faire face à ses dépenses de souveraineté alors qu’il compte dans ses rangs des hommes qui sont milliardaires en travaillant pour l’État ? Peter Obi, l’économiste nigérian, a donné sa sentence en ces termes : « Dans un pays où les gouvernants sont plus riches que les entrepreneurs, ils fabriquent la pauvreté ». C’est une autre facette, triste, de votre bilan décennal. Votre régime a échoué et ce n’est ni une vue de l’esprit ni une fantaisie d’un détracteur. C’est le constat, amer, d’un conseiller qui, depuis plus de 11 ans, informe, analyse et alerte sur les périls politiques, économiques et sociaux qui guettent le Niger. Or, vous connaissez mieux que moi les fortunes colossales qui ont été bâties sur le dos de l’Etat, expolié pratiquement de tout. Vous avez pourtant bénéficié d’un État plus que viable avec une situation financière enviable dans la sous-région. Vous avez tout détruit en une décennie.
Monsieur le “Président”
Issoufou Kado, que vous connaissez bien et que vous ne pouvez accuser d’être un détracteur, encore moins de faire du parti pris, a été très clair : « l’État du Niger, se doit de faire recours aux obligations du Trésor et bons du trésor sur le marché financier de l’UEMOA, d’une somme entre trente milliards et soixante milliards de francs CFA, selon le cas, à un coût d’intérêt très élevé du fait du délai court de remboursement par rapport aux emprunts extérieurs à longue durée, dont les taux d’intérêts sont préférentiels, pour pouvoir faire face aux dépenses de souveraineté, à savoir les salaires, les traitements des fonctionnaires, la liste des députés, les dépenses de fonctionnement et autres échéances de la dette publique ». Tout ça pour rembourser des prêts tel que celui des 1000 milliards d’Eximbank de Chine qui ont plutôt enrichi des individus que l’État.
Issoufou Kado ne s’est pas contenté de présenter la situation financière extrêmement difficile dans laquelle végète l’État. Il a mis également le doigt là où ça fait mal. Voyez ce que vous faites subir à cet État qui respire à peine sur le plan financier : un gouvernement pléthorique, des milliards de conseillers dans certaines institutions de l’État, des postes diplomatiques et consulaires créés pour caser la clientèle politique, un train de vie de l’État inutilement onéreux, etc. Si vous continuez à cautionner cette descente aux enfers sans réagir de façon vigoureuse afin de solutionner ces maux, vous ne pourrez pas empêcher à vos compatriotes de penser que le Niger actuel vous convient à la perfection.
Mallami Boukar
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Lettre au Président de la République Mohamed Bazoum : Monsieur le Président Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Visiblement, ces officiers maliens au “patriotisme frelaté” font mieux que vous. Le vendredi 9 juin passé, Assimi Goïta et ses frères d’armes ont inauguré un chemin de fer long de 400 km entre Bamako et la ville de Kayes, soit sur une distance Niamey- Konni. Tout a été importé de Russie, ce qui laisse entendre que la réalisation a été faite en l’espace de deux ans. La meilleure, c’est qu’ils l’ont réalisé pour un coût global de neuf (09) milliards de francs CFA et un coût moyen du billet de 4500 FCFA. Vous, pour parler de votre régime, votre prédécesseur, celui dont vous vous inspirez, prétend avoir investi 93 milliards pour aboutir à la catastrophe environnementale et financière que l’on sait sur 140 km. Est-ce que vous voyez le fossé qui vous sépare avec ces officiers au “patriotisme frelaté” ?
Ce n’est pas terminé. Les mêmes officiers au patriotisme frelaté ont dépensé 69 milliards pour réaliser une centrale thermique de 100 mégawatts qui donne une indépendance énergétique aux Maliens. Vous, cela fait 12 ans que vous prenez l’argent public pour y arriver, vous n’y parvenez pas. Rien que Gorou Banda a coûté au contribuable nigérien, selon vos chiffres, 75 milliards de francs CFA que le problème de l’électricité ne soit réglé. Même Niamey, la capitale, est plongée dans le noir de façon régulière et vous êtes obligés de donner le courant électrique par délestages permanents tandis que vous autres, les princes, vous ignorez totalement ce qu’est une coupure d’électricité. Vous vous donnez les moyens de l’État de vous épargner cette incommodité d’absence d’électricité, vous et les hôtels de luxe que vous avez construits à grands frais au détriment de l’école, de la santé, de l’hydraulique et de l’électricité. Entre nous, est se trouve le patriotisme frelaté ? Je vous laisse apporter vous-même la réponse à cette question. Mais la réalité, elle, ne souffre d’aucun doute. La réalité, puisque ce dont je viens de vous saisir n’est que le bout de l’Iceberg malien que vous dénigrez tout le temps. Les officiers au “patriotisme frelaté” ont également réussi à équiper adéquatement les Forces armées maliennes (Fama) avec du matériel et des appareils militaires modernes acquis sur fonds propres de l’État malien. Ils se battent avec dignité et honneur, c’est-à-dire avec un sens avéré de patriotisme pour reprendre chaque petite portion de leur territoire des mains des terroristes et leurs commanditaires. Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Ça fait deux ans, 24 mois que vous prétendez avoir commandé des avions et hélicoptères de de combat, des véhicules blindés et des drones d’attaque TB2 auprès de la Turquie où, pour faire bonne impression, vous vous étiez rendu en mars 2022. Les burkinabè, eux, ont mis moins de deux semaines pour boucler leur affaire et acquérir les premiers équipements. Pour revenir à ces officiers au patriotisme frelaté, ils réussissent des choses concrètes et sérieuses là où, les patriotes éclairés, vous peinez à obtenir le moindre résultat tangible.
Monsieur le “Président”
J’ai remarqué, et j’espère que vous ne vous en glorifierez pas, que l’Union européenne a accordé près de cinq millions d’euros pour la fourniture d’armes au Niger alors que le Mali et le Burkina s’arment sur fonds propres de l’Etat. L’union européenne, c’est la France au Niger et la France n’est pas la solution, c’est le problème. C’est ma conviction personnelle. Vous avez fait le mauvais choix pour le Niger et nous y avons déjà payé un prix lourd, très lourd dont nous sommes assurément loin du terme.
J’ai appris également que vous avez tenu, hier 13 juin 2023, une réunion du conseil de sécurité. Permettez-moi de vous demander ce que vous vous dites dans ces rencontres pour que, depuis si longtemps, aucun des membres que vous êtes n’ait pensé à proposer un changement de paradigmes. Vos choix, il faut le reconnaître, ont échoué. Il faut songer à changer de fusil d’épaule.
Monsieur le “Président”
Est-ce, donc, vrai que vous êtes sur le point de démolir le mythique camp Garba Hassane pour y construire un hôpital militaire ? C’est le terrain qui manque à Niamey pour y construire cet hôpital ou bien il s’agit de faire d’une pierre, un coup. A cette allure, bientôt il n’y aura plus que votre garde présidentielle sur la place de Niamey et je ne serais pas du tout surpris d’apprendre, demain, qu’il est formellement interdit à un militaire, quel que soit son grade, de séjourner à Niamey sans une autorisation de l’Etat-major. Un ami, quelque peu moqueur, m’a fait observer que c’est cela le sens du slogan « Consolider pour avancer ». Je le constate, vous avancez avec résolution, tact et intelligence sur des sujets et des aspects sur lesquels j’ai froid dans le dos pour mon pays. Si j’étais écouté, je vous aurais demandé de construire une armée forte en lui fournissant, loin des voies que vous avez empruntées, les moyens qu’il faut pour faire des Forces armées nigériennes une armée forte, crainte pour sa force de réaction. Je vous aurais conseillé de vous éloigner de la France, incapable de se départir de son esprit néocolonial pour apporter à notre pays ce dont il a exactement besoin, sans avoir à sous-traiter sa sécurité avec qui que ce soit. Je vous aurais demandé de chercher un autre terrain pour la construction de l’hôpital militaire et épargner ce mythique camp militaire qui représente tout un symbole pour les Forces armées nigériennes. Pourquoi ne pas démolir l’infirmerie de garnison et y dresser le nouvel hôpital en y greffant le site du cercle mess des armées. C’est mon avis.
Pourquoi démolir ce camp militaire mythique ? Je vous rappelle que dès le lendemain de sa prestation de serment en avril 2011, votre prédécesseur dont vous vous inspirez a promis, lors d’une visite qu’il a entreprise dans ce même camp militaire, qu’il ferait reconstruire ce camp dans l’optique de mettre les familles des militaires dans des conditions de vie plus décentes. Il s’était offusqué de voir dans quelles conditions ces familles vivaient et leur avaient promis le meilleur. Il s’était fait applaudir bien entendu, comme vous lorsque vous avez dit avoir commandé des matériels divers auprès de la Turquie.
Monsieur le “Président” Vos compatriotes, je dois vous le dire, sont fatigués de cette politique où ça parle, ça parle, ça parle. Ils sont fatigués et se demandent quad est-ce qu’ils verront la fin de cette tragédie qu’ils endurent depuis de longues années. Ils sont fatigués, vraiment fatigués.
Mallami Boukar
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Vous savez certainement de quoi je vous parlerai cette semaine. Et si vous n’étiez pas le président de la République, je n’hésiterais pas, comme je l’entends depuis quelques jours, à vous accuser d’avoir gravement atteint au moral des troupes et qu’il n’y a pas d’autre sort pour vous que la déchéance de votre fonction. Aussi bien en tant que président de la République qu’en qualité de chef suprême des armées, votre rôle n’est pas de démotiver les troupes mais de les galvaniser, même si par ailleurs ils n’auraient pour armes que des bâtons face à des hordes terroristes puissamment armés avec des équipements de dernière génération. Je me demande bien comment vous avez pu lâcher aussi facilement, aussi aisément, ses mots si cinglants dont je ne doute pas de l’accueil glacial dans les rangs des Forces de défense et de sécurité nigériennes. Le chef suprême des armées nigériennes qui chante et célèbre la supériorité des terroristes, aucun de vos compatriotes n’aurait certainement parié un kopek qu’un jour, le Niger aurait un président qui va faire l’apologie des terroristes au détriment des Forces de défense et de sécurité. C’est si décevant, si choquant et si intriguant de vous entendre parler ainsi comme s’il s’agit d’un simple jeu de billard. Je voudrais bien vous défendre mais je ne suis pas un magicien pour transformer ce que vos compatriotes, le monde entier, ont clairement entendu. Vous n’avez ni excuse ni circonstance atténuante.
Je sais, pour avoir été confronté à une analyse critique de vos propos par des amis très perspicaces et face auxquels je n’ai eu d’autre choix que de baisser la tête, tout honteux d’être au service d’un chef d’Etat qui plombe ainsi le moral des troupes, que vous avez parlé en toute lucidité. Votre serviteur n’a pas simplement été couvert de honte, il a senti en lui une colère noire comme celle qui saisit tous les révoltés de la terre. Comment pouvez-vous parler ainsi de votre armée et de votre pays ? Je suis en boule contre vous. Cependant, malgré ma colère de Nigérien blessé dans son amour propre face à l’image que vous avez donnée de vous-même et de votre pays, je ne pousserais pas le bouchon jusqu’à estimer que vous ne ressentez aucun remords. Ce qui est certain en moi, c’est que c’est une faute irrémissible qui conduirait n’importe quel chef militaire au poteau. Vous dites que les terroristes sont plus forts, plus aguerris que nos armées. Insinueriez-vous que les soldats nigériens doivent, s’ils veulent s’en sortir vivants, fuir devant l’ennemi ?
Monsieur le “Président”
Sauf votre respect, vous me permettrez d’admettre, à mon corps défendant, que vous êtes sans doute, dans le prolongement de ce qu’a fait votre prédécesseur, en train d’écrire les pages les sombres de l’Histoire de notre pays. Dr Farmo Moumouni qui n’est pas un plaisantin, l’a écrit : « La guerre n’est pas seulement usage de la force et de moyens conventionnels, elle est aussi utilisation de moyens psychologiques, informationnels, technologiques, économiques, diplomatiques, politiques et idéologiques, pour manipuler les perceptions et les opinions, pour déstabiliser l’ennemi, en vue d’atteindre ses objectifs ». Autant dire que les propos et les discours se rapportant à une situation de guerre sont autant d’armes pour nuire à l’ennemi, abattre son moral et l’affaiblir aux plans psychologique et moral, victoire souvent déterminante dans l’issue de la guerre. Si l’ennemi est psychologiquement et moralement abattu, il ne peut que fuir et s’affirmer vaincu avant même de livrer bataille. Il s’agit, donc, d’inculquer la peur dans l’esprit des troupes visées et de leur enlever toute volonté de croiser le fer avec l’autre.
Monsieur le “Président”
J’ai lu l’intégralité de l’interview que vous avez accordée à Jeune Afrique et je me rends compte qu’il s’agit d’un véritable florilège que je me garde de qualifier. D’entrée de jeu, en réponse à la première question, vous dites à propos de l’Etat islamique, qu’il s’agit d’un ennemi redoutable à qui vous attribuez l’attaque meurtrière contre les Forces de défense et de sécurité nigériennes à Intagamey. Je ne vous démentirai pas mais sachez que, de multiples témoignages indexent plutôt les Forces françaises. Comme d’ailleurs à Inatès 1 et 2 ainsi qu’à Chinagoder. Je n’ai pas la force de rapporter le reste car j’ai si mal de constater ce que vous avez fait du Niger. C’est simplement désastreux.
Monsieur le “Président”
Mon lot de consolation, c’est de savoir que vous avez été contesté dans ce jugement sur les Forces de défense et de sécurité et accusé de façon parfois claire pour atteinte au moral des troupes. En disant que les terroristes sont plus forts, plus aguerris que nos armées, estce vrai que vous faites allusion aux armées occidentales, particulièrement à l’armée française, ouvertement accusée d’être derrière ce phénomène de terrorisme chez nous ? Si, effectivement, ce sont aux forces militaires françaises que vous faites allusion dans votre propos confié à Jeune Afrique, on ne peut que vous donner raison en constatant les massacres d’Inates 1 et 2, de Chinagoder et récemment d’Intagamey. En attendant que l’Histoire nous édifie sur votre propos et vos motivations, vous avez réussi la prouesse de vous mettre presque tout le Niger sur le dos. Lisez ce mot d’Issoufou Kado qui porte probablement la voix de huit Nigériens sur 10. Lisez plutôt !
La problématique qui se pose à la défense nationale aujourd’hui, les pyromanes extérieurs ont changé des stratégies, ils ont armé les terroristes, les narcotrafiquants et les bandits armés avec des matériels de guerre très sophistiqués, ils les fournissent les renseignements sur les mouvements des forces régulières, ils auraient infiltré nos forces de défense et des sécurité , à travers les forces armées étrangères sensées secourir les pays du Sahel, souvent ces forces armées étrangères empêchent à nos forces d’agir , ce qui avait créé des incidents avec les autorités Burkinabés et maliennes, qui ont fini par demander leur départ de leurs territoires respectifs.
L’armée nigérienne dispose des chefs de guerre les plus brillants, les plus aguerris et les plus diplômés des écoles de guerres, occidentales, asiatiques et américaines.
Elles n’ont rien à envier aux autres forces armées étrangères.
Nos chefs de guerre ont fait leurs preuves sur les différents théâtres des opérations dans le cadre des maintiens de la paix au sein des Forces de la paix des Nations Unies. Ils ont reçu plusieurs décorations à cet effet.
Les goulots d’étranglements se situent au niveau des interventions administratives et politiques de certaines autorités qui souhaiteraient contrôler les mouvements des troupes par crainte des mauvaises humeurs de celles-ci, or en période de guerre, il appartient aux chefs de guerre de décider de l’opportunité de l’offensive sur les théâtres des opérations.
Les faiblesses de nos forces armées nationales, si faiblesses il existerait encore, elles seraient dues à certaines intrusions du politique dans la gestion du personnel militaire, en effet, les promotions dans les grades supérieurs ne se font pas de manière régulière selon les règles de l’art. Certains chefs militaires ont acquis leurs grades à titre exceptionnel au détriment des plus anciens, des plus méritants, des plus valeureux, ce qui crée quelques frustrations.
Monsieur le “Président”
Vous n’avez pas idée de ce que vous avez provoqué chez vos compatriotes. Je puis vous dire que vous avez perdu le peu, fragile depuis toujours, que vous avez pu construire avec des discours. Cela fait deux ans que vous avez deux ans que vous chantez une commande d’avions et de drones de combat, de véhicules blindés et d’hélicoptères que personne n’a encore vu. Avec ça, vous parlez de supériorité des terroristes. N’est-ce pas parce que vous avez failli dans votre mission d’équipement des Forces armées nigériennes ?
Mallami Boukar
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En fin de compte, c’est le général Salifou Modi qui a payé les pots cassés de cette politique de défense et de sécurité dictée par le terrain, la logique du conflit et la volonté de gagner la guerre contre le terrorisme. Un terrorisme qui, vous le savez mieux que moi, a germé sur le terreau préparé, fertilisé et arrosé par des pays qui se disent amis du Niger mais qui ont un tout autre agenda. Est-il si difficile de voir la main de la France dans ce sort ingrat réservé au général Modi ? Un ami, très perspicace et informé, m’a fait remarquer dès le lendemain de la visite du chef d’Etat-major général des armées françaises que les carottes sont cuites pour le général Salifou Modi. Il m’a clairement expliqué qu’après ce contact avec le colonel Hassimi Goïta, la France ne peut souffrir de le voir à la tête des armées du Niger, un pays dans lequel elle peut tout se permettre, y compris en tuant froidement sans avoir de compte à rendre. Il m’a dit que le général Thierry Burkhard allait exiger et obtenir la tête du général Modi. Dès le lendemain de la visite de ce dernier à Bamako, suivie de l’arrivée de cette délégation militaire française, le 11 mars, mon ami m’a fait observer que le chef d’Etatmajor ne survivrait pas à cette entrevue que vous avez eue avec vos amis français. Il m’a expliqué que vous allez bientôt vous débarrasser de lui et même lorsque vous lui avez conféré le grade de général de corps d’armée, il n’a pas varié dans son verdict, m’indiquant avec un brin de sarcasme qu’il s’agit là d’un cadeau d’adieu. C’est fait depuis le 31 mars 2023 où, sans trembler, vous avez signé le décret qui le remplace par le général Sidikou Issa. Je vous plains sincèrement et vous accuse personnellement d’avoir prêté le flanc aux desideratas d’une nébuleuse qui méprise royalement le Niger et ses intérêts. Le général Modi, tout le monde le sait, n’a pas pris l’avion de son propre chef pour aller chez Assimi Goïta. C’est un soldat et comme tel, il est tout entier dévoué à l’obéissance et à la discipline, la force principale des armées. Il a exécuté un ordre. Votre devoir de chef suprême des armées était de le protéger, pas de le livrer à la vindicte d’une nébuleuse qui obéit manifestement selon une logique qui n’a rien à voir avec les intérêts du Niger et de son peuple.
Si c’est vraiment la France qui vous a tordu le bras pour faire partir le général Modi, vous assumez là une grave responsabilité qui n’honore pas le président de la République que vous êtes. Pour deux raisons essentielles : premièrement, sauf à vouloir le signifier, vous n’avez pas été placé à la tête du Niger par la France pour obéir aux autorités françaises comme le ferait le préfet de Corse ou de Gironde. Deuxièmement, si c’est le cas, vous ne rendez pas service à votre peuple qui, vous le savez parfaitement, sent le France comme le loup dans la bergerie ; un peuple que vous avez juré, la main sur le Saint Coran, de servir loyalement.
Monsieur le “Président”
J’ai l’impression que le ciel nous tombe sur la tête. Connaissez-vous un certain Bahardine Maydoune Arafe ? Eh bien, ce serait un chef de milice libyen , un arabe Ouled_Souleyman qui serait recherché par le général Aftar (un des belligérants libyens) et qui aurait trouvé refuge dans le Sahara nigérien grâce à la bienveillance d’agents de renseignements et d’officiers de la Garde nationale. Ce serait lui, l’auteur, de l’attaque contre un convoi militaire entre Arlit et Tiberketen. Il serait également l’auteur de l’attaque d’un autre convoi militaire, il y a un an, au bout duquel 120 kilos d’or ont miraculeusement disparu.
Sur cette deuxième attaque, le sieur Bahardine Maydoune Arafe aurait bénéficié de la complicité de hauts gradés de la Garde nationale. Sans donner du crédit à cela, je sais toutefois que ce n’est pas la première fois que des gardes nationaux ont été cités dans un trafic… de drogue notamment. Je suis moi-même perplexe. Sauf votre respect, je crois que vous êtes, face à la pourriture actuelle, dans l’obligation de lever le doute dans l’esprit de vos compatriotes et de les rassurer sur le fait que tous ces individus aux mains tachées du sang des Nigériens n’ont pas d’atomes crochus avec les autorités nigériennes. L’exercice ne sera pas aisé pour vous d’autant plus que vous avez, vous-même, déclaré publiquement avoir fait libérer des terroristes pour favoriser la “paix”. Mais, essayez toujours, ça vaut mieux que ce silence pesant dans lequel vous vous êtes enfermé alors que soupçons graves et accusations s’enchaînent.
Monsieur le “Président”
Hier, je suis malencontreusement tombé sur une déclaration d’un groupe de partis politiques de l’opposition qui ne font pas dans la dentelle pour vous acculer par rapport à la situation, désastreuse, je le reconnais, dans laquelle le Niger s’enfonce de plus en plus. Dénommé « Front de l’opposition politique Mouvement démocratique pour les actions démocratiques des insoumis du Niger et de l’Afrique (MADINA-AFRICA), ces Nigériens revendiquent, entre autres, (1) la tenue d’un forum national inclusif pour tracer les perspectives devant mettre fin à l’insécurité au Niger ; (2) le départ sans condition de toutes les forces étrangères présentes au Niger ; (3) l’ouverture de sincères négociations avec les centrales syndicales et solutionner particulièrement les problèmes de l’école nigérienne, surtout en mettant fin à la contractualisation ; (4) la révocation du DG de la CARENI et la mise en place d’un système diligent de paiement immédiat des pensions avant toute réforme ; (5) la libération immédiate de tous les leaders politiques et d’opinion. Notre pays, il faut l’admettre, traverse des heures sombres. Vous avez fait tant de discours que vous vous êtes emmêlé les pinceaux et vous voilà désormais dos au mur par rapport à la lutte contre l’insécurité et la corruption que vous disiez être vos deux chevaux de bataille. Vos partisans ont fait trop de bruits, mais je suis au regret de vous dire que derrière ce boucan insipide, il y a un échec cuisant dont vous êtes certainement conscient. Les faits, a dit le sage, rattrapent toujours la langue et vous avez sans doute compris qu’on ne ruse pas avec son peuple. Lisez l’histoire secrète de la guerre du Golfe, vous en serez édifié.
Mallami Boucar
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Nombreux sont vos compatriotes qui me demandent à quoi vous jouez en fin de compte dans cette tragédie du terrorisme qui frappe si durement le Niger et qui lui a fait perdre déjà, entre autres, des milliers d’enfants, autant de déplacés internes qui ont dû fuir leurs villages sous les menaces terroristes et provoqué la fermeture de 921 écoles, rien que dans la région de Tillabéry, en mai 2023. C’est un bilan vu au rabais, car vous le savez, les pertes enregistrées par le Niger du fait du terrorisme sont 10 fois plus élevées que ça. J’ai été si durement apostrophé et c’est à peine si je n’ai pas été lynché, moi qui continue à vous servir en fermant les yeux et les oreilles, disentils, sur vos incartades et votre mal-gouvernance. Depuis que vous avez, sans trembler, déclaré que les terroristes sont plus forts, plus aguerris, que nos armées, on m’accuse ouvertement d’être un grand complice des terroristes. Vous connaissez la théorie de la transitivité. À défaut de vous atteindre directement, on déverse sa bile sur votre serviteur. C’est à peine si on ne me prend pour le “président” que vous êtes. On me houspille, on m’insulte et me maudit au motif que nous sommes de patentés alliés des terroristes à qui nous assurons tout ce qu’il faut pour paraître les plus forts. Il faut reconnaître que vous avez multiplié les propos et les actes des plus maladroits. D’abord, vous avez déclaré avoir fait libérer des chefs terroristes détenus à Koutakalé que vous avez reçus immédiatement au palais. Je vous fais observer que des Nigériens, civils et militaires, continuent de tomber sous les balles de ces terroristes. Visiblement, vous n’avez pas rendu service à votre pays en faisant libérer ces criminels de grand acabit qui sèment la mort, la désolation et la destruction du Niger.
Ensuite, vous avez déclaré avoir commandé des avions, drones, hélicoptères et véhicules blindés auprès de la Turquie, mais vos compatriotes ont eu le temps de découvrir qu’il s’agit plus d’un canular que d’une réelle affaire. La preuve, je vous l’ai fait constater dans une précédente lettre où je vous rapportais que le Burkina Faso voisin a mis moins de deux semaines pour acquérir ses premiers armements, auprès de la même Turquie. Pour vous, ça fait deux ans que vos compatriotes attendent de voir la couleur de ces armements. Pendant ce temps, les terroristes font la pluie et le beau temps dans certaines zones de notre pays.
Comme pour ne rien arranger, vous avez récemment déclaré que les terroristes sont plus forts, plus aguerris, que nos armées. Une déclaration qui a toutes les caractéristiques d’une atteinte au moral des troupes. Vous êtes tout de même le chef suprême des armées et lorsqu’un officier dit à ses troupes, nous ne faisons pas le poids, il leur dit implicitement de cesser de se battre et de capituler. Vos compatriotes ne s’en sont pas remis que vous avez décidé d’aller plus loin, comme s’il s’agissait de leur apporter la réponse aux interrogations qu’ils ses posent. En nommant l’ancien chef d’État-major général des armées, le général Salifou Modi, ambassadeur aux Emirats arabes unis, loin de ses bases et du milieu où il peut rendre d’éminents services à son pays et à son peuple en proie à la guerre, vous ne rendez certainement pas service à votre armée que vous considérez déjà moins forte, moins aguerrie que les terroristes. Pour certains de vos compatriotes, choqués mais impuissants, vous ne cachez même plus votre jeu en enlevant à l’armée un cadre aussi valeureux en temps de guerre et ce n’est pas la première fois que votre régime agit de la sorte.
Monsieur le “Président”
Les critiques tournent de plus en plus à la révolte et je puis vous dire que la nomination de Salifou Modi comme ambassadeur est un acte qui est jugé de trop. Le chef suprême des armées qui affaiblit son armée, dit-on ! Admettez que je ne dispose pas d’arguments pour défendre votre cause. Vous êtes allé si loin ! Voici la question qu’on me pose : pour quel dessein avez-vous fait la déclaration inadmissible pour un chef suprême des armées et nommé le général Salifou Modi comme ambassadeur ? Vous ne saurez certainement l’expliquer. N’essayez pas de le faire, s’il vous plaît. La dernière fois que vous vous étiez livré à l’exercice, c’était lors de la fameuse conférence des cadres au cours de laquelle vous avez dit avoir fait libérer des chefs terroristes que vous avez reçus immédiatement au palais. Des hommes qui ont les mains tachées du sang du peuple nigérien. En tout état de cause, sous le Niger actuel, personne, pas même l’Assemblée nationale, n’oserait vous demander de vous expliquer.
Monsieur le “Président”
Vous avez décidé d’envoyer un général de corps d’armée à la tête d’une chancellerie, très loin de son pays en proie au terrorisme. Je ne comprends ni vos motivations ni vos desseins. Pourquoi nommer un général à la tête d’une chancellerie alors que les diplomates pouvant valablement occuper ce poste ne manquent pas ? Le Niger, je dois l’admettre, est dans un tourbillon d’inquiétudes. Qu’est-ce que vous cherchez en nommant le général Modi dans une fonction diplomatique alors que le Niger est en guerre ? Sa mise à l’écart de l’armée est un acte que vous devez annuler. Une armée que vous considérez déjà comme faible face aux terroristes n’a pas besoin d’être ainsi décapitée. Elle a besoin plutôt d’être renforcée avec ses cadres les plus valeureux. Je ne peux que m’incliner devant les critiques acerbes qui fusent de toutes parts contre vous. Non seulement vous n’avez toujours pas concrétisé les commandes d’armements auprès de la Turquie et ça, depuis novembre 2021, mais vous venez aussi de rendre inopérant un officier supérieur de l’armée qui n’a rien à faire dans une ambassade aux Emirats Arabes Unis.
Vous pouvez considérer que vos compatriotes sont des grincheux et que pour un rien, ils se mettent en boule, invectivent et diabolisent ceux qui travaillent à leur bonheur. La plupart d’entre eux n’ont pas compris que le Niger ne pourrait pas avoir un meilleur parti que vous. Tout comme dix années ne leur ont pas suffi pour savoir que votre prédécesseur leur a non seulement rendu les meilleurs services qu’un chef d’État puisse offrir à son peuple mais qu’il a généreusement tout fait pour le laisser en de très bonnes mains, les vôtres. Seulement, je puis vous rassurer sur une chose : c’est un peuple lucide qui observe bien et comprend fort bien les actes que vous posez, les propos que vous tenez.
En vérité, je suis comme un avocat qui constate, hélas, que son client lui a menti, l’a manipulé, l’a trompé, l’a floué sur toute la ligne et qu’il n’a rien d’autre à faire qu’à demander la clémence de la Cour. Un ami, qui m’a particulièrement acculé m’a dit que c’est de justesse si le général Modi n’a pas été accusé d’être de connivence avec les terroristes dès son retour du Mali où il a rencontré, selon les mots de votre ministre des Affaires étrangères, ces officiers maliens au patriotisme frelaté. Il m’a dit avoir reconnu dans les pratiques du régime les moeurs d’une certaine Europe de l’Est sous les bottes soviétiques où on détectait les têtes qui dépassaient et leur collait tous les péchés du monde. On profitait de la liquidation de celui qui était présenté comme la tête de pont d’un complot contre la sûreté de l’État pour entraîner quelques officiers et/ou cadres à éliminer. Je crois que je vais déposer ma démission si toutefois vous maintenez cette nomination du général Modi en tant qu’ambassadeur. Vous ne pouvez pas dire « On s’en fout, ça vient de là-haut », comme dirait le comédien franco-camerounais. Vous ne pouvez non plus faire la sourde oreille à vos compatriotes, très nombreux, qui dénoncent une volonté d’affaiblissement de l’armée nigérienne. Evidemment, si vous avez agi ainsi conformément à un objectif dont je n’ai pas connaissance, ça ne vous ferait ni chaud ni froid que vos compatriotes soient en colère.
Monsieur le “Président”
À la station où vous êtes actuellement, on peut faire du mal comme on peut faire du bien à son peuple. Si j’étais à la place que vous occupez actuellement, je ferais exactement le contraire de tout ce que vous préconisez et faites dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Je ferais certainement rentrer tous les officiers que votre prédécesseur et vous avez envoyés dans des chancelleries où ils ne serviront à rien qu’à compter les jours qui leur restent sous les drapeaux. Je mettrais immédiatement un terme au supplice, parfois non justifié de tous les autres, très bons militaires, qui ont été mis à la retraite anticipée ou en prison. Sachant que je serais applaudi par le peuple nigérien épris de paix et de sécurité, je réhabiliterais tous les militaires radiés et les mettrais à contribution pour une guerre sans merci contre le terrorisme et ceux qui l’entretiennent. Je mettrais évidemment fin à la classification des officiers suivant des critères étrangers au mérite. Ceux qui pensent que la guerre contre le terrorisme est un business dont il faut profiter le plus longtemps possible pour s’enrichir sur le dos du peuple nigérien n’auront pas leur place dans le Niger auquel aspire votre serviteur.
Moi, j’aime mon pays et mon peuple. Je ne m’imagine pas servir d’autres intérêts que les leurs. Magistrat suprême de ce pays, vous êtes sans doute d’accord avec moi que celui qui sert les intérêts d’un pays étranger au détriment de ceux de son pays est un traître et qu’il mérite la peine capitale. Un jour, certainement ! Ce qui est sûr, on n’arrête pas l’Histoire, car l’Histoire, c’est le temps et le temps appartient à Dieu.
Mallami Boukar
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Le journal l’Eclosion a tout dit en un mot. Vous êtes en face d’une unique équation : sauver votre pays ou continuer à contenter la France. J’espère et souhaite, pour vous-même mais surtout pour le Niger, que vous optiez plutôt de sauver votre pays que de continuer dans cette logique totalement absurde où vous faites un pas en avant, deux pas en arrière. Je regrette de vous le dire, vous n’avancez pas au rythme des défis à relever, notamment en matière de sécurité et de défense du territoire national. Savez-vous pourquoi ? Parce que le ver, je vous l’ai déjà relevé dans une de mes correspondances, est dans le fruit. Selon de nombreux experts et esprits analytiques, vous ne pouvez rien construire en matière de sécurité intérieure avec la France actuelle. Vous avez certainement su que, récemment, France 24, une télévision que l’État français détient et contrôle en majorité, a réalisé et diffusé une grande interview du chef terroriste qui a plongé les populations nigériennes dans le désarroi et l’angoisse morbide, avec son lot de milliers de morts, de déplacés forcés et d’économie démembrée. C’est le même chef terroriste que la France prétend traquer sur nos terres et c’est au nom du combat contre ce sinistre individu que vous prétendez également que la présence militaire française est plus qu’utile pour le Niger. La France, je suis tenté de vous le demander, peut-elle être à la fois amie au Niger et aux terroristes qui massacrent les populations nigériennes ? Ailleurs où on a pris conscience du jeu véritable de la France parce que prise en défaut à maintes reprises, au minimum pour inutilité de sa présence militaire, le pays de De Gaule a été non seulement bouté dehors, mais ses instruments de propagande aussi ont été fermés. Je sais que vous avez lu et relu cette lettre, notamment grâce aux réseaux sociaux. Mais, permettez-moi de vous la reprendre de bout en bout afin qu’elle vous donne des ailes pour aller vers ces pays qui ont pris leurs destins en main. Le Niger en sortirait grandi, croyez-moi. Voici ce que l’État burkinabè, sous la houlette patriotique du jeune capitaine Ibrahim Traoré, a rendu public en fermant la grande gueule de France 24 : « C’est avec regret que le gouvernement a découvert il y a de cela deux semaines, une interview du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sur les antennes de France 24 du groupe France médias monde. Sans contester la liberté des choix éditoriaux de la chaîne, le gouvernement s’interroge cependant sur l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme à France 24.
Le gouvernement se désole de voir que le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale puisse bénéficier des largesses éditoriales de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne. Cette organisation, est-il besoin de le rappeler, adepte d’un terrorisme djihadiste est l’auteur de crimes odieux qui choquent la conscience humaine et qui ont fait des milliers de victimes à travers le monde.
Dans la bande sahélo-saharienne et particulièrement au Burkina Faso, la violence aveugle et la barbarie contre les paisibles populations est principalement alimentée par cette organisation qui nourrit les desseins funestes pour notre pays et notre peuple que le gouvernement a la responsabilité de protéger.
En ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques sur le Burkina Faso.
Le gouvernement a don décidé, en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la nation, de la suspension sine die des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire nationale.
Le gouvernement, tout en réaffirmant son attachement à la liberté de presse et d’opinion, renvoie France 24 et l’ensemble des professionnels des médias à leurs responsabilités quant aux choix éditoriaux qu’ils opèrent dans le traitement de l’information sur le terrorisme. Dans le noble combat engagé pour libérer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armés, il prévient qu’il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de notre peuple contre ceux qui joueraient les mégaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés ».
N’est-ce pas simplement fabuleux ? Comment un État souverain, jaloux de la sécurité, de la liberté, de la quiétude sociale et de la paix de ses citoyens peut-elle s’accommoder avec une telle France qui nous poignarde dans le dos, en assumant ouvertement son acte ? Est-ce ça un patriotisme frelaté ou l’attitude du gouvernant qui feint d’agir dans l’intérêt de son peuple mais qui fait tout autre chose ?
Monsieur le “Président”
La nuit a beau duré, le jour finit par poindre. Vous connaissez l’adage et il est plus que vrai, au sens figuré comme au sens propre. Le Niger ne saurait demeurer dans l’obscurité. Il sortira un jour des ténèbres dans lesquelles la cupidité humaine, la boulimie et le patriotisme galvaudé — j’allais dire frelaté comme votre ministre des Affaires étrangères, à la différence qu’il s’est trompé de cibles — de certains de nos frères l’ont plongé. Ne soyez pas du camp des perdants. Vous avez là une chance inouïe de figurer en bonne place dans l’Histoire de votre pays. Tout comme vous avez tout pour faire ce qui est contraire aux intérêts de votre peuple. Le Mali et le Burkina Faso ont pris le large en larguant le colis encombrant. Or, le Niger forme avec ces pays frères et voisins une même et seule réalité sur bien des questions. Avec le Mali en particulier, le Niger partage plus de 800 km de frontière. Vous ne pouvez pas garantir la sécurité du Niger à l’exclusion de ce pays et vous l’avez fort bien compris en envoyant le chef d’État-major général des Forces armées nigériennes, le général Salifou Modi, à Bamako auprès de votre homologue du Mali, le colonel Assimi Goïta.
Ah, c’est un acte de garçon, croyez-moi. Seulement, vous n’avez pas tenu longtemps. Vos compatriotes regrettent amèrement de constater qu’aussitôt, les patrons de cette armée française qui ne sert à rien au Niger vous ont isolé, probablement pour vous menacer. Avez-vous des explications et des justifications à fournir aux autorités françaises lorsque vous devez décidé de ce qui est bon pour mieux assurer la sécurité de vos compatriotes ? Pourquoi cette visite militaire française de haut rang au lendemain du séjour du général Modi au Mali ? La France veut-elle vous empêcher de coopérer avec ce pays ?
Monsieur le “Président”
Où sont les avions, hélicoptères, drones et blindés que vous avez dit avoir commandés auprès de la Turquie ? Lors de votre discours de voeux de nouvel an, vous avez déclaré que 2023 sera l’année du déploiement de nos équipements aériens commandés en 2021. Nous sommes en fin mars et vos compatriotes attendent toujours. Commandés en 2021, la réception de ce matériel de guerre dont on n’a pas besoin d’épiloguer sur l’urgence, tarde encore. À croire qu’il s’agit plus de chimères visant à tromper et à endormir que de commandes réelles pour en finir avec ces bandes armées. Vos compatriotes attendent pour être convaincus. La lutte contre la corruption les a suffisamment édifiés sur ce que vous pouvez faire.
Mallami Boucar
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Visiblement, ces officiers maliens au “patriotisme frelaté” font mieux que vous. Le vendredi 9 juin passé, Assimi Goïta et ses frères d’armes ont inauguré un chemin de fer long de 400 km entre Bamako et la ville de Kayes, soit sur une distance Niamey- Konni. Tout a été importé de Russie, ce qui laisse entendre que la réalisation a été faite en l’espace de deux ans. La meilleure, c’est qu’ils l’ont réalisé pour un coût global de neuf (09) milliards de francs CFA et un coût moyen du billet de 4500 FCFA. Vous, pour parler de votre régime, votre prédécesseur, celui dont vous vous inspirez, prétend avoir investi 93 milliards pour aboutir à la catastrophe environnementale et financière que l’on sait sur 140 km. Est-ce que vous voyez le fossé qui vous sépare avec ces officiers au “patriotisme frelaté” ?
Ce n’est pas terminé. Les mêmes officiers au patriotisme frelaté ont dépensé 69 milliards pour réaliser une centrale thermique de 100 mégawatts qui donne une indépendance énergétique aux Maliens. Vous, cela fait 12 ans que vous prenez l’argent public pour y arriver, vous n’y parvenez pas. Rien que Gorou Banda a coûté au contribuable nigérien, selon vos chiffres, 75 milliards de francs CFA que le problème de l’électricité ne soit réglé. Même Niamey, la capitale, est plongée dans le noir de façon régulière et vous êtes obligés de donner le courant électrique par délestages permanents tandis que vous autres, les princes, vous ignorez totalement ce qu’est une coupure d’électricité. Vous vous donnez les moyens de l’État de vous épargner cette incommodité d’absence d’électricité, vous et les hôtels de luxe que vous avez construits à grands frais au détriment de l’école, de la santé, de l’hydraulique et de l’électricité.
Entre nous, est se trouve le patriotisme frelaté ? Je vous laisse apporter vous-même la réponse à cette question. Mais la réalité, elle, ne souffre d’aucun doute. La réalité, puisque ce dont je viens de vous saisir n’est que le bout de l’Iceberg malien que vous dénigrez tout le temps. Les officiers au “patriotisme frelaté” ont également réussi à équiper adéquatement les Forces armées maliennes (Fama) avec du matériel et des appareils militaires modernes acquis sur fonds propres de l’État malien. Ils se battent avec dignité et honneur, c’est-à-dire avec un sens avéré de patriotisme pour reprendre chaque petite portion de leur territoire des mains des terroristes et leurs commanditaires. Quoi que vous dites, ces officiers au “patriotisme frelaté” sont plutôt sur la bonne voie alors que vous, vous ne faites que parler, parler, parler...
Ça fait deux ans, 24 mois que vous prétendez avoir commandé des avions et hélicoptères de de combat, des véhicules blindés et des drones d’attaque TB2 auprès de la Turquie où, pour faire bonne impression, vous vous étiez rendu en mars 2022. Les burkinabè, eux, ont mis moins de deux semaines pour boucler leur affaire et acquérir les premiers équipements. Pour revenir à ces officiers au patriotisme frelaté, ils réussissent des choses concrètes et sérieuses là où, les patriotes éclairés, vous peinez à obtenir le moindre résultat tangible.
Monsieur le “Président”
J’ai remarqué, et j’espère que vous ne vous en glorifierez pas, que l’Union européenne a accordé près de cinq millions d’euros pour la fourniture d’armes au Niger alors que le Mali et le Burkina s’arment sur fonds propres de l’Etat. L’union européenne, c’est la France au Niger et la France n’est pas la solution, c’est le problème. C’est ma conviction personnelle. Vous avez fait le mauvais choix pour le Niger et nous y avons déjà payé un prix lourd, très lourd dont nous sommes assurément loin du terme.
J’ai appris également que vous avez tenu, hier 13 juin 2023, une réunion du conseil de sécurité. Permettez-moi de vous demander ce que vous vous dites dans ces rencontres pour que, depuis si longtemps, aucun des membres que vous êtes n’ait pensé à proposer un changement de paradigmes. Vos choix, il faut le reconnaître, ont échoué. Il faut songer à changer de fusil d’épaule.
Monsieur le “Président”
Est-ce, donc, vrai que vous êtes sur le point de démolir le mythique camp Garba Hassane pour y construire un hôpital militaire ? C’est le terrain qui manque à Niamey pour y construire cet hôpital ou bien il s’agit de faire d’une pierre, un coup. A cette allure, bientôt il n’y aura plus que votre garde présidentielle sur la place de Niamey et je ne serais pas du tout surpris d’apprendre, demain, qu’il est formellement interdit à un militaire, quel que soit son grade, de séjourner à Niamey sans une autorisation de l’Etat-major. Un ami, quelque peu moqueur, m’a fait observer que c’est cela le sens du slogan « Consolider pour avancer ».
Je le constate, vous avancez avec résolution, tact et intelligence sur des sujets et des aspects sur lesquels j’ai froid dans le dos pour mon pays. Si j’étais écouté, je vous aurais demandé de construire une armée forte en lui fournissant, loin des voies que vous avez empruntées, les moyens qu’il faut pour faire des Forces armées nigériennes une armée forte, crainte pour sa force de réaction. Je vous aurais conseillé de vous éloigner de la France, incapable de se départir de son esprit néocolonial pour apporter à notre pays ce dont il a exactement besoin, sans avoir à sous-traiter sa sécurité avec qui que ce soit. Je vous aurais demandé de chercher un autre terrain pour la construction de l’hôpital militaire et épargner ce mythique camp militaire qui représente tout un symbole pour les Forces armées nigériennes.
Pourquoi ne pas démolir l’infirmerie de garnison et y dresser le nouvel hôpital en y greffant le site du cercle mess des armées. C’est mon avis.
Pourquoi démolir ce camp militaire mythique ? Je vous rappelle que dès le lendemain de sa prestation de serment en avril 2011, votre prédécesseur dont vous vous inspirez a promis, lors d’une visite qu’il a entreprise dans ce même camp militaire, qu’il ferait reconstruire ce camp dans l’optique de mettre les familles des militaires dans des conditions de vie plus décentes. Il s’était offusqué de voir dans quelles conditions ces familles vivaient et leur avaient promis le meilleur. Il s’était fait applaudir bien entendu, comme vous lorsque vous avez dit avoir commandé des matériels divers auprès de la Turquie.
Monsieur le “Président”
Vos compatriotes, je dois vous le dire, sont fatigués de cette politique où ça parle, ça parle, ça parle. Ils sont fatigués et se demandent quad est-ce qu’ils verront la fin de cette tragédie qu’ils endurent depuis de longues années. Ils sont fatigués, vraiment fatigués.
Mallami Boukar
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Lettre au président Mohamed Bazoum : Monsieur le Président, Les prélèvements de taxes sur nos compatriotes, les vols systématiques de bétail, les actes
d’extorsion, les assassinats ciblés, les rapts assortis de demandes de paiement de rançons, sont le lot quotidien des Nigériens bien avant votre arrivée au pouvoir. Cela ne date pas d’aujourd’hui et ne saurait être inscrit au titre de victoires remportées sur les terroristes.
Quelle mouche vous a-t-elle piqué au point de parler à nouveau de justice dans ce pays ? Qu’est-ce qui vous a poussé à demander aux magistrats qu’ils fassent leur travail convenablement car, disiez-vous, leur rôle est déterminant dans ce combat contre l’impunité. « Ils doivent surtout, n’est-ce pas, se garder de protéger ceux des leurs lorsque le comportement de ceux-ci n’honore pas leur noble fonction de juge ». Vous avez certainement pris connaissance de la réaction vigoureuse des magistrats qui n’entendent pas se laisser faire. Ils vous ont lancé un défi et je ne pense pas que vous puissiez le relever. Pour l’Histoire, voici le défi que les magistrats vous lancent :
1.L’adoption sans délai de la nouvelle loi sur le Conseil supérieur de la magistrature dans le sens d’extirper de sa composition les représentants des pouvoirs exécutif et législatif ;
2. L’adoption d’un plan de carrière des magistrats définissant des critères objectifs et transparents de nomination, d’affectation et de promotion des magistrats.
3. La réforme du statut des magistrats du parquet pour qu’ils soient plus indépendants vis-àvis de l’exécutif dans l’exercice de leur fonction.
4. La transmission sans délai aux juridictions compétentes des différents rapports de la Cour des comptes, de la Halcia, des inspections d’Etat et des finances faisant cas de diverses malversations financières et de détournement de deniers publics.
5. La levée de tous les obstacles juridiques et judiciaires liés à la poursuite contre les parlementaires et membres du gouvernement.
Monsieur le “Président” J’ignore vos motivations et les raisons qui vous ont poussé à provoquer les magistrats mais je constate que celles-ci sont douloureuses puisqu’elles vous obligent à vous auto-flageller de la pire façon. Car, de tout ce que je sais, il y a deux sujets, voire trois, sur lesquels vous devez éviter tout débat, tout discours, je dirais, toute allusion. Il s’agit de la corruption, de la sécurité et de la justice. Sur ces trois questions, ce que vous avez de mieux à faire, pour vous-même et pour le Niger, c’est d’agir conformément aux aspirations et aux attentes de vos compatriotes, pas de continuer à papoter comme diraient nos frères ivoiriens. C’est, donc, avec amertume que j’ai pris connaissance de votre propos sur la justice à l’occasion des voeux de nouvel an. « J’ai toujours fait part de mon engagement à lutter contre la corruption et l’impunité », aviez-vous déclaré, non sans avoir lancé le défi à ceux qui semblent douter de la sincérité de votre engagement en la matière que le curseur va bientôt bouger. Ah, j’en suis à me demander comment peut-on se mettre ainsi la corde au cou ?
Je suis si gêné par vos propos sur le nombre de cadres en détention pour faits de corruption et de détournements de deniers publics dans la mesure où vous ne semblez pas réaliser que c’est précisément parce la corruption a atteint des sommets incroyables sous votre régime. Laissezmoi vous le rappeler, jamais, dans l’histoire du Niger, des gouvernants n’ont fait main basse autant sur les deniers publics, encouragé la corruption et les détournements de deniers publics et protégé les auteurs des crimes économiques. De toutes ces affaires que vous citez, notamment l’affaire dite Ibou Karadjé, celles de la Sopamin, de Taanadi, de la CNTPS, de la BAGRI, notamment, qui sont ces personnes qui croupissent en prison et qui sont celles qui ont été protégées et qui ont pourtant plus de responsabilité dans ces scandales ? En poursuivant les seconds couteaux pour épargner les commanditaires et grands bénéficiaires de ces saignées financières sur l’Etat, vous commettez une double injustice : d’une part, vous ne créez pas les conditions d’une justice équitable et d’autre part, certains paient pour d’autres.
Monsieur le “Président”
« La HALCIA, aviez-vous souligné, vient de boucler de nombreux dossiers d’enquête qu’elle a transmis au procureur de la République et vous auriez ordonné à ce dernier de leur faire suite avec diligence ». N’est-ce pas hilarant de constater que le président de la République et président du Conseil supérieur de la magistrature que vous êtes est réduit à chercher des arguments pour convaincre en dehors de l’action, neutre et impartiale qu’exige la justice ? Lorsque je vous ai écouté dire que ceux qui sont sourds à vos appels demandant de proscrire certaines pratiques dans notre administration en seront pour leur frais, j’ai presque pleuré de dépit. « Le tigre, a dit Wolé Sowinka, le célèbre écrivain nigérian, ne proclame pas sa “tigritude”, il se lance sur sa proie et la dévore ». Avez-vous besoin de hurler si fort pour vous faire entendre ? Vous avez fait vousmême le constat, vous n’êtes pas encore pris au sérieux dans la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics et c’est parfaitement compréhensible. Comment un président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature peut-il se réduire à demander à des auteurs de malversations, récidivistes par ailleurs, de proscrire les actes par lesquels eux et ceux qui les protègent se sont impunément enrichis aux dépens de l’État ?
Monsieur le “Président”
Sauf votre respect, je voudrais également vous parler de l’insécurité qui sévit au Niger, dans plusieurs régions et que vous avez du mal à endiguer. J’ai sincèrement rigolé en vous entendant dire que c’est du fait du rapport de force militaire que vous avez imposé à l’ennemi que les groupes terroristes ont fini par se criminaliser et se convertir au banditisme qui consiste à prélever des taxes sur les paysans, à se livrer à des vols systématiques de bétail, des actes d’extorsion, des assassinats ciblés, des rapts assortis de demandes de paiement de rançons partout où ils évoluent.
Je ne voudrais pas vous dire que c’est totalement faux mais je suis au regret de vous faire observer que les prélèvements de taxes sur nos compatriotes – je ne parlerais pas de paysans, un terme qui me paraît péjoratif – les vols systématiques de bétail, les actes d’extorsion, les assassinats ciblés, les rapts assortis de demandes de paiement de rançons, sont le lot quotidien des Nigériens bien avant votre arrivée au pouvoir. Vous en savez plus que moi puisque vous étiez ministre de l’Intérieur. Cela ne date pas d’aujourd’hui et ne saurait être inscrit au titre de victoires remportées sur les terroristes.
Le jour où vous remporterez la victoire que les Nigériens attendent sur les véritables auteurs de ces massacres, de ces vols, de ces rapts et de ces taxes, vous n’aurez pas, croyez-moi, de revendiquer quoi que ce soit. Ce sera à vos compatriotes de le chanter et de vous en remercier. Encore une fois, « le tigre ne proclame pas sa “tigritude”, il se lance sur sa proie et la dévore ».
Mallami Boucar
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Cela fait déjà quelques semaines que je ne vous ai pas parlé du pays, du vrai pays. Ce n’est pas, bien sûr, celui des discours que vous ressassez et vous voudriez bien accepter les excuses de votre serviteur. Il est peut-être zélé, mais il est sincère et patriote. Il sait également que ce qu’il rapporte ne plaît pas, écorche vos oreilles et qu’il n’y a aucune chance qu’il soit écouté. Cependant, il fait son boulot avec abnégation, uniquement pour le Niger et son peuple qui souffre du syndrome du gouvernant détaché des réalités nationales. Je vous ai écouté dans votre speech de nouvel an, autant dire dans ce que vous savez faire de mieux et vous avez sans doute gagné votre pari. Vous avez bien parlé, si bien parlé que celui qui vous écoute pour la première fois, sans aucune connaissance du Niger et des misères de son peuple, vous accorderait certainement la palme du meilleur chef d’État. Je vous ai écouté parler de la lutte contre la corruption et j’ai souri à l’idée que vous vous faites du nombre croissant de détentions pour faits de corruption et de détournement de deniers publics. J’ai surtout retenu que vous vous en félicitez au motif que jamais, dans l’histoire du Niger, depuis 1960, ditesvous, aucun régime n’a connu autant de personnes détenues pour les faits incriminés. Ah, que c’est beau, l’interprétation ! J’en ai la mienne, évidemment et c’est à mille années-lumière de la vôtre. Est-ce parce que vous menez la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics ou est-ce parce le Niger, sous votre régime, a pris les couleurs de la corruption ?
Monsieur le “Président”
S’il y a autant de personnes détenues pour faits de corruption et de détournement de deniers publics, demandez-vous d’abord, avant de vous en féliciter, pourquoi ce phénomène s’est-il si amplifié sous votre régime ? Vous auriez dû éviter de parler à nouveau de ce sujet sur lequel les faits vous disqualifient. Pour trois raisons essentielles. Premièrement, s’il y a autant de cadres de l’État sous les verrous pour faits de corruption et de détournement de deniers publics, c’est parce que le fléau a miné le Niger sous votre régime. Les faits de corruption et de détournement ne se comptent pas et les montants se chiffrent à des milliers de milliards mis en cause. De l’audit des fraudes fiscales et douanières dont vous avez une idée exacte des centaines de milliards de francs CFA mis en cause à celui des fonds des Forces armées nationales, en passant par les scandales à la Centrale d’achat d’intrants et matériels agricoles (Caima), de la Société de raffinage de Zinder (Soraz), de l’achat de l’avion présidentiel ou encore de l’Uraniumgate, qui a été inquiété ? Il y en a qui sont ministres d’Etat et qui vous côtoient toutes les semaines, lors des réunions du gouvernement.
N’est-ce pas à votre arrivée au pouvoir que les mis en cause dans le scandale des fonds de l’armée, déjà rassurés sous votre prédécesseur quant à la procédure entamée, ont bénéficié d’un non-lieu parce que l’État que vous représentez a décidé de ne pas se constituer partie civile ? N’est-ce pas protéger des individus impliqués dans des faits de corruption et de détournement de fonds publics ? Pire, au regard de la gravité des actes posés, n’est-ce protéger des criminels qui ont mis en péril la sécurité et la défense nationale, avec tout ce que cela représente comme massacres de populations civiles et militaires, de déplacements massifs de milliers de Nigériens, de démantèlement du tissu économique, etc. ? Est-ce cela que vous appelez « lutte contre la corruption et les infractions assimilées » ?
Deuxièmement, qui sont ceux qui sont en détention pour faits de corruption et de détournement de fonds publics ? Des menus fretins, les commanditaires et les bénéficiaires des crimes commis continuant tranquillement leurs forfaits dans l’assurance totale d’être hors de portée de la justice ; cette justice que vous aimez tant chanter et qui ne peut pas mettre hors d’état de nuire des individus qui font dans le trafic de drogue, d’armes, la corruption et les détournements de deniers publics.
Troisièmement, ce n’est pas faute de manquer de preuves contre ces criminels de tout acabit que vous n’agissez pas. C’est parce que vous êtes impuissant à le faire et ce n’est pas moi qui le dis, c’est vous qui l’avez confessé aux acteurs de la société civile que vous avez reçus à deux reprises, à votre initiative. Vous savez mieux que moi que la corruption a noyé le régime que vous incarnez et que faire arrêter quelques agents d’exécution ne peut ni mettre un terme à la corruption et aux infractions assimilées, ni vous conférer un quelconque succès. Votre combat n’est que sur les bouts de vos lèvres et vous devez savoir qu’on ne peut jamais tromper son peuple, particulièrement lorsqu’il vit au quotidien les misères de la corruption et des détournements de deniers publics.
Monsieur le “Président”
Je vous l’avais conseillé, si vous ne pouvez pas faire la lutte contre la corruption, ne vous gênez pas d’abandonner le combat. Lorsqu’on ne peut pas, on ne peut pas. On ne peut ni faire semblant, ni triturer et maquiller la réalité. Ne vous fatiguez pas sur ce sujet tant que vous ne seriez pas capable de frapper sans discernement. Faites comme l’autre, votre prédécesseur, qui ne s’est pas hasardé à prétendre mener un tel combat. Lorsque je vous ai entendu vous adresser « à ceux qui semblent douter de votre engagement en la matière », je m’attendais logiquement à vous entendre dire que les actes que vous comptez poser dans les jours suivants seraient certainement suffisants à les convaincre définitivement. C’est démentiel, a fait remarquer un ami, que vous vous glorifiez d’un fait qui traduit le développement exponentiel de la corruption et des détournements des deniers publics sous votre régime. Si vous devez vraiment lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics, je me demande bien si votre propre coeur pourrait tenir. Monsieur le “Président” En bien ou en mal, soyez de ceux qui agissent et qui assument. L’autre avait toujours assumé ses actes et je ne pense qu’il soit frustré de s’entendre appeler « l’homme qui a ruiné le Niger ». Si c’est cette voie que vous avez résolument prise tout en rusant par l’entretien d’apparences aussi éloignées de la réalité du Niger que le soleil, de la lune, sachez encore une fois que « l’homme n’est qu’une misérable petite moisissure de la terre ». Le Niger, en tout état de cause, survivra à votre gouvernance. Il aura sans doute du mal à redresser la barre, à corriger plein de choses. Mais il se relèvera, un jour, avec des Nigériens qui croiront de nouveau au génie de leur peuple. Il se relèvera et l’Histoire gardera de vous ce que vous avez exactement fait. Feu Ali Saïbou l’a dit, les hommes passent, mais le Niger demeure.
Mallami Boucar
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Lors du 75ème anniversaire du débarquement de Provence, le 15 août 2019 à Saint-Raphaël, le chef de l’État a appelé à renommer des rues en hommage aux soldats Africains et Antillais de l’Armée française qui ont participé à la Libération. Des responsables associatifs, intellectuels et personnalités publient une lettre ouverte aux Maires de France et des Outre-mer afin qu’ils s’engagent dans ce sens
Communiqué de presse
« Ils ont fait l’honneur et la grandeur de la France. Et pourtant qui d'entre nous se souvient aujourd’hui de leurs noms, de leurs visages ? » a questionné le chef de l’État lors du 75ème anniversaire du débarquement de Provence à Saint-Raphaël dans le Var, le jeudi 15 août 2019. Plusieurs responsables associatifs, personnalités publiques, journalistes, médecins et universitaires pour la mémoire des Tirailleurs Africains et des Outre-mer emmenés par le professeur Marcel Lourel, commandant de réserve citoyenne à Lille s’interrogent : « Pourquoi les Tirailleurs Africains et des Outre-mer sont-ils les grands oubliés de l’Histoire ? Plus de 400 000 d’entre eux ont versé le prix sang au cours des deux Grandes guerres… Aujourd’hui, Emmanuel Macron appelle à renommer des rues pour leur rendre hommage. Une décision apaisée et de bon sens. À quelques mois des élections municipales, on adresse une lettre ouverte aux maires de France et des Outre-mer, souhaitant que leur audace triomphe sur l’oubli et le qu’en-dira-t-on. ». Ajoutons qu’ils entendent interpeller les 577 députés français de l’Assemblée nationale afin que des concertations locales puissent se tenir dans chaque circonscription. »
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Le 26 août 2020, l’opposition politique a adressé une lettre à Issaka Souna intuitu personae, avocat à la Cour et fonctionnaire international nommé par le Président Issoufou Mahamadou pour présider la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Dans cette lettre d’une longueur exceptionnelle, l’opposition politique a rappelé à l’intéressé son passé, ses origines et les mérites dont il peut légitimement se prévaloir pour ne pas accepter de se compromettre dans la conduite orientée d’un processus électoral à tous points de vue taillé sur mesure. Si elle ne lui demande pas explicitement de démissionner, elle lui demande de ne pas oublier qu’il mène « une mission partisane et que cela va à l’encontre des intérêts du Niger et de son peuple ». Une lettre détonante, sans ambigüités et sans fioritures dont le Courrier a obtenu copie et qu’il livre à la lecture de ses lecteurs.
Monsieur SOUNA,
Vous comprenez sans doute qu’à ce stade ultime du processus électoral en cours ; un processus électoral porteur de conflits majeurs, qu’il y ait des Nigériens qui vous interpellent sur ce que vous faites et qui risque d’enflammer notre pays. C’est ce que nous avons décidé d’entreprendre afin que l’Histoire juge de ce que vous avez accepté, en toute responsabilité, de faire.
Nous avons surtout tenu à vous adresser cette lettre afin de vous rappeler d’où vous venez, qui vous êtes et comment vous avez construit votre chemin, patiemment, minutieusement, avec la détermination de réussir par vos propres efforts ; comment vous vous êtes forgé une carrière, dans le roc de la persévérance et de l’ambition d’être cité parmi les meilleurs, les dignes fils du Niger.
Monsieur SOUNA,
Vous avez, vous-même, reconnu et déclaré lors de la visioconférence des responsables des structures nationales d’organisation des élections dans l’espace CEDEAO, le 15 avril 2020 ; que, nous citons : « la nécessité d’un consensus politique s’impose, d’où la question d’un dialogue politique inclusif visant à trouver des dispositions pratiques et des solutions aux différents problèmes ». Mieux, vous avez souligné à vos pairs avoir adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, candidat investi du Pnds tarayya, pour lui « demander d’inviter les différentes parties prenantes aux élections, y compris la Cour constitutionnelle, pour que des solutions soient trouvées ensemble ».
Bien entendu, lorsque nous l’avons appris, nous avons été béats d’admiration. Que le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), que vous êtes, reconnaisse que le processus électoral actuel est plombé par un problème financier, certes, mais aussi et surtout légal et politique, est une preuve que vous êtes pleinement conscient de l’oeuvre de Sisyphe qu’on vous demande de conduire. Vous êtes, donc, conscient qu’on vous demande de mener une mission illégale, politiquement incorrecte et socialement porteuse de graves périls pour le Niger. Malgré tout ce qu’on vous fait porter en termes de responsabilités, face à l’Histoire et face au peuple nigérien, vous avez accepté, jusqu’ici, de faire les choses dans l’ignorance des problèmes que vousmême, vous soulevez et qui n’ont jamais trouvé les réponses qu’il faut. Ces réponses se trouvent, vous le savez, ça aussi, dans ce dialogue national inclusif dont vous avez personnellement reconnu que le Niger ne peut faire l’économie avant les échéances électorales à venir. En y allant sans ce dialogue, y a-t-il une autre façon d’être partisan ?
Lorsque vous avez partagé avec vos pairs de la sous-région les problèmes qui plombent le processus électoral nigérien, nombre de vos proches ont pensé et fait le pari que vous allez vous décharger de cette mission assurément impossible pour un homme soucieux de préserver son honneur et sa dignité. Par contre, de grands témoins de l’évolution politique nigérienne et qui connaissent vos accointances avec ceux qui dirigent actuellement le Niger, ont clairement laissé entendre que vous n’en seriez pas capable. Deux raisons leur tiennent lieu d’arguments et nous devons reconnaître qu’elles sont assez solides. La seconde nous paraît même imparable.
La première, c’est la manière policée dont vous avez usé pour présenter la situation. Si vous aviez été libre de vous exprimer, vous auriez probablement dit les choses de façon crue, dans le genre « un processus électoral biaisé, car orienté, planifié et organisé pour faire gagner un candidat et un camp politique connus de tous à l’avance. Un candidat et un camp politique qui ont élaboré une loi électorale à leur convenance et pour eux ; un candidat et un camp politique qui gardent la haute main sur le contrat signé avec l’opérateur technique ; un candidat et un camp politique qui ont mis en place des structures animées par des partisans, voire, dans certains cas, des parents ». Ils soutiennent, pour vous avoir connu depuis si longtemps, que vous faites partie de ces partisans appelés à la tâche et c’est ce que nous trouvons dommage. Nous allons vous dire pourquoi.
La seconde, c’est que l’opposition politique a publié un Livre blanc dans lequel vous apparaissez comme un partisan notoire du pouvoir en place avec lequel, à divers échelons, vous entretenez des liens troubles. Et si vous pouvez nier et réfuter ces accusations, vous ne pouvez ignorer le parti pris de ceux qui vous entourent, aussi bien au sein du bureau de la CENI qu’au niveau de la direction de l’informatique et du fichier électoral biométrique (DIFEB).
Monsieur SOUNA,
Nous promettions tantôt vous dire pourquoi nous trouvions dommage de vous savoir parmi ces partisans appelés à la tâche. C’est parce que vous êtes, nous allons le révéler à tous les Nigériens qui ne savent pas forcément d’où vous venez, d’une famille noble de la région de Dosso, précisément de la localité de Mokko où vous avez vu le jour il y a 66 ans, un village situé à quelques encablures de la capitale des Zarmakoye. Après la première phase de votre scolarité, vous êtes devenu un agent des services judiciaires, nous a-t-on dit. Juge de paix, vous avez notamment servi à Téra (à l’époque dans le département de Tillabéry) ; puis, avec une noble ambition de gravir les échelons, vous avez passé le concours d’entrée à l’université Abdou Moumouni de Niamey, à l’époque réservé aux fonctionnaires de l’Etat. De l’université Abdou Moumouni, vous êtes sorti avec une maîtrise en droit, un niveau de certification très honorable dans le contexte de l’époque. Avec ce parchemin en poche, vous avez intégré le cabinet de Me Yves Kouaovi, brillant avocat au Barreau de Niamey, en qualité de stagiaire. Ce stage vous a révélé comme un excellent avocat et votre carrière, appréciée de tous ceux qui vous ont côtoyé ou connu dans la profession, a été exemplaire.
En novembre 1991, le Niger sortait d’une conférence nationale souveraine. Cheffou Amadou, fonctionnaire international de l’OACI, en poste à Dakar (Sénégal) mais peu connu des Nigériens, est élu Premier ministre de la Transition politique devant conduire notre pays à ses premières élections libres et multipartistes. Vous figurez parmi les personnalités choisies pour faire partie de son gouvernement. Vous y étiez ministre de la Justice, du 7 novembre 1991 au 26 mars 1992. Mais vous n’y restez que peu de temps (quelques mois après votre nomination) avant de quitter votre poste ministériel pour reprendre en main votre cabinet que vous trouvez en train de péricliter. Par delà la raison officielle invoquée, il y avait sans doute, nous a-t-on confié, un désir d’indépendance, de justice et de liberté, toutes choses qui vous ont conduit à embrasser, d’abord la profession de juge de paix, puis d’avocat. Une bonne partie de votre vie a ainsi été dédiée à la défense et à la promotion de ces valeurs et votre carrière internationale, notamment dans le système des Nations unies, n’en est qu’une illustration.
Pour tout dire, vous avez été juge de paix, avocat et bâtonnier de l’Ordre des avocats du Niger, ministre de la Justice, fonctionnaire international au Bureau des Nations Unies pour le l’Afrique de l’Ouest et au programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) dans plusieurs pays d’Afrique dans le domaine de l’assistance électorale. Au sein des Nations Unies, vous été chef de la division de l’assistance électorale pour l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) d’août 2011 à décembre 2012. Vous avez dirigé plusieurs missions de coordination des programmes de réforme judiciaire de l’Union européenne au Niger ainsi que des missions d’observation électorale à Madagascar et au Burundi. Vous êtes aussi expert électoral auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Mention importante, partout où vous êtes passé, vous avez laissé le souvenir d’un homme pondéré, d’’esprit ouvert et plein de sollicitude.
Monsieur SOUNA,
Toutes ces étapes de votre vie, professionnelle bien entendu, ont laissé, rapportent ceux qui vous ont connu et côtoyé, avec qui nous avons eu l’heureuse idée d’en discuter, un souvenir unique : celui d’un fonctionnaire émérite, mais également d’un homme de conviction. Nous nous en sommes rendu compte lorsque, malgré vos relations, connues de tous, avec les autorités actuelles, vous n’avez pas pu vous empêcher de reconnaître que le processus électoral actuel que vous pilotez est plombé par un problème financier, certes, mais aussi légal et politique. C’était, là, votre coeur qui avait parlé. Mais, nous constatons, malheureusement, que vous n’avez pas su résister aux pressions partisanes. Car, en reconnaissant que le processus électoral est plombé par un problème financier, mais aussi légal et politique et qu’il faut nécessairement un dialogue politique inclusif avant les échéances électorales, nous nous attendions, au lendemain du sabordage de la plus récente tentative de dialogue, par le pouvoir — un sabordage que vous savez volontaire et délibéré — que vous jetiez l’éponge pour incapacité à mener votre mission à bon port.
Hélas, vous ne l’aviez pas fait et c’est dommage pour tout ce que vous êtes et ce que vous avez été jusqu’ici, par vos efforts personnels. « Si vous ne savez pas où aller, souvenez-vous d’où vous venez », a-t-on coutume de dire.
Sincèrement, nous vous plaignons, car nous avouons ne pas reconnaître l’homme dont on nous a parlé. Nous ne vous le cachons pas, ceux qui vous ont connu et côtoyé parient sur votre démission probable, persuadés que vous ne seriez pas capable de sacrifier votre nom et votre notoriété sur l’autel d’intérêts partisans qui risquent sérieusement d’entraîner le Niger dans un chaos sociopolitique. Vous savez bien que, si des solutions ont pu être trouvées à la question financière, le problème d’ordre légal et politique est loin d’avoir été résolu. Vous le savez et vous continuez tout de même.
Monsieur SOUNA,
Où est donc passé cet homme si fier, cet homme de convictions et de principes que nous ont décrit tant de personnes qui disent vous avoir connu droit dans vos bottes ?
De quoi avez-vous besoin, après tant d’années de service, au pays et à l’international, pour vous compromettre si gravement ?
Vous avez solennellement juré sur le livre saint de votre confession — une confession que vous avez embrassée contre vents et marées — de conduire ce processus électoral sans parti pris, au nom du Niger et de son peuple. Etesvous certain d’être en phase avec votre foi, votre croyance en Dieu ? Quel héritage laisseriez-vous à vos sept enfants et à vos proches en acceptant de porter la responsabilité d’un processus électoral que vous savez porteur de graves périls sur notre pays ?
Nous croyons devoir vous rappeler qu’au-delà de vos amitiés et de toute autre relation que vous pourriez être tenté de privilégier, il y a le Niger, votre pays, notre pays. Il y a aussi vos parents, vos proches et surtout vos enfants à qui vous devez penser. Demandezvous simplement si vous leur rendez ainsi service en acceptant de porter la responsabilité de piloter un processus électoral à tous points contestable et contesté, donc porteur de germes d’affrontements entre Nigériens.
Homme de droit, expert dans le domaine électoral imbu de l’expérience personnelle de votre pays, vous savez mieux que nous ce que veut dire légal et politique. Ayant affirmé, non sous contrainte, mais librement, que le processus électoral actuel fait face à un problème d’ordre légal et politique, nous nous attendions à vous voir déclarer qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Mais, il nous semble que vous avez fait votre choix, aussi douloureux soit-il pour les Nigériens, vos proches et vos enfants. Votre choix, c’est que vous avez décidé, de façon consciente et délibérée, d’ignorer les problèmes d’ordre politique et légal, de faire les choses selon le bon vouloir de certaines personnes qui vous semblent plus chères que tout, y compris votre pays qui risque d’en payer le prix cher.
Monsieur SOUNA,
Si nous avons tenu à vous interpeller personnellement sur la lourde responsabilité historique que vous avez accepté de porter, non pour le Niger mais pour des personnes, ce n’est pas, vous l’imaginez, pour flatter votre ego ou obtenir une faveur que ne saurait avoir votre conscience, votre foi en Dieu et votre attachement à votre pays. Nous avons entrepris de vous écrire, autant pour vous rappeler d’où vous venez que pour rappeler à votre bon souvenir, cette grave responsabilité que vous ne partagerez avec personne d’autre. Ni avec Mohamed Bazoum dont on vous dit ami, ni avec Issoufou Mahamadou qui, assurément, se plaira à dire qu’il n’a aucune responsabilité, ni directe ni indirecte, dans l’organisation des élections qui relève exclusivement, de par la Constitution du 18 novembre 2010, de la CENI. Devons-nous vous rappeler que la CENI est constitutionnellement chargée de « l’organisation, du déroulement, de la supervision des opérations de vote ainsi que de la proclamation des résultats provisoires » ? Vous êtes, donc, aujourd’hui et demain, le premier responsable, du point de vue légal, de ce qui adviendra.
Que cette longue lettre vous serve de livre de chevet ! Qu’elle vous permette, à défaut de vous départir de ce processus électoral que vous savez parfaitement biaisé, de ne pas oublier que vous menez une mission partisane et que cela va à l’encontre des intérêts du Niger et de son peuple.
Signé Amadou Djibo Ali dit
Max, pour le compte de l’opposition
politique nigérienne
(FRDDR, FDR, FOI, FP).
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Ces derniers temps, circule sur les réseaux un document administratif, en l’occurrence une lettre de recommandation, qui serait signée du Ministre de la Défense Nationale, Alkassoum Indatou. La lettre de recommandation en question aurait été émise au profit d’une société de droit privée nigérien, dont nous préférons taire le nom ici mais qui se trouve dans le document en question, intervenant dans le domaine des équipements militaires, auprès de fournisseurs étrangers, précisément russes, dans le cadre de commandes de pièces de rechange pour certains avions de l’Armée de l’Air nigérienne, de fabrication russe, principalement les Mi-35 et Mi-171. A supposer même que la prétendue lettre de recommandation fût vraie, authentique, quel mal y aurait-il eu dans la rédaction d’un tel document purement privé, relatif à une opération commerciale portant sur un marché public de livraison de pièces de rechange pour des types particuliers d’avions. En effet, ces pièces détachées, dont il serait question, dans cette lettre de recommandation, seraient destinées à la maintenance d’anciens aéronefs d’origine russe acquis par notre Armée de l’Air sur le budget propre de l’Etat. Ces avions avaient été commandés par le Niger bien avant le déclenchement de la guerre ukrainienne et ils sont toujours opérationnels. Et parce que la guerre en Ukraine a éclaté, il ne faudrait plus, alors, les utiliser et les jeter ainsi à la poubelle ? Ce ne serait pas, dans ce cas, responsable de concevoir les choses de cette façon, même si l’on veut trouver des cheveux sur un crâne rasé. Le Ministre de la Défense Nationale, Alkassoum Indatou, n’est pas un marchand d’armes, mais bien le Ministre en charge de tout ce qui concerne cet aspect des choses, par sa mission régalienne du secret-défense qui l’oblige à vérifier un certain nombre d’éléments, d’informations sur les sociétés intervenant dans le processus des marchés publics émis par ce département ministériel. Naturellement, la fameuse lettre de recommandation était fausse, car elle n’avait jamais été écrite par le Ministre de la Défense Nationale, Alkassoum Indatou, et aussi, la société prétendument bénéficiaire ne l’avait jamais adressée. En effet, dans un communiqué en date du 10 novembre 2022, le Secrétaire Général du Ministère de la Défense Nationale, le général de Brigade, Amadou Didili, avait formellement démenti l’existence de cette lettre de recommandation.
Pourquoi ce document était-il faux et comment avait-il été établi ?
Une intention de nuisance par le biais d’un piratage informatique D’entrée de jeu, le document publié sur les réseaux sociaux et dans certains journaux de la face n’était pas authentique au regard même du droit positif nigérien. En effet, pour attribuer un tel marché public, le Ministère de la Défense Nationale n’avait point besoin de délivrer une quelconque de lettre de recommandation au profit d’une société privée nigérienne, dans la mesure où l’état de la législation nationale ne prévoit pas ce genre de document, qui n’est pas, non plus, exigé par les firmes russes pour traiter en affaires de livraison d’équipements militaires de technologie russe. En règle générale, ces entreprises russes demandent aux partenaires privés un agrément de l’Etat dans lequel la société privée exerce, ou une caution de la part de ce même Etat. Par conséquent, ladite lettre de recommandation ne pouvait provenir du Ministre de la Défense Nationale, dans la mesure où un tel document n’existait pas dans la nomenclature des autorisations délivrées par ce Ministère pour ce type de contrats. Mais, comment cela avait pu-t-il arriver ? Une affaire digne d’un scénario à la Silicone Valley. Ah, le piratage informatique, la cyberattaque, qui sont, aujourd’hui, les moyens les plus sophistiqués pour commettre d’infractions pénales en toute impunité ! Mais, à l’instar de la Communauté internationale, le Niger s’est doté, en 2020, d’un dispositif législatif permettant de réprimer les infractions pénales commises par le biais de ce moyen électronique. Pourtant, lors de l’adoption par l’Assemblée nationale de cette loi, il y avait une levée de boucliers pour crier au scandale, accusant le régime de vouloir bâillonner les libertés publiques et privées des citoyens nigériens. Aujourd’hui, à la lumière de ce qui vient de se passer au niveau du Ministère de la Défense Nationale, les uns et les autres devraient faire amende honorable et présenter des excuses sincères aux citoyens qu’ils avaient abusés sur les enjeux de cette loi. Alors, les faussaires du jour dans cette affaire avaient tout simplement piraté le compte E-Mail de la société en question pour pouvoir être en possession de certaines données à caractère personnel de l’entreprise. Ce procédé ne nécessite guère une grande compétence informatique lorsqu’il s’agit d’un smartphone volé à son propriétaire qui y stocke des données à caractère personnel de l’entreprise qu’il dirige, car il suffirait simplement de pénétrer dans la boîte Mail de l’intéressé pour voir les différents courriers envoyés ou reçus par lui. Cela s’appelle tout simplement piratage du compte informatique d’un individu qui tombe sous le coup de la loi n°2019-33, du 03 juillet 2020, portant répression de la cybercriminalité au Niger. En effet, l’article 29 de cette dispose que : « Est puni d’une peine d’emprisonnement de six (6) mois à trois (3) ans et d’une amende d’un million (1.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA, quiconque commet une infraction par le biais d’un moyen de communication électronique ». Peuvent tomber aussi sous le coup de cette loi tous ceux qui ont pu se partager le document, sans chercher à vérifier, au préalable, l’authenticité dudit document avant de s’en servir, comme l‘ont fait certains médias instrumentalisés dans ce sens.
En accédant aux données à caractère personnel de la société en question, ces pirates informatiques ont pu y soutirer quelques informations pour concocter ladite lettre, souvent sur la base de données erronées, juste pour servir leur cause, c’est-à-dire celle de nuire. En effet, rien de tout ce qu’ils avaient écrit n’était vrai, à commencer même par la composition exacte de la société en question. Mais, qu’importe, leur intention était ailleurs, à savoir salir le Ministre de la Défense et nuire aux intérêts économiques de cette société nigérienne.
Voilà, de façon succincte, les conditions dans lesquelles ce document avait pu être échafaudé par ces comploteurs au petit art, voire lamentable ! Mais, à quelles fins tout cela est-il mené ?
A qui profite le crime ?
Les amateurs de polars de grandes enquêtes criminelles connaissent bien cette question des enquêteurs de la Brigade criminelle, une fois sur la scène du crime : à qui profite le crime ? Qui a intérêt dans cette disparition et qui se trouve dans l’entourage de la victime ? En l’occurrence, dans cette affaire, l’on sait pertinemment que les coupables de ce piratage informatique n’étaient que de simples exécutants au service des vrais instigateurs, c’est-à-dire ceux qui ont commandité l’affaire sans en être les auteurs matériels, comme on le dit en procédure pénale, mais qui n’en sont pas moins les plus grands bénéficiaires. Faut-il le rappeler utilement ici, le Ministère de la Défense Nationale avait, par le passé, défrayé la chronique avec le scandale politico-financier ayant caractérisé la passation et l’exécution de certains marchés ou contrats publics au niveau de ce ministère. La presse en avait, à l’époque, ses choux gras et le Gouvernement avait diligenté des inspections d’Etat au sein de ce ministère afin de tirer au clair tout ce dossier. Ces inspections avaient révélé des monstruosités énormissimes dans la passation et l’exécution de certains ou contrats publics, notamment des adjudicataires qui percevaient les 30% de démarrage, mais qui ne livraient rien. D’ailleurs, le traitement judiciaire de ce dossier n’est pas toujours clos, car, après la partie civile vidée par l’Agence Judiciaire de l’Etat, l’action publique suit son cours, au plan pénal.
A son arrivée à ce ministère, sous les instructions du Président Bazoum, Alkassoum Indatou avait tout simplement décidé de faire respecter l’orthodoxie budgétaire et financière en matière de passation et d’exécution des marchés ou contrats publics lancés par le Ministère de la Défense. C’est certainement cela qui dérangerait certains opérateurs économiques de la place bien connus, habitués aux vieilles méthodes par lesquelles ils commettaient leurs forfaits. Alors, comme ces opérateurs économiques auraient érigé le Ministère de la Défense Nationale en une chasse gardée, ils toléreraient moins l’intrusion de toutes nouvelles sociétés dans ce cercle très fermé de juteux marchés et contrats publics dont les règles de passation dérogent souvent au droit commun en matière de dépense publique. Ainsi, dès que ce ne sont pas leurs offres qui sont retenues, les voilà dans tous leurs états, grincheux, criant au scandale, multipliant les appels téléphoniques pour alerter leurs mentors politiques afin de mettre la pression sur qui de droit pour faire annuler ladite attribution. Mais, quand ce sont eux qui l’emportent, cela est normal, dans l’ordre naturel des choses.
Voilà, probablement, le crime commis, aujourd’hui, le Ministre de la Défense, Alkassoum, Indatou, pour avoir opté pour le respect de l’orthodoxie en matière de passation de marchés publics ou de délégation de services publics ! En lui attribuant la paternité de cette fausse lettre de recommandation, l’objectif visé était on ne peut plus clair de le présenter comme un ‘’vulgaire affairiste’’ aux yeux du Président Bazoum pour qu’il soit remplacé à ce poste, afin de confier ce ministère très pourvoyeur de marchés publics à quelqu’un qui ferait les affaires de ces milieux d’affaires ayant pignon sur rue. Les Nigériens connaissent ces individus qui croient qu’ils sont les seuls légitimes au Niger à postuler et à pouvoir décrocher les faramineux marchés et contrats publics. Ils sont dans tous les domaines, tant que cela sent les espèces sonnantes et trébuchantes, même quand il s’agirait de fournir des ‘’linceuls’’ pour couvrir des morts au Niger. L’argent-roi est leur religion et les marchés publics leur culte. Aujourd’hui, c’est peut-être la fin de tels privilèges qui les amène à courir dans tous les sens, surtout que certains d’entre eux doivent rembourser des sommes perçues au titre de frais démarrage pour les marchés qui n’ont jamais connu même un début d’exécution. Au Ministère de la Défense Nationale, on souhaiterait tourner définitivement cette page, d’où toutes ces gesticulations d’un combat d’arrière-garde de la part de ces individus véreux qui ont pris en otage les deniers publics. Zen, flegmatique et droit dans ses bottes, le Ministre Alkassoum Indatou n’est pas cette biche facile à abattre en vue de constituer le repas du soir du chasseur de nos steppes sahéliennes. Il n’a jamais été lié à la société en question pour un quelconque favoritisme pour lui attribuer des marchés publics. Du reste, ladite société n’en demandait pas aussi, car c’est une SARL légalement constituée et à jour au plan fiscal, qui ne prend jamais des avances de démarrage et qui exécute totalement ses contrats avant d’être payée. Tout le contraire de celles qui gesticulent et piaillent actuellement !
Dan Mallam
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Dans quelques jours le PNDS soufflera ses 31 bougies d’existence. Cela dépasse la durée d’une génération et pendant ce parcours glorieux plein de succès et d’aventures beaucoup d’eau a coulé sous le pont comme on le dit
Dieu merci le combat n’a pas été inutile dans son ensemble et particulièrement pour toi, car l’objectif visé a été atteint
Cependant comme dirait l’autre un bon chauffeur doit toujours regarder dans le rétroviseur.
En effet, c’est justement sur ce rétroviseur que j’aimerais t’interpeller tout en faisant l’économie de certains détails pour des raisons d’éthique ainsi que les valeurs et convictions ont fondé notre grand parti, le PNDS Au demeurant, dois-je rappeler que tout a commencé avec moi d’abord en tant que sympathisant et ensuite comme militant de première heure . Je parlais tantôt de rétroviseur afin de rappeler à ton bon souvenir ce qui était, ce qui fut et le vécu de ce parti que nous avions fait rayonner ensemble.
De tous les camarades de première heure du parti qui étaient embarqué dans cette belle aventure, dirais-je, exceptés les membres du présidium au regard de leur position administrative dans les structures du parti qui est ce militant qui a réellement récolté le fruit de son engagement ?
Pour amener le parti au pouvoir quel sacrifice n’ont-ils pas consenti au nom des idéaux du parti ?
Mais hélas ! Ce n’était que du mirage, car tu as su pendant tout ce temps feindre ton rêve personnel et ton relent capitaliste en te parant d’oripeaux d’un socialiste invétéré. Tu as su endoctriner galvaniser des enseignants innocents et crédules ainsi que quelques jeunes opérateurs économiques et une grande partie de la jeunesse nigérienne de l’époque qui croyait cette phraséologie révolutionnaire des socialistes nigériens en qui ils voyaient le salut avec l’instauration de l’égalité des chances et la fin de toutes les inégalités. Dans cette optique, ils ont engagé avec détermination le combat pour l’implantation et le développement du parti mais et surtout, chacun dans son environnement et sa façon à apporter sa contribution pour construire ton image de dirigeant visionnaire et rassembleur.
Cependant le masque est tombé depuis la crise de l’ AFC en 1994 pendant ton séjour à la primature, les militants du PNDS ont découvert ton vrai visage , mais malgré tout, les camarades obsédés par l’idéal poursuivi ont fermé les yeux pour continuer le combat de conduire le parti au pouvoir et cela dans des épreuves douloureuses car beaucoup ont perdu leur dignité, leurs familles, leurs emplois et leurs affaires, mais ils sont restés dignes et déterminés .
Dans le temps pour garder le contrôle de la situation et peut-être pour une autre raison que seul toi sais, des persécutions internes furent engagées contre certains camarades dont le seul tort serait leur esprit critique et qui était considéré comme un crime de lèse-majesté pour ton leadership incontesté et incontestable et ton règne absolu et sans partage à la tête du parti.
Tous tant que nous sommes devrons restés des sous-traitants pour toi même dans nos villages fortiori ailleurs;
Ceux qui sont épargnés ne le sont que pour des raisons de soumission d’usages ou de familles.
A cet effet, mes pensées vont à l’endroit des camarades ADJI GUIRGAM, professeur Boukari, premier président de la fédération PNDS TARRAYA de Niamey, Sabo Saidou, Maître Souley Oumarou, Adolphe Sagbo et bien d’autres nombreux camarades. Et tout récemment en pleine fièvre électorale le camarade Djoudout Amadou que tu as sacrifié au profit du parvenu Ousmane Idi Ango, qui, d’ailleurs t’a bien claqué la porte malgré la rançon, car la tête de Djoudout n’était que la rançon qu’il t’avait exigée.Sans oublier la torture morale que le camarade Massaoudou a subie et dont l’unique objectif est de déstabiliser les deux camarades potentiellement censés te remplacer en l’occurrence les camarades Bazoum ou Massaoudou.
Malgré, tous les camarades ont mené dignement le combat pour te porter au pouvoir avec beaucoup de soulagement et le sentiment d’un devoir accompli avec la conquête du pouvoir par le parti qui les a réunis autour d’un certain nombre des valeurs et d’idéaux. Enfin te voilà au pouvoir et bonjour la surprise !
Pendant 10 ans ils t’ont observé totalement déboussolés à l’épreuve de l’exercice du pouvoir d’Etat et qu’ils se demandaient si c’est réellement Issoufou le socialiste ou c’est un autre. Tu t’es construit un nouveau monde autre que le parti et ses démembrements même la tradition politique mondiale qui consiste à faire du président du parti le Premier Ministre a été impossible et toutes les institutions de la République ont été dirigées par tes désirs, les militants au diable.
Pour la nation et les autres alliances vécues je laisse au concernés d’apprécier le vécu.
Bref tout ça pour te dire combien tu as été injuste avec le parti et ses militants et te demander, puisque aujourd’hui tu as peut-être le temps de regarder dans le rétroviseur afin de comprendre pourquoi aujourd’hui tu n’as aucun défenseur sérieux et tu es devenu fragile et vulnérable aux yeux de ceux qui, autrefois, n’osent s’attaquer à toi.
Joyeux anniversaire !
Elhadj Mattamé
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Monsieur le Président du Sénat,
Avant tout propos, je voudrais transmettre á vous et á tous les sénateurs, mes salutations fraternelles, sans oublier celles de tous des concitoyens nigériens engagés, depuis le 26 juillet 2023, dans le combat pour la conquête de l'indépendance vraie et la souveraineté.
Nous avons appris que la chambre basse a auditionné, le 4 octobre 2023, á huis clos, la Ministre française en charge de l'Europe et des affaires étrangéres, Madame Cathérine Colonna.
S'inscrivant dans l'une des missions régaliennes du Sénat, á savoir le contrôle de l'action gouvernementale, son audition a porté sur des sujets d'actualité, notamment les derniers développements au Niger et au Gabon.
Le sujet qui, naturellement, a attiré notre attention, est celui relatif á la situation de notre pays, le Niger, victime d'une campagne d'intoxication et de dénigrement dans laquelle excelle dorénavant le gouvernement français, en panne de vision prospective dans le domaine de l'évolution de l'afrique en général et du Niger, en particulier. En effet, offrez bien les yeux, car les lignes sont entrain de bouger, de bien bouger, et sonnent la fin de la suprématie occidentale au profit d'un nouvel ordre mondial.
En somme, aucun pays n'a le droit de se proclamer unilatéralement gendarme du monde ou d'une partie du monde. C'est une nouvelle dynamique qui a pris court vos gouvernants qui sont toujours influencés par la pulsion coloniale. Difficile donc pour eux de digérer l'humiliation encaissée en Centrafrique, au Mali et au Burkina Faso. Le Niger, et nous le comprenons, est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
L'humiliation de trop. Au lieu de s'appaisantir sur les conséquences, il.aurait fallu prêter une oreille attentive aux causes. Malheureusement, ce qui fait défaut au gouvernement français de Macron, c'est une mauvaise appréciation de l'intelligence des situations. L'arrogance et le mépris ont provvoqué une cécité qui risque de précipiter Macron et sa politique africaine dans un abîme sans précédent.
Ainsi donc, depuis le coup d'état intervenu au Niger, le 26 juillet 2023, et qui a porté au pouvoir, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, en abrégé le CNSP, le peuple nigérien fait l'objet d'une persécution inique de la part du régime français.
Comment comprendre la tenue, dés l'annonce du renversement du pouvoir corrrompu, dictatorial et vassal, qui dirigeait le pays durant 12 ans, la tenue dis-je, par le Président francais, d'un conseil de défense.
L'Afrique et le monde étaient scandalisés, au regard d'une telle attitude qui finira par développer un profond sentiment anti-français, en passe de caracoler en tête des sondages du surréalisme politique et de la bétise humaine.
Puis, sur son instruction, sans pudeur, ni morale politique, la CEDEAO et l'UEMOA entrent dans la danse pour mettre le Niger sur le banc des accusés, faisant sortir au grand jour l'inféodation de ces organisations communautaires au service exclusif de l'impérialisme français.
Le peuple nigérien n'est nullement anti-français, mais il est fonciérement contre l'esprit d'asservissement et de récolonisation qui pointe á l'horizon.
Pour se faire, il faut que coûte que coûte maintenir le Niger et son peuple dans l'extrême pauvreté, car un ventre affamé est forcément en déficit d'énergie pour mener une révolte, donc plus facile pour les bourreaux de le garder dans le giron français au nom de la préservation des intérêts du colon.
S'en suivront des sanctions inhumaines, allant de certaines mesures draconiennes jamais prises de mémoire d'homme contre un pays, á une menace d'intervention militaire sur imjonction toujours de la France de Macron.
Fort heureusement, sur les 15 pays que compte la CEDEAO, seuls 3 pays semblent cautionner l'action belliqueuse envisagée par Macron contre notre pays, le Niger.. Il s'agit du Sénégal de Maky Sall, du Bénin de Patrice Talon et de la Côte D'Ivoire d'Alassane Ouattara.
Tous ces chefs d'états sont des tortionnaires de leurs peuples respectifs et des champions des coups d'état contre la constitution de leurs pays et adeptes de troisiéme mandat. Ils jouent donc leur survie politique que seule la junte française peut garantir. Le Président tchadien kaka en sait quelque chose.
A l'épreuve des faits, les projets de déstabilisation via les sanctions iniques et le déploiement des troupes françaises au bénin, au Sénégal et en côte D'ivoire, sans oublier les soi-disantes troupes militaires de la CEDEAO et les mercenaires recrutés á tour de bras pour le génocide au Niger semblent vouer á l'échec pour deux raisons: la mobilisation exceptionnelle du peuple nigérien autour de son armée, un peuple transformé en comités de veille pour parer á toute éventualité.
Cet échec de Macron dans la mobilisation des partenaires de la CEDEAO et le désaveu á juste titre de la communauté internationale, sont un revers inattendu, malgré la campagne savamment orchestrée, en vue de discréditer les nouvelkes autorités et le peuple souverain du Niger. Mais la junte française est difficile á cuir, car ce qui la caractérise est son ADN rancunier. Par conséquent, elle signe et persiste. Elle comtinue donc sous d'autres formes les opérations de déstabilisation.
Au nom de la réciprocité en diplomatie, dans la foulée. le Niger passe á une vitesse supérieure. Il franchit en effet le pas, en dénonçant les accords de défense militaire, en décrétant aussi persona no grata l'ambassadeur français accrédité auprés de notre pays Sylvain Itté et en donnant enfin un ultimatum pour que les troupes militaires françaises d'occupation quittent notre pays.
Le Président français, galvanisé par le mépris á l'égard du droit international, poussé par l'instinct du colon et la pulsion du négrier, donne un non recevoir catégorique á la décision souveraine des nouvelles autorités du pays et du peuple du Niger..
Finalement, la queue entre les pattes, la junte française décide honteusement de débarrasser le plancher. La prise du pouvoir que la junte française ridiculisait sur la base de renseignements erronnés livrés á chaud et dans l'émotion par les fugitifs du régime déchu, s'est transformée á une insurrection populaire, une véritable révolution menée par le peuple souverain.
Monsieur le Président du Sénat,
Je sais que les coups d'état sont proscrits par toutes les constitutions que nos pays ont d'ailleurs copiées á la virgule prés, auprés de votre France si généreuse en dictats, si condescendante et si paternaliste.La junte française doit faire son baroud honneur, car le ras le bol du peuple souverain se justifie au regard des archives que nous révéle la poubelle de l'histoire.
En 63 ans" d'indépendanve" notre pays est á son 5éme coups d'état.A cela, il faut ajouter plus 400 ans d'esclavage, 110 de colonisation et plus d'un démi siécle de néocolonialisme. Durant toutes ces périodes, le Niger a été pillé par vos ancêtres d'abord, puis par vos grand-péres, ensuite par vos péres, aujourd'hui par votre génération et vos petite fils rivalisent d'impatience pour reprendre le flambeau.
Tout ceci, au nom d'une civilisation qui n'est pas, loin s'en faut, un modéle exempt de tout reproche. Nous disons trop, c'est trop. Nous avons décidé de tourner définitivement cette page sombre de notre histoire commune comme la colonisation allemande qui a terrorisé le peuple français et qui a réveillé en lui le patriotisme, á travers la conquête pour l'honneur et la dignité perdues.
Monsieur le Président du Sénat,
Les mentalités ont changé, beaucouo changé. Le peuple nigérien s'est armé de connaissances et de cultures. Il s'est débarrassé de l'obscurentisme et de tout complexe de subordination. Il ne veut plus être dominé et malmené comme leurs ancêtres. Il est prêt á mourir pour recouvrer sa dignité et son honneur. Est-il difficile pour la junte française de comprendre ce cri de coeur? Où bien faut-il rappeler á cette junte française, ce message par sa qui caractérise un pan important de l'histoire de France que nous connaissons et qui est chargée de symboles...
Je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeler les méandres d'une France donneuse de leçons et qui a enregistré une panoplie de coups d'état que je me fais le devoir de vous rappeler:Je ne me suis pas préoccupé des auteurs, ni des circonstances, mais de l'entêtement des faits qui ne font pas bomber le torse. Souvenirs-Souvenirs:
1.Coup d'État du 18 fructidor an V
2.Coup d'État du 30 prairial an VII
3.Coup d'État du 18 Brumaire
4.Coup d'État de Malet
5.Coup d'État du 2 décembre 1851
6.Coup d'État du 2 décembre 1851 à Millau
7.Complot militaire présumé de 1877
8.Tentative de coup d'État du 23 février 1899
10.Coup d'État du 13 mai 1958
11.Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte
12.Loi du 22 floréal an VI
13.Plan Bleu (complot)
14. Putsch des généraux
Au regard de ce parcours pas du tout élogieux pour un donneur de leçon, vous conviendrez avec moi que le Niger n'a aucune leçon de morale politique á recevoir de votre pays.
En effet, le peuple nigérien est convaincu de l'ingratitude de la junte française de Macron pour laquelle ses parents ont versé leur sang pour sauver le peuple français de la domination nazie. Prés de 83.000 combattants nigériens, maliens et burkinabés sont tombés au nom de la France libre. Ce sont au total plus 150 000 africains de l'AOF que les balles nazies ont fauché pour que le peuple français soit libre, afin de restaurer et savourer une dignité perdue.
Ce rappel historique documenté a été d'silleurs notifié par Bassolma Bazié, ministre burkinabé de la fonction publique qui a livré le message du capitaine Ibrahim Traoré, chel de l'Etat du Burkina Faso, á l'issue de la 78éme assemblée des Nations-Unies.
Comprenez donc notre frustration face aux agissements dignes d'un chef de gang, pourtant en disgrâce et dont la pulsion coloniale l'empêche de se repentir.
Oui, face aux harcélements tous azimuts de la junte française, comprenez la profonde déception de cet allié hautement stratégique pour le peuple frére francçais qu'est le Niger. Dommage! Il a fallu l'arrivée au pouvoir d'un jeune président á la tête de votre pays pour foutre tout en l'air. Passez-nous l'expression, car impossible de se contenir, au regard de l'arrogance, du mépris et du gangatérisme d'un homme d'Etat chauvain et qui raméne tout á la taille de son nombril.
Monsieur le président du sénat,
Le peuple nigérien est un peuple qui se caractérise par sa résilience. Mais sâchez bien qu'il est capable du pire comme du meilleur pour sauver sa patrie de l'indignité et du déshonneur.
Je suis sûr que vous comprenez cette posture d'un peuple á la conquête de l'indépendance vraie et de la souveraineté.Le peuple nigérien ne doit nullement payer pour l'humiliation que la France a subie et continue de subir en Afrique, due essentiellement á une mauvaise grille de lecture de la politique étrangére de la junte française de Macron..
De ce point de vue, la politique de Macron et de son gouvernement est un vrai désastre qu'ils veulent diluer dans un ilôt de mensonges cousu de fil blanc, en inondant l'opinion publique française et internationale d'intoxications et d'opérations de dénigrements . Quand le mensonge est érigé en un logiiciel de travail, convenez avec nous que la sécurité et la paix mondiales sont en danger.
Monsieur le Président du Sénat,
Sur toute la ligne, les accusations contre le peuple nigérien et les nouvelles autorités militaires du Niger, de Madame Cathérine Colonna, la patronne de la diplomatie française, respirent profondément le mensonge.
Prenons un á un les principales articulations sur lesquelles , elle fonde son argumentaire.
1. Elle déclare devant votre auguste assemblée que" la société civile est financée par la junte et que les rassemblements sont financés á hauteur de 2500 fcfa par participant".
La mobilisation en faveur du CNSP a drainé en effet sur l'ensemble du territoire national la presque totalité de la population forte de plus de 25 millions d'âmes.. Faites donc le calcul:vous-même.
Lá où l'incohérence et le mensonge s'entre-déchirent, elle ose déclarer plus loin que dans deux mois, le Niger risque d'être confrontée á une famine généralisée. Si le CNSP est capable de donner á chaque manifestation la bagatelle somme de 2500 FCFA, tous les jours et pendant deux mois que durent les manifestations, vous conviendrez avec nous, qu'aucun nigérien ne sera affecté par la faim. Elle a donc menti.
2."Elle informe devant le Sénat que vous présidez "qu'un coup d'état risque d'intervenir ou tout au plus une grande déstabilisation interne".
C'est la même dame qui déclarait sur france 24, la chaîne de propagande de la junte française:"qu'ils feront tout pour faire échouer la transition"". Récemment, la junte française a commandité une opération de déstabilisation contre la transition au Burkina Faso et elle a lamentablement échoué.
Au nom donc de la légitime défense, le Niger ne sera pas seul dans ce combat et toute opération de déstabilisation sur le sol nigérien "ne sera pas une promenade de santé" pour la junte française et ses mercenaires.
En plus, il faudrait passer sur le corps des 25 millions de nigériens pour que la junte française puisse réaliser son funestre dessein. Elle n'a pas á elle seule le monopole de la violence et que Dieu nous en garde, au nom du bon vivre ensemble et de la quiétude mondiale.
3. Elle projette" la possibilité d'une guerre civile" qui opposerait des ethnies, les unes contre les autres. Impossible á réaliser au Niger ce que la junte française a réussi au Rwanda et en Libye. Notre pays compte 11 ethnies qui vivent en parfaite harmonie. due au brassage et l'ancrage culturel trés fort.
Dans chaque foyer nigérien, on découvre en effet toutes les familles, consolidé par les liens forts de mariage et de cousinage á plaisenterie. Aucun nigérien n'est assez fou pour s'entre-tuer pour être éternellement esclave au nom de la préservation des intèrêts d'un l'impéralisme mal servi par une junte française arrogante, terroriste et génocidaire. Lá encore échec et mat.
Monsieur le Président du Sénat,
Pour vérifier les mensonges á grande nature, le Niger serait prêt á accueillir une enquête sénatoriale et vous allez constater de visu que Madame Cathérine Colonna et son mentor cachent la vérité au peuple français sur la situation politique de notre pays. Nous ne ne demandons qu'á vivre en paix, en disposant d'une vraie indépendance et jouir de notre souveraineté.
Tout en vous réîtérant mes salutations fraternelles, je vous prie de recevoir le Salut patriotique du peuple siuverain du Niger.
Salou Gobi, Journaliste-Ecrivain et Professionnel de la Communication et ancien Ministre
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Excellence Monsieur le Président,
Suite aux sanctions extrêmement sévères et de tous ordres imposées à notre pays par la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) tenue le 30 juillet 2023, et de la montée des tensions dans notre pays et surtout de la grande incompréhension provoquée au sein de la société nigérienne, je n’ai pas manqué de penser au patron et grand-frère que vous avez été pour moi durant mon séjour à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à partir des années 80. En effet, ces sanctions sont, de notre point de vue, insupportables, inefficaces et inappropriées et auront des conséquences catastrophiques inimaginables sur le Niger et surtout sur ses laborieuses populations, déjà durement éprouvées.
Les populations nigériennes ne comprennent pas pourquoi elles devraient avoir à subir les effets des sanctions prises par les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO uniquement pour contraindre les auteurs du coup d'Etat du 26 juillet 2023 à rétablir l'ordre Constitutionnel et à restaurer le Président Bazoum Mohamed dans ses fonctions.
J’ai pu, régulièrement et à chaque occasion, expliquer à mes compatriotes que vous êtes un ami du Niger et que les mesures iniques prises ne pouvaient être cautionnées par vous. J’ai régulièrement rappelé aux uns et aux autres qu’aux Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale tenues du mois de Septembre 1997, alors que j’étais envoyé spécial en ma qualité de Conseiller Spécial du président de la République chargé des Questions Economiques et Financières, auprès du Directeur général Adjoint du chargé du Département Afrique que vous étiez, afin de solliciter l’ouverture d’un bureau de l’institution au Niger. Vous aviez alors sans hésiter, donné votre accord pour l’ouverture d’un bureau du FMI. Ce bureau devrait permettre d’assurer un suivi optimal des programmes d’ajustement structurel de la première génération aux conséquence sociales très élevées. Du fait de l’interruption du processus démocratique le 11 Avril 1999, ledit Bureau du FMI n’a pu ouvrir ses portes qu’en 2001, permettant ainsi un meilleur suivi de l’économie Nigérienne par les institutions de Bretton Woods.
Etant donné la forte préoccupation qu’expriment les populations nigériennes par rapport au Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, prévu ce 10 août 2023 à Abuja, dans la mesure où les sanctions sévères infligées à notre pays sont assorties d'une menace d'intervention militaire imminente, je ne peux que m’adresser à l’ami du Niger et des Nigérien.n.e.s que vous n’avez jamais cesser d’être et surtout au grand frère que vous avez toujours été pour moi, connu pour sa grande clairvoyance, sa sagesse, et sa hauteur de vue, dans l’espoir que vous preniez en compte les doléances du peuple Nigérien.
Ce peuple épris de paix ne souhaite que d’être accompagné pour réussir une transition politique apaisée, après ce qu’il considère désormais comme un coup d’Etat, ayant mis fin au pouvoir du PNDS-Tarraya qui n’aura finalement été victime que de sa mauvaise gestion des affaires publiques contraire à l’esprit de la Constitution et du Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits, de Maintien de la paix et de la sécurité.
Les Nigériens vous seront très reconnaissants pour tous les efforts que vous aurez à déployer pour la levée des sanctions contre le Peuple Nigérien et, surtout, convaincre vos Pairs que la démocratie qu’ils tiennent à défendre n’est pas qu’électorale au regard du dernier processus électoral qui a consacré l’élection du président Mohamed Bazoum, auquel j’ai participé, et qui n’a jamais été reconnu comme transparent et inclusif, même par la mouvance présidentielle, qui n’a pas hésité à soumettre l’intéressé depuis son élection controversée à un honteux chantage ayant abouti aux évènements du 26 juillet 2023.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.
A Niamey, le 10 Août 2023
Djibrilla Baré Mainassara
Ancien Auditeur Interne au Siège de la BCEAO
Délégué à la Conférence Nationale Souveraine (1991)
Ancien Conseiller Spécial du Président de la République
Candidat à l’élection présidentielle 2020-2021
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LETTRE OUVERTE
Excellence Monsieur le Général de Brigade, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l'Etat, chef suprême des armées.
Je suis Mme Kader Roukaiyatou Ali Hamani, nigérienne de père et de mère, africaine de sang et africaniste par Idéologie. Diplômée en sciences politiques puis en ADMINISTRATION ET ÉCHANGES INTERNATIONAUX en France ; je suis un pur produit du parlement des jeunes du Niger (député junior) et du parlement francophone à l’international.
C'est avec un cœur plein d'humilité et de franchise que je vous écris ces quelques notes afin que vous puissiez, dans votre noble parcours, franchir les obstacles multiformes, multipolaires et multidimensionnels.
De prime abord, mon Général, je m'en voudrai de ne pas faire un bref rappel sur les comportements et les actions qui ont déchiré le tissu social avant même l'avènement du 26 juillet.
Ainsi, sans avoir la prétention de connaître mieux que vous les différentes malversations assignées au régime déchu, je me ferai néanmoins un porte-voix des 26 millions de nigériens qui n'ont pas accès à vous, qui le disent tout haut à travers les marches de soutien, qui le disent tout bas pour ne pas encore tomber dans les pièges machiavéliques d'antan et ceux qui le pensent tout simplement mais se taisent pour espérer la justice divine. Allah fait justice sur terre avant même celle de l'au-delà. Aujourd'hui plus que jamais vous avez été l'instigateur et l'ange gardien de ce nouvel espoir tant rêvé par les nigériens. Ainsi vous venez d'activer la justice qu'Allah a promise aux traitres sur terre et vous avez promis de ne pas trahir.
Savez-vous qu'aujourd'hui à cause de leurs forfaitures des gens de même famille ne se parlent plus?
Savez-vous qu'aujourd'hui la méfiance a pris la place de la fraternité, du travail et donc du progrès ?
Savez-vous qu'à cause de la caporalisation de la société, la jeunesse est réduite en silence et leurs talents en arrogance ?
Savez-vous qu’hier, seuls les lèches-bottes avaient de la place?
Monsieur le président, beaucoup de nigériens vous pensaient également complice de cette situation car parfois dit-on du mal qu'il ne vient pas de ceux qui le font mais ceux qui le laissent faire.
Aujourd'hui Si Allah vous a laissé l'occasion de prouver le contraire, ce qui est déjà fait, c’est également pour prouver aux yeux du monde que vous aviez également les mains liées.
Excellence, vous êtes dédouanés de toute cette lourde charge et beaucoup vous ont pardonnés sans que vous l’ayez demandé.
Votre discours historique rappelant aux nigériens dans leur écrasante majorité, d'où ils viennent, confirme sans doute votre patriotisme.
Cependant mon Général, les nigériens attendent des actes concrets, productifs et décisifs. Il y'en a des milliers et vous en entendez chaque jour.
Je me permettrai de les classer en 4 catégories simplifiées.
- Les actes que vous connaissez et que tous les nigériens savent que vous maitrisez:
- Assurer la sécurité de tous les nigériens ;
- Promouvoir la transparence dans toutes les prises de décisions ;
- La lutte contre la corruption et les gabegies financières ;
- La traduction en justice de tous les malfaiteurs sans exception ;
- Le bannissement de la familiarisation des services et des institutions de l'Etat.
- Les actes que vous connaissez mais que bon nombre de nigériens ne maîtrisent pas:
- Les auteurs et les traitres de la nation doivent être suspendus et jugés ;
- Les accords secrets doivent être divulgués et abrogés ;
- Ceux qui ont été emprisonnés à tort doivent être libérés.
Les nigériens ont soif de la justice et de la vérité, donnez leurs en.
- Les actes que les nigériens connaissent mais que vous ne connaissez pas.
A ce niveau, le dialogue politique inclusif sera sans doute une référence mais comme ça ne regroupe pas tous les nigériens faudrait-il créer un cadre d'échange numérique où chacun écrira ce qu'il veut et pense pendant que les administrateurs feront le compil de toutes les doléances en pourcentage et en degrés d'urgence.
A ce niveau vous serez certain que vous avez touché la sensibilité de tous les nigériens.
A ce titre nombreux sont ceux-là qui pensent encore être sous une autre forme de manipulation des anciens dignitaires.
Mon conseil excellence, est que vous désubstantialiser sans tarder la triade (les deux ex chefs d'Etat et vous-même) afin de vous laver les mains complètement.
En effet le silence est expressif, mais le moindre bruit dans le silence est plus perceptible que le silence dans le bruit.
Alors "le Nigérien du 26 juillet " ne comprendra guère le silence pendant ces tapages médiatiques.
- Quatrième et dernière catégorie :
Les problèmes que ni vous, ni la majorité des nigériens ne connaissent.
A ce niveau les initiatives des oulémas et de toutes les couches sociales savantes du mysticisme ancestral sont à pied d'œuvre.
Donnez-leur le courage d'y continuer en insérant officiellement des prières et des jeunes collectives pour barrer la route aux vendeurs d'illusions et des néocolons.
Excellence Monsieur le président de la transition, Chef de l'Etat.
Ma modeste personne ne vous requiert ni un poste ni une ovation mais juste une reconnaissance de la franchise rarissime de nos jours.
Je voudrais savoir en retour que vous avez reçu mon message et que cela contribuera à éclairer votre chemin parsemé d'embûches mais aussi de noblesse.
Ma contribution à moi pour finir, se résumera en quelques lignes afin que vous puissiez prendre des mesures idoines, promptes et efficaces.
- Il faut garantir l'indépendance et la suprématie de la justice afin que dans l'avenir, le dernier nigérien craindra d'importuner son prochain et dormir en paix.
- Soyez sensible à ceux qui font du bon boulot peu importe leur coloration afin d'encourager l'excellence.
- Créez un cadre de vie harmonieux, un havre de paix au Niger en réconciliant les citoyens.
Mon Général, vous avez Évoqué les noms de tous nos ancêtres qui sont morts dignes en défendant les intérêts de la patrie.
Là-haut on est jugé en tant que lâche, traître ou soldat.
Ces ancêtres attendent que nous les rejoignions toutes et tous en tant que soldats et que l'histoire de la patrie puisse être écrite avec le sang de l'ennemi et les larmes des traitres.
Vous avez la plume et chacun des nigériens est disposé à faire partie de l'histoire mort ou vivant.
Une citation africaine disait que celui qui court parce qu’il a vu le lion ne sera jamais aussi plus rapide que celui qui court parce que le lion l'a vu. Autrement, il faut que tous les nigériens cessent d'errer par-ci par-là pour des dangers quelconques, il faut que chacun ait le courage de faire face au destin et de regarder sans avoir honte dans le miroir du passé et se dire que demain sera meilleur.
Excellence Monsieur le président du CNSP, président de tous les nigériens veuillez recevoir l'expression de ma plus haute considération ainsi que celle de tous les compatriotes.
Africainement et Nigériennement vôtre !!!
Mme Kader Roukaiyatou Ali Hamani
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Monsieur le Président de la République,
J’ai suivi avec un grand intérêt, à l’instar de tous nos compatriotes et les membres de notre communauté ouest africaine, la mission que vous avez eu à conduire en compagnie de vos homologues de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigéria, et du Sénégal, ce jeudi, à Bamako, pour tenter d’obtenir un accord sur la contestation qui secoue le Mali depuis maintenant plus d’un mois. Le tout dans le cadre du Protocole A/SP1/12/01 Sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance Additionnel au Protocole Relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité, régissant notre communauté. Votre mission faisait suite aux difficultés rencontrées par les deux premières missions dépêchées par la CEDEAO.
Les Africains dans leur ensemble fondent un grand espoir sur ce Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO par visioconférence que vous aurez à présider ce jour afin de trouver une solution consensuelle à la crise malienne.
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06 août 2020 - 06 août 2023, trois ans déjà que tu nous as quittés sur la pointe des pieds sans te retourner. En te rendant encore une fois cet hommage à la troisième année de « ton départ », j’ai en mémoire ce 10 novembre 2020 historique du prononcé du délibéré de la Cour de justice de la CEDEAO relatif au contentieux de la chefferie du Canton de Tibiri par Arrêt ECW/CCJ/JUD/26/20 pour lequel tu avais mis toute ton énergie de ton vivant.
La Cour communautaire avait en effet dit ce jour «qu’il y’a eu violation de leur droit à la non-discrimination et avait donc «Ordonné à la République du Niger de prendre les dispositions pour faire cesser la violation des droits de l’homme en rétablissant le droit du lignage Sarkin Aréwa à la succession de la chefferie du Canton de Tibiri ;»
Cette victoire administrative et judiciaire inédite t’appartient plus que tout autre, puisque ce n’était un secret pour personne, et je l’avais dit tantôt, tu étais notre combattant suprême. Un combattant de notre cause Aréwa, littéralement « espace de ARI », Akazama ARI, bien sûr, ton ancêtre lointain, fondateur de cet espace appelé Aréwa. Celui qui t’aura légué le nom BA’ARI, retranscrit BA’ARE par l’état civil du colon, signifiant en réalité les gens de ARI, afin de faire la différence avec tes autres cousins maternels avec lesquels ils partagent cet espace de l’Aréwa. Ta passion du célèbre Royaume du Rounkoundoum, qui en se scindant en deux (2) entités, a donné naissance au Takatsaba, correspondant au canton actuel de Guéchémé et au Royaume du Katarma, qui correspond, au centimètre près, à l’actuel Canton de Tibiri, j’en témoigne, était sans limites.
L’Histoire du peuple Arewa, la vraie Histoire, que tu as pu reconstituer à l’aide de décennies de recherches archivistiques menées de Niamey à Dakar (l’ancienne capitale de l’AOF) en passant par Kebbi et tous nos villages historiques que Birnin Falla, Douméga, Sakari-Kiada, Nassaraoua et Zoumbou aura été déterminante pour le rétablissement de nos droits légitimes successoraux mérite d’être contée aux générations pour lesquelles tu as pu consentir ces énormes sacrifices :
Notre illustre ancêtre, Akazama ARI, un prince du Bornou fut le fondateur vers 1600 de la chefferie originelle Sarkin-Aréwa qui, suite à des dissensions entre les descendants connut des démembrements qui avaient abouti à la création de six (6) entités souveraines : Aréwa-Nord (Matankari/Dogondoutchi) ; Katarma ; Takatsaba ;
Lido ; Kara-Kara et Zabori existant à l’arrivée en 1899/1900 des puissances coloniales anglaise et française.
C’est ainsi que la chefferie Sarkin-Aréwa du Katarma fut fondée vers 1784 par Toukouyou Maïyaki Maïdoka Moussa et son frère Na Allah Maïyaki Maïdoka Moussa qui, à la date d’arrivée des puissances coloniales Anglaise et Française, avait connu dix (10) souverains, répartis dans les cinq (5) principales cités ou agglomérations : Birni N’Falah; Nassaraoua ; Zoumbou, Douméga et Sakari/ Kiada.
Les descendants de Samna Karhé Tounkara nos cousins remontent l’origine de notre canton à la fondation par ce dernier d’une principauté indépendante (imaginaire) de Tibiri en 1849 avec l’aide de Sarkin Kabi Yacoubou Nabami d’Argoungou (1848-1854). En réalité, la création et l’évolution du canton de Tibiri, des actes du pouvoir colonial, sont une autre histoire succinctement rappelées, ci-après.
Le pouvoir colonial de l’époque organisa la partie Ouest du Katarma que lui rétrocéda l’Angleterre en 1907, en l’érigeant en un unique canton de Douméga par arrêté n°1277 du 31/12/1907 du gouverneur général de l’AOF Dakar. Ensuite, par trois (3) restructurations successives opérées en 1912, 1918 et 1935, le pouvoir colonial transforma le canton originel de Douméga, en actuel canton de Tibiri, avec transfert de son chef-lieu de Douméga à Tibiri en 1935 et substitution de la chefferie authentique Sarkin Arewa du Katarma. Le dernier Sarkin Aréwa, Chef de canton Maiyaki Ba’aré Kaka, grand-père de l’ex président Ibrahim Mainassara Baré, régna de 1912 à 1935 avec Douméga comme capitale.
Le village de Tibiri a été fondé vers 1800 par des Rouafawas qui l’avaient dirigé jusqu’en 1993. Samna Karfé était né entre 1818 et 1819, soit 18 à 19 ans après la création dudit village. Le village de Tibiri fut fondé par les Rouafawas venant de Birnin Fallah et des Gobirawas provenant de Tibiri Maradi (à l’origine du nom du village) à l’époque avec l’accord de Sarkin Aréwa de Nassarawa (1820-1854).
Le canton de Nassarawa a été créé en même temps que ceux de Tibiri et de Douméga nouveau par le même arrêté N° 1806 du 29/10/1912 du gouverneur de l’A.O.F. Mais ledit canton de Nassaraoua a été supprimé et rattaché au canton de Tibiri par décision N°27/02/1918 du Gouverneur du Niger à Zinder.
En 1935, l’unification des trois (3) cantons a donné naissance au canton de Tibiri (avec son ressort actuel).
C’est pourquoi la conclusion de la Cour de la CEDEAO était sans appel : «le rattachement administratif des cantons de Douméga et de Nassarawa à celui de Tibiri, (1912, 1918 et 1935), laisse intacts les droits successoraux des princes du Lignage Sarki Aréwa qui leur viennent de l’Histoire….En effet, le canton de Tibiri est indivisible et les princes Sarakounan Aréwa et l’autre lignage jouissent d’un même statut de prince héritier»…. Les droits de succession du lignage Sarki Arewa leur viennent de l’histoire. En effet, le canton de Tibiri est indivisible et que ses princes Sarkin Arawa et Goubés jouissent d’un même statut de la chefferie traditionnelle ».
La leçon à retenir de cette Histoire du Katarma, est qu’il n’y a jamais eu la création d’un principauté de Tibiri qui n’est que le fruit d’une imagination et le premier canton de Tibiri a été créé ex nihilo par le colon pour assouvir ses desseins de domination des citoyens qu’il a trouvé en 1906 quand la partie Ouest du royaume du Katarma lui fut rétrocédée par son homologue anglais qu’il désignait par indigènes.
Cette réorganisation était faite dans l’intérêt de l’administration coloniale, c’est pourquoi Marc Henri Piault1, a écrit : « Sans doute est-ce à Tibiri que le modèle français s’appliquait le mieux et sans que puissent encore se déceler les rivalités qui entrainèrent les administrateurs français à supprimer peu à peu les différentes chefferies rivales de l’Ancien Takarma, au profit d’un vaste canton de Tibiri ».
Pour toutes ces oeuvres, je puis t’assurer qu’avec ma soeur Baraka, ta veuve dévouée, tes enfants nous continuons à gaver ton âme des seules nourritures dont elle a désormais besoin pour ton repos éternel : nos prières.
Repose en paix au Firdhaous, Docteur Miko Issa.
A Niamey, le 06 août 2023
Ton petit frère Djibrilla Baré Mainassara –comme toi, Petit-fils et arrière petit- fils de Sarkin-Aréwa Maiyaki Ba’aré Kaka (1919-1954) et de Maiyaki Kaka Daoura (1876-1910), respectivement 12ème et 10ème Souverains du Katarma précolonial (actuel Canton de Tibiri)
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Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’élevage, M. Abadé Abouba, assurant l’intérim du Premier ministre, Chef du Gouvernement, SE. Brigi Rafini, a rendu hommage, hier après-midi, à l’Hôpital Général de Référence de Niamey, à la mémoire de feu Me Boubacar Madougou, décédé le mardi 1er septembre 2020, des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Des membres du Gouvernement ainsi que plusieurs autres personnalités, les membres de la famille et les amis du disparu, ont assisté également à la levée de son corps.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’élevage, M. Albadé Abouba s’est incliné devant la dépouille du défunt. Par la suite, une fathia a été dite pour le repos de l’âme du disparu. Le Premier ministre par intérim a ensuite présenté ses condoléances à la famille et aux proches du regretté.
Né en 1957 à Koré-Marina, commune de Tibiri, région de Dosso, feu Boubacar Madougou, après avoir adhéré au parti Convention Démocratique et Sociale (CDS) Rahama, a occupé plusieurs postes de responsabilité à tous les niveaux au sein du parti CDS avant d’être élu président de cette formation politique en septembre 2019. « Si tu as eu la confiance renouvelée des militants du parti CDS Rahama, c’est que tu as conjugué au quotidien les qualités suivantes : la patience, la tolérance, le caractère de rassembleur, la générosité, l’ardeur au travail, le don de soi ; mais plus que toutes ces qualités, tu es humble, tu respectes ton prochain, tu écoutes tout le monde au sein du parti, tu prodigues des conseils aux animateurs de toutes les structures du parti. Bref, tu es un leader et non un chef», a déclaré Chaibou Mamane, un compagnon politique du défunt dans une oraison funèbre. « Il est évident d’écrire et de dire que ta disparition crée un grand vide dans la direction du parti, de notre parti, car ton vœu le plus cher est de faire de notre parti une formation politique qui compte sur l’échiquier politique national », a-t-il ajouté.
Les confrères de feu Me Boubacar Madougou, de la Chambre des notaires, lui ont également rendu hommage en le qualifiant d’exemple à suivre. « Outre ses qualités humaines reconnues de tous, il a su s’attirer la sympathie avec un professionnalisme hors pair. Au cours de sa vie professionnelle, il s’est illustré pendant une décennie en défendant la cause du notariat, ce qui lui a valu cette dernière reconnaissance de la part de ses confrères. Me Boubacar Magoudou restera un exemple pour nous», a dit Me Boubacar Salao. Feu Me Boubacar Magoudou a laissé derrière lui 2 veuves et 7 enfants.
Issoufou A. Oumar(onep)
03 septembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Le mois dernier, dans un communiqué des conclusions de conseil des ministres, le Secrétaire Général du gouvernement portait à la connaissance de la nation, son intention de transmettre au bureau de l’Assemblée nationale la demande de levée d’immunité parlementaire d’un député et celle relative à la mise en accusation de deux anciens ministres. Depuis lors, rien. Du moins, les choses trainent.
Si les noms des personnalités concernées n’ont pas tardé à être connues, les demandes, elles, semblent être en longueur à l’Assemblée Nationale. Si bien qu’au sein de l’opinion, l’on commence à s’interroger sur ces requêtes du gouvernement, notamment si celles-ci pourront être examinées lors de cette session en cours qui s’achemine vers sa fin.
Débutée en mars dernier, la fin de cette session dite session des lois qui, conformément aux dispositions de la constitution, ne doit pas excéder 3 mois, est normalement prévue pour fin mars-début juin. Il ne reste donc pas plus de deux semaines pour le bouclage de la présente session. Alors même que les informations et les analyses sur les requêtes du gouvernement ne présagent rien de bon, en tout cas, rien allant dans le sens de satisfaire les demandes de l’exécutif. Il se susurre qu’en dehors des députés membres de l’opposition parlementaire, la majorité parlementaire compte en son sein un groupe hostile, favorable aux requêtes du gouvernement, principalement, celle relative à la mise en accusation des deux anciens ministres, en l’occurrence, Laouali Chaibou qui bénéficierait d’un fort courant de sympathie.
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Le discours paternaliste et condescendant des quatre chefs d’Etats de la CEDEAO, laquais du président français Macron, et certains membres de leurs gouvernements vis-à-vis de nous, à chaque fois qu’ils évoquent la question des sanctions illégales et criminelles imposées à notre pays en représailles au putsch militaire qui a évincé Bazoum, est totalement inadmissible.
Ils ont tendance à nous infantiliser, nous ‘’irresponsabiliser’’, en montrant que c’est nous qui ne voulons pas de la levée rapide des sanctions iniques de l’institution parce que nous ne refusons de faire ce qu’ils demandent. Dès les premiers jours de l’entrée en vigueur des sanctions le 30 juillet 2023, les Nigériens ont suivi avec une vive colère la sortie médiatique du président Ouattara de la Côte d’Ivoire commentant les effets drastiques de l’embargo sur les populations nigériennes.
‘’Ils [les Nigériens] ont commencé déjà à manquer sérieusement de nourriture et de médicament ; ils ne peuvent plus retirer plus de 10.000 francs par jour à la banque’’, a décrit Alhassane Dramane Ouattara (ADO) devant la presse ivoirienne, avec une réelle satisfaction teintée de cynisme sur le visage.
Quelques jours plus tard, c’est le ministre béninois des Affaires étrangères qui s’est livré aussi au même type d’exercice, se réjouissant des effets des sanctions et annonçant l’intervention imminente de la force militaire en attente de la CEDEAO au Niger pour libérer Bazoum des mains de la junte et le rétablir dans le fauteuil présidentiel.
Pour eux, les populations nigériennes n’ont aucune raison de se plaindre de la CEDEAO qui leur a infligé les sanctions illégales et sauvages, ils doivent plutôt s’en prendre à la junte militaire qui les a installés dans cette situation difdifficile de privation de nourriture, de médicament et d’argent frais.
Il suffit simplement que l’armée renonce au pouvoir en ramenant Bazoum au pouvoir et retourne dans ses casernes pour que la CEDEAO lève ses sanctions qui pèsent sur les populations. Cette conditionnalité irréaliste et insultante des présidents Tinubu, Ouattara, Sall et consorts vis-à-vis des populations nigériennes, qui soutiennent massivement la junte militaire, a été légèrement assouplie avec le temps.
Ils n’exigent plus la remise en selle du président déchu Bazoum, se contentant simplement de demander sa libération parce qu’ils continuent de le considérer comme un otage. Comme l’a souligné récemment M. Yusuf Tuggar, ministre nigérian des Affaires étrangères, qui a cru devoir s’inviter dans le bras de fer entre la CEDEAO et notre pays, comme une mouche dans une calebasse de ‘’Donou’’ bien assaisonnée. L’impertinent ministre nigérian des affaires Etrangères s’est permis de conditionner la levée des sanctions frappant notre pays contre la libération et l’accord d’un exil à l’étranger au président Bazoum, qualifiant au passage la junte d’être une association d’officiers supérieurs englués dans des dissensions internes au lieu de prendre à bras le corps le problème de l’insécurité armée liée aux activités des groupes terroristes.
Les 26 millions de Nigériens continueront de souffrir des sanctions illégales et iniques de la CEDEAO tant que Bazoum ne sera pas libéré et exilé, selon lui. Cette ingérence flagrante du ministre Tuggar dans un dossier dont la gestion relève d’une instance sous régionale montre à quel point la quête de souveraineté de notre pays est allégrement bafouée.
Si les présidents Tinubu, Ouattara, Sall et consorts pensent qu’ils peuvent nous imposer des conditionnalités de ce genre pour la levée de leurs sanctions illégales, ils se trompent d’époque et se fourrent le doigt dans l’oeil. Le Niger est un Etat souverain, pas une province de la France ou d’un de ces pays de la CEDEAO dont les chefs d’Etats obéissent comme des esclaves aux désidératas du président français Macron.
Bazoum Mohamed n’est pas un otage, encore moins un prisonnier politique ordinaire. C’est un président déchu qui doit répondre de ces actes de malgouvernance devant la justice nigérienne, comme l’exigent les Nigériens. Si c’est la libération et la facilitation de son exil qui conditionneront la levée des sanctions sauvages contre notre pays, les Nigériens n’accepteront le deal. C’est une question de souveraineté et d’honneur de la patrie. Il faut que les chefs d’Etats vendus de la CEDEAO le comprennent clairement.
Tawèye
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Deux jours après le décès de l’ancien président de la République, M Mamadou Tandja, à Niamey, les funérailles officielles ont été organisées au Palais de la Présidence, hier jeudi 26 novembre. Autour du Président de la République Issoufou, des hautes personnalités dont des anciens chefs d’Etat se sont réunis pour rendre les honneurs suprêmes de la Nation à celui qui a été un militaire loyal et patriote de carrière, un cadre de commandement dévoué, un ambassadeur exemplaire, un homme politique devenu président de la République visionnaire et pragmatique, bref un serviteur du peuple au sens vrai du terme.
C’est à 9 heures exactes que le Président de la République Issoufou Mahamadou est arrivé au Palais pour se joindre aux hommes et femmes allés se recueillir, avec lui, devant la dépouille de l’ancien Président que de nombreux nigériens appellent affectueusement « Baba Tandja » et prier pour le repos éternel de son âme. Après l’hymne national et la sonnerie aux morts, le corps est porté par des éléments mixtes des Forces de Défense et de Sécurité sous la direction du commandant du groupement national des Sapeurs-pompiers, le colonel Sidi Mohamed. Dans un silence total, les porteurs arrivent au pied de la table pour déposer le cercueil enveloppé du drapeau national contenant le corps de l’illustre personnage, suivis par toute l’assistance, de regards affligés.
Ce silence et l’émotion vive se lisant sur tous les visages dont certains en pleurs renseignent à suffisance sur la grandeur de l’homme, ce qu’il vaut et qu’il incarne pour les nigériens en général, représentés pour la circonstance par ce gotha réuni autour du Président Issoufou Mahamadou. Ce beau monde débout, têtes baissées et uni dans la douleur de la perte d’un monument qui a tout et tant donné pour son pays est là pour lui dire «Adieu». Comme toujours en pareilles circonstances, le moment de l’oraison funèbre est arrivé. Un de ses proches amis, collaborateurs en la personne de l’ancien Premier ministre et ancien médiateur de la République, M Mamane Oumarou, a eu l’insigne honneur mais aussi la lourde tâche de se mettre devant la dépouille de son ami pour prononcer ce discours d’hommage à l’illustre disparu. A pas lourds, Mamane Oumarou avance et arrive devant ce cercueil enveloppé du drapeau national contenant le corps de l’ancien Président de la République, celui-là même qui a été, pour lui, un collaborateur et un collègue, un compagnon politique, puis un président de la République pour parler de sa vie, sa carrière militaire, administrative, diplomatique et politique. L’ancien Président Tandja était avant tout un soldat, forgé dans la pure, dure et rude tradition militaire ayant intégré les rangs des Forces Armées Nigériennes en février 1963 après avoir été libéré de l’armée coloniale française qu’il a servie de 1956 à 1963. L’homme qui a une carrière militaire, administrative, diplomatique et politique bien remplie a servi exclusivement son pays, a dit M Mamane Oumarou soulignant que chaque nigérien était convaincu que sa «mission est justement d’être au service de ce peuple,
notamment de son monde rural, des femmes et de la jeunesse». Né en 1938 dans la ville de Mainé Soroa, dans sa carrière de soldat, l’ancien ami de longue date de Mamane Oumarou a gravi les échelons dans ce noble corps jusqu’au grade d’officier supérieur des FAN de lieutenant-colonel avant sa retraite en 1991. Hormis son parcours militaire, le Président Tandja a été un administrateur militaire aux qualités exceptionnelles que lui reconnaissait le général Seyni Kountché, alors Président du Conseil Militaire Suprême (CMS) dont lui-même était membre plus de 13 années durant. Ce qui lui a valu toute la confiance de son patron et compagnon qui l’a nommé préfet par deux fois (Maradi et Tahoua), puis ministre de l’intérieur durant son règne. Par la suite, il sera ambassadeur au Niger et à nouveau ministre de l’intérieur. Le couronnement de cette riche carrière de ce multi médaillé ayant bénéficié de hautes distinctions et décorations, a été la magistrature suprême que le peuple lui a confiée en 1999, une fonction qu’il exerça pendant plus d’une décennie avec pragmatisme et don de soi, comme toutes les autres fonctions qu’il a occupées au cours de sa longue carrière. En effet, a rappelé l’ami Mamane Oumarou, après sa retraite qu’il ne voulait pas tranquille parce qu’estimant qu’il pouvait encore servir son pays, Mamadou Tandja, qui a sacrifié sa jeunesse au service de la Nation nigérienne, s’est engagé en politique au sein du MNSD qu’il a dirigé plusieurs années, lequel parti politique lui a permis de se hisser à la présidence de la République. Et c’est là qu’il se révélera à l’ensemble du peuple nigérien et qu’il fera valoir davantage son pragmatique, qu’il fera preuve de son patriotisme pour le Niger et de son attention particulière pour l’intérêt général au-delà de toute autre considération, a laissé entendre l’ancien médiateur de la République. Au magistère qu’il a placé sous le signe de la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations, le Président Tandja a montré son attachement à la justice sociale et le respect des biens publics, a dit l’orateur le qualifiant d’homme de conviction et d’action prêt à tous les sacrifices. Il a déployé toute son énergie et fait preuve d’initiative pour réussir son pari de faire reculer la pauvreté au Niger, restaurer ou pérenniser la paix et la sécurité. Mamane de vouloir pour preuve la flamme de la paix qui a amené 17 fronts armés à déposer les armes dès le début de son 1er mandat. Pour la jeunesse, celui qu’on affectionne de «Baba Tandja» a redonné le sourire aux contractuels et aux étudiants, d’une part en procédant au recrutement sans concours et en augmentant le montant des pécules et d’autre part créant les IUT et dotant l’université et instituts de moyens conséquents et en institutionnalisant l’aide sociale aux étudiants non boursiers. Au plan politique, l’auteur de l’oraison funèbre a mis l’accent sur la paix et la stabilité institutionnelle ayant prévalu dans le pays sous son magistère, lui qui est l’initiateur de plusieurs cadres idoines de dialogue social et politique. Mamane Oumarou a conclu en disant que le peuple éploré du Niger et à qui il manque aujourd’hui, lui reste reconnaissant. A ses deux (2) épouses et ses dix (10) enfants qu’il a cités nommément les larmes aux yeux, l’ancien médiateur a exprimé la compassion et présenté les condoléances de la Nation, tout en ajoutant que c’est le peuple nigérien dans son ensemble qui devient orphelin avec le rappel à Dieu du Président Tandja Mamadou. A la fin de la lecture de l’oraison funèbre, une fatiah a été dite pour demander à Dieu de couvrir le défunt de bénédiction. Le Président de la République, après s’être incliné devant le cercueil en guise de respect, est allé présenter personnellement ses condoléances à la famille du disparu. C’est dans l’ambulance du groupement national des sapeurs-pompiers que le corps du Président Tandja est sorti du palais de la Présidence, devant une foule chagrinée, à destination de l’Aéroport international Diori Hamani d’où un avion l’amène à sa ville natale de Mainé Soroa pour le dernier et ultime voyage sans retour. Repose en paix Baba Tandja !
Zabeirou Moussa
27 novembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Le Président de la République, Chef de l’Etat Mohamed Bazoum a présidé le Vendredi dernier au Palais de la Présidence de la République, la cérémonie de la levée du corps de l’ancien ministre, Conseiller Spécial du Président de la République, M. Mohamed Boucha décédé le 24 Juin dernier à Niamey. C’était en présence du Premier ministre, Chef du gouvernement, Ouhoumoudou Mahamadou, de la 2ème Vice-présidente de l’Assemblée Nationale ainsi que des membres du gouvernement et des membres de la famille de l’illustre disparu partis rendre un dernier hommage.
L’émotion était perceptible sur les visages des uns et des autres au moment de la cérémonie. Compte tenu d’innombrables services rendus à la Nation, M. Mohamed Boucha a été élevé à la Dignité de Grand Officier dans l’Ordre National du Niger à titre posthume par le Chef de l’Etat. Dans l’oraison funèbre qu’il a lue, l’ancien ministre, M. Issoufou Bako a noté que le défunt Mohamed Boucha est né en 1966 à Tiguida N’Adrar. Il a fréquenté l’école primaire de Tiguida N’Tageyt de 1973 à 1981 puis le CEG d’Agadez de 1981 à 1985 où il a obtenu le BEPC avant d’intégrer l’Ecole Nationale d’Administration de 1990 à 1993 pour décrocher le DAP de contrôleur de gestion, option gestion et comptabilité des entreprises privées. Il a poursuivi ses études supérieures à l’ENA de 1997 à 2001 où il était sorti avec le diplôme d’Inspecteur central du trésor avec pour option finances/trésor. Il a ensuite suivi sa formation de 3ème cycle à l’université IFC de Ouagadougou au Burkina Faso de 2010 à 2011 pour l’obtention d’un Master II en Audit et Contrôle de gestion.
Rappelons que Feu Mohamed Boucha a servi à la régie et formateur en administration et comptabilité au service du personnel de l’intendance militaire des FAN entre 1987 et 2002 avant de s’installer à Agadez où il a mis en place son cabinet d’études comptables. Il fut également chef d’Antenne du projet de consolidation de la Paix du PNUD pour la réinsertion des ex-combattants dans l’Air et l’Azawak de 2003 à 2007, puis coordonnateur régional de l’USAID à Agadez de 2012 à 2013. Parlant de sa carrière politique, il faut noter que Feu Mohamed Boucha a occupé des hautes fonctions de l’Etat de 2013 à 2020. Il fut successivement ministre délégué au Budget, ministre délégué à l’Agriculture et à l’Elevage, et ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale. Depuis le 10 Mai 2021, Feu Mohamed Boucha était Conseiller Spécial du Président de la République. Il laisse derrière lui une veuve et trois enfants.
A l’issue de la cérémonie, le Chef de l’Etat a présenté ses condoléances à la famille du défunt. Le corps de l’illustre disparu a ensuite été transporté au cimetière musulman de Yantala de Niamey où il a été inhumé.
Laouali Souleymane(onep)
28 juin 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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« J’ai libéré neuf chefs terroristes que j’ai immédiatement reçus à la présidence de la République », a dit en substance le Président Bazoum Mohamed lors qu’une conférence des cadres qu’il a tenue le vendredi 25 février 2022. Un feu que ses conseillers et autres collaborateurs essaient depuis lors d’éteindre, sinon de circonscrire les dégâts. C’est le 2 avril 2021 que Bazoum Mohamed a été investi président de la République après des élections fortement controversées. Moins d’un an après — il bouclera son 12e mois de pouvoir dans un mois — il libère des terroristes…au nom de la paix, dit-il. Une raison jugée farfelue par l’opinion nationale, choquée d’apprendre, de la bouche du chef de l’État, chef suprême des armées et président du Haut conseil de la République, que des individus qui tuent, pillent et incendient le Niger, réussissent à se faire libérer dans des conditions troubles et selon une procédure pour le moins anticonstitutionnelle. Or, c’est avec une certaine fierté que Bazoum Mohamed l’a dit, précisant qu’il a parlé à ces sinistres individus le langage qu’ils comprennent. Depuis le chef de l’État nigérien parle et comprend le langage des terroristes. Car, un langage, ce sont des codes partagés. Bref, le Président Bazoum maîtrise ses codes et a dû les utiliser à bon escient. La polémique fait rage et dans les cas extrêmes, des doutes sont émis quant à la motivation réelle qui a présidé à la libération de ces terroristes. Des doutes, mais aussi des accusations formelles, les Nigériens ne comprenant pas que dans un pays où des hommes politiques et des acteurs de la société civile sont incarcérés pour des opinions politiques ou pour l’exercice de leurs droits constitutionnels, que des terroristes aient pu bénéficier de la mansuétude du chef de l’État, le commandant en chef des armées et le garant de la sécurité de ses compatriotes.
La paix, que le Président Bazoum a invoquée pour expliquer sa grande bienveillance vis-à-vis des terroristes libérés, est-elle obtenue ? Les partenaires du chef de l’Etat, à ce qu’on constate, n’ont jamais arrêté de tuer, de piller et d’incendier. Le 20 février 2022, à cinq jours de la conférence des cadres au cours de laquelle Bazoum Mohamed a fait ses révélations fracassantes, des terroristes ont encore frappé, massacrant 18 personnes et incendiant le camion qui les transportait. Pourtant, le Président Bazoum a parlé d’accalmie obtenue suite à ses démarches insolites.
Le Président Bazoum, qui souligne disposer de nombreux émissaires dans la zone, a parlé d’accalmie observable. Jusqu’à quand puisque l’accalmie n’est ni la reddition des terroristes, ni la fin du terrorisme qui frappe le Niger. L’accalmie, c’est une période d’apaisement décidée, soit de commun accord, soit de façon unilatérale. Si l’accalmie dont parle Bazoum Mohamed est réelle et qu’elle est consécutive aux démarches qu’il a luimême entreprises, les Nigériens, disent des observateurs, sont en droit de savoir jusqu’à quand va durer cette «période de grâce» avant de renouer avec les tueries sauvages.
À tous points de vue, les raisons avancées par le Président Bazoum pour procéder à la libération des terroristes qu’il dit avoir identifiés puisque les connaissant déjà à partir des fiches de renseignement lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, ne tiennent pas la route. « Je cherche la paix », a dit le Président Bazoum. Mais, la paix pour qui ? Car, les Nigériens, eux, sont loin de connaître la paix au nom de laquelle le président du Haut conseil de la magistrature a libéré ceux qui les tuent. Ça parle beaucoup, les gens se demandant si ce ne sont pas les mêmes terroristes libérés qui sont derrière les récentes tueries, en novembre 2021 à Banibangou (69 morts, dont le maire), puis à Tizegorou (18 morts, le 20 février 2022.
Laboukoye
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Le vendredi 24 mars dernier, le juge du tribunal militaire a libéré une quinzaine de personnes, dont des opposants politiques, détenues depuis quinze (15) mois dans l’affaire dite de tentative de coup d’Etat. Cette décision constitue un véritable désaveu pour le Président Issoufou Mahamadou et ses sbires qui avaient soutenu mordicus qu’un groupe de militaires et de civils voulaient renverser leur régime, alors même qu’on était qu’à quelques mois de nouvelles élections.
Même si certains analystes peuvent lui reprocher d’être tardive, la décision du tribunal militaire a quand même le mérite d’avoir permis à des pauvres pères de famille de retourner dans leurs domiciles, après quinze (15) mois de privation de liberté. Cette décision a aussi le mérite de démontrer que le pouvoir du Président Issoufou Mahamadou n’avait pas d’éléments matériels suffisants pour arrêter les personnes concernées, sinon il les aurait remis au juge qui a décidé d’un non-lieu en faveur des prévenus. Il ne reste donc plus à ce jour que les militaires et un civil dont le sort n’a pas encore été décidé dans cette affaire. Sans présager de ce que le tribunal va décider sur leur cas, on peut dire que l’affaire dite de tentative de coup d’Etat a tout l’air d’être un pétard mouillé. Et pourtant, le Président Issoufou Mahamadou et ses sbires en avaient fait une affaire très sérieuse à son temps. Dans son message à la Nation à l’occasion de la fête du 18 décembre 2015 et sans la moindre précaution, le Président Issoufou Mahamadou informa le Niger et le monde entier que son gouvernement venait de déjouer un coup d’Etat dont les auteurs voudraient même l’assassiner.
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Le Général à la retraite Moumouni Boureima dit Tchanga est finalement sorti de prison le 1er mars dernier, soit 4 mois après la liberté provisoire qui lui a été accordée le 28 octobre 2022 par la justice en première instance. Le Général Tchanga est poursuivi par la justice en compagnie d’autres personnalités politiques dont l’autorité morale du parti Moden Fa Lumana Hama Amadou, Seydou Tahirou, un éminent cadre dudit parti, etc., pour ‘’complicité de dégradation de biens publics et privés, incitation à la violence et à la haine ethnique, propagande régionaliste, propos à caractère raciste’’ suite aux violences postélectorales qui ont éclaté à Niamey après la proclamation des résultats globaux provisoires du 2e tour des élections présidentielles par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) donnant le candidat Bazoum Mohamed vainqueur, rappelle-t-on. En dehors des personnalités politiques, quelque 468 personnes seront aussi interpellées dans la rue parmi lesquelles des innocents qui s’étaient retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Après quelque 17 mois d’incarcération, le Général Tchanga et ses compagnons d’infortune comparaitront à la barre le 28 octobre 2022 pour un procès qui débouchera sur l’accord d’une liberté provisoire pour tous, à l’exception du président Hama Amadou, absent du pays pour cause sanitaire. Aussitôt la décision rendue, le parquet s’opposera à la remise en liberté du Général Moumouni Boureima uniquement. Ce qui n’a pas manqué de choquer au sein de l’opinion nationale où l’on a perçu l’attitude du parquet comme un acharnement inexplicable contre le Général à la retraite, qui est désormais libre de ses mouvements mais très affaibli par la longue détention. Dans ce dossier judiciaire relatif à la crise postélectorale, il ne reste plus finalement que l’autorité morale, Hama Amadou, à n’avoir pas comparu à la barre pour les motifs indiqués ci-haut. Depuis qu’il a été autorisé pour une quinzaine de jours à aller en France pour ses soins, il n’est plus revenu au pays. Une absence prolongée qui ne préoccupe guère le président Bazoum et les siens. Bien au contraire, ils s’en accommodent même, préférant qu’il continue à vivre en exil que de rentrer au bercail pour retrouver sa cellule de prison. Avec tout cela peut comporter comme risque de reprise des hostilités dans l’arène politique, alors que le régime est confronté ces dernières années à une multitude des crises qu’il n’arrive pas à juguler. La plus grave, c’est bien évidemment cette crise sécuritaire liée au terrorisme qui endeuille régulièrement des familles nigériennes et installe de nombreuses familles dans une détresse indicible. A cela est venue se greffer cette grogne sociale qui monte progressivement, du fait notamment de l’indifférence du régime face à la flambée débridée du coût de la vie et le nonrespect de ses engagements visà- vis des partenaires sociaux, en l’occurrence les syndicats des travailleurs qui ont décidé de déterrer la hache de guerre pour croiser le fer avec le gouvernement. Si le front politique s’invite aussi dans la danse dans ce contexte déjà suffisamment difficile, ça sera le coup de massue de trop pour un régime qui peine à apporter des solutions aux préoccupations des populations citadines comme rurales. Ceci étant dit, cette liberté provisoire accordée à Tchanga est perçue par certains analystes politiques comme une volonté de Bazoum de décrisper totalement l’atmosphère politique. Ce qui n’est vrai ! Les personnalités politiques emprisonnées relativement aux remous qui ont été enregistrés à Niamey ne devraient même pas l’être. Les propos qu’elles ont tenus pendant la campagne électorale n’ont pas un caractère aussi gravissime. Ils avaient juste servi d’alibi pour les renaissants, qui avaient déjà annoncé les couleurs à travers une sortie médiatique du Procureur de la République de l’époque, avant même la proclamation des résultats provisoire. Inventer des choses parfois surréalistes contre les opposants et les acteurs associatifs dérangeants pour les jeter en prison pendant un moment avec le saupoudrage de l’appareil judiciaire une stratégie fortement prisée par les Tarayyistes, qui ne veulent entendre aucune voix dissonante par rapport à leur gestion de l’Etat. N’est-ce pas grâce à cette stratégie inique et le concassage des partis qu’ils sont finalement parvenus à réduire l’opposition au silence total ? Ils n’ont plus aujourd’hui en face d’eux des adversaires politiques de taille, c’est désormais à l’interne que les rivalités se manifestent entre un président de la République qui cherche à imprimer sa marque à la gouvernance et des caciques qui veulent lui imposer la conduite à tenir. Combien de temps parviendront- ils le maintenir dans leur étau ? Nul ne saura le dire !
O.I
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Les Nigériens se remémorent encore, l'arrestation, comme dans un polar, de militants de l'opposition, au prétexte qu'ils envisageaient, en intelligence avec des militaires, de mener une action subversive pour renverser le pouvoir d'une part et de l'autre, avec le dessein funeste d'assassiner le chef de l'Etat, selon les propres dires du président Nigérien convaincu que le projet qui devait l'éliminer était en préparation et surtout que des frères d'arme poignardaient dans le dos d'autres frères. L'annonce, faite avec fracas, avait même surpris plus d'un Nigérien. Comment des gens qui ont régulièrement inscrit leur combat politique dans le cadre d'un parti politique qu'ils animent non pas dans la clandestinité mais officiellement, peuvent-ils choisir un tel raccourci quand ce ne sont même pas eux qui doivent manier les armes qui tuent ? Est-il concevable que celui qui s'apprête à se présenter à des élections puisse se détourner de cette voie pour une autre qui ne correspond à aucune éthique qu'il défend ?
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S’il y a encore des Nigériens qui doutent sur le fait qu’il existe ou pas de prisonniers politiques au Niger, il faudrait très vite qu’ils se ravisent ; car, toutes les personnes arrêtées en dernier lieu suite aux événements consécutifs aux dernières élections présidentielles ne sont rien d’autres que des prisonniers politiques en bonne et due formes. En principe la politique est terminée ; il faut donc le libérer. En effet, quelques soient les griefs retenus contre des personnalités comme Hama Amadou, Moumouni Boureima dit Tchanga, Abdou Maman Lokoko, Seydou Tahirou Mayaki et les autres, il faut reconnaître que les nigériens dans leur grande majorité ont fini de comprendre que ces gens ont été mis aux verrous juste pour que le plan électoral qui a porté Bazoum au pouvoir puisse se dérouler sans grands ambages. Ceci dit, à présent que cette mascarade a été consommée, malgré les récentes sorties presque désespérées de l’opposition politique, ces personnalités ne doivent plus continuer à croupir en prison. Pour la plupart, les griefs qui leur sont reprochés ont trait à l’incitation aux troubles et à la haine ethnique. Néanmoins, à bien y regarder, tous les partis politiques en compétition ont eu à user de ces deux créneaux. Le président Bazoum lui-même avait clamé haut et fort lors d’un meeting à Tahoua qu’après la proclamation des résultats, qu’il attend de voir celui qui oserait les contester ; et, qu’il mettrait systématiquement au verrou toute personne qui agirait dans ce sens Comprenez qu’avant même de connaitre les résultats, ces propos tenus ne sont rien d’autres que des menaces, une sorte d’intimidation ou même d’incitation à la violence. Comme pour dire à ses propres militants de se tenir prêts pour sévir contre les contestataires. L’autre argument, ethnique ou ethnocentriste n’est rien d’autre qu’une tradition dont se servent pratiquement tous les politiciens au monde. Allez le vérifier aux Etats-Unis, dans la plus grande démocratie au monde ; le candidat a toujours raflé le plus de scrutin dans sa région natale. Qui plus est ici au Niger où l’électorat des partis politiques s’aligne carrément sur la région d’origine du candidat.
Somme toute, il faudrait que les uns et les autres se ravisent. Les propos tenus par les personnalités incriminées relèvent de joutes électorales ; le combat était serré et l’émotion laissait libre cours à tous les excès, surtout langagiers. Certes, certains propos étaient un peu osés ; cependant, voyons ce que les autres d’en face ont dit ; examinons dans leurs contours les propos tenus par les autres candidats, notamment le président Bazoum lui-même. S’il vous plait, il faut qu’on arrête de se moquer du commun des mortels. Le nigérien n’est plus ce dupe d’avant les années 1990 qu’on embarque avec toutes sortes de subterfuges. On a compris ; les uns et les autres ont concocté et fait aboutir un processus entaché de faussetés, le tout cautionné et accompagné par les occidentaux, avec les sbires de la Françafrique en tête. Les prisonniers politiques doivent être libérés sans délais pour qu’ils retrouvent leurs familles et leurs camarades d’infortune.
Un autre argument qui plaide en faveur de la libération des prisonniers politiques, c’est le nouvel état d’esprit plein d’espoir que le président Bazoum cherche à imprimer à sa gouvernance. Certes, il est le représentant du Pnds-Tarayya ; il fait donc partie de l’armada socialisante qui est en train de dérouler un plan de gouvernance quasiment sous-régional avec l’aide des sbires socialistes français et des autres pays occidentaux. On pourrait donc dire qu’il ne ferait que s’aligner sur les actes posés pendant dix années par son Mentor Issoufou Mahamadou. Cependant, il y a lieu d’accorder un temps soit peu le bénéfice du doute à cet homme désinvolte qui a commencé à poser des actes surprenants à profusion. Même si l’on pense qu’il s’agit juste d’un démarrage forcé pour s’attirer la sympathie des nigériens qui ne veulent absolument pas de lui, il faut reconnaitre que certains des actes posés par le nouveau Président démontrent une volonté réelle de ne pas se laisser manipuler à volonté par son mentor et les caciques inutiles du parti. Rupture, il y a véritablement rupture entre le mentor et son dauphin. Les signes les plus tangibles se retrouvent dans ses tous premiers choix politiques, notamment celui des hommes autour de lui. On a certes réussi à lui imposer quelques personnalités. Cependant, le président Bazoum Mohamed est resté ferme quant à la taille de l’équipe gouvernementale.
De plus, la suppression de certains postes tautologiques, inutiles et budgétivores a été saluée haut la main par tous les nigériens meurtris par la politique de partage et de gabegie instaurée par l’ex président pendant dix années. Faites un peu le calcul de l’argent dilapidé dans la prise en charge des directeurs et chefs de cabinet des ministres, des conseillers techniques à la présidence, à la primature, à l’Assemblée nationale et dans certains projets stratégiques. Il y a aussi cette vague nouvelle de conseillers et d’attachés dans les préfectures, les communes, les gouvernorats et autres. Si réellement le nouveau président tient cette ligne fermement, il va s’attirer la sympathie de plusieurs nigériens ; il aurait rappelé aux nigériens la période du regretté Seyni Kountché qui n’a jamais cautionné la gabegie dans la gestion des affaires de l’Etat.
Pour cet élan que nous dirons salvateur, le président Bazoum doit se faire violence et libérer les prisonniers politiques. De cette façon, il aurait montré à la face du monde qu’il a véritablement besoin de composer avec tous les nigériens en tournant la page des joutes électorales. Car, pour réellement dépolitiser l’administration, pour panser les plaies des déchirures qui ont porté un coup dur à la cohésion et à l’unité nationale, il doit faire le premier pas en libérant non seulement les prisonniers, mais aussi en piochant parmi eux des compétences réelles pour les mettre au service du pays. Ce serait une première et cet acte pourrait servir hautement et durablement le pays qui est en proie à des assauts intempestifs des terroristes.
Car, la division, le manque de cohésion, l’ethnocentrisme et l’exclusion politique sont des trappes ouvertes pour l’expansion du terrorisme. La meilleure arme pour lutter contre le terrorisme est une adhésion totale de la population à la gouvernance en place ; on aurait ainsi fermé les portes à la délation, à la trahison, à la lâcheté, des tares dont profitent les terroristes pour s’infiltrer dans la société et sévir par conséquence.
D’ores et déjà, le plus vieux des conseillers à la Présidence, en l’occurrence Sanoussi Tambari Jackou a déjà pensé à cette option qu’il a proposée à Issoufou avant de quitter le pouvoir. Lettre morte ; influence malsaine des brebis galeuses qui ont ligoté la volonté de l’ex président dix années durant. Résurgence aussi des tares comme l’intolérance et la rancoeur. Le Président Bazoum doit tenir compte de cette option et agir très vite, avant qu’on ne réussisse à lui imposer des conseillers occultes et rancuniers qui vont le détourner de cette vision. Dans tous les cas, l’opposition politique est encore là et elle continue à contester la victoire de Mohamed Bazoum à la Présidence de la République. De ce côté aussi, il a besoin de calmer les ardeurs des uns et des autres pour les dissuader d’abandonner leur ligne afin de saisir sa main tendue. A bon entendeur salut.
Mallam
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Au Niger, après quinze mois de détention, une dizaine de personnes accusées d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat ont finalement bénéficié d'un non-lieu et ont recouvré la liberté. Parmi elles, des militants et élus de l'opposition, des ex-douaniers et deux militaires. Un certain nombre de soldats restent eux détenus. Tous avaient été arrêtés dans le sillage de l'annonce d'une tentative de coup d'Etat présumée contre le président Mahamadou Issoufou en décembre 2015. Le député de l'opposition Issoufou Issaka était l'un de ces détenus. RFI l’a interrogé.
Issoufou Issaka, troisième vice-président de l’Assemblée nationale du Niger, n'a pas encore décidé s'il allait porter plainte contre l'Etat pour ces quinze mois de détention abusive selon lui. Mais il se dit déçu par tant de violations des lois de son pays.
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Communiqué de presse : Ce Mercredi 03 Mai 2017, les journalistes nigériens célèbrent à l'instar de leurs collègues du monde entier, la Journée Internationale de la Liberté de la Presse. En cette belle journée, nous avons une pensée particulière pour notre confrère Baba Alpha, journaliste au Groupe de Presse Bonferey, incarcéré à la Maison d'arrêt de Niamey depuis le 03 avril 2017 pour une "présomption de faux et usage de faux en écriture publique", et à son collègue du Groupe de Presse Canal 3, Ulric Benjamin, violemment agressé par des éléments de la police nationale le 10 Avril 2017, lors de la manifestation des étudiants sur le campus de l'Université Abdou Moumouni Dioffo.
Nous sommes particulièrement préoccupés par les menaces, intimidations, le non-respect par les pouvoirs publics des textes qui militent en faveur d'une presse professionnelle et indépendante, l'instrumentalisation de l'appareil de l'Etat pour mettre au pas les journalistes qui critiquent le régime, etc.
Le Groupe de Presse Alternative, la Radio et Télévision Labari, la Radio et Télévision "Bonferey", la Radio et Télévision "Ténéré", la Radio et Télévision "Canal 3", le bihebdomadaire "L'Evénement", l'Hebdomadaire "Le Courrier", le quotidien "L'Enquêteur", retrait de l'accréditation à la Correspondante de TV5 au Niger, Nathalie Prévost, en sont quelques exemples illustratifs.
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Au Niger, il n’est pas bon d’être journaliste depuis l’avènement de la méchante loi sur la ‘’cybercriminalité’’, une trouvaille du régime, qui n’est ni plus ni moins une solution de contournement pour mettre progressivement l’ensemble des journalistes indépendants et leurs organes sous le règne de la pensée unique.
Comme son nom l’indique, la loi sur la cybercriminalité sert à freiner l’activisme des pirates en informatique, qui usent des programmes malveillants (virus) à des fins criminelles pour dérober des codes d’accès à des comptes bancaires, subtiliser des données importantes et hautement stratégiques ou pour aider des groupes criminels à faire prospérer leurs activités illicites, comme le blanchiment des capitaux. Tel est le dessein de toute politique publique en matière de lutte contre la cybercriminalité, mais tout sauf à faire d’un simple délit commis par voie de presse une préoccupation à part entière. Néanmoins, au Niger le dispositif juridique sur la cybercriminalité, tel qu’édicté, est manifestement dirigé contre la presse indépendante et à de fins de répression des journalistes et activistes des réseaux sociaux très critiques, en cette fin de règne d’Issoufou Mahamadou et à quelque quatre à cinq mois des élections générales. Désormais, la forte propension du régime d’Issoufou Mahamadou à faire un usage régulier de la loi sur la cybercriminalité ne fait l’ombre d’aucun doute. Deux journalistes ont déjà fait les frais de cette méchante loi et plusieurs autres courent dorénavant les risques de leur privation de liberté.
La journaliste-blogueuse Samira Sabou garde prison depuis bientôt deux mois. Le journaliste d’investigation Ali Soumana a été interpellé et gardé à vue le 12 juillet 2020, avant d’être libéré deux jours plus tard. Après son emprisonnement en 2017 pour ses révélations sur des faits de corruption, celui-ci va être inquiété, cette fois ci, du fait qu’un de ses écrits sur la série des scandales financiers révélés en février dernier par un audit au ministre nigérien de la défense publié dans son propre journal «Le Courrier», ait été largement relayé par les activistes des réseaux sociaux.
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Le jeudi 23 juillet 2020, alors que le Président Issoufou se trouvait au Mali pour une ultime médiation des chefs d’Etat de la CEDEAO dans la crise malienne, les fronts de l’opposition politique ont rendu public un livre blanc sur le processus électoral en cours. Un livre blanc d’une quarantaine de pages dont le canard en furie a reçu copie et qui met à nu les ramifications des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), de la Direction de l’informatique et du fichier électoral biométrique (Difeb) ainsi que de la Cour constitutionnelle (Cc) avec le Pnds Tarayya, le parti au pouvoir. Synthétisées dans trois tableaux distincts, ces ramifications, traduites par des rapports, soit de nature partisane, soit d’ordre personnel ou familial des membres des trois structures centrales de l’organisation des élections, laissent entrevoir un processus électoral biaisé à la base. Le parti pris des personnes épinglées, sur la base des relations mises en évidence, ne laisse aucun doute. D’ailleurs, l’on n’a encore enregistré aucun démenti des mis en cause, encore moins des institutions concernées. C’est le silence total. Pourtant, les accusations dont ils sont l’objet sont d’une extrême gravité. Le livre blanc de l’opposition enlève tout crédit à la neutralité de la Ceni et de son président .
Pour l’opposition, « la rupture de confiance entre elle et ces institutions s’explique par les relations, sinon familiales ou amicales, du moins partisanes, que les membres de ces entretiennent avec les premiers responsables du pouvoir en place ». Le cas Issaka Souna, en particulier, est assez illustrati de ce qu’on peut apprendre sur les membres de la Ceni. Décrit comme un militant du Pnds, Me Souna est un associé à Me Coulibaly Moussa, conseiller juridique du président de la République et ami personnel de l’imprimeur attitré de la Ceni. Mieux, l’opposition rappelle qu’en 199, « l’opinion nationale se souvient de ce qui se serait passé à cette époque si l’armée n’avait pas imposé au chef de la junte militaire au pouvoir, Daouda Malam Wanké, une neutralité absolue dans le jeu démocratique, une prise de position appuyée par un communiqué officiel de l’ambassade des Etats Unis au Niger ». « Enfin, indique l’opposition, Me Souna tient des réunions d’information en violation de son serment confessionnel avec les seuls partis de la mouvance présidentielle ». Des informations qui enlèvent tout crédit à la neutralité de la Ceni et de son président.
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Etant la tutelle de la CNPC, cette compagnie chinoise qui a illégalement licencié des travailleurs nigériens qui ont juste revendiquer des droits, le Ministre du Pétrole, Foumakoye Gado, n’a posé aucun acte, en tant qu’autorité compétente, pour faire entendre raison à la CNPC qui refuse de s’exécuter devant une décision de justice. Par son silence qui ne se justifie aucunement pas dans cette affaire, le Ministre Foumakoye Gado ne peut qu’être qualifié par les nigériens comme complice de la CNPC dans cet affront fait à la justice nigérienne. Sous d’autres cieux, cet acte gravissime ne saurait être toléré. Dommage que chez nous, c’est l’autorité même qui se taise face à des « insultes » contre la République.
09 novembre 2018
Source : L'Evènement
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On ne cessera jamais de le dire assez, la gestion politique du régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou, durant une décennie, en dépit d’énormes ressources financières mises à sa disposition par les bailleurs de fonds internationaux, figurera très certainement dans les annales noires du Niger contemporain. En effet, derrière des concepts désincarnés, des slogans trompeurs et d’arguments spéciaux de tout ce qui aura constitué le cheminement politique d’Issoufou Mahamadou, pendant une trentaine d’années, se dissimulait, en fait, un grand monstre politique, un fin démagogue et un impitoyable imposteur démocratique. Le personnage se voulait et se voyait vertueux sur toute la ligne, se posait en donneur de leçons de bonne gouvernance et de démocratie, mais, à l’épreuve du pouvoir, ce fut la consécration du pouvoir personnel que l’on aura observée chez lui, dont les répercutions seront profondes et durables sur le devenir du pays. On voit, aujourd’hui, une des illustrations les plus éloquentes de l’exercice du pouvoir suprême à des fins purement personnelles, claniques et partisanes, avec le cas de l’ancien Haut Commandant de la Garde Nationale, Sidi Mahamadou, qui vient de faire parler de lui d’une manière rocambolesque dont seul le régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou détient le secret. Riche, très riche comme Crésus, ce muezzin défroqué (on raconte qu’il a séjourné au Soudan dans ce cadre) qui aura troqué le minaret contre le béret rouge, Sidi Mahamadou, est l’incarnation vivante de la ‘’issoufoumania’’ qui aura caractérisé la gestion du pays durant les deux mandats précédents. Jamais, dans l’Histoire du Niger contemporain, la corruption, les détournements de deniers publics et l’enrichissement n’auront atteint un tel niveau d’intensité que sous ce régime dit de la renaissance du Niger. Le cas de Sidi Mahamadou illustre parfaitement la gestion paternaliste et patrimoniale instituée par Issoufou Mahamadou, dont les suites logiques viennent rattraper, en pleine figure, son successeur actuel, Mohamed Bazoum. Disposant d’un géant coffre-fort à son domicile où s’entassaient de grosses liasses de billets de banque, Sidi Mahamadou apparaissait dans un des rôles du légendaire film de Jean Fernandel, ‘’Ali Baba et les 40 voleurs’’, celui bien entendu des voleurs, pendant que le fiston incarnait celui d’Al Baba’’, le ‘’voleur des voleurs’’. Chez nous, au Niger, cette situation cocasse est exprimée par cet adage populaire : « Zey na zey zeye, tchétchico si » (« Un voleur a volé un autre voleur, point de revendication ! ») ! Malheureusement pour le pauvre Sidi Mahamadou, voulant prendre le contre-pied de cette idée courante, il l’aura appris à ses dépens, en tentant de retrouver les sommes que son gamin de 15 ans réussissait à soutirer du coffre-fort de papa, dont il avait appris par coeur la combinaison, à force de perspicacité. Ce fut alors pour le bambin la découverte de la caverne d’Ali Baba, un filon d’or dans lequel il venait puiser très régulièrement de quoi aller ‘’mettre le feu en ville’’, comme on dit couramment, avec une bande d’ados gâtés comme lui. On raconte que ce n’est pas moins d’une centaine de millions de nos francs que le gamin de Sidi Mahamadou aurait réussi à soustraire de cette caverne de billets de banque, jusqu’à ce que le père s’aperçût, un jour, de la situation. Automatiquement, la question qui viendrait à l’esprit est celle-ci : Combien y avait-il dans ce coffre-fort, pour qu’une telle opération fût passée inaperçue de la part du dépositaire paternel, pendant un laps de temps ? Ensuite, où est-ce que l’ancien Haut Commandant de la Garde Nationale, qui n’était pas dépositaire attitré de deniers publics, a-t-il trouvé tout cet argent ? On parle de milliards qui se trouveraient thésaurisés par l’ancien patron de la Garde Nationale !
Voilà, une fois de plus, un nouveau casse-tête que devra résoudre, dans les jours à venir, le président Bazoum, déjà fragilisé par les cas d’Ibou Karadjé (le scandale de la Présidence), du Ministère de la Défense Nationale (MDN) et bien d’autres sales casseroles du régime de la renaissance Acte I et II filées, comme des patates chaudes, à Mohamed Bazoum !
A présent, ce que tous les Nigériens attendent du président Bazoum, c’est de voir la suite qu’il donnera à cette affaire. En effet, au regard de ce qui vient de se passer au niveau de la Garde Nationale, il serait recommandable de la part du président de la république d’y envoyer une inspection d’Etat, afin de faire toute la lumière sur la gestion de cette institution sous le commandement de Sidi Mahamadou.
Les citoyens nigériens espèrent que ce limogeage sera sans préjudice de l’obligation d’inspecter cette gestion manifestement douteuse, pour que cela puisse servir de leçons pour les nouveaux responsables de ce grand corps d’Etat. Cependant, beaucoup d’entre eux restent tout de même très sceptiques quant à la possibilité réelle du président Bazoum d’aller au-delà de l’acte formel pour passer à l’action, pour sévir contre les cas flagrants de mauvaise gestion, de corruption et d’enrichissement illicite de la part d’un régime politique auquel il avait lui-même appartenu, et dont, aujourd’hui, il est le premier héritier. Combien de ces cas pareils sont-ils légions, aujourd’hui, dans notre administration publique, dans les institutions étatiques et les corps habillés de l’Etat, dans l’indifférence générale du président Bazoum, sans que celui-ci puisse décider solennellement de mettre fin à cette impunité si caractéristique du Niger d’Issoufou Mahamadou ? Ces cas sont nombreux et flagrants, visibles, palpables, se passant souvent de tous commentaires, et qui témoignent de l’esprit de désinvolture et surtout du manque inadmissible du sens de l’Etat et des responsabilités de la part du concepteur et géniteur du creux Programme de la renaissance, lequel qui se sera révélé, dans les faits, comme une grosse arnaque politique, exactement comme celle consistant à vendre de la…glace à un esquimau ! Après le MDN, c’est autour de la Garde Nationale d’être sous les rampes de l’actualité brûlante, avec l’exubérance de Sidi Mahamadou pour un niveau d’enrichissement qui dépasse l’entendement humain, dans un régime qui professait à cor et à cri les vertus de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, de l’impunité ! Mais, en réalité, le régime de la renaissance n’était ni plus, ni moins qu’une vaste entreprise de prédation des ressources publiques conçue et mise en marche par Issoufou Mahamadou et son clan politique, qui essaime, aujourd’hui, dans toutes les hautes sphères de l’appareil d’Etat. Le mal semble donc profond et durable, et seule une thérapie de choc, à la hauteur de la gravité de ce cancer social, pourra permettre de guérir le Niger d’aujourd’hui et de demain.
Une chose demeure cependant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car, tôt ou tard, les cadavres putréfiés et gonflés du régime de la renaissance finiront par remonter à la surface, et quant à ceux dissimulés dans des placards, la nauséabonde odeur issue de leur état de décomposition avancé achèvera de rendre irrespirable l’air du Niger !
Sanda
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On ne cessera jamais de le dire assez, la gestion politique du régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou, durant une décennie, en dépit d’énormes ressources financières mises à sa disposition par les bailleurs de fonds internationaux, figurera très certainement dans les annales noires du Niger contemporain. En effet, derrière des concepts désincarnés, des slogans trompeurs et d’arguments spéciaux de tout ce qui aura constitué le cheminement politique d’Issoufou Mahamadou, pendant une trentaine d’années, se dissimulait, en fait, un grand monstre politique, un fin démagogue et un impitoyable imposteur démocratique. Le personnage se voulait et se voyait vertueux sur toute la ligne, se posait en donneur de leçons de bonne gouvernance et de démocratie, mais, à l’épreuve du pouvoir, ce fut la consécration du pouvoir personnel que l’on aura observée chez lui, dont les répercutions seront profondes et durables sur le devenir du pays. On voit, aujourd’hui, une des illustrations les plus éloquentes de l’exercice du pouvoir suprême à des fins purement personnelles, claniques et partisanes, avec le cas de l’ancien Haut Commandant de la Garde Nationale, Sidi Mahamadou, qui vient de faire parler de lui d’une manière rocambolesque dont seul le régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou détient le secret. Riche, très riche comme Crésus, ce muezzin défroqué (on raconte qu’il a séjourné au Soudan dans ce cadre) qui aura troqué le minaret contre le béret rouge, Sidi Mahamadou, est l’incarnation vivante de la ‘’issoufoumania’’ qui aura caractérisé la gestion du pays durant les deux mandats précédents. Jamais, dans l’Histoire du Niger contemporain, la corruption, les détournements de deniers publics et l’enrichissement n’auront atteint un tel niveau d’intensité que sous ce régime dit de la renaissance du Niger. Le cas de Sidi Mahamadou illustre parfaitement la gestion paternaliste et patrimoniale instituée par Issoufou Mahamadou, dont les suites logiques viennent rattraper, en pleine figure, son successeur actuel, Mohamed Bazoum. Disposant d’un géant coffre-fort à son domicile où s’entassaient de grosses liasses de billets de banque, Sidi Mahamadou apparaissait dans un des rôles du légendaire film de Jean Fernandel, ‘’Ali Baba et les 40 voleurs’’, celui bien entendu des voleurs, pendant que le fiston incarnait celui d’Ali Baba’’, le ‘’voleur des voleurs’’. Chez nous, au Niger, cette situation cocasse est exprimée par cet adage populaire : « Zey na zey zeye, tchétchico si » (« Un voleur a volé un autre voleur, point de revendication ! ») ! Malheureusement pour le pauvre Sidi Mahamadou, voulant prendre le contre-pied de cette idée courante, il l’aura appris à ses dépens, en tentant de retrouver les sommes que son gamin de 15 ans réussissait à soutirer du coffre-fort de papa, dont il avait appris par coeur la combinaison, à force de perspicacité. Ce fut alors pour le bambin la découverte de la caverne d’Ali Baba, un filon d’or dans lequel il venait puiser très régulièrement de quoi aller ‘’mettre le feu en ville’’, comme on dit couramment, avec une bande d’ados gâtés comme lui. On raconte que ce n’est pas moins d’une centaine de millions de nos francs que le gamin de Sidi Mahamadou aurait réussi à soustraire de cette caverne de billets de banque, jusqu’à ce que le père s’aperçût, un jour, de la situation. Automatiquement, la question qui viendrait à l’esprit est celle-ci : Combien y avait-il dans ce coffre-fort, pour qu’une telle opération fût passée inaperçue de la part du dépositaire paternel, pendant un laps de temps ? Ensuite, où est-ce que l’ancien Haut Commandant de la Garde Nationale, qui n’était pas dépositaire attitré de deniers publics, a-t-il trouvé tout cet argent ? On parle de milliards qui se trouveraient thésaurisés par l’ancien patron de la Garde Nationale !
Voilà, une fois de plus, un nouveau casse-tête que devra résoudre, dans les jours à venir, le président Bazoum, déjà fragilisé par les cas d’Ibou Karadjé (le scandale de la Présidence), du Ministère de la Défense Nationale (MDN) et bien d’autres sales casseroles du régime de la renaissance Acte I et II filées, comme des patates chaudes, à Mohamed Bazoum !
A présent, ce que tous les Nigériens attendent du président Bazoum, c’est de voir la suite qu’il donnera à cette affaire. En effet, au regard de ce qui vient de se passer au niveau de la Garde Nationale, il serait recommandable de la part du président de la république d’y envoyer une inspection d’Etat, afin de faire toute la lumière sur la gestion de cette institution sous le commandement de Sidi Mahamadou.
Les citoyens nigériens espèrent que ce limogeage sera sans préjudice de l’obligation d’inspecter cette gestion manifestement douteuse, pour que cela puisse servir de leçons pour les nouveaux responsables de ce grand corps d’Etat. Cependant, beaucoup d’entre eux restent tout de même très sceptiques quant à la possibilité réelle du président Bazoum d’aller au-delà de l’acte formel pour passer à l’action, pour sévir contre les cas flagrants de mauvaise gestion, de corruption et d’enrichissement illicite de la part d’un régime politique auquel il avait lui-même appartenu, et dont, aujourd’hui, il est le premier héritier. Combien de ces cas pareils sont-ils légions, aujourd’hui, dans notre administration publique, dans les institutions étatiques et les corps habillés de l’Etat, dans l’indifférence générale du président Bazoum, sans que celui-ci puisse décider solennellement de mettre fin à cette impunité si caractéristique du Niger d’Issoufou Mahamadou ? Ces cas sont nombreux et flagrants, visibles, palpables, se passant souvent de tous commentaires, et qui témoignent de l’esprit de désinvolture et surtout du manque inadmissible du sens de l’Etat et des responsabilités de la part du concepteur et géniteur du creux Programme de la renaissance, lequel qui se sera révélé, dans les faits, comme une grosse arnaque politique, exactement comme celle consistant à vendre de la…glace à un esquimau ! Après le MDN, c’est autour de la Garde Nationale d’être sous les rampes de l’actualité brûlante, avec l’exubérance de Sidi Mahamadou pour un niveau d’enrichissement qui dépasse l’entendement humain, dans un régime qui professait à cor et à cri les vertus de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, de l’impunité ! Mais, en réalité, le régime de la renaissance n’était ni plus, ni moins qu’une vaste entreprise de prédation des ressources publiques conçue et mise en marche par Issoufou Mahamadou et son clan politique, qui essaime, aujourd’hui, dans toutes les hautes sphères de l’appareil d’Etat. Le mal semble donc profond et durable, et seule une thérapie de choc, à la hauteur de la gravité de ce cancer social, pourra permettre de guérir le Niger d’aujourd’hui et de demain.
Une chose demeure cependant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car, tôt ou tard, les cadavres putréfiés et gonflés du régime de la renaissance finiront par remonter à la surface, et quant à ceux dissimulés dans des placards, la nauséabonde odeur issue de leur état de décomposition avancé achèvera de rendre irrespirable l’air du Niger !
Sanda
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La principale information du conseil des Ministres de ce vendredi 20 juillet 2017 est la révocation sans surprise du Maire central de la Ville de Niamey, M. Assane Seydou. Cette révocation est intervenue après que le Président de la République Issoufou Mahamadou ait demandé publiquement à son Ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed de lui faire des propositions et cela après que le Chef de l’Etat eut visité certains sites insalubres de la Ville de Niamey. Notons que le Maire de la Ville de Niamey déchu est le coordinateur régional de Niamey du parti AMEN AMINE du Ministre d’Etat Omar Ladan Tchana allié dans la mouvance présidentielle, quant aux 4 autres Maires ils sont tous du parti MODEN/FA Lumana de Hama Amadou, Chef de file de l’opposition. A suivre.
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L'une grande décision du conseil des Ministres de ce vendredi 20 juillet 2017 est le limogeage de M. Gandou Zakara Secrétaire Général du Gouvernement(SGG). Il occupait ce poste depuis 2011, c'est-à-dire depuis l’accession du Président Issoufou à la magistrature suprême. Par ailleurs il fut au centre de nombreuses polémiques dont la plus récente est le dossier d’AFRICARD à la suite duquel plusieurs biens du Niger allaient être saisis à l’extérieur par la Société AFRICARD. En effet, selon l’opinion publique M. Gandou Zakara aurait beaucoup pesé dans cette décision de résiliation de marchés. A suivre
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Ci dessus la liste des Affaires qui restent impunies jusqu'a ce jour Retenues par la Société Civile Nigérienne.
Comment Comprendre que des Citoyens croupissent en Prison sans jugement depuis plus d'une année?
Comment comprendre que toutes ses affaires restent sans la moindre information judiciaire?
Que Dieu sauve le Niger
1-Dossier Areva‐Etat du Niger
Affaire 200 milliards
2‐ Affaire Africard ‐ Etat du Niger
3‐ Dossier Bolloré : chemin de fer, magasin sous‐douanes
4‐ Achat de l’avion présidentiel Mont. Gréboune et disparition de Mont. Bagazam
5‐ Fraudes et corruption lors des concours d’entrée à la Fonction Publique
6‐ Affaires de Saisies des devises à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey
7‐ Aides Budgétaires pour la sécurité de l’Union Européenne et autres partenaires
8‐Vente de la Société des Mines du Liptako
9‐ Dossier Kandadji
10‐ Enrichissement illicite (sans cause) de certaines personnalités
11‐ Dossier accaparement des terres du bassin du lac Tchad Diffa
12‐ Commissariat à l’Organisation du Hadj et Oumra COHO – Niger Airways
13‐ Prélèvement de 20 Milliards de l’Agence de Régulation des Télécommunications et de la Poste
14‐ Affaire Wallgate (société Match Agitech de Salif Diallo)
15‐ Détournement des investissements dans les universités du Niger
16‐ Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels Agricoles (CAIMA)
17‐ licences de téléphonies (amendes et transaction)
18‐ Les fêtes tournantes du 18 décembre
19‐BombardementABADAM Commune de Bosso, Diffa
20‐ Voie de fait sur le déguerpissement des commerçants 21 ‐ Prêt Exim‐bank : Chine et Taiwan
22‐ Prêt congolais
23‐ Rançons lors des libérations des otages et assassinats journalistes français
24‐ Incendie dans les édifices publics et les marchés
25‐ Affaires Réalimar et NIMO
26 –Complexe scolaire privé Bédir
27‐ Arrestations extrajudiciaires et tueries des élèves
28‐ Aliénation des domaines publics
29‐ Centrale thermique de Gorou Banda (négociations des contrats et détournements des fonds de dédommagements)et incendie matériel Nigelec
30‐ Gestion des fonds liés à la sécurité(défense et intérieur)
31‐ Dossier des 490 conteneurs/SORAZ
32‐ Gestion des sociétés d’Etat : SONIDEP, CAIMA, OPVN, ORTN, CAFER, SOPAMIN, CNUT, SNTN, SORAZ,
33‐ les surfacturations et les fausses factures Régulation des Télécommunications et de la Poste dans l’attribution des marchés publics
34‐ fibres optiques et Télévision NumériqueTerrestre (TNT)
35‐Extradition de Sadi Kadafi et d’autres libyens
36‐ Permis miniers et pétroliers
37‐ Nouvelle Cimenterie du Niger
38‐ Fonds d’accès universel
39‐ Gestion des communes (don de Taxis Iraniens à la ville de Niamey)
40‐ Achat d’ambulance (Mimo automobile)
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La liste des responsables des structures déconcentrées publiée par la CENI centrale est effarante, étrange, voire révoltante. Parce que, sur cette liste, l'on constate des noms qui font dire que c'est le PNDS qui prépare et organise les élections. Du reste, il est vérifiable de souligner et loisible de constater, sur la liste des noms de certaines personnes connues pour le militantisme aveugle au PNDS. Des gens qui seraient prêts à tout entreprendre pour ce parti au péril de la stabilité sociale. Sur la liste des responsables des démembrements de la CENI de Issaka Souna, on pourrait souligner des noms de certains enseignants de l'Université, militants avérés du Tarayya et qui ne s'en cachent pas, et des noms de certains membres des structures des jeunes du PNDS. Une situation qui, apparemment, participerait à la préparation d'un coup d'État électoral. Aux partis politiques donc de scruter davantage cette liste. Car, elle participerait d'une stratégie mise en œuvre par Issaka Souna et ses patrons pour falsifier la réalité des urnes. Parce que la présence, des noms de certains militants affichés du PNDS sur la liste, est symptomatique d'un holdup électoral en préparation.
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A la dernière session, qui s’est tenue le 29 juillet 2022, une fois encore le sujet a été reposé, poursuit M. Djibrilla. « Alors, le gouvernement nous a fait comprendre qu’il a versé, au promoteur, la quôte part pour 2021 et compte payer celle de 2022, les deux années cumulées s’élèvant à plus de 2 milliards FCFA. Ensuite, il nous a été indiqué que le bornage est en train de s’effectuer. Ainsi, 3.000 parcelles sont déjà bornées et disponibles. Les conventions de construction des murs sont aussi signées, avec 10 opérateurs. Maintenant, il reste le début des constructions. Selon le Comité de pilotage de cette activité, 1.700 demandes d’acquisition des fonctionnaires sont actuellement reçues et examinées parmi lesquelles 1.400 ont été acceptées, parce que répondant aux critères exigés. Quand les dossiers sont retenus par le Comité, il les envoie au niveau des banques des souscripteurs, pour voir, au niveau de chaque banque, si un souscripteur retenu peut avoir l’agrément de sa banque. Si par exemple, il a une solvabilité pour supporter la traite qu’il a signée. Donc, au niveau où nous sommes, le Comité attend les réponses des banques», détaille le syndicaliste. Il ajoute que les centrales syndicales ont dit au Conseil National du Travail (CNT), il est nécessaire que le gouvernement s’active pour que les entrepreneurs qui ont signé les conventions de construction des murs puissent avoir les moyens de commencer leurs travaux. Ces moyens doivent venir aussi bien de nous travailleurs souscripteurs que du gouvernement qui doit voir les banques pour valider les dossiers des travailleurs retenus, qui sont solvables, dans le cadre de cette opération. Par ailleurs, la NIGELEC et la SPEIN ont exprimé leur volonté à accompagner ce projet. «A cette rencontre du 29 juillet, en conclusion, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou avait dit que les gens sont, un peu pessimistes sur cette question de 15.000 parcelles, mais que lui estime que ce dossier avance. Cela, au vu de tous les efforts que l’Etat fait pour tenir cet engagement», souligne-t-il. En tant qu’organisation syndicale, la CDTN, selon son SG, souhaiterait que ce projet soit accéléré, car la mise en œuvre de cette opération de 15.000 parcelles est lente.
«D’ailleurs, nous avions proposé que le Chef du gouvernement se déplace sur le terrain, au niveau du site des 15.000 parcelles, à Bangoula, avec tous les acteurs, pour constater de visu ce qui s’y passe. Tant qu’une telle opération, qui a suscité beaucoup d’espoir, évolue à pas de tortue, il est compréhensible et clair que les gens s’inquiètent, désespèrent et se découragent même. C’est donc pour cela qu’au Conseil National du Travail nous posons toujours la question afin de pousser le gouvernement à accélérer ce dossier. Car si cette lenteur perdure et si l’opération continue à prendre du temps, des fonctionnaires qui ont souscrit et qui sont éligibles peuvent être à la retraite dans deux ou trois ans», estime Idrissa Dibrilla. « Il faut recadrer ce processus, que le Premier ministre s’implique personnellement, car ce sont plusieurs ministères sectoriels qui y sont impliqués et ensuite, au-delà d’un Comité technique de pilotage, qu’un Comité, impliquant tous ces Ministères soit mis en place», suggère le SG de la CDTN.
Par Mahamadou Diallo(onep)
Source : http://www.lesahel.org/
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Le 26 juin 2020, rappelle-t-on, le gouvernement a conclu un accord avec un promoteur immobilier pour la mise à la disposition des travailleurs nigériens 15.000 parcelles viabilisées et clôturées. En début février 2021, une visite de terrain a été effectuée sur le site desdites parcelles, à Bangoula ( 7 km de Niamey), par le ministre des Domaines, de l’Urbanisme et du Logement de l’époque, en compagnie des responsables des 5 centrales syndicales, les plus représentatives. Aujourd’hui, plus de deux ans après cette promesse, la question d’acquisition de ces parcelles reste posée et aucun des 1.500 postulants à ces parcelles n’a pu avoir accès à un quelconque lopin de terrain. Lors de la 1ère session du Conseil National du Travail, tenu le 29 juillet 2022, ce qui convient d’appeler désormais ‘‘Affaire des 15.000 parcelles’’ a été débattue. Les responsables syndicaux, les militants et autres fonctionnaires de l’Etat continuent de poser des questions, de s’inquiéter au point d’être découragés, vu que ‘‘cette affaire commence à prendre du temps, beaucoup de temps même’’.
Le Secrétaire Permanent du Conseil National du Travail (CNT) et vice-président du Comité de pilotage dudit projet, M. Binia Liman, a rappelé que, c’est en juin 2020, à l’issue d’un Conseil des ministres, que le gouvernement avait conclu un accord avec un promoteur immobilier pour la mise en valeur de 15.000 parcelles viabilisées et clôturées au profit des travailleurs. «Une opération qui vise à rattraper le retard accusé dans la construction des 25.000 logements sociaux prévus dans le cadre du programme de la Renaissance Acte II du président de l’époque, Issoufou Mahamadou. En effet, des parcelles viabilisées et clôturées en lieu et place des logements sociaux, c’est mieux que rien, ou des logements dont les fonctionnaires moyens nigériens du public n‘ont pas assez de moyens pour acquérir. Alors, il a été retenu cette option de parcelles viabilisées, qui entre dans le cadre de l’amélioration du bien-être des populations nigériennes et des travailleurs en particulier ». Selon M. Liman, il a été arrêté que le coût de ces parcelles est à payer sur une période de 7 ans et les futurs acquéreurs ne supporteront que le coût de la clôture qui sera remboursé sur une période d’un (1) an à sept (7) ans, en fonction des revenus. En dépit de toutes les questions qui se posent par rapport à l’accès aux parcelles promises, le Secrétaire Permanent du Conseil National du Travail (CNT) et vice-président du Comité de pilotage didut projet, M. Binia Liman reste confiant. «Je suis optimistes quant à l’aboutissement de ce projet. Je puis vous dire que les listes des 1.400 travailleurs éligibles seront bientôt disponibles et affichées à Niamey, au niveau du Ministère de l’Urbanisme, de celui de la Fonction Publique, de la Direction Régionale de l’Urbanisme ainsi qu’au niveau de toutes les régions», a indiqué M. Liman. Il a ajouté que les noms retenus sont classés par banque, ce qui faciliterait aux travailleurs la recherche de leurs noms. «Par la suite, les bénéficiaires contacteront individuellement leur banque pour la signature des documents y relatifs. Afin que les crédits soient alloués et que les créances commencent à être prélevées. Ainsi, les bénéficiaires commenceront à acquérir leurs parcelles viabilisées», a-t-il déclaré. Le SP du CNT a ajouté que déjà les murs ont commencé à être construits, les passages sont en voie d’être dégagées et la Nigelec et la SPEN sont en train de faire leurs installations d’électricité et d’eau. Il reste à espérer que cette opération, basée sur une promesse des Autorités, depuis 2020, puisse être menée à son terme afin d’éviter que cet important chantier ne finisse dans les tiroirs de l’Administration, comme tant d’autres. Car, la question du logement est aussi vitale que l’alimentation, surtout au niveau de Niamey, la capitale.
Par Mahamadou Diallo(onep)
Source : http://www.lesahel.org/
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La loi de finances 2018 transmise à l'Assemblée nationale pour adoption risque d'être la goutte d'eau qui fera déborder le vase. Elle fait tellement grincer de dents que beaucoup d'observateurs craignent dans les semaines à venir un soulèvement similaire à celui qui a secoué le Burkina Faso voisin en octobre 2014. Les syndicats sont en débrayages permanents, les étudiants et scolaires sont régulièrement dans la rue, les enseignants chercheurs sont également en grèves perlées, les personnels des hôpitaux, vides du minimum, menacent, la société civile s'active et affûte ses armes, les citoyens de tous bords piaffent d'impatience d'en découdre avec des gouvernants aux antipodes des pré- occupations sociales. Les concertations, discussions et échanges préliminaires vont bon train tous azimuts pour mieux apprécier les mesures décriées de la loi de finances 2018, les expliquer concrètement aux populations nigériennes et pré- parer conséquemment la riposte. D'ores et déjà, un des trois grands pôles de la société civile, celui de Moussa Tchangari, a rendu public son agenda. Sous la houlette d'Alternative Espace Citoyens, les Nigériens sont ainsi conviés à prendre massivement part aux activités d'échanges et de partage qui doivent déboucher, le 11 novembre 2017, à une grande marche citoyenne contre les nouvelles mesures fiscales. Quant au MPCR de Nouhou Arzika, il a convié tous les citoyens nigé- riens, acteurs de la société civile en priorité, à une réunion de concertation en vue de coordonner la lutte contre la vie chère et les mesures de la loi de finances 2018. Cette réunion, tenue, hier mercredi 18 octobre, a été un succès de l'avis des participants. Une dynamique populaire se construit, les Nigériens de tous bords et de toutes catégories se disant excédés par les dérives du régime en place.
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Mahamadou Issoufou n’a sans doute jamais mérité et justifié son surnom de zaki, de lion, que dans la répartition du budget de l’Etat. Il se taille une part de lion alors qu’il n’a aucune responsabilité devant l’Assemblée nationale. Avec 139 597 000 189 FCFA, Mahamadou Issoufou s’octroie le jackpot. Avec 60 157 097 778 FCFA, le Cabinet du Premier ministre, qui pilote et coordonne l’action gouvernementale, fait pratiquement piètre figure. Quant à l’Assemblée nationale, elle bénéficie de 18 Milliards FCFCA.
Les premières réactions de l’opinion publique sont sévères. Brigandage politique ! Vol ! Tout y passe. Les Nigériens sont furieux. Mais ils savent que leurs coups de gueule et leurs récriminations ne vont guère changer les choses. En 2018, des mouvements de protestation citoyens ont été régulièrement organisés par les organisations de la société civile en vue de contraindre le gouvernement à revoir sa copie. En vain. Depuis quatre ans, les enveloppes budgétaires alloués aux secteurs sociaux de base sont régulièrement laminées et réduites au minimum nécessaire tandis que celles de la présidence de la République, du Cabinet du Premier ministre et de l’Assemblée nationale, sont en hausse. Si l’on note une baisse sensible du budget de la Présidence qui passe de 145 milliards en 2019 à 139 milliards en 2020, il reste que le montant est jugé faramineux pour une institution qui ne produit rien du tout.
Gaspillage de l’argent public sous la 7e République
Le gaspillage de l’argent public, orienté vers des dépenses de prestige ou des projets insensés, au regard du contexte nigérien, lorsqu’il n’est pas carrément détourné, est un problème crucial qui a plombé la 7e République. La preuve de. l’impertinence des choix et orientations de l’argent public sous Mahamadou Issoufou est donné dans cette assertion : « on investit 300 millions FCFA dans des cameras alors que la majorité des écoles de la capitale ont des latrines dégradées, manquent de tables-bancs, souvent même sans eau à boire au robinet, nos quartiers manquent de voies praticables, de caniveaux ; nos rues sans poubelles, les containers sont devenus luxueux ». Triste tableau d’un pays confronté à d’innombrables problèmes d’assainissement et où l’école, la santé et l’hydraulique battent de l’aile.
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La Commission nationale des droits humains (CNDH) organise à Maradi, des journées de réflexions sur les survivances des dispositions liberticides dans la loi portant répression de la cybercriminalité au Niger. Financé par l’Union Européenne, cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet Renforcement du dispositif de promotion de la protection des Droits Humains au Niger, fruit du partenariat entre la CNDH et la Délégation de l’Union Européenne.
D’après le Rapporteur adjoint de la CNDH, M. Ali Dodo, beaucoup de journalistes ont été poursuivis et condamnés, depuis l’adoption de la loi sur la cybercriminalité, soit pour des articles publiés en ligne ou pour avoir relayé des articles d’autres médias en ligne. Ainsi, «une telle situation viole la dépénalisation des délits commis par voie de presse au Niger de son sens qui veut qu’aucun journaliste ne parte en prison pour ses opinions», a-t-il estimé. Pour lui, la révision de la loi sur la cybercriminalité s’explique par le fait qu’elle n’est pas conforme à l’ordonnance 2010-35 de juin 2010 portant régime de la liberté de la presse qui ne prévoit pas de peine d’emprisonnement pour des délits de diffamation et d’injure. Le Rapporteur adjoint de la CNDH a fait remarquer qu’il ressort des modifications apportées à cette loi sur la cybercriminalité que les délits de diffamation et d’injure ne conduisent plus en prison mais exposent à des amandes. Pour M. Ali Dodo, certaines restrictions sont admissibles, mais elles doivent être conformes au droit international en matière de droits humains.
Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé, le Gouverneur de la région de Maradi, M. Chaibou Aboubacar a rappelé que les droits humains ont toujours été une préoccupation des plus hautes autorités de notre pays. «Cela se justifie du fait que notre pays a ratifié la quasi-totalité des instruments internationaux relatifs aux droits humains et a pris le soin de les incorporer dans son dispositif national» a-t-il dit. S’agissant particulièrement de la liberté de la presse et d’expression, le gouverneur a noté que d’importants progrès ont été réalisés par notre pays. Il a rappelé que la loi 2019 sur la cybercriminalité avant sa révision a fait l’objet de critique par les organisations de défense des droits de l’homme. «Désormais au Niger, en dehors des paiements d’amandes, les auteurs d’injures ou de diffamation ne courent plus de risques d’emprisonnement», a précisé M. Chaibou Aboubacar.
Le Gouverneur de la région de Maradi quant à lui, dit que ces journées de réflexion sur la cybercriminalité, doivent permettre aux acteurs de réfléchir sur les tenant et les aboutissant des textes y relatifs dans la perspective de leur meilleure compréhension. Il a invité les participants à donner le meilleur d’eux-mêmes pour murir les réflexions et formuler les recommandations.
Tiémogo Amadou ANP-ONEP Maradi
Source : http://www.lesahel.org
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En prélude à la journée nationale de la femme nigérienne célébrée le 13 mai de chaque année, les responsables politiques de cette commémoration, ainsi que les femmes activistes ont la lourde tâche d’évaluer la mise en œuvre de la loi sur le quota, afin d’en proposer des correctifs pour son application pleine et effective. Car, à cette date, le quota est loin d’être effectif dans beaucoup de secteurs et niveaux de responsabilité.
Et pour cerner les raisons de de cette défaillance, les femmes peuvent déjà se pencher sur la représentation féminine au sein de l’hémicycle. En effet, au niveau de l’Assemblée Nationale, il y a une amélioration dans le respect de la loi sur le quota. Cela est dû au fait que l’application de cette loi a été confiée à ce niveau au juge électoral avec plein pouvoir de sanction (rejet des listes qui ne respectent pas le quota). Pour éviter le rejet de leurs listes, les partis politiques s’activent soigneusement et avec vigilance pour respecter cette loi.
Seulement, ce genre de mécanisme d’application et de veille n’a pas été élargi aux élections locales, à la composition du gouvernement et aux autres postes de responsabilité. Ce qui justifie la très faible représentation des femmes dans les municipalités (avec quelques rares femmes à la tête des mairies), mais aussi dans le gouvernement et dans les autres postes de responsabilité.
Pour autant, le gouvernement a déjà fait l’effort d’instituer le quota par une loi et même d’en rehausser le taux à deux reprises quelques années après. Il appartient donc aux femmes de batailler pour que cette loi soit appliquée sans défaut.
Car, au regard de l’importance du statut des femmes dans la société et leur poids numérique, il s’avère nécessaire qu’elles soient davantage responsabilisées et représentées dans toutes les instances de prises de décision qui engagent la vie de la nation.
C’était d’ailleurs ce souci qui a conduit le gouvernement à adopter le 18 octobre 2019 le projet de loi modifiant la loi de 2000 elle-même complétée en 2014.
En effet, l’exposé des motifs de ce projet précise clairement que : « Le Niger à l’instar des autres nations du monde s’est engagé à faire de la femme une actrice à part entière du processus de développement socio-économique et politique. Et ce projet de loi a pour objet de rehausser les quotas de 15% à 25% pour les fonctions électives et de 25% à 30% pour les fonctions de nomination aux emplois supérieurs de l’Etat ».
Cela dit, les femmes ont aujourd’hui deux possibilités pour améliorer l’application du quota. Elles ont d’abord la chance de passer par l’Assemblée Nationale (qui est d’ailleurs en session des lois) par le canal de leurs collègues députés, pour solliciter la mise en place des mécanismes tels que prévus pour les élections législatives à travers la révision de certains textes.
Ensuite, elles peuvent tout aussi confier à l’Assemblée Nationale le soin de saisir la Cour Constitutionnelle, sur le non-respect de la loi sur le quota.
Cela permettra sans doute, d’épargner aux femmes les déceptions du 10 septembre 2013, date à laquelle la Cour Constitutionnelle par arrêt n°008 CC/MC déclarait irrecevable la requête introduite devant elle par la présidente du comité CEDEF, parce que tout simplement ce genre de saisine n’est pas prévu. L’on se rappelle bien qu’à cette époque, la présidente du comité sur la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme (CEDEF) avait saisi la cour constitutionnelle pour : « …relever, entre autres, que les quotas attribués dans le 1er et 2ème gouvernement de la septième République font ressortir des faiblesses et des inquiétudes majeurs en matière de promotion des droits de la femme, raisons pour lesquelles les membres du comité CEDEF d’élaboration du rapport alternatif ont jugé opportun de vous soumettre leurs préoccupations face à cette discrimination et à la violation flagrante de notre constitution par le non-respect de l’article 22 de la constitution… ».
Et en cette occasion, la Cour Constitutionnelle profitera pour édifier tous les nigériens sur les conséquences liées à la violation de la loi sur le quota, et aura même peut-être, le loisir de contraindre les pouvoirs publics à respecter et faire respecter les quotas au grand bonheur du pays qui a besoin de toutes les énergies (hommes, femmes, jeunes, personnes en situation de handicap) pour amorcer son développement socio-économique.
Oumarou Mahamadou
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La nouvelle Représentante résidente du PNUD au Niger, Mme Diana Louise Ofwona, a rencontré hier matin, M. Saley Sadou président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC). Pour Mme Diana Louise Ofwona, l’objectif de cette rencontre est de prendre contact avec le CESOC et d’échanger sur les programmes et plusieurs points d’intérêt commun aux deux institutions.
Lors de cette rencontre dans les locaux du CESOC, la représentante résidente du PNUD au Niger a salué l’initiative et a félicité l’Etat du Niger d’avoir une institution (le CESOC) qui a pour mission fondamentale d’assister le Président de la République et de l’Assemblée Nationale dans le domaine économique, social et culturel. Mme Diana Louise Ofwona d’annoncer que le PNUD vient de se doter d’un nouveau programme pays pour la période 2019-2021 élaboré en consultation avec le Gouvernement et les partenaires nationaux. Ce programme répond à deux (2) défis essentiels à savoir, la transformation accélérée pour un développement durable et la gouvernance, paix et sécurité.
Ce programme vise également à contribuer au développement du Niger, en cohérence avec le Plan de Développement Economique et Social du Niger. «Nous avons échangé sur l’appui des expertises techniques, pour avoir un cadre de concertation avec les institutions et la population sur les politiques publiques et pour avoir des orientations afin de trouver des solutions novatrices de développement. Par le passé, le CESOC et le PNUD ont eu à animer des débats sur l’Indice de Développement Humain (IDH). Je suis aussi d’avis que ce partenariat doit aller au-delà, surtout qu’à la lecture de votre plan d’actions quinquennal, des centres d’intérêt commun avec le PNUD se dégagent. J’ose vous assurer de l’accompagnement du PNUD dans la réalisation de vos objectifs et cela conformément à son mandat et ses moyens» a dit Mme Diana Louise Ofwona.
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N’en déplaise aux détracteurs : entre l’actuel Président de la République Bazoum Mohamed et le parti LUMANA FA il y a bien une affinité incontestable. Cette vérité, les sbires du président Issoufou Mahamadou ne veulent pas la reconnaître. Pourtant chaque jour que Dieu fait, le Président Bazoum Mohamed pose des actes de droitures pour ou redresser ou corriger les actions destinées à faire mal au parti de Hama Amadou. Ces derniers jours, c’est l’affaire des nominations des secrétaires généraux des communes qui a sonné le glas. En effet, pour qui veut être réaliste, il reconnaîtra que la communauté urbaine de Niamey est bien une chasse gardée du LUMANA FA. Qu’on le veuille ou pas, même demain, une éventuelle compétition électorale verra sans aucun doute ce parti briguer la majorité. D’ores et déjà, les dernières élections ont donné à ce parti l’essentiel des suffrages qui l’ont amené à siéger à la tête de la présidence du Conseil de ville. Voilà aussi une réalité qui fait saigner le coeur des barons du PNDS qui ont éparpillé leurs avoirs dans certains quartiers périphériques croyant ainsi déboulonner le LUMANA. Peine perdue et déjà lors des votes pour l’élection des membres du Conseil de ville, plusieurs de leurs manoeuvres dilatoires étaient tombées à l’eau. Kalasourou. C’est justement ce comportement que ne veulent pas adopter les militants du PNDS. Pourtant, déjà à cette époque, le Président de la République Bazoum Mohamed a été très strict : il a interdit toute manipulation et fraude. Ceci a contribué à accorder légitimement au LUMANA FA l’essentiel des postes au sein du Conseil de ville. On peut dire que c’est bien sous l’autorité de Bazoum que le LUMANA s’en est sorti sans grands dommages; sauf ceux causés aux tricheurs du PNDS qui ont vu le contrôle de la capitale leur glisser sous les doigts. Déjà à cette époque, plusieurs observateurs et analystes politiques se sont interrogés sur les réelles motivations du Président Bazoum par rapport au LUMANA. Très vite, ils se sont résolus à comprendre et accepter qu’il est s’agit juste d’un homme intègre et juste qui veut faire les choses au respect des dispositions des textes de Loi.
Aujourd’hui encore, dans le différend qui oppose le président du Conseil de ville Oumarou Dogari au gouverneur de la Région de Niamey sur la question de la nomination des secrétaires des communes, le Président Bazoum vient de trancher en faveur du militant du LUMANA FA, en l’occurrence Oumarou Dogari. Avec son franc parler, le Président a tout simplement demandé de laisser faire les choses selon les dispositions de Loi; autrement dit de consacrer la nomination des secrétaires selon les propositions du Conseil de ville. Au fait, le Conseil étant contrôlé en grande partie par le LUMANA, comment alors le gouverneur masqué par le ministère de l’intérieur voudrait-il imposer des collaborateurs d’un autre bord? Pour certainement créer des conflits administratifs pour insubordinations et ainsi engendrer une crise qui conduirait à déstabiliser le Conseil de ville. Ce que les gens n’ont pas réussi par le bais des urnes, ils voudraient le régler par la tricherie. Kalasourou. Que les uns et les autres se désabusent; la gestion de Niamey la capitale revient à la majorité qui est ici inhérente au LUMANA FA. Pour le temps que cela durera, les gens doivent mettre de l’eau dans leur vin et laisser le président de ville se consacrer aux grands projets qu’il est en train de mettre en oeuvre au profit de notre très chère capitale.
Kaillo
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Le nouveau président de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), Gousmane Abdourahmane, a prêté serment hier mercredi 20 septembre devant le président de la Cour de cassation, Bouba Mahaman, avant d’être renvoyer dans l’exercice de ses fonctions.
C’était en présence de l’ex-président de la HALCIA Boureima Issoufou et de plusieurs autres invités.
Le Niger, il faut le noter, à l’exemple des autres pays du monde, n’est pas à l’abri de la corruption. Une corruption qui a pour corollaire, le détournement des deniers publics, la concussion, l’achat des consciences, la fraude lors des examens, etc.
C’est donc conscient des tares qui gangrènent et plombent, le développement socio-politique et économique de notre pays, le président de la République Issoufou Mahamadou a jugé utile de mettre en place une autorité chargée de lutter contre la corruption. Dès lors, a été mise en place la HALCIA par décret n°2011-219/PRN/MJ du 26 juillet 2011.
Pour conduire les investigations contre la corruption, le président de la République nomma alors à la tête de cette institution le magistrat Boureima Issoufou qui ne tarda pas à s’engagea dans une croisade contre des malversations de toutes sortes.
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Des voix s'élèvent, depuis quelques temps, pour interpeller le Président Bazoum Mohamed qui a juré sur le Saint Coran de mener un combat hardi contre la corruption et le détournement des deniers publics, entre autres. Aujourd'hui, les Nigériens attendent vivement que ce combat soit déclenché et mené avec rigueur, fermeté et dans le respect des procédures judiciaires.
Mais, l'intention seule ne peut convaincre les nigériens qui ont été pendant 10 ans littéralement dépouillés de leurs richesses. Il faut, pour cela, que Bazoum passe aux actes. Le discours seul ne suffit pas.
Il faut le faire accompagner par des actes concrets et convaincants qui traduiront la volonté d'assainir et le désir de justice. Aujourd'hui, tout laisse croire que l'engagement de Bazoum Mohamed à mener un combat contre la corruption est démagogique voire trompeur. En tout cas, il semble heurter à des dossiers beaucoup plus coriaces que sa détermination de mener le combat. D'ailleurs, au sein de la majorité, certains députés qui ont préféré garder l'anonymat pensent que Bazoum veut leurrer les Nigériens. Sinon, ils le défient de faire avancer un seul dossier. Pour eux, c'est toujours Issoufou Mahamadou qui détient la réalité des choses. Bazoum Mohamed ne maitrise même pas les services de renseignement. Une menace à peine voilée qui confirme tout ce qui se raconte, ces jours-ci, au sein de l'opinion. Et qui pourrait signifier qu'il est sur des braises ardentes. Au risque d'une mise en accusation.
A.S
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" Au nom de mes collègues députés, je l'exhorte à porter la guerre à la corruption. Il ne s'agit plus de punir quelques-uns pour l'exemple ; mais plutôt de faire comprendre à tous que la Renaissance est porteuse d'un code d'éthique dans lequel il n'existe nulle nomenklatura intouchable, dans lequel la loi est la même pour tous, dans lequel il n'y a pas de petits larcins s'agissant des biens publics. Que donc la HALCIA et tous les organes de contrôle conduisent, en toute sérénité, la mission qui leur est confiée, sans haine et sans crainte pour la sauvegarde de l'intérêt général, pour la protection de notre économie et l'enracinement de l'État de droit « .
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Les ministres allemand et italien de l'Intérieur réclament l'ouverture d'une mission de l'UE à la frontière Niger-Libye pour lutter contre l'immigration clandestine vers l'Europe, selon un courrier dont l'AFP a obtenu une copie dimanche. L’information donnée par la RTBF confirme la mobilisation des deux pays afin de donner plus d’efficacité à la lutte contre l’immigration clandestine.
Dans une lettre adressée à la Commission européenne et datée du 11 mai, les ministres Thomas de Maizière et Marco Minniti se disent "convaincus que nous devons tous faire plus", alors qu'entre janvier et mi-avril, l'Italie a vu arriver 42.500 personnes par la mer dont "97% ont embarqué en Libye".
Pour fermer la route migratoire vers la Libye via le Niger, les ministres préconisent "des programmes de développement et de croissance pour les communautés le long de la frontière" entre ces deux pays, "une assistance technique et financière aux organes libyens chargés de lutter contre la migration clandestine" et former les personnels libyens à la lutte contre les trafics. "Nous devons de manière urgente établir les besoins et la faisabilité (de tels projets) à travers des missions exploratoires. L'objectif est l'installation d'une mission de l'UE le plus rapidement possible à la frontière entre la Libye et le Niger", indiquent les deux responsables.
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Il est vrai que Bazoum venait pour la continuité, mais le faisant, il promettait de « consolider et d’avancer ». Ce qui, à y regarder de près, promet, quand on sait lire entre les lignes, un certain changement, ne serait-ce que par le style de gouvernance. L’homme, il est vrai, par son style de vie, est d’un socialisme modeste, peu porté sur la brillance de la vie, humain « philosophiquement », mais portant un coeur à Gauche. Toutes choses qui le rendent foncièrement différent de son prédécesseur porté, lui, par ses vanités démesurées, sur un certain culte de la personnalité par lequel il se donne des allures de surhomme pour paraitre celui qui domine tous et tout. Les deux hommes, bien qu’issus du socialisme, n’ont pas la même foi politique. Quand Bazoum peut être un socialiste convaincu, l’autre ne porte, lui, qu’un socialisme de pacotille, quelque peu « frelaté » qui n’a aidé qu’à galvauder l’image d’une idéologie qui se veut pourtant près des hommes, à l’écoute de la société, humble et solidaire. Ce devoir de comparaison s’impose, fut-il un crime pour les milieux proches de l’ancien président, afin que l’on puisse comprendre que, même animé par la volonté de bien faire dans la rigueur d’un socialisme enfin réhabilité, l’homme, depuis quelques mois, depuis plus d’un an, bientôt deux, gère entre inertie et doute, entre hésitation et la peur d’une déflagration interne qui pourrait lui compliquer un pouvoir déjà trop difficile à gérer. Alors qu’il va bientôt consommer la moitié de son mandat, voilà que, pour parler de bilan, l’homme n’en a presque pas, ne pouavoir le courage de porter son programme, obligé, ainsi qu’on le lui a imposé, de gouverner par le présidium de son parti qui, selon ses propres indiscrétions, devrait dicter la conduite à tenir, sans doute loin de ce que pourrait lui indiquer un programme qu’il défendait devant le peuple et qui, en principe, devrait lui servir de tableau de bord pour « avancer ». Mais alors, pourquoi au temps d’Issoufou le CEN ne décidait pas à la place du président « élu » de l’époque qui pouvait seul agir, souvent dans le mépris même de la loi ? Est-ce un parti qui est élu ou un homme pour diriger un pays ? Le programme sur la base duquel il se fait élire est-il celui d’un homme ou du parti ? A quoi bon vouloir faire ce chantage à Bazoum juste parce qu’on a perdu le pouvoir pour vouloir ainsi trouver le moyen de gouverner avec lui, en décidant souvent à la place, prétextant un choix qui viendrait du CEN qui ne peut être responsable devant le peuple ? Il reste que pour répondre d’une gestion, c’est le président qui est responsable devant le peuple, non un parti, a fortiori un CEN-bidon.
Il ne faut pas oublier qu’il héritait de son successeur d’un pays malade où tout est à refaire, un pays dans lequel, l’amour de l’autre a déserté les coeurs, une nation faite d’injustices et d’inégalités, de corruption et de concussion. Sans audace, il est clair qu’il est difficile de gouverner un tel pays surtout lorsque, plus que d’une opposition normale et institutionnelle, il doit, curieux que cela puisse paraitre, s’inquiéter plus d’une autre, prête à ne pas lui faire de concession et qu’il doit affronter avec tact dans son propre parti sur lequel il pourrait manquer d’emprise pour mieux gérer « son » pouvoir, si tant est qu’il est à lui, non à un autre qui se servirait de lui comme figurant, pour se donner, par une telle malice, un troisième mandat qu’il ne peut avoir le courage de prendre par un coup de force ainsi que beaucoup de ses pairs l’ont tenté, souvent sans survivre à leur entêtement.
Comment ne pas comprendre donc l’impatience des Nigériens, à ne pas voir le pouvoir bouger, faisant du surplace sur des questions essentielles, pour lesquelles, les Nigériens et certains partenaires, attendent d’avoir de la lumière ? C’est d’autant important que c’est le magistrat suprême lui-même qui, en prenant le pouvoir, dans son discours d’investiture, avertissait que les temps ont changé et que chacun devrait désormais répondre de ses actes, sans compter sur un autre, pas sur le parti, pas sur sa région. Un tel discours courageux dans un pays fait de malaises et d’injustices ne peut qu’être audible. Cette volonté politique exprimée attirait irrésistiblement une vague de sympathie pour un président qui aura été le plus contesté de l’Histoire du pays, pour comprendre qu’il lui est possible de communier avec les Nigériens malgré des relations qui auront été difficiles. Cela peut montrer à quel point les Nigériens sont tolérants même quand la gestion antérieure les obligeait à la haine et à la détestation de l’autre.
Et la question que beaucoup de Nigériens se posent est de savoir s’il est encore raisonnable de continuer à croire à ces promesses de justice données par le Chef de l’Etat. Ceux qui, il y a quelques jours, boudaient la réunion du CNDP parce que sceptiques quant à la volonté réelle du régime d’amorcer un changement, peuvent-ils avoir été plus vigilants et clairvoyants pour se méfier d’un rapprochement au nom d’un dialogue qui pourraient ne pas en être un ? Alors que le régime patauge dans ses réformes initiées pour sortir l’école de l’impasse, incapable de trouver la voie et les bons acteurs, alors que sur une autre priorité, la sécurité en l’occurrence, l’on peine à voir l’éclaircie, il y a raisonnablement à se poser des question quant à la capacité du président de la République à porter « son » pouvoir pour mener le bal afin de ne pas paraitre, comme l’a dit un autre, ce « dirigeant dirigé » ? Au plan de la justice, les attentes sont fortes, et le successeur d’Issoufou ne peut pas ne pas le savoir. Il sait les profonds malaises qu’une gouvernance désastreuse de dix années ont provoqués dans le corps social pour ne pas savoir donner une réponse à cette situation afin d’aider le pays à se relever de ses torpeurs. Mais le peut-il ?
Il y a aujourd’hui beaucoup de dossiers connus de tous les Nigériens auxquels il tarde à donner une suite et, pour ce, l’on soupçonne que sa cooptation pour arriver au pouvoir, ne lui donnait de mission que de mettre le pied sur ces affaires devenues encombrantes pour la renaissance.
CAIMA, le riz pakistanais, les rails de Bolloré, Radisson Blue, l’espace des cases allemandes sur lequel trônent des hôtels, l’Uraniumgate, le MDN-Gate, le dossier Africard, l’aide militaire italienne, la Sonidep et la gestion du pétrole nigérien, etc. Quand on considère le nombre d’affaires qui ont éclaboussé l’ancien régime et qu’on tente d’étouffer, se servant d’un homme qui a pourtant promis au peuple justice, l’on ne peut que comprendre la délicatesse des problèmes dont il hérite, ne pouvant savoir que faire d’un pouvoir devenu un piège.
Mais ce n’est pas tout. Par son initiative, depuis son arrivée, certaines inspections d’Etat ont été diligentées dans l’administration pour s’enquérir de certaines gestions soupçonnées depuis des années d’opacité, il a reçu certainement les résultats lui sont donnés, mais manquant de courage politique, depuis des mois, le parquet ne peut en être saisi pour donner à ces dossiers, la suite judiciaire qu’ils méritent. L’enseignement secondaire, l’enseignement primaire, la Santé, l’Elevage, l’Hydraulique, et tant d’autres structures étatiques, n’ont révélé qu’une catastrophe qui a fait des socialistes les prédateurs les plus voraces que l’humanité ait connus. La Halcia elle-même a ses dossiers, notamment par rapport à la gestion opaque des fonds du Covid, mais ellemême ne peut faire avancer ses investigations. Les deux contrôles ne révèlent pourtant partout dans l’administration étatique que des ruines, des saccages immenses qu’on ne saurait tolérer dans un Etat de droit normal. Mais alors, pourquoi avoir instruit ces audits et autres inspections d’Etat si ce n’est pas pour faire payer à ceux qui ont gaffé leurs manquement ?
Est-ce donc pour s’en servir comme moyen de chantage, pour mettre aux pas des hommes et des femmes qui, depuis qu’il est au pouvoir, voudraient le dominer par le lobby parallèle qu’ils formaient pour lui faire croire qu’il ne gagnait le pouvoir que par eux ?
Ceux qui ont pillé l’Etat pour s’enrichir de manière illicite, peuvent-ils être plus puissants que celui qui a en principe le pouvoir pour manquer tant de courage à sévir et à faire rentrer l’Etat spolié dans ses droits ? A quoi sert un pouvoir s’il ne peut permettre d’être le plus fort, le plus puissant ? Bazoum, peut-il ne pas savoir, depuis qu’il a eu la chance d’être au palais, qu’il est le plus puissant de tous, surtout lorsque l’administration et l’armée – en principe – répondent de son autorité ? Peut-il avoir laissé un autre choisir les hommes à sa place pour ne pas savoir les contrôler et vivre dans la gestion du pouvoir avec tant de crainte, ne pouvant avoir la force de « prendre » son pouvoir et le gérer au nom de la gloire à laquelle il aspire ? En faisant montre d’une telle faiblesse, il va sans dire qu’avec le peuple, le mariage risque de ne pas être long.
Désaffection…
Les Nigériens qui attendent de sa part justice, ne peuvent pas plus longtemps attendre encore, lorsque bientôt, il devra entamer la troisième année de son mandat – alors que la cinquième ne pourrait être qu’une année de campagne – presque sans avoir rien entrepris de grand qui puisse le rassurer d’avoir un bilan à présenter devant le peuple en 2026. Il devra bientôt faire face à une désaffection de la part de son peuple qui va alors se détourner de ses promesses qu’il ne peut tenir pour n’avoir d’autres choix que de se battre pour imposer justice et vérité ainsi qu’il le faut dans toute démocratie. Mais on sait pourquoi il hésite à sévir, à demander, de la part de ceux qui, tous, sont de son parti, sinon de sa mouvance, de rendre compte, de rendre gorge, s’inquiétant de ce qu’on devra l’accuser de manquer de gratitude à leur égard pour l’avoir aidé à atteindre des sommets. Mais il y a davantage peut-être.
Son système risque-t-il de s’effondrer ?
Bazoum sait que tout le système dont il a hérité est pourri et que vouloir faire la lumière sur tant de gestions, alors que les inspections menées pourraient lui avoir montré l’immensité du saccage, et à quel point le mal a gangrené le système, c’est aussi pour lui une manière de scier la maigre branche sur laquelle il s’appuie pour gouverner. Il va sans dire qu’en faisant toute la lumière sur tant de dossiers, il risque de déstabiliser son parti et avec lui, peut-être, son pouvoir. Mais l’homme d’Etat n’a que faire de telles considérations surtout quand il est dans le cas qui est le sien où, un clan lui dispute « son » pouvoir. N’est-ce pas d’ailleurs un moyen pour lui, lorsqu’il en a l’audace, de se libérer de l’attelage insupportable de son prédécesseur pour voler de ses propres ailes ?
Ces petits pas ne peuvent pas l’aider à avancer. Et, tant qu’il voudra entrer dans l’Histoire, il devra les hâter car au-delà de ses oppositions internes et externes, il a à faire face à un temps qui joue contre lui pour ne plus lui donner le choix de l’hésitation. Comme quoi, on ne peut pas avoir le pouvoir, et ne pas savoir se sortir de telles situations inconfortables.
Bazoum seul, peut choisir et décider pour Bazoum…
Mairiga
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Le CNSP et le gouvernement sont déterminés à mener le combat contre la délinquance économique et la corruption. Après la mise en place de la COLDEFF et la nomination de ses membres, on apprend, de sources crédibles, que le Chef de l’Etat aurait donné mission à des inspecteurs de mener des enquêtes sur la gestion des biens publics dans les services de l’Etat. Les enquêteurs de l’inspection générale d’Etat aurait reçu l’instruction de faire un travail sans complaisance pour rendre justice au peuple nigérien. Surtout que les nigériens accusent, à tort ou à raison, l’inspection générale d’Etat d’avoir tronqué certains rapports d’enquête dont le but serait de protéger des caciques de l’ancien régime impliqués dans des malversations financières. On se rappelle l’affaire Ibou Karadjé dont le rapport d’inspection aurait été plusieurs fois modifié pour extirper, détacher, les noms de certains ministres, commis de la Présidence et autres fonctionnaires du ministère des finances. Il faut d’ailleurs que l’enquête sur cette scabreuse affaire soit reprise. Car seuls Ibou Karadjé et des petits fonctionnaires sont jetés en prison. Les commanditaires et leurs complices se la coulent et continuent de narguer les nigériens avec l’agent volé du trésor public.
Laboukoye
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La 7ème République au Niger, on le sait, dans la gestion qui a été celle des socialistes nigériens, a été émaillée de scandales impunis, depuis qu’en dix ans, Issoufou Mahamadou laissaient les siens « bouffer» à leur guise, sans rien craindre et ce malgré les révélations croustillantes des inspections d’Etat et des enquêtes, notamment de la Halcia qui ont révélé de grands crimes économiques. Et aucun sou n’est totem pour les socialistes qui peuvent tout rafler, n’épargnant ni les fonds consentis par l’Etat pour assurer la sécurité des populations ni même l’aide que des partenaires pourraient mettre à la disposition du régime pour l’aider à combattre l’insécurité. Et les Nigériens manquent toujours de clarté sur le fonds italiens accordés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. On avait compris que le régime venait au pouvoir plus pour servir les siens, dévalisant l’Etat que pour construire le pays, et pouvoir ainsi renverser, dans un esprit vengeresse, les hiérarchies sociales et s’imposer aux Nigériens, éternellement par le pouvoir de l’argent, même mal acquis, à gouverner seuls, toujours.
Les Nigériens auront beau décrier sa gouvernance, Issoufou n’en a cure et faisait semblant de ne rien entendre des accusations portées à l’encontre de certains de ses proches : il les aimait beaucoup, les couvrait, et rien ne pouvait leur arriver, faisant d’eux des intouchables, des super-Nigériens contre lesquels la justice ne peut rien. Son successeur savait les malaises que ces injustices avaient créés, et promettait d’y mettre fin, en faisant de la lutte contre l’impunité un axe majeur de sa gouvernance. A son entrée en fonction le 2 avril 2021, dans son discours d’investiture, alors qu’il avertissait que plus rien ne sera comme avant et que chacun devrait répondre désormais de ses actes et de sa gestion, les Nigériens, pendant plus d’une année, sans rien voir encore comme acte qui puisse convaincre de la vérité de cette annonce qui avait pourtant donné beaucoup d’espoir à des Nigériens assoiffés de justice et de vérité, avaient cru que le discours à la rentrée judiciaire, annonçait un nouveau départ. Chiche.
Parodie…
Aux premiers jours de son entrée au Palais, Bazoum, par cette affaire révélée à la présidence sous Issoufou et baptisée « Affaire Ibou Karadjé », avait fait croire aux Nigériens qu’enfin l’acte suivait la parole, ignorant que de la part du Philosophe qui jouissait curieusement d’un capital de sympathie, cela pouvait n’être que du bluff : les Nigériens, très vite découvrirent les limites de l’homme qui ne peut assumer son mandat, obligé, disent les détracteurs, de le partager avec un autre qui se sert de lui, pour s’offrir un troisième mandat par procuration. On brandit alors ce Ibou Karadjé, devenu le bouc-émissaire qui devrait être sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’impunité que Bazoum annonçait, payant pour tout un système décrié et faire croire que par ce seul gibier immolé pour le plaisir d’une justice parodiée, les Nigériens allaient se réjouir d’un sacrifice qui, en lui-même, reste un autre fait d’injustice quand on sait que, pour les faits incriminés, l’homme qui travaillait sous l’ombre d’Issoufou, ne pouvait pas être seul dans le crime et surtout qu’Issoufou ne pouvait pas ne pas savoir tout ce que « son » ouvrier faisait et que s’il avait pu répéter les mêmes crimes c’est qu’il avait des complicités dans les alentours du pouvoir pour ne pas dire de la présidence qui l’héberge. Si Issoufou pouvait ne rien soupçonner des agissements de ses hommes au palais, comment peut-il gérer, à une échelle plus large, un pays ? Certains pouvaient même croire que si Ibou avait réussi le coup d’arracher électoralement Niamey, au moins le cinquième arrondissement, à l’opposition pour le convoyer Parodie… Aux premiers jours de son entrée au Palais, Bazoum, par cette affaire révélée à la présidence sous Issoufou et baptisée « Affaire Ibou Karadjé », avait fait croire aux Nigériens qu’enfin l’acte suivait la parole, ignorant que de la part du Philosophe qui jouissait curieusement d’un capital de sympathie, cela pouvait n’être que du bluff : les Nigériens, très vite découvrirent les limites de l’homme qui ne peut assumer son mandat, obligé, disent les détracteurs, de le partager avec un autre qui se sert de lui, pour s’offrir un troisième mandat par procuration. On brandit alors ce Ibou Karadjé, devenu le bouc-émissaire qui devrait être sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’impunité que Bazoum annonçait, payant pour tout un système décrié et faire croire que par ce seul gibier immolé pour le plaisir d’une justice parodiée, les Nigériens allaient se réjouir d’un sacrifice qui, en lui-même, reste un autre fait d’injustice quand on sait que, pour les faits incriminés, l’homme qui travaillait sous l’ombre d’Issoufou, ne pouvait pas être seul dans le crime et surtout qu’Issoufou ne pouvait pas ne pas savoir tout ce que « son » ouvrier faisait et que s’il avait pu répéter les mêmes crimes c’est qu’il avait des complicités dans les alentours du pouvoir pour ne pas dire de la présidence qui l’héberge. Si Issoufou pouvait ne rien soupçonner des agissements de ses hommes au palais, comment peut-il gérer, à une échelle plus large, un pays ? Certains pouvaient même croire que si Ibou avait réussi le coup d’arracher électoralement Niamey, au moins le cinquième arrondissement, à l’opposition pour le convoyer au PNDS, ce qui lui est arrivé n’allait jamais lui arriver et que le PNDS allait passer tout son temps à le célébrer. Il payait donc pour son échec électoral Finalement, les Nigériens se sont rendus compte que Bazoum ne peut pas toucher à certains hommes et femmes qui trainent pourtant des casseroles bruyantes, tenu de les protéger pour s’éviter l’ire de son prédécesseur à qui un devoir de gratitude l’oblige à la soumission et donc à se dédire, en renonçant à sa parole donnée au peuple nigérien un 2 avril 2021.
Depuis plus d’un an qu’il gouverne, les Nigériens n’ont vu de la part de son système, aucun acte sérieux et d’envergure pouvant faire croire qu’il est réellement décidé à faire le ménage dans le pouvoir dont il a hérité, à actionner la machine judiciaire. Hama Zada, l’autre gibier… Le deuxième «gibier» de la Renaissance est sans doute ce ministre en fonction, arrêté sans la manière et conduit en prison, là encore sans la rigueur procédurale, se servant du sensationnel que pouvait avoir son arrestation et faire croire que le régime est vraiment en lutte contre l’impunité. Il n’en est rien et tous les Nigériens peuvent avoir compris que lui et le premier cas, Ibou, pouvaient plus payer pour autre chose que pour leurs fautes car pour en commettre, tous les Nigériens savent qu’ils ne sont pas les seuls et surtout que même pour les mêmes affaires, le régime aura eu la précaution d’en soustraire les siens qui ne pouvaient pas être mêlés dans la procédure judiciaire, les plaçant presque au-dessus des lois de la République pour ne pas répondre de leurs actes. Une telle partialité incompréhensible dans un Etat de droit a fini par dépiter les Nigériens qui ne peuvent pas comprendre, pourquoi, dans la même République, ne répondent devant les Juges, pour les mêmes fautes, que les Nigériens du mauvais bord, quand les autres pourtant connus pour être de grands brigands, de grands bandits d’Etat – et disons le mot, de grands voleurs – ne peuvent jamais être inquiétés quelle que puisse être la monstruosité de leurs crimes. Peut-on croire que les Nigériens ne puissent rien comprendre de ces tris discriminatoires, de ces sélections judiciaires ? De telles injustices sont intolérables et il y a à arrêter vite ces pratiques d’un autre âge car à imposer cette promotion de l’injustice, l’on n’aide pas Bazoum à tenir bien la direction de son pouvoir, le condamnant à jouer au kamikaze lorsqu’il n’a d’autres possibilités que de s’éloigner de ses choix et de ce qui fonde sa foi socialiste.
Faut-il dès lors s’attendre à une évolution de ces dossiers….
Selon certaines de nos sources, les Juges en charge de ces dossiers voudraient les rouvrir pour entendre d’autres personnalités citées ou concernées, chacun selon son degré ou son niveau d’implication dans l’affaire, et pouvoir situer leurs parts de culpabilité dans chacun des crimes pour lesquels, pour l’instant, seuls ces deux sont sacrifiés pour faire croire que la Renaissance acte III, conformément à ses promesses, tiendrait à sa parole. On sait par exemple que dans le cadre du dossier tristement célèbre d’Ibou Karadjé, tous ceux qui avaient été cités, n’ont jamais répondu de leurs actes, soustraits de la procédure, pour laisser le seul « pauvre » répondre pour tous. On se rappelle que le Premier ministre actuel, alors Directeur de cabinet de la présidence à l’époque des faits, intervenait sur les médias pour faire entendre que l’affaire serait pliée car « Une » justice qui s’était saisie du dossier, n’a retenu que le seul Ibou qui est entre ses mains ; trouvant par ces faits qu’il n’y avait plus à redire de l’affaire. Même les quelques-uns qui avaient été entendus, avaient été relaxés et ils bénéficiaient même à la suite des graves soupçons de leur implication dans le dossier de décrets de nomination comme pour montrer qu’ils ne sont plus des Nigériens ordinaires et que la prison et la justice n’existent que pour les autres, pour ces Nigériens de seconde zone que le PNDS, depuis plus de dix ans, essaie de rabaisser pour ne plus leur reconnaitre de place dans la République. Aujourd’hui donc, il semble que l’on pourrait s’attendre à un rebondissement dans ces affaires, sinon dans toutes les affaires, pour réentendre tous les prévenus qui, à un titre ou à un autre, ont à répondre dans ces affaires et marquer ainsi, une fois pour toutes l’égalité des Nigériens devant la loi, et ce depuis qu’à l’ouverture de la rentrée judiciaire, le Président mettait les Juges devant leur conscience et devant ce que leur science leur dicte comme comportement à avoir devant les faits qui leur sont confiés, jugeant au nom du peuple, au nom de la VERITE, au nom du Droit. De Dieu aussi.
Mais le chantier est vaste…
Il n’y a pas, en vérité, que ces seules affaires et là également, les Nigériens savent tous les dossiers qui, à cette date encore, plus d’un an après le sacre de Bazoum, sont mis dans les tiroirs. Et l’on ne peut rien entendre de leurs suites judiciaires quand pour des paroles, pendant plus de dix ans, les socialistes ont fait des tapages, emprisonnant qui ils veulent, et notamment quand d’autres de leurs camps, tenaient des propos tout aussi condamnables mais qui pouvaient ne pas déranger le régime d’alors plus décidé à gouverner pour un camp que pour tous les Nigériens.
Comment d’ailleurs, Bazoum peut-il travailler avec des gens qui ont plus à répondre de leur gestion qu’à occuper les positions qui sont les leurs aujourd’hui, ne pouvant que promouvoir, par leur sale passé, que la médiocrité et le déni de justice pour lequel ils tenaient à ces repositionnements marchandés avec Bazoum Mohamed condamné ainsi à ne pas avoir de résultats et donc à ne pas honorer sa parole ? Ibou Karadjé et Hama Zada ne sont que de dérisoires trophées dans la lutte que devrait mener Bazoum contre le l’impunité, quand, les plus gros poissons, dorment encore dans les eaux douces de la Renaissance.
C’est peut-être le moment pour les Nigériens de savoir les positions du régime sur ces questions et sur tant d’autres, pour que le peuple se détermine pour comprendre les combats qui lui restent à mener. Ça grogne dans le peuple et il va sans dire que le Niger ne peut pas avancer dans ces conditions. Bazoum aussi.
Mairiga
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Le président nigérien, Bazoum Mohamed, a promis de moraliser la vie publique en combattant sans faiblesse la corruption et toutes les infractions assimilées et, notamment, tous ces faits de mal gouvernance qui tirent vers le bas tous les efforts que d’autres, dans une équipe, mènent pour aider à réussir. Mais voilà un peu moins de deux ans que l’on l’attend sur cette promesse de justice et plus de vingt mois que son train patine, coincé dans les rails du verbe, incapable d’emprunter ceux de la realpolitik et de l’action, les seuls par lesquels il peut convaincre. Mais certains analystes du champ politique nigérien estiment qu’il faut lui donner le bénéfice du doute et croire qu’il s’y est préparé en conséquence, connaissant bien son monde pour ne décider que maintenant de mettre en actes cette volonté politique et après s’être entouré de quelques précautions, le machiavélisme des siens veillant au grain. Mais puisqu’il dit qu’il est décidé à lutter contre la corruption, faisons-lui la faveur de croire sa parole pour l’attendre sur des actes, mais sans attendre trop encore. C’est pourquoi cette question s’impose à nous comme une énigme : pourquoi, le voulant tant, peut-il quand même s’assoir dans la même salle en conseil des ministres avec des hommes au passé, souvent récent, sulfureux, incapable de leur demander de rendre compte de leur gestion et de leurs crimes ? Pourquoi peut-il marcher avec des ministres présumés impliqués dans des affaires, dans des détournements de deniers publics sans qu’il ne les laisse aller se blanchir devant les juges ? C’est le plus souvent des crimes graves pour lesquels, aucun Etat normal, ne peut avoir une telle attitude complaisante, presque démissionnaire.
Un système fait d’une pègre politique qui discrédite le discours de Bazoum
En vérité, plus que son prédécesseur, Bazoum Mohamed tient un discours que les Nigériens ont la faiblesse de croire plus crédible. Mais depuis quelques temps, l’on commence à se lasser de ses promesses sans fin et finalement aussi, à douter de ce qu’il soit capable de faire ce qu’il dit pour savoir dire ce qu’il fait. Ils sont pourtant nombreux ces hommes et ses femmes « sales » avec lesquels il compose et collabore, sans se dégoûter de ce qu’ils soient, d’un point de vue éthique et moral, peu fréquentables, du moins pour quelqu’un qui veut gouverner de manière vertueuse. C’est à juste titre que les Nigériens se demandent ce qu’il a à faire avec des hommes qui auraient pu être, dans un Etat de droit qui se respecte, ailleurs que dans un gouvernement ou même à trouver une place dans une assemblée nationale a fortiori à la tête d’une société d’Etat. Que peut-il construire avec des gens qui ont trahi la nation, en détournant ses biens, ou en jouant pour leurs intérêts personnels et pour faire perdre au pays bien de ses intérêts dans certaines affaires qu’on a étouffées, refusant que le Juge s’y mêle ? Peut-il croire que les Nigériens aient oublié cette affaire scabreuse baptisée l’ « uraniumgate » ?
Or, l’homme qui en est au centre, plastronne dans son gouvernement, et pas n’importe où mais bien aux Affaires Etrangères. Par ailleurs, il y a aussi cette affaire de l’achat de l’avion présidentiel, un appareil de seconde main, recyclé et meublé d’un lit inutile, acheté presqu’au prix du neuf, avec en sus, un dispositif antimissile payé rubis sur ongle, mais sans que jamais, « le grisgris » moderne – on ne sait d’ailleurs pour prévenir quelle menace – ne soit posé sur un avion qui sert plus les vanités et la luxure d’un homme que les intérêts, les vrais, du pays. Dans un Etat normal, à moins que le PNDS ne souffre de pénurie de cadres, de tels hommes ne peuvent siéger dans un gouvernement avant de clarifier leur cas devant la Justice. Mais Hassoumi Massaoudou n’est pas seul.
On peut également évoquer le cas tout aussi gravissime d’Abdoulkadri Tidjani alors ministre de l’Enseignement professionnel dans le cadre du détournement présumé de fonds de développement de l’éducation pour lequel il n’a toujours pas été inquiété. Et plus récemment, devenu ministre de l’élevage à la faveur des nouvelles alliances, dans une autre affaire d’achat de vaccins pour le cheptel, l’ancien militant du MNSD ne peut toujours pas se défendre de sa gestion mise en cause, trônant dans le gouvernement comme s’il devrait être indispensable pour le Niger. Mais le cas le plus frappant et emblématique concerne cet ancien détenu sorti de sa cellule à la faveur d’une liberté provisoire qu’on peut refuser à beaucoup d’autres, venant, depuis cette époque siéger dans des gouvernements, mais pouvant avoir l’arrogance, sur les médias sociaux, de se moquer d’autres Nigériens contre lesquels il diffuse des paroles d’une insanité qui ne sied pas à sa stature de ministre de la République qu’il troque à ses heures perdues sur la toile contre la robe de flatteur d’un autre dont il se couvre. Les fautes pour lesquelles Kassoum Moctar partait en prison dans le cadre de sa gestion au ministère de l’urbanisme et à la mairie de Maradi n’ont jamais été contredites pour que l’homme, se libère définitivement de la justice. Pourquoi donc lui, alors qu’il est en prison, peut en sortir pour des fautes pour lesquelles, d’autres dans des cas similaires, ne peuvent avoir les mêmes faveurs et même jusqu’à être ministre pour narguer les Nigériens ! On est dans quel pays ? Faut-il croire que les Nigériens ne sont pas égaux devant la loi ?
Il y a aussi un autre gros gibier pour lequel les Nigériens soupçonnent une gestion désastreuse dans le cadre de la pandémie de la Covid 19. Mais, en attendant des clartés sur un tel sujet, au moins peut-on relever dans son cas, à la suite de révélations d’une enquête rendue publique, des cas déraisonnés de surfacturations où, sous sa gestion, on facture pour l’achat d’un matelas d’une place à plus de 400.000f et de bol à café à plus de 10.000f. Et l’on a « mangé » de l’argent comme ça !
Le régime, en vérité, est pris en otage par ces hommes qui, après le sale boulot, peuvent continuer à exercer, narguant les Nigériens avec leur carapace d’intouchable prêtée depuis le temps d’Issoufou. Ils sont nombreux à l’Assemblée Nationale à partir s’abriter là, au nom d’une immunité parlementaire qui, elle-même, ne fonctionne que pour certains, mise en panne pour d’autres, quand on le veut, ne pouvant s’encombrer de formalisme comme ce fut le cas de Hama Amadou où, sans la majorité requise, se servant des voix incomplètes d’un bureau incomplet, l’on l’a trainé, sur la base de faux, dans la boue. Il y a là également, ces hommes au niveau du parlement, cités dans des cas de trafic de drogue, et d’autres affaires notamment la gestion des fonds alloués à la Défense, mais qui n’ont jamais répondu de leurs actes car l’on s’est refusé à lever leur fragile immunité parlementaire qui n’est pas donnée pour couvrir des crimes mais pour protéger la dignité du représentant du peuple dans le rôle qu’il est appelé à jouer au nom du peuple dont il est le représentant.
La Renaissance est un monde fait de races diverses où des rapaces se sont rencontrés pour perpétuer le mal, « se gaver » d’argent sale et de vanités inutiles. La lutte globale que demande le SAMAN c’est justement cellelà qui demande des comptes à ceux-là qui, à l’ombre du régime, continuent d’espérer de l’impunité alors que pour des cas moins graves, d’autres Nigériens partent en prison. Ce ne sont donc pas de ces menus fretins dont on s’est souvent servi pour le sale boulot que les Nigériens attendent que le gouvernement sévisse mais bien ces grands bandits d’Etat qui ont aujourd’hui détruit nos valeurs et cultivé dans notre administration des contre-valeurs qui nous humilient.
Sur cet aspect de la gouvernance, de la part de Bazoum Mohamed, les Nigériens attendent mieux.
Mairiga
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L’arrestation du chef service matériel de la présidence de la république du Niger, le sieur Ibrahim Amadou Moussa, alias «Ibou Karadjé», a jeté le froid dans le dos de certaines personnalités proches de l’ancien président Issoufou Mahamadou, qui n’ont plus le temps de sommeil tranquille. Dans les coulisses, il se raconte que d’autres sales affaires tues par le prédécesseur de Bazoum pourraient connaitre sous peu un début de traitement judiciaire.
Si l’on en croit les premières informations reçues dans les milieux du ministère des finances et de la présidence Bazoum, le jeune commis de la présidence n’a pas agi seul. Il a su bien profiter de certaines complicités qui lui ont permis de soutirer à l’Etat des faramineuses sommes d’argent. Des milliards de francs CFA auraient été soutirés au trésor public sur la base d’une supercherie minutieusement orchestrée. Ces milliards auraient-ils tous échoué dans les poches de ce petit commis de la présidence ? Seule une vraie investigation judiciaire, doublée d’un engagement ferme de l’actuel locataire de la présidence, peuvent permettre de le savoir. Les enquêteurs et la justice tiennent le bon bout et n’entendent pas reculer cette fois-ci. Bien que les faits allégués contre ce dernier se rapportent à un seul volet du service de la présidence de la République, beaucoup de nos concitoyens, en particulier des proches du nouveau Chef de l’Etat, saluent le point de départ d’une série d’investigations dans la gestion des dix ans de la gouvernance Issoufou.
Quoiqu’il en soit, même si dans cette affaire d’Ibou Karadjé, il est très difficile d’atteindre l’ancien président de la République, en raison du principe de l’imputabilité dans la gestion des affaires de l’Etat, il n’en demeure pas moins que cette belle prise, relance de plus bel l’urgence de fouiller dans la gestion globale des dix ans de celui-ci.
La volonté politique de mener une vraie opération mains propres, tant attendue des millions de nos concitoyens, est désormais une réalité. Plus encourageant aussi, le président Bazoum Mohamed n’entend pas s’immiscer dans aucune procédure judiciaire de quelque nature qu’elle soit, si tant est qu’elle vise à mettre l’Etat du Niger dans ses droits et à rétablir l’Etat de droit. Au surplus, il l’a lui-même annoncé en substance dans son discours d’investiture que la justice fera son travail loin de toutes intrusions politiques. Un engagement qui le différencie désormais de son prédécesseur Issoufou Mahamadou, lui qui n’a pas jamais laissé la justice traquer tous les voleurs des deniers publics et autres bandits d’Etat, issus de son entourage et de sa famille.
En tout cas, dans les salons feutrés de Niamey, la capitale politique du Niger, cette affaire de vols d’argent public, sur la base des faux documents est très prise au sérieux et inquiète à plus d’un titre le cercle restreint de l’ancien président de la République, y compris dans les milieux de certains hauts gradés qui avaient profité sous l’ombre de l’enfant prodige de Karadjé.
Selon nos sources, celui-ci évite de parler trop, néanmoins il a des choses à dire qui, lorsqu’elles vont être dévoilées, pourraient bien compromettre des personnalités de haut rang. D’ailleurs c’est cette attitude, qui se veut trop précautionneuse en attendant le vrai jugement, qui l’aurait amené à refuser de recevoir certains visiteurs qui avaient pourtant fait le déplacement de la prison de Say, où il a été déféré. Et semble- t-il même durant son séjour au niveau de la police judiciaire, il avait catégoriquement refusé de rencontrer ces mêmes personnalités du cercle de Mahamadou Issoufou, ajoute notre source.
En attendant aussi de savoir si d’autres inspecteurs d’Etat seront commis pour des fouilles supplémentaires au niveau de tous les services de la présidence et d’autres institutions étatiques, où tout n’a pas été géré selon les règles de l’orthodoxie financière, certains de nos compatriotes pensent que par ces genres d’opération, Bazoum finira par acquérir la popularité et la légitimité nécessaires qu’il n’en a pas au sortir des élections de mars 2021, et dont il en a grand besoin en ce moment crucial.
Et le fort prix à payer, semble être le devoir d’ingratitude vis-à-vis de tous ceux qui prétendent avoir un pouvoir d’influence sur son règne. Seulement, dans les milieux proches du principal parti au pouvoir et de l’entourage de l’ancien Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou, des personnalités politiques déplorent tout bas, cette volonté de Bazoum de voir clair dans la gestion de son prédécesseur. Une gestion qui a tiré le Niger vers le bas, le maintenant dans son traditionnel rang de dernier pays de la planète durant pratiquement les dix années de règne d’Issoufou, chef d’Etat le plus incompétent de toute l’histoire de sa gouvernance politique. Rappelons qu’Ibou Karadjé n’a pas atterri au hasard dans les affaires de la plus haute institution politique de la République du Niger. Comme on le sait déjà, sous le règne de l’ex chef de l’Etat, n’importe qui ne peut pas être parachuté à un poste stratégique comme celui du chef de service transport de la présidence de la République.
En d’autres termes, il faut avoir soit, la bénédiction du patron des lieux qu’est Issoufou Mahamadou, soit celle d’un membre de son pré carré. «Ibou Karadjé» a eu cette bénédiction et a su bien danser sur l’argent de l’Etat, parce qu’il connait quelqu’un là-bas qui a lui fait tant confiance.
Une confiance qui lui a permis d’être cité parmi les nouveaux riches fabriqués par le régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou. Son brusque instinct de générosité suffit pour s’en convaincre. Une rare générosité qui a fini par faire de lui un mécène de la communauté dont il porte le nom.
AI
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Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, a présidé, hier matin, à Niamey, la cérémonie de lancement officiel des activités du Centre national de coordination du mécanisme d’alerte précoce et de réponse aux risques sécuritaires (CNAP) couplée à l’inauguration de la Représentation permanente de la CEDEAO au Niger. La cérémonie s’est déroulée en présence du président de la Commission de la CEDEAO, M. Jean Claude Kassi Brou et de plusieurs personnalités.
Peu après le discours de lancement, le Premier ministre a procédé à la coupure du ruban inaugural de la Représentation de la CEDEAO au Niger. Le Chef du gouvernement a ensuite inauguré le Centre National de Coordination du Mécanisme d’Alerte Précoce et de Réponse dont il a lancé les activités. M. Ouhoumoudou Mahamadou a aussi effectué une visite des locaux des deux bâtiments et du matériel roulant du CNAP offert par la CEDEAO.
Le CNAP a entre autres pour missions, de collecter, centraliser et analyser les données et renseignements fournis par les services de l’Etat, les collectivités territoriales, les organisations nationales et internationales de la société civile ou par toute autre source d’information ; de prendre des mesure nécessaires afin de réduire au maximum le temps de réaction entre l’alerte sur les menaces identifiées et les réponses à apporter. Le CNAP contribue également au renforcement de l’architecture de Paix et de Sécurité de la CEDEAO.
Pour le Chef du gouvernement, le lancement du Centre National d'Alerte précoce vient à point nommé, car depuis près d'une décennie, notre pays évolue dans un espace sous régional affecté par une insécurité complexe et multidimensionnelle. «Cette insécurité qui se traduit à la fois par la prolifération des groupes terroristes affiliés à l'État Islamique et à Al-Qaida, la criminalité transnationale organisée et la montée des tensions inter communautaires, nécessite des réponses intégrées au-delà de l’option militaire», a fait remarquer le Premier ministre qui devait par la suite indiquer que la présente cérémonie constitue une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la feuille de route du déploiement d'un mécanisme national d'Alerte Précoce dans chaque Etat membre. «C'est donc le fruit d'un long processus qui a démarré au Niger en février 2020 avec l'accueil de la mission de sensibilisation et d'échanges de la CEDEAO, conduite par le Directeur régional d'Alerte Précoce», a précisé M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Par ailleurs, le Chef du gouvernement a rappelé la tenue récente de trois grands évènements de l’organisation communautaire dans notre pays. Il s'agit du 3ème Forum des Mines et du Pétrole (ECOMOF) de la CEDEAO; de la 2ème session du Comité ministériel conjoint de pilotage du Projet «Dorsale Nord du Système d'Echange d'Energie Electrique de l'Afrique de l'Ouest; et du lancement officiel des travaux dudit projet par leurs Excellences Monsieur Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l'Etat, et Nana Dankwa Akuffo Addo, Président du Ghana et Président en exercice de la CEDEAO. «La succession de ces événements conjoints avec la CEDEAO est une preuve tangible de la maturité de notre démocratie et surtout de la volonté du Président de la République de faire du Niger un pays d'intégration, de liberté et de prospérité», s’est réjoui le Premier ministre.
Oumar Issoufou(Onep)
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Le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et ses partenaires, ont offert à la Garde Nationale du Niger (GNN), un important lot de matériels et d’équipements. Cet appui comprenant 14 véhicules, 240 équipements de protection (gilets pare-balles, casques balistiques), 200 radios HS et VHS, 50 téléphones satellitaires, 12 groupes électrogènes solaires et mobiles et de 15 stations de base, a été réceptionné vendredi dernier, au Camp Abdou Garba de la GNN, par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Hamadou Adamou Souley des mains de la Coordinatrice Résidente du Système des Nations-Unies au Niger, Mme Louise Aubin, en présence des diplomates accrédités au Niger, des autorités administratives, des responsables des forces de défense et de sécurité et de plusieurs invités.
D’une valeur estimée à environ 1 milliard de FCFA et acquis sur un financement de la République Fédérale d’Allemagne, ce don vient en appui aux efforts des autorités nationales pour sécuriser les populations nigériennes. Il s’inscrit dans le cadre du Fonds pour la stabilisation des régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri, et permettra à la GNN de mener à bien sa mission régalienne.
Dans son intervention, le ministre Hamadou Adamou Souley, également président du Comité de pilotage du Programme pour la stabilisation des régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri, a tout d’abord reconnu ‘‘les efforts des pays amis, des partenaires techniques et financiers de notre pays, dans l’accompagnement et l’appui multiforme, qu’ils apportent au gouvernement dans sa quête de la paix et de la tranquillité pour les populations dans les zones en proie à une insécurité et à la violence. Il a ensuite indiqué que, ce geste du PNUD et de ses partenaires vient à point nommé, car, a-t-il expliqué, ‘‘il vient soutenir l’engagement politique et les efforts des plus hautes autorités politiques qui, ne ménagent aucun effort pour faire acquérir à nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) d’importants matériels, d’équipements et de vecteurs aériens, en plus de renforcement de capacités de nombreux corps en uniforme.
Le ministre en charge de l’Intérieur a, au nom des plus hautes autorités, réitéré ses remerciements au PNUD et à ses partenaires pour leurs appuis. Il a ensuite prié pour le repos des âmes des agents des FDS tombés sur le champ d’honneur, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.
Quant à la Coordinatrice Résidente du Système des Nations-Unies au Niger, Mme Louise Aubin, elle a axé son intervention sur la qualité du partenariat entre le Gouvernement nigérien et le PNUD, la République Fédérale d’Allemagne, l’Union Européenne, la Suède, le Royaume-Uni et le Royaume des Pays-Bas. Pour Mme Louise Aubin, la Stratégie de Stabilisation reconnait l’importance d’une plus grande résilience des communautés touchées par la violence dans certaines régions. «Depuis plus d’une décennie, la situation sécuritaire, humanitaire et du développement humain s’est détériorée dans la région du Sahel, autant dans les pays du bassin du lac Tchad que des pays du Liptako Gourma», a-t-elle estimé avant d’ajouter que le PNUD partage avec le Niger un engagement de longue date, sur les questions, de stabilisation, de paix, de sécurité et de développement. «La remise de ces matériels, acquis dans le cadre de deux projets lancés par le PNUD, en l’occurrence les projets Fonds stabilisation des régions de Bassin du Lac Tchad et du Litapko Gourma, a été rendu possible grâce au financement de la République Fédérale d’Allemagne, que je tiens ici à remercier vivement», a indiqué Mme Aubin.
Pour la Représentante résidente du PNUD, cet appui qui vient en complément des premières livraisons des moyens roulants, s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités logistiques de l’administration et des Forces de Défense et de Sécurité, pour soutenir les unités régionales pour la sécurisation des zones d’intervention des deux projets, affectées par l’insécurité à savoir Diffa, Tahoua et Tillabéri. Elle a, par ailleurs, rappelé que l’année 2021 a été éprouvante sur le plan sécuritaire, dans les trois régions ci-dessus citées, qui font face, depuis plusieurs années, à de nombreux défis sécuritaires.
Pour illustrer son propos, la patronne du Système des Nations au Niger a fait cas des ‘‘Milliers de morts ; de millions de personnes déplacées et plus de 10 millions d’hommes, femmes et enfants dans le besoin et donc dangereusement exposés aux risques sanitaires et multiples conséquences des maladies dont la pandémie du COVID-19». Tout en félicitant les efforts du gouvernement nigérien, Louise Aubin a assuré la disponibilité du PNUD à l’accompagner le Niger dans ses efforts de résilience et de stabilisation, tant dans le Bassin du Lac-Tchad et que dans la région du Liptako.
La remise des clés des véhicules et une visite guidée des matériels roulants, ceux de communications et des équipements de protections, ont clos la cérémonie.
Mahamadou Diallo (Onep)
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A une décade, à a peine, de ses 100 premiers jours à la tête de l’Etat, Bazoum Mohamed est pris au piège de ses discours et de ses premiers pas. S’étant rapidement démarqué des façons de faire de son prédécesseur, Bazoum Mohamed a réussi le tour de force de le distinguer comme différent de Mahamadou Issoufou. Au bout de deux mois… et quelques propos et actes suffisamment réfléchis pour ne pas susciter quelque admiration au sein de l’opinion nationale. Les Nigériens en parlent comme d’un gage de la volonté de Bazoum de gouverner différemment. Il a tenu des discours et a posé des actes tendant à conforter les Nigériens dans la sincérité de ses propos. Seulement, des observateurs avertis indiquent qu’il risque gros dans ce jeu mi-figue mi-raisin. Il a placé la corde trop haut pour s’en sortir à bons comptes. En parlant, notamment de son dessein contre la corruption et les détournements des deniers publics, Bazoum a surtout fait monter les enchères par rapport aux attentes de ses compatriotes visà- vis de sa gouvernance. Des attentes qui, selon une lecture lucide des faits et des considérations politiques, pourraient toutefois être déçues.
Les dossiers dans lesquels l’Etat a été spolié de ses ressources et de ses intérêts sont si nombreux qu’il n’a pas d’excuses pour ne pas se mettre très vite à l’ouvrage.
Depuis qu’il a claqué la langue pour confirmer, devant les organisations de la société civile, sa volonté de mener une lutte sans merci contre la corruption et les infractions assimilées, Bazoum Mohamed est attendu avec impatience sur les dossiers à grands scandales. Ses compatriotes sont nombreux à douter de sa volonté de mener cette lutte à bien. Il n’a pas encore trois mois à la tête de l’Etat mais il risque d’être jugé pour inertie et/ou complicité passive. Bazoum, il est vrai, n’a pas beaucoup de temps pour prouver sa bonne foi. Les dossiers dans lesquels l’Etat a été spolié de ses ressources et de ses intérêts sont si nombreux qu’il n’a pas d’excuses pour ne pas se mettre très vite à l’ouvrage. Le récent dossier dit « affaire Ibou Karadjé » en est une illustration. Ebruitée de façon fort surprenante dès les premiers pas de Bazoum Mohamed, l’affaire Ibou Karadjé est perçue comme cette volonté tant affirmée par l’actuel locataire du Palais présidentiel. Et selon des informations dignes de foi, le rapport d’inspection devant faire le point sur le montant détourné et les réseaux de complicité est déjà sur le bureau du Président Bazoum.
Bazoum ne fait pas que face à un système qui l’a «généré» et auquel il doit tout. Il est également un acteur-clé de ce système.
Bazoum Mohamed est désormais dans un instant de vérité. Le contenu du rapport, selon les mêmes sources, ne lui rend pas les choses faciles. La responsabilité et la complicité de personnalités très proches de l’ancien président seraient en cause. Une situation fort embarrassante pour Bazoum Mohamed qui est manifestement au bout des discours. Ibou Karadjé, lui, garde prison, attendant de voir si la justice mettra aussi le grappin sur ses complices. Pour le moment, aucune interpellation du public. Pourtant, les quatre milliards de francs CFA détournés n’ont pas tous terminé dans l’escarcelle d’Ibou Karadjé. Les complices, actifs et passifs, dorment sur leurs lauriers, persuadés qu’il sera seul à payer de ses turpitudes. Les intérêts touchent à des groupes et personnalités face auxquels Bazoum Mohamed est totalement impuissant. Impuissant ? Bazoum ne fait pas que face à un système qui l’a «généré » et auquel il doit tout. Il est également un acteur-clé de ce système.
La position de Bazoum sur le dossier de la Défense est sans ambiguïté
Dans le scandale du ministère de la Défense nationale, Bazoum Mohamed, on s’en souvient, a eu une position et un discours sans ambiguïté. Face, notamment, aux étudiants de l’université Abdou Moumouni de Niamey, celui dont les Nigériens attendent réparation pour les graves préjudices causés à l’Etat et au peuple nigérien, a déclaré en substance que le ministre de la Défense nationale de l’époque, Issoufou Katambé, a menti dans ses propos, subtilement enregistrés et diffusés sur les réseaux sociaux. Bien avant, longtemps avant, que le rapport d’audit soit diffusé via les mêmes réseaux sociaux. Cette position, assumée par Bazoum Mohamed, met le doute sur ses réelles intentions face à la corruption et aux détournements des deniers publics. Un homme pareil, font remarquer les plus sceptiques, ne peut être en mesure de mener une lutte contre la corruption. D’autres dossiers, encore plus emblématiques, attendent d’être portés devant la justice et les Nigériens y accordent un prix.
La lutte contre la corruption ? Un challenge qu’il ne gagnera jamais
Bazoum ne peut ni s’en prendre à un Karidio Mamadou, ni à Hassoumi Massoudou, encore moins demander des comptes à un Pierre Foumakoye Gado pour la question, trouble, du pétrole. La liste, dans cette optique, est longue et les personnalités concernées, toutes autant puissantes et intouchables les unes que les autres. Il ne peut non plus s’en prendre aux opérateurs économiques dont il connaît mieux que quiconque les implications dans les grands dossiers sur lesquels il est attendu. Bazoum se serait-il mis la corde au cou ? A l’issue des 100 jours, ses compatriotes, fortement divisés sur le jugement à porter sur ses premiers pas, attendent de voir s’il prendra une résolution ferme par rapport à tous ceux qui sont impliqués dans le dossier Ibou Karadjé. C’est un test de vérité et les discours et les approximations ne feront pas l’affaire. En attendant, ceux qui se disent plus lucides estiment que Bazoum est entrain d’amuser la galerie et que son challenge ne restera que verbal.
Doudou Amadou
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Parmi les individus que la Renaissance a vite transformés en richissimes hommes politiques, il y a, l’ancien ministre de la Défense nationale Karidjo Mahamadou. De simple fondateur d’une école privée qui n’avait même pas de clôture, l’homme s’est très vite assimilé à un héritier du Golfe qui dort sur des pétrodollars et qui distribue des sacs de riz à presque toutes les familles de son quartier. Un prince du Golfe dont les largesses dépassent sa circonscription électorale. Avec Karidjo, d’autres riches se sont encore plus enrichis et des « fournisseurs fantômes » sont subitement devenus de riches hommes d’affaires.
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La lutte contre la corruption attendra sans doute des vents plus favorables que ceux agités par Bazoum Mohamed pour répondre aux attentes des Nigériens. Le 2 avril 2021, lorsqu’il a décliné ses desseins dans ce domaine, il y avait déjà peu de Nigériens qui ont applaudi, la plupart étant persuadés que ce n’est ni le temps, ni l’homme par qui la lutte contre la corruption sera une réalité au Niger.
S’il a tenu un discours de vérité lors de son investiture, affichant une fermeté séduisante vis-à-vis du fléau et de ceux qui l’entretiennent, le successeur d’Issoufou Mahamadou n’a toutefois pas su donner un souffle de vie à ce combat qu’il a pourtant déclaré être son cheval de bataille. En six mois de gestion du pouvoir d’État, les observateurs lui reprochent d’avoir multiplié les discours sans jamais passer aux actes. À la suite de la diatribe contre la corruption et ses auteurs, le 2 avril 2021, le Président Bazoum a ainsi claqué la langue, on ne sait plus combien de fois, pour dénoncer, fustiger et menacer. Il l’a fait, entre autres, lors de sa rencontre avec les organisations de la société civile, à l’occasion de la …de la Haute autorité de lutte contre la corruption ainsi que dans le cadre du conseil national de la magistrature. Il l’a fait si bien que l’on commence à douter sérieusement de sa volonté et/ou de sa capacité à faire ce qu’il a promis de faire. Quoi qu’il en soit, il a tellement parlé qu’il ne fait plus peur à ceux qui ont ruiné le Niger.
Une façon propre au régime de vider les scandales financiers
L’affaire Ibou Karadjé que l’on a cru être l’entrée en matière pour le Président Bazoum a rapide- ment fait pissff. Bien qu’identifiés de par leurs responsabilités dans ce scandale de huit milliards 223 millions de francs CFA, les complices d’Ibou Karadjé vaquent tranquillement à leurs occupations.
Aucune inquiétude ne semble planer sur leurs têtes et le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, à l’époque des faits ordonnateur des crédits de la présidence de la République, s’est même permis de déclarer que l’auteur principal est en prison et tous ses complices, identifiés et écroués. Autrement dit, l’affaire est close. Une façon propre au régime de vider les scandales financiers. Après cet épisode de la sentence prononcée par Ouhoumoudou, il n’est pas exclu, note un observateur, de voir Ibou lui-même libéré et déchargé de toute poursuite. Ce n’est pas exclu et ce ne sera pas nouveau sous ce régime. Depuis son transfèrement de la maison d’arrêt de Say à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, seule la presse semble s’en émouvoir. Même les avocats de l’intéressé ne se sont pas sentis en devoir d’expliquer à l’opinion nationale ce qui pourrait ou non justifier ce transfèrement. C’est l’omerta totale, à croire qu’un deal s’est invité dans cette affaire judiciaire.
Si l’affaire Ibou Karadjé ne l’a pas complètement discrédité, elle l’a, en revanche, dépouillé des belles plumes dont il s’était paré le 2 avril
Le Président Bazoum, lui, continue de parler de la lutte contre la corruption, sans se rendre compte que, de l’étincelle d’espoir qu’il a suscitée, il ne reste plus rien qu’un vague souvenir de mots. Pire, il est en train de passer pour la risée, du moins, de ceux qui ont toujours soutenu qu’il fait trop de bruit là où ses compatriotes attendent plutôt des actes. Si l’affaire Ibou Karadjé ne l’a pas complètement discrédité, elle l’a, en revanche, dépouillé des belles plumes dont il s’était paré le 2 avril. Aujourd’hui, presque personne ne croit en son combat. Il a trop parlé et s’est beaucoup illustré dans des mises en scène sans lendemain. Ayant encore répété ce jeu face aux magistrats, récemment, nombre d’entre eux, confie une source judiciaire, sont sortis avec un sourire énigmatique qui en dit long sur ce qu’ils pensent du discours présidentiel. Encore des mots face à des maux ! Et à l’allure où vont les choses, sur fond de «discourmania» (maladie du discours) il est fort à craindre que la corruption prenne davantage d’ampleur que par le passé, tel que le des observateurs le prédisent.
Une attitude anachronique de la part du Président Bazoum qui affiche ainsi, son extrême faiblesse devant la corruption
Les tendances observées à partir du sort réservé à l’affaire Ibou Karadjé sont inquiétantes à plus d’un titre.
Même les propos, somme toute, discourtois ¯ à moins que ce ne soit avec sa pleine complicité ¯ d’Ouhoumoudou n’ont pas suffi à donner un coup d’accélération à son combat. Non seulement la lutte contre la corruption est réduite à un simple slogan de campagne, mais il y a pire, notamment dans l’exonération totale qui semble avoir été accordée à ceux qui ont fait mains basses sur les ressources publiques pendant les deux mandats d’Issoufou Mahamadou. Une attitude anachronique de la part du Président Bazoum qui affiche ainsi, son extrême faiblesse devant la corruption. Serait-il impliqué dans des affaires qu’il craint de voir sur la place publique du jour au lendemain ? Son attitude déconcertante fait nourrir les débats les plus fous. En fin de compte, le pari est en phase d’être gagné par ceux qui ont fait observer que, non seulement Bazoum Mohamed est tout de même partie prenante à la gestion d’Issoufou, mais il a promis la continuité, c’est-à-dire le sauf-conduit à tout ce qui a pu être fait au cours des 10 années passées. Drôle de lutte contre la corruption dans laquelle Bazoum Mohamed s’est engagé, tambours battants, oubliant que l’excuse manifeste qui semble avoir été gracieusement accordée aux auteurs des affaires déjà connues est en soi une grave compromission.
Doudou Amadou
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La lutte contre la corruption connaîtra bientôt un coup d'accélérateur. D e p u i s l’ébruitement de l’affaire Ibou Karadjé, les Nigériens marquent une impatience notable à voir la concrétisation de la promesse du Président Bazoum. Le 2 avril 2021, à l’occasion de son investiture, il a notamment déclaré que « le deuxième grand problème de notre gouvernance réside dans la prévalence de pratiques de concussion et de corruption au sein de l’administration » et son crédo sera la pédagogie par l’exemple en ne tolérant, d’aucune façon at- il précisé, le principe de l’impunité. « Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays », a souligné le tout nouveau président investi. Et moins de trois après cette déclaration solennelle, l’affaire Ibou Karadjé, qui éclabousse certaines personnalités de haut rang, est déclenchée. Si les têtes couronnées ne sont pas encore tombées, elles risquent toutefois gros, eu égard à la détermination affichée et réitérée du Président Bazoum de ne faire aucune concession à ceux qui entretiennent un tel fléau au Niger. Selon des sources crédibles, la réunion sur la gouvernance économique et la lutte contre la corruption, tenue le lundi 20 septembre 2021 autour du Président Bazoum, va accoucher de grandes résolutions.
Le pays a été mis à sac durant les 10 années d’Issoufou qui s’est même payé le luxe de protéger et d’encourager la corruption à travers des promotions accordées aux auteurs épinglés avec des preuves irréfutables.
Accusé d’être, sinon complice, du moins laxiste dans cette lutte contre la corruption qu’il s’est engagé à mener sans faiblesse, le Président Bazoum a conscience de l’impatience de ses compatriotes. Le pays a été mis à sac durant les 10 années d’Issoufou qui s’est même payé le luxe de protéger et d’encourager la corruption à travers des promotions accordées aux auteurs épinglés avec des preuves irréfutables. Cependant, il connaît également les difficultés inhérentes à une entreprise de lutte contre la corruption. C’est bien la même chose que lorsqu’on se bat contre des narcotrafiquants. En faisant sa déclaration solennelle, le jour de son investiture, le Président, on suppose, a pris toute la mesure de la guerre dans laquelle il s’est engagé. Il connaît les acteurs, leurs forces et leurs faiblesses ainsi que jusqu’où ils peuvent aller. L’affaire Ibou Karadjé et les résultats qu’elle a donnés jusqu’ici n’est, donc, qu’un ballon d’essai. Elle n’est ni à son épilogue ni à celui de la lutte promise par Bazoum Mohamed.
Le Président Bazoum est parfaitement au courant des grenouillages des apparatchiks du pouvoir pour le noyer et faire échouer sa lutte contre la corruption
Selon une source politique ayant requis l’anonymat, la réunion du lundi 20 septembre n’est pas que du folklore. Elle se veut plutôt l’annonce d’une nouvelle phase. D’autres affaires seront ébruitées et les auteurs, arrêtés. Tous les secteurs d’activités seront concernés. Nos sources sont formelles : la présence, autour du Président Bazoum, de personnalités citées dans plusieurs affaires, n’épargnera pas celles-ci de poursuites judiciaires. Seulement, si les informations en provenance de sources proches du dossier sont assez encourageantes pour les Nigériens, il reste que le système en place, largement dominé par les issoufiens, ne milite pas en faveur d’une crédibilité de la perspective présentée. Le Président Bazoum doit, auparavant débarrasser le plancher de tous ceux qui, parce que mouillés dans des affaires ou simplement hostiles à une lutte contre la corruption qui toucherait des proches, pourraient y faire obstacle.
Parfaitement au courant des grenouillages des apparatchiks du pouvoir pour le noyer et faire échouer sa lutte contre la corruption, le Président Bazoum sait comment et avec quels moyens, réduire chacun des protagonistes au silence. Tout un pan d’actions est mis en oeuvre pour donner une image dégradée de la gouvernance actuelle, histoire de la réduire à un simple appendice du régime d’Issoufou. C’est certainement vrai en partie. Mais, Bazoum Mohamed aspire à apposer sa propre marque à la gouvernance et cela, à en juger par les réactions enregistrées ici et là dans certains milieux du Pnds Tarayya, ne paraît pas tolérable. Pour de nombreux apparatchiks du parti rose, Bazoum Mohamed n’est qu’un clone d’Issoufou qui n’a pas vocation à prendre des initiatives, encore moins à vouloir gouverner en dehors des lignes tracées par son prédécesseur.
La lutte contre la corruption, dont les Nigériens attendent beaucoup, pourrait se révéler une lutte à mort entre un président décidé à servir son pays conformément à son serment et des adeptes de la corruption, plus riches que Crésus et décidés à réduire à néant tout celui qui se hasardera à les empêcher de continuer leurs sales besognes.
Yaou
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La phobie du lendemain s'est installée chez tous ceux qui ont des choses à se reprocher dans le cadre de la gestion des fonds et biens publics. Selon des sources politiques crédibles, de nombreuses personnalités impliquées dans des scandales financiers à grande échelle ont fait le déplacement de Tesker en vue de demander au Président Bazoum sa protection contre la justice. Ce sont essentiellement des ministres qui sont cités comme auteurs, co-auteurs et/ou complices de détournements deniers publics. Si les noms de Djidoud et d'Abdoulkadri Tidjani ne sont pas formellement cités, de fortes allusions sont toutefois faites à leur propos. Mal leur en a pris, car Bazoum les aurait presque congédiés en leur réitérant son refus de revenir sur sa parole donnée au peuple nigérien de mener une lutte sans merci contre la corruption.
Laboukoye
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Le 11 avril 2017, plusieurs personnalités membres et proches du régime ont été placées en détention à la prison civile de Say. Parmi celles-ci, figure le Conseiller principal pour les affaires économiques à la Présidence de la République, Danté Ousmane et un autre de même rang, en charge de la Communication à la Cellule d’Appui Partenariat Public-Privé (CAPPP) rattaché au Cabinet du Premier Ministre, Zarami Abba Kiari. Comme quoi, Maiboulala, appellation donnée à l’opération « mains propres » dite « décidée par les autorités de la 7ème République sous l’impulsion du Chef de l’Etat, se poursuit avec détermination, sans état d’âme, en épargnant personne.
D’entrée de jeu, il faut faire remarquer que les arrestations du mardi dernier ne sont pas les premières depuis le déclenchement de l’opération « Maiboula ». Cependant, elles ont la particularité, cette fois, de toucher spécifiquement les hauts fonctionnaires, notamment membres du principal parti au pouvoir, à savoir le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya). Ces derniers évènement montrent à ne point en douter la détermination et l’engagement des plus hautes autorités, maintes fois réitéré, de mener une lutte implacable contre la corruption et l’impunité.
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L’arrivée au pouvoir du PNDS Tarayya en 2011, alors que ce parti avait beaucoup fait rêver les Nigériens, a fini sur des cauchemars, de graves désillusions. Issoufou Mahamadou et son parti étaient devenus méconnaissables. Alors que le premier ne pouvait pas incarner le Lion dans les valeurs qui l’incarnent, le second ne peut faire du socialisme l’orientation de son action politique dans la gouvernance du pays. Le parti, qui s’était réduit à Issoufou Mahamadou qui le régente en même temps qu’il régentait le pays, n’avait plus eu de voix, le parti ne se gérant plus à travers ses instances statutaires mais au travers d’un directoire qui, placé sous les bottes d’Issoufou, ne fait qu’entériner les décisions de ce dernier, y compris la promotion des cadres du parti et la distribution des marchés publics aux mains d’une clique qui répond de son entourage. Une telle situation a permis, par ses choix de l’informel, par développer des pratiques condamnables, totalement en déphasage avec les normes établies. L’administration nigérienne, par le favoritisme, l’ostracisme, l’achat de conscience, perdait ses valeurs, cultivait la paresse et l’inertie. Tout n’était conçu que pour profiter, pour se créer quelques moyens d’émarger pour prendre des sous. On ne pouvait plus reconnaitre l’homme nigérien.
En s’adressant aux Nigériens, il ya deux semaines, à travers deux langues nationales, le Président du CNSP qui abordait plusieurs questions d’intérêt national, évoquait une à laquelle les Nigériens attachent du prix. Il s’agit de la lutte implacable contre les détourneurs de deniers publics, contre la corruption, contre le vol et le pillage. C’est un vaste chantier qui va requérir de sa part courage et intransigeance pour ne jamais hésiter face à ce cancer qui a fait trop de mal à la nation car, c’est par de telles pratiques qu’on a aussi réussi à démotiver les travailleurs quand les critères de compétence et d’intégrité ne pouvaient plus servir de promotion.
Sous la Renaissance, on ne venait en politique que pour permettre à des proches de s’enrichir, de profiter de leurs positions dans le système de prédation que l’on mettait en place. La construction du pays, les engagements pris avec le peuple, et même le serment que l’on pouvait faire en face de Dieu et du peuple, ne comptent plus. En politique, c’est à croire que les hommes croient que Dieu ne voit et ne juge rien. Pour ceux-là, la politique ne peut se réduire qu’à l’art du mensonge et de l’hypocrisie. C’est ainsi que, pendant un peu plus de dix ans, le PNDS, en se détournant de son socialisme pour un autre contrefait, n’a eu à l’esprit que les stratégies de vol à mettre en place pour se faire de l’argent, quitte à ternir l’image du socialisme.
Mais, à la suite de coup d’Etat, les Nigériens ont exprimé beaucoup d’attentes, notamment pour faire justice dans le pays afin de rétablir l’Etat de droit, et pour lutter, sans concession, contre la corruption et toutes les pratiques illégales par lesquelles des hommes et des femmes se sont vachement enrichis ces douze dernières années et, ce, sans que cela n’émeuve le « Lion » qui, lui-même, en a profité pour bâtir son empire de luxe.
Les bâtiments, des immeubles qui poussent dans le pays, à Niamey surtout, mais aussi à travers le pays où, en plus, quelques usines ont émergé sans qu’on ne sache trop à qui elles appartiennent, sont à interroger pour savoir les vrais propriétaires. Comment ne pas s’interroger sur ces immeubles sur les rives du Niger devenues pour les nouveaux riches, la nouvelle Côte D’azur qui signe leur reconquête de la capitale ? En même temps que l’on peut s’interroger sur ces fortunes colossales anonymes, l’on cherchera à comprendre comment ces espaces ont été acquis et comment aussi d’autres espaces du domaine public sont tombés dans le domaine privé, forçant des entités étatiques déshéritées à louer des immeubles de proches du régime qui, eux-mêmes, ne peuvent pas justifier ces acquisitions qu’ils peuvent offrir en bail à l’Etat ou à des sociétés pour se faire de l’argent.
Ce qui est important, c’est que le Général Tiani, dans deux langues où 80% des Nigériens – sinon plus – peuvent le comprendre, a expliqué que c’est une opération qui n’épargnera personne, tant que les preuves des crimes sont établies. Il n’y aura donc pas de quartier et tous les dossiers seront traités sans état d’âme, sans complaisance. Tous les cas d’enrichissement illicite seront remis à la justice qui fera de manière indépendante le travail que chaque cas commande. Tous ces cas d’enrichissement illicite, avec bien de personnes dont la fortune étonne, mais qui, en réalité, ne servent que d’écran – de prête-noms – pour brouiller les identités qui se cachent derrière tant d’immeubles, de châteaux, de domaines, d’industries et hôtels seront élucidés et traités judiciairement. La COLDEFF devra mener les investigations nécessaires pour mettre des visages, et les vrais, derrière chaque bâtiment. Pour ceux qui ne seront pas déclarés par leurs propriétaires à l’image de cet appartement parisien acquis selon un journal français par Mahamadou Issoufou et qu’il n’a jamais déclaré, la procédure pour les récupérer ne doit pas être compliquée. Ces biens ne sont pas déclarés, ils ne leur appartiennent pas. .Logiquement.
Les services des Domaines, avec les moyens qu’il faut, pourront mener le travail nécessaire pour investiguer dans le domaine et permettre que l’on ait plus de lumière sur ces immeubles qui poussent comme des champignons dans bien de quartiers de la ville, en bordure du fleuve et même, soupçonnent certains, ces hôtels qui fleurissent dans la ville de Niamey et à l’intérieur du pays dont certains ténors pourraient être les vrais propriétaires. Il ne reste plus au CNSP qu’à actionner la machine. Les Nigériens attendent le concret. Après les discours.
Alpha
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Le ministre de la Communication, Mahamadou Zada, a été écroué à la prison de Kollo. Entendu le mardi 19 avril par un juge d'instruction du pôle économique et financier, il a été placé sous mandat de dépôt pour détournements d’argent avant son entrée au gouvernement.
C'est la première fois, au Niger, qu'un ministre en exercice est incarcéré. Mahamadou Zada vient de passer sa première nuit à la prison civile de Kollo, non loin de la capitale. Placé sous mandat de dépôt mardi par le juge d’instruction du pôle économique et financier, il est accusé de détournements de deniers publics.
L’accusation concerne une somme de 3 milliards de francs CFA appartenant à la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin), une société d’État qu’il dirigeait avant qu’il ne soit nommé ministre de la Communication. Cette somme devait être placée dans une coopérative de microfinance dénommée Taanadi et générer des bénéfices. Mais la somme d’argent n’a pas été enregistrée dans les livres comptables de la coopérative. Le juge cherche encore les traces de ces milliards.
Lutte contre la corruption
Plusieurs agents de Taanadi sont aux arrêts et le ministre Mahamadou Zada n'est pas soutenu par son parti, le Mouvement patriotique pour la République (MPR), où il occupait le poste de secrétaire général. Il ne l'est pas non plus par le gouvernement et doit justifier le placement des 3 milliards de francs CFA.
Dans son discours d’investiture, le président Mohamed Bazoum l’avait souligné, il fait de la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics son cheval de bataille : « Quiconque a une responsabilité dans l’administration répondra désormais tout seul de ses actes, au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre. »
Au Niger, plus d’une trentaine de hauts cadres de l’État sont déjà sous les verrous au cours de cette première année du mandat du président.
Moussa Kaka
Source : https://www.rfi.fr/fr/
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Ibou Karadjé serait-il devenu une menace pour certaines personnalités pour qu’il soit transféré à la prison de haute sécurité de Koutoukalé ? Depuis vendredi 10 septembre 2021, l’intéressé n’est plus logé à la maison d’arrêt de Say alors qu’on ignore totalement les raisons et les conditions de ce transfèrement sur lequel ses conseils gardent un silence total. Qui a décidé de ce transfèrement pour que personne ne puisse éclairer la lanterne des Nigériens ? C’est pourtant une grave affaire, le transfèrement d’un prisonnier étant solidement encadré par la loi. C’est d’autant grave que selon des sources judiciaires ayant requis l’anonymat, le transfèrement d’Ibou n’a respecté aucune procédure légale. On ne comprend dès lors pas le silence de ses avocats ou encore de sa famille. Pourquoi ne brisent-ils pas la glace ? En attendant que les langues se délient, nombreux sont les Nigériens qui clament à volonté qu’ils n’ont pas eu besoin d’attendre longtemps pour être édifiés sur les réels desseins du Président Bazoum. Le débat, abondamment passionné, est chargé de suspicions. Et c’est fréquent d’entendre que le transfèrement d’Ibou Karadjé a été décidé par une personnalité qui tient à lui boucler le bec. En dehors de toute légalité. Si l’information est vérifiée, il y a de quoi s’alarmer.
Le Président Bazoum, selon toute vraisemblance, est incapable de faire régner la justice. Peut-il être capable de mener une lutte contre la corruption alors que la justice semble être utilisée à des fins personnelles pour régler des comptes ? This is the question, comme disent les Anglais.
Laboukoye
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S’il est un héritage- dans la gouvernance- dont le président Bazoum se serait passé volontiers, c’est la multitude d’affaires qui a émaillée le règne de son prédécesseur et camarade. L’implication dans ces affaires des camarades, amis et probablement parents de l’actuel président du pays rendra la tâche extrêmement difficile en dépit de la profession de foi, le deux avril dernier lors de la cérémonie de prestation de serment. Cela est d’autant plus compliqué qu’il était, au cours des dix années de la présidence Issoufou, au coeur du système. Même s’il n’est directement ou du tout impliqué dans ces affaires, son refus ou son incapacité de crier gare font de lui comptable de la gestion. On feint d’ignorer que la première affaire qui a franchement secoué le pouvoir du PNDS est l’octroi d’un marché à un député en exercice au mépris de la Constitution et des lois de la République. Les protagonistes de cette affaire sont : Kalla Hankouraou, alors ministre de l’Equipement ; Ouhoumoudou Mahamadou, ministre de des Finances en ces moments. On se rappelle que leur démission a permis d’étouffer l’affaire. Aujourd’hui, Ouhoumoudou et Hankouraou sont respectivement Premier ministre et Premier vice président de l’Assemblée nationale. C’est-à-dire les numéros deux des deux plus importants pouvoirs : l’exécutif et le législatif. Même si un bon musulman doit croire à la repentance, il est légitime de douter de la marge de manoeuvre du président de la République dans la lutte contre la corruption avec le passé de ses proches collaborateurs.
L’impunité est aussi un héritage de la gouvernance Issoufou. Même si le président Bazoum refuse, pour le moment, de fouiller dans les poubelles pour toutes les affaires passées, il sera, disent ses proches, intransigeant au cours de sa gestion. Seulement, dans de telles affaires, il arrive, parfois, que les poubelles viennent à vous. C’est exactement ce qui se passe dans l’affaire du comptable de la présidence. L’affaire Ibou Karadjé. Elle est loin d’avoir livré tous ses secrets. Et un jour ou l’autre, la vérité finira par jaillir. Si, évidemment, tout ce qu’on dit du nouveau locataire du palais est vrai. Cette perspective est l’espoir de tous le Nigériens. La volonté d’assainir doit être accompagnée de vigilance. D’autant que les prédateurs, ceux d’hier, ont plus d’un tour dans leur sac. Si au cours de la gouvernance passée, l’entente directe, nouvelle version du gré à gré, était devenue la règle dans la passation de marchés, aujourd’hui une technique plus affinée est mise en oeuvre par les prédateurs pour exclure nombre de Nigériens. L’urgence. Il est créé exprès un retard considérable dans la mise à disposition des dossiers d’appel d’offres. On attend le dernier moment pour exprimer le besoin. Et on prend le prétexte de l’urgence pour attribuer le marché sans soumission d’autant que le temps presse.
Le marché est attribué aux amis. L’exemple des engrais et les aliments bétail est illustratif. La nécessité de ces deux produits se fait sentir à l’approche de la saison des pluies. Les soumissionnaires n’ont ni le temps de constituer les dossiers, ni de faire les démarches auprès des banques pour l’achat des produits. Les adjudicateurs sont exclusivement les nouveaux bourgeois créés du temps du régime précédent. Certains ont thésaurisé, d’autres ont pris des actions, s’ils ne sont pas propriétaires, dans des sociétés généralement de droit d’un pays voisin ou d’un pays européen. Dans le domaine des infrastructures, par exemple, la quasi totalité des travaux d’une de nos régions ont été exécutés par une société d’un pays voisin au détriment des entreprises nigériennes qui ont pour la plupart déposé le bilan ou mis leurs travailleurs au chômage’ technique. L’essentiel des commandes des engrais est régulièrement revenu à une entreprise de ce pays. Pourtant ces entreprises n’ont pas pignon sur rue dans leur pays d’origine. Là encore le président Bazoum semble avoir les mains liées. D’autant, selon certains milieux, que les relations de l’ancien président avec les dirigeants et entreprises de ce pays voisin sont le fait du président Bazoum. C’est lui aurait ses entrées dans la capitale de ce pays et qui y aurait introduit le président Issoufou. Les dispositions des organisations sous régionales permettent l’installation des entreprises des pays de ces communautés, mais la règle est qu’elles soient performantes et respectent les textes et la législation des pays où elles s’installent. Ce qui n’est apparemment pas le cas. Difficile dans ces conditions de lutter efficacement contre la corruption.
Modibo
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Selon des sources crédibles du Tribunal de Grande Instance de Niamey, les jours à venir risquent d’être longs pour certains hauts gradés de la Douane nationale. C’est dans le cadre de la lutte contre la corruption qu’un dossier les concernant aurait été transmis à la justice. Le dossier est en instruction au cabinet du doyen des juges qui procède à l’audition des présumés "délinquants" financiers. Ces agents de douane, visés par la justice, seraient impliqués dans un vaste détournement de deniers publics. Dans le dossier, sont cités des anciens directeurs généraux, des anciens chefs de bureau de Douane Niamey route, deux comptables et beaucoup d’autres agents sur lesquels pèsent des soupçons de détournement. C’est le sauve-qui-peut au sein de la Douane nationale. A la justice, des magistrats indiquent qu’ils ne feront pas de quartier pour l’impunité. Il n’y aura pas non plus d’interventionnisme qui puisse les faire fléchir. Aujourd’hui, selon nos sources, ce dossier est un des dossiers, parmi tant d’autres, sur la Douane qui est en train d’être traité par la justice. Et les autres suivront dans un court délai. Dans un des dossiers qui suivront, on parle de malversation de plus de cinq (5) milliards dans laquelle se trouveraient des douaniers militants du parti au pouvoir. D’ores et déjà, nos sources indiquent qu’une dame, Colonel de Douane de son état, chercherait à échapper aux mailles de la justice en proposant une caution de trois cent millions de FCFA. On pourrait également se demander comment elle a pu avoir une telle somme. Une autre piste d’ailleurs. Sale temps donc pour les agents de Douane ripoux. Mais, l’assainissement ne doit pas être sélectif. Il faut balayer devant toutes les portes et sans distinction.
D’autant que des langues se délient pour dire que le cabinet du président de la République semble devenir une ‘’agence de démarcheurs’’ qui proposerait aux "délinquants" financiers d’aller rencontrer l’ancien président pour pouvoir se tirer d’affaires. En tout cas, cette proposition aurait été faite récemment par un membre du cabinet à un ministre (Nous y reviendrons).
Aujourd’hui, le combat de la lutte contre la corruption est le cadeau le plus précieux que le régime peut offrir au peuple nigérien assoiffé de justice. Le président de la République doit mettre l’Etat dans ses droits en combattant la corruption et l’impunité sous toutes ses formes. Et, pour s’en convaincre et convaincre davantage le peuple, il faut que le Président de la République République ordonne la transmission à la justice de tous les rapports d’enquête de l’inspection générale d’Etat. Car, selon certains échos, il y’aurait beaucoup de dossiers de détournement de plusieurs milliards de FCA dans le tiroir de Zoulkaleini. Faute de quoi, c’est le doute et le scepticisme qui vont s’installer dans les esprits par rapport à sa volonté réelle de mener le combat contre la corruption.
Ali Soumana
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Un ancien ministre a de quoi se faire du souci pour sa liberté dans les prochaines semaines. Si la lutte contre la corruption tant chantée n’est pas de la blague. Sa gestion, qui fait actuellement l’objet d’audit, risque de révéler la main basse faite sur le patrimoine automobile du ministère. Avant de partir, certainement persuadé qu’il ne serait pas retenu par Bazoum Mohamed, l’indélicat a procédé à la vente aux enchères ¯ une vente aux enchères jamais publiée de tous les véhicules sur lesquels il a décidé de mettre le grappin. C’est ainsi qu’il a mis en vente et acheté 15 véhicules, dont 14 véhicules 4X4 et un bus de transport, dégarnissant ainsi le parc automobile et mettant de facto en chômage technique les chauffeurs dudit ministère.
Aujourd’hui dirigé par un ministre sur lequel les gens disent beaucoup de bien, le ministère en question est devenu un éléphant aux pieds d’argile qui manque cruellement de véhicules de mission. Le ministre partant a pris pour lui le bus de transport et tous les 14 véhicules 4X4 qu’il s’est offert en raison d’une somme modique variant entre 300 000 FCFA et 400 000 FCFA pour les plus chers payés. Pourtant, aucune remise en cause n’est intervenue à ce jour de la part du nouveau ministre et la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia) ne va vraisemblablement pas déranger l’indélicat ministre pour si peu. La lutte contre la corruption serait-elle du vent ?
Laboukoye
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Selon des sources, crédibles à tout point de vue, une peur-panique se serait emparé du village de la Renaissance avec tous ces petits nouveaux bourgeois qui ne dormiraient plus bien depuis des jours, attendant anxieux, qu’un appel anonyme, leur demande de se rendre à la Justice pour affaire les concernant. La panique est d’autant prise au sérieux que l’on apprend qu’il y a une semaine le conseil des ministres ne put pas se tenir, une exigence présidentielle voulant que tous ceux qui sont impliqués dans le dossier de la douane aillent répondre devant les Juges, volonté par rapport à laquelle il y aurait des résistances. Allez savoir de la part de qui…
Nous l’avons pourtant souvent écrit, et le SAMAN d’une époque l’avait aussi martelé : « les hommes passent, la Justice demeure ». Le compte à rebours semble donc bien commencer pour certains hommes et femmes qui savent bien que ce qu’ils ont pu amasser en dix années de Wassosso n’est pas légal et qu’ils devraient un jour répondre d’une fortune mal acquise ou de biens douteux. Les Juges auront donc du travail quand on sait le nombre de fortunés que l’on a aujourd’hui dans le pays et dont le métier n’est autre que la politique. Ce sera d’autant intéressant que certains finiront par parler pour ne pas couler seuls : le juge sait comment s’y prendre ; c’est son métier. On se souvient qu’il y a quelques mois, l’ancien ministre de la Défense, Kalla Moutari, osait même la menace de la dénonciation quand il affirmait qu’on voit tout le monde. Depuis, l’on semble cajoler l’homme qui menaçait de parler car, dans l’empire, il sait bien qu’il n’est pas seul à répondre d’une gestion.
On peut croire crédible cette information à propos du vent de panique qui souffle sur la Renaissance acte III sous laquelle s’abritent bien de gangs politiques qui ont à répondre à la Justice mais qu’Issoufou et son parti, en partant, ont imposés à des postes stratégiques pour échapper à la justice, misant sur le devoir de gratitude que le nouveau président pourrait lui avoir par un contrat moral qui lierait les deux hommes que la politique pourrait pourtant, par finir, séparer. Un drame qui leur arrivera, sans qu’ils ne soient les premiers à le vivre ni même les derniers. C’est d’autant probable que c’est la seule façon pour Bazoum qui a vu comment le dernier congrès du parti s’est passé pour comprendre qu’il pourrait s’attendre à bien de surprises désagréables de la part de ses adversaires internes qu’il pourrait plus craindre. Du reste, le dernier communiqué de presse concocté à la va-vite et diffusé au nom de la MRN pourrait être le signe de ces malaises. La Lutte contre la corruption est donc désormais une arme redoutable entre les mains du Président Bazoum pour dominer son empire qui voudrait lui échapper pour faire de lui, rien qu’un figurant malléable. Il sait surtout qu’il y a d’autres hommes, moins compromis, avec lesquels il peut redresser la barre, se sauver, sauver le pays, sauver le socialisme.
Mais les cartes restent dans ses mains…
Le Président Mohamed Bazoum avait promis aux Nigériens d’assainir la vie publique en combattant les maux qui minent la société, gangrènent l’administration publique. Après plus d’une année, les Nigériens n’ont rien vu venir comme actes courageux posés qui puissent convaincre qu’il est prêt à aller dans cette dynamique que pourraient contrarier certains de ses collaborateurs qui n’ont pas les mains propres pour l’accompagner dans cet effort attendu par les Nigériens. Mais, depuis qu’il avait donné quelques gages notamment dans son discours à la rentrée judiciaire, et à l’occasion de certaines de ses interventions au cours desquelles il avait profité pour aborder le sujet, l’on avait cru que la dynamique est irréversible et que le processus est acté depuis qu’il faisait modifier des lois contraignantes et qu’il donnait plus de pouvoir à la HALCIA et que l’on apprend que le parquet est désormais tenu de transmettre à qui de droit les dossiers en sa possession. C’est donc un pas important et peut-être qu’on peut s’en réjouir, qu’enfin, la justice serait en mesure de se mettre en marche, prônant désormais l’égalité des Nigériens devant la loi.
Il y a quelques jours, l’on apprenait que plusieurs dossiers sont transmis à la Justice et, pour rassurer, l’on a même parlé d’un possible remaniement ministériel imminent pour que ceux que la Justice voudrait entendre à propos d’un certain nombre de dossiers puissent aller devant le juge pour prouver leur innocence. Dans nos précédentes livraisons, nous parlions de cas avérés qui doivent gêner par leur grossièreté, avec des ministres et autres, au passé sulfureux, quand dans certains cas, il s’agit d’hommes extraits de prison pour faire d’eux des ministres de la République, sans aucune élégance républicaine. Le caractère sérieux que certains accordent à cette opération mains propres qui angoissent bien de personnalités du système pourrait également venir, au-delà de cette volonté politique affichée et maintes fois réitérée par le premier Magistrat, d’exigences de partenaires pour lesquels rien de durable ne peut être réussi si les actes de mal gouvernance devraient restés impunis pour consacrer l’inégalité des Nigériens devant la loi d’une part, et d’autre part, pour que les investissements profitent réellement au pays et à ses populations . Il est inadmissible que les fonds des programmes et des projets, de l’Etat et des collectivités soient détournés à des fins personnelles sans que l’Etat ne réagisse. Comment peut-on comprendre que des gens se servent de l’argent du contribuable concédé afin de soutenir l’armée dans l’effort de guerre pour s’enrichir et aller malicieusement s’abriter à l’Assemblée nationale, se couvrant d’une immunité dérisoire qui ne saurait protéger jusqu’à la bêtise. On ne peut pas non plus comprendre que des partenaires soutiennent le pays – comme dans le cas de l’Italie – dans sa guerre contre le terrorisme et que d’autres détournent l’aide accordée et croire que, pour être d’un certain camp, rien ne peut leur arriver ? Comment des gens trempés dans des trafics de drogue doivent-ils ne pas rendre compte alors que pour un cabri, sans avoir vu un juge, des hommes croupissent depuis des mois en prison ?
Comme on le voit, la question de la justice est une nécessité vitale pour la démocratie et ceux qui aident le pays, en laissant passer de telles aberrations, trahissent leur mission et la démocratie, l’Etat de droit que le peuple voudrait construire pour assoir l’égalité des Nigériens.
Mais, il y a surtout ces défis que le Magistrat suprême et les magistrats du pays, à travers leur syndicat, se lançaient il y a quelques jours, le premier arguant que la Justice serait libre de mener son travail en toute indépendance, rassurant que l’Exécutif ne pourra plus s’’interférer dans son rôle et les seconds, lui rétorquant de faire en sorte que les dossiers connus et déjà entre les mains ou de la Halcia ou du parquet leur soient transmis avec diligence pour se mettre au travail et montrer aux Nigériens assoiffés de Justice que les magistrats sont capables de jouer leur rôle et de rassurer sur un tel plan.
Dans un tel contexte, lorsqu’on apprend que des dossiers sont transmis à la Justice, l’on ne peut que s’en inquiéter et surtout quand on se sait comptable de fautes de gestion.
Mairiga
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Les choses commencent à se gâter. Les petits pas de Bazoum Mohamed commencent à faire leurs effets. Entre doutes, incertitudes et supputations de toutes sortes, les Nigériens sont pris un tourbillon qui désoriente. Plus personne n’est sûre de ce qu’il défend, avance et promeut. Les informations fiables se font rares et les rapportages, teintés de partis pris, ne rendent pas les choses faciles. Une situation qui profite largement à Bazoum Mohamed qui se fraie, peut-être péniblement, mais sûrement, un chemin vers le succès. Le succès ? Lorsque vous interrogez les Nigériens, beaucoup d’entre eux se disent pourtant sceptiques quant à un succès de l’intéressé. Pour eux, Bazoum Mohamed joue avec le feu en entretenant un espoir qu’il ne peut faire fleurir. « A moins de 100 jours de sa prise de fonction, Bazoum Mohamed a annulé deux (2) marchés d’au moins mille (1000) milliards e francs CFA émis sous son prédécesseur, Issoufou Mahamadou », peut-on lire dans un post publié par la journaliste et blogueuse Samira Sabou. Des actes salués par l’opinion publique nationale comme étant une volonté de la part de Bazoum de mettre un terme à la corruption et aux détournements des deniers publics. Mais, en même temps que l’annulation des deux marchés incriminés – encore que la construction du pipeline n’est pas encore un contrat annulé – fait gagner à Bazoum quelques points dans l’appréciation générale de ses premiers pas, elle suscite aussi des interrogations.
Et si, l’annulation de ces marchés n’était que du leurre et qu’elle procède juste d’un coup d’éclat médiatique ? Jusqu’ici, l’information sur ces décisions qu’on prêt au Président Bazoum n’est pas officielle. Ce sont de simples rumeurs défrayées et colportées grâce au fantastique réseau des réseaux sociaux. On n’a ni entendu un conseiller ou porte-parole de Bazoum le signifier publiquement, encore moins l’intéressé lui-même le faire. Pour le moment, les coups d’éclat médiatique marchent. Mais, jusqu’à quand ? Bazoum Mohamed ne pourra pas, c’est certain, gouverner en endormant les Nigériens avec des gestes simulés. D’ailleurs, des voix commencent à se demander pourquoi en reste-t-il là si tant il est vrai qu’il mène une lutte véritable contre la corruption ? A l’occasion des 100 jours qui interviendra en début de juillet 2021, les vrais enjeux vont être abordés par les citoyens et il n’est sûr que Bazoum puisse s’en tirer à bons comptes.
D’ores et déjà, les Nigériens semblent se demander pourquoi Bazoum est-il en mesure d’annuler des marchés sans être capable de récupérer l’argent pris à l’Etat dans des affaires scabreuses de toutes sortes ? Il ne peut pas prétendre l’ignorer. À ce jour, il n’a soulevé que de la poussière, estiment certains qui se disent jusqu’ici non convaincus de la bonne foi du président actuel. Pour eux, et ils sont nombreux, entre Issoufou et Bazoum, c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Il n’y a pas de différence fondamentale et la gouvernance faite de surplace de ce dernier le prouve amplement. Ce marché d’acquisition du S.312 Tucano dont il a été récemment question a-t-il jamais existé ? Des Nigériens disent en douter. Si Bazoum Mohamed peut affronter Issoufou Mahamadou au point de s’opposer à l’exécution de marchés conclus par ce dernier, il peut également agir à combler les attentes de ses compatriotes dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Dans ce débat public qui s’installe et qui doit, à terme, mettre de la lumière sur les véritables desseins de Bazoum Mohamed, les partisans d’Issoufou, notamment, s’affolent et s’agitent. Et si ça se limitait encore aux militants de base, les choses ne seraient aussi tragiques pour eux. Sur les réseaux sociaux, ils se répandent, exposant au grand jour leur désarroi. Ce sont ces sorties osées qui mettent davantage un brin de crédit à la situation colportée par les médias. Les relations entre Issoufou et Bazoum sont-elles au beau fixe ? Qu’en est-il exactement de la volonté prêtée à Bazoum de remettre en cause plein de choses dans lesquelles l’Etat a été spolié de ses ressources ? Est-il réel qu’il a l’intention de faire payer tous ceux, civils comme militaires, qui sont incriminés dans les scandales connus ? Iro Sani deuxième vice-président de l’Assemblée nationale au cours de la législature passée, n’est pas passé par quatre chemins pour s’exprimer sur ces informations qui font les débats dans les salons et les médias actuellement. Dans un post publié sur sa page, il écrit ceci : « Si tu as un frère de même père et même mère et que quelqu’un vienne te dire que toi, tu es un type et que ton frère est très mauvais, c’est toi qu’il insulte et non ton frère ». Et il précise sa pensée en soulignant que « tout celui qui insulte le Président Issoufou Mahamadou tout en louant le Président Bazoum, c’est plutôt le Président Bazoum qu’il insulte sans vergogne ». Iro Sani n’a pas certainement adressé son message à ses compatriotes, mais à Bazoum Mohamed qui pourrait être soupçonné d’accorder du crédit aux propos et écrits qui louent ses façons de faire. Quoi qu’il en soit, les sources, crédibles, sont de plus en plus nombreuses à soutenir que le désarroi qui s’installe autour d’Issoufou Mahamadou. Iro Sani, cité dans une affaire de libéralités illégalement perçues à l’Artp, suscite les moqueries dans les discussions de salon.
YAOU
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L’avènement des nouvelles autorités relance la question de la lutte contre la corruption au Niger. Dans son discours d’investiture, le Président Mohamed Bazoum a promis de combattre avec rigueur, ce phénomène qui met à mal l’économie et les compétences dans le pays, détruisant ainsi les espoirs de développement du Niger. Pour arriver à débusquer les corrompus et les corrupteurs, le Niger dispose d’une Haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) qui pourrait très rapidement devenir le bras-armé du Président de la République dans sa campagne de démantèlement des différents réseaux de favoritisme et de corruption. Pour l’instant, cet instrument juridique qu’est la HALCIA doit bénéficier au plus de l’adaptation de ses textes pour élargir ses compétences et l’affranchir de certaines limites. Le président de la Halcia plaide pour l’adoption rapide du projet de loi que son institution a déposé sur les bureaux de la Présidence.
La corruption et les infractions assimilées prennent de l’ampleur au Niger, malgré les multiples instruments dont dispose le pays pour prévenir et réprimer de tels manquements. Une situation qui est unanimement condamnée dans la société et qui entrave le développement pourtant voulu par les plus hautes autorités qui se sont succédé au sommet de l’Etat. La corruption s’est introduite aujourd’hui dans des sphères stratégiques et sensibles comme la santé, l’éducation, le commerce, la sécurité et la défense. La «cola», comme on l’appelle ici, ne se donne plus en secret. Pour obtenir n’importe quel service public, il faut se soumettre à cette règle au risque de faire une multitude d’aller-et-retour sans trouver satisfaction. Il en est de même, pour les concours d’intégration à la fonction publique où plusieurs concours ont été entachés d’irrégularités et annulés.
Dans son discours d’investiture, le Président de la République, SEM Mohamed Bazoum a dénoncé la prévalence d’une mentalité «pas toujours en harmonie avec les valeurs de l'Etat de droit et ses exigences relatives à la primauté de la loi ainsi qu'à l'égalité de tous les citoyens». Il appelle la société nigérienne à se ressaisir et à faire preuve de rigueur pour finalement se débarrasser des comportements qui s'écartent des normes définies par les lois et règlements en vigueur dans le pays. Conscient de l’impact négatif qu’ont le favoritisme et la corruption sur la qualité et la performance des employés de la fonction publique, le Président de la République exige désormais de tous les responsables aux différents échelons de l'administration que «les cadres soient promus sur la base de leur compétence technique et de leur moralité». Il promet que les responsables fautifs de l’administration publique répondront entièrement de leurs actes et ils n’auront aucun secours au cas où leurs comportements devraient commander «une mesure coercitive» à leur encontre.
S’appuyer sur la HALCIA et son expérience pour mener la lutte
Déjà, le 17 mars 2021, alors qu’il intervenait devant les conseillers du CESOC, le Président de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), M. Abdouramane Ghousmane, dénonçait la multitude de formes que prend la corruption au Niger. Il a indiqué assumer en toute responsabilité les inquiétudes de toutes les personnes qui se soucient de l’efficacité de la lutte contre la corruption au Niger. Il a estimé qu’il est bien de critiquer, mais qu’il est encore mieux de coopérer car, la lutte contre la corruption n’est pas une lutte qui est seulement dévolue à la Halcia ou aux pouvoirs publics. C’est une lutte, dit-il, qui concerne l’ensemble des citoyens qui aspirent à la légalité, à l’égalité, à la justice et au développement du pays.
Le président de la Halcia a expliqué que si le Rwanda occupe aujourd’hui un rang honorable dans la lutte contre la corruption en Afrique, c’est bien parce que sa population a coopéré avec les autorités en charge de la question. Il invite ainsi les agents de l’Etat à refuser l’argent et les cadeaux qui leur sont donnés dans l’exercice de leurs fonctions afin de lutter à leur niveau contre la corruption.
Un autre problème que rencontre la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées est, selon son premier responsable, le refus d’une large majorité de citoyens de formaliser leurs plaintes par manque de courage ou par solidarité. «Je leur demande, en vain, de me saisir officiellement car il n’y a que pour certaines affaires que nous pouvons nous autosaisir. Ce qu’ils ne font pas. Pour d’autres affaires, il nous faut une dénonciation écrite et signée», indique-t-il, rappelant au passage que la Halcia ne dispose que de sept (7) commissaires. Ce qui limite ses interventions sur le terrain.
Pour compenser l’insuffisance en ressources humaines et leur permettre de bien comprendre le fonctionnement de la Halcia, une stratégie de lutte contre la corruption est mise en œuvre. Depuis 2018, cette stratégie est adoptée et en 3 ans, l’institution l’a vulgarisée, en dehors de Niamey, dans les régions de Tahoua, de Maradi et de Zinder. A l’heure actuelle, la stratégie de lutte contre la corruption élaborée par la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées demeure peu connue, par «manque de moyens», nous dit-on.
Prévenir et réprimer au besoin les corrupteurs et les corrompus
La lutte contre la corruption est une vieille tradition au Niger. Tous les régimes successifs, même ceux d’exception, ont tenté par diverses mécanismes d’y mettre fin. Ce n’est qu’en 2011 que le pays se dote d’une haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), créée par décret par le Président de la République. Il a fallu fin 2016 pour qu’à travers la N° 2016-44 du 6 décembre 2016, la Halcia soit renforcée dans ses activités en acquérant beaucoup plus de pouvoirs. L’institution a commencé à travailler dans sa forme actuelle en début 2017, cinq (5) ans après sa création par décret.
La phase transitoire entre le décret présidentiel qui limitait la portée des actions de la Halcia, et l’adoption de la loi 2016-44, a favorisé le fleurissement d’un amalgame autour de la compétence et du champ d’intervention de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. «Pour ce qui est du dossier du ministère de la défense nationale, la Halcia n’a jamais été saisie. C’est un dossier qui est traité directement par la justice. Selon la loi, une foi que la justice est saisie, la Halcia n’est plus compétente», explique son président, M. Abdouramane Ghousmane.
La mission principale de la Halcia que lui confère désormais la loi est de mener des actions de prévention et de répression contre la corruption et certaines infractions qui s’y rapportent. Pour ce qui est de la prévention, la HALCIA mène régulièrement, pour le compte de l’Etat du Niger, des investigations qu’elle transmet directement à la Présidence de la République. C’est à cette dernière autorité de donner suite aux investigations en décidant des dossiers qui peuvent être poursuivis devant les tribunaux. La mission de la Halcia prend fin, dans ce cas précis, à la transmission des dossiers d’investigations à la Présidence de la République. Un handicap majeur que ne manque pas de souligner les responsables de l’institution à diverses occasions.
L’implication de la Halcia dans l’organisation des différents concours et examens ces deux (2) dernières années, traduit la volonté du Niger et de ses autorités de permettre à tout citoyen de réussir normalement à un concours. L‘annulation de certains concours ou des ruptures d’égalité entre les citoyens sont constatées et poussent parfois des candidats au mécontentement. M. Abdouramane Ghousmane avoue que le risque de fraude aux examens du baccalauréat s’est considérablement réduit ces dernières années grâce à l’implication de son institution dans leurs organisations. «On ne peut pas combattre totalement la corruption mais on peut s’efforcer de la réduire. Je pense que c’est ce qui se passe actuellement dans notre pays», poursuit-il.
Sur le plan répressif, la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées mène des investigations, dotée par la loi des mêmes pouvoirs que les officiers de police judiciaire. Ses commissaires peuvent ainsi garder à vue des prévenus et les déferrer au besoin. Une fois les investigations terminées, la Halcia, indique son président, transmet le rapport au Procureur de la République qui est tenu d’ouvrir une information judiciaire. «Une fois le dossier devant le juge d’instruction, la Halcia, et le procureur de la République ne sont plus compétents. Il revient à ce dernier magistrat de maintenir les prévenus en détention ou de les remettre en liberté», indique le président de la Halcia qui tentait d’expliquer les raisons pour lesquelles des prévenus déférés par son institution peuvent se retrouver plus tard en liberté.
Les techniciens plaident pour une réforme de la loi
Devant les conseillers du Conseil économique, social et culturel qui l’on auditionné le mois passé, le président de la Halcia, M. Abdouramane Ghousmane préconisait de modifier la loi et certaines procédures pour que les auteurs de détournement de deniers publics, tout comme les petits voleurs de bétail, puissent répondre de leurs actes et ce en dépit du poste de responsabilités qu’ils occupent. Il a rappelé que la Halcia n’a pas assez de pouvoirs pour directement imposer ses recommandations aux autorités et avoué que la mauvaise communication est due à la jeunesse de l’institution.
Se prononçant sur l’impunité que dénoncent fréquemment les citoyens, le président de la Halcia déclare qu’elle est due à la protection qu’octroie la loi à certaines personnalités telles que les ministres et les députés. Elle découle donc de la loi appliquée au Niger. Sur la même lancée, M. Abdouramane Ghousmane explique qu’un voleur de petits ruminants écopera d’un (1) an d’emprisonnement ferme, alors qu’un fonctionnaire coupable de détournement de deniers publics aura juste à rembourser la moitié des sommes contestées pour être libre. Cette disposition est ramenée actuellement au remboursement des 2/3 des sommes supposées détournées.
Pour réussir la lutte contre la corruption au Niger, le Président de la Halcia estime qu’il faut lever certaines mesures restrictives et permettre à l’institution «de s’attaquer directement à une personne préalablement protégée contre les poursuites». C’est dans ce sens que l’ancien Président de la République a instruit la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées pour préparer et soumettre à son appréciation un projet de loi qui, une fois adoptée, imposera les recommandations de la Halcia à tous. «On a préparé le projet de loi et on l’a transmis au gouvernement. Nous attendons comme tout le monde, qu’une suite favorable soit accordée à notre requête car, nous n’avons aucun pouvoir pour imposer notre vouloir au gouvernement ou à l’Assemblée Nationale», affirme M. Abdouramane Ghousmane qui estime avoir joué son rôle en transmettant le projet de loi au gouvernement. Il prédit enfin que la lutte contre la corruption sera nettement améliorée le jour où le gouvernement, par la voie de l’Assemblée Nationale, imposera les recommandations de la Halcia à tous les citoyens.
Actuellement, la Halcia est compétente pour intervenir sur l’ensemble du territoire dans tous les secteurs, publics ou privés, et même dans le secteur associatif. Cette compétence est octroyée à la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées par la loi 2016-44 du 6 décembre 2016.
Souleymane Yahaya
22 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Selon une source d’informations crédibles ils ont fait un certain nombre de griefs contre le président de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) ces derniers temps. Et cela depuis le point de presse de cette institution sur la situation de notre pays en matière de corruption et infractions assimilées au niveau de Niamey dans certains services de l’État et des sociétés privées. Au cours de ce point de presse, plus de 230 milliards de francs Cfa de droits n’ont pas été versés à l’État par des personnes physiques et morales. Par les services d’État qui sont censés faire de la mobilisation des ressources internes. On peut noter la Direction générale des Impôts (DGI) et la Direction générale des Douanes (DGD), plus certaines sociétés de la place qui totalisent plus de 300 milliards de FCFA de droits qui non versés à l’État.
Aujourd’hui la HALCIA détient plus de cinquante (50) dossiers dont celui des faux diplômes pour lesquels d’ailleurs des hautes personnalités seraient allées voir le président Bazoum Mohamed pour lui faire croire que ce sont des personnes de leur parti qui veulent les salir. En plus des faux diplômes, il y a ceux des différents concours de recrutement du ministère de la fonction publique, etc…
Pour toutes ces raisons évoquées plus haut, des personnes physiques des services d’État et certains patrons des sociétés n’étaient pas du tout contents de la sortie du président de la HALCIA le vendredi 11 juin dernier. Il parait que certaines personnes auraient fait venir environ une dizaine de marabouts pour des incantations maléfiques contre le président et certains membres de la HALCIA. D’autres ont souhaité passer par les services des féticheurs (Djimma). En ce qui concerne les patrons des sociétés, selon toujours selon nos sources, ils auraient même cotisé de l’argent, des dizaines de millions de nos francs pour envoyer d’un pays voisin du Niger pour brouiller les pistes. Ceux-là disent clairement que le président de la HALCIA veut mettre du sable dans leur plat, il veut gâter leur ‘’mangement’’, et pour ça ils sont prêts à tout. Cela signifie tout simplement des menaces contre la président de la HALCIA et certains de ses collaborateurs. Voilà en gros pourquoi ils veulent en découdre avec le président de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) et certains de ses collaborateurs.
AY
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Depuis la révélation de certains de nos confrères sur des zones d’ombre autour du marché de livraison de vaccins au Projet Intégré de Modernisation de l’Agriculture et de l’Elevage (PIMELAN), le Ministre Abdoul Kadri Tidjani indexé dans ladite affaire ne dort certainement pas bien. Il a intérêt à revoir sa dose de café dès lors que l’enquête y relative vient d’être ouverte par la Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA).
Les explications données les responsables du PIMELAN visant à rassurer l’opinion de la régularité dans l’exécution du marché concerné, n’ont pas été convaincantes. Non pas pour la simple raison que nos confrères révélateurs du ‘’scandale’’ y persistent, mais parce que la HALCIA saisie sur dénonciation a finalement donné foi aux soupçons et décidé d’ouvrir une enquête sur cette affaire. Visiblement, il y a des indices tendant à croire aux allégations de nos confrères, d’où certainement tout l’intérêt de l’institution en charge de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées à prendre en charge ce dossier. C’est donc parti pour une fouille minutieuse.
Ce marché de vaccins a-t-il été régulièrement octroyé ? La totalité des livraisons a-t-elle été faite, dans le délai requis ? Des questions et bien d’autres auxquelles les limiers de la HALCIA vont chercher à éclaircir pour confirmer ou infirmer les allégations de la presse, avec des détails ahurissants.
Les enquêtes antérieures de la HALCIA, faut-il le souligner, ont fini généralement par confirmer les soupçons, aussi bien sous le mandat de Ghousmane Abdourahamane qu’avec son successeur Maï Moussa Elhadji Basshir, les deux magistrats étant connus pour leur rigueur dans le travail, leur sérieux, et leur intolérance face aux faits de détournements de deniers publics et de corruption. L’actuel président de la HALCIA l’est d’autant plus qu’en l’espace de quelques mois seulement d’exercice de son mandat, il compte déjà à son actif un palmarès élogieux en matière de répression de la corruption et des infractions assimilées.
Si donc la responsabilité du Ministre de l’Elevage Abdoul Kadri Tidjani venait à être établie, nul doute qu’il ira répondre de ses actes devant la justice. Il n’y aura rien qui puisse le couvrir, en dehors de ‘’l’avantage’’ que lui accorde la loi, en tant que membre du gouvernement, de jouir du privilège des juridictions, pour des faits commis par lui dans l’exercice de ses fonctions de ministre.
Au même moment où la prise en charge de cette affaire prend forme, un autre risque de rattraper toujours le même Abdoul Kadri Tidjani. Il s’agit, cette fois aussi, d’un marché public de plusieurs milliards de FCFA, plus précisément celui d’aliment bétail, qui a également fait l’objet de révélations scandaleuses aussi bien dans les médias que sur les réseaux sociaux.
Jamais, au Niger, contexte n’a été aussi favorable pour une lutte efficace contre les détournements des deniers publics et la corruption. Il y non seulement une volonté politique affichée de la part du premier magistrat du pays, pour lequel il n’y a pas dix mille solutions pour réprimer la délinquance économique que de sévir contre les auteurs d’indélicatesses dans la gestion des biens publics, mais aussi les hommes qu’il faut à la place qu’il faut, sans oublier l’accompagnement très active d’une société civile et d’une presse déterminée à mettre sa main dans la pâte.
Oumarou Kané
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Décidément, le régime de la renaissance, tous Actes confondus, reste incorrigible dans les mauvaises pratiques liées à l’attribution des marchés publics au Niger. Vous rappelez-vous sans doute, dans son Rapport général 2021, la Cour des Comptes avait relevé de nombreuses irrégularités dans l’attribution de marchés publics ou de délégations de service public au niveau des ministères de la république, d’institutions étatiques et de sociétés d’Etat. La haute juridiction en matière financière et budgétaire avait particulièrement stigmatisé le recours à ce que l’on appelle, couramment, la procédure par entente directe, soit avec mise en concurrence, soit sans mise en concurrence. Comme l’on peut le voir, la négociation par entente directe est une procédure dérogatoire à celle classique de l’appel d’offre ouvert, qui intervient dans des conditions bien spécifiées par le Code des Marchés publics ou de Délégations de service public. La procédure par entente directe comporte deux modalités : elle peut être accompagnée d’une mise en concurrence, auquel cas l’Autorité contractante fait appel à un nombre restreint de candidats pour en choisir le moins disant ; elle peut ne pas comporter de mise en concurrence, auquel cas la négociation ne doit porter ni sur l’objet, ni sur la consistance du marché, mais uniquement sur le prix et les délais de livraison, comme le précise l’article 51 du décret n°2016-641/PRN/PM du 1er décembre 2016, portant Code des Marchés publics et de Délégations de service public au Niger.
Cependant, en dépit de cet en cadrement juridique très strict de la procédure par entente directe, le régime de la renaissance y recourt souvent, quand il n’en abuse pas tout simplement. Hier, c’étaient les marchés de constructions d’infrastructures universitaires (Amphithéâtres, salles de cours, dortoirs) à Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder, qui étaient attribués à une entreprise malienne par voie d’entente directe sans mise en concurrence pour un montant faramineux de plus de 31 milliards de francs. Dans un premier temps, le marché en question avait été rétorqué pour vices dans la constitution du dossier, avant d’être, finalement, autorisé. Aujourd’hui, c’est au tour du Ministère du Commerce de s’illustrer dans cette dérive en octroyant, par entente directe, un marché de près d’un milliard de nos francs, pour la fourniture et l’installation de deux (2) unités de cogénération d’électricité et de gazéification de la balle du riz, au profit de l’entreprise AGGABA, apprendt- on dans le communiqué final du Conseil des Ministres du 12 janvier 2023.
Pourtant, à y regarder de très près, l’on peut se rendre compte que les conditions pour recourir à la négociation par entente directe étaient loin d’être remplies dans ce cas précis, voire dans le cas des marchés du Ministère de l’Enseignement supérieur évoqués tantôt. En effet, aux termes de l’article 51 du décret n°2016 – 641/PRN/PM du 1er décembre 2016, portant Code des Marchés publics et de Délégations de service public, la négociation par entente directe ne peut porter que sur «des travaux, de fournitures ou de services destinés à répondre à des besoins qui ne peuvent être satisfaits que par un prestataire ou un groupe de prestataires détenant un brevet d’invention, une licence, une marque, des droits exclusifs ou une qualification unique».
Au regard de cette disposition légale, l’entreprise AGGABA remplirait-elle toutes les conditions posées par cet article 51 ci-dessus évoqué ? Les recherches menées à ce sujet sur cette entreprise ne permettent pas de répondre avec satisfaction à cette question. En effet, les recherches en question se sont tournées en direction des milieux industriels nigériens pour savoir si effectivement cette entreprise était détentrice d’un brevet d’invention ou disposait d’une licence dans le domaine indiqué dans le marché public en question, à savoir la fourniture et l’installation de cogénération d’électricité et de gazéification de la balle du riz. Il faut ouvrir ici une petite parenthèse pour expliquer ce procédé industriel qui consiste, à partir de la balle du riz (la coque qui enveloppe le grain de riz), à produire du gaz pour alimenter des turbines afin de produire de l’électricité. On sait que le Niger produit assez de riz pour que cette balle puisse être utilisée pour produire de l’électricité dans le but de résorber la facture énergétique nationale. Comme on le voit, c’est un procédé de haute technologie qui requiert une grande maîtrise de la part des personnes qui décident de s’y consacrer.
En revanche, tout ce que l’on a pu découvrir sur l’entreprise AGGABA concernait un marché de fourniture d’aliments pour bétail, grâce à l’appui du Projet d’Appui à l’Agriculture Sensible aux risques Climatiques (PASEC), en 2020, en pleine crise de la pandémie du COVID- 19, d’un montant de plus de trois (3) milliards de francs CFA.
On le voit bien, cette entreprise serait très loin du profil posé par l’article 51 du Code des Marchés publics et de Délégations de service public. Mais, le régime de la renaissance n’en a cure, champion toutes catégories confondues dans la mauvaise gouvernance. En mai 2022, un audit commandé par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) avait révélé que plus de 30% des marchés publics attribués en 2021 n’avaient pas respecté les procédures en matière de passé de marchés publics. Mieux, le rapport d’audit avait recommandé à l’ARMP d’améliorer la qualité des saisies des marchés publics dans la base des données, en s’assurant de l’exactitude des champs renseignés, d’inclure, dans le champs d’attribution des marchés par entente directe sans mise en concurrence, l’urgence impérieuse comme motif de recours aux fins de faciliter l’atteinte des objectifs des institutions ; de réfléchir à l’élaboration d’un Code de marchés publics ‘’commenté et annoté’’ afin de faciliter la compréhension et l’application, par les autorités contractantes, de certains articles sujets à des interprétations divergentes. Tout indique que le régime de la renaissance demeure indécrottable dans ses travers mafieux et tant pis pour les finances publiques !
Adamou Maiga
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Les magistrats ont indiqué au président Bazoum Mohamed les actions à mener s’il veut réellement lutter contre la corruption et l’impunité qui ont pris des proportions alarmantes ces dernières années. Ce n’est pas que Bazoum ne le sait pas, mais ils ont tenu quand même à le faire pour qu’il cesse ses remontrances à leur endroit chaque fois qu’il aborde le sujet sur la corruption et l’impunité. Ne pouvant plus continuer à supporter le doigt accusateur implicite du président de la République vis-à-vis de ses militants, le syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman) a décidé de rompre le silence pour lui signifier clairement, à travers une déclaration rendue publique le 18 janvier 2022, qu’il détient les clés de la lutte contre les fléaux entre les mains. La corporation des juges est aussi minée, c’est vrai, par la corruption et cela constitue un véritable danger pour la société. De nombreux cas peuvent être cités pour attester de la véracité de la pratique dans cette corporation. Récemment encore, un confrère de la place a mis sur la place publique celui d’un juge indélicat ayant fait main basse sur l’héritage d’une veuve et ses enfants, lequel magistrat a d’ailleurs aggravé son cas en posant d’autres actes d’escroquerie similaires grâce notamment à la toge noire qu’il porte. Le Saman n’a jamais nié le fait, il le reconnaît volontiers. Mais comment faire pour y mettre fin définitivement ou -à tout le moinsréduire son ampleur dans notre société ? Les mesures que les magistrats ont préconisées à Bazoum de prendre constituent le seul remède véritablement efficace contre le mal. Elles ne sont pas difficiles à appliquer mais il faut une volonté politique d’acier pour le faire. Cette volonté politique passe par un certain nombre de préalables parmi lesquels l’adoption sans délai de la nouvelle loi sur le Conseil supérieur de la magistrature dans le sens d’extirper de sa composition les représentants des pouvoirs exécutif et législatif, l’adoption d’un plan de carrière des magistrats définissant des critères objectifs et transparents de nomination, d’affectation et de promotion des magistrats, la réforme du statut des magistrats du parquet pour qu’ils soient plus indépendants vis-à-vis de l’exécutif dans l’exercice de leur fonction.
Autres conditionnalités, s’il tient réellement à combattre la corruption et l’impunité dans le pays, le Saman a exigé du président Bazoum :
-La transmission sans délai aux juridictions compétentes des rapports de la Cour des comptes, de la Halcia, des inspections d’Etat et des finances faisant cas de diverses malversations financières et de détournement de deniers publics ;
-La levée de tous les obstacles juridiques et judiciaires liées à la poursuite contre les parlementaires et membres du gouvernement.
Ces deux exigences sont fondamentales dans le cadre de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics parce qu’elles constituent le socle même de l’impunité dont jouissent les acteurs politiques de façon générale et ceux proches du pouvoir particulièrement. Nombre de nos concitoyens qui s’investissent dans la politique ne le font pas parce qu’ils ont des valeurs et des idéaux qu’ils veulent mettre au service du pays, ils le font parce qu’ils considèrent la politique comme étant la voie de l’enrichissement facile et rapide sans grand risque. Il suffit d’appartenir au camp du pouvoir pour bénéficier de l’impunité, quelle que soit par ailleurs la gravité des impairs de gestion qu’on aura commis à son poste de responsabilité. C’est aussi cela la principale cause du nomadisme politique auquel l’on assiste d’un régime à un autre du début du processus démocratique à ce jour dans notre pays. Sauf par contrainte, ils sont constituent de plus en plus une espèce en voie de disparition, les hommes politiques qui acceptent d’assumer le statut d’opposants dans notre pays. Comment est-il possible de construire un système démocratique viable dans ces conditions ? Cette digression sur l’inconstance déconcertante des animateurs de notre arène politique est nécessaire pour éclairer la malgouvernance des renaissants caractérisée par la corruption et l’impunité que le président Bazoum dit chercher à combattre. Mais où est l’engagement et la détermination quand Bazoum, quand lui-même peut continuer à prendre la défense des opérateurs économiques impliqués dans l’affaire des marchés d’armes surfacturés au ministère de la Défense nationale (MDN) ? Il revenu sur l’affaire dans un entretien accordé à un confrère étranger, entretien qui a circulé sur les réseaux sociaux. Voici sa réponse à la question que lui a posée le confrère : ‘’Ce qui s’est passé au ministère de la Défense, ce n’est pas exactement ce que vous avez pu en avoir comme échos. Le document qui avait circulé était un document qui n’avait pas subi les preuves de la confrontation de tous les acteurs, entre ceux qui ont fait cette espèce d’audit et les personnes qu’ils incriminaient. Mais après qu’on a fait ce travail, le montant s’est réduit. Je ne nie pas qu’il y a de la corruption au ministère de la Défense, il y en a eue. La preuve, c’est que nous avons fait payer 12 milliards par des commerçants que nous avons considérés comme procédant de la surfacturation. Mais le ministère de la Défense n’est pas le seul endroit où il y a la corruption au Niger, il y en a dans toutes nos administrations, nous avons décidé de combattre ça, mais c’est un combat très difficile, je le savais et je m’en rends encore plus compte maintenant que je suis engagé. Mais c’est un combat que nous allons continuer et nous auront des résultats’’. La suite réservée au dossier est connue de tous. Aucun des opérateurs économiques impliqués dans l’affaire n’a été inquiété sur le plan pénal et le gouvernement a même décidé de ne pas se constituer partie civile. Ce dire que Bazoum ne va jamais donner suite à la requête des magistrats relative à la transmission des rapports de la Cour des comptes et des rapports d’inspection aux juridictions compétentes afin qu’ils puissent faire l’objet d’un traitement judiciaire approprié. Ces rapports constituent, en somme, une arme de chantage entre ses mains. Les Nigériens doivent juste se contenter de ses discours sur les fléaux.
O.I
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Lutte contre la COVID-19 : Le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK continuent leurs actions pour appuyer, l’Etat du Niger
Pour accompagner l’Etat du Niger, dans le cadre de la lutte contre de la COVID-19, le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK ont mené diverses actions. En effet, ces sociétés minières, ne se sont pas laissées en marge pour endiguer la maladie en coronavirus au Niger. En ce sens, les responsables du groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK se sont mobilisées cet après midi pour se rendre au Centre de Recherche Médical et Sanitaire (CERMES) à Niamey, afin de faire encore un important don au profit dudit centre. Ce dont composé d’un thermocycleur en temps réel, livré avec un ordinateur permettant d’augmenter les tests de dépistage, un isolateur en boite à gants adaptés à la manipulation en toute sécurité de composés dangereux, etc.
C’est le directeur de Cabinet du ministère de la Santé Publique M. Ismaril Anar Zakari qui a reçu ce don, des mains du représentant d’ORANO au Niger M. Pascal Bastien, en Présence du directeur général par intérim du CERMES M. Rabiou Labbo et plusieurs invités.
Dans son discours qu’il a prononcé pour la circonstance, le représentant d’ORANO au Niger M. Pascal Bastien a rappelé, que depuis l'apparition du 1er cas de coronavirus au Niger en mars dernier, les autorités et le personnel médical du pays ne ménagent aucun effort pour prévenir et préserver la santé des populations contre cette pandémie dite de COVID-19.
Selon M. Pascal Bastien, Orano et les sociétés minières SOMAïR & COMINAK reconnaissent les efforts des autorités et du corps médical pour apporter une réponse appropriée à la pandémie du COVID-19. « Au-delà de cette reconnaissance, nous estimons qu'il faut soutenir efficacement ces actions de lutte par un apport en équipements médicaux, objet de la présente cérémonie » a déclaré M. Pascal Bastien.
Très ému par le geste de ces compagnies minières, le directeur de Cabinet du ministère de la Santé Publique M. Ismaril Anar Zakari, a témoigné que Cette donation d’Orano Mining au profit du centre de recherche médicale et sanitaire n’est pas la première. En effet, en 2015 AREVA MINES NIGER avait mis à la disposition du CERMES une somme de 55 millions pour l’achat d’équipements et de consommables de laboratoire en vue de lutter contre l’épidémie de méningites qui sévissait alors dans le pays. « Faut-il le rappeler, le virus continue toujours de circuler dans notre pays et l'épidémie de COVID-19 continue de se propager dans certains pays du monde, à un rythme de plus en plus soutenu avec de nouveaux cas. C’est pourquoi, je vous demande de continuer à appliquer les gestes barrières préconisées par le Gouvernement pour sauver notre vie et celle de notre entourage» a dit M. Ismaril Anar Zakari, avant de rassurer que, ce don sera destiné à la surveillance épidémiologique et à la recherche scientifique de la COVID-19. « Je voudrais, au nom de SE. MAHAMADOU ISSOUFOU et au nom du peuple Nigérien, vous transmettre toute notre reconnaissance et notre gratitude » a transmis le directeur de Cabinet du ministère de la Santé Publique M. Ismaril Anar Zakari.
Rappelons que, le partenariat entre ORANO et le CERMES remonte à plusieurs années et s’est traduit par des actions concrètes. Parmi ces actions on peut citer entre autre, l’acquisition d’équipement de l’laboratoire, l’achat de consommables, la formation des agents de santé en vu de renforcer leurs compétences sur le paludisme, le soutien à la recherche en collaboration avec l’institut Pasteur, etc. Et c’est ne pas tout ! En effet, le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK, depuis le début de la pandémie au Niger et la fin de riposter contre la COVID-19, ont dépensé plus de Cinq Cent Millions de FCFA à Arlit et Agadez.
Les efforts consentis par le Groupe ORANO et les sociétés minières de SOMAIR et COMINAK sont appréciés positivement par les autorités du Niger à plusieurs. C’est le cas, du préfet d’Arlit qui avait déclaré, lors de la réception d’un, le 12 juin dernier, qu’avec les multiples appuis et l’accompagnement régulier des sociétés minières du groupe ORANO, « aucune autre localité du Niger n’a bénéficié d’autant d’équipements et de moyens de lutte contre la COVID19, comme notre département », a-t-il affirmé. Par la même occasion, M. Nafara Mayaidou a également, au nom des plus hautes autorités du Niger, de la région d’Agadez et particulièrement de l’ensemble des populations d’Arlit, exprimé toute sa gratitude et sa reconnaissance aux sociétés minières exploitant l’uranium dans la région. Le préfet d’Arlit, a enfin, rassuré les donateurs que ce don ira directement aux bénéficiaires et sera utilisé à bon escient.
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Le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Idi Illiassou Maïnassara, a réceptionné, mercredi 21 juillet 2021, dans l’après-midi à l’Aéroport international Diori Hamani de Niamey, un don d’environ 150 000 doses de vaccins Johnson and Johnson. Cette donation a été faite par le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique dans le cadre de la facilité COVAX. La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs personnalités, notamment, la Représentante Résidente de l’OMS au Niger, la Cheffe de la Délégation de l’Union Européenne au Niger, des Ambassadeurs des Etats Unis, de l’Espagne et de la Grande Bretagne au Niger, de la Directrice de l’USAID au Niger et de plusieurs cadres du Ministère de la Santé Publique.
Plusieurs allocutions ont été prononcées à cette occasion dont celle du Ministre de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara. Dans son intervention, le Ministre de la Santé Publique a saisi cette opportunité pour transmettre, au nom des plus hautes autorités nigériennes, ses remerciements au gouvernement et au peuple américains pour sa solidarité à l’endroit du Niger à travers ce don. Il a aussi remercié toutes les institutions et tous les partenaires qui ont bien voulu appuyé et accompagné le Niger dans le cadre de la mise en place de son plan de riposte contre la COVID 19. Ce don, a-t-il souligné, est acquis à travers la facilité COVAX, grâce à l’accompagnement de plusieurs pays et institutions partenaires du Niger. Le Ministre n’a pas manqué de saisir cette opportunité pour saluer ces partenaires pour leur facilitation. Le Ministre a souligné que ces 150 000 doses constituent le premier lot des 300 000 doses offertes au Niger par les Etats Unis. L’objectif, a souligné le Ministre est d’accompagner et accélérer la vaccination contre la COVID 19 au Niger. Dr Idi Illiassou Maïnassara a saisi aussi cette occasion pour rappeler aux nigériens de se faire vaccinés, car, dit-il, c’est le seul moyen pour se protéger contre cette terrible pandémie, mais aussi pour stopper la circulation du virus et la propagation de la maladie.
Dans leurs interventions, la Représentante Résidente de l’OMS, Dr Anya Blanche représentant la Coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger, l’Ambassadrice de la Grande Bretagne, l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique, SE. Éric P. Whitaker et la Cheffe de la Délégation de l’Union Européenne Mme Denisa-Elena Ionete ont tous salué les efforts du Niger et l’engagement de ses autorités dans la lutte contre la COVID 19.
Aussi, ils ont tous, réitéré la disponibilité et l’engagement de leurs pays et institutions à poursuivre ces efforts d’accompagnement en vue d’aider le Niger à atteindre son objectif de vaccination dans le cadre de la lutte contre cette pandémie.
Ces partenaires ont salué les initiatives visant à sensibiliser les populations pour qu’elles se fassent vacciner.
Il faut noter que le monde entier fait aujourd’hui face à une troisième vague de contamination à travers le nouveau variant Delta. C’est pourquoi, les actions des autorités et des partenaires se doivent d’être renforcées en vue d’atteindre l’objectif de 10% de la population vacciné d’ici septembre 2021 et 30% d’ici décembre 2021.
Il faut noter également que le vaccin Johnson and Johnson est administré à une seule dose.
Par Ali Maman
23 juillet 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Dans le cadre de la lutte contre la migration clandestine, les autorités nigériennes ont pris plusieurs mesures hardies dont la plus connue est probablement la loi 2015-36 du 26 mai 2015, portant répression du trafic illicite de migrants. Mais dans la même dynamique visant à lutter efficacement contre ce phénomène, le Niger a également mis en place un comité de concertation qui regroupe plusieurs secteurs sociaux et structures. Ce comité a été mis en place pour coordonner les actions de l'Etat et de ses partenaires dans le domaine de la migration ; renforcer la synergie des structures et acteurs impliqués dans la gestion de la migration ; et mener des actions de plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers dans le cadre de la gestion de la migration.
Le comité de concertation a été mis en place par Arrêté conjoint n°316 du ministre de l’intérieur, de la sécurité publique, des affaires religieuses et coutumières et du ministre de la justice Gardes des Sceaux, en date du 2 mai 2016. Cette structure d’une haute importance est composée de nombreuses structures étatiques ainsi que un représentant des organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine de la migration ; un représentant des associations et ONG de défense des droits de l'Homme ; sans oublier les partenaires techniques et financiers œuvrant dans le domaine de la migration avec comme chef de file l'Union Européenne, à titre d'observateur. Une composition qui constitue un gage de crédibilité et de travail sérieux dans le domaine de la gestion de la question migratoire.
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Selon l’Organisation internationale pour les migrants, le nombre de migrants transitant par le Niger et la Libye a considérablement baissé ces derniers mois. Des progrès dus, selon l’OIM aux mesures prises par les autorités libyennes et particulièrement celles du Niger, pour mettre fin au trafic des migrants dans la région d’Agadez. L’OIM note que la région d’Agadez est le passage principal des migrants désirant accéder aux côtes européennes.
L’OIM note qu’au 11 octobre 2017, 142.913 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer. Plus de 75% sont arrivés en Italie et le reste est réparti entre la Grèce, Chypre et l'Espagne. A la même date l'année dernière, ils étaient 318.791.
D'après les chiffres officiels du ministère italien de l'intérieur rapportés jeudi 12 octobre par le bureau de l'OIM à Rome, 108.402 migrants sont arrivés par la mer cette année, soit presque 26% de moins que l'année dernière à la même période, lorsque 144.574 migrants étaient arrivés en Italie. Au mois d'octobre de cette année, seuls 2.989 migrants ont réussi à franchir les côtes italiennes dont les 1.374 secourus depuis dimanche dernier. A la même période en octobre dernier, 27.384 migrants avaient débarqué sur les rives siciliennes.
L’OIM signale que le nombre de migrants transitant par le Niger pour rejoindre la Libye a considérablement chuté. Selon l'OIM, cette réduction n'est pas étrangère aux mesures « énergiques » prises par les autorités nigériennes pour arrêter les passeurs et pour fermer les « ghettos », ces lieux de transit où vivent les migrants. Le Niger a ainsi fermé trois des six maisons de transit dans la ville d'Agadez, où les migrants s'arrêtaient souvent avant de poursuivre leur voyage devant les mener à la traversée de la Méditerranée.
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Le siège de la direction de l’hygiène publique et de la santé environnementale a abrité hier, la cérémonie officielle de remise de don par l’UNICEF au profit du personnel de santé au Niger. Cet appui composé des équipements de protection individuelle, de produits et matériels de prévention et contrôle de l'infection contre la pandémie de COVID-19 pour le personnel de santé a été réceptionné par le Secrétaire général du ministère de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, M. Ranaou Abaché. Les intrants et les équipements ont une valeur totale estimée à plus de 59,5 millions de francs CFA.
Ce soutien apporté par l’UNICEF s’inscrit dans le cadre de son engagement aux côtés du ministère de la Santé publique d’appuyer la lutte contre la pandémie de la COVID-19 au Niger. Il est composé de 2.700 litres de désinfectant pour les mains, 2.000 litres d'eau de javel, 1.300 gants de différentes tailles, environ 1.400 masques chirurgicaux et 4.000 masques FFP2. Ce matériel, estime l’organisation onusienne, permettra de renforcer la prévention et le contrôle des infections afin de protéger les populations à travers le pays.
Dans son intervention au cours de la cérémonie de réception, le Secrétaire général du ministère de la Santé publique, de la population et des affaires sociales a fait savoir que face à l’évolution de cette pandémie, le gouvernement du Niger s’est engagé à apporter une réponse adéquate à la hauteur de cette crise sanitaire nationale et mondiale. Il a fait référence à plusieurs mesures prises par le pays en vue de limiter la propagation du virus sur le territoire national. Dr Ranaou s’est réjoui de la mobilisation de l’UNICEF, dès les premières heures de la crise sanitaire au Niger, par son apport d’un soutien technique, logistique, matériel et financier à la réponse contre la pandémie de Covid-19.
Le SG du ministère de la Santé publique a assuré les partenaires que le don réceptionné sera judicieusement utilisé par les structures de soins. Il a enfin réaffirmé la volonté du gouvernement «de maintenir tous les acquis obtenus afin d'épargner définitivement à notre cher pays, le Niger, le spectre d'une nouvelle vague de cette maladie, comme nous l’observons aujourd'hui encore, dans plusieurs parties du monde».
Le représentant de l’UNICEF à la cérémonie, M. Hubert Onibon, a rappelé que la pandémie mondiale de COVID-19 est loin d'être terminée et que les acteurs se doivent de rester sur leur garde. Il a aussi évoqué les actions menées par son institution et d’autres partenaires du Niger pour empêcher la prolifération du virus. «L'UNICEF continue d'apporter sa contribution à plusieurs commissions nationales dont celle de la prévention et du contrôle de l'infection et ce, à travers son engagement dans la riposte, la surveillance épidémiologique et la coordination de la réponse nationale», a-t-il ajouté.
M. Hubert Onibon a précisé que les intrants et les équipements de protection offerts sont en priorité destinés au renforcement de la protection des personnels de santé de la ville de Niamey qui est la plus touchée, notamment ceux des hôpitaux, des centres de recherche affiliés au CERMES, des services d'assistance médicale d'urgence, et la direction régionale de la santé publique.
Souleymane Yahaya(onep)
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Le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Idi Illiassou Maïnassara, a réceptionné, dans l’après-midi d’hier 29 juillet 2021, à l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey, un don de 151.200 doses de vaccins ‘‘Johnson and Johnson’’, qui est administré en une seule dose. Cette donation, qui entre aussi dans le cadre de la facilité COVAX, intervient huit jours après la première donation du même nombre de doses du même type de vaccin, portant ainsi à 302.400 doses de vaccins contre le virus de la Covid-19, que les USA ont offertes à notre pays.
La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs personnalités, notamment, le représentant des agences des Nations-Unies, la Cheffe de la Délégation de l’Union Européenne au Niger, les Ambassadeurs des Etats Unis, de la Grande Bretagne au Niger, ainsi que de plusieurs cadres du Ministère de la Santé Publique. Les officiels ont prononcé des allocutions portant sur les efforts déployés par plusieurs pays dans le cadre du combat contre cette pandémie. Ils ont aussi souligné les efforts que déploie le Niger dans ce combat et réaffirmé leur volonté et leur disponibilité à continuer à soutenir les actions de lutte contre la Covid-19, engagées par les autorités nationales depuis mars 2020. Tout en appelant les populations du Niger à se faire vacciner, ces différents partenaires ont salué les initiatives visant à sensibiliser les populations pour qu’elles se fassent vacciner. Quant au ministre de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara, il a dans son intervention, transmis, au nom des plus hautes autorités nigériennes, ses remerciements au gouvernement et au peuple américains pour leur solidarité à l’endroit du Niger à travers ces dons. Il a aussi remercié toutes les institutions et tous les partenaires qui ont bien voulu appuyé et accompagné le Niger dans le cadre de la mise en place de son plan de riposte contre la Covid-19. Ce deuxième don, a-t-il souligné, est acquis à travers la facilité COVAX, grâce à l’accompagnement de plusieurs pays et institutions partenaires du Niger. Le ministre a saisi cette opportunité pour saluer ces partenaires pour leur facilitation. Il a souligné que ces 302.400 doses constituent un important apport américain dans le cadre du combat contre cette pandémie, qui sévit au Niger depuis mars 2020. L’objectif, a expliqué le ministre est d’accompagner et accélérer la vaccination contre la Covid-19 au Niger. Déjà, selon lui, avec la première livraison du 21 juillet dernier, des centres de vaccination ont pu en administrer à plusieurs personnes, notamment à Niamey. Il a ajouté que ce second lot de vaccins sera acheminé dans les différentes régions du pays. «Avec ces doses du vaccin ‘‘Johnson and Johnson’’, qui s’administre en une seule fois, notre pays portera le nombre de personnes vaccinées à plus de 700.000. « La vaccination constitue le seul remède efficace contre cette maladie, dont le nouveau variant ‘‘Delta’’, qui sévit dans certains pays voisins est le plus dangereux », a rappelé Dr Maïnassara. Le ministre en charge de la santé a saisi l’occasion pour rappeler aux Nigériens de se faire vacciner, car, dit-il, c’est le seul moyen, non seulement pour se protéger contre cette terrible pandémie, mais aussi pour stopper la circulation du virus et la propagation de la maladie. Le monde entier fait aujourd’hui face à une troisième, voire une quatrième vague de contamination à travers le nouveau variant ‘‘Delta’’. C’est pourquoi, selon Dr Maïnassara, les actions des autorités et des partenaires doivent être renforcées en vue d’atteindre l’objectif de 10% de la population vaccinée d’ici septembre 2021 et 30% d’ici décembre 2021.
Par Mahamadou Diallo
30 juillet 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant (MPF/PE) a reçu, vendredi 7 aout dernier, de la part de la CEDEAO, en partenariat avec le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) et l’Agence Italienne pour la coopération et le développement, un don de kits sanitaires et d’autres produits hygiéniques. Ce don qui s’inscrit dans le cadre du soutien au Niger, entre aussi dans ligne droite de la mise en œuvre du Projet d’Appui à la Protection des Enfants Victimes de Violation de leurs droits (PAPEV). La cérémonie officielle de remise dudit don s’est déroulée à la devanture du MPF/PE en présence notamment de la Ministre Elback Zeinabou Tari Bako, de la Représentante résidente de la CEDEAO au Niger, Madame Liliane Alapini, de la Coordinatrice nationale du PAPEV et représentant du HCDH au Niger, Madame Moumouni Kalilou Mariama, du président du Comité de pilotage du PAPEV et SG dudit Ministère, M. Hachimou AbdoulKarim, Ainsi que du Représentant de l’Agence Italienne pour la Coopération et le Développement et de autres nombreux invités
D’une valeur de 8.020.250 FCFA, ce don est composé de matériels d’hygiène, d’équipements et de kits de réintégration pour la prise en charge d’urgence des enfants en situation difficile dans le centre d’accueil d’Agadez et la prison civile de Niamey. Ce don, composé en deux lots, comprend de matériels d’équipement (draps, moustiquaires, nattes), de produits d’entretien et kits d’hygiène (sceaux, balais, eau javellisée, savon, dispositifs de lavage de mains) et de kits d’intégration (habits, chaussures, serviettes. Le premier lot composé de kits d’hygiène et de produits d’entretien, d’équipement et de kits de réintégration est destiné au centre d’accueil des enfants en situation de vulnérabilité de la région d’Agadez. Le second lot est composé aussi de matériels de protection, de produits d’entretien et de kits d’hygiène est destiné au quartier des mineurs de la maison d’arrêt de Niamey.
Procédant à la remise solennelle du don, la Représentante résidente de la CEDEAO au Niger a indiqué qu’il vise à contribuer, de façon efficace, à la mise en œuvre de la stratégie de riposte à la Covid-19 du gouvernement de la République du Niger. Mme Liliane Alapini a également réitéré l’engagement et la détermination de la CEDEAO à œuvrer aux côtés d’autres partenaires à la protection des enfants victimes de violations de leurs droits, et ceux en situation difficile, ainsi que celle des personnes vulnérables dans l’espace sous régional et particulièrement en République du Niger. «La CEDEAO mène depuis 2010 des programmes sociaux en République du Niger pour accompagner le gouvernement dans ses efforts de développement dans beaucoup de secteurs, dont celui de la protection de l’Enfant» a, rappelé Mme Alapini.
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Le Niger vient de réaffirmer, par l’adoption d’un projet de décret, son engagement à lutter contre la torture et autres peines cruelles. C’est le Conseil des Ministres, tenu vendredi 14 avril dernier, qui a pris ce projet de décret qui est relatif à l’« approbation du Rapport du Niger sur la mise en œuvre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »
Rappelons que la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants a été adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution 36/46 du 10 décembre 1984 et est entrée en vigueur le 26 juin 1987. Le Niger y a adhéré le 5 octobre 1998.
« L’article 19 de cette Convention invite les Etats parties à présenter le rapport initial dans un délai d’un an, soit le 3 novembre 1999 pour le cas du Niger » rappelle un communiqué de ce conseil des ministres. Aux termes de ce communiqué du gouvernement, l’adoption du présent rapport « vise à témoigner d’une part, de la volonté du Niger à respecter les obligations nées de son adhésion à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et d’autre part, à rattraper le retard dans la soumission de ce rapport ».
16 avril 2018
Source : La Nation
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Dans le cadre du renforcement de son dispositif de lutte contre le chômage, l’Agence Nationale pour la promotion de l’Emploi (ANPE) s’est dotée d’un nouvel instrument dénommé Programme d’Aide à l’Insertion professionnelle des jeunes (PAIJ). C’est pour rendre opérationnel cet instrument, que la salle de réunion de la MJC LAYA’ d’Agadez a abrité ce Jeudi 19 Octobre 2017, un atelier sur la vulgarisation dudit programme. Cet atelier a vu la participation des organisations socioprofessionnelles, des ONG, des partenaires techniques et financiers et des entreprises du secteur privé. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le secrétaire général de la région, en présence du représentant du Ministre de l’Emploi, de Travail et de la Protection Sociale, du Directeur général de l’ANPE, et de plusieurs invités.
La lutte contre le chômage des jeunes un axe du programme de la renaissance
Dans son discours d’ouverture des travaux, le secrétaire général de la région d’Agadez Adam Attahir a souligné que ‘’ le programme d’Aide à l’Insertion professionnelle des jeunes (PAIJ) est géré par l’Agence Nationale pour la promotion de l’Emploi (ANPE) avec l’appui du projet PRODEC sur financement de la banque mondiale’’. Il a également rappelé que ‘’ la lutte contre le chômage des jeunes est l’un des axes du programme de la renaissance acte 2 du Président de la République, chef de l’Etat SEM Issoufou MAHAMADOU dans son volet emploi ‘’. A ce sujet, M. Attahir a indiqué que ‘’ le gouvernement de la 7ème République, attache une importance toute particulière à la question de l’emploi des jeunes de notre pays. C’est dans ce cadre qu’un ministère chargé de la formation professionnelle et de l’insertion des jeunes a spécifiquement été créé à cet effet’’. Il a également ajouté que ‘’ c’est dans cette perspective que le volet emploi a été détaché de la fonction publique pour constituer un ministère à part entière dénommé Ministère de l’Emploi, de Travail et de la Protection Sociale. C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’ANPE qui est l’agence d’exécution du ministère de l’emploi a initié et mis en œuvre ce programme pour lutter contre le chômage des jeunes’’.
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Moins de deux mois après le début effectif des activités du Pôle économique et financier (7 décembre 2016), l’opération tant attendue des Nigériens, a visiblement débuté. En effet, des dizaines de personnes soupçonnées d’être impliquées dans des affaires de détournement des deniers publics sont interpellées et écoutées par les services de la police judiciaire agissant sur instruction du parquet. Certaines d’entre elles sont placées sous mandat dépôt, d’autres ont même commencé à rembourser les fonds détournés. La justice est déterminée à recouvrir jusqu’au dernier kopek appartenant à l’Etat, aime à le rappeler le procureur de la République M. Cheibou Samna Soumana.
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Lutte contre le paludisme : Le PNLP engage une vaste opération anti-larvaire dans la ville de Niamey
Le coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme, M. Abou Yahaya a animé un point de presse le vendredi 19 mai 2023 relatif à la situation du paludisme au Niger, avec un zoom sur la lutte anti-vectorielle. Il est question à travers ce point de presse, d’informer la population nigérienne sur l’état des lieux de cette maladie qui sévit généralement en période d’hivernage et de dresser le bilan des cas enregistrés durant la période 2020-2022. En effet, la saison des pluies est une période par excellence de haute transmission du paludisme notamment chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes qui représentent les tranches d’âges les plus vulnérables. Ce point de presse a aussi pour objectif de porter à la connaissance de l’opinion nationale du lancement de la campagne anti-larvaire par le PNLP dans les cinq arrondissements communaux de la ville de Niamey et éventuellement l’extension de cette campagne sur l’ensemble des sept régions restantes.
Au cours de ce point de presse, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme a révélé les statistiques de la situation épidémiologique du paludisme au Niger pour la période 2020-2022 font ressortir 5.140.217 cas pour 5.845 décès en 2020 ; 4.937.676 cas, on a dénombré 4.182 décès en 2021 et enfin sur 4.818.559 cas enregistrés en 2022 pour 5.623 décès signalés. Il a aussi souligné qu’outre les décès, le paludisme présente des conséquences sociales, économiques et est responsable d’avortements, d’accouchements prématurés, des anémies, de naissance de nouveau-nés de faible poids. «C’est pourquoi le Niger avec l’appui des partenaires multiplie les efforts pour répondre présent à l’objectif d’élimination du paludisme à l’horizon 2030», a-t-il indiqué.
Ainsi, estime le coordonnateur du PNLP, la campagne de lutte anti-larvaire et la pulvérisation extra habitations sont la solution pour réduire ces chiffres, car dit-il ces actions auront un grand impact sur la densité des moustiques. C’est pourquoi, le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales à travers le PNLP en collaboration avec le Conseil de ville, la direction régionale de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, innove à l’édition 2023 par l’organisation d’une campagne de lutte anti-larvaire et la pulvérisation extra-habitations dans la ville de Niamey. Et pour réaliser cette campagne ajoute-t-il, le PNLP s’appuie sur la disponibilité d’un important stock d’insecticide, de fruit de la coopération civilo-militaire Italienne ; sur la participation active des autorités communales et sanitaires de Niamey ; la mobilisation des ressources domestiques.
Pour le financement des coûts opérationnels de la campagne, le PNLP sollicite la contribution des personnes physiques et morales de notre pays à l’effort de lutte contre le paludisme dont entre autres les autorités, les parlementaires, les municipalités, les fondations, les institutions financières, les sociétés de transports, etc.
Selon les explications données par le coordonnateur du PNLP, ladite campagne va se dérouler en cinq phases et au cours de l’exécution de chacune, il sera procédé à une opération de traitement des gites larvaires étalés sur cinq jours et d’une opération de pulvérisation extra-habitations dans toutes les communes de Niamey. Les deux premières phases, explique Dr Abou Yahaya, auront lieu en mai et les trois autres en juin 2023 avec un intervalle maximum de 10 jours entre les phases. Pour lui, cette période a été choisie dans l’espoir de réduire la densité des moustiques avant l’installation effective de la saison des pluies qui correspond généralement à la période de haute transmission. Quant au choix de l’intervalle de 10 jours entre les différentes phases, il vise selon le coordonnateur du PNLP à casser la chaine de production de moustiques, car son cycle de reproduction, c’est-à-dire son développement de l’œuf à l’adulte n’excède pas 14 jours et la durée de vie du moustique adulte ne dépasse guère 30 jours.
Le Coordonnateur du PNLP a appelé la population à contribuer à la réussite de cette opération, en respectant les conseils et surtout en accompagnant la campagne par la pulvérisation intra-habitations par les insecticides ordinaires se trouvant sur le marché. Pour donner sens à cette vaste opération campagne, le coordonnateur du PNLP, Dr Abou Yahaya accompagné par ses proches collaborateurs, s’est rendu dans deux quartiers (Kirkissoye et Deyzeybon) situés respectivement dans les arrondissements communaux Niamey 5 et 2 où les agents déployés dans le cadre cette campagne ont déjà commencé à asperger les caniveaux de produits chimiques anti-larvaires.
Hamissou Yahaya(onep)
Source : http://lesahel.org/
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« L’Allemagne est prête à apporter son soutien au G5 Sahel qui œuvre pour le renforcement de la sécurité, de la stabilité et du développement de l'espace sahélo-saharien », a indiqué Carola Müller-Holtkemper, l’Ambassadrice allemande en Mauritanie qui s’exprimait mardi 3 octobre dernier, à l’occasion de la Journée de célébration de l’unité Allemande.
Carola Müller-Holtkemper a déclaré que « En matière de sécurité́, la Mauritanie a relevé́ le défi et a promu une stratégie nationale complétée par une stratégie régionale. Le processus de Nouakchott avait abouti à une forte prise de conscience de la nécessité de créer une structure qui aura pour mission d’asseoir les bases d’une politique sécuritaire au Sahel ». Elle a ajouté que « Cette structure, le G 5 du Sahel, a vu le jour il y a quelques années à Nouakchott qui abrite aussi son siège. Nous sommes prêts à apporter notre soutien à cette initiative ». Le G5 Sahel a été initié à Nouakchott le 16 février 2014. Il regroupe la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Tchad et le Burkina Faso.
Le secrétariat permanent du G5 Sahel rappelle que c’est en juillet 2017 que le G5 a lancé avec le soutien de la France le coup d'envoi d’une force régionale anti-terroriste de 5.000 hommes à fournir par les pays membres du G5 Sahel. Le budget de cette force est estimé à plus de 400 millions d'euros. L'Union Européenne (UE) a promis une contribution de 50 millions d'euros. Lors d’un déplacement mardi 1er août à Bamako, la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyne a affirmé l'engagement de son pays à élargir le soutien à la nouvelle force anti-terroriste.
Les Etats Unis se sont catégoriquement opposés au vote d’une résolution des Nations Unies sous chapitre 7, qui devait permettre à la force multinationale du G5 Sahel d’avoir les moyens nécessaires à l’atteinte de ses nobles objectifs à savoir l’éradication de la menace terroriste au Sahel. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacoubou avait lancé un vibrant appel à l’endroit de la communauté internationale afin que le G5 Sahel puisse disposer des moyens nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Ces propos de l’ambassadrice allemande constituent une réponse forte à la sollicitation des pays membres.
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Les autorités de la région de Diffa ont fait une mise en garde contre les commerçants qui fournissent en cachette des vivres au groupe terroriste Boko Haram. Lesdites autorités ont mis en exergue la nécessité de mettre fin à une telle pratique qui déstabilise la région, et perpétue l’insécurité.
Les autorités régionales ont averti que cet avertissement constitue le dernier à l’endroit de ces ennemis de la nation. Sur les ondes de Télé Sahel, les autorités locales ont tenu des propos sans équivoque par rapport à leur détermination à mettre fin à la pratique : « Nous avons constaté que de plus en plus de gens sont en train d'entretenir le commerce avec notre ennemi qui est Boko Haram (...) Nous avons pris la décision qu'à partir d'aujourd'hui, il va falloir arrêter cela », a notamment prévenu le Gouverneur de la région Mahamadou Laoualy Dandano, au cours d'une réunion avec les opérateurs économiques locaux. Les responsables militaires engagés dans des opérations contre Boko Haram étaient également présents à cette réunion qui visait à mettre « les points sur les I ». A cette assemblée était aussi présents, des chefs militaires engagés dans le combat contre Boko Haram. Le Gouverneur de la région, très fâché relativement au comportement de certains commerçants de son entité administrative, a tenu à mettre les commerçants devant leur responsabilité en ces termes : « nous leur avons clairement expliqué qu'il n'y a pas de différence entre un élément de Boko Haram et quelqu'un qui fait du commerce avec Boko Haram... Le message est passé. Dorénavant le même traitement infligé à Boko Haram sera réservé à ceux qui commercent avec lui ».
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Le Burkina Faso et le Niger veulent continuer à travailler main dans la main pour lutter contre le terrorisme. Toute la journée, les deux délégations ont passé en revue leur coopération militaire.
« Nous avons analysé nos forces et nos faiblesses. Nos forces, il s’agit de la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Notre faiblesse, c’est que nous avons mis du temps à nous organiser, à nous préparer pour répondre. Ce temps qui a été perdu a permis à nos ennemis de se renforcer et de s’organiser », a affirmé le ministre de la défense nationale du Niger, Alkassoum Indattou, à la fin de cette rencontre.
Face à ce retard, les deux pays confrontés à l’hydre terroriste comptent sur un atout : la coopération militaire. « La coopération militaire avec le Niger est un modèle. Depuis plusieurs années, nous entretenons une excellente relation d’amitié et de coopération, qui s’est renforcée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Depuis plusieurs années, nous menons des opérations conjointes avec le Niger que nous baptisons "Opération Taanli". Nous avons déjà eu plusieurs éditions et d’autres qui sont en planification », a indiqué le ministre de la défense nationale du Burkina Faso, général Aimé Barthélémy Simporé.
Améliorer la coopération militaire
Le Niger, à travers son ministre, a témoigné sa disponibilité à partager l’expérience de son pays dans la lutte contre le terrorisme avec son voisin le Burkina Faso.
« Au Niger, nous avons une situation difficile comme d’autres pays. La plus difficile, c’est celle du Mali. Au Niger, nous avons réussi à nous relever de cette situation (...) Nous sommes disposés à tout faire pour renforcer la coopération entre nos différents pays pour que l’effort qui a été fait par l’armée nigérienne pour relever notre pays, que cet effort puisse être bénéfique pour l’ensemble des pays de la sous-région », a déclaré le ministre Alkassoum Indattou.
Quant au ministre burkinabè, général Aimé Barthélémy Simporé, il a qualifié cette journée de "fructueuse". « La rencontre d’aujourd’hui a permis de passer en revue la situation sécuritaire et d’envisager d’améliorer cette coopération à travers une stratégie commune qui prendra en compte les évolutions, les impératifs stratégiques du contexte sous régional », a-t-il indiqué.
Au cours de cette séance de travail entre les deux pays, il a aussi été question de renforcer la coopération avec d’autres pays comme le Mali.
Avant la cérémonie de clôture, le président de la Transition du Burkina Faso, Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a reçu en audience la délégation venue du Niger.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
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Le gouverneur de la région de Diffa, Mahaman Laouali Dandano, a lancé le dimanche dernier un appel aux élé- ments nigériens du groupe terroriste Boko Haram, afin que ceux-ci déposent les armes et reviennent au bercail. Un appel qui est intervenu lors de la visite menée par le gouverneur au niveau d’un camp d’internement de repentis ou sont encadrés 160 exterroristes qui se sont rendus aux autorités depuis décembre 2016, depuis la première vague de 30 combattants. L’appel du gouverneur est assorti d’un ultimatum clair à l’endroit de certains de nos compatriotes égarés qui sont encore dans les rangs d’un groupe terroriste en perte de vitesse, et qui ont jusqu’au 31 décembre pour prendre la main tendue des autorités régionales. Passé ce délai, a prévenu le gouverneur, les éléments nigériens qui voudront se rendre, ne seront pas considérés comme repentis.
Cet ultimatum du gouverneur de la région de Diffa vise à accélérer le processus de retour de certains de nos compatriotes qui ont malheureusement décidé de prêter allégeance à un groupe terroriste qui a semé la mort et la désolation au Nigeria et au Niger, et qui malgré la perte de vitesse sur terrain, garde une certaine capacité de nuisance. Un processus assez lent car depuis décembre 2016 à aujourd’hui, seuls 160 combattants ont pris la main tendue des autorités nigériennes, ce qui constitue selon certaines sources, une goutte d’eau dans l’océan de nigériens originaires de la région, qui sont partis prendre les armes aux cotés de Abubakar Shekau.
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La gouvernance du PNDS est un désastre pour le Niger dans le processus de construction de sa jeune nation. Les socialistes nigériens ont, par leurs choix peu raisonnés, porté un coup dur à la cohésion nationale et nourri les réflexes identitaires dans le pays, toutes choses dommageables pour notre cohésion. Les débauchages opérés sous Issoufou après l’opération que l’on a appelée le concassage des partis politiques, très souvent, en plus de l’argent mobilisé pour ʺarracherʺ les cœurs des hommes, il y avait une certaine instrumentalisation de quelques reflexes identitaires sur lesquels bien d’hommes politiques et de militants avaient été convaincus à rejoindre le ʺbercailʺ et donc à trahir et à renoncer à leurs premiers choix, leurs premières amours politiques. Combien de fois avait-on décrié la gestion de certains problèmes et événements du pays ? L’on peut se rappeler, que la fête tournante, telle que le régime Tandja l’avait conçue, était restée une fête nationale qui n’avait de spécificité qu’en ce que l’Etat, profitant d’un tel événement, consentait à faire des investissements au profit de la région hôte. Mais avec Issoufou, l’on a pu voir, profitant de l’événement, comment, l’on poussait les filles et les fils de la région à se mobiliser, à en faire leur chose, instituant même une certaine concurrence entre les régions, et pour mieux réussir le « sien », Issoufou, incapable de se mettre au dessus de la mêlée ainsi que la Constitution le lui commande, pouvait même consentir plus de milliards et donc plus de réalisations qu’il n’en a donnés aux autres régions sans que rien, si ce n’est d’être un enfant de la région, ne puisse le justifier. Et ce n’est pas tout.
L’on a vu, comme face à un Etat démissionnaire, pour ne pas dire un gouvernement démissionnaire, l’on a laissé à un moment, la région de Diffa et ses ressortissants, s’investir seuls – en tout cas en faisant du problème sécuritaire le leur exclusivement – se réunissant, se rencontrant, et menant ensemble des actions et des déclarations, pour chercher à régler le problème, pendant qu’à côté d’une telle initiative, l’on ne peut voir aucune autre solidarité nationale ou régionale se manifester, ainsi que cela se passe exactement de la même manière aujourd’hui avec la région de Tillabéri. On a même entendu, une fois, sur les réseaux sociaux, des gens supposés être de la région de Maradi, se plaindre que dans le partage, leur région ait été marginalisée pour ne pas avoir autant de cadres nommés, comparée à d’autres régions plus nanties. Suivez mon regard… C’est là que le PNDS a conduit le pays, détruisant toutes les valeurs qui fondaient notre jeune nation, tout le socle de la République.
Depuis quelques jours, une vidéo de mille gardes recrutés parmi les ressortissants de la région de Diffa et une autre de Bazoum Mohamed défendant ce choix, circulaient sur les réseaux sociaux et on fait croire que c’est une idée lumineuse dans la nation, mais surtout pour la région de Diffa, toute chose qu’un reportage défendait pour vanter l’initiative farfelue. En vérité, ceux qui ont initié cette démarche somme toute très maladroite, ne savent pas ce qu’est une nation pour opérer au cœur des fractures d’une société méticuleusement divisée par le socialisme d’Issoufou un tel choix qui est en déphasage avec les valeurs de la République. On ne peut promouvoir la ʺrégionalitéʺ pour ne pas dire le régionalisme, et faire croire qu’on porte la république, que l’on cherche l’unité de la nation. Faut-il croire, par ce choix, qu’un autre soldat, qui ne serait pas de la région, ne pourrait pas défendre la région ? Mais alors quelle formation donne-on aux soldats dans les casernes, et dans les centres où ils sont formés – est-ce aussi pour cela que presque chaque région a aujourd’hui son centre de d’instruction ? Leur apprend-on, sous le drapeau, à défendre la Région, non la Nation, la République ?
Ces choix sont graves et il y a franchement à s’en inquiéter.
Il faut arrêter cette régionalisation des affaires du pays : le Niger est une nation, et aujourd’hui une République. Il faut le gérer comme tel. Son armée est forcément républicaine.
Faisons attention à nous-mêmes. D’autres, par la petitesse de leur esprit, ne doivent pas nous perdre…
Le PNDS doit nous aider à rester des Nigériens. Des frères. Point barre !
Hamani Garba
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Le Premier ministre Chef du Gouvernement, Ouhoumoudou Mahamadou s’est de nouveau présenté, vendredi 22 avril 2022 devant l’Assemblée nationale de façon inattendue à cause de l'évolution du contexte sociopolitique du pays rendant indispensable la consultation par le gouvernement de la représentation nationale à travers son engagement dans la lutte contre les groupes armés terroristes. Les travaux de la séance plénière, présidée par Seini Oumarou a été consacrée à examen et vote du texte modifiant et complétant l’axe 1 de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement.
Ainsi, après un débat houleux durant toute la journée, les parlementaires nigériens ont par une très large majorité, donné son feu vert pour le redéploiement des forces Barkhane et Takuba retirées du Mali au Niger. Le vote a été sanctionné par le résultat suivant : 131 voix pour, 31 contre et zéro (0) abstention. Cette action du gouvernement fait suite d’après le Premier ministre aux informations toxiques qui circulent sur la toile et la presse conduisant à des commentaires négatifs ou tendancieux sur les rapports existant entre les alliés du gouvernement. Selon Ouhoumoudou Mahamadou, il apparait nécessaire que cette situation soit clarifiée au niveau de la représentation nationale du peuple Nigérien.
La sécurité constitue un des défis majeurs auxquels fait face le pays, à l'instar des autres nations du monde est la recherche de la sécurité et de la quiétude sociale qui constitue fort justement le premier axe. La paix, la sécurité et la coexistence pacifique entre les nations et à l'intérieur d'une même nation, est l'objectif ultime que vise le gouvernement nigérien. Le Chef du Gouvernement a salué l’engagement des représentants du peuple qui dans leur majorité a voté favorable à la modification du texte.
Pour rappel, la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement était approuvée par l'Assemblée nationale le 26 Mai 2021. Le document comporte sept (7) grands axes d'orientation de l'action gouvernementale, il s’agit respectivement ; la sécurité et la quiétude sociale ; la bonne gouvernance et la consolidation des Institutions républicaines ; le développement du capital humain; la modernisation du monde rural ; le développement des infrastructures économiques ; l'exploitation des potentialités économiques ; la solidarité et l'inclusion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité.
Seydou Seyni
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Lutte contre le trafic de drogue : 17 tonnes de résine de cannabis saisies dans un entrepôt à Niamey
L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) a présenté, le 5 mars dernier dans l’après-midi, 13 personnes interpelées, dont deux de nationalité étrangère, présumées impliquées dans le trafic de 17 tonnes de résine de cannabis en transit à Niamey. La valeur de la drogue est d’environ 20 milliards de Franc CFA. C’est la plus importante saisie réussie par les éléments de l’OCRTIS, à Niamey. Le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Alkache Alhada, accompagné du Procureur de la République, du Haut Commandant de la Garde Nationale, du Directeur Général de la Police Nationale et de plusieurs responsables des Forces de Sécurité Intérieure dont le directeur de l’OCRTIS a fait le déplacement sur le lieu où la drogue a été saisie.
La saisie a été opérée dans le quartier Kalley Plateau de Niamey, après 4 mois d’enquête et d’investigation. C’est un autre grand réseau de trafic international de drogue à haut risque qui vient d’être démantelé par les éléments de l’OCRTIS.
Selon les explications de l’OCRTIS, les opérations ont été effectuées le mardi 2 Mars 2021, dans un entrepôt situé dans ce quartier périphérique de Niamey. L’enquête revèle que la drogue a quitté Beyrouth au Liban, dans un conteneur transporté par une société indienne jusqu’au port autonome de Lomé où elle a été enlevée et chargée dans un camion d’immatriculation béninoise à destination de Niamey. «Pour échapper à la vigilance des agents de contrôle pendant le trajet, la drogue est emballée et dissimulée dans des cartons portant mention : «fruits», a expliqué l’OCRTIS dans son communiqué de presse daté du 4 mars 2021. Cette cargaison est conditionnée à Niamey dans l’entrepôt construit et équipé à cet effet, avant d’être transportée, dans des camions ou des citernes spécialement aménagés pour le transport de drogue à Agadez afin de remonter en Libye. Les personnes impliquées dans ce trafic ont été interpelées à Niamey et à Agadez. Le communiqué a précisé aussi que c’est la première fois que la résine de cannabis d’origine libanaise est saisie au Niger.
Après avoir suivi les explications sur l’ensemble du processus ayant permis de mettre la main sur cette importante quantité de drogue, le ministre de l’intérieur a déclaré qu’il s’est personnellement déplacé pour encourager et saluer l’efficacité et le professionnalisme des agents de l’OCRTIS qui, précise-t-il, ne sont pas à leur première réussite dans ce genre de travail. Les personnalités qui ont accompagné le ministre ont encouragé également les éléments de l’OCRTIS pour cette prouesse.
Pour sa part, le Procureur de la République, prés le tribunal de grande instance hors classe de Niamey, Maman Tsayabou a expliqué que l’ordonnance sur la lutte contre la drogue prévoit la possibilité d’incinérer la drogue en cours de procédure lorsqu’elle constitue une quantité importante et dont les tribunaux n’ont pas la capacité pour la garder ou lorsque son stockage peut constituer un risque pour les acteurs ou pour la sécurité nationale. «Dès lors qu’un juge est saisi, le procureur peut requérir une ordonnance du juge qui va autoriser l’incinération et on consigne un procès-verbal qu’on mettra dans le dossier.
Ali Maman(onep)
08 mars 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Selon toute vraisemblance, Bazoum Mohamed est condamné au supplice de Sisyphe. Ne pouvant se débarrasser des personnalités qui traînent des casseroles, il clame pourtant sa volonté de réussir à relever le défi de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Son challenge semble des plus complexes. Comment réussir à combattre la corruption avec, dans son équipe gouvernementale, des personnalités formellement impliquées ou citées dans des dossiers à gros scandales financiers ? C’est la question que les Nigériens, qui voudraient bien croire en Bazoum, se posent. Un préalable à la fois justifié et indispensable pour comprendre l’équation à laquelle l’intéressé fait face. C’est un véritable noeud cornélien pour le Président Bazoum. Va-t-il entreprendre une croisière contre les auteurs, co-auteurs et complices des actes de corruption et de détournement de deniers publics ? Il est certain qu’il ne peut convaincre de sa volonté de bien faire en maintenant des personnes indélicates dans son équipe gouvernementale ? Il en est pleinement conscient et cherche, selon des sources crédibles, les points d’appui solides pour se défaire de ceux qui ont fait de l’Etat leur vache laitière intarissable.
Durant les 10 années d’Issoufou Mahamadou, Bazoum ne s’est opposé à quoi que ce soit. Au contraire…
Bazoum Mohamed, malgré tout, consolide l’espoir des Nigériens pour un changement radical dans la gouvernance qui a prévalu durant les 10 années d’Issoufou Mahamadou. Une gouvernance faite de wassosso, de dilapidations et de gaspillages que ses commanditaires, auteurs et complices ont la ferme intention de poursuivre sous Bazoum Mohamed. Il faut dire qu’ils ont laissé des chantiers bien mûris et non encore exécutés.
Seulement, la poursuite de ces actes apparaît aux yeux de Bazoum et de ses proches, nourris d’ambitions de comme une sorte de malveillance et de sabotage. Quoi de plus juste lorsqu’on sait que, même en décalage par rapport aux façons de faire d’Issoufou, Bazoum est resté dans son coin, faisant même le zèle de s’afficher comme le plus ardent défenseur de son prédécesseur. Une posture qui a peut-être laissé croire qu’il laisserait faire.
La composition de l’attelage gouvernemental laisse les Nigériens dubitatifs
Bazoum Mohamed a affiché pas mal d’indices probants qui soutiennent sa volonté farouche de redresser l’Etat et de redonner confiance aux Nigériens dans la gouvernance.L’embastillement d’Ibou Karadjé, tout comme le refus de cautionner des factures farfelues liées à l’escorte de la garde présidentielle lors des déplace- bonne - gouvernance , ments du président, son rejet du faramineux montant du contrat de construction du Pipeline Niger-Bénin et bien d’autres actes de portée indiscutable, sont autant de faits qui le placent en porteà- faux total d’avec les pratiques chères à Issoufou Mahamadou. Cependant, si l’on ne peut lui dénier ce mérite d’oser changer ces pratiques, il reste que la composition de l’attelage gouvernemental laisse les Nigériens dubitatifs.
Dans l’actuel gouvernement d'Ouhoumoudou Mahamadou, il n’y a pas moins de six à huit membres qui sont concernés par des dossiers à scandales. Un compagnonnage encombrant et sûrement préjudiciable à l’émergence du sentiment de confiance et d’espoir que Bazoum essaie de faire germer chez ses compatriotes.
Des indélicats qui dorment sur les milliards du Niger, il y en a partout.
La problématique est toutefois corsée pour Bazoum. Les têtes concernées par les scandales en question ne sont pas si légères que ça pour pouvoir s’en défaire comme on le ferait de feuilles mortes. La bataille sera rude et il n’est pas évident que Bazoum en sorte gagnant. Si ses chances sont énormes puisqu’il dispose du pouvoir d’Etat et qu’il ne tient qu’à lui de décider de ce qu’il veut, pour luimême et pour le Niger, nombre de Nigériens doutent néanmoins de sa capacité à oser s’attaquer aux délinquants. Or, des indélicats qui dorment sur les milliards du Niger, il n’y en a pas que dans le gouvernement. Tapis dans d’autres institutions, ils sont nombreux qui ont des comptes à rendre à propos de la gestion des ressources publiques. Corruption, trafic d’influence, conflits d’intérêt, usurpation de ressources…, les délits commis sous Issoufou sont si nombreux et porteurs de préjudices énormes que Bazoum n’a aucune chance de réussir sans s’y attaquer. Le Président Bazoum est, donc, condamné à faire un choix difficile mais clair : corroborer tout le contraire de ce qu’il dit être son cheval de bataille, la lutte contre la corruption ou sévir en conformant l’acte à la parole.
Les Nigériens restent malgré tout circonspects par rapport à la suite.
Les Nigériens sont sceptiques, mais ne se refusent pas à croire que l’homme est capable d’aller la direction des attentes populaires. Il montrer un tout autre visage qui fait dire qu’il est conscient de son statut de président de tous les Nigériens. Conscient, mais aussi décidé à jouer sa partition, conformément à la Constitution et dans les seuls intérêts de l’Etat et de ses démembrements. Les actes qu’il pose ou dont on le crédite sont assez méritoires pour ne pas y croire. Pourtant, la connaissance des pratiques du régime qui l’a enfanté ne motivent pas les Nigériens à avoir un enthousiasme débordant. Ils se réjouissent, donc, des premières tendances, gardent l’espoir de lendemains meilleurs que sous Issoufou, mais restent circonspects quant à la suite.
YAOU
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L’Alliance contre les inégalités, qui regroupe une trentaine d’organisations de la société civile, a organisé le jeudi 31 mars dernier, un dîner de presse destiné aux cadres décisionnels des medias pour leur demander de s’engager davantage dans la lutte contre les inégalités au Niger. Au cours de la soirée d’échanges, les organisateurs ont présenté le rapport 2021 sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités (ERI) et la pétition lancée par des jeunes contre la construction des classes en paillotte dans le pays.
Dans le rapport ERI 2021 réalisé par OXFAM, le Niger est classé 12ème sur 16 pays et «parmi les pays d’Afrique de l’ouest les moins engagés à réduire les inégalités». Les 10% les plus aisés, souligne le rapport, concentrent 43% des revenus tandis que les 50% les plus pauvres ne détiennent que 17%. Il est également rapporté, dans le même document, qu’avec seulement un taux de 37% de couverture médicale universelle, le pays n’était pas «très bien préparé» pour affronter la pandémie de COVID-19. Cependant, ce rapport annuel commandé par Oxfam note l’efficacité de la réponse du Gouvernement «avec une fermeture rapide du pays et un faible nombre de cas de virus et de décès».
Dans ses recommandations, le rapport 2021 sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités salue les efforts déployés par le Gouvernement pour créer un système fiscal progressif et augmenter le SMIG. Le rapport préconise cependant la prise de mesures supplémentaires pour lutter contre les inégalités, notamment dans des secteurs tels que les services publics, la fiscalité, la politique de travail, l’agriculture et la dette. Il est ainsi demandé aux autorités nigériennes de «garantir une augmentation rapide des budgets alloués à l’éducation, à la santé et à la protection sociale universelle pour qu’ils atteignent respectivement 20%, 15% et 10%».
La lutte contre la construction des classes en paillote est le second sujet d’intérêt partagé avec les participants au diner. Des jeunes nigériens ont expliqué la portée de leur militantisme afin que la question des classes en pilote ne soit pas reléguées aux oubliettes, surtout après la série de catastrophes que le pays a connu l’année dernière dans ses écoles du préscolaire et du primaire. Ils ont soutenu que la réussite de la pétition lancée contre les classes en paillote permettrait de réduire significativement les inégalités constatées dans le système éducatif. La pétition en question a recueilli l’adhésion des participants qui ont momentanément apposé leurs signatures sur le document.
A la fin de la soirée, la coordinatrice de l’Alliance contre les inégalités (ACI), Mme Aicha Kaka, a exhorté les responsables des medias à aider à la vulgarisation du rapport ERI 2021 et à s’engager davantage dans le combat contre les inégalités. «La vulgarisation de ce rapport est très importante du moment où ça nous interpelle tous», a-t-elle affirmé, faisant ainsi référence au contenu riche et diversifié du rapport 2021 sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités (ERI).
Souleymane Yahaya (Onep)
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Alors que, de plus en plus, en Afrique comme au niveau international, la France est de plus en plus esseulée dans son projet de partition du Mali et de ses accointances flagrantes avec Kidal, l’épicentre des terroristes et des trafiquants de drogue comme l’a dénoncé Issoufou Mahamadou, les autorités nigériennes s’illustrent dans un rôle trouble. À Paris où il était avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian, Hassoumi Massoudou, le ministre des Affaires étrangères nigérien, a claqué la langue comme un griot au service de la France. Selon des informations en provenance de médias français, la présence de Hassoumi à Paris s’inscrit dans le cadre de la réunion avortée des pays du G5 Sahel à cause du coup d’Etat intervenu à Ouagadougou. Mais pourquoi est-il seul avec Jean Yves Le Drian ? Entraîné dans un point de presse sur le Mali sans que les circonstances aient été clarifiées, Hassoumi Massoudou s’est fait plus royaliste que le roi. Il traite les autorités militaires de la Transition malienne d’officiers ayant échoué sur le terrain de la guerre et qui se permettent de prendre le pouvoir politique. Pire, il met en doute leur patriotisme qu’il traite de frelaté, dénonçant au passage la présence du partenaire russe dont les autorités maliennes ont librement contracté les services.
La sortie médiatique de Hassoumi Massoudou, à Paris, tout seul avec le ministre des Affaires étrangères français, semble avoir été négocié par l’Elysée qui sait disposer à Niamey d’appuis solides et aveugles, d’hommes corvéables à merci pour porter la voie et le combat de la France. Un combat que les autorités nigériennes mènent si efficacement par procuration pour la France. Jean Yves Le Drian n’a pas d’ailleurs manqué de le souligner : « Nous avons des relations extrêmement étroites avec le Niger », a déclaré le ministre français lors du point de presse, non sans avoir rendu hommage à la « démocratie » nigérienne qui a vu, dit-il, « un homme démocratiquement élu succéder à un homme démocratiquement élu ». Des mots perçus, du côté de Niamey comme de Bamako et de Ouagadougou comme l’expression de la démagogie, de la fausseté et de la roublardise des autorités françaises.
Ces tirs croisés et concertés entre les autorités françaises et nigériennes contre le Mali présentent davantage le Niger dans une posture assimilée par de nombreux Nigériens à de la servitude vis-à-vis de la France.
En écho à ce que Jean-Yves Le Drian a déclaré, Hassoumi Massoudou a dit que le Niger condamne ferment le coup d’Etat intervenu au Burkina Faso et que cela ne saurait être accepté dans l’espace de la Cedeao. « Nous sommes déterminés, au niveau de la Cedeao, à faire en sorte que l’expérience de confiscation du pouvoir par une junte militaire soi un échec, aussi bien au Mali, au Burkina Faso que partout ailleurs dans l’espace de la Cedeao », a rappliqué le ministre nigérien des Affaires étrangères. Avec le même vocabulaire que celui usité dans le discours officiel de l’Elysée, Hassoumi a relevé qu’ils ne comprennent pas que des chefs militaires qui ont échoué sur le terrain de la guerre prennent le pouvoir politique et au nom d’un patriotisme frelaté, font appel à des mercenaires pour défendre l’intégrité de leur territoire ». Ces tirs croisés et concertés entre les autorités françaises et nigériennes contre le Mali présentent davantage le Niger dans une mauvaise posture. Une posture assimilée par de nombreux Nigériens à de la servitude vis-à-vis de la France qui mène un combat de préservation de ses intérêts, quoi qu’i puisse en coûter aux pays concernés.
Au Niger, les autorités actuelles ont fait leur choix. Elles ont choisi de soutenir la France, de l’appuyer et de l’accompagner dans cette guerre sordide contre ses anciennes colonies. Les installations et matériels militaires français déguerpis au Mali ont été réinstallés au Niger, précisément à Niamey qui est depuis lors devenue la plateforme du dispositif sécuritaire français au Sahel. Le discours tenu par Hassoumi Massoudou sur les autorités militaires de la Transition malienne n’est, donc, pas si surprenant que ça. Avant Hassoumi Massoudou, le Président Bazoum Mohamed a embouché la même trompette, avec le même vocabulaire et la même intransigeance que son ministre des Affaires étrangères. Pour nombre d’observateurs, nigériens mais aussi étrangers, l’extrême violence verbale des autorités nigériennes à l’encontre des autorités militaires maliennes et leur soutien aveugle à l’Elysée n’a rien à voir avec un quelconque attachement à des valeurs démocratiques et républicaines. Selon une opinion répandue, cette tolérance zéro des autorités nigériennes à l’encontre des autorités militaires de la Transition malienne est un combat d’arrière-garde.
Une cinglante réponse saluée pour les civilités diplomatiques observées par le Premier ministre malien. Ce qui a manqué cruellement chez Hassoumi Massoudou.
Pour Niamey, qui a tremblé à la suite du coup d’Etat au Burkina Faso, il s’agit de conjurer le mauvais sort en arrêtant net ce feu de coup d’Etat qui ravage l’Afrique de l’Ouest. Après le Mali, La Guinée de Sékou Touré est tombée entre les mains des militaires avant que Ouagadougou ne s’inscrive au tableau d’affiche. Une tendance qui, selon une télévision occidentale, inquiète tant les autorités nigériennes que le Président Bazoum a refusé de dormir au Palais présidentiel. Une information que Niamey a démentie, sans toutefois réussir à convaincre sur l’inexistence de lien dynamique entre la position sans concession des autorités nigériennes et l’angoisse morbide de subir le même sort que celles du Mali, de Guinée et du Burkina Faso. Selon les mêmes sources, les autorités nigériennes, issues d’élections dont les résultats sont toujours contestés par l’opposition politique, font absolument preuve de zèle pour servir les intérêts français au Sahel. Même le devoir de réserve auquel elles sont tenues lorsqu’elles interviennent en dehors des arcanes des instances régionales ne les retient pas. Le propos de Hassoumi Massoudou n’a pas laissé les autorités maliennes indifférentes. Réagissant à la déclaration du ministre nigérien des Affaires étrangères, Choguel Maïga, le Premier ministre malien a souligné que, fort heureusement, cette position exprimée par Massoudou est loin d’être celle de la majorité écrasante du peuple nigérien, proche et solidaire du peuple malien. Et pour ne rien laisser au hasard, il a dit défier l’invité de Jean-Yves Le Drian d’organiser un rassemblement populaire de la taille de celui qu’Assimi Goïta a réussi à Bamako le …2022. Une cinglante réponse saluée pour les civilités diplomatiques observées par le Premier ministre malien. Ce qui a manqué cruellement chez Hassoumi Massoudou. Quant à la France, qui peine à convaincre de sa bonne foi dans la guerre contre le terrorisme au Sahel, elle peut se réjouir d’avoir des alliés aussi bienveillants que les dirigeants nigériens, déterminés, comme l’a déclaré Hassoumi Massoudou, à faire en sorte que l’expérience de « confiscation » du pouvoir par une junte militaire soit un échec, aussi bien au Mali, au Burkina Faso que partout ailleurs dans l’espace de la Cedeao ». On se demande bien comment.
Doudou Amadou
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